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MAM'ELLES I Un voyage au cœur de la Maternité.

H.S. ADDICTIONS & MATERNITÉ.

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51min |18/08/2025
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MAM'ELLES I Un voyage au cœur de la Maternité.

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Description

Aujourd'hui, je reçois Maëlle, médecin généraliste spécialisée en addictologie. Maelle vient dans cet épisode hors-série vous parler des addictions sous le prisme de la maternité, de la périnatalité, une spécialisation qu'elle a entreprise il y a peu et qui est à l'origine de la création du compte Instagram @MATER.ADDICT qu'elle co-anime avec l'équipe du service de soins en addictologie dans lequel elle travaille.


Maëlle vient dans cet échange vous nourrir d'un regard nouveau, plus lumineux que celui que la société a coutume de porter sur les femmes, les futures mères et les mères qui ont des addictions. Elle œuvre en ce sens en nous informant sur ce que sont les addictions, les consommations à risque tout en nous sensibilisant à la prise en charge et l'accompagnement médico-psycho-social des femmes qui entrent en suivi avec elle et son équipe.


Une interview extrêmement riche et dense en informations sur cette thématique qui est encore tabou. Une mise en lumière salutaire et remarquable par Maëlle de toutes ces femmes qui connaissent ou ont connu des addictions dans leur maternité et qui sont pour la plupart invisibilisées. Un épisode qui permet de briser le silence grâce à la douceur et le professionnalisme de Maëlle que je remercie infiniment pour sa confiance.


Je vous souhaite une belle écoute les MaMaS et surtout n'hésitez pas à faire voyager cet épisode à une sœur, une amie, une collègue, une connaissance touchée de près ou de loin par cette thématique et qui pourrait être une première main tendue vers et pour elle !


Pour retrouver Maëlle et son équipe sur Instagram : @mater.addict


Pour retrouver MAM'ELLES

Le site internet MAM'ELLES pour être informée de toutes les actualités MAM'ELLES : mamelles.fr


MAM'ELLES est un podcast réalisé par Marion TERTEREAU. Vous pouvez retrouver tous les épisodes sur votre plateforme d'écoute préférée ainsi que sur YouTube. On se retrouve chaque vendredi !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    One !

  • Speaker #1

    Mama d'ici et d'ailleurs, bienvenue sur Mamel, le podcast nourricier qui voyage au cœur de la maternité. Célébrez l'enfantement, honorez toutes les histoires de femmes, de mères, à la fois singulières et universelles. Explorez les mystères qui entourent la naissance, des origines à aujourd'hui. Se reconnecter avec la nature pour renouer avec sa vraie nature. Voilà l'essence de Mamel. Je m'appelle Marion et j'ai créé cet espace pour te faire connaître cette vision à la fois avant-gardiste tout autant qu'ancestrale de la maternité. Ici, tu voyageras à travers les témoignages de femmes, de mères, venues des quatre coins du monde, qui te transmettront leur histoire mais aussi leurs us des coutumes, afférentes à la maternité et à leur mode de vie. Mamel, ce veut être un podcast qui renoue avec notre instinct primaire, primitif, animal, la femme sauvage qui sommeille en toi et qui reprend ses droits et sa place dans la nature et en connexion totale avec elle. Se nourrir, se ressourcer, accueillir ce qu'il y est, pour révéler toute cette puissance intérieure que tu as en toi. Mamel, c'est aussi une boutique artisanale où vous pourrez retrouver mes propres créations, des bougies de grossesse, de femmes du monde, de mères du monde, des cartes d'affirmation positive, des coffrets de grossesse, de naissance, ou encore sur le deuil périnatal. Vous pouvez les découvrir en allant sur mon site internet mamel.fr ou encore en suivant les actualités de ma mail en vous abonnant à ma newsletter. Mais ma mission première est de te proposer des épisodes authentiques dont le but est de nourrir, fortifier ta maternité par la curiosité. Ouvrir son regard sur la maternité, sa maternité, c'est se donner la liberté de penser sa maternité autrement, différemment, et d'être alors en capacité pleine et entière de créer sa propre maternité. Aujourd'hui, je reçois Maëlle. dans mon espace pour un épisode hors série dédié aux addictions, précisément aux femmes, aux futures mamans, aux mères qui ont des addictions au cours de leur maternité. Maëlle est médecin généraliste spécialisée en addictologie. Elle et son équipe ont créé un compte Instagram, Mater Addict, pour sensibiliser le plus grand nombre de personnes sur ce sujet dont on porte malheureusement trop souvent un regard sombre, méfiant et empreint de préjugés. Alors cet épisode est là pour vous informer. Vous sensibilisez, vous expliquez en quoi consistent les addictions et l'accompagnement approprié au cours de la grossesse, notamment avec une vision englobante et pluridisciplinaire de sa prise en charge que Maëlle vous décrit avec tant de cœur et d'espoir. Je vous souhaite une belle écoute, et surtout les mamas. N'hésitez pas à partager cet épisode à votre entourage, à une amie, à une femme, à une mère, si vous pensez qu'il peut lui être utile.

  • Speaker #2

    Belle écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour Maëlle.

  • Speaker #0

    Bonjour Marion.

  • Speaker #2

    Je suis ravie de t'avoir aujourd'hui à mon micro, c'est une magnifique rencontre et découverte aussi que j'ai eue il y a peu, puisque tu m'as fait découvrir le compte Instagram dont on va pouvoir parler, Mater Addict, que tu as créé il n'y a pas si longtemps que ça, c'est assez jeune, et c'est très innovant en tout cas pour moi, c'est ce qui m'a happé et ce qui a attiré aussi mon attention, simplement le sujet, en définitive, qu'il va être le cœur du sujet de notre échange aujourd'hui, les addictions et la maternité. comme le nom l'indique de ce compte Instagram. Vraiment, pour moi, c'était l'occasion, et tu l'as dit également lorsque l'on a pu échanger en call préparatoire, de changer un peu le regard que l'on a sur toutes les mamans qui sont en souffrance. Je ne sais pas quel terme employer précisément, mais en tout cas qui sont malades, on va dire, et qui ont des addictions diverses et variées. Et pour moi, c'était important de pouvoir te donner la parole pour que tu puisses nous expliquer le cœur de ta mission, de ton accompagnement et surtout sur ce regard que l'on peut porter sur toutes ces femmes et toutes ces mères qui, à mon sens, effectivement, comme toi, je te rejoins, doivent changer et on doit en parler. On doit aussi leur donner la parole et je pense que tu es ce vecteur et ce lien pour qu'on puisse, en tout cas, commencer à tourner le regard sur toutes ces mères et ces femmes. Donc, vraiment, merci, Maëlle, pour ta confiance déjà et de m'avoir fait découvrir ton univers. Et donc, je te laisse peut-être dans un premier temps te présenter. brièvement et ensuite on rentrera plus en détail dans le cœur du sujet.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup pour cette invitation. J'avoue que c'est une grande première pour moi, le compte est tout jeune. Je vais me présenter brièvement. Initialement, je suis médecin généraliste pendant une bonne partie de ma carrière. Et puis, je me suis formée à la dictologie petit à petit parce que finalement, je me suis rendue compte que c'était... très fréquent, que j'en rencontrais régulièrement en consultation de médecine générale et que finalement, même après dix ans d'études, on n'était pas forcément très armés pour pouvoir les accompagner. Et donc j'ai commencé du coup à me former en complément avec une capacité d'addictologie et en fait je me suis rendu compte que c'était le parfait compromis de ce que j'avais envie de pratiquer, d'accompagner les patients. Et donc j'en ai fait mon activité principale maintenant depuis un peu plus de cinq ans. Et l'idée d'accompagner les femmes et les femmes enceintes est venue assez récemment de par des prises en charge conjointes entre notre équipe de maternité et nous dans le service d'addictologie. On s'est retrouvés confrontés finalement au fait qu'il n'y avait rien chez nous en tout cas de proposé comme parcours dédié et on voulait vraiment créer ce parcours-là, qu'elles aient un accès plus facile aux soins, qu'on puisse les accompagner dans cette temporalité. qui est quand même très courte, 9 mois en addictologie, c'est très très court. On dit d'ailleurs que c'est la seule urgence en addictologie, c'est-à-dire que le reste du temps, on met une temporalité justement différente pour les aider, les accompagner. Et là, on sait qu'en 9 mois, on a un temps relativement limité, même si l'accompagnement peut durer avant, pendant et après la grossesse, évidemment. Mais du coup, c'est parti de là. Donc, je me suis formée encore. Je suis actuellement en train de terminer le… le DIU de périnatalité et addiction, pour vraiment encore me spécifier dans ce domaine-là. Et puis petit à petit, on s'est rendu compte finalement qu'elles arrivent toujours très tard dans le soin. On s'en rend compte des fois, elles sont à 6, 7, 8 mois de grossesse. Et parce que finalement, des fois, elles n'avaient pas forcément l'information, elles n'ont pas osé en parler, il y a beaucoup de craintes. Et on s'est dit avec mon équipe, mais pourquoi pas essayer d'utiliser un média, quelque chose pour venir faire passer l'information. essayer de les sensibiliser le plus tôt possible pour qu'elles arrivent finalement à en parler plus facilement sans honte, sans culpabilité, en se disant « tiens, c'est possible, finalement, j'ai le droit d'en parler » et qu'on arrive à les protéger le plus tôt possible et surtout protéger le plus tôt possible les bébés des éventuelles complications des consommations de leur maman. Donc du coup, on a décidé de tenter un compte Instagram en se disant que finalement, c'est une génération, la génération Instagram et la génération Instagram. qui peut justement bénéficier de ce message de prévention, d'utiliser vraiment une autre forme de média. Et ça fait depuis maintenant fin mars, début avril, qu'on a lancé le compte. Et puis petit à petit, on l'alimente. On essaye de parler de sujets qui peuvent être un peu tabous. On avait même parfois peur d'être censurés par Instagram quand on parle de produits qui ne sont pas justement positifs. Et finalement, ça passe plutôt bien. On a des très bons retours pour le moment. Petit à petit, on apprend en fait. Tous les jours, on apprend, on évolue. Et l'idée, c'est vraiment d'avancer avec elles finalement. On a envie d'avancer avec nos futures patientes ou les femmes qui, pour l'instant, n'osent pas en parler ou ne savent pas à qui en parler aussi, tout simplement. C'est ça,

  • Speaker #2

    je pense, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, voilà, c'est d'essayer de venir les toucher, de les sensibiliser et de voir si elles s'en saisissent ou pas. Après, chacun son chemin. C'est ça.

  • Speaker #2

    Et puis livrer une information effectivement qui est scientifique et qui est sourcée, dont on n'a pas accès non plus n'importe où. Et le fait effectivement que tu sois médecin, je pense que ça permet effectivement d'avoir cette plus-value qu'on n'a pas sur d'autres comptes.

  • Speaker #0

    Voilà, et vraiment l'effort qu'on... J'insiste vraiment sur le fait que je délibre une information qui est validée et qui est finalement trouvable. sur des sites référencés, des fois je vais venir délivrer l'info qui va être sur Alcool Info Service ou sur des sites de Périnada, il y a déjà des réseaux qui existent d'informations sur Internet, je ne me permets pas de sortir une information de ma propre initiative, je viens reléguer des informations qui ont été validées par des groupes de travail, par des institutions, l'idée c'est vraiment ça, ce n'est pas de délivrer une information qui de toute façon pourra faire débat, et heureusement. c'est intéressant d'en parler aussi mais on reste vraiment sur des informations les plus fiables possibles et selon les recommandations actuelles qui peuvent aussi être amenées à évoluer bien évidemment

  • Speaker #2

    Alors quelles sont les addictions justement qui touchent en tout cas les femmes et les mères qui bénéficient de ton accompagnement ?

  • Speaker #0

    Ça peut être, sincèrement, ça peut être tout type d'addiction.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qu'on entend justement par addiction, peut-être, Maëlle, dans un premier temps, pour définir ce qu'est une addiction ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. L'addiction, parce qu'en plus, on entend ce mot très régulièrement. On y voit même beaucoup. On voit chocolat addict. C'est vrai. Il y a encore une publicité sur la route, design addict. C'est un petit peu social. Enfin, voilà, ça s'est un peu démocratisé. Après, l'addiction... En elle-même, qu'est-ce que c'est ? C'est la perte de... Si on peut vraiment faire une phrase toute simple, c'est la perte de contrôle d'un comportement ou d'une consommation dont je sais qu'elle a des conséquences négatives pour moi. Alors, les conséquences négatives, elles peuvent être diverses et variées. Ça peut être santé, ça peut être professionnel, social, personnel. Ça a des conséquences négatives pour moi, financières, judiciaires. J'en ai conscience. J'aimerais pouvoir faire quelque chose, j'aimerais arrêter, mais je n'y arrive pas. Et c'est là où justement on vient bien dire que ce n'est pas une question de volonté. Parce que la volonté, on peut l'avoir. Mais parfois, ça ne suffit pas parce que justement, il y a des mécanismes qui sont rentrés en jeu. Il y a cette maladie addictive qui s'est potentiellement installée. Et même avec la meilleure volonté du monde, parfois sans aide, on n'y arrive pas. Et c'est là où c'est intéressant de donner justement un accompagnement.

  • Speaker #2

    Parce qu'on est face à des personnes qui sont malades.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Après, notre rôle aussi, c'est de faire la part des choses entre ce qu'on a appelé nous les consommations à risque. c'est-à-dire que c'est des personnes qui vont consommer, qui prennent des risques, notamment santé ou judiciaire ou autre, en fonction de ce qu'ils consomment. Mais on vient aussi travailler avec eux, est-ce qu'il y a vraiment une notion d'addiction, c'est-à-dire que vraiment cette perte de contrôle, et je n'arrive pas à arrêter tout seul, ou si finalement, avec de l'éducation, en leur expliquant les choses, en venant les accompagner, on se rend compte qu'ils arrivent à reprendre le contrôle et à arrêter assez facilement. Là, on peut être un peu dans la frontière entre ce qu'on appelle, nous, consommation à risque, usage à risque. mais pas forcément encore de dépendance ou d'addiction. Là aussi, pour la femme et la femme enceinte, c'est très intéressant d'aller le travailler avec elles, parce que finalement, il y en a où on va leur délivrer l'information et on se rend compte qu'elles arrivent rapidement à mettre des choses en place. Donc, c'est qu'elles avaient juste besoin d'informations, en fait, dans une consommation à risque pour elles et pour leur bébé, mais où finalement, elles ne le savaient pas. Et de le savoir, elles arrivent à mettre des choses en place, finalement, toutes seules et très bien. Et puis après, il y a celles qui, quand bien même, elles ont parfaitement conscience des risques. se rendre compte qu'elles n'y arrivent pas. Et là, on est vraiment dans l'addiction et il y a besoin d'un accompagnement et on peut parler de maladie addictive. Et on vient chercher avec elles, finalement, pourquoi cette consommation est venue prendre cette place-là. Parce qu'il y a la part biologique, les effets au niveau cérébral, bien sûr, de ce mécanisme de la récompense qui est stimulé, où finalement, sur tout type d'émotions, positives ou négatives, ça va être bien m'apporter ce produit qui me procure du plaisir, qui me fait du bien et rapidement. Donc on vient travailler ça avec elles, leur expliquant qu'il y a vraiment un phénomène purement biologique, d'où la notion de maladie addictive. Mais il y a aussi toute la fonction de la consommation. Pourquoi je consomme ? Pourquoi ça a pris cette place-là dans ma vie ? Et ça, on vient le travailler aussi avec elles. Et plus elles viennent comprendre finalement pourquoi c'est lui prendre cette place, moins ça a déjà cet automatisme-là. C'est déjà un peu plus mis à distance. Elles arrivent à remettre des choses en place, notamment si on les accompagne et qu'on vient aussi, quelque part, Je n'aime pas le mot traiter parce qu'on n'a pas cette prétention-là, mais en tout cas, les aider à cicatriser, les aider à comprendre et aller mieux tout simplement, à retrouver un équilibre sans forcément passer par la consommation.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu travailles en pluridisciplinarité ou vous êtes uniquement des médecins ?

  • Speaker #0

    Non, c'est vraiment une prise en charge. La plupart du temps, c'est vraiment ce qu'on appelle des prises en charge médico-psycho-sociales. C'est-à-dire la part médicale, la part psychologique, la part sociale aussi, parce que quand on a une... Une femme qui est dans une situation sociale compliquée, une grande précarité, on sait très bien que ce sont des facteurs de risque aussi de reconsommation ou de poursuite des consommations pour finalement venir un petit peu soutenir, tolérer ce qu'elle vit. Alors certes, ce n'est pas la meilleure des solutions, mais c'est celle qu'elle a trouvée à un moment donné. Et donc, on vient l'accompagner aussi pour essayer d'aller, entre guillemets, essayer de résoudre petit à petit chaque problématique pour... justement ce nouvel équilibre de vie où elle puille. Là j'ai typiquement une patiente qui était à la rue il y a encore quelques mois qu'on a pris en hospitalisation pour une abstinence à alcool pendant sa grossesse, alcool cannabis, elle a tout arrêté et le principal souci pour elle c'est qu'elle n'avait pas de logement et donc là on est sorti d'hospitalisation, on lui a trouvé un logement elle a un appartement avec son compagnon et son enfant, son premier enfant. En fait il y a vraiment un travail pluridisciplinaire, c'est vraiment la base de la dicto en général, hommes, femmes. Peu importe, l'idée c'est de les accompagner sur tous ces versants-là. Si on vient traiter que l'un, ou s'occuper que de l'un, que ce soit que le médical ou que le psycho parfois ça suffit clairement pas et justement c'est cet accompagnement c'est ce travail en équipe qui fait aussi que la personne elle se sent beaucoup moins seule elle se sent vraiment portée aussi et c'est là où on se rend compte qu'on avance vraiment bien et qu'il y a des très belles histoires au final.

  • Speaker #2

    Bah j'imagine oui la preuve avec celle-ci si je suis effectivement une maman qui a une addiction ou des addictions vers qui je dois et je peux me tourner Est-ce que lors d'un contrôle, par exemple, trimestriel, vers mon gynéco, vers ma sage-femme, est-ce que ça peut être un premier lien qui pourrait m'amener vers l'étape suivante, vers toi, par exemple ? Vers quelle zone tourner ?

  • Speaker #0

    En fait, au départ, le plus simple, souvent, c'est de se tourner vers les personnes qu'on connaît déjà ou on a potentiellement déjà un lien de confiance. On se dit, tiens, à cette personne-là, je peux peut-être en parler. Alors parfois, ça peut être plus difficile parce que justement, on a un tel lien avec une personne qu'on a peur de lui en parler, avec cette peur de décevoir, avec cette culpabilité ou cette honte. Donc il y a aussi des centres dédiés d'addictologie qui sont ouverts à tous. On n'est pas obligé de passer par son médecin traitant ou sa sage-femme pour y avoir accès. Ce sont des centres anonymes, les XAPA, les centres de soins et d'accompagnement d'addictologie, de prévention d'addictologie sont des centres où on peut y aller de façon anonyme. il y a aussi des... des services hospitaliers comme le mien, il y a des accès on va dire directs, on n'est pas obligé de passer par quelqu'un d'autre avant. Mais parfois c'est quand même plus simple de venir aborder ces questions-là avec des personnes qui nous connaissent déjà, qui nous ont suivis, qui connaissent peut-être aussi déjà nos problématiques psychologiques ou sociales. Et ces professionnels-là, même s'ils ne sont pas à même de pouvoir eux accompagner, eux peuvent tout à fait orienter vers les personnes aux ressources possibles. Donc on peut en parler à son médecin. généraliste, à sa sage-femme, à son gynéco, finalement à tout professionnel de santé ou même accompagnant social, éduc-spé, il y a beaucoup de personnes qui peuvent orienter derrière, assez fascinant.

  • Speaker #2

    Alors justement, ça me permet aussi de donner, d'ouvrir aussi le sujet sur peut-on en parler, parce que c'était aussi ce dont on avait dit dans notre call, dans notre premier échange, c'est la difficulté de pouvoir en parler, simplement parce qu'aujourd'hui, et c'est une réalité, le regard que la société... portent sur toutes ces femmes et surtout sur les mères, parce que là, on est vraiment dans le sujet de la maternité, qui ont des addictions, il est quand même assez sombre avec derrière souvent cette pensée qu'on va avoir sur la capacité de la mère à pouvoir s'occuper de son enfant en raison de ses addictions. Qu'est-ce que tu pourrais nous partager justement sur ce regard-là et comment on peut le faire évoluer ou comment toi, tu essayes en tout cas ... de le faire évoluer ?

  • Speaker #0

    Alors déjà nous effectivement on essaye de le faire évoluer parce que les postes qu'on publie ils sont à la fois pour les femmes, les futures mamans, mais également aussi pour les professionnels et l'entourage. C'est-à-dire que c'est vraiment d'essayer d'aller délivrer une information pour tous, toutes et pour tous. Ce site, ce compte Instagram n'est pas fait que pour les femmes justement. Je ne veux pas qu'il ait ce côté non plus stigmatisant, que les femmes n'osent pas s'abonner en se disant « on va voir que je suis abonnée à un compte qui s'appelle Mater Addict » ou potentiellement ça peut venir… Non, c'est vraiment axé… D'ailleurs, j'ai beaucoup de professionnels de santé qui se sont abonnés ou d'accompagnants parce que finalement, ils me disent « mais en fait, j'apprends des choses tous les jours » . Et finalement, le potentiel jugement ou les craintes que peuvent avoir les femmes, en face, on peut avoir des professionnels qui ne sont pas suffisamment formés, qui ne sont pas suffisamment au courant. qui finalement vont être dans le jugement ou dans une attitude pas forcément adaptée, mais plus par peur et par méconnaissance, parce que finalement nous, ne serait-ce que sur le service de la maternité où je travaille, il y a des représentations, et ces représentations, à partir du moment où on en parle avec les professionnels, qu'on leur explique ce que c'est que l'addiction, déjà le regard change, et déjà l'approche de ces femmes-là est différente. Et c'est vrai que parfois, il y en a qui ne vont pas être à même de l'entendre. Donc, elles seront effectivement gênées d'en parler en disant « je vais être jugée, on va me retirer mon enfant » . En plus, là, on rentre dans un cercle vicieux de « moins j'en parle, moins je vais être aidée, plus on va me… » Et finalement, malheureusement, ce n'est pas le bon cercle. Alors que finalement, de réussir à en parler, c'est déjà montrer qu'on a envie de changer. Et que justement, dans ce rôle de future maman ou de mère, Ça montre la volonté d'avoir envie de changer et d'évoluer. Je trouve que c'est plutôt l'inverse. Ça montre que la maman est capable de dire « je peux m'occuper de mon enfant, je peux mettre des choses en place pour pouvoir m'occuper de lui » . Typiquement, la patiente dont je parlais tout à l'heure, elle a un enfant qui est placé. qu'elle a demandé en fait à ce qu'il soit placé le temps qu'elle se prenne en charge et qu'elle se soigne, c'était vraiment sa volonté, et là elle est enceinte d'un autre enfant, et on est dans une abstinence, elle est dans un accompagnement, elle revoit son fils régulièrement, et ce bébé, on n'est pas en train de dire qu'on va lui enlever, on n'est pas du tout sur un placement, on est sur un accompagnement, parce qu'on sait finalement aujourd'hui, et de plus en plus, que ce n'est pas le placement la meilleure des solutions, et qu'un enfant sera toujours mieux avec sa mère, et que plus la mère va être accompagnée, mieux ça va se passer. Et que finalement, d'emparer cette crainte qui est tout à fait légitime de se dire, si j'en parle, on va se dire que je vais être une mauvaise mère, on va me juger parce que oui, il faut que les mères soient parfaites. Et au final, c'est tout le contraire, parce que plus on va l'accompagner, plus elle a de chances justement de garder son enfant et que ça se passe justement de mieux en mieux d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Totalement. Donc,

  • Speaker #0

    pour les professionnels, que ce soit les PMI, les maternités, on parle qu'on a toujours peur du signalement. finalement, là je le vois bien encore avec ma formation sur le DU Périnatalité et Addiction, les discours ne sont pas du tout dans ce sens-là. C'est-à-dire que l'idée, c'est d'essayer de mettre tout ce qui est possible en place. Il y a maintenant des cellules de vulnérabilité, des accompagnements justement pluridisciplinaires, pour essayer au maximum de garder ce lien mère-enfant. C'est vraiment une des priorités aujourd'hui, qui n'était peut-être pas le cas il y a encore quelques années. Mais vraiment, ça évolue vraiment dans ce sens-là. Et plus on en parle, plus on accompagne, et plus on a de chances que ça se passe de cette manière.

  • Speaker #2

    Et puis peut-être aussi, plus on en parle en amont, parce que c'était là aussi l'importance, et le doigt en tout cas sur lequel tu mettais davantage, c'était sur l'importance d'en parler en amont, peut-être de la préconception, pour pouvoir, parce que comme tu l'as dit, il y a une temporalité de neuf mois, avec les neuf mois de grossesse, et peut-être effectivement être plus dans la prévention dès le désir d'enfant.

  • Speaker #0

    Tout à fait. C'est-à-dire que plus tôt on intervient, plus plus il y a de bénéfices, à la fois pour la maman, parce que comme je dis tout le temps à mes patients, plus tôt vous arrêtez, mieux c'est. Mais en même temps, je leur dis aussi, il n'est jamais trop tard. Et puis finalement, en préconceptionnel, il est évident qu'il y aura de moins en moins de risques pour le futur bébé. Parce qu'on sait, même en préconceptionnel, on sait que les consommations jouent sur la fertilité, notamment. Donc on sait qu'il y a beaucoup de couples, finalement, qui... qui débutent des projets d'accompagnement de PMA, où un des premiers conseils qu'on leur donne, c'est d'arrêter les consommations, notamment alcool, tabac ou autres produits, parce qu'on sait que ça joue vraiment sur la fertilité. On sait aussi que ça joue sur, alors ce terme un peu très scientifique de l'épigénétique, qui est un petit peu compliqué, mais en gros, on sait que les consommations vont modifier l'expression des gènes, et vont modifier finalement, donc ça peut avoir un impact. Et c'est aussi d'ailleurs pour ça maintenant qu'on est dans des recommandations où on demande aux pères ou aux futurs pères dans un projet de désir d'enfant d'arrêter de consommer dans les trois mois préconceptionnels. Parce qu'on sait que ça va modifier le patrimoine génétique et on sait qu'une spermatogénèse c'est trois mois. Donc en fait on conseille aux couples qui veulent avoir des enfants d'arrêter de consommer, mais le papa aussi, parce qu'on sait que ça peut avoir des répercussions chez l'enfant. Qui ne se verront pas forcément en termes de... de malformations ou de complications de grossesse ou autre, mais il peut après derrière y avoir des troubles du développement. Enfin c'est un peu ce dont je parle sur les postes, il n'y a rien de dramatique. Ça peut aussi tout simplement être accompagné, mais on sait que plus tôt on va arrêter ses consommations dans un projet bébé, moins, voire même on va presque réduire le risque en tout cas de complications du développement et de grossesse ou de complications d'accouchement. s'il n'y a plus du tout de consommation. On enlèvera en tout cas ce risque-là. Ça ne voudra pas dire qu'il n'y aura pas d'autres risques, mais en tout cas, on est vraiment dans la réduction de risque. Dans la dictologie, on parle de plus en plus de réduction de risque, plus de juste « il faut arrêter de consommer » ou « abstinence totale, prônez » . Il est évident que quand on ne consomme pas du tout, c'est parfait, mais il y a des patientes où on est déjà d'abord, pour leur donner confiance, leur montrer que c'est possible, on va déjà les accompagner. par exemple une réduction de risque. Et plus elles vont voir qu'en fait elles y arrivent, parce que l'idée c'est de leur montrer que oui, elles sont capables de le faire, bien sûr, en étant accompagnées, plus elles vont reprendre confiance en elles, voir que c'est possible, reprendre les choses en main, et vraiment l'idée c'est que ce soit elles, c'est elles les actrices principales, moi c'est ce que je leur dis tout le jour. C'est-à-dire que moi je suis juste là en accompagnement, l'équipe est là en accompagnement, mais c'est elles qui ont les rênes, et c'est elles qui avancent. elles récupèrent un petit peu justement, on enlève cette culpabilité, on enlève cette honte, et elles sont de plus en plus… Même parfois, elles disent « ça y est, je suis fière de moi, je ne pensais pas y arriver, mais j'ai réussi » . ça c'est juste merveilleux et parfois ça va être juste d'abord une énorme réduction de consommation sur du tabac ou du cannabis je vais pas leur dire non c'est pas bien vous fumez encore c'est non c'est très bien déjà vous avez déjà fait un grand pas on va continuer à avancer je

  • Speaker #2

    poursuis peut-être aussi Maëlle parce que tu parles justement de cette temporalité de 9 mois et tu parlais, tu citais tout à l'heure de l'absence de consommation sur l'une des femmes que tu accompagnes Merci. Mais en fait, ça me permet, et c'est vrai que j'y pense maintenant, c'est que la période d'après, celle du postpartum, qu'il y ait addiction ou pas addiction, on sait toutes que c'est une traversée plus ou moins intense. Alors, je me dis qu'avec ce précédent d'addiction, même s'il y a eu l'absence pendant neuf mois, est-ce que tu constates effectivement qu'il y a peut-être plus de rechute, entre guillemets, avec cette période de postpartum ? Et surtout, l'accompagnement peut-être ne s'arrête pas. avec la naissance du bébé.

