undefined cover
undefined cover
Les dessous de l'influence - @SophieRMakeup cover
Les dessous de l'influence - @SophieRMakeup cover
Ma Banque Sans Filtre

Les dessous de l'influence - @SophieRMakeup

Les dessous de l'influence - @SophieRMakeup

40min |05/06/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Les dessous de l'influence - @SophieRMakeup cover
Les dessous de l'influence - @SophieRMakeup cover
Ma Banque Sans Filtre

Les dessous de l'influence - @SophieRMakeup

Les dessous de l'influence - @SophieRMakeup

40min |05/06/2025
Play

Description

Dans notre dernier épisode de "Ma Banque Sans Filtre", nous avons eu l'honneur d'accueillir @SophieRMakeup, une créatrice de contenu que vous avez peut être déjà vu sur différentes plateformes !


Au programme : des discussions passionnantes sur les coulisses de son métier, la gestion de sa communauté et les défis qu'elle a rencontrés depuis son lancement sur les réseaux sociaux. Sophie nous parle de l'importance de l'authenticité, de la manière de préserver sa vie personnelle tout en étant exposée sur les réseaux, et des stratégies pour engager sa communauté de manière significative.


Elle évoque également les collaborations avec les marques et comment son contenu a évolué au fil des années !


Ne manquez pas cette interview enrichissante ! 📱 Abonnez vous pour ne rien manquer et suivez nous sur notre compte Instagram : @mabanquesanfiltre


La Caisse d’Epargne et de Prévoyance d’Auvergne et du Limousin, Banque coopérative régie par les articles L512-85 et suivants du Code monétaire et financier, Société Anonyme à Directoire et Conseil d’Orientation et de Surveillance – Capital social de 360 000 000 euros – Siège social : 63, rue Montlosier 63000 Clermont-Ferrand – 382 742 013 RCS Clermont-Ferrand – Intermédiaire en assurance immatriculé à l’ORIAS sous le n° 07 006 292 – Titulaire de la carte professionnelle « Transactions sur immeubles et fonds de commerce » n° CPI 6302 2016 000 008 503 délivrée par la CCI du Puy-de-Dôme.


Présentateur: Jod_anim

Réalisation: Riot House


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sophie

    Salut tout le monde, bienvenue sur ma banque sans filtre. Aujourd'hui, format très chaleureux, un peu intime on pourrait presque dire, pour parler d'un sujet qui va vous fasciner, vous étonner, sur lequel vous vous posez peut-être des questions, les dessous de l'influence. Aujourd'hui, je reçois une invitée qui connaît bien le sujet et que vous avez peut-être déjà vu passer dans votre fil Instagram, c'est SophieRMakeup. Salut Sophie ! Salut Jod !

  • Jod

    Comment ça va ? Est-ce que t'es bien installée ? Est-ce que les fauteuils sont confortables ?

  • Sophie

    C'est parfait, merci beaucoup, c'est top !

  • Jod

    On va parler avec toi du monde de l'influence, puisque tu es présente depuis 2015 sur les réseaux sociaux, où tu proposes du contenu, comme le nom l'indique, SophieRMakeup, autour du maquillage, de la cosmétique. Déjà, tu préfères qu'on te qualifie d'influenceuse, de créatrice de contenu, c'est quoi le bon terme ?

  • Sophie

    Pour moi, il n'y a pas de bon terme, ça veut dire la même chose, c'est exactement pareil. C'est vrai que créateur de contenu, on peut se dire que c'est un petit peu plus valorisant, mais c'est ok, fais comme tu le sens.

  • Jod

    Parce qu'influenceur, on m'a souvent dit, ça peut être un peu péjoratif, un peu mal pris. Il y a une image qui n'est pas très flatteuse.

  • Sophie

    C'est que souvent, c'est associé aux influenceurs télé-réalité. Et voilà, on aime ou pas, mais il peut y avoir une appréciation par rapport à ça. Mais moi, je m'en fiche, tu fais comme tu le sens.

  • Jod

    Alors, comment on devient influenceur ou créateur de contenu ? En tout cas, comment ça s'est passé pour toi ? Je ne sais pas si tu te rappelles déjà, ça fait dix ans.

  • Sophie

    Oui, ça fait dix ans, waouh, la claque ! Mais comment j'ai débuté ? J'ai débuté dans mon petit studio, voilà, j'étais pas très épanouie professionnellement et j'avais envie de quelque chose qui me stimule. Et donc je consommais énormément de réseaux sociaux et donc de vidéos make-up, maquillage et donc des influenceuses australiennes, américaines et je me suis dit tiens, et si je le faisais moi aussi ?

  • Jod

    Pourquoi pas moi ?

  • Sophie

    Exactement, donc le Noël suivant j'ai demandé un appareil photo à mes parents pour pouvoir me filmer, avoir un minimum de matos. Et puis c'est parti de là. D'avoir envie aussi de partager, partager ma passion du maquillage.

  • Jod

    Oui c'est ce que j'allais dire, c'est un sujet quand même assez précis, le maquillage, la cosmétique, t'as toujours baigné un peu dedans, c'est un sujet qui te plaisait.

  • Sophie

    Alors, baignée dedans, on va dire que c'est en devenant femme que j'ai découvert bien sûr cet univers. Et après, j'ai été autodidacte parce que j'ai suivi des vidéos sur les réseaux et j'ai appris. Et donc, je me suis dit tiens, moi aussi, j'ai envie de transmettre.

  • Jod

    Est-ce que tu te rappelles de ta toute première vidéo ou pas ?

  • Sophie

    Oui. Oui, oui, j'étais un peu hésitante. Bon, ça fait un dossier comme on dit.

  • Jod

    10 ans de plus tard, cette vidéo, qu'est-ce que t'en penses ? Si tu parlais à la Sophie de 2015.

  • Sophie

    J'en pense que j'ai bien fait et qu'elle a le mérite d'exister, parce que sinon, je ne serais peut-être pas là, ici.

  • Jod

    Alors, on va parler justement de ton parcours et on va parler un peu de l'influence, tout ça. Je rappelle juste quelques chiffres. 70 000 personnes qui te suivent sur YouTube, 20 000 sur Insta. Pas encore beaucoup sur TikTok ? Non.

  • Sophie

    C'est progressif. Je viens de démarrer sur TikTok. Et puis, TikTok, c'est aussi une plateforme où il faut être très récurrent, très présent. Et vu que je n'ai pas énormément de temps, malheureusement, je fais comme je peux.

  • Jod

    Ça évolue vite.

  • Sophie

    Ça évolue incroyablement vite. Il faut s'adapter, il faut rester tout le temps connecté pour connaître les tendances, savoir ce qui fonctionne aussi.

  • Jod

    Alors, de plus en plus, on se dit, être créateur de contenu, ça a l'air d'être un métier super cool. Ils ont l'air d'avoir une vie de dingue, de faire absolument ce qu'ils veulent. Est-ce que c'est vrai, Sophie ?

  • Sophie

    Tout dépend des créateurs de contenu ou des influenceurs, bien sûr. Après, oui, c'est sûr que c'est chouette parce que ça donne plein d'opportunités, ça permet de découvrir plein de choses, d'avoir un relationnel ou autre. Mais après, voilà, moi, je suis aussi une petite influenceuse.

  • Jod

    C'est une partie un peu émergée de l'iceberg de se dire tout est beau, on fait ce qu'on veut, on a juste à poster des vidéos et ça marche. C'est quoi la partie ? sous l'iceberg, celle qu'on ne voit pas ?

  • Sophie

    C'est sûr que le dernier maillon de la chaîne, on va dire, c'est la vidéo qui est postée et c'est ce que tout le monde voit. Mais en amont, il y a vraiment déjà échanger avec les marques, animer ses collabs, gérer ses collabs. Ensuite, créer le contenu, avoir le temps pour le créer, avoir le matériel et puis faire toute la post-prod, le montage et ensuite faire valider aux marques. Parce que ça aussi, maintenant, il y a de plus en plus des contrats, des cahiers des charges avec les marques. Donc, il faut revalider. Et ensuite, oui, on poste, mais il y a encore après, parce qu'il faut faire la modération. La modération, c'est répondre au quotidien à sa communauté. Quand quelqu'un pose une question, « Ah oui, c'est quoi que tu as aimé ? » « Comment je retrouve le produit ? » ou quoi que ce soit, on est aussi à la disposition de sa communauté.

  • Jod

    Comment tu sélectionnes les marques, les produits avec lesquels tu as envie de bosser ? Ça se joue sur quoi ? C'est vraiment à l'instinct, à l'envie ?

  • Sophie

    Exactement. Moi, c'est mon fil rouge, c'est-à-dire c'est au feeling. Si j'aime la marque, si j'aime... Alors bien sûr, il faut que les valeurs soient communes quand même. Mais après, mais oui...

  • Jod

    Ça va être quoi tes valeurs par exemple, ça ?

  • Sophie

    Mes valeurs, ça va être quand même... Non, mais que ce soit éthique, que ce soit responsable. Voilà, je vais quand même me renseigner aussi sur où est située l'entreprise par exemple, ou autre, comment sont fabriquées les produits. Et puis l'univers surtout aussi de la marque pour que ça soit en adéquation avec moi.

  • Jod

    Et justement, comment ça se passe pour créer ton contenu ? c'est toi qui es... complètement libre de choisir la manière dont tu fonctionnes, comment tu poses la caméra, ce que tu vas dire, ou les marques t'imposent des choses.

  • Sophie

    Certaines marques peuvent demander, j'en ai quand même pas beaucoup, on va dire que 90% je suis assez autonome et c'est de l'artisanat, c'est-à-dire que j'ai mon trépied, mon téléphone ou un appareil photo, ça dépend. Et ensuite, alors souvent des fois je rédige un petit peu des scripts, surtout pour YouTube. YouTube avait pas mal de scripts parce que sinon je bafouillais, je perdais du temps, c'était... C'était pas assez clair dans mon discours.

  • Jod

    C'est pas le même temps de vidéo, ce qu'on pose sur Insta, sur Youtube. On travaille pas sur la même temporalité.

  • Sophie

    Et le format aussi. C'est-à-dire que sur Youtube, souvent, on va parler, alors que sur Instagram, on peut ne pas parler ou juste faire de la voix off et enregistrer sa voix.

  • Jod

    Ou mettre de la musique par-dessus. Exactement. Oui, j'ai vu un réel il y a pas longtemps sur ton Insta où on te voit en train de te maquiller et tu fais ta voix off par-dessus, en fait, où tu expliques les détails, les étapes une par une.

  • Sophie

    Parce qu'en fait, dans l'exercice de me maquiller et de parler, ça ne matchait pas. Donc souvent, je devais fouiller. Mettre son rouge à lèvres en parlant, c'est difficile.

  • Jod

    Oui, mais c'est un défi.

  • Sophie

    Oui, c'est vrai.

  • Jod

    Ça peut faire le buzz.

  • Sophie

    Mais avec le micro, au moins, ça fonctionne.

  • Jod

    Les marques, elles viennent directement te voir ou tu passes par une agence d'influence ?

  • Sophie

    Aujourd'hui, elles viennent me voir. C'est-à-dire, moi, je travaille seule parce que j'ai pas assez de volume de collaboration pour sous-traiter cette partie. mais oui je gère principalement que de l'entrant. Là, j'ai fait une petite pause il y a quelque temps sur mes réseaux sociaux parce que je suis devenue maman, je n'avais pas beaucoup de temps.

  • Jod

    Et félicitations.

  • Sophie

    Merci, c'est gentil. Mais c'est vrai que je m'étais posée la question, est-ce que je passe par une agence ou pas ? Et là, vu que je reprends aussi progressivement, je gère l'entrant.

  • Jod

    Et ça peut changer ? cette vision-là, passer par une agence plus tard ? Parce qu'il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de demandes.

  • Sophie

    Et en fait, pour moi, le vrai facteur, ça va être le temps. C'est-à-dire, est-ce que je vais avoir assez de temps pour gérer les collabs ? Et surtout, ce qui est très bien à travailler avec une agence, c'est que souvent aussi, ils orientent sur le contenu. C'est-à-dire, ils vont être force de proposition sur, ah bah tiens, ce type de format est intéressant, tu devrais le faire. Ils sont critiques aussi, alors que quand on travaille seul, bah ouais, on va montrer à son mec, mais c'est tout, quoi.

  • Jod

    Mais quand tu travailles seul, t'as aussi une plus grande liberté. Tu fais un peu ce que tu veux.

  • Sophie

    Oui. Moi, j'aime bien travailler quand même en synergie et je trouve que c'est intéressant d'avoir un œil externe pour pouvoir juger ou autre.

  • Jod

    Est-ce que tu te rappelles d'une collaboration avec une marque qui a bien marché ? On ne va pas forcément citer une marque, mais vraiment une expérience qui t'a marquée et tu t'es dit, ouais, ok, là ça a du sens aussi ce que je fais.

  • Sophie

    Oui, j'ai une marque de cosmétiques, de maquillage. qui est en fait une marque qui s'est implantée, alors c'est locale, qui s'est implantée sur Clermont-Ferrand et on avait fait tout un événement dans un magasin où j'avais fait venir aussi ma communauté où on se maquillait toutes ensemble un peu en mode masterclass. Trop bien ! Ouais vraiment c'était très belle marque en plus donc voilà c'était un super moment.

  • Jod

    Est-ce qu'il y a une vidéo collab type ? C'est-à-dire tu as une marche à suivre, un peu toujours la même manière de faire en fonction des vidéos ? Ou alors c'est vraiment selon aussi le produit, la marque ?

  • Sophie

    Ça va dépendre aussi si c'est un produit ou un service. Déjà, ça va dépendre parce que c'est sûr que si c'est un produit, c'est facile de le montrer, de le mettre en action. Après, oui, il y a un brief, c'est-à-dire la marque donne souvent un cahier des charges, un brief où il y a un peu les choses clés à noter, à mentionner. Mais après, non.

  • Jod

    Ça va être le nom de la marque.

  • Sophie

    Exactement, le nom de la marque.

  • Jod

    Les atouts du produit.

  • Sophie

    Les bénéfices produits, exactement. Bien sûr, il faut toujours que ça reste... objectif et que moi aussi je donne mon vrai avis, c'est à dire faut rester authentique, ça c'est certain.

  • Jod

    C'est déjà arrivé de tomber sur un produit où on dit ouais ça fait ça, ça, ça et quand tu le testes, pas du tout.

  • Sophie

    Alors dans la cosmétique c'est ça où c'est un petit peu particulier parce que on a chacun son appréciation, c'est à dire que quand je teste une crème anti-ride par exemple, c'est pas en la mettant tout de suite que je vais plus avoir de rides, c'est vraiment sur le long terme. Donc, moi, mon rôle, je le vois juste comme donner de la visibilité. Et par contre, oui, je vais dire ça, ça permet de, mais ça sera plus sur le long terme où je vais vraiment dire oui, ça fonctionne.

  • Jod

    Est-ce que le fait de travailler avec des marques et d'essayer d'avoir des marques aussi qui correspondent à tes valeurs, ça a changé, toi, un petit peu ta manière de consommer, tes tendances ? Est-ce que tu es devenue un autre type de consommatrice depuis que tu es devenue influenceuse ?

  • Sophie

    Oui, ça c'est certain parce que j'ai la chance de recevoir beaucoup de produits, donc automatiquement je consomme. Et puis surtout, c'est que j'incite à la consommation. C'est vrai que les réseaux sociaux et les influenceurs, on est un peu comme des 4 par 3, il ne faut pas dévaloriser, mais on est vraiment une publicité. Donc oui, je consomme. Après, encore une fois, c'est dans le choix de ces collaborations d'être éthique, d'être responsable et de véhiculer des bonnes valeurs.

  • Jod

    Et tu te places comment vis-à-vis de ça ? te dire que finalement, t'es quand même une pub.

  • Sophie

    Moi, je suis totalement à l'aise avec ça, parce que c'est un rôle que j'ai choisi. Après, j'estime être juste. Non, j'ai aucun souci par rapport à ça.

  • Jod

    T'as déjà eu des critiques ou des retours de ton entourage, proche, ta famille, tes amis, qui disent, ouais, mais franchement... En gros, tu vends tes fesses, quoi ?

  • Sophie

    Non, franchement, je n'ai jamais eu. Et après, tu fais le lien avec la famille. C'est vrai que les produits, moi, après, je fais des packages et je donne à toutes mes copines, à mes parents.

  • Jod

    Ah oui, donc ils sont plutôt contents,

  • Sophie

    en fait. Oui, ils sont plutôt contents. Ou quand j'ai les grosses panières, je leur dis, bon, les filles, allez-y, choisissez. Elles sont contentes.

  • Jod

    Justement, dans tes vidéos, on te voit dans ta salle de bain, on peut te voir dans ta maison, tu montres ta vie perso. Ça fait partie du jeu, ça ? de se dévoiler, de montrer un peu d'intime, de sa vie personnelle, de sa maison, de son chez-soi ?

  • Sophie

    Ça fait partie clairement du jeu. Je pense qu'après qu'il faut... Aujourd'hui, je suis un petit peu plus modérée par rapport à ça. Il y a quelques temps, et surtout sur YouTube, je faisais beaucoup de formats vlog assez intrusifs, où on voyait vraiment mon intérieur, des home tours. Maintenant, je suis plus frileuse par rapport à ça. Je pense que c'est peut-être la maturité, j'en sais rien. La paternité,

  • Jod

    c'est génial pour toi.

  • Sophie

    Exactement. Je ne veux plus trop montrer mon intérieur ou alors juste des petites brides. Là, par exemple, on vient d'emménager dans une nouvelle maison et j'ai souvent des demandes. Ah, c'est à l'air canon la déco, est-ce que tu peux nous montrer ? Et en fait, j'explique que je n'ai pas envie, que je préfère garder mon intimité. Donc souvent, ce qui est respecté, ce qui est entendu. Et après, mon conjoint n'est pas du tout dans les réseaux sociaux. Il déteste ça. Enfin, il consomme le soir, il va scroller. Mais lui, il ne s'affiche pas. Donc en fait, il me met aussi une limite naturelle. C'est-à-dire que quand on va au resto, je fais hop, une petite photo et c'est tout.

  • Jod

    Et après, tu dis « pose ton portable » .

  • Sophie

    Je le sais.

  • Jod

    Il y a même plus loin de le dire.

  • Sophie

    C'est ça, je ne fais pas plus. Et au final, je trouve que ce n'est pas si mal parce qu'on profite plus de l'instant T.

  • Jod

    Du coup, le fait de devenir maman, ça a complètement changé ta vision sur ton métier ou pas ?

  • Sophie

    Ça a changé le temps. surtout, c'est-à-dire que le temps dans une journée il n'est pas incompressible, il y a ma vie pro la vie à la maison, la vie de maman la vie pour soi et au final moi c'est un petit peu à la fin tout ce qui est création de contenu donc oui, ça réduit un petit peu le temps

  • Jod

    On parlait de vie privée, de vie personnelle là, ça serait quoi le meilleur conseil à donner, par exemple pour les jeunes qui voudraient se lancer sur les réseaux sociaux, faire comme toi t'imiter, ça serait quoi le meilleur conseil à leur donner pour se blinder, pour se protéger vis-à-vis de ça ?

  • Sophie

    Je pense que déjà quand il faut être là pour les bonnes raisons, c'est à dire que si on décide de s'afficher et de vouloir par exemple être créateur de contenu, il faut le faire parce qu'on a envie de transmettre quelque chose, on a envie de partager sa passion, d'être altruiste. Et pas souvent pour se dire « ah moi je veux faire ça parce que je veux recevoir des cadeaux » , malheureusement. Et l'autre conseil que je pourrais donner c'est d'être soi-même, d'être authentique.

  • Jod

    La Sophie qu'on voit sur la vidéo, c'est la Sophie de la vraie vie ?

  • Sophie

    Ah oui. Du moins, je pense. Oui, j'espère. Parce qu'il n'y a aucun rôle. Ça, c'est une de mes valeurs. On en parlait, c'est de rester soi-même.

  • Jod

    J'ai envie de parler de ta communauté, des gens qui te suivent. Tu es présente depuis dix ans sur les réseaux sociaux, sur YouTube. Tu as fait énormément de vidéos aussi. Ta communauté, c'est une communauté qui s'est développée, qui est fidèle. Comment, aujourd'hui, cette communauté, tu peux l'engager ? Comment tu l'as fait participer aussi, toi, au projet SophieRMakeup ?

  • Sophie

    Je pense que, encore une fois, ça rejoint l'authenticité. C'est-à-dire que moi, je vais partager sur mes réseaux, on va dire, mes peurs, mes appréhensions, mon quotidien. Et en fait, c'est là où ma communauté peut se reconnaître et va se reconnaître. Comme par exemple, la maternité, le fait que ma fille ne faisait pas ses nuits. Mais je pense que je n'ai jamais reçu autant de messages qu'à ce moment-là. Parce que je pense que je parlais à de nombreuses personnes, à de nombreux parents qui se sont reconnus dans la galère d'être fatigué. Donc voilà, je pense.

  • Jod

    Et t'as trouvé qu'elle t'a donné des messages, du coup ?

  • Sophie

    Mais comment tu fais, toi ? Parce que là, maintenant, ça va mieux les nuits. Mais à l'époque, c'était... Nous aussi, on galère. Il a courage, il a 4 ans. Et pour nous, c'est toujours pas les nuits. Alors qu'elle en avait 12 mois à l'époque. Mais oui, c'est du soutien, en fait. C'est vraiment une communauté.

  • Jod

    Au sens propre. T'as le sentiment que les gens qui te suivent, ils te perçoivent un peu, je sais pas, comme... une personne qui a la solution à tous les problèmes, en gros, donne-nous le conseil pour faire dormir nos gamins parce qu'on ne sait pas comment faire.

  • Sophie

    Pas du tout, non, pas du tout. Au contraire, je serais plus la pote, la copine en virtuel parce qu'on ne se connaît pas. Mais voilà, qui vont aller chercher un petit peu de tips, de conseils et juste de se reconnaître. C'est vrai que des fois, de voir une personne qui vit la même chose que soi, c'est rassurant.

  • Jod

    Tu as déjà rencontré des abonnés ? ou des gens de ta communauté et avec qui tu as pu créer par la suite un lien autre que virtuel ?

  • Sophie

    Oui, oui, oui. Oui, mais ça, très souvent, très souvent, je croise des personnes. Et puis, même, on se reconnaît, on se croise à Jaude. Ah, salut, ça va ? Donc, non, c'est chouette. J'ai tissé aussi une amitié avec les réseaux sociaux. Donc, non, pour moi, c'est que du bon.

  • Jod

    C'est chouette. C'est trop chouette. Quand tu es influenceuse comme ça et que forcément tu fais des collabs avec des marques et que le but derrière c'est quand même de l'achat, de la consommation, pour les marques en tout cas c'est l'enjeu de publicité, est-ce que toi ton but c'est que tes abonnés achètent ?

  • Sophie

    Alors mon but, non. Premier non. Mon but ça va être de donner de la visibilité, c'est-à-dire de plus apporter, bah tiens... cet anti cernes, on reste dans la sphère make up, mais cet anti cernes vraiment je vous le recommande parce qu'il est efficace et que vous si vous l'achetez vous allez avoir un bon rapport qualité prix. Donc voilà c'est plus à donner des tips. C'est vrai qu'aujourd'hui après il y a des fonctionnements avec les collaborations avec les marques où on appelle ça le cashback, ou quand par exemple on met un lien qui est traqué sur un produit, je parlais de l'anti cernes donc moi je vais vanter un peu les mérites de l'anti cernes parce que je le trouve efficace. je vais marquer le lien du produit, et si les personnes cliquent dessus et qu'elles consomment derrière, moi j'ai un pourcentage, c'est ce qu'on appelle le cashback. Donc ça c'est un type de collaboration avec les marques.

  • Jod

    J'ouvre une parenthèse, depuis tout à l'heure tu me parles d'anti-cerne, d'anti-ride, est-ce que tu as un message subliminal à nous faire passer Sophie ?

  • Sophie

    Je crois que c'est ce que je suis en train de vivre. La quarantaine qui approche, qui est bien installée surtout !

  • Jod

    Tu parlais de cashback, ça c'est intéressant. On va parler un peu d'argent. Quand on est influenceur comme toi, ça représente quoi ? Alors déjà, en termes de vision et d'état d'esprit, ça représente quoi la rémunération ? Est-ce que c'est vraiment un objectif à part entière ? Est-ce qu'on fait ça pour la thune, parlons entièrement, ou est-ce que c'est vraiment le bonus ?

  • Sophie

    Pour moi, aujourd'hui, c'est le bonus parce que j'ai une activité professionnelle à côté. Par contre, c'est vrai que moi, je me suis aussi posé la question de quelle direction je veux donner à ma carrière. C'est-à-dire, est-ce que j'ai envie de plus produire sur les contenus ? Et automatiquement, plus on est présent, plus on va avoir de collaborations, donc de rémunérations. C'est juste que moi, j'ai préféré faire, on va dire, ce

  • Jod

    70-30. Il y a plusieurs biais pour... Avoir de l'argent quand on est influenceur, ça peut être via les rémunérations des réseaux sociaux en fonction du nombre de vues, soit en fonction des collabs avec les marques. Toi, qu'est-ce qui te rapporte le plus ?

  • Sophie

    Les collaborations avec les marques. Clairement, aujourd'hui, les plateformes qui rémunèrent le plus, ça va être... Alors, ce n'est pas du tout Instagram. Instagram ne rémunère pas. Mais ça va être YouTube qui rémunère par rapport au nombre de vues. Donc, c'est vrai que si on a une vidéo qui fait le buzz, automatiquement, on a une rémunération. Et idem pour TikTok.

  • Jod

    C'est pour ça que tu as commencé à te lancer dessus aussi ?

  • Sophie

    Par rapport à la rémunération sur YouTube, pas spécialement parce que je me suis lancée sur YouTube à l'époque parce que c'était le format long qui me correspondait. Voilà, où je pouvais vraiment avoir de la profondeur pour expliquer.

  • Jod

    Tu parlais plutôt de TikTok.

  • Sophie

    Ah, de TikTok.

  • Jod

    Tu viens de te lancer dessus et que c'est assez nouveau pour toi.

  • Sophie

    Pas spécialement non plus parce que TikTok, c'est une des plateformes, déjà, moi, que je consomme plus qu'Instagram. C'est-à-dire que je passe plus de temps à consommer TikTok.

  • Jod

    Comme quoi les cordonniers sont les plus mal chaussés. Oui.

  • Sophie

    Et parce que j'aime cette plateforme et le contenu qu'on y retrouve. Donc c'est pour ça que je me suis dit bah tiens, moi aussi, j'ai envie d'être présente.

  • Jod

    Tout à l'heure, je te parlais de communauté. Oui. Forcément, il y a beaucoup de gens qui te suivent, je pense, qui t'envoient des messages positifs, parfois même des messages d'amitié ou d'amour. Mais il y a aussi les haters sur les réseaux sociaux. J'imagine que toi, tu n'as pas pu passer à côté non plus. Est-ce que tu as le souvenir d'un message qui t'a marqué ou touché ?

