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Les podcasts du magazine Géomètre

Contrôler l’intelligence artificielle

Contrôler l’intelligence artificielle

09min |31/10/2024|

130

Play
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09min |31/10/2024|

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Description

L’intelligence artificielle est en train de bouleverser de nombreux métiers et celui de géomètre-expert n’y échappe pas. Entre automatisation des tâches complexes, analyse de données massives et prise de décisions augmentées, les nouvelles technologies offrent des opportunités fascinantes. Mais l’IA peut-elle vraiment se substituer à l’expertise humaine ou s’agit-il seulement d'un nouvel outil au service des professionnels?


Musique

Building A Better Future

(Nicola Donchev / Adobe Stock)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'intelligence artificielle est en train de bouleverser de nombreux métiers et celui de géomètre expert n'y échappe pas. Entre automatisation des tâches complexes, analyse de données massives et prise de décisions augmentées, les nouvelles technologies offrent des opportunités fascinantes. Mais l'IA peut-elle vraiment se substituer à l'expertise humaine ou s'agit-il seulement d'un nouvel outil au service des professionnels ? Bienvenue dans le nouveau podcast de Géomètre, le magazine des professionnels de l'aménagement du territoire et du cadre de vie. Le recours à l'intelligence artificielle paraît aujourd'hui inéluctable, mais de tout temps les géomètres experts ont été habitués à intégrer les nouvelles technologies dans leur métier. Alors l'IA serait-elle une révolution ou simplement une nouvelle évolution de la profession ? Si certains rechinent encore à passer le cap, Bertrand Clergeau, géomètre expert, reconnaît que l'intelligence artificielle peut être utile aux professionnels notamment si elle est utilisée comme une sorte d'assistant personnel, leur permettant de gagner du temps, à condition toutefois de toujours en vérifier les résultats.

  • Speaker #1

    C'est une vraie aide à la rédaction de documents, quels qu'ils soient, à partir du moment où on maîtrise le contenu. On va dire que c'est notre ADN dans notre profession, qu'on fait quelque chose pour tout faire et garantir ce que l'on fait. Donc dans ce cas-là, ça fonctionne. On commence à faire des tests, on va venir prendre des beurres. Il y a un taux de fiabilité qui est bon, puisque quand on fait l'analyse d'un nuage de points, on va comparer ce que fait un être humain, et analyser qu'est-ce que je prends comme point, ou est-ce que je me positionne dans le nuage pour ensuite tracer mes lignes qui vont servir à faire des murs, implanter une porte, etc. La partie logicielle fonctionne par une analyse de probabilité sur un nuage de points, sur la densité, pour dire le point le plus fiable selon la densité et l'écart de mesure que j'ai à cet endroit-là. et à telle position. Et ça veut dire que l'ordinateur peut être meilleur que l'homme. C'est un temps énorme et c'est aussi un gain qualitatif. Alors ça ne fait pas tout. On reste toujours garant et maître du travail. Ça arrive en sortie. Si on balance ça de manière brute sur le passage de l'expert, c'est sûr qu'il y a une erreur quasi à 100% du temps et à un moment donné où il y a une défaillance dans la modélisation. Parce que l'intelligence artificielle, le logiciel finalement, dans sa façon d'aborder les choses, il n'a pas cette faculté. Aujourd'hui, peut-être que dans deux ans c'est plus vrai, mais aujourd'hui il n'a pas encore la faculté de sentir le poids de son erreur.

  • Speaker #0

    Benoît Oudry, géomètre expert à Lens, a créé un GPT personnalisé en compilant plusieurs documents techniques afin que l'IA puisse aller chercher les réponses dans une base de données spécifique au métier et préalablement validée. Le résultat est assez bluffant.

  • Speaker #2

    Le point dans lequel il m'insiste le plus, c'est dans tout le travail de reformulation. Il y a des fois, pour certains dossiers, que ce soit de bornage, de propriété, où en fait, on va être en interaction avec nos clients. Nous, on a notre vocabulaire, on maîtrise notre sujet sur le bout des doigts. Et des fois, quand on explique les choses à nos clients, on s'aperçoit qu'on peut vite les perdre. Et en fait, d'avoir ChatGPT et d'avoir donné des informations, on va dire, propres aux données, etc., il y a des fois, je l'utilise en disant, voilà, j'essaie d'expliquer à mon client, à partir de toutes les données qui sont mises en ligne. Comment je pourrais présenter ça de façon simple pour que mon client comprenne ?

  • Speaker #0

    Le géomètre expert s'appuie aussi sur les IA génératives, de plus en plus fiables pour l'assister dans les aspects juridiques du métier. Mais il vérifie toujours les sources proposées.

  • Speaker #2

    C'est un super tournevis parce que vous pouvez lui mettre n'importe quel embout. Vous pouvez le modeler de toute façon. Aujourd'hui, si vous lui dites, va sur www.legitfrance.gouv.fr et perc'moi de la jurisprudence sur tel point. il cite les arrêts de cours de cassation et à la fin de sa citation, il met un lien hypertexte pour renvoyer vers la page qu'il a vue. Donc il y a un peu plus de garde-fou. Mais moi, quand je l'utilise dans des cas comme ça, les articles ou les références de jurisprudence, je fais des copiés collés dans Google pour vérifier que c'est bon.

  • Speaker #0

    Pour Bertrand Clergeau, de même que le LIDAR embarqué sur drone a permis de simplifier et d'accélérer les relevés terrestres, l'IA doit être intégrée à la panoplie des outils du géomètre expert.

  • Speaker #1

    L'IA doit être intégrée à la panoplie des outils du géomètre expert. Le métier, il s'en aura encore longtemps. Par contre, le nombre de salariés stabilés, on va être sûr qu'on le maintienne. En gros, il faudra être sur les petites tâches. Ce qui peut être remplacé par de l'IA, on va le faire. Donc on va avoir besoin de moins de monde.

