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Maison Conquête

Habiter son passé grâce à la psychogénéalogie avec Sophie Duverne

Habiter son passé grâce à la psychogénéalogie avec Sophie Duverne

39min |25/04/2025
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39min |25/04/2025
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Description

🎙 Habiter son passé avec la psychogénéalogie


Et si ton lieu de vie révélait des parts de ton histoire familiale ?
Dans cet épisode, je reçois Sophie Duverne, psychogénéalogiste, autrice et créatrice du podcast Psychogénéalogie et compagnie, pour parler de ces héritages invisibles qui peuvent façonner notre manière d’habiter, parfois bien plus qu’on ne le croit.


💡 Dans cet épisode, on explore ensemble :

  1. Ce qu’est la psychogénéalogie, comment elle agit, et ce qu’elle peut révéler de nos loyautés, de nos nœuds intérieurs, ou de nos schémas inconscients.

  2. Les liens entre histoire familiale et habitat : comment certains blocages dans nos lieux de vie peuvent être le reflet d’une mémoire ancienne (exil, deuil, secret, loyauté…).

  3. Comment initier un travail de libération, de transformation, ou simplement d’écoute, même quand on n’a pas accès à toute l’histoire.


🗣 Trois citations marquantes de l’épisode :


« Ce que tu n’exprimes pas, ta maison peut le porter à ta place. »

« Un lieu trop encombré peut parfois raconter une histoire d’exil. Une tentative inconsciente de réparer ce qui a été perdu. »

« On croit qu’on choisit librement notre manière d’habiter… mais il y a parfois toute une lignée derrière nos murs. »


🌿 Et si tu sens que ta maison cherche à te parler…
Le cercle Nos maisons miroirs rouvre ses portes du 19 mai au 19 juin 2025.

Un mois d’exploration douce pour écrire le journal intime de ta maison, renouer avec ton espace, et t’ouvrir à ce qui, peut-être, cherche à émerger.


📍Toutes les infos ici : maisonconquete.fr/product-page/nos-maisons-miroirs


Tu peux retrouver toutes les informations concernant Sophie Duverne sur son site : www.sophieduverne.com et son podcast Psychogénéalogie et cie est à retrouver sur toutes les plateformes : https://podcasts.apple.com/fr/podcast/psychog%C3%A9n%C3%A9alogie-cie/id1566829616


Bonne écoute 💛


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue chez Maison Conquête, le podcast qui explore votre manière d'habiter le monde à travers vos lieux de vie. Je suis Gaëlle Dumora, créatrice de Maison Conquête, et j'accompagne les femmes à se sentir pleinement chez elles, dans leurs espaces, dans leurs choix, dans leurs transitions. Aujourd'hui, je vous propose un voyage subtil, à la croisée des lignées et de nos lieux d'ancrage. Je suis allée à la rencontre de Sophie Duverne, psychogénéalogiste. autrice et créatrice du podcast Psychogénéalogie et compagnie. Ensemble, nous avons exploré les transmissions invisibles, les héritages familiaux qui se logent dans nos gestes, dans nos loyautés et dans nos maisons. Et si ce besoin de déménager sans cesse, cette difficulté à se séparer d'un objet, ou ce sentiment diffus de ne jamais vraiment être chez soi, venait d'une mémoire ancienne, d'un récit familial, enfouie. Dans cet épisode, il est question de secrets de famille, de mythes fondateurs, de mémoires des lieux, de valises trop pleines et de celles qu'on apprend à ouvrir pour faire le tri avec douceur et lucidité. Et si ce que vous vivez aujourd'hui résonne avec votre histoire, vos silences, vos manières d'habiter, sachez que le cercle Nos Maisons Miroirs ouvre ses portes ce 19 mai. C'est une traversée douce, un mois pour écouter ce que votre maison tente peut-être de vous dire depuis longtemps. Un espace pour celles qui se sentent en décalage, en transition, en quête de recentrage. Vous recevrez chez vous le journal intime de ma maison. Vous serez accompagné par deux lives de groupe, le 19 mai et le 19 juin. Un groupe WhatsApp, vivant et sensible. et un cadre bienveillant pour cheminer à votre rythme avec d'autres femmes sur ce même seuil. Ce n'est pas une méthode, c'est une rencontre. Avec vous, avec votre lieu, avec ce qui peut-être cherche à émerger. Retrouvez toutes les informations dans les notes de l'épisode. En attendant, je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour Sophie !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais... te présenter déjà dans un premier temps. Je n'ai pas envie de te présenter en te disant ce que tu fais aujourd'hui, parce que tu vas nous faire la démonstration et la présentation de ton métier à l'heure actuelle.

  • Speaker #1

    Alors oui, mon nom est Sophie Duverne et je suis psychogénéalogiste. J'exerce à Toulon où j'ai un cabinet et puis aussi en visioconférence un peu partout dans le monde, en tout cas dans la francophonie. Je suis aussi l'auteur d'un podcast qui s'appelle Psychogénéalogie et compagnie, qui a pour objectif de parler de la psychogénéalogie en termes que j'essaie d'être simple en tout cas, de vulgariser un petit peu la psychogénéalogie. Et je suis également l'auteur d'un livre qui s'appelle Se libérer des mémoires familiales, aux éditions Robert Laffont.

  • Speaker #0

    Je recommande d'ailleurs l'écoute, la lecture du livre et aussi l'écoute du podcast, parce que tu as la particularité de faire des... petits flashs, en fait, des épisodes qui durent moins de 20 minutes, sur des thématiques, des émotions et des thématiques bien particulières. Et donc, c'est très riche, je trouve, d'écouter ces podcasts quand on a une problématique en plus en lien avec ces émotions. Est-ce que tu pourrais me dire un petit peu ce que c'est la psychogénéalogie ? Parce qu'on en entend parler, mais concrètement, qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Alors, concrètement, la psychogénéalogie, c'est une approche thérapeutique et elle a pour objectif de... Dédé, les personnes à identifier quel est l'héritage psycho-émotionnel qu'elles ont reçu de leur famille et qui pourrait leur créer dans leur propre vie des freins, des empêchements, des blocages, des symptômes physiques ou parfois des symptômes psychiques. L'idée, en fait, c'est d'aider chacun à retrouver un maximum de libre-arbitre, même si le libre-arbitre absolu n'existe pas, mais disons d'aider chaque personne à prendre conscience par rapport à une problématique. de ce dont elle peut avoir hérité de son histoire familiale, en termes de croyances ou d'émotions qui ne lui appartiennent pas et qui viennent l'entraver ou lui créer des empêchements dans sa vie actuelle. Et une fois qu'on a identifié ce bagage, ensuite, si je reprends l'image d'une valise, par exemple, c'est comme si on nous avait donné une valise qu'on se transmettait de génération en génération. L'idée, c'est d'ouvrir la valise, regarder ce qu'il y a dedans et se dire, OK... qu'est-ce que je veux garder, puisqu'on reçoit aussi des ressources de sa famille, de quoi je veux me libérer, donc vider certaines choses de la famille en disant mais ça moi j'en ai pas besoin, ça m'encombre et en plus j'ai pas du tout envie de le transmettre à la génération suivante. Et puis ensuite, qu'est-ce qu'on peut transformer ? De se dire, tiens, cet objet-là, dans la valise, je le trouve sympa, mais je le remettrai bien un petit peu à mon goût. Qu'est-ce que je peux en faire pour moi, pour ma vie actuelle ? Voilà, de manière imagée, c'est un petit peu ça, le travail de la psychogénéalogie.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça veut dire que du coup, c'est un travail qui est en deux temps ? Un premier temps où il y a une phase d'exploration, de s'aligner quelque part, et une deuxième phase plus, entre guillemets, thérapeutique, là, où tu vas accompagner la personne ? dans sa guérison, même si encore une fois, je n'aime pas trop ce terme-là, mais peut-être que tu emploies un autre terme d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être dans sa libération ou sa transformation. Alors, théoriquement, on pourrait dire que c'est comme ça, mais en réalité, pendant une séance, tout est mélangé. En psychogénéalogie, on utilise beaucoup ce qu'on appelle un génosociogramme, qui est un arbre généalogique. Donc, pour retracer vraiment le plus fidèlement possible. L'histoire familiale, c'est un arbre généalogique classique, mais un petit peu plus étoffé, dans lequel on va retrouver non seulement les dates de naissance, les dates de décès, mais aussi les causes de décès, les dates des grands traumatismes de la famille, les dates, par exemple, de migration, ou les dates de déménagement, puisqu'on parle du...

  • Speaker #0

    On parlera du lieu dans une deuxième partie.

  • Speaker #1

    Donc, on se sert de ce support, qui est peut-être un petit peu plus généalogique, comme un guide. et ensuite... On se sert du récit de l'histoire familiale qui a été fait pour pouvoir connaître l'histoire telle qu'elle a été transmise à la personne qui vient consulter.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc tout se mélange un petit peu au cours d'une séance.

  • Speaker #0

    Ok, je comprends. Toi, au fond, comment t'es arrivée jusqu'à la psychogénéalogie ? Qu'est-ce qui t'a amenée jusqu'à cette pratique qui n'est pas non plus très courante ? On est bien d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, qu'il devient de plus en plus. Moi, j'ai l'habitude de dire que je suis tombée dans la marmite quand j'étais petite. Parce que je me souviens avoir découvert la question des secrets de famille pendant une émission radio. Je devais avoir à peu près 15 ans. Et m'être dit, mais oh là là, c'est incroyable. Qu'est-ce que c'est intéressant. Et puis ensuite, j'ai mis ça sous le tapis. Parce que c'était quand même quelque chose qui, il y a une vingtaine d'années, une trentaine d'années, restait... encore plus rare qu'aujourd'hui. Ça paraissait même peut-être un peu ésotérique, alors que ça ne l'est pas du tout. Et puis, à l'occasion d'un burn-out, j'ai pu moi-même consulter une psychogénéalogiste, comprendre que, oui, il était bien question de secret de famille, puisque j'étais moi-même sous le coup d'un gros secret, transformer ma vie. Et au terme de cette transformation, j'ai décidé moi-même d'accompagner les personnes avec cette approche.

  • Speaker #0

    Dans ton livre, tu parles... notamment du mythe familial. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus ? Comment ça se construit en fait, cette histoire, ces histoires de famille, ces secrets de famille ? Et voilà, comment tu peux nous expliquer un peu plus dans le détail ce que c'est ce mythe familial qui se construit petit à petit ?

  • Speaker #1

    Alors le mythe familial, assez précisément, c'est l'ensemble des croyances, des valeurs et des histoires qui se transmettent dans la famille. Ce mythe, c'est... en gros, on pourrait dire que c'est l'histoire que la famille raconte sur la famille, entre autres, et qui fait que cette famille reste une famille. C'est-à-dire, c'est parce qu'on partage certaines croyances, c'est parce qu'on partage certaines valeurs, c'est parce qu'on partage une certaine histoire, entre autres, et pas seulement de la biologie. C'est pour ça qu'on fait famille. Et finalement... Ce qui fait qu'une famille reste une famille de génération en génération, c'est que toutes ses croyances, valeurs et ses histoires sont transmises aux générations suivantes. Voilà, ça c'est le mythe familial. Et dans le mythe familial, il y a une partie qui est très importante, qui est ce qu'on appelle le roman familial. Et c'est-à-dire, qu'est-ce qu'on raconte de la famille ? Et dans ce roman familial, il y a des choses qu'on n'a pas envie de raconter. Par exemple... Un grand-oncle qui a fait une faillite frauduleuse ou un grand-père qui a abusé de ses petits-enfants. Toutes ces choses que la famille ne veut pas intégrer au roman familial, elle va les éjecter, entre guillemets. Ça va devenir des secrets de famille qui eux-mêmes auront des répercussions sur les générations suivantes. Mais ça, c'est encore un autre sujet.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc justement, si on tire un petit peu plus le fil, qu'est-ce qui se passe en fait dans la génération ? peut se passer comme typologie de secret de famille qui va avoir un impact sur la vie des générations d'après en fait. Est-ce que tu as des exemples par rapport aux personnes que tu accompagnes ou ce genre de choses par exemple ?

  • Speaker #1

    Oui, alors des exemples, il y en aurait beaucoup, mais en fait, le mécanisme du secret de famille... D'abord, les secrets de famille, c'est toujours des événements qui sont teintés de honte ou de culpabilité. Voilà, et donc on n'en parle pas parce que c'est trop honteux ou qu'on se sent trop coupable et qu'on ne veut pas que ça se sache. C'est parfois aussi en lien avec des traumatismes. C'est-à-dire que c'est un événement qui a été tellement traumatisant pour un membre de la famille qu'il ne peut pas en parler, qu'il ne peut pas le verbaliser. Donc là, on appelle ça plutôt un non-dit. Il n'y a pas une vraie volonté de faire secret, mais il y a une incapacité à en parler. Et en gros, par un mécanisme qu'on appelle celui de la crypte et du fantôme, je ne vais pas rentrer trop dans les détails, mais je vais faire en gros toutes les émotions qui sont en lien avec cet événement. sont encryptées dans le psychisme de la personne, et elles restent intactes. Et elles se transmettent à la génération suivante par un mécanisme de transmission inconsciente. Donc la génération suivante récupère des émotions qui ont été encryptées, mais lui par contre, il ne comprend pas pourquoi il est porteur de ces émotions. Et c'est là que ça va créer chez lui toutes sortes de symptômes qui peuvent être des cauchemars. mais qui peuvent être aussi des symptômes psychiques, des symptômes physiques, en lien avec le secret de la génération précédente.

  • Speaker #0

    En général, les personnes qui viennent te consulter, qu'est-ce qu'ils disent quand ils viennent te voir ? Est-ce qu'ils savent d'où, enfin a priori non, si ils viennent te voir, d'où vient leur problématique à l'instant T ? Ou est-ce que c'est comme une sensation de... J'ai l'impression... d'avoir un nœud autour de ma famille, mais je n'arrive pas à défaire ce nœud. Avec quelle intention viennent ces gens en général ?

  • Speaker #1

    Mais du coup, ce n'est pas possible de généraliser parce que chaque personne vient avec sa propre problématique. Disons que ce qui est fréquent, c'est de recevoir des personnes qui ont déjà fait plusieurs formes de thérapie. La thérapie, enfin, leur problématique résiste à toute forme de thérapie. Et donc... L'idée, c'est de se dire, peut-être qu'en fait, le problème que je rencontre n'est pas à moi, ou en tout cas est en lien avec une problématique de l'histoire familiale. Mais il y a aussi des personnes qui viennent parce qu'ils savent qu'il y a eu un secret de famille dans leur famille, qui viennent de le découvrir, par exemple, et qui veulent un petit peu comprendre quel effet ce secret a eu sur eux. Certaines personnes viennent parce qu'ils ont constaté des répétitions de schémas relationnels dans leur famille. et il faudrait... sortir de ce schéma répétitif. Il y a une très très grande diversité de motifs pour lesquels on peut consulter en psychogénéalogie. Moi, j'ai l'habitude de dire que il me semble que la psychogénéalogie devrait faire partie de toute approche thérapeutique, puisque quand on vient au monde, on ne vient pas de nulle part, on vient d'une famille.

  • Speaker #0

    On la connaît sous nom, mais...

  • Speaker #1

    On la connaît sous nom, qui nous a forcément transmis un certain nombre de choses. Et il ne me semble pas possible de mettre ça de côté quand on entame un travail thérapeutique.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Oui, parce qu'il y a beaucoup de choses, des empêchements dans nos vies aujourd'hui qui viennent de là, de nos problématiques, de nos loyautés, de nos croyances en lien avec la famille. Tout ce qu'on va vouloir respecter de ce que la famille nous a transmis, etc. Oui,

  • Speaker #1

    il y a à la fois... la loyauté familiale, effectivement. Tout ce qu'on va faire dans notre vie pour être en loyauté à notre clan, où est-ce que nos parents attendaient de nous. Et puis à la fois, il y a aussi tout ce qui nous a été transmis de manière visible. On peut tous identifier au moins une dizaine de croyances sur la vie, en général, qui nous ont été transmises, même qui ont été verbalisées par notre famille, qu'on continue à porter, parfois, même si on en a conscience.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux donner un exemple ? Par exemple, pour que ça soit plus...

  • Speaker #1

    Par exemple, l'argent, ce n'est pas pour nous. Les familles où on répète tout le temps, non, mais l'argent, ce n'est pas pour nous. Ou alors, les riches, c'est tous des exploiteurs. Ou alors, les hommes sont tous infidèles. Les femmes ne s'intéressent qu'à l'argent. Enfin,

  • Speaker #0

    il y en a tellement dans les domaines.

  • Speaker #1

    Elles sont verbalisées, elles ne sont pas visibles. Et puis, à côté de tout ce qui a été... transmis de manière visible. Il y a aussi tout ce qui se transmet de manière invisible. Et là, c'est à travers des comportements, à travers des choses qui ne sont pas dites, que l'enfant absorbe un certain nombre de croyances et d'émotions. Et en psychogénéalogie, on travaille aussi là-dessus, sur ce qui n'a pas été dit.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu accompagnes les enfants, justement ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je n'accompagne pas d'enfants. La psychogénéalogie, ce n'est pas un outil qui est vraiment adapté pour les enfants, parce qu'il y a cet arbre généalogique. qui demandent certaines réflexions par contre certains psychanalystes transgénérationnels accompagnent des enfants et leurs parents et là c'est une approche qui est un tout petit peu différente qui se rapproche beaucoup de la psychogénéalogie mais qui est peut-être plus adaptée pour des problématiques Des enfants.

  • Speaker #0

    Ok. Dans ton livre, il est divisé en deux parties. On a la première partie où tu vas présenter tout ce que tu as fait, tout ce que tu as dit, bien sûr, bien plus en détail, avec des exemples fouillés et des personnes que tu as accompagnées. Et dans la deuxième partie, tu t'adresses plus aux femmes. Pourquoi ce choix, en fait ? Est-ce que ça veut dire que la psychogénéalogie... Au fond, c'est une blessure féminine. Tu vois, ça accompagne le parcours féminin. Pourquoi ce choix ?

  • Speaker #1

    Alors, pas du tout. C'est parce que moi, j'ai voulu parler de ce que je connaissais. Ok.

  • Speaker #0

    Ce qui est une bonne idée. Voilà.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, je vais parler de ce que je connais. Et à 90%, j'accompagne plutôt des femmes.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce que c'est parce que je suis une femme et que les hommes ont plus tendance à être accompagnés par des hommes ? ou est-ce que c'est parce que les femmes ne sont plus tournées vers l'introspection ? Je n'ai pas la réponse à ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai que les femmes ont tendance à priori à l'être, parce que moi aussi, je n'ai qu'une clientèle féminine aujourd'hui. Donc, tu sais ma partie, moi c'est plus tout ce qui concerne le lieu de vie et l'habitat et notre manière d'habiter. En quoi la psychogénéalogie peut intervenir justement dans nos maisons ? dans notre choix de maison ou tout ce genre de choses. Qu'est-ce que la psychogénéalogie dit de ça ?

  • Speaker #1

    La psychogénéalogie, elle peut être un outil d'accompagnement intéressant pour des personnes qui rencontreraient des problématiques avec leur lieu de vie. Puisque ce qu'elle dit, c'est que finalement, dans tout le corpus de ce qui nous est transmis, il y a aussi une manière d'habiter la maison. Alors quand je dis la maison, c'est...

  • Speaker #0

    Le fond symbolique, l'appartement, tout ce qu'on peut habiter. Le toit au-dessus de notre tête.

  • Speaker #1

    Donc, cette manière d'habiter, elle nous est également transmise par nos ancêtres, principalement nos parents, grands-parents parfois, meilleurs grands-parents. Il y a cette première chose, il y a également l'endroit où on habite. Donc, très souvent, certaines personnes vont, de génération en génération, rester habiter la région. toujours la même région. Donc là, ça vient dire quelque chose de la loyauté au lieu où on souhaite habiter. Il y a tellement une multiplicité de sujets qu'on peut aborder que tout dépend de la problématique. Mais voilà, pour toute personne qui aurait une problématique par rapport à sa maison, par exemple, je voudrais construire une maison, mais ça n'avance pas, ça patine, j'y arrive pas, je m'auto-sabote. Là, on pourrait aller voir qu'est-ce qui s'est passé dans la famille par rapport à la question de la construction de la maison. Mais ça peut être l'inverse. Je n'arrive pas à déménager. Il y a quelque chose qui m'en empêche, mais je ne comprends pas ce que c'est. Ça peut être aussi des problématiques de sortir de la maison. Donc, des personnes qui ont besoin de rester tout le temps chez eux, qui ont du mal à sortir. Donc, on peut aller voir dans l'histoire familiale. Qu'est-ce que ça a signifié de sortir de la maison ? Voilà, entre autres. Après, le sujet est vaste.

