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Plantation Paris : 7 000 m² sur les toits, l'hospitality signé Sidney Delourme cover
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LOBBY Talks

Plantation Paris : 7 000 m² sur les toits, l'hospitality signé Sidney Delourme

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1h12 |18/05/2022
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1h12 |18/05/2022
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Description

Plantation Paris. Un rooftop maraîcher de 7 000 m² dans le 18e, moitié potager agro-écologique, moitié serre bioclimatique… et au milieu, un lieu de vie qui rassemble chefs, entreprises, concerts, yoga et ateliers.


Avec Sidney Delourme & Plantation Paris, on déroule la vraie histoire d’un projet urbain XXL : appel à projets, études, permis, ABF/PLU, grutage en plein Paris, et la partie financière sans poudre aux yeux (quasi sans subventions, financement de projet, CDC, dette long terme).


On parle design utile, agronomie (rotation, zéro pesticides, récupération de chaleur d’un data center), et marque qui tient la route.

Plantation Paris c'est voir grand pour amortir, rester humain pour durer, et faire d’un toit un lieu de vie. Si tu crées des lieux, tu vas aimer la franchise : vision, montage, risques, arbitrages… et ce moment où le PDF de 300 Mo devient une première tomate qui a du goût.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut à tous, je suis Kevin Le Goff, fondateur de Coastline Creative Club et aujourd'hui je vous présente un podcast qui vise à explorer et faire parler l'univers de l'hospitality pour comprendre comment développer votre projet perso en faisant parler celles et ceux qui inventent des lieux hors du commun. Bienvenue à tous, vous écoutez No Small Plans. Alors je me suis pas mal questionné sur l'entrée d'un partenaire avec NoSmallPlans et au final je me suis lancé le défi de donner la parole uniquement aux boîtes ou aux outils avec lesquels je travaillais déjà et cette semaine je suis très heureux de vous présenter Cosmos Alors Cosmos c'est pas la dernière plateforme SaaS à la mode mais bel et bien un studio de pensée et de réflexion qui va regrouper la meilleure brigade de créatifs ces fameux talents qui peuvent parfois nous manquer en interne quand on se retrouve à la recherche d'une solution pour le développement d'un produit d'un projet ou d'une idée plus globalement Des talents qui vont nous permettre d'apporter une solution à notre problématique, que ce soit sur la stratégie, le branding ou plus largement la vision de sa boîte. Et là où tu pourrais aller voir un coach pour ton développement personnel, Cosmos c'est la porte à laquelle il faut taper quand tu as une nouvelle idée et que tu as besoin de la structurer. On pense souvent que tout se joue en interne, mais la solution provient souvent d'un regard extérieur et Cosmos va pouvoir challenger ta marque, ton projet, pour répondre à des problématiques en se basant sur la discipline du design thinking. ce nouveau courant de pensée qui va pouvoir réaliser un réel examen de conscience. Je vous invite à découvrir Cosmos avec les petits liens que je vais mettre en description du podcast et à contacter Sylvain Vallier, si vous le souhaitez, qui est le CEO de la boîte, via son LinkedIn. Même chose, je vous mettrai tous les détails dans le descriptif du podcast. En attendant, je vous souhaite une très bonne écoute avec notre nouvel invité sur ce nouvel épisode.

  • Speaker #1

    Dans ce nouvel épisode de No Small Plants, je suis très heureux de recevoir Sydney Delorme, qui est le cofondateur de Plantation Paris, un rooftop maraîcher de 7000 m² situé dans le 18ème arrondissement. Plantation Paris, c'est un projet hybride, à la fois ferme urbaine, lieu événementiel et laboratoire immobilier. Ils y produisent des légumes ultra locaux, ultra frais, dans un potager agroécologique et sous une serre bioclimatique qui est elle-même chauffée par un data center situé plus bas. Et tout ça à destination des meilleures tables parisiennes et françaises. C'est aussi un lieu de vie suspendu au-dessus de la capitale, qui permet de rassembler entreprises, artistes, cours de yoga, ateliers de méditation, mais aussi des lives, des concerts. Et l'objectif du projet, c'est inspirer une vie urbaine plus consciente, plus ressourçante et plus stimulante, en réintroduisant l'esprit de village et les bienfaits de la nature au cœur de la ville. Dans cet épisode, on a décortiqué avec Sydney les différentes étapes de leur vision, qui ont permis l'émergence du projet, avec une ambition juste énorme. Excellente écoute à tous, vous écoutez No Small Plans.

  • Speaker #0

    Je suis ravi de t'avoir sur le podcast, Sidney. Bienvenue.

  • Speaker #1

    Merci, je suis ravi d'être avec toi.

  • Speaker #0

    Je suis chez toi, là, plutôt.

  • Speaker #1

    Oui, on est ensemble chez moi, pour ce coup.

  • Speaker #0

    Écoute, ce que je te propose, c'est qu'on commence par une petite présentation, tu vois, qui tu es, ce que tu fais, et comment un peu ton parcours t'a emmené à ce projet, dont on va parler juste après. Je ne dis rien pour le moment, je reste le plus...

  • Speaker #1

    Le teaser.

  • Speaker #0

    Oui, le gros teasing.

  • Speaker #1

    Écoute, avec plaisir. Je m'appelle Sidney Delourme, j'ai 35 ans. J'ai co-fondé le projet Plantation Paris dont on parlera après. En deux mots, mon parcours, je suis né en Ile-de-France, à Paris, en région parisienne. Une enfance plutôt calme, détendue, plutôt dans un environnement naturel, à faire du vélo à droite à gauche, plutôt décontracté.

  • Speaker #0

    Tu étais où en région parisienne ?

  • Speaker #1

    Vers Saint-Germain-en-Laye. Et côté origine, je suis moitié breton. Ce qui ne va pas te déplaire, et j'ai des origines aussi anglaises et italiennes, et en fait c'est un peu aussi un fil conducteur, si tu veux, à la fois de ma vie et du projet dans lequel on se trouve aujourd'hui. C'est qu'en fait pour moi le voyage c'est la plus grande source d'inspiration que j'ai pu trouver sur mon chemin. Alors le voyage, je ne vais pas dire aller à l'autre bout du monde, même si ça aide, mais en tout cas parcourir la Terre pour prendre une pleine conscience de tout ce qui existe sur Terre, de toutes les cultures, de toutes les formes de nature. Et donc en grandissant, j'ai vécu un peu au Canada, j'ai vécu aux Pays-Bas, j'ai vécu à Londres et j'ai beaucoup voyagé à travers le monde. Donc malheureusement, c'est un peu le point noir de mon bilan carbone personnel. Mais tu vois, si au final, ça permet d'inspirer des projets qui justement vont dans le sens de l'écologie, à mon sens, c'est un bon investissement en carbone.

  • Speaker #0

    C'était quoi les motifs de voyage justement qu'il y avait derrière ces voyages-là ? C'était les études ?

  • Speaker #1

    A la base c'était les études, en fait tout petit avec mes parents déjà, Afrique du Sud, Etats-Unis, Hawaii, à parcourir un peu les grands espaces sauvages, tu vois, ça m'a toujours poursuivi en fait, et peut-être les meilleurs souvenirs que j'en garde en fait c'est des rencontres avec des animaux, notamment en Afrique du Sud où tu as des rencontres avec des animaux qui sont directes, tu te balades, tu es devant un rhinocéros, tu es devant un lion, je me suis retrouvé vraiment quasiment nez à nez avec un lion en Afrique du Sud, et je garde le souvenir de ce regard, tu vois, sauvage, assez pur finalement. Et donc voilà, ça m'a toujours inspiré, mais c'est vrai qu'après ça a été au travers des études, au travers des stages à faire à l'étranger, et puis la petite personnelle, dès que j'ai pu parcourir le monde, je l'ai fait. Et c'est sûr que quelque part, pour parler un petit peu aussi de cette inspiration, finalement en France et en Europe, on fait énormément de choses, on sait faire beaucoup de choses, mais on a énormément d'héritages. On a des héritages culturels énormes, architecturaux, normatifs malheureusement. Et donc en parcourant le monde, je trouve aux Etats-Unis, en Asie, à droite à gauche, on élargit un peu le champ des possibles, on élargit du coup le champ de réflexion qu'on peut se permettre d'avoir quand on pense à un projet. Et c'est de ce point de vue-là que je trouve ça intéressant. Alors après on se heurte malgré tout à la réalité française dans notre cas, mais moi en Asie je suis inspiré par à la fois des hôtels écologiques gigantesques, mais des micro-boui-boui sur un bout de trottoir qui vont faire du café maison avec un lait végétal parfaitement. Je suis inspiré par tous les détails à toutes les échelles mais je trouve que s'inspirer de ce qui se fait à l'étranger aujourd'hui ça aide beaucoup à ramener en France des choses qui n'existent pas.

  • Speaker #0

    Toi c'est un vrai sujet le voyage, c'est quelque chose que tu conseillerais, sur lequel on devrait s'appuyer pour justement ramener de la culture, une culture différente, de l'inspiration et on en parle régulièrement, je pense que tu vois il y a pas mal d'entrepreneurs ou même de créatifs qui s'appuient sur une... haute que la nôtre pour justement garder ce spirit créatif ?

  • Speaker #1

    Complètement, de ce point de vue là je trouve que la France est un peu en retard. Moi quand je voyage, le premier truc que je fais c'est que je joue Google Maps et je vais chercher les restos sympas, les hôtels un peu conceptuels, les petits coffee shops, les brasseries artisanales. Et en fait je vais être en recherche de lieux. C'est un peu la chasse au lieu, mais évidemment des lieux qui ont quelque chose que j'ai jamais vu. C'est toujours cette chasse du truc que tu n'as jamais vu. Ça c'est une quête que j'adore. Et derrière chaque lieu, tu as toujours des personnes, des personnalités, que tu apprends à découvrir et tu découvres tout un univers de brasserie artisanale en Asie par exemple, qui vont utiliser des houblons locaux que tu n'as jamais... Tu n'as jamais vu ou qui vont créer un lieu, tu te serais dit mais comment on a pu créer un lieu dans cette usine ? C'est juste que ça repousse un peu les limites de ce qu'on voit nous chez nous. Et moi je trouve que quiconque lance un projet, il faut s'inspirer sur Pinterest, très bien, il faut s'inspirer sur ce qu'on voit sur internet, mais en fait il faut aller vivre les lieux. et ça inspire des idées parfois c'est des petits détails c'est pas forcément l'architecture d'un lieu ça peut être des petits détails sur des menus sur un coin de barre sur une tasse et des détails qui inspirent on se dit mais ouais en fait c'est excellent de faire ça et je l'ai jamais vu chez nous quoi donc je vais m'en inspirer et quand on dit s'inspirer voilà c'est jamais copier coller parce qu'en fait quand on monte un projet on y met toute sa personnalité on y met tout son caractère on y met toutes ses idées donc voilà à part si vraiment on fait ça que pour le business mais je pense que c'est pas le cas de gens qui veulent créer un lieu On fait ça, c'est un projet de vie. Et donc toujours chercher des idées, in fine, c'est pour se les approprier et en faire quelque chose qui est vraiment à soi. Il ne faut pas voir ça comme un copier-coller, évidemment.

  • Speaker #0

    Non, et puis je pense qu'au final, c'est accumuler toutes ces zones d'inspiration, tu vois, et en faire quelque chose d'unique, tu vois. C'est un peu... Exact. Je partageais ça à un groupe d'entrepreneurs, tu vois, sur l'importance du détail et de l'expérience dans un lieu. Et souvent, les premières questions qu'on peut te poser, c'est... quelle plateforme ou quel site pour aller s'inspirer. Et je partage ce que tu dis sur le fait de... Ce n'est pas Pinterest qui va nous aider, mais c'est le fait d'aller explorer des lieux, des petites adresses, spotter une odeur, spotter la musique qu'il y a dans un espace, la manière dont la cuisine est disposée dans un coffee shop, et comprendre un peu le fonctionnement. Et c'est tous ces petits détails-là que tu vas cumuler avec d'autres, que ce soit de la bouffe, avec de la musique, que ce soit... Tu vois de la musique avec du visuel et en fait c'est toutes ces additions que tu vas ramener chez toi et quand tu crées ton lieu c'est ce qui va faire que c'est unique.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que tu vois je trouve aussi que l'effet waouh il vient pas par la grandeur et la grandiloquence ou la vue en fait parfois t'as un effet waouh dans un micro bout de cave qui a une super atmosphère, tu vois l'atmosphère c'est hyper important. La personnalité du lieu est importante et en général pour qu'il y ait une vraie personnalité, il faut que ça soit apporté par des personnalités. Les grands groupes ont du mal d'ailleurs à répliquer ce caractère qui vient vraiment des porteurs de projets.

  • Speaker #0

    Et tu vois c'est Lore, pardon Sabrina qui est passée sur un épisode qui expliquait l'âme d'un lieu, c'est quelque chose qui ne rentre pas dans un BP. T'as aucune case pour financer l'âme d'un lieu. Et ça pour le coup, je pense que c'est ce qu'on retrouve ici. D'où l'importance des fondateurs, tu vois. Et des questions que je te poserai tout à l'heure aussi. Mais tu vois, sur le fait d'incarner un lieu, c'est la magie de l'incarnation d'un lieu, mais aussi la difficulté quand t'es fondateur d'un espace comme ça. C'est comment t'arrives à t'en détacher à certains moments, et faire en sorte que ça puisse rouler sans toi. ouais voilà tout à fait ça aussi on peut en parler alors vas-y on revient un peu à ton expérience moi je suis comment t'es arrivé les années d'expérience qui t'ont emmené à créer ce projet Plantation comment t'es arrivé sur la création d'un lieu pourquoi ?

  • Speaker #1

    c'est une question un peu existentielle et parfois je me la pose encore en fait c'est C'est quelque chose d'assez spontané, d'organique, en fait ça se fait un peu par la force des choses, mais c'est quand même la continuité en général d'un parcours de vie. Donc tu vois, je te parlais de mes voyages et cette connexion à la nature, je l'ai toujours eu, j'ai toujours été habité quand même par ces enjeux environnementaux. Donc moi avant de créer Plantation Paris, pendant dix ans à peu près, j'ai fait du conseil, pas mal de conseils, dans les grands groupes à la Défense en costume cravate, dans notre univers, mais sur des sujets passionnants, parce que j'étais vraiment à fond sur les sujets environnementaux. Pas trop sur la partie RSE, parfois un peu légère si je puis dire, un peu autour de la communication. Moi ce qui m'intéressait c'était vraiment les enjeux dans le dur, tu vois. L'énergie, l'eau, les déchets, la finitude des ressources et le devenir de notre civilisation. C'est en ça aussi que je suis inspiré par la science-fiction, c'est qu'en fait tout ce que je fais, je me dis toujours dans l'espace-temps quelque part, est-ce que ça a du sens ? Et en fait je me suis vraiment passionné pour ces sujets, donc j'ai fait du conseil auprès de grands groupes, y compris le groupe Total, tu vois. sur des sujets d'énergies renouvelables notamment et de développement des énergies renouvelables en Afrique. Et ça, ça m'a vraiment passionné parce que pour le coup on parle de projets, projets d'énergies renouvelables. Donc on veut trouver un bout de terrain, il faut développer le projet, il faut obtenir des autorisations, il faut construire des panneaux solaires, il faut les installer et ensuite on produit l'électricité qui sert vraiment dans le pays. Donc ça m'a passionné, derrière j'ai bossé pendant deux ans et là j'ai énormément appris dans un fonds d'investissement et développeur de projets d'énergies renouvelables, qui est spécialisé sur l'hémisphère sud donc Amérique du Sud, Afrique, Asie. Et là j'ai vraiment appris le métier de développement, de montage de projet, de financement de projet, et de construction, et même d'exploitation en fait. Cette logique de chaîne de valeur de projet, de l'idée jusqu'à l'exploitation et toutes les étapes qu'il constitue. Alors sur le sujet des énergies renouvelables, mais en fait une fois qu'on a appris ça, on se rend compte que c'est à peu près la même chose dans l'immobilier, c'est à peu près la même chose dans tout ce qui va être projet physique. Et ça, ça m'a beaucoup appris cette expérience. Je dirais deux choses principales. La première, c'est l'importance de l'échelle. Ça a été mentionné aussi dans un de tes épisodes par Edouard, je crois. Ça, c'est pour le coup à la fois un learning, mais un vrai conseil aussi pour ceux qui veulent se lancer. En tout cas, s'il y a vraiment un enjeu de réussite financière. C'est vrai que l'échelle à laquelle on pense un projet est super importante. On va souvent être un petit peu... De prime abord, on va s'auto-limiter. On va se dire, si je fais un bar, un resto, un hôtel de 100, 150, 200 m², c'est déjà un énorme projet. Mais il ne faut pas hésiter à d'emblée voir grand, parce que ce qu'on appelle les économies d'échelle, elles se vérifient extrêmement vite. Et l'ensemble des dépenses qu'on va engager sur un projet, elles vont s'amortir beaucoup mieux sur une certaine surface. Et ça, pour dire en deux mots, sur le projet Plantation Paris, sur le cadre où on se trouve, en tout, on a fait presque 300 000 euros d'études. dont près de la moitié engagée avant même de pouvoir lancer la construction du projet. Et si le projet était deux, trois fois plus petit, le montant de ces études-là aurait été quasiment le même. Parce qu'en fait, c'est des études d'impact, c'est des études de technique, de fiabilité en toiture, etc., qui sont équivalentes pour un mètre carré ou pour 100 mètres carrés. Et donc, cette logique d'échelle, elle est vraiment, vraiment,

  • Speaker #0

    vraiment importante.

  • Speaker #1

    Ça ne veut pas dire qu'il faut voir en grand tout, mais c'est juste qu'il ne faut quand même pas hésiter à se dire que... On amortira plus facilement des charges sur quelque chose d'un peu grand que sur quelque chose de trop petit, en tout cas s'il y a des investissements importants. Et la deuxième chose pour moi qui a été très importante, c'est tout ce qu'on appelle le financement de projet. Ça c'est quelque chose qui peut paraître un peu abstrait, mais c'est finalement quand on fait un projet réel, à contrario d'un projet tech ou digital, on a la chance d'avoir quelque part un asset. c'est-à-dire des choses tangibles qui vont sortir des investissements et des financements qu'on va demander et qui derrière vont a priori générer des revenus. On ne sait pas exactement à quel niveau, mais on a plus de certitude sur ça que quand on lance une application ou quelque chose d'abstrait. Et donc le financement de projet pour moi c'est quelque chose de très important que j'ai appris du coup en énergie renouvelable, c'est de se dire comment est-ce qu'on peut financer un gros projet. Donc sans subvention, nous ça a été notre cas, on a fait ce projet sans subvention, c'était important. Mais surtout avec une logique...

  • Speaker #0

    Tu parles de Plantation Paris ?

  • Speaker #1

    Plantation Paris, ouais, c'est un projet sans subvention. Avec moins d'un pour cent de subvention si je vais être précis, on a quand même eu deux ou trois aides. Mais c'est très important ce montage financier parce qu'en fait il faut arriver à convaincre un banquier qu'en fait il ne va pas trouver sa garantie chez le fondateur. Pour moi l'entrepreneur il doit toujours être préservé, il prend tous les risques d'entrepreneur, il met tout son argent, tout son temps, toutes ses ressources. dans le projet donc il faut pas qu'en plus il ait cette angoisse de se dire si jamais ça capote en plus je vais devoir casser le porte-monnaie ou hypothéquer ma maison ça empêchera à mon avis l'entrepreneur et le porteur de projet d'être serein et a contrario le financement de projet ça vise à dire aux banques que en fait les garanties vont les trouver sur le projet et que du coup il faut les convaincre suffisamment pour qu'ils aient simplement confiance dans le projet et qu'ils cherchent pas à chercher des garanties chez les porteurs de projet Donc ça, la financement de projet. Au début, c'était quelque chose qui semblait un peu inenvisageable sur un projet d'agriculture urbaine ou de ferme urbaine comme on l'a fait. Et au final, ça a fonctionné. Tu vois, comme quoi parfois, donc on est les premiers à l'avoir fait, à mon sens. Donc on a réussi à faire un montage de projet avec des capitaux propres, de la dette bancaire, et sans que nous, en tant que porteurs de ce projet-là, on ait à mettre... Soyez impliqués. Exactement. Et ça, c'est important pour l'état d'esprit, on va dire, et la sérénité qu'on peut avoir par la suite.

  • Speaker #0

    Carrément, mais on reviendra dessus. Pour situer du coup ce projet là tu l'as entamé par rapport à ton expérience sur la partie conseil si on fait le gap au démarrage de ce projet tu nous resitues ?

  • Speaker #1

    Je te parlais là des énergies renouvelables donc ça c'était en 2018 et en fait en 2018 avec Sarah donc mon associé on avait quand même cette tous les deux on a des familles plutôt entrepreneurs on était dans des grands groupes mais c'était pas du tout notre vocation donc moi là bas je suis plutôt école de commerce grosse sensibilité environnementale Merci. Et ça, mon associée, elle vient de l'histoire de l'art. Elle a fait 5 ans d'histoire de l'art, donc elle a vraiment le goût des choses, on va dire, et des belles choses. Et après, elle a travaillé chez Artcurial, qui est une maison de vente assez reconnue à Paris. Et en fait, en deux mots, elle s'est rendue compte qu'être en maison de vente, la passion de l'art, elle devient un petit peu une passion surtout pour les investisseurs et les financiers, Qataris, Japonais, etc. Et donc, la passion pour l'art disparaissait un peu derrière l'argent. Mais donc, on s'est rencontrés, on s'est dit... communément que voilà la qualité de vie à paris est pas acceptable à ce moment là ne convenait pas que ce qu'on voyait à l'étranger ça nous semblait beaucoup plus sensé en tout cas ces projets de fermes urbaines qu'on voyait à new york ou cette cause cette imbrication entre la nature et la ville en asie passionné de lieu et de foot tous les deux donc ça a passé beaucoup de temps dans sa vie dans la cuisine des chefs à paris Les chefs, à chaque fois, même là, il y a 4 ans, on parlait déjà de circuits courts, etc. Les chefs disaient toujours, on galère à trouver des herbes super fraîches, on galère à trouver des salades, des mi... des choses qui vraiment sont bonnes, sont belles, ont du goût. Et ça, même dans les grandes cuisines des chefs étoilés, tu vois. Et donc ça, c'était quand même aussi un petit signal qu'en fait, il y avait un trou aussi sur l'approvisionnement de matières super fraîches. Et donc, on s'est dit, mais finalement, entre... ce déficit de qualité de vie qu'il y a à Paris, ce concept quand même de ferme urbaine qui peut paraître un peu bobo de prime abord. On se dit pourquoi faire de l'agriculture en ville, les polluants, etc. On y reviendra sûrement, mais on a beaucoup réfléchi à tout ça. Et cet enjeu... l'enjeu de produire des très bons légumes, super frais, et quand on dit frais, ça veut dire qu'ils sont meilleurs, qu'ils sont plus beaux, qu'ils sentent bons, et la partie invisible, c'est qu'ils sont beaucoup plus nutritifs. On a besoin de manger moins quand on mange frais, en réalité, parce qu'il y a beaucoup plus de nutriments dans ce qu'on mange. Ça a dessiné les contours d'un projet qui ensuite demandait à ce qu'on trouve le terrain pour. Et donc c'est là où ça a été un peu le coup de chance. C'est qu'au moment où on se dit ça, on se dit, il faut qu'on monte ce projet. Moi, j'étais sur Google Maps, parce qu'avant, je faisais mes recherches de projets solaires sur les toitures, etc. sur Google Maps. Google Earth, donc on commence à chercher à Paris on avait vu la FNAC Montparnasse, ça avait un super rooftop on était à la recherche de rooftops vraiment en partant de rien.

  • Speaker #0

    De base vous êtes resté sur Paris il n'y a pas un moment où vous vous êtes dit de par l'inspiration que vous pouviez avoir sur d'autres spots, il n'y a pas un moment où vous vous êtes dit peut-être qu'on peut le faire, on peut se barrer à l'étranger en fait,

  • Speaker #1

    quelque part on s'est dit qu'à Paris il y avait quelque chose à faire et en fait on s'est dit on va aussi essayer de rendre ce service à Paris c'est-à-dire que c'est une ville qui est incroyable mais où vraiment il n'y a pas ces grands projets qui viennent un peu réinventer la ville tellement il y a cet héritage haussmanien etc qu'il n'y a pas de rooftop de ouf à Paris si je le résume, il n'y a pas de rooftop de ouf à Paris franchement, t'as des super trucs au perchoir t'as toujours des petits rooftops de quelques dizaines ou centaines de mètres carrés mais un vrai projet rooftop énorme comme on en voit à New York, notamment avec Brooklyn Grange pour ceux qui connaissent ou veulent regarder ça n'existait pas, donc on s'est dit on va aller au bout de notre vision, par contre derrière le problème à Paris c'est que justement il y a le Haussmannien et qu'en fait tous les toits à Paris dans le coeur de ville en tout cas, c'est des toits qui ne sont pas du tout plats, pas du tout exploitables, c'est ce qu'ils font qui sont très beaux. Du coup on peut rien construire dessus et c'est évidemment ultra protégé par tout le sujet d'ABF. Donc à ce moment là, super timing, il y a la ville de Paris qui sort un appel à projet. Donc on parlait déjà à l'époque de pariculteurs.

  • Speaker #0

    Donc là on est en quelle année ?

  • Speaker #1

    2018.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    2018, il y avait déjà ce qu'on appelait pariculteurs à l'époque, les premiers programmes où Paris identifiait en fait des dents creuses, c'est-à-dire des morceaux de terrain en toiture, au sol, à droite à gauche dans Paris qui servaient à rien. parfois c'est des annexes d'écoles, des annexes de maisons de retraite, et qui les mettaient en appel à la prochaine. pour qu'on puisse y aménager un potager etc donc ça ça a pas mal grandi sur 2017 2018 et en 2018 il ya eu ce gros appel à projets donc chapelle internationale parce que c'est le nom du quartier aussi parce que c'est un appel à projets internationaux il ya douze consortium qui ont répondu donc il y avait justement brooklyn grange les américains qui étaient là il y avait des canadiens des japonais des grands groupes etc et puis tous les acteurs qui étaient déjà implantés à paris et là nous on se dit en fait après quand même quelques mois de recherche on On s'est dit, de toute façon, c'est soit on gagne ce projet, 7000 m2. pour accomplir notre vision. Soit, quelque part, on ne fera pas ce projet parce que de toute façon, avec l'histoire de l'économie d'échelle dont je te parlais, on ne l'aurait pas fait à 100, 200, 500 ou même à 1000 m². On voulait ce côté multi-milliers de m². C'était important pour accomplir tout ce qu'on voulait accomplir. Et donc, c'est là qu'il y a eu un super timing. On s'est lancé dans l'appel à projet en se disant franchement, on a une chance sur 10 000 de gagner. Mais de toute façon, on était encore dans notre job. On n'avait pas quitté notre job à ce moment-là. Donc, on avait notre job la journée. et le soir on bossait sur l'appel à projet comme des oufs c'est quoi le point de départ d'un appel à projet tu vois

  • Speaker #0

    C'est quoi ? Tu reçois un PDF qui fait X pages,

  • Speaker #1

    par où tu commences ? Exactement. Appel à projet, le truc sort sur le site de Paris Culture, paris.fr.

  • Speaker #0

    On download.

  • Speaker #1

    Tu download le truc, tu te dis quand même 300 mégas pour quelques documents, ça paraît beaucoup. Et donc là, tu commences à ouvrir tous les fichiers, tous les fichiers, tous les fichiers. Tu te dis on ne va jamais y arriver parce qu'en fait, comme c'était un énorme projet, on va y revenir. On est sur un bâtiment qui coûte 100 millions d'euros dans un nouveau quartier avec plein d'enjeux urbanistiques, le long des rails de la gare du Nord, etc. Il y avait un ensemble de documents ultra techniques. parce qu'en fait c'est un projet ultra sensible dans l'absolu c'est à dire que non seulement il est très grand mais il a d'énormes enjeux urbains autour de lui et donc et donc là on voit la complexité du truc très vite quand même nous déjà il y avait des visites qui étaient organisées donc on fait la visite on se dit ok c'est l'endroit tu vois c'est l'endroit on avait vu sur Montmartre on a le ciel tout était tout était perfect et donc on se focus à fond sur notre vision on se dit ok qu'est ce qu'on veut accomplir tu vois de plus fort donc nous on se concentre sur le fait de se dire ok là il y aura le potager la serre l'espace événementiel, l'infra, le yoga, l'ayurale, le restaurant, etc. Donc ça, c'est la partie conceptuelle. mais assez vite on voit que dans le rendu en fait il y a énormément de pièces techniques architecturales qu'on est incapable de produire en fait à la base on n'y connaît rien tu vois même si on est passionné de tout ça et donc là on s'entoure on s'entoure on trouve on va dire un business angel qui nous prête une petite enveloppe qui croit en nous pour répondre à l'appel à projets donc on a eu un petit budget en plus d'une autre pour vraiment payer un archi et un bureau d'études pour convaincre que notre projet non seulement il était visionnaire si je puis dire en tout cas que c'était notre vision mais surtout qu'il était solide techniquement et ça ça a énormément joué en notre faveur. C'est là où mon bagage m'a beaucoup servi, à la fois de consultant pour faire des beaux slides, mais aussi en fonds d'investissement et en développement, ça a été de faire vraiment des graphiques avec des TRI, des CAPEX, des OPEX pour ceux qui connaissent, mais vraiment des investissements, des charges d'exploitation, des retours sur investissement de façon très carrée. Et Infini nous ont dit, on vous a retenu pourquoi, sachant qu'ils connaissaient presque tout le monde sauf nous dans les 12 consortiums. Tout le monde était connu, quasiment les

  • Speaker #0

    11, et nous on sortait de nulle part.

  • Speaker #1

    Vous avez déjà des spots en France et à l'étranger, et nous on était les seuls à sortir de nulle part.

  • Speaker #0

    donc il fallait qu'on soit d'autant plus convaincant donc on s'était bien entouré des bonnes personnes on avait montré qu'on était sérieux à la fois dans le document et ensuite en oral donc il y a une première partie remise de document t'as combien de temps entre le moment où ils mettent l'appel d'offre à dispo ils ouvrent l'appel d'offre et le rendu c'est quoi ?

  • Speaker #1

    de mémoire c'était 3 mois ils ont laissé plus de temps que d'habitude parce qu'il y avait vraiment beaucoup de travail à fournir ensuite un petit mois après la remise des dossiers Merci. Et ensuite, ils ont convoqué les 12 consortiums. Parfois, il y a une shortlist. C'est-à-dire qu'en fait, il y a 12 réponses, par exemple, puis ils en retiennent 3 ou 4. Et là, de mémoire, ils ont reçu tout le monde, tellement tout le monde avait vraiment bossé sur ce projet. Ils ont reçu tous les candidats dans une énorme salle dans l'hôtel de ville de Paris. Une salle dans laquelle tu rentrais, je ne sais pas, il y a une hauteur sous plafond, je pense, de 15 mètres, une profondeur de 50 mètres. Et tu as, franchement, je ne sais pas, tu avais 50 personnes qui te regardaient droit dans les yeux. c'était hyper millimétré etc et là on avait 10 minutes pour pitcher Plus dix minutes de questions réponses. Donc là pareil, on s'est surpréparés. Je pense qu'on a vachement bien délivré le truc parce qu'on était juste habités par ce qu'on voulait faire. Et en fait quelque part, ce qui fait qu'on a aussi réussi à mon avis à concevoir ce projet jusqu'à son lancement aujourd'hui, c'est un petit peu aussi grâce à cette naïveté. C'est aussi parce qu'on n'était pas du métier, pas du secteur, et qu'on l'avait jamais fait, qu'en fait on se disait que tout est possible. Alors qu'en réalité tout n'est pas possible, mais en fait... quand t'es un peu crédule,

  • Speaker #0

    et au final si on a fait tout ce qu'on voulait faire c'est ça qui est assez dingue on en parlait par téléphone la dernière fois mais tu vois ce côté naïveté quand tu débarques dans un secteur en fait c'est hyper bénéfique au projet parce que t'avances sans avoir les tenants et aboutissants tu vois en

  • Speaker #1

    fait si t'as tous les tenants et aboutissants avant t'y vas pas En fait tu y vas pas, tu fais pas, tu te dis non mais ça on peut pas, ça marchera pas, ça marchera pas. Et en fait il y a plein de trucs, on se serait dit c'est à l'époque. Et en fait on l'aurait pas fait alors qu'en réalité on a été capable de le faire. Parce qu'on a dit bah si c'est notre vision, regardez, pourquoi pas, pourquoi pas, pourquoi pas. Et en fait on repousse les frontières du possible avec cette crédulité quoi. Hyper important.

  • Speaker #0

    Et donc ça, vous remettez le dossier, vous passez à l'oral. Il se passe quoi après ?

  • Speaker #1

    Alors, on passe à l'oral. Ils sont allés assez vite après. En fait, on a compris que le choix avait déjà été quasiment fait sur la solidité du dossier. Ça nous a fait super plaisir. L'oral, ça a plus été une validation. Et là, en fait, c'était tellement un gros projet qu'ils ont même fait une petite scène filmée le jour où, au niveau de la ville de Paris, ils ont appelé Sarah, en l'occurrence, pour lui annoncer qu'on avait gagné. On avait quand même conscience que c'était un projet de 7000 m² sur les toits de Paris. On commençait bien à peser quand même avec les bureaux d'études et tout, que ça allait être un truc très costaud. et donc là quand ils appellent Sarah En live, il lui annonce félicitations vous avez gagné le projet de chapelle internationale et puis il attend un peu la réaction tu vois il y a un blanc de 5 secondes qui en gros veut dire ah merde !

  • Speaker #0

    On était là juste pour pitcher,

  • Speaker #1

    on voulait juste faire les dessins et en fait voilà évidemment derrière explosion de joie on était super content d'avoir gagné mais c'est vrai que tout de suite du coup on s'est dit en fait on a pesé pendant la phase concours la puissance du travail qu'il allait falloir délivrer derrière pour réaliser le projet. Mais voilà, et derrière, après, ça a été le début d'une aventure de dingue.

  • Speaker #0

    Parce que je pense que tu as un paquet de promesses dans l'appel à projet.

  • Speaker #1

    Exact. Et pour préciser aussi, parce que parfois aussi quand on se lance, il y a des AMI, des appels à manifestation d'intérêt, il y a des AAP, appel à projet, il y a des AO, des appels d'offres, qui sont lancés par les collectivités, parce qu'aujourd'hui, c'est souvent les collectivités qui permettent à un porteur de projet de se lancer, parce que c'est eux qui vont les aider. Et donc, il y a quand même beaucoup de différences entre ces termes. Il faut quand même bien les vérifier. Mais typiquement, un appel d'offres, en général, il y a une collectivité qui va payer quelque chose. Un appel à projet, nous, tout ce qu'on a gagné, c'est le droit de faire notre projet. Mais en aucun cas, on a gagné des sous, par exemple, ou des droits particuliers. On a juste gagné le droit de poursuivre le développement de notre projet. Donc ça, c'est important de le savoir.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il vous demande des engagements là-dessus, tu vois, sur la partie... Justement, quand tu fais ton appel à projet, sur la partie financière, par exemple, à ce qui... Est-ce que tu as un statut que tu dois fournir sur des possibles préfinancements au projet ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Nous, en tout cas, on s'était engagé. On avait pris un certain nombre d'engagements, tout à fait. Ça, c'est sûr. On avait présenté beaucoup de lettres d'intérêt. Ça, c'est quand même souvent bien perçu. C'est de dire, on ne vient pas juste, nous, Sarah et moi, deux jeunes trentenaires, vous présenter nos idées. On a des lettres d'intérêt de beaucoup de clients, des restaurants. On avait une lettre d'intérêt du groupe Franprix Monoprix à l'époque pour écouler des légumes. On avait des lettres d'intérêt de différents corps de métier, soit des lettres d'intérêt, soit des lettres de soutien, des lettres d'appui. Par exemple à l'époque, Pierre Hermé, qui est un pâtissier assez connu, a d'emblée cru en sa raille, en sa vision. et nous a aidé aussi dans ce process avec une lettre. C'est d'arriver aussi à montrer qu'il y a un écosystème, un peu une équipe, quelque chose de solide qui est derrière, et ça, ça vient complètement crédibiliser l'approche quand on sort un peu de nulle part, ce qui est quand même souvent le cas quand on lance le premier lieu. Et donc ça, ça faisait partie des garanties. L'autre garantie, après, ça a été de... En fait, ils nous ont fait confiance sur le fait qu'on allait pouvoir financer le projet. Et ça, c'était très important parce que dans les conditions de cette étape à la projet, il y avait notamment le fait qu'il n'y aurait pas d'aide financière. C'est-à-dire que c'est pas que c'est une possibilité, c'est qu'on a presque interdiction d'avoir une aide financière parce qu'on a déjà la chance d'avoir un terrain de 7 000 m² dans Paris sur lequel on paye un loyer, mais on ne pouvait pas en plus avoir des aides. Et donc, ça veut dire qu'il fallait qu'on soit hyper serein sur notre montage financier pour qu'il puisse se réaliser derrière. sous quel cas sinon ils auraient choisi un projet qui n'allait pas pouvoir se faire importants ces engagements là et donc ça c'est validé sarah le coup de fil ça va le coup de fil panique crise cardiaque le vous retrouvez que 7000 mètres carrés exactement là on se dit ok ça devient réel faut se dire qu'on avait encore nos enfin sarah avait quitté son job à ce moment là moi j'avais encore mon job donc évidemment tout le monde dans ma boîte était un j'avais tenu les gens au courant que je leur disais si on gagne ce truc voilà je m'en vais mais ils étaient dans les énergies renouvelables donc c'est un peu le même univers ils étaient à fond derrière donc ils m'ont voilà ils m'ont aidé aussi un peu sur sur cette préparation là et ensuite en effet grand lancement donc à partir de 2019 trois grandes étapes finalement pour partir de l'idée finalement et de la validation de l'idée jusqu'à aujourd'hui la vie la première grande étape en fait c'est qu'on la grande étape celle du développement qui est quand même un peu administrative et technique cette grande étape c'est de se dire ok est ce que toutes les idées qu'on a eues c'est là les fameux 150 d'études dont je te parlais. qu'on a eues, elles sont réellement réalisables d'un point de vue technique, d'un point de vue architectural, d'un point de vue urbanistique, d'un point de vue réglementaire, d'un point de vue juridique, etc. Donc là, c'est des études, des études, des études. Tu te dis que tu quittes le monde du conseil et le monde des grands groupes pour sortir de ton ordi et aller dans la vie réelle, et en fait, tu plonges encore plus deep dans les documents à ce moment-là, et dans les études, etc. Mais ce n'est pas sinon, parce que tu es en train de confectionner les premiers éléments de ton projet. C'est quand même hyper stimulant, cette période-là. et donc là on fait toutes les études en effet technologiques on est sur un rooftop pour ceux qui pour ceux qui veulent voir et qui nous écoutent je vous invite à aller sur plantation point paris qui est notre site web pour voir quelques images notamment en drone du projet sa plantation aux plantations singulier au sein de la plantation point paris et pareil plantation paris sur instagram notre plus belle carte de visite si je puis dire ça reste instagram on voit un peu toute la vie à la ferme c'est sympa tous les légumes et les événements mais donc voilà on est sur un rooftop sur un bâtiment encore une fois qui a coûté très très cher qui est flambant neuf un gros bâtiment logistique et donc il faut faire des études techniques dans le bâtiment dans lequel on se trouve là tout de suite ensemble et dans la serre à côté. Comme on est sur un toit, on a construit des bâtiments qui font 6 mètres de haut, donc un bâtiment en bois, un bâtiment en verre. Il faut que ces bâtiments, puisqu'ils sont posés comme une maison sur la maison, sur un toit, ils sont exposés au vent, ils ne sont pas raccrochés aux fondations du bâtiment. Il a fallu démontrer que s'il y a la tempête du siècle, comme en 2000, que ces bâtiments n'allaient pas s'arracher, s'envoler, que les verres n'allaient pas voler à travers Paris, etc. Et ça, c'est des études, évidemment, hyper techniques, qu'on appelle de descente de charge, de stabilité au vent, des études sismiques, s'il y a un tremblement de terre, est-ce que ça tient, etc. Donc c'est des études ultra sérieuses, mais assez passionnantes, moi je trouve. Et donc ça, c'est tout un premier sujet sur la faisabilité technique. Ensuite, dans cette phase d'études, il y a tout ce qui va être faisabilité architecturale et urbanistique, ça c'est toujours hyper important. On commence à anticiper les sujets de permis de construire, de matériaux, de ce qu'on a le droit de faire ou pas faire dans le PLU, et ce qu'on est dans les ABF. Nous, on a une chance exceptionnelle, c'est qu'on est tout au nord de Paris, on a vu sur le Sacré-Cœur, mais on est pile hors zone quasiment à Paris à être hors zone ABF.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui ne connaissent pas, ABF, c'est les architectes des bâtiments de France, c'est ceux qui sont garants de l'architecture ou du réaménagement d'un bâtiment dans le périmètre d'un bâtiment historique. Exact.

  • Speaker #1

    Et qui ont, on ne va pas dire un droit de regard fort, on va dire, à Paris.

  • Speaker #0

    Partout.

  • Speaker #1

    Ils ont un droit de regard contraignant, on va dire, sur ce qu'on peut ou pas faire d'un point de vue architectural. Donc bref, toutes ces études pour se dire, ok, et finalement, en fait, on avait tellement bien bossé en concours qu'en fait toutes ces études qui ont coûté très cher bon évidemment elles viennent permettre de construire parce que c'est préalable en fait elles ont elles n'ont fait que confirmer ce qu'on avait déjà prévu de faire initialement donc ça c'était la bonne nouvelle c'est que quelque part ça va pas renverser les choses sera juste confirmer et donc ça c'est la phase de vraiment d'études ensuite il ya la phase de moi que j'appelle de développement ou de montage c'est à dire qu'on se dit ok du coup le projet on l'a gagné on peut le construire c'est confirmé techniquement maintenant il nous faut deux trois sous et il nous faut une véritable autorisation on va dire à exploiter tu vois donc c'est là où la partie Ce montage financier est important. Nous, d'emblée, on s'est dirigé vers, on va dire, quelques investisseurs qui partageaient la vision qu'on avait autour du projet. C'était hyper important. On a des investisseurs qui investissent, évidemment, parce qu'ils espèrent... On a un projet pour 20 ans, je ne l'ai pas... je ne l'ai pas dit, mais on a un projet sur 20 ans. Ils les investissent en espérant évidemment avoir un retour sur investissement, mais quand même ce qui nous a liés avant tout, et ce qui me semble essentiel, c'est les valeurs. Et quand on dit les valeurs, ce n'est pas juste, voilà, on s'entend bien, on vive l'écologie. sinon on est d'accord que là on part sur une grosse aventure qui est une aventure qui va repousser pousser des limites mais qui va aussi nous coûter de la sueur. Il y a un côté aussi, on se met en mode un peu ensemble et on est d'accord qu'on va, voilà, c'est pas sûr que vous récupériez un investissement fois 10 dans 15 ans. On est tous d'accord. Donc ça c'est super, on trouve des investisseurs et derrière le sujet...

  • Speaker #0

    Profil d'invest que tu as été chercher c'était...

  • Speaker #1

    Alors en l'occurrence...

  • Speaker #0

    Votre network ou c'était...

  • Speaker #1

    En tout cas ça s'est fait par, en fait le profil d'investisseur ça s'est fait surtout par un lien humain. Un lien humain, il y a un de nos deux investisseurs initiaux qui est entrepreneur et qui a par ailleurs des responsabilités importantes chez greenpeace france donc c'est à la fois quelqu'un qui a une super vision business une super casquette business il a monté une boîte qui a près de 500 salariés donc donc voilà une belle success story mais qui à côté de ça et surtout intransigeant sur les sujets sociaux environnementaux donc ça ça nous semblait vraiment faire sens et l'autre côté c'est aussi une personnalité mais qui est rattaché à un groupe et là c'était intéressant pour nous pour sur le côté aussi sérieux on va dire banque habilité comme on dit c'est à dire de se dire ok il ya un business angel que chez Greenpeace, c'est le côté engagé, mais c'est important. À un moment donné, on savait que les banques, ça allait être la grosse étape. Et donc, c'est important d'avoir un groupe avec des gros moyens pour les rassurer. Et par ailleurs, ce groupe-là avait aussi la capacité à être client. C'est un groupe qui est équipé de clients. Et donc, ça, c'est hyper important aussi de rassurer les banques là-dessus. Donc ça, à la limite, c'était un peu notre équipe de départ. Et après, l'énorme challenge, nous, on a fait à peu près un tiers des quittys, comme on dit, de capitaux propres. Donc, les investisseurs ont mis à peu près un tiers de l'ensemble de l'argent qu'on avait besoin. et l'idée, comme dans un projet immobilier souvent, c'est de trouver deux tiers d'argent auprès des banques et là on s'est dit bah quand même on a un beau bagage on a un beau projet on a gagné on a des investisseurs on a quand même de quoi défendre et on a commencé par le crédit agricole je veux pas cracher sur eux là à l'antenne mais quand même j'en ai un peu envie parce que spontanément pour ce qu'il est l'école pour un projet de ferme urbaine et au final ça a peut-être été les les moins ouverts au sujet et ça moi je le pour ça que je suis ravi d'en parler c'est qu'en fait essentiellement crédit agricole leurs clients c'est tout le monde agricole ancien le monde agricole conventionnel. Et en fait, entre les lignes, ce qu'on a compris, c'est que la nouvelle agriculture écologique, agroécologique, en permaculture, en local, etc. Possiblement, c'est plus vu comme un risque pour leurs clients que pour une belle preuve d'image. Donc ça, pour moi, c'est intolérable d'être aussi peu visionnaire finalement. Mais voilà, après, on a échangé avec plein d'autres banques. Et en fait, l'accueil était toujours superbe, on va dire. Voilà, superbe, votre projet, ça donne envie. Donc ça, c'est comme dans un mariage. Ça part très bien au début. c'est la zone vraiment de voilà de confort et après derrière en fait plus on avançait dans les discussions plus on se rendait compte qu'en fait ils savaient pas où nous classer comment nous classer ni même à qui confier l'analyse du dossier parce que je pense est souvent qu'avec un tiers lieu c'est le cas excès lui un peu multidimensionnel nous on leur disait écoutez on a un grand projet 7000 m² on va produire des excellents légumes pour des chefs pour les parisiens etc on va faire des événements on va faire des cours de yoga faire des cours de cuisine on va faire des cours de méditation, à faire des événements d'entreprise, des soirées. ok mais du coup vous êtes un restaurant, un espace événementiel,

  • Speaker #0

    tu rentres dans aucune case.

