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Les échappées du leadership

Ep. 43#Alexandre Dana : "Notre cerveau n'est pas capable de gérer l'équivalent de 18 journaux papier par jour"

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50min |02/12/2025|

27

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Description

Nouvel épisode des Échappées du Leadership, enregistré avec Alexandre Dana, fondateur de LiveMentor et des éditions @23heures59editions.

Dès les premiers pas, dans les 𝓪𝓵𝓵é𝓮𝓼 𝓭𝓾 𝓙𝓪𝓻𝓭𝓲𝓷 𝓭𝓾 𝓛𝓾𝔁𝓮𝓶𝓫𝓸𝓾𝓻𝓰, le ton était donné : 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐫𝐲𝐭𝐡𝐦𝐞, 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫 𝐝’𝐚𝐢𝐫… 𝐞𝐭 𝐥𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞𝐫 𝐥𝐚 𝐩𝐞𝐧𝐬é𝐞 𝐬’𝐨𝐮𝐯𝐫𝐢𝐫.
Alexandre l’exprime avec une clarté qui désarme : « 𝐿𝑎 𝑚𝑎𝑟𝑐ℎ𝑒 𝑓𝑎𝑣𝑜𝑟𝑖𝑠𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑒𝑛𝑠é𝑒 𝑑𝑖𝑣𝑒𝑟𝑔𝑒𝑛𝑡𝑒 ; 𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑠𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑠𝑠𝑖𝑠𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑜𝑝𝑡𝑖𝑚𝑖𝑠é𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑝𝑒𝑛𝑠é𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑟𝑔𝑒𝑛𝑡𝑒. »
Dans un monde où notre cerveau doit absorber chaque jour l’équivalent de 🅓🅘🅧-🅗🅤🅘🅣 journaux papier, ce n’est plus une intuition : c’est un enjeu de santé public et de performance.

En avançant, la conversation a pris ce tempo particulier qu’offre la marche : précis, calme, disponible.

On a parlé de s𝐮𝐫𝐜𝐡𝐚𝐫𝐠𝐞 𝐜𝐨𝐠𝐧𝐢𝐭𝐢𝐯𝐞, 𝐝𝐞 𝐜𝐫é𝐚𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭é é𝐭𝐨𝐮𝐟𝐟é𝐞 par la sur-sollicitation, et de ce qu’il faut parfois protéger pour retrouver de vraies idées.
« 𝐼𝑚𝑝𝑜𝑠𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒 𝑑’𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑑𝑒 𝑏𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠 𝑖𝑑é𝑒𝑠 𝑠𝑖 𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑚𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑜𝑙𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡é », dit Alexandre.
Derrière cette phrase, un fil directeur : 𝐥𝐚 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐚𝐢𝐧𝐞𝐭é 𝐝𝐮 𝐭𝐞𝐦𝐩𝐬.
Se sentir propriétaire de son temps, ralentir volontairement, laisser le long terme reprendre sa place.

Dans son quotidien d’entrepreneur, ce n’est pas qu’une théorie
Il refuse certains outils internes qui créent de la 𝐟𝐚𝐮𝐬𝐬𝐞 𝐮𝐫𝐠𝐞𝐧𝐜𝐞, parce qu’ils é𝐜𝐫𝐚𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐥’𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐚𝐛î𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞 𝐝𝐢𝐬𝐜𝐞𝐫𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭.
Nous avons aussi évoqué "𝐋𝐚 𝐜𝐡𝐚𝐢𝐬𝐞 𝐭𝐮𝐞", (La chaise tue) ce livre coécrit avec Victor Fersing basée sur une étude approdondie de deux ans qui montre à quel point la sédentarité détériore notre santé… et notre capacité cognitive.

Ce que cette marche m’a confirmé, c’est qu’un 𝐥𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫𝐬𝐡𝐢𝐩 𝐯𝐢𝐯𝐚𝐧𝐭 se joue dans ces ajustements simples mais décisifs : 𝐜𝐫é𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐥’𝐞𝐬𝐩𝐚𝐜𝐞, 𝐫𝐚𝐥𝐞𝐧𝐭𝐢𝐫, 𝐩𝐫𝐨𝐭é𝐠𝐞𝐫 𝐬𝐚 𝐪𝐮𝐚𝐥𝐢𝐭é 𝐝’𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧, 𝐞𝐭 𝐚𝐜𝐜𝐞𝐩𝐭𝐞𝐫 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐥𝐚𝐫𝐭é 𝐚𝐫𝐫𝐢𝐯𝐞 𝐫𝐚𝐫𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐬𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur les déchappés du leadership, le seul podcast où le leadership se réinvente un pas après l'autre.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et tous, aujourd'hui je reçois Alexandre Dana, fondateur de LiveMentor, auteur et pédagogue. Il explore depuis plusieurs années de nouvelles manières d'apprendre, de créer, de diriger. Son dernier livre, La chaise tue, co-écrit avec Victor Fersing, interroge notre rapport au corps, au travail principalement. Car derrière la posture assise... il y a un symbole, celui du pouvoir, du confort et parfois de l'immobilité. Et si à force de rester assis, nous avions perdu une part de notre lucidité, de notre sensibilité, de notre mouvement intérieur ? Dans les échappées de leadership, on explore justement cette question, comment retrouver une posture vivante, alignée, dans un monde qui accélère sans cesse ? Alors ensemble, on va parler notamment, si tu le veux bien, du psoas, du système nerveux, du lien entre posture et clarté. et de ce que le leadership devient lorsqu'il se réancre dans le corps. Bienvenue à toi Alexandre, merci de m'accueillir dans ton bureau à ciel ouvert. Comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Très bien, ravie d'être ici avec toi. Effectivement, on est au Jardin de Luxembourg, à Paris, qui fait partie de ces différents jardins dans lesquels je me promène souvent, parce que quand on vit à Paris et qu'on aime marcher, il faut aller à la quête des jardins et avoir quelques... L'équivalent de... Moi, j'appelle ça l'équivalent de sentier de randonnée. C'est un peu la même chose que pour quelqu'un qui vit en Savoie, par exemple, près du massif des Bauges. Il a ses sentiers de randonnée. Qu'il arpente, moi, j'arpente des jardins à Paris et aussi des cimetières. J'ai l'habitude de faire des réunions en marchant dans des jardins ou dans des cimetières.

  • Speaker #1

    C'est original. Tu nous expliqueras pourquoi. Je crois avoir compris que les bureaux de Live Mentor ne sont pas très loin, mais je suis assez curieux de savoir pourquoi un cimetière. Peut-être avant ça, qu'est-ce que ce lieu symbolise ? Tu m'as donné précisément rendez-vous à la fontaine des quatre mondes, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est quoi ? Cette architecture te plaît ? Elle t'appelle ? Il y a quelque chose de particulier ?

  • Speaker #0

    Paris a plein de défauts, mais c'est beau. Paris est vraiment bourré de défauts. Il y a du bruit, il y a trop de gens, les métros, les transports en commun sont horriblement onéreux. Mais il y a une architecture qui est incroyable et c'est vrai qu'il faut essayer de lever les yeux et d'en profiter. Donc quand tu es ici, au bout du jardin de l'Observatoire et que tu as la possibilité de descendre jusqu'au Sénat, de traverser ensuite le jardin de Luxembourg, c'est une belle expérience.

  • Speaker #1

    Et oui, surtout à cette entrée dans la saison de l'automne qui est quand même toujours merveilleuse, avec la tombée des feuilles qui commence à arriver. Merci en tout cas de m'emmener ici, c'est toujours précieux de savoir où marchent les gens. Alors effectivement, dans ce podcast, on parle un peu de marche, tu l'as compris, et on commence toujours par une question rituelle. Quelles chaussures portes-tu aujourd'hui et qu'est-ce qu'elles racontent de ta journée ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai des chaussures Salomon. ces chaussures qui sont faites pour marcher. Alors, il y a plusieurs choses à dire là-dessus. Premièrement, effectivement, si tu regardes mes habits, il y a un petit décalage entre mes chaussures et le reste, puisque j'ai un pantalon plutôt de ville, j'ai un t-shirt d'ailleurs qui vient de la marque d'un ami, bonne gueule, Benoît Wojtenka, que je salue s'il entend ce podcast. Mais pour les chaussures... Je n'ai jamais de chaussures. C'est très rare que je porte des chaussures de citadin. Je porte des chaussures de marcheur. C'est les mêmes chaussures que je prends quand je vais en randonnée. Mais tu as peut-être remarqué que ces chaussures sont trouées. Elles sont fatiguées. Je ne peux plus les mettre quand il pleut maintenant, quand il pleut trop. Mais c'est une de mes caractéristiques, c'est que j'use mes chaussures très vite. Je ne les économise pas. Je marche en moyenne 16 000 pas par jour. Et donc, je suis à la quête de chaussures quand même résistantes. Mais celles-ci, ça fait trois ans, elles sont trouées. Je ne sais pas, à Paris, je pense que je les ai le plus usées. C'est en allant dans le Vercors, en allant dans le Keras, en allant dans ce genre d'endroits. 6. Elles tiennent encore un petit peu.

  • Speaker #1

    Alors, peut-être, on va remonter un peu dans le temps. Est-ce que tu as le souvenir d'une première marche un peu vivante dans ton esprit où tu te souviens, là, gamin, marcher dans un endroit particulier, avec des gens particuliers ? Est-ce que tu arrives à te remémorer ça ?

  • Speaker #0

    On n'était pas une famille de marcheurs. Je n'ai jamais fait de randonnée avec mes parents, par exemple. Mais on allait très souvent... en Gironde, à l'Akana Océan. Et je me souviens qu'on allait se baigner tous les jours. Avec mon petit frère Maxime, on est vraiment accro de l'océan et des vagues. Et du coup, on allait à pied de la maison jusqu'aux plages. Et je me souviens très bien d'une plage, qui s'appelle la plage du Lion, où il y a une grosse dune. Et donc, il fallait gravir cette dune. Et c'était une mission. Parce qu'elle était vraiment difficile. Marcher dans du sable, c'est pénible, c'est le pire contexte qui soit. En plus, tu as oublié tes chaussures, ça te brûle les pieds. Il faut se dépêcher pour ne pas que le pied soit trop longtemps en contact du sable. C'est un beau souvenir.

  • Speaker #1

    Merci de nous recontacter avec ce moment d'enfance. Justement, le petit Alexandre, il était comment ? Il était plutôt discret, plutôt espiègle ?

  • Speaker #0

    Je me souviens que je testais beaucoup d'activités sportives. Hilton, football, gymnastique. J'avais du mal à me fixer sur une activité. J'aimais, au pire, avec mon frère, on était tout le temps en train de se chahuter, de se chercher, de courir l'un sur l'autre. Assez actif physiquement.

  • Speaker #1

    Ok. Ça marche. Alors, si tu rencontrais un extraterrestre dans ce jardin du Luxembourg qui n'a jamais rencontré d'humain, qu'est-ce que tu lui raconterais du Alexandre Dana de 2025 ? Qu'est-ce que tu lui dirais de toi ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais que justement, l'humain est une espèce qui est faite pour marcher, qui est incroyablement efficace pour marcher. Peut-être que cet extraterrestre l'est moins que nous. En tout cas, si on compare avec les espèces animales, nous, humains... On se fait évidemment battre à plate couture sur la course en vitesse par un guépard ou par un chat. Mais sur le sujet spécifique de la marche et de l'endurance, on est terriblement puissant. On a un corps qui est pensé pour ça. On est capable de transpirer beaucoup à grosses gouttes. On est capable de perdre 7, 8, 9 litres d'eau par jour si on fait des efforts intenses. La transpiration nous thermorégule, elle baisse notre température interne. Et c'est merveilleux, c'est ce qui nous permet de tenir. Notre talon d'Achille, nos talons d'Achille, nous font économiser près de 25% de l'énergie nécessaire à chaque pas. Et même la marche en elle-même, le mouvement de pendule de nos jambes, déclenche ce qu'on appelle une énergie cinétique, une énergie libérée par le mouvement. et donc tous ces Tous ces éléments font qu'on est capable de marcher pendant très longtemps. Et c'est pour ça qu'on a des centenaires qui font des marathons, c'est pour ça qu'on a des humains qui battent des chevaux sur des courses d'endurance. Et ce qui est dommage, c'est qu'on a un peu oublié cette force, cette qualité de marcheur. On l'a un peu laissé de côté. 30, 40 dernières années en basculant dans des environnements extrêmement sédentaires où on peut tout faire derrière un ordinateur, se faire livrer des repas, travailler, rencontrer des gens, faire des rencontres amoureuses, téléconsulter un médecin, etc.

  • Speaker #1

    L'expérience de vie d'Alexandre, qui est dans ce monde un peu particulier, dans cette société un peu particulière, plutôt sédentaire. Ça a été quoi jusque-là ? Je crois avoir lu que tu avais aussi ressenti une forme de burn-out à un moment de ta vie. Est-ce que tu peux nous raconter un peu ton parcours en quelques mots ?

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai jamais été salarié. J'ai créé une première entreprise très jeune, à 19 ans, qui n'a pas du tout fonctionné. Une deuxième à 20 ans qui n'a pas fonctionné du tout non plus. Et puis une troisième que j'opère encore aujourd'hui qui s'appelle Live Mentor et qui est un organisme de formation pour créateurs et créatrices d'entreprises. Donc on propose des formations en ligne pour des personnes qui veulent se lancer en tant que thérapeute, en tant que freelance, en tant que restaurateur, en tant qu'artisan, en tant qu'artiste. Toute personne qui désire se mettre à son compte. Quand j'ai commencé à créer cette activité, je suis devenu sédentaire, sans m'en rendre compte. Je suis passé d'une vie où je marchais, je bougeais, je courais, à une vie où je me levais. Je ne sortais pas de chez moi, puisque on n'avait pas assez d'argent pour se payer des bureaux. Donc je bossais à domicile, je passais du lit à la chaise, j'ouvrais l'ordinateur, je commençais à travailler. Ensuite, pour la pause déjeuner, je descendais à la boulangerie la plus proche, je prenais quelque chose à emporter, je revenais. chez moi pour manger mon sandwich devant l'ordinateur, pour encore travailler, et puis je continuais ça jusqu'à la soirée, où je me sentais très fatigué. Aujourd'hui, en ayant enquêté pendant deux ans sur la sédentarité, je sais que cette fatigue, elle venait de la position assise justement, mais à l'époque, je n'en avais pas conscience. Et donc, comme je me sentais fatigué, je restais assis et je regardais un film ou une série. Et ça... Ce scénario a duré pendant 5, 6, 7 années après la création de l'entreprise. Ça m'a conduit à être épuisé, vivre ce qu'on appelle un burn-out, un épuisement professionnel. J'en suis sorti avec une grande curiosité sur la santé. Qu'est-ce qui détermine la qualité de notre santé ? Alors à ce moment-là, j'ai eu la chance de faire plusieurs rencontres, notamment avec Anne Gécquer, qui est la fondatrice d'un podcast qui s'appelle Métamorphose, qui est un podcast santé. Et Anne m'a proposé de rejoindre l'équipe et d'animer des interviews d'experts de santé. Donc j'ai rencontré des cardiologues, des neurologues, des psychologues et tout un tas d'autres disciplines, tout un tas d'autres expertises. Et là, il s'est passé quelque chose, c'est qu'à chacune de ces interviews, je réalisais que mon invité mentionnait la sédentarité. Au bout de 30-35 minutes, il y avait toujours un moment où la personne en face de moi disait « Mais si les gens marchaient plus, ça irait quand même beaucoup mieux. Ça irait beaucoup mieux pour Alzheimer, ça irait beaucoup mieux pour le diabète de type 2, ça irait beaucoup mieux pour l'obésité, etc. » Donc, quel que soit le champ d'expertise de mon interlocuteur, La sédentarité était un problème majeur. Et ça, ça m'a encore plus donné envie de creuser ce sujet. En plus de mon expérience personnelle, où moi j'avais commencé à sentir que la position assise pendant 9 heures par jour m'abîmait, là maintenant j'avais ces regards croisés de spécialiste de santé. Et puis ensuite j'ai découvert... J'ai fait la rencontre de Victor Fersing, qui est lui et un ami avec qui je randonne. On fait partie du même groupe de randonneurs. On avait en commun cet amour de la marche. Mais Victor est aussi un journaliste spécialisé sur les écrans et sur la place des écrans dans nos sociétés modernes. Et évidemment, La chaise tue, c'est le titre de notre livre. Mais parce que la chaise... nous attache aux écrans. Parce que quand on est assis, on est très souvent en train de scroller sur les réseaux sociaux et ça a plein d'autres impacts négatifs sur notre santé physique et surtout mentale. Et pourquoi est-ce qu'on est assis ? Parce que les écrans nous appellent, nous attirent. Donc il y a un jeu de cause-conséquence entre chaise et écran. Et donc l'expertise de Victor était super essentielle pour réaliser ce livre. Il a en plus... un regard vraiment très pointu sur la situation des enfants et des adolescents, puisqu'il fait partie d'une association qui s'appelle Lève les yeux, qui réalise des ateliers de sensibilisation dans les collèges et les lycées contre l'addiction aux écrans. Donc voilà en quelques mots comment mon parcours m'a mené à vouloir écrire ce livre. J'ai évidemment opéré des changements sur ma manière de... de vivre et ma manière de travailler parce que cette entreprise que j'ai créée il y a près de 15 ans, Live Mentor, elle a bien grandi. C'est une entreprise avec une centaine de salariés aujourd'hui, trois bureaux Paris, Aix-en-Provence, Vannes et donc il est devenu essentiel que je puisse la piloter tout en marchant. Donc la décision majeure il y a quatre ans a été de ne plus faire aucune réunion si je ne marche pas. C'est là que j'ai découvert à quel point ça me faisait du bien. aussi, ça je ne m'y attendais pas, à quel point ça me rendait plus créatif. Ça a été un grand déclic, on pourra y revenir peut-être après, j'ai creusé ce sujet dans le cadre de l'enquête, j'ai voulu vraiment comprendre pourquoi est-ce qu'on a de meilleures idées en marchant, mais j'en ai d'abord fait l'expérience personnelle, je me suis rendu compte que mon intelligence, ma créativité, ma capacité à résoudre des problèmes, elle est vraiment profondément liée à... la quantité d'activités physiques que je réalise chaque jour.

  • Speaker #1

    Merci pour ce parcours détaillé qui nous permet de comprendre pourquoi la chaise tue. Alors la chaise tue, effectivement, c'est un titre qui est quand même... C'est un titre fort, on ne va pas se cacher. Comment as-tu compris, toi, que finalement cette chaise commençait à te couper du vivant ? Parce que c'est de ça dont on parle. À un moment, tu étais stocké. C'était quoi les indicateurs chez toi ? Tu parles d'épuisement, mais comment ça s'est matérialisé physiquement ?

  • Speaker #0

    Très concrètement, quand je me suis senti totalement épuisé professionnellement, je n'arrivais plus à sortir de mon lit, je n'arrivais plus à traiter mes emails, je n'arrivais plus à prendre de nouveaux rendez-vous, je n'arrivais plus à prendre de décisions. Et ça, c'est... Ce ressenti-là, cette expérience-là, je l'ai connu à deux reprises. Une fois en 2016, une fois en 2018. Et après, je n'ai pas eu de moment eureka. Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant « Ah, il faut que tu marches ! » Mais j'ai commencé à marcher petit à petit et je me suis rendu compte que plus j'augmentais, mieux ça se passait. Et puis, tu commences à en parler autour de toi et tu te rends compte d'autres dirigeants d'entreprises qui ont aussi cette habitude de la marche. Et donc, vous commencez à marcher ensemble, etc. Donc, voilà, ça c'est... En fait, je ne savais pas dans quoi je mettais le doigt. Et d'ailleurs, quand j'ai commencé à écrire le livre il y a deux ans, je n'avais pas du tout conscience de l'immensité du sujet, de toute la littérature. C'est-à-dire qu'au début de ce projet d'écriture, j'ai pris un mur chez moi, un mur d'une pièce, et au milieu du mur, j'ai mis un... D'abord un premier paperboard avec marqué le mot sédentarité. Puis ensuite j'ai commencé une sorte de carte mentale avec sédentarité et santé physique. Dans santé physique, maladie cardiovasculaire, diabète de type 2, obésité, troubles musculosquelétiques, cancer. Et puis ensuite une autre petite bulle, santé mentale, anxiété, dépression. Une autre petite bulle, santé sociale, isolement. Une autre petite bulle, sédentarité, école. Puis sédentarité, loisirs, sédentarité. et monde du travail, sédentarité et management, sédentarité et créativité. Et à la fin, tout le mur était couvert de bulles. Et c'est pour ça qu'il a fallu deux ans pour aller au bout de ce livre, et c'est pour ça que sans Victor, jamais ce projet n'aurait pu aboutir. Et d'ailleurs, entre nous, on aurait pu y passer deux ans de plus. Le livre, on a rendu le manuscrit avec six mois de retard, parce qu'on a dit à notre éditeur... On ne peut pas, la tâche est trop immense, on ne veut pas bâcler, on veut aller au bout de la réflexion. Donc ce sujet de la marche, aujourd'hui, évidemment je le connais bien parce que j'ai quand même passé deux ans dessus, mais j'ai l'impression que je n'ai pas fini d'en voir le bout, je n'ai vraiment pas fini.

  • Speaker #1

    Alors justement, je voudrais qu'on parle des activités originelles avec Live Mentor, où tu nous as quand même dit, voilà, on est là pour former des commerçants, des futurs entrepreneurs sur les questions de gestion, d'accompagnement, de management, etc. Et j'ai entendu aussi que c'était en distanciel. Est-ce que toute cette réflexion de deux ans t'a amené à reconsidérer le modèle ?

  • Speaker #0

    Complètement, complètement. c'est-à-dire que que dès que tu commences à mettre le doigt sur le sujet de la sédentarité, tu te dis, quelle est ma responsabilité en tant qu'organisme de formation qui propose une expérience 100% en ligne ? Est-ce que j'ai vraiment envie d'avoir des dizaines de milliers de personnes qui, chaque année, se connectent sur leur ordinateur pour regarder des vidéos et faire des zooms avec des menteurs ? Donc, non, j'ai voulu rendre cette expérience la plus active physiquement possible. Comment est-ce qu'on fait ça ? Déjà, on ajoute en module d'introduction de toutes nos formations, on a 30 formations, module d'intro, une série de vidéos sur la santé de l'indépendant. Et on explique dans ces vidéos que se mettre à son compte, ce n'est pas forcément si... de meilleure santé. Pas toujours. Pour beaucoup de gens, c'est synonyme d'une plus forte sédentarité. On perd le déplacement jusqu'au bureau de son entreprise, on perd les pauses avec les collègues et on peut vite se retrouver à passer toute sa journée assis chez soi. Donc, on alerte là-dessus en introduction de nos formations et on a évidemment une vidéo sur la sédentarité et on a... on permet via notre plateforme de regarder, d'écouter justement les vidéos tout en étant en train de marcher. Et on explique aussi à nos menteurs, à nos apprenants qu'il est possible qu'ils réalisent leur session de mentorat en marchant. C'est-à-dire que la technologie de visioconférence, c'est une technologie parmi d'autres, mais on peut tout à fait utiliser l'appel téléphonique. Moi, je trouve que les technologies ... sont en une très grande majorité malheureusement des technologies du confort, des technologies qui nous sédentarisent, mais on a quelques technologies qui favorisent l'effort, notamment les écouteurs. Les écouteurs, moi, s'il y a vraiment une technologie qui est la plus utile pour moi, qui est le meilleur achat de mes dix dernières années, c'est les écouteurs. C'est ce que j'utilise tous les jours. Je ne pourrai jamais faire les quelques heures de marche que je réalise tous les jours. Si, je n'avais pas mes écouteurs. Donc voilà le genre de changement qu'on a opéré.

  • Speaker #1

    Eh oui, les écouteurs pour les questions de confort, mais aussi j'imagine pour les questions de santé, puisqu'on le sait, les ondes collées aux oreilles ne sont pas forcément très bonnes non plus. Ok, alors j'aimerais bien qu'on aborde une petite parenthèse sur le rapport à la chaise, notamment dans le monde de l'entreprise plus traditionnelle, puisqu'on le sait, c'est un symbole de pouvoir, en tout cas dans le monde... Encore une fois, traditionnelle, les grandes entreprises notamment, plus on monte, je vais caricaturer, mais plus elle devient large, plus elle devient lourde, plus elle devient confortable. Et là, on est en train de dire, on peut peut-être faire sans chaise. Est-ce que tu as le sentiment que la chaise, au-delà de l'aspect, je travaille d'un ordinateur, je peux écrire, etc. Est-ce que tu sens qu'il y a une résistance à lâcher sa chaise en France ?

