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#4-Être mère et la traversée du cancer- Désorientée cover
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Mama Libre

#4-Être mère et la traversée du cancer- Désorientée

#4-Être mère et la traversée du cancer- Désorientée

11min |17/06/2025
Play
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Mama Libre

#4-Être mère et la traversée du cancer- Désorientée

#4-Être mère et la traversée du cancer- Désorientée

11min |17/06/2025
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Description


🎙️ Épisode 4 – Être mère et traverser le cancer : 

Désorientée



“C’est le jour du bon à tirer. Et pourtant, tout s’effondre.”

Dans cet épisode bouleversant, Aline nous plonge dans le tourbillon de l’après-IRM.

Alors qu’elle espère un instant de douceur dans les bras de son mari, un hasard inattendu la ramène à la légèreté… avant de retomber brutalement dans la réalité : l’annonce d’une nouvelle opération en urgence.


Elle partage ce moment de désorientation totale, où le corps, l’âme et l’histoire familiale s’entrechoquent. À travers le regard de son ORL, le souvenir du cancer de sa mère ressurgit, l’enfant en elle panique, l’adulte tente de rester debout.


✨ Face à cette violence intérieure, Aline convoque ses ressources : la pleine conscience, l’analyse transactionnelle, l’ancrage dans le présent. Et surtout, la présence de son mari, qui devient un pilier face à la perte de repères.


💬 En parallèle, Florence KRESSMANN prend le relais. Le bon à tirer du livre coécrit avec Aline est prêt. Mais Aline ne peut être là.

Alors Flo signe, seule, portée par leur amitié fusionnelle et la confiance absolue qu’elles se donnent. Un moment doux-amer, entre célébration et absence, entre aboutissement et inquiétude.


Un épisode vibrant sur la peur profonde, la sororité en actes, et la capacité à se relier, même à distance, quand les corps ne peuvent être réunis.



📚 Découvrir le livre “Être mère” (Éditions Eyrolles) :

👉 https://annecy-geneve.familleequilibre.com/etre-mere/


👕 Le sweat éthique “Être mère” de Sweat Home :

👉 https://www.sweat-home.com/produits/le-sweat-femme-etre-mere-a-manches-longues-froncees-ecru-3208


🌿 Les accompagnements Mama Libre :

👉 https://www.anaisroynard-naturopathe.com/


🙏 Merci à nos partenaires :

Radio Grand Lac – Sweat Home – Brokn, la joaillerie qui casse les codes.


🎸 Musique originale à la guitare : Flo, notre musicienne préférée.


"Nous sommes là, ensemble pour éveiller notre conscience parentale et éducative"


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans cette nouvelle saison du podcast Mama Libre, un espace dédié à nos récits de mère, nos épreuves, à notre résilience. Aujourd'hui, nous abordons un sujet profondément humain et sensible, le cancer et la maternité. À travers ce voyage, nous souhaitons non seulement explorer les défis, les émotions qui accompagnent ces épreuves, mais aussi inspirer, vous inspirer, vous offrir des clés pour traverser ces moments difficiles. Dans les épisodes qui vont suivre, j'ai l'honneur d'accueillir deux femmes incroyables, Aline qui fait face au cancer avec un courage admirable, et Flo, son soutien indéfectible et lumineux dans cette traversée. Elles sont par ailleurs les autrices du livre « Être mère, un équilibre à inventer jour après jour » aux éditions Erol. Ensemble, elles partageront leur vécu, leur force, leur vulnérabilité, pour nourrir votre réflexion. apporter du réconfort et peut-être des pistes pour avancer. Merci d'être avec nous pour cette conversation riche de sincérité, d'émotion et d'espoir. Nous sommes là, avec vous, à vos côtés, dans cette traversée.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Aline, j'ai 45 ans, je suis maman de trois enfants et je me bats pour la vie.

  • Speaker #2

    Je suis Flo, je suis maman solo de trois garçons. Et j'accompagne Aline, ma si précieuse elle, dans sa traversée du lac.

  • Speaker #0

    J'aimerais remercier nos partenaires Radio Grand Lac, Sweet Home, la marque de Sweet Ethic, ainsi que Broken, marque de Haute Joaillerie, cassant les cotes. Épisode 4. Désorienté.

