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Rénovation énergétique

E04 : Marier Patrimoine, Attractivité et Bas Carbone

E04 : Marier Patrimoine, Attractivité et Bas Carbone

21min |21/01/2025
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E04 : Marier Patrimoine, Attractivité et Bas Carbone

E04 : Marier Patrimoine, Attractivité et Bas Carbone

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Transcription

  • Speaker #0

    Le bas carbone en rénovation énergétique. Une série de podcasts produites par le programme Profil, conçu par l'ICEB, l'Institut pour la conception écoresponsable du bâti, et piloté par l'agence Qualité Construction. Épisode 4. Marier patrimoine et écologie, bas carbone et attractivité. Pour ce quatrième épisode... Nous vous proposons de partir à Joinville, une commune de la Haute-Marne dans la région Grand Est.

  • Speaker #1

    Joinville était la grande endormie, il faut être honnête. À part connaître plus d'un demi-siècle, voire un siècle de pillages et de destructions, c'est ce qu'on connaissait à Joinville. Finalement, on se retrouve avec une ville où aujourd'hui on est passé avec des critères village-étape, ville de petits caractères et compagnie, et c'est super sympa. Redorer un petit peu le blason, l'hyper-centre. Et puis, il redonnait une dynamique où il est sympa de vivre. Vous voyez que tout peut changer, tout peut changer très vite. Mais ça reste une histoire d'œuvre.

  • Speaker #0

    Pour comprendre comment tout a commencé, nous rencontrons deux personnages clés. Anthony Koenig, en charge de la revitalisation du centre-bourg de 2006 à 2022, et Bertrand Olivier, le maire de Joinville depuis 2006, à qui nous laissons de suite la parole.

  • Speaker #2

    L'idée est née par une rencontre humaine, quelque part. C'était une pauvre dame qui était sur les marches de sa maison, qui était un peu renfrognée, et à chaque fois que je la croisais, je lui disais bonjour madame et puis elle me disait bonjour, bonjour Et un jour, cette dame, on était en hiver, et elle m'a fait rentrer dans sa maison. Derrière la porte, j'ai découvert une situation vraiment terrible. Il n'y avait qu'un radiateur électrique. La maison était dans un état déplorable. Il y avait la fenêtre qui était cassée, les vitres étaient cassées. Elle me dit j'ai froid, est-ce que vous pouvez trouver une solution ? Et cette pauvre dame était sous tutelle, elle avait de l'argent, mais elle était sous emprise d'un bailleur voyou, ce que j'appelle. Voilà, donc c'était pour moi un déclencheur sur l'état de la ville, l'état aussi de la population, et quelque part... Des bailleurs, certains bailleurs sociaux peu vertueux qui profitaient de la misère sociale.

  • Speaker #0

    Vous êtes peut-être en train de vous demander qu'est-ce que le bas carbone vient faire dans toute cette histoire. En effet, dans cet épisode, vous entendrez peu les mots bas carbone prononcés. Et pourtant, cette notion sera partout. Revitaliser un centre-bourg existant, plutôt que de poursuivre un étalement urbain en construisant de nouvelles maisons, c'est bas carbone. Rénover au lieu de démolir, c'est bas carbone. Planter des arbres au centre-ville, utiliser les matériaux et savoir-faire locaux, mettre en place une ressourcerie de matériaux, c'est bas carbone. Donner envie de vivre dans un centre-ville et donc de ne plus utiliser sa voiture pour aller acheter du pain, c'est toujours bas carbone. Mais pour arriver à tout cela, Concrètement, on s'y prend comment ?

  • Speaker #2

    On préempte un certain nombre de maisons, des maisons qui ont été pillées. Et là, on part de zéro quelque part. Donc, il faut imaginer réhabiliter. Effectivement, c'est bien. Ce sont les plus vertueuses en termes énergétiques et de confort, encore une fois.

  • Speaker #3

    Au 13 rue des Royaux, directement. Vous vouliez voir un chantier phare. Il y en a plein des petits aussi. Mais celui-là, ça a été un très gros chantier, 1,7 million d'euros de budget, 7 logements réhabilités dans une carcasse qui a été vidée à l'époque. Alors pas vidée par nous, ce qu'on a récupéré, vidé et pillé. Et c'était intéressant puisque c'était de créer un choc patrimonial, un choc du logement et de l'offre dans une des rues les plus délabrées de la ville, mais qui a été sous l'Ancien Régime une des plus cossues, précisons-le quand même. Et donc de créer dans cette rue des logements de grande qualité, là où les gens imaginaient qu'on ne pouvait même plus habiter. C'était très intéressant pour nous.

  • Speaker #4

    La porte est ouverte.

  • Speaker #2

    Quand on a découvert notamment cette maison, c'était vraiment d'une violence, d'un choc considérable. On ouvrait cette porte et il n'y avait plus rien.

  • Speaker #3

    Quelques poutres métrages heureusement.

  • Speaker #2

    Quelques poutres métrages et plus de rien. Et on a retrouvé, c'est là aussi. des moments forts sur le sol on y est plus que la terre on avait arraché tout ou les parquets tout ce qui était possible s'était arraché et on avait trouvé vous souvenez anthony cette petite photo qui avait dû glisser d'un meuble ou lycée sous un parquet une dame qui devait être une habitante de cette maison c'était complètement effondré dans un état d'élabré et proche de l'effondrement général, on est vraiment au limite.

  • Speaker #3

    Et donc on s'est dit, puisqu'il faut consolider, on va dans ce cas-là créer une petite adjonction contemporaine, mais pour qu'elle soit douce et intégrée, on va la faire avec une structure bois et un essentage qui va la couvrir, et ça va nous permettre d'ajouter une pièce à un logement et d'ajouter une terrasse à un autre logement, mais vous le verrez. Quand je reviens, les élus étaient déjà engagés dans cette politique. Ils n'avaient pas forcément les reins solides en interne parce qu'il n'y avait pas l'équipe qui était structurée. Et une DGS ne peut pas tout, même si la commune est petite et que ce n'est pas forcément facile d'avoir de l'ingénierie et de la financer. Mais moi, c'était déjà lancé au sens où il y avait prise de conscience de la qualité du bâti ancien. Le travail est déjà collaboratif avec les bâtiments de France. Il y avait une protection au monument historique en urgence. Donc je ne suis pas arrivé où il a fallu vraiment les convaincre de l'évidence. L'évidence était à peu près acquise. Sur les bases, par contre, comment on met en œuvre un projet, comment on mélange tout ça, comment on fait de la transversalité et qu'on imagine un projet bien cadencé, structuré et qui en même temps n'effraie pas tout le monde parce qu'on va aligner des gros coûts, mais il va falloir les ficeler, les échelonner et aller chercher les cofinancements. Ça, c'était après toute la partie travail. C'est aussi la pédagogie avec les propriétaires, la pédagogie avec aussi tout le système immobilier parce qu'il y a aussi tout ce système des notaires, des agences, etc., de tous les gens qui interviennent. et tout un travail avec les entreprises locales. Il y avait quand même un truc intéressant à Janville. En plaisantant, quand on prenait les chiffres, on se disait tout pourrait être perdu, la démographie c'est une catastrophe, l'économie c'est compliqué, la sociologie, je n'en parle même pas quand on est dans des situations de décroissance depuis 40 ans. Pour autant, il y avait quand même des raisons d'espérer, au-delà du fait que l'enveloppe urbaine est très jolie dans un paysage sympathique, il y avait des entreprises qui savaient faire sur le métier ancien. En tout cas sur taille de pierre, maçonnerie, toiture, Ausha... et même en élargissant de quelques 10-20 km sur la menuiserie, il y avait quand même de l'expertise des artisans.

  • Speaker #0

    Direction les ateliers Bugé Fils.

  • Speaker #1

    Bonjour. Bonjour.

  • Speaker #0

    Vous avez rendez-vous avec M.

  • Speaker #4

    Bugé ? Oui.

  • Speaker #0

    Pas de souci, si vous voulez me suivre, s'il vous plaît. Une entreprise de charpente, création contemporaine, tradition, restauration. Ils sont présents à Joinville depuis 1910.

  • Speaker #1

    Bonjour mesdames et je crois qu'on s'est croisés.

  • Speaker #2

    Voilà,

  • Speaker #1

    j'étais en pleine réunion avec l'architecte des monuments historiques et l'interdivé de M.

  • Speaker #0

    le maire. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Donc là, vous êtes au sein d'une vieille entreprise familiale puisque moi je suis la septième générale. Mais on occupe le bureau de la 8ème, donc vous voyez, et on est très attaché forcément au patrimoine, de par l'antériorité et le savoir-faire, malgré tout on fait partie des entreprises qui ont perdu du savoir-faire ces dernières décennies. au détriment des approches contemporaines de produits manufacturés. Et aujourd'hui, il faut réappréhender les techniques, les technologies et compagnie pour remettre. Et ce n'est pas évident. Alors, on a des équipes passionnées pour ça. Aujourd'hui, ça n'exclut pas, entre guillemets, la modernité et l'intelligence artificielle liée à du numérique et compagnie pour arriver à faire les restaurations, les usinages et autres. Mais malgré tout, plus que jamais, on a besoin des compétences. humaine. Et là, c'est plus dur. C'est plus dur.

  • Speaker #0

    Je me demandais si la rénovation du centre-ville de Joinville auquel vous avez participé, auquel l'entreprise a participé, ça a changé des choses pour vous au niveau de l'entreprise, au niveau des jeunes, au niveau de l'engouement ou rien ?

  • Speaker #1

    Oui, ça a changé les choses, mais pas au niveau des jeunes, au niveau de mon encadrement et de mes anciens. Parce qu'en réalité, eux pensaient qu'en gros... Toutes les pratiques anciennes et tous les métiers traditionnels allaient disparaître. Et il faut être honnête, quand je suis revenu en entreprise dans les années 90, on a été les premiers à acquérir ces premiers robots de taille de charpente et autres. Mais moi, avec l'idée que ça n'excluait pas de travailler pour autant dans le patrimoine et dans l'ancien. C'est très complémentaire. Mais malheureusement, l'investissement au départ, ça a été pour faire des charpentes contemporaines, ça a été pour faire de la construction, je veux pas être méchant, on désertait, j'étais à l'époque, on désertait les centres-bourgs au détriment des bémotissements. Et pour cause, puisque à Joinville même, ça fait 120 ans qu'on l'a implanté. Et on était implanté dans les quartiers neufs de la Madeleine, où on était au milieu de nulle part, et où on s'est retrouvé à être obligé de partir, compte tenu de l'urbanisation qu'on avait autour. Donc vous voyez un peu l'approche. Aujourd'hui, le reflet, depuis les années 70, et notamment depuis les Trente Glorieuses, qu'est-ce qu'on a fait ? On a fait des bâtiments avec des durées de vie de 20 à 30 ans, alors que tous les édifices avant passaient des siècles. Donc vous voyez, on se rapprend, on se traquière, et puis voilà. Alors après, il fallait aussi trouver d'autres dispositions, parce qu'on ne vit pas de la même manière. On voulait des volumes, on voulait de l'éclairage, on voulait plein de choses, mais ce n'est pas incompatible aussi dans le bâti ancien. Et la preuve, c'est que Jouinville en est vraiment la preuve, puisque je ne sais pas si vous avez un petit peu visité le patrimoine et... et le bâti de Joinville, mais on est capable d'avoir des choses hyper sympas en termes patrimonial, en affichage rue, et de l'autre côté avoir des choses hyper contemporaines, avec de l'ouverture des pièces et autres, et un cadre de vie tout à fait exceptionnel.