  • Sophie

    Bah toucher dans le sens positif oui parce que j'ai plein de messages par exemple par rapport à ma grossesse où j'ai eu du soutien donc ça c'était génial. Des haters il y en a, sur Instagram je pense que j'ai cette chance de ne pas en avoir. C'est vrai que les plateformes comme Youtube ou TikTok qui ont en fait les réseaux sociaux comment ça fonctionne il y a un algorithme. Moi, sur Instagram, l'algorithme va proposer mon contenu principalement à ma communauté ou alors à des personnes qui ont un centre d'intérêt pour le make-up. Alors que sur YouTube et sur Instagram, c'est un petit peu plus diffus. Et malheureusement, c'est vrai que des fois, il y a des personnes qui doivent voir mes vidéos alors qu'ils n'en ont strictement rien à faire. Et là, ça peut être des remarques. « Mais pourquoi elle fait ça ? » « C'est nul. » « Elle est moche. »

  • Jod

    Et il n'y en a pas un qui t'a vraiment touchée, impactée émotionnellement ?

  • Sophie

    Il y en a un qui m'a fait beaucoup rire il y a longtemps sur YouTube. Il m'a indiqué « mes c****** sur ton front » . « Mes hum hum sur ton front » . Ah,

  • Jod

    ok. Juste ça ?

  • Sophie

    Ouais, juste ça. Donc ça m'a fait rire, je me suis dit « mais qui prend son temps pour laisser ce type de commentaire ? »

  • Jod

    Autant d'énergie,

  • Sophie

    autant d'espoir. Et en fait, c'est là où je me suis dit « mais non, ça glisse, les commentaires négatifs, moi j'en ai strictement rien à faire. » Si vous voulez,

  • Jod

    vous, mettre des commentaires sur... cette émission, donnez votre avis, n'hésitez pas à commenter, partager, à dire ce que vous en pensez. Mais voilà, ne mettez pas ce genre de commentaires, ça ne sert absolument à rien. En dix ans de carrière sur les réseaux sociaux, quel a été, toi, ton plus beau moment, ton meilleur souvenir ?

  • Sophie

    Je pense que j'en ai plein. Ça peut être aussi bien le premier event à Paris qu'une agence. Parce que tout à l'heure, on parlait des agences d'influenceurs, mais il y a aussi des plateformes qui réunissent des marques et qui contactent plein d'influenceurs. Et donc, c'était une plateforme comme ça qui organisait une soirée à Paris et c'était juste mémorable. Je voyais aussi plein d'autres influenceuses que je suivais et que je rêvais aussi. Donc, c'était un petit peu les paillettes dans les yeux. Ça peut aussi bien être ça, ça peut être des collabs que j'ai fait avec ma maman, avec ma famille, ou alors des premiers partenaires que j'ai eus en local qui m'ont fait confiance pour collaborer.

  • Jod

    À l'inverse, tu te rappelles de ton pire moment ?

  • Sophie

    Mon pire moment, je crois que c'est quand je me suis résignée à me dire stop pour l'instant sur les réseaux, ça ne passe plus au niveau du temps et il faut faire des choix, il faut arbitrer. Ça,

  • Jod

    c'était assez récent.

  • Sophie

    Oui, mais c'était là. C'était il y a un an et demi, je pense, où je me suis dit, stop, en fait, trop de charge mentale, tu n'as pas le temps, tu as des collabs avec les marques, mais je n'arrivais même plus à gérer et à assumer mes engagements. Donc, j'ai dit, bon, allez, stop, on s'arrête un peu, on va prendre du recul et puis on verra ce qu'il en est.

  • Jod

    Et faire une pause, du coup, ça fait du bien, on ressent un manque. Comment on se sent dans cette période-là ?

  • Sophie

    Moi, j'ai ressenti un manque, oui. Pour moi, les réseaux sociaux et le fait d'être créatrice de contenu, c'est vraiment comme un hobby. C'est-à-dire, il y en a certains qui vont dire, moi, je fais du cheval, je fais de la course à pied, moi, je fais des vidéos. Parce que j'aime vraiment ça, c'est du plaisir. Et le fait de ne pas avoir pu pratiquer ça pendant cette période, oui, c'est frustrant. Et on se dit, allez, je vais réessayer. On essaie un peu et puis on se dit, non, ça ne marche pas, ce n'est pas le bon moment. Donc, il faut accepter.

  • Jod

    Et du coup, tu as repris petit à petit et là, ça t'a fait du bien. Oui. ressenti. que ça y est, t'es un peu revigorée.

  • Sophie

    Exactement. Je me suis dit, oui, en fait, c'est moi. Ça fait partie de moi parce que ça me rend heureuse et c'est aussi mon identité. Je suis Sophie, mais aussi un peu SophieRMakeup.

  • Jod

    T'as toujours gardé ton identité sur les réseaux sociaux. Il n'y a pas eu des moments où tu t'es dit, tiens, je vais peut-être faire ça comme ça, être un peu différente, ne plus être tout à fait moi-même pour plaire à ma communauté, pour être aussi plus engageante ou être plus sexy pour les marques ?

  • Sophie

    Non. Clairement non parce que je pense que je sais pas faire. Voilà moi je suis comme je suis, on me prend comme je suis. Après des fois j'ai essayé des nouvelles choses, des nouveaux formats, des tendances qu'on peut voir sur les réseaux et après ça match ou pas mais encore une fois c'est la fluidité quoi.

  • Jod

    Comment on se retrouve devant une vidéo qui marche pas ?

  • Sophie

    On se dit ah merde on va pas faire la même chose.

  • Jod

    Il y a un sentiment un peu de... Ah ouf, c'est un peu déceptif quoi.

  • Sophie

    Ouais, mais après on se remet en question, on se dit ok, qu'est-ce qui n'a pas marché ? Est-ce que c'est le fond, le message, il n'était pas bon, c'était pas clair, ça n'a pas intéressé, ça ne correspondait pas à ma cible ? Ou alors est-ce que c'est que non, en fait, c'était flouté par exemple, la qualité de l'image n'était pas bonne, le son n'était pas bon, le montage n'était pas assez dynamique ? Voilà, on se remet en question et puis on benchmark comme on dit, c'est-à-dire on prend quand même ce qui fonctionne ou ce qui ne fonctionne pas pour proposer un nouveau contenu.

  • Jod

    Je vais te poser une question, une petite interview être influenceur. Être influenceur, c'est avoir absolument tous les réseaux sociaux,

  • Sophie

    vrai ou faux ? Oui, vrai. Aujourd'hui, il faut être multicanal, ça c'est évident. Il faut essayer d'être au maximum sur toutes les plateformes pour augmenter sa visibilité.

  • Jod

    Être influenceur, c'est passer 10 heures par jour sur les réseaux sociaux.

  • Sophie

    Idéalement oui, mais dans les faits non.

  • Jod

    Idéalement ?

  • Sophie

    Idéalement oui, encore une fois, plus on passera de temps, plus on sera présent à créer du contenu, à répondre aux messages ou autre, plus ça va faire cet effet de boule de neige.

  • Jod

    Et donc toi, tu as envie d'arriver peut-être à ce travail-là, où justement... Tu te dis, je recule parce que j'ai pas le temps, parce que j'ai pas envie.

  • Sophie

    Moi, je mets les freins. C'est-à-dire que ça reste vraiment comme mon hobby. Si demain, c'est pas le cas, mais j'ai envie de professionnaliser ça, là, c'est sûr qu'il faut travailler comme on travaille dans un boulot classique, 8h, 18h.

  • Jod

    Être influenceur, c'est toujours avoir le portable allumé.

  • Sophie

    Oui, évidemment.

  • Jod

    Tu l'éteins jamais ?

  • Sophie

    Non. Je le mets juste en mode avion quand je prends l'avion. Mais sinon, par contre, c'est vrai qu'il n'est jamais en sonnerie, il n'est jamais en vibreur. Parce que j'ai souvent des pushs, des notifications et je ne veux pas être parasité avec ça. C'est-à-dire que je veux que ce soit moi qui maîtrise quand même cette information, mais je ne l'éteins jamais.

  • Jod

    Tu n'as jamais eu le sentiment de te faire avaler par ton propre objet, ton propre outil ?

  • Sophie

    Oui, si, des fois le soir. Le soir, quand on est en train de scroller, scroller ou faire un montage et puis qu'on se dit « Ouh là, il est minuit, on va peut-être arrêter » . Oui, ça c'est sûr.

  • Jod

    Et dernière question, être influenceur, c'est faire 10, 12 métiers à la fois.

  • Sophie

    Oui, quand on est influenceur seul, parce que quand on a une agence c'est encore autre chose, mais il faut aussi bien savoir faire du commerce parce qu'il faut se vendre, du relationnel, il faut être créatif, il faut avoir des compétences aussi en montage, en tournage et puis un peu d'élocution aussi donc oui c'est sûr que c'est large.

  • Jod

    Alors tu as commencé sur les réseaux en faisant du contenu make-up, on en a beaucoup parlé, anti-cernes, anti-rides, on rappelle, lifestyle aussi, mais aujourd'hui tu vas sur un autre type de contenu, tu essaies de diversifier, tu vas sur quelque chose aussi un peu plus famille. Ça, c'est parce que tu es devenue mamanque tu as décidé de changer.

  • Sophie

    Encore une fois, c'est ce que je vis. La maternité, c'est un gros pilier maintenant dans ma vie. Automatiquement, j'en pars, je le partage. Mais aussi, d'être à mon compte, parce que je suis entrepreneur. De partager un peu mes journées, de partager mes inquiétudes, la charge mentale, de partager qui je suis sur les réseaux sociaux.

  • Jod

    Les sujets ne manquent pas. Il faut qu'on ait la maternité, il y a de quoi faire. Oui,

  • Sophie

    c'est sûr.

  • Jod

    Comment on arrive à notamment se repositionner, à engager sa communauté sur un nouveau type de contenu ? Parce que les gens qui sont venus à la base, c'était parce que tu parlais de maquillage, tu parlais de cosmétique, tu parlais un peu de ta vie, un peu de chez toi, de qui tu étais. Là, on change un peu de contenu. Est-ce que cette communauté est prête à te suivre ? Est-ce qu'on doit refaire une nouvelle commu' ? Comment ça se passe ?

  • Sophie

    Je pense que dans les moments de vie comme ça, il y a quand même un fil rouge. C'est-à-dire que ça évolue petit à petit, la communauté aussi mûrit. C'est-à-dire que moi, les personnes qui pouvaient me suivre il y a dix ans, elles ont pris en maturité comme moi, donc elles ont peut-être les mêmes problématiques que moi. Je pense que ça se fait assez naturellement. Comme je disais tout à l'heure, moi j'ai fait une pause pendant un an et demi et c'est vrai que c'est plus ça qui a créé une cassure et pas le fait que je sois devenue maman. Mais c'est au contraire que je sois devenue d'un coup maman parce que j'avais arrêté de prendre la parole.

  • Jod

    Ce n'était pas progressif, ce n'était pas...

  • Sophie

    Exactement. Oui, parce que j'avais fait une pause. Et ça, je pense que clairement, ça m'a desservie. Parce que peut-être que les personnes m'ont dit « Ah, elle revient. Ah oui, bon, ça ne m'intéresse plus. » Et je me désabonne. Mais encore une fois, là, maintenant, il y a peut-être d'autres personnes qui vont me suivre par rapport à ce que je vis et qui se reconnaissent dans ce que je vis.

  • Jod

    Et t'as pas eu envie de changer de nom ? de passer de SophieRMakeup à SophieRMaman ?

  • Sophie

    Je me suis posée la question. C'est une super question. Mais en fait, je me suis dit non. Moi, mon nom, c'est Sophia Makeup. On va dire que ma notoriété, elle est là-dessus. Elle est avec ce nom. Donc, pour l'instant, ce n'est pas un sujet.

  • Jod

    C'est trop dangereux de peut-être changer de nom, de changer d'identité ?

  • Sophie

    Oui, moi, je pense. C'est comme un restaurant qui va changer de nom, une entreprise qui va changer de nom. Et puis, c'est moi, ça me ressemble.

  • Jod

    Voilà, je reste comme ça.

  • Sophie

    Alors, au-delà des réseaux sociaux, à côté, tu travailles autour de la communication. Oui. Est-ce que tu peux nous expliquer déjà un petit peu cet autre métier qu'on n'a pas encore évoqué et à quel point ça peut créer des passerelles avec le monde de l'influence que tu connais bien ?

  • Jod

    C'est clairement une passerelle. C'est-à-dire que moi, aujourd'hui, l'entreprise que j'ai créée, Studio Mandarine, elle est née parce que je suis créatrice de contenu. Ça s'est passé pendant le Covid, c'est-à-dire que pendant le Covid, tout le monde, tous les professionnels avaient des enjeux à être sur les réseaux sociaux. Parce que donc mon entreprise, c'est d'accompagner les professionnels à être sur Instagram, Facebook, TikTok, donc tous les réseaux. Et pendant le Covid, il fallait être présent. Et j'étais en échange avec des partenaires locaux et qui m'ont dit « Mais Sophie, toi tu sais faire les réseaux sociaux, est-ce que tu ne peux pas faire les nôtres ? » Et en fait, c'est là que je me suis dit « Hum, il y a peut-être quelque chose à faire. » Au final, les acteurs, les professionnels locaux ont des enjeux aussi à être sur les réseaux sociaux. Ils ne savent pas faire ou alors ils n'ont pas le temps. Et donc, je me dis, tiens, je vais mettre mes compétences à profit.

  • Sophie

    Du coup, je prolonge avec une question, même si je pense déjà un peu la réponse. Pourquoi ils ne le font pas eux-mêmes ?

  • Jod

    Parce qu'ils n'ont pas le temps. Les professionnels, ma cible de clients, c'est vraiment des artisans, commerçants, PME qui sont vraiment dans l'opérationnel. Donc, ils n'ont pas du tout le temps de s'occuper de leurs réseaux sociaux. Oui, ils vont faire une ou deux photos comme ça, mais ça va être vraiment en pointillé. Ou alors, certains n'ont pas les compétences, ils n'aiment pas ça, ils ne savent pas faire. Donc moi, je leur apporte l'expertise.

  • Sophie

    Et le temps. Et tu leur donnes aussi des conseils de comment mieux gérer sa communication, comment on poste sur LinkedIn, sur Insta, sur TikTok, sur YouTube. Ce n'est pas la même manière, parce qu'en fait, tous les réseaux ont leurs codes et leurs algorithmes.

  • Jod

    Exactement. Exactement. Soit je les accompagne de A à Z, c'est-à-dire qu'ils se déchargent totalement de tout ça, soit on est également organisme de formation, où là, vraiment, je leur transmets notre savoir, je leur fais monter en compétences pour qu'ils deviennent autonomes et gèrent leurs réseaux sociaux.

  • Sophie

    Du coup, si tu as la réponse, ça m'intéresse. Est-ce que tu as pigé tous les algorithmes de chaque réseau ?

  • Jod

    Alors, c'est tellement en changement constant. Je pense qu'à l'instant T, c'est différent dans une semaine. Donc, il faut rester ultra connecté et regarder toutes les communications que peuvent faire les plateformes.

  • Sophie

    Moi, j'ai l'impression, dès que j'ai commencé à piger l'algorithme de Facebook, ça change. Dès que j'ai commencé à piger l'algorithme d'Instagram, ça change.

  • Jod

    Ça évolue super vite. C'est fatigant.

  • Sophie

    Il faut vraiment suivre.

  • Jod

    Exactement. Il faut tout le temps rester connecté, savoir ce qui se fait, quels sont les formats tendances.

  • Sophie

    Et du coup, c'est quoi une journée type chez toi ? Comment tu arrives à jongler entre... ta casquette de maman, celle de l'agence de com, d'influenceuse, peut-être une vie de loisir et un peu privée à côté aussi. C'est quoi la bonne journée ?

  • Jod

    Le seul point commun, je pense, entre toutes les journées, c'est que je suis très matinale, je me lève tôt, je me lève à 6h15, pétante, et voilà, c'est ce qui va donner le ton. Mais après, le contenu de mes journées, ça varie trop. Je peux aussi bien passer une journée un jeudi en télétravail, en leggings, chaussettes, pas maquillée. que le vendredi.

  • Sophie

    SophieRMakeup n'est pas maquillée des fois.

  • Jod

    Ouais, il faut reposer sa peau. Non, bien sûr, quand même. Ou alors un vendredi où je vais être en tournage ou en formation toute la journée avec un professionnel. Ça dépend. Et c'est ce qui fait aussi que j'aime ce côté stimulant, des fois sur-stimulant. Donc c'est pour ça aussi qu'il faut ralentir. Mais voilà, on est tout le temps en perpétuel mouvement.

  • Sophie

    Ça, c'est intéressant ce que tu dis, parce qu'on imagine les influenceurs, comme on les voit à l'écran, toujours bien apprêtés, toujours prêts et tout, alors que la plupart du boulot consiste à être peut-être affalé dans son canapé en legging, en train de faire des montages.

  • Jod

    Des montages, chercher des inspi, répondre aux messages aussi, parce que mine de rien, moi je mets vraiment un point d'honneur sur échanger avec ma communauté, et ça prend du temps, parce que quand, là tout à l'heure je parlais des nuits, Mais quand il faut répondre à chaque personne qui, elle, a pris de son temps pour nous envoyer un message, pour avoir une réaction, pour moi, c'est la base, en fait. C'est le minimum de répondre, de dire merci, d'échanger.

  • Sophie

    Parce que c'est une minute par-ci, deux minutes par-là, et tout cumuler...

  • Jod

    Alors, j'essaie quand même de regrouper, parce que sinon, c'est trop compliqué. Mais je vais me dire, allez, pendant une heure, hop, hop, hop, je réponds à tous mes messages.

  • Sophie

    Du coup, comment ça se passe professionnellement, vu que tu as deux métiers ? Oui. Est-ce que tu as deux entreprises ?

  • Jod

    Exactement, j'ai deux entreprises. C'est-à-dire que SophieRMakeup, c'est auto-entreprise et Studio Mandarine, c'est une SAS. Donc voilà, c'est bien différent. Deux statuts différents pour deux objectifs différents.

  • Sophie

    Et tu ne te perds pas ? Déjà administrativement, parce que gérer des entreprises c'est du poids, mais au-delà de ça, même dans qui tu es, comment tu te places en tant que professionnel, comment tu te vends aussi auprès des différentes marques ou des clients ?

  • Jod

    Déjà ça fait deux fois plus de compta, donc ça c'est pénible. Mais après, je pense que je suis assez à l'aise. Souvent il faut quand même faire ce distinguo auprès des professionnels parce qu'ils peuvent faire l'amalgame, c'est-à-dire entre eux. par exemple Moi, gérer les réseaux sociaux, leurs propres réseaux sociaux et SophieRMakeup. Des fois, ils peuvent un peu mélanger les deux, mais je leur explique que c'est bien différent et que c'est deux canaux différents.

  • Sophie

    Sophie, je pense qu'il y a peut-être des jeunes qui nous regardent et qui se disent « ça a l'air quand même cool ce qu'elle fait » . On a compris qu'il y a du boulot, on a compris que tout peut se faire comme ça, un claquement de doigts. Des grosses journées, qu'il faut se lever à 6h15 minimum. Mais du coup, quels sont les conseils ? S'il y avait trois conseils à donner aux jeunes, ça serait quoi ?

  • Jod

    Le premier conseil, je dirais que ça serait, si on veut se lancer, il faut que ce soit pour les bonnes raisons. Voilà, si on fait ça, c'est parce qu'on a envie d'apprendre, de transmettre son savoir, de partager. Il y a un échange, certes humain, non pas physique, mais il y a un échange humain. Le deuxième, je dirais que... Il y a beaucoup de travail. C'est-à-dire, il ne faut vraiment pas croire que c'est uniquement recevoir les produits, faire la vidéo et stop. Voilà, ça demande du travail, ça demande de la recherche, de l'investissement. Et puis, moi, je dirais, il faut se faire kiffer. Ça fait plaisir.

  • Sophie

    C'est le plus important. On l'a bien répété, tu es une jeune maman. Si plus tard, ta fille, dans quelques années, te dit, je souhaite me lancer sur les réseaux sociaux, tu lui réponds quoi ?

  • Jod

    Je lui réponds la même chose. J'irais pour la même chose que si elle a envie de le faire elle va, voilà vraiment je l'encourage et puis qu'il faut faire ça pour les bonnes raisons et rester soi-même

  • Sophie

    En tant que maman j'imagine que tu vas quand même essayer de mettre quelques limites ou quelques préventions, on a toujours un peu peur pour ces enfants ?

  • Jod

    Bien sûr mais c'est vrai que moi mes parents m'ont quand même remis les pieds sur terre des fois à me dire oula mais attention c'est bien beau les réseaux sociaux mais mais... pense quand même à ton travail. Avant, je travaillais dans une grande société qui fabrique des pneus à Clermont-Ferrand. Mais voilà, ils m'ont toujours dit, fais quand même, assure une sécurité. Fais-toi plaisir, mais assure une sécurité. C'est ce que je ferai aussi, ce que je dirai aussi.

  • Sophie

    Tu comprenais ce discours au début où tu te lances ?

  • Jod

    Oui, je le comprenais. Oui, je le comprenais d'être assez raisonnée. Et puis, si ça perce, comme on dit, c'est-à-dire si ça explose, ben, feu, il faut y aller. C'est une opportunité, donc il faut la saisir.

  • Sophie

    Parce que je parlais de prévention, parce que les réseaux sociaux, on a montré un bon côté, beaucoup de bonnes choses. Tout à l'heure, on parlait des haters. Ça, c'est un peu le côté sombre, le côté obscur de la force. Et sur les réseaux sociaux, il se passe aussi des choses qui ne sont pas cool. Donc justement, j'imagine que ça, ça fait partie aussi des messages en tant que maman que tu as envie de porter.

  • Jod

    Clairement, c'est pour ça aussi que par exemple, je n'expose pas à ma fille ou que je ne montre pas mon intérieur. Parce qu'il y a des personnes malveillantes et qu'il faut mettre un cadre, il faut mettre des limites. Après, je pense qu'encore une fois, c'est peut-être les valeurs. Il faut faire attention. Il faut faire attention. Ça, c'est comme dans la rue, il faut faire attention.

  • Sophie

    Si ça te va, Sophie, on va passer ensemble aux cinq dernières questions. J'ai cinq questions pour toi et je t'invite à y répondre de la manière la plus franche et la plus sans filtre possible. Première question, la chose indispensable qu'il faut savoir pour lancer son projet professionnel, selon toi, une chose.

  • Jod

    Bien se connaître. Pour moi, si on ne se connaît pas bien, si on ne connaît pas ses forces, ses faiblesses, on peut être en décalage.

  • Sophie

    Comment on apprend à bien se connaître ?

  • Jod

    Ça, c'est le travail d'une vie, je pense.

  • Sophie

    Mais quand on a 18 piges ou qu'on veut juste se lancer dans la vie pro, on ne se connaît pas toujours forcément bien ?

  • Jod

    On peut échanger avec ses proches, son entourage aussi, pour avoir des retours, pour apprendre à se connaître. faire des exercices. Moi, je suis très orientée développement personnel qui permet de prendre de la hauteur sur ce qu'on est en train de vivre à un instant T et pouvoir se dire OK, je ralentis, je regarde, j'analyse et d'être moi dans l'opérationnel.

  • Sophie

    Le conseil technique ultime à savoir quand on veut se lancer sur les réseaux. Parce que tout à l'heure, tu as parlé pas mal de valeurs, de se lancer pour les bonnes raisons, mais si on doit avoir un conseil pratique.

  • Jod

    Un conseil pratique ? Moi, je pense que ça passe par la qualité d'image. C'est-à-dire quand même, quand on est sur les réseaux, vu que c'est visuel, il faut quand même avoir un bon matos. Ou alors, quand on filme, quand on prend une photo, toujours nettoyer sa lentille de téléphone sur les petits t-shirts. Comme ça, au moins, on fait une belle photo. C'est bête,

  • Sophie

    on n'y pense pas, mais...

  • Jod

    C'est indispensable.

  • Sophie

    Je n'y pense pas tout le temps. Tu m'as donné le meilleur tip de toute la vidéo pour moi. La phrase que tu aurais aimé entendre quand tu étais plus jeune ?

  • Jod

    Suis tes rêves. Ouais, je dirais que c'est bateau de dire ça, mais...

  • Sophie

    Tu ne l'as pas assez entendu ?

  • Jod

    Alors, si je l'ai entendu, moi, mes parents étaient d'un soutien, toujours à me soutenir. Peut-être des fois, ce qui aurait manqué, c'est un peu d'impulsion. Voilà, donc go, vas-y, vas-y.

  • Sophie

    Jette-toi. Jette-toi.

  • Jod

    Crois en toi, crois en toi aussi. Ouais, croire en toi, c'est pas mal.

  • Sophie

    Crois en toi. Oui, on ne croit pas sans nous. Tu crois en toi ou pas suffisamment aujourd'hui ?

  • Jod

    Je suis sur le chemin, ouais. Je pense que je suis sur le chemin d'avoir une confiance en moi. Comme le développement personnel, c'est le chemin d'une vie.

  • Sophie

    Tiens, une question qui est du coup un peu reliée. Ce qui te rend le plus fière aujourd'hui ?

  • Jod

    Ma fille. Rien à voir avec les réseaux sociaux, mais aujourd'hui, ce que j'ai réussi à construire, on va dire au sens large, c'est-à-dire mon foyer, ma famille, que je suis bien dans mes baskets, que je me sens bien. Donc ça, aujourd'hui, c'est mon épanouissement.

  • Sophie

    C'est un peu un message aussi, ça. C'est la vie privée avant les réseaux, avant la vie pro ?

  • Jod

    Avant tout. Exactement, avant même les réseaux, c'est avant la vie pro. Voilà, il faut toujours se dire... Moi, je me dis toujours quelque chose, c'est qu'on a beau travailler, on a beau avoir une belle maison, avoir 100 000 followers, mais par exemple, si on n'a pas d'amour, si on n'a pas la santé, en fait, tout ça, ça ne vaut rien. Donc voilà, c'est peut-être redescendre un peu sur Terre et se dire, OK, on va se remettre à niveau, qu'est-ce qui est le plus important ?

  • Sophie

    Et dernière question, je te propose qu'on se retrouve en 2040. Tu seras où, toi, dans 15 ans, en 2040 ?

  • Jod

    Je serai où ? Comme on a dit, j'espère que je serai toujours heureuse, bien entourée, bien dans mes baskets. Et après, j'espère que je serai toujours à mon compte, parce que ça aussi, c'est quelque chose qui me stimule.

  • Sophie

    Ton propre patron ?

