- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans les Shots de français, le podcast proposé par SciencePiste et animé par moi-même Mathilde et mon camarade Mathis.
- Speaker #1
Salut à tous !
- Speaker #0
On est là pour vous faire fébiser le bac de français en traitant une des œuvres du programme en 5 minutes chrono. Mathis, aujourd'hui on renverse l'ordre social avec l'île des esclaves de Marivaux. Ça te dit quelque chose ?
- Speaker #1
Ah, bien sûr ! Marivaud, c'est un grand dramaturge du XVIIIe siècle et il a un style bien particulier qu'on appelle le marivaudage. Si c'est moi qui t'interroge, Mathilde, est-ce que tu saurais me le définir ?
- Speaker #0
Euh, attends, laisse-moi réfléchir. Le marivaudage, c'est quand on utilise un ton léger et des phrases directes pour parler de l'amour ?
- Speaker #1
Exactement, ah là là, quelle élève studieuse ! Bref, cette pièce, c'est l'histoire d'un naufrage qui amène les personnages à rejoindre l'île des esclaves. Une île où les rôles sont inversés. Les maîtres deviennent des esclaves et les esclaves deviennent des maîtres.
- Speaker #0
Alors, c'est tout simple, on a quatre personnages principaux. Le maître Iphicrate et son valet Harlequin, et Euphrosyne et son esclave Cléantis. Quand ils arrivent sur l'île, leurs rôles sont inversés par Trivelin. Et lui, c'est un peu le chef de l'île.
- Speaker #1
Et cette inversion des rôles, elle n'est pas anodine. Elle nous permet de nous demander comment Marivaux remet en question l'ordre social en le renversant.
- Speaker #0
Très politique comme question, et elle s'inscrit parfaitement dans le parcours maître et valet pour le bac. Bon, déjà, ce qu'on remarque en premier, c'est l'écriture comique de Marivaux.
- Speaker #1
Ah ça, c'est clair. Toute la pièce est basée sur un comique de situation, puisque les rôles de pouvoir sont inversés. Concrètement, ce qui est marrant, c'est de voir Iphicrate et Euphrosyne devoir obéir à Arlequin et Cléantis.
- Speaker #0
Et puis, même les deux esclaves devenus maîtres n'arrivent pas vraiment à s'adapter à l'aristocratie. Par exemple, Arlequin en fait des tonnes quand il drague Cléantis dans la scène 6. Je cite la didascalie adressée à Arlequin, l'arrêtant par le bras et se mettant à genoux.
- Speaker #1
Oh, toujours plus ! D'ailleurs, on vous précise qu'une didascalie, c'est une instruction donnée par l'auteur sur la manière de jouer le texte. Et oui, rappelez-vous, on fait du théâtre. Bref, Harlequin et la drague, ça fait deux.
- Speaker #0
Au fait, en parlant d'Harlequin, c'est pas n'importe quel type de personnage. Son nom ne dit pas quelque chose ? La Comedia dell'Arte ?
- Speaker #1
Ah mais si, bien sûr que si. Dans le théâtre de la Renaissance, c'est vraiment le personnage, le valet classique, le bouffon comique quoi.
- Speaker #0
C'est ça, et figure-toi que sa présence dans cette pièce n'est pas un hasard, puisqu'il dédramatise une intrigue très sérieuse. Marivaux fait ici la satire de l'aristocratie. Et ça, c'est notre deuxième point clé.
- Speaker #1
Et alors, pour rappel, faire la satire de quelque chose, c'est le critiquer. Ici, Marivaux met en place des situations lui permettant de critiquer discrètement les aristos. Par exemple, quand Trivelin, le chef de l'île, demande à Cléantisse de décrire Euphrosine. Elle parle d'elle comme, je cite, une minaudière et coquette
- Speaker #0
Ah oui, donc Marivaux, il veut vraiment montrer que les aristocrates, c'est des égocentriques superficiels. Et puis, même quand Harlequin se met à genoux, comme on en a parlé à l'instant, Ça permet un peu de se moquer de toute la gestuelle et des mimiques qu'ont les aristos.
- Speaker #1
C'est vrai que les côtes sont quand même compliquées. Enfin, sauf avec leurs esclaves quoi, avec lesquels ça ne les dérange pas d'être assez violents. Regarde Mathilde par exemple, Cléantis, qui veut se venger de Frozine en la frappant depuis qu'elle est son esclave sur l'île.
- Speaker #0
Et ça, c'est un constat bien triste. En tout cas, cette satire de l'aristocratie, elle traduit en fait une vraie réflexion sur l'ordre social.
- Speaker #1
Ah oui, concrètement, en lisant la pièce, Marivaux veut nous faire nous demander pourquoi il y a des maîtres et pourquoi il y a des esclaves. Enfin c'est vrai, pourquoi certains mériteraient de décider de la vie des autres ?
- Speaker #0
On est d'accord. Clairement, ici il faut comprendre qu'il faut juste naître dans la bonne famille. Et ça, c'est Cléantisse qui le met en avant quand elle demande, je cite, n'est-ce pas le hasard qui fait tout ?
- Speaker #1
C'est vrai, mais justement, à la fin, les maîtres comprennent les conditions de vie difficiles des esclaves qu'ils ont l'habitude de maltraiter, et ils reconnaissent que leur comportement était mauvais. Ça crée une sorte de paix entre les personnages.
- Speaker #0
Exactement. D'ailleurs, ça t'a pas rappelé une autre pièce de Marivaux, ça ?
- Speaker #1
Ah bah si, bien sûr. Les fausses confidences. On retrouvait clairement le rôle du valet qui avait le pouvoir de contrôler l'intrigue avec le personnage de Dubois. On vous en parle dans l'épisode 7, d'ailleurs.
- Speaker #0
Avec les shots de français, on va finir par connaître Marivaux par cœur. Bon allez ! Mathis, je te propose qu'on résume l'épisode.
- Speaker #1
Bon alors, l'île des esclaves de Marivaux, c'est l'histoire d'une île sur laquelle les esclaves deviennent des maîtres et les maîtres deviennent des esclaves. Situation assez comique.
- Speaker #0
Cette situation, elle permet justement de faire la satire de l'aristocratie, décrite comme narcissique, superficielle et mauvaise avec ses esclaves.
- Speaker #1
Et cette satire comique fait justement réfléchir à l'ordre social du XVIIIe siècle et aux relations entre les maîtres et les esclaves. à méditer.
- Speaker #0
Exactement. Bref, c'est tout pour aujourd'hui. N'hésitez pas à partager ce podcast avec vos amis qui sont en train de réviser. Et n'oubliez pas de faire un tour sur nos Instagram arrobaillesciencespiste et arrobaillesstudigrammthld pour enregistrer la mini-fiche de synthèse associée à ce podcast et à vous abonner.