  • Speaker #2

    Magnifique, je connais comment on va tout faire.

  • Speaker #3

    Oui, là, ça a bien poussé. Sympa,

  • Speaker #0

    petit jardin, petite terrasse, en fait.

  • Speaker #3

    C'est bien aussi que du coup, le bailleur social, même si malheureusement, il ne peut pas à chaque fois sur chaque opération, mais le bailleur social, il peut aussi prendre conscience de quand il offre de la qualité, c'est de la qualité pour la ville, c'est de la qualité pour ses locataires. Alors, on peut aussi parfois reprocher au système global de ne pas les aider aussi financièrement à porter ça. Mais si déjà culturellement, eux, ils peuvent aussi s'approprier ces codes, c'est important.

  • Speaker #2

    Et alors, ce qui est extraordinaire, c'est que c'est un jardin partagé par les locataires.

  • Speaker #3

    Oui, c'est les locataires qui ont décidé d'aller un peu plus loin dans l'entretien.

  • Speaker #0

    Ici, on y a encore... Là, ça ne fait pas partie encore.

  • Speaker #3

    Oui, ça a été fait exprès. D'ailleurs, ça a été racheté quand la commune avait racheté le 13 de noyau. Elle a prospecté un tout petit peu de foncier au-dessus pour qu'il y ait un jardin pour les locataires, justement, en prenant un jardin délaissé.

  • Speaker #0

    Et pas à la terrasse.

  • Speaker #3

    On peut le rejoindre aussi comme ça, tout à fait, par un passage qui a été requalifié en même temps que l'opération. Un passage qui était fermé complètement au piéton. Que depuis la seconde guerre mondiale, avant ils étaient ouverts, tous ces passages, il y avait des petits passages dans toute la ville, et l'idée c'était d'en profiter pour rouvrir le passage aux piétons en même temps.

  • Speaker #0

    Et j'ai vu en bas qu'il y avait un local vélo.

  • Speaker #3

    Oui, on a essayé de penser un peu à tout ça, même si on sait que la pratique n'est pas forcément toujours là, au moins déjà l'équipement est là. Souvent on sait que l'équipement peut appeler un peu à la pratique.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut parler un peu de la rénovation ?

  • Speaker #3

    Il y a eu de la laine de bois là où c'était possible, des isolations chauchambre également dans la cage d'escalier. Je ne pourrais pas vous décrire pièce par pièce parce que ça varie, mais justement ça a été de s'adapter en fonction des secteurs du bâtiment et de pouvoir proposer une rénovation la plus écologique possible, en utilisant le bois, les badigeons de chaux, le bois pour les menuiseries bien sûr, au-delà de l'esthétique c'est aussi plus écologique.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on travaille notamment des nouveaux matériaux, les laines de bois. On travaille la pagne.

  • Speaker #0

    Nicolas Buguet.

  • Speaker #1

    La pagne qui est complètement méconnue, auquel je croyais qu'à moitié, je vous le dis très honnêtement. Et aujourd'hui, en ce moment, on est en pleine fabrication de bâtiments pagne.

  • Speaker #0

    Là, du coup, vous intervenez sur un bâti, c'est à la fois la charpente, mais c'est aussi l'isolation.

  • Speaker #1

    Alors, nous, on intervient essentiellement sur l'enveloppe. c'est-à-dire qu'en gros, je suis charpentier couvreur. Sauf que le charpentier est devenu constructeur au sapture bois, si je peux me permettre, et souvent ce qu'on fait sur le bâti, et notamment les parties toiture, maintenant c'est des caissons isolés. C'est-à-dire que de plus en plus, on essaie de laisser le vieil empannage, le vieux tavillonnage pour donner un aspect ancien, esthétique, et au-dessus, on fait ce qu'on appelle des systèmes de sarking, sauf qu'aujourd'hui on est capable de les traiter en mécanisé. On arrive à faire des panneaux isolants, composants, qu'on assemble les uns aux autres et qui nous donnent ce défenseur. Et on peut aller jusqu'à des épaisseurs qui vont à 40 cm d'épais.

  • Speaker #0

    Et ça, vous l'avez appliqué sur Joinville, justement ?

  • Speaker #1

    On l'a appliqué sur deux projets à Joinville. Je pense que dont un, vous y avez été, c'est le 13 rue des Royaux.

  • Speaker #0

    Nous retrouvons M. le maire et Anthony Koenig.

  • Speaker #3

    En fait, nous, ce qu'on vend ici, quand on vient nous voir, c'est pas le modèle, c'est comment on fait quand on n'est pas riche, qu'on a un riche patrimoine, qu'on a envie de faire bien, qu'on a envie de tenir compte de la qualité du bâti, mais qu'on est bien conscient qu'il faut faire des économies d'énergie, que le budget du bailleur n'est pas énorme, mais qu'en même temps, on voudrait mettre des matériaux de qualité. On croise tout et on met des curseurs. Et on ne vous dit pas à la fin, c'est le nirvana, c'est ce qu'on fait de mieux sur Terre. On vous dit, nous, avec nos moyens, avec le besoin des habitants, avec les capacités du bailleur. voilà ce qu'on a pu offrir. Nous, on pense que c'est déjà pas si mal, on partait bien plus loin, mais évidemment qu'on pourrait toujours faire un truc...

  • Speaker #2

    Oui, mais après, les coûts qui seraient entendus par un tel projet, on ne pourrait faire qu'une opération. L'idée, c'est vraiment, vu le contexte de la ville, c'est de faire plusieurs opérations. Puis pour le bailleur aussi, c'était extrêmement important, parce qu'il investissait très peu dans les centres anciens. On pouvait... Vous avez senti, c'est très intéressant, vous venez de descendre les escaliers, on travaille énormément aussi devant, les projections en termes météorologiques, on va avoir des pics de chaleur dans le Grand Est qui vont être autour d'ici 2040. 50 autour de 50 degrés donc on travaille on commence à travailler aussi sur l'aspect zone de fraîcheur vous venez de voir en descendant là vous avez senti déjà qu'on perdait de 3 degrés et donc on est dans une zone complètement agréable et ça aussi il ya des enjeux extrêmement fort derrière ces rénovations vous avez vu là où on a planté des arbres et même si on est entouré de verdure en haute marne partout On va essayer de réintroduire de la verdure et des arbres en centre-ville. C'est déjà un travail de longue haleine. Vous avez eu le temps qu'il faut pour qu'un arbre pousse. C'est là où il y a une urgence à travailler sur cette thématique. C'est extraordinaire, et même moi j'ai découvert au cours de ces rénovations, c'est la luminosité de ces immeubles. Vu de l'extérieur, on s'est dit mais ces rues sont sombres, les maisons sont sombres également. Mais en définitive, dès que vous cassez la poison, vous voyez une luminosité dans ces immeubles qui est assez étonnante d'ailleurs. Moi je l'ai découvert.

  • Speaker #3

    En fait on a un centre qui est très marqué par le 18ème, au 18ème on était très obsédé par faire rentrer la lumière, donc en fait en réalité nos maisons ont été conçues pour. Ce qu'on oublie c'est que derrière il y a eu deux siècles d'industrialisation, et donc de logements ouvriers, de rouges découpages, tant les innoques parfois qui n'étaient pas du tout fait pour. Alors oui de fait la lumière est partie, mais il suffit de retriturer un petit peu l'enveloppe et on la retrouve.

  • Speaker #1

    Il y a ces plus-plus. Le moment où je me suis donné l'air,

  • Speaker #2

    je me suis dit que c'était un but d'origine. C'est un aménagement de pied.

  • Speaker #4

    C'est un aménagement. Eh bien, regardez ce que ça peut donner. J'ai toujours vécu dans des maisons agréables. Et lorsque j'ai vu les prémices de la rénovation de cet immeuble, par l'intermédiaire de relations joint-villoises, J'ai décidé de quitter cette grande maison, car j'imaginais que les années à venir seraient assez difficiles pour l'entretien du jardin et de l'intérieur. Lorsque j'ai vu tous les éléments anciens qui avaient été conservés, cette montée d'escalier en premier bien sûr, la rénovation extérieure des murs, l'aménagement intérieur. Si vous le souhaitez, je peux vous montrer la façon dont l'appartement a été conçu. Donc, je ne peux être que ravi. Vraiment.

  • Speaker #2

    Et le chauffage, l'icône, c'est...

  • Speaker #1

    Le chauffage,

  • Speaker #2

    c'est agréable.

  • Speaker #4

    Très agréable.

  • Speaker #2

    Été comme hiver.

  • Speaker #4

    Été comme hiver. Ces jours derniers, alors que la fraîcheur était présente dans les appartements, la salle de bain, le matin... été confortable, été chaude.

  • Speaker #0

    J'imagine que l'été, vous avez frais ?

  • Speaker #4

    Eh bien, écoutez, l'été, j'ai la chance que l'appartement soit traversant. Donc, je peux aérer la nuit. Je ferme les volets, enfin, je m'organise. Vous savez, au maximum, l'été dernier, alors qu'il a tout de même fait fort chaud, j'avais 23, c'est tout de même assez exceptionnel pour un appartement. Et autour de moi, mes amis me disaient Mon Dieu, tu dois avoir chaud dans cet appartement. Je disais Pas du tout. Non, non, non, non. C'est très bien isolé. Ah oui, ça, je dois le reconnaître. Moi, je suis très satisfaite d'être ici, je peux vous dire. Au revoir, mesdames. Bonne chance.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

  • Speaker #2

    Ça va les escaliers ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est très facile.

  • Speaker #2

    Les marches étaient bien étudiées à l'époque.

  • Speaker #3

    La ville a lancé les projets pilotes. Un premier tout petit, puis un très gros rapidement à côté. Dans les pires rues, où personne ne voulait investir. Pour dire, voilà, ça vous pensez que c'est le pire ? Une fois que c'est métamorphosé, regardez comme c'est beau. Et les chantiers ont été ouverts au public, avec des visites, des explications à différents stades. Et en partenariat aussi avec les acteurs du tourisme locaux, qui refont le lien aussi avec les habitants. Il y a aussi tout ce jeu où on raconte une histoire page par page, pour avancer. Et après, on peut aller sur d'autres volets et inciter le privé. C'est pareil, c'est un mix entre rénovation publique, rénovation par des partenaires publics, rénovation privée soutenue, chantier participatif. Et quand vous en avez 4, 5 comme ça dans une même rue, là la rue elle commence à changer même s'il en reste 25 à faire. C'est-à-dire que là où il n'y a plus d'échafaudage pendant 40 ans et que tout s'effondre et que plus personne n'y croit, quand il y a 5 immeubles qui sont restaurés, c'est tout ça qu'on va un peu raconter.

  • Speaker #0

    Nous aurions pu terminer l'épisode là, mais nous avons eu envie de poursuivre notre visite de Joinville avec M. le maire pour découvrir comment une rénovation crée du lien social, permet de redécouvrir l'histoire de sa ville, renforce l'attractivité, dynamise des projets sociaux et économiques. Et puis nous avons pris un peu plus de temps aussi avec M. Buguet pour qu'il nous fasse visiter sa ressourcerie de matériaux et l'atelier de préfabrication de panneaux isolants bas carbone. Et c'était tellement passionnant que nous aurions trouvé égoïste de ne pas le partager avec vous. Donc tout de suite, voilà la partie 2 de l'épisode 4. Marier patrimoine et écologie, bas carbone et attractivité. Création, partage de voix. Réalisation, Sophie Pillot, Agnès Maton. Musique, Basile Mandigral. Une production, profil, conçue par l'ICEB et pilotée. par l'agence Qualité Construction.

