- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur Lumière sous la couette, le podcast qui explore les sexualités. Je suis Louise Bonte et à mon micro vous entendrez des récits intimes mettant en lumière des personnes qui ont accepté de vous partager ce qu'on garde généralement secret. À travers leurs histoires, elles assument d'exposer cette partie de leur vie dans l'ombre qui en dit long sur soi, sur nous et notre époque. Parce que la sexualité nous concerne toutes et tous, et que partager ce qui nous fait du bien, nos expériences et nos anecdotes les plus cocasses, permet de donner une multitude de définitions à ce qui se cache derrière le mot sexe, ouvrez bien grand vos oreilles, on va allumer la lumière sous la couette. On commence tous notre sexualité avec un certain nombre d'idées préconçues. Elles viennent de notre éducation, de notre culture, des injonctions qui nous entourent. Marlène, elle, a grandi dans un environnement où le sexe était tabou et où le poids du candiraton pesait lourd. Un terreau parfait pour nourrir la peur du jugement, celle qui freine les envies, bride les désirs et nous enferme dans des cases bien rangées. Il lui aura fallu plusieurs relations, dont deux mariages et plus de 15 ans. pour commencer à déconstruire ses schémas, pour apprendre à se choisir, à oser, mais s'affranchir de ses chaînes et embrasser le plaisir pour ce qu'il est n'est pas sans embûche, on peut y laisser des plumes. Aujourd'hui Marlène parle cash, parce que tourner autour du pot ça va bien 5 minutes, son mot d'ordre, s'épanouir, pleinement, avec ou sans attache, avec ou sans sentiment, mais toujours avec désir, ce désir ardent pour la liberté. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Lumière sous la couette, je vous en souhaite une belle écoute. Bonjour Marlène.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
On va commencer par une petite présentation si tu le veux bien. Peux-tu s'il te plaît nous donner ton nom, ton âge, ton lieu de vie, ce que tu fais et ce que tu aimes dans la vie ?
- Speaker #1
Alors moi c'est Marlène, j'ai 38 ans, j'habite dans le Maconais, je suis accompagnante en parentalité et CPE dans un collège. Ce que j'aime dans la vie, c'est vraiment la liberté qu'elle m'offre. Pouvoir danser, pouvoir m'amuser, pouvoir voir mes amis et voir grandir mes enfants.
- Speaker #0
Beaucoup de choses très chouettes. Si on en revient à tes débuts affectifs et sexuels, est-ce que tu te souviens de tes premiers émois ?
- Speaker #1
Oui, je m'en rappelle. C'était très très tard. Parce que du coup, j'étais quelqu'un de très renfermé quand j'étais jeune. De très introvertie, je n'allais absolument pas vers les gens. Ce qui n'est plus du tout le cas aujourd'hui. Non, en tout cas, ce n'est pas l'impression que tu donnes. C'est ça. Et en plus, on me le redit à chaque fois. On me dit, mais jamais j'aurais pu t'imaginer comme ça à un moment donné dans ta vie. J'étais une jeune fille qui avait grandi avec deux frères. Donc voilà, le côté je prends soin de moi, je me trouve jolie, etc. Ce n'était pas du tout dans mon vocabulaire. Moi, il fallait que je sache me défendre face à mes deux frères. Donc vraiment, j'ai été élevée dans ce... dans ce système-là, très masculin, très macho. Me trouver jolie, ce n'était vraiment pas les axes vers lesquels j'allais. Je dirais que ma première relation, elle était vraiment... Alors, si on parle purement sexuel, c'était vraiment la veille de mes 18 ans. Je m'étais donné un axe et je m'étais dit, à 18 ans, il faut que j'aie couché avec un mec. Je ne veux pas savoir qui c'est, je n'en ai rien à faire. Il faut juste que je l'ai fait et que j'en sois débarrassée et que je ne dise plus, voilà, je suis vierge. D'accord,
- Speaker #0
ça c'était important pour toi.
- Speaker #1
Oui, ça c'était super important. J'avais vraiment l'impression qu'autour de moi, c'était une obligation qui était attendue par la société. Mes copines, elles avaient déjà toutes au moins eu une relation sexuelle ou alors eu une amourette. Ce que moi, je n'ai vraiment jamais eu. Les garçons m'attiraient, mais je ne les attirais pas apparemment. Mais en même temps, je ne faisais rien pour. Quand je revois les photos, je me dis mon Dieu, mais quelle horreur.
- Speaker #0
Tu n'étais pas sensibilisée au sujet ? Ce n'était pas quelque chose que tu voyais forcément autour de toi ? Sinon par tes copines, mais tu ne te sentais pas ?
- Speaker #1
J'avais des crushs comme toutes. Je me disais, celui-là, il est vraiment trop beau. Mais ça reste le mec inaccessible au collège et au lycée. Donc clairement, moi qui étais très introvertie, je restais avec les gens qui étaient premiers de la classe. Donc les gens ne me voyaient pas en fait. Je pense que j'étais totalement transparente.
- Speaker #0
Et c'était comment cette première relation à la veille de tes 18 ans ?
- Speaker #1
C'était nul !
- Speaker #0
Ça le mérite d'être franc ! Raconte !
- Speaker #1
Il se trouvait que c'était... L'été je ramassais les fruits en fait. Et cette année-là, je ne rentrais pas chez moi. Et donc je dormais chez les agriculteurs où je travaillais. C'était en fin de saison. Les agriculteurs pour qui on travaillait, eux, étaient partis en vacances. Ils se faisaient juste remplacer à la ferme pour la traite des vaches, etc. Et du coup, sur le terrain, on était deux cueilleurs de cerises. Et donc du coup, il y avait l'autre gars et moi-même. Et donc du coup, on logeait. Normalement, il y avait un étage fille et un étage garçon. Ce soir-là, on s'était retrouvés pour manger, jouer à la... console et du coup après il m'a dit tu veux dormir où ? Bah écoute on peut essayer de dormir ensemble moi c'était la veille de mes 18 ans donc si tu veux j'avais ça comme objectif, je me suis dit c'est ce que moi j'appelle et lui il avait tout comme de par hasard parce qu'il savait qu'on allait passer la semaine ensemble donc voilà ça s'est fait à ce moment là, autant dire que j'avais une lucarne au dessus de la tête avec les étoiles, j'ai regardé les étoiles clairement et je me disais mais quand est-ce que ça se termine ? Ah mais ça t'a pas plu ? Pas du tout Non
- Speaker #0
Est-ce qu'il ne t'a pas plu ? Parce que tu t'étais renseignée un petit peu, tu avais demandé à des copines, tu avais échangé ?
