undefined cover
undefined cover
Résilience une histoire personnelle face au handicap - Interview de Faouzi SEBOUAI auteur de TRAJECTOIRE cover
Résilience une histoire personnelle face au handicap - Interview de Faouzi SEBOUAI auteur de TRAJECTOIRE cover
MANAGEMENT & LEADERSHIP- DEVELOPPE TON ZESTE

Résilience une histoire personnelle face au handicap - Interview de Faouzi SEBOUAI auteur de TRAJECTOIRE

Résilience une histoire personnelle face au handicap - Interview de Faouzi SEBOUAI auteur de TRAJECTOIRE

29min |01/09/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Résilience une histoire personnelle face au handicap - Interview de Faouzi SEBOUAI auteur de TRAJECTOIRE cover
Résilience une histoire personnelle face au handicap - Interview de Faouzi SEBOUAI auteur de TRAJECTOIRE cover
MANAGEMENT & LEADERSHIP- DEVELOPPE TON ZESTE

Résilience une histoire personnelle face au handicap - Interview de Faouzi SEBOUAI auteur de TRAJECTOIRE

Résilience une histoire personnelle face au handicap - Interview de Faouzi SEBOUAI auteur de TRAJECTOIRE

29min |01/09/2025
Play

Description

J'ai le plaisir d'interviewer dans ma chaine de podcast Développe ton zeste ! : Faouzi SEBOUAI, auteur de trajectoire.


Une histoire qui résonne profondément avec notre monde VUCA actuel.


Pourquoi ? Parce que la résilience n'est pas qu'un mot à la mode. C'est une force vitale qui nous permet de nous réinventer.


Le parcours de Faouzi est édifiant :

→ Un accident qui brise ses rêves de foot pro

→ 2 ans de combat acharné en rééducation

→ Une reconversion brillante jusqu'à l'ESSEC


Mais ce qui me fascine le plus ? Ce n'est pas tant la réussite que la transformation. Car la résilience, c'est bien plus que "tenir bon". C'est réinventer sa trajectoire quand tout s'écroule. Dans le monde professionnel actuel, cette capacité est cruciale :


• Face aux restructurations

• Face aux virages technologiques

• Face aux crises successives


Ce que nous enseigne Faouzi :

  • La résilience se cultive

  • L'adversité peut devenir une alliée

  • Le soutien des autres est vital


Et si on arrêtait de voir la résilience comme une qualité innée ? Si on la voyait plutôt comme un muscle à développer ?


Car oui, dans ce monde imprévisible :

→ Les plus résilients sont les plus adaptables

→ Les plus adaptables sont les plus performants

→ Les plus performants sont les plus épanouis


Alors, prêt.e à muscler votre résilience ? Retrouvez l'intégralité de cet échange inspirant dans mon podcast "Développe ton zeste !" 🍊


#Résilience #Leadership #Coaching #DéveloppementPersonnel


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à nos auditeurs et merci d'être aussi nombreux que de nous écouter, de nous suivre et aussi nous suggérer des thématiques. Alors une des thématiques qui est à la fois sensible et importante, c'est celle de la résilience, puisque dans le monde dans lequel nous sommes, qui nous challenge et nous malmène quand même de façon externe, il y a aussi la petite histoire et la grande histoire. et à certains moments dans nos histoires personnelles. Il vient aussi nous chercher et nous chercher ou nous heurter dans ce qui nous permet de nous révéler au niveau et entre autres de développer la résilience. Alors c'est la thématique du jour avec mon invité. Je suis très contente d'inviter Fauzi. Donc je n'ose pas, en fait, il m'a fait répéter deux fois son nom, mais comme j'ai une petite dyslexie, je n'ose pas le prononcer. Donc je vais lui redonner la parole pour qu'il le prononce de façon correcte et que je ne l'écorche pas. bienvenue et merci à toi d'être là.

  • Speaker #1

    Bonjour Corinne. Donc, Fawzi Seydouaï, je suis également très heureux et je te remercie pour cette invitation. Donc, vous voyez, effectivement, on a répété deux, trois fois mon prénom, mon nom, pardon.

  • Speaker #0

    J'ai le syndrome de la bonne élève, je veux bien faire.

  • Speaker #1

    Aucun souci, Corinne.

  • Speaker #0

    On fait avec. Et oui, et puis on fait avec les handicaps de chacun. Moi, c'est un petit peu dyslexie. Donc, voilà. Et donc, merci à toi d'avoir bien voulu partager beaucoup de choses de toi, mais on y reviendra. Entre autres, un livre, et je le présenterai juste après. Mais je vais déjà, pour les auditeurs qui viennent de nous écouter, je pense que c'est peut-être important d'entendre qui tu es professionnellement, socialement. Et puis après, de rentrer dans ton histoire un peu plus personnelle et de présenter aussi ce qui fait l'objet à la fois du livre. Et à la fois, on aura aussi une partie dans le podcast qui est enregistrée en audio et enregistrée aussi sur YouTube pour que vous puissiez aussi découvrir les impacts aussi professionnels dans la société. Voilà, on y reviendra, mais je te laisse peut-être te présenter.

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir, Corinne. Je suis directeur associé chez Engagement et Performance et un cabinet de conseil en développement collectif. J'ai fait une carrière assez longue et riche chez Essilor International où j'ai été directeur financier, notamment directeur achat. Je suis également impliqué dans le sport de haut niveau puisque je suis vice-président de l'US Créteil Handball qui est pour moi aussi un sport qui traduit concrètement les valeurs et la richesse du collectif. Et puis plus jeune, j'avais fait mes gammes dans différentes associations de quartier, ce qui a été pour moi une vraie école de la vie. J'y reviendrai, j'ai 55 ans, je suis marié et j'ai trois merveilleux enfants qui sont plutôt grands maintenant, mais qui me procurent toujours autant de plaisir et de bonheur.

  • Speaker #0

    Merci, je crois que ça permet une belle transition sur ton ouvrage que je montre et je vous donnerai évidemment le lien pour vous le procurer. Je vous invite vraiment à découvrir avec simplicité, humanité, beaucoup d'humour, puisque c'est vraiment une de tes touches, je trouve, que j'ai découvert au moment de la lecture. Donc, trajectoire, deviens qui tu es. Et ça me permet tout de suite de te poser aussi la question sur qu'est-ce qui fait que tu as souhaité témoigner au travers d'un livre sur ton histoire ? Et est-ce que tu veux bien nous en dire plus, sans spoiler ce que les auditeurs vont découvrir au travers de ton ouvrage, mais quand même pour rentrer dans le vif du sujet de ce qui t'abène à être ici aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, oui, je vais essayer de ne pas spoiler le livre. Pardon. Le fil rouge, en fait, pour moi, c'est qu'effectivement, j'ai une trajectoire assez riche. Et pourtant, je viens d'un milieu très défavorisé. Mes parents sont arrivés d'Algérie dans les années 57. Donc, je suis fils d'immigrés. Ils étaient dans les bidons vides de Nanterre. Et puis, je suis enfant d'une grande fratrie. On était 11, une équipe de foot. et moi j'étais l'avant dernier donc un peu le meneur de jeu numéro 10 et en fait Cette vie que j'ai eue, et tout ce qui m'est arrivé, notamment mon accident, et tout ce qui s'est passé ensuite, m'ont fait prendre conscience de la chance que j'avais d'avoir pu vivre tout ça. C'est-à-dire, indépendamment du fait que ça peut être perçu comme une trajectoire accidentée, un parcours de vie douloureux, j'ai toujours su me relever, Du coup, j'ai toujours su avoir conscience. de la chance que j'avais. Dans la vie, on tombe, on tombe tous, à différents endroits, pour différentes raisons. Le plus important, c'est effectivement de savoir comment se relever, de se relever et du coup de retoucher le bonheur et de s'enrichir de toutes ces expériences, qu'elles soient... plutôt positive ou négative c'est vraiment voilà se dépasser avancer accepter profiter et ma vie en fait ça a été ça ça a été ça alors pas tout seul ça a été ça aussi avec toutes les rencontres que j'ai pu faire qui m'ont justement tendu la main et dame relever pour que moi aussi à mon tour je puisse aussi tendre la main et aider et c'est toute cette interaction en fait et cet environnement social que j'ai réussi à créer avec toutes ces difficultés que j'ai eu à traverser qui m'ont fait prendre conscience de la chance assez exceptionnelle que j'ai eu de vivre quelque part toutes ces tragédies et surtout de m'en être remis, de m'en être inspiré et d'avoir réussi à construire une vie dans laquelle je me sens merveilleusement bien.

  • Speaker #0

    Oui, alors... Ce qu'il est possible quand même de partager, c'est qu'aujourd'hui, tu vis avec cet handicap dans la réalité. Est-ce que tu peux nous en dire plus et nous dire comment ça touche quelque chose qui est important pour toi ? C'est la prise de conscience de l'importance de l'autre et que ça t'a amené… Alors ça, c'est une lapalissade presque pour chacun d'entre nous. Mais toi, tu le vis et tu l'attends. vécu dans la vulnérabilité et même dans la nécessité

  • Speaker #1

    Exactement Cette période de ma vie a été assez comme je le disais tout à l'heure chaotique je perds mon père assez jeune j'ai 15 ans juste avant je me blesse les ligaments puisque j'étais sur le point d'intégrer un centre de formation devenir footballeur donc je j'étais dans des dans des bonnes catégories et des bonnes sélections. Et arrive cet accident qui brise mon rêve de devenir footballeur professionnel, juste après la mort de mon père, donc une période très noire, bien sûr. Et je passe deux ans à l'hôpital, et je ressors avec une paralysie du membre inférieur gauche. Donc ma jambe gauche est paralysée. Et c'est des séquelles que j'ai toujours aujourd'hui, avec quelques complications qui sont venues s'ajouter, parce que l'horloge biologique continue à faire son œuvre et à tourner. Et ce handicap m'a bien évidemment imposé de nouvelles limites que je n'avais pas, d'une part, et notamment des limites en termes d'autonomie. Pour faire simple, j'ai besoin de quelqu'un pour m'habiller, pour me déshabiller, et donc Tous les jours, j'ai besoin d'aide. Quand je me déplaçais dans le cadre de mes activités professionnelles, je ne pouvais pas lasser mes chaussures, j'allais demander au personnel de l'accueil ou je demandais à ce que quelqu'un vienne m'aider. Mais cette perte d'autonomie et donc cette prise de conscience du fait que j'avais besoin de quelqu'un m'a aussi fortement sensibilisé dans l'intérêt de l'autre et de la relation avec l'autre dans la vie. C'est ce que j'explique aussi un petit peu dans mon livre. c'est que on a tous besoin des autres. Tout seul, on peut y arriver, mais l'expérience qu'on a vécue, on souhaite la partager. On la partage forcément avec quelqu'un. On souhaite la transmettre, donc on la transmet à quelqu'un. Cet écosystème est indispensable. Et moi, cette perte d'autonomie m'en a fait prendre conscience, j'ai envie de dire, dans ma chair. D'ailleurs, me dire, je n'ai pas envie non plus d'être un boulet, j'ai besoin des autres mais je peux aussi être un support et un relais pour les autres et donc j'ai toujours vraiment voulu alimenter cette relation avec l'autre et pas uniquement la subir et je me suis rendu compte en fait que dans mon développement C'était primordial. Notre développement individuel passe par l'autre. On apprend des autres, on transmet aux autres, on interagit avec les autres, on avance avec les autres, on est soutenu par les autres. Il y a toujours à un moment donné quelqu'un autour qui va sur une discussion te faire prendre conscience d'un truc qui tourne dans ta tête depuis plusieurs temps. ou te redistribuer complètement les cartes. Donc cette interaction, elle est pour moi importante et vraiment liée justement à cette perte d'autonomie.

  • Speaker #0

    Alors, pour aller un petit peu plus loin dans la résilience, ce que tu nommes là est vraiment un des facteurs clés, ce qui n'est pas toujours facile pour avoir entendu et écouté ou partagé l'avis de certaines personnes qui ont traversé des accidents d'avis. quand il y a eu un avant, un après, et en ce qui me concerne aussi, dans des drames de vie, il peut y avoir, suite au trauma, il peut y avoir ce repli. C'est à un moment donné, cette souffrance est telle, et puis d'intégrer, que ta vie d'avant ne sera plus. Donc, tu n'as encore pas la projection de la suite. Mais par contre, tu sais quand même que... Clairement,

  • Speaker #1

    le vide est là.

  • Speaker #0

    Oui, tu ne seras plus celui que tu projetais d'être. En l'occurrence, tu nous en parles très bien par rapport au sport de haut niveau et la carrière qui t'attendait. Et il y a quelque chose dans ton livre sur lequel je souhaitais t'interroger. C'est justement ce paradoxe chez toi de beaucoup te nourrir de ce soutien social, de donner qui donne reçoit. C'est inhérent à qui tu es. et en même temps Il se trouve que tu n'as pas activé de travail de thérapie, de travail personnel accompagné suite au post-traumatique. On aurait pu imaginer qu'au choc, avec des techniques de MDR, avec le besoin peut-être comme un préparateur mental, qui le fait quand c'est connu aujourd'hui dans le sport. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ce qui a motivé ce choix finalement ?

  • Speaker #1

    Alors, Deux choses. La première, c'est que dans le milieu dans lequel j'ai grandi, ce n'était pas un réflexe naturel d'être accompagné. On se soutenait mutuellement, il y avait une solidarité. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de solidarité ailleurs, mais on s'appuyait déjà effectivement sur les autres. On avait une communauté dans notre quartier, on était plusieurs jeunes. du même âge parce que beaucoup de familles issues de l'immigration beaucoup d'enfants aussi c'était à l'époque on vient assez facilement sont six enfants on était 11 comme je le disais donc il y avait moins ce réflexe d'aller vers et comme je le dis aussi dans mon livre en fait je me suis concentré sur l'aspect mécanique de ma réparation et quand on a 15 ans et qu'on se retrouve à l'hôpital pendant deux ans à un moment on a juste envie de retrouver sa vie. Et je n'avais pas trop de doute là-dessus.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça a pu te questionner ou te donner une envie après, puisque vu ton parcours aussi chez Essilor et le métier que tu fais aujourd'hui, est-ce que c'est quelque chose qui a pu te questionner ?