Transcription

  • Speaker #0

    Le bas carbone en rénovation énergétique. Une série de podcasts produites par le programme Profil, conçu par l'ICEB, l'Institut pour la conception écoresponsable du bâti, et piloté par l'agence Qualité Construction. Épisode 4. Marier patrimoine et écologie, bas carbone et attractivité. Pour ce quatrième épisode... Nous vous proposons de partir à Joinville, une commune de la Haute-Marne dans la région Grand Est.

  • Speaker #1

    Joinville était la grande endormie, il faut être honnête. À part connaître plus d'un demi-siècle, voire un siècle de pillages et de destructions, c'est ce qu'on connaissait à Joinville. Finalement, on se retrouve avec une ville où aujourd'hui on est passé avec des critères village-étape, ville de petits caractères et compagnie, et c'est super sympa. Redorer un petit peu le blason, l'hyper-centre. Et puis, il redonnait une dynamique où il est sympa de vivre. Vous voyez que tout peut changer, tout peut changer très vite. Mais ça reste une histoire d'œuvre.

  • Speaker #0

    Pour comprendre comment tout a commencé, nous rencontrons deux personnages clés. Anthony Koenig, en charge de la revitalisation du centre-bourg de 2006 à 2022, et Bertrand Olivier, le maire de Joinville depuis 2006, à qui nous laissons de suite la parole.

  • Speaker #2

    L'idée est née par une rencontre humaine, quelque part. C'était une pauvre dame qui était sur les marches de sa maison, qui était un peu renfrognée, et à chaque fois que je la croisais, je lui disais bonjour madame et puis elle me disait bonjour, bonjour Et un jour, cette dame, on était en hiver, et elle m'a fait rentrer dans sa maison. Derrière la porte, j'ai découvert une situation vraiment terrible. Il n'y avait qu'un radiateur électrique. La maison était dans un état déplorable. Il y avait la fenêtre qui était cassée, les vitres étaient cassées. Elle me dit j'ai froid, est-ce que vous pouvez trouver une solution ? Et cette pauvre dame était sous tutelle, elle avait de l'argent, mais elle était sous emprise d'un bailleur voyou, ce que j'appelle. Voilà, donc c'était pour moi un déclencheur sur l'état de la ville, l'état aussi de la population, et quelque part... Des bailleurs, certains bailleurs sociaux peu vertueux qui profitaient de la misère sociale.

  • Speaker #0

    Vous êtes peut-être en train de vous demander qu'est-ce que le bas carbone vient faire dans toute cette histoire. En effet, dans cet épisode, vous entendrez peu les mots bas carbone prononcés. Et pourtant, cette notion sera partout. Revitaliser un centre-bourg existant, plutôt que de poursuivre un étalement urbain en construisant de nouvelles maisons, c'est bas carbone. Rénover au lieu de démolir, c'est bas carbone. Planter des arbres au centre-ville, utiliser les matériaux et savoir-faire locaux, mettre en place une ressourcerie de matériaux, c'est bas carbone. Donner envie de vivre dans un centre-ville et donc de ne plus utiliser sa voiture pour aller acheter du pain, c'est toujours bas carbone. Mais pour arriver à tout cela, Concrètement, on s'y prend comment ?

  • Speaker #2

    On préempte un certain nombre de maisons, des maisons qui ont été pillées. Et là, on part de zéro quelque part. Donc, il faut imaginer réhabiliter. Effectivement, c'est bien. Ce sont les plus vertueuses en termes énergétiques et de confort, encore une fois.

  • Speaker #3

    Au 13 rue des Royaux, directement. Vous vouliez voir un chantier phare. Il y en a plein des petits aussi. Mais celui-là, ça a été un très gros chantier, 1,7 million d'euros de budget, 7 logements réhabilités dans une carcasse qui a été vidée à l'époque. Alors pas vidée par nous, ce qu'on a récupéré, vidé et pillé. Et c'était intéressant puisque c'était de créer un choc patrimonial, un choc du logement et de l'offre dans une des rues les plus délabrées de la ville, mais qui a été sous l'Ancien Régime une des plus cossues, précisons-le quand même. Et donc de créer dans cette rue des logements de grande qualité, là où les gens imaginaient qu'on ne pouvait même plus habiter. C'était très intéressant pour nous.

  • Speaker #4

    La porte est ouverte.

  • Speaker #2

    Quand on a découvert notamment cette maison, c'était vraiment d'une violence, d'un choc considérable. On ouvrait cette porte et il n'y avait plus rien.

  • Speaker #3

    Quelques poutres métrages heureusement.

  • Speaker #2

    Quelques poutres métrages et plus de rien. Et on a retrouvé, c'est là aussi. des moments forts sur le sol on y est plus que la terre on avait arraché tout ou les parquets tout ce qui était possible s'était arraché et on avait trouvé vous souvenez anthony cette petite photo qui avait dû glisser d'un meuble ou lycée sous un parquet une dame qui devait être une habitante de cette maison c'était complètement effondré dans un état d'élabré et proche de l'effondrement général, on est vraiment au limite.

  • Speaker #3

    Et donc on s'est dit, puisqu'il faut consolider, on va dans ce cas-là créer une petite adjonction contemporaine, mais pour qu'elle soit douce et intégrée, on va la faire avec une structure bois et un essentage qui va la couvrir, et ça va nous permettre d'ajouter une pièce à un logement et d'ajouter une terrasse à un autre logement, mais vous le verrez. Quand je reviens, les élus étaient déjà engagés dans cette politique. Ils n'avaient pas forcément les reins solides en interne parce qu'il n'y avait pas l'équipe qui était structurée. Et une DGS ne peut pas tout, même si la commune est petite et que ce n'est pas forcément facile d'avoir de l'ingénierie et de la financer. Mais moi, c'était déjà lancé au sens où il y avait prise de conscience de la qualité du bâti ancien. Le travail est déjà collaboratif avec les bâtiments de France. Il y avait une protection au monument historique en urgence. Donc je ne suis pas arrivé où il a fallu vraiment les convaincre de l'évidence. L'évidence était à peu près acquise. Sur les bases, par contre, comment on met en œuvre un projet, comment on mélange tout ça, comment on fait de la transversalité et qu'on imagine un projet bien cadencé, structuré et qui en même temps n'effraie pas tout le monde parce qu'on va aligner des gros coûts, mais il va falloir les ficeler, les échelonner et aller chercher les cofinancements. Ça, c'était après toute la partie travail. C'est aussi la pédagogie avec les propriétaires, la pédagogie avec aussi tout le système immobilier parce qu'il y a aussi tout ce système des notaires, des agences, etc., de tous les gens qui interviennent. et tout un travail avec les entreprises locales. Il y avait quand même un truc intéressant à Janville. En plaisantant, quand on prenait les chiffres, on se disait tout pourrait être perdu, la démographie c'est une catastrophe, l'économie c'est compliqué, la sociologie, je n'en parle même pas quand on est dans des situations de décroissance depuis 40 ans. Pour autant, il y avait quand même des raisons d'espérer, au-delà du fait que l'enveloppe urbaine est très jolie dans un paysage sympathique, il y avait des entreprises qui savaient faire sur le métier ancien. En tout cas sur taille de pierre, maçonnerie, toiture, Ausha... et même en élargissant de quelques 10-20 km sur la menuiserie, il y avait quand même de l'expertise des artisans.

  • Speaker #0

    Direction les ateliers Bugé Fils.

  • Speaker #1

    Bonjour. Bonjour.

  • Speaker #0

    Vous avez rendez-vous avec M.

  • Speaker #4

    Bugé ? Oui.

  • Speaker #0

    Pas de souci, si vous voulez me suivre, s'il vous plaît. Une entreprise de charpente, création contemporaine, tradition, restauration. Ils sont présents à Joinville depuis 1910.

  • Speaker #1

    Bonjour mesdames et je crois qu'on s'est croisés.

  • Speaker #2

    Voilà,

  • Speaker #1

    j'étais en pleine réunion avec l'architecte des monuments historiques et l'interdivé de M.

  • Speaker #0

    le maire. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Donc là, vous êtes au sein d'une vieille entreprise familiale puisque moi je suis la septième générale. Mais on occupe le bureau de la 8ème, donc vous voyez, et on est très attaché forcément au patrimoine, de par l'antériorité et le savoir-faire, malgré tout on fait partie des entreprises qui ont perdu du savoir-faire ces dernières décennies. au détriment des approches contemporaines de produits manufacturés. Et aujourd'hui, il faut réappréhender les techniques, les technologies et compagnie pour remettre. Et ce n'est pas évident. Alors, on a des équipes passionnées pour ça. Aujourd'hui, ça n'exclut pas, entre guillemets, la modernité et l'intelligence artificielle liée à du numérique et compagnie pour arriver à faire les restaurations, les usinages et autres. Mais malgré tout, plus que jamais, on a besoin des compétences. humaine. Et là, c'est plus dur. C'est plus dur.

  • Speaker #0

    Je me demandais si la rénovation du centre-ville de Joinville auquel vous avez participé, auquel l'entreprise a participé, ça a changé des choses pour vous au niveau de l'entreprise, au niveau des jeunes, au niveau de l'engouement ou rien ?

  • Speaker #1

    Oui, ça a changé les choses, mais pas au niveau des jeunes, au niveau de mon encadrement et de mes anciens. Parce qu'en réalité, eux pensaient qu'en gros... Toutes les pratiques anciennes et tous les métiers traditionnels allaient disparaître. Et il faut être honnête, quand je suis revenu en entreprise dans les années 90, on a été les premiers à acquérir ces premiers robots de taille de charpente et autres. Mais moi, avec l'idée que ça n'excluait pas de travailler pour autant dans le patrimoine et dans l'ancien. C'est très complémentaire. Mais malheureusement, l'investissement au départ, ça a été pour faire des charpentes contemporaines, ça a été pour faire de la construction, je veux pas être méchant, on désertait, j'étais à l'époque, on désertait les centres-bourgs au détriment des bémotissements. Et pour cause, puisque à Joinville même, ça fait 120 ans qu'on l'a implanté. Et on était implanté dans les quartiers neufs de la Madeleine, où on était au milieu de nulle part, et où on s'est retrouvé à être obligé de partir, compte tenu de l'urbanisation qu'on avait autour. Donc vous voyez un peu l'approche. Aujourd'hui, le reflet, depuis les années 70, et notamment depuis les Trente Glorieuses, qu'est-ce qu'on a fait ? On a fait des bâtiments avec des durées de vie de 20 à 30 ans, alors que tous les édifices avant passaient des siècles. Donc vous voyez, on se rapprend, on se traquière, et puis voilà. Alors après, il fallait aussi trouver d'autres dispositions, parce qu'on ne vit pas de la même manière. On voulait des volumes, on voulait de l'éclairage, on voulait plein de choses, mais ce n'est pas incompatible aussi dans le bâti ancien. Et la preuve, c'est que Jouinville en est vraiment la preuve, puisque je ne sais pas si vous avez un petit peu visité le patrimoine et... et le bâti de Joinville, mais on est capable d'avoir des choses hyper sympas en termes patrimonial, en affichage rue, et de l'autre côté avoir des choses hyper contemporaines, avec de l'ouverture des pièces et autres, et un cadre de vie tout à fait exceptionnel.

