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Parenthèses Amazighes - EP2 - Ytto Déco cover
Parenthèses Amazighes - EP2 - Ytto Déco cover
L'Instant Berbère Podcast

Parenthèses Amazighes - EP2 - Ytto Déco

Parenthèses Amazighes - EP2 - Ytto Déco

05min |26/05/2024
Play
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Description

🎙️ Bienvenue dans le deuxième épisode de notre podcast !


Aujourd'hui, nous avons l'honneur d'interviewer Sophia Reddat, la talentueuse fondatrice de Ytto Deco. 🌿✨

Sophia nous partage son parcours unique, de la danse égyptienne à la création de sa marque de décoration inspirée de l'univers amazigh. Découvrez comment elle a fusionné ses racines et sa passion pour l'art dans des créations uniques et authentiques. 🌍🎨


🔔 Abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'instant berbère, le podcast. Dans ce deuxième épisode, on poursuit notre voyage à la rencontre des artisans qui font vivre la culture amazigh. Cette fois, on s'envole pour le Maroc, à Fès précisément. Je vous présente Sophia Redad. Sophia, c'est la fondatrice de la marque Ito, dédiée à la décoration. Et pour en arriver là, vous allez l'entendre tout de suite, Sophia a suivi un chemin atypique.

  • Speaker #1

    J'étais pendant 13 ans prof de danse égyptienne et danseuse. Donc j'ai parcouru tout le Moyen-Orient grâce à mon métier. Ensuite, j'ai fait une reconversion à mes 33 ans. en obtenant au départ un CAP en tapisserie d'ameublement spécialité siège. Et quand j'ai voulu revenir vivre au Maroc, j'ai donc eu, je le comprends maintenant, un coup de cœur pour la Médina de Fès qui faisait le lien avec les vieilles villes du Moyen-Orient que j'avais parcourues. Et de là, je me suis mise à mettre en place ma marque, mon projet. Et il me manquait des choses, du coup je retournais à l'école de décoration d'intérieur à Lyon. Et là, j'ai pu aboutir, j'ai pu vraiment mettre en place mon projet pro décoration d'intérieur, avec ma propre marque d'accessoires déco également. Et je me suis aussi formée en sérigraphie sur textile.

  • Speaker #0

    Et si c'est au Maroc que Sophia a posé ses valises, ça n'est évidemment pas par hasard. C'est un retour aux sources pour cette femme aux identités multiples.

  • Speaker #1

    Moi, je suis moitié chleha, c'est-à-dire berbère amazigh de la région d'Azilal, et moitié bretonne. Et c'est vraiment avec mon retour au Maroc depuis quelques années et la création de ma boîte, de mon projet pro, que j'arrive à faire un lien. Avec ma culture d'origine. C'est comme un retour aux sources, mais en fait, il fallait quand même qu'il y ait quelque chose qui fasse le lien.

  • Speaker #0

    Le lien, justement, c'est avec sa marque qu'elle a pu le faire. Elle propose d'ailleurs une collection au motif Amazigh. Pas seulement un clin d'œil, puisqu'Ito, c'est aussi le prénom d'une des sœurs de son grand-père. L'occasion pour Sophia de rendre hommage aux femmes de sa famille paternelle, car pour elle, le rapport à cette part de son histoire trouve ses racines dans son enfance, des racines sensorielles.

  • Speaker #1

    Même maintenant, quand j'y retourne, je me dis Ah bah, suis chez moi ! Tu sais, il y a un truc hyper sensuel avec l'endroit d'où tu viens. Les odeurs des femmes qui sentaient le clou de girofle qui me serraient fort dans leurs bras et l'odeur du hainé séché dans leurs cheveux. Le clou de girofle qu'elles se mettaient partout sur le corps ou dans les vêtements, je ne sais pas trop, mais elles sentaient le clou de girofle et le hainé séché, le vent clos qui souffle. Tu vois quand j'arrive là-bas, je me dis, c'est chez moi. Il y a un truc sensuel, viscéral, qui te reste toute la vie.

  • Speaker #0

    J'ai aussi demandé à Sophia de sélectionner un texte représentatif pour elle de la culture berbère. Elle a eu un peu de mal à faire son choix, mais finalement, elle s'est arrêtée sur Mrerida Naitatik, une poétesse amazire, mais avant tout une femme libre et rebelle. Le nom de ce poème, c'est Les laveuses de laine Écoutez, c'est Sophia qui nous le lit.

