- Speaker #0
que nous en Guadeloupe, du fait que, peut-être par rapport au caractère insulaire de la Guadeloupe, on est très proches, tous les étudiants, on est très proches. Moi, je te dirais, je n'ai pas envie de me cacher en te disant que c'est l'éloignement près de ma famille, etc., qui a fait que c'était l'année la plus complexe. Non, en soi, c'est surtout à cause de la charge de travail qui est...
- Speaker #1
Monumentale.
- Speaker #0
Monumentale, dix fois supérieure à ce qu'on a connu avant. Moi, tu sais, initialement, j'aborde le CN. qu'avec le classement. A ce moment là je ne sais toujours pas ce que je veux. Et en fait je vis pour le classement. C'est à dire que peu importe, il faut que je sois parmi les haut classés. Ouais ça dégrade un peu. En tout cas je suis moins, mais je pense que ça va aussi avec le le marché de la sneakers qui un peu se casse la gueule aussi un peu à ce moment.
- Speaker #1
Bienvenue dans Médecins qui es-tu, le podcast qui vous plonge dans l'univers captivant du monde médical. Chaque épisode vous offre un regard intime sur la vie des médecins, leurs défis dans le monde professionnel, et leurs patients en dehors des salles de consultation. Je m'appelle Maxime Garcia, bienvenue et bonne écoute. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Médecins inquiétus. Aujourd'hui on fait un épisode avec Bastien Quetel. Salut Bastien.
- Speaker #0
Salut Maxime.
- Speaker #1
Merci beaucoup. On va discuter de plein de choses, des études de médecine en métropole, mais aussi des études de médecine en Guadeloupe. Est-ce que tu peux nous raconter d'où est-ce que tu arrives ? Guadeloupe, quelle zone de la Guadeloupe ?
- Speaker #0
Moi, je viens du sud de la Guadeloupe, du sud de Bastère. Principalement la ville de Gourbert, qui est juste à côté de celle de Bastère, où j'ai un peu grandi entre ces deux villes, dans la mesure où une partie de ma famille habite plutôt sur Gourbert et l'autre partie plutôt sur Bastère. En fait, c'est deux villes qui sont collées. Donc, en ce cas, c'est un peu une seule grosse agglomération qui n'est pas forcément connue, on va dire, de la plupart. des gens qui ne viennent pas de Guadeloupe puisque c'est pas non plus la zone la plus touristique, la plus visitée. Mais écoute, moi j'ai passé toute mon enfance là-bas, enfin mon enfance et plus, jusqu'à mes 18 ans pratiquement. Je te dirais un peu avant, parce que du coup par rapport aux études de médecine que j'ai commencé directement bien sûr après mon bac que j'ai eu en 2017, si je ne dis pas de bêtises, non en 2016. 2015, même chose. Ça ne me rajeunit pas. En fait, si tu veux, après, j'ai dû aller plutôt sur la région centrale, plus ou moins de Lille, aux alentours de tout ce qui va être Gauzier, Pointe-à-Pitre, où se trouve la fac de médecine. Ensuite, j'ai habité sur cette Ausha pendant trois ans, mes trois premières années que j'ai effectuées là-bas. Donc, PACES, que j'ai eu... ... on va dire entre guillemets, de l'avoir en tant que primant. Et j'ai continué ensuite mes deuxièmes et troisièmes années là-bas. C'était quand même une expérience vraiment intéressante en fait, parce que si tu veux, pour moi, ça marquait aussi un peu une étape dans ma vie, dans la mesure où bien sûr, quand j'étais jusqu'au lycée, je vivais chez mes parents. Et là, c'était un peu les trois années où j'ai vécu hors de mon domicile. Alors j'étais avec mon frère. mon grand frère, donc on avait un appartement à deux, on a toujours été assez complices donc ça a jamais posé de soucis qu'on soit dans le même appartement et puis je suis arrivé en France en
- Speaker #1
2018 Ok Alors on va reprendre un petit peu, c'est quoi l'ambiance de ton enfance ? C'est une structure très urbaine, ville ou c'est de la campagne ? C'est quoi ton esprit ado ? Tu baignes dans quelle ambiance ?
- Speaker #0
Moi je dirais que je baigne plutôt dans l'ambiance campagne, comme je te disais d'où je viens c'est c'est C'est plutôt, on va dire, un coin plutôt reculé par rapport à tout ce qui avait été les démissions et autres de la ville. Où en fait, le sud-bas-terre, c'est plutôt calme. Moi, j'ai grandi dans ça où on trouvait des activités à faire entre nous, entre les amis. Jamais très, très loin parce que forcément, quand t'es minium, t'as pas le permis. Tu vas forcément te déplacer très, très loin. Donc moi, j'ai plutôt vécu dans ce cadre-là.
- Speaker #1
Avec une ambiance médicale, familiale ou pas du tout ?
- Speaker #0
Pas du tout, pas du tout. Moi, je te dirais, si on devait mettre un mot sur... sur l'ambiance un petit peu à la maison, c'est plutôt des profs. Grand-père maternel, grand-mère maternelle, ma mère. Vraiment plutôt ambiance professeur.
- Speaker #1
Obligé d'être adapté à la scolarité.
- Speaker #0
C'est ça. Surtout que, d'autant plus que c'était des profs qui travaillaient plus ou moins dans la région où moi, j'ai fait mes classes. Il y avait quand même l'étiquette du 1, c'est le fils ou le petit-fils 2. Ils devaient quand même se tenir à carreau. Alors après, moi, j'ai jamais eu de difficulté. par rapport à la scolarité, de soucis de, on va dire, turbulence ou autre. J'étais quand même plutôt un élève calme, on va dire, à l'école. À la maison, c'était autre chose. Mais qui avait de bons, voire très bons résultats. Mes parents n'ont jamais eu de difficultés, en tout cas, sur ce plan-là me concernant.
- Speaker #1
Et du coup, on t'a parlé de médecine, c'est toi qui as voulu. Comment ça s'est développé, cette envie de faire la première année de médecine là-bas ?
- Speaker #0
Écoute, en soi, comme tu disais, en tout cas à l'école, moi, j'ai toujours eu certaines facilités, on va dire, par rapport à la mémorisation. En tout cas, jusqu'ici, j'ai quand même une bonne mémoire, si je peux me permettre. En fait, en grandissant, je me souviens, j'avais un médecin de famille. Je n'étais pas souvent chez le médecin. Mais mon frère et moi, ça nous a quand même marqué son approche par rapport à ça. Il y avait quand même un côté, je ne dirais pas familial, mais bienveillant chez ce médecin-là. Et ça a développé, je pense inconsciemment, une forme d'admiration. Et une fois arrivé, je te dirais, en seconde, lors du choix des spécialités... Il y a un peu la... Je ne sais pas si c'est comme ça partout, mais la filière... Maintenant qu'il y a changé, mais la filière scientifique qui ouvrait potentiellement plus de portes que les autres filières, d'autant plus que moi, c'est vrai que naturellement, je n'étais pas forcément littéraire, on va dire sur certains aspects. Donc déjà, au niveau du choix de la spécialité, ça s'est fait assez naturellement. Et pour les études de médecine, je pense que c'était... Il y a plusieurs choses qui m'ont un peu guidé vers cette voie-là. Le fait que mon frère, mon grand-frère, qui a quand même toujours été une forme de modèle, était passé par là avant moi, ça m'a un peu inspiré dans ce choix. Le fait également qu'on m'a toujours répété, en tout cas avant que je commence les études de médecine, que la passesse, c'était que de la mémorisation. Je me suis dit, si c'est ma force, pourquoi pas essayer ? et quand même un certain attrait pour les études médicales et scientifiques par rapport à tout ce qu'on peut voir quand on est plus petit. Voilà, on va dire ces trois choses-là qui m'ont un peu guidé vers ça.
- Speaker #1
Ok, tu y vas, ça se passe bien, tu nous as dit que tu l'avais vu en primant. Tu sais à ce moment-là que dans les études de médecine en Guadeloupe, vous allez devoir partir. C'est avant même de commencer, vous le savez, ou ça arrive après avoir eu le concours, où tu commences à te projeter et à comprendre. l'organisation qui va devoir être mise en place ?