  • Speaker #0

    C'est exactement cela. C'est-à-dire qu'il y a un risque de reconsommation, mais comme il y a un risque de reconsommation aussi pendant la grossesse, si on arrête le suivi. Et ça, c'est plus généralement, en addictologie, on dit bien que la clé, c'est le suivi. Que finalement, le plus difficile, ce n'est pas tant l'arrêt de la consommation à un instant T, mais c'est de réussir à tenir. Et vraiment, la clé, c'est le suivi. c'est-à-dire notamment s'il y a un vrai lien de confiance qui s'est installé avec l'équipe, il y a un vrai lien thérapeutique, une alliance, on sait que plus la personne va continuer le suivi, mieux ça va se passer. Alors après, c'est vrai que post-accouchement, parfois le suivi peut être difficile parce qu'elles sont à la maison, elles sont avec le bébé, elles sont moins disponibles. Nous, c'est après à nous aussi de voir comment s'adapter, c'est-à-dire que là, on imagine aussi tout simplement des consultations potentiellement en visio, des entretiens téléphoniques. L'idée, c'est vraiment d'essayer de s'adapter le plus possible pour... justement maintenir ce lien là et éviter qu'elle reconsomme parce qu'évidemment c'est une période à risque on sait très bien que c'est une période difficile où on est beaucoup plus vulnérable sachant que pendant la grossesse souvent c'est plutôt l'inverse il y a cette motivation de se dire je vais être maman je porte un bébé j'ai vraiment envie et puis après il y a effectivement le après où on relâche un peu on se dit bah allez j'ai déjà fait énormément et puis là c'est extrêmement difficile et là je peux peut-être essayer je peux peut-être me le permettre Et nous, on est là justement aussi pour les accompagner à essayer de tenir tout à fait. Mais c'est une période très vulnérable et le suivi, c'est la clé, vraiment.

  • Speaker #1

    Et peut-être aussi l'entourage,

  • Speaker #2

    tu parlais du père tout à l'heure en amont, en période de préconception. Mais tout au long de cet accompagnement, quel est le rôle du coparent à avoir aussi, j'imagine, extrêmement soutenant et aidant ?

  • Speaker #0

    Le coparent, il a une place très importante. Surtout quand il y en a un, parce que malheureusement, parfois, il n'y en a pas. C'est ça.

  • Speaker #2

    On est face aussi à des femmes qui sont seules, souvent.

  • Speaker #0

    Il n'y a plus de papa, ou en tout cas, il y a un papa qui ne veut pas reconnaître. Donc, il y a aussi tout cet accompagnement-là. Et on est là pour ça aussi. Après, quand on a la chance d'avoir le coparent, on est vraiment dans le... À nouveau, on les reçoit. L'idée, c'est un peu aussi d'éducation thérapeutique, expliquer ce que c'est que l'addiction, un peu comme je viens de le faire, pour vraiment... qui n'est pas non plus ce côté, ils ont envie d'aider, ils ne savent pas comment, ils essayent d'être soutenants. Et puis parfois, entre être soutenants et mettre la pression, même si on n'a pas envie, on veut être bienveillants, non, on ne consomme pas, mais des fois, en fait, ils veulent tellement bien faire que ça vient générer une pression et des fois, ça peut avoir l'effet inverse. Donc, on vient un petit peu leur expliquer comment être soutenants sans être trop présents non plus, pour ne pas qu'elles le prennent de façon finalement plus négative que ce qu'ils auraient voulu. Après, on a aussi des coparents qui sont consommateurs. Donc là, on vient aussi leur proposer un accompagnement, ne serait-ce que pour aider leur conjointe, mais aussi pour finalement leur faire prendre conscience que peut-être eux aussi peuvent rentrer dans une démarche. Pourquoi pas ? Pourquoi pas essayer de faire finalement dans un projet commun ? Et parfois, quand même, ça adhère. C'est oui, finalement, pourquoi pas ? J'aimerais bien essayer aussi. Et dans ce cas-là, il y a des accompagnements conjoints. sachant que dans ce cas-là, chaque membre... Par exemple, moi, je ne vais pas suivre le compagnon et la maman. Et la mère-maman. Donc, ça sera deux accompagnements distincts pour qu'ils aient chacun leur espace de parole, chacun leur espace, leur chemin, et que du coup, chacun puisse... Ils gardent finalement leur espace de travail, de confiance thérapeutique, où tout peut se dire, où tout reste là où c'est déposé, et où finalement, l'autre n'a pas forcément accès. Donc, il y a quand même... vraiment l'individu qui soit protégé et en même temps, il y a un travail de couple et d'accompagnement. Mais parfois, vraiment, il y a des pères qui ont vraiment envie d'essayer, d'essayer aussi de réduire leur consommation. Après, encore une fois, on fait aussi du travail de réduction de risque, c'est-à-dire que même s'ils ne sont pas prêts à arrêter, par exemple, le papa fumeur ou… On vient leur expliquer aussi derrière tous les risques du tabagisme passif, tous les conseils qu'on peut donner pour exposer ensuite le bébé, par exemple. D'ailleurs, on a été là-dessus pour les papas en disant qu'il faut fumer, par exemple, dehors. On leur explique le taux de monoxyde de képone qui se dégage, qui peut avoir des conséquences sur la respiration du bébé, sur l'augmentation des… On leur dit si vous fumez encore tous les deux après l'accouchement. Si vous fumez beaucoup tous les deux, le bébé ne pourra pas dormir dans votre chambre. On leur explique pourquoi. On explique toujours pourquoi, pour que ça donne sens en fait. Parce que finalement, après, ils ont cette volonté et cette responsabilité-là. Et justement, on n'est pas dans le jugement, on n'est pas en train de leur dire que ce n'est pas bien. On est en train de leur expliquer comment faire mieux, comment s'améliorer. Et finalement, ils adhèrent assez souvent, assez facilement. Ça ne veut pas dire qu'ils vont y arriver tout de suite, mais ça, ce n'est pas grave. Après, nous, c'est notre travail derrière.

  • Speaker #1

    Alors, c'est une question un petit peu border que je vais te poser, mais est-ce que dans certains cas, vous avez aussi, vous, la possibilité de constater qu'il y a des parents ou des personnes qui ne sont pas en capacité de pouvoir mener à bien cet accompagnement et dans ces cas-là, faire un signalement de votre part ?

  • Speaker #0

    Ça peut arriver, mais souvent, je dirais que pour l'instant, je n'ai pas eu à en faire.

  • Speaker #1

    Ils sont dans cette démarche en même temps.

  • Speaker #0

    Oui, ils sont dans cette démarche. Nous, on n'a pas forcément cette place-là. Souvent, quand il y a vraiment de grandes difficultés, on n'est généralement pas les seuls dans la prise en charge. Et que souvent, il y a déjà un accompagnement social. Il y a déjà… Un peu ce que j'expliquais tout à l'heure, c'est qu'on essaye déjà de mettre plein de choses en place, de voir si ça tient ou pas. Et souvent, après, c'est plus des décisions un peu pluridisciplinaires où de toute façon, c'est partagé généralement avec le père et la mère. Et on ne leur fait pas dans le dos, certainement pas.

  • Speaker #1

    C'est ça en fait que je voulais dire, c'est qu'il y a un lien de confiance quand même.

  • Speaker #0

    Exactement, et qu'en fait c'est un projet pour le bien de l'enfant. Voilà. Typiquement, tout à l'heure, cette maman qui a elle-même demandé à ce que son enfant soit placé, c'est parce que dans l'accompagnement qu'elle avait déjà, elle avait même tenté le foyer mère-enfant pour essayer d'arrêter ses consos tout en étant avec le bébé. Il y avait eu plein de choses d'essayer. Et à un moment, elle a dit, ce n'est pas suffisant, il faut que je prenne ce temps-là de soins pour moi. Et après, je reviendrai vers mon enfant. Le lien est toujours là, de toute façon. Mais souvent, c'est quand les parents aussi, petit à petit, se rendent compte que pour le moment, peut-être qu'ils n'y arriveront pas. Mais ça ne veut pas dire que derrière... Mais généralement, il y a déjà tout un accompagnement avant. Moi, j'ai pas vraiment à faire aujourd'hui. Ça ne veut pas dire que ça n'arrivera pas. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. Mais on a bien compris, de toute façon, le contexte et la prise en charge globale et englobante de ces personnes-là.

  • Speaker #0

    C'est le plus important, en tout cas.

  • Speaker #1

    Alors, peut-être aussi, Maëlle, ma question, c'est vrai que quand j'ai lu aussi les divers posts, et là, je vais me faire une question aussi un petit peu border, c'est vrai que sur les réseaux sociaux, donc tout le monde y a accès. Et donc, est-ce que tu ne perçois pas des fois, peut-être dans les messages que tu peux recevoir à travers ce compte, que l'information que tu véhicules, elle est vraiment sur la thématique précise de la dictologie ? Et que donc, par exemple, quand on traite des sujets tels que l'alcool et l'allaitement, le tabac et la maternité, est-ce qu'on peut faire en tout cas très attention à l'information qui est véhiculée pour que tout le monde ne pense pas que si on boit un verre d'alcool ou si on fume une cigarette, automatiquement on tombe dans de la dictologie ? Et à moindre risque aussi, ça ne veut pas dire que c'est la porte ouverte à consommer. de l'alcool ou à fumer parce qu'on n'est pas encore au stade de la dictologie. Comment toi, tu arrives à maîtriser justement cette communication sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est la grande difficulté.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et en même temps, c'était un des premiers objectifs, c'était de réussir à véhiculer une information, sensibiliser, sans culpabiliser, sans jugement. Donc je fais très attention effectivement à... Et en même temps, j'aurais tendance à dire que c'est presque naturel parce que c'est tellement ce que je pense que finalement ça sort naturellement. Je n'ai pas à me dire... C'est tellement la façon dont je vois les choses que finalement ça sort relativement facilement. Après, j'essaye juste de me dire, j'utilise aussi ce compte-là pour sensibiliser un peu comme je disais au tout début, c'est-à-dire qu'on n'est pas forcément dans l'addiction, mais on peut être dans la consommation à risque. Oui. Et notamment, j'ai fait un poste justement où je fais la différence, où j'explique la différence entre addiction et consommation à risque. Mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas profiter de ce compte-là aussi pour justement faire de la prévention des risques, expliquer les dangers, mais en ne culpabilisant pas. Je veux dire, c'est le but. je vous informe, vous ne saviez peut-être pas forcément, on peut peut-être là le dire, de prendre le temps de le lire, de le relire, et de voir que finalement, ce n'est pas forcément grave, mais qu'on peut faire quelque chose en tout cas pour... C'était mon but. Après, ce n'est pas toujours évident. C'est sûr que par exemple, l'allaitement et l'alcool, ça fait débat, et je t'ai persuadée que ça allait faire débat. Et en même temps... Comme sur certains commentaires, je me permets de dire, effectivement, chacun son chemin. Je respecte tout à fait ce que vous dites. Les recommandations sont telles qu'elles sont aujourd'hui, les recommandations nationales, qui ne sont pas forcément les mêmes dans un autre pays ou qui ne seront pas véhiculées.

  • Speaker #1

    C'est là où je voulais en venir. Voilà.

  • Speaker #0

    Je parle avec l'association, mais en même temps, je dis que ça ne s'oppose pas tant que ça. Parce qu'on est quand même tous d'accord pour dire qu'on ne peut pas consommer régulièrement, quotidiennement, dans de grandes quantités de l'alcool alors qu'on a l'aide. Et en même temps, dans mon poste, je dis bien qu'il n'y a pas de panique si on a bu un verre et que c'est possible d'avoir une consommation occasionnelle, mais entre guillemets en respectant certaines recommandations.

  • Speaker #1

    En sachant,

  • Speaker #0

    voilà. Sachant, voilà, tout à fait. Et libre après à chacun de faire comme il peut aussi. C'est-à-dire que souvent, moi je dis, vous faites comme vous pouvez à l'instant T. Mais au moins, vous avez l'information. Et puis après, chacun va se saisir de l'information, essayer de faire son propre chemin. Il y en a même une en message privé qui m'a dit, votre poste, il m'a fait réfléchir parce qu'avant, je considérais que ce n'était pas grave. Et en même temps, je me dis, finalement, il faut juste des petites choses pour que je sois plus sereine et que je continue à me garder ce plaisir-là. Parce que la consommation d'alcool n'est pas forcément problématique. Ça peut être un plaisir. En France, ça reste quand même un plaisir. Oui, c'est là que la frontière est quand même forte. il faut faire attention, c'est là où c'est important d'en parler. Et de dire, elle me dit, je garde ce plaisir-là, mais en même temps, je peux mettre des choses en place en me disant, mon bébé risque rien. On est encore une fois dans de la réduction de risque et que finalement, le risque zéro, c'est trop facile de dire, d'ailleurs, je vous dis bien, je ne prends pas l'allaitement exclusif comme certains endroits ne font aucune consommation pendant un allaitement. Il faut juste, voilà. Et après, les études continuent, les études scientifiques continuent, on avance chaque jour et c'est là où je dis que c'est en fonction des recommandations actuelles.

  • Speaker #1

    Et nationales aussi, c'est vrai, et c'est là l'intérêt aussi. Quand on a cette vision aussi sur l'ouverture, en tout cas sur les autres pays, c'est vrai que c'est aussi intéressant de voir un petit peu ce qui se passe et les normes qui sont dans notre pays ne sont pas forcément celles dans le pays, juste transfrontalier à côté de chez nous. Et ça aussi, c'est intéressant pour nous, notre regard. et puis peut-être des fois un petit peu faire tomber la trop grande pression si on a bu un verre d'alcool.

  • Speaker #0

    J'avoue que j'étais très contente aussi de faire ce poste, pas forcément pour les mamans et les mamans qui allaitent, qui je pense sont déjà très bien informées parce qu'il y a des comptes Instagram qui sont juste extraordinaires, la preuve encore aujourd'hui, mais en fait c'est aussi pour les professionnels de santé. Parce que, en du compte, le constat... Et quand même que beaucoup de professionnels de santé ne savent pas forcément répondre à cette question. Et où finalement, comme on disait tout à l'heure, à qui je m'adresse, à qui je pose la question, à qui je peux en parler, si en face la personne, elle ne sait pas, elle peut avoir cette confatitude qui va renvoyer à la femme, finalement, je suis jugée, il ne me répond pas. Ou alors, c'est bon, c'est rien, c'est de l'expérience vécue. C'est comme fumer pendant la grossesse, j'entends encore, mon gynéco m'a dit que je pouvais continuer à fumer.

  • Speaker #1

    Waouh !

  • Speaker #0

    Pour en discuter, alors je... Voilà, et donc je me dis, les postes, ils sont à la fois à double discours, enfin double orientation, c'est vraiment à la fois pour le grand public, mais c'est aussi la destination des professionnels de santé ou tout simplement d'accompagnement, pour avoir aussi des éléments, pour pouvoir avoir des éléments d'information qui puissent véhiculer facilement en se disant... Ce sont des recommandations, je peux me baser dessus. Ça reste des conseils que je peux peut-être utiliser dans ma pratique quotidienne.

  • Speaker #1

    Mais comme tu le disais, Maëlle, aussi, c'est que toi-même, tu as dû te former parce que ce n'est pas un sujet qui est abordé en profondeur dans le cursus de médecine. J'imagine, sages-femmes ou gynéco, ça doit peut-être effectivement être évoqué, mais pas étudié en profondeur.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et d'ailleurs, sur mon DU de périnatalité et addiction, il y a essentiellement des sages-femmes. La grande majorité sont des sages-femmes. C'est positif. Et là, nous, sur l'équipe, ne serait-ce que sur notre hôpital, les équipes sont en demande de formation justement sur tout ce qui est addiction. Donc là, à partir de la rentrée, en fait, on va faire des sessions de formation pour les sages-femmes qui font notamment… On va former les sages-femmes qui font les premiers entretiens. pour que du coup, déjà, ne serait-ce que d'apprendre à poser la question. Parce que souvent, la femme, elle n'ose pas en parler, ce qui est tout à fait légitime, ce qui peut te comprendre. Mais parfois, quand on vient juste ouvrir la porte, quand on vient juste tendre la main avec une question, en fait, très souvent, elle répond. Parce qu'elle se dit, si il me pose la question, c'est qu'il est en mesure d'entendre ce que je vais lui dire. Il est en mesure d'écouter. Et souvent, en fait, là, l'idée, c'est de venir former les soignants, les sensibiliser, voir... leur apprendre aussi à comment poser la question ou peut-être apprendre les petites phrases qu'ils vont venir mettre en confiance et où finalement en face ça va être ah mais c'est possible qu'en fait je peux en parler elle est en mesure de m'entendre il y a tout un travail de formation ça c'est évident parce

  • Speaker #1

    que tu ne l'as peut-être pas dit ou évoqué Maëlle toi tu es dans un centre qui est dans le sud de la France c'est ça ? oui il en existe d'autres en France où vous êtes vraiment les...

  • Speaker #0

    Pour le compte Insta, tout ça, oui, on a deux initiateurs, parce que j'ai regardé, effectivement, il n'y avait rien sur les réseaux sociaux. Après, il y a déjà des équipes constituées. Nous, on est vraiment au tout début, on est en train de créer le parcours chez nous, mais il y a déjà des centres hospitaliers, avec même ce qu'on appelle des équipes de liaison de soins en addictologie. C'est-à-dire qu'en gros, dans chaque hôpital, il y a une équipe de liaison de soins en addictologie. qui passent de service en service, pas que en maternité, pour justement faire de la liaison, sensibiliser les équipes, voir les patients pour voir un petit peu où ils en sont et s'ils ont besoin d'aide. Et dans ces équipes de liaison de soins en addictologie, il y a quand même maintenant de plus en plus de centres hospitaliers où il y a une sage-femme dans cette équipe de liaison. Du coup, elle-même fait aussi ces entretiens-là et cette première porte vers le soin et l'accompagnement. Donc ça existe, c'est juste que ça ne se sait pas. Pas, ou peut-être pas assez. Des centres d'addictos, ce qu'on appelle les XAPA, les centres de soins d'accompagnement et de prévention en addictologie, il y en a partout en France. On peut les trouver sur des annuaires géolocalisées, sur les sites Alcool Info Service, Addicted, il y en a un peu partout. On peut taper Juxapa près de chez soi, et généralement, on voit les structures addictos environnantes. Et après, il y a quand même beaucoup de maternités, notamment les maternités de niveau 2, 3. qui sont généralement aussi quand même déjà bien formées, et notamment parce qu'ils font aussi les accompagnements, les accouchements de patients qui sont sous méthadone ou subutex, sous opiacés. On sait qu'il faut une surveillance particulière derrière pour le bébé, donc elle ne peut pas accoucher dans n'importe quelle maternité. On a des équipes qui sont pareilles, qui sont déjà un peu plus sensibilisées aussi, mais ça se développe de plus en plus. Le DIU, tous les ans, il y a énormément de personnes qui se forment et qui justement veulent derrière créer un parcours de soins. ou rentrer dans ce parcours de soins.

  • Speaker #1

    Tant mieux, tant mieux. Peut-être une question plus personnelle, Maëlle, maintenant. Tu es toi-même maman. Quel est le regard, en tout cas, que portent tes propres enfants sur cette mission et cet accompagnement que tu mènes, qui peut-être les touchera de toute façon ? Je ne sais plus quel âge ils ont, mais je sais que dans le parcours et la traversée de l'adolescence vers la voie adulte, on est face forcément, un jour ou l'autre, à ce type d'addiction. quel est le message en tout cas qu'eux perçoivent sur ces accompagnements que tu mènes ?

  • Speaker #0

    Alors, ils perçoivent pas mal de messages parce que déjà, ils me voient beaucoup travailler en ce moment. ma maman sur Instagram, c'est un peu nouveau. Ça fait trois mois que je suis dessus. D'ailleurs, mon fils de 15 ans qui m'a, j'avoue, qui m'a bien aidée au début pour m'expliquer un peu comment ça fonctionnait Instagram. Oui.

  • Speaker #1

    Bon.

  • Speaker #0

    Et ma fille de 9 ans m'a encore dit hier soir, « Maman, tu as ton podcast demain. » Donc, elle m'a dit, « Bon, pourrage. » Mais non, ils sont très soutenants. Après, ils se rendent bien compte finalement aussi de… Parce que finalement, avec eux, je fais la même chose. Je ne leur dis pas, « Il ne faut pas. » « Il ne faudra pas consommer. » « Il ne faudra pas fumer. » Je ne suis pas du tout dans ce discours-là. D'ailleurs, le « il ne faut pas » , généralement, ça ne marche pas. Une des grandes notions aussi, c'est… la notion d'interdit, tant qu'on se dit que c'est interdit, à chaque fois, on va y aller. Alors que quand on prend la liberté de choisir de ne pas consommer, quand on prend la liberté de choisir d'arrêter de consommer, là, tout de suite, ça marche beaucoup mieux. Alors que quand on reste dans le « il ne faut pas » et l'interdit, généralement, malheureusement, ce n'est pas suffisant. Et eux, finalement, ça s'est fait presque naturellement. Je ne leur en parle pas parce qu'ils voient bien déjà tout ce que je fais. Souvent, alors je ne parle pas de mes… Mais je parle un petit peu de ce que je fais, de l'information, de l'éducation. Il me voit quand je fais des sessions de formation pour le personnel de l'hôpital ou autre. Du coup, mon fils, il a regardé mes présentations, il me pose des questions. Puis finalement, derrière, ce qui est assez rigolo, c'est qu'il en parle au lycée. Maman, elle est addictologue, voilà ce qu'elle fait. Donc, il se rend bien compte que ça peut être dangereux. Et par exemple, l'alcool, pour l'instant, il y en a qui lui disent, « Ah, bah allez, ça y est, t'as 15 ans, tu peux bien essayer. » Alors bon, moi déjà, je fais un peu les gros yeux en rigolant. Et là, il dit, « Ah non, non, pour l'instant, non, non, le plus tard possible. » Ma maman, elle m'a dit... idéalement c'est le plus tard possible parce que ton cerveau il est encore à maturation, il y a encore des choses qui se développent donc plus tard c'est mieux c'est. Mais j'ai dû le dire comme ça dans mes sessions de formation et lui il l'a retenu et finalement bah voilà. Pareil des fois il me dit maman tu sais il y en a qui fument au collège et là maintenant c'est bon ça fume trop, maintenant c'est la puff, c'est les cigarettes. Du coup il me pose des questions alors la cigarette électronique est-ce qu'elle est plus dangereuse donc en fait on en parle plus presque naturellement et c'est à la fois un sujet et un non sujet. Il y a quelque chose où je pense qu'il a été sensibilisé petit à petit et après on verra. C'est comme les parents parfois qu'on accompagne avec des jeunes consommateurs ou un peu comme avec l'entourage ou un coparent, il ne faut pas leur dire que ce n'est pas bien. Ils le savent en fait que ce n'est pas bien. Un jeune il sait trop bien que le cannabis ce n'est pas légal et qu'il n'a pas le droit de fumer. Et en fait, c'est d'essayer de comprendre. Et puis, ce n'est pas la même chose que de consommer occasionnellement avec les copains. Là, on peut aller faire un gros message de prévention, des risques et des choses comme ça, que le jeune qui fume tous les soirs tout seul dans sa chambre. Là, c'est d'aller chercher pourquoi. Pourquoi il en a besoin ? Pourquoi c'est cette automédication-là qu'il a trouvée ? Pourquoi il a besoin de s'apaiser, en fait ? Et du coup, le regard, encore une fois, comme avec les mamans, on vient essayer d'enlever cette notion de jugement. Alors, certes... pour l'entourage, c'est pas toujours facile parce qu'ils font ce qu'ils peuvent mais l'accompagnement il est aussi pour l'entourage, vraiment il y a des groupes dédiés aussi pour soutenir les entourages et les accompagnants parce qu'on sait très bien que l'addiction c'est pas simple mais pour les enfants en tout cas ma fille c'est à 9 ans il faut pas fumer à plus à l'école il y a les médecins de prévention les poumons tout noirs ça existe encore Merci. Mais voilà, ils m'ont toujours dit on est très fiers de ce que tu fais maman.

  • Speaker #1

    J'imagine l'intensité aussi de tes journées en plus de ce compte, en plus de ton DU et à la fois aussi de ta vie privée. J'imagine que tu ne t'ennuies pas.

  • Speaker #0

    Ils se rendent compte déjà que je suis passionnée par ce que je fais. Et souvent, moi je vois leur discours là pour l'instant sur leur avenir professionnel. On a envie d'aider les autres. On veut trouver un métier comme papa et toi où on veut aider les gens, on veut aider les autres.

  • Speaker #1

    Merveilleuse graine qui a été semée et plantée. Peut-être, Maëlle, pour terminer cet échange, je te laisserai le mot de la fin, quel est l'ultime message, tu en as fait passer plein, mais que tu souhaiterais transmettre. aux femmes, aux futures mères qui nous écoutent et je l'espère aussi aux coparents, peut-être aux hommes qui vont écouter cet épisode ?

  • Speaker #0

    Le grand message, c'est que j'aimerais qu'elles ne restent plus dans l'ombre et qu'on arrive réellement à les mettre en lumière. Comme on essaye, nous, en équipe, de les mettre en lumière, notamment avec ces postes où on essaie toujours que visuellement ce soit beau et lumineux. parce qu'elles y ont droit aussi à cette lumière, et qu'elles osent en parler, parce qu'en fait, il y a vraiment des solutions qui existent, il y a des accompagnements qui existent. Et comme souvent, mes patients me disent « Mais vous y croyez, vous, docteur ? Vous pensez vraiment que je vais y arriver ? Ça marche vraiment ? » Et souvent, je leur dis en souriant, « Mais si ça ne marchait pas, vous croyez vraiment que je ferais ce métier-là ? » Parce que sinon, c'est un peu du tout ce que je ne fais pas, bien sûr que j'y crois. Et oui, ça marche. Alors, ce n'est pas toujours facile, mais honnêtement, il y a vraiment des choses possibles à partir du moment où on arrive à en parler, à échanger avec eux et à bien s'entourer. Voilà. Ne pas rester seule.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Merci beaucoup, en tout cas, Maëlle, déjà d'avoir pris ce temps-là et de m'avoir contactée, mais fais découvrir ce compte que je vais relayer, bien évidemment. Je le dis maintenant, je mettrai toutes les informations aussi que tu as pu délivrer sur les différentes adresses en description de l'épisode, avec bien évidemment le lien vers le compte Instagram Mater Addict. Surtout, n'hésitez pas, si vous avez des questions aussi à poser à travers ce compte. Ça ne remplace bien évidemment pas une consultation, mais encore une fois, l'important, c'est de libérer la parole et de les mettre en lumière, comme tu l'as dit. Donc, n'ayez pas peur de poser des questions. Je pense que toutes les questions ont leur place et sont justes à poser. Donc, faites-le, vraiment. Et comme vous avez pu le voir, Maëlle, de toute façon, n'est en rien jugeante et culpabilisante, bien au contraire. Donc, vraiment, merci, Maëlle. Et j'ai été vraiment ravie de pouvoir aussi porter cet échange sur ce sujet et cette thématique. qui à mon sens est vraiment très très importante et dont on parle encore trop peu donc merci pour tout ce que tu fais parce que j'imagine combien il faut que tu rajoutes merci beaucoup Maëlle et bon courage pour tout et à bientôt au plaisir Mama, merci pour ta fidélité et ton écoute si précieuse pour moi et toutes les mamas auditrices si tu as aimé cet épisode n'hésite pas à t'abonner, commenter liker mon podcast mais aussi à t'abonner à mon compte Instagram Mamel le podcast pour y retrouver les moments phares des épisodes et bien plus. Mamel, c'est aussi un site internet mamel.fr où tu retrouveras des informations précises sur les différentes façons d'incarner sa maternité mais aussi une boutique en ligne où tu pourras t'offrir ou offrir un coffret envoûtant original avec des trésors venus d'ici et d'ailleurs. Alors n'hésite pas à parler de Mamel autour de toi. Cet épisode est terminé. Je te dis à très vite pour un nouvel épisode, mais en attendant de se retrouver, Mama n'oublie pas, ta maternité t'appartient. Elle est un univers aussi merveilleux que le monde a exploré.