  • Speaker #1

    si nos pauvres doigts sont ensanglantés demandez en la raison aux épines crochues que les brebis ont récoltées tout l'été à lazibe c'est notre sort à nous les laveuses de laine où est-elle celle qui oserait se plaindre Si nos mains sont rouges de froid, demandez-en la raison à l'eau glacée qui descend des sources où la neige demeure. C'est notre sort à nous, les laveuses de laine, où est-elle celle qui oserait se plaindre ? Si nous avons épaules et reins brisés, demandez-en la raison aux lourdes toisons qui nous tiennent courber les pieds dans l'eau. C'est notre sort à nous, les laveuses de laine, où est-elle celle qui oserait se plaindre ? Oh laine qui réunit la force et la douceur, toi qui détiens protection et prospérité, nos peines, nous te les offrons avec joie. Que sont-elles à côté de tes inestimables bienfaits ? Oh laine, sur nous, ta baraka pleine de vertu.

  • Speaker #0

    Un texte puissant, engagé, militant. Si vous avez envie d'aller plus loin dans l'œuvre de Mririda, je vous invite à vous plonger dans le travail de René Euloges, un instituteur qui a œuvré pour donner une trace écrite à l'oralité de ses poèmes. Enfin, si vous souhaitez découvrir les créations de Sophia, rendez-vous sur sa page Instagram ItoDéco ou chez l'instant Berber. Merci à elle de m'avoir accordé son temps pour répondre à mes questions. Nous, on se retrouve le mois prochain pour un nouvel épisode. L'instant Berbère, le podcast, c'est terminé pour aujourd'hui. N'hésitez pas à vous abonner au podcast sur vos plateformes préférées. A très vite !

Description

🎙️ Bienvenue dans le deuxième épisode de notre podcast !


Aujourd'hui, nous avons l'honneur d'interviewer Sophia Reddat, la talentueuse fondatrice de Ytto Deco. 🌿✨

Sophia nous partage son parcours unique, de la danse égyptienne à la création de sa marque de décoration inspirée de l'univers amazigh. Découvrez comment elle a fusionné ses racines et sa passion pour l'art dans des créations uniques et authentiques. 🌍🎨


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'instant berbère, le podcast. Dans ce deuxième épisode, on poursuit notre voyage à la rencontre des artisans qui font vivre la culture amazigh. Cette fois, on s'envole pour le Maroc, à Fès précisément. Je vous présente Sophia Redad. Sophia, c'est la fondatrice de la marque Ito, dédiée à la décoration. Et pour en arriver là, vous allez l'entendre tout de suite, Sophia a suivi un chemin atypique.

  • Speaker #1

    J'étais pendant 13 ans prof de danse égyptienne et danseuse. Donc j'ai parcouru tout le Moyen-Orient grâce à mon métier. Ensuite, j'ai fait une reconversion à mes 33 ans. en obtenant au départ un CAP en tapisserie d'ameublement spécialité siège. Et quand j'ai voulu revenir vivre au Maroc, j'ai donc eu, je le comprends maintenant, un coup de cœur pour la Médina de Fès qui faisait le lien avec les vieilles villes du Moyen-Orient que j'avais parcourues. Et de là, je me suis mise à mettre en place ma marque, mon projet. Et il me manquait des choses, du coup je retournais à l'école de décoration d'intérieur à Lyon. Et là, j'ai pu aboutir, j'ai pu vraiment mettre en place mon projet pro décoration d'intérieur, avec ma propre marque d'accessoires déco également. Et je me suis aussi formée en sérigraphie sur textile.

  • Speaker #0

    Et si c'est au Maroc que Sophia a posé ses valises, ça n'est évidemment pas par hasard. C'est un retour aux sources pour cette femme aux identités multiples.

  • Speaker #1

    Moi, je suis moitié chleha, c'est-à-dire berbère amazigh de la région d'Azilal, et moitié bretonne. Et c'est vraiment avec mon retour au Maroc depuis quelques années et la création de ma boîte, de mon projet pro, que j'arrive à faire un lien. Avec ma culture d'origine. C'est comme un retour aux sources, mais en fait, il fallait quand même qu'il y ait quelque chose qui fasse le lien.

  • Speaker #0

    Le lien, justement, c'est avec sa marque qu'elle a pu le faire. Elle propose d'ailleurs une collection au motif Amazigh. Pas seulement un clin d'œil, puisqu'Ito, c'est aussi le prénom d'une des sœurs de son grand-père. L'occasion pour Sophia de rendre hommage aux femmes de sa famille paternelle, car pour elle, le rapport à cette part de son histoire trouve ses racines dans son enfance, des racines sensorielles.

