Speaker #2Je suis donc Hélène, j'ai deux adolescents de 18 ans et 15 ans et j'ai également une petite boule de poil d'amour qui a deux ans et demi. Je suis divorcée, je viens de l'Essonne, du 91. En 2012-2013, on a quitté la région parisienne pour aller vivre dans le sud, à côté de Toulon. Je suis quelqu'un qui est beaucoup bienveillante, quelqu'un aussi de simple, la simplicité. Je fais beaucoup passer les choses par l'humour. Quand je ne suis pas forcément à l'aise, c'est toujours l'humour qui prend le dessus. Après, ça plaît ou ça ne plaît pas. C'est toujours l'humour qui est une protection par rapport à mon entourage. Je suis quelqu'un aussi de fédératrice par rapport à mes amis, où j'essaie effectivement au quotidien de les sortir de leur quotidien et de fédératrice de week-end entre filles. Que ce soit mon entourage ou même des personnes dans la rue, les personnes, bien souvent, viennent me voir et me parlent. Je ne sais pas si c'est ma tête qui les attire, mais beaucoup de personnes viennent me parler, et dans mon entourage aussi, où je suis la confidente, où je suis aussi la personne qui remonte le moral, avec mon humour toujours, où je dédramatise chaque situation. Au niveau de mon métier, j'étais aussi la personne qui est arrangeante et au détriment de mon travail. Et donc toujours à dire oui et jamais à dire non, jamais à me protéger. Et en fait je disais oui parce que déjà pour être entre guillemets tranquille et aussi pour avoir une certaine reconnaissance en disant on peut compter sur Hélène. Mais Hélène elle s'est épuisée à vouloir prendre tous les dossiers et trouver toujours des solutions à tout problème. Pour mon adage, il n'y avait jamais de problème, il y a toujours des solutions. Donc c'est vrai que c'est cette personne-là, cette collègue-là que j'étais. Et toujours forcément avec le sourire, même si antérieurement ça bouillonnait par moment. Pour moi c'était quelque chose en plus qui était un peu, pas la mode, mais vraiment la tendance du moment. T'es fatiguée, t'es en burn-out, ou les gens, même comme moi, pour nous, il n'y avait aucune signification. En fait, j'en peux plus, je suis en burn-out, et c'était plus apprendre à... à la rigolade, en fait, fléau, parce que ça, malgré tout, touchait beaucoup de personnes. Enfin, en l'occurrence, avec le Covid aussi, le confinement. Moi, par exemple, c'est vrai que pendant le confinement, je travaillais à distanciel et en fait, je me suis noyée, moi, dans mon travail, clairement. Pour moi, il n'y avait aucune signification, c'était impossible. Et comme je suis quelqu'un, voilà, enfin, ou même si j'ai des problèmes, j'en parle pas. Et pour moi, j'ai toujours été forte. Et pourquoi, en fait, moi... J'aurais été atteinte d'un burn-out suivi d'une dépression, c'était impossible pour moi. Comment il est arrivé ? Avec un énorme épuisement. Épuisement, on va dire professionnel, mais aussi dans ma vie privée. C'est une construction de notre vie privée, notre vie professionnelle. Et dans la vie privée, je me suis pareil, toujours donné à fond, que ce soit dans mon rôle d'épouse, mon rôle de maman, où en fait il fallait que toujours la maison soit arrangée, que tout soit parfait, que tout soit nickel. Et dans mon travail, c'était exactement la même chose. Toujours à fond, toujours à fond. Moi, j'ai essayé de m'acclimater à la région, parce que c'est vrai que quand on change de région et quand on quitte nos racines, c'est toujours compliqué de s'acclimater. J'ai visité, j'étais le guide touristique de ma famille, donc j'ai eu une première mission. J'ai commencé par des CDD pour remplacer un congé mat. Je suis arrivée en temps partiel. Et après beaucoup de CDD jusqu'à ce que j'arrive à signer un CDI. Donc forcément, quand on veut quelque chose, c'est beaucoup d'investissement. Je me suis accrochée et je suis arrivée en 2015 en CDI. Au bout de quasiment deux ans, j'ai créé un service administration des ventes dans l'entreprise. où j'étais puisque du coup c'était pas un peu structuré et au moment où je suis arrivée c'était vraiment en pleine croissance et le travail que j'avais remplacé du coup ça a créé