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Lumière sous la couette

#8 Khalamité : Entrepreneuse et influenceuse du X éthique

#8 Khalamité : Entrepreneuse et influenceuse du X éthique

30min |28/01/2025|

345

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Lumière sous la couette

#8 Khalamité : Entrepreneuse et influenceuse du X éthique

#8 Khalamité : Entrepreneuse et influenceuse du X éthique

30min |28/01/2025|

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Description

Khalamité entreprend. Elle tourne. Elle crée. Elle innove. Elle influence. La seule chose qui la distingue des autres créateurs.ices de contenu qui explosent sur les réseaux, c’est que Khalamité évolue dans le secteur pour adulte. Le pørnø.

Dans cet épisode, Khala raconte comment elle en est venue à investir l'industrie du X et comment elle rebat les cartes de son métier d'actrice et de créatrice de contenu à caractère (pas que) sexuel, où elle est avant tout une entrepreneure au branding finement travaillé.


De ses premières histoires d’amour à ses premières fois, de la découverte du pørnø à sa pratique, vous entendrez comment son choix professionnel a été accueilli par son entourage, la différence qu’il y a entre ce qu’elle joue face caméra et son intimité personnelle et sa volonté de casser les codes traditionnels de l’industrie pour créer un pørnø éthique et indépendant. Un épisode décomplexé, cash et plein d'humour.


Je vous en souhaite une belle écoute.


---

Lumière sous la couette est un podcast où sont abordées différentes thématiques au contenu possiblement explicite : le sexe évidemment, le désir, le plaisir intime, la liberté sexuelle, le porno, la libido, l'érotisme, la jouissance, les orgasmes, l'épanouissement les tabous, bref, tout ce qui pique notre curiosité et abreuve notre soif de découvertes de soi et des autres.


Lumière sous la couette est une émission diffusée un mardi sur deux, produite par Louise Bonte.
Prise de son et montage : Louise Bonte

Création musicale et mixage : Julien Boussage


Pour suivre toute l'actualité de Lumière sous la couette, rdv sur Insta : @lumiere_sous_la_couette

Et si vous avez une histoire à raconter ou une demande de témoignage, écrivez-moi à hello@lumieresouslacouette.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Lumière sous la couette, le podcast qui explore les sexualités. Je suis Louise Bonte et à mon micro vous entendrez des récits intimes mettant en lumière des personnes qui ont accepté de vous partager ce qu'on garde généralement secret. À travers leurs histoires, elles assument d'exposer cette partie de leur vie dans l'ombre qui en dit l'an sur soi, sur nous et notre époque. Parce que la sexualité nous concerne toutes et tous et que partager ce qui nous fait du bien, nos expériences et nos anecdotes les plus cocasses permet de donner une multitude de définitions à ce qui se cache derrière le mot sexe. Ouvrez bien grand vos oreilles, on va allumer la lumière sous la couette. Aujourd'hui, j'ai la chance d'avoir à mon micro Khala, que vous connaissez peut-être sous le nom de Khalamité. Khala, c'est une femme entrepreneuse dans l'univers du porno éthique français. Elle s'est créée une véritable marque, un univers joyeux, léger, coloré et très incarné. Elle est très proche de ses fans. Et surtout, elle est à l'avant-garde d'un business model innovant dans ce secteur. Alors évidemment, j'ai voulu savoir qui est Khalamité et comment elle en est venue à devenir actrice et entrepreneuse dans le X. Et on va aussi aller sur un aspect plus perso de sa vie. C'est l'objet de notre échange dans ce nouvel épisode. Je vous en souhaite une belle écoute. Bonjour Khala.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'était beau.

  • Speaker #0

    C'est sympa.

  • Speaker #1

    Franchement, c'est la définition parfaite que je rêverais être. Je ne sais pas si je suis tout ce que tu as dit, mais j'aimerais être tout ce que tu as dit.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est ce vers quoi tu tends, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Ah oui, vraiment, vraiment. Je ne sais pas encore si je suis arrivée à tous ces qualificatifs, mais j'y vais fort.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut commencer par une petite présentation faite par toi-même, où tu nous donnes ton nom, ton âge, ce que tu fais et ce que tu aimes dans la vie ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors, je m'appelle Kala, c'est mon deuxième prénom. Le premier, il m'appartient. qu'on faisait comme ça. Khala, c'est quand même un prénom que mon père a choisi parce qu'il est fan de jeux de rôle. Et il s'est dit, la déesse de la mort en Inde, trop stylée. Je crois que c'est Kali, je crois qu'en plus il s'est trompé. Enfin bref, c'est énorme. Mon nom, il a une belle histoire. Histoire d'un daron très aimant, mais un peu tête en l'air. J'ai 26 ans, ça fait 6 ans que je pratique mon métier. Donc je l'ai commencé à 20 ans. Et voilà, ça fait 6 ans, mais ça fait plutôt, on va dire, 2-3 ans que je suis connue dans ce que je fais. Avant, c'était un peu plus laborieux, c'était compliqué. Je n'ai pas eu une ascension fulgurante, on va dire. Moi, j'ai vraiment tout fait petit à petit. Et j'habite à Lyon depuis maintenant 4 ans, 4-5 ans. J'ai rencontré mon premier petit ami à 14 ans. Il était lyonnais. Je me suis jurée de venir vivre à Lyon pour vivre avec lui. Je ne suis plus du tout avec lui, mais je suis quand même venue à Lyon. Je tiens mes promesses.

  • Speaker #0

    Une grande romantique quand même.

  • Speaker #1

    Non, mais en vrai, j'adore cette ville. Il faut que je vienne.

  • Speaker #0

    Elle est très, très chouette. J'y ai vécu pendant longtemps aussi, donc je comprends tout à fait. Bon moi je suis très curieuse de savoir comment le porno est arrivé dans ta vie, alors pas forcément en tant que pratique d'abord. C'est pour ça que j'aimerais qu'on s'intéresse à toi et plus particulièrement à tes premiers émois, la découverte de ton désir, de ta sexualité, de tes premières interactions sexuelles. C'était quand et comment ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai fait partie des personnes qui l'ont fait le plus tôt, le plus vite. Pour moi la relation avec les garçons c'était assez compliqué. Au début j'étais dans un collège de filles donc déjà ça met une petite distance. Mais du coup, pour moi, les garçons, c'était en dehors, au sport. Mais en même temps, j'en ai eu très vite. J'ai eu mon premier petit copain en maternelle. Ensuite, un autre amoureux que j'ai eu pendant toute la primaire. Quand je dis amoureux, c'est à dire qu'on se tenait la main en faisant le tour de la cour. Je pense que les premiers bisous et compagnie, c'était au collège. Mais au lycée, j'ai eu mon premier petit copain à 15 ans. C'était le métalleux. Et moi, j'étais en mode, oh là là, en plus, je fais de la guitare. Et ouais, ça a souvent été moi qui initiais. j'ai beaucoup été attirée par des garçons qui étaient un peu plus timides que moi je pense que mais ça c'est super profond ce que je vais te raconter là moi je pense que je me suis toujours tournée vers des garçons qui étaient plus timides où j'étais sûre que bon ils allaient quand même être contents que je sois là du coup j'avais jamais essuyé trop de refus quand ils étaient trop beaux c'était pas trop mon style tu vois parce que je pense que j'avais peur de me prendre des vents et tu sais j'ai découvert il y a deux ans le fait d'être folle amoureuse de quelqu'un, c'est très récent mais du coup avant je me tournais vers des garçons un peu timides parce que je trouvais ça génial d'être là en mode en train de les accompagner dans leurs aventures et je leur faisais découvrir plein de trucs et j'adorais ça, j'ai beaucoup été initiatrice et aussi dans nos pratiques intimes parce qu'en fait je crois que je savais que quoi qu'il arrive ça allait pas être bien

  • Speaker #0

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    Bah oui, enfin moi j'ai mis longtemps avant de découvrir du sexe de bonne qualité Je sais pas toi mais...

  • Speaker #0

    Avec la notion du plaisir et où t'es bien.

  • Speaker #1

    Ouais ou genre juste ils font les choses bien, ils sont pas là que pour eux. Surtout quand t'es jeune, il faut avoir des vrais adultes en face, tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #0

    Une certaine maturité.

  • Speaker #1

    Une certaine maturité. Et de recul aussi. Du coup j'étais pas là pour que ce soit agréable pour moi. Au moins ils avaient des papillons dans les yeux, ils étaient super heureux et mon égo il était reboosté.

  • Speaker #0

    Un peu une safe space quand même.

  • Speaker #1

    C'était que des moments agréables. Je savais que le mec n'allait pas faire des trucs que je n'avais pas demandé. De toute façon, il ne faisait rien que je n'avais pas demandé parce que c'était super timide.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, ta première découverte sexuelle en interaction, c'était avec ?

  • Speaker #1

    C'était avec mon copain de seconde. On a mis peut-être entre six mois et un an à faire ça pour la première fois. Et je me souviens que c'était bizarre. Ça faisait un peu peur. Il a mis mille ans à jouer. Le pauvre aussi, lui aussi, il devait performer parce qu'il devait réussir. Alors que c'était la première fois qu'il faisait ça, c'est quand même compliqué. Moi c'était la première fois, j'étais en mode, je sais que je ne déteste pas, c'est marrant, intéressant. Tu vois c'était un peu confus, je pense que lui aussi il était un peu confus, enfin bref, tout le monde était très confus. Mais c'était pas bizarre en mode, il y en a un qui sait, l'autre qui sait pas, non, les deux étaient perdus.

  • Speaker #0

    Globalement j'ai l'impression que c'est quand même quelque chose d'assez positif, en tout cas ça a suscité une curiosité.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et puis ça a évolué j'imagine, est-ce que t'es restée longtemps avec ?

  • Speaker #1

    Je suis restée deux ans avec. C'était bien, on a remis le couvert et petit à petit c'était de mieux en mieux et petit à petit je lui ai fait part de ce que je faisais quand j'étais toute seule. Et puis petit à petit il l'a fait et du coup c'était plutôt bien mais que j'ai 16 ans ou 26, pour moi ça a toujours été intolérable que je jouisse pas. C'est pas possible, en fait je pense que ça m'est jamais venu à l'idée d'être en mode Ah t'as fini ? Ah bah on dort ! Non, pour moi la masturbation a toujours été présente dans ma vie, enfin en tout cas très tôt, donc pour moi ça a toujours été chouette et c'était mort. On partage pas ça, quoi.

  • Speaker #0

    Et donc, moi j'entends quand même, envie d'explorer, la notion de plaisir, elle est bien présente. Comment est-ce que, petit à petit, tu découvres le porno ? Est-ce que c'est quelque chose que tu regardes un peu par hasard ?

  • Speaker #1

    Mon père, il a eu une super bonne idée. Il m'a dit Tiens, j'ai plein de BD des murs entiers, tu les lis tous, sauf ceux-là, là. Il est fou !

  • Speaker #0

    Lesquels ? Je vais les lire en premier.

  • Speaker #1

    Je vais les lire en tout premier, et c'est comme ça que j'ai découvert Manara. C'est un auteur de BD érotique, voire pornographique. On y voit vraiment très bien. C'est très scénarisé, il y a vraiment des notions aussi de domination, mais il y a aussi des notions de plaisir féminin. Il y a même des trucs un peu problématiques parfois. C'était à l'époque, tu vois. Mais du coup, il y a vraiment de tout. Et du coup, pour moi, le plaisir, je lisais ça et je me demandais Oh là là, ça fait des sensations bizarres ! C'était comme ça pour moi, la première fois que j'ai eu de la pornographie entre les mains, c'était sous forme de BD.

  • Speaker #0

    T'avais quel âge quand tu lis ces premières BD ? T'as un souvenir ?

  • Speaker #1

    J'avais entre, je pense, 13 et 15. Donc ouais, j'étais vraiment jeune. Et ensuite, j'ai découvert la pornographie en ligne. J'ai pas cherché des trucs un peu étonnants, non. J'ai cherché ce qui me plaisait. J'ai pas regardé des choses horribles. Non, ça va, je me suis préservée moi-même. Je n'avais pas pu chercher. Mais ouais, pour moi, c'était quand même important. Mais j'ai très vite remarqué que c'est pas pareil quand je lis quelque chose ou quand j'essaie juste de le faire avec ma tête. Donc j'ai quand même, même jeune, j'ai dit Ah non, on va pas regarder ça tous les soirs ! Je préfère fouiller au fond de moi, trouver mon plaisir, ça dure plus longtemps, c'est plus agréable. Très vite, je me suis dit, le porno, attention. C'est catastrophique, la meuf est actrice porno, et elle te dit, ne regarde pas tout le temps. Mais c'est vrai, je le pense vraiment, moi-même, dans mon truc, à vie perso, je regarde un soir sur deux du porno, et l'autre soir, pas de porno, juste avec ma tête. Commerciallement, ça m'aide pas ce que je suis en train de te dire.

  • Speaker #0

    Et c'est en regardant un moment où tu découvres ces films-là que tu te dis, mais en fait, ça a l'air chouette, j'aimerais faire ça. Comment est-ce que c'est venu ?

  • Speaker #1

    Ça m'est venu quand j'avais du coup 20 ans. J'étais là, tous les jours, petit tailleur. Et hop, je vais à l'accueil des banques. Et je me faisais super chier pour un smic. C'est catastrophique, on te donne si peu de missions. Et je me suis dit, moi j'adore l'argent. En primaire, je faisais des colliers de perles et je les vendais en euros. Je me suis pris des remarques dans mon cahier pour ça.

  • Speaker #0

    Mais t'avais le business en toi ?

  • Speaker #1

    Ah mais oui, mais j'adore ça. faire des projets ça a toujours été super important pour moi et là je me suis dit, je vais vendre mes culottes sur un site qui s'appelle Vends ta culotte et je vais devenir riche super dur de vendre une culotte à des gens qui ne te connaissent pas en fait ils n'en veulent pas de ta culotte, ils veulent une vidéo avec et vu que t'es nouvelle, ils te la demandent vraiment pas cher c'est soit t'es très connue et ils veulent ta culotte et ta vidéo, soit t'es pas connue et tu profites du fait que t'es pas connue parce qu'ils peuvent te demander des trucs vraiment pas cher et j'ai fait une vidéo, posée à la caméra lumière, scénario, tout, j'ai adoré j'ai trouvé ça super créatif En fait, moi, j'ai vraiment toujours eu besoin d'être très dans le fait de faire des choses, d'être dans le manuel. Enfin, j'ai pas envie de passer des années à apprendre des choses et pas les appliquer. Et du coup, j'ai fait ma première vidéo, quelqu'un l'a acheté, j'ai fait waouh, c'est fou J'en ai fait de plus en plus après et en fait, j'avais presque le double de mon salaire. Je faisais des lives dans les toilettes du travail. En gros, j'étais sur mon site internet, quelqu'un me disait est-ce que t'es dispo ? J'ai dit oui Ça valait entre 8 euros à 15 euros, une gamme de 5-10 minutes dans les toilettes. C'est très mal payé. Mais on s'en fiche parce qu'imagine, j'en fais 5 par jour. En fait, ça fait quoi ? Ça fait 50 balles ? C'est fou !

  • Speaker #0

    Donc, ça permet de donner libre cours à ta créativité, t'es vraiment dans quelque chose de stimulant, qui te plaît. Est-ce qu'à un moment donné, tu te dis, mais en fait, avec mon corps, avec ma personne, juste un téléphone, une caméra... Je peux faire ça professionnellement.

  • Speaker #1

    J'ai pas un rapport au corps aussi sacré. Moi je me suis juste dit, avec une caméra je peux faire des sous. Avec un téléphone je peux faire des sous. Pour moi, le corps ça a toujours été l'instrument de tous les travaux. Je me suis pas dit ça d'une manière un peu féministe, je reprends position de mon corps, pas du tout. Je me suis pas dit ça en mode, oh là là ça m'excite que des gens me regardent pas tant. Non, vraiment je me suis juste dit, wow, c'est beaucoup plus rigolo qu'être à la queue d'une banque.

  • Speaker #0

    Pardon, je ris. mais présenté comme ça j'ai toujours été dans le manuel,

  • Speaker #1

    j'adore juste faire des trucs j'aime juste faire des choses faire des choses avec mes mains, si possible des choses que je sais pas bien faire j'aime encore plus parce que quelque chose que je sais faire ça m'intéresse moins donc là c'était que des trucs où j'ai pataugé un peu trop bien, que des projets en fait comment faire pour vendre plus les vidéos quelle lingerie acheter pour qu'il aime mieux quand je le mets en avant pour que ça a très mieux les reflets de la caméra, les reflets de la lumière quelle culotte en coton j'achète pour qu'elle absorbe le mieux pour que quand je l'envoie ça garde le bon sens Pour moi, c'est vraiment juste intellectuellement stimulant. Le côté sexuellement stimulant, il est venu peut-être après.

  • Speaker #0

    Donc tu t'es lancée en autodidacte. Ça fait trois ans que t'es connue. Comment s'est passée cette évolution d'autodidacte à je construis un business qui s'établit ?

  • Speaker #1

    Ça, j'adore. J'adore parce qu'encore une fois, c'est créer des trucs. En fait, c'est un peu bizarre à dire et c'est un peu bizarre aussi parce qu'on parle toujours d'un domaine où le corps est en avant. Moi, je me suis très vite vue comme un produit. Je me suis juste posée et je me suis dit OK, comment je me vends ? Je ne me suis pas vue comme un produit d'une manière un peu bizarre, en mode mon corps, non, mon corps est toujours mon corps, je sais ce que j'aime faire, je sais ce que je n'aime pas faire, je sais ce que je m'autorise, ce que je ne m'autorise pas. Mais je sais, j'ai eu cette réflexion très standard de comment ils font pour vendre tous les autres trucs ?

  • Speaker #0

    Comment est-ce que je deviens une marque en fait ?

  • Speaker #1

    Exactement, le but c'était de rester moi-même. Moi, je ne joue pas beaucoup de rôle. Calamité par rapport à qui je suis, c'est moi en un peu plus. Donc c'est tout. Et justement, c'est ma force parce que je peux tout le temps me filmer, parce que je n'ai pas besoin de me mettre dans la peau. Mais du coup, je ne suis pas la plus sensuelle. Je ne suis pas la plus sensuelle, la plus douce, la plus... Non, non, non, moi, je ne suis pas ça. Quand j'essayais de l'être, c'était très ridicule. C'était au tout début. Et quand j'ai arrêté d'essayer d'être cette personne que je ne suis pas, c'est là que ça a marché. Et il y a une part de chance dans toute évolution sur les réseaux. Je pense que j'ai eu beaucoup de chance.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'avec cette notoriété et donc du coup, cette image publique, même si elle est très proche de toi, qui est renvoyée, ça peut être visionné par tes proches, ton entourage, tes amis, ta famille ? Comment est-ce qu'ils ont... perçu ce choix de, en fait, moi, être dans l'accueil dans une grande banque, ça m'emmerde. Par contre, là, je donne libre cours à ma créativité et en plus, il y a un business à se faire. Comment est-ce que ça a été perçu ?

  • Speaker #1

    Alors, ma mère m'a dit un truc que je me rappellerai toujours. Elle m'a dit ça m'étonne pas trop C'est vrai ? Je l'ai très mal pris, mais depuis toujours, j'aime bien qu'on me regarde. Et les garçons, j'aime bien draguer les garçons, depuis toujours, j'aime bien. Et elle le sait, ma mère, que j'aime bien être vue et tout ça, et que j'aime bien qu'on me... qu'on me considère, qu'on m'apporte de l'amour, que les gens soient intéressés. Donc forcément, elle m'a dit, ça ne m'étonne pas. Mais ils l'ont bien pris. Pour tous mes autres proches, ce qui est à peu près génial, c'est qu'en fait, ils ont vu que c'était quelque chose de très positif dans ma vie. Au début, les premiers, on peut avoir des a priori, mais quand ils ont vu comment je travaillais, ils ont dit, ah, t'es une influenceuse un peu, quoi. Bon, tu fais du porno, mais bon, à la limite, j'ai peut-être brisé leur schéma, ce qui pensait être le porno.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, parce que ce que tu fais n'a rien à voir avec le porno mainstream, à aucun moment.

  • Speaker #1

    Alors moi mon rêve c'est faire exactement comme le porno mainstream Mais de le faire différemment, mieux j'ai envie de dire Je veux reprendre tous les codes Moi quand tu regardes mes vidéos c'est que des thèmes du porno mainstream Sauf que les gens ils sont contents Ils communiquent pendant qu'ils font des choses Ils sont là en mode oh je peux faire ça Tu vois pas sans un porno demander l'autorisation On voit les gens se mettre du lubrifiant On voit les gens discuter On voit les gens, si quelqu'un se pète la gueule Bah on va le laisser, il va tomber ça va être drôle En fait je veux les mêmes thèmes Mais une réalisation plus éthique Pour moi, l'éthique ne se situe pas dans le thème. Donc, je suis mainstream. Éthiquement mainstream. Et je me rends compte que les gens en ont besoin. Et quand ils voient parfois mes pornos, j'ai beaucoup de commentaires de Les gens, ils ont l'air contents, ils sourient, ils communiquent, ça fait du bien de voir ça, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Peut-être que les gens qui regardent ont la sensation de vivre quelque chose de plus réel,

  • Speaker #1

    non ? Ouais, et on sait très bien que c'est ce qu'ils veulent. Ce qu'ils veulent, c'est de la réalité, d'authenticité. Et c'est aussi pour ça qu'une vidéo filmée au téléphone, très mal, où t'as l'impression que c'est un vrai couple qui se filme, beaucoup plus de vues qu'une vidéo totalement en prod dans un studio avec un mur blanc, un perchiste et compagnie. Parce que les gens tu sais qu'ils veulent des trucs authentiques, ils sont là pour ça maintenant. Ça fait des années qu'on leur fait des pornos un peu fast food dans des grosses prods et compagnie où tu sais même pas c'est quoi le nom de la meuf, ni le nom des acteurs tiens, c'est cool. J'ai l'impression qu'on reprend un peu cette espèce de starification des stars qu'on avait perdu parce que dans les années 80 on connaissait le nom des actrices, des stars et tout. Pour moi on l'a perdu au nom des prods et là... avec les fans et compagnie, elles reviennent un peu plus indépendantes et on restarifie un petit peu le porno. Et moi, je pense que c'est bien.

