undefined cover
undefined cover
Comment déconstruire la grossophobie pour une alimentation intuitive et bienveillante ? S 2 - Episode 6 cover
Comment déconstruire la grossophobie pour une alimentation intuitive et bienveillante ? S 2 - Episode 6 cover
Mange, ris, aime

Comment déconstruire la grossophobie pour une alimentation intuitive et bienveillante ? S 2 - Episode 6

Comment déconstruire la grossophobie pour une alimentation intuitive et bienveillante ? S 2 - Episode 6

37min |21/10/2024
Play
undefined cover
undefined cover
Comment déconstruire la grossophobie pour une alimentation intuitive et bienveillante ? S 2 - Episode 6 cover
Comment déconstruire la grossophobie pour une alimentation intuitive et bienveillante ? S 2 - Episode 6 cover
Mange, ris, aime

Comment déconstruire la grossophobie pour une alimentation intuitive et bienveillante ? S 2 - Episode 6

Comment déconstruire la grossophobie pour une alimentation intuitive et bienveillante ? S 2 - Episode 6

37min |21/10/2024
Play

Description

Dans cet épisode de Mange Ris Aime, on aborde un sujet sensible et trop souvent mis de côté : la grossophobie. Je t’invite à te joindre à moi pour explorer ce phénomène avec un regard neuf, et à comprendre comment il affecte les personnes en surpoids ou obèses. À travers cet échange, je te montre à quel point ces jugements, parfois inconscients, sont profondément ancrés dans notre société.

On commence par déconstruire l’idée que l’obésité serait simplement un manque de volonté. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) la reconnaît pourtant comme une maladie multifactorielle. Mais dans notre culture, elle est encore perçue comme un défaut moral. Et cela affecte tout, même les professionnels de santé, qui au lieu de soigner, renforcent parfois ces croyances biaisées.

Je partage avec toi des exemples concrets, des anecdotes, et des faits pour démontrer que l’obésité ne peut pas être réduite à un problème d’alimentation ou d’exercice. Les causes sont complexes : hormonales, génétiques, psychologiques et environnementales. Il est temps de déconstruire ces stéréotypes et de cultiver une relation plus apaisée avec notre corps et la nourriture.

Dans cet épisode, je te parle aussi d’alimentation intuitive et de la manière de retrouver un équilibre alimentaire sans tomber dans les pièges des régimes restrictifs. C’est une véritable invitation à traiter chaque corps avec bienveillance et à reconnaître la diversité corporelle qui fait la richesse de notre monde.

Si tu veux apprendre à repérer et éliminer les biais grossophobes dans ta vie, cet épisode est pour toi. Je t’encourage à écouter, à réfléchir, et à partager ce message autour de toi pour lutter contre les préjugés.

👉 Ressources pour lutter contre la grossophobie :

Collectif Gras Politique : https://www.graspolitique.fr

Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids (GROS) : http://www.gros.org

Equilibre : https://equilibre.ca/campagne/la-grossophobie-ca-suffit/

🎧 Écoute l’épisode et n’oublie pas de partager tes réflexions en commentaire !

• Facebook : http://www.facebook.com/allaboutyourfood/

• Instagram : http://www.instagram.com/chloe_de_smet/

• LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/chloe-de-smet-dieteticienne/