- Speaker #1
Non, clairement, c'était le gros sujet tabou, que ce soit dans ma famille, avec mes frères ou avec même mes copines. Jamais je ne me serais vu en parler à quelqu'un, c'était inimaginable. Et donc, forcément, le manque de renseignement. J'avais vu des pornos. Du coup, je m'étais dit, c'est ça que je vais devoir faire, mon Dieu. Et du coup, sans être renseignée, je me suis dit, ça va y aller tout seul. Sèche comme pas possible, ça ne pouvait pas rentrer. Lui, clairement, on va parler crûment, il avait envie de baiser. Ce n'était pas sa première, donc il savait comment s'y prendre. Mais je crois que les préliminaires, ce n'était pas quelque chose qu'il connaissait. Cela dit, je n'en garde pas forcément un mauvais souvenir, si tu veux. Je n'étais pas pressée de recommencer, on va dire, derrière. j'avais peur qu'on se moque de moi dans la façon que j'avais de faire l'amour ça c'était vraiment quelque chose qui me c'est le regard des gens ça c'est vraiment un truc qui pour moi était très très compliqué déjà à ce moment là et en fait je me suis dit si je fais ça avec quelqu'un que je connais potentiellement il en parlera à d'autres donc j'étais intransigeante là dessus il fallait vraiment que ce soit quelqu'un que je ne connaisse pas qui à la rigueur qui prenne pas soin de moi je m'en foutais presque c'était vraiment le le côté il faut que je sois dépucelée que je puisse dire au prochain
- Speaker #0
c'est bon j'ai déjà fait et puis tu voulais pas prendre le risque que ça entache ton image ou que ça te crée une réputation, je pense qu'on est quoi dans les années 2000, c'était pas très déconstruit tout ça ?
- Speaker #1
Non,
- Speaker #0
pas encore à l'époque et tu disais que t'étais pas pressée de recommencer comment est-ce que ça a évolué à partir de cette première expérience ?
- Speaker #1
J'étais là en mode ça y est je l'ai fait, je suis contente basta, on n'en parle plus et puis je vais à la fac du coup puisque c'est l'année de mon entrée à la fac à Lyon Et donc, je ne suis pas du tout dans l'optique de rencontrer quelqu'un, mais plus de faire des rencontres sur Lyon, puisque je ne connais personne et que j'habitais à une heure de Lyon à l'époque. Donc, je me mets sur un forum de la fac. Pour m'aider à faire les premiers contacts, c'est à me dire « Tiens, je peux déjà aller parler à cette personne parce que j'ai déjà échangé par message avec elle. » Et bien voilà, sans le savoir, je suis tombée sur mon premier mari, du coup. Donc, on s'est mis en relation, je pense, un mois, un mois et demi après que je sois arrivée sur Lyon. Et ça a duré huit ans. Du coup, de l'avoir refait avec lui, là, c'était quelqu'un qui a vraiment pris le temps, qui a pris soin de moi, qui était vraiment à l'écoute de mes envies, de mes désirs, de mes besoins. C'était donnant-donnant, c'est-à-dire que ce n'était pas tout pour lui. C'était vraiment, je veux te faire plaisir aussi et je veux que tu ressentes le plaisir. Donc j'avoue qu'avec lui, ça a vraiment transformé l'image de la sexualité que j'en avais. C'était quelqu'un qui était vraiment très ouvert. Voilà, je savais que si j'avais envie de... de tester quelque chose, je pouvais lui soumettre l'idée et on en discutait ensemble et on décidait ensemble de si on tentait ou si on ne tentait pas. Donc j'avoue qu'avec lui, on a essayé pas mal de choses. Il me faisait rire parce qu'il avait déjà son livre de Kama Sutra. Du coup, des fois, il me disait « Ah, et tout, ça, tu crois que ça se tente ? » Et puis du coup, c'était vraiment pas quelque chose de tabou entre nous. C'est-à-dire que moi, pendant des années, c'était quelque chose que je n'abordais pas du tout. Et là, en fait, je me sentais la liberté de le faire. Vraiment sans être jugée en fait. De me dire, bon, peut-être que c'est n'importe quoi ce que je vais lui demander, mais soit il me dit, allez, je suis chaud et on y va, soit non et ça se respecte et il faut que ça plaise aux deux.
- Speaker #0
Donc là, tu découvres finalement le plaisir pour le plaisir. C'est ça. Avec cet homme qui va devenir ton mari.
