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#54. Dr Anne Gresset Chaussade: La dermato pour tous! cover
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Médecin qui es-tu?

#54. Dr Anne Gresset Chaussade: La dermato pour tous!

#54. Dr Anne Gresset Chaussade: La dermato pour tous!

44min |29/04/2025
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Médecin qui es-tu?

#54. Dr Anne Gresset Chaussade: La dermato pour tous!

#54. Dr Anne Gresset Chaussade: La dermato pour tous!

44min |29/04/2025
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Description

Bienvenue dans un épisode sans filtre et plein d’énergie ! 😄 Aujourd’hui, Anne Gresset-Chaussade nous ouvre grand les portes de son univers 🩻 : la dermatologie au quotidien, la vraie, celle qui soigne tous les patients… pas seulement ceux qu’on voit dans les émissions sensationnalistes 📺🙃.


👩‍⚕️ Anne nous raconte, avec beaucoup de franchise et une touche d’humour pétillant, son passage du CHU au libéral (spoiler : ça commence avec les pieds sur le bureau 🤭) et la réalité du terrain : délais interminables, patients en attente, manque de ressources

Elle n’hésite pas à pointer l’État et les responsabilités systémiques 🏛️, toujours avec cette bienveillance et cette envie farouche de faire mieux. 💪


🎯 Un échange lucide, mais aussi rempli d’optimisme, sur la façon de se réinventer en médecine et de continuer à exercer avec passion ❤️‍🔥.


🎙️ Entre rires, vérités qui claquent et émotions, cet épisode est un petit bijou pour tous ceux qui veulent comprendre ce qu’est être médecin aujourd’hui — et pour ceux qui aiment les belles rencontres humaines. 🤝


🔗 À écouter sans tarder !



Merci de vous être arrêté sur ce compte!

Abonnez-vous et mettez une belle note!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Moi, je me souviens très bien de mon premier jour en libéral. J'ai reculé ma chaise, j'ai mis les deux pieds sur le bureau et j'ai poussé un cri de soulagement. Je quittais le CHU. Oui, je ne l'ai pas bien vécu. Moi, le CHU.

  • Speaker #1

    Après 12 ans.

  • Speaker #0

    Après 12 ans, oui, c'est ça. C'est vrai que souvent, il y en a qui vont dire « Ah oui, mais moi, je veux poster ma photo, avoir mon diagnostic. » Parce qu'on n'apprend pas en faisant ça. On apprend comment ? On apprend en faisant des conneries, en se disant « Tiens, là, qu'est-ce que tu aurais pu faire ? » Alors le médecin répond « Ok. » Pourquoi tu as dit ça ? Ah ben tu vois, là, tu as tort ou tu as raison parce que... Alors ces émissions où on vient filmer des dermatos dans leur cabinet et on dit « Oulala les méchants, vous faites de l'esthétique, etc. » Est-ce qu'il y a un moment où il ne faut pas qu'on se dirige en fait vers les responsables de cette erreur ? Alors elles sont multiples les erreurs, mais il y a un moment où il va falloir aussi que l'État prenne sa responsabilité sur pourquoi on a des délais longs, pourquoi il y a un retard de prise en charge sur les patients avec une perte de chance. puis le boulot un peu train-train, et puis il n'y a plus les enfants, puis mince, qu'est-ce qu'on va faire et tout. Et moi j'ai vu ce truc arriver et je me suis dit, en fait, il faut que je me réinvente, il faut que je fasse enfin ce qui me plaît.

  • Speaker #1

    On verra le prochain projet qui sortira de...

  • Speaker #0

    À suivre !

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Médecins qui es-tu, le podcast qui vous plonge dans l'univers captivant du monde médical. Chaque épisode vous offre un regard intime sur la vie des médecins, leurs défis dans le monde professionnel, et leurs passions en dehors des salles de consultation. Je m'appelle Maxime Garcia, bienvenue et bonne écoute. Bonjour et bienvenue dans Médecins qui est tu, un nouvel épisode d'aujourd'hui avec docteur Anne Gresset-Chaussade. Bonjour Anne. Bonjour Maxime. On est tous les deux invités par Invivox qu'on remercie, qu'on salue, l'équipe Julien, Sabrina, Marine pour le salon People for Health et du coup j'en ai profité pour discuter avec toi un petit peu parce qu'il y a plein de choses à raconter sur ton parcours, plein d'idées. Propose plein de choses, notamment le groupe Facebook Le Quaisaco du Dermato, qui connaît un succès assez fou. On va discuter de tout ça, mais aussi de plein d'autres choses, notamment du cursus. Où est-ce que la médecine commence pour toi ? Où est-ce que tu apprends la médecine ? L'externat, l'internat ?

  • Speaker #0

    J'apprends la médecine à Dijon et je vais faire mon externat et mon internat à Dijon. Je reste Dijonnaise parce qu'au moment où j'ai les résultats de l'internat, je rencontre mon ex-mari. Et donc il est Dijonnais, il a du travail dans la région et donc je décide de rester à Dijon.

  • Speaker #1

    Le collège lycée aussi à Dijon ? À Dijon. Toujours des envies de faire médecine au début ?

  • Speaker #0

    Depuis toute petite, moi je jouais avec des pluches, je les mettais dans ma chambre, j'allais chercher des petits papiers administratifs quand j'accompagnais ma maman dans les institutions et je remplissais des petites fiches. où je notais des trucs et toi, Tamalou, je jouais au Tamalou, en fait.

  • Speaker #1

    D'accord. Du coup, lycée, tout se passe bien, adapté à la scolarité, et on te dit, médecine, ça va le faire.

  • Speaker #0

    Alors, pas vraiment. Moi, j'étais une fausse scientifique, c'est-à-dire que je voulais faire médecine parce que c'était pour moi une véritable passion. Je n'envisageais pas de faire autre chose, mais par contre, je n'étais pas une vraie scientifique. Donc, je galérais un peu en maths, je galérais un peu en physique. Donc, j'ai fait un bac S-prime où il y avait plus d'heures de maths pour les pas bons. Et puis, en fait, les profs, ça les faisait marrer parce que quand je leur disais que je voulais faire médecine, ils me disaient mais ma pauvre, en gros, c'est un rêve inatteignable parce que j'étais vraiment pas bonne en maths et en physique. Et moi, je savais, en fait, je m'étais quand même renseignée que voilà, il fallait pas un niveau, c'était pas maths sup. Donc, je me suis accrochée et voilà, j'ai vraiment fait du scientifique parce qu'il fallait, mais je pense que je ne suis pas une vraie scientifique.

  • Speaker #1

    Ok. Tu pars en médecine, c'est sous quel format ? Le concours de première année,

  • Speaker #0

    on est 1200 dans un amphi, il y a 80 places et voilà.

  • Speaker #1

    Et tout va bien,

  • Speaker #0

    super, normal quoi.

  • Speaker #1

    Vous étiez impactée par cette première année ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, oui, on arrivait une heure avant les cours, on mettait les feuilles sur les tables pour réserver nos trucs. Dès qu'il y en a un qui est ternué, on disait super, ça en fera un de moins pour le concours. C'était hyper flippant.

  • Speaker #1

    Une année, deux années ?

  • Speaker #0

    Deux années.

  • Speaker #1

    Et deuxième année, le truc est OK. Tu valides,

  • Speaker #0

    folle de joie. Ça y est, c'est le rêve absolu qui se met en place. Et là, en fait, je me révèle. C'est-à-dire que moi, qui étais une élève plutôt médiocre, enfin moyenne, j'adore ce que je fais. Donc là, je bosse, je bûche, j'ai de bons résultats. Et c'est passionnant. J'adore.

  • Speaker #1

    C'est la médecine, tu t'étais un peu projetée dans ce métier ? ou... Tu savais vers quoi t'allais ? Parce que des fois, on va passer le concours plus sur le plan scolaire, c'est pour les bons élèves, qu'avec une véritable projection de la profession.

  • Speaker #0

    Ah non, moi, c'était vraiment une projection, surtout sur les rapports humains. C'était pas trop sur la médecine en tant que telle. Je ne savais pas quel CP je voulais faire. Je ne voulais pas être dermatologue en première année. Mais par contre, je savais que je voulais voir des gens, toucher des corps, examiner des corps. et connaître l'histoire des gens.

  • Speaker #1

    C'est passionnant. C'est pas de donner à tout le monde. Tout le monde n'a pas envie d'être proche des gens comme ça.

  • Speaker #0

    Ça, c'était le truc. C'était à la base de mon métier. C'était l'échange avec les patients.

  • Speaker #1

    OK. Est-ce qu'on t'avait dit que tu allais faire un bon médecin ou on t'avait dit non, c'est pas pour toi ? Il y a parfois des avis qui sont donnés sans trop de sollicitations.

  • Speaker #0

    Oui, les profs, c'était même pas tu feras un mauvais médecin, mais c'était tu n'accéderas pas au concours de médecine, c'est pas pour toi. Donc ça c'était d'emblée l'épreuve qui...

  • Speaker #1

    Elle ne peut pas y aller du coup ?

  • Speaker #0

    Pas du tout, parce qu'alors moi, quand j'ai une idée en tête, je vais jusqu'au bout. Donc moi, je rigolais un peu sous cap en leur disant, oui, t'inquiète, garde tes idées pour toi. Mais moi, je sais où je vais et je vais y arriver.

  • Speaker #1

    Ok. Quelles sont les motivations pour faire la médecine ? C'est vraiment l'amour de la personne humaine, la volonté d'être proche ? Est-ce qu'il y avait une volonté de faire plaisir à la famille, aux parents ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Moi, il y avait vraiment... Faire plaisir à personne dans ma famille, ce n'était vraiment pas le but. Et d'ailleurs, on ne m'a jamais dit, il faut que tu fasses ça. C'était vraiment une motivation très personnelle. Et plus que le scientifique, comme tu as compris que je n'étais pas trop scientifique, c'était vraiment être tourné sur l'autre. Aider l'autre, rentrer dans l'intimité de l'autre pour savoir ce qu'il vit, pour l'aider, pour trouver des solutions. Moi, je suis très action-réaction, donc c'était aider, aider l'autre. Vraiment, c'était ça.

  • Speaker #1

    L'extens déroule, tu touches du doigt la dermatologie à ce moment-là. Tu connaissais la dermatologie ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors la dermato, en fait, au départ, je ne voulais pas faire ça. Moi, au départ, je voulais faire de la médecine interne. J'étais passionnée de médecine interne, donc j'avais la chance à l'époque, comme j'étais bien classée, on choisissait un peu nos stages au mérite. Donc moi, je choisissais dans les premières et à chaque fois, je faisais médecine interne. Alors médecine 1, médecine 2, médecine machin, je ne prenais que de la médecine interne. J'ai pris un peu de maladie infectieuse parce que ça ressemblait quand même Et puis je trouvais ça passionnant. Et puis très vite, je me suis rendu compte que la médecine interne, c'était quand même beaucoup de gériatrie et que c'était une spé purement hospitalière. Il ne faut pas se le cacher, l'hôpital, ce n'était pas mon domaine. J'ai vite compris que je ne ferais pas une bonne hospitalière et que l'ambiance de l'hôpital ne me plaisait pas. Donc très vite, la dermato s'est imposée à moi parce qu'il y a quand même beaucoup de médecine interne. Et puis c'est surtout très diversifié. On ne voit pas toute la journée que des enfants, que des vieux, que des jeunes. On voit un petit peu tout. Et puis, il y a des petits actes. Et moi, j'adorais les actes techniques.

  • Speaker #1

    Tu l'avais touché du doigt pendant l'externat, à l'hermato. Oui,

  • Speaker #0

    je suis passée en tant qu'externe en l'hermato. Et j'ai trouvé que c'était vraiment un bon compromis avec la médecine interne, la maladie inf. Et surtout, il y avait ces petits actes de chirurgie que j'aimais bien. Donc, c'était vraiment super pour une nana en libéral. Je lui ai dit, c'est l'idéal. allez je vais faire je vais faire des remates

  • Speaker #1

    Ok, c'est vrai que pour y être passé en milieu hospitalier-dermato, qui est sans doute un peu différent de la pratique libérale, vraiment une approche de médecine interne avec des pathologies d'internistes qui se révèlent sous le couvert de la dermatologie, mais c'était vraiment hyper intéressant. Le format du concours de l'internat, c'est un concours national à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il y a le nord et le sud. La France, elle est divisée un peu comme ça. Là, on est 4000 à Rungis. dans un hangar avec des petites tables en plastoc gros filets. Et puis on passe deux concours, 3-4 jours le nord et 3-4 jours le sud, avec des épreuves rédactionnelles où on remplit des mots dans des cases, pas de QCM. On attend fébrilement les sujets, on les ouvre tous un à un. Et moi je me souviendrai toujours du premier jour du nord, c'est qu'en fait j'ouvre parce que j'avais horreur de la cardio. Donc j'ouvre pour savoir s'il n'y a pas de cardio, il n'y avait pas de cardio. Et là, je vois premier sujet, quelqu'un qui se gratte des sillons, des machins. Et je dis, ouais, une gale. Et là, imagine 4000 personnes qui ouvrent le premier sujet avec la gale. Et donc, c'était l'horreur pour tout le monde. Et là, j'entends,

  • Speaker #1

    oh,

  • Speaker #0

    comme ça. Et moi, je fais, yes. Et là, je me suis dit, à partir de maintenant, tu commences ce dossier. Tu ne regardes pas les autres. Tu ne te niques pas ton truc. Tu fais ta gale tranquille parce que tu sais, tu gères. Et ça va te donner confiance en toi. Et j'ai attaqué par le dossier de la gale.

  • Speaker #1

    Et tu maîtrisais la gale parce que c'est de la vermatteau. et que tu aimais la dermato, en fait. C'est ça la suite ?