  • Speaker #0

    Et selon toi, on va peut-être prendre quelques petits exemples. pour être plus parlant. Après, effectivement, ça va dépendre de l'histoire familiale, ça je l'ai bien entendu, etc. Mais par exemple, quelqu'un qui va avoir tendance à avoir une maison très encombrée, où il y a beaucoup de bazar, des difficultés à arranger, ce genre de choses, hormis des pathologies différentes, ça peut venir faire écho à quoi, par exemple, sur une famille en face ? Ça t'évoque quoi ?

  • Speaker #1

    C'est difficile de répondre dans le vide sans vraiment savoir. La famille, d'abord, avant d'aller regarder l'histoire familiale, il faut toujours aller regarder ses propres traumas, qu'est-ce qui a pu arriver dans l'enfance, qu'est-ce que ça voulait dire de ranger sa chambre. Par exemple, des parents tyranniques qui pourraient avoir imposé à l'enfant de jeter ses jouets ou de les donner dès qu'il ne les utilisait plus. Ou des parents tyranniques qui... qui était dans l'intrusion en permanence sur la chambre, sur le lieu de vie. Parce que pour un enfant, quelque part, sa chambre, c'est son lieu de vie, c'est sa maison.

  • Speaker #0

    C'est son territoire.

  • Speaker #1

    Il se projette plus tard, voilà, exactement son territoire. Et ensuite, dans l'histoire familiale, quelqu'un qui accumule, ça peut être une histoire d'exil. C'est typiquement des personnes qui auraient tout quitté. Tout abandonné, dont leurs objets, je pense par exemple au pied noir en Algérie, qui ont dû partir du jour au lendemain en laissant tout. Du coup, ça pourrait prendre du sens d'accumuler, d'accumuler dans les générations suivantes, parce qu'à un moment, on a tout perdu, donc il faut tout récupérer. Il y a parfois un sens de réparation aussi de l'histoire familiale dans la manière dont on habite les lieux. Par exemple, quelqu'un qui aurait vécu dans un logement insalubre toute sa vie, enfin toute sa vie, toute son enfance, pourrait avoir besoin de réparer en ayant la maison la plus clinquante, la plus belle, la plus luxueuse possible, dans une forme de réparation de ce qui a été vécu dans l'enfance.

  • Speaker #0

    Et ça veut dire que dans ton travail, au fond, c'est le fait aussi de conscientiser les choses. Quand on a une histoire familiale, quelque chose, un secret, etc., mais qu'on agit. en fonction de ce secret, sans avoir l'information, à un moment donné, ton travail, c'est de faire remonter à la conscience cette histoire et déjà cette prise de conscience guérit, apporte des clés en tous les cas de changement, de transformation, déjà par ce point-là ?

  • Speaker #1

    C'est ça. La prise de conscience, c'est un début. Pour certains, c'est suffisant. Parfois, prendre conscience que... Qu'est-ce que je pourrais donner comme exemple ?

  • Speaker #0

    Par exemple, qu'ils ont vécu l'exil, si tu veux.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, qu'il y a eu l'exil. Du coup, il y a ce besoin d'amasser, d'amasser, mais qui peut créer, qui peut même être un encombrement dans sa vie personnelle. Enfin, une maison avec plein d'objets, ça peut être lourd dans sa vie personnelle. Des fois, ça suffit pour changer. Et puis, des fois, ça ne suffit pas. Il faudra aller faire des actes symboliques de réparation. ou toute autre chose, tout dépend de la personne. Oui, voilà, ce qui est globalement intéressant, ce qu'il faut retenir dans la psychogénéalogie, et comme toute approche thérapeutique d'ailleurs, c'est qu'elle est très individuelle et qu'on ne peut pas plaquer des solutions. Une mémoire d'exil, ça peut produire la situation qu'on vient de décrire dans la descendance, mais ça peut aussi décrire toute autre chose. Ça peut aussi, dans les générations suivantes, créer le besoin de retourner. dans le pays des ancêtres, parfois même sans le savoir. Donc moi, ça m'est arrivé assez régulièrement d'accompagner des personnes qui sont retournées vivre. dans le pays de leurs grands-parents ou arrière-grands-parents, mais qu'ils ont découvert bien plus tard, en fait. Donc, comme si... Enfin, c'est pas comme si, c'est parce qu'il y a une mémoire des lieux de vie qui transite dans l'inconscient familial, et que quelque chose, à un moment, va nous rappeler sur les lieux de vie de nos ancêtres.

  • Speaker #0

    Comment ça s'explique ? J'aime pas ce terme, mais scientifiquement, quelque part. Comment ça se fait qu'à un moment donné, mais quelque part cette graine est clos. C'est un peu comme s'il y avait une graine en sommeil, et un jour elle est clos. Comment ça se fait que ça se passe ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, très clairement, scientifiquement, il n'y en a absolument pas la réponse à cette question. C'est juste empirique, c'est-à-dire que c'est ce qu'on constate. L'idée principale, ce serait qu'entre parents et enfants, il y a une transmission qui se fait d'inconscient à inconscient. Donc là, ce serait trop long pour tout expliquer, mais je vous renvoie à mon podcast dans lequel j'explique tout ça. Et qui fait que de génération en génération, on se transmet à la fois des croyances, des émotions, mais aussi des images, des sons, des odeurs qui font qu'on peut être porteur d'images, de sons d'un pays, par exemple, qui n'est pas le sien. Et quand on va se retrouver dans ce pays, avoir le sentiment de déjà vu, mais qui correspond en fait à quelque chose qui nous a été transmis.

  • Speaker #0

    Et quid de l'épigénétique ?

  • Speaker #1

    L'épigénétique, ça montre simplement que les gens qui ont vécu un traumatisme ont une altération d'une façon de lire les gènes qui, dans les générations suivantes, peut produire une sensibilité particulière au stress.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour l'instant, on est là. Et donc, ça n'explique pas du tout toutes les constatations qu'on peut faire dans l'approche de la psychogénéalogie.

  • Speaker #0

    D'accord, je comprends. Si on reste dans la sphère de la maison, du foyer, moi, j'ai beaucoup de clientes qui ont aujourd'hui une problématique d'ancrage. Et je trouve que c'est... Déjà, on en parle beaucoup. Il faut s'ancrer, il faut... Voilà. Est-ce que, là encore une fois, je m'imagine que ça va dépendre de la problématique et de l'histoire familiale, mais malgré tout, est-ce que tu as constaté quelque chose de similaire déjà ? Est-ce que c'est une problématique qui revient régulièrement, cette difficulté à s'ancrer quelque part ? Et est-ce qu'il y a des cas malgré tout, une problématique ou un cas qui se reproduit assez régulièrement dans ton observation des choses ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je ne constate pas spécifiquement des problématiques d'ancrage. Je crois que je constate plutôt l'inverse. Ah oui. à s'en aller.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je suis trop loyale à ma famille, je ne peux pas m'en séparer, je ne peux pas partir. Comment faire pour quitter le lieu de vie de ma famille sans culpabiliser ? Il me semble que je rencontre plus ce genre de situation. Après, les problématiques d'ancrage, ça peut être en lien à nouveau avec des mémoires d'exil, de déménagement fréquent dans les générations précédentes. Le nomadisme,

  • Speaker #0

    je pense que ça va.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, le nomadisme. Mais ça peut être aussi très, très personnel, avec l'idée que se fixer à un endroit, ça peut renvoyer à des angoisses de mort. La fin, ça y est, je suis posée, ma vie est finie. Et de toujours être en recherche d'un ailleurs, de quelque chose de mieux, de différent, et renvoyer plutôt à une faille existentielle.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Aussi, si on reste sur le lieu de vie, il y a tout ce qui concerne les objets. Les objets qui nous entourent, que l'on choisit, consciemment ou inconsciemment, pour beaucoup inconsciemment quand même, Qu'est-ce que, selon la psychogénéalogie, l'objet en général peut avoir de positifs comme de négatifs dans notre quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors en psychogénéalogie, on va peut-être plutôt s'intéresser aux objets qui sont transmis par la famille. Donc les meubles de famille, les bijoux qui sont transmis. Et on va s'intéresser à la mémoire qui est transmise à travers cet objet. à qui a appartenu cet objet, dans quelle intention il a été donné, mais aussi dans quelle intention il a été gardé. Donc quelqu'un qui garderait tous ses meubles de famille et qui serait dans l'incapacité complète d'en séparer, on irait travailler sur la loyauté familiale et aussi sur la question du deuil. Et d'ailleurs, ça vaut aussi pour une maison, une maison de famille dont on ne pourrait pas se séparer. Moi, je vois des gens qui se mettent dans des situations financières très compliquées parce qu'ils veulent conserver des maisons de famille à tout prix, mais des maisons qui finalement leur coûtent très cher, où ils ne vont jamais, mais ils sont dans l'incapacité de les vendre. Voilà, ça vient questionner à quoi ça sert de garder cette maison. Qu'est-ce que ça vient dire de la loyauté aux parents ou aux grands-parents ? Et du deuil. du parent. Est-ce que vendre cette maison, ça signifierait se séparer symboliquement du parent ? Il y a tout un tas de choses qu'on peut travailler autour de la maison et l'attachement à une maison.

  • Speaker #0

    Ça veut donc dire qu'un objet qui serait, je vais schématiser les choses, mais qui serait l'armoire normande transmise par la grand-mère avec une image très négative. Et puis, il y a une sensation de meuble qui peut oppresser par sa taille. Voilà, c'est un exemple au hasard. Est-ce que ça veut dire qu'obligatoirement, on doit s'en séparer, au fond ?

  • Speaker #1

    Non, pas forcément. En fait, l'important, c'est surtout le travail qu'on va faire autour de prise de conscience de pourquoi j'ai récupéré cette armoire normande de ma grand-mère. Est-ce que c'est parce que j'étais sa préférée ? Est-ce que c'est parce que je suis la plus loyale à la famille ? Et pourquoi je la garde ? Si je la garde, parce qu'elle est belle chez moi, ça me rappelle ma grand-mère que j'aimais, mais pour autant, je ne me mets pas à pleurer à chaque fois que je la vois. Et ça ne m'empêche pas d'avoir aussi d'autres meubles à moi. Ciao ! Il n'y a pas de problématique. Mais si je la garde alors que je vis dans un minuscule studio et qu'en fait, je n'arrive même plus à ouvrir ma porte d'entrée et qu'à chaque fois que je la regarde, je me sens hyper angoissée parce que ma grand-mère m'angoissait. Voilà, là, il y a tout un travail qui peut se faire et qui peut aboutir à se séparer de cet objet symboliquement pour se séparer de tout ce qui a été projeté sur moi avec cet objet. Mais là encore, entre ces deux situations extrêmes, il y a toute une infinité de variations.

  • Speaker #0

    Et puis j'imagine que la variation, c'est le temps. en fait. C'est toi à la fin de ton accompagnement, tu ne vas pas dire, j'imagine que tu ne dis pas que ça, mais que l'armoire, il faut s'en débarrasser. C'est un processus dans lequel va se mettre la personne que tu accompagnes et que c'est à elle de se débarrasser ou de donner ou de vendre l'objet en question quand elle se sent prête en fait. Oui, c'est ça. Alors, c'est surtout pas au thérapeute d'imposer. Mais effectivement, un processus de travail sur l'histoire familiale peut aboutir à la décision de vendre l'armoire, mais ça peut aussi être la décision, tiens, finalement, je vais la repeindre, je vais faire mon petit upcycling et je vais la mettre à mon goût, par rapport à ce que je disais au début, par rapport aux objets dans la valise. Ou alors, de la garder, mais de la mettre à un autre endroit. En fait, que Ce qui est important, c'est que c'est le processus de réflexion par lequel va passer la personne, et dont l'armoire, en fait, est un support. Il y a des choses qui se projettent sur l'armoire, mais qui sont plus largement, qui appartiennent à l'histoire familiale.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. À quelqu'un qui, aujourd'hui, écoute le podcast et se dit, tiens, j'ai envie d'aller explorer, mais je ne suis pas prête à être accompagnée aujourd'hui, encore. Qu'est-ce que tu préconiserais de faire, d'explorer, de lire ton livre et d'écouter tes podcasts dans un premier temps ? Parce que déjà, ça va donner des pistes de réflexion et peut-être des réponses. Mais en toutes et d'autres causes, est-ce qu'il y a quelque chose qui pourrait faire du bien à poser ou à déposer à un moment donné avant de passer un accompagnement ?

  • Speaker #0

    Disons, tout dépend de la problématique, parce que c'est vrai que je ne l'ai peut-être pas dit, mais la psychogénéalogie, c'est une approche qui interroge l'histoire familiale, mais avec un objectif, un questionnement, une problématique.

  • Speaker #1

    Une intention, oui.

  • Speaker #0

    Voilà, une intention. Mais si on prend une intention par rapport à la maison, puisque c'est le sujet au lieu de vie, en tout cas, ce serait peut-être la première chose à faire, d'aller interroger chaque personne de la famille sur son rapport au lieu de vie. Et s'interroger sur quelle est l'histoire des lieux de vie dans cette famille ? Quelle est l'histoire peut-être traumatique par rapport aux lieux de vie ? À quoi ont servi les lieux de vie ? Est-ce qu'il y a eu des deuils de lieux de vie qui ont dû être faits, donc des mémoires d'exil ou de migration ? Aussi, se demander... Il y a une étape qui est très importante dans la vie, c'est l'étape où on quitte la maison de ses parents.

  • Speaker #1

    On ne s'amuse pas.

  • Speaker #0

    Voilà, parce qu'on va vers son propre lieu de vie. Comment s'est passé le moment où j'ai quitté la maison de mes parents ? Qu'est-ce qui peut se rejouer dans mon histoire aujourd'hui de ce départ de la maison ? Voilà, interroger un peu, tous azimuts, quel est le lien à la maison dans mon histoire familiale. Et surtout, prendre des notes, parce que souvent, on ne se souvient pas. Quand la conscience n'a pas envie d'intégrer, enfin, quand plutôt le conscient n'a pas envie, il éjecte dans la conscience, prendre des notes. Et puis comme ça, si un jour vient le besoin d'être accompagné par rapport à... Bon, là, j'ai pris le sujet de la maison, mais ça peut être tout autre sujet. Pouvoir avoir une trace de ce qui s'est passé dans l'histoire familiale par rapport au sujet en question.

  • Speaker #1

    Ok. Et si quelqu'un ne peut pas avoir accès à ces informations, parce que dispute familial qui fait que on a On n'est plus en relation parce que la famille n'existe plus aujourd'hui. Qu'est-ce que ça implique par rapport à cette méconnaissance, quelque part, de son passé, au fond ?

  • Speaker #0

    Disons qu'en psychogénéalogie, on peut presque toujours travailler, même si on n'a pas de... Trop d'histoires,

  • Speaker #1

    de matières.

  • Speaker #0

    Voilà, parce qu'on peut déjà, presque toujours, pas toujours, mais très souvent utiliser la généalogie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    La généalogie qui donne quand même énormément d'informations sur les lieux de vie, puisque dans les actes de naissance, vous avez les adresses, dans les actes de mariage aussi. Enfin, on peut retracer comme ça les différents lieux de vie de sa famille. Alors, c'est vrai pour la France, c'est vrai pour la Belgique. Après, c'est moins vrai pour d'autres pays, où c'est plus difficile, où il n'y a pas forcément d'état civil. Après, tout ce qui relève de l'histoire familiale qui n'a pas été racontée peut être travaillé à travers d'autres techniques, comme l'hypnose ou les rêves, ou l'écriture thérapeutique d'ailleurs. Voilà, je dirais que si toutefois quelqu'un n'a aucun élément sur son liste... familial, aucune généalogie et n'a pas envie de travailler via l'hypnose, etc. Dans ce cas-là, la psychogénéalogie, ce n'est pas forcément l'approche recommandée. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Mais bon, ça peut aussi éclairer sur... Ça peut dire des choses de soi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, on peut aussi travailler sur ça, bien sûr.

  • Speaker #1

    Quel conseil tu donnes à quelqu'un, justement, qui a envie de venir interroger sa vie, sa famille, sa lignée familiale ? Parce que des fois, on a un peu de gêne. à dire les choses, à poser des questions, alors peut-être pas concernant le lieu de vie, mais dans un sens plus large, c'est toujours un peu problématique de poser des questions. Est-ce qu'il y a des préconisations, des tips quelque part que tu donnes pour créer cette conversation, ce langage familial ? Ou il n'y en a pas, on ose, on y va.

  • Speaker #0

    Tout est variable suivant les familles, mais ce qui marche en général très très bien, c'est l'arbre généalogique. Parce qu'en fait, l'arbre généalogique, qu'il soit fait à partir d'états civils ou qu'il soit fait simplement comme ça, de mémoire, c'est toujours une bonne façon d'entrer en matière. Et en général, dans une famille, la plupart des personnes, peut-être pas toutes, ont envie de parler de l'histoire, de la généalogie, de qui est né. ou à quelle date, etc. Et souvent, c'est une très bonne entrée en matière pour délier ensuite les langues et poser ensuite peut-être des questions d'ordre plus intime.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'est l'excuse, quelque part, pour aller chercher plus d'informations. C'est le point de départ, en tous les cas. Oui, et puis c'est vrai que ça permet de se poser après un repas, etc., au café, de dire, tiens, je suis en train de travailler sur mon âge généalogique parce que... On peut toujours inventer un prétexte quelconque et poser les questions. Effectivement, c'est plus facile à ce moment-là. Très bien. Aujourd'hui, si on veut te contacter, Sophie, comment on fait ? Où on te trouve ? Et aussi, peut-être, est-ce qu'il y a une... On ressent des choses à l'intérieur de soi qui font qu'on a envie de venir te contacter ? Parce que... à un moment donné, pourquoi on choisirait la psychogénéalogie plutôt qu'une autre thérapie ? Donc peut-être qu'il y a des choses qui reviennent encore et on a un doute, encore une fois, sur cette lignée, ce passé familial. Comment tu... Qu'est-ce que tu conseillerais ?

  • Speaker #0

    Alors la psychogénéalogie, c'est une thérapie qui est bien adaptée pour ce que je disais tout à l'heure. Toutes les personnes qui ont eu des... qui ont une problématique qui résiste à tout autre type de thérapie et qui ont travaillé justement cet aspect de l'histoire familiale. Un des signes aussi que quelque chose peut être en lien avec l'histoire familiale, c'est plutôt des symptômes assez particuliers, comme des cauchemars récurrents qui sont assez inexplicables pour la personne. Ça peut être aussi une problématique de place qui se pose à la fois au travail, dans la famille, dans la sphère relationnelle. ça peut être d'avoir repéré dans son histoire familiale des schémas répétitifs. Je réfléchis un petit peu à qui est-ce que j'accompagne en ce moment. Ou aussi toutes les personnes qui ont le sentiment que, parce que souvent c'est aussi assez intuitif de se dire mais j'ai quand même l'impression que cette problématique, elle ne m'appartient pas complètement. De toute façon, ça vaut toujours le coup d'aller visiter l'histoire familiale. Parce que même si notre problématique ne s'ancre pas totalement dans l'histoire familiale, On y trouve toujours des marges de manœuvre, des bouffées d'oxygène, des ressources, parfois. Heureusement, d'ailleurs, je n'en ai pas beaucoup parlé, mais qui permettent d'avancer, en fait, dans son processus thérapeutique.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà, et donc, pour me contacter, vous pouvez le faire via mon site internet sophieduverne.com.

  • Speaker #1

    OK. Et puis, sur Instagram aussi, tu as un Insta. Je mettrai tout de toute manière dans les notes de l'épisode. Et puis j'invite les personnes à lire ton livre « Se libérer des mémoires familiales » et à écouter ton podcast aussi, parce que je trouve qu'il est plein de ressources. Merci à toi,

  • Speaker #0

    Sophie. Merci beaucoup de m'avoir invitée.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Profite bien de ta fin de journée à Toulon. Merci. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il a semé quelques graines de réflexion. de reconnexion et peut-être même d'apaisement. Ce que nous portons en nous ne nous appartient pas toujours. Et pourtant, cela agit en silence dans Ausha, nos attachements, nos façons d'habiter la vie. Les transmissions familiales, conscientes ou invisibles, peuvent aussi se rejouer dans nos lieux de vie. Et c'est bien ce lien-là, entre intérieur intime et habitat, que j'ai à cœur d'explorer avec vous. Si cet épisode a résonné, je vous rappelle que les inscriptions au cercle nos maisons miroirs sont ouvertes jusqu'au 19 mai. Un mois pour renouer avec votre espace, écrire le journal intime de ma maison et écouter ce que votre lieu tente peut-être de vous murmurer. Vous retrouverez toutes les informations dans les notes de l'épisode ou directement sur mon site maisonconquête.fr Alors en attendant, prenez soin de vous et de ce lieu que vous appelez chez vous.