• TikTok : https://www.tiktok.com/@chloeds_nutrition

• YouTube : https://www.youtube.com/@chloedesmet-nutrition

• Site web : http://www.chloedesmet.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Es-tu grossophobe sans le savoir ? Je t'invite à écouter cet épisode de podcast sur un sujet, ma foi, assez sensible, mais qui pourrait bien t'ouvrir les yeux. Bienvenue dans Mangerie à l'Homme, le podcast dédié aux femmes qui veulent renouer avec une relation apaisée et joyeuse, avec leur alimentation et leur corps. Je suis Chloé de Smet, diététicienne... holistique et gourmande et j'accompagne mes femmes depuis plus de 20 ans. Ayant travaillé dans le milieu de la gastronomie et dans le milieu des médias, je propose des conseils inspirants et des discussions authentiques. Un lundi sur deux, les 7h du matin, retrouvez-nous pour une bonne dose de gourmandise et de légèreté. Libérez-vous des inventions et des dictats autour du corps et de la nutrition et trouvez votre meilleure façon de manger pour vous épanouir pleinement. Alors en préambule, je vais m'excuser pour déjà le son de ma voix, je suis malade, mais j'enregistre cet épisode de podcast qui me tient à cœur et je n'ai pas les idées aussi claires que d'habitude, donc ça pourrait être un tout petit peu plus confit, je m'en excuse par avance, je n'ai pas mon flot de paroles habituelles, donc voilà. Petit préambule, mais on va rentrer dans le vif du sujet. Alors, est-ce que tu es grossophobe sans le savoir ? Pourquoi je te dis ça ? Parce que c'est un petit peu comme le racisme. Souvent, les gens ne se disent pas racistes, mais finalement, ils ont quelques comportements qui sont un petit peu racistes. Ils se disent, ah oui, mais moi, j'ai un ami noir, moi, j'ai un ami juif, moi, j'ai un ami asiatique. Donc, tu comprends que ça, c'est du racisme aussi. Et bien la grossophobie c'est un petit peu pareil, il y a sûrement des gens dans ton entourage qui sont en surpoids ou obèses et des gens que tu apprécies, mais en fait inconsciemment et tout au fond de ton esprit, tu as quand même cette idée que pour devenir obèse ou pour être en surpoids, c'est que la personne elle a dû trop manger ou pas assez bouger, en tout cas elle n'a pas fait assez d'efforts. C'est vraiment... une pensée qui est internalisée, qui est véhiculée par notre société actuelle. Il ne faut pas trop s'en vouloir, mais c'est important de pouvoir repérer cette pensée. Je vais t'expliquer pourquoi ce n'est pas tout à fait vrai, et pourquoi ce n'est pas du tout vrai non plus, que l'obésité ou le surpoids est un manque de volonté. On va passer ça un petit peu en revue, on va voir ce qui fait que... On peut arriver à tout de même continuer à le penser et puis comment faire changer les choses. Et donc l'obésité finalement c'est quoi ? L'obésité ça a été reconnu par l'OMS comme une maladie multifactorielle. C'est souvent encore perçu comme un défaut moral, donc je disais que les personnes obèses on les considère qu'elles n'ont pas assez de volonté. qu'elle manque de dynamisme ou quoi que ce soit. Et ce qui est pire encore, c'est que souvent ces idées biaisées influencent des professionnels de santé qui, au lieu de soigner, jugent et culpabilisent des patients. J'ai beaucoup de patients qui viennent en consultation, qui ont été consulter un professionnel de santé, un médecin généraliste par exemple, pour... une angine pour un rhume ou je sais quoi, et qui ressortent finalement avec un régime. Et qui, peut-être s'ils ont de la chance, auront quelque chose pour leur angine ou leur rhume, mais qui auront surtout des injonctions à perdre du poids. Et ça malheureusement c'est encore très très présent, et malheureusement aussi... Ça incite les personnes dans cette situation à ne plus consulter leur médecin. Parce que de toute façon, quoi qu'elles fassent, on va toujours ramener ça à leur poids et elles ne seront pas soignées correctement. Donc elles ne voient plus la nécessité ou la peine d'aller consulter un médecin qui de toute façon ne les soignera pas. C'est dramatique. C'est vraiment dramatique. Et pourquoi j'avais envie aussi de soulever ce sujet et de l'aborder avec vous dans ce podcast, c'est parce que j'ai eu une petite altercation sur les réseaux sociaux, enfin une discussion, avec une personne qui s'est formée récemment en nutrition. et qui est d'une intelligence remarquable et d'une sensibilité remarquable par ailleurs, et qui a posté quelque chose de tout à fait insensible, qui était censé être une petite blague ou quelque chose comme ça, mais qui était très très violente finalement pour les personnes en situation de surpoids ou d'obésité. En disant finalement, et toi c'est quoi ton excuse d'être gros ? C'était vraiment extrêmement violent, puis je me suis fait traiter de woke. Alors, ça ne m'a pas fait rire au départ, maintenant j'en rigole. Pourquoi je ne suis pas woke ? Pourquoi sa remarque finalement est déplacée ? C'est parce que, enfin à propos de moi, à propos des personnes en surpoids, c'est tout à fait déplacé, mais je voulais mettre quelque chose au clair aussi. Si je fais cet épisode, ce n'est pas pour... Dire que tout le monde doit être gros, que tout le monde a le droit d'être gros, ou qu'on va vivre dans une société où il n'y aura que des gros, et où il faut être gros à tout prix, ce n'est pas du tout mon intention. Ici, je voulais vraiment faire la différence entre soigner la personne, prendre en compte ses besoins de santé, Et une personne en situation de surpoids ou en obésité peut avoir des gros défis de santé liés à ce surpoids ou à cette obésité. Et dans ce cas-là, effectivement, on fait quelque chose. Mais faire quelque chose, ça ne veut pas dire toujours la faire maigrir à tout prix. Et puis, il y a des personnes que j'ai eues en consultation. J'ai vraiment une jeune femme magnifique, très chouette, super bien dans son... sa vie, voilà, avec un bon job, un mari, un petit bébé. Mais cette femme, je vais l'appeler Nathalie, Nathalie, elle a toujours été en surpoids. Alors oui, Nathalie, elle a commencé à développer des troubles du comportement alimentaire. Et ce n'est pas ça qui l'a fait grossir, si en partie, mais elle était déjà en surpoids avant. Et en fait, ce sont tous les régimes qu'on lui a... imposées quand elle était petite, qui l'ont menée à des troubles alimentaires et qui lui ont fait prendre encore davantage de poids. Donc peut-être que Nathalie, si elle n'avait pas fait tous ces régimes, elle serait simplement en situation de surpoids. Mais aujourd'hui, elle est en situation d'obésité. Et là, encore quelques soucis avec sa relation à la nourriture. Alors on a beaucoup beaucoup beaucoup avancé et aujourd'hui ça s'est vraiment apaisé. Néanmoins, Voilà, aujourd'hui Nathalie, ce dont elle a besoin, c'est de pacifier sa relation avec la nourriture. En dehors de ça, en dehors de ces quelques compulsions qui restent, elle a une alimentation super équilibrée et satisfaisante, elle fait du sport, elle a des amis, elle a une super vie, et donc tout va bien. Effectivement, sa santé doit être surveillée, comme une autre personne qui aurait une maladie multifactorielle. Et on ne va pas la faire maigrir. Et je ne vais pas la faire maigrir. Pourquoi ? Parce que tous ces bilans de santé, ces bilans sanguins sont impeccables. Aujourd'hui, il n'y a pas de raison de s'acharner à vouloir limiter l'alimentation de Nathalie. C'est impensable de lui faire faire davantage de sport parce qu'elle a un boulot temps plein, une famille. un petit bébé, et qu'elle est très bien comme ça, et qu'elle est en parfaite santé, le jour où sa santé se dégrade, il faudra effectivement réfléchir autrement. Et donc, ce qu'on voit aujourd'hui, les solutions qui sont proposées contre l'obésité, pour lutter contre l'obésité, comme la chirurgie bariatrique, donc c'est la chirurgie de l'estomac, et bien ça c'est fait pour des personnes... en situation d'obésité grave, qui ont des gros problèmes de santé. Et donc là, on va les faire maigrir, on va leur faire perdre du poids volontairement et en grande quantité pour ajouter des années à leur espérance de vie. Mais ces actions, ces actes chirurgicaux ont un impact considérable sur le reste. sur les autres aspects de la vie de la personne et sur ses autres aspects de santé. Il faut savoir que les actes de chirurgie bariatrique ont un impact très important sur la santé mentale et que ça ne doit pas être pris à la légère. D'ailleurs, on fait des évaluations psychologiques normalement avant les interventions bariatriques parce que des personnes qui pourraient souffrir de dépression ou qui ne seraient pas dans un bon état psychologique avant la chirurgie ont énormément plus de risques d'attenter à leur jour. après l'opération. Donc il y a un risque de suicide qui est considérable après ce genre d'opération chez les personnes qui sont plus fragiles psychologiquement. Et donc on parle ici de danger de mort après une chirurgie bariatrique. Donc ce n'est pas une solution à prendre à la légère. Alors on parle aussi de médicaments, vous avez entendu parler certainement de l'ozempique et du Saxenda, tous leurs dérivés. Là aussi, ça ne fonctionne pas à tous les coups, c'est censé être des médicaments pour gérer le diabète chez des personnes qui ont beaucoup de mal à réguler leur glycémie et à réguler leur poids. Mais ce n'est pas un traitement qui fonctionne chez tout le monde et c'est aussi un traitement qui comporte beaucoup de risques. Donc aujourd'hui, on n'a pas de traitement à long terme et on n'a pas de traitement... Pour l'obésité, puisque c'est une maladie multifactorielle, il n'y a pas de traitement universel. Il n'y a pas de pilule magique, il n'y a pas de baguette magique. Sinon, effectivement, tout le monde serait mince. Et s'il n'y avait qu'à faire du sport et réguler son alimentation, je peux vous assurer que tout le monde serait mince. Parce que, alors, il y a toujours des exceptions et on n'est pas aux Etats-Unis. Et moi, je vis... dans un environnement qui est assez favorisé. Et donc, les personnes que je vois en consultation, moi, qui viennent donc d'un milieu favorisé, qui ont une bonne éducation, ce sont des personnes qui savent à peu près quoi manger. Et ce sont des personnes qui ne mangent pas beaucoup plus mal que la moyenne des personnes ici en Belgique et dans mon environnement. Parce que je reçois aussi des personnes minces en consultation qui viennent pour d'autres problématiques de santé et pas du tout pour leur poids. Et je peux vous dire que leur alimentation est moins bonne généralement, est moins bien équilibrée que celle des personnes que je reçois en surpoids, en obésité. Et souvent, l'autre croyance qui vient quand... On reçoit des personnes qui sont en surpoids ou en obésité et qu'elles viennent nous montrer leur alimentation et qu'elles viennent parler de ce qu'elles mangent. Je dis Ah ! Mais celui-là ou celle-là, elle ment. Ça ne peut pas être possible. Elle ne va pas manger que ça parce que sinon, elle ne serait pas aussi grosse. Et ça, c'est aussi un préjugé et ça, c'est aussi de la grossophobie parce que, alors effectivement, il y a toujours des biais, mais il y a des moyens. de récolter précisément les informations sur ce que les gens mangent, c'est ce que je fais généralement, et je l'amène de façon à ce qu'il y ait le moins de biais possible, et le moins d'omissions possibles. Et ce qui se passe, c'est que, généralement, il y a eu une baisse du métabolisme de base, mais vraiment drastique. Et que donc, oui, ces personnes mangent plus que leurs besoins, mais leurs besoins sont... ridiculement bas et qu'on ne peut pas manger aussi peu. C'est-à-dire qu'il y a un problème à un moment donné où, quand on va baisser très fort l'apport calorique, ce qui se passe dans les régimes hyper restrictifs, il y a un souci parce qu'on n'amène plus suffisamment de nutriments essentiels, donc les vitamines, les minéraux, les oligo-éléments dont le corps a besoin pour fonctionner. Et forcément, si on réduit très très fort... la quantité d'aliments qu'on amène dans l'alimentation, forcément on va réduire le nombre de nutriments et les nutriments qu'on apporte via les compléments sont toujours moins bien assimilés. Donc il y a une problématique ici pour moi de dire ok, si j'ai une personne en face de moi qui a un métabolisme ridiculement bas, jusqu'où on va descendre son apport calorique pour que ses besoins puissent tout de même... être comblé, ses besoins nutritionnels puissent tout de même être comblés. Et donc là, c'est aussi un grand biais qu'on peut avoir, et que les médecins aussi, que tous les soignants peuvent avoir, c'est ah oui, mais cette personne, elle me ment parce que ce n'est pas possible qu'elle mange aussi peu Moi, je peux vous dire que j'en ai vu plein, et notamment des personnes qui ont des troubles hormonaux et des troubles de la thyroïde, parce qu'en hypothyroïdie, il y a l'appétit qui diminue aussi. Et j'ai déjà vu des personnes qui mangeaient vraiment extrêmement peu. et qui continuent à prendre du poids. Et ça, c'est une des causes possibles. C'est aussi un dérèglement hormonal, mais tous les dérèglements hormonaux ne se traitent pas aussi facilement qu'une hypothyroïdie. Il y a plein de particularités. Je ne suis pas médecin, donc je ne peux pas prendre ça en charge, mais il y a effectivement plein de choses qu'on ne connaît pas encore sur ces dérèglements hormonaux. Donc je disais en introduction, c'est peut-être un petit peu déconnu comme épisode, mais voilà, je parlais de l'aspect hormonal et donc de l'aspect multifactoriel de cette maladie qu'est l'obésité. Donc on a les hormones, je parlais d'hypothyroïdie, on peut avoir des dérèglements aussi de la leptine, c'est le hormone de la satiété. Et on peut avoir par exemple d'autres... problèmes hormonaux comme le syndrome des ovaires polycystiques, où là aussi on a quelque chose qui fait prendre du poids. Donc il y a pas mal de choses différentes. Et au niveau hormonal, il y a pas mal de choses qui peuvent dérailler, qui peuvent expliquer une augmentation du poids, mais il n'y a pas que ça, il y a aussi des facteurs génétiques, on en parle beaucoup, ben oui, on n'est pas tous pareils. Et puis il y a des études sur des familles et sur les jumeaux qui montrent que la susceptibilité à l'obésité, ça peut être hérité. On a vu des jumeaux identiques qui ont été mis dans des situations différentes, une situation ambizogène, une situation qui ne l'est pas, et les deux ont eu des tendances à l'obésité. Donc on voit que ces prédispositions génétiques... existent et elles affectent la manière dont le corps va stocker les graisses ou va réagir à l'alimentation. Donc ça explique pourquoi deux personnes ayant des habitudes alimentaires similaires peuvent avoir des résultats différents en matière de poids. Et ça, c'est là aussi que ça réside, c'est que des personnes minces qui peuvent prendre du poids par exemple à l'occasion des fêtes ou de vacances ou des choses comme ça, Donc quand on parle de prise de poids, on parle de 5 kilos maximum. Ouh là là là là, j'ai fait des excès, je vais faire attention. Et en faisant attention, ou pas vraiment, en reprenant juste leurs habitudes routinières, on va dire, je vais dire les habitudes habituelles, parce que comme je suis fatiguée, je parle mal. En reprenant leur routine alimentaire et sportive, ben voilà, elles vont réguler leur poids. Et donc... Pour ces personnes, c'est forcément qu'on peut agir et que c'est plutôt facile de se réguler quand on a fait quelques excès dans des périodes un petit peu particulières. Et donc, il n'y a qu'à faire un peu plus de sport ou faire un peu attention à ce qu'on mange. Mais la génétique va jouer pour beaucoup aussi là-dedans, la façon dont le métabolisme va se réguler. Et là où va être mis le pondérostat. Le pondérostat, c'est un peu comme le thermostat du poids, si vous voulez. Donc dans votre maison, vous réglez votre thermostat. Quand il fait froid en hiver, vous allez le régler, je ne sais pas, à moins 19, 20 degrés. Et votre chaudière, elle va se réguler pour que la température soit constante et qu'elle reste à 19 ou 20 degrés. Même si vous ouvrez des fenêtres, que vous aérez le matin, la température va revenir à ces 20 degrés. Pour le poids, c'est un peu pareil. On a ça aussi dans notre corps. On a un pont d'érosta. Et chez les personnes en surpoids, en obésité, ce pont d'érosta peut être déréglé. Là encore, on ne connaît pas tous les mécanismes. Mais quoi que ces personnes fassent, même si elles essayent de perdre du poids, ce poids va... systématiquement revenir. à ce pont d'érosta et à ce poids plus élevé. Dans les facteurs qu'on a sur l'obésité, il y a aussi des facteurs psychologiques et de stress qui vont accentuer. Il y a évidemment les troubles du comportement alimentaire qui peuvent mener à une obésité. Mais ces troubles du comportement alimentaire sont secondaires à un stress, des facteurs psychologiques, à de l'anxiété. Ça peut être secondaire à un trauma aussi. Il y a beaucoup de situations de surpoids et d'obésité qui sont liées à des traumas, soit qui sont conscients, soit qui sont inconscients. Donc quand on subit des traumas très graves, par exemple des abus sexuels, l'inconscient, le psychisme peut décider. d'oublier en quelque sorte ce qui s'est passé et d'aller enterrer ce trauma dans l'inconscient. Mais ce n'est pas parce qu'il est consciemment oublié que l'inconscient l'a oublié lui aussi. Ce trauma est toujours dans l'inconscient et impacte nos choix de tous les jours, et impacte notre vie, et impacte notre organisme aussi, et peut conduire. à par exemple une libération de cortisol beaucoup plus élevée qui va favoriser le stockage des graisses, ça peut avoir pas mal de conséquences. Et puis il peut y avoir aussi tous les antécédents de régimes restrictifs, puisqu'on sait qu'à chaque fois qu'on fait un régime restrictif, on a le métabolisme de base qui descend. Et donc quand on fait un régime, on perd... à la fois de la graisse, de l'eau, mais on perd aussi du muscle et on perd un petit peu de masse osseuse. Donc on ne perd pas que du gras quand on perd du poids. Et que malheureusement, cette fonte musculaire va réduire la dépense énergétique au repos. Et ça peut expliquer aussi pourquoi beaucoup de personnes finissent par reprendre du poids après chaque tentative de régime. Et on l'a bien vu avec... L'étude de l'ANSES qui date de 2010, c'est pas quelque chose de récent, ça fait déjà 14 ans qu'on a cette étude qui montre que les régimes restrictifs échouent à 80%. Aujourd'hui on peut même parler de rééquilibrage alimentaire parce que quand on voit sur les réseaux sociaux ce qu'on propose en rééquilibrage alimentaire, ça ressemble très fort à du régime restrictif. Donc il faut vraiment faire attention à qui... confie sa santé et son alimentation parce qu'un rééquilibrage alimentaire c'est vraiment fait pour partir de vos habitudes et y mettre plus de santé, pas y mettre davantage de restrictions et donc ces antécédents d'origine peuvent expliquer aussi un surpoids alors il y a des facteurs environnementaux je vais passer mais... On sait très bien que le statut social et économique est en lien aussi avec le poids, que le manque d'éducation, l'éducation alimentaire, est aussi un facteur qui joue sur le surpoids et l'obésité. Aux Etats-Unis, il y a un grand facteur qui est que l'accès à une nourriture saine est plus cher, ce qui n'est pas tout à fait le cas. ici dans nos pays européens. Mais quand vous allez aux Etats-Unis, la malbouffe, les seaux d'ailes de poulet frites, les fast-foods, les plats tout préparés, sont vraiment beaucoup moins chers que la nourriture fraîche qu'il faut encore transformer et qu'il faut savoir préparer correctement. Donc là aussi, il y a des gros biais qui sont importants. financiers, culturels, éducatifs, et qui sont des facteurs qui influencent aussi l'obésité. Donc voilà, c'est quelques facteurs ici, il y en a encore bien d'autres. Mais donc, ce sont déjà plein de facteurs à tenir en compte quand on est face à une personne en surpoids, en situation d'obésité, et donc il n'y a pas que l'activité physique et l'alimentation. Alors on peut encore parler de notre société qui nous rend grossophobes aussi. J'ai parlé des médias. La minceur est élevée comme standard de beauté ultime. On est bien tous d'accord, je pense qu'il n'y a pas débat là-dessus. Donc c'est très très compliqué déjà de célébrer la diversité des corps. Et d'accepter ces diversités des corps même avant de la célébrer. C'est-à-dire qu'on a l'impression... Aujourd'hui, quand on voit les médias, que ce soit encore les médias mainstream comme la télé, comme les films ou maintenant tous les réseaux sociaux, on a vraiment un stéréotype de corps mince, jeune, qui nous fait penser que dès qu'on est en dehors de ces critères, on est anormaux. Alors que la normalité, c'est la diversité. Dans la nature, il n'y a pas de diversité. pas deux choses identiques et vraiment c'est la diversité qui est naturelle. Donc là, on a déjà un biais à ce niveau-là. Je ne suis pas une spécialiste des biais cognitifs. Je ne vais pas faire semblant de m'y connaître à fond là-dedans, mais on a déjà ce biais-là qui fait qu'on a l'impression à travers les médias qu'on consomme qu'on devrait tous ressembler à cet idéal de minceur et que dès qu'on en sort, ce n'est pas normal. Et donc quand on voit une personne avec un corps différent, déjà on se demande ce qui a bien pu se passer pour qu'elle ait un corps différent, alors que c'est juste peut-être naturel. Donc il y a ça et puis il y a les messages qui sont véhiculés. Alors moi j'ai grandi dans les années 80 devant la télévision. Souvent je vois des reels sur Instagram où il y a des nanas qui reprennent des extraits des émissions télé, des séries pour ados où les nanas se trouvent grosses, où les nanas disent qu'elles doivent faire régime alors qu'elles sont toutes minces. Et donc là aussi ça a conditionné notre cerveau à se dire que... C'était pas normal d'être gros, qu'il fallait faire régime, qu'il fallait contrôler son corps et que déjà avoir le corps de cette nana magnifique à la télé, c'était déjà compliqué et donc nous il fallait vraiment qu'on fasse gaffe. Et donc là aussi on perçoit la personne grosse comme une personne qui n'a pas fait d'efforts, qui n'a pas voulu faire attention, donc ce sont vraiment des biais qui sont ancrés, des croyances qui vont être ancrées assez profondément. qui nous ont été inculqués quand on était enfant, en tout cas pour moi. Et déconstruire ça, c'est très important, c'est toujours possible et c'est très important. Donc il y a ça, il y a des messages qui restent en tant qu'adulte. Je voyais une collègue diététicienne qui s'insurgeait un peu hier à propos d'une présentatrice télé qui va présenter ici l'émission du meilleur pâtissier. Oh là là, je vais prendre des kilos ! Comme si forcément, comme il y avait des pâtisseries, elle allait forcément prendre du poids. Et ce n'est pas forcément le cas non plus. Il n'y a pas de bons ou de mauvais aliments. Il y a une régulation qui se fait au niveau calorique. Là aussi, grâce à notre pondérostat, s'il fonctionne correctement, et grâce à notre niveau de satiété, si on écoute bien ses sensations corporelles, si on a mangé beaucoup de gâteaux pendant la journée, le soir on n'aura pas faim. Et donc les choses vont se réguler naturellement aussi. Donc il y a beaucoup de choses qui sont véhiculées, qui disent, bon ben voilà, si tu prends du poids, c'est que tu as mangé beaucoup de gâteaux. Et si tu manges beaucoup de gâteaux, c'est que forcément tu vas prendre du poids. Toutes ces idées-là sont extrêmement ancrées encore, et sont tellement véhiculées dans les médias, et c'est tellement difficile de faire changer ces choses-là. Donc oui, voilà d'où nous viennent aussi ces perceptions et ces idées grossophobes qu'on peut avoir internalisées. Et il n'y a pas que des personnes minces qui peuvent avoir ces idées grossophobes, il y a des personnes grosses qui peuvent être grossophobes aussi, et qui ne peuvent pas supporter la grosseur chez elles ou chez les autres aussi, et certaines personnes en surprendent. poids ou en situation d'obésité, peuvent se dire qu'effectivement, être gros, c'est de leur faute. Et cette grossophobie internalisée, elle est catastrophique pour ces personnes-là. C'est ça qui est important à... à mettre en lumière aussi, c'est que c'est jamais 100% de sa faute, c'est jamais vraiment de sa faute si on est obèse. Alors on dira oui, il y en a effectivement qui mangent très mal, qui ne font pas de sport et qui ont des habitudes catastrophiques. Oui, oui, oui, ça existe, ça peut être éduqué. Mais là aussi, c'est généralement un manque d'éducation, un manque de prise de conscience. Et là encore... On peut me traiter de woke si on veut. Mais il y a toujours une raison derrière. Et d'aborder une personne en surpoids, en obésité, en pensant uniquement que c'est de sa faute, ça ne va pas l'aider. Et faire prendre conscience aux personnes qui sont en situation d'obésité. et qui pensent que c'est uniquement leur faute, là aussi c'est important de pouvoir les éduquer à ça et de pouvoir leur dire que non, qu'il y a plein de facteurs qui font qu'elle est sûrement dans cet état-là. Et que finalement le poids, c'est un des marqueurs, mais ce n'est pas le plus critique. Il y a l'obésité et puis il y a le syndrome métabolique où là il y a plusieurs... paramètres de santé qui ne sont plus bons. Il y a comme la résistance à l'insuline ou le diabète, de l'inflammation et d'autres choses encore. Mais là on a un danger pour la santé. Quand on prend le poids uniquement, ça ne veut rien dire. Donc encore une fois, on peut avoir une personne qui, d'un point de vue de son IMC, est en état d'obésité. Elle peut avoir une masse musculaire très importante, elle peut avoir une masse grasse importante aussi. Ses résultats de biologie de santé, de prise de sang peuvent être impeccables. Elle peut être jeune, elle peut être active et avoir une bonne alimentation. Et dans ces cas-là, il n'y aura pas de soucis. Et ça peut être complètement le contraire. Et dans ces cas-là, il faut une prise en charge. Donc, il y a vraiment à aller voir au-delà du simple chiffre sur la balance, au-delà de la silhouette. Et ça c'est très important alors. Oui on voit des personnes qui ont perdu beaucoup de poids. Moi j'ai suivi deux comptes Instagram, il y avait par exemple Rose Poudrée. Elle a décidé de prendre les choses en main et de revoir son alimentation et son activité physique. Mais elle avait une relation à l'alimentation qui était problématique et donc là les changements ont été totalement bénéfiques pour sa santé. Et à la fois sa santé physique et sa santé mentale. Et donc là c'est tout bénef et c'est bravo. Et un autre conte que je suis c'est Harmonia Libertini. Je le prononce peut-être pas bien parce que je suis fatiguée. Et elle au contraire ces 7 dernières années elle a pris énormément de poids. Et ça a été très très dur psychologiquement au début. Et elle... Voilà, elle partage tout son cheminement et elle bouge et elle fait beaucoup de sport et elle a une activité professionnelle qui cartonne. Et je pense qu'elle a remis en question son alimentation aussi. Et là, on lui a découvert un lipodème qui fait qu'elle a pris énormément de masse grasse. Et là encore, on est sur un trouble et un problème hormonal. qui explique évidemment cette prise de poids, mais quand elle était plus mince, 7 ans auparavant, elle avait des troubles alimentaires parce qu'elle avait tellement peur de prendre du poids qu'elle se restreignait beaucoup, c'était très compliqué. Donc là aussi, vraiment, il y a beaucoup de choses à prendre en compte et vraiment je voudrais déconstruire cette idée avec vous qu'être gros, c'est forcément une question de manque de volonté. Je crois que maintenant, après tout ce que je vous ai partagé, vous avez fini par le comprendre. Donc quand on est face à une personne en situation de surpoids ou d'obésité, surtout quand on est professionnel de santé ou quand on est dans le milieu du fitness, c'est d'écouter sans jugement les histoires de poids. de remplacer vraiment ce mot de régime, restriction ou même rééquilibrage alimentaire par santé globale. Vraiment prendre soin de la santé globale de la personne et puis de s'informer sur l'obésité en tant que maladie, apprendre à accepter que les corps sont différents. Et moi je milite vraiment pour la diversité des corps dans les médias. J'aime bien avoir plein de comptes différents sur mes réseaux sociaux et suivre plein de comptes, je pourrais vous en mettre dans la description de ce podcast, pour me rappeler qu'il n'y a pas qu'un type de corps qui est la définition de la beauté, que tous les corps peuvent être beaux, et donc vraiment accepter que les corps sont différents. Et soutenir les personnes plutôt que les culpabiliser. Vraiment, c'est l'écoute pour moi qui est primordiale. J'aimerais bien, j'aimerais que vous me disiez si cet épisode a pu changer déjà votre perception sur le surpoids, sur l'obésité. C'était ma mission avec cet épisode. Et puis voilà, peut-être que vous vous reconnaissez de non-c'est-croyance erronée ou que vous connaissez quelqu'un qui en est victime. Si c'est le cas, mais... Il est temps d'agir et de challenger ces préjugés. Vous pouvez vous renseigner sur les causes réelles de l'obésité, changer la manière d'interagir avec les personnes en surpoids et puis surtout partager cet épisode pour aider à déconstruire la grossophobie autour de vous et commencer aujourd'hui à traiter chaque corps avec respect et compassion. Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode de podcast. Je vous rappelle vraiment d'essayer de soulever le voile et le déguisement de cette grossophobie parce qu'elle est souvent déguisée en conseil bienveillant, mais on peut trouver une autre manière de fonctionner. Je vous mettrai aussi les références d'un site canadien. qui a des très belles infographies à ce sujet et qui peuvent vraiment être très instructives sur comment aborder les choses.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    N'hésitez pas à partager et mettez-moi un petit commentaire pour me dire si vous avez apprécié ce podcast,

  • Speaker #1

    même peut-être un petit peu décousu, avec mon cerveau encore bien embrumé. On se retrouve donc un jour pour un nouvel épisode et à ma grande surprise, j'ai encore trouvé une de troisième styliste couturière qui va nous parler de la relation avec le corps et le vêtement. A très bientôt pour une nouvelle salle de travail.