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà. La dermato, ça me plaisait. Donc, j'avais appris cette matière plutôt facilement, contrairement à l'orthopédie, la cardio et tout. Donc là, je commençais un peu en mode, allez, t'es une winneuse, tu vas y arriver, quoi.

  • Speaker #1

    C'est rigolo, les filles, parce que moi, j'ai toujours trouvé ça très dur à réviser, la dermato. Oui,

  • Speaker #0

    c'est...

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu avais, au cours de l'externat, déjà, ou même avant, parce que tout ne débute pas avec la médecine, cette envie de créer, là, on va parler du groupe que tu as créé et de toutes les formations que tu prends. repose aussi. Est-ce que tu avais cette envie de partager, de créer, de faire bouger les choses ?

  • Speaker #0

    Pas vraiment, parce qu'en fait, tu sais, quand tu es externe et interne, tu as un peu la tête dans le guidon. Après, tu es maman, tu as re la tête dans le guidon et il faut gérer l'internat, les gardes, l'externat et tout ça. C'est plutôt, en fait, quand mes enfants ont grandi, ont commencé à quitter la maison, que je me suis dit, tiens, il faut que je crée quelque chose de différent. Mais il y a quelques années, on m'aurait dit que je me lancerais là-dedans, je ne l'aurais pas cru. Parce que je crois qu'il y a un temps pour tout. Et donc, pour partager et bien le faire, il faut un peu de temps.

  • Speaker #1

    Ok. Mais pas de petites idées qui sortaient, c'est vraiment le quesaco du Dermato, c'est une idée.

  • Speaker #0

    Alors qu'émerge comme ça, on est au mois de novembre, donc il y a plus de deux ans. Je suis sur le divan des médecins et là, je regarde un petit peu les publications et je vois tout le temps de la dermato avec les médecins généralistes qui disent « Ah non, mais encore de la dermato, mais on n'en peut plus, on voit débouler des trucs, on ne sait absolument pas prendre en charge. » Le module en fac, il ne faut pas oublier qu'on a 12 heures de dermato, 12 heures avec des pathologies qu'on ne voit jamais. Même moi, en tant que spécialiste des pinfigus, des pinfigoïdes, j'en vois quand même pas tous les jours. Et donc, on nous enseigne ça en fac. On ne nous enseigne pas à prendre en charge des pathologies classiques. Et je me prends au jeu et je commence à répondre aux médecins sur le divan. Et un jour, il y en a un qui dit, « Ah non, mais moi, j'en ai trop marre de voir, il y a trop de dermatos sur ce divan. Crée-nous un groupe à part. » Et là, je dis, « Ok, qu'à cela ne tienne. » Je prends mon téléphone et je crée le quesaco. Parce que chez moi, dès qu'il y a un truc un peu bizarre, on dit quesaco ce truc.

  • Speaker #1

    Figure-toi que je pensais que c'était un peu sud-ouest.

  • Speaker #0

    C'est carrément du sud-ouest le Quesaco. Je ne suis pas du tout originaire du Sud-Ouest, mais j'ai toujours entendu ma maman dire « Oh là là, quesaco, c'est bizarre » . Il y a ce côté un peu bizarre dans le quesaco, ou l'interrogation.

  • Speaker #1

    Ok, alors avant d'en dire plus sur le quesaco, on revient à l'internat, donc à Dijon. Tout se déroule bien, il n'y a pas de remise en question de ton parcours, ni de la médecine, ni de la spécialité. Tu es un peu en phase avec ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    Alors, je rentre très tard en dermato. Moi, on me promet une entrée en premier semestre en dermato parce que je suis très bien classée à l'internat et je choisis Dijon, qui n'est pas non plus une grande ville. Donc, grand regret pour moi, a posteriori, de ne pas... pas être allé à Paris. Parce que là, il n'y a qu'un service de dermato, une ambiance pas toujours extra à Dijon. Je vais vivre même un internat que je ne trouve pas du tout plaisant. Et je rentre en limite limite. Je rentre en quatrième semestre en dermato. Donc vraiment à la dernière des limites.

  • Speaker #1

    Mais pourquoi ? Parce que maintenant, je pense que c'est plus trop organisé comme ça. Tu avais les trois premiers semestres qui n'avaient rien à voir avec la semaine.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y avait pas de place. Donc on me disait, non, toujours pas. passe semestre, le semestre d'après, tout ça. Donc par contre, je fais re de la médecine interne et re de la maladie inf. Donc j'apprends plein de choses et je vois de la dermato et je vois les internes de dermato qui passent donner des avis. Donc je commence à m'intéresser sérieusement. Mais j'ai eu du mal à rentrer et ça y est, enfin, je rentre dans le cursus de dermato.

  • Speaker #1

    T'es étiqueté dermato quand même ?

  • Speaker #0

    Oui, mais j'attendais ma place. Donc je n'ai pas non plus fait mes huit semestres de dermato. J'en ai fait cinq.

  • Speaker #1

    Ok. Après, c'est un peu normal, non ? Tous les interdermataux ?

  • Speaker #0

    Il y en a qui rentrent plus tôt que ça. Et puis surtout, quand tu as la chance d'être dans une grande ville, tu peux passer dans des services différents. Tu peux faire de la conséro, tu peux faire de la maladie inflammatoire, tu peux faire de la dermatopédiatrique. Ici, tu n'as qu'un service de dermatopédiatrique. Donc, tu es formé un peu avec la dermatopédiatrique qui t'emmène en pédiatrie, etc. Mais si c'était à refaire et si je pouvais donner un conseil, c'est de sortir de votre ville, d'éloigner-vous. Et choisissez des villes où il y a plein de services, parce que déjà, vous allez rencontrer des gens différents. Donc, si ça ne se passe pas bien dans un service, ça se passera mieux dans l'autre. Donc, petit conseil, si vous avez la possibilité, ne choisissez pas un CHU où il n'y a qu'un service de dermatologie.

  • Speaker #1

    Mais à la fois, c'est intéressant ce que tu dis, mais il y avait quand même une volonté de stabilité, parce que ces études sont hyper longues. Bien sûr. Infantilisantes, on le dit souvent, on a 25-26 ans et on est toujours étudiant.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc tu as sans doute voulu aussi...

  • Speaker #0

    Je viens de rencontrer l'homme qui allait être mon mari. Je commençais à avoir envie d'avoir des enfants. Voilà, donc je me suis dit, bon, partir à Paris...

  • Speaker #1

    C'est compliqué.

  • Speaker #0

    Voilà, donc j'ai fait ce choix qui était plus un choix personnel et j'ai primé ma vie personnelle par rapport à ma vie pro. Alors, ce n'est pas un regret. Il faut faire un choix. Ce choix,

  • Speaker #1

    il a été fait. Un des énormes choix à faire au cours du choix de l'internat.

  • Speaker #0

    Et je pense que quand on est une femme, c'est un peu différent. On a cette fameuse horloge biologique, donc on se dit qu'il ne faut pas non plus trop tarder. Donc bon, voilà, j'ai fait ce choix de rester à Dijon.

  • Speaker #1

    Ok. L'internat, Clinica ?

  • Speaker #0

    Non. En fait, moi, je termine mon internat à Dijon. Il y a un assistant qui est sur le poste depuis un petit moment. Et puis, le chef de service, c'est le dernier jour. Et puis, le dernier jour, il s'inquiète de savoir ce que va faire son interne. Alors, tu vas dans le bureau. Et puis, à l'époque... Professeur Lambert me dit « Coco, tu fais quoi ? Qu'est-ce que je fais ? Vous avez un poste à me donner ? » Non, je m'en vais. Coco, il s'en va. Donc, c'est comme ça que ça se passe. Le poste, il est pris depuis un petit moment. Encore une fois, la question, c'est qu'il faut aller trouver un clinica. Mais en fait, c'est difficile. Pas obligatoire ? Non, pas du tout. Ils prennent leurs internes. Et puis là, je suis enceinte d'ailleurs. Donc, il est hors de question que je parte. Donc, je décide de faire des remplats. Et là, j'adore. Je quitte l'hôpital.

  • Speaker #1

    Ça a été long, parce que tu dis que tu n'as pas été trop adaptée au milieu hospitalier. Ça a été long d'être obligée d'être dans cette ambiance-là.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai trouvé ça très très très très long.

  • Speaker #1

    Il y a des fois de copains qui sont à fond pro-CHU, mais on est beaucoup aussi à préférer, je pense, un peu la vie de patron ou de libéral.

  • Speaker #0

    Moi, je me souviens très bien de mon premier jour en libéral. J'ai reculé ma chaise, j'ai mis les deux pieds sur le bureau et j'ai poussé un cri de soulagement. Je quittais le CHU. Oui, je ne l'ai pas bien vécu, moi, le CHU.

  • Speaker #1

    Après 12 ans.

  • Speaker #0

    Après 12 ans, oui, c'est ça, 10 ans.

  • Speaker #1

    Et donc, les remplats, et là, tu te dis, OK, je vais aller voir un CHU.

  • Speaker #0

    Là, j'adore. Oui, j'adore. Je trouve ça passionnant. On voit des choses complètement différentes, mais ce n'est pas parce que... Ce n'est pas des pathologies de siège su que ce n'est pas moins intéressant. Donc, moi, je m'éclate là-dedans. Et puis, cette liberté, cette liberté quand même qu'on avait un peu plus il y a 20 ans que maintenant. Et moi, je me dis...

  • Speaker #1

    Liberté de quoi ?

  • Speaker #0

    Liberté d'horaire, puis surtout en tant que remplaçant. Et puis, tu vois bien, tu passes du salaire d'interne au salaire de remplaçant. D'un coup, tu te sens riche comme Crésus. Tu gagnes enfin ta vie.

  • Speaker #1

    À moitié, tu l'es d'ailleurs, peut-être. Oui.

  • Speaker #0

    Et puis, tu bosses un peu moins. Et puis, on t'attend un peu comme le Messie en tant que remplaçant. Donc, tu travailles un peu à la carte, un peu où tu veux. Tu choisis ta ville, tu choisis ton dermato, tu choisis limite ton logiciel. Enfin, voilà, c'est quand même un peu... T'arrives, t'es un peu le roi dans le remplacement.

  • Speaker #1

    On va parler de la dermatologie parce que c'est une spécialité vraiment à part parmi tout le panel de la médecine. Moi, je suis personnellement interne en médecine générale. On sait qu'on est à flux tendu et qu'on est beaucoup attendu par les patients. Mais en dermatologie, c'est un cran au-dessus. Est-ce que vous le vivez bien, vous les dermatologues, d'avoir autant cette attente des patients ? Ou est-ce que finalement, je ne sais pas, la journée se déroule, il y a un début et une fin de journée, et vous ne subissez pas trop ce déficit monstrueux de dermatologie ?

  • Speaker #0

    Non, moi, c'est une pression. permanente qui ne cesse d'augmenter que je n'ai pas connue il y a 20 ans. Moi, il y a 20 ans, je redisais à mes patients, je vous revois dans un an, ça ne posait pas de problème. Là, maintenant, on ne peut voir que les patients qui sont à risque. Ils disent je vous revois dans un an, il faut leur expliquer que non, pas dans un an parce qu'ils ne sont pas particulièrement à risque. Donc, c'est uniquement s'ils détectent quelque chose. Et on a bien sûr chaque début de consultation qui commence par des reproches. Alors, ça peut être un peu des petites boutades. Ah, on est content de voir la tête que vous avez. Ah, ben dis donc, il ne faut pas être pressé. Les phrases qu'on entend toujours, c'est « Ah bah dis donc ! » On peut tous mourir. Bon voilà, alors c'est des petites boutades qui commencent comme ça. Mis bout à bout, ça devient assez insupportable. On a la pression du « bon vous avez des délais tellement longs que je vous préviens » . Alors le « je vous préviens » . « Je vous préviens, il y a mon mari dans la salle d'attente, il va falloir le voir » . « Je vous préviens, vous avez mis un mot en salle d'attente, mais j'ai amené des photos de mon fils et il va me falloir me trouver un rendez-vous » . Donc on a quand même des injonctions toute la journée. Des reproches sur les délais, sur le secrétariat. Ils ont trop attendu. Il n'y a rien qui va. Et là, j'avoue que ça commence à devenir assez pressurisant. Ok.

  • Speaker #1

    Tu vois, je pensais que tu allais me dire, les journées ont un début et une fin, et on ne le voit pas trop venir, mais on ne le voit pas trop passer cette tension, mais finalement, beaucoup de remarques au quotidien.

  • Speaker #0

    Tension, que ce soit pour moi, que ce soit pour mon assistante médicale qui prend le téléphone quelques heures par jour. Voilà, les cabinets autour qui répondent plus au téléphone, qui sont sur Doctolib, qui sont sur Maya, qui sont sur Truc. Donc les patients, ils sont en panique. Ils peuvent joindre personne. Donc, dès qu'ils ont quelqu'un physiquement ou en ligne, on se prend le raz-de-marée de reproches. Et on bouffe un peu pour tout le monde.

  • Speaker #1

    Bon, c'est cool. Vous faites taper dessus. Il y a eu un reportage récent que je n'ai pas vu, mais dont on a parlé. Bon, on va en discuter si ce n'est pas le propos. Mais je pense que les gens ne se rendent pas compte que pour vous aussi, vous êtes responsable de rien en termes de déficit.

  • Speaker #0

    En fait, moi, toute la journée, je passe mon temps... longtemps à dire aux gens qu'on est des variables d'ajustement. Alors ces émissions où on vient filmer des dermatos dans leur cabinet et où on dit « oulala les méchants, vous faites de l'esthétique, etc. » , est-ce qu'il y a un moment où il ne faut pas qu'on se dirige vers les responsables de cette erreur ? Alors elles sont multiples les erreurs, mais il y a un moment où il va falloir aussi que l'État prenne sa responsabilité sur pourquoi on a des délais longs et pourquoi il y a un retard de prise en charge sur les patients avec une perte de chance.