Description

🎙 Habiter son passé avec la psychogénéalogie


Et si ton lieu de vie révélait des parts de ton histoire familiale ?
Dans cet épisode, je reçois Sophie Duverne, psychogénéalogiste, autrice et créatrice du podcast Psychogénéalogie et compagnie, pour parler de ces héritages invisibles qui peuvent façonner notre manière d’habiter, parfois bien plus qu’on ne le croit.


💡 Dans cet épisode, on explore ensemble :

  1. Ce qu’est la psychogénéalogie, comment elle agit, et ce qu’elle peut révéler de nos loyautés, de nos nœuds intérieurs, ou de nos schémas inconscients.

  2. Les liens entre histoire familiale et habitat : comment certains blocages dans nos lieux de vie peuvent être le reflet d’une mémoire ancienne (exil, deuil, secret, loyauté…).

  3. Comment initier un travail de libération, de transformation, ou simplement d’écoute, même quand on n’a pas accès à toute l’histoire.


🗣 Trois citations marquantes de l’épisode :


« Ce que tu n’exprimes pas, ta maison peut le porter à ta place. »

« Un lieu trop encombré peut parfois raconter une histoire d’exil. Une tentative inconsciente de réparer ce qui a été perdu. »

« On croit qu’on choisit librement notre manière d’habiter… mais il y a parfois toute une lignée derrière nos murs. »


🌿 Et si tu sens que ta maison cherche à te parler…
Le cercle Nos maisons miroirs rouvre ses portes du 19 mai au 19 juin 2025.

Un mois d’exploration douce pour écrire le journal intime de ta maison, renouer avec ton espace, et t’ouvrir à ce qui, peut-être, cherche à émerger.


📍Toutes les infos ici : maisonconquete.fr/product-page/nos-maisons-miroirs


Tu peux retrouver toutes les informations concernant Sophie Duverne sur son site : www.sophieduverne.com et son podcast Psychogénéalogie et cie est à retrouver sur toutes les plateformes : https://podcasts.apple.com/fr/podcast/psychog%C3%A9n%C3%A9alogie-cie/id1566829616


Bonne écoute 💛


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue chez Maison Conquête, le podcast qui explore votre manière d'habiter le monde à travers vos lieux de vie. Je suis Gaëlle Dumora, créatrice de Maison Conquête, et j'accompagne les femmes à se sentir pleinement chez elles, dans leurs espaces, dans leurs choix, dans leurs transitions. Aujourd'hui, je vous propose un voyage subtil, à la croisée des lignées et de nos lieux d'ancrage. Je suis allée à la rencontre de Sophie Duverne, psychogénéalogiste. autrice et créatrice du podcast Psychogénéalogie et compagnie. Ensemble, nous avons exploré les transmissions invisibles, les héritages familiaux qui se logent dans nos gestes, dans nos loyautés et dans nos maisons. Et si ce besoin de déménager sans cesse, cette difficulté à se séparer d'un objet, ou ce sentiment diffus de ne jamais vraiment être chez soi, venait d'une mémoire ancienne, d'un récit familial, enfouie. Dans cet épisode, il est question de secrets de famille, de mythes fondateurs, de mémoires des lieux, de valises trop pleines et de celles qu'on apprend à ouvrir pour faire le tri avec douceur et lucidité. Et si ce que vous vivez aujourd'hui résonne avec votre histoire, vos silences, vos manières d'habiter, sachez que le cercle Nos Maisons Miroirs ouvre ses portes ce 19 mai. C'est une traversée douce, un mois pour écouter ce que votre maison tente peut-être de vous dire depuis longtemps. Un espace pour celles qui se sentent en décalage, en transition, en quête de recentrage. Vous recevrez chez vous le journal intime de ma maison. Vous serez accompagné par deux lives de groupe, le 19 mai et le 19 juin. Un groupe WhatsApp, vivant et sensible. et un cadre bienveillant pour cheminer à votre rythme avec d'autres femmes sur ce même seuil. Ce n'est pas une méthode, c'est une rencontre. Avec vous, avec votre lieu, avec ce qui peut-être cherche à émerger. Retrouvez toutes les informations dans les notes de l'épisode. En attendant, je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour Sophie !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais... te présenter déjà dans un premier temps. Je n'ai pas envie de te présenter en te disant ce que tu fais aujourd'hui, parce que tu vas nous faire la démonstration et la présentation de ton métier à l'heure actuelle.

  • Speaker #1

    Alors oui, mon nom est Sophie Duverne et je suis psychogénéalogiste. J'exerce à Toulon où j'ai un cabinet et puis aussi en visioconférence un peu partout dans le monde, en tout cas dans la francophonie. Je suis aussi l'auteur d'un podcast qui s'appelle Psychogénéalogie et compagnie, qui a pour objectif de parler de la psychogénéalogie en termes que j'essaie d'être simple en tout cas, de vulgariser un petit peu la psychogénéalogie. Et je suis également l'auteur d'un livre qui s'appelle Se libérer des mémoires familiales, aux éditions Robert Laffont.

  • Speaker #0

    Je recommande d'ailleurs l'écoute, la lecture du livre et aussi l'écoute du podcast, parce que tu as la particularité de faire des... petits flashs, en fait, des épisodes qui durent moins de 20 minutes, sur des thématiques, des émotions et des thématiques bien particulières. Et donc, c'est très riche, je trouve, d'écouter ces podcasts quand on a une problématique en plus en lien avec ces émotions. Est-ce que tu pourrais me dire un petit peu ce que c'est la psychogénéalogie ? Parce qu'on en entend parler, mais concrètement, qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Alors, concrètement, la psychogénéalogie, c'est une approche thérapeutique et elle a pour objectif de... Dédé, les personnes à identifier quel est l'héritage psycho-émotionnel qu'elles ont reçu de leur famille et qui pourrait leur créer dans leur propre vie des freins, des empêchements, des blocages, des symptômes physiques ou parfois des symptômes psychiques. L'idée, en fait, c'est d'aider chacun à retrouver un maximum de libre-arbitre, même si le libre-arbitre absolu n'existe pas, mais disons d'aider chaque personne à prendre conscience par rapport à une problématique. de ce dont elle peut avoir hérité de son histoire familiale, en termes de croyances ou d'émotions qui ne lui appartiennent pas et qui viennent l'entraver ou lui créer des empêchements dans sa vie actuelle. Et une fois qu'on a identifié ce bagage, ensuite, si je reprends l'image d'une valise, par exemple, c'est comme si on nous avait donné une valise qu'on se transmettait de génération en génération. L'idée, c'est d'ouvrir la valise, regarder ce qu'il y a dedans et se dire, OK... qu'est-ce que je veux garder, puisqu'on reçoit aussi des ressources de sa famille, de quoi je veux me libérer, donc vider certaines choses de la famille en disant mais ça moi j'en ai pas besoin, ça m'encombre et en plus j'ai pas du tout envie de le transmettre à la génération suivante. Et puis ensuite, qu'est-ce qu'on peut transformer ? De se dire, tiens, cet objet-là, dans la valise, je le trouve sympa, mais je le remettrai bien un petit peu à mon goût. Qu'est-ce que je peux en faire pour moi, pour ma vie actuelle ? Voilà, de manière imagée, c'est un petit peu ça, le travail de la psychogénéalogie.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça veut dire que du coup, c'est un travail qui est en deux temps ? Un premier temps où il y a une phase d'exploration, de s'aligner quelque part, et une deuxième phase plus, entre guillemets, thérapeutique, là, où tu vas accompagner la personne ? dans sa guérison, même si encore une fois, je n'aime pas trop ce terme-là, mais peut-être que tu emploies un autre terme d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être dans sa libération ou sa transformation. Alors, théoriquement, on pourrait dire que c'est comme ça, mais en réalité, pendant une séance, tout est mélangé. En psychogénéalogie, on utilise beaucoup ce qu'on appelle un génosociogramme, qui est un arbre généalogique. Donc, pour retracer vraiment le plus fidèlement possible. L'histoire familiale, c'est un arbre généalogique classique, mais un petit peu plus étoffé, dans lequel on va retrouver non seulement les dates de naissance, les dates de décès, mais aussi les causes de décès, les dates des grands traumatismes de la famille, les dates, par exemple, de migration, ou les dates de déménagement, puisqu'on parle du...

  • Speaker #0

    On parlera du lieu dans une deuxième partie.

  • Speaker #1

    Donc, on se sert de ce support, qui est peut-être un petit peu plus généalogique, comme un guide. et ensuite... On se sert du récit de l'histoire familiale qui a été fait pour pouvoir connaître l'histoire telle qu'elle a été transmise à la personne qui vient consulter.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc tout se mélange un petit peu au cours d'une séance.

  • Speaker #0

    Ok, je comprends. Toi, au fond, comment t'es arrivée jusqu'à la psychogénéalogie ? Qu'est-ce qui t'a amenée jusqu'à cette pratique qui n'est pas non plus très courante ? On est bien d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, qu'il devient de plus en plus. Moi, j'ai l'habitude de dire que je suis tombée dans la marmite quand j'étais petite. Parce que je me souviens avoir découvert la question des secrets de famille pendant une émission radio. Je devais avoir à peu près 15 ans. Et m'être dit, mais oh là là, c'est incroyable. Qu'est-ce que c'est intéressant. Et puis ensuite, j'ai mis ça sous le tapis. Parce que c'était quand même quelque chose qui, il y a une vingtaine d'années, une trentaine d'années, restait... encore plus rare qu'aujourd'hui. Ça paraissait même peut-être un peu ésotérique, alors que ça ne l'est pas du tout. Et puis, à l'occasion d'un burn-out, j'ai pu moi-même consulter une psychogénéalogiste, comprendre que, oui, il était bien question de secret de famille, puisque j'étais moi-même sous le coup d'un gros secret, transformer ma vie. Et au terme de cette transformation, j'ai décidé moi-même d'accompagner les personnes avec cette approche.

  • Speaker #0

    Dans ton livre, tu parles... notamment du mythe familial. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus ? Comment ça se construit en fait, cette histoire, ces histoires de famille, ces secrets de famille ? Et voilà, comment tu peux nous expliquer un peu plus dans le détail ce que c'est ce mythe familial qui se construit petit à petit ?

  • Speaker #1

    Alors le mythe familial, assez précisément, c'est l'ensemble des croyances, des valeurs et des histoires qui se transmettent dans la famille. Ce mythe, c'est... en gros, on pourrait dire que c'est l'histoire que la famille raconte sur la famille, entre autres, et qui fait que cette famille reste une famille. C'est-à-dire, c'est parce qu'on partage certaines croyances, c'est parce qu'on partage certaines valeurs, c'est parce qu'on partage une certaine histoire, entre autres, et pas seulement de la biologie. C'est pour ça qu'on fait famille. Et finalement... Ce qui fait qu'une famille reste une famille de génération en génération, c'est que toutes ses croyances, valeurs et ses histoires sont transmises aux générations suivantes. Voilà, ça c'est le mythe familial. Et dans le mythe familial, il y a une partie qui est très importante, qui est ce qu'on appelle le roman familial. Et c'est-à-dire, qu'est-ce qu'on raconte de la famille ? Et dans ce roman familial, il y a des choses qu'on n'a pas envie de raconter. Par exemple... Un grand-oncle qui a fait une faillite frauduleuse ou un grand-père qui a abusé de ses petits-enfants. Toutes ces choses que la famille ne veut pas intégrer au roman familial, elle va les éjecter, entre guillemets. Ça va devenir des secrets de famille qui eux-mêmes auront des répercussions sur les générations suivantes. Mais ça, c'est encore un autre sujet.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc justement, si on tire un petit peu plus le fil, qu'est-ce qui se passe en fait dans la génération ? peut se passer comme typologie de secret de famille qui va avoir un impact sur la vie des générations d'après en fait. Est-ce que tu as des exemples par rapport aux personnes que tu accompagnes ou ce genre de choses par exemple ?

  • Speaker #1

    Oui, alors des exemples, il y en aurait beaucoup, mais en fait, le mécanisme du secret de famille... D'abord, les secrets de famille, c'est toujours des événements qui sont teintés de honte ou de culpabilité. Voilà, et donc on n'en parle pas parce que c'est trop honteux ou qu'on se sent trop coupable et qu'on ne veut pas que ça se sache. C'est parfois aussi en lien avec des traumatismes. C'est-à-dire que c'est un événement qui a été tellement traumatisant pour un membre de la famille qu'il ne peut pas en parler, qu'il ne peut pas le verbaliser. Donc là, on appelle ça plutôt un non-dit. Il n'y a pas une vraie volonté de faire secret, mais il y a une incapacité à en parler. Et en gros, par un mécanisme qu'on appelle celui de la crypte et du fantôme, je ne vais pas rentrer trop dans les détails, mais je vais faire en gros toutes les émotions qui sont en lien avec cet événement. sont encryptées dans le psychisme de la personne, et elles restent intactes. Et elles se transmettent à la génération suivante par un mécanisme de transmission inconsciente. Donc la génération suivante récupère des émotions qui ont été encryptées, mais lui par contre, il ne comprend pas pourquoi il est porteur de ces émotions. Et c'est là que ça va créer chez lui toutes sortes de symptômes qui peuvent être des cauchemars. mais qui peuvent être aussi des symptômes psychiques, des symptômes physiques, en lien avec le secret de la génération précédente.

  • Speaker #0

    En général, les personnes qui viennent te consulter, qu'est-ce qu'ils disent quand ils viennent te voir ? Est-ce qu'ils savent d'où, enfin a priori non, si ils viennent te voir, d'où vient leur problématique à l'instant T ? Ou est-ce que c'est comme une sensation de... J'ai l'impression... d'avoir un nœud autour de ma famille, mais je n'arrive pas à défaire ce nœud. Avec quelle intention viennent ces gens en général ?

  • Speaker #1

    Mais du coup, ce n'est pas possible de généraliser parce que chaque personne vient avec sa propre problématique. Disons que ce qui est fréquent, c'est de recevoir des personnes qui ont déjà fait plusieurs formes de thérapie. La thérapie, enfin, leur problématique résiste à toute forme de thérapie. Et donc... L'idée, c'est de se dire, peut-être qu'en fait, le problème que je rencontre n'est pas à moi, ou en tout cas est en lien avec une problématique de l'histoire familiale. Mais il y a aussi des personnes qui viennent parce qu'ils savent qu'il y a eu un secret de famille dans leur famille, qui viennent de le découvrir, par exemple, et qui veulent un petit peu comprendre quel effet ce secret a eu sur eux. Certaines personnes viennent parce qu'ils ont constaté des répétitions de schémas relationnels dans leur famille. et il faudrait... sortir de ce schéma répétitif. Il y a une très très grande diversité de motifs pour lesquels on peut consulter en psychogénéalogie. Moi, j'ai l'habitude de dire que il me semble que la psychogénéalogie devrait faire partie de toute approche thérapeutique, puisque quand on vient au monde, on ne vient pas de nulle part, on vient d'une famille.

  • Speaker #0

    On la connaît sous nom, mais...

  • Speaker #1

    On la connaît sous nom, qui nous a forcément transmis un certain nombre de choses. Et il ne me semble pas possible de mettre ça de côté quand on entame un travail thérapeutique.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Oui, parce qu'il y a beaucoup de choses, des empêchements dans nos vies aujourd'hui qui viennent de là, de nos problématiques, de nos loyautés, de nos croyances en lien avec la famille. Tout ce qu'on va vouloir respecter de ce que la famille nous a transmis, etc. Oui,

  • Speaker #1

    il y a à la fois... la loyauté familiale, effectivement. Tout ce qu'on va faire dans notre vie pour être en loyauté à notre clan, où est-ce que nos parents attendaient de nous. Et puis à la fois, il y a aussi tout ce qui nous a été transmis de manière visible. On peut tous identifier au moins une dizaine de croyances sur la vie, en général, qui nous ont été transmises, même qui ont été verbalisées par notre famille, qu'on continue à porter, parfois, même si on en a conscience.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux donner un exemple ? Par exemple, pour que ça soit plus...

  • Speaker #1

    Par exemple, l'argent, ce n'est pas pour nous. Les familles où on répète tout le temps, non, mais l'argent, ce n'est pas pour nous. Ou alors, les riches, c'est tous des exploiteurs. Ou alors, les hommes sont tous infidèles. Les femmes ne s'intéressent qu'à l'argent. Enfin,

  • Speaker #0

    il y en a tellement dans les domaines.

  • Speaker #1

    Elles sont verbalisées, elles ne sont pas visibles. Et puis, à côté de tout ce qui a été... transmis de manière visible. Il y a aussi tout ce qui se transmet de manière invisible. Et là, c'est à travers des comportements, à travers des choses qui ne sont pas dites, que l'enfant absorbe un certain nombre de croyances et d'émotions. Et en psychogénéalogie, on travaille aussi là-dessus, sur ce qui n'a pas été dit.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu accompagnes les enfants, justement ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je n'accompagne pas d'enfants. La psychogénéalogie, ce n'est pas un outil qui est vraiment adapté pour les enfants, parce qu'il y a cet arbre généalogique. qui demandent certaines réflexions par contre certains psychanalystes transgénérationnels accompagnent des enfants et leurs parents et là c'est une approche qui est un tout petit peu différente qui se rapproche beaucoup de la psychogénéalogie mais qui est peut-être plus adaptée pour des problématiques Des enfants.

  • Speaker #0

    Ok. Dans ton livre, il est divisé en deux parties. On a la première partie où tu vas présenter tout ce que tu as fait, tout ce que tu as dit, bien sûr, bien plus en détail, avec des exemples fouillés et des personnes que tu as accompagnées. Et dans la deuxième partie, tu t'adresses plus aux femmes. Pourquoi ce choix, en fait ? Est-ce que ça veut dire que la psychogénéalogie... Au fond, c'est une blessure féminine. Tu vois, ça accompagne le parcours féminin. Pourquoi ce choix ?

  • Speaker #1

    Alors, pas du tout. C'est parce que moi, j'ai voulu parler de ce que je connaissais. Ok.

  • Speaker #0

    Ce qui est une bonne idée. Voilà.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, je vais parler de ce que je connais. Et à 90%, j'accompagne plutôt des femmes.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce que c'est parce que je suis une femme et que les hommes ont plus tendance à être accompagnés par des hommes ? ou est-ce que c'est parce que les femmes ne sont plus tournées vers l'introspection ? Je n'ai pas la réponse à ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai que les femmes ont tendance à priori à l'être, parce que moi aussi, je n'ai qu'une clientèle féminine aujourd'hui. Donc, tu sais ma partie, moi c'est plus tout ce qui concerne le lieu de vie et l'habitat et notre manière d'habiter. En quoi la psychogénéalogie peut intervenir justement dans nos maisons ? dans notre choix de maison ou tout ce genre de choses. Qu'est-ce que la psychogénéalogie dit de ça ?

  • Speaker #1

    La psychogénéalogie, elle peut être un outil d'accompagnement intéressant pour des personnes qui rencontreraient des problématiques avec leur lieu de vie. Puisque ce qu'elle dit, c'est que finalement, dans tout le corpus de ce qui nous est transmis, il y a aussi une manière d'habiter la maison. Alors quand je dis la maison, c'est...

  • Speaker #0

    Le fond symbolique, l'appartement, tout ce qu'on peut habiter. Le toit au-dessus de notre tête.

  • Speaker #1

    Donc, cette manière d'habiter, elle nous est également transmise par nos ancêtres, principalement nos parents, grands-parents parfois, meilleurs grands-parents. Il y a cette première chose, il y a également l'endroit où on habite. Donc, très souvent, certaines personnes vont, de génération en génération, rester habiter la région. toujours la même région. Donc là, ça vient dire quelque chose de la loyauté au lieu où on souhaite habiter. Il y a tellement une multiplicité de sujets qu'on peut aborder que tout dépend de la problématique. Mais voilà, pour toute personne qui aurait une problématique par rapport à sa maison, par exemple, je voudrais construire une maison, mais ça n'avance pas, ça patine, j'y arrive pas, je m'auto-sabote. Là, on pourrait aller voir qu'est-ce qui s'est passé dans la famille par rapport à la question de la construction de la maison. Mais ça peut être l'inverse. Je n'arrive pas à déménager. Il y a quelque chose qui m'en empêche, mais je ne comprends pas ce que c'est. Ça peut être aussi des problématiques de sortir de la maison. Donc, des personnes qui ont besoin de rester tout le temps chez eux, qui ont du mal à sortir. Donc, on peut aller voir dans l'histoire familiale. Qu'est-ce que ça a signifié de sortir de la maison ? Voilà, entre autres. Après, le sujet est vaste.