  • Speaker #0

    C'est rigolo effectivement le rappel historique que tu fais. On s'est intéressé à ça avec Victor. On a parlé à des sociologues qui se sont intéressés à la dimension symbolique de la chaise et qui expliquaient que dans l'histoire de l'humanité, la chaise, fauteuil, était souvent réservée aux rois et aux reines. C'est eux qui avaient le droit de s'asseoir. C'est eux qui passaient leur temps assis. là où le commun des mortels était tout le temps dans les champs à travailler, à être accroupi, penché, en train de s'étirer, grimper, etc. Bon alors maintenant effectivement la chaise elle est partout, elle est partout dans les entreprises, et notamment dans les entreprises de bureaux. Et ça les travailleurs de bureaux, c'est au moins 8 millions de personnes en France, ce chiffre il est sous-estimé parce qu'il ne prend pas en compte les travailleurs indépendants dont on parlait qui bossent depuis chez eux. Si on prend le monde des open space, le monde incarné par des endroits comme la défense, on a 8 millions de personnes qui travaillent avec une chaise, un ordinateur, un bureau. Et il y a plusieurs problèmes ici. Le premier, c'est que dans notre culture de la santé au travail, on ne voit pas le risque, on ne voit pas le danger. Alors que... Le travailleur de bureau est d'une certaine manière l'équivalent moderne du travailleur ouvrier d'il y a 50 ans. On comprend bien aujourd'hui dans notre imaginaire pourquoi il faut protéger le travailleur ouvrier. On pense tout de suite à des casques de protection, à des lunettes de protection, à des gants de protection parce qu'on voit le danger, le risque. Le travail de bureau, le risque est moins immédiat. Tu ne vas pas te couper une main en tapant sur ton... sur ton clavier. Par contre, tu as une augmentation des risques très nettes, très radicales, de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de troubles musculosquelétiques, de prise de poids et d'obésité. Aujourd'hui, il y a 20% des Français qui sont obèses. Ce sont des stats qui sont en forte augmentation. On a 4 millions de diabétiques de type 2. 4 millions, c'est monumental. Et le diabète de type 2, ce n'est pas qu'une question d'assiette. Ce n'est pas qu'une question de sucre dans nos repas, c'est vraiment une question de capacité à brûler ce sucre, et l'activité physique brûle le sucre. et permet de conserver un bon rapport à l'insuline. Et surtout, n'importe quel kiné aujourd'hui en France est complètement affolé par l'explosion des lombalgies, des troubles musculosquelétiques. C'est 30% des arrêts de travail court terme, le mal de dos. Et quand on voit l'explosion des arrêts maladie, évidemment qu'elle est multifactorielle, mais on a de très bonnes raisons de penser qu'elle est due à cette sédentarité croissante, explosive, dans le monde du travail et en dehors, parce que la mauvaise santé au travail dépend aussi de ce qu'on fait en dehors.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Et est-ce que vous avez observé dans vos études, dans vos lectures, des cultures où c'est moins vrai aujourd'hui ? Je pense à la culture japonaise, scandinave.

  • Speaker #0

    Oui, alors évidemment, il y a derrière effectivement tout un deuxième sujet qui est la croyance de la plupart des dirigeants, de la plupart des DRH que l'efficacité au travail est synonyme de la position assise. Alors que si quelqu'un dit Je vais me balader, je vais faire un tour. Premier réflexe, c'est de dire, il va faire une pause. Mais c'est faux, c'est profondément faux. Aujourd'hui, on sait que la marche, que l'activité physique favorise le développement des capacités cognitives. Alors on a fait plusieurs rencontres passionnantes durant l'écriture du livre avec Victor. On s'est d'abord penché sur les travaux du paléo-anthropologue Pascal Pic. qui a très bien montré comment la marche a favorisé la sécrétion d'une protéine qui s'appelle la BDNF, et qui est au cœur du développement de nos capacités cognitives. Ensuite, nous sommes tombés sur plusieurs études, dont une qui fait référence, qui s'intitule Give legs to your ideas, donner des jambes à vos idées, et qui est une étude où plusieurs groupes de personnes ont été soumis à des tests de créativité. Et à chaque fois, c'est le groupe qui est... en train de marcher en extérieur qui génère le plus d'idées créatives. On n'est pas encore totalement sûr des mécanismes d'action, mais on pense que la marche, notamment en pleine nature, elle favorise la pensée divergente, la capacité à avoir plein de solutions possibles face à un problème donné, là où le contexte de la position assise face à un ordinateur est vraiment optimisé pour la pensée convergente. Donc là, on a un changement de culture à opérer très fort. pour pousser un maximum de personnes à marcher, à bouger, à être en mouvement pour générer de nouvelles idées tout en protégeant leur santé, ce qui va réduire les arrêts maladie, ce qui va réduire les burn-out, ce qui va faire économiser un coup monstre à l'entreprise. Donc en fait, on voit bien que quelle que soit l'angle par lequel on prend le problème, il n'y a que des intérêts. à un marché, j'ai échangé récemment avec la présidente de la Mutuelle Harmonie, qui me disait qu'on n'a pas trouvé de contre-indication. Elle a tout dit, on n'a pas trouvé de contre-indication.

  • Speaker #1

    Alors je voudrais qu'on revienne sur un point un peu précis que tu as évoqué tout à l'heure, qui est le système nerveux dans tout ça, et le fait qu'on soit bombardé d'informations de par nos écrans, les écrans, le son, les messages, les urgences, tout un tas de choses. T'as trouvé quoi toi comme parade pour te mettre à distance de ça et te protéger tout en restant en connexion avec ce monde, en connexion avec les activités de Live Mentor ? Comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Alors c'est un sujet très intéressant. Il y a une activité que je n'ai pas mentionné mais qui m'occupe aussi aujourd'hui, c'est celle d'éditeur. Je suis éditeur de livres aux éditions Erol. Donc j'essaye de partager mon temps le mieux possible entre... Live Mentor, les formations Live Mentor, les carnets 2359. 2359, c'est une petite maison d'édition de carnets méthodologiques qu'on a racheté avec Live Mentor. Le podcast Métamorphose dont je te parlais où j'interview des spécialistes de santé. Mon travail de co-auteur sur la chaise SU et ce rôle d'éditeur aux éditions Erol où je sélectionne quelques livres chaque année que je vais éditer. Et le premier livre que j'ai édité chez Erol s'intitule « On vous vole votre attention » et c'est un livre rédigé par un journaliste britannique qui s'appelle Johan Harry, qui a fait... J'ai fait une étude de trois ans sur la crise de l'attention. Et le point de départ de Johan Ari, c'est expliquer qu'on n'arrive plus à se concentrer parce que notre environnement nous perturbe en permanence. Alors il y a plusieurs facteurs dans cet environnement, mais il mentionne effectivement, comme toi, cette surabondance d'informations, avec des études complètement folles qui montrent... qu'en une heure de navigation sur internet on a l'équivalent de 18 fois un journal papier, le contenu de 18 journaux papiers qui nous tombent dessus. Évidemment notre cerveau n'est pas capable de traiter toute cette information et donc il sature. Et donc je voulais vraiment éditer ce livre en France pour diffuser son message qui me semble être absolument essentiel. Que faire pour se protéger ? Moi, je crois qu'un autre bienfait de la marche, et c'est pour ça que j'en parle dans la dernière partie du livre, un autre bienfait, c'est l'ajustement à un rythme beaucoup plus naturel, à un rythme beaucoup plus lent. Là, qu'on le veuille ou non, toi et moi, on est en train de marcher, on ne peut pas augmenter la vitesse x5. On ne peut pas. On ne peut pas l'augmenter x10. On doit garder à peu près la même vitesse tout le temps quand on est en train de marcher. Et ça, c'est un rappel de la puissance, à la fois créatrice et destructrice, des technologies qui nous donnent une vitesse d'action, une vitesse de transmission d'informations qui est totalement folle, mais qui est aussi totalement... décorrélés de notre rythme naturel. Donc, moi, c'est vraiment ma première solution. C'est d'essayer d'avoir chaque jour des longs moments de marche. Je peux marcher seul en ne faisant rien. Je peux marcher seul en écoutant un podcast. Mais je suis concentré sur un seul message. Je peux passer un appel en marchant, mais là je suis en train de marcher et en train de converser avec quelqu'un, et le rythme d'une conversation entre humains, c'est pas le rythme de communication, d'information, d'une vidéo YouTube, surtout avec les codes modernes. Et donc tout ceci a un impact vraiment fort sur notre régulation de système nerveux, et la solution est évidente, elle est simpliste. Et pourtant, elle est sûrement sous-médiatisée.

  • Speaker #1

    Oui, et puis elle est, je veux dire, aujourd'hui, tu l'as dit tout à l'heure, mais en entreprise, on a ce rapport au temps qui est imposé par l'extérieur et par l'intérieur. C'est-à-dire qu'on envoie un mail et on va vérifier que le mail a bien été reçu et on aimerait avoir l'information en temps réel. Et là-dessus, moi, j'aimerais bien te poser une question. Est-ce que tu as l'impression qu'on est en train de créer une espèce de génération de leaders toujours actifs ? voire hyperactifs, mais rarement en mouvement intérieur, c'est-à-dire rarement dans l'intériorité de « là, je suis vraiment dans le présent, je suis toujours en train d'avoir un coup d'avance » .

  • Speaker #0

    Ce qui est certain, c'est qu'on a des technologies au travail qui dérégulent complètement notre dopamine. Moi, je refuse d'utiliser Microsoft Teams, Slack, tous ces outils de communication interne. qui ne font que créer de la fausse urgence avec notifications, avec des bulles, avec constamment des mécanismes où tu peux être dérangé, sollicité, stressé pour pas grand chose. Moi j'adore les emails parce que ça me donne le temps de réfléchir. Je les ouvre à certains moments durant ma journée, je les traite, j'ai le temps de comprendre ce que veut me dire mon interlocuteur, j'ai le temps de réfléchir à ce que je veux lui dire aussi. Et je pense que c'est impossible d'avoir de bonnes idées si on est constamment envahi par la technologie.

  • Speaker #1

    Alors, on va y revenir sous une autre forme tout à l'heure, mais je voudrais qu'on parle effectivement de ce que tu as un petit peu évoqué avec 23H59, maison d'édition. Selon toi, c'est quoi un peu le levier de transmission commun aux deux univers entre Live Mentor et 23h59 ? Pourquoi avoir acheté cette maison d'édition ?

  • Speaker #0

    Parce que je crois dans le papier, parce que je crois énormément dans le papier, parce que je crois dans la capacité d'avoir de bonnes idées en se posant sur papier, en écrivant ses objectifs, en regardant le chemin parcouru, en pratiquant le journaling. Je suis un fan des livres et un fan de papier.

  • Speaker #1

    Ok, ok, je comprends. Alors justement, on va parler de carnet. Tu dis, alors je crois avoir lu, tu dis que le carnet permet d'être seul, mais bien accompagné. Je crois avoir lu ça. Et c'est aussi ce que fait un bon leader, normalement. C'est-à-dire avoir ces temps d'activité avec son équipe. Et parfois, on l'espère, des temps de solitude qui lui permettent de prendre du recul. Est-ce que c'est ça que tu aimerais transmettre finalement aux... aux commerçants, aux coachs, aux accompagnants que tu formes finalement.

  • Speaker #0

    Alors après, un point qui est très important, c'est que les élèves de Live Mentor, la communauté de Live Mentor, ce sont vraiment des travailleurs indépendants qui ont très rarement une équipe. Ce sont des personnes qui sont solo. Donc pour ces personnes-là, la capacité à recruter les bonnes personnes, à les manager. à créer une dynamique collective, parfois, ce ne sont pas des sujets.

  • Speaker #1

    D'accord. C'est plus des sujets de savoir travailler avec des partenaires extérieurs ?

  • Speaker #0

    Oui, ça va être des sujets de travailler avec des partenaires extérieurs, de se faire connaître, de réussir à trouver ses clients, à trouver les bonnes personnes avec qui bosser, à présenter son produit, son service.

  • Speaker #1

    Et chez ces personnes, tu sens que le carnet a une utilité, le journaling, tu appelles ça le journaling ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, parce qu'en fait, à chaque fois que tu as... un projet personnel ou professionnel, prendre un moment justement de repos, de déconnexion, de coupure des technologies, des notifications, pour écrire sur son carnet certaines observations, certaines réflexions, est essentiel. Et après, nos carnets, nous, sont vraiment pensés par thématique. Donc on a un carnet pour reprendre le contrôle de son temps, là on vient de sortir un carnet de méditation, on a un carnet pour écrire un roman, pour les personnes qui... ont toujours eu envie d'écrire un livre. On a un carnet pour créer une entreprise. On a bientôt un carnet, je suis très content d'avoir créé, qui est un carnet d'habitude, un agenda et un tracker d'habitude. Donc c'est une activité dans laquelle moi je me passionne, je crée tous les carnets en prenant à chaque fois... Un vrai temps de maturation pour identifier le thème, penser la structure, trouver les bons exercices à mettre dans chaque carnet.

  • Speaker #1

    Ouais, ça doit être passionnant, mais je vais aller regarder ce que vous faites. C'est de l'open source, comment ça marche ? 23h59, vous proposez des carnets à la vente, c'est du papier donc ?

  • Speaker #0

    C'est du papier, c'est du papier, on a un imprimeur, on imprime à chaque lancement d'un carnet plusieurs milliers d'exemplaires et puis ensuite, les personnes peuvent commander. et recevoir le carnet chez eux.

  • Speaker #1

    Alors, je voudrais qu'on revienne sur la question du temps, parce que le temps, on le sait, il n'est pas extensible. On n'a que 24 heures, dans le meilleur des cas, dans une journée, et on va essayer de ne pas les utiliser qu'à travailler. Mais j'entends en fait dans ton discours quelque chose sur la densité du temps plus que du temps réel, c'est-à-dire comment densifier le temps sans se faire du mal, comment créer de la valeur finalement, sans être... éperpillés dans une multitude d'urgences qui n'en sont peut-être pas. Est-ce que ça, c'est un sujet sur lequel vous avez creusé la densité du temps ?

  • Speaker #0

    Alors, on a une formation dédiée sur la gestion du temps. On a un carnet 2359 qui s'appelle le carnet du temps que j'avais co-créé en 2019. Moi, à titre personnel, c'est un sujet qui m'a toujours intéressé. Comment organiser mon temps ? Comment gérer mon temps ? Je suis passionné de plein de choses, curieux de plein de choses, qui est à la fois génial et en même temps très risqué parce qu'il y a toujours le risque de se disperser. Donc j'ai lu beaucoup de littérature sur le sujet et ensuite je crois qu'il n'y a évidemment pas de méthode unique et on a tous des métiers différents, des enjeux différents, mais que c'est essentiel de trouver son propre rapport au temps. Ce qui fonctionne pour soi, moi la manière dont aujourd'hui j'organise mon temps, elle est assez éloignée de ce qu'on imagine d'un dirigeant d'une boîte de 100 personnes. mais pour moi ça fonctionne super super bien et ça m'a mis beaucoup trop de temps justement d'en arriver là. J'aurais aimé implémenter ces méthodes bien plus tôt, ça m'aurait évité de vivre certaines difficultés. Maintenant je suis vraiment très heureux de la quoi ressemble mon calendrier, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des périodes plus difficiles que d'autres, mais je me sens propriétaire de mon temps.

  • Speaker #1

    Et derrière la propriété, tu y mets une notion de liberté aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, évidemment, c'est ce qui te rend libre de lancer de nouveau.

  • Speaker #1

    J'entends beaucoup de projets, j'entends beaucoup une concentration professionnelle, mais est-ce que tu t'autorises par exemple, au cours d'une journée, je ne sais pas moi, aller boire de la mer, aller faire de l'escalade, j'en sais rien. Est-ce que tu as des activités extra ? Est-ce que tu arrives à le faire un peu quand tu veux ?

  • Speaker #0

    Tu veux qu'on en parle ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Je pratique les arts du cirque, les sangles aériennes. Je donnais des cours sur Paris l'an dernier, c'est vraiment ma grande passion. C'est un agrément absolument incroyable. Là où je vis, j'ai un tripod qui monte à 5 mètres de haut. J'essaie de m'entraîner au moins 4 à 5 fois par semaine. Parfois, je prépare des petits spectacles. C'est une activité que j'adore, qui compte beaucoup pour moi. J'aime évidemment marcher, parfois ça se traduit par des randonnées sur plusieurs jours avec un groupe d'amis. On essaie d'en réaliser au moins une par trimestre. La dernière c'était le mont à bord, qui est pas loin du massif des Écrins. Je me suis mis à l'escalade il y a un an, donc pareil j'essaie d'y aller deux, trois fois par semaine, soit en bloc, soit en voie. J'aime la danse aussi. Et dans les différents changements que j'ai opérés il y a quelques années, outre les réunions en marchant, j'ai décidé de sanctuariser la période de la journée autour du déjeuner. C'est-à-dire que je ne fais plus aucun, depuis 4 ans, je ne fais plus aucun déjeuner d'affaires ou dîner de boulot. C'est là que je pratique. des activités sportives. C'est un des moments dans ma journée où je pratique des activités sportives parce que je ne voulais plus mettre ça aux frontières de ma journée. Je voulais le mettre au cœur. Par exemple, toi et moi, on est en train de se parler, il doit être 11h. 11h30, je retrouve à 12h30 un ami avec qui on va faire des exercices de mobilité pour les épaules parce que pour le cirque, c'est très important d'avoir des épaules très très mobiles, très souples.

  • Speaker #1

    Ok ! Alors, on peut imaginer un carnet 23h59 sur…

  • Speaker #0

    Un carnet d'entraînement, oui, j'y pense. J'y pense depuis très longtemps à faire un carnet d'entraînement. C'est vraiment quelque chose que j'aimerais faire. Mais le carnet des habitudes touche un peu à ça. On va voir.

  • Speaker #1

    OK. Alors, c'est intéressant. Je voudrais qu'on revienne sur la question du leadership, que ce soit un leadership collectif ou un leadership de soi. Déjà, c'est pas mal. Est-ce que tu as le sentiment qu'on se dirige plus vers un leadership que je qualifierais de sensoriel, là où il était plutôt rationnel jusqu'ici ?

  • Speaker #0

    Écoute, j'en sais rien. J'en sais rien du tout parce que je ne suis pas entouré de leaders. Mes amis ne sont pas forcément… Certains le sont, mais il y en a plein qui ne sont pas entrepreneurs, qui sont artistes, qui sont scientifiques, qui sont créateurs de lieux. Donc, j'aurais du mal à avoir un recul suffisant pour analyser le comportement des leaders. En plus de quels leaders on parle ? Est-ce qu'on parle de leaders de très grandes entreprises, de moyennes entreprises, de petites entreprises ? En tout cas, je l'espère. J'espère qu'on va évoluer vers d'autres manières de diriger une entreprise. Alors, moi, je peux parler de ce que je fais moi. Effectivement, je ne suis pas… Je ne suis pas quelqu'un des chiffres. Ça ne veut pas dire que personne ne regarde les chiffres dans mes entreprises, mais moi, ce qui m'importe, c'est le ressenti, c'est l'intuition, c'est est-ce que ce projet-là, je le sens un peu dans mes tripes. Et pour cette raison que je n'ai pas ouvert Excel depuis très longtemps. Très, très longtemps.

  • Speaker #1

    Ok. Écoute, merci pour cette réponse très claire. Et c'est vrai que la notion de leadership, c'est un jeu de maîtrise très variable. Moi, en tout cas, ce que j'y mets derrière un leader, c'est quelqu'un qui inspire une transformation, qui inspire quelque chose de différent par rapport à l'espèce de norme sociale dans laquelle on est tous impliqués. Donc, c'est plus ça que j'y mets que la notion de leader. de management.

  • Speaker #0

    En tout cas, je vois beaucoup de leaders avec cette définition qui s'intéressent à la marche, par exemple. Ça, vraiment, j'ai l'impression que ça c'est en train de prendre et c'est super.

  • Speaker #1

    Alors, il me reste deux questions pour toi et puis, voilà, il y aura un bonus troisième question s'il y a une question à laquelle tu t'attendais et que tu n'as pas eue. Première question, que tu aurais Peut-être une lecture, un podcast, un contenu à recommander aux auditeurs et auditrices qui se questionnent sur la sédentarité. Alors, bien sûr, il y a la chastue, ça je le dis pour toi, mais est-ce qu'il y aurait un autre contenu que tu nous recommanderais d'aller écouter ?

  • Speaker #0

    Écoute, je crois qu'il n'y a rien de plus important que d'être bien dans son corps et bien dans sa tête. Un livre sur lequel je me suis appuyé dans la rédaction de la chastue, c'est la marche-thérapie du psychiatre Éric Griez. qui détaille extrêmement bien les bienfaits de la marche pour notre santé mentale. Je recommande très vivement.

  • Speaker #1

    Merci. On le trouve en librairie. Super. La deuxième question, c'est est-ce que tu aurais une personne à nous recommander pour un prochain épisode que tu serais ravi d'écouter, nous parler de tous ces...

  • Speaker #0

    J'apprécie beaucoup le travail d'un coach qui s'appelle Pierre David, qui a fondé l'Académie de la haute performance. C'est un ancien athlète de haut niveau qui a été champion de France de boxe une année, mais ensuite il a été médaille d'argent quatre fois. Donc dans sa carrière, il y a eu quatre fois où il est arrivé à deux doigts du rêve et ça n'a pas fonctionné. Et Pierre-David en a tiré un grand intérêt pour le sujet de la préparation mentale. Il s'est formé... pour cette discipline, pour créer sa méthode qu'il appelle la dépolarisation, qu'il a détaillée dans plusieurs livres. C'est un mec absolument admirable et avec son équipe, il a accompagné, il accompagne encore, des dizaines d'athlètes de haut niveau et notamment plusieurs médaillés aux Jeux Olympiques, aux Chemins du Monde. Ils ont une approche vraiment puissante, très rapide. En quelques sessions, tu peux... avoir des changements de perspectives renversants.

  • Speaker #1

    Ok, je peux le contacter de ta part ? Bien sûr. Super. Alors, la fameuse question, est-ce qu'il y a une question à laquelle tu ne t'attendais pas ? Enfin, que tu t'attendais, pardon, et que tu n'as pas reçue ?

  • Speaker #0

    Non, mais peut-être, puisque tu es ancien DRH, peut-être qu'une des questions intéressantes, c'est à quoi ça ressemblerait dans une entreprise, une politique anti-sidentarité ? Une question passionnante.

  • Speaker #1

    Quelle réponse t'apporterais-tu ?

  • Speaker #0

    La réponse est multiple, parce qu'il y a à la fois des sujets sur l'équipement de travail, le mobilier actif, donc des sièges ballons, des bureaux assis debout, des pédaliers, des barres de traction, des haltères. Mettre en fait dans une entreprise tout ce qu'il y a chez le kiné, pour résumer, tout ce qui permet d'utiliser son corps et de bouger, parce qu'on doit l'utiliser sur le lieu de travail et pas ailleurs. Enfin, aussi ailleurs, mais d'abord sur le lieu de travail, c'est là où on passe le plus de temps. Ensuite, il y a un sujet culturel. Comment est-ce que tu crées la culture du mouvement au sein de tes équipes ? Et là, je crois que la meilleure réponse, c'est la patience. C'est la patience et le temps long parce qu'on est tellement loin de ça en France qu'il va falloir créer les choses étape par étape. Alors, il y a des entreprises qui proposent des solutions intéressantes maintenant. notamment la mutuelle Alan qui propose un compteur de pas qui s'appelle Alan Play, qui permet d'avoir un petit défi rigolo en équipe pour regarder qui a marché combien de pas aujourd'hui. Et voilà, j'espère que ce genre d'initiative va se multiplier. Moi, j'échange depuis la sortie du livre avec différents responsables de ressources humaines, différents DRH. On essaye de se libérer du temps avec mon co-auteur pour aller donner des conférences, des ateliers de sensibilisation à la sédentarité dans des entreprises. Et on voit qu'on nous appelle, donc il y a un intérêt pour changer les choses.

  • Speaker #1

    Ok. Écoute, je rêverais d'assister à une conférence avec du monde en marchant. J'en rêverais. Et avec une multitude d'acteurs, parce que je trouve intéressant dans ton propos de croiser les regards. Tu parlais tout à l'heure des sociologues, tu parlais tout à l'heure des cardiologues, tu parles maintenant des DRH, et c'est vrai qu'on a tous une... une vision de la performance, de la robustesse, de la santé, qui est très différente. Et je rêverais que tous ces gens-là se retrouvent dans une agora, pourquoi pas en marchant.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Bon, merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Les échappés, ça s'écoute et surtout, ça se vit. Les leaders n'attendent pas d'avoir le vent dans le dos pour avancer vers le prochain épisode.