Chapters

  • Introduction à la grossophobie et ses implications

    00:00

  • Comprendre l'obésité comme une maladie multifactorielle

    01:30

  • Les préjugés et jugements des professionnels de santé

    03:01

  • Discussion sur les réseaux sociaux et les stéréotypes

    04:36

  • Cas de Nathalie : une histoire de surpoids et de santé

    06:41

  • Chirurgie bariatrique et ses conséquences psychologiques

    09:04

  • Médicaments pour la gestion du poids : efficacité et risques

    10:45

  • Facteurs génétiques et hormonaux de l'obésité

    11:30

  • Impact du stress et des traumatismes sur le poids

    18:07

  • L'influence de l'environnement socio-économique

    23:00

  • Les médias et la perception de la beauté

    24:26

  • Conclusion : vers une meilleure compréhension de l'obésité

    34:30

Description

Dans cet épisode de Mange Ris Aime, on aborde un sujet sensible et trop souvent mis de côté : la grossophobie. Je t’invite à te joindre à moi pour explorer ce phénomène avec un regard neuf, et à comprendre comment il affecte les personnes en surpoids ou obèses. À travers cet échange, je te montre à quel point ces jugements, parfois inconscients, sont profondément ancrés dans notre société.

On commence par déconstruire l’idée que l’obésité serait simplement un manque de volonté. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) la reconnaît pourtant comme une maladie multifactorielle. Mais dans notre culture, elle est encore perçue comme un défaut moral. Et cela affecte tout, même les professionnels de santé, qui au lieu de soigner, renforcent parfois ces croyances biaisées.

Je partage avec toi des exemples concrets, des anecdotes, et des faits pour démontrer que l’obésité ne peut pas être réduite à un problème d’alimentation ou d’exercice. Les causes sont complexes : hormonales, génétiques, psychologiques et environnementales. Il est temps de déconstruire ces stéréotypes et de cultiver une relation plus apaisée avec notre corps et la nourriture.

Dans cet épisode, je te parle aussi d’alimentation intuitive et de la manière de retrouver un équilibre alimentaire sans tomber dans les pièges des régimes restrictifs. C’est une véritable invitation à traiter chaque corps avec bienveillance et à reconnaître la diversité corporelle qui fait la richesse de notre monde.

Si tu veux apprendre à repérer et éliminer les biais grossophobes dans ta vie, cet épisode est pour toi. Je t’encourage à écouter, à réfléchir, et à partager ce message autour de toi pour lutter contre les préjugés.

👉 Ressources pour lutter contre la grossophobie :

Collectif Gras Politique : https://www.graspolitique.fr

Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids (GROS) : http://www.gros.org

Equilibre : https://equilibre.ca/campagne/la-grossophobie-ca-suffit/

🎧 Écoute l’épisode et n’oublie pas de partager tes réflexions en commentaire !

• Facebook : http://www.facebook.com/allaboutyourfood/

• Instagram : http://www.instagram.com/chloe_de_smet/

• LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/chloe-de-smet-dieteticienne/

