- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur Lumière sous la couette, le podcast qui explore les sexualités. Je suis Louise Bonte et à mon micro vous entendrez des récits intimes mettant en lumière des personnes qui ont accepté de vous partager ce qu'on garde généralement secret. À travers leurs histoires, elles assument d'exposer cette partie de leur vie dans l'ombre qui en dit l'an sur soi, sur nous et notre époque. Parce que la sexualité nous concerne toutes et tous et que partager ce qui nous fait du bien, nos expériences et nos anecdotes les plus cocasses permet de donner une multitude de définitions à ce qui se cache derrière le mot sexe. Ouvrez bien grand vos oreilles, on va allumer la lumière sous la couette. Dans l'épisode d'aujourd'hui, on va parler de voyage. De ce type de voyage qui déforme les valises mais surtout forme la jeunesse. Marie a 28 ans quand elle embarque en direction du Québec un visa de vacances-travail de deux ans en poche. Elle embarque seule. Laissant en France son copain avec qui il est depuis dix ans, et vous me voyez venir, c'est évidemment un tournant dans sa vie. C'est là-bas, au contact d'une culture qu'elle trouve bienveillante et ouverte, où en soirée ce sont les femmes qui font le premier pas, qu'au fil de ses rencontres, amicales et charnelles, elle se découvre et vit enfin une sexualité qui lui plaît. Elle y apprend à aimer son corps, à dépasser ses complexes, à oser demander et surtout à ne plus avoir honte de ses désirs. Je vous en souhaite une belle écoute. Bonjour Marie.
- Speaker #1
Bonjour Louise.
- Speaker #0
Marie, peux-tu te présenter à nous s'il te plaît et nous donner ton prénom, ton âge, ton lieu de vie, ce que tu fais et ce que tu aimes dans la vie ?
- Speaker #1
Alors moi c'est Marie, je vais avoir 34 ans, j'habite sur l'Orient depuis peu. Ce que j'aime dans la vie est principalement la musique, tout ce qui est autour de l'art. Et puis, bien sûr, mes amis.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous parler de tes premières fois, de tes premiers émois et de tes premières interactions sexuelles ?
- Speaker #1
Si je me souviens, c'était vers 16 ans. Je n'ai pas un souvenir très flagrant, hormis que c'était avec un copain en fin de soirée. Ce n'était pas incroyable. Ce n'était pas la première fois dont tout le monde rêve. Mais ça s'est fait comme ça. Et au final, c'était plutôt cool quand même. Après, c'est... pas passer grand-chose. J'étais pas forcément la fille la plus populaire ou la plus jolie ou la fille qui attire les garçons ou les personnes en général. Même si moi, j'ai toujours été intriguée par cet univers-là, mais sans forcément en avoir une nécessité absolue. Quand j'ai rencontré mon copain avec qui je suis restée pendant 10 ans, on s'est rencontrés la première fois j'avais dans les 16 ans. Et en fait, on était ensemble, après plus ensemble, réensemble, comme quand on est ado. Mais vers 18 ans, on a décidé de se mettre vraiment ensemble et c'est là qu'on est restés du coup 10 ans. C'est avec lui que j'ai découvert la vraie sexualité, on va dire, en tout cas de couple. Les débuts, la timidité, où on n'ose pas parce qu'on a peur de choquer l'autre. Parce qu'à 18 ans, c'est quand même tabou, on n'en parle pas vraiment, même si moi avec mes parents, avec ma maman surtout, je... Ça n'a jamais été vraiment tabou, toujours ouvert d'en parler, alors que dans mon entourage, mes copines ou même mes copains, à chaque fois qu'on aborde quelque chose ou qu'on dit quelque chose sur le sexe, en fait, le mot sexe, déjà, c'est ultra tabou. Les gens, c'est comme s'ils sont choqués par ce mot, alors que c'est un mot banal, un mot qui gêne.
- Speaker #0
Et donc tu dis qu'avec certains de tes amis, avec... Une partie de ton entourage, c'est un mot tabou. C'était comment avec ce premier copain avec qui tu as ta première relation de couple ?
