- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue dans ma pause diète, le podcast où on donne la parole aux diètes. Je m'appelle Alicia, je suis diète en devenir et je travaille chez Monsuvidiette, un logiciel pour les diètes. Chaque mois, je pars à la rencontre de diététiciennes et diététiciens passionnés par leur métier pour nous raconter leur histoire et nous partager leurs anecdotes, conseils, difficultés, réussites, questionnements et expériences. Diète en libéral, en hôpital, en clinique, en visio, à temps plein, chacun de mes invités partage ici sa vision de la diète, ses observations, ses coups de gueule, ses épreuves et la réalité du métier. J'espère que ce podcast vous plaira et je vous souhaite une bonne écoute. Alors bonjour Nicolas, merci d'être de nouveau présent sur ma post-diète, je crois que c'est la troisième fois que tu viens parmi nous en plus, pour rien cacher aux auditeurs, on a beaucoup discuté avec Nicolas et j'ai vu que le podcast sur l'anorexie et tout ce qui était TCA, Hacks sur les TCA vous intéressait énormément et que vous étiez finalement nombreux à l'écouter, c'était même pour te flatter un petit peu, on va faire le moment où Ego Boost. Tu étais un des podcasts les plus écoutés, notamment sur celui des TCA anorexie. Et du coup, j'ai eu l'idée de faire un podcast où on pourrait parler des réseaux sociaux, des TCA et un petit peu comment trouver sa place et comment communiquer sur les TCA en tant que diététicien sans être limite ou sans en faire trop. Vraiment trouver cette place-là qui peut parfois être un peu compliquée, qui je trouve que toi, de ton côté, tu as réussi parce que je... Je pense que depuis le temps que tu pratiques, tu as réussi à trouver un juste milieu. Donc voilà, c'est parti.
- Speaker #1
Allez, c'est parti, parlons de ça. Et puis, je me permets de revenir deux secondes sur le sujet des TSA et le fait qu'on ait fait des belles audiences ensemble. Autant, je ne vais pas te mentir, ce n'est pas tant que ça me fait un égo boost que ça me rassure énormément. Parce que tu vois, moi, quand j'ai fait mes études, quand quelqu'un disait qu'il voulait s'intéresser aux TSA, c'était un peu le fou du bus. Tu disais que tu voulais faire tes TCA, que tu voulais t'embosser dans les TCA après, que tu voulais faire un stage par exemple à Saint-Anne ou dans une institution psy, etc. Vraiment, la promo, ça regardait bizarre. T'as regardé, mais qu'est-ce que tu vas faire là-dedans ? Et de se rendre compte que maintenant, la bonne majorité des diètes sont au moins un minima intéressées, donc c'est pas forcément la spécialité qu'ils veulent faire, mais au moins ils sont sensibles à l'idée de ne pas faire n'importe quoi et d'être prévenants dans ce genre de risque. Je trouve que c'est trop une bonne nouvelle pour notre profession. C'est trop cool.
- Speaker #0
Je te rejoins, tout à fait. D'ailleurs, il y en a beaucoup qui se forment directement après les études sur les TCA, DU, etc. J'entends très souvent des diètes se former directement en TCA et ne même pas réfléchir et penser que c'est limite normal.
- Speaker #1
Ouais, carrément. Et même pour ceux qui ne veulent pas se spécialiser dedans, juste être sensible à l'idée, se dire, tiens, on va écouter sur le podcast de Ma Pause Diète, on va aller écouter l'épisode sur les TCA parce que c'est important. Et même si, par exemple, je fais, je ne sais pas, moi, je fais de la néphro, de la gériatrie ou je suis spécialisé en hépato-digestive ou dans le diadète ou n'importe quoi, juste je suis sensible à ce sujet. En fait, je sais que ça existe. Je sais que les mots que je peux employer ou que les choses que je peux faire, ça peut être... Ça peut avoir un effet vicieux sur ce genre de pathologie. En fait, je n'ai pas envie de faire n'importe quoi, donc j'écoute les gens qui produisent du contenu autour de ça. Et juste ça, je trouve ça super bien. C'est vraiment un changement assez récent, mais qui est super positif.
- Speaker #0
Justement, tu vas voir, je pense que la première question va avoir du sens et du lien avec ça. Moi, ce serait de te demander, quand tu es sur les réseaux, qu'est-ce qui t'interpelle ou qui va te déranger le plus dans la façon dont on parle des TCA ?
- Speaker #1
Quand on parle de tips. Et je vois que c'est une trend et que cette trend, les gens sont sensibles parce que... Avant, je n'avais pas. Et maintenant, j'ai des patients. Tiens, hier, j'ai une nouvelle patiente qui est débarquée en consultation et qui m'a dit, j'aimerais des tips pour me débarrasser de mes compulsions. Donc, la patiente a une hyperphagie boulimique qui a traîné depuis 10 ans. D'accord ? On est sur une pathologie, je rappelle. Hyperphagie boulimique, c'est une pathologie psychiatrique référencée dans le DSM. Ce n'est pas rien. ça se soigne, il y a une TCA, c'est le parti pathopsychique qui ont les meilleurs pourcentages de guérison, mais... On est face à une pâteau et puis il y en a des gens qui nous disent maintenant, je veux des tips. Et ça, c'est un truc que je vois pas mal sur les réseaux. C'est cinq tips pour arrêter les compulsions. Les dix actions qui me font arrêter de compulser et d'être obsédé par la nourriture. Ce genre de truc-là, en fait, tu vois. Tous les contenus qui minimisent le fait qu'un TCA, c'est pas juste un petit comportement troublé. Tu vois, c'est pas un petit trouble du comportement. C'est pas, ça se règle pas avec deux, trois tips. Ça se règle, oui, ça se règle, ça se règle bien. pour la grande majorité des gens, tous les postes qui vont avoir tendance à minimiser ça. Ou tous les postes qui vont avoir tendance à confondre restrictions cognitives et troubles alimentaires. Ça, par exemple, je le vois chez certains, notamment chez certains diètes, tu vois, qui vont en gros dire, par exemple, « Tiens, je prends en charge... » On en a parlé dans un des podcasts ensemble. « Je prends en charge l'hyperphagie. » mais je ne prends pas en charge l'anorexie. Ça, pour moi, c'est un énorme réflag. Comme je le disais, parce que pour moi, ça veut dire que je ne suis pas vraiment formé au TCA, mais j'ai cru comprendre que l'hyperphagie, c'était juste de la restriction cognitive, c'est-à-dire quelqu'un qui se restera un peu trop et qui fait des compulsions. Et de toute façon, ça se vérifie dans le contenu, parce que quand tu regardes ce que la personne produit, elle te parle de quelqu'un qui a un peu trop fait de régime, qui est un peu trop en restriction cognitive, qui fait un peu trop de catégorisation alimentaire. le truc classique tu vois c'est pas Ce n'est pas des TCA, ça. C'est un rapport à l'alimentation troublée, certes, mais ce n'est pas des TCA. Ça aussi, je trouve ça vachement red flag parce que les gens vont regarder ce contenu, ça ne va pas du tout marcher pour eux et ils vont se dire, ça y est, je suis une cause perdue. Et ce n'est pas fou à la fois pour les gens qui regardent le contenu et à la fois pour les gens qui le produisent parce que les gens qui le produisent pensent qu'ils sont compétents alors qu'en fait, on est en train de louper vraiment l'essence de la pathologie et ça peut vraiment être dangereux pour tout le monde.