  • Speaker #1

    Le fait d'être accompagné, d'être soutenu ? Je le suis depuis. pour d'autres problématiques, j'ai envie de dire, parce qu'il y a aussi eu cette évolution sociale de par mon parcours. Donc effectivement, aujourd'hui, je suis peut-être plus confronté à des zones d'incompréhension par rapport à mon logiciel, par rapport à mon référentiel, mes codes. Et donc là, oui, j'ai besoin de ce... de cet accompagnement, de ce support pour pouvoir justement déchiffrer, décrypter. Oui,

  • Speaker #0

    et puis de ce levier de croissance finalement, un peu de dépassement de toi au niveau psychique. Bien sûr,

  • Speaker #1

    mais par contre, je me suis concentré sur l'aspect mécanique et j'ai envie de dire que l'aspect plus thérapeutique, je l'ai fait seul avec les jeunes de mon quartier. Et comme je le dis également dans mon livre, Quand je suis sorti de l'hôpital après deux ans et que j'ai retrouvé mon quartier, Rien n'avait changé. J'avais exactement la même place. Alors j'avais juste une jambe raide. Donc de temps en temps, j'entendais des canards boiteux. Mais voilà, ça faisait partie d'ailleurs de ce qu'on pouvait se permettre de s'envoyer, bien évidemment toujours de la bienveillance. Mais voilà, l'aspect mental, je l'ai fait sur le terrain. Oui,

  • Speaker #0

    puis avec beaucoup le tissu social et le soutien social.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Je vais basculer, parce qu'on est à 15 minutes, je vais basculer dans l'aspect de notre audience, entre autres dans le contexte social-professionnel, avec une question, parce que là, on est à cette frontière, justement, tu as parlé d'humour, qui n'est pas toujours de l'humour, mais canard boiteux, qui peut être des remarques discriminantes, blessantes. Et je fais le parallèle avec l'entreprise, avec le... Le retour de quelqu'un qui a un accident de la vie, cancer, AVC, accident physique, en tout cas qui revient différent de comme des collègues ou collaborateurs l'ont connu. Quel conseil tu peux donner à un manager qui réintègre un collaborateur qui revient différemment ? de son histoire vécue ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour moi, l'accompagnement, déjà avant que la personne revienne, je pense qu'il faut échanger pour savoir dans quel état d'esprit elle est. On peut aussi être transformé et ne pas l'accepter ou en tout cas vouloir continuer à faire comme avant. Je pense que déjà, avant que la personne vienne, il faut avoir un échange, que ce soit avec le manager, avec les RH, sur comment tu vois les choses. Il faut vraiment que ce soit la personne qui se sente libre. Parce que quand on vit des traumatismes comme ça, bien évidemment, on a envie de revenir comme avant, mais parfois, on n'en a pas les possibilités, mais on n'a pas envie d'être jugé. Et donc, il ne faut pas non plus laisser ces personnes s'exposer en disant « ben non, on va la laisser » . Je pense que déjà, il y a une préparation avant que la personne arrive. Et puis ensuite, il faut la laisser. Bien sûr, en maîtrisant, et c'est là que l'importance de la préparation, que la préparation a toute son importance. Si on voit qu'elle veut faire des choses qui ne sont pas adaptées, on est aussi capable de le mentionner. Mais c'est déjà sur une partie de préparation, et ensuite, il faut valoriser son travail. Il faut lui offrir les mêmes opportunités qu'on offre aux autres, et pas se mettre dans une position de dire, déjà, elle arrive à faire ça, déjà, c'est bien.

  • Speaker #0

    Alors il y a quelque chose qui te... Vraiment, en préparant ce podcast, j'ai entendu ce point-là que je partage, qui est vraiment de revenir sur les cercles de Covey, c'est-à-dire aller là où tu as de l'impact et de l'influence. Est-ce que tu peux nous en dire plus, puisque ça a toute sa place dans l'entreprise, d'ailleurs pour qui que ce soit, traverser une étape de résilience ou pas ? Est-ce que tu veux nous dire ton point de vue là-dessus ? Parce qu'il est quand même assez engagé.

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, le parallèle que je fais avec mon handicap, c'est qu'effectivement, j'ai tout de suite pris conscience, comme je le disais, des limites que ce handicap m'a fixées. Et du coup, je me suis efforcé de faire bouger les autres limites, c'est-à-dire toutes les limites qui étaient imposées. Je ne peux pas faire de vélo, je ne peux pas m'habiller seul, il y a des outils qui peuvent m'aider. Mais là, je n'ai pas cherché à m'entêter, à aller… passer des années pour essayer de récupérer un 1% de... Non, ces années, j'ai voulu les consacrer plutôt à dans ce que je peux faire, qu'est-ce que je peux mieux faire, qu'est-ce que je peux développer, qu'est-ce que je peux aller chercher de nouveau. Donc, c'est vraiment se concentrer sur ce sur quoi on a de l'influence. Au niveau professionnel, chez SILOR, j'ai été confronté à un changement assez structurant. dans le cadre d'une fusion. Et je me souviens, quand cette fusion a été annoncée, la grande majorité des équipes étaient un peu « mais qu'est-ce qui va se passer, cette incertitude ? » Et puis, on n'est pas sûr qu'est-ce qu'on va devenir, comment on va faire. Et moi, je faisais partie des rats, on était quelques-uns, et on a dit « ok, super, ça c'est le nouveau cadre. » qu'on nous attend et qu'est-ce qu'il faut qu'on fasse pour pouvoir justement se mettre dans les meilleures dispositions. pour pouvoir profiter des opportunités qui vont être présentes dans le cadre de cette réorganisation.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça voudrait dire que presque ton expérience de vie, quand elle est arrivée très tôt, ça t'a appris à intégrer rapidement ce qui ne sera plus, et explorer tous les possibles de ce qui pouvait te mettre de l'énergie ou te donner envie, ou de là où tu pourrais aller ? Est-ce que tu imagines que ça a pu te faire bouger ça ?

  • Speaker #1

    Alors bien évidemment, c'est lié aussi à tout ce qui touche à l'adaptation, donc l'agilité.

  • Speaker #0

    Le coping aussi.

  • Speaker #1

    Exactement. Par exemple, mon handicap m'impose le fait que quand je suis à table, j'ai une place dans laquelle je peux me mettre avec ma jambe tendue. Et donc en fait, partout, à chaque instant, on doit anticiper ce qui arrive pour pouvoir... se mettre dans les meilleures dispositions. Je ne peux pas pique-niquer, par exemple, ma hanche est bloquée, donc moi, si je n'ai pas de dossier... Le fait de tout le temps se poser des questions sur où est-ce que je vais et comment je dois m'adapter, forcément que ça développe des compétences nouvelles et de recherche tout de suite d'anticipation de quel que soit l'environnement. Et on sait que c'est des environnements qui sont assez émouvants. Et de plus en plus, on parle beaucoup, je le disais, d'agilité, de réorganisation, de changement, de conduite du changement. Donc, c'est toujours aussi être capable de se dire, pas subir, mais prendre la mesure et se mettre dans les meilleures dispositions.

  • Speaker #0

    Dans le cadre de l'entreprise, j'imagine par rapport à un manager, un leader, en tout cas collaborateur, qui travaille avec quelqu'un qui a une particularité suite à une histoire de vie ou un accident de vie, puisque c'est une histoire personnel, comme tu l'as dit dans le titre du podcast. Je pense que peut-être, est-ce que tu valides ça ? Le mieux, c'est d'interroger, de demander de quoi tu as besoin, qu'est-ce qui est important ou qu'est-ce qui est possible, pas possible, et de finalement, de surtout pas aller dans cette forme un peu de discrimination qui en est une, en pensant à la place de l'autre. en surtout en se disant, il ne va pas y arriver, ou il ne va pas pouvoir, ou ça va le gêner, on ne va pas lui en parler. Tu es contre tout ça en fait. Est-ce que ça t'irrite un peu ?

  • Speaker #1

    C'est toujours compliqué, Corine, de trouver le bon équilibre entre trop de bienveillance où la personne a l'impression d'être assistée et ça peut aussi être source d'incompréhension, d'inconfort. Et puis l'ignorance où la personne va dire, ils ont conscience quand même de ce qui m'est arrivé. Donc c'est compliqué parce que là une fois de plus on est dans une relation entre une personne qui doit accompagner une autre personne qui a le besoin et il faut réguler tout ça. Je pense qu'il faut être sur des phrases assez ouvertes type « sens toi libre » , un manager qui dit à une personne handicapée « écoute sens toi libre, sens toi libre d'adapter les choses comme tu le souhaites, si tu veux qu'on parle un petit peu de ton périmètre de responsabilité, sens toi libre » . vraiment le côté sans toi libre c'est aussi le côté responsabilisant tu as plutôt que dire on peut aménager ça tu voudrais qu'on supprime ça où j'ai constaté que tu avais du mal sur quoi tu t'appuies donc je pense qu'il faut vraiment voilà j'ai moi je dis souvent le handicap fait partie de moi mais il ne définit pas il faut pas non plus voir les handicapés comme des handicapés Parce qu'il y a déjà des handicaps qui sont visibles, d'autres qui sont invisibles.

  • Speaker #0

    80%

  • Speaker #1

    même d'ailleurs. Voilà, exactement. Et en plus, j'ai envie de dire, juste l'état d'esprit d'un collaborateur, sans parler même de handicap, c'est difficile à décrypter. Une même personne, tu vas lui dire la même chose deux jours d'écart et ça n'a pas la même réaction. Donc je pense qu'il faut être dans le respect, dans la bienveillance, dans l'empathie. Et puis aussi, être là dans le cadre de son rôle de manager, qui est aussi de développer ses équipes et de leur donner tous les outils leur permettant de réaliser leur mission et d'atteindre leurs objectifs. Alors,

  • Speaker #0

    tu as dit deux, trois mots qui vont m'aider à faire ce virage vers la conclusion de notre podcast, puisque tu as parlé d'outils, tu as parlé de donner aux équipes, tu as parlé de responsabiliser. Je pense que ça contribue peut-être à quelques éléments de réponse à la dernière question que je vais te poser sur qu'est-ce qui t'anime aujourd'hui ? Qu'est-ce qui te donne envie de te lever dans cette histoire de vie qui s'est encore transformée là sur ces dernières années ? Est-ce que tu peux nous en dire plus et nous parler du chapitre qui s'est déjà ouvert à toi mais qui continue aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    C'est effectivement très large. Je vais faire deux réponses, si tu me le permets. Moi je reste convaincu que l'expérience, elle ne vaut que si elle est partagée. Si tu restes tout seul avec ton savoir, et si tu le donnes, tu ne le perds pas. Donc c'est vraiment partager ces expériences. Ça parlera à certains, moins à d'autres, une partie ou une autre. Donc c'est vraiment... Et après, un des proverbes, ou en tout cas... auquel je crois profondément. C'est un proverbe soufi qui dit que la valeur d'un homme avec un grand H ne se mesure pas à ce qu'il possède pendant sa vie, mais à ce qu'il laisse après sa mort. Et voilà, c'est une grande prétention. Je n'ai pas l'ambition de marquer l'histoire, mais si j'ai semé quelques petites graines, et que ces petites graines... donnent des fruits, qui nourrissent et qui font d'autres petites graines. J'ai appelé d'ailleurs ma petite société Follow Me pour toutes les personnes que j'ai croisées, à qui j'ai indiqué la route et qui sont aujourd'hui sur des belles trajectoires. Donc c'est vraiment, en tout cas moi, ce qui m'anime tous les jours, c'est de rencontrer de nouvelles personnes, c'est d'apprendre de nouvelles choses. Moi je suis profondément convaincu que la différence n'est pas un obstacle, au contraire c'est une source d'épanouissement et de développement. Par définition, une personne qui est différente, elle ne connaît pas les mêmes choses que vous, donc elle a des choses à vous transmettre. Donc dans mon livre, c'est vraiment aussi cette histoire autour de... Voilà, c'est un hymne au vivre ensemble. Moi, je porte plusieurs différences dont je suis fier. Je suis d'origine algérienne, donc j'ai une double culture, une double identité, et des valeurs qui sont très vastes, parce que la France, c'est mon pays. Je suis né, j'ai vécu jusqu'à aujourd'hui et tout ça c'est une vraie richesse. Et puis de l'autre côté, c'est mon handicap qui m'a aussi apporté énormément, plus qu'il m'a enlevé. Je ne suis même aujourd'hui pas convaincu que je n'aurais jamais réalisé tout ça si je n'avais pas eu cet accident de mobilette en juin 1985.

  • Speaker #0

    alors on peut te retrouver Et on peut nous retrouver d'ailleurs, puisque notre relation et notre connexion, c'est fait par un bel outil, qui est plus qu'un outil d'ailleurs, qui est une démarche d'accompagnement, de maturité, de diagnostic auprès des équipes, auprès des entreprises, qui est Power Team. Donc on peut te retrouver sur LinkedIn. Est-ce que tu peux nous donner les deux endroits où on peut te suivre et te retrouver ?