- Speaker #1
Il était quand même assez ouvert. Il y avait de la communication, mais c'était plus de la gêne, de peur de mal faire ou de ne pas savoir faire. Et donc, il préférait ne pas faire plutôt que de ne pas savoir faire. Moi, j'ai toujours aimé la découverte. Quitte à se tromper, ce n'est pas grave. Je fonce. puis après on voit ce qui se passe, que lui c'était plutôt l'inverse, j'observe et ok non là je sais pas faire, ça me fait peur, du coup j'y vais pas. Donc c'était toujours moi un peu qui étais dans la frustration ou dans l'attente en fait qu'il se passe autre chose que la façon ultra classico-classique de faire l'amour. De faire l'amour sans pénétration par exemple, ou alors ce que beaucoup appellent les préliminaires, mais pour moi c'est faire l'amour aussi en fait. Et du coup, tous ces fameux préliminaires... Ça partait vite aux oubliettes, s'ils existaient. Donc ça, j'avoue que ça me manquait quand même beaucoup. Et puis le fait de ne pas forcément faire l'amour toujours le soir, après le travail ou après le cours, j'en sais rien. Donc ça, c'est les premières petites frictions qu'on a pu avoir, en tout cas dans l'intimité.
- Speaker #0
Et vous arriviez à en parler ? Ouais,
- Speaker #1
on en parlait quand même. Mais je voyais bien que ça le dérangeait. Pas que ça le dérangeait dans le sens qu'il ne voulait pas en parler, mais plutôt que ça le touchait, ça le blessait peut-être un petit peu dans sa virilité, de l'homme fort, de l'homme qui prend soin de sa copine, qui lui apporte du plaisir, qui n'a pas d'échecs. Et en fait, du coup, si à un moment, je lui dis, là, ça ne va pas, j'aimerais bien que tu me fasses ça, ou alors là, comment tu me la fais, j'aime moins, je préférerais comme ça. Il ne me touchait pas comme je lui disais que j'aimais. Il faisait vraiment comme si c'était un robot ou comme si c'était... Tu appuies sur un bouton, puis hop, la jouissance arrive. Ben non. Et en fait, c'était ça qui me saoulait. C'était comme s'il ne s'adaptait pas à ce que moi, je lui disais, j'aimais être work. Ça faisait quand même plusieurs années qu'on était ensemble. Il le voyait comme quelque chose de négatif. Ça a changé un peu quand on est partis en voyage pendant un an. Et forcément, pendant un an, tu es H24 ensemble, tu rencontres du monde, mais tu es quand même tout le temps tous les deux. J'ai vraiment adoré cette année-là. Mais sexuellement, au final, c'était bien. Mais je me rappelle juste de la fin du voyage, où à un moment donné, je lui dis, là, je n'en peux plus. Ça fait 15 fois que je te dis que je n'aime pas comme ça, je préfère comme ça. Mais tu persistes. Et j'ai dit, là, je ne suis plus capable. Et là, il s'est renfermé l'ego. pris le dessus. Malgré ça, on est quand même restés ensemble encore parce que j'ai réussi à passer au-dessus ou le fait de rentrer après un an et tout, t'as autre chose à faire aussi que de penser qu'à ça. En fait, j'ai un peu laissé ça de côté parce que je voulais pas non plus être la meuf très chiante qui est tout le temps sur son dos par rapport à ça, etc. Et à l'époque, j'affirmais un petit peu moins mon caractère aussi parce que je me dis aussi qu'il n'y a pas que le sexe dans la vie, dans la relation. En fait, je me... Je me perçois de ça. On est restés après le voyage, du coup, on est restés ensemble encore deux ans et quelques. Et du coup, moi, au bout de deux ans, en fait, j'avais toujours cette idée de repartir. Et donc là, j'ai décidé de partir au Canada. C'était une copine qui m'avait parlé du PVT, du permis vacances-travail, qui permet de voyager et travailler en même temps pendant deux ans. J'ai déposé ma demande sans en parler à personne. et complètement par hasard, des mois après, je crois que j'avais déposé en novembre et l'année d'après en juin, j'ai dit « Oh mais c'est vrai, j'ai fait cette demande. » Je suis retournée, je me suis connectée et je venais de recevoir une invitation et que si tu n'acceptes pas, dix jours après, c'est expiré. Donc j'ai vraiment eu un coup de bol. J'ai fait « Bon ben là, c'est les planètes qui s'alignent encore une