• TikTok : https://www.tiktok.com/@chloeds_nutrition

• YouTube : https://www.youtube.com/@chloedesmet-nutrition

• Site web : http://www.chloedesmet.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Es-tu grossophobe sans le savoir ? Je t'invite à écouter cet épisode de podcast sur un sujet, ma foi, assez sensible, mais qui pourrait bien t'ouvrir les yeux. Bienvenue dans Mangerie à l'Homme, le podcast dédié aux femmes qui veulent renouer avec une relation apaisée et joyeuse, avec leur alimentation et leur corps. Je suis Chloé de Smet, diététicienne... holistique et gourmande et j'accompagne mes femmes depuis plus de 20 ans. Ayant travaillé dans le milieu de la gastronomie et dans le milieu des médias, je propose des conseils inspirants et des discussions authentiques. Un lundi sur deux, les 7h du matin, retrouvez-nous pour une bonne dose de gourmandise et de légèreté. Libérez-vous des inventions et des dictats autour du corps et de la nutrition et trouvez votre meilleure façon de manger pour vous épanouir pleinement. Alors en préambule, je vais m'excuser pour déjà le son de ma voix, je suis malade, mais j'enregistre cet épisode de podcast qui me tient à cœur et je n'ai pas les idées aussi claires que d'habitude, donc ça pourrait être un tout petit peu plus confit, je m'en excuse par avance, je n'ai pas mon flot de paroles habituelles, donc voilà. Petit préambule, mais on va rentrer dans le vif du sujet. Alors, est-ce que tu es grossophobe sans le savoir ? Pourquoi je te dis ça ? Parce que c'est un petit peu comme le racisme. Souvent, les gens ne se disent pas racistes, mais finalement, ils ont quelques comportements qui sont un petit peu racistes. Ils se disent, ah oui, mais moi, j'ai un ami noir, moi, j'ai un ami juif, moi, j'ai un ami asiatique. Donc, tu comprends que ça, c'est du racisme aussi. Et bien la grossophobie c'est un petit peu pareil, il y a sûrement des gens dans ton entourage qui sont en surpoids ou obèses et des gens que tu apprécies, mais en fait inconsciemment et tout au fond de ton esprit, tu as quand même cette idée que pour devenir obèse ou pour être en surpoids, c'est que la personne elle a dû trop manger ou pas assez bouger, en tout cas elle n'a pas fait assez d'efforts. C'est vraiment... une pensée qui est internalisée, qui est véhiculée par notre société actuelle. Il ne faut pas trop s'en vouloir, mais c'est important de pouvoir repérer cette pensée. Je vais t'expliquer pourquoi ce n'est pas tout à fait vrai, et pourquoi ce n'est pas du tout vrai non plus, que l'obésité ou le surpoids est un manque de volonté. On va passer ça un petit peu en revue, on va voir ce qui fait que... On peut arriver à tout de même continuer à le penser et puis comment faire changer les choses. Et donc l'obésité finalement c'est quoi ? L'obésité ça a été reconnu par l'OMS comme une maladie multifactorielle. C'est souvent encore perçu comme un défaut moral, donc je disais que les personnes obèses on les considère qu'elles n'ont pas assez de volonté. qu'elle manque de dynamisme ou quoi que ce soit. Et ce qui est pire encore, c'est que souvent ces idées biaisées influencent des professionnels de santé qui, au lieu de soigner, jugent et culpabilisent des patients. J'ai beaucoup de patients qui viennent en consultation, qui ont été consulter un professionnel de santé, un médecin généraliste par exemple, pour... une angine pour un rhume ou je sais quoi, et qui ressortent finalement avec un régime. Et qui, peut-être s'ils ont de la chance, auront quelque chose pour leur angine ou leur rhume, mais qui auront surtout des injonctions à perdre du poids. Et ça malheureusement c'est encore très très présent, et malheureusement aussi... Ça incite les personnes dans cette situation à ne plus consulter leur médecin. Parce que de toute façon, quoi qu'elles fassent, on va toujours ramener ça à leur poids et elles ne seront pas soignées correctement. Donc elles ne voient plus la nécessité ou la peine d'aller consulter un médecin qui de toute façon ne les soignera pas. C'est dramatique. C'est vraiment dramatique. Et pourquoi j'avais envie aussi de soulever ce sujet et de l'aborder avec vous dans ce podcast, c'est parce que j'ai eu une petite altercation sur les réseaux sociaux, enfin une discussion, avec une personne qui s'est formée récemment en nutrition. et qui est d'une intelligence remarquable et d'une sensibilité remarquable par ailleurs, et qui a posté quelque chose de tout à fait insensible, qui était censé être une petite blague ou quelque chose comme ça, mais qui était très très violente finalement pour les personnes en situation de surpoids ou d'obésité. En disant finalement, et toi c'est quoi ton excuse d'être gros ? C'était vraiment extrêmement violent, puis je me suis fait traiter de woke. Alors, ça ne m'a pas fait rire au départ, maintenant j'en rigole. Pourquoi je ne suis pas woke ? Pourquoi sa remarque finalement est déplacée ? C'est parce que, enfin à propos de moi, à propos des personnes en surpoids, c'est tout à fait déplacé, mais je voulais mettre quelque chose au clair aussi. Si je fais cet épisode, ce n'est pas pour... Dire que tout le monde doit être gros, que tout le monde a le droit d'être gros, ou qu'on va vivre dans une société où il n'y aura que des gros, et où il faut être gros à tout prix, ce n'est pas du tout mon intention. Ici, je voulais vraiment faire la différence entre soigner la personne, prendre en compte ses besoins de santé, Et une personne en situation de surpoids ou en obésité peut avoir des gros défis de santé liés à ce surpoids ou à cette obésité. Et dans ce cas-là, effectivement, on fait quelque chose. Mais faire quelque chose, ça ne veut pas dire toujours la faire maigrir à tout prix. Et puis, il y a des personnes que j'ai eues en consultation. J'ai vraiment une jeune femme magnifique, très chouette, super bien dans son... sa vie, voilà, avec un bon job, un mari, un petit bébé. Mais cette femme, je vais l'appeler Nathalie, Nathalie, elle a toujours été en surpoids. Alors oui, Nathalie, elle a commencé à développer des troubles du comportement alimentaire. Et ce n'est pas ça qui l'a fait grossir, si en partie, mais elle était déjà en surpoids avant. Et en fait, ce sont tous les régimes qu'on lui a... imposées quand elle était petite, qui l'ont menée à des troubles alimentaires et qui lui ont fait prendre encore davantage de poids. Donc peut-être que Nathalie, si elle n'avait pas fait tous ces régimes, elle serait simplement en situation de surpoids. Mais aujourd'hui, elle est en situation d'obésité. Et là, encore quelques soucis avec sa relation à la nourriture. Alors on a beaucoup beaucoup beaucoup avancé et aujourd'hui ça s'est vraiment apaisé. Néanmoins, Voilà, aujourd'hui Nathalie, ce dont elle a besoin, c'est de pacifier sa relation avec la nourriture. En dehors de ça, en dehors de ces quelques compulsions qui restent, elle a une alimentation super équilibrée et satisfaisante, elle fait du sport, elle a des amis, elle a une super vie, et donc tout va bien. Effectivement, sa santé doit être surveillée, comme une autre personne qui aurait une maladie multifactorielle. Et on ne va pas la faire maigrir. Et je ne vais pas la faire maigrir. Pourquoi ? Parce que tous ces bilans de santé, ces bilans sanguins sont impeccables. Aujourd'hui, il n'y a pas de raison de s'acharner à vouloir limiter l'alimentation de Nathalie. C'est impensable de lui faire faire davantage de sport parce qu'elle a un boulot temps plein, une famille. un petit bébé, et qu'elle est très bien comme ça, et qu'elle est en parfaite santé, le jour où sa santé se dégrade, il faudra effectivement réfléchir autrement. Et donc, ce qu'on voit aujourd'hui, les solutions qui sont proposées contre l'obésité, pour lutter contre l'obésité, comme la chirurgie bariatrique, donc c'est la chirurgie de l'estomac, et bien ça c'est fait pour des personnes... en situation d'obésité grave, qui ont des gros problèmes de santé. Et donc là, on va les faire maigrir, on va leur faire perdre du poids volontairement et en grande quantité pour ajouter des années à leur espérance de vie. Mais ces actions, ces actes chirurgicaux ont un impact considérable sur le reste. sur les autres aspects de la vie de la personne et sur ses autres aspects de santé. Il faut savoir que les actes de chirurgie bariatrique ont un impact très important sur la santé mentale et que ça ne doit pas être pris à la légère. D'ailleurs, on fait des évaluations psychologiques normalement avant les interventions bariatriques parce que des personnes qui pourraient souffrir de dépression ou qui ne seraient pas dans un bon état psychologique avant la chirurgie ont énormément plus de risques d'attenter à leur jour. après l'opération. Donc il y a un risque de suicide qui est considérable après ce genre d'opération chez les personnes qui sont plus fragiles psychologiquement. Et donc on parle ici de danger de mort après une chirurgie bariatrique. Donc ce n'est pas une solution à prendre à la légère. Alors on parle aussi de médicaments, vous avez entendu parler certainement de l'ozempique et du Saxenda, tous leurs dérivés. Là aussi, ça ne fonctionne pas à tous les coups, c'est censé être des médicaments pour gérer le diabète chez des personnes qui ont beaucoup de mal à réguler leur glycémie et à réguler leur poids. Mais ce n'est pas un traitement qui fonctionne chez tout le monde et c'est aussi un traitement qui comporte beaucoup de risques. Donc aujourd'hui, on n'a pas de traitement à long terme et on n'a pas de traitement... Pour l'obésité, puisque c'est une maladie multifactorielle, il n'y a pas de traitement universel. Il n'y a pas de pilule magique, il n'y a pas de baguette magique. Sinon, effectivement, tout le monde serait mince. Et s'il n'y avait qu'à faire du sport et réguler son alimentation, je peux vous assurer que tout le monde serait mince. Parce que, alors, il y a toujours des exceptions et on n'est pas aux Etats-Unis. Et moi, je vis... dans un environnement qui est assez favorisé. Et donc, les personnes que je vois en consultation, moi, qui viennent donc d'un milieu favorisé, qui ont une bonne éducation, ce sont des personnes qui savent à peu près quoi manger. Et ce sont des personnes qui ne mangent pas beaucoup plus mal que la moyenne des personnes ici en Belgique et dans mon environnement. Parce que je reçois aussi des personnes minces en consultation qui viennent pour d'autres problématiques de santé et pas du tout pour leur poids. Et je peux vous dire que leur alimentation est moins bonne généralement, est moins bien équilibrée que celle des personnes que je reçois en surpoids, en obésité. Et souvent, l'autre croyance qui vient quand... On reçoit des personnes qui sont en surpoids ou en obésité et qu'elles viennent nous montrer leur alimentation et qu'elles viennent parler de ce qu'elles mangent. Je dis Ah ! Mais celui-là ou celle-là, elle ment. Ça ne peut pas être possible. Elle ne va pas manger que ça parce que sinon, elle ne serait pas aussi grosse. Et ça, c'est aussi un préjugé et ça, c'est aussi de la grossophobie parce que, alors effectivement, il y a toujours des biais, mais il y a des moyens. de récolter précisément les informations sur ce que les gens mangent, c'est ce que je fais généralement, et je l'amène de façon à ce qu'il y ait le moins de biais possible, et le moins d'omissions possibles. Et ce qui se passe, c'est que, généralement, il y a eu une baisse du métabolisme de base, mais vraiment drastique. Et que donc, oui, ces personnes mangent plus que leurs besoins, mais leurs besoins sont... ridiculement bas et qu'on ne peut pas manger aussi peu. C'est-à-dire qu'il y a un problème à un moment donné où, quand on va baisser très fort l'apport calorique, ce qui se passe dans les régimes hyper restrictifs, il y a un souci parce qu'on n'amène plus suffisamment de nutriments essentiels, donc les vitamines, les minéraux, les oligo-éléments dont le corps a besoin pour fonctionner. Et forcément, si on réduit très très fort... la quantité d'aliments qu'on amène dans l'alimentation, forcément on va réduire le nombre de nutriments et les nutriments qu'on apporte via les compléments sont toujours moins bien assimilés. Donc il y a une problématique ici pour moi de dire ok, si j'ai une personne en face de moi qui a un métabolisme ridiculement bas, jusqu'où on va descendre son apport calorique pour que ses besoins puissent tout de même... être comblé, ses besoins nutritionnels puissent tout de même être comblés. Et donc là, c'est aussi un grand biais qu'on peut avoir, et que les médecins aussi, que tous les soignants peuvent avoir, c'est ah oui, mais cette personne, elle me ment parce que ce n'est pas possible qu'elle mange aussi peu Moi, je peux vous dire que j'en ai vu plein, et notamment des personnes qui ont des troubles hormonaux et des troubles de la thyroïde, parce qu'en hypothyroïdie, il y a l'appétit qui diminue aussi. Et j'ai déjà vu des personnes qui mangeaient vraiment extrêmement peu. et qui continuent à prendre du poids. Et ça, c'est une des causes possibles. C'est aussi un dérèglement hormonal, mais tous les dérèglements hormonaux ne se traitent pas aussi facilement qu'une hypothyroïdie. Il y a plein de particularités. Je ne suis pas médecin, donc je ne peux pas prendre ça en charge, mais il y a effectivement plein de choses qu'on ne connaît pas encore sur ces dérèglements hormonaux. Donc je disais en introduction, c'est peut-être un petit peu déconnu comme épisode, mais voilà, je parlais de l'aspect hormonal et donc de l'aspect multifactoriel de cette maladie qu'est l'obésité. Donc on a les hormones, je parlais d'hypothyroïdie, on peut avoir des dérèglements aussi de la leptine, c'est le hormone de la satiété. Et on peut avoir par exemple d'autres... problèmes hormonaux comme le syndrome des ovaires polycystiques, où là aussi on a quelque chose qui fait prendre du poids. Donc il y a pas mal de choses différentes. Et au niveau hormonal, il y a pas mal de choses qui peuvent dérailler, qui peuvent expliquer une augmentation du poids, mais il n'y a pas que ça, il y a aussi des facteurs génétiques, on en parle beaucoup, ben oui, on n'est pas tous pareils. Et puis il y a des études sur des familles et sur les jumeaux qui montrent que la susceptibilité à l'obésité, ça peut être hérité. On a vu des jumeaux identiques qui ont été mis dans des situations différentes, une situation ambizogène, une situation qui ne l'est pas, et les deux ont eu des tendances à l'obésité. Donc on voit que ces prédispositions génétiques... existent et elles affectent la manière dont le corps va stocker les graisses ou va réagir à l'alimentation. Donc ça explique pourquoi deux personnes ayant des habitudes alimentaires similaires peuvent avoir des résultats différents en matière de poids. Et ça, c'est là aussi que ça réside, c'est que des personnes minces qui peuvent prendre du poids par exemple à l'occasion des fêtes ou de vacances ou des choses comme ça, Donc quand on parle de prise de poids, on parle de 5 kilos maximum. Ouh là là là là, j'ai fait des excès, je vais faire attention. Et en faisant attention, ou pas vraiment, en reprenant juste leurs habitudes routinières, on va dire, je vais dire les habitudes habituelles, parce que comme je suis fatiguée, je parle mal. En reprenant leur routine alimentaire et sportive, ben voilà, elles vont réguler leur poids. Et donc... Pour ces personnes, c'est forcément qu'on peut agir et que c'est plutôt facile de se réguler quand on a fait quelques excès dans des périodes un petit peu particulières. Et donc, il n'y a qu'à faire un peu plus de sport ou faire un peu attention à ce qu'on mange. Mais la génétique va jouer pour beaucoup aussi là-dedans, la façon dont le métabolisme va se réguler. Et là où va être mis le pondérostat. Le pondérostat, c'est un peu comme le thermostat du poids, si vous voulez. Donc dans votre maison, vous réglez votre thermostat. Quand il fait froid en hiver, vous allez le régler, je ne sais pas, à moins 19, 20 degrés. Et votre chaudière, elle va se réguler pour que la température soit constante et qu'elle reste à 19 ou 20 degrés. Même si vous ouvrez des fenêtres, que vous aérez le matin, la température va revenir à ces 20 degrés. Pour le poids, c'est un peu pareil. On a ça aussi dans notre corps. On a un pont d'érosta. Et chez les personnes en surpoids, en obésité, ce pont d'érosta peut être déréglé. Là encore, on ne connaît pas tous les mécanismes. Mais quoi que ces personnes fassent, même si elles essayent de perdre du poids, ce poids va... systématiquement revenir. à ce pont d'érosta et à ce poids plus élevé. Dans les facteurs qu'on a sur l'obésité, il y a aussi des facteurs psychologiques et de stress qui vont accentuer. Il y a évidemment les troubles du comportement alimentaire qui peuvent mener à une obésité. Mais ces troubles du comportement alimentaire sont secondaires à un stress, des facteurs psychologiques, à de l'anxiété. Ça peut être secondaire à un trauma aussi. Il y a beaucoup de situations de surpoids et d'obésité qui sont liées à des traumas, soit qui sont conscients, soit qui sont inconscients. Donc quand on subit des traumas très graves, par exemple des abus sexuels, l'inconscient, le psychisme peut décider. d'oublier en quelque sorte ce qui s'est passé et d'aller enterrer ce trauma dans l'inconscient. Mais ce n'est pas parce qu'il est consciemment oublié que l'inconscient l'a oublié lui aussi. Ce trauma est toujours dans l'inconscient et impacte nos choix de tous les jours, et impacte notre vie, et impacte notre organisme aussi, et peut conduire. à par exemple une libération de cortisol beaucoup plus élevée qui va favoriser le stockage des graisses, ça peut avoir pas mal de conséquences. Et puis il peut y avoir aussi tous les antécédents de régimes restrictifs, puisqu'on sait qu'à chaque fois qu'on fait un régime restrictif, on a le métabolisme de base qui descend. Et donc quand on fait un régime, on perd... à la fois de la graisse, de l'eau, mais on perd aussi du muscle et on perd un petit peu de masse osseuse. Donc on ne perd pas que du gras quand on perd du poids. Et que malheureusement, cette fonte musculaire va réduire la dépense énergétique au repos. Et ça peut expliquer aussi pourquoi beaucoup de personnes finissent par reprendre du poids après chaque tentative de régime. Et on l'a bien vu avec... L'étude de l'ANSES qui date de 2010, c'est pas quelque chose de récent, ça fait déjà 14 ans qu'on a cette étude qui montre que les régimes restrictifs échouent à 80%. Aujourd'hui on peut même parler de rééquilibrage alimentaire parce que quand on voit sur les réseaux sociaux ce qu'on propose en rééquilibrage alimentaire, ça ressemble très fort à du régime restrictif. Donc il faut vraiment faire attention à qui... confie sa santé et son alimentation parce qu'un rééquilibrage alimentaire c'est vraiment fait pour partir de vos habitudes et y mettre plus de santé, pas y mettre davantage de restrictions et donc ces antécédents d'origine peuvent expliquer aussi un surpoids alors il y a des facteurs environnementaux je vais passer mais... On sait très bien que le statut social et économique est en lien aussi avec le poids, que le manque d'éducation, l'éducation alimentaire, est aussi un facteur qui joue sur le surpoids et l'obésité. Aux Etats-Unis, il y a un grand facteur qui est que l'accès à une nourriture saine est plus cher, ce qui n'est pas tout à fait le cas. ici dans nos pays européens. Mais quand vous allez aux Etats-Unis, la malbouffe, les seaux d'ailes de poulet frites, les fast-foods, les plats tout préparés, sont vraiment beaucoup moins chers que la nourriture fraîche qu'il faut encore transformer et qu'il faut savoir préparer correctement. Donc là aussi, il y a des gros biais qui sont importants. financiers, culturels, éducatifs, et qui sont des facteurs qui influencent aussi l'obésité. Donc voilà, c'est quelques facteurs ici, il y en a encore bien d'autres. Mais donc, ce sont déjà plein de facteurs à tenir en compte quand on est face à une personne en surpoids, en situation d'obésité, et donc il n'y a pas que l'activité physique et l'alimentation. Alors on peut encore parler de notre société qui nous rend grossophobes aussi. J'ai parlé des médias. La minceur est élevée comme standard de beauté ultime. On est bien tous d'accord, je pense qu'il n'y a pas débat là-dessus. Donc c'est très très compliqué déjà de célébrer la diversité des corps. Et d'accepter ces diversités des corps même avant de la célébrer. C'est-à-dire qu'on a l'impression... Aujourd'hui, quand on voit les médias, que ce soit encore les médias mainstream comme la télé, comme les films ou maintenant tous les réseaux sociaux, on a vraiment un stéréotype de corps mince, jeune, qui nous fait penser que dès qu'on est en dehors de ces critères, on est anormaux. Alors que la normalité, c'est la diversité. Dans la nature, il n'y a pas de diversité. pas deux choses identiques et vraiment c'est la diversité qui est naturelle. Donc là, on a déjà un biais à ce niveau-là. Je ne suis pas une spécialiste des biais cognitifs. Je ne vais pas faire semblant de m'y connaître à fond là-dedans, mais on a déjà ce biais-là qui fait qu'on a l'impression à travers les médias qu'on consomme qu'on devrait tous ressembler à cet idéal de minceur et que dès qu'on en sort, ce n'est pas normal. Et donc quand on voit une personne avec un corps différent, déjà on se demande ce qui a bien pu se passer pour qu'elle ait un corps différent, alors que c'est juste peut-être naturel. Donc il y a ça et puis il y a les messages qui sont véhiculés. Alors moi j'ai grandi dans les années 80 devant la télévision. Souvent je vois des reels sur Instagram où il y a des nanas qui reprennent des extraits des émissions télé, des séries pour ados où les nanas se trouvent grosses, où les nanas disent qu'elles doivent faire régime alors qu'elles sont toutes minces. Et donc là aussi ça a conditionné notre cerveau à se dire que... C'était pas normal d'être gros, qu'il fallait faire régime, qu'il fallait contrôler son corps et que déjà avoir le corps de cette nana magnifique à la télé, c'était déjà compliqué et donc nous il fallait vraiment qu'on fasse gaffe. Et donc là aussi on perçoit la personne grosse comme une personne qui n'a pas fait d'efforts, qui n'a pas voulu faire attention, donc ce sont vraiment des biais qui sont ancrés, des croyances qui vont être ancrées assez profondément. qui nous ont été inculqués quand on était enfant, en tout cas pour moi. Et déconstruire ça, c'est très important, c'est toujours possible et c'est très important. Donc il y a ça, il y a des messages qui restent en tant qu'adulte. Je voyais une collègue diététicienne qui s'insurgeait un peu hier à propos d'une présentatrice télé qui va présenter ici l'émission du meilleur pâtissier. Oh là là, je vais prendre des kilos ! Comme si forcément, comme il y avait des pâtisseries, elle allait forcément prendre du poids. Et ce n'est pas forcément le cas non plus. Il n'y a pas de bons ou de mauvais aliments. Il y a une régulation qui se fait au niveau calorique. Là aussi, grâce à notre pondérostat, s'il fonctionne correctement, et grâce à notre niveau de satiété, si on écoute bien ses sensations corporelles, si on a mangé beaucoup de gâteaux pendant la journée, le soir on n'aura pas faim. Et donc les choses vont se réguler naturellement aussi. Donc il y a beaucoup de choses qui sont véhiculées, qui disent, bon ben voilà, si tu prends du poids, c'est que tu as mangé beaucoup de gâteaux. Et si tu manges beaucoup de gâteaux, c'est que forcément tu vas prendre du poids. Toutes ces idées-là sont extrêmement ancrées encore, et sont tellement véhiculées dans les médias, et c'est tellement difficile de faire changer ces choses-là. Donc oui, voilà d'où nous viennent aussi ces perceptions et ces idées grossophobes qu'on peut avoir internalisées. Et il n'y a pas que des personnes minces qui peuvent avoir ces idées grossophobes, il y a des personnes grosses qui peuvent être grossophobes aussi, et qui ne peuvent pas supporter la grosseur chez elles ou chez les autres aussi, et certaines personnes en surprendent. poids ou en situation d'obésité, peuvent se dire qu'effectivement, être gros, c'est de leur faute. Et cette grossophobie internalisée, elle est catastrophique pour ces personnes-là. C'est ça qui est important à... à mettre en lumière aussi, c'est que c'est jamais 100% de sa faute, c'est jamais vraiment de sa faute si on est obèse. Alors on dira oui, il y en a effectivement qui mangent très mal, qui ne font pas de sport et qui ont des habitudes catastrophiques. Oui, oui, oui, ça existe, ça peut être éduqué. Mais là aussi, c'est généralement un manque d'éducation, un manque de prise de conscience. Et là encore... On peut me traiter de woke si on veut. Mais il y a toujours une raison derrière. Et d'aborder une personne en surpoids, en obésité, en pensant uniquement que c'est de sa faute, ça ne va pas l'aider. Et faire prendre conscience aux personnes qui sont en situation d'obésité. et qui pensent que c'est uniquement leur faute, là aussi c'est important de pouvoir les éduquer à ça et de pouvoir leur dire que non, qu'il y a plein de facteurs qui font qu'elle est sûrement dans cet état-là. Et que finalement le poids, c'est un des marqueurs, mais ce n'est pas le plus critique. Il y a l'obésité et puis il y a le syndrome métabolique où là il y a plusieurs... paramètres de santé qui ne sont plus bons. Il y a comme la résistance à l'insuline ou le diabète, de l'inflammation et d'autres choses encore. Mais là on a un danger pour la santé. Quand on prend le poids uniquement, ça ne veut rien dire. Donc encore une fois, on peut avoir une personne qui, d'un point de vue de son IMC, est en état d'obésité. Elle peut avoir une masse musculaire très importante, elle peut avoir une masse grasse importante aussi. Ses résultats de biologie de santé, de prise de sang peuvent être impeccables. Elle peut être jeune, elle peut être active et avoir une bonne alimentation. Et dans ces cas-là, il n'y aura pas de soucis. Et ça peut être complètement le contraire. Et dans ces cas-là, il faut une prise en charge. Donc, il y a vraiment à aller voir au-delà du simple chiffre sur la balance, au-delà de la silhouette. Et ça c'est très important alors. Oui on voit des personnes qui ont perdu beaucoup de poids. Moi j'ai suivi deux comptes Instagram, il y avait par exemple Rose Poudrée. Elle a décidé de prendre les choses en main et de revoir son alimentation et son activité physique. Mais elle avait une relation à l'alimentation qui était problématique et donc là les changements ont été totalement bénéfiques pour sa santé. Et à la fois sa santé physique et sa santé mentale. Et donc là c'est tout bénef et c'est bravo. Et un autre conte que je suis c'est Harmonia Libertini. Je le prononce peut-être pas bien parce que je suis fatiguée. Et elle au contraire ces 7 dernières années elle a pris énormément de poids. Et ça a été très très dur psychologiquement au début. Et elle... Voilà, elle partage tout son cheminement et elle bouge et elle fait beaucoup de sport et elle a une activité professionnelle qui cartonne. Et je pense qu'elle a remis en question son alimentation aussi. Et là, on lui a découvert un lipodème qui fait qu'elle a pris énormément de masse grasse. Et là encore, on est sur un trouble et un problème hormonal. qui explique évidemment cette prise de poids, mais quand elle était plus mince, 7 ans auparavant, elle avait des troubles alimentaires parce qu'elle avait tellement peur de prendre du poids qu'elle se restreignait beaucoup, c'était très compliqué. Donc là aussi, vraiment, il y a beaucoup de choses à prendre en compte et vraiment je voudrais déconstruire cette idée avec vous qu'être gros, c'est forcément une question de manque de volonté. Je crois que maintenant, après tout ce que je vous ai partagé, vous avez fini par le comprendre. Donc quand on est face à une personne en situation de surpoids ou d'obésité, surtout quand on est professionnel de santé ou quand on est dans le milieu du fitness, c'est d'écouter sans jugement les histoires de poids. de remplacer vraiment ce mot de régime, restriction ou même rééquilibrage alimentaire par santé globale. Vraiment prendre soin de la santé globale de la personne et puis de s'informer sur l'obésité en tant que maladie, apprendre à accepter que les corps sont différents. Et moi je milite vraiment pour la diversité des corps dans les médias. J'aime bien avoir plein de comptes différents sur mes réseaux sociaux et suivre plein de comptes, je pourrais vous en mettre dans la description de ce podcast, pour me rappeler qu'il n'y a pas qu'un type de corps qui est la définition de la beauté, que tous les corps peuvent être beaux, et donc vraiment accepter que les corps sont différents. Et soutenir les personnes plutôt que les culpabiliser. Vraiment, c'est l'écoute pour moi qui est primordiale. J'aimerais bien, j'aimerais que vous me disiez si cet épisode a pu changer déjà votre perception sur le surpoids, sur l'obésité. C'était ma mission avec cet épisode. Et puis voilà, peut-être que vous vous reconnaissez de non-c'est-croyance erronée ou que vous connaissez quelqu'un qui en est victime. Si c'est le cas, mais... Il est temps d'agir et de challenger ces préjugés. Vous pouvez vous renseigner sur les causes réelles de l'obésité, changer la manière d'interagir avec les personnes en surpoids et puis surtout partager cet épisode pour aider à déconstruire la grossophobie autour de vous et commencer aujourd'hui à traiter chaque corps avec respect et compassion. Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode de podcast. Je vous rappelle vraiment d'essayer de soulever le voile et le déguisement de cette grossophobie parce qu'elle est souvent déguisée en conseil bienveillant, mais on peut trouver une autre manière de fonctionner. Je vous mettrai aussi les références d'un site canadien. qui a des très belles infographies à ce sujet et qui peuvent vraiment être très instructives sur comment aborder les choses.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    N'hésitez pas à partager et mettez-moi un petit commentaire pour me dire si vous avez apprécié ce podcast,

  • Speaker #1

    même peut-être un petit peu décousu, avec mon cerveau encore bien embrumé. On se retrouve donc un jour pour un nouvel épisode et à ma grande surprise, j'ai encore trouvé une de troisième styliste couturière qui va nous parler de la relation avec le corps et le vêtement. A très bientôt pour une nouvelle salle de travail.