- Speaker #0
Tu ne penses pas qu'il y a des gens qui se spécialisent aussi ? l'hyperphagie, ils se spécialisent en hyperphagie, donc c'est pas Ça ne veut pas forcément dire qu'ils ne savent pas prendre l'anorexie en charge ?
- Speaker #1
Alors, je n'ai jamais vu. Je ne dis pas que ça n'existe pas, mais des gens qui se spécialisent juste sur les troubles hyperphagiques et qui disent « je ne prends pas en charge l'anorexie simplement parce que je suis spécialisé sur ces troubles-là » , je n'ai pas vu. Moi, à chaque fois que j'ai vu ça, c'est des gens qui ne sont pas très formés au TCA. D'ailleurs, on le voit même sur leur contenu, parce qu'il parle à la fois TCA de temps en temps ? mais surtout pas mal, perte de poids, les bons aliments pour l'été, mais qui en fait ne prennent pas en charge de l'anorexie parce qu'ils ont l'impression que c'est trop compliqué. Mais vu que le reste, ils ont cru comprendre que c'était simplement de la restriction cognitive, ça passe. Attention, je ne dis pas que ça n'existe pas. Les gens très spécialisés dans l'hyperphagie ne prendraient que ça. Jusqu'à moi, je n'en ai jamais vu. J'attends que j'ai vu ça. C'est des gens qui concernent l'hyperphagie et restriction cognitive. Et ça, à mon sens, je pense que nous tous, producteurs de contenu, quand on parle de ça, on a vraiment intérêt à explicitement distinguer l'un de l'autre.
- Speaker #0
Tu peux le distinguer un peu pour les jeunes auditeurs, pour qu'ils puissent comprendre la démarche ?
- Speaker #1
Ouais, je vais essayer de le dire comme ça. Dans la restriction cognitive classique, on est face à quelqu'un qui a remplacé la régulation de son alimentation par ses sensations corporelles, qui ne fait plus ça, qui a remplacé ça par la régulation de son alimentation par des règles rigides, et qui va avoir euh Des phases d'inhibition et des phases de décompensation, pardon. La phase d'inhibition, c'est le moment où le patient respecte bien les règles qu'il s'est fixées. Je ne sais pas, moi, trois repas par jour, des légumes à tous les repas, pas d'aliments transformés, pas de sucre, ce genre de choses-là, par exemple. Il y a des moments où il suit bien cette règle, sauf que ces règles-là, elles ne répondent pas forcément à ses besoins. Du coup, ça amène à une augmentation de la tension, parce qu'un besoin auquel on ne répond pas, ça augmente la tension, jusqu'au moment où il y a craquage, foutu pour foutu, etc. Là, on va appeler la phase de désinhibition. En gros, tous les comportements interdits précédemment, ils vont être extrapolés pendant un certain nombre de temps jusqu'à ce que la culpabilité, la honte, la pression soient suffisamment fortes pour revenir dans le premier cycle. La réception cognitive, c'est un peu plus complexe que ça, évidemment. Mais en gros, c'est ça. C'est ce qu'on peut retrouver chez énormément de gens qui ont fait un peu trop de régime. Des gens qui ont des a priori un peu trop rigides sur la nourriture. Il y a les bons aliments d'un côté. Tiens, les bons aliments, les bons comportements. Tu vois, un truc qu'on trouve très fréquemment dans la restriction cognitive, c'est... je vais le dire comme ça, polarisation des comportements et des aliments. Il y a les bons comportements et les bons aliments, c'est les comportements que je dois faire et les aliments que je dois manger, même quand je n'ai pas envie. Et puis de l'autre côté, il y a les mauvais comportements et les mauvais aliments, les choses que je ne dois pas faire ou que je ne dois pas manger, même quand j'en ai envie. Tu vois ? Et dans l'hyperphagie, on retrouve de la restriction cognitive. ça l'hyperfagie Dans l'hyperphagie, il y a de la restriction cognitive, mais ça va plus loin l'hyperphagie. Dans l'hyperphagie, on retrouve des gens qui ont d'ailleurs très souvent aussi des psychopathologies associées. On retrouve des très très grandes difficultés d'identification, d'accueil ou de gestion des émotions. On retrouve généralement une estime de soi qui est complètement défragmentée. intimement liés à l'image corporelle. Il y a généralement beaucoup de choses qui, d'ailleurs, nécessitent plus que de la diététique, mais qui nécessitent un diète spécialisé et qui comprend aux sensées limites, et des psys aussi, parce que, oui, dans l'hyperphagie, il y a de la restriction cognitive, effectivement, mais il n'y a pas que ça. Il y a aussi beaucoup de schémas en lien avec des difficultés, comme je le disais, d'identification, d'accueil ou de gestion des émotions. Il y a parfois des schémas de dissociation par rapport aux sensations corporelles, il y a... beaucoup de traumatos, etc. On peut retrouver toute une partie du spectre des troubles anxieux, etc. Du coup, on ne peut pas juste dire à quelqu'un, par exemple, qui souffre d'hyperphagie boulimique, arrête de te priver et ça ira. Arrête de te priver, autorise-toi à manger tout et ça ira. Non, en fait, non. Ça, ça marche pour la restriction cognitiviste. Oui, effectivement, oui, arrêter de diaboliser les aliments et s'autoriser à manger tout, ça va suffire, oui. Mais pour quelqu'un qui souffre d'hyperphagie, ça ne va pas suffire. ça va pas suffire du tout oui je t'écoute
- Speaker #0
Mais en même temps, et d'ailleurs, ça fait écho à la question que je voulais te poser ensuite. Oui, vas-y, vas-y. Mais en même temps, c'est compliqué sur les réseaux aussi. On n'a que une minute et tu l'as très... Je t'ai déjà entendu me le dire très justement quand on a travaillé ensemble sur des rues. On a une minute et je te vois y répondre d'ailleurs aussi sur des commentaires où il y a des gens qui disent oui, mais t'as pas parlé de ça, t'as pas parlé de ça. En une minute, tu peux pas tout dire. C'est compliqué. Bien sûr.