fois. » C'est sûr, j'y vais. Donc là, j'avais entre-temps commencé à amorcer le sujet avec mon copain de l'époque parce que je n'étais pas très à l'aise de lui avoir caché ça. Au moment de prendre mes billets d'avion, je lui ai dit « Bon bah là, il faut que je parte, mais sans toi. J'espère que t'es OK, parce que dans tous les cas, ça va se faire. » Je pars en août. Et du coup, un petit peu surpris forcément, mais il a accepté sans problème. On s'est jamais dit qu'on allait se quitter, puisque c'était prévu que je parte pendant un an, toute seule, et qu'on se retrouve au bout de cette année-là. Du coup, on a eu un été de fou. On a été beaucoup tous les deux. Et c'est comme si toute la pression d'avant était partie, on re-rigolait, on refaisait l'amour, c'était vraiment chouette. Mais voilà, la séparation a eu lieu le 25 août 2018, je m'en souviens très bien. Elle a été très compliquée, mais nécessaire. Et du coup, me voilà arrivée au Québec. Et mon idée, c'était de voyager et de travailler du coup au Canada pour ensuite, décembre, arriver jusqu'en Amérique du Sud. ce que je n'ai pas. pas du tout fait, puisque je suis vraiment tombée en amour du Québec. J'apprends à me découvrir moi, à me surprendre moi-même, et à aimer ma propre compagnie. Je me découvre moi, et en fait, mon caractère, qui je suis, ce que j'aime faire. J'aime beaucoup être toute seule, alors qu'avec mon ex-copain, j'avais l'impression d'être un peu dépendante de lui. En fait, je me rends compte que je ne suis pas du tout dépendante affective de qui que ce soit. J'aime être toute seule, que ma manière de me remettre bien et tout, c'est dans la nature. Et en même temps, de sortir, de rencontrer des gens. Et du coup, quand tu commences à rencontrer des gens, tu as envie d'en rencontrer encore plus parce qu'ils sont trop sympas. Très avenant, beaucoup plus dans l'acceptation de tout le monde. ou en France, ça ne m'est jamais arrivé que quelqu'un dans la rue s'arrête pour me faire un compliment sur ma coupe de cheveux ou comment je suis habillée. Peut-être que ça existe, mais en tout cas, moi, ça ne m'est jamais arrivé. Que là-bas, ça m'est arrivé plusieurs fois. Vraiment, juste la personne, elle te dit « Oh, j'adore ta coupe de cheveux ! » et puis elle continue sa route, quoi. C'est là, waouh ! Trop bien ! Et en fait, ça a réveillé en moi l'envie de découvrir autre chose, d'autres personnes. Et en fait, c'est en décembre, je ne sais plus, je pars me promener vers Toronto. Je suis hébergée chez une coloc de trois Turcs grâce à une appli Couchsurfing. Trop sympa ! Franchement, je passe un moment trop cool. Donc celui qui m'accueille à Cannes, on passe vraiment des bons moments ensemble. Et puis là, il y a un petit coloc qui arrive. Et ça m'a fait un électrochoc. Vraiment, j'étais pas prête. J'étais pas prête du tout. Il m'a regardée d'une manière. Vraiment, il arrive dans l'appart. Il me regarde et ses yeux, vraiment, c'était... J'avais vraiment l'impression qu'il me dévorait du regard. Et ça, ça ne m'était jamais arrivé. Donc, c'était assez déroutant, mais très agréable. Et forcément, assez excitant quand ça fait plusieurs mois quand même que t'es toute seule, que t'as pas fait l'amour avec quelqu'un. T'as pas eu d'affection, rien du tout. Donc forcément, tes hormones s'émoustillent vite. Donc c'est là, en fait, que tout a commencé. Et donc, du coup, il s'est passé des petites choses qui m'ont dit non, mais là, c'est pas possible. En fait, effectivement, je reste au Québec. Je quitte mon copain parce qu'en fait, on n'est plus fait pour être ensemble. On ne veut plus la même chose. Et puis voilà. Et là, une nouvelle vie s'offre à moi. Ça a ouvert une grosse, grosse porte d'entrée dans une vie. incroyable, remplie de liberté, de découvertes, de personnes qui m'ont fait du bien, d'autres personnes où moi, je leur ai fait du bien, dans la vie tous les jours ou sexuellement parlant. Et j'ai appris vraiment beaucoup de choses sur mon corps, sur ce que j'aime, sur ce que je veux. La grosse différence, c'est que là-bas, c'est les filles qui draguent. Enfin, qui