  • Speaker #1

    Même maintenant, quand j'y retourne, je me dis Ah bah, suis chez moi ! Tu sais, il y a un truc hyper sensuel avec l'endroit d'où tu viens. Les odeurs des femmes qui sentaient le clou de girofle qui me serraient fort dans leurs bras et l'odeur du hainé séché dans leurs cheveux. Le clou de girofle qu'elles se mettaient partout sur le corps ou dans les vêtements, je ne sais pas trop, mais elles sentaient le clou de girofle et le hainé séché, le vent clos qui souffle. Tu vois quand j'arrive là-bas, je me dis, c'est chez moi. Il y a un truc sensuel, viscéral, qui te reste toute la vie.

  • Speaker #0

    J'ai aussi demandé à Sophia de sélectionner un texte représentatif pour elle de la culture berbère. Elle a eu un peu de mal à faire son choix, mais finalement, elle s'est arrêtée sur Mrerida Naitatik, une poétesse amazire, mais avant tout une femme libre et rebelle. Le nom de ce poème, c'est Les laveuses de laine Écoutez, c'est Sophia qui nous le lit.

  • Speaker #1

    si nos pauvres doigts sont ensanglantés demandez en la raison aux épines crochues que les brebis ont récoltées tout l'été à lazibe c'est notre sort à nous les laveuses de laine où est-elle celle qui oserait se plaindre Si nos mains sont rouges de froid, demandez-en la raison à l'eau glacée qui descend des sources où la neige demeure. C'est notre sort à nous, les laveuses de laine, où est-elle celle qui oserait se plaindre ? Si nous avons épaules et reins brisés, demandez-en la raison aux lourdes toisons qui nous tiennent courber les pieds dans l'eau. C'est notre sort à nous, les laveuses de laine, où est-elle celle qui oserait se plaindre ? Oh laine qui réunit la force et la douceur, toi qui détiens protection et prospérité, nos peines, nous te les offrons avec joie. Que sont-elles à côté de tes inestimables bienfaits ? Oh laine, sur nous, ta baraka pleine de vertu.

  • Speaker #0

    Un texte puissant, engagé, militant. Si vous avez envie d'aller plus loin dans l'œuvre de Mririda, je vous invite à vous plonger dans le travail de René Euloges, un instituteur qui a œuvré pour donner une trace écrite à l'oralité de ses poèmes. Enfin, si vous souhaitez découvrir les créations de Sophia, rendez-vous sur sa page Instagram ItoDéco ou chez l'instant Berber. Merci à elle de m'avoir accordé son temps pour répondre à mes questions. Nous, on se retrouve le mois prochain pour un nouvel épisode. L'instant Berbère, le podcast, c'est terminé pour aujourd'hui. N'hésitez pas à vous abonner au podcast sur vos plateformes préférées. A très vite !

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Aujourd'hui, nous avons l'honneur d'interviewer Sophia Reddat, la talentueuse fondatrice de Ytto Deco. 🌿✨

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🔔 Abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    L'instant berbère, le podcast. Dans ce deuxième épisode, on poursuit notre voyage à la rencontre des artisans qui font vivre la culture amazigh. Cette fois, on s'envole pour le Maroc, à Fès précisément. Je vous présente Sophia Redad. Sophia, c'est la fondatrice de la marque Ito, dédiée à la décoration. Et pour en arriver là, vous allez l'entendre tout de suite, Sophia a suivi un chemin atypique.

  • Speaker #1

    J'étais pendant 13 ans prof de danse égyptienne et danseuse. Donc j'ai parcouru tout le Moyen-Orient grâce à mon métier. Ensuite, j'ai fait une reconversion à mes 33 ans. en obtenant au départ un CAP en tapisserie d'ameublement spécialité siège. Et quand j'ai voulu revenir vivre au Maroc, j'ai donc eu, je le comprends maintenant, un coup de cœur pour la Médina de Fès qui faisait le lien avec les vieilles villes du Moyen-Orient que j'avais parcourues. Et de là, je me suis mise à mettre en place ma marque, mon projet. Et il me manquait des choses, du coup je retournais à l'école de décoration d'intérieur à Lyon. Et là, j'ai pu aboutir, j'ai pu vraiment mettre en place mon projet pro décoration d'intérieur, avec ma propre marque d'accessoires déco également. Et je me suis aussi formée en sérigraphie sur textile.

  • Speaker #0

    Et si c'est au Maroc que Sophia a posé ses valises, ça n'est évidemment pas par hasard. C'est un retour aux sources pour cette femme aux identités multiples.

  • Speaker #1

    Moi, je suis moitié chleha, c'est-à-dire berbère amazigh de la région d'Azilal, et moitié bretonne. Et c'est vraiment avec mon retour au Maroc depuis quelques années et la création de ma boîte, de mon projet pro, que j'arrive à faire un lien. Avec ma culture d'origine. C'est comme un retour aux sources, mais en fait, il fallait quand même qu'il y ait quelque chose qui fasse le lien.