Description

Nouvel épisode des Échappées du Leadership, enregistré avec Alexandre Dana, fondateur de LiveMentor et des éditions @23heures59editions.

Dès les premiers pas, dans les 𝓪𝓵𝓵é𝓮𝓼 𝓭𝓾 𝓙𝓪𝓻𝓭𝓲𝓷 𝓭𝓾 𝓛𝓾𝔁𝓮𝓶𝓫𝓸𝓾𝓻𝓰, le ton était donné : 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐫𝐲𝐭𝐡𝐦𝐞, 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫 𝐝’𝐚𝐢𝐫… 𝐞𝐭 𝐥𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞𝐫 𝐥𝐚 𝐩𝐞𝐧𝐬é𝐞 𝐬’𝐨𝐮𝐯𝐫𝐢𝐫.
Alexandre l’exprime avec une clarté qui désarme : « 𝐿𝑎 𝑚𝑎𝑟𝑐ℎ𝑒 𝑓𝑎𝑣𝑜𝑟𝑖𝑠𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑒𝑛𝑠é𝑒 𝑑𝑖𝑣𝑒𝑟𝑔𝑒𝑛𝑡𝑒 ; 𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑠𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑠𝑠𝑖𝑠𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑜𝑝𝑡𝑖𝑚𝑖𝑠é𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑝𝑒𝑛𝑠é𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑟𝑔𝑒𝑛𝑡𝑒. »
Dans un monde où notre cerveau doit absorber chaque jour l’équivalent de 🅓🅘🅧-🅗🅤🅘🅣 journaux papier, ce n’est plus une intuition : c’est un enjeu de santé public et de performance.

En avançant, la conversation a pris ce tempo particulier qu’offre la marche : précis, calme, disponible.

On a parlé de s𝐮𝐫𝐜𝐡𝐚𝐫𝐠𝐞 𝐜𝐨𝐠𝐧𝐢𝐭𝐢𝐯𝐞, 𝐝𝐞 𝐜𝐫é𝐚𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭é é𝐭𝐨𝐮𝐟𝐟é𝐞 par la sur-sollicitation, et de ce qu’il faut parfois protéger pour retrouver de vraies idées.
« 𝐼𝑚𝑝𝑜𝑠𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒 𝑑’𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑑𝑒 𝑏𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠 𝑖𝑑é𝑒𝑠 𝑠𝑖 𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑚𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑜𝑙𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡é », dit Alexandre.
Derrière cette phrase, un fil directeur : 𝐥𝐚 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐚𝐢𝐧𝐞𝐭é 𝐝𝐮 𝐭𝐞𝐦𝐩𝐬.
Se sentir propriétaire de son temps, ralentir volontairement, laisser le long terme reprendre sa place.

Dans son quotidien d’entrepreneur, ce n’est pas qu’une théorie
Il refuse certains outils internes qui créent de la 𝐟𝐚𝐮𝐬𝐬𝐞 𝐮𝐫𝐠𝐞𝐧𝐜𝐞, parce qu’ils é𝐜𝐫𝐚𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐥’𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐚𝐛î𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞 𝐝𝐢𝐬𝐜𝐞𝐫𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭.
Nous avons aussi évoqué "𝐋𝐚 𝐜𝐡𝐚𝐢𝐬𝐞 𝐭𝐮𝐞", (La chaise tue) ce livre coécrit avec Victor Fersing basée sur une étude approdondie de deux ans qui montre à quel point la sédentarité détériore notre santé… et notre capacité cognitive.

Ce que cette marche m’a confirmé, c’est qu’un 𝐥𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫𝐬𝐡𝐢𝐩 𝐯𝐢𝐯𝐚𝐧𝐭 se joue dans ces ajustements simples mais décisifs : 𝐜𝐫é𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐥’𝐞𝐬𝐩𝐚𝐜𝐞, 𝐫𝐚𝐥𝐞𝐧𝐭𝐢𝐫, 𝐩𝐫𝐨𝐭é𝐠𝐞𝐫 𝐬𝐚 𝐪𝐮𝐚𝐥𝐢𝐭é 𝐝’𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧, 𝐞𝐭 𝐚𝐜𝐜𝐞𝐩𝐭𝐞𝐫 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐥𝐚𝐫𝐭é 𝐚𝐫𝐫𝐢𝐯𝐞 𝐫𝐚𝐫𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐬𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur les déchappés du leadership, le seul podcast où le leadership se réinvente un pas après l'autre.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et tous, aujourd'hui je reçois Alexandre Dana, fondateur de LiveMentor, auteur et pédagogue. Il explore depuis plusieurs années de nouvelles manières d'apprendre, de créer, de diriger. Son dernier livre, La chaise tue, co-écrit avec Victor Fersing, interroge notre rapport au corps, au travail principalement. Car derrière la posture assise... il y a un symbole, celui du pouvoir, du confort et parfois de l'immobilité. Et si à force de rester assis, nous avions perdu une part de notre lucidité, de notre sensibilité, de notre mouvement intérieur ? Dans les échappées de leadership, on explore justement cette question, comment retrouver une posture vivante, alignée, dans un monde qui accélère sans cesse ? Alors ensemble, on va parler notamment, si tu le veux bien, du psoas, du système nerveux, du lien entre posture et clarté. et de ce que le leadership devient lorsqu'il se réancre dans le corps. Bienvenue à toi Alexandre, merci de m'accueillir dans ton bureau à ciel ouvert. Comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Très bien, ravie d'être ici avec toi. Effectivement, on est au Jardin de Luxembourg, à Paris, qui fait partie de ces différents jardins dans lesquels je me promène souvent, parce que quand on vit à Paris et qu'on aime marcher, il faut aller à la quête des jardins et avoir quelques... L'équivalent de... Moi, j'appelle ça l'équivalent de sentier de randonnée. C'est un peu la même chose que pour quelqu'un qui vit en Savoie, par exemple, près du massif des Bauges. Il a ses sentiers de randonnée. Qu'il arpente, moi, j'arpente des jardins à Paris et aussi des cimetières. J'ai l'habitude de faire des réunions en marchant dans des jardins ou dans des cimetières.

  • Speaker #1

    C'est original. Tu nous expliqueras pourquoi. Je crois avoir compris que les bureaux de Live Mentor ne sont pas très loin, mais je suis assez curieux de savoir pourquoi un cimetière. Peut-être avant ça, qu'est-ce que ce lieu symbolise ? Tu m'as donné précisément rendez-vous à la fontaine des quatre mondes, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est quoi ? Cette architecture te plaît ? Elle t'appelle ? Il y a quelque chose de particulier ?

  • Speaker #0

    Paris a plein de défauts, mais c'est beau. Paris est vraiment bourré de défauts. Il y a du bruit, il y a trop de gens, les métros, les transports en commun sont horriblement onéreux. Mais il y a une architecture qui est incroyable et c'est vrai qu'il faut essayer de lever les yeux et d'en profiter. Donc quand tu es ici, au bout du jardin de l'Observatoire et que tu as la possibilité de descendre jusqu'au Sénat, de traverser ensuite le jardin de Luxembourg, c'est une belle expérience.

  • Speaker #1

    Et oui, surtout à cette entrée dans la saison de l'automne qui est quand même toujours merveilleuse, avec la tombée des feuilles qui commence à arriver. Merci en tout cas de m'emmener ici, c'est toujours précieux de savoir où marchent les gens. Alors effectivement, dans ce podcast, on parle un peu de marche, tu l'as compris, et on commence toujours par une question rituelle. Quelles chaussures portes-tu aujourd'hui et qu'est-ce qu'elles racontent de ta journée ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai des chaussures Salomon. ces chaussures qui sont faites pour marcher. Alors, il y a plusieurs choses à dire là-dessus. Premièrement, effectivement, si tu regardes mes habits, il y a un petit décalage entre mes chaussures et le reste, puisque j'ai un pantalon plutôt de ville, j'ai un t-shirt d'ailleurs qui vient de la marque d'un ami, bonne gueule, Benoît Wojtenka, que je salue s'il entend ce podcast. Mais pour les chaussures... Je n'ai jamais de chaussures. C'est très rare que je porte des chaussures de citadin. Je porte des chaussures de marcheur. C'est les mêmes chaussures que je prends quand je vais en randonnée. Mais tu as peut-être remarqué que ces chaussures sont trouées. Elles sont fatiguées. Je ne peux plus les mettre quand il pleut maintenant, quand il pleut trop. Mais c'est une de mes caractéristiques, c'est que j'use mes chaussures très vite. Je ne les économise pas. Je marche en moyenne 16 000 pas par jour. Et donc, je suis à la quête de chaussures quand même résistantes. Mais celles-ci, ça fait trois ans, elles sont trouées. Je ne sais pas, à Paris, je pense que je les ai le plus usées. C'est en allant dans le Vercors, en allant dans le Keras, en allant dans ce genre d'endroits. 6. Elles tiennent encore un petit peu.

  • Speaker #1

    Alors, peut-être, on va remonter un peu dans le temps. Est-ce que tu as le souvenir d'une première marche un peu vivante dans ton esprit où tu te souviens, là, gamin, marcher dans un endroit particulier, avec des gens particuliers ? Est-ce que tu arrives à te remémorer ça ?

  • Speaker #0

    On n'était pas une famille de marcheurs. Je n'ai jamais fait de randonnée avec mes parents, par exemple. Mais on allait très souvent... en Gironde, à l'Akana Océan. Et je me souviens qu'on allait se baigner tous les jours. Avec mon petit frère Maxime, on est vraiment accro de l'océan et des vagues. Et du coup, on allait à pied de la maison jusqu'aux plages. Et je me souviens très bien d'une plage, qui s'appelle la plage du Lion, où il y a une grosse dune. Et donc, il fallait gravir cette dune. Et c'était une mission. Parce qu'elle était vraiment difficile. Marcher dans du sable, c'est pénible, c'est le pire contexte qui soit. En plus, tu as oublié tes chaussures, ça te brûle les pieds. Il faut se dépêcher pour ne pas que le pied soit trop longtemps en contact du sable. C'est un beau souvenir.

  • Speaker #1

    Merci de nous recontacter avec ce moment d'enfance. Justement, le petit Alexandre, il était comment ? Il était plutôt discret, plutôt espiègle ?

  • Speaker #0

    Je me souviens que je testais beaucoup d'activités sportives. Hilton, football, gymnastique. J'avais du mal à me fixer sur une activité. J'aimais, au pire, avec mon frère, on était tout le temps en train de se chahuter, de se chercher, de courir l'un sur l'autre. Assez actif physiquement.

  • Speaker #1

    Ok. Ça marche. Alors, si tu rencontrais un extraterrestre dans ce jardin du Luxembourg qui n'a jamais rencontré d'humain, qu'est-ce que tu lui raconterais du Alexandre Dana de 2025 ? Qu'est-ce que tu lui dirais de toi ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais que justement, l'humain est une espèce qui est faite pour marcher, qui est incroyablement efficace pour marcher. Peut-être que cet extraterrestre l'est moins que nous. En tout cas, si on compare avec les espèces animales, nous, humains... On se fait évidemment battre à plate couture sur la course en vitesse par un guépard ou par un chat. Mais sur le sujet spécifique de la marche et de l'endurance, on est terriblement puissant. On a un corps qui est pensé pour ça. On est capable de transpirer beaucoup à grosses gouttes. On est capable de perdre 7, 8, 9 litres d'eau par jour si on fait des efforts intenses. La transpiration nous thermorégule, elle baisse notre température interne. Et c'est merveilleux, c'est ce qui nous permet de tenir. Notre talon d'Achille, nos talons d'Achille, nous font économiser près de 25% de l'énergie nécessaire à chaque pas. Et même la marche en elle-même, le mouvement de pendule de nos jambes, déclenche ce qu'on appelle une énergie cinétique, une énergie libérée par le mouvement. et donc tous ces Tous ces éléments font qu'on est capable de marcher pendant très longtemps. Et c'est pour ça qu'on a des centenaires qui font des marathons, c'est pour ça qu'on a des humains qui battent des chevaux sur des courses d'endurance. Et ce qui est dommage, c'est qu'on a un peu oublié cette force, cette qualité de marcheur. On l'a un peu laissé de côté. 30, 40 dernières années en basculant dans des environnements extrêmement sédentaires où on peut tout faire derrière un ordinateur, se faire livrer des repas, travailler, rencontrer des gens, faire des rencontres amoureuses, téléconsulter un médecin, etc.

  • Speaker #1

    L'expérience de vie d'Alexandre, qui est dans ce monde un peu particulier, dans cette société un peu particulière, plutôt sédentaire. Ça a été quoi jusque-là ? Je crois avoir lu que tu avais aussi ressenti une forme de burn-out à un moment de ta vie. Est-ce que tu peux nous raconter un peu ton parcours en quelques mots ?

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai jamais été salarié. J'ai créé une première entreprise très jeune, à 19 ans, qui n'a pas du tout fonctionné. Une deuxième à 20 ans qui n'a pas fonctionné du tout non plus. Et puis une troisième que j'opère encore aujourd'hui qui s'appelle Live Mentor et qui est un organisme de formation pour créateurs et créatrices d'entreprises. Donc on propose des formations en ligne pour des personnes qui veulent se lancer en tant que thérapeute, en tant que freelance, en tant que restaurateur, en tant qu'artisan, en tant qu'artiste. Toute personne qui désire se mettre à son compte. Quand j'ai commencé à créer cette activité, je suis devenu sédentaire, sans m'en rendre compte. Je suis passé d'une vie où je marchais, je bougeais, je courais, à une vie où je me levais. Je ne sortais pas de chez moi, puisque on n'avait pas assez d'argent pour se payer des bureaux. Donc je bossais à domicile, je passais du lit à la chaise, j'ouvrais l'ordinateur, je commençais à travailler. Ensuite, pour la pause déjeuner, je descendais à la boulangerie la plus proche, je prenais quelque chose à emporter, je revenais. chez moi pour manger mon sandwich devant l'ordinateur, pour encore travailler, et puis je continuais ça jusqu'à la soirée, où je me sentais très fatigué. Aujourd'hui, en ayant enquêté pendant deux ans sur la sédentarité, je sais que cette fatigue, elle venait de la position assise justement, mais à l'époque, je n'en avais pas conscience. Et donc, comme je me sentais fatigué, je restais assis et je regardais un film ou une série. Et ça... Ce scénario a duré pendant 5, 6, 7 années après la création de l'entreprise. Ça m'a conduit à être épuisé, vivre ce qu'on appelle un burn-out, un épuisement professionnel. J'en suis sorti avec une grande curiosité sur la santé. Qu'est-ce qui détermine la qualité de notre santé ? Alors à ce moment-là, j'ai eu la chance de faire plusieurs rencontres, notamment avec Anne Gécquer, qui est la fondatrice d'un podcast qui s'appelle Métamorphose, qui est un podcast santé. Et Anne m'a proposé de rejoindre l'équipe et d'animer des interviews d'experts de santé. Donc j'ai rencontré des cardiologues, des neurologues, des psychologues et tout un tas d'autres disciplines, tout un tas d'autres expertises. Et là, il s'est passé quelque chose, c'est qu'à chacune de ces interviews, je réalisais que mon invité mentionnait la sédentarité. Au bout de 30-35 minutes, il y avait toujours un moment où la personne en face de moi disait « Mais si les gens marchaient plus, ça irait quand même beaucoup mieux. Ça irait beaucoup mieux pour Alzheimer, ça irait beaucoup mieux pour le diabète de type 2, ça irait beaucoup mieux pour l'obésité, etc. » Donc, quel que soit le champ d'expertise de mon interlocuteur, La sédentarité était un problème majeur. Et ça, ça m'a encore plus donné envie de creuser ce sujet. En plus de mon expérience personnelle, où moi j'avais commencé à sentir que la position assise pendant 9 heures par jour m'abîmait, là maintenant j'avais ces regards croisés de spécialiste de santé. Et puis ensuite j'ai découvert... J'ai fait la rencontre de Victor Fersing, qui est lui et un ami avec qui je randonne. On fait partie du même groupe de randonneurs. On avait en commun cet amour de la marche. Mais Victor est aussi un journaliste spécialisé sur les écrans et sur la place des écrans dans nos sociétés modernes. Et évidemment, La chaise tue, c'est le titre de notre livre. Mais parce que la chaise... nous attache aux écrans. Parce que quand on est assis, on est très souvent en train de scroller sur les réseaux sociaux et ça a plein d'autres impacts négatifs sur notre santé physique et surtout mentale. Et pourquoi est-ce qu'on est assis ? Parce que les écrans nous appellent, nous attirent. Donc il y a un jeu de cause-conséquence entre chaise et écran. Et donc l'expertise de Victor était super essentielle pour réaliser ce livre. Il a en plus... un regard vraiment très pointu sur la situation des enfants et des adolescents, puisqu'il fait partie d'une association qui s'appelle Lève les yeux, qui réalise des ateliers de sensibilisation dans les collèges et les lycées contre l'addiction aux écrans. Donc voilà en quelques mots comment mon parcours m'a mené à vouloir écrire ce livre. J'ai évidemment opéré des changements sur ma manière de... de vivre et ma manière de travailler parce que cette entreprise que j'ai créée il y a près de 15 ans, Live Mentor, elle a bien grandi. C'est une entreprise avec une centaine de salariés aujourd'hui, trois bureaux Paris, Aix-en-Provence, Vannes et donc il est devenu essentiel que je puisse la piloter tout en marchant. Donc la décision majeure il y a quatre ans a été de ne plus faire aucune réunion si je ne marche pas. C'est là que j'ai découvert à quel point ça me faisait du bien. aussi, ça je ne m'y attendais pas, à quel point ça me rendait plus créatif. Ça a été un grand déclic, on pourra y revenir peut-être après, j'ai creusé ce sujet dans le cadre de l'enquête, j'ai voulu vraiment comprendre pourquoi est-ce qu'on a de meilleures idées en marchant, mais j'en ai d'abord fait l'expérience personnelle, je me suis rendu compte que mon intelligence, ma créativité, ma capacité à résoudre des problèmes, elle est vraiment profondément liée à... la quantité d'activités physiques que je réalise chaque jour.

  • Speaker #1

    Merci pour ce parcours détaillé qui nous permet de comprendre pourquoi la chaise tue. Alors la chaise tue, effectivement, c'est un titre qui est quand même... C'est un titre fort, on ne va pas se cacher. Comment as-tu compris, toi, que finalement cette chaise commençait à te couper du vivant ? Parce que c'est de ça dont on parle. À un moment, tu étais stocké. C'était quoi les indicateurs chez toi ? Tu parles d'épuisement, mais comment ça s'est matérialisé physiquement ?

  • Speaker #0

    Très concrètement, quand je me suis senti totalement épuisé professionnellement, je n'arrivais plus à sortir de mon lit, je n'arrivais plus à traiter mes emails, je n'arrivais plus à prendre de nouveaux rendez-vous, je n'arrivais plus à prendre de décisions. Et ça, c'est... Ce ressenti-là, cette expérience-là, je l'ai connu à deux reprises. Une fois en 2016, une fois en 2018. Et après, je n'ai pas eu de moment eureka. Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant « Ah, il faut que tu marches ! » Mais j'ai commencé à marcher petit à petit et je me suis rendu compte que plus j'augmentais, mieux ça se passait. Et puis, tu commences à en parler autour de toi et tu te rends compte d'autres dirigeants d'entreprises qui ont aussi cette habitude de la marche. Et donc, vous commencez à marcher ensemble, etc. Donc, voilà, ça c'est... En fait, je ne savais pas dans quoi je mettais le doigt. Et d'ailleurs, quand j'ai commencé à écrire le livre il y a deux ans, je n'avais pas du tout conscience de l'immensité du sujet, de toute la littérature. C'est-à-dire qu'au début de ce projet d'écriture, j'ai pris un mur chez moi, un mur d'une pièce, et au milieu du mur, j'ai mis un... D'abord un premier paperboard avec marqué le mot sédentarité. Puis ensuite j'ai commencé une sorte de carte mentale avec sédentarité et santé physique. Dans santé physique, maladie cardiovasculaire, diabète de type 2, obésité, troubles musculosquelétiques, cancer. Et puis ensuite une autre petite bulle, santé mentale, anxiété, dépression. Une autre petite bulle, santé sociale, isolement. Une autre petite bulle, sédentarité, école. Puis sédentarité, loisirs, sédentarité. et monde du travail, sédentarité et management, sédentarité et créativité. Et à la fin, tout le mur était couvert de bulles. Et c'est pour ça qu'il a fallu deux ans pour aller au bout de ce livre, et c'est pour ça que sans Victor, jamais ce projet n'aurait pu aboutir. Et d'ailleurs, entre nous, on aurait pu y passer deux ans de plus. Le livre, on a rendu le manuscrit avec six mois de retard, parce qu'on a dit à notre éditeur... On ne peut pas, la tâche est trop immense, on ne veut pas bâcler, on veut aller au bout de la réflexion. Donc ce sujet de la marche, aujourd'hui, évidemment je le connais bien parce que j'ai quand même passé deux ans dessus, mais j'ai l'impression que je n'ai pas fini d'en voir le bout, je n'ai vraiment pas fini.

  • Speaker #1

    Alors justement, je voudrais qu'on parle des activités originelles avec Live Mentor, où tu nous as quand même dit, voilà, on est là pour former des commerçants, des futurs entrepreneurs sur les questions de gestion, d'accompagnement, de management, etc. Et j'ai entendu aussi que c'était en distanciel. Est-ce que toute cette réflexion de deux ans t'a amené à reconsidérer le modèle ?

  • Speaker #0

    Complètement, complètement. c'est-à-dire que que dès que tu commences à mettre le doigt sur le sujet de la sédentarité, tu te dis, quelle est ma responsabilité en tant qu'organisme de formation qui propose une expérience 100% en ligne ? Est-ce que j'ai vraiment envie d'avoir des dizaines de milliers de personnes qui, chaque année, se connectent sur leur ordinateur pour regarder des vidéos et faire des zooms avec des menteurs ? Donc, non, j'ai voulu rendre cette expérience la plus active physiquement possible. Comment est-ce qu'on fait ça ? Déjà, on ajoute en module d'introduction de toutes nos formations, on a 30 formations, module d'intro, une série de vidéos sur la santé de l'indépendant. Et on explique dans ces vidéos que se mettre à son compte, ce n'est pas forcément si... de meilleure santé. Pas toujours. Pour beaucoup de gens, c'est synonyme d'une plus forte sédentarité. On perd le déplacement jusqu'au bureau de son entreprise, on perd les pauses avec les collègues et on peut vite se retrouver à passer toute sa journée assis chez soi. Donc, on alerte là-dessus en introduction de nos formations et on a évidemment une vidéo sur la sédentarité et on a... on permet via notre plateforme de regarder, d'écouter justement les vidéos tout en étant en train de marcher. Et on explique aussi à nos menteurs, à nos apprenants qu'il est possible qu'ils réalisent leur session de mentorat en marchant. C'est-à-dire que la technologie de visioconférence, c'est une technologie parmi d'autres, mais on peut tout à fait utiliser l'appel téléphonique. Moi, je trouve que les technologies ... sont en une très grande majorité malheureusement des technologies du confort, des technologies qui nous sédentarisent, mais on a quelques technologies qui favorisent l'effort, notamment les écouteurs. Les écouteurs, moi, s'il y a vraiment une technologie qui est la plus utile pour moi, qui est le meilleur achat de mes dix dernières années, c'est les écouteurs. C'est ce que j'utilise tous les jours. Je ne pourrai jamais faire les quelques heures de marche que je réalise tous les jours. Si, je n'avais pas mes écouteurs. Donc voilà le genre de changement qu'on a opéré.

  • Speaker #1

    Eh oui, les écouteurs pour les questions de confort, mais aussi j'imagine pour les questions de santé, puisqu'on le sait, les ondes collées aux oreilles ne sont pas forcément très bonnes non plus. Ok, alors j'aimerais bien qu'on aborde une petite parenthèse sur le rapport à la chaise, notamment dans le monde de l'entreprise plus traditionnelle, puisqu'on le sait, c'est un symbole de pouvoir, en tout cas dans le monde... Encore une fois, traditionnelle, les grandes entreprises notamment, plus on monte, je vais caricaturer, mais plus elle devient large, plus elle devient lourde, plus elle devient confortable. Et là, on est en train de dire, on peut peut-être faire sans chaise. Est-ce que tu as le sentiment que la chaise, au-delà de l'aspect, je travaille d'un ordinateur, je peux écrire, etc. Est-ce que tu sens qu'il y a une résistance à lâcher sa chaise en France ?