font le premier pas, en tout cas. Du coup, je me sentais quand même moins... Je sais pas, il y a quelque chose dans l'air de différent, où les gars et les filles sont plus au même niveau. J'avais moins peur de dire ce que j'aimais sexuellement. J'aimerais bien que tu me fasses ça, ou voilà, qu'avant jamais je demandais. Parce que je me dis, ils vont deviner. Mais en fait, non, si tu demandes pas, ils peuvent pas savoir. Ça a enlevé un garde-fou, quoi. La toute première rencontre que j'ai faite, c'était une rencontre amicale, à un gars. En fait, c'était un copain d'une copine. Ça a trop bien matché tous les deux, amicalement. Vraiment, on se retrouvait. Moi, j'étais lui en fille. Et inversement, lui, il était moi en gars. Et en fait, on était un peu... On ne savait pas trop comment faire. Lui, il était sur les applis, mais ça ne marchait jamais. Il commençait à désespérer. Et puis moi, j'étais là en me disant que personne ne voudrait de moi. J'étais moche, pas intéressante, etc. Et on s'est redonnés confiance un petit peu. Et en fait, après, quand on sortait tous les deux en soirée, moi, je le boostais pour qu'il aille voir des filles ou inversement. Et ça, c'était trop cool. Et donc, il y a une fois, c'était pendant le Festival d'été de Québec. Et en fait, ce festival-là, il est dans toute la ville, dans des salles, dehors, etc. Et à un moment donné, lui voulait aller voir un concert en salle et moi, je voulais aller voir un autre concert. Sauf que mon concert... Il est annulé parce que grosse pluie, vraiment diluvienne. J'étais trempée de la tête aux pieds. Bref, je le rejoins et on va dans le bar d'à côté où il y avait un autre concert qui allait commencer. Et puis, il y a un gars au bar. Il est ténébreux, je ne sais pas. Il a du charme, il a un truc. J'aime bien, quoi. Puis, il me regarde. On a eu un contact, un eye contact. Et en fait, là, il me dit, mais attends, mais c'est le gars qu'on vient de voir sur scène dans la salle d'à côté. ça m'a pas plus émoustillée parce que c'était le gars d'avant, par contre ça m'a intimidée parce que j'étais là, non je vais pas aller le voir ça fait grosse groupie, enfin j'aime pas c'est pas mon délire quoi il me dit si tu vas y aller, j'ai dit non non non je sors et tout, et alors je vais aux toilettes forcément, qui est-ce qui sort des toilettes à ce moment là, ce fameux gars donc je retrouve mon pote en haut je le regarde, je dis j'y vais je me rappelle tellement, je suis sur le trottoir j'ouvre les deux portes battantes du bar en mode warrior Et en fait, le gars me voit arriver. Je lui ai dit qu'on partait du bar avec mon pote et qu'on allait chez moi pour finir la soirée tranquille, s'il voulait venir avec nous. Et puis voilà, s'il voulait venir chez moi aussi et rester. Contre toute attente, il me dit, bah ouais, carrément. Il me dit, bah attends, juste... Il était avec son pote à lui, qu'il a joué juste avant, juste pour le prévenir qu'il s'en allait avec moi, quoi. Et dans ma tête, je sais pas, il y avait un feu d'artifice qui était là. Waouh ! Première drague, première victoire, j'étais là, mais c'est trop fort ! Et du coup, ça m'a trop fait plaisir, ça m'a donné confiance, vraiment. Je me suis dit, mais si là, il m'a dit oui, en fait, c'est déjà qu'il me trouve quand même plutôt jolie, parce qu'on n'avait pas du tout parlé, donc il ne pouvait pas me trouver intéressante. Donc, c'était vraiment juste que je dégageais, en tout cas, quelque chose d'assez intéressant pour lui, pour qu'il me suive, qu'il suive une inconnue, qu'il lui dit, tiens, viens chez moi. Donc, ça, c'est quand même assez fou. En fait, c'était bizarre et en même temps, je ne sais pas être autre chose que moi-même et vraiment naturelle. Et vu qu'il y a mon pote à côté, du coup, ça détend un peu aussi. On parlait tous les trois comme des potes. On a fini un peu la soirée tous les trois. Et puis après, du coup, mon ami a été se coucher, on a été se coucher aussi. Et puis, la deuxième partie de la soirée a commencé. J'ai adoré. En fait, il m'a mis à l'aise tout de suite. Enfin, il m'a mis à