- Speaker #1
Je suis bien d'accord. Je suis bien d'accord. Évidemment qu'en une minute, on ne peut pas tout dire. C'est pour ça que, je vais le dire comme ça, c'est pour ça que, à mon humble avis, dans nos propos, il nous faut être clair sur ce qu'on est en train de discuter. Par exemple, quand moi je parle de restrictions cognitives, je ne dis pas le mot, mais je ne dis pas soigner l'hyperphagie juste avant. Or, c'est ce que je retrouve sur les réseaux. Tu fais de l'hyperphagie, mes cinq meilleurs tips, j'arrête de me priver et j'écoute mes sensations tu vois ce que je veux dire, juste être clair sur l'intention tu vois
- Speaker #0
Après, c'est un appel pour les cinq meilleurs tips. Je sais aussi, pour être community manager, que bien évidemment tu peux ensuite étayer tes propos. Moi, je vois aujourd'hui que ça fonctionne mieux quand je mets trois choses, trois trucs, cinq choses à ne pas. Mais en même temps, c'est aussi ce qui te permet à un moment donné d'interpeller les gens. Après,
- Speaker #1
je vais te le dire, je pense qu'autant je suis un petit compte, autant pour le sujet training dans lequel je suis, je ne suis pas si petit que ça, mais pourtant, je ne le fais pas.
- Speaker #0
Oui, c'est ce que j'étais en train de me faire la réflexion. J'étais en train de me faire la réflexion que finalement, toi, tu n'abordais pas la chose de cette manière-là et pourtant, tu étais à un compte qui fonctionnait. Et tu penses...
- Speaker #1
Tu vois, regarde, je suis en train de réfléchir à quelque chose, Alessia. Peut-être que ça répondra mieux à ta question. Excuse-moi, je t'ai coupé la parole. Je suis désolé. En fait, tu vois, quand tu m'as posé la question de qu'est-ce qui t'alerte le plus sur les TCA... En fait, moi, je pensais, tiens, on va essayer de parler avec les collègues. Mais sauf que j'ai oublié quelque chose, parce qu'en vrai... Si j'y réfléchis, ce n'est pas du tout ça qui m'alerte le plus. Je suis en train d'y réfléchir. Oui, ça m'alerte chez les collègues, mais on est bien d'accord, s'il n'y avait que ça comme problème, on n'aurait pas de problème. Parce que les collègues diététiciens, diététiciennes, on a une éthique. On a grosso modo à peu près une éthique et une responsabilité. Même chez certains qui font deux, trois dérives, comme par exemple ceux qui se disent formés pour prendre les compulsions alimentaires et l'hyperphagie, alors qu'en fait, ils ne sont pas formés. Ça, c'est peut-être une petite dérive, mais ça va. En fait, non, ce qu'il y a de pire, c'est les coachs. C'est les coachs en TCA. C'est ça que j'aurais dû te dire. Je suis désolé pour tous ceux qui ont écouté le podcast avant et qui sont en train de s'arracher les cheveux pour ceux qui en ont. Désolé, j'aurais dû dire ça en premier. J'aurais dû dire les coachs TCA qui te vendent n'importe quoi, qui te vendent des programmes, qui te disent t'inquiète, enceinte de consultation, à seulement 500 balles, je vais te soigner ton problème. C'était celui qu'on a débunké avec Charles Brumeau et Florian Saffer l'année dernière, qui nous a d'ailleurs dit qu'il allait nous envoyer un courrier d'avocat qu'on n'a jamais reçu, puis maintenant on ne le voit plus sur les réseaux, qui nous disait « à la fois je vous souhaite vos TCA et à la fois je vous envoie un programme pour connaître votre métabolisme, perdre du poids et prendre du muscle » . C'est ça en fait le plus gros red flag. C'est ceux qui te vendent de te soigner les TCA pour en fait t'enfoncer encore plus dedans.
- Speaker #0
Et tu penses que d'après toi, on a le devoir, enfin après, chacun se contince au sens incapable, non, attention, je ne suis pas là pour moraliser et dire il faut, chacun est libre, mais est-ce que tu penses qu'en tant que pro, on a un peu cette responsabilité d'intervenir ? Cette responsabilité de devoir, sur les réseaux, partager un peu cette espèce de vérité qu'on estime être une vérité sur le sujet des TCA ? C'est comme tu disais très justement tout à l'heure, être coach en TCA, qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce que ça signifie ? Des fois, c'est vrai qu'il est dit des trucs un peu monstrueux.
- Speaker #1
Non, je ne pense pas. Je pense que ceux qui se sentent de le faire le font, et on est de plus en plus nombreux, et en plus de plus en plus influents. Ceux qui ont envie de le faire le font. Ceux qui n'ont pas envie de le faire ne le font pas. Tu sais, tout à l'heure, quand je racontais que des fois, je voyais des collègues ou pas collègues qui disaient prendre en charge l'hyperphagie, alors qu'en fait, ils parlent de la restriction cognitive et d'avoir fait un peu trop de régime dans sa vie et qu'on ne peut pas tout confondre, etc. Moi, je pense qu'il y a une partie de ces collègues qui sont hyper bien intentionnés, mais qui, comme beaucoup de producteurs de contenu, vivent en partie de ça. Et je dis ça, je me bats moi-même tous les jours contre ce truc et je me fais avoir un nombre incalculable. Deux fois, d'accord. Je suis dans la même merde que tout le monde, on est d'accord. Je ne suis clairement pas au-dessus. Mais qu'on peut être un peu esclave des trends. Maintenant, parler de comportement alimentaire, c'est devenu une trend. C'est devenu populaire. J'ai même des collègues dans le sportif maintenant qui me disent quand je fais un post sur la nutrition du sportif, je fais moins de vues que quand je parle comportement alimentaire. Du coup, je parle comportement alimentaire. C'est devenu une trend. Sauf que vu que c'est devenu une trend, on se retrouve avec tout un tas de collègues qui... Je pense vouloir dire des trucs vachement bien là-dessus, mais vu qu'ils n'ont pas encore les outils, des fois, tu n'as pas côté. Des fois, tu n'as pas côté. Donc, autant laisser ceux qui ont envie d'en parler, qui ont vraiment envie d'en parler, et qui, au passage, sont un peu spé là-dessus pour le faire. Plutôt que de se dire, je me dois de parler. Je suis diététicien spécialisé en diabétologie, je ne connais pas les TCA, mais je dois parler des TCA. Et au final, dire des trucs vachement indélicats, ou ne pas savoir quoi dire, juste parce qu'on se sent une espèce de culpabilité à devoir s'exprimer là-dessus, je pense que chacun fait ce qu'il veut. Tout comme, en revanche, quelqu'un, je suis spécialisé en diabétologie, je veux parler des TCA, et ça me tient vraiment à cœur et j'ai envie de le faire. Vas-y, fais, puis envoie-nous un message, tu vois, envoie un message à Hugo, le psychiatre, envoie un message à Camille, envoie un message à Jérémy, à Charles, à moi, à Benoît, à Cindy Rougeau, à Alice Hussonnois. Si tu as un doute sur ce que tu as envie de produire, envoie-nous un message. Je suis sûr qu'ils auront envie de te répondre, mais moi, je l'ai déjà fait. Pour des collègues qui m'ont dit, j'ai envie de parler des TCA pour le 2 juin, mais je ne suis pas sûr de ce que je dis. Est-ce que tu peux me relire mon truc ? Je l'ai fait. Je l'ai fait, donc... Vous n'êtes pas spé là-dedans, vous avez envie de réagir, faites. Et si vous n'êtes pas sûr de ce que vous dites, envoyez-nous un message. En tout cas, je peux parler pour moi. Ça va être un grand plaisir que je vous donne un coup de main. S'il y a besoin, il n'y a aucun souci. Mais se sentir un devoir, non, je ne vois pas spécialement pourquoi. Je ne trouve même pas ça très sain, en plus de se trouver obligé de faire ça. Qu'en penses-tu de ma réponse et de ton avis là-dessus ?