  • Speaker #1

    Exactement et du coup et principalement les chargés d'affaires à Paris n'ont jamais eu à traiter un dossier agricole. Donc en fait les centres d'affaires parisiens ne savent pas auditer un business plan agricole alors que nous on a un proche qui a des milliers de mètres carrés de serre en Bretagne. En Bretagne les banques, il y a toujours des chargés d'affaires agricoles, ils savent lire un business plan agricole. Nous c'était pas le cas donc il devait en plus mandater des experts pour auditer notre business plan donc ça devenait hyper compliqué. donc au final ça a été point bloquant on n'a pas réussi à convaincre des banques malgré leur intérêt et les personnes à qui on parlait nous disait on est les premiers désolé à pas pouvoir vous suivre mais on n'est pas organisé pour donc là on se dit on prend un peu de recul on se dit finalement notre projet en fait c'est un projet avant d'être un projet de ferme urbaine c'est un projet de réinvention urbaine le but avec ce projet c'est aussi de participer à une réinvention de la ville à réinventer cet espace de paris du nord de paris et là on se rapproche de la cdc cdc c'est la caisse C'est la Caisse Dépôt et Consignation, qui est la maison mère. de BPI France que beaucoup connaissent. Et la CDC, en fait, c'est la Banque des Territoires. C'est vraiment son nom. Et en tant que Banque des Territoires, elle est là pour aider à la dynamisation des territoires sous toutes leurs formes. Donc, ils font énormément de logements sociaux. Ils sont très actifs sur tout ce qui est urbanisme transitoire, comme on l'appelle, mais surtout ce qui est tiers-lieu, en réalité. Ils facilitent la création de tiers-lieu. Et donc, nous, quelque part, on s'est rapprochés d'eux en leur disant, écoutez, notre projet, c'est avant tout un projet de réinvention urbaine. Donc, on est dans le nord de Paris, qui est une zone vraiment en redéveloppement vers les JO, mais qui part d'assez... loin et donc Ça a pris près d'un an, on faisait ça en parallèle du reste du développement du projet, mais ça a pris près d'un an et au final ils ont dit ok. Et ça, ça a été assez exceptionnel parce que, disons qu'ils ont, du fait de ce caractère un peu, redynamisation urbaine, ils nous ont prêté sur une... sur une durée et sur des taux qu'on n'aurait pas pu avoir au travers d'une banque classique. Et surtout, ils ont une vision long terme. Là où la banque, elle se dit, est-ce que dans 3, 4, 5 ans, j'ai bien récupéré mes sous ? Elle, la CDC, elle est capable de se projeter sur du long terme. Donc ça, ça a été un vrai soulagement. Ils nous ont prêté l'essentiel des fonds et après on a réussi à mobiliser. par ricochet une banque éthique que j'aime beaucoup aussi et donc voilà avec ça en fait on avait deux investisseurs de banque ok et c'est bon on a pu on a pu en tout cas on a pu on a pu finaliser le montage financier et vous avez vous avez pu rester sur ce un tiers de tiers ou exact ouais ça ça pas parce qu'ils ont vu que comme on est des propriétaires de ce qu'on a construit ils ont vu ça comme un projet immobilier donc du coup ça avec un amortissement sur 20 ans donc ça leur aller d'avoir cette logique de...

  • Speaker #0

    C'est ce que tu m'expliquais tout à l'heure. En gros, sur le modèle que vous avez d'occupation, ce n'est pas un bail commercial.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Le propriétaire, ce n'est pas le propriétaire du bâtiment sur lequel on est. Je pense que c'est un… Tu vois, si tu peux expliquer un petit peu plus là-dessus.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Pour mettre une petite dose de complexité encore sur le projet.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. En tout cas, dans… Dans les facteurs, c'est vrai, de grande complexité, on est en fait sur une ancienne friche urbaine. C'est une ancienne friche urbaine qui appartenait à la SNCF historiquement. Donc on est vraiment en bordure des rails de la gare du Nord. Historiquement, c'était des entrepôts, des entrepôts un peu en tôle, à moitié à l'abandon, où il stockait 3 trois fois rien, et en fait c'était des hectares et des hectares qui servaient à rien dans Paris. Donc la SNCF a dit, tout le monde est en recherche de foncier à Paris, on va libérer cet espace, on va faire tout un nouveau quartier, donc ça c'est tout ce nouveau quartier de Chapelle Internationale, qui est un vrai écoquartier assez passionnant avec des bureaux, des logements, des commerces, une ferme urbaine. c'est vraiment du multi-activité. Et donc la SNCF se dit ok on va redévelopper tout ce quartier, donc on les appelle un aménageur, ils aménagent le quartier. Ensuite du coup ils ont fait plein de lots pour qu'il y ait des bâtiments de bureaux, de logements et un bâtiment logistique sur lequel on se trouve qui soit construit. Donc ça ça a été des appels d'offres en l'occurrence, soit pas la projet je sais même pas exactement, mais en gros une succession de lots qui ont été attribués à des acteurs immobiliers. Puis on se trouve sur un bâtiment donc c'est l'entreprise Sogaris qui est un exploitant d'entrepôt logistique qui est assez présent à Rungis, ce qu'il gagne. le lot pour construire le bâtiment logistique sur lequel on se trouve. Et donc, ils construisent le bâtiment logistique. Et au passage, la ville de Paris, qui est quand même partie prenante de toute cette histoire de nouveau quartier, dit, mais attendez, sur ce bâtiment logistique qui fait 400 mètres de long, il y a 20 000 mètres carrés de surface de toiture. On ne va pas juste faire un toit avec un revêtement ou avec un petit peu de mousse. On va peut-être faire quelque chose d'un peu plus ambitieux. Et c'est là où la ville et la collectivité ont joué un rôle clé. C'est qu'en fait, avant que nous, on ait l'idée du projet, ils ont eu l'idée de se dire, il peut y avoir un projet à cet endroit.

  • Speaker #0

    Ce qui est top pour là, on a tendance à rapidement dénigrer des collectivités ou des services publics en se disant que c'est lent, c'est compliqué. Et là, je fais le parallèle avec peut-être des sujets plus régionaux et ruraux, mais il y a quand même des projets. Il y a quand même des gens qui réfléchissent à des choses et qui anticipent des questions. et tout n'est pas non plus accordé aux entrepreneurs

  • Speaker #1

    exactement et c'est vrai que de ce point de vue là Paris a été un peu une locomotive en France avec les réinventer Paris, avec les pariculteurs je vous dis après on a parlé de Dessine-moi Toulouse de réinventer Lyon etc ça a été cette question de se dire mais regardons tout le foncier et tout le bâti qui sert à rien dans notre ville avant de se dire on va élargir on va élargir exactement cherchons les espaces inexploités et faisons quelque chose de super avec et ça c'est vrai que ça a été vraiment lancé par Paris il faut le dire nous c'est grâce en l'occurrence à quelques personnes au conseil de paris qui ont poussé pour ses idées plutôt quand même des profils on va dire fibre écologique qui ont du coup pensé à la possibilité de faire ce projet qui fait qu'aujourd'hui on a ce projet ça c'est clair tu vois c'est ce qu'on dit paris mais on parle de quelques personnes exact exact exact tu vois et donc et donc pour y revenir donc paris avait anticipé le fait que sur ce toit il fallait qu'il y ait il fallait qu'il ya quelque chose de nouveau tu vois et donc et donc quand la sogaris ça compte le bâtiment sur le foncier SNCF. Ils ont in fine cédé la toiture, donc on dit ce qui est au-dessus de l'étanchéité, donc en général quand un toit est fini il y a l'étanchéité et ensuite ils ont fait une dalle béton et donc ils ont cédé la toiture à la ville de Paris. Donc la ville de Paris c'est assez unique et propriétaire pas du bâtiment mais de tout ce qui se trouve au dessus du toit. Donc du volume.

  • Speaker #0

    Vous êtes locataires de la ville de Paris.

  • Speaker #1

    Exactement et au final on est locataires de la ville de Paris sur le bâtiment. Le reste du bâtiment notamment côté ville de Paris derrière nous là bas c'est qu'il ya des terrains de sport ça aussi c'est super de faire des terrains de sport en toiture ce qu'évidemment mettre un terrain de foot ou un terrain de tennis au sol en ville ça prend énormément d'espace tu mets ça sur un toit c'est un super usage de toi tu C'est une belle lumière, etc. Il y a les terrains de sport, il y a la ferme urbaine, ensuite il y a un data center, il y a un co-working. Il y a tout un écosystème rien que sur le toit. Du coup, ça fait un millefeuille déjà à trois niveaux. Nous, on est le quatrième niveau de ce millefeuille. millefeuille parce qu'en fait on est nous mêmes dépositaires du permis de construire mais comme on est tous imbriqués sur le bâtiment on est co signataires d'un permis de construire avec la ville de paris et saugaris nous notre permis de construire il était en co-signation avec les acteurs qui avaient eu leurs autres parties mais au final quand on a lancé notre chantier avec les fonds qu'on avait obtenu avec les banques etc et ben on est malgré tout on a été maître d'ouvrage comme on dit c'est à dire que c'est nous qui avons piloté chapoter toute la construction et les ouvrages nous appartiennent donc c'est vraiment c'est vraiment millefeuille et à travers tout ce millefeuille assez complexe on parlait des financements avant mais souvent après les financements il y a le sujet assurantiel en tout cas autour du chantier et là de la même façon que les banques nous disaient on sait pas où vous mettre les assurances qui fonctionne encore plus par mimétisme parce qu'une assurance elle se dit ok il y a un risque Donc à quoi est-ce que je raccroche ce risque pour pouvoir bien l'appréhender et le réduire et le minimiser ? Et donc là, c'était risque maximal parce que pour eux, c'était deux jeunes qui sortaient de nulle part, qui allaient tout d'un coup faire un projet que personne n'avait vu de 7000 m², qui en plus était sur un toit. Donc ça fait peser un risque sur le bâtiment avec l'arrachement, etc. Et ça faisait aussi peser un risque sur les personnes entre guillemets parce que qui dit toit dit spontanément et les gens vont pouvoir tomber s'ils font la fête, etc. Et donc d'un point de vue assurantiel, ça a été peut-être encore plus difficile. À l'heure rouge. À l'heure rouge, oui.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu m'expliquais tout à l'heure, en fait, typiquement, ce que vous disiez les assurances, c'est que vous avez peut-être aujourd'hui un montant alloué à la construction ici, mais globalement, votre responsabilité porte sur le bâtiment, sur l'intégralité du bâtiment. Tu nous parlais de 100 millions d'euros, c'était un peu le sujet problématique pour les assurances.

  • Speaker #1

    tu vois quand je parlais un peu du champ de contraintes dans lequel on se trouve c'est ça en deux mots on est sur un bâtiment qui est à coup de voilà une centaine de millions d'euros à ma connaissance et en effet quand on construit sur le toit d'un bâtiment on fait peser un risque sur le bâtiment donc si jamais par notre faute on fait un incendie où tout s'écroule si on a une grue parce qu'on a eu tout un système de grutage on parlera peut-être du chantier parce que c'est assez intéressant mais si tout s'écroule quelque part l'assurance nous dit mais on ne doit pas juste couvrir le prix de vos constructions qui sont de quelques millions d'euros on doit couvrir le risque de 100 millions d'euros qui est le prix du bâtiment si tout devait s'écrouler demain et donc évidemment ça fait peser une prime d'assurance d'assurance. qui tout de suite commencent à peser et dans le champ de contraintes dont je parlais on est à côté des rails de la Gare du Nord c'est les rails les plus empruntés d'Europe donc on a les Thalys, les Eurostar etc et de la même façon s'il y a un parasol qui s'envole, une bâche agricole parce qu'on fait quand même de l'agriculture une bâche agricole, des filets anti-insectes qu'on utilise, on doit tout lester tout le temps dans la terre parce que si ça s'envole et que ça va sur un caténaire et que ça immobilise les rails là on parle d'un million d'euros par heure de manque à gagner ou de préjudice disent pour la SNCF, parce qu'en fait on bloque l'axe principal. Et donc voilà, c'est vrai que cette présence en ville, un grand projet urbain, ça vient aussi avec ses contraintes, après ça se gère, on a réussi au final à quatre mains à aboutir, mais voilà, il faut aussi avoir la tête froide, ne pas se laisser trop dépasser par ses enjeux et se dire mais on va y arriver, il faut être assez sûr.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est mieux de les découvrir quand tu es devant que d'être au courant qu'effectivement ta bâche peut se barrer sur les rails. Ça c'est clair. Ça tu ne penses pas au début ça non c'est vrai quand tu fais le dossier t'es loin t'en es loin de ça ouais

  • Speaker #1

    Je n'en ai pas là.

  • Speaker #0

    Et donc là, on est en quelle année ? Au moment où on parle des assurances, on est…

  • Speaker #1

    Alors voilà, donc en gros, 2018, c'est l'appel à projet. 2019, c'est tout le montage. Et 2020, donc montage, assurance, technique, financement, etc. Et donc en 2020, on arrive début 2020, on se dit ça y est, on a les fonds, on a l'autorisation à exploiter et on a le permis de construire. Bon, on n'est pas passé plus longtemps que ça sur le permis de construire, mais ça a été aussi un gros challenge. On en a parlé un peu avec les ABF. Et au final, on obtient tout ça. Donc on peut lancer la construction du projet. Tu vois déjà avec une belle aventure déjà à ce moment-là. Donc on se dit bon ça y est, c'est maintenant que ça se concrétise. Et au final, on lance la construction en janvier, février 2020. D'accord ?

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc un mois plus tard, tu vois venir le...

  • Speaker #0

    Non, je ne vois pas du tout, désolé.

  • Speaker #1

    Qui nous a occupé depuis deux ans. Donc voilà, on lance vraiment le chantier, je te jure, le 27 janvier 2020. Et début mars, pandémie. Et au moment où la pandémie tombe, je ne sais pas si tu t'en souviens, immédiat du btp mais arrêt immédiat de la terre entière en fait c'est à dire que tu savais pas si ton à l'époque on se disait pas c'est un point on met pas entre parenthèses le projet pendant une semaine on savait pas en fait c'est tout ça a été fait peut-être que tout ce qu'on avait fait depuis deux ans ça sert à rien et en fait heureusement il ya eu quand même assez vite si vous en souvenez un appel en tout cas en priorité à l'agriculture et au btp de retravailler et nous finalement on avait un projet agricole qui était au stade de btp donc du coup on a pu finalement il ya eu cette immobilisation entre mars 2020 et mai 2020 vraiment tout début début du Covid, c'était la panique. Dès mai 2020, on s'est un petit peu relaxé, on a dit quand même, il va bien falloir continuer à travailler. Et donc le chantier a repris, tu vois, en mai. Donc on a perdu deux mois dans l'histoire, pas si dramatique que ça. Et quand le chantier a repris, comme nous on a un chantier en extérieur, parce qu'on est sur un toit à plein air, il a pu reprendre de façon beaucoup plus fluide que les chantiers à l'intérieur, dans des bureaux confinés, où quelque part c'est quasiment interdit. Nous les gens, les ouvriers, ils pouvaient respirer, être à l'extérieur, etc. Donc ça a repris assez vite, du coup finalement on a pu faire toute la construction du projet qui était prévue sur un an. Au lieu de finir de début 2020 à fin 2020, ça a glissé jusqu'à début 2021. Mais finalement, en un an, on a construit tout le projet. Donc encore une fois en toiture, avec des systèmes de poupées russes de grue. On a fait venir des grues 110 tonnes dans la rue à Paris, qui ont elles-mêmes gruté des grues de 5 tonnes. Donc on a amené ici, là où on est, sur la terrasse en béton, une grue assez costaud de 5 tonnes qui elle-même venait... amener la charpente en fait et des IPN dans la serre et dans la grange pour pouvoir construire, amener ces poids lourds en hauteur. Et donc ça a été vraiment un énorme challenge technique même en construction mais c'est là qu'on a commencé à s'éclater parce qu'en fait tant que t'as pas posé la première pierre, t'as toujours l'impression que ça peut dérailler, qu'il y a un préfet qui va te sortir un temps d'hiver dont t'as jamais entendu parler. Exactement et donc en fait quand tu poses la première pierre tu te dis ok ça y est go. C'est pour ça que la petite frayeur Covid nous a fait quand même très mal mais derrière ça a repris. Et après, nous, la phase de construction, ça a été vraiment une phase extrêmement délivrante. Le fait d'en être à se dire, OK, quel bois on choisit dans le détail ? Où est-ce qu'on met la poignée ? Dans quel sens on tourne la porte ? Quel luminaire on met ? Mais attends, on a peut-être mal. C'est là qu'on ajuste. C'est là qu'il y a tous les petits ajustements en live. Et là, c'est passionnant parce qu'on se dit, OK, ce projet qu'on imagine depuis 2-3 ans, tout d'un coup, il prend vie. Et en prenant vie aussi, ça pose plein de nouvelles questions qui sont hyper stimulantes.

  • Speaker #0

    Ouais parce que pour le coup t'as les mains dedans Et tu peux voir comment le lieu va va s'animer ou tu vois une fois que tu es sur place que tu commences à aménager et tu es différent des plans que peuvent te donner un archi.

  • Speaker #1

    Ouais et puis cette sensation de tangible quoi, tu vois quand tu vois le premier truc se poser, se réaliser et aussi quand tu commences à voir les volumes. Nous on est vraiment parti de rien en fait, on a fait de la construction d'oeuvre en fait. Et quand tu commences à voir les volumes prendre aussi et tu te dis mais c'est vraiment aussi costaud que ce que j'imaginais, il y a une belle perspective, tiens je n'avais pas vu entre les deux bâtiments, tu as la vue sur Montmartre. Et donc tu as des bonnes surprises, c'est assez...

  • Speaker #0

    Je prendrais une petite photo là, parce que c'est moi qui l'ai la vue sur mon matelas.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai que c'est plus tôt là,

  • Speaker #0

    moi je l'ai un peu en face.

  • Speaker #1

    Oui puis à cette heure là, avec un peu de chance, on aurait peut-être un petit coucher de soleil, tu verras, parce qu'on est à l'est de Montmartre, donc Montmartre est à notre ouest, et donc le soleil se couche du côté de Montmartre, ça fait des fins de journée assez magiques. Parfait.

  • Speaker #0

    Parce que là, du coup, sur le découpage, on a le potager.

  • Speaker #1

    Voilà donc finalement sur le projet, quand on l'a construit il était quand même bien défini. Donc sur ce grand rooftop de 7000 m², en fait on a trois dimensions essentiellement. On a une dimension qui est un potager agroécologique, en effet qui se trouve derrière moi.

  • Speaker #0

    En surface, qui fait ?

  • Speaker #1

    Donc qui fait 1500 m² sur 50 cm d'épaisseur de terre. Et donc là on pratique vraiment ce qu'on appelle de l'agroécologie, c'est assez inspiré des principes de la permaculture, simplement la permaculture c'est un ensemble de principes, c'est presque une philosophie. L'agroécologie, c'est assez concret. C'est zéro pesticides, zéro herbicides. Tout est manuel. Rien n'est robotisé. On fait une rotation des cultures. On est zéro déchet. On est consommateur de déchets dans le potager. Pour la petite info, on consomme des substrats de champignons, parce qu'il y a une champignonne qui n'est pas loin. Demain, on peut consommer du mar de café bio, par contre, pour le coup. Des drèches de bière, etc. Donc, en fait, c'est vraiment super le potager comme objet urbain, parce qu'en fait, on est consommateur de déchets. Et donc, ça, c'est le potager, donc 1500 m². ensuite de l'autre côté De là où on se trouve, on a une grande serre bioclimatique made in France, ce qui est très rare dans le monde des serres. Tout est fait en Bretagne, à la fois les IPN, le verre aussi est français. Et donc là, une grande serre de 1200 m² qui fait 6 mètres de haut, tout en verre. Et donc bioclimatique, pourquoi ? Parce qu'en fait, tout est pensé pour à la fois optimiser le climat et le maîtriser. Et donc le premier élément, c'est que la chaleur... dans cette serre, elle est fournie par un data center qui se trouve au sous-sol du bâtiment. Donc là, on est vraiment sur une des valeurs ajoutées de se trouver en ville, c'est qu'à la campagne, on a rarement des data centers à portée de main. Et donc nous, on récupère la chaleur du data center pour chauffer de l'eau et l'eau ensuite, elle est circulée dans la serre pour chauffer la serre. Donc ça fait que même en hiver, on peut produire des plantes avec un bilan carbone nul parce qu'il n'y a même pas de production d'énergie pour récupérer, pour avoir la chaleur à la base. et donc cette grande serre elle pour le coup elle est plus high tech on a des capteurs un peu partout On a des programmes autour de la ventilation, de la régulation du climat, de la chaleur. On a des filets d'ombrage qui se déplient s'il y a trop de lumière pour faire une couverture nuageuse pour les plantes. On a de l'irrigation, bref, c'est vraiment de l'agronomie. Ça reste, rien n'est robotisé parce que pour nous l'agriculture, que ce soit sous serre ou en pleine terre, c'est humain, c'est de l'observation, etc. Et c'est sûr qu'avec tous ces capteurs, Gabin, notre agronome, même le dimanche, il est sur son canapé, il peut voir tout ce qui se passe dans la serre. C'est un autre... Et donc ça pour nous c'est super d'avoir ces deux dimensions, on n'est pas dogmatique, on expérimente. Et entre notre serre et notre potager, on a voulu créer... Un espace de vie, pour faire simple. Je ne l'appelle pas nécessairement tiers-lieu, parce que un tiers-lieu, c'est peut-être un peu flou parfois, à mon sens, tiers-lieu, ça tire un peu souvent vers le co-working. Voilà, dans nous, c'était l'idée de se dire plutôt que c'est un espace de vie. au cœur de la ferme, vraiment on est ici au cœur de la ferme, avec Kevin dans cette grange, on l'appelait la grange et sa terrasse. Et donc l'idée de cet espace de vie, presque l'idée, ça a été de se dire, il n'y a pas d'idée. C'est qu'en fait, le champ des possibles, dans une ferme, Pourquoi déjà faire une ferme à la base, avant de parler de cet espace aussi de vie ? C'est qu'en fait, la ferme, notre conclusion, c'est que c'est un des plus grands, c'est un lieu qu'on pourrait appeler dénominateur commun. C'est qu'en fait, tu vas partout dans le monde, à un moment donné, il y a une ferme, il y a des gens qui se retrouvent à la ferme, il se passe des choses. Et en fait, c'est un lieu dénominateur commun. C'est-à-dire que dans toutes les cultures, dans tous les endroits du monde qui existent, la ferme, c'est peut-être le lieu qui peut le plus se regrouper avec le référendum. Et donc, voilà, ça, c'était quand même le parti pris. et c'est vrai qu'on a passé beaucoup de temps aux Etats-Unis Etats-Unis, tu dois le savoir, mais à New York, etc., dans toutes les villes, le kiff, le week-end, c'est tu quittes Brooklyn, tu quittes Manhattan et tu vas à Blue Hill Farm, par exemple, mais tu vas dans des fermes. Et en fait, les week-ends aux US, les week-ends à la ferme, c'est génial. Tu as des concerts, tu as de la bière partout, tu as des enfants qui courent, tu as des citrouilles qui se font carver pour Halloween. Tu as vraiment de la vie. En fait, c'est un lieu de vie de dingue dans lequel tu respires, il y a de la verdure, tu te sens bien. Et en fait, on s'est dit, mais en France, la ferme, c'est l'inverse, les fermes presque on ne les voit pas on pense aux pesticides, aux tracteurs, il y a une décorrélation entre... Alors qu'on est un pays agricole, un pays agroalimentaire, un pays restaurateur. Et donc on s'est dit, dans cette ferme, on va créer un lieu de vie. Mais par contre, ce qu'on va y faire, c'est pas qu'on ne savait pas, on avait plein d'idées. On s'est dit, l'idée, c'est de pouvoir tout faire. Et ça, on est super contents aujourd'hui, après presque une petite année, on va dire, d'exploitation, même s'il y a encore une cinquième vague Covid au milieu. C'est qu'en fait, cet espace de vie, on l'a vraiment pensé, pour ceux qui verront des photos, comme un espace déjà lumineux. On est sur un toit. Donc on a fait un bâtiment en bois, bois franc. français du Jura. Bois français brut non traité. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'en fait il n'a pas de couche de vernis dessus essentiellement et ça veut dire qu'il n'est pas protégé mais ça veut aussi dire qu'il est vivant quelque part et qu'à travers le temps il va un petit peu évoluer notamment en ton et aussi que, alors je ne sais pas si on le sent encore là parce qu'on était en aération mais on a l'odeur du bois.

  • Speaker #0

    Oui tu l'as l'odeur du bois.

  • Speaker #1

    Et c'est une odeur extrêmement agréable, hyper chaleureuse. Donc ça pour nous c'était important Ensuite on est resté sur cette idée d'un esthétisme assez épuré, assez minimaliste à travers le projet. Essentiellement on est sur des tons de bois, de verre et d'anthracite un peu métal. Et donc ça on aime bien ce côté un peu minimaliste. On a vu des choses comme ça au Japon notamment qui nous inspire pas mal. C'est quelque part quelque chose d'épuré et par épuré derrière c'est un petit peu intemporel. C'est vrai que quand on a un projet aussi sur 20 ans, Il ne faut surtout pas miser sur la mode du moment. qui est les strass ou le côté jungle, tu vois, partout, on s'est dit, non, on veut quelque chose qui tienne dans le temps et après, dans les aménagements, ça évoluera. Donc ça, c'était important. Et puis, on a eu un endroit lumineux, donc dans cette grange que... qu'on doit pouvoir voir sur le site internet ou sur instagram donc construction en bois on a un pourtour en verre qui permet vraiment d'avoir une vue dégagée à la fois sur montmartre sur le potager et un peu sur le quartier et on a aussi fait la moitié de notre toiture une moitié en bac acier donc en plein et une moitié vraiment en verre pour pareil reproduire à l'intérieur quelque part cet esprit de rooftop quoi et par ailleurs donc c'est aussi le serriste donc le serriste c'est l'entreprise qui fait la serre qui a pu aussi nous faire cette couverture en verre et d'ailleurs on a en haut de cette grange, donc de la ventilation naturelle, on a aussi de la climatisation, quand vraiment il fait très chaud, mais sinon on fabrique toujours la ventilation naturelle, évidemment. Et on a le même système de ventilation naturelle que dans la serre, finalement. Et donc cette grange, elle fait 250 m². Donc il y a 200 m² ici d'espace à vivre, et derrière on a 50 m², on va dire, un peu de back-office, avec des sanitaires, un local technique avec tout ce qui est clim, éclairage, etc. On a un office, ce qu'on appelle un office traiteur, un endroit en gros où on peut faire à manger, préparer à boire, pour les événements. Et finalement, cette grange, ici au cœur de la ferme, en fait, en même pas un an, on a fait, tu vois, on a fait même beaucoup plus que ce qu'on imaginait à l'époque quand je disais tout est possible. On a fait absolument tout. Avec des particuliers, on va dire avec du grand public, on a fait des cours de cuisine, on est assez branché, on n'est pas vegan, tu vois, mais on est assez branché cuisine végétale et tout l'univers des légumes, c'est quand même passionnant. Donc des cours de cuisine végétale, des cours de, enfin des sessions, on va dire de méditation, de respiration, de yoga, mais pas, si tu veux avec vraiment le L'objectif d'en faire quelque chose de grand et de très fédérateur. Ce n'est pas le cours de yoga avec 10 personnes. Ici, on a fait le cours de yoga de 100 personnes. Et en fait, il y a presque cette sensation de festival. Tu vois ce que je veux dire ? C'est qu'il y a une communion. Et en fait, les gens, après le Covid, ils pleuraient. De se retrouver, ils pleuraient de cette communion. Parce que se retrouver à 100 personnes après le Covid, c'était super rare. Ils ont ressenti les ondes, et on le ressent un peu tous, les ondes de ce projet qui est sur les toits, qui est à la lumière. Et en fait, quand tu te réveilles le matin dans ton petit appart de 30 mètres carrés à Paris, que tu sors du métro et que tu peux aller sur un toit et voir les oiseaux, et voir des plantes pousser, des tomates, et voir le ciel, etc. ça fait un bien fou en fait ressource le quotidien. Donc on a fait ça, on a fait des concerts, je t'en parlais un peu tout à l'heure, mais des concerts notamment avec des autochtones, des trucs un peu psychédéliques, etc. Et voilà, et après on a fait des événements, on fait beaucoup d'événements avec des entrepreneurs. entreprise. C'est un peu la chance qu'on a, c'est qu'en fait ce projet on l'a inventé avant le Covid, mais après le Covid il trouve un retentissement énorme en fait chez les marques et les organisateurs. Et donc on fait des super événements. L'année dernière on a fait notamment un très bel événement avec la marque Aigle, marque de vêtements, qui a relocalisé en France une partie de la production notamment de bottes, qui est globalement une marque super engagée, qui est une marque indépendante par ailleurs. Et là ces derniers jours on a fait aussi un très bel événement avec Kenzo sur tout un univers floral, végétal, eux aussi ils relocalisent le sourcil. signe de fleurs en France et leurs deux nouvelles égéries sont une fermière et un fermier en l'occurrence. Donc il y a vraiment ce retour en fait, quand je parlais de la ferme tout à l'heure, je pense que la ferme c'est presque les, tu vois c'est horrible ce mot, mais les influenceurs de demain, tu vois les fermiers ou les chefs de demain, tu vois. Je pense que dans le futur en fait, le rôle des producteurs, des vrais producteurs avec une vraie philosophie, je pense que demain ça peut devenir un peu des égéries parce que tellement ils portent un message clair et universel quoi.

  • Speaker #0

    C'est... c'est presque ce qu'on peut leur souhaiter, c'est d'avoir cette starification demain de cet univers-là, pour être en Bretagne et côtoyer quotidiennement des gens qui travaillent des produits, que ce soit même des pêcheurs, ou le sujet fermier, ou là, pour le coup, on observe un grand mouvement sur cette nouvelle culture et cette nouvelle manière de produire, Là où tu vois nos gros... grands-parents étaient plus dans une dynamique d'ultra-production. Dans toutes nos familles, tu peux être sûr que la ferme ne ressemble pas à ce qu'on peut voir aujourd'hui. Tu avais certes le bâti principal qui était un peu sympa, mais derrière, ce que ça cachait, c'était le P1, P2, P3. Et P1, P2, P3, c'est le poulailler 1, 2, 3, des trucs qui faisaient 400 mètres de long.

  • Speaker #1

    Et ce n'était pas sexy du tout.

  • Speaker #0

    Et ça, pour le coup, je pense qu'on est en train de revenir sur quelque chose. clairement si on peut leur leur fin s'ils peuvent bénéficier de cette cette notoriété et la place tu vois qu'ils peuvent mériter dans le rôle de tu vois de nourrir des bouches et effectivement comme on l'a avec des chefs aujourd'hui tu vois quand tu vois la starification des chefs c'est

  • Speaker #1

    génial tu vois de pouvoir mettre en lumière la bonne bouffe et je pense que ça va ça va se déplacer petit à petit sur la production j'apprécie beaucoup tout ce que tu dis parce que tu vois j'ai tellement d'amour et d'affection pour les artisans en fait. Ouais. Les artisans, les... comme tu dis, enfin, ceux qui mettent de la passion, en fait, dans tout ce qu'ils font, qui vont au bout des choses, et qui ne transigent pas sur l'éthique, tu vois. C'est ça qui est difficile. C'est qu'en fait, après, tu te dis, même, tu te dis, lui, il utilise des pesticides, c'est une horreur, tu vois, mais quelque part, tu n'es pas non plus dans sa peau, et en fait, il y a des mecs qui utilisent des pesticides, c'est pas... c'est pas blanc ou noir non plus, la vie, quoi. C'est compliqué,

  • Speaker #0

    la réalité de la société.

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est vrai que c'est très bien, et je suis d'accord avec toi, s'il peut y avoir une starification pour moi des artisans d'exception des producteurs en tout genre pour moi c'est des stars il y a des brasseurs de bière des producteurs de légumes qui font des légumes incroyables c'est des stars et c'est vrai que j'espère comme tu le dis que demain il soit vraiment reconnu pour ça et ce qui est chouette là dessus après

  • Speaker #0

    je suis loin d'être expert là dessus mais c'est plus en parlant de ce que je côtoie chez moi en Bretagne c'est que tu as des success stories qui commencent à émerger Que ce soit des pêcheurs indépendants Qui pour le coup sont plus sur des chahutiers Mais sont avec un petit boat Où ils ont deux personnes avec eux Et ils font du bar à la ligne et ils en vivent très bien l'année Et en fait c'est des démonstrations De réussite Et de se dire en fait Je peux vivre avec une belle baraque Construire un truc en bois sympa Avec mes gamins Dans un cadre de vie chouette Et vivre Et c'est la même chose sur l'agriculture Je pense Mais tu vois le sujet des pesticides pareil je pensais des choses c'est pas évident tu vois quand tu connais un peu les histoires de ces deux ces personnes là et à l'époque comment ça se passait et là je parle de rita et de grands parents tu vois moi mon grand père était marchand de bestiaux marchand de bestiaux tu avais le banquier qui venait et qui finançait uniquement si tu étais tu vois en capacité de fournir telle ou telle production et on n'avait pas ce recul tu vois de intellectuel même tu vois de pouvoir se dire en fait balance c'est pas bien, tu vois. Il fallait de nourrir des bouches et c'était pas si évident tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais non et malheureusement c'est vrai que tu vois on dit souvent il y a une génération qui détruit et la génération d'après qui reconstruit et je pense que comme tu disais la génération d'avant a pas non plus énormément de bon sens tu vois mais bon après on va pas leur... Mais c'est sûr qu'il y a eu des dérives et aujourd'hui on y revient et au contraire tu vois tout ce que je vois aujourd'hui moi je suis hyper excité de l'avenir de ce point de vue là en tout cas il y a un retour à l'essentiel, hyper important et tu vois ici pour dire deux mots quand même sur les légumes parce que... En fait, nous on est passionnés de légumes, on fait des légumes franchement d'exception. Ils ne sont pas exceptionnels par leur prix, c'est pas ça que je veux dire, mais ils sont exceptionnels par l'amour qu'on leur donne. Attention, faites un très bon légume, c'est une très bonne semence, un très bon sol. et beaucoup d'amour derrière, c'est-à-dire qu'il faut s'en occuper, s'assurer qu'il aille bien, etc. Et nous, en fait, ce qui nous a fait un peu halluciner, c'est qu'à la base, on n'est pas agriculteurs, on a constitué une équipe, ce n'est pas moi qui suis dans le champ tous les jours, mais on a choisi les semences, on a réfléchi à notre sol, on a réfléchi à notre stratégie de culture, à comment faire les choses le mieux possible, et en fait, en deux ans, on est agriculteurs, on produit des excellents légumes, et je pense, comme ils sont très bons, et que je pense qu'on a une vraie démarche, on a la chance de travailler avec des chefs, on travaille avec des restos de quartier, on livre des paniers à monsieur tout le monde mais on travaille avec des chefs chefs comme Arnaud Donkel, qui est aujourd'hui quelqu'un que voilà, qui est presque un ange gardien pour nous. Arnaud Donkel qui vient d'avoir 3 étoiles pour son restaurant Plénitude à Paris, qui est un de nos plus grands chefs français. Mais en fait, lui, il ne parle que de ses équipes et que des produits. Il s'efface en fait. Et il a une humilité que je trouve exceptionnelle. Il vient chez nous, ici, là où on se trouve quasiment toutes les semaines en ce moment. Et voilà, et nous, notre plus grande récompense, moi je veux jamais faire croire qu'on n'est pas là pour l'argent. je veux dire ce projet, on ne l'a évidemment pas fait pour l'argent mais on espère pouvoir en vivre et que ça fonctionne et pourquoi aussi pour pouvoir en faire d'autres mais la plus grande récompense c'est peut-être quand tu as un Arnaud Dankel qui vient te voir et qui comprend tout ce que tu as fait depuis 4 ans toutes les galères que tu as traversées et qui aussi apprécie la qualité des légumes que tu fais et qui veut travailler avec toi et qui te fait des super retours derrière et que tu sais que tu as tes légumes qui sont servis dans un des plus beaux restaurants de Paris alors qu'il y a 4 ans tu étais dans les petits papiers mais ça c'est une récompense tu vois qui n'a pas de prix c'est ça qui est dingue,

  • Speaker #0

    donc tu es passé d'un fichier PDF de 300 mégas

  • Speaker #1

    à des belles tomates dans la meilleure assiette de Paris et finalement l'écart entre les deux c'est pas grand chose d'autre que de s'accrocher à sa vision c'est ça qui est il y avait 150 raisons d'abandonner si on avait écouté encore une fois on en prend toujours mais si on avait écouté ce qu'on nous disait on l'aurait pas fait on nous disait que c'était impossible et au final la seule chose qui a fait la différence c'est la persévérance et le fait de se dire en fait vous avez tous tort rien n'est plus fort que ma vision ...

  • Speaker #0

    on arrive au bout de l'enregistrement je pense qu'on termine sur une chouette phrase on pourrait presque faire un deuxième épisode un de ces quatre en creusant sur d'autres sujets du modèle justement toute cette partie culture, agriculture.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Et puis voilà, j'espère que ça aura été intéressant. C'est vrai que quelque part, pour conclure aussi, ce projet, on parle d'agriculture, on parle de projet urbain, etc. Mais l'enjeu derrière tout ça, c'est de rendre la ville désirable et de ramener du bien-être dans le quotidien. Et nous, par bien-être, on n'entend pas, oui, mettre des fleurs, le potager, c'est sympa. Et le côté très léger, pour nous, c'est un sujet extrêmement sérieux, mais aussi qu'on traite avec beaucoup de rock'n'roll, tu vois. ... J'adore le rock, on fait des trucs hyper funky. Il faut aussi rendre ces sujets un peu décomplexés, un peu cools, et se dire, OK, l'enjeu écologique, il est énorme, l'enjeu alimentaire, il est énorme, mais il faut aussi les rendre, un, sexy, tu vois. Il faut vraiment que ça donne envie. Et derrière, se dire qu'en fait, il en va de notre bien-être. Et en fait, jusqu'à preuve du contraire, on a une vie sur Terre, et on ne peut pas la passer comme ça dans des villes, à être déconnecté de la nature, à être déconnecté du vivant, et au final, être déconnecté de soi-même. mais moi, trop souvent, quand je me balade dans la rue, dans Paris, je vois les gens, je les trouve déconnectés d'eux-mêmes, tu vois, avant d'être déconnectés à la nature. En fait, les deux vont ensemble.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, il y a un truc que je trouve, et on en avait parlé par téléphone, tu vois, la première fois quand on a échangé, qui me plaît dans ce projet-là, c'est le sujet subvention quasi inexistante. Pourquoi ? Parce qu'en fait, ça ne déporte pas la responsabilité du modèle économique, et le risque qui est adossé à ça. Aujourd'hui, tu es sur un modèle qui est classique, et qui dépend de vous. en fait on n'est pas en train d'absorber un truc avec avec un tiers qui lui va prendre cette responsabilité tu vois on le voit beaucoup dans tu parlais de tiers-lieu tout à l'heure qui viennent desservir un peu des projets comme ça justement parce que c'est sur subventionné et ça vient déconstruire un peu la possibilité de créer un réel modèle économique comme vous pouvez le faire qu'on y soit ou qu'on n'y soit pas ça c'est encore un autre sujet mais en tout cas de se mettre dans les conditions pour développer un modèle Et ça c'est hyper important je trouve, notamment sur des sujets qui restent aujourd'hui à démontrer. Et ça, il faut le faire pour montrer que ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Moi en tout cas sur ce sujet là... Tu vois, pour moi, avoir des subventions dans les mains, pour moi, c'est une patate chaude. Oui, mais c'est ça. C'est une telle responsabilité, l'argent public, pour moi, même si c'est des petites sommes. Ça, tu vois, c'est un peu un état d'esprit aussi. Après, il ne faut pas se leurrer. ça peut faire du bien d'avoir un peu de subventions. Quand tu te lances, quand tu as vraiment peu de moyens, mais que tu as une vision, que tu as besoin d'une aide, il ne faut pas les refuser, mais il ne faut pas en dépendre. C'est ça l'enjeu, c'est que ça prête tes superfusions et en fait, tu ne vas pas pouvoir vivre ta vie, tu ne vas pas pouvoir dupliquer. Si les subventions sont coupées, en fait, tu te retrouves amputé. Donc, ça peut être un petit « cherry on the cake » , comme on dit. Ça peut être quelque chose qui va faciliter ou parfois pour financer des choses qui ne rapportent pas d'argent. Ça, c'est pas mal fait. Mais par contre, il ne faut surtout pas en dépendre. Et c'est vrai que tout l'enjeu, je pense, aujourd'hui, c'est de faire... des démonstrations aussi économiques. Encore une fois, souvent quand on dit ça, les gens se disent, mais c'est pour faire des profits. Non, mais l'enjeu derrière le fait de faire des profits, c'est de pouvoir faire d'autres projets. Les profits vont financer une holding, si je puis dire, qui possiblement demain fera 5, 10, 15 plantations à travers la France et à travers le monde. Et je crois que chaque plantation, ce sera un espace ressourçant pour une nouvelle ville et pour des nouveaux habitants. Donc la rentabilité en ça, elle est cruciale en réalité. Elle est cruciale pour pouvoir dupliquer, ou ce n'est pas nécessaire de dupliquer, mais en tout cas pour être autonome.

  • Speaker #0

    et je pense Tu vois, c'est ça. Et tu vois, cette définition du profit, elle va aussi se redéfinir avec cette nouvelle génération de créatifs et d'entrepreneurs. Parce qu'on est encore sur un schéma de, tu vois, le profit, c'est dans la poche. Alors que le profit, c'est une valeur. Et cette valeur, elle est redistribuée ou pas. Et elle est redistribuée à bon escient ou pas. Et ça, aujourd'hui, c'est un peu à nous de le définir. Et je pense que ça va... C'est tous ces projets-là, aujourd'hui, qui vont permettre de redonner une définition au profit, tu vois. Et de le rendre un petit peu plus joli, tu vois.

  • Speaker #1

    Ah bah écoute, j'aime beaucoup cette conclusion, en tout cas.

  • Speaker #0

    Où est-ce qu'on peut vous retrouver ?

  • Speaker #1

    Voilà, écoutez, essentiellement, on a un site qui est www.plantation.paris. Encore une fois, sur Instagram, Plantation Paris. Moi, je suis très joignable sur LinkedIn, Sydney Delourme, s'il y a des projets, des sujets.

  • Speaker #0

    Je mettrai tous les petits liens en descriptif.

  • Speaker #1

    N'hésitez pas, on est complètement joignable.

  • Speaker #0

    Parfait. Écoute, merci beaucoup Sydney. Merci à toi. Je mettrai tous les petits détails et je posterai aussi un peu de visuel. je vous dis à la prochaine c'est pas une erreur Il ne faut pas passer à côté. Oui, je pense aussi. Bon, à très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Allez, à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. N'hésitez pas à m'envoyer vos retours d'expérience. J'adore recevoir vos commentaires. Et si cet épisode vous a plu, n'oubliez pas de le partager autour de vous, de vous abonner sur votre plateforme préférée. Et si vous avez un peu de temps devant vous, d'y laisser une note 5 étoiles et un petit commentaire. Ça m'aidera à remonter dans les classements. No Small Plan s'est produit par The Crafted Hospitality Garage, une plateforme de professionnels dédiée à celles et ceux qui créent des lieux hors du commun. Un espace pour échanger, se former, partager et obtenir des réponses à ces questions. Vous pouvez retrouver la plateforme sur coastlinecreative.club Encore merci à vous et à mercredi prochain pour un nouvel épisode.