  • Jod

    Oui, d'être mon propre patron, c'est vraiment quelque chose que je veux conserver. Et puis d'être épanouie. Je ne peux pas dire les réseaux sociaux, sur quels réseaux sociaux, parce que d'ici là, il y en aura des nouveaux. mais voilà,

  • Sophie

    se faire plaisir peut-être que d'ici là t'auras enfin bien percé sur TikTok c'est tout ce que je te souhaite mais t'es sur le chemin de la voie et de la progression on verra j'espère en tout cas que ça va bien marcher, merci beaucoup Sophie pour ce témoignage sans filtre ici pour ma banque sans filtre si vous avez apprécié, si vous avez des choses à dire, n'hésitez pas à liker, commenter partager, vous abonner et nous on se retrouve très vite pour un nouveau format un nouvel invité, un nouveau sujet à la prochaine

Description

Dans notre dernier épisode de "Ma Banque Sans Filtre", nous avons eu l'honneur d'accueillir @SophieRMakeup, une créatrice de contenu que vous avez peut être déjà vu sur différentes plateformes !


Au programme : des discussions passionnantes sur les coulisses de son métier, la gestion de sa communauté et les défis qu'elle a rencontrés depuis son lancement sur les réseaux sociaux. Sophie nous parle de l'importance de l'authenticité, de la manière de préserver sa vie personnelle tout en étant exposée sur les réseaux, et des stratégies pour engager sa communauté de manière significative.


Elle évoque également les collaborations avec les marques et comment son contenu a évolué au fil des années !


Ne manquez pas cette interview enrichissante ! 📱 Abonnez vous pour ne rien manquer et suivez nous sur notre compte Instagram : @mabanquesanfiltre


La Caisse d’Epargne et de Prévoyance d’Auvergne et du Limousin, Banque coopérative régie par les articles L512-85 et suivants du Code monétaire et financier, Société Anonyme à Directoire et Conseil d’Orientation et de Surveillance – Capital social de 360 000 000 euros – Siège social : 63, rue Montlosier 63000 Clermont-Ferrand – 382 742 013 RCS Clermont-Ferrand – Intermédiaire en assurance immatriculé à l’ORIAS sous le n° 07 006 292 – Titulaire de la carte professionnelle « Transactions sur immeubles et fonds de commerce » n° CPI 6302 2016 000 008 503 délivrée par la CCI du Puy-de-Dôme.


Présentateur: Jod_anim

Réalisation: Riot House


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sophie

    Salut tout le monde, bienvenue sur ma banque sans filtre. Aujourd'hui, format très chaleureux, un peu intime on pourrait presque dire, pour parler d'un sujet qui va vous fasciner, vous étonner, sur lequel vous vous posez peut-être des questions, les dessous de l'influence. Aujourd'hui, je reçois une invitée qui connaît bien le sujet et que vous avez peut-être déjà vu passer dans votre fil Instagram, c'est SophieRMakeup. Salut Sophie ! Salut Jod !

  • Jod

    Comment ça va ? Est-ce que t'es bien installée ? Est-ce que les fauteuils sont confortables ?

  • Sophie

    C'est parfait, merci beaucoup, c'est top !

  • Jod

    On va parler avec toi du monde de l'influence, puisque tu es présente depuis 2015 sur les réseaux sociaux, où tu proposes du contenu, comme le nom l'indique, SophieRMakeup, autour du maquillage, de la cosmétique. Déjà, tu préfères qu'on te qualifie d'influenceuse, de créatrice de contenu, c'est quoi le bon terme ?

  • Sophie

    Pour moi, il n'y a pas de bon terme, ça veut dire la même chose, c'est exactement pareil. C'est vrai que créateur de contenu, on peut se dire que c'est un petit peu plus valorisant, mais c'est ok, fais comme tu le sens.

  • Jod

    Parce qu'influenceur, on m'a souvent dit, ça peut être un peu péjoratif, un peu mal pris. Il y a une image qui n'est pas très flatteuse.

  • Sophie

    C'est que souvent, c'est associé aux influenceurs télé-réalité. Et voilà, on aime ou pas, mais il peut y avoir une appréciation par rapport à ça. Mais moi, je m'en fiche, tu fais comme tu le sens.

  • Jod

    Alors, comment on devient influenceur ou créateur de contenu ? En tout cas, comment ça s'est passé pour toi ? Je ne sais pas si tu te rappelles déjà, ça fait dix ans.

  • Sophie

    Oui, ça fait dix ans, waouh, la claque ! Mais comment j'ai débuté ? J'ai débuté dans mon petit studio, voilà, j'étais pas très épanouie professionnellement et j'avais envie de quelque chose qui me stimule. Et donc je consommais énormément de réseaux sociaux et donc de vidéos make-up, maquillage et donc des influenceuses australiennes, américaines et je me suis dit tiens, et si je le faisais moi aussi ?

  • Jod

    Pourquoi pas moi ?

  • Sophie

    Exactement, donc le Noël suivant j'ai demandé un appareil photo à mes parents pour pouvoir me filmer, avoir un minimum de matos. Et puis c'est parti de là. D'avoir envie aussi de partager, partager ma passion du maquillage.

  • Jod

    Oui c'est ce que j'allais dire, c'est un sujet quand même assez précis, le maquillage, la cosmétique, t'as toujours baigné un peu dedans, c'est un sujet qui te plaisait.

  • Sophie

    Alors, baignée dedans, on va dire que c'est en devenant femme que j'ai découvert bien sûr cet univers. Et après, j'ai été autodidacte parce que j'ai suivi des vidéos sur les réseaux et j'ai appris. Et donc, je me suis dit tiens, moi aussi, j'ai envie de transmettre.

  • Jod

    Est-ce que tu te rappelles de ta toute première vidéo ou pas ?

  • Sophie

    Oui. Oui, oui, j'étais un peu hésitante. Bon, ça fait un dossier comme on dit.

  • Jod

    10 ans de plus tard, cette vidéo, qu'est-ce que t'en penses ? Si tu parlais à la Sophie de 2015.

  • Sophie

    J'en pense que j'ai bien fait et qu'elle a le mérite d'exister, parce que sinon, je ne serais peut-être pas là, ici.

  • Jod

    Alors, on va parler justement de ton parcours et on va parler un peu de l'influence, tout ça. Je rappelle juste quelques chiffres. 70 000 personnes qui te suivent sur YouTube, 20 000 sur Insta. Pas encore beaucoup sur TikTok ? Non.

  • Sophie

    C'est progressif. Je viens de démarrer sur TikTok. Et puis, TikTok, c'est aussi une plateforme où il faut être très récurrent, très présent. Et vu que je n'ai pas énormément de temps, malheureusement, je fais comme je peux.

  • Jod

    Ça évolue vite.

  • Sophie

    Ça évolue incroyablement vite. Il faut s'adapter, il faut rester tout le temps connecté pour connaître les tendances, savoir ce qui fonctionne aussi.

  • Jod

    Alors, de plus en plus, on se dit, être créateur de contenu, ça a l'air d'être un métier super cool. Ils ont l'air d'avoir une vie de dingue, de faire absolument ce qu'ils veulent. Est-ce que c'est vrai, Sophie ?

  • Sophie

    Tout dépend des créateurs de contenu ou des influenceurs, bien sûr. Après, oui, c'est sûr que c'est chouette parce que ça donne plein d'opportunités, ça permet de découvrir plein de choses, d'avoir un relationnel ou autre. Mais après, voilà, moi, je suis aussi une petite influenceuse.

  • Jod

    C'est une partie un peu émergée de l'iceberg de se dire tout est beau, on fait ce qu'on veut, on a juste à poster des vidéos et ça marche. C'est quoi la partie ? sous l'iceberg, celle qu'on ne voit pas ?

  • Sophie

    C'est sûr que le dernier maillon de la chaîne, on va dire, c'est la vidéo qui est postée et c'est ce que tout le monde voit. Mais en amont, il y a vraiment déjà échanger avec les marques, animer ses collabs, gérer ses collabs. Ensuite, créer le contenu, avoir le temps pour le créer, avoir le matériel et puis faire toute la post-prod, le montage et ensuite faire valider aux marques. Parce que ça aussi, maintenant, il y a de plus en plus des contrats, des cahiers des charges avec les marques. Donc, il faut revalider. Et ensuite, oui, on poste, mais il y a encore après, parce qu'il faut faire la modération. La modération, c'est répondre au quotidien à sa communauté. Quand quelqu'un pose une question, « Ah oui, c'est quoi que tu as aimé ? » « Comment je retrouve le produit ? » ou quoi que ce soit, on est aussi à la disposition de sa communauté.

  • Jod

    Comment tu sélectionnes les marques, les produits avec lesquels tu as envie de bosser ? Ça se joue sur quoi ? C'est vraiment à l'instinct, à l'envie ?

  • Sophie

    Exactement. Moi, c'est mon fil rouge, c'est-à-dire c'est au feeling. Si j'aime la marque, si j'aime... Alors bien sûr, il faut que les valeurs soient communes quand même. Mais après, mais oui...

  • Jod

    Ça va être quoi tes valeurs par exemple, ça ?

  • Sophie

    Mes valeurs, ça va être quand même... Non, mais que ce soit éthique, que ce soit responsable. Voilà, je vais quand même me renseigner aussi sur où est située l'entreprise par exemple, ou autre, comment sont fabriquées les produits. Et puis l'univers surtout aussi de la marque pour que ça soit en adéquation avec moi.

  • Jod

    Et justement, comment ça se passe pour créer ton contenu ? c'est toi qui es... complètement libre de choisir la manière dont tu fonctionnes, comment tu poses la caméra, ce que tu vas dire, ou les marques t'imposent des choses.

  • Sophie

    Certaines marques peuvent demander, j'en ai quand même pas beaucoup, on va dire que 90% je suis assez autonome et c'est de l'artisanat, c'est-à-dire que j'ai mon trépied, mon téléphone ou un appareil photo, ça dépend. Et ensuite, alors souvent des fois je rédige un petit peu des scripts, surtout pour YouTube. YouTube avait pas mal de scripts parce que sinon je bafouillais, je perdais du temps, c'était... C'était pas assez clair dans mon discours.

  • Jod

    C'est pas le même temps de vidéo, ce qu'on pose sur Insta, sur Youtube. On travaille pas sur la même temporalité.

  • Sophie

    Et le format aussi. C'est-à-dire que sur Youtube, souvent, on va parler, alors que sur Instagram, on peut ne pas parler ou juste faire de la voix off et enregistrer sa voix.

  • Jod

    Ou mettre de la musique par-dessus. Exactement. Oui, j'ai vu un réel il y a pas longtemps sur ton Insta où on te voit en train de te maquiller et tu fais ta voix off par-dessus, en fait, où tu expliques les détails, les étapes une par une.

  • Sophie

    Parce qu'en fait, dans l'exercice de me maquiller et de parler, ça ne matchait pas. Donc souvent, je devais fouiller. Mettre son rouge à lèvres en parlant, c'est difficile.

  • Jod

    Oui, mais c'est un défi.

  • Sophie

    Oui, c'est vrai.

  • Jod

    Ça peut faire le buzz.

  • Sophie

    Mais avec le micro, au moins, ça fonctionne.

  • Jod

    Les marques, elles viennent directement te voir ou tu passes par une agence d'influence ?

  • Sophie

    Aujourd'hui, elles viennent me voir. C'est-à-dire, moi, je travaille seule parce que j'ai pas assez de volume de collaboration pour sous-traiter cette partie. mais oui je gère principalement que de l'entrant. Là, j'ai fait une petite pause il y a quelque temps sur mes réseaux sociaux parce que je suis devenue maman, je n'avais pas beaucoup de temps.

  • Jod

    Et félicitations.

  • Sophie

    Merci, c'est gentil. Mais c'est vrai que je m'étais posée la question, est-ce que je passe par une agence ou pas ? Et là, vu que je reprends aussi progressivement, je gère l'entrant.

  • Jod

    Et ça peut changer ? cette vision-là, passer par une agence plus tard ? Parce qu'il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de demandes.

  • Sophie

    Et en fait, pour moi, le vrai facteur, ça va être le temps. C'est-à-dire, est-ce que je vais avoir assez de temps pour gérer les collabs ? Et surtout, ce qui est très bien à travailler avec une agence, c'est que souvent aussi, ils orientent sur le contenu. C'est-à-dire, ils vont être force de proposition sur, ah bah tiens, ce type de format est intéressant, tu devrais le faire. Ils sont critiques aussi, alors que quand on travaille seul, bah ouais, on va montrer à son mec, mais c'est tout, quoi.

  • Jod

    Mais quand tu travailles seul, t'as aussi une plus grande liberté. Tu fais un peu ce que tu veux.

  • Sophie

    Oui. Moi, j'aime bien travailler quand même en synergie et je trouve que c'est intéressant d'avoir un œil externe pour pouvoir juger ou autre.

  • Jod

    Est-ce que tu te rappelles d'une collaboration avec une marque qui a bien marché ? On ne va pas forcément citer une marque, mais vraiment une expérience qui t'a marquée et tu t'es dit, ouais, ok, là ça a du sens aussi ce que je fais.

  • Sophie

    Oui, j'ai une marque de cosmétiques, de maquillage. qui est en fait une marque qui s'est implantée, alors c'est locale, qui s'est implantée sur Clermont-Ferrand et on avait fait tout un événement dans un magasin où j'avais fait venir aussi ma communauté où on se maquillait toutes ensemble un peu en mode masterclass. Trop bien ! Ouais vraiment c'était très belle marque en plus donc voilà c'était un super moment.

  • Jod

    Est-ce qu'il y a une vidéo collab type ? C'est-à-dire tu as une marche à suivre, un peu toujours la même manière de faire en fonction des vidéos ? Ou alors c'est vraiment selon aussi le produit, la marque ?

  • Sophie

    Ça va dépendre aussi si c'est un produit ou un service. Déjà, ça va dépendre parce que c'est sûr que si c'est un produit, c'est facile de le montrer, de le mettre en action. Après, oui, il y a un brief, c'est-à-dire la marque donne souvent un cahier des charges, un brief où il y a un peu les choses clés à noter, à mentionner. Mais après, non.

  • Jod

    Ça va être le nom de la marque.

  • Sophie

    Exactement, le nom de la marque.

  • Jod

    Les atouts du produit.

  • Sophie

    Les bénéfices produits, exactement. Bien sûr, il faut toujours que ça reste... objectif et que moi aussi je donne mon vrai avis, c'est à dire faut rester authentique, ça c'est certain.

  • Jod

    C'est déjà arrivé de tomber sur un produit où on dit ouais ça fait ça, ça, ça et quand tu le testes, pas du tout.

  • Sophie

    Alors dans la cosmétique c'est ça où c'est un petit peu particulier parce que on a chacun son appréciation, c'est à dire que quand je teste une crème anti-ride par exemple, c'est pas en la mettant tout de suite que je vais plus avoir de rides, c'est vraiment sur le long terme. Donc, moi, mon rôle, je le vois juste comme donner de la visibilité. Et par contre, oui, je vais dire ça, ça permet de, mais ça sera plus sur le long terme où je vais vraiment dire oui, ça fonctionne.

  • Jod

    Est-ce que le fait de travailler avec des marques et d'essayer d'avoir des marques aussi qui correspondent à tes valeurs, ça a changé, toi, un petit peu ta manière de consommer, tes tendances ? Est-ce que tu es devenue un autre type de consommatrice depuis que tu es devenue influenceuse ?

  • Sophie

    Oui, ça c'est certain parce que j'ai la chance de recevoir beaucoup de produits, donc automatiquement je consomme. Et puis surtout, c'est que j'incite à la consommation. C'est vrai que les réseaux sociaux et les influenceurs, on est un peu comme des 4 par 3, il ne faut pas dévaloriser, mais on est vraiment une publicité. Donc oui, je consomme. Après, encore une fois, c'est dans le choix de ces collaborations d'être éthique, d'être responsable et de véhiculer des bonnes valeurs.

  • Jod

    Et tu te places comment vis-à-vis de ça ? te dire que finalement, t'es quand même une pub.

  • Sophie

    Moi, je suis totalement à l'aise avec ça, parce que c'est un rôle que j'ai choisi. Après, j'estime être juste. Non, j'ai aucun souci par rapport à ça.

  • Jod

    T'as déjà eu des critiques ou des retours de ton entourage, proche, ta famille, tes amis, qui disent, ouais, mais franchement... En gros, tu vends tes fesses, quoi ?

  • Sophie

    Non, franchement, je n'ai jamais eu. Et après, tu fais le lien avec la famille. C'est vrai que les produits, moi, après, je fais des packages et je donne à toutes mes copines, à mes parents.

  • Jod

    Ah oui, donc ils sont plutôt contents,

  • Sophie

    en fait. Oui, ils sont plutôt contents. Ou quand j'ai les grosses panières, je leur dis, bon, les filles, allez-y, choisissez. Elles sont contentes.

  • Jod

    Justement, dans tes vidéos, on te voit dans ta salle de bain, on peut te voir dans ta maison, tu montres ta vie perso. Ça fait partie du jeu, ça ? de se dévoiler, de montrer un peu d'intime, de sa vie personnelle, de sa maison, de son chez-soi ?

  • Sophie

    Ça fait partie clairement du jeu. Je pense qu'après qu'il faut... Aujourd'hui, je suis un petit peu plus modérée par rapport à ça. Il y a quelques temps, et surtout sur YouTube, je faisais beaucoup de formats vlog assez intrusifs, où on voyait vraiment mon intérieur, des home tours. Maintenant, je suis plus frileuse par rapport à ça. Je pense que c'est peut-être la maturité, j'en sais rien. La paternité,

  • Jod

    c'est génial pour toi.

  • Sophie

    Exactement. Je ne veux plus trop montrer mon intérieur ou alors juste des petites brides. Là, par exemple, on vient d'emménager dans une nouvelle maison et j'ai souvent des demandes. Ah, c'est à l'air canon la déco, est-ce que tu peux nous montrer ? Et en fait, j'explique que je n'ai pas envie, que je préfère garder mon intimité. Donc souvent, ce qui est respecté, ce qui est entendu. Et après, mon conjoint n'est pas du tout dans les réseaux sociaux. Il déteste ça. Enfin, il consomme le soir, il va scroller. Mais lui, il ne s'affiche pas. Donc en fait, il me met aussi une limite naturelle. C'est-à-dire que quand on va au resto, je fais hop, une petite photo et c'est tout.

  • Jod

    Et après, tu dis « pose ton portable » .

  • Sophie

    Je le sais.

  • Jod

    Il y a même plus loin de le dire.

  • Sophie

    C'est ça, je ne fais pas plus. Et au final, je trouve que ce n'est pas si mal parce qu'on profite plus de l'instant T.

  • Jod

    Du coup, le fait de devenir maman, ça a complètement changé ta vision sur ton métier ou pas ?

  • Sophie

    Ça a changé le temps. surtout, c'est-à-dire que le temps dans une journée il n'est pas incompressible, il y a ma vie pro la vie à la maison, la vie de maman la vie pour soi et au final moi c'est un petit peu à la fin tout ce qui est création de contenu donc oui, ça réduit un petit peu le temps

  • Jod

    On parlait de vie privée, de vie personnelle là, ça serait quoi le meilleur conseil à donner, par exemple pour les jeunes qui voudraient se lancer sur les réseaux sociaux, faire comme toi t'imiter, ça serait quoi le meilleur conseil à leur donner pour se blinder, pour se protéger vis-à-vis de ça ?

  • Sophie

    Je pense que déjà quand il faut être là pour les bonnes raisons, c'est à dire que si on décide de s'afficher et de vouloir par exemple être créateur de contenu, il faut le faire parce qu'on a envie de transmettre quelque chose, on a envie de partager sa passion, d'être altruiste. Et pas souvent pour se dire « ah moi je veux faire ça parce que je veux recevoir des cadeaux » , malheureusement. Et l'autre conseil que je pourrais donner c'est d'être soi-même, d'être authentique.

  • Jod

    La Sophie qu'on voit sur la vidéo, c'est la Sophie de la vraie vie ?

  • Sophie

    Ah oui. Du moins, je pense. Oui, j'espère. Parce qu'il n'y a aucun rôle. Ça, c'est une de mes valeurs. On en parlait, c'est de rester soi-même.

  • Jod

    J'ai envie de parler de ta communauté, des gens qui te suivent. Tu es présente depuis dix ans sur les réseaux sociaux, sur YouTube. Tu as fait énormément de vidéos aussi. Ta communauté, c'est une communauté qui s'est développée, qui est fidèle. Comment, aujourd'hui, cette communauté, tu peux l'engager ? Comment tu l'as fait participer aussi, toi, au projet SophieRMakeup ?

  • Sophie

    Je pense que, encore une fois, ça rejoint l'authenticité. C'est-à-dire que moi, je vais partager sur mes réseaux, on va dire, mes peurs, mes appréhensions, mon quotidien. Et en fait, c'est là où ma communauté peut se reconnaître et va se reconnaître. Comme par exemple, la maternité, le fait que ma fille ne faisait pas ses nuits. Mais je pense que je n'ai jamais reçu autant de messages qu'à ce moment-là. Parce que je pense que je parlais à de nombreuses personnes, à de nombreux parents qui se sont reconnus dans la galère d'être fatigué. Donc voilà, je pense.

  • Jod

    Et t'as trouvé qu'elle t'a donné des messages, du coup ?

  • Sophie

    Mais comment tu fais, toi ? Parce que là, maintenant, ça va mieux les nuits. Mais à l'époque, c'était... Nous aussi, on galère. Il a courage, il a 4 ans. Et pour nous, c'est toujours pas les nuits. Alors qu'elle en avait 12 mois à l'époque. Mais oui, c'est du soutien, en fait. C'est vraiment une communauté.

  • Jod

    Au sens propre. T'as le sentiment que les gens qui te suivent, ils te perçoivent un peu, je sais pas, comme... une personne qui a la solution à tous les problèmes, en gros, donne-nous le conseil pour faire dormir nos gamins parce qu'on ne sait pas comment faire.

  • Sophie

    Pas du tout, non, pas du tout. Au contraire, je serais plus la pote, la copine en virtuel parce qu'on ne se connaît pas. Mais voilà, qui vont aller chercher un petit peu de tips, de conseils et juste de se reconnaître. C'est vrai que des fois, de voir une personne qui vit la même chose que soi, c'est rassurant.

  • Jod

    Tu as déjà rencontré des abonnés ? ou des gens de ta communauté et avec qui tu as pu créer par la suite un lien autre que virtuel ?

  • Sophie

    Oui, oui, oui. Oui, mais ça, très souvent, très souvent, je croise des personnes. Et puis, même, on se reconnaît, on se croise à Jaude. Ah, salut, ça va ? Donc, non, c'est chouette. J'ai tissé aussi une amitié avec les réseaux sociaux. Donc, non, pour moi, c'est que du bon.

  • Jod

    C'est chouette. C'est trop chouette. Quand tu es influenceuse comme ça et que forcément tu fais des collabs avec des marques et que le but derrière c'est quand même de l'achat, de la consommation, pour les marques en tout cas c'est l'enjeu de publicité, est-ce que toi ton but c'est que tes abonnés achètent ?

  • Sophie

    Alors mon but, non. Premier non. Mon but ça va être de donner de la visibilité, c'est-à-dire de plus apporter, bah tiens... cet anti cernes, on reste dans la sphère make up, mais cet anti cernes vraiment je vous le recommande parce qu'il est efficace et que vous si vous l'achetez vous allez avoir un bon rapport qualité prix. Donc voilà c'est plus à donner des tips. C'est vrai qu'aujourd'hui après il y a des fonctionnements avec les collaborations avec les marques où on appelle ça le cashback, ou quand par exemple on met un lien qui est traqué sur un produit, je parlais de l'anti cernes donc moi je vais vanter un peu les mérites de l'anti cernes parce que je le trouve efficace. je vais marquer le lien du produit, et si les personnes cliquent dessus et qu'elles consomment derrière, moi j'ai un pourcentage, c'est ce qu'on appelle le cashback. Donc ça c'est un type de collaboration avec les marques.

  • Jod

    J'ouvre une parenthèse, depuis tout à l'heure tu me parles d'anti-cerne, d'anti-ride, est-ce que tu as un message subliminal à nous faire passer Sophie ?

  • Sophie

    Je crois que c'est ce que je suis en train de vivre. La quarantaine qui approche, qui est bien installée surtout !

  • Jod

    Tu parlais de cashback, ça c'est intéressant. On va parler un peu d'argent. Quand on est influenceur comme toi, ça représente quoi ? Alors déjà, en termes de vision et d'état d'esprit, ça représente quoi la rémunération ? Est-ce que c'est vraiment un objectif à part entière ? Est-ce qu'on fait ça pour la thune, parlons entièrement, ou est-ce que c'est vraiment le bonus ?

  • Sophie

    Pour moi, aujourd'hui, c'est le bonus parce que j'ai une activité professionnelle à côté. Par contre, c'est vrai que moi, je me suis aussi posé la question de quelle direction je veux donner à ma carrière. C'est-à-dire, est-ce que j'ai envie de plus produire sur les contenus ? Et automatiquement, plus on est présent, plus on va avoir de collaborations, donc de rémunérations. C'est juste que moi, j'ai préféré faire, on va dire, ce

  • Jod

    70-30. Il y a plusieurs biais pour... Avoir de l'argent quand on est influenceur, ça peut être via les rémunérations des réseaux sociaux en fonction du nombre de vues, soit en fonction des collabs avec les marques. Toi, qu'est-ce qui te rapporte le plus ?

  • Sophie

    Les collaborations avec les marques. Clairement, aujourd'hui, les plateformes qui rémunèrent le plus, ça va être... Alors, ce n'est pas du tout Instagram. Instagram ne rémunère pas. Mais ça va être YouTube qui rémunère par rapport au nombre de vues. Donc, c'est vrai que si on a une vidéo qui fait le buzz, automatiquement, on a une rémunération. Et idem pour TikTok.

  • Jod

    C'est pour ça que tu as commencé à te lancer dessus aussi ?

  • Sophie

    Par rapport à la rémunération sur YouTube, pas spécialement parce que je me suis lancée sur YouTube à l'époque parce que c'était le format long qui me correspondait. Voilà, où je pouvais vraiment avoir de la profondeur pour expliquer.

  • Jod

    Tu parlais plutôt de TikTok.

  • Sophie

    Ah, de TikTok.

  • Jod

    Tu viens de te lancer dessus et que c'est assez nouveau pour toi.

  • Sophie

    Pas spécialement non plus parce que TikTok, c'est une des plateformes, déjà, moi, que je consomme plus qu'Instagram. C'est-à-dire que je passe plus de temps à consommer TikTok.

  • Jod

    Comme quoi les cordonniers sont les plus mal chaussés. Oui.

  • Sophie

    Et parce que j'aime cette plateforme et le contenu qu'on y retrouve. Donc c'est pour ça que je me suis dit bah tiens, moi aussi, j'ai envie d'être présente.

  • Jod

    Tout à l'heure, je te parlais de communauté. Oui. Forcément, il y a beaucoup de gens qui te suivent, je pense, qui t'envoient des messages positifs, parfois même des messages d'amitié ou d'amour. Mais il y a aussi les haters sur les réseaux sociaux. J'imagine que toi, tu n'as pas pu passer à côté non plus. Est-ce que tu as le souvenir d'un message qui t'a marqué ou touché ?