- Speaker #1
Oui, exactement, au bout de 7 ans. Et on décide d'enclencher les essais pour avoir un bébé. qui ne s'avéreront pas du tout fructueux. On n'arrivera pas à avoir d'enfants ensemble. Et en plus de ça, je découvre quelques mois après le mariage qu'il a des conversations avec une très bonne amie à moi, très déplacée. Et moi, c'est vrai que pour le coup, à cet âge-là, c'était le schéma, on va dire, classique de j'ai quelqu'un, je ne couche qu'avec cette personne et je ne vois rien d'autre autour. Donc ce côté exclusif vraiment dans la relation. Tu avais quel âge, toi ? Du coup, j'avais de 18 à 20 ans. 26 ans. Et donc du coup, c'est pas du tout ok qu'ils puissent envisager d'avoir une telle conversation ou même d'aller voir ailleurs. Donc finalement, on fait quand même notre voyage de noces dans l'espoir en tout cas d'essayer de faire repartir tout ça, etc. où on va dire, on laisse un laps de temps pour essayer de se donner une seconde chance. Et je débute à ce moment-là dans la photo. Je suis invitée à un mariage pour être second shooter. Clairement, ce mariage, je suis partie dans l'optique de me dire, je vais faire des photos, je vais dans un autre environnement. où je ne connais absolument personne. Je fais peau neuve. Et il se trouve qu'à ce mariage-là, je me fais draguer par huit personnes différentes, par des jeunes célibataires, je me fais draguer par des gens mariés, avec leur femme au mariage. Enfin, voilà, moi, j'ai 26 ans à l'époque. En fait, c'est très étrange. Pendant huit ans, personne ne m'a draguée. C'est-à-dire que quand j'ai quelqu'un en tête ou quand je suis avec quelqu'un, en fait, je ne vois absolument pas ce qui se passe autour de moi. C'est vraiment, je suis focus sur la personne. Et voilà, si ça se passe bien, il n'y a pas de raison d'aller voir ailleurs. Et là, en fait, je me trouve hyper désirable. Et je me dis, putain, ça se trouve, il y a peut-être d'autres choses à aller voir. Et je vais tomber, sans le savoir, sur mon deuxième mari à ce mariage.
- Speaker #0
Et donc, tu reviens de ce mariage.
- Speaker #1
Et je reviens de ce mariage et je lui dis, écoute, ça y est, nous deux, c'est fini, en fait.
- Speaker #0
Ah oui, ça a été...
- Speaker #1
Le lendemain soir, le lundi soir, on avait la conversation. Et je lui ai dit, en fait, je vois ce qui se passe autour de moi. Je vois que je peux être désirable par d'autres hommes. J'arriverai pas à te pardonner ce que tu as fait. Donc ça sert à rien que ça se termine mal en fait. Du coup voilà, je mets un terme à la relation. Il est ok avec ça. Il a bien compris pourquoi en fait je ne resterai pas.
- Speaker #0
Et donc tu rencontres l'homme avec qui tu vas en tout cas commencer une autre relation. Avant qu'il ne devienne ton mari. Tu nous as déjà spoilé. Comment ça se passe ?
- Speaker #1
En fait il se trouve que c'est le frère du marié. Il sait que je suis mariée, que je suis en couple. Il vient vers moi en me disant, voilà, je ne vais pas te demander ton numéro de téléphone puisque je sais que tu es mariée, mais par contre, si tu as un Facebook, je le veux bien. D'accord. J'y vais, mais pas complètement. C'est exactement ça. Il y va un peu à ta ton. Moi, sur le coup, ce n'était pas forcément quelqu'un qui m'attirait physiquement, mais je ne me suis jamais arrêtée au physique. Le physique n'était pas une priorité pour moi. C'est-à-dire que si la personne me plaisait à l'intérieur, j'y allais. Là, du coup, je mets, je crois, un mois et demi, même. même pas, je crois, pour qu'on soit ensemble après mon mariage. Enfin non, avant même la fin de mon mariage, j'étais encore pas divorcée.
- Speaker #0
Est-ce que t'es surprise de la vitesse à laquelle ça va ?
- Speaker #1
Pas du tout. Je suis quelqu'un qui fait vraiment confiance à la vie et à ce qu'elle m'apporte. C'est-à-dire que je prends, on me donne, je prends, c'est un cadeau du ciel. En tout cas, je crois que j'ai une bonne étoile au-dessus de moi qui m'apporte des choses tout le temps un peu au-delà de l'ordinaire, extraordinaire. Du coup, c'est vrai que je me laisse beaucoup porter par tout ça. Et je suis quelqu'un qui aime l'amour, vraiment. et donc du coup à ce moment-là si tu veux c'est servi sur un plateau d'argent pourquoi je le refuserais et pourquoi je prendrais pas ce qui est là quoi donc oui j'y vais vraiment comme ça très vite en fait j'emménage avec lui 6 mois après je quitte Lyon donc je viens vivre à Mâcon et en fait il m'a parlé très vite dans notre relation qu'il avait un projet en fait en août de l'année suivante pour faire un road trip en Corse en moto avec des copains et du coup j'ai dit go allez on y va tous ensemble ... Et pendant cette aventure, je tombe enceinte.
- Speaker #0
Ah ouais, un bébé corse.
- Speaker #1
Un bébé corse. Donc là, ça fait un an qu'on est ensemble, tout juste. Et je tombe enceinte sous pilule.
- Speaker #0
D'accord, donc pas planifiée.
- Speaker #1
Pas planifiée du tout. On s'était dit, ok, dans un second temps, pourquoi pas. Mais pour l'instant, on va profiter ensemble. On est jeunes. Enfin, moi, j'avais 27 ans, il en avait 30. Donc, on ne va pas s'encombrer d'un enfant.
- Speaker #0
Toi, ça doit être une surprise aussi. Tu prends quand même une pilule contraceptive pour éviter une grossesse. Et là, paf !
- Speaker #1
Mais moi, j'ai toujours rêvé d'être maman. Donc, quand la nouvelle, elle arrive, moi, je l'accueille vraiment avec bonheur et je ne me pose aucune question. Je me dis, waouh, magnifique. Lui, pour le coup, ce n'est pas du tout la même. C'est une grosse douche froide. Mais on n'avait pas prévu ça maintenant. Ce n'est pas dans nos plans. Du coup, il en vient à me dire, mais est-ce que tu ne l'as pas fait dans mon dos ? Du coup, il y a plein de questionnements qui arrivent. Et moi, à ce moment-là, je... C'était prévu, oui, pas maintenant, mais maintenant qu'il est là, sincèrement, je n'ai pas du tout envie d'avorter. Donc c'est soit tu l'acceptes, soit on n'est plus ensemble et notre relation s'arrête là. Et du coup, il me dit, il ne met pas longtemps non plus à réfléchir. Il me dit, écoute, je t'aime, donc go, on y va.