un double poste donc du coup j'ai pu créer puisque c'était l'administration des ventes c'est là où j'ai toujours évolué en fait au niveau du service commercial j'avais conscience que j'avais quelque chose à faire dans cette société puisque c'était vraiment ce que je faisais avant et c'est ce que je savais faire donc j'ai apporté mon savoir mon savoir-être dans la société Et de trouver des solutions, j'ai mis des process en place. La personne que j'ai remplacée, elle, ça faisait plus de 5 ans qu'elle était dans la société. Elle est revenue de congé mat, j'avais tout changé. Donc catastrophe pour elle. Moi, du coup, tout le monde me critiquait. C'était compliqué aussi à vivre pour moi. Tout le monde me mettait des bâtons dans les roues aussi. De pouvoir s'accrocher, de se dire, non, en fait, de ce que je fais, j'ai raison. Puis je veux m'accrocher, je veux continuer à apporter des solutions. Mais c'était mal vu par elle forcément, puisque ça a créé des tensions, des jalousies. Des jalousies dans le service. Et beaucoup de disputes. Je me revois une fois où mon patron a été obligé de nous convoquer toutes les deux dans le bureau pendant deux heures à discuter, puisque le discours était totalement fermé entre elle et moi. En fait, on a réussi à structurer le service où chacune avait nos tâches et la communication était très fermée. Covid, donc effectivement une étape très compliquée. Le travail, la raison pour laquelle je me suis aussi noyée dans mon travail, c'est que ma vie privée n'allait pas du tout. Ça faisait depuis 2002 que j'étais avec le papa des enfants. Forcément, on a construit beaucoup de choses. Enfin voilà, déjà nos enfants qu'on a eu ensemble. On avait quitté la région parisienne pour avoir une nouvelle vie. Mais au final, cette nouvelle vie, nos chemins se sont plus ou moins séparés. À partir du Covid en 2020, où ça a été vraiment très compliqué, je ne voyais plus d'intérêt à rester avec cette personne, puisque j'ai subi des agressions verbales. Forcément, on perd de confiance en soi, c'est très compliqué de vivre cette situation. Fin 2019, j'ai rencontré quelqu'un qui m'a fait comprendre qu'en fait un homme pouvait être gentil, un homme pouvait bien me parler. Du coup, ça a été l'élément déclencheur. Comme dit mon avocate, ça a été un ange qui est arrivé sur votre chemin de vie et qui vous a sauvé de cette situation. Du coup, forcément, comment dire la chose quand on n'aime plus quelqu'un au bout de 18 ans, c'est vraiment très compliqué. Sachant que moi, je suis vraiment une personne où, comme je le disais tout à l'heure, quand j'ai des problèmes, je les garde pour moi. J'aimerais dire, mais c'est très compliqué à sortir. Donc c'était impossible pour moi de lui dire que je ne l'aimais plus et que je voulais le quitter. J'ai quand même eu le courage de lui dire, mais sauf que je lui ai dit en février 2020, peu de temps avant le Covid. Donc il y en a qui ont vécu leur meilleure vie pendant le confinement. C'est vrai qu'on avait construit, on a eu une belle maison, une belle piscine, la famille parfaite, comme tout le monde rêve. Sauf que la famille parfaite n'est pas si parfaite que ça, ou ça ne l'est vraiment pas. Et j'ai eu le courage de lui dire que je voulais divorcer, donc peu de temps avant le confinement. J'étais dans une prison dorée, donc une belle prison, parce qu'on avait comme la piscine au mois d'avril dans le sud, c'est quand même agréable. Donc je pense que tout le monde rêverait d'avoir cette vie-là, mais voilà, quand on n'est pas heureux, on ne peut pas profiter de ces choses-là. Donc un matin d'avril 2023, grosse fatigue, fatigue physique, psychique. Ça faisait déjà un petit moment que ça n'allait pas, où j'étais fatiguée. Et la collègue avec qui je travaillais le voyait par rapport à mon visage. Et elle me disait toujours, mais arrête-toi au moins une semaine, quinze jours. Mais non, pour moi c'était impossible de m'arrêter. Je ne pouvais pas m'arrêter seule avec deux enfants. Pour moi c'était inconcevable de m'arrêter. Notre vie tourne autour de quoi ? Principalement notre travail. On sait pourquoi on se lève le matin. C'était