  • Speaker #0

    Et selon toi, on va peut-être prendre quelques petits exemples. pour être plus parlant. Après, effectivement, ça va dépendre de l'histoire familiale, ça je l'ai bien entendu, etc. Mais par exemple, quelqu'un qui va avoir tendance à avoir une maison très encombrée, où il y a beaucoup de bazar, des difficultés à arranger, ce genre de choses, hormis des pathologies différentes, ça peut venir faire écho à quoi, par exemple, sur une famille en face ? Ça t'évoque quoi ?

  • Speaker #1

    C'est difficile de répondre dans le vide sans vraiment savoir. La famille, d'abord, avant d'aller regarder l'histoire familiale, il faut toujours aller regarder ses propres traumas, qu'est-ce qui a pu arriver dans l'enfance, qu'est-ce que ça voulait dire de ranger sa chambre. Par exemple, des parents tyranniques qui pourraient avoir imposé à l'enfant de jeter ses jouets ou de les donner dès qu'il ne les utilisait plus. Ou des parents tyranniques qui... qui était dans l'intrusion en permanence sur la chambre, sur le lieu de vie. Parce que pour un enfant, quelque part, sa chambre, c'est son lieu de vie, c'est sa maison.

  • Speaker #0

    C'est son territoire.

  • Speaker #1

    Il se projette plus tard, voilà, exactement son territoire. Et ensuite, dans l'histoire familiale, quelqu'un qui accumule, ça peut être une histoire d'exil. C'est typiquement des personnes qui auraient tout quitté. Tout abandonné, dont leurs objets, je pense par exemple au pied noir en Algérie, qui ont dû partir du jour au lendemain en laissant tout. Du coup, ça pourrait prendre du sens d'accumuler, d'accumuler dans les générations suivantes, parce qu'à un moment, on a tout perdu, donc il faut tout récupérer. Il y a parfois un sens de réparation aussi de l'histoire familiale dans la manière dont on habite les lieux. Par exemple, quelqu'un qui aurait vécu dans un logement insalubre toute sa vie, enfin toute sa vie, toute son enfance, pourrait avoir besoin de réparer en ayant la maison la plus clinquante, la plus belle, la plus luxueuse possible, dans une forme de réparation de ce qui a été vécu dans l'enfance.

  • Speaker #0

    Et ça veut dire que dans ton travail, au fond, c'est le fait aussi de conscientiser les choses. Quand on a une histoire familiale, quelque chose, un secret, etc., mais qu'on agit. en fonction de ce secret, sans avoir l'information, à un moment donné, ton travail, c'est de faire remonter à la conscience cette histoire et déjà cette prise de conscience guérit, apporte des clés en tous les cas de changement, de transformation, déjà par ce point-là ?

  • Speaker #1

    C'est ça. La prise de conscience, c'est un début. Pour certains, c'est suffisant. Parfois, prendre conscience que... Qu'est-ce que je pourrais donner comme exemple ?

  • Speaker #0

    Par exemple, qu'ils ont vécu l'exil, si tu veux.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, qu'il y a eu l'exil. Du coup, il y a ce besoin d'amasser, d'amasser, mais qui peut créer, qui peut même être un encombrement dans sa vie personnelle. Enfin, une maison avec plein d'objets, ça peut être lourd dans sa vie personnelle. Des fois, ça suffit pour changer. Et puis, des fois, ça ne suffit pas. Il faudra aller faire des actes symboliques de réparation. ou toute autre chose, tout dépend de la personne. Oui, voilà, ce qui est globalement intéressant, ce qu'il faut retenir dans la psychogénéalogie, et comme toute approche thérapeutique d'ailleurs, c'est qu'elle est très individuelle et qu'on ne peut pas plaquer des solutions. Une mémoire d'exil, ça peut produire la situation qu'on vient de décrire dans la descendance, mais ça peut aussi décrire toute autre chose. Ça peut aussi, dans les générations suivantes, créer le besoin de retourner. dans le pays des ancêtres, parfois même sans le savoir. Donc moi, ça m'est arrivé assez régulièrement d'accompagner des personnes qui sont retournées vivre. dans le pays de leurs grands-parents ou arrière-grands-parents, mais qu'ils ont découvert bien plus tard, en fait. Donc, comme si... Enfin, c'est pas comme si, c'est parce qu'il y a une mémoire des lieux de vie qui transite dans l'inconscient familial, et que quelque chose, à un moment, va nous rappeler sur les lieux de vie de nos ancêtres.

  • Speaker #0

    Comment ça s'explique ? J'aime pas ce terme, mais scientifiquement, quelque part. Comment ça se fait qu'à un moment donné, mais quelque part cette graine est clos. C'est un peu comme s'il y avait une graine en sommeil, et un jour elle est clos. Comment ça se fait que ça se passe ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, très clairement, scientifiquement, il n'y en a absolument pas la réponse à cette question. C'est juste empirique, c'est-à-dire que c'est ce qu'on constate. L'idée principale, ce serait qu'entre parents et enfants, il y a une transmission qui se fait d'inconscient à inconscient. Donc là, ce serait trop long pour tout expliquer, mais je vous renvoie à mon podcast dans lequel j'explique tout ça. Et qui fait que de génération en génération, on se transmet à la fois des croyances, des émotions, mais aussi des images, des sons, des odeurs qui font qu'on peut être porteur d'images, de sons d'un pays, par exemple, qui n'est pas le sien. Et quand on va se retrouver dans ce pays, avoir le sentiment de déjà vu, mais qui correspond en fait à quelque chose qui nous a été transmis.

  • Speaker #0

    Et quid de l'épigénétique ?

  • Speaker #1

    L'épigénétique, ça montre simplement que les gens qui ont vécu un traumatisme ont une altération d'une façon de lire les gènes qui, dans les générations suivantes, peut produire une sensibilité particulière au stress.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour l'instant, on est là. Et donc, ça n'explique pas du tout toutes les constatations qu'on peut faire dans l'approche de la psychogénéalogie.

  • Speaker #0

    D'accord, je comprends. Si on reste dans la sphère de la maison, du foyer, moi, j'ai beaucoup de clientes qui ont aujourd'hui une problématique d'ancrage. Et je trouve que c'est... Déjà, on en parle beaucoup. Il faut s'ancrer, il faut... Voilà. Est-ce que, là encore une fois, je m'imagine que ça va dépendre de la problématique et de l'histoire familiale, mais malgré tout, est-ce que tu as constaté quelque chose de similaire déjà ? Est-ce que c'est une problématique qui revient régulièrement, cette difficulté à s'ancrer quelque part ? Et est-ce qu'il y a des cas malgré tout, une problématique ou un cas qui se reproduit assez régulièrement dans ton observation des choses ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je ne constate pas spécifiquement des problématiques d'ancrage. Je crois que je constate plutôt l'inverse. Ah oui. à s'en aller.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je suis trop loyale à ma famille, je ne peux pas m'en séparer, je ne peux pas partir. Comment faire pour quitter le lieu de vie de ma famille sans culpabiliser ? Il me semble que je rencontre plus ce genre de situation. Après, les problématiques d'ancrage, ça peut être en lien à nouveau avec des mémoires d'exil, de déménagement fréquent dans les générations précédentes. Le nomadisme,

  • Speaker #0

    je pense que ça va.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, le nomadisme. Mais ça peut être aussi très, très personnel, avec l'idée que se fixer à un endroit, ça peut renvoyer à des angoisses de mort. La fin, ça y est, je suis posée, ma vie est finie. Et de toujours être en recherche d'un ailleurs, de quelque chose de mieux, de différent, et renvoyer plutôt à une faille existentielle.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Aussi, si on reste sur le lieu de vie, il y a tout ce qui concerne les objets. Les objets qui nous entourent, que l'on choisit, consciemment ou inconsciemment, pour beaucoup inconsciemment quand même, Qu'est-ce que, selon la psychogénéalogie, l'objet en général peut avoir de positifs comme de négatifs dans notre quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors en psychogénéalogie, on va peut-être plutôt s'intéresser aux objets qui sont transmis par la famille. Donc les meubles de famille, les bijoux qui sont transmis. Et on va s'intéresser à la mémoire qui est transmise à travers cet objet. à qui a appartenu cet objet, dans quelle intention il a été donné, mais aussi dans quelle intention il a été gardé. Donc quelqu'un qui garderait tous ses meubles de famille et qui serait dans l'incapacité complète d'en séparer, on irait travailler sur la loyauté familiale et aussi sur la question du deuil. Et d'ailleurs, ça vaut aussi pour une maison, une maison de famille dont on ne pourrait pas se séparer. Moi, je vois des gens qui se mettent dans des situations financières très compliquées parce qu'ils veulent conserver des maisons de famille à tout prix, mais des maisons qui finalement leur coûtent très cher, où ils ne vont jamais, mais ils sont dans l'incapacité de les vendre. Voilà, ça vient questionner à quoi ça sert de garder cette maison. Qu'est-ce que ça vient dire de la loyauté aux parents ou aux grands-parents ? Et du deuil. du parent. Est-ce que vendre cette maison, ça signifierait se séparer symboliquement du parent ? Il y a tout un tas de choses qu'on peut travailler autour de la maison et l'attachement à une maison.

  • Speaker #0

    Ça veut donc dire qu'un objet qui serait, je vais schématiser les choses, mais qui serait l'armoire normande transmise par la grand-mère avec une image très négative. Et puis, il y a une sensation de meuble qui peut oppresser par sa taille. Voilà, c'est un exemple au hasard. Est-ce que ça veut dire qu'obligatoirement, on doit s'en séparer, au fond ?

  • Speaker #1

    Non, pas forcément. En fait, l'important, c'est surtout le travail qu'on va faire autour de prise de conscience de pourquoi j'ai récupéré cette armoire normande de ma grand-mère. Est-ce que c'est parce que j'étais sa préférée ? Est-ce que c'est parce que je suis la plus loyale à la famille ? Et pourquoi je la garde ? Si je la garde, parce qu'elle est belle chez moi, ça me rappelle ma grand-mère que j'aimais, mais pour autant, je ne me mets pas à pleurer à chaque fois que je la vois. Et ça ne m'empêche pas d'avoir aussi d'autres meubles à moi. Ciao ! Il n'y a pas de problématique. Mais si je la garde alors que je vis dans un minuscule studio et qu'en fait, je n'arrive même plus à ouvrir ma porte d'entrée et qu'à chaque fois que je la regarde, je me sens hyper angoissée parce que ma grand-mère m'angoissait. Voilà, là, il y a tout un travail qui peut se faire et qui peut aboutir à se séparer de cet objet symboliquement pour se séparer de tout ce qui a été projeté sur moi avec cet objet. Mais là encore, entre ces deux situations extrêmes, il y a toute une infinité de variations.

  • Speaker #0

    Et puis j'imagine que la variation, c'est le temps. en fait. C'est toi à la fin de ton accompagnement, tu ne vas pas dire, j'imagine que tu ne dis pas que ça, mais que l'armoire, il faut s'en débarrasser. C'est un processus dans lequel va se mettre la personne que tu accompagnes et que c'est à elle de se débarrasser ou de donner ou de vendre l'objet en question quand elle se sent prête en fait. Oui, c'est ça. Alors, c'est surtout pas au thérapeute d'imposer. Mais effectivement, un processus de travail sur l'histoire familiale peut aboutir à la décision de vendre l'armoire, mais ça peut aussi être la décision, tiens, finalement, je vais la repeindre, je vais faire mon petit upcycling et je vais la mettre à mon goût, par rapport à ce que je disais au début, par rapport aux objets dans la valise. Ou alors, de la garder, mais de la mettre à un autre endroit. En fait, que Ce qui est important, c'est que c'est le processus de réflexion par lequel va passer la personne, et dont l'armoire, en fait, est un support. Il y a des choses qui se projettent sur l'armoire, mais qui sont plus largement, qui appartiennent à l'histoire familiale.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. À quelqu'un qui, aujourd'hui, écoute le podcast et se dit, tiens, j'ai envie d'aller explorer, mais je ne suis pas prête à être accompagnée aujourd'hui, encore. Qu'est-ce que tu préconiserais de faire, d'explorer, de lire ton livre et d'écouter tes podcasts dans un premier temps ? Parce que déjà, ça va donner des pistes de réflexion et peut-être des réponses. Mais en toutes et d'autres causes, est-ce qu'il y a quelque chose qui pourrait faire du bien à poser ou à déposer à un moment donné avant de passer un accompagnement ?

  • Speaker #0

    Disons, tout dépend de la problématique, parce que c'est vrai que je ne l'ai peut-être pas dit, mais la psychogénéalogie, c'est une approche qui interroge l'histoire familiale, mais avec un objectif, un questionnement, une problématique.

  • Speaker #1

    Une intention, oui.

  • Speaker #0

    Voilà, une intention. Mais si on prend une intention par rapport à la maison, puisque c'est le sujet au lieu de vie, en tout cas, ce serait peut-être la première chose à faire, d'aller interroger chaque personne de la famille sur son rapport au lieu de vie. Et s'interroger sur quelle est l'histoire des lieux de vie dans cette famille ? Quelle est l'histoire peut-être traumatique par rapport aux lieux de vie ? À quoi ont servi les lieux de vie ? Est-ce qu'il y a eu des deuils de lieux de vie qui ont dû être faits, donc des mémoires d'exil ou de migration ? Aussi, se demander... Il y a une étape qui est très importante dans la vie, c'est l'étape où on quitte la maison de ses parents.

  • Speaker #1

    On ne s'amuse pas.

  • Speaker #0

    Voilà, parce qu'on va vers son propre lieu de vie. Comment s'est passé le moment où j'ai quitté la maison de mes parents ? Qu'est-ce qui peut se rejouer dans mon histoire aujourd'hui de ce départ de la maison ? Voilà, interroger un peu, tous azimuts, quel est le lien à la maison dans mon histoire familiale. Et surtout, prendre des notes, parce que souvent, on ne se souvient pas. Quand la conscience n'a pas envie d'intégrer, enfin, quand plutôt le conscient n'a pas envie, il éjecte dans la conscience, prendre des notes. Et puis comme ça, si un jour vient le besoin d'être accompagné par rapport à... Bon, là, j'ai pris le sujet de la maison, mais ça peut être tout autre sujet. Pouvoir avoir une trace de ce qui s'est passé dans l'histoire familiale par rapport au sujet en question.

  • Speaker #1

    Ok. Et si quelqu'un ne peut pas avoir accès à ces informations, parce que dispute familial qui fait que on a On n'est plus en relation parce que la famille n'existe plus aujourd'hui. Qu'est-ce que ça implique par rapport à cette méconnaissance, quelque part, de son passé, au fond ?

  • Speaker #0

    Disons qu'en psychogénéalogie, on peut presque toujours travailler, même si on n'a pas de... Trop d'histoires,

  • Speaker #1

    de matières.

  • Speaker #0

    Voilà, parce qu'on peut déjà, presque toujours, pas toujours, mais très souvent utiliser la généalogie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    La généalogie qui donne quand même énormément d'informations sur les lieux de vie, puisque dans les actes de naissance, vous avez les adresses, dans les actes de mariage aussi. Enfin, on peut retracer comme ça les différents lieux de vie de sa famille. Alors, c'est vrai pour la France, c'est vrai pour la Belgique. Après, c'est moins vrai pour d'autres pays, où c'est plus difficile, où il n'y a pas forcément d'état civil. Après, tout ce qui relève de l'histoire familiale qui n'a pas été racontée peut être travaillé à travers d'autres techniques, comme l'hypnose ou les rêves, ou l'écriture thérapeutique d'ailleurs. Voilà, je dirais que si toutefois quelqu'un n'a aucun élément sur son liste... familial, aucune généalogie et n'a pas envie de travailler via l'hypnose, etc. Dans ce cas-là, la psychogénéalogie, ce n'est pas forcément l'approche recommandée. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Mais bon, ça peut aussi éclairer sur... Ça peut dire des choses de soi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, on peut aussi travailler sur ça, bien sûr.

  • Speaker #1

    Quel conseil tu donnes à quelqu'un, justement, qui a envie de venir interroger sa vie, sa famille, sa lignée familiale ? Parce que des fois, on a un peu de gêne. à dire les choses, à poser des questions, alors peut-être pas concernant le lieu de vie, mais dans un sens plus large, c'est toujours un peu problématique de poser des questions. Est-ce qu'il y a des préconisations, des tips quelque part que tu donnes pour créer cette conversation, ce langage familial ? Ou il n'y en a pas, on ose, on y va.

  • Speaker #0

    Tout est variable suivant les familles, mais ce qui marche en général très très bien, c'est l'arbre généalogique. Parce qu'en fait, l'arbre généalogique, qu'il soit fait à partir d'états civils ou qu'il soit fait simplement comme ça, de mémoire, c'est toujours une bonne façon d'entrer en matière. Et en général, dans une famille, la plupart des personnes, peut-être pas toutes, ont envie de parler de l'histoire, de la généalogie, de qui est né. ou à quelle date, etc. Et souvent, c'est une très bonne entrée en matière pour délier ensuite les langues et poser ensuite peut-être des questions d'ordre plus intime.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'est l'excuse, quelque part, pour aller chercher plus d'informations. C'est le point de départ, en tous les cas. Oui, et puis c'est vrai que ça permet de se poser après un repas, etc., au café, de dire, tiens, je suis en train de travailler sur mon âge généalogique parce que... On peut toujours inventer un prétexte quelconque et poser les questions. Effectivement, c'est plus facile à ce moment-là. Très bien. Aujourd'hui, si on veut te contacter, Sophie, comment on fait ? Où on te trouve ? Et aussi, peut-être, est-ce qu'il y a une... On ressent des choses à l'intérieur de soi qui font qu'on a envie de venir te contacter ? Parce que... à un moment donné, pourquoi on choisirait la psychogénéalogie plutôt qu'une autre thérapie ? Donc peut-être qu'il y a des choses qui reviennent encore et on a un doute, encore une fois, sur cette lignée, ce passé familial. Comment tu... Qu'est-ce que tu conseillerais ?

  • Speaker #0

    Alors la psychogénéalogie, c'est une thérapie qui est bien adaptée pour ce que je disais tout à l'heure. Toutes les personnes qui ont eu des... qui ont une problématique qui résiste à tout autre type de thérapie et qui ont travaillé justement cet aspect de l'histoire familiale. Un des signes aussi que quelque chose peut être en lien avec l'histoire familiale, c'est plutôt des symptômes assez particuliers, comme des cauchemars récurrents qui sont assez inexplicables pour la personne. Ça peut être aussi une problématique de place qui se pose à la fois au travail, dans la famille, dans la sphère relationnelle. ça peut être d'avoir repéré dans son histoire familiale des schémas répétitifs. Je réfléchis un petit peu à qui est-ce que j'accompagne en ce moment. Ou aussi toutes les personnes qui ont le sentiment que, parce que souvent c'est aussi assez intuitif de se dire mais j'ai quand même l'impression que cette problématique, elle ne m'appartient pas complètement. De toute façon, ça vaut toujours le coup d'aller visiter l'histoire familiale. Parce que même si notre problématique ne s'ancre pas totalement dans l'histoire familiale, On y trouve toujours des marges de manœuvre, des bouffées d'oxygène, des ressources, parfois. Heureusement, d'ailleurs, je n'en ai pas beaucoup parlé, mais qui permettent d'avancer, en fait, dans son processus thérapeutique.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà, et donc, pour me contacter, vous pouvez le faire via mon site internet sophieduverne.com.

  • Speaker #1

    OK. Et puis, sur Instagram aussi, tu as un Insta. Je mettrai tout de toute manière dans les notes de l'épisode. Et puis j'invite les personnes à lire ton livre « Se libérer des mémoires familiales » et à écouter ton podcast aussi, parce que je trouve qu'il est plein de ressources. Merci à toi,

  • Speaker #0

    Sophie. Merci beaucoup de m'avoir invitée.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Profite bien de ta fin de journée à Toulon. Merci. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il a semé quelques graines de réflexion. de reconnexion et peut-être même d'apaisement. Ce que nous portons en nous ne nous appartient pas toujours. Et pourtant, cela agit en silence dans Ausha, nos attachements, nos façons d'habiter la vie. Les transmissions familiales, conscientes ou invisibles, peuvent aussi se rejouer dans nos lieux de vie. Et c'est bien ce lien-là, entre intérieur intime et habitat, que j'ai à cœur d'explorer avec vous. Si cet épisode a résonné, je vous rappelle que les inscriptions au cercle nos maisons miroirs sont ouvertes jusqu'au 19 mai. Un mois pour renouer avec votre espace, écrire le journal intime de ma maison et écouter ce que votre lieu tente peut-être de vous murmurer. Vous retrouverez toutes les informations dans les notes de l'épisode ou directement sur mon site maisonconquête.fr Alors en attendant, prenez soin de vous et de ce lieu que vous appelez chez vous.