l'aise. En fait, il était tellement nature que moi aussi, finalement, je me suis calquée à son énergie. Et ça s'est fait trop bien. Et je me suis dit, ah ouais, mais en fait, c'est génial ce genre de relation. Sans attente, sans rien, juste on se fait plaisir mutuellement, on passe un bon moment. C'est l'instant présent, c'est trop cool. Pourquoi vouloir plus, quoi ? Depuis que je suis au collège, je dirais, ma poitrine est devenue beaucoup trop visible et beaucoup trop encombrante aussi. J'avais des copains à l'époque... qui me le faisaient remarquer. Ce n'était pas forcément méchant de leur part. Je pense que c'était plus des petites railleries entre amis. Sauf que moi, à chaque fois, j'étais toujours vue comme Marie avec les gros seins, la grosse poitrine. C'était toujours sexualisé. La meuf au gros sein, c'est la meuf qui suce ou c'est la meuf qui est facile ou quoi que ce soit. Ça, j'imagine que c'est des imaginaires du cinéma porno, peut-être. En tout cas, j'ai vraiment souffert de ça, toutes ces petites railleries. Au bout d'un moment, je faisais tout pour cacher cette... Trine pour pas qu'elle se voit. Et en fait, au Québec, ils disent qu'ils capotent d'un rêve, mais ça, je me rappellerai toujours. Ils hallucinent de fou, c'est waouh ! Et là, je me rappelle sur mes seins, en train de... Waouh, ils sont trop bien ! Ils sont trop cools, tout est à toucher ! Et voilà, j'étais... Ok, vas-y, fais-toi plaisir, si tu veux. Et en fait, ça a changé mon regard. sur mon corps et surtout sur ma poitrine où je complexais vraiment beaucoup et où maintenant je complexe presque plus plus, on va dire, il y a des fois ça revient un peu mais en vrai non je complexe plus toutes ces personnes que j'ai rencontrées, franchement je pense qu'il y en a une qui m'a pas dit un compliment sur ma poitrine alors que moi j'étais là mais non mais elle est dégueulasse ça tombe, c'est moche, c'est gros elle a pas de forme, etc beaucoup plus jolis, les petits seins et tout. Et là, c'était là, mais pas du tout. On s'en fout, en fait, t'as des gros seins. Et alors ? C'est pas grave. À chaque fois, ça m'a apporté un petit peu plus confiance en moi. Alors, ça m'a pas donné envie d'avoir 40 000 expériences non plus, mais moi, je sortais jamais dans l'optique de ramener quelqu'un ou de dire, il faut que je couche avec quelqu'un parce que là, j'ai trop envie de faire l'amour. Non, ça, ça m'est jamais arrivé. Moi, l'optique, c'était, j'ai trop envie de sortir pour me défouler, rencontrer des gens, rigoler et passer un bon moment. Mais à chaque expérience, apportait sa pierre à l'édifice dans la reconstruction de ma confiance en moi, on va dire ça comme ça. Et puis sexuellement, c'était trop bien. C'était hyper libéré. Du coup, vu que c'était souvent des one-shot, il n'y avait pas d'attente, il n'y avait rien du tout. Donc c'était libérateur pour les deux. Je ne sais pas, j'ai vraiment adoré ces moments-là. Je me rappelle d'une fois un gars avec qui je suis toujours amie, du coup. Lui, on a dû se voir deux, trois fois. On a fini chez lui et puis à un moment donné, il me demande un truc qu'on m'avait jamais demandé. Il me dit « est-ce que tu pourrais me faire une fellation ? » Puis en même temps, me mettre ça dans le cul. Puis il sort de son tiroir un espèce de petit god ou quelque chose comme ça, je sais plus. J'étais comme « ouais, carrément ! » En fait, j'étais même pas choquée. Et dans un moment donné, j'étais là « mais lui, il me connaît pas, il me demande ça ? » Pourquoi moi, je serais gênée de demander ce que j'aime, ce que j'aimerais qu'on me fasse plutôt, à des gens que tu ne connais pas non plus au final, puisque tu l'as rencontré la veille ou deux heures avant. Et du coup, j'étais là, wow, c'est trop bien, j'adore, je veux trop ce genre de sexualité, où en fait, on a honte de rien, où moi, je n'aime pas trop ça, mais toi, tu kiffes, vas-y, je te le fais avec grand plaisir. C'est ça que j'apprécie le plus, que j'ai découvert sur moi aussi, de quel genre de sexualité je voulais. Cette liberté de pratique, en fait. De ne pas avoir de jugement.