  • Speaker #2

    Magnifique, je connais comment on va tout faire.

  • Speaker #3

    Oui, là, ça a bien poussé. Sympa,

  • Speaker #0

    petit jardin, petite terrasse, en fait.

  • Speaker #3

    C'est bien aussi que du coup, le bailleur social, même si malheureusement, il ne peut pas à chaque fois sur chaque opération, mais le bailleur social, il peut aussi prendre conscience de quand il offre de la qualité, c'est de la qualité pour la ville, c'est de la qualité pour ses locataires. Alors, on peut aussi parfois reprocher au système global de ne pas les aider aussi financièrement à porter ça. Mais si déjà culturellement, eux, ils peuvent aussi s'approprier ces codes, c'est important.

  • Speaker #2

    Et alors, ce qui est extraordinaire, c'est que c'est un jardin partagé par les locataires.

  • Speaker #3

    Oui, c'est les locataires qui ont décidé d'aller un peu plus loin dans l'entretien.

  • Speaker #0

    Ici, on y a encore... Là, ça ne fait pas partie encore.

  • Speaker #3

    Oui, ça a été fait exprès. D'ailleurs, ça a été racheté quand la commune avait racheté le 13 de noyau. Elle a prospecté un tout petit peu de foncier au-dessus pour qu'il y ait un jardin pour les locataires, justement, en prenant un jardin délaissé.

  • Speaker #0

    Et pas à la terrasse.

  • Speaker #3

    On peut le rejoindre aussi comme ça, tout à fait, par un passage qui a été requalifié en même temps que l'opération. Un passage qui était fermé complètement au piéton. Que depuis la seconde guerre mondiale, avant ils étaient ouverts, tous ces passages, il y avait des petits passages dans toute la ville, et l'idée c'était d'en profiter pour rouvrir le passage aux piétons en même temps.

  • Speaker #0

    Et j'ai vu en bas qu'il y avait un local vélo.

  • Speaker #3

    Oui, on a essayé de penser un peu à tout ça, même si on sait que la pratique n'est pas forcément toujours là, au moins déjà l'équipement est là. Souvent on sait que l'équipement peut appeler un peu à la pratique.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut parler un peu de la rénovation ?

  • Speaker #3

    Il y a eu de la laine de bois là où c'était possible, des isolations chauchambre également dans la cage d'escalier. Je ne pourrais pas vous décrire pièce par pièce parce que ça varie, mais justement ça a été de s'adapter en fonction des secteurs du bâtiment et de pouvoir proposer une rénovation la plus écologique possible, en utilisant le bois, les badigeons de chaux, le bois pour les menuiseries bien sûr, au-delà de l'esthétique c'est aussi plus écologique.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on travaille notamment des nouveaux matériaux, les laines de bois. On travaille la pagne.

  • Speaker #0

    Nicolas Buguet.

  • Speaker #1

    La pagne qui est complètement méconnue, auquel je croyais qu'à moitié, je vous le dis très honnêtement. Et aujourd'hui, en ce moment, on est en pleine fabrication de bâtiments pagne.

  • Speaker #0

    Là, du coup, vous intervenez sur un bâti, c'est à la fois la charpente, mais c'est aussi l'isolation.

  • Speaker #1

    Alors, nous, on intervient essentiellement sur l'enveloppe. c'est-à-dire qu'en gros, je suis charpentier couvreur. Sauf que le charpentier est devenu constructeur au sapture bois, si je peux me permettre, et souvent ce qu'on fait sur le bâti, et notamment les parties toiture, maintenant c'est des caissons isolés. C'est-à-dire que de plus en plus, on essaie de laisser le vieil empannage, le vieux tavillonnage pour donner un aspect ancien, esthétique, et au-dessus, on fait ce qu'on appelle des systèmes de sarking, sauf qu'aujourd'hui on est capable de les traiter en mécanisé. On arrive à faire des panneaux isolants, composants, qu'on assemble les uns aux autres et qui nous donnent ce défenseur. Et on peut aller jusqu'à des épaisseurs qui vont à 40 cm d'épais.

  • Speaker #0

    Et ça, vous l'avez appliqué sur Joinville, justement ?

  • Speaker #1

    On l'a appliqué sur deux projets à Joinville. Je pense que dont un, vous y avez été, c'est le 13 rue des Royaux.

  • Speaker #0

    Nous retrouvons M. le maire et Anthony Koenig.

  • Speaker #3

    En fait, nous, ce qu'on vend ici, quand on vient nous voir, c'est pas le modèle, c'est comment on fait quand on n'est pas riche, qu'on a un riche patrimoine, qu'on a envie de faire bien, qu'on a envie de tenir compte de la qualité du bâti, mais qu'on est bien conscient qu'il faut faire des économies d'énergie, que le budget du bailleur n'est pas énorme, mais qu'en même temps, on voudrait mettre des matériaux de qualité. On croise tout et on met des curseurs. Et on ne vous dit pas à la fin, c'est le nirvana, c'est ce qu'on fait de mieux sur Terre. On vous dit, nous, avec nos moyens, avec le besoin des habitants, avec les capacités du bailleur. voilà ce qu'on a pu offrir. Nous, on pense que c'est déjà pas si mal, on partait bien plus loin, mais évidemment qu'on pourrait toujours faire un truc...

  • Speaker #2

    Oui, mais après, les coûts qui seraient entendus par un tel projet, on ne pourrait faire qu'une opération. L'idée, c'est vraiment, vu le contexte de la ville, c'est de faire plusieurs opérations. Puis pour le bailleur aussi, c'était extrêmement important, parce qu'il investissait très peu dans les centres anciens. On pouvait... Vous avez senti, c'est très intéressant, vous venez de descendre les escaliers, on travaille énormément aussi devant, les projections en termes météorologiques, on va avoir des pics de chaleur dans le Grand Est qui vont être autour d'ici 2040. 50 autour de 50 degrés donc on travaille on commence à travailler aussi sur l'aspect zone de fraîcheur vous venez de voir en descendant là vous avez senti déjà qu'on perdait de 3 degrés et donc on est dans une zone complètement agréable et ça aussi il ya des enjeux extrêmement fort derrière ces rénovations vous avez vu là où on a planté des arbres et même si on est entouré de verdure en haute marne partout On va essayer de réintroduire de la verdure et des arbres en centre-ville. C'est déjà un travail de longue haleine. Vous avez eu le temps qu'il faut pour qu'un arbre pousse. C'est là où il y a une urgence à travailler sur cette thématique. C'est extraordinaire, et même moi j'ai découvert au cours de ces rénovations, c'est la luminosité de ces immeubles. Vu de l'extérieur, on s'est dit mais ces rues sont sombres, les maisons sont sombres également. Mais en définitive, dès que vous cassez la poison, vous voyez une luminosité dans ces immeubles qui est assez étonnante d'ailleurs. Moi je l'ai découvert.

  • Speaker #3

    En fait on a un centre qui est très marqué par le 18ème, au 18ème on était très obsédé par faire rentrer la lumière, donc en fait en réalité nos maisons ont été conçues pour. Ce qu'on oublie c'est que derrière il y a eu deux siècles d'industrialisation, et donc de logements ouvriers, de rouges découpages, tant les innoques parfois qui n'étaient pas du tout fait pour. Alors oui de fait la lumière est partie, mais il suffit de retriturer un petit peu l'enveloppe et on la retrouve.

  • Speaker #1

    Il y a ces plus-plus. Le moment où je me suis donné l'air,

  • Speaker #2

    je me suis dit que c'était un but d'origine. C'est un aménagement de pied.

  • Speaker #4

    C'est un aménagement. Eh bien, regardez ce que ça peut donner. J'ai toujours vécu dans des maisons agréables. Et lorsque j'ai vu les prémices de la rénovation de cet immeuble, par l'intermédiaire de relations joint-villoises, J'ai décidé de quitter cette grande maison, car j'imaginais que les années à venir seraient assez difficiles pour l'entretien du jardin et de l'intérieur. Lorsque j'ai vu tous les éléments anciens qui avaient été conservés, cette montée d'escalier en premier bien sûr, la rénovation extérieure des murs, l'aménagement intérieur. Si vous le souhaitez, je peux vous montrer la façon dont l'appartement a été conçu. Donc, je ne peux être que ravi. Vraiment.

  • Speaker #2

    Et le chauffage, l'icône, c'est...

  • Speaker #1

    Le chauffage,

  • Speaker #2

    c'est agréable.

  • Speaker #4

    Très agréable.

  • Speaker #2

    Été comme hiver.

  • Speaker #4

    Été comme hiver. Ces jours derniers, alors que la fraîcheur était présente dans les appartements, la salle de bain, le matin... été confortable, été chaude.

  • Speaker #0

    J'imagine que l'été, vous avez frais ?

  • Speaker #4

    Eh bien, écoutez, l'été, j'ai la chance que l'appartement soit traversant. Donc, je peux aérer la nuit. Je ferme les volets, enfin, je m'organise. Vous savez, au maximum, l'été dernier, alors qu'il a tout de même fait fort chaud, j'avais 23, c'est tout de même assez exceptionnel pour un appartement. Et autour de moi, mes amis me disaient Mon Dieu, tu dois avoir chaud dans cet appartement. Je disais Pas du tout. Non, non, non, non. C'est très bien isolé. Ah oui, ça, je dois le reconnaître. Moi, je suis très satisfaite d'être ici, je peux vous dire. Au revoir, mesdames. Bonne chance.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

  • Speaker #2

    Ça va les escaliers ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est très facile.

  • Speaker #2

    Les marches étaient bien étudiées à l'époque.

  • Speaker #3

    La ville a lancé les projets pilotes. Un premier tout petit, puis un très gros rapidement à côté. Dans les pires rues, où personne ne voulait investir. Pour dire, voilà, ça vous pensez que c'est le pire ? Une fois que c'est métamorphosé, regardez comme c'est beau. Et les chantiers ont été ouverts au public, avec des visites, des explications à différents stades. Et en partenariat aussi avec les acteurs du tourisme locaux, qui refont le lien aussi avec les habitants. Il y a aussi tout ce jeu où on raconte une histoire page par page, pour avancer. Et après, on peut aller sur d'autres volets et inciter le privé. C'est pareil, c'est un mix entre rénovation publique, rénovation par des partenaires publics, rénovation privée soutenue, chantier participatif. Et quand vous en avez 4, 5 comme ça dans une même rue, là la rue elle commence à changer même s'il en reste 25 à faire. C'est-à-dire que là où il n'y a plus d'échafaudage pendant 40 ans et que tout s'effondre et que plus personne n'y croit, quand il y a 5 immeubles qui sont restaurés, c'est tout ça qu'on va un peu raconter.

  • Speaker #0

    Nous aurions pu terminer l'épisode là, mais nous avons eu envie de poursuivre notre visite de Joinville avec M. le maire pour découvrir comment une rénovation crée du lien social, permet de redécouvrir l'histoire de sa ville, renforce l'attractivité, dynamise des projets sociaux et économiques. Et puis nous avons pris un peu plus de temps aussi avec M. Buguet pour qu'il nous fasse visiter sa ressourcerie de matériaux et l'atelier de préfabrication de panneaux isolants bas carbone. Et c'était tellement passionnant que nous aurions trouvé égoïste de ne pas le partager avec vous. Donc tout de suite, voilà la partie 2 de l'épisode 4. Marier patrimoine et écologie, bas carbone et attractivité. Création, partage de voix. Réalisation, Sophie Pillot, Agnès Maton. Musique, Basile Mandigral. Une production, profil, conçue par l'ICEB et pilotée. par l'agence Qualité Construction.