  • Sophie

    Bah toucher dans le sens positif oui parce que j'ai plein de messages par exemple par rapport à ma grossesse où j'ai eu du soutien donc ça c'était génial. Des haters il y en a, sur Instagram je pense que j'ai cette chance de ne pas en avoir. C'est vrai que les plateformes comme Youtube ou TikTok qui ont en fait les réseaux sociaux comment ça fonctionne il y a un algorithme. Moi, sur Instagram, l'algorithme va proposer mon contenu principalement à ma communauté ou alors à des personnes qui ont un centre d'intérêt pour le make-up. Alors que sur YouTube et sur Instagram, c'est un petit peu plus diffus. Et malheureusement, c'est vrai que des fois, il y a des personnes qui doivent voir mes vidéos alors qu'ils n'en ont strictement rien à faire. Et là, ça peut être des remarques. « Mais pourquoi elle fait ça ? » « C'est nul. » « Elle est moche. »

  • Jod

    Et il n'y en a pas un qui t'a vraiment touchée, impactée émotionnellement ?

  • Sophie

    Il y en a un qui m'a fait beaucoup rire il y a longtemps sur YouTube. Il m'a indiqué « mes c****** sur ton front » . « Mes hum hum sur ton front » . Ah,

  • Jod

    ok. Juste ça ?

  • Sophie

    Ouais, juste ça. Donc ça m'a fait rire, je me suis dit « mais qui prend son temps pour laisser ce type de commentaire ? »

  • Jod

    Autant d'énergie,

  • Sophie

    autant d'espoir. Et en fait, c'est là où je me suis dit « mais non, ça glisse, les commentaires négatifs, moi j'en ai strictement rien à faire. » Si vous voulez,

  • Jod

    vous, mettre des commentaires sur... cette émission, donnez votre avis, n'hésitez pas à commenter, partager, à dire ce que vous en pensez. Mais voilà, ne mettez pas ce genre de commentaires, ça ne sert absolument à rien. En dix ans de carrière sur les réseaux sociaux, quel a été, toi, ton plus beau moment, ton meilleur souvenir ?

  • Sophie

    Je pense que j'en ai plein. Ça peut être aussi bien le premier event à Paris qu'une agence. Parce que tout à l'heure, on parlait des agences d'influenceurs, mais il y a aussi des plateformes qui réunissent des marques et qui contactent plein d'influenceurs. Et donc, c'était une plateforme comme ça qui organisait une soirée à Paris et c'était juste mémorable. Je voyais aussi plein d'autres influenceuses que je suivais et que je rêvais aussi. Donc, c'était un petit peu les paillettes dans les yeux. Ça peut aussi bien être ça, ça peut être des collabs que j'ai fait avec ma maman, avec ma famille, ou alors des premiers partenaires que j'ai eus en local qui m'ont fait confiance pour collaborer.

  • Jod

    À l'inverse, tu te rappelles de ton pire moment ?

  • Sophie

    Mon pire moment, je crois que c'est quand je me suis résignée à me dire stop pour l'instant sur les réseaux, ça ne passe plus au niveau du temps et il faut faire des choix, il faut arbitrer. Ça,

  • Jod

    c'était assez récent.

  • Sophie

    Oui, mais c'était là. C'était il y a un an et demi, je pense, où je me suis dit, stop, en fait, trop de charge mentale, tu n'as pas le temps, tu as des collabs avec les marques, mais je n'arrivais même plus à gérer et à assumer mes engagements. Donc, j'ai dit, bon, allez, stop, on s'arrête un peu, on va prendre du recul et puis on verra ce qu'il en est.

  • Jod

    Et faire une pause, du coup, ça fait du bien, on ressent un manque. Comment on se sent dans cette période-là ?

  • Sophie

    Moi, j'ai ressenti un manque, oui. Pour moi, les réseaux sociaux et le fait d'être créatrice de contenu, c'est vraiment comme un hobby. C'est-à-dire, il y en a certains qui vont dire, moi, je fais du cheval, je fais de la course à pied, moi, je fais des vidéos. Parce que j'aime vraiment ça, c'est du plaisir. Et le fait de ne pas avoir pu pratiquer ça pendant cette période, oui, c'est frustrant. Et on se dit, allez, je vais réessayer. On essaie un peu et puis on se dit, non, ça ne marche pas, ce n'est pas le bon moment. Donc, il faut accepter.

  • Jod

    Et du coup, tu as repris petit à petit et là, ça t'a fait du bien. Oui. ressenti. que ça y est, t'es un peu revigorée.

  • Sophie

    Exactement. Je me suis dit, oui, en fait, c'est moi. Ça fait partie de moi parce que ça me rend heureuse et c'est aussi mon identité. Je suis Sophie, mais aussi un peu SophieRMakeup.

  • Jod

    T'as toujours gardé ton identité sur les réseaux sociaux. Il n'y a pas eu des moments où tu t'es dit, tiens, je vais peut-être faire ça comme ça, être un peu différente, ne plus être tout à fait moi-même pour plaire à ma communauté, pour être aussi plus engageante ou être plus sexy pour les marques ?

  • Sophie

    Non. Clairement non parce que je pense que je sais pas faire. Voilà moi je suis comme je suis, on me prend comme je suis. Après des fois j'ai essayé des nouvelles choses, des nouveaux formats, des tendances qu'on peut voir sur les réseaux et après ça match ou pas mais encore une fois c'est la fluidité quoi.

  • Jod

    Comment on se retrouve devant une vidéo qui marche pas ?

  • Sophie

    On se dit ah merde on va pas faire la même chose.

  • Jod

    Il y a un sentiment un peu de... Ah ouf, c'est un peu déceptif quoi.

  • Sophie

    Ouais, mais après on se remet en question, on se dit ok, qu'est-ce qui n'a pas marché ? Est-ce que c'est le fond, le message, il n'était pas bon, c'était pas clair, ça n'a pas intéressé, ça ne correspondait pas à ma cible ? Ou alors est-ce que c'est que non, en fait, c'était flouté par exemple, la qualité de l'image n'était pas bonne, le son n'était pas bon, le montage n'était pas assez dynamique ? Voilà, on se remet en question et puis on benchmark comme on dit, c'est-à-dire on prend quand même ce qui fonctionne ou ce qui ne fonctionne pas pour proposer un nouveau contenu.

  • Jod

    Je vais te poser une question, une petite interview être influenceur. Être influenceur, c'est avoir absolument tous les réseaux sociaux,

  • Sophie

    vrai ou faux ? Oui, vrai. Aujourd'hui, il faut être multicanal, ça c'est évident. Il faut essayer d'être au maximum sur toutes les plateformes pour augmenter sa visibilité.

  • Jod

    Être influenceur, c'est passer 10 heures par jour sur les réseaux sociaux.

  • Sophie

    Idéalement oui, mais dans les faits non.

  • Jod

    Idéalement ?

  • Sophie

    Idéalement oui, encore une fois, plus on passera de temps, plus on sera présent à créer du contenu, à répondre aux messages ou autre, plus ça va faire cet effet de boule de neige.

  • Jod

    Et donc toi, tu as envie d'arriver peut-être à ce travail-là, où justement... Tu te dis, je recule parce que j'ai pas le temps, parce que j'ai pas envie.

  • Sophie

    Moi, je mets les freins. C'est-à-dire que ça reste vraiment comme mon hobby. Si demain, c'est pas le cas, mais j'ai envie de professionnaliser ça, là, c'est sûr qu'il faut travailler comme on travaille dans un boulot classique, 8h, 18h.

  • Jod

    Être influenceur, c'est toujours avoir le portable allumé.

  • Sophie

    Oui, évidemment.

  • Jod

    Tu l'éteins jamais ?

  • Sophie

    Non. Je le mets juste en mode avion quand je prends l'avion. Mais sinon, par contre, c'est vrai qu'il n'est jamais en sonnerie, il n'est jamais en vibreur. Parce que j'ai souvent des pushs, des notifications et je ne veux pas être parasité avec ça. C'est-à-dire que je veux que ce soit moi qui maîtrise quand même cette information, mais je ne l'éteins jamais.

  • Jod

    Tu n'as jamais eu le sentiment de te faire avaler par ton propre objet, ton propre outil ?

  • Sophie

    Oui, si, des fois le soir. Le soir, quand on est en train de scroller, scroller ou faire un montage et puis qu'on se dit « Ouh là, il est minuit, on va peut-être arrêter » . Oui, ça c'est sûr.

  • Jod

    Et dernière question, être influenceur, c'est faire 10, 12 métiers à la fois.

  • Sophie

    Oui, quand on est influenceur seul, parce que quand on a une agence c'est encore autre chose, mais il faut aussi bien savoir faire du commerce parce qu'il faut se vendre, du relationnel, il faut être créatif, il faut avoir des compétences aussi en montage, en tournage et puis un peu d'élocution aussi donc oui c'est sûr que c'est large.

  • Jod

    Alors tu as commencé sur les réseaux en faisant du contenu make-up, on en a beaucoup parlé, anti-cernes, anti-rides, on rappelle, lifestyle aussi, mais aujourd'hui tu vas sur un autre type de contenu, tu essaies de diversifier, tu vas sur quelque chose aussi un peu plus famille. Ça, c'est parce que tu es devenue mamanque tu as décidé de changer.

  • Sophie

    Encore une fois, c'est ce que je vis. La maternité, c'est un gros pilier maintenant dans ma vie. Automatiquement, j'en pars, je le partage. Mais aussi, d'être à mon compte, parce que je suis entrepreneur. De partager un peu mes journées, de partager mes inquiétudes, la charge mentale, de partager qui je suis sur les réseaux sociaux.

  • Jod

    Les sujets ne manquent pas. Il faut qu'on ait la maternité, il y a de quoi faire. Oui,

  • Sophie

    c'est sûr.

  • Jod

    Comment on arrive à notamment se repositionner, à engager sa communauté sur un nouveau type de contenu ? Parce que les gens qui sont venus à la base, c'était parce que tu parlais de maquillage, tu parlais de cosmétique, tu parlais un peu de ta vie, un peu de chez toi, de qui tu étais. Là, on change un peu de contenu. Est-ce que cette communauté est prête à te suivre ? Est-ce qu'on doit refaire une nouvelle commu' ? Comment ça se passe ?

  • Sophie

    Je pense que dans les moments de vie comme ça, il y a quand même un fil rouge. C'est-à-dire que ça évolue petit à petit, la communauté aussi mûrit. C'est-à-dire que moi, les personnes qui pouvaient me suivre il y a dix ans, elles ont pris en maturité comme moi, donc elles ont peut-être les mêmes problématiques que moi. Je pense que ça se fait assez naturellement. Comme je disais tout à l'heure, moi j'ai fait une pause pendant un an et demi et c'est vrai que c'est plus ça qui a créé une cassure et pas le fait que je sois devenue maman. Mais c'est au contraire que je sois devenue d'un coup maman parce que j'avais arrêté de prendre la parole.

  • Jod

    Ce n'était pas progressif, ce n'était pas...

  • Sophie

    Exactement. Oui, parce que j'avais fait une pause. Et ça, je pense que clairement, ça m'a desservie. Parce que peut-être que les personnes m'ont dit « Ah, elle revient. Ah oui, bon, ça ne m'intéresse plus. » Et je me désabonne. Mais encore une fois, là, maintenant, il y a peut-être d'autres personnes qui vont me suivre par rapport à ce que je vis et qui se reconnaissent dans ce que je vis.

  • Jod

    Et t'as pas eu envie de changer de nom ? de passer de SophieRMakeup à SophieRMaman ?

  • Sophie

    Je me suis posée la question. C'est une super question. Mais en fait, je me suis dit non. Moi, mon nom, c'est Sophia Makeup. On va dire que ma notoriété, elle est là-dessus. Elle est avec ce nom. Donc, pour l'instant, ce n'est pas un sujet.

  • Jod

    C'est trop dangereux de peut-être changer de nom, de changer d'identité ?

  • Sophie

    Oui, moi, je pense. C'est comme un restaurant qui va changer de nom, une entreprise qui va changer de nom. Et puis, c'est moi, ça me ressemble.

  • Jod

    Voilà, je reste comme ça.

  • Sophie

    Alors, au-delà des réseaux sociaux, à côté, tu travailles autour de la communication. Oui. Est-ce que tu peux nous expliquer déjà un petit peu cet autre métier qu'on n'a pas encore évoqué et à quel point ça peut créer des passerelles avec le monde de l'influence que tu connais bien ?

  • Jod

    C'est clairement une passerelle. C'est-à-dire que moi, aujourd'hui, l'entreprise que j'ai créée, Studio Mandarine, elle est née parce que je suis créatrice de contenu. Ça s'est passé pendant le Covid, c'est-à-dire que pendant le Covid, tout le monde, tous les professionnels avaient des enjeux à être sur les réseaux sociaux. Parce que donc mon entreprise, c'est d'accompagner les professionnels à être sur Instagram, Facebook, TikTok, donc tous les réseaux. Et pendant le Covid, il fallait être présent. Et j'étais en échange avec des partenaires locaux et qui m'ont dit « Mais Sophie, toi tu sais faire les réseaux sociaux, est-ce que tu ne peux pas faire les nôtres ? » Et en fait, c'est là que je me suis dit « Hum, il y a peut-être quelque chose à faire. » Au final, les acteurs, les professionnels locaux ont des enjeux aussi à être sur les réseaux sociaux. Ils ne savent pas faire ou alors ils n'ont pas le temps. Et donc, je me dis, tiens, je vais mettre mes compétences à profit.

  • Sophie

    Du coup, je prolonge avec une question, même si je pense déjà un peu la réponse. Pourquoi ils ne le font pas eux-mêmes ?

  • Jod

    Parce qu'ils n'ont pas le temps. Les professionnels, ma cible de clients, c'est vraiment des artisans, commerçants, PME qui sont vraiment dans l'opérationnel. Donc, ils n'ont pas du tout le temps de s'occuper de leurs réseaux sociaux. Oui, ils vont faire une ou deux photos comme ça, mais ça va être vraiment en pointillé. Ou alors, certains n'ont pas les compétences, ils n'aiment pas ça, ils ne savent pas faire. Donc moi, je leur apporte l'expertise.

  • Sophie

    Et le temps. Et tu leur donnes aussi des conseils de comment mieux gérer sa communication, comment on poste sur LinkedIn, sur Insta, sur TikTok, sur YouTube. Ce n'est pas la même manière, parce qu'en fait, tous les réseaux ont leurs codes et leurs algorithmes.

  • Jod

    Exactement. Exactement. Soit je les accompagne de A à Z, c'est-à-dire qu'ils se déchargent totalement de tout ça, soit on est également organisme de formation, où là, vraiment, je leur transmets notre savoir, je leur fais monter en compétences pour qu'ils deviennent autonomes et gèrent leurs réseaux sociaux.

  • Sophie

    Du coup, si tu as la réponse, ça m'intéresse. Est-ce que tu as pigé tous les algorithmes de chaque réseau ?

  • Jod

    Alors, c'est tellement en changement constant. Je pense qu'à l'instant T, c'est différent dans une semaine. Donc, il faut rester ultra connecté et regarder toutes les communications que peuvent faire les plateformes.

  • Sophie

    Moi, j'ai l'impression, dès que j'ai commencé à piger l'algorithme de Facebook, ça change. Dès que j'ai commencé à piger l'algorithme d'Instagram, ça change.

  • Jod

    Ça évolue super vite. C'est fatigant.

  • Sophie

    Il faut vraiment suivre.

  • Jod

    Exactement. Il faut tout le temps rester connecté, savoir ce qui se fait, quels sont les formats tendances.

  • Sophie

    Et du coup, c'est quoi une journée type chez toi ? Comment tu arrives à jongler entre... ta casquette de maman, celle de l'agence de com, d'influenceuse, peut-être une vie de loisir et un peu privée à côté aussi. C'est quoi la bonne journée ?

  • Jod

    Le seul point commun, je pense, entre toutes les journées, c'est que je suis très matinale, je me lève tôt, je me lève à 6h15, pétante, et voilà, c'est ce qui va donner le ton. Mais après, le contenu de mes journées, ça varie trop. Je peux aussi bien passer une journée un jeudi en télétravail, en leggings, chaussettes, pas maquillée. que le vendredi.

  • Sophie

    SophieRMakeup n'est pas maquillée des fois.

  • Jod

    Ouais, il faut reposer sa peau. Non, bien sûr, quand même. Ou alors un vendredi où je vais être en tournage ou en formation toute la journée avec un professionnel. Ça dépend. Et c'est ce qui fait aussi que j'aime ce côté stimulant, des fois sur-stimulant. Donc c'est pour ça aussi qu'il faut ralentir. Mais voilà, on est tout le temps en perpétuel mouvement.

  • Sophie

    Ça, c'est intéressant ce que tu dis, parce qu'on imagine les influenceurs, comme on les voit à l'écran, toujours bien apprêtés, toujours prêts et tout, alors que la plupart du boulot consiste à être peut-être affalé dans son canapé en legging, en train de faire des montages.

  • Jod

    Des montages, chercher des inspi, répondre aux messages aussi, parce que mine de rien, moi je mets vraiment un point d'honneur sur échanger avec ma communauté, et ça prend du temps, parce que quand, là tout à l'heure je parlais des nuits, Mais quand il faut répondre à chaque personne qui, elle, a pris de son temps pour nous envoyer un message, pour avoir une réaction, pour moi, c'est la base, en fait. C'est le minimum de répondre, de dire merci, d'échanger.

  • Sophie

    Parce que c'est une minute par-ci, deux minutes par-là, et tout cumuler...

  • Jod

    Alors, j'essaie quand même de regrouper, parce que sinon, c'est trop compliqué. Mais je vais me dire, allez, pendant une heure, hop, hop, hop, je réponds à tous mes messages.

  • Sophie

    Du coup, comment ça se passe professionnellement, vu que tu as deux métiers ? Oui. Est-ce que tu as deux entreprises ?

  • Jod

    Exactement, j'ai deux entreprises. C'est-à-dire que SophieRMakeup, c'est auto-entreprise et Studio Mandarine, c'est une SAS. Donc voilà, c'est bien différent. Deux statuts différents pour deux objectifs différents.

  • Sophie

    Et tu ne te perds pas ? Déjà administrativement, parce que gérer des entreprises c'est du poids, mais au-delà de ça, même dans qui tu es, comment tu te places en tant que professionnel, comment tu te vends aussi auprès des différentes marques ou des clients ?

  • Jod

    Déjà ça fait deux fois plus de compta, donc ça c'est pénible. Mais après, je pense que je suis assez à l'aise. Souvent il faut quand même faire ce distinguo auprès des professionnels parce qu'ils peuvent faire l'amalgame, c'est-à-dire entre eux. par exemple Moi, gérer les réseaux sociaux, leurs propres réseaux sociaux et SophieRMakeup. Des fois, ils peuvent un peu mélanger les deux, mais je leur explique que c'est bien différent et que c'est deux canaux différents.

  • Sophie

    Sophie, je pense qu'il y a peut-être des jeunes qui nous regardent et qui se disent « ça a l'air quand même cool ce qu'elle fait » . On a compris qu'il y a du boulot, on a compris que tout peut se faire comme ça, un claquement de doigts. Des grosses journées, qu'il faut se lever à 6h15 minimum. Mais du coup, quels sont les conseils ? S'il y avait trois conseils à donner aux jeunes, ça serait quoi ?

  • Jod

    Le premier conseil, je dirais que ça serait, si on veut se lancer, il faut que ce soit pour les bonnes raisons. Voilà, si on fait ça, c'est parce qu'on a envie d'apprendre, de transmettre son savoir, de partager. Il y a un échange, certes humain, non pas physique, mais il y a un échange humain. Le deuxième, je dirais que... Il y a beaucoup de travail. C'est-à-dire, il ne faut vraiment pas croire que c'est uniquement recevoir les produits, faire la vidéo et stop. Voilà, ça demande du travail, ça demande de la recherche, de l'investissement. Et puis, moi, je dirais, il faut se faire kiffer. Ça fait plaisir.

  • Sophie

    C'est le plus important. On l'a bien répété, tu es une jeune maman. Si plus tard, ta fille, dans quelques années, te dit, je souhaite me lancer sur les réseaux sociaux, tu lui réponds quoi ?

  • Jod

    Je lui réponds la même chose. J'irais pour la même chose que si elle a envie de le faire elle va, voilà vraiment je l'encourage et puis qu'il faut faire ça pour les bonnes raisons et rester soi-même

  • Sophie

    En tant que maman j'imagine que tu vas quand même essayer de mettre quelques limites ou quelques préventions, on a toujours un peu peur pour ces enfants ?

  • Jod

    Bien sûr mais c'est vrai que moi mes parents m'ont quand même remis les pieds sur terre des fois à me dire oula mais attention c'est bien beau les réseaux sociaux mais mais... pense quand même à ton travail. Avant, je travaillais dans une grande société qui fabrique des pneus à Clermont-Ferrand. Mais voilà, ils m'ont toujours dit, fais quand même, assure une sécurité. Fais-toi plaisir, mais assure une sécurité. C'est ce que je ferai aussi, ce que je dirai aussi.

  • Sophie

    Tu comprenais ce discours au début où tu te lances ?

  • Jod

    Oui, je le comprenais. Oui, je le comprenais d'être assez raisonnée. Et puis, si ça perce, comme on dit, c'est-à-dire si ça explose, ben, feu, il faut y aller. C'est une opportunité, donc il faut la saisir.

  • Sophie

    Parce que je parlais de prévention, parce que les réseaux sociaux, on a montré un bon côté, beaucoup de bonnes choses. Tout à l'heure, on parlait des haters. Ça, c'est un peu le côté sombre, le côté obscur de la force. Et sur les réseaux sociaux, il se passe aussi des choses qui ne sont pas cool. Donc justement, j'imagine que ça, ça fait partie aussi des messages en tant que maman que tu as envie de porter.

  • Jod

    Clairement, c'est pour ça aussi que par exemple, je n'expose pas à ma fille ou que je ne montre pas mon intérieur. Parce qu'il y a des personnes malveillantes et qu'il faut mettre un cadre, il faut mettre des limites. Après, je pense qu'encore une fois, c'est peut-être les valeurs. Il faut faire attention. Il faut faire attention. Ça, c'est comme dans la rue, il faut faire attention.

  • Sophie

    Si ça te va, Sophie, on va passer ensemble aux cinq dernières questions. J'ai cinq questions pour toi et je t'invite à y répondre de la manière la plus franche et la plus sans filtre possible. Première question, la chose indispensable qu'il faut savoir pour lancer son projet professionnel, selon toi, une chose.

  • Jod

    Bien se connaître. Pour moi, si on ne se connaît pas bien, si on ne connaît pas ses forces, ses faiblesses, on peut être en décalage.

  • Sophie

    Comment on apprend à bien se connaître ?

  • Jod

    Ça, c'est le travail d'une vie, je pense.

  • Sophie

    Mais quand on a 18 piges ou qu'on veut juste se lancer dans la vie pro, on ne se connaît pas toujours forcément bien ?

  • Jod

    On peut échanger avec ses proches, son entourage aussi, pour avoir des retours, pour apprendre à se connaître. faire des exercices. Moi, je suis très orientée développement personnel qui permet de prendre de la hauteur sur ce qu'on est en train de vivre à un instant T et pouvoir se dire OK, je ralentis, je regarde, j'analyse et d'être moi dans l'opérationnel.

  • Sophie

    Le conseil technique ultime à savoir quand on veut se lancer sur les réseaux. Parce que tout à l'heure, tu as parlé pas mal de valeurs, de se lancer pour les bonnes raisons, mais si on doit avoir un conseil pratique.

  • Jod

    Un conseil pratique ? Moi, je pense que ça passe par la qualité d'image. C'est-à-dire quand même, quand on est sur les réseaux, vu que c'est visuel, il faut quand même avoir un bon matos. Ou alors, quand on filme, quand on prend une photo, toujours nettoyer sa lentille de téléphone sur les petits t-shirts. Comme ça, au moins, on fait une belle photo. C'est bête,

  • Sophie

    on n'y pense pas, mais...

  • Jod

    C'est indispensable.

  • Sophie

    Je n'y pense pas tout le temps. Tu m'as donné le meilleur tip de toute la vidéo pour moi. La phrase que tu aurais aimé entendre quand tu étais plus jeune ?

  • Jod

    Suis tes rêves. Ouais, je dirais que c'est bateau de dire ça, mais...

  • Sophie

    Tu ne l'as pas assez entendu ?

  • Jod

    Alors, si je l'ai entendu, moi, mes parents étaient d'un soutien, toujours à me soutenir. Peut-être des fois, ce qui aurait manqué, c'est un peu d'impulsion. Voilà, donc go, vas-y, vas-y.

  • Sophie

    Jette-toi. Jette-toi.

  • Jod

    Crois en toi, crois en toi aussi. Ouais, croire en toi, c'est pas mal.

  • Sophie

    Crois en toi. Oui, on ne croit pas sans nous. Tu crois en toi ou pas suffisamment aujourd'hui ?

  • Jod

    Je suis sur le chemin, ouais. Je pense que je suis sur le chemin d'avoir une confiance en moi. Comme le développement personnel, c'est le chemin d'une vie.

  • Sophie

    Tiens, une question qui est du coup un peu reliée. Ce qui te rend le plus fière aujourd'hui ?

  • Jod

    Ma fille. Rien à voir avec les réseaux sociaux, mais aujourd'hui, ce que j'ai réussi à construire, on va dire au sens large, c'est-à-dire mon foyer, ma famille, que je suis bien dans mes baskets, que je me sens bien. Donc ça, aujourd'hui, c'est mon épanouissement.

  • Sophie

    C'est un peu un message aussi, ça. C'est la vie privée avant les réseaux, avant la vie pro ?

  • Jod

    Avant tout. Exactement, avant même les réseaux, c'est avant la vie pro. Voilà, il faut toujours se dire... Moi, je me dis toujours quelque chose, c'est qu'on a beau travailler, on a beau avoir une belle maison, avoir 100 000 followers, mais par exemple, si on n'a pas d'amour, si on n'a pas la santé, en fait, tout ça, ça ne vaut rien. Donc voilà, c'est peut-être redescendre un peu sur Terre et se dire, OK, on va se remettre à niveau, qu'est-ce qui est le plus important ?

  • Sophie

    Et dernière question, je te propose qu'on se retrouve en 2040. Tu seras où, toi, dans 15 ans, en 2040 ?

  • Jod

    Je serai où ? Comme on a dit, j'espère que je serai toujours heureuse, bien entourée, bien dans mes baskets. Et après, j'espère que je serai toujours à mon compte, parce que ça aussi, c'est quelque chose qui me stimule.

  • Sophie

    Ton propre patron ?

  • Jod

    Oui, d'être mon propre patron, c'est vraiment quelque chose que je veux conserver. Et puis d'être épanouie. Je ne peux pas dire les réseaux sociaux, sur quels réseaux sociaux, parce que d'ici là, il y en aura des nouveaux. mais voilà,

  • Sophie

    se faire plaisir peut-être que d'ici là t'auras enfin bien percé sur TikTok c'est tout ce que je te souhaite mais t'es sur le chemin de la voie et de la progression on verra j'espère en tout cas que ça va bien marcher, merci beaucoup Sophie pour ce témoignage sans filtre ici pour ma banque sans filtre si vous avez apprécié, si vous avez des choses à dire, n'hésitez pas à liker, commenter partager, vous abonner et nous on se retrouve très vite pour un nouveau format un nouvel invité, un nouveau sujet à la prochaine

Share

Embed

You may also like

Description

Dans notre dernier épisode de "Ma Banque Sans Filtre", nous avons eu l'honneur d'accueillir @SophieRMakeup, une créatrice de contenu que vous avez peut être déjà vu sur différentes plateformes !