- Speaker #0
Dans votre intimité, comment ça se passe à ce moment-là ? Bon, évidemment, s'il y a eu grossesse, c'est que j'imagine qu'il y a une sexualité active entre vous, mais comment est-ce qu'elle se passe ?
- Speaker #1
Relativement bien, mais rien à voir avec la première relation que j'avais eue. Je sens que c'est plus tabou, qu'on peut moins en parler, que oui, on peut avoir des désirs, qu'on peut quand même communiquer autour, mais je sens qu'il ne va pas falloir qu'on teste trop de trucs, quoi. On est un peu plus à la campagne aussi, tu vois. Et là-bas, en fait, on est plus dans le sens à se moquer de tout ça, de la sexualité, comme si ce n'était pas quelque chose de sérieux. Donc là, je me dis, wow, tous les red flags que je m'étais mis quand j'avais 17, 18 ans, à me dire, je n'ai pas forcément envie qu'on en parle autour de nous. Là, je sens qu'en fait, il y a ce truc-là de, il faut parler que de cul tout le temps, mais à s'en moquer, quoi. Alors, j'adore faire des blagues de cul, mais alors là, je trouve qu'on est encore à un autre level, qui est vraiment de la moquerie, en fait. Pour moi, ce n'est pas de l'humour. Du coup, je me dis, j'espère que lui, il n'en parle pas, parce que clairement, en fait, je n'ai pas envie que ça aille dans tout son groupe d'amis. Ils étaient une quinzaine de potes. Moi, j'en parle à mes copines parce que des fois, j'ai besoin de me rassurer ou de savoir si c'est une pratique normale ou je ne sais pas. Enfin, toutes les questions qu'on pourrait se poser entre nanas, mais jamais dans le jugement, si tu veux. Ça reste toujours dans la bienveillance et des échanges entre nous. Là, je sentais qu'on passait à un autre niveau et que moi, ça dépassait ma limite, tu vois. Alors pour le coup, il a vraiment tout le temps été très respectueux là-dessus. Et c'est ce qui a permis aussi que notre sexualité soit très épanouie, et notamment pendant ma grossesse. Où là, j'ai eu un désir, vraiment, les neuf mois de grossesse, ça a été l'effusion. Moi, j'étais au max du max, je rentrais de travail, il fallait qu'on aille dans le lit ou sur le canapé ou je ne sais où, mais voilà, il fallait vraiment que...
- Speaker #0
Et lui, la grossesse, ça ne l'a pas bloqué ?
- Speaker #1
Il s'est questionné quand même au début. Et surtout quand il voyait mon ventre se grossir. Où là, il prenait de plus en plus confiance que le bébé était là. à me dire, mais tu crois qu'il a mal ? Tu sais, toutes ces choses-là,
- Speaker #0
en fait. Oui, ces questions qu'on entend régulièrement. Mais peut-être que je vais le toucher. Non, non. Il est impossible de toucher le gobet pendant une grossesse.
- Speaker #1
Mais voilà, du coup, c'est vrai que j'ai vraiment eu au niveau sexuel une grossesse très épanouie.
- Speaker #0
Et donc, vous êtes un jeune couple, parents en devenir, et puis bon, au bout de neuf mois et quelques... Comment est-ce que ça se passe à partir de là, entre vous, avec l'arrivée de ce nouveau bébé ? Comment est-ce que vous vous acclimatez ? Comment est-ce que vous évoluez ensemble à trois ?
- Speaker #1
Il faut savoir qu'un mois avant l'accouchement, on achète une maison. Le fait est que j'accouche. Et puis là, il y a un événement trois semaines après la naissance. Et je pense que c'est un peu le début de la fin pour nous à ce moment-là. Il y a une très grosse dispute qui se passe avec ses parents. Et oui, il ne prend pas ma défense. Et en fait, là, pour moi, ça a été très compliqué. Je venais d'accoucher. Ça faisait trois semaines que j'avais accouché. J'avais mon nouveau-né dans son cosy pendant qu'eux m'assénaient de choses dégueulasses à mon encontre, que j'avais piqué son pognon, que je lui avais fait un enfant dans le dos, que ce n'était pas possible qu'il soit arrivé comme ça sous pilule. Vraiment, ça a duré 30 minutes. Je crois que ça a été les 30 minutes les plus longues de ma vie. Malgré tout, je suis hyper vulnérable à ce moment-là. Et lui, en fait, n'a pas bougé d'un poil. Il a le cul entre deux chaises. Très vite, en fait, je lâche prise. Je crois que je prends un peu mes distances. Lui, il n'a pas envie que ça s'arrête. Donc, clairement, il se donne les moyens que ça continue. Je pense que c'est aussi pour ça qu'on se marie derrière.
- Speaker #0
Ah oui, le mariage était prévu aussi. D'accord.
- Speaker #1
Donc, on se marie deux ans après. Moi, je crois toujours en l'amour. Donc, j'ai quand même espoir, tu vois, qu'il y ait un truc qui redémarre entre nous. Mais, par rapport aussi à cette fameuse dispute les deux ou trois semaines après la naissance de mon fils, ça enlève quelque chose malgré tout dans l'affection qu'on a l'un pour l'autre. Moi, j'ai du mal à accepter ces gestes tendres, parce que je me dis, mais en fait, t'as pas été là au moment où j'avais besoin que tu sois là. Donc c'est vrai que très vite, il y a eu de la distance entre nous physiquement. C'est-à-dire que j'avais plus envie de ses câlins, j'avais plus envie de ses bisous, j'avais plus envie de tout ça. Et lui, à un moment donné, il a eu aussi un blocage du coup. Parce que forcément, il y a un moment donné, quand on se donne plus d'affection, quand on se regarde plus, qu'on fait que se gueuler l'un sur l'autre. Du coup, il y a un moment donné, il y a quand même une cassure quelque part. Et donc, on se marie et puis un an plus tard, je lui dis écoute, là, ça ne va pas. Il faut que j'aille toute seule dans le sud de la France pour moi réfléchir à ce que j'ai besoin et ce que j'ai envie. Et en fait, je remonte de ce week-end-là et je lui dis stop, ce n'est plus possible. En fait, je me suis dit là, il faut que tu penses à toi. C'est-à-dire que là, tu t'es oublié pendant trois ans avec la naissance de ton fils, avec tout ce qui s'est passé. Et là, stop en fait.