  • Speaker #1

    Quand je ressors de la salle d'examen, je ne vois plus mon mari qui était dans la salle d'attente. Donc je ressors un petit peu dehors et en fait, c'est hyper drôle parce que... Enfin, c'est hyper drôle. Je suis dans tous mes états. Je sens que j'ai les larmes qui montent aux yeux et j'ai très envie que mon mari me prenne dans ses bras et que je puisse pleurer toutes les larmes de mon corps. Et là, je vois un de nos copains de dauphine qui habite dans la région et qu'on n'a pas vu depuis des années, qui passe un IRM aussi ce jour-là. Donc, je les vois tous les deux discuter à l'extérieur. Et puis alors, c'est une personne extrêmement rigolote. Donc, très vite. En fait, les quelques larmes qui avaient très envie de couler s'arrêtent immédiatement et on commence à discuter avec ce copain. Enfin, je rejoins la conversation. Il me fait beaucoup rire, on rigole. Et du coup, je commence à prendre tout ça avec beaucoup de légèreté et beaucoup d'humour. Une dizaine de minutes plus tard, il y a le cabinet ORL qui appelle. Alors là, ça me remet très vite dans la réalité. Je me dis, oulala, je suis à peine sortie de l'IRM que j'ai déjà le cabinet qui m'appelle. En général, on le sait, quand ils appellent si vite, c'est pas forcément bon signe. À nouveau, je me remets en état de tout ce que la méditation de pleine conscience m'a appris. J'observe, sans juger, c'est ni bien ni mal, il y a juste un appel du cabinet. On dit rapidement au revoir à notre ami et on y va. Donc c'est l'ORL qui m'avait vu le mardi précédent. et qui m'invite immédiatement à rentrer dans son bureau. Alors là, c'est là où j'ai senti toute la puissance du conseil de l'une de mes amies de mon village ressources, qui m'avait conseillé d'aller voir mon généraliste hier, simplement pour comprendre les différentes étapes. Et elle m'avait rappelé des choses que je ne sais pas forcément faire quand je me retrouve face à des médecins. C'est de me dire, Aline, vous êtes la patiente, c'est vous qui pouvez décider. Vous avez toujours le choix de dire oui ou de dire non. Et c'est vrai que pour moi, c'était très important de retrouver mon ORL d'origine et non pas son confrère qui m'avait très bien accueilli ce mardi-là. Mais elle m'a dit, si vous le sentez mieux avec votre ORL, eh bien, ayez confiance, vous pouvez le dire. Moi, c'est vrai que les médecins me font peur. Et puis, il y a plein de choses que je n'ai pas forcément osé dire quand j'étais enfant face à tous ces médecins, quand ma mère était malade. Donc, j'ai pris sur moi, je me suis reconnectée à ces ressources-là. Et j'ai demandé à ce que mon dossier soit transféré au niveau de mon ORL. Il me fait rentrer entre deux patients. Je commence à me dire à l'intérieur de moi, waouh ! Un ORL, normalement, c'est un spécialiste où il y a des mois et des mois d'attente. Dix minutes après l'IRM, on m'appelle. On me fait passer entre deux patients. Bon, oups ! Qu'est-ce qu'il est en train de se passer ? Alors lui ne m'avait pas ausculté la dernière fois, donc il reprend sa caméra, il passe. Alors non, d'abord, il m'accueille, il regarde le résultat de l'IRM et il me dit « Oulala, on est donc le 28 juin » et il me dit « Oulala, j'ai un programme extrêmement chargé en termes d'opération, je ne sais pas quand est-ce que je vais pouvoir vous caler au mois de juillet » . Bon, ça me permet de me détendre quelques instants parce que cette opération me fait vraiment très peur au regard de la dernière des semaines d'avant qui s'est... assez mal passé au niveau du réveil et des suites. Il met la caméra dans le nez parce qu'il ne m'a pas ausculté encore. Et là, il me dit, vous êtes au bloc mardi prochain, c'est-à-dire trois jours après, quatre jours après. Et là, pour la deuxième fois dans la semaine, tout s'effondre à l'intérieur de moi. Là, je prends conscience qu'il se passe quelque chose de grave, de très grave. Tristan est là avec moi dans la salle, mais je suis complètement renfermée à l'intérieur de moi, en contact avec mes sensations. Il y a mon cœur qui bat la chamade, j'ai l'impression qu'il va sortir de mon corps. Et pour la deuxième fois cette semaine-là, je me dis que ce n'est pas possible. Je suis vraiment en train de vivre ce que je suis en train de vivre. Cette peur que j'ai depuis que je suis toute petite, depuis que j'ai vu ma mère traverser le cancer dont elle est décédée, je me dis que ça y est, on y est. Cette peur que tu as depuis des décennies, potentiellement on y est, parce que très vite mon cerveau d'adulte me ramène au potentiellement. J'essaye de ne pas me laisser embarquer par ces peurs d'enfant et de cette partie enfant à l'intérieur de moi. Et j'essaye de recontacter à chaque instant quand je sens que ça s'emballe. C'est l'analyse transactionnelle, les états du moi, la partie parent, la partie enfant, la partie adulte. Cette partie enfant qui vient aux commandes très très vite dans ces moments-là. J'essaye de la contrebalancer avec l'adulte qui vraiment s'accroche à ces mots potentiellement. Le mardi, je vais être opérée. C'est le jour du bon à tirer de notre livre. Heureusement, mon mari est là pour m'accompagner parce qu'à nouveau, je suis complètement perdue et désorientée à la hauteur de ma perte de repère intérieur. Il m'emmène au secrétariat et là, il nous annonce qu'il y a toute la procédure d'admission à faire pour l'opération. Je sais que ça va prendre des heures, donc là j'appelle Flo et je lui demande de prendre le relais pour cette journée qui devait être extraordinaire, qui devait être remplie de lumière et seulement de lumière. Et à la fois je me dis c'est fou, cette journée du 28 juin, elle est à l'image de la vie et de la puissance de la vie avec ses joies, ses peines, ses hauts, ses bas. Et Flo est là pour prendre le relais. Comme toujours.

  • Speaker #2

    Alors là, de mon côté, les choses se bousculent aussi. J'ai beaucoup de questions qui me viennent en tête. Et du coup, je questionne Aline surtout sur ses besoins. Qu'est-ce que tu as besoin ces jours-ci ? Comment je peux... Comment je peux être utile ? Qu'est-ce que je peux faire ? Comment... Voilà. Et parce qu'en fait, Aline et moi, c'est une fusion depuis neuf mois d'écriture de ce livre. C'est une amitié d'une préciosité unique, je pense. Nos présences sont indispensables à l'autre et dans la justesse de comment on a envie d'être et de se positionner par rapport à l'autre. Et le vendredi, il y a la signature du BAT et je questionne Aline pour lui demander comment on fait. Et elle me répond, je te donne toute ma confiance, ma flot pour... que tu fasses, parce que moi, je ne suis pas disponible, en fait. Ça ne va pas être possible. Donc, vas-y, fonce, on y va. On signe ce BAT. Donc, du coup, je ne réfléchis pas trois minutes. Je fonce et je signe ce BAT avec notre éditeur.

  • Speaker #0

    Et toi, à ce moment-là ? Au vu justement de toute cette fusion, à quel point ce projet est important pour toutes les deux. Comment tu te sens et qu'est-ce que tu te dis de « Tiens, attends, c'est quand même ce moment, on l'attend depuis des mois. » C'est la concrétisation de ce projet qui nous tient tant à cœur. On a vraiment mis toute notre énergie, tout notre temps, tout notre cœur dans ce livre. Et là, c'est le moment de la signature et Aline, elle n'est pas là. Qu'est-ce qui se passe pour toi à ce moment-là aussi ? Qu'est-ce que ça vient peut-être à interroger, questionner, insécuriser ?

  • Speaker #2

    En fait, on s'imaginait toutes les deux, je crois, ce moment-là comme un moment de joie tellement intense à partager. J'ai dû prendre les rênes sans elle, en sachant qu'elle était avec moi, parce que de toute façon... Elle était là dans mes pensées, on est suffisamment connecté en dehors d'une présence physique. Mais du coup, c'était comme un peu terni quand même par cette sorte d'épée de Damoclès qu'on avait au-dessus de la tête. Pendant ces quelques jours où on avait eu déjà certains mots posés sur... Scaline vivait, comme une IRM, une biopsie, un stade, éventuellement une tumeur. Moi, c'est des mots qui ne font pas partie de mon vocabulaire quotidien. Et je n'ai jamais été confrontée à la maladie. Et j'ai une maman médecin-homéopathe. Et pour m'accompagner au mieux... Pour comprendre et pour pouvoir poser toutes les questions que j'ai dans ma tête et dans mon cœur, j'ai l'immense possibilité de téléphoner à ma maman ou de passer un moment avec elle. Et c'est ce que j'ai fait parce que j'ai eu vraiment besoin de comprendre. Voilà, on ne savait pas tout, mais elle a déjà pu m'expliquer certaines choses avec toute sa douceur et son calme. Et j'ai aussi eu besoin beaucoup de pleurer. Et pour cela, j'ai pris contact avec mon chéri en lui demandant de... Il sait très bien le faire sans que je lui demande, mais je crois que je lui ai redemandé à ce moment-là d'accueillir mes larmes sans mots, juste me donner l'occasion de pouvoir pleurer en toute confiance. Donc voilà, j'ai énormément profité de cette complicité que j'ai avec lui pour pouvoir déposer mes larmes.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, pour toi, qu'est-ce qui t'a rendu ? Qu'est-ce qui était triste, en fait ?