  • Speaker #0

    C'est rigolo effectivement le rappel historique que tu fais. On s'est intéressé à ça avec Victor. On a parlé à des sociologues qui se sont intéressés à la dimension symbolique de la chaise et qui expliquaient que dans l'histoire de l'humanité, la chaise, fauteuil, était souvent réservée aux rois et aux reines. C'est eux qui avaient le droit de s'asseoir. C'est eux qui passaient leur temps assis. là où le commun des mortels était tout le temps dans les champs à travailler, à être accroupi, penché, en train de s'étirer, grimper, etc. Bon alors maintenant effectivement la chaise elle est partout, elle est partout dans les entreprises, et notamment dans les entreprises de bureaux. Et ça les travailleurs de bureaux, c'est au moins 8 millions de personnes en France, ce chiffre il est sous-estimé parce qu'il ne prend pas en compte les travailleurs indépendants dont on parlait qui bossent depuis chez eux. Si on prend le monde des open space, le monde incarné par des endroits comme la défense, on a 8 millions de personnes qui travaillent avec une chaise, un ordinateur, un bureau. Et il y a plusieurs problèmes ici. Le premier, c'est que dans notre culture de la santé au travail, on ne voit pas le risque, on ne voit pas le danger. Alors que... Le travailleur de bureau est d'une certaine manière l'équivalent moderne du travailleur ouvrier d'il y a 50 ans. On comprend bien aujourd'hui dans notre imaginaire pourquoi il faut protéger le travailleur ouvrier. On pense tout de suite à des casques de protection, à des lunettes de protection, à des gants de protection parce qu'on voit le danger, le risque. Le travail de bureau, le risque est moins immédiat. Tu ne vas pas te couper une main en tapant sur ton... sur ton clavier. Par contre, tu as une augmentation des risques très nettes, très radicales, de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de troubles musculosquelétiques, de prise de poids et d'obésité. Aujourd'hui, il y a 20% des Français qui sont obèses. Ce sont des stats qui sont en forte augmentation. On a 4 millions de diabétiques de type 2. 4 millions, c'est monumental. Et le diabète de type 2, ce n'est pas qu'une question d'assiette. Ce n'est pas qu'une question de sucre dans nos repas, c'est vraiment une question de capacité à brûler ce sucre, et l'activité physique brûle le sucre. et permet de conserver un bon rapport à l'insuline. Et surtout, n'importe quel kiné aujourd'hui en France est complètement affolé par l'explosion des lombalgies, des troubles musculosquelétiques. C'est 30% des arrêts de travail court terme, le mal de dos. Et quand on voit l'explosion des arrêts maladie, évidemment qu'elle est multifactorielle, mais on a de très bonnes raisons de penser qu'elle est due à cette sédentarité croissante, explosive, dans le monde du travail et en dehors, parce que la mauvaise santé au travail dépend aussi de ce qu'on fait en dehors.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Et est-ce que vous avez observé dans vos études, dans vos lectures, des cultures où c'est moins vrai aujourd'hui ? Je pense à la culture japonaise, scandinave.

  • Speaker #0

    Oui, alors évidemment, il y a derrière effectivement tout un deuxième sujet qui est la croyance de la plupart des dirigeants, de la plupart des DRH que l'efficacité au travail est synonyme de la position assise. Alors que si quelqu'un dit Je vais me balader, je vais faire un tour. Premier réflexe, c'est de dire, il va faire une pause. Mais c'est faux, c'est profondément faux. Aujourd'hui, on sait que la marche, que l'activité physique favorise le développement des capacités cognitives. Alors on a fait plusieurs rencontres passionnantes durant l'écriture du livre avec Victor. On s'est d'abord penché sur les travaux du paléo-anthropologue Pascal Pic. qui a très bien montré comment la marche a favorisé la sécrétion d'une protéine qui s'appelle la BDNF, et qui est au cœur du développement de nos capacités cognitives. Ensuite, nous sommes tombés sur plusieurs études, dont une qui fait référence, qui s'intitule Give legs to your ideas, donner des jambes à vos idées, et qui est une étude où plusieurs groupes de personnes ont été soumis à des tests de créativité. Et à chaque fois, c'est le groupe qui est... en train de marcher en extérieur qui génère le plus d'idées créatives. On n'est pas encore totalement sûr des mécanismes d'action, mais on pense que la marche, notamment en pleine nature, elle favorise la pensée divergente, la capacité à avoir plein de solutions possibles face à un problème donné, là où le contexte de la position assise face à un ordinateur est vraiment optimisé pour la pensée convergente. Donc là, on a un changement de culture à opérer très fort. pour pousser un maximum de personnes à marcher, à bouger, à être en mouvement pour générer de nouvelles idées tout en protégeant leur santé, ce qui va réduire les arrêts maladie, ce qui va réduire les burn-out, ce qui va faire économiser un coup monstre à l'entreprise. Donc en fait, on voit bien que quelle que soit l'angle par lequel on prend le problème, il n'y a que des intérêts. à un marché, j'ai échangé récemment avec la présidente de la Mutuelle Harmonie, qui me disait qu'on n'a pas trouvé de contre-indication. Elle a tout dit, on n'a pas trouvé de contre-indication.

  • Speaker #1

    Alors je voudrais qu'on revienne sur un point un peu précis que tu as évoqué tout à l'heure, qui est le système nerveux dans tout ça, et le fait qu'on soit bombardé d'informations de par nos écrans, les écrans, le son, les messages, les urgences, tout un tas de choses. T'as trouvé quoi toi comme parade pour te mettre à distance de ça et te protéger tout en restant en connexion avec ce monde, en connexion avec les activités de Live Mentor ? Comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Alors c'est un sujet très intéressant. Il y a une activité que je n'ai pas mentionné mais qui m'occupe aussi aujourd'hui, c'est celle d'éditeur. Je suis éditeur de livres aux éditions Erol. Donc j'essaye de partager mon temps le mieux possible entre... Live Mentor, les formations Live Mentor, les carnets 2359. 2359, c'est une petite maison d'édition de carnets méthodologiques qu'on a racheté avec Live Mentor. Le podcast Métamorphose dont je te parlais où j'interview des spécialistes de santé. Mon travail de co-auteur sur la chaise SU et ce rôle d'éditeur aux éditions Erol où je sélectionne quelques livres chaque année que je vais éditer. Et le premier livre que j'ai édité chez Erol s'intitule « On vous vole votre attention » et c'est un livre rédigé par un journaliste britannique qui s'appelle Johan Harry, qui a fait... J'ai fait une étude de trois ans sur la crise de l'attention. Et le point de départ de Johan Ari, c'est expliquer qu'on n'arrive plus à se concentrer parce que notre environnement nous perturbe en permanence. Alors il y a plusieurs facteurs dans cet environnement, mais il mentionne effectivement, comme toi, cette surabondance d'informations, avec des études complètement folles qui montrent... qu'en une heure de navigation sur internet on a l'équivalent de 18 fois un journal papier, le contenu de 18 journaux papiers qui nous tombent dessus. Évidemment notre cerveau n'est pas capable de traiter toute cette information et donc il sature. Et donc je voulais vraiment éditer ce livre en France pour diffuser son message qui me semble être absolument essentiel. Que faire pour se protéger ? Moi, je crois qu'un autre bienfait de la marche, et c'est pour ça que j'en parle dans la dernière partie du livre, un autre bienfait, c'est l'ajustement à un rythme beaucoup plus naturel, à un rythme beaucoup plus lent. Là, qu'on le veuille ou non, toi et moi, on est en train de marcher, on ne peut pas augmenter la vitesse x5. On ne peut pas. On ne peut pas l'augmenter x10. On doit garder à peu près la même vitesse tout le temps quand on est en train de marcher. Et ça, c'est un rappel de la puissance, à la fois créatrice et destructrice, des technologies qui nous donnent une vitesse d'action, une vitesse de transmission d'informations qui est totalement folle, mais qui est aussi totalement... décorrélés de notre rythme naturel. Donc, moi, c'est vraiment ma première solution. C'est d'essayer d'avoir chaque jour des longs moments de marche. Je peux marcher seul en ne faisant rien. Je peux marcher seul en écoutant un podcast. Mais je suis concentré sur un seul message. Je peux passer un appel en marchant, mais là je suis en train de marcher et en train de converser avec quelqu'un, et le rythme d'une conversation entre humains, c'est pas le rythme de communication, d'information, d'une vidéo YouTube, surtout avec les codes modernes. Et donc tout ceci a un impact vraiment fort sur notre régulation de système nerveux, et la solution est évidente, elle est simpliste. Et pourtant, elle est sûrement sous-médiatisée.

  • Speaker #1

    Oui, et puis elle est, je veux dire, aujourd'hui, tu l'as dit tout à l'heure, mais en entreprise, on a ce rapport au temps qui est imposé par l'extérieur et par l'intérieur. C'est-à-dire qu'on envoie un mail et on va vérifier que le mail a bien été reçu et on aimerait avoir l'information en temps réel. Et là-dessus, moi, j'aimerais bien te poser une question. Est-ce que tu as l'impression qu'on est en train de créer une espèce de génération de leaders toujours actifs ? voire hyperactifs, mais rarement en mouvement intérieur, c'est-à-dire rarement dans l'intériorité de « là, je suis vraiment dans le présent, je suis toujours en train d'avoir un coup d'avance » .

  • Speaker #0

    Ce qui est certain, c'est qu'on a des technologies au travail qui dérégulent complètement notre dopamine. Moi, je refuse d'utiliser Microsoft Teams, Slack, tous ces outils de communication interne. qui ne font que créer de la fausse urgence avec notifications, avec des bulles, avec constamment des mécanismes où tu peux être dérangé, sollicité, stressé pour pas grand chose. Moi j'adore les emails parce que ça me donne le temps de réfléchir. Je les ouvre à certains moments durant ma journée, je les traite, j'ai le temps de comprendre ce que veut me dire mon interlocuteur, j'ai le temps de réfléchir à ce que je veux lui dire aussi. Et je pense que c'est impossible d'avoir de bonnes idées si on est constamment envahi par la technologie.

  • Speaker #1

    Alors, on va y revenir sous une autre forme tout à l'heure, mais je voudrais qu'on parle effectivement de ce que tu as un petit peu évoqué avec 23H59, maison d'édition. Selon toi, c'est quoi un peu le levier de transmission commun aux deux univers entre Live Mentor et 23h59 ? Pourquoi avoir acheté cette maison d'édition ?

  • Speaker #0

    Parce que je crois dans le papier, parce que je crois énormément dans le papier, parce que je crois dans la capacité d'avoir de bonnes idées en se posant sur papier, en écrivant ses objectifs, en regardant le chemin parcouru, en pratiquant le journaling. Je suis un fan des livres et un fan de papier.

  • Speaker #1

    Ok, ok, je comprends. Alors justement, on va parler de carnet. Tu dis, alors je crois avoir lu, tu dis que le carnet permet d'être seul, mais bien accompagné. Je crois avoir lu ça. Et c'est aussi ce que fait un bon leader, normalement. C'est-à-dire avoir ces temps d'activité avec son équipe. Et parfois, on l'espère, des temps de solitude qui lui permettent de prendre du recul. Est-ce que c'est ça que tu aimerais transmettre finalement aux... aux commerçants, aux coachs, aux accompagnants que tu formes finalement.

  • Speaker #0

    Alors après, un point qui est très important, c'est que les élèves de Live Mentor, la communauté de Live Mentor, ce sont vraiment des travailleurs indépendants qui ont très rarement une équipe. Ce sont des personnes qui sont solo. Donc pour ces personnes-là, la capacité à recruter les bonnes personnes, à les manager. à créer une dynamique collective, parfois, ce ne sont pas des sujets.

  • Speaker #1

    D'accord. C'est plus des sujets de savoir travailler avec des partenaires extérieurs ?

  • Speaker #0

    Oui, ça va être des sujets de travailler avec des partenaires extérieurs, de se faire connaître, de réussir à trouver ses clients, à trouver les bonnes personnes avec qui bosser, à présenter son produit, son service.

  • Speaker #1

    Et chez ces personnes, tu sens que le carnet a une utilité, le journaling, tu appelles ça le journaling ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, parce qu'en fait, à chaque fois que tu as... un projet personnel ou professionnel, prendre un moment justement de repos, de déconnexion, de coupure des technologies, des notifications, pour écrire sur son carnet certaines observations, certaines réflexions, est essentiel. Et après, nos carnets, nous, sont vraiment pensés par thématique. Donc on a un carnet pour reprendre le contrôle de son temps, là on vient de sortir un carnet de méditation, on a un carnet pour écrire un roman, pour les personnes qui... ont toujours eu envie d'écrire un livre. On a un carnet pour créer une entreprise. On a bientôt un carnet, je suis très content d'avoir créé, qui est un carnet d'habitude, un agenda et un tracker d'habitude. Donc c'est une activité dans laquelle moi je me passionne, je crée tous les carnets en prenant à chaque fois... Un vrai temps de maturation pour identifier le thème, penser la structure, trouver les bons exercices à mettre dans chaque carnet.

  • Speaker #1

    Ouais, ça doit être passionnant, mais je vais aller regarder ce que vous faites. C'est de l'open source, comment ça marche ? 23h59, vous proposez des carnets à la vente, c'est du papier donc ?

  • Speaker #0

    C'est du papier, c'est du papier, on a un imprimeur, on imprime à chaque lancement d'un carnet plusieurs milliers d'exemplaires et puis ensuite, les personnes peuvent commander. et recevoir le carnet chez eux.

  • Speaker #1

    Alors, je voudrais qu'on revienne sur la question du temps, parce que le temps, on le sait, il n'est pas extensible. On n'a que 24 heures, dans le meilleur des cas, dans une journée, et on va essayer de ne pas les utiliser qu'à travailler. Mais j'entends en fait dans ton discours quelque chose sur la densité du temps plus que du temps réel, c'est-à-dire comment densifier le temps sans se faire du mal, comment créer de la valeur finalement, sans être... éperpillés dans une multitude d'urgences qui n'en sont peut-être pas. Est-ce que ça, c'est un sujet sur lequel vous avez creusé la densité du temps ?

  • Speaker #0

    Alors, on a une formation dédiée sur la gestion du temps. On a un carnet 2359 qui s'appelle le carnet du temps que j'avais co-créé en 2019. Moi, à titre personnel, c'est un sujet qui m'a toujours intéressé. Comment organiser mon temps ? Comment gérer mon temps ? Je suis passionné de plein de choses, curieux de plein de choses, qui est à la fois génial et en même temps très risqué parce qu'il y a toujours le risque de se disperser. Donc j'ai lu beaucoup de littérature sur le sujet et ensuite je crois qu'il n'y a évidemment pas de méthode unique et on a tous des métiers différents, des enjeux différents, mais que c'est essentiel de trouver son propre rapport au temps. Ce qui fonctionne pour soi, moi la manière dont aujourd'hui j'organise mon temps, elle est assez éloignée de ce qu'on imagine d'un dirigeant d'une boîte de 100 personnes. mais pour moi ça fonctionne super super bien et ça m'a mis beaucoup trop de temps justement d'en arriver là. J'aurais aimé implémenter ces méthodes bien plus tôt, ça m'aurait évité de vivre certaines difficultés. Maintenant je suis vraiment très heureux de la quoi ressemble mon calendrier, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des périodes plus difficiles que d'autres, mais je me sens propriétaire de mon temps.

  • Speaker #1

    Et derrière la propriété, tu y mets une notion de liberté aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, évidemment, c'est ce qui te rend libre de lancer de nouveau.

  • Speaker #1

    J'entends beaucoup de projets, j'entends beaucoup une concentration professionnelle, mais est-ce que tu t'autorises par exemple, au cours d'une journée, je ne sais pas moi, aller boire de la mer, aller faire de l'escalade, j'en sais rien. Est-ce que tu as des activités extra ? Est-ce que tu arrives à le faire un peu quand tu veux ?

  • Speaker #0

    Tu veux qu'on en parle ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Je pratique les arts du cirque, les sangles aériennes. Je donnais des cours sur Paris l'an dernier, c'est vraiment ma grande passion. C'est un agrément absolument incroyable. Là où je vis, j'ai un tripod qui monte à 5 mètres de haut. J'essaie de m'entraîner au moins 4 à 5 fois par semaine. Parfois, je prépare des petits spectacles. C'est une activité que j'adore, qui compte beaucoup pour moi. J'aime évidemment marcher, parfois ça se traduit par des randonnées sur plusieurs jours avec un groupe d'amis. On essaie d'en réaliser au moins une par trimestre. La dernière c'était le mont à bord, qui est pas loin du massif des Écrins. Je me suis mis à l'escalade il y a un an, donc pareil j'essaie d'y aller deux, trois fois par semaine, soit en bloc, soit en voie. J'aime la danse aussi. Et dans les différents changements que j'ai opérés il y a quelques années, outre les réunions en marchant, j'ai décidé de sanctuariser la période de la journée autour du déjeuner. C'est-à-dire que je ne fais plus aucun, depuis 4 ans, je ne fais plus aucun déjeuner d'affaires ou dîner de boulot. C'est là que je pratique. des activités sportives. C'est un des moments dans ma journée où je pratique des activités sportives parce que je ne voulais plus mettre ça aux frontières de ma journée. Je voulais le mettre au cœur. Par exemple, toi et moi, on est en train de se parler, il doit être 11h. 11h30, je retrouve à 12h30 un ami avec qui on va faire des exercices de mobilité pour les épaules parce que pour le cirque, c'est très important d'avoir des épaules très très mobiles, très souples.

  • Speaker #1

    Ok ! Alors, on peut imaginer un carnet 23h59 sur…

  • Speaker #0

    Un carnet d'entraînement, oui, j'y pense. J'y pense depuis très longtemps à faire un carnet d'entraînement. C'est vraiment quelque chose que j'aimerais faire. Mais le carnet des habitudes touche un peu à ça. On va voir.

  • Speaker #1

    OK. Alors, c'est intéressant. Je voudrais qu'on revienne sur la question du leadership, que ce soit un leadership collectif ou un leadership de soi. Déjà, c'est pas mal. Est-ce que tu as le sentiment qu'on se dirige plus vers un leadership que je qualifierais de sensoriel, là où il était plutôt rationnel jusqu'ici ?

  • Speaker #0

    Écoute, j'en sais rien. J'en sais rien du tout parce que je ne suis pas entouré de leaders. Mes amis ne sont pas forcément… Certains le sont, mais il y en a plein qui ne sont pas entrepreneurs, qui sont artistes, qui sont scientifiques, qui sont créateurs de lieux. Donc, j'aurais du mal à avoir un recul suffisant pour analyser le comportement des leaders. En plus de quels leaders on parle ? Est-ce qu'on parle de leaders de très grandes entreprises, de moyennes entreprises, de petites entreprises ? En tout cas, je l'espère. J'espère qu'on va évoluer vers d'autres manières de diriger une entreprise. Alors, moi, je peux parler de ce que je fais moi. Effectivement, je ne suis pas… Je ne suis pas quelqu'un des chiffres. Ça ne veut pas dire que personne ne regarde les chiffres dans mes entreprises, mais moi, ce qui m'importe, c'est le ressenti, c'est l'intuition, c'est est-ce que ce projet-là, je le sens un peu dans mes tripes. Et pour cette raison que je n'ai pas ouvert Excel depuis très longtemps. Très, très longtemps.

  • Speaker #1

    Ok. Écoute, merci pour cette réponse très claire. Et c'est vrai que la notion de leadership, c'est un jeu de maîtrise très variable. Moi, en tout cas, ce que j'y mets derrière un leader, c'est quelqu'un qui inspire une transformation, qui inspire quelque chose de différent par rapport à l'espèce de norme sociale dans laquelle on est tous impliqués. Donc, c'est plus ça que j'y mets que la notion de leader. de management.

  • Speaker #0

    En tout cas, je vois beaucoup de leaders avec cette définition qui s'intéressent à la marche, par exemple. Ça, vraiment, j'ai l'impression que ça c'est en train de prendre et c'est super.

  • Speaker #1

    Alors, il me reste deux questions pour toi et puis, voilà, il y aura un bonus troisième question s'il y a une question à laquelle tu t'attendais et que tu n'as pas eue. Première question, que tu aurais Peut-être une lecture, un podcast, un contenu à recommander aux auditeurs et auditrices qui se questionnent sur la sédentarité. Alors, bien sûr, il y a la chastue, ça je le dis pour toi, mais est-ce qu'il y aurait un autre contenu que tu nous recommanderais d'aller écouter ?

  • Speaker #0

    Écoute, je crois qu'il n'y a rien de plus important que d'être bien dans son corps et bien dans sa tête. Un livre sur lequel je me suis appuyé dans la rédaction de la chastue, c'est la marche-thérapie du psychiatre Éric Griez. qui détaille extrêmement bien les bienfaits de la marche pour notre santé mentale. Je recommande très vivement.

  • Speaker #1

    Merci. On le trouve en librairie. Super. La deuxième question, c'est est-ce que tu aurais une personne à nous recommander pour un prochain épisode que tu serais ravi d'écouter, nous parler de tous ces...

  • Speaker #0

    J'apprécie beaucoup le travail d'un coach qui s'appelle Pierre David, qui a fondé l'Académie de la haute performance. C'est un ancien athlète de haut niveau qui a été champion de France de boxe une année, mais ensuite il a été médaille d'argent quatre fois. Donc dans sa carrière, il y a eu quatre fois où il est arrivé à deux doigts du rêve et ça n'a pas fonctionné. Et Pierre-David en a tiré un grand intérêt pour le sujet de la préparation mentale. Il s'est formé... pour cette discipline, pour créer sa méthode qu'il appelle la dépolarisation, qu'il a détaillée dans plusieurs livres. C'est un mec absolument admirable et avec son équipe, il a accompagné, il accompagne encore, des dizaines d'athlètes de haut niveau et notamment plusieurs médaillés aux Jeux Olympiques, aux Chemins du Monde. Ils ont une approche vraiment puissante, très rapide. En quelques sessions, tu peux... avoir des changements de perspectives renversants.

  • Speaker #1

    Ok, je peux le contacter de ta part ? Bien sûr. Super. Alors, la fameuse question, est-ce qu'il y a une question à laquelle tu ne t'attendais pas ? Enfin, que tu t'attendais, pardon, et que tu n'as pas reçue ?

  • Speaker #0

    Non, mais peut-être, puisque tu es ancien DRH, peut-être qu'une des questions intéressantes, c'est à quoi ça ressemblerait dans une entreprise, une politique anti-sidentarité ? Une question passionnante.

  • Speaker #1

    Quelle réponse t'apporterais-tu ?

  • Speaker #0

    La réponse est multiple, parce qu'il y a à la fois des sujets sur l'équipement de travail, le mobilier actif, donc des sièges ballons, des bureaux assis debout, des pédaliers, des barres de traction, des haltères. Mettre en fait dans une entreprise tout ce qu'il y a chez le kiné, pour résumer, tout ce qui permet d'utiliser son corps et de bouger, parce qu'on doit l'utiliser sur le lieu de travail et pas ailleurs. Enfin, aussi ailleurs, mais d'abord sur le lieu de travail, c'est là où on passe le plus de temps. Ensuite, il y a un sujet culturel. Comment est-ce que tu crées la culture du mouvement au sein de tes équipes ? Et là, je crois que la meilleure réponse, c'est la patience. C'est la patience et le temps long parce qu'on est tellement loin de ça en France qu'il va falloir créer les choses étape par étape. Alors, il y a des entreprises qui proposent des solutions intéressantes maintenant. notamment la mutuelle Alan qui propose un compteur de pas qui s'appelle Alan Play, qui permet d'avoir un petit défi rigolo en équipe pour regarder qui a marché combien de pas aujourd'hui. Et voilà, j'espère que ce genre d'initiative va se multiplier. Moi, j'échange depuis la sortie du livre avec différents responsables de ressources humaines, différents DRH. On essaye de se libérer du temps avec mon co-auteur pour aller donner des conférences, des ateliers de sensibilisation à la sédentarité dans des entreprises. Et on voit qu'on nous appelle, donc il y a un intérêt pour changer les choses.

  • Speaker #1

    Ok. Écoute, je rêverais d'assister à une conférence avec du monde en marchant. J'en rêverais. Et avec une multitude d'acteurs, parce que je trouve intéressant dans ton propos de croiser les regards. Tu parlais tout à l'heure des sociologues, tu parlais tout à l'heure des cardiologues, tu parles maintenant des DRH, et c'est vrai qu'on a tous une... une vision de la performance, de la robustesse, de la santé, qui est très différente. Et je rêverais que tous ces gens-là se retrouvent dans une agora, pourquoi pas en marchant.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Bon, merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Les échappés, ça s'écoute et surtout, ça se vit. Les leaders n'attendent pas d'avoir le vent dans le dos pour avancer vers le prochain épisode.