- Speaker #0
Et votre fils a trois ans à ce moment-là.
- Speaker #1
au moment de la séparation il a 3 ans et je lui dis en fait là j'ai besoin de prendre soin de moi et du coup vraiment à ce moment là en fait je me sens hyper désirable quoi Et j'ai envie, j'ai envie d'aller vers les hommes, j'ai envie de... Je me retrouve bien. Et puis, c'est plaisant, en fait, de à nouveau se sentir belle dans les yeux de quelqu'un. C'est-à-dire que ça, je l'avais perdu, en fait, avec mon ex-mari. Il me le disait. Mais en fait, je ne le sentais pas, je ne le voyais pas. Je ne voyais pas ses yeux qui brillaient, qui pétillaient, tu vois, quand il me voyait. Et là, je le retrouvais, en fait, je le redécouvrais. Je crois qu'en fait, à chaque fois que je quitte un homme, si on a un, je le vois avec les yeux qui pétillent, tu sais, je suis prête à aller sauter dessus.
- Speaker #0
Est-ce qu'on peut faire l'hypothèse qu'à ce moment-là, c'est toi qui vois à nouveau ?
- Speaker #1
Tout à fait. Comme dans ma première relation, quand j'étais avec mon deuxième mari, j'étais totalement fermée, hermétique. Il n'y avait aucun mec qui pouvait venir me draguer. Vraiment, je pense qu'il y en aurait qui seraient venues, je les aurais envoyées chier. Vraiment, je suis obtue dans ce truc-là quand je suis en couple. Et quand il y a une ouverture, c'est très étrange. J'ai envie de me redécouvrir femme. J'ai envie de me redécouvrir sexuellement. J'ai envie d'aller vers l'autre. Et là, vraiment, c'était flagrant aussi.
- Speaker #0
Est-ce que tu sens de nouveau cette espèce d'élan, ce désir comme ça qui te donne envie d'explorer et d'aller à l'encontre de ce que la vie te porte à nouveau ?
- Speaker #1
Je me sépare et tout de suite, je me dis déjà, je ne veux plus personne dans ma vie. Là, tout de suite, maintenant, j'ai besoin d'un temps de calme et de repos. Et très vite, je me mets sur des sites de rencontres. ce que je n'avais jamais fait jusqu'à présent, puisque j'ai toujours enchaîné les relations. Et pour moi, il m'était jusqu'alors impensable d'avoir une relation sexuelle avec quelqu'un pour qui je n'avais pas de sentiments. Je trouvais que donner son corps comme ça, c'était dégueulasse, que ça ne se faisait pas, que les relations avec des hommes mariés, c'était immonde. Jusque-là, en tout cas, j'étais dans cette optique-là, hyper fermée. Et il se trouve que je vais sur un site de rencontre, je ne me rappelle plus lequel exactement, et tout de suite, j'ai... des jeunes hommes, parce que moi à l'époque j'ai 33 ans, qui viennent me parler, genre ils ont 20 ans, 25 ans. Je me dis « Oh, mais c'est des gamins, qu'est-ce que je veux que je fasse avec ça ? » Du coup, je me dis « Bon, ben tu sais quoi ? T'as quoi à perdre ? Franchement, t'es célibataire, tu dois rendre de compte à personne, une semaine sur deux t'as pas ton gosse, allez, c'est le moment peut-être aussi d'expérimenter certaines choses que jusqu'à présent tu n'as jamais fait. » Et donc, je rencontre un premier mec qui a l'air de me plaire physiquement et tout. Il ne veut pas d'engagement, j'en veux pas, ça tombe bien. Je me dis OK et tout. Et là, je commence le premier, le deuxième, le troisième. Et en fait, ça s'enchaîne. Qu'est-ce que tu découvres à ce moment-là ? Je découvre déjà que je plais à n'importe qui. Vraiment. Donc, au bout d'un moment, je tente, etc. Je me dis bon, maintenant, je sélectionne que des mecs qui me plaisent vraiment à 100%. C'est-à-dire que c'est purement physique. J'étais portée sur rien d'autre. Donc, s'il y avait un truc physiquement qui ne me plaisait pas, c'était non. Tu prends la porte et tu rentres chez toi. Je veux plus de « il a un bon cœur » et compagnie, j'en ai rien à foutre à ce moment-là. C'est vraiment, je veux de la baise. Je veux qu'on rentre dans le vif du sujet, je veux que des relations sexuelles. Et je veux absolument pas m'engager avec qui que ce soit. Je veux que mon fils, il voit personne. Donc vraiment, les semaines où je l'ai, je suis en mode maman. Et par contre, en fait, quand il est pas là, j'en ai un par soir, je pense à peu près. Et là, je retrouve en fait une féminité. Et je me suis découvert une sexualité que je ne me connaissais pas. Parce que là, pour le coup, je pouvais coucher avec n'importe qui, n'importe comment, n'importe quand. Je n'avais aucune limite à ce moment-là.
- Speaker #0
Et qu'est-ce que tu découvres exactement dans cette sexualité où tu ne te limites pas ?