  • Speaker #2

    Alors moi, j'ai eu tout de suite hyper peur de perdre Aline, en fait. C'est vraiment ce qui est venu tout de suite. C'était insupportable et à la fois, c'était vraiment là et ce n'était pas possible, en fait. Donc, une grande tristesse, un effondrement intérieur, s'imaginer de comment... faire plus sans elle en fait. Et c'est tout ça que j'ai pu déposer, ouais, avec mon chéri.

Description


🎙️ Épisode 4 – Être mère et traverser le cancer : 

Désorientée



“C’est le jour du bon à tirer. Et pourtant, tout s’effondre.”

Dans cet épisode bouleversant, Aline nous plonge dans le tourbillon de l’après-IRM.

Alors qu’elle espère un instant de douceur dans les bras de son mari, un hasard inattendu la ramène à la légèreté… avant de retomber brutalement dans la réalité : l’annonce d’une nouvelle opération en urgence.


Elle partage ce moment de désorientation totale, où le corps, l’âme et l’histoire familiale s’entrechoquent. À travers le regard de son ORL, le souvenir du cancer de sa mère ressurgit, l’enfant en elle panique, l’adulte tente de rester debout.


✨ Face à cette violence intérieure, Aline convoque ses ressources : la pleine conscience, l’analyse transactionnelle, l’ancrage dans le présent. Et surtout, la présence de son mari, qui devient un pilier face à la perte de repères.


💬 En parallèle, Florence KRESSMANN prend le relais. Le bon à tirer du livre coécrit avec Aline est prêt. Mais Aline ne peut être là.

Alors Flo signe, seule, portée par leur amitié fusionnelle et la confiance absolue qu’elles se donnent. Un moment doux-amer, entre célébration et absence, entre aboutissement et inquiétude.


Un épisode vibrant sur la peur profonde, la sororité en actes, et la capacité à se relier, même à distance, quand les corps ne peuvent être réunis.



📚 Découvrir le livre “Être mère” (Éditions Eyrolles) :

👉 https://annecy-geneve.familleequilibre.com/etre-mere/


👕 Le sweat éthique “Être mère” de Sweat Home :

👉 https://www.sweat-home.com/produits/le-sweat-femme-etre-mere-a-manches-longues-froncees-ecru-3208


🌿 Les accompagnements Mama Libre :

👉 https://www.anaisroynard-naturopathe.com/


🙏 Merci à nos partenaires :

Radio Grand Lac – Sweat Home – Brokn, la joaillerie qui casse les codes.


🎸 Musique originale à la guitare : Flo, notre musicienne préférée.


"Nous sommes là, ensemble pour éveiller notre conscience parentale et éducative"


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans cette nouvelle saison du podcast Mama Libre, un espace dédié à nos récits de mère, nos épreuves, à notre résilience. Aujourd'hui, nous abordons un sujet profondément humain et sensible, le cancer et la maternité. À travers ce voyage, nous souhaitons non seulement explorer les défis, les émotions qui accompagnent ces épreuves, mais aussi inspirer, vous inspirer, vous offrir des clés pour traverser ces moments difficiles. Dans les épisodes qui vont suivre, j'ai l'honneur d'accueillir deux femmes incroyables, Aline qui fait face au cancer avec un courage admirable, et Flo, son soutien indéfectible et lumineux dans cette traversée. Elles sont par ailleurs les autrices du livre « Être mère, un équilibre à inventer jour après jour » aux éditions Erol. Ensemble, elles partageront leur vécu, leur force, leur vulnérabilité, pour nourrir votre réflexion. apporter du réconfort et peut-être des pistes pour avancer. Merci d'être avec nous pour cette conversation riche de sincérité, d'émotion et d'espoir. Nous sommes là, avec vous, à vos côtés, dans cette traversée.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Aline, j'ai 45 ans, je suis maman de trois enfants et je me bats pour la vie.

  • Speaker #2

    Je suis Flo, je suis maman solo de trois garçons. Et j'accompagne Aline, ma si précieuse elle, dans sa traversée du lac.

  • Speaker #0

    J'aimerais remercier nos partenaires Radio Grand Lac, Sweet Home, la marque de Sweet Ethic, ainsi que Broken, marque de Haute Joaillerie, cassant les cotes. Épisode 4. Désorienté.