vraiment cette conduite-là que j'avais. Pour moi c'était... impossible. Et puis de toute façon, même si je suis fatiguée, c'est pas grave, je prends du Béroca, de la vitamine et c'est reparti. Sauf que non, ce matin-là, c'était lors d'une réunion, du coup pour faire une mise au point un peu sur le service. On était trois autour de la table, plus mon responsable et la personne qui devait être là était en visio. On est partis sur un sujet et de là, ça a été à me rejeter beaucoup de fautes sur moi et très compliqué. Je peux dire que c'était une agression, parce qu'elle aussi était très fatiguée, puisque le service administratif, c'est vrai que c'est des services auxquels les dirigeants ne prennent pas conscience que ce n'est pas juste appuyer sur des boutons et tout se fait tout seul. C'était très compliqué de recruter à notre service, donc forcément on était tous sous l'eau. Et du coup, agression verbale. Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai pris mon sac et je suis partie dans le plein milieu de réunion. Sachant que 15 jours avant, j'avais aussi prévenu que j'étais pas bien, que j'étais fatiguée. Mon responsable a essayé de mettre en place des choses, mais il n'avait pas pris conscience de cette fatigue, que j'étais vraiment pas bien. Pourtant, je pense que je lui avais dit clairement que ça n'allait pas. Donc il a essayé de mettre des choses en place, mais pas le suivi qu'il aurait fallu. Et donc du coup, je suis partie avec mon sac, il m'a couru après. Et j'étais en pleurs et il me dit mais reprends ton calme, reviens, tu vas venir boire un café, tout va bien se passer et on oublie tout quoi. Sauf qu'en fait, moi oublier ça, c'était pas possible. Et donc je lui ai fait clairement comprendre que la société, j'adhérais plus, que j'en pouvais plus, que j'étais épuisée. La seule chose qu'il a su à me dire c'était mais t'es sûr que dans ta vie privée ça va ? J'ai dit, oui, dans ma vie privée, ça va très bien. Mais là, je pense que tu n'as vraiment pas compris l'impact que le travail a aujourd'hui sur ma vie. Et aujourd'hui, je n'en peux plus, en fait. Je n'en peux plus. Et là, à ce moment-là, je suis montée dans ma voiture et je me revois encore. Quand je disais que le saut en chute libre, je l'ai connu, en fait. On part en plein milieu, il est 10h30. Et on se dit, mais en fait, 10h30, mais qu'est-ce que je vais faire dans ma voiture ? Et là, du coup, il y a des pensées négatives de dire, en fait... À quoi bon ? Je suis fatiguée, j'en peux plus. Et oui, la seule chose que j'ai pensée en mon temps, dans ma voiture, c'était d'en finir avec tout ce parcours. Et l'instinct, ça a été d'appeler un ami. Je lui ai expliqué la situation. Il m'a dit, tu prends rendez-vous tout de suite chez ton médecin. J'ai été chez le médecin. Le médecin a compris, je n'ai pas eu besoin de raconter toute ma vie, de mon divorce jusqu'à la société. Il a tout de suite compris que ça n'allait pas. Et là, il m'a donné un arrêt de travail de 15 jours. Et je me suis retrouvée chez moi. Je ne comprends pas pourquoi il me demande de me reposer. Mais là, je suis en détresse, je ne suis pas bien. Me reposer, ça sert à quoi de se reposer ? Pourquoi faire se reposer en fait ? Très compliqué parce que du coup l'aide, forcément le médecin pose les mots sur ce qu'on a, mais on ne comprend pas et on ne sait pas vers qui se retourner, on est perdu. Effectivement, quand il pose le mot burn-out, dépression, on se dit, j'ai entendu ce mot-là, mais je ne sais pas ce que c'est, pourquoi il me dit que j'ai ça ? Je vais très bien, tout va bien, mon corps, je n'ai pas de fracture, je n'ai rien, tout va bien. Du coup, quelques temps avant, j'avais fait un semi-marathon de Paris, où j'ai fait une belle performance. Plutôt fière de moi, 2h11, la moyenne générale des femmes, donc bien partie. Et c'est vrai que le sport, c'est quelque chose qui m'a toujours motivée, ou moyen de décompresser en faisant du sport, en prenant les baskets, en allant courir, en allant nager. Et après le semi-marathon, je me suis dit, pourquoi pas faire un triathlon ? J'ai commencé à nager. J'ai fait du vélo, 15 