  • Speaker #1

    Alors, mon profil LinkedIn, je ne sais pas où il s'éboille, et puis envoyez-moi vos invitations, que j'accepterai avec grand plaisir, où je communique beaucoup sur toute la partie professionnelle et également sur mon ouvrage, puisque je suis amené aussi à faire des interventions en entreprise, justement pour supporter des programmes de sensibilisation aux problématiques autour de... de la diversité et de l'inclusion des personnes en situation de handicap. J'ai également un compte Insta, toujours au nom de Fawzi Sebaï, où là c'est un petit peu plus des publications en short au bord de la plage. Et autrement, le site Engagement et Performance, bien sûr, et le site Power Team, qui est, comme tu le disais, notre solution de diagnostic d'équipe et d'organisation. pour laquelle on bénéficie d'un partenariat scientifique avec l'Université Paris-Dauphine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Fauzi. Et puis merci à toi. Merci à vous. N'hésitez pas à nous faire de nouveaux commentaires, vos questions, suggestions. Vous pouvez nous retrouver et me retrouver aussi sur LinkedIn, Corinne Lanneux-Paban. Nous suggérez sur notre plateforme de podcast Développe ton Zest, nous suggérez des thématiques à approfondir. C'est toujours de bienvenue. Merci de votre fidélité, de votre écoute.

  • Speaker #1

    Merci à tous.

Description

J'ai le plaisir d'interviewer dans ma chaine de podcast Développe ton zeste ! : Faouzi SEBOUAI, auteur de trajectoire.


Une histoire qui résonne profondément avec notre monde VUCA actuel.


Pourquoi ? Parce que la résilience n'est pas qu'un mot à la mode. C'est une force vitale qui nous permet de nous réinventer.


Le parcours de Faouzi est édifiant :

→ Un accident qui brise ses rêves de foot pro

→ 2 ans de combat acharné en rééducation

→ Une reconversion brillante jusqu'à l'ESSEC


Mais ce qui me fascine le plus ? Ce n'est pas tant la réussite que la transformation. Car la résilience, c'est bien plus que "tenir bon". C'est réinventer sa trajectoire quand tout s'écroule. Dans le monde professionnel actuel, cette capacité est cruciale :


• Face aux restructurations

• Face aux virages technologiques

• Face aux crises successives


Ce que nous enseigne Faouzi :

  • La résilience se cultive

  • L'adversité peut devenir une alliée

  • Le soutien des autres est vital


Et si on arrêtait de voir la résilience comme une qualité innée ? Si on la voyait plutôt comme un muscle à développer ?


Car oui, dans ce monde imprévisible :

→ Les plus résilients sont les plus adaptables

→ Les plus adaptables sont les plus performants

→ Les plus performants sont les plus épanouis


Alors, prêt.e à muscler votre résilience ? Retrouvez l'intégralité de cet échange inspirant dans mon podcast "Développe ton zeste !" 🍊


#Résilience #Leadership #Coaching #DéveloppementPersonnel


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à nos auditeurs et merci d'être aussi nombreux que de nous écouter, de nous suivre et aussi nous suggérer des thématiques. Alors une des thématiques qui est à la fois sensible et importante, c'est celle de la résilience, puisque dans le monde dans lequel nous sommes, qui nous challenge et nous malmène quand même de façon externe, il y a aussi la petite histoire et la grande histoire. et à certains moments dans nos histoires personnelles. Il vient aussi nous chercher et nous chercher ou nous heurter dans ce qui nous permet de nous révéler au niveau et entre autres de développer la résilience. Alors c'est la thématique du jour avec mon invité. Je suis très contente d'inviter Fauzi. Donc je n'ose pas, en fait, il m'a fait répéter deux fois son nom, mais comme j'ai une petite dyslexie, je n'ose pas le prononcer. Donc je vais lui redonner la parole pour qu'il le prononce de façon correcte et que je ne l'écorche pas. bienvenue et merci à toi d'être là.

  • Speaker #1

    Bonjour Corinne. Donc, Fawzi Seydouaï, je suis également très heureux et je te remercie pour cette invitation. Donc, vous voyez, effectivement, on a répété deux, trois fois mon prénom, mon nom, pardon.

  • Speaker #0

    J'ai le syndrome de la bonne élève, je veux bien faire.

  • Speaker #1

    Aucun souci, Corinne.

  • Speaker #0

    On fait avec. Et oui, et puis on fait avec les handicaps de chacun. Moi, c'est un petit peu dyslexie. Donc, voilà. Et donc, merci à toi d'avoir bien voulu partager beaucoup de choses de toi, mais on y reviendra. Entre autres, un livre, et je le présenterai juste après. Mais je vais déjà, pour les auditeurs qui viennent de nous écouter, je pense que c'est peut-être important d'entendre qui tu es professionnellement, socialement. Et puis après, de rentrer dans ton histoire un peu plus personnelle et de présenter aussi ce qui fait l'objet à la fois du livre. Et à la fois, on aura aussi une partie dans le podcast qui est enregistrée en audio et enregistrée aussi sur YouTube pour que vous puissiez aussi découvrir les impacts aussi professionnels dans la société. Voilà, on y reviendra, mais je te laisse peut-être te présenter.

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir, Corinne. Je suis directeur associé chez Engagement et Performance et un cabinet de conseil en développement collectif. J'ai fait une carrière assez longue et riche chez Essilor International où j'ai été directeur financier, notamment directeur achat. Je suis également impliqué dans le sport de haut niveau puisque je suis vice-président de l'US Créteil Handball qui est pour moi aussi un sport qui traduit concrètement les valeurs et la richesse du collectif. Et puis plus jeune, j'avais fait mes gammes dans différentes associations de quartier, ce qui a été pour moi une vraie école de la vie. J'y reviendrai, j'ai 55 ans, je suis marié et j'ai trois merveilleux enfants qui sont plutôt grands maintenant, mais qui me procurent toujours autant de plaisir et de bonheur.

  • Speaker #0

    Merci, je crois que ça permet une belle transition sur ton ouvrage que je montre et je vous donnerai évidemment le lien pour vous le procurer. Je vous invite vraiment à découvrir avec simplicité, humanité, beaucoup d'humour, puisque c'est vraiment une de tes touches, je trouve, que j'ai découvert au moment de la lecture. Donc, trajectoire, deviens qui tu es. Et ça me permet tout de suite de te poser aussi la question sur qu'est-ce qui fait que tu as souhaité témoigner au travers d'un livre sur ton histoire ? Et est-ce que tu veux bien nous en dire plus, sans spoiler ce que les auditeurs vont découvrir au travers de ton ouvrage, mais quand même pour rentrer dans le vif du sujet de ce qui t'abène à être ici aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, oui, je vais essayer de ne pas spoiler le livre. Pardon. Le fil rouge, en fait, pour moi, c'est qu'effectivement, j'ai une trajectoire assez riche. Et pourtant, je viens d'un milieu très défavorisé. Mes parents sont arrivés d'Algérie dans les années 57. Donc, je suis fils d'immigrés. Ils étaient dans les bidons vides de Nanterre. Et puis, je suis enfant d'une grande fratrie. On était 11, une équipe de foot. et moi j'étais l'avant dernier donc un peu le meneur de jeu numéro 10 et en fait Cette vie que j'ai eue, et tout ce qui m'est arrivé, notamment mon accident, et tout ce qui s'est passé ensuite, m'ont fait prendre conscience de la chance que j'avais d'avoir pu vivre tout ça. C'est-à-dire, indépendamment du fait que ça peut être perçu comme une trajectoire accidentée, un parcours de vie douloureux, j'ai toujours su me relever, Du coup, j'ai toujours su avoir conscience. de la chance que j'avais. Dans la vie, on tombe, on tombe tous, à différents endroits, pour différentes raisons. Le plus important, c'est effectivement de savoir comment se relever, de se relever et du coup de retoucher le bonheur et de s'enrichir de toutes ces expériences, qu'elles soient... plutôt positive ou négative c'est vraiment voilà se dépasser avancer accepter profiter et ma vie en fait ça a été ça ça a été ça alors pas tout seul ça a été ça aussi avec toutes les rencontres que j'ai pu faire qui m'ont justement tendu la main et dame relever pour que moi aussi à mon tour je puisse aussi tendre la main et aider et c'est toute cette interaction en fait et cet environnement social que j'ai réussi à créer avec toutes ces difficultés que j'ai eu à traverser qui m'ont fait prendre conscience de la chance assez exceptionnelle que j'ai eu de vivre quelque part toutes ces tragédies et surtout de m'en être remis, de m'en être inspiré et d'avoir réussi à construire une vie dans laquelle je me sens merveilleusement bien.

  • Speaker #0

    Oui, alors... Ce qu'il est possible quand même de partager, c'est qu'aujourd'hui, tu vis avec cet handicap dans la réalité. Est-ce que tu peux nous en dire plus et nous dire comment ça touche quelque chose qui est important pour toi ? C'est la prise de conscience de l'importance de l'autre et que ça t'a amené… Alors ça, c'est une lapalissade presque pour chacun d'entre nous. Mais toi, tu le vis et tu l'attends. vécu dans la vulnérabilité et même dans la nécessité

  • Speaker #1

    Exactement Cette période de ma vie a été assez comme je le disais tout à l'heure chaotique je perds mon père assez jeune j'ai 15 ans juste avant je me blesse les ligaments puisque j'étais sur le point d'intégrer un centre de formation devenir footballeur donc je j'étais dans des dans des bonnes catégories et des bonnes sélections. Et arrive cet accident qui brise mon rêve de devenir footballeur professionnel, juste après la mort de mon père, donc une période très noire, bien sûr. Et je passe deux ans à l'hôpital, et je ressors avec une paralysie du membre inférieur gauche. Donc ma jambe gauche est paralysée. Et c'est des séquelles que j'ai toujours aujourd'hui, avec quelques complications qui sont venues s'ajouter, parce que l'horloge biologique continue à faire son œuvre et à tourner. Et ce handicap m'a bien évidemment imposé de nouvelles limites que je n'avais pas, d'une part, et notamment des limites en termes d'autonomie. Pour faire simple, j'ai besoin de quelqu'un pour m'habiller, pour me déshabiller, et donc Tous les jours, j'ai besoin d'aide. Quand je me déplaçais dans le cadre de mes activités professionnelles, je ne pouvais pas lasser mes chaussures, j'allais demander au personnel de l'accueil ou je demandais à ce que quelqu'un vienne m'aider. Mais cette perte d'autonomie et donc cette prise de conscience du fait que j'avais besoin de quelqu'un m'a aussi fortement sensibilisé dans l'intérêt de l'autre et de la relation avec l'autre dans la vie. C'est ce que j'explique aussi un petit peu dans mon livre. c'est que on a tous besoin des autres. Tout seul, on peut y arriver, mais l'expérience qu'on a vécue, on souhaite la partager. On la partage forcément avec quelqu'un. On souhaite la transmettre, donc on la transmet à quelqu'un. Cet écosystème est indispensable. Et moi, cette perte d'autonomie m'en a fait prendre conscience, j'ai envie de dire, dans ma chair. D'ailleurs, me dire, je n'ai pas envie non plus d'être un boulet, j'ai besoin des autres mais je peux aussi être un support et un relais pour les autres et donc j'ai toujours vraiment voulu alimenter cette relation avec l'autre et pas uniquement la subir et je me suis rendu compte en fait que dans mon développement C'était primordial. Notre développement individuel passe par l'autre. On apprend des autres, on transmet aux autres, on interagit avec les autres, on avance avec les autres, on est soutenu par les autres. Il y a toujours à un moment donné quelqu'un autour qui va sur une discussion te faire prendre conscience d'un truc qui tourne dans ta tête depuis plusieurs temps. ou te redistribuer complètement les cartes. Donc cette interaction, elle est pour moi importante et vraiment liée justement à cette perte d'autonomie.

  • Speaker #0

    Alors, pour aller un petit peu plus loin dans la résilience, ce que tu nommes là est vraiment un des facteurs clés, ce qui n'est pas toujours facile pour avoir entendu et écouté ou partagé l'avis de certaines personnes qui ont traversé des accidents d'avis. quand il y a eu un avant, un après, et en ce qui me concerne aussi, dans des drames de vie, il peut y avoir, suite au trauma, il peut y avoir ce repli. C'est à un moment donné, cette souffrance est telle, et puis d'intégrer, que ta vie d'avant ne sera plus. Donc, tu n'as encore pas la projection de la suite. Mais par contre, tu sais quand même que... Clairement,

  • Speaker #1

    le vide est là.

  • Speaker #0

    Oui, tu ne seras plus celui que tu projetais d'être. En l'occurrence, tu nous en parles très bien par rapport au sport de haut niveau et la carrière qui t'attendait. Et il y a quelque chose dans ton livre sur lequel je souhaitais t'interroger. C'est justement ce paradoxe chez toi de beaucoup te nourrir de ce soutien social, de donner qui donne reçoit. C'est inhérent à qui tu es. et en même temps Il se trouve que tu n'as pas activé de travail de thérapie, de travail personnel accompagné suite au post-traumatique. On aurait pu imaginer qu'au choc, avec des techniques de MDR, avec le besoin peut-être comme un préparateur mental, qui le fait quand c'est connu aujourd'hui dans le sport. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ce qui a motivé ce choix finalement ?

  • Speaker #1

    Alors, Deux choses. La première, c'est que dans le milieu dans lequel j'ai grandi, ce n'était pas un réflexe naturel d'être accompagné. On se soutenait mutuellement, il y avait une solidarité. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de solidarité ailleurs, mais on s'appuyait déjà effectivement sur les autres. On avait une communauté dans notre quartier, on était plusieurs jeunes. du même âge parce que beaucoup de familles issues de l'immigration beaucoup d'enfants aussi c'était à l'époque on vient assez facilement sont six enfants on était 11 comme je le disais donc il y avait moins ce réflexe d'aller vers et comme je le dis aussi dans mon livre en fait je me suis concentré sur l'aspect mécanique de ma réparation et quand on a 15 ans et qu'on se retrouve à l'hôpital pendant deux ans à un moment on a juste envie de retrouver sa vie. Et je n'avais pas trop de doute là-dessus.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça a pu te questionner ou te donner une envie après, puisque vu ton parcours aussi chez Essilor et le métier que tu fais aujourd'hui, est-ce que c'est quelque chose qui a pu te questionner ?