  • Speaker #1

    Quand je ressors de la salle d'examen, je ne vois plus mon mari qui était dans la salle d'attente. Donc je ressors un petit peu dehors et en fait, c'est hyper drôle parce que... Enfin, c'est hyper drôle. Je suis dans tous mes états. Je sens que j'ai les larmes qui montent aux yeux et j'ai très envie que mon mari me prenne dans ses bras et que je puisse pleurer toutes les larmes de mon corps. Et là, je vois un de nos copains de dauphine qui habite dans la région et qu'on n'a pas vu depuis des années, qui passe un IRM aussi ce jour-là. Donc, je les vois tous les deux discuter à l'extérieur. Et puis alors, c'est une personne extrêmement rigolote. Donc, très vite. En fait, les quelques larmes qui avaient très envie de couler s'arrêtent immédiatement et on commence à discuter avec ce copain. Enfin, je rejoins la conversation. Il me fait beaucoup rire, on rigole. Et du coup, je commence à prendre tout ça avec beaucoup de légèreté et beaucoup d'humour. Une dizaine de minutes plus tard, il y a le cabinet ORL qui appelle. Alors là, ça me remet très vite dans la réalité. Je me dis, oulala, je suis à peine sortie de l'IRM que j'ai déjà le cabinet qui m'appelle. En général, on le sait, quand ils appellent si vite, c'est pas forcément bon signe. À nouveau, je me remets en état de tout ce que la méditation de pleine conscience m'a appris. J'observe, sans juger, c'est ni bien ni mal, il y a juste un appel du cabinet. On dit rapidement au revoir à notre ami et on y va. Donc c'est l'ORL qui m'avait vu le mardi précédent. et qui m'invite immédiatement à rentrer dans son bureau. Alors là, c'est là où j'ai senti toute la puissance du conseil de l'une de mes amies de mon village ressources, qui m'avait conseillé d'aller voir mon généraliste hier, simplement pour comprendre les différentes étapes. Et elle m'avait rappelé des choses que je ne sais pas forcément faire quand je me retrouve face à des médecins. C'est de me dire, Aline, vous êtes la patiente, c'est vous qui pouvez décider. Vous avez toujours le choix de dire oui ou de dire non. Et c'est vrai que pour moi, c'était très important de retrouver mon ORL d'origine et non pas son confrère qui m'avait très bien accueilli ce mardi-là. Mais elle m'a dit, si vous le sentez mieux avec votre ORL, eh bien, ayez confiance, vous pouvez le dire. Moi, c'est vrai que les médecins me font peur. Et puis, il y a plein de choses que je n'ai pas forcément osé dire quand j'étais enfant face à tous ces médecins, quand ma mère était malade. Donc, j'ai pris sur moi, je me suis reconnectée à ces ressources-là. Et j'ai demandé à ce que mon dossier soit transféré au niveau de mon ORL. Il me fait rentrer entre deux patients. Je commence à me dire à l'intérieur de moi, waouh ! Un ORL, normalement, c'est un spécialiste où il y a des mois et des mois d'attente. Dix minutes après l'IRM, on m'appelle. On me fait passer entre deux patients. Bon, oups ! Qu'est-ce qu'il est en train de se passer ? Alors lui ne m'avait pas ausculté la dernière fois, donc il reprend sa caméra, il passe. Alors non, d'abord, il m'accueille, il regarde le résultat de l'IRM et il me dit « Oulala, on est donc le 28 juin » et il me dit « Oulala, j'ai un programme extrêmement chargé en termes d'opération, je ne sais pas quand est-ce que je vais pouvoir vous caler au mois de juillet » . Bon, ça me permet de me détendre quelques instants parce que cette opération me fait vraiment très peur au regard de la dernière des semaines d'avant qui s'est... assez mal passé au niveau du réveil et des suites. Il met la caméra dans le nez parce qu'il ne m'a pas ausculté encore. Et là, il me dit, vous êtes au bloc mardi prochain, c'est-à-dire trois jours après, quatre jours après. Et là, pour la deuxième fois dans la semaine, tout s'effondre à l'intérieur de moi. Là, je prends conscience qu'il se passe quelque chose de grave, de très grave. Tristan est là avec moi dans la salle, mais je suis complètement renfermée à l'intérieur de moi, en contact avec mes sensations. Il y a mon cœur qui bat la chamade, j'ai l'impression qu'il va sortir de mon corps. Et pour la deuxième fois cette semaine-là, je me dis que ce n'est pas possible. Je suis vraiment en train de vivre ce que je suis en train de vivre. Cette peur que j'ai depuis que je suis toute petite, depuis que j'ai vu ma mère traverser le cancer dont elle est décédée, je me dis que ça y est, on y est. Cette peur que tu as depuis des décennies, potentiellement on y est, parce que très vite mon cerveau d'adulte me ramène au potentiellement. J'essaye de ne pas me laisser embarquer par ces peurs d'enfant et de cette partie enfant à l'intérieur de moi. Et j'essaye de recontacter à chaque instant quand je sens que ça s'emballe. C'est l'analyse transactionnelle, les états du moi, la partie parent, la partie enfant, la partie adulte. Cette partie enfant qui vient aux commandes très très vite dans ces moments-là. J'essaye de la contrebalancer avec l'adulte qui vraiment s'accroche à ces mots potentiellement. Le mardi, je vais être opérée. C'est le jour du bon à tirer de notre livre. Heureusement, mon mari est là pour m'accompagner parce qu'à nouveau, je suis complètement perdue et désorientée à la hauteur de ma perte de repère intérieur. Il m'emmène au secrétariat et là, il nous annonce qu'il y a toute la procédure d'admission à faire pour l'opération. Je sais que ça va prendre des heures, donc là j'appelle Flo et je lui demande de prendre le relais pour cette journée qui devait être extraordinaire, qui devait être remplie de lumière et seulement de lumière. Et à la fois je me dis c'est fou, cette journée du 28 juin, elle est à l'image de la vie et de la puissance de la vie avec ses joies, ses peines, ses hauts, ses bas. Et Flo est là pour prendre le relais. Comme toujours.

  • Speaker #2

    Alors là, de mon côté, les choses se bousculent aussi. J'ai beaucoup de questions qui me viennent en tête. Et du coup, je questionne Aline surtout sur ses besoins. Qu'est-ce que tu as besoin ces jours-ci ? Comment je peux... Comment je peux être utile ? Qu'est-ce que je peux faire ? Comment... Voilà. Et parce qu'en fait, Aline et moi, c'est une fusion depuis neuf mois d'écriture de ce livre. C'est une amitié d'une préciosité unique, je pense. Nos présences sont indispensables à l'autre et dans la justesse de comment on a envie d'être et de se positionner par rapport à l'autre. Et le vendredi, il y a la signature du BAT et je questionne Aline pour lui demander comment on fait. Et elle me répond, je te donne toute ma confiance, ma flot pour... que tu fasses, parce que moi, je ne suis pas disponible, en fait. Ça ne va pas être possible. Donc, vas-y, fonce, on y va. On signe ce BAT. Donc, du coup, je ne réfléchis pas trois minutes. Je fonce et je signe ce BAT avec notre éditeur.

  • Speaker #0

    Et toi, à ce moment-là ? Au vu justement de toute cette fusion, à quel point ce projet est important pour toutes les deux. Comment tu te sens et qu'est-ce que tu te dis de « Tiens, attends, c'est quand même ce moment, on l'attend depuis des mois. » C'est la concrétisation de ce projet qui nous tient tant à cœur. On a vraiment mis toute notre énergie, tout notre temps, tout notre cœur dans ce livre. Et là, c'est le moment de la signature et Aline, elle n'est pas là. Qu'est-ce qui se passe pour toi à ce moment-là aussi ? Qu'est-ce que ça vient peut-être à interroger, questionner, insécuriser ?

  • Speaker #2

    En fait, on s'imaginait toutes les deux, je crois, ce moment-là comme un moment de joie tellement intense à partager. J'ai dû prendre les rênes sans elle, en sachant qu'elle était avec moi, parce que de toute façon... Elle était là dans mes pensées, on est suffisamment connecté en dehors d'une présence physique. Mais du coup, c'était comme un peu terni quand même par cette sorte d'épée de Damoclès qu'on avait au-dessus de la tête. Pendant ces quelques jours où on avait eu déjà certains mots posés sur... Scaline vivait, comme une IRM, une biopsie, un stade, éventuellement une tumeur. Moi, c'est des mots qui ne font pas partie de mon vocabulaire quotidien. Et je n'ai jamais été confrontée à la maladie. Et j'ai une maman médecin-homéopathe. Et pour m'accompagner au mieux... Pour comprendre et pour pouvoir poser toutes les questions que j'ai dans ma tête et dans mon cœur, j'ai l'immense possibilité de téléphoner à ma maman ou de passer un moment avec elle. Et c'est ce que j'ai fait parce que j'ai eu vraiment besoin de comprendre. Voilà, on ne savait pas tout, mais elle a déjà pu m'expliquer certaines choses avec toute sa douceur et son calme. Et j'ai aussi eu besoin beaucoup de pleurer. Et pour cela, j'ai pris contact avec mon chéri en lui demandant de... Il sait très bien le faire sans que je lui demande, mais je crois que je lui ai redemandé à ce moment-là d'accueillir mes larmes sans mots, juste me donner l'occasion de pouvoir pleurer en toute confiance. Donc voilà, j'ai énormément profité de cette complicité que j'ai avec lui pour pouvoir déposer mes larmes.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, pour toi, qu'est-ce qui t'a rendu ? Qu'est-ce qui était triste, en fait ?