  • Speaker #0

    Dans les écoles d'ingénieurs, on n'a pas attendu la démocratisation de Tchad GPT pour introduire l'IA dans les cursus des futurs géomètres experts. Rani Elmeouch, ingénieur géomètre topographe, et professeur à l'ESTP, insiste auprès de ses étudiants sur le fait que la validation finale doit rester entre leurs mains.

  • Speaker #3

    Il y a des domaines, des métiers où l'IA est beaucoup utilisée, et sans ça, ça ne bouge pas. Les autres domaines, on est en train d'y aller doucement. Parce que changer les méthodes aussi, ce n'est pas facile. Un conducteur de travaux sur le chantier qui fait ce métier depuis 20 ans, qui fait bien, ça marche bien, il va vous dire tout de suite pourquoi l'IA, moi je travaille très bien, ça m'a coûté très cher, etc. C'est normal. Le changement, c'est toujours comme ça. Mais les boîtes du BTP, ils s'y mettent. Un géomètre expert qui fait un bornage sur le terrain, il n'a pas besoin de l'IA. Il a besoin de voir les gens, les murmures, convoquer les voisins, parler avec eux, savoir comment diffuser l'acte après. Donc c'est des choses de métier de base, il faut les savoir. Donc nous, on les avertit, ça ne va pas remplacer tout. Il faut connaître le métier d'abord. Il faut savoir que l'IA est un outil formidable. La question est comment cet outil-là peut nous être utile dans notre métier et comment contrôler ça, ce qu'on leur enseigne. C'est surtout pour le traitement des données. On capte des données sur le terrain, on fait plein de mesures. Et il y a une partie qu'on appelle le machine learning, l'apprentissage automatique. En fait, ça, c'est des techniques de classification. Par exemple, si vous prenez le LIDAR, c'est un appareil qui capte un million de points par seconde. C'est le nuage des points. Le nuage des points, ça va capter un bâtiment avec les murs. Lui, il ne sait pas si c'est un mur ou pas, il a des points. Donc les méthodes de classification, on l'automatise. On apprend à l'ordinateur. Une forme rectangulaire sur un mur, ça peut être une porte, une fenêtre, des choses comme ça. Donc ça, ça s'appelle le machine learning. On le fait avec des réseaux de neurones, avec des régressions. C'est des techniques de classification. C'est pas comme chaque individu. C'est appliqué à l'ingénierie.

  • Speaker #0

    L'utilisation de l'intelligence artificielle pose aussi la question de la propriété intellectuelle. À qui appartiennent les données produites ? Un sujet qui préoccupe notamment les architectes. Sébastien Lucas a développé une offre de formation sur l'IA pour ses pairs. Si cet architecte est convaincu que l'usage de l'intelligence artificielle peut être très bénéfique pour simplifier notamment les relations avec les clients, en réalisant très rapidement des ébauches de plans, il comprend cependant les réticences de certains professionnels qui craignent pour leur avenir. En fait,

  • Speaker #4

    on a l'impression que le plan est parti en moins de quelques minutes. Donc on peut se dire, ok, mais c'est quoi mon rôle dedans ? Moi, j'essaie de communiquer sur le fait qu'il faut le voir positivement et qu'en utilisant ces outils, ce n'est pas qu'on va faire le plan en cinq minutes, mais c'est qu'on va pouvoir s'aider pour améliorer nos plans. L'aspect qui peut faire peur, je pense, c'est le fait que ça copie le style d'un architecte très simplement. Et du coup, un client, il peut se dire, finalement, je n'ai pas besoin d'un architecte. Voilà un bâtiment qui m'a l'air très bien, partons là-dessus. C'est le fait que les gens qui ne sont pas architectes puissent utiliser ces outils pour faire des projets sans qu'ils aient besoin d'aide.

  • Speaker #0

    Malgré tout, Sébastien Lucas se veut rassurant. Comme pour les géomètres experts, aucune intelligence artificielle n'est capable aujourd'hui de remplacer les architectes dans toute la complexité de leur métier. Mais à l'avenir, nul ne sait ce que les IA seront capables de produire, et les métiers de l'aménagement du territoire et du cadre de vie devront nécessairement s'adapter. Si on ignore à quoi ressemblera l'intelligence artificielle de demain, certains experts reconnus dans le domaine, comme Denis Rothman, s'alarment face à la puissance de O1, le nouveau produit mis sur le marché le 12 septembre dernier par OpenAI, l'entreprise qui commercialise ChatGPT. Pour lui, la machine s'est déjà emballée.

  • Speaker #5

    J'automatise, j'automatise, j'automatise. Très bien, jusqu'au jour où je tombe sur un os. Ah mais je ne sais plus faire. Ah mais j'ai oublié, attends, ça fait trois ans que je n'ai pas pris ma calculatrice mentale. Moi, j'appelle ça des calculatrices de raisonnement. Donc, je n'ai plus mon calculateur de raisonnement. Qu'est-ce que je fais ? Donc, on va créer des individus qui n'ont plus de défense immunitaire intellectuelle. J'ai fait des études. Je suis notaire, je suis avocat, je suis médecin. Je ne suis pas sous tutelle. Je réfléchis moi-même. Mais j'utilise ça comme un outil sous contrôle, comme un tournevis, comme un machin. Mais ce n'est pas le tournevis qui va me contrôler parce que c'est une machine. Il n'y a rien dedans. Il n'y a pas d'intelligence là-dedans. C'est des tas de calculs. C'est une machine à raisonner ou à apercevoir. Pour rouvrir l'esprit critique, je ne veux pas de sous tutelle. Je reste expert. C'est un outil, mais ce n'est pas lui qui va commander. C'est un calculateur de raisonnement, mais ce n'est pas lui qui va me remplacer. Il va m'aider parce qu'il y a des jours, c'est pénible. Je suis fatigué. Ça va m'aider. Voilà. Mais c'est une aide. Ça ne doit pas nous

  • Speaker #0

    C'est la fin de ce podcast, merci de nous avoir écoutés. Vous pouvez retrouver l'intégralité de notre dossier consacré à l'intelligence artificielle dans le numéro de novembre du magazine Géomètre. A bientôt !