  • Speaker #0

    Est-ce que t'as une préparation spécifique en vue des tournages que tu réalises ? Ou est-ce qu'il y a beaucoup d'impro ? Est-ce qu'il y a un scénario spécifique ? Est-ce qu'il y a une préparation physique spécifique ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Pour moi, le truc le plus important, il faut que ça marque les gens. Donc pour moi, le scénario, c'est super important. Mais pas un scénario avec genre des dialogues. Il faut une idée. Moi et mon assistante, on peut passer des journées entières à chercher l'idée. Là, récemment, on a fait une vidéo d'Halloween. On l'a appelée Paranormal Activities. On a refait Paranormal Activities, mais avec du porno. Où en fait, la nuit, les gens se réveillent, et ils se touchent et ils s'embrassent. Après, le lendemain, ils se réveillent et ils savent plus ce qui s'est passé. Où là, pour Noël, on a fait un porno avec deux mères Noël, deux pères Noël, mais en fouille à un sapin. Et le sapin, c'est mon chéri dans un costume qui est comme ça. Et ils regardent comme s'ils savaient pas ce qu'ils foutaient là. C'est pas ce que j'appelle un scénario, mais c'est une idée. Je veux que ça marque les gens. Je veux que les gens se disent, mais... Pourquoi ? Parce que c'est bien sympa de faire du porno, mais moi, j'ai envie de faire rire les gens. Je sais qu'ils vont bander. Mais si je peux en plus les faire rire, leur faire passer un bon moment, qu'ils peuvent se dire, mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? Que ça les marque, moi, ça me fait vraiment rire. Moi, je pense qu'au fond de moi, je voulais être youtubeuse à la base. Mais c'est juste que moi, la plateforme qui marche, c'est Pornhub. C'est mon YouTube à moi. Donc moi, je fais mes concepts dessus. Préparation physique, j'ai envie de dire non, même si ça peut être un peu mal vu. J'essaye de me garder en forme. mais il faut pas forcément se garder en forme. Il n'y a pas de dictates. Non, il n'y a pas de dictates. N'importe quel corps peut faire du porno, n'importe quel corps peut être beau, peut être agréable, appréciable. Vraiment, tous les corps sont beaux et c'est leur différence qui fait cette beauté. Moi, personnellement, j'aime bien quand j'ai le ventre plat, j'avoue. C'est parce que je me regarde pendant des heures et j'avoue, peut-être moi aussi, je subis les propres dictates, mais j'aime bien quand mon ventre est plat. Donc bref, j'essaye d'aller à la salle de faire du sport. Sinon, forcément, quand il y a de la nalle, faire des lavements, il y a ça. Et sinon, il faut se faire dépister toutes les deux semaines. Parce qu'imagine, je tourne toutes les semaines. Imagine, il y en a un, il a une chlamydia. En fait, vu que ça se déclenche au bout de deux semaines, les symptômes, il ne peut pas me faire tester la semaine d'après, ça ne sert à rien. Il faut que je me fasse tester en deux semaines.

  • Speaker #0

    Tu parlais de ton chéri, qui fait partie aussi des films que vous tournez. Quand tu l'as rencontré, ça fait quoi ? Deux, trois ans que vous êtes ensemble ?

  • Speaker #1

    Ça fait deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Il était du milieu, lui ? Du tout, non.

  • Speaker #1

    C'est un artiste, c'est un troubadour. Mais simplement, je lui ai demandé de filmer au début. Il a filmé certains de mes films parce que par exemple mon caméraman n'était pas disponible. Finalement un jour je lui ai dit on fait des vidéos tous les deux. On a fait tous les deux, ça marchait très bien. Et puis un jour j'avais une collègue et j'ai dit mais ça nous dépannerait quand même beaucoup que tu tournes pour nous. Parce qu'en plus je sais qu'il est pro quand il me filme ou quand il travaille, il est vraiment là pour bosser. Il est tellement concentré sur l'image qu'il est en train de produire qu'il ne pense pas vraiment à ce qui se passe. Il pense juste à ce qu'il est en train de capter. Donc petit à petit, Samy a tourné avec nous parce que c'est tellement pratique d'avoir dans sa maison quelqu'un qui peut se faire dépister, quelqu'un qui bande, quelqu'un que je sais, il va être respectueux envers tout le monde. C'est vraiment pratique. Il est parfait.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est facile d'avoir cette relation-là ? Alors d'un aspect pratique, professionnel, je l'entends très bien. Mais personnellement aussi, de passer de l'un à l'autre, c'est-à-dire qu'on est amants, amoureux et à la fois, on tourne ensemble. En fait, on a aussi une intimité à nous.

  • Speaker #1

    Notre intimité n'a aucun rapport. Quand je suis avec lui et qu'on fait des choses ensemble, je m'abandonne totalement à ce qui est en train de se passer. Il m'arrive parfois de fermer les yeux et d'imaginer ailleurs totalement. Je me lâche dans un autre monde, chose que je ne peux pas faire dès qu'il y a une caméra. Je suis à 200% d'attention. Je suis focus sur mes doigts, mes pieds, mes bruits, ma tête, mon visage. Vérifier que je suis bien dans l'angle, que je ne cache personne. Je suis en survigilance. Donc quoi qu'il arrive, je suis un peu tendue. Parce qu'en fait, on ne va pas tourner deux fois. Jamais de la vie, on retourne une scène deux fois. Il faut que ça soit bien tout de suite. Parce que je n'ai pas le temps de tourner une scène deux fois. Surtout qu'il y a des gens qui mettent leur corps en œuvre. Je parle des personnes qui ont des pénis, qui sont en train de faire des choses pendant que ça bande. Et quand ça ne bandera plus, ça va être compliqué. Donc il faut y aller. Donc je donne vraiment tout pour que ce soit parfait. Mais quand je suis avec lui, je ne pense plus à rien. Mon cerveau est éteint. Donc pour nous, c'est... très très facile de faire la différence et lui aussi, du coup, dès qu'il y a une caméra qui est allumée, il est en vigilance, en train de se dire ok, je gagne, je gagne, je bande, je machin, je machin, je dois.

  • Speaker #0

    Et la notion de plaisir là-dedans, parce que quand tu dis, voilà, ça n'a rien à voir quand on est que tous les deux, moi j'entends qu'il y a un vrai plaisir, un lâcher-prise, on se retrouve, nous, vraiment, en tant que personne, et le plaisir sur les tournages, est-ce qu'il est ressenti quand même ? Je dirais,

  • Speaker #1

    il y a entre 30 à 60% de plaisir qui sont purement techniques. c'est-à-dire que tu touches, il y a des nerfs. Après, quand j'arrive un peu à me lâcher, je peux avoir un petit peu de plaisir en plus, on me dit hé, mais c'est bien là ce qui est en train de se passer ! Mais quoi qu'il arrive, même si hé, c'est bien, ça m'excite un peu je repense à la caméra, à ma tête, à machin, à bidule, je me reprends vite. J'ai fait un tournage récemment dans un bureau, avec des figurants, et j'étais là en train de tourner, en train de me dire mais ça, c'est un des fantasmes auxquels je pense quand je me touche toute seule Pendant 10-15 secondes, je réfléchis au fait de ce qui est en train de se passer sur le moment, je fais sympa. Puis après je reviens dans la scène parce que quand même j'ai des textes à dire. Parce qu'en fait quand je gémit, il faut pas que je gémisse trois fois le même onomatopée, sinon ça fait un peu mécanique, donc faut que j'en trouve une autre. Dans ma tête il se passe mille et une choses quand on filme en fait, vraiment. En fait il faut que tout soit tout le temps intéressant, tout le temps stimulant pour les gens qui regardent.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de lassitude ?

  • Speaker #1

    Non, parce que justement, le fait de trouver l'idée, le fait de vouloir innover à chaque fois, fait qu'il n'y a pas de lassitude. Si je devais reproduire la même vidéo toutes les semaines, j'en aurais marre. C'est aussi pour ça que je pense que ça a bien fonctionné pour moi. C'est qu'en fait, chaque projet, c'était un truc à accomplir. Je ne connais personne à mon niveau qui a fait une vidéo avec 8 figurants. Tout le monde était en tenue de bureau, en train de travailler, il y a des plans, il y a un vrai scénario, personne n'a fait ça. Pour l'instant, à notre niveau en tant qu'amateur, il y a plein de trucs qu'ils l'ont fait. Donc nous, à chaque fois, c'est des vrais goals qu'on a. Donc je pense que ça nous aide à ne pas nous lasser.

  • Speaker #0

    C'est quand même chronophage parce que toute cette création de contenu tourné une fois par semaine, mais tu es aussi hyper présente sur les réseaux, tous les réseaux, ça doit demander un temps de dingue. Est-ce qu'il y a des moments où tu coupes, où tu te préserves un peu tout ça ? À quel moment est-ce que tu arrives à te retrouver un petit peu dans une bulle ? Est-ce que tu en as besoin ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai besoin de temps. La vérité, c'est que en prenant en compte que j'étais quoi qu'il arrive un produit à vendre, du coup, moi, je me dis, un produit, ça a plein de gens autour. Donc, j'ai une assistante, j'ai une monteuse, j'ai une cadreuse, j'ai une alternante en communication qui m'aide sur mes réseaux. Ça fait que moi, j'ai un peu moins de réflexion à faire. En fait, on est 11 dans l'entreprise. Elles sont 3 en CDI et il y en a d'autres qui sont là. Il y a des alternantes, parfois il y a des stagiaires et tout. Moi, j'ai compris que pour ne pas faire de burn-out, il me faut du monde parce que je ne peux pas arrêter de faire quelque chose. C'est pas possible parce que la raison pour laquelle je suis là et la raison pour laquelle ça continue de bien marcher, c'est parce que je m'arrête pas. Donc faut pas s'arrêter. Faut juste déléguer le temps que je fasse une petite pause. Et puis ensuite je reviens. Et aussi, je fais de la musique. Ça m'aide. Tous les jeudis, j'ai trois heures de batterie. Pendant trois heures, téléphone étant. Ça me permet de m'obliger à me poser.

  • Speaker #0

    La question que je voulais te poser concerne la responsabilité qu'on peut avoir en tant qu'actrice ou productrice. productrice dans le X. Est-ce que toi, tu te sens investie d'une responsabilité à ton niveau par rapport à ça ? Et je pense plutôt aux jeunes ou très jeunes qui peuvent regarder du porno ou voir pour la première fois du porno assez tôt.

  • Speaker #1

    Je me sentais pas du tout concernée l'année dernière, parce que je considérais que j'étais encore personne. J'essayais juste de faire de l'argent. Mais petit à petit, cette année, je me suis vraiment rendue compte que j'étais pas personne. Et en fait, c'est un peu se mettre des œillères que se dire Non mais tranquille, je fais juste mon bise Quoi qu'il arrive, il y a des gens qui regardent. Mais je me sens déjà super utile. à faire du porno avec des gens heureux, consentants et qui s'amusent. Mon idée, mais elle est dure à faire accepter, c'est que moi je pense qu'il faut faire du porno pour jeunes. Moi je suis persuadée que les jeunes, il faut qu'ils restent entre eux et qu'ils aient pas d'accès avec les adultes. Ça c'est mon avis depuis toujours. Il faut un internet pour les jeunes, du porno que pour les jeunes. Et en fait ça serait du porno avec des adultes qui font des trucs extrêmement classiques. Parce qu'en fait t'es là, tu vas pour la toute première fois sur internet, tu tapes porno, tu vas sur Pornhub. Et là Pornhub ça t'affiche les choses mises en avant. Mais ce qui est mis en avant, un mois sur l'autre, ça peut être des choses super spécifiques. Et ça peut forger toute ta vie. Ça t'a forgé ta sexualité. C'est la première chose que t'as vue, elle t'a excitée parce que c'était la première chose pornographique que t'as vue et c'était un truc super niché. Donc voilà, dire faire du porno pour adolescents, super mal vu. Non, parce que tu comprends, c'est pas bien. Mais ouais, mais en fait, si on fait comme si on devait rejeter tout ça juste parce que, tu vois, c'est compliqué d'imposer cette idée, mais en même temps, tu leur fais pas du bien, parce que du coup, t'es en mode, non, non, mais t'inquiète.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose à quoi tu réfléchis, toi, quand tu shoots et que tu vas diffuser ?

  • Speaker #1

    Non, pour le coup, je ne m'inquiète pas trop de ce que moi je produis, parce que je trouve que si les jeunes voient ça, ils voient quoi ? Ils voient des adultes qui rigolent, qui sont habillés dans des costumes un peu chelous, un peu farfelus, mais tu vois des gens heureux. En fait, pour moi, c'est ça à la base. Parce que moi, ce que j'ai regardé en étant trop jeune, potentiellement, c'est des femmes qui avaient mal et des femmes qui n'avaient pas l'air d'être heureuses d'être là. Ça, tu ne verras jamais ça chez moi. Il n'y a pas de souci d'en faire. Tu mets un petit message avant, tu expliques, ceci, c'est du CNC. Consensual, non-consensual, ceci est une mise en scène. Puis ensuite, tu balances ton porno où la meuf a l'impression qu'elle a mal. C'est un kink, il n'y a pas de problème. Et encore, même s'il est discutable. Pour moi, il n'y a pas assez de messages explicatifs. Mais pour faire des messages, il faut accepter le fait qu'on sait qu'ils y vont sur les sites. Bref, je pense que la représentation, c'est important et qu'en fait, il faut laisser les jeunes entre eux. Parce qu'il y a plein de mauvais exemples qui circulent. Et du coup, le porno en est un.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vois l'évolution de ton métier ? Est-ce que tu peux faire et réaliser encore ? dans le futur.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'essayer de tendre vers un porno qui change, qui va être un porno beaucoup plus indépendant, où les femmes vont aussi être des influenceuses. Mon rêve, c'est de mixer un peu les deux. T'es actrice, t'es influenceuse. C'est pas parce que t'es actrice que personne ne doit te regarder. Non, les actrices, on peut suivre leur mode. Regarde Mia Khalifa, qui a été égérie de trucs de luxe. Et du coup, moi, mon but, c'est d'essayer de faire comprendre aux gens qui regardent qu'on peut être actrice et avoir des intérêts. Être actrice c'est avoir des idées sur des sujets, être actrice c'est avoir une chaîne Twitch, être actrice c'est être égérie de marques. Et en fait, c'est ce que j'essaie de faire, de vraiment faire comprendre aux marques. Là, mon but pour 2025, c'est de faire sponsoriser toutes mes vidéos porno. Comme YouTube. Mais c'est compliqué de faire comprendre aux marques qu'on n'est pas sales, en fait. Ils sont persuadés qu'on va entacher leur image.

  • Speaker #0

    Toi, tu trouves que c'est quelque chose qui se ressent encore beaucoup, cette espèce de quoi, ce stéréotype ?

  • Speaker #1

    Ah oui, mais il y a des gens, t'as l'impression que s'ils respirent le même air que toi, ils vont mourir. Ils nous le disent pas forcément comme ça. Mais toutes leurs actions, cette manière d'être mis de côté, le fait que tout soit galère.

  • Speaker #0

    Pour en revenir au secteur porno, c'est principalement un secteur qui est quand même très masculin. Est-ce que, de ton point de vue et avec ton expérience, tu trouves que ce secteur-là... Ah oui,

  • Speaker #1

    tu veux dire dans le fait, dans les producteurs, que le monde entier est masculin finalement. Oui, pardon. Oui, exactement. Il n'y a quasiment aucun métier où à la tête, il y a des femmes.

  • Speaker #0

    Donc oui, c'est un univers très masculin. Ce que je voulais te demander, c'est de ton point de vue, est-ce que tu trouves que c'est un secteur qui a aussi été impacté par la fameuse vague MeToo et est-ce que tu as pu voir un impact là-dessus ?

  • Speaker #1

    Je crois que je l'ai loupé. Parce qu'en fait, MeToo, c'était... pile au moment où je suis entrée dans le milieu. Et du coup, je n'ai pas vu trop ce qui s'est passé. Mais le fait déjà que tu as tous les vieux du porno qui sont partis en procès, qui ont arrêté, ça se voit. Ah non, il faut que je te raconte une anecdote.

  • Speaker #0

    Vas-y.

  • Speaker #1

    Il y a quelqu'un qui est venu chez moi. C'est un ancien producteur, il produit encore et tout. Il est assez connu dans le monde du porno français. Il m'explique qu'il n'y a plus aucune meuf qui veut le tourner avec lui, que franchement, c'est bien sympa, mais toutes les OnlyFansGirls, les MemeGirls, en fait... Elles sont trop indépendantes, elles ne veulent plus faire les choses à l'ancienne. Lui, il organisait des gangbangs dans des caves. Bah ouais, les meufs, elles ne veulent plus. Elles ont enfin le choix de faire différemment et comme elles, elles l'entendent. Donc, je ne sais pas si MeToo est passé, mais OnlyFans est passé. La création de ces plateformes-là, ça peut être vu comme, c'est compliqué, il y a des jeunes qui vont s'y mettre, espérant gagner des milliers et tout. Bon bref, il y a tout ce problème-là, il existe, c'est vrai. Mais ça les a rendues vraiment indépendantes. Et ça les a rendues...

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, c'est qu'en gros, l'apparition de ces plateformes et quelque part le fait de s'en emparer, ça permet vraiment d'avoir davantage d'indépendance dans le choix de ce qu'on va faire de son métier.

  • Speaker #1

    Tout ce qu'on te propose, parce qu'à l'époque, malheureusement, il y a cette réalité-là, c'est d'accepter tout ce qu'on te propose parce qu'il faut se faire un nom. On te dit, mais fais ça, tu verras plus tard, tu seras une star. Si tu le fais pas, il y en a une autre qui le fera en fait. Et tu te dis, bon, je vais le faire. Maintenant, elles peuvent s'occuper d'elles-mêmes et en fait, le rôle de producteur et compagnie, c'est OnlyFans.

  • Speaker #0

    On arrive petit à petit à la fin de notre échange. Aujourd'hui, avec ton expérience, qu'est-ce que tu aurais envie de dire à Kala qui découvre sa sexualité, ses premiers émois ? Moi,

  • Speaker #1

    je pense qu'il faudrait que j'aille vers des gens qui m'intéressent et pas vers des gens où ça va être confortable. Genre, va vers des gens qui t'impressionnent, parce qu'en fait, sortir à quelqu'un qui t'impressionne ou même juste faire du sexe à quelqu'un qui t'impressionne ou quelqu'un, en fait, qui... Ouais, juste qui...

  • Speaker #0

    que tu kiffes, en fait, c'est beaucoup plus chouette.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est ce que tu te dirais. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ma manière un peu toxique, mon ancienne manière toxique de relationner, on va dire. Mais c'est bon, je me suis soignée.

  • Speaker #1

    Et la question signature du podcast, c'est de partager une anecdote cocasse, une anecdote cul cocasse. Est-ce que tu en as une à nous partager ?

  • Speaker #0

    J'en trouve une que je n'ai pas déjà racontée. C'est bon, j'en ai une. On était dans la baignoire avec mon chéri de l'époque. Il était un peu allongé et j'étais là, un peu sur lui. en train de le caresser avec mes seins. Là, je me redresse et je me cogne le robinet tout au-dessus de l'arrêt des fesses. Donc pile le coccyx. Mais je pense qu'il y a un nerf là. Je m'évanouis. Je m'évanouis sur lui.

  • Speaker #1

    Et fin de l'histoire.

  • Speaker #0

    Et fin de l'histoire. J'ai eu mal pendant longtemps. J'ai encore la cicatrice. Voilà, donc ça nous a coupé un petit peu au milieu de notre ébat. Fini,

  • Speaker #1

    plus de calas. Merci beaucoup, Calamité. Merci de nous avoir fait rentrer un petit peu dans ton univers, très coloré, très joyeux. En tout cas, c'est ce que moi, je retiens de notre échange. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    C'est la fin de cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Merci de votre écoute. Et si vous avez aimé ce que vous avez écouté, alors likez le podcast avec 5 étoiles et mettez des commentaires sur Spotify, Deezer, Apple Podcasts pour faire connaître Lumière sous la couette au plus grand nombre. Ça nous aide vraiment beaucoup. Abonnez-vous. au podcast, sur votre appli d'écoute et sur notre page Insta pour rester à l'affût de toutes les actus et des nouvelles sorties d'épisodes. Et enfin, si vous aussi, vous avez envie de témoigner, vous pouvez me contacter sur Insta via DM ou à l'adresse mail hello.lemières-lecouette.com On se retrouve un mardi sur deux pour la sortie d'un nouvel épisode. D'ici là, prenez soin de vous et kiffez !