- Speaker #0
Non, je pense qu'on n'est pas tous obligés de se sentir capables de devoir parler des TCA ou du moins des dérives qu'il peut y avoir dessus. Et de débunker aussi tous les contenus qui peuvent nous heurter parce que je pense qu'il y en a beaucoup. Je pense que vous le faites très bien un petit peu, toi, Charles Brumeau, Mandebanane, Benoît, etc. je pense qu'il y a des gens qui ne se sentent pas les épaules pour se confronter à ça. Par contre, je pense qu'il y a aussi des personnes qui aimeraient parler, mais qui n'ont peut-être aussi pas, ce que tu fais très bien, cet aspect-là de vulgarisation et où tu n'arrives à jamais tomber dans les trucs un peu pathos ou dans un ton moralisateur. Ça, je trouve que tu le fais très bien. inné ou c'est quelque chose que tu as vraiment appris à faire ? Ou c'est juste parce que c'est ton éthique ? Elle est dure cette question-là.
- Speaker #1
En fait, elle est super dure parce qu'elle est super large. Elle est super large, elle est super globale et moi, je suis bien sûr de comprendre ce dont elle parle parce que si vous m'avez déjà entendu sur plusieurs podcasts, que ce soit avec Alessia ou ailleurs, vous savez que j'ai tendance à faire du hors-sujet une fois sur deux. Je pense qu'il y a une partie qui est innée. Je pense qu'il y a une partie qui est innée dans le sens où j'ai tendance à être un peu méthodique dans ma façon de réfléchir, ma façon de répondre aux questions et tout. Moi, c'est un truc que j'ai déjà dit en podcast, par exemple, les gens me prêtent souvent la qualité d'être bienveillant, mais je ne suis pas bienveillant, moi. J'essaie juste d'être pragmatique en fait. Si vous tapez dessus, ça me faisait aller mieux, je taperais dessus. J'essaie juste d'appliquer les méthodes qu'on m'a appris qui marchent et que je vois aussi qui marchent et quand tu dis les choses comme ça aux gens, ça marche mieux que quand tu leur dis autrement bon bah je fais comme ça euh euh Donc il y a une partie, je pense, qui est innée et il y a une partie, je pense, que j'ai appris à le faire juste parce que plus tu pratiques, plus tu fais des formations, plus tu entends les professionnels parler, que ce soit avec toutes les interventions que vous faites, un nombre de trucs formidables. Tous ceux qui produisaient du contenu sur mon suivi diète, sur ma pause diète, mon suivi diète, sur tous les gens qui produisent du contenu autour de la diététique, tout le monde fait des choses formidables pour eux. pour aider les diététiciens à se former. On prend ce qu'on a lancé à faire avec son institut, c'est formidable. Mais en fait, tout ça, en tant que diète, à force, avec le temps, ça t'apprend à optimiser ta posture. Moi, quelqu'un qui, je trouve, en revanche, le fait de façon formidable, alors merci beaucoup pour ce compliment, je n'avais pas vraiment réfléchi à ça pour moi, mais quelqu'un qui le fait de façon formidable, je trouve par exemple, c'est Charles Brumeau. Charles Brumeau, quand tu vois ça un peu dans le comportement, tu te rends compte qu'il est incroyable sur sa posture, en fait, sur les réseaux. Il est incroyable, il est hyper juste. Tu apprends à le faire avec le temps. Tu apprends à le faire avec le temps et je ne pense pas tant que j'ai appris à le faire sur les réseaux que j'ai appris à le faire en consultation et en formation et après, tu le transposes. Tu vois ce que je veux dire ? Est-ce que ça répond à ta question ?
- Speaker #0
Oui, oui, complètement. Est-ce que tu as déjà d'ailleurs trouvé un contenu où tu t'es dit, mince, je pense que je n'ai pas été assez nuancée ou que le message a mal été perçu ?
- Speaker #1
Oh, tout le temps, si tu savais. Tout le temps si tu savais, c'est pour ça que là par exemple tu vois aujourd'hui c'est mon jour d'écriture de script et que je me retrouve encore avec un script à 500 mots alors qu'il faut qu'il ait maximum 300 pour tenir et que je sais que je vais devoir cuter dans ces 500 mots et que dans ces 500 mots il y a des trucs que je voulais dire que je pourrais pas dire et que ça va pas être assez nuancé. Oui, tiens, si, si, je peux en parler d'un par exemple particulièrement, c'est notre poste avec Benoît, où en fait, avec Benoît, on joue une consultation, tu vois, diététique avec une patiente qui souffre d'hyperphagie. Et on essaye, ça fait un petit moment qu'on la produit ce contenu-là, mais en fait, on essaye de montrer la dysfonctionnalité des réflexions que produisent le trouble. C'est-à-dire qu'en gros, Benoît joue bien plus l'hyperphagie que la patiente. En fait, ce que Benoît incarne, c'est la pathologie, la voie de la pathologie et toute la dysfonctionnalité des réflexions de la pathologie, tous les cercles vicieux dans les réflexions, tout ce qui tourne en rond. Sauf qu'il y a toute une partie des gens, notamment plein de gens souffrant de troubles des conduites alimentaires qui nous ont dit « mais merci pour ce poste, ça me fait tellement de bien de le voir comme ça, ça me fait tellement de bien de le voir de façon absurde, ce truc qui est en moi et qui n'est pas moi » . ça me fait prendre beaucoup de recul, merci beaucoup et il y a aussi toute une partie de gens qui se sont sentis insultés, en fait, qui ont eu l'impression et je le regrette encore aujourd'hui qu'on se moquait d'eux et ça, ça a été vachement regrettable pour nous, moi je sais que ça m'a heurté alors j'ai gardé le contenu, j'ai gardé le poste déjà parce que bah je fais des conneries, je suis humain, je ne veux pas faire semblant de ne pas en faire, donc voilà, je suis imparfait, regardez, ce post-là, il n'a pas été fou pour tout le monde, et aussi et surtout parce qu'il a fait du bien à beaucoup de gens, donc vu qu'il a fait du bien à beaucoup de gens, on va le laisser pour les gens qui y font du bien. Mais celui-là particulièrement, par exemple, c'est un truc où je me suis dit, mince, je ne voulais pas blesser des gens, et ça a blessé des gens.