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Description

🎙 Habiter son passé avec la psychogénéalogie


Et si ton lieu de vie révélait des parts de ton histoire familiale ?
Dans cet épisode, je reçois Sophie Duverne, psychogénéalogiste, autrice et créatrice du podcast Psychogénéalogie et compagnie, pour parler de ces héritages invisibles qui peuvent façonner notre manière d’habiter, parfois bien plus qu’on ne le croit.


💡 Dans cet épisode, on explore ensemble :

  1. Ce qu’est la psychogénéalogie, comment elle agit, et ce qu’elle peut révéler de nos loyautés, de nos nœuds intérieurs, ou de nos schémas inconscients.

  2. Les liens entre histoire familiale et habitat : comment certains blocages dans nos lieux de vie peuvent être le reflet d’une mémoire ancienne (exil, deuil, secret, loyauté…).

  3. Comment initier un travail de libération, de transformation, ou simplement d’écoute, même quand on n’a pas accès à toute l’histoire.


🗣 Trois citations marquantes de l’épisode :


« Ce que tu n’exprimes pas, ta maison peut le porter à ta place. »

« Un lieu trop encombré peut parfois raconter une histoire d’exil. Une tentative inconsciente de réparer ce qui a été perdu. »

« On croit qu’on choisit librement notre manière d’habiter… mais il y a parfois toute une lignée derrière nos murs. »


🌿 Et si tu sens que ta maison cherche à te parler…
Le cercle Nos maisons miroirs rouvre ses portes du 19 mai au 19 juin 2025.

Un mois d’exploration douce pour écrire le journal intime de ta maison, renouer avec ton espace, et t’ouvrir à ce qui, peut-être, cherche à émerger.


📍Toutes les infos ici : maisonconquete.fr/product-page/nos-maisons-miroirs


Tu peux retrouver toutes les informations concernant Sophie Duverne sur son site : www.sophieduverne.com et son podcast Psychogénéalogie et cie est à retrouver sur toutes les plateformes : https://podcasts.apple.com/fr/podcast/psychog%C3%A9n%C3%A9alogie-cie/id1566829616


Bonne écoute 💛


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue chez Maison Conquête, le podcast qui explore votre manière d'habiter le monde à travers vos lieux de vie. Je suis Gaëlle Dumora, créatrice de Maison Conquête, et j'accompagne les femmes à se sentir pleinement chez elles, dans leurs espaces, dans leurs choix, dans leurs transitions. Aujourd'hui, je vous propose un voyage subtil, à la croisée des lignées et de nos lieux d'ancrage. Je suis allée à la rencontre de Sophie Duverne, psychogénéalogiste. autrice et créatrice du podcast Psychogénéalogie et compagnie. Ensemble, nous avons exploré les transmissions invisibles, les héritages familiaux qui se logent dans nos gestes, dans nos loyautés et dans nos maisons. Et si ce besoin de déménager sans cesse, cette difficulté à se séparer d'un objet, ou ce sentiment diffus de ne jamais vraiment être chez soi, venait d'une mémoire ancienne, d'un récit familial, enfouie. Dans cet épisode, il est question de secrets de famille, de mythes fondateurs, de mémoires des lieux, de valises trop pleines et de celles qu'on apprend à ouvrir pour faire le tri avec douceur et lucidité. Et si ce que vous vivez aujourd'hui résonne avec votre histoire, vos silences, vos manières d'habiter, sachez que le cercle Nos Maisons Miroirs ouvre ses portes ce 19 mai. C'est une traversée douce, un mois pour écouter ce que votre maison tente peut-être de vous dire depuis longtemps. Un espace pour celles qui se sentent en décalage, en transition, en quête de recentrage. Vous recevrez chez vous le journal intime de ma maison. Vous serez accompagné par deux lives de groupe, le 19 mai et le 19 juin. Un groupe WhatsApp, vivant et sensible. et un cadre bienveillant pour cheminer à votre rythme avec d'autres femmes sur ce même seuil. Ce n'est pas une méthode, c'est une rencontre. Avec vous, avec votre lieu, avec ce qui peut-être cherche à émerger. Retrouvez toutes les informations dans les notes de l'épisode. En attendant, je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour Sophie !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais... te présenter déjà dans un premier temps. Je n'ai pas envie de te présenter en te disant ce que tu fais aujourd'hui, parce que tu vas nous faire la démonstration et la présentation de ton métier à l'heure actuelle.

  • Speaker #1

    Alors oui, mon nom est Sophie Duverne et je suis psychogénéalogiste. J'exerce à Toulon où j'ai un cabinet et puis aussi en visioconférence un peu partout dans le monde, en tout cas dans la francophonie. Je suis aussi l'auteur d'un podcast qui s'appelle Psychogénéalogie et compagnie, qui a pour objectif de parler de la psychogénéalogie en termes que j'essaie d'être simple en tout cas, de vulgariser un petit peu la psychogénéalogie. Et je suis également l'auteur d'un livre qui s'appelle Se libérer des mémoires familiales, aux éditions Robert Laffont.

  • Speaker #0

    Je recommande d'ailleurs l'écoute, la lecture du livre et aussi l'écoute du podcast, parce que tu as la particularité de faire des... petits flashs, en fait, des épisodes qui durent moins de 20 minutes, sur des thématiques, des émotions et des thématiques bien particulières. Et donc, c'est très riche, je trouve, d'écouter ces podcasts quand on a une problématique en plus en lien avec ces émotions. Est-ce que tu pourrais me dire un petit peu ce que c'est la psychogénéalogie ? Parce qu'on en entend parler, mais concrètement, qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Alors, concrètement, la psychogénéalogie, c'est une approche thérapeutique et elle a pour objectif de... Dédé, les personnes à identifier quel est l'héritage psycho-émotionnel qu'elles ont reçu de leur famille et qui pourrait leur créer dans leur propre vie des freins, des empêchements, des blocages, des symptômes physiques ou parfois des symptômes psychiques. L'idée, en fait, c'est d'aider chacun à retrouver un maximum de libre-arbitre, même si le libre-arbitre absolu n'existe pas, mais disons d'aider chaque personne à prendre conscience par rapport à une problématique. de ce dont elle peut avoir hérité de son histoire familiale, en termes de croyances ou d'émotions qui ne lui appartiennent pas et qui viennent l'entraver ou lui créer des empêchements dans sa vie actuelle. Et une fois qu'on a identifié ce bagage, ensuite, si je reprends l'image d'une valise, par exemple, c'est comme si on nous avait donné une valise qu'on se transmettait de génération en génération. L'idée, c'est d'ouvrir la valise, regarder ce qu'il y a dedans et se dire, OK... qu'est-ce que je veux garder, puisqu'on reçoit aussi des ressources de sa famille, de quoi je veux me libérer, donc vider certaines choses de la famille en disant mais ça moi j'en ai pas besoin, ça m'encombre et en plus j'ai pas du tout envie de le transmettre à la génération suivante. Et puis ensuite, qu'est-ce qu'on peut transformer ? De se dire, tiens, cet objet-là, dans la valise, je le trouve sympa, mais je le remettrai bien un petit peu à mon goût. Qu'est-ce que je peux en faire pour moi, pour ma vie actuelle ? Voilà, de manière imagée, c'est un petit peu ça, le travail de la psychogénéalogie.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça veut dire que du coup, c'est un travail qui est en deux temps ? Un premier temps où il y a une phase d'exploration, de s'aligner quelque part, et une deuxième phase plus, entre guillemets, thérapeutique, là, où tu vas accompagner la personne ? dans sa guérison, même si encore une fois, je n'aime pas trop ce terme-là, mais peut-être que tu emploies un autre terme d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être dans sa libération ou sa transformation. Alors, théoriquement, on pourrait dire que c'est comme ça, mais en réalité, pendant une séance, tout est mélangé. En psychogénéalogie, on utilise beaucoup ce qu'on appelle un génosociogramme, qui est un arbre généalogique. Donc, pour retracer vraiment le plus fidèlement possible. L'histoire familiale, c'est un arbre généalogique classique, mais un petit peu plus étoffé, dans lequel on va retrouver non seulement les dates de naissance, les dates de décès, mais aussi les causes de décès, les dates des grands traumatismes de la famille, les dates, par exemple, de migration, ou les dates de déménagement, puisqu'on parle du...

  • Speaker #0

    On parlera du lieu dans une deuxième partie.

  • Speaker #1

    Donc, on se sert de ce support, qui est peut-être un petit peu plus généalogique, comme un guide. et ensuite... On se sert du récit de l'histoire familiale qui a été fait pour pouvoir connaître l'histoire telle qu'elle a été transmise à la personne qui vient consulter.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc tout se mélange un petit peu au cours d'une séance.

  • Speaker #0

    Ok, je comprends. Toi, au fond, comment t'es arrivée jusqu'à la psychogénéalogie ? Qu'est-ce qui t'a amenée jusqu'à cette pratique qui n'est pas non plus très courante ? On est bien d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, qu'il devient de plus en plus. Moi, j'ai l'habitude de dire que je suis tombée dans la marmite quand j'étais petite. Parce que je me souviens avoir découvert la question des secrets de famille pendant une émission radio. Je devais avoir à peu près 15 ans. Et m'être dit, mais oh là là, c'est incroyable. Qu'est-ce que c'est intéressant. Et puis ensuite, j'ai mis ça sous le tapis. Parce que c'était quand même quelque chose qui, il y a une vingtaine d'années, une trentaine d'années, restait... encore plus rare qu'aujourd'hui. Ça paraissait même peut-être un peu ésotérique, alors que ça ne l'est pas du tout. Et puis, à l'occasion d'un burn-out, j'ai pu moi-même consulter une psychogénéalogiste, comprendre que, oui, il était bien question de secret de famille, puisque j'étais moi-même sous le coup d'un gros secret, transformer ma vie. Et au terme de cette transformation, j'ai décidé moi-même d'accompagner les personnes avec cette approche.

  • Speaker #0

    Dans ton livre, tu parles... notamment du mythe familial. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus ? Comment ça se construit en fait, cette histoire, ces histoires de famille, ces secrets de famille ? Et voilà, comment tu peux nous expliquer un peu plus dans le détail ce que c'est ce mythe familial qui se construit petit à petit ?

  • Speaker #1

    Alors le mythe familial, assez précisément, c'est l'ensemble des croyances, des valeurs et des histoires qui se transmettent dans la famille. Ce mythe, c'est... en gros, on pourrait dire que c'est l'histoire que la famille raconte sur la famille, entre autres, et qui fait que cette famille reste une famille. C'est-à-dire, c'est parce qu'on partage certaines croyances, c'est parce qu'on partage certaines valeurs, c'est parce qu'on partage une certaine histoire, entre autres, et pas seulement de la biologie. C'est pour ça qu'on fait famille. Et finalement... Ce qui fait qu'une famille reste une famille de génération en génération, c'est que toutes ses croyances, valeurs et ses histoires sont transmises aux générations suivantes. Voilà, ça c'est le mythe familial. Et dans le mythe familial, il y a une partie qui est très importante, qui est ce qu'on appelle le roman familial. Et c'est-à-dire, qu'est-ce qu'on raconte de la famille ? Et dans ce roman familial, il y a des choses qu'on n'a pas envie de raconter. Par exemple... Un grand-oncle qui a fait une faillite frauduleuse ou un grand-père qui a abusé de ses petits-enfants. Toutes ces choses que la famille ne veut pas intégrer au roman familial, elle va les éjecter, entre guillemets. Ça va devenir des secrets de famille qui eux-mêmes auront des répercussions sur les générations suivantes. Mais ça, c'est encore un autre sujet.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc justement, si on tire un petit peu plus le fil, qu'est-ce qui se passe en fait dans la génération ? peut se passer comme typologie de secret de famille qui va avoir un impact sur la vie des générations d'après en fait. Est-ce que tu as des exemples par rapport aux personnes que tu accompagnes ou ce genre de choses par exemple ?

  • Speaker #1

    Oui, alors des exemples, il y en aurait beaucoup, mais en fait, le mécanisme du secret de famille... D'abord, les secrets de famille, c'est toujours des événements qui sont teintés de honte ou de culpabilité. Voilà, et donc on n'en parle pas parce que c'est trop honteux ou qu'on se sent trop coupable et qu'on ne veut pas que ça se sache. C'est parfois aussi en lien avec des traumatismes. C'est-à-dire que c'est un événement qui a été tellement traumatisant pour un membre de la famille qu'il ne peut pas en parler, qu'il ne peut pas le verbaliser. Donc là, on appelle ça plutôt un non-dit. Il n'y a pas une vraie volonté de faire secret, mais il y a une incapacité à en parler. Et en gros, par un mécanisme qu'on appelle celui de la crypte et du fantôme, je ne vais pas rentrer trop dans les détails, mais je vais faire en gros toutes les émotions qui sont en lien avec cet événement. sont encryptées dans le psychisme de la personne, et elles restent intactes. Et elles se transmettent à la génération suivante par un mécanisme de transmission inconsciente. Donc la génération suivante récupère des émotions qui ont été encryptées, mais lui par contre, il ne comprend pas pourquoi il est porteur de ces émotions. Et c'est là que ça va créer chez lui toutes sortes de symptômes qui peuvent être des cauchemars. mais qui peuvent être aussi des symptômes psychiques, des symptômes physiques, en lien avec le secret de la génération précédente.

  • Speaker #0

    En général, les personnes qui viennent te consulter, qu'est-ce qu'ils disent quand ils viennent te voir ? Est-ce qu'ils savent d'où, enfin a priori non, si ils viennent te voir, d'où vient leur problématique à l'instant T ? Ou est-ce que c'est comme une sensation de... J'ai l'impression... d'avoir un nœud autour de ma famille, mais je n'arrive pas à défaire ce nœud. Avec quelle intention viennent ces gens en général ?

  • Speaker #1

    Mais du coup, ce n'est pas possible de généraliser parce que chaque personne vient avec sa propre problématique. Disons que ce qui est fréquent, c'est de recevoir des personnes qui ont déjà fait plusieurs formes de thérapie. La thérapie, enfin, leur problématique résiste à toute forme de thérapie. Et donc... L'idée, c'est de se dire, peut-être qu'en fait, le problème que je rencontre n'est pas à moi, ou en tout cas est en lien avec une problématique de l'histoire familiale. Mais il y a aussi des personnes qui viennent parce qu'ils savent qu'il y a eu un secret de famille dans leur famille, qui viennent de le découvrir, par exemple, et qui veulent un petit peu comprendre quel effet ce secret a eu sur eux. Certaines personnes viennent parce qu'ils ont constaté des répétitions de schémas relationnels dans leur famille. et il faudrait... sortir de ce schéma répétitif. Il y a une très très grande diversité de motifs pour lesquels on peut consulter en psychogénéalogie. Moi, j'ai l'habitude de dire que il me semble que la psychogénéalogie devrait faire partie de toute approche thérapeutique, puisque quand on vient au monde, on ne vient pas de nulle part, on vient d'une famille.

  • Speaker #0

    On la connaît sous nom, mais...

  • Speaker #1

    On la connaît sous nom, qui nous a forcément transmis un certain nombre de choses. Et il ne me semble pas possible de mettre ça de côté quand on entame un travail thérapeutique.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Oui, parce qu'il y a beaucoup de choses, des empêchements dans nos vies aujourd'hui qui viennent de là, de nos problématiques, de nos loyautés, de nos croyances en lien avec la famille. Tout ce qu'on va vouloir respecter de ce que la famille nous a transmis, etc. Oui,

  • Speaker #1

    il y a à la fois... la loyauté familiale, effectivement. Tout ce qu'on va faire dans notre vie pour être en loyauté à notre clan, où est-ce que nos parents attendaient de nous. Et puis à la fois, il y a aussi tout ce qui nous a été transmis de manière visible. On peut tous identifier au moins une dizaine de croyances sur la vie, en général, qui nous ont été transmises, même qui ont été verbalisées par notre famille, qu'on continue à porter, parfois, même si on en a conscience.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux donner un exemple ? Par exemple, pour que ça soit plus...

  • Speaker #1

    Par exemple, l'argent, ce n'est pas pour nous. Les familles où on répète tout le temps, non, mais l'argent, ce n'est pas pour nous. Ou alors, les riches, c'est tous des exploiteurs. Ou alors, les hommes sont tous infidèles. Les femmes ne s'intéressent qu'à l'argent. Enfin,

  • Speaker #0

    il y en a tellement dans les domaines.

  • Speaker #1

    Elles sont verbalisées, elles ne sont pas visibles. Et puis, à côté de tout ce qui a été... transmis de manière visible. Il y a aussi tout ce qui se transmet de manière invisible. Et là, c'est à travers des comportements, à travers des choses qui ne sont pas dites, que l'enfant absorbe un certain nombre de croyances et d'émotions. Et en psychogénéalogie, on travaille aussi là-dessus, sur ce qui n'a pas été dit.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu accompagnes les enfants, justement ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je n'accompagne pas d'enfants. La psychogénéalogie, ce n'est pas un outil qui est vraiment adapté pour les enfants, parce qu'il y a cet arbre généalogique. qui demandent certaines réflexions par contre certains psychanalystes transgénérationnels accompagnent des enfants et leurs parents et là c'est une approche qui est un tout petit peu différente qui se rapproche beaucoup de la psychogénéalogie mais qui est peut-être plus adaptée pour des problématiques Des enfants.

  • Speaker #0

    Ok. Dans ton livre, il est divisé en deux parties. On a la première partie où tu vas présenter tout ce que tu as fait, tout ce que tu as dit, bien sûr, bien plus en détail, avec des exemples fouillés et des personnes que tu as accompagnées. Et dans la deuxième partie, tu t'adresses plus aux femmes. Pourquoi ce choix, en fait ? Est-ce que ça veut dire que la psychogénéalogie... Au fond, c'est une blessure féminine. Tu vois, ça accompagne le parcours féminin. Pourquoi ce choix ?

  • Speaker #1

    Alors, pas du tout. C'est parce que moi, j'ai voulu parler de ce que je connaissais. Ok.

  • Speaker #0

    Ce qui est une bonne idée. Voilà.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, je vais parler de ce que je connais. Et à 90%, j'accompagne plutôt des femmes.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce que c'est parce que je suis une femme et que les hommes ont plus tendance à être accompagnés par des hommes ? ou est-ce que c'est parce que les femmes ne sont plus tournées vers l'introspection ? Je n'ai pas la réponse à ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai que les femmes ont tendance à priori à l'être, parce que moi aussi, je n'ai qu'une clientèle féminine aujourd'hui. Donc, tu sais ma partie, moi c'est plus tout ce qui concerne le lieu de vie et l'habitat et notre manière d'habiter. En quoi la psychogénéalogie peut intervenir justement dans nos maisons ? dans notre choix de maison ou tout ce genre de choses. Qu'est-ce que la psychogénéalogie dit de ça ?

  • Speaker #1

    La psychogénéalogie, elle peut être un outil d'accompagnement intéressant pour des personnes qui rencontreraient des problématiques avec leur lieu de vie. Puisque ce qu'elle dit, c'est que finalement, dans tout le corpus de ce qui nous est transmis, il y a aussi une manière d'habiter la maison. Alors quand je dis la maison, c'est...

  • Speaker #0

    Le fond symbolique, l'appartement, tout ce qu'on peut habiter. Le toit au-dessus de notre tête.

  • Speaker #1

    Donc, cette manière d'habiter, elle nous est également transmise par nos ancêtres, principalement nos parents, grands-parents parfois, meilleurs grands-parents. Il y a cette première chose, il y a également l'endroit où on habite. Donc, très souvent, certaines personnes vont, de génération en génération, rester habiter la région. toujours la même région. Donc là, ça vient dire quelque chose de la loyauté au lieu où on souhaite habiter. Il y a tellement une multiplicité de sujets qu'on peut aborder que tout dépend de la problématique. Mais voilà, pour toute personne qui aurait une problématique par rapport à sa maison, par exemple, je voudrais construire une maison, mais ça n'avance pas, ça patine, j'y arrive pas, je m'auto-sabote. Là, on pourrait aller voir qu'est-ce qui s'est passé dans la famille par rapport à la question de la construction de la maison. Mais ça peut être l'inverse. Je n'arrive pas à déménager. Il y a quelque chose qui m'en empêche, mais je ne comprends pas ce que c'est. Ça peut être aussi des problématiques de sortir de la maison. Donc, des personnes qui ont besoin de rester tout le temps chez eux, qui ont du mal à sortir. Donc, on peut aller voir dans l'histoire familiale. Qu'est-ce que ça a signifié de sortir de la maison ? Voilà, entre autres. Après, le sujet est vaste.