Description

L’intelligence artificielle est en train de bouleverser de nombreux métiers et celui de géomètre-expert n’y échappe pas. Entre automatisation des tâches complexes, analyse de données massives et prise de décisions augmentées, les nouvelles technologies offrent des opportunités fascinantes. Mais l’IA peut-elle vraiment se substituer à l’expertise humaine ou s’agit-il seulement d'un nouvel outil au service des professionnels?


Musique

Building A Better Future

(Nicola Donchev / Adobe Stock)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'intelligence artificielle est en train de bouleverser de nombreux métiers et celui de géomètre expert n'y échappe pas. Entre automatisation des tâches complexes, analyse de données massives et prise de décisions augmentées, les nouvelles technologies offrent des opportunités fascinantes. Mais l'IA peut-elle vraiment se substituer à l'expertise humaine ou s'agit-il seulement d'un nouvel outil au service des professionnels ? Bienvenue dans le nouveau podcast de Géomètre, le magazine des professionnels de l'aménagement du territoire et du cadre de vie. Le recours à l'intelligence artificielle paraît aujourd'hui inéluctable, mais de tout temps les géomètres experts ont été habitués à intégrer les nouvelles technologies dans leur métier. Alors l'IA serait-elle une révolution ou simplement une nouvelle évolution de la profession ? Si certains rechinent encore à passer le cap, Bertrand Clergeau, géomètre expert, reconnaît que l'intelligence artificielle peut être utile aux professionnels notamment si elle est utilisée comme une sorte d'assistant personnel, leur permettant de gagner du temps, à condition toutefois de toujours en vérifier les résultats.

  • Speaker #1

    C'est une vraie aide à la rédaction de documents, quels qu'ils soient, à partir du moment où on maîtrise le contenu. On va dire que c'est notre ADN dans notre profession, qu'on fait quelque chose pour tout faire et garantir ce que l'on fait. Donc dans ce cas-là, ça fonctionne. On commence à faire des tests, on va venir prendre des beurres. Il y a un taux de fiabilité qui est bon, puisque quand on fait l'analyse d'un nuage de points, on va comparer ce que fait un être humain, et analyser qu'est-ce que je prends comme point, ou est-ce que je me positionne dans le nuage pour ensuite tracer mes lignes qui vont servir à faire des murs, implanter une porte, etc. La partie logicielle fonctionne par une analyse de probabilité sur un nuage de points, sur la densité, pour dire le point le plus fiable selon la densité et l'écart de mesure que j'ai à cet endroit-là. et à telle position. Et ça veut dire que l'ordinateur peut être meilleur que l'homme. C'est un temps énorme et c'est aussi un gain qualitatif. Alors ça ne fait pas tout. On reste toujours garant et maître du travail. Ça arrive en sortie. Si on balance ça de manière brute sur le passage de l'expert, c'est sûr qu'il y a une erreur quasi à 100% du temps et à un moment donné où il y a une défaillance dans la modélisation. Parce que l'intelligence artificielle, le logiciel finalement, dans sa façon d'aborder les choses, il n'a pas cette faculté. Aujourd'hui, peut-être que dans deux ans c'est plus vrai, mais aujourd'hui il n'a pas encore la faculté de sentir le poids de son erreur.

  • Speaker #0

    Benoît Oudry, géomètre expert à Lens, a créé un GPT personnalisé en compilant plusieurs documents techniques afin que l'IA puisse aller chercher les réponses dans une base de données spécifique au métier et préalablement validée. Le résultat est assez bluffant.

  • Speaker #2

    Le point dans lequel il m'insiste le plus, c'est dans tout le travail de reformulation. Il y a des fois, pour certains dossiers, que ce soit de bornage, de propriété, où en fait, on va être en interaction avec nos clients. Nous, on a notre vocabulaire, on maîtrise notre sujet sur le bout des doigts. Et des fois, quand on explique les choses à nos clients, on s'aperçoit qu'on peut vite les perdre. Et en fait, d'avoir ChatGPT et d'avoir donné des informations, on va dire, propres aux données, etc., il y a des fois, je l'utilise en disant, voilà, j'essaie d'expliquer à mon client, à partir de toutes les données qui sont mises en ligne. Comment je pourrais présenter ça de façon simple pour que mon client comprenne ?

  • Speaker #0

    Le géomètre expert s'appuie aussi sur les IA génératives, de plus en plus fiables pour l'assister dans les aspects juridiques du métier. Mais il vérifie toujours les sources proposées.

  • Speaker #2

    C'est un super tournevis parce que vous pouvez lui mettre n'importe quel embout. Vous pouvez le modeler de toute façon. Aujourd'hui, si vous lui dites, va sur www.legitfrance.gouv.fr et perc'moi de la jurisprudence sur tel point. il cite les arrêts de cours de cassation et à la fin de sa citation, il met un lien hypertexte pour renvoyer vers la page qu'il a vue. Donc il y a un peu plus de garde-fou. Mais moi, quand je l'utilise dans des cas comme ça, les articles ou les références de jurisprudence, je fais des copiés collés dans Google pour vérifier que c'est bon.

  • Speaker #0

    Pour Bertrand Clergeau, de même que le LIDAR embarqué sur drone a permis de simplifier et d'accélérer les relevés terrestres, l'IA doit être intégrée à la panoplie des outils du géomètre expert.

  • Speaker #1

    L'IA doit être intégrée à la panoplie des outils du géomètre expert. Le métier, il s'en aura encore longtemps. Par contre, le nombre de salariés stabilés, on va être sûr qu'on le maintienne. En gros, il faudra être sur les petites tâches. Ce qui peut être remplacé par de l'IA, on va le faire. Donc on va avoir besoin de moins de monde.