km de vélo, nagé jusqu'au moment où j'ai couru 5 km. Sauf que là j'avais la casquette, les écouteurs, lunettes de soleil. Et là je me suis pris une branche, une branche en pleine tête. Et là j'ai entendu un... Enfin comme si on appuyait sur un gros stop, comme si l'univers m'envoyait vraiment un truc en me disant là je pense qu'à un moment il faut peut-être arrêter. Mais j'avais pas confiance que vraiment, enfin mon corps n'en pouvait plus. Mais oui j'étais vraiment... Le corps n'en pouvait plus et au niveau de la tête, psychiquement, c'était... Je pense que c'est à ce moment-là que j'ai compris qu'en fait, je ne pouvais plus. J'avais beau me raccrocher à ce sport, mais en fait, ce n'était plus pour moi. Je n'y arrivais plus. Toujours dans cette dynamique, j'ai dit, j'emmène mes enfants sur l'île de Porquerolles. Donc l'île de Porquerolles, c'est l'île paradisiaque. On n'a pas besoin de faire 15 heures de vol pour trouver ce magnifique endroit. Et du coup, il y a un matin, je suis partie avec les enfants, on a pris le bateau, donc c'est à une heure de Toulon où j'habite. En fait, je ne voyais aucun intérêt à aller là-bas. J'avais plus le goût à rien. Je trouvais ça, je ne vais pas dire moche, mais dire mais qu'est-ce que je fais là ? En fait, je me sentais forcée de le faire. Ce n'était pas moi. En fait, mon corps m'a pardonné. En fait, plus rien ne faisait du bien, puisque du coup, j'avais plus du tout cette conscience. Mon état était plus là, en fait. Mon état d'esprit n'était plus là. Le cerveau se saturait, en fait, où j'arrivais plus à réfléchir à rien. Alors du coup, moi, mes parents se sont envendés. Et c'est vrai que je les avais au téléphone, ils ne comprenaient pas. Ils ne comprenaient pas mon état de fatigue. Déjà pour eux c'était « mais t'es en arrêt de travail, mais tu te rends compte, t'es quand même toute seule dans ton appartement avec tes deux enfants, et comment tu vas faire financièrement ? » Ils voyaient cet aspect-là en fait. Mes amis ont été là, ils m'ont soutenue au quotidien. Mais à un moment je me suis repliée sur moi, parce que dès que je voyais mes amis, j'avais l'impression d'être tout le temps en train de me plaindre que ça n'allait pas, toujours dans ce cercle-là, et pour moi c'était même limite fatigant. Après j'ai eu mes enfants, quand je dis mes bébés, ça a été vraiment une force, c'est notre moteur. Quand je disais les pensées négatives tout à l'heure, les pensées négatives sortaient parce que je n'avais pas le droit pour mes enfants d'être même eux. Du coup ils ne comprenaient pas non plus l'état où j'étais. Des fois ils me disaient ça va tu as de la chance. T'as la maison, tu vas pas travailler aujourd'hui. Et ma fille, elle me disait, oui t'es en dépression, mais bon en même temps, tu t'en sors pas, tu nourris en fait cette dépression. Et le soutien en fait, c'était, je savais l'amour qu'ils avaient pour moi, mais ils comprenaient pas en fait mon état de fatigue, cet état que j'étais pas bien. Une culpabilité aussi, par rapport à mes enfants, de me dire, en fait j'ai quitté leur père. Pour eux, ça a été aussi porter ce poids-là en fait, autant de temps. Pour moi, j'avais l'impression d'avoir gâché leur vie, en fait. Une culpabilité de dire, en fait, ils avaient une super maison, ils avaient des belles chambres, ils avaient une belle piscine. Enfin, vraiment, la vie, comme je disais tout à l'heure, une vie parfaite de famille. Mais en fait, la famille n'était plus là. Mais c'est vrai qu'après, on discutait beaucoup. Et c'est vrai que mon fils, il me disait, « Maman, tu sais, je préfère pouvoir te voir aujourd'hui comme tu es. C'est pas grave, en fait. On est bien tous les trois. » Et du coup, en fait, j'écoutais un podcast, j'ai peur donc j'y vais, qui était vraiment ciblé sur le développement personnel. Et tous les matins, j'écoutais ce podcast qui m'a... des mots en fait, des mots que j'entendais, qui étaient posés sur mes mots et ma UX, et qui m'ont permis d'avancer dans mon quotidien. d'avoir un rythme et d'écouter ça. Et ça me faisait du bien d'écouter du positif. Je commençais à redécouvrir, à apprendre qui