  • Speaker #1

    Oui, et tu as identifié les deux ou trois éléments qui pourraient un peu...

  • Speaker #0

    Les éléments, déjà il y a la démographie, bien sûr la démographie des patients qui vieillissent et qui sont des patients qui ne se sont pas protégés du soleil. Donc on enlève des tumeurs cutanées comme on n'a jamais retiré. Ensuite il y a la démographie des dermatos. On est 2498 et je crois que 60% va partir en retraite dans 6 ans. Donc imagine dans 6 ans ça va être du grand n'importe quoi. Et puis on a ce fameux numerus clausus qui a été complètement catastrophique. Il a fallu attendre, je crois, 2020 pour avoir un numerus apertus. Et on ne forme pas encore assez de dermatologues. Donc là, les calculs, Kevin,

  • Speaker #1

    ils étaient plus ou moins... Je mets les deux pieds dans le plat parce que je n'ai pas envie d'être trop démago. Est-ce qu'il y a de l'esthétique qui est faite aussi parce que les actes de dermatologues sont sous-payés ?

  • Speaker #0

    Mais carrément, moi je suis en secteur 1. Alors des dermatologues libéraux, secteur 1, il n'y en a quand même plus beaucoup. Chaque fois que j'ouvre un plateau de chirurgie, j'en ai pour 13 euros par exemple. Et moi, l'acte de chirurgie de la biopsie, il est à 10,28 euros. Donc déjà, je sais que quand j'ouvre un plateau que j'ai stérilisé, je perds de l'argent. Moi, j'explique en fait pourquoi je fais de l'esthétique. Je ne suis pas une passionnée d'esthétique, mais je fais de l'esthétique pour payer une assistante. Donc en secteur 1, c'est un luxe d'avoir une assistante. Pour travailler dans un cabinet qui est sympa, mais alors qu'il est loin d'être mirobolant, c'est une tour des années 70. Je ne suis pas du tout dans le 16ème avec des moulures. Et oui, pour revaloriser ce que je perds sur beaucoup d'actes. Et ce qu'il faut savoir en dermato, c'est que, imagine, c'est comme toi, si tu es allé à Carrefour, tu prends un article que tu payes, le deuxième c'est 50% et le troisième c'est gratuit. Nous, chez le dermato, comme on a des délais longs, on a les patients qui viennent avec une liste de courses, tu fais plein d'actes et en fait, tu ne peux pas les coter.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui ne connaissent pas trop le truc, on ne peut pas additionner des... tarification pleine, à chaque fois c'est régressif.

  • Speaker #0

    Et à partir du troisième, c'est gratos. Donc, et comme les patients attendent, ils te disent, tu fais une exérèse, puis tu fais une biopsie, puis tu coupes des pendulums, puis tu mets de l'azote sur des lentigos ou des carathosactiniques, et tu fais tout ça sur une consulte, et quand tu te retrouves devant ton logiciel, tu n'as pas le droit. Alors tu prends, comme dans le magasin, tu prends l'article le plus cher, puis après tu prends le deuxième que tu divises par deux, et après tout le reste c'est pour ta pomme.

  • Speaker #1

    Donc ça c'est un énorme levier pour améliorer la situation.

  • Speaker #0

    Moi, demain, on revalorise tous mes actes. Je pense que je revends mon laser. Parce que je ne fais pas du laser par passion de faire de l'épilation définitive. J'aime bien, mais il faut aussi savoir que ce sont des moments qui nous coupent un peu des trucs. On ne peut pas être dans le dur tout le temps. On ne peut pas biopsier tout le temps des gens, on ne peut pas leur annoncer tout le temps qu'ils ont un mélanome ou qu'ils ont une cochonnerie. Moi, ça me fait du bien aussi de temps en temps d'avoir une demi-heure de pause où je parle avec ma patiente. Ça,

  • Speaker #1

    c'est un argument. Assez fort parce que la médecine, c'est une vocation, mais on n'est pas non plus des machines à enquêter les mauvaises nouvelles.

  • Speaker #0

    Carrément, il faut que les patients comprennent ça. C'est qu'on ne peut pas tous les quarts d'heure accueillir un nouveau patient avec sa charge. Le patient, il vient vraiment, il dépose tout ça sur nos épaules. On ne peut pas faire ça toute la journée. Donc, moi, avoir des petites consultations simples de temps en temps, de vériplantaires, de lasers et tout, ça me repose un peu la tête aussi.

  • Speaker #1

    ok donc Parmi les leviers pour améliorer la citation, il y a aussi la formation pour étaler la science et faire maîtriser la dermatologie au plus grand nombre. Et c'est pour ça que tu as plusieurs cordes à ton arc, dont le groupe Kizako du Dermato, aussi d'autres supports, notamment avec Invivox, des supports vidéo. C'est une passion de la pédagogie, c'est une volonté de transmettre. C'est d'abord... l'envie de soutenir le déficit de dermato ? Qu'est-ce qui prévaut entre les deux ?

  • Speaker #0

    Je vais être honnête. Avant, il y a un terme en anglais, on dit la sérendipité, c'est-à-dire que je fais ce quesaco suite au truc sur le divan des médecins et je me rends compte que j'adore ça, que j'adore enseigner, que j'adore faire du contenu. Et c'est une vivox, en fait. Quand je rentre chez eux, ils me disent, mais tu sais que ce que tu fais là, c'est du social learning. C'est du micro-learning, c'est du just-in-time. Et donc, en fait, moi, j'apprends sur le tas ce que je fais sans le savoir. Et je me dis, tiens, il y a des noms, en fait, sur tout ça.

  • Speaker #1

    Avec une spontanéité énorme.

  • Speaker #0

    Alors que moi, ça me paraît naturel de faire des petits... Je crois qu'il vaut mieux plein de micro-learning mis, que le macro-learning que tu as à l'hôpital. Tu es sur le flanc de l'ALS, au bout d'une heure et demie, tu n'en peux plus. On t'a mis des anticorps, des machins, des trucs. Le médecin généraliste n'en servira jamais. je crois que c'est beaucoup plus intéressant de venir impacter comme ça les cerveaux et faire de l'ancrage mémoriel en faisant plein de petits contours, un peu dynamique, un peu pratico-pratique. Donc, je me découvre en tant que formatrice, entre guillemets. Alors, il y en a qui m'ont dit, mais tu ne peux pas former des gens, tu n'as pas la formation pour être formatrice. Et moi, tu vois mon caractère, des formations pour être machin, tout ça, ça me saoule, je trouve que c'est impensable. Donc je fais spontanément. comment moi j'aurais aimé qu'on m'apprenne les choses. Donc je fais toujours comme ça. C'est-à-dire, moi, si demain j'ai à apprendre tel SP, comment j'aimerais qu'on me l'enseigne ? Avec des micro-contenus, avec du pratique, avec quelqu'un qui parle avec des gestes, parce que quand tu regardes, voilà, avec des petits quiz, avec du côté ludique, j'aime quand c'est ludique. En process com, moi je suis une jaune, tu vois, donc j'aime que ce soit ludique.

  • Speaker #1

    Le quesacou, il y a combien de membres là ? 40 000 ?

  • Speaker #0

    Je pense 10 000 quelque chose,

  • Speaker #1

    je crois. On va bientôt les 40.

  • Speaker #0

    On va bientôt les 40, on fera ça.

  • Speaker #1

    D'abord, qui est sur le Quesaco ?

  • Speaker #0

    Alors, sur le Quesaco, énormément de médecins généralistes d'interne, d'externe, des podologues, des pharmaciens, quelques infirmières, quelques kinés, vraiment du pro de santé, mais majoritairement médecins généralistes internes, externes.

  • Speaker #1

    Il y a un questionnaire avant de rentrer sur le...

  • Speaker #0

    Il y a un questionnaire, voilà. Il faut rentrer sa profession. Si tu es médecin, tu rentres ton RPPS. Après, moi, je vois, comme j'ai beaucoup de groupes en commun, que je me suis inscrite sur... plein de groupes je me suis inscrite sur les groupes des internes les groupes des podologues etc je vois aussi les groupes dans lesquels font partie les gens qui s'inscrivent ok le projet quand on sait ça tu t'es dit en fait on en discutait le jour le

  • Speaker #1

    projet numéro c'est de réduire la perte de chance pour les patients c'est ça et donc pas open bar mais il faut que il ya un maximum de gens qui soient capables de détecter des lésions pas cool

  • Speaker #0

    Exactement, c'est même pas faire la différence entre un carcinome épidermoïde et un carcinome basocellulaire Maintenant les gens y arrivent mais au début la première démarche c'est je décroche mon téléphone ou je ne décroche pas C'est grave, c'est pas grave, c'est urgent, c'est pas urgent Donc déjà la première année c'était ça en fait Et moi j'ai vu des podologues qui postaient des photos de mélanomes plantaires en disant Ça fait plusieurs mois que j'essaye de traiter cette lésion, j'y arrive pas Et là je me suis dit waouh Oui, il y a une vraie nécessité, il y a une vraie urgence, on ne peut plus passer à côté de ça. Et donc au début, les médecins du groupe me disaient « Ah, pourquoi tu as fait rentrer les podologues ? » C'était une vraie discussion. Mais en fait, ce n'est pas parce que tu formes des gens différents que ça enlève toi en tant que médecin dans ta formation. Ton expertise. Ton expertise. Tu vas sur le Quesaco, qu'est-ce que tu en as à faire ? C'est quoi les arguments ? Ah, c'est un groupe pour les médecins, c'est corporatiste. On en revient à cette... à cette identité, cette guerre de l'identité du médecin, de la caste, du médecin qui ne veut pas que les IPA soient formés, du SPEC qui ne veut pas que les généralistes soient formés. On en revient à ce truc qui est, pour moi, détestable.

  • Speaker #1

    Ok. Donc, les podos, les infirmiers. Le projet, c'est de présenter un cas, le plus précisément possible, avec un maximum de sémiologie. De mauvaise surprise... Avec les infirmiers ou les podos, est-ce que ça a déjà été un problème finalement dans la présentation du cas, dans leur connaissance ? Qu'est-ce que tu en conclus finalement ?

  • Speaker #0

    On se rend compte que des fois les cas, par exemple on oublie très souvent de donner l'âge du patient, ça peut paraître un détail. On voit que les professionnels qui ne sont pas des professionnels de santé, par exemple les podos, vont mettre une photo et vont dire voilà mon patient il a ça. On n'a pas d'antécédent, on n'a pas d'âge, on n'a pas de contexte. Est-ce que c'est un patient qui est diabétique ? Est-ce qu'il a une neuropathie ? On n'a pas tout ça. Donc, on se rend compte que déjà, au niveau de l'interrogatoire, on a des gros écueils. Voilà, donc il y a ça comme difficulté. Après, définir les lésions élémentaires. Par exemple, les plus comme contagiosomes, c'est des vésicules. Ben non, il y a du liquide dedans, donc il faut revoir les lésions élémentaires. Parce que si on part déjà sur la mauvaise lésion élémentaire, on n'ouvre pas le bon tiroir. Quel tiroir tu ouvres ?

  • Speaker #1

    L'orgueil de la masse de pâtes.

  • Speaker #0

    Voilà. Et donc, un médecin qui appelle en disant mon patient, il a des vésicules partout. Tu vas dire vésicule, tu vas partir sur un kaposi, un herpès, un machin. Et en fait, quand tu reçois le patient en urgence, c'est des molluscomes, tu vois. Donc, ce n'est déjà pas la même chose. Donc déjà, essayer de recentrer un peu les lésions élémentaires, c'est hyper important. Voilà. Mais il y a des cas qui sont passionnants. Et moi, au niveau, je suis hyper ravie parce qu'avec les délais que j'ai, il y a plein de trucs que je ne vois plus. Donc la rougeole, je n'en vois plus. Le signe de Keplik, je pense que je n'en ai pas vu depuis que j'étais externe en pédiatrie. Donc moi aussi, je revois des trucs que vous voyez, vous, dans vos cabinets. Et d'ailleurs, des fois, je me dis, quand je reçois vos cas, je me dis « Mais ils voient ça dans leur cabinet, mais avec la formation de 12 heures. » Comment c'est possible ? Comment c'est possible de répondre à ce truc-là avec une formation de 12 heures ? Possible.

  • Speaker #1

    Perde de chance. Oui, c'est sûr. Ok, du coup, là, on récapitule. On pose un cas.

  • Speaker #0

    Le projet, et comme je suis sur le groupe, je le vois, tu ne veux pas non plus que ce soit un cabinet bis et que les gens soient dans la tente d'un diagnostic. C'est ça. Donc, si tu dois définir le projet et ce qu'est le KESACO pour les professionnels de santé, qu'est-ce que c'est finalement ?

  • Speaker #1

    C'est apprendre la dermato de façon pratico-pratique, apprendre un cheminement intellectuel pour arriver à un diagnostic. Pas forcément poster la photo et avoir un diagnostic, mais aider le médecin à bien raisonner pour arriver à son diagnostic. Par exemple, arrêter de mettre 15 crèmes différentes et ensuite se dire « Ah tiens, je vais peut-être prélever » . Mais comment ça a prélevé ? En dermatologie, on n'a pas beaucoup d'urgence. Donc, il n'y a pas d'urgence à vouloir absolument avoir la crème magique et le diagnostic. C'est plutôt arriver à un cheminement pour arriver au bon diagnostic et ensuite ouvrir les bonnes cases pour finalement éliminer beaucoup de diagnostics et ne retenir que quelques-uns. Et donc, avoir les bons examens complémentaires, ne pas faire d'examens complémentaires redondants, aller à l'essentiel. Voilà donc c'est des cas vraiment très pratiques.

  • Speaker #0

    Objectif formation.

  • Speaker #1

    C'est ça exactement.