  • Speaker #1

    Le fait d'être accompagné, d'être soutenu ? Je le suis depuis. pour d'autres problématiques, j'ai envie de dire, parce qu'il y a aussi eu cette évolution sociale de par mon parcours. Donc effectivement, aujourd'hui, je suis peut-être plus confronté à des zones d'incompréhension par rapport à mon logiciel, par rapport à mon référentiel, mes codes. Et donc là, oui, j'ai besoin de ce... de cet accompagnement, de ce support pour pouvoir justement déchiffrer, décrypter. Oui,

  • Speaker #0

    et puis de ce levier de croissance finalement, un peu de dépassement de toi au niveau psychique. Bien sûr,

  • Speaker #1

    mais par contre, je me suis concentré sur l'aspect mécanique et j'ai envie de dire que l'aspect plus thérapeutique, je l'ai fait seul avec les jeunes de mon quartier. Et comme je le dis également dans mon livre, Quand je suis sorti de l'hôpital après deux ans et que j'ai retrouvé mon quartier, Rien n'avait changé. J'avais exactement la même place. Alors j'avais juste une jambe raide. Donc de temps en temps, j'entendais des canards boiteux. Mais voilà, ça faisait partie d'ailleurs de ce qu'on pouvait se permettre de s'envoyer, bien évidemment toujours de la bienveillance. Mais voilà, l'aspect mental, je l'ai fait sur le terrain. Oui,

  • Speaker #0

    puis avec beaucoup le tissu social et le soutien social.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Je vais basculer, parce qu'on est à 15 minutes, je vais basculer dans l'aspect de notre audience, entre autres dans le contexte social-professionnel, avec une question, parce que là, on est à cette frontière, justement, tu as parlé d'humour, qui n'est pas toujours de l'humour, mais canard boiteux, qui peut être des remarques discriminantes, blessantes. Et je fais le parallèle avec l'entreprise, avec le... Le retour de quelqu'un qui a un accident de la vie, cancer, AVC, accident physique, en tout cas qui revient différent de comme des collègues ou collaborateurs l'ont connu. Quel conseil tu peux donner à un manager qui réintègre un collaborateur qui revient différemment ? de son histoire vécue ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour moi, l'accompagnement, déjà avant que la personne revienne, je pense qu'il faut échanger pour savoir dans quel état d'esprit elle est. On peut aussi être transformé et ne pas l'accepter ou en tout cas vouloir continuer à faire comme avant. Je pense que déjà, avant que la personne vienne, il faut avoir un échange, que ce soit avec le manager, avec les RH, sur comment tu vois les choses. Il faut vraiment que ce soit la personne qui se sente libre. Parce que quand on vit des traumatismes comme ça, bien évidemment, on a envie de revenir comme avant, mais parfois, on n'en a pas les possibilités, mais on n'a pas envie d'être jugé. Et donc, il ne faut pas non plus laisser ces personnes s'exposer en disant « ben non, on va la laisser » . Je pense que déjà, il y a une préparation avant que la personne arrive. Et puis ensuite, il faut la laisser. Bien sûr, en maîtrisant, et c'est là que l'importance de la préparation, que la préparation a toute son importance. Si on voit qu'elle veut faire des choses qui ne sont pas adaptées, on est aussi capable de le mentionner. Mais c'est déjà sur une partie de préparation, et ensuite, il faut valoriser son travail. Il faut lui offrir les mêmes opportunités qu'on offre aux autres, et pas se mettre dans une position de dire, déjà, elle arrive à faire ça, déjà, c'est bien.

  • Speaker #0

    Alors il y a quelque chose qui te... Vraiment, en préparant ce podcast, j'ai entendu ce point-là que je partage, qui est vraiment de revenir sur les cercles de Covey, c'est-à-dire aller là où tu as de l'impact et de l'influence. Est-ce que tu peux nous en dire plus, puisque ça a toute sa place dans l'entreprise, d'ailleurs pour qui que ce soit, traverser une étape de résilience ou pas ? Est-ce que tu veux nous dire ton point de vue là-dessus ? Parce qu'il est quand même assez engagé.

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, le parallèle que je fais avec mon handicap, c'est qu'effectivement, j'ai tout de suite pris conscience, comme je le disais, des limites que ce handicap m'a fixées. Et du coup, je me suis efforcé de faire bouger les autres limites, c'est-à-dire toutes les limites qui étaient imposées. Je ne peux pas faire de vélo, je ne peux pas m'habiller seul, il y a des outils qui peuvent m'aider. Mais là, je n'ai pas cherché à m'entêter, à aller… passer des années pour essayer de récupérer un 1% de... Non, ces années, j'ai voulu les consacrer plutôt à dans ce que je peux faire, qu'est-ce que je peux mieux faire, qu'est-ce que je peux développer, qu'est-ce que je peux aller chercher de nouveau. Donc, c'est vraiment se concentrer sur ce sur quoi on a de l'influence. Au niveau professionnel, chez SILOR, j'ai été confronté à un changement assez structurant. dans le cadre d'une fusion. Et je me souviens, quand cette fusion a été annoncée, la grande majorité des équipes étaient un peu « mais qu'est-ce qui va se passer, cette incertitude ? » Et puis, on n'est pas sûr qu'est-ce qu'on va devenir, comment on va faire. Et moi, je faisais partie des rats, on était quelques-uns, et on a dit « ok, super, ça c'est le nouveau cadre. » qu'on nous attend et qu'est-ce qu'il faut qu'on fasse pour pouvoir justement se mettre dans les meilleures dispositions. pour pouvoir profiter des opportunités qui vont être présentes dans le cadre de cette réorganisation.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça voudrait dire que presque ton expérience de vie, quand elle est arrivée très tôt, ça t'a appris à intégrer rapidement ce qui ne sera plus, et explorer tous les possibles de ce qui pouvait te mettre de l'énergie ou te donner envie, ou de là où tu pourrais aller ? Est-ce que tu imagines que ça a pu te faire bouger ça ?

  • Speaker #1

    Alors bien évidemment, c'est lié aussi à tout ce qui touche à l'adaptation, donc l'agilité.

  • Speaker #0

    Le coping aussi.

  • Speaker #1

    Exactement. Par exemple, mon handicap m'impose le fait que quand je suis à table, j'ai une place dans laquelle je peux me mettre avec ma jambe tendue. Et donc en fait, partout, à chaque instant, on doit anticiper ce qui arrive pour pouvoir... se mettre dans les meilleures dispositions. Je ne peux pas pique-niquer, par exemple, ma hanche est bloquée, donc moi, si je n'ai pas de dossier... Le fait de tout le temps se poser des questions sur où est-ce que je vais et comment je dois m'adapter, forcément que ça développe des compétences nouvelles et de recherche tout de suite d'anticipation de quel que soit l'environnement. Et on sait que c'est des environnements qui sont assez émouvants. Et de plus en plus, on parle beaucoup, je le disais, d'agilité, de réorganisation, de changement, de conduite du changement. Donc, c'est toujours aussi être capable de se dire, pas subir, mais prendre la mesure et se mettre dans les meilleures dispositions.

  • Speaker #0

    Dans le cadre de l'entreprise, j'imagine par rapport à un manager, un leader, en tout cas collaborateur, qui travaille avec quelqu'un qui a une particularité suite à une histoire de vie ou un accident de vie, puisque c'est une histoire personnel, comme tu l'as dit dans le titre du podcast. Je pense que peut-être, est-ce que tu valides ça ? Le mieux, c'est d'interroger, de demander de quoi tu as besoin, qu'est-ce qui est important ou qu'est-ce qui est possible, pas possible, et de finalement, de surtout pas aller dans cette forme un peu de discrimination qui en est une, en pensant à la place de l'autre. en surtout en se disant, il ne va pas y arriver, ou il ne va pas pouvoir, ou ça va le gêner, on ne va pas lui en parler. Tu es contre tout ça en fait. Est-ce que ça t'irrite un peu ?

  • Speaker #1

    C'est toujours compliqué, Corine, de trouver le bon équilibre entre trop de bienveillance où la personne a l'impression d'être assistée et ça peut aussi être source d'incompréhension, d'inconfort. Et puis l'ignorance où la personne va dire, ils ont conscience quand même de ce qui m'est arrivé. Donc c'est compliqué parce que là une fois de plus on est dans une relation entre une personne qui doit accompagner une autre personne qui a le besoin et il faut réguler tout ça. Je pense qu'il faut être sur des phrases assez ouvertes type « sens toi libre » , un manager qui dit à une personne handicapée « écoute sens toi libre, sens toi libre d'adapter les choses comme tu le souhaites, si tu veux qu'on parle un petit peu de ton périmètre de responsabilité, sens toi libre » . vraiment le côté sans toi libre c'est aussi le côté responsabilisant tu as plutôt que dire on peut aménager ça tu voudrais qu'on supprime ça où j'ai constaté que tu avais du mal sur quoi tu t'appuies donc je pense qu'il faut vraiment voilà j'ai moi je dis souvent le handicap fait partie de moi mais il ne définit pas il faut pas non plus voir les handicapés comme des handicapés Parce qu'il y a déjà des handicaps qui sont visibles, d'autres qui sont invisibles.

  • Speaker #0

    80%

  • Speaker #1

    même d'ailleurs. Voilà, exactement. Et en plus, j'ai envie de dire, juste l'état d'esprit d'un collaborateur, sans parler même de handicap, c'est difficile à décrypter. Une même personne, tu vas lui dire la même chose deux jours d'écart et ça n'a pas la même réaction. Donc je pense qu'il faut être dans le respect, dans la bienveillance, dans l'empathie. Et puis aussi, être là dans le cadre de son rôle de manager, qui est aussi de développer ses équipes et de leur donner tous les outils leur permettant de réaliser leur mission et d'atteindre leurs objectifs. Alors,

  • Speaker #0

    tu as dit deux, trois mots qui vont m'aider à faire ce virage vers la conclusion de notre podcast, puisque tu as parlé d'outils, tu as parlé de donner aux équipes, tu as parlé de responsabiliser. Je pense que ça contribue peut-être à quelques éléments de réponse à la dernière question que je vais te poser sur qu'est-ce qui t'anime aujourd'hui ? Qu'est-ce qui te donne envie de te lever dans cette histoire de vie qui s'est encore transformée là sur ces dernières années ? Est-ce que tu peux nous en dire plus et nous parler du chapitre qui s'est déjà ouvert à toi mais qui continue aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    C'est effectivement très large. Je vais faire deux réponses, si tu me le permets. Moi je reste convaincu que l'expérience, elle ne vaut que si elle est partagée. Si tu restes tout seul avec ton savoir, et si tu le donnes, tu ne le perds pas. Donc c'est vraiment partager ces expériences. Ça parlera à certains, moins à d'autres, une partie ou une autre. Donc c'est vraiment... Et après, un des proverbes, ou en tout cas... auquel je crois profondément. C'est un proverbe soufi qui dit que la valeur d'un homme avec un grand H ne se mesure pas à ce qu'il possède pendant sa vie, mais à ce qu'il laisse après sa mort. Et voilà, c'est une grande prétention. Je n'ai pas l'ambition de marquer l'histoire, mais si j'ai semé quelques petites graines, et que ces petites graines... donnent des fruits, qui nourrissent et qui font d'autres petites graines. J'ai appelé d'ailleurs ma petite société Follow Me pour toutes les personnes que j'ai croisées, à qui j'ai indiqué la route et qui sont aujourd'hui sur des belles trajectoires. Donc c'est vraiment, en tout cas moi, ce qui m'anime tous les jours, c'est de rencontrer de nouvelles personnes, c'est d'apprendre de nouvelles choses. Moi je suis profondément convaincu que la différence n'est pas un obstacle, au contraire c'est une source d'épanouissement et de développement. Par définition, une personne qui est différente, elle ne connaît pas les mêmes choses que vous, donc elle a des choses à vous transmettre. Donc dans mon livre, c'est vraiment aussi cette histoire autour de... Voilà, c'est un hymne au vivre ensemble. Moi, je porte plusieurs différences dont je suis fier. Je suis d'origine algérienne, donc j'ai une double culture, une double identité, et des valeurs qui sont très vastes, parce que la France, c'est mon pays. Je suis né, j'ai vécu jusqu'à aujourd'hui et tout ça c'est une vraie richesse. Et puis de l'autre côté, c'est mon handicap qui m'a aussi apporté énormément, plus qu'il m'a enlevé. Je ne suis même aujourd'hui pas convaincu que je n'aurais jamais réalisé tout ça si je n'avais pas eu cet accident de mobilette en juin 1985.

  • Speaker #0

    alors on peut te retrouver Et on peut nous retrouver d'ailleurs, puisque notre relation et notre connexion, c'est fait par un bel outil, qui est plus qu'un outil d'ailleurs, qui est une démarche d'accompagnement, de maturité, de diagnostic auprès des équipes, auprès des entreprises, qui est Power Team. Donc on peut te retrouver sur LinkedIn. Est-ce que tu peux nous donner les deux endroits où on peut te suivre et te retrouver ?

  • Speaker #1

    Alors, mon profil LinkedIn, je ne sais pas où il s'éboille, et puis envoyez-moi vos invitations, que j'accepterai avec grand plaisir, où je communique beaucoup sur toute la partie professionnelle et également sur mon ouvrage, puisque je suis amené aussi à faire des interventions en entreprise, justement pour supporter des programmes de sensibilisation aux problématiques autour de... de la diversité et de l'inclusion des personnes en situation de handicap. J'ai également un compte Insta, toujours au nom de Fawzi Sebaï, où là c'est un petit peu plus des publications en short au bord de la plage. Et autrement, le site Engagement et Performance, bien sûr, et le site Power Team, qui est, comme tu le disais, notre solution de diagnostic d'équipe et d'organisation. pour laquelle on bénéficie d'un partenariat scientifique avec l'Université Paris-Dauphine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Fauzi. Et puis merci à toi. Merci à vous. N'hésitez pas à nous faire de nouveaux commentaires, vos questions, suggestions. Vous pouvez nous retrouver et me retrouver aussi sur LinkedIn, Corinne Lanneux-Paban. Nous suggérez sur notre plateforme de podcast Développe ton Zest, nous suggérez des thématiques à approfondir. C'est toujours de bienvenue. Merci de votre fidélité, de votre écoute.