Description

Aujourd'hui, je reçois Maëlle, médecin généraliste spécialisée en addictologie. Maelle vient dans cet épisode hors-série vous parler des addictions sous le prisme de la maternité, de la périnatalité, une spécialisation qu'elle a entreprise il y a peu et qui est à l'origine de la création du compte Instagram @MATER.ADDICT qu'elle co-anime avec l'équipe du service de soins en addictologie dans lequel elle travaille.


Maëlle vient dans cet échange vous nourrir d'un regard nouveau, plus lumineux que celui que la société a coutume de porter sur les femmes, les futures mères et les mères qui ont des addictions. Elle œuvre en ce sens en nous informant sur ce que sont les addictions, les consommations à risque tout en nous sensibilisant à la prise en charge et l'accompagnement médico-psycho-social des femmes qui entrent en suivi avec elle et son équipe.


Une interview extrêmement riche et dense en informations sur cette thématique qui est encore tabou. Une mise en lumière salutaire et remarquable par Maëlle de toutes ces femmes qui connaissent ou ont connu des addictions dans leur maternité et qui sont pour la plupart invisibilisées. Un épisode qui permet de briser le silence grâce à la douceur et le professionnalisme de Maëlle que je remercie infiniment pour sa confiance.


Je vous souhaite une belle écoute les MaMaS et surtout n'hésitez pas à faire voyager cet épisode à une sœur, une amie, une collègue, une connaissance touchée de près ou de loin par cette thématique et qui pourrait être une première main tendue vers et pour elle !


Pour retrouver Maëlle et son équipe sur Instagram : @mater.addict


Pour retrouver MAM'ELLES

Le site internet MAM'ELLES pour être informée de toutes les actualités MAM'ELLES : mamelles.fr


MAM'ELLES est un podcast réalisé par Marion TERTEREAU. Vous pouvez retrouver tous les épisodes sur votre plateforme d'écoute préférée ainsi que sur YouTube. On se retrouve chaque vendredi !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    One !

  • Speaker #1

    Mama d'ici et d'ailleurs, bienvenue sur Mamel, le podcast nourricier qui voyage au cœur de la maternité. Célébrez l'enfantement, honorez toutes les histoires de femmes, de mères, à la fois singulières et universelles. Explorez les mystères qui entourent la naissance, des origines à aujourd'hui. Se reconnecter avec la nature pour renouer avec sa vraie nature. Voilà l'essence de Mamel. Je m'appelle Marion et j'ai créé cet espace pour te faire connaître cette vision à la fois avant-gardiste tout autant qu'ancestrale de la maternité. Ici, tu voyageras à travers les témoignages de femmes, de mères, venues des quatre coins du monde, qui te transmettront leur histoire mais aussi leurs us des coutumes, afférentes à la maternité et à leur mode de vie. Mamel, ce veut être un podcast qui renoue avec notre instinct primaire, primitif, animal, la femme sauvage qui sommeille en toi et qui reprend ses droits et sa place dans la nature et en connexion totale avec elle. Se nourrir, se ressourcer, accueillir ce qu'il y est, pour révéler toute cette puissance intérieure que tu as en toi. Mamel, c'est aussi une boutique artisanale où vous pourrez retrouver mes propres créations, des bougies de grossesse, de femmes du monde, de mères du monde, des cartes d'affirmation positive, des coffrets de grossesse, de naissance, ou encore sur le deuil périnatal. Vous pouvez les découvrir en allant sur mon site internet mamel.fr ou encore en suivant les actualités de ma mail en vous abonnant à ma newsletter. Mais ma mission première est de te proposer des épisodes authentiques dont le but est de nourrir, fortifier ta maternité par la curiosité. Ouvrir son regard sur la maternité, sa maternité, c'est se donner la liberté de penser sa maternité autrement, différemment, et d'être alors en capacité pleine et entière de créer sa propre maternité. Aujourd'hui, je reçois Maëlle. dans mon espace pour un épisode hors série dédié aux addictions, précisément aux femmes, aux futures mamans, aux mères qui ont des addictions au cours de leur maternité. Maëlle est médecin généraliste spécialisée en addictologie. Elle et son équipe ont créé un compte Instagram, Mater Addict, pour sensibiliser le plus grand nombre de personnes sur ce sujet dont on porte malheureusement trop souvent un regard sombre, méfiant et empreint de préjugés. Alors cet épisode est là pour vous informer. Vous sensibilisez, vous expliquez en quoi consistent les addictions et l'accompagnement approprié au cours de la grossesse, notamment avec une vision englobante et pluridisciplinaire de sa prise en charge que Maëlle vous décrit avec tant de cœur et d'espoir. Je vous souhaite une belle écoute, et surtout les mamas. N'hésitez pas à partager cet épisode à votre entourage, à une amie, à une femme, à une mère, si vous pensez qu'il peut lui être utile.

  • Speaker #2

    Belle écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour Maëlle.

  • Speaker #0

    Bonjour Marion.

  • Speaker #2

    Je suis ravie de t'avoir aujourd'hui à mon micro, c'est une magnifique rencontre et découverte aussi que j'ai eue il y a peu, puisque tu m'as fait découvrir le compte Instagram dont on va pouvoir parler, Mater Addict, que tu as créé il n'y a pas si longtemps que ça, c'est assez jeune, et c'est très innovant en tout cas pour moi, c'est ce qui m'a happé et ce qui a attiré aussi mon attention, simplement le sujet, en définitive, qu'il va être le cœur du sujet de notre échange aujourd'hui, les addictions et la maternité. comme le nom l'indique de ce compte Instagram. Vraiment, pour moi, c'était l'occasion, et tu l'as dit également lorsque l'on a pu échanger en call préparatoire, de changer un peu le regard que l'on a sur toutes les mamans qui sont en souffrance. Je ne sais pas quel terme employer précisément, mais en tout cas qui sont malades, on va dire, et qui ont des addictions diverses et variées. Et pour moi, c'était important de pouvoir te donner la parole pour que tu puisses nous expliquer le cœur de ta mission, de ton accompagnement et surtout sur ce regard que l'on peut porter sur toutes ces femmes et toutes ces mères qui, à mon sens, effectivement, comme toi, je te rejoins, doivent changer et on doit en parler. On doit aussi leur donner la parole et je pense que tu es ce vecteur et ce lien pour qu'on puisse, en tout cas, commencer à tourner le regard sur toutes ces mères et ces femmes. Donc, vraiment, merci, Maëlle, pour ta confiance déjà et de m'avoir fait découvrir ton univers. Et donc, je te laisse peut-être dans un premier temps te présenter. brièvement et ensuite on rentrera plus en détail dans le cœur du sujet.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup pour cette invitation. J'avoue que c'est une grande première pour moi, le compte est tout jeune. Je vais me présenter brièvement. Initialement, je suis médecin généraliste pendant une bonne partie de ma carrière. Et puis, je me suis formée à la dictologie petit à petit parce que finalement, je me suis rendue compte que c'était... très fréquent, que j'en rencontrais régulièrement en consultation de médecine générale et que finalement, même après dix ans d'études, on n'était pas forcément très armés pour pouvoir les accompagner. Et donc j'ai commencé du coup à me former en complément avec une capacité d'addictologie et en fait je me suis rendu compte que c'était le parfait compromis de ce que j'avais envie de pratiquer, d'accompagner les patients. Et donc j'en ai fait mon activité principale maintenant depuis un peu plus de cinq ans. Et l'idée d'accompagner les femmes et les femmes enceintes est venue assez récemment de par des prises en charge conjointes entre notre équipe de maternité et nous dans le service d'addictologie. On s'est retrouvés confrontés finalement au fait qu'il n'y avait rien chez nous en tout cas de proposé comme parcours dédié et on voulait vraiment créer ce parcours-là, qu'elles aient un accès plus facile aux soins, qu'on puisse les accompagner dans cette temporalité. qui est quand même très courte, 9 mois en addictologie, c'est très très court. On dit d'ailleurs que c'est la seule urgence en addictologie, c'est-à-dire que le reste du temps, on met une temporalité justement différente pour les aider, les accompagner. Et là, on sait qu'en 9 mois, on a un temps relativement limité, même si l'accompagnement peut durer avant, pendant et après la grossesse, évidemment. Mais du coup, c'est parti de là. Donc, je me suis formée encore. Je suis actuellement en train de terminer le… le DIU de périnatalité et addiction, pour vraiment encore me spécifier dans ce domaine-là. Et puis petit à petit, on s'est rendu compte finalement qu'elles arrivent toujours très tard dans le soin. On s'en rend compte des fois, elles sont à 6, 7, 8 mois de grossesse. Et parce que finalement, des fois, elles n'avaient pas forcément l'information, elles n'ont pas osé en parler, il y a beaucoup de craintes. Et on s'est dit avec mon équipe, mais pourquoi pas essayer d'utiliser un média, quelque chose pour venir faire passer l'information. essayer de les sensibiliser le plus tôt possible pour qu'elles arrivent finalement à en parler plus facilement sans honte, sans culpabilité, en se disant « tiens, c'est possible, finalement, j'ai le droit d'en parler » et qu'on arrive à les protéger le plus tôt possible et surtout protéger le plus tôt possible les bébés des éventuelles complications des consommations de leur maman. Donc du coup, on a décidé de tenter un compte Instagram en se disant que finalement, c'est une génération, la génération Instagram et la génération Instagram. qui peut justement bénéficier de ce message de prévention, d'utiliser vraiment une autre forme de média. Et ça fait depuis maintenant fin mars, début avril, qu'on a lancé le compte. Et puis petit à petit, on l'alimente. On essaye de parler de sujets qui peuvent être un peu tabous. On avait même parfois peur d'être censurés par Instagram quand on parle de produits qui ne sont pas justement positifs. Et finalement, ça passe plutôt bien. On a des très bons retours pour le moment. Petit à petit, on apprend en fait. Tous les jours, on apprend, on évolue. Et l'idée, c'est vraiment d'avancer avec elles finalement. On a envie d'avancer avec nos futures patientes ou les femmes qui, pour l'instant, n'osent pas en parler ou ne savent pas à qui en parler aussi, tout simplement. C'est ça,

  • Speaker #2

    je pense, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, voilà, c'est d'essayer de venir les toucher, de les sensibiliser et de voir si elles s'en saisissent ou pas. Après, chacun son chemin. C'est ça.

  • Speaker #2

    Et puis livrer une information effectivement qui est scientifique et qui est sourcée, dont on n'a pas accès non plus n'importe où. Et le fait effectivement que tu sois médecin, je pense que ça permet effectivement d'avoir cette plus-value qu'on n'a pas sur d'autres comptes.

  • Speaker #0

    Voilà, et vraiment l'effort qu'on... J'insiste vraiment sur le fait que je délibre une information qui est validée et qui est finalement trouvable. sur des sites référencés, des fois je vais venir délivrer l'info qui va être sur Alcool Info Service ou sur des sites de Périnada, il y a déjà des réseaux qui existent d'informations sur Internet, je ne me permets pas de sortir une information de ma propre initiative, je viens reléguer des informations qui ont été validées par des groupes de travail, par des institutions, l'idée c'est vraiment ça, ce n'est pas de délivrer une information qui de toute façon pourra faire débat, et heureusement. c'est intéressant d'en parler aussi mais on reste vraiment sur des informations les plus fiables possibles et selon les recommandations actuelles qui peuvent aussi être amenées à évoluer bien évidemment

  • Speaker #2

    Alors quelles sont les addictions justement qui touchent en tout cas les femmes et les mères qui bénéficient de ton accompagnement ?

  • Speaker #0

    Ça peut être, sincèrement, ça peut être tout type d'addiction.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qu'on entend justement par addiction, peut-être, Maëlle, dans un premier temps, pour définir ce qu'est une addiction ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. L'addiction, parce qu'en plus, on entend ce mot très régulièrement. On y voit même beaucoup. On voit chocolat addict. C'est vrai. Il y a encore une publicité sur la route, design addict. C'est un petit peu social. Enfin, voilà, ça s'est un peu démocratisé. Après, l'addiction... En elle-même, qu'est-ce que c'est ? C'est la perte de... Si on peut vraiment faire une phrase toute simple, c'est la perte de contrôle d'un comportement ou d'une consommation dont je sais qu'elle a des conséquences négatives pour moi. Alors, les conséquences négatives, elles peuvent être diverses et variées. Ça peut être santé, ça peut être professionnel, social, personnel. Ça a des conséquences négatives pour moi, financières, judiciaires. J'en ai conscience. J'aimerais pouvoir faire quelque chose, j'aimerais arrêter, mais je n'y arrive pas. Et c'est là où justement on vient bien dire que ce n'est pas une question de volonté. Parce que la volonté, on peut l'avoir. Mais parfois, ça ne suffit pas parce que justement, il y a des mécanismes qui sont rentrés en jeu. Il y a cette maladie addictive qui s'est potentiellement installée. Et même avec la meilleure volonté du monde, parfois sans aide, on n'y arrive pas. Et c'est là où c'est intéressant de donner justement un accompagnement.

  • Speaker #2

    Parce qu'on est face à des personnes qui sont malades.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Après, notre rôle aussi, c'est de faire la part des choses entre ce qu'on a appelé nous les consommations à risque. c'est-à-dire que c'est des personnes qui vont consommer, qui prennent des risques, notamment santé ou judiciaire ou autre, en fonction de ce qu'ils consomment. Mais on vient aussi travailler avec eux, est-ce qu'il y a vraiment une notion d'addiction, c'est-à-dire que vraiment cette perte de contrôle, et je n'arrive pas à arrêter tout seul, ou si finalement, avec de l'éducation, en leur expliquant les choses, en venant les accompagner, on se rend compte qu'ils arrivent à reprendre le contrôle et à arrêter assez facilement. Là, on peut être un peu dans la frontière entre ce qu'on appelle, nous, consommation à risque, usage à risque. mais pas forcément encore de dépendance ou d'addiction. Là aussi, pour la femme et la femme enceinte, c'est très intéressant d'aller le travailler avec elles, parce que finalement, il y en a où on va leur délivrer l'information et on se rend compte qu'elles arrivent rapidement à mettre des choses en place. Donc, c'est qu'elles avaient juste besoin d'informations, en fait, dans une consommation à risque pour elles et pour leur bébé, mais où finalement, elles ne le savaient pas. Et de le savoir, elles arrivent à mettre des choses en place, finalement, toutes seules et très bien. Et puis après, il y a celles qui, quand bien même, elles ont parfaitement conscience des risques. se rendre compte qu'elles n'y arrivent pas. Et là, on est vraiment dans l'addiction et il y a besoin d'un accompagnement et on peut parler de maladie addictive. Et on vient chercher avec elles, finalement, pourquoi cette consommation est venue prendre cette place-là. Parce qu'il y a la part biologique, les effets au niveau cérébral, bien sûr, de ce mécanisme de la récompense qui est stimulé, où finalement, sur tout type d'émotions, positives ou négatives, ça va être bien m'apporter ce produit qui me procure du plaisir, qui me fait du bien et rapidement. Donc on vient travailler ça avec elles, leur expliquant qu'il y a vraiment un phénomène purement biologique, d'où la notion de maladie addictive. Mais il y a aussi toute la fonction de la consommation. Pourquoi je consomme ? Pourquoi ça a pris cette place-là dans ma vie ? Et ça, on vient le travailler aussi avec elles. Et plus elles viennent comprendre finalement pourquoi c'est lui prendre cette place, moins ça a déjà cet automatisme-là. C'est déjà un peu plus mis à distance. Elles arrivent à remettre des choses en place, notamment si on les accompagne et qu'on vient aussi, quelque part, Je n'aime pas le mot traiter parce qu'on n'a pas cette prétention-là, mais en tout cas, les aider à cicatriser, les aider à comprendre et aller mieux tout simplement, à retrouver un équilibre sans forcément passer par la consommation.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu travailles en pluridisciplinarité ou vous êtes uniquement des médecins ?

  • Speaker #0

    Non, c'est vraiment une prise en charge. La plupart du temps, c'est vraiment ce qu'on appelle des prises en charge médico-psycho-sociales. C'est-à-dire la part médicale, la part psychologique, la part sociale aussi, parce que quand on a une... Une femme qui est dans une situation sociale compliquée, une grande précarité, on sait très bien que ce sont des facteurs de risque aussi de reconsommation ou de poursuite des consommations pour finalement venir un petit peu soutenir, tolérer ce qu'elle vit. Alors certes, ce n'est pas la meilleure des solutions, mais c'est celle qu'elle a trouvée à un moment donné. Et donc, on vient l'accompagner aussi pour essayer d'aller, entre guillemets, essayer de résoudre petit à petit chaque problématique pour... justement ce nouvel équilibre de vie où elle puille. Là j'ai typiquement une patiente qui était à la rue il y a encore quelques mois qu'on a pris en hospitalisation pour une abstinence à alcool pendant sa grossesse, alcool cannabis, elle a tout arrêté et le principal souci pour elle c'est qu'elle n'avait pas de logement et donc là on est sorti d'hospitalisation, on lui a trouvé un logement elle a un appartement avec son compagnon et son enfant, son premier enfant. En fait il y a vraiment un travail pluridisciplinaire, c'est vraiment la base de la dicto en général, hommes, femmes. Peu importe, l'idée c'est de les accompagner sur tous ces versants-là. Si on vient traiter que l'un, ou s'occuper que de l'un, que ce soit que le médical ou que le psycho parfois ça suffit clairement pas et justement c'est cet accompagnement c'est ce travail en équipe qui fait aussi que la personne elle se sent beaucoup moins seule elle se sent vraiment portée aussi et c'est là où on se rend compte qu'on avance vraiment bien et qu'il y a des très belles histoires au final.

  • Speaker #2

    Bah j'imagine oui la preuve avec celle-ci si je suis effectivement une maman qui a une addiction ou des addictions vers qui je dois et je peux me tourner Est-ce que lors d'un contrôle, par exemple, trimestriel, vers mon gynéco, vers ma sage-femme, est-ce que ça peut être un premier lien qui pourrait m'amener vers l'étape suivante, vers toi, par exemple ? Vers quelle zone tourner ?

  • Speaker #0

    En fait, au départ, le plus simple, souvent, c'est de se tourner vers les personnes qu'on connaît déjà ou on a potentiellement déjà un lien de confiance. On se dit, tiens, à cette personne-là, je peux peut-être en parler. Alors parfois, ça peut être plus difficile parce que justement, on a un tel lien avec une personne qu'on a peur de lui en parler, avec cette peur de décevoir, avec cette culpabilité ou cette honte. Donc il y a aussi des centres dédiés d'addictologie qui sont ouverts à tous. On n'est pas obligé de passer par son médecin traitant ou sa sage-femme pour y avoir accès. Ce sont des centres anonymes, les XAPA, les centres de soins et d'accompagnement d'addictologie, de prévention d'addictologie sont des centres où on peut y aller de façon anonyme. il y a aussi des... des services hospitaliers comme le mien, il y a des accès on va dire directs, on n'est pas obligé de passer par quelqu'un d'autre avant. Mais parfois c'est quand même plus simple de venir aborder ces questions-là avec des personnes qui nous connaissent déjà, qui nous ont suivis, qui connaissent peut-être aussi déjà nos problématiques psychologiques ou sociales. Et ces professionnels-là, même s'ils ne sont pas à même de pouvoir eux accompagner, eux peuvent tout à fait orienter vers les personnes aux ressources possibles. Donc on peut en parler à son médecin. généraliste, à sa sage-femme, à son gynéco, finalement à tout professionnel de santé ou même accompagnant social, éduc-spé, il y a beaucoup de personnes qui peuvent orienter derrière, assez fascinant.

  • Speaker #2

    Alors justement, ça me permet aussi de donner, d'ouvrir aussi le sujet sur peut-on en parler, parce que c'était aussi ce dont on avait dit dans notre call, dans notre premier échange, c'est la difficulté de pouvoir en parler, simplement parce qu'aujourd'hui, et c'est une réalité, le regard que la société... portent sur toutes ces femmes et surtout sur les mères, parce que là, on est vraiment dans le sujet de la maternité, qui ont des addictions, il est quand même assez sombre avec derrière souvent cette pensée qu'on va avoir sur la capacité de la mère à pouvoir s'occuper de son enfant en raison de ses addictions. Qu'est-ce que tu pourrais nous partager justement sur ce regard-là et comment on peut le faire évoluer ou comment toi, tu essayes en tout cas ... de le faire évoluer ?

  • Speaker #0

    Alors déjà nous effectivement on essaye de le faire évoluer parce que les postes qu'on publie ils sont à la fois pour les femmes, les futures mamans, mais également aussi pour les professionnels et l'entourage. C'est-à-dire que c'est vraiment d'essayer d'aller délivrer une information pour tous, toutes et pour tous. Ce site, ce compte Instagram n'est pas fait que pour les femmes justement. Je ne veux pas qu'il ait ce côté non plus stigmatisant, que les femmes n'osent pas s'abonner en se disant « on va voir que je suis abonnée à un compte qui s'appelle Mater Addict » ou potentiellement ça peut venir… Non, c'est vraiment axé… D'ailleurs, j'ai beaucoup de professionnels de santé qui se sont abonnés ou d'accompagnants parce que finalement, ils me disent « mais en fait, j'apprends des choses tous les jours » . Et finalement, le potentiel jugement ou les craintes que peuvent avoir les femmes, en face, on peut avoir des professionnels qui ne sont pas suffisamment formés, qui ne sont pas suffisamment au courant. qui finalement vont être dans le jugement ou dans une attitude pas forcément adaptée, mais plus par peur et par méconnaissance, parce que finalement nous, ne serait-ce que sur le service de la maternité où je travaille, il y a des représentations, et ces représentations, à partir du moment où on en parle avec les professionnels, qu'on leur explique ce que c'est que l'addiction, déjà le regard change, et déjà l'approche de ces femmes-là est différente. Et c'est vrai que parfois, il y en a qui ne vont pas être à même de l'entendre. Donc, elles seront effectivement gênées d'en parler en disant « je vais être jugée, on va me retirer mon enfant » . En plus, là, on rentre dans un cercle vicieux de « moins j'en parle, moins je vais être aidée, plus on va me… » Et finalement, malheureusement, ce n'est pas le bon cercle. Alors que finalement, de réussir à en parler, c'est déjà montrer qu'on a envie de changer. Et que justement, dans ce rôle de future maman ou de mère, Ça montre la volonté d'avoir envie de changer et d'évoluer. Je trouve que c'est plutôt l'inverse. Ça montre que la maman est capable de dire « je peux m'occuper de mon enfant, je peux mettre des choses en place pour pouvoir m'occuper de lui » . Typiquement, la patiente dont je parlais tout à l'heure, elle a un enfant qui est placé. qu'elle a demandé en fait à ce qu'il soit placé le temps qu'elle se prenne en charge et qu'elle se soigne, c'était vraiment sa volonté, et là elle est enceinte d'un autre enfant, et on est dans une abstinence, elle est dans un accompagnement, elle revoit son fils régulièrement, et ce bébé, on n'est pas en train de dire qu'on va lui enlever, on n'est pas du tout sur un placement, on est sur un accompagnement, parce qu'on sait finalement aujourd'hui, et de plus en plus, que ce n'est pas le placement la meilleure des solutions, et qu'un enfant sera toujours mieux avec sa mère, et que plus la mère va être accompagnée, mieux ça va se passer. Et que finalement, d'emparer cette crainte qui est tout à fait légitime de se dire, si j'en parle, on va se dire que je vais être une mauvaise mère, on va me juger parce que oui, il faut que les mères soient parfaites. Et au final, c'est tout le contraire, parce que plus on va l'accompagner, plus elle a de chances justement de garder son enfant et que ça se passe justement de mieux en mieux d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Totalement. Donc,

  • Speaker #0

    pour les professionnels, que ce soit les PMI, les maternités, on parle qu'on a toujours peur du signalement. finalement, là je le vois bien encore avec ma formation sur le DU Périnatalité et Addiction, les discours ne sont pas du tout dans ce sens-là. C'est-à-dire que l'idée, c'est d'essayer de mettre tout ce qui est possible en place. Il y a maintenant des cellules de vulnérabilité, des accompagnements justement pluridisciplinaires, pour essayer au maximum de garder ce lien mère-enfant. C'est vraiment une des priorités aujourd'hui, qui n'était peut-être pas le cas il y a encore quelques années. Mais vraiment, ça évolue vraiment dans ce sens-là. Et plus on en parle, plus on accompagne, et plus on a de chances que ça se passe de cette manière.

  • Speaker #2

    Et puis peut-être aussi, plus on en parle en amont, parce que c'était là aussi l'importance, et le doigt en tout cas sur lequel tu mettais davantage, c'était sur l'importance d'en parler en amont, peut-être de la préconception, pour pouvoir, parce que comme tu l'as dit, il y a une temporalité de neuf mois, avec les neuf mois de grossesse, et peut-être effectivement être plus dans la prévention dès le désir d'enfant.

  • Speaker #0

    Tout à fait. C'est-à-dire que plus tôt on intervient, plus plus il y a de bénéfices, à la fois pour la maman, parce que comme je dis tout le temps à mes patients, plus tôt vous arrêtez, mieux c'est. Mais en même temps, je leur dis aussi, il n'est jamais trop tard. Et puis finalement, en préconceptionnel, il est évident qu'il y aura de moins en moins de risques pour le futur bébé. Parce qu'on sait, même en préconceptionnel, on sait que les consommations jouent sur la fertilité, notamment. Donc on sait qu'il y a beaucoup de couples, finalement, qui... qui débutent des projets d'accompagnement de PMA, où un des premiers conseils qu'on leur donne, c'est d'arrêter les consommations, notamment alcool, tabac ou autres produits, parce qu'on sait que ça joue vraiment sur la fertilité. On sait aussi que ça joue sur, alors ce terme un peu très scientifique de l'épigénétique, qui est un petit peu compliqué, mais en gros, on sait que les consommations vont modifier l'expression des gènes, et vont modifier finalement, donc ça peut avoir un impact. Et c'est aussi d'ailleurs pour ça maintenant qu'on est dans des recommandations où on demande aux pères ou aux futurs pères dans un projet de désir d'enfant d'arrêter de consommer dans les trois mois préconceptionnels. Parce qu'on sait que ça va modifier le patrimoine génétique et on sait qu'une spermatogénèse c'est trois mois. Donc en fait on conseille aux couples qui veulent avoir des enfants d'arrêter de consommer, mais le papa aussi, parce qu'on sait que ça peut avoir des répercussions chez l'enfant. Qui ne se verront pas forcément en termes de... de malformations ou de complications de grossesse ou autre, mais il peut après derrière y avoir des troubles du développement. Enfin c'est un peu ce dont je parle sur les postes, il n'y a rien de dramatique. Ça peut aussi tout simplement être accompagné, mais on sait que plus tôt on va arrêter ses consommations dans un projet bébé, moins, voire même on va presque réduire le risque en tout cas de complications du développement et de grossesse ou de complications d'accouchement. s'il n'y a plus du tout de consommation. On enlèvera en tout cas ce risque-là. Ça ne voudra pas dire qu'il n'y aura pas d'autres risques, mais en tout cas, on est vraiment dans la réduction de risque. Dans la dictologie, on parle de plus en plus de réduction de risque, plus de juste « il faut arrêter de consommer » ou « abstinence totale, prônez » . Il est évident que quand on ne consomme pas du tout, c'est parfait, mais il y a des patientes où on est déjà d'abord, pour leur donner confiance, leur montrer que c'est possible, on va déjà les accompagner. par exemple une réduction de risque. Et plus elles vont voir qu'en fait elles y arrivent, parce que l'idée c'est de leur montrer que oui, elles sont capables de le faire, bien sûr, en étant accompagnées, plus elles vont reprendre confiance en elles, voir que c'est possible, reprendre les choses en main, et vraiment l'idée c'est que ce soit elles, c'est elles les actrices principales, moi c'est ce que je leur dis tout le jour. C'est-à-dire que moi je suis juste là en accompagnement, l'équipe est là en accompagnement, mais c'est elles qui ont les rênes, et c'est elles qui avancent. elles récupèrent un petit peu justement, on enlève cette culpabilité, on enlève cette honte, et elles sont de plus en plus… Même parfois, elles disent « ça y est, je suis fière de moi, je ne pensais pas y arriver, mais j'ai réussi » . ça c'est juste merveilleux et parfois ça va être juste d'abord une énorme réduction de consommation sur du tabac ou du cannabis je vais pas leur dire non c'est pas bien vous fumez encore c'est non c'est très bien déjà vous avez déjà fait un grand pas on va continuer à avancer je

  • Speaker #2

    poursuis peut-être aussi Maëlle parce que tu parles justement de cette temporalité de 9 mois et tu parlais, tu citais tout à l'heure de l'absence de consommation sur l'une des femmes que tu accompagnes Merci. Mais en fait, ça me permet, et c'est vrai que j'y pense maintenant, c'est que la période d'après, celle du postpartum, qu'il y ait addiction ou pas addiction, on sait toutes que c'est une traversée plus ou moins intense. Alors, je me dis qu'avec ce précédent d'addiction, même s'il y a eu l'absence pendant neuf mois, est-ce que tu constates effectivement qu'il y a peut-être plus de rechute, entre guillemets, avec cette période de postpartum ? Et surtout, l'accompagnement peut-être ne s'arrête pas. avec la naissance du bébé.