- Speaker #0
Non, en fait, on le sait dès le début. En tout cas, à l'époque où moi j'ai commencé, dès le début, on sait que les trois premières années se font en Guadeloupe. Et à l'époque, parce que maintenant, ce n'est plus le cas depuis, je crois, deux ou trois ans, il n'y a pas l'externat. C'est-à-dire qu'il y a l'internat, mais il n'y a pas l'externat. Donc quatrième, cinquième, sixième année, ça n'existe pas. Moi, quand j'ai commencé...
- Speaker #1
Là, c'est en place ?
- Speaker #0
Là, c'est en place. Depuis deux ou trois ans, je ne te dis pas de bêtises. Moi, en tout cas, à cette époque-là, ça n'existait pas. Ça n'a jamais été un frein. Dans la mesure où, en fait, moi, mes parents, ils m'ont toujours dit que le fait de se déplacer, de voir autre chose, de voir un peu le monde, c'est quand même une force. Et ils l'ont fait. Alors, à leur niveau, ce n'était pas des études médicales, mais en tout cas, pour leurs études respectives, ils ont tous les deux été en France métropolitaine. Et donc, ils m'ont toujours dit que ça leur a un peu ouvert l'horizon, ou pour eux, ça leur paraissait quand même nécessaire. Et ils n'avaient pas ce frein de « Ah non, il faut que... » tu restes...
- Speaker #1
Et toi ?
- Speaker #0
Moi, pareil, j'avoue que c'est bien de voir autre chose, je pense. J'ai toujours eu cette vision-là. C'est bien de voyager, c'est bien de voir autre chose parce que voyager, c'est sûr que c'est plutôt sur le plan, on va dire, loisir, ludique.
- Speaker #1
Ouais, parce que là, il y a quand même... C'est pas un voyage de 15 jours, tu pars, tu quittes tout le monde pour de nombreuses années, mais on va en discuter du coup, un petit peu après. Là, tu fais deuxième, troisième année. C'est ça. Ça se passe bien et vous êtes envoyé dans des paris ici, dans des hôpitaux. Il y a des stages, il y a beaucoup de cours. Tu kiffes ? Tu te dis que c'est la bonne voie ?
- Speaker #0
Deuxième et troisième année, c'est vraiment particulier. Je ne sais pas si c'est pareil partout en France métropolitaine, mais je sais que nous, en Guadeloupe, du fait que, peut-être par rapport au caractère insulaire de la Guadeloupe, on est très proches. Tous les étudiants, on est très proches. Alors, on ne se connaît pas tous, mais déjà, c'est des plus petites promos. Moi, je crois que mon année, on était 120, si je ne te dis pas de bêtises, peut-être même un peu moins. Donc certes, on a des affinités avec certaines personnes, mais plus ou moins, tout le monde se connaît. On organise quand même beaucoup d'événements extra médicaux où en fait, on se rencontre, on s'amuse, des fêtes, etc. Il y a un peu ce côté famille que je ne sais pas si, en tout cas, il est identique partout ailleurs puisque c'est vraiment au final une petite promo, 120. À ce moment-là, c'est des trois années qui sont vraiment... J'en garde de très très très bons souvenirs, où j'ai rencontré des amis, que ce soit en médecine, mais hors médecine, c'est-à-dire qui étaient à la fac, parce que bon, c'est pas que la fac de médecine qui est dans cette Ausha. Très bons amis qui, jusqu'à ce jour, en fait... Le sont toujours. Ouais, exactement. Donc vraiment des très très bonnes années, et puis on arrive un peu au moment fatidique de la fin de la troisième année, où on doit organiser le départ, qui je pense est... Et attendu, certes, mais reste quand même un peu difficile pour les parents.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
c'est ça. Il y a une chose aussi, c'est que je pars en même temps qu'on frère. Donc on part tout d'un coup, c'est-à-dire que la maison, au final,
- Speaker #1
se vide brutalement.
- Speaker #0
Pas dans les mêmes destinations, mais on part en même temps. Et pour arriver en fait dans l'inconnu. Parce que oui, j'avais déjà été en France métropolitaine plusieurs fois quand j'habitais en Guadeloupe pour voir de la famille, puisque j'ai quand même pas mal de famille sur Paris. Mais c'était pour les vacances, comme tu dis. Jamais sur des très très longues périodes.
- Speaker #1
Et c'était entouré aussi, avec tes propres parents ? Ouais. Là, vous êtes... Tous envoyés dans la même zone ? Comment est-ce que c'est organisé ?
- Speaker #0
C'est un peu différent. Je sais que, si je ne dis pas de bêtises, pour Tahiti, je ne sais pas si c'est encore le cas, mais je sais qu'il y a un certain rattachement avec la fac de Bordeaux, où ils sont tous à la fac de Bordeaux. Ce n'est pas du tout comme ça pour Guadeloupe, Martinique et Guyane, parce qu'en fait, moi je parle de la Guadeloupe, mais en fait, il faut savoir déjà qu'arrivé, une fois qu'on passe la PACES, les Martiniquais et Guyanais, viennent en Guadeloupe. Pour la P1 ?
- Speaker #1
Pour la P2.
- Speaker #0
Chacun reste dans son territoire pour la P1, tout le monde passe la PACES, et pour ceux qui réussissent la PACES, ils viennent en Guadeloupe, où c'est un peu le centre de rattachement. Et après, le choix qu'on effectue en fin de troisième année, il s'effectue avec notre classement de PACES. C'est-à-dire qu'en fonction de ton classement de PACES, tu choisis la ville où tu veux aller. Moi, j'ai le souvenir que Bordeaux, c'était... pas mon premier choix initialement. On va dire que moi, j'étais classé plutôt en milieu de classement. Je sais que, en tout cas, à cette époque, Lyon avait un attrait qui était quand même plutôt pas mal, notamment à la fac de Lyon-Est. Je sais que je crois que c'était mon premier choix et Bordeaux devait arriver en deuxième choix. Volontairement, en fait, même si j'avais de la famille sur Paris, ça ne m'a jamais intéressé pour y vivre et même pour étudier. À mesure où je voyais ça un peu, vraiment, Paris, c'est trop grand. Je ne me voyais pas forcément à Paris. Et Bordeaux, ça me semblait être le juste milieu, que ce soit sur le plan, déjà, de la localisation de la ville. C'est plutôt au sud, donc on va dire un climat qui, nous venant des îles, on va dire, est un peu plus adapté. Je ne me voyais pas, par exemple, à Lille ou à Strasbourg.
- Speaker #1
Pas non plus les tropiques.
- Speaker #0
Oui, c'est pas les tropiques, c'est vrai. Et aussi parce que... Bordeaux a quand même eu toujours, comment dire, il y a eu un certain lien avec les Antilles, un lien historique. Avant, je sais que la fac de Bordeaux était rattachée à celle des Antilles du Yann.
- Speaker #1
Il y avait un pont pour les interne notamment.
- Speaker #0
Et je savais que je n'allais pas être non plus dans l'inconnu total, dans la mesure où je connaissais quelques personnes qui venaient sur Bordeaux également.
- Speaker #1
Et du coup, là, tu sais que... que tu viens à Bordeaux, tu connais les potes qui vont t'accompagner ?
- Speaker #0
Figure-toi que je connais quelques personnes qui viennent à Bordeaux également, qui ont fait ce choix-là aussi. On n'est pas très proches, mais on se connaît. C'est déjà une étape. C'est vrai qu'arrivé ici, on s'est un peu plus rapprochés, notamment aussi avec les gens de l'année précédente qui étaient déjà à Bordeaux.
- Speaker #1
Il y a un truc qui s'est organisé pour que tu accueilles des choses comme ça.
- Speaker #0
Tout à fait. qui se fait en septembre, un peu avant le début je pense, des cours à la fac où on fait une petite soirée où on apprend à se connaître c'est-à-dire que c'est des visages connus mais sans forcément qu'il y ait de lien particulier parce qu'il n'y a pas forcément d'affinité avec tout le monde mais oui, il y a ce type de soirée
- Speaker #1
Ok, on a un petit peu discuté avant, concernant la culture guadeloupéenne, au final vous baignez dans une culture qui est franchement pas européenne et j'aurais bien voulu discuter de ça avec toi. Tu la définis comment l'ambiance et la culture dans laquelle tu as tu as vécu et tu as été éduqué ? Est-ce que je me dis que moi de ce que j'avais compris c'est quand même plus une culture américaine, nord-américaine même, de ton côté, plus qu'européenne et qu'une bonne culture française franchouillarde.