  • Speaker #0

    Le lien, justement, c'est avec sa marque qu'elle a pu le faire. Elle propose d'ailleurs une collection au motif Amazigh. Pas seulement un clin d'œil, puisqu'Ito, c'est aussi le prénom d'une des sœurs de son grand-père. L'occasion pour Sophia de rendre hommage aux femmes de sa famille paternelle, car pour elle, le rapport à cette part de son histoire trouve ses racines dans son enfance, des racines sensorielles.

  • Speaker #1

    Même maintenant, quand j'y retourne, je me dis Ah bah, suis chez moi ! Tu sais, il y a un truc hyper sensuel avec l'endroit d'où tu viens. Les odeurs des femmes qui sentaient le clou de girofle qui me serraient fort dans leurs bras et l'odeur du hainé séché dans leurs cheveux. Le clou de girofle qu'elles se mettaient partout sur le corps ou dans les vêtements, je ne sais pas trop, mais elles sentaient le clou de girofle et le hainé séché, le vent clos qui souffle. Tu vois quand j'arrive là-bas, je me dis, c'est chez moi. Il y a un truc sensuel, viscéral, qui te reste toute la vie.

  • Speaker #0

    J'ai aussi demandé à Sophia de sélectionner un texte représentatif pour elle de la culture berbère. Elle a eu un peu de mal à faire son choix, mais finalement, elle s'est arrêtée sur Mrerida Naitatik, une poétesse amazire, mais avant tout une femme libre et rebelle. Le nom de ce poème, c'est Les laveuses de laine Écoutez, c'est Sophia qui nous le lit.

  • Speaker #1

    si nos pauvres doigts sont ensanglantés demandez en la raison aux épines crochues que les brebis ont récoltées tout l'été à lazibe c'est notre sort à nous les laveuses de laine où est-elle celle qui oserait se plaindre Si nos mains sont rouges de froid, demandez-en la raison à l'eau glacée qui descend des sources où la neige demeure. C'est notre sort à nous, les laveuses de laine, où est-elle celle qui oserait se plaindre ? Si nous avons épaules et reins brisés, demandez-en la raison aux lourdes toisons qui nous tiennent courber les pieds dans l'eau. C'est notre sort à nous, les laveuses de laine, où est-elle celle qui oserait se plaindre ? Oh laine qui réunit la force et la douceur, toi qui détiens protection et prospérité, nos peines, nous te les offrons avec joie. Que sont-elles à côté de tes inestimables bienfaits ? Oh laine, sur nous, ta baraka pleine de vertu.

  • Speaker #0

    Un texte puissant, engagé, militant. Si vous avez envie d'aller plus loin dans l'œuvre de Mririda, je vous invite à vous plonger dans le travail de René Euloges, un instituteur qui a œuvré pour donner une trace écrite à l'oralité de ses poèmes. Enfin, si vous souhaitez découvrir les créations de Sophia, rendez-vous sur sa page Instagram ItoDéco ou chez l'instant Berber. Merci à elle de m'avoir accordé son temps pour répondre à mes questions. Nous, on se retrouve le mois prochain pour un nouvel épisode. L'instant Berbère, le podcast, c'est terminé pour aujourd'hui. N'hésitez pas à vous abonner au podcast sur vos plateformes préférées. A très vite !

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🎙️ Bienvenue dans le deuxième épisode de notre podcast !


Aujourd'hui, nous avons l'honneur d'interviewer Sophia Reddat, la talentueuse fondatrice de Ytto Deco. 🌿✨

Sophia nous partage son parcours unique, de la danse égyptienne à la création de sa marque de décoration inspirée de l'univers amazigh. Découvrez comment elle a fusionné ses racines et sa passion pour l'art dans des créations uniques et authentiques. 🌍🎨


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Transcription

  • Speaker #0

    L'instant berbère, le podcast. Dans ce deuxième épisode, on poursuit notre voyage à la rencontre des artisans qui font vivre la culture amazigh. Cette fois, on s'envole pour le Maroc, à Fès précisément. Je vous présente Sophia Redad. Sophia, c'est la fondatrice de la marque Ito, dédiée à la décoration. Et pour en arriver là, vous allez l'entendre tout de suite, Sophia a suivi un chemin atypique.