  • Speaker #1

    Merci à tous.

Share

Embed

You may also like

Description

J'ai le plaisir d'interviewer dans ma chaine de podcast Développe ton zeste ! : Faouzi SEBOUAI, auteur de trajectoire.


Une histoire qui résonne profondément avec notre monde VUCA actuel.


Pourquoi ? Parce que la résilience n'est pas qu'un mot à la mode. C'est une force vitale qui nous permet de nous réinventer.


Le parcours de Faouzi est édifiant :

→ Un accident qui brise ses rêves de foot pro

→ 2 ans de combat acharné en rééducation

→ Une reconversion brillante jusqu'à l'ESSEC


Mais ce qui me fascine le plus ? Ce n'est pas tant la réussite que la transformation. Car la résilience, c'est bien plus que "tenir bon". C'est réinventer sa trajectoire quand tout s'écroule. Dans le monde professionnel actuel, cette capacité est cruciale :


• Face aux restructurations

• Face aux virages technologiques

• Face aux crises successives


Ce que nous enseigne Faouzi :

  • La résilience se cultive

  • L'adversité peut devenir une alliée

  • Le soutien des autres est vital


Et si on arrêtait de voir la résilience comme une qualité innée ? Si on la voyait plutôt comme un muscle à développer ?


Car oui, dans ce monde imprévisible :

→ Les plus résilients sont les plus adaptables

→ Les plus adaptables sont les plus performants

→ Les plus performants sont les plus épanouis


Alors, prêt.e à muscler votre résilience ? Retrouvez l'intégralité de cet échange inspirant dans mon podcast "Développe ton zeste !" 🍊


#Résilience #Leadership #Coaching #DéveloppementPersonnel


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à nos auditeurs et merci d'être aussi nombreux que de nous écouter, de nous suivre et aussi nous suggérer des thématiques. Alors une des thématiques qui est à la fois sensible et importante, c'est celle de la résilience, puisque dans le monde dans lequel nous sommes, qui nous challenge et nous malmène quand même de façon externe, il y a aussi la petite histoire et la grande histoire. et à certains moments dans nos histoires personnelles. Il vient aussi nous chercher et nous chercher ou nous heurter dans ce qui nous permet de nous révéler au niveau et entre autres de développer la résilience. Alors c'est la thématique du jour avec mon invité. Je suis très contente d'inviter Fauzi. Donc je n'ose pas, en fait, il m'a fait répéter deux fois son nom, mais comme j'ai une petite dyslexie, je n'ose pas le prononcer. Donc je vais lui redonner la parole pour qu'il le prononce de façon correcte et que je ne l'écorche pas. bienvenue et merci à toi d'être là.

  • Speaker #1

    Bonjour Corinne. Donc, Fawzi Seydouaï, je suis également très heureux et je te remercie pour cette invitation. Donc, vous voyez, effectivement, on a répété deux, trois fois mon prénom, mon nom, pardon.

  • Speaker #0

    J'ai le syndrome de la bonne élève, je veux bien faire.

  • Speaker #1

    Aucun souci, Corinne.

  • Speaker #0

    On fait avec. Et oui, et puis on fait avec les handicaps de chacun. Moi, c'est un petit peu dyslexie. Donc, voilà. Et donc, merci à toi d'avoir bien voulu partager beaucoup de choses de toi, mais on y reviendra. Entre autres, un livre, et je le présenterai juste après. Mais je vais déjà, pour les auditeurs qui viennent de nous écouter, je pense que c'est peut-être important d'entendre qui tu es professionnellement, socialement. Et puis après, de rentrer dans ton histoire un peu plus personnelle et de présenter aussi ce qui fait l'objet à la fois du livre. Et à la fois, on aura aussi une partie dans le podcast qui est enregistrée en audio et enregistrée aussi sur YouTube pour que vous puissiez aussi découvrir les impacts aussi professionnels dans la société. Voilà, on y reviendra, mais je te laisse peut-être te présenter.

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir, Corinne. Je suis directeur associé chez Engagement et Performance et un cabinet de conseil en développement collectif. J'ai fait une carrière assez longue et riche chez Essilor International où j'ai été directeur financier, notamment directeur achat. Je suis également impliqué dans le sport de haut niveau puisque je suis vice-président de l'US Créteil Handball qui est pour moi aussi un sport qui traduit concrètement les valeurs et la richesse du collectif. Et puis plus jeune, j'avais fait mes gammes dans différentes associations de quartier, ce qui a été pour moi une vraie école de la vie. J'y reviendrai, j'ai 55 ans, je suis marié et j'ai trois merveilleux enfants qui sont plutôt grands maintenant, mais qui me procurent toujours autant de plaisir et de bonheur.

  • Speaker #0

    Merci, je crois que ça permet une belle transition sur ton ouvrage que je montre et je vous donnerai évidemment le lien pour vous le procurer. Je vous invite vraiment à découvrir avec simplicité, humanité, beaucoup d'humour, puisque c'est vraiment une de tes touches, je trouve, que j'ai découvert au moment de la lecture. Donc, trajectoire, deviens qui tu es. Et ça me permet tout de suite de te poser aussi la question sur qu'est-ce qui fait que tu as souhaité témoigner au travers d'un livre sur ton histoire ? Et est-ce que tu veux bien nous en dire plus, sans spoiler ce que les auditeurs vont découvrir au travers de ton ouvrage, mais quand même pour rentrer dans le vif du sujet de ce qui t'abène à être ici aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, oui, je vais essayer de ne pas spoiler le livre. Pardon. Le fil rouge, en fait, pour moi, c'est qu'effectivement, j'ai une trajectoire assez riche. Et pourtant, je viens d'un milieu très défavorisé. Mes parents sont arrivés d'Algérie dans les années 57. Donc, je suis fils d'immigrés. Ils étaient dans les bidons vides de Nanterre. Et puis, je suis enfant d'une grande fratrie. On était 11, une équipe de foot. et moi j'étais l'avant dernier donc un peu le meneur de jeu numéro 10 et en fait Cette vie que j'ai eue, et tout ce qui m'est arrivé, notamment mon accident, et tout ce qui s'est passé ensuite, m'ont fait prendre conscience de la chance que j'avais d'avoir pu vivre tout ça. C'est-à-dire, indépendamment du fait que ça peut être perçu comme une trajectoire accidentée, un parcours de vie douloureux, j'ai toujours su me relever, Du coup, j'ai toujours su avoir conscience. de la chance que j'avais. Dans la vie, on tombe, on tombe tous, à différents endroits, pour différentes raisons. Le plus important, c'est effectivement de savoir comment se relever, de se relever et du coup de retoucher le bonheur et de s'enrichir de toutes ces expériences, qu'elles soient... plutôt positive ou négative c'est vraiment voilà se dépasser avancer accepter profiter et ma vie en fait ça a été ça ça a été ça alors pas tout seul ça a été ça aussi avec toutes les rencontres que j'ai pu faire qui m'ont justement tendu la main et dame relever pour que moi aussi à mon tour je puisse aussi tendre la main et aider et c'est toute cette interaction en fait et cet environnement social que j'ai réussi à créer avec toutes ces difficultés que j'ai eu à traverser qui m'ont fait prendre conscience de la chance assez exceptionnelle que j'ai eu de vivre quelque part toutes ces tragédies et surtout de m'en être remis, de m'en être inspiré et d'avoir réussi à construire une vie dans laquelle je me sens merveilleusement bien.

  • Speaker #0

    Oui, alors... Ce qu'il est possible quand même de partager, c'est qu'aujourd'hui, tu vis avec cet handicap dans la réalité. Est-ce que tu peux nous en dire plus et nous dire comment ça touche quelque chose qui est important pour toi ? C'est la prise de conscience de l'importance de l'autre et que ça t'a amené… Alors ça, c'est une lapalissade presque pour chacun d'entre nous. Mais toi, tu le vis et tu l'attends. vécu dans la vulnérabilité et même dans la nécessité

  • Speaker #1

    Exactement Cette période de ma vie a été assez comme je le disais tout à l'heure chaotique je perds mon père assez jeune j'ai 15 ans juste avant je me blesse les ligaments puisque j'étais sur le point d'intégrer un centre de formation devenir footballeur donc je j'étais dans des dans des bonnes catégories et des bonnes sélections. Et arrive cet accident qui brise mon rêve de devenir footballeur professionnel, juste après la mort de mon père, donc une période très noire, bien sûr. Et je passe deux ans à l'hôpital, et je ressors avec une paralysie du membre inférieur gauche. Donc ma jambe gauche est paralysée. Et c'est des séquelles que j'ai toujours aujourd'hui, avec quelques complications qui sont venues s'ajouter, parce que l'horloge biologique continue à faire son œuvre et à tourner. Et ce handicap m'a bien évidemment imposé de nouvelles limites que je n'avais pas, d'une part, et notamment des limites en termes d'autonomie. Pour faire simple, j'ai besoin de quelqu'un pour m'habiller, pour me déshabiller, et donc Tous les jours, j'ai besoin d'aide. Quand je me déplaçais dans le cadre de mes activités professionnelles, je ne pouvais pas lasser mes chaussures, j'allais demander au personnel de l'accueil ou je demandais à ce que quelqu'un vienne m'aider. Mais cette perte d'autonomie et donc cette prise de conscience du fait que j'avais besoin de quelqu'un m'a aussi fortement sensibilisé dans l'intérêt de l'autre et de la relation avec l'autre dans la vie. C'est ce que j'explique aussi un petit peu dans mon livre. c'est que on a tous besoin des autres. Tout seul, on peut y arriver, mais l'expérience qu'on a vécue, on souhaite la partager. On la partage forcément avec quelqu'un. On souhaite la transmettre, donc on la transmet à quelqu'un. Cet écosystème est indispensable. Et moi, cette perte d'autonomie m'en a fait prendre conscience, j'ai envie de dire, dans ma chair. D'ailleurs, me dire, je n'ai pas envie non plus d'être un boulet, j'ai besoin des autres mais je peux aussi être un support et un relais pour les autres et donc j'ai toujours vraiment voulu alimenter cette relation avec l'autre et pas uniquement la subir et je me suis rendu compte en fait que dans mon développement C'était primordial. Notre développement individuel passe par l'autre. On apprend des autres, on transmet aux autres, on interagit avec les autres, on avance avec les autres, on est soutenu par les autres. Il y a toujours à un moment donné quelqu'un autour qui va sur une discussion te faire prendre conscience d'un truc qui tourne dans ta tête depuis plusieurs temps. ou te redistribuer complètement les cartes. Donc cette interaction, elle est pour moi importante et vraiment liée justement à cette perte d'autonomie.

  • Speaker #0

    Alors, pour aller un petit peu plus loin dans la résilience, ce que tu nommes là est vraiment un des facteurs clés, ce qui n'est pas toujours facile pour avoir entendu et écouté ou partagé l'avis de certaines personnes qui ont traversé des accidents d'avis. quand il y a eu un avant, un après, et en ce qui me concerne aussi, dans des drames de vie, il peut y avoir, suite au trauma, il peut y avoir ce repli. C'est à un moment donné, cette souffrance est telle, et puis d'intégrer, que ta vie d'avant ne sera plus. Donc, tu n'as encore pas la projection de la suite. Mais par contre, tu sais quand même que... Clairement,

  • Speaker #1

    le vide est là.

  • Speaker #0

    Oui, tu ne seras plus celui que tu projetais d'être. En l'occurrence, tu nous en parles très bien par rapport au sport de haut niveau et la carrière qui t'attendait. Et il y a quelque chose dans ton livre sur lequel je souhaitais t'interroger. C'est justement ce paradoxe chez toi de beaucoup te nourrir de ce soutien social, de donner qui donne reçoit. C'est inhérent à qui tu es. et en même temps Il se trouve que tu n'as pas activé de travail de thérapie, de travail personnel accompagné suite au post-traumatique. On aurait pu imaginer qu'au choc, avec des techniques de MDR, avec le besoin peut-être comme un préparateur mental, qui le fait quand c'est connu aujourd'hui dans le sport. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ce qui a motivé ce choix finalement ?

  • Speaker #1

    Alors, Deux choses. La première, c'est que dans le milieu dans lequel j'ai grandi, ce n'était pas un réflexe naturel d'être accompagné. On se soutenait mutuellement, il y avait une solidarité. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de solidarité ailleurs, mais on s'appuyait déjà effectivement sur les autres. On avait une communauté dans notre quartier, on était plusieurs jeunes. du même âge parce que beaucoup de familles issues de l'immigration beaucoup d'enfants aussi c'était à l'époque on vient assez facilement sont six enfants on était 11 comme je le disais donc il y avait moins ce réflexe d'aller vers et comme je le dis aussi dans mon livre en fait je me suis concentré sur l'aspect mécanique de ma réparation et quand on a 15 ans et qu'on se retrouve à l'hôpital pendant deux ans à un moment on a juste envie de retrouver sa vie. Et je n'avais pas trop de doute là-dessus.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça a pu te questionner ou te donner une envie après, puisque vu ton parcours aussi chez Essilor et le métier que tu fais aujourd'hui, est-ce que c'est quelque chose qui a pu te questionner ?