- Speaker #1
Quand les hommes y viennent, je ne veux absolument pas avoir... Je ne veux pas jouir spécialement. Ce que je veux, c'est savoir que je plais. Il faut se rappeler aussi qu'au collège et lycée, je plaisais à personne. En tout cas, c'est l'impression que j'en avais, que j'étais hyper introvertie, que j'avais un appareil dentaire, rien qui allait. Donc en fait, je crois que je découvre ce que j'aurais dû découvrir à ce moment-là, c'est-à-dire, est-ce que je peux plaire à quelqu'un ? Est-ce que je suis désirable ? Est-ce que je suis suffisante pour la personne avec qui je vais être et avec qui je vais partager quelque chose ? Et je déconstruis aussi ce truc de, il faut forcément avoir des sentiments pour faire l'amour avec quelqu'un. Et ça, c'était... C'était impensable pendant toutes les années précédentes. Vraiment, là, c'est venu sans que je le formalise. Je ne me suis pas dit, ah tiens, là, je vais enchaîner les mecs. En fait, j'en ai fait un. Et puis, j'ai vu qu'en fait, il n'y avait pas d'attache, que si on voulait se revoir, on se revoyait, mais qu'on ne se devait rien, que s'il n'y avait pas de message, il n'y avait pas de message. Donc, je me suis dit, écoute, on passe au deuxième. Ce n'était pas question d'avoir un nombre incalculable de mecs qui me sont passés dessus. Ce n'était pas du tout ça. Mais c'était vraiment moi, j'avais besoin de me réapproprier qui j'étais. Je sentais que j'avais besoin d'autre chose.
- Speaker #0
Tu te libérais d'un poids et peut-être de quelque chose, d'une construction aussi.
- Speaker #1
Et puis si tu veux, j'avais aussi déjà explosé ce que j'avais construit de la famille idéale. C'est-à-dire que moi, à la base, je pensais que j'allais faire ma vie avec le même homme toute ma vie, que j'allais avoir des enfants avec lui, qu'on allait acheter une maison et que du coup, je passerais 60 ans de ma vie avec la même personne. Dans ma famille, en tout cas, c'est quelque chose qui a été très mal vécu. C'est-à-dire que mes parents, ils ont divorcé, ils ont attendu qu'on soit tous majeurs pour divorcer, alors qu'on les voyait se déchirer déjà depuis des années. Donc là aussi, c'était aussi ce côté-là de me dire, ah ben moi j'ai pas de séparation, enfin, ça y est ! J'ai mon chez-moi, mais c'est chez moi. S'ils viennent chez moi, ben voilà, mais ils repartent tout comme ils sont venus. C'était plus engageant en fait. C'est que j'avais aussi, ouais, je crois que j'avais vraiment ce côté-là de me dire, je suis libre de faire ce que je veux, avec qui je veux, comme je veux. Il y a la semaine où je suis maman et ensuite il y a la semaine où je suis open.
- Speaker #0
Ça dure un certain temps, ces rencontres.
- Speaker #1
Pas longtemps quand même.
- Speaker #0
Pas longtemps, pourquoi ?
- Speaker #1
Déjà parce qu'il y a le Covid, puisqu'on est tous enfermés chez nous. Mais du coup, je me sens quand même très, très seule pendant ce moment-là. Et pourtant, je prends une décision pendant ces deux mois. C'est de faire enlever mon stérilet dès que le Covid nous aura permis de... de retrouver un peu une part de notre liberté. Et je crois, une semaine après, j'enlève mon stérilet. À ce moment-là, j'étais vraiment pleinement épanouie dans ma maternité. En tout cas, pendant ces deux mois, j'ai beaucoup réfléchi. Je me souvenais d'une conversation que j'avais eue avec ma mère quand j'avais à peu près 17 ans. Je lui avais dit, tu sais quoi, maman, en fait, je crois que je n'ai pas besoin d'un homme. Un jour, j'aurai un enfant toute seule. Et en fait, pendant ces deux mois de Covid, je pense que j'ai ça qui est apparu aussi, ce désir de maternité, mais qui a été plus fort que tout. Et où je me suis dit, en fait, c'est peut-être le moment que je sois à nouveau mère, mais sans personne. Donc, je fais enlever mon stérilet. Et fin de Covid, j'ai plus de sous. Clairement, je ne peux plus payer mon loyer. C'est au-dessus de mes moyens. Je n'y arrive plus. Donc, je donne ma dédite pendant le Covid. Et je décide de retourner vivre chez mon père. En même temps, je discutais avec un gars depuis six mois à peu près, qui lui me dit, écoute, j'ai une maison. Avec deux chambres, donc si tu veux, pour t'éviter d'avoir deux heures de route à faire pour retourner chez ton père, je te propose de venir habiter chez moi pendant la période estivale, juin, juillet, août, et en septembre tu te retrouves un appartement quand tu t'es un peu refait une situation financière. Et donc, si tu veux, un peu solution de facilité, j'ai enlevé mon stérilet. Un mec me propose d'aller chez lui, en gros il ne me reste plus qu'à lui demander s'il ne veut pas me donner son sperme. Et clairement, lui, le premier soir où je suis chez lui, il veut me sauter dessus. Et donc moi, je suis cash avec lui. Je lui dis, écoute, si t'es clean et tout, moi, je cherche quelqu'un pour me donner son sperme. Donc si t'es OK, j'aimerais bien que ce soit toi. Et comme ça, t'es juste le géniteur. Il était vraiment pas mal physiquement et tout. Je me suis dit, bon, ça fera un bel enfant. Et de ce pas, lui me dit, alors je suis d'accord. Mais il m'a dit, moi, par contre, j'ai vraiment envie d'être avec toi. Donc on se lance dans cette aventure.
- Speaker #0
OK, donc vous décidez de cohabiter.
- Speaker #1
On décide de cohabiter. Très vite, il cohabite dans mon lit. Donc voilà,
- Speaker #0
c'est là où on voulait en venir. Vous cohabitez dans le même lit et il est OK pour...
- Speaker #1
Pour avoir un enfant. Pour avoir un enfant. Et être le père de cet enfant.
- Speaker #0
Et il veut être le père. C'est ça, c'est toi, tu cherchais un géniteur, mais là, il veut s'impliquer.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Est-ce que ça veut dire que vous faites couple ?