- Speaker #0
Oui c'est vrai qu'on grandit dans... un peu une forme de microcosme parce qu'on est français, c'est un département français mais qui est quand même beaucoup plus proche de l'Amérique du Nord où, si tu veux, c'est une culture qui est totalement, à mon sens, différente de la culture métropolitaine ici. Ça serait difficile à la définir et même à la résumer tellement elle est riche. C'est beaucoup de choses qui diffèrent dans... C'est vraiment dans tout en fait, que ce soit la manière de parler, la manière de s'habiller, même les certaines références, même la culture culinaire. Il y a beaucoup de choses qui sont différentes. Il y a quand même des choses qu'on adopte bien sûr de la France métropolitaine, c'est sûr. Mais c'est vrai que c'est complètement différent.
- Speaker #1
Par exemple, les voyages que tu fais, toi tu ne pars pas évidemment en zone européenne, mais tous les voyages que vous faites, vous le faites autour de chez vous.
- Speaker #0
Pas forcément, figure-toi. Avec moi... J'ai quand même eu la chance de voyager pas mal avec mes parents quand j'étais plus jeune. Qui... Ils y tenaient en fait, à ce que justement, comme je te dis, avoir cette ouverture d'esprit, avoir différentes cultures, différentes choses. Et au final, je te dirais que moi, de ma petite enfance jusqu'à mes 18 ans, je pense que j'ai fait autant de voyages autour de la Caraïbe qu'en Europe, je pense. Ah ouais ? À peu près. A peu près, alors c'est vrai que c'est pas commun,
- Speaker #1
parce que pour nous en métropole, on fait pas ça, on part pas à moitié du temps sur des grandes destinations.
- Speaker #0
C'est sûr qu'après, il y a aussi l'aspect financier qui doit jouer, forcément les voyages plus loin, c'est plus cher, et d'autant plus que c'est quand même bien différent que cela a été avant. Typiquement, un exemple que moi je trouve ailleurs, c'est le prix des voyages vers Miami en partant de Guadeloupe. Moi, je me souviens quand j'y étais deux fois. pendant mon adolescence. On partait de Guadeloupe, c'était plus simple, bien sûr, logiquement. Et les billets, je ne sais pas qu'ils valaient rien du tout, mais je n'ai pas les pris en tête, puisque ce n'est pas ce qu'il y a à l'époque. Mais je sais que maintenant, les voyages en partant de Guadeloupe en direction de Miami sont plus chers qu'en partant de Paris. Ce n'était pas du tout le cas avant.
- Speaker #1
Et donc, tu dis que tu venais quand même pas mal de fois sur l'Europe. Pour revenir aux voyages les plus... Proche ? C'était quoi les destinations ?
- Speaker #0
Destination, je sais que mon tout premier voyage, c'était à Saint-Martin.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
C'était le tout premier, donc forcément, c'était dans la Caraïbe. Au niveau des autres voyages les plus proches, j'ai acheté Miami.
- Speaker #1
Les Etats-Unis, plusieurs fois finalement ?
- Speaker #0
Deux fois au final, juste Miami. J'ai malheureusement pas eu la chance de faire plus. La Barbade, j'ai fait. Le Venezuela, c'est quand même dans l'arc cariléen. La Jamaïque, c'est vrai que c'est plus proche. plus facilement atteignable pour nous. Mais de l'autre côté, j'ai quand même été en Italie, en Angleterre, en Espagne.
- Speaker #1
Et ça, c'était pour la culture ? C'était une démarche de tes parents ?
- Speaker #0
C'était pas spécialement pour découvrir, spécialement axé sur la culture. Ça restait quand même dans un premier temps une destination loisir, comme beaucoup de gens. Je sais qu'il y en a plusieurs que moi j'ai faits qui ont été organisés avec le travail de mon père. C'était des gros groupes où on partait. Il y avait des certaines réductions, etc. J'en ai fait beaucoup dans ce cadre-là. Mais dans un premier temps, le côté loisir. Et bien sûr, pour un peu voir le monde. Parce qu'au final, c'est bête de rester que chez soi et ne pas voir tout ce que le monde a à offrir.
- Speaker #1
Trop bien. Du coup, l'arrivée à Bordeaux, il pleut ou pas ce jour-là ? Parce que quand il pleut, 4 jours sur 5 à Bordeaux.
- Speaker #0
Je crois que quand j'arrive, non. Parce que je crois que j'arrive en fin août. ou mi-août, on était plutôt sympa. Ouais. Il fait chaud, au final, je suis pas trop dépaysé quand j'arrive quoi. Ouais. Et c'est plutôt quand on arrive vers mi-septembre, quelque chose comme ça, où déjà les températures, elles commencent à bien diminuer, qu'en plus moi tu sais, j'arrive, je crois que le truc le plus chaud que j'ai, c'est une veste en jean quoi. Et encore, je sais même pas si j'en ai, je suis pas sûr, parce que comme j'arrive en août, donc déjà acheter tout ce qu'il faut pour se couvrir, etc. non franchement ça a été un peu un choc entre guillemets que j'ai bien vécu tu sais parce que je savais très bien que c'était pas le même contexte que j'ai moi je m'attendais quand même à ça après s'y attendre et le vivre c'est autre chose et le vivre tous les jours et tous les mois et puis le vivre en continuant à mener ta vie de tous les jours c'est à dire que en fait certes tu viens à Bordeaux mais c'est aussi pour travailler, parce que c'est le début de l'externat. C'est pas non plus la même chose que les trois premières années.
- Speaker #1
Il y a du boulot.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Culturellement, du coup, parce que là, pareil, t'es pas accompagné. En général, tu venais pour des voyages familiaux, etc. Là, t'es seul, même s'il y a quelques potes. Est-ce que la transition se fait bien ? Je sais pas, en termes de pédagogie, en termes d'ambiance hospitalière, t'as une rupture avec ce que t'avais vécu en Guadeloupe ?
- Speaker #0
Complètement, parce qu'au final, comme tu dis, on est quelques-uns à Bordeaux, mais au final, lors des stages comme ici, c'est un classement par ordre alphabétique. En tout cas, je me suis resté comme ça. Je me retrouve seul, en tout cas, dans les stages où je vais. Je ne connais personne. Et c'est après coup que je m'en suis rendu compte de la difficulté. C'est-à-dire, sur le moment, je ne voyais pas la chose de manière trop complexe ou autre. Je pense que j'ai quand même eu la chance d'être assez bien intégré avec mes co-externes. En tout cas, ils faisaient les efforts de m'intégrer dans leur groupe, etc. Ça n'a pas toujours été simple parce qu'ici... Les groupes se sont déjà créés en fait. Moi j'arrive en quatrième année, mais en fait tout le monde se connaît depuis trois ans, chacun a formé ses groupes de Way, de Seyd, etc. Et moi j'arrive, tout nouveau, personne ne le connaît, qui veut s'incruster quelque part. Je ne l'ai pas mal vécu initialement, mais c'est après coup que je me suis rendu compte que ça avait quand même un impact. Parce qu'au final, je me suis rendu compte que ma première année, la quatrième année, sur le plan... Je pense que je n'ai pas... Je ne me suis pas rendu compte déjà... que sur le plan du travail, c'était autre chose. Déjà, sur le plan, la transition, troisième et quatrième année, en fait, transition vers l'externat, je pense que le fait de moins être entouré, de ne pas avoir la famille, ça a eu un impact. Moi, je l'ai vu vraiment après coup, plutôt sur mes résultats. Parce que jusqu'ici, les trois premières années, bon, ce n'est pas le même type d'examen. J'avais quand même de plutôt bons résultats, voire très bons par moments. Et là, j'ai vu mes notes qui ont chuté complètement. où je me retrouvais dans des rattrapages pour plusieurs matières, chose que j'avais peu ou pas du tout connue sur mes trois premières années. Et là, en fait, c'est vraiment le choc.
- Speaker #1
Tu penses que c'est à cause du changement culturel, de l'isolement, où tu as perdu tes repères, ta méthode hôte ?
- Speaker #0
Je pense que c'est ça. Je pense qu'il y avait plusieurs facteurs. En soi, de ne pas avoir d'emblée pris conscience de la charge de travail qui est en fait nettement au-dessus, une fois que tu passes ce step de la quatrième année.
- Speaker #1
Parce que... Pour ceux qui restent sur place dans une même ville, il y a une besoin de stabilité pour passer à un mode de travail plus intensif. C'est vrai que ce changement culturel, géographique, tu as beaucoup trop de choses à gérer en une seule heure.