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Description

Nouvel épisode des Échappées du Leadership, enregistré avec Alexandre Dana, fondateur de LiveMentor et des éditions @23heures59editions.

Dès les premiers pas, dans les 𝓪𝓵𝓵é𝓮𝓼 𝓭𝓾 𝓙𝓪𝓻𝓭𝓲𝓷 𝓭𝓾 𝓛𝓾𝔁𝓮𝓶𝓫𝓸𝓾𝓻𝓰, le ton était donné : 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐫𝐲𝐭𝐡𝐦𝐞, 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫 𝐝’𝐚𝐢𝐫… 𝐞𝐭 𝐥𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞𝐫 𝐥𝐚 𝐩𝐞𝐧𝐬é𝐞 𝐬’𝐨𝐮𝐯𝐫𝐢𝐫.
Alexandre l’exprime avec une clarté qui désarme : « 𝐿𝑎 𝑚𝑎𝑟𝑐ℎ𝑒 𝑓𝑎𝑣𝑜𝑟𝑖𝑠𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑒𝑛𝑠é𝑒 𝑑𝑖𝑣𝑒𝑟𝑔𝑒𝑛𝑡𝑒 ; 𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑠𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑠𝑠𝑖𝑠𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑜𝑝𝑡𝑖𝑚𝑖𝑠é𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑝𝑒𝑛𝑠é𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑟𝑔𝑒𝑛𝑡𝑒. »
Dans un monde où notre cerveau doit absorber chaque jour l’équivalent de 🅓🅘🅧-🅗🅤🅘🅣 journaux papier, ce n’est plus une intuition : c’est un enjeu de santé public et de performance.

En avançant, la conversation a pris ce tempo particulier qu’offre la marche : précis, calme, disponible.

On a parlé de s𝐮𝐫𝐜𝐡𝐚𝐫𝐠𝐞 𝐜𝐨𝐠𝐧𝐢𝐭𝐢𝐯𝐞, 𝐝𝐞 𝐜𝐫é𝐚𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭é é𝐭𝐨𝐮𝐟𝐟é𝐞 par la sur-sollicitation, et de ce qu’il faut parfois protéger pour retrouver de vraies idées.
« 𝐼𝑚𝑝𝑜𝑠𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒 𝑑’𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑑𝑒 𝑏𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠 𝑖𝑑é𝑒𝑠 𝑠𝑖 𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑚𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑜𝑙𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡é », dit Alexandre.
Derrière cette phrase, un fil directeur : 𝐥𝐚 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐚𝐢𝐧𝐞𝐭é 𝐝𝐮 𝐭𝐞𝐦𝐩𝐬.
Se sentir propriétaire de son temps, ralentir volontairement, laisser le long terme reprendre sa place.

Dans son quotidien d’entrepreneur, ce n’est pas qu’une théorie
Il refuse certains outils internes qui créent de la 𝐟𝐚𝐮𝐬𝐬𝐞 𝐮𝐫𝐠𝐞𝐧𝐜𝐞, parce qu’ils é𝐜𝐫𝐚𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐥’𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐚𝐛î𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞 𝐝𝐢𝐬𝐜𝐞𝐫𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭.
Nous avons aussi évoqué "𝐋𝐚 𝐜𝐡𝐚𝐢𝐬𝐞 𝐭𝐮𝐞", (La chaise tue) ce livre coécrit avec Victor Fersing basée sur une étude approdondie de deux ans qui montre à quel point la sédentarité détériore notre santé… et notre capacité cognitive.

Ce que cette marche m’a confirmé, c’est qu’un 𝐥𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫𝐬𝐡𝐢𝐩 𝐯𝐢𝐯𝐚𝐧𝐭 se joue dans ces ajustements simples mais décisifs : 𝐜𝐫é𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐥’𝐞𝐬𝐩𝐚𝐜𝐞, 𝐫𝐚𝐥𝐞𝐧𝐭𝐢𝐫, 𝐩𝐫𝐨𝐭é𝐠𝐞𝐫 𝐬𝐚 𝐪𝐮𝐚𝐥𝐢𝐭é 𝐝’𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧, 𝐞𝐭 𝐚𝐜𝐜𝐞𝐩𝐭𝐞𝐫 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐥𝐚𝐫𝐭é 𝐚𝐫𝐫𝐢𝐯𝐞 𝐫𝐚𝐫𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐬𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur les déchappés du leadership, le seul podcast où le leadership se réinvente un pas après l'autre.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et tous, aujourd'hui je reçois Alexandre Dana, fondateur de LiveMentor, auteur et pédagogue. Il explore depuis plusieurs années de nouvelles manières d'apprendre, de créer, de diriger. Son dernier livre, La chaise tue, co-écrit avec Victor Fersing, interroge notre rapport au corps, au travail principalement. Car derrière la posture assise... il y a un symbole, celui du pouvoir, du confort et parfois de l'immobilité. Et si à force de rester assis, nous avions perdu une part de notre lucidité, de notre sensibilité, de notre mouvement intérieur ? Dans les échappées de leadership, on explore justement cette question, comment retrouver une posture vivante, alignée, dans un monde qui accélère sans cesse ? Alors ensemble, on va parler notamment, si tu le veux bien, du psoas, du système nerveux, du lien entre posture et clarté. et de ce que le leadership devient lorsqu'il se réancre dans le corps. Bienvenue à toi Alexandre, merci de m'accueillir dans ton bureau à ciel ouvert. Comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Très bien, ravie d'être ici avec toi. Effectivement, on est au Jardin de Luxembourg, à Paris, qui fait partie de ces différents jardins dans lesquels je me promène souvent, parce que quand on vit à Paris et qu'on aime marcher, il faut aller à la quête des jardins et avoir quelques... L'équivalent de... Moi, j'appelle ça l'équivalent de sentier de randonnée. C'est un peu la même chose que pour quelqu'un qui vit en Savoie, par exemple, près du massif des Bauges. Il a ses sentiers de randonnée. Qu'il arpente, moi, j'arpente des jardins à Paris et aussi des cimetières. J'ai l'habitude de faire des réunions en marchant dans des jardins ou dans des cimetières.

  • Speaker #1

    C'est original. Tu nous expliqueras pourquoi. Je crois avoir compris que les bureaux de Live Mentor ne sont pas très loin, mais je suis assez curieux de savoir pourquoi un cimetière. Peut-être avant ça, qu'est-ce que ce lieu symbolise ? Tu m'as donné précisément rendez-vous à la fontaine des quatre mondes, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est quoi ? Cette architecture te plaît ? Elle t'appelle ? Il y a quelque chose de particulier ?

  • Speaker #0

    Paris a plein de défauts, mais c'est beau. Paris est vraiment bourré de défauts. Il y a du bruit, il y a trop de gens, les métros, les transports en commun sont horriblement onéreux. Mais il y a une architecture qui est incroyable et c'est vrai qu'il faut essayer de lever les yeux et d'en profiter. Donc quand tu es ici, au bout du jardin de l'Observatoire et que tu as la possibilité de descendre jusqu'au Sénat, de traverser ensuite le jardin de Luxembourg, c'est une belle expérience.

  • Speaker #1

    Et oui, surtout à cette entrée dans la saison de l'automne qui est quand même toujours merveilleuse, avec la tombée des feuilles qui commence à arriver. Merci en tout cas de m'emmener ici, c'est toujours précieux de savoir où marchent les gens. Alors effectivement, dans ce podcast, on parle un peu de marche, tu l'as compris, et on commence toujours par une question rituelle. Quelles chaussures portes-tu aujourd'hui et qu'est-ce qu'elles racontent de ta journée ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai des chaussures Salomon. ces chaussures qui sont faites pour marcher. Alors, il y a plusieurs choses à dire là-dessus. Premièrement, effectivement, si tu regardes mes habits, il y a un petit décalage entre mes chaussures et le reste, puisque j'ai un pantalon plutôt de ville, j'ai un t-shirt d'ailleurs qui vient de la marque d'un ami, bonne gueule, Benoît Wojtenka, que je salue s'il entend ce podcast. Mais pour les chaussures... Je n'ai jamais de chaussures. C'est très rare que je porte des chaussures de citadin. Je porte des chaussures de marcheur. C'est les mêmes chaussures que je prends quand je vais en randonnée. Mais tu as peut-être remarqué que ces chaussures sont trouées. Elles sont fatiguées. Je ne peux plus les mettre quand il pleut maintenant, quand il pleut trop. Mais c'est une de mes caractéristiques, c'est que j'use mes chaussures très vite. Je ne les économise pas. Je marche en moyenne 16 000 pas par jour. Et donc, je suis à la quête de chaussures quand même résistantes. Mais celles-ci, ça fait trois ans, elles sont trouées. Je ne sais pas, à Paris, je pense que je les ai le plus usées. C'est en allant dans le Vercors, en allant dans le Keras, en allant dans ce genre d'endroits. 6. Elles tiennent encore un petit peu.

  • Speaker #1

    Alors, peut-être, on va remonter un peu dans le temps. Est-ce que tu as le souvenir d'une première marche un peu vivante dans ton esprit où tu te souviens, là, gamin, marcher dans un endroit particulier, avec des gens particuliers ? Est-ce que tu arrives à te remémorer ça ?

  • Speaker #0

    On n'était pas une famille de marcheurs. Je n'ai jamais fait de randonnée avec mes parents, par exemple. Mais on allait très souvent... en Gironde, à l'Akana Océan. Et je me souviens qu'on allait se baigner tous les jours. Avec mon petit frère Maxime, on est vraiment accro de l'océan et des vagues. Et du coup, on allait à pied de la maison jusqu'aux plages. Et je me souviens très bien d'une plage, qui s'appelle la plage du Lion, où il y a une grosse dune. Et donc, il fallait gravir cette dune. Et c'était une mission. Parce qu'elle était vraiment difficile. Marcher dans du sable, c'est pénible, c'est le pire contexte qui soit. En plus, tu as oublié tes chaussures, ça te brûle les pieds. Il faut se dépêcher pour ne pas que le pied soit trop longtemps en contact du sable. C'est un beau souvenir.

  • Speaker #1

    Merci de nous recontacter avec ce moment d'enfance. Justement, le petit Alexandre, il était comment ? Il était plutôt discret, plutôt espiègle ?

  • Speaker #0

    Je me souviens que je testais beaucoup d'activités sportives. Hilton, football, gymnastique. J'avais du mal à me fixer sur une activité. J'aimais, au pire, avec mon frère, on était tout le temps en train de se chahuter, de se chercher, de courir l'un sur l'autre. Assez actif physiquement.

  • Speaker #1

    Ok. Ça marche. Alors, si tu rencontrais un extraterrestre dans ce jardin du Luxembourg qui n'a jamais rencontré d'humain, qu'est-ce que tu lui raconterais du Alexandre Dana de 2025 ? Qu'est-ce que tu lui dirais de toi ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais que justement, l'humain est une espèce qui est faite pour marcher, qui est incroyablement efficace pour marcher. Peut-être que cet extraterrestre l'est moins que nous. En tout cas, si on compare avec les espèces animales, nous, humains... On se fait évidemment battre à plate couture sur la course en vitesse par un guépard ou par un chat. Mais sur le sujet spécifique de la marche et de l'endurance, on est terriblement puissant. On a un corps qui est pensé pour ça. On est capable de transpirer beaucoup à grosses gouttes. On est capable de perdre 7, 8, 9 litres d'eau par jour si on fait des efforts intenses. La transpiration nous thermorégule, elle baisse notre température interne. Et c'est merveilleux, c'est ce qui nous permet de tenir. Notre talon d'Achille, nos talons d'Achille, nous font économiser près de 25% de l'énergie nécessaire à chaque pas. Et même la marche en elle-même, le mouvement de pendule de nos jambes, déclenche ce qu'on appelle une énergie cinétique, une énergie libérée par le mouvement. et donc tous ces Tous ces éléments font qu'on est capable de marcher pendant très longtemps. Et c'est pour ça qu'on a des centenaires qui font des marathons, c'est pour ça qu'on a des humains qui battent des chevaux sur des courses d'endurance. Et ce qui est dommage, c'est qu'on a un peu oublié cette force, cette qualité de marcheur. On l'a un peu laissé de côté. 30, 40 dernières années en basculant dans des environnements extrêmement sédentaires où on peut tout faire derrière un ordinateur, se faire livrer des repas, travailler, rencontrer des gens, faire des rencontres amoureuses, téléconsulter un médecin, etc.

  • Speaker #1

    L'expérience de vie d'Alexandre, qui est dans ce monde un peu particulier, dans cette société un peu particulière, plutôt sédentaire. Ça a été quoi jusque-là ? Je crois avoir lu que tu avais aussi ressenti une forme de burn-out à un moment de ta vie. Est-ce que tu peux nous raconter un peu ton parcours en quelques mots ?

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai jamais été salarié. J'ai créé une première entreprise très jeune, à 19 ans, qui n'a pas du tout fonctionné. Une deuxième à 20 ans qui n'a pas fonctionné du tout non plus. Et puis une troisième que j'opère encore aujourd'hui qui s'appelle Live Mentor et qui est un organisme de formation pour créateurs et créatrices d'entreprises. Donc on propose des formations en ligne pour des personnes qui veulent se lancer en tant que thérapeute, en tant que freelance, en tant que restaurateur, en tant qu'artisan, en tant qu'artiste. Toute personne qui désire se mettre à son compte. Quand j'ai commencé à créer cette activité, je suis devenu sédentaire, sans m'en rendre compte. Je suis passé d'une vie où je marchais, je bougeais, je courais, à une vie où je me levais. Je ne sortais pas de chez moi, puisque on n'avait pas assez d'argent pour se payer des bureaux. Donc je bossais à domicile, je passais du lit à la chaise, j'ouvrais l'ordinateur, je commençais à travailler. Ensuite, pour la pause déjeuner, je descendais à la boulangerie la plus proche, je prenais quelque chose à emporter, je revenais. chez moi pour manger mon sandwich devant l'ordinateur, pour encore travailler, et puis je continuais ça jusqu'à la soirée, où je me sentais très fatigué. Aujourd'hui, en ayant enquêté pendant deux ans sur la sédentarité, je sais que cette fatigue, elle venait de la position assise justement, mais à l'époque, je n'en avais pas conscience. Et donc, comme je me sentais fatigué, je restais assis et je regardais un film ou une série. Et ça... Ce scénario a duré pendant 5, 6, 7 années après la création de l'entreprise. Ça m'a conduit à être épuisé, vivre ce qu'on appelle un burn-out, un épuisement professionnel. J'en suis sorti avec une grande curiosité sur la santé. Qu'est-ce qui détermine la qualité de notre santé ? Alors à ce moment-là, j'ai eu la chance de faire plusieurs rencontres, notamment avec Anne Gécquer, qui est la fondatrice d'un podcast qui s'appelle Métamorphose, qui est un podcast santé. Et Anne m'a proposé de rejoindre l'équipe et d'animer des interviews d'experts de santé. Donc j'ai rencontré des cardiologues, des neurologues, des psychologues et tout un tas d'autres disciplines, tout un tas d'autres expertises. Et là, il s'est passé quelque chose, c'est qu'à chacune de ces interviews, je réalisais que mon invité mentionnait la sédentarité. Au bout de 30-35 minutes, il y avait toujours un moment où la personne en face de moi disait « Mais si les gens marchaient plus, ça irait quand même beaucoup mieux. Ça irait beaucoup mieux pour Alzheimer, ça irait beaucoup mieux pour le diabète de type 2, ça irait beaucoup mieux pour l'obésité, etc. » Donc, quel que soit le champ d'expertise de mon interlocuteur, La sédentarité était un problème majeur. Et ça, ça m'a encore plus donné envie de creuser ce sujet. En plus de mon expérience personnelle, où moi j'avais commencé à sentir que la position assise pendant 9 heures par jour m'abîmait, là maintenant j'avais ces regards croisés de spécialiste de santé. Et puis ensuite j'ai découvert... J'ai fait la rencontre de Victor Fersing, qui est lui et un ami avec qui je randonne. On fait partie du même groupe de randonneurs. On avait en commun cet amour de la marche. Mais Victor est aussi un journaliste spécialisé sur les écrans et sur la place des écrans dans nos sociétés modernes. Et évidemment, La chaise tue, c'est le titre de notre livre. Mais parce que la chaise... nous attache aux écrans. Parce que quand on est assis, on est très souvent en train de scroller sur les réseaux sociaux et ça a plein d'autres impacts négatifs sur notre santé physique et surtout mentale. Et pourquoi est-ce qu'on est assis ? Parce que les écrans nous appellent, nous attirent. Donc il y a un jeu de cause-conséquence entre chaise et écran. Et donc l'expertise de Victor était super essentielle pour réaliser ce livre. Il a en plus... un regard vraiment très pointu sur la situation des enfants et des adolescents, puisqu'il fait partie d'une association qui s'appelle Lève les yeux, qui réalise des ateliers de sensibilisation dans les collèges et les lycées contre l'addiction aux écrans. Donc voilà en quelques mots comment mon parcours m'a mené à vouloir écrire ce livre. J'ai évidemment opéré des changements sur ma manière de... de vivre et ma manière de travailler parce que cette entreprise que j'ai créée il y a près de 15 ans, Live Mentor, elle a bien grandi. C'est une entreprise avec une centaine de salariés aujourd'hui, trois bureaux Paris, Aix-en-Provence, Vannes et donc il est devenu essentiel que je puisse la piloter tout en marchant. Donc la décision majeure il y a quatre ans a été de ne plus faire aucune réunion si je ne marche pas. C'est là que j'ai découvert à quel point ça me faisait du bien. aussi, ça je ne m'y attendais pas, à quel point ça me rendait plus créatif. Ça a été un grand déclic, on pourra y revenir peut-être après, j'ai creusé ce sujet dans le cadre de l'enquête, j'ai voulu vraiment comprendre pourquoi est-ce qu'on a de meilleures idées en marchant, mais j'en ai d'abord fait l'expérience personnelle, je me suis rendu compte que mon intelligence, ma créativité, ma capacité à résoudre des problèmes, elle est vraiment profondément liée à... la quantité d'activités physiques que je réalise chaque jour.

  • Speaker #1

    Merci pour ce parcours détaillé qui nous permet de comprendre pourquoi la chaise tue. Alors la chaise tue, effectivement, c'est un titre qui est quand même... C'est un titre fort, on ne va pas se cacher. Comment as-tu compris, toi, que finalement cette chaise commençait à te couper du vivant ? Parce que c'est de ça dont on parle. À un moment, tu étais stocké. C'était quoi les indicateurs chez toi ? Tu parles d'épuisement, mais comment ça s'est matérialisé physiquement ?

  • Speaker #0

    Très concrètement, quand je me suis senti totalement épuisé professionnellement, je n'arrivais plus à sortir de mon lit, je n'arrivais plus à traiter mes emails, je n'arrivais plus à prendre de nouveaux rendez-vous, je n'arrivais plus à prendre de décisions. Et ça, c'est... Ce ressenti-là, cette expérience-là, je l'ai connu à deux reprises. Une fois en 2016, une fois en 2018. Et après, je n'ai pas eu de moment eureka. Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant « Ah, il faut que tu marches ! » Mais j'ai commencé à marcher petit à petit et je me suis rendu compte que plus j'augmentais, mieux ça se passait. Et puis, tu commences à en parler autour de toi et tu te rends compte d'autres dirigeants d'entreprises qui ont aussi cette habitude de la marche. Et donc, vous commencez à marcher ensemble, etc. Donc, voilà, ça c'est... En fait, je ne savais pas dans quoi je mettais le doigt. Et d'ailleurs, quand j'ai commencé à écrire le livre il y a deux ans, je n'avais pas du tout conscience de l'immensité du sujet, de toute la littérature. C'est-à-dire qu'au début de ce projet d'écriture, j'ai pris un mur chez moi, un mur d'une pièce, et au milieu du mur, j'ai mis un... D'abord un premier paperboard avec marqué le mot sédentarité. Puis ensuite j'ai commencé une sorte de carte mentale avec sédentarité et santé physique. Dans santé physique, maladie cardiovasculaire, diabète de type 2, obésité, troubles musculosquelétiques, cancer. Et puis ensuite une autre petite bulle, santé mentale, anxiété, dépression. Une autre petite bulle, santé sociale, isolement. Une autre petite bulle, sédentarité, école. Puis sédentarité, loisirs, sédentarité. et monde du travail, sédentarité et management, sédentarité et créativité. Et à la fin, tout le mur était couvert de bulles. Et c'est pour ça qu'il a fallu deux ans pour aller au bout de ce livre, et c'est pour ça que sans Victor, jamais ce projet n'aurait pu aboutir. Et d'ailleurs, entre nous, on aurait pu y passer deux ans de plus. Le livre, on a rendu le manuscrit avec six mois de retard, parce qu'on a dit à notre éditeur... On ne peut pas, la tâche est trop immense, on ne veut pas bâcler, on veut aller au bout de la réflexion. Donc ce sujet de la marche, aujourd'hui, évidemment je le connais bien parce que j'ai quand même passé deux ans dessus, mais j'ai l'impression que je n'ai pas fini d'en voir le bout, je n'ai vraiment pas fini.

  • Speaker #1

    Alors justement, je voudrais qu'on parle des activités originelles avec Live Mentor, où tu nous as quand même dit, voilà, on est là pour former des commerçants, des futurs entrepreneurs sur les questions de gestion, d'accompagnement, de management, etc. Et j'ai entendu aussi que c'était en distanciel. Est-ce que toute cette réflexion de deux ans t'a amené à reconsidérer le modèle ?

  • Speaker #0

    Complètement, complètement. c'est-à-dire que que dès que tu commences à mettre le doigt sur le sujet de la sédentarité, tu te dis, quelle est ma responsabilité en tant qu'organisme de formation qui propose une expérience 100% en ligne ? Est-ce que j'ai vraiment envie d'avoir des dizaines de milliers de personnes qui, chaque année, se connectent sur leur ordinateur pour regarder des vidéos et faire des zooms avec des menteurs ? Donc, non, j'ai voulu rendre cette expérience la plus active physiquement possible. Comment est-ce qu'on fait ça ? Déjà, on ajoute en module d'introduction de toutes nos formations, on a 30 formations, module d'intro, une série de vidéos sur la santé de l'indépendant. Et on explique dans ces vidéos que se mettre à son compte, ce n'est pas forcément si... de meilleure santé. Pas toujours. Pour beaucoup de gens, c'est synonyme d'une plus forte sédentarité. On perd le déplacement jusqu'au bureau de son entreprise, on perd les pauses avec les collègues et on peut vite se retrouver à passer toute sa journée assis chez soi. Donc, on alerte là-dessus en introduction de nos formations et on a évidemment une vidéo sur la sédentarité et on a... on permet via notre plateforme de regarder, d'écouter justement les vidéos tout en étant en train de marcher. Et on explique aussi à nos menteurs, à nos apprenants qu'il est possible qu'ils réalisent leur session de mentorat en marchant. C'est-à-dire que la technologie de visioconférence, c'est une technologie parmi d'autres, mais on peut tout à fait utiliser l'appel téléphonique. Moi, je trouve que les technologies ... sont en une très grande majorité malheureusement des technologies du confort, des technologies qui nous sédentarisent, mais on a quelques technologies qui favorisent l'effort, notamment les écouteurs. Les écouteurs, moi, s'il y a vraiment une technologie qui est la plus utile pour moi, qui est le meilleur achat de mes dix dernières années, c'est les écouteurs. C'est ce que j'utilise tous les jours. Je ne pourrai jamais faire les quelques heures de marche que je réalise tous les jours. Si, je n'avais pas mes écouteurs. Donc voilà le genre de changement qu'on a opéré.

  • Speaker #1

    Eh oui, les écouteurs pour les questions de confort, mais aussi j'imagine pour les questions de santé, puisqu'on le sait, les ondes collées aux oreilles ne sont pas forcément très bonnes non plus. Ok, alors j'aimerais bien qu'on aborde une petite parenthèse sur le rapport à la chaise, notamment dans le monde de l'entreprise plus traditionnelle, puisqu'on le sait, c'est un symbole de pouvoir, en tout cas dans le monde... Encore une fois, traditionnelle, les grandes entreprises notamment, plus on monte, je vais caricaturer, mais plus elle devient large, plus elle devient lourde, plus elle devient confortable. Et là, on est en train de dire, on peut peut-être faire sans chaise. Est-ce que tu as le sentiment que la chaise, au-delà de l'aspect, je travaille d'un ordinateur, je peux écrire, etc. Est-ce que tu sens qu'il y a une résistance à lâcher sa chaise en France ?