Chapters

  • Introduction au podcast et à Khala

    00:10

  • Présentation de Khala et de son parcours

    00:50

  • Les débuts de Khala dans le porno

    01:47

  • Découverte de la sexualité et premières expériences

    02:55

  • L'impact du porno sur la sexualité de Khala

    06:37

  • Transition vers le porno éthique et entrepreneuriat

    08:25

  • Relations personnelles et professionnelles dans le porno

    14:53

  • Réflexions sur l'évolution de l'industrie du porno

    24:26

  • Conclusion et anecdote cocasse

    27:40

Description

Khalamité entreprend. Elle tourne. Elle crée. Elle innove. Elle influence. La seule chose qui la distingue des autres créateurs.ices de contenu qui explosent sur les réseaux, c’est que Khalamité évolue dans le secteur pour adulte. Le pørnø.

Dans cet épisode, Khala raconte comment elle en est venue à investir l'industrie du X et comment elle rebat les cartes de son métier d'actrice et de créatrice de contenu à caractère (pas que) sexuel, où elle est avant tout une entrepreneure au branding finement travaillé.


De ses premières histoires d’amour à ses premières fois, de la découverte du pørnø à sa pratique, vous entendrez comment son choix professionnel a été accueilli par son entourage, la différence qu’il y a entre ce qu’elle joue face caméra et son intimité personnelle et sa volonté de casser les codes traditionnels de l’industrie pour créer un pørnø éthique et indépendant. Un épisode décomplexé, cash et plein d'humour.


Je vous en souhaite une belle écoute.


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Lumière sous la couette est un podcast où sont abordées différentes thématiques au contenu possiblement explicite : le sexe évidemment, le désir, le plaisir intime, la liberté sexuelle, le porno, la libido, l'érotisme, la jouissance, les orgasmes, l'épanouissement les tabous, bref, tout ce qui pique notre curiosité et abreuve notre soif de découvertes de soi et des autres.


Lumière sous la couette est une émission diffusée un mardi sur deux, produite par Louise Bonte.
Prise de son et montage : Louise Bonte

Création musicale et mixage : Julien Boussage


Pour suivre toute l'actualité de Lumière sous la couette, rdv sur Insta : @lumiere_sous_la_couette

Et si vous avez une histoire à raconter ou une demande de témoignage, écrivez-moi à hello@lumieresouslacouette.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Lumière sous la couette, le podcast qui explore les sexualités. Je suis Louise Bonte et à mon micro vous entendrez des récits intimes mettant en lumière des personnes qui ont accepté de vous partager ce qu'on garde généralement secret. À travers leurs histoires, elles assument d'exposer cette partie de leur vie dans l'ombre qui en dit l'an sur soi, sur nous et notre époque. Parce que la sexualité nous concerne toutes et tous et que partager ce qui nous fait du bien, nos expériences et nos anecdotes les plus cocasses permet de donner une multitude de définitions à ce qui se cache derrière le mot sexe. Ouvrez bien grand vos oreilles, on va allumer la lumière sous la couette. Aujourd'hui, j'ai la chance d'avoir à mon micro Khala, que vous connaissez peut-être sous le nom de Khalamité. Khala, c'est une femme entrepreneuse dans l'univers du porno éthique français. Elle s'est créée une véritable marque, un univers joyeux, léger, coloré et très incarné. Elle est très proche de ses fans. Et surtout, elle est à l'avant-garde d'un business model innovant dans ce secteur. Alors évidemment, j'ai voulu savoir qui est Khalamité et comment elle en est venue à devenir actrice et entrepreneuse dans le X. Et on va aussi aller sur un aspect plus perso de sa vie. C'est l'objet de notre échange dans ce nouvel épisode. Je vous en souhaite une belle écoute. Bonjour Khala.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'était beau.

  • Speaker #0

    C'est sympa.

  • Speaker #1

    Franchement, c'est la définition parfaite que je rêverais être. Je ne sais pas si je suis tout ce que tu as dit, mais j'aimerais être tout ce que tu as dit.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est ce vers quoi tu tends, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Ah oui, vraiment, vraiment. Je ne sais pas encore si je suis arrivée à tous ces qualificatifs, mais j'y vais fort.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut commencer par une petite présentation faite par toi-même, où tu nous donnes ton nom, ton âge, ce que tu fais et ce que tu aimes dans la vie ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors, je m'appelle Kala, c'est mon deuxième prénom. Le premier, il m'appartient. qu'on faisait comme ça. Khala, c'est quand même un prénom que mon père a choisi parce qu'il est fan de jeux de rôle. Et il s'est dit, la déesse de la mort en Inde, trop stylée. Je crois que c'est Kali, je crois qu'en plus il s'est trompé. Enfin bref, c'est énorme. Mon nom, il a une belle histoire. Histoire d'un daron très aimant, mais un peu tête en l'air. J'ai 26 ans, ça fait 6 ans que je pratique mon métier. Donc je l'ai commencé à 20 ans. Et voilà, ça fait 6 ans, mais ça fait plutôt, on va dire, 2-3 ans que je suis connue dans ce que je fais. Avant, c'était un peu plus laborieux, c'était compliqué. Je n'ai pas eu une ascension fulgurante, on va dire. Moi, j'ai vraiment tout fait petit à petit. Et j'habite à Lyon depuis maintenant 4 ans, 4-5 ans. J'ai rencontré mon premier petit ami à 14 ans. Il était lyonnais. Je me suis jurée de venir vivre à Lyon pour vivre avec lui. Je ne suis plus du tout avec lui, mais je suis quand même venue à Lyon. Je tiens mes promesses.

  • Speaker #0

    Une grande romantique quand même.

  • Speaker #1

    Non, mais en vrai, j'adore cette ville. Il faut que je vienne.

  • Speaker #0

    Elle est très, très chouette. J'y ai vécu pendant longtemps aussi, donc je comprends tout à fait. Bon moi je suis très curieuse de savoir comment le porno est arrivé dans ta vie, alors pas forcément en tant que pratique d'abord. C'est pour ça que j'aimerais qu'on s'intéresse à toi et plus particulièrement à tes premiers émois, la découverte de ton désir, de ta sexualité, de tes premières interactions sexuelles. C'était quand et comment ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai fait partie des personnes qui l'ont fait le plus tôt, le plus vite. Pour moi la relation avec les garçons c'était assez compliqué. Au début j'étais dans un collège de filles donc déjà ça met une petite distance. Mais du coup, pour moi, les garçons, c'était en dehors, au sport. Mais en même temps, j'en ai eu très vite. J'ai eu mon premier petit copain en maternelle. Ensuite, un autre amoureux que j'ai eu pendant toute la primaire. Quand je dis amoureux, c'est à dire qu'on se tenait la main en faisant le tour de la cour. Je pense que les premiers bisous et compagnie, c'était au collège. Mais au lycée, j'ai eu mon premier petit copain à 15 ans. C'était le métalleux. Et moi, j'étais en mode, oh là là, en plus, je fais de la guitare. Et ouais, ça a souvent été moi qui initiais. j'ai beaucoup été attirée par des garçons qui étaient un peu plus timides que moi je pense que mais ça c'est super profond ce que je vais te raconter là moi je pense que je me suis toujours tournée vers des garçons qui étaient plus timides où j'étais sûre que bon ils allaient quand même être contents que je sois là du coup j'avais jamais essuyé trop de refus quand ils étaient trop beaux c'était pas trop mon style tu vois parce que je pense que j'avais peur de me prendre des vents et tu sais j'ai découvert il y a deux ans le fait d'être folle amoureuse de quelqu'un, c'est très récent mais du coup avant je me tournais vers des garçons un peu timides parce que je trouvais ça génial d'être là en mode en train de les accompagner dans leurs aventures et je leur faisais découvrir plein de trucs et j'adorais ça, j'ai beaucoup été initiatrice et aussi dans nos pratiques intimes parce qu'en fait je crois que je savais que quoi qu'il arrive ça allait pas être bien

  • Speaker #0

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    Bah oui, enfin moi j'ai mis longtemps avant de découvrir du sexe de bonne qualité Je sais pas toi mais...

  • Speaker #0

    Avec la notion du plaisir et où t'es bien.

  • Speaker #1

    Ouais ou genre juste ils font les choses bien, ils sont pas là que pour eux. Surtout quand t'es jeune, il faut avoir des vrais adultes en face, tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #0

    Une certaine maturité.

  • Speaker #1

    Une certaine maturité. Et de recul aussi. Du coup j'étais pas là pour que ce soit agréable pour moi. Au moins ils avaient des papillons dans les yeux, ils étaient super heureux et mon égo il était reboosté.

  • Speaker #0

    Un peu une safe space quand même.

  • Speaker #1

    C'était que des moments agréables. Je savais que le mec n'allait pas faire des trucs que je n'avais pas demandé. De toute façon, il ne faisait rien que je n'avais pas demandé parce que c'était super timide.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, ta première découverte sexuelle en interaction, c'était avec ?

  • Speaker #1

    C'était avec mon copain de seconde. On a mis peut-être entre six mois et un an à faire ça pour la première fois. Et je me souviens que c'était bizarre. Ça faisait un peu peur. Il a mis mille ans à jouer. Le pauvre aussi, lui aussi, il devait performer parce qu'il devait réussir. Alors que c'était la première fois qu'il faisait ça, c'est quand même compliqué. Moi c'était la première fois, j'étais en mode, je sais que je ne déteste pas, c'est marrant, intéressant. Tu vois c'était un peu confus, je pense que lui aussi il était un peu confus, enfin bref, tout le monde était très confus. Mais c'était pas bizarre en mode, il y en a un qui sait, l'autre qui sait pas, non, les deux étaient perdus.

  • Speaker #0

    Globalement j'ai l'impression que c'est quand même quelque chose d'assez positif, en tout cas ça a suscité une curiosité.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et puis ça a évolué j'imagine, est-ce que t'es restée longtemps avec ?

  • Speaker #1

    Je suis restée deux ans avec. C'était bien, on a remis le couvert et petit à petit c'était de mieux en mieux et petit à petit je lui ai fait part de ce que je faisais quand j'étais toute seule. Et puis petit à petit il l'a fait et du coup c'était plutôt bien mais que j'ai 16 ans ou 26, pour moi ça a toujours été intolérable que je jouisse pas. C'est pas possible, en fait je pense que ça m'est jamais venu à l'idée d'être en mode Ah t'as fini ? Ah bah on dort ! Non, pour moi la masturbation a toujours été présente dans ma vie, enfin en tout cas très tôt, donc pour moi ça a toujours été chouette et c'était mort. On partage pas ça, quoi.

  • Speaker #0

    Et donc, moi j'entends quand même, envie d'explorer, la notion de plaisir, elle est bien présente. Comment est-ce que, petit à petit, tu découvres le porno ? Est-ce que c'est quelque chose que tu regardes un peu par hasard ?

  • Speaker #1

    Mon père, il a eu une super bonne idée. Il m'a dit Tiens, j'ai plein de BD des murs entiers, tu les lis tous, sauf ceux-là, là. Il est fou !

  • Speaker #0

    Lesquels ? Je vais les lire en premier.

  • Speaker #1

    Je vais les lire en tout premier, et c'est comme ça que j'ai découvert Manara. C'est un auteur de BD érotique, voire pornographique. On y voit vraiment très bien. C'est très scénarisé, il y a vraiment des notions aussi de domination, mais il y a aussi des notions de plaisir féminin. Il y a même des trucs un peu problématiques parfois. C'était à l'époque, tu vois. Mais du coup, il y a vraiment de tout. Et du coup, pour moi, le plaisir, je lisais ça et je me demandais Oh là là, ça fait des sensations bizarres ! C'était comme ça pour moi, la première fois que j'ai eu de la pornographie entre les mains, c'était sous forme de BD.

  • Speaker #0

    T'avais quel âge quand tu lis ces premières BD ? T'as un souvenir ?

  • Speaker #1

    J'avais entre, je pense, 13 et 15. Donc ouais, j'étais vraiment jeune. Et ensuite, j'ai découvert la pornographie en ligne. J'ai pas cherché des trucs un peu étonnants, non. J'ai cherché ce qui me plaisait. J'ai pas regardé des choses horribles. Non, ça va, je me suis préservée moi-même. Je n'avais pas pu chercher. Mais ouais, pour moi, c'était quand même important. Mais j'ai très vite remarqué que c'est pas pareil quand je lis quelque chose ou quand j'essaie juste de le faire avec ma tête. Donc j'ai quand même, même jeune, j'ai dit Ah non, on va pas regarder ça tous les soirs ! Je préfère fouiller au fond de moi, trouver mon plaisir, ça dure plus longtemps, c'est plus agréable. Très vite, je me suis dit, le porno, attention. C'est catastrophique, la meuf est actrice porno, et elle te dit, ne regarde pas tout le temps. Mais c'est vrai, je le pense vraiment, moi-même, dans mon truc, à vie perso, je regarde un soir sur deux du porno, et l'autre soir, pas de porno, juste avec ma tête. Commerciallement, ça m'aide pas ce que je suis en train de te dire.

  • Speaker #0

    Et c'est en regardant un moment où tu découvres ces films-là que tu te dis, mais en fait, ça a l'air chouette, j'aimerais faire ça. Comment est-ce que c'est venu ?

  • Speaker #1

    Ça m'est venu quand j'avais du coup 20 ans. J'étais là, tous les jours, petit tailleur. Et hop, je vais à l'accueil des banques. Et je me faisais super chier pour un smic. C'est catastrophique, on te donne si peu de missions. Et je me suis dit, moi j'adore l'argent. En primaire, je faisais des colliers de perles et je les vendais en euros. Je me suis pris des remarques dans mon cahier pour ça.

  • Speaker #0

    Mais t'avais le business en toi ?

  • Speaker #1

    Ah mais oui, mais j'adore ça. faire des projets ça a toujours été super important pour moi et là je me suis dit, je vais vendre mes culottes sur un site qui s'appelle Vends ta culotte et je vais devenir riche super dur de vendre une culotte à des gens qui ne te connaissent pas en fait ils n'en veulent pas de ta culotte, ils veulent une vidéo avec et vu que t'es nouvelle, ils te la demandent vraiment pas cher c'est soit t'es très connue et ils veulent ta culotte et ta vidéo, soit t'es pas connue et tu profites du fait que t'es pas connue parce qu'ils peuvent te demander des trucs vraiment pas cher et j'ai fait une vidéo, posée à la caméra lumière, scénario, tout, j'ai adoré j'ai trouvé ça super créatif En fait, moi, j'ai vraiment toujours eu besoin d'être très dans le fait de faire des choses, d'être dans le manuel. Enfin, j'ai pas envie de passer des années à apprendre des choses et pas les appliquer. Et du coup, j'ai fait ma première vidéo, quelqu'un l'a acheté, j'ai fait waouh, c'est fou J'en ai fait de plus en plus après et en fait, j'avais presque le double de mon salaire. Je faisais des lives dans les toilettes du travail. En gros, j'étais sur mon site internet, quelqu'un me disait est-ce que t'es dispo ? J'ai dit oui Ça valait entre 8 euros à 15 euros, une gamme de 5-10 minutes dans les toilettes. C'est très mal payé. Mais on s'en fiche parce qu'imagine, j'en fais 5 par jour. En fait, ça fait quoi ? Ça fait 50 balles ? C'est fou !

  • Speaker #0

    Donc, ça permet de donner libre cours à ta créativité, t'es vraiment dans quelque chose de stimulant, qui te plaît. Est-ce qu'à un moment donné, tu te dis, mais en fait, avec mon corps, avec ma personne, juste un téléphone, une caméra... Je peux faire ça professionnellement.

  • Speaker #1

    J'ai pas un rapport au corps aussi sacré. Moi je me suis juste dit, avec une caméra je peux faire des sous. Avec un téléphone je peux faire des sous. Pour moi, le corps ça a toujours été l'instrument de tous les travaux. Je me suis pas dit ça d'une manière un peu féministe, je reprends position de mon corps, pas du tout. Je me suis pas dit ça en mode, oh là là ça m'excite que des gens me regardent pas tant. Non, vraiment je me suis juste dit, wow, c'est beaucoup plus rigolo qu'être à la queue d'une banque.

  • Speaker #0

    Pardon, je ris. mais présenté comme ça j'ai toujours été dans le manuel,

  • Speaker #1

    j'adore juste faire des trucs j'aime juste faire des choses faire des choses avec mes mains, si possible des choses que je sais pas bien faire j'aime encore plus parce que quelque chose que je sais faire ça m'intéresse moins donc là c'était que des trucs où j'ai pataugé un peu trop bien, que des projets en fait comment faire pour vendre plus les vidéos quelle lingerie acheter pour qu'il aime mieux quand je le mets en avant pour que ça a très mieux les reflets de la caméra, les reflets de la lumière quelle culotte en coton j'achète pour qu'elle absorbe le mieux pour que quand je l'envoie ça garde le bon sens Pour moi, c'est vraiment juste intellectuellement stimulant. Le côté sexuellement stimulant, il est venu peut-être après.

  • Speaker #0

    Donc tu t'es lancée en autodidacte. Ça fait trois ans que t'es connue. Comment s'est passée cette évolution d'autodidacte à je construis un business qui s'établit ?

  • Speaker #1

    Ça, j'adore. J'adore parce qu'encore une fois, c'est créer des trucs. En fait, c'est un peu bizarre à dire et c'est un peu bizarre aussi parce qu'on parle toujours d'un domaine où le corps est en avant. Moi, je me suis très vite vue comme un produit. Je me suis juste posée et je me suis dit OK, comment je me vends ? Je ne me suis pas vue comme un produit d'une manière un peu bizarre, en mode mon corps, non, mon corps est toujours mon corps, je sais ce que j'aime faire, je sais ce que je n'aime pas faire, je sais ce que je m'autorise, ce que je ne m'autorise pas. Mais je sais, j'ai eu cette réflexion très standard de comment ils font pour vendre tous les autres trucs ?

  • Speaker #0

    Comment est-ce que je deviens une marque en fait ?

  • Speaker #1

    Exactement, le but c'était de rester moi-même. Moi, je ne joue pas beaucoup de rôle. Calamité par rapport à qui je suis, c'est moi en un peu plus. Donc c'est tout. Et justement, c'est ma force parce que je peux tout le temps me filmer, parce que je n'ai pas besoin de me mettre dans la peau. Mais du coup, je ne suis pas la plus sensuelle. Je ne suis pas la plus sensuelle, la plus douce, la plus... Non, non, non, moi, je ne suis pas ça. Quand j'essayais de l'être, c'était très ridicule. C'était au tout début. Et quand j'ai arrêté d'essayer d'être cette personne que je ne suis pas, c'est là que ça a marché. Et il y a une part de chance dans toute évolution sur les réseaux. Je pense que j'ai eu beaucoup de chance.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'avec cette notoriété et donc du coup, cette image publique, même si elle est très proche de toi, qui est renvoyée, ça peut être visionné par tes proches, ton entourage, tes amis, ta famille ? Comment est-ce qu'ils ont... perçu ce choix de, en fait, moi, être dans l'accueil dans une grande banque, ça m'emmerde. Par contre, là, je donne libre cours à ma créativité et en plus, il y a un business à se faire. Comment est-ce que ça a été perçu ?

  • Speaker #1

    Alors, ma mère m'a dit un truc que je me rappellerai toujours. Elle m'a dit ça m'étonne pas trop C'est vrai ? Je l'ai très mal pris, mais depuis toujours, j'aime bien qu'on me regarde. Et les garçons, j'aime bien draguer les garçons, depuis toujours, j'aime bien. Et elle le sait, ma mère, que j'aime bien être vue et tout ça, et que j'aime bien qu'on me... qu'on me considère, qu'on m'apporte de l'amour, que les gens soient intéressés. Donc forcément, elle m'a dit, ça ne m'étonne pas. Mais ils l'ont bien pris. Pour tous mes autres proches, ce qui est à peu près génial, c'est qu'en fait, ils ont vu que c'était quelque chose de très positif dans ma vie. Au début, les premiers, on peut avoir des a priori, mais quand ils ont vu comment je travaillais, ils ont dit, ah, t'es une influenceuse un peu, quoi. Bon, tu fais du porno, mais bon, à la limite, j'ai peut-être brisé leur schéma, ce qui pensait être le porno.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, parce que ce que tu fais n'a rien à voir avec le porno mainstream, à aucun moment.

  • Speaker #1

    Alors moi mon rêve c'est faire exactement comme le porno mainstream Mais de le faire différemment, mieux j'ai envie de dire Je veux reprendre tous les codes Moi quand tu regardes mes vidéos c'est que des thèmes du porno mainstream Sauf que les gens ils sont contents Ils communiquent pendant qu'ils font des choses Ils sont là en mode oh je peux faire ça Tu vois pas sans un porno demander l'autorisation On voit les gens se mettre du lubrifiant On voit les gens discuter On voit les gens, si quelqu'un se pète la gueule Bah on va le laisser, il va tomber ça va être drôle En fait je veux les mêmes thèmes Mais une réalisation plus éthique Pour moi, l'éthique ne se situe pas dans le thème. Donc, je suis mainstream. Éthiquement mainstream. Et je me rends compte que les gens en ont besoin. Et quand ils voient parfois mes pornos, j'ai beaucoup de commentaires de Les gens, ils ont l'air contents, ils sourient, ils communiquent, ça fait du bien de voir ça, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Peut-être que les gens qui regardent ont la sensation de vivre quelque chose de plus réel,

  • Speaker #1

    non ? Ouais, et on sait très bien que c'est ce qu'ils veulent. Ce qu'ils veulent, c'est de la réalité, d'authenticité. Et c'est aussi pour ça qu'une vidéo filmée au téléphone, très mal, où t'as l'impression que c'est un vrai couple qui se filme, beaucoup plus de vues qu'une vidéo totalement en prod dans un studio avec un mur blanc, un perchiste et compagnie. Parce que les gens tu sais qu'ils veulent des trucs authentiques, ils sont là pour ça maintenant. Ça fait des années qu'on leur fait des pornos un peu fast food dans des grosses prods et compagnie où tu sais même pas c'est quoi le nom de la meuf, ni le nom des acteurs tiens, c'est cool. J'ai l'impression qu'on reprend un peu cette espèce de starification des stars qu'on avait perdu parce que dans les années 80 on connaissait le nom des actrices, des stars et tout. Pour moi on l'a perdu au nom des prods et là... avec les fans et compagnie, elles reviennent un peu plus indépendantes et on restarifie un petit peu le porno. Et moi, je pense que c'est bien.