j'étais, sans forcément la présence d'avoir ma famille, mes amis et d'être seule. Et je pense qu'au final, de me retrouver seule, oui, j'ai eu peur. J'ai eu peur, mais j'y suis allée. Quand ça nous arrive, on essaye de justement... Donc soit on se laisse... porter et on descend, on continue cette chute ou soit on essaie de se raccrocher à beaucoup de choses. Donc j'ai fait beaucoup de choses, j'ai fait des soins énergétiques avec un pendule. J'ai fait des séances psy, j'ai lu mais effectivement j'ai fait beaucoup d'écritures. Alors là, le journaling, je crois que je n'ai jamais autant écrit de ma vie. D'ailleurs je ne savais plus comment m'écrire, c'était compliqué. Donc après le podcast, je prenais mon carnet, j'écrivais tout. Mon quotidien, ma vie, et de pouvoir poser les choses aussi. Au moment où ça commençait, je voyais un peu plus clair, ça devait être en début d'année 2023, où j'ai prévié, qui m'a contactée, qui m'a demandé si j'avais envie d'être accompagnée par leur protocole. Et effectivement, ça faisait un peu plus de six mois que j'étais en arrêt, et j'ai dit oui. avec un grand oui. Un oui de tout cœur. J'ai eu le droit à faire de la sophrologie, respirer, réapprendre à respirer parce que c'est quelque chose qu'on ne fait pas. Du coup, j'ai rencontré aussi Yanis, un coach sportif aussi, qui m'a beaucoup aidée aussi parce que c'était au-delà d'un coach sportif, un confident aussi. Je sais qu'il venait quasiment autour d'une fois, voire deux fois par mois. Olivier aussi, qui m'a appelée quasiment tous les mois. Des fois, quand je voyais le numéro de téléphone, je me disais, qu'est-ce que je vais lui raconter ? Mais au final, je décrochais et je raccrochais avec le sourire parce qu'il avait toujours les mots, des mots justes et une compréhension, une bienveillance qui m'ont fait beaucoup de bien. Aujourd'hui, non, ce ne sont pas guéris parce que ça fait partie de nous, ça fait partie de notre histoire. Aujourd'hui, c'est vrai que j'en parle librement de ce qui m'est arrivé et toujours avec ce petit frisson parce que ça a été une étape de ma vie. Ok, elle a quand même duré mine de rien, c'est pas... Le début, ça a été 5 ans, plus après le travail, où je suis vraiment tombée en 2023. On n'en guérit pas, mais par contre, on en ressort plus fort. On en ressort plus fort parce qu'aujourd'hui, je sais que je m'écoute plus, davantage. Si je ne suis pas avec les bonnes personnes, j'arrête. Je sais que je ne cherche pas à comprendre et je sais dire non. C'est encore là, c'est ancré en moi, ça fait partie de moi en fait. Même quand j'ai arrêté avec le psychiatre ou quand j'ai déclenché le... Le licenciement pour inaptitude, pour moi je me suis dit, est-ce que je suis guérie ? Est-ce que c'est le bon moment ? Est-ce que ça va aller ? Forcément, c'est des questionnements qu'on a toujours. Et aujourd'hui, je suis dans une bonne dynamique. Dis-toi que tu peux être heureuse aussi. Après toute cette tempête, tu as le droit d'être heureuse, tu as le droit au bonheur. Je vis, je suis vivante. Pendant mon arrêt de travail, j'ai rencontré une entrepreneur qui était débordée par son travail, tout ce qui était administratif. qui était sous l'eau complète. Pour la petite anecdote, dans une soirée sectoise, j'ai discuté avec elle pendant la soirée et je la voyais mais qui était fatiguée, qui n'en pouvait plus. Limite frôler le burn-out. Et c'est là où j'ai eu une lumière, un signe en me disant t'as peut-être quelque chose à faire là. T'as peut-être un rôle à jouer. Et effectivement, je lui ai expliqué ce que je faisais et puis elle me dit... écoute, moi ça m'intéresse, ton profil m'intéresse, pourquoi pas ? Je l'avais après rencontrée pendant mon arrêt, et elle m'a dit, toi en fait tu restes là et tu ne me quittes plus. Ça a été ma thérapie parce que j'ai repris confiance aussi en moi, parce que clairement quand ça nous arrive, on se dit, en fait on ne sert à rien, à quoi bon ? On est nul, on est des légumes, on ne comprend plus rien à ce qui nous entoure. On est déconnectés de toute réalité. Et là, ça m'a reconnectée à la réalité en travaillant avec elle. Elle est dans le