Chapters

  • Introduction à la grossophobie et ses implications

    00:00

  • Comprendre l'obésité comme une maladie multifactorielle

    01:30

  • Les préjugés et jugements des professionnels de santé

    03:01

  • Discussion sur les réseaux sociaux et les stéréotypes

    04:36

  • Cas de Nathalie : une histoire de surpoids et de santé

    06:41

  • Chirurgie bariatrique et ses conséquences psychologiques

    09:04

  • Médicaments pour la gestion du poids : efficacité et risques

    10:45

  • Facteurs génétiques et hormonaux de l'obésité

    11:30

  • Impact du stress et des traumatismes sur le poids

    18:07

  • L'influence de l'environnement socio-économique

    23:00

  • Les médias et la perception de la beauté

    24:26

  • Conclusion : vers une meilleure compréhension de l'obésité

    34:30

Share

Embed

You may also like

Description

Dans cet épisode de Mange Ris Aime, on aborde un sujet sensible et trop souvent mis de côté : la grossophobie. Je t’invite à te joindre à moi pour explorer ce phénomène avec un regard neuf, et à comprendre comment il affecte les personnes en surpoids ou obèses. À travers cet échange, je te montre à quel point ces jugements, parfois inconscients, sont profondément ancrés dans notre société.

On commence par déconstruire l’idée que l’obésité serait simplement un manque de volonté. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) la reconnaît pourtant comme une maladie multifactorielle. Mais dans notre culture, elle est encore perçue comme un défaut moral. Et cela affecte tout, même les professionnels de santé, qui au lieu de soigner, renforcent parfois ces croyances biaisées.

Je partage avec toi des exemples concrets, des anecdotes, et des faits pour démontrer que l’obésité ne peut pas être réduite à un problème d’alimentation ou d’exercice. Les causes sont complexes : hormonales, génétiques, psychologiques et environnementales. Il est temps de déconstruire ces stéréotypes et de cultiver une relation plus apaisée avec notre corps et la nourriture.

Dans cet épisode, je te parle aussi d’alimentation intuitive et de la manière de retrouver un équilibre alimentaire sans tomber dans les pièges des régimes restrictifs. C’est une véritable invitation à traiter chaque corps avec bienveillance et à reconnaître la diversité corporelle qui fait la richesse de notre monde.

Si tu veux apprendre à repérer et éliminer les biais grossophobes dans ta vie, cet épisode est pour toi. Je t’encourage à écouter, à réfléchir, et à partager ce message autour de toi pour lutter contre les préjugés.

👉 Ressources pour lutter contre la grossophobie :

Collectif Gras Politique : https://www.graspolitique.fr

Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids (GROS) : http://www.gros.org

Equilibre : https://equilibre.ca/campagne/la-grossophobie-ca-suffit/

🎧 Écoute l’épisode et n’oublie pas de partager tes réflexions en commentaire !

• Facebook : http://www.facebook.com/allaboutyourfood/

• Instagram : http://www.instagram.com/chloe_de_smet/

• LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/chloe-de-smet-dieteticienne/