Description

Plantation Paris. Un rooftop maraîcher de 7 000 m² dans le 18e, moitié potager agro-écologique, moitié serre bioclimatique… et au milieu, un lieu de vie qui rassemble chefs, entreprises, concerts, yoga et ateliers.


Avec Sidney Delourme & Plantation Paris, on déroule la vraie histoire d’un projet urbain XXL : appel à projets, études, permis, ABF/PLU, grutage en plein Paris, et la partie financière sans poudre aux yeux (quasi sans subventions, financement de projet, CDC, dette long terme).


On parle design utile, agronomie (rotation, zéro pesticides, récupération de chaleur d’un data center), et marque qui tient la route.

Plantation Paris c'est voir grand pour amortir, rester humain pour durer, et faire d’un toit un lieu de vie. Si tu crées des lieux, tu vas aimer la franchise : vision, montage, risques, arbitrages… et ce moment où le PDF de 300 Mo devient une première tomate qui a du goût.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut à tous, je suis Kevin Le Goff, fondateur de Coastline Creative Club et aujourd'hui je vous présente un podcast qui vise à explorer et faire parler l'univers de l'hospitality pour comprendre comment développer votre projet perso en faisant parler celles et ceux qui inventent des lieux hors du commun. Bienvenue à tous, vous écoutez No Small Plans. Alors je me suis pas mal questionné sur l'entrée d'un partenaire avec NoSmallPlans et au final je me suis lancé le défi de donner la parole uniquement aux boîtes ou aux outils avec lesquels je travaillais déjà et cette semaine je suis très heureux de vous présenter Cosmos Alors Cosmos c'est pas la dernière plateforme SaaS à la mode mais bel et bien un studio de pensée et de réflexion qui va regrouper la meilleure brigade de créatifs ces fameux talents qui peuvent parfois nous manquer en interne quand on se retrouve à la recherche d'une solution pour le développement d'un produit d'un projet ou d'une idée plus globalement Des talents qui vont nous permettre d'apporter une solution à notre problématique, que ce soit sur la stratégie, le branding ou plus largement la vision de sa boîte. Et là où tu pourrais aller voir un coach pour ton développement personnel, Cosmos c'est la porte à laquelle il faut taper quand tu as une nouvelle idée et que tu as besoin de la structurer. On pense souvent que tout se joue en interne, mais la solution provient souvent d'un regard extérieur et Cosmos va pouvoir challenger ta marque, ton projet, pour répondre à des problématiques en se basant sur la discipline du design thinking. ce nouveau courant de pensée qui va pouvoir réaliser un réel examen de conscience. Je vous invite à découvrir Cosmos avec les petits liens que je vais mettre en description du podcast et à contacter Sylvain Vallier, si vous le souhaitez, qui est le CEO de la boîte, via son LinkedIn. Même chose, je vous mettrai tous les détails dans le descriptif du podcast. En attendant, je vous souhaite une très bonne écoute avec notre nouvel invité sur ce nouvel épisode.

  • Speaker #1

    Dans ce nouvel épisode de No Small Plants, je suis très heureux de recevoir Sydney Delorme, qui est le cofondateur de Plantation Paris, un rooftop maraîcher de 7000 m² situé dans le 18ème arrondissement. Plantation Paris, c'est un projet hybride, à la fois ferme urbaine, lieu événementiel et laboratoire immobilier. Ils y produisent des légumes ultra locaux, ultra frais, dans un potager agroécologique et sous une serre bioclimatique qui est elle-même chauffée par un data center situé plus bas. Et tout ça à destination des meilleures tables parisiennes et françaises. C'est aussi un lieu de vie suspendu au-dessus de la capitale, qui permet de rassembler entreprises, artistes, cours de yoga, ateliers de méditation, mais aussi des lives, des concerts. Et l'objectif du projet, c'est inspirer une vie urbaine plus consciente, plus ressourçante et plus stimulante, en réintroduisant l'esprit de village et les bienfaits de la nature au cœur de la ville. Dans cet épisode, on a décortiqué avec Sydney les différentes étapes de leur vision, qui ont permis l'émergence du projet, avec une ambition juste énorme. Excellente écoute à tous, vous écoutez No Small Plans.

  • Speaker #0

    Je suis ravi de t'avoir sur le podcast, Sidney. Bienvenue.

  • Speaker #1

    Merci, je suis ravi d'être avec toi.

  • Speaker #0

    Je suis chez toi, là, plutôt.

  • Speaker #1

    Oui, on est ensemble chez moi, pour ce coup.

  • Speaker #0

    Écoute, ce que je te propose, c'est qu'on commence par une petite présentation, tu vois, qui tu es, ce que tu fais, et comment un peu ton parcours t'a emmené à ce projet, dont on va parler juste après. Je ne dis rien pour le moment, je reste le plus...

  • Speaker #1

    Le teaser.

  • Speaker #0

    Oui, le gros teasing.

  • Speaker #1

    Écoute, avec plaisir. Je m'appelle Sidney Delourme, j'ai 35 ans. J'ai co-fondé le projet Plantation Paris dont on parlera après. En deux mots, mon parcours, je suis né en Ile-de-France, à Paris, en région parisienne. Une enfance plutôt calme, détendue, plutôt dans un environnement naturel, à faire du vélo à droite à gauche, plutôt décontracté.

  • Speaker #0

    Tu étais où en région parisienne ?

  • Speaker #1

    Vers Saint-Germain-en-Laye. Et côté origine, je suis moitié breton. Ce qui ne va pas te déplaire, et j'ai des origines aussi anglaises et italiennes, et en fait c'est un peu aussi un fil conducteur, si tu veux, à la fois de ma vie et du projet dans lequel on se trouve aujourd'hui. C'est qu'en fait pour moi le voyage c'est la plus grande source d'inspiration que j'ai pu trouver sur mon chemin. Alors le voyage, je ne vais pas dire aller à l'autre bout du monde, même si ça aide, mais en tout cas parcourir la Terre pour prendre une pleine conscience de tout ce qui existe sur Terre, de toutes les cultures, de toutes les formes de nature. Et donc en grandissant, j'ai vécu un peu au Canada, j'ai vécu aux Pays-Bas, j'ai vécu à Londres et j'ai beaucoup voyagé à travers le monde. Donc malheureusement, c'est un peu le point noir de mon bilan carbone personnel. Mais tu vois, si au final, ça permet d'inspirer des projets qui justement vont dans le sens de l'écologie, à mon sens, c'est un bon investissement en carbone.

  • Speaker #0

    C'était quoi les motifs de voyage justement qu'il y avait derrière ces voyages-là ? C'était les études ?

  • Speaker #1

    A la base c'était les études, en fait tout petit avec mes parents déjà, Afrique du Sud, Etats-Unis, Hawaii, à parcourir un peu les grands espaces sauvages, tu vois, ça m'a toujours poursuivi en fait, et peut-être les meilleurs souvenirs que j'en garde en fait c'est des rencontres avec des animaux, notamment en Afrique du Sud où tu as des rencontres avec des animaux qui sont directes, tu te balades, tu es devant un rhinocéros, tu es devant un lion, je me suis retrouvé vraiment quasiment nez à nez avec un lion en Afrique du Sud, et je garde le souvenir de ce regard, tu vois, sauvage, assez pur finalement. Et donc voilà, ça m'a toujours inspiré, mais c'est vrai qu'après ça a été au travers des études, au travers des stages à faire à l'étranger, et puis la petite personnelle, dès que j'ai pu parcourir le monde, je l'ai fait. Et c'est sûr que quelque part, pour parler un petit peu aussi de cette inspiration, finalement en France et en Europe, on fait énormément de choses, on sait faire beaucoup de choses, mais on a énormément d'héritages. On a des héritages culturels énormes, architecturaux, normatifs malheureusement. Et donc en parcourant le monde, je trouve aux Etats-Unis, en Asie, à droite à gauche, on élargit un peu le champ des possibles, on élargit du coup le champ de réflexion qu'on peut se permettre d'avoir quand on pense à un projet. Et c'est de ce point de vue-là que je trouve ça intéressant. Alors après on se heurte malgré tout à la réalité française dans notre cas, mais moi en Asie je suis inspiré par à la fois des hôtels écologiques gigantesques, mais des micro-boui-boui sur un bout de trottoir qui vont faire du café maison avec un lait végétal parfaitement. Je suis inspiré par tous les détails à toutes les échelles mais je trouve que s'inspirer de ce qui se fait à l'étranger aujourd'hui ça aide beaucoup à ramener en France des choses qui n'existent pas.

  • Speaker #0

    Toi c'est un vrai sujet le voyage, c'est quelque chose que tu conseillerais, sur lequel on devrait s'appuyer pour justement ramener de la culture, une culture différente, de l'inspiration et on en parle régulièrement, je pense que tu vois il y a pas mal d'entrepreneurs ou même de créatifs qui s'appuient sur une... haute que la nôtre pour justement garder ce spirit créatif ?

  • Speaker #1

    Complètement, de ce point de vue là je trouve que la France est un peu en retard. Moi quand je voyage, le premier truc que je fais c'est que je joue Google Maps et je vais chercher les restos sympas, les hôtels un peu conceptuels, les petits coffee shops, les brasseries artisanales. Et en fait je vais être en recherche de lieux. C'est un peu la chasse au lieu, mais évidemment des lieux qui ont quelque chose que j'ai jamais vu. C'est toujours cette chasse du truc que tu n'as jamais vu. Ça c'est une quête que j'adore. Et derrière chaque lieu, tu as toujours des personnes, des personnalités, que tu apprends à découvrir et tu découvres tout un univers de brasserie artisanale en Asie par exemple, qui vont utiliser des houblons locaux que tu n'as jamais... Tu n'as jamais vu ou qui vont créer un lieu, tu te serais dit mais comment on a pu créer un lieu dans cette usine ? C'est juste que ça repousse un peu les limites de ce qu'on voit nous chez nous. Et moi je trouve que quiconque lance un projet, il faut s'inspirer sur Pinterest, très bien, il faut s'inspirer sur ce qu'on voit sur internet, mais en fait il faut aller vivre les lieux. et ça inspire des idées parfois c'est des petits détails c'est pas forcément l'architecture d'un lieu ça peut être des petits détails sur des menus sur un coin de barre sur une tasse et des détails qui inspirent on se dit mais ouais en fait c'est excellent de faire ça et je l'ai jamais vu chez nous quoi donc je vais m'en inspirer et quand on dit s'inspirer voilà c'est jamais copier coller parce qu'en fait quand on monte un projet on y met toute sa personnalité on y met tout son caractère on y met toutes ses idées donc voilà à part si vraiment on fait ça que pour le business mais je pense que c'est pas le cas de gens qui veulent créer un lieu On fait ça, c'est un projet de vie. Et donc toujours chercher des idées, in fine, c'est pour se les approprier et en faire quelque chose qui est vraiment à soi. Il ne faut pas voir ça comme un copier-coller, évidemment.

  • Speaker #0

    Non, et puis je pense qu'au final, c'est accumuler toutes ces zones d'inspiration, tu vois, et en faire quelque chose d'unique, tu vois. C'est un peu... Exact. Je partageais ça à un groupe d'entrepreneurs, tu vois, sur l'importance du détail et de l'expérience dans un lieu. Et souvent, les premières questions qu'on peut te poser, c'est... quelle plateforme ou quel site pour aller s'inspirer. Et je partage ce que tu dis sur le fait de... Ce n'est pas Pinterest qui va nous aider, mais c'est le fait d'aller explorer des lieux, des petites adresses, spotter une odeur, spotter la musique qu'il y a dans un espace, la manière dont la cuisine est disposée dans un coffee shop, et comprendre un peu le fonctionnement. Et c'est tous ces petits détails-là que tu vas cumuler avec d'autres, que ce soit de la bouffe, avec de la musique, que ce soit... Tu vois de la musique avec du visuel et en fait c'est toutes ces additions que tu vas ramener chez toi et quand tu crées ton lieu c'est ce qui va faire que c'est unique.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que tu vois je trouve aussi que l'effet waouh il vient pas par la grandeur et la grandiloquence ou la vue en fait parfois t'as un effet waouh dans un micro bout de cave qui a une super atmosphère, tu vois l'atmosphère c'est hyper important. La personnalité du lieu est importante et en général pour qu'il y ait une vraie personnalité, il faut que ça soit apporté par des personnalités. Les grands groupes ont du mal d'ailleurs à répliquer ce caractère qui vient vraiment des porteurs de projets.

  • Speaker #0

    Et tu vois c'est Lore, pardon Sabrina qui est passée sur un épisode qui expliquait l'âme d'un lieu, c'est quelque chose qui ne rentre pas dans un BP. T'as aucune case pour financer l'âme d'un lieu. Et ça pour le coup, je pense que c'est ce qu'on retrouve ici. D'où l'importance des fondateurs, tu vois. Et des questions que je te poserai tout à l'heure aussi. Mais tu vois, sur le fait d'incarner un lieu, c'est la magie de l'incarnation d'un lieu, mais aussi la difficulté quand t'es fondateur d'un espace comme ça. C'est comment t'arrives à t'en détacher à certains moments, et faire en sorte que ça puisse rouler sans toi. ouais voilà tout à fait ça aussi on peut en parler alors vas-y on revient un peu à ton expérience moi je suis comment t'es arrivé les années d'expérience qui t'ont emmené à créer ce projet Plantation comment t'es arrivé sur la création d'un lieu pourquoi ?

  • Speaker #1

    c'est une question un peu existentielle et parfois je me la pose encore en fait c'est C'est quelque chose d'assez spontané, d'organique, en fait ça se fait un peu par la force des choses, mais c'est quand même la continuité en général d'un parcours de vie. Donc tu vois, je te parlais de mes voyages et cette connexion à la nature, je l'ai toujours eu, j'ai toujours été habité quand même par ces enjeux environnementaux. Donc moi avant de créer Plantation Paris, pendant dix ans à peu près, j'ai fait du conseil, pas mal de conseils, dans les grands groupes à la Défense en costume cravate, dans notre univers, mais sur des sujets passionnants, parce que j'étais vraiment à fond sur les sujets environnementaux. Pas trop sur la partie RSE, parfois un peu légère si je puis dire, un peu autour de la communication. Moi ce qui m'intéressait c'était vraiment les enjeux dans le dur, tu vois. L'énergie, l'eau, les déchets, la finitude des ressources et le devenir de notre civilisation. C'est en ça aussi que je suis inspiré par la science-fiction, c'est qu'en fait tout ce que je fais, je me dis toujours dans l'espace-temps quelque part, est-ce que ça a du sens ? Et en fait je me suis vraiment passionné pour ces sujets, donc j'ai fait du conseil auprès de grands groupes, y compris le groupe Total, tu vois. sur des sujets d'énergies renouvelables notamment et de développement des énergies renouvelables en Afrique. Et ça, ça m'a vraiment passionné parce que pour le coup on parle de projets, projets d'énergies renouvelables. Donc on veut trouver un bout de terrain, il faut développer le projet, il faut obtenir des autorisations, il faut construire des panneaux solaires, il faut les installer et ensuite on produit l'électricité qui sert vraiment dans le pays. Donc ça m'a passionné, derrière j'ai bossé pendant deux ans et là j'ai énormément appris dans un fonds d'investissement et développeur de projets d'énergies renouvelables, qui est spécialisé sur l'hémisphère sud donc Amérique du Sud, Afrique, Asie. Et là j'ai vraiment appris le métier de développement, de montage de projet, de financement de projet, et de construction, et même d'exploitation en fait. Cette logique de chaîne de valeur de projet, de l'idée jusqu'à l'exploitation et toutes les étapes qu'il constitue. Alors sur le sujet des énergies renouvelables, mais en fait une fois qu'on a appris ça, on se rend compte que c'est à peu près la même chose dans l'immobilier, c'est à peu près la même chose dans tout ce qui va être projet physique. Et ça, ça m'a beaucoup appris cette expérience. Je dirais deux choses principales. La première, c'est l'importance de l'échelle. Ça a été mentionné aussi dans un de tes épisodes par Edouard, je crois. Ça, c'est pour le coup à la fois un learning, mais un vrai conseil aussi pour ceux qui veulent se lancer. En tout cas, s'il y a vraiment un enjeu de réussite financière. C'est vrai que l'échelle à laquelle on pense un projet est super importante. On va souvent être un petit peu... De prime abord, on va s'auto-limiter. On va se dire, si je fais un bar, un resto, un hôtel de 100, 150, 200 m², c'est déjà un énorme projet. Mais il ne faut pas hésiter à d'emblée voir grand, parce que ce qu'on appelle les économies d'échelle, elles se vérifient extrêmement vite. Et l'ensemble des dépenses qu'on va engager sur un projet, elles vont s'amortir beaucoup mieux sur une certaine surface. Et ça, pour dire en deux mots, sur le projet Plantation Paris, sur le cadre où on se trouve, en tout, on a fait presque 300 000 euros d'études. dont près de la moitié engagée avant même de pouvoir lancer la construction du projet. Et si le projet était deux, trois fois plus petit, le montant de ces études-là aurait été quasiment le même. Parce qu'en fait, c'est des études d'impact, c'est des études de technique, de fiabilité en toiture, etc., qui sont équivalentes pour un mètre carré ou pour 100 mètres carrés. Et donc, cette logique d'échelle, elle est vraiment, vraiment,

  • Speaker #0

    vraiment importante.

  • Speaker #1

    Ça ne veut pas dire qu'il faut voir en grand tout, mais c'est juste qu'il ne faut quand même pas hésiter à se dire que... On amortira plus facilement des charges sur quelque chose d'un peu grand que sur quelque chose de trop petit, en tout cas s'il y a des investissements importants. Et la deuxième chose pour moi qui a été très importante, c'est tout ce qu'on appelle le financement de projet. Ça c'est quelque chose qui peut paraître un peu abstrait, mais c'est finalement quand on fait un projet réel, à contrario d'un projet tech ou digital, on a la chance d'avoir quelque part un asset. c'est-à-dire des choses tangibles qui vont sortir des investissements et des financements qu'on va demander et qui derrière vont a priori générer des revenus. On ne sait pas exactement à quel niveau, mais on a plus de certitude sur ça que quand on lance une application ou quelque chose d'abstrait. Et donc le financement de projet pour moi c'est quelque chose de très important que j'ai appris du coup en énergie renouvelable, c'est de se dire comment est-ce qu'on peut financer un gros projet. Donc sans subvention, nous ça a été notre cas, on a fait ce projet sans subvention, c'était important. Mais surtout avec une logique...

  • Speaker #0

    Tu parles de Plantation Paris ?

  • Speaker #1

    Plantation Paris, ouais, c'est un projet sans subvention. Avec moins d'un pour cent de subvention si je vais être précis, on a quand même eu deux ou trois aides. Mais c'est très important ce montage financier parce qu'en fait il faut arriver à convaincre un banquier qu'en fait il ne va pas trouver sa garantie chez le fondateur. Pour moi l'entrepreneur il doit toujours être préservé, il prend tous les risques d'entrepreneur, il met tout son argent, tout son temps, toutes ses ressources. dans le projet donc il faut pas qu'en plus il ait cette angoisse de se dire si jamais ça capote en plus je vais devoir casser le porte-monnaie ou hypothéquer ma maison ça empêchera à mon avis l'entrepreneur et le porteur de projet d'être serein et a contrario le financement de projet ça vise à dire aux banques que en fait les garanties vont les trouver sur le projet et que du coup il faut les convaincre suffisamment pour qu'ils aient simplement confiance dans le projet et qu'ils cherchent pas à chercher des garanties chez les porteurs de projet Donc ça, la financement de projet. Au début, c'était quelque chose qui semblait un peu inenvisageable sur un projet d'agriculture urbaine ou de ferme urbaine comme on l'a fait. Et au final, ça a fonctionné. Tu vois, comme quoi parfois, donc on est les premiers à l'avoir fait, à mon sens. Donc on a réussi à faire un montage de projet avec des capitaux propres, de la dette bancaire, et sans que nous, en tant que porteurs de ce projet-là, on ait à mettre... Soyez impliqués. Exactement. Et ça, c'est important pour l'état d'esprit, on va dire, et la sérénité qu'on peut avoir par la suite.

  • Speaker #0

    Carrément, mais on reviendra dessus. Pour situer du coup ce projet là tu l'as entamé par rapport à ton expérience sur la partie conseil si on fait le gap au démarrage de ce projet tu nous resitues ?

  • Speaker #1

    Je te parlais là des énergies renouvelables donc ça c'était en 2018 et en fait en 2018 avec Sarah donc mon associé on avait quand même cette tous les deux on a des familles plutôt entrepreneurs on était dans des grands groupes mais c'était pas du tout notre vocation donc moi là bas je suis plutôt école de commerce grosse sensibilité environnementale Merci. Et ça, mon associée, elle vient de l'histoire de l'art. Elle a fait 5 ans d'histoire de l'art, donc elle a vraiment le goût des choses, on va dire, et des belles choses. Et après, elle a travaillé chez Artcurial, qui est une maison de vente assez reconnue à Paris. Et en fait, en deux mots, elle s'est rendue compte qu'être en maison de vente, la passion de l'art, elle devient un petit peu une passion surtout pour les investisseurs et les financiers, Qataris, Japonais, etc. Et donc, la passion pour l'art disparaissait un peu derrière l'argent. Mais donc, on s'est rencontrés, on s'est dit... communément que voilà la qualité de vie à paris est pas acceptable à ce moment là ne convenait pas que ce qu'on voyait à l'étranger ça nous semblait beaucoup plus sensé en tout cas ces projets de fermes urbaines qu'on voyait à new york ou cette cause cette imbrication entre la nature et la ville en asie passionné de lieu et de foot tous les deux donc ça a passé beaucoup de temps dans sa vie dans la cuisine des chefs à paris Les chefs, à chaque fois, même là, il y a 4 ans, on parlait déjà de circuits courts, etc. Les chefs disaient toujours, on galère à trouver des herbes super fraîches, on galère à trouver des salades, des mi... des choses qui vraiment sont bonnes, sont belles, ont du goût. Et ça, même dans les grandes cuisines des chefs étoilés, tu vois. Et donc ça, c'était quand même aussi un petit signal qu'en fait, il y avait un trou aussi sur l'approvisionnement de matières super fraîches. Et donc, on s'est dit, mais finalement, entre... ce déficit de qualité de vie qu'il y a à Paris, ce concept quand même de ferme urbaine qui peut paraître un peu bobo de prime abord. On se dit pourquoi faire de l'agriculture en ville, les polluants, etc. On y reviendra sûrement, mais on a beaucoup réfléchi à tout ça. Et cet enjeu... l'enjeu de produire des très bons légumes, super frais, et quand on dit frais, ça veut dire qu'ils sont meilleurs, qu'ils sont plus beaux, qu'ils sentent bons, et la partie invisible, c'est qu'ils sont beaucoup plus nutritifs. On a besoin de manger moins quand on mange frais, en réalité, parce qu'il y a beaucoup plus de nutriments dans ce qu'on mange. Ça a dessiné les contours d'un projet qui ensuite demandait à ce qu'on trouve le terrain pour. Et donc c'est là où ça a été un peu le coup de chance. C'est qu'au moment où on se dit ça, on se dit, il faut qu'on monte ce projet. Moi, j'étais sur Google Maps, parce qu'avant, je faisais mes recherches de projets solaires sur les toitures, etc. sur Google Maps. Google Earth, donc on commence à chercher à Paris on avait vu la FNAC Montparnasse, ça avait un super rooftop on était à la recherche de rooftops vraiment en partant de rien.

  • Speaker #0

    De base vous êtes resté sur Paris il n'y a pas un moment où vous vous êtes dit de par l'inspiration que vous pouviez avoir sur d'autres spots, il n'y a pas un moment où vous vous êtes dit peut-être qu'on peut le faire, on peut se barrer à l'étranger en fait,

  • Speaker #1

    quelque part on s'est dit qu'à Paris il y avait quelque chose à faire et en fait on s'est dit on va aussi essayer de rendre ce service à Paris c'est-à-dire que c'est une ville qui est incroyable mais où vraiment il n'y a pas ces grands projets qui viennent un peu réinventer la ville tellement il y a cet héritage haussmanien etc qu'il n'y a pas de rooftop de ouf à Paris si je le résume, il n'y a pas de rooftop de ouf à Paris franchement, t'as des super trucs au perchoir t'as toujours des petits rooftops de quelques dizaines ou centaines de mètres carrés mais un vrai projet rooftop énorme comme on en voit à New York, notamment avec Brooklyn Grange pour ceux qui connaissent ou veulent regarder ça n'existait pas, donc on s'est dit on va aller au bout de notre vision, par contre derrière le problème à Paris c'est que justement il y a le Haussmannien et qu'en fait tous les toits à Paris dans le coeur de ville en tout cas, c'est des toits qui ne sont pas du tout plats, pas du tout exploitables, c'est ce qu'ils font qui sont très beaux. Du coup on peut rien construire dessus et c'est évidemment ultra protégé par tout le sujet d'ABF. Donc à ce moment là, super timing, il y a la ville de Paris qui sort un appel à projet. Donc on parlait déjà à l'époque de pariculteurs.

  • Speaker #0

    Donc là on est en quelle année ?

  • Speaker #1

    2018.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    2018, il y avait déjà ce qu'on appelait pariculteurs à l'époque, les premiers programmes où Paris identifiait en fait des dents creuses, c'est-à-dire des morceaux de terrain en toiture, au sol, à droite à gauche dans Paris qui servaient à rien. parfois c'est des annexes d'écoles, des annexes de maisons de retraite, et qui les mettaient en appel à la prochaine. pour qu'on puisse y aménager un potager etc donc ça ça a pas mal grandi sur 2017 2018 et en 2018 il ya eu ce gros appel à projets donc chapelle internationale parce que c'est le nom du quartier aussi parce que c'est un appel à projets internationaux il ya douze consortium qui ont répondu donc il y avait justement brooklyn grange les américains qui étaient là il y avait des canadiens des japonais des grands groupes etc et puis tous les acteurs qui étaient déjà implantés à paris et là nous on se dit en fait après quand même quelques mois de recherche on On s'est dit, de toute façon, c'est soit on gagne ce projet, 7000 m2. pour accomplir notre vision. Soit, quelque part, on ne fera pas ce projet parce que de toute façon, avec l'histoire de l'économie d'échelle dont je te parlais, on ne l'aurait pas fait à 100, 200, 500 ou même à 1000 m². On voulait ce côté multi-milliers de m². C'était important pour accomplir tout ce qu'on voulait accomplir. Et donc, c'est là qu'il y a eu un super timing. On s'est lancé dans l'appel à projet en se disant franchement, on a une chance sur 10 000 de gagner. Mais de toute façon, on était encore dans notre job. On n'avait pas quitté notre job à ce moment-là. Donc, on avait notre job la journée. et le soir on bossait sur l'appel à projet comme des oufs c'est quoi le point de départ d'un appel à projet tu vois

  • Speaker #0

    C'est quoi ? Tu reçois un PDF qui fait X pages,

  • Speaker #1

    par où tu commences ? Exactement. Appel à projet, le truc sort sur le site de Paris Culture, paris.fr.

  • Speaker #0

    On download.

  • Speaker #1

    Tu download le truc, tu te dis quand même 300 mégas pour quelques documents, ça paraît beaucoup. Et donc là, tu commences à ouvrir tous les fichiers, tous les fichiers, tous les fichiers. Tu te dis on ne va jamais y arriver parce qu'en fait, comme c'était un énorme projet, on va y revenir. On est sur un bâtiment qui coûte 100 millions d'euros dans un nouveau quartier avec plein d'enjeux urbanistiques, le long des rails de la gare du Nord, etc. Il y avait un ensemble de documents ultra techniques. parce qu'en fait c'est un projet ultra sensible dans l'absolu c'est à dire que non seulement il est très grand mais il a d'énormes enjeux urbains autour de lui et donc et donc là on voit la complexité du truc très vite quand même nous déjà il y avait des visites qui étaient organisées donc on fait la visite on se dit ok c'est l'endroit tu vois c'est l'endroit on avait vu sur Montmartre on a le ciel tout était tout était perfect et donc on se focus à fond sur notre vision on se dit ok qu'est ce qu'on veut accomplir tu vois de plus fort donc nous on se concentre sur le fait de se dire ok là il y aura le potager la serre l'espace événementiel, l'infra, le yoga, l'ayurale, le restaurant, etc. Donc ça, c'est la partie conceptuelle. mais assez vite on voit que dans le rendu en fait il y a énormément de pièces techniques architecturales qu'on est incapable de produire en fait à la base on n'y connaît rien tu vois même si on est passionné de tout ça et donc là on s'entoure on s'entoure on trouve on va dire un business angel qui nous prête une petite enveloppe qui croit en nous pour répondre à l'appel à projets donc on a eu un petit budget en plus d'une autre pour vraiment payer un archi et un bureau d'études pour convaincre que notre projet non seulement il était visionnaire si je puis dire en tout cas que c'était notre vision mais surtout qu'il était solide techniquement et ça ça a énormément joué en notre faveur. C'est là où mon bagage m'a beaucoup servi, à la fois de consultant pour faire des beaux slides, mais aussi en fonds d'investissement et en développement, ça a été de faire vraiment des graphiques avec des TRI, des CAPEX, des OPEX pour ceux qui connaissent, mais vraiment des investissements, des charges d'exploitation, des retours sur investissement de façon très carrée. Et Infini nous ont dit, on vous a retenu pourquoi, sachant qu'ils connaissaient presque tout le monde sauf nous dans les 12 consortiums. Tout le monde était connu, quasiment les

  • Speaker #0

    11, et nous on sortait de nulle part.

  • Speaker #1

    Vous avez déjà des spots en France et à l'étranger, et nous on était les seuls à sortir de nulle part.

  • Speaker #0

    donc il fallait qu'on soit d'autant plus convaincant donc on s'était bien entouré des bonnes personnes on avait montré qu'on était sérieux à la fois dans le document et ensuite en oral donc il y a une première partie remise de document t'as combien de temps entre le moment où ils mettent l'appel d'offre à dispo ils ouvrent l'appel d'offre et le rendu c'est quoi ?

  • Speaker #1

    de mémoire c'était 3 mois ils ont laissé plus de temps que d'habitude parce qu'il y avait vraiment beaucoup de travail à fournir ensuite un petit mois après la remise des dossiers Merci. Et ensuite, ils ont convoqué les 12 consortiums. Parfois, il y a une shortlist. C'est-à-dire qu'en fait, il y a 12 réponses, par exemple, puis ils en retiennent 3 ou 4. Et là, de mémoire, ils ont reçu tout le monde, tellement tout le monde avait vraiment bossé sur ce projet. Ils ont reçu tous les candidats dans une énorme salle dans l'hôtel de ville de Paris. Une salle dans laquelle tu rentrais, je ne sais pas, il y a une hauteur sous plafond, je pense, de 15 mètres, une profondeur de 50 mètres. Et tu as, franchement, je ne sais pas, tu avais 50 personnes qui te regardaient droit dans les yeux. c'était hyper millimétré etc et là on avait 10 minutes pour pitcher Plus dix minutes de questions réponses. Donc là pareil, on s'est surpréparés. Je pense qu'on a vachement bien délivré le truc parce qu'on était juste habités par ce qu'on voulait faire. Et en fait quelque part, ce qui fait qu'on a aussi réussi à mon avis à concevoir ce projet jusqu'à son lancement aujourd'hui, c'est un petit peu aussi grâce à cette naïveté. C'est aussi parce qu'on n'était pas du métier, pas du secteur, et qu'on l'avait jamais fait, qu'en fait on se disait que tout est possible. Alors qu'en réalité tout n'est pas possible, mais en fait... quand t'es un peu crédule,

  • Speaker #0

    et au final si on a fait tout ce qu'on voulait faire c'est ça qui est assez dingue on en parlait par téléphone la dernière fois mais tu vois ce côté naïveté quand tu débarques dans un secteur en fait c'est hyper bénéfique au projet parce que t'avances sans avoir les tenants et aboutissants tu vois en

  • Speaker #1

    fait si t'as tous les tenants et aboutissants avant t'y vas pas En fait tu y vas pas, tu fais pas, tu te dis non mais ça on peut pas, ça marchera pas, ça marchera pas. Et en fait il y a plein de trucs, on se serait dit c'est à l'époque. Et en fait on l'aurait pas fait alors qu'en réalité on a été capable de le faire. Parce qu'on a dit bah si c'est notre vision, regardez, pourquoi pas, pourquoi pas, pourquoi pas. Et en fait on repousse les frontières du possible avec cette crédulité quoi. Hyper important.

  • Speaker #0

    Et donc ça, vous remettez le dossier, vous passez à l'oral. Il se passe quoi après ?

  • Speaker #1

    Alors, on passe à l'oral. Ils sont allés assez vite après. En fait, on a compris que le choix avait déjà été quasiment fait sur la solidité du dossier. Ça nous a fait super plaisir. L'oral, ça a plus été une validation. Et là, en fait, c'était tellement un gros projet qu'ils ont même fait une petite scène filmée le jour où, au niveau de la ville de Paris, ils ont appelé Sarah, en l'occurrence, pour lui annoncer qu'on avait gagné. On avait quand même conscience que c'était un projet de 7000 m² sur les toits de Paris. On commençait bien à peser quand même avec les bureaux d'études et tout, que ça allait être un truc très costaud. et donc là quand ils appellent Sarah En live, il lui annonce félicitations vous avez gagné le projet de chapelle internationale et puis il attend un peu la réaction tu vois il y a un blanc de 5 secondes qui en gros veut dire ah merde !

  • Speaker #0

    On était là juste pour pitcher,

  • Speaker #1

    on voulait juste faire les dessins et en fait voilà évidemment derrière explosion de joie on était super content d'avoir gagné mais c'est vrai que tout de suite du coup on s'est dit en fait on a pesé pendant la phase concours la puissance du travail qu'il allait falloir délivrer derrière pour réaliser le projet. Mais voilà, et derrière, après, ça a été le début d'une aventure de dingue.

  • Speaker #0

    Parce que je pense que tu as un paquet de promesses dans l'appel à projet.

  • Speaker #1

    Exact. Et pour préciser aussi, parce que parfois aussi quand on se lance, il y a des AMI, des appels à manifestation d'intérêt, il y a des AAP, appel à projet, il y a des AO, des appels d'offres, qui sont lancés par les collectivités, parce qu'aujourd'hui, c'est souvent les collectivités qui permettent à un porteur de projet de se lancer, parce que c'est eux qui vont les aider. Et donc, il y a quand même beaucoup de différences entre ces termes. Il faut quand même bien les vérifier. Mais typiquement, un appel d'offres, en général, il y a une collectivité qui va payer quelque chose. Un appel à projet, nous, tout ce qu'on a gagné, c'est le droit de faire notre projet. Mais en aucun cas, on a gagné des sous, par exemple, ou des droits particuliers. On a juste gagné le droit de poursuivre le développement de notre projet. Donc ça, c'est important de le savoir.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il vous demande des engagements là-dessus, tu vois, sur la partie... Justement, quand tu fais ton appel à projet, sur la partie financière, par exemple, à ce qui... Est-ce que tu as un statut que tu dois fournir sur des possibles préfinancements au projet ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Nous, en tout cas, on s'était engagé. On avait pris un certain nombre d'engagements, tout à fait. Ça, c'est sûr. On avait présenté beaucoup de lettres d'intérêt. Ça, c'est quand même souvent bien perçu. C'est de dire, on ne vient pas juste, nous, Sarah et moi, deux jeunes trentenaires, vous présenter nos idées. On a des lettres d'intérêt de beaucoup de clients, des restaurants. On avait une lettre d'intérêt du groupe Franprix Monoprix à l'époque pour écouler des légumes. On avait des lettres d'intérêt de différents corps de métier, soit des lettres d'intérêt, soit des lettres de soutien, des lettres d'appui. Par exemple à l'époque, Pierre Hermé, qui est un pâtissier assez connu, a d'emblée cru en sa raille, en sa vision. et nous a aidé aussi dans ce process avec une lettre. C'est d'arriver aussi à montrer qu'il y a un écosystème, un peu une équipe, quelque chose de solide qui est derrière, et ça, ça vient complètement crédibiliser l'approche quand on sort un peu de nulle part, ce qui est quand même souvent le cas quand on lance le premier lieu. Et donc ça, ça faisait partie des garanties. L'autre garantie, après, ça a été de... En fait, ils nous ont fait confiance sur le fait qu'on allait pouvoir financer le projet. Et ça, c'était très important parce que dans les conditions de cette étape à la projet, il y avait notamment le fait qu'il n'y aurait pas d'aide financière. C'est-à-dire que c'est pas que c'est une possibilité, c'est qu'on a presque interdiction d'avoir une aide financière parce qu'on a déjà la chance d'avoir un terrain de 7 000 m² dans Paris sur lequel on paye un loyer, mais on ne pouvait pas en plus avoir des aides. Et donc, ça veut dire qu'il fallait qu'on soit hyper serein sur notre montage financier pour qu'il puisse se réaliser derrière. sous quel cas sinon ils auraient choisi un projet qui n'allait pas pouvoir se faire importants ces engagements là et donc ça c'est validé sarah le coup de fil ça va le coup de fil panique crise cardiaque le vous retrouvez que 7000 mètres carrés exactement là on se dit ok ça devient réel faut se dire qu'on avait encore nos enfin sarah avait quitté son job à ce moment là moi j'avais encore mon job donc évidemment tout le monde dans ma boîte était un j'avais tenu les gens au courant que je leur disais si on gagne ce truc voilà je m'en vais mais ils étaient dans les énergies renouvelables donc c'est un peu le même univers ils étaient à fond derrière donc ils m'ont voilà ils m'ont aidé aussi un peu sur sur cette préparation là et ensuite en effet grand lancement donc à partir de 2019 trois grandes étapes finalement pour partir de l'idée finalement et de la validation de l'idée jusqu'à aujourd'hui la vie la première grande étape en fait c'est qu'on la grande étape celle du développement qui est quand même un peu administrative et technique cette grande étape c'est de se dire ok est ce que toutes les idées qu'on a eues c'est là les fameux 150 d'études dont je te parlais. qu'on a eues, elles sont réellement réalisables d'un point de vue technique, d'un point de vue architectural, d'un point de vue urbanistique, d'un point de vue réglementaire, d'un point de vue juridique, etc. Donc là, c'est des études, des études, des études. Tu te dis que tu quittes le monde du conseil et le monde des grands groupes pour sortir de ton ordi et aller dans la vie réelle, et en fait, tu plonges encore plus deep dans les documents à ce moment-là, et dans les études, etc. Mais ce n'est pas sinon, parce que tu es en train de confectionner les premiers éléments de ton projet. C'est quand même hyper stimulant, cette période-là. et donc là on fait toutes les études en effet technologiques on est sur un rooftop pour ceux qui pour ceux qui veulent voir et qui nous écoutent je vous invite à aller sur plantation point paris qui est notre site web pour voir quelques images notamment en drone du projet sa plantation aux plantations singulier au sein de la plantation point paris et pareil plantation paris sur instagram notre plus belle carte de visite si je puis dire ça reste instagram on voit un peu toute la vie à la ferme c'est sympa tous les légumes et les événements mais donc voilà on est sur un rooftop sur un bâtiment encore une fois qui a coûté très très cher qui est flambant neuf un gros bâtiment logistique et donc il faut faire des études techniques dans le bâtiment dans lequel on se trouve là tout de suite ensemble et dans la serre à côté. Comme on est sur un toit, on a construit des bâtiments qui font 6 mètres de haut, donc un bâtiment en bois, un bâtiment en verre. Il faut que ces bâtiments, puisqu'ils sont posés comme une maison sur la maison, sur un toit, ils sont exposés au vent, ils ne sont pas raccrochés aux fondations du bâtiment. Il a fallu démontrer que s'il y a la tempête du siècle, comme en 2000, que ces bâtiments n'allaient pas s'arracher, s'envoler, que les verres n'allaient pas voler à travers Paris, etc. Et ça, c'est des études, évidemment, hyper techniques, qu'on appelle de descente de charge, de stabilité au vent, des études sismiques, s'il y a un tremblement de terre, est-ce que ça tient, etc. Donc c'est des études ultra sérieuses, mais assez passionnantes, moi je trouve. Et donc ça, c'est tout un premier sujet sur la faisabilité technique. Ensuite, dans cette phase d'études, il y a tout ce qui va être faisabilité architecturale et urbanistique, ça c'est toujours hyper important. On commence à anticiper les sujets de permis de construire, de matériaux, de ce qu'on a le droit de faire ou pas faire dans le PLU, et ce qu'on est dans les ABF. Nous, on a une chance exceptionnelle, c'est qu'on est tout au nord de Paris, on a vu sur le Sacré-Cœur, mais on est pile hors zone quasiment à Paris à être hors zone ABF.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui ne connaissent pas, ABF, c'est les architectes des bâtiments de France, c'est ceux qui sont garants de l'architecture ou du réaménagement d'un bâtiment dans le périmètre d'un bâtiment historique. Exact.

  • Speaker #1

    Et qui ont, on ne va pas dire un droit de regard fort, on va dire, à Paris.

  • Speaker #0

    Partout.

  • Speaker #1

    Ils ont un droit de regard contraignant, on va dire, sur ce qu'on peut ou pas faire d'un point de vue architectural. Donc bref, toutes ces études pour se dire, ok, et finalement, en fait, on avait tellement bien bossé en concours qu'en fait toutes ces études qui ont coûté très cher bon évidemment elles viennent permettre de construire parce que c'est préalable en fait elles ont elles n'ont fait que confirmer ce qu'on avait déjà prévu de faire initialement donc ça c'était la bonne nouvelle c'est que quelque part ça va pas renverser les choses sera juste confirmer et donc ça c'est la phase de vraiment d'études ensuite il ya la phase de moi que j'appelle de développement ou de montage c'est à dire qu'on se dit ok du coup le projet on l'a gagné on peut le construire c'est confirmé techniquement maintenant il nous faut deux trois sous et il nous faut une véritable autorisation on va dire à exploiter tu vois donc c'est là où la partie Ce montage financier est important. Nous, d'emblée, on s'est dirigé vers, on va dire, quelques investisseurs qui partageaient la vision qu'on avait autour du projet. C'était hyper important. On a des investisseurs qui investissent, évidemment, parce qu'ils espèrent... On a un projet pour 20 ans, je ne l'ai pas... je ne l'ai pas dit, mais on a un projet sur 20 ans. Ils les investissent en espérant évidemment avoir un retour sur investissement, mais quand même ce qui nous a liés avant tout, et ce qui me semble essentiel, c'est les valeurs. Et quand on dit les valeurs, ce n'est pas juste, voilà, on s'entend bien, on vive l'écologie. sinon on est d'accord que là on part sur une grosse aventure qui est une aventure qui va repousser pousser des limites mais qui va aussi nous coûter de la sueur. Il y a un côté aussi, on se met en mode un peu ensemble et on est d'accord qu'on va, voilà, c'est pas sûr que vous récupériez un investissement fois 10 dans 15 ans. On est tous d'accord. Donc ça c'est super, on trouve des investisseurs et derrière le sujet...

  • Speaker #0

    Profil d'invest que tu as été chercher c'était...

  • Speaker #1

    Alors en l'occurrence...

  • Speaker #0

    Votre network ou c'était...

  • Speaker #1

    En tout cas ça s'est fait par, en fait le profil d'investisseur ça s'est fait surtout par un lien humain. Un lien humain, il y a un de nos deux investisseurs initiaux qui est entrepreneur et qui a par ailleurs des responsabilités importantes chez greenpeace france donc c'est à la fois quelqu'un qui a une super vision business une super casquette business il a monté une boîte qui a près de 500 salariés donc donc voilà une belle success story mais qui à côté de ça et surtout intransigeant sur les sujets sociaux environnementaux donc ça ça nous semblait vraiment faire sens et l'autre côté c'est aussi une personnalité mais qui est rattaché à un groupe et là c'était intéressant pour nous pour sur le côté aussi sérieux on va dire banque habilité comme on dit c'est à dire de se dire ok il ya un business angel que chez Greenpeace, c'est le côté engagé, mais c'est important. À un moment donné, on savait que les banques, ça allait être la grosse étape. Et donc, c'est important d'avoir un groupe avec des gros moyens pour les rassurer. Et par ailleurs, ce groupe-là avait aussi la capacité à être client. C'est un groupe qui est équipé de clients. Et donc, ça, c'est hyper important aussi de rassurer les banques là-dessus. Donc ça, à la limite, c'était un peu notre équipe de départ. Et après, l'énorme challenge, nous, on a fait à peu près un tiers des quittys, comme on dit, de capitaux propres. Donc, les investisseurs ont mis à peu près un tiers de l'ensemble de l'argent qu'on avait besoin. et l'idée, comme dans un projet immobilier souvent, c'est de trouver deux tiers d'argent auprès des banques et là on s'est dit bah quand même on a un beau bagage on a un beau projet on a gagné on a des investisseurs on a quand même de quoi défendre et on a commencé par le crédit agricole je veux pas cracher sur eux là à l'antenne mais quand même j'en ai un peu envie parce que spontanément pour ce qu'il est l'école pour un projet de ferme urbaine et au final ça a peut-être été les les moins ouverts au sujet et ça moi je le pour ça que je suis ravi d'en parler c'est qu'en fait essentiellement crédit agricole leurs clients c'est tout le monde agricole ancien le monde agricole conventionnel. Et en fait, entre les lignes, ce qu'on a compris, c'est que la nouvelle agriculture écologique, agroécologique, en permaculture, en local, etc. Possiblement, c'est plus vu comme un risque pour leurs clients que pour une belle preuve d'image. Donc ça, pour moi, c'est intolérable d'être aussi peu visionnaire finalement. Mais voilà, après, on a échangé avec plein d'autres banques. Et en fait, l'accueil était toujours superbe, on va dire. Voilà, superbe, votre projet, ça donne envie. Donc ça, c'est comme dans un mariage. Ça part très bien au début. c'est la zone vraiment de voilà de confort et après derrière en fait plus on avançait dans les discussions plus on se rendait compte qu'en fait ils savaient pas où nous classer comment nous classer ni même à qui confier l'analyse du dossier parce que je pense est souvent qu'avec un tiers lieu c'est le cas excès lui un peu multidimensionnel nous on leur disait écoutez on a un grand projet 7000 m² on va produire des excellents légumes pour des chefs pour les parisiens etc on va faire des événements on va faire des cours de yoga faire des cours de cuisine on va faire des cours de méditation, à faire des événements d'entreprise, des soirées. ok mais du coup vous êtes un restaurant, un espace événementiel,

  • Speaker #0

    tu rentres dans aucune case.