  • Speaker #2

    Alors moi, j'ai eu tout de suite hyper peur de perdre Aline, en fait. C'est vraiment ce qui est venu tout de suite. C'était insupportable et à la fois, c'était vraiment là et ce n'était pas possible, en fait. Donc, une grande tristesse, un effondrement intérieur, s'imaginer de comment... faire plus sans elle en fait. Et c'est tout ça que j'ai pu déposer, ouais, avec mon chéri.

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Désorientée



“C’est le jour du bon à tirer. Et pourtant, tout s’effondre.”

Dans cet épisode bouleversant, Aline nous plonge dans le tourbillon de l’après-IRM.

Alors qu’elle espère un instant de douceur dans les bras de son mari, un hasard inattendu la ramène à la légèreté… avant de retomber brutalement dans la réalité : l’annonce d’une nouvelle opération en urgence.


Elle partage ce moment de désorientation totale, où le corps, l’âme et l’histoire familiale s’entrechoquent. À travers le regard de son ORL, le souvenir du cancer de sa mère ressurgit, l’enfant en elle panique, l’adulte tente de rester debout.


✨ Face à cette violence intérieure, Aline convoque ses ressources : la pleine conscience, l’analyse transactionnelle, l’ancrage dans le présent. Et surtout, la présence de son mari, qui devient un pilier face à la perte de repères.


💬 En parallèle, Florence KRESSMANN prend le relais. Le bon à tirer du livre coécrit avec Aline est prêt. Mais Aline ne peut être là.

Alors Flo signe, seule, portée par leur amitié fusionnelle et la confiance absolue qu’elles se donnent. Un moment doux-amer, entre célébration et absence, entre aboutissement et inquiétude.


Un épisode vibrant sur la peur profonde, la sororité en actes, et la capacité à se relier, même à distance, quand les corps ne peuvent être réunis.



📚 Découvrir le livre “Être mère” (Éditions Eyrolles) :

👉 https://annecy-geneve.familleequilibre.com/etre-mere/


👕 Le sweat éthique “Être mère” de Sweat Home :

👉 https://www.sweat-home.com/produits/le-sweat-femme-etre-mere-a-manches-longues-froncees-ecru-3208


🌿 Les accompagnements Mama Libre :

👉 https://www.anaisroynard-naturopathe.com/


🙏 Merci à nos partenaires :

Radio Grand Lac – Sweat Home – Brokn, la joaillerie qui casse les codes.


🎸 Musique originale à la guitare : Flo, notre musicienne préférée.


"Nous sommes là, ensemble pour éveiller notre conscience parentale et éducative"


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans cette nouvelle saison du podcast Mama Libre, un espace dédié à nos récits de mère, nos épreuves, à notre résilience. Aujourd'hui, nous abordons un sujet profondément humain et sensible, le cancer et la maternité. À travers ce voyage, nous souhaitons non seulement explorer les défis, les émotions qui accompagnent ces épreuves, mais aussi inspirer, vous inspirer, vous offrir des clés pour traverser ces moments difficiles. Dans les épisodes qui vont suivre, j'ai l'honneur d'accueillir deux femmes incroyables, Aline qui fait face au cancer avec un courage admirable, et Flo, son soutien indéfectible et lumineux dans cette traversée. Elles sont par ailleurs les autrices du livre « Être mère, un équilibre à inventer jour après jour » aux éditions Erol. Ensemble, elles partageront leur vécu, leur force, leur vulnérabilité, pour nourrir votre réflexion. apporter du réconfort et peut-être des pistes pour avancer. Merci d'être avec nous pour cette conversation riche de sincérité, d'émotion et d'espoir. Nous sommes là, avec vous, à vos côtés, dans cette traversée.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Aline, j'ai 45 ans, je suis maman de trois enfants et je me bats pour la vie.

  • Speaker #2

    Je suis Flo, je suis maman solo de trois garçons. Et j'accompagne Aline, ma si précieuse elle, dans sa traversée du lac.

  • Speaker #0

    J'aimerais remercier nos partenaires Radio Grand Lac, Sweet Home, la marque de Sweet Ethic, ainsi que Broken, marque de Haute Joaillerie, cassant les cotes. Épisode 4. Désorienté.