  • Speaker #0

    Est-ce que t'as une préparation spécifique en vue des tournages que tu réalises ? Ou est-ce qu'il y a beaucoup d'impro ? Est-ce qu'il y a un scénario spécifique ? Est-ce qu'il y a une préparation physique spécifique ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Pour moi, le truc le plus important, il faut que ça marque les gens. Donc pour moi, le scénario, c'est super important. Mais pas un scénario avec genre des dialogues. Il faut une idée. Moi et mon assistante, on peut passer des journées entières à chercher l'idée. Là, récemment, on a fait une vidéo d'Halloween. On l'a appelée Paranormal Activities. On a refait Paranormal Activities, mais avec du porno. Où en fait, la nuit, les gens se réveillent, et ils se touchent et ils s'embrassent. Après, le lendemain, ils se réveillent et ils savent plus ce qui s'est passé. Où là, pour Noël, on a fait un porno avec deux mères Noël, deux pères Noël, mais en fouille à un sapin. Et le sapin, c'est mon chéri dans un costume qui est comme ça. Et ils regardent comme s'ils savaient pas ce qu'ils foutaient là. C'est pas ce que j'appelle un scénario, mais c'est une idée. Je veux que ça marque les gens. Je veux que les gens se disent, mais... Pourquoi ? Parce que c'est bien sympa de faire du porno, mais moi, j'ai envie de faire rire les gens. Je sais qu'ils vont bander. Mais si je peux en plus les faire rire, leur faire passer un bon moment, qu'ils peuvent se dire, mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? Que ça les marque, moi, ça me fait vraiment rire. Moi, je pense qu'au fond de moi, je voulais être youtubeuse à la base. Mais c'est juste que moi, la plateforme qui marche, c'est Pornhub. C'est mon YouTube à moi. Donc moi, je fais mes concepts dessus. Préparation physique, j'ai envie de dire non, même si ça peut être un peu mal vu. J'essaye de me garder en forme. mais il faut pas forcément se garder en forme. Il n'y a pas de dictates. Non, il n'y a pas de dictates. N'importe quel corps peut faire du porno, n'importe quel corps peut être beau, peut être agréable, appréciable. Vraiment, tous les corps sont beaux et c'est leur différence qui fait cette beauté. Moi, personnellement, j'aime bien quand j'ai le ventre plat, j'avoue. C'est parce que je me regarde pendant des heures et j'avoue, peut-être moi aussi, je subis les propres dictates, mais j'aime bien quand mon ventre est plat. Donc bref, j'essaye d'aller à la salle de faire du sport. Sinon, forcément, quand il y a de la nalle, faire des lavements, il y a ça. Et sinon, il faut se faire dépister toutes les deux semaines. Parce qu'imagine, je tourne toutes les semaines. Imagine, il y en a un, il a une chlamydia. En fait, vu que ça se déclenche au bout de deux semaines, les symptômes, il ne peut pas me faire tester la semaine d'après, ça ne sert à rien. Il faut que je me fasse tester en deux semaines.

  • Speaker #0

    Tu parlais de ton chéri, qui fait partie aussi des films que vous tournez. Quand tu l'as rencontré, ça fait quoi ? Deux, trois ans que vous êtes ensemble ?

  • Speaker #1

    Ça fait deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Il était du milieu, lui ? Du tout, non.

  • Speaker #1

    C'est un artiste, c'est un troubadour. Mais simplement, je lui ai demandé de filmer au début. Il a filmé certains de mes films parce que par exemple mon caméraman n'était pas disponible. Finalement un jour je lui ai dit on fait des vidéos tous les deux. On a fait tous les deux, ça marchait très bien. Et puis un jour j'avais une collègue et j'ai dit mais ça nous dépannerait quand même beaucoup que tu tournes pour nous. Parce qu'en plus je sais qu'il est pro quand il me filme ou quand il travaille, il est vraiment là pour bosser. Il est tellement concentré sur l'image qu'il est en train de produire qu'il ne pense pas vraiment à ce qui se passe. Il pense juste à ce qu'il est en train de capter. Donc petit à petit, Samy a tourné avec nous parce que c'est tellement pratique d'avoir dans sa maison quelqu'un qui peut se faire dépister, quelqu'un qui bande, quelqu'un que je sais, il va être respectueux envers tout le monde. C'est vraiment pratique. Il est parfait.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est facile d'avoir cette relation-là ? Alors d'un aspect pratique, professionnel, je l'entends très bien. Mais personnellement aussi, de passer de l'un à l'autre, c'est-à-dire qu'on est amants, amoureux et à la fois, on tourne ensemble. En fait, on a aussi une intimité à nous.

  • Speaker #1

    Notre intimité n'a aucun rapport. Quand je suis avec lui et qu'on fait des choses ensemble, je m'abandonne totalement à ce qui est en train de se passer. Il m'arrive parfois de fermer les yeux et d'imaginer ailleurs totalement. Je me lâche dans un autre monde, chose que je ne peux pas faire dès qu'il y a une caméra. Je suis à 200% d'attention. Je suis focus sur mes doigts, mes pieds, mes bruits, ma tête, mon visage. Vérifier que je suis bien dans l'angle, que je ne cache personne. Je suis en survigilance. Donc quoi qu'il arrive, je suis un peu tendue. Parce qu'en fait, on ne va pas tourner deux fois. Jamais de la vie, on retourne une scène deux fois. Il faut que ça soit bien tout de suite. Parce que je n'ai pas le temps de tourner une scène deux fois. Surtout qu'il y a des gens qui mettent leur corps en œuvre. Je parle des personnes qui ont des pénis, qui sont en train de faire des choses pendant que ça bande. Et quand ça ne bandera plus, ça va être compliqué. Donc il faut y aller. Donc je donne vraiment tout pour que ce soit parfait. Mais quand je suis avec lui, je ne pense plus à rien. Mon cerveau est éteint. Donc pour nous, c'est... très très facile de faire la différence et lui aussi, du coup, dès qu'il y a une caméra qui est allumée, il est en vigilance, en train de se dire ok, je gagne, je gagne, je bande, je machin, je machin, je dois.

  • Speaker #0

    Et la notion de plaisir là-dedans, parce que quand tu dis, voilà, ça n'a rien à voir quand on est que tous les deux, moi j'entends qu'il y a un vrai plaisir, un lâcher-prise, on se retrouve, nous, vraiment, en tant que personne, et le plaisir sur les tournages, est-ce qu'il est ressenti quand même ? Je dirais,

  • Speaker #1

    il y a entre 30 à 60% de plaisir qui sont purement techniques. c'est-à-dire que tu touches, il y a des nerfs. Après, quand j'arrive un peu à me lâcher, je peux avoir un petit peu de plaisir en plus, on me dit hé, mais c'est bien là ce qui est en train de se passer ! Mais quoi qu'il arrive, même si hé, c'est bien, ça m'excite un peu je repense à la caméra, à ma tête, à machin, à bidule, je me reprends vite. J'ai fait un tournage récemment dans un bureau, avec des figurants, et j'étais là en train de tourner, en train de me dire mais ça, c'est un des fantasmes auxquels je pense quand je me touche toute seule Pendant 10-15 secondes, je réfléchis au fait de ce qui est en train de se passer sur le moment, je fais sympa. Puis après je reviens dans la scène parce que quand même j'ai des textes à dire. Parce qu'en fait quand je gémit, il faut pas que je gémisse trois fois le même onomatopée, sinon ça fait un peu mécanique, donc faut que j'en trouve une autre. Dans ma tête il se passe mille et une choses quand on filme en fait, vraiment. En fait il faut que tout soit tout le temps intéressant, tout le temps stimulant pour les gens qui regardent.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de lassitude ?

  • Speaker #1

    Non, parce que justement, le fait de trouver l'idée, le fait de vouloir innover à chaque fois, fait qu'il n'y a pas de lassitude. Si je devais reproduire la même vidéo toutes les semaines, j'en aurais marre. C'est aussi pour ça que je pense que ça a bien fonctionné pour moi. C'est qu'en fait, chaque projet, c'était un truc à accomplir. Je ne connais personne à mon niveau qui a fait une vidéo avec 8 figurants. Tout le monde était en tenue de bureau, en train de travailler, il y a des plans, il y a un vrai scénario, personne n'a fait ça. Pour l'instant, à notre niveau en tant qu'amateur, il y a plein de trucs qu'ils l'ont fait. Donc nous, à chaque fois, c'est des vrais goals qu'on a. Donc je pense que ça nous aide à ne pas nous lasser.

  • Speaker #0

    C'est quand même chronophage parce que toute cette création de contenu tourné une fois par semaine, mais tu es aussi hyper présente sur les réseaux, tous les réseaux, ça doit demander un temps de dingue. Est-ce qu'il y a des moments où tu coupes, où tu te préserves un peu tout ça ? À quel moment est-ce que tu arrives à te retrouver un petit peu dans une bulle ? Est-ce que tu en as besoin ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai besoin de temps. La vérité, c'est que en prenant en compte que j'étais quoi qu'il arrive un produit à vendre, du coup, moi, je me dis, un produit, ça a plein de gens autour. Donc, j'ai une assistante, j'ai une monteuse, j'ai une cadreuse, j'ai une alternante en communication qui m'aide sur mes réseaux. Ça fait que moi, j'ai un peu moins de réflexion à faire. En fait, on est 11 dans l'entreprise. Elles sont 3 en CDI et il y en a d'autres qui sont là. Il y a des alternantes, parfois il y a des stagiaires et tout. Moi, j'ai compris que pour ne pas faire de burn-out, il me faut du monde parce que je ne peux pas arrêter de faire quelque chose. C'est pas possible parce que la raison pour laquelle je suis là et la raison pour laquelle ça continue de bien marcher, c'est parce que je m'arrête pas. Donc faut pas s'arrêter. Faut juste déléguer le temps que je fasse une petite pause. Et puis ensuite je reviens. Et aussi, je fais de la musique. Ça m'aide. Tous les jeudis, j'ai trois heures de batterie. Pendant trois heures, téléphone étant. Ça me permet de m'obliger à me poser.

  • Speaker #0

    La question que je voulais te poser concerne la responsabilité qu'on peut avoir en tant qu'actrice ou productrice. productrice dans le X. Est-ce que toi, tu te sens investie d'une responsabilité à ton niveau par rapport à ça ? Et je pense plutôt aux jeunes ou très jeunes qui peuvent regarder du porno ou voir pour la première fois du porno assez tôt.

  • Speaker #1

    Je me sentais pas du tout concernée l'année dernière, parce que je considérais que j'étais encore personne. J'essayais juste de faire de l'argent. Mais petit à petit, cette année, je me suis vraiment rendue compte que j'étais pas personne. Et en fait, c'est un peu se mettre des œillères que se dire Non mais tranquille, je fais juste mon bise Quoi qu'il arrive, il y a des gens qui regardent. Mais je me sens déjà super utile. à faire du porno avec des gens heureux, consentants et qui s'amusent. Mon idée, mais elle est dure à faire accepter, c'est que moi je pense qu'il faut faire du porno pour jeunes. Moi je suis persuadée que les jeunes, il faut qu'ils restent entre eux et qu'ils aient pas d'accès avec les adultes. Ça c'est mon avis depuis toujours. Il faut un internet pour les jeunes, du porno que pour les jeunes. Et en fait ça serait du porno avec des adultes qui font des trucs extrêmement classiques. Parce qu'en fait t'es là, tu vas pour la toute première fois sur internet, tu tapes porno, tu vas sur Pornhub. Et là Pornhub ça t'affiche les choses mises en avant. Mais ce qui est mis en avant, un mois sur l'autre, ça peut être des choses super spécifiques. Et ça peut forger toute ta vie. Ça t'a forgé ta sexualité. C'est la première chose que t'as vue, elle t'a excitée parce que c'était la première chose pornographique que t'as vue et c'était un truc super niché. Donc voilà, dire faire du porno pour adolescents, super mal vu. Non, parce que tu comprends, c'est pas bien. Mais ouais, mais en fait, si on fait comme si on devait rejeter tout ça juste parce que, tu vois, c'est compliqué d'imposer cette idée, mais en même temps, tu leur fais pas du bien, parce que du coup, t'es en mode, non, non, mais t'inquiète.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose à quoi tu réfléchis, toi, quand tu shoots et que tu vas diffuser ?

  • Speaker #1

    Non, pour le coup, je ne m'inquiète pas trop de ce que moi je produis, parce que je trouve que si les jeunes voient ça, ils voient quoi ? Ils voient des adultes qui rigolent, qui sont habillés dans des costumes un peu chelous, un peu farfelus, mais tu vois des gens heureux. En fait, pour moi, c'est ça à la base. Parce que moi, ce que j'ai regardé en étant trop jeune, potentiellement, c'est des femmes qui avaient mal et des femmes qui n'avaient pas l'air d'être heureuses d'être là. Ça, tu ne verras jamais ça chez moi. Il n'y a pas de souci d'en faire. Tu mets un petit message avant, tu expliques, ceci, c'est du CNC. Consensual, non-consensual, ceci est une mise en scène. Puis ensuite, tu balances ton porno où la meuf a l'impression qu'elle a mal. C'est un kink, il n'y a pas de problème. Et encore, même s'il est discutable. Pour moi, il n'y a pas assez de messages explicatifs. Mais pour faire des messages, il faut accepter le fait qu'on sait qu'ils y vont sur les sites. Bref, je pense que la représentation, c'est important et qu'en fait, il faut laisser les jeunes entre eux. Parce qu'il y a plein de mauvais exemples qui circulent. Et du coup, le porno en est un.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vois l'évolution de ton métier ? Est-ce que tu peux faire et réaliser encore ? dans le futur.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'essayer de tendre vers un porno qui change, qui va être un porno beaucoup plus indépendant, où les femmes vont aussi être des influenceuses. Mon rêve, c'est de mixer un peu les deux. T'es actrice, t'es influenceuse. C'est pas parce que t'es actrice que personne ne doit te regarder. Non, les actrices, on peut suivre leur mode. Regarde Mia Khalifa, qui a été égérie de trucs de luxe. Et du coup, moi, mon but, c'est d'essayer de faire comprendre aux gens qui regardent qu'on peut être actrice et avoir des intérêts. Être actrice c'est avoir des idées sur des sujets, être actrice c'est avoir une chaîne Twitch, être actrice c'est être égérie de marques. Et en fait, c'est ce que j'essaie de faire, de vraiment faire comprendre aux marques. Là, mon but pour 2025, c'est de faire sponsoriser toutes mes vidéos porno. Comme YouTube. Mais c'est compliqué de faire comprendre aux marques qu'on n'est pas sales, en fait. Ils sont persuadés qu'on va entacher leur image.

  • Speaker #0

    Toi, tu trouves que c'est quelque chose qui se ressent encore beaucoup, cette espèce de quoi, ce stéréotype ?

  • Speaker #1

    Ah oui, mais il y a des gens, t'as l'impression que s'ils respirent le même air que toi, ils vont mourir. Ils nous le disent pas forcément comme ça. Mais toutes leurs actions, cette manière d'être mis de côté, le fait que tout soit galère.

  • Speaker #0

    Pour en revenir au secteur porno, c'est principalement un secteur qui est quand même très masculin. Est-ce que, de ton point de vue et avec ton expérience, tu trouves que ce secteur-là... Ah oui,

  • Speaker #1

    tu veux dire dans le fait, dans les producteurs, que le monde entier est masculin finalement. Oui, pardon. Oui, exactement. Il n'y a quasiment aucun métier où à la tête, il y a des femmes.

  • Speaker #0

    Donc oui, c'est un univers très masculin. Ce que je voulais te demander, c'est de ton point de vue, est-ce que tu trouves que c'est un secteur qui a aussi été impacté par la fameuse vague MeToo et est-ce que tu as pu voir un impact là-dessus ?

  • Speaker #1

    Je crois que je l'ai loupé. Parce qu'en fait, MeToo, c'était... pile au moment où je suis entrée dans le milieu. Et du coup, je n'ai pas vu trop ce qui s'est passé. Mais le fait déjà que tu as tous les vieux du porno qui sont partis en procès, qui ont arrêté, ça se voit. Ah non, il faut que je te raconte une anecdote.

  • Speaker #0

    Vas-y.

  • Speaker #1

    Il y a quelqu'un qui est venu chez moi. C'est un ancien producteur, il produit encore et tout. Il est assez connu dans le monde du porno français. Il m'explique qu'il n'y a plus aucune meuf qui veut le tourner avec lui, que franchement, c'est bien sympa, mais toutes les OnlyFansGirls, les MemeGirls, en fait... Elles sont trop indépendantes, elles ne veulent plus faire les choses à l'ancienne. Lui, il organisait des gangbangs dans des caves. Bah ouais, les meufs, elles ne veulent plus. Elles ont enfin le choix de faire différemment et comme elles, elles l'entendent. Donc, je ne sais pas si MeToo est passé, mais OnlyFans est passé. La création de ces plateformes-là, ça peut être vu comme, c'est compliqué, il y a des jeunes qui vont s'y mettre, espérant gagner des milliers et tout. Bon bref, il y a tout ce problème-là, il existe, c'est vrai. Mais ça les a rendues vraiment indépendantes. Et ça les a rendues...

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, c'est qu'en gros, l'apparition de ces plateformes et quelque part le fait de s'en emparer, ça permet vraiment d'avoir davantage d'indépendance dans le choix de ce qu'on va faire de son métier.

  • Speaker #1

    Tout ce qu'on te propose, parce qu'à l'époque, malheureusement, il y a cette réalité-là, c'est d'accepter tout ce qu'on te propose parce qu'il faut se faire un nom. On te dit, mais fais ça, tu verras plus tard, tu seras une star. Si tu le fais pas, il y en a une autre qui le fera en fait. Et tu te dis, bon, je vais le faire. Maintenant, elles peuvent s'occuper d'elles-mêmes et en fait, le rôle de producteur et compagnie, c'est OnlyFans.

  • Speaker #0

    On arrive petit à petit à la fin de notre échange. Aujourd'hui, avec ton expérience, qu'est-ce que tu aurais envie de dire à Kala qui découvre sa sexualité, ses premiers émois ? Moi,

  • Speaker #1

    je pense qu'il faudrait que j'aille vers des gens qui m'intéressent et pas vers des gens où ça va être confortable. Genre, va vers des gens qui t'impressionnent, parce qu'en fait, sortir à quelqu'un qui t'impressionne ou même juste faire du sexe à quelqu'un qui t'impressionne ou quelqu'un, en fait, qui... Ouais, juste qui...

  • Speaker #0

    que tu kiffes, en fait, c'est beaucoup plus chouette.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est ce que tu te dirais. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ma manière un peu toxique, mon ancienne manière toxique de relationner, on va dire. Mais c'est bon, je me suis soignée.

  • Speaker #1

    Et la question signature du podcast, c'est de partager une anecdote cocasse, une anecdote cul cocasse. Est-ce que tu en as une à nous partager ?

  • Speaker #0

    J'en trouve une que je n'ai pas déjà racontée. C'est bon, j'en ai une. On était dans la baignoire avec mon chéri de l'époque. Il était un peu allongé et j'étais là, un peu sur lui. en train de le caresser avec mes seins. Là, je me redresse et je me cogne le robinet tout au-dessus de l'arrêt des fesses. Donc pile le coccyx. Mais je pense qu'il y a un nerf là. Je m'évanouis. Je m'évanouis sur lui.

  • Speaker #1

    Et fin de l'histoire.

  • Speaker #0

    Et fin de l'histoire. J'ai eu mal pendant longtemps. J'ai encore la cicatrice. Voilà, donc ça nous a coupé un petit peu au milieu de notre ébat. Fini,

  • Speaker #1

    plus de calas. Merci beaucoup, Calamité. Merci de nous avoir fait rentrer un petit peu dans ton univers, très coloré, très joyeux. En tout cas, c'est ce que moi, je retiens de notre échange. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    C'est la fin de cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Merci de votre écoute. Et si vous avez aimé ce que vous avez écouté, alors likez le podcast avec 5 étoiles et mettez des commentaires sur Spotify, Deezer, Apple Podcasts pour faire connaître Lumière sous la couette au plus grand nombre. Ça nous aide vraiment beaucoup. Abonnez-vous. au podcast, sur votre appli d'écoute et sur notre page Insta pour rester à l'affût de toutes les actus et des nouvelles sorties d'épisodes. Et enfin, si vous aussi, vous avez envie de témoigner, vous pouvez me contacter sur Insta via DM ou à l'adresse mail hello.lemières-lecouette.com On se retrouve un mardi sur deux pour la sortie d'un nouvel épisode. D'ici là, prenez soin de vous et kiffez !

Chapters

  • Introduction au podcast et à Khala

    00:10

  • Présentation de Khala et de son parcours

    00:50

  • Les débuts de Khala dans le porno

    01:47

  • Découverte de la sexualité et premières expériences

    02:55

  • L'impact du porno sur la sexualité de Khala

    06:37

  • Transition vers le porno éthique et entrepreneuriat

    08:25

  • Relations personnelles et professionnelles dans le porno

    14:53

  • Réflexions sur l'évolution de l'industrie du porno

    24:26

  • Conclusion et anecdote cocasse

    27:40

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Description

Khalamité entreprend. Elle tourne. Elle crée. Elle innove. Elle influence. La seule chose qui la distingue des autres créateurs.ices de contenu qui explosent sur les réseaux, c’est que Khalamité évolue dans le secteur pour adulte. Le pørnø.