  • Speaker #1

    Le fait d'être accompagné, d'être soutenu ? Je le suis depuis. pour d'autres problématiques, j'ai envie de dire, parce qu'il y a aussi eu cette évolution sociale de par mon parcours. Donc effectivement, aujourd'hui, je suis peut-être plus confronté à des zones d'incompréhension par rapport à mon logiciel, par rapport à mon référentiel, mes codes. Et donc là, oui, j'ai besoin de ce... de cet accompagnement, de ce support pour pouvoir justement déchiffrer, décrypter. Oui,

  • Speaker #0

    et puis de ce levier de croissance finalement, un peu de dépassement de toi au niveau psychique. Bien sûr,

  • Speaker #1

    mais par contre, je me suis concentré sur l'aspect mécanique et j'ai envie de dire que l'aspect plus thérapeutique, je l'ai fait seul avec les jeunes de mon quartier. Et comme je le dis également dans mon livre, Quand je suis sorti de l'hôpital après deux ans et que j'ai retrouvé mon quartier, Rien n'avait changé. J'avais exactement la même place. Alors j'avais juste une jambe raide. Donc de temps en temps, j'entendais des canards boiteux. Mais voilà, ça faisait partie d'ailleurs de ce qu'on pouvait se permettre de s'envoyer, bien évidemment toujours de la bienveillance. Mais voilà, l'aspect mental, je l'ai fait sur le terrain. Oui,

  • Speaker #0

    puis avec beaucoup le tissu social et le soutien social.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Je vais basculer, parce qu'on est à 15 minutes, je vais basculer dans l'aspect de notre audience, entre autres dans le contexte social-professionnel, avec une question, parce que là, on est à cette frontière, justement, tu as parlé d'humour, qui n'est pas toujours de l'humour, mais canard boiteux, qui peut être des remarques discriminantes, blessantes. Et je fais le parallèle avec l'entreprise, avec le... Le retour de quelqu'un qui a un accident de la vie, cancer, AVC, accident physique, en tout cas qui revient différent de comme des collègues ou collaborateurs l'ont connu. Quel conseil tu peux donner à un manager qui réintègre un collaborateur qui revient différemment ? de son histoire vécue ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour moi, l'accompagnement, déjà avant que la personne revienne, je pense qu'il faut échanger pour savoir dans quel état d'esprit elle est. On peut aussi être transformé et ne pas l'accepter ou en tout cas vouloir continuer à faire comme avant. Je pense que déjà, avant que la personne vienne, il faut avoir un échange, que ce soit avec le manager, avec les RH, sur comment tu vois les choses. Il faut vraiment que ce soit la personne qui se sente libre. Parce que quand on vit des traumatismes comme ça, bien évidemment, on a envie de revenir comme avant, mais parfois, on n'en a pas les possibilités, mais on n'a pas envie d'être jugé. Et donc, il ne faut pas non plus laisser ces personnes s'exposer en disant « ben non, on va la laisser » . Je pense que déjà, il y a une préparation avant que la personne arrive. Et puis ensuite, il faut la laisser. Bien sûr, en maîtrisant, et c'est là que l'importance de la préparation, que la préparation a toute son importance. Si on voit qu'elle veut faire des choses qui ne sont pas adaptées, on est aussi capable de le mentionner. Mais c'est déjà sur une partie de préparation, et ensuite, il faut valoriser son travail. Il faut lui offrir les mêmes opportunités qu'on offre aux autres, et pas se mettre dans une position de dire, déjà, elle arrive à faire ça, déjà, c'est bien.

  • Speaker #0

    Alors il y a quelque chose qui te... Vraiment, en préparant ce podcast, j'ai entendu ce point-là que je partage, qui est vraiment de revenir sur les cercles de Covey, c'est-à-dire aller là où tu as de l'impact et de l'influence. Est-ce que tu peux nous en dire plus, puisque ça a toute sa place dans l'entreprise, d'ailleurs pour qui que ce soit, traverser une étape de résilience ou pas ? Est-ce que tu veux nous dire ton point de vue là-dessus ? Parce qu'il est quand même assez engagé.

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, le parallèle que je fais avec mon handicap, c'est qu'effectivement, j'ai tout de suite pris conscience, comme je le disais, des limites que ce handicap m'a fixées. Et du coup, je me suis efforcé de faire bouger les autres limites, c'est-à-dire toutes les limites qui étaient imposées. Je ne peux pas faire de vélo, je ne peux pas m'habiller seul, il y a des outils qui peuvent m'aider. Mais là, je n'ai pas cherché à m'entêter, à aller… passer des années pour essayer de récupérer un 1% de... Non, ces années, j'ai voulu les consacrer plutôt à dans ce que je peux faire, qu'est-ce que je peux mieux faire, qu'est-ce que je peux développer, qu'est-ce que je peux aller chercher de nouveau. Donc, c'est vraiment se concentrer sur ce sur quoi on a de l'influence. Au niveau professionnel, chez SILOR, j'ai été confronté à un changement assez structurant. dans le cadre d'une fusion. Et je me souviens, quand cette fusion a été annoncée, la grande majorité des équipes étaient un peu « mais qu'est-ce qui va se passer, cette incertitude ? » Et puis, on n'est pas sûr qu'est-ce qu'on va devenir, comment on va faire. Et moi, je faisais partie des rats, on était quelques-uns, et on a dit « ok, super, ça c'est le nouveau cadre. » qu'on nous attend et qu'est-ce qu'il faut qu'on fasse pour pouvoir justement se mettre dans les meilleures dispositions. pour pouvoir profiter des opportunités qui vont être présentes dans le cadre de cette réorganisation.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça voudrait dire que presque ton expérience de vie, quand elle est arrivée très tôt, ça t'a appris à intégrer rapidement ce qui ne sera plus, et explorer tous les possibles de ce qui pouvait te mettre de l'énergie ou te donner envie, ou de là où tu pourrais aller ? Est-ce que tu imagines que ça a pu te faire bouger ça ?

  • Speaker #1

    Alors bien évidemment, c'est lié aussi à tout ce qui touche à l'adaptation, donc l'agilité.

  • Speaker #0

    Le coping aussi.

  • Speaker #1

    Exactement. Par exemple, mon handicap m'impose le fait que quand je suis à table, j'ai une place dans laquelle je peux me mettre avec ma jambe tendue. Et donc en fait, partout, à chaque instant, on doit anticiper ce qui arrive pour pouvoir... se mettre dans les meilleures dispositions. Je ne peux pas pique-niquer, par exemple, ma hanche est bloquée, donc moi, si je n'ai pas de dossier... Le fait de tout le temps se poser des questions sur où est-ce que je vais et comment je dois m'adapter, forcément que ça développe des compétences nouvelles et de recherche tout de suite d'anticipation de quel que soit l'environnement. Et on sait que c'est des environnements qui sont assez émouvants. Et de plus en plus, on parle beaucoup, je le disais, d'agilité, de réorganisation, de changement, de conduite du changement. Donc, c'est toujours aussi être capable de se dire, pas subir, mais prendre la mesure et se mettre dans les meilleures dispositions.

  • Speaker #0

    Dans le cadre de l'entreprise, j'imagine par rapport à un manager, un leader, en tout cas collaborateur, qui travaille avec quelqu'un qui a une particularité suite à une histoire de vie ou un accident de vie, puisque c'est une histoire personnel, comme tu l'as dit dans le titre du podcast. Je pense que peut-être, est-ce que tu valides ça ? Le mieux, c'est d'interroger, de demander de quoi tu as besoin, qu'est-ce qui est important ou qu'est-ce qui est possible, pas possible, et de finalement, de surtout pas aller dans cette forme un peu de discrimination qui en est une, en pensant à la place de l'autre. en surtout en se disant, il ne va pas y arriver, ou il ne va pas pouvoir, ou ça va le gêner, on ne va pas lui en parler. Tu es contre tout ça en fait. Est-ce que ça t'irrite un peu ?

  • Speaker #1

    C'est toujours compliqué, Corine, de trouver le bon équilibre entre trop de bienveillance où la personne a l'impression d'être assistée et ça peut aussi être source d'incompréhension, d'inconfort. Et puis l'ignorance où la personne va dire, ils ont conscience quand même de ce qui m'est arrivé. Donc c'est compliqué parce que là une fois de plus on est dans une relation entre une personne qui doit accompagner une autre personne qui a le besoin et il faut réguler tout ça. Je pense qu'il faut être sur des phrases assez ouvertes type « sens toi libre » , un manager qui dit à une personne handicapée « écoute sens toi libre, sens toi libre d'adapter les choses comme tu le souhaites, si tu veux qu'on parle un petit peu de ton périmètre de responsabilité, sens toi libre » . vraiment le côté sans toi libre c'est aussi le côté responsabilisant tu as plutôt que dire on peut aménager ça tu voudrais qu'on supprime ça où j'ai constaté que tu avais du mal sur quoi tu t'appuies donc je pense qu'il faut vraiment voilà j'ai moi je dis souvent le handicap fait partie de moi mais il ne définit pas il faut pas non plus voir les handicapés comme des handicapés Parce qu'il y a déjà des handicaps qui sont visibles, d'autres qui sont invisibles.

  • Speaker #0

    80%

  • Speaker #1

    même d'ailleurs. Voilà, exactement. Et en plus, j'ai envie de dire, juste l'état d'esprit d'un collaborateur, sans parler même de handicap, c'est difficile à décrypter. Une même personne, tu vas lui dire la même chose deux jours d'écart et ça n'a pas la même réaction. Donc je pense qu'il faut être dans le respect, dans la bienveillance, dans l'empathie. Et puis aussi, être là dans le cadre de son rôle de manager, qui est aussi de développer ses équipes et de leur donner tous les outils leur permettant de réaliser leur mission et d'atteindre leurs objectifs. Alors,

  • Speaker #0

    tu as dit deux, trois mots qui vont m'aider à faire ce virage vers la conclusion de notre podcast, puisque tu as parlé d'outils, tu as parlé de donner aux équipes, tu as parlé de responsabiliser. Je pense que ça contribue peut-être à quelques éléments de réponse à la dernière question que je vais te poser sur qu'est-ce qui t'anime aujourd'hui ? Qu'est-ce qui te donne envie de te lever dans cette histoire de vie qui s'est encore transformée là sur ces dernières années ? Est-ce que tu peux nous en dire plus et nous parler du chapitre qui s'est déjà ouvert à toi mais qui continue aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    C'est effectivement très large. Je vais faire deux réponses, si tu me le permets. Moi je reste convaincu que l'expérience, elle ne vaut que si elle est partagée. Si tu restes tout seul avec ton savoir, et si tu le donnes, tu ne le perds pas. Donc c'est vraiment partager ces expériences. Ça parlera à certains, moins à d'autres, une partie ou une autre. Donc c'est vraiment... Et après, un des proverbes, ou en tout cas... auquel je crois profondément. C'est un proverbe soufi qui dit que la valeur d'un homme avec un grand H ne se mesure pas à ce qu'il possède pendant sa vie, mais à ce qu'il laisse après sa mort. Et voilà, c'est une grande prétention. Je n'ai pas l'ambition de marquer l'histoire, mais si j'ai semé quelques petites graines, et que ces petites graines... donnent des fruits, qui nourrissent et qui font d'autres petites graines. J'ai appelé d'ailleurs ma petite société Follow Me pour toutes les personnes que j'ai croisées, à qui j'ai indiqué la route et qui sont aujourd'hui sur des belles trajectoires. Donc c'est vraiment, en tout cas moi, ce qui m'anime tous les jours, c'est de rencontrer de nouvelles personnes, c'est d'apprendre de nouvelles choses. Moi je suis profondément convaincu que la différence n'est pas un obstacle, au contraire c'est une source d'épanouissement et de développement. Par définition, une personne qui est différente, elle ne connaît pas les mêmes choses que vous, donc elle a des choses à vous transmettre. Donc dans mon livre, c'est vraiment aussi cette histoire autour de... Voilà, c'est un hymne au vivre ensemble. Moi, je porte plusieurs différences dont je suis fier. Je suis d'origine algérienne, donc j'ai une double culture, une double identité, et des valeurs qui sont très vastes, parce que la France, c'est mon pays. Je suis né, j'ai vécu jusqu'à aujourd'hui et tout ça c'est une vraie richesse. Et puis de l'autre côté, c'est mon handicap qui m'a aussi apporté énormément, plus qu'il m'a enlevé. Je ne suis même aujourd'hui pas convaincu que je n'aurais jamais réalisé tout ça si je n'avais pas eu cet accident de mobilette en juin 1985.

  • Speaker #0

    alors on peut te retrouver Et on peut nous retrouver d'ailleurs, puisque notre relation et notre connexion, c'est fait par un bel outil, qui est plus qu'un outil d'ailleurs, qui est une démarche d'accompagnement, de maturité, de diagnostic auprès des équipes, auprès des entreprises, qui est Power Team. Donc on peut te retrouver sur LinkedIn. Est-ce que tu peux nous donner les deux endroits où on peut te suivre et te retrouver ?

  • Speaker #1

    Alors, mon profil LinkedIn, je ne sais pas où il s'éboille, et puis envoyez-moi vos invitations, que j'accepterai avec grand plaisir, où je communique beaucoup sur toute la partie professionnelle et également sur mon ouvrage, puisque je suis amené aussi à faire des interventions en entreprise, justement pour supporter des programmes de sensibilisation aux problématiques autour de... de la diversité et de l'inclusion des personnes en situation de handicap. J'ai également un compte Insta, toujours au nom de Fawzi Sebaï, où là c'est un petit peu plus des publications en short au bord de la plage. Et autrement, le site Engagement et Performance, bien sûr, et le site Power Team, qui est, comme tu le disais, notre solution de diagnostic d'équipe et d'organisation. pour laquelle on bénéficie d'un partenariat scientifique avec l'Université Paris-Dauphine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Fauzi. Et puis merci à toi. Merci à vous. N'hésitez pas à nous faire de nouveaux commentaires, vos questions, suggestions. Vous pouvez nous retrouver et me retrouver aussi sur LinkedIn, Corinne Lanneux-Paban. Nous suggérez sur notre plateforme de podcast Développe ton Zest, nous suggérez des thématiques à approfondir. C'est toujours de bienvenue. Merci de votre fidélité, de votre écoute.