  • Speaker #1

    Quand je ressors de la salle d'examen, je ne vois plus mon mari qui était dans la salle d'attente. Donc je ressors un petit peu dehors et en fait, c'est hyper drôle parce que... Enfin, c'est hyper drôle. Je suis dans tous mes états. Je sens que j'ai les larmes qui montent aux yeux et j'ai très envie que mon mari me prenne dans ses bras et que je puisse pleurer toutes les larmes de mon corps. Et là, je vois un de nos copains de dauphine qui habite dans la région et qu'on n'a pas vu depuis des années, qui passe un IRM aussi ce jour-là. Donc, je les vois tous les deux discuter à l'extérieur. Et puis alors, c'est une personne extrêmement rigolote. Donc, très vite. En fait, les quelques larmes qui avaient très envie de couler s'arrêtent immédiatement et on commence à discuter avec ce copain. Enfin, je rejoins la conversation. Il me fait beaucoup rire, on rigole. Et du coup, je commence à prendre tout ça avec beaucoup de légèreté et beaucoup d'humour. Une dizaine de minutes plus tard, il y a le cabinet ORL qui appelle. Alors là, ça me remet très vite dans la réalité. Je me dis, oulala, je suis à peine sortie de l'IRM que j'ai déjà le cabinet qui m'appelle. En général, on le sait, quand ils appellent si vite, c'est pas forcément bon signe. À nouveau, je me remets en état de tout ce que la méditation de pleine conscience m'a appris. J'observe, sans juger, c'est ni bien ni mal, il y a juste un appel du cabinet. On dit rapidement au revoir à notre ami et on y va. Donc c'est l'ORL qui m'avait vu le mardi précédent. et qui m'invite immédiatement à rentrer dans son bureau. Alors là, c'est là où j'ai senti toute la puissance du conseil de l'une de mes amies de mon village ressources, qui m'avait conseillé d'aller voir mon généraliste hier, simplement pour comprendre les différentes étapes. Et elle m'avait rappelé des choses que je ne sais pas forcément faire quand je me retrouve face à des médecins. C'est de me dire, Aline, vous êtes la patiente, c'est vous qui pouvez décider. Vous avez toujours le choix de dire oui ou de dire non. Et c'est vrai que pour moi, c'était très important de retrouver mon ORL d'origine et non pas son confrère qui m'avait très bien accueilli ce mardi-là. Mais elle m'a dit, si vous le sentez mieux avec votre ORL, eh bien, ayez confiance, vous pouvez le dire. Moi, c'est vrai que les médecins me font peur. Et puis, il y a plein de choses que je n'ai pas forcément osé dire quand j'étais enfant face à tous ces médecins, quand ma mère était malade. Donc, j'ai pris sur moi, je me suis reconnectée à ces ressources-là. Et j'ai demandé à ce que mon dossier soit transféré au niveau de mon ORL. Il me fait rentrer entre deux patients. Je commence à me dire à l'intérieur de moi, waouh ! Un ORL, normalement, c'est un spécialiste où il y a des mois et des mois d'attente. Dix minutes après l'IRM, on m'appelle. On me fait passer entre deux patients. Bon, oups ! Qu'est-ce qu'il est en train de se passer ? Alors lui ne m'avait pas ausculté la dernière fois, donc il reprend sa caméra, il passe. Alors non, d'abord, il m'accueille, il regarde le résultat de l'IRM et il me dit « Oulala, on est donc le 28 juin » et il me dit « Oulala, j'ai un programme extrêmement chargé en termes d'opération, je ne sais pas quand est-ce que je vais pouvoir vous caler au mois de juillet » . Bon, ça me permet de me détendre quelques instants parce que cette opération me fait vraiment très peur au regard de la dernière des semaines d'avant qui s'est... assez mal passé au niveau du réveil et des suites. Il met la caméra dans le nez parce qu'il ne m'a pas ausculté encore. Et là, il me dit, vous êtes au bloc mardi prochain, c'est-à-dire trois jours après, quatre jours après. Et là, pour la deuxième fois dans la semaine, tout s'effondre à l'intérieur de moi. Là, je prends conscience qu'il se passe quelque chose de grave, de très grave. Tristan est là avec moi dans la salle, mais je suis complètement renfermée à l'intérieur de moi, en contact avec mes sensations. Il y a mon cœur qui bat la chamade, j'ai l'impression qu'il va sortir de mon corps. Et pour la deuxième fois cette semaine-là, je me dis que ce n'est pas possible. Je suis vraiment en train de vivre ce que je suis en train de vivre. Cette peur que j'ai depuis que je suis toute petite, depuis que j'ai vu ma mère traverser le cancer dont elle est décédée, je me dis que ça y est, on y est. Cette peur que tu as depuis des décennies, potentiellement on y est, parce que très vite mon cerveau d'adulte me ramène au potentiellement. J'essaye de ne pas me laisser embarquer par ces peurs d'enfant et de cette partie enfant à l'intérieur de moi. Et j'essaye de recontacter à chaque instant quand je sens que ça s'emballe. C'est l'analyse transactionnelle, les états du moi, la partie parent, la partie enfant, la partie adulte. Cette partie enfant qui vient aux commandes très très vite dans ces moments-là. J'essaye de la contrebalancer avec l'adulte qui vraiment s'accroche à ces mots potentiellement. Le mardi, je vais être opérée. C'est le jour du bon à tirer de notre livre. Heureusement, mon mari est là pour m'accompagner parce qu'à nouveau, je suis complètement perdue et désorientée à la hauteur de ma perte de repère intérieur. Il m'emmène au secrétariat et là, il nous annonce qu'il y a toute la procédure d'admission à faire pour l'opération. Je sais que ça va prendre des heures, donc là j'appelle Flo et je lui demande de prendre le relais pour cette journée qui devait être extraordinaire, qui devait être remplie de lumière et seulement de lumière. Et à la fois je me dis c'est fou, cette journée du 28 juin, elle est à l'image de la vie et de la puissance de la vie avec ses joies, ses peines, ses hauts, ses bas. Et Flo est là pour prendre le relais. Comme toujours.

  • Speaker #2

    Alors là, de mon côté, les choses se bousculent aussi. J'ai beaucoup de questions qui me viennent en tête. Et du coup, je questionne Aline surtout sur ses besoins. Qu'est-ce que tu as besoin ces jours-ci ? Comment je peux... Comment je peux être utile ? Qu'est-ce que je peux faire ? Comment... Voilà. Et parce qu'en fait, Aline et moi, c'est une fusion depuis neuf mois d'écriture de ce livre. C'est une amitié d'une préciosité unique, je pense. Nos présences sont indispensables à l'autre et dans la justesse de comment on a envie d'être et de se positionner par rapport à l'autre. Et le vendredi, il y a la signature du BAT et je questionne Aline pour lui demander comment on fait. Et elle me répond, je te donne toute ma confiance, ma flot pour... que tu fasses, parce que moi, je ne suis pas disponible, en fait. Ça ne va pas être possible. Donc, vas-y, fonce, on y va. On signe ce BAT. Donc, du coup, je ne réfléchis pas trois minutes. Je fonce et je signe ce BAT avec notre éditeur.

  • Speaker #0

    Et toi, à ce moment-là ? Au vu justement de toute cette fusion, à quel point ce projet est important pour toutes les deux. Comment tu te sens et qu'est-ce que tu te dis de « Tiens, attends, c'est quand même ce moment, on l'attend depuis des mois. » C'est la concrétisation de ce projet qui nous tient tant à cœur. On a vraiment mis toute notre énergie, tout notre temps, tout notre cœur dans ce livre. Et là, c'est le moment de la signature et Aline, elle n'est pas là. Qu'est-ce qui se passe pour toi à ce moment-là aussi ? Qu'est-ce que ça vient peut-être à interroger, questionner, insécuriser ?

  • Speaker #2

    En fait, on s'imaginait toutes les deux, je crois, ce moment-là comme un moment de joie tellement intense à partager. J'ai dû prendre les rênes sans elle, en sachant qu'elle était avec moi, parce que de toute façon... Elle était là dans mes pensées, on est suffisamment connecté en dehors d'une présence physique. Mais du coup, c'était comme un peu terni quand même par cette sorte d'épée de Damoclès qu'on avait au-dessus de la tête. Pendant ces quelques jours où on avait eu déjà certains mots posés sur... Scaline vivait, comme une IRM, une biopsie, un stade, éventuellement une tumeur. Moi, c'est des mots qui ne font pas partie de mon vocabulaire quotidien. Et je n'ai jamais été confrontée à la maladie. Et j'ai une maman médecin-homéopathe. Et pour m'accompagner au mieux... Pour comprendre et pour pouvoir poser toutes les questions que j'ai dans ma tête et dans mon cœur, j'ai l'immense possibilité de téléphoner à ma maman ou de passer un moment avec elle. Et c'est ce que j'ai fait parce que j'ai eu vraiment besoin de comprendre. Voilà, on ne savait pas tout, mais elle a déjà pu m'expliquer certaines choses avec toute sa douceur et son calme. Et j'ai aussi eu besoin beaucoup de pleurer. Et pour cela, j'ai pris contact avec mon chéri en lui demandant de... Il sait très bien le faire sans que je lui demande, mais je crois que je lui ai redemandé à ce moment-là d'accueillir mes larmes sans mots, juste me donner l'occasion de pouvoir pleurer en toute confiance. Donc voilà, j'ai énormément profité de cette complicité que j'ai avec lui pour pouvoir déposer mes larmes.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, pour toi, qu'est-ce qui t'a rendu ? Qu'est-ce qui était triste, en fait ?

  • Speaker #2

    Alors moi, j'ai eu tout de suite hyper peur de perdre Aline, en fait. C'est vraiment ce qui est venu tout de suite. C'était insupportable et à la fois, c'était vraiment là et ce n'était pas possible, en fait. Donc, une grande tristesse, un effondrement intérieur, s'imaginer de comment... faire plus sans elle en fait. Et c'est tout ça que j'ai pu déposer, ouais, avec mon chéri.