Dans cet épisode, Khala raconte comment elle en est venue à investir l'industrie du X et comment elle rebat les cartes de son métier d'actrice et de créatrice de contenu à caractère (pas que) sexuel, où elle est avant tout une entrepreneure au branding finement travaillé.


De ses premières histoires d’amour à ses premières fois, de la découverte du pørnø à sa pratique, vous entendrez comment son choix professionnel a été accueilli par son entourage, la différence qu’il y a entre ce qu’elle joue face caméra et son intimité personnelle et sa volonté de casser les codes traditionnels de l’industrie pour créer un pørnø éthique et indépendant. Un épisode décomplexé, cash et plein d'humour.


Je vous en souhaite une belle écoute.


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Lumière sous la couette est un podcast où sont abordées différentes thématiques au contenu possiblement explicite : le sexe évidemment, le désir, le plaisir intime, la liberté sexuelle, le porno, la libido, l'érotisme, la jouissance, les orgasmes, l'épanouissement les tabous, bref, tout ce qui pique notre curiosité et abreuve notre soif de découvertes de soi et des autres.


Lumière sous la couette est une émission diffusée un mardi sur deux, produite par Louise Bonte.
Prise de son et montage : Louise Bonte

Création musicale et mixage : Julien Boussage


Pour suivre toute l'actualité de Lumière sous la couette, rdv sur Insta : @lumiere_sous_la_couette

Et si vous avez une histoire à raconter ou une demande de témoignage, écrivez-moi à hello@lumieresouslacouette.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Lumière sous la couette, le podcast qui explore les sexualités. Je suis Louise Bonte et à mon micro vous entendrez des récits intimes mettant en lumière des personnes qui ont accepté de vous partager ce qu'on garde généralement secret. À travers leurs histoires, elles assument d'exposer cette partie de leur vie dans l'ombre qui en dit l'an sur soi, sur nous et notre époque. Parce que la sexualité nous concerne toutes et tous et que partager ce qui nous fait du bien, nos expériences et nos anecdotes les plus cocasses permet de donner une multitude de définitions à ce qui se cache derrière le mot sexe. Ouvrez bien grand vos oreilles, on va allumer la lumière sous la couette. Aujourd'hui, j'ai la chance d'avoir à mon micro Khala, que vous connaissez peut-être sous le nom de Khalamité. Khala, c'est une femme entrepreneuse dans l'univers du porno éthique français. Elle s'est créée une véritable marque, un univers joyeux, léger, coloré et très incarné. Elle est très proche de ses fans. Et surtout, elle est à l'avant-garde d'un business model innovant dans ce secteur. Alors évidemment, j'ai voulu savoir qui est Khalamité et comment elle en est venue à devenir actrice et entrepreneuse dans le X. Et on va aussi aller sur un aspect plus perso de sa vie. C'est l'objet de notre échange dans ce nouvel épisode. Je vous en souhaite une belle écoute. Bonjour Khala.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'était beau.

  • Speaker #0

    C'est sympa.

  • Speaker #1

    Franchement, c'est la définition parfaite que je rêverais être. Je ne sais pas si je suis tout ce que tu as dit, mais j'aimerais être tout ce que tu as dit.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est ce vers quoi tu tends, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Ah oui, vraiment, vraiment. Je ne sais pas encore si je suis arrivée à tous ces qualificatifs, mais j'y vais fort.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut commencer par une petite présentation faite par toi-même, où tu nous donnes ton nom, ton âge, ce que tu fais et ce que tu aimes dans la vie ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors, je m'appelle Kala, c'est mon deuxième prénom. Le premier, il m'appartient. qu'on faisait comme ça. Khala, c'est quand même un prénom que mon père a choisi parce qu'il est fan de jeux de rôle. Et il s'est dit, la déesse de la mort en Inde, trop stylée. Je crois que c'est Kali, je crois qu'en plus il s'est trompé. Enfin bref, c'est énorme. Mon nom, il a une belle histoire. Histoire d'un daron très aimant, mais un peu tête en l'air. J'ai 26 ans, ça fait 6 ans que je pratique mon métier. Donc je l'ai commencé à 20 ans. Et voilà, ça fait 6 ans, mais ça fait plutôt, on va dire, 2-3 ans que je suis connue dans ce que je fais. Avant, c'était un peu plus laborieux, c'était compliqué. Je n'ai pas eu une ascension fulgurante, on va dire. Moi, j'ai vraiment tout fait petit à petit. Et j'habite à Lyon depuis maintenant 4 ans, 4-5 ans. J'ai rencontré mon premier petit ami à 14 ans. Il était lyonnais. Je me suis jurée de venir vivre à Lyon pour vivre avec lui. Je ne suis plus du tout avec lui, mais je suis quand même venue à Lyon. Je tiens mes promesses.

  • Speaker #0

    Une grande romantique quand même.

  • Speaker #1

    Non, mais en vrai, j'adore cette ville. Il faut que je vienne.

  • Speaker #0

    Elle est très, très chouette. J'y ai vécu pendant longtemps aussi, donc je comprends tout à fait. Bon moi je suis très curieuse de savoir comment le porno est arrivé dans ta vie, alors pas forcément en tant que pratique d'abord. C'est pour ça que j'aimerais qu'on s'intéresse à toi et plus particulièrement à tes premiers émois, la découverte de ton désir, de ta sexualité, de tes premières interactions sexuelles. C'était quand et comment ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai fait partie des personnes qui l'ont fait le plus tôt, le plus vite. Pour moi la relation avec les garçons c'était assez compliqué. Au début j'étais dans un collège de filles donc déjà ça met une petite distance. Mais du coup, pour moi, les garçons, c'était en dehors, au sport. Mais en même temps, j'en ai eu très vite. J'ai eu mon premier petit copain en maternelle. Ensuite, un autre amoureux que j'ai eu pendant toute la primaire. Quand je dis amoureux, c'est à dire qu'on se tenait la main en faisant le tour de la cour. Je pense que les premiers bisous et compagnie, c'était au collège. Mais au lycée, j'ai eu mon premier petit copain à 15 ans. C'était le métalleux. Et moi, j'étais en mode, oh là là, en plus, je fais de la guitare. Et ouais, ça a souvent été moi qui initiais. j'ai beaucoup été attirée par des garçons qui étaient un peu plus timides que moi je pense que mais ça c'est super profond ce que je vais te raconter là moi je pense que je me suis toujours tournée vers des garçons qui étaient plus timides où j'étais sûre que bon ils allaient quand même être contents que je sois là du coup j'avais jamais essuyé trop de refus quand ils étaient trop beaux c'était pas trop mon style tu vois parce que je pense que j'avais peur de me prendre des vents et tu sais j'ai découvert il y a deux ans le fait d'être folle amoureuse de quelqu'un, c'est très récent mais du coup avant je me tournais vers des garçons un peu timides parce que je trouvais ça génial d'être là en mode en train de les accompagner dans leurs aventures et je leur faisais découvrir plein de trucs et j'adorais ça, j'ai beaucoup été initiatrice et aussi dans nos pratiques intimes parce qu'en fait je crois que je savais que quoi qu'il arrive ça allait pas être bien

  • Speaker #0

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    Bah oui, enfin moi j'ai mis longtemps avant de découvrir du sexe de bonne qualité Je sais pas toi mais...

  • Speaker #0

    Avec la notion du plaisir et où t'es bien.

  • Speaker #1

    Ouais ou genre juste ils font les choses bien, ils sont pas là que pour eux. Surtout quand t'es jeune, il faut avoir des vrais adultes en face, tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #0

    Une certaine maturité.

  • Speaker #1

    Une certaine maturité. Et de recul aussi. Du coup j'étais pas là pour que ce soit agréable pour moi. Au moins ils avaient des papillons dans les yeux, ils étaient super heureux et mon égo il était reboosté.

  • Speaker #0

    Un peu une safe space quand même.

  • Speaker #1

    C'était que des moments agréables. Je savais que le mec n'allait pas faire des trucs que je n'avais pas demandé. De toute façon, il ne faisait rien que je n'avais pas demandé parce que c'était super timide.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, ta première découverte sexuelle en interaction, c'était avec ?

  • Speaker #1

    C'était avec mon copain de seconde. On a mis peut-être entre six mois et un an à faire ça pour la première fois. Et je me souviens que c'était bizarre. Ça faisait un peu peur. Il a mis mille ans à jouer. Le pauvre aussi, lui aussi, il devait performer parce qu'il devait réussir. Alors que c'était la première fois qu'il faisait ça, c'est quand même compliqué. Moi c'était la première fois, j'étais en mode, je sais que je ne déteste pas, c'est marrant, intéressant. Tu vois c'était un peu confus, je pense que lui aussi il était un peu confus, enfin bref, tout le monde était très confus. Mais c'était pas bizarre en mode, il y en a un qui sait, l'autre qui sait pas, non, les deux étaient perdus.

  • Speaker #0

    Globalement j'ai l'impression que c'est quand même quelque chose d'assez positif, en tout cas ça a suscité une curiosité.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et puis ça a évolué j'imagine, est-ce que t'es restée longtemps avec ?

  • Speaker #1

    Je suis restée deux ans avec. C'était bien, on a remis le couvert et petit à petit c'était de mieux en mieux et petit à petit je lui ai fait part de ce que je faisais quand j'étais toute seule. Et puis petit à petit il l'a fait et du coup c'était plutôt bien mais que j'ai 16 ans ou 26, pour moi ça a toujours été intolérable que je jouisse pas. C'est pas possible, en fait je pense que ça m'est jamais venu à l'idée d'être en mode Ah t'as fini ? Ah bah on dort ! Non, pour moi la masturbation a toujours été présente dans ma vie, enfin en tout cas très tôt, donc pour moi ça a toujours été chouette et c'était mort. On partage pas ça, quoi.

  • Speaker #0

    Et donc, moi j'entends quand même, envie d'explorer, la notion de plaisir, elle est bien présente. Comment est-ce que, petit à petit, tu découvres le porno ? Est-ce que c'est quelque chose que tu regardes un peu par hasard ?

  • Speaker #1

    Mon père, il a eu une super bonne idée. Il m'a dit Tiens, j'ai plein de BD des murs entiers, tu les lis tous, sauf ceux-là, là. Il est fou !

  • Speaker #0

    Lesquels ? Je vais les lire en premier.

  • Speaker #1

    Je vais les lire en tout premier, et c'est comme ça que j'ai découvert Manara. C'est un auteur de BD érotique, voire pornographique. On y voit vraiment très bien. C'est très scénarisé, il y a vraiment des notions aussi de domination, mais il y a aussi des notions de plaisir féminin. Il y a même des trucs un peu problématiques parfois. C'était à l'époque, tu vois. Mais du coup, il y a vraiment de tout. Et du coup, pour moi, le plaisir, je lisais ça et je me demandais Oh là là, ça fait des sensations bizarres ! C'était comme ça pour moi, la première fois que j'ai eu de la pornographie entre les mains, c'était sous forme de BD.

  • Speaker #0

    T'avais quel âge quand tu lis ces premières BD ? T'as un souvenir ?

  • Speaker #1

    J'avais entre, je pense, 13 et 15. Donc ouais, j'étais vraiment jeune. Et ensuite, j'ai découvert la pornographie en ligne. J'ai pas cherché des trucs un peu étonnants, non. J'ai cherché ce qui me plaisait. J'ai pas regardé des choses horribles. Non, ça va, je me suis préservée moi-même. Je n'avais pas pu chercher. Mais ouais, pour moi, c'était quand même important. Mais j'ai très vite remarqué que c'est pas pareil quand je lis quelque chose ou quand j'essaie juste de le faire avec ma tête. Donc j'ai quand même, même jeune, j'ai dit Ah non, on va pas regarder ça tous les soirs ! Je préfère fouiller au fond de moi, trouver mon plaisir, ça dure plus longtemps, c'est plus agréable. Très vite, je me suis dit, le porno, attention. C'est catastrophique, la meuf est actrice porno, et elle te dit, ne regarde pas tout le temps. Mais c'est vrai, je le pense vraiment, moi-même, dans mon truc, à vie perso, je regarde un soir sur deux du porno, et l'autre soir, pas de porno, juste avec ma tête. Commerciallement, ça m'aide pas ce que je suis en train de te dire.

  • Speaker #0

    Et c'est en regardant un moment où tu découvres ces films-là que tu te dis, mais en fait, ça a l'air chouette, j'aimerais faire ça. Comment est-ce que c'est venu ?

  • Speaker #1

    Ça m'est venu quand j'avais du coup 20 ans. J'étais là, tous les jours, petit tailleur. Et hop, je vais à l'accueil des banques. Et je me faisais super chier pour un smic. C'est catastrophique, on te donne si peu de missions. Et je me suis dit, moi j'adore l'argent. En primaire, je faisais des colliers de perles et je les vendais en euros. Je me suis pris des remarques dans mon cahier pour ça.

  • Speaker #0

    Mais t'avais le business en toi ?

  • Speaker #1

    Ah mais oui, mais j'adore ça. faire des projets ça a toujours été super important pour moi et là je me suis dit, je vais vendre mes culottes sur un site qui s'appelle Vends ta culotte et je vais devenir riche super dur de vendre une culotte à des gens qui ne te connaissent pas en fait ils n'en veulent pas de ta culotte, ils veulent une vidéo avec et vu que t'es nouvelle, ils te la demandent vraiment pas cher c'est soit t'es très connue et ils veulent ta culotte et ta vidéo, soit t'es pas connue et tu profites du fait que t'es pas connue parce qu'ils peuvent te demander des trucs vraiment pas cher et j'ai fait une vidéo, posée à la caméra lumière, scénario, tout, j'ai adoré j'ai trouvé ça super créatif En fait, moi, j'ai vraiment toujours eu besoin d'être très dans le fait de faire des choses, d'être dans le manuel. Enfin, j'ai pas envie de passer des années à apprendre des choses et pas les appliquer. Et du coup, j'ai fait ma première vidéo, quelqu'un l'a acheté, j'ai fait waouh, c'est fou J'en ai fait de plus en plus après et en fait, j'avais presque le double de mon salaire. Je faisais des lives dans les toilettes du travail. En gros, j'étais sur mon site internet, quelqu'un me disait est-ce que t'es dispo ? J'ai dit oui Ça valait entre 8 euros à 15 euros, une gamme de 5-10 minutes dans les toilettes. C'est très mal payé. Mais on s'en fiche parce qu'imagine, j'en fais 5 par jour. En fait, ça fait quoi ? Ça fait 50 balles ? C'est fou !

  • Speaker #0

    Donc, ça permet de donner libre cours à ta créativité, t'es vraiment dans quelque chose de stimulant, qui te plaît. Est-ce qu'à un moment donné, tu te dis, mais en fait, avec mon corps, avec ma personne, juste un téléphone, une caméra... Je peux faire ça professionnellement.

  • Speaker #1

    J'ai pas un rapport au corps aussi sacré. Moi je me suis juste dit, avec une caméra je peux faire des sous. Avec un téléphone je peux faire des sous. Pour moi, le corps ça a toujours été l'instrument de tous les travaux. Je me suis pas dit ça d'une manière un peu féministe, je reprends position de mon corps, pas du tout. Je me suis pas dit ça en mode, oh là là ça m'excite que des gens me regardent pas tant. Non, vraiment je me suis juste dit, wow, c'est beaucoup plus rigolo qu'être à la queue d'une banque.

  • Speaker #0

    Pardon, je ris. mais présenté comme ça j'ai toujours été dans le manuel,

  • Speaker #1

    j'adore juste faire des trucs j'aime juste faire des choses faire des choses avec mes mains, si possible des choses que je sais pas bien faire j'aime encore plus parce que quelque chose que je sais faire ça m'intéresse moins donc là c'était que des trucs où j'ai pataugé un peu trop bien, que des projets en fait comment faire pour vendre plus les vidéos quelle lingerie acheter pour qu'il aime mieux quand je le mets en avant pour que ça a très mieux les reflets de la caméra, les reflets de la lumière quelle culotte en coton j'achète pour qu'elle absorbe le mieux pour que quand je l'envoie ça garde le bon sens Pour moi, c'est vraiment juste intellectuellement stimulant. Le côté sexuellement stimulant, il est venu peut-être après.

  • Speaker #0

    Donc tu t'es lancée en autodidacte. Ça fait trois ans que t'es connue. Comment s'est passée cette évolution d'autodidacte à je construis un business qui s'établit ?

  • Speaker #1

    Ça, j'adore. J'adore parce qu'encore une fois, c'est créer des trucs. En fait, c'est un peu bizarre à dire et c'est un peu bizarre aussi parce qu'on parle toujours d'un domaine où le corps est en avant. Moi, je me suis très vite vue comme un produit. Je me suis juste posée et je me suis dit OK, comment je me vends ? Je ne me suis pas vue comme un produit d'une manière un peu bizarre, en mode mon corps, non, mon corps est toujours mon corps, je sais ce que j'aime faire, je sais ce que je n'aime pas faire, je sais ce que je m'autorise, ce que je ne m'autorise pas. Mais je sais, j'ai eu cette réflexion très standard de comment ils font pour vendre tous les autres trucs ?

  • Speaker #0

    Comment est-ce que je deviens une marque en fait ?

  • Speaker #1

    Exactement, le but c'était de rester moi-même. Moi, je ne joue pas beaucoup de rôle. Calamité par rapport à qui je suis, c'est moi en un peu plus. Donc c'est tout. Et justement, c'est ma force parce que je peux tout le temps me filmer, parce que je n'ai pas besoin de me mettre dans la peau. Mais du coup, je ne suis pas la plus sensuelle. Je ne suis pas la plus sensuelle, la plus douce, la plus... Non, non, non, moi, je ne suis pas ça. Quand j'essayais de l'être, c'était très ridicule. C'était au tout début. Et quand j'ai arrêté d'essayer d'être cette personne que je ne suis pas, c'est là que ça a marché. Et il y a une part de chance dans toute évolution sur les réseaux. Je pense que j'ai eu beaucoup de chance.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'avec cette notoriété et donc du coup, cette image publique, même si elle est très proche de toi, qui est renvoyée, ça peut être visionné par tes proches, ton entourage, tes amis, ta famille ? Comment est-ce qu'ils ont... perçu ce choix de, en fait, moi, être dans l'accueil dans une grande banque, ça m'emmerde. Par contre, là, je donne libre cours à ma créativité et en plus, il y a un business à se faire. Comment est-ce que ça a été perçu ?

  • Speaker #1

    Alors, ma mère m'a dit un truc que je me rappellerai toujours. Elle m'a dit ça m'étonne pas trop C'est vrai ? Je l'ai très mal pris, mais depuis toujours, j'aime bien qu'on me regarde. Et les garçons, j'aime bien draguer les garçons, depuis toujours, j'aime bien. Et elle le sait, ma mère, que j'aime bien être vue et tout ça, et que j'aime bien qu'on me... qu'on me considère, qu'on m'apporte de l'amour, que les gens soient intéressés. Donc forcément, elle m'a dit, ça ne m'étonne pas. Mais ils l'ont bien pris. Pour tous mes autres proches, ce qui est à peu près génial, c'est qu'en fait, ils ont vu que c'était quelque chose de très positif dans ma vie. Au début, les premiers, on peut avoir des a priori, mais quand ils ont vu comment je travaillais, ils ont dit, ah, t'es une influenceuse un peu, quoi. Bon, tu fais du porno, mais bon, à la limite, j'ai peut-être brisé leur schéma, ce qui pensait être le porno.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, parce que ce que tu fais n'a rien à voir avec le porno mainstream, à aucun moment.

  • Speaker #1

    Alors moi mon rêve c'est faire exactement comme le porno mainstream Mais de le faire différemment, mieux j'ai envie de dire Je veux reprendre tous les codes Moi quand tu regardes mes vidéos c'est que des thèmes du porno mainstream Sauf que les gens ils sont contents Ils communiquent pendant qu'ils font des choses Ils sont là en mode oh je peux faire ça Tu vois pas sans un porno demander l'autorisation On voit les gens se mettre du lubrifiant On voit les gens discuter On voit les gens, si quelqu'un se pète la gueule Bah on va le laisser, il va tomber ça va être drôle En fait je veux les mêmes thèmes Mais une réalisation plus éthique Pour moi, l'éthique ne se situe pas dans le thème. Donc, je suis mainstream. Éthiquement mainstream. Et je me rends compte que les gens en ont besoin. Et quand ils voient parfois mes pornos, j'ai beaucoup de commentaires de Les gens, ils ont l'air contents, ils sourient, ils communiquent, ça fait du bien de voir ça, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Peut-être que les gens qui regardent ont la sensation de vivre quelque chose de plus réel,

  • Speaker #1

    non ? Ouais, et on sait très bien que c'est ce qu'ils veulent. Ce qu'ils veulent, c'est de la réalité, d'authenticité. Et c'est aussi pour ça qu'une vidéo filmée au téléphone, très mal, où t'as l'impression que c'est un vrai couple qui se filme, beaucoup plus de vues qu'une vidéo totalement en prod dans un studio avec un mur blanc, un perchiste et compagnie. Parce que les gens tu sais qu'ils veulent des trucs authentiques, ils sont là pour ça maintenant. Ça fait des années qu'on leur fait des pornos un peu fast food dans des grosses prods et compagnie où tu sais même pas c'est quoi le nom de la meuf, ni le nom des acteurs tiens, c'est cool. J'ai l'impression qu'on reprend un peu cette espèce de starification des stars qu'on avait perdu parce que dans les années 80 on connaissait le nom des actrices, des stars et tout. Pour moi on l'a perdu au nom des prods et là... avec les fans et compagnie, elles reviennent un peu plus indépendantes et on restarifie un petit peu le porno. Et moi, je pense que c'est bien.