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Transcription

  • Speaker #0

    Le bas carbone en rénovation énergétique. Une série de podcasts produites par le programme Profil, conçu par l'ICEB, l'Institut pour la conception écoresponsable du bâti, et piloté par l'agence Qualité Construction. Épisode 4. Marier patrimoine et écologie, bas carbone et attractivité. Pour ce quatrième épisode... Nous vous proposons de partir à Joinville, une commune de la Haute-Marne dans la région Grand Est.

  • Speaker #1

    Joinville était la grande endormie, il faut être honnête. À part connaître plus d'un demi-siècle, voire un siècle de pillages et de destructions, c'est ce qu'on connaissait à Joinville. Finalement, on se retrouve avec une ville où aujourd'hui on est passé avec des critères village-étape, ville de petits caractères et compagnie, et c'est super sympa. Redorer un petit peu le blason, l'hyper-centre. Et puis, il redonnait une dynamique où il est sympa de vivre. Vous voyez que tout peut changer, tout peut changer très vite. Mais ça reste une histoire d'œuvre.

  • Speaker #0

    Pour comprendre comment tout a commencé, nous rencontrons deux personnages clés. Anthony Koenig, en charge de la revitalisation du centre-bourg de 2006 à 2022, et Bertrand Olivier, le maire de Joinville depuis 2006, à qui nous laissons de suite la parole.

  • Speaker #2

    L'idée est née par une rencontre humaine, quelque part. C'était une pauvre dame qui était sur les marches de sa maison, qui était un peu renfrognée, et à chaque fois que je la croisais, je lui disais bonjour madame et puis elle me disait bonjour, bonjour Et un jour, cette dame, on était en hiver, et elle m'a fait rentrer dans sa maison. Derrière la porte, j'ai découvert une situation vraiment terrible. Il n'y avait qu'un radiateur électrique. La maison était dans un état déplorable. Il y avait la fenêtre qui était cassée, les vitres étaient cassées. Elle me dit j'ai froid, est-ce que vous pouvez trouver une solution ? Et cette pauvre dame était sous tutelle, elle avait de l'argent, mais elle était sous emprise d'un bailleur voyou, ce que j'appelle. Voilà, donc c'était pour moi un déclencheur sur l'état de la ville, l'état aussi de la population, et quelque part... Des bailleurs, certains bailleurs sociaux peu vertueux qui profitaient de la misère sociale.

  • Speaker #0

    Vous êtes peut-être en train de vous demander qu'est-ce que le bas carbone vient faire dans toute cette histoire. En effet, dans cet épisode, vous entendrez peu les mots bas carbone prononcés. Et pourtant, cette notion sera partout. Revitaliser un centre-bourg existant, plutôt que de poursuivre un étalement urbain en construisant de nouvelles maisons, c'est bas carbone. Rénover au lieu de démolir, c'est bas carbone. Planter des arbres au centre-ville, utiliser les matériaux et savoir-faire locaux, mettre en place une ressourcerie de matériaux, c'est bas carbone. Donner envie de vivre dans un centre-ville et donc de ne plus utiliser sa voiture pour aller acheter du pain, c'est toujours bas carbone. Mais pour arriver à tout cela, Concrètement, on s'y prend comment ?

  • Speaker #2

    On préempte un certain nombre de maisons, des maisons qui ont été pillées. Et là, on part de zéro quelque part. Donc, il faut imaginer réhabiliter. Effectivement, c'est bien. Ce sont les plus vertueuses en termes énergétiques et de confort, encore une fois.

  • Speaker #3

    Au 13 rue des Royaux, directement. Vous vouliez voir un chantier phare. Il y en a plein des petits aussi. Mais celui-là, ça a été un très gros chantier, 1,7 million d'euros de budget, 7 logements réhabilités dans une carcasse qui a été vidée à l'époque. Alors pas vidée par nous, ce qu'on a récupéré, vidé et pillé. Et c'était intéressant puisque c'était de créer un choc patrimonial, un choc du logement et de l'offre dans une des rues les plus délabrées de la ville, mais qui a été sous l'Ancien Régime une des plus cossues, précisons-le quand même. Et donc de créer dans cette rue des logements de grande qualité, là où les gens imaginaient qu'on ne pouvait même plus habiter. C'était très intéressant pour nous.

  • Speaker #4

    La porte est ouverte.

  • Speaker #2

    Quand on a découvert notamment cette maison, c'était vraiment d'une violence, d'un choc considérable. On ouvrait cette porte et il n'y avait plus rien.

  • Speaker #3

    Quelques poutres métrages heureusement.

  • Speaker #2

    Quelques poutres métrages et plus de rien. Et on a retrouvé, c'est là aussi. des moments forts sur le sol on y est plus que la terre on avait arraché tout ou les parquets tout ce qui était possible s'était arraché et on avait trouvé vous souvenez anthony cette petite photo qui avait dû glisser d'un meuble ou lycée sous un parquet une dame qui devait être une habitante de cette maison c'était complètement effondré dans un état d'élabré et proche de l'effondrement général, on est vraiment au limite.

  • Speaker #3

    Et donc on s'est dit, puisqu'il faut consolider, on va dans ce cas-là créer une petite adjonction contemporaine, mais pour qu'elle soit douce et intégrée, on va la faire avec une structure bois et un essentage qui va la couvrir, et ça va nous permettre d'ajouter une pièce à un logement et d'ajouter une terrasse à un autre logement, mais vous le verrez. Quand je reviens, les élus étaient déjà engagés dans cette politique. Ils n'avaient pas forcément les reins solides en interne parce qu'il n'y avait pas l'équipe qui était structurée. Et une DGS ne peut pas tout, même si la commune est petite et que ce n'est pas forcément facile d'avoir de l'ingénierie et de la financer. Mais moi, c'était déjà lancé au sens où il y avait prise de conscience de la qualité du bâti ancien. Le travail est déjà collaboratif avec les bâtiments de France. Il y avait une protection au monument historique en urgence. Donc je ne suis pas arrivé où il a fallu vraiment les convaincre de l'évidence. L'évidence était à peu près acquise. Sur les bases, par contre, comment on met en œuvre un projet, comment on mélange tout ça, comment on fait de la transversalité et qu'on imagine un projet bien cadencé, structuré et qui en même temps n'effraie pas tout le monde parce qu'on va aligner des gros coûts, mais il va falloir les ficeler, les échelonner et aller chercher les cofinancements. Ça, c'était après toute la partie travail. C'est aussi la pédagogie avec les propriétaires, la pédagogie avec aussi tout le système immobilier parce qu'il y a aussi tout ce système des notaires, des agences, etc., de tous les gens qui interviennent. et tout un travail avec les entreprises locales. Il y avait quand même un truc intéressant à Janville. En plaisantant, quand on prenait les chiffres, on se disait tout pourrait être perdu, la démographie c'est une catastrophe, l'économie c'est compliqué, la sociologie, je n'en parle même pas quand on est dans des situations de décroissance depuis 40 ans. Pour autant, il y avait quand même des raisons d'espérer, au-delà du fait que l'enveloppe urbaine est très jolie dans un paysage sympathique, il y avait des entreprises qui savaient faire sur le métier ancien. En tout cas sur taille de pierre, maçonnerie, toiture, Ausha... et même en élargissant de quelques 10-20 km sur la menuiserie, il y avait quand même de l'expertise des artisans.

  • Speaker #0

    Direction les ateliers Bugé Fils.

  • Speaker #1

    Bonjour. Bonjour.

  • Speaker #0

    Vous avez rendez-vous avec M.

  • Speaker #4

    Bugé ? Oui.

  • Speaker #0

    Pas de souci, si vous voulez me suivre, s'il vous plaît. Une entreprise de charpente, création contemporaine, tradition, restauration. Ils sont présents à Joinville depuis 1910.

  • Speaker #1

    Bonjour mesdames et je crois qu'on s'est croisés.

  • Speaker #2

    Voilà,

  • Speaker #1

    j'étais en pleine réunion avec l'architecte des monuments historiques et l'interdivé de M.

  • Speaker #0

    le maire. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Donc là, vous êtes au sein d'une vieille entreprise familiale puisque moi je suis la septième générale. Mais on occupe le bureau de la 8ème, donc vous voyez, et on est très attaché forcément au patrimoine, de par l'antériorité et le savoir-faire, malgré tout on fait partie des entreprises qui ont perdu du savoir-faire ces dernières décennies. au détriment des approches contemporaines de produits manufacturés. Et aujourd'hui, il faut réappréhender les techniques, les technologies et compagnie pour remettre. Et ce n'est pas évident. Alors, on a des équipes passionnées pour ça. Aujourd'hui, ça n'exclut pas, entre guillemets, la modernité et l'intelligence artificielle liée à du numérique et compagnie pour arriver à faire les restaurations, les usinages et autres. Mais malgré tout, plus que jamais, on a besoin des compétences. humaine. Et là, c'est plus dur. C'est plus dur.

  • Speaker #0

    Je me demandais si la rénovation du centre-ville de Joinville auquel vous avez participé, auquel l'entreprise a participé, ça a changé des choses pour vous au niveau de l'entreprise, au niveau des jeunes, au niveau de l'engouement ou rien ?

  • Speaker #1

    Oui, ça a changé les choses, mais pas au niveau des jeunes, au niveau de mon encadrement et de mes anciens. Parce qu'en réalité, eux pensaient qu'en gros... Toutes les pratiques anciennes et tous les métiers traditionnels allaient disparaître. Et il faut être honnête, quand je suis revenu en entreprise dans les années 90, on a été les premiers à acquérir ces premiers robots de taille de charpente et autres. Mais moi, avec l'idée que ça n'excluait pas de travailler pour autant dans le patrimoine et dans l'ancien. C'est très complémentaire. Mais malheureusement, l'investissement au départ, ça a été pour faire des charpentes contemporaines, ça a été pour faire de la construction, je veux pas être méchant, on désertait, j'étais à l'époque, on désertait les centres-bourgs au détriment des bémotissements. Et pour cause, puisque à Joinville même, ça fait 120 ans qu'on l'a implanté. Et on était implanté dans les quartiers neufs de la Madeleine, où on était au milieu de nulle part, et où on s'est retrouvé à être obligé de partir, compte tenu de l'urbanisation qu'on avait autour. Donc vous voyez un peu l'approche. Aujourd'hui, le reflet, depuis les années 70, et notamment depuis les Trente Glorieuses, qu'est-ce qu'on a fait ? On a fait des bâtiments avec des durées de vie de 20 à 30 ans, alors que tous les édifices avant passaient des siècles. Donc vous voyez, on se rapprend, on se traquière, et puis voilà. Alors après, il fallait aussi trouver d'autres dispositions, parce qu'on ne vit pas de la même manière. On voulait des volumes, on voulait de l'éclairage, on voulait plein de choses, mais ce n'est pas incompatible aussi dans le bâti ancien. Et la preuve, c'est que Jouinville en est vraiment la preuve, puisque je ne sais pas si vous avez un petit peu visité le patrimoine et... et le bâti de Joinville, mais on est capable d'avoir des choses hyper sympas en termes patrimonial, en affichage rue, et de l'autre côté avoir des choses hyper contemporaines, avec de l'ouverture des pièces et autres, et un cadre de vie tout à fait exceptionnel.

  • Speaker #2

    Magnifique, je connais comment on va tout faire.