  • Speaker #0

    Dans les écoles d'ingénieurs, on n'a pas attendu la démocratisation de Tchad GPT pour introduire l'IA dans les cursus des futurs géomètres experts. Rani Elmeouch, ingénieur géomètre topographe, et professeur à l'ESTP, insiste auprès de ses étudiants sur le fait que la validation finale doit rester entre leurs mains.

  • Speaker #3

    Il y a des domaines, des métiers où l'IA est beaucoup utilisée, et sans ça, ça ne bouge pas. Les autres domaines, on est en train d'y aller doucement. Parce que changer les méthodes aussi, ce n'est pas facile. Un conducteur de travaux sur le chantier qui fait ce métier depuis 20 ans, qui fait bien, ça marche bien, il va vous dire tout de suite pourquoi l'IA, moi je travaille très bien, ça m'a coûté très cher, etc. C'est normal. Le changement, c'est toujours comme ça. Mais les boîtes du BTP, ils s'y mettent. Un géomètre expert qui fait un bornage sur le terrain, il n'a pas besoin de l'IA. Il a besoin de voir les gens, les murmures, convoquer les voisins, parler avec eux, savoir comment diffuser l'acte après. Donc c'est des choses de métier de base, il faut les savoir. Donc nous, on les avertit, ça ne va pas remplacer tout. Il faut connaître le métier d'abord. Il faut savoir que l'IA est un outil formidable. La question est comment cet outil-là peut nous être utile dans notre métier et comment contrôler ça, ce qu'on leur enseigne. C'est surtout pour le traitement des données. On capte des données sur le terrain, on fait plein de mesures. Et il y a une partie qu'on appelle le machine learning, l'apprentissage automatique. En fait, ça, c'est des techniques de classification. Par exemple, si vous prenez le LIDAR, c'est un appareil qui capte un million de points par seconde. C'est le nuage des points. Le nuage des points, ça va capter un bâtiment avec les murs. Lui, il ne sait pas si c'est un mur ou pas, il a des points. Donc les méthodes de classification, on l'automatise. On apprend à l'ordinateur. Une forme rectangulaire sur un mur, ça peut être une porte, une fenêtre, des choses comme ça. Donc ça, ça s'appelle le machine learning. On le fait avec des réseaux de neurones, avec des régressions. C'est des techniques de classification. C'est pas comme chaque individu. C'est appliqué à l'ingénierie.

  • Speaker #0

    L'utilisation de l'intelligence artificielle pose aussi la question de la propriété intellectuelle. À qui appartiennent les données produites ? Un sujet qui préoccupe notamment les architectes. Sébastien Lucas a développé une offre de formation sur l'IA pour ses pairs. Si cet architecte est convaincu que l'usage de l'intelligence artificielle peut être très bénéfique pour simplifier notamment les relations avec les clients, en réalisant très rapidement des ébauches de plans, il comprend cependant les réticences de certains professionnels qui craignent pour leur avenir. En fait,

  • Speaker #4

    on a l'impression que le plan est parti en moins de quelques minutes. Donc on peut se dire, ok, mais c'est quoi mon rôle dedans ? Moi, j'essaie de communiquer sur le fait qu'il faut le voir positivement et qu'en utilisant ces outils, ce n'est pas qu'on va faire le plan en cinq minutes, mais c'est qu'on va pouvoir s'aider pour améliorer nos plans. L'aspect qui peut faire peur, je pense, c'est le fait que ça copie le style d'un architecte très simplement. Et du coup, un client, il peut se dire, finalement, je n'ai pas besoin d'un architecte. Voilà un bâtiment qui m'a l'air très bien, partons là-dessus. C'est le fait que les gens qui ne sont pas architectes puissent utiliser ces outils pour faire des projets sans qu'ils aient besoin d'aide.

  • Speaker #0

    Malgré tout, Sébastien Lucas se veut rassurant. Comme pour les géomètres experts, aucune intelligence artificielle n'est capable aujourd'hui de remplacer les architectes dans toute la complexité de leur métier. Mais à l'avenir, nul ne sait ce que les IA seront capables de produire, et les métiers de l'aménagement du territoire et du cadre de vie devront nécessairement s'adapter. Si on ignore à quoi ressemblera l'intelligence artificielle de demain, certains experts reconnus dans le domaine, comme Denis Rothman, s'alarment face à la puissance de O1, le nouveau produit mis sur le marché le 12 septembre dernier par OpenAI, l'entreprise qui commercialise ChatGPT. Pour lui, la machine s'est déjà emballée.

  • Speaker #5

    J'automatise, j'automatise, j'automatise. Très bien, jusqu'au jour où je tombe sur un os. Ah mais je ne sais plus faire. Ah mais j'ai oublié, attends, ça fait trois ans que je n'ai pas pris ma calculatrice mentale. Moi, j'appelle ça des calculatrices de raisonnement. Donc, je n'ai plus mon calculateur de raisonnement. Qu'est-ce que je fais ? Donc, on va créer des individus qui n'ont plus de défense immunitaire intellectuelle. J'ai fait des études. Je suis notaire, je suis avocat, je suis médecin. Je ne suis pas sous tutelle. Je réfléchis moi-même. Mais j'utilise ça comme un outil sous contrôle, comme un tournevis, comme un machin. Mais ce n'est pas le tournevis qui va me contrôler parce que c'est une machine. Il n'y a rien dedans. Il n'y a pas d'intelligence là-dedans. C'est des tas de calculs. C'est une machine à raisonner ou à apercevoir. Pour rouvrir l'esprit critique, je ne veux pas de sous tutelle. Je reste expert. C'est un outil, mais ce n'est pas lui qui va commander. C'est un calculateur de raisonnement, mais ce n'est pas lui qui va me remplacer. Il va m'aider parce qu'il y a des jours, c'est pénible. Je suis fatigué. Ça va m'aider. Voilà. Mais c'est une aide. Ça ne doit pas nous

  • Speaker #0

    C'est la fin de ce podcast, merci de nous avoir écoutés. Vous pouvez retrouver l'intégralité de notre dossier consacré à l'intelligence artificielle dans le numéro de novembre du magazine Géomètre. A bientôt !