  • Speaker #0

    C'est exactement cela. C'est-à-dire qu'il y a un risque de reconsommation, mais comme il y a un risque de reconsommation aussi pendant la grossesse, si on arrête le suivi. Et ça, c'est plus généralement, en addictologie, on dit bien que la clé, c'est le suivi. Que finalement, le plus difficile, ce n'est pas tant l'arrêt de la consommation à un instant T, mais c'est de réussir à tenir. Et vraiment, la clé, c'est le suivi. c'est-à-dire notamment s'il y a un vrai lien de confiance qui s'est installé avec l'équipe, il y a un vrai lien thérapeutique, une alliance, on sait que plus la personne va continuer le suivi, mieux ça va se passer. Alors après, c'est vrai que post-accouchement, parfois le suivi peut être difficile parce qu'elles sont à la maison, elles sont avec le bébé, elles sont moins disponibles. Nous, c'est après à nous aussi de voir comment s'adapter, c'est-à-dire que là, on imagine aussi tout simplement des consultations potentiellement en visio, des entretiens téléphoniques. L'idée, c'est vraiment d'essayer de s'adapter le plus possible pour... justement maintenir ce lien là et éviter qu'elle reconsomme parce qu'évidemment c'est une période à risque on sait très bien que c'est une période difficile où on est beaucoup plus vulnérable sachant que pendant la grossesse souvent c'est plutôt l'inverse il y a cette motivation de se dire je vais être maman je porte un bébé j'ai vraiment envie et puis après il y a effectivement le après où on relâche un peu on se dit bah allez j'ai déjà fait énormément et puis là c'est extrêmement difficile et là je peux peut-être essayer je peux peut-être me le permettre Et nous, on est là justement aussi pour les accompagner à essayer de tenir tout à fait. Mais c'est une période très vulnérable et le suivi, c'est la clé, vraiment.

  • Speaker #1

    Et peut-être aussi l'entourage,

  • Speaker #2

    tu parlais du père tout à l'heure en amont, en période de préconception. Mais tout au long de cet accompagnement, quel est le rôle du coparent à avoir aussi, j'imagine, extrêmement soutenant et aidant ?

  • Speaker #0

    Le coparent, il a une place très importante. Surtout quand il y en a un, parce que malheureusement, parfois, il n'y en a pas. C'est ça.

  • Speaker #2

    On est face aussi à des femmes qui sont seules, souvent.

  • Speaker #0

    Il n'y a plus de papa, ou en tout cas, il y a un papa qui ne veut pas reconnaître. Donc, il y a aussi tout cet accompagnement-là. Et on est là pour ça aussi. Après, quand on a la chance d'avoir le coparent, on est vraiment dans le... À nouveau, on les reçoit. L'idée, c'est un peu aussi d'éducation thérapeutique, expliquer ce que c'est que l'addiction, un peu comme je viens de le faire, pour vraiment... qui n'est pas non plus ce côté, ils ont envie d'aider, ils ne savent pas comment, ils essayent d'être soutenants. Et puis parfois, entre être soutenants et mettre la pression, même si on n'a pas envie, on veut être bienveillants, non, on ne consomme pas, mais des fois, en fait, ils veulent tellement bien faire que ça vient générer une pression et des fois, ça peut avoir l'effet inverse. Donc, on vient un petit peu leur expliquer comment être soutenants sans être trop présents non plus, pour ne pas qu'elles le prennent de façon finalement plus négative que ce qu'ils auraient voulu. Après, on a aussi des coparents qui sont consommateurs. Donc là, on vient aussi leur proposer un accompagnement, ne serait-ce que pour aider leur conjointe, mais aussi pour finalement leur faire prendre conscience que peut-être eux aussi peuvent rentrer dans une démarche. Pourquoi pas ? Pourquoi pas essayer de faire finalement dans un projet commun ? Et parfois, quand même, ça adhère. C'est oui, finalement, pourquoi pas ? J'aimerais bien essayer aussi. Et dans ce cas-là, il y a des accompagnements conjoints. sachant que dans ce cas-là, chaque membre... Par exemple, moi, je ne vais pas suivre le compagnon et la maman. Et la mère-maman. Donc, ça sera deux accompagnements distincts pour qu'ils aient chacun leur espace de parole, chacun leur espace, leur chemin, et que du coup, chacun puisse... Ils gardent finalement leur espace de travail, de confiance thérapeutique, où tout peut se dire, où tout reste là où c'est déposé, et où finalement, l'autre n'a pas forcément accès. Donc, il y a quand même... vraiment l'individu qui soit protégé et en même temps, il y a un travail de couple et d'accompagnement. Mais parfois, vraiment, il y a des pères qui ont vraiment envie d'essayer, d'essayer aussi de réduire leur consommation. Après, encore une fois, on fait aussi du travail de réduction de risque, c'est-à-dire que même s'ils ne sont pas prêts à arrêter, par exemple, le papa fumeur ou… On vient leur expliquer aussi derrière tous les risques du tabagisme passif, tous les conseils qu'on peut donner pour exposer ensuite le bébé, par exemple. D'ailleurs, on a été là-dessus pour les papas en disant qu'il faut fumer, par exemple, dehors. On leur explique le taux de monoxyde de képone qui se dégage, qui peut avoir des conséquences sur la respiration du bébé, sur l'augmentation des… On leur dit si vous fumez encore tous les deux après l'accouchement. Si vous fumez beaucoup tous les deux, le bébé ne pourra pas dormir dans votre chambre. On leur explique pourquoi. On explique toujours pourquoi, pour que ça donne sens en fait. Parce que finalement, après, ils ont cette volonté et cette responsabilité-là. Et justement, on n'est pas dans le jugement, on n'est pas en train de leur dire que ce n'est pas bien. On est en train de leur expliquer comment faire mieux, comment s'améliorer. Et finalement, ils adhèrent assez souvent, assez facilement. Ça ne veut pas dire qu'ils vont y arriver tout de suite, mais ça, ce n'est pas grave. Après, nous, c'est notre travail derrière.

  • Speaker #1

    Alors, c'est une question un petit peu border que je vais te poser, mais est-ce que dans certains cas, vous avez aussi, vous, la possibilité de constater qu'il y a des parents ou des personnes qui ne sont pas en capacité de pouvoir mener à bien cet accompagnement et dans ces cas-là, faire un signalement de votre part ?

  • Speaker #0

    Ça peut arriver, mais souvent, je dirais que pour l'instant, je n'ai pas eu à en faire.

  • Speaker #1

    Ils sont dans cette démarche en même temps.

  • Speaker #0

    Oui, ils sont dans cette démarche. Nous, on n'a pas forcément cette place-là. Souvent, quand il y a vraiment de grandes difficultés, on n'est généralement pas les seuls dans la prise en charge. Et que souvent, il y a déjà un accompagnement social. Il y a déjà… Un peu ce que j'expliquais tout à l'heure, c'est qu'on essaye déjà de mettre plein de choses en place, de voir si ça tient ou pas. Et souvent, après, c'est plus des décisions un peu pluridisciplinaires où de toute façon, c'est partagé généralement avec le père et la mère. Et on ne leur fait pas dans le dos, certainement pas.

  • Speaker #1

    C'est ça en fait que je voulais dire, c'est qu'il y a un lien de confiance quand même.

  • Speaker #0

    Exactement, et qu'en fait c'est un projet pour le bien de l'enfant. Voilà. Typiquement, tout à l'heure, cette maman qui a elle-même demandé à ce que son enfant soit placé, c'est parce que dans l'accompagnement qu'elle avait déjà, elle avait même tenté le foyer mère-enfant pour essayer d'arrêter ses consos tout en étant avec le bébé. Il y avait eu plein de choses d'essayer. Et à un moment, elle a dit, ce n'est pas suffisant, il faut que je prenne ce temps-là de soins pour moi. Et après, je reviendrai vers mon enfant. Le lien est toujours là, de toute façon. Mais souvent, c'est quand les parents aussi, petit à petit, se rendent compte que pour le moment, peut-être qu'ils n'y arriveront pas. Mais ça ne veut pas dire que derrière... Mais généralement, il y a déjà tout un accompagnement avant. Moi, j'ai pas vraiment à faire aujourd'hui. Ça ne veut pas dire que ça n'arrivera pas. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. Mais on a bien compris, de toute façon, le contexte et la prise en charge globale et englobante de ces personnes-là.

  • Speaker #0

    C'est le plus important, en tout cas.

  • Speaker #1

    Alors, peut-être aussi, Maëlle, ma question, c'est vrai que quand j'ai lu aussi les divers posts, et là, je vais me faire une question aussi un petit peu border, c'est vrai que sur les réseaux sociaux, donc tout le monde y a accès. Et donc, est-ce que tu ne perçois pas des fois, peut-être dans les messages que tu peux recevoir à travers ce compte, que l'information que tu véhicules, elle est vraiment sur la thématique précise de la dictologie ? Et que donc, par exemple, quand on traite des sujets tels que l'alcool et l'allaitement, le tabac et la maternité, est-ce qu'on peut faire en tout cas très attention à l'information qui est véhiculée pour que tout le monde ne pense pas que si on boit un verre d'alcool ou si on fume une cigarette, automatiquement on tombe dans de la dictologie ? Et à moindre risque aussi, ça ne veut pas dire que c'est la porte ouverte à consommer. de l'alcool ou à fumer parce qu'on n'est pas encore au stade de la dictologie. Comment toi, tu arrives à maîtriser justement cette communication sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est la grande difficulté.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et en même temps, c'était un des premiers objectifs, c'était de réussir à véhiculer une information, sensibiliser, sans culpabiliser, sans jugement. Donc je fais très attention effectivement à... Et en même temps, j'aurais tendance à dire que c'est presque naturel parce que c'est tellement ce que je pense que finalement ça sort naturellement. Je n'ai pas à me dire... C'est tellement la façon dont je vois les choses que finalement ça sort relativement facilement. Après, j'essaye juste de me dire, j'utilise aussi ce compte-là pour sensibiliser un peu comme je disais au tout début, c'est-à-dire qu'on n'est pas forcément dans l'addiction, mais on peut être dans la consommation à risque. Oui. Et notamment, j'ai fait un poste justement où je fais la différence, où j'explique la différence entre addiction et consommation à risque. Mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas profiter de ce compte-là aussi pour justement faire de la prévention des risques, expliquer les dangers, mais en ne culpabilisant pas. Je veux dire, c'est le but. je vous informe, vous ne saviez peut-être pas forcément, on peut peut-être là le dire, de prendre le temps de le lire, de le relire, et de voir que finalement, ce n'est pas forcément grave, mais qu'on peut faire quelque chose en tout cas pour... C'était mon but. Après, ce n'est pas toujours évident. C'est sûr que par exemple, l'allaitement et l'alcool, ça fait débat, et je t'ai persuadée que ça allait faire débat. Et en même temps... Comme sur certains commentaires, je me permets de dire, effectivement, chacun son chemin. Je respecte tout à fait ce que vous dites. Les recommandations sont telles qu'elles sont aujourd'hui, les recommandations nationales, qui ne sont pas forcément les mêmes dans un autre pays ou qui ne seront pas véhiculées.

  • Speaker #1

    C'est là où je voulais en venir. Voilà.

  • Speaker #0

    Je parle avec l'association, mais en même temps, je dis que ça ne s'oppose pas tant que ça. Parce qu'on est quand même tous d'accord pour dire qu'on ne peut pas consommer régulièrement, quotidiennement, dans de grandes quantités de l'alcool alors qu'on a l'aide. Et en même temps, dans mon poste, je dis bien qu'il n'y a pas de panique si on a bu un verre et que c'est possible d'avoir une consommation occasionnelle, mais entre guillemets en respectant certaines recommandations.

  • Speaker #1

    En sachant,

  • Speaker #0

    voilà. Sachant, voilà, tout à fait. Et libre après à chacun de faire comme il peut aussi. C'est-à-dire que souvent, moi je dis, vous faites comme vous pouvez à l'instant T. Mais au moins, vous avez l'information. Et puis après, chacun va se saisir de l'information, essayer de faire son propre chemin. Il y en a même une en message privé qui m'a dit, votre poste, il m'a fait réfléchir parce qu'avant, je considérais que ce n'était pas grave. Et en même temps, je me dis, finalement, il faut juste des petites choses pour que je sois plus sereine et que je continue à me garder ce plaisir-là. Parce que la consommation d'alcool n'est pas forcément problématique. Ça peut être un plaisir. En France, ça reste quand même un plaisir. Oui, c'est là que la frontière est quand même forte. il faut faire attention, c'est là où c'est important d'en parler. Et de dire, elle me dit, je garde ce plaisir-là, mais en même temps, je peux mettre des choses en place en me disant, mon bébé risque rien. On est encore une fois dans de la réduction de risque et que finalement, le risque zéro, c'est trop facile de dire, d'ailleurs, je vous dis bien, je ne prends pas l'allaitement exclusif comme certains endroits ne font aucune consommation pendant un allaitement. Il faut juste, voilà. Et après, les études continuent, les études scientifiques continuent, on avance chaque jour et c'est là où je dis que c'est en fonction des recommandations actuelles.

  • Speaker #1

    Et nationales aussi, c'est vrai, et c'est là l'intérêt aussi. Quand on a cette vision aussi sur l'ouverture, en tout cas sur les autres pays, c'est vrai que c'est aussi intéressant de voir un petit peu ce qui se passe et les normes qui sont dans notre pays ne sont pas forcément celles dans le pays, juste transfrontalier à côté de chez nous. Et ça aussi, c'est intéressant pour nous, notre regard. et puis peut-être des fois un petit peu faire tomber la trop grande pression si on a bu un verre d'alcool.

  • Speaker #0

    J'avoue que j'étais très contente aussi de faire ce poste, pas forcément pour les mamans et les mamans qui allaitent, qui je pense sont déjà très bien informées parce qu'il y a des comptes Instagram qui sont juste extraordinaires, la preuve encore aujourd'hui, mais en fait c'est aussi pour les professionnels de santé. Parce que, en du compte, le constat... Et quand même que beaucoup de professionnels de santé ne savent pas forcément répondre à cette question. Et où finalement, comme on disait tout à l'heure, à qui je m'adresse, à qui je pose la question, à qui je peux en parler, si en face la personne, elle ne sait pas, elle peut avoir cette confatitude qui va renvoyer à la femme, finalement, je suis jugée, il ne me répond pas. Ou alors, c'est bon, c'est rien, c'est de l'expérience vécue. C'est comme fumer pendant la grossesse, j'entends encore, mon gynéco m'a dit que je pouvais continuer à fumer.

  • Speaker #1

    Waouh !

  • Speaker #0

    Pour en discuter, alors je... Voilà, et donc je me dis, les postes, ils sont à la fois à double discours, enfin double orientation, c'est vraiment à la fois pour le grand public, mais c'est aussi la destination des professionnels de santé ou tout simplement d'accompagnement, pour avoir aussi des éléments, pour pouvoir avoir des éléments d'information qui puissent véhiculer facilement en se disant... Ce sont des recommandations, je peux me baser dessus. Ça reste des conseils que je peux peut-être utiliser dans ma pratique quotidienne.

  • Speaker #1

    Mais comme tu le disais, Maëlle, aussi, c'est que toi-même, tu as dû te former parce que ce n'est pas un sujet qui est abordé en profondeur dans le cursus de médecine. J'imagine, sages-femmes ou gynéco, ça doit peut-être effectivement être évoqué, mais pas étudié en profondeur.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et d'ailleurs, sur mon DU de périnatalité et addiction, il y a essentiellement des sages-femmes. La grande majorité sont des sages-femmes. C'est positif. Et là, nous, sur l'équipe, ne serait-ce que sur notre hôpital, les équipes sont en demande de formation justement sur tout ce qui est addiction. Donc là, à partir de la rentrée, en fait, on va faire des sessions de formation pour les sages-femmes qui font notamment… On va former les sages-femmes qui font les premiers entretiens. pour que du coup, déjà, ne serait-ce que d'apprendre à poser la question. Parce que souvent, la femme, elle n'ose pas en parler, ce qui est tout à fait légitime, ce qui peut te comprendre. Mais parfois, quand on vient juste ouvrir la porte, quand on vient juste tendre la main avec une question, en fait, très souvent, elle répond. Parce qu'elle se dit, si il me pose la question, c'est qu'il est en mesure d'entendre ce que je vais lui dire. Il est en mesure d'écouter. Et souvent, en fait, là, l'idée, c'est de venir former les soignants, les sensibiliser, voir... leur apprendre aussi à comment poser la question ou peut-être apprendre les petites phrases qu'ils vont venir mettre en confiance et où finalement en face ça va être ah mais c'est possible qu'en fait je peux en parler elle est en mesure de m'entendre il y a tout un travail de formation ça c'est évident parce

  • Speaker #1

    que tu ne l'as peut-être pas dit ou évoqué Maëlle toi tu es dans un centre qui est dans le sud de la France c'est ça ? oui il en existe d'autres en France où vous êtes vraiment les...

  • Speaker #0

    Pour le compte Insta, tout ça, oui, on a deux initiateurs, parce que j'ai regardé, effectivement, il n'y avait rien sur les réseaux sociaux. Après, il y a déjà des équipes constituées. Nous, on est vraiment au tout début, on est en train de créer le parcours chez nous, mais il y a déjà des centres hospitaliers, avec même ce qu'on appelle des équipes de liaison de soins en addictologie. C'est-à-dire qu'en gros, dans chaque hôpital, il y a une équipe de liaison de soins en addictologie. qui passent de service en service, pas que en maternité, pour justement faire de la liaison, sensibiliser les équipes, voir les patients pour voir un petit peu où ils en sont et s'ils ont besoin d'aide. Et dans ces équipes de liaison de soins en addictologie, il y a quand même maintenant de plus en plus de centres hospitaliers où il y a une sage-femme dans cette équipe de liaison. Du coup, elle-même fait aussi ces entretiens-là et cette première porte vers le soin et l'accompagnement. Donc ça existe, c'est juste que ça ne se sait pas. Pas, ou peut-être pas assez. Des centres d'addictos, ce qu'on appelle les XAPA, les centres de soins d'accompagnement et de prévention en addictologie, il y en a partout en France. On peut les trouver sur des annuaires géolocalisées, sur les sites Alcool Info Service, Addicted, il y en a un peu partout. On peut taper Juxapa près de chez soi, et généralement, on voit les structures addictos environnantes. Et après, il y a quand même beaucoup de maternités, notamment les maternités de niveau 2, 3. qui sont généralement aussi quand même déjà bien formées, et notamment parce qu'ils font aussi les accompagnements, les accouchements de patients qui sont sous méthadone ou subutex, sous opiacés. On sait qu'il faut une surveillance particulière derrière pour le bébé, donc elle ne peut pas accoucher dans n'importe quelle maternité. On a des équipes qui sont pareilles, qui sont déjà un peu plus sensibilisées aussi, mais ça se développe de plus en plus. Le DIU, tous les ans, il y a énormément de personnes qui se forment et qui justement veulent derrière créer un parcours de soins. ou rentrer dans ce parcours de soins.

  • Speaker #1

    Tant mieux, tant mieux. Peut-être une question plus personnelle, Maëlle, maintenant. Tu es toi-même maman. Quel est le regard, en tout cas, que portent tes propres enfants sur cette mission et cet accompagnement que tu mènes, qui peut-être les touchera de toute façon ? Je ne sais plus quel âge ils ont, mais je sais que dans le parcours et la traversée de l'adolescence vers la voie adulte, on est face forcément, un jour ou l'autre, à ce type d'addiction. quel est le message en tout cas qu'eux perçoivent sur ces accompagnements que tu mènes ?

  • Speaker #0

    Alors, ils perçoivent pas mal de messages parce que déjà, ils me voient beaucoup travailler en ce moment. ma maman sur Instagram, c'est un peu nouveau. Ça fait trois mois que je suis dessus. D'ailleurs, mon fils de 15 ans qui m'a, j'avoue, qui m'a bien aidée au début pour m'expliquer un peu comment ça fonctionnait Instagram. Oui.

  • Speaker #1

    Bon.

  • Speaker #0

    Et ma fille de 9 ans m'a encore dit hier soir, « Maman, tu as ton podcast demain. » Donc, elle m'a dit, « Bon, pourrage. » Mais non, ils sont très soutenants. Après, ils se rendent bien compte finalement aussi de… Parce que finalement, avec eux, je fais la même chose. Je ne leur dis pas, « Il ne faut pas. » « Il ne faudra pas consommer. » « Il ne faudra pas fumer. » Je ne suis pas du tout dans ce discours-là. D'ailleurs, le « il ne faut pas » , généralement, ça ne marche pas. Une des grandes notions aussi, c'est… la notion d'interdit, tant qu'on se dit que c'est interdit, à chaque fois, on va y aller. Alors que quand on prend la liberté de choisir de ne pas consommer, quand on prend la liberté de choisir d'arrêter de consommer, là, tout de suite, ça marche beaucoup mieux. Alors que quand on reste dans le « il ne faut pas » et l'interdit, généralement, malheureusement, ce n'est pas suffisant. Et eux, finalement, ça s'est fait presque naturellement. Je ne leur en parle pas parce qu'ils voient bien déjà tout ce que je fais. Souvent, alors je ne parle pas de mes… Mais je parle un petit peu de ce que je fais, de l'information, de l'éducation. Il me voit quand je fais des sessions de formation pour le personnel de l'hôpital ou autre. Du coup, mon fils, il a regardé mes présentations, il me pose des questions. Puis finalement, derrière, ce qui est assez rigolo, c'est qu'il en parle au lycée. Maman, elle est addictologue, voilà ce qu'elle fait. Donc, il se rend bien compte que ça peut être dangereux. Et par exemple, l'alcool, pour l'instant, il y en a qui lui disent, « Ah, bah allez, ça y est, t'as 15 ans, tu peux bien essayer. » Alors bon, moi déjà, je fais un peu les gros yeux en rigolant. Et là, il dit, « Ah non, non, pour l'instant, non, non, le plus tard possible. » Ma maman, elle m'a dit... idéalement c'est le plus tard possible parce que ton cerveau il est encore à maturation, il y a encore des choses qui se développent donc plus tard c'est mieux c'est. Mais j'ai dû le dire comme ça dans mes sessions de formation et lui il l'a retenu et finalement bah voilà. Pareil des fois il me dit maman tu sais il y en a qui fument au collège et là maintenant c'est bon ça fume trop, maintenant c'est la puff, c'est les cigarettes. Du coup il me pose des questions alors la cigarette électronique est-ce qu'elle est plus dangereuse donc en fait on en parle plus presque naturellement et c'est à la fois un sujet et un non sujet. Il y a quelque chose où je pense qu'il a été sensibilisé petit à petit et après on verra. C'est comme les parents parfois qu'on accompagne avec des jeunes consommateurs ou un peu comme avec l'entourage ou un coparent, il ne faut pas leur dire que ce n'est pas bien. Ils le savent en fait que ce n'est pas bien. Un jeune il sait trop bien que le cannabis ce n'est pas légal et qu'il n'a pas le droit de fumer. Et en fait, c'est d'essayer de comprendre. Et puis, ce n'est pas la même chose que de consommer occasionnellement avec les copains. Là, on peut aller faire un gros message de prévention, des risques et des choses comme ça, que le jeune qui fume tous les soirs tout seul dans sa chambre. Là, c'est d'aller chercher pourquoi. Pourquoi il en a besoin ? Pourquoi c'est cette automédication-là qu'il a trouvée ? Pourquoi il a besoin de s'apaiser, en fait ? Et du coup, le regard, encore une fois, comme avec les mamans, on vient essayer d'enlever cette notion de jugement. Alors, certes... pour l'entourage, c'est pas toujours facile parce qu'ils font ce qu'ils peuvent mais l'accompagnement il est aussi pour l'entourage, vraiment il y a des groupes dédiés aussi pour soutenir les entourages et les accompagnants parce qu'on sait très bien que l'addiction c'est pas simple mais pour les enfants en tout cas ma fille c'est à 9 ans il faut pas fumer à plus à l'école il y a les médecins de prévention les poumons tout noirs ça existe encore Merci. Mais voilà, ils m'ont toujours dit on est très fiers de ce que tu fais maman.

  • Speaker #1

    J'imagine l'intensité aussi de tes journées en plus de ce compte, en plus de ton DU et à la fois aussi de ta vie privée. J'imagine que tu ne t'ennuies pas.

  • Speaker #0

    Ils se rendent compte déjà que je suis passionnée par ce que je fais. Et souvent, moi je vois leur discours là pour l'instant sur leur avenir professionnel. On a envie d'aider les autres. On veut trouver un métier comme papa et toi où on veut aider les gens, on veut aider les autres.

  • Speaker #1

    Merveilleuse graine qui a été semée et plantée. Peut-être, Maëlle, pour terminer cet échange, je te laisserai le mot de la fin, quel est l'ultime message, tu en as fait passer plein, mais que tu souhaiterais transmettre. aux femmes, aux futures mères qui nous écoutent et je l'espère aussi aux coparents, peut-être aux hommes qui vont écouter cet épisode ?

  • Speaker #0

    Le grand message, c'est que j'aimerais qu'elles ne restent plus dans l'ombre et qu'on arrive réellement à les mettre en lumière. Comme on essaye, nous, en équipe, de les mettre en lumière, notamment avec ces postes où on essaie toujours que visuellement ce soit beau et lumineux. parce qu'elles y ont droit aussi à cette lumière, et qu'elles osent en parler, parce qu'en fait, il y a vraiment des solutions qui existent, il y a des accompagnements qui existent. Et comme souvent, mes patients me disent « Mais vous y croyez, vous, docteur ? Vous pensez vraiment que je vais y arriver ? Ça marche vraiment ? » Et souvent, je leur dis en souriant, « Mais si ça ne marchait pas, vous croyez vraiment que je ferais ce métier-là ? » Parce que sinon, c'est un peu du tout ce que je ne fais pas, bien sûr que j'y crois. Et oui, ça marche. Alors, ce n'est pas toujours facile, mais honnêtement, il y a vraiment des choses possibles à partir du moment où on arrive à en parler, à échanger avec eux et à bien s'entourer. Voilà. Ne pas rester seule.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Merci beaucoup, en tout cas, Maëlle, déjà d'avoir pris ce temps-là et de m'avoir contactée, mais fais découvrir ce compte que je vais relayer, bien évidemment. Je le dis maintenant, je mettrai toutes les informations aussi que tu as pu délivrer sur les différentes adresses en description de l'épisode, avec bien évidemment le lien vers le compte Instagram Mater Addict. Surtout, n'hésitez pas, si vous avez des questions aussi à poser à travers ce compte. Ça ne remplace bien évidemment pas une consultation, mais encore une fois, l'important, c'est de libérer la parole et de les mettre en lumière, comme tu l'as dit. Donc, n'ayez pas peur de poser des questions. Je pense que toutes les questions ont leur place et sont justes à poser. Donc, faites-le, vraiment. Et comme vous avez pu le voir, Maëlle, de toute façon, n'est en rien jugeante et culpabilisante, bien au contraire. Donc, vraiment, merci, Maëlle. Et j'ai été vraiment ravie de pouvoir aussi porter cet échange sur ce sujet et cette thématique. qui à mon sens est vraiment très très importante et dont on parle encore trop peu donc merci pour tout ce que tu fais parce que j'imagine combien il faut que tu rajoutes merci beaucoup Maëlle et bon courage pour tout et à bientôt au plaisir Mama, merci pour ta fidélité et ton écoute si précieuse pour moi et toutes les mamas auditrices si tu as aimé cet épisode n'hésite pas à t'abonner, commenter liker mon podcast mais aussi à t'abonner à mon compte Instagram Mamel le podcast pour y retrouver les moments phares des épisodes et bien plus. Mamel, c'est aussi un site internet mamel.fr où tu retrouveras des informations précises sur les différentes façons d'incarner sa maternité mais aussi une boutique en ligne où tu pourras t'offrir ou offrir un coffret envoûtant original avec des trésors venus d'ici et d'ailleurs. Alors n'hésite pas à parler de Mamel autour de toi. Cet épisode est terminé. Je te dis à très vite pour un nouvel épisode, mais en attendant de se retrouver, Mama n'oublie pas, ta maternité t'appartient. Elle est un univers aussi merveilleux que le monde a exploré.