Au programme : des discussions passionnantes sur les coulisses de son métier, la gestion de sa communauté et les défis qu'elle a rencontrés depuis son lancement sur les réseaux sociaux. Sophie nous parle de l'importance de l'authenticité, de la manière de préserver sa vie personnelle tout en étant exposée sur les réseaux, et des stratégies pour engager sa communauté de manière significative.


Elle évoque également les collaborations avec les marques et comment son contenu a évolué au fil des années !


Ne manquez pas cette interview enrichissante ! 📱 Abonnez vous pour ne rien manquer et suivez nous sur notre compte Instagram : @mabanquesanfiltre


La Caisse d’Epargne et de Prévoyance d’Auvergne et du Limousin, Banque coopérative régie par les articles L512-85 et suivants du Code monétaire et financier, Société Anonyme à Directoire et Conseil d’Orientation et de Surveillance – Capital social de 360 000 000 euros – Siège social : 63, rue Montlosier 63000 Clermont-Ferrand – 382 742 013 RCS Clermont-Ferrand – Intermédiaire en assurance immatriculé à l’ORIAS sous le n° 07 006 292 – Titulaire de la carte professionnelle « Transactions sur immeubles et fonds de commerce » n° CPI 6302 2016 000 008 503 délivrée par la CCI du Puy-de-Dôme.


Présentateur: Jod_anim

Réalisation: Riot House


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sophie

    Salut tout le monde, bienvenue sur ma banque sans filtre. Aujourd'hui, format très chaleureux, un peu intime on pourrait presque dire, pour parler d'un sujet qui va vous fasciner, vous étonner, sur lequel vous vous posez peut-être des questions, les dessous de l'influence. Aujourd'hui, je reçois une invitée qui connaît bien le sujet et que vous avez peut-être déjà vu passer dans votre fil Instagram, c'est SophieRMakeup. Salut Sophie ! Salut Jod !

  • Jod

    Comment ça va ? Est-ce que t'es bien installée ? Est-ce que les fauteuils sont confortables ?

  • Sophie

    C'est parfait, merci beaucoup, c'est top !

  • Jod

    On va parler avec toi du monde de l'influence, puisque tu es présente depuis 2015 sur les réseaux sociaux, où tu proposes du contenu, comme le nom l'indique, SophieRMakeup, autour du maquillage, de la cosmétique. Déjà, tu préfères qu'on te qualifie d'influenceuse, de créatrice de contenu, c'est quoi le bon terme ?

  • Sophie

    Pour moi, il n'y a pas de bon terme, ça veut dire la même chose, c'est exactement pareil. C'est vrai que créateur de contenu, on peut se dire que c'est un petit peu plus valorisant, mais c'est ok, fais comme tu le sens.

  • Jod

    Parce qu'influenceur, on m'a souvent dit, ça peut être un peu péjoratif, un peu mal pris. Il y a une image qui n'est pas très flatteuse.

  • Sophie

    C'est que souvent, c'est associé aux influenceurs télé-réalité. Et voilà, on aime ou pas, mais il peut y avoir une appréciation par rapport à ça. Mais moi, je m'en fiche, tu fais comme tu le sens.

  • Jod

    Alors, comment on devient influenceur ou créateur de contenu ? En tout cas, comment ça s'est passé pour toi ? Je ne sais pas si tu te rappelles déjà, ça fait dix ans.

  • Sophie

    Oui, ça fait dix ans, waouh, la claque ! Mais comment j'ai débuté ? J'ai débuté dans mon petit studio, voilà, j'étais pas très épanouie professionnellement et j'avais envie de quelque chose qui me stimule. Et donc je consommais énormément de réseaux sociaux et donc de vidéos make-up, maquillage et donc des influenceuses australiennes, américaines et je me suis dit tiens, et si je le faisais moi aussi ?

  • Jod

    Pourquoi pas moi ?

  • Sophie

    Exactement, donc le Noël suivant j'ai demandé un appareil photo à mes parents pour pouvoir me filmer, avoir un minimum de matos. Et puis c'est parti de là. D'avoir envie aussi de partager, partager ma passion du maquillage.

  • Jod

    Oui c'est ce que j'allais dire, c'est un sujet quand même assez précis, le maquillage, la cosmétique, t'as toujours baigné un peu dedans, c'est un sujet qui te plaisait.

  • Sophie

    Alors, baignée dedans, on va dire que c'est en devenant femme que j'ai découvert bien sûr cet univers. Et après, j'ai été autodidacte parce que j'ai suivi des vidéos sur les réseaux et j'ai appris. Et donc, je me suis dit tiens, moi aussi, j'ai envie de transmettre.

  • Jod

    Est-ce que tu te rappelles de ta toute première vidéo ou pas ?

  • Sophie

    Oui. Oui, oui, j'étais un peu hésitante. Bon, ça fait un dossier comme on dit.

  • Jod

    10 ans de plus tard, cette vidéo, qu'est-ce que t'en penses ? Si tu parlais à la Sophie de 2015.

  • Sophie

    J'en pense que j'ai bien fait et qu'elle a le mérite d'exister, parce que sinon, je ne serais peut-être pas là, ici.

  • Jod

    Alors, on va parler justement de ton parcours et on va parler un peu de l'influence, tout ça. Je rappelle juste quelques chiffres. 70 000 personnes qui te suivent sur YouTube, 20 000 sur Insta. Pas encore beaucoup sur TikTok ? Non.

  • Sophie

    C'est progressif. Je viens de démarrer sur TikTok. Et puis, TikTok, c'est aussi une plateforme où il faut être très récurrent, très présent. Et vu que je n'ai pas énormément de temps, malheureusement, je fais comme je peux.

  • Jod

    Ça évolue vite.

  • Sophie

    Ça évolue incroyablement vite. Il faut s'adapter, il faut rester tout le temps connecté pour connaître les tendances, savoir ce qui fonctionne aussi.

  • Jod

    Alors, de plus en plus, on se dit, être créateur de contenu, ça a l'air d'être un métier super cool. Ils ont l'air d'avoir une vie de dingue, de faire absolument ce qu'ils veulent. Est-ce que c'est vrai, Sophie ?

  • Sophie

    Tout dépend des créateurs de contenu ou des influenceurs, bien sûr. Après, oui, c'est sûr que c'est chouette parce que ça donne plein d'opportunités, ça permet de découvrir plein de choses, d'avoir un relationnel ou autre. Mais après, voilà, moi, je suis aussi une petite influenceuse.

  • Jod

    C'est une partie un peu émergée de l'iceberg de se dire tout est beau, on fait ce qu'on veut, on a juste à poster des vidéos et ça marche. C'est quoi la partie ? sous l'iceberg, celle qu'on ne voit pas ?

  • Sophie

    C'est sûr que le dernier maillon de la chaîne, on va dire, c'est la vidéo qui est postée et c'est ce que tout le monde voit. Mais en amont, il y a vraiment déjà échanger avec les marques, animer ses collabs, gérer ses collabs. Ensuite, créer le contenu, avoir le temps pour le créer, avoir le matériel et puis faire toute la post-prod, le montage et ensuite faire valider aux marques. Parce que ça aussi, maintenant, il y a de plus en plus des contrats, des cahiers des charges avec les marques. Donc, il faut revalider. Et ensuite, oui, on poste, mais il y a encore après, parce qu'il faut faire la modération. La modération, c'est répondre au quotidien à sa communauté. Quand quelqu'un pose une question, « Ah oui, c'est quoi que tu as aimé ? » « Comment je retrouve le produit ? » ou quoi que ce soit, on est aussi à la disposition de sa communauté.

  • Jod

    Comment tu sélectionnes les marques, les produits avec lesquels tu as envie de bosser ? Ça se joue sur quoi ? C'est vraiment à l'instinct, à l'envie ?

  • Sophie

    Exactement. Moi, c'est mon fil rouge, c'est-à-dire c'est au feeling. Si j'aime la marque, si j'aime... Alors bien sûr, il faut que les valeurs soient communes quand même. Mais après, mais oui...

  • Jod

    Ça va être quoi tes valeurs par exemple, ça ?

  • Sophie

    Mes valeurs, ça va être quand même... Non, mais que ce soit éthique, que ce soit responsable. Voilà, je vais quand même me renseigner aussi sur où est située l'entreprise par exemple, ou autre, comment sont fabriquées les produits. Et puis l'univers surtout aussi de la marque pour que ça soit en adéquation avec moi.

  • Jod

    Et justement, comment ça se passe pour créer ton contenu ? c'est toi qui es... complètement libre de choisir la manière dont tu fonctionnes, comment tu poses la caméra, ce que tu vas dire, ou les marques t'imposent des choses.

  • Sophie

    Certaines marques peuvent demander, j'en ai quand même pas beaucoup, on va dire que 90% je suis assez autonome et c'est de l'artisanat, c'est-à-dire que j'ai mon trépied, mon téléphone ou un appareil photo, ça dépend. Et ensuite, alors souvent des fois je rédige un petit peu des scripts, surtout pour YouTube. YouTube avait pas mal de scripts parce que sinon je bafouillais, je perdais du temps, c'était... C'était pas assez clair dans mon discours.

  • Jod

    C'est pas le même temps de vidéo, ce qu'on pose sur Insta, sur Youtube. On travaille pas sur la même temporalité.

  • Sophie

    Et le format aussi. C'est-à-dire que sur Youtube, souvent, on va parler, alors que sur Instagram, on peut ne pas parler ou juste faire de la voix off et enregistrer sa voix.

  • Jod

    Ou mettre de la musique par-dessus. Exactement. Oui, j'ai vu un réel il y a pas longtemps sur ton Insta où on te voit en train de te maquiller et tu fais ta voix off par-dessus, en fait, où tu expliques les détails, les étapes une par une.

  • Sophie

    Parce qu'en fait, dans l'exercice de me maquiller et de parler, ça ne matchait pas. Donc souvent, je devais fouiller. Mettre son rouge à lèvres en parlant, c'est difficile.

  • Jod

    Oui, mais c'est un défi.

  • Sophie

    Oui, c'est vrai.

  • Jod

    Ça peut faire le buzz.

  • Sophie

    Mais avec le micro, au moins, ça fonctionne.

  • Jod

    Les marques, elles viennent directement te voir ou tu passes par une agence d'influence ?

  • Sophie

    Aujourd'hui, elles viennent me voir. C'est-à-dire, moi, je travaille seule parce que j'ai pas assez de volume de collaboration pour sous-traiter cette partie. mais oui je gère principalement que de l'entrant. Là, j'ai fait une petite pause il y a quelque temps sur mes réseaux sociaux parce que je suis devenue maman, je n'avais pas beaucoup de temps.

  • Jod

    Et félicitations.

  • Sophie

    Merci, c'est gentil. Mais c'est vrai que je m'étais posée la question, est-ce que je passe par une agence ou pas ? Et là, vu que je reprends aussi progressivement, je gère l'entrant.

  • Jod

    Et ça peut changer ? cette vision-là, passer par une agence plus tard ? Parce qu'il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de demandes.

  • Sophie

    Et en fait, pour moi, le vrai facteur, ça va être le temps. C'est-à-dire, est-ce que je vais avoir assez de temps pour gérer les collabs ? Et surtout, ce qui est très bien à travailler avec une agence, c'est que souvent aussi, ils orientent sur le contenu. C'est-à-dire, ils vont être force de proposition sur, ah bah tiens, ce type de format est intéressant, tu devrais le faire. Ils sont critiques aussi, alors que quand on travaille seul, bah ouais, on va montrer à son mec, mais c'est tout, quoi.

  • Jod

    Mais quand tu travailles seul, t'as aussi une plus grande liberté. Tu fais un peu ce que tu veux.

  • Sophie

    Oui. Moi, j'aime bien travailler quand même en synergie et je trouve que c'est intéressant d'avoir un œil externe pour pouvoir juger ou autre.

  • Jod

    Est-ce que tu te rappelles d'une collaboration avec une marque qui a bien marché ? On ne va pas forcément citer une marque, mais vraiment une expérience qui t'a marquée et tu t'es dit, ouais, ok, là ça a du sens aussi ce que je fais.

  • Sophie

    Oui, j'ai une marque de cosmétiques, de maquillage. qui est en fait une marque qui s'est implantée, alors c'est locale, qui s'est implantée sur Clermont-Ferrand et on avait fait tout un événement dans un magasin où j'avais fait venir aussi ma communauté où on se maquillait toutes ensemble un peu en mode masterclass. Trop bien ! Ouais vraiment c'était très belle marque en plus donc voilà c'était un super moment.

  • Jod

    Est-ce qu'il y a une vidéo collab type ? C'est-à-dire tu as une marche à suivre, un peu toujours la même manière de faire en fonction des vidéos ? Ou alors c'est vraiment selon aussi le produit, la marque ?

  • Sophie

    Ça va dépendre aussi si c'est un produit ou un service. Déjà, ça va dépendre parce que c'est sûr que si c'est un produit, c'est facile de le montrer, de le mettre en action. Après, oui, il y a un brief, c'est-à-dire la marque donne souvent un cahier des charges, un brief où il y a un peu les choses clés à noter, à mentionner. Mais après, non.

  • Jod

    Ça va être le nom de la marque.

  • Sophie

    Exactement, le nom de la marque.

  • Jod

    Les atouts du produit.

  • Sophie

    Les bénéfices produits, exactement. Bien sûr, il faut toujours que ça reste... objectif et que moi aussi je donne mon vrai avis, c'est à dire faut rester authentique, ça c'est certain.

  • Jod

    C'est déjà arrivé de tomber sur un produit où on dit ouais ça fait ça, ça, ça et quand tu le testes, pas du tout.

  • Sophie

    Alors dans la cosmétique c'est ça où c'est un petit peu particulier parce que on a chacun son appréciation, c'est à dire que quand je teste une crème anti-ride par exemple, c'est pas en la mettant tout de suite que je vais plus avoir de rides, c'est vraiment sur le long terme. Donc, moi, mon rôle, je le vois juste comme donner de la visibilité. Et par contre, oui, je vais dire ça, ça permet de, mais ça sera plus sur le long terme où je vais vraiment dire oui, ça fonctionne.

  • Jod

    Est-ce que le fait de travailler avec des marques et d'essayer d'avoir des marques aussi qui correspondent à tes valeurs, ça a changé, toi, un petit peu ta manière de consommer, tes tendances ? Est-ce que tu es devenue un autre type de consommatrice depuis que tu es devenue influenceuse ?

  • Sophie

    Oui, ça c'est certain parce que j'ai la chance de recevoir beaucoup de produits, donc automatiquement je consomme. Et puis surtout, c'est que j'incite à la consommation. C'est vrai que les réseaux sociaux et les influenceurs, on est un peu comme des 4 par 3, il ne faut pas dévaloriser, mais on est vraiment une publicité. Donc oui, je consomme. Après, encore une fois, c'est dans le choix de ces collaborations d'être éthique, d'être responsable et de véhiculer des bonnes valeurs.

  • Jod

    Et tu te places comment vis-à-vis de ça ? te dire que finalement, t'es quand même une pub.

  • Sophie

    Moi, je suis totalement à l'aise avec ça, parce que c'est un rôle que j'ai choisi. Après, j'estime être juste. Non, j'ai aucun souci par rapport à ça.

  • Jod

    T'as déjà eu des critiques ou des retours de ton entourage, proche, ta famille, tes amis, qui disent, ouais, mais franchement... En gros, tu vends tes fesses, quoi ?

  • Sophie

    Non, franchement, je n'ai jamais eu. Et après, tu fais le lien avec la famille. C'est vrai que les produits, moi, après, je fais des packages et je donne à toutes mes copines, à mes parents.

  • Jod

    Ah oui, donc ils sont plutôt contents,

  • Sophie

    en fait. Oui, ils sont plutôt contents. Ou quand j'ai les grosses panières, je leur dis, bon, les filles, allez-y, choisissez. Elles sont contentes.

  • Jod

    Justement, dans tes vidéos, on te voit dans ta salle de bain, on peut te voir dans ta maison, tu montres ta vie perso. Ça fait partie du jeu, ça ? de se dévoiler, de montrer un peu d'intime, de sa vie personnelle, de sa maison, de son chez-soi ?

  • Sophie

    Ça fait partie clairement du jeu. Je pense qu'après qu'il faut... Aujourd'hui, je suis un petit peu plus modérée par rapport à ça. Il y a quelques temps, et surtout sur YouTube, je faisais beaucoup de formats vlog assez intrusifs, où on voyait vraiment mon intérieur, des home tours. Maintenant, je suis plus frileuse par rapport à ça. Je pense que c'est peut-être la maturité, j'en sais rien. La paternité,

  • Jod

    c'est génial pour toi.

  • Sophie

    Exactement. Je ne veux plus trop montrer mon intérieur ou alors juste des petites brides. Là, par exemple, on vient d'emménager dans une nouvelle maison et j'ai souvent des demandes. Ah, c'est à l'air canon la déco, est-ce que tu peux nous montrer ? Et en fait, j'explique que je n'ai pas envie, que je préfère garder mon intimité. Donc souvent, ce qui est respecté, ce qui est entendu. Et après, mon conjoint n'est pas du tout dans les réseaux sociaux. Il déteste ça. Enfin, il consomme le soir, il va scroller. Mais lui, il ne s'affiche pas. Donc en fait, il me met aussi une limite naturelle. C'est-à-dire que quand on va au resto, je fais hop, une petite photo et c'est tout.

  • Jod

    Et après, tu dis « pose ton portable » .

  • Sophie

    Je le sais.

  • Jod

    Il y a même plus loin de le dire.

  • Sophie

    C'est ça, je ne fais pas plus. Et au final, je trouve que ce n'est pas si mal parce qu'on profite plus de l'instant T.

  • Jod

    Du coup, le fait de devenir maman, ça a complètement changé ta vision sur ton métier ou pas ?

  • Sophie

    Ça a changé le temps. surtout, c'est-à-dire que le temps dans une journée il n'est pas incompressible, il y a ma vie pro la vie à la maison, la vie de maman la vie pour soi et au final moi c'est un petit peu à la fin tout ce qui est création de contenu donc oui, ça réduit un petit peu le temps

  • Jod

    On parlait de vie privée, de vie personnelle là, ça serait quoi le meilleur conseil à donner, par exemple pour les jeunes qui voudraient se lancer sur les réseaux sociaux, faire comme toi t'imiter, ça serait quoi le meilleur conseil à leur donner pour se blinder, pour se protéger vis-à-vis de ça ?

  • Sophie

    Je pense que déjà quand il faut être là pour les bonnes raisons, c'est à dire que si on décide de s'afficher et de vouloir par exemple être créateur de contenu, il faut le faire parce qu'on a envie de transmettre quelque chose, on a envie de partager sa passion, d'être altruiste. Et pas souvent pour se dire « ah moi je veux faire ça parce que je veux recevoir des cadeaux » , malheureusement. Et l'autre conseil que je pourrais donner c'est d'être soi-même, d'être authentique.

  • Jod

    La Sophie qu'on voit sur la vidéo, c'est la Sophie de la vraie vie ?

  • Sophie

    Ah oui. Du moins, je pense. Oui, j'espère. Parce qu'il n'y a aucun rôle. Ça, c'est une de mes valeurs. On en parlait, c'est de rester soi-même.

  • Jod

    J'ai envie de parler de ta communauté, des gens qui te suivent. Tu es présente depuis dix ans sur les réseaux sociaux, sur YouTube. Tu as fait énormément de vidéos aussi. Ta communauté, c'est une communauté qui s'est développée, qui est fidèle. Comment, aujourd'hui, cette communauté, tu peux l'engager ? Comment tu l'as fait participer aussi, toi, au projet SophieRMakeup ?

  • Sophie

    Je pense que, encore une fois, ça rejoint l'authenticité. C'est-à-dire que moi, je vais partager sur mes réseaux, on va dire, mes peurs, mes appréhensions, mon quotidien. Et en fait, c'est là où ma communauté peut se reconnaître et va se reconnaître. Comme par exemple, la maternité, le fait que ma fille ne faisait pas ses nuits. Mais je pense que je n'ai jamais reçu autant de messages qu'à ce moment-là. Parce que je pense que je parlais à de nombreuses personnes, à de nombreux parents qui se sont reconnus dans la galère d'être fatigué. Donc voilà, je pense.

  • Jod

    Et t'as trouvé qu'elle t'a donné des messages, du coup ?

  • Sophie

    Mais comment tu fais, toi ? Parce que là, maintenant, ça va mieux les nuits. Mais à l'époque, c'était... Nous aussi, on galère. Il a courage, il a 4 ans. Et pour nous, c'est toujours pas les nuits. Alors qu'elle en avait 12 mois à l'époque. Mais oui, c'est du soutien, en fait. C'est vraiment une communauté.

  • Jod

    Au sens propre. T'as le sentiment que les gens qui te suivent, ils te perçoivent un peu, je sais pas, comme... une personne qui a la solution à tous les problèmes, en gros, donne-nous le conseil pour faire dormir nos gamins parce qu'on ne sait pas comment faire.

  • Sophie

    Pas du tout, non, pas du tout. Au contraire, je serais plus la pote, la copine en virtuel parce qu'on ne se connaît pas. Mais voilà, qui vont aller chercher un petit peu de tips, de conseils et juste de se reconnaître. C'est vrai que des fois, de voir une personne qui vit la même chose que soi, c'est rassurant.

  • Jod

    Tu as déjà rencontré des abonnés ? ou des gens de ta communauté et avec qui tu as pu créer par la suite un lien autre que virtuel ?

  • Sophie

    Oui, oui, oui. Oui, mais ça, très souvent, très souvent, je croise des personnes. Et puis, même, on se reconnaît, on se croise à Jaude. Ah, salut, ça va ? Donc, non, c'est chouette. J'ai tissé aussi une amitié avec les réseaux sociaux. Donc, non, pour moi, c'est que du bon.

  • Jod

    C'est chouette. C'est trop chouette. Quand tu es influenceuse comme ça et que forcément tu fais des collabs avec des marques et que le but derrière c'est quand même de l'achat, de la consommation, pour les marques en tout cas c'est l'enjeu de publicité, est-ce que toi ton but c'est que tes abonnés achètent ?

  • Sophie

    Alors mon but, non. Premier non. Mon but ça va être de donner de la visibilité, c'est-à-dire de plus apporter, bah tiens... cet anti cernes, on reste dans la sphère make up, mais cet anti cernes vraiment je vous le recommande parce qu'il est efficace et que vous si vous l'achetez vous allez avoir un bon rapport qualité prix. Donc voilà c'est plus à donner des tips. C'est vrai qu'aujourd'hui après il y a des fonctionnements avec les collaborations avec les marques où on appelle ça le cashback, ou quand par exemple on met un lien qui est traqué sur un produit, je parlais de l'anti cernes donc moi je vais vanter un peu les mérites de l'anti cernes parce que je le trouve efficace. je vais marquer le lien du produit, et si les personnes cliquent dessus et qu'elles consomment derrière, moi j'ai un pourcentage, c'est ce qu'on appelle le cashback. Donc ça c'est un type de collaboration avec les marques.

  • Jod

    J'ouvre une parenthèse, depuis tout à l'heure tu me parles d'anti-cerne, d'anti-ride, est-ce que tu as un message subliminal à nous faire passer Sophie ?

  • Sophie

    Je crois que c'est ce que je suis en train de vivre. La quarantaine qui approche, qui est bien installée surtout !

  • Jod

    Tu parlais de cashback, ça c'est intéressant. On va parler un peu d'argent. Quand on est influenceur comme toi, ça représente quoi ? Alors déjà, en termes de vision et d'état d'esprit, ça représente quoi la rémunération ? Est-ce que c'est vraiment un objectif à part entière ? Est-ce qu'on fait ça pour la thune, parlons entièrement, ou est-ce que c'est vraiment le bonus ?

  • Sophie

    Pour moi, aujourd'hui, c'est le bonus parce que j'ai une activité professionnelle à côté. Par contre, c'est vrai que moi, je me suis aussi posé la question de quelle direction je veux donner à ma carrière. C'est-à-dire, est-ce que j'ai envie de plus produire sur les contenus ? Et automatiquement, plus on est présent, plus on va avoir de collaborations, donc de rémunérations. C'est juste que moi, j'ai préféré faire, on va dire, ce

  • Jod

    70-30. Il y a plusieurs biais pour... Avoir de l'argent quand on est influenceur, ça peut être via les rémunérations des réseaux sociaux en fonction du nombre de vues, soit en fonction des collabs avec les marques. Toi, qu'est-ce qui te rapporte le plus ?

  • Sophie

    Les collaborations avec les marques. Clairement, aujourd'hui, les plateformes qui rémunèrent le plus, ça va être... Alors, ce n'est pas du tout Instagram. Instagram ne rémunère pas. Mais ça va être YouTube qui rémunère par rapport au nombre de vues. Donc, c'est vrai que si on a une vidéo qui fait le buzz, automatiquement, on a une rémunération. Et idem pour TikTok.

  • Jod

    C'est pour ça que tu as commencé à te lancer dessus aussi ?

  • Sophie

    Par rapport à la rémunération sur YouTube, pas spécialement parce que je me suis lancée sur YouTube à l'époque parce que c'était le format long qui me correspondait. Voilà, où je pouvais vraiment avoir de la profondeur pour expliquer.

  • Jod

    Tu parlais plutôt de TikTok.

  • Sophie

    Ah, de TikTok.

  • Jod

    Tu viens de te lancer dessus et que c'est assez nouveau pour toi.

  • Sophie

    Pas spécialement non plus parce que TikTok, c'est une des plateformes, déjà, moi, que je consomme plus qu'Instagram. C'est-à-dire que je passe plus de temps à consommer TikTok.

  • Jod

    Comme quoi les cordonniers sont les plus mal chaussés. Oui.

  • Sophie

    Et parce que j'aime cette plateforme et le contenu qu'on y retrouve. Donc c'est pour ça que je me suis dit bah tiens, moi aussi, j'ai envie d'être présente.

  • Jod

    Tout à l'heure, je te parlais de communauté. Oui. Forcément, il y a beaucoup de gens qui te suivent, je pense, qui t'envoient des messages positifs, parfois même des messages d'amitié ou d'amour. Mais il y a aussi les haters sur les réseaux sociaux. J'imagine que toi, tu n'as pas pu passer à côté non plus. Est-ce que tu as le souvenir d'un message qui t'a marqué ou touché ?