- Speaker #1
À ce moment-là, on se lance dans cette aventure d'être couple. Moi, je me dis, écoute, j'en ai bien profité pendant neuf mois. Là, tu te sens de repartir dans une relation exclusive. Très vite. Je tombe enceinte. Moi, quand j'apprends que je suis enceinte, on est en vacances. Ça fait trois mois qu'on est ensemble. Moi, à ce moment-là, je me dis, je ne la vois pas vivre notre relation. Clairement, à ce moment-là, je suis hyper heureuse parce que je suis tombée enceinte et que c'est vraiment ce que j'attendais. Mais il faut savoir qu'on n'est qu'à trois mois de relation, que lui, au bout de trois semaines, il cherchait à discuter avec d'autres nanas, alors que c'est lui qui m'a demandé d'être en relation avec lui. Donc c'était très compliqué de démuter comme ça. Et en fait, lui m'a dit, alors ce n'était pas un prétexte, je pense qu'il l'a vraiment perçu comme ça, c'est-à-dire que moi, je recevais encore des messages de ces fameux gars que je voyais quand j'étais célibataire, pour me dire, est-ce qu'on peut se revoir, etc. Et en fait, à chaque fois que je recevais un message, moi j'étais très claire, j'étais en couple. Vraiment, c'était fini. Comme je te dis, à chaque fois, j'ai des œillères quand je suis en couple. Donc là, j'avais des œillères. Sauf que lui, il a vu que j'écrivais à des mecs, Et il a cru que je continuais de les voir. Donc c'était très compliqué de démuter comme ça. Du coup, la grossesse arrive dans ces conditions. Et du coup, il n'y a plus de relation sexuelle. En fait, je désire plus ce mec, mais vraiment plus. Je crois que je n'ai plus envie d'être avec lui. Mais en même temps, j'ai le confort d'avoir un toit sur la tête. Grâce à lui, je suis quand même tombée enceinte. Tu vois, j'ai un peu tous ces trucs qui viennent me roder encore. Et puis ce fameux schéma familial, que peut-être enfin une... pour une fois je vais réussir à maintenir. Donc quelque part, je n'arrête pas la relation. Je me dis, écoute, je sais que pour certaines grossesses, il n'y a plus de désir et que pour d'autres, il y en a beaucoup. Et du coup, j'aurais vécu les deux grossesses totalement aux antipodes.
- Speaker #0
Par contre, pendant ma grossesse, je me suis sentie hyper désirable.
- Speaker #1
C'est intéressant parce que tu dis que tu ne ressens plus de désir pour lui, mais que ton désir est peut-être encore présent.
- Speaker #0
Oui, à ce moment-là, je me sens vraiment belle. Je suis vraiment bien dans cette grossesse. Je ne suis pas forcément attirée par ce qui se trouve autour de moi parce qu'encore une fois, je suis très isolée. Je suis encore partie un petit peu plus loin de ma con pour le coup. Ce n'est pas la même mentalité, c'est encore plus arriéré qu'à ma con. Et puis cet homme-là qui est présent, et je ne sais pas en fait qu'est-ce qu'il vient faire dans ma vie finalement. Il y a quelques mois en arrière, je me dis, « Ouah, tout s'aligne et tout, nickel ! » Et là, je me dis, « Mais ce n'est pas possible, c'est un enfer ! » Et du coup, je me questionne, je me dis, « Est-ce que je dois partir pendant ma grossesse ? Qu'est-ce que j'ai envie en fait ? Est-ce que j'ai vraiment envie d'offrir un papa à cet enfant ? Est-ce que finalement, je ne reviendrai pas un peu en arrière à me dire, « Finalement, il ne va être que le géniteur, et puis je me casse, et puis je refais ma vie. » Et en fait, comme je suis déjà très seule très vite... En fait, je me dis, au moins, il est là. Donc, j'accouche de mon deuxième enfant. C'est une merveilleuse nouvelle. Je suis trop contente. Vraiment, là, à ce moment-là, j'adore. Et très vite, je commence à ne pas dormir parce que mon fils ne dort pas. Le soutien que j'espère avoir du papa, il est là, mais en demi-teinte. Il continue de faire ses conneries de son côté. Du coup, si tu veux, moi, je me paume dans ce début de maternité totalement. Je m'oublie. Je n'ai plus envie de me maquiller. Je n'ai plus envie de me coiffer. Je n'ai plus envie de faire aucun effort. Donc en fait, je ne peux à ce moment-là que tomber dans la dépression. Je n'ai pas de soutien des amis, de la famille, parce que moi, ma famille, elle ne comprend pas forcément. Et puis moi, j'ai du mal à me séparer de mes enfants. C'est-à-dire que pendant les trois premières années de vie, mes fils, à part une nounou, ils ne sont pas gardés. Et du coup, une seconde fois, je m'oublie dans ma maternité. Et là, pour le coup, il n'y avait rien eu quasiment pendant la grossesse en termes de sexualité. Il n'y aura rien après pendant trois ans. C'est-à-dire qu'au moment où j'accouche, je suis mère. Je suis mère à 100%. Je ne suis plus femme, je ne suis plus maîtresse, je ne suis plus rien, je ne suis que mère. Et du coup, à ce moment-là, je ne vois plus rien. Je ne vois que mes nuits de merde, je ne vois que mon gamin qui pleure. Là, j'avoue que pour le coup, je le mets très vite chez une nounou. Parce que je sens que j'en ai besoin, en fait. Parce que j'ai besoin de me retrouver, parce que je n'ai plus envie d'être mère. Je crois qu'il y a aussi beaucoup ça. C'est que quand mon fils, il n'est pas avec moi, je ne suis plus mère. Je suis la femme. Donc là, tu me vois pimper comme je ne sais pas quoi, parce qu'à tout moment, dans le lion, je trouve un mec.