  • Speaker #0

    Pour tout le reste il y a Omnidoc.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est pas un site où on vient demander une page où on vient demander des avis. Alors de temps en temps il y en a qui vont dire oui mais de temps en temps tu les acceptes. Oui je les accepte parce que ça me permet de rebondir sur une formation. C'est à dire je vois un truc complètement erroné déjà dans la description je vais poster le cas en disant tu vois là d'emblée t'es parti de traviole. Pourquoi t'es parti de traviole ? Donc ça ça fait partie aussi de la formation. C'est vrai que souvent Il y en a qui vont dire, ah oui, mais moi, je veux poster ma photo, avoir mon diagnostic. Parce qu'on n'apprend pas en faisant ça. On apprend comment ? On apprend en faisant des conneries, en se disant, tiens, là, qu'est-ce que tu aurais pu faire ? Alors, le médecin répond, OK, pourquoi tu as dit ça ? Ah, tu vois, là, tu as tort ou tu as raison parce que... Et quand tu arrives à faire toi-même ta démarche, tu retiens beaucoup mieux que le truc tout cuit. Sinon, tu es sur Omnidoc. Mais même sur Omnidoc, tu apprends vachement de trucs. Tu fais des super réponses. Exactement.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est quoi la vie de l'admin du groupe du Quesaco du Dermato en termes de nombre de cas présentés par jour ? C'est immense, non ?

  • Speaker #1

    Il faut réguler. Donc c'est pour ça que je n'en accepte pas 150 par jour. Parce qu'à chaque fois que...

  • Speaker #0

    Alors, avant de les accepter, il y a déjà une énorme demande, non ? Là,

  • Speaker #1

    il y a 1115 cas en attente. Donc j'essaye de regarder un petit peu les photos floues, les photos de lésions mélaniques et qu'il n'y a pas de dermoscopie, poif, je jette. Les yeux pas floutés, je jette. Les descriptions, c'est quoi ? Help ma fille, s'il te plaît, on fait quoi ? Tout ça, je jette. Par contre, le cas un peu intéressant, qui est bien documenté, où je sens qu'on va pouvoir discuter, qu'on va pouvoir peut-être arriver à une solution, ça, je publie. Donc déjà, je regarde ça, je fais un petit tour d'horizon, mais maintenant, je suis habituée, donc ça va plutôt vite.

  • Speaker #0

    Parce que ça peut être chronophage.

  • Speaker #1

    Ça peut être chronophage, oui. Et une fois que j'ai accepté un cas, en fait, si je l'accepte, il faut que je sois quand même dessus et que je surveille un peu ce qu'il dit. Il faut que je modère. Parce que des fois, j'efface les commentaires. On me dit, pourquoi t'as effacé mon commentaire ? Parce que c'était une énorme connerie que celui qui lit en diagonale, je veux pas qu'il ait retenu ton énorme connerie. Mais des fois, il y a des conneries qui sont intéressantes.

  • Speaker #0

    Tu as une énorme responsabilité parce que tu dois gérer tout ce qui est dit.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup quand même.

  • Speaker #1

    Oui, mais je trouve qu'il y a une ambiance dans ce groupe qui est quand même assez géniale. Je trouve qu'il n'y a pas trop de débordements. Les gens sont hyper bienveillants, hyper respectueux. quand même une ambiance sur ce groupe qui est assez magique, vu le nombre de personnes dessus.

  • Speaker #0

    T'es satisfaite, ça ? Ouais,

  • Speaker #1

    vraiment.

  • Speaker #0

    Il y a ça, qu'est-ce que tu proposes comme autre contenu, finalement ? Parce que là, j'ai compris à force de voir qu'il y avait beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Alors, je fais du contenu avec des cours sur Invivox, donc c'est des modules qui sont payants, qui sont accessibles pour tous les pros de santé, donc c'est des modules... Il y a 10 modules et dans chaque module, on aborde 6, 7, 8 pathologies différentes avec beaucoup de planches iconos. Donc ça, c'est des modules qui sont payants. Enfin, les modules, ils vont de, je crois, 6 euros à 15 euros. Ce n'est pas des modules...

  • Speaker #0

    On n'est pas sur 1 500 euros la formation. Ah non,

  • Speaker #1

    on n'est pas sur 1 500 euros la formation. Et honnêtement, on aborde toutes les pathologies. Voilà, donc ça, c'est en ligne sur Invivox. Et puis après, je fais des contenus pour les labos qui sont venus me solliciter. Alors souvent, on me dit, ah oui, mais tu fais des trucs pour les labos alors qu'on soit bien... Bien clair, net et précis. Moi, je ne dis pas « Oh là là, cette crème, elle sent bon, elle est trop bien, mettez cette crème » . Pas du tout, parce que c'est un peu… Les jeunes internes, ils se représentent, je ne sais pas, les labos, c'est devenu un peu le truc à fuir et tout. Eh bien non, moi, avec les labos, je fais des choses extraordinaires et on parle médical. C'est-à-dire que moi, pour les labos, je vais parler d'hermatite atopique. Je ne vais pas passer trois heures à parler de cet émollient génial qui ne pique pas et qui sent bon. Pas du tout, je vais parler de la dermatite atopique, je vais parler de l'acné, je vais parler de la rosacée. Donc je fais des contenus médicaux, je vais parler du psoriasis, je parle de contenus médicaux. sponsorisés par des labos. Parce que derrière, ils ont des super moyens. Voilà, on peut faire des quiz, on peut faire des belles mises en page. Là, dernièrement, pour L'Oréal, j'ai fait un super contenu sur l'irritème fessier. Donc, après, on a diagnostiqué un irritème fessier. Mais pas du tout, je ne suis pas du tout en train de dire « Ah, cette crème pour l'irritème fessier, elle est super. » Bien sûr, ils apposent leur truc, mais moi, je ne suis pas payée pour faire l'apologie du produit. Moi, je suis payée pour faire l'apologie de la maladie et de... de comment on arrive au diagnostic de la maladie. C'est quand même très différent.

  • Speaker #0

    Donc tu découvres quand même une passion pour la pédagogie, pour l'envie d'enseigner. Et c'est un peu le but du podcast, c'est de toucher du doigt un peu les passions extra-hospitalières. C'est quelque chose de nouveau parce que la médecine nous apporte beaucoup, mais elle assouvit peut-être pas toutes les volontés qu'on a, toutes les passions qu'on a. Donc la médecine t'a aussi permis de kiffer un truc à côté pédagogie.

  • Speaker #1

    Moi j'adorerais... Merci. Je me renseigne vraiment, j'adorais faire le DU médecine et journalisme.

  • Speaker #0

    Ah yes, il y a l'épisode de... peut-être qu'il sera sorti avant que celui-là. D'accord. Il y a Damien Masquer, journaliste sur France Télévisions, qui sort mardi, qui a fait l'école de journalisme de Lille.

  • Speaker #1

    Alors moi, ça, si un jour je dois bifurquer vers un truc, ce sera ça. J'adorerais... avoir une chaîne, faire du journalisme médical en dermatose. Ça, c'est un truc que j'aimerais bien faire. Je crois que c'est ma future voie.

  • Speaker #0

    Je reviens au quesaco tellement je te le dis, une success story. Tu fais très bien les choses. tu argumentes contre argument avec beaucoup de précision avec alors je suis pas censé te conduire de comparer à d'autres d'armes à tout mais je trouve que tu as un niveau hyper élevé de sémiologie de finesse clinique tu l'a touché du doigt qui était un peu calé et que tu étais que c'était l'union, la rencontre de ta pédagogie et de tes connaissances et que discuter avec tous ces gens sur le groupe c'est une aubaine incroyable

  • Speaker #1

    Oui, on me dit souvent moi, ce qui ressort quand on m'en parle, c'est mais comment ton cerveau comment tu vas, comment tu fais autant de trucs, comment ton cerveau il a une art de puissance, voilà et je pense que j'ai un peu un cerveau un peu, je sais pas quoi, comment on dit, un peu neuroatypique un peu mais depuis toujours certes quand je pense à un truc derrière ça j'ai une arborescence tout le temps dans la tête donc quand je vous écris que je vous réponds à un truc je suis en train de vous répondre que je me tiens mais oui tiens faut que je mette deux photos qui comparent ça parce que ça il le confondent tout le temps génial tiens mais ça je vais comparer ça un plat c'est comme ça ils vont retenir que ça c'est la tomate farcif à chez pas ça part un peu en ébullition moi dans dans mon cerveau tout le temps.

  • Speaker #0

    Parce que moi, je t'avais sollicité pour deux, trois autres trucs. Tu m'avais répondu assez rapidement. Tu arrives à gérer tout ça ? Toutes ces sollicitations ? Ce n'est pas immense ?

  • Speaker #1

    En fait...

  • Speaker #0

    C'est la course à la notification sur Facebook.

  • Speaker #1

    Quand j'ai vu que mes enfants quittaient la maison, je me suis vraiment dit... Tu sais, les femmes, on a ce truc du syndrome du nid vide. Moi, j'ai vu tellement de femmes autour de moi qui, une fois que les enfants étaient partis, elles se retrouvaient avec monsieur à la maison et puis elles se faisaient chier. Puis le boulot un peu train-train. Et puis il n'y a plus les enfants. Puis mince, qu'est-ce qu'on va faire et tout. Et moi, j'ai vu ce truc arriver. Et je me suis dit, en fait, il faut que je me réinvente. Il faut que je fasse enfin ce qui me plaît. Et voilà. Et donc, oui, ça me prend du temps. Mais moi, j'ai plus de temps libre. Je n'ai plus d'enfants à la maison. J'ai un compagnon qui a des enfants que je ne vois que quand il n'a pas ses enfants. J'ai beaucoup de temps. Donc,

  • Speaker #0

    ça roule.

  • Speaker #1

    Donc, ça roule. Et puis, quand mon cerveau n'est pas en hyperactivité, je me sens Je me sens vite, quoi. Moi, c'est ça. Il faut que ça bouge. Alors souvent, les gens me disent « tu vas trop vite » . Et moi, je dis aux gens « non, c'est toi qui vas trop lentement » .

  • Speaker #0

    Objectif, avoir sur le groupe qu'est-ce que c'est que l'audit d'Armato ? Objectif, avoir trois petites fleurs, c'est ça ? Tu notes un petit peu les commentaires ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que quand tu lis une publie, des fois, il y a 45 commentaires et va retrouver la bonne réponse. Donc, dès que je vois quelqu'un qui fait un petit commentaire qui résume bien les choses, qui a mis le bon diagnostic, les bons examens complémentaires, je lui mets des petites fleurs. Alors voilà, ils sont là, youhou et tout. Donc des fois, je distribue des pustules d'or aussi. Ah oui ? Oui. Quand c'est mauvais ? Si, si, la pustule d'or, c'est le Graal. Ah oui, ok. C'est quand vraiment, tu as le truc qui te revient. Donc il faudrait que je trouve un petit logo pustule. Ça n'existait pas encore, mais la pustule d'or, c'est le Graal.

  • Speaker #0

    Bon, super. Quel projet ? Tu te vois comment la Dermato, on continue le quesaco du Dermato, la formation, c'est à l'équilibre ? Tu as des idées dont on ne connaît pas encore l'existence ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi j'ai pour projet de faire un podcast aussi, qui s'appellera « De l'autre côté du stétho » , parce que j'ai très à cœur de parler des médecins qui ont eu des problèmes de santé. Je suis passée par là il y a quelques années et j'ai très à cœur d'interroger ces médecins. qui ont eu des problèmes, des gros problèmes de santé, et qui ont continué à travailler ou pas. Comment ils ont perçu ça ? Est-ce que c'était plutôt rassurant d'avoir les connaissances, ou plutôt anxiogène ? Et j'aimerais prendre du temps, et là tu vois, je vois tout ton matos, et moi je ne sais pas faire les enregistrements, les trucs, donc je suis un peu limitée. Tu sais, j'ai plein d'idées, mais je n'arrive pas forcément à les mettre en œuvre au niveau de la technique. Moi, il me faudra un assistant technique.

  • Speaker #0

    Bon, honnêtement, j'ai branché deux trucs. Tu lances l'enregistrement, c'est parti.

  • Speaker #1

    Après, il faut faire le montage.

  • Speaker #0

    Oui, mais je n'ai jamais trop buté. Je ne suis pas non plus l'ingénieur de fou. Mais bravo, du coup, encore une idée qui va buzzer.

  • Speaker #1

    Ça, c'est une idée. Après, ce fameux DU de médecine et journaliste. Donc, si quelqu'un a envie de m'embaucher en tant que spikrine dermato, je suis là. Voilà, ça j'aime bien.

  • Speaker #0

    Avec le quesacodermato, tu as eu du succès. Tu n'es pas sollicité par des...

  • Speaker #1

    Tu as déjà donné des interviews,

  • Speaker #0

    déjà ici.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, des podcasts. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    J'ai fait le podcast de la consulte.

  • Speaker #0

    Ah, yes.

  • Speaker #1

    Donc, je suis sollicité beaucoup par les labos parce que c'est vrai que pour les labos, avoir un carnet d'adresse de 35 médecins comme ça en deux ans, ils sont aussi un peu venus me voir en me disant « Mais médecin, qui es-tu ? » Comment on en arrive là ? Donc, voilà. À jour, moi, j'aimerais bien transformer ce quesaco et mon rêve, ce serait de faire un e-manuel. C'est-à-dire que le quesaco devienne un manuel en ligne avec un abonnement où je pourrais faire rentrer l'IA dans le manuel et où on aurait pu ce livre de Dermato de 300 pages, mais où on aurait ce quesaco en ligne.

  • Speaker #0

    Un algorithme.

  • Speaker #1

    Tu pourrais rentrer ton mot-clé. Tu pourrais même rentrer la photo de ton patient, on combinerait l'IA. Donc, voilà, moi, j'aimerais bien un jour rencontrer une boîte d'édition qui sera intéressée pour faire un manuel un peu interactif.