Description


🎙️ Épisode 4 – Être mère et traverser le cancer : 

Désorientée



“C’est le jour du bon à tirer. Et pourtant, tout s’effondre.”

Dans cet épisode bouleversant, Aline nous plonge dans le tourbillon de l’après-IRM.

Alors qu’elle espère un instant de douceur dans les bras de son mari, un hasard inattendu la ramène à la légèreté… avant de retomber brutalement dans la réalité : l’annonce d’une nouvelle opération en urgence.


Elle partage ce moment de désorientation totale, où le corps, l’âme et l’histoire familiale s’entrechoquent. À travers le regard de son ORL, le souvenir du cancer de sa mère ressurgit, l’enfant en elle panique, l’adulte tente de rester debout.


✨ Face à cette violence intérieure, Aline convoque ses ressources : la pleine conscience, l’analyse transactionnelle, l’ancrage dans le présent. Et surtout, la présence de son mari, qui devient un pilier face à la perte de repères.


💬 En parallèle, Florence KRESSMANN prend le relais. Le bon à tirer du livre coécrit avec Aline est prêt. Mais Aline ne peut être là.

Alors Flo signe, seule, portée par leur amitié fusionnelle et la confiance absolue qu’elles se donnent. Un moment doux-amer, entre célébration et absence, entre aboutissement et inquiétude.


Un épisode vibrant sur la peur profonde, la sororité en actes, et la capacité à se relier, même à distance, quand les corps ne peuvent être réunis.



📚 Découvrir le livre “Être mère” (Éditions Eyrolles) :

👉 https://annecy-geneve.familleequilibre.com/etre-mere/


👕 Le sweat éthique “Être mère” de Sweat Home :

👉 https://www.sweat-home.com/produits/le-sweat-femme-etre-mere-a-manches-longues-froncees-ecru-3208


🌿 Les accompagnements Mama Libre :

👉 https://www.anaisroynard-naturopathe.com/


🙏 Merci à nos partenaires :

Radio Grand Lac – Sweat Home – Brokn, la joaillerie qui casse les codes.


🎸 Musique originale à la guitare : Flo, notre musicienne préférée.


"Nous sommes là, ensemble pour éveiller notre conscience parentale et éducative"


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans cette nouvelle saison du podcast Mama Libre, un espace dédié à nos récits de mère, nos épreuves, à notre résilience. Aujourd'hui, nous abordons un sujet profondément humain et sensible, le cancer et la maternité. À travers ce voyage, nous souhaitons non seulement explorer les défis, les émotions qui accompagnent ces épreuves, mais aussi inspirer, vous inspirer, vous offrir des clés pour traverser ces moments difficiles. Dans les épisodes qui vont suivre, j'ai l'honneur d'accueillir deux femmes incroyables, Aline qui fait face au cancer avec un courage admirable, et Flo, son soutien indéfectible et lumineux dans cette traversée. Elles sont par ailleurs les autrices du livre « Être mère, un équilibre à inventer jour après jour » aux éditions Erol. Ensemble, elles partageront leur vécu, leur force, leur vulnérabilité, pour nourrir votre réflexion. apporter du réconfort et peut-être des pistes pour avancer. Merci d'être avec nous pour cette conversation riche de sincérité, d'émotion et d'espoir. Nous sommes là, avec vous, à vos côtés, dans cette traversée.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Aline, j'ai 45 ans, je suis maman de trois enfants et je me bats pour la vie.

  • Speaker #2

    Je suis Flo, je suis maman solo de trois garçons. Et j'accompagne Aline, ma si précieuse elle, dans sa traversée du lac.

  • Speaker #0

    J'aimerais remercier nos partenaires Radio Grand Lac, Sweet Home, la marque de Sweet Ethic, ainsi que Broken, marque de Haute Joaillerie, cassant les cotes. Épisode 4. Désorienté.

  • Speaker #1

    Quand je ressors de la salle d'examen, je ne vois plus mon mari qui était dans la salle d'attente. Donc je ressors un petit peu dehors et en fait, c'est hyper drôle parce que... Enfin, c'est hyper drôle. Je suis dans tous mes états. Je sens que j'ai les larmes qui montent aux yeux et j'ai très envie que mon mari me prenne dans ses bras et que je puisse pleurer toutes les larmes de mon corps. Et là, je vois un de nos copains de dauphine qui habite dans la région et qu'on n'a pas vu depuis des années, qui passe un IRM aussi ce jour-là. Donc, je les vois tous les deux discuter à l'extérieur. Et puis alors, c'est une personne extrêmement rigolote. Donc, très vite. En fait, les quelques larmes qui avaient très envie de couler s'arrêtent immédiatement et on commence à discuter avec ce copain. Enfin, je rejoins la conversation. Il me fait beaucoup rire, on rigole. Et du coup, je commence à prendre tout ça avec beaucoup de légèreté et beaucoup d'humour. Une dizaine de minutes plus tard, il y a le cabinet ORL qui appelle. Alors là, ça me remet très vite dans la réalité. Je me dis, oulala, je suis à peine sortie de l'IRM que j'ai déjà le cabinet qui m'appelle. En général, on le sait, quand ils appellent si vite, c'est pas forcément bon signe. À nouveau, je me remets en état de tout ce que la méditation de pleine conscience m'a appris. J'observe, sans juger, c'est ni bien ni mal, il y a juste un appel du cabinet. On dit rapidement au revoir à notre ami et on y va. Donc c'est l'ORL qui m'avait vu le mardi précédent. et qui m'invite immédiatement à rentrer dans son bureau. Alors là, c'est là où j'ai senti toute la puissance du conseil de l'une de mes amies de mon village ressources, qui m'avait conseillé d'aller voir mon généraliste hier, simplement pour comprendre les différentes étapes. Et elle m'avait rappelé des choses que je ne sais pas forcément faire quand je me retrouve face à des médecins. C'est de me dire, Aline, vous êtes la patiente, c'est vous qui pouvez décider. Vous avez toujours le choix de dire oui ou de dire non. Et c'est vrai que pour moi, c'était très important de retrouver mon ORL d'origine et non pas son confrère qui m'avait très bien accueilli ce mardi-là. Mais elle m'a dit, si vous le sentez mieux avec votre ORL, eh bien, ayez confiance, vous pouvez le dire. Moi, c'est vrai que les médecins me font peur. Et puis, il y a plein de choses que je n'ai pas forcément osé dire quand j'étais enfant face à tous ces médecins, quand ma mère était malade. Donc, j'ai pris sur moi, je me suis reconnectée à ces ressources-là. Et j'ai demandé à ce que mon dossier soit transféré au niveau de mon ORL. Il me fait rentrer entre deux patients. Je commence à me dire à l'intérieur de moi, waouh ! Un ORL, normalement, c'est un spécialiste où il y a des mois et des mois d'attente. Dix minutes après l'IRM, on m'appelle. On me fait passer entre deux patients. Bon, oups ! Qu'est-ce qu'il est en train de se passer ? Alors lui ne m'avait pas ausculté la dernière fois, donc il reprend sa caméra, il passe. Alors non, d'abord, il m'accueille, il regarde le résultat de l'IRM et il me dit « Oulala, on est donc le 28 juin » et il me dit « Oulala, j'ai un programme extrêmement chargé en termes d'opération, je ne sais pas quand est-ce que je vais pouvoir vous caler au mois de juillet » . Bon, ça me permet de me détendre quelques instants parce que cette opération me fait vraiment très peur au regard de la dernière des semaines d'avant qui s'est... assez mal passé au niveau du réveil et des suites. Il met la caméra dans le nez parce qu'il ne m'a pas ausculté encore. Et là, il me dit, vous êtes au bloc mardi prochain, c'est-à-dire trois jours après, quatre jours après. Et là, pour la deuxième fois dans la semaine, tout s'effondre à l'intérieur de moi. Là, je prends conscience qu'il se passe quelque chose de grave, de très grave. Tristan est là avec moi dans la salle, mais je suis complètement renfermée à l'intérieur de moi, en contact avec mes sensations. Il y a mon cœur qui bat la chamade, j'ai l'impression qu'il va sortir de mon corps. Et pour la deuxième fois cette semaine-là, je me dis que ce n'est pas possible. Je suis vraiment en train de vivre ce que je suis en train de vivre. Cette peur que j'ai depuis que je suis toute petite, depuis que j'ai vu ma mère traverser le cancer dont elle est décédée, je me dis que ça y est, on y est. Cette peur que tu as depuis des décennies, potentiellement on y est, parce que très vite mon cerveau d'adulte me ramène au potentiellement. J'essaye de ne pas me laisser embarquer par ces peurs d'enfant et de cette partie enfant à l'intérieur de moi. Et j'essaye de recontacter à chaque instant quand je sens que ça s'emballe. C'est l'analyse transactionnelle, les états du moi, la partie parent, la partie enfant, la partie adulte. Cette partie enfant qui vient aux commandes très très vite dans ces moments-là. J'essaye de la contrebalancer avec l'adulte qui vraiment s'accroche à ces mots potentiellement. Le mardi, je vais être opérée. C'est le jour du bon à tirer de notre livre. Heureusement, mon mari est là pour m'accompagner parce qu'à nouveau, je suis complètement perdue et désorientée à la hauteur de ma perte de repère intérieur. Il m'emmène au secrétariat et là, il nous annonce qu'il y a toute la procédure d'admission à faire pour l'opération. Je sais que ça va prendre des heures, donc là j'appelle Flo et je lui demande de prendre le relais pour cette journée qui devait être extraordinaire, qui devait être remplie de lumière et seulement de lumière. Et à la fois je me dis c'est fou, cette journée du 28 juin, elle est à l'image de la vie et de la puissance de la vie avec ses joies, ses peines, ses hauts, ses bas. Et Flo est là pour prendre le relais. Comme toujours.