- Speaker #0
Bah dis donc, chouette ce voyage au Québec, on dirait.
- Speaker #1
On va dire ça, ouais.
- Speaker #0
Et donc, tu restes combien de temps au Québec en tout, parce que tu as décidé de ne pas rentrer ?
- Speaker #1
En fait, quand j'ai quitté mon ex-copain, fin 2018, c'est là que je décide de rester habiter au Québec. Je fais les démarches pour rester. Après, j'ai mon PVT, donc je sais que j'ai deux ans tranquille. Sauf que le problème, c'est qu'on est en plein Covid, donc obligée de rentrer en France. Donc là, je t'avoue que ça a été assez dur d'être forcée de rentrer en France. C'est comme si on me remettait les menottes au poignet et que ma liberté, je la reperdais à nouveau. C'était très, très, très dur.
- Speaker #0
Pourtant, aujourd'hui, on se trouve à Lorient. Donc, tu es bien restée en France. Où est-ce que tu en es aujourd'hui ?
- Speaker #1
Je me suis rendue compte qu'au final, je pouvais avoir, quitte à être bloquée ici, de toute façon, je ne pouvais pas y retourner. En fait, vu que je ne peux pas y retourner, ce que je faisais là-bas, je vais le refaire ici. C'est quand même un petit peu plus ardu ici. Mais voilà, après la rencontre que j'ai eue avec Alex, on s'est rencontrés totalement par hasard. En fait, c'était le colloque de ma meilleure copine.
- Speaker #0
Pratique.
- Speaker #1
Ouais, pratique, c'est clair. Et comme ça, quand je venais voir ma copine, je le voyais en même temps et inversement. Donc, c'était trop bien. Mais du coup, chouette rencontre. Alors là, pour le coup, complètement inattendue. Ou c'était normalement pareil, juste soir, comme ça. Et puis, en fait, le lendemain, quand on s'est réveillés... on n'était plus capable de se quitter. La fusion avait opéré. Je me considère encore une fois vraiment très chanceuse de l'avoir lui et son esprit, son état d'esprit. Il a eu le temps de réfléchir beaucoup sur lui-même, comme moi j'ai pu le faire sur moi-même, ce qui fait qu'on s'est trouvé à un bon moment, pour que ça colle tous les deux.
- Speaker #0
Ça va faire quatre ans que vous êtes ensemble. Comment est votre relation aujourd'hui ? Est-ce qu'elle se nourrit justement de ce travail ? alors je dis travail, de cette lecture que vous avez de vous-même ?
- Speaker #1
En vrai, je pense que c'est un réel travail, parce que c'est beaucoup d'introspection, de remise en question, d'écoute des autres, des conseils qui n'étaient pas toujours faciles en fonction des caractères et tout. On a été, je dirais, les deux premières années, vraiment, vraiment très, très, très fusionnelles. C'était vraiment même presque trop. et où justement, moi, j'ai mon besoin de solitude que j'évoquais avant, quand j'étais au Québec, que j'ai découvert que j'aimais ça, la solitude et tout. Les gens aussi, mais voilà, j'ai besoin des deux. Lui, Alex, encore plus que moi, en termes de solitude, c'est vraiment une nécessité, en fait. Donc, d'essayer de trouver le bon compromis et tout. Donc, ça n'a pas toujours été évident. Enfin, en tout cas, on communique toujours, tout le temps, même si des fois, on ne se comprend pas. Mais bon, c'est ça. Des fois, on n'est pas sur le bon canal. Mais une fois qu'on a retrouvé la bonne fréquence, c'est bon. Donc des fois, c'est ça qui est un petit peu sportif, on va dire. On habite ensemble depuis un an et demi, quelque chose comme ça. Le quotidien aussi fait qu'on a dû se réapproprier nos propres envies et de mettre des limites aussi, en fait, de ce que moi j'aime, ce que lui il aime ou pas. Des besoins de... d'être seule, de respecter l'autre au quotidien et dans l'intimité aussi, bien sûr.