  • Speaker #1

    Merci à tous.

Description

J'ai le plaisir d'interviewer dans ma chaine de podcast Développe ton zeste ! : Faouzi SEBOUAI, auteur de trajectoire.


Une histoire qui résonne profondément avec notre monde VUCA actuel.


Pourquoi ? Parce que la résilience n'est pas qu'un mot à la mode. C'est une force vitale qui nous permet de nous réinventer.


Le parcours de Faouzi est édifiant :

→ Un accident qui brise ses rêves de foot pro

→ 2 ans de combat acharné en rééducation

→ Une reconversion brillante jusqu'à l'ESSEC


Mais ce qui me fascine le plus ? Ce n'est pas tant la réussite que la transformation. Car la résilience, c'est bien plus que "tenir bon". C'est réinventer sa trajectoire quand tout s'écroule. Dans le monde professionnel actuel, cette capacité est cruciale :


• Face aux restructurations

• Face aux virages technologiques

• Face aux crises successives


Ce que nous enseigne Faouzi :

  • La résilience se cultive

  • L'adversité peut devenir une alliée

  • Le soutien des autres est vital


Et si on arrêtait de voir la résilience comme une qualité innée ? Si on la voyait plutôt comme un muscle à développer ?


Car oui, dans ce monde imprévisible :

→ Les plus résilients sont les plus adaptables

→ Les plus adaptables sont les plus performants

→ Les plus performants sont les plus épanouis


Alors, prêt.e à muscler votre résilience ? Retrouvez l'intégralité de cet échange inspirant dans mon podcast "Développe ton zeste !" 🍊


#Résilience #Leadership #Coaching #DéveloppementPersonnel


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue à nos auditeurs et merci d'être aussi nombreux que de nous écouter, de nous suivre et aussi nous suggérer des thématiques. Alors une des thématiques qui est à la fois sensible et importante, c'est celle de la résilience, puisque dans le monde dans lequel nous sommes, qui nous challenge et nous malmène quand même de façon externe, il y a aussi la petite histoire et la grande histoire. et à certains moments dans nos histoires personnelles. Il vient aussi nous chercher et nous chercher ou nous heurter dans ce qui nous permet de nous révéler au niveau et entre autres de développer la résilience. Alors c'est la thématique du jour avec mon invité. Je suis très contente d'inviter Fauzi. Donc je n'ose pas, en fait, il m'a fait répéter deux fois son nom, mais comme j'ai une petite dyslexie, je n'ose pas le prononcer. Donc je vais lui redonner la parole pour qu'il le prononce de façon correcte et que je ne l'écorche pas. bienvenue et merci à toi d'être là.

  • Speaker #1

    Bonjour Corinne. Donc, Fawzi Seydouaï, je suis également très heureux et je te remercie pour cette invitation. Donc, vous voyez, effectivement, on a répété deux, trois fois mon prénom, mon nom, pardon.

  • Speaker #0

    J'ai le syndrome de la bonne élève, je veux bien faire.

  • Speaker #1

    Aucun souci, Corinne.

  • Speaker #0

    On fait avec. Et oui, et puis on fait avec les handicaps de chacun. Moi, c'est un petit peu dyslexie. Donc, voilà. Et donc, merci à toi d'avoir bien voulu partager beaucoup de choses de toi, mais on y reviendra. Entre autres, un livre, et je le présenterai juste après. Mais je vais déjà, pour les auditeurs qui viennent de nous écouter, je pense que c'est peut-être important d'entendre qui tu es professionnellement, socialement. Et puis après, de rentrer dans ton histoire un peu plus personnelle et de présenter aussi ce qui fait l'objet à la fois du livre. Et à la fois, on aura aussi une partie dans le podcast qui est enregistrée en audio et enregistrée aussi sur YouTube pour que vous puissiez aussi découvrir les impacts aussi professionnels dans la société. Voilà, on y reviendra, mais je te laisse peut-être te présenter.

  • Speaker #1

    Oui, avec plaisir, Corinne. Je suis directeur associé chez Engagement et Performance et un cabinet de conseil en développement collectif. J'ai fait une carrière assez longue et riche chez Essilor International où j'ai été directeur financier, notamment directeur achat. Je suis également impliqué dans le sport de haut niveau puisque je suis vice-président de l'US Créteil Handball qui est pour moi aussi un sport qui traduit concrètement les valeurs et la richesse du collectif. Et puis plus jeune, j'avais fait mes gammes dans différentes associations de quartier, ce qui a été pour moi une vraie école de la vie. J'y reviendrai, j'ai 55 ans, je suis marié et j'ai trois merveilleux enfants qui sont plutôt grands maintenant, mais qui me procurent toujours autant de plaisir et de bonheur.

  • Speaker #0

    Merci, je crois que ça permet une belle transition sur ton ouvrage que je montre et je vous donnerai évidemment le lien pour vous le procurer. Je vous invite vraiment à découvrir avec simplicité, humanité, beaucoup d'humour, puisque c'est vraiment une de tes touches, je trouve, que j'ai découvert au moment de la lecture. Donc, trajectoire, deviens qui tu es. Et ça me permet tout de suite de te poser aussi la question sur qu'est-ce qui fait que tu as souhaité témoigner au travers d'un livre sur ton histoire ? Et est-ce que tu veux bien nous en dire plus, sans spoiler ce que les auditeurs vont découvrir au travers de ton ouvrage, mais quand même pour rentrer dans le vif du sujet de ce qui t'abène à être ici aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, oui, je vais essayer de ne pas spoiler le livre. Pardon. Le fil rouge, en fait, pour moi, c'est qu'effectivement, j'ai une trajectoire assez riche. Et pourtant, je viens d'un milieu très défavorisé. Mes parents sont arrivés d'Algérie dans les années 57. Donc, je suis fils d'immigrés. Ils étaient dans les bidons vides de Nanterre. Et puis, je suis enfant d'une grande fratrie. On était 11, une équipe de foot. et moi j'étais l'avant dernier donc un peu le meneur de jeu numéro 10 et en fait Cette vie que j'ai eue, et tout ce qui m'est arrivé, notamment mon accident, et tout ce qui s'est passé ensuite, m'ont fait prendre conscience de la chance que j'avais d'avoir pu vivre tout ça. C'est-à-dire, indépendamment du fait que ça peut être perçu comme une trajectoire accidentée, un parcours de vie douloureux, j'ai toujours su me relever, Du coup, j'ai toujours su avoir conscience. de la chance que j'avais. Dans la vie, on tombe, on tombe tous, à différents endroits, pour différentes raisons. Le plus important, c'est effectivement de savoir comment se relever, de se relever et du coup de retoucher le bonheur et de s'enrichir de toutes ces expériences, qu'elles soient... plutôt positive ou négative c'est vraiment voilà se dépasser avancer accepter profiter et ma vie en fait ça a été ça ça a été ça alors pas tout seul ça a été ça aussi avec toutes les rencontres que j'ai pu faire qui m'ont justement tendu la main et dame relever pour que moi aussi à mon tour je puisse aussi tendre la main et aider et c'est toute cette interaction en fait et cet environnement social que j'ai réussi à créer avec toutes ces difficultés que j'ai eu à traverser qui m'ont fait prendre conscience de la chance assez exceptionnelle que j'ai eu de vivre quelque part toutes ces tragédies et surtout de m'en être remis, de m'en être inspiré et d'avoir réussi à construire une vie dans laquelle je me sens merveilleusement bien.

  • Speaker #0

    Oui, alors... Ce qu'il est possible quand même de partager, c'est qu'aujourd'hui, tu vis avec cet handicap dans la réalité. Est-ce que tu peux nous en dire plus et nous dire comment ça touche quelque chose qui est important pour toi ? C'est la prise de conscience de l'importance de l'autre et que ça t'a amené… Alors ça, c'est une lapalissade presque pour chacun d'entre nous. Mais toi, tu le vis et tu l'attends. vécu dans la vulnérabilité et même dans la nécessité

  • Speaker #1

    Exactement Cette période de ma vie a été assez comme je le disais tout à l'heure chaotique je perds mon père assez jeune j'ai 15 ans juste avant je me blesse les ligaments puisque j'étais sur le point d'intégrer un centre de formation devenir footballeur donc je j'étais dans des dans des bonnes catégories et des bonnes sélections. Et arrive cet accident qui brise mon rêve de devenir footballeur professionnel, juste après la mort de mon père, donc une période très noire, bien sûr. Et je passe deux ans à l'hôpital, et je ressors avec une paralysie du membre inférieur gauche. Donc ma jambe gauche est paralysée. Et c'est des séquelles que j'ai toujours aujourd'hui, avec quelques complications qui sont venues s'ajouter, parce que l'horloge biologique continue à faire son œuvre et à tourner. Et ce handicap m'a bien évidemment imposé de nouvelles limites que je n'avais pas, d'une part, et notamment des limites en termes d'autonomie. Pour faire simple, j'ai besoin de quelqu'un pour m'habiller, pour me déshabiller, et donc Tous les jours, j'ai besoin d'aide. Quand je me déplaçais dans le cadre de mes activités professionnelles, je ne pouvais pas lasser mes chaussures, j'allais demander au personnel de l'accueil ou je demandais à ce que quelqu'un vienne m'aider. Mais cette perte d'autonomie et donc cette prise de conscience du fait que j'avais besoin de quelqu'un m'a aussi fortement sensibilisé dans l'intérêt de l'autre et de la relation avec l'autre dans la vie. C'est ce que j'explique aussi un petit peu dans mon livre. c'est que on a tous besoin des autres. Tout seul, on peut y arriver, mais l'expérience qu'on a vécue, on souhaite la partager. On la partage forcément avec quelqu'un. On souhaite la transmettre, donc on la transmet à quelqu'un. Cet écosystème est indispensable. Et moi, cette perte d'autonomie m'en a fait prendre conscience, j'ai envie de dire, dans ma chair. D'ailleurs, me dire, je n'ai pas envie non plus d'être un boulet, j'ai besoin des autres mais je peux aussi être un support et un relais pour les autres et donc j'ai toujours vraiment voulu alimenter cette relation avec l'autre et pas uniquement la subir et je me suis rendu compte en fait que dans mon développement C'était primordial. Notre développement individuel passe par l'autre. On apprend des autres, on transmet aux autres, on interagit avec les autres, on avance avec les autres, on est soutenu par les autres. Il y a toujours à un moment donné quelqu'un autour qui va sur une discussion te faire prendre conscience d'un truc qui tourne dans ta tête depuis plusieurs temps. ou te redistribuer complètement les cartes. Donc cette interaction, elle est pour moi importante et vraiment liée justement à cette perte d'autonomie.

  • Speaker #0

    Alors, pour aller un petit peu plus loin dans la résilience, ce que tu nommes là est vraiment un des facteurs clés, ce qui n'est pas toujours facile pour avoir entendu et écouté ou partagé l'avis de certaines personnes qui ont traversé des accidents d'avis. quand il y a eu un avant, un après, et en ce qui me concerne aussi, dans des drames de vie, il peut y avoir, suite au trauma, il peut y avoir ce repli. C'est à un moment donné, cette souffrance est telle, et puis d'intégrer, que ta vie d'avant ne sera plus. Donc, tu n'as encore pas la projection de la suite. Mais par contre, tu sais quand même que... Clairement,

  • Speaker #1

    le vide est là.

  • Speaker #0

    Oui, tu ne seras plus celui que tu projetais d'être. En l'occurrence, tu nous en parles très bien par rapport au sport de haut niveau et la carrière qui t'attendait. Et il y a quelque chose dans ton livre sur lequel je souhaitais t'interroger. C'est justement ce paradoxe chez toi de beaucoup te nourrir de ce soutien social, de donner qui donne reçoit. C'est inhérent à qui tu es. et en même temps Il se trouve que tu n'as pas activé de travail de thérapie, de travail personnel accompagné suite au post-traumatique. On aurait pu imaginer qu'au choc, avec des techniques de MDR, avec le besoin peut-être comme un préparateur mental, qui le fait quand c'est connu aujourd'hui dans le sport. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ce qui a motivé ce choix finalement ?

  • Speaker #1

    Alors, Deux choses. La première, c'est que dans le milieu dans lequel j'ai grandi, ce n'était pas un réflexe naturel d'être accompagné. On se soutenait mutuellement, il y avait une solidarité. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de solidarité ailleurs, mais on s'appuyait déjà effectivement sur les autres. On avait une communauté dans notre quartier, on était plusieurs jeunes. du même âge parce que beaucoup de familles issues de l'immigration beaucoup d'enfants aussi c'était à l'époque on vient assez facilement sont six enfants on était 11 comme je le disais donc il y avait moins ce réflexe d'aller vers et comme je le dis aussi dans mon livre en fait je me suis concentré sur l'aspect mécanique de ma réparation et quand on a 15 ans et qu'on se retrouve à l'hôpital pendant deux ans à un moment on a juste envie de retrouver sa vie. Et je n'avais pas trop de doute là-dessus.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça a pu te questionner ou te donner une envie après, puisque vu ton parcours aussi chez Essilor et le métier que tu fais aujourd'hui, est-ce que c'est quelque chose qui a pu te questionner ?