  • Speaker #3

    Oui, là, ça a bien poussé. Sympa,

  • Speaker #0

    petit jardin, petite terrasse, en fait.

  • Speaker #3

    C'est bien aussi que du coup, le bailleur social, même si malheureusement, il ne peut pas à chaque fois sur chaque opération, mais le bailleur social, il peut aussi prendre conscience de quand il offre de la qualité, c'est de la qualité pour la ville, c'est de la qualité pour ses locataires. Alors, on peut aussi parfois reprocher au système global de ne pas les aider aussi financièrement à porter ça. Mais si déjà culturellement, eux, ils peuvent aussi s'approprier ces codes, c'est important.

  • Speaker #2

    Et alors, ce qui est extraordinaire, c'est que c'est un jardin partagé par les locataires.

  • Speaker #3

    Oui, c'est les locataires qui ont décidé d'aller un peu plus loin dans l'entretien.

  • Speaker #0

    Ici, on y a encore... Là, ça ne fait pas partie encore.

  • Speaker #3

    Oui, ça a été fait exprès. D'ailleurs, ça a été racheté quand la commune avait racheté le 13 de noyau. Elle a prospecté un tout petit peu de foncier au-dessus pour qu'il y ait un jardin pour les locataires, justement, en prenant un jardin délaissé.

  • Speaker #0

    Et pas à la terrasse.

  • Speaker #3

    On peut le rejoindre aussi comme ça, tout à fait, par un passage qui a été requalifié en même temps que l'opération. Un passage qui était fermé complètement au piéton. Que depuis la seconde guerre mondiale, avant ils étaient ouverts, tous ces passages, il y avait des petits passages dans toute la ville, et l'idée c'était d'en profiter pour rouvrir le passage aux piétons en même temps.

  • Speaker #0

    Et j'ai vu en bas qu'il y avait un local vélo.

  • Speaker #3

    Oui, on a essayé de penser un peu à tout ça, même si on sait que la pratique n'est pas forcément toujours là, au moins déjà l'équipement est là. Souvent on sait que l'équipement peut appeler un peu à la pratique.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut parler un peu de la rénovation ?

  • Speaker #3

    Il y a eu de la laine de bois là où c'était possible, des isolations chauchambre également dans la cage d'escalier. Je ne pourrais pas vous décrire pièce par pièce parce que ça varie, mais justement ça a été de s'adapter en fonction des secteurs du bâtiment et de pouvoir proposer une rénovation la plus écologique possible, en utilisant le bois, les badigeons de chaux, le bois pour les menuiseries bien sûr, au-delà de l'esthétique c'est aussi plus écologique.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on travaille notamment des nouveaux matériaux, les laines de bois. On travaille la pagne.

  • Speaker #0

    Nicolas Buguet.

  • Speaker #1

    La pagne qui est complètement méconnue, auquel je croyais qu'à moitié, je vous le dis très honnêtement. Et aujourd'hui, en ce moment, on est en pleine fabrication de bâtiments pagne.

  • Speaker #0

    Là, du coup, vous intervenez sur un bâti, c'est à la fois la charpente, mais c'est aussi l'isolation.

  • Speaker #1

    Alors, nous, on intervient essentiellement sur l'enveloppe. c'est-à-dire qu'en gros, je suis charpentier couvreur. Sauf que le charpentier est devenu constructeur au sapture bois, si je peux me permettre, et souvent ce qu'on fait sur le bâti, et notamment les parties toiture, maintenant c'est des caissons isolés. C'est-à-dire que de plus en plus, on essaie de laisser le vieil empannage, le vieux tavillonnage pour donner un aspect ancien, esthétique, et au-dessus, on fait ce qu'on appelle des systèmes de sarking, sauf qu'aujourd'hui on est capable de les traiter en mécanisé. On arrive à faire des panneaux isolants, composants, qu'on assemble les uns aux autres et qui nous donnent ce défenseur. Et on peut aller jusqu'à des épaisseurs qui vont à 40 cm d'épais.

  • Speaker #0

    Et ça, vous l'avez appliqué sur Joinville, justement ?

  • Speaker #1

    On l'a appliqué sur deux projets à Joinville. Je pense que dont un, vous y avez été, c'est le 13 rue des Royaux.

  • Speaker #0

    Nous retrouvons M. le maire et Anthony Koenig.

  • Speaker #3

    En fait, nous, ce qu'on vend ici, quand on vient nous voir, c'est pas le modèle, c'est comment on fait quand on n'est pas riche, qu'on a un riche patrimoine, qu'on a envie de faire bien, qu'on a envie de tenir compte de la qualité du bâti, mais qu'on est bien conscient qu'il faut faire des économies d'énergie, que le budget du bailleur n'est pas énorme, mais qu'en même temps, on voudrait mettre des matériaux de qualité. On croise tout et on met des curseurs. Et on ne vous dit pas à la fin, c'est le nirvana, c'est ce qu'on fait de mieux sur Terre. On vous dit, nous, avec nos moyens, avec le besoin des habitants, avec les capacités du bailleur. voilà ce qu'on a pu offrir. Nous, on pense que c'est déjà pas si mal, on partait bien plus loin, mais évidemment qu'on pourrait toujours faire un truc...

  • Speaker #2

    Oui, mais après, les coûts qui seraient entendus par un tel projet, on ne pourrait faire qu'une opération. L'idée, c'est vraiment, vu le contexte de la ville, c'est de faire plusieurs opérations. Puis pour le bailleur aussi, c'était extrêmement important, parce qu'il investissait très peu dans les centres anciens. On pouvait... Vous avez senti, c'est très intéressant, vous venez de descendre les escaliers, on travaille énormément aussi devant, les projections en termes météorologiques, on va avoir des pics de chaleur dans le Grand Est qui vont être autour d'ici 2040. 50 autour de 50 degrés donc on travaille on commence à travailler aussi sur l'aspect zone de fraîcheur vous venez de voir en descendant là vous avez senti déjà qu'on perdait de 3 degrés et donc on est dans une zone complètement agréable et ça aussi il ya des enjeux extrêmement fort derrière ces rénovations vous avez vu là où on a planté des arbres et même si on est entouré de verdure en haute marne partout On va essayer de réintroduire de la verdure et des arbres en centre-ville. C'est déjà un travail de longue haleine. Vous avez eu le temps qu'il faut pour qu'un arbre pousse. C'est là où il y a une urgence à travailler sur cette thématique. C'est extraordinaire, et même moi j'ai découvert au cours de ces rénovations, c'est la luminosité de ces immeubles. Vu de l'extérieur, on s'est dit mais ces rues sont sombres, les maisons sont sombres également. Mais en définitive, dès que vous cassez la poison, vous voyez une luminosité dans ces immeubles qui est assez étonnante d'ailleurs. Moi je l'ai découvert.

  • Speaker #3

    En fait on a un centre qui est très marqué par le 18ème, au 18ème on était très obsédé par faire rentrer la lumière, donc en fait en réalité nos maisons ont été conçues pour. Ce qu'on oublie c'est que derrière il y a eu deux siècles d'industrialisation, et donc de logements ouvriers, de rouges découpages, tant les innoques parfois qui n'étaient pas du tout fait pour. Alors oui de fait la lumière est partie, mais il suffit de retriturer un petit peu l'enveloppe et on la retrouve.

  • Speaker #1

    Il y a ces plus-plus. Le moment où je me suis donné l'air,

  • Speaker #2

    je me suis dit que c'était un but d'origine. C'est un aménagement de pied.

  • Speaker #4

    C'est un aménagement. Eh bien, regardez ce que ça peut donner. J'ai toujours vécu dans des maisons agréables. Et lorsque j'ai vu les prémices de la rénovation de cet immeuble, par l'intermédiaire de relations joint-villoises, J'ai décidé de quitter cette grande maison, car j'imaginais que les années à venir seraient assez difficiles pour l'entretien du jardin et de l'intérieur. Lorsque j'ai vu tous les éléments anciens qui avaient été conservés, cette montée d'escalier en premier bien sûr, la rénovation extérieure des murs, l'aménagement intérieur. Si vous le souhaitez, je peux vous montrer la façon dont l'appartement a été conçu. Donc, je ne peux être que ravi. Vraiment.

  • Speaker #2

    Et le chauffage, l'icône, c'est...

  • Speaker #1

    Le chauffage,

  • Speaker #2

    c'est agréable.

  • Speaker #4

    Très agréable.

  • Speaker #2

    Été comme hiver.

  • Speaker #4

    Été comme hiver. Ces jours derniers, alors que la fraîcheur était présente dans les appartements, la salle de bain, le matin... été confortable, été chaude.

  • Speaker #0

    J'imagine que l'été, vous avez frais ?

  • Speaker #4

    Eh bien, écoutez, l'été, j'ai la chance que l'appartement soit traversant. Donc, je peux aérer la nuit. Je ferme les volets, enfin, je m'organise. Vous savez, au maximum, l'été dernier, alors qu'il a tout de même fait fort chaud, j'avais 23, c'est tout de même assez exceptionnel pour un appartement. Et autour de moi, mes amis me disaient Mon Dieu, tu dois avoir chaud dans cet appartement. Je disais Pas du tout. Non, non, non, non. C'est très bien isolé. Ah oui, ça, je dois le reconnaître. Moi, je suis très satisfaite d'être ici, je peux vous dire. Au revoir, mesdames. Bonne chance.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

  • Speaker #2

    Ça va les escaliers ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est très facile.

  • Speaker #2

    Les marches étaient bien étudiées à l'époque.

  • Speaker #3

    La ville a lancé les projets pilotes. Un premier tout petit, puis un très gros rapidement à côté. Dans les pires rues, où personne ne voulait investir. Pour dire, voilà, ça vous pensez que c'est le pire ? Une fois que c'est métamorphosé, regardez comme c'est beau. Et les chantiers ont été ouverts au public, avec des visites, des explications à différents stades. Et en partenariat aussi avec les acteurs du tourisme locaux, qui refont le lien aussi avec les habitants. Il y a aussi tout ce jeu où on raconte une histoire page par page, pour avancer. Et après, on peut aller sur d'autres volets et inciter le privé. C'est pareil, c'est un mix entre rénovation publique, rénovation par des partenaires publics, rénovation privée soutenue, chantier participatif. Et quand vous en avez 4, 5 comme ça dans une même rue, là la rue elle commence à changer même s'il en reste 25 à faire. C'est-à-dire que là où il n'y a plus d'échafaudage pendant 40 ans et que tout s'effondre et que plus personne n'y croit, quand il y a 5 immeubles qui sont restaurés, c'est tout ça qu'on va un peu raconter.

  • Speaker #0

    Nous aurions pu terminer l'épisode là, mais nous avons eu envie de poursuivre notre visite de Joinville avec M. le maire pour découvrir comment une rénovation crée du lien social, permet de redécouvrir l'histoire de sa ville, renforce l'attractivité, dynamise des projets sociaux et économiques. Et puis nous avons pris un peu plus de temps aussi avec M. Buguet pour qu'il nous fasse visiter sa ressourcerie de matériaux et l'atelier de préfabrication de panneaux isolants bas carbone. Et c'était tellement passionnant que nous aurions trouvé égoïste de ne pas le partager avec vous. Donc tout de suite, voilà la partie 2 de l'épisode 4. Marier patrimoine et écologie, bas carbone et attractivité. Création, partage de voix. Réalisation, Sophie Pillot, Agnès Maton. Musique, Basile Mandigral. Une production, profil, conçue par l'ICEB et pilotée. par l'agence Qualité Construction.