  • Speaker #2

    Alors là, de mon côté, les choses se bousculent aussi. J'ai beaucoup de questions qui me viennent en tête. Et du coup, je questionne Aline surtout sur ses besoins. Qu'est-ce que tu as besoin ces jours-ci ? Comment je peux... Comment je peux être utile ? Qu'est-ce que je peux faire ? Comment... Voilà. Et parce qu'en fait, Aline et moi, c'est une fusion depuis neuf mois d'écriture de ce livre. C'est une amitié d'une préciosité unique, je pense. Nos présences sont indispensables à l'autre et dans la justesse de comment on a envie d'être et de se positionner par rapport à l'autre. Et le vendredi, il y a la signature du BAT et je questionne Aline pour lui demander comment on fait. Et elle me répond, je te donne toute ma confiance, ma flot pour... que tu fasses, parce que moi, je ne suis pas disponible, en fait. Ça ne va pas être possible. Donc, vas-y, fonce, on y va. On signe ce BAT. Donc, du coup, je ne réfléchis pas trois minutes. Je fonce et je signe ce BAT avec notre éditeur.

  • Speaker #0

    Et toi, à ce moment-là ? Au vu justement de toute cette fusion, à quel point ce projet est important pour toutes les deux. Comment tu te sens et qu'est-ce que tu te dis de « Tiens, attends, c'est quand même ce moment, on l'attend depuis des mois. » C'est la concrétisation de ce projet qui nous tient tant à cœur. On a vraiment mis toute notre énergie, tout notre temps, tout notre cœur dans ce livre. Et là, c'est le moment de la signature et Aline, elle n'est pas là. Qu'est-ce qui se passe pour toi à ce moment-là aussi ? Qu'est-ce que ça vient peut-être à interroger, questionner, insécuriser ?

  • Speaker #2

    En fait, on s'imaginait toutes les deux, je crois, ce moment-là comme un moment de joie tellement intense à partager. J'ai dû prendre les rênes sans elle, en sachant qu'elle était avec moi, parce que de toute façon... Elle était là dans mes pensées, on est suffisamment connecté en dehors d'une présence physique. Mais du coup, c'était comme un peu terni quand même par cette sorte d'épée de Damoclès qu'on avait au-dessus de la tête. Pendant ces quelques jours où on avait eu déjà certains mots posés sur... Scaline vivait, comme une IRM, une biopsie, un stade, éventuellement une tumeur. Moi, c'est des mots qui ne font pas partie de mon vocabulaire quotidien. Et je n'ai jamais été confrontée à la maladie. Et j'ai une maman médecin-homéopathe. Et pour m'accompagner au mieux... Pour comprendre et pour pouvoir poser toutes les questions que j'ai dans ma tête et dans mon cœur, j'ai l'immense possibilité de téléphoner à ma maman ou de passer un moment avec elle. Et c'est ce que j'ai fait parce que j'ai eu vraiment besoin de comprendre. Voilà, on ne savait pas tout, mais elle a déjà pu m'expliquer certaines choses avec toute sa douceur et son calme. Et j'ai aussi eu besoin beaucoup de pleurer. Et pour cela, j'ai pris contact avec mon chéri en lui demandant de... Il sait très bien le faire sans que je lui demande, mais je crois que je lui ai redemandé à ce moment-là d'accueillir mes larmes sans mots, juste me donner l'occasion de pouvoir pleurer en toute confiance. Donc voilà, j'ai énormément profité de cette complicité que j'ai avec lui pour pouvoir déposer mes larmes.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, pour toi, qu'est-ce qui t'a rendu ? Qu'est-ce qui était triste, en fait ?

  • Speaker #2

    Alors moi, j'ai eu tout de suite hyper peur de perdre Aline, en fait. C'est vraiment ce qui est venu tout de suite. C'était insupportable et à la fois, c'était vraiment là et ce n'était pas possible, en fait. Donc, une grande tristesse, un effondrement intérieur, s'imaginer de comment... faire plus sans elle en fait. Et c'est tout ça que j'ai pu déposer, ouais, avec mon chéri.

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