  • Speaker #1

    J'étais pendant 13 ans prof de danse égyptienne et danseuse. Donc j'ai parcouru tout le Moyen-Orient grâce à mon métier. Ensuite, j'ai fait une reconversion à mes 33 ans. en obtenant au départ un CAP en tapisserie d'ameublement spécialité siège. Et quand j'ai voulu revenir vivre au Maroc, j'ai donc eu, je le comprends maintenant, un coup de cœur pour la Médina de Fès qui faisait le lien avec les vieilles villes du Moyen-Orient que j'avais parcourues. Et de là, je me suis mise à mettre en place ma marque, mon projet. Et il me manquait des choses, du coup je retournais à l'école de décoration d'intérieur à Lyon. Et là, j'ai pu aboutir, j'ai pu vraiment mettre en place mon projet pro décoration d'intérieur, avec ma propre marque d'accessoires déco également. Et je me suis aussi formée en sérigraphie sur textile.

  • Speaker #0

    Et si c'est au Maroc que Sophia a posé ses valises, ça n'est évidemment pas par hasard. C'est un retour aux sources pour cette femme aux identités multiples.

  • Speaker #1

    Moi, je suis moitié chleha, c'est-à-dire berbère amazigh de la région d'Azilal, et moitié bretonne. Et c'est vraiment avec mon retour au Maroc depuis quelques années et la création de ma boîte, de mon projet pro, que j'arrive à faire un lien. Avec ma culture d'origine. C'est comme un retour aux sources, mais en fait, il fallait quand même qu'il y ait quelque chose qui fasse le lien.

  • Speaker #0

    Le lien, justement, c'est avec sa marque qu'elle a pu le faire. Elle propose d'ailleurs une collection au motif Amazigh. Pas seulement un clin d'œil, puisqu'Ito, c'est aussi le prénom d'une des sœurs de son grand-père. L'occasion pour Sophia de rendre hommage aux femmes de sa famille paternelle, car pour elle, le rapport à cette part de son histoire trouve ses racines dans son enfance, des racines sensorielles.

  • Speaker #1

    Même maintenant, quand j'y retourne, je me dis Ah bah, suis chez moi ! Tu sais, il y a un truc hyper sensuel avec l'endroit d'où tu viens. Les odeurs des femmes qui sentaient le clou de girofle qui me serraient fort dans leurs bras et l'odeur du hainé séché dans leurs cheveux. Le clou de girofle qu'elles se mettaient partout sur le corps ou dans les vêtements, je ne sais pas trop, mais elles sentaient le clou de girofle et le hainé séché, le vent clos qui souffle. Tu vois quand j'arrive là-bas, je me dis, c'est chez moi. Il y a un truc sensuel, viscéral, qui te reste toute la vie.

  • Speaker #0

    J'ai aussi demandé à Sophia de sélectionner un texte représentatif pour elle de la culture berbère. Elle a eu un peu de mal à faire son choix, mais finalement, elle s'est arrêtée sur Mrerida Naitatik, une poétesse amazire, mais avant tout une femme libre et rebelle. Le nom de ce poème, c'est Les laveuses de laine Écoutez, c'est Sophia qui nous le lit.

  • Speaker #1

    si nos pauvres doigts sont ensanglantés demandez en la raison aux épines crochues que les brebis ont récoltées tout l'été à lazibe c'est notre sort à nous les laveuses de laine où est-elle celle qui oserait se plaindre Si nos mains sont rouges de froid, demandez-en la raison à l'eau glacée qui descend des sources où la neige demeure. C'est notre sort à nous, les laveuses de laine, où est-elle celle qui oserait se plaindre ? Si nous avons épaules et reins brisés, demandez-en la raison aux lourdes toisons qui nous tiennent courber les pieds dans l'eau. C'est notre sort à nous, les laveuses de laine, où est-elle celle qui oserait se plaindre ? Oh laine qui réunit la force et la douceur, toi qui détiens protection et prospérité, nos peines, nous te les offrons avec joie. Que sont-elles à côté de tes inestimables bienfaits ? Oh laine, sur nous, ta baraka pleine de vertu.

  • Speaker #0

    Un texte puissant, engagé, militant. Si vous avez envie d'aller plus loin dans l'œuvre de Mririda, je vous invite à vous plonger dans le travail de René Euloges, un instituteur qui a œuvré pour donner une trace écrite à l'oralité de ses poèmes. Enfin, si vous souhaitez découvrir les créations de Sophia, rendez-vous sur sa page Instagram ItoDéco ou chez l'instant Berber. Merci à elle de m'avoir accordé son temps pour répondre à mes questions. Nous, on se retrouve le mois prochain pour un nouvel épisode. L'instant Berbère, le podcast, c'est terminé pour aujourd'hui. N'hésitez pas à vous abonner au podcast sur vos plateformes préférées. A très vite !

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