- Speaker #0
Donc justement, cette grande fusion qui existe entre vous et que vous arrivez à réguler avec le temps au fur et à mesure, est-ce que vous l'éprouvez également dans votre sexualité ?
- Speaker #1
On l'a éprouvé dans les débuts, les premières années où c'était assez fou. Et c'était vraiment rigolo parce que j'avais trop l'impression d'être avec la même liberté du Québec, dans le sens qu'on fait des trucs, on ne savait pas pourquoi on a pensé à faire ça, parce qu'après coup, quand on en parle, tiens, t'avais déjà fait ça ? Bah non. Ok, bon bah c'est cool. Voilà, c'était spontané et puis sans a priori ou sans peur. Donc ça, c'était trop bien. Après, plus forcément on avance dans la relation. et en tout cas moi c'est... Sur la routine et tout ça, ça peut vite être moins fun, quoi. Parce que t'es fatiguée, parce que t'es contrariée, parce que t'as un million de raisons de ne pas avoir envie de faire l'amour ou de ne pas être aussi enjouée ou performante avec des gros guillemets que d'habitude, quoi. Et donc c'est ça le plus dur, l'enjeu le plus intéressant, mais en même temps le plus complexe dans une relation, c'est clairement de réussir à gérer ça. Et comment vous faites à l'oeuvre ? En essuyant des échecs, des réussites aussi, en parlant beaucoup, peut-être un peu trop des fois. Mais en tout cas, je pense que même si des fois, on a eu des moments bloqués sexuellement, la communication n'a jamais été bloquée. Ici, on ne fait pas l'amour pendant deux mois. En deux mois, ce n'est pas grave. Parce qu'à côté, on peut faire des câlins et beaucoup d'affection. C'est ce qu'on fait d'ailleurs avec ou sans faire l'amour. C'est ça. On va dire qu'avec lui, j'ai découvert une relation plus que juste basée sur la sexualité. Juste de faire un câlin, pour moi, c'est presque plus intime que de faire l'amour.
- Speaker #0
Et si je dois faire un parallèle avec ta première relation de couple ? Là où il y avait une problématique dans la communication, tu ne l'as plus du tout avec Alexandre.
- Speaker #1
Oui, par rapport à mon ancienne relation, franchement, il n'y a rien à voir. Déjà, on était plus jeunes, j'étais plus jeune, j'étais moins mature. Je me connaissais moins bien, je m'assumais moins. Et la grosse différence aussi, c'est que j'ai un soutien qui est inconditionnel. Par exemple, avec mon amoureux actuel, que je n'avais pas forcément avec l'autre. où j'ai été pendant 10 ans, même si j'ai passé des super moments et tout, je ne regrette rien, mais c'est juste une relation jeune de vingtaine.
- Speaker #0
Justement, on fait ce parallèle avec cette première relation. Si tu devais te retourner sur ton chemin, qu'est-ce que tu dirais à Marie, plus jeune, 16-18 ans, qui découvre sa sexualité, qui découvre ses premières relations ?
- Speaker #1
Je pense que je lui dirais de... De s'écouter, d'écouter son instinct et d'y aller, quoi. Même si t'as peur de déranger, t'as peur de choquer ou juste d'assumer ce que t'as envie et que personne n'a le droit de te dire quoi faire ou quoi penser.
- Speaker #0
Parce que t'as le sentiment que t'as pas osé le faire ?
- Speaker #1
Ouais, peut-être de m'auto-brider par peur d'être... Même moi, j'avais l'impression que j'étais là, mais est-ce que je suis normale ? Est-ce que je suis une infomane ? Ou est-ce que je suis machin ? Alors qu'en fait, non, pas du tout. Je suis juste une personne comme tout le monde qui n'aime pas se faire plaisir.