  • Speaker #1

    Exactement et du coup et principalement les chargés d'affaires à Paris n'ont jamais eu à traiter un dossier agricole. Donc en fait les centres d'affaires parisiens ne savent pas auditer un business plan agricole alors que nous on a un proche qui a des milliers de mètres carrés de serre en Bretagne. En Bretagne les banques, il y a toujours des chargés d'affaires agricoles, ils savent lire un business plan agricole. Nous c'était pas le cas donc il devait en plus mandater des experts pour auditer notre business plan donc ça devenait hyper compliqué. donc au final ça a été point bloquant on n'a pas réussi à convaincre des banques malgré leur intérêt et les personnes à qui on parlait nous disait on est les premiers désolé à pas pouvoir vous suivre mais on n'est pas organisé pour donc là on se dit on prend un peu de recul on se dit finalement notre projet en fait c'est un projet avant d'être un projet de ferme urbaine c'est un projet de réinvention urbaine le but avec ce projet c'est aussi de participer à une réinvention de la ville à réinventer cet espace de paris du nord de paris et là on se rapproche de la cdc cdc c'est la caisse C'est la Caisse Dépôt et Consignation, qui est la maison mère. de BPI France que beaucoup connaissent. Et la CDC, en fait, c'est la Banque des Territoires. C'est vraiment son nom. Et en tant que Banque des Territoires, elle est là pour aider à la dynamisation des territoires sous toutes leurs formes. Donc, ils font énormément de logements sociaux. Ils sont très actifs sur tout ce qui est urbanisme transitoire, comme on l'appelle, mais surtout ce qui est tiers-lieu, en réalité. Ils facilitent la création de tiers-lieu. Et donc, nous, quelque part, on s'est rapprochés d'eux en leur disant, écoutez, notre projet, c'est avant tout un projet de réinvention urbaine. Donc, on est dans le nord de Paris, qui est une zone vraiment en redéveloppement vers les JO, mais qui part d'assez... loin et donc Ça a pris près d'un an, on faisait ça en parallèle du reste du développement du projet, mais ça a pris près d'un an et au final ils ont dit ok. Et ça, ça a été assez exceptionnel parce que, disons qu'ils ont, du fait de ce caractère un peu, redynamisation urbaine, ils nous ont prêté sur une... sur une durée et sur des taux qu'on n'aurait pas pu avoir au travers d'une banque classique. Et surtout, ils ont une vision long terme. Là où la banque, elle se dit, est-ce que dans 3, 4, 5 ans, j'ai bien récupéré mes sous ? Elle, la CDC, elle est capable de se projeter sur du long terme. Donc ça, ça a été un vrai soulagement. Ils nous ont prêté l'essentiel des fonds et après on a réussi à mobiliser. par ricochet une banque éthique que j'aime beaucoup aussi et donc voilà avec ça en fait on avait deux investisseurs de banque ok et c'est bon on a pu on a pu en tout cas on a pu on a pu finaliser le montage financier et vous avez vous avez pu rester sur ce un tiers de tiers ou exact ouais ça ça pas parce qu'ils ont vu que comme on est des propriétaires de ce qu'on a construit ils ont vu ça comme un projet immobilier donc du coup ça avec un amortissement sur 20 ans donc ça leur aller d'avoir cette logique de...

  • Speaker #0

    C'est ce que tu m'expliquais tout à l'heure. En gros, sur le modèle que vous avez d'occupation, ce n'est pas un bail commercial.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Le propriétaire, ce n'est pas le propriétaire du bâtiment sur lequel on est. Je pense que c'est un… Tu vois, si tu peux expliquer un petit peu plus là-dessus.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Pour mettre une petite dose de complexité encore sur le projet.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. En tout cas, dans… Dans les facteurs, c'est vrai, de grande complexité, on est en fait sur une ancienne friche urbaine. C'est une ancienne friche urbaine qui appartenait à la SNCF historiquement. Donc on est vraiment en bordure des rails de la gare du Nord. Historiquement, c'était des entrepôts, des entrepôts un peu en tôle, à moitié à l'abandon, où il stockait 3 trois fois rien, et en fait c'était des hectares et des hectares qui servaient à rien dans Paris. Donc la SNCF a dit, tout le monde est en recherche de foncier à Paris, on va libérer cet espace, on va faire tout un nouveau quartier, donc ça c'est tout ce nouveau quartier de Chapelle Internationale, qui est un vrai écoquartier assez passionnant avec des bureaux, des logements, des commerces, une ferme urbaine. c'est vraiment du multi-activité. Et donc la SNCF se dit ok on va redévelopper tout ce quartier, donc on les appelle un aménageur, ils aménagent le quartier. Ensuite du coup ils ont fait plein de lots pour qu'il y ait des bâtiments de bureaux, de logements et un bâtiment logistique sur lequel on se trouve qui soit construit. Donc ça ça a été des appels d'offres en l'occurrence, soit pas la projet je sais même pas exactement, mais en gros une succession de lots qui ont été attribués à des acteurs immobiliers. Puis on se trouve sur un bâtiment donc c'est l'entreprise Sogaris qui est un exploitant d'entrepôt logistique qui est assez présent à Rungis, ce qu'il gagne. le lot pour construire le bâtiment logistique sur lequel on se trouve. Et donc, ils construisent le bâtiment logistique. Et au passage, la ville de Paris, qui est quand même partie prenante de toute cette histoire de nouveau quartier, dit, mais attendez, sur ce bâtiment logistique qui fait 400 mètres de long, il y a 20 000 mètres carrés de surface de toiture. On ne va pas juste faire un toit avec un revêtement ou avec un petit peu de mousse. On va peut-être faire quelque chose d'un peu plus ambitieux. Et c'est là où la ville et la collectivité ont joué un rôle clé. C'est qu'en fait, avant que nous, on ait l'idée du projet, ils ont eu l'idée de se dire, il peut y avoir un projet à cet endroit.

  • Speaker #0

    Ce qui est top pour là, on a tendance à rapidement dénigrer des collectivités ou des services publics en se disant que c'est lent, c'est compliqué. Et là, je fais le parallèle avec peut-être des sujets plus régionaux et ruraux, mais il y a quand même des projets. Il y a quand même des gens qui réfléchissent à des choses et qui anticipent des questions. et tout n'est pas non plus accordé aux entrepreneurs

  • Speaker #1

    exactement et c'est vrai que de ce point de vue là Paris a été un peu une locomotive en France avec les réinventer Paris, avec les pariculteurs je vous dis après on a parlé de Dessine-moi Toulouse de réinventer Lyon etc ça a été cette question de se dire mais regardons tout le foncier et tout le bâti qui sert à rien dans notre ville avant de se dire on va élargir on va élargir exactement cherchons les espaces inexploités et faisons quelque chose de super avec et ça c'est vrai que ça a été vraiment lancé par Paris il faut le dire nous c'est grâce en l'occurrence à quelques personnes au conseil de paris qui ont poussé pour ses idées plutôt quand même des profils on va dire fibre écologique qui ont du coup pensé à la possibilité de faire ce projet qui fait qu'aujourd'hui on a ce projet ça c'est clair tu vois c'est ce qu'on dit paris mais on parle de quelques personnes exact exact exact tu vois et donc et donc pour y revenir donc paris avait anticipé le fait que sur ce toit il fallait qu'il y ait il fallait qu'il ya quelque chose de nouveau tu vois et donc et donc quand la sogaris ça compte le bâtiment sur le foncier SNCF. Ils ont in fine cédé la toiture, donc on dit ce qui est au-dessus de l'étanchéité, donc en général quand un toit est fini il y a l'étanchéité et ensuite ils ont fait une dalle béton et donc ils ont cédé la toiture à la ville de Paris. Donc la ville de Paris c'est assez unique et propriétaire pas du bâtiment mais de tout ce qui se trouve au dessus du toit. Donc du volume.

  • Speaker #0

    Vous êtes locataires de la ville de Paris.

  • Speaker #1

    Exactement et au final on est locataires de la ville de Paris sur le bâtiment. Le reste du bâtiment notamment côté ville de Paris derrière nous là bas c'est qu'il ya des terrains de sport ça aussi c'est super de faire des terrains de sport en toiture ce qu'évidemment mettre un terrain de foot ou un terrain de tennis au sol en ville ça prend énormément d'espace tu mets ça sur un toit c'est un super usage de toi tu C'est une belle lumière, etc. Il y a les terrains de sport, il y a la ferme urbaine, ensuite il y a un data center, il y a un co-working. Il y a tout un écosystème rien que sur le toit. Du coup, ça fait un millefeuille déjà à trois niveaux. Nous, on est le quatrième niveau de ce millefeuille. millefeuille parce qu'en fait on est nous mêmes dépositaires du permis de construire mais comme on est tous imbriqués sur le bâtiment on est co signataires d'un permis de construire avec la ville de paris et saugaris nous notre permis de construire il était en co-signation avec les acteurs qui avaient eu leurs autres parties mais au final quand on a lancé notre chantier avec les fonds qu'on avait obtenu avec les banques etc et ben on est malgré tout on a été maître d'ouvrage comme on dit c'est à dire que c'est nous qui avons piloté chapoter toute la construction et les ouvrages nous appartiennent donc c'est vraiment c'est vraiment millefeuille et à travers tout ce millefeuille assez complexe on parlait des financements avant mais souvent après les financements il y a le sujet assurantiel en tout cas autour du chantier et là de la même façon que les banques nous disaient on sait pas où vous mettre les assurances qui fonctionne encore plus par mimétisme parce qu'une assurance elle se dit ok il y a un risque Donc à quoi est-ce que je raccroche ce risque pour pouvoir bien l'appréhender et le réduire et le minimiser ? Et donc là, c'était risque maximal parce que pour eux, c'était deux jeunes qui sortaient de nulle part, qui allaient tout d'un coup faire un projet que personne n'avait vu de 7000 m², qui en plus était sur un toit. Donc ça fait peser un risque sur le bâtiment avec l'arrachement, etc. Et ça faisait aussi peser un risque sur les personnes entre guillemets parce que qui dit toit dit spontanément et les gens vont pouvoir tomber s'ils font la fête, etc. Et donc d'un point de vue assurantiel, ça a été peut-être encore plus difficile. À l'heure rouge. À l'heure rouge, oui.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu m'expliquais tout à l'heure, en fait, typiquement, ce que vous disiez les assurances, c'est que vous avez peut-être aujourd'hui un montant alloué à la construction ici, mais globalement, votre responsabilité porte sur le bâtiment, sur l'intégralité du bâtiment. Tu nous parlais de 100 millions d'euros, c'était un peu le sujet problématique pour les assurances.

  • Speaker #1

    tu vois quand je parlais un peu du champ de contraintes dans lequel on se trouve c'est ça en deux mots on est sur un bâtiment qui est à coup de voilà une centaine de millions d'euros à ma connaissance et en effet quand on construit sur le toit d'un bâtiment on fait peser un risque sur le bâtiment donc si jamais par notre faute on fait un incendie où tout s'écroule si on a une grue parce qu'on a eu tout un système de grutage on parlera peut-être du chantier parce que c'est assez intéressant mais si tout s'écroule quelque part l'assurance nous dit mais on ne doit pas juste couvrir le prix de vos constructions qui sont de quelques millions d'euros on doit couvrir le risque de 100 millions d'euros qui est le prix du bâtiment si tout devait s'écrouler demain et donc évidemment ça fait peser une prime d'assurance d'assurance. qui tout de suite commencent à peser et dans le champ de contraintes dont je parlais on est à côté des rails de la Gare du Nord c'est les rails les plus empruntés d'Europe donc on a les Thalys, les Eurostar etc et de la même façon s'il y a un parasol qui s'envole, une bâche agricole parce qu'on fait quand même de l'agriculture une bâche agricole, des filets anti-insectes qu'on utilise, on doit tout lester tout le temps dans la terre parce que si ça s'envole et que ça va sur un caténaire et que ça immobilise les rails là on parle d'un million d'euros par heure de manque à gagner ou de préjudice disent pour la SNCF, parce qu'en fait on bloque l'axe principal. Et donc voilà, c'est vrai que cette présence en ville, un grand projet urbain, ça vient aussi avec ses contraintes, après ça se gère, on a réussi au final à quatre mains à aboutir, mais voilà, il faut aussi avoir la tête froide, ne pas se laisser trop dépasser par ses enjeux et se dire mais on va y arriver, il faut être assez sûr.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est mieux de les découvrir quand tu es devant que d'être au courant qu'effectivement ta bâche peut se barrer sur les rails. Ça c'est clair. Ça tu ne penses pas au début ça non c'est vrai quand tu fais le dossier t'es loin t'en es loin de ça ouais

  • Speaker #1

    Je n'en ai pas là.

  • Speaker #0

    Et donc là, on est en quelle année ? Au moment où on parle des assurances, on est…

  • Speaker #1

    Alors voilà, donc en gros, 2018, c'est l'appel à projet. 2019, c'est tout le montage. Et 2020, donc montage, assurance, technique, financement, etc. Et donc en 2020, on arrive début 2020, on se dit ça y est, on a les fonds, on a l'autorisation à exploiter et on a le permis de construire. Bon, on n'est pas passé plus longtemps que ça sur le permis de construire, mais ça a été aussi un gros challenge. On en a parlé un peu avec les ABF. Et au final, on obtient tout ça. Donc on peut lancer la construction du projet. Tu vois déjà avec une belle aventure déjà à ce moment-là. Donc on se dit bon ça y est, c'est maintenant que ça se concrétise. Et au final, on lance la construction en janvier, février 2020. D'accord ?

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc un mois plus tard, tu vois venir le...

  • Speaker #0

    Non, je ne vois pas du tout, désolé.

  • Speaker #1

    Qui nous a occupé depuis deux ans. Donc voilà, on lance vraiment le chantier, je te jure, le 27 janvier 2020. Et début mars, pandémie. Et au moment où la pandémie tombe, je ne sais pas si tu t'en souviens, immédiat du btp mais arrêt immédiat de la terre entière en fait c'est à dire que tu savais pas si ton à l'époque on se disait pas c'est un point on met pas entre parenthèses le projet pendant une semaine on savait pas en fait c'est tout ça a été fait peut-être que tout ce qu'on avait fait depuis deux ans ça sert à rien et en fait heureusement il ya eu quand même assez vite si vous en souvenez un appel en tout cas en priorité à l'agriculture et au btp de retravailler et nous finalement on avait un projet agricole qui était au stade de btp donc du coup on a pu finalement il ya eu cette immobilisation entre mars 2020 et mai 2020 vraiment tout début début du Covid, c'était la panique. Dès mai 2020, on s'est un petit peu relaxé, on a dit quand même, il va bien falloir continuer à travailler. Et donc le chantier a repris, tu vois, en mai. Donc on a perdu deux mois dans l'histoire, pas si dramatique que ça. Et quand le chantier a repris, comme nous on a un chantier en extérieur, parce qu'on est sur un toit à plein air, il a pu reprendre de façon beaucoup plus fluide que les chantiers à l'intérieur, dans des bureaux confinés, où quelque part c'est quasiment interdit. Nous les gens, les ouvriers, ils pouvaient respirer, être à l'extérieur, etc. Donc ça a repris assez vite, du coup finalement on a pu faire toute la construction du projet qui était prévue sur un an. Au lieu de finir de début 2020 à fin 2020, ça a glissé jusqu'à début 2021. Mais finalement, en un an, on a construit tout le projet. Donc encore une fois en toiture, avec des systèmes de poupées russes de grue. On a fait venir des grues 110 tonnes dans la rue à Paris, qui ont elles-mêmes gruté des grues de 5 tonnes. Donc on a amené ici, là où on est, sur la terrasse en béton, une grue assez costaud de 5 tonnes qui elle-même venait... amener la charpente en fait et des IPN dans la serre et dans la grange pour pouvoir construire, amener ces poids lourds en hauteur. Et donc ça a été vraiment un énorme challenge technique même en construction mais c'est là qu'on a commencé à s'éclater parce qu'en fait tant que t'as pas posé la première pierre, t'as toujours l'impression que ça peut dérailler, qu'il y a un préfet qui va te sortir un temps d'hiver dont t'as jamais entendu parler. Exactement et donc en fait quand tu poses la première pierre tu te dis ok ça y est go. C'est pour ça que la petite frayeur Covid nous a fait quand même très mal mais derrière ça a repris. Et après, nous, la phase de construction, ça a été vraiment une phase extrêmement délivrante. Le fait d'en être à se dire, OK, quel bois on choisit dans le détail ? Où est-ce qu'on met la poignée ? Dans quel sens on tourne la porte ? Quel luminaire on met ? Mais attends, on a peut-être mal. C'est là qu'on ajuste. C'est là qu'il y a tous les petits ajustements en live. Et là, c'est passionnant parce qu'on se dit, OK, ce projet qu'on imagine depuis 2-3 ans, tout d'un coup, il prend vie. Et en prenant vie aussi, ça pose plein de nouvelles questions qui sont hyper stimulantes.

  • Speaker #0

    Ouais parce que pour le coup t'as les mains dedans Et tu peux voir comment le lieu va va s'animer ou tu vois une fois que tu es sur place que tu commences à aménager et tu es différent des plans que peuvent te donner un archi.

  • Speaker #1

    Ouais et puis cette sensation de tangible quoi, tu vois quand tu vois le premier truc se poser, se réaliser et aussi quand tu commences à voir les volumes. Nous on est vraiment parti de rien en fait, on a fait de la construction d'oeuvre en fait. Et quand tu commences à voir les volumes prendre aussi et tu te dis mais c'est vraiment aussi costaud que ce que j'imaginais, il y a une belle perspective, tiens je n'avais pas vu entre les deux bâtiments, tu as la vue sur Montmartre. Et donc tu as des bonnes surprises, c'est assez...

  • Speaker #0

    Je prendrais une petite photo là, parce que c'est moi qui l'ai la vue sur mon matelas.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai que c'est plus tôt là,

  • Speaker #0

    moi je l'ai un peu en face.

  • Speaker #1

    Oui puis à cette heure là, avec un peu de chance, on aurait peut-être un petit coucher de soleil, tu verras, parce qu'on est à l'est de Montmartre, donc Montmartre est à notre ouest, et donc le soleil se couche du côté de Montmartre, ça fait des fins de journée assez magiques. Parfait.

  • Speaker #0

    Parce que là, du coup, sur le découpage, on a le potager.

  • Speaker #1

    Voilà donc finalement sur le projet, quand on l'a construit il était quand même bien défini. Donc sur ce grand rooftop de 7000 m², en fait on a trois dimensions essentiellement. On a une dimension qui est un potager agroécologique, en effet qui se trouve derrière moi.

  • Speaker #0

    En surface, qui fait ?

  • Speaker #1

    Donc qui fait 1500 m² sur 50 cm d'épaisseur de terre. Et donc là on pratique vraiment ce qu'on appelle de l'agroécologie, c'est assez inspiré des principes de la permaculture, simplement la permaculture c'est un ensemble de principes, c'est presque une philosophie. L'agroécologie, c'est assez concret. C'est zéro pesticides, zéro herbicides. Tout est manuel. Rien n'est robotisé. On fait une rotation des cultures. On est zéro déchet. On est consommateur de déchets dans le potager. Pour la petite info, on consomme des substrats de champignons, parce qu'il y a une champignonne qui n'est pas loin. Demain, on peut consommer du mar de café bio, par contre, pour le coup. Des drèches de bière, etc. Donc, en fait, c'est vraiment super le potager comme objet urbain, parce qu'en fait, on est consommateur de déchets. Et donc, ça, c'est le potager, donc 1500 m². ensuite de l'autre côté De là où on se trouve, on a une grande serre bioclimatique made in France, ce qui est très rare dans le monde des serres. Tout est fait en Bretagne, à la fois les IPN, le verre aussi est français. Et donc là, une grande serre de 1200 m² qui fait 6 mètres de haut, tout en verre. Et donc bioclimatique, pourquoi ? Parce qu'en fait, tout est pensé pour à la fois optimiser le climat et le maîtriser. Et donc le premier élément, c'est que la chaleur... dans cette serre, elle est fournie par un data center qui se trouve au sous-sol du bâtiment. Donc là, on est vraiment sur une des valeurs ajoutées de se trouver en ville, c'est qu'à la campagne, on a rarement des data centers à portée de main. Et donc nous, on récupère la chaleur du data center pour chauffer de l'eau et l'eau ensuite, elle est circulée dans la serre pour chauffer la serre. Donc ça fait que même en hiver, on peut produire des plantes avec un bilan carbone nul parce qu'il n'y a même pas de production d'énergie pour récupérer, pour avoir la chaleur à la base. et donc cette grande serre elle pour le coup elle est plus high tech on a des capteurs un peu partout On a des programmes autour de la ventilation, de la régulation du climat, de la chaleur. On a des filets d'ombrage qui se déplient s'il y a trop de lumière pour faire une couverture nuageuse pour les plantes. On a de l'irrigation, bref, c'est vraiment de l'agronomie. Ça reste, rien n'est robotisé parce que pour nous l'agriculture, que ce soit sous serre ou en pleine terre, c'est humain, c'est de l'observation, etc. Et c'est sûr qu'avec tous ces capteurs, Gabin, notre agronome, même le dimanche, il est sur son canapé, il peut voir tout ce qui se passe dans la serre. C'est un autre... Et donc ça pour nous c'est super d'avoir ces deux dimensions, on n'est pas dogmatique, on expérimente. Et entre notre serre et notre potager, on a voulu créer... Un espace de vie, pour faire simple. Je ne l'appelle pas nécessairement tiers-lieu, parce que un tiers-lieu, c'est peut-être un peu flou parfois, à mon sens, tiers-lieu, ça tire un peu souvent vers le co-working. Voilà, dans nous, c'était l'idée de se dire plutôt que c'est un espace de vie. au cœur de la ferme, vraiment on est ici au cœur de la ferme, avec Kevin dans cette grange, on l'appelait la grange et sa terrasse. Et donc l'idée de cet espace de vie, presque l'idée, ça a été de se dire, il n'y a pas d'idée. C'est qu'en fait, le champ des possibles, dans une ferme, Pourquoi déjà faire une ferme à la base, avant de parler de cet espace aussi de vie ? C'est qu'en fait, la ferme, notre conclusion, c'est que c'est un des plus grands, c'est un lieu qu'on pourrait appeler dénominateur commun. C'est qu'en fait, tu vas partout dans le monde, à un moment donné, il y a une ferme, il y a des gens qui se retrouvent à la ferme, il se passe des choses. Et en fait, c'est un lieu dénominateur commun. C'est-à-dire que dans toutes les cultures, dans tous les endroits du monde qui existent, la ferme, c'est peut-être le lieu qui peut le plus se regrouper avec le référendum. Et donc, voilà, ça, c'était quand même le parti pris. et c'est vrai qu'on a passé beaucoup de temps aux Etats-Unis Etats-Unis, tu dois le savoir, mais à New York, etc., dans toutes les villes, le kiff, le week-end, c'est tu quittes Brooklyn, tu quittes Manhattan et tu vas à Blue Hill Farm, par exemple, mais tu vas dans des fermes. Et en fait, les week-ends aux US, les week-ends à la ferme, c'est génial. Tu as des concerts, tu as de la bière partout, tu as des enfants qui courent, tu as des citrouilles qui se font carver pour Halloween. Tu as vraiment de la vie. En fait, c'est un lieu de vie de dingue dans lequel tu respires, il y a de la verdure, tu te sens bien. Et en fait, on s'est dit, mais en France, la ferme, c'est l'inverse, les fermes presque on ne les voit pas on pense aux pesticides, aux tracteurs, il y a une décorrélation entre... Alors qu'on est un pays agricole, un pays agroalimentaire, un pays restaurateur. Et donc on s'est dit, dans cette ferme, on va créer un lieu de vie. Mais par contre, ce qu'on va y faire, c'est pas qu'on ne savait pas, on avait plein d'idées. On s'est dit, l'idée, c'est de pouvoir tout faire. Et ça, on est super contents aujourd'hui, après presque une petite année, on va dire, d'exploitation, même s'il y a encore une cinquième vague Covid au milieu. C'est qu'en fait, cet espace de vie, on l'a vraiment pensé, pour ceux qui verront des photos, comme un espace déjà lumineux. On est sur un toit. Donc on a fait un bâtiment en bois, bois franc. français du Jura. Bois français brut non traité. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'en fait il n'a pas de couche de vernis dessus essentiellement et ça veut dire qu'il n'est pas protégé mais ça veut aussi dire qu'il est vivant quelque part et qu'à travers le temps il va un petit peu évoluer notamment en ton et aussi que, alors je ne sais pas si on le sent encore là parce qu'on était en aération mais on a l'odeur du bois.

  • Speaker #0

    Oui tu l'as l'odeur du bois.

  • Speaker #1

    Et c'est une odeur extrêmement agréable, hyper chaleureuse. Donc ça pour nous c'était important Ensuite on est resté sur cette idée d'un esthétisme assez épuré, assez minimaliste à travers le projet. Essentiellement on est sur des tons de bois, de verre et d'anthracite un peu métal. Et donc ça on aime bien ce côté un peu minimaliste. On a vu des choses comme ça au Japon notamment qui nous inspire pas mal. C'est quelque part quelque chose d'épuré et par épuré derrière c'est un petit peu intemporel. C'est vrai que quand on a un projet aussi sur 20 ans, Il ne faut surtout pas miser sur la mode du moment. qui est les strass ou le côté jungle, tu vois, partout, on s'est dit, non, on veut quelque chose qui tienne dans le temps et après, dans les aménagements, ça évoluera. Donc ça, c'était important. Et puis, on a eu un endroit lumineux, donc dans cette grange que... qu'on doit pouvoir voir sur le site internet ou sur instagram donc construction en bois on a un pourtour en verre qui permet vraiment d'avoir une vue dégagée à la fois sur montmartre sur le potager et un peu sur le quartier et on a aussi fait la moitié de notre toiture une moitié en bac acier donc en plein et une moitié vraiment en verre pour pareil reproduire à l'intérieur quelque part cet esprit de rooftop quoi et par ailleurs donc c'est aussi le serriste donc le serriste c'est l'entreprise qui fait la serre qui a pu aussi nous faire cette couverture en verre et d'ailleurs on a en haut de cette grange, donc de la ventilation naturelle, on a aussi de la climatisation, quand vraiment il fait très chaud, mais sinon on fabrique toujours la ventilation naturelle, évidemment. Et on a le même système de ventilation naturelle que dans la serre, finalement. Et donc cette grange, elle fait 250 m². Donc il y a 200 m² ici d'espace à vivre, et derrière on a 50 m², on va dire, un peu de back-office, avec des sanitaires, un local technique avec tout ce qui est clim, éclairage, etc. On a un office, ce qu'on appelle un office traiteur, un endroit en gros où on peut faire à manger, préparer à boire, pour les événements. Et finalement, cette grange, ici au cœur de la ferme, en fait, en même pas un an, on a fait, tu vois, on a fait même beaucoup plus que ce qu'on imaginait à l'époque quand je disais tout est possible. On a fait absolument tout. Avec des particuliers, on va dire avec du grand public, on a fait des cours de cuisine, on est assez branché, on n'est pas vegan, tu vois, mais on est assez branché cuisine végétale et tout l'univers des légumes, c'est quand même passionnant. Donc des cours de cuisine végétale, des cours de, enfin des sessions, on va dire de méditation, de respiration, de yoga, mais pas, si tu veux avec vraiment le L'objectif d'en faire quelque chose de grand et de très fédérateur. Ce n'est pas le cours de yoga avec 10 personnes. Ici, on a fait le cours de yoga de 100 personnes. Et en fait, il y a presque cette sensation de festival. Tu vois ce que je veux dire ? C'est qu'il y a une communion. Et en fait, les gens, après le Covid, ils pleuraient. De se retrouver, ils pleuraient de cette communion. Parce que se retrouver à 100 personnes après le Covid, c'était super rare. Ils ont ressenti les ondes, et on le ressent un peu tous, les ondes de ce projet qui est sur les toits, qui est à la lumière. Et en fait, quand tu te réveilles le matin dans ton petit appart de 30 mètres carrés à Paris, que tu sors du métro et que tu peux aller sur un toit et voir les oiseaux, et voir des plantes pousser, des tomates, et voir le ciel, etc. ça fait un bien fou en fait ressource le quotidien. Donc on a fait ça, on a fait des concerts, je t'en parlais un peu tout à l'heure, mais des concerts notamment avec des autochtones, des trucs un peu psychédéliques, etc. Et voilà, et après on a fait des événements, on fait beaucoup d'événements avec des entrepreneurs. entreprise. C'est un peu la chance qu'on a, c'est qu'en fait ce projet on l'a inventé avant le Covid, mais après le Covid il trouve un retentissement énorme en fait chez les marques et les organisateurs. Et donc on fait des super événements. L'année dernière on a fait notamment un très bel événement avec la marque Aigle, marque de vêtements, qui a relocalisé en France une partie de la production notamment de bottes, qui est globalement une marque super engagée, qui est une marque indépendante par ailleurs. Et là ces derniers jours on a fait aussi un très bel événement avec Kenzo sur tout un univers floral, végétal, eux aussi ils relocalisent le sourcil. signe de fleurs en France et leurs deux nouvelles égéries sont une fermière et un fermier en l'occurrence. Donc il y a vraiment ce retour en fait, quand je parlais de la ferme tout à l'heure, je pense que la ferme c'est presque les, tu vois c'est horrible ce mot, mais les influenceurs de demain, tu vois les fermiers ou les chefs de demain, tu vois. Je pense que dans le futur en fait, le rôle des producteurs, des vrais producteurs avec une vraie philosophie, je pense que demain ça peut devenir un peu des égéries parce que tellement ils portent un message clair et universel quoi.

  • Speaker #0

    C'est... c'est presque ce qu'on peut leur souhaiter, c'est d'avoir cette starification demain de cet univers-là, pour être en Bretagne et côtoyer quotidiennement des gens qui travaillent des produits, que ce soit même des pêcheurs, ou le sujet fermier, ou là, pour le coup, on observe un grand mouvement sur cette nouvelle culture et cette nouvelle manière de produire, Là où tu vois nos gros... grands-parents étaient plus dans une dynamique d'ultra-production. Dans toutes nos familles, tu peux être sûr que la ferme ne ressemble pas à ce qu'on peut voir aujourd'hui. Tu avais certes le bâti principal qui était un peu sympa, mais derrière, ce que ça cachait, c'était le P1, P2, P3. Et P1, P2, P3, c'est le poulailler 1, 2, 3, des trucs qui faisaient 400 mètres de long.

  • Speaker #1

    Et ce n'était pas sexy du tout.

  • Speaker #0

    Et ça, pour le coup, je pense qu'on est en train de revenir sur quelque chose. clairement si on peut leur leur fin s'ils peuvent bénéficier de cette cette notoriété et la place tu vois qu'ils peuvent mériter dans le rôle de tu vois de nourrir des bouches et effectivement comme on l'a avec des chefs aujourd'hui tu vois quand tu vois la starification des chefs c'est

  • Speaker #1

    génial tu vois de pouvoir mettre en lumière la bonne bouffe et je pense que ça va ça va se déplacer petit à petit sur la production j'apprécie beaucoup tout ce que tu dis parce que tu vois j'ai tellement d'amour et d'affection pour les artisans en fait. Ouais. Les artisans, les... comme tu dis, enfin, ceux qui mettent de la passion, en fait, dans tout ce qu'ils font, qui vont au bout des choses, et qui ne transigent pas sur l'éthique, tu vois. C'est ça qui est difficile. C'est qu'en fait, après, tu te dis, même, tu te dis, lui, il utilise des pesticides, c'est une horreur, tu vois, mais quelque part, tu n'es pas non plus dans sa peau, et en fait, il y a des mecs qui utilisent des pesticides, c'est pas... c'est pas blanc ou noir non plus, la vie, quoi. C'est compliqué,

  • Speaker #0

    la réalité de la société.

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est vrai que c'est très bien, et je suis d'accord avec toi, s'il peut y avoir une starification pour moi des artisans d'exception des producteurs en tout genre pour moi c'est des stars il y a des brasseurs de bière des producteurs de légumes qui font des légumes incroyables c'est des stars et c'est vrai que j'espère comme tu le dis que demain il soit vraiment reconnu pour ça et ce qui est chouette là dessus après

  • Speaker #0

    je suis loin d'être expert là dessus mais c'est plus en parlant de ce que je côtoie chez moi en Bretagne c'est que tu as des success stories qui commencent à émerger Que ce soit des pêcheurs indépendants Qui pour le coup sont plus sur des chahutiers Mais sont avec un petit boat Où ils ont deux personnes avec eux Et ils font du bar à la ligne et ils en vivent très bien l'année Et en fait c'est des démonstrations De réussite Et de se dire en fait Je peux vivre avec une belle baraque Construire un truc en bois sympa Avec mes gamins Dans un cadre de vie chouette Et vivre Et c'est la même chose sur l'agriculture Je pense Mais tu vois le sujet des pesticides pareil je pensais des choses c'est pas évident tu vois quand tu connais un peu les histoires de ces deux ces personnes là et à l'époque comment ça se passait et là je parle de rita et de grands parents tu vois moi mon grand père était marchand de bestiaux marchand de bestiaux tu avais le banquier qui venait et qui finançait uniquement si tu étais tu vois en capacité de fournir telle ou telle production et on n'avait pas ce recul tu vois de intellectuel même tu vois de pouvoir se dire en fait balance c'est pas bien, tu vois. Il fallait de nourrir des bouches et c'était pas si évident tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais non et malheureusement c'est vrai que tu vois on dit souvent il y a une génération qui détruit et la génération d'après qui reconstruit et je pense que comme tu disais la génération d'avant a pas non plus énormément de bon sens tu vois mais bon après on va pas leur... Mais c'est sûr qu'il y a eu des dérives et aujourd'hui on y revient et au contraire tu vois tout ce que je vois aujourd'hui moi je suis hyper excité de l'avenir de ce point de vue là en tout cas il y a un retour à l'essentiel, hyper important et tu vois ici pour dire deux mots quand même sur les légumes parce que... En fait, nous on est passionnés de légumes, on fait des légumes franchement d'exception. Ils ne sont pas exceptionnels par leur prix, c'est pas ça que je veux dire, mais ils sont exceptionnels par l'amour qu'on leur donne. Attention, faites un très bon légume, c'est une très bonne semence, un très bon sol. et beaucoup d'amour derrière, c'est-à-dire qu'il faut s'en occuper, s'assurer qu'il aille bien, etc. Et nous, en fait, ce qui nous a fait un peu halluciner, c'est qu'à la base, on n'est pas agriculteurs, on a constitué une équipe, ce n'est pas moi qui suis dans le champ tous les jours, mais on a choisi les semences, on a réfléchi à notre sol, on a réfléchi à notre stratégie de culture, à comment faire les choses le mieux possible, et en fait, en deux ans, on est agriculteurs, on produit des excellents légumes, et je pense, comme ils sont très bons, et que je pense qu'on a une vraie démarche, on a la chance de travailler avec des chefs, on travaille avec des restos de quartier, on livre des paniers à monsieur tout le monde mais on travaille avec des chefs chefs comme Arnaud Donkel, qui est aujourd'hui quelqu'un que voilà, qui est presque un ange gardien pour nous. Arnaud Donkel qui vient d'avoir 3 étoiles pour son restaurant Plénitude à Paris, qui est un de nos plus grands chefs français. Mais en fait, lui, il ne parle que de ses équipes et que des produits. Il s'efface en fait. Et il a une humilité que je trouve exceptionnelle. Il vient chez nous, ici, là où on se trouve quasiment toutes les semaines en ce moment. Et voilà, et nous, notre plus grande récompense, moi je veux jamais faire croire qu'on n'est pas là pour l'argent. je veux dire ce projet, on ne l'a évidemment pas fait pour l'argent mais on espère pouvoir en vivre et que ça fonctionne et pourquoi aussi pour pouvoir en faire d'autres mais la plus grande récompense c'est peut-être quand tu as un Arnaud Dankel qui vient te voir et qui comprend tout ce que tu as fait depuis 4 ans toutes les galères que tu as traversées et qui aussi apprécie la qualité des légumes que tu fais et qui veut travailler avec toi et qui te fait des super retours derrière et que tu sais que tu as tes légumes qui sont servis dans un des plus beaux restaurants de Paris alors qu'il y a 4 ans tu étais dans les petits papiers mais ça c'est une récompense tu vois qui n'a pas de prix c'est ça qui est dingue,

  • Speaker #0

    donc tu es passé d'un fichier PDF de 300 mégas

  • Speaker #1

    à des belles tomates dans la meilleure assiette de Paris et finalement l'écart entre les deux c'est pas grand chose d'autre que de s'accrocher à sa vision c'est ça qui est il y avait 150 raisons d'abandonner si on avait écouté encore une fois on en prend toujours mais si on avait écouté ce qu'on nous disait on l'aurait pas fait on nous disait que c'était impossible et au final la seule chose qui a fait la différence c'est la persévérance et le fait de se dire en fait vous avez tous tort rien n'est plus fort que ma vision ...

  • Speaker #0

    on arrive au bout de l'enregistrement je pense qu'on termine sur une chouette phrase on pourrait presque faire un deuxième épisode un de ces quatre en creusant sur d'autres sujets du modèle justement toute cette partie culture, agriculture.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Et puis voilà, j'espère que ça aura été intéressant. C'est vrai que quelque part, pour conclure aussi, ce projet, on parle d'agriculture, on parle de projet urbain, etc. Mais l'enjeu derrière tout ça, c'est de rendre la ville désirable et de ramener du bien-être dans le quotidien. Et nous, par bien-être, on n'entend pas, oui, mettre des fleurs, le potager, c'est sympa. Et le côté très léger, pour nous, c'est un sujet extrêmement sérieux, mais aussi qu'on traite avec beaucoup de rock'n'roll, tu vois. ... J'adore le rock, on fait des trucs hyper funky. Il faut aussi rendre ces sujets un peu décomplexés, un peu cools, et se dire, OK, l'enjeu écologique, il est énorme, l'enjeu alimentaire, il est énorme, mais il faut aussi les rendre, un, sexy, tu vois. Il faut vraiment que ça donne envie. Et derrière, se dire qu'en fait, il en va de notre bien-être. Et en fait, jusqu'à preuve du contraire, on a une vie sur Terre, et on ne peut pas la passer comme ça dans des villes, à être déconnecté de la nature, à être déconnecté du vivant, et au final, être déconnecté de soi-même. mais moi, trop souvent, quand je me balade dans la rue, dans Paris, je vois les gens, je les trouve déconnectés d'eux-mêmes, tu vois, avant d'être déconnectés à la nature. En fait, les deux vont ensemble.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, il y a un truc que je trouve, et on en avait parlé par téléphone, tu vois, la première fois quand on a échangé, qui me plaît dans ce projet-là, c'est le sujet subvention quasi inexistante. Pourquoi ? Parce qu'en fait, ça ne déporte pas la responsabilité du modèle économique, et le risque qui est adossé à ça. Aujourd'hui, tu es sur un modèle qui est classique, et qui dépend de vous. en fait on n'est pas en train d'absorber un truc avec avec un tiers qui lui va prendre cette responsabilité tu vois on le voit beaucoup dans tu parlais de tiers-lieu tout à l'heure qui viennent desservir un peu des projets comme ça justement parce que c'est sur subventionné et ça vient déconstruire un peu la possibilité de créer un réel modèle économique comme vous pouvez le faire qu'on y soit ou qu'on n'y soit pas ça c'est encore un autre sujet mais en tout cas de se mettre dans les conditions pour développer un modèle Et ça c'est hyper important je trouve, notamment sur des sujets qui restent aujourd'hui à démontrer. Et ça, il faut le faire pour montrer que ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Moi en tout cas sur ce sujet là... Tu vois, pour moi, avoir des subventions dans les mains, pour moi, c'est une patate chaude. Oui, mais c'est ça. C'est une telle responsabilité, l'argent public, pour moi, même si c'est des petites sommes. Ça, tu vois, c'est un peu un état d'esprit aussi. Après, il ne faut pas se leurrer. ça peut faire du bien d'avoir un peu de subventions. Quand tu te lances, quand tu as vraiment peu de moyens, mais que tu as une vision, que tu as besoin d'une aide, il ne faut pas les refuser, mais il ne faut pas en dépendre. C'est ça l'enjeu, c'est que ça prête tes superfusions et en fait, tu ne vas pas pouvoir vivre ta vie, tu ne vas pas pouvoir dupliquer. Si les subventions sont coupées, en fait, tu te retrouves amputé. Donc, ça peut être un petit « cherry on the cake » , comme on dit. Ça peut être quelque chose qui va faciliter ou parfois pour financer des choses qui ne rapportent pas d'argent. Ça, c'est pas mal fait. Mais par contre, il ne faut surtout pas en dépendre. Et c'est vrai que tout l'enjeu, je pense, aujourd'hui, c'est de faire... des démonstrations aussi économiques. Encore une fois, souvent quand on dit ça, les gens se disent, mais c'est pour faire des profits. Non, mais l'enjeu derrière le fait de faire des profits, c'est de pouvoir faire d'autres projets. Les profits vont financer une holding, si je puis dire, qui possiblement demain fera 5, 10, 15 plantations à travers la France et à travers le monde. Et je crois que chaque plantation, ce sera un espace ressourçant pour une nouvelle ville et pour des nouveaux habitants. Donc la rentabilité en ça, elle est cruciale en réalité. Elle est cruciale pour pouvoir dupliquer, ou ce n'est pas nécessaire de dupliquer, mais en tout cas pour être autonome.

  • Speaker #0

    et je pense Tu vois, c'est ça. Et tu vois, cette définition du profit, elle va aussi se redéfinir avec cette nouvelle génération de créatifs et d'entrepreneurs. Parce qu'on est encore sur un schéma de, tu vois, le profit, c'est dans la poche. Alors que le profit, c'est une valeur. Et cette valeur, elle est redistribuée ou pas. Et elle est redistribuée à bon escient ou pas. Et ça, aujourd'hui, c'est un peu à nous de le définir. Et je pense que ça va... C'est tous ces projets-là, aujourd'hui, qui vont permettre de redonner une définition au profit, tu vois. Et de le rendre un petit peu plus joli, tu vois.

  • Speaker #1

    Ah bah écoute, j'aime beaucoup cette conclusion, en tout cas.

  • Speaker #0

    Où est-ce qu'on peut vous retrouver ?

  • Speaker #1

    Voilà, écoutez, essentiellement, on a un site qui est www.plantation.paris. Encore une fois, sur Instagram, Plantation Paris. Moi, je suis très joignable sur LinkedIn, Sydney Delourme, s'il y a des projets, des sujets.

  • Speaker #0

    Je mettrai tous les petits liens en descriptif.

  • Speaker #1

    N'hésitez pas, on est complètement joignable.

  • Speaker #0

    Parfait. Écoute, merci beaucoup Sydney. Merci à toi. Je mettrai tous les petits détails et je posterai aussi un peu de visuel. je vous dis à la prochaine c'est pas une erreur Il ne faut pas passer à côté. Oui, je pense aussi. Bon, à très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Allez, à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. N'hésitez pas à m'envoyer vos retours d'expérience. J'adore recevoir vos commentaires. Et si cet épisode vous a plu, n'oubliez pas de le partager autour de vous, de vous abonner sur votre plateforme préférée. Et si vous avez un peu de temps devant vous, d'y laisser une note 5 étoiles et un petit commentaire. Ça m'aidera à remonter dans les classements. No Small Plan s'est produit par The Crafted Hospitality Garage, une plateforme de professionnels dédiée à celles et ceux qui créent des lieux hors du commun. Un espace pour échanger, se former, partager et obtenir des réponses à ces questions. Vous pouvez retrouver la plateforme sur coastlinecreative.club Encore merci à vous et à mercredi prochain pour un nouvel épisode.