- Speaker #1
Je ne vais pas te retenir trop longtemps, Marlène. Est-ce qu'aujourd'hui, parce que cette relation, c'est fini, est-ce qu'aujourd'hui, tu concevrais de pouvoir vivre pleinement ton désir, tes envies, ce besoin de liberté, dans tous les aspects de ta vie, mais également sexuel ? En dehors du couple.
- Speaker #0
Tu vois, c'est vraiment tout frais puisque j'ai déménagé il y a une semaine. En fait, du coup, moi, là, ça a tout remis en question. En fait, j'aime cette liberté. J'aime le fait de me dire, ce soir, je ne sais pas ce que je vais faire, mais potentiellement, du coup, soit je vais aller m'amuser avec mes amis, soit peut-être je vais me trouver un plan ou je vais être avec mes enfants. Enfin, ça peut être hyper varié. Et en fait, ce truc de pas de contraintes, ça, ça me plaît énormément. Et donc là, je suis vraiment en fait... ... Tu vois, j'approche la quarantaine, c'est peut-être aussi pour ça que j'ai encore d'autres questionnements qui arrivent. Je me rends compte que les relations exclusives, en fait, j'ai l'impression que ça ne me correspond pas du tout, finalement. En fait, je me rends compte que finalement, c'est moi qui m'enferme dans quelque chose que personne ne m'a demandé, qui sont par rapport à mes schémas qu'on m'a toujours montrés, par rapport à ce que la société, elle attend aussi d'un couple, d'une vie de famille. Je sens, en tout cas, que je suis beaucoup plus ouverte à ce que je vais pouvoir vivre là maintenant. Alors que ce soit dans ma vie personnelle, privée, mais aussi dans ma sexualité. Et j'ai aussi envie d'explorer des choses. C'est-à-dire que je n'ai pas envie de me fermer aux femmes, par exemple. Je n'ai pas envie de me fermer à des plans, à plusieurs, à des orgies et compagnie. Ça, ça ne m'intéresse pas pour l'instant, mais peut-être qu'un jour, oui. Je n'en sais rien. Comment je vais avancer dans ma sexualité ? Là, je n'ai plus envie de me fermer de porte, vraiment.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a une chose ? Que tu aimerais dire à la jeune Marlène de 18 ans moins un jour, qui découvre sa sexualité à ce moment-là ?
- Speaker #0
Je crois que je lui dirais, ne t'inquiète pas, tout va bien se passer. Ma bonne étoile m'a toujours apporté ce que je devais vivre au final. Alors oui, les séparations, ça ne fait pas plaisir. Oui, la dépression postpartum non plus. Mais je crois que c'est ça aussi qui me construit et qui m'aide à devenir une meilleure personne chaque jour, que ce soit pour moi, que ce soit pour mes enfants. C'est plus ce côté-là.
- Speaker #1
Et est-ce que pour clore notre échange, tu peux nous partager une anecdote cocasse ? Quelque chose qui te serait arrivé où tu disais « vraiment, il faut que je le raconte » .
- Speaker #0
J'en ai deux, mais il y en a une, j'ai promis de ne pas le dire.
- Speaker #1
Alors on la squeeze, c'est bon.
- Speaker #0
C'était pendant mes neuf mois de célibat. Un jour, j'avais programmé un mec le matin, un mec l'après-midi. Et la veille au soir, je sors, je discute avec beaucoup de garçons à ce moment-là. Et je sors avec mes amis en soirée. Et en fait, sur Instagram, il y a un des gars avec qui je discutais qui poste une story de là où il est. En fait, je me trouve au même endroit que lui. Sauf que pendant la soirée, je ne l'ai absolument pas vu. Et je ne sais pas, je dois avoir sa vidéo, ça doit être minuit et demi, quelque chose comme ça, parce que quand je suis en soirée, je ne prends jamais mon téléphone. Et là, à ce moment-là, je regarde. Et du coup, je me dis, bon, allez, qui ne tente rien n'a rien. Et donc, je lui envoie un message. Et je lui dis, ah tiens, je suis au même endroit que toi, on rentre chez toi ou chez moi ?
- Speaker #1
Okulo.
- Speaker #0
Okulo. mais vraiment, et le gars je me dis c'est qui tout double, soit il m'envoie chier parce que lui il m'a vu dans la soirée et je lui paie pas du coup il me dit ah mais je t'ai pas vu et tout bah écoute on peut se retrouver chez moi, donc là il me donne son adresse, on se retrouve chez lui je passe la nuit là-bas et du coup le lendemain c'était plus possible j'ai annulé les deux plans là je suis bien en fait, on va arrêter là-dessus
- Speaker #1
Merci de nous avoir partagé ça Merlène Merci de nous avoir partagé les nombreuses étapes qui ont marqué ton parcours et qui nous permettent de voir aussi qu'on a beaucoup de construction. Et ce que je ressens chez toi, c'est cette force à justement accepter que les choses, elles vont comme elles vont et qu'il ne faut pas toujours se battre, mais qu'il faut réussir à aller avec le flot. Et j'ai l'impression que c'est ce que tu fais pour pouvoir vivre pleinement.
- Speaker #0
Tout à fait, pour m'épanouir.
- Speaker #1
Merci beaucoup Marlène.
- Speaker #0
Merci à toi.
- Speaker #1
C'est la fin de cet épisode, j'espère qu'il vous a plu. Merci de votre écoute et si vous avez aimé ce que vous avez écouté, alors likez le podcast avec 5 étoiles et mettez des commentaires sur Spotify, Deezer, Apple Podcasts pour faire connaître Lumière sous la couette au plus grand nombre, ça nous aide vraiment beaucoup. Abonnez-vous au podcast sur votre appli d'écoute et sur notre page Insta pour rester à l'affût de toutes les actus et des nouvelles sorties d'épisodes. Et enfin, si vous aussi... vous avez envie de témoigner, vous pouvez me contacter sur Insta via DM ou à l'adresse mail hello.lumièresselaquette.com On se retrouve un mardi sur deux pour la sortie d'un nouvel épisode. D'ici là, prenez soin de vous et kiffez !