Transcription

  • Speaker #0

    Le bas carbone en rénovation énergétique. Une série de podcasts produites par le programme Profil, conçu par l'ICEB, l'Institut pour la conception écoresponsable du bâti, et piloté par l'agence Qualité Construction. Épisode 4. Marier patrimoine et écologie, bas carbone et attractivité. Pour ce quatrième épisode... Nous vous proposons de partir à Joinville, une commune de la Haute-Marne dans la région Grand Est.

  • Speaker #1

    Joinville était la grande endormie, il faut être honnête. À part connaître plus d'un demi-siècle, voire un siècle de pillages et de destructions, c'est ce qu'on connaissait à Joinville. Finalement, on se retrouve avec une ville où aujourd'hui on est passé avec des critères village-étape, ville de petits caractères et compagnie, et c'est super sympa. Redorer un petit peu le blason, l'hyper-centre. Et puis, il redonnait une dynamique où il est sympa de vivre. Vous voyez que tout peut changer, tout peut changer très vite. Mais ça reste une histoire d'œuvre.

  • Speaker #0

    Pour comprendre comment tout a commencé, nous rencontrons deux personnages clés. Anthony Koenig, en charge de la revitalisation du centre-bourg de 2006 à 2022, et Bertrand Olivier, le maire de Joinville depuis 2006, à qui nous laissons de suite la parole.

  • Speaker #2

    L'idée est née par une rencontre humaine, quelque part. C'était une pauvre dame qui était sur les marches de sa maison, qui était un peu renfrognée, et à chaque fois que je la croisais, je lui disais bonjour madame et puis elle me disait bonjour, bonjour Et un jour, cette dame, on était en hiver, et elle m'a fait rentrer dans sa maison. Derrière la porte, j'ai découvert une situation vraiment terrible. Il n'y avait qu'un radiateur électrique. La maison était dans un état déplorable. Il y avait la fenêtre qui était cassée, les vitres étaient cassées. Elle me dit j'ai froid, est-ce que vous pouvez trouver une solution ? Et cette pauvre dame était sous tutelle, elle avait de l'argent, mais elle était sous emprise d'un bailleur voyou, ce que j'appelle. Voilà, donc c'était pour moi un déclencheur sur l'état de la ville, l'état aussi de la population, et quelque part... Des bailleurs, certains bailleurs sociaux peu vertueux qui profitaient de la misère sociale.

  • Speaker #0

    Vous êtes peut-être en train de vous demander qu'est-ce que le bas carbone vient faire dans toute cette histoire. En effet, dans cet épisode, vous entendrez peu les mots bas carbone prononcés. Et pourtant, cette notion sera partout. Revitaliser un centre-bourg existant, plutôt que de poursuivre un étalement urbain en construisant de nouvelles maisons, c'est bas carbone. Rénover au lieu de démolir, c'est bas carbone. Planter des arbres au centre-ville, utiliser les matériaux et savoir-faire locaux, mettre en place une ressourcerie de matériaux, c'est bas carbone. Donner envie de vivre dans un centre-ville et donc de ne plus utiliser sa voiture pour aller acheter du pain, c'est toujours bas carbone. Mais pour arriver à tout cela, Concrètement, on s'y prend comment ?

  • Speaker #2

    On préempte un certain nombre de maisons, des maisons qui ont été pillées. Et là, on part de zéro quelque part. Donc, il faut imaginer réhabiliter. Effectivement, c'est bien. Ce sont les plus vertueuses en termes énergétiques et de confort, encore une fois.

  • Speaker #3

    Au 13 rue des Royaux, directement. Vous vouliez voir un chantier phare. Il y en a plein des petits aussi. Mais celui-là, ça a été un très gros chantier, 1,7 million d'euros de budget, 7 logements réhabilités dans une carcasse qui a été vidée à l'époque. Alors pas vidée par nous, ce qu'on a récupéré, vidé et pillé. Et c'était intéressant puisque c'était de créer un choc patrimonial, un choc du logement et de l'offre dans une des rues les plus délabrées de la ville, mais qui a été sous l'Ancien Régime une des plus cossues, précisons-le quand même. Et donc de créer dans cette rue des logements de grande qualité, là où les gens imaginaient qu'on ne pouvait même plus habiter. C'était très intéressant pour nous.

  • Speaker #4

    La porte est ouverte.

  • Speaker #2

    Quand on a découvert notamment cette maison, c'était vraiment d'une violence, d'un choc considérable. On ouvrait cette porte et il n'y avait plus rien.

  • Speaker #3

    Quelques poutres métrages heureusement.

  • Speaker #2

    Quelques poutres métrages et plus de rien. Et on a retrouvé, c'est là aussi. des moments forts sur le sol on y est plus que la terre on avait arraché tout ou les parquets tout ce qui était possible s'était arraché et on avait trouvé vous souvenez anthony cette petite photo qui avait dû glisser d'un meuble ou lycée sous un parquet une dame qui devait être une habitante de cette maison c'était complètement effondré dans un état d'élabré et proche de l'effondrement général, on est vraiment au limite.

  • Speaker #3

    Et donc on s'est dit, puisqu'il faut consolider, on va dans ce cas-là créer une petite adjonction contemporaine, mais pour qu'elle soit douce et intégrée, on va la faire avec une structure bois et un essentage qui va la couvrir, et ça va nous permettre d'ajouter une pièce à un logement et d'ajouter une terrasse à un autre logement, mais vous le verrez. Quand je reviens, les élus étaient déjà engagés dans cette politique. Ils n'avaient pas forcément les reins solides en interne parce qu'il n'y avait pas l'équipe qui était structurée. Et une DGS ne peut pas tout, même si la commune est petite et que ce n'est pas forcément facile d'avoir de l'ingénierie et de la financer. Mais moi, c'était déjà lancé au sens où il y avait prise de conscience de la qualité du bâti ancien. Le travail est déjà collaboratif avec les bâtiments de France. Il y avait une protection au monument historique en urgence. Donc je ne suis pas arrivé où il a fallu vraiment les convaincre de l'évidence. L'évidence était à peu près acquise. Sur les bases, par contre, comment on met en œuvre un projet, comment on mélange tout ça, comment on fait de la transversalité et qu'on imagine un projet bien cadencé, structuré et qui en même temps n'effraie pas tout le monde parce qu'on va aligner des gros coûts, mais il va falloir les ficeler, les échelonner et aller chercher les cofinancements. Ça, c'était après toute la partie travail. C'est aussi la pédagogie avec les propriétaires, la pédagogie avec aussi tout le système immobilier parce qu'il y a aussi tout ce système des notaires, des agences, etc., de tous les gens qui interviennent. et tout un travail avec les entreprises locales. Il y avait quand même un truc intéressant à Janville. En plaisantant, quand on prenait les chiffres, on se disait tout pourrait être perdu, la démographie c'est une catastrophe, l'économie c'est compliqué, la sociologie, je n'en parle même pas quand on est dans des situations de décroissance depuis 40 ans. Pour autant, il y avait quand même des raisons d'espérer, au-delà du fait que l'enveloppe urbaine est très jolie dans un paysage sympathique, il y avait des entreprises qui savaient faire sur le métier ancien. En tout cas sur taille de pierre, maçonnerie, toiture, Ausha... et même en élargissant de quelques 10-20 km sur la menuiserie, il y avait quand même de l'expertise des artisans.

  • Speaker #0

    Direction les ateliers Bugé Fils.

  • Speaker #1

    Bonjour. Bonjour.

  • Speaker #0

    Vous avez rendez-vous avec M.

  • Speaker #4

    Bugé ? Oui.

  • Speaker #0

    Pas de souci, si vous voulez me suivre, s'il vous plaît. Une entreprise de charpente, création contemporaine, tradition, restauration. Ils sont présents à Joinville depuis 1910.

  • Speaker #1

    Bonjour mesdames et je crois qu'on s'est croisés.

  • Speaker #2

    Voilà,

  • Speaker #1

    j'étais en pleine réunion avec l'architecte des monuments historiques et l'interdivé de M.

  • Speaker #0

    le maire. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Donc là, vous êtes au sein d'une vieille entreprise familiale puisque moi je suis la septième générale. Mais on occupe le bureau de la 8ème, donc vous voyez, et on est très attaché forcément au patrimoine, de par l'antériorité et le savoir-faire, malgré tout on fait partie des entreprises qui ont perdu du savoir-faire ces dernières décennies. au détriment des approches contemporaines de produits manufacturés. Et aujourd'hui, il faut réappréhender les techniques, les technologies et compagnie pour remettre. Et ce n'est pas évident. Alors, on a des équipes passionnées pour ça. Aujourd'hui, ça n'exclut pas, entre guillemets, la modernité et l'intelligence artificielle liée à du numérique et compagnie pour arriver à faire les restaurations, les usinages et autres. Mais malgré tout, plus que jamais, on a besoin des compétences. humaine. Et là, c'est plus dur. C'est plus dur.

  • Speaker #0

    Je me demandais si la rénovation du centre-ville de Joinville auquel vous avez participé, auquel l'entreprise a participé, ça a changé des choses pour vous au niveau de l'entreprise, au niveau des jeunes, au niveau de l'engouement ou rien ?

  • Speaker #1

    Oui, ça a changé les choses, mais pas au niveau des jeunes, au niveau de mon encadrement et de mes anciens. Parce qu'en réalité, eux pensaient qu'en gros... Toutes les pratiques anciennes et tous les métiers traditionnels allaient disparaître. Et il faut être honnête, quand je suis revenu en entreprise dans les années 90, on a été les premiers à acquérir ces premiers robots de taille de charpente et autres. Mais moi, avec l'idée que ça n'excluait pas de travailler pour autant dans le patrimoine et dans l'ancien. C'est très complémentaire. Mais malheureusement, l'investissement au départ, ça a été pour faire des charpentes contemporaines, ça a été pour faire de la construction, je veux pas être méchant, on désertait, j'étais à l'époque, on désertait les centres-bourgs au détriment des bémotissements. Et pour cause, puisque à Joinville même, ça fait 120 ans qu'on l'a implanté. Et on était implanté dans les quartiers neufs de la Madeleine, où on était au milieu de nulle part, et où on s'est retrouvé à être obligé de partir, compte tenu de l'urbanisation qu'on avait autour. Donc vous voyez un peu l'approche. Aujourd'hui, le reflet, depuis les années 70, et notamment depuis les Trente Glorieuses, qu'est-ce qu'on a fait ? On a fait des bâtiments avec des durées de vie de 20 à 30 ans, alors que tous les édifices avant passaient des siècles. Donc vous voyez, on se rapprend, on se traquière, et puis voilà. Alors après, il fallait aussi trouver d'autres dispositions, parce qu'on ne vit pas de la même manière. On voulait des volumes, on voulait de l'éclairage, on voulait plein de choses, mais ce n'est pas incompatible aussi dans le bâti ancien. Et la preuve, c'est que Jouinville en est vraiment la preuve, puisque je ne sais pas si vous avez un petit peu visité le patrimoine et... et le bâti de Joinville, mais on est capable d'avoir des choses hyper sympas en termes patrimonial, en affichage rue, et de l'autre côté avoir des choses hyper contemporaines, avec de l'ouverture des pièces et autres, et un cadre de vie tout à fait exceptionnel.

  • Speaker #2

    Magnifique, je connais comment on va tout faire.

  • Speaker #3

    Oui, là, ça a bien poussé. Sympa,

  • Speaker #0

    petit jardin, petite terrasse, en fait.