domaine des fleurs et c'est quelque chose que j'adore, les fleurs. Les couleurs, les odeurs. Ça a été mon médicament, ma thérapie. Je me suis vue faire des bouquets de fleurs, je me suis vue à des mariages. Je me suis dit, en fait Hélène, je pense que tu sais ce que tu veux faire. Tu sais ce que tu veux faire, tu l'as, tu as la clé là. Et en fait, tu vas aider les entrepreneurs à... à réaliser leurs rêves et à prendre toutes les tâches chronophages et le décharger, d'être le bras droit et d'être la confidente et de pouvoir les accompagner dans leur structure. Et aujourd'hui, j'ai créé ELANCE, ELANCE, Secrétariat Externalisé pour les Entrepreneurs, et pouvoir mettre à disposition mes compétences de tout ce que j'ai appris pendant ces 20 ans d'expérience professionnelle. Je ne veux pas aujourd'hui que d'autres personnes, comme des entrepreneurs, qui sont à fond dans leur travail, échutent, en fait, parce qu'on a tellement de choses à penser qu'aujourd'hui, j'ai vraiment envie d'un rôle d'accompagnement auprès de mes clients. Et aujourd'hui, quand on me demande comment tu vas, je suis vivante. Ce n'est pas un ça va, c'est je suis vivante, en fait. Je m'en suis sortie et j'ai mis tout en œuvre, en fait, pour m'en sortir. Et voilà, je pense qu'après, il faut effectivement s'entourer des bonnes personnes aussi, qui comprennent, en fait, notre état. Et quand je disais que j'étais effectivement sur mon lit, je me disais mais je comprends pas, enfin mon corps, j'ai pas de séquelles, j'ai pas de cicatrices, je ne suis pas des traitements, qu'est ce qui m'arrive en fait ? C'est la tête, c'est le mental qui a complètement lâché et de pouvoir trouver des traitements pour justement réaccorder tous les étages, et les personnes aujourd'hui qui peuvent être dans ma situation, que j'ai rencontré, pour moi le... Le remède, en fait, c'est le repos. Il faut se faire accompagner. La phrase que je dis aussi, c'est vrai que des fois où je me voyais, où je ne faisais rien de la journée, je me disais, qu'est-ce que j'ai fait aujourd'hui ? Mais en fait, je n'ai rien fait. Bon, ce n'est pas grave, demain, ça sera un autre jour. Et c'est vrai que cette phrase-là, « Demain sera un autre jour » , mes enfants se moquent de moi quand je la dis. Mais c'est vrai, en fait, chaque jour suffit sa peine et que demain sera un autre jour. on rencontre d'autres personnes, On verra les choses différemment. Aujourd'hui, c'est vrai que j'ai un petit surnom. J'ai une amie qui m'appelle Feignasse. Mais du coup, quand elle me le dit, c'est pas méchant. Mais du coup, j'assume aujourd'hui d'être une Feignasse. Et quand ça ne va pas, je sais aujourd'hui me reposer et ne rien faire. On transmet effectivement aussi des choses à nos enfants. Ma fille qui a 18 ans, le discours que j'ai fait pour ses 18 ans, où je lui dis « Ose, kiffe, vis » . Et aujourd'hui, oui, je kiffe ma vie. J'ose des choses que je n'aurais pas osé avant, effectivement, de parler devant tout un groupe d'entrepreneurs, de prendre la parole en public. C'était vraiment quelque chose qui n'était pas fait pour moi, mais aujourd'hui j'ose. Des fois je n'y arrive pas, mais j'ose quand même. Un grand merci à toutes les personnes qui ont pu effectivement m'ont soutenue pendant toute cette période, qui ont cru aussi en moi par rapport à mon activité. Mes enfants, parce que tout à l'heure je l'évoquais, ça m'a effectivement mis un peu d'émotion, même pas mal d'émotion. Et mes enfants, aujourd'hui, c'est vraiment une fierté pour moi, ce que j'ai pu faire pour eux malgré mon état, et qu'ils m'ont aussi, même des fois peut-être blessée par des paroles, mais qu'ils m'ont aidée à voir des choses que personne n'aurait osé me dire. Ils m'ont beaucoup aussi aidée, soutenue pendant cette période. Mes amis, et aussi au protocole que j'ai suivi avec Previa, où il y a vraiment eu un vrai suivi, vraiment, de la bienveillance. et des personnes qu'on suit avoir les mots pendant tout le parcours que j'ai intégré avec eux. Et aujourd'hui, je suis avec Boris et Clémence et pouvoir libérer tout ce que j'ai pu ressentir, que j'avais écrit ou à le dire. Ose, kiffe, vie !