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L’intelligence artificielle est en train de bouleverser de nombreux métiers et celui de géomètre-expert n’y échappe pas. Entre automatisation des tâches complexes, analyse de données massives et prise de décisions augmentées, les nouvelles technologies offrent des opportunités fascinantes. Mais l’IA peut-elle vraiment se substituer à l’expertise humaine ou s’agit-il seulement d'un nouvel outil au service des professionnels?


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    L'intelligence artificielle est en train de bouleverser de nombreux métiers et celui de géomètre expert n'y échappe pas. Entre automatisation des tâches complexes, analyse de données massives et prise de décisions augmentées, les nouvelles technologies offrent des opportunités fascinantes. Mais l'IA peut-elle vraiment se substituer à l'expertise humaine ou s'agit-il seulement d'un nouvel outil au service des professionnels ? Bienvenue dans le nouveau podcast de Géomètre, le magazine des professionnels de l'aménagement du territoire et du cadre de vie. Le recours à l'intelligence artificielle paraît aujourd'hui inéluctable, mais de tout temps les géomètres experts ont été habitués à intégrer les nouvelles technologies dans leur métier. Alors l'IA serait-elle une révolution ou simplement une nouvelle évolution de la profession ? Si certains rechinent encore à passer le cap, Bertrand Clergeau, géomètre expert, reconnaît que l'intelligence artificielle peut être utile aux professionnels notamment si elle est utilisée comme une sorte d'assistant personnel, leur permettant de gagner du temps, à condition toutefois de toujours en vérifier les résultats.

  • Speaker #1

    C'est une vraie aide à la rédaction de documents, quels qu'ils soient, à partir du moment où on maîtrise le contenu. On va dire que c'est notre ADN dans notre profession, qu'on fait quelque chose pour tout faire et garantir ce que l'on fait. Donc dans ce cas-là, ça fonctionne. On commence à faire des tests, on va venir prendre des beurres. Il y a un taux de fiabilité qui est bon, puisque quand on fait l'analyse d'un nuage de points, on va comparer ce que fait un être humain, et analyser qu'est-ce que je prends comme point, ou est-ce que je me positionne dans le nuage pour ensuite tracer mes lignes qui vont servir à faire des murs, implanter une porte, etc. La partie logicielle fonctionne par une analyse de probabilité sur un nuage de points, sur la densité, pour dire le point le plus fiable selon la densité et l'écart de mesure que j'ai à cet endroit-là. et à telle position. Et ça veut dire que l'ordinateur peut être meilleur que l'homme. C'est un temps énorme et c'est aussi un gain qualitatif. Alors ça ne fait pas tout. On reste toujours garant et maître du travail. Ça arrive en sortie. Si on balance ça de manière brute sur le passage de l'expert, c'est sûr qu'il y a une erreur quasi à 100% du temps et à un moment donné où il y a une défaillance dans la modélisation. Parce que l'intelligence artificielle, le logiciel finalement, dans sa façon d'aborder les choses, il n'a pas cette faculté. Aujourd'hui, peut-être que dans deux ans c'est plus vrai, mais aujourd'hui il n'a pas encore la faculté de sentir le poids de son erreur.

  • Speaker #0

    Benoît Oudry, géomètre expert à Lens, a créé un GPT personnalisé en compilant plusieurs documents techniques afin que l'IA puisse aller chercher les réponses dans une base de données spécifique au métier et préalablement validée. Le résultat est assez bluffant.

  • Speaker #2

    Le point dans lequel il m'insiste le plus, c'est dans tout le travail de reformulation. Il y a des fois, pour certains dossiers, que ce soit de bornage, de propriété, où en fait, on va être en interaction avec nos clients. Nous, on a notre vocabulaire, on maîtrise notre sujet sur le bout des doigts. Et des fois, quand on explique les choses à nos clients, on s'aperçoit qu'on peut vite les perdre. Et en fait, d'avoir ChatGPT et d'avoir donné des informations, on va dire, propres aux données, etc., il y a des fois, je l'utilise en disant, voilà, j'essaie d'expliquer à mon client, à partir de toutes les données qui sont mises en ligne. Comment je pourrais présenter ça de façon simple pour que mon client comprenne ?

  • Speaker #0

    Le géomètre expert s'appuie aussi sur les IA génératives, de plus en plus fiables pour l'assister dans les aspects juridiques du métier. Mais il vérifie toujours les sources proposées.

  • Speaker #2

    C'est un super tournevis parce que vous pouvez lui mettre n'importe quel embout. Vous pouvez le modeler de toute façon. Aujourd'hui, si vous lui dites, va sur www.legitfrance.gouv.fr et perc'moi de la jurisprudence sur tel point. il cite les arrêts de cours de cassation et à la fin de sa citation, il met un lien hypertexte pour renvoyer vers la page qu'il a vue. Donc il y a un peu plus de garde-fou. Mais moi, quand je l'utilise dans des cas comme ça, les articles ou les références de jurisprudence, je fais des copiés collés dans Google pour vérifier que c'est bon.

  • Speaker #0

    Pour Bertrand Clergeau, de même que le LIDAR embarqué sur drone a permis de simplifier et d'accélérer les relevés terrestres, l'IA doit être intégrée à la panoplie des outils du géomètre expert.

  • Speaker #1

    L'IA doit être intégrée à la panoplie des outils du géomètre expert. Le métier, il s'en aura encore longtemps. Par contre, le nombre de salariés stabilés, on va être sûr qu'on le maintienne. En gros, il faudra être sur les petites tâches. Ce qui peut être remplacé par de l'IA, on va le faire. Donc on va avoir besoin de moins de monde.

  • Speaker #0

    Dans les écoles d'ingénieurs, on n'a pas attendu la démocratisation de Tchad GPT pour introduire l'IA dans les cursus des futurs géomètres experts. Rani Elmeouch, ingénieur géomètre topographe, et professeur à l'ESTP, insiste auprès de ses étudiants sur le fait que la validation finale doit rester entre leurs mains.