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Description

Aujourd'hui, je reçois Maëlle, médecin généraliste spécialisée en addictologie. Maelle vient dans cet épisode hors-série vous parler des addictions sous le prisme de la maternité, de la périnatalité, une spécialisation qu'elle a entreprise il y a peu et qui est à l'origine de la création du compte Instagram @MATER.ADDICT qu'elle co-anime avec l'équipe du service de soins en addictologie dans lequel elle travaille.


Maëlle vient dans cet échange vous nourrir d'un regard nouveau, plus lumineux que celui que la société a coutume de porter sur les femmes, les futures mères et les mères qui ont des addictions. Elle œuvre en ce sens en nous informant sur ce que sont les addictions, les consommations à risque tout en nous sensibilisant à la prise en charge et l'accompagnement médico-psycho-social des femmes qui entrent en suivi avec elle et son équipe.


Une interview extrêmement riche et dense en informations sur cette thématique qui est encore tabou. Une mise en lumière salutaire et remarquable par Maëlle de toutes ces femmes qui connaissent ou ont connu des addictions dans leur maternité et qui sont pour la plupart invisibilisées. Un épisode qui permet de briser le silence grâce à la douceur et le professionnalisme de Maëlle que je remercie infiniment pour sa confiance.


Je vous souhaite une belle écoute les MaMaS et surtout n'hésitez pas à faire voyager cet épisode à une sœur, une amie, une collègue, une connaissance touchée de près ou de loin par cette thématique et qui pourrait être une première main tendue vers et pour elle !


Pour retrouver Maëlle et son équipe sur Instagram : @mater.addict


Pour retrouver MAM'ELLES

Le site internet MAM'ELLES pour être informée de toutes les actualités MAM'ELLES : mamelles.fr


MAM'ELLES est un podcast réalisé par Marion TERTEREAU. Vous pouvez retrouver tous les épisodes sur votre plateforme d'écoute préférée ainsi que sur YouTube. On se retrouve chaque vendredi !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    One !

  • Speaker #1

    Mama d'ici et d'ailleurs, bienvenue sur Mamel, le podcast nourricier qui voyage au cœur de la maternité. Célébrez l'enfantement, honorez toutes les histoires de femmes, de mères, à la fois singulières et universelles. Explorez les mystères qui entourent la naissance, des origines à aujourd'hui. Se reconnecter avec la nature pour renouer avec sa vraie nature. Voilà l'essence de Mamel. Je m'appelle Marion et j'ai créé cet espace pour te faire connaître cette vision à la fois avant-gardiste tout autant qu'ancestrale de la maternité. Ici, tu voyageras à travers les témoignages de femmes, de mères, venues des quatre coins du monde, qui te transmettront leur histoire mais aussi leurs us des coutumes, afférentes à la maternité et à leur mode de vie. Mamel, ce veut être un podcast qui renoue avec notre instinct primaire, primitif, animal, la femme sauvage qui sommeille en toi et qui reprend ses droits et sa place dans la nature et en connexion totale avec elle. Se nourrir, se ressourcer, accueillir ce qu'il y est, pour révéler toute cette puissance intérieure que tu as en toi. Mamel, c'est aussi une boutique artisanale où vous pourrez retrouver mes propres créations, des bougies de grossesse, de femmes du monde, de mères du monde, des cartes d'affirmation positive, des coffrets de grossesse, de naissance, ou encore sur le deuil périnatal. Vous pouvez les découvrir en allant sur mon site internet mamel.fr ou encore en suivant les actualités de ma mail en vous abonnant à ma newsletter. Mais ma mission première est de te proposer des épisodes authentiques dont le but est de nourrir, fortifier ta maternité par la curiosité. Ouvrir son regard sur la maternité, sa maternité, c'est se donner la liberté de penser sa maternité autrement, différemment, et d'être alors en capacité pleine et entière de créer sa propre maternité. Aujourd'hui, je reçois Maëlle. dans mon espace pour un épisode hors série dédié aux addictions, précisément aux femmes, aux futures mamans, aux mères qui ont des addictions au cours de leur maternité. Maëlle est médecin généraliste spécialisée en addictologie. Elle et son équipe ont créé un compte Instagram, Mater Addict, pour sensibiliser le plus grand nombre de personnes sur ce sujet dont on porte malheureusement trop souvent un regard sombre, méfiant et empreint de préjugés. Alors cet épisode est là pour vous informer. Vous sensibilisez, vous expliquez en quoi consistent les addictions et l'accompagnement approprié au cours de la grossesse, notamment avec une vision englobante et pluridisciplinaire de sa prise en charge que Maëlle vous décrit avec tant de cœur et d'espoir. Je vous souhaite une belle écoute, et surtout les mamas. N'hésitez pas à partager cet épisode à votre entourage, à une amie, à une femme, à une mère, si vous pensez qu'il peut lui être utile.

  • Speaker #2

    Belle écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour Maëlle.

  • Speaker #0

    Bonjour Marion.

  • Speaker #2

    Je suis ravie de t'avoir aujourd'hui à mon micro, c'est une magnifique rencontre et découverte aussi que j'ai eue il y a peu, puisque tu m'as fait découvrir le compte Instagram dont on va pouvoir parler, Mater Addict, que tu as créé il n'y a pas si longtemps que ça, c'est assez jeune, et c'est très innovant en tout cas pour moi, c'est ce qui m'a happé et ce qui a attiré aussi mon attention, simplement le sujet, en définitive, qu'il va être le cœur du sujet de notre échange aujourd'hui, les addictions et la maternité. comme le nom l'indique de ce compte Instagram. Vraiment, pour moi, c'était l'occasion, et tu l'as dit également lorsque l'on a pu échanger en call préparatoire, de changer un peu le regard que l'on a sur toutes les mamans qui sont en souffrance. Je ne sais pas quel terme employer précisément, mais en tout cas qui sont malades, on va dire, et qui ont des addictions diverses et variées. Et pour moi, c'était important de pouvoir te donner la parole pour que tu puisses nous expliquer le cœur de ta mission, de ton accompagnement et surtout sur ce regard que l'on peut porter sur toutes ces femmes et toutes ces mères qui, à mon sens, effectivement, comme toi, je te rejoins, doivent changer et on doit en parler. On doit aussi leur donner la parole et je pense que tu es ce vecteur et ce lien pour qu'on puisse, en tout cas, commencer à tourner le regard sur toutes ces mères et ces femmes. Donc, vraiment, merci, Maëlle, pour ta confiance déjà et de m'avoir fait découvrir ton univers. Et donc, je te laisse peut-être dans un premier temps te présenter. brièvement et ensuite on rentrera plus en détail dans le cœur du sujet.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup pour cette invitation. J'avoue que c'est une grande première pour moi, le compte est tout jeune. Je vais me présenter brièvement. Initialement, je suis médecin généraliste pendant une bonne partie de ma carrière. Et puis, je me suis formée à la dictologie petit à petit parce que finalement, je me suis rendue compte que c'était... très fréquent, que j'en rencontrais régulièrement en consultation de médecine générale et que finalement, même après dix ans d'études, on n'était pas forcément très armés pour pouvoir les accompagner. Et donc j'ai commencé du coup à me former en complément avec une capacité d'addictologie et en fait je me suis rendu compte que c'était le parfait compromis de ce que j'avais envie de pratiquer, d'accompagner les patients. Et donc j'en ai fait mon activité principale maintenant depuis un peu plus de cinq ans. Et l'idée d'accompagner les femmes et les femmes enceintes est venue assez récemment de par des prises en charge conjointes entre notre équipe de maternité et nous dans le service d'addictologie. On s'est retrouvés confrontés finalement au fait qu'il n'y avait rien chez nous en tout cas de proposé comme parcours dédié et on voulait vraiment créer ce parcours-là, qu'elles aient un accès plus facile aux soins, qu'on puisse les accompagner dans cette temporalité. qui est quand même très courte, 9 mois en addictologie, c'est très très court. On dit d'ailleurs que c'est la seule urgence en addictologie, c'est-à-dire que le reste du temps, on met une temporalité justement différente pour les aider, les accompagner. Et là, on sait qu'en 9 mois, on a un temps relativement limité, même si l'accompagnement peut durer avant, pendant et après la grossesse, évidemment. Mais du coup, c'est parti de là. Donc, je me suis formée encore. Je suis actuellement en train de terminer le… le DIU de périnatalité et addiction, pour vraiment encore me spécifier dans ce domaine-là. Et puis petit à petit, on s'est rendu compte finalement qu'elles arrivent toujours très tard dans le soin. On s'en rend compte des fois, elles sont à 6, 7, 8 mois de grossesse. Et parce que finalement, des fois, elles n'avaient pas forcément l'information, elles n'ont pas osé en parler, il y a beaucoup de craintes. Et on s'est dit avec mon équipe, mais pourquoi pas essayer d'utiliser un média, quelque chose pour venir faire passer l'information. essayer de les sensibiliser le plus tôt possible pour qu'elles arrivent finalement à en parler plus facilement sans honte, sans culpabilité, en se disant « tiens, c'est possible, finalement, j'ai le droit d'en parler » et qu'on arrive à les protéger le plus tôt possible et surtout protéger le plus tôt possible les bébés des éventuelles complications des consommations de leur maman. Donc du coup, on a décidé de tenter un compte Instagram en se disant que finalement, c'est une génération, la génération Instagram et la génération Instagram. qui peut justement bénéficier de ce message de prévention, d'utiliser vraiment une autre forme de média. Et ça fait depuis maintenant fin mars, début avril, qu'on a lancé le compte. Et puis petit à petit, on l'alimente. On essaye de parler de sujets qui peuvent être un peu tabous. On avait même parfois peur d'être censurés par Instagram quand on parle de produits qui ne sont pas justement positifs. Et finalement, ça passe plutôt bien. On a des très bons retours pour le moment. Petit à petit, on apprend en fait. Tous les jours, on apprend, on évolue. Et l'idée, c'est vraiment d'avancer avec elles finalement. On a envie d'avancer avec nos futures patientes ou les femmes qui, pour l'instant, n'osent pas en parler ou ne savent pas à qui en parler aussi, tout simplement. C'est ça,

  • Speaker #2

    je pense, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, voilà, c'est d'essayer de venir les toucher, de les sensibiliser et de voir si elles s'en saisissent ou pas. Après, chacun son chemin. C'est ça.

  • Speaker #2

    Et puis livrer une information effectivement qui est scientifique et qui est sourcée, dont on n'a pas accès non plus n'importe où. Et le fait effectivement que tu sois médecin, je pense que ça permet effectivement d'avoir cette plus-value qu'on n'a pas sur d'autres comptes.

  • Speaker #0

    Voilà, et vraiment l'effort qu'on... J'insiste vraiment sur le fait que je délibre une information qui est validée et qui est finalement trouvable. sur des sites référencés, des fois je vais venir délivrer l'info qui va être sur Alcool Info Service ou sur des sites de Périnada, il y a déjà des réseaux qui existent d'informations sur Internet, je ne me permets pas de sortir une information de ma propre initiative, je viens reléguer des informations qui ont été validées par des groupes de travail, par des institutions, l'idée c'est vraiment ça, ce n'est pas de délivrer une information qui de toute façon pourra faire débat, et heureusement. c'est intéressant d'en parler aussi mais on reste vraiment sur des informations les plus fiables possibles et selon les recommandations actuelles qui peuvent aussi être amenées à évoluer bien évidemment

  • Speaker #2

    Alors quelles sont les addictions justement qui touchent en tout cas les femmes et les mères qui bénéficient de ton accompagnement ?

  • Speaker #0

    Ça peut être, sincèrement, ça peut être tout type d'addiction.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qu'on entend justement par addiction, peut-être, Maëlle, dans un premier temps, pour définir ce qu'est une addiction ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. L'addiction, parce qu'en plus, on entend ce mot très régulièrement. On y voit même beaucoup. On voit chocolat addict. C'est vrai. Il y a encore une publicité sur la route, design addict. C'est un petit peu social. Enfin, voilà, ça s'est un peu démocratisé. Après, l'addiction... En elle-même, qu'est-ce que c'est ? C'est la perte de... Si on peut vraiment faire une phrase toute simple, c'est la perte de contrôle d'un comportement ou d'une consommation dont je sais qu'elle a des conséquences négatives pour moi. Alors, les conséquences négatives, elles peuvent être diverses et variées. Ça peut être santé, ça peut être professionnel, social, personnel. Ça a des conséquences négatives pour moi, financières, judiciaires. J'en ai conscience. J'aimerais pouvoir faire quelque chose, j'aimerais arrêter, mais je n'y arrive pas. Et c'est là où justement on vient bien dire que ce n'est pas une question de volonté. Parce que la volonté, on peut l'avoir. Mais parfois, ça ne suffit pas parce que justement, il y a des mécanismes qui sont rentrés en jeu. Il y a cette maladie addictive qui s'est potentiellement installée. Et même avec la meilleure volonté du monde, parfois sans aide, on n'y arrive pas. Et c'est là où c'est intéressant de donner justement un accompagnement.

  • Speaker #2

    Parce qu'on est face à des personnes qui sont malades.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Après, notre rôle aussi, c'est de faire la part des choses entre ce qu'on a appelé nous les consommations à risque. c'est-à-dire que c'est des personnes qui vont consommer, qui prennent des risques, notamment santé ou judiciaire ou autre, en fonction de ce qu'ils consomment. Mais on vient aussi travailler avec eux, est-ce qu'il y a vraiment une notion d'addiction, c'est-à-dire que vraiment cette perte de contrôle, et je n'arrive pas à arrêter tout seul, ou si finalement, avec de l'éducation, en leur expliquant les choses, en venant les accompagner, on se rend compte qu'ils arrivent à reprendre le contrôle et à arrêter assez facilement. Là, on peut être un peu dans la frontière entre ce qu'on appelle, nous, consommation à risque, usage à risque. mais pas forcément encore de dépendance ou d'addiction. Là aussi, pour la femme et la femme enceinte, c'est très intéressant d'aller le travailler avec elles, parce que finalement, il y en a où on va leur délivrer l'information et on se rend compte qu'elles arrivent rapidement à mettre des choses en place. Donc, c'est qu'elles avaient juste besoin d'informations, en fait, dans une consommation à risque pour elles et pour leur bébé, mais où finalement, elles ne le savaient pas. Et de le savoir, elles arrivent à mettre des choses en place, finalement, toutes seules et très bien. Et puis après, il y a celles qui, quand bien même, elles ont parfaitement conscience des risques. se rendre compte qu'elles n'y arrivent pas. Et là, on est vraiment dans l'addiction et il y a besoin d'un accompagnement et on peut parler de maladie addictive. Et on vient chercher avec elles, finalement, pourquoi cette consommation est venue prendre cette place-là. Parce qu'il y a la part biologique, les effets au niveau cérébral, bien sûr, de ce mécanisme de la récompense qui est stimulé, où finalement, sur tout type d'émotions, positives ou négatives, ça va être bien m'apporter ce produit qui me procure du plaisir, qui me fait du bien et rapidement. Donc on vient travailler ça avec elles, leur expliquant qu'il y a vraiment un phénomène purement biologique, d'où la notion de maladie addictive. Mais il y a aussi toute la fonction de la consommation. Pourquoi je consomme ? Pourquoi ça a pris cette place-là dans ma vie ? Et ça, on vient le travailler aussi avec elles. Et plus elles viennent comprendre finalement pourquoi c'est lui prendre cette place, moins ça a déjà cet automatisme-là. C'est déjà un peu plus mis à distance. Elles arrivent à remettre des choses en place, notamment si on les accompagne et qu'on vient aussi, quelque part, Je n'aime pas le mot traiter parce qu'on n'a pas cette prétention-là, mais en tout cas, les aider à cicatriser, les aider à comprendre et aller mieux tout simplement, à retrouver un équilibre sans forcément passer par la consommation.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu travailles en pluridisciplinarité ou vous êtes uniquement des médecins ?

  • Speaker #0

    Non, c'est vraiment une prise en charge. La plupart du temps, c'est vraiment ce qu'on appelle des prises en charge médico-psycho-sociales. C'est-à-dire la part médicale, la part psychologique, la part sociale aussi, parce que quand on a une... Une femme qui est dans une situation sociale compliquée, une grande précarité, on sait très bien que ce sont des facteurs de risque aussi de reconsommation ou de poursuite des consommations pour finalement venir un petit peu soutenir, tolérer ce qu'elle vit. Alors certes, ce n'est pas la meilleure des solutions, mais c'est celle qu'elle a trouvée à un moment donné. Et donc, on vient l'accompagner aussi pour essayer d'aller, entre guillemets, essayer de résoudre petit à petit chaque problématique pour... justement ce nouvel équilibre de vie où elle puille. Là j'ai typiquement une patiente qui était à la rue il y a encore quelques mois qu'on a pris en hospitalisation pour une abstinence à alcool pendant sa grossesse, alcool cannabis, elle a tout arrêté et le principal souci pour elle c'est qu'elle n'avait pas de logement et donc là on est sorti d'hospitalisation, on lui a trouvé un logement elle a un appartement avec son compagnon et son enfant, son premier enfant. En fait il y a vraiment un travail pluridisciplinaire, c'est vraiment la base de la dicto en général, hommes, femmes. Peu importe, l'idée c'est de les accompagner sur tous ces versants-là. Si on vient traiter que l'un, ou s'occuper que de l'un, que ce soit que le médical ou que le psycho parfois ça suffit clairement pas et justement c'est cet accompagnement c'est ce travail en équipe qui fait aussi que la personne elle se sent beaucoup moins seule elle se sent vraiment portée aussi et c'est là où on se rend compte qu'on avance vraiment bien et qu'il y a des très belles histoires au final.

  • Speaker #2

    Bah j'imagine oui la preuve avec celle-ci si je suis effectivement une maman qui a une addiction ou des addictions vers qui je dois et je peux me tourner Est-ce que lors d'un contrôle, par exemple, trimestriel, vers mon gynéco, vers ma sage-femme, est-ce que ça peut être un premier lien qui pourrait m'amener vers l'étape suivante, vers toi, par exemple ? Vers quelle zone tourner ?

  • Speaker #0

    En fait, au départ, le plus simple, souvent, c'est de se tourner vers les personnes qu'on connaît déjà ou on a potentiellement déjà un lien de confiance. On se dit, tiens, à cette personne-là, je peux peut-être en parler. Alors parfois, ça peut être plus difficile parce que justement, on a un tel lien avec une personne qu'on a peur de lui en parler, avec cette peur de décevoir, avec cette culpabilité ou cette honte. Donc il y a aussi des centres dédiés d'addictologie qui sont ouverts à tous. On n'est pas obligé de passer par son médecin traitant ou sa sage-femme pour y avoir accès. Ce sont des centres anonymes, les XAPA, les centres de soins et d'accompagnement d'addictologie, de prévention d'addictologie sont des centres où on peut y aller de façon anonyme. il y a aussi des... des services hospitaliers comme le mien, il y a des accès on va dire directs, on n'est pas obligé de passer par quelqu'un d'autre avant. Mais parfois c'est quand même plus simple de venir aborder ces questions-là avec des personnes qui nous connaissent déjà, qui nous ont suivis, qui connaissent peut-être aussi déjà nos problématiques psychologiques ou sociales. Et ces professionnels-là, même s'ils ne sont pas à même de pouvoir eux accompagner, eux peuvent tout à fait orienter vers les personnes aux ressources possibles. Donc on peut en parler à son médecin. généraliste, à sa sage-femme, à son gynéco, finalement à tout professionnel de santé ou même accompagnant social, éduc-spé, il y a beaucoup de personnes qui peuvent orienter derrière, assez fascinant.

  • Speaker #2

    Alors justement, ça me permet aussi de donner, d'ouvrir aussi le sujet sur peut-on en parler, parce que c'était aussi ce dont on avait dit dans notre call, dans notre premier échange, c'est la difficulté de pouvoir en parler, simplement parce qu'aujourd'hui, et c'est une réalité, le regard que la société... portent sur toutes ces femmes et surtout sur les mères, parce que là, on est vraiment dans le sujet de la maternité, qui ont des addictions, il est quand même assez sombre avec derrière souvent cette pensée qu'on va avoir sur la capacité de la mère à pouvoir s'occuper de son enfant en raison de ses addictions. Qu'est-ce que tu pourrais nous partager justement sur ce regard-là et comment on peut le faire évoluer ou comment toi, tu essayes en tout cas ... de le faire évoluer ?

  • Speaker #0

    Alors déjà nous effectivement on essaye de le faire évoluer parce que les postes qu'on publie ils sont à la fois pour les femmes, les futures mamans, mais également aussi pour les professionnels et l'entourage. C'est-à-dire que c'est vraiment d'essayer d'aller délivrer une information pour tous, toutes et pour tous. Ce site, ce compte Instagram n'est pas fait que pour les femmes justement. Je ne veux pas qu'il ait ce côté non plus stigmatisant, que les femmes n'osent pas s'abonner en se disant « on va voir que je suis abonnée à un compte qui s'appelle Mater Addict » ou potentiellement ça peut venir… Non, c'est vraiment axé… D'ailleurs, j'ai beaucoup de professionnels de santé qui se sont abonnés ou d'accompagnants parce que finalement, ils me disent « mais en fait, j'apprends des choses tous les jours » . Et finalement, le potentiel jugement ou les craintes que peuvent avoir les femmes, en face, on peut avoir des professionnels qui ne sont pas suffisamment formés, qui ne sont pas suffisamment au courant. qui finalement vont être dans le jugement ou dans une attitude pas forcément adaptée, mais plus par peur et par méconnaissance, parce que finalement nous, ne serait-ce que sur le service de la maternité où je travaille, il y a des représentations, et ces représentations, à partir du moment où on en parle avec les professionnels, qu'on leur explique ce que c'est que l'addiction, déjà le regard change, et déjà l'approche de ces femmes-là est différente. Et c'est vrai que parfois, il y en a qui ne vont pas être à même de l'entendre. Donc, elles seront effectivement gênées d'en parler en disant « je vais être jugée, on va me retirer mon enfant » . En plus, là, on rentre dans un cercle vicieux de « moins j'en parle, moins je vais être aidée, plus on va me… » Et finalement, malheureusement, ce n'est pas le bon cercle. Alors que finalement, de réussir à en parler, c'est déjà montrer qu'on a envie de changer. Et que justement, dans ce rôle de future maman ou de mère, Ça montre la volonté d'avoir envie de changer et d'évoluer. Je trouve que c'est plutôt l'inverse. Ça montre que la maman est capable de dire « je peux m'occuper de mon enfant, je peux mettre des choses en place pour pouvoir m'occuper de lui » . Typiquement, la patiente dont je parlais tout à l'heure, elle a un enfant qui est placé. qu'elle a demandé en fait à ce qu'il soit placé le temps qu'elle se prenne en charge et qu'elle se soigne, c'était vraiment sa volonté, et là elle est enceinte d'un autre enfant, et on est dans une abstinence, elle est dans un accompagnement, elle revoit son fils régulièrement, et ce bébé, on n'est pas en train de dire qu'on va lui enlever, on n'est pas du tout sur un placement, on est sur un accompagnement, parce qu'on sait finalement aujourd'hui, et de plus en plus, que ce n'est pas le placement la meilleure des solutions, et qu'un enfant sera toujours mieux avec sa mère, et que plus la mère va être accompagnée, mieux ça va se passer. Et que finalement, d'emparer cette crainte qui est tout à fait légitime de se dire, si j'en parle, on va se dire que je vais être une mauvaise mère, on va me juger parce que oui, il faut que les mères soient parfaites. Et au final, c'est tout le contraire, parce que plus on va l'accompagner, plus elle a de chances justement de garder son enfant et que ça se passe justement de mieux en mieux d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Totalement. Donc,

  • Speaker #0

    pour les professionnels, que ce soit les PMI, les maternités, on parle qu'on a toujours peur du signalement. finalement, là je le vois bien encore avec ma formation sur le DU Périnatalité et Addiction, les discours ne sont pas du tout dans ce sens-là. C'est-à-dire que l'idée, c'est d'essayer de mettre tout ce qui est possible en place. Il y a maintenant des cellules de vulnérabilité, des accompagnements justement pluridisciplinaires, pour essayer au maximum de garder ce lien mère-enfant. C'est vraiment une des priorités aujourd'hui, qui n'était peut-être pas le cas il y a encore quelques années. Mais vraiment, ça évolue vraiment dans ce sens-là. Et plus on en parle, plus on accompagne, et plus on a de chances que ça se passe de cette manière.

  • Speaker #2

    Et puis peut-être aussi, plus on en parle en amont, parce que c'était là aussi l'importance, et le doigt en tout cas sur lequel tu mettais davantage, c'était sur l'importance d'en parler en amont, peut-être de la préconception, pour pouvoir, parce que comme tu l'as dit, il y a une temporalité de neuf mois, avec les neuf mois de grossesse, et peut-être effectivement être plus dans la prévention dès le désir d'enfant.

  • Speaker #0

    Tout à fait. C'est-à-dire que plus tôt on intervient, plus plus il y a de bénéfices, à la fois pour la maman, parce que comme je dis tout le temps à mes patients, plus tôt vous arrêtez, mieux c'est. Mais en même temps, je leur dis aussi, il n'est jamais trop tard. Et puis finalement, en préconceptionnel, il est évident qu'il y aura de moins en moins de risques pour le futur bébé. Parce qu'on sait, même en préconceptionnel, on sait que les consommations jouent sur la fertilité, notamment. Donc on sait qu'il y a beaucoup de couples, finalement, qui... qui débutent des projets d'accompagnement de PMA, où un des premiers conseils qu'on leur donne, c'est d'arrêter les consommations, notamment alcool, tabac ou autres produits, parce qu'on sait que ça joue vraiment sur la fertilité. On sait aussi que ça joue sur, alors ce terme un peu très scientifique de l'épigénétique, qui est un petit peu compliqué, mais en gros, on sait que les consommations vont modifier l'expression des gènes, et vont modifier finalement, donc ça peut avoir un impact. Et c'est aussi d'ailleurs pour ça maintenant qu'on est dans des recommandations où on demande aux pères ou aux futurs pères dans un projet de désir d'enfant d'arrêter de consommer dans les trois mois préconceptionnels. Parce qu'on sait que ça va modifier le patrimoine génétique et on sait qu'une spermatogénèse c'est trois mois. Donc en fait on conseille aux couples qui veulent avoir des enfants d'arrêter de consommer, mais le papa aussi, parce qu'on sait que ça peut avoir des répercussions chez l'enfant. Qui ne se verront pas forcément en termes de... de malformations ou de complications de grossesse ou autre, mais il peut après derrière y avoir des troubles du développement. Enfin c'est un peu ce dont je parle sur les postes, il n'y a rien de dramatique. Ça peut aussi tout simplement être accompagné, mais on sait que plus tôt on va arrêter ses consommations dans un projet bébé, moins, voire même on va presque réduire le risque en tout cas de complications du développement et de grossesse ou de complications d'accouchement. s'il n'y a plus du tout de consommation. On enlèvera en tout cas ce risque-là. Ça ne voudra pas dire qu'il n'y aura pas d'autres risques, mais en tout cas, on est vraiment dans la réduction de risque. Dans la dictologie, on parle de plus en plus de réduction de risque, plus de juste « il faut arrêter de consommer » ou « abstinence totale, prônez » . Il est évident que quand on ne consomme pas du tout, c'est parfait, mais il y a des patientes où on est déjà d'abord, pour leur donner confiance, leur montrer que c'est possible, on va déjà les accompagner. par exemple une réduction de risque. Et plus elles vont voir qu'en fait elles y arrivent, parce que l'idée c'est de leur montrer que oui, elles sont capables de le faire, bien sûr, en étant accompagnées, plus elles vont reprendre confiance en elles, voir que c'est possible, reprendre les choses en main, et vraiment l'idée c'est que ce soit elles, c'est elles les actrices principales, moi c'est ce que je leur dis tout le jour. C'est-à-dire que moi je suis juste là en accompagnement, l'équipe est là en accompagnement, mais c'est elles qui ont les rênes, et c'est elles qui avancent. elles récupèrent un petit peu justement, on enlève cette culpabilité, on enlève cette honte, et elles sont de plus en plus… Même parfois, elles disent « ça y est, je suis fière de moi, je ne pensais pas y arriver, mais j'ai réussi » . ça c'est juste merveilleux et parfois ça va être juste d'abord une énorme réduction de consommation sur du tabac ou du cannabis je vais pas leur dire non c'est pas bien vous fumez encore c'est non c'est très bien déjà vous avez déjà fait un grand pas on va continuer à avancer je

  • Speaker #2

    poursuis peut-être aussi Maëlle parce que tu parles justement de cette temporalité de 9 mois et tu parlais, tu citais tout à l'heure de l'absence de consommation sur l'une des femmes que tu accompagnes Merci. Mais en fait, ça me permet, et c'est vrai que j'y pense maintenant, c'est que la période d'après, celle du postpartum, qu'il y ait addiction ou pas addiction, on sait toutes que c'est une traversée plus ou moins intense. Alors, je me dis qu'avec ce précédent d'addiction, même s'il y a eu l'absence pendant neuf mois, est-ce que tu constates effectivement qu'il y a peut-être plus de rechute, entre guillemets, avec cette période de postpartum ? Et surtout, l'accompagnement peut-être ne s'arrête pas. avec la naissance du bébé.