  • Speaker #0

    Et selon toi, on va peut-être prendre quelques petits exemples. pour être plus parlant. Après, effectivement, ça va dépendre de l'histoire familiale, ça je l'ai bien entendu, etc. Mais par exemple, quelqu'un qui va avoir tendance à avoir une maison très encombrée, où il y a beaucoup de bazar, des difficultés à arranger, ce genre de choses, hormis des pathologies différentes, ça peut venir faire écho à quoi, par exemple, sur une famille en face ? Ça t'évoque quoi ?

  • Speaker #1

    C'est difficile de répondre dans le vide sans vraiment savoir. La famille, d'abord, avant d'aller regarder l'histoire familiale, il faut toujours aller regarder ses propres traumas, qu'est-ce qui a pu arriver dans l'enfance, qu'est-ce que ça voulait dire de ranger sa chambre. Par exemple, des parents tyranniques qui pourraient avoir imposé à l'enfant de jeter ses jouets ou de les donner dès qu'il ne les utilisait plus. Ou des parents tyranniques qui... qui était dans l'intrusion en permanence sur la chambre, sur le lieu de vie. Parce que pour un enfant, quelque part, sa chambre, c'est son lieu de vie, c'est sa maison.

  • Speaker #0

    C'est son territoire.

  • Speaker #1

    Il se projette plus tard, voilà, exactement son territoire. Et ensuite, dans l'histoire familiale, quelqu'un qui accumule, ça peut être une histoire d'exil. C'est typiquement des personnes qui auraient tout quitté. Tout abandonné, dont leurs objets, je pense par exemple au pied noir en Algérie, qui ont dû partir du jour au lendemain en laissant tout. Du coup, ça pourrait prendre du sens d'accumuler, d'accumuler dans les générations suivantes, parce qu'à un moment, on a tout perdu, donc il faut tout récupérer. Il y a parfois un sens de réparation aussi de l'histoire familiale dans la manière dont on habite les lieux. Par exemple, quelqu'un qui aurait vécu dans un logement insalubre toute sa vie, enfin toute sa vie, toute son enfance, pourrait avoir besoin de réparer en ayant la maison la plus clinquante, la plus belle, la plus luxueuse possible, dans une forme de réparation de ce qui a été vécu dans l'enfance.

  • Speaker #0

    Et ça veut dire que dans ton travail, au fond, c'est le fait aussi de conscientiser les choses. Quand on a une histoire familiale, quelque chose, un secret, etc., mais qu'on agit. en fonction de ce secret, sans avoir l'information, à un moment donné, ton travail, c'est de faire remonter à la conscience cette histoire et déjà cette prise de conscience guérit, apporte des clés en tous les cas de changement, de transformation, déjà par ce point-là ?

  • Speaker #1

    C'est ça. La prise de conscience, c'est un début. Pour certains, c'est suffisant. Parfois, prendre conscience que... Qu'est-ce que je pourrais donner comme exemple ?

  • Speaker #0

    Par exemple, qu'ils ont vécu l'exil, si tu veux.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, qu'il y a eu l'exil. Du coup, il y a ce besoin d'amasser, d'amasser, mais qui peut créer, qui peut même être un encombrement dans sa vie personnelle. Enfin, une maison avec plein d'objets, ça peut être lourd dans sa vie personnelle. Des fois, ça suffit pour changer. Et puis, des fois, ça ne suffit pas. Il faudra aller faire des actes symboliques de réparation. ou toute autre chose, tout dépend de la personne. Oui, voilà, ce qui est globalement intéressant, ce qu'il faut retenir dans la psychogénéalogie, et comme toute approche thérapeutique d'ailleurs, c'est qu'elle est très individuelle et qu'on ne peut pas plaquer des solutions. Une mémoire d'exil, ça peut produire la situation qu'on vient de décrire dans la descendance, mais ça peut aussi décrire toute autre chose. Ça peut aussi, dans les générations suivantes, créer le besoin de retourner. dans le pays des ancêtres, parfois même sans le savoir. Donc moi, ça m'est arrivé assez régulièrement d'accompagner des personnes qui sont retournées vivre. dans le pays de leurs grands-parents ou arrière-grands-parents, mais qu'ils ont découvert bien plus tard, en fait. Donc, comme si... Enfin, c'est pas comme si, c'est parce qu'il y a une mémoire des lieux de vie qui transite dans l'inconscient familial, et que quelque chose, à un moment, va nous rappeler sur les lieux de vie de nos ancêtres.

  • Speaker #0

    Comment ça s'explique ? J'aime pas ce terme, mais scientifiquement, quelque part. Comment ça se fait qu'à un moment donné, mais quelque part cette graine est clos. C'est un peu comme s'il y avait une graine en sommeil, et un jour elle est clos. Comment ça se fait que ça se passe ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, très clairement, scientifiquement, il n'y en a absolument pas la réponse à cette question. C'est juste empirique, c'est-à-dire que c'est ce qu'on constate. L'idée principale, ce serait qu'entre parents et enfants, il y a une transmission qui se fait d'inconscient à inconscient. Donc là, ce serait trop long pour tout expliquer, mais je vous renvoie à mon podcast dans lequel j'explique tout ça. Et qui fait que de génération en génération, on se transmet à la fois des croyances, des émotions, mais aussi des images, des sons, des odeurs qui font qu'on peut être porteur d'images, de sons d'un pays, par exemple, qui n'est pas le sien. Et quand on va se retrouver dans ce pays, avoir le sentiment de déjà vu, mais qui correspond en fait à quelque chose qui nous a été transmis.

  • Speaker #0

    Et quid de l'épigénétique ?

  • Speaker #1

    L'épigénétique, ça montre simplement que les gens qui ont vécu un traumatisme ont une altération d'une façon de lire les gènes qui, dans les générations suivantes, peut produire une sensibilité particulière au stress.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour l'instant, on est là. Et donc, ça n'explique pas du tout toutes les constatations qu'on peut faire dans l'approche de la psychogénéalogie.

  • Speaker #0

    D'accord, je comprends. Si on reste dans la sphère de la maison, du foyer, moi, j'ai beaucoup de clientes qui ont aujourd'hui une problématique d'ancrage. Et je trouve que c'est... Déjà, on en parle beaucoup. Il faut s'ancrer, il faut... Voilà. Est-ce que, là encore une fois, je m'imagine que ça va dépendre de la problématique et de l'histoire familiale, mais malgré tout, est-ce que tu as constaté quelque chose de similaire déjà ? Est-ce que c'est une problématique qui revient régulièrement, cette difficulté à s'ancrer quelque part ? Et est-ce qu'il y a des cas malgré tout, une problématique ou un cas qui se reproduit assez régulièrement dans ton observation des choses ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je ne constate pas spécifiquement des problématiques d'ancrage. Je crois que je constate plutôt l'inverse. Ah oui. à s'en aller.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je suis trop loyale à ma famille, je ne peux pas m'en séparer, je ne peux pas partir. Comment faire pour quitter le lieu de vie de ma famille sans culpabiliser ? Il me semble que je rencontre plus ce genre de situation. Après, les problématiques d'ancrage, ça peut être en lien à nouveau avec des mémoires d'exil, de déménagement fréquent dans les générations précédentes. Le nomadisme,

  • Speaker #0

    je pense que ça va.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, le nomadisme. Mais ça peut être aussi très, très personnel, avec l'idée que se fixer à un endroit, ça peut renvoyer à des angoisses de mort. La fin, ça y est, je suis posée, ma vie est finie. Et de toujours être en recherche d'un ailleurs, de quelque chose de mieux, de différent, et renvoyer plutôt à une faille existentielle.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Aussi, si on reste sur le lieu de vie, il y a tout ce qui concerne les objets. Les objets qui nous entourent, que l'on choisit, consciemment ou inconsciemment, pour beaucoup inconsciemment quand même, Qu'est-ce que, selon la psychogénéalogie, l'objet en général peut avoir de positifs comme de négatifs dans notre quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors en psychogénéalogie, on va peut-être plutôt s'intéresser aux objets qui sont transmis par la famille. Donc les meubles de famille, les bijoux qui sont transmis. Et on va s'intéresser à la mémoire qui est transmise à travers cet objet. à qui a appartenu cet objet, dans quelle intention il a été donné, mais aussi dans quelle intention il a été gardé. Donc quelqu'un qui garderait tous ses meubles de famille et qui serait dans l'incapacité complète d'en séparer, on irait travailler sur la loyauté familiale et aussi sur la question du deuil. Et d'ailleurs, ça vaut aussi pour une maison, une maison de famille dont on ne pourrait pas se séparer. Moi, je vois des gens qui se mettent dans des situations financières très compliquées parce qu'ils veulent conserver des maisons de famille à tout prix, mais des maisons qui finalement leur coûtent très cher, où ils ne vont jamais, mais ils sont dans l'incapacité de les vendre. Voilà, ça vient questionner à quoi ça sert de garder cette maison. Qu'est-ce que ça vient dire de la loyauté aux parents ou aux grands-parents ? Et du deuil. du parent. Est-ce que vendre cette maison, ça signifierait se séparer symboliquement du parent ? Il y a tout un tas de choses qu'on peut travailler autour de la maison et l'attachement à une maison.

  • Speaker #0

    Ça veut donc dire qu'un objet qui serait, je vais schématiser les choses, mais qui serait l'armoire normande transmise par la grand-mère avec une image très négative. Et puis, il y a une sensation de meuble qui peut oppresser par sa taille. Voilà, c'est un exemple au hasard. Est-ce que ça veut dire qu'obligatoirement, on doit s'en séparer, au fond ?

  • Speaker #1

    Non, pas forcément. En fait, l'important, c'est surtout le travail qu'on va faire autour de prise de conscience de pourquoi j'ai récupéré cette armoire normande de ma grand-mère. Est-ce que c'est parce que j'étais sa préférée ? Est-ce que c'est parce que je suis la plus loyale à la famille ? Et pourquoi je la garde ? Si je la garde, parce qu'elle est belle chez moi, ça me rappelle ma grand-mère que j'aimais, mais pour autant, je ne me mets pas à pleurer à chaque fois que je la vois. Et ça ne m'empêche pas d'avoir aussi d'autres meubles à moi. Ciao ! Il n'y a pas de problématique. Mais si je la garde alors que je vis dans un minuscule studio et qu'en fait, je n'arrive même plus à ouvrir ma porte d'entrée et qu'à chaque fois que je la regarde, je me sens hyper angoissée parce que ma grand-mère m'angoissait. Voilà, là, il y a tout un travail qui peut se faire et qui peut aboutir à se séparer de cet objet symboliquement pour se séparer de tout ce qui a été projeté sur moi avec cet objet. Mais là encore, entre ces deux situations extrêmes, il y a toute une infinité de variations.

  • Speaker #0

    Et puis j'imagine que la variation, c'est le temps. en fait. C'est toi à la fin de ton accompagnement, tu ne vas pas dire, j'imagine que tu ne dis pas que ça, mais que l'armoire, il faut s'en débarrasser. C'est un processus dans lequel va se mettre la personne que tu accompagnes et que c'est à elle de se débarrasser ou de donner ou de vendre l'objet en question quand elle se sent prête en fait. Oui, c'est ça. Alors, c'est surtout pas au thérapeute d'imposer. Mais effectivement, un processus de travail sur l'histoire familiale peut aboutir à la décision de vendre l'armoire, mais ça peut aussi être la décision, tiens, finalement, je vais la repeindre, je vais faire mon petit upcycling et je vais la mettre à mon goût, par rapport à ce que je disais au début, par rapport aux objets dans la valise. Ou alors, de la garder, mais de la mettre à un autre endroit. En fait, que Ce qui est important, c'est que c'est le processus de réflexion par lequel va passer la personne, et dont l'armoire, en fait, est un support. Il y a des choses qui se projettent sur l'armoire, mais qui sont plus largement, qui appartiennent à l'histoire familiale.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. À quelqu'un qui, aujourd'hui, écoute le podcast et se dit, tiens, j'ai envie d'aller explorer, mais je ne suis pas prête à être accompagnée aujourd'hui, encore. Qu'est-ce que tu préconiserais de faire, d'explorer, de lire ton livre et d'écouter tes podcasts dans un premier temps ? Parce que déjà, ça va donner des pistes de réflexion et peut-être des réponses. Mais en toutes et d'autres causes, est-ce qu'il y a quelque chose qui pourrait faire du bien à poser ou à déposer à un moment donné avant de passer un accompagnement ?

  • Speaker #0

    Disons, tout dépend de la problématique, parce que c'est vrai que je ne l'ai peut-être pas dit, mais la psychogénéalogie, c'est une approche qui interroge l'histoire familiale, mais avec un objectif, un questionnement, une problématique.

  • Speaker #1

    Une intention, oui.

  • Speaker #0

    Voilà, une intention. Mais si on prend une intention par rapport à la maison, puisque c'est le sujet au lieu de vie, en tout cas, ce serait peut-être la première chose à faire, d'aller interroger chaque personne de la famille sur son rapport au lieu de vie. Et s'interroger sur quelle est l'histoire des lieux de vie dans cette famille ? Quelle est l'histoire peut-être traumatique par rapport aux lieux de vie ? À quoi ont servi les lieux de vie ? Est-ce qu'il y a eu des deuils de lieux de vie qui ont dû être faits, donc des mémoires d'exil ou de migration ? Aussi, se demander... Il y a une étape qui est très importante dans la vie, c'est l'étape où on quitte la maison de ses parents.

  • Speaker #1

    On ne s'amuse pas.

  • Speaker #0

    Voilà, parce qu'on va vers son propre lieu de vie. Comment s'est passé le moment où j'ai quitté la maison de mes parents ? Qu'est-ce qui peut se rejouer dans mon histoire aujourd'hui de ce départ de la maison ? Voilà, interroger un peu, tous azimuts, quel est le lien à la maison dans mon histoire familiale. Et surtout, prendre des notes, parce que souvent, on ne se souvient pas. Quand la conscience n'a pas envie d'intégrer, enfin, quand plutôt le conscient n'a pas envie, il éjecte dans la conscience, prendre des notes. Et puis comme ça, si un jour vient le besoin d'être accompagné par rapport à... Bon, là, j'ai pris le sujet de la maison, mais ça peut être tout autre sujet. Pouvoir avoir une trace de ce qui s'est passé dans l'histoire familiale par rapport au sujet en question.

  • Speaker #1

    Ok. Et si quelqu'un ne peut pas avoir accès à ces informations, parce que dispute familial qui fait que on a On n'est plus en relation parce que la famille n'existe plus aujourd'hui. Qu'est-ce que ça implique par rapport à cette méconnaissance, quelque part, de son passé, au fond ?

  • Speaker #0

    Disons qu'en psychogénéalogie, on peut presque toujours travailler, même si on n'a pas de... Trop d'histoires,

  • Speaker #1

    de matières.

  • Speaker #0

    Voilà, parce qu'on peut déjà, presque toujours, pas toujours, mais très souvent utiliser la généalogie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    La généalogie qui donne quand même énormément d'informations sur les lieux de vie, puisque dans les actes de naissance, vous avez les adresses, dans les actes de mariage aussi. Enfin, on peut retracer comme ça les différents lieux de vie de sa famille. Alors, c'est vrai pour la France, c'est vrai pour la Belgique. Après, c'est moins vrai pour d'autres pays, où c'est plus difficile, où il n'y a pas forcément d'état civil. Après, tout ce qui relève de l'histoire familiale qui n'a pas été racontée peut être travaillé à travers d'autres techniques, comme l'hypnose ou les rêves, ou l'écriture thérapeutique d'ailleurs. Voilà, je dirais que si toutefois quelqu'un n'a aucun élément sur son liste... familial, aucune généalogie et n'a pas envie de travailler via l'hypnose, etc. Dans ce cas-là, la psychogénéalogie, ce n'est pas forcément l'approche recommandée. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Mais bon, ça peut aussi éclairer sur... Ça peut dire des choses de soi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, on peut aussi travailler sur ça, bien sûr.

  • Speaker #1

    Quel conseil tu donnes à quelqu'un, justement, qui a envie de venir interroger sa vie, sa famille, sa lignée familiale ? Parce que des fois, on a un peu de gêne. à dire les choses, à poser des questions, alors peut-être pas concernant le lieu de vie, mais dans un sens plus large, c'est toujours un peu problématique de poser des questions. Est-ce qu'il y a des préconisations, des tips quelque part que tu donnes pour créer cette conversation, ce langage familial ? Ou il n'y en a pas, on ose, on y va.

  • Speaker #0

    Tout est variable suivant les familles, mais ce qui marche en général très très bien, c'est l'arbre généalogique. Parce qu'en fait, l'arbre généalogique, qu'il soit fait à partir d'états civils ou qu'il soit fait simplement comme ça, de mémoire, c'est toujours une bonne façon d'entrer en matière. Et en général, dans une famille, la plupart des personnes, peut-être pas toutes, ont envie de parler de l'histoire, de la généalogie, de qui est né. ou à quelle date, etc. Et souvent, c'est une très bonne entrée en matière pour délier ensuite les langues et poser ensuite peut-être des questions d'ordre plus intime.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'est l'excuse, quelque part, pour aller chercher plus d'informations. C'est le point de départ, en tous les cas. Oui, et puis c'est vrai que ça permet de se poser après un repas, etc., au café, de dire, tiens, je suis en train de travailler sur mon âge généalogique parce que... On peut toujours inventer un prétexte quelconque et poser les questions. Effectivement, c'est plus facile à ce moment-là. Très bien. Aujourd'hui, si on veut te contacter, Sophie, comment on fait ? Où on te trouve ? Et aussi, peut-être, est-ce qu'il y a une... On ressent des choses à l'intérieur de soi qui font qu'on a envie de venir te contacter ? Parce que... à un moment donné, pourquoi on choisirait la psychogénéalogie plutôt qu'une autre thérapie ? Donc peut-être qu'il y a des choses qui reviennent encore et on a un doute, encore une fois, sur cette lignée, ce passé familial. Comment tu... Qu'est-ce que tu conseillerais ?

  • Speaker #0

    Alors la psychogénéalogie, c'est une thérapie qui est bien adaptée pour ce que je disais tout à l'heure. Toutes les personnes qui ont eu des... qui ont une problématique qui résiste à tout autre type de thérapie et qui ont travaillé justement cet aspect de l'histoire familiale. Un des signes aussi que quelque chose peut être en lien avec l'histoire familiale, c'est plutôt des symptômes assez particuliers, comme des cauchemars récurrents qui sont assez inexplicables pour la personne. Ça peut être aussi une problématique de place qui se pose à la fois au travail, dans la famille, dans la sphère relationnelle. ça peut être d'avoir repéré dans son histoire familiale des schémas répétitifs. Je réfléchis un petit peu à qui est-ce que j'accompagne en ce moment. Ou aussi toutes les personnes qui ont le sentiment que, parce que souvent c'est aussi assez intuitif de se dire mais j'ai quand même l'impression que cette problématique, elle ne m'appartient pas complètement. De toute façon, ça vaut toujours le coup d'aller visiter l'histoire familiale. Parce que même si notre problématique ne s'ancre pas totalement dans l'histoire familiale, On y trouve toujours des marges de manœuvre, des bouffées d'oxygène, des ressources, parfois. Heureusement, d'ailleurs, je n'en ai pas beaucoup parlé, mais qui permettent d'avancer, en fait, dans son processus thérapeutique.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà, et donc, pour me contacter, vous pouvez le faire via mon site internet sophieduverne.com.

  • Speaker #1

    OK. Et puis, sur Instagram aussi, tu as un Insta. Je mettrai tout de toute manière dans les notes de l'épisode. Et puis j'invite les personnes à lire ton livre « Se libérer des mémoires familiales » et à écouter ton podcast aussi, parce que je trouve qu'il est plein de ressources. Merci à toi,

  • Speaker #0

    Sophie. Merci beaucoup de m'avoir invitée.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Profite bien de ta fin de journée à Toulon. Merci. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il a semé quelques graines de réflexion. de reconnexion et peut-être même d'apaisement. Ce que nous portons en nous ne nous appartient pas toujours. Et pourtant, cela agit en silence dans Ausha, nos attachements, nos façons d'habiter la vie. Les transmissions familiales, conscientes ou invisibles, peuvent aussi se rejouer dans nos lieux de vie. Et c'est bien ce lien-là, entre intérieur intime et habitat, que j'ai à cœur d'explorer avec vous. Si cet épisode a résonné, je vous rappelle que les inscriptions au cercle nos maisons miroirs sont ouvertes jusqu'au 19 mai. Un mois pour renouer avec votre espace, écrire le journal intime de ma maison et écouter ce que votre lieu tente peut-être de vous murmurer. Vous retrouverez toutes les informations dans les notes de l'épisode ou directement sur mon site maisonconquête.fr Alors en attendant, prenez soin de vous et de ce lieu que vous appelez chez vous.