  • Sophie

    Bah toucher dans le sens positif oui parce que j'ai plein de messages par exemple par rapport à ma grossesse où j'ai eu du soutien donc ça c'était génial. Des haters il y en a, sur Instagram je pense que j'ai cette chance de ne pas en avoir. C'est vrai que les plateformes comme Youtube ou TikTok qui ont en fait les réseaux sociaux comment ça fonctionne il y a un algorithme. Moi, sur Instagram, l'algorithme va proposer mon contenu principalement à ma communauté ou alors à des personnes qui ont un centre d'intérêt pour le make-up. Alors que sur YouTube et sur Instagram, c'est un petit peu plus diffus. Et malheureusement, c'est vrai que des fois, il y a des personnes qui doivent voir mes vidéos alors qu'ils n'en ont strictement rien à faire. Et là, ça peut être des remarques. « Mais pourquoi elle fait ça ? » « C'est nul. » « Elle est moche. »

  • Jod

    Et il n'y en a pas un qui t'a vraiment touchée, impactée émotionnellement ?

  • Sophie

    Il y en a un qui m'a fait beaucoup rire il y a longtemps sur YouTube. Il m'a indiqué « mes c****** sur ton front » . « Mes hum hum sur ton front » . Ah,

  • Jod

    ok. Juste ça ?

  • Sophie

    Ouais, juste ça. Donc ça m'a fait rire, je me suis dit « mais qui prend son temps pour laisser ce type de commentaire ? »

  • Jod

    Autant d'énergie,

  • Sophie

    autant d'espoir. Et en fait, c'est là où je me suis dit « mais non, ça glisse, les commentaires négatifs, moi j'en ai strictement rien à faire. » Si vous voulez,

  • Jod

    vous, mettre des commentaires sur... cette émission, donnez votre avis, n'hésitez pas à commenter, partager, à dire ce que vous en pensez. Mais voilà, ne mettez pas ce genre de commentaires, ça ne sert absolument à rien. En dix ans de carrière sur les réseaux sociaux, quel a été, toi, ton plus beau moment, ton meilleur souvenir ?

  • Sophie

    Je pense que j'en ai plein. Ça peut être aussi bien le premier event à Paris qu'une agence. Parce que tout à l'heure, on parlait des agences d'influenceurs, mais il y a aussi des plateformes qui réunissent des marques et qui contactent plein d'influenceurs. Et donc, c'était une plateforme comme ça qui organisait une soirée à Paris et c'était juste mémorable. Je voyais aussi plein d'autres influenceuses que je suivais et que je rêvais aussi. Donc, c'était un petit peu les paillettes dans les yeux. Ça peut aussi bien être ça, ça peut être des collabs que j'ai fait avec ma maman, avec ma famille, ou alors des premiers partenaires que j'ai eus en local qui m'ont fait confiance pour collaborer.

  • Jod

    À l'inverse, tu te rappelles de ton pire moment ?

  • Sophie

    Mon pire moment, je crois que c'est quand je me suis résignée à me dire stop pour l'instant sur les réseaux, ça ne passe plus au niveau du temps et il faut faire des choix, il faut arbitrer. Ça,

  • Jod

    c'était assez récent.

  • Sophie

    Oui, mais c'était là. C'était il y a un an et demi, je pense, où je me suis dit, stop, en fait, trop de charge mentale, tu n'as pas le temps, tu as des collabs avec les marques, mais je n'arrivais même plus à gérer et à assumer mes engagements. Donc, j'ai dit, bon, allez, stop, on s'arrête un peu, on va prendre du recul et puis on verra ce qu'il en est.

  • Jod

    Et faire une pause, du coup, ça fait du bien, on ressent un manque. Comment on se sent dans cette période-là ?

  • Sophie

    Moi, j'ai ressenti un manque, oui. Pour moi, les réseaux sociaux et le fait d'être créatrice de contenu, c'est vraiment comme un hobby. C'est-à-dire, il y en a certains qui vont dire, moi, je fais du cheval, je fais de la course à pied, moi, je fais des vidéos. Parce que j'aime vraiment ça, c'est du plaisir. Et le fait de ne pas avoir pu pratiquer ça pendant cette période, oui, c'est frustrant. Et on se dit, allez, je vais réessayer. On essaie un peu et puis on se dit, non, ça ne marche pas, ce n'est pas le bon moment. Donc, il faut accepter.

  • Jod

    Et du coup, tu as repris petit à petit et là, ça t'a fait du bien. Oui. ressenti. que ça y est, t'es un peu revigorée.

  • Sophie

    Exactement. Je me suis dit, oui, en fait, c'est moi. Ça fait partie de moi parce que ça me rend heureuse et c'est aussi mon identité. Je suis Sophie, mais aussi un peu SophieRMakeup.

  • Jod

    T'as toujours gardé ton identité sur les réseaux sociaux. Il n'y a pas eu des moments où tu t'es dit, tiens, je vais peut-être faire ça comme ça, être un peu différente, ne plus être tout à fait moi-même pour plaire à ma communauté, pour être aussi plus engageante ou être plus sexy pour les marques ?

  • Sophie

    Non. Clairement non parce que je pense que je sais pas faire. Voilà moi je suis comme je suis, on me prend comme je suis. Après des fois j'ai essayé des nouvelles choses, des nouveaux formats, des tendances qu'on peut voir sur les réseaux et après ça match ou pas mais encore une fois c'est la fluidité quoi.

  • Jod

    Comment on se retrouve devant une vidéo qui marche pas ?

  • Sophie

    On se dit ah merde on va pas faire la même chose.

  • Jod

    Il y a un sentiment un peu de... Ah ouf, c'est un peu déceptif quoi.

  • Sophie

    Ouais, mais après on se remet en question, on se dit ok, qu'est-ce qui n'a pas marché ? Est-ce que c'est le fond, le message, il n'était pas bon, c'était pas clair, ça n'a pas intéressé, ça ne correspondait pas à ma cible ? Ou alors est-ce que c'est que non, en fait, c'était flouté par exemple, la qualité de l'image n'était pas bonne, le son n'était pas bon, le montage n'était pas assez dynamique ? Voilà, on se remet en question et puis on benchmark comme on dit, c'est-à-dire on prend quand même ce qui fonctionne ou ce qui ne fonctionne pas pour proposer un nouveau contenu.

  • Jod

    Je vais te poser une question, une petite interview être influenceur. Être influenceur, c'est avoir absolument tous les réseaux sociaux,

  • Sophie

    vrai ou faux ? Oui, vrai. Aujourd'hui, il faut être multicanal, ça c'est évident. Il faut essayer d'être au maximum sur toutes les plateformes pour augmenter sa visibilité.

  • Jod

    Être influenceur, c'est passer 10 heures par jour sur les réseaux sociaux.

  • Sophie

    Idéalement oui, mais dans les faits non.

  • Jod

    Idéalement ?

  • Sophie

    Idéalement oui, encore une fois, plus on passera de temps, plus on sera présent à créer du contenu, à répondre aux messages ou autre, plus ça va faire cet effet de boule de neige.

  • Jod

    Et donc toi, tu as envie d'arriver peut-être à ce travail-là, où justement... Tu te dis, je recule parce que j'ai pas le temps, parce que j'ai pas envie.

  • Sophie

    Moi, je mets les freins. C'est-à-dire que ça reste vraiment comme mon hobby. Si demain, c'est pas le cas, mais j'ai envie de professionnaliser ça, là, c'est sûr qu'il faut travailler comme on travaille dans un boulot classique, 8h, 18h.

  • Jod

    Être influenceur, c'est toujours avoir le portable allumé.

  • Sophie

    Oui, évidemment.

  • Jod

    Tu l'éteins jamais ?

  • Sophie

    Non. Je le mets juste en mode avion quand je prends l'avion. Mais sinon, par contre, c'est vrai qu'il n'est jamais en sonnerie, il n'est jamais en vibreur. Parce que j'ai souvent des pushs, des notifications et je ne veux pas être parasité avec ça. C'est-à-dire que je veux que ce soit moi qui maîtrise quand même cette information, mais je ne l'éteins jamais.

  • Jod

    Tu n'as jamais eu le sentiment de te faire avaler par ton propre objet, ton propre outil ?

  • Sophie

    Oui, si, des fois le soir. Le soir, quand on est en train de scroller, scroller ou faire un montage et puis qu'on se dit « Ouh là, il est minuit, on va peut-être arrêter » . Oui, ça c'est sûr.

  • Jod

    Et dernière question, être influenceur, c'est faire 10, 12 métiers à la fois.

  • Sophie

    Oui, quand on est influenceur seul, parce que quand on a une agence c'est encore autre chose, mais il faut aussi bien savoir faire du commerce parce qu'il faut se vendre, du relationnel, il faut être créatif, il faut avoir des compétences aussi en montage, en tournage et puis un peu d'élocution aussi donc oui c'est sûr que c'est large.

  • Jod

    Alors tu as commencé sur les réseaux en faisant du contenu make-up, on en a beaucoup parlé, anti-cernes, anti-rides, on rappelle, lifestyle aussi, mais aujourd'hui tu vas sur un autre type de contenu, tu essaies de diversifier, tu vas sur quelque chose aussi un peu plus famille. Ça, c'est parce que tu es devenue mamanque tu as décidé de changer.

  • Sophie

    Encore une fois, c'est ce que je vis. La maternité, c'est un gros pilier maintenant dans ma vie. Automatiquement, j'en pars, je le partage. Mais aussi, d'être à mon compte, parce que je suis entrepreneur. De partager un peu mes journées, de partager mes inquiétudes, la charge mentale, de partager qui je suis sur les réseaux sociaux.

  • Jod

    Les sujets ne manquent pas. Il faut qu'on ait la maternité, il y a de quoi faire. Oui,

  • Sophie

    c'est sûr.

  • Jod

    Comment on arrive à notamment se repositionner, à engager sa communauté sur un nouveau type de contenu ? Parce que les gens qui sont venus à la base, c'était parce que tu parlais de maquillage, tu parlais de cosmétique, tu parlais un peu de ta vie, un peu de chez toi, de qui tu étais. Là, on change un peu de contenu. Est-ce que cette communauté est prête à te suivre ? Est-ce qu'on doit refaire une nouvelle commu' ? Comment ça se passe ?

  • Sophie

    Je pense que dans les moments de vie comme ça, il y a quand même un fil rouge. C'est-à-dire que ça évolue petit à petit, la communauté aussi mûrit. C'est-à-dire que moi, les personnes qui pouvaient me suivre il y a dix ans, elles ont pris en maturité comme moi, donc elles ont peut-être les mêmes problématiques que moi. Je pense que ça se fait assez naturellement. Comme je disais tout à l'heure, moi j'ai fait une pause pendant un an et demi et c'est vrai que c'est plus ça qui a créé une cassure et pas le fait que je sois devenue maman. Mais c'est au contraire que je sois devenue d'un coup maman parce que j'avais arrêté de prendre la parole.

  • Jod

    Ce n'était pas progressif, ce n'était pas...

  • Sophie

    Exactement. Oui, parce que j'avais fait une pause. Et ça, je pense que clairement, ça m'a desservie. Parce que peut-être que les personnes m'ont dit « Ah, elle revient. Ah oui, bon, ça ne m'intéresse plus. » Et je me désabonne. Mais encore une fois, là, maintenant, il y a peut-être d'autres personnes qui vont me suivre par rapport à ce que je vis et qui se reconnaissent dans ce que je vis.

  • Jod

    Et t'as pas eu envie de changer de nom ? de passer de SophieRMakeup à SophieRMaman ?

  • Sophie

    Je me suis posée la question. C'est une super question. Mais en fait, je me suis dit non. Moi, mon nom, c'est Sophia Makeup. On va dire que ma notoriété, elle est là-dessus. Elle est avec ce nom. Donc, pour l'instant, ce n'est pas un sujet.

  • Jod

    C'est trop dangereux de peut-être changer de nom, de changer d'identité ?

  • Sophie

    Oui, moi, je pense. C'est comme un restaurant qui va changer de nom, une entreprise qui va changer de nom. Et puis, c'est moi, ça me ressemble.

  • Jod

    Voilà, je reste comme ça.

  • Sophie

    Alors, au-delà des réseaux sociaux, à côté, tu travailles autour de la communication. Oui. Est-ce que tu peux nous expliquer déjà un petit peu cet autre métier qu'on n'a pas encore évoqué et à quel point ça peut créer des passerelles avec le monde de l'influence que tu connais bien ?

  • Jod

    C'est clairement une passerelle. C'est-à-dire que moi, aujourd'hui, l'entreprise que j'ai créée, Studio Mandarine, elle est née parce que je suis créatrice de contenu. Ça s'est passé pendant le Covid, c'est-à-dire que pendant le Covid, tout le monde, tous les professionnels avaient des enjeux à être sur les réseaux sociaux. Parce que donc mon entreprise, c'est d'accompagner les professionnels à être sur Instagram, Facebook, TikTok, donc tous les réseaux. Et pendant le Covid, il fallait être présent. Et j'étais en échange avec des partenaires locaux et qui m'ont dit « Mais Sophie, toi tu sais faire les réseaux sociaux, est-ce que tu ne peux pas faire les nôtres ? » Et en fait, c'est là que je me suis dit « Hum, il y a peut-être quelque chose à faire. » Au final, les acteurs, les professionnels locaux ont des enjeux aussi à être sur les réseaux sociaux. Ils ne savent pas faire ou alors ils n'ont pas le temps. Et donc, je me dis, tiens, je vais mettre mes compétences à profit.

  • Sophie

    Du coup, je prolonge avec une question, même si je pense déjà un peu la réponse. Pourquoi ils ne le font pas eux-mêmes ?

  • Jod

    Parce qu'ils n'ont pas le temps. Les professionnels, ma cible de clients, c'est vraiment des artisans, commerçants, PME qui sont vraiment dans l'opérationnel. Donc, ils n'ont pas du tout le temps de s'occuper de leurs réseaux sociaux. Oui, ils vont faire une ou deux photos comme ça, mais ça va être vraiment en pointillé. Ou alors, certains n'ont pas les compétences, ils n'aiment pas ça, ils ne savent pas faire. Donc moi, je leur apporte l'expertise.

  • Sophie

    Et le temps. Et tu leur donnes aussi des conseils de comment mieux gérer sa communication, comment on poste sur LinkedIn, sur Insta, sur TikTok, sur YouTube. Ce n'est pas la même manière, parce qu'en fait, tous les réseaux ont leurs codes et leurs algorithmes.

  • Jod

    Exactement. Exactement. Soit je les accompagne de A à Z, c'est-à-dire qu'ils se déchargent totalement de tout ça, soit on est également organisme de formation, où là, vraiment, je leur transmets notre savoir, je leur fais monter en compétences pour qu'ils deviennent autonomes et gèrent leurs réseaux sociaux.

  • Sophie

    Du coup, si tu as la réponse, ça m'intéresse. Est-ce que tu as pigé tous les algorithmes de chaque réseau ?

  • Jod

    Alors, c'est tellement en changement constant. Je pense qu'à l'instant T, c'est différent dans une semaine. Donc, il faut rester ultra connecté et regarder toutes les communications que peuvent faire les plateformes.

  • Sophie

    Moi, j'ai l'impression, dès que j'ai commencé à piger l'algorithme de Facebook, ça change. Dès que j'ai commencé à piger l'algorithme d'Instagram, ça change.

  • Jod

    Ça évolue super vite. C'est fatigant.

  • Sophie

    Il faut vraiment suivre.

  • Jod

    Exactement. Il faut tout le temps rester connecté, savoir ce qui se fait, quels sont les formats tendances.

  • Sophie

    Et du coup, c'est quoi une journée type chez toi ? Comment tu arrives à jongler entre... ta casquette de maman, celle de l'agence de com, d'influenceuse, peut-être une vie de loisir et un peu privée à côté aussi. C'est quoi la bonne journée ?

  • Jod

    Le seul point commun, je pense, entre toutes les journées, c'est que je suis très matinale, je me lève tôt, je me lève à 6h15, pétante, et voilà, c'est ce qui va donner le ton. Mais après, le contenu de mes journées, ça varie trop. Je peux aussi bien passer une journée un jeudi en télétravail, en leggings, chaussettes, pas maquillée. que le vendredi.

  • Sophie

    SophieRMakeup n'est pas maquillée des fois.

  • Jod

    Ouais, il faut reposer sa peau. Non, bien sûr, quand même. Ou alors un vendredi où je vais être en tournage ou en formation toute la journée avec un professionnel. Ça dépend. Et c'est ce qui fait aussi que j'aime ce côté stimulant, des fois sur-stimulant. Donc c'est pour ça aussi qu'il faut ralentir. Mais voilà, on est tout le temps en perpétuel mouvement.

  • Sophie

    Ça, c'est intéressant ce que tu dis, parce qu'on imagine les influenceurs, comme on les voit à l'écran, toujours bien apprêtés, toujours prêts et tout, alors que la plupart du boulot consiste à être peut-être affalé dans son canapé en legging, en train de faire des montages.

  • Jod

    Des montages, chercher des inspi, répondre aux messages aussi, parce que mine de rien, moi je mets vraiment un point d'honneur sur échanger avec ma communauté, et ça prend du temps, parce que quand, là tout à l'heure je parlais des nuits, Mais quand il faut répondre à chaque personne qui, elle, a pris de son temps pour nous envoyer un message, pour avoir une réaction, pour moi, c'est la base, en fait. C'est le minimum de répondre, de dire merci, d'échanger.

  • Sophie

    Parce que c'est une minute par-ci, deux minutes par-là, et tout cumuler...

  • Jod

    Alors, j'essaie quand même de regrouper, parce que sinon, c'est trop compliqué. Mais je vais me dire, allez, pendant une heure, hop, hop, hop, je réponds à tous mes messages.

  • Sophie

    Du coup, comment ça se passe professionnellement, vu que tu as deux métiers ? Oui. Est-ce que tu as deux entreprises ?

  • Jod

    Exactement, j'ai deux entreprises. C'est-à-dire que SophieRMakeup, c'est auto-entreprise et Studio Mandarine, c'est une SAS. Donc voilà, c'est bien différent. Deux statuts différents pour deux objectifs différents.

  • Sophie

    Et tu ne te perds pas ? Déjà administrativement, parce que gérer des entreprises c'est du poids, mais au-delà de ça, même dans qui tu es, comment tu te places en tant que professionnel, comment tu te vends aussi auprès des différentes marques ou des clients ?

  • Jod

    Déjà ça fait deux fois plus de compta, donc ça c'est pénible. Mais après, je pense que je suis assez à l'aise. Souvent il faut quand même faire ce distinguo auprès des professionnels parce qu'ils peuvent faire l'amalgame, c'est-à-dire entre eux. par exemple Moi, gérer les réseaux sociaux, leurs propres réseaux sociaux et SophieRMakeup. Des fois, ils peuvent un peu mélanger les deux, mais je leur explique que c'est bien différent et que c'est deux canaux différents.

  • Sophie

    Sophie, je pense qu'il y a peut-être des jeunes qui nous regardent et qui se disent « ça a l'air quand même cool ce qu'elle fait » . On a compris qu'il y a du boulot, on a compris que tout peut se faire comme ça, un claquement de doigts. Des grosses journées, qu'il faut se lever à 6h15 minimum. Mais du coup, quels sont les conseils ? S'il y avait trois conseils à donner aux jeunes, ça serait quoi ?

  • Jod

    Le premier conseil, je dirais que ça serait, si on veut se lancer, il faut que ce soit pour les bonnes raisons. Voilà, si on fait ça, c'est parce qu'on a envie d'apprendre, de transmettre son savoir, de partager. Il y a un échange, certes humain, non pas physique, mais il y a un échange humain. Le deuxième, je dirais que... Il y a beaucoup de travail. C'est-à-dire, il ne faut vraiment pas croire que c'est uniquement recevoir les produits, faire la vidéo et stop. Voilà, ça demande du travail, ça demande de la recherche, de l'investissement. Et puis, moi, je dirais, il faut se faire kiffer. Ça fait plaisir.

  • Sophie

    C'est le plus important. On l'a bien répété, tu es une jeune maman. Si plus tard, ta fille, dans quelques années, te dit, je souhaite me lancer sur les réseaux sociaux, tu lui réponds quoi ?

  • Jod

    Je lui réponds la même chose. J'irais pour la même chose que si elle a envie de le faire elle va, voilà vraiment je l'encourage et puis qu'il faut faire ça pour les bonnes raisons et rester soi-même

  • Sophie

    En tant que maman j'imagine que tu vas quand même essayer de mettre quelques limites ou quelques préventions, on a toujours un peu peur pour ces enfants ?

  • Jod

    Bien sûr mais c'est vrai que moi mes parents m'ont quand même remis les pieds sur terre des fois à me dire oula mais attention c'est bien beau les réseaux sociaux mais mais... pense quand même à ton travail. Avant, je travaillais dans une grande société qui fabrique des pneus à Clermont-Ferrand. Mais voilà, ils m'ont toujours dit, fais quand même, assure une sécurité. Fais-toi plaisir, mais assure une sécurité. C'est ce que je ferai aussi, ce que je dirai aussi.

  • Sophie

    Tu comprenais ce discours au début où tu te lances ?

  • Jod

    Oui, je le comprenais. Oui, je le comprenais d'être assez raisonnée. Et puis, si ça perce, comme on dit, c'est-à-dire si ça explose, ben, feu, il faut y aller. C'est une opportunité, donc il faut la saisir.

  • Sophie

    Parce que je parlais de prévention, parce que les réseaux sociaux, on a montré un bon côté, beaucoup de bonnes choses. Tout à l'heure, on parlait des haters. Ça, c'est un peu le côté sombre, le côté obscur de la force. Et sur les réseaux sociaux, il se passe aussi des choses qui ne sont pas cool. Donc justement, j'imagine que ça, ça fait partie aussi des messages en tant que maman que tu as envie de porter.

  • Jod

    Clairement, c'est pour ça aussi que par exemple, je n'expose pas à ma fille ou que je ne montre pas mon intérieur. Parce qu'il y a des personnes malveillantes et qu'il faut mettre un cadre, il faut mettre des limites. Après, je pense qu'encore une fois, c'est peut-être les valeurs. Il faut faire attention. Il faut faire attention. Ça, c'est comme dans la rue, il faut faire attention.

  • Sophie

    Si ça te va, Sophie, on va passer ensemble aux cinq dernières questions. J'ai cinq questions pour toi et je t'invite à y répondre de la manière la plus franche et la plus sans filtre possible. Première question, la chose indispensable qu'il faut savoir pour lancer son projet professionnel, selon toi, une chose.

  • Jod

    Bien se connaître. Pour moi, si on ne se connaît pas bien, si on ne connaît pas ses forces, ses faiblesses, on peut être en décalage.

  • Sophie

    Comment on apprend à bien se connaître ?

  • Jod

    Ça, c'est le travail d'une vie, je pense.

  • Sophie

    Mais quand on a 18 piges ou qu'on veut juste se lancer dans la vie pro, on ne se connaît pas toujours forcément bien ?

  • Jod

    On peut échanger avec ses proches, son entourage aussi, pour avoir des retours, pour apprendre à se connaître. faire des exercices. Moi, je suis très orientée développement personnel qui permet de prendre de la hauteur sur ce qu'on est en train de vivre à un instant T et pouvoir se dire OK, je ralentis, je regarde, j'analyse et d'être moi dans l'opérationnel.

  • Sophie

    Le conseil technique ultime à savoir quand on veut se lancer sur les réseaux. Parce que tout à l'heure, tu as parlé pas mal de valeurs, de se lancer pour les bonnes raisons, mais si on doit avoir un conseil pratique.

  • Jod

    Un conseil pratique ? Moi, je pense que ça passe par la qualité d'image. C'est-à-dire quand même, quand on est sur les réseaux, vu que c'est visuel, il faut quand même avoir un bon matos. Ou alors, quand on filme, quand on prend une photo, toujours nettoyer sa lentille de téléphone sur les petits t-shirts. Comme ça, au moins, on fait une belle photo. C'est bête,

  • Sophie

    on n'y pense pas, mais...

  • Jod

    C'est indispensable.

  • Sophie

    Je n'y pense pas tout le temps. Tu m'as donné le meilleur tip de toute la vidéo pour moi. La phrase que tu aurais aimé entendre quand tu étais plus jeune ?

  • Jod

    Suis tes rêves. Ouais, je dirais que c'est bateau de dire ça, mais...

  • Sophie

    Tu ne l'as pas assez entendu ?

  • Jod

    Alors, si je l'ai entendu, moi, mes parents étaient d'un soutien, toujours à me soutenir. Peut-être des fois, ce qui aurait manqué, c'est un peu d'impulsion. Voilà, donc go, vas-y, vas-y.

  • Sophie

    Jette-toi. Jette-toi.

  • Jod

    Crois en toi, crois en toi aussi. Ouais, croire en toi, c'est pas mal.

  • Sophie

    Crois en toi. Oui, on ne croit pas sans nous. Tu crois en toi ou pas suffisamment aujourd'hui ?

  • Jod

    Je suis sur le chemin, ouais. Je pense que je suis sur le chemin d'avoir une confiance en moi. Comme le développement personnel, c'est le chemin d'une vie.

  • Sophie

    Tiens, une question qui est du coup un peu reliée. Ce qui te rend le plus fière aujourd'hui ?

  • Jod

    Ma fille. Rien à voir avec les réseaux sociaux, mais aujourd'hui, ce que j'ai réussi à construire, on va dire au sens large, c'est-à-dire mon foyer, ma famille, que je suis bien dans mes baskets, que je me sens bien. Donc ça, aujourd'hui, c'est mon épanouissement.

  • Sophie

    C'est un peu un message aussi, ça. C'est la vie privée avant les réseaux, avant la vie pro ?

  • Jod

    Avant tout. Exactement, avant même les réseaux, c'est avant la vie pro. Voilà, il faut toujours se dire... Moi, je me dis toujours quelque chose, c'est qu'on a beau travailler, on a beau avoir une belle maison, avoir 100 000 followers, mais par exemple, si on n'a pas d'amour, si on n'a pas la santé, en fait, tout ça, ça ne vaut rien. Donc voilà, c'est peut-être redescendre un peu sur Terre et se dire, OK, on va se remettre à niveau, qu'est-ce qui est le plus important ?

  • Sophie

    Et dernière question, je te propose qu'on se retrouve en 2040. Tu seras où, toi, dans 15 ans, en 2040 ?

  • Jod

    Je serai où ? Comme on a dit, j'espère que je serai toujours heureuse, bien entourée, bien dans mes baskets. Et après, j'espère que je serai toujours à mon compte, parce que ça aussi, c'est quelque chose qui me stimule.

  • Sophie

    Ton propre patron ?

  • Jod

    Oui, d'être mon propre patron, c'est vraiment quelque chose que je veux conserver. Et puis d'être épanouie. Je ne peux pas dire les réseaux sociaux, sur quels réseaux sociaux, parce que d'ici là, il y en aura des nouveaux. mais voilà,

  • Sophie

    se faire plaisir peut-être que d'ici là t'auras enfin bien percé sur TikTok c'est tout ce que je te souhaite mais t'es sur le chemin de la voie et de la progression on verra j'espère en tout cas que ça va bien marcher, merci beaucoup Sophie pour ce témoignage sans filtre ici pour ma banque sans filtre si vous avez apprécié, si vous avez des choses à dire, n'hésitez pas à liker, commenter partager, vous abonner et nous on se retrouve très vite pour un nouveau format un nouvel invité, un nouveau sujet à la prochaine

Description

Dans notre dernier épisode de "Ma Banque Sans Filtre", nous avons eu l'honneur d'accueillir @SophieRMakeup, une créatrice de contenu que vous avez peut être déjà vu sur différentes plateformes !


