- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans les Chlottes de Français, le podcast proposé par Science Piste et animé par moi-même, Mathilde, et mon camarade Mathis.
- Speaker #1
Salut à tous !
- Speaker #0
On est là pour vous faire réviser le bac d'œuvre pensée, en traitant une des œuvres du programme en 5 minutes chrono. Aujourd'hui, on s'intéresse à l'un des recueils de poèmes les plus importants du XXe siècle. Il a bouleversé les codes de la poésie.
- Speaker #1
C'est bien évidemment Alcool de Guillaume Apollinaire, publié en 1913. En France, c'est vraiment le début d'une nouvelle époque. On vient de faire construire la tour Eiffel à Paris, c'est aussi les premiers vols d'avions à moteur, bref, le début de la modernité.
- Speaker #0
Et évidemment, cette modernité se retranscrit dans l'art. On peut penser au cubisme de Picasso, ou encore à Cézanne qui casse les codes dans le domaine de la peinture. Et évidemment, à Alcol en poésie, qu'Apollinaire aura mis près de 16 ans à écrire.
- Speaker #1
Aujourd'hui, on va donc s'intéresser à la révolution poétique que constitue ce recueil, en se demandant comment Apollinaire fait basculer la poésie dans la modernité.
- Speaker #0
Ah ça, bonne question ! En tout cas, ça rentre exactement dans le parcours Modernité poétique pour le bac Bon, déjà, moi ce que j'ai remarqué, c'est que le style du recueil, il est très différent de tout ce qu'on a l'habitude de voir.
- Speaker #1
Ça, c'est clair. Ça se remarque dès qu'on lit le premier poème du recueil, qui s'appelle Zone C'est très déconstruit, tu vois. Apollinaire utilise ce qu'on appelle le ver libre. En fait, il ne s'embête pas à harmoniser ses poèmes en fonction du nombre de syllabes à chaque ver ou du nombre de vers à chaque strophe.
- Speaker #0
Ah ouais, je crois qu'il y a même un poème avec un seul vers. Il s'appelle Chantre. Mais dis-moi Mathis, qu'est-ce qu'on peut remarquer d'autre qui casse les codes de la poésie à l'époque ?
- Speaker #1
Eh bien Mathilde, on peut penser à la suppression de la ponctuation. Bon, ça avait déjà été fait par le poète Malarmé, mais Apollinaire le fait dans tout son recueil.
- Speaker #0
Ouais, c'est pas sorcier tout ça, mais pourquoi faire ?
- Speaker #1
Ça rend la lecture plus glissante, le lecteur est libre d'enchaîner les vers comme il veut.
- Speaker #0
Ok, je vois. Sinon, un autre aspect de la modernité du recueil, c'est la variété des thèmes qu'il aborde.
- Speaker #1
Effectivement. Alcoole regroupe des poèmes avec des thèmes très différents. On dit parfois que c'est un recueil fourre-tout.
- Speaker #0
Ah ouais, c'est vrai que quand on y pense, Apollinaire y parle de plein de sujets. Il écrit par exemple sur le malheur de l'amour, avec le fameux poème Le Pont Mirabeau, un amour qui s'en va sans revenir.
- Speaker #1
Exactement. Comme il l'écrit, je cite, L'amour s'en va comme la vie est lente et comme l'espérance est violente. C'est joli, hein ?
- Speaker #0
Oui, c'est très joli. On remarque même une allitération en V plutôt sympa. D'ailleurs, le temps a aussi l'air d'être un thème important du recueil, non ?
- Speaker #1
Apollinaire est un grand nostalgique qui regrette l'écoulement du temps. Il aborde ce thème avec un certain lyrisme dans la saison de la nostalgie par excellence, l'automne. On peut encore parler d'autres thèmes comme le voyage avec le poème Saltaimbanque, ou bien la modernité.
- Speaker #0
Et oui, parce qu'Apollinaire parle de la tour Eiffel, des voitures et des avions à moteur. En fait, ce recueil glorifie la modernité, tant dans son style que dans ses thèmes.
- Speaker #1
Mais pourtant, quand on prend un peu de recul, il faut relativiser cette modernité. Oui Mathilde, regarde, le titre du parcours c'est Modernité poétique avec un point d'interrogation à la fin, donc il faut s'interroger sur cette modernité.
- Speaker #0
Ah ouais, bien vu ! C'est vrai que quand j'y réfléchis, tout n'est pas moderne dans l'alcool. Apollinaire parle beaucoup d'automne, de tristesse, de mélancolie, des thèmes caractéristiques du mouvement romantique.
- Speaker #1
C'est tout à fait juste. Et tu ne connaîtrais pas un autre poète romantique qui parle de mélancolie par hasard ?
- Speaker #0
Ah bah bien sûr que j'en connais un, c'est mon Charles Adoré et ses Fleurs du Mal.
- Speaker #1
Exactement, Charles Baudelaire. On peut aussi remarquer un lien entre Alcool et Les Fleurs du Mal sur le thème de l'ivresse. Pour Apollinaire, c'était littéralement le titre du recueil, et pour Baudelaire, c'est le thème de sa partie Levin.
- Speaker #0
Ah oui, je me rappelle qu'on en avait parlé dans l'épisode 1 du podcast. Je pose ma pub, mais n'hésitez pas à checker ça. Donc, Alcool, c'est pas une rupture nette entre un avant et un après dans l'histoire de la poésie, mais plutôt un entre-deux, une sorte d'évolution, c'est ça ?
- Speaker #1
T'as tout compris. Bref. Si on résume, Alcol a quand même bouleversé les codes de la poésie. Apollinaire utilise le ver libre et supprime la ponctuation.
- Speaker #0
Et la modernité du recueil se retrouve aussi dans ses thèmes. Le poète parle de la nostalgie, de l'amour ou encore du progrès.
- Speaker #1
Et pourtant, son œuvre n'est pas un pur produit moderne, puisqu'on y retrouve des influences romantiques, comme celle de Baudelaire.
- Speaker #0
Bref, c'est tout pour aujourd'hui.
- Speaker #2
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