  • Speaker #3

    C'est bien aussi que du coup, le bailleur social, même si malheureusement, il ne peut pas à chaque fois sur chaque opération, mais le bailleur social, il peut aussi prendre conscience de quand il offre de la qualité, c'est de la qualité pour la ville, c'est de la qualité pour ses locataires. Alors, on peut aussi parfois reprocher au système global de ne pas les aider aussi financièrement à porter ça. Mais si déjà culturellement, eux, ils peuvent aussi s'approprier ces codes, c'est important.

  • Speaker #2

    Et alors, ce qui est extraordinaire, c'est que c'est un jardin partagé par les locataires.

  • Speaker #3

    Oui, c'est les locataires qui ont décidé d'aller un peu plus loin dans l'entretien.

  • Speaker #0

    Ici, on y a encore... Là, ça ne fait pas partie encore.

  • Speaker #3

    Oui, ça a été fait exprès. D'ailleurs, ça a été racheté quand la commune avait racheté le 13 de noyau. Elle a prospecté un tout petit peu de foncier au-dessus pour qu'il y ait un jardin pour les locataires, justement, en prenant un jardin délaissé.

  • Speaker #0

    Et pas à la terrasse.

  • Speaker #3

    On peut le rejoindre aussi comme ça, tout à fait, par un passage qui a été requalifié en même temps que l'opération. Un passage qui était fermé complètement au piéton. Que depuis la seconde guerre mondiale, avant ils étaient ouverts, tous ces passages, il y avait des petits passages dans toute la ville, et l'idée c'était d'en profiter pour rouvrir le passage aux piétons en même temps.

  • Speaker #0

    Et j'ai vu en bas qu'il y avait un local vélo.

  • Speaker #3

    Oui, on a essayé de penser un peu à tout ça, même si on sait que la pratique n'est pas forcément toujours là, au moins déjà l'équipement est là. Souvent on sait que l'équipement peut appeler un peu à la pratique.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut parler un peu de la rénovation ?

  • Speaker #3

    Il y a eu de la laine de bois là où c'était possible, des isolations chauchambre également dans la cage d'escalier. Je ne pourrais pas vous décrire pièce par pièce parce que ça varie, mais justement ça a été de s'adapter en fonction des secteurs du bâtiment et de pouvoir proposer une rénovation la plus écologique possible, en utilisant le bois, les badigeons de chaux, le bois pour les menuiseries bien sûr, au-delà de l'esthétique c'est aussi plus écologique.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on travaille notamment des nouveaux matériaux, les laines de bois. On travaille la pagne.

  • Speaker #0

    Nicolas Buguet.

  • Speaker #1

    La pagne qui est complètement méconnue, auquel je croyais qu'à moitié, je vous le dis très honnêtement. Et aujourd'hui, en ce moment, on est en pleine fabrication de bâtiments pagne.

  • Speaker #0

    Là, du coup, vous intervenez sur un bâti, c'est à la fois la charpente, mais c'est aussi l'isolation.

  • Speaker #1

    Alors, nous, on intervient essentiellement sur l'enveloppe. c'est-à-dire qu'en gros, je suis charpentier couvreur. Sauf que le charpentier est devenu constructeur au sapture bois, si je peux me permettre, et souvent ce qu'on fait sur le bâti, et notamment les parties toiture, maintenant c'est des caissons isolés. C'est-à-dire que de plus en plus, on essaie de laisser le vieil empannage, le vieux tavillonnage pour donner un aspect ancien, esthétique, et au-dessus, on fait ce qu'on appelle des systèmes de sarking, sauf qu'aujourd'hui on est capable de les traiter en mécanisé. On arrive à faire des panneaux isolants, composants, qu'on assemble les uns aux autres et qui nous donnent ce défenseur. Et on peut aller jusqu'à des épaisseurs qui vont à 40 cm d'épais.

  • Speaker #0

    Et ça, vous l'avez appliqué sur Joinville, justement ?

  • Speaker #1

    On l'a appliqué sur deux projets à Joinville. Je pense que dont un, vous y avez été, c'est le 13 rue des Royaux.

  • Speaker #0

    Nous retrouvons M. le maire et Anthony Koenig.

  • Speaker #3

    En fait, nous, ce qu'on vend ici, quand on vient nous voir, c'est pas le modèle, c'est comment on fait quand on n'est pas riche, qu'on a un riche patrimoine, qu'on a envie de faire bien, qu'on a envie de tenir compte de la qualité du bâti, mais qu'on est bien conscient qu'il faut faire des économies d'énergie, que le budget du bailleur n'est pas énorme, mais qu'en même temps, on voudrait mettre des matériaux de qualité. On croise tout et on met des curseurs. Et on ne vous dit pas à la fin, c'est le nirvana, c'est ce qu'on fait de mieux sur Terre. On vous dit, nous, avec nos moyens, avec le besoin des habitants, avec les capacités du bailleur. voilà ce qu'on a pu offrir. Nous, on pense que c'est déjà pas si mal, on partait bien plus loin, mais évidemment qu'on pourrait toujours faire un truc...

  • Speaker #2

    Oui, mais après, les coûts qui seraient entendus par un tel projet, on ne pourrait faire qu'une opération. L'idée, c'est vraiment, vu le contexte de la ville, c'est de faire plusieurs opérations. Puis pour le bailleur aussi, c'était extrêmement important, parce qu'il investissait très peu dans les centres anciens. On pouvait... Vous avez senti, c'est très intéressant, vous venez de descendre les escaliers, on travaille énormément aussi devant, les projections en termes météorologiques, on va avoir des pics de chaleur dans le Grand Est qui vont être autour d'ici 2040. 50 autour de 50 degrés donc on travaille on commence à travailler aussi sur l'aspect zone de fraîcheur vous venez de voir en descendant là vous avez senti déjà qu'on perdait de 3 degrés et donc on est dans une zone complètement agréable et ça aussi il ya des enjeux extrêmement fort derrière ces rénovations vous avez vu là où on a planté des arbres et même si on est entouré de verdure en haute marne partout On va essayer de réintroduire de la verdure et des arbres en centre-ville. C'est déjà un travail de longue haleine. Vous avez eu le temps qu'il faut pour qu'un arbre pousse. C'est là où il y a une urgence à travailler sur cette thématique. C'est extraordinaire, et même moi j'ai découvert au cours de ces rénovations, c'est la luminosité de ces immeubles. Vu de l'extérieur, on s'est dit mais ces rues sont sombres, les maisons sont sombres également. Mais en définitive, dès que vous cassez la poison, vous voyez une luminosité dans ces immeubles qui est assez étonnante d'ailleurs. Moi je l'ai découvert.

  • Speaker #3

    En fait on a un centre qui est très marqué par le 18ème, au 18ème on était très obsédé par faire rentrer la lumière, donc en fait en réalité nos maisons ont été conçues pour. Ce qu'on oublie c'est que derrière il y a eu deux siècles d'industrialisation, et donc de logements ouvriers, de rouges découpages, tant les innoques parfois qui n'étaient pas du tout fait pour. Alors oui de fait la lumière est partie, mais il suffit de retriturer un petit peu l'enveloppe et on la retrouve.

  • Speaker #1

    Il y a ces plus-plus. Le moment où je me suis donné l'air,

  • Speaker #2

    je me suis dit que c'était un but d'origine. C'est un aménagement de pied.

  • Speaker #4

    C'est un aménagement. Eh bien, regardez ce que ça peut donner. J'ai toujours vécu dans des maisons agréables. Et lorsque j'ai vu les prémices de la rénovation de cet immeuble, par l'intermédiaire de relations joint-villoises, J'ai décidé de quitter cette grande maison, car j'imaginais que les années à venir seraient assez difficiles pour l'entretien du jardin et de l'intérieur. Lorsque j'ai vu tous les éléments anciens qui avaient été conservés, cette montée d'escalier en premier bien sûr, la rénovation extérieure des murs, l'aménagement intérieur. Si vous le souhaitez, je peux vous montrer la façon dont l'appartement a été conçu. Donc, je ne peux être que ravi. Vraiment.

  • Speaker #2

    Et le chauffage, l'icône, c'est...

  • Speaker #1

    Le chauffage,

  • Speaker #2

    c'est agréable.

  • Speaker #4

    Très agréable.

  • Speaker #2

    Été comme hiver.

  • Speaker #4

    Été comme hiver. Ces jours derniers, alors que la fraîcheur était présente dans les appartements, la salle de bain, le matin... été confortable, été chaude.

  • Speaker #0

    J'imagine que l'été, vous avez frais ?

  • Speaker #4

    Eh bien, écoutez, l'été, j'ai la chance que l'appartement soit traversant. Donc, je peux aérer la nuit. Je ferme les volets, enfin, je m'organise. Vous savez, au maximum, l'été dernier, alors qu'il a tout de même fait fort chaud, j'avais 23, c'est tout de même assez exceptionnel pour un appartement. Et autour de moi, mes amis me disaient Mon Dieu, tu dois avoir chaud dans cet appartement. Je disais Pas du tout. Non, non, non, non. C'est très bien isolé. Ah oui, ça, je dois le reconnaître. Moi, je suis très satisfaite d'être ici, je peux vous dire. Au revoir, mesdames. Bonne chance.

  • Speaker #0

    Merci à vous.

  • Speaker #2

    Ça va les escaliers ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est très facile.

  • Speaker #2

    Les marches étaient bien étudiées à l'époque.

  • Speaker #3

    La ville a lancé les projets pilotes. Un premier tout petit, puis un très gros rapidement à côté. Dans les pires rues, où personne ne voulait investir. Pour dire, voilà, ça vous pensez que c'est le pire ? Une fois que c'est métamorphosé, regardez comme c'est beau. Et les chantiers ont été ouverts au public, avec des visites, des explications à différents stades. Et en partenariat aussi avec les acteurs du tourisme locaux, qui refont le lien aussi avec les habitants. Il y a aussi tout ce jeu où on raconte une histoire page par page, pour avancer. Et après, on peut aller sur d'autres volets et inciter le privé. C'est pareil, c'est un mix entre rénovation publique, rénovation par des partenaires publics, rénovation privée soutenue, chantier participatif. Et quand vous en avez 4, 5 comme ça dans une même rue, là la rue elle commence à changer même s'il en reste 25 à faire. C'est-à-dire que là où il n'y a plus d'échafaudage pendant 40 ans et que tout s'effondre et que plus personne n'y croit, quand il y a 5 immeubles qui sont restaurés, c'est tout ça qu'on va un peu raconter.

  • Speaker #0

    Nous aurions pu terminer l'épisode là, mais nous avons eu envie de poursuivre notre visite de Joinville avec M. le maire pour découvrir comment une rénovation crée du lien social, permet de redécouvrir l'histoire de sa ville, renforce l'attractivité, dynamise des projets sociaux et économiques. Et puis nous avons pris un peu plus de temps aussi avec M. Buguet pour qu'il nous fasse visiter sa ressourcerie de matériaux et l'atelier de préfabrication de panneaux isolants bas carbone. Et c'était tellement passionnant que nous aurions trouvé égoïste de ne pas le partager avec vous. Donc tout de suite, voilà la partie 2 de l'épisode 4. Marier patrimoine et écologie, bas carbone et attractivité. Création, partage de voix. Réalisation, Sophie Pillot, Agnès Maton. Musique, Basile Mandigral. Une production, profil, conçue par l'ICEB et pilotée. par l'agence Qualité Construction.

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