  • Speaker #0

    C'est exactement cela. C'est-à-dire qu'il y a un risque de reconsommation, mais comme il y a un risque de reconsommation aussi pendant la grossesse, si on arrête le suivi. Et ça, c'est plus généralement, en addictologie, on dit bien que la clé, c'est le suivi. Que finalement, le plus difficile, ce n'est pas tant l'arrêt de la consommation à un instant T, mais c'est de réussir à tenir. Et vraiment, la clé, c'est le suivi. c'est-à-dire notamment s'il y a un vrai lien de confiance qui s'est installé avec l'équipe, il y a un vrai lien thérapeutique, une alliance, on sait que plus la personne va continuer le suivi, mieux ça va se passer. Alors après, c'est vrai que post-accouchement, parfois le suivi peut être difficile parce qu'elles sont à la maison, elles sont avec le bébé, elles sont moins disponibles. Nous, c'est après à nous aussi de voir comment s'adapter, c'est-à-dire que là, on imagine aussi tout simplement des consultations potentiellement en visio, des entretiens téléphoniques. L'idée, c'est vraiment d'essayer de s'adapter le plus possible pour... justement maintenir ce lien là et éviter qu'elle reconsomme parce qu'évidemment c'est une période à risque on sait très bien que c'est une période difficile où on est beaucoup plus vulnérable sachant que pendant la grossesse souvent c'est plutôt l'inverse il y a cette motivation de se dire je vais être maman je porte un bébé j'ai vraiment envie et puis après il y a effectivement le après où on relâche un peu on se dit bah allez j'ai déjà fait énormément et puis là c'est extrêmement difficile et là je peux peut-être essayer je peux peut-être me le permettre Et nous, on est là justement aussi pour les accompagner à essayer de tenir tout à fait. Mais c'est une période très vulnérable et le suivi, c'est la clé, vraiment.

  • Speaker #1

    Et peut-être aussi l'entourage,

  • Speaker #2

    tu parlais du père tout à l'heure en amont, en période de préconception. Mais tout au long de cet accompagnement, quel est le rôle du coparent à avoir aussi, j'imagine, extrêmement soutenant et aidant ?

  • Speaker #0

    Le coparent, il a une place très importante. Surtout quand il y en a un, parce que malheureusement, parfois, il n'y en a pas. C'est ça.

  • Speaker #2

    On est face aussi à des femmes qui sont seules, souvent.

  • Speaker #0

    Il n'y a plus de papa, ou en tout cas, il y a un papa qui ne veut pas reconnaître. Donc, il y a aussi tout cet accompagnement-là. Et on est là pour ça aussi. Après, quand on a la chance d'avoir le coparent, on est vraiment dans le... À nouveau, on les reçoit. L'idée, c'est un peu aussi d'éducation thérapeutique, expliquer ce que c'est que l'addiction, un peu comme je viens de le faire, pour vraiment... qui n'est pas non plus ce côté, ils ont envie d'aider, ils ne savent pas comment, ils essayent d'être soutenants. Et puis parfois, entre être soutenants et mettre la pression, même si on n'a pas envie, on veut être bienveillants, non, on ne consomme pas, mais des fois, en fait, ils veulent tellement bien faire que ça vient générer une pression et des fois, ça peut avoir l'effet inverse. Donc, on vient un petit peu leur expliquer comment être soutenants sans être trop présents non plus, pour ne pas qu'elles le prennent de façon finalement plus négative que ce qu'ils auraient voulu. Après, on a aussi des coparents qui sont consommateurs. Donc là, on vient aussi leur proposer un accompagnement, ne serait-ce que pour aider leur conjointe, mais aussi pour finalement leur faire prendre conscience que peut-être eux aussi peuvent rentrer dans une démarche. Pourquoi pas ? Pourquoi pas essayer de faire finalement dans un projet commun ? Et parfois, quand même, ça adhère. C'est oui, finalement, pourquoi pas ? J'aimerais bien essayer aussi. Et dans ce cas-là, il y a des accompagnements conjoints. sachant que dans ce cas-là, chaque membre... Par exemple, moi, je ne vais pas suivre le compagnon et la maman. Et la mère-maman. Donc, ça sera deux accompagnements distincts pour qu'ils aient chacun leur espace de parole, chacun leur espace, leur chemin, et que du coup, chacun puisse... Ils gardent finalement leur espace de travail, de confiance thérapeutique, où tout peut se dire, où tout reste là où c'est déposé, et où finalement, l'autre n'a pas forcément accès. Donc, il y a quand même... vraiment l'individu qui soit protégé et en même temps, il y a un travail de couple et d'accompagnement. Mais parfois, vraiment, il y a des pères qui ont vraiment envie d'essayer, d'essayer aussi de réduire leur consommation. Après, encore une fois, on fait aussi du travail de réduction de risque, c'est-à-dire que même s'ils ne sont pas prêts à arrêter, par exemple, le papa fumeur ou… On vient leur expliquer aussi derrière tous les risques du tabagisme passif, tous les conseils qu'on peut donner pour exposer ensuite le bébé, par exemple. D'ailleurs, on a été là-dessus pour les papas en disant qu'il faut fumer, par exemple, dehors. On leur explique le taux de monoxyde de képone qui se dégage, qui peut avoir des conséquences sur la respiration du bébé, sur l'augmentation des… On leur dit si vous fumez encore tous les deux après l'accouchement. Si vous fumez beaucoup tous les deux, le bébé ne pourra pas dormir dans votre chambre. On leur explique pourquoi. On explique toujours pourquoi, pour que ça donne sens en fait. Parce que finalement, après, ils ont cette volonté et cette responsabilité-là. Et justement, on n'est pas dans le jugement, on n'est pas en train de leur dire que ce n'est pas bien. On est en train de leur expliquer comment faire mieux, comment s'améliorer. Et finalement, ils adhèrent assez souvent, assez facilement. Ça ne veut pas dire qu'ils vont y arriver tout de suite, mais ça, ce n'est pas grave. Après, nous, c'est notre travail derrière.

  • Speaker #1

    Alors, c'est une question un petit peu border que je vais te poser, mais est-ce que dans certains cas, vous avez aussi, vous, la possibilité de constater qu'il y a des parents ou des personnes qui ne sont pas en capacité de pouvoir mener à bien cet accompagnement et dans ces cas-là, faire un signalement de votre part ?

  • Speaker #0

    Ça peut arriver, mais souvent, je dirais que pour l'instant, je n'ai pas eu à en faire.

  • Speaker #1

    Ils sont dans cette démarche en même temps.

  • Speaker #0

    Oui, ils sont dans cette démarche. Nous, on n'a pas forcément cette place-là. Souvent, quand il y a vraiment de grandes difficultés, on n'est généralement pas les seuls dans la prise en charge. Et que souvent, il y a déjà un accompagnement social. Il y a déjà… Un peu ce que j'expliquais tout à l'heure, c'est qu'on essaye déjà de mettre plein de choses en place, de voir si ça tient ou pas. Et souvent, après, c'est plus des décisions un peu pluridisciplinaires où de toute façon, c'est partagé généralement avec le père et la mère. Et on ne leur fait pas dans le dos, certainement pas.

  • Speaker #1

    C'est ça en fait que je voulais dire, c'est qu'il y a un lien de confiance quand même.

  • Speaker #0

    Exactement, et qu'en fait c'est un projet pour le bien de l'enfant. Voilà. Typiquement, tout à l'heure, cette maman qui a elle-même demandé à ce que son enfant soit placé, c'est parce que dans l'accompagnement qu'elle avait déjà, elle avait même tenté le foyer mère-enfant pour essayer d'arrêter ses consos tout en étant avec le bébé. Il y avait eu plein de choses d'essayer. Et à un moment, elle a dit, ce n'est pas suffisant, il faut que je prenne ce temps-là de soins pour moi. Et après, je reviendrai vers mon enfant. Le lien est toujours là, de toute façon. Mais souvent, c'est quand les parents aussi, petit à petit, se rendent compte que pour le moment, peut-être qu'ils n'y arriveront pas. Mais ça ne veut pas dire que derrière... Mais généralement, il y a déjà tout un accompagnement avant. Moi, j'ai pas vraiment à faire aujourd'hui. Ça ne veut pas dire que ça n'arrivera pas. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. Mais on a bien compris, de toute façon, le contexte et la prise en charge globale et englobante de ces personnes-là.

  • Speaker #0

    C'est le plus important, en tout cas.

  • Speaker #1

    Alors, peut-être aussi, Maëlle, ma question, c'est vrai que quand j'ai lu aussi les divers posts, et là, je vais me faire une question aussi un petit peu border, c'est vrai que sur les réseaux sociaux, donc tout le monde y a accès. Et donc, est-ce que tu ne perçois pas des fois, peut-être dans les messages que tu peux recevoir à travers ce compte, que l'information que tu véhicules, elle est vraiment sur la thématique précise de la dictologie ? Et que donc, par exemple, quand on traite des sujets tels que l'alcool et l'allaitement, le tabac et la maternité, est-ce qu'on peut faire en tout cas très attention à l'information qui est véhiculée pour que tout le monde ne pense pas que si on boit un verre d'alcool ou si on fume une cigarette, automatiquement on tombe dans de la dictologie ? Et à moindre risque aussi, ça ne veut pas dire que c'est la porte ouverte à consommer. de l'alcool ou à fumer parce qu'on n'est pas encore au stade de la dictologie. Comment toi, tu arrives à maîtriser justement cette communication sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est la grande difficulté.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et en même temps, c'était un des premiers objectifs, c'était de réussir à véhiculer une information, sensibiliser, sans culpabiliser, sans jugement. Donc je fais très attention effectivement à... Et en même temps, j'aurais tendance à dire que c'est presque naturel parce que c'est tellement ce que je pense que finalement ça sort naturellement. Je n'ai pas à me dire... C'est tellement la façon dont je vois les choses que finalement ça sort relativement facilement. Après, j'essaye juste de me dire, j'utilise aussi ce compte-là pour sensibiliser un peu comme je disais au tout début, c'est-à-dire qu'on n'est pas forcément dans l'addiction, mais on peut être dans la consommation à risque. Oui. Et notamment, j'ai fait un poste justement où je fais la différence, où j'explique la différence entre addiction et consommation à risque. Mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas profiter de ce compte-là aussi pour justement faire de la prévention des risques, expliquer les dangers, mais en ne culpabilisant pas. Je veux dire, c'est le but. je vous informe, vous ne saviez peut-être pas forcément, on peut peut-être là le dire, de prendre le temps de le lire, de le relire, et de voir que finalement, ce n'est pas forcément grave, mais qu'on peut faire quelque chose en tout cas pour... C'était mon but. Après, ce n'est pas toujours évident. C'est sûr que par exemple, l'allaitement et l'alcool, ça fait débat, et je t'ai persuadée que ça allait faire débat. Et en même temps... Comme sur certains commentaires, je me permets de dire, effectivement, chacun son chemin. Je respecte tout à fait ce que vous dites. Les recommandations sont telles qu'elles sont aujourd'hui, les recommandations nationales, qui ne sont pas forcément les mêmes dans un autre pays ou qui ne seront pas véhiculées.

  • Speaker #1

    C'est là où je voulais en venir. Voilà.

  • Speaker #0

    Je parle avec l'association, mais en même temps, je dis que ça ne s'oppose pas tant que ça. Parce qu'on est quand même tous d'accord pour dire qu'on ne peut pas consommer régulièrement, quotidiennement, dans de grandes quantités de l'alcool alors qu'on a l'aide. Et en même temps, dans mon poste, je dis bien qu'il n'y a pas de panique si on a bu un verre et que c'est possible d'avoir une consommation occasionnelle, mais entre guillemets en respectant certaines recommandations.

  • Speaker #1

    En sachant,

  • Speaker #0

    voilà. Sachant, voilà, tout à fait. Et libre après à chacun de faire comme il peut aussi. C'est-à-dire que souvent, moi je dis, vous faites comme vous pouvez à l'instant T. Mais au moins, vous avez l'information. Et puis après, chacun va se saisir de l'information, essayer de faire son propre chemin. Il y en a même une en message privé qui m'a dit, votre poste, il m'a fait réfléchir parce qu'avant, je considérais que ce n'était pas grave. Et en même temps, je me dis, finalement, il faut juste des petites choses pour que je sois plus sereine et que je continue à me garder ce plaisir-là. Parce que la consommation d'alcool n'est pas forcément problématique. Ça peut être un plaisir. En France, ça reste quand même un plaisir. Oui, c'est là que la frontière est quand même forte. il faut faire attention, c'est là où c'est important d'en parler. Et de dire, elle me dit, je garde ce plaisir-là, mais en même temps, je peux mettre des choses en place en me disant, mon bébé risque rien. On est encore une fois dans de la réduction de risque et que finalement, le risque zéro, c'est trop facile de dire, d'ailleurs, je vous dis bien, je ne prends pas l'allaitement exclusif comme certains endroits ne font aucune consommation pendant un allaitement. Il faut juste, voilà. Et après, les études continuent, les études scientifiques continuent, on avance chaque jour et c'est là où je dis que c'est en fonction des recommandations actuelles.

  • Speaker #1

    Et nationales aussi, c'est vrai, et c'est là l'intérêt aussi. Quand on a cette vision aussi sur l'ouverture, en tout cas sur les autres pays, c'est vrai que c'est aussi intéressant de voir un petit peu ce qui se passe et les normes qui sont dans notre pays ne sont pas forcément celles dans le pays, juste transfrontalier à côté de chez nous. Et ça aussi, c'est intéressant pour nous, notre regard. et puis peut-être des fois un petit peu faire tomber la trop grande pression si on a bu un verre d'alcool.

  • Speaker #0

    J'avoue que j'étais très contente aussi de faire ce poste, pas forcément pour les mamans et les mamans qui allaitent, qui je pense sont déjà très bien informées parce qu'il y a des comptes Instagram qui sont juste extraordinaires, la preuve encore aujourd'hui, mais en fait c'est aussi pour les professionnels de santé. Parce que, en du compte, le constat... Et quand même que beaucoup de professionnels de santé ne savent pas forcément répondre à cette question. Et où finalement, comme on disait tout à l'heure, à qui je m'adresse, à qui je pose la question, à qui je peux en parler, si en face la personne, elle ne sait pas, elle peut avoir cette confatitude qui va renvoyer à la femme, finalement, je suis jugée, il ne me répond pas. Ou alors, c'est bon, c'est rien, c'est de l'expérience vécue. C'est comme fumer pendant la grossesse, j'entends encore, mon gynéco m'a dit que je pouvais continuer à fumer.

  • Speaker #1

    Waouh !

  • Speaker #0

    Pour en discuter, alors je... Voilà, et donc je me dis, les postes, ils sont à la fois à double discours, enfin double orientation, c'est vraiment à la fois pour le grand public, mais c'est aussi la destination des professionnels de santé ou tout simplement d'accompagnement, pour avoir aussi des éléments, pour pouvoir avoir des éléments d'information qui puissent véhiculer facilement en se disant... Ce sont des recommandations, je peux me baser dessus. Ça reste des conseils que je peux peut-être utiliser dans ma pratique quotidienne.

  • Speaker #1

    Mais comme tu le disais, Maëlle, aussi, c'est que toi-même, tu as dû te former parce que ce n'est pas un sujet qui est abordé en profondeur dans le cursus de médecine. J'imagine, sages-femmes ou gynéco, ça doit peut-être effectivement être évoqué, mais pas étudié en profondeur.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et d'ailleurs, sur mon DU de périnatalité et addiction, il y a essentiellement des sages-femmes. La grande majorité sont des sages-femmes. C'est positif. Et là, nous, sur l'équipe, ne serait-ce que sur notre hôpital, les équipes sont en demande de formation justement sur tout ce qui est addiction. Donc là, à partir de la rentrée, en fait, on va faire des sessions de formation pour les sages-femmes qui font notamment… On va former les sages-femmes qui font les premiers entretiens. pour que du coup, déjà, ne serait-ce que d'apprendre à poser la question. Parce que souvent, la femme, elle n'ose pas en parler, ce qui est tout à fait légitime, ce qui peut te comprendre. Mais parfois, quand on vient juste ouvrir la porte, quand on vient juste tendre la main avec une question, en fait, très souvent, elle répond. Parce qu'elle se dit, si il me pose la question, c'est qu'il est en mesure d'entendre ce que je vais lui dire. Il est en mesure d'écouter. Et souvent, en fait, là, l'idée, c'est de venir former les soignants, les sensibiliser, voir... leur apprendre aussi à comment poser la question ou peut-être apprendre les petites phrases qu'ils vont venir mettre en confiance et où finalement en face ça va être ah mais c'est possible qu'en fait je peux en parler elle est en mesure de m'entendre il y a tout un travail de formation ça c'est évident parce

  • Speaker #1

    que tu ne l'as peut-être pas dit ou évoqué Maëlle toi tu es dans un centre qui est dans le sud de la France c'est ça ? oui il en existe d'autres en France où vous êtes vraiment les...

  • Speaker #0

    Pour le compte Insta, tout ça, oui, on a deux initiateurs, parce que j'ai regardé, effectivement, il n'y avait rien sur les réseaux sociaux. Après, il y a déjà des équipes constituées. Nous, on est vraiment au tout début, on est en train de créer le parcours chez nous, mais il y a déjà des centres hospitaliers, avec même ce qu'on appelle des équipes de liaison de soins en addictologie. C'est-à-dire qu'en gros, dans chaque hôpital, il y a une équipe de liaison de soins en addictologie. qui passent de service en service, pas que en maternité, pour justement faire de la liaison, sensibiliser les équipes, voir les patients pour voir un petit peu où ils en sont et s'ils ont besoin d'aide. Et dans ces équipes de liaison de soins en addictologie, il y a quand même maintenant de plus en plus de centres hospitaliers où il y a une sage-femme dans cette équipe de liaison. Du coup, elle-même fait aussi ces entretiens-là et cette première porte vers le soin et l'accompagnement. Donc ça existe, c'est juste que ça ne se sait pas. Pas, ou peut-être pas assez. Des centres d'addictos, ce qu'on appelle les XAPA, les centres de soins d'accompagnement et de prévention en addictologie, il y en a partout en France. On peut les trouver sur des annuaires géolocalisées, sur les sites Alcool Info Service, Addicted, il y en a un peu partout. On peut taper Juxapa près de chez soi, et généralement, on voit les structures addictos environnantes. Et après, il y a quand même beaucoup de maternités, notamment les maternités de niveau 2, 3. qui sont généralement aussi quand même déjà bien formées, et notamment parce qu'ils font aussi les accompagnements, les accouchements de patients qui sont sous méthadone ou subutex, sous opiacés. On sait qu'il faut une surveillance particulière derrière pour le bébé, donc elle ne peut pas accoucher dans n'importe quelle maternité. On a des équipes qui sont pareilles, qui sont déjà un peu plus sensibilisées aussi, mais ça se développe de plus en plus. Le DIU, tous les ans, il y a énormément de personnes qui se forment et qui justement veulent derrière créer un parcours de soins. ou rentrer dans ce parcours de soins.

  • Speaker #1

    Tant mieux, tant mieux. Peut-être une question plus personnelle, Maëlle, maintenant. Tu es toi-même maman. Quel est le regard, en tout cas, que portent tes propres enfants sur cette mission et cet accompagnement que tu mènes, qui peut-être les touchera de toute façon ? Je ne sais plus quel âge ils ont, mais je sais que dans le parcours et la traversée de l'adolescence vers la voie adulte, on est face forcément, un jour ou l'autre, à ce type d'addiction. quel est le message en tout cas qu'eux perçoivent sur ces accompagnements que tu mènes ?

  • Speaker #0

    Alors, ils perçoivent pas mal de messages parce que déjà, ils me voient beaucoup travailler en ce moment. ma maman sur Instagram, c'est un peu nouveau. Ça fait trois mois que je suis dessus. D'ailleurs, mon fils de 15 ans qui m'a, j'avoue, qui m'a bien aidée au début pour m'expliquer un peu comment ça fonctionnait Instagram. Oui.

  • Speaker #1

    Bon.

  • Speaker #0

    Et ma fille de 9 ans m'a encore dit hier soir, « Maman, tu as ton podcast demain. » Donc, elle m'a dit, « Bon, pourrage. » Mais non, ils sont très soutenants. Après, ils se rendent bien compte finalement aussi de… Parce que finalement, avec eux, je fais la même chose. Je ne leur dis pas, « Il ne faut pas. » « Il ne faudra pas consommer. » « Il ne faudra pas fumer. » Je ne suis pas du tout dans ce discours-là. D'ailleurs, le « il ne faut pas » , généralement, ça ne marche pas. Une des grandes notions aussi, c'est… la notion d'interdit, tant qu'on se dit que c'est interdit, à chaque fois, on va y aller. Alors que quand on prend la liberté de choisir de ne pas consommer, quand on prend la liberté de choisir d'arrêter de consommer, là, tout de suite, ça marche beaucoup mieux. Alors que quand on reste dans le « il ne faut pas » et l'interdit, généralement, malheureusement, ce n'est pas suffisant. Et eux, finalement, ça s'est fait presque naturellement. Je ne leur en parle pas parce qu'ils voient bien déjà tout ce que je fais. Souvent, alors je ne parle pas de mes… Mais je parle un petit peu de ce que je fais, de l'information, de l'éducation. Il me voit quand je fais des sessions de formation pour le personnel de l'hôpital ou autre. Du coup, mon fils, il a regardé mes présentations, il me pose des questions. Puis finalement, derrière, ce qui est assez rigolo, c'est qu'il en parle au lycée. Maman, elle est addictologue, voilà ce qu'elle fait. Donc, il se rend bien compte que ça peut être dangereux. Et par exemple, l'alcool, pour l'instant, il y en a qui lui disent, « Ah, bah allez, ça y est, t'as 15 ans, tu peux bien essayer. » Alors bon, moi déjà, je fais un peu les gros yeux en rigolant. Et là, il dit, « Ah non, non, pour l'instant, non, non, le plus tard possible. » Ma maman, elle m'a dit... idéalement c'est le plus tard possible parce que ton cerveau il est encore à maturation, il y a encore des choses qui se développent donc plus tard c'est mieux c'est. Mais j'ai dû le dire comme ça dans mes sessions de formation et lui il l'a retenu et finalement bah voilà. Pareil des fois il me dit maman tu sais il y en a qui fument au collège et là maintenant c'est bon ça fume trop, maintenant c'est la puff, c'est les cigarettes. Du coup il me pose des questions alors la cigarette électronique est-ce qu'elle est plus dangereuse donc en fait on en parle plus presque naturellement et c'est à la fois un sujet et un non sujet. Il y a quelque chose où je pense qu'il a été sensibilisé petit à petit et après on verra. C'est comme les parents parfois qu'on accompagne avec des jeunes consommateurs ou un peu comme avec l'entourage ou un coparent, il ne faut pas leur dire que ce n'est pas bien. Ils le savent en fait que ce n'est pas bien. Un jeune il sait trop bien que le cannabis ce n'est pas légal et qu'il n'a pas le droit de fumer. Et en fait, c'est d'essayer de comprendre. Et puis, ce n'est pas la même chose que de consommer occasionnellement avec les copains. Là, on peut aller faire un gros message de prévention, des risques et des choses comme ça, que le jeune qui fume tous les soirs tout seul dans sa chambre. Là, c'est d'aller chercher pourquoi. Pourquoi il en a besoin ? Pourquoi c'est cette automédication-là qu'il a trouvée ? Pourquoi il a besoin de s'apaiser, en fait ? Et du coup, le regard, encore une fois, comme avec les mamans, on vient essayer d'enlever cette notion de jugement. Alors, certes... pour l'entourage, c'est pas toujours facile parce qu'ils font ce qu'ils peuvent mais l'accompagnement il est aussi pour l'entourage, vraiment il y a des groupes dédiés aussi pour soutenir les entourages et les accompagnants parce qu'on sait très bien que l'addiction c'est pas simple mais pour les enfants en tout cas ma fille c'est à 9 ans il faut pas fumer à plus à l'école il y a les médecins de prévention les poumons tout noirs ça existe encore Merci. Mais voilà, ils m'ont toujours dit on est très fiers de ce que tu fais maman.

  • Speaker #1

    J'imagine l'intensité aussi de tes journées en plus de ce compte, en plus de ton DU et à la fois aussi de ta vie privée. J'imagine que tu ne t'ennuies pas.

  • Speaker #0

    Ils se rendent compte déjà que je suis passionnée par ce que je fais. Et souvent, moi je vois leur discours là pour l'instant sur leur avenir professionnel. On a envie d'aider les autres. On veut trouver un métier comme papa et toi où on veut aider les gens, on veut aider les autres.

  • Speaker #1

    Merveilleuse graine qui a été semée et plantée. Peut-être, Maëlle, pour terminer cet échange, je te laisserai le mot de la fin, quel est l'ultime message, tu en as fait passer plein, mais que tu souhaiterais transmettre. aux femmes, aux futures mères qui nous écoutent et je l'espère aussi aux coparents, peut-être aux hommes qui vont écouter cet épisode ?

  • Speaker #0

    Le grand message, c'est que j'aimerais qu'elles ne restent plus dans l'ombre et qu'on arrive réellement à les mettre en lumière. Comme on essaye, nous, en équipe, de les mettre en lumière, notamment avec ces postes où on essaie toujours que visuellement ce soit beau et lumineux. parce qu'elles y ont droit aussi à cette lumière, et qu'elles osent en parler, parce qu'en fait, il y a vraiment des solutions qui existent, il y a des accompagnements qui existent. Et comme souvent, mes patients me disent « Mais vous y croyez, vous, docteur ? Vous pensez vraiment que je vais y arriver ? Ça marche vraiment ? » Et souvent, je leur dis en souriant, « Mais si ça ne marchait pas, vous croyez vraiment que je ferais ce métier-là ? » Parce que sinon, c'est un peu du tout ce que je ne fais pas, bien sûr que j'y crois. Et oui, ça marche. Alors, ce n'est pas toujours facile, mais honnêtement, il y a vraiment des choses possibles à partir du moment où on arrive à en parler, à échanger avec eux et à bien s'entourer. Voilà. Ne pas rester seule.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Merci beaucoup, en tout cas, Maëlle, déjà d'avoir pris ce temps-là et de m'avoir contactée, mais fais découvrir ce compte que je vais relayer, bien évidemment. Je le dis maintenant, je mettrai toutes les informations aussi que tu as pu délivrer sur les différentes adresses en description de l'épisode, avec bien évidemment le lien vers le compte Instagram Mater Addict. Surtout, n'hésitez pas, si vous avez des questions aussi à poser à travers ce compte. Ça ne remplace bien évidemment pas une consultation, mais encore une fois, l'important, c'est de libérer la parole et de les mettre en lumière, comme tu l'as dit. Donc, n'ayez pas peur de poser des questions. Je pense que toutes les questions ont leur place et sont justes à poser. Donc, faites-le, vraiment. Et comme vous avez pu le voir, Maëlle, de toute façon, n'est en rien jugeante et culpabilisante, bien au contraire. Donc, vraiment, merci, Maëlle. Et j'ai été vraiment ravie de pouvoir aussi porter cet échange sur ce sujet et cette thématique. qui à mon sens est vraiment très très importante et dont on parle encore trop peu donc merci pour tout ce que tu fais parce que j'imagine combien il faut que tu rajoutes merci beaucoup Maëlle et bon courage pour tout et à bientôt au plaisir Mama, merci pour ta fidélité et ton écoute si précieuse pour moi et toutes les mamas auditrices si tu as aimé cet épisode n'hésite pas à t'abonner, commenter liker mon podcast mais aussi à t'abonner à mon compte Instagram Mamel le podcast pour y retrouver les moments phares des épisodes et bien plus. Mamel, c'est aussi un site internet mamel.fr où tu retrouveras des informations précises sur les différentes façons d'incarner sa maternité mais aussi une boutique en ligne où tu pourras t'offrir ou offrir un coffret envoûtant original avec des trésors venus d'ici et d'ailleurs. Alors n'hésite pas à parler de Mamel autour de toi. Cet épisode est terminé. Je te dis à très vite pour un nouvel épisode, mais en attendant de se retrouver, Mama n'oublie pas, ta maternité t'appartient. Elle est un univers aussi merveilleux que le monde a exploré.