- Speaker #0
Tous ces petits facteurs-là ont fait qu'un ensemble de choses que je n'ai pas su gérer, je n'ai pas su gérer initialement, comme tu dis, tu as plutôt bien résumé. la charge de travail qui est différente, la ville qui est différente, le climat dans l'ensemble qui est différent, le fait que tu n'es plus tes repères avec la famille et les amis. Tout ça, au final, ça fait que tu découvres quelque chose, mais tu dois un peu t'adapter à tous ces petits facteurs-là et qui peuvent avoir des répercussions qui, moi, je pense, étaient négatives initialement.
- Speaker #1
Tu as traîné longtemps ce sentiment de te dire que finalement, les résultats ou le travail ne sont pas... top pour essayer de retomber sur tes pattes ça fait combien de temps à peu près ?
- Speaker #0
Assez longtemps parce que je te dirais que ça c'est vraiment sur l'ensemble de la quatrième année où après coup je me suis dit mais en fait c'est pas moi je me reconnais pas dans ma méthode de travailler etc et je pense que le déclic je l'ai eu surtout entre la quatrième et la cinquième où justement en fait je suis rentré en Guadeloupe pour mon stage d'été et en fait je passais tout l'été là-bas Ok
- Speaker #1
C'était ton premier retour depuis le départ.
- Speaker #0
Mon premier retour, et en discutant avec d'autres personnes qui... Parce qu'au final, quand j'y étais, j'ai pas non plus pris le temps de discuter avec d'autres personnes qui sont dans la même situation que moi. Pas forcément dans la même ville, mais ailleurs. Je n'aurais pas demandé, et vous, vous avez ces mêmes types de difficultés. Et en fait, c'est en revenant au Guadeloupe, où beaucoup d'entre nous revenaient sur l'été, en discutant que je me suis rendu compte que je ne suis pas le seul dans cette situation.
- Speaker #1
C'est rigolo parce que...
- Speaker #0
ici t'en parles pas avec eux mais là t'en parles ça montre bien je pense que c'est aussi la déconnexion parce que comme je te dis en tout cas mes potes les plus proches ils sont pas à Bordeaux donc en fait quand on communique c'est plus des nouvelles de comment ça va etc etc mais pas trop sur le plan du travail et c'est en rentrant effectivement que je pense que j'ai le déclic
- Speaker #1
je pense. Et ce déclic, ça veut dire nouvelle méthode, changement de quelque chose ?
- Speaker #0
Ouais, quand même, au niveau de ma méthode de travail. Déjà, en fait, sur cette 4e, on va dire, transition entre 4e et 5e année, je rencontre d'autres personnes sur Bordeaux, que ce soit dans le domaine médical ou pas médical. Bon, maintenant, ça fait un an que je suis à Bordeaux, je connais quand même un peu mieux les lieux. Je m'adapte quand même progressivement.
- Speaker #1
Une année de transition,
- Speaker #0
finalement.
- Speaker #1
Et c'est pas rien parce que c'est un peu pour ça que je voulais discuter avec toi parce que bon il y a un concours à la fin de la 6ème année et puis au-delà du concours il y a un humain derrière ça. C'est impactant quand même pour vous ce changement de région, c'est pas rien et encore une fois pour eux le concours je pense que ça vous coûte un peu quoi.
- Speaker #0
Oui mais c'est sûr qu'on se rend pas forcément compte sur le coût, en tout cas moi personnellement je pense qu'il y a d'autres personnes... Le choc a peut-être été plus brutal, mais en fait, c'est quelque chose. C'est quelque chose. Moi, comme je te dis, je n'en avais pas confiance, mais je sais que la fac de Bordeaux, je m'en souviendrai toujours, ils savent quand même que c'est un changement pour nous parce qu'eux aussi, ils avaient organisé une forme de réunion, soirée pour les nouveaux arrivants. Donc, ils savent quand même, en nous expliquant un peu, etc., en nous disant que si on a besoin d'eux, de ne pas hésiter à venir vers eux. Donc, ils s'en rendent compte quand même. Mais tu sais, après, t'as un peu, je pense, l'esprit du... Qui est peut-être... Je sais pas si c'est propre à notre culture, mais on n'a pas forcément... envie de demander de l'aide. Je sais pas si c'est propre à notre culture ou genre, je sais pas. On n'a pas forcément envie de demander de l'aide et on se dit qu'en fait qu'on peut réussir, que jusqu'ici en fait tout s'est toujours bien passé. Pourquoi c'est à ce moment-là, alors que j'ai fait on va dire trois années déjà dans le domaine médical, pourquoi c'est à la quatrième que ça irait pas ? Moi je sais que je suis jamais allé vers personne, au final peut-être que j'aurais dû. Je suis jamais allé vers personne et en me disant que je vais y arriver quoi.
- Speaker #1
Tu penses qu'il y a un truc à faire pour mieux ? vous accueillir en métropole, mieux vous accompagner, une transition plus smooth ?
- Speaker #0
C'est difficile à dire parce qu'au final, même s'il y a une certaine forme d'aide qui est apportée, tu ne peux pas non plus... Je veux dire, le changement de climat, tu ne peux rien contre ça. Le fait que tu ne sois plus avec ta famille, ça non plus. Donc au final, oui, il y a peut-être des choses à faire. Je ne saurais pas te les citer. Mais quand même, je pense qu'il y a une certaine forme d'adaptation qui doit venir de toi dans un premier temps. Il ne faut pas quand même négliger l'aide... que tu peux avoir tout autour, notamment avec des gens qui sont déjà passés par là, par exemple. Mais c'est difficile en tout cas de trouver une méthode particulière pour faciliter l'adaptation des gens, parce qu'au final, il y a des choses pas trop luttées contre ça.
- Speaker #1
Cinquième, sixième année, du coup, tu remets un petit peu les wagons dans l'ordre, t'arrives à bien bosser comme tu veux ?
- Speaker #0
Cinquième, sixième année, c'est déjà... Déjà, la cinquième, c'est déjà... beaucoup mieux. J'ai sur le plan des résultats, déjà, ça n'a rien à voir. Il y a aussi déjà le fait que je connais plus de gens, plus d'entiers, mais aussi, j'ai aussi mes, on va dire, les connaissances que j'ai eues à la fac. On se retrouve toujours ensemble, plus ou moins. Je les connais déjà. Je n'ai pas non plus la nouvelle étape du... Je dois rencontrer de nouvelles personnes, t'acclimater, etc. Oui, ça se passe très, très bien. On va dire les six premiers mois. Les six premiers mois de cinquième année, franchement, je découvre autre chose. Je ne vois plus les études de médecine à Bordeaux comme je les voyais en quatrième année.
- Speaker #1
Tu rentres chez toi, en fait.
- Speaker #0
C'est ça. Je me suis peut-être adapté au lieu et c'est vrai que je me sens plus à domicile.
- Speaker #1
Tu dessines des projets, des objectifs de formation, de spécialité ? Tu as envie de choses particulières ou pas ?
- Speaker #0
À ce stade, pas du tout. Je suis vraiment dans l'inconnu, c'est-à-dire que je passe dans différents stages, la plupart me plaisent. Il y en a beaucoup où je me suis dit « Ah, c'est pas mal, c'est pas mal » . Tout en gardant à l'esprit que, initialement, quand je débute les études de médecine, comme je te disais, c'est mon médecin généraliste aussi, à l'époque, qui m'avait donné cet attrait. Donc en fait, quand je débute, c'est pas pour être pneumo-cardio. C'est la figure du médecin généraliste. Mais en fait, en découvrant le monde hospitalier, on va dire. Plus en détail... je me dis « Ah, en fait, c'est pas mal, ça c'est pas mal, etc. » J'ai quand même plusieurs spécialités qui me plaisent. Donc à ce stade-là, je n'ai pas du tout le choix à arrêter. Et c'est drôle qu'on parlait des six premiers mois qui se passent très bien, parce qu'en fait, la cinquième année, c'est l'année du Covid. Ah yes, c'est l'année du Covid. Donc à ce moment-là, je crois que je suis en dermatopédia. C'était pas le stage le plus prenant, on va pas se mentir.
- Speaker #1
Dermatopédia, tu fais rêver. C'est vrai que là, on est sur une niche.