• TikTok : https://www.tiktok.com/@chloeds_nutrition

• YouTube : https://www.youtube.com/@chloedesmet-nutrition

• Site web : http://www.chloedesmet.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Es-tu grossophobe sans le savoir ? Je t'invite à écouter cet épisode de podcast sur un sujet, ma foi, assez sensible, mais qui pourrait bien t'ouvrir les yeux. Bienvenue dans Mangerie à l'Homme, le podcast dédié aux femmes qui veulent renouer avec une relation apaisée et joyeuse, avec leur alimentation et leur corps. Je suis Chloé de Smet, diététicienne... holistique et gourmande et j'accompagne mes femmes depuis plus de 20 ans. Ayant travaillé dans le milieu de la gastronomie et dans le milieu des médias, je propose des conseils inspirants et des discussions authentiques. Un lundi sur deux, les 7h du matin, retrouvez-nous pour une bonne dose de gourmandise et de légèreté. Libérez-vous des inventions et des dictats autour du corps et de la nutrition et trouvez votre meilleure façon de manger pour vous épanouir pleinement. Alors en préambule, je vais m'excuser pour déjà le son de ma voix, je suis malade, mais j'enregistre cet épisode de podcast qui me tient à cœur et je n'ai pas les idées aussi claires que d'habitude, donc ça pourrait être un tout petit peu plus confit, je m'en excuse par avance, je n'ai pas mon flot de paroles habituelles, donc voilà. Petit préambule, mais on va rentrer dans le vif du sujet. Alors, est-ce que tu es grossophobe sans le savoir ? Pourquoi je te dis ça ? Parce que c'est un petit peu comme le racisme. Souvent, les gens ne se disent pas racistes, mais finalement, ils ont quelques comportements qui sont un petit peu racistes. Ils se disent, ah oui, mais moi, j'ai un ami noir, moi, j'ai un ami juif, moi, j'ai un ami asiatique. Donc, tu comprends que ça, c'est du racisme aussi. Et bien la grossophobie c'est un petit peu pareil, il y a sûrement des gens dans ton entourage qui sont en surpoids ou obèses et des gens que tu apprécies, mais en fait inconsciemment et tout au fond de ton esprit, tu as quand même cette idée que pour devenir obèse ou pour être en surpoids, c'est que la personne elle a dû trop manger ou pas assez bouger, en tout cas elle n'a pas fait assez d'efforts. C'est vraiment... une pensée qui est internalisée, qui est véhiculée par notre société actuelle. Il ne faut pas trop s'en vouloir, mais c'est important de pouvoir repérer cette pensée. Je vais t'expliquer pourquoi ce n'est pas tout à fait vrai, et pourquoi ce n'est pas du tout vrai non plus, que l'obésité ou le surpoids est un manque de volonté. On va passer ça un petit peu en revue, on va voir ce qui fait que... On peut arriver à tout de même continuer à le penser et puis comment faire changer les choses. Et donc l'obésité finalement c'est quoi ? L'obésité ça a été reconnu par l'OMS comme une maladie multifactorielle. C'est souvent encore perçu comme un défaut moral, donc je disais que les personnes obèses on les considère qu'elles n'ont pas assez de volonté. qu'elle manque de dynamisme ou quoi que ce soit. Et ce qui est pire encore, c'est que souvent ces idées biaisées influencent des professionnels de santé qui, au lieu de soigner, jugent et culpabilisent des patients. J'ai beaucoup de patients qui viennent en consultation, qui ont été consulter un professionnel de santé, un médecin généraliste par exemple, pour... une angine pour un rhume ou je sais quoi, et qui ressortent finalement avec un régime. Et qui, peut-être s'ils ont de la chance, auront quelque chose pour leur angine ou leur rhume, mais qui auront surtout des injonctions à perdre du poids. Et ça malheureusement c'est encore très très présent, et malheureusement aussi... Ça incite les personnes dans cette situation à ne plus consulter leur médecin. Parce que de toute façon, quoi qu'elles fassent, on va toujours ramener ça à leur poids et elles ne seront pas soignées correctement. Donc elles ne voient plus la nécessité ou la peine d'aller consulter un médecin qui de toute façon ne les soignera pas. C'est dramatique. C'est vraiment dramatique. Et pourquoi j'avais envie aussi de soulever ce sujet et de l'aborder avec vous dans ce podcast, c'est parce que j'ai eu une petite altercation sur les réseaux sociaux, enfin une discussion, avec une personne qui s'est formée récemment en nutrition. et qui est d'une intelligence remarquable et d'une sensibilité remarquable par ailleurs, et qui a posté quelque chose de tout à fait insensible, qui était censé être une petite blague ou quelque chose comme ça, mais qui était très très violente finalement pour les personnes en situation de surpoids ou d'obésité. En disant finalement, et toi c'est quoi ton excuse d'être gros ? C'était vraiment extrêmement violent, puis je me suis fait traiter de woke. Alors, ça ne m'a pas fait rire au départ, maintenant j'en rigole. Pourquoi je ne suis pas woke ? Pourquoi sa remarque finalement est déplacée ? C'est parce que, enfin à propos de moi, à propos des personnes en surpoids, c'est tout à fait déplacé, mais je voulais mettre quelque chose au clair aussi. Si je fais cet épisode, ce n'est pas pour... Dire que tout le monde doit être gros, que tout le monde a le droit d'être gros, ou qu'on va vivre dans une société où il n'y aura que des gros, et où il faut être gros à tout prix, ce n'est pas du tout mon intention. Ici, je voulais vraiment faire la différence entre soigner la personne, prendre en compte ses besoins de santé, Et une personne en situation de surpoids ou en obésité peut avoir des gros défis de santé liés à ce surpoids ou à cette obésité. Et dans ce cas-là, effectivement, on fait quelque chose. Mais faire quelque chose, ça ne veut pas dire toujours la faire maigrir à tout prix. Et puis, il y a des personnes que j'ai eues en consultation. J'ai vraiment une jeune femme magnifique, très chouette, super bien dans son... sa vie, voilà, avec un bon job, un mari, un petit bébé. Mais cette femme, je vais l'appeler Nathalie, Nathalie, elle a toujours été en surpoids. Alors oui, Nathalie, elle a commencé à développer des troubles du comportement alimentaire. Et ce n'est pas ça qui l'a fait grossir, si en partie, mais elle était déjà en surpoids avant. Et en fait, ce sont tous les régimes qu'on lui a... imposées quand elle était petite, qui l'ont menée à des troubles alimentaires et qui lui ont fait prendre encore davantage de poids. Donc peut-être que Nathalie, si elle n'avait pas fait tous ces régimes, elle serait simplement en situation de surpoids. Mais aujourd'hui, elle est en situation d'obésité. Et là, encore quelques soucis avec sa relation à la nourriture. Alors on a beaucoup beaucoup beaucoup avancé et aujourd'hui ça s'est vraiment apaisé. Néanmoins, Voilà, aujourd'hui Nathalie, ce dont elle a besoin, c'est de pacifier sa relation avec la nourriture. En dehors de ça, en dehors de ces quelques compulsions qui restent, elle a une alimentation super équilibrée et satisfaisante, elle fait du sport, elle a des amis, elle a une super vie, et donc tout va bien. Effectivement, sa santé doit être surveillée, comme une autre personne qui aurait une maladie multifactorielle. Et on ne va pas la faire maigrir. Et je ne vais pas la faire maigrir. Pourquoi ? Parce que tous ces bilans de santé, ces bilans sanguins sont impeccables. Aujourd'hui, il n'y a pas de raison de s'acharner à vouloir limiter l'alimentation de Nathalie. C'est impensable de lui faire faire davantage de sport parce qu'elle a un boulot temps plein, une famille. un petit bébé, et qu'elle est très bien comme ça, et qu'elle est en parfaite santé, le jour où sa santé se dégrade, il faudra effectivement réfléchir autrement. Et donc, ce qu'on voit aujourd'hui, les solutions qui sont proposées contre l'obésité, pour lutter contre l'obésité, comme la chirurgie bariatrique, donc c'est la chirurgie de l'estomac, et bien ça c'est fait pour des personnes... en situation d'obésité grave, qui ont des gros problèmes de santé. Et donc là, on va les faire maigrir, on va leur faire perdre du poids volontairement et en grande quantité pour ajouter des années à leur espérance de vie. Mais ces actions, ces actes chirurgicaux ont un impact considérable sur le reste. sur les autres aspects de la vie de la personne et sur ses autres aspects de santé. Il faut savoir que les actes de chirurgie bariatrique ont un impact très important sur la santé mentale et que ça ne doit pas être pris à la légère. D'ailleurs, on fait des évaluations psychologiques normalement avant les interventions bariatriques parce que des personnes qui pourraient souffrir de dépression ou qui ne seraient pas dans un bon état psychologique avant la chirurgie ont énormément plus de risques d'attenter à leur jour. après l'opération. Donc il y a un risque de suicide qui est considérable après ce genre d'opération chez les personnes qui sont plus fragiles psychologiquement. Et donc on parle ici de danger de mort après une chirurgie bariatrique. Donc ce n'est pas une solution à prendre à la légère. Alors on parle aussi de médicaments, vous avez entendu parler certainement de l'ozempique et du Saxenda, tous leurs dérivés. Là aussi, ça ne fonctionne pas à tous les coups, c'est censé être des médicaments pour gérer le diabète chez des personnes qui ont beaucoup de mal à réguler leur glycémie et à réguler leur poids. Mais ce n'est pas un traitement qui fonctionne chez tout le monde et c'est aussi un traitement qui comporte beaucoup de risques. Donc aujourd'hui, on n'a pas de traitement à long terme et on n'a pas de traitement... Pour l'obésité, puisque c'est une maladie multifactorielle, il n'y a pas de traitement universel. Il n'y a pas de pilule magique, il n'y a pas de baguette magique. Sinon, effectivement, tout le monde serait mince. Et s'il n'y avait qu'à faire du sport et réguler son alimentation, je peux vous assurer que tout le monde serait mince. Parce que, alors, il y a toujours des exceptions et on n'est pas aux Etats-Unis. Et moi, je vis... dans un environnement qui est assez favorisé. Et donc, les personnes que je vois en consultation, moi, qui viennent donc d'un milieu favorisé, qui ont une bonne éducation, ce sont des personnes qui savent à peu près quoi manger. Et ce sont des personnes qui ne mangent pas beaucoup plus mal que la moyenne des personnes ici en Belgique et dans mon environnement. Parce que je reçois aussi des personnes minces en consultation qui viennent pour d'autres problématiques de santé et pas du tout pour leur poids. Et je peux vous dire que leur alimentation est moins bonne généralement, est moins bien équilibrée que celle des personnes que je reçois en surpoids, en obésité. Et souvent, l'autre croyance qui vient quand... On reçoit des personnes qui sont en surpoids ou en obésité et qu'elles viennent nous montrer leur alimentation et qu'elles viennent parler de ce qu'elles mangent. Je dis Ah ! Mais celui-là ou celle-là, elle ment. Ça ne peut pas être possible. Elle ne va pas manger que ça parce que sinon, elle ne serait pas aussi grosse. Et ça, c'est aussi un préjugé et ça, c'est aussi de la grossophobie parce que, alors effectivement, il y a toujours des biais, mais il y a des moyens. de récolter précisément les informations sur ce que les gens mangent, c'est ce que je fais généralement, et je l'amène de façon à ce qu'il y ait le moins de biais possible, et le moins d'omissions possibles. Et ce qui se passe, c'est que, généralement, il y a eu une baisse du métabolisme de base, mais vraiment drastique. Et que donc, oui, ces personnes mangent plus que leurs besoins, mais leurs besoins sont... ridiculement bas et qu'on ne peut pas manger aussi peu. C'est-à-dire qu'il y a un problème à un moment donné où, quand on va baisser très fort l'apport calorique, ce qui se passe dans les régimes hyper restrictifs, il y a un souci parce qu'on n'amène plus suffisamment de nutriments essentiels, donc les vitamines, les minéraux, les oligo-éléments dont le corps a besoin pour fonctionner. Et forcément, si on réduit très très fort... la quantité d'aliments qu'on amène dans l'alimentation, forcément on va réduire le nombre de nutriments et les nutriments qu'on apporte via les compléments sont toujours moins bien assimilés. Donc il y a une problématique ici pour moi de dire ok, si j'ai une personne en face de moi qui a un métabolisme ridiculement bas, jusqu'où on va descendre son apport calorique pour que ses besoins puissent tout de même... être comblé, ses besoins nutritionnels puissent tout de même être comblés. Et donc là, c'est aussi un grand biais qu'on peut avoir, et que les médecins aussi, que tous les soignants peuvent avoir, c'est ah oui, mais cette personne, elle me ment parce que ce n'est pas possible qu'elle mange aussi peu Moi, je peux vous dire que j'en ai vu plein, et notamment des personnes qui ont des troubles hormonaux et des troubles de la thyroïde, parce qu'en hypothyroïdie, il y a l'appétit qui diminue aussi. Et j'ai déjà vu des personnes qui mangeaient vraiment extrêmement peu. et qui continuent à prendre du poids. Et ça, c'est une des causes possibles. C'est aussi un dérèglement hormonal, mais tous les dérèglements hormonaux ne se traitent pas aussi facilement qu'une hypothyroïdie. Il y a plein de particularités. Je ne suis pas médecin, donc je ne peux pas prendre ça en charge, mais il y a effectivement plein de choses qu'on ne connaît pas encore sur ces dérèglements hormonaux. Donc je disais en introduction, c'est peut-être un petit peu déconnu comme épisode, mais voilà, je parlais de l'aspect hormonal et donc de l'aspect multifactoriel de cette maladie qu'est l'obésité. Donc on a les hormones, je parlais d'hypothyroïdie, on peut avoir des dérèglements aussi de la leptine, c'est le hormone de la satiété. Et on peut avoir par exemple d'autres... problèmes hormonaux comme le syndrome des ovaires polycystiques, où là aussi on a quelque chose qui fait prendre du poids. Donc il y a pas mal de choses différentes. Et au niveau hormonal, il y a pas mal de choses qui peuvent dérailler, qui peuvent expliquer une augmentation du poids, mais il n'y a pas que ça, il y a aussi des facteurs génétiques, on en parle beaucoup, ben oui, on n'est pas tous pareils. Et puis il y a des études sur des familles et sur les jumeaux qui montrent que la susceptibilité à l'obésité, ça peut être hérité. On a vu des jumeaux identiques qui ont été mis dans des situations différentes, une situation ambizogène, une situation qui ne l'est pas, et les deux ont eu des tendances à l'obésité. Donc on voit que ces prédispositions génétiques... existent et elles affectent la manière dont le corps va stocker les graisses ou va réagir à l'alimentation. Donc ça explique pourquoi deux personnes ayant des habitudes alimentaires similaires peuvent avoir des résultats différents en matière de poids. Et ça, c'est là aussi que ça réside, c'est que des personnes minces qui peuvent prendre du poids par exemple à l'occasion des fêtes ou de vacances ou des choses comme ça, Donc quand on parle de prise de poids, on parle de 5 kilos maximum. Ouh là là là là, j'ai fait des excès, je vais faire attention. Et en faisant attention, ou pas vraiment, en reprenant juste leurs habitudes routinières, on va dire, je vais dire les habitudes habituelles, parce que comme je suis fatiguée, je parle mal. En reprenant leur routine alimentaire et sportive, ben voilà, elles vont réguler leur poids. Et donc... Pour ces personnes, c'est forcément qu'on peut agir et que c'est plutôt facile de se réguler quand on a fait quelques excès dans des périodes un petit peu particulières. Et donc, il n'y a qu'à faire un peu plus de sport ou faire un peu attention à ce qu'on mange. Mais la génétique va jouer pour beaucoup aussi là-dedans, la façon dont le métabolisme va se réguler. Et là où va être mis le pondérostat. Le pondérostat, c'est un peu comme le thermostat du poids, si vous voulez. Donc dans votre maison, vous réglez votre thermostat. Quand il fait froid en hiver, vous allez le régler, je ne sais pas, à moins 19, 20 degrés. Et votre chaudière, elle va se réguler pour que la température soit constante et qu'elle reste à 19 ou 20 degrés. Même si vous ouvrez des fenêtres, que vous aérez le matin, la température va revenir à ces 20 degrés. Pour le poids, c'est un peu pareil. On a ça aussi dans notre corps. On a un pont d'érosta. Et chez les personnes en surpoids, en obésité, ce pont d'érosta peut être déréglé. Là encore, on ne connaît pas tous les mécanismes. Mais quoi que ces personnes fassent, même si elles essayent de perdre du poids, ce poids va... systématiquement revenir. à ce pont d'érosta et à ce poids plus élevé. Dans les facteurs qu'on a sur l'obésité, il y a aussi des facteurs psychologiques et de stress qui vont accentuer. Il y a évidemment les troubles du comportement alimentaire qui peuvent mener à une obésité. Mais ces troubles du comportement alimentaire sont secondaires à un stress, des facteurs psychologiques, à de l'anxiété. Ça peut être secondaire à un trauma aussi. Il y a beaucoup de situations de surpoids et d'obésité qui sont liées à des traumas, soit qui sont conscients, soit qui sont inconscients. Donc quand on subit des traumas très graves, par exemple des abus sexuels, l'inconscient, le psychisme peut décider. d'oublier en quelque sorte ce qui s'est passé et d'aller enterrer ce trauma dans l'inconscient. Mais ce n'est pas parce qu'il est consciemment oublié que l'inconscient l'a oublié lui aussi. Ce trauma est toujours dans l'inconscient et impacte nos choix de tous les jours, et impacte notre vie, et impacte notre organisme aussi, et peut conduire. à par exemple une libération de cortisol beaucoup plus élevée qui va favoriser le stockage des graisses, ça peut avoir pas mal de conséquences. Et puis il peut y avoir aussi tous les antécédents de régimes restrictifs, puisqu'on sait qu'à chaque fois qu'on fait un régime restrictif, on a le métabolisme de base qui descend. Et donc quand on fait un régime, on perd... à la fois de la graisse, de l'eau, mais on perd aussi du muscle et on perd un petit peu de masse osseuse. Donc on ne perd pas que du gras quand on perd du poids. Et que malheureusement, cette fonte musculaire va réduire la dépense énergétique au repos. Et ça peut expliquer aussi pourquoi beaucoup de personnes finissent par reprendre du poids après chaque tentative de régime. Et on l'a bien vu avec... L'étude de l'ANSES qui date de 2010, c'est pas quelque chose de récent, ça fait déjà 14 ans qu'on a cette étude qui montre que les régimes restrictifs échouent à 80%. Aujourd'hui on peut même parler de rééquilibrage alimentaire parce que quand on voit sur les réseaux sociaux ce qu'on propose en rééquilibrage alimentaire, ça ressemble très fort à du régime restrictif. Donc il faut vraiment faire attention à qui... confie sa santé et son alimentation parce qu'un rééquilibrage alimentaire c'est vraiment fait pour partir de vos habitudes et y mettre plus de santé, pas y mettre davantage de restrictions et donc ces antécédents d'origine peuvent expliquer aussi un surpoids alors il y a des facteurs environnementaux je vais passer mais... On sait très bien que le statut social et économique est en lien aussi avec le poids, que le manque d'éducation, l'éducation alimentaire, est aussi un facteur qui joue sur le surpoids et l'obésité. Aux Etats-Unis, il y a un grand facteur qui est que l'accès à une nourriture saine est plus cher, ce qui n'est pas tout à fait le cas. ici dans nos pays européens. Mais quand vous allez aux Etats-Unis, la malbouffe, les seaux d'ailes de poulet frites, les fast-foods, les plats tout préparés, sont vraiment beaucoup moins chers que la nourriture fraîche qu'il faut encore transformer et qu'il faut savoir préparer correctement. Donc là aussi, il y a des gros biais qui sont importants. financiers, culturels, éducatifs, et qui sont des facteurs qui influencent aussi l'obésité. Donc voilà, c'est quelques facteurs ici, il y en a encore bien d'autres. Mais donc, ce sont déjà plein de facteurs à tenir en compte quand on est face à une personne en surpoids, en situation d'obésité, et donc il n'y a pas que l'activité physique et l'alimentation. Alors on peut encore parler de notre société qui nous rend grossophobes aussi. J'ai parlé des médias. La minceur est élevée comme standard de beauté ultime. On est bien tous d'accord, je pense qu'il n'y a pas débat là-dessus. Donc c'est très très compliqué déjà de célébrer la diversité des corps. Et d'accepter ces diversités des corps même avant de la célébrer. C'est-à-dire qu'on a l'impression... Aujourd'hui, quand on voit les médias, que ce soit encore les médias mainstream comme la télé, comme les films ou maintenant tous les réseaux sociaux, on a vraiment un stéréotype de corps mince, jeune, qui nous fait penser que dès qu'on est en dehors de ces critères, on est anormaux. Alors que la normalité, c'est la diversité. Dans la nature, il n'y a pas de diversité. pas deux choses identiques et vraiment c'est la diversité qui est naturelle. Donc là, on a déjà un biais à ce niveau-là. Je ne suis pas une spécialiste des biais cognitifs. Je ne vais pas faire semblant de m'y connaître à fond là-dedans, mais on a déjà ce biais-là qui fait qu'on a l'impression à travers les médias qu'on consomme qu'on devrait tous ressembler à cet idéal de minceur et que dès qu'on en sort, ce n'est pas normal. Et donc quand on voit une personne avec un corps différent, déjà on se demande ce qui a bien pu se passer pour qu'elle ait un corps différent, alors que c'est juste peut-être naturel. Donc il y a ça et puis il y a les messages qui sont véhiculés. Alors moi j'ai grandi dans les années 80 devant la télévision. Souvent je vois des reels sur Instagram où il y a des nanas qui reprennent des extraits des émissions télé, des séries pour ados où les nanas se trouvent grosses, où les nanas disent qu'elles doivent faire régime alors qu'elles sont toutes minces. Et donc là aussi ça a conditionné notre cerveau à se dire que... C'était pas normal d'être gros, qu'il fallait faire régime, qu'il fallait contrôler son corps et que déjà avoir le corps de cette nana magnifique à la télé, c'était déjà compliqué et donc nous il fallait vraiment qu'on fasse gaffe. Et donc là aussi on perçoit la personne grosse comme une personne qui n'a pas fait d'efforts, qui n'a pas voulu faire attention, donc ce sont vraiment des biais qui sont ancrés, des croyances qui vont être ancrées assez profondément. qui nous ont été inculqués quand on était enfant, en tout cas pour moi. Et déconstruire ça, c'est très important, c'est toujours possible et c'est très important. Donc il y a ça, il y a des messages qui restent en tant qu'adulte. Je voyais une collègue diététicienne qui s'insurgeait un peu hier à propos d'une présentatrice télé qui va présenter ici l'émission du meilleur pâtissier. Oh là là, je vais prendre des kilos ! Comme si forcément, comme il y avait des pâtisseries, elle allait forcément prendre du poids. Et ce n'est pas forcément le cas non plus. Il n'y a pas de bons ou de mauvais aliments. Il y a une régulation qui se fait au niveau calorique. Là aussi, grâce à notre pondérostat, s'il fonctionne correctement, et grâce à notre niveau de satiété, si on écoute bien ses sensations corporelles, si on a mangé beaucoup de gâteaux pendant la journée, le soir on n'aura pas faim. Et donc les choses vont se réguler naturellement aussi. Donc il y a beaucoup de choses qui sont véhiculées, qui disent, bon ben voilà, si tu prends du poids, c'est que tu as mangé beaucoup de gâteaux. Et si tu manges beaucoup de gâteaux, c'est que forcément tu vas prendre du poids. Toutes ces idées-là sont extrêmement ancrées encore, et sont tellement véhiculées dans les médias, et c'est tellement difficile de faire changer ces choses-là. Donc oui, voilà d'où nous viennent aussi ces perceptions et ces idées grossophobes qu'on peut avoir internalisées. Et il n'y a pas que des personnes minces qui peuvent avoir ces idées grossophobes, il y a des personnes grosses qui peuvent être grossophobes aussi, et qui ne peuvent pas supporter la grosseur chez elles ou chez les autres aussi, et certaines personnes en surprendent. poids ou en situation d'obésité, peuvent se dire qu'effectivement, être gros, c'est de leur faute. Et cette grossophobie internalisée, elle est catastrophique pour ces personnes-là. C'est ça qui est important à... à mettre en lumière aussi, c'est que c'est jamais 100% de sa faute, c'est jamais vraiment de sa faute si on est obèse. Alors on dira oui, il y en a effectivement qui mangent très mal, qui ne font pas de sport et qui ont des habitudes catastrophiques. Oui, oui, oui, ça existe, ça peut être éduqué. Mais là aussi, c'est généralement un manque d'éducation, un manque de prise de conscience. Et là encore... On peut me traiter de woke si on veut. Mais il y a toujours une raison derrière. Et d'aborder une personne en surpoids, en obésité, en pensant uniquement que c'est de sa faute, ça ne va pas l'aider. Et faire prendre conscience aux personnes qui sont en situation d'obésité. et qui pensent que c'est uniquement leur faute, là aussi c'est important de pouvoir les éduquer à ça et de pouvoir leur dire que non, qu'il y a plein de facteurs qui font qu'elle est sûrement dans cet état-là. Et que finalement le poids, c'est un des marqueurs, mais ce n'est pas le plus critique. Il y a l'obésité et puis il y a le syndrome métabolique où là il y a plusieurs... paramètres de santé qui ne sont plus bons. Il y a comme la résistance à l'insuline ou le diabète, de l'inflammation et d'autres choses encore. Mais là on a un danger pour la santé. Quand on prend le poids uniquement, ça ne veut rien dire. Donc encore une fois, on peut avoir une personne qui, d'un point de vue de son IMC, est en état d'obésité. Elle peut avoir une masse musculaire très importante, elle peut avoir une masse grasse importante aussi. Ses résultats de biologie de santé, de prise de sang peuvent être impeccables. Elle peut être jeune, elle peut être active et avoir une bonne alimentation. Et dans ces cas-là, il n'y aura pas de soucis. Et ça peut être complètement le contraire. Et dans ces cas-là, il faut une prise en charge. Donc, il y a vraiment à aller voir au-delà du simple chiffre sur la balance, au-delà de la silhouette. Et ça c'est très important alors. Oui on voit des personnes qui ont perdu beaucoup de poids. Moi j'ai suivi deux comptes Instagram, il y avait par exemple Rose Poudrée. Elle a décidé de prendre les choses en main et de revoir son alimentation et son activité physique. Mais elle avait une relation à l'alimentation qui était problématique et donc là les changements ont été totalement bénéfiques pour sa santé. Et à la fois sa santé physique et sa santé mentale. Et donc là c'est tout bénef et c'est bravo. Et un autre conte que je suis c'est Harmonia Libertini. Je le prononce peut-être pas bien parce que je suis fatiguée. Et elle au contraire ces 7 dernières années elle a pris énormément de poids. Et ça a été très très dur psychologiquement au début. Et elle... Voilà, elle partage tout son cheminement et elle bouge et elle fait beaucoup de sport et elle a une activité professionnelle qui cartonne. Et je pense qu'elle a remis en question son alimentation aussi. Et là, on lui a découvert un lipodème qui fait qu'elle a pris énormément de masse grasse. Et là encore, on est sur un trouble et un problème hormonal. qui explique évidemment cette prise de poids, mais quand elle était plus mince, 7 ans auparavant, elle avait des troubles alimentaires parce qu'elle avait tellement peur de prendre du poids qu'elle se restreignait beaucoup, c'était très compliqué. Donc là aussi, vraiment, il y a beaucoup de choses à prendre en compte et vraiment je voudrais déconstruire cette idée avec vous qu'être gros, c'est forcément une question de manque de volonté. Je crois que maintenant, après tout ce que je vous ai partagé, vous avez fini par le comprendre. Donc quand on est face à une personne en situation de surpoids ou d'obésité, surtout quand on est professionnel de santé ou quand on est dans le milieu du fitness, c'est d'écouter sans jugement les histoires de poids. de remplacer vraiment ce mot de régime, restriction ou même rééquilibrage alimentaire par santé globale. Vraiment prendre soin de la santé globale de la personne et puis de s'informer sur l'obésité en tant que maladie, apprendre à accepter que les corps sont différents. Et moi je milite vraiment pour la diversité des corps dans les médias. J'aime bien avoir plein de comptes différents sur mes réseaux sociaux et suivre plein de comptes, je pourrais vous en mettre dans la description de ce podcast, pour me rappeler qu'il n'y a pas qu'un type de corps qui est la définition de la beauté, que tous les corps peuvent être beaux, et donc vraiment accepter que les corps sont différents. Et soutenir les personnes plutôt que les culpabiliser. Vraiment, c'est l'écoute pour moi qui est primordiale. J'aimerais bien, j'aimerais que vous me disiez si cet épisode a pu changer déjà votre perception sur le surpoids, sur l'obésité. C'était ma mission avec cet épisode. Et puis voilà, peut-être que vous vous reconnaissez de non-c'est-croyance erronée ou que vous connaissez quelqu'un qui en est victime. Si c'est le cas, mais... Il est temps d'agir et de challenger ces préjugés. Vous pouvez vous renseigner sur les causes réelles de l'obésité, changer la manière d'interagir avec les personnes en surpoids et puis surtout partager cet épisode pour aider à déconstruire la grossophobie autour de vous et commencer aujourd'hui à traiter chaque corps avec respect et compassion. Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode de podcast. Je vous rappelle vraiment d'essayer de soulever le voile et le déguisement de cette grossophobie parce qu'elle est souvent déguisée en conseil bienveillant, mais on peut trouver une autre manière de fonctionner. Je vous mettrai aussi les références d'un site canadien. qui a des très belles infographies à ce sujet et qui peuvent vraiment être très instructives sur comment aborder les choses.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    N'hésitez pas à partager et mettez-moi un petit commentaire pour me dire si vous avez apprécié ce podcast,

  • Speaker #1

    même peut-être un petit peu décousu, avec mon cerveau encore bien embrumé. On se retrouve donc un jour pour un nouvel épisode et à ma grande surprise, j'ai encore trouvé une de troisième styliste couturière qui va nous parler de la relation avec le corps et le vêtement. A très bientôt pour une nouvelle salle de travail.