Description

Aujourd'hui, je reçois Maëlle, médecin généraliste spécialisée en addictologie. Maelle vient dans cet épisode hors-série vous parler des addictions sous le prisme de la maternité, de la périnatalité, une spécialisation qu'elle a entreprise il y a peu et qui est à l'origine de la création du compte Instagram @MATER.ADDICT qu'elle co-anime avec l'équipe du service de soins en addictologie dans lequel elle travaille.


Maëlle vient dans cet échange vous nourrir d'un regard nouveau, plus lumineux que celui que la société a coutume de porter sur les femmes, les futures mères et les mères qui ont des addictions. Elle œuvre en ce sens en nous informant sur ce que sont les addictions, les consommations à risque tout en nous sensibilisant à la prise en charge et l'accompagnement médico-psycho-social des femmes qui entrent en suivi avec elle et son équipe.


Une interview extrêmement riche et dense en informations sur cette thématique qui est encore tabou. Une mise en lumière salutaire et remarquable par Maëlle de toutes ces femmes qui connaissent ou ont connu des addictions dans leur maternité et qui sont pour la plupart invisibilisées. Un épisode qui permet de briser le silence grâce à la douceur et le professionnalisme de Maëlle que je remercie infiniment pour sa confiance.


Je vous souhaite une belle écoute les MaMaS et surtout n'hésitez pas à faire voyager cet épisode à une sœur, une amie, une collègue, une connaissance touchée de près ou de loin par cette thématique et qui pourrait être une première main tendue vers et pour elle !


Pour retrouver Maëlle et son équipe sur Instagram : @mater.addict


Pour retrouver MAM'ELLES

Le site internet MAM'ELLES pour être informée de toutes les actualités MAM'ELLES : mamelles.fr


MAM'ELLES est un podcast réalisé par Marion TERTEREAU. Vous pouvez retrouver tous les épisodes sur votre plateforme d'écoute préférée ainsi que sur YouTube. On se retrouve chaque vendredi !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    One !

  • Speaker #1

    Mama d'ici et d'ailleurs, bienvenue sur Mamel, le podcast nourricier qui voyage au cœur de la maternité. Célébrez l'enfantement, honorez toutes les histoires de femmes, de mères, à la fois singulières et universelles. Explorez les mystères qui entourent la naissance, des origines à aujourd'hui. Se reconnecter avec la nature pour renouer avec sa vraie nature. Voilà l'essence de Mamel. Je m'appelle Marion et j'ai créé cet espace pour te faire connaître cette vision à la fois avant-gardiste tout autant qu'ancestrale de la maternité. Ici, tu voyageras à travers les témoignages de femmes, de mères, venues des quatre coins du monde, qui te transmettront leur histoire mais aussi leurs us des coutumes, afférentes à la maternité et à leur mode de vie. Mamel, ce veut être un podcast qui renoue avec notre instinct primaire, primitif, animal, la femme sauvage qui sommeille en toi et qui reprend ses droits et sa place dans la nature et en connexion totale avec elle. Se nourrir, se ressourcer, accueillir ce qu'il y est, pour révéler toute cette puissance intérieure que tu as en toi. Mamel, c'est aussi une boutique artisanale où vous pourrez retrouver mes propres créations, des bougies de grossesse, de femmes du monde, de mères du monde, des cartes d'affirmation positive, des coffrets de grossesse, de naissance, ou encore sur le deuil périnatal. Vous pouvez les découvrir en allant sur mon site internet mamel.fr ou encore en suivant les actualités de ma mail en vous abonnant à ma newsletter. Mais ma mission première est de te proposer des épisodes authentiques dont le but est de nourrir, fortifier ta maternité par la curiosité. Ouvrir son regard sur la maternité, sa maternité, c'est se donner la liberté de penser sa maternité autrement, différemment, et d'être alors en capacité pleine et entière de créer sa propre maternité. Aujourd'hui, je reçois Maëlle. dans mon espace pour un épisode hors série dédié aux addictions, précisément aux femmes, aux futures mamans, aux mères qui ont des addictions au cours de leur maternité. Maëlle est médecin généraliste spécialisée en addictologie. Elle et son équipe ont créé un compte Instagram, Mater Addict, pour sensibiliser le plus grand nombre de personnes sur ce sujet dont on porte malheureusement trop souvent un regard sombre, méfiant et empreint de préjugés. Alors cet épisode est là pour vous informer. Vous sensibilisez, vous expliquez en quoi consistent les addictions et l'accompagnement approprié au cours de la grossesse, notamment avec une vision englobante et pluridisciplinaire de sa prise en charge que Maëlle vous décrit avec tant de cœur et d'espoir. Je vous souhaite une belle écoute, et surtout les mamas. N'hésitez pas à partager cet épisode à votre entourage, à une amie, à une femme, à une mère, si vous pensez qu'il peut lui être utile.

  • Speaker #2

    Belle écoute.

  • Speaker #1

    Bonjour Maëlle.

  • Speaker #0

    Bonjour Marion.

  • Speaker #2

    Je suis ravie de t'avoir aujourd'hui à mon micro, c'est une magnifique rencontre et découverte aussi que j'ai eue il y a peu, puisque tu m'as fait découvrir le compte Instagram dont on va pouvoir parler, Mater Addict, que tu as créé il n'y a pas si longtemps que ça, c'est assez jeune, et c'est très innovant en tout cas pour moi, c'est ce qui m'a happé et ce qui a attiré aussi mon attention, simplement le sujet, en définitive, qu'il va être le cœur du sujet de notre échange aujourd'hui, les addictions et la maternité. comme le nom l'indique de ce compte Instagram. Vraiment, pour moi, c'était l'occasion, et tu l'as dit également lorsque l'on a pu échanger en call préparatoire, de changer un peu le regard que l'on a sur toutes les mamans qui sont en souffrance. Je ne sais pas quel terme employer précisément, mais en tout cas qui sont malades, on va dire, et qui ont des addictions diverses et variées. Et pour moi, c'était important de pouvoir te donner la parole pour que tu puisses nous expliquer le cœur de ta mission, de ton accompagnement et surtout sur ce regard que l'on peut porter sur toutes ces femmes et toutes ces mères qui, à mon sens, effectivement, comme toi, je te rejoins, doivent changer et on doit en parler. On doit aussi leur donner la parole et je pense que tu es ce vecteur et ce lien pour qu'on puisse, en tout cas, commencer à tourner le regard sur toutes ces mères et ces femmes. Donc, vraiment, merci, Maëlle, pour ta confiance déjà et de m'avoir fait découvrir ton univers. Et donc, je te laisse peut-être dans un premier temps te présenter. brièvement et ensuite on rentrera plus en détail dans le cœur du sujet.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup pour cette invitation. J'avoue que c'est une grande première pour moi, le compte est tout jeune. Je vais me présenter brièvement. Initialement, je suis médecin généraliste pendant une bonne partie de ma carrière. Et puis, je me suis formée à la dictologie petit à petit parce que finalement, je me suis rendue compte que c'était... très fréquent, que j'en rencontrais régulièrement en consultation de médecine générale et que finalement, même après dix ans d'études, on n'était pas forcément très armés pour pouvoir les accompagner. Et donc j'ai commencé du coup à me former en complément avec une capacité d'addictologie et en fait je me suis rendu compte que c'était le parfait compromis de ce que j'avais envie de pratiquer, d'accompagner les patients. Et donc j'en ai fait mon activité principale maintenant depuis un peu plus de cinq ans. Et l'idée d'accompagner les femmes et les femmes enceintes est venue assez récemment de par des prises en charge conjointes entre notre équipe de maternité et nous dans le service d'addictologie. On s'est retrouvés confrontés finalement au fait qu'il n'y avait rien chez nous en tout cas de proposé comme parcours dédié et on voulait vraiment créer ce parcours-là, qu'elles aient un accès plus facile aux soins, qu'on puisse les accompagner dans cette temporalité. qui est quand même très courte, 9 mois en addictologie, c'est très très court. On dit d'ailleurs que c'est la seule urgence en addictologie, c'est-à-dire que le reste du temps, on met une temporalité justement différente pour les aider, les accompagner. Et là, on sait qu'en 9 mois, on a un temps relativement limité, même si l'accompagnement peut durer avant, pendant et après la grossesse, évidemment. Mais du coup, c'est parti de là. Donc, je me suis formée encore. Je suis actuellement en train de terminer le… le DIU de périnatalité et addiction, pour vraiment encore me spécifier dans ce domaine-là. Et puis petit à petit, on s'est rendu compte finalement qu'elles arrivent toujours très tard dans le soin. On s'en rend compte des fois, elles sont à 6, 7, 8 mois de grossesse. Et parce que finalement, des fois, elles n'avaient pas forcément l'information, elles n'ont pas osé en parler, il y a beaucoup de craintes. Et on s'est dit avec mon équipe, mais pourquoi pas essayer d'utiliser un média, quelque chose pour venir faire passer l'information. essayer de les sensibiliser le plus tôt possible pour qu'elles arrivent finalement à en parler plus facilement sans honte, sans culpabilité, en se disant « tiens, c'est possible, finalement, j'ai le droit d'en parler » et qu'on arrive à les protéger le plus tôt possible et surtout protéger le plus tôt possible les bébés des éventuelles complications des consommations de leur maman. Donc du coup, on a décidé de tenter un compte Instagram en se disant que finalement, c'est une génération, la génération Instagram et la génération Instagram. qui peut justement bénéficier de ce message de prévention, d'utiliser vraiment une autre forme de média. Et ça fait depuis maintenant fin mars, début avril, qu'on a lancé le compte. Et puis petit à petit, on l'alimente. On essaye de parler de sujets qui peuvent être un peu tabous. On avait même parfois peur d'être censurés par Instagram quand on parle de produits qui ne sont pas justement positifs. Et finalement, ça passe plutôt bien. On a des très bons retours pour le moment. Petit à petit, on apprend en fait. Tous les jours, on apprend, on évolue. Et l'idée, c'est vraiment d'avancer avec elles finalement. On a envie d'avancer avec nos futures patientes ou les femmes qui, pour l'instant, n'osent pas en parler ou ne savent pas à qui en parler aussi, tout simplement. C'est ça,

  • Speaker #2

    je pense, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, voilà, c'est d'essayer de venir les toucher, de les sensibiliser et de voir si elles s'en saisissent ou pas. Après, chacun son chemin. C'est ça.

  • Speaker #2

    Et puis livrer une information effectivement qui est scientifique et qui est sourcée, dont on n'a pas accès non plus n'importe où. Et le fait effectivement que tu sois médecin, je pense que ça permet effectivement d'avoir cette plus-value qu'on n'a pas sur d'autres comptes.

  • Speaker #0

    Voilà, et vraiment l'effort qu'on... J'insiste vraiment sur le fait que je délibre une information qui est validée et qui est finalement trouvable. sur des sites référencés, des fois je vais venir délivrer l'info qui va être sur Alcool Info Service ou sur des sites de Périnada, il y a déjà des réseaux qui existent d'informations sur Internet, je ne me permets pas de sortir une information de ma propre initiative, je viens reléguer des informations qui ont été validées par des groupes de travail, par des institutions, l'idée c'est vraiment ça, ce n'est pas de délivrer une information qui de toute façon pourra faire débat, et heureusement. c'est intéressant d'en parler aussi mais on reste vraiment sur des informations les plus fiables possibles et selon les recommandations actuelles qui peuvent aussi être amenées à évoluer bien évidemment

  • Speaker #2

    Alors quelles sont les addictions justement qui touchent en tout cas les femmes et les mères qui bénéficient de ton accompagnement ?

  • Speaker #0

    Ça peut être, sincèrement, ça peut être tout type d'addiction.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qu'on entend justement par addiction, peut-être, Maëlle, dans un premier temps, pour définir ce qu'est une addiction ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. L'addiction, parce qu'en plus, on entend ce mot très régulièrement. On y voit même beaucoup. On voit chocolat addict. C'est vrai. Il y a encore une publicité sur la route, design addict. C'est un petit peu social. Enfin, voilà, ça s'est un peu démocratisé. Après, l'addiction... En elle-même, qu'est-ce que c'est ? C'est la perte de... Si on peut vraiment faire une phrase toute simple, c'est la perte de contrôle d'un comportement ou d'une consommation dont je sais qu'elle a des conséquences négatives pour moi. Alors, les conséquences négatives, elles peuvent être diverses et variées. Ça peut être santé, ça peut être professionnel, social, personnel. Ça a des conséquences négatives pour moi, financières, judiciaires. J'en ai conscience. J'aimerais pouvoir faire quelque chose, j'aimerais arrêter, mais je n'y arrive pas. Et c'est là où justement on vient bien dire que ce n'est pas une question de volonté. Parce que la volonté, on peut l'avoir. Mais parfois, ça ne suffit pas parce que justement, il y a des mécanismes qui sont rentrés en jeu. Il y a cette maladie addictive qui s'est potentiellement installée. Et même avec la meilleure volonté du monde, parfois sans aide, on n'y arrive pas. Et c'est là où c'est intéressant de donner justement un accompagnement.

  • Speaker #2

    Parce qu'on est face à des personnes qui sont malades.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Après, notre rôle aussi, c'est de faire la part des choses entre ce qu'on a appelé nous les consommations à risque. c'est-à-dire que c'est des personnes qui vont consommer, qui prennent des risques, notamment santé ou judiciaire ou autre, en fonction de ce qu'ils consomment. Mais on vient aussi travailler avec eux, est-ce qu'il y a vraiment une notion d'addiction, c'est-à-dire que vraiment cette perte de contrôle, et je n'arrive pas à arrêter tout seul, ou si finalement, avec de l'éducation, en leur expliquant les choses, en venant les accompagner, on se rend compte qu'ils arrivent à reprendre le contrôle et à arrêter assez facilement. Là, on peut être un peu dans la frontière entre ce qu'on appelle, nous, consommation à risque, usage à risque. mais pas forcément encore de dépendance ou d'addiction. Là aussi, pour la femme et la femme enceinte, c'est très intéressant d'aller le travailler avec elles, parce que finalement, il y en a où on va leur délivrer l'information et on se rend compte qu'elles arrivent rapidement à mettre des choses en place. Donc, c'est qu'elles avaient juste besoin d'informations, en fait, dans une consommation à risque pour elles et pour leur bébé, mais où finalement, elles ne le savaient pas. Et de le savoir, elles arrivent à mettre des choses en place, finalement, toutes seules et très bien. Et puis après, il y a celles qui, quand bien même, elles ont parfaitement conscience des risques. se rendre compte qu'elles n'y arrivent pas. Et là, on est vraiment dans l'addiction et il y a besoin d'un accompagnement et on peut parler de maladie addictive. Et on vient chercher avec elles, finalement, pourquoi cette consommation est venue prendre cette place-là. Parce qu'il y a la part biologique, les effets au niveau cérébral, bien sûr, de ce mécanisme de la récompense qui est stimulé, où finalement, sur tout type d'émotions, positives ou négatives, ça va être bien m'apporter ce produit qui me procure du plaisir, qui me fait du bien et rapidement. Donc on vient travailler ça avec elles, leur expliquant qu'il y a vraiment un phénomène purement biologique, d'où la notion de maladie addictive. Mais il y a aussi toute la fonction de la consommation. Pourquoi je consomme ? Pourquoi ça a pris cette place-là dans ma vie ? Et ça, on vient le travailler aussi avec elles. Et plus elles viennent comprendre finalement pourquoi c'est lui prendre cette place, moins ça a déjà cet automatisme-là. C'est déjà un peu plus mis à distance. Elles arrivent à remettre des choses en place, notamment si on les accompagne et qu'on vient aussi, quelque part, Je n'aime pas le mot traiter parce qu'on n'a pas cette prétention-là, mais en tout cas, les aider à cicatriser, les aider à comprendre et aller mieux tout simplement, à retrouver un équilibre sans forcément passer par la consommation.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu travailles en pluridisciplinarité ou vous êtes uniquement des médecins ?

  • Speaker #0

    Non, c'est vraiment une prise en charge. La plupart du temps, c'est vraiment ce qu'on appelle des prises en charge médico-psycho-sociales. C'est-à-dire la part médicale, la part psychologique, la part sociale aussi, parce que quand on a une... Une femme qui est dans une situation sociale compliquée, une grande précarité, on sait très bien que ce sont des facteurs de risque aussi de reconsommation ou de poursuite des consommations pour finalement venir un petit peu soutenir, tolérer ce qu'elle vit. Alors certes, ce n'est pas la meilleure des solutions, mais c'est celle qu'elle a trouvée à un moment donné. Et donc, on vient l'accompagner aussi pour essayer d'aller, entre guillemets, essayer de résoudre petit à petit chaque problématique pour... justement ce nouvel équilibre de vie où elle puille. Là j'ai typiquement une patiente qui était à la rue il y a encore quelques mois qu'on a pris en hospitalisation pour une abstinence à alcool pendant sa grossesse, alcool cannabis, elle a tout arrêté et le principal souci pour elle c'est qu'elle n'avait pas de logement et donc là on est sorti d'hospitalisation, on lui a trouvé un logement elle a un appartement avec son compagnon et son enfant, son premier enfant. En fait il y a vraiment un travail pluridisciplinaire, c'est vraiment la base de la dicto en général, hommes, femmes. Peu importe, l'idée c'est de les accompagner sur tous ces versants-là. Si on vient traiter que l'un, ou s'occuper que de l'un, que ce soit que le médical ou que le psycho parfois ça suffit clairement pas et justement c'est cet accompagnement c'est ce travail en équipe qui fait aussi que la personne elle se sent beaucoup moins seule elle se sent vraiment portée aussi et c'est là où on se rend compte qu'on avance vraiment bien et qu'il y a des très belles histoires au final.

  • Speaker #2

    Bah j'imagine oui la preuve avec celle-ci si je suis effectivement une maman qui a une addiction ou des addictions vers qui je dois et je peux me tourner Est-ce que lors d'un contrôle, par exemple, trimestriel, vers mon gynéco, vers ma sage-femme, est-ce que ça peut être un premier lien qui pourrait m'amener vers l'étape suivante, vers toi, par exemple ? Vers quelle zone tourner ?

  • Speaker #0

    En fait, au départ, le plus simple, souvent, c'est de se tourner vers les personnes qu'on connaît déjà ou on a potentiellement déjà un lien de confiance. On se dit, tiens, à cette personne-là, je peux peut-être en parler. Alors parfois, ça peut être plus difficile parce que justement, on a un tel lien avec une personne qu'on a peur de lui en parler, avec cette peur de décevoir, avec cette culpabilité ou cette honte. Donc il y a aussi des centres dédiés d'addictologie qui sont ouverts à tous. On n'est pas obligé de passer par son médecin traitant ou sa sage-femme pour y avoir accès. Ce sont des centres anonymes, les XAPA, les centres de soins et d'accompagnement d'addictologie, de prévention d'addictologie sont des centres où on peut y aller de façon anonyme. il y a aussi des... des services hospitaliers comme le mien, il y a des accès on va dire directs, on n'est pas obligé de passer par quelqu'un d'autre avant. Mais parfois c'est quand même plus simple de venir aborder ces questions-là avec des personnes qui nous connaissent déjà, qui nous ont suivis, qui connaissent peut-être aussi déjà nos problématiques psychologiques ou sociales. Et ces professionnels-là, même s'ils ne sont pas à même de pouvoir eux accompagner, eux peuvent tout à fait orienter vers les personnes aux ressources possibles. Donc on peut en parler à son médecin. généraliste, à sa sage-femme, à son gynéco, finalement à tout professionnel de santé ou même accompagnant social, éduc-spé, il y a beaucoup de personnes qui peuvent orienter derrière, assez fascinant.

  • Speaker #2

    Alors justement, ça me permet aussi de donner, d'ouvrir aussi le sujet sur peut-on en parler, parce que c'était aussi ce dont on avait dit dans notre call, dans notre premier échange, c'est la difficulté de pouvoir en parler, simplement parce qu'aujourd'hui, et c'est une réalité, le regard que la société... portent sur toutes ces femmes et surtout sur les mères, parce que là, on est vraiment dans le sujet de la maternité, qui ont des addictions, il est quand même assez sombre avec derrière souvent cette pensée qu'on va avoir sur la capacité de la mère à pouvoir s'occuper de son enfant en raison de ses addictions. Qu'est-ce que tu pourrais nous partager justement sur ce regard-là et comment on peut le faire évoluer ou comment toi, tu essayes en tout cas ... de le faire évoluer ?

  • Speaker #0

    Alors déjà nous effectivement on essaye de le faire évoluer parce que les postes qu'on publie ils sont à la fois pour les femmes, les futures mamans, mais également aussi pour les professionnels et l'entourage. C'est-à-dire que c'est vraiment d'essayer d'aller délivrer une information pour tous, toutes et pour tous. Ce site, ce compte Instagram n'est pas fait que pour les femmes justement. Je ne veux pas qu'il ait ce côté non plus stigmatisant, que les femmes n'osent pas s'abonner en se disant « on va voir que je suis abonnée à un compte qui s'appelle Mater Addict » ou potentiellement ça peut venir… Non, c'est vraiment axé… D'ailleurs, j'ai beaucoup de professionnels de santé qui se sont abonnés ou d'accompagnants parce que finalement, ils me disent « mais en fait, j'apprends des choses tous les jours » . Et finalement, le potentiel jugement ou les craintes que peuvent avoir les femmes, en face, on peut avoir des professionnels qui ne sont pas suffisamment formés, qui ne sont pas suffisamment au courant. qui finalement vont être dans le jugement ou dans une attitude pas forcément adaptée, mais plus par peur et par méconnaissance, parce que finalement nous, ne serait-ce que sur le service de la maternité où je travaille, il y a des représentations, et ces représentations, à partir du moment où on en parle avec les professionnels, qu'on leur explique ce que c'est que l'addiction, déjà le regard change, et déjà l'approche de ces femmes-là est différente. Et c'est vrai que parfois, il y en a qui ne vont pas être à même de l'entendre. Donc, elles seront effectivement gênées d'en parler en disant « je vais être jugée, on va me retirer mon enfant » . En plus, là, on rentre dans un cercle vicieux de « moins j'en parle, moins je vais être aidée, plus on va me… » Et finalement, malheureusement, ce n'est pas le bon cercle. Alors que finalement, de réussir à en parler, c'est déjà montrer qu'on a envie de changer. Et que justement, dans ce rôle de future maman ou de mère, Ça montre la volonté d'avoir envie de changer et d'évoluer. Je trouve que c'est plutôt l'inverse. Ça montre que la maman est capable de dire « je peux m'occuper de mon enfant, je peux mettre des choses en place pour pouvoir m'occuper de lui » . Typiquement, la patiente dont je parlais tout à l'heure, elle a un enfant qui est placé. qu'elle a demandé en fait à ce qu'il soit placé le temps qu'elle se prenne en charge et qu'elle se soigne, c'était vraiment sa volonté, et là elle est enceinte d'un autre enfant, et on est dans une abstinence, elle est dans un accompagnement, elle revoit son fils régulièrement, et ce bébé, on n'est pas en train de dire qu'on va lui enlever, on n'est pas du tout sur un placement, on est sur un accompagnement, parce qu'on sait finalement aujourd'hui, et de plus en plus, que ce n'est pas le placement la meilleure des solutions, et qu'un enfant sera toujours mieux avec sa mère, et que plus la mère va être accompagnée, mieux ça va se passer. Et que finalement, d'emparer cette crainte qui est tout à fait légitime de se dire, si j'en parle, on va se dire que je vais être une mauvaise mère, on va me juger parce que oui, il faut que les mères soient parfaites. Et au final, c'est tout le contraire, parce que plus on va l'accompagner, plus elle a de chances justement de garder son enfant et que ça se passe justement de mieux en mieux d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Totalement. Donc,

  • Speaker #0

    pour les professionnels, que ce soit les PMI, les maternités, on parle qu'on a toujours peur du signalement. finalement, là je le vois bien encore avec ma formation sur le DU Périnatalité et Addiction, les discours ne sont pas du tout dans ce sens-là. C'est-à-dire que l'idée, c'est d'essayer de mettre tout ce qui est possible en place. Il y a maintenant des cellules de vulnérabilité, des accompagnements justement pluridisciplinaires, pour essayer au maximum de garder ce lien mère-enfant. C'est vraiment une des priorités aujourd'hui, qui n'était peut-être pas le cas il y a encore quelques années. Mais vraiment, ça évolue vraiment dans ce sens-là. Et plus on en parle, plus on accompagne, et plus on a de chances que ça se passe de cette manière.

  • Speaker #2

    Et puis peut-être aussi, plus on en parle en amont, parce que c'était là aussi l'importance, et le doigt en tout cas sur lequel tu mettais davantage, c'était sur l'importance d'en parler en amont, peut-être de la préconception, pour pouvoir, parce que comme tu l'as dit, il y a une temporalité de neuf mois, avec les neuf mois de grossesse, et peut-être effectivement être plus dans la prévention dès le désir d'enfant.

  • Speaker #0

    Tout à fait. C'est-à-dire que plus tôt on intervient, plus plus il y a de bénéfices, à la fois pour la maman, parce que comme je dis tout le temps à mes patients, plus tôt vous arrêtez, mieux c'est. Mais en même temps, je leur dis aussi, il n'est jamais trop tard. Et puis finalement, en préconceptionnel, il est évident qu'il y aura de moins en moins de risques pour le futur bébé. Parce qu'on sait, même en préconceptionnel, on sait que les consommations jouent sur la fertilité, notamment. Donc on sait qu'il y a beaucoup de couples, finalement, qui... qui débutent des projets d'accompagnement de PMA, où un des premiers conseils qu'on leur donne, c'est d'arrêter les consommations, notamment alcool, tabac ou autres produits, parce qu'on sait que ça joue vraiment sur la fertilité. On sait aussi que ça joue sur, alors ce terme un peu très scientifique de l'épigénétique, qui est un petit peu compliqué, mais en gros, on sait que les consommations vont modifier l'expression des gènes, et vont modifier finalement, donc ça peut avoir un impact. Et c'est aussi d'ailleurs pour ça maintenant qu'on est dans des recommandations où on demande aux pères ou aux futurs pères dans un projet de désir d'enfant d'arrêter de consommer dans les trois mois préconceptionnels. Parce qu'on sait que ça va modifier le patrimoine génétique et on sait qu'une spermatogénèse c'est trois mois. Donc en fait on conseille aux couples qui veulent avoir des enfants d'arrêter de consommer, mais le papa aussi, parce qu'on sait que ça peut avoir des répercussions chez l'enfant. Qui ne se verront pas forcément en termes de... de malformations ou de complications de grossesse ou autre, mais il peut après derrière y avoir des troubles du développement. Enfin c'est un peu ce dont je parle sur les postes, il n'y a rien de dramatique. Ça peut aussi tout simplement être accompagné, mais on sait que plus tôt on va arrêter ses consommations dans un projet bébé, moins, voire même on va presque réduire le risque en tout cas de complications du développement et de grossesse ou de complications d'accouchement. s'il n'y a plus du tout de consommation. On enlèvera en tout cas ce risque-là. Ça ne voudra pas dire qu'il n'y aura pas d'autres risques, mais en tout cas, on est vraiment dans la réduction de risque. Dans la dictologie, on parle de plus en plus de réduction de risque, plus de juste « il faut arrêter de consommer » ou « abstinence totale, prônez » . Il est évident que quand on ne consomme pas du tout, c'est parfait, mais il y a des patientes où on est déjà d'abord, pour leur donner confiance, leur montrer que c'est possible, on va déjà les accompagner. par exemple une réduction de risque. Et plus elles vont voir qu'en fait elles y arrivent, parce que l'idée c'est de leur montrer que oui, elles sont capables de le faire, bien sûr, en étant accompagnées, plus elles vont reprendre confiance en elles, voir que c'est possible, reprendre les choses en main, et vraiment l'idée c'est que ce soit elles, c'est elles les actrices principales, moi c'est ce que je leur dis tout le jour. C'est-à-dire que moi je suis juste là en accompagnement, l'équipe est là en accompagnement, mais c'est elles qui ont les rênes, et c'est elles qui avancent. elles récupèrent un petit peu justement, on enlève cette culpabilité, on enlève cette honte, et elles sont de plus en plus… Même parfois, elles disent « ça y est, je suis fière de moi, je ne pensais pas y arriver, mais j'ai réussi » . ça c'est juste merveilleux et parfois ça va être juste d'abord une énorme réduction de consommation sur du tabac ou du cannabis je vais pas leur dire non c'est pas bien vous fumez encore c'est non c'est très bien déjà vous avez déjà fait un grand pas on va continuer à avancer je

  • Speaker #2

    poursuis peut-être aussi Maëlle parce que tu parles justement de cette temporalité de 9 mois et tu parlais, tu citais tout à l'heure de l'absence de consommation sur l'une des femmes que tu accompagnes Merci. Mais en fait, ça me permet, et c'est vrai que j'y pense maintenant, c'est que la période d'après, celle du postpartum, qu'il y ait addiction ou pas addiction, on sait toutes que c'est une traversée plus ou moins intense. Alors, je me dis qu'avec ce précédent d'addiction, même s'il y a eu l'absence pendant neuf mois, est-ce que tu constates effectivement qu'il y a peut-être plus de rechute, entre guillemets, avec cette période de postpartum ? Et surtout, l'accompagnement peut-être ne s'arrête pas. avec la naissance du bébé.