  • Speaker #0

    Ça bouillonne.

  • Speaker #1

    Ah oui, mais ça bouillonne tout le temps.

  • Speaker #0

    OK. Est-ce que tu veux parler de quelque chose ? Là, on va aller faire une table ronde pour parler justement de la communication et de la formation.

  • Speaker #1

    Moi, tu sais qu'il y a une question qu'on va nous poser qui est pourquoi tu penses que c'est important d'échanger ? Et en fait, quand j'ai lu cette question, je me suis dit, mais en fait, moi, tout ce que je sais, c'est... Si je l'ai appris de quelqu'un, en fait. Donc, la question, c'est plutôt qui je serais pour dire, moi, ça y est, j'ai décidé d'arrêter de transmettre. Moi, tout ce que je sais, je le garde pour moi et j'ai décidé que je ne transmettais plus. Tu vois, on est quand même un peu sur cette terre pour partager tout ça. Donc, sinon, on vit dans une grotte. Donc, c'est vrai que cette question, elle est surprenante. Et la question de l'interdisciplinarité. Moi, je sais qu'il y a des dermatos, ça les fait grincer des dents, que les généralistes forment en dermatologie. Et moi, je suis horrifiée. Ça me paraît impensable, surtout à l'heure actuelle où on est 2500, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est un peu ne pas faire confiance aux gens, parce qu'on sait dans tous les cas qu'on a nos propres limites. Bien sûr que oui. On a des informations, on les...

  • Speaker #1

    Mais c'est infantilisant à mort.

  • Speaker #0

    C'est très bien dire, là, ça m'échappe.

  • Speaker #1

    Ça dépasse mes compétences, voilà. ah non mais moi je dis mais qui pour leur interdire de faire des DU et tout tu vois ça me parait impensable.

  • Speaker #0

    C'est vrai que au boy de la médecine il n'y a pas beaucoup quoi, on est tous hyper flippés de faire une bêtise sûr,

  • Speaker #1

    on a un patient en face de nous, donc c'est pour ça moi je leur dis mais de quoi vous avez peur en fait ? Ah oui mais ils vont prendre notre place de quoi ? Rien du tout, c'est même pas le but, tous les généralistes quand je fais le congrès, la dermoscopie avec le CHEM, tous les généralistes qui sont là mais ils disent haut et fort mais mon but c'est pas de... de te remplacer, c'est de t'adresser correctement. Et moi, qu'est-ce que j'adore ? Avoir un courrier avec marqué « je pense que mon patient a un baso dans le dos » , plutôt que le courrier « merci de faire le check-up d'un patient qui n'a pas été déshabillé, où tu sais que tu trouveras rien parce que le patient, il dit qu'il n'a rien, il vient faire son petit check-up de peau » , moi, ça m'horripile. Donc, voilà, l'interdisciplinarité, c'est là pour la régulation, en fait, tout simplement.

  • Speaker #0

    Et pour réduire, on y revient, la perte de chance. Bien sûr,

  • Speaker #1

    mais bien sûr que oui, c'est là pour ça.

  • Speaker #0

    Anne, merci beaucoup. J'espère que ça vous aura plu parce qu'elle est passionnante et on verra le prochain projet qui sortira

  • Speaker #1

    A suivre !

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Anne et à bientôt tout le monde pour de nouveaux épisodes Merci beaucoup Voilà c'était un épisode de Médecins qui est dessus Merci d'avoir écouté Je vous invite à vous abonner en cliquant sur la petite clochette comme ça vous serez averti de la sortie de nouveaux épisodes A bientôt !

Description

Bienvenue dans un épisode sans filtre et plein d’énergie ! 😄 Aujourd’hui, Anne Gresset-Chaussade nous ouvre grand les portes de son univers 🩻 : la dermatologie au quotidien, la vraie, celle qui soigne tous les patients… pas seulement ceux qu’on voit dans les émissions sensationnalistes 📺🙃.


👩‍⚕️ Anne nous raconte, avec beaucoup de franchise et une touche d’humour pétillant, son passage du CHU au libéral (spoiler : ça commence avec les pieds sur le bureau 🤭) et la réalité du terrain : délais interminables, patients en attente, manque de ressources

Elle n’hésite pas à pointer l’État et les responsabilités systémiques 🏛️, toujours avec cette bienveillance et cette envie farouche de faire mieux. 💪


🎯 Un échange lucide, mais aussi rempli d’optimisme, sur la façon de se réinventer en médecine et de continuer à exercer avec passion ❤️‍🔥.


🎙️ Entre rires, vérités qui claquent et émotions, cet épisode est un petit bijou pour tous ceux qui veulent comprendre ce qu’est être médecin aujourd’hui — et pour ceux qui aiment les belles rencontres humaines. 🤝


🔗 À écouter sans tarder !



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Moi, je me souviens très bien de mon premier jour en libéral. J'ai reculé ma chaise, j'ai mis les deux pieds sur le bureau et j'ai poussé un cri de soulagement. Je quittais le CHU. Oui, je ne l'ai pas bien vécu. Moi, le CHU.

  • Speaker #1

    Après 12 ans.

  • Speaker #0

    Après 12 ans, oui, c'est ça. C'est vrai que souvent, il y en a qui vont dire « Ah oui, mais moi, je veux poster ma photo, avoir mon diagnostic. » Parce qu'on n'apprend pas en faisant ça. On apprend comment ? On apprend en faisant des conneries, en se disant « Tiens, là, qu'est-ce que tu aurais pu faire ? » Alors le médecin répond « Ok. » Pourquoi tu as dit ça ? Ah ben tu vois, là, tu as tort ou tu as raison parce que... Alors ces émissions où on vient filmer des dermatos dans leur cabinet et on dit « Oulala les méchants, vous faites de l'esthétique, etc. » Est-ce qu'il y a un moment où il ne faut pas qu'on se dirige en fait vers les responsables de cette erreur ? Alors elles sont multiples les erreurs, mais il y a un moment où il va falloir aussi que l'État prenne sa responsabilité sur pourquoi on a des délais longs, pourquoi il y a un retard de prise en charge sur les patients avec une perte de chance. puis le boulot un peu train-train, et puis il n'y a plus les enfants, puis mince, qu'est-ce qu'on va faire et tout. Et moi j'ai vu ce truc arriver et je me suis dit, en fait, il faut que je me réinvente, il faut que je fasse enfin ce qui me plaît.

  • Speaker #1

    On verra le prochain projet qui sortira de...

  • Speaker #0

    À suivre !

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Médecins qui es-tu, le podcast qui vous plonge dans l'univers captivant du monde médical. Chaque épisode vous offre un regard intime sur la vie des médecins, leurs défis dans le monde professionnel, et leurs passions en dehors des salles de consultation. Je m'appelle Maxime Garcia, bienvenue et bonne écoute. Bonjour et bienvenue dans Médecins qui est tu, un nouvel épisode d'aujourd'hui avec docteur Anne Gresset-Chaussade. Bonjour Anne. Bonjour Maxime. On est tous les deux invités par Invivox qu'on remercie, qu'on salue, l'équipe Julien, Sabrina, Marine pour le salon People for Health et du coup j'en ai profité pour discuter avec toi un petit peu parce qu'il y a plein de choses à raconter sur ton parcours, plein d'idées. Propose plein de choses, notamment le groupe Facebook Le Quaisaco du Dermato, qui connaît un succès assez fou. On va discuter de tout ça, mais aussi de plein d'autres choses, notamment du cursus. Où est-ce que la médecine commence pour toi ? Où est-ce que tu apprends la médecine ? L'externat, l'internat ?

  • Speaker #0

    J'apprends la médecine à Dijon et je vais faire mon externat et mon internat à Dijon. Je reste Dijonnaise parce qu'au moment où j'ai les résultats de l'internat, je rencontre mon ex-mari. Et donc il est Dijonnais, il a du travail dans la région et donc je décide de rester à Dijon.

  • Speaker #1

    Le collège lycée aussi à Dijon ? À Dijon. Toujours des envies de faire médecine au début ?

  • Speaker #0

    Depuis toute petite, moi je jouais avec des pluches, je les mettais dans ma chambre, j'allais chercher des petits papiers administratifs quand j'accompagnais ma maman dans les institutions et je remplissais des petites fiches. où je notais des trucs et toi, Tamalou, je jouais au Tamalou, en fait.

  • Speaker #1

    D'accord. Du coup, lycée, tout se passe bien, adapté à la scolarité, et on te dit, médecine, ça va le faire.

  • Speaker #0

    Alors, pas vraiment. Moi, j'étais une fausse scientifique, c'est-à-dire que je voulais faire médecine parce que c'était pour moi une véritable passion. Je n'envisageais pas de faire autre chose, mais par contre, je n'étais pas une vraie scientifique. Donc, je galérais un peu en maths, je galérais un peu en physique. Donc, j'ai fait un bac S-prime où il y avait plus d'heures de maths pour les pas bons. Et puis, en fait, les profs, ça les faisait marrer parce que quand je leur disais que je voulais faire médecine, ils me disaient mais ma pauvre, en gros, c'est un rêve inatteignable parce que j'étais vraiment pas bonne en maths et en physique. Et moi, je savais, en fait, je m'étais quand même renseignée que voilà, il fallait pas un niveau, c'était pas maths sup. Donc, je me suis accrochée et voilà, j'ai vraiment fait du scientifique parce qu'il fallait, mais je pense que je ne suis pas une vraie scientifique.

  • Speaker #1

    Ok. Tu pars en médecine, c'est sous quel format ? Le concours de première année,

  • Speaker #0

    on est 1200 dans un amphi, il y a 80 places et voilà.

  • Speaker #1

    Et tout va bien,

  • Speaker #0

    super, normal quoi.

  • Speaker #1

    Vous étiez impactée par cette première année ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, oui, on arrivait une heure avant les cours, on mettait les feuilles sur les tables pour réserver nos trucs. Dès qu'il y en a un qui est ternué, on disait super, ça en fera un de moins pour le concours. C'était hyper flippant.

  • Speaker #1

    Une année, deux années ?

  • Speaker #0

    Deux années.

  • Speaker #1

    Et deuxième année, le truc est OK. Tu valides,

  • Speaker #0

    folle de joie. Ça y est, c'est le rêve absolu qui se met en place. Et là, en fait, je me révèle. C'est-à-dire que moi, qui étais une élève plutôt médiocre, enfin moyenne, j'adore ce que je fais. Donc là, je bosse, je bûche, j'ai de bons résultats. Et c'est passionnant. J'adore.

  • Speaker #1

    C'est la médecine, tu t'étais un peu projetée dans ce métier ? ou... Tu savais vers quoi t'allais ? Parce que des fois, on va passer le concours plus sur le plan scolaire, c'est pour les bons élèves, qu'avec une véritable projection de la profession.

  • Speaker #0

    Ah non, moi, c'était vraiment une projection, surtout sur les rapports humains. C'était pas trop sur la médecine en tant que telle. Je ne savais pas quel CP je voulais faire. Je ne voulais pas être dermatologue en première année. Mais par contre, je savais que je voulais voir des gens, toucher des corps, examiner des corps. et connaître l'histoire des gens.

  • Speaker #1

    C'est passionnant. C'est pas de donner à tout le monde. Tout le monde n'a pas envie d'être proche des gens comme ça.

  • Speaker #0

    Ça, c'était le truc. C'était à la base de mon métier. C'était l'échange avec les patients.

  • Speaker #1

    OK. Est-ce qu'on t'avait dit que tu allais faire un bon médecin ou on t'avait dit non, c'est pas pour toi ? Il y a parfois des avis qui sont donnés sans trop de sollicitations.

  • Speaker #0

    Oui, les profs, c'était même pas tu feras un mauvais médecin, mais c'était tu n'accéderas pas au concours de médecine, c'est pas pour toi. Donc ça c'était d'emblée l'épreuve qui...

  • Speaker #1

    Elle ne peut pas y aller du coup ?

  • Speaker #0

    Pas du tout, parce qu'alors moi, quand j'ai une idée en tête, je vais jusqu'au bout. Donc moi, je rigolais un peu sous cap en leur disant, oui, t'inquiète, garde tes idées pour toi. Mais moi, je sais où je vais et je vais y arriver.

  • Speaker #1

    Ok. Quelles sont les motivations pour faire la médecine ? C'est vraiment l'amour de la personne humaine, la volonté d'être proche ? Est-ce qu'il y avait une volonté de faire plaisir à la famille, aux parents ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Moi, il y avait vraiment... Faire plaisir à personne dans ma famille, ce n'était vraiment pas le but. Et d'ailleurs, on ne m'a jamais dit, il faut que tu fasses ça. C'était vraiment une motivation très personnelle. Et plus que le scientifique, comme tu as compris que je n'étais pas trop scientifique, c'était vraiment être tourné sur l'autre. Aider l'autre, rentrer dans l'intimité de l'autre pour savoir ce qu'il vit, pour l'aider, pour trouver des solutions. Moi, je suis très action-réaction, donc c'était aider, aider l'autre. Vraiment, c'était ça.

  • Speaker #1

    L'extens déroule, tu touches du doigt la dermatologie à ce moment-là. Tu connaissais la dermatologie ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors la dermato, en fait, au départ, je ne voulais pas faire ça. Moi, au départ, je voulais faire de la médecine interne. J'étais passionnée de médecine interne, donc j'avais la chance à l'époque, comme j'étais bien classée, on choisissait un peu nos stages au mérite. Donc moi, je choisissais dans les premières et à chaque fois, je faisais médecine interne. Alors médecine 1, médecine 2, médecine machin, je ne prenais que de la médecine interne. J'ai pris un peu de maladie infectieuse parce que ça ressemblait quand même Et puis je trouvais ça passionnant. Et puis très vite, je me suis rendu compte que la médecine interne, c'était quand même beaucoup de gériatrie et que c'était une spé purement hospitalière. Il ne faut pas se le cacher, l'hôpital, ce n'était pas mon domaine. J'ai vite compris que je ne ferais pas une bonne hospitalière et que l'ambiance de l'hôpital ne me plaisait pas. Donc très vite, la dermato s'est imposée à moi parce qu'il y a quand même beaucoup de médecine interne. Et puis c'est surtout très diversifié. On ne voit pas toute la journée que des enfants, que des vieux, que des jeunes. On voit un petit peu tout. Et puis, il y a des petits actes. Et moi, j'adorais les actes techniques.