  • Speaker #0

    C'est rigolo effectivement le rappel historique que tu fais. On s'est intéressé à ça avec Victor. On a parlé à des sociologues qui se sont intéressés à la dimension symbolique de la chaise et qui expliquaient que dans l'histoire de l'humanité, la chaise, fauteuil, était souvent réservée aux rois et aux reines. C'est eux qui avaient le droit de s'asseoir. C'est eux qui passaient leur temps assis. là où le commun des mortels était tout le temps dans les champs à travailler, à être accroupi, penché, en train de s'étirer, grimper, etc. Bon alors maintenant effectivement la chaise elle est partout, elle est partout dans les entreprises, et notamment dans les entreprises de bureaux. Et ça les travailleurs de bureaux, c'est au moins 8 millions de personnes en France, ce chiffre il est sous-estimé parce qu'il ne prend pas en compte les travailleurs indépendants dont on parlait qui bossent depuis chez eux. Si on prend le monde des open space, le monde incarné par des endroits comme la défense, on a 8 millions de personnes qui travaillent avec une chaise, un ordinateur, un bureau. Et il y a plusieurs problèmes ici. Le premier, c'est que dans notre culture de la santé au travail, on ne voit pas le risque, on ne voit pas le danger. Alors que... Le travailleur de bureau est d'une certaine manière l'équivalent moderne du travailleur ouvrier d'il y a 50 ans. On comprend bien aujourd'hui dans notre imaginaire pourquoi il faut protéger le travailleur ouvrier. On pense tout de suite à des casques de protection, à des lunettes de protection, à des gants de protection parce qu'on voit le danger, le risque. Le travail de bureau, le risque est moins immédiat. Tu ne vas pas te couper une main en tapant sur ton... sur ton clavier. Par contre, tu as une augmentation des risques très nettes, très radicales, de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de troubles musculosquelétiques, de prise de poids et d'obésité. Aujourd'hui, il y a 20% des Français qui sont obèses. Ce sont des stats qui sont en forte augmentation. On a 4 millions de diabétiques de type 2. 4 millions, c'est monumental. Et le diabète de type 2, ce n'est pas qu'une question d'assiette. Ce n'est pas qu'une question de sucre dans nos repas, c'est vraiment une question de capacité à brûler ce sucre, et l'activité physique brûle le sucre. et permet de conserver un bon rapport à l'insuline. Et surtout, n'importe quel kiné aujourd'hui en France est complètement affolé par l'explosion des lombalgies, des troubles musculosquelétiques. C'est 30% des arrêts de travail court terme, le mal de dos. Et quand on voit l'explosion des arrêts maladie, évidemment qu'elle est multifactorielle, mais on a de très bonnes raisons de penser qu'elle est due à cette sédentarité croissante, explosive, dans le monde du travail et en dehors, parce que la mauvaise santé au travail dépend aussi de ce qu'on fait en dehors.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Et est-ce que vous avez observé dans vos études, dans vos lectures, des cultures où c'est moins vrai aujourd'hui ? Je pense à la culture japonaise, scandinave.

  • Speaker #0

    Oui, alors évidemment, il y a derrière effectivement tout un deuxième sujet qui est la croyance de la plupart des dirigeants, de la plupart des DRH que l'efficacité au travail est synonyme de la position assise. Alors que si quelqu'un dit Je vais me balader, je vais faire un tour. Premier réflexe, c'est de dire, il va faire une pause. Mais c'est faux, c'est profondément faux. Aujourd'hui, on sait que la marche, que l'activité physique favorise le développement des capacités cognitives. Alors on a fait plusieurs rencontres passionnantes durant l'écriture du livre avec Victor. On s'est d'abord penché sur les travaux du paléo-anthropologue Pascal Pic. qui a très bien montré comment la marche a favorisé la sécrétion d'une protéine qui s'appelle la BDNF, et qui est au cœur du développement de nos capacités cognitives. Ensuite, nous sommes tombés sur plusieurs études, dont une qui fait référence, qui s'intitule Give legs to your ideas, donner des jambes à vos idées, et qui est une étude où plusieurs groupes de personnes ont été soumis à des tests de créativité. Et à chaque fois, c'est le groupe qui est... en train de marcher en extérieur qui génère le plus d'idées créatives. On n'est pas encore totalement sûr des mécanismes d'action, mais on pense que la marche, notamment en pleine nature, elle favorise la pensée divergente, la capacité à avoir plein de solutions possibles face à un problème donné, là où le contexte de la position assise face à un ordinateur est vraiment optimisé pour la pensée convergente. Donc là, on a un changement de culture à opérer très fort. pour pousser un maximum de personnes à marcher, à bouger, à être en mouvement pour générer de nouvelles idées tout en protégeant leur santé, ce qui va réduire les arrêts maladie, ce qui va réduire les burn-out, ce qui va faire économiser un coup monstre à l'entreprise. Donc en fait, on voit bien que quelle que soit l'angle par lequel on prend le problème, il n'y a que des intérêts. à un marché, j'ai échangé récemment avec la présidente de la Mutuelle Harmonie, qui me disait qu'on n'a pas trouvé de contre-indication. Elle a tout dit, on n'a pas trouvé de contre-indication.

  • Speaker #1

    Alors je voudrais qu'on revienne sur un point un peu précis que tu as évoqué tout à l'heure, qui est le système nerveux dans tout ça, et le fait qu'on soit bombardé d'informations de par nos écrans, les écrans, le son, les messages, les urgences, tout un tas de choses. T'as trouvé quoi toi comme parade pour te mettre à distance de ça et te protéger tout en restant en connexion avec ce monde, en connexion avec les activités de Live Mentor ? Comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Alors c'est un sujet très intéressant. Il y a une activité que je n'ai pas mentionné mais qui m'occupe aussi aujourd'hui, c'est celle d'éditeur. Je suis éditeur de livres aux éditions Erol. Donc j'essaye de partager mon temps le mieux possible entre... Live Mentor, les formations Live Mentor, les carnets 2359. 2359, c'est une petite maison d'édition de carnets méthodologiques qu'on a racheté avec Live Mentor. Le podcast Métamorphose dont je te parlais où j'interview des spécialistes de santé. Mon travail de co-auteur sur la chaise SU et ce rôle d'éditeur aux éditions Erol où je sélectionne quelques livres chaque année que je vais éditer. Et le premier livre que j'ai édité chez Erol s'intitule « On vous vole votre attention » et c'est un livre rédigé par un journaliste britannique qui s'appelle Johan Harry, qui a fait... J'ai fait une étude de trois ans sur la crise de l'attention. Et le point de départ de Johan Ari, c'est expliquer qu'on n'arrive plus à se concentrer parce que notre environnement nous perturbe en permanence. Alors il y a plusieurs facteurs dans cet environnement, mais il mentionne effectivement, comme toi, cette surabondance d'informations, avec des études complètement folles qui montrent... qu'en une heure de navigation sur internet on a l'équivalent de 18 fois un journal papier, le contenu de 18 journaux papiers qui nous tombent dessus. Évidemment notre cerveau n'est pas capable de traiter toute cette information et donc il sature. Et donc je voulais vraiment éditer ce livre en France pour diffuser son message qui me semble être absolument essentiel. Que faire pour se protéger ? Moi, je crois qu'un autre bienfait de la marche, et c'est pour ça que j'en parle dans la dernière partie du livre, un autre bienfait, c'est l'ajustement à un rythme beaucoup plus naturel, à un rythme beaucoup plus lent. Là, qu'on le veuille ou non, toi et moi, on est en train de marcher, on ne peut pas augmenter la vitesse x5. On ne peut pas. On ne peut pas l'augmenter x10. On doit garder à peu près la même vitesse tout le temps quand on est en train de marcher. Et ça, c'est un rappel de la puissance, à la fois créatrice et destructrice, des technologies qui nous donnent une vitesse d'action, une vitesse de transmission d'informations qui est totalement folle, mais qui est aussi totalement... décorrélés de notre rythme naturel. Donc, moi, c'est vraiment ma première solution. C'est d'essayer d'avoir chaque jour des longs moments de marche. Je peux marcher seul en ne faisant rien. Je peux marcher seul en écoutant un podcast. Mais je suis concentré sur un seul message. Je peux passer un appel en marchant, mais là je suis en train de marcher et en train de converser avec quelqu'un, et le rythme d'une conversation entre humains, c'est pas le rythme de communication, d'information, d'une vidéo YouTube, surtout avec les codes modernes. Et donc tout ceci a un impact vraiment fort sur notre régulation de système nerveux, et la solution est évidente, elle est simpliste. Et pourtant, elle est sûrement sous-médiatisée.

  • Speaker #1

    Oui, et puis elle est, je veux dire, aujourd'hui, tu l'as dit tout à l'heure, mais en entreprise, on a ce rapport au temps qui est imposé par l'extérieur et par l'intérieur. C'est-à-dire qu'on envoie un mail et on va vérifier que le mail a bien été reçu et on aimerait avoir l'information en temps réel. Et là-dessus, moi, j'aimerais bien te poser une question. Est-ce que tu as l'impression qu'on est en train de créer une espèce de génération de leaders toujours actifs ? voire hyperactifs, mais rarement en mouvement intérieur, c'est-à-dire rarement dans l'intériorité de « là, je suis vraiment dans le présent, je suis toujours en train d'avoir un coup d'avance » .

  • Speaker #0

    Ce qui est certain, c'est qu'on a des technologies au travail qui dérégulent complètement notre dopamine. Moi, je refuse d'utiliser Microsoft Teams, Slack, tous ces outils de communication interne. qui ne font que créer de la fausse urgence avec notifications, avec des bulles, avec constamment des mécanismes où tu peux être dérangé, sollicité, stressé pour pas grand chose. Moi j'adore les emails parce que ça me donne le temps de réfléchir. Je les ouvre à certains moments durant ma journée, je les traite, j'ai le temps de comprendre ce que veut me dire mon interlocuteur, j'ai le temps de réfléchir à ce que je veux lui dire aussi. Et je pense que c'est impossible d'avoir de bonnes idées si on est constamment envahi par la technologie.

  • Speaker #1

    Alors, on va y revenir sous une autre forme tout à l'heure, mais je voudrais qu'on parle effectivement de ce que tu as un petit peu évoqué avec 23H59, maison d'édition. Selon toi, c'est quoi un peu le levier de transmission commun aux deux univers entre Live Mentor et 23h59 ? Pourquoi avoir acheté cette maison d'édition ?

  • Speaker #0

    Parce que je crois dans le papier, parce que je crois énormément dans le papier, parce que je crois dans la capacité d'avoir de bonnes idées en se posant sur papier, en écrivant ses objectifs, en regardant le chemin parcouru, en pratiquant le journaling. Je suis un fan des livres et un fan de papier.

  • Speaker #1

    Ok, ok, je comprends. Alors justement, on va parler de carnet. Tu dis, alors je crois avoir lu, tu dis que le carnet permet d'être seul, mais bien accompagné. Je crois avoir lu ça. Et c'est aussi ce que fait un bon leader, normalement. C'est-à-dire avoir ces temps d'activité avec son équipe. Et parfois, on l'espère, des temps de solitude qui lui permettent de prendre du recul. Est-ce que c'est ça que tu aimerais transmettre finalement aux... aux commerçants, aux coachs, aux accompagnants que tu formes finalement.

  • Speaker #0

    Alors après, un point qui est très important, c'est que les élèves de Live Mentor, la communauté de Live Mentor, ce sont vraiment des travailleurs indépendants qui ont très rarement une équipe. Ce sont des personnes qui sont solo. Donc pour ces personnes-là, la capacité à recruter les bonnes personnes, à les manager. à créer une dynamique collective, parfois, ce ne sont pas des sujets.

  • Speaker #1

    D'accord. C'est plus des sujets de savoir travailler avec des partenaires extérieurs ?

  • Speaker #0

    Oui, ça va être des sujets de travailler avec des partenaires extérieurs, de se faire connaître, de réussir à trouver ses clients, à trouver les bonnes personnes avec qui bosser, à présenter son produit, son service.

  • Speaker #1

    Et chez ces personnes, tu sens que le carnet a une utilité, le journaling, tu appelles ça le journaling ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, parce qu'en fait, à chaque fois que tu as... un projet personnel ou professionnel, prendre un moment justement de repos, de déconnexion, de coupure des technologies, des notifications, pour écrire sur son carnet certaines observations, certaines réflexions, est essentiel. Et après, nos carnets, nous, sont vraiment pensés par thématique. Donc on a un carnet pour reprendre le contrôle de son temps, là on vient de sortir un carnet de méditation, on a un carnet pour écrire un roman, pour les personnes qui... ont toujours eu envie d'écrire un livre. On a un carnet pour créer une entreprise. On a bientôt un carnet, je suis très content d'avoir créé, qui est un carnet d'habitude, un agenda et un tracker d'habitude. Donc c'est une activité dans laquelle moi je me passionne, je crée tous les carnets en prenant à chaque fois... Un vrai temps de maturation pour identifier le thème, penser la structure, trouver les bons exercices à mettre dans chaque carnet.

  • Speaker #1

    Ouais, ça doit être passionnant, mais je vais aller regarder ce que vous faites. C'est de l'open source, comment ça marche ? 23h59, vous proposez des carnets à la vente, c'est du papier donc ?

  • Speaker #0

    C'est du papier, c'est du papier, on a un imprimeur, on imprime à chaque lancement d'un carnet plusieurs milliers d'exemplaires et puis ensuite, les personnes peuvent commander. et recevoir le carnet chez eux.

  • Speaker #1

    Alors, je voudrais qu'on revienne sur la question du temps, parce que le temps, on le sait, il n'est pas extensible. On n'a que 24 heures, dans le meilleur des cas, dans une journée, et on va essayer de ne pas les utiliser qu'à travailler. Mais j'entends en fait dans ton discours quelque chose sur la densité du temps plus que du temps réel, c'est-à-dire comment densifier le temps sans se faire du mal, comment créer de la valeur finalement, sans être... éperpillés dans une multitude d'urgences qui n'en sont peut-être pas. Est-ce que ça, c'est un sujet sur lequel vous avez creusé la densité du temps ?

  • Speaker #0

    Alors, on a une formation dédiée sur la gestion du temps. On a un carnet 2359 qui s'appelle le carnet du temps que j'avais co-créé en 2019. Moi, à titre personnel, c'est un sujet qui m'a toujours intéressé. Comment organiser mon temps ? Comment gérer mon temps ? Je suis passionné de plein de choses, curieux de plein de choses, qui est à la fois génial et en même temps très risqué parce qu'il y a toujours le risque de se disperser. Donc j'ai lu beaucoup de littérature sur le sujet et ensuite je crois qu'il n'y a évidemment pas de méthode unique et on a tous des métiers différents, des enjeux différents, mais que c'est essentiel de trouver son propre rapport au temps. Ce qui fonctionne pour soi, moi la manière dont aujourd'hui j'organise mon temps, elle est assez éloignée de ce qu'on imagine d'un dirigeant d'une boîte de 100 personnes. mais pour moi ça fonctionne super super bien et ça m'a mis beaucoup trop de temps justement d'en arriver là. J'aurais aimé implémenter ces méthodes bien plus tôt, ça m'aurait évité de vivre certaines difficultés. Maintenant je suis vraiment très heureux de la quoi ressemble mon calendrier, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des périodes plus difficiles que d'autres, mais je me sens propriétaire de mon temps.

  • Speaker #1

    Et derrière la propriété, tu y mets une notion de liberté aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, évidemment, c'est ce qui te rend libre de lancer de nouveau.

  • Speaker #1

    J'entends beaucoup de projets, j'entends beaucoup une concentration professionnelle, mais est-ce que tu t'autorises par exemple, au cours d'une journée, je ne sais pas moi, aller boire de la mer, aller faire de l'escalade, j'en sais rien. Est-ce que tu as des activités extra ? Est-ce que tu arrives à le faire un peu quand tu veux ?

  • Speaker #0

    Tu veux qu'on en parle ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Je pratique les arts du cirque, les sangles aériennes. Je donnais des cours sur Paris l'an dernier, c'est vraiment ma grande passion. C'est un agrément absolument incroyable. Là où je vis, j'ai un tripod qui monte à 5 mètres de haut. J'essaie de m'entraîner au moins 4 à 5 fois par semaine. Parfois, je prépare des petits spectacles. C'est une activité que j'adore, qui compte beaucoup pour moi. J'aime évidemment marcher, parfois ça se traduit par des randonnées sur plusieurs jours avec un groupe d'amis. On essaie d'en réaliser au moins une par trimestre. La dernière c'était le mont à bord, qui est pas loin du massif des Écrins. Je me suis mis à l'escalade il y a un an, donc pareil j'essaie d'y aller deux, trois fois par semaine, soit en bloc, soit en voie. J'aime la danse aussi. Et dans les différents changements que j'ai opérés il y a quelques années, outre les réunions en marchant, j'ai décidé de sanctuariser la période de la journée autour du déjeuner. C'est-à-dire que je ne fais plus aucun, depuis 4 ans, je ne fais plus aucun déjeuner d'affaires ou dîner de boulot. C'est là que je pratique. des activités sportives. C'est un des moments dans ma journée où je pratique des activités sportives parce que je ne voulais plus mettre ça aux frontières de ma journée. Je voulais le mettre au cœur. Par exemple, toi et moi, on est en train de se parler, il doit être 11h. 11h30, je retrouve à 12h30 un ami avec qui on va faire des exercices de mobilité pour les épaules parce que pour le cirque, c'est très important d'avoir des épaules très très mobiles, très souples.

  • Speaker #1

    Ok ! Alors, on peut imaginer un carnet 23h59 sur…

  • Speaker #0

    Un carnet d'entraînement, oui, j'y pense. J'y pense depuis très longtemps à faire un carnet d'entraînement. C'est vraiment quelque chose que j'aimerais faire. Mais le carnet des habitudes touche un peu à ça. On va voir.

  • Speaker #1

    OK. Alors, c'est intéressant. Je voudrais qu'on revienne sur la question du leadership, que ce soit un leadership collectif ou un leadership de soi. Déjà, c'est pas mal. Est-ce que tu as le sentiment qu'on se dirige plus vers un leadership que je qualifierais de sensoriel, là où il était plutôt rationnel jusqu'ici ?

  • Speaker #0

    Écoute, j'en sais rien. J'en sais rien du tout parce que je ne suis pas entouré de leaders. Mes amis ne sont pas forcément… Certains le sont, mais il y en a plein qui ne sont pas entrepreneurs, qui sont artistes, qui sont scientifiques, qui sont créateurs de lieux. Donc, j'aurais du mal à avoir un recul suffisant pour analyser le comportement des leaders. En plus de quels leaders on parle ? Est-ce qu'on parle de leaders de très grandes entreprises, de moyennes entreprises, de petites entreprises ? En tout cas, je l'espère. J'espère qu'on va évoluer vers d'autres manières de diriger une entreprise. Alors, moi, je peux parler de ce que je fais moi. Effectivement, je ne suis pas… Je ne suis pas quelqu'un des chiffres. Ça ne veut pas dire que personne ne regarde les chiffres dans mes entreprises, mais moi, ce qui m'importe, c'est le ressenti, c'est l'intuition, c'est est-ce que ce projet-là, je le sens un peu dans mes tripes. Et pour cette raison que je n'ai pas ouvert Excel depuis très longtemps. Très, très longtemps.

  • Speaker #1

    Ok. Écoute, merci pour cette réponse très claire. Et c'est vrai que la notion de leadership, c'est un jeu de maîtrise très variable. Moi, en tout cas, ce que j'y mets derrière un leader, c'est quelqu'un qui inspire une transformation, qui inspire quelque chose de différent par rapport à l'espèce de norme sociale dans laquelle on est tous impliqués. Donc, c'est plus ça que j'y mets que la notion de leader. de management.

  • Speaker #0

    En tout cas, je vois beaucoup de leaders avec cette définition qui s'intéressent à la marche, par exemple. Ça, vraiment, j'ai l'impression que ça c'est en train de prendre et c'est super.

  • Speaker #1

    Alors, il me reste deux questions pour toi et puis, voilà, il y aura un bonus troisième question s'il y a une question à laquelle tu t'attendais et que tu n'as pas eue. Première question, que tu aurais Peut-être une lecture, un podcast, un contenu à recommander aux auditeurs et auditrices qui se questionnent sur la sédentarité. Alors, bien sûr, il y a la chastue, ça je le dis pour toi, mais est-ce qu'il y aurait un autre contenu que tu nous recommanderais d'aller écouter ?

  • Speaker #0

    Écoute, je crois qu'il n'y a rien de plus important que d'être bien dans son corps et bien dans sa tête. Un livre sur lequel je me suis appuyé dans la rédaction de la chastue, c'est la marche-thérapie du psychiatre Éric Griez. qui détaille extrêmement bien les bienfaits de la marche pour notre santé mentale. Je recommande très vivement.

  • Speaker #1

    Merci. On le trouve en librairie. Super. La deuxième question, c'est est-ce que tu aurais une personne à nous recommander pour un prochain épisode que tu serais ravi d'écouter, nous parler de tous ces...

  • Speaker #0

    J'apprécie beaucoup le travail d'un coach qui s'appelle Pierre David, qui a fondé l'Académie de la haute performance. C'est un ancien athlète de haut niveau qui a été champion de France de boxe une année, mais ensuite il a été médaille d'argent quatre fois. Donc dans sa carrière, il y a eu quatre fois où il est arrivé à deux doigts du rêve et ça n'a pas fonctionné. Et Pierre-David en a tiré un grand intérêt pour le sujet de la préparation mentale. Il s'est formé... pour cette discipline, pour créer sa méthode qu'il appelle la dépolarisation, qu'il a détaillée dans plusieurs livres. C'est un mec absolument admirable et avec son équipe, il a accompagné, il accompagne encore, des dizaines d'athlètes de haut niveau et notamment plusieurs médaillés aux Jeux Olympiques, aux Chemins du Monde. Ils ont une approche vraiment puissante, très rapide. En quelques sessions, tu peux... avoir des changements de perspectives renversants.

  • Speaker #1

    Ok, je peux le contacter de ta part ? Bien sûr. Super. Alors, la fameuse question, est-ce qu'il y a une question à laquelle tu ne t'attendais pas ? Enfin, que tu t'attendais, pardon, et que tu n'as pas reçue ?

  • Speaker #0

    Non, mais peut-être, puisque tu es ancien DRH, peut-être qu'une des questions intéressantes, c'est à quoi ça ressemblerait dans une entreprise, une politique anti-sidentarité ? Une question passionnante.

  • Speaker #1

    Quelle réponse t'apporterais-tu ?

  • Speaker #0

    La réponse est multiple, parce qu'il y a à la fois des sujets sur l'équipement de travail, le mobilier actif, donc des sièges ballons, des bureaux assis debout, des pédaliers, des barres de traction, des haltères. Mettre en fait dans une entreprise tout ce qu'il y a chez le kiné, pour résumer, tout ce qui permet d'utiliser son corps et de bouger, parce qu'on doit l'utiliser sur le lieu de travail et pas ailleurs. Enfin, aussi ailleurs, mais d'abord sur le lieu de travail, c'est là où on passe le plus de temps. Ensuite, il y a un sujet culturel. Comment est-ce que tu crées la culture du mouvement au sein de tes équipes ? Et là, je crois que la meilleure réponse, c'est la patience. C'est la patience et le temps long parce qu'on est tellement loin de ça en France qu'il va falloir créer les choses étape par étape. Alors, il y a des entreprises qui proposent des solutions intéressantes maintenant. notamment la mutuelle Alan qui propose un compteur de pas qui s'appelle Alan Play, qui permet d'avoir un petit défi rigolo en équipe pour regarder qui a marché combien de pas aujourd'hui. Et voilà, j'espère que ce genre d'initiative va se multiplier. Moi, j'échange depuis la sortie du livre avec différents responsables de ressources humaines, différents DRH. On essaye de se libérer du temps avec mon co-auteur pour aller donner des conférences, des ateliers de sensibilisation à la sédentarité dans des entreprises. Et on voit qu'on nous appelle, donc il y a un intérêt pour changer les choses.

  • Speaker #1

    Ok. Écoute, je rêverais d'assister à une conférence avec du monde en marchant. J'en rêverais. Et avec une multitude d'acteurs, parce que je trouve intéressant dans ton propos de croiser les regards. Tu parlais tout à l'heure des sociologues, tu parlais tout à l'heure des cardiologues, tu parles maintenant des DRH, et c'est vrai qu'on a tous une... une vision de la performance, de la robustesse, de la santé, qui est très différente. Et je rêverais que tous ces gens-là se retrouvent dans une agora, pourquoi pas en marchant.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Bon, merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Les échappés, ça s'écoute et surtout, ça se vit. Les leaders n'attendent pas d'avoir le vent dans le dos pour avancer vers le prochain épisode.