  • Speaker #0

    Est-ce que t'as une préparation spécifique en vue des tournages que tu réalises ? Ou est-ce qu'il y a beaucoup d'impro ? Est-ce qu'il y a un scénario spécifique ? Est-ce qu'il y a une préparation physique spécifique ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Pour moi, le truc le plus important, il faut que ça marque les gens. Donc pour moi, le scénario, c'est super important. Mais pas un scénario avec genre des dialogues. Il faut une idée. Moi et mon assistante, on peut passer des journées entières à chercher l'idée. Là, récemment, on a fait une vidéo d'Halloween. On l'a appelée Paranormal Activities. On a refait Paranormal Activities, mais avec du porno. Où en fait, la nuit, les gens se réveillent, et ils se touchent et ils s'embrassent. Après, le lendemain, ils se réveillent et ils savent plus ce qui s'est passé. Où là, pour Noël, on a fait un porno avec deux mères Noël, deux pères Noël, mais en fouille à un sapin. Et le sapin, c'est mon chéri dans un costume qui est comme ça. Et ils regardent comme s'ils savaient pas ce qu'ils foutaient là. C'est pas ce que j'appelle un scénario, mais c'est une idée. Je veux que ça marque les gens. Je veux que les gens se disent, mais... Pourquoi ? Parce que c'est bien sympa de faire du porno, mais moi, j'ai envie de faire rire les gens. Je sais qu'ils vont bander. Mais si je peux en plus les faire rire, leur faire passer un bon moment, qu'ils peuvent se dire, mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? Que ça les marque, moi, ça me fait vraiment rire. Moi, je pense qu'au fond de moi, je voulais être youtubeuse à la base. Mais c'est juste que moi, la plateforme qui marche, c'est Pornhub. C'est mon YouTube à moi. Donc moi, je fais mes concepts dessus. Préparation physique, j'ai envie de dire non, même si ça peut être un peu mal vu. J'essaye de me garder en forme. mais il faut pas forcément se garder en forme. Il n'y a pas de dictates. Non, il n'y a pas de dictates. N'importe quel corps peut faire du porno, n'importe quel corps peut être beau, peut être agréable, appréciable. Vraiment, tous les corps sont beaux et c'est leur différence qui fait cette beauté. Moi, personnellement, j'aime bien quand j'ai le ventre plat, j'avoue. C'est parce que je me regarde pendant des heures et j'avoue, peut-être moi aussi, je subis les propres dictates, mais j'aime bien quand mon ventre est plat. Donc bref, j'essaye d'aller à la salle de faire du sport. Sinon, forcément, quand il y a de la nalle, faire des lavements, il y a ça. Et sinon, il faut se faire dépister toutes les deux semaines. Parce qu'imagine, je tourne toutes les semaines. Imagine, il y en a un, il a une chlamydia. En fait, vu que ça se déclenche au bout de deux semaines, les symptômes, il ne peut pas me faire tester la semaine d'après, ça ne sert à rien. Il faut que je me fasse tester en deux semaines.

  • Speaker #0

    Tu parlais de ton chéri, qui fait partie aussi des films que vous tournez. Quand tu l'as rencontré, ça fait quoi ? Deux, trois ans que vous êtes ensemble ?

  • Speaker #1

    Ça fait deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Il était du milieu, lui ? Du tout, non.

  • Speaker #1

    C'est un artiste, c'est un troubadour. Mais simplement, je lui ai demandé de filmer au début. Il a filmé certains de mes films parce que par exemple mon caméraman n'était pas disponible. Finalement un jour je lui ai dit on fait des vidéos tous les deux. On a fait tous les deux, ça marchait très bien. Et puis un jour j'avais une collègue et j'ai dit mais ça nous dépannerait quand même beaucoup que tu tournes pour nous. Parce qu'en plus je sais qu'il est pro quand il me filme ou quand il travaille, il est vraiment là pour bosser. Il est tellement concentré sur l'image qu'il est en train de produire qu'il ne pense pas vraiment à ce qui se passe. Il pense juste à ce qu'il est en train de capter. Donc petit à petit, Samy a tourné avec nous parce que c'est tellement pratique d'avoir dans sa maison quelqu'un qui peut se faire dépister, quelqu'un qui bande, quelqu'un que je sais, il va être respectueux envers tout le monde. C'est vraiment pratique. Il est parfait.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est facile d'avoir cette relation-là ? Alors d'un aspect pratique, professionnel, je l'entends très bien. Mais personnellement aussi, de passer de l'un à l'autre, c'est-à-dire qu'on est amants, amoureux et à la fois, on tourne ensemble. En fait, on a aussi une intimité à nous.

  • Speaker #1

    Notre intimité n'a aucun rapport. Quand je suis avec lui et qu'on fait des choses ensemble, je m'abandonne totalement à ce qui est en train de se passer. Il m'arrive parfois de fermer les yeux et d'imaginer ailleurs totalement. Je me lâche dans un autre monde, chose que je ne peux pas faire dès qu'il y a une caméra. Je suis à 200% d'attention. Je suis focus sur mes doigts, mes pieds, mes bruits, ma tête, mon visage. Vérifier que je suis bien dans l'angle, que je ne cache personne. Je suis en survigilance. Donc quoi qu'il arrive, je suis un peu tendue. Parce qu'en fait, on ne va pas tourner deux fois. Jamais de la vie, on retourne une scène deux fois. Il faut que ça soit bien tout de suite. Parce que je n'ai pas le temps de tourner une scène deux fois. Surtout qu'il y a des gens qui mettent leur corps en œuvre. Je parle des personnes qui ont des pénis, qui sont en train de faire des choses pendant que ça bande. Et quand ça ne bandera plus, ça va être compliqué. Donc il faut y aller. Donc je donne vraiment tout pour que ce soit parfait. Mais quand je suis avec lui, je ne pense plus à rien. Mon cerveau est éteint. Donc pour nous, c'est... très très facile de faire la différence et lui aussi, du coup, dès qu'il y a une caméra qui est allumée, il est en vigilance, en train de se dire ok, je gagne, je gagne, je bande, je machin, je machin, je dois.

  • Speaker #0

    Et la notion de plaisir là-dedans, parce que quand tu dis, voilà, ça n'a rien à voir quand on est que tous les deux, moi j'entends qu'il y a un vrai plaisir, un lâcher-prise, on se retrouve, nous, vraiment, en tant que personne, et le plaisir sur les tournages, est-ce qu'il est ressenti quand même ? Je dirais,

  • Speaker #1

    il y a entre 30 à 60% de plaisir qui sont purement techniques. c'est-à-dire que tu touches, il y a des nerfs. Après, quand j'arrive un peu à me lâcher, je peux avoir un petit peu de plaisir en plus, on me dit hé, mais c'est bien là ce qui est en train de se passer ! Mais quoi qu'il arrive, même si hé, c'est bien, ça m'excite un peu je repense à la caméra, à ma tête, à machin, à bidule, je me reprends vite. J'ai fait un tournage récemment dans un bureau, avec des figurants, et j'étais là en train de tourner, en train de me dire mais ça, c'est un des fantasmes auxquels je pense quand je me touche toute seule Pendant 10-15 secondes, je réfléchis au fait de ce qui est en train de se passer sur le moment, je fais sympa. Puis après je reviens dans la scène parce que quand même j'ai des textes à dire. Parce qu'en fait quand je gémit, il faut pas que je gémisse trois fois le même onomatopée, sinon ça fait un peu mécanique, donc faut que j'en trouve une autre. Dans ma tête il se passe mille et une choses quand on filme en fait, vraiment. En fait il faut que tout soit tout le temps intéressant, tout le temps stimulant pour les gens qui regardent.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de lassitude ?

  • Speaker #1

    Non, parce que justement, le fait de trouver l'idée, le fait de vouloir innover à chaque fois, fait qu'il n'y a pas de lassitude. Si je devais reproduire la même vidéo toutes les semaines, j'en aurais marre. C'est aussi pour ça que je pense que ça a bien fonctionné pour moi. C'est qu'en fait, chaque projet, c'était un truc à accomplir. Je ne connais personne à mon niveau qui a fait une vidéo avec 8 figurants. Tout le monde était en tenue de bureau, en train de travailler, il y a des plans, il y a un vrai scénario, personne n'a fait ça. Pour l'instant, à notre niveau en tant qu'amateur, il y a plein de trucs qu'ils l'ont fait. Donc nous, à chaque fois, c'est des vrais goals qu'on a. Donc je pense que ça nous aide à ne pas nous lasser.

  • Speaker #0

    C'est quand même chronophage parce que toute cette création de contenu tourné une fois par semaine, mais tu es aussi hyper présente sur les réseaux, tous les réseaux, ça doit demander un temps de dingue. Est-ce qu'il y a des moments où tu coupes, où tu te préserves un peu tout ça ? À quel moment est-ce que tu arrives à te retrouver un petit peu dans une bulle ? Est-ce que tu en as besoin ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai besoin de temps. La vérité, c'est que en prenant en compte que j'étais quoi qu'il arrive un produit à vendre, du coup, moi, je me dis, un produit, ça a plein de gens autour. Donc, j'ai une assistante, j'ai une monteuse, j'ai une cadreuse, j'ai une alternante en communication qui m'aide sur mes réseaux. Ça fait que moi, j'ai un peu moins de réflexion à faire. En fait, on est 11 dans l'entreprise. Elles sont 3 en CDI et il y en a d'autres qui sont là. Il y a des alternantes, parfois il y a des stagiaires et tout. Moi, j'ai compris que pour ne pas faire de burn-out, il me faut du monde parce que je ne peux pas arrêter de faire quelque chose. C'est pas possible parce que la raison pour laquelle je suis là et la raison pour laquelle ça continue de bien marcher, c'est parce que je m'arrête pas. Donc faut pas s'arrêter. Faut juste déléguer le temps que je fasse une petite pause. Et puis ensuite je reviens. Et aussi, je fais de la musique. Ça m'aide. Tous les jeudis, j'ai trois heures de batterie. Pendant trois heures, téléphone étant. Ça me permet de m'obliger à me poser.

  • Speaker #0

    La question que je voulais te poser concerne la responsabilité qu'on peut avoir en tant qu'actrice ou productrice. productrice dans le X. Est-ce que toi, tu te sens investie d'une responsabilité à ton niveau par rapport à ça ? Et je pense plutôt aux jeunes ou très jeunes qui peuvent regarder du porno ou voir pour la première fois du porno assez tôt.

  • Speaker #1

    Je me sentais pas du tout concernée l'année dernière, parce que je considérais que j'étais encore personne. J'essayais juste de faire de l'argent. Mais petit à petit, cette année, je me suis vraiment rendue compte que j'étais pas personne. Et en fait, c'est un peu se mettre des œillères que se dire Non mais tranquille, je fais juste mon bise Quoi qu'il arrive, il y a des gens qui regardent. Mais je me sens déjà super utile. à faire du porno avec des gens heureux, consentants et qui s'amusent. Mon idée, mais elle est dure à faire accepter, c'est que moi je pense qu'il faut faire du porno pour jeunes. Moi je suis persuadée que les jeunes, il faut qu'ils restent entre eux et qu'ils aient pas d'accès avec les adultes. Ça c'est mon avis depuis toujours. Il faut un internet pour les jeunes, du porno que pour les jeunes. Et en fait ça serait du porno avec des adultes qui font des trucs extrêmement classiques. Parce qu'en fait t'es là, tu vas pour la toute première fois sur internet, tu tapes porno, tu vas sur Pornhub. Et là Pornhub ça t'affiche les choses mises en avant. Mais ce qui est mis en avant, un mois sur l'autre, ça peut être des choses super spécifiques. Et ça peut forger toute ta vie. Ça t'a forgé ta sexualité. C'est la première chose que t'as vue, elle t'a excitée parce que c'était la première chose pornographique que t'as vue et c'était un truc super niché. Donc voilà, dire faire du porno pour adolescents, super mal vu. Non, parce que tu comprends, c'est pas bien. Mais ouais, mais en fait, si on fait comme si on devait rejeter tout ça juste parce que, tu vois, c'est compliqué d'imposer cette idée, mais en même temps, tu leur fais pas du bien, parce que du coup, t'es en mode, non, non, mais t'inquiète.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose à quoi tu réfléchis, toi, quand tu shoots et que tu vas diffuser ?

  • Speaker #1

    Non, pour le coup, je ne m'inquiète pas trop de ce que moi je produis, parce que je trouve que si les jeunes voient ça, ils voient quoi ? Ils voient des adultes qui rigolent, qui sont habillés dans des costumes un peu chelous, un peu farfelus, mais tu vois des gens heureux. En fait, pour moi, c'est ça à la base. Parce que moi, ce que j'ai regardé en étant trop jeune, potentiellement, c'est des femmes qui avaient mal et des femmes qui n'avaient pas l'air d'être heureuses d'être là. Ça, tu ne verras jamais ça chez moi. Il n'y a pas de souci d'en faire. Tu mets un petit message avant, tu expliques, ceci, c'est du CNC. Consensual, non-consensual, ceci est une mise en scène. Puis ensuite, tu balances ton porno où la meuf a l'impression qu'elle a mal. C'est un kink, il n'y a pas de problème. Et encore, même s'il est discutable. Pour moi, il n'y a pas assez de messages explicatifs. Mais pour faire des messages, il faut accepter le fait qu'on sait qu'ils y vont sur les sites. Bref, je pense que la représentation, c'est important et qu'en fait, il faut laisser les jeunes entre eux. Parce qu'il y a plein de mauvais exemples qui circulent. Et du coup, le porno en est un.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vois l'évolution de ton métier ? Est-ce que tu peux faire et réaliser encore ? dans le futur.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'essayer de tendre vers un porno qui change, qui va être un porno beaucoup plus indépendant, où les femmes vont aussi être des influenceuses. Mon rêve, c'est de mixer un peu les deux. T'es actrice, t'es influenceuse. C'est pas parce que t'es actrice que personne ne doit te regarder. Non, les actrices, on peut suivre leur mode. Regarde Mia Khalifa, qui a été égérie de trucs de luxe. Et du coup, moi, mon but, c'est d'essayer de faire comprendre aux gens qui regardent qu'on peut être actrice et avoir des intérêts. Être actrice c'est avoir des idées sur des sujets, être actrice c'est avoir une chaîne Twitch, être actrice c'est être égérie de marques. Et en fait, c'est ce que j'essaie de faire, de vraiment faire comprendre aux marques. Là, mon but pour 2025, c'est de faire sponsoriser toutes mes vidéos porno. Comme YouTube. Mais c'est compliqué de faire comprendre aux marques qu'on n'est pas sales, en fait. Ils sont persuadés qu'on va entacher leur image.

  • Speaker #0

    Toi, tu trouves que c'est quelque chose qui se ressent encore beaucoup, cette espèce de quoi, ce stéréotype ?

  • Speaker #1

    Ah oui, mais il y a des gens, t'as l'impression que s'ils respirent le même air que toi, ils vont mourir. Ils nous le disent pas forcément comme ça. Mais toutes leurs actions, cette manière d'être mis de côté, le fait que tout soit galère.

  • Speaker #0

    Pour en revenir au secteur porno, c'est principalement un secteur qui est quand même très masculin. Est-ce que, de ton point de vue et avec ton expérience, tu trouves que ce secteur-là... Ah oui,

  • Speaker #1

    tu veux dire dans le fait, dans les producteurs, que le monde entier est masculin finalement. Oui, pardon. Oui, exactement. Il n'y a quasiment aucun métier où à la tête, il y a des femmes.

  • Speaker #0

    Donc oui, c'est un univers très masculin. Ce que je voulais te demander, c'est de ton point de vue, est-ce que tu trouves que c'est un secteur qui a aussi été impacté par la fameuse vague MeToo et est-ce que tu as pu voir un impact là-dessus ?

  • Speaker #1

    Je crois que je l'ai loupé. Parce qu'en fait, MeToo, c'était... pile au moment où je suis entrée dans le milieu. Et du coup, je n'ai pas vu trop ce qui s'est passé. Mais le fait déjà que tu as tous les vieux du porno qui sont partis en procès, qui ont arrêté, ça se voit. Ah non, il faut que je te raconte une anecdote.

  • Speaker #0

    Vas-y.

  • Speaker #1

    Il y a quelqu'un qui est venu chez moi. C'est un ancien producteur, il produit encore et tout. Il est assez connu dans le monde du porno français. Il m'explique qu'il n'y a plus aucune meuf qui veut le tourner avec lui, que franchement, c'est bien sympa, mais toutes les OnlyFansGirls, les MemeGirls, en fait... Elles sont trop indépendantes, elles ne veulent plus faire les choses à l'ancienne. Lui, il organisait des gangbangs dans des caves. Bah ouais, les meufs, elles ne veulent plus. Elles ont enfin le choix de faire différemment et comme elles, elles l'entendent. Donc, je ne sais pas si MeToo est passé, mais OnlyFans est passé. La création de ces plateformes-là, ça peut être vu comme, c'est compliqué, il y a des jeunes qui vont s'y mettre, espérant gagner des milliers et tout. Bon bref, il y a tout ce problème-là, il existe, c'est vrai. Mais ça les a rendues vraiment indépendantes. Et ça les a rendues...

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, c'est qu'en gros, l'apparition de ces plateformes et quelque part le fait de s'en emparer, ça permet vraiment d'avoir davantage d'indépendance dans le choix de ce qu'on va faire de son métier.

  • Speaker #1

    Tout ce qu'on te propose, parce qu'à l'époque, malheureusement, il y a cette réalité-là, c'est d'accepter tout ce qu'on te propose parce qu'il faut se faire un nom. On te dit, mais fais ça, tu verras plus tard, tu seras une star. Si tu le fais pas, il y en a une autre qui le fera en fait. Et tu te dis, bon, je vais le faire. Maintenant, elles peuvent s'occuper d'elles-mêmes et en fait, le rôle de producteur et compagnie, c'est OnlyFans.

  • Speaker #0

    On arrive petit à petit à la fin de notre échange. Aujourd'hui, avec ton expérience, qu'est-ce que tu aurais envie de dire à Kala qui découvre sa sexualité, ses premiers émois ? Moi,

  • Speaker #1

    je pense qu'il faudrait que j'aille vers des gens qui m'intéressent et pas vers des gens où ça va être confortable. Genre, va vers des gens qui t'impressionnent, parce qu'en fait, sortir à quelqu'un qui t'impressionne ou même juste faire du sexe à quelqu'un qui t'impressionne ou quelqu'un, en fait, qui... Ouais, juste qui...

  • Speaker #0

    que tu kiffes, en fait, c'est beaucoup plus chouette.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est ce que tu te dirais. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ma manière un peu toxique, mon ancienne manière toxique de relationner, on va dire. Mais c'est bon, je me suis soignée.

  • Speaker #1

    Et la question signature du podcast, c'est de partager une anecdote cocasse, une anecdote cul cocasse. Est-ce que tu en as une à nous partager ?

  • Speaker #0

    J'en trouve une que je n'ai pas déjà racontée. C'est bon, j'en ai une. On était dans la baignoire avec mon chéri de l'époque. Il était un peu allongé et j'étais là, un peu sur lui. en train de le caresser avec mes seins. Là, je me redresse et je me cogne le robinet tout au-dessus de l'arrêt des fesses. Donc pile le coccyx. Mais je pense qu'il y a un nerf là. Je m'évanouis. Je m'évanouis sur lui.

  • Speaker #1

    Et fin de l'histoire.

  • Speaker #0

    Et fin de l'histoire. J'ai eu mal pendant longtemps. J'ai encore la cicatrice. Voilà, donc ça nous a coupé un petit peu au milieu de notre ébat. Fini,

  • Speaker #1

    plus de calas. Merci beaucoup, Calamité. Merci de nous avoir fait rentrer un petit peu dans ton univers, très coloré, très joyeux. En tout cas, c'est ce que moi, je retiens de notre échange. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    C'est la fin de cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Merci de votre écoute. Et si vous avez aimé ce que vous avez écouté, alors likez le podcast avec 5 étoiles et mettez des commentaires sur Spotify, Deezer, Apple Podcasts pour faire connaître Lumière sous la couette au plus grand nombre. Ça nous aide vraiment beaucoup. Abonnez-vous. au podcast, sur votre appli d'écoute et sur notre page Insta pour rester à l'affût de toutes les actus et des nouvelles sorties d'épisodes. Et enfin, si vous aussi, vous avez envie de témoigner, vous pouvez me contacter sur Insta via DM ou à l'adresse mail hello.lemières-lecouette.com On se retrouve un mardi sur deux pour la sortie d'un nouvel épisode. D'ici là, prenez soin de vous et kiffez !

Chapters

  • Introduction au podcast et à Khala

    00:10

  • Présentation de Khala et de son parcours

    00:50

  • Les débuts de Khala dans le porno

    01:47

  • Découverte de la sexualité et premières expériences

    02:55

  • L'impact du porno sur la sexualité de Khala

    06:37

  • Transition vers le porno éthique et entrepreneuriat

    08:25

  • Relations personnelles et professionnelles dans le porno

    14:53

  • Réflexions sur l'évolution de l'industrie du porno

    24:26

  • Conclusion et anecdote cocasse

    27:40

Description

Khalamité entreprend. Elle tourne. Elle crée. Elle innove. Elle influence. La seule chose qui la distingue des autres créateurs.ices de contenu qui explosent sur les réseaux, c’est que Khalamité évolue dans le secteur pour adulte. Le pørnø.