  • Speaker #1

    Tu l'avais touché du doigt pendant l'externat, à l'hermato. Oui,

  • Speaker #0

    je suis passée en tant qu'externe en l'hermato. Et j'ai trouvé que c'était vraiment un bon compromis avec la médecine interne, la maladie inf. Et surtout, il y avait ces petits actes de chirurgie que j'aimais bien. Donc, c'était vraiment super pour une nana en libéral. Je lui ai dit, c'est l'idéal. allez je vais faire je vais faire des remates

  • Speaker #1

    Ok, c'est vrai que pour y être passé en milieu hospitalier-dermato, qui est sans doute un peu différent de la pratique libérale, vraiment une approche de médecine interne avec des pathologies d'internistes qui se révèlent sous le couvert de la dermatologie, mais c'était vraiment hyper intéressant. Le format du concours de l'internat, c'est un concours national à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il y a le nord et le sud. La France, elle est divisée un peu comme ça. Là, on est 4000 à Rungis. dans un hangar avec des petites tables en plastoc gros filets. Et puis on passe deux concours, 3-4 jours le nord et 3-4 jours le sud, avec des épreuves rédactionnelles où on remplit des mots dans des cases, pas de QCM. On attend fébrilement les sujets, on les ouvre tous un à un. Et moi je me souviendrai toujours du premier jour du nord, c'est qu'en fait j'ouvre parce que j'avais horreur de la cardio. Donc j'ouvre pour savoir s'il n'y a pas de cardio, il n'y avait pas de cardio. Et là, je vois premier sujet, quelqu'un qui se gratte des sillons, des machins. Et je dis, ouais, une gale. Et là, imagine 4000 personnes qui ouvrent le premier sujet avec la gale. Et donc, c'était l'horreur pour tout le monde. Et là, j'entends,

  • Speaker #1

    oh,

  • Speaker #0

    comme ça. Et moi, je fais, yes. Et là, je me suis dit, à partir de maintenant, tu commences ce dossier. Tu ne regardes pas les autres. Tu ne te niques pas ton truc. Tu fais ta gale tranquille parce que tu sais, tu gères. Et ça va te donner confiance en toi. Et j'ai attaqué par le dossier de la gale.

  • Speaker #1

    Et tu maîtrisais la gale parce que c'est de la vermatteau. et que tu aimais la dermato, en fait. C'est ça la suite ?

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà. La dermato, ça me plaisait. Donc, j'avais appris cette matière plutôt facilement, contrairement à l'orthopédie, la cardio et tout. Donc là, je commençais un peu en mode, allez, t'es une winneuse, tu vas y arriver, quoi.

  • Speaker #1

    C'est rigolo, les filles, parce que moi, j'ai toujours trouvé ça très dur à réviser, la dermato. Oui,

  • Speaker #0

    c'est...

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu avais, au cours de l'externat, déjà, ou même avant, parce que tout ne débute pas avec la médecine, cette envie de créer, là, on va parler du groupe que tu as créé et de toutes les formations que tu prends. repose aussi. Est-ce que tu avais cette envie de partager, de créer, de faire bouger les choses ?

  • Speaker #0

    Pas vraiment, parce qu'en fait, tu sais, quand tu es externe et interne, tu as un peu la tête dans le guidon. Après, tu es maman, tu as re la tête dans le guidon et il faut gérer l'internat, les gardes, l'externat et tout ça. C'est plutôt, en fait, quand mes enfants ont grandi, ont commencé à quitter la maison, que je me suis dit, tiens, il faut que je crée quelque chose de différent. Mais il y a quelques années, on m'aurait dit que je me lancerais là-dedans, je ne l'aurais pas cru. Parce que je crois qu'il y a un temps pour tout. Et donc, pour partager et bien le faire, il faut un peu de temps.

  • Speaker #1

    Ok. Mais pas de petites idées qui sortaient, c'est vraiment le quesaco du Dermato, c'est une idée.

  • Speaker #0

    Alors qu'émerge comme ça, on est au mois de novembre, donc il y a plus de deux ans. Je suis sur le divan des médecins et là, je regarde un petit peu les publications et je vois tout le temps de la dermato avec les médecins généralistes qui disent « Ah non, mais encore de la dermato, mais on n'en peut plus, on voit débouler des trucs, on ne sait absolument pas prendre en charge. » Le module en fac, il ne faut pas oublier qu'on a 12 heures de dermato, 12 heures avec des pathologies qu'on ne voit jamais. Même moi, en tant que spécialiste des pinfigus, des pinfigoïdes, j'en vois quand même pas tous les jours. Et donc, on nous enseigne ça en fac. On ne nous enseigne pas à prendre en charge des pathologies classiques. Et je me prends au jeu et je commence à répondre aux médecins sur le divan. Et un jour, il y en a un qui dit, « Ah non, mais moi, j'en ai trop marre de voir, il y a trop de dermatos sur ce divan. Crée-nous un groupe à part. » Et là, je dis, « Ok, qu'à cela ne tienne. » Je prends mon téléphone et je crée le quesaco. Parce que chez moi, dès qu'il y a un truc un peu bizarre, on dit quesaco ce truc.

  • Speaker #1

    Figure-toi que je pensais que c'était un peu sud-ouest.

  • Speaker #0

    C'est carrément du sud-ouest le Quesaco. Je ne suis pas du tout originaire du Sud-Ouest, mais j'ai toujours entendu ma maman dire « Oh là là, quesaco, c'est bizarre » . Il y a ce côté un peu bizarre dans le quesaco, ou l'interrogation.

  • Speaker #1

    Ok, alors avant d'en dire plus sur le quesaco, on revient à l'internat, donc à Dijon. Tout se déroule bien, il n'y a pas de remise en question de ton parcours, ni de la médecine, ni de la spécialité. Tu es un peu en phase avec ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    Alors, je rentre très tard en dermato. Moi, on me promet une entrée en premier semestre en dermato parce que je suis très bien classée à l'internat et je choisis Dijon, qui n'est pas non plus une grande ville. Donc, grand regret pour moi, a posteriori, de ne pas... pas être allé à Paris. Parce que là, il n'y a qu'un service de dermato, une ambiance pas toujours extra à Dijon. Je vais vivre même un internat que je ne trouve pas du tout plaisant. Et je rentre en limite limite. Je rentre en quatrième semestre en dermato. Donc vraiment à la dernière des limites.

  • Speaker #1

    Mais pourquoi ? Parce que maintenant, je pense que c'est plus trop organisé comme ça. Tu avais les trois premiers semestres qui n'avaient rien à voir avec la semaine.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y avait pas de place. Donc on me disait, non, toujours pas. passe semestre, le semestre d'après, tout ça. Donc par contre, je fais re de la médecine interne et re de la maladie inf. Donc j'apprends plein de choses et je vois de la dermato et je vois les internes de dermato qui passent donner des avis. Donc je commence à m'intéresser sérieusement. Mais j'ai eu du mal à rentrer et ça y est, enfin, je rentre dans le cursus de dermato.

  • Speaker #1

    T'es étiqueté dermato quand même ?

  • Speaker #0

    Oui, mais j'attendais ma place. Donc je n'ai pas non plus fait mes huit semestres de dermato. J'en ai fait cinq.

  • Speaker #1

    Ok. Après, c'est un peu normal, non ? Tous les interdermataux ?

  • Speaker #0

    Il y en a qui rentrent plus tôt que ça. Et puis surtout, quand tu as la chance d'être dans une grande ville, tu peux passer dans des services différents. Tu peux faire de la conséro, tu peux faire de la maladie inflammatoire, tu peux faire de la dermatopédiatrique. Ici, tu n'as qu'un service de dermatopédiatrique. Donc, tu es formé un peu avec la dermatopédiatrique qui t'emmène en pédiatrie, etc. Mais si c'était à refaire et si je pouvais donner un conseil, c'est de sortir de votre ville, d'éloigner-vous. Et choisissez des villes où il y a plein de services, parce que déjà, vous allez rencontrer des gens différents. Donc, si ça ne se passe pas bien dans un service, ça se passera mieux dans l'autre. Donc, petit conseil, si vous avez la possibilité, ne choisissez pas un CHU où il n'y a qu'un service de dermatologie.

  • Speaker #1

    Mais à la fois, c'est intéressant ce que tu dis, mais il y avait quand même une volonté de stabilité, parce que ces études sont hyper longues. Bien sûr. Infantilisantes, on le dit souvent, on a 25-26 ans et on est toujours étudiant.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc tu as sans doute voulu aussi...

  • Speaker #0

    Je viens de rencontrer l'homme qui allait être mon mari. Je commençais à avoir envie d'avoir des enfants. Voilà, donc je me suis dit, bon, partir à Paris...

  • Speaker #1

    C'est compliqué.

  • Speaker #0

    Voilà, donc j'ai fait ce choix qui était plus un choix personnel et j'ai primé ma vie personnelle par rapport à ma vie pro. Alors, ce n'est pas un regret. Il faut faire un choix. Ce choix,

  • Speaker #1

    il a été fait. Un des énormes choix à faire au cours du choix de l'internat.

  • Speaker #0

    Et je pense que quand on est une femme, c'est un peu différent. On a cette fameuse horloge biologique, donc on se dit qu'il ne faut pas non plus trop tarder. Donc bon, voilà, j'ai fait ce choix de rester à Dijon.

  • Speaker #1

    Ok. L'internat, Clinica ?

  • Speaker #0

    Non. En fait, moi, je termine mon internat à Dijon. Il y a un assistant qui est sur le poste depuis un petit moment. Et puis, le chef de service, c'est le dernier jour. Et puis, le dernier jour, il s'inquiète de savoir ce que va faire son interne. Alors, tu vas dans le bureau. Et puis, à l'époque... Professeur Lambert me dit « Coco, tu fais quoi ? Qu'est-ce que je fais ? Vous avez un poste à me donner ? » Non, je m'en vais. Coco, il s'en va. Donc, c'est comme ça que ça se passe. Le poste, il est pris depuis un petit moment. Encore une fois, la question, c'est qu'il faut aller trouver un clinica. Mais en fait, c'est difficile. Pas obligatoire ? Non, pas du tout. Ils prennent leurs internes. Et puis là, je suis enceinte d'ailleurs. Donc, il est hors de question que je parte. Donc, je décide de faire des remplats. Et là, j'adore. Je quitte l'hôpital.

  • Speaker #1

    Ça a été long, parce que tu dis que tu n'as pas été trop adaptée au milieu hospitalier. Ça a été long d'être obligée d'être dans cette ambiance-là.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai trouvé ça très très très très long.

  • Speaker #1

    Il y a des fois de copains qui sont à fond pro-CHU, mais on est beaucoup aussi à préférer, je pense, un peu la vie de patron ou de libéral.

  • Speaker #0

    Moi, je me souviens très bien de mon premier jour en libéral. J'ai reculé ma chaise, j'ai mis les deux pieds sur le bureau et j'ai poussé un cri de soulagement. Je quittais le CHU. Oui, je ne l'ai pas bien vécu, moi, le CHU.

  • Speaker #1

    Après 12 ans.

  • Speaker #0

    Après 12 ans, oui, c'est ça, 10 ans.

  • Speaker #1

    Et donc, les remplats, et là, tu te dis, OK, je vais aller voir un CHU.

  • Speaker #0

    Là, j'adore. Oui, j'adore. Je trouve ça passionnant. On voit des choses complètement différentes, mais ce n'est pas parce que... Ce n'est pas des pathologies de siège su que ce n'est pas moins intéressant. Donc, moi, je m'éclate là-dedans. Et puis, cette liberté, cette liberté quand même qu'on avait un peu plus il y a 20 ans que maintenant. Et moi, je me dis...

  • Speaker #1

    Liberté de quoi ?

  • Speaker #0

    Liberté d'horaire, puis surtout en tant que remplaçant. Et puis, tu vois bien, tu passes du salaire d'interne au salaire de remplaçant. D'un coup, tu te sens riche comme Crésus. Tu gagnes enfin ta vie.

  • Speaker #1

    À moitié, tu l'es d'ailleurs, peut-être. Oui.

  • Speaker #0

    Et puis, tu bosses un peu moins. Et puis, on t'attend un peu comme le Messie en tant que remplaçant. Donc, tu travailles un peu à la carte, un peu où tu veux. Tu choisis ta ville, tu choisis ton dermato, tu choisis limite ton logiciel. Enfin, voilà, c'est quand même un peu... T'arrives, t'es un peu le roi dans le remplacement.

  • Speaker #1

    On va parler de la dermatologie parce que c'est une spécialité vraiment à part parmi tout le panel de la médecine. Moi, je suis personnellement interne en médecine générale. On sait qu'on est à flux tendu et qu'on est beaucoup attendu par les patients. Mais en dermatologie, c'est un cran au-dessus. Est-ce que vous le vivez bien, vous les dermatologues, d'avoir autant cette attente des patients ? Ou est-ce que finalement, je ne sais pas, la journée se déroule, il y a un début et une fin de journée, et vous ne subissez pas trop ce déficit monstrueux de dermatologie ?