  • Speaker #3

    Il y a des domaines, des métiers où l'IA est beaucoup utilisée, et sans ça, ça ne bouge pas. Les autres domaines, on est en train d'y aller doucement. Parce que changer les méthodes aussi, ce n'est pas facile. Un conducteur de travaux sur le chantier qui fait ce métier depuis 20 ans, qui fait bien, ça marche bien, il va vous dire tout de suite pourquoi l'IA, moi je travaille très bien, ça m'a coûté très cher, etc. C'est normal. Le changement, c'est toujours comme ça. Mais les boîtes du BTP, ils s'y mettent. Un géomètre expert qui fait un bornage sur le terrain, il n'a pas besoin de l'IA. Il a besoin de voir les gens, les murmures, convoquer les voisins, parler avec eux, savoir comment diffuser l'acte après. Donc c'est des choses de métier de base, il faut les savoir. Donc nous, on les avertit, ça ne va pas remplacer tout. Il faut connaître le métier d'abord. Il faut savoir que l'IA est un outil formidable. La question est comment cet outil-là peut nous être utile dans notre métier et comment contrôler ça, ce qu'on leur enseigne. C'est surtout pour le traitement des données. On capte des données sur le terrain, on fait plein de mesures. Et il y a une partie qu'on appelle le machine learning, l'apprentissage automatique. En fait, ça, c'est des techniques de classification. Par exemple, si vous prenez le LIDAR, c'est un appareil qui capte un million de points par seconde. C'est le nuage des points. Le nuage des points, ça va capter un bâtiment avec les murs. Lui, il ne sait pas si c'est un mur ou pas, il a des points. Donc les méthodes de classification, on l'automatise. On apprend à l'ordinateur. Une forme rectangulaire sur un mur, ça peut être une porte, une fenêtre, des choses comme ça. Donc ça, ça s'appelle le machine learning. On le fait avec des réseaux de neurones, avec des régressions. C'est des techniques de classification. C'est pas comme chaque individu. C'est appliqué à l'ingénierie.

  • Speaker #0

    L'utilisation de l'intelligence artificielle pose aussi la question de la propriété intellectuelle. À qui appartiennent les données produites ? Un sujet qui préoccupe notamment les architectes. Sébastien Lucas a développé une offre de formation sur l'IA pour ses pairs. Si cet architecte est convaincu que l'usage de l'intelligence artificielle peut être très bénéfique pour simplifier notamment les relations avec les clients, en réalisant très rapidement des ébauches de plans, il comprend cependant les réticences de certains professionnels qui craignent pour leur avenir. En fait,

  • Speaker #4

    on a l'impression que le plan est parti en moins de quelques minutes. Donc on peut se dire, ok, mais c'est quoi mon rôle dedans ? Moi, j'essaie de communiquer sur le fait qu'il faut le voir positivement et qu'en utilisant ces outils, ce n'est pas qu'on va faire le plan en cinq minutes, mais c'est qu'on va pouvoir s'aider pour améliorer nos plans. L'aspect qui peut faire peur, je pense, c'est le fait que ça copie le style d'un architecte très simplement. Et du coup, un client, il peut se dire, finalement, je n'ai pas besoin d'un architecte. Voilà un bâtiment qui m'a l'air très bien, partons là-dessus. C'est le fait que les gens qui ne sont pas architectes puissent utiliser ces outils pour faire des projets sans qu'ils aient besoin d'aide.

  • Speaker #0

    Malgré tout, Sébastien Lucas se veut rassurant. Comme pour les géomètres experts, aucune intelligence artificielle n'est capable aujourd'hui de remplacer les architectes dans toute la complexité de leur métier. Mais à l'avenir, nul ne sait ce que les IA seront capables de produire, et les métiers de l'aménagement du territoire et du cadre de vie devront nécessairement s'adapter. Si on ignore à quoi ressemblera l'intelligence artificielle de demain, certains experts reconnus dans le domaine, comme Denis Rothman, s'alarment face à la puissance de O1, le nouveau produit mis sur le marché le 12 septembre dernier par OpenAI, l'entreprise qui commercialise ChatGPT. Pour lui, la machine s'est déjà emballée.

  • Speaker #5

    J'automatise, j'automatise, j'automatise. Très bien, jusqu'au jour où je tombe sur un os. Ah mais je ne sais plus faire. Ah mais j'ai oublié, attends, ça fait trois ans que je n'ai pas pris ma calculatrice mentale. Moi, j'appelle ça des calculatrices de raisonnement. Donc, je n'ai plus mon calculateur de raisonnement. Qu'est-ce que je fais ? Donc, on va créer des individus qui n'ont plus de défense immunitaire intellectuelle. J'ai fait des études. Je suis notaire, je suis avocat, je suis médecin. Je ne suis pas sous tutelle. Je réfléchis moi-même. Mais j'utilise ça comme un outil sous contrôle, comme un tournevis, comme un machin. Mais ce n'est pas le tournevis qui va me contrôler parce que c'est une machine. Il n'y a rien dedans. Il n'y a pas d'intelligence là-dedans. C'est des tas de calculs. C'est une machine à raisonner ou à apercevoir. Pour rouvrir l'esprit critique, je ne veux pas de sous tutelle. Je reste expert. C'est un outil, mais ce n'est pas lui qui va commander. C'est un calculateur de raisonnement, mais ce n'est pas lui qui va me remplacer. Il va m'aider parce qu'il y a des jours, c'est pénible. Je suis fatigué. Ça va m'aider. Voilà. Mais c'est une aide. Ça ne doit pas nous

  • Speaker #0

    C'est la fin de ce podcast, merci de nous avoir écoutés. Vous pouvez retrouver l'intégralité de notre dossier consacré à l'intelligence artificielle dans le numéro de novembre du magazine Géomètre. A bientôt !