Dans cet épisode, Khala raconte comment elle en est venue à investir l'industrie du X et comment elle rebat les cartes de son métier d'actrice et de créatrice de contenu à caractère (pas que) sexuel, où elle est avant tout une entrepreneure au branding finement travaillé.


De ses premières histoires d’amour à ses premières fois, de la découverte du pørnø à sa pratique, vous entendrez comment son choix professionnel a été accueilli par son entourage, la différence qu’il y a entre ce qu’elle joue face caméra et son intimité personnelle et sa volonté de casser les codes traditionnels de l’industrie pour créer un pørnø éthique et indépendant. Un épisode décomplexé, cash et plein d'humour.


Je vous en souhaite une belle écoute.


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Lumière sous la couette est un podcast où sont abordées différentes thématiques au contenu possiblement explicite : le sexe évidemment, le désir, le plaisir intime, la liberté sexuelle, le porno, la libido, l'érotisme, la jouissance, les orgasmes, l'épanouissement les tabous, bref, tout ce qui pique notre curiosité et abreuve notre soif de découvertes de soi et des autres.


Lumière sous la couette est une émission diffusée un mardi sur deux, produite par Louise Bonte.
Prise de son et montage : Louise Bonte

Création musicale et mixage : Julien Boussage


Pour suivre toute l'actualité de Lumière sous la couette, rdv sur Insta : @lumiere_sous_la_couette

Et si vous avez une histoire à raconter ou une demande de témoignage, écrivez-moi à hello@lumieresouslacouette.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Lumière sous la couette, le podcast qui explore les sexualités. Je suis Louise Bonte et à mon micro vous entendrez des récits intimes mettant en lumière des personnes qui ont accepté de vous partager ce qu'on garde généralement secret. À travers leurs histoires, elles assument d'exposer cette partie de leur vie dans l'ombre qui en dit l'an sur soi, sur nous et notre époque. Parce que la sexualité nous concerne toutes et tous et que partager ce qui nous fait du bien, nos expériences et nos anecdotes les plus cocasses permet de donner une multitude de définitions à ce qui se cache derrière le mot sexe. Ouvrez bien grand vos oreilles, on va allumer la lumière sous la couette. Aujourd'hui, j'ai la chance d'avoir à mon micro Khala, que vous connaissez peut-être sous le nom de Khalamité. Khala, c'est une femme entrepreneuse dans l'univers du porno éthique français. Elle s'est créée une véritable marque, un univers joyeux, léger, coloré et très incarné. Elle est très proche de ses fans. Et surtout, elle est à l'avant-garde d'un business model innovant dans ce secteur. Alors évidemment, j'ai voulu savoir qui est Khalamité et comment elle en est venue à devenir actrice et entrepreneuse dans le X. Et on va aussi aller sur un aspect plus perso de sa vie. C'est l'objet de notre échange dans ce nouvel épisode. Je vous en souhaite une belle écoute. Bonjour Khala.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'était beau.

  • Speaker #0

    C'est sympa.

  • Speaker #1

    Franchement, c'est la définition parfaite que je rêverais être. Je ne sais pas si je suis tout ce que tu as dit, mais j'aimerais être tout ce que tu as dit.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est ce vers quoi tu tends, j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    Ah oui, vraiment, vraiment. Je ne sais pas encore si je suis arrivée à tous ces qualificatifs, mais j'y vais fort.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on peut commencer par une petite présentation faite par toi-même, où tu nous donnes ton nom, ton âge, ce que tu fais et ce que tu aimes dans la vie ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Alors, je m'appelle Kala, c'est mon deuxième prénom. Le premier, il m'appartient. qu'on faisait comme ça. Khala, c'est quand même un prénom que mon père a choisi parce qu'il est fan de jeux de rôle. Et il s'est dit, la déesse de la mort en Inde, trop stylée. Je crois que c'est Kali, je crois qu'en plus il s'est trompé. Enfin bref, c'est énorme. Mon nom, il a une belle histoire. Histoire d'un daron très aimant, mais un peu tête en l'air. J'ai 26 ans, ça fait 6 ans que je pratique mon métier. Donc je l'ai commencé à 20 ans. Et voilà, ça fait 6 ans, mais ça fait plutôt, on va dire, 2-3 ans que je suis connue dans ce que je fais. Avant, c'était un peu plus laborieux, c'était compliqué. Je n'ai pas eu une ascension fulgurante, on va dire. Moi, j'ai vraiment tout fait petit à petit. Et j'habite à Lyon depuis maintenant 4 ans, 4-5 ans. J'ai rencontré mon premier petit ami à 14 ans. Il était lyonnais. Je me suis jurée de venir vivre à Lyon pour vivre avec lui. Je ne suis plus du tout avec lui, mais je suis quand même venue à Lyon. Je tiens mes promesses.

  • Speaker #0

    Une grande romantique quand même.

  • Speaker #1

    Non, mais en vrai, j'adore cette ville. Il faut que je vienne.

  • Speaker #0

    Elle est très, très chouette. J'y ai vécu pendant longtemps aussi, donc je comprends tout à fait. Bon moi je suis très curieuse de savoir comment le porno est arrivé dans ta vie, alors pas forcément en tant que pratique d'abord. C'est pour ça que j'aimerais qu'on s'intéresse à toi et plus particulièrement à tes premiers émois, la découverte de ton désir, de ta sexualité, de tes premières interactions sexuelles. C'était quand et comment ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai fait partie des personnes qui l'ont fait le plus tôt, le plus vite. Pour moi la relation avec les garçons c'était assez compliqué. Au début j'étais dans un collège de filles donc déjà ça met une petite distance. Mais du coup, pour moi, les garçons, c'était en dehors, au sport. Mais en même temps, j'en ai eu très vite. J'ai eu mon premier petit copain en maternelle. Ensuite, un autre amoureux que j'ai eu pendant toute la primaire. Quand je dis amoureux, c'est à dire qu'on se tenait la main en faisant le tour de la cour. Je pense que les premiers bisous et compagnie, c'était au collège. Mais au lycée, j'ai eu mon premier petit copain à 15 ans. C'était le métalleux. Et moi, j'étais en mode, oh là là, en plus, je fais de la guitare. Et ouais, ça a souvent été moi qui initiais. j'ai beaucoup été attirée par des garçons qui étaient un peu plus timides que moi je pense que mais ça c'est super profond ce que je vais te raconter là moi je pense que je me suis toujours tournée vers des garçons qui étaient plus timides où j'étais sûre que bon ils allaient quand même être contents que je sois là du coup j'avais jamais essuyé trop de refus quand ils étaient trop beaux c'était pas trop mon style tu vois parce que je pense que j'avais peur de me prendre des vents et tu sais j'ai découvert il y a deux ans le fait d'être folle amoureuse de quelqu'un, c'est très récent mais du coup avant je me tournais vers des garçons un peu timides parce que je trouvais ça génial d'être là en mode en train de les accompagner dans leurs aventures et je leur faisais découvrir plein de trucs et j'adorais ça, j'ai beaucoup été initiatrice et aussi dans nos pratiques intimes parce qu'en fait je crois que je savais que quoi qu'il arrive ça allait pas être bien

  • Speaker #0

    Ah bon ?

  • Speaker #1

    Bah oui, enfin moi j'ai mis longtemps avant de découvrir du sexe de bonne qualité Je sais pas toi mais...

  • Speaker #0

    Avec la notion du plaisir et où t'es bien.

  • Speaker #1

    Ouais ou genre juste ils font les choses bien, ils sont pas là que pour eux. Surtout quand t'es jeune, il faut avoir des vrais adultes en face, tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #0

    Une certaine maturité.

  • Speaker #1

    Une certaine maturité. Et de recul aussi. Du coup j'étais pas là pour que ce soit agréable pour moi. Au moins ils avaient des papillons dans les yeux, ils étaient super heureux et mon égo il était reboosté.

  • Speaker #0

    Un peu une safe space quand même.

  • Speaker #1

    C'était que des moments agréables. Je savais que le mec n'allait pas faire des trucs que je n'avais pas demandé. De toute façon, il ne faisait rien que je n'avais pas demandé parce que c'était super timide.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, ta première découverte sexuelle en interaction, c'était avec ?

  • Speaker #1

    C'était avec mon copain de seconde. On a mis peut-être entre six mois et un an à faire ça pour la première fois. Et je me souviens que c'était bizarre. Ça faisait un peu peur. Il a mis mille ans à jouer. Le pauvre aussi, lui aussi, il devait performer parce qu'il devait réussir. Alors que c'était la première fois qu'il faisait ça, c'est quand même compliqué. Moi c'était la première fois, j'étais en mode, je sais que je ne déteste pas, c'est marrant, intéressant. Tu vois c'était un peu confus, je pense que lui aussi il était un peu confus, enfin bref, tout le monde était très confus. Mais c'était pas bizarre en mode, il y en a un qui sait, l'autre qui sait pas, non, les deux étaient perdus.

  • Speaker #0

    Globalement j'ai l'impression que c'est quand même quelque chose d'assez positif, en tout cas ça a suscité une curiosité.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Et puis ça a évolué j'imagine, est-ce que t'es restée longtemps avec ?

  • Speaker #1

    Je suis restée deux ans avec. C'était bien, on a remis le couvert et petit à petit c'était de mieux en mieux et petit à petit je lui ai fait part de ce que je faisais quand j'étais toute seule. Et puis petit à petit il l'a fait et du coup c'était plutôt bien mais que j'ai 16 ans ou 26, pour moi ça a toujours été intolérable que je jouisse pas. C'est pas possible, en fait je pense que ça m'est jamais venu à l'idée d'être en mode Ah t'as fini ? Ah bah on dort ! Non, pour moi la masturbation a toujours été présente dans ma vie, enfin en tout cas très tôt, donc pour moi ça a toujours été chouette et c'était mort. On partage pas ça, quoi.

  • Speaker #0

    Et donc, moi j'entends quand même, envie d'explorer, la notion de plaisir, elle est bien présente. Comment est-ce que, petit à petit, tu découvres le porno ? Est-ce que c'est quelque chose que tu regardes un peu par hasard ?

  • Speaker #1

    Mon père, il a eu une super bonne idée. Il m'a dit Tiens, j'ai plein de BD des murs entiers, tu les lis tous, sauf ceux-là, là. Il est fou !

  • Speaker #0

    Lesquels ? Je vais les lire en premier.

  • Speaker #1

    Je vais les lire en tout premier, et c'est comme ça que j'ai découvert Manara. C'est un auteur de BD érotique, voire pornographique. On y voit vraiment très bien. C'est très scénarisé, il y a vraiment des notions aussi de domination, mais il y a aussi des notions de plaisir féminin. Il y a même des trucs un peu problématiques parfois. C'était à l'époque, tu vois. Mais du coup, il y a vraiment de tout. Et du coup, pour moi, le plaisir, je lisais ça et je me demandais Oh là là, ça fait des sensations bizarres ! C'était comme ça pour moi, la première fois que j'ai eu de la pornographie entre les mains, c'était sous forme de BD.

  • Speaker #0

    T'avais quel âge quand tu lis ces premières BD ? T'as un souvenir ?

  • Speaker #1

    J'avais entre, je pense, 13 et 15. Donc ouais, j'étais vraiment jeune. Et ensuite, j'ai découvert la pornographie en ligne. J'ai pas cherché des trucs un peu étonnants, non. J'ai cherché ce qui me plaisait. J'ai pas regardé des choses horribles. Non, ça va, je me suis préservée moi-même. Je n'avais pas pu chercher. Mais ouais, pour moi, c'était quand même important. Mais j'ai très vite remarqué que c'est pas pareil quand je lis quelque chose ou quand j'essaie juste de le faire avec ma tête. Donc j'ai quand même, même jeune, j'ai dit Ah non, on va pas regarder ça tous les soirs ! Je préfère fouiller au fond de moi, trouver mon plaisir, ça dure plus longtemps, c'est plus agréable. Très vite, je me suis dit, le porno, attention. C'est catastrophique, la meuf est actrice porno, et elle te dit, ne regarde pas tout le temps. Mais c'est vrai, je le pense vraiment, moi-même, dans mon truc, à vie perso, je regarde un soir sur deux du porno, et l'autre soir, pas de porno, juste avec ma tête. Commerciallement, ça m'aide pas ce que je suis en train de te dire.

  • Speaker #0

    Et c'est en regardant un moment où tu découvres ces films-là que tu te dis, mais en fait, ça a l'air chouette, j'aimerais faire ça. Comment est-ce que c'est venu ?

  • Speaker #1

    Ça m'est venu quand j'avais du coup 20 ans. J'étais là, tous les jours, petit tailleur. Et hop, je vais à l'accueil des banques. Et je me faisais super chier pour un smic. C'est catastrophique, on te donne si peu de missions. Et je me suis dit, moi j'adore l'argent. En primaire, je faisais des colliers de perles et je les vendais en euros. Je me suis pris des remarques dans mon cahier pour ça.

  • Speaker #0

    Mais t'avais le business en toi ?

  • Speaker #1

    Ah mais oui, mais j'adore ça. faire des projets ça a toujours été super important pour moi et là je me suis dit, je vais vendre mes culottes sur un site qui s'appelle Vends ta culotte et je vais devenir riche super dur de vendre une culotte à des gens qui ne te connaissent pas en fait ils n'en veulent pas de ta culotte, ils veulent une vidéo avec et vu que t'es nouvelle, ils te la demandent vraiment pas cher c'est soit t'es très connue et ils veulent ta culotte et ta vidéo, soit t'es pas connue et tu profites du fait que t'es pas connue parce qu'ils peuvent te demander des trucs vraiment pas cher et j'ai fait une vidéo, posée à la caméra lumière, scénario, tout, j'ai adoré j'ai trouvé ça super créatif En fait, moi, j'ai vraiment toujours eu besoin d'être très dans le fait de faire des choses, d'être dans le manuel. Enfin, j'ai pas envie de passer des années à apprendre des choses et pas les appliquer. Et du coup, j'ai fait ma première vidéo, quelqu'un l'a acheté, j'ai fait waouh, c'est fou J'en ai fait de plus en plus après et en fait, j'avais presque le double de mon salaire. Je faisais des lives dans les toilettes du travail. En gros, j'étais sur mon site internet, quelqu'un me disait est-ce que t'es dispo ? J'ai dit oui Ça valait entre 8 euros à 15 euros, une gamme de 5-10 minutes dans les toilettes. C'est très mal payé. Mais on s'en fiche parce qu'imagine, j'en fais 5 par jour. En fait, ça fait quoi ? Ça fait 50 balles ? C'est fou !

  • Speaker #0

    Donc, ça permet de donner libre cours à ta créativité, t'es vraiment dans quelque chose de stimulant, qui te plaît. Est-ce qu'à un moment donné, tu te dis, mais en fait, avec mon corps, avec ma personne, juste un téléphone, une caméra... Je peux faire ça professionnellement.

  • Speaker #1

    J'ai pas un rapport au corps aussi sacré. Moi je me suis juste dit, avec une caméra je peux faire des sous. Avec un téléphone je peux faire des sous. Pour moi, le corps ça a toujours été l'instrument de tous les travaux. Je me suis pas dit ça d'une manière un peu féministe, je reprends position de mon corps, pas du tout. Je me suis pas dit ça en mode, oh là là ça m'excite que des gens me regardent pas tant. Non, vraiment je me suis juste dit, wow, c'est beaucoup plus rigolo qu'être à la queue d'une banque.

  • Speaker #0

    Pardon, je ris. mais présenté comme ça j'ai toujours été dans le manuel,

  • Speaker #1

    j'adore juste faire des trucs j'aime juste faire des choses faire des choses avec mes mains, si possible des choses que je sais pas bien faire j'aime encore plus parce que quelque chose que je sais faire ça m'intéresse moins donc là c'était que des trucs où j'ai pataugé un peu trop bien, que des projets en fait comment faire pour vendre plus les vidéos quelle lingerie acheter pour qu'il aime mieux quand je le mets en avant pour que ça a très mieux les reflets de la caméra, les reflets de la lumière quelle culotte en coton j'achète pour qu'elle absorbe le mieux pour que quand je l'envoie ça garde le bon sens Pour moi, c'est vraiment juste intellectuellement stimulant. Le côté sexuellement stimulant, il est venu peut-être après.

  • Speaker #0

    Donc tu t'es lancée en autodidacte. Ça fait trois ans que t'es connue. Comment s'est passée cette évolution d'autodidacte à je construis un business qui s'établit ?

  • Speaker #1

    Ça, j'adore. J'adore parce qu'encore une fois, c'est créer des trucs. En fait, c'est un peu bizarre à dire et c'est un peu bizarre aussi parce qu'on parle toujours d'un domaine où le corps est en avant. Moi, je me suis très vite vue comme un produit. Je me suis juste posée et je me suis dit OK, comment je me vends ? Je ne me suis pas vue comme un produit d'une manière un peu bizarre, en mode mon corps, non, mon corps est toujours mon corps, je sais ce que j'aime faire, je sais ce que je n'aime pas faire, je sais ce que je m'autorise, ce que je ne m'autorise pas. Mais je sais, j'ai eu cette réflexion très standard de comment ils font pour vendre tous les autres trucs ?

  • Speaker #0

    Comment est-ce que je deviens une marque en fait ?

  • Speaker #1

    Exactement, le but c'était de rester moi-même. Moi, je ne joue pas beaucoup de rôle. Calamité par rapport à qui je suis, c'est moi en un peu plus. Donc c'est tout. Et justement, c'est ma force parce que je peux tout le temps me filmer, parce que je n'ai pas besoin de me mettre dans la peau. Mais du coup, je ne suis pas la plus sensuelle. Je ne suis pas la plus sensuelle, la plus douce, la plus... Non, non, non, moi, je ne suis pas ça. Quand j'essayais de l'être, c'était très ridicule. C'était au tout début. Et quand j'ai arrêté d'essayer d'être cette personne que je ne suis pas, c'est là que ça a marché. Et il y a une part de chance dans toute évolution sur les réseaux. Je pense que j'ai eu beaucoup de chance.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'avec cette notoriété et donc du coup, cette image publique, même si elle est très proche de toi, qui est renvoyée, ça peut être visionné par tes proches, ton entourage, tes amis, ta famille ? Comment est-ce qu'ils ont... perçu ce choix de, en fait, moi, être dans l'accueil dans une grande banque, ça m'emmerde. Par contre, là, je donne libre cours à ma créativité et en plus, il y a un business à se faire. Comment est-ce que ça a été perçu ?

  • Speaker #1

    Alors, ma mère m'a dit un truc que je me rappellerai toujours. Elle m'a dit ça m'étonne pas trop C'est vrai ? Je l'ai très mal pris, mais depuis toujours, j'aime bien qu'on me regarde. Et les garçons, j'aime bien draguer les garçons, depuis toujours, j'aime bien. Et elle le sait, ma mère, que j'aime bien être vue et tout ça, et que j'aime bien qu'on me... qu'on me considère, qu'on m'apporte de l'amour, que les gens soient intéressés. Donc forcément, elle m'a dit, ça ne m'étonne pas. Mais ils l'ont bien pris. Pour tous mes autres proches, ce qui est à peu près génial, c'est qu'en fait, ils ont vu que c'était quelque chose de très positif dans ma vie. Au début, les premiers, on peut avoir des a priori, mais quand ils ont vu comment je travaillais, ils ont dit, ah, t'es une influenceuse un peu, quoi. Bon, tu fais du porno, mais bon, à la limite, j'ai peut-être brisé leur schéma, ce qui pensait être le porno.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, parce que ce que tu fais n'a rien à voir avec le porno mainstream, à aucun moment.

  • Speaker #1

    Alors moi mon rêve c'est faire exactement comme le porno mainstream Mais de le faire différemment, mieux j'ai envie de dire Je veux reprendre tous les codes Moi quand tu regardes mes vidéos c'est que des thèmes du porno mainstream Sauf que les gens ils sont contents Ils communiquent pendant qu'ils font des choses Ils sont là en mode oh je peux faire ça Tu vois pas sans un porno demander l'autorisation On voit les gens se mettre du lubrifiant On voit les gens discuter On voit les gens, si quelqu'un se pète la gueule Bah on va le laisser, il va tomber ça va être drôle En fait je veux les mêmes thèmes Mais une réalisation plus éthique Pour moi, l'éthique ne se situe pas dans le thème. Donc, je suis mainstream. Éthiquement mainstream. Et je me rends compte que les gens en ont besoin. Et quand ils voient parfois mes pornos, j'ai beaucoup de commentaires de Les gens, ils ont l'air contents, ils sourient, ils communiquent, ça fait du bien de voir ça, c'est chouette.

  • Speaker #0

    Peut-être que les gens qui regardent ont la sensation de vivre quelque chose de plus réel,

  • Speaker #1

    non ? Ouais, et on sait très bien que c'est ce qu'ils veulent. Ce qu'ils veulent, c'est de la réalité, d'authenticité. Et c'est aussi pour ça qu'une vidéo filmée au téléphone, très mal, où t'as l'impression que c'est un vrai couple qui se filme, beaucoup plus de vues qu'une vidéo totalement en prod dans un studio avec un mur blanc, un perchiste et compagnie. Parce que les gens tu sais qu'ils veulent des trucs authentiques, ils sont là pour ça maintenant. Ça fait des années qu'on leur fait des pornos un peu fast food dans des grosses prods et compagnie où tu sais même pas c'est quoi le nom de la meuf, ni le nom des acteurs tiens, c'est cool. J'ai l'impression qu'on reprend un peu cette espèce de starification des stars qu'on avait perdu parce que dans les années 80 on connaissait le nom des actrices, des stars et tout. Pour moi on l'a perdu au nom des prods et là... avec les fans et compagnie, elles reviennent un peu plus indépendantes et on restarifie un petit peu le porno. Et moi, je pense que c'est bien.