  • Speaker #0

    Non, moi, c'est une pression. permanente qui ne cesse d'augmenter que je n'ai pas connue il y a 20 ans. Moi, il y a 20 ans, je redisais à mes patients, je vous revois dans un an, ça ne posait pas de problème. Là, maintenant, on ne peut voir que les patients qui sont à risque. Ils disent je vous revois dans un an, il faut leur expliquer que non, pas dans un an parce qu'ils ne sont pas particulièrement à risque. Donc, c'est uniquement s'ils détectent quelque chose. Et on a bien sûr chaque début de consultation qui commence par des reproches. Alors, ça peut être un peu des petites boutades. Ah, on est content de voir la tête que vous avez. Ah, ben dis donc, il ne faut pas être pressé. Les phrases qu'on entend toujours, c'est « Ah bah dis donc ! » On peut tous mourir. Bon voilà, alors c'est des petites boutades qui commencent comme ça. Mis bout à bout, ça devient assez insupportable. On a la pression du « bon vous avez des délais tellement longs que je vous préviens » . Alors le « je vous préviens » . « Je vous préviens, il y a mon mari dans la salle d'attente, il va falloir le voir » . « Je vous préviens, vous avez mis un mot en salle d'attente, mais j'ai amené des photos de mon fils et il va me falloir me trouver un rendez-vous » . Donc on a quand même des injonctions toute la journée. Des reproches sur les délais, sur le secrétariat. Ils ont trop attendu. Il n'y a rien qui va. Et là, j'avoue que ça commence à devenir assez pressurisant. Ok.

  • Speaker #1

    Tu vois, je pensais que tu allais me dire, les journées ont un début et une fin, et on ne le voit pas trop venir, mais on ne le voit pas trop passer cette tension, mais finalement, beaucoup de remarques au quotidien.

  • Speaker #0

    Tension, que ce soit pour moi, que ce soit pour mon assistante médicale qui prend le téléphone quelques heures par jour. Voilà, les cabinets autour qui répondent plus au téléphone, qui sont sur Doctolib, qui sont sur Maya, qui sont sur Truc. Donc les patients, ils sont en panique. Ils peuvent joindre personne. Donc, dès qu'ils ont quelqu'un physiquement ou en ligne, on se prend le raz-de-marée de reproches. Et on bouffe un peu pour tout le monde.

  • Speaker #1

    Bon, c'est cool. Vous faites taper dessus. Il y a eu un reportage récent que je n'ai pas vu, mais dont on a parlé. Bon, on va en discuter si ce n'est pas le propos. Mais je pense que les gens ne se rendent pas compte que pour vous aussi, vous êtes responsable de rien en termes de déficit.

  • Speaker #0

    En fait, moi, toute la journée, je passe mon temps... longtemps à dire aux gens qu'on est des variables d'ajustement. Alors ces émissions où on vient filmer des dermatos dans leur cabinet et où on dit « oulala les méchants, vous faites de l'esthétique, etc. » , est-ce qu'il y a un moment où il ne faut pas qu'on se dirige vers les responsables de cette erreur ? Alors elles sont multiples les erreurs, mais il y a un moment où il va falloir aussi que l'État prenne sa responsabilité sur pourquoi on a des délais longs et pourquoi il y a un retard de prise en charge sur les patients avec une perte de chance.

  • Speaker #1

    Oui, et tu as identifié les deux ou trois éléments qui pourraient un peu...

  • Speaker #0

    Les éléments, déjà il y a la démographie, bien sûr la démographie des patients qui vieillissent et qui sont des patients qui ne se sont pas protégés du soleil. Donc on enlève des tumeurs cutanées comme on n'a jamais retiré. Ensuite il y a la démographie des dermatos. On est 2498 et je crois que 60% va partir en retraite dans 6 ans. Donc imagine dans 6 ans ça va être du grand n'importe quoi. Et puis on a ce fameux numerus clausus qui a été complètement catastrophique. Il a fallu attendre, je crois, 2020 pour avoir un numerus apertus. Et on ne forme pas encore assez de dermatologues. Donc là, les calculs, Kevin,

  • Speaker #1

    ils étaient plus ou moins... Je mets les deux pieds dans le plat parce que je n'ai pas envie d'être trop démago. Est-ce qu'il y a de l'esthétique qui est faite aussi parce que les actes de dermatologues sont sous-payés ?

  • Speaker #0

    Mais carrément, moi je suis en secteur 1. Alors des dermatologues libéraux, secteur 1, il n'y en a quand même plus beaucoup. Chaque fois que j'ouvre un plateau de chirurgie, j'en ai pour 13 euros par exemple. Et moi, l'acte de chirurgie de la biopsie, il est à 10,28 euros. Donc déjà, je sais que quand j'ouvre un plateau que j'ai stérilisé, je perds de l'argent. Moi, j'explique en fait pourquoi je fais de l'esthétique. Je ne suis pas une passionnée d'esthétique, mais je fais de l'esthétique pour payer une assistante. Donc en secteur 1, c'est un luxe d'avoir une assistante. Pour travailler dans un cabinet qui est sympa, mais alors qu'il est loin d'être mirobolant, c'est une tour des années 70. Je ne suis pas du tout dans le 16ème avec des moulures. Et oui, pour revaloriser ce que je perds sur beaucoup d'actes. Et ce qu'il faut savoir en dermato, c'est que, imagine, c'est comme toi, si tu es allé à Carrefour, tu prends un article que tu payes, le deuxième c'est 50% et le troisième c'est gratuit. Nous, chez le dermato, comme on a des délais longs, on a les patients qui viennent avec une liste de courses, tu fais plein d'actes et en fait, tu ne peux pas les coter.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui ne connaissent pas trop le truc, on ne peut pas additionner des... tarification pleine, à chaque fois c'est régressif.

  • Speaker #0

    Et à partir du troisième, c'est gratos. Donc, et comme les patients attendent, ils te disent, tu fais une exérèse, puis tu fais une biopsie, puis tu coupes des pendulums, puis tu mets de l'azote sur des lentigos ou des carathosactiniques, et tu fais tout ça sur une consulte, et quand tu te retrouves devant ton logiciel, tu n'as pas le droit. Alors tu prends, comme dans le magasin, tu prends l'article le plus cher, puis après tu prends le deuxième que tu divises par deux, et après tout le reste c'est pour ta pomme.

  • Speaker #1

    Donc ça c'est un énorme levier pour améliorer la situation.

  • Speaker #0

    Moi, demain, on revalorise tous mes actes. Je pense que je revends mon laser. Parce que je ne fais pas du laser par passion de faire de l'épilation définitive. J'aime bien, mais il faut aussi savoir que ce sont des moments qui nous coupent un peu des trucs. On ne peut pas être dans le dur tout le temps. On ne peut pas biopsier tout le temps des gens, on ne peut pas leur annoncer tout le temps qu'ils ont un mélanome ou qu'ils ont une cochonnerie. Moi, ça me fait du bien aussi de temps en temps d'avoir une demi-heure de pause où je parle avec ma patiente. Ça,

  • Speaker #1

    c'est un argument. Assez fort parce que la médecine, c'est une vocation, mais on n'est pas non plus des machines à enquêter les mauvaises nouvelles.

  • Speaker #0

    Carrément, il faut que les patients comprennent ça. C'est qu'on ne peut pas tous les quarts d'heure accueillir un nouveau patient avec sa charge. Le patient, il vient vraiment, il dépose tout ça sur nos épaules. On ne peut pas faire ça toute la journée. Donc, moi, avoir des petites consultations simples de temps en temps, de vériplantaires, de lasers et tout, ça me repose un peu la tête aussi.

  • Speaker #1

    ok donc Parmi les leviers pour améliorer la citation, il y a aussi la formation pour étaler la science et faire maîtriser la dermatologie au plus grand nombre. Et c'est pour ça que tu as plusieurs cordes à ton arc, dont le groupe Kizako du Dermato, aussi d'autres supports, notamment avec Invivox, des supports vidéo. C'est une passion de la pédagogie, c'est une volonté de transmettre. C'est d'abord... l'envie de soutenir le déficit de dermato ? Qu'est-ce qui prévaut entre les deux ?

  • Speaker #0

    Je vais être honnête. Avant, il y a un terme en anglais, on dit la sérendipité, c'est-à-dire que je fais ce quesaco suite au truc sur le divan des médecins et je me rends compte que j'adore ça, que j'adore enseigner, que j'adore faire du contenu. Et c'est une vivox, en fait. Quand je rentre chez eux, ils me disent, mais tu sais que ce que tu fais là, c'est du social learning. C'est du micro-learning, c'est du just-in-time. Et donc, en fait, moi, j'apprends sur le tas ce que je fais sans le savoir. Et je me dis, tiens, il y a des noms, en fait, sur tout ça.

  • Speaker #1

    Avec une spontanéité énorme.

  • Speaker #0

    Alors que moi, ça me paraît naturel de faire des petits... Je crois qu'il vaut mieux plein de micro-learning mis, que le macro-learning que tu as à l'hôpital. Tu es sur le flanc de l'ALS, au bout d'une heure et demie, tu n'en peux plus. On t'a mis des anticorps, des machins, des trucs. Le médecin généraliste n'en servira jamais. je crois que c'est beaucoup plus intéressant de venir impacter comme ça les cerveaux et faire de l'ancrage mémoriel en faisant plein de petits contours, un peu dynamique, un peu pratico-pratique. Donc, je me découvre en tant que formatrice, entre guillemets. Alors, il y en a qui m'ont dit, mais tu ne peux pas former des gens, tu n'as pas la formation pour être formatrice. Et moi, tu vois mon caractère, des formations pour être machin, tout ça, ça me saoule, je trouve que c'est impensable. Donc je fais spontanément. comment moi j'aurais aimé qu'on m'apprenne les choses. Donc je fais toujours comme ça. C'est-à-dire, moi, si demain j'ai à apprendre tel SP, comment j'aimerais qu'on me l'enseigne ? Avec des micro-contenus, avec du pratique, avec quelqu'un qui parle avec des gestes, parce que quand tu regardes, voilà, avec des petits quiz, avec du côté ludique, j'aime quand c'est ludique. En process com, moi je suis une jaune, tu vois, donc j'aime que ce soit ludique.

  • Speaker #1

    Le quesacou, il y a combien de membres là ? 40 000 ?

  • Speaker #0

    Je pense 10 000 quelque chose,

  • Speaker #1

    je crois. On va bientôt les 40.

  • Speaker #0

    On va bientôt les 40, on fera ça.

  • Speaker #1

    D'abord, qui est sur le Quesaco ?

  • Speaker #0

    Alors, sur le Quesaco, énormément de médecins généralistes d'interne, d'externe, des podologues, des pharmaciens, quelques infirmières, quelques kinés, vraiment du pro de santé, mais majoritairement médecins généralistes internes, externes.

  • Speaker #1

    Il y a un questionnaire avant de rentrer sur le...

  • Speaker #0

    Il y a un questionnaire, voilà. Il faut rentrer sa profession. Si tu es médecin, tu rentres ton RPPS. Après, moi, je vois, comme j'ai beaucoup de groupes en commun, que je me suis inscrite sur... plein de groupes je me suis inscrite sur les groupes des internes les groupes des podologues etc je vois aussi les groupes dans lesquels font partie les gens qui s'inscrivent ok le projet quand on sait ça tu t'es dit en fait on en discutait le jour le

  • Speaker #1

    projet numéro c'est de réduire la perte de chance pour les patients c'est ça et donc pas open bar mais il faut que il ya un maximum de gens qui soient capables de détecter des lésions pas cool

  • Speaker #0

    Exactement, c'est même pas faire la différence entre un carcinome épidermoïde et un carcinome basocellulaire Maintenant les gens y arrivent mais au début la première démarche c'est je décroche mon téléphone ou je ne décroche pas C'est grave, c'est pas grave, c'est urgent, c'est pas urgent Donc déjà la première année c'était ça en fait Et moi j'ai vu des podologues qui postaient des photos de mélanomes plantaires en disant Ça fait plusieurs mois que j'essaye de traiter cette lésion, j'y arrive pas Et là je me suis dit waouh Oui, il y a une vraie nécessité, il y a une vraie urgence, on ne peut plus passer à côté de ça. Et donc au début, les médecins du groupe me disaient « Ah, pourquoi tu as fait rentrer les podologues ? » C'était une vraie discussion. Mais en fait, ce n'est pas parce que tu formes des gens différents que ça enlève toi en tant que médecin dans ta formation. Ton expertise. Ton expertise. Tu vas sur le Quesaco, qu'est-ce que tu en as à faire ? C'est quoi les arguments ? Ah, c'est un groupe pour les médecins, c'est corporatiste. On en revient à cette... à cette identité, cette guerre de l'identité du médecin, de la caste, du médecin qui ne veut pas que les IPA soient formés, du SPEC qui ne veut pas que les généralistes soient formés. On en revient à ce truc qui est, pour moi, détestable.

  • Speaker #1

    Ok. Donc, les podos, les infirmiers. Le projet, c'est de présenter un cas, le plus précisément possible, avec un maximum de sémiologie. De mauvaise surprise... Avec les infirmiers ou les podos, est-ce que ça a déjà été un problème finalement dans la présentation du cas, dans leur connaissance ? Qu'est-ce que tu en conclus finalement ?

  • Speaker #0

    On se rend compte que des fois les cas, par exemple on oublie très souvent de donner l'âge du patient, ça peut paraître un détail. On voit que les professionnels qui ne sont pas des professionnels de santé, par exemple les podos, vont mettre une photo et vont dire voilà mon patient il a ça. On n'a pas d'antécédent, on n'a pas d'âge, on n'a pas de contexte. Est-ce que c'est un patient qui est diabétique ? Est-ce qu'il a une neuropathie ? On n'a pas tout ça. Donc, on se rend compte que déjà, au niveau de l'interrogatoire, on a des gros écueils. Voilà, donc il y a ça comme difficulté. Après, définir les lésions élémentaires. Par exemple, les plus comme contagiosomes, c'est des vésicules. Ben non, il y a du liquide dedans, donc il faut revoir les lésions élémentaires. Parce que si on part déjà sur la mauvaise lésion élémentaire, on n'ouvre pas le bon tiroir. Quel tiroir tu ouvres ?