  • Speaker #1

    Le fait d'être accompagné, d'être soutenu ? Je le suis depuis. pour d'autres problématiques, j'ai envie de dire, parce qu'il y a aussi eu cette évolution sociale de par mon parcours. Donc effectivement, aujourd'hui, je suis peut-être plus confronté à des zones d'incompréhension par rapport à mon logiciel, par rapport à mon référentiel, mes codes. Et donc là, oui, j'ai besoin de ce... de cet accompagnement, de ce support pour pouvoir justement déchiffrer, décrypter. Oui,

  • Speaker #0

    et puis de ce levier de croissance finalement, un peu de dépassement de toi au niveau psychique. Bien sûr,

  • Speaker #1

    mais par contre, je me suis concentré sur l'aspect mécanique et j'ai envie de dire que l'aspect plus thérapeutique, je l'ai fait seul avec les jeunes de mon quartier. Et comme je le dis également dans mon livre, Quand je suis sorti de l'hôpital après deux ans et que j'ai retrouvé mon quartier, Rien n'avait changé. J'avais exactement la même place. Alors j'avais juste une jambe raide. Donc de temps en temps, j'entendais des canards boiteux. Mais voilà, ça faisait partie d'ailleurs de ce qu'on pouvait se permettre de s'envoyer, bien évidemment toujours de la bienveillance. Mais voilà, l'aspect mental, je l'ai fait sur le terrain. Oui,

  • Speaker #0

    puis avec beaucoup le tissu social et le soutien social.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Je vais basculer, parce qu'on est à 15 minutes, je vais basculer dans l'aspect de notre audience, entre autres dans le contexte social-professionnel, avec une question, parce que là, on est à cette frontière, justement, tu as parlé d'humour, qui n'est pas toujours de l'humour, mais canard boiteux, qui peut être des remarques discriminantes, blessantes. Et je fais le parallèle avec l'entreprise, avec le... Le retour de quelqu'un qui a un accident de la vie, cancer, AVC, accident physique, en tout cas qui revient différent de comme des collègues ou collaborateurs l'ont connu. Quel conseil tu peux donner à un manager qui réintègre un collaborateur qui revient différemment ? de son histoire vécue ?

  • Speaker #1

    Je pense que pour moi, l'accompagnement, déjà avant que la personne revienne, je pense qu'il faut échanger pour savoir dans quel état d'esprit elle est. On peut aussi être transformé et ne pas l'accepter ou en tout cas vouloir continuer à faire comme avant. Je pense que déjà, avant que la personne vienne, il faut avoir un échange, que ce soit avec le manager, avec les RH, sur comment tu vois les choses. Il faut vraiment que ce soit la personne qui se sente libre. Parce que quand on vit des traumatismes comme ça, bien évidemment, on a envie de revenir comme avant, mais parfois, on n'en a pas les possibilités, mais on n'a pas envie d'être jugé. Et donc, il ne faut pas non plus laisser ces personnes s'exposer en disant « ben non, on va la laisser » . Je pense que déjà, il y a une préparation avant que la personne arrive. Et puis ensuite, il faut la laisser. Bien sûr, en maîtrisant, et c'est là que l'importance de la préparation, que la préparation a toute son importance. Si on voit qu'elle veut faire des choses qui ne sont pas adaptées, on est aussi capable de le mentionner. Mais c'est déjà sur une partie de préparation, et ensuite, il faut valoriser son travail. Il faut lui offrir les mêmes opportunités qu'on offre aux autres, et pas se mettre dans une position de dire, déjà, elle arrive à faire ça, déjà, c'est bien.

  • Speaker #0

    Alors il y a quelque chose qui te... Vraiment, en préparant ce podcast, j'ai entendu ce point-là que je partage, qui est vraiment de revenir sur les cercles de Covey, c'est-à-dire aller là où tu as de l'impact et de l'influence. Est-ce que tu peux nous en dire plus, puisque ça a toute sa place dans l'entreprise, d'ailleurs pour qui que ce soit, traverser une étape de résilience ou pas ? Est-ce que tu veux nous dire ton point de vue là-dessus ? Parce qu'il est quand même assez engagé.

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, le parallèle que je fais avec mon handicap, c'est qu'effectivement, j'ai tout de suite pris conscience, comme je le disais, des limites que ce handicap m'a fixées. Et du coup, je me suis efforcé de faire bouger les autres limites, c'est-à-dire toutes les limites qui étaient imposées. Je ne peux pas faire de vélo, je ne peux pas m'habiller seul, il y a des outils qui peuvent m'aider. Mais là, je n'ai pas cherché à m'entêter, à aller… passer des années pour essayer de récupérer un 1% de... Non, ces années, j'ai voulu les consacrer plutôt à dans ce que je peux faire, qu'est-ce que je peux mieux faire, qu'est-ce que je peux développer, qu'est-ce que je peux aller chercher de nouveau. Donc, c'est vraiment se concentrer sur ce sur quoi on a de l'influence. Au niveau professionnel, chez SILOR, j'ai été confronté à un changement assez structurant. dans le cadre d'une fusion. Et je me souviens, quand cette fusion a été annoncée, la grande majorité des équipes étaient un peu « mais qu'est-ce qui va se passer, cette incertitude ? » Et puis, on n'est pas sûr qu'est-ce qu'on va devenir, comment on va faire. Et moi, je faisais partie des rats, on était quelques-uns, et on a dit « ok, super, ça c'est le nouveau cadre. » qu'on nous attend et qu'est-ce qu'il faut qu'on fasse pour pouvoir justement se mettre dans les meilleures dispositions. pour pouvoir profiter des opportunités qui vont être présentes dans le cadre de cette réorganisation.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça voudrait dire que presque ton expérience de vie, quand elle est arrivée très tôt, ça t'a appris à intégrer rapidement ce qui ne sera plus, et explorer tous les possibles de ce qui pouvait te mettre de l'énergie ou te donner envie, ou de là où tu pourrais aller ? Est-ce que tu imagines que ça a pu te faire bouger ça ?

  • Speaker #1

    Alors bien évidemment, c'est lié aussi à tout ce qui touche à l'adaptation, donc l'agilité.

  • Speaker #0

    Le coping aussi.

  • Speaker #1

    Exactement. Par exemple, mon handicap m'impose le fait que quand je suis à table, j'ai une place dans laquelle je peux me mettre avec ma jambe tendue. Et donc en fait, partout, à chaque instant, on doit anticiper ce qui arrive pour pouvoir... se mettre dans les meilleures dispositions. Je ne peux pas pique-niquer, par exemple, ma hanche est bloquée, donc moi, si je n'ai pas de dossier... Le fait de tout le temps se poser des questions sur où est-ce que je vais et comment je dois m'adapter, forcément que ça développe des compétences nouvelles et de recherche tout de suite d'anticipation de quel que soit l'environnement. Et on sait que c'est des environnements qui sont assez émouvants. Et de plus en plus, on parle beaucoup, je le disais, d'agilité, de réorganisation, de changement, de conduite du changement. Donc, c'est toujours aussi être capable de se dire, pas subir, mais prendre la mesure et se mettre dans les meilleures dispositions.

  • Speaker #0

    Dans le cadre de l'entreprise, j'imagine par rapport à un manager, un leader, en tout cas collaborateur, qui travaille avec quelqu'un qui a une particularité suite à une histoire de vie ou un accident de vie, puisque c'est une histoire personnel, comme tu l'as dit dans le titre du podcast. Je pense que peut-être, est-ce que tu valides ça ? Le mieux, c'est d'interroger, de demander de quoi tu as besoin, qu'est-ce qui est important ou qu'est-ce qui est possible, pas possible, et de finalement, de surtout pas aller dans cette forme un peu de discrimination qui en est une, en pensant à la place de l'autre. en surtout en se disant, il ne va pas y arriver, ou il ne va pas pouvoir, ou ça va le gêner, on ne va pas lui en parler. Tu es contre tout ça en fait. Est-ce que ça t'irrite un peu ?

  • Speaker #1

    C'est toujours compliqué, Corine, de trouver le bon équilibre entre trop de bienveillance où la personne a l'impression d'être assistée et ça peut aussi être source d'incompréhension, d'inconfort. Et puis l'ignorance où la personne va dire, ils ont conscience quand même de ce qui m'est arrivé. Donc c'est compliqué parce que là une fois de plus on est dans une relation entre une personne qui doit accompagner une autre personne qui a le besoin et il faut réguler tout ça. Je pense qu'il faut être sur des phrases assez ouvertes type « sens toi libre » , un manager qui dit à une personne handicapée « écoute sens toi libre, sens toi libre d'adapter les choses comme tu le souhaites, si tu veux qu'on parle un petit peu de ton périmètre de responsabilité, sens toi libre » . vraiment le côté sans toi libre c'est aussi le côté responsabilisant tu as plutôt que dire on peut aménager ça tu voudrais qu'on supprime ça où j'ai constaté que tu avais du mal sur quoi tu t'appuies donc je pense qu'il faut vraiment voilà j'ai moi je dis souvent le handicap fait partie de moi mais il ne définit pas il faut pas non plus voir les handicapés comme des handicapés Parce qu'il y a déjà des handicaps qui sont visibles, d'autres qui sont invisibles.

  • Speaker #0

    80%

  • Speaker #1

    même d'ailleurs. Voilà, exactement. Et en plus, j'ai envie de dire, juste l'état d'esprit d'un collaborateur, sans parler même de handicap, c'est difficile à décrypter. Une même personne, tu vas lui dire la même chose deux jours d'écart et ça n'a pas la même réaction. Donc je pense qu'il faut être dans le respect, dans la bienveillance, dans l'empathie. Et puis aussi, être là dans le cadre de son rôle de manager, qui est aussi de développer ses équipes et de leur donner tous les outils leur permettant de réaliser leur mission et d'atteindre leurs objectifs. Alors,

  • Speaker #0

    tu as dit deux, trois mots qui vont m'aider à faire ce virage vers la conclusion de notre podcast, puisque tu as parlé d'outils, tu as parlé de donner aux équipes, tu as parlé de responsabiliser. Je pense que ça contribue peut-être à quelques éléments de réponse à la dernière question que je vais te poser sur qu'est-ce qui t'anime aujourd'hui ? Qu'est-ce qui te donne envie de te lever dans cette histoire de vie qui s'est encore transformée là sur ces dernières années ? Est-ce que tu peux nous en dire plus et nous parler du chapitre qui s'est déjà ouvert à toi mais qui continue aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    C'est effectivement très large. Je vais faire deux réponses, si tu me le permets. Moi je reste convaincu que l'expérience, elle ne vaut que si elle est partagée. Si tu restes tout seul avec ton savoir, et si tu le donnes, tu ne le perds pas. Donc c'est vraiment partager ces expériences. Ça parlera à certains, moins à d'autres, une partie ou une autre. Donc c'est vraiment... Et après, un des proverbes, ou en tout cas... auquel je crois profondément. C'est un proverbe soufi qui dit que la valeur d'un homme avec un grand H ne se mesure pas à ce qu'il possède pendant sa vie, mais à ce qu'il laisse après sa mort. Et voilà, c'est une grande prétention. Je n'ai pas l'ambition de marquer l'histoire, mais si j'ai semé quelques petites graines, et que ces petites graines... donnent des fruits, qui nourrissent et qui font d'autres petites graines. J'ai appelé d'ailleurs ma petite société Follow Me pour toutes les personnes que j'ai croisées, à qui j'ai indiqué la route et qui sont aujourd'hui sur des belles trajectoires. Donc c'est vraiment, en tout cas moi, ce qui m'anime tous les jours, c'est de rencontrer de nouvelles personnes, c'est d'apprendre de nouvelles choses. Moi je suis profondément convaincu que la différence n'est pas un obstacle, au contraire c'est une source d'épanouissement et de développement. Par définition, une personne qui est différente, elle ne connaît pas les mêmes choses que vous, donc elle a des choses à vous transmettre. Donc dans mon livre, c'est vraiment aussi cette histoire autour de... Voilà, c'est un hymne au vivre ensemble. Moi, je porte plusieurs différences dont je suis fier. Je suis d'origine algérienne, donc j'ai une double culture, une double identité, et des valeurs qui sont très vastes, parce que la France, c'est mon pays. Je suis né, j'ai vécu jusqu'à aujourd'hui et tout ça c'est une vraie richesse. Et puis de l'autre côté, c'est mon handicap qui m'a aussi apporté énormément, plus qu'il m'a enlevé. Je ne suis même aujourd'hui pas convaincu que je n'aurais jamais réalisé tout ça si je n'avais pas eu cet accident de mobilette en juin 1985.

  • Speaker #0

    alors on peut te retrouver Et on peut nous retrouver d'ailleurs, puisque notre relation et notre connexion, c'est fait par un bel outil, qui est plus qu'un outil d'ailleurs, qui est une démarche d'accompagnement, de maturité, de diagnostic auprès des équipes, auprès des entreprises, qui est Power Team. Donc on peut te retrouver sur LinkedIn. Est-ce que tu peux nous donner les deux endroits où on peut te suivre et te retrouver ?

  • Speaker #1

    Alors, mon profil LinkedIn, je ne sais pas où il s'éboille, et puis envoyez-moi vos invitations, que j'accepterai avec grand plaisir, où je communique beaucoup sur toute la partie professionnelle et également sur mon ouvrage, puisque je suis amené aussi à faire des interventions en entreprise, justement pour supporter des programmes de sensibilisation aux problématiques autour de... de la diversité et de l'inclusion des personnes en situation de handicap. J'ai également un compte Insta, toujours au nom de Fawzi Sebaï, où là c'est un petit peu plus des publications en short au bord de la plage. Et autrement, le site Engagement et Performance, bien sûr, et le site Power Team, qui est, comme tu le disais, notre solution de diagnostic d'équipe et d'organisation. pour laquelle on bénéficie d'un partenariat scientifique avec l'Université Paris-Dauphine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Fauzi. Et puis merci à toi. Merci à vous. N'hésitez pas à nous faire de nouveaux commentaires, vos questions, suggestions. Vous pouvez nous retrouver et me retrouver aussi sur LinkedIn, Corinne Lanneux-Paban. Nous suggérez sur notre plateforme de podcast Développe ton Zest, nous suggérez des thématiques à approfondir. C'est toujours de bienvenue. Merci de votre fidélité, de votre écoute.

  • Speaker #1

    Merci à tous.

Share

Embed

You may also like