Description

🎙 Habiter son passé avec la psychogénéalogie


Et si ton lieu de vie révélait des parts de ton histoire familiale ?
Dans cet épisode, je reçois Sophie Duverne, psychogénéalogiste, autrice et créatrice du podcast Psychogénéalogie et compagnie, pour parler de ces héritages invisibles qui peuvent façonner notre manière d’habiter, parfois bien plus qu’on ne le croit.


💡 Dans cet épisode, on explore ensemble :

  1. Ce qu’est la psychogénéalogie, comment elle agit, et ce qu’elle peut révéler de nos loyautés, de nos nœuds intérieurs, ou de nos schémas inconscients.

  2. Les liens entre histoire familiale et habitat : comment certains blocages dans nos lieux de vie peuvent être le reflet d’une mémoire ancienne (exil, deuil, secret, loyauté…).

  3. Comment initier un travail de libération, de transformation, ou simplement d’écoute, même quand on n’a pas accès à toute l’histoire.


🗣 Trois citations marquantes de l’épisode :


« Ce que tu n’exprimes pas, ta maison peut le porter à ta place. »

« Un lieu trop encombré peut parfois raconter une histoire d’exil. Une tentative inconsciente de réparer ce qui a été perdu. »

« On croit qu’on choisit librement notre manière d’habiter… mais il y a parfois toute une lignée derrière nos murs. »


🌿 Et si tu sens que ta maison cherche à te parler…
Le cercle Nos maisons miroirs rouvre ses portes du 19 mai au 19 juin 2025.

Un mois d’exploration douce pour écrire le journal intime de ta maison, renouer avec ton espace, et t’ouvrir à ce qui, peut-être, cherche à émerger.


📍Toutes les infos ici : maisonconquete.fr/product-page/nos-maisons-miroirs


Tu peux retrouver toutes les informations concernant Sophie Duverne sur son site : www.sophieduverne.com et son podcast Psychogénéalogie et cie est à retrouver sur toutes les plateformes : https://podcasts.apple.com/fr/podcast/psychog%C3%A9n%C3%A9alogie-cie/id1566829616


Bonne écoute 💛


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue chez Maison Conquête, le podcast qui explore votre manière d'habiter le monde à travers vos lieux de vie. Je suis Gaëlle Dumora, créatrice de Maison Conquête, et j'accompagne les femmes à se sentir pleinement chez elles, dans leurs espaces, dans leurs choix, dans leurs transitions. Aujourd'hui, je vous propose un voyage subtil, à la croisée des lignées et de nos lieux d'ancrage. Je suis allée à la rencontre de Sophie Duverne, psychogénéalogiste. autrice et créatrice du podcast Psychogénéalogie et compagnie. Ensemble, nous avons exploré les transmissions invisibles, les héritages familiaux qui se logent dans nos gestes, dans nos loyautés et dans nos maisons. Et si ce besoin de déménager sans cesse, cette difficulté à se séparer d'un objet, ou ce sentiment diffus de ne jamais vraiment être chez soi, venait d'une mémoire ancienne, d'un récit familial, enfouie. Dans cet épisode, il est question de secrets de famille, de mythes fondateurs, de mémoires des lieux, de valises trop pleines et de celles qu'on apprend à ouvrir pour faire le tri avec douceur et lucidité. Et si ce que vous vivez aujourd'hui résonne avec votre histoire, vos silences, vos manières d'habiter, sachez que le cercle Nos Maisons Miroirs ouvre ses portes ce 19 mai. C'est une traversée douce, un mois pour écouter ce que votre maison tente peut-être de vous dire depuis longtemps. Un espace pour celles qui se sentent en décalage, en transition, en quête de recentrage. Vous recevrez chez vous le journal intime de ma maison. Vous serez accompagné par deux lives de groupe, le 19 mai et le 19 juin. Un groupe WhatsApp, vivant et sensible. et un cadre bienveillant pour cheminer à votre rythme avec d'autres femmes sur ce même seuil. Ce n'est pas une méthode, c'est une rencontre. Avec vous, avec votre lieu, avec ce qui peut-être cherche à émerger. Retrouvez toutes les informations dans les notes de l'épisode. En attendant, je vous souhaite une bonne écoute. Bonjour Sophie !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais... te présenter déjà dans un premier temps. Je n'ai pas envie de te présenter en te disant ce que tu fais aujourd'hui, parce que tu vas nous faire la démonstration et la présentation de ton métier à l'heure actuelle.

  • Speaker #1

    Alors oui, mon nom est Sophie Duverne et je suis psychogénéalogiste. J'exerce à Toulon où j'ai un cabinet et puis aussi en visioconférence un peu partout dans le monde, en tout cas dans la francophonie. Je suis aussi l'auteur d'un podcast qui s'appelle Psychogénéalogie et compagnie, qui a pour objectif de parler de la psychogénéalogie en termes que j'essaie d'être simple en tout cas, de vulgariser un petit peu la psychogénéalogie. Et je suis également l'auteur d'un livre qui s'appelle Se libérer des mémoires familiales, aux éditions Robert Laffont.

  • Speaker #0

    Je recommande d'ailleurs l'écoute, la lecture du livre et aussi l'écoute du podcast, parce que tu as la particularité de faire des... petits flashs, en fait, des épisodes qui durent moins de 20 minutes, sur des thématiques, des émotions et des thématiques bien particulières. Et donc, c'est très riche, je trouve, d'écouter ces podcasts quand on a une problématique en plus en lien avec ces émotions. Est-ce que tu pourrais me dire un petit peu ce que c'est la psychogénéalogie ? Parce qu'on en entend parler, mais concrètement, qu'est-ce que c'est ?

  • Speaker #1

    Alors, concrètement, la psychogénéalogie, c'est une approche thérapeutique et elle a pour objectif de... Dédé, les personnes à identifier quel est l'héritage psycho-émotionnel qu'elles ont reçu de leur famille et qui pourrait leur créer dans leur propre vie des freins, des empêchements, des blocages, des symptômes physiques ou parfois des symptômes psychiques. L'idée, en fait, c'est d'aider chacun à retrouver un maximum de libre-arbitre, même si le libre-arbitre absolu n'existe pas, mais disons d'aider chaque personne à prendre conscience par rapport à une problématique. de ce dont elle peut avoir hérité de son histoire familiale, en termes de croyances ou d'émotions qui ne lui appartiennent pas et qui viennent l'entraver ou lui créer des empêchements dans sa vie actuelle. Et une fois qu'on a identifié ce bagage, ensuite, si je reprends l'image d'une valise, par exemple, c'est comme si on nous avait donné une valise qu'on se transmettait de génération en génération. L'idée, c'est d'ouvrir la valise, regarder ce qu'il y a dedans et se dire, OK... qu'est-ce que je veux garder, puisqu'on reçoit aussi des ressources de sa famille, de quoi je veux me libérer, donc vider certaines choses de la famille en disant mais ça moi j'en ai pas besoin, ça m'encombre et en plus j'ai pas du tout envie de le transmettre à la génération suivante. Et puis ensuite, qu'est-ce qu'on peut transformer ? De se dire, tiens, cet objet-là, dans la valise, je le trouve sympa, mais je le remettrai bien un petit peu à mon goût. Qu'est-ce que je peux en faire pour moi, pour ma vie actuelle ? Voilà, de manière imagée, c'est un petit peu ça, le travail de la psychogénéalogie.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça veut dire que du coup, c'est un travail qui est en deux temps ? Un premier temps où il y a une phase d'exploration, de s'aligner quelque part, et une deuxième phase plus, entre guillemets, thérapeutique, là, où tu vas accompagner la personne ? dans sa guérison, même si encore une fois, je n'aime pas trop ce terme-là, mais peut-être que tu emploies un autre terme d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être dans sa libération ou sa transformation. Alors, théoriquement, on pourrait dire que c'est comme ça, mais en réalité, pendant une séance, tout est mélangé. En psychogénéalogie, on utilise beaucoup ce qu'on appelle un génosociogramme, qui est un arbre généalogique. Donc, pour retracer vraiment le plus fidèlement possible. L'histoire familiale, c'est un arbre généalogique classique, mais un petit peu plus étoffé, dans lequel on va retrouver non seulement les dates de naissance, les dates de décès, mais aussi les causes de décès, les dates des grands traumatismes de la famille, les dates, par exemple, de migration, ou les dates de déménagement, puisqu'on parle du...

  • Speaker #0

    On parlera du lieu dans une deuxième partie.

  • Speaker #1

    Donc, on se sert de ce support, qui est peut-être un petit peu plus généalogique, comme un guide. et ensuite... On se sert du récit de l'histoire familiale qui a été fait pour pouvoir connaître l'histoire telle qu'elle a été transmise à la personne qui vient consulter.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc tout se mélange un petit peu au cours d'une séance.

  • Speaker #0

    Ok, je comprends. Toi, au fond, comment t'es arrivée jusqu'à la psychogénéalogie ? Qu'est-ce qui t'a amenée jusqu'à cette pratique qui n'est pas non plus très courante ? On est bien d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, qu'il devient de plus en plus. Moi, j'ai l'habitude de dire que je suis tombée dans la marmite quand j'étais petite. Parce que je me souviens avoir découvert la question des secrets de famille pendant une émission radio. Je devais avoir à peu près 15 ans. Et m'être dit, mais oh là là, c'est incroyable. Qu'est-ce que c'est intéressant. Et puis ensuite, j'ai mis ça sous le tapis. Parce que c'était quand même quelque chose qui, il y a une vingtaine d'années, une trentaine d'années, restait... encore plus rare qu'aujourd'hui. Ça paraissait même peut-être un peu ésotérique, alors que ça ne l'est pas du tout. Et puis, à l'occasion d'un burn-out, j'ai pu moi-même consulter une psychogénéalogiste, comprendre que, oui, il était bien question de secret de famille, puisque j'étais moi-même sous le coup d'un gros secret, transformer ma vie. Et au terme de cette transformation, j'ai décidé moi-même d'accompagner les personnes avec cette approche.

  • Speaker #0

    Dans ton livre, tu parles... notamment du mythe familial. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus ? Comment ça se construit en fait, cette histoire, ces histoires de famille, ces secrets de famille ? Et voilà, comment tu peux nous expliquer un peu plus dans le détail ce que c'est ce mythe familial qui se construit petit à petit ?

  • Speaker #1

    Alors le mythe familial, assez précisément, c'est l'ensemble des croyances, des valeurs et des histoires qui se transmettent dans la famille. Ce mythe, c'est... en gros, on pourrait dire que c'est l'histoire que la famille raconte sur la famille, entre autres, et qui fait que cette famille reste une famille. C'est-à-dire, c'est parce qu'on partage certaines croyances, c'est parce qu'on partage certaines valeurs, c'est parce qu'on partage une certaine histoire, entre autres, et pas seulement de la biologie. C'est pour ça qu'on fait famille. Et finalement... Ce qui fait qu'une famille reste une famille de génération en génération, c'est que toutes ses croyances, valeurs et ses histoires sont transmises aux générations suivantes. Voilà, ça c'est le mythe familial. Et dans le mythe familial, il y a une partie qui est très importante, qui est ce qu'on appelle le roman familial. Et c'est-à-dire, qu'est-ce qu'on raconte de la famille ? Et dans ce roman familial, il y a des choses qu'on n'a pas envie de raconter. Par exemple... Un grand-oncle qui a fait une faillite frauduleuse ou un grand-père qui a abusé de ses petits-enfants. Toutes ces choses que la famille ne veut pas intégrer au roman familial, elle va les éjecter, entre guillemets. Ça va devenir des secrets de famille qui eux-mêmes auront des répercussions sur les générations suivantes. Mais ça, c'est encore un autre sujet.

  • Speaker #0

    Ok. Et donc justement, si on tire un petit peu plus le fil, qu'est-ce qui se passe en fait dans la génération ? peut se passer comme typologie de secret de famille qui va avoir un impact sur la vie des générations d'après en fait. Est-ce que tu as des exemples par rapport aux personnes que tu accompagnes ou ce genre de choses par exemple ?

  • Speaker #1

    Oui, alors des exemples, il y en aurait beaucoup, mais en fait, le mécanisme du secret de famille... D'abord, les secrets de famille, c'est toujours des événements qui sont teintés de honte ou de culpabilité. Voilà, et donc on n'en parle pas parce que c'est trop honteux ou qu'on se sent trop coupable et qu'on ne veut pas que ça se sache. C'est parfois aussi en lien avec des traumatismes. C'est-à-dire que c'est un événement qui a été tellement traumatisant pour un membre de la famille qu'il ne peut pas en parler, qu'il ne peut pas le verbaliser. Donc là, on appelle ça plutôt un non-dit. Il n'y a pas une vraie volonté de faire secret, mais il y a une incapacité à en parler. Et en gros, par un mécanisme qu'on appelle celui de la crypte et du fantôme, je ne vais pas rentrer trop dans les détails, mais je vais faire en gros toutes les émotions qui sont en lien avec cet événement. sont encryptées dans le psychisme de la personne, et elles restent intactes. Et elles se transmettent à la génération suivante par un mécanisme de transmission inconsciente. Donc la génération suivante récupère des émotions qui ont été encryptées, mais lui par contre, il ne comprend pas pourquoi il est porteur de ces émotions. Et c'est là que ça va créer chez lui toutes sortes de symptômes qui peuvent être des cauchemars. mais qui peuvent être aussi des symptômes psychiques, des symptômes physiques, en lien avec le secret de la génération précédente.

  • Speaker #0

    En général, les personnes qui viennent te consulter, qu'est-ce qu'ils disent quand ils viennent te voir ? Est-ce qu'ils savent d'où, enfin a priori non, si ils viennent te voir, d'où vient leur problématique à l'instant T ? Ou est-ce que c'est comme une sensation de... J'ai l'impression... d'avoir un nœud autour de ma famille, mais je n'arrive pas à défaire ce nœud. Avec quelle intention viennent ces gens en général ?

  • Speaker #1

    Mais du coup, ce n'est pas possible de généraliser parce que chaque personne vient avec sa propre problématique. Disons que ce qui est fréquent, c'est de recevoir des personnes qui ont déjà fait plusieurs formes de thérapie. La thérapie, enfin, leur problématique résiste à toute forme de thérapie. Et donc... L'idée, c'est de se dire, peut-être qu'en fait, le problème que je rencontre n'est pas à moi, ou en tout cas est en lien avec une problématique de l'histoire familiale. Mais il y a aussi des personnes qui viennent parce qu'ils savent qu'il y a eu un secret de famille dans leur famille, qui viennent de le découvrir, par exemple, et qui veulent un petit peu comprendre quel effet ce secret a eu sur eux. Certaines personnes viennent parce qu'ils ont constaté des répétitions de schémas relationnels dans leur famille. et il faudrait... sortir de ce schéma répétitif. Il y a une très très grande diversité de motifs pour lesquels on peut consulter en psychogénéalogie. Moi, j'ai l'habitude de dire que il me semble que la psychogénéalogie devrait faire partie de toute approche thérapeutique, puisque quand on vient au monde, on ne vient pas de nulle part, on vient d'une famille.

  • Speaker #0

    On la connaît sous nom, mais...

  • Speaker #1

    On la connaît sous nom, qui nous a forcément transmis un certain nombre de choses. Et il ne me semble pas possible de mettre ça de côté quand on entame un travail thérapeutique.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Oui, parce qu'il y a beaucoup de choses, des empêchements dans nos vies aujourd'hui qui viennent de là, de nos problématiques, de nos loyautés, de nos croyances en lien avec la famille. Tout ce qu'on va vouloir respecter de ce que la famille nous a transmis, etc. Oui,

  • Speaker #1

    il y a à la fois... la loyauté familiale, effectivement. Tout ce qu'on va faire dans notre vie pour être en loyauté à notre clan, où est-ce que nos parents attendaient de nous. Et puis à la fois, il y a aussi tout ce qui nous a été transmis de manière visible. On peut tous identifier au moins une dizaine de croyances sur la vie, en général, qui nous ont été transmises, même qui ont été verbalisées par notre famille, qu'on continue à porter, parfois, même si on en a conscience.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux donner un exemple ? Par exemple, pour que ça soit plus...

  • Speaker #1

    Par exemple, l'argent, ce n'est pas pour nous. Les familles où on répète tout le temps, non, mais l'argent, ce n'est pas pour nous. Ou alors, les riches, c'est tous des exploiteurs. Ou alors, les hommes sont tous infidèles. Les femmes ne s'intéressent qu'à l'argent. Enfin,

  • Speaker #0

    il y en a tellement dans les domaines.

  • Speaker #1

    Elles sont verbalisées, elles ne sont pas visibles. Et puis, à côté de tout ce qui a été... transmis de manière visible. Il y a aussi tout ce qui se transmet de manière invisible. Et là, c'est à travers des comportements, à travers des choses qui ne sont pas dites, que l'enfant absorbe un certain nombre de croyances et d'émotions. Et en psychogénéalogie, on travaille aussi là-dessus, sur ce qui n'a pas été dit.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu accompagnes les enfants, justement ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je n'accompagne pas d'enfants. La psychogénéalogie, ce n'est pas un outil qui est vraiment adapté pour les enfants, parce qu'il y a cet arbre généalogique. qui demandent certaines réflexions par contre certains psychanalystes transgénérationnels accompagnent des enfants et leurs parents et là c'est une approche qui est un tout petit peu différente qui se rapproche beaucoup de la psychogénéalogie mais qui est peut-être plus adaptée pour des problématiques Des enfants.

  • Speaker #0

    Ok. Dans ton livre, il est divisé en deux parties. On a la première partie où tu vas présenter tout ce que tu as fait, tout ce que tu as dit, bien sûr, bien plus en détail, avec des exemples fouillés et des personnes que tu as accompagnées. Et dans la deuxième partie, tu t'adresses plus aux femmes. Pourquoi ce choix, en fait ? Est-ce que ça veut dire que la psychogénéalogie... Au fond, c'est une blessure féminine. Tu vois, ça accompagne le parcours féminin. Pourquoi ce choix ?

  • Speaker #1

    Alors, pas du tout. C'est parce que moi, j'ai voulu parler de ce que je connaissais. Ok.

  • Speaker #0

    Ce qui est une bonne idée. Voilà.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, je vais parler de ce que je connais. Et à 90%, j'accompagne plutôt des femmes.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce que c'est parce que je suis une femme et que les hommes ont plus tendance à être accompagnés par des hommes ? ou est-ce que c'est parce que les femmes ne sont plus tournées vers l'introspection ? Je n'ai pas la réponse à ça.

  • Speaker #0

    C'est vrai que les femmes ont tendance à priori à l'être, parce que moi aussi, je n'ai qu'une clientèle féminine aujourd'hui. Donc, tu sais ma partie, moi c'est plus tout ce qui concerne le lieu de vie et l'habitat et notre manière d'habiter. En quoi la psychogénéalogie peut intervenir justement dans nos maisons ? dans notre choix de maison ou tout ce genre de choses. Qu'est-ce que la psychogénéalogie dit de ça ?

  • Speaker #1

    La psychogénéalogie, elle peut être un outil d'accompagnement intéressant pour des personnes qui rencontreraient des problématiques avec leur lieu de vie. Puisque ce qu'elle dit, c'est que finalement, dans tout le corpus de ce qui nous est transmis, il y a aussi une manière d'habiter la maison. Alors quand je dis la maison, c'est...

  • Speaker #0

    Le fond symbolique, l'appartement, tout ce qu'on peut habiter. Le toit au-dessus de notre tête.

  • Speaker #1

    Donc, cette manière d'habiter, elle nous est également transmise par nos ancêtres, principalement nos parents, grands-parents parfois, meilleurs grands-parents. Il y a cette première chose, il y a également l'endroit où on habite. Donc, très souvent, certaines personnes vont, de génération en génération, rester habiter la région. toujours la même région. Donc là, ça vient dire quelque chose de la loyauté au lieu où on souhaite habiter. Il y a tellement une multiplicité de sujets qu'on peut aborder que tout dépend de la problématique. Mais voilà, pour toute personne qui aurait une problématique par rapport à sa maison, par exemple, je voudrais construire une maison, mais ça n'avance pas, ça patine, j'y arrive pas, je m'auto-sabote. Là, on pourrait aller voir qu'est-ce qui s'est passé dans la famille par rapport à la question de la construction de la maison. Mais ça peut être l'inverse. Je n'arrive pas à déménager. Il y a quelque chose qui m'en empêche, mais je ne comprends pas ce que c'est. Ça peut être aussi des problématiques de sortir de la maison. Donc, des personnes qui ont besoin de rester tout le temps chez eux, qui ont du mal à sortir. Donc, on peut aller voir dans l'histoire familiale. Qu'est-ce que ça a signifié de sortir de la maison ? Voilà, entre autres. Après, le sujet est vaste.