Description

Nouvel épisode des Échappées du Leadership, enregistré avec Alexandre Dana, fondateur de LiveMentor et des éditions @23heures59editions.

Dès les premiers pas, dans les 𝓪𝓵𝓵é𝓮𝓼 𝓭𝓾 𝓙𝓪𝓻𝓭𝓲𝓷 𝓭𝓾 𝓛𝓾𝔁𝓮𝓶𝓫𝓸𝓾𝓻𝓰, le ton était donné : 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐫𝐲𝐭𝐡𝐦𝐞, 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫 𝐝’𝐚𝐢𝐫… 𝐞𝐭 𝐥𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞𝐫 𝐥𝐚 𝐩𝐞𝐧𝐬é𝐞 𝐬’𝐨𝐮𝐯𝐫𝐢𝐫.
Alexandre l’exprime avec une clarté qui désarme : « 𝐿𝑎 𝑚𝑎𝑟𝑐ℎ𝑒 𝑓𝑎𝑣𝑜𝑟𝑖𝑠𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑒𝑛𝑠é𝑒 𝑑𝑖𝑣𝑒𝑟𝑔𝑒𝑛𝑡𝑒 ; 𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑠𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑠𝑠𝑖𝑠𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑜𝑝𝑡𝑖𝑚𝑖𝑠é𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑝𝑒𝑛𝑠é𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑟𝑔𝑒𝑛𝑡𝑒. »
Dans un monde où notre cerveau doit absorber chaque jour l’équivalent de 🅓🅘🅧-🅗🅤🅘🅣 journaux papier, ce n’est plus une intuition : c’est un enjeu de santé public et de performance.

En avançant, la conversation a pris ce tempo particulier qu’offre la marche : précis, calme, disponible.

On a parlé de s𝐮𝐫𝐜𝐡𝐚𝐫𝐠𝐞 𝐜𝐨𝐠𝐧𝐢𝐭𝐢𝐯𝐞, 𝐝𝐞 𝐜𝐫é𝐚𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭é é𝐭𝐨𝐮𝐟𝐟é𝐞 par la sur-sollicitation, et de ce qu’il faut parfois protéger pour retrouver de vraies idées.
« 𝐼𝑚𝑝𝑜𝑠𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒 𝑑’𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑑𝑒 𝑏𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠 𝑖𝑑é𝑒𝑠 𝑠𝑖 𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑚𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑜𝑙𝑙𝑖𝑐𝑖𝑡é », dit Alexandre.
Derrière cette phrase, un fil directeur : 𝐥𝐚 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐚𝐢𝐧𝐞𝐭é 𝐝𝐮 𝐭𝐞𝐦𝐩𝐬.
Se sentir propriétaire de son temps, ralentir volontairement, laisser le long terme reprendre sa place.

Dans son quotidien d’entrepreneur, ce n’est pas qu’une théorie
Il refuse certains outils internes qui créent de la 𝐟𝐚𝐮𝐬𝐬𝐞 𝐮𝐫𝐠𝐞𝐧𝐜𝐞, parce qu’ils é𝐜𝐫𝐚𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐥’𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐚𝐛î𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞 𝐝𝐢𝐬𝐜𝐞𝐫𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭.
Nous avons aussi évoqué "𝐋𝐚 𝐜𝐡𝐚𝐢𝐬𝐞 𝐭𝐮𝐞", (La chaise tue) ce livre coécrit avec Victor Fersing basée sur une étude approdondie de deux ans qui montre à quel point la sédentarité détériore notre santé… et notre capacité cognitive.

Ce que cette marche m’a confirmé, c’est qu’un 𝐥𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫𝐬𝐡𝐢𝐩 𝐯𝐢𝐯𝐚𝐧𝐭 se joue dans ces ajustements simples mais décisifs : 𝐜𝐫é𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐥’𝐞𝐬𝐩𝐚𝐜𝐞, 𝐫𝐚𝐥𝐞𝐧𝐭𝐢𝐫, 𝐩𝐫𝐨𝐭é𝐠𝐞𝐫 𝐬𝐚 𝐪𝐮𝐚𝐥𝐢𝐭é 𝐝’𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧, 𝐞𝐭 𝐚𝐜𝐜𝐞𝐩𝐭𝐞𝐫 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐥𝐚𝐫𝐭é 𝐚𝐫𝐫𝐢𝐯𝐞 𝐫𝐚𝐫𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐬𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur les déchappés du leadership, le seul podcast où le leadership se réinvente un pas après l'autre.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et tous, aujourd'hui je reçois Alexandre Dana, fondateur de LiveMentor, auteur et pédagogue. Il explore depuis plusieurs années de nouvelles manières d'apprendre, de créer, de diriger. Son dernier livre, La chaise tue, co-écrit avec Victor Fersing, interroge notre rapport au corps, au travail principalement. Car derrière la posture assise... il y a un symbole, celui du pouvoir, du confort et parfois de l'immobilité. Et si à force de rester assis, nous avions perdu une part de notre lucidité, de notre sensibilité, de notre mouvement intérieur ? Dans les échappées de leadership, on explore justement cette question, comment retrouver une posture vivante, alignée, dans un monde qui accélère sans cesse ? Alors ensemble, on va parler notamment, si tu le veux bien, du psoas, du système nerveux, du lien entre posture et clarté. et de ce que le leadership devient lorsqu'il se réancre dans le corps. Bienvenue à toi Alexandre, merci de m'accueillir dans ton bureau à ciel ouvert. Comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Très bien, ravie d'être ici avec toi. Effectivement, on est au Jardin de Luxembourg, à Paris, qui fait partie de ces différents jardins dans lesquels je me promène souvent, parce que quand on vit à Paris et qu'on aime marcher, il faut aller à la quête des jardins et avoir quelques... L'équivalent de... Moi, j'appelle ça l'équivalent de sentier de randonnée. C'est un peu la même chose que pour quelqu'un qui vit en Savoie, par exemple, près du massif des Bauges. Il a ses sentiers de randonnée. Qu'il arpente, moi, j'arpente des jardins à Paris et aussi des cimetières. J'ai l'habitude de faire des réunions en marchant dans des jardins ou dans des cimetières.

  • Speaker #1

    C'est original. Tu nous expliqueras pourquoi. Je crois avoir compris que les bureaux de Live Mentor ne sont pas très loin, mais je suis assez curieux de savoir pourquoi un cimetière. Peut-être avant ça, qu'est-ce que ce lieu symbolise ? Tu m'as donné précisément rendez-vous à la fontaine des quatre mondes, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    C'est quoi ? Cette architecture te plaît ? Elle t'appelle ? Il y a quelque chose de particulier ?

  • Speaker #0

    Paris a plein de défauts, mais c'est beau. Paris est vraiment bourré de défauts. Il y a du bruit, il y a trop de gens, les métros, les transports en commun sont horriblement onéreux. Mais il y a une architecture qui est incroyable et c'est vrai qu'il faut essayer de lever les yeux et d'en profiter. Donc quand tu es ici, au bout du jardin de l'Observatoire et que tu as la possibilité de descendre jusqu'au Sénat, de traverser ensuite le jardin de Luxembourg, c'est une belle expérience.

  • Speaker #1

    Et oui, surtout à cette entrée dans la saison de l'automne qui est quand même toujours merveilleuse, avec la tombée des feuilles qui commence à arriver. Merci en tout cas de m'emmener ici, c'est toujours précieux de savoir où marchent les gens. Alors effectivement, dans ce podcast, on parle un peu de marche, tu l'as compris, et on commence toujours par une question rituelle. Quelles chaussures portes-tu aujourd'hui et qu'est-ce qu'elles racontent de ta journée ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai des chaussures Salomon. ces chaussures qui sont faites pour marcher. Alors, il y a plusieurs choses à dire là-dessus. Premièrement, effectivement, si tu regardes mes habits, il y a un petit décalage entre mes chaussures et le reste, puisque j'ai un pantalon plutôt de ville, j'ai un t-shirt d'ailleurs qui vient de la marque d'un ami, bonne gueule, Benoît Wojtenka, que je salue s'il entend ce podcast. Mais pour les chaussures... Je n'ai jamais de chaussures. C'est très rare que je porte des chaussures de citadin. Je porte des chaussures de marcheur. C'est les mêmes chaussures que je prends quand je vais en randonnée. Mais tu as peut-être remarqué que ces chaussures sont trouées. Elles sont fatiguées. Je ne peux plus les mettre quand il pleut maintenant, quand il pleut trop. Mais c'est une de mes caractéristiques, c'est que j'use mes chaussures très vite. Je ne les économise pas. Je marche en moyenne 16 000 pas par jour. Et donc, je suis à la quête de chaussures quand même résistantes. Mais celles-ci, ça fait trois ans, elles sont trouées. Je ne sais pas, à Paris, je pense que je les ai le plus usées. C'est en allant dans le Vercors, en allant dans le Keras, en allant dans ce genre d'endroits. 6. Elles tiennent encore un petit peu.

  • Speaker #1

    Alors, peut-être, on va remonter un peu dans le temps. Est-ce que tu as le souvenir d'une première marche un peu vivante dans ton esprit où tu te souviens, là, gamin, marcher dans un endroit particulier, avec des gens particuliers ? Est-ce que tu arrives à te remémorer ça ?

  • Speaker #0

    On n'était pas une famille de marcheurs. Je n'ai jamais fait de randonnée avec mes parents, par exemple. Mais on allait très souvent... en Gironde, à l'Akana Océan. Et je me souviens qu'on allait se baigner tous les jours. Avec mon petit frère Maxime, on est vraiment accro de l'océan et des vagues. Et du coup, on allait à pied de la maison jusqu'aux plages. Et je me souviens très bien d'une plage, qui s'appelle la plage du Lion, où il y a une grosse dune. Et donc, il fallait gravir cette dune. Et c'était une mission. Parce qu'elle était vraiment difficile. Marcher dans du sable, c'est pénible, c'est le pire contexte qui soit. En plus, tu as oublié tes chaussures, ça te brûle les pieds. Il faut se dépêcher pour ne pas que le pied soit trop longtemps en contact du sable. C'est un beau souvenir.

  • Speaker #1

    Merci de nous recontacter avec ce moment d'enfance. Justement, le petit Alexandre, il était comment ? Il était plutôt discret, plutôt espiègle ?

  • Speaker #0

    Je me souviens que je testais beaucoup d'activités sportives. Hilton, football, gymnastique. J'avais du mal à me fixer sur une activité. J'aimais, au pire, avec mon frère, on était tout le temps en train de se chahuter, de se chercher, de courir l'un sur l'autre. Assez actif physiquement.

  • Speaker #1

    Ok. Ça marche. Alors, si tu rencontrais un extraterrestre dans ce jardin du Luxembourg qui n'a jamais rencontré d'humain, qu'est-ce que tu lui raconterais du Alexandre Dana de 2025 ? Qu'est-ce que tu lui dirais de toi ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais que justement, l'humain est une espèce qui est faite pour marcher, qui est incroyablement efficace pour marcher. Peut-être que cet extraterrestre l'est moins que nous. En tout cas, si on compare avec les espèces animales, nous, humains... On se fait évidemment battre à plate couture sur la course en vitesse par un guépard ou par un chat. Mais sur le sujet spécifique de la marche et de l'endurance, on est terriblement puissant. On a un corps qui est pensé pour ça. On est capable de transpirer beaucoup à grosses gouttes. On est capable de perdre 7, 8, 9 litres d'eau par jour si on fait des efforts intenses. La transpiration nous thermorégule, elle baisse notre température interne. Et c'est merveilleux, c'est ce qui nous permet de tenir. Notre talon d'Achille, nos talons d'Achille, nous font économiser près de 25% de l'énergie nécessaire à chaque pas. Et même la marche en elle-même, le mouvement de pendule de nos jambes, déclenche ce qu'on appelle une énergie cinétique, une énergie libérée par le mouvement. et donc tous ces Tous ces éléments font qu'on est capable de marcher pendant très longtemps. Et c'est pour ça qu'on a des centenaires qui font des marathons, c'est pour ça qu'on a des humains qui battent des chevaux sur des courses d'endurance. Et ce qui est dommage, c'est qu'on a un peu oublié cette force, cette qualité de marcheur. On l'a un peu laissé de côté. 30, 40 dernières années en basculant dans des environnements extrêmement sédentaires où on peut tout faire derrière un ordinateur, se faire livrer des repas, travailler, rencontrer des gens, faire des rencontres amoureuses, téléconsulter un médecin, etc.

  • Speaker #1

    L'expérience de vie d'Alexandre, qui est dans ce monde un peu particulier, dans cette société un peu particulière, plutôt sédentaire. Ça a été quoi jusque-là ? Je crois avoir lu que tu avais aussi ressenti une forme de burn-out à un moment de ta vie. Est-ce que tu peux nous raconter un peu ton parcours en quelques mots ?

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai jamais été salarié. J'ai créé une première entreprise très jeune, à 19 ans, qui n'a pas du tout fonctionné. Une deuxième à 20 ans qui n'a pas fonctionné du tout non plus. Et puis une troisième que j'opère encore aujourd'hui qui s'appelle Live Mentor et qui est un organisme de formation pour créateurs et créatrices d'entreprises. Donc on propose des formations en ligne pour des personnes qui veulent se lancer en tant que thérapeute, en tant que freelance, en tant que restaurateur, en tant qu'artisan, en tant qu'artiste. Toute personne qui désire se mettre à son compte. Quand j'ai commencé à créer cette activité, je suis devenu sédentaire, sans m'en rendre compte. Je suis passé d'une vie où je marchais, je bougeais, je courais, à une vie où je me levais. Je ne sortais pas de chez moi, puisque on n'avait pas assez d'argent pour se payer des bureaux. Donc je bossais à domicile, je passais du lit à la chaise, j'ouvrais l'ordinateur, je commençais à travailler. Ensuite, pour la pause déjeuner, je descendais à la boulangerie la plus proche, je prenais quelque chose à emporter, je revenais. chez moi pour manger mon sandwich devant l'ordinateur, pour encore travailler, et puis je continuais ça jusqu'à la soirée, où je me sentais très fatigué. Aujourd'hui, en ayant enquêté pendant deux ans sur la sédentarité, je sais que cette fatigue, elle venait de la position assise justement, mais à l'époque, je n'en avais pas conscience. Et donc, comme je me sentais fatigué, je restais assis et je regardais un film ou une série. Et ça... Ce scénario a duré pendant 5, 6, 7 années après la création de l'entreprise. Ça m'a conduit à être épuisé, vivre ce qu'on appelle un burn-out, un épuisement professionnel. J'en suis sorti avec une grande curiosité sur la santé. Qu'est-ce qui détermine la qualité de notre santé ? Alors à ce moment-là, j'ai eu la chance de faire plusieurs rencontres, notamment avec Anne Gécquer, qui est la fondatrice d'un podcast qui s'appelle Métamorphose, qui est un podcast santé. Et Anne m'a proposé de rejoindre l'équipe et d'animer des interviews d'experts de santé. Donc j'ai rencontré des cardiologues, des neurologues, des psychologues et tout un tas d'autres disciplines, tout un tas d'autres expertises. Et là, il s'est passé quelque chose, c'est qu'à chacune de ces interviews, je réalisais que mon invité mentionnait la sédentarité. Au bout de 30-35 minutes, il y avait toujours un moment où la personne en face de moi disait « Mais si les gens marchaient plus, ça irait quand même beaucoup mieux. Ça irait beaucoup mieux pour Alzheimer, ça irait beaucoup mieux pour le diabète de type 2, ça irait beaucoup mieux pour l'obésité, etc. » Donc, quel que soit le champ d'expertise de mon interlocuteur, La sédentarité était un problème majeur. Et ça, ça m'a encore plus donné envie de creuser ce sujet. En plus de mon expérience personnelle, où moi j'avais commencé à sentir que la position assise pendant 9 heures par jour m'abîmait, là maintenant j'avais ces regards croisés de spécialiste de santé. Et puis ensuite j'ai découvert... J'ai fait la rencontre de Victor Fersing, qui est lui et un ami avec qui je randonne. On fait partie du même groupe de randonneurs. On avait en commun cet amour de la marche. Mais Victor est aussi un journaliste spécialisé sur les écrans et sur la place des écrans dans nos sociétés modernes. Et évidemment, La chaise tue, c'est le titre de notre livre. Mais parce que la chaise... nous attache aux écrans. Parce que quand on est assis, on est très souvent en train de scroller sur les réseaux sociaux et ça a plein d'autres impacts négatifs sur notre santé physique et surtout mentale. Et pourquoi est-ce qu'on est assis ? Parce que les écrans nous appellent, nous attirent. Donc il y a un jeu de cause-conséquence entre chaise et écran. Et donc l'expertise de Victor était super essentielle pour réaliser ce livre. Il a en plus... un regard vraiment très pointu sur la situation des enfants et des adolescents, puisqu'il fait partie d'une association qui s'appelle Lève les yeux, qui réalise des ateliers de sensibilisation dans les collèges et les lycées contre l'addiction aux écrans. Donc voilà en quelques mots comment mon parcours m'a mené à vouloir écrire ce livre. J'ai évidemment opéré des changements sur ma manière de... de vivre et ma manière de travailler parce que cette entreprise que j'ai créée il y a près de 15 ans, Live Mentor, elle a bien grandi. C'est une entreprise avec une centaine de salariés aujourd'hui, trois bureaux Paris, Aix-en-Provence, Vannes et donc il est devenu essentiel que je puisse la piloter tout en marchant. Donc la décision majeure il y a quatre ans a été de ne plus faire aucune réunion si je ne marche pas. C'est là que j'ai découvert à quel point ça me faisait du bien. aussi, ça je ne m'y attendais pas, à quel point ça me rendait plus créatif. Ça a été un grand déclic, on pourra y revenir peut-être après, j'ai creusé ce sujet dans le cadre de l'enquête, j'ai voulu vraiment comprendre pourquoi est-ce qu'on a de meilleures idées en marchant, mais j'en ai d'abord fait l'expérience personnelle, je me suis rendu compte que mon intelligence, ma créativité, ma capacité à résoudre des problèmes, elle est vraiment profondément liée à... la quantité d'activités physiques que je réalise chaque jour.

  • Speaker #1

    Merci pour ce parcours détaillé qui nous permet de comprendre pourquoi la chaise tue. Alors la chaise tue, effectivement, c'est un titre qui est quand même... C'est un titre fort, on ne va pas se cacher. Comment as-tu compris, toi, que finalement cette chaise commençait à te couper du vivant ? Parce que c'est de ça dont on parle. À un moment, tu étais stocké. C'était quoi les indicateurs chez toi ? Tu parles d'épuisement, mais comment ça s'est matérialisé physiquement ?

  • Speaker #0

    Très concrètement, quand je me suis senti totalement épuisé professionnellement, je n'arrivais plus à sortir de mon lit, je n'arrivais plus à traiter mes emails, je n'arrivais plus à prendre de nouveaux rendez-vous, je n'arrivais plus à prendre de décisions. Et ça, c'est... Ce ressenti-là, cette expérience-là, je l'ai connu à deux reprises. Une fois en 2016, une fois en 2018. Et après, je n'ai pas eu de moment eureka. Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant « Ah, il faut que tu marches ! » Mais j'ai commencé à marcher petit à petit et je me suis rendu compte que plus j'augmentais, mieux ça se passait. Et puis, tu commences à en parler autour de toi et tu te rends compte d'autres dirigeants d'entreprises qui ont aussi cette habitude de la marche. Et donc, vous commencez à marcher ensemble, etc. Donc, voilà, ça c'est... En fait, je ne savais pas dans quoi je mettais le doigt. Et d'ailleurs, quand j'ai commencé à écrire le livre il y a deux ans, je n'avais pas du tout conscience de l'immensité du sujet, de toute la littérature. C'est-à-dire qu'au début de ce projet d'écriture, j'ai pris un mur chez moi, un mur d'une pièce, et au milieu du mur, j'ai mis un... D'abord un premier paperboard avec marqué le mot sédentarité. Puis ensuite j'ai commencé une sorte de carte mentale avec sédentarité et santé physique. Dans santé physique, maladie cardiovasculaire, diabète de type 2, obésité, troubles musculosquelétiques, cancer. Et puis ensuite une autre petite bulle, santé mentale, anxiété, dépression. Une autre petite bulle, santé sociale, isolement. Une autre petite bulle, sédentarité, école. Puis sédentarité, loisirs, sédentarité. et monde du travail, sédentarité et management, sédentarité et créativité. Et à la fin, tout le mur était couvert de bulles. Et c'est pour ça qu'il a fallu deux ans pour aller au bout de ce livre, et c'est pour ça que sans Victor, jamais ce projet n'aurait pu aboutir. Et d'ailleurs, entre nous, on aurait pu y passer deux ans de plus. Le livre, on a rendu le manuscrit avec six mois de retard, parce qu'on a dit à notre éditeur... On ne peut pas, la tâche est trop immense, on ne veut pas bâcler, on veut aller au bout de la réflexion. Donc ce sujet de la marche, aujourd'hui, évidemment je le connais bien parce que j'ai quand même passé deux ans dessus, mais j'ai l'impression que je n'ai pas fini d'en voir le bout, je n'ai vraiment pas fini.

  • Speaker #1

    Alors justement, je voudrais qu'on parle des activités originelles avec Live Mentor, où tu nous as quand même dit, voilà, on est là pour former des commerçants, des futurs entrepreneurs sur les questions de gestion, d'accompagnement, de management, etc. Et j'ai entendu aussi que c'était en distanciel. Est-ce que toute cette réflexion de deux ans t'a amené à reconsidérer le modèle ?

  • Speaker #0

    Complètement, complètement. c'est-à-dire que que dès que tu commences à mettre le doigt sur le sujet de la sédentarité, tu te dis, quelle est ma responsabilité en tant qu'organisme de formation qui propose une expérience 100% en ligne ? Est-ce que j'ai vraiment envie d'avoir des dizaines de milliers de personnes qui, chaque année, se connectent sur leur ordinateur pour regarder des vidéos et faire des zooms avec des menteurs ? Donc, non, j'ai voulu rendre cette expérience la plus active physiquement possible. Comment est-ce qu'on fait ça ? Déjà, on ajoute en module d'introduction de toutes nos formations, on a 30 formations, module d'intro, une série de vidéos sur la santé de l'indépendant. Et on explique dans ces vidéos que se mettre à son compte, ce n'est pas forcément si... de meilleure santé. Pas toujours. Pour beaucoup de gens, c'est synonyme d'une plus forte sédentarité. On perd le déplacement jusqu'au bureau de son entreprise, on perd les pauses avec les collègues et on peut vite se retrouver à passer toute sa journée assis chez soi. Donc, on alerte là-dessus en introduction de nos formations et on a évidemment une vidéo sur la sédentarité et on a... on permet via notre plateforme de regarder, d'écouter justement les vidéos tout en étant en train de marcher. Et on explique aussi à nos menteurs, à nos apprenants qu'il est possible qu'ils réalisent leur session de mentorat en marchant. C'est-à-dire que la technologie de visioconférence, c'est une technologie parmi d'autres, mais on peut tout à fait utiliser l'appel téléphonique. Moi, je trouve que les technologies ... sont en une très grande majorité malheureusement des technologies du confort, des technologies qui nous sédentarisent, mais on a quelques technologies qui favorisent l'effort, notamment les écouteurs. Les écouteurs, moi, s'il y a vraiment une technologie qui est la plus utile pour moi, qui est le meilleur achat de mes dix dernières années, c'est les écouteurs. C'est ce que j'utilise tous les jours. Je ne pourrai jamais faire les quelques heures de marche que je réalise tous les jours. Si, je n'avais pas mes écouteurs. Donc voilà le genre de changement qu'on a opéré.

  • Speaker #1

    Eh oui, les écouteurs pour les questions de confort, mais aussi j'imagine pour les questions de santé, puisqu'on le sait, les ondes collées aux oreilles ne sont pas forcément très bonnes non plus. Ok, alors j'aimerais bien qu'on aborde une petite parenthèse sur le rapport à la chaise, notamment dans le monde de l'entreprise plus traditionnelle, puisqu'on le sait, c'est un symbole de pouvoir, en tout cas dans le monde... Encore une fois, traditionnelle, les grandes entreprises notamment, plus on monte, je vais caricaturer, mais plus elle devient large, plus elle devient lourde, plus elle devient confortable. Et là, on est en train de dire, on peut peut-être faire sans chaise. Est-ce que tu as le sentiment que la chaise, au-delà de l'aspect, je travaille d'un ordinateur, je peux écrire, etc. Est-ce que tu sens qu'il y a une résistance à lâcher sa chaise en France ?