- Speaker #0
Ou qui aime se faire plaisir.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Tout le monde aime se faire plaisir, donc pourquoi pas moi, en fait. C'est la base.
- Speaker #0
Est-ce que pour terminer notre échange, tu peux nous faire... part d'une anecdote cocasse, quelque chose qui te serait arrivé et que tu as vraiment envie de nous partager ?
- Speaker #1
Je pense tout de suite au fameux Fred dont j'ai parlé tout à l'heure, où franchement, j'en rigole encore, mais pourtant c'était il y a longtemps. Du coup, c'était le premier québécois avec qui je partageais ma sexualité, mon intimité. Et je ne sais plus, je suis sur lui. On est en train de faire l'amour, du coup, je suis sur lui. Donc, il est allongé en dessous de moi et tout. Et là, il me dit, viens sur mon pénis. Viens sur mon pénis. Il répète comme ça et tout. Mais il continue de me faire l'amour. Et moi, du coup, j'avais envie de rigoler parce que je ne comprenais pas. Je me disais, mais il est con, quoi. Je suis déjà sur son pénis. Pourquoi il me dit ça ? Je ne comprends pas. Et du coup, j'essaye de rester concentrée parce que là, je suis au-dessus de lui. Donc, forcément, il me voit, quoi.
- Speaker #0
J'ai dit de ne pas rigoler parce que sinon il va dire super, elle se fout de ma gueule, trop bien. Et je n'ai pas osé lui demander. Et en fait, c'est plusieurs semaines, même mois après, où j'ai rencontré d'autres Québécois qui disaient ça aussi. Et donc du coup, j'ai compris. Plusieurs mois après, ce qu'il voulait me dire...
- Speaker #1
Alors, il va falloir que tu déchiffres.
- Speaker #0
En fait, il me disait en gros de venir sur le penis, c'est-à-dire de jouir, de terminer, de finir, d'arriver au Nirvana, au 7e ciel. Et franchement, ça me fait rire encore, parce que je vois encore la scène où je suis là, merde, attends, on est en train de faire l'amour,
- Speaker #1
mais qu'est-ce qu'il me raconte ?
- Speaker #0
Il est con, le gars !
- Speaker #1
Donc, viens sur mon pénis, juste pour que je comprenne bien l'expression, c'est-à-dire...
- Speaker #2
jouit sur moi.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. C'est en gros, arriver à la jouissance, en fait, grâce à ma pénétration, c'est un peu ça. Mais de venir, ça en québécois, de venir, c'est de jouir. Ça m'a fait beaucoup rire, ce petit moment. C'était cocasse.
- Speaker #1
Merci beaucoup, Marie, pour cet échange. Alors, toute personne qui écoutera cet épisode pourra se dire qu'aller au Québec, c'est se libérer sexuellement. pas forcément le lien de cause à effet qu'on donne, mais il est vrai qu'il y a quand même une certaine ouverture d'esprit et en tout cas pour toi, ce voyage ça a été un voyage initiatique qui t'a ouvert les yeux et les portes.
- Speaker #0
Tout à fait, et j'en tire que des bénéfices aujourd'hui.
- Speaker #1
Merci beaucoup Marie.
- Speaker #0
Merci à toi.
- Speaker #2
C'est la fin de cet épisode, j'espère qu'il vous a plu. Merci de votre écoute et si vous avez aimé ce que vous avez écouté, alors likez le podcast avec 5 étoiles Et mettez des commentaires sur Spotify, Deezer, Apple Podcasts pour faire connaître Lumière sous la couette au plus grand nombre. Ça nous aide vraiment beaucoup. Abonnez-vous au podcast sur votre appli d'écoute et sur notre page Insta pour rester à l'affût de toutes les actus et des nouvelles sorties d'épisodes. Et enfin, si vous aussi, vous avez envie de témoigner, vous pouvez me contacter sur Insta via DM ou à l'adresse mail hello-lumière-sous-la-couette.com On se retrouve ! un mardi sur deux pour la sortie d'un nouvel épisode. D'ici là, prenez soin de vous et kiffez !