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Plantation Paris. Un rooftop maraîcher de 7 000 m² dans le 18e, moitié potager agro-écologique, moitié serre bioclimatique… et au milieu, un lieu de vie qui rassemble chefs, entreprises, concerts, yoga et ateliers.


Avec Sidney Delourme & Plantation Paris, on déroule la vraie histoire d’un projet urbain XXL : appel à projets, études, permis, ABF/PLU, grutage en plein Paris, et la partie financière sans poudre aux yeux (quasi sans subventions, financement de projet, CDC, dette long terme).


On parle design utile, agronomie (rotation, zéro pesticides, récupération de chaleur d’un data center), et marque qui tient la route.

Plantation Paris c'est voir grand pour amortir, rester humain pour durer, et faire d’un toit un lieu de vie. Si tu crées des lieux, tu vas aimer la franchise : vision, montage, risques, arbitrages… et ce moment où le PDF de 300 Mo devient une première tomate qui a du goût.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut à tous, je suis Kevin Le Goff, fondateur de Coastline Creative Club et aujourd'hui je vous présente un podcast qui vise à explorer et faire parler l'univers de l'hospitality pour comprendre comment développer votre projet perso en faisant parler celles et ceux qui inventent des lieux hors du commun. Bienvenue à tous, vous écoutez No Small Plans. Alors je me suis pas mal questionné sur l'entrée d'un partenaire avec NoSmallPlans et au final je me suis lancé le défi de donner la parole uniquement aux boîtes ou aux outils avec lesquels je travaillais déjà et cette semaine je suis très heureux de vous présenter Cosmos Alors Cosmos c'est pas la dernière plateforme SaaS à la mode mais bel et bien un studio de pensée et de réflexion qui va regrouper la meilleure brigade de créatifs ces fameux talents qui peuvent parfois nous manquer en interne quand on se retrouve à la recherche d'une solution pour le développement d'un produit d'un projet ou d'une idée plus globalement Des talents qui vont nous permettre d'apporter une solution à notre problématique, que ce soit sur la stratégie, le branding ou plus largement la vision de sa boîte. Et là où tu pourrais aller voir un coach pour ton développement personnel, Cosmos c'est la porte à laquelle il faut taper quand tu as une nouvelle idée et que tu as besoin de la structurer. On pense souvent que tout se joue en interne, mais la solution provient souvent d'un regard extérieur et Cosmos va pouvoir challenger ta marque, ton projet, pour répondre à des problématiques en se basant sur la discipline du design thinking. ce nouveau courant de pensée qui va pouvoir réaliser un réel examen de conscience. Je vous invite à découvrir Cosmos avec les petits liens que je vais mettre en description du podcast et à contacter Sylvain Vallier, si vous le souhaitez, qui est le CEO de la boîte, via son LinkedIn. Même chose, je vous mettrai tous les détails dans le descriptif du podcast. En attendant, je vous souhaite une très bonne écoute avec notre nouvel invité sur ce nouvel épisode.

  • Speaker #1

    Dans ce nouvel épisode de No Small Plants, je suis très heureux de recevoir Sydney Delorme, qui est le cofondateur de Plantation Paris, un rooftop maraîcher de 7000 m² situé dans le 18ème arrondissement. Plantation Paris, c'est un projet hybride, à la fois ferme urbaine, lieu événementiel et laboratoire immobilier. Ils y produisent des légumes ultra locaux, ultra frais, dans un potager agroécologique et sous une serre bioclimatique qui est elle-même chauffée par un data center situé plus bas. Et tout ça à destination des meilleures tables parisiennes et françaises. C'est aussi un lieu de vie suspendu au-dessus de la capitale, qui permet de rassembler entreprises, artistes, cours de yoga, ateliers de méditation, mais aussi des lives, des concerts. Et l'objectif du projet, c'est inspirer une vie urbaine plus consciente, plus ressourçante et plus stimulante, en réintroduisant l'esprit de village et les bienfaits de la nature au cœur de la ville. Dans cet épisode, on a décortiqué avec Sydney les différentes étapes de leur vision, qui ont permis l'émergence du projet, avec une ambition juste énorme. Excellente écoute à tous, vous écoutez No Small Plans.

  • Speaker #0

    Je suis ravi de t'avoir sur le podcast, Sidney. Bienvenue.

  • Speaker #1

    Merci, je suis ravi d'être avec toi.

  • Speaker #0

    Je suis chez toi, là, plutôt.

  • Speaker #1

    Oui, on est ensemble chez moi, pour ce coup.

  • Speaker #0

    Écoute, ce que je te propose, c'est qu'on commence par une petite présentation, tu vois, qui tu es, ce que tu fais, et comment un peu ton parcours t'a emmené à ce projet, dont on va parler juste après. Je ne dis rien pour le moment, je reste le plus...

  • Speaker #1

    Le teaser.

  • Speaker #0

    Oui, le gros teasing.

  • Speaker #1

    Écoute, avec plaisir. Je m'appelle Sidney Delourme, j'ai 35 ans. J'ai co-fondé le projet Plantation Paris dont on parlera après. En deux mots, mon parcours, je suis né en Ile-de-France, à Paris, en région parisienne. Une enfance plutôt calme, détendue, plutôt dans un environnement naturel, à faire du vélo à droite à gauche, plutôt décontracté.

  • Speaker #0

    Tu étais où en région parisienne ?

  • Speaker #1

    Vers Saint-Germain-en-Laye. Et côté origine, je suis moitié breton. Ce qui ne va pas te déplaire, et j'ai des origines aussi anglaises et italiennes, et en fait c'est un peu aussi un fil conducteur, si tu veux, à la fois de ma vie et du projet dans lequel on se trouve aujourd'hui. C'est qu'en fait pour moi le voyage c'est la plus grande source d'inspiration que j'ai pu trouver sur mon chemin. Alors le voyage, je ne vais pas dire aller à l'autre bout du monde, même si ça aide, mais en tout cas parcourir la Terre pour prendre une pleine conscience de tout ce qui existe sur Terre, de toutes les cultures, de toutes les formes de nature. Et donc en grandissant, j'ai vécu un peu au Canada, j'ai vécu aux Pays-Bas, j'ai vécu à Londres et j'ai beaucoup voyagé à travers le monde. Donc malheureusement, c'est un peu le point noir de mon bilan carbone personnel. Mais tu vois, si au final, ça permet d'inspirer des projets qui justement vont dans le sens de l'écologie, à mon sens, c'est un bon investissement en carbone.

  • Speaker #0

    C'était quoi les motifs de voyage justement qu'il y avait derrière ces voyages-là ? C'était les études ?

  • Speaker #1

    A la base c'était les études, en fait tout petit avec mes parents déjà, Afrique du Sud, Etats-Unis, Hawaii, à parcourir un peu les grands espaces sauvages, tu vois, ça m'a toujours poursuivi en fait, et peut-être les meilleurs souvenirs que j'en garde en fait c'est des rencontres avec des animaux, notamment en Afrique du Sud où tu as des rencontres avec des animaux qui sont directes, tu te balades, tu es devant un rhinocéros, tu es devant un lion, je me suis retrouvé vraiment quasiment nez à nez avec un lion en Afrique du Sud, et je garde le souvenir de ce regard, tu vois, sauvage, assez pur finalement. Et donc voilà, ça m'a toujours inspiré, mais c'est vrai qu'après ça a été au travers des études, au travers des stages à faire à l'étranger, et puis la petite personnelle, dès que j'ai pu parcourir le monde, je l'ai fait. Et c'est sûr que quelque part, pour parler un petit peu aussi de cette inspiration, finalement en France et en Europe, on fait énormément de choses, on sait faire beaucoup de choses, mais on a énormément d'héritages. On a des héritages culturels énormes, architecturaux, normatifs malheureusement. Et donc en parcourant le monde, je trouve aux Etats-Unis, en Asie, à droite à gauche, on élargit un peu le champ des possibles, on élargit du coup le champ de réflexion qu'on peut se permettre d'avoir quand on pense à un projet. Et c'est de ce point de vue-là que je trouve ça intéressant. Alors après on se heurte malgré tout à la réalité française dans notre cas, mais moi en Asie je suis inspiré par à la fois des hôtels écologiques gigantesques, mais des micro-boui-boui sur un bout de trottoir qui vont faire du café maison avec un lait végétal parfaitement. Je suis inspiré par tous les détails à toutes les échelles mais je trouve que s'inspirer de ce qui se fait à l'étranger aujourd'hui ça aide beaucoup à ramener en France des choses qui n'existent pas.

  • Speaker #0

    Toi c'est un vrai sujet le voyage, c'est quelque chose que tu conseillerais, sur lequel on devrait s'appuyer pour justement ramener de la culture, une culture différente, de l'inspiration et on en parle régulièrement, je pense que tu vois il y a pas mal d'entrepreneurs ou même de créatifs qui s'appuient sur une... haute que la nôtre pour justement garder ce spirit créatif ?

  • Speaker #1

    Complètement, de ce point de vue là je trouve que la France est un peu en retard. Moi quand je voyage, le premier truc que je fais c'est que je joue Google Maps et je vais chercher les restos sympas, les hôtels un peu conceptuels, les petits coffee shops, les brasseries artisanales. Et en fait je vais être en recherche de lieux. C'est un peu la chasse au lieu, mais évidemment des lieux qui ont quelque chose que j'ai jamais vu. C'est toujours cette chasse du truc que tu n'as jamais vu. Ça c'est une quête que j'adore. Et derrière chaque lieu, tu as toujours des personnes, des personnalités, que tu apprends à découvrir et tu découvres tout un univers de brasserie artisanale en Asie par exemple, qui vont utiliser des houblons locaux que tu n'as jamais... Tu n'as jamais vu ou qui vont créer un lieu, tu te serais dit mais comment on a pu créer un lieu dans cette usine ? C'est juste que ça repousse un peu les limites de ce qu'on voit nous chez nous. Et moi je trouve que quiconque lance un projet, il faut s'inspirer sur Pinterest, très bien, il faut s'inspirer sur ce qu'on voit sur internet, mais en fait il faut aller vivre les lieux. et ça inspire des idées parfois c'est des petits détails c'est pas forcément l'architecture d'un lieu ça peut être des petits détails sur des menus sur un coin de barre sur une tasse et des détails qui inspirent on se dit mais ouais en fait c'est excellent de faire ça et je l'ai jamais vu chez nous quoi donc je vais m'en inspirer et quand on dit s'inspirer voilà c'est jamais copier coller parce qu'en fait quand on monte un projet on y met toute sa personnalité on y met tout son caractère on y met toutes ses idées donc voilà à part si vraiment on fait ça que pour le business mais je pense que c'est pas le cas de gens qui veulent créer un lieu On fait ça, c'est un projet de vie. Et donc toujours chercher des idées, in fine, c'est pour se les approprier et en faire quelque chose qui est vraiment à soi. Il ne faut pas voir ça comme un copier-coller, évidemment.

  • Speaker #0

    Non, et puis je pense qu'au final, c'est accumuler toutes ces zones d'inspiration, tu vois, et en faire quelque chose d'unique, tu vois. C'est un peu... Exact. Je partageais ça à un groupe d'entrepreneurs, tu vois, sur l'importance du détail et de l'expérience dans un lieu. Et souvent, les premières questions qu'on peut te poser, c'est... quelle plateforme ou quel site pour aller s'inspirer. Et je partage ce que tu dis sur le fait de... Ce n'est pas Pinterest qui va nous aider, mais c'est le fait d'aller explorer des lieux, des petites adresses, spotter une odeur, spotter la musique qu'il y a dans un espace, la manière dont la cuisine est disposée dans un coffee shop, et comprendre un peu le fonctionnement. Et c'est tous ces petits détails-là que tu vas cumuler avec d'autres, que ce soit de la bouffe, avec de la musique, que ce soit... Tu vois de la musique avec du visuel et en fait c'est toutes ces additions que tu vas ramener chez toi et quand tu crées ton lieu c'est ce qui va faire que c'est unique.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que tu vois je trouve aussi que l'effet waouh il vient pas par la grandeur et la grandiloquence ou la vue en fait parfois t'as un effet waouh dans un micro bout de cave qui a une super atmosphère, tu vois l'atmosphère c'est hyper important. La personnalité du lieu est importante et en général pour qu'il y ait une vraie personnalité, il faut que ça soit apporté par des personnalités. Les grands groupes ont du mal d'ailleurs à répliquer ce caractère qui vient vraiment des porteurs de projets.

  • Speaker #0

    Et tu vois c'est Lore, pardon Sabrina qui est passée sur un épisode qui expliquait l'âme d'un lieu, c'est quelque chose qui ne rentre pas dans un BP. T'as aucune case pour financer l'âme d'un lieu. Et ça pour le coup, je pense que c'est ce qu'on retrouve ici. D'où l'importance des fondateurs, tu vois. Et des questions que je te poserai tout à l'heure aussi. Mais tu vois, sur le fait d'incarner un lieu, c'est la magie de l'incarnation d'un lieu, mais aussi la difficulté quand t'es fondateur d'un espace comme ça. C'est comment t'arrives à t'en détacher à certains moments, et faire en sorte que ça puisse rouler sans toi. ouais voilà tout à fait ça aussi on peut en parler alors vas-y on revient un peu à ton expérience moi je suis comment t'es arrivé les années d'expérience qui t'ont emmené à créer ce projet Plantation comment t'es arrivé sur la création d'un lieu pourquoi ?

  • Speaker #1

    c'est une question un peu existentielle et parfois je me la pose encore en fait c'est C'est quelque chose d'assez spontané, d'organique, en fait ça se fait un peu par la force des choses, mais c'est quand même la continuité en général d'un parcours de vie. Donc tu vois, je te parlais de mes voyages et cette connexion à la nature, je l'ai toujours eu, j'ai toujours été habité quand même par ces enjeux environnementaux. Donc moi avant de créer Plantation Paris, pendant dix ans à peu près, j'ai fait du conseil, pas mal de conseils, dans les grands groupes à la Défense en costume cravate, dans notre univers, mais sur des sujets passionnants, parce que j'étais vraiment à fond sur les sujets environnementaux. Pas trop sur la partie RSE, parfois un peu légère si je puis dire, un peu autour de la communication. Moi ce qui m'intéressait c'était vraiment les enjeux dans le dur, tu vois. L'énergie, l'eau, les déchets, la finitude des ressources et le devenir de notre civilisation. C'est en ça aussi que je suis inspiré par la science-fiction, c'est qu'en fait tout ce que je fais, je me dis toujours dans l'espace-temps quelque part, est-ce que ça a du sens ? Et en fait je me suis vraiment passionné pour ces sujets, donc j'ai fait du conseil auprès de grands groupes, y compris le groupe Total, tu vois. sur des sujets d'énergies renouvelables notamment et de développement des énergies renouvelables en Afrique. Et ça, ça m'a vraiment passionné parce que pour le coup on parle de projets, projets d'énergies renouvelables. Donc on veut trouver un bout de terrain, il faut développer le projet, il faut obtenir des autorisations, il faut construire des panneaux solaires, il faut les installer et ensuite on produit l'électricité qui sert vraiment dans le pays. Donc ça m'a passionné, derrière j'ai bossé pendant deux ans et là j'ai énormément appris dans un fonds d'investissement et développeur de projets d'énergies renouvelables, qui est spécialisé sur l'hémisphère sud donc Amérique du Sud, Afrique, Asie. Et là j'ai vraiment appris le métier de développement, de montage de projet, de financement de projet, et de construction, et même d'exploitation en fait. Cette logique de chaîne de valeur de projet, de l'idée jusqu'à l'exploitation et toutes les étapes qu'il constitue. Alors sur le sujet des énergies renouvelables, mais en fait une fois qu'on a appris ça, on se rend compte que c'est à peu près la même chose dans l'immobilier, c'est à peu près la même chose dans tout ce qui va être projet physique. Et ça, ça m'a beaucoup appris cette expérience. Je dirais deux choses principales. La première, c'est l'importance de l'échelle. Ça a été mentionné aussi dans un de tes épisodes par Edouard, je crois. Ça, c'est pour le coup à la fois un learning, mais un vrai conseil aussi pour ceux qui veulent se lancer. En tout cas, s'il y a vraiment un enjeu de réussite financière. C'est vrai que l'échelle à laquelle on pense un projet est super importante. On va souvent être un petit peu... De prime abord, on va s'auto-limiter. On va se dire, si je fais un bar, un resto, un hôtel de 100, 150, 200 m², c'est déjà un énorme projet. Mais il ne faut pas hésiter à d'emblée voir grand, parce que ce qu'on appelle les économies d'échelle, elles se vérifient extrêmement vite. Et l'ensemble des dépenses qu'on va engager sur un projet, elles vont s'amortir beaucoup mieux sur une certaine surface. Et ça, pour dire en deux mots, sur le projet Plantation Paris, sur le cadre où on se trouve, en tout, on a fait presque 300 000 euros d'études. dont près de la moitié engagée avant même de pouvoir lancer la construction du projet. Et si le projet était deux, trois fois plus petit, le montant de ces études-là aurait été quasiment le même. Parce qu'en fait, c'est des études d'impact, c'est des études de technique, de fiabilité en toiture, etc., qui sont équivalentes pour un mètre carré ou pour 100 mètres carrés. Et donc, cette logique d'échelle, elle est vraiment, vraiment,

  • Speaker #0

    vraiment importante.

  • Speaker #1

    Ça ne veut pas dire qu'il faut voir en grand tout, mais c'est juste qu'il ne faut quand même pas hésiter à se dire que... On amortira plus facilement des charges sur quelque chose d'un peu grand que sur quelque chose de trop petit, en tout cas s'il y a des investissements importants. Et la deuxième chose pour moi qui a été très importante, c'est tout ce qu'on appelle le financement de projet. Ça c'est quelque chose qui peut paraître un peu abstrait, mais c'est finalement quand on fait un projet réel, à contrario d'un projet tech ou digital, on a la chance d'avoir quelque part un asset. c'est-à-dire des choses tangibles qui vont sortir des investissements et des financements qu'on va demander et qui derrière vont a priori générer des revenus. On ne sait pas exactement à quel niveau, mais on a plus de certitude sur ça que quand on lance une application ou quelque chose d'abstrait. Et donc le financement de projet pour moi c'est quelque chose de très important que j'ai appris du coup en énergie renouvelable, c'est de se dire comment est-ce qu'on peut financer un gros projet. Donc sans subvention, nous ça a été notre cas, on a fait ce projet sans subvention, c'était important. Mais surtout avec une logique...

  • Speaker #0

    Tu parles de Plantation Paris ?

  • Speaker #1

    Plantation Paris, ouais, c'est un projet sans subvention. Avec moins d'un pour cent de subvention si je vais être précis, on a quand même eu deux ou trois aides. Mais c'est très important ce montage financier parce qu'en fait il faut arriver à convaincre un banquier qu'en fait il ne va pas trouver sa garantie chez le fondateur. Pour moi l'entrepreneur il doit toujours être préservé, il prend tous les risques d'entrepreneur, il met tout son argent, tout son temps, toutes ses ressources. dans le projet donc il faut pas qu'en plus il ait cette angoisse de se dire si jamais ça capote en plus je vais devoir casser le porte-monnaie ou hypothéquer ma maison ça empêchera à mon avis l'entrepreneur et le porteur de projet d'être serein et a contrario le financement de projet ça vise à dire aux banques que en fait les garanties vont les trouver sur le projet et que du coup il faut les convaincre suffisamment pour qu'ils aient simplement confiance dans le projet et qu'ils cherchent pas à chercher des garanties chez les porteurs de projet Donc ça, la financement de projet. Au début, c'était quelque chose qui semblait un peu inenvisageable sur un projet d'agriculture urbaine ou de ferme urbaine comme on l'a fait. Et au final, ça a fonctionné. Tu vois, comme quoi parfois, donc on est les premiers à l'avoir fait, à mon sens. Donc on a réussi à faire un montage de projet avec des capitaux propres, de la dette bancaire, et sans que nous, en tant que porteurs de ce projet-là, on ait à mettre... Soyez impliqués. Exactement. Et ça, c'est important pour l'état d'esprit, on va dire, et la sérénité qu'on peut avoir par la suite.

  • Speaker #0

    Carrément, mais on reviendra dessus. Pour situer du coup ce projet là tu l'as entamé par rapport à ton expérience sur la partie conseil si on fait le gap au démarrage de ce projet tu nous resitues ?

  • Speaker #1

    Je te parlais là des énergies renouvelables donc ça c'était en 2018 et en fait en 2018 avec Sarah donc mon associé on avait quand même cette tous les deux on a des familles plutôt entrepreneurs on était dans des grands groupes mais c'était pas du tout notre vocation donc moi là bas je suis plutôt école de commerce grosse sensibilité environnementale Merci. Et ça, mon associée, elle vient de l'histoire de l'art. Elle a fait 5 ans d'histoire de l'art, donc elle a vraiment le goût des choses, on va dire, et des belles choses. Et après, elle a travaillé chez Artcurial, qui est une maison de vente assez reconnue à Paris. Et en fait, en deux mots, elle s'est rendue compte qu'être en maison de vente, la passion de l'art, elle devient un petit peu une passion surtout pour les investisseurs et les financiers, Qataris, Japonais, etc. Et donc, la passion pour l'art disparaissait un peu derrière l'argent. Mais donc, on s'est rencontrés, on s'est dit... communément que voilà la qualité de vie à paris est pas acceptable à ce moment là ne convenait pas que ce qu'on voyait à l'étranger ça nous semblait beaucoup plus sensé en tout cas ces projets de fermes urbaines qu'on voyait à new york ou cette cause cette imbrication entre la nature et la ville en asie passionné de lieu et de foot tous les deux donc ça a passé beaucoup de temps dans sa vie dans la cuisine des chefs à paris Les chefs, à chaque fois, même là, il y a 4 ans, on parlait déjà de circuits courts, etc. Les chefs disaient toujours, on galère à trouver des herbes super fraîches, on galère à trouver des salades, des mi... des choses qui vraiment sont bonnes, sont belles, ont du goût. Et ça, même dans les grandes cuisines des chefs étoilés, tu vois. Et donc ça, c'était quand même aussi un petit signal qu'en fait, il y avait un trou aussi sur l'approvisionnement de matières super fraîches. Et donc, on s'est dit, mais finalement, entre... ce déficit de qualité de vie qu'il y a à Paris, ce concept quand même de ferme urbaine qui peut paraître un peu bobo de prime abord. On se dit pourquoi faire de l'agriculture en ville, les polluants, etc. On y reviendra sûrement, mais on a beaucoup réfléchi à tout ça. Et cet enjeu... l'enjeu de produire des très bons légumes, super frais, et quand on dit frais, ça veut dire qu'ils sont meilleurs, qu'ils sont plus beaux, qu'ils sentent bons, et la partie invisible, c'est qu'ils sont beaucoup plus nutritifs. On a besoin de manger moins quand on mange frais, en réalité, parce qu'il y a beaucoup plus de nutriments dans ce qu'on mange. Ça a dessiné les contours d'un projet qui ensuite demandait à ce qu'on trouve le terrain pour. Et donc c'est là où ça a été un peu le coup de chance. C'est qu'au moment où on se dit ça, on se dit, il faut qu'on monte ce projet. Moi, j'étais sur Google Maps, parce qu'avant, je faisais mes recherches de projets solaires sur les toitures, etc. sur Google Maps. Google Earth, donc on commence à chercher à Paris on avait vu la FNAC Montparnasse, ça avait un super rooftop on était à la recherche de rooftops vraiment en partant de rien.

  • Speaker #0

    De base vous êtes resté sur Paris il n'y a pas un moment où vous vous êtes dit de par l'inspiration que vous pouviez avoir sur d'autres spots, il n'y a pas un moment où vous vous êtes dit peut-être qu'on peut le faire, on peut se barrer à l'étranger en fait,

  • Speaker #1

    quelque part on s'est dit qu'à Paris il y avait quelque chose à faire et en fait on s'est dit on va aussi essayer de rendre ce service à Paris c'est-à-dire que c'est une ville qui est incroyable mais où vraiment il n'y a pas ces grands projets qui viennent un peu réinventer la ville tellement il y a cet héritage haussmanien etc qu'il n'y a pas de rooftop de ouf à Paris si je le résume, il n'y a pas de rooftop de ouf à Paris franchement, t'as des super trucs au perchoir t'as toujours des petits rooftops de quelques dizaines ou centaines de mètres carrés mais un vrai projet rooftop énorme comme on en voit à New York, notamment avec Brooklyn Grange pour ceux qui connaissent ou veulent regarder ça n'existait pas, donc on s'est dit on va aller au bout de notre vision, par contre derrière le problème à Paris c'est que justement il y a le Haussmannien et qu'en fait tous les toits à Paris dans le coeur de ville en tout cas, c'est des toits qui ne sont pas du tout plats, pas du tout exploitables, c'est ce qu'ils font qui sont très beaux. Du coup on peut rien construire dessus et c'est évidemment ultra protégé par tout le sujet d'ABF. Donc à ce moment là, super timing, il y a la ville de Paris qui sort un appel à projet. Donc on parlait déjà à l'époque de pariculteurs.

  • Speaker #0

    Donc là on est en quelle année ?

  • Speaker #1

    2018.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    2018, il y avait déjà ce qu'on appelait pariculteurs à l'époque, les premiers programmes où Paris identifiait en fait des dents creuses, c'est-à-dire des morceaux de terrain en toiture, au sol, à droite à gauche dans Paris qui servaient à rien. parfois c'est des annexes d'écoles, des annexes de maisons de retraite, et qui les mettaient en appel à la prochaine. pour qu'on puisse y aménager un potager etc donc ça ça a pas mal grandi sur 2017 2018 et en 2018 il ya eu ce gros appel à projets donc chapelle internationale parce que c'est le nom du quartier aussi parce que c'est un appel à projets internationaux il ya douze consortium qui ont répondu donc il y avait justement brooklyn grange les américains qui étaient là il y avait des canadiens des japonais des grands groupes etc et puis tous les acteurs qui étaient déjà implantés à paris et là nous on se dit en fait après quand même quelques mois de recherche on On s'est dit, de toute façon, c'est soit on gagne ce projet, 7000 m2. pour accomplir notre vision. Soit, quelque part, on ne fera pas ce projet parce que de toute façon, avec l'histoire de l'économie d'échelle dont je te parlais, on ne l'aurait pas fait à 100, 200, 500 ou même à 1000 m². On voulait ce côté multi-milliers de m². C'était important pour accomplir tout ce qu'on voulait accomplir. Et donc, c'est là qu'il y a eu un super timing. On s'est lancé dans l'appel à projet en se disant franchement, on a une chance sur 10 000 de gagner. Mais de toute façon, on était encore dans notre job. On n'avait pas quitté notre job à ce moment-là. Donc, on avait notre job la journée. et le soir on bossait sur l'appel à projet comme des oufs c'est quoi le point de départ d'un appel à projet tu vois

  • Speaker #0

    C'est quoi ? Tu reçois un PDF qui fait X pages,

  • Speaker #1

    par où tu commences ? Exactement. Appel à projet, le truc sort sur le site de Paris Culture, paris.fr.

  • Speaker #0

    On download.

  • Speaker #1

    Tu download le truc, tu te dis quand même 300 mégas pour quelques documents, ça paraît beaucoup. Et donc là, tu commences à ouvrir tous les fichiers, tous les fichiers, tous les fichiers. Tu te dis on ne va jamais y arriver parce qu'en fait, comme c'était un énorme projet, on va y revenir. On est sur un bâtiment qui coûte 100 millions d'euros dans un nouveau quartier avec plein d'enjeux urbanistiques, le long des rails de la gare du Nord, etc. Il y avait un ensemble de documents ultra techniques. parce qu'en fait c'est un projet ultra sensible dans l'absolu c'est à dire que non seulement il est très grand mais il a d'énormes enjeux urbains autour de lui et donc et donc là on voit la complexité du truc très vite quand même nous déjà il y avait des visites qui étaient organisées donc on fait la visite on se dit ok c'est l'endroit tu vois c'est l'endroit on avait vu sur Montmartre on a le ciel tout était tout était perfect et donc on se focus à fond sur notre vision on se dit ok qu'est ce qu'on veut accomplir tu vois de plus fort donc nous on se concentre sur le fait de se dire ok là il y aura le potager la serre l'espace événementiel, l'infra, le yoga, l'ayurale, le restaurant, etc. Donc ça, c'est la partie conceptuelle. mais assez vite on voit que dans le rendu en fait il y a énormément de pièces techniques architecturales qu'on est incapable de produire en fait à la base on n'y connaît rien tu vois même si on est passionné de tout ça et donc là on s'entoure on s'entoure on trouve on va dire un business angel qui nous prête une petite enveloppe qui croit en nous pour répondre à l'appel à projets donc on a eu un petit budget en plus d'une autre pour vraiment payer un archi et un bureau d'études pour convaincre que notre projet non seulement il était visionnaire si je puis dire en tout cas que c'était notre vision mais surtout qu'il était solide techniquement et ça ça a énormément joué en notre faveur. C'est là où mon bagage m'a beaucoup servi, à la fois de consultant pour faire des beaux slides, mais aussi en fonds d'investissement et en développement, ça a été de faire vraiment des graphiques avec des TRI, des CAPEX, des OPEX pour ceux qui connaissent, mais vraiment des investissements, des charges d'exploitation, des retours sur investissement de façon très carrée. Et Infini nous ont dit, on vous a retenu pourquoi, sachant qu'ils connaissaient presque tout le monde sauf nous dans les 12 consortiums. Tout le monde était connu, quasiment les

  • Speaker #0

    11, et nous on sortait de nulle part.

  • Speaker #1

    Vous avez déjà des spots en France et à l'étranger, et nous on était les seuls à sortir de nulle part.

  • Speaker #0

    donc il fallait qu'on soit d'autant plus convaincant donc on s'était bien entouré des bonnes personnes on avait montré qu'on était sérieux à la fois dans le document et ensuite en oral donc il y a une première partie remise de document t'as combien de temps entre le moment où ils mettent l'appel d'offre à dispo ils ouvrent l'appel d'offre et le rendu c'est quoi ?

  • Speaker #1

    de mémoire c'était 3 mois ils ont laissé plus de temps que d'habitude parce qu'il y avait vraiment beaucoup de travail à fournir ensuite un petit mois après la remise des dossiers Merci. Et ensuite, ils ont convoqué les 12 consortiums. Parfois, il y a une shortlist. C'est-à-dire qu'en fait, il y a 12 réponses, par exemple, puis ils en retiennent 3 ou 4. Et là, de mémoire, ils ont reçu tout le monde, tellement tout le monde avait vraiment bossé sur ce projet. Ils ont reçu tous les candidats dans une énorme salle dans l'hôtel de ville de Paris. Une salle dans laquelle tu rentrais, je ne sais pas, il y a une hauteur sous plafond, je pense, de 15 mètres, une profondeur de 50 mètres. Et tu as, franchement, je ne sais pas, tu avais 50 personnes qui te regardaient droit dans les yeux. c'était hyper millimétré etc et là on avait 10 minutes pour pitcher Plus dix minutes de questions réponses. Donc là pareil, on s'est surpréparés. Je pense qu'on a vachement bien délivré le truc parce qu'on était juste habités par ce qu'on voulait faire. Et en fait quelque part, ce qui fait qu'on a aussi réussi à mon avis à concevoir ce projet jusqu'à son lancement aujourd'hui, c'est un petit peu aussi grâce à cette naïveté. C'est aussi parce qu'on n'était pas du métier, pas du secteur, et qu'on l'avait jamais fait, qu'en fait on se disait que tout est possible. Alors qu'en réalité tout n'est pas possible, mais en fait... quand t'es un peu crédule,

  • Speaker #0

    et au final si on a fait tout ce qu'on voulait faire c'est ça qui est assez dingue on en parlait par téléphone la dernière fois mais tu vois ce côté naïveté quand tu débarques dans un secteur en fait c'est hyper bénéfique au projet parce que t'avances sans avoir les tenants et aboutissants tu vois en

  • Speaker #1

    fait si t'as tous les tenants et aboutissants avant t'y vas pas En fait tu y vas pas, tu fais pas, tu te dis non mais ça on peut pas, ça marchera pas, ça marchera pas. Et en fait il y a plein de trucs, on se serait dit c'est à l'époque. Et en fait on l'aurait pas fait alors qu'en réalité on a été capable de le faire. Parce qu'on a dit bah si c'est notre vision, regardez, pourquoi pas, pourquoi pas, pourquoi pas. Et en fait on repousse les frontières du possible avec cette crédulité quoi. Hyper important.

  • Speaker #0

    Et donc ça, vous remettez le dossier, vous passez à l'oral. Il se passe quoi après ?

  • Speaker #1

    Alors, on passe à l'oral. Ils sont allés assez vite après. En fait, on a compris que le choix avait déjà été quasiment fait sur la solidité du dossier. Ça nous a fait super plaisir. L'oral, ça a plus été une validation. Et là, en fait, c'était tellement un gros projet qu'ils ont même fait une petite scène filmée le jour où, au niveau de la ville de Paris, ils ont appelé Sarah, en l'occurrence, pour lui annoncer qu'on avait gagné. On avait quand même conscience que c'était un projet de 7000 m² sur les toits de Paris. On commençait bien à peser quand même avec les bureaux d'études et tout, que ça allait être un truc très costaud. et donc là quand ils appellent Sarah En live, il lui annonce félicitations vous avez gagné le projet de chapelle internationale et puis il attend un peu la réaction tu vois il y a un blanc de 5 secondes qui en gros veut dire ah merde !

  • Speaker #0

    On était là juste pour pitcher,

  • Speaker #1

    on voulait juste faire les dessins et en fait voilà évidemment derrière explosion de joie on était super content d'avoir gagné mais c'est vrai que tout de suite du coup on s'est dit en fait on a pesé pendant la phase concours la puissance du travail qu'il allait falloir délivrer derrière pour réaliser le projet. Mais voilà, et derrière, après, ça a été le début d'une aventure de dingue.

  • Speaker #0

    Parce que je pense que tu as un paquet de promesses dans l'appel à projet.

  • Speaker #1

    Exact. Et pour préciser aussi, parce que parfois aussi quand on se lance, il y a des AMI, des appels à manifestation d'intérêt, il y a des AAP, appel à projet, il y a des AO, des appels d'offres, qui sont lancés par les collectivités, parce qu'aujourd'hui, c'est souvent les collectivités qui permettent à un porteur de projet de se lancer, parce que c'est eux qui vont les aider. Et donc, il y a quand même beaucoup de différences entre ces termes. Il faut quand même bien les vérifier. Mais typiquement, un appel d'offres, en général, il y a une collectivité qui va payer quelque chose. Un appel à projet, nous, tout ce qu'on a gagné, c'est le droit de faire notre projet. Mais en aucun cas, on a gagné des sous, par exemple, ou des droits particuliers. On a juste gagné le droit de poursuivre le développement de notre projet. Donc ça, c'est important de le savoir.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il vous demande des engagements là-dessus, tu vois, sur la partie... Justement, quand tu fais ton appel à projet, sur la partie financière, par exemple, à ce qui... Est-ce que tu as un statut que tu dois fournir sur des possibles préfinancements au projet ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Nous, en tout cas, on s'était engagé. On avait pris un certain nombre d'engagements, tout à fait. Ça, c'est sûr. On avait présenté beaucoup de lettres d'intérêt. Ça, c'est quand même souvent bien perçu. C'est de dire, on ne vient pas juste, nous, Sarah et moi, deux jeunes trentenaires, vous présenter nos idées. On a des lettres d'intérêt de beaucoup de clients, des restaurants. On avait une lettre d'intérêt du groupe Franprix Monoprix à l'époque pour écouler des légumes. On avait des lettres d'intérêt de différents corps de métier, soit des lettres d'intérêt, soit des lettres de soutien, des lettres d'appui. Par exemple à l'époque, Pierre Hermé, qui est un pâtissier assez connu, a d'emblée cru en sa raille, en sa vision. et nous a aidé aussi dans ce process avec une lettre. C'est d'arriver aussi à montrer qu'il y a un écosystème, un peu une équipe, quelque chose de solide qui est derrière, et ça, ça vient complètement crédibiliser l'approche quand on sort un peu de nulle part, ce qui est quand même souvent le cas quand on lance le premier lieu. Et donc ça, ça faisait partie des garanties. L'autre garantie, après, ça a été de... En fait, ils nous ont fait confiance sur le fait qu'on allait pouvoir financer le projet. Et ça, c'était très important parce que dans les conditions de cette étape à la projet, il y avait notamment le fait qu'il n'y aurait pas d'aide financière. C'est-à-dire que c'est pas que c'est une possibilité, c'est qu'on a presque interdiction d'avoir une aide financière parce qu'on a déjà la chance d'avoir un terrain de 7 000 m² dans Paris sur lequel on paye un loyer, mais on ne pouvait pas en plus avoir des aides. Et donc, ça veut dire qu'il fallait qu'on soit hyper serein sur notre montage financier pour qu'il puisse se réaliser derrière. sous quel cas sinon ils auraient choisi un projet qui n'allait pas pouvoir se faire importants ces engagements là et donc ça c'est validé sarah le coup de fil ça va le coup de fil panique crise cardiaque le vous retrouvez que 7000 mètres carrés exactement là on se dit ok ça devient réel faut se dire qu'on avait encore nos enfin sarah avait quitté son job à ce moment là moi j'avais encore mon job donc évidemment tout le monde dans ma boîte était un j'avais tenu les gens au courant que je leur disais si on gagne ce truc voilà je m'en vais mais ils étaient dans les énergies renouvelables donc c'est un peu le même univers ils étaient à fond derrière donc ils m'ont voilà ils m'ont aidé aussi un peu sur sur cette préparation là et ensuite en effet grand lancement donc à partir de 2019 trois grandes étapes finalement pour partir de l'idée finalement et de la validation de l'idée jusqu'à aujourd'hui la vie la première grande étape en fait c'est qu'on la grande étape celle du développement qui est quand même un peu administrative et technique cette grande étape c'est de se dire ok est ce que toutes les idées qu'on a eues c'est là les fameux 150 d'études dont je te parlais. qu'on a eues, elles sont réellement réalisables d'un point de vue technique, d'un point de vue architectural, d'un point de vue urbanistique, d'un point de vue réglementaire, d'un point de vue juridique, etc. Donc là, c'est des études, des études, des études. Tu te dis que tu quittes le monde du conseil et le monde des grands groupes pour sortir de ton ordi et aller dans la vie réelle, et en fait, tu plonges encore plus deep dans les documents à ce moment-là, et dans les études, etc. Mais ce n'est pas sinon, parce que tu es en train de confectionner les premiers éléments de ton projet. C'est quand même hyper stimulant, cette période-là. et donc là on fait toutes les études en effet technologiques on est sur un rooftop pour ceux qui pour ceux qui veulent voir et qui nous écoutent je vous invite à aller sur plantation point paris qui est notre site web pour voir quelques images notamment en drone du projet sa plantation aux plantations singulier au sein de la plantation point paris et pareil plantation paris sur instagram notre plus belle carte de visite si je puis dire ça reste instagram on voit un peu toute la vie à la ferme c'est sympa tous les légumes et les événements mais donc voilà on est sur un rooftop sur un bâtiment encore une fois qui a coûté très très cher qui est flambant neuf un gros bâtiment logistique et donc il faut faire des études techniques dans le bâtiment dans lequel on se trouve là tout de suite ensemble et dans la serre à côté. Comme on est sur un toit, on a construit des bâtiments qui font 6 mètres de haut, donc un bâtiment en bois, un bâtiment en verre. Il faut que ces bâtiments, puisqu'ils sont posés comme une maison sur la maison, sur un toit, ils sont exposés au vent, ils ne sont pas raccrochés aux fondations du bâtiment. Il a fallu démontrer que s'il y a la tempête du siècle, comme en 2000, que ces bâtiments n'allaient pas s'arracher, s'envoler, que les verres n'allaient pas voler à travers Paris, etc. Et ça, c'est des études, évidemment, hyper techniques, qu'on appelle de descente de charge, de stabilité au vent, des études sismiques, s'il y a un tremblement de terre, est-ce que ça tient, etc. Donc c'est des études ultra sérieuses, mais assez passionnantes, moi je trouve. Et donc ça, c'est tout un premier sujet sur la faisabilité technique. Ensuite, dans cette phase d'études, il y a tout ce qui va être faisabilité architecturale et urbanistique, ça c'est toujours hyper important. On commence à anticiper les sujets de permis de construire, de matériaux, de ce qu'on a le droit de faire ou pas faire dans le PLU, et ce qu'on est dans les ABF. Nous, on a une chance exceptionnelle, c'est qu'on est tout au nord de Paris, on a vu sur le Sacré-Cœur, mais on est pile hors zone quasiment à Paris à être hors zone ABF.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui ne connaissent pas, ABF, c'est les architectes des bâtiments de France, c'est ceux qui sont garants de l'architecture ou du réaménagement d'un bâtiment dans le périmètre d'un bâtiment historique. Exact.

  • Speaker #1

    Et qui ont, on ne va pas dire un droit de regard fort, on va dire, à Paris.

  • Speaker #0

    Partout.

  • Speaker #1

    Ils ont un droit de regard contraignant, on va dire, sur ce qu'on peut ou pas faire d'un point de vue architectural. Donc bref, toutes ces études pour se dire, ok, et finalement, en fait, on avait tellement bien bossé en concours qu'en fait toutes ces études qui ont coûté très cher bon évidemment elles viennent permettre de construire parce que c'est préalable en fait elles ont elles n'ont fait que confirmer ce qu'on avait déjà prévu de faire initialement donc ça c'était la bonne nouvelle c'est que quelque part ça va pas renverser les choses sera juste confirmer et donc ça c'est la phase de vraiment d'études ensuite il ya la phase de moi que j'appelle de développement ou de montage c'est à dire qu'on se dit ok du coup le projet on l'a gagné on peut le construire c'est confirmé techniquement maintenant il nous faut deux trois sous et il nous faut une véritable autorisation on va dire à exploiter tu vois donc c'est là où la partie Ce montage financier est important. Nous, d'emblée, on s'est dirigé vers, on va dire, quelques investisseurs qui partageaient la vision qu'on avait autour du projet. C'était hyper important. On a des investisseurs qui investissent, évidemment, parce qu'ils espèrent... On a un projet pour 20 ans, je ne l'ai pas... je ne l'ai pas dit, mais on a un projet sur 20 ans. Ils les investissent en espérant évidemment avoir un retour sur investissement, mais quand même ce qui nous a liés avant tout, et ce qui me semble essentiel, c'est les valeurs. Et quand on dit les valeurs, ce n'est pas juste, voilà, on s'entend bien, on vive l'écologie. sinon on est d'accord que là on part sur une grosse aventure qui est une aventure qui va repousser pousser des limites mais qui va aussi nous coûter de la sueur. Il y a un côté aussi, on se met en mode un peu ensemble et on est d'accord qu'on va, voilà, c'est pas sûr que vous récupériez un investissement fois 10 dans 15 ans. On est tous d'accord. Donc ça c'est super, on trouve des investisseurs et derrière le sujet...

  • Speaker #0

    Profil d'invest que tu as été chercher c'était...

  • Speaker #1

    Alors en l'occurrence...

  • Speaker #0

    Votre network ou c'était...

  • Speaker #1

    En tout cas ça s'est fait par, en fait le profil d'investisseur ça s'est fait surtout par un lien humain. Un lien humain, il y a un de nos deux investisseurs initiaux qui est entrepreneur et qui a par ailleurs des responsabilités importantes chez greenpeace france donc c'est à la fois quelqu'un qui a une super vision business une super casquette business il a monté une boîte qui a près de 500 salariés donc donc voilà une belle success story mais qui à côté de ça et surtout intransigeant sur les sujets sociaux environnementaux donc ça ça nous semblait vraiment faire sens et l'autre côté c'est aussi une personnalité mais qui est rattaché à un groupe et là c'était intéressant pour nous pour sur le côté aussi sérieux on va dire banque habilité comme on dit c'est à dire de se dire ok il ya un business angel que chez Greenpeace, c'est le côté engagé, mais c'est important. À un moment donné, on savait que les banques, ça allait être la grosse étape. Et donc, c'est important d'avoir un groupe avec des gros moyens pour les rassurer. Et par ailleurs, ce groupe-là avait aussi la capacité à être client. C'est un groupe qui est équipé de clients. Et donc, ça, c'est hyper important aussi de rassurer les banques là-dessus. Donc ça, à la limite, c'était un peu notre équipe de départ. Et après, l'énorme challenge, nous, on a fait à peu près un tiers des quittys, comme on dit, de capitaux propres. Donc, les investisseurs ont mis à peu près un tiers de l'ensemble de l'argent qu'on avait besoin. et l'idée, comme dans un projet immobilier souvent, c'est de trouver deux tiers d'argent auprès des banques et là on s'est dit bah quand même on a un beau bagage on a un beau projet on a gagné on a des investisseurs on a quand même de quoi défendre et on a commencé par le crédit agricole je veux pas cracher sur eux là à l'antenne mais quand même j'en ai un peu envie parce que spontanément pour ce qu'il est l'école pour un projet de ferme urbaine et au final ça a peut-être été les les moins ouverts au sujet et ça moi je le pour ça que je suis ravi d'en parler c'est qu'en fait essentiellement crédit agricole leurs clients c'est tout le monde agricole ancien le monde agricole conventionnel. Et en fait, entre les lignes, ce qu'on a compris, c'est que la nouvelle agriculture écologique, agroécologique, en permaculture, en local, etc. Possiblement, c'est plus vu comme un risque pour leurs clients que pour une belle preuve d'image. Donc ça, pour moi, c'est intolérable d'être aussi peu visionnaire finalement. Mais voilà, après, on a échangé avec plein d'autres banques. Et en fait, l'accueil était toujours superbe, on va dire. Voilà, superbe, votre projet, ça donne envie. Donc ça, c'est comme dans un mariage. Ça part très bien au début. c'est la zone vraiment de voilà de confort et après derrière en fait plus on avançait dans les discussions plus on se rendait compte qu'en fait ils savaient pas où nous classer comment nous classer ni même à qui confier l'analyse du dossier parce que je pense est souvent qu'avec un tiers lieu c'est le cas excès lui un peu multidimensionnel nous on leur disait écoutez on a un grand projet 7000 m² on va produire des excellents légumes pour des chefs pour les parisiens etc on va faire des événements on va faire des cours de yoga faire des cours de cuisine on va faire des cours de méditation, à faire des événements d'entreprise, des soirées. ok mais du coup vous êtes un restaurant, un espace événementiel,

  • Speaker #0

    tu rentres dans aucune case.