Au programme : des discussions passionnantes sur les coulisses de son métier, la gestion de sa communauté et les défis qu'elle a rencontrés depuis son lancement sur les réseaux sociaux. Sophie nous parle de l'importance de l'authenticité, de la manière de préserver sa vie personnelle tout en étant exposée sur les réseaux, et des stratégies pour engager sa communauté de manière significative.


Elle évoque également les collaborations avec les marques et comment son contenu a évolué au fil des années !


Ne manquez pas cette interview enrichissante ! 📱 Abonnez vous pour ne rien manquer et suivez nous sur notre compte Instagram : @mabanquesanfiltre


La Caisse d’Epargne et de Prévoyance d’Auvergne et du Limousin, Banque coopérative régie par les articles L512-85 et suivants du Code monétaire et financier, Société Anonyme à Directoire et Conseil d’Orientation et de Surveillance – Capital social de 360 000 000 euros – Siège social : 63, rue Montlosier 63000 Clermont-Ferrand – 382 742 013 RCS Clermont-Ferrand – Intermédiaire en assurance immatriculé à l’ORIAS sous le n° 07 006 292 – Titulaire de la carte professionnelle « Transactions sur immeubles et fonds de commerce » n° CPI 6302 2016 000 008 503 délivrée par la CCI du Puy-de-Dôme.


Présentateur: Jod_anim

Réalisation: Riot House


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sophie

    Salut tout le monde, bienvenue sur ma banque sans filtre. Aujourd'hui, format très chaleureux, un peu intime on pourrait presque dire, pour parler d'un sujet qui va vous fasciner, vous étonner, sur lequel vous vous posez peut-être des questions, les dessous de l'influence. Aujourd'hui, je reçois une invitée qui connaît bien le sujet et que vous avez peut-être déjà vu passer dans votre fil Instagram, c'est SophieRMakeup. Salut Sophie ! Salut Jod !

  • Jod

    Comment ça va ? Est-ce que t'es bien installée ? Est-ce que les fauteuils sont confortables ?

  • Sophie

    C'est parfait, merci beaucoup, c'est top !

  • Jod

    On va parler avec toi du monde de l'influence, puisque tu es présente depuis 2015 sur les réseaux sociaux, où tu proposes du contenu, comme le nom l'indique, SophieRMakeup, autour du maquillage, de la cosmétique. Déjà, tu préfères qu'on te qualifie d'influenceuse, de créatrice de contenu, c'est quoi le bon terme ?

  • Sophie

    Pour moi, il n'y a pas de bon terme, ça veut dire la même chose, c'est exactement pareil. C'est vrai que créateur de contenu, on peut se dire que c'est un petit peu plus valorisant, mais c'est ok, fais comme tu le sens.

  • Jod

    Parce qu'influenceur, on m'a souvent dit, ça peut être un peu péjoratif, un peu mal pris. Il y a une image qui n'est pas très flatteuse.

  • Sophie

    C'est que souvent, c'est associé aux influenceurs télé-réalité. Et voilà, on aime ou pas, mais il peut y avoir une appréciation par rapport à ça. Mais moi, je m'en fiche, tu fais comme tu le sens.

  • Jod

    Alors, comment on devient influenceur ou créateur de contenu ? En tout cas, comment ça s'est passé pour toi ? Je ne sais pas si tu te rappelles déjà, ça fait dix ans.

  • Sophie

    Oui, ça fait dix ans, waouh, la claque ! Mais comment j'ai débuté ? J'ai débuté dans mon petit studio, voilà, j'étais pas très épanouie professionnellement et j'avais envie de quelque chose qui me stimule. Et donc je consommais énormément de réseaux sociaux et donc de vidéos make-up, maquillage et donc des influenceuses australiennes, américaines et je me suis dit tiens, et si je le faisais moi aussi ?

  • Jod

    Pourquoi pas moi ?

  • Sophie

    Exactement, donc le Noël suivant j'ai demandé un appareil photo à mes parents pour pouvoir me filmer, avoir un minimum de matos. Et puis c'est parti de là. D'avoir envie aussi de partager, partager ma passion du maquillage.

  • Jod

    Oui c'est ce que j'allais dire, c'est un sujet quand même assez précis, le maquillage, la cosmétique, t'as toujours baigné un peu dedans, c'est un sujet qui te plaisait.

  • Sophie

    Alors, baignée dedans, on va dire que c'est en devenant femme que j'ai découvert bien sûr cet univers. Et après, j'ai été autodidacte parce que j'ai suivi des vidéos sur les réseaux et j'ai appris. Et donc, je me suis dit tiens, moi aussi, j'ai envie de transmettre.

  • Jod

    Est-ce que tu te rappelles de ta toute première vidéo ou pas ?

  • Sophie

    Oui. Oui, oui, j'étais un peu hésitante. Bon, ça fait un dossier comme on dit.

  • Jod

    10 ans de plus tard, cette vidéo, qu'est-ce que t'en penses ? Si tu parlais à la Sophie de 2015.

  • Sophie

    J'en pense que j'ai bien fait et qu'elle a le mérite d'exister, parce que sinon, je ne serais peut-être pas là, ici.

  • Jod

    Alors, on va parler justement de ton parcours et on va parler un peu de l'influence, tout ça. Je rappelle juste quelques chiffres. 70 000 personnes qui te suivent sur YouTube, 20 000 sur Insta. Pas encore beaucoup sur TikTok ? Non.

  • Sophie

    C'est progressif. Je viens de démarrer sur TikTok. Et puis, TikTok, c'est aussi une plateforme où il faut être très récurrent, très présent. Et vu que je n'ai pas énormément de temps, malheureusement, je fais comme je peux.

  • Jod

    Ça évolue vite.

  • Sophie

    Ça évolue incroyablement vite. Il faut s'adapter, il faut rester tout le temps connecté pour connaître les tendances, savoir ce qui fonctionne aussi.

  • Jod

    Alors, de plus en plus, on se dit, être créateur de contenu, ça a l'air d'être un métier super cool. Ils ont l'air d'avoir une vie de dingue, de faire absolument ce qu'ils veulent. Est-ce que c'est vrai, Sophie ?

  • Sophie

    Tout dépend des créateurs de contenu ou des influenceurs, bien sûr. Après, oui, c'est sûr que c'est chouette parce que ça donne plein d'opportunités, ça permet de découvrir plein de choses, d'avoir un relationnel ou autre. Mais après, voilà, moi, je suis aussi une petite influenceuse.

  • Jod

    C'est une partie un peu émergée de l'iceberg de se dire tout est beau, on fait ce qu'on veut, on a juste à poster des vidéos et ça marche. C'est quoi la partie ? sous l'iceberg, celle qu'on ne voit pas ?

  • Sophie

    C'est sûr que le dernier maillon de la chaîne, on va dire, c'est la vidéo qui est postée et c'est ce que tout le monde voit. Mais en amont, il y a vraiment déjà échanger avec les marques, animer ses collabs, gérer ses collabs. Ensuite, créer le contenu, avoir le temps pour le créer, avoir le matériel et puis faire toute la post-prod, le montage et ensuite faire valider aux marques. Parce que ça aussi, maintenant, il y a de plus en plus des contrats, des cahiers des charges avec les marques. Donc, il faut revalider. Et ensuite, oui, on poste, mais il y a encore après, parce qu'il faut faire la modération. La modération, c'est répondre au quotidien à sa communauté. Quand quelqu'un pose une question, « Ah oui, c'est quoi que tu as aimé ? » « Comment je retrouve le produit ? » ou quoi que ce soit, on est aussi à la disposition de sa communauté.

  • Jod

    Comment tu sélectionnes les marques, les produits avec lesquels tu as envie de bosser ? Ça se joue sur quoi ? C'est vraiment à l'instinct, à l'envie ?

  • Sophie

    Exactement. Moi, c'est mon fil rouge, c'est-à-dire c'est au feeling. Si j'aime la marque, si j'aime... Alors bien sûr, il faut que les valeurs soient communes quand même. Mais après, mais oui...

  • Jod

    Ça va être quoi tes valeurs par exemple, ça ?

  • Sophie

    Mes valeurs, ça va être quand même... Non, mais que ce soit éthique, que ce soit responsable. Voilà, je vais quand même me renseigner aussi sur où est située l'entreprise par exemple, ou autre, comment sont fabriquées les produits. Et puis l'univers surtout aussi de la marque pour que ça soit en adéquation avec moi.

  • Jod

    Et justement, comment ça se passe pour créer ton contenu ? c'est toi qui es... complètement libre de choisir la manière dont tu fonctionnes, comment tu poses la caméra, ce que tu vas dire, ou les marques t'imposent des choses.

  • Sophie

    Certaines marques peuvent demander, j'en ai quand même pas beaucoup, on va dire que 90% je suis assez autonome et c'est de l'artisanat, c'est-à-dire que j'ai mon trépied, mon téléphone ou un appareil photo, ça dépend. Et ensuite, alors souvent des fois je rédige un petit peu des scripts, surtout pour YouTube. YouTube avait pas mal de scripts parce que sinon je bafouillais, je perdais du temps, c'était... C'était pas assez clair dans mon discours.

  • Jod

    C'est pas le même temps de vidéo, ce qu'on pose sur Insta, sur Youtube. On travaille pas sur la même temporalité.

  • Sophie

    Et le format aussi. C'est-à-dire que sur Youtube, souvent, on va parler, alors que sur Instagram, on peut ne pas parler ou juste faire de la voix off et enregistrer sa voix.

  • Jod

    Ou mettre de la musique par-dessus. Exactement. Oui, j'ai vu un réel il y a pas longtemps sur ton Insta où on te voit en train de te maquiller et tu fais ta voix off par-dessus, en fait, où tu expliques les détails, les étapes une par une.

  • Sophie

    Parce qu'en fait, dans l'exercice de me maquiller et de parler, ça ne matchait pas. Donc souvent, je devais fouiller. Mettre son rouge à lèvres en parlant, c'est difficile.

  • Jod

    Oui, mais c'est un défi.

  • Sophie

    Oui, c'est vrai.

  • Jod

    Ça peut faire le buzz.

  • Sophie

    Mais avec le micro, au moins, ça fonctionne.

  • Jod

    Les marques, elles viennent directement te voir ou tu passes par une agence d'influence ?

  • Sophie

    Aujourd'hui, elles viennent me voir. C'est-à-dire, moi, je travaille seule parce que j'ai pas assez de volume de collaboration pour sous-traiter cette partie. mais oui je gère principalement que de l'entrant. Là, j'ai fait une petite pause il y a quelque temps sur mes réseaux sociaux parce que je suis devenue maman, je n'avais pas beaucoup de temps.

  • Jod

    Et félicitations.

  • Sophie

    Merci, c'est gentil. Mais c'est vrai que je m'étais posée la question, est-ce que je passe par une agence ou pas ? Et là, vu que je reprends aussi progressivement, je gère l'entrant.

  • Jod

    Et ça peut changer ? cette vision-là, passer par une agence plus tard ? Parce qu'il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de demandes.

  • Sophie

    Et en fait, pour moi, le vrai facteur, ça va être le temps. C'est-à-dire, est-ce que je vais avoir assez de temps pour gérer les collabs ? Et surtout, ce qui est très bien à travailler avec une agence, c'est que souvent aussi, ils orientent sur le contenu. C'est-à-dire, ils vont être force de proposition sur, ah bah tiens, ce type de format est intéressant, tu devrais le faire. Ils sont critiques aussi, alors que quand on travaille seul, bah ouais, on va montrer à son mec, mais c'est tout, quoi.

  • Jod

    Mais quand tu travailles seul, t'as aussi une plus grande liberté. Tu fais un peu ce que tu veux.

  • Sophie

    Oui. Moi, j'aime bien travailler quand même en synergie et je trouve que c'est intéressant d'avoir un œil externe pour pouvoir juger ou autre.

  • Jod

    Est-ce que tu te rappelles d'une collaboration avec une marque qui a bien marché ? On ne va pas forcément citer une marque, mais vraiment une expérience qui t'a marquée et tu t'es dit, ouais, ok, là ça a du sens aussi ce que je fais.

  • Sophie

    Oui, j'ai une marque de cosmétiques, de maquillage. qui est en fait une marque qui s'est implantée, alors c'est locale, qui s'est implantée sur Clermont-Ferrand et on avait fait tout un événement dans un magasin où j'avais fait venir aussi ma communauté où on se maquillait toutes ensemble un peu en mode masterclass. Trop bien ! Ouais vraiment c'était très belle marque en plus donc voilà c'était un super moment.

  • Jod

    Est-ce qu'il y a une vidéo collab type ? C'est-à-dire tu as une marche à suivre, un peu toujours la même manière de faire en fonction des vidéos ? Ou alors c'est vraiment selon aussi le produit, la marque ?

  • Sophie

    Ça va dépendre aussi si c'est un produit ou un service. Déjà, ça va dépendre parce que c'est sûr que si c'est un produit, c'est facile de le montrer, de le mettre en action. Après, oui, il y a un brief, c'est-à-dire la marque donne souvent un cahier des charges, un brief où il y a un peu les choses clés à noter, à mentionner. Mais après, non.

  • Jod

    Ça va être le nom de la marque.

  • Sophie

    Exactement, le nom de la marque.

  • Jod

    Les atouts du produit.

  • Sophie

    Les bénéfices produits, exactement. Bien sûr, il faut toujours que ça reste... objectif et que moi aussi je donne mon vrai avis, c'est à dire faut rester authentique, ça c'est certain.

  • Jod

    C'est déjà arrivé de tomber sur un produit où on dit ouais ça fait ça, ça, ça et quand tu le testes, pas du tout.

  • Sophie

    Alors dans la cosmétique c'est ça où c'est un petit peu particulier parce que on a chacun son appréciation, c'est à dire que quand je teste une crème anti-ride par exemple, c'est pas en la mettant tout de suite que je vais plus avoir de rides, c'est vraiment sur le long terme. Donc, moi, mon rôle, je le vois juste comme donner de la visibilité. Et par contre, oui, je vais dire ça, ça permet de, mais ça sera plus sur le long terme où je vais vraiment dire oui, ça fonctionne.

  • Jod

    Est-ce que le fait de travailler avec des marques et d'essayer d'avoir des marques aussi qui correspondent à tes valeurs, ça a changé, toi, un petit peu ta manière de consommer, tes tendances ? Est-ce que tu es devenue un autre type de consommatrice depuis que tu es devenue influenceuse ?

  • Sophie

    Oui, ça c'est certain parce que j'ai la chance de recevoir beaucoup de produits, donc automatiquement je consomme. Et puis surtout, c'est que j'incite à la consommation. C'est vrai que les réseaux sociaux et les influenceurs, on est un peu comme des 4 par 3, il ne faut pas dévaloriser, mais on est vraiment une publicité. Donc oui, je consomme. Après, encore une fois, c'est dans le choix de ces collaborations d'être éthique, d'être responsable et de véhiculer des bonnes valeurs.

  • Jod

    Et tu te places comment vis-à-vis de ça ? te dire que finalement, t'es quand même une pub.

  • Sophie

    Moi, je suis totalement à l'aise avec ça, parce que c'est un rôle que j'ai choisi. Après, j'estime être juste. Non, j'ai aucun souci par rapport à ça.

  • Jod

    T'as déjà eu des critiques ou des retours de ton entourage, proche, ta famille, tes amis, qui disent, ouais, mais franchement... En gros, tu vends tes fesses, quoi ?

  • Sophie

    Non, franchement, je n'ai jamais eu. Et après, tu fais le lien avec la famille. C'est vrai que les produits, moi, après, je fais des packages et je donne à toutes mes copines, à mes parents.

  • Jod

    Ah oui, donc ils sont plutôt contents,

  • Sophie

    en fait. Oui, ils sont plutôt contents. Ou quand j'ai les grosses panières, je leur dis, bon, les filles, allez-y, choisissez. Elles sont contentes.

  • Jod

    Justement, dans tes vidéos, on te voit dans ta salle de bain, on peut te voir dans ta maison, tu montres ta vie perso. Ça fait partie du jeu, ça ? de se dévoiler, de montrer un peu d'intime, de sa vie personnelle, de sa maison, de son chez-soi ?

  • Sophie

    Ça fait partie clairement du jeu. Je pense qu'après qu'il faut... Aujourd'hui, je suis un petit peu plus modérée par rapport à ça. Il y a quelques temps, et surtout sur YouTube, je faisais beaucoup de formats vlog assez intrusifs, où on voyait vraiment mon intérieur, des home tours. Maintenant, je suis plus frileuse par rapport à ça. Je pense que c'est peut-être la maturité, j'en sais rien. La paternité,

  • Jod

    c'est génial pour toi.

  • Sophie

    Exactement. Je ne veux plus trop montrer mon intérieur ou alors juste des petites brides. Là, par exemple, on vient d'emménager dans une nouvelle maison et j'ai souvent des demandes. Ah, c'est à l'air canon la déco, est-ce que tu peux nous montrer ? Et en fait, j'explique que je n'ai pas envie, que je préfère garder mon intimité. Donc souvent, ce qui est respecté, ce qui est entendu. Et après, mon conjoint n'est pas du tout dans les réseaux sociaux. Il déteste ça. Enfin, il consomme le soir, il va scroller. Mais lui, il ne s'affiche pas. Donc en fait, il me met aussi une limite naturelle. C'est-à-dire que quand on va au resto, je fais hop, une petite photo et c'est tout.

  • Jod

    Et après, tu dis « pose ton portable » .

  • Sophie

    Je le sais.

  • Jod

    Il y a même plus loin de le dire.

  • Sophie

    C'est ça, je ne fais pas plus. Et au final, je trouve que ce n'est pas si mal parce qu'on profite plus de l'instant T.

  • Jod

    Du coup, le fait de devenir maman, ça a complètement changé ta vision sur ton métier ou pas ?

  • Sophie

    Ça a changé le temps. surtout, c'est-à-dire que le temps dans une journée il n'est pas incompressible, il y a ma vie pro la vie à la maison, la vie de maman la vie pour soi et au final moi c'est un petit peu à la fin tout ce qui est création de contenu donc oui, ça réduit un petit peu le temps

  • Jod

    On parlait de vie privée, de vie personnelle là, ça serait quoi le meilleur conseil à donner, par exemple pour les jeunes qui voudraient se lancer sur les réseaux sociaux, faire comme toi t'imiter, ça serait quoi le meilleur conseil à leur donner pour se blinder, pour se protéger vis-à-vis de ça ?

  • Sophie

    Je pense que déjà quand il faut être là pour les bonnes raisons, c'est à dire que si on décide de s'afficher et de vouloir par exemple être créateur de contenu, il faut le faire parce qu'on a envie de transmettre quelque chose, on a envie de partager sa passion, d'être altruiste. Et pas souvent pour se dire « ah moi je veux faire ça parce que je veux recevoir des cadeaux » , malheureusement. Et l'autre conseil que je pourrais donner c'est d'être soi-même, d'être authentique.

  • Jod

    La Sophie qu'on voit sur la vidéo, c'est la Sophie de la vraie vie ?

  • Sophie

    Ah oui. Du moins, je pense. Oui, j'espère. Parce qu'il n'y a aucun rôle. Ça, c'est une de mes valeurs. On en parlait, c'est de rester soi-même.

  • Jod

    J'ai envie de parler de ta communauté, des gens qui te suivent. Tu es présente depuis dix ans sur les réseaux sociaux, sur YouTube. Tu as fait énormément de vidéos aussi. Ta communauté, c'est une communauté qui s'est développée, qui est fidèle. Comment, aujourd'hui, cette communauté, tu peux l'engager ? Comment tu l'as fait participer aussi, toi, au projet SophieRMakeup ?

  • Sophie

    Je pense que, encore une fois, ça rejoint l'authenticité. C'est-à-dire que moi, je vais partager sur mes réseaux, on va dire, mes peurs, mes appréhensions, mon quotidien. Et en fait, c'est là où ma communauté peut se reconnaître et va se reconnaître. Comme par exemple, la maternité, le fait que ma fille ne faisait pas ses nuits. Mais je pense que je n'ai jamais reçu autant de messages qu'à ce moment-là. Parce que je pense que je parlais à de nombreuses personnes, à de nombreux parents qui se sont reconnus dans la galère d'être fatigué. Donc voilà, je pense.

  • Jod

    Et t'as trouvé qu'elle t'a donné des messages, du coup ?

  • Sophie

    Mais comment tu fais, toi ? Parce que là, maintenant, ça va mieux les nuits. Mais à l'époque, c'était... Nous aussi, on galère. Il a courage, il a 4 ans. Et pour nous, c'est toujours pas les nuits. Alors qu'elle en avait 12 mois à l'époque. Mais oui, c'est du soutien, en fait. C'est vraiment une communauté.

  • Jod

    Au sens propre. T'as le sentiment que les gens qui te suivent, ils te perçoivent un peu, je sais pas, comme... une personne qui a la solution à tous les problèmes, en gros, donne-nous le conseil pour faire dormir nos gamins parce qu'on ne sait pas comment faire.

  • Sophie

    Pas du tout, non, pas du tout. Au contraire, je serais plus la pote, la copine en virtuel parce qu'on ne se connaît pas. Mais voilà, qui vont aller chercher un petit peu de tips, de conseils et juste de se reconnaître. C'est vrai que des fois, de voir une personne qui vit la même chose que soi, c'est rassurant.

  • Jod

    Tu as déjà rencontré des abonnés ? ou des gens de ta communauté et avec qui tu as pu créer par la suite un lien autre que virtuel ?

  • Sophie

    Oui, oui, oui. Oui, mais ça, très souvent, très souvent, je croise des personnes. Et puis, même, on se reconnaît, on se croise à Jaude. Ah, salut, ça va ? Donc, non, c'est chouette. J'ai tissé aussi une amitié avec les réseaux sociaux. Donc, non, pour moi, c'est que du bon.

  • Jod

    C'est chouette. C'est trop chouette. Quand tu es influenceuse comme ça et que forcément tu fais des collabs avec des marques et que le but derrière c'est quand même de l'achat, de la consommation, pour les marques en tout cas c'est l'enjeu de publicité, est-ce que toi ton but c'est que tes abonnés achètent ?

  • Sophie

    Alors mon but, non. Premier non. Mon but ça va être de donner de la visibilité, c'est-à-dire de plus apporter, bah tiens... cet anti cernes, on reste dans la sphère make up, mais cet anti cernes vraiment je vous le recommande parce qu'il est efficace et que vous si vous l'achetez vous allez avoir un bon rapport qualité prix. Donc voilà c'est plus à donner des tips. C'est vrai qu'aujourd'hui après il y a des fonctionnements avec les collaborations avec les marques où on appelle ça le cashback, ou quand par exemple on met un lien qui est traqué sur un produit, je parlais de l'anti cernes donc moi je vais vanter un peu les mérites de l'anti cernes parce que je le trouve efficace. je vais marquer le lien du produit, et si les personnes cliquent dessus et qu'elles consomment derrière, moi j'ai un pourcentage, c'est ce qu'on appelle le cashback. Donc ça c'est un type de collaboration avec les marques.

  • Jod

    J'ouvre une parenthèse, depuis tout à l'heure tu me parles d'anti-cerne, d'anti-ride, est-ce que tu as un message subliminal à nous faire passer Sophie ?

  • Sophie

    Je crois que c'est ce que je suis en train de vivre. La quarantaine qui approche, qui est bien installée surtout !

  • Jod

    Tu parlais de cashback, ça c'est intéressant. On va parler un peu d'argent. Quand on est influenceur comme toi, ça représente quoi ? Alors déjà, en termes de vision et d'état d'esprit, ça représente quoi la rémunération ? Est-ce que c'est vraiment un objectif à part entière ? Est-ce qu'on fait ça pour la thune, parlons entièrement, ou est-ce que c'est vraiment le bonus ?

  • Sophie

    Pour moi, aujourd'hui, c'est le bonus parce que j'ai une activité professionnelle à côté. Par contre, c'est vrai que moi, je me suis aussi posé la question de quelle direction je veux donner à ma carrière. C'est-à-dire, est-ce que j'ai envie de plus produire sur les contenus ? Et automatiquement, plus on est présent, plus on va avoir de collaborations, donc de rémunérations. C'est juste que moi, j'ai préféré faire, on va dire, ce

  • Jod

    70-30. Il y a plusieurs biais pour... Avoir de l'argent quand on est influenceur, ça peut être via les rémunérations des réseaux sociaux en fonction du nombre de vues, soit en fonction des collabs avec les marques. Toi, qu'est-ce qui te rapporte le plus ?

  • Sophie

    Les collaborations avec les marques. Clairement, aujourd'hui, les plateformes qui rémunèrent le plus, ça va être... Alors, ce n'est pas du tout Instagram. Instagram ne rémunère pas. Mais ça va être YouTube qui rémunère par rapport au nombre de vues. Donc, c'est vrai que si on a une vidéo qui fait le buzz, automatiquement, on a une rémunération. Et idem pour TikTok.

  • Jod

    C'est pour ça que tu as commencé à te lancer dessus aussi ?

  • Sophie

    Par rapport à la rémunération sur YouTube, pas spécialement parce que je me suis lancée sur YouTube à l'époque parce que c'était le format long qui me correspondait. Voilà, où je pouvais vraiment avoir de la profondeur pour expliquer.

  • Jod

    Tu parlais plutôt de TikTok.

  • Sophie

    Ah, de TikTok.

  • Jod

    Tu viens de te lancer dessus et que c'est assez nouveau pour toi.

  • Sophie

    Pas spécialement non plus parce que TikTok, c'est une des plateformes, déjà, moi, que je consomme plus qu'Instagram. C'est-à-dire que je passe plus de temps à consommer TikTok.

  • Jod

    Comme quoi les cordonniers sont les plus mal chaussés. Oui.

  • Sophie

    Et parce que j'aime cette plateforme et le contenu qu'on y retrouve. Donc c'est pour ça que je me suis dit bah tiens, moi aussi, j'ai envie d'être présente.

  • Jod

    Tout à l'heure, je te parlais de communauté. Oui. Forcément, il y a beaucoup de gens qui te suivent, je pense, qui t'envoient des messages positifs, parfois même des messages d'amitié ou d'amour. Mais il y a aussi les haters sur les réseaux sociaux. J'imagine que toi, tu n'as pas pu passer à côté non plus. Est-ce que tu as le souvenir d'un message qui t'a marqué ou touché ?