Description

L’intelligence artificielle est en train de bouleverser de nombreux métiers et celui de géomètre-expert n’y échappe pas. Entre automatisation des tâches complexes, analyse de données massives et prise de décisions augmentées, les nouvelles technologies offrent des opportunités fascinantes. Mais l’IA peut-elle vraiment se substituer à l’expertise humaine ou s’agit-il seulement d'un nouvel outil au service des professionnels?


Musique

Building A Better Future

(Nicola Donchev / Adobe Stock)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'intelligence artificielle est en train de bouleverser de nombreux métiers et celui de géomètre expert n'y échappe pas. Entre automatisation des tâches complexes, analyse de données massives et prise de décisions augmentées, les nouvelles technologies offrent des opportunités fascinantes. Mais l'IA peut-elle vraiment se substituer à l'expertise humaine ou s'agit-il seulement d'un nouvel outil au service des professionnels ? Bienvenue dans le nouveau podcast de Géomètre, le magazine des professionnels de l'aménagement du territoire et du cadre de vie. Le recours à l'intelligence artificielle paraît aujourd'hui inéluctable, mais de tout temps les géomètres experts ont été habitués à intégrer les nouvelles technologies dans leur métier. Alors l'IA serait-elle une révolution ou simplement une nouvelle évolution de la profession ? Si certains rechinent encore à passer le cap, Bertrand Clergeau, géomètre expert, reconnaît que l'intelligence artificielle peut être utile aux professionnels notamment si elle est utilisée comme une sorte d'assistant personnel, leur permettant de gagner du temps, à condition toutefois de toujours en vérifier les résultats.

  • Speaker #1

    C'est une vraie aide à la rédaction de documents, quels qu'ils soient, à partir du moment où on maîtrise le contenu. On va dire que c'est notre ADN dans notre profession, qu'on fait quelque chose pour tout faire et garantir ce que l'on fait. Donc dans ce cas-là, ça fonctionne. On commence à faire des tests, on va venir prendre des beurres. Il y a un taux de fiabilité qui est bon, puisque quand on fait l'analyse d'un nuage de points, on va comparer ce que fait un être humain, et analyser qu'est-ce que je prends comme point, ou est-ce que je me positionne dans le nuage pour ensuite tracer mes lignes qui vont servir à faire des murs, implanter une porte, etc. La partie logicielle fonctionne par une analyse de probabilité sur un nuage de points, sur la densité, pour dire le point le plus fiable selon la densité et l'écart de mesure que j'ai à cet endroit-là. et à telle position. Et ça veut dire que l'ordinateur peut être meilleur que l'homme. C'est un temps énorme et c'est aussi un gain qualitatif. Alors ça ne fait pas tout. On reste toujours garant et maître du travail. Ça arrive en sortie. Si on balance ça de manière brute sur le passage de l'expert, c'est sûr qu'il y a une erreur quasi à 100% du temps et à un moment donné où il y a une défaillance dans la modélisation. Parce que l'intelligence artificielle, le logiciel finalement, dans sa façon d'aborder les choses, il n'a pas cette faculté. Aujourd'hui, peut-être que dans deux ans c'est plus vrai, mais aujourd'hui il n'a pas encore la faculté de sentir le poids de son erreur.

  • Speaker #0

    Benoît Oudry, géomètre expert à Lens, a créé un GPT personnalisé en compilant plusieurs documents techniques afin que l'IA puisse aller chercher les réponses dans une base de données spécifique au métier et préalablement validée. Le résultat est assez bluffant.

  • Speaker #2

    Le point dans lequel il m'insiste le plus, c'est dans tout le travail de reformulation. Il y a des fois, pour certains dossiers, que ce soit de bornage, de propriété, où en fait, on va être en interaction avec nos clients. Nous, on a notre vocabulaire, on maîtrise notre sujet sur le bout des doigts. Et des fois, quand on explique les choses à nos clients, on s'aperçoit qu'on peut vite les perdre. Et en fait, d'avoir ChatGPT et d'avoir donné des informations, on va dire, propres aux données, etc., il y a des fois, je l'utilise en disant, voilà, j'essaie d'expliquer à mon client, à partir de toutes les données qui sont mises en ligne. Comment je pourrais présenter ça de façon simple pour que mon client comprenne ?

  • Speaker #0

    Le géomètre expert s'appuie aussi sur les IA génératives, de plus en plus fiables pour l'assister dans les aspects juridiques du métier. Mais il vérifie toujours les sources proposées.

  • Speaker #2

    C'est un super tournevis parce que vous pouvez lui mettre n'importe quel embout. Vous pouvez le modeler de toute façon. Aujourd'hui, si vous lui dites, va sur www.legitfrance.gouv.fr et perc'moi de la jurisprudence sur tel point. il cite les arrêts de cours de cassation et à la fin de sa citation, il met un lien hypertexte pour renvoyer vers la page qu'il a vue. Donc il y a un peu plus de garde-fou. Mais moi, quand je l'utilise dans des cas comme ça, les articles ou les références de jurisprudence, je fais des copiés collés dans Google pour vérifier que c'est bon.

  • Speaker #0

    Pour Bertrand Clergeau, de même que le LIDAR embarqué sur drone a permis de simplifier et d'accélérer les relevés terrestres, l'IA doit être intégrée à la panoplie des outils du géomètre expert.

  • Speaker #1

    L'IA doit être intégrée à la panoplie des outils du géomètre expert. Le métier, il s'en aura encore longtemps. Par contre, le nombre de salariés stabilés, on va être sûr qu'on le maintienne. En gros, il faudra être sur les petites tâches. Ce qui peut être remplacé par de l'IA, on va le faire. Donc on va avoir besoin de moins de monde.

  • Speaker #0

    Dans les écoles d'ingénieurs, on n'a pas attendu la démocratisation de Tchad GPT pour introduire l'IA dans les cursus des futurs géomètres experts. Rani Elmeouch, ingénieur géomètre topographe, et professeur à l'ESTP, insiste auprès de ses étudiants sur le fait que la validation finale doit rester entre leurs mains.