  • Speaker #0

    Et selon toi, on va peut-être prendre quelques petits exemples. pour être plus parlant. Après, effectivement, ça va dépendre de l'histoire familiale, ça je l'ai bien entendu, etc. Mais par exemple, quelqu'un qui va avoir tendance à avoir une maison très encombrée, où il y a beaucoup de bazar, des difficultés à arranger, ce genre de choses, hormis des pathologies différentes, ça peut venir faire écho à quoi, par exemple, sur une famille en face ? Ça t'évoque quoi ?

  • Speaker #1

    C'est difficile de répondre dans le vide sans vraiment savoir. La famille, d'abord, avant d'aller regarder l'histoire familiale, il faut toujours aller regarder ses propres traumas, qu'est-ce qui a pu arriver dans l'enfance, qu'est-ce que ça voulait dire de ranger sa chambre. Par exemple, des parents tyranniques qui pourraient avoir imposé à l'enfant de jeter ses jouets ou de les donner dès qu'il ne les utilisait plus. Ou des parents tyranniques qui... qui était dans l'intrusion en permanence sur la chambre, sur le lieu de vie. Parce que pour un enfant, quelque part, sa chambre, c'est son lieu de vie, c'est sa maison.

  • Speaker #0

    C'est son territoire.

  • Speaker #1

    Il se projette plus tard, voilà, exactement son territoire. Et ensuite, dans l'histoire familiale, quelqu'un qui accumule, ça peut être une histoire d'exil. C'est typiquement des personnes qui auraient tout quitté. Tout abandonné, dont leurs objets, je pense par exemple au pied noir en Algérie, qui ont dû partir du jour au lendemain en laissant tout. Du coup, ça pourrait prendre du sens d'accumuler, d'accumuler dans les générations suivantes, parce qu'à un moment, on a tout perdu, donc il faut tout récupérer. Il y a parfois un sens de réparation aussi de l'histoire familiale dans la manière dont on habite les lieux. Par exemple, quelqu'un qui aurait vécu dans un logement insalubre toute sa vie, enfin toute sa vie, toute son enfance, pourrait avoir besoin de réparer en ayant la maison la plus clinquante, la plus belle, la plus luxueuse possible, dans une forme de réparation de ce qui a été vécu dans l'enfance.

  • Speaker #0

    Et ça veut dire que dans ton travail, au fond, c'est le fait aussi de conscientiser les choses. Quand on a une histoire familiale, quelque chose, un secret, etc., mais qu'on agit. en fonction de ce secret, sans avoir l'information, à un moment donné, ton travail, c'est de faire remonter à la conscience cette histoire et déjà cette prise de conscience guérit, apporte des clés en tous les cas de changement, de transformation, déjà par ce point-là ?

  • Speaker #1

    C'est ça. La prise de conscience, c'est un début. Pour certains, c'est suffisant. Parfois, prendre conscience que... Qu'est-ce que je pourrais donner comme exemple ?

  • Speaker #0

    Par exemple, qu'ils ont vécu l'exil, si tu veux.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, qu'il y a eu l'exil. Du coup, il y a ce besoin d'amasser, d'amasser, mais qui peut créer, qui peut même être un encombrement dans sa vie personnelle. Enfin, une maison avec plein d'objets, ça peut être lourd dans sa vie personnelle. Des fois, ça suffit pour changer. Et puis, des fois, ça ne suffit pas. Il faudra aller faire des actes symboliques de réparation. ou toute autre chose, tout dépend de la personne. Oui, voilà, ce qui est globalement intéressant, ce qu'il faut retenir dans la psychogénéalogie, et comme toute approche thérapeutique d'ailleurs, c'est qu'elle est très individuelle et qu'on ne peut pas plaquer des solutions. Une mémoire d'exil, ça peut produire la situation qu'on vient de décrire dans la descendance, mais ça peut aussi décrire toute autre chose. Ça peut aussi, dans les générations suivantes, créer le besoin de retourner. dans le pays des ancêtres, parfois même sans le savoir. Donc moi, ça m'est arrivé assez régulièrement d'accompagner des personnes qui sont retournées vivre. dans le pays de leurs grands-parents ou arrière-grands-parents, mais qu'ils ont découvert bien plus tard, en fait. Donc, comme si... Enfin, c'est pas comme si, c'est parce qu'il y a une mémoire des lieux de vie qui transite dans l'inconscient familial, et que quelque chose, à un moment, va nous rappeler sur les lieux de vie de nos ancêtres.

  • Speaker #0

    Comment ça s'explique ? J'aime pas ce terme, mais scientifiquement, quelque part. Comment ça se fait qu'à un moment donné, mais quelque part cette graine est clos. C'est un peu comme s'il y avait une graine en sommeil, et un jour elle est clos. Comment ça se fait que ça se passe ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, très clairement, scientifiquement, il n'y en a absolument pas la réponse à cette question. C'est juste empirique, c'est-à-dire que c'est ce qu'on constate. L'idée principale, ce serait qu'entre parents et enfants, il y a une transmission qui se fait d'inconscient à inconscient. Donc là, ce serait trop long pour tout expliquer, mais je vous renvoie à mon podcast dans lequel j'explique tout ça. Et qui fait que de génération en génération, on se transmet à la fois des croyances, des émotions, mais aussi des images, des sons, des odeurs qui font qu'on peut être porteur d'images, de sons d'un pays, par exemple, qui n'est pas le sien. Et quand on va se retrouver dans ce pays, avoir le sentiment de déjà vu, mais qui correspond en fait à quelque chose qui nous a été transmis.

  • Speaker #0

    Et quid de l'épigénétique ?

  • Speaker #1

    L'épigénétique, ça montre simplement que les gens qui ont vécu un traumatisme ont une altération d'une façon de lire les gènes qui, dans les générations suivantes, peut produire une sensibilité particulière au stress.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Pour l'instant, on est là. Et donc, ça n'explique pas du tout toutes les constatations qu'on peut faire dans l'approche de la psychogénéalogie.

  • Speaker #0

    D'accord, je comprends. Si on reste dans la sphère de la maison, du foyer, moi, j'ai beaucoup de clientes qui ont aujourd'hui une problématique d'ancrage. Et je trouve que c'est... Déjà, on en parle beaucoup. Il faut s'ancrer, il faut... Voilà. Est-ce que, là encore une fois, je m'imagine que ça va dépendre de la problématique et de l'histoire familiale, mais malgré tout, est-ce que tu as constaté quelque chose de similaire déjà ? Est-ce que c'est une problématique qui revient régulièrement, cette difficulté à s'ancrer quelque part ? Et est-ce qu'il y a des cas malgré tout, une problématique ou un cas qui se reproduit assez régulièrement dans ton observation des choses ?

  • Speaker #1

    Alors moi, je ne constate pas spécifiquement des problématiques d'ancrage. Je crois que je constate plutôt l'inverse. Ah oui. à s'en aller.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je suis trop loyale à ma famille, je ne peux pas m'en séparer, je ne peux pas partir. Comment faire pour quitter le lieu de vie de ma famille sans culpabiliser ? Il me semble que je rencontre plus ce genre de situation. Après, les problématiques d'ancrage, ça peut être en lien à nouveau avec des mémoires d'exil, de déménagement fréquent dans les générations précédentes. Le nomadisme,

  • Speaker #0

    je pense que ça va.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, le nomadisme. Mais ça peut être aussi très, très personnel, avec l'idée que se fixer à un endroit, ça peut renvoyer à des angoisses de mort. La fin, ça y est, je suis posée, ma vie est finie. Et de toujours être en recherche d'un ailleurs, de quelque chose de mieux, de différent, et renvoyer plutôt à une faille existentielle.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Aussi, si on reste sur le lieu de vie, il y a tout ce qui concerne les objets. Les objets qui nous entourent, que l'on choisit, consciemment ou inconsciemment, pour beaucoup inconsciemment quand même, Qu'est-ce que, selon la psychogénéalogie, l'objet en général peut avoir de positifs comme de négatifs dans notre quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors en psychogénéalogie, on va peut-être plutôt s'intéresser aux objets qui sont transmis par la famille. Donc les meubles de famille, les bijoux qui sont transmis. Et on va s'intéresser à la mémoire qui est transmise à travers cet objet. à qui a appartenu cet objet, dans quelle intention il a été donné, mais aussi dans quelle intention il a été gardé. Donc quelqu'un qui garderait tous ses meubles de famille et qui serait dans l'incapacité complète d'en séparer, on irait travailler sur la loyauté familiale et aussi sur la question du deuil. Et d'ailleurs, ça vaut aussi pour une maison, une maison de famille dont on ne pourrait pas se séparer. Moi, je vois des gens qui se mettent dans des situations financières très compliquées parce qu'ils veulent conserver des maisons de famille à tout prix, mais des maisons qui finalement leur coûtent très cher, où ils ne vont jamais, mais ils sont dans l'incapacité de les vendre. Voilà, ça vient questionner à quoi ça sert de garder cette maison. Qu'est-ce que ça vient dire de la loyauté aux parents ou aux grands-parents ? Et du deuil. du parent. Est-ce que vendre cette maison, ça signifierait se séparer symboliquement du parent ? Il y a tout un tas de choses qu'on peut travailler autour de la maison et l'attachement à une maison.

  • Speaker #0

    Ça veut donc dire qu'un objet qui serait, je vais schématiser les choses, mais qui serait l'armoire normande transmise par la grand-mère avec une image très négative. Et puis, il y a une sensation de meuble qui peut oppresser par sa taille. Voilà, c'est un exemple au hasard. Est-ce que ça veut dire qu'obligatoirement, on doit s'en séparer, au fond ?

  • Speaker #1

    Non, pas forcément. En fait, l'important, c'est surtout le travail qu'on va faire autour de prise de conscience de pourquoi j'ai récupéré cette armoire normande de ma grand-mère. Est-ce que c'est parce que j'étais sa préférée ? Est-ce que c'est parce que je suis la plus loyale à la famille ? Et pourquoi je la garde ? Si je la garde, parce qu'elle est belle chez moi, ça me rappelle ma grand-mère que j'aimais, mais pour autant, je ne me mets pas à pleurer à chaque fois que je la vois. Et ça ne m'empêche pas d'avoir aussi d'autres meubles à moi. Ciao ! Il n'y a pas de problématique. Mais si je la garde alors que je vis dans un minuscule studio et qu'en fait, je n'arrive même plus à ouvrir ma porte d'entrée et qu'à chaque fois que je la regarde, je me sens hyper angoissée parce que ma grand-mère m'angoissait. Voilà, là, il y a tout un travail qui peut se faire et qui peut aboutir à se séparer de cet objet symboliquement pour se séparer de tout ce qui a été projeté sur moi avec cet objet. Mais là encore, entre ces deux situations extrêmes, il y a toute une infinité de variations.

  • Speaker #0

    Et puis j'imagine que la variation, c'est le temps. en fait. C'est toi à la fin de ton accompagnement, tu ne vas pas dire, j'imagine que tu ne dis pas que ça, mais que l'armoire, il faut s'en débarrasser. C'est un processus dans lequel va se mettre la personne que tu accompagnes et que c'est à elle de se débarrasser ou de donner ou de vendre l'objet en question quand elle se sent prête en fait. Oui, c'est ça. Alors, c'est surtout pas au thérapeute d'imposer. Mais effectivement, un processus de travail sur l'histoire familiale peut aboutir à la décision de vendre l'armoire, mais ça peut aussi être la décision, tiens, finalement, je vais la repeindre, je vais faire mon petit upcycling et je vais la mettre à mon goût, par rapport à ce que je disais au début, par rapport aux objets dans la valise. Ou alors, de la garder, mais de la mettre à un autre endroit. En fait, que Ce qui est important, c'est que c'est le processus de réflexion par lequel va passer la personne, et dont l'armoire, en fait, est un support. Il y a des choses qui se projettent sur l'armoire, mais qui sont plus largement, qui appartiennent à l'histoire familiale.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends. À quelqu'un qui, aujourd'hui, écoute le podcast et se dit, tiens, j'ai envie d'aller explorer, mais je ne suis pas prête à être accompagnée aujourd'hui, encore. Qu'est-ce que tu préconiserais de faire, d'explorer, de lire ton livre et d'écouter tes podcasts dans un premier temps ? Parce que déjà, ça va donner des pistes de réflexion et peut-être des réponses. Mais en toutes et d'autres causes, est-ce qu'il y a quelque chose qui pourrait faire du bien à poser ou à déposer à un moment donné avant de passer un accompagnement ?

  • Speaker #0

    Disons, tout dépend de la problématique, parce que c'est vrai que je ne l'ai peut-être pas dit, mais la psychogénéalogie, c'est une approche qui interroge l'histoire familiale, mais avec un objectif, un questionnement, une problématique.

  • Speaker #1

    Une intention, oui.

  • Speaker #0

    Voilà, une intention. Mais si on prend une intention par rapport à la maison, puisque c'est le sujet au lieu de vie, en tout cas, ce serait peut-être la première chose à faire, d'aller interroger chaque personne de la famille sur son rapport au lieu de vie. Et s'interroger sur quelle est l'histoire des lieux de vie dans cette famille ? Quelle est l'histoire peut-être traumatique par rapport aux lieux de vie ? À quoi ont servi les lieux de vie ? Est-ce qu'il y a eu des deuils de lieux de vie qui ont dû être faits, donc des mémoires d'exil ou de migration ? Aussi, se demander... Il y a une étape qui est très importante dans la vie, c'est l'étape où on quitte la maison de ses parents.

  • Speaker #1

    On ne s'amuse pas.

  • Speaker #0

    Voilà, parce qu'on va vers son propre lieu de vie. Comment s'est passé le moment où j'ai quitté la maison de mes parents ? Qu'est-ce qui peut se rejouer dans mon histoire aujourd'hui de ce départ de la maison ? Voilà, interroger un peu, tous azimuts, quel est le lien à la maison dans mon histoire familiale. Et surtout, prendre des notes, parce que souvent, on ne se souvient pas. Quand la conscience n'a pas envie d'intégrer, enfin, quand plutôt le conscient n'a pas envie, il éjecte dans la conscience, prendre des notes. Et puis comme ça, si un jour vient le besoin d'être accompagné par rapport à... Bon, là, j'ai pris le sujet de la maison, mais ça peut être tout autre sujet. Pouvoir avoir une trace de ce qui s'est passé dans l'histoire familiale par rapport au sujet en question.

  • Speaker #1

    Ok. Et si quelqu'un ne peut pas avoir accès à ces informations, parce que dispute familial qui fait que on a On n'est plus en relation parce que la famille n'existe plus aujourd'hui. Qu'est-ce que ça implique par rapport à cette méconnaissance, quelque part, de son passé, au fond ?

  • Speaker #0

    Disons qu'en psychogénéalogie, on peut presque toujours travailler, même si on n'a pas de... Trop d'histoires,

  • Speaker #1

    de matières.

  • Speaker #0

    Voilà, parce qu'on peut déjà, presque toujours, pas toujours, mais très souvent utiliser la généalogie.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    La généalogie qui donne quand même énormément d'informations sur les lieux de vie, puisque dans les actes de naissance, vous avez les adresses, dans les actes de mariage aussi. Enfin, on peut retracer comme ça les différents lieux de vie de sa famille. Alors, c'est vrai pour la France, c'est vrai pour la Belgique. Après, c'est moins vrai pour d'autres pays, où c'est plus difficile, où il n'y a pas forcément d'état civil. Après, tout ce qui relève de l'histoire familiale qui n'a pas été racontée peut être travaillé à travers d'autres techniques, comme l'hypnose ou les rêves, ou l'écriture thérapeutique d'ailleurs. Voilà, je dirais que si toutefois quelqu'un n'a aucun élément sur son liste... familial, aucune généalogie et n'a pas envie de travailler via l'hypnose, etc. Dans ce cas-là, la psychogénéalogie, ce n'est pas forcément l'approche recommandée. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Mais bon, ça peut aussi éclairer sur... Ça peut dire des choses de soi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, on peut aussi travailler sur ça, bien sûr.

  • Speaker #1

    Quel conseil tu donnes à quelqu'un, justement, qui a envie de venir interroger sa vie, sa famille, sa lignée familiale ? Parce que des fois, on a un peu de gêne. à dire les choses, à poser des questions, alors peut-être pas concernant le lieu de vie, mais dans un sens plus large, c'est toujours un peu problématique de poser des questions. Est-ce qu'il y a des préconisations, des tips quelque part que tu donnes pour créer cette conversation, ce langage familial ? Ou il n'y en a pas, on ose, on y va.

  • Speaker #0

    Tout est variable suivant les familles, mais ce qui marche en général très très bien, c'est l'arbre généalogique. Parce qu'en fait, l'arbre généalogique, qu'il soit fait à partir d'états civils ou qu'il soit fait simplement comme ça, de mémoire, c'est toujours une bonne façon d'entrer en matière. Et en général, dans une famille, la plupart des personnes, peut-être pas toutes, ont envie de parler de l'histoire, de la généalogie, de qui est né. ou à quelle date, etc. Et souvent, c'est une très bonne entrée en matière pour délier ensuite les langues et poser ensuite peut-être des questions d'ordre plus intime.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc, c'est l'excuse, quelque part, pour aller chercher plus d'informations. C'est le point de départ, en tous les cas. Oui, et puis c'est vrai que ça permet de se poser après un repas, etc., au café, de dire, tiens, je suis en train de travailler sur mon âge généalogique parce que... On peut toujours inventer un prétexte quelconque et poser les questions. Effectivement, c'est plus facile à ce moment-là. Très bien. Aujourd'hui, si on veut te contacter, Sophie, comment on fait ? Où on te trouve ? Et aussi, peut-être, est-ce qu'il y a une... On ressent des choses à l'intérieur de soi qui font qu'on a envie de venir te contacter ? Parce que... à un moment donné, pourquoi on choisirait la psychogénéalogie plutôt qu'une autre thérapie ? Donc peut-être qu'il y a des choses qui reviennent encore et on a un doute, encore une fois, sur cette lignée, ce passé familial. Comment tu... Qu'est-ce que tu conseillerais ?

  • Speaker #0

    Alors la psychogénéalogie, c'est une thérapie qui est bien adaptée pour ce que je disais tout à l'heure. Toutes les personnes qui ont eu des... qui ont une problématique qui résiste à tout autre type de thérapie et qui ont travaillé justement cet aspect de l'histoire familiale. Un des signes aussi que quelque chose peut être en lien avec l'histoire familiale, c'est plutôt des symptômes assez particuliers, comme des cauchemars récurrents qui sont assez inexplicables pour la personne. Ça peut être aussi une problématique de place qui se pose à la fois au travail, dans la famille, dans la sphère relationnelle. ça peut être d'avoir repéré dans son histoire familiale des schémas répétitifs. Je réfléchis un petit peu à qui est-ce que j'accompagne en ce moment. Ou aussi toutes les personnes qui ont le sentiment que, parce que souvent c'est aussi assez intuitif de se dire mais j'ai quand même l'impression que cette problématique, elle ne m'appartient pas complètement. De toute façon, ça vaut toujours le coup d'aller visiter l'histoire familiale. Parce que même si notre problématique ne s'ancre pas totalement dans l'histoire familiale, On y trouve toujours des marges de manœuvre, des bouffées d'oxygène, des ressources, parfois. Heureusement, d'ailleurs, je n'en ai pas beaucoup parlé, mais qui permettent d'avancer, en fait, dans son processus thérapeutique.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà, et donc, pour me contacter, vous pouvez le faire via mon site internet sophieduverne.com.

  • Speaker #1

    OK. Et puis, sur Instagram aussi, tu as un Insta. Je mettrai tout de toute manière dans les notes de l'épisode. Et puis j'invite les personnes à lire ton livre « Se libérer des mémoires familiales » et à écouter ton podcast aussi, parce que je trouve qu'il est plein de ressources. Merci à toi,

  • Speaker #0

    Sophie. Merci beaucoup de m'avoir invitée.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir. Profite bien de ta fin de journée à Toulon. Merci. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il a semé quelques graines de réflexion. de reconnexion et peut-être même d'apaisement. Ce que nous portons en nous ne nous appartient pas toujours. Et pourtant, cela agit en silence dans Ausha, nos attachements, nos façons d'habiter la vie. Les transmissions familiales, conscientes ou invisibles, peuvent aussi se rejouer dans nos lieux de vie. Et c'est bien ce lien-là, entre intérieur intime et habitat, que j'ai à cœur d'explorer avec vous. Si cet épisode a résonné, je vous rappelle que les inscriptions au cercle nos maisons miroirs sont ouvertes jusqu'au 19 mai. Un mois pour renouer avec votre espace, écrire le journal intime de ma maison et écouter ce que votre lieu tente peut-être de vous murmurer. Vous retrouverez toutes les informations dans les notes de l'épisode ou directement sur mon site maisonconquête.fr Alors en attendant, prenez soin de vous et de ce lieu que vous appelez chez vous.

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