- Speaker #0
Ouais, exactement. Et à ce moment-là, comme nous, en tant qu'externes, on n'avait pas, on va dire, un rôle primordial dans la prise en charge des patients, on nous demande de rester chez nous. À confinement, nous, on est concernés. En tout cas, je sais qu'il y avait certains stages où ils devaient venir à l'hôpital. Nous, en tout cas, c'était pas notre cas. Et du coup, je me retrouve confiné. Étrangement, le début du confinement, je te dirais peut-être le premier mois, c'est un peu...
- Speaker #1
Une bulle d'oxygène ?
- Speaker #0
Exactement. Ouais. Exactement, où je pense que j'étais arrivé à un stade où j'enchaînais un petit peu avec le travail, etc. Ça me permet un peu de lâcher la pression. En plus, je crois qu'à ce moment-là, on arrive sur des matières, on va dire, où j'ai pas du tout d'attrait. C'était l'oncologie, l'hématologie, que j'aimais pas particulièrement. Donc en fait, déjà, ça me laissait... plus de temps pour les travailler chez moi parce qu'on n'avait plus le système de stage le matin, cours l'après-midi. Là, je sais que je pouvais répartir mon travail sur toute la journée comme je veux. Et puis, c'est vraiment la bulle d'oxygène où je peux quand même me prendre des journées à ne pas travailler, complètement détendu. Je sais que je discute avec pas mal de potes, on se rejoint en visio, on discute un peu de tout et de rien. C'est un peu la bulle de jeu en ville,
- Speaker #1
à 3 km de chez nous.
- Speaker #0
C'est un peu la bulle d'oxygène. Le début du confinement, je t'avoue, j'ai apprécié. Bizarrement.
- Speaker #1
Après, tu enchaînes avec 6ème année, tu arrives au concours de l'internat, t'es chaud, t'as pu bosser comme tu voulais, ou finalement, c'est trop. L'éloignement, tout ça a travaillé. Il y en a beaucoup qui explosent. On a eu beaucoup de témoignages dans le podcast avec janvier, février, mars de l'année du concours où ça explose comme un popcorn. T'as tenu bon ou c'était con ?
- Speaker #0
Moi, je te dirais, je n'ai pas envie de me cacher en te disant que c'est l'éloignement près de ma famille, etc. qui a fait que ça a été l'année la plus complexe. Non, en soi, c'est surtout à cause de la charge de travail qui est...
- Speaker #1
Monumental.
- Speaker #0
Monumental, dix fois supérieur à ce qu'on a connu avant. Qui fait que, en fait, aussi la redondance, en fait, de choses que tu as déjà vues, mais que tu dois quand même perfectionner et revoir et revoir sans arrêt. C'est un peu un rythme effréné. Au début, je t'avoue que j'étais... plutôt confiant dans ce que je connaissais, même dans mes entraînements. Alors, je n'avais pas des notes extraordinaires, mais j'avais des résultats qui étaient cohérents. Mais c'est vrai que plus on approche, plus je sens que la pression commence à monter. Après, il y a l'examen blanc qui, au final, ne se passe pas totalement comme prévu. Mais ce n'est pas kata non plus. Ce n'est pas kata. Et en fait, à ce moment-là, je me dis, en fait, tu n'étais pas prêt. En soit, tu n'étais pas prêt et ce n'est pas si catapulté. Tu peux encore... J'ai toujours moins eu cet esprit-là de voir le verre à moitié rempli. Je me dis en soit, c'est cool. En soit, tu n'es pas prêt, tu as ce type de résultat, ce n'est pas flambant, mais du coup, tu as une marge d'amélioration. Et je ne sais pas si ça a été mon erreur entre guillemets, parce qu'au final, je crois que mes résultats... de l'ECN blanc c'était vraiment meilleur que mes résultats à l'ECN et là je pense que c'est vraiment quand je reçois les résultats de l'ECN que ça a eu la plus grosse tarte ah oui vraiment déception ah déception parce que la déception elle est pour toi ou elle est pour la
- Speaker #1
famille en quoi c'est une déception finalement parce que c'est le concours le plus dur des études de médecine on est entouré de gens ultra compétents en quoi c'est une déception alors tu parlais de la famille pas du tout pour la famille non
- Speaker #0
La famille, elle le voit. En fait, t'es arrivé jusqu'ici. En fait, tu te rends pas compte. Dans la famille, il n'y a personne qui a ne serait-ce qu'essayé les études dans le domaine médical. Au contraire, tout le monde est content parce que je suis le premier. C'est plutôt pour moi parce que j'ai quand même toujours eu un peu cet esprit de compétition, mais de tout temps. Quand je te disais que j'avais de très bons résultats sur ma scolarité avant les études, c'était vraiment très bon. Mais c'est pas comparable. Mais du coup, j'ai toujours eu un peu cette vision de perfectionnisme où il faut que je sois le meilleur, il faut que j'atteigne le... premier tiers, il faut que j'ai la première place. Je ne me mettais pas de limite en me disant c'est trop pour moi, ça n'y arrivera pas. En fait, je partais du principe qu'on était tous pareils et que si quelqu'un peut le faire, moi aussi. Et c'est pour ça que ça a été une énorme déception parce que je n'ai pas eu les résultats attendus, mais pas du tout. J'étais vraiment à ça de redoubler. J'avais déjà demandé toutes les informations. Je m'étais renseigné à tous les gens qui avaient doublé leur... Le CN, leur sixième année, etc. Comment ça se passe ?
- Speaker #1
Et pourquoi tu ne doubles pas ?
- Speaker #0
Je ne double pas parce que je me dis que par rapport quand même à mon classement, à ce moment-là, initialement, je n'aborde le CN qu'avec le classement. À ce moment-là, je ne sais toujours pas ce que je veux. Et en fait, je vis pour le classement. C'est-à-dire que, peu importe, il faut que je sois parmi les hauts classés. Peu importe ce que je veux. Je ne réfléchis pas à... Je sais qu'il y a beaucoup de gens, certains disent que je veux être telle chose, telle spécialité, il faut que je sois dans cette Ausha du classement, etc. Moi, je réfléchis, il faut que je sois le meilleur, il faut que j'ai le meilleur classement possible, et comme ça, en fait, toutes les portes me seront ouvertes. Et quand j'ai mon classement, qui est, comme je te dis, une grosse déception, je me dis, au final, quelles portes sont encore ouvertes ? Ça a un peu changé, et je me dis, en fait... Avec ce classement-là, par rapport à ce qui est peut-être une mauvaise chose, je ne pense pas qu'il va se faire ça, mais je pense que je me dis, en comparant les années précédentes, je me dis en fait, la médecine générale, c'est encore une porte qui est encore ouverte. Sachant qu'à ce moment-là, je me dis, au final, tu avais commencé médecine pour ça, en guillemets. Du coup, on arrive au stade des choix. Je me souviens, sur les simulations, j'avais plusieurs villes, mais moi, je savais que... La médecine générale, je vais la faire à Bordeaux. Je ne sais pas pourquoi, je ne vais pas t'expliquer trop pourquoi. Je pense que c'est un peu l'attrait de la ville où j'ai passé les trois précédentes années, même si la première a été compliquée sur le plan social. Alors, hors côté travail, ça s'est toujours très bien passé. Toutes les rencontres que j'ai faites ici, ça a toujours été très cool. Je m'étais dit, en fait, médecine générale, c'est à Bordeaux, éventuellement en Guadeloupe. La Guadeloupe n'était pas mon... Mon premier choix, dans la mesure où, dans le futur, je m'étais dit, en fait, je vais rentrer en Guadeloupe. Donc, autant voir autre chose sur mon internat. Et je crois que, jusqu'au dernier moment, ça s'est joué entre Bordeaux et Lille. Bordeaux et Lille, Bordeaux et Lille. Et je me souviens, j'avais une discussion avec mon père, juste avant, je crois, peut-être la veille de mon choix. Il m'avait dit, écoute, si ça sera à Lille, t'inquiète, je viendrai avec toi, on organisera le déménagement, etc. Et moi, dans ma tête... j'ai rien contre l'île, mais c'est sûr que c'est pas à Bordeaux, c'est pas le même climat, etc. C'est de devoir de nouveau découvrir une nouvelle vie, etc.
- Speaker #1
Ça a joué dans le fait de de nouveau partir sur un cycle de 3 ans dans une autre...