Chapters

  • Introduction à la grossophobie et ses implications

    00:00

  • Comprendre l'obésité comme une maladie multifactorielle

    01:30

  • Les préjugés et jugements des professionnels de santé

    03:01

  • Discussion sur les réseaux sociaux et les stéréotypes

    04:36

  • Cas de Nathalie : une histoire de surpoids et de santé

    06:41

  • Chirurgie bariatrique et ses conséquences psychologiques

    09:04

  • Médicaments pour la gestion du poids : efficacité et risques

    10:45

  • Facteurs génétiques et hormonaux de l'obésité

    11:30

  • Impact du stress et des traumatismes sur le poids

    18:07

  • L'influence de l'environnement socio-économique

    23:00

  • Les médias et la perception de la beauté

    24:26

  • Conclusion : vers une meilleure compréhension de l'obésité

    34:30

Description

Dans cet épisode de Mange Ris Aime, on aborde un sujet sensible et trop souvent mis de côté : la grossophobie. Je t’invite à te joindre à moi pour explorer ce phénomène avec un regard neuf, et à comprendre comment il affecte les personnes en surpoids ou obèses. À travers cet échange, je te montre à quel point ces jugements, parfois inconscients, sont profondément ancrés dans notre société.

On commence par déconstruire l’idée que l’obésité serait simplement un manque de volonté. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) la reconnaît pourtant comme une maladie multifactorielle. Mais dans notre culture, elle est encore perçue comme un défaut moral. Et cela affecte tout, même les professionnels de santé, qui au lieu de soigner, renforcent parfois ces croyances biaisées.

Je partage avec toi des exemples concrets, des anecdotes, et des faits pour démontrer que l’obésité ne peut pas être réduite à un problème d’alimentation ou d’exercice. Les causes sont complexes : hormonales, génétiques, psychologiques et environnementales. Il est temps de déconstruire ces stéréotypes et de cultiver une relation plus apaisée avec notre corps et la nourriture.

Dans cet épisode, je te parle aussi d’alimentation intuitive et de la manière de retrouver un équilibre alimentaire sans tomber dans les pièges des régimes restrictifs. C’est une véritable invitation à traiter chaque corps avec bienveillance et à reconnaître la diversité corporelle qui fait la richesse de notre monde.

Si tu veux apprendre à repérer et éliminer les biais grossophobes dans ta vie, cet épisode est pour toi. Je t’encourage à écouter, à réfléchir, et à partager ce message autour de toi pour lutter contre les préjugés.

👉 Ressources pour lutter contre la grossophobie :

Collectif Gras Politique : https://www.graspolitique.fr

Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids (GROS) : http://www.gros.org

Equilibre : https://equilibre.ca/campagne/la-grossophobie-ca-suffit/

🎧 Écoute l’épisode et n’oublie pas de partager tes réflexions en commentaire !

• Facebook : http://www.facebook.com/allaboutyourfood/

• Instagram : http://www.instagram.com/chloe_de_smet/

• LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/chloe-de-smet-dieteticienne/