  • Speaker #0

    Est-ce que t'as une préparation spécifique en vue des tournages que tu réalises ? Ou est-ce qu'il y a beaucoup d'impro ? Est-ce qu'il y a un scénario spécifique ? Est-ce qu'il y a une préparation physique spécifique ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Pour moi, le truc le plus important, il faut que ça marque les gens. Donc pour moi, le scénario, c'est super important. Mais pas un scénario avec genre des dialogues. Il faut une idée. Moi et mon assistante, on peut passer des journées entières à chercher l'idée. Là, récemment, on a fait une vidéo d'Halloween. On l'a appelée Paranormal Activities. On a refait Paranormal Activities, mais avec du porno. Où en fait, la nuit, les gens se réveillent, et ils se touchent et ils s'embrassent. Après, le lendemain, ils se réveillent et ils savent plus ce qui s'est passé. Où là, pour Noël, on a fait un porno avec deux mères Noël, deux pères Noël, mais en fouille à un sapin. Et le sapin, c'est mon chéri dans un costume qui est comme ça. Et ils regardent comme s'ils savaient pas ce qu'ils foutaient là. C'est pas ce que j'appelle un scénario, mais c'est une idée. Je veux que ça marque les gens. Je veux que les gens se disent, mais... Pourquoi ? Parce que c'est bien sympa de faire du porno, mais moi, j'ai envie de faire rire les gens. Je sais qu'ils vont bander. Mais si je peux en plus les faire rire, leur faire passer un bon moment, qu'ils peuvent se dire, mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? Que ça les marque, moi, ça me fait vraiment rire. Moi, je pense qu'au fond de moi, je voulais être youtubeuse à la base. Mais c'est juste que moi, la plateforme qui marche, c'est Pornhub. C'est mon YouTube à moi. Donc moi, je fais mes concepts dessus. Préparation physique, j'ai envie de dire non, même si ça peut être un peu mal vu. J'essaye de me garder en forme. mais il faut pas forcément se garder en forme. Il n'y a pas de dictates. Non, il n'y a pas de dictates. N'importe quel corps peut faire du porno, n'importe quel corps peut être beau, peut être agréable, appréciable. Vraiment, tous les corps sont beaux et c'est leur différence qui fait cette beauté. Moi, personnellement, j'aime bien quand j'ai le ventre plat, j'avoue. C'est parce que je me regarde pendant des heures et j'avoue, peut-être moi aussi, je subis les propres dictates, mais j'aime bien quand mon ventre est plat. Donc bref, j'essaye d'aller à la salle de faire du sport. Sinon, forcément, quand il y a de la nalle, faire des lavements, il y a ça. Et sinon, il faut se faire dépister toutes les deux semaines. Parce qu'imagine, je tourne toutes les semaines. Imagine, il y en a un, il a une chlamydia. En fait, vu que ça se déclenche au bout de deux semaines, les symptômes, il ne peut pas me faire tester la semaine d'après, ça ne sert à rien. Il faut que je me fasse tester en deux semaines.

  • Speaker #0

    Tu parlais de ton chéri, qui fait partie aussi des films que vous tournez. Quand tu l'as rencontré, ça fait quoi ? Deux, trois ans que vous êtes ensemble ?

  • Speaker #1

    Ça fait deux ans et demi.

  • Speaker #0

    Il était du milieu, lui ? Du tout, non.

  • Speaker #1

    C'est un artiste, c'est un troubadour. Mais simplement, je lui ai demandé de filmer au début. Il a filmé certains de mes films parce que par exemple mon caméraman n'était pas disponible. Finalement un jour je lui ai dit on fait des vidéos tous les deux. On a fait tous les deux, ça marchait très bien. Et puis un jour j'avais une collègue et j'ai dit mais ça nous dépannerait quand même beaucoup que tu tournes pour nous. Parce qu'en plus je sais qu'il est pro quand il me filme ou quand il travaille, il est vraiment là pour bosser. Il est tellement concentré sur l'image qu'il est en train de produire qu'il ne pense pas vraiment à ce qui se passe. Il pense juste à ce qu'il est en train de capter. Donc petit à petit, Samy a tourné avec nous parce que c'est tellement pratique d'avoir dans sa maison quelqu'un qui peut se faire dépister, quelqu'un qui bande, quelqu'un que je sais, il va être respectueux envers tout le monde. C'est vraiment pratique. Il est parfait.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est facile d'avoir cette relation-là ? Alors d'un aspect pratique, professionnel, je l'entends très bien. Mais personnellement aussi, de passer de l'un à l'autre, c'est-à-dire qu'on est amants, amoureux et à la fois, on tourne ensemble. En fait, on a aussi une intimité à nous.

  • Speaker #1

    Notre intimité n'a aucun rapport. Quand je suis avec lui et qu'on fait des choses ensemble, je m'abandonne totalement à ce qui est en train de se passer. Il m'arrive parfois de fermer les yeux et d'imaginer ailleurs totalement. Je me lâche dans un autre monde, chose que je ne peux pas faire dès qu'il y a une caméra. Je suis à 200% d'attention. Je suis focus sur mes doigts, mes pieds, mes bruits, ma tête, mon visage. Vérifier que je suis bien dans l'angle, que je ne cache personne. Je suis en survigilance. Donc quoi qu'il arrive, je suis un peu tendue. Parce qu'en fait, on ne va pas tourner deux fois. Jamais de la vie, on retourne une scène deux fois. Il faut que ça soit bien tout de suite. Parce que je n'ai pas le temps de tourner une scène deux fois. Surtout qu'il y a des gens qui mettent leur corps en œuvre. Je parle des personnes qui ont des pénis, qui sont en train de faire des choses pendant que ça bande. Et quand ça ne bandera plus, ça va être compliqué. Donc il faut y aller. Donc je donne vraiment tout pour que ce soit parfait. Mais quand je suis avec lui, je ne pense plus à rien. Mon cerveau est éteint. Donc pour nous, c'est... très très facile de faire la différence et lui aussi, du coup, dès qu'il y a une caméra qui est allumée, il est en vigilance, en train de se dire ok, je gagne, je gagne, je bande, je machin, je machin, je dois.

  • Speaker #0

    Et la notion de plaisir là-dedans, parce que quand tu dis, voilà, ça n'a rien à voir quand on est que tous les deux, moi j'entends qu'il y a un vrai plaisir, un lâcher-prise, on se retrouve, nous, vraiment, en tant que personne, et le plaisir sur les tournages, est-ce qu'il est ressenti quand même ? Je dirais,

  • Speaker #1

    il y a entre 30 à 60% de plaisir qui sont purement techniques. c'est-à-dire que tu touches, il y a des nerfs. Après, quand j'arrive un peu à me lâcher, je peux avoir un petit peu de plaisir en plus, on me dit hé, mais c'est bien là ce qui est en train de se passer ! Mais quoi qu'il arrive, même si hé, c'est bien, ça m'excite un peu je repense à la caméra, à ma tête, à machin, à bidule, je me reprends vite. J'ai fait un tournage récemment dans un bureau, avec des figurants, et j'étais là en train de tourner, en train de me dire mais ça, c'est un des fantasmes auxquels je pense quand je me touche toute seule Pendant 10-15 secondes, je réfléchis au fait de ce qui est en train de se passer sur le moment, je fais sympa. Puis après je reviens dans la scène parce que quand même j'ai des textes à dire. Parce qu'en fait quand je gémit, il faut pas que je gémisse trois fois le même onomatopée, sinon ça fait un peu mécanique, donc faut que j'en trouve une autre. Dans ma tête il se passe mille et une choses quand on filme en fait, vraiment. En fait il faut que tout soit tout le temps intéressant, tout le temps stimulant pour les gens qui regardent.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de lassitude ?

  • Speaker #1

    Non, parce que justement, le fait de trouver l'idée, le fait de vouloir innover à chaque fois, fait qu'il n'y a pas de lassitude. Si je devais reproduire la même vidéo toutes les semaines, j'en aurais marre. C'est aussi pour ça que je pense que ça a bien fonctionné pour moi. C'est qu'en fait, chaque projet, c'était un truc à accomplir. Je ne connais personne à mon niveau qui a fait une vidéo avec 8 figurants. Tout le monde était en tenue de bureau, en train de travailler, il y a des plans, il y a un vrai scénario, personne n'a fait ça. Pour l'instant, à notre niveau en tant qu'amateur, il y a plein de trucs qu'ils l'ont fait. Donc nous, à chaque fois, c'est des vrais goals qu'on a. Donc je pense que ça nous aide à ne pas nous lasser.

  • Speaker #0

    C'est quand même chronophage parce que toute cette création de contenu tourné une fois par semaine, mais tu es aussi hyper présente sur les réseaux, tous les réseaux, ça doit demander un temps de dingue. Est-ce qu'il y a des moments où tu coupes, où tu te préserves un peu tout ça ? À quel moment est-ce que tu arrives à te retrouver un petit peu dans une bulle ? Est-ce que tu en as besoin ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai besoin de temps. La vérité, c'est que en prenant en compte que j'étais quoi qu'il arrive un produit à vendre, du coup, moi, je me dis, un produit, ça a plein de gens autour. Donc, j'ai une assistante, j'ai une monteuse, j'ai une cadreuse, j'ai une alternante en communication qui m'aide sur mes réseaux. Ça fait que moi, j'ai un peu moins de réflexion à faire. En fait, on est 11 dans l'entreprise. Elles sont 3 en CDI et il y en a d'autres qui sont là. Il y a des alternantes, parfois il y a des stagiaires et tout. Moi, j'ai compris que pour ne pas faire de burn-out, il me faut du monde parce que je ne peux pas arrêter de faire quelque chose. C'est pas possible parce que la raison pour laquelle je suis là et la raison pour laquelle ça continue de bien marcher, c'est parce que je m'arrête pas. Donc faut pas s'arrêter. Faut juste déléguer le temps que je fasse une petite pause. Et puis ensuite je reviens. Et aussi, je fais de la musique. Ça m'aide. Tous les jeudis, j'ai trois heures de batterie. Pendant trois heures, téléphone étant. Ça me permet de m'obliger à me poser.

  • Speaker #0

    La question que je voulais te poser concerne la responsabilité qu'on peut avoir en tant qu'actrice ou productrice. productrice dans le X. Est-ce que toi, tu te sens investie d'une responsabilité à ton niveau par rapport à ça ? Et je pense plutôt aux jeunes ou très jeunes qui peuvent regarder du porno ou voir pour la première fois du porno assez tôt.

  • Speaker #1

    Je me sentais pas du tout concernée l'année dernière, parce que je considérais que j'étais encore personne. J'essayais juste de faire de l'argent. Mais petit à petit, cette année, je me suis vraiment rendue compte que j'étais pas personne. Et en fait, c'est un peu se mettre des œillères que se dire Non mais tranquille, je fais juste mon bise Quoi qu'il arrive, il y a des gens qui regardent. Mais je me sens déjà super utile. à faire du porno avec des gens heureux, consentants et qui s'amusent. Mon idée, mais elle est dure à faire accepter, c'est que moi je pense qu'il faut faire du porno pour jeunes. Moi je suis persuadée que les jeunes, il faut qu'ils restent entre eux et qu'ils aient pas d'accès avec les adultes. Ça c'est mon avis depuis toujours. Il faut un internet pour les jeunes, du porno que pour les jeunes. Et en fait ça serait du porno avec des adultes qui font des trucs extrêmement classiques. Parce qu'en fait t'es là, tu vas pour la toute première fois sur internet, tu tapes porno, tu vas sur Pornhub. Et là Pornhub ça t'affiche les choses mises en avant. Mais ce qui est mis en avant, un mois sur l'autre, ça peut être des choses super spécifiques. Et ça peut forger toute ta vie. Ça t'a forgé ta sexualité. C'est la première chose que t'as vue, elle t'a excitée parce que c'était la première chose pornographique que t'as vue et c'était un truc super niché. Donc voilà, dire faire du porno pour adolescents, super mal vu. Non, parce que tu comprends, c'est pas bien. Mais ouais, mais en fait, si on fait comme si on devait rejeter tout ça juste parce que, tu vois, c'est compliqué d'imposer cette idée, mais en même temps, tu leur fais pas du bien, parce que du coup, t'es en mode, non, non, mais t'inquiète.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose à quoi tu réfléchis, toi, quand tu shoots et que tu vas diffuser ?

  • Speaker #1

    Non, pour le coup, je ne m'inquiète pas trop de ce que moi je produis, parce que je trouve que si les jeunes voient ça, ils voient quoi ? Ils voient des adultes qui rigolent, qui sont habillés dans des costumes un peu chelous, un peu farfelus, mais tu vois des gens heureux. En fait, pour moi, c'est ça à la base. Parce que moi, ce que j'ai regardé en étant trop jeune, potentiellement, c'est des femmes qui avaient mal et des femmes qui n'avaient pas l'air d'être heureuses d'être là. Ça, tu ne verras jamais ça chez moi. Il n'y a pas de souci d'en faire. Tu mets un petit message avant, tu expliques, ceci, c'est du CNC. Consensual, non-consensual, ceci est une mise en scène. Puis ensuite, tu balances ton porno où la meuf a l'impression qu'elle a mal. C'est un kink, il n'y a pas de problème. Et encore, même s'il est discutable. Pour moi, il n'y a pas assez de messages explicatifs. Mais pour faire des messages, il faut accepter le fait qu'on sait qu'ils y vont sur les sites. Bref, je pense que la représentation, c'est important et qu'en fait, il faut laisser les jeunes entre eux. Parce qu'il y a plein de mauvais exemples qui circulent. Et du coup, le porno en est un.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vois l'évolution de ton métier ? Est-ce que tu peux faire et réaliser encore ? dans le futur.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'essayer de tendre vers un porno qui change, qui va être un porno beaucoup plus indépendant, où les femmes vont aussi être des influenceuses. Mon rêve, c'est de mixer un peu les deux. T'es actrice, t'es influenceuse. C'est pas parce que t'es actrice que personne ne doit te regarder. Non, les actrices, on peut suivre leur mode. Regarde Mia Khalifa, qui a été égérie de trucs de luxe. Et du coup, moi, mon but, c'est d'essayer de faire comprendre aux gens qui regardent qu'on peut être actrice et avoir des intérêts. Être actrice c'est avoir des idées sur des sujets, être actrice c'est avoir une chaîne Twitch, être actrice c'est être égérie de marques. Et en fait, c'est ce que j'essaie de faire, de vraiment faire comprendre aux marques. Là, mon but pour 2025, c'est de faire sponsoriser toutes mes vidéos porno. Comme YouTube. Mais c'est compliqué de faire comprendre aux marques qu'on n'est pas sales, en fait. Ils sont persuadés qu'on va entacher leur image.

  • Speaker #0

    Toi, tu trouves que c'est quelque chose qui se ressent encore beaucoup, cette espèce de quoi, ce stéréotype ?

  • Speaker #1

    Ah oui, mais il y a des gens, t'as l'impression que s'ils respirent le même air que toi, ils vont mourir. Ils nous le disent pas forcément comme ça. Mais toutes leurs actions, cette manière d'être mis de côté, le fait que tout soit galère.

  • Speaker #0

    Pour en revenir au secteur porno, c'est principalement un secteur qui est quand même très masculin. Est-ce que, de ton point de vue et avec ton expérience, tu trouves que ce secteur-là... Ah oui,

  • Speaker #1

    tu veux dire dans le fait, dans les producteurs, que le monde entier est masculin finalement. Oui, pardon. Oui, exactement. Il n'y a quasiment aucun métier où à la tête, il y a des femmes.

  • Speaker #0

    Donc oui, c'est un univers très masculin. Ce que je voulais te demander, c'est de ton point de vue, est-ce que tu trouves que c'est un secteur qui a aussi été impacté par la fameuse vague MeToo et est-ce que tu as pu voir un impact là-dessus ?

  • Speaker #1

    Je crois que je l'ai loupé. Parce qu'en fait, MeToo, c'était... pile au moment où je suis entrée dans le milieu. Et du coup, je n'ai pas vu trop ce qui s'est passé. Mais le fait déjà que tu as tous les vieux du porno qui sont partis en procès, qui ont arrêté, ça se voit. Ah non, il faut que je te raconte une anecdote.

  • Speaker #0

    Vas-y.

  • Speaker #1

    Il y a quelqu'un qui est venu chez moi. C'est un ancien producteur, il produit encore et tout. Il est assez connu dans le monde du porno français. Il m'explique qu'il n'y a plus aucune meuf qui veut le tourner avec lui, que franchement, c'est bien sympa, mais toutes les OnlyFansGirls, les MemeGirls, en fait... Elles sont trop indépendantes, elles ne veulent plus faire les choses à l'ancienne. Lui, il organisait des gangbangs dans des caves. Bah ouais, les meufs, elles ne veulent plus. Elles ont enfin le choix de faire différemment et comme elles, elles l'entendent. Donc, je ne sais pas si MeToo est passé, mais OnlyFans est passé. La création de ces plateformes-là, ça peut être vu comme, c'est compliqué, il y a des jeunes qui vont s'y mettre, espérant gagner des milliers et tout. Bon bref, il y a tout ce problème-là, il existe, c'est vrai. Mais ça les a rendues vraiment indépendantes. Et ça les a rendues...

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, c'est qu'en gros, l'apparition de ces plateformes et quelque part le fait de s'en emparer, ça permet vraiment d'avoir davantage d'indépendance dans le choix de ce qu'on va faire de son métier.

  • Speaker #1

    Tout ce qu'on te propose, parce qu'à l'époque, malheureusement, il y a cette réalité-là, c'est d'accepter tout ce qu'on te propose parce qu'il faut se faire un nom. On te dit, mais fais ça, tu verras plus tard, tu seras une star. Si tu le fais pas, il y en a une autre qui le fera en fait. Et tu te dis, bon, je vais le faire. Maintenant, elles peuvent s'occuper d'elles-mêmes et en fait, le rôle de producteur et compagnie, c'est OnlyFans.

  • Speaker #0

    On arrive petit à petit à la fin de notre échange. Aujourd'hui, avec ton expérience, qu'est-ce que tu aurais envie de dire à Kala qui découvre sa sexualité, ses premiers émois ? Moi,

  • Speaker #1

    je pense qu'il faudrait que j'aille vers des gens qui m'intéressent et pas vers des gens où ça va être confortable. Genre, va vers des gens qui t'impressionnent, parce qu'en fait, sortir à quelqu'un qui t'impressionne ou même juste faire du sexe à quelqu'un qui t'impressionne ou quelqu'un, en fait, qui... Ouais, juste qui...

  • Speaker #0

    que tu kiffes, en fait, c'est beaucoup plus chouette.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est ce que tu te dirais. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ma manière un peu toxique, mon ancienne manière toxique de relationner, on va dire. Mais c'est bon, je me suis soignée.

  • Speaker #1

    Et la question signature du podcast, c'est de partager une anecdote cocasse, une anecdote cul cocasse. Est-ce que tu en as une à nous partager ?

  • Speaker #0

    J'en trouve une que je n'ai pas déjà racontée. C'est bon, j'en ai une. On était dans la baignoire avec mon chéri de l'époque. Il était un peu allongé et j'étais là, un peu sur lui. en train de le caresser avec mes seins. Là, je me redresse et je me cogne le robinet tout au-dessus de l'arrêt des fesses. Donc pile le coccyx. Mais je pense qu'il y a un nerf là. Je m'évanouis. Je m'évanouis sur lui.

  • Speaker #1

    Et fin de l'histoire.

  • Speaker #0

    Et fin de l'histoire. J'ai eu mal pendant longtemps. J'ai encore la cicatrice. Voilà, donc ça nous a coupé un petit peu au milieu de notre ébat. Fini,

  • Speaker #1

    plus de calas. Merci beaucoup, Calamité. Merci de nous avoir fait rentrer un petit peu dans ton univers, très coloré, très joyeux. En tout cas, c'est ce que moi, je retiens de notre échange. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    C'est la fin de cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Merci de votre écoute. Et si vous avez aimé ce que vous avez écouté, alors likez le podcast avec 5 étoiles et mettez des commentaires sur Spotify, Deezer, Apple Podcasts pour faire connaître Lumière sous la couette au plus grand nombre. Ça nous aide vraiment beaucoup. Abonnez-vous. au podcast, sur votre appli d'écoute et sur notre page Insta pour rester à l'affût de toutes les actus et des nouvelles sorties d'épisodes. Et enfin, si vous aussi, vous avez envie de témoigner, vous pouvez me contacter sur Insta via DM ou à l'adresse mail hello.lemières-lecouette.com On se retrouve un mardi sur deux pour la sortie d'un nouvel épisode. D'ici là, prenez soin de vous et kiffez !

Chapters

  • Introduction au podcast et à Khala

    00:10

  • Présentation de Khala et de son parcours

    00:50

  • Les débuts de Khala dans le porno

    01:47

  • Découverte de la sexualité et premières expériences

    02:55

  • L'impact du porno sur la sexualité de Khala

    06:37

  • Transition vers le porno éthique et entrepreneuriat

    08:25

  • Relations personnelles et professionnelles dans le porno

    14:53

  • Réflexions sur l'évolution de l'industrie du porno

    24:26

  • Conclusion et anecdote cocasse

    27:40

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