- Speaker #0
Mais après, tu n'es pas non plus, on n'est pas forcément responsable de l'interprétation des gens aussi.
- Speaker #1
Alors ça, tu vois, c'est toujours la limite, en fait. C'est une limite qui est très vicieuse. Et moi, personnellement, je ne suis pas au clair encore avec ça. Je ne suis pas au clair avec ça, qu'est à quel point est-ce que je suis responsable de l'interprétation des gens ou non. Parce qu'à partir du moment où tu dis « je ne suis pas responsable de tes interprétations, je ne suis pas responsable de ce que ça te fait ressentir » , c'est quand même une porte ouverte à pas mal d'oppression. C'est une porte ouverte à pas mal de violence, si tu appliques cette phrase jusqu'au bout. Donc, où est-ce que tu places le juste milieu ? C'est pas facile.
- Speaker #0
Oui, bien sûr, bien sûr. Et je pense que ça doit être un peu... Cette surexposition et cette transparence aussi sur les réseaux, ça t'enferme aussi un petit peu dans d'autres réflexions qui sont un peu plus grandes que toi, finalement. Tu vois, regarde... Je t'adresse quand même à... Là, vraiment, sur les réseaux sociaux, c'est tellement un grand public que des fois, effectivement... Je crois que c'est un peu difficile aussi de...
- Speaker #1
C'est ça, et encore, j'ai de la chance. Moi, je suis un petit compte, tu vois, même s'il n'est pas si petit que ça pour la niche dans laquelle je suis. À l'échelle d'Instagram, je suis un tout petit compte, je suis un bébé, tu vois. Mais si je regarde les statistiques des vidéos que j'ai faites ces derniers temps, 349K, 22K, 36K, 75K, 50K, 272K, 37, 72, 266. Tout ça, c'est le nombre de vues à chaque fois que je te lis, sur les reels que je parcours, tu vois. Ça en fait du monde qui regarde, tu vois, même si c'est tout petit pour Instagram, ça en fait du monde qui regarde. Et moi, je te le dis honnêtement, les siens, je n'ai pas de certitude et je ne suis pas encore au clair sur où je pose mes limites. Qu'est-ce qui est bien ? Qu'est-ce qui est OK ? Qu'est-ce qui n'est pas OK ? Je ne sais pas. Tu vois, vraiment, je ne sais pas. J'essaie de faire ce qui est juste et puis de temps en temps, je me creuse la soupière et je ne sais pas. Je te donne un exemple. Une fois, un samedi, on m'a mis un lapin. On m'a mis un lapin pour une consultation et c'est très relou parce que j'ai énormément de temps d'attente et que quand tu as un patient qui ne vient pas dernière minute, surtout quand c'est un patient... Parce que là, dans le cas suivant, c'était une patiente qui m'avait foutu trois lapins. C'était son troisième. C'est la troisième fois qu'elle prenait rendez-vous et qu'elle venait pas, sans prévenir. Tu vois, sans prévenir. Juste, t'es là, t'es à l'horaire, t'attends, tu t'es levé pour elle et puis elle est pas là. Et j'avais fait une story un peu en parlant de ça, tu vois, sur un ton un peu, tu sais, je jouais un peu le gars énervé, passif-agressif, tout ça, tu vois. Et j'ai lâché un mot dedans, tu vois, où je disais, putain, si tu veux pas venir, au moins tu préviens. et j'ai lâché un gros mot, j'ai lâché un connasse, tu vois, à la fin. Mehdi, tu sais, avec une... tête, tu voyais que je me mets la grimace, tu vois, que j'étais pas premier degré dans mon insulte, que je jouais le mec très énervé, un peu hystérique, un peu ridicule, tu vois. Et moi, ça m'a paru marrant, sur le moment, ça m'a paru marrant, tout en me paraissant marrant, ça me paraissait oui, en même temps, je suis d'accord avec le fond, en fait, c'est pas respectueux pour les personnels, autant de raisons que tu as, c'est pas respectueux pour le personnel, et puis ça prive beaucoup de gens. Bon, bah, j'ai quelqu'un qui souffre de dépression sévère, qui a même fait des stories sur son compte Parce qu'elle, à cause de sa dépression sévère, il y a plein de fois où elle n'a pas pu amener à aller à des rendez-vous et où elle culpabilisait tellement et elle avait tellement peur d'appeler le professionnel qu'elle ne l'appelait pas et qu'elle mettait des lapins et que c'était un enfer pour elle. Et que moi, je l'avais insultée à ce moment-là. J'avais insulté elle et tous les gens qui souffraient de ça. Après, ça a mis une heure et demie de discussion, d'échange plus ou moins houleux avec cette personne. Et encore actuellement, aujourd'hui, à l'heure actuelle, je ne sais toujours pas si j'ai eu tort ou pas. Là, je ne dis pas que j'avais raison, que je ne devrais pas changer, que j'ai bien fait de garder mon truc ou pas, et que je ne suis pas responsable de ses interprétations et de ses propres enjeux autour de ce truc-là. Tu vois, je ne sais pas là-dessus. Je ne sais toujours pas. Est-ce que j'ai eu tort ? Est-ce que je n'ai pas eu tort ? Est-ce qu'elle a raison de me reprocher ou pas ?
- Speaker #0
C'est elle qui l'interprète de cette manière-là, mais tu ne t'es pas adressée à elle directement. Je pense que... Je pense quand même qu'il faut un petit peu aussi savoir nuancer les choses et mettre de l'eau dans son vin aussi du côté inverse. C'est-à-dire qu'on a mille et une raisons comme toi, peut-être dans ta vie, de te sentir accablée à des moments. Je veux dire, demain, si quelqu'un se moque de la moustache, il dit que les gens qui portent des moustaches, c'est des bobos parisiens qui mangent du tofu.
- Speaker #1
Pour l'instant, à part le tofu, tu vises plutôt juste. Je suis un beau beau parisien.