- Speaker #0
Franchement, c'est pour ça que Bordeaux c'était le premier choix, pour la médecine générale en tout cas. C'était le premier choix en me disant, peut-être que t'as pas eu le classement que tu voulais, qui t'aurait ouvert toutes les portes, mais au moins, t'as le... tu gardes le choix de la ville et ton premier choix de ville au final, parce que je voulais rester à Bordeaux.
- Speaker #1
J'ai interrogé Marie Ayer, qui était première de ta promo de médecine générale Bordeaux. On discutait du fait du système qui était un peu compliqué, parce que les premiers de promo choisissent leur stage et ceux qui sont un peu derrière subissent. Ton internat, est-ce que tu l'as kiffé avec ce mode de sélection ou est-ce que tu as un coup de gueule à faire passer à la faculté ?
- Speaker #0
C'est bien que tu le dises parce qu'en plus tu as abordé Maria hier, je la connais pas du tout, je vois c'est qui mais je la connais pas du tout. Mais de voir que la première du classement prend médecine générale à Bordeaux et que moi j'ai pris médecine générale aussi à Bordeaux, ça m'a un peu mis...
- Speaker #1
Il y a un énorme symbole dans ce choix très symbolique.
- Speaker #0
J'irais même jusqu'à la remercier, parce qu'en fait, ça m'a donné un peu une autre vision de la chose. Mais pour revenir après sur les choix de l'internat, c'est sûr qu'au final, je faisais partie, là encore, d'un dernier tiers de promo, où je me retrouve sans arrêt à ne pas avoir le choix, entre guillemets. En fait, c'est un choix, mais...
- Speaker #1
On réinspire un peu. Admettons, on a une promo de 100. Il y a 100 terrains de stage, plus ou moins qualitatifs. des termes de stage cool, d'autres moins cool pour des raisons pédagogiques, de distance, de relations humaines, de plein de choses. Et forcément, les meilleurs stages sont pris par les premiers de promo. Et quand on est un peu en fin de promo, on subit et on se retrouve à avoir des termes de stage parfois compliqués. Comment on pourrait faire ?
- Speaker #0
C'est difficile de trouver une solution parce qu'autant à l'externat, on est un peu tous sur ce même pied d'égalité où forcément c'est un peu... un peu le hasard et donc... Tu peux avoir un très bon comme un très mauvais stage. Là, tu as un peu le classement qui définit tout.
- Speaker #1
Qui définit tout,
- Speaker #0
oui. Et qui te suit, je te dirais, sur les trois ans au final. Parce que souvent, on a tendance à nous rabâcher que le classement, ce n'est pas grand-chose une fois que c'est fait.
- Speaker #1
C'est qu'un chiffre, alors que pas du tout.
- Speaker #0
Alors que pas du tout, au final, il te suit sur tout ton internat. C'était les trois ans, mais j'imagine que pour ceux qui ont un internat plus long, c'est vraiment toute la durée de ton internat. Et en fait, je suis un peu partagé parce que certes, j'aurais aimé avoir quelque chose de plus équitable pour au final garantir une formation identique pour tout le monde. Oui,
- Speaker #1
parce que ça, il y a une vraie qualité de formation derrière tout ça, derrière ses lois.
- Speaker #0
De formation et même aussi dans ta vie quotidienne parce que forcément, quand tu te retrouves à devoir aller, imaginons que tu habites à Bordeaux, mais que ton stage, ton semestre, tu l'effectues sur un stage qui est à deux heures et demie de Bordeaux.
- Speaker #1
On peut citer des villes.
- Speaker #0
Forcément, c'est compliqué. C'est compliqué. Mais en même temps, comme je disais, la solution, ça serait quoi ? Parce que les premiers du classement, ils ont quand même mérité leur classement. Comment leur expliquer à eux que oui, vous avez cramaché pendant vos trois années d'externat, vous avez réussi à avoir ce classement, mais qu'au final...
- Speaker #1
Ça va pas leur aller.
- Speaker #0
Va falloir aller aussi à...
- Speaker #1
Il y a une extension là ! C'était quoi ta ville ?
- Speaker #0
Moi je crois que la ville la plus lointaine où j'ai été c'était Saint-Pardou-la-Rivière. Wow,
- Speaker #1
c'est où ?
- Speaker #0
En Dordogne, notre ville à Dordogne. Je crois que j'étais à 2h15 de chez moi.
- Speaker #1
Là ça veut dire logement, ça veut dire plein de choses. Tu es obligé de...
- Speaker #0
De choses, mais moi dans ma situation, j'ai toujours eu beaucoup de chance. J'ai toujours eu beaucoup de chance dans la mesure où ce premier stage au final, quand le couperet tombe, on me dit tu dois aller là, etc.
- Speaker #1
C'était le début de ton interlèvement ?
- Speaker #0
C'était mon premier stage. On me dit que je dois aller là, c'est à 2h30. Déjà l'achat de voiture, parce que jusqu'ici j'avais pas de voiture.
- Speaker #1
Ah ouais, énorme comme...
- Speaker #0
Jusqu'ici j'avais pas de voiture parce que forcément j'étais à Bordeaux, j'allais à la fac, en tram, enfin voilà quoi. Donc achat de voiture obligatoire, je dirais même. Donc ça voilà c'est fait, je me souviens quand je retourne après la sixième année. Parce que du coup, entre les deux, j'étais rentré en Guadeloupe. Donc achat de voiture, puis je rentre en contact avec les maîtres de stage. Et un des maîtres de stage me dit, tu sais, ils sont au courant que c'est loin. Et qu'en fait, ils mettent à disposition un logement. Tout frais payés, etc. Et voilà. Donc ça, ça arrive un peu comme ouf de soulagement. Je me dis, je peux quand même garder mon appart à Bordeaux. Du coup, revenir sur les week-ends ou les périodes où je ne travaille pas. et je sais que sur place, j'ai quelque chose, je n'ai pas à m'embêter, je serai tout près du cabinet et autres. Donc j'ai quand même cette Ausha, moi. Du coup, en fait, ce qui se passe, c'est que je parle, en général, je parle dimanche soir, quand je parle dimanche soir, j'arrive sur place, etc. C'était du quatre jours semaine, donc j'avais deux mètres de stage, je faisais deux jours chez l'un, deux jours chez l'autre. Et donc lundi, mardi, mercredi, jeudi.
- Speaker #1
et je rentrais le jeudi soir à Bordeaux et ça donc tous les 6 mois changement de semestre à subir encore le classement t'as pu faire un semestre sur Bordeaux ?
- Speaker #0
au final oui mon tout dernier semestre mon tout dernier semestre t'as vu du pays quoi ? j'ai vu du pays et un terme de Bordeaux mais plutôt un terme de Dordogne alors au final après coup avec beaucoup de satisfaction parce que Entre les stages que j'ai eus, les terrains de stage et les rencontres que j'ai faites sur mon internat, je ne suis pas sûr que j'aurais pu demander mieux. Je ne suis pas sûr après coup, parce qu'après avoir fait Saint-Pardou, je suis arrivé à Périgueux, où j'ai fait des super rencontres pendant mon stage aux urgences. On s'entendait tous super bien que le semestre suivant, on est tous restés à Périgueux. Alors toute la promo où on était aux urgences, on est tous restés là-bas. Moi je suis parti en gynéco, il y en a d'autres qui sont partis en médecine polyvalente, et d'autres en pédiat. J'ai beaucoup apprécié cette année au final que j'ai fait sur PEG, c'était vraiment cool. Même au niveau de la formation, franchement, je pense que c'était équivalent à partout ailleurs sur Bordeaux. Maintenant franchement, il y a un internat qui s'est au final très très bien passé. Après... Donc là, c'était mon troisième semestre. Quatrième semestre à Bergerac.
- Speaker #1
Bergerac.
- Speaker #0
Quatrième semestre à Bergerac. Donc, toujours en Dordogne. Toujours en Dordogne. Bon, à l'internat qui était, on s'en souvient.
- Speaker #1
On peut en parler, parce qu'on est écouté par... Je sais des gens qui sont à la direction d'hôpitaux. Vas-y, décris, parce qu'il faut que les gens sachent.
- Speaker #0
L'internat de Bergerac, c'est quand même assez... Alors,
- Speaker #1
on va critiquer peut-être Bergerac, mais c'est globalement... Il y a beaucoup d'internats de cet ordre-là. Un internat des chambres, moi je m'en souviens, au-dessus de services hospitaliers, en entendant des patients crier, même des fois des bip-bip. En train de dormir, tu dors et en dessous de toi, il y a des machines médicales qui font du bruit, donc tu peux pas trop dormir. Enfin, compliqué quoi, bac plus 7, 8, 9.