  • Speaker #0

    C'est rigolo effectivement le rappel historique que tu fais. On s'est intéressé à ça avec Victor. On a parlé à des sociologues qui se sont intéressés à la dimension symbolique de la chaise et qui expliquaient que dans l'histoire de l'humanité, la chaise, fauteuil, était souvent réservée aux rois et aux reines. C'est eux qui avaient le droit de s'asseoir. C'est eux qui passaient leur temps assis. là où le commun des mortels était tout le temps dans les champs à travailler, à être accroupi, penché, en train de s'étirer, grimper, etc. Bon alors maintenant effectivement la chaise elle est partout, elle est partout dans les entreprises, et notamment dans les entreprises de bureaux. Et ça les travailleurs de bureaux, c'est au moins 8 millions de personnes en France, ce chiffre il est sous-estimé parce qu'il ne prend pas en compte les travailleurs indépendants dont on parlait qui bossent depuis chez eux. Si on prend le monde des open space, le monde incarné par des endroits comme la défense, on a 8 millions de personnes qui travaillent avec une chaise, un ordinateur, un bureau. Et il y a plusieurs problèmes ici. Le premier, c'est que dans notre culture de la santé au travail, on ne voit pas le risque, on ne voit pas le danger. Alors que... Le travailleur de bureau est d'une certaine manière l'équivalent moderne du travailleur ouvrier d'il y a 50 ans. On comprend bien aujourd'hui dans notre imaginaire pourquoi il faut protéger le travailleur ouvrier. On pense tout de suite à des casques de protection, à des lunettes de protection, à des gants de protection parce qu'on voit le danger, le risque. Le travail de bureau, le risque est moins immédiat. Tu ne vas pas te couper une main en tapant sur ton... sur ton clavier. Par contre, tu as une augmentation des risques très nettes, très radicales, de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de troubles musculosquelétiques, de prise de poids et d'obésité. Aujourd'hui, il y a 20% des Français qui sont obèses. Ce sont des stats qui sont en forte augmentation. On a 4 millions de diabétiques de type 2. 4 millions, c'est monumental. Et le diabète de type 2, ce n'est pas qu'une question d'assiette. Ce n'est pas qu'une question de sucre dans nos repas, c'est vraiment une question de capacité à brûler ce sucre, et l'activité physique brûle le sucre. et permet de conserver un bon rapport à l'insuline. Et surtout, n'importe quel kiné aujourd'hui en France est complètement affolé par l'explosion des lombalgies, des troubles musculosquelétiques. C'est 30% des arrêts de travail court terme, le mal de dos. Et quand on voit l'explosion des arrêts maladie, évidemment qu'elle est multifactorielle, mais on a de très bonnes raisons de penser qu'elle est due à cette sédentarité croissante, explosive, dans le monde du travail et en dehors, parce que la mauvaise santé au travail dépend aussi de ce qu'on fait en dehors.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Et est-ce que vous avez observé dans vos études, dans vos lectures, des cultures où c'est moins vrai aujourd'hui ? Je pense à la culture japonaise, scandinave.

  • Speaker #0

    Oui, alors évidemment, il y a derrière effectivement tout un deuxième sujet qui est la croyance de la plupart des dirigeants, de la plupart des DRH que l'efficacité au travail est synonyme de la position assise. Alors que si quelqu'un dit Je vais me balader, je vais faire un tour. Premier réflexe, c'est de dire, il va faire une pause. Mais c'est faux, c'est profondément faux. Aujourd'hui, on sait que la marche, que l'activité physique favorise le développement des capacités cognitives. Alors on a fait plusieurs rencontres passionnantes durant l'écriture du livre avec Victor. On s'est d'abord penché sur les travaux du paléo-anthropologue Pascal Pic. qui a très bien montré comment la marche a favorisé la sécrétion d'une protéine qui s'appelle la BDNF, et qui est au cœur du développement de nos capacités cognitives. Ensuite, nous sommes tombés sur plusieurs études, dont une qui fait référence, qui s'intitule Give legs to your ideas, donner des jambes à vos idées, et qui est une étude où plusieurs groupes de personnes ont été soumis à des tests de créativité. Et à chaque fois, c'est le groupe qui est... en train de marcher en extérieur qui génère le plus d'idées créatives. On n'est pas encore totalement sûr des mécanismes d'action, mais on pense que la marche, notamment en pleine nature, elle favorise la pensée divergente, la capacité à avoir plein de solutions possibles face à un problème donné, là où le contexte de la position assise face à un ordinateur est vraiment optimisé pour la pensée convergente. Donc là, on a un changement de culture à opérer très fort. pour pousser un maximum de personnes à marcher, à bouger, à être en mouvement pour générer de nouvelles idées tout en protégeant leur santé, ce qui va réduire les arrêts maladie, ce qui va réduire les burn-out, ce qui va faire économiser un coup monstre à l'entreprise. Donc en fait, on voit bien que quelle que soit l'angle par lequel on prend le problème, il n'y a que des intérêts. à un marché, j'ai échangé récemment avec la présidente de la Mutuelle Harmonie, qui me disait qu'on n'a pas trouvé de contre-indication. Elle a tout dit, on n'a pas trouvé de contre-indication.

  • Speaker #1

    Alors je voudrais qu'on revienne sur un point un peu précis que tu as évoqué tout à l'heure, qui est le système nerveux dans tout ça, et le fait qu'on soit bombardé d'informations de par nos écrans, les écrans, le son, les messages, les urgences, tout un tas de choses. T'as trouvé quoi toi comme parade pour te mettre à distance de ça et te protéger tout en restant en connexion avec ce monde, en connexion avec les activités de Live Mentor ? Comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Alors c'est un sujet très intéressant. Il y a une activité que je n'ai pas mentionné mais qui m'occupe aussi aujourd'hui, c'est celle d'éditeur. Je suis éditeur de livres aux éditions Erol. Donc j'essaye de partager mon temps le mieux possible entre... Live Mentor, les formations Live Mentor, les carnets 2359. 2359, c'est une petite maison d'édition de carnets méthodologiques qu'on a racheté avec Live Mentor. Le podcast Métamorphose dont je te parlais où j'interview des spécialistes de santé. Mon travail de co-auteur sur la chaise SU et ce rôle d'éditeur aux éditions Erol où je sélectionne quelques livres chaque année que je vais éditer. Et le premier livre que j'ai édité chez Erol s'intitule « On vous vole votre attention » et c'est un livre rédigé par un journaliste britannique qui s'appelle Johan Harry, qui a fait... J'ai fait une étude de trois ans sur la crise de l'attention. Et le point de départ de Johan Ari, c'est expliquer qu'on n'arrive plus à se concentrer parce que notre environnement nous perturbe en permanence. Alors il y a plusieurs facteurs dans cet environnement, mais il mentionne effectivement, comme toi, cette surabondance d'informations, avec des études complètement folles qui montrent... qu'en une heure de navigation sur internet on a l'équivalent de 18 fois un journal papier, le contenu de 18 journaux papiers qui nous tombent dessus. Évidemment notre cerveau n'est pas capable de traiter toute cette information et donc il sature. Et donc je voulais vraiment éditer ce livre en France pour diffuser son message qui me semble être absolument essentiel. Que faire pour se protéger ? Moi, je crois qu'un autre bienfait de la marche, et c'est pour ça que j'en parle dans la dernière partie du livre, un autre bienfait, c'est l'ajustement à un rythme beaucoup plus naturel, à un rythme beaucoup plus lent. Là, qu'on le veuille ou non, toi et moi, on est en train de marcher, on ne peut pas augmenter la vitesse x5. On ne peut pas. On ne peut pas l'augmenter x10. On doit garder à peu près la même vitesse tout le temps quand on est en train de marcher. Et ça, c'est un rappel de la puissance, à la fois créatrice et destructrice, des technologies qui nous donnent une vitesse d'action, une vitesse de transmission d'informations qui est totalement folle, mais qui est aussi totalement... décorrélés de notre rythme naturel. Donc, moi, c'est vraiment ma première solution. C'est d'essayer d'avoir chaque jour des longs moments de marche. Je peux marcher seul en ne faisant rien. Je peux marcher seul en écoutant un podcast. Mais je suis concentré sur un seul message. Je peux passer un appel en marchant, mais là je suis en train de marcher et en train de converser avec quelqu'un, et le rythme d'une conversation entre humains, c'est pas le rythme de communication, d'information, d'une vidéo YouTube, surtout avec les codes modernes. Et donc tout ceci a un impact vraiment fort sur notre régulation de système nerveux, et la solution est évidente, elle est simpliste. Et pourtant, elle est sûrement sous-médiatisée.

  • Speaker #1

    Oui, et puis elle est, je veux dire, aujourd'hui, tu l'as dit tout à l'heure, mais en entreprise, on a ce rapport au temps qui est imposé par l'extérieur et par l'intérieur. C'est-à-dire qu'on envoie un mail et on va vérifier que le mail a bien été reçu et on aimerait avoir l'information en temps réel. Et là-dessus, moi, j'aimerais bien te poser une question. Est-ce que tu as l'impression qu'on est en train de créer une espèce de génération de leaders toujours actifs ? voire hyperactifs, mais rarement en mouvement intérieur, c'est-à-dire rarement dans l'intériorité de « là, je suis vraiment dans le présent, je suis toujours en train d'avoir un coup d'avance » .

  • Speaker #0

    Ce qui est certain, c'est qu'on a des technologies au travail qui dérégulent complètement notre dopamine. Moi, je refuse d'utiliser Microsoft Teams, Slack, tous ces outils de communication interne. qui ne font que créer de la fausse urgence avec notifications, avec des bulles, avec constamment des mécanismes où tu peux être dérangé, sollicité, stressé pour pas grand chose. Moi j'adore les emails parce que ça me donne le temps de réfléchir. Je les ouvre à certains moments durant ma journée, je les traite, j'ai le temps de comprendre ce que veut me dire mon interlocuteur, j'ai le temps de réfléchir à ce que je veux lui dire aussi. Et je pense que c'est impossible d'avoir de bonnes idées si on est constamment envahi par la technologie.

  • Speaker #1

    Alors, on va y revenir sous une autre forme tout à l'heure, mais je voudrais qu'on parle effectivement de ce que tu as un petit peu évoqué avec 23H59, maison d'édition. Selon toi, c'est quoi un peu le levier de transmission commun aux deux univers entre Live Mentor et 23h59 ? Pourquoi avoir acheté cette maison d'édition ?

  • Speaker #0

    Parce que je crois dans le papier, parce que je crois énormément dans le papier, parce que je crois dans la capacité d'avoir de bonnes idées en se posant sur papier, en écrivant ses objectifs, en regardant le chemin parcouru, en pratiquant le journaling. Je suis un fan des livres et un fan de papier.

  • Speaker #1

    Ok, ok, je comprends. Alors justement, on va parler de carnet. Tu dis, alors je crois avoir lu, tu dis que le carnet permet d'être seul, mais bien accompagné. Je crois avoir lu ça. Et c'est aussi ce que fait un bon leader, normalement. C'est-à-dire avoir ces temps d'activité avec son équipe. Et parfois, on l'espère, des temps de solitude qui lui permettent de prendre du recul. Est-ce que c'est ça que tu aimerais transmettre finalement aux... aux commerçants, aux coachs, aux accompagnants que tu formes finalement.

  • Speaker #0

    Alors après, un point qui est très important, c'est que les élèves de Live Mentor, la communauté de Live Mentor, ce sont vraiment des travailleurs indépendants qui ont très rarement une équipe. Ce sont des personnes qui sont solo. Donc pour ces personnes-là, la capacité à recruter les bonnes personnes, à les manager. à créer une dynamique collective, parfois, ce ne sont pas des sujets.

  • Speaker #1

    D'accord. C'est plus des sujets de savoir travailler avec des partenaires extérieurs ?

  • Speaker #0

    Oui, ça va être des sujets de travailler avec des partenaires extérieurs, de se faire connaître, de réussir à trouver ses clients, à trouver les bonnes personnes avec qui bosser, à présenter son produit, son service.

  • Speaker #1

    Et chez ces personnes, tu sens que le carnet a une utilité, le journaling, tu appelles ça le journaling ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, parce qu'en fait, à chaque fois que tu as... un projet personnel ou professionnel, prendre un moment justement de repos, de déconnexion, de coupure des technologies, des notifications, pour écrire sur son carnet certaines observations, certaines réflexions, est essentiel. Et après, nos carnets, nous, sont vraiment pensés par thématique. Donc on a un carnet pour reprendre le contrôle de son temps, là on vient de sortir un carnet de méditation, on a un carnet pour écrire un roman, pour les personnes qui... ont toujours eu envie d'écrire un livre. On a un carnet pour créer une entreprise. On a bientôt un carnet, je suis très content d'avoir créé, qui est un carnet d'habitude, un agenda et un tracker d'habitude. Donc c'est une activité dans laquelle moi je me passionne, je crée tous les carnets en prenant à chaque fois... Un vrai temps de maturation pour identifier le thème, penser la structure, trouver les bons exercices à mettre dans chaque carnet.

  • Speaker #1

    Ouais, ça doit être passionnant, mais je vais aller regarder ce que vous faites. C'est de l'open source, comment ça marche ? 23h59, vous proposez des carnets à la vente, c'est du papier donc ?

  • Speaker #0

    C'est du papier, c'est du papier, on a un imprimeur, on imprime à chaque lancement d'un carnet plusieurs milliers d'exemplaires et puis ensuite, les personnes peuvent commander. et recevoir le carnet chez eux.

  • Speaker #1

    Alors, je voudrais qu'on revienne sur la question du temps, parce que le temps, on le sait, il n'est pas extensible. On n'a que 24 heures, dans le meilleur des cas, dans une journée, et on va essayer de ne pas les utiliser qu'à travailler. Mais j'entends en fait dans ton discours quelque chose sur la densité du temps plus que du temps réel, c'est-à-dire comment densifier le temps sans se faire du mal, comment créer de la valeur finalement, sans être... éperpillés dans une multitude d'urgences qui n'en sont peut-être pas. Est-ce que ça, c'est un sujet sur lequel vous avez creusé la densité du temps ?

  • Speaker #0

    Alors, on a une formation dédiée sur la gestion du temps. On a un carnet 2359 qui s'appelle le carnet du temps que j'avais co-créé en 2019. Moi, à titre personnel, c'est un sujet qui m'a toujours intéressé. Comment organiser mon temps ? Comment gérer mon temps ? Je suis passionné de plein de choses, curieux de plein de choses, qui est à la fois génial et en même temps très risqué parce qu'il y a toujours le risque de se disperser. Donc j'ai lu beaucoup de littérature sur le sujet et ensuite je crois qu'il n'y a évidemment pas de méthode unique et on a tous des métiers différents, des enjeux différents, mais que c'est essentiel de trouver son propre rapport au temps. Ce qui fonctionne pour soi, moi la manière dont aujourd'hui j'organise mon temps, elle est assez éloignée de ce qu'on imagine d'un dirigeant d'une boîte de 100 personnes. mais pour moi ça fonctionne super super bien et ça m'a mis beaucoup trop de temps justement d'en arriver là. J'aurais aimé implémenter ces méthodes bien plus tôt, ça m'aurait évité de vivre certaines difficultés. Maintenant je suis vraiment très heureux de la quoi ressemble mon calendrier, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des périodes plus difficiles que d'autres, mais je me sens propriétaire de mon temps.

  • Speaker #1

    Et derrière la propriété, tu y mets une notion de liberté aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, évidemment, c'est ce qui te rend libre de lancer de nouveau.

  • Speaker #1

    J'entends beaucoup de projets, j'entends beaucoup une concentration professionnelle, mais est-ce que tu t'autorises par exemple, au cours d'une journée, je ne sais pas moi, aller boire de la mer, aller faire de l'escalade, j'en sais rien. Est-ce que tu as des activités extra ? Est-ce que tu arrives à le faire un peu quand tu veux ?

  • Speaker #0

    Tu veux qu'on en parle ?

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Je pratique les arts du cirque, les sangles aériennes. Je donnais des cours sur Paris l'an dernier, c'est vraiment ma grande passion. C'est un agrément absolument incroyable. Là où je vis, j'ai un tripod qui monte à 5 mètres de haut. J'essaie de m'entraîner au moins 4 à 5 fois par semaine. Parfois, je prépare des petits spectacles. C'est une activité que j'adore, qui compte beaucoup pour moi. J'aime évidemment marcher, parfois ça se traduit par des randonnées sur plusieurs jours avec un groupe d'amis. On essaie d'en réaliser au moins une par trimestre. La dernière c'était le mont à bord, qui est pas loin du massif des Écrins. Je me suis mis à l'escalade il y a un an, donc pareil j'essaie d'y aller deux, trois fois par semaine, soit en bloc, soit en voie. J'aime la danse aussi. Et dans les différents changements que j'ai opérés il y a quelques années, outre les réunions en marchant, j'ai décidé de sanctuariser la période de la journée autour du déjeuner. C'est-à-dire que je ne fais plus aucun, depuis 4 ans, je ne fais plus aucun déjeuner d'affaires ou dîner de boulot. C'est là que je pratique. des activités sportives. C'est un des moments dans ma journée où je pratique des activités sportives parce que je ne voulais plus mettre ça aux frontières de ma journée. Je voulais le mettre au cœur. Par exemple, toi et moi, on est en train de se parler, il doit être 11h. 11h30, je retrouve à 12h30 un ami avec qui on va faire des exercices de mobilité pour les épaules parce que pour le cirque, c'est très important d'avoir des épaules très très mobiles, très souples.

  • Speaker #1

    Ok ! Alors, on peut imaginer un carnet 23h59 sur…

  • Speaker #0

    Un carnet d'entraînement, oui, j'y pense. J'y pense depuis très longtemps à faire un carnet d'entraînement. C'est vraiment quelque chose que j'aimerais faire. Mais le carnet des habitudes touche un peu à ça. On va voir.

  • Speaker #1

    OK. Alors, c'est intéressant. Je voudrais qu'on revienne sur la question du leadership, que ce soit un leadership collectif ou un leadership de soi. Déjà, c'est pas mal. Est-ce que tu as le sentiment qu'on se dirige plus vers un leadership que je qualifierais de sensoriel, là où il était plutôt rationnel jusqu'ici ?

  • Speaker #0

    Écoute, j'en sais rien. J'en sais rien du tout parce que je ne suis pas entouré de leaders. Mes amis ne sont pas forcément… Certains le sont, mais il y en a plein qui ne sont pas entrepreneurs, qui sont artistes, qui sont scientifiques, qui sont créateurs de lieux. Donc, j'aurais du mal à avoir un recul suffisant pour analyser le comportement des leaders. En plus de quels leaders on parle ? Est-ce qu'on parle de leaders de très grandes entreprises, de moyennes entreprises, de petites entreprises ? En tout cas, je l'espère. J'espère qu'on va évoluer vers d'autres manières de diriger une entreprise. Alors, moi, je peux parler de ce que je fais moi. Effectivement, je ne suis pas… Je ne suis pas quelqu'un des chiffres. Ça ne veut pas dire que personne ne regarde les chiffres dans mes entreprises, mais moi, ce qui m'importe, c'est le ressenti, c'est l'intuition, c'est est-ce que ce projet-là, je le sens un peu dans mes tripes. Et pour cette raison que je n'ai pas ouvert Excel depuis très longtemps. Très, très longtemps.

  • Speaker #1

    Ok. Écoute, merci pour cette réponse très claire. Et c'est vrai que la notion de leadership, c'est un jeu de maîtrise très variable. Moi, en tout cas, ce que j'y mets derrière un leader, c'est quelqu'un qui inspire une transformation, qui inspire quelque chose de différent par rapport à l'espèce de norme sociale dans laquelle on est tous impliqués. Donc, c'est plus ça que j'y mets que la notion de leader. de management.

  • Speaker #0

    En tout cas, je vois beaucoup de leaders avec cette définition qui s'intéressent à la marche, par exemple. Ça, vraiment, j'ai l'impression que ça c'est en train de prendre et c'est super.

  • Speaker #1

    Alors, il me reste deux questions pour toi et puis, voilà, il y aura un bonus troisième question s'il y a une question à laquelle tu t'attendais et que tu n'as pas eue. Première question, que tu aurais Peut-être une lecture, un podcast, un contenu à recommander aux auditeurs et auditrices qui se questionnent sur la sédentarité. Alors, bien sûr, il y a la chastue, ça je le dis pour toi, mais est-ce qu'il y aurait un autre contenu que tu nous recommanderais d'aller écouter ?

  • Speaker #0

    Écoute, je crois qu'il n'y a rien de plus important que d'être bien dans son corps et bien dans sa tête. Un livre sur lequel je me suis appuyé dans la rédaction de la chastue, c'est la marche-thérapie du psychiatre Éric Griez. qui détaille extrêmement bien les bienfaits de la marche pour notre santé mentale. Je recommande très vivement.

  • Speaker #1

    Merci. On le trouve en librairie. Super. La deuxième question, c'est est-ce que tu aurais une personne à nous recommander pour un prochain épisode que tu serais ravi d'écouter, nous parler de tous ces...

  • Speaker #0

    J'apprécie beaucoup le travail d'un coach qui s'appelle Pierre David, qui a fondé l'Académie de la haute performance. C'est un ancien athlète de haut niveau qui a été champion de France de boxe une année, mais ensuite il a été médaille d'argent quatre fois. Donc dans sa carrière, il y a eu quatre fois où il est arrivé à deux doigts du rêve et ça n'a pas fonctionné. Et Pierre-David en a tiré un grand intérêt pour le sujet de la préparation mentale. Il s'est formé... pour cette discipline, pour créer sa méthode qu'il appelle la dépolarisation, qu'il a détaillée dans plusieurs livres. C'est un mec absolument admirable et avec son équipe, il a accompagné, il accompagne encore, des dizaines d'athlètes de haut niveau et notamment plusieurs médaillés aux Jeux Olympiques, aux Chemins du Monde. Ils ont une approche vraiment puissante, très rapide. En quelques sessions, tu peux... avoir des changements de perspectives renversants.

  • Speaker #1

    Ok, je peux le contacter de ta part ? Bien sûr. Super. Alors, la fameuse question, est-ce qu'il y a une question à laquelle tu ne t'attendais pas ? Enfin, que tu t'attendais, pardon, et que tu n'as pas reçue ?

  • Speaker #0

    Non, mais peut-être, puisque tu es ancien DRH, peut-être qu'une des questions intéressantes, c'est à quoi ça ressemblerait dans une entreprise, une politique anti-sidentarité ? Une question passionnante.

  • Speaker #1

    Quelle réponse t'apporterais-tu ?

  • Speaker #0

    La réponse est multiple, parce qu'il y a à la fois des sujets sur l'équipement de travail, le mobilier actif, donc des sièges ballons, des bureaux assis debout, des pédaliers, des barres de traction, des haltères. Mettre en fait dans une entreprise tout ce qu'il y a chez le kiné, pour résumer, tout ce qui permet d'utiliser son corps et de bouger, parce qu'on doit l'utiliser sur le lieu de travail et pas ailleurs. Enfin, aussi ailleurs, mais d'abord sur le lieu de travail, c'est là où on passe le plus de temps. Ensuite, il y a un sujet culturel. Comment est-ce que tu crées la culture du mouvement au sein de tes équipes ? Et là, je crois que la meilleure réponse, c'est la patience. C'est la patience et le temps long parce qu'on est tellement loin de ça en France qu'il va falloir créer les choses étape par étape. Alors, il y a des entreprises qui proposent des solutions intéressantes maintenant. notamment la mutuelle Alan qui propose un compteur de pas qui s'appelle Alan Play, qui permet d'avoir un petit défi rigolo en équipe pour regarder qui a marché combien de pas aujourd'hui. Et voilà, j'espère que ce genre d'initiative va se multiplier. Moi, j'échange depuis la sortie du livre avec différents responsables de ressources humaines, différents DRH. On essaye de se libérer du temps avec mon co-auteur pour aller donner des conférences, des ateliers de sensibilisation à la sédentarité dans des entreprises. Et on voit qu'on nous appelle, donc il y a un intérêt pour changer les choses.

  • Speaker #1

    Ok. Écoute, je rêverais d'assister à une conférence avec du monde en marchant. J'en rêverais. Et avec une multitude d'acteurs, parce que je trouve intéressant dans ton propos de croiser les regards. Tu parlais tout à l'heure des sociologues, tu parlais tout à l'heure des cardiologues, tu parles maintenant des DRH, et c'est vrai qu'on a tous une... une vision de la performance, de la robustesse, de la santé, qui est très différente. Et je rêverais que tous ces gens-là se retrouvent dans une agora, pourquoi pas en marchant.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Bon, merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Les échappés, ça s'écoute et surtout, ça se vit. Les leaders n'attendent pas d'avoir le vent dans le dos pour avancer vers le prochain épisode.

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