- Speaker #0
Oui, mais je veux dire, tu pourrais aussi te sentir un peu accablé, jugé. Mais je pense que c'est une histoire aussi de comment tu interprètes la chose. Tu peux aussi... Moi, très souvent, j'essaye du moins, je ne sais pas si j'y arrête tous les jours, j'essaye de tourner les choses le plus possible en autodérision aussi pour arriver à m'amuser un peu des choses et m'amuser aussi de ce que je suis. Là, on a une discussion philosophique pour nos éditeurs. Mais je crois aussi que de pouvoir un petit peu nuancer, essayer de ne pas tout prendre pour soi. Et puis aussi, quand tu es au clair avec toi-même, je trouve que du coup, tu as moins tendance, les choses ont moins tendance à te toucher.
- Speaker #1
Et ça, pareil, c'est difficile. Parce que plus tu es au clair avec toi-même, plus tu te dis, vas-y... On a eu ça avec... Je ne pense pas qu'il m'en voudrait du tout d'en parler. De toute façon, c'est public. On a eu ça avec Jérémy. Quand on a fait un reel sur l'alimentation intuitive, et qu'il y a toute une partie de la commu alimentation intuitive, militante, grossophobie, tout ça, qui s'est énervé très fort. Le truc étant que Jérémy, alors j'en donne mon interprétation très personnelle, j'en donne mon interprétation très personnelle, et libre à toi Jérémy de me répondre si t'es pas du tout d'accord avec ce que je vais dire. Mais je pense que Jérémy, de par toutes les difficultés qu'il a pu avoir, que ce soit sur les réseaux, que ce soit sur plein de réseaux dans sa vie, il a dû développer beaucoup, beaucoup d'assertivité pour tenir. sur les réseaux, tu vois, et être très sûr de lui, et être très sûr de ce qu'il dit, pour ne pas se faire manger, en fait, parce que sinon tu te fais bouffer sur les réseaux, il faut être très sûr de toi, il faut aller jusqu'au bout des choses, sinon tu te fais manger, en fait, si tu doutes tout le temps. Sauf que le problème, c'est que peut-être il y a des fois, il faut que tu doutes, puis tu ne doutes pas, tu te bagarres. Et c'est une des choses qui avait fait envenimer la chose, tu vois, c'est que quand on a commencé à nous reprocher des choses, Jérémy, très sûr de lui, et heureusement qu'il est très sûr de lui ça lui a permis d'oser beaucoup de choses et de faire énormément de contenus très positifs Il a répondu par la véhémence, par le « mais en fait, fous-moi la pêche, je ne suis pas responsable de tes interprétations, dégage ! » Et ça a amené à... C'est toujours un juste milieu qui est difficile, parce que d'un côté, tu dois être très sûr de toi, et avancer coûte que coûte, parce que sinon tu ne produiras jamais. Quand tu vas t'effondrer au premier truc, tu ne produiras jamais. Mais de l'autre côté, il faut pouvoir se remettre en question régulièrement, parce que des fois, tu prends peut-être une mauvaise route. Et le geste de l'anglais se trouve où ? je crois que personne ne sait qu'on fait ce qu'on peut.
- Speaker #0
Je pense qu'on a une tendance aussi des fois à se dire, à idéaliser le monde des réseaux. Et là, on dérive un peu sur les réseaux, mais on a tendance à un peu idéaliser cette sphère-là, se dire que c'est un peu de l'argent facile, etc. Alors qu'il y a des moments, je pense qu'effectivement, il y a toujours quelqu'un qui... Dans une carrière, notamment ce que j'entends un petit peu autour de moi, parce que moi, je suis à l'inverse. Toi, tu produis sur les réseaux. Moi, je ne produis pas, mais en tout cas, j'encadre certaines personnes qui produisent. Et je travaille avec des managers qui encadrent des influenceurs. Et souvent, ce que j'entends, c'est qu'un bad buzz, ça arrive dans une carrière, en tout cas d'influenceur, ça arrive. Et pour la plupart, il faut arriver à... Déjà, ce n'est pas évident de gérer un bad buzz, contrairement à ce qu'on croit. Ce n'est vraiment pas évident pour la personne. Ce n'est pas parce qu'à un moment donné, elle a dit quelque chose qui était... qui a mal été interprété ou qui a été des fois mal dit ou quoi que ce soit, que c'est facile pour l'autre de le juger. On lui renvoie beaucoup sa responsabilité en lui disant « t'es responsable de ce que tu dis, etc. » Mais il y a des moments, malheureusement, comme tu disais très justement, on est humain et il y a des moments où on a des mots qui ne sont pas les bons et qui sont mal interprétés. Et des fois, il faut savoir laisser un peu aussi la soupape redescendre. savoir se remettre en question et aussi en prendre et en laisser et prendre les commentaires aussi vertueux, nuancés et avec du bon sens quand même.
- Speaker #1
Tu vois, je vais me dire comme ça pour les diètes qui veulent produire du contenu parce que même si le sujet qu'on couvre aujourd'hui est vraiment extrêmement large et qu'on dévie beaucoup, si le sujet est aujourd'hui discuter avec les diètes Merci. qui veulent produire du contenu sur les réseaux, qui ne savent pas s'ils doivent parler des TCA ou pas, qui machin, qui tout ça, qui ne savent pas s'ils veulent produire du contenu, discuter sur les réseaux, tout ça, tout ça. Je ne peux parler que de mon ressenti à moi, je ne prétends pas avoir une vision globale. Et les filles, et les garçons, et tout le monde, on a une commune qui est vraiment super bienveillante avec les diétans. Vraiment, pour avoir eu un bad buzz, j'en ai eu un petit, un gros. Le petit, c'était avec Benoît, le gros, c'était avec Jérémy sur l'alimentation intuitive. Et à chaque fois, les collègues d'YET, tous, par paquet de 10, je n'ai même pas pu répondre à tout le monde, par paquet de 10, ils m'envoyaient des messages de soutien, par paquet de 10, ils m'envoyaient des messages en disant « ça va ? Comment tu le vis ? Comment tu te sens ? Tu veux qu'on parle ? Tu veux des conseils ? » Donc, un bad buzz, oui, ça peut arriver vite, c'est dur, etc. Mais n'en ayez pas trop peur, on sera tous là pour se soutenir et soutenir quand vous voyez quelque chose. Parce que moi, vraiment, ça m'a fait beaucoup de bien. J'ai des collègues producteurs de contenu diète, des collègues psy avec lesquels je bosse, des psys que je suis sur les réseaux qui me suivent aussi, qui produisent juste du contenu, mais on ne bosse pas ensemble. Tout le monde qui m'a envoyé des messages pour me proposer soit des conseils, soit du soutien. Et ça fait énormément de bien. En revanche, les gens qui t'ont accusé, les gens qui t'ont mis dans le bad buzz, ne t'aideront pas pour t'en sortir. Moi, par exemple, quand il a fallu que je clarifie ma position, par exemple, est-ce que je soutiens ? quand il y a des insultes, ou est-ce que je soutiens machin, que j'ai clarifié ma position. Non, non, non, je suis juste d'accord pour dire qu'on n'est pas d'accord. Tout le reste, sortez-moi de là, s'il vous plaît. On m'a demandé de clarifier cette position, je l'ai clarifiée. Tu crois qu'il y a un seul compte militant, par exemple, qui est venu... C'est bon, Nicolas, en fait, au final, c'est pas un grossophobe oppresseur. On l'a accusé de tous les maux de la terre. En fait, au final, non, c'est pas un homme blanc oppresseur, grossophobe, méchant, pas beau. c'est bon il a clarifié sa position il est gentil pour te mettre dans l'assaut si tu y mettes te relever, ils ne te relèvent pas. Mais du côté des collègues, tout le monde est bienveillant, tout le monde est gentil, tout le monde te soutient et on s'en sort. Parce que ce qui est bien avec les réseaux, ce qui est mal, c'est que c'est éphémère. Ce qui est bien, c'est que c'est éphémère. C'est chiant que ça soit éphémère parce que même quand tu produis du contenu, quand tu essaies de dire des choses, tu peux être sûr que six mois après, tu peux les redire, parce que tout le monde oublie. mais c'est né aussi parce que du coup quand il y a un bad buzz il part c'est vraiment que t'as fait vraiment une grosse dinguerie Six mois après, c'est bon, c'est oublié.