  • Speaker #1

    Exactement et du coup et principalement les chargés d'affaires à Paris n'ont jamais eu à traiter un dossier agricole. Donc en fait les centres d'affaires parisiens ne savent pas auditer un business plan agricole alors que nous on a un proche qui a des milliers de mètres carrés de serre en Bretagne. En Bretagne les banques, il y a toujours des chargés d'affaires agricoles, ils savent lire un business plan agricole. Nous c'était pas le cas donc il devait en plus mandater des experts pour auditer notre business plan donc ça devenait hyper compliqué. donc au final ça a été point bloquant on n'a pas réussi à convaincre des banques malgré leur intérêt et les personnes à qui on parlait nous disait on est les premiers désolé à pas pouvoir vous suivre mais on n'est pas organisé pour donc là on se dit on prend un peu de recul on se dit finalement notre projet en fait c'est un projet avant d'être un projet de ferme urbaine c'est un projet de réinvention urbaine le but avec ce projet c'est aussi de participer à une réinvention de la ville à réinventer cet espace de paris du nord de paris et là on se rapproche de la cdc cdc c'est la caisse C'est la Caisse Dépôt et Consignation, qui est la maison mère. de BPI France que beaucoup connaissent. Et la CDC, en fait, c'est la Banque des Territoires. C'est vraiment son nom. Et en tant que Banque des Territoires, elle est là pour aider à la dynamisation des territoires sous toutes leurs formes. Donc, ils font énormément de logements sociaux. Ils sont très actifs sur tout ce qui est urbanisme transitoire, comme on l'appelle, mais surtout ce qui est tiers-lieu, en réalité. Ils facilitent la création de tiers-lieu. Et donc, nous, quelque part, on s'est rapprochés d'eux en leur disant, écoutez, notre projet, c'est avant tout un projet de réinvention urbaine. Donc, on est dans le nord de Paris, qui est une zone vraiment en redéveloppement vers les JO, mais qui part d'assez... loin et donc Ça a pris près d'un an, on faisait ça en parallèle du reste du développement du projet, mais ça a pris près d'un an et au final ils ont dit ok. Et ça, ça a été assez exceptionnel parce que, disons qu'ils ont, du fait de ce caractère un peu, redynamisation urbaine, ils nous ont prêté sur une... sur une durée et sur des taux qu'on n'aurait pas pu avoir au travers d'une banque classique. Et surtout, ils ont une vision long terme. Là où la banque, elle se dit, est-ce que dans 3, 4, 5 ans, j'ai bien récupéré mes sous ? Elle, la CDC, elle est capable de se projeter sur du long terme. Donc ça, ça a été un vrai soulagement. Ils nous ont prêté l'essentiel des fonds et après on a réussi à mobiliser. par ricochet une banque éthique que j'aime beaucoup aussi et donc voilà avec ça en fait on avait deux investisseurs de banque ok et c'est bon on a pu on a pu en tout cas on a pu on a pu finaliser le montage financier et vous avez vous avez pu rester sur ce un tiers de tiers ou exact ouais ça ça pas parce qu'ils ont vu que comme on est des propriétaires de ce qu'on a construit ils ont vu ça comme un projet immobilier donc du coup ça avec un amortissement sur 20 ans donc ça leur aller d'avoir cette logique de...

  • Speaker #0

    C'est ce que tu m'expliquais tout à l'heure. En gros, sur le modèle que vous avez d'occupation, ce n'est pas un bail commercial.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Le propriétaire, ce n'est pas le propriétaire du bâtiment sur lequel on est. Je pense que c'est un… Tu vois, si tu peux expliquer un petit peu plus là-dessus.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Pour mettre une petite dose de complexité encore sur le projet.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. En tout cas, dans… Dans les facteurs, c'est vrai, de grande complexité, on est en fait sur une ancienne friche urbaine. C'est une ancienne friche urbaine qui appartenait à la SNCF historiquement. Donc on est vraiment en bordure des rails de la gare du Nord. Historiquement, c'était des entrepôts, des entrepôts un peu en tôle, à moitié à l'abandon, où il stockait 3 trois fois rien, et en fait c'était des hectares et des hectares qui servaient à rien dans Paris. Donc la SNCF a dit, tout le monde est en recherche de foncier à Paris, on va libérer cet espace, on va faire tout un nouveau quartier, donc ça c'est tout ce nouveau quartier de Chapelle Internationale, qui est un vrai écoquartier assez passionnant avec des bureaux, des logements, des commerces, une ferme urbaine. c'est vraiment du multi-activité. Et donc la SNCF se dit ok on va redévelopper tout ce quartier, donc on les appelle un aménageur, ils aménagent le quartier. Ensuite du coup ils ont fait plein de lots pour qu'il y ait des bâtiments de bureaux, de logements et un bâtiment logistique sur lequel on se trouve qui soit construit. Donc ça ça a été des appels d'offres en l'occurrence, soit pas la projet je sais même pas exactement, mais en gros une succession de lots qui ont été attribués à des acteurs immobiliers. Puis on se trouve sur un bâtiment donc c'est l'entreprise Sogaris qui est un exploitant d'entrepôt logistique qui est assez présent à Rungis, ce qu'il gagne. le lot pour construire le bâtiment logistique sur lequel on se trouve. Et donc, ils construisent le bâtiment logistique. Et au passage, la ville de Paris, qui est quand même partie prenante de toute cette histoire de nouveau quartier, dit, mais attendez, sur ce bâtiment logistique qui fait 400 mètres de long, il y a 20 000 mètres carrés de surface de toiture. On ne va pas juste faire un toit avec un revêtement ou avec un petit peu de mousse. On va peut-être faire quelque chose d'un peu plus ambitieux. Et c'est là où la ville et la collectivité ont joué un rôle clé. C'est qu'en fait, avant que nous, on ait l'idée du projet, ils ont eu l'idée de se dire, il peut y avoir un projet à cet endroit.

  • Speaker #0

    Ce qui est top pour là, on a tendance à rapidement dénigrer des collectivités ou des services publics en se disant que c'est lent, c'est compliqué. Et là, je fais le parallèle avec peut-être des sujets plus régionaux et ruraux, mais il y a quand même des projets. Il y a quand même des gens qui réfléchissent à des choses et qui anticipent des questions. et tout n'est pas non plus accordé aux entrepreneurs

  • Speaker #1

    exactement et c'est vrai que de ce point de vue là Paris a été un peu une locomotive en France avec les réinventer Paris, avec les pariculteurs je vous dis après on a parlé de Dessine-moi Toulouse de réinventer Lyon etc ça a été cette question de se dire mais regardons tout le foncier et tout le bâti qui sert à rien dans notre ville avant de se dire on va élargir on va élargir exactement cherchons les espaces inexploités et faisons quelque chose de super avec et ça c'est vrai que ça a été vraiment lancé par Paris il faut le dire nous c'est grâce en l'occurrence à quelques personnes au conseil de paris qui ont poussé pour ses idées plutôt quand même des profils on va dire fibre écologique qui ont du coup pensé à la possibilité de faire ce projet qui fait qu'aujourd'hui on a ce projet ça c'est clair tu vois c'est ce qu'on dit paris mais on parle de quelques personnes exact exact exact tu vois et donc et donc pour y revenir donc paris avait anticipé le fait que sur ce toit il fallait qu'il y ait il fallait qu'il ya quelque chose de nouveau tu vois et donc et donc quand la sogaris ça compte le bâtiment sur le foncier SNCF. Ils ont in fine cédé la toiture, donc on dit ce qui est au-dessus de l'étanchéité, donc en général quand un toit est fini il y a l'étanchéité et ensuite ils ont fait une dalle béton et donc ils ont cédé la toiture à la ville de Paris. Donc la ville de Paris c'est assez unique et propriétaire pas du bâtiment mais de tout ce qui se trouve au dessus du toit. Donc du volume.

  • Speaker #0

    Vous êtes locataires de la ville de Paris.

  • Speaker #1

    Exactement et au final on est locataires de la ville de Paris sur le bâtiment. Le reste du bâtiment notamment côté ville de Paris derrière nous là bas c'est qu'il ya des terrains de sport ça aussi c'est super de faire des terrains de sport en toiture ce qu'évidemment mettre un terrain de foot ou un terrain de tennis au sol en ville ça prend énormément d'espace tu mets ça sur un toit c'est un super usage de toi tu C'est une belle lumière, etc. Il y a les terrains de sport, il y a la ferme urbaine, ensuite il y a un data center, il y a un co-working. Il y a tout un écosystème rien que sur le toit. Du coup, ça fait un millefeuille déjà à trois niveaux. Nous, on est le quatrième niveau de ce millefeuille. millefeuille parce qu'en fait on est nous mêmes dépositaires du permis de construire mais comme on est tous imbriqués sur le bâtiment on est co signataires d'un permis de construire avec la ville de paris et saugaris nous notre permis de construire il était en co-signation avec les acteurs qui avaient eu leurs autres parties mais au final quand on a lancé notre chantier avec les fonds qu'on avait obtenu avec les banques etc et ben on est malgré tout on a été maître d'ouvrage comme on dit c'est à dire que c'est nous qui avons piloté chapoter toute la construction et les ouvrages nous appartiennent donc c'est vraiment c'est vraiment millefeuille et à travers tout ce millefeuille assez complexe on parlait des financements avant mais souvent après les financements il y a le sujet assurantiel en tout cas autour du chantier et là de la même façon que les banques nous disaient on sait pas où vous mettre les assurances qui fonctionne encore plus par mimétisme parce qu'une assurance elle se dit ok il y a un risque Donc à quoi est-ce que je raccroche ce risque pour pouvoir bien l'appréhender et le réduire et le minimiser ? Et donc là, c'était risque maximal parce que pour eux, c'était deux jeunes qui sortaient de nulle part, qui allaient tout d'un coup faire un projet que personne n'avait vu de 7000 m², qui en plus était sur un toit. Donc ça fait peser un risque sur le bâtiment avec l'arrachement, etc. Et ça faisait aussi peser un risque sur les personnes entre guillemets parce que qui dit toit dit spontanément et les gens vont pouvoir tomber s'ils font la fête, etc. Et donc d'un point de vue assurantiel, ça a été peut-être encore plus difficile. À l'heure rouge. À l'heure rouge, oui.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu m'expliquais tout à l'heure, en fait, typiquement, ce que vous disiez les assurances, c'est que vous avez peut-être aujourd'hui un montant alloué à la construction ici, mais globalement, votre responsabilité porte sur le bâtiment, sur l'intégralité du bâtiment. Tu nous parlais de 100 millions d'euros, c'était un peu le sujet problématique pour les assurances.

  • Speaker #1

    tu vois quand je parlais un peu du champ de contraintes dans lequel on se trouve c'est ça en deux mots on est sur un bâtiment qui est à coup de voilà une centaine de millions d'euros à ma connaissance et en effet quand on construit sur le toit d'un bâtiment on fait peser un risque sur le bâtiment donc si jamais par notre faute on fait un incendie où tout s'écroule si on a une grue parce qu'on a eu tout un système de grutage on parlera peut-être du chantier parce que c'est assez intéressant mais si tout s'écroule quelque part l'assurance nous dit mais on ne doit pas juste couvrir le prix de vos constructions qui sont de quelques millions d'euros on doit couvrir le risque de 100 millions d'euros qui est le prix du bâtiment si tout devait s'écrouler demain et donc évidemment ça fait peser une prime d'assurance d'assurance. qui tout de suite commencent à peser et dans le champ de contraintes dont je parlais on est à côté des rails de la Gare du Nord c'est les rails les plus empruntés d'Europe donc on a les Thalys, les Eurostar etc et de la même façon s'il y a un parasol qui s'envole, une bâche agricole parce qu'on fait quand même de l'agriculture une bâche agricole, des filets anti-insectes qu'on utilise, on doit tout lester tout le temps dans la terre parce que si ça s'envole et que ça va sur un caténaire et que ça immobilise les rails là on parle d'un million d'euros par heure de manque à gagner ou de préjudice disent pour la SNCF, parce qu'en fait on bloque l'axe principal. Et donc voilà, c'est vrai que cette présence en ville, un grand projet urbain, ça vient aussi avec ses contraintes, après ça se gère, on a réussi au final à quatre mains à aboutir, mais voilà, il faut aussi avoir la tête froide, ne pas se laisser trop dépasser par ses enjeux et se dire mais on va y arriver, il faut être assez sûr.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est mieux de les découvrir quand tu es devant que d'être au courant qu'effectivement ta bâche peut se barrer sur les rails. Ça c'est clair. Ça tu ne penses pas au début ça non c'est vrai quand tu fais le dossier t'es loin t'en es loin de ça ouais

  • Speaker #1

    Je n'en ai pas là.

  • Speaker #0

    Et donc là, on est en quelle année ? Au moment où on parle des assurances, on est…

  • Speaker #1

    Alors voilà, donc en gros, 2018, c'est l'appel à projet. 2019, c'est tout le montage. Et 2020, donc montage, assurance, technique, financement, etc. Et donc en 2020, on arrive début 2020, on se dit ça y est, on a les fonds, on a l'autorisation à exploiter et on a le permis de construire. Bon, on n'est pas passé plus longtemps que ça sur le permis de construire, mais ça a été aussi un gros challenge. On en a parlé un peu avec les ABF. Et au final, on obtient tout ça. Donc on peut lancer la construction du projet. Tu vois déjà avec une belle aventure déjà à ce moment-là. Donc on se dit bon ça y est, c'est maintenant que ça se concrétise. Et au final, on lance la construction en janvier, février 2020. D'accord ?

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc un mois plus tard, tu vois venir le...

  • Speaker #0

    Non, je ne vois pas du tout, désolé.

  • Speaker #1

    Qui nous a occupé depuis deux ans. Donc voilà, on lance vraiment le chantier, je te jure, le 27 janvier 2020. Et début mars, pandémie. Et au moment où la pandémie tombe, je ne sais pas si tu t'en souviens, immédiat du btp mais arrêt immédiat de la terre entière en fait c'est à dire que tu savais pas si ton à l'époque on se disait pas c'est un point on met pas entre parenthèses le projet pendant une semaine on savait pas en fait c'est tout ça a été fait peut-être que tout ce qu'on avait fait depuis deux ans ça sert à rien et en fait heureusement il ya eu quand même assez vite si vous en souvenez un appel en tout cas en priorité à l'agriculture et au btp de retravailler et nous finalement on avait un projet agricole qui était au stade de btp donc du coup on a pu finalement il ya eu cette immobilisation entre mars 2020 et mai 2020 vraiment tout début début du Covid, c'était la panique. Dès mai 2020, on s'est un petit peu relaxé, on a dit quand même, il va bien falloir continuer à travailler. Et donc le chantier a repris, tu vois, en mai. Donc on a perdu deux mois dans l'histoire, pas si dramatique que ça. Et quand le chantier a repris, comme nous on a un chantier en extérieur, parce qu'on est sur un toit à plein air, il a pu reprendre de façon beaucoup plus fluide que les chantiers à l'intérieur, dans des bureaux confinés, où quelque part c'est quasiment interdit. Nous les gens, les ouvriers, ils pouvaient respirer, être à l'extérieur, etc. Donc ça a repris assez vite, du coup finalement on a pu faire toute la construction du projet qui était prévue sur un an. Au lieu de finir de début 2020 à fin 2020, ça a glissé jusqu'à début 2021. Mais finalement, en un an, on a construit tout le projet. Donc encore une fois en toiture, avec des systèmes de poupées russes de grue. On a fait venir des grues 110 tonnes dans la rue à Paris, qui ont elles-mêmes gruté des grues de 5 tonnes. Donc on a amené ici, là où on est, sur la terrasse en béton, une grue assez costaud de 5 tonnes qui elle-même venait... amener la charpente en fait et des IPN dans la serre et dans la grange pour pouvoir construire, amener ces poids lourds en hauteur. Et donc ça a été vraiment un énorme challenge technique même en construction mais c'est là qu'on a commencé à s'éclater parce qu'en fait tant que t'as pas posé la première pierre, t'as toujours l'impression que ça peut dérailler, qu'il y a un préfet qui va te sortir un temps d'hiver dont t'as jamais entendu parler. Exactement et donc en fait quand tu poses la première pierre tu te dis ok ça y est go. C'est pour ça que la petite frayeur Covid nous a fait quand même très mal mais derrière ça a repris. Et après, nous, la phase de construction, ça a été vraiment une phase extrêmement délivrante. Le fait d'en être à se dire, OK, quel bois on choisit dans le détail ? Où est-ce qu'on met la poignée ? Dans quel sens on tourne la porte ? Quel luminaire on met ? Mais attends, on a peut-être mal. C'est là qu'on ajuste. C'est là qu'il y a tous les petits ajustements en live. Et là, c'est passionnant parce qu'on se dit, OK, ce projet qu'on imagine depuis 2-3 ans, tout d'un coup, il prend vie. Et en prenant vie aussi, ça pose plein de nouvelles questions qui sont hyper stimulantes.

  • Speaker #0

    Ouais parce que pour le coup t'as les mains dedans Et tu peux voir comment le lieu va va s'animer ou tu vois une fois que tu es sur place que tu commences à aménager et tu es différent des plans que peuvent te donner un archi.

  • Speaker #1

    Ouais et puis cette sensation de tangible quoi, tu vois quand tu vois le premier truc se poser, se réaliser et aussi quand tu commences à voir les volumes. Nous on est vraiment parti de rien en fait, on a fait de la construction d'oeuvre en fait. Et quand tu commences à voir les volumes prendre aussi et tu te dis mais c'est vraiment aussi costaud que ce que j'imaginais, il y a une belle perspective, tiens je n'avais pas vu entre les deux bâtiments, tu as la vue sur Montmartre. Et donc tu as des bonnes surprises, c'est assez...

  • Speaker #0

    Je prendrais une petite photo là, parce que c'est moi qui l'ai la vue sur mon matelas.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai que c'est plus tôt là,

  • Speaker #0

    moi je l'ai un peu en face.

  • Speaker #1

    Oui puis à cette heure là, avec un peu de chance, on aurait peut-être un petit coucher de soleil, tu verras, parce qu'on est à l'est de Montmartre, donc Montmartre est à notre ouest, et donc le soleil se couche du côté de Montmartre, ça fait des fins de journée assez magiques. Parfait.

  • Speaker #0

    Parce que là, du coup, sur le découpage, on a le potager.

  • Speaker #1

    Voilà donc finalement sur le projet, quand on l'a construit il était quand même bien défini. Donc sur ce grand rooftop de 7000 m², en fait on a trois dimensions essentiellement. On a une dimension qui est un potager agroécologique, en effet qui se trouve derrière moi.

  • Speaker #0

    En surface, qui fait ?

  • Speaker #1

    Donc qui fait 1500 m² sur 50 cm d'épaisseur de terre. Et donc là on pratique vraiment ce qu'on appelle de l'agroécologie, c'est assez inspiré des principes de la permaculture, simplement la permaculture c'est un ensemble de principes, c'est presque une philosophie. L'agroécologie, c'est assez concret. C'est zéro pesticides, zéro herbicides. Tout est manuel. Rien n'est robotisé. On fait une rotation des cultures. On est zéro déchet. On est consommateur de déchets dans le potager. Pour la petite info, on consomme des substrats de champignons, parce qu'il y a une champignonne qui n'est pas loin. Demain, on peut consommer du mar de café bio, par contre, pour le coup. Des drèches de bière, etc. Donc, en fait, c'est vraiment super le potager comme objet urbain, parce qu'en fait, on est consommateur de déchets. Et donc, ça, c'est le potager, donc 1500 m². ensuite de l'autre côté De là où on se trouve, on a une grande serre bioclimatique made in France, ce qui est très rare dans le monde des serres. Tout est fait en Bretagne, à la fois les IPN, le verre aussi est français. Et donc là, une grande serre de 1200 m² qui fait 6 mètres de haut, tout en verre. Et donc bioclimatique, pourquoi ? Parce qu'en fait, tout est pensé pour à la fois optimiser le climat et le maîtriser. Et donc le premier élément, c'est que la chaleur... dans cette serre, elle est fournie par un data center qui se trouve au sous-sol du bâtiment. Donc là, on est vraiment sur une des valeurs ajoutées de se trouver en ville, c'est qu'à la campagne, on a rarement des data centers à portée de main. Et donc nous, on récupère la chaleur du data center pour chauffer de l'eau et l'eau ensuite, elle est circulée dans la serre pour chauffer la serre. Donc ça fait que même en hiver, on peut produire des plantes avec un bilan carbone nul parce qu'il n'y a même pas de production d'énergie pour récupérer, pour avoir la chaleur à la base. et donc cette grande serre elle pour le coup elle est plus high tech on a des capteurs un peu partout On a des programmes autour de la ventilation, de la régulation du climat, de la chaleur. On a des filets d'ombrage qui se déplient s'il y a trop de lumière pour faire une couverture nuageuse pour les plantes. On a de l'irrigation, bref, c'est vraiment de l'agronomie. Ça reste, rien n'est robotisé parce que pour nous l'agriculture, que ce soit sous serre ou en pleine terre, c'est humain, c'est de l'observation, etc. Et c'est sûr qu'avec tous ces capteurs, Gabin, notre agronome, même le dimanche, il est sur son canapé, il peut voir tout ce qui se passe dans la serre. C'est un autre... Et donc ça pour nous c'est super d'avoir ces deux dimensions, on n'est pas dogmatique, on expérimente. Et entre notre serre et notre potager, on a voulu créer... Un espace de vie, pour faire simple. Je ne l'appelle pas nécessairement tiers-lieu, parce que un tiers-lieu, c'est peut-être un peu flou parfois, à mon sens, tiers-lieu, ça tire un peu souvent vers le co-working. Voilà, dans nous, c'était l'idée de se dire plutôt que c'est un espace de vie. au cœur de la ferme, vraiment on est ici au cœur de la ferme, avec Kevin dans cette grange, on l'appelait la grange et sa terrasse. Et donc l'idée de cet espace de vie, presque l'idée, ça a été de se dire, il n'y a pas d'idée. C'est qu'en fait, le champ des possibles, dans une ferme, Pourquoi déjà faire une ferme à la base, avant de parler de cet espace aussi de vie ? C'est qu'en fait, la ferme, notre conclusion, c'est que c'est un des plus grands, c'est un lieu qu'on pourrait appeler dénominateur commun. C'est qu'en fait, tu vas partout dans le monde, à un moment donné, il y a une ferme, il y a des gens qui se retrouvent à la ferme, il se passe des choses. Et en fait, c'est un lieu dénominateur commun. C'est-à-dire que dans toutes les cultures, dans tous les endroits du monde qui existent, la ferme, c'est peut-être le lieu qui peut le plus se regrouper avec le référendum. Et donc, voilà, ça, c'était quand même le parti pris. et c'est vrai qu'on a passé beaucoup de temps aux Etats-Unis Etats-Unis, tu dois le savoir, mais à New York, etc., dans toutes les villes, le kiff, le week-end, c'est tu quittes Brooklyn, tu quittes Manhattan et tu vas à Blue Hill Farm, par exemple, mais tu vas dans des fermes. Et en fait, les week-ends aux US, les week-ends à la ferme, c'est génial. Tu as des concerts, tu as de la bière partout, tu as des enfants qui courent, tu as des citrouilles qui se font carver pour Halloween. Tu as vraiment de la vie. En fait, c'est un lieu de vie de dingue dans lequel tu respires, il y a de la verdure, tu te sens bien. Et en fait, on s'est dit, mais en France, la ferme, c'est l'inverse, les fermes presque on ne les voit pas on pense aux pesticides, aux tracteurs, il y a une décorrélation entre... Alors qu'on est un pays agricole, un pays agroalimentaire, un pays restaurateur. Et donc on s'est dit, dans cette ferme, on va créer un lieu de vie. Mais par contre, ce qu'on va y faire, c'est pas qu'on ne savait pas, on avait plein d'idées. On s'est dit, l'idée, c'est de pouvoir tout faire. Et ça, on est super contents aujourd'hui, après presque une petite année, on va dire, d'exploitation, même s'il y a encore une cinquième vague Covid au milieu. C'est qu'en fait, cet espace de vie, on l'a vraiment pensé, pour ceux qui verront des photos, comme un espace déjà lumineux. On est sur un toit. Donc on a fait un bâtiment en bois, bois franc. français du Jura. Bois français brut non traité. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'en fait il n'a pas de couche de vernis dessus essentiellement et ça veut dire qu'il n'est pas protégé mais ça veut aussi dire qu'il est vivant quelque part et qu'à travers le temps il va un petit peu évoluer notamment en ton et aussi que, alors je ne sais pas si on le sent encore là parce qu'on était en aération mais on a l'odeur du bois.

  • Speaker #0

    Oui tu l'as l'odeur du bois.

  • Speaker #1

    Et c'est une odeur extrêmement agréable, hyper chaleureuse. Donc ça pour nous c'était important Ensuite on est resté sur cette idée d'un esthétisme assez épuré, assez minimaliste à travers le projet. Essentiellement on est sur des tons de bois, de verre et d'anthracite un peu métal. Et donc ça on aime bien ce côté un peu minimaliste. On a vu des choses comme ça au Japon notamment qui nous inspire pas mal. C'est quelque part quelque chose d'épuré et par épuré derrière c'est un petit peu intemporel. C'est vrai que quand on a un projet aussi sur 20 ans, Il ne faut surtout pas miser sur la mode du moment. qui est les strass ou le côté jungle, tu vois, partout, on s'est dit, non, on veut quelque chose qui tienne dans le temps et après, dans les aménagements, ça évoluera. Donc ça, c'était important. Et puis, on a eu un endroit lumineux, donc dans cette grange que... qu'on doit pouvoir voir sur le site internet ou sur instagram donc construction en bois on a un pourtour en verre qui permet vraiment d'avoir une vue dégagée à la fois sur montmartre sur le potager et un peu sur le quartier et on a aussi fait la moitié de notre toiture une moitié en bac acier donc en plein et une moitié vraiment en verre pour pareil reproduire à l'intérieur quelque part cet esprit de rooftop quoi et par ailleurs donc c'est aussi le serriste donc le serriste c'est l'entreprise qui fait la serre qui a pu aussi nous faire cette couverture en verre et d'ailleurs on a en haut de cette grange, donc de la ventilation naturelle, on a aussi de la climatisation, quand vraiment il fait très chaud, mais sinon on fabrique toujours la ventilation naturelle, évidemment. Et on a le même système de ventilation naturelle que dans la serre, finalement. Et donc cette grange, elle fait 250 m². Donc il y a 200 m² ici d'espace à vivre, et derrière on a 50 m², on va dire, un peu de back-office, avec des sanitaires, un local technique avec tout ce qui est clim, éclairage, etc. On a un office, ce qu'on appelle un office traiteur, un endroit en gros où on peut faire à manger, préparer à boire, pour les événements. Et finalement, cette grange, ici au cœur de la ferme, en fait, en même pas un an, on a fait, tu vois, on a fait même beaucoup plus que ce qu'on imaginait à l'époque quand je disais tout est possible. On a fait absolument tout. Avec des particuliers, on va dire avec du grand public, on a fait des cours de cuisine, on est assez branché, on n'est pas vegan, tu vois, mais on est assez branché cuisine végétale et tout l'univers des légumes, c'est quand même passionnant. Donc des cours de cuisine végétale, des cours de, enfin des sessions, on va dire de méditation, de respiration, de yoga, mais pas, si tu veux avec vraiment le L'objectif d'en faire quelque chose de grand et de très fédérateur. Ce n'est pas le cours de yoga avec 10 personnes. Ici, on a fait le cours de yoga de 100 personnes. Et en fait, il y a presque cette sensation de festival. Tu vois ce que je veux dire ? C'est qu'il y a une communion. Et en fait, les gens, après le Covid, ils pleuraient. De se retrouver, ils pleuraient de cette communion. Parce que se retrouver à 100 personnes après le Covid, c'était super rare. Ils ont ressenti les ondes, et on le ressent un peu tous, les ondes de ce projet qui est sur les toits, qui est à la lumière. Et en fait, quand tu te réveilles le matin dans ton petit appart de 30 mètres carrés à Paris, que tu sors du métro et que tu peux aller sur un toit et voir les oiseaux, et voir des plantes pousser, des tomates, et voir le ciel, etc. ça fait un bien fou en fait ressource le quotidien. Donc on a fait ça, on a fait des concerts, je t'en parlais un peu tout à l'heure, mais des concerts notamment avec des autochtones, des trucs un peu psychédéliques, etc. Et voilà, et après on a fait des événements, on fait beaucoup d'événements avec des entrepreneurs. entreprise. C'est un peu la chance qu'on a, c'est qu'en fait ce projet on l'a inventé avant le Covid, mais après le Covid il trouve un retentissement énorme en fait chez les marques et les organisateurs. Et donc on fait des super événements. L'année dernière on a fait notamment un très bel événement avec la marque Aigle, marque de vêtements, qui a relocalisé en France une partie de la production notamment de bottes, qui est globalement une marque super engagée, qui est une marque indépendante par ailleurs. Et là ces derniers jours on a fait aussi un très bel événement avec Kenzo sur tout un univers floral, végétal, eux aussi ils relocalisent le sourcil. signe de fleurs en France et leurs deux nouvelles égéries sont une fermière et un fermier en l'occurrence. Donc il y a vraiment ce retour en fait, quand je parlais de la ferme tout à l'heure, je pense que la ferme c'est presque les, tu vois c'est horrible ce mot, mais les influenceurs de demain, tu vois les fermiers ou les chefs de demain, tu vois. Je pense que dans le futur en fait, le rôle des producteurs, des vrais producteurs avec une vraie philosophie, je pense que demain ça peut devenir un peu des égéries parce que tellement ils portent un message clair et universel quoi.

  • Speaker #0

    C'est... c'est presque ce qu'on peut leur souhaiter, c'est d'avoir cette starification demain de cet univers-là, pour être en Bretagne et côtoyer quotidiennement des gens qui travaillent des produits, que ce soit même des pêcheurs, ou le sujet fermier, ou là, pour le coup, on observe un grand mouvement sur cette nouvelle culture et cette nouvelle manière de produire, Là où tu vois nos gros... grands-parents étaient plus dans une dynamique d'ultra-production. Dans toutes nos familles, tu peux être sûr que la ferme ne ressemble pas à ce qu'on peut voir aujourd'hui. Tu avais certes le bâti principal qui était un peu sympa, mais derrière, ce que ça cachait, c'était le P1, P2, P3. Et P1, P2, P3, c'est le poulailler 1, 2, 3, des trucs qui faisaient 400 mètres de long.

  • Speaker #1

    Et ce n'était pas sexy du tout.

  • Speaker #0

    Et ça, pour le coup, je pense qu'on est en train de revenir sur quelque chose. clairement si on peut leur leur fin s'ils peuvent bénéficier de cette cette notoriété et la place tu vois qu'ils peuvent mériter dans le rôle de tu vois de nourrir des bouches et effectivement comme on l'a avec des chefs aujourd'hui tu vois quand tu vois la starification des chefs c'est

  • Speaker #1

    génial tu vois de pouvoir mettre en lumière la bonne bouffe et je pense que ça va ça va se déplacer petit à petit sur la production j'apprécie beaucoup tout ce que tu dis parce que tu vois j'ai tellement d'amour et d'affection pour les artisans en fait. Ouais. Les artisans, les... comme tu dis, enfin, ceux qui mettent de la passion, en fait, dans tout ce qu'ils font, qui vont au bout des choses, et qui ne transigent pas sur l'éthique, tu vois. C'est ça qui est difficile. C'est qu'en fait, après, tu te dis, même, tu te dis, lui, il utilise des pesticides, c'est une horreur, tu vois, mais quelque part, tu n'es pas non plus dans sa peau, et en fait, il y a des mecs qui utilisent des pesticides, c'est pas... c'est pas blanc ou noir non plus, la vie, quoi. C'est compliqué,

  • Speaker #0

    la réalité de la société.

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est vrai que c'est très bien, et je suis d'accord avec toi, s'il peut y avoir une starification pour moi des artisans d'exception des producteurs en tout genre pour moi c'est des stars il y a des brasseurs de bière des producteurs de légumes qui font des légumes incroyables c'est des stars et c'est vrai que j'espère comme tu le dis que demain il soit vraiment reconnu pour ça et ce qui est chouette là dessus après

  • Speaker #0

    je suis loin d'être expert là dessus mais c'est plus en parlant de ce que je côtoie chez moi en Bretagne c'est que tu as des success stories qui commencent à émerger Que ce soit des pêcheurs indépendants Qui pour le coup sont plus sur des chahutiers Mais sont avec un petit boat Où ils ont deux personnes avec eux Et ils font du bar à la ligne et ils en vivent très bien l'année Et en fait c'est des démonstrations De réussite Et de se dire en fait Je peux vivre avec une belle baraque Construire un truc en bois sympa Avec mes gamins Dans un cadre de vie chouette Et vivre Et c'est la même chose sur l'agriculture Je pense Mais tu vois le sujet des pesticides pareil je pensais des choses c'est pas évident tu vois quand tu connais un peu les histoires de ces deux ces personnes là et à l'époque comment ça se passait et là je parle de rita et de grands parents tu vois moi mon grand père était marchand de bestiaux marchand de bestiaux tu avais le banquier qui venait et qui finançait uniquement si tu étais tu vois en capacité de fournir telle ou telle production et on n'avait pas ce recul tu vois de intellectuel même tu vois de pouvoir se dire en fait balance c'est pas bien, tu vois. Il fallait de nourrir des bouches et c'était pas si évident tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais non et malheureusement c'est vrai que tu vois on dit souvent il y a une génération qui détruit et la génération d'après qui reconstruit et je pense que comme tu disais la génération d'avant a pas non plus énormément de bon sens tu vois mais bon après on va pas leur... Mais c'est sûr qu'il y a eu des dérives et aujourd'hui on y revient et au contraire tu vois tout ce que je vois aujourd'hui moi je suis hyper excité de l'avenir de ce point de vue là en tout cas il y a un retour à l'essentiel, hyper important et tu vois ici pour dire deux mots quand même sur les légumes parce que... En fait, nous on est passionnés de légumes, on fait des légumes franchement d'exception. Ils ne sont pas exceptionnels par leur prix, c'est pas ça que je veux dire, mais ils sont exceptionnels par l'amour qu'on leur donne. Attention, faites un très bon légume, c'est une très bonne semence, un très bon sol. et beaucoup d'amour derrière, c'est-à-dire qu'il faut s'en occuper, s'assurer qu'il aille bien, etc. Et nous, en fait, ce qui nous a fait un peu halluciner, c'est qu'à la base, on n'est pas agriculteurs, on a constitué une équipe, ce n'est pas moi qui suis dans le champ tous les jours, mais on a choisi les semences, on a réfléchi à notre sol, on a réfléchi à notre stratégie de culture, à comment faire les choses le mieux possible, et en fait, en deux ans, on est agriculteurs, on produit des excellents légumes, et je pense, comme ils sont très bons, et que je pense qu'on a une vraie démarche, on a la chance de travailler avec des chefs, on travaille avec des restos de quartier, on livre des paniers à monsieur tout le monde mais on travaille avec des chefs chefs comme Arnaud Donkel, qui est aujourd'hui quelqu'un que voilà, qui est presque un ange gardien pour nous. Arnaud Donkel qui vient d'avoir 3 étoiles pour son restaurant Plénitude à Paris, qui est un de nos plus grands chefs français. Mais en fait, lui, il ne parle que de ses équipes et que des produits. Il s'efface en fait. Et il a une humilité que je trouve exceptionnelle. Il vient chez nous, ici, là où on se trouve quasiment toutes les semaines en ce moment. Et voilà, et nous, notre plus grande récompense, moi je veux jamais faire croire qu'on n'est pas là pour l'argent. je veux dire ce projet, on ne l'a évidemment pas fait pour l'argent mais on espère pouvoir en vivre et que ça fonctionne et pourquoi aussi pour pouvoir en faire d'autres mais la plus grande récompense c'est peut-être quand tu as un Arnaud Dankel qui vient te voir et qui comprend tout ce que tu as fait depuis 4 ans toutes les galères que tu as traversées et qui aussi apprécie la qualité des légumes que tu fais et qui veut travailler avec toi et qui te fait des super retours derrière et que tu sais que tu as tes légumes qui sont servis dans un des plus beaux restaurants de Paris alors qu'il y a 4 ans tu étais dans les petits papiers mais ça c'est une récompense tu vois qui n'a pas de prix c'est ça qui est dingue,

  • Speaker #0

    donc tu es passé d'un fichier PDF de 300 mégas

  • Speaker #1

    à des belles tomates dans la meilleure assiette de Paris et finalement l'écart entre les deux c'est pas grand chose d'autre que de s'accrocher à sa vision c'est ça qui est il y avait 150 raisons d'abandonner si on avait écouté encore une fois on en prend toujours mais si on avait écouté ce qu'on nous disait on l'aurait pas fait on nous disait que c'était impossible et au final la seule chose qui a fait la différence c'est la persévérance et le fait de se dire en fait vous avez tous tort rien n'est plus fort que ma vision ...

  • Speaker #0

    on arrive au bout de l'enregistrement je pense qu'on termine sur une chouette phrase on pourrait presque faire un deuxième épisode un de ces quatre en creusant sur d'autres sujets du modèle justement toute cette partie culture, agriculture.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Et puis voilà, j'espère que ça aura été intéressant. C'est vrai que quelque part, pour conclure aussi, ce projet, on parle d'agriculture, on parle de projet urbain, etc. Mais l'enjeu derrière tout ça, c'est de rendre la ville désirable et de ramener du bien-être dans le quotidien. Et nous, par bien-être, on n'entend pas, oui, mettre des fleurs, le potager, c'est sympa. Et le côté très léger, pour nous, c'est un sujet extrêmement sérieux, mais aussi qu'on traite avec beaucoup de rock'n'roll, tu vois. ... J'adore le rock, on fait des trucs hyper funky. Il faut aussi rendre ces sujets un peu décomplexés, un peu cools, et se dire, OK, l'enjeu écologique, il est énorme, l'enjeu alimentaire, il est énorme, mais il faut aussi les rendre, un, sexy, tu vois. Il faut vraiment que ça donne envie. Et derrière, se dire qu'en fait, il en va de notre bien-être. Et en fait, jusqu'à preuve du contraire, on a une vie sur Terre, et on ne peut pas la passer comme ça dans des villes, à être déconnecté de la nature, à être déconnecté du vivant, et au final, être déconnecté de soi-même. mais moi, trop souvent, quand je me balade dans la rue, dans Paris, je vois les gens, je les trouve déconnectés d'eux-mêmes, tu vois, avant d'être déconnectés à la nature. En fait, les deux vont ensemble.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, il y a un truc que je trouve, et on en avait parlé par téléphone, tu vois, la première fois quand on a échangé, qui me plaît dans ce projet-là, c'est le sujet subvention quasi inexistante. Pourquoi ? Parce qu'en fait, ça ne déporte pas la responsabilité du modèle économique, et le risque qui est adossé à ça. Aujourd'hui, tu es sur un modèle qui est classique, et qui dépend de vous. en fait on n'est pas en train d'absorber un truc avec avec un tiers qui lui va prendre cette responsabilité tu vois on le voit beaucoup dans tu parlais de tiers-lieu tout à l'heure qui viennent desservir un peu des projets comme ça justement parce que c'est sur subventionné et ça vient déconstruire un peu la possibilité de créer un réel modèle économique comme vous pouvez le faire qu'on y soit ou qu'on n'y soit pas ça c'est encore un autre sujet mais en tout cas de se mettre dans les conditions pour développer un modèle Et ça c'est hyper important je trouve, notamment sur des sujets qui restent aujourd'hui à démontrer. Et ça, il faut le faire pour montrer que ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Moi en tout cas sur ce sujet là... Tu vois, pour moi, avoir des subventions dans les mains, pour moi, c'est une patate chaude. Oui, mais c'est ça. C'est une telle responsabilité, l'argent public, pour moi, même si c'est des petites sommes. Ça, tu vois, c'est un peu un état d'esprit aussi. Après, il ne faut pas se leurrer. ça peut faire du bien d'avoir un peu de subventions. Quand tu te lances, quand tu as vraiment peu de moyens, mais que tu as une vision, que tu as besoin d'une aide, il ne faut pas les refuser, mais il ne faut pas en dépendre. C'est ça l'enjeu, c'est que ça prête tes superfusions et en fait, tu ne vas pas pouvoir vivre ta vie, tu ne vas pas pouvoir dupliquer. Si les subventions sont coupées, en fait, tu te retrouves amputé. Donc, ça peut être un petit « cherry on the cake » , comme on dit. Ça peut être quelque chose qui va faciliter ou parfois pour financer des choses qui ne rapportent pas d'argent. Ça, c'est pas mal fait. Mais par contre, il ne faut surtout pas en dépendre. Et c'est vrai que tout l'enjeu, je pense, aujourd'hui, c'est de faire... des démonstrations aussi économiques. Encore une fois, souvent quand on dit ça, les gens se disent, mais c'est pour faire des profits. Non, mais l'enjeu derrière le fait de faire des profits, c'est de pouvoir faire d'autres projets. Les profits vont financer une holding, si je puis dire, qui possiblement demain fera 5, 10, 15 plantations à travers la France et à travers le monde. Et je crois que chaque plantation, ce sera un espace ressourçant pour une nouvelle ville et pour des nouveaux habitants. Donc la rentabilité en ça, elle est cruciale en réalité. Elle est cruciale pour pouvoir dupliquer, ou ce n'est pas nécessaire de dupliquer, mais en tout cas pour être autonome.

  • Speaker #0

    et je pense Tu vois, c'est ça. Et tu vois, cette définition du profit, elle va aussi se redéfinir avec cette nouvelle génération de créatifs et d'entrepreneurs. Parce qu'on est encore sur un schéma de, tu vois, le profit, c'est dans la poche. Alors que le profit, c'est une valeur. Et cette valeur, elle est redistribuée ou pas. Et elle est redistribuée à bon escient ou pas. Et ça, aujourd'hui, c'est un peu à nous de le définir. Et je pense que ça va... C'est tous ces projets-là, aujourd'hui, qui vont permettre de redonner une définition au profit, tu vois. Et de le rendre un petit peu plus joli, tu vois.

  • Speaker #1

    Ah bah écoute, j'aime beaucoup cette conclusion, en tout cas.

  • Speaker #0

    Où est-ce qu'on peut vous retrouver ?

  • Speaker #1

    Voilà, écoutez, essentiellement, on a un site qui est www.plantation.paris. Encore une fois, sur Instagram, Plantation Paris. Moi, je suis très joignable sur LinkedIn, Sydney Delourme, s'il y a des projets, des sujets.

  • Speaker #0

    Je mettrai tous les petits liens en descriptif.

  • Speaker #1

    N'hésitez pas, on est complètement joignable.

  • Speaker #0

    Parfait. Écoute, merci beaucoup Sydney. Merci à toi. Je mettrai tous les petits détails et je posterai aussi un peu de visuel. je vous dis à la prochaine c'est pas une erreur Il ne faut pas passer à côté. Oui, je pense aussi. Bon, à très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Allez, à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. N'hésitez pas à m'envoyer vos retours d'expérience. J'adore recevoir vos commentaires. Et si cet épisode vous a plu, n'oubliez pas de le partager autour de vous, de vous abonner sur votre plateforme préférée. Et si vous avez un peu de temps devant vous, d'y laisser une note 5 étoiles et un petit commentaire. Ça m'aidera à remonter dans les classements. No Small Plan s'est produit par The Crafted Hospitality Garage, une plateforme de professionnels dédiée à celles et ceux qui créent des lieux hors du commun. Un espace pour échanger, se former, partager et obtenir des réponses à ces questions. Vous pouvez retrouver la plateforme sur coastlinecreative.club Encore merci à vous et à mercredi prochain pour un nouvel épisode.