  • Speaker #0

    C'est exactement cela. C'est-à-dire qu'il y a un risque de reconsommation, mais comme il y a un risque de reconsommation aussi pendant la grossesse, si on arrête le suivi. Et ça, c'est plus généralement, en addictologie, on dit bien que la clé, c'est le suivi. Que finalement, le plus difficile, ce n'est pas tant l'arrêt de la consommation à un instant T, mais c'est de réussir à tenir. Et vraiment, la clé, c'est le suivi. c'est-à-dire notamment s'il y a un vrai lien de confiance qui s'est installé avec l'équipe, il y a un vrai lien thérapeutique, une alliance, on sait que plus la personne va continuer le suivi, mieux ça va se passer. Alors après, c'est vrai que post-accouchement, parfois le suivi peut être difficile parce qu'elles sont à la maison, elles sont avec le bébé, elles sont moins disponibles. Nous, c'est après à nous aussi de voir comment s'adapter, c'est-à-dire que là, on imagine aussi tout simplement des consultations potentiellement en visio, des entretiens téléphoniques. L'idée, c'est vraiment d'essayer de s'adapter le plus possible pour... justement maintenir ce lien là et éviter qu'elle reconsomme parce qu'évidemment c'est une période à risque on sait très bien que c'est une période difficile où on est beaucoup plus vulnérable sachant que pendant la grossesse souvent c'est plutôt l'inverse il y a cette motivation de se dire je vais être maman je porte un bébé j'ai vraiment envie et puis après il y a effectivement le après où on relâche un peu on se dit bah allez j'ai déjà fait énormément et puis là c'est extrêmement difficile et là je peux peut-être essayer je peux peut-être me le permettre Et nous, on est là justement aussi pour les accompagner à essayer de tenir tout à fait. Mais c'est une période très vulnérable et le suivi, c'est la clé, vraiment.

  • Speaker #1

    Et peut-être aussi l'entourage,

  • Speaker #2

    tu parlais du père tout à l'heure en amont, en période de préconception. Mais tout au long de cet accompagnement, quel est le rôle du coparent à avoir aussi, j'imagine, extrêmement soutenant et aidant ?

  • Speaker #0

    Le coparent, il a une place très importante. Surtout quand il y en a un, parce que malheureusement, parfois, il n'y en a pas. C'est ça.

  • Speaker #2

    On est face aussi à des femmes qui sont seules, souvent.

  • Speaker #0

    Il n'y a plus de papa, ou en tout cas, il y a un papa qui ne veut pas reconnaître. Donc, il y a aussi tout cet accompagnement-là. Et on est là pour ça aussi. Après, quand on a la chance d'avoir le coparent, on est vraiment dans le... À nouveau, on les reçoit. L'idée, c'est un peu aussi d'éducation thérapeutique, expliquer ce que c'est que l'addiction, un peu comme je viens de le faire, pour vraiment... qui n'est pas non plus ce côté, ils ont envie d'aider, ils ne savent pas comment, ils essayent d'être soutenants. Et puis parfois, entre être soutenants et mettre la pression, même si on n'a pas envie, on veut être bienveillants, non, on ne consomme pas, mais des fois, en fait, ils veulent tellement bien faire que ça vient générer une pression et des fois, ça peut avoir l'effet inverse. Donc, on vient un petit peu leur expliquer comment être soutenants sans être trop présents non plus, pour ne pas qu'elles le prennent de façon finalement plus négative que ce qu'ils auraient voulu. Après, on a aussi des coparents qui sont consommateurs. Donc là, on vient aussi leur proposer un accompagnement, ne serait-ce que pour aider leur conjointe, mais aussi pour finalement leur faire prendre conscience que peut-être eux aussi peuvent rentrer dans une démarche. Pourquoi pas ? Pourquoi pas essayer de faire finalement dans un projet commun ? Et parfois, quand même, ça adhère. C'est oui, finalement, pourquoi pas ? J'aimerais bien essayer aussi. Et dans ce cas-là, il y a des accompagnements conjoints. sachant que dans ce cas-là, chaque membre... Par exemple, moi, je ne vais pas suivre le compagnon et la maman. Et la mère-maman. Donc, ça sera deux accompagnements distincts pour qu'ils aient chacun leur espace de parole, chacun leur espace, leur chemin, et que du coup, chacun puisse... Ils gardent finalement leur espace de travail, de confiance thérapeutique, où tout peut se dire, où tout reste là où c'est déposé, et où finalement, l'autre n'a pas forcément accès. Donc, il y a quand même... vraiment l'individu qui soit protégé et en même temps, il y a un travail de couple et d'accompagnement. Mais parfois, vraiment, il y a des pères qui ont vraiment envie d'essayer, d'essayer aussi de réduire leur consommation. Après, encore une fois, on fait aussi du travail de réduction de risque, c'est-à-dire que même s'ils ne sont pas prêts à arrêter, par exemple, le papa fumeur ou… On vient leur expliquer aussi derrière tous les risques du tabagisme passif, tous les conseils qu'on peut donner pour exposer ensuite le bébé, par exemple. D'ailleurs, on a été là-dessus pour les papas en disant qu'il faut fumer, par exemple, dehors. On leur explique le taux de monoxyde de képone qui se dégage, qui peut avoir des conséquences sur la respiration du bébé, sur l'augmentation des… On leur dit si vous fumez encore tous les deux après l'accouchement. Si vous fumez beaucoup tous les deux, le bébé ne pourra pas dormir dans votre chambre. On leur explique pourquoi. On explique toujours pourquoi, pour que ça donne sens en fait. Parce que finalement, après, ils ont cette volonté et cette responsabilité-là. Et justement, on n'est pas dans le jugement, on n'est pas en train de leur dire que ce n'est pas bien. On est en train de leur expliquer comment faire mieux, comment s'améliorer. Et finalement, ils adhèrent assez souvent, assez facilement. Ça ne veut pas dire qu'ils vont y arriver tout de suite, mais ça, ce n'est pas grave. Après, nous, c'est notre travail derrière.

  • Speaker #1

    Alors, c'est une question un petit peu border que je vais te poser, mais est-ce que dans certains cas, vous avez aussi, vous, la possibilité de constater qu'il y a des parents ou des personnes qui ne sont pas en capacité de pouvoir mener à bien cet accompagnement et dans ces cas-là, faire un signalement de votre part ?

  • Speaker #0

    Ça peut arriver, mais souvent, je dirais que pour l'instant, je n'ai pas eu à en faire.

  • Speaker #1

    Ils sont dans cette démarche en même temps.

  • Speaker #0

    Oui, ils sont dans cette démarche. Nous, on n'a pas forcément cette place-là. Souvent, quand il y a vraiment de grandes difficultés, on n'est généralement pas les seuls dans la prise en charge. Et que souvent, il y a déjà un accompagnement social. Il y a déjà… Un peu ce que j'expliquais tout à l'heure, c'est qu'on essaye déjà de mettre plein de choses en place, de voir si ça tient ou pas. Et souvent, après, c'est plus des décisions un peu pluridisciplinaires où de toute façon, c'est partagé généralement avec le père et la mère. Et on ne leur fait pas dans le dos, certainement pas.

  • Speaker #1

    C'est ça en fait que je voulais dire, c'est qu'il y a un lien de confiance quand même.

  • Speaker #0

    Exactement, et qu'en fait c'est un projet pour le bien de l'enfant. Voilà. Typiquement, tout à l'heure, cette maman qui a elle-même demandé à ce que son enfant soit placé, c'est parce que dans l'accompagnement qu'elle avait déjà, elle avait même tenté le foyer mère-enfant pour essayer d'arrêter ses consos tout en étant avec le bébé. Il y avait eu plein de choses d'essayer. Et à un moment, elle a dit, ce n'est pas suffisant, il faut que je prenne ce temps-là de soins pour moi. Et après, je reviendrai vers mon enfant. Le lien est toujours là, de toute façon. Mais souvent, c'est quand les parents aussi, petit à petit, se rendent compte que pour le moment, peut-être qu'ils n'y arriveront pas. Mais ça ne veut pas dire que derrière... Mais généralement, il y a déjà tout un accompagnement avant. Moi, j'ai pas vraiment à faire aujourd'hui. Ça ne veut pas dire que ça n'arrivera pas. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr. Mais on a bien compris, de toute façon, le contexte et la prise en charge globale et englobante de ces personnes-là.

  • Speaker #0

    C'est le plus important, en tout cas.

  • Speaker #1

    Alors, peut-être aussi, Maëlle, ma question, c'est vrai que quand j'ai lu aussi les divers posts, et là, je vais me faire une question aussi un petit peu border, c'est vrai que sur les réseaux sociaux, donc tout le monde y a accès. Et donc, est-ce que tu ne perçois pas des fois, peut-être dans les messages que tu peux recevoir à travers ce compte, que l'information que tu véhicules, elle est vraiment sur la thématique précise de la dictologie ? Et que donc, par exemple, quand on traite des sujets tels que l'alcool et l'allaitement, le tabac et la maternité, est-ce qu'on peut faire en tout cas très attention à l'information qui est véhiculée pour que tout le monde ne pense pas que si on boit un verre d'alcool ou si on fume une cigarette, automatiquement on tombe dans de la dictologie ? Et à moindre risque aussi, ça ne veut pas dire que c'est la porte ouverte à consommer. de l'alcool ou à fumer parce qu'on n'est pas encore au stade de la dictologie. Comment toi, tu arrives à maîtriser justement cette communication sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est la grande difficulté.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et en même temps, c'était un des premiers objectifs, c'était de réussir à véhiculer une information, sensibiliser, sans culpabiliser, sans jugement. Donc je fais très attention effectivement à... Et en même temps, j'aurais tendance à dire que c'est presque naturel parce que c'est tellement ce que je pense que finalement ça sort naturellement. Je n'ai pas à me dire... C'est tellement la façon dont je vois les choses que finalement ça sort relativement facilement. Après, j'essaye juste de me dire, j'utilise aussi ce compte-là pour sensibiliser un peu comme je disais au tout début, c'est-à-dire qu'on n'est pas forcément dans l'addiction, mais on peut être dans la consommation à risque. Oui. Et notamment, j'ai fait un poste justement où je fais la différence, où j'explique la différence entre addiction et consommation à risque. Mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas profiter de ce compte-là aussi pour justement faire de la prévention des risques, expliquer les dangers, mais en ne culpabilisant pas. Je veux dire, c'est le but. je vous informe, vous ne saviez peut-être pas forcément, on peut peut-être là le dire, de prendre le temps de le lire, de le relire, et de voir que finalement, ce n'est pas forcément grave, mais qu'on peut faire quelque chose en tout cas pour... C'était mon but. Après, ce n'est pas toujours évident. C'est sûr que par exemple, l'allaitement et l'alcool, ça fait débat, et je t'ai persuadée que ça allait faire débat. Et en même temps... Comme sur certains commentaires, je me permets de dire, effectivement, chacun son chemin. Je respecte tout à fait ce que vous dites. Les recommandations sont telles qu'elles sont aujourd'hui, les recommandations nationales, qui ne sont pas forcément les mêmes dans un autre pays ou qui ne seront pas véhiculées.

  • Speaker #1

    C'est là où je voulais en venir. Voilà.

  • Speaker #0

    Je parle avec l'association, mais en même temps, je dis que ça ne s'oppose pas tant que ça. Parce qu'on est quand même tous d'accord pour dire qu'on ne peut pas consommer régulièrement, quotidiennement, dans de grandes quantités de l'alcool alors qu'on a l'aide. Et en même temps, dans mon poste, je dis bien qu'il n'y a pas de panique si on a bu un verre et que c'est possible d'avoir une consommation occasionnelle, mais entre guillemets en respectant certaines recommandations.

  • Speaker #1

    En sachant,

  • Speaker #0

    voilà. Sachant, voilà, tout à fait. Et libre après à chacun de faire comme il peut aussi. C'est-à-dire que souvent, moi je dis, vous faites comme vous pouvez à l'instant T. Mais au moins, vous avez l'information. Et puis après, chacun va se saisir de l'information, essayer de faire son propre chemin. Il y en a même une en message privé qui m'a dit, votre poste, il m'a fait réfléchir parce qu'avant, je considérais que ce n'était pas grave. Et en même temps, je me dis, finalement, il faut juste des petites choses pour que je sois plus sereine et que je continue à me garder ce plaisir-là. Parce que la consommation d'alcool n'est pas forcément problématique. Ça peut être un plaisir. En France, ça reste quand même un plaisir. Oui, c'est là que la frontière est quand même forte. il faut faire attention, c'est là où c'est important d'en parler. Et de dire, elle me dit, je garde ce plaisir-là, mais en même temps, je peux mettre des choses en place en me disant, mon bébé risque rien. On est encore une fois dans de la réduction de risque et que finalement, le risque zéro, c'est trop facile de dire, d'ailleurs, je vous dis bien, je ne prends pas l'allaitement exclusif comme certains endroits ne font aucune consommation pendant un allaitement. Il faut juste, voilà. Et après, les études continuent, les études scientifiques continuent, on avance chaque jour et c'est là où je dis que c'est en fonction des recommandations actuelles.

  • Speaker #1

    Et nationales aussi, c'est vrai, et c'est là l'intérêt aussi. Quand on a cette vision aussi sur l'ouverture, en tout cas sur les autres pays, c'est vrai que c'est aussi intéressant de voir un petit peu ce qui se passe et les normes qui sont dans notre pays ne sont pas forcément celles dans le pays, juste transfrontalier à côté de chez nous. Et ça aussi, c'est intéressant pour nous, notre regard. et puis peut-être des fois un petit peu faire tomber la trop grande pression si on a bu un verre d'alcool.

  • Speaker #0

    J'avoue que j'étais très contente aussi de faire ce poste, pas forcément pour les mamans et les mamans qui allaitent, qui je pense sont déjà très bien informées parce qu'il y a des comptes Instagram qui sont juste extraordinaires, la preuve encore aujourd'hui, mais en fait c'est aussi pour les professionnels de santé. Parce que, en du compte, le constat... Et quand même que beaucoup de professionnels de santé ne savent pas forcément répondre à cette question. Et où finalement, comme on disait tout à l'heure, à qui je m'adresse, à qui je pose la question, à qui je peux en parler, si en face la personne, elle ne sait pas, elle peut avoir cette confatitude qui va renvoyer à la femme, finalement, je suis jugée, il ne me répond pas. Ou alors, c'est bon, c'est rien, c'est de l'expérience vécue. C'est comme fumer pendant la grossesse, j'entends encore, mon gynéco m'a dit que je pouvais continuer à fumer.

  • Speaker #1

    Waouh !

  • Speaker #0

    Pour en discuter, alors je... Voilà, et donc je me dis, les postes, ils sont à la fois à double discours, enfin double orientation, c'est vraiment à la fois pour le grand public, mais c'est aussi la destination des professionnels de santé ou tout simplement d'accompagnement, pour avoir aussi des éléments, pour pouvoir avoir des éléments d'information qui puissent véhiculer facilement en se disant... Ce sont des recommandations, je peux me baser dessus. Ça reste des conseils que je peux peut-être utiliser dans ma pratique quotidienne.

  • Speaker #1

    Mais comme tu le disais, Maëlle, aussi, c'est que toi-même, tu as dû te former parce que ce n'est pas un sujet qui est abordé en profondeur dans le cursus de médecine. J'imagine, sages-femmes ou gynéco, ça doit peut-être effectivement être évoqué, mais pas étudié en profondeur.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et d'ailleurs, sur mon DU de périnatalité et addiction, il y a essentiellement des sages-femmes. La grande majorité sont des sages-femmes. C'est positif. Et là, nous, sur l'équipe, ne serait-ce que sur notre hôpital, les équipes sont en demande de formation justement sur tout ce qui est addiction. Donc là, à partir de la rentrée, en fait, on va faire des sessions de formation pour les sages-femmes qui font notamment… On va former les sages-femmes qui font les premiers entretiens. pour que du coup, déjà, ne serait-ce que d'apprendre à poser la question. Parce que souvent, la femme, elle n'ose pas en parler, ce qui est tout à fait légitime, ce qui peut te comprendre. Mais parfois, quand on vient juste ouvrir la porte, quand on vient juste tendre la main avec une question, en fait, très souvent, elle répond. Parce qu'elle se dit, si il me pose la question, c'est qu'il est en mesure d'entendre ce que je vais lui dire. Il est en mesure d'écouter. Et souvent, en fait, là, l'idée, c'est de venir former les soignants, les sensibiliser, voir... leur apprendre aussi à comment poser la question ou peut-être apprendre les petites phrases qu'ils vont venir mettre en confiance et où finalement en face ça va être ah mais c'est possible qu'en fait je peux en parler elle est en mesure de m'entendre il y a tout un travail de formation ça c'est évident parce

  • Speaker #1

    que tu ne l'as peut-être pas dit ou évoqué Maëlle toi tu es dans un centre qui est dans le sud de la France c'est ça ? oui il en existe d'autres en France où vous êtes vraiment les...

  • Speaker #0

    Pour le compte Insta, tout ça, oui, on a deux initiateurs, parce que j'ai regardé, effectivement, il n'y avait rien sur les réseaux sociaux. Après, il y a déjà des équipes constituées. Nous, on est vraiment au tout début, on est en train de créer le parcours chez nous, mais il y a déjà des centres hospitaliers, avec même ce qu'on appelle des équipes de liaison de soins en addictologie. C'est-à-dire qu'en gros, dans chaque hôpital, il y a une équipe de liaison de soins en addictologie. qui passent de service en service, pas que en maternité, pour justement faire de la liaison, sensibiliser les équipes, voir les patients pour voir un petit peu où ils en sont et s'ils ont besoin d'aide. Et dans ces équipes de liaison de soins en addictologie, il y a quand même maintenant de plus en plus de centres hospitaliers où il y a une sage-femme dans cette équipe de liaison. Du coup, elle-même fait aussi ces entretiens-là et cette première porte vers le soin et l'accompagnement. Donc ça existe, c'est juste que ça ne se sait pas. Pas, ou peut-être pas assez. Des centres d'addictos, ce qu'on appelle les XAPA, les centres de soins d'accompagnement et de prévention en addictologie, il y en a partout en France. On peut les trouver sur des annuaires géolocalisées, sur les sites Alcool Info Service, Addicted, il y en a un peu partout. On peut taper Juxapa près de chez soi, et généralement, on voit les structures addictos environnantes. Et après, il y a quand même beaucoup de maternités, notamment les maternités de niveau 2, 3. qui sont généralement aussi quand même déjà bien formées, et notamment parce qu'ils font aussi les accompagnements, les accouchements de patients qui sont sous méthadone ou subutex, sous opiacés. On sait qu'il faut une surveillance particulière derrière pour le bébé, donc elle ne peut pas accoucher dans n'importe quelle maternité. On a des équipes qui sont pareilles, qui sont déjà un peu plus sensibilisées aussi, mais ça se développe de plus en plus. Le DIU, tous les ans, il y a énormément de personnes qui se forment et qui justement veulent derrière créer un parcours de soins. ou rentrer dans ce parcours de soins.

  • Speaker #1

    Tant mieux, tant mieux. Peut-être une question plus personnelle, Maëlle, maintenant. Tu es toi-même maman. Quel est le regard, en tout cas, que portent tes propres enfants sur cette mission et cet accompagnement que tu mènes, qui peut-être les touchera de toute façon ? Je ne sais plus quel âge ils ont, mais je sais que dans le parcours et la traversée de l'adolescence vers la voie adulte, on est face forcément, un jour ou l'autre, à ce type d'addiction. quel est le message en tout cas qu'eux perçoivent sur ces accompagnements que tu mènes ?

  • Speaker #0

    Alors, ils perçoivent pas mal de messages parce que déjà, ils me voient beaucoup travailler en ce moment. ma maman sur Instagram, c'est un peu nouveau. Ça fait trois mois que je suis dessus. D'ailleurs, mon fils de 15 ans qui m'a, j'avoue, qui m'a bien aidée au début pour m'expliquer un peu comment ça fonctionnait Instagram. Oui.

  • Speaker #1

    Bon.

  • Speaker #0

    Et ma fille de 9 ans m'a encore dit hier soir, « Maman, tu as ton podcast demain. » Donc, elle m'a dit, « Bon, pourrage. » Mais non, ils sont très soutenants. Après, ils se rendent bien compte finalement aussi de… Parce que finalement, avec eux, je fais la même chose. Je ne leur dis pas, « Il ne faut pas. » « Il ne faudra pas consommer. » « Il ne faudra pas fumer. » Je ne suis pas du tout dans ce discours-là. D'ailleurs, le « il ne faut pas » , généralement, ça ne marche pas. Une des grandes notions aussi, c'est… la notion d'interdit, tant qu'on se dit que c'est interdit, à chaque fois, on va y aller. Alors que quand on prend la liberté de choisir de ne pas consommer, quand on prend la liberté de choisir d'arrêter de consommer, là, tout de suite, ça marche beaucoup mieux. Alors que quand on reste dans le « il ne faut pas » et l'interdit, généralement, malheureusement, ce n'est pas suffisant. Et eux, finalement, ça s'est fait presque naturellement. Je ne leur en parle pas parce qu'ils voient bien déjà tout ce que je fais. Souvent, alors je ne parle pas de mes… Mais je parle un petit peu de ce que je fais, de l'information, de l'éducation. Il me voit quand je fais des sessions de formation pour le personnel de l'hôpital ou autre. Du coup, mon fils, il a regardé mes présentations, il me pose des questions. Puis finalement, derrière, ce qui est assez rigolo, c'est qu'il en parle au lycée. Maman, elle est addictologue, voilà ce qu'elle fait. Donc, il se rend bien compte que ça peut être dangereux. Et par exemple, l'alcool, pour l'instant, il y en a qui lui disent, « Ah, bah allez, ça y est, t'as 15 ans, tu peux bien essayer. » Alors bon, moi déjà, je fais un peu les gros yeux en rigolant. Et là, il dit, « Ah non, non, pour l'instant, non, non, le plus tard possible. » Ma maman, elle m'a dit... idéalement c'est le plus tard possible parce que ton cerveau il est encore à maturation, il y a encore des choses qui se développent donc plus tard c'est mieux c'est. Mais j'ai dû le dire comme ça dans mes sessions de formation et lui il l'a retenu et finalement bah voilà. Pareil des fois il me dit maman tu sais il y en a qui fument au collège et là maintenant c'est bon ça fume trop, maintenant c'est la puff, c'est les cigarettes. Du coup il me pose des questions alors la cigarette électronique est-ce qu'elle est plus dangereuse donc en fait on en parle plus presque naturellement et c'est à la fois un sujet et un non sujet. Il y a quelque chose où je pense qu'il a été sensibilisé petit à petit et après on verra. C'est comme les parents parfois qu'on accompagne avec des jeunes consommateurs ou un peu comme avec l'entourage ou un coparent, il ne faut pas leur dire que ce n'est pas bien. Ils le savent en fait que ce n'est pas bien. Un jeune il sait trop bien que le cannabis ce n'est pas légal et qu'il n'a pas le droit de fumer. Et en fait, c'est d'essayer de comprendre. Et puis, ce n'est pas la même chose que de consommer occasionnellement avec les copains. Là, on peut aller faire un gros message de prévention, des risques et des choses comme ça, que le jeune qui fume tous les soirs tout seul dans sa chambre. Là, c'est d'aller chercher pourquoi. Pourquoi il en a besoin ? Pourquoi c'est cette automédication-là qu'il a trouvée ? Pourquoi il a besoin de s'apaiser, en fait ? Et du coup, le regard, encore une fois, comme avec les mamans, on vient essayer d'enlever cette notion de jugement. Alors, certes... pour l'entourage, c'est pas toujours facile parce qu'ils font ce qu'ils peuvent mais l'accompagnement il est aussi pour l'entourage, vraiment il y a des groupes dédiés aussi pour soutenir les entourages et les accompagnants parce qu'on sait très bien que l'addiction c'est pas simple mais pour les enfants en tout cas ma fille c'est à 9 ans il faut pas fumer à plus à l'école il y a les médecins de prévention les poumons tout noirs ça existe encore Merci. Mais voilà, ils m'ont toujours dit on est très fiers de ce que tu fais maman.

  • Speaker #1

    J'imagine l'intensité aussi de tes journées en plus de ce compte, en plus de ton DU et à la fois aussi de ta vie privée. J'imagine que tu ne t'ennuies pas.

  • Speaker #0

    Ils se rendent compte déjà que je suis passionnée par ce que je fais. Et souvent, moi je vois leur discours là pour l'instant sur leur avenir professionnel. On a envie d'aider les autres. On veut trouver un métier comme papa et toi où on veut aider les gens, on veut aider les autres.

  • Speaker #1

    Merveilleuse graine qui a été semée et plantée. Peut-être, Maëlle, pour terminer cet échange, je te laisserai le mot de la fin, quel est l'ultime message, tu en as fait passer plein, mais que tu souhaiterais transmettre. aux femmes, aux futures mères qui nous écoutent et je l'espère aussi aux coparents, peut-être aux hommes qui vont écouter cet épisode ?

  • Speaker #0

    Le grand message, c'est que j'aimerais qu'elles ne restent plus dans l'ombre et qu'on arrive réellement à les mettre en lumière. Comme on essaye, nous, en équipe, de les mettre en lumière, notamment avec ces postes où on essaie toujours que visuellement ce soit beau et lumineux. parce qu'elles y ont droit aussi à cette lumière, et qu'elles osent en parler, parce qu'en fait, il y a vraiment des solutions qui existent, il y a des accompagnements qui existent. Et comme souvent, mes patients me disent « Mais vous y croyez, vous, docteur ? Vous pensez vraiment que je vais y arriver ? Ça marche vraiment ? » Et souvent, je leur dis en souriant, « Mais si ça ne marchait pas, vous croyez vraiment que je ferais ce métier-là ? » Parce que sinon, c'est un peu du tout ce que je ne fais pas, bien sûr que j'y crois. Et oui, ça marche. Alors, ce n'est pas toujours facile, mais honnêtement, il y a vraiment des choses possibles à partir du moment où on arrive à en parler, à échanger avec eux et à bien s'entourer. Voilà. Ne pas rester seule.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Merci beaucoup, en tout cas, Maëlle, déjà d'avoir pris ce temps-là et de m'avoir contactée, mais fais découvrir ce compte que je vais relayer, bien évidemment. Je le dis maintenant, je mettrai toutes les informations aussi que tu as pu délivrer sur les différentes adresses en description de l'épisode, avec bien évidemment le lien vers le compte Instagram Mater Addict. Surtout, n'hésitez pas, si vous avez des questions aussi à poser à travers ce compte. Ça ne remplace bien évidemment pas une consultation, mais encore une fois, l'important, c'est de libérer la parole et de les mettre en lumière, comme tu l'as dit. Donc, n'ayez pas peur de poser des questions. Je pense que toutes les questions ont leur place et sont justes à poser. Donc, faites-le, vraiment. Et comme vous avez pu le voir, Maëlle, de toute façon, n'est en rien jugeante et culpabilisante, bien au contraire. Donc, vraiment, merci, Maëlle. Et j'ai été vraiment ravie de pouvoir aussi porter cet échange sur ce sujet et cette thématique. qui à mon sens est vraiment très très importante et dont on parle encore trop peu donc merci pour tout ce que tu fais parce que j'imagine combien il faut que tu rajoutes merci beaucoup Maëlle et bon courage pour tout et à bientôt au plaisir Mama, merci pour ta fidélité et ton écoute si précieuse pour moi et toutes les mamas auditrices si tu as aimé cet épisode n'hésite pas à t'abonner, commenter liker mon podcast mais aussi à t'abonner à mon compte Instagram Mamel le podcast pour y retrouver les moments phares des épisodes et bien plus. Mamel, c'est aussi un site internet mamel.fr où tu retrouveras des informations précises sur les différentes façons d'incarner sa maternité mais aussi une boutique en ligne où tu pourras t'offrir ou offrir un coffret envoûtant original avec des trésors venus d'ici et d'ailleurs. Alors n'hésite pas à parler de Mamel autour de toi. Cet épisode est terminé. Je te dis à très vite pour un nouvel épisode, mais en attendant de se retrouver, Mama n'oublie pas, ta maternité t'appartient. Elle est un univers aussi merveilleux que le monde a exploré.

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