- Speaker #0
Oui, généralement, c'est pour ça. Malheureusement, c'est les réseaux. À un moment donné, ça monte, et puis la soupape peut très vite redescendre. Mais toi, en attendant, t'es quand même un peu échaudée, en mode « wow, ce qui m'est arrivé sur la gueule » . Très sincèrement, un jour, si il se sent, mais je crois qu'on en avait parlé avec Benoît, il avait fait un bad buzz avec une autre... Une autre créatrice de contenu qui l'avait attaqué, etc. Et en fait, pendant trois semaines, c'est sa communauté. On attaque, on attaque, on attaque. Au bout de trois semaines, plus rien. Ça avait été... Ça, c'était un peu... Mais bon, je trouve quand même que... C'est un peu intransigeant et l'erreur est humaine quand même. Oui, c'est ça. Et je pense qu'il faut, effectivement, comme tu disais, il faut déjà savoir qu'effectivement, il y a une communauté des diètes qui est quand même très... qui fait des... Oui,
- Speaker #1
franchement, oui.
- Speaker #0
...présentes et qui se dit...
- Speaker #1
Parce que tu...
- Speaker #0
...prendent de la distance, de la hauteur aussi.
- Speaker #1
Puis tu vois, là où la communauté diète est bienveillante, c'est, tu vois, quand je te disais tout à l'heure, quand je voyais des collègues qui nous confondent d'hyperphagie et restrictions cognitives, tu vois. Tu te doutes que jamais je fais aller les incendies.
- Speaker #0
Oui, c'est ça.
- Speaker #1
Au mieux pour certains avec qui je suis en contact, de temps en temps, j'envoie un petit message, je propose de mettre deux, trois nuances. Mais vraiment, j'insiste, je propose, c'est de la discussion. Ils ont le droit de me dire qu'ils ne sont pas d'accord. Ils ont le droit de dire, va te faire voir, je ne t'ai pas demandé ton adit. C'est pour ça que j'essaie aussi de faire relativiser les collègues qui veulent produire du contenu. C'est entre nous quand même, on est cool. Moi, il y a des collègues qui produisent des trucs, que je ne suis clairement pas d'accord. « Oulala, tu confonds tout. » Je ne vais pas les incendier. On est d'accord, je ne vais pas les incendier. Au mieux, encore une fois, si je les connais et je sens qu'il peut y avoir discussion, on discute entre nous, en MP, pas en public. On discute, puis si on n'est pas d'accord, restons sur le fait qu'on n'est pas d'accord. Mais la commu des diètes, en vrai, pour ceux qui veulent produire du contenu, franchement, de mon point de vue, elle est super bienveillante. Tout comme c'est sûr qu'il y a plein de collègues, même par exemple des collègues plus avancés que moi dans les troupes des conduites alimentaires par exemple qui, par exemple, quand je commençais à produire, ont dû se dire de temps en temps, mais qu'est-ce qu'ils nous racontent comme bêtises, Nicolas ? Mais qu'est-ce qu'ils nous racontent comme bêtises ? Ils ne sont pas venus me descendre en place publique. Une fois ou deux, de temps en temps, j'ai un collègue, je pense à Florian, par exemple, qui une fois m'a dit, je ne suis pas d'accord avec ton poste pour moi, tu as loupé le lien fondamental, c'est ça. Il est venu me le dire en MP. Il ne m'a pas descendu.
- Speaker #0
Je pense qu'il a dû apporter, il a étayé en tout cas ses dires.
- Speaker #1
Mais évidemment.
- Speaker #0
Est-ce que tu ne penses pas que les jeunes diètes, les jeunes et les jeunes diètes en général, qui veulent parler des TCA sur les réseaux, les étudiants même, je vais la refaire, est-ce que tu ne penses pas que les étudiants devraient être formés en diététique à la communication en ligne et aux risques spécifiques liés aux TCA ?