Description

Plantation Paris. Un rooftop maraîcher de 7 000 m² dans le 18e, moitié potager agro-écologique, moitié serre bioclimatique… et au milieu, un lieu de vie qui rassemble chefs, entreprises, concerts, yoga et ateliers.


Avec Sidney Delourme & Plantation Paris, on déroule la vraie histoire d’un projet urbain XXL : appel à projets, études, permis, ABF/PLU, grutage en plein Paris, et la partie financière sans poudre aux yeux (quasi sans subventions, financement de projet, CDC, dette long terme).


On parle design utile, agronomie (rotation, zéro pesticides, récupération de chaleur d’un data center), et marque qui tient la route.

Plantation Paris c'est voir grand pour amortir, rester humain pour durer, et faire d’un toit un lieu de vie. Si tu crées des lieux, tu vas aimer la franchise : vision, montage, risques, arbitrages… et ce moment où le PDF de 300 Mo devient une première tomate qui a du goût.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut à tous, je suis Kevin Le Goff, fondateur de Coastline Creative Club et aujourd'hui je vous présente un podcast qui vise à explorer et faire parler l'univers de l'hospitality pour comprendre comment développer votre projet perso en faisant parler celles et ceux qui inventent des lieux hors du commun. Bienvenue à tous, vous écoutez No Small Plans. Alors je me suis pas mal questionné sur l'entrée d'un partenaire avec NoSmallPlans et au final je me suis lancé le défi de donner la parole uniquement aux boîtes ou aux outils avec lesquels je travaillais déjà et cette semaine je suis très heureux de vous présenter Cosmos Alors Cosmos c'est pas la dernière plateforme SaaS à la mode mais bel et bien un studio de pensée et de réflexion qui va regrouper la meilleure brigade de créatifs ces fameux talents qui peuvent parfois nous manquer en interne quand on se retrouve à la recherche d'une solution pour le développement d'un produit d'un projet ou d'une idée plus globalement Des talents qui vont nous permettre d'apporter une solution à notre problématique, que ce soit sur la stratégie, le branding ou plus largement la vision de sa boîte. Et là où tu pourrais aller voir un coach pour ton développement personnel, Cosmos c'est la porte à laquelle il faut taper quand tu as une nouvelle idée et que tu as besoin de la structurer. On pense souvent que tout se joue en interne, mais la solution provient souvent d'un regard extérieur et Cosmos va pouvoir challenger ta marque, ton projet, pour répondre à des problématiques en se basant sur la discipline du design thinking. ce nouveau courant de pensée qui va pouvoir réaliser un réel examen de conscience. Je vous invite à découvrir Cosmos avec les petits liens que je vais mettre en description du podcast et à contacter Sylvain Vallier, si vous le souhaitez, qui est le CEO de la boîte, via son LinkedIn. Même chose, je vous mettrai tous les détails dans le descriptif du podcast. En attendant, je vous souhaite une très bonne écoute avec notre nouvel invité sur ce nouvel épisode.

  • Speaker #1

    Dans ce nouvel épisode de No Small Plants, je suis très heureux de recevoir Sydney Delorme, qui est le cofondateur de Plantation Paris, un rooftop maraîcher de 7000 m² situé dans le 18ème arrondissement. Plantation Paris, c'est un projet hybride, à la fois ferme urbaine, lieu événementiel et laboratoire immobilier. Ils y produisent des légumes ultra locaux, ultra frais, dans un potager agroécologique et sous une serre bioclimatique qui est elle-même chauffée par un data center situé plus bas. Et tout ça à destination des meilleures tables parisiennes et françaises. C'est aussi un lieu de vie suspendu au-dessus de la capitale, qui permet de rassembler entreprises, artistes, cours de yoga, ateliers de méditation, mais aussi des lives, des concerts. Et l'objectif du projet, c'est inspirer une vie urbaine plus consciente, plus ressourçante et plus stimulante, en réintroduisant l'esprit de village et les bienfaits de la nature au cœur de la ville. Dans cet épisode, on a décortiqué avec Sydney les différentes étapes de leur vision, qui ont permis l'émergence du projet, avec une ambition juste énorme. Excellente écoute à tous, vous écoutez No Small Plans.

  • Speaker #0

    Je suis ravi de t'avoir sur le podcast, Sidney. Bienvenue.

  • Speaker #1

    Merci, je suis ravi d'être avec toi.

  • Speaker #0

    Je suis chez toi, là, plutôt.

  • Speaker #1

    Oui, on est ensemble chez moi, pour ce coup.

  • Speaker #0

    Écoute, ce que je te propose, c'est qu'on commence par une petite présentation, tu vois, qui tu es, ce que tu fais, et comment un peu ton parcours t'a emmené à ce projet, dont on va parler juste après. Je ne dis rien pour le moment, je reste le plus...

  • Speaker #1

    Le teaser.

  • Speaker #0

    Oui, le gros teasing.

  • Speaker #1

    Écoute, avec plaisir. Je m'appelle Sidney Delourme, j'ai 35 ans. J'ai co-fondé le projet Plantation Paris dont on parlera après. En deux mots, mon parcours, je suis né en Ile-de-France, à Paris, en région parisienne. Une enfance plutôt calme, détendue, plutôt dans un environnement naturel, à faire du vélo à droite à gauche, plutôt décontracté.

  • Speaker #0

    Tu étais où en région parisienne ?

  • Speaker #1

    Vers Saint-Germain-en-Laye. Et côté origine, je suis moitié breton. Ce qui ne va pas te déplaire, et j'ai des origines aussi anglaises et italiennes, et en fait c'est un peu aussi un fil conducteur, si tu veux, à la fois de ma vie et du projet dans lequel on se trouve aujourd'hui. C'est qu'en fait pour moi le voyage c'est la plus grande source d'inspiration que j'ai pu trouver sur mon chemin. Alors le voyage, je ne vais pas dire aller à l'autre bout du monde, même si ça aide, mais en tout cas parcourir la Terre pour prendre une pleine conscience de tout ce qui existe sur Terre, de toutes les cultures, de toutes les formes de nature. Et donc en grandissant, j'ai vécu un peu au Canada, j'ai vécu aux Pays-Bas, j'ai vécu à Londres et j'ai beaucoup voyagé à travers le monde. Donc malheureusement, c'est un peu le point noir de mon bilan carbone personnel. Mais tu vois, si au final, ça permet d'inspirer des projets qui justement vont dans le sens de l'écologie, à mon sens, c'est un bon investissement en carbone.

  • Speaker #0

    C'était quoi les motifs de voyage justement qu'il y avait derrière ces voyages-là ? C'était les études ?

  • Speaker #1

    A la base c'était les études, en fait tout petit avec mes parents déjà, Afrique du Sud, Etats-Unis, Hawaii, à parcourir un peu les grands espaces sauvages, tu vois, ça m'a toujours poursuivi en fait, et peut-être les meilleurs souvenirs que j'en garde en fait c'est des rencontres avec des animaux, notamment en Afrique du Sud où tu as des rencontres avec des animaux qui sont directes, tu te balades, tu es devant un rhinocéros, tu es devant un lion, je me suis retrouvé vraiment quasiment nez à nez avec un lion en Afrique du Sud, et je garde le souvenir de ce regard, tu vois, sauvage, assez pur finalement. Et donc voilà, ça m'a toujours inspiré, mais c'est vrai qu'après ça a été au travers des études, au travers des stages à faire à l'étranger, et puis la petite personnelle, dès que j'ai pu parcourir le monde, je l'ai fait. Et c'est sûr que quelque part, pour parler un petit peu aussi de cette inspiration, finalement en France et en Europe, on fait énormément de choses, on sait faire beaucoup de choses, mais on a énormément d'héritages. On a des héritages culturels énormes, architecturaux, normatifs malheureusement. Et donc en parcourant le monde, je trouve aux Etats-Unis, en Asie, à droite à gauche, on élargit un peu le champ des possibles, on élargit du coup le champ de réflexion qu'on peut se permettre d'avoir quand on pense à un projet. Et c'est de ce point de vue-là que je trouve ça intéressant. Alors après on se heurte malgré tout à la réalité française dans notre cas, mais moi en Asie je suis inspiré par à la fois des hôtels écologiques gigantesques, mais des micro-boui-boui sur un bout de trottoir qui vont faire du café maison avec un lait végétal parfaitement. Je suis inspiré par tous les détails à toutes les échelles mais je trouve que s'inspirer de ce qui se fait à l'étranger aujourd'hui ça aide beaucoup à ramener en France des choses qui n'existent pas.

  • Speaker #0

    Toi c'est un vrai sujet le voyage, c'est quelque chose que tu conseillerais, sur lequel on devrait s'appuyer pour justement ramener de la culture, une culture différente, de l'inspiration et on en parle régulièrement, je pense que tu vois il y a pas mal d'entrepreneurs ou même de créatifs qui s'appuient sur une... haute que la nôtre pour justement garder ce spirit créatif ?

  • Speaker #1

    Complètement, de ce point de vue là je trouve que la France est un peu en retard. Moi quand je voyage, le premier truc que je fais c'est que je joue Google Maps et je vais chercher les restos sympas, les hôtels un peu conceptuels, les petits coffee shops, les brasseries artisanales. Et en fait je vais être en recherche de lieux. C'est un peu la chasse au lieu, mais évidemment des lieux qui ont quelque chose que j'ai jamais vu. C'est toujours cette chasse du truc que tu n'as jamais vu. Ça c'est une quête que j'adore. Et derrière chaque lieu, tu as toujours des personnes, des personnalités, que tu apprends à découvrir et tu découvres tout un univers de brasserie artisanale en Asie par exemple, qui vont utiliser des houblons locaux que tu n'as jamais... Tu n'as jamais vu ou qui vont créer un lieu, tu te serais dit mais comment on a pu créer un lieu dans cette usine ? C'est juste que ça repousse un peu les limites de ce qu'on voit nous chez nous. Et moi je trouve que quiconque lance un projet, il faut s'inspirer sur Pinterest, très bien, il faut s'inspirer sur ce qu'on voit sur internet, mais en fait il faut aller vivre les lieux. et ça inspire des idées parfois c'est des petits détails c'est pas forcément l'architecture d'un lieu ça peut être des petits détails sur des menus sur un coin de barre sur une tasse et des détails qui inspirent on se dit mais ouais en fait c'est excellent de faire ça et je l'ai jamais vu chez nous quoi donc je vais m'en inspirer et quand on dit s'inspirer voilà c'est jamais copier coller parce qu'en fait quand on monte un projet on y met toute sa personnalité on y met tout son caractère on y met toutes ses idées donc voilà à part si vraiment on fait ça que pour le business mais je pense que c'est pas le cas de gens qui veulent créer un lieu On fait ça, c'est un projet de vie. Et donc toujours chercher des idées, in fine, c'est pour se les approprier et en faire quelque chose qui est vraiment à soi. Il ne faut pas voir ça comme un copier-coller, évidemment.

  • Speaker #0

    Non, et puis je pense qu'au final, c'est accumuler toutes ces zones d'inspiration, tu vois, et en faire quelque chose d'unique, tu vois. C'est un peu... Exact. Je partageais ça à un groupe d'entrepreneurs, tu vois, sur l'importance du détail et de l'expérience dans un lieu. Et souvent, les premières questions qu'on peut te poser, c'est... quelle plateforme ou quel site pour aller s'inspirer. Et je partage ce que tu dis sur le fait de... Ce n'est pas Pinterest qui va nous aider, mais c'est le fait d'aller explorer des lieux, des petites adresses, spotter une odeur, spotter la musique qu'il y a dans un espace, la manière dont la cuisine est disposée dans un coffee shop, et comprendre un peu le fonctionnement. Et c'est tous ces petits détails-là que tu vas cumuler avec d'autres, que ce soit de la bouffe, avec de la musique, que ce soit... Tu vois de la musique avec du visuel et en fait c'est toutes ces additions que tu vas ramener chez toi et quand tu crées ton lieu c'est ce qui va faire que c'est unique.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que tu vois je trouve aussi que l'effet waouh il vient pas par la grandeur et la grandiloquence ou la vue en fait parfois t'as un effet waouh dans un micro bout de cave qui a une super atmosphère, tu vois l'atmosphère c'est hyper important. La personnalité du lieu est importante et en général pour qu'il y ait une vraie personnalité, il faut que ça soit apporté par des personnalités. Les grands groupes ont du mal d'ailleurs à répliquer ce caractère qui vient vraiment des porteurs de projets.

  • Speaker #0

    Et tu vois c'est Lore, pardon Sabrina qui est passée sur un épisode qui expliquait l'âme d'un lieu, c'est quelque chose qui ne rentre pas dans un BP. T'as aucune case pour financer l'âme d'un lieu. Et ça pour le coup, je pense que c'est ce qu'on retrouve ici. D'où l'importance des fondateurs, tu vois. Et des questions que je te poserai tout à l'heure aussi. Mais tu vois, sur le fait d'incarner un lieu, c'est la magie de l'incarnation d'un lieu, mais aussi la difficulté quand t'es fondateur d'un espace comme ça. C'est comment t'arrives à t'en détacher à certains moments, et faire en sorte que ça puisse rouler sans toi. ouais voilà tout à fait ça aussi on peut en parler alors vas-y on revient un peu à ton expérience moi je suis comment t'es arrivé les années d'expérience qui t'ont emmené à créer ce projet Plantation comment t'es arrivé sur la création d'un lieu pourquoi ?

  • Speaker #1

    c'est une question un peu existentielle et parfois je me la pose encore en fait c'est C'est quelque chose d'assez spontané, d'organique, en fait ça se fait un peu par la force des choses, mais c'est quand même la continuité en général d'un parcours de vie. Donc tu vois, je te parlais de mes voyages et cette connexion à la nature, je l'ai toujours eu, j'ai toujours été habité quand même par ces enjeux environnementaux. Donc moi avant de créer Plantation Paris, pendant dix ans à peu près, j'ai fait du conseil, pas mal de conseils, dans les grands groupes à la Défense en costume cravate, dans notre univers, mais sur des sujets passionnants, parce que j'étais vraiment à fond sur les sujets environnementaux. Pas trop sur la partie RSE, parfois un peu légère si je puis dire, un peu autour de la communication. Moi ce qui m'intéressait c'était vraiment les enjeux dans le dur, tu vois. L'énergie, l'eau, les déchets, la finitude des ressources et le devenir de notre civilisation. C'est en ça aussi que je suis inspiré par la science-fiction, c'est qu'en fait tout ce que je fais, je me dis toujours dans l'espace-temps quelque part, est-ce que ça a du sens ? Et en fait je me suis vraiment passionné pour ces sujets, donc j'ai fait du conseil auprès de grands groupes, y compris le groupe Total, tu vois. sur des sujets d'énergies renouvelables notamment et de développement des énergies renouvelables en Afrique. Et ça, ça m'a vraiment passionné parce que pour le coup on parle de projets, projets d'énergies renouvelables. Donc on veut trouver un bout de terrain, il faut développer le projet, il faut obtenir des autorisations, il faut construire des panneaux solaires, il faut les installer et ensuite on produit l'électricité qui sert vraiment dans le pays. Donc ça m'a passionné, derrière j'ai bossé pendant deux ans et là j'ai énormément appris dans un fonds d'investissement et développeur de projets d'énergies renouvelables, qui est spécialisé sur l'hémisphère sud donc Amérique du Sud, Afrique, Asie. Et là j'ai vraiment appris le métier de développement, de montage de projet, de financement de projet, et de construction, et même d'exploitation en fait. Cette logique de chaîne de valeur de projet, de l'idée jusqu'à l'exploitation et toutes les étapes qu'il constitue. Alors sur le sujet des énergies renouvelables, mais en fait une fois qu'on a appris ça, on se rend compte que c'est à peu près la même chose dans l'immobilier, c'est à peu près la même chose dans tout ce qui va être projet physique. Et ça, ça m'a beaucoup appris cette expérience. Je dirais deux choses principales. La première, c'est l'importance de l'échelle. Ça a été mentionné aussi dans un de tes épisodes par Edouard, je crois. Ça, c'est pour le coup à la fois un learning, mais un vrai conseil aussi pour ceux qui veulent se lancer. En tout cas, s'il y a vraiment un enjeu de réussite financière. C'est vrai que l'échelle à laquelle on pense un projet est super importante. On va souvent être un petit peu... De prime abord, on va s'auto-limiter. On va se dire, si je fais un bar, un resto, un hôtel de 100, 150, 200 m², c'est déjà un énorme projet. Mais il ne faut pas hésiter à d'emblée voir grand, parce que ce qu'on appelle les économies d'échelle, elles se vérifient extrêmement vite. Et l'ensemble des dépenses qu'on va engager sur un projet, elles vont s'amortir beaucoup mieux sur une certaine surface. Et ça, pour dire en deux mots, sur le projet Plantation Paris, sur le cadre où on se trouve, en tout, on a fait presque 300 000 euros d'études. dont près de la moitié engagée avant même de pouvoir lancer la construction du projet. Et si le projet était deux, trois fois plus petit, le montant de ces études-là aurait été quasiment le même. Parce qu'en fait, c'est des études d'impact, c'est des études de technique, de fiabilité en toiture, etc., qui sont équivalentes pour un mètre carré ou pour 100 mètres carrés. Et donc, cette logique d'échelle, elle est vraiment, vraiment,

  • Speaker #0

    vraiment importante.

  • Speaker #1

    Ça ne veut pas dire qu'il faut voir en grand tout, mais c'est juste qu'il ne faut quand même pas hésiter à se dire que... On amortira plus facilement des charges sur quelque chose d'un peu grand que sur quelque chose de trop petit, en tout cas s'il y a des investissements importants. Et la deuxième chose pour moi qui a été très importante, c'est tout ce qu'on appelle le financement de projet. Ça c'est quelque chose qui peut paraître un peu abstrait, mais c'est finalement quand on fait un projet réel, à contrario d'un projet tech ou digital, on a la chance d'avoir quelque part un asset. c'est-à-dire des choses tangibles qui vont sortir des investissements et des financements qu'on va demander et qui derrière vont a priori générer des revenus. On ne sait pas exactement à quel niveau, mais on a plus de certitude sur ça que quand on lance une application ou quelque chose d'abstrait. Et donc le financement de projet pour moi c'est quelque chose de très important que j'ai appris du coup en énergie renouvelable, c'est de se dire comment est-ce qu'on peut financer un gros projet. Donc sans subvention, nous ça a été notre cas, on a fait ce projet sans subvention, c'était important. Mais surtout avec une logique...

  • Speaker #0

    Tu parles de Plantation Paris ?

  • Speaker #1

    Plantation Paris, ouais, c'est un projet sans subvention. Avec moins d'un pour cent de subvention si je vais être précis, on a quand même eu deux ou trois aides. Mais c'est très important ce montage financier parce qu'en fait il faut arriver à convaincre un banquier qu'en fait il ne va pas trouver sa garantie chez le fondateur. Pour moi l'entrepreneur il doit toujours être préservé, il prend tous les risques d'entrepreneur, il met tout son argent, tout son temps, toutes ses ressources. dans le projet donc il faut pas qu'en plus il ait cette angoisse de se dire si jamais ça capote en plus je vais devoir casser le porte-monnaie ou hypothéquer ma maison ça empêchera à mon avis l'entrepreneur et le porteur de projet d'être serein et a contrario le financement de projet ça vise à dire aux banques que en fait les garanties vont les trouver sur le projet et que du coup il faut les convaincre suffisamment pour qu'ils aient simplement confiance dans le projet et qu'ils cherchent pas à chercher des garanties chez les porteurs de projet Donc ça, la financement de projet. Au début, c'était quelque chose qui semblait un peu inenvisageable sur un projet d'agriculture urbaine ou de ferme urbaine comme on l'a fait. Et au final, ça a fonctionné. Tu vois, comme quoi parfois, donc on est les premiers à l'avoir fait, à mon sens. Donc on a réussi à faire un montage de projet avec des capitaux propres, de la dette bancaire, et sans que nous, en tant que porteurs de ce projet-là, on ait à mettre... Soyez impliqués. Exactement. Et ça, c'est important pour l'état d'esprit, on va dire, et la sérénité qu'on peut avoir par la suite.

  • Speaker #0

    Carrément, mais on reviendra dessus. Pour situer du coup ce projet là tu l'as entamé par rapport à ton expérience sur la partie conseil si on fait le gap au démarrage de ce projet tu nous resitues ?

  • Speaker #1

    Je te parlais là des énergies renouvelables donc ça c'était en 2018 et en fait en 2018 avec Sarah donc mon associé on avait quand même cette tous les deux on a des familles plutôt entrepreneurs on était dans des grands groupes mais c'était pas du tout notre vocation donc moi là bas je suis plutôt école de commerce grosse sensibilité environnementale Merci. Et ça, mon associée, elle vient de l'histoire de l'art. Elle a fait 5 ans d'histoire de l'art, donc elle a vraiment le goût des choses, on va dire, et des belles choses. Et après, elle a travaillé chez Artcurial, qui est une maison de vente assez reconnue à Paris. Et en fait, en deux mots, elle s'est rendue compte qu'être en maison de vente, la passion de l'art, elle devient un petit peu une passion surtout pour les investisseurs et les financiers, Qataris, Japonais, etc. Et donc, la passion pour l'art disparaissait un peu derrière l'argent. Mais donc, on s'est rencontrés, on s'est dit... communément que voilà la qualité de vie à paris est pas acceptable à ce moment là ne convenait pas que ce qu'on voyait à l'étranger ça nous semblait beaucoup plus sensé en tout cas ces projets de fermes urbaines qu'on voyait à new york ou cette cause cette imbrication entre la nature et la ville en asie passionné de lieu et de foot tous les deux donc ça a passé beaucoup de temps dans sa vie dans la cuisine des chefs à paris Les chefs, à chaque fois, même là, il y a 4 ans, on parlait déjà de circuits courts, etc. Les chefs disaient toujours, on galère à trouver des herbes super fraîches, on galère à trouver des salades, des mi... des choses qui vraiment sont bonnes, sont belles, ont du goût. Et ça, même dans les grandes cuisines des chefs étoilés, tu vois. Et donc ça, c'était quand même aussi un petit signal qu'en fait, il y avait un trou aussi sur l'approvisionnement de matières super fraîches. Et donc, on s'est dit, mais finalement, entre... ce déficit de qualité de vie qu'il y a à Paris, ce concept quand même de ferme urbaine qui peut paraître un peu bobo de prime abord. On se dit pourquoi faire de l'agriculture en ville, les polluants, etc. On y reviendra sûrement, mais on a beaucoup réfléchi à tout ça. Et cet enjeu... l'enjeu de produire des très bons légumes, super frais, et quand on dit frais, ça veut dire qu'ils sont meilleurs, qu'ils sont plus beaux, qu'ils sentent bons, et la partie invisible, c'est qu'ils sont beaucoup plus nutritifs. On a besoin de manger moins quand on mange frais, en réalité, parce qu'il y a beaucoup plus de nutriments dans ce qu'on mange. Ça a dessiné les contours d'un projet qui ensuite demandait à ce qu'on trouve le terrain pour. Et donc c'est là où ça a été un peu le coup de chance. C'est qu'au moment où on se dit ça, on se dit, il faut qu'on monte ce projet. Moi, j'étais sur Google Maps, parce qu'avant, je faisais mes recherches de projets solaires sur les toitures, etc. sur Google Maps. Google Earth, donc on commence à chercher à Paris on avait vu la FNAC Montparnasse, ça avait un super rooftop on était à la recherche de rooftops vraiment en partant de rien.

  • Speaker #0

    De base vous êtes resté sur Paris il n'y a pas un moment où vous vous êtes dit de par l'inspiration que vous pouviez avoir sur d'autres spots, il n'y a pas un moment où vous vous êtes dit peut-être qu'on peut le faire, on peut se barrer à l'étranger en fait,

  • Speaker #1

    quelque part on s'est dit qu'à Paris il y avait quelque chose à faire et en fait on s'est dit on va aussi essayer de rendre ce service à Paris c'est-à-dire que c'est une ville qui est incroyable mais où vraiment il n'y a pas ces grands projets qui viennent un peu réinventer la ville tellement il y a cet héritage haussmanien etc qu'il n'y a pas de rooftop de ouf à Paris si je le résume, il n'y a pas de rooftop de ouf à Paris franchement, t'as des super trucs au perchoir t'as toujours des petits rooftops de quelques dizaines ou centaines de mètres carrés mais un vrai projet rooftop énorme comme on en voit à New York, notamment avec Brooklyn Grange pour ceux qui connaissent ou veulent regarder ça n'existait pas, donc on s'est dit on va aller au bout de notre vision, par contre derrière le problème à Paris c'est que justement il y a le Haussmannien et qu'en fait tous les toits à Paris dans le coeur de ville en tout cas, c'est des toits qui ne sont pas du tout plats, pas du tout exploitables, c'est ce qu'ils font qui sont très beaux. Du coup on peut rien construire dessus et c'est évidemment ultra protégé par tout le sujet d'ABF. Donc à ce moment là, super timing, il y a la ville de Paris qui sort un appel à projet. Donc on parlait déjà à l'époque de pariculteurs.

  • Speaker #0

    Donc là on est en quelle année ?

  • Speaker #1

    2018.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    2018, il y avait déjà ce qu'on appelait pariculteurs à l'époque, les premiers programmes où Paris identifiait en fait des dents creuses, c'est-à-dire des morceaux de terrain en toiture, au sol, à droite à gauche dans Paris qui servaient à rien. parfois c'est des annexes d'écoles, des annexes de maisons de retraite, et qui les mettaient en appel à la prochaine. pour qu'on puisse y aménager un potager etc donc ça ça a pas mal grandi sur 2017 2018 et en 2018 il ya eu ce gros appel à projets donc chapelle internationale parce que c'est le nom du quartier aussi parce que c'est un appel à projets internationaux il ya douze consortium qui ont répondu donc il y avait justement brooklyn grange les américains qui étaient là il y avait des canadiens des japonais des grands groupes etc et puis tous les acteurs qui étaient déjà implantés à paris et là nous on se dit en fait après quand même quelques mois de recherche on On s'est dit, de toute façon, c'est soit on gagne ce projet, 7000 m2. pour accomplir notre vision. Soit, quelque part, on ne fera pas ce projet parce que de toute façon, avec l'histoire de l'économie d'échelle dont je te parlais, on ne l'aurait pas fait à 100, 200, 500 ou même à 1000 m². On voulait ce côté multi-milliers de m². C'était important pour accomplir tout ce qu'on voulait accomplir. Et donc, c'est là qu'il y a eu un super timing. On s'est lancé dans l'appel à projet en se disant franchement, on a une chance sur 10 000 de gagner. Mais de toute façon, on était encore dans notre job. On n'avait pas quitté notre job à ce moment-là. Donc, on avait notre job la journée. et le soir on bossait sur l'appel à projet comme des oufs c'est quoi le point de départ d'un appel à projet tu vois

  • Speaker #0

    C'est quoi ? Tu reçois un PDF qui fait X pages,

  • Speaker #1

    par où tu commences ? Exactement. Appel à projet, le truc sort sur le site de Paris Culture, paris.fr.

  • Speaker #0

    On download.

  • Speaker #1

    Tu download le truc, tu te dis quand même 300 mégas pour quelques documents, ça paraît beaucoup. Et donc là, tu commences à ouvrir tous les fichiers, tous les fichiers, tous les fichiers. Tu te dis on ne va jamais y arriver parce qu'en fait, comme c'était un énorme projet, on va y revenir. On est sur un bâtiment qui coûte 100 millions d'euros dans un nouveau quartier avec plein d'enjeux urbanistiques, le long des rails de la gare du Nord, etc. Il y avait un ensemble de documents ultra techniques. parce qu'en fait c'est un projet ultra sensible dans l'absolu c'est à dire que non seulement il est très grand mais il a d'énormes enjeux urbains autour de lui et donc et donc là on voit la complexité du truc très vite quand même nous déjà il y avait des visites qui étaient organisées donc on fait la visite on se dit ok c'est l'endroit tu vois c'est l'endroit on avait vu sur Montmartre on a le ciel tout était tout était perfect et donc on se focus à fond sur notre vision on se dit ok qu'est ce qu'on veut accomplir tu vois de plus fort donc nous on se concentre sur le fait de se dire ok là il y aura le potager la serre l'espace événementiel, l'infra, le yoga, l'ayurale, le restaurant, etc. Donc ça, c'est la partie conceptuelle. mais assez vite on voit que dans le rendu en fait il y a énormément de pièces techniques architecturales qu'on est incapable de produire en fait à la base on n'y connaît rien tu vois même si on est passionné de tout ça et donc là on s'entoure on s'entoure on trouve on va dire un business angel qui nous prête une petite enveloppe qui croit en nous pour répondre à l'appel à projets donc on a eu un petit budget en plus d'une autre pour vraiment payer un archi et un bureau d'études pour convaincre que notre projet non seulement il était visionnaire si je puis dire en tout cas que c'était notre vision mais surtout qu'il était solide techniquement et ça ça a énormément joué en notre faveur. C'est là où mon bagage m'a beaucoup servi, à la fois de consultant pour faire des beaux slides, mais aussi en fonds d'investissement et en développement, ça a été de faire vraiment des graphiques avec des TRI, des CAPEX, des OPEX pour ceux qui connaissent, mais vraiment des investissements, des charges d'exploitation, des retours sur investissement de façon très carrée. Et Infini nous ont dit, on vous a retenu pourquoi, sachant qu'ils connaissaient presque tout le monde sauf nous dans les 12 consortiums. Tout le monde était connu, quasiment les

  • Speaker #0

    11, et nous on sortait de nulle part.

  • Speaker #1

    Vous avez déjà des spots en France et à l'étranger, et nous on était les seuls à sortir de nulle part.

  • Speaker #0

    donc il fallait qu'on soit d'autant plus convaincant donc on s'était bien entouré des bonnes personnes on avait montré qu'on était sérieux à la fois dans le document et ensuite en oral donc il y a une première partie remise de document t'as combien de temps entre le moment où ils mettent l'appel d'offre à dispo ils ouvrent l'appel d'offre et le rendu c'est quoi ?

  • Speaker #1

    de mémoire c'était 3 mois ils ont laissé plus de temps que d'habitude parce qu'il y avait vraiment beaucoup de travail à fournir ensuite un petit mois après la remise des dossiers Merci. Et ensuite, ils ont convoqué les 12 consortiums. Parfois, il y a une shortlist. C'est-à-dire qu'en fait, il y a 12 réponses, par exemple, puis ils en retiennent 3 ou 4. Et là, de mémoire, ils ont reçu tout le monde, tellement tout le monde avait vraiment bossé sur ce projet. Ils ont reçu tous les candidats dans une énorme salle dans l'hôtel de ville de Paris. Une salle dans laquelle tu rentrais, je ne sais pas, il y a une hauteur sous plafond, je pense, de 15 mètres, une profondeur de 50 mètres. Et tu as, franchement, je ne sais pas, tu avais 50 personnes qui te regardaient droit dans les yeux. c'était hyper millimétré etc et là on avait 10 minutes pour pitcher Plus dix minutes de questions réponses. Donc là pareil, on s'est surpréparés. Je pense qu'on a vachement bien délivré le truc parce qu'on était juste habités par ce qu'on voulait faire. Et en fait quelque part, ce qui fait qu'on a aussi réussi à mon avis à concevoir ce projet jusqu'à son lancement aujourd'hui, c'est un petit peu aussi grâce à cette naïveté. C'est aussi parce qu'on n'était pas du métier, pas du secteur, et qu'on l'avait jamais fait, qu'en fait on se disait que tout est possible. Alors qu'en réalité tout n'est pas possible, mais en fait... quand t'es un peu crédule,

  • Speaker #0

    et au final si on a fait tout ce qu'on voulait faire c'est ça qui est assez dingue on en parlait par téléphone la dernière fois mais tu vois ce côté naïveté quand tu débarques dans un secteur en fait c'est hyper bénéfique au projet parce que t'avances sans avoir les tenants et aboutissants tu vois en

  • Speaker #1

    fait si t'as tous les tenants et aboutissants avant t'y vas pas En fait tu y vas pas, tu fais pas, tu te dis non mais ça on peut pas, ça marchera pas, ça marchera pas. Et en fait il y a plein de trucs, on se serait dit c'est à l'époque. Et en fait on l'aurait pas fait alors qu'en réalité on a été capable de le faire. Parce qu'on a dit bah si c'est notre vision, regardez, pourquoi pas, pourquoi pas, pourquoi pas. Et en fait on repousse les frontières du possible avec cette crédulité quoi. Hyper important.

  • Speaker #0

    Et donc ça, vous remettez le dossier, vous passez à l'oral. Il se passe quoi après ?

  • Speaker #1

    Alors, on passe à l'oral. Ils sont allés assez vite après. En fait, on a compris que le choix avait déjà été quasiment fait sur la solidité du dossier. Ça nous a fait super plaisir. L'oral, ça a plus été une validation. Et là, en fait, c'était tellement un gros projet qu'ils ont même fait une petite scène filmée le jour où, au niveau de la ville de Paris, ils ont appelé Sarah, en l'occurrence, pour lui annoncer qu'on avait gagné. On avait quand même conscience que c'était un projet de 7000 m² sur les toits de Paris. On commençait bien à peser quand même avec les bureaux d'études et tout, que ça allait être un truc très costaud. et donc là quand ils appellent Sarah En live, il lui annonce félicitations vous avez gagné le projet de chapelle internationale et puis il attend un peu la réaction tu vois il y a un blanc de 5 secondes qui en gros veut dire ah merde !

  • Speaker #0

    On était là juste pour pitcher,

  • Speaker #1

    on voulait juste faire les dessins et en fait voilà évidemment derrière explosion de joie on était super content d'avoir gagné mais c'est vrai que tout de suite du coup on s'est dit en fait on a pesé pendant la phase concours la puissance du travail qu'il allait falloir délivrer derrière pour réaliser le projet. Mais voilà, et derrière, après, ça a été le début d'une aventure de dingue.

  • Speaker #0

    Parce que je pense que tu as un paquet de promesses dans l'appel à projet.

  • Speaker #1

    Exact. Et pour préciser aussi, parce que parfois aussi quand on se lance, il y a des AMI, des appels à manifestation d'intérêt, il y a des AAP, appel à projet, il y a des AO, des appels d'offres, qui sont lancés par les collectivités, parce qu'aujourd'hui, c'est souvent les collectivités qui permettent à un porteur de projet de se lancer, parce que c'est eux qui vont les aider. Et donc, il y a quand même beaucoup de différences entre ces termes. Il faut quand même bien les vérifier. Mais typiquement, un appel d'offres, en général, il y a une collectivité qui va payer quelque chose. Un appel à projet, nous, tout ce qu'on a gagné, c'est le droit de faire notre projet. Mais en aucun cas, on a gagné des sous, par exemple, ou des droits particuliers. On a juste gagné le droit de poursuivre le développement de notre projet. Donc ça, c'est important de le savoir.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il vous demande des engagements là-dessus, tu vois, sur la partie... Justement, quand tu fais ton appel à projet, sur la partie financière, par exemple, à ce qui... Est-ce que tu as un statut que tu dois fournir sur des possibles préfinancements au projet ou pas du tout ?

  • Speaker #1

    Nous, en tout cas, on s'était engagé. On avait pris un certain nombre d'engagements, tout à fait. Ça, c'est sûr. On avait présenté beaucoup de lettres d'intérêt. Ça, c'est quand même souvent bien perçu. C'est de dire, on ne vient pas juste, nous, Sarah et moi, deux jeunes trentenaires, vous présenter nos idées. On a des lettres d'intérêt de beaucoup de clients, des restaurants. On avait une lettre d'intérêt du groupe Franprix Monoprix à l'époque pour écouler des légumes. On avait des lettres d'intérêt de différents corps de métier, soit des lettres d'intérêt, soit des lettres de soutien, des lettres d'appui. Par exemple à l'époque, Pierre Hermé, qui est un pâtissier assez connu, a d'emblée cru en sa raille, en sa vision. et nous a aidé aussi dans ce process avec une lettre. C'est d'arriver aussi à montrer qu'il y a un écosystème, un peu une équipe, quelque chose de solide qui est derrière, et ça, ça vient complètement crédibiliser l'approche quand on sort un peu de nulle part, ce qui est quand même souvent le cas quand on lance le premier lieu. Et donc ça, ça faisait partie des garanties. L'autre garantie, après, ça a été de... En fait, ils nous ont fait confiance sur le fait qu'on allait pouvoir financer le projet. Et ça, c'était très important parce que dans les conditions de cette étape à la projet, il y avait notamment le fait qu'il n'y aurait pas d'aide financière. C'est-à-dire que c'est pas que c'est une possibilité, c'est qu'on a presque interdiction d'avoir une aide financière parce qu'on a déjà la chance d'avoir un terrain de 7 000 m² dans Paris sur lequel on paye un loyer, mais on ne pouvait pas en plus avoir des aides. Et donc, ça veut dire qu'il fallait qu'on soit hyper serein sur notre montage financier pour qu'il puisse se réaliser derrière. sous quel cas sinon ils auraient choisi un projet qui n'allait pas pouvoir se faire importants ces engagements là et donc ça c'est validé sarah le coup de fil ça va le coup de fil panique crise cardiaque le vous retrouvez que 7000 mètres carrés exactement là on se dit ok ça devient réel faut se dire qu'on avait encore nos enfin sarah avait quitté son job à ce moment là moi j'avais encore mon job donc évidemment tout le monde dans ma boîte était un j'avais tenu les gens au courant que je leur disais si on gagne ce truc voilà je m'en vais mais ils étaient dans les énergies renouvelables donc c'est un peu le même univers ils étaient à fond derrière donc ils m'ont voilà ils m'ont aidé aussi un peu sur sur cette préparation là et ensuite en effet grand lancement donc à partir de 2019 trois grandes étapes finalement pour partir de l'idée finalement et de la validation de l'idée jusqu'à aujourd'hui la vie la première grande étape en fait c'est qu'on la grande étape celle du développement qui est quand même un peu administrative et technique cette grande étape c'est de se dire ok est ce que toutes les idées qu'on a eues c'est là les fameux 150 d'études dont je te parlais. qu'on a eues, elles sont réellement réalisables d'un point de vue technique, d'un point de vue architectural, d'un point de vue urbanistique, d'un point de vue réglementaire, d'un point de vue juridique, etc. Donc là, c'est des études, des études, des études. Tu te dis que tu quittes le monde du conseil et le monde des grands groupes pour sortir de ton ordi et aller dans la vie réelle, et en fait, tu plonges encore plus deep dans les documents à ce moment-là, et dans les études, etc. Mais ce n'est pas sinon, parce que tu es en train de confectionner les premiers éléments de ton projet. C'est quand même hyper stimulant, cette période-là. et donc là on fait toutes les études en effet technologiques on est sur un rooftop pour ceux qui pour ceux qui veulent voir et qui nous écoutent je vous invite à aller sur plantation point paris qui est notre site web pour voir quelques images notamment en drone du projet sa plantation aux plantations singulier au sein de la plantation point paris et pareil plantation paris sur instagram notre plus belle carte de visite si je puis dire ça reste instagram on voit un peu toute la vie à la ferme c'est sympa tous les légumes et les événements mais donc voilà on est sur un rooftop sur un bâtiment encore une fois qui a coûté très très cher qui est flambant neuf un gros bâtiment logistique et donc il faut faire des études techniques dans le bâtiment dans lequel on se trouve là tout de suite ensemble et dans la serre à côté. Comme on est sur un toit, on a construit des bâtiments qui font 6 mètres de haut, donc un bâtiment en bois, un bâtiment en verre. Il faut que ces bâtiments, puisqu'ils sont posés comme une maison sur la maison, sur un toit, ils sont exposés au vent, ils ne sont pas raccrochés aux fondations du bâtiment. Il a fallu démontrer que s'il y a la tempête du siècle, comme en 2000, que ces bâtiments n'allaient pas s'arracher, s'envoler, que les verres n'allaient pas voler à travers Paris, etc. Et ça, c'est des études, évidemment, hyper techniques, qu'on appelle de descente de charge, de stabilité au vent, des études sismiques, s'il y a un tremblement de terre, est-ce que ça tient, etc. Donc c'est des études ultra sérieuses, mais assez passionnantes, moi je trouve. Et donc ça, c'est tout un premier sujet sur la faisabilité technique. Ensuite, dans cette phase d'études, il y a tout ce qui va être faisabilité architecturale et urbanistique, ça c'est toujours hyper important. On commence à anticiper les sujets de permis de construire, de matériaux, de ce qu'on a le droit de faire ou pas faire dans le PLU, et ce qu'on est dans les ABF. Nous, on a une chance exceptionnelle, c'est qu'on est tout au nord de Paris, on a vu sur le Sacré-Cœur, mais on est pile hors zone quasiment à Paris à être hors zone ABF.

  • Speaker #0

    Pour ceux qui ne connaissent pas, ABF, c'est les architectes des bâtiments de France, c'est ceux qui sont garants de l'architecture ou du réaménagement d'un bâtiment dans le périmètre d'un bâtiment historique. Exact.

  • Speaker #1

    Et qui ont, on ne va pas dire un droit de regard fort, on va dire, à Paris.

  • Speaker #0

    Partout.

  • Speaker #1

    Ils ont un droit de regard contraignant, on va dire, sur ce qu'on peut ou pas faire d'un point de vue architectural. Donc bref, toutes ces études pour se dire, ok, et finalement, en fait, on avait tellement bien bossé en concours qu'en fait toutes ces études qui ont coûté très cher bon évidemment elles viennent permettre de construire parce que c'est préalable en fait elles ont elles n'ont fait que confirmer ce qu'on avait déjà prévu de faire initialement donc ça c'était la bonne nouvelle c'est que quelque part ça va pas renverser les choses sera juste confirmer et donc ça c'est la phase de vraiment d'études ensuite il ya la phase de moi que j'appelle de développement ou de montage c'est à dire qu'on se dit ok du coup le projet on l'a gagné on peut le construire c'est confirmé techniquement maintenant il nous faut deux trois sous et il nous faut une véritable autorisation on va dire à exploiter tu vois donc c'est là où la partie Ce montage financier est important. Nous, d'emblée, on s'est dirigé vers, on va dire, quelques investisseurs qui partageaient la vision qu'on avait autour du projet. C'était hyper important. On a des investisseurs qui investissent, évidemment, parce qu'ils espèrent... On a un projet pour 20 ans, je ne l'ai pas... je ne l'ai pas dit, mais on a un projet sur 20 ans. Ils les investissent en espérant évidemment avoir un retour sur investissement, mais quand même ce qui nous a liés avant tout, et ce qui me semble essentiel, c'est les valeurs. Et quand on dit les valeurs, ce n'est pas juste, voilà, on s'entend bien, on vive l'écologie. sinon on est d'accord que là on part sur une grosse aventure qui est une aventure qui va repousser pousser des limites mais qui va aussi nous coûter de la sueur. Il y a un côté aussi, on se met en mode un peu ensemble et on est d'accord qu'on va, voilà, c'est pas sûr que vous récupériez un investissement fois 10 dans 15 ans. On est tous d'accord. Donc ça c'est super, on trouve des investisseurs et derrière le sujet...

  • Speaker #0

    Profil d'invest que tu as été chercher c'était...

  • Speaker #1

    Alors en l'occurrence...

  • Speaker #0

    Votre network ou c'était...

  • Speaker #1

    En tout cas ça s'est fait par, en fait le profil d'investisseur ça s'est fait surtout par un lien humain. Un lien humain, il y a un de nos deux investisseurs initiaux qui est entrepreneur et qui a par ailleurs des responsabilités importantes chez greenpeace france donc c'est à la fois quelqu'un qui a une super vision business une super casquette business il a monté une boîte qui a près de 500 salariés donc donc voilà une belle success story mais qui à côté de ça et surtout intransigeant sur les sujets sociaux environnementaux donc ça ça nous semblait vraiment faire sens et l'autre côté c'est aussi une personnalité mais qui est rattaché à un groupe et là c'était intéressant pour nous pour sur le côté aussi sérieux on va dire banque habilité comme on dit c'est à dire de se dire ok il ya un business angel que chez Greenpeace, c'est le côté engagé, mais c'est important. À un moment donné, on savait que les banques, ça allait être la grosse étape. Et donc, c'est important d'avoir un groupe avec des gros moyens pour les rassurer. Et par ailleurs, ce groupe-là avait aussi la capacité à être client. C'est un groupe qui est équipé de clients. Et donc, ça, c'est hyper important aussi de rassurer les banques là-dessus. Donc ça, à la limite, c'était un peu notre équipe de départ. Et après, l'énorme challenge, nous, on a fait à peu près un tiers des quittys, comme on dit, de capitaux propres. Donc, les investisseurs ont mis à peu près un tiers de l'ensemble de l'argent qu'on avait besoin. et l'idée, comme dans un projet immobilier souvent, c'est de trouver deux tiers d'argent auprès des banques et là on s'est dit bah quand même on a un beau bagage on a un beau projet on a gagné on a des investisseurs on a quand même de quoi défendre et on a commencé par le crédit agricole je veux pas cracher sur eux là à l'antenne mais quand même j'en ai un peu envie parce que spontanément pour ce qu'il est l'école pour un projet de ferme urbaine et au final ça a peut-être été les les moins ouverts au sujet et ça moi je le pour ça que je suis ravi d'en parler c'est qu'en fait essentiellement crédit agricole leurs clients c'est tout le monde agricole ancien le monde agricole conventionnel. Et en fait, entre les lignes, ce qu'on a compris, c'est que la nouvelle agriculture écologique, agroécologique, en permaculture, en local, etc. Possiblement, c'est plus vu comme un risque pour leurs clients que pour une belle preuve d'image. Donc ça, pour moi, c'est intolérable d'être aussi peu visionnaire finalement. Mais voilà, après, on a échangé avec plein d'autres banques. Et en fait, l'accueil était toujours superbe, on va dire. Voilà, superbe, votre projet, ça donne envie. Donc ça, c'est comme dans un mariage. Ça part très bien au début. c'est la zone vraiment de voilà de confort et après derrière en fait plus on avançait dans les discussions plus on se rendait compte qu'en fait ils savaient pas où nous classer comment nous classer ni même à qui confier l'analyse du dossier parce que je pense est souvent qu'avec un tiers lieu c'est le cas excès lui un peu multidimensionnel nous on leur disait écoutez on a un grand projet 7000 m² on va produire des excellents légumes pour des chefs pour les parisiens etc on va faire des événements on va faire des cours de yoga faire des cours de cuisine on va faire des cours de méditation, à faire des événements d'entreprise, des soirées. ok mais du coup vous êtes un restaurant, un espace événementiel,

  • Speaker #0

    tu rentres dans aucune case.

