Speaker #0Il y avait cet objectif aussi de l'opération, huit jours après. Ce qui était très curieux, ce qui m'a beaucoup marquée, c'est que tous les matins, après cette annonce d'une tumeur potentiellement cancéreuse, je me réveillais en redécouvrant cette réalité. C'est-à-dire que toutes mes nuits... avait cet effet extraordinaire de me faire oublier. Et toutes les nuits, j'oubliais ce qui s'était passé. Et tous les matins, au réveil, je me reprenais la nouvelle en pleine figure. Et c'était tellement douloureux. Ça a fait énormément écho avec ce petit bébé que j'ai perdu, in utero, de façon totalement inattendue. Je ne saignais absolument pas, et c'est lors d'une échographie de contrôle à trois mois que ma gynécologue... m'a fait entendre ce silence, ce cœur qui ne battait plus. Et je me souviens qu'à l'époque, pendant plusieurs mois, tous les matins, je redécouvrais cette nouvelle, je me la reprenais en pleine figure. Et là, à nouveau, ce mot cancer, tumeur, bénin, tous ces mots revenaient en force et j'avais du mal à y croire. Je laissais souvent les larmes couler. C'était le moment de la journée où je m'autorisais à les accueillir. pouvoir repartir de plus belle dans nos sessions de travail avec Flo. Et puis, il y a eu cet IRM le vendredi matin. Alors moi, j'ai décidé depuis le début, quand il y a eu cette fameuse caméra dans la narine, j'ai décidé de me centrer sur le positif. Et je ne sais pas, j'avais une grande confiance en la vie. J'ai décidé de lui sourire. Et parmi tous les mots du médecin, j'ai décidé de me centrer sur un. C'était le mot bénin. Au moins jusqu'au moment du retour de la biopsie. Et au moment de l'IRM, c'est très curieux. Je n'ai absolument pas peur de passer des examens médicaux. En plus, depuis l'expérience de ma mère quand j'étais enfant, je suis très, très, très suivie médicalement. Et d'ailleurs, ce sujet-là me pose beaucoup de questions. Parce que je me suis dit, ce n'est pas possible. Encore dans cette année 2023-2024, j'ai fait énormément d'analyses de sang. Je suis très, très suivie. Je me suis dit comment tout ça peut arriver ? Ça me paraît impensable à cette époque-là. Je me dis que ce n'est pas possible. Je me centre sur le mot bénin tous ces jours-là. J'ai l'habitude de passer tous ces examens. Et là, à l'IRM, je panique. Pour la première fois, je panique au moment de passer un examen. Et puis, c'est la zone... La tumeur est dans le cavum. Donc, c'est vraiment au niveau du visage. Donc, on est complètement au milieu de la machine. Et moi qui ne suis pas du tout claustro d'habitude... Je sens un vent de panique. L'infirmier, enfin la personne qui assiste, me fait allonger sur la table. Et d'habitude, tout se déroule très tranquillement. Je me mets en espace, en temps méditatif. Je ferme les yeux et je me mets à l'intérieur de moi. Et là, impossible, je me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps. Parce que l'enjeu est trop grand. On est en train d'aller me faire passer un IRM pour savoir quelle taille a la tumeur. Et quel peut être potentiellement un stade ? Alors là, je reçois énormément d'empathie, énormément de douceur. Il prend le temps. Il me ressort un petit peu de l'IRM et puis il pose ses mains contre les miennes. Parce qu'il m'a demandé de quoi avez-vous besoin, madame ? Et je lui dis, j'ai juste besoin d'un contact. Je n'ai pas besoin qu'on me parle, j'ai juste besoin qu'on pose sa main contre la mienne. Et là, il prend les deux, trois minutes nécessaires pour que je me recentre, que mon circuit du stress s'apaise. Et là, je me sens actrice parce que c'est moi qui lui dis « Ok, on peut y aller maintenant. » Parce que j'ai l'impression, depuis mardi, d'être en fait dans quelque chose qui ne m'appartient plus. Tout défile. Et j'ai l'impression de subir. Et là, pour la première fois, j'ai pu exprimer un besoin et j'ai pu me reconnecter. à une partie active à l'intérieur de moi. Alors bien sûr, l'une de mes ressources quand je vis des grands moments de stress, c'est de fermer les yeux et de recontacter mes guides, les dauphins sauvages, ceux qui sont dans l'atoll de Rangiroa en Polynésie, dans les Toa Motu. Ces dauphins que j'ai eu la chance de rencontrer à deux grandes périodes de ma vie. Et là, ils sont là avec moi. Il y en a toujours un qui arrive au début, qui vient jouer, qui vient mettre son rostre contre mon visage. Et puis après, c'est toute la tribu qui arrive. Et là, ils m'emmènent. Ils m'emmènent, je suis au milieu et je nage. Je nage avec eux. Et je pars loin. Et quand l'examen est terminé, je me souviendrai longtemps. On est dans un petit box, ils ferment les portes et puis le médecin arrive. Et là, il me donne le résultat et il me donne un stade potentiel, si c'est un cancer. Et alors là, j'ai mon cerveau qui se pose 10 000 questions. Alors déjà, qui se pose 10 000 questions à la minute, mais alors là, tout est décuplé et il n'a pas de réponse. Il me laisse avec une phrase de conclusion. Et là, je vois qu'il y a un stade qui est noté. Et à nouveau, je me dis, ce n'est pas possible. En fait, ça peut être un cancer. L'improbable, l'impensable, il y a encore quelques semaines, quelques jours, fait partie de ma réalité.