- Speaker #1
Dans un monde idéal, oui. Mais déjà, on n'est déjà pas formés en TCA. Dans un monde idéal, oui. Déjà pour moi, dans un idéal, on aurait un master, on n'aurait pas un BTS ni un diplôme en O3, on aurait un master. On arrêterait de passer des heures et des heures à faire de l'écogestion pour faire du trouble des conduites alimentaires, pour s'intéresser enfin aux pratiques alimentaires modernes. Moi en tout cas, quand j'ai passé mon diplôme, on ne faisait pas le végétarien, on ne faisait pas le vegan, on ne faisait aucun régime végétaux. Le régime du sportif, c'était un truc qui datait des années 50. Pas à jour, c'était dégueu, il n'y avait aucune nuance qui était faite entre le go muscu et le trailer. Il n'y avait pas de différence. Alors tu te doues bien qu'il n'y avait pas non plus de différence entre ceux qui faisaient du trek et du trail. On n'en était pas là. Donc si déjà on arrivait à voir nos basiques, ça serait bien. Évidemment, dans l'idéal, j'adorerais qu'il y ait ça. Mais déjà, si on avait au moins des bases, des bases déjà sur tous les trucs qui nous manquent, qui ne devraient pas nous manquer sur la base, ça serait vraiment bien. Après, j'ai peut-être proposé quelque chose à les siennes. pas à me couper si tu trouves que c'est hors sujet. Vous voulez avoir une action positive pour les TCA, vous n'êtes pas sûr de quoi vous... Alors que vous n'êtes pas sûr vraiment de quoi vous parlez encore, vous n'êtes pas encore assez formé, pas encore assez habitué, etc. Parlez pas de TCA, parlez positivement de la nourriture. Moi, j'ai une collègue comme ça, elle fait ça. Je pense à elle, tu vois. Elle a un petit trouble de l'image corporelle. comportement alimentaire troublé qu'elle en a, dont elle commence à évoquer un peu sur les réseaux qu'elle a eu pendant quelques temps, tu vois. Mais elle n'est pas formée là-dedans. En revanche, je ne sais plus sur quoi elle est spécialisée, mais elle n'est pas spécialisée là-dedans. Mais tu sais ce qu'elle fait ? C'est très bien. Elle ne parle pas de testéia, elle parle positif de l'alimentation. Elle dit manger une glace, aussi le partage. Elle dit depuis que je suis devenue diététicienne, ça m'a appris que la nourriture, ce n'était pas que des calories, c'était aussi du partage, c'était aussi de la sociabilité, c'était aussi du bonheur tu vois elle dit des phrases comme on regrette pas ce qu'on a mangé on regrette ce qu'on a pas vécu Il n'y a pas besoin d'être formé en TCA pour dire des trucs comme ça. C'est clair. Tu vois ? Il n'y a pas besoin de connaître tous les tenants et les aboutissants de la différence entre, je ne sais pas moi, une hyperphagie boulimique et une hyperphagie crondiale pour dire ce genre de choses qui sont très positives. Il n'y a pas besoin d'être sûr de tous les petits red flags de ce dont pourrait se servir la voie de l'anorexie, par exemple. Tu vois ? Il n'y a pas besoin de savoir tous ces petits trucs-là pour dire des choses positives autour de la nourriture. vous voulez avoir un truc positifs autour des troubles des conduites alimentaires. Mais vous n'êtes pas encore bien formé, vous ne savez pas vraiment comment vous y prendre. Mais parlez positivement de la nourriture. Parlez positivement des calories.
- Speaker #0
Ça fait une belle phrase de fin, parce que justement, je me rends compte que tu abordes ça, parce que j'allais te demander, c'était quoi justement la phrase, une phrase qui pourrait résumer un petit peu ta pensée et ta vision sur la place des réseaux et les TCA. Je trouve, pardon.
- Speaker #1
Et je trouve que cette phrase me fait bien sûr très bien.
- Speaker #0
Enfin, en tout cas, cette vision-là d'Instagram et de ce qu'on peut apporter en tant que diète, résume très bien.
- Speaker #1
Bah écoute, voilà. Si ça peut aider, tu vois, peut-être même que ça se trouve, j'aurais dû dire ça dès le début. Vous voulez faire quelque chose, parlez positivement de la nourriture. Eh, on est diète. À la base, c'est parce qu'on aime parler de nourriture. C'est parce que la calorie, c'est la base de la vie. C'est parce que la nourriture, c'est... Cool, c'est bien, c'est intéressant, c'est passionnant. Or, quand tu écoutes ce qui se fait en diététique, attention, je ne lise pas forcément les collègues, parce que c'était là bien avant nous. Ça date depuis les années 50-60, déjà, ce truc-là. Chaque fois que tu entends parler de quelqu'un de nourriture, on dirait que le spécialiste du sujet, il est spécialiste d'un problème. Il te parle de la nourriture comme d'un problème. C'est la journée. Il te parle de tous les dangers de la nourriture. Il te parle des calories comme d'un problème, comme de quelque chose de dangereux dont il faut se méfier. A chaque fois qu'on parle de nourriture, c'est pour parler de danger, de pas bien, de mauvais, de l'attention. Mais venez, comportons-nous tous comme des diététiciens qui parlent positivement de la nourriture et qui aimons la nourriture. Et ça, même si on n'est pas formé TCA, même si c'est pour parler d'autres choses. Par exemple, je spécialise en diabétologie. Je veux sensibiliser les gens aux variations glycémiques quand on a un diabète. Mais je ne veux pas faire de red flag autour des TCA. Parlez de la nourriture comme une solution. Parlez de la nourriture de façon positive et vous pourrez quand même faire votre sensibilisation. Juste en ayant en tête, la nourriture, c'est bien.
- Speaker #0
La nourriture,
- Speaker #1
c'est cool.
- Speaker #0
Ça, je le ressens. je suis entièrement d'accord avec toi et je pense que effectivement c'est une bonne notion à impliquer aux jeunes si vous n'êtes pas encore formé mais que vous commencez à vouloir en tout cas vous lancer même sur les raisons en général et que vous n'êtes pas forcément formé au TCA mais vous y êtes sensible, effectivement peut-être prendre ce biais là le temps d'être formé et de faire la distinction entre tout quoi.
- Speaker #1
Oui, et puis même, j'insiste, même pour ceux qui ne voudraient pas se spécialiser dans les TCA, même ceux qui veulent faire de la diététique générale ou de la diététique spécialisée sur un autre sujet, en fait. Si vous voulez prendre soin des TCA, déjà faites ça, c'est magnifique. Ça, c'est Florian Saffer qui le dit mieux que moi, sortez de la maigrisologie, par exemple. Ça, c'est tout bête, mais rien que faire attention à ça, c'est déjà magnifique.
- Speaker #0
Eh bien, écoute, je pense qu'on arrive au terme de ce podcast. L'échange était divers et varié, mais je pense que ça va aider beaucoup de diètes. Merci d'avoir partagé aussi avec autant de simplicité et de transparence ton vécu. Je pense que ça va décomplexer aussi certaines diètes, de voir que tout le monde est un peu à la même échelle et à la même école sur les réseaux. Et puis, à mon avis, il va encore se jouer des idées dans ma tête pour un prochain épisode. Et merci encore, Nicolas, pour ton authenticité, chaque fois, vraiment, dans chaque échange, tu es vraiment très transparent sur ta pratique. Et c'est vertueux parce que tu donnes beaucoup de toi et de ton temps et c'est hyper honorable.
- Speaker #1
Écoute, avec plaisir, avec plaisir, sincèrement. J'espère que ça sera utile. Moi, j'ai toujours l'impression que j'ai raconté ma life pendant une heure, je n'étais pas du tout dans le sujet. Ça ne doit pas être... Ou alors des gens vont mal le prendre, etc. Mais apparemment, jusqu'à présent, ça a plutôt bien payé. Donc, j'espère que ça paiera encore. En tout cas, moi, c'est toujours avec grand plaisir. Et puis, pour l'authenticité, je ne fais pas exprès. Donc, tant mieux si ça plaît. Parce que de toute façon, je ne sais pas si on va retrouver.
- Speaker #0
Mais écoute, merci en tout cas, Nicolas.
- Speaker #1
Merci à toi de m'avoir invité. J'espère que ça plaira à tout le monde. Et puis, dans tous les cas, un grand plaisir pour revenir sur encore un autre épisode. Moi, c'est toujours avec grand plaisir que j'échange avec toi.