  • Speaker #3

    Il y a des domaines, des métiers où l'IA est beaucoup utilisée, et sans ça, ça ne bouge pas. Les autres domaines, on est en train d'y aller doucement. Parce que changer les méthodes aussi, ce n'est pas facile. Un conducteur de travaux sur le chantier qui fait ce métier depuis 20 ans, qui fait bien, ça marche bien, il va vous dire tout de suite pourquoi l'IA, moi je travaille très bien, ça m'a coûté très cher, etc. C'est normal. Le changement, c'est toujours comme ça. Mais les boîtes du BTP, ils s'y mettent. Un géomètre expert qui fait un bornage sur le terrain, il n'a pas besoin de l'IA. Il a besoin de voir les gens, les murmures, convoquer les voisins, parler avec eux, savoir comment diffuser l'acte après. Donc c'est des choses de métier de base, il faut les savoir. Donc nous, on les avertit, ça ne va pas remplacer tout. Il faut connaître le métier d'abord. Il faut savoir que l'IA est un outil formidable. La question est comment cet outil-là peut nous être utile dans notre métier et comment contrôler ça, ce qu'on leur enseigne. C'est surtout pour le traitement des données. On capte des données sur le terrain, on fait plein de mesures. Et il y a une partie qu'on appelle le machine learning, l'apprentissage automatique. En fait, ça, c'est des techniques de classification. Par exemple, si vous prenez le LIDAR, c'est un appareil qui capte un million de points par seconde. C'est le nuage des points. Le nuage des points, ça va capter un bâtiment avec les murs. Lui, il ne sait pas si c'est un mur ou pas, il a des points. Donc les méthodes de classification, on l'automatise. On apprend à l'ordinateur. Une forme rectangulaire sur un mur, ça peut être une porte, une fenêtre, des choses comme ça. Donc ça, ça s'appelle le machine learning. On le fait avec des réseaux de neurones, avec des régressions. C'est des techniques de classification. C'est pas comme chaque individu. C'est appliqué à l'ingénierie.

  • Speaker #0

    L'utilisation de l'intelligence artificielle pose aussi la question de la propriété intellectuelle. À qui appartiennent les données produites ? Un sujet qui préoccupe notamment les architectes. Sébastien Lucas a développé une offre de formation sur l'IA pour ses pairs. Si cet architecte est convaincu que l'usage de l'intelligence artificielle peut être très bénéfique pour simplifier notamment les relations avec les clients, en réalisant très rapidement des ébauches de plans, il comprend cependant les réticences de certains professionnels qui craignent pour leur avenir. En fait,

  • Speaker #4

    on a l'impression que le plan est parti en moins de quelques minutes. Donc on peut se dire, ok, mais c'est quoi mon rôle dedans ? Moi, j'essaie de communiquer sur le fait qu'il faut le voir positivement et qu'en utilisant ces outils, ce n'est pas qu'on va faire le plan en cinq minutes, mais c'est qu'on va pouvoir s'aider pour améliorer nos plans. L'aspect qui peut faire peur, je pense, c'est le fait que ça copie le style d'un architecte très simplement. Et du coup, un client, il peut se dire, finalement, je n'ai pas besoin d'un architecte. Voilà un bâtiment qui m'a l'air très bien, partons là-dessus. C'est le fait que les gens qui ne sont pas architectes puissent utiliser ces outils pour faire des projets sans qu'ils aient besoin d'aide.

  • Speaker #0

    Malgré tout, Sébastien Lucas se veut rassurant. Comme pour les géomètres experts, aucune intelligence artificielle n'est capable aujourd'hui de remplacer les architectes dans toute la complexité de leur métier. Mais à l'avenir, nul ne sait ce que les IA seront capables de produire, et les métiers de l'aménagement du territoire et du cadre de vie devront nécessairement s'adapter. Si on ignore à quoi ressemblera l'intelligence artificielle de demain, certains experts reconnus dans le domaine, comme Denis Rothman, s'alarment face à la puissance de O1, le nouveau produit mis sur le marché le 12 septembre dernier par OpenAI, l'entreprise qui commercialise ChatGPT. Pour lui, la machine s'est déjà emballée.

  • Speaker #5

    J'automatise, j'automatise, j'automatise. Très bien, jusqu'au jour où je tombe sur un os. Ah mais je ne sais plus faire. Ah mais j'ai oublié, attends, ça fait trois ans que je n'ai pas pris ma calculatrice mentale. Moi, j'appelle ça des calculatrices de raisonnement. Donc, je n'ai plus mon calculateur de raisonnement. Qu'est-ce que je fais ? Donc, on va créer des individus qui n'ont plus de défense immunitaire intellectuelle. J'ai fait des études. Je suis notaire, je suis avocat, je suis médecin. Je ne suis pas sous tutelle. Je réfléchis moi-même. Mais j'utilise ça comme un outil sous contrôle, comme un tournevis, comme un machin. Mais ce n'est pas le tournevis qui va me contrôler parce que c'est une machine. Il n'y a rien dedans. Il n'y a pas d'intelligence là-dedans. C'est des tas de calculs. C'est une machine à raisonner ou à apercevoir. Pour rouvrir l'esprit critique, je ne veux pas de sous tutelle. Je reste expert. C'est un outil, mais ce n'est pas lui qui va commander. C'est un calculateur de raisonnement, mais ce n'est pas lui qui va me remplacer. Il va m'aider parce qu'il y a des jours, c'est pénible. Je suis fatigué. Ça va m'aider. Voilà. Mais c'est une aide. Ça ne doit pas nous

  • Speaker #0

    C'est la fin de ce podcast, merci de nous avoir écoutés. Vous pouvez retrouver l'intégralité de notre dossier consacré à l'intelligence artificielle dans le numéro de novembre du magazine Géomètre. A bientôt !

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