- Speaker #0
Et devoir se retrouver dans ce type de situation, c'est sûr. C'est sûr, toujours pareil, en fait, quelle solution on a ? Difficile à dire. C'est vrai que ça a été particulièrement compliqué, si on peut dire.
- Speaker #1
Ouais, c'est léger à la fois, c'est pas la prison. Mais ça, tu vois ce que tu dis, je trouve que c'est assez... On apprend à accepter à force des trucs assez ouf.
- Speaker #0
C'est vrai que tu mets d'autres personnes dans cette situation. On n'est pas sûr qu'ils ont cette réaction.
- Speaker #1
Exactement. On encaisse des trucs parce qu'on banalise ou on s'habitue à dégaler rien parfois. Alors qu'il n'y a rien de normal de dormir dans des anciennes chambres de patients après avoir fini ta journée de travail à finir à 19h30, 20h. Enfin, c'est...
- Speaker #0
C'est vrai qu'on a tendance à banaliser, comme tu dis. Au final, on ne devrait pas. Mais c'est aussi dans la mesure où qu'est-ce qu'ils peuvent nous proposer de plus à ce stade-là. C'est-à-dire que oui, je suis d'accord qu'il faut que ça soit amélioré. Mais nous, quand on y est, les solutions qu'on a...
- Speaker #1
Zéro.
- Speaker #0
Zéro.
- Speaker #1
On a des potes qui ont pris des appart' à côté. Mais si tu prends un appart' à Bergerac, t'es obligé de lâcher ta vie de Bordeaux.
- Speaker #0
C'est aussi après le sens.
- Speaker #1
Le style de bouler six mois.
- Speaker #0
C'est vrai que c'est quelque chose aussi l'internat, on ne s'en rend pas forcément compte, mais je me demande si on n'est pas un des seuls corps de métier à devoir subir ça en fait.
- Speaker #1
À la coton de mobilité.
- Speaker #0
Tous les six mois, devoir se déplacer comme ça. Encore une fois, on a banalisé la chose. Pour nous, c'est normal de devoir faire un semestre dans le Nord de la Dordogne, puis le suivant aller à Pau, où tu as peut-être quelques jours pour organiser ton déménagement, etc. C'est particulier quand même. C'est particulier.
- Speaker #1
Et là, pour le coup aussi, ceux qui sont en début de classement, peut-être qu'ils ont pu enchaîner les semestres bordelais, ou dans leur ville de choix en tout cas.
- Speaker #0
Il y en a beaucoup qui n'ont pas vécu ça, qui n'ont pas vécu le fait de devoir se déplacer constamment. Après, c'est aussi leur choix. Je pense qu'il y en a beaucoup qui l'ont bien vécu. Moi également, en fait, dans ma situation, je pense que je l'ai bien vécu. Je ne suis pas le seul à avoir bien vécu de devoir se déplacer. Je l'ai bien vécu, mais c'est un peu aussi le... le fait que la formation est suivie. C'est-à-dire que si tu dois te déplacer, mais derrière, tu as une formation aussi qui laisse à désirer, à ce moment-là, tu requestionnes encore plus ce système de devoir.
- Speaker #1
Bon souvenir, malgré l'adaptation nécessaire de tout ça. Tu as fini l'internat ? Tu en es où là ? Tu nous racontes.
- Speaker #0
Là, oui. J'ai fini mon internat en novembre dernier. Donc là, en fait, mon activité... principales, c'est des remplacements. Sur Bordeaux et ses alentours, je fais que du libéral actuellement. J'ai un peu part. En fait, ça m'intéresse aussi de travailler dans différents cabinets pour un peu voir les modes de fonctionnement de chaque cabinet, puisqu'au final, ils sont tous différents. Et ça me permet aussi de me trouver moi dans le type de fonctionnement que je veux avoir dans ma pratique future.
- Speaker #1
Ok. Pratique future, ça sera en métropole, ça sera en Guadeloupe ?
- Speaker #0
Alors... Je pense que, comme j'expliquais, je pense faire en tout cas le début de cette période de remplacement sur deux, trois ans. Continuer un peu sur Bordeaux et ses alentours. Mais l'objectif final, effectivement, c'est de retourner en Guadeloupe pour s'y installer.
- Speaker #1
Ok. S'y installer des zones ciblées ? La zone familiale, des choses ?
- Speaker #0
Non, honnêtement, je ne sais pas trop. Je ne sais pas trop entre est-ce que je devrais plutôt m'installer effectivement proche de ma famille, en fait. de la ville où j'ai grandi, ou aller plus loin dans des territoires qui sont potentiellement un peu plus attractifs. J'avoue que je n'ai pas encore réfléchi totalement, puisque ce n'est pas un futur proche. Mais lorsque la question se posera, effectivement, c'est une bonne réflexion à avoir.
- Speaker #1
Et donc, en Guadeloupe, le système libéral, il est particulier ?
- Speaker #0
Non, il est similaire à celui-ci. Je sais que par exemple, chez Katahiti, c'est un peu différent, je crois, si je ne dis pas de bêtises. Non, Guadeloupe, c'est similaire. Oui,
- Speaker #1
à Tahiti, il y a des quotations particulières, etc. Guadeloupe,
- Speaker #0
c'est les mêmes quotations, mais ce ne sont pas les mêmes prix.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Qui, en fait... Je n'ai pas envie de dire de bêtises, mais je pense qu'elle s'adapte aussi au fonctionnement de l'île. Avec une vie qui est plus chère là-bas, les cotations, ce n'est pas tout à fait les mêmes prix, mais une cotation de consultation classique, ça sera équivalent en Guadeloupe.
- Speaker #1
On n'a pas discuté de l'état un peu précaire du système de santé en Guadeloupe. Il y a eu une crise il y a 2-3 ans. Toi, tes deuxièmes et troisièmes années, quand tu es allé à l'hôpital, tu l'avais touché du doigt ou pas ?
- Speaker #0
Moi, je crois que, si je ne dis pas de bêtises, je crois que c'est l'année où je pars, où il y a eu l'incendie au CHU. Soit l'année où je pars, soit quand je suis en troisième année. C'est ça,
- Speaker #1
c'est là. Ah oui, que tu pars pour l'externat à Bordeaux.
- Speaker #0
Oui, pour l'externat. Je crois que c'est à ce moment-là où il y a eu l'incendie au CHU de Pointe-à-Pitre. Forcément, c'est une nouvelle qui a fait le tour des réseaux. Mais c'est vrai que...
- Speaker #1
Incendie criminel ?
- Speaker #0
Non, il n'était pas criminel. Ok. Je ne crois pas. Honnêtement, je ne sais plus. Mais en fait, avant même l'incendie, quand tu vois l'état des locaux, l'insalubrité des locaux, tu te dis qu'il y a quelque chose qui ne va pas. C'est-à-dire que l'incendie, ça a été un peu la goutte qui a fait déborder le vase. Un truc qui peut être tout con, mais au Chut de Pointe-à-Pitre, par exemple, si tu veux, il est sur une certaine colline, ce qu'on appelle Morne, chez nous. Il y a des navettes pour notamment les personnes à mobilité réduite parce que tu peux... pas non plus forcément quelqu'un, je ne sais pas, en fauteuil roulant, on ne va pas pouvoir monter justement cette colline. Les navettes, tu peux les compter sur les doigts. Des trucs tout cons comme ça, de devoir taper une colline pour pouvoir arriver, ne serait-ce qu'au CHU. Il y a beaucoup de difficultés au CHU. D'ailleurs, en ce moment, ils construisent le nouveau, qui n'est pas encore délivré, si je ne dis pas de bêtises. Mais c'est vrai que la situation sanitaire et même au niveau des infrastructures en Guadeloupe, c'est... très compliqué. Pour le coup, j'ai des potes qui sont internes là-bas. Ils me le confirment, c'est vraiment du...
- Speaker #1
Ça impacte même la formation, pour le coup, du coup ?
- Speaker #0
Oui, forcément, ça a forcément un lien. Ça a forcément un lien où on doit faire avec les moyens du bord et en attendant d'avoir mieux, sauf que c'est pas normal.