  • Speaker #1

    Exactement et du coup et principalement les chargés d'affaires à Paris n'ont jamais eu à traiter un dossier agricole. Donc en fait les centres d'affaires parisiens ne savent pas auditer un business plan agricole alors que nous on a un proche qui a des milliers de mètres carrés de serre en Bretagne. En Bretagne les banques, il y a toujours des chargés d'affaires agricoles, ils savent lire un business plan agricole. Nous c'était pas le cas donc il devait en plus mandater des experts pour auditer notre business plan donc ça devenait hyper compliqué. donc au final ça a été point bloquant on n'a pas réussi à convaincre des banques malgré leur intérêt et les personnes à qui on parlait nous disait on est les premiers désolé à pas pouvoir vous suivre mais on n'est pas organisé pour donc là on se dit on prend un peu de recul on se dit finalement notre projet en fait c'est un projet avant d'être un projet de ferme urbaine c'est un projet de réinvention urbaine le but avec ce projet c'est aussi de participer à une réinvention de la ville à réinventer cet espace de paris du nord de paris et là on se rapproche de la cdc cdc c'est la caisse C'est la Caisse Dépôt et Consignation, qui est la maison mère. de BPI France que beaucoup connaissent. Et la CDC, en fait, c'est la Banque des Territoires. C'est vraiment son nom. Et en tant que Banque des Territoires, elle est là pour aider à la dynamisation des territoires sous toutes leurs formes. Donc, ils font énormément de logements sociaux. Ils sont très actifs sur tout ce qui est urbanisme transitoire, comme on l'appelle, mais surtout ce qui est tiers-lieu, en réalité. Ils facilitent la création de tiers-lieu. Et donc, nous, quelque part, on s'est rapprochés d'eux en leur disant, écoutez, notre projet, c'est avant tout un projet de réinvention urbaine. Donc, on est dans le nord de Paris, qui est une zone vraiment en redéveloppement vers les JO, mais qui part d'assez... loin et donc Ça a pris près d'un an, on faisait ça en parallèle du reste du développement du projet, mais ça a pris près d'un an et au final ils ont dit ok. Et ça, ça a été assez exceptionnel parce que, disons qu'ils ont, du fait de ce caractère un peu, redynamisation urbaine, ils nous ont prêté sur une... sur une durée et sur des taux qu'on n'aurait pas pu avoir au travers d'une banque classique. Et surtout, ils ont une vision long terme. Là où la banque, elle se dit, est-ce que dans 3, 4, 5 ans, j'ai bien récupéré mes sous ? Elle, la CDC, elle est capable de se projeter sur du long terme. Donc ça, ça a été un vrai soulagement. Ils nous ont prêté l'essentiel des fonds et après on a réussi à mobiliser. par ricochet une banque éthique que j'aime beaucoup aussi et donc voilà avec ça en fait on avait deux investisseurs de banque ok et c'est bon on a pu on a pu en tout cas on a pu on a pu finaliser le montage financier et vous avez vous avez pu rester sur ce un tiers de tiers ou exact ouais ça ça pas parce qu'ils ont vu que comme on est des propriétaires de ce qu'on a construit ils ont vu ça comme un projet immobilier donc du coup ça avec un amortissement sur 20 ans donc ça leur aller d'avoir cette logique de...

  • Speaker #0

    C'est ce que tu m'expliquais tout à l'heure. En gros, sur le modèle que vous avez d'occupation, ce n'est pas un bail commercial.

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Le propriétaire, ce n'est pas le propriétaire du bâtiment sur lequel on est. Je pense que c'est un… Tu vois, si tu peux expliquer un petit peu plus là-dessus.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Pour mettre une petite dose de complexité encore sur le projet.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. En tout cas, dans… Dans les facteurs, c'est vrai, de grande complexité, on est en fait sur une ancienne friche urbaine. C'est une ancienne friche urbaine qui appartenait à la SNCF historiquement. Donc on est vraiment en bordure des rails de la gare du Nord. Historiquement, c'était des entrepôts, des entrepôts un peu en tôle, à moitié à l'abandon, où il stockait 3 trois fois rien, et en fait c'était des hectares et des hectares qui servaient à rien dans Paris. Donc la SNCF a dit, tout le monde est en recherche de foncier à Paris, on va libérer cet espace, on va faire tout un nouveau quartier, donc ça c'est tout ce nouveau quartier de Chapelle Internationale, qui est un vrai écoquartier assez passionnant avec des bureaux, des logements, des commerces, une ferme urbaine. c'est vraiment du multi-activité. Et donc la SNCF se dit ok on va redévelopper tout ce quartier, donc on les appelle un aménageur, ils aménagent le quartier. Ensuite du coup ils ont fait plein de lots pour qu'il y ait des bâtiments de bureaux, de logements et un bâtiment logistique sur lequel on se trouve qui soit construit. Donc ça ça a été des appels d'offres en l'occurrence, soit pas la projet je sais même pas exactement, mais en gros une succession de lots qui ont été attribués à des acteurs immobiliers. Puis on se trouve sur un bâtiment donc c'est l'entreprise Sogaris qui est un exploitant d'entrepôt logistique qui est assez présent à Rungis, ce qu'il gagne. le lot pour construire le bâtiment logistique sur lequel on se trouve. Et donc, ils construisent le bâtiment logistique. Et au passage, la ville de Paris, qui est quand même partie prenante de toute cette histoire de nouveau quartier, dit, mais attendez, sur ce bâtiment logistique qui fait 400 mètres de long, il y a 20 000 mètres carrés de surface de toiture. On ne va pas juste faire un toit avec un revêtement ou avec un petit peu de mousse. On va peut-être faire quelque chose d'un peu plus ambitieux. Et c'est là où la ville et la collectivité ont joué un rôle clé. C'est qu'en fait, avant que nous, on ait l'idée du projet, ils ont eu l'idée de se dire, il peut y avoir un projet à cet endroit.

  • Speaker #0

    Ce qui est top pour là, on a tendance à rapidement dénigrer des collectivités ou des services publics en se disant que c'est lent, c'est compliqué. Et là, je fais le parallèle avec peut-être des sujets plus régionaux et ruraux, mais il y a quand même des projets. Il y a quand même des gens qui réfléchissent à des choses et qui anticipent des questions. et tout n'est pas non plus accordé aux entrepreneurs

  • Speaker #1

    exactement et c'est vrai que de ce point de vue là Paris a été un peu une locomotive en France avec les réinventer Paris, avec les pariculteurs je vous dis après on a parlé de Dessine-moi Toulouse de réinventer Lyon etc ça a été cette question de se dire mais regardons tout le foncier et tout le bâti qui sert à rien dans notre ville avant de se dire on va élargir on va élargir exactement cherchons les espaces inexploités et faisons quelque chose de super avec et ça c'est vrai que ça a été vraiment lancé par Paris il faut le dire nous c'est grâce en l'occurrence à quelques personnes au conseil de paris qui ont poussé pour ses idées plutôt quand même des profils on va dire fibre écologique qui ont du coup pensé à la possibilité de faire ce projet qui fait qu'aujourd'hui on a ce projet ça c'est clair tu vois c'est ce qu'on dit paris mais on parle de quelques personnes exact exact exact tu vois et donc et donc pour y revenir donc paris avait anticipé le fait que sur ce toit il fallait qu'il y ait il fallait qu'il ya quelque chose de nouveau tu vois et donc et donc quand la sogaris ça compte le bâtiment sur le foncier SNCF. Ils ont in fine cédé la toiture, donc on dit ce qui est au-dessus de l'étanchéité, donc en général quand un toit est fini il y a l'étanchéité et ensuite ils ont fait une dalle béton et donc ils ont cédé la toiture à la ville de Paris. Donc la ville de Paris c'est assez unique et propriétaire pas du bâtiment mais de tout ce qui se trouve au dessus du toit. Donc du volume.

  • Speaker #0

    Vous êtes locataires de la ville de Paris.

  • Speaker #1

    Exactement et au final on est locataires de la ville de Paris sur le bâtiment. Le reste du bâtiment notamment côté ville de Paris derrière nous là bas c'est qu'il ya des terrains de sport ça aussi c'est super de faire des terrains de sport en toiture ce qu'évidemment mettre un terrain de foot ou un terrain de tennis au sol en ville ça prend énormément d'espace tu mets ça sur un toit c'est un super usage de toi tu C'est une belle lumière, etc. Il y a les terrains de sport, il y a la ferme urbaine, ensuite il y a un data center, il y a un co-working. Il y a tout un écosystème rien que sur le toit. Du coup, ça fait un millefeuille déjà à trois niveaux. Nous, on est le quatrième niveau de ce millefeuille. millefeuille parce qu'en fait on est nous mêmes dépositaires du permis de construire mais comme on est tous imbriqués sur le bâtiment on est co signataires d'un permis de construire avec la ville de paris et saugaris nous notre permis de construire il était en co-signation avec les acteurs qui avaient eu leurs autres parties mais au final quand on a lancé notre chantier avec les fonds qu'on avait obtenu avec les banques etc et ben on est malgré tout on a été maître d'ouvrage comme on dit c'est à dire que c'est nous qui avons piloté chapoter toute la construction et les ouvrages nous appartiennent donc c'est vraiment c'est vraiment millefeuille et à travers tout ce millefeuille assez complexe on parlait des financements avant mais souvent après les financements il y a le sujet assurantiel en tout cas autour du chantier et là de la même façon que les banques nous disaient on sait pas où vous mettre les assurances qui fonctionne encore plus par mimétisme parce qu'une assurance elle se dit ok il y a un risque Donc à quoi est-ce que je raccroche ce risque pour pouvoir bien l'appréhender et le réduire et le minimiser ? Et donc là, c'était risque maximal parce que pour eux, c'était deux jeunes qui sortaient de nulle part, qui allaient tout d'un coup faire un projet que personne n'avait vu de 7000 m², qui en plus était sur un toit. Donc ça fait peser un risque sur le bâtiment avec l'arrachement, etc. Et ça faisait aussi peser un risque sur les personnes entre guillemets parce que qui dit toit dit spontanément et les gens vont pouvoir tomber s'ils font la fête, etc. Et donc d'un point de vue assurantiel, ça a été peut-être encore plus difficile. À l'heure rouge. À l'heure rouge, oui.

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu m'expliquais tout à l'heure, en fait, typiquement, ce que vous disiez les assurances, c'est que vous avez peut-être aujourd'hui un montant alloué à la construction ici, mais globalement, votre responsabilité porte sur le bâtiment, sur l'intégralité du bâtiment. Tu nous parlais de 100 millions d'euros, c'était un peu le sujet problématique pour les assurances.

  • Speaker #1

    tu vois quand je parlais un peu du champ de contraintes dans lequel on se trouve c'est ça en deux mots on est sur un bâtiment qui est à coup de voilà une centaine de millions d'euros à ma connaissance et en effet quand on construit sur le toit d'un bâtiment on fait peser un risque sur le bâtiment donc si jamais par notre faute on fait un incendie où tout s'écroule si on a une grue parce qu'on a eu tout un système de grutage on parlera peut-être du chantier parce que c'est assez intéressant mais si tout s'écroule quelque part l'assurance nous dit mais on ne doit pas juste couvrir le prix de vos constructions qui sont de quelques millions d'euros on doit couvrir le risque de 100 millions d'euros qui est le prix du bâtiment si tout devait s'écrouler demain et donc évidemment ça fait peser une prime d'assurance d'assurance. qui tout de suite commencent à peser et dans le champ de contraintes dont je parlais on est à côté des rails de la Gare du Nord c'est les rails les plus empruntés d'Europe donc on a les Thalys, les Eurostar etc et de la même façon s'il y a un parasol qui s'envole, une bâche agricole parce qu'on fait quand même de l'agriculture une bâche agricole, des filets anti-insectes qu'on utilise, on doit tout lester tout le temps dans la terre parce que si ça s'envole et que ça va sur un caténaire et que ça immobilise les rails là on parle d'un million d'euros par heure de manque à gagner ou de préjudice disent pour la SNCF, parce qu'en fait on bloque l'axe principal. Et donc voilà, c'est vrai que cette présence en ville, un grand projet urbain, ça vient aussi avec ses contraintes, après ça se gère, on a réussi au final à quatre mains à aboutir, mais voilà, il faut aussi avoir la tête froide, ne pas se laisser trop dépasser par ses enjeux et se dire mais on va y arriver, il faut être assez sûr.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est mieux de les découvrir quand tu es devant que d'être au courant qu'effectivement ta bâche peut se barrer sur les rails. Ça c'est clair. Ça tu ne penses pas au début ça non c'est vrai quand tu fais le dossier t'es loin t'en es loin de ça ouais

  • Speaker #1

    Je n'en ai pas là.

  • Speaker #0

    Et donc là, on est en quelle année ? Au moment où on parle des assurances, on est…

  • Speaker #1

    Alors voilà, donc en gros, 2018, c'est l'appel à projet. 2019, c'est tout le montage. Et 2020, donc montage, assurance, technique, financement, etc. Et donc en 2020, on arrive début 2020, on se dit ça y est, on a les fonds, on a l'autorisation à exploiter et on a le permis de construire. Bon, on n'est pas passé plus longtemps que ça sur le permis de construire, mais ça a été aussi un gros challenge. On en a parlé un peu avec les ABF. Et au final, on obtient tout ça. Donc on peut lancer la construction du projet. Tu vois déjà avec une belle aventure déjà à ce moment-là. Donc on se dit bon ça y est, c'est maintenant que ça se concrétise. Et au final, on lance la construction en janvier, février 2020. D'accord ?

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc un mois plus tard, tu vois venir le...

  • Speaker #0

    Non, je ne vois pas du tout, désolé.

  • Speaker #1

    Qui nous a occupé depuis deux ans. Donc voilà, on lance vraiment le chantier, je te jure, le 27 janvier 2020. Et début mars, pandémie. Et au moment où la pandémie tombe, je ne sais pas si tu t'en souviens, immédiat du btp mais arrêt immédiat de la terre entière en fait c'est à dire que tu savais pas si ton à l'époque on se disait pas c'est un point on met pas entre parenthèses le projet pendant une semaine on savait pas en fait c'est tout ça a été fait peut-être que tout ce qu'on avait fait depuis deux ans ça sert à rien et en fait heureusement il ya eu quand même assez vite si vous en souvenez un appel en tout cas en priorité à l'agriculture et au btp de retravailler et nous finalement on avait un projet agricole qui était au stade de btp donc du coup on a pu finalement il ya eu cette immobilisation entre mars 2020 et mai 2020 vraiment tout début début du Covid, c'était la panique. Dès mai 2020, on s'est un petit peu relaxé, on a dit quand même, il va bien falloir continuer à travailler. Et donc le chantier a repris, tu vois, en mai. Donc on a perdu deux mois dans l'histoire, pas si dramatique que ça. Et quand le chantier a repris, comme nous on a un chantier en extérieur, parce qu'on est sur un toit à plein air, il a pu reprendre de façon beaucoup plus fluide que les chantiers à l'intérieur, dans des bureaux confinés, où quelque part c'est quasiment interdit. Nous les gens, les ouvriers, ils pouvaient respirer, être à l'extérieur, etc. Donc ça a repris assez vite, du coup finalement on a pu faire toute la construction du projet qui était prévue sur un an. Au lieu de finir de début 2020 à fin 2020, ça a glissé jusqu'à début 2021. Mais finalement, en un an, on a construit tout le projet. Donc encore une fois en toiture, avec des systèmes de poupées russes de grue. On a fait venir des grues 110 tonnes dans la rue à Paris, qui ont elles-mêmes gruté des grues de 5 tonnes. Donc on a amené ici, là où on est, sur la terrasse en béton, une grue assez costaud de 5 tonnes qui elle-même venait... amener la charpente en fait et des IPN dans la serre et dans la grange pour pouvoir construire, amener ces poids lourds en hauteur. Et donc ça a été vraiment un énorme challenge technique même en construction mais c'est là qu'on a commencé à s'éclater parce qu'en fait tant que t'as pas posé la première pierre, t'as toujours l'impression que ça peut dérailler, qu'il y a un préfet qui va te sortir un temps d'hiver dont t'as jamais entendu parler. Exactement et donc en fait quand tu poses la première pierre tu te dis ok ça y est go. C'est pour ça que la petite frayeur Covid nous a fait quand même très mal mais derrière ça a repris. Et après, nous, la phase de construction, ça a été vraiment une phase extrêmement délivrante. Le fait d'en être à se dire, OK, quel bois on choisit dans le détail ? Où est-ce qu'on met la poignée ? Dans quel sens on tourne la porte ? Quel luminaire on met ? Mais attends, on a peut-être mal. C'est là qu'on ajuste. C'est là qu'il y a tous les petits ajustements en live. Et là, c'est passionnant parce qu'on se dit, OK, ce projet qu'on imagine depuis 2-3 ans, tout d'un coup, il prend vie. Et en prenant vie aussi, ça pose plein de nouvelles questions qui sont hyper stimulantes.

  • Speaker #0

    Ouais parce que pour le coup t'as les mains dedans Et tu peux voir comment le lieu va va s'animer ou tu vois une fois que tu es sur place que tu commences à aménager et tu es différent des plans que peuvent te donner un archi.

  • Speaker #1

    Ouais et puis cette sensation de tangible quoi, tu vois quand tu vois le premier truc se poser, se réaliser et aussi quand tu commences à voir les volumes. Nous on est vraiment parti de rien en fait, on a fait de la construction d'oeuvre en fait. Et quand tu commences à voir les volumes prendre aussi et tu te dis mais c'est vraiment aussi costaud que ce que j'imaginais, il y a une belle perspective, tiens je n'avais pas vu entre les deux bâtiments, tu as la vue sur Montmartre. Et donc tu as des bonnes surprises, c'est assez...

  • Speaker #0

    Je prendrais une petite photo là, parce que c'est moi qui l'ai la vue sur mon matelas.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai que c'est plus tôt là,

  • Speaker #0

    moi je l'ai un peu en face.

  • Speaker #1

    Oui puis à cette heure là, avec un peu de chance, on aurait peut-être un petit coucher de soleil, tu verras, parce qu'on est à l'est de Montmartre, donc Montmartre est à notre ouest, et donc le soleil se couche du côté de Montmartre, ça fait des fins de journée assez magiques. Parfait.

  • Speaker #0

    Parce que là, du coup, sur le découpage, on a le potager.

  • Speaker #1

    Voilà donc finalement sur le projet, quand on l'a construit il était quand même bien défini. Donc sur ce grand rooftop de 7000 m², en fait on a trois dimensions essentiellement. On a une dimension qui est un potager agroécologique, en effet qui se trouve derrière moi.

  • Speaker #0

    En surface, qui fait ?

  • Speaker #1

    Donc qui fait 1500 m² sur 50 cm d'épaisseur de terre. Et donc là on pratique vraiment ce qu'on appelle de l'agroécologie, c'est assez inspiré des principes de la permaculture, simplement la permaculture c'est un ensemble de principes, c'est presque une philosophie. L'agroécologie, c'est assez concret. C'est zéro pesticides, zéro herbicides. Tout est manuel. Rien n'est robotisé. On fait une rotation des cultures. On est zéro déchet. On est consommateur de déchets dans le potager. Pour la petite info, on consomme des substrats de champignons, parce qu'il y a une champignonne qui n'est pas loin. Demain, on peut consommer du mar de café bio, par contre, pour le coup. Des drèches de bière, etc. Donc, en fait, c'est vraiment super le potager comme objet urbain, parce qu'en fait, on est consommateur de déchets. Et donc, ça, c'est le potager, donc 1500 m². ensuite de l'autre côté De là où on se trouve, on a une grande serre bioclimatique made in France, ce qui est très rare dans le monde des serres. Tout est fait en Bretagne, à la fois les IPN, le verre aussi est français. Et donc là, une grande serre de 1200 m² qui fait 6 mètres de haut, tout en verre. Et donc bioclimatique, pourquoi ? Parce qu'en fait, tout est pensé pour à la fois optimiser le climat et le maîtriser. Et donc le premier élément, c'est que la chaleur... dans cette serre, elle est fournie par un data center qui se trouve au sous-sol du bâtiment. Donc là, on est vraiment sur une des valeurs ajoutées de se trouver en ville, c'est qu'à la campagne, on a rarement des data centers à portée de main. Et donc nous, on récupère la chaleur du data center pour chauffer de l'eau et l'eau ensuite, elle est circulée dans la serre pour chauffer la serre. Donc ça fait que même en hiver, on peut produire des plantes avec un bilan carbone nul parce qu'il n'y a même pas de production d'énergie pour récupérer, pour avoir la chaleur à la base. et donc cette grande serre elle pour le coup elle est plus high tech on a des capteurs un peu partout On a des programmes autour de la ventilation, de la régulation du climat, de la chaleur. On a des filets d'ombrage qui se déplient s'il y a trop de lumière pour faire une couverture nuageuse pour les plantes. On a de l'irrigation, bref, c'est vraiment de l'agronomie. Ça reste, rien n'est robotisé parce que pour nous l'agriculture, que ce soit sous serre ou en pleine terre, c'est humain, c'est de l'observation, etc. Et c'est sûr qu'avec tous ces capteurs, Gabin, notre agronome, même le dimanche, il est sur son canapé, il peut voir tout ce qui se passe dans la serre. C'est un autre... Et donc ça pour nous c'est super d'avoir ces deux dimensions, on n'est pas dogmatique, on expérimente. Et entre notre serre et notre potager, on a voulu créer... Un espace de vie, pour faire simple. Je ne l'appelle pas nécessairement tiers-lieu, parce que un tiers-lieu, c'est peut-être un peu flou parfois, à mon sens, tiers-lieu, ça tire un peu souvent vers le co-working. Voilà, dans nous, c'était l'idée de se dire plutôt que c'est un espace de vie. au cœur de la ferme, vraiment on est ici au cœur de la ferme, avec Kevin dans cette grange, on l'appelait la grange et sa terrasse. Et donc l'idée de cet espace de vie, presque l'idée, ça a été de se dire, il n'y a pas d'idée. C'est qu'en fait, le champ des possibles, dans une ferme, Pourquoi déjà faire une ferme à la base, avant de parler de cet espace aussi de vie ? C'est qu'en fait, la ferme, notre conclusion, c'est que c'est un des plus grands, c'est un lieu qu'on pourrait appeler dénominateur commun. C'est qu'en fait, tu vas partout dans le monde, à un moment donné, il y a une ferme, il y a des gens qui se retrouvent à la ferme, il se passe des choses. Et en fait, c'est un lieu dénominateur commun. C'est-à-dire que dans toutes les cultures, dans tous les endroits du monde qui existent, la ferme, c'est peut-être le lieu qui peut le plus se regrouper avec le référendum. Et donc, voilà, ça, c'était quand même le parti pris. et c'est vrai qu'on a passé beaucoup de temps aux Etats-Unis Etats-Unis, tu dois le savoir, mais à New York, etc., dans toutes les villes, le kiff, le week-end, c'est tu quittes Brooklyn, tu quittes Manhattan et tu vas à Blue Hill Farm, par exemple, mais tu vas dans des fermes. Et en fait, les week-ends aux US, les week-ends à la ferme, c'est génial. Tu as des concerts, tu as de la bière partout, tu as des enfants qui courent, tu as des citrouilles qui se font carver pour Halloween. Tu as vraiment de la vie. En fait, c'est un lieu de vie de dingue dans lequel tu respires, il y a de la verdure, tu te sens bien. Et en fait, on s'est dit, mais en France, la ferme, c'est l'inverse, les fermes presque on ne les voit pas on pense aux pesticides, aux tracteurs, il y a une décorrélation entre... Alors qu'on est un pays agricole, un pays agroalimentaire, un pays restaurateur. Et donc on s'est dit, dans cette ferme, on va créer un lieu de vie. Mais par contre, ce qu'on va y faire, c'est pas qu'on ne savait pas, on avait plein d'idées. On s'est dit, l'idée, c'est de pouvoir tout faire. Et ça, on est super contents aujourd'hui, après presque une petite année, on va dire, d'exploitation, même s'il y a encore une cinquième vague Covid au milieu. C'est qu'en fait, cet espace de vie, on l'a vraiment pensé, pour ceux qui verront des photos, comme un espace déjà lumineux. On est sur un toit. Donc on a fait un bâtiment en bois, bois franc. français du Jura. Bois français brut non traité. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'en fait il n'a pas de couche de vernis dessus essentiellement et ça veut dire qu'il n'est pas protégé mais ça veut aussi dire qu'il est vivant quelque part et qu'à travers le temps il va un petit peu évoluer notamment en ton et aussi que, alors je ne sais pas si on le sent encore là parce qu'on était en aération mais on a l'odeur du bois.

  • Speaker #0

    Oui tu l'as l'odeur du bois.

  • Speaker #1

    Et c'est une odeur extrêmement agréable, hyper chaleureuse. Donc ça pour nous c'était important Ensuite on est resté sur cette idée d'un esthétisme assez épuré, assez minimaliste à travers le projet. Essentiellement on est sur des tons de bois, de verre et d'anthracite un peu métal. Et donc ça on aime bien ce côté un peu minimaliste. On a vu des choses comme ça au Japon notamment qui nous inspire pas mal. C'est quelque part quelque chose d'épuré et par épuré derrière c'est un petit peu intemporel. C'est vrai que quand on a un projet aussi sur 20 ans, Il ne faut surtout pas miser sur la mode du moment. qui est les strass ou le côté jungle, tu vois, partout, on s'est dit, non, on veut quelque chose qui tienne dans le temps et après, dans les aménagements, ça évoluera. Donc ça, c'était important. Et puis, on a eu un endroit lumineux, donc dans cette grange que... qu'on doit pouvoir voir sur le site internet ou sur instagram donc construction en bois on a un pourtour en verre qui permet vraiment d'avoir une vue dégagée à la fois sur montmartre sur le potager et un peu sur le quartier et on a aussi fait la moitié de notre toiture une moitié en bac acier donc en plein et une moitié vraiment en verre pour pareil reproduire à l'intérieur quelque part cet esprit de rooftop quoi et par ailleurs donc c'est aussi le serriste donc le serriste c'est l'entreprise qui fait la serre qui a pu aussi nous faire cette couverture en verre et d'ailleurs on a en haut de cette grange, donc de la ventilation naturelle, on a aussi de la climatisation, quand vraiment il fait très chaud, mais sinon on fabrique toujours la ventilation naturelle, évidemment. Et on a le même système de ventilation naturelle que dans la serre, finalement. Et donc cette grange, elle fait 250 m². Donc il y a 200 m² ici d'espace à vivre, et derrière on a 50 m², on va dire, un peu de back-office, avec des sanitaires, un local technique avec tout ce qui est clim, éclairage, etc. On a un office, ce qu'on appelle un office traiteur, un endroit en gros où on peut faire à manger, préparer à boire, pour les événements. Et finalement, cette grange, ici au cœur de la ferme, en fait, en même pas un an, on a fait, tu vois, on a fait même beaucoup plus que ce qu'on imaginait à l'époque quand je disais tout est possible. On a fait absolument tout. Avec des particuliers, on va dire avec du grand public, on a fait des cours de cuisine, on est assez branché, on n'est pas vegan, tu vois, mais on est assez branché cuisine végétale et tout l'univers des légumes, c'est quand même passionnant. Donc des cours de cuisine végétale, des cours de, enfin des sessions, on va dire de méditation, de respiration, de yoga, mais pas, si tu veux avec vraiment le L'objectif d'en faire quelque chose de grand et de très fédérateur. Ce n'est pas le cours de yoga avec 10 personnes. Ici, on a fait le cours de yoga de 100 personnes. Et en fait, il y a presque cette sensation de festival. Tu vois ce que je veux dire ? C'est qu'il y a une communion. Et en fait, les gens, après le Covid, ils pleuraient. De se retrouver, ils pleuraient de cette communion. Parce que se retrouver à 100 personnes après le Covid, c'était super rare. Ils ont ressenti les ondes, et on le ressent un peu tous, les ondes de ce projet qui est sur les toits, qui est à la lumière. Et en fait, quand tu te réveilles le matin dans ton petit appart de 30 mètres carrés à Paris, que tu sors du métro et que tu peux aller sur un toit et voir les oiseaux, et voir des plantes pousser, des tomates, et voir le ciel, etc. ça fait un bien fou en fait ressource le quotidien. Donc on a fait ça, on a fait des concerts, je t'en parlais un peu tout à l'heure, mais des concerts notamment avec des autochtones, des trucs un peu psychédéliques, etc. Et voilà, et après on a fait des événements, on fait beaucoup d'événements avec des entrepreneurs. entreprise. C'est un peu la chance qu'on a, c'est qu'en fait ce projet on l'a inventé avant le Covid, mais après le Covid il trouve un retentissement énorme en fait chez les marques et les organisateurs. Et donc on fait des super événements. L'année dernière on a fait notamment un très bel événement avec la marque Aigle, marque de vêtements, qui a relocalisé en France une partie de la production notamment de bottes, qui est globalement une marque super engagée, qui est une marque indépendante par ailleurs. Et là ces derniers jours on a fait aussi un très bel événement avec Kenzo sur tout un univers floral, végétal, eux aussi ils relocalisent le sourcil. signe de fleurs en France et leurs deux nouvelles égéries sont une fermière et un fermier en l'occurrence. Donc il y a vraiment ce retour en fait, quand je parlais de la ferme tout à l'heure, je pense que la ferme c'est presque les, tu vois c'est horrible ce mot, mais les influenceurs de demain, tu vois les fermiers ou les chefs de demain, tu vois. Je pense que dans le futur en fait, le rôle des producteurs, des vrais producteurs avec une vraie philosophie, je pense que demain ça peut devenir un peu des égéries parce que tellement ils portent un message clair et universel quoi.

  • Speaker #0

    C'est... c'est presque ce qu'on peut leur souhaiter, c'est d'avoir cette starification demain de cet univers-là, pour être en Bretagne et côtoyer quotidiennement des gens qui travaillent des produits, que ce soit même des pêcheurs, ou le sujet fermier, ou là, pour le coup, on observe un grand mouvement sur cette nouvelle culture et cette nouvelle manière de produire, Là où tu vois nos gros... grands-parents étaient plus dans une dynamique d'ultra-production. Dans toutes nos familles, tu peux être sûr que la ferme ne ressemble pas à ce qu'on peut voir aujourd'hui. Tu avais certes le bâti principal qui était un peu sympa, mais derrière, ce que ça cachait, c'était le P1, P2, P3. Et P1, P2, P3, c'est le poulailler 1, 2, 3, des trucs qui faisaient 400 mètres de long.

  • Speaker #1

    Et ce n'était pas sexy du tout.

  • Speaker #0

    Et ça, pour le coup, je pense qu'on est en train de revenir sur quelque chose. clairement si on peut leur leur fin s'ils peuvent bénéficier de cette cette notoriété et la place tu vois qu'ils peuvent mériter dans le rôle de tu vois de nourrir des bouches et effectivement comme on l'a avec des chefs aujourd'hui tu vois quand tu vois la starification des chefs c'est

  • Speaker #1

    génial tu vois de pouvoir mettre en lumière la bonne bouffe et je pense que ça va ça va se déplacer petit à petit sur la production j'apprécie beaucoup tout ce que tu dis parce que tu vois j'ai tellement d'amour et d'affection pour les artisans en fait. Ouais. Les artisans, les... comme tu dis, enfin, ceux qui mettent de la passion, en fait, dans tout ce qu'ils font, qui vont au bout des choses, et qui ne transigent pas sur l'éthique, tu vois. C'est ça qui est difficile. C'est qu'en fait, après, tu te dis, même, tu te dis, lui, il utilise des pesticides, c'est une horreur, tu vois, mais quelque part, tu n'es pas non plus dans sa peau, et en fait, il y a des mecs qui utilisent des pesticides, c'est pas... c'est pas blanc ou noir non plus, la vie, quoi. C'est compliqué,

  • Speaker #0

    la réalité de la société.

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est vrai que c'est très bien, et je suis d'accord avec toi, s'il peut y avoir une starification pour moi des artisans d'exception des producteurs en tout genre pour moi c'est des stars il y a des brasseurs de bière des producteurs de légumes qui font des légumes incroyables c'est des stars et c'est vrai que j'espère comme tu le dis que demain il soit vraiment reconnu pour ça et ce qui est chouette là dessus après

  • Speaker #0

    je suis loin d'être expert là dessus mais c'est plus en parlant de ce que je côtoie chez moi en Bretagne c'est que tu as des success stories qui commencent à émerger Que ce soit des pêcheurs indépendants Qui pour le coup sont plus sur des chahutiers Mais sont avec un petit boat Où ils ont deux personnes avec eux Et ils font du bar à la ligne et ils en vivent très bien l'année Et en fait c'est des démonstrations De réussite Et de se dire en fait Je peux vivre avec une belle baraque Construire un truc en bois sympa Avec mes gamins Dans un cadre de vie chouette Et vivre Et c'est la même chose sur l'agriculture Je pense Mais tu vois le sujet des pesticides pareil je pensais des choses c'est pas évident tu vois quand tu connais un peu les histoires de ces deux ces personnes là et à l'époque comment ça se passait et là je parle de rita et de grands parents tu vois moi mon grand père était marchand de bestiaux marchand de bestiaux tu avais le banquier qui venait et qui finançait uniquement si tu étais tu vois en capacité de fournir telle ou telle production et on n'avait pas ce recul tu vois de intellectuel même tu vois de pouvoir se dire en fait balance c'est pas bien, tu vois. Il fallait de nourrir des bouches et c'était pas si évident tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais non et malheureusement c'est vrai que tu vois on dit souvent il y a une génération qui détruit et la génération d'après qui reconstruit et je pense que comme tu disais la génération d'avant a pas non plus énormément de bon sens tu vois mais bon après on va pas leur... Mais c'est sûr qu'il y a eu des dérives et aujourd'hui on y revient et au contraire tu vois tout ce que je vois aujourd'hui moi je suis hyper excité de l'avenir de ce point de vue là en tout cas il y a un retour à l'essentiel, hyper important et tu vois ici pour dire deux mots quand même sur les légumes parce que... En fait, nous on est passionnés de légumes, on fait des légumes franchement d'exception. Ils ne sont pas exceptionnels par leur prix, c'est pas ça que je veux dire, mais ils sont exceptionnels par l'amour qu'on leur donne. Attention, faites un très bon légume, c'est une très bonne semence, un très bon sol. et beaucoup d'amour derrière, c'est-à-dire qu'il faut s'en occuper, s'assurer qu'il aille bien, etc. Et nous, en fait, ce qui nous a fait un peu halluciner, c'est qu'à la base, on n'est pas agriculteurs, on a constitué une équipe, ce n'est pas moi qui suis dans le champ tous les jours, mais on a choisi les semences, on a réfléchi à notre sol, on a réfléchi à notre stratégie de culture, à comment faire les choses le mieux possible, et en fait, en deux ans, on est agriculteurs, on produit des excellents légumes, et je pense, comme ils sont très bons, et que je pense qu'on a une vraie démarche, on a la chance de travailler avec des chefs, on travaille avec des restos de quartier, on livre des paniers à monsieur tout le monde mais on travaille avec des chefs chefs comme Arnaud Donkel, qui est aujourd'hui quelqu'un que voilà, qui est presque un ange gardien pour nous. Arnaud Donkel qui vient d'avoir 3 étoiles pour son restaurant Plénitude à Paris, qui est un de nos plus grands chefs français. Mais en fait, lui, il ne parle que de ses équipes et que des produits. Il s'efface en fait. Et il a une humilité que je trouve exceptionnelle. Il vient chez nous, ici, là où on se trouve quasiment toutes les semaines en ce moment. Et voilà, et nous, notre plus grande récompense, moi je veux jamais faire croire qu'on n'est pas là pour l'argent. je veux dire ce projet, on ne l'a évidemment pas fait pour l'argent mais on espère pouvoir en vivre et que ça fonctionne et pourquoi aussi pour pouvoir en faire d'autres mais la plus grande récompense c'est peut-être quand tu as un Arnaud Dankel qui vient te voir et qui comprend tout ce que tu as fait depuis 4 ans toutes les galères que tu as traversées et qui aussi apprécie la qualité des légumes que tu fais et qui veut travailler avec toi et qui te fait des super retours derrière et que tu sais que tu as tes légumes qui sont servis dans un des plus beaux restaurants de Paris alors qu'il y a 4 ans tu étais dans les petits papiers mais ça c'est une récompense tu vois qui n'a pas de prix c'est ça qui est dingue,

  • Speaker #0

    donc tu es passé d'un fichier PDF de 300 mégas

  • Speaker #1

    à des belles tomates dans la meilleure assiette de Paris et finalement l'écart entre les deux c'est pas grand chose d'autre que de s'accrocher à sa vision c'est ça qui est il y avait 150 raisons d'abandonner si on avait écouté encore une fois on en prend toujours mais si on avait écouté ce qu'on nous disait on l'aurait pas fait on nous disait que c'était impossible et au final la seule chose qui a fait la différence c'est la persévérance et le fait de se dire en fait vous avez tous tort rien n'est plus fort que ma vision ...

  • Speaker #0

    on arrive au bout de l'enregistrement je pense qu'on termine sur une chouette phrase on pourrait presque faire un deuxième épisode un de ces quatre en creusant sur d'autres sujets du modèle justement toute cette partie culture, agriculture.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Et puis voilà, j'espère que ça aura été intéressant. C'est vrai que quelque part, pour conclure aussi, ce projet, on parle d'agriculture, on parle de projet urbain, etc. Mais l'enjeu derrière tout ça, c'est de rendre la ville désirable et de ramener du bien-être dans le quotidien. Et nous, par bien-être, on n'entend pas, oui, mettre des fleurs, le potager, c'est sympa. Et le côté très léger, pour nous, c'est un sujet extrêmement sérieux, mais aussi qu'on traite avec beaucoup de rock'n'roll, tu vois. ... J'adore le rock, on fait des trucs hyper funky. Il faut aussi rendre ces sujets un peu décomplexés, un peu cools, et se dire, OK, l'enjeu écologique, il est énorme, l'enjeu alimentaire, il est énorme, mais il faut aussi les rendre, un, sexy, tu vois. Il faut vraiment que ça donne envie. Et derrière, se dire qu'en fait, il en va de notre bien-être. Et en fait, jusqu'à preuve du contraire, on a une vie sur Terre, et on ne peut pas la passer comme ça dans des villes, à être déconnecté de la nature, à être déconnecté du vivant, et au final, être déconnecté de soi-même. mais moi, trop souvent, quand je me balade dans la rue, dans Paris, je vois les gens, je les trouve déconnectés d'eux-mêmes, tu vois, avant d'être déconnectés à la nature. En fait, les deux vont ensemble.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, il y a un truc que je trouve, et on en avait parlé par téléphone, tu vois, la première fois quand on a échangé, qui me plaît dans ce projet-là, c'est le sujet subvention quasi inexistante. Pourquoi ? Parce qu'en fait, ça ne déporte pas la responsabilité du modèle économique, et le risque qui est adossé à ça. Aujourd'hui, tu es sur un modèle qui est classique, et qui dépend de vous. en fait on n'est pas en train d'absorber un truc avec avec un tiers qui lui va prendre cette responsabilité tu vois on le voit beaucoup dans tu parlais de tiers-lieu tout à l'heure qui viennent desservir un peu des projets comme ça justement parce que c'est sur subventionné et ça vient déconstruire un peu la possibilité de créer un réel modèle économique comme vous pouvez le faire qu'on y soit ou qu'on n'y soit pas ça c'est encore un autre sujet mais en tout cas de se mettre dans les conditions pour développer un modèle Et ça c'est hyper important je trouve, notamment sur des sujets qui restent aujourd'hui à démontrer. Et ça, il faut le faire pour montrer que ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Moi en tout cas sur ce sujet là... Tu vois, pour moi, avoir des subventions dans les mains, pour moi, c'est une patate chaude. Oui, mais c'est ça. C'est une telle responsabilité, l'argent public, pour moi, même si c'est des petites sommes. Ça, tu vois, c'est un peu un état d'esprit aussi. Après, il ne faut pas se leurrer. ça peut faire du bien d'avoir un peu de subventions. Quand tu te lances, quand tu as vraiment peu de moyens, mais que tu as une vision, que tu as besoin d'une aide, il ne faut pas les refuser, mais il ne faut pas en dépendre. C'est ça l'enjeu, c'est que ça prête tes superfusions et en fait, tu ne vas pas pouvoir vivre ta vie, tu ne vas pas pouvoir dupliquer. Si les subventions sont coupées, en fait, tu te retrouves amputé. Donc, ça peut être un petit « cherry on the cake » , comme on dit. Ça peut être quelque chose qui va faciliter ou parfois pour financer des choses qui ne rapportent pas d'argent. Ça, c'est pas mal fait. Mais par contre, il ne faut surtout pas en dépendre. Et c'est vrai que tout l'enjeu, je pense, aujourd'hui, c'est de faire... des démonstrations aussi économiques. Encore une fois, souvent quand on dit ça, les gens se disent, mais c'est pour faire des profits. Non, mais l'enjeu derrière le fait de faire des profits, c'est de pouvoir faire d'autres projets. Les profits vont financer une holding, si je puis dire, qui possiblement demain fera 5, 10, 15 plantations à travers la France et à travers le monde. Et je crois que chaque plantation, ce sera un espace ressourçant pour une nouvelle ville et pour des nouveaux habitants. Donc la rentabilité en ça, elle est cruciale en réalité. Elle est cruciale pour pouvoir dupliquer, ou ce n'est pas nécessaire de dupliquer, mais en tout cas pour être autonome.

  • Speaker #0

    et je pense Tu vois, c'est ça. Et tu vois, cette définition du profit, elle va aussi se redéfinir avec cette nouvelle génération de créatifs et d'entrepreneurs. Parce qu'on est encore sur un schéma de, tu vois, le profit, c'est dans la poche. Alors que le profit, c'est une valeur. Et cette valeur, elle est redistribuée ou pas. Et elle est redistribuée à bon escient ou pas. Et ça, aujourd'hui, c'est un peu à nous de le définir. Et je pense que ça va... C'est tous ces projets-là, aujourd'hui, qui vont permettre de redonner une définition au profit, tu vois. Et de le rendre un petit peu plus joli, tu vois.

  • Speaker #1

    Ah bah écoute, j'aime beaucoup cette conclusion, en tout cas.

  • Speaker #0

    Où est-ce qu'on peut vous retrouver ?

  • Speaker #1

    Voilà, écoutez, essentiellement, on a un site qui est www.plantation.paris. Encore une fois, sur Instagram, Plantation Paris. Moi, je suis très joignable sur LinkedIn, Sydney Delourme, s'il y a des projets, des sujets.

  • Speaker #0

    Je mettrai tous les petits liens en descriptif.

  • Speaker #1

    N'hésitez pas, on est complètement joignable.

  • Speaker #0

    Parfait. Écoute, merci beaucoup Sydney. Merci à toi. Je mettrai tous les petits détails et je posterai aussi un peu de visuel. je vous dis à la prochaine c'est pas une erreur Il ne faut pas passer à côté. Oui, je pense aussi. Bon, à très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Allez, à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. N'hésitez pas à m'envoyer vos retours d'expérience. J'adore recevoir vos commentaires. Et si cet épisode vous a plu, n'oubliez pas de le partager autour de vous, de vous abonner sur votre plateforme préférée. Et si vous avez un peu de temps devant vous, d'y laisser une note 5 étoiles et un petit commentaire. Ça m'aidera à remonter dans les classements. No Small Plan s'est produit par The Crafted Hospitality Garage, une plateforme de professionnels dédiée à celles et ceux qui créent des lieux hors du commun. Un espace pour échanger, se former, partager et obtenir des réponses à ces questions. Vous pouvez retrouver la plateforme sur coastlinecreative.club Encore merci à vous et à mercredi prochain pour un nouvel épisode.

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