• TikTok : https://www.tiktok.com/@chloeds_nutrition

• YouTube : https://www.youtube.com/@chloedesmet-nutrition

• Site web : http://www.chloedesmet.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Es-tu grossophobe sans le savoir ? Je t'invite à écouter cet épisode de podcast sur un sujet, ma foi, assez sensible, mais qui pourrait bien t'ouvrir les yeux. Bienvenue dans Mangerie à l'Homme, le podcast dédié aux femmes qui veulent renouer avec une relation apaisée et joyeuse, avec leur alimentation et leur corps. Je suis Chloé de Smet, diététicienne... holistique et gourmande et j'accompagne mes femmes depuis plus de 20 ans. Ayant travaillé dans le milieu de la gastronomie et dans le milieu des médias, je propose des conseils inspirants et des discussions authentiques. Un lundi sur deux, les 7h du matin, retrouvez-nous pour une bonne dose de gourmandise et de légèreté. Libérez-vous des inventions et des dictats autour du corps et de la nutrition et trouvez votre meilleure façon de manger pour vous épanouir pleinement. Alors en préambule, je vais m'excuser pour déjà le son de ma voix, je suis malade, mais j'enregistre cet épisode de podcast qui me tient à cœur et je n'ai pas les idées aussi claires que d'habitude, donc ça pourrait être un tout petit peu plus confit, je m'en excuse par avance, je n'ai pas mon flot de paroles habituelles, donc voilà. Petit préambule, mais on va rentrer dans le vif du sujet. Alors, est-ce que tu es grossophobe sans le savoir ? Pourquoi je te dis ça ? Parce que c'est un petit peu comme le racisme. Souvent, les gens ne se disent pas racistes, mais finalement, ils ont quelques comportements qui sont un petit peu racistes. Ils se disent, ah oui, mais moi, j'ai un ami noir, moi, j'ai un ami juif, moi, j'ai un ami asiatique. Donc, tu comprends que ça, c'est du racisme aussi. Et bien la grossophobie c'est un petit peu pareil, il y a sûrement des gens dans ton entourage qui sont en surpoids ou obèses et des gens que tu apprécies, mais en fait inconsciemment et tout au fond de ton esprit, tu as quand même cette idée que pour devenir obèse ou pour être en surpoids, c'est que la personne elle a dû trop manger ou pas assez bouger, en tout cas elle n'a pas fait assez d'efforts. C'est vraiment... une pensée qui est internalisée, qui est véhiculée par notre société actuelle. Il ne faut pas trop s'en vouloir, mais c'est important de pouvoir repérer cette pensée. Je vais t'expliquer pourquoi ce n'est pas tout à fait vrai, et pourquoi ce n'est pas du tout vrai non plus, que l'obésité ou le surpoids est un manque de volonté. On va passer ça un petit peu en revue, on va voir ce qui fait que... On peut arriver à tout de même continuer à le penser et puis comment faire changer les choses. Et donc l'obésité finalement c'est quoi ? L'obésité ça a été reconnu par l'OMS comme une maladie multifactorielle. C'est souvent encore perçu comme un défaut moral, donc je disais que les personnes obèses on les considère qu'elles n'ont pas assez de volonté. qu'elle manque de dynamisme ou quoi que ce soit. Et ce qui est pire encore, c'est que souvent ces idées biaisées influencent des professionnels de santé qui, au lieu de soigner, jugent et culpabilisent des patients. J'ai beaucoup de patients qui viennent en consultation, qui ont été consulter un professionnel de santé, un médecin généraliste par exemple, pour... une angine pour un rhume ou je sais quoi, et qui ressortent finalement avec un régime. Et qui, peut-être s'ils ont de la chance, auront quelque chose pour leur angine ou leur rhume, mais qui auront surtout des injonctions à perdre du poids. Et ça malheureusement c'est encore très très présent, et malheureusement aussi... Ça incite les personnes dans cette situation à ne plus consulter leur médecin. Parce que de toute façon, quoi qu'elles fassent, on va toujours ramener ça à leur poids et elles ne seront pas soignées correctement. Donc elles ne voient plus la nécessité ou la peine d'aller consulter un médecin qui de toute façon ne les soignera pas. C'est dramatique. C'est vraiment dramatique. Et pourquoi j'avais envie aussi de soulever ce sujet et de l'aborder avec vous dans ce podcast, c'est parce que j'ai eu une petite altercation sur les réseaux sociaux, enfin une discussion, avec une personne qui s'est formée récemment en nutrition. et qui est d'une intelligence remarquable et d'une sensibilité remarquable par ailleurs, et qui a posté quelque chose de tout à fait insensible, qui était censé être une petite blague ou quelque chose comme ça, mais qui était très très violente finalement pour les personnes en situation de surpoids ou d'obésité. En disant finalement, et toi c'est quoi ton excuse d'être gros ? C'était vraiment extrêmement violent, puis je me suis fait traiter de woke. Alors, ça ne m'a pas fait rire au départ, maintenant j'en rigole. Pourquoi je ne suis pas woke ? Pourquoi sa remarque finalement est déplacée ? C'est parce que, enfin à propos de moi, à propos des personnes en surpoids, c'est tout à fait déplacé, mais je voulais mettre quelque chose au clair aussi. Si je fais cet épisode, ce n'est pas pour... Dire que tout le monde doit être gros, que tout le monde a le droit d'être gros, ou qu'on va vivre dans une société où il n'y aura que des gros, et où il faut être gros à tout prix, ce n'est pas du tout mon intention. Ici, je voulais vraiment faire la différence entre soigner la personne, prendre en compte ses besoins de santé, Et une personne en situation de surpoids ou en obésité peut avoir des gros défis de santé liés à ce surpoids ou à cette obésité. Et dans ce cas-là, effectivement, on fait quelque chose. Mais faire quelque chose, ça ne veut pas dire toujours la faire maigrir à tout prix. Et puis, il y a des personnes que j'ai eues en consultation. J'ai vraiment une jeune femme magnifique, très chouette, super bien dans son... sa vie, voilà, avec un bon job, un mari, un petit bébé. Mais cette femme, je vais l'appeler Nathalie, Nathalie, elle a toujours été en surpoids. Alors oui, Nathalie, elle a commencé à développer des troubles du comportement alimentaire. Et ce n'est pas ça qui l'a fait grossir, si en partie, mais elle était déjà en surpoids avant. Et en fait, ce sont tous les régimes qu'on lui a... imposées quand elle était petite, qui l'ont menée à des troubles alimentaires et qui lui ont fait prendre encore davantage de poids. Donc peut-être que Nathalie, si elle n'avait pas fait tous ces régimes, elle serait simplement en situation de surpoids. Mais aujourd'hui, elle est en situation d'obésité. Et là, encore quelques soucis avec sa relation à la nourriture. Alors on a beaucoup beaucoup beaucoup avancé et aujourd'hui ça s'est vraiment apaisé. Néanmoins, Voilà, aujourd'hui Nathalie, ce dont elle a besoin, c'est de pacifier sa relation avec la nourriture. En dehors de ça, en dehors de ces quelques compulsions qui restent, elle a une alimentation super équilibrée et satisfaisante, elle fait du sport, elle a des amis, elle a une super vie, et donc tout va bien. Effectivement, sa santé doit être surveillée, comme une autre personne qui aurait une maladie multifactorielle. Et on ne va pas la faire maigrir. Et je ne vais pas la faire maigrir. Pourquoi ? Parce que tous ces bilans de santé, ces bilans sanguins sont impeccables. Aujourd'hui, il n'y a pas de raison de s'acharner à vouloir limiter l'alimentation de Nathalie. C'est impensable de lui faire faire davantage de sport parce qu'elle a un boulot temps plein, une famille. un petit bébé, et qu'elle est très bien comme ça, et qu'elle est en parfaite santé, le jour où sa santé se dégrade, il faudra effectivement réfléchir autrement. Et donc, ce qu'on voit aujourd'hui, les solutions qui sont proposées contre l'obésité, pour lutter contre l'obésité, comme la chirurgie bariatrique, donc c'est la chirurgie de l'estomac, et bien ça c'est fait pour des personnes... en situation d'obésité grave, qui ont des gros problèmes de santé. Et donc là, on va les faire maigrir, on va leur faire perdre du poids volontairement et en grande quantité pour ajouter des années à leur espérance de vie. Mais ces actions, ces actes chirurgicaux ont un impact considérable sur le reste. sur les autres aspects de la vie de la personne et sur ses autres aspects de santé. Il faut savoir que les actes de chirurgie bariatrique ont un impact très important sur la santé mentale et que ça ne doit pas être pris à la légère. D'ailleurs, on fait des évaluations psychologiques normalement avant les interventions bariatriques parce que des personnes qui pourraient souffrir de dépression ou qui ne seraient pas dans un bon état psychologique avant la chirurgie ont énormément plus de risques d'attenter à leur jour. après l'opération. Donc il y a un risque de suicide qui est considérable après ce genre d'opération chez les personnes qui sont plus fragiles psychologiquement. Et donc on parle ici de danger de mort après une chirurgie bariatrique. Donc ce n'est pas une solution à prendre à la légère. Alors on parle aussi de médicaments, vous avez entendu parler certainement de l'ozempique et du Saxenda, tous leurs dérivés. Là aussi, ça ne fonctionne pas à tous les coups, c'est censé être des médicaments pour gérer le diabète chez des personnes qui ont beaucoup de mal à réguler leur glycémie et à réguler leur poids. Mais ce n'est pas un traitement qui fonctionne chez tout le monde et c'est aussi un traitement qui comporte beaucoup de risques. Donc aujourd'hui, on n'a pas de traitement à long terme et on n'a pas de traitement... Pour l'obésité, puisque c'est une maladie multifactorielle, il n'y a pas de traitement universel. Il n'y a pas de pilule magique, il n'y a pas de baguette magique. Sinon, effectivement, tout le monde serait mince. Et s'il n'y avait qu'à faire du sport et réguler son alimentation, je peux vous assurer que tout le monde serait mince. Parce que, alors, il y a toujours des exceptions et on n'est pas aux Etats-Unis. Et moi, je vis... dans un environnement qui est assez favorisé. Et donc, les personnes que je vois en consultation, moi, qui viennent donc d'un milieu favorisé, qui ont une bonne éducation, ce sont des personnes qui savent à peu près quoi manger. Et ce sont des personnes qui ne mangent pas beaucoup plus mal que la moyenne des personnes ici en Belgique et dans mon environnement. Parce que je reçois aussi des personnes minces en consultation qui viennent pour d'autres problématiques de santé et pas du tout pour leur poids. Et je peux vous dire que leur alimentation est moins bonne généralement, est moins bien équilibrée que celle des personnes que je reçois en surpoids, en obésité. Et souvent, l'autre croyance qui vient quand... On reçoit des personnes qui sont en surpoids ou en obésité et qu'elles viennent nous montrer leur alimentation et qu'elles viennent parler de ce qu'elles mangent. Je dis Ah ! Mais celui-là ou celle-là, elle ment. Ça ne peut pas être possible. Elle ne va pas manger que ça parce que sinon, elle ne serait pas aussi grosse. Et ça, c'est aussi un préjugé et ça, c'est aussi de la grossophobie parce que, alors effectivement, il y a toujours des biais, mais il y a des moyens. de récolter précisément les informations sur ce que les gens mangent, c'est ce que je fais généralement, et je l'amène de façon à ce qu'il y ait le moins de biais possible, et le moins d'omissions possibles. Et ce qui se passe, c'est que, généralement, il y a eu une baisse du métabolisme de base, mais vraiment drastique. Et que donc, oui, ces personnes mangent plus que leurs besoins, mais leurs besoins sont... ridiculement bas et qu'on ne peut pas manger aussi peu. C'est-à-dire qu'il y a un problème à un moment donné où, quand on va baisser très fort l'apport calorique, ce qui se passe dans les régimes hyper restrictifs, il y a un souci parce qu'on n'amène plus suffisamment de nutriments essentiels, donc les vitamines, les minéraux, les oligo-éléments dont le corps a besoin pour fonctionner. Et forcément, si on réduit très très fort... la quantité d'aliments qu'on amène dans l'alimentation, forcément on va réduire le nombre de nutriments et les nutriments qu'on apporte via les compléments sont toujours moins bien assimilés. Donc il y a une problématique ici pour moi de dire ok, si j'ai une personne en face de moi qui a un métabolisme ridiculement bas, jusqu'où on va descendre son apport calorique pour que ses besoins puissent tout de même... être comblé, ses besoins nutritionnels puissent tout de même être comblés. Et donc là, c'est aussi un grand biais qu'on peut avoir, et que les médecins aussi, que tous les soignants peuvent avoir, c'est ah oui, mais cette personne, elle me ment parce que ce n'est pas possible qu'elle mange aussi peu Moi, je peux vous dire que j'en ai vu plein, et notamment des personnes qui ont des troubles hormonaux et des troubles de la thyroïde, parce qu'en hypothyroïdie, il y a l'appétit qui diminue aussi. Et j'ai déjà vu des personnes qui mangeaient vraiment extrêmement peu. et qui continuent à prendre du poids. Et ça, c'est une des causes possibles. C'est aussi un dérèglement hormonal, mais tous les dérèglements hormonaux ne se traitent pas aussi facilement qu'une hypothyroïdie. Il y a plein de particularités. Je ne suis pas médecin, donc je ne peux pas prendre ça en charge, mais il y a effectivement plein de choses qu'on ne connaît pas encore sur ces dérèglements hormonaux. Donc je disais en introduction, c'est peut-être un petit peu déconnu comme épisode, mais voilà, je parlais de l'aspect hormonal et donc de l'aspect multifactoriel de cette maladie qu'est l'obésité. Donc on a les hormones, je parlais d'hypothyroïdie, on peut avoir des dérèglements aussi de la leptine, c'est le hormone de la satiété. Et on peut avoir par exemple d'autres... problèmes hormonaux comme le syndrome des ovaires polycystiques, où là aussi on a quelque chose qui fait prendre du poids. Donc il y a pas mal de choses différentes. Et au niveau hormonal, il y a pas mal de choses qui peuvent dérailler, qui peuvent expliquer une augmentation du poids, mais il n'y a pas que ça, il y a aussi des facteurs génétiques, on en parle beaucoup, ben oui, on n'est pas tous pareils. Et puis il y a des études sur des familles et sur les jumeaux qui montrent que la susceptibilité à l'obésité, ça peut être hérité. On a vu des jumeaux identiques qui ont été mis dans des situations différentes, une situation ambizogène, une situation qui ne l'est pas, et les deux ont eu des tendances à l'obésité. Donc on voit que ces prédispositions génétiques... existent et elles affectent la manière dont le corps va stocker les graisses ou va réagir à l'alimentation. Donc ça explique pourquoi deux personnes ayant des habitudes alimentaires similaires peuvent avoir des résultats différents en matière de poids. Et ça, c'est là aussi que ça réside, c'est que des personnes minces qui peuvent prendre du poids par exemple à l'occasion des fêtes ou de vacances ou des choses comme ça, Donc quand on parle de prise de poids, on parle de 5 kilos maximum. Ouh là là là là, j'ai fait des excès, je vais faire attention. Et en faisant attention, ou pas vraiment, en reprenant juste leurs habitudes routinières, on va dire, je vais dire les habitudes habituelles, parce que comme je suis fatiguée, je parle mal. En reprenant leur routine alimentaire et sportive, ben voilà, elles vont réguler leur poids. Et donc... Pour ces personnes, c'est forcément qu'on peut agir et que c'est plutôt facile de se réguler quand on a fait quelques excès dans des périodes un petit peu particulières. Et donc, il n'y a qu'à faire un peu plus de sport ou faire un peu attention à ce qu'on mange. Mais la génétique va jouer pour beaucoup aussi là-dedans, la façon dont le métabolisme va se réguler. Et là où va être mis le pondérostat. Le pondérostat, c'est un peu comme le thermostat du poids, si vous voulez. Donc dans votre maison, vous réglez votre thermostat. Quand il fait froid en hiver, vous allez le régler, je ne sais pas, à moins 19, 20 degrés. Et votre chaudière, elle va se réguler pour que la température soit constante et qu'elle reste à 19 ou 20 degrés. Même si vous ouvrez des fenêtres, que vous aérez le matin, la température va revenir à ces 20 degrés. Pour le poids, c'est un peu pareil. On a ça aussi dans notre corps. On a un pont d'érosta. Et chez les personnes en surpoids, en obésité, ce pont d'érosta peut être déréglé. Là encore, on ne connaît pas tous les mécanismes. Mais quoi que ces personnes fassent, même si elles essayent de perdre du poids, ce poids va... systématiquement revenir. à ce pont d'érosta et à ce poids plus élevé. Dans les facteurs qu'on a sur l'obésité, il y a aussi des facteurs psychologiques et de stress qui vont accentuer. Il y a évidemment les troubles du comportement alimentaire qui peuvent mener à une obésité. Mais ces troubles du comportement alimentaire sont secondaires à un stress, des facteurs psychologiques, à de l'anxiété. Ça peut être secondaire à un trauma aussi. Il y a beaucoup de situations de surpoids et d'obésité qui sont liées à des traumas, soit qui sont conscients, soit qui sont inconscients. Donc quand on subit des traumas très graves, par exemple des abus sexuels, l'inconscient, le psychisme peut décider. d'oublier en quelque sorte ce qui s'est passé et d'aller enterrer ce trauma dans l'inconscient. Mais ce n'est pas parce qu'il est consciemment oublié que l'inconscient l'a oublié lui aussi. Ce trauma est toujours dans l'inconscient et impacte nos choix de tous les jours, et impacte notre vie, et impacte notre organisme aussi, et peut conduire. à par exemple une libération de cortisol beaucoup plus élevée qui va favoriser le stockage des graisses, ça peut avoir pas mal de conséquences. Et puis il peut y avoir aussi tous les antécédents de régimes restrictifs, puisqu'on sait qu'à chaque fois qu'on fait un régime restrictif, on a le métabolisme de base qui descend. Et donc quand on fait un régime, on perd... à la fois de la graisse, de l'eau, mais on perd aussi du muscle et on perd un petit peu de masse osseuse. Donc on ne perd pas que du gras quand on perd du poids. Et que malheureusement, cette fonte musculaire va réduire la dépense énergétique au repos. Et ça peut expliquer aussi pourquoi beaucoup de personnes finissent par reprendre du poids après chaque tentative de régime. Et on l'a bien vu avec... L'étude de l'ANSES qui date de 2010, c'est pas quelque chose de récent, ça fait déjà 14 ans qu'on a cette étude qui montre que les régimes restrictifs échouent à 80%. Aujourd'hui on peut même parler de rééquilibrage alimentaire parce que quand on voit sur les réseaux sociaux ce qu'on propose en rééquilibrage alimentaire, ça ressemble très fort à du régime restrictif. Donc il faut vraiment faire attention à qui... confie sa santé et son alimentation parce qu'un rééquilibrage alimentaire c'est vraiment fait pour partir de vos habitudes et y mettre plus de santé, pas y mettre davantage de restrictions et donc ces antécédents d'origine peuvent expliquer aussi un surpoids alors il y a des facteurs environnementaux je vais passer mais... On sait très bien que le statut social et économique est en lien aussi avec le poids, que le manque d'éducation, l'éducation alimentaire, est aussi un facteur qui joue sur le surpoids et l'obésité. Aux Etats-Unis, il y a un grand facteur qui est que l'accès à une nourriture saine est plus cher, ce qui n'est pas tout à fait le cas. ici dans nos pays européens. Mais quand vous allez aux Etats-Unis, la malbouffe, les seaux d'ailes de poulet frites, les fast-foods, les plats tout préparés, sont vraiment beaucoup moins chers que la nourriture fraîche qu'il faut encore transformer et qu'il faut savoir préparer correctement. Donc là aussi, il y a des gros biais qui sont importants. financiers, culturels, éducatifs, et qui sont des facteurs qui influencent aussi l'obésité. Donc voilà, c'est quelques facteurs ici, il y en a encore bien d'autres. Mais donc, ce sont déjà plein de facteurs à tenir en compte quand on est face à une personne en surpoids, en situation d'obésité, et donc il n'y a pas que l'activité physique et l'alimentation. Alors on peut encore parler de notre société qui nous rend grossophobes aussi. J'ai parlé des médias. La minceur est élevée comme standard de beauté ultime. On est bien tous d'accord, je pense qu'il n'y a pas débat là-dessus. Donc c'est très très compliqué déjà de célébrer la diversité des corps. Et d'accepter ces diversités des corps même avant de la célébrer. C'est-à-dire qu'on a l'impression... Aujourd'hui, quand on voit les médias, que ce soit encore les médias mainstream comme la télé, comme les films ou maintenant tous les réseaux sociaux, on a vraiment un stéréotype de corps mince, jeune, qui nous fait penser que dès qu'on est en dehors de ces critères, on est anormaux. Alors que la normalité, c'est la diversité. Dans la nature, il n'y a pas de diversité. pas deux choses identiques et vraiment c'est la diversité qui est naturelle. Donc là, on a déjà un biais à ce niveau-là. Je ne suis pas une spécialiste des biais cognitifs. Je ne vais pas faire semblant de m'y connaître à fond là-dedans, mais on a déjà ce biais-là qui fait qu'on a l'impression à travers les médias qu'on consomme qu'on devrait tous ressembler à cet idéal de minceur et que dès qu'on en sort, ce n'est pas normal. Et donc quand on voit une personne avec un corps différent, déjà on se demande ce qui a bien pu se passer pour qu'elle ait un corps différent, alors que c'est juste peut-être naturel. Donc il y a ça et puis il y a les messages qui sont véhiculés. Alors moi j'ai grandi dans les années 80 devant la télévision. Souvent je vois des reels sur Instagram où il y a des nanas qui reprennent des extraits des émissions télé, des séries pour ados où les nanas se trouvent grosses, où les nanas disent qu'elles doivent faire régime alors qu'elles sont toutes minces. Et donc là aussi ça a conditionné notre cerveau à se dire que... C'était pas normal d'être gros, qu'il fallait faire régime, qu'il fallait contrôler son corps et que déjà avoir le corps de cette nana magnifique à la télé, c'était déjà compliqué et donc nous il fallait vraiment qu'on fasse gaffe. Et donc là aussi on perçoit la personne grosse comme une personne qui n'a pas fait d'efforts, qui n'a pas voulu faire attention, donc ce sont vraiment des biais qui sont ancrés, des croyances qui vont être ancrées assez profondément. qui nous ont été inculqués quand on était enfant, en tout cas pour moi. Et déconstruire ça, c'est très important, c'est toujours possible et c'est très important. Donc il y a ça, il y a des messages qui restent en tant qu'adulte. Je voyais une collègue diététicienne qui s'insurgeait un peu hier à propos d'une présentatrice télé qui va présenter ici l'émission du meilleur pâtissier. Oh là là, je vais prendre des kilos ! Comme si forcément, comme il y avait des pâtisseries, elle allait forcément prendre du poids. Et ce n'est pas forcément le cas non plus. Il n'y a pas de bons ou de mauvais aliments. Il y a une régulation qui se fait au niveau calorique. Là aussi, grâce à notre pondérostat, s'il fonctionne correctement, et grâce à notre niveau de satiété, si on écoute bien ses sensations corporelles, si on a mangé beaucoup de gâteaux pendant la journée, le soir on n'aura pas faim. Et donc les choses vont se réguler naturellement aussi. Donc il y a beaucoup de choses qui sont véhiculées, qui disent, bon ben voilà, si tu prends du poids, c'est que tu as mangé beaucoup de gâteaux. Et si tu manges beaucoup de gâteaux, c'est que forcément tu vas prendre du poids. Toutes ces idées-là sont extrêmement ancrées encore, et sont tellement véhiculées dans les médias, et c'est tellement difficile de faire changer ces choses-là. Donc oui, voilà d'où nous viennent aussi ces perceptions et ces idées grossophobes qu'on peut avoir internalisées. Et il n'y a pas que des personnes minces qui peuvent avoir ces idées grossophobes, il y a des personnes grosses qui peuvent être grossophobes aussi, et qui ne peuvent pas supporter la grosseur chez elles ou chez les autres aussi, et certaines personnes en surprendent. poids ou en situation d'obésité, peuvent se dire qu'effectivement, être gros, c'est de leur faute. Et cette grossophobie internalisée, elle est catastrophique pour ces personnes-là. C'est ça qui est important à... à mettre en lumière aussi, c'est que c'est jamais 100% de sa faute, c'est jamais vraiment de sa faute si on est obèse. Alors on dira oui, il y en a effectivement qui mangent très mal, qui ne font pas de sport et qui ont des habitudes catastrophiques. Oui, oui, oui, ça existe, ça peut être éduqué. Mais là aussi, c'est généralement un manque d'éducation, un manque de prise de conscience. Et là encore... On peut me traiter de woke si on veut. Mais il y a toujours une raison derrière. Et d'aborder une personne en surpoids, en obésité, en pensant uniquement que c'est de sa faute, ça ne va pas l'aider. Et faire prendre conscience aux personnes qui sont en situation d'obésité. et qui pensent que c'est uniquement leur faute, là aussi c'est important de pouvoir les éduquer à ça et de pouvoir leur dire que non, qu'il y a plein de facteurs qui font qu'elle est sûrement dans cet état-là. Et que finalement le poids, c'est un des marqueurs, mais ce n'est pas le plus critique. Il y a l'obésité et puis il y a le syndrome métabolique où là il y a plusieurs... paramètres de santé qui ne sont plus bons. Il y a comme la résistance à l'insuline ou le diabète, de l'inflammation et d'autres choses encore. Mais là on a un danger pour la santé. Quand on prend le poids uniquement, ça ne veut rien dire. Donc encore une fois, on peut avoir une personne qui, d'un point de vue de son IMC, est en état d'obésité. Elle peut avoir une masse musculaire très importante, elle peut avoir une masse grasse importante aussi. Ses résultats de biologie de santé, de prise de sang peuvent être impeccables. Elle peut être jeune, elle peut être active et avoir une bonne alimentation. Et dans ces cas-là, il n'y aura pas de soucis. Et ça peut être complètement le contraire. Et dans ces cas-là, il faut une prise en charge. Donc, il y a vraiment à aller voir au-delà du simple chiffre sur la balance, au-delà de la silhouette. Et ça c'est très important alors. Oui on voit des personnes qui ont perdu beaucoup de poids. Moi j'ai suivi deux comptes Instagram, il y avait par exemple Rose Poudrée. Elle a décidé de prendre les choses en main et de revoir son alimentation et son activité physique. Mais elle avait une relation à l'alimentation qui était problématique et donc là les changements ont été totalement bénéfiques pour sa santé. Et à la fois sa santé physique et sa santé mentale. Et donc là c'est tout bénef et c'est bravo. Et un autre conte que je suis c'est Harmonia Libertini. Je le prononce peut-être pas bien parce que je suis fatiguée. Et elle au contraire ces 7 dernières années elle a pris énormément de poids. Et ça a été très très dur psychologiquement au début. Et elle... Voilà, elle partage tout son cheminement et elle bouge et elle fait beaucoup de sport et elle a une activité professionnelle qui cartonne. Et je pense qu'elle a remis en question son alimentation aussi. Et là, on lui a découvert un lipodème qui fait qu'elle a pris énormément de masse grasse. Et là encore, on est sur un trouble et un problème hormonal. qui explique évidemment cette prise de poids, mais quand elle était plus mince, 7 ans auparavant, elle avait des troubles alimentaires parce qu'elle avait tellement peur de prendre du poids qu'elle se restreignait beaucoup, c'était très compliqué. Donc là aussi, vraiment, il y a beaucoup de choses à prendre en compte et vraiment je voudrais déconstruire cette idée avec vous qu'être gros, c'est forcément une question de manque de volonté. Je crois que maintenant, après tout ce que je vous ai partagé, vous avez fini par le comprendre. Donc quand on est face à une personne en situation de surpoids ou d'obésité, surtout quand on est professionnel de santé ou quand on est dans le milieu du fitness, c'est d'écouter sans jugement les histoires de poids. de remplacer vraiment ce mot de régime, restriction ou même rééquilibrage alimentaire par santé globale. Vraiment prendre soin de la santé globale de la personne et puis de s'informer sur l'obésité en tant que maladie, apprendre à accepter que les corps sont différents. Et moi je milite vraiment pour la diversité des corps dans les médias. J'aime bien avoir plein de comptes différents sur mes réseaux sociaux et suivre plein de comptes, je pourrais vous en mettre dans la description de ce podcast, pour me rappeler qu'il n'y a pas qu'un type de corps qui est la définition de la beauté, que tous les corps peuvent être beaux, et donc vraiment accepter que les corps sont différents. Et soutenir les personnes plutôt que les culpabiliser. Vraiment, c'est l'écoute pour moi qui est primordiale. J'aimerais bien, j'aimerais que vous me disiez si cet épisode a pu changer déjà votre perception sur le surpoids, sur l'obésité. C'était ma mission avec cet épisode. Et puis voilà, peut-être que vous vous reconnaissez de non-c'est-croyance erronée ou que vous connaissez quelqu'un qui en est victime. Si c'est le cas, mais... Il est temps d'agir et de challenger ces préjugés. Vous pouvez vous renseigner sur les causes réelles de l'obésité, changer la manière d'interagir avec les personnes en surpoids et puis surtout partager cet épisode pour aider à déconstruire la grossophobie autour de vous et commencer aujourd'hui à traiter chaque corps avec respect et compassion. Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode de podcast. Je vous rappelle vraiment d'essayer de soulever le voile et le déguisement de cette grossophobie parce qu'elle est souvent déguisée en conseil bienveillant, mais on peut trouver une autre manière de fonctionner. Je vous mettrai aussi les références d'un site canadien. qui a des très belles infographies à ce sujet et qui peuvent vraiment être très instructives sur comment aborder les choses.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    N'hésitez pas à partager et mettez-moi un petit commentaire pour me dire si vous avez apprécié ce podcast,

  • Speaker #1

    même peut-être un petit peu décousu, avec mon cerveau encore bien embrumé. On se retrouve donc un jour pour un nouvel épisode et à ma grande surprise, j'ai encore trouvé une de troisième styliste couturière qui va nous parler de la relation avec le corps et le vêtement. A très bientôt pour une nouvelle salle de travail.

Chapters

  • Introduction à la grossophobie et ses implications

    00:00

  • Comprendre l'obésité comme une maladie multifactorielle

    01:30

  • Les préjugés et jugements des professionnels de santé

    03:01

  • Discussion sur les réseaux sociaux et les stéréotypes

    04:36

  • Cas de Nathalie : une histoire de surpoids et de santé

    06:41

  • Chirurgie bariatrique et ses conséquences psychologiques

    09:04

  • Médicaments pour la gestion du poids : efficacité et risques

    10:45

  • Facteurs génétiques et hormonaux de l'obésité

    11:30

  • Impact du stress et des traumatismes sur le poids

    18:07

  • L'influence de l'environnement socio-économique

    23:00

  • Les médias et la perception de la beauté

    24:26

  • Conclusion : vers une meilleure compréhension de l'obésité

    34:30

Share

Embed

You may also like