- Speaker #1
On va finir sur ça. Quel est le projet du podcast ? C'est de savoir un petit peu... Ou place le curseur de l'investissement dans la médecine ? Comment t'imagines ta vie médicale, ton investissement ? Où est-ce que tu places la médecine dans ta vie ? Est-ce que ça sera full médecine, investissement total ? Tu finiras à 21h30. Est-ce que ça sera trois demi-journées par semaine ? Comment t'envisages ça ?
- Speaker #0
C'est une bonne question parce que moi je sais qu'au fur et à mesure de mes études, je me suis toujours rendu compte que c'est pas ma passion. J'aime beaucoup apprendre, j'aime beaucoup ce que je fais. J'aime quand même avoir mes loisirs et ma vie en dehors de la médecine. Donc si je devais placer un curseur, ça serait probablement au milieu, à la mesure où je suis quand même investi dans mon travail. Mais je ne veux pas que ça soit en fait que ça. Je ne veux pas que ça prenne la majeure partie de mon temps.
- Speaker #1
Ça l'était au début ? Une volonté de tout donner pour ce métier ?
- Speaker #0
Non, je crois que jamais. Jamais, je me suis toujours dit que ça n'allait pas être... que ça m'avie. Je ne sais pas de quoi le futur est fait. Éventuellement, si j'ai d'autres opportunités, est-ce que je vais y réfléchir ? Oui. Je ne dis pas que je vais abandonner complètement la médecine, mais si j'ai d'autres opportunités de réfléchir à de quoi sera fait demain, je vais réfléchir. Même si c'est quelque chose que j'aime beaucoup.
- Speaker #1
Les passions extra-hospitalières, qu'est-ce que tu as fait dans ton quotidien extra-médical ?
- Speaker #0
Extra-médical, depuis deux ans, beaucoup d'activités sportives. notamment de musculation c'est pas sport ça dépend, quand même et puis après je sais qu'on en parlait une fois mais la course à pied j'aimerais vraiment m'y mettre de manière pérenne jusqu'ici, c'est pas le cas c'est à dire que j'ai bien couru un peu je me suis remis mais on va dire pas de manière assez sérieuse comme je voudrais donc ça en fait de manière générale activité sportive la musique ça fait quand même partie de mon quotidien hum pas forcément en fer, j'en ai fait quand j'étais plus jeune, pas forcément en fer, mais j'écoute beaucoup de musique au quotidien. Je sais qu'on en parlait hors podcast, mais tout ce qui va être mode, chaussures, ça c'est des choses où j'ai un certain attrait.
- Speaker #1
Je vous invite à aller voir l'Instagram de Bastien pour que vous voyez ce qu'est un Guadoulpin stylé.
- Speaker #0
J'ai un certain attrait pour ça, pas forcément au point d'en faire quelque chose sur le plan. professionnel, mais j'ai toujours un certain après-pourquoi. Et je te dirais, depuis que je suis petit, genre ma mère, elle m'a sorti des trucs récemment, en plus des trucs tout cons, mais elle m'a sorti un carnet de quand j'étais, je pense, soit en primaire ou au collège, où je découpais des vêtements dans des catalogues. Et je les coulais. C'est des trucs... Il faut complètement oublier ça, quoi.
- Speaker #1
T'es épanoui sur le plan de la mode, là, ou tu voudrais un peu plus pousser le truc ? T'as quand même un gros style, t'es quand même un personnage incroyable chez le plan mode et vestiment.
- Speaker #0
T'es gentil, mais je dirais pas jusque-là. Ça m'intéresse. J'ai pas encore poussé pour voir jusqu'à où ça peut aller. Je t'avoue, ça serait... Peut-être qu'il faut se lancer, comme tu dis.
- Speaker #1
Et se lancer dans quoi ? la création ou comment t'imaginerais développer le truc de la mode ?
- Speaker #0
La création ça me paraît quand même être un stade au-dessus déjà m'intéresser pour connaître l'envers du décor parce que c'est pas juste acheter des choses etc un peu l'envers du décor comment c'est fait, comment c'est construit comment c'est fabriqué, comment c'est réfléchi les coupes etc ça je pense que c'est déjà un premier élément essentiel je te dirais avant de parler de de création ou autre.
- Speaker #1
Petite passion pour les shoes aussi ?
- Speaker #0
Ouais, alors...
- Speaker #1
Enfin les shoes, les chaussures particulières.
- Speaker #0
Les sneakers, les sneakers. Passion qui en ce moment on va dire...
- Speaker #1
Se dégrade.
- Speaker #0
Ouais se dégrade un peu. En tout cas je suis moisse mais je pense que ça va aussi avec le le marché de la sneakers qui un peu se casse la gueule un peu en ce moment.
- Speaker #1
Ouais parce que t'avais une activité, au-delà de la mode, il y avait une sorte de spéculation autour de la valeur des...
- Speaker #0
Ouais à une époque j'étais... vraiment dans ce domaine-là où dans l'achat-revente des paires de chaussures, j'ai quand même fait un peu d'argent dedans.
- Speaker #1
J'ai appris ça, qu'il y avait des chaussures improbablement chères.
- Speaker #0
En fait, je crois que ça a vraiment explosé quand je suis arrivé à Bordeaux. Je crois que c'est 2018 par là.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Où le marché de la sneakers, c'est fou de parler de marché quand même, était un peu florissant, où il y avait des... qui se vendait à des prix exorbitants, c'est-à-dire que tu achetais à des prix classiques, même si c'est des prix qui restent quand même un peu trop élevés pour une paire de chaussures, mais que tu pouvais revendre dix fois son prix. Des choses comme ça.
- Speaker #1
Parce que... Tout est question de... De nombre.
- Speaker #0
De nombre et en fait de... Par le fait que ce soit un nombre limité et la demande en fait. Une demande qui... qui explosives avec un nombre qui est toujours de plus en plus limité.
- Speaker #1
Alors pour ceux qui ne comprennent pas trop, c'est des chaussures, des sneakers plutôt classiques, mais il y a des collabs, il y a des modèles particuliers.
- Speaker #0
Des collabs avec des artistes, donc ça peut être des musiciens, comme ça peut être des créateurs.
- Speaker #1
En édition limitée.
- Speaker #0
En édition limitée, ça peut même être des paires numérotées aussi. Ou du coup forcément, on a une grande population qui va vouloir la paire forcément, puisqu'il y a un peu l'aspect exclusif. Et donc forcément, tu veux avoir la chose que personne n'a.
- Speaker #1
mais est-ce qu'elle se porte ces chaussures finalement ? c'est des chaussures que les gars portent dans la rue fièrement ou ça reste dans une... j'ai une expérience de truc une boutique de chaussures de sneakers de collection j'ai voulu la toucher et la regarder le mec m'a dit non il faut poser je suis désolé le mec c'est une chaussure ça dépend de la vision que t'as de la chose c'est à dire que t'as je pense le collectionneur
- Speaker #0
si on peut parler de collectionneur qui en fait va fièrement porter ses chaussures mhm et celui qui va les exploser chez lui comme des trophées. Et alors après, place la barre où tu veux. C'est-à-dire qu'effectivement, tu as des paires qui sont plus limitées que d'autres. Peut-être que ta paire la plus limitée, etc., tu ne vas peut-être pas l'importer.
- Speaker #1
Tu ne vas pas faire un foot avec le groupe des gros.
- Speaker #0
Après, tu as ta paire qui est limitée, mais on va dire... à moindre échelle. Moi, j'ai toujours eu par contre le souci de porter mes paires. Je me suis jamais dit en fait que j'avais acheté une paire pour la mettre sur mon étagère. Ok. J'ai pas, non. Je n'ai pas cette vision-là, en tout cas, de la chose.
- Speaker #1
Bon, top. Bastien, merci beaucoup. On aurait pu parler encore de plein de choses, du côté extra-médical. Écoute, bonne continuation. Le délai de retour en Guadeloupe, tu sais combien de temps tu te laisses ?
- Speaker #0
Deux, trois ans, je pense. Deux, trois ans. Et pour programmer un retour, dans ces Ausha.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Merci beaucoup. Merci à toi, Max.
- Speaker #1
Et à bientôt tout le monde pour de nouveaux épisodes. Merci beaucoup. Voilà, c'était un épisode de Médecins qui est tu. Merci d'avoir écouté. Je vous invite à vous abonner en cliquant sur la petite clochette, comme ça vous serez avertis de la sortie de nouveaux épisodes. A bientôt !