  • Sophie

    Bah toucher dans le sens positif oui parce que j'ai plein de messages par exemple par rapport à ma grossesse où j'ai eu du soutien donc ça c'était génial. Des haters il y en a, sur Instagram je pense que j'ai cette chance de ne pas en avoir. C'est vrai que les plateformes comme Youtube ou TikTok qui ont en fait les réseaux sociaux comment ça fonctionne il y a un algorithme. Moi, sur Instagram, l'algorithme va proposer mon contenu principalement à ma communauté ou alors à des personnes qui ont un centre d'intérêt pour le make-up. Alors que sur YouTube et sur Instagram, c'est un petit peu plus diffus. Et malheureusement, c'est vrai que des fois, il y a des personnes qui doivent voir mes vidéos alors qu'ils n'en ont strictement rien à faire. Et là, ça peut être des remarques. « Mais pourquoi elle fait ça ? » « C'est nul. » « Elle est moche. »

  • Jod

    Et il n'y en a pas un qui t'a vraiment touchée, impactée émotionnellement ?

  • Sophie

    Il y en a un qui m'a fait beaucoup rire il y a longtemps sur YouTube. Il m'a indiqué « mes c****** sur ton front » . « Mes hum hum sur ton front » . Ah,

  • Jod

    ok. Juste ça ?

  • Sophie

    Ouais, juste ça. Donc ça m'a fait rire, je me suis dit « mais qui prend son temps pour laisser ce type de commentaire ? »

  • Jod

    Autant d'énergie,

  • Sophie

    autant d'espoir. Et en fait, c'est là où je me suis dit « mais non, ça glisse, les commentaires négatifs, moi j'en ai strictement rien à faire. » Si vous voulez,

  • Jod

    vous, mettre des commentaires sur... cette émission, donnez votre avis, n'hésitez pas à commenter, partager, à dire ce que vous en pensez. Mais voilà, ne mettez pas ce genre de commentaires, ça ne sert absolument à rien. En dix ans de carrière sur les réseaux sociaux, quel a été, toi, ton plus beau moment, ton meilleur souvenir ?

  • Sophie

    Je pense que j'en ai plein. Ça peut être aussi bien le premier event à Paris qu'une agence. Parce que tout à l'heure, on parlait des agences d'influenceurs, mais il y a aussi des plateformes qui réunissent des marques et qui contactent plein d'influenceurs. Et donc, c'était une plateforme comme ça qui organisait une soirée à Paris et c'était juste mémorable. Je voyais aussi plein d'autres influenceuses que je suivais et que je rêvais aussi. Donc, c'était un petit peu les paillettes dans les yeux. Ça peut aussi bien être ça, ça peut être des collabs que j'ai fait avec ma maman, avec ma famille, ou alors des premiers partenaires que j'ai eus en local qui m'ont fait confiance pour collaborer.

  • Jod

    À l'inverse, tu te rappelles de ton pire moment ?

  • Sophie

    Mon pire moment, je crois que c'est quand je me suis résignée à me dire stop pour l'instant sur les réseaux, ça ne passe plus au niveau du temps et il faut faire des choix, il faut arbitrer. Ça,

  • Jod

    c'était assez récent.

  • Sophie

    Oui, mais c'était là. C'était il y a un an et demi, je pense, où je me suis dit, stop, en fait, trop de charge mentale, tu n'as pas le temps, tu as des collabs avec les marques, mais je n'arrivais même plus à gérer et à assumer mes engagements. Donc, j'ai dit, bon, allez, stop, on s'arrête un peu, on va prendre du recul et puis on verra ce qu'il en est.

  • Jod

    Et faire une pause, du coup, ça fait du bien, on ressent un manque. Comment on se sent dans cette période-là ?

  • Sophie

    Moi, j'ai ressenti un manque, oui. Pour moi, les réseaux sociaux et le fait d'être créatrice de contenu, c'est vraiment comme un hobby. C'est-à-dire, il y en a certains qui vont dire, moi, je fais du cheval, je fais de la course à pied, moi, je fais des vidéos. Parce que j'aime vraiment ça, c'est du plaisir. Et le fait de ne pas avoir pu pratiquer ça pendant cette période, oui, c'est frustrant. Et on se dit, allez, je vais réessayer. On essaie un peu et puis on se dit, non, ça ne marche pas, ce n'est pas le bon moment. Donc, il faut accepter.

  • Jod

    Et du coup, tu as repris petit à petit et là, ça t'a fait du bien. Oui. ressenti. que ça y est, t'es un peu revigorée.

  • Sophie

    Exactement. Je me suis dit, oui, en fait, c'est moi. Ça fait partie de moi parce que ça me rend heureuse et c'est aussi mon identité. Je suis Sophie, mais aussi un peu SophieRMakeup.

  • Jod

    T'as toujours gardé ton identité sur les réseaux sociaux. Il n'y a pas eu des moments où tu t'es dit, tiens, je vais peut-être faire ça comme ça, être un peu différente, ne plus être tout à fait moi-même pour plaire à ma communauté, pour être aussi plus engageante ou être plus sexy pour les marques ?

  • Sophie

    Non. Clairement non parce que je pense que je sais pas faire. Voilà moi je suis comme je suis, on me prend comme je suis. Après des fois j'ai essayé des nouvelles choses, des nouveaux formats, des tendances qu'on peut voir sur les réseaux et après ça match ou pas mais encore une fois c'est la fluidité quoi.

  • Jod

    Comment on se retrouve devant une vidéo qui marche pas ?

  • Sophie

    On se dit ah merde on va pas faire la même chose.

  • Jod

    Il y a un sentiment un peu de... Ah ouf, c'est un peu déceptif quoi.

  • Sophie

    Ouais, mais après on se remet en question, on se dit ok, qu'est-ce qui n'a pas marché ? Est-ce que c'est le fond, le message, il n'était pas bon, c'était pas clair, ça n'a pas intéressé, ça ne correspondait pas à ma cible ? Ou alors est-ce que c'est que non, en fait, c'était flouté par exemple, la qualité de l'image n'était pas bonne, le son n'était pas bon, le montage n'était pas assez dynamique ? Voilà, on se remet en question et puis on benchmark comme on dit, c'est-à-dire on prend quand même ce qui fonctionne ou ce qui ne fonctionne pas pour proposer un nouveau contenu.

  • Jod

    Je vais te poser une question, une petite interview être influenceur. Être influenceur, c'est avoir absolument tous les réseaux sociaux,

  • Sophie

    vrai ou faux ? Oui, vrai. Aujourd'hui, il faut être multicanal, ça c'est évident. Il faut essayer d'être au maximum sur toutes les plateformes pour augmenter sa visibilité.

  • Jod

    Être influenceur, c'est passer 10 heures par jour sur les réseaux sociaux.

  • Sophie

    Idéalement oui, mais dans les faits non.

  • Jod

    Idéalement ?

  • Sophie

    Idéalement oui, encore une fois, plus on passera de temps, plus on sera présent à créer du contenu, à répondre aux messages ou autre, plus ça va faire cet effet de boule de neige.

  • Jod

    Et donc toi, tu as envie d'arriver peut-être à ce travail-là, où justement... Tu te dis, je recule parce que j'ai pas le temps, parce que j'ai pas envie.

  • Sophie

    Moi, je mets les freins. C'est-à-dire que ça reste vraiment comme mon hobby. Si demain, c'est pas le cas, mais j'ai envie de professionnaliser ça, là, c'est sûr qu'il faut travailler comme on travaille dans un boulot classique, 8h, 18h.

  • Jod

    Être influenceur, c'est toujours avoir le portable allumé.

  • Sophie

    Oui, évidemment.

  • Jod

    Tu l'éteins jamais ?

  • Sophie

    Non. Je le mets juste en mode avion quand je prends l'avion. Mais sinon, par contre, c'est vrai qu'il n'est jamais en sonnerie, il n'est jamais en vibreur. Parce que j'ai souvent des pushs, des notifications et je ne veux pas être parasité avec ça. C'est-à-dire que je veux que ce soit moi qui maîtrise quand même cette information, mais je ne l'éteins jamais.

  • Jod

    Tu n'as jamais eu le sentiment de te faire avaler par ton propre objet, ton propre outil ?

  • Sophie

    Oui, si, des fois le soir. Le soir, quand on est en train de scroller, scroller ou faire un montage et puis qu'on se dit « Ouh là, il est minuit, on va peut-être arrêter » . Oui, ça c'est sûr.

  • Jod

    Et dernière question, être influenceur, c'est faire 10, 12 métiers à la fois.

  • Sophie

    Oui, quand on est influenceur seul, parce que quand on a une agence c'est encore autre chose, mais il faut aussi bien savoir faire du commerce parce qu'il faut se vendre, du relationnel, il faut être créatif, il faut avoir des compétences aussi en montage, en tournage et puis un peu d'élocution aussi donc oui c'est sûr que c'est large.

  • Jod

    Alors tu as commencé sur les réseaux en faisant du contenu make-up, on en a beaucoup parlé, anti-cernes, anti-rides, on rappelle, lifestyle aussi, mais aujourd'hui tu vas sur un autre type de contenu, tu essaies de diversifier, tu vas sur quelque chose aussi un peu plus famille. Ça, c'est parce que tu es devenue mamanque tu as décidé de changer.

  • Sophie

    Encore une fois, c'est ce que je vis. La maternité, c'est un gros pilier maintenant dans ma vie. Automatiquement, j'en pars, je le partage. Mais aussi, d'être à mon compte, parce que je suis entrepreneur. De partager un peu mes journées, de partager mes inquiétudes, la charge mentale, de partager qui je suis sur les réseaux sociaux.

  • Jod

    Les sujets ne manquent pas. Il faut qu'on ait la maternité, il y a de quoi faire. Oui,

  • Sophie

    c'est sûr.

  • Jod

    Comment on arrive à notamment se repositionner, à engager sa communauté sur un nouveau type de contenu ? Parce que les gens qui sont venus à la base, c'était parce que tu parlais de maquillage, tu parlais de cosmétique, tu parlais un peu de ta vie, un peu de chez toi, de qui tu étais. Là, on change un peu de contenu. Est-ce que cette communauté est prête à te suivre ? Est-ce qu'on doit refaire une nouvelle commu' ? Comment ça se passe ?

  • Sophie

    Je pense que dans les moments de vie comme ça, il y a quand même un fil rouge. C'est-à-dire que ça évolue petit à petit, la communauté aussi mûrit. C'est-à-dire que moi, les personnes qui pouvaient me suivre il y a dix ans, elles ont pris en maturité comme moi, donc elles ont peut-être les mêmes problématiques que moi. Je pense que ça se fait assez naturellement. Comme je disais tout à l'heure, moi j'ai fait une pause pendant un an et demi et c'est vrai que c'est plus ça qui a créé une cassure et pas le fait que je sois devenue maman. Mais c'est au contraire que je sois devenue d'un coup maman parce que j'avais arrêté de prendre la parole.

  • Jod

    Ce n'était pas progressif, ce n'était pas...

  • Sophie

    Exactement. Oui, parce que j'avais fait une pause. Et ça, je pense que clairement, ça m'a desservie. Parce que peut-être que les personnes m'ont dit « Ah, elle revient. Ah oui, bon, ça ne m'intéresse plus. » Et je me désabonne. Mais encore une fois, là, maintenant, il y a peut-être d'autres personnes qui vont me suivre par rapport à ce que je vis et qui se reconnaissent dans ce que je vis.

  • Jod

    Et t'as pas eu envie de changer de nom ? de passer de SophieRMakeup à SophieRMaman ?

  • Sophie

    Je me suis posée la question. C'est une super question. Mais en fait, je me suis dit non. Moi, mon nom, c'est Sophia Makeup. On va dire que ma notoriété, elle est là-dessus. Elle est avec ce nom. Donc, pour l'instant, ce n'est pas un sujet.

  • Jod

    C'est trop dangereux de peut-être changer de nom, de changer d'identité ?

  • Sophie

    Oui, moi, je pense. C'est comme un restaurant qui va changer de nom, une entreprise qui va changer de nom. Et puis, c'est moi, ça me ressemble.

  • Jod

    Voilà, je reste comme ça.

  • Sophie

    Alors, au-delà des réseaux sociaux, à côté, tu travailles autour de la communication. Oui. Est-ce que tu peux nous expliquer déjà un petit peu cet autre métier qu'on n'a pas encore évoqué et à quel point ça peut créer des passerelles avec le monde de l'influence que tu connais bien ?

  • Jod

    C'est clairement une passerelle. C'est-à-dire que moi, aujourd'hui, l'entreprise que j'ai créée, Studio Mandarine, elle est née parce que je suis créatrice de contenu. Ça s'est passé pendant le Covid, c'est-à-dire que pendant le Covid, tout le monde, tous les professionnels avaient des enjeux à être sur les réseaux sociaux. Parce que donc mon entreprise, c'est d'accompagner les professionnels à être sur Instagram, Facebook, TikTok, donc tous les réseaux. Et pendant le Covid, il fallait être présent. Et j'étais en échange avec des partenaires locaux et qui m'ont dit « Mais Sophie, toi tu sais faire les réseaux sociaux, est-ce que tu ne peux pas faire les nôtres ? » Et en fait, c'est là que je me suis dit « Hum, il y a peut-être quelque chose à faire. » Au final, les acteurs, les professionnels locaux ont des enjeux aussi à être sur les réseaux sociaux. Ils ne savent pas faire ou alors ils n'ont pas le temps. Et donc, je me dis, tiens, je vais mettre mes compétences à profit.

  • Sophie

    Du coup, je prolonge avec une question, même si je pense déjà un peu la réponse. Pourquoi ils ne le font pas eux-mêmes ?

  • Jod

    Parce qu'ils n'ont pas le temps. Les professionnels, ma cible de clients, c'est vraiment des artisans, commerçants, PME qui sont vraiment dans l'opérationnel. Donc, ils n'ont pas du tout le temps de s'occuper de leurs réseaux sociaux. Oui, ils vont faire une ou deux photos comme ça, mais ça va être vraiment en pointillé. Ou alors, certains n'ont pas les compétences, ils n'aiment pas ça, ils ne savent pas faire. Donc moi, je leur apporte l'expertise.

  • Sophie

    Et le temps. Et tu leur donnes aussi des conseils de comment mieux gérer sa communication, comment on poste sur LinkedIn, sur Insta, sur TikTok, sur YouTube. Ce n'est pas la même manière, parce qu'en fait, tous les réseaux ont leurs codes et leurs algorithmes.

  • Jod

    Exactement. Exactement. Soit je les accompagne de A à Z, c'est-à-dire qu'ils se déchargent totalement de tout ça, soit on est également organisme de formation, où là, vraiment, je leur transmets notre savoir, je leur fais monter en compétences pour qu'ils deviennent autonomes et gèrent leurs réseaux sociaux.

  • Sophie

    Du coup, si tu as la réponse, ça m'intéresse. Est-ce que tu as pigé tous les algorithmes de chaque réseau ?

  • Jod

    Alors, c'est tellement en changement constant. Je pense qu'à l'instant T, c'est différent dans une semaine. Donc, il faut rester ultra connecté et regarder toutes les communications que peuvent faire les plateformes.

  • Sophie

    Moi, j'ai l'impression, dès que j'ai commencé à piger l'algorithme de Facebook, ça change. Dès que j'ai commencé à piger l'algorithme d'Instagram, ça change.

  • Jod

    Ça évolue super vite. C'est fatigant.

  • Sophie

    Il faut vraiment suivre.

  • Jod

    Exactement. Il faut tout le temps rester connecté, savoir ce qui se fait, quels sont les formats tendances.

  • Sophie

    Et du coup, c'est quoi une journée type chez toi ? Comment tu arrives à jongler entre... ta casquette de maman, celle de l'agence de com, d'influenceuse, peut-être une vie de loisir et un peu privée à côté aussi. C'est quoi la bonne journée ?

  • Jod

    Le seul point commun, je pense, entre toutes les journées, c'est que je suis très matinale, je me lève tôt, je me lève à 6h15, pétante, et voilà, c'est ce qui va donner le ton. Mais après, le contenu de mes journées, ça varie trop. Je peux aussi bien passer une journée un jeudi en télétravail, en leggings, chaussettes, pas maquillée. que le vendredi.

  • Sophie

    SophieRMakeup n'est pas maquillée des fois.

  • Jod

    Ouais, il faut reposer sa peau. Non, bien sûr, quand même. Ou alors un vendredi où je vais être en tournage ou en formation toute la journée avec un professionnel. Ça dépend. Et c'est ce qui fait aussi que j'aime ce côté stimulant, des fois sur-stimulant. Donc c'est pour ça aussi qu'il faut ralentir. Mais voilà, on est tout le temps en perpétuel mouvement.

  • Sophie

    Ça, c'est intéressant ce que tu dis, parce qu'on imagine les influenceurs, comme on les voit à l'écran, toujours bien apprêtés, toujours prêts et tout, alors que la plupart du boulot consiste à être peut-être affalé dans son canapé en legging, en train de faire des montages.

  • Jod

    Des montages, chercher des inspi, répondre aux messages aussi, parce que mine de rien, moi je mets vraiment un point d'honneur sur échanger avec ma communauté, et ça prend du temps, parce que quand, là tout à l'heure je parlais des nuits, Mais quand il faut répondre à chaque personne qui, elle, a pris de son temps pour nous envoyer un message, pour avoir une réaction, pour moi, c'est la base, en fait. C'est le minimum de répondre, de dire merci, d'échanger.

  • Sophie

    Parce que c'est une minute par-ci, deux minutes par-là, et tout cumuler...

  • Jod

    Alors, j'essaie quand même de regrouper, parce que sinon, c'est trop compliqué. Mais je vais me dire, allez, pendant une heure, hop, hop, hop, je réponds à tous mes messages.

  • Sophie

    Du coup, comment ça se passe professionnellement, vu que tu as deux métiers ? Oui. Est-ce que tu as deux entreprises ?

  • Jod

    Exactement, j'ai deux entreprises. C'est-à-dire que SophieRMakeup, c'est auto-entreprise et Studio Mandarine, c'est une SAS. Donc voilà, c'est bien différent. Deux statuts différents pour deux objectifs différents.

  • Sophie

    Et tu ne te perds pas ? Déjà administrativement, parce que gérer des entreprises c'est du poids, mais au-delà de ça, même dans qui tu es, comment tu te places en tant que professionnel, comment tu te vends aussi auprès des différentes marques ou des clients ?

  • Jod

    Déjà ça fait deux fois plus de compta, donc ça c'est pénible. Mais après, je pense que je suis assez à l'aise. Souvent il faut quand même faire ce distinguo auprès des professionnels parce qu'ils peuvent faire l'amalgame, c'est-à-dire entre eux. par exemple Moi, gérer les réseaux sociaux, leurs propres réseaux sociaux et SophieRMakeup. Des fois, ils peuvent un peu mélanger les deux, mais je leur explique que c'est bien différent et que c'est deux canaux différents.

  • Sophie

    Sophie, je pense qu'il y a peut-être des jeunes qui nous regardent et qui se disent « ça a l'air quand même cool ce qu'elle fait » . On a compris qu'il y a du boulot, on a compris que tout peut se faire comme ça, un claquement de doigts. Des grosses journées, qu'il faut se lever à 6h15 minimum. Mais du coup, quels sont les conseils ? S'il y avait trois conseils à donner aux jeunes, ça serait quoi ?

  • Jod

    Le premier conseil, je dirais que ça serait, si on veut se lancer, il faut que ce soit pour les bonnes raisons. Voilà, si on fait ça, c'est parce qu'on a envie d'apprendre, de transmettre son savoir, de partager. Il y a un échange, certes humain, non pas physique, mais il y a un échange humain. Le deuxième, je dirais que... Il y a beaucoup de travail. C'est-à-dire, il ne faut vraiment pas croire que c'est uniquement recevoir les produits, faire la vidéo et stop. Voilà, ça demande du travail, ça demande de la recherche, de l'investissement. Et puis, moi, je dirais, il faut se faire kiffer. Ça fait plaisir.

  • Sophie

    C'est le plus important. On l'a bien répété, tu es une jeune maman. Si plus tard, ta fille, dans quelques années, te dit, je souhaite me lancer sur les réseaux sociaux, tu lui réponds quoi ?

  • Jod

    Je lui réponds la même chose. J'irais pour la même chose que si elle a envie de le faire elle va, voilà vraiment je l'encourage et puis qu'il faut faire ça pour les bonnes raisons et rester soi-même

  • Sophie

    En tant que maman j'imagine que tu vas quand même essayer de mettre quelques limites ou quelques préventions, on a toujours un peu peur pour ces enfants ?

  • Jod

    Bien sûr mais c'est vrai que moi mes parents m'ont quand même remis les pieds sur terre des fois à me dire oula mais attention c'est bien beau les réseaux sociaux mais mais... pense quand même à ton travail. Avant, je travaillais dans une grande société qui fabrique des pneus à Clermont-Ferrand. Mais voilà, ils m'ont toujours dit, fais quand même, assure une sécurité. Fais-toi plaisir, mais assure une sécurité. C'est ce que je ferai aussi, ce que je dirai aussi.

  • Sophie

    Tu comprenais ce discours au début où tu te lances ?

  • Jod

    Oui, je le comprenais. Oui, je le comprenais d'être assez raisonnée. Et puis, si ça perce, comme on dit, c'est-à-dire si ça explose, ben, feu, il faut y aller. C'est une opportunité, donc il faut la saisir.

  • Sophie

    Parce que je parlais de prévention, parce que les réseaux sociaux, on a montré un bon côté, beaucoup de bonnes choses. Tout à l'heure, on parlait des haters. Ça, c'est un peu le côté sombre, le côté obscur de la force. Et sur les réseaux sociaux, il se passe aussi des choses qui ne sont pas cool. Donc justement, j'imagine que ça, ça fait partie aussi des messages en tant que maman que tu as envie de porter.

  • Jod

    Clairement, c'est pour ça aussi que par exemple, je n'expose pas à ma fille ou que je ne montre pas mon intérieur. Parce qu'il y a des personnes malveillantes et qu'il faut mettre un cadre, il faut mettre des limites. Après, je pense qu'encore une fois, c'est peut-être les valeurs. Il faut faire attention. Il faut faire attention. Ça, c'est comme dans la rue, il faut faire attention.

  • Sophie

    Si ça te va, Sophie, on va passer ensemble aux cinq dernières questions. J'ai cinq questions pour toi et je t'invite à y répondre de la manière la plus franche et la plus sans filtre possible. Première question, la chose indispensable qu'il faut savoir pour lancer son projet professionnel, selon toi, une chose.

  • Jod

    Bien se connaître. Pour moi, si on ne se connaît pas bien, si on ne connaît pas ses forces, ses faiblesses, on peut être en décalage.

  • Sophie

    Comment on apprend à bien se connaître ?

  • Jod

    Ça, c'est le travail d'une vie, je pense.

  • Sophie

    Mais quand on a 18 piges ou qu'on veut juste se lancer dans la vie pro, on ne se connaît pas toujours forcément bien ?

  • Jod

    On peut échanger avec ses proches, son entourage aussi, pour avoir des retours, pour apprendre à se connaître. faire des exercices. Moi, je suis très orientée développement personnel qui permet de prendre de la hauteur sur ce qu'on est en train de vivre à un instant T et pouvoir se dire OK, je ralentis, je regarde, j'analyse et d'être moi dans l'opérationnel.

  • Sophie

    Le conseil technique ultime à savoir quand on veut se lancer sur les réseaux. Parce que tout à l'heure, tu as parlé pas mal de valeurs, de se lancer pour les bonnes raisons, mais si on doit avoir un conseil pratique.

  • Jod

    Un conseil pratique ? Moi, je pense que ça passe par la qualité d'image. C'est-à-dire quand même, quand on est sur les réseaux, vu que c'est visuel, il faut quand même avoir un bon matos. Ou alors, quand on filme, quand on prend une photo, toujours nettoyer sa lentille de téléphone sur les petits t-shirts. Comme ça, au moins, on fait une belle photo. C'est bête,

  • Sophie

    on n'y pense pas, mais...

  • Jod

    C'est indispensable.

  • Sophie

    Je n'y pense pas tout le temps. Tu m'as donné le meilleur tip de toute la vidéo pour moi. La phrase que tu aurais aimé entendre quand tu étais plus jeune ?

  • Jod

    Suis tes rêves. Ouais, je dirais que c'est bateau de dire ça, mais...

  • Sophie

    Tu ne l'as pas assez entendu ?

  • Jod

    Alors, si je l'ai entendu, moi, mes parents étaient d'un soutien, toujours à me soutenir. Peut-être des fois, ce qui aurait manqué, c'est un peu d'impulsion. Voilà, donc go, vas-y, vas-y.

  • Sophie

    Jette-toi. Jette-toi.

  • Jod

    Crois en toi, crois en toi aussi. Ouais, croire en toi, c'est pas mal.

  • Sophie

    Crois en toi. Oui, on ne croit pas sans nous. Tu crois en toi ou pas suffisamment aujourd'hui ?

  • Jod

    Je suis sur le chemin, ouais. Je pense que je suis sur le chemin d'avoir une confiance en moi. Comme le développement personnel, c'est le chemin d'une vie.

  • Sophie

    Tiens, une question qui est du coup un peu reliée. Ce qui te rend le plus fière aujourd'hui ?

  • Jod

    Ma fille. Rien à voir avec les réseaux sociaux, mais aujourd'hui, ce que j'ai réussi à construire, on va dire au sens large, c'est-à-dire mon foyer, ma famille, que je suis bien dans mes baskets, que je me sens bien. Donc ça, aujourd'hui, c'est mon épanouissement.

  • Sophie

    C'est un peu un message aussi, ça. C'est la vie privée avant les réseaux, avant la vie pro ?

  • Jod

    Avant tout. Exactement, avant même les réseaux, c'est avant la vie pro. Voilà, il faut toujours se dire... Moi, je me dis toujours quelque chose, c'est qu'on a beau travailler, on a beau avoir une belle maison, avoir 100 000 followers, mais par exemple, si on n'a pas d'amour, si on n'a pas la santé, en fait, tout ça, ça ne vaut rien. Donc voilà, c'est peut-être redescendre un peu sur Terre et se dire, OK, on va se remettre à niveau, qu'est-ce qui est le plus important ?

  • Sophie

    Et dernière question, je te propose qu'on se retrouve en 2040. Tu seras où, toi, dans 15 ans, en 2040 ?

  • Jod

    Je serai où ? Comme on a dit, j'espère que je serai toujours heureuse, bien entourée, bien dans mes baskets. Et après, j'espère que je serai toujours à mon compte, parce que ça aussi, c'est quelque chose qui me stimule.

  • Sophie

    Ton propre patron ?

  • Jod

    Oui, d'être mon propre patron, c'est vraiment quelque chose que je veux conserver. Et puis d'être épanouie. Je ne peux pas dire les réseaux sociaux, sur quels réseaux sociaux, parce que d'ici là, il y en aura des nouveaux. mais voilà,

  • Sophie

    se faire plaisir peut-être que d'ici là t'auras enfin bien percé sur TikTok c'est tout ce que je te souhaite mais t'es sur le chemin de la voie et de la progression on verra j'espère en tout cas que ça va bien marcher, merci beaucoup Sophie pour ce témoignage sans filtre ici pour ma banque sans filtre si vous avez apprécié, si vous avez des choses à dire, n'hésitez pas à liker, commenter partager, vous abonner et nous on se retrouve très vite pour un nouveau format un nouvel invité, un nouveau sujet à la prochaine

Share

Embed

You may also like

undefined cover
undefined cover