  • Speaker #1

    L'orgueil de la masse de pâtes.

  • Speaker #0

    Voilà. Et donc, un médecin qui appelle en disant mon patient, il a des vésicules partout. Tu vas dire vésicule, tu vas partir sur un kaposi, un herpès, un machin. Et en fait, quand tu reçois le patient en urgence, c'est des molluscomes, tu vois. Donc, ce n'est déjà pas la même chose. Donc déjà, essayer de recentrer un peu les lésions élémentaires, c'est hyper important. Voilà. Mais il y a des cas qui sont passionnants. Et moi, au niveau, je suis hyper ravie parce qu'avec les délais que j'ai, il y a plein de trucs que je ne vois plus. Donc la rougeole, je n'en vois plus. Le signe de Keplik, je pense que je n'en ai pas vu depuis que j'étais externe en pédiatrie. Donc moi aussi, je revois des trucs que vous voyez, vous, dans vos cabinets. Et d'ailleurs, des fois, je me dis, quand je reçois vos cas, je me dis « Mais ils voient ça dans leur cabinet, mais avec la formation de 12 heures. » Comment c'est possible ? Comment c'est possible de répondre à ce truc-là avec une formation de 12 heures ? Possible.

  • Speaker #1

    Perde de chance. Oui, c'est sûr. Ok, du coup, là, on récapitule. On pose un cas.

  • Speaker #0

    Le projet, et comme je suis sur le groupe, je le vois, tu ne veux pas non plus que ce soit un cabinet bis et que les gens soient dans la tente d'un diagnostic. C'est ça. Donc, si tu dois définir le projet et ce qu'est le KESACO pour les professionnels de santé, qu'est-ce que c'est finalement ?

  • Speaker #1

    C'est apprendre la dermato de façon pratico-pratique, apprendre un cheminement intellectuel pour arriver à un diagnostic. Pas forcément poster la photo et avoir un diagnostic, mais aider le médecin à bien raisonner pour arriver à son diagnostic. Par exemple, arrêter de mettre 15 crèmes différentes et ensuite se dire « Ah tiens, je vais peut-être prélever » . Mais comment ça a prélevé ? En dermatologie, on n'a pas beaucoup d'urgence. Donc, il n'y a pas d'urgence à vouloir absolument avoir la crème magique et le diagnostic. C'est plutôt arriver à un cheminement pour arriver au bon diagnostic et ensuite ouvrir les bonnes cases pour finalement éliminer beaucoup de diagnostics et ne retenir que quelques-uns. Et donc, avoir les bons examens complémentaires, ne pas faire d'examens complémentaires redondants, aller à l'essentiel. Voilà donc c'est des cas vraiment très pratiques.

  • Speaker #0

    Objectif formation.

  • Speaker #1

    C'est ça exactement.

  • Speaker #0

    Pour tout le reste il y a Omnidoc.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est pas un site où on vient demander une page où on vient demander des avis. Alors de temps en temps il y en a qui vont dire oui mais de temps en temps tu les acceptes. Oui je les accepte parce que ça me permet de rebondir sur une formation. C'est à dire je vois un truc complètement erroné déjà dans la description je vais poster le cas en disant tu vois là d'emblée t'es parti de traviole. Pourquoi t'es parti de traviole ? Donc ça ça fait partie aussi de la formation. C'est vrai que souvent Il y en a qui vont dire, ah oui, mais moi, je veux poster ma photo, avoir mon diagnostic. Parce qu'on n'apprend pas en faisant ça. On apprend comment ? On apprend en faisant des conneries, en se disant, tiens, là, qu'est-ce que tu aurais pu faire ? Alors, le médecin répond, OK, pourquoi tu as dit ça ? Ah, tu vois, là, tu as tort ou tu as raison parce que... Et quand tu arrives à faire toi-même ta démarche, tu retiens beaucoup mieux que le truc tout cuit. Sinon, tu es sur Omnidoc. Mais même sur Omnidoc, tu apprends vachement de trucs. Tu fais des super réponses. Exactement.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est quoi la vie de l'admin du groupe du Quesaco du Dermato en termes de nombre de cas présentés par jour ? C'est immense, non ?

  • Speaker #1

    Il faut réguler. Donc c'est pour ça que je n'en accepte pas 150 par jour. Parce qu'à chaque fois que...

  • Speaker #0

    Alors, avant de les accepter, il y a déjà une énorme demande, non ? Là,

  • Speaker #1

    il y a 1115 cas en attente. Donc j'essaye de regarder un petit peu les photos floues, les photos de lésions mélaniques et qu'il n'y a pas de dermoscopie, poif, je jette. Les yeux pas floutés, je jette. Les descriptions, c'est quoi ? Help ma fille, s'il te plaît, on fait quoi ? Tout ça, je jette. Par contre, le cas un peu intéressant, qui est bien documenté, où je sens qu'on va pouvoir discuter, qu'on va pouvoir peut-être arriver à une solution, ça, je publie. Donc déjà, je regarde ça, je fais un petit tour d'horizon, mais maintenant, je suis habituée, donc ça va plutôt vite.

  • Speaker #0

    Parce que ça peut être chronophage.

  • Speaker #1

    Ça peut être chronophage, oui. Et une fois que j'ai accepté un cas, en fait, si je l'accepte, il faut que je sois quand même dessus et que je surveille un peu ce qu'il dit. Il faut que je modère. Parce que des fois, j'efface les commentaires. On me dit, pourquoi t'as effacé mon commentaire ? Parce que c'était une énorme connerie que celui qui lit en diagonale, je veux pas qu'il ait retenu ton énorme connerie. Mais des fois, il y a des conneries qui sont intéressantes.

  • Speaker #0

    Tu as une énorme responsabilité parce que tu dois gérer tout ce qui est dit.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup quand même.

  • Speaker #1

    Oui, mais je trouve qu'il y a une ambiance dans ce groupe qui est quand même assez géniale. Je trouve qu'il n'y a pas trop de débordements. Les gens sont hyper bienveillants, hyper respectueux. quand même une ambiance sur ce groupe qui est assez magique, vu le nombre de personnes dessus.

  • Speaker #0

    T'es satisfaite, ça ? Ouais,

  • Speaker #1

    vraiment.

  • Speaker #0

    Il y a ça, qu'est-ce que tu proposes comme autre contenu, finalement ? Parce que là, j'ai compris à force de voir qu'il y avait beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Alors, je fais du contenu avec des cours sur Invivox, donc c'est des modules qui sont payants, qui sont accessibles pour tous les pros de santé, donc c'est des modules... Il y a 10 modules et dans chaque module, on aborde 6, 7, 8 pathologies différentes avec beaucoup de planches iconos. Donc ça, c'est des modules qui sont payants. Enfin, les modules, ils vont de, je crois, 6 euros à 15 euros. Ce n'est pas des modules...

  • Speaker #0

    On n'est pas sur 1 500 euros la formation. Ah non,

  • Speaker #1

    on n'est pas sur 1 500 euros la formation. Et honnêtement, on aborde toutes les pathologies. Voilà, donc ça, c'est en ligne sur Invivox. Et puis après, je fais des contenus pour les labos qui sont venus me solliciter. Alors souvent, on me dit, ah oui, mais tu fais des trucs pour les labos alors qu'on soit bien... Bien clair, net et précis. Moi, je ne dis pas « Oh là là, cette crème, elle sent bon, elle est trop bien, mettez cette crème » . Pas du tout, parce que c'est un peu… Les jeunes internes, ils se représentent, je ne sais pas, les labos, c'est devenu un peu le truc à fuir et tout. Eh bien non, moi, avec les labos, je fais des choses extraordinaires et on parle médical. C'est-à-dire que moi, pour les labos, je vais parler d'hermatite atopique. Je ne vais pas passer trois heures à parler de cet émollient génial qui ne pique pas et qui sent bon. Pas du tout, je vais parler de la dermatite atopique, je vais parler de l'acné, je vais parler de la rosacée. Donc je fais des contenus médicaux, je vais parler du psoriasis, je parle de contenus médicaux. sponsorisés par des labos. Parce que derrière, ils ont des super moyens. Voilà, on peut faire des quiz, on peut faire des belles mises en page. Là, dernièrement, pour L'Oréal, j'ai fait un super contenu sur l'irritème fessier. Donc, après, on a diagnostiqué un irritème fessier. Mais pas du tout, je ne suis pas du tout en train de dire « Ah, cette crème pour l'irritème fessier, elle est super. » Bien sûr, ils apposent leur truc, mais moi, je ne suis pas payée pour faire l'apologie du produit. Moi, je suis payée pour faire l'apologie de la maladie et de... de comment on arrive au diagnostic de la maladie. C'est quand même très différent.

  • Speaker #0

    Donc tu découvres quand même une passion pour la pédagogie, pour l'envie d'enseigner. Et c'est un peu le but du podcast, c'est de toucher du doigt un peu les passions extra-hospitalières. C'est quelque chose de nouveau parce que la médecine nous apporte beaucoup, mais elle assouvit peut-être pas toutes les volontés qu'on a, toutes les passions qu'on a. Donc la médecine t'a aussi permis de kiffer un truc à côté pédagogie.

  • Speaker #1

    Moi j'adorerais... Merci. Je me renseigne vraiment, j'adorais faire le DU médecine et journalisme.

  • Speaker #0

    Ah yes, il y a l'épisode de... peut-être qu'il sera sorti avant que celui-là. D'accord. Il y a Damien Masquer, journaliste sur France Télévisions, qui sort mardi, qui a fait l'école de journalisme de Lille.

  • Speaker #1

    Alors moi, ça, si un jour je dois bifurquer vers un truc, ce sera ça. J'adorerais... avoir une chaîne, faire du journalisme médical en dermatose. Ça, c'est un truc que j'aimerais bien faire. Je crois que c'est ma future voie.

  • Speaker #0

    Je reviens au quesaco tellement je te le dis, une success story. Tu fais très bien les choses. tu argumentes contre argument avec beaucoup de précision avec alors je suis pas censé te conduire de comparer à d'autres d'armes à tout mais je trouve que tu as un niveau hyper élevé de sémiologie de finesse clinique tu l'a touché du doigt qui était un peu calé et que tu étais que c'était l'union, la rencontre de ta pédagogie et de tes connaissances et que discuter avec tous ces gens sur le groupe c'est une aubaine incroyable

  • Speaker #1

    Oui, on me dit souvent moi, ce qui ressort quand on m'en parle, c'est mais comment ton cerveau comment tu vas, comment tu fais autant de trucs, comment ton cerveau il a une art de puissance, voilà et je pense que j'ai un peu un cerveau un peu, je sais pas quoi, comment on dit, un peu neuroatypique un peu mais depuis toujours certes quand je pense à un truc derrière ça j'ai une arborescence tout le temps dans la tête donc quand je vous écris que je vous réponds à un truc je suis en train de vous répondre que je me tiens mais oui tiens faut que je mette deux photos qui comparent ça parce que ça il le confondent tout le temps génial tiens mais ça je vais comparer ça un plat c'est comme ça ils vont retenir que ça c'est la tomate farcif à chez pas ça part un peu en ébullition moi dans dans mon cerveau tout le temps.

  • Speaker #0

    Parce que moi, je t'avais sollicité pour deux, trois autres trucs. Tu m'avais répondu assez rapidement. Tu arrives à gérer tout ça ? Toutes ces sollicitations ? Ce n'est pas immense ?

  • Speaker #1

    En fait...

  • Speaker #0

    C'est la course à la notification sur Facebook.

  • Speaker #1

    Quand j'ai vu que mes enfants quittaient la maison, je me suis vraiment dit... Tu sais, les femmes, on a ce truc du syndrome du nid vide. Moi, j'ai vu tellement de femmes autour de moi qui, une fois que les enfants étaient partis, elles se retrouvaient avec monsieur à la maison et puis elles se faisaient chier. Puis le boulot un peu train-train. Et puis il n'y a plus les enfants. Puis mince, qu'est-ce qu'on va faire et tout. Et moi, j'ai vu ce truc arriver. Et je me suis dit, en fait, il faut que je me réinvente. Il faut que je fasse enfin ce qui me plaît. Et voilà. Et donc, oui, ça me prend du temps. Mais moi, j'ai plus de temps libre. Je n'ai plus d'enfants à la maison. J'ai un compagnon qui a des enfants que je ne vois que quand il n'a pas ses enfants. J'ai beaucoup de temps. Donc,

  • Speaker #0

    ça roule.

  • Speaker #1

    Donc, ça roule. Et puis, quand mon cerveau n'est pas en hyperactivité, je me sens Je me sens vite, quoi. Moi, c'est ça. Il faut que ça bouge. Alors souvent, les gens me disent « tu vas trop vite » . Et moi, je dis aux gens « non, c'est toi qui vas trop lentement » .

  • Speaker #0

    Objectif, avoir sur le groupe qu'est-ce que c'est que l'audit d'Armato ? Objectif, avoir trois petites fleurs, c'est ça ? Tu notes un petit peu les commentaires ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que quand tu lis une publie, des fois, il y a 45 commentaires et va retrouver la bonne réponse. Donc, dès que je vois quelqu'un qui fait un petit commentaire qui résume bien les choses, qui a mis le bon diagnostic, les bons examens complémentaires, je lui mets des petites fleurs. Alors voilà, ils sont là, youhou et tout. Donc des fois, je distribue des pustules d'or aussi. Ah oui ? Oui. Quand c'est mauvais ? Si, si, la pustule d'or, c'est le Graal. Ah oui, ok. C'est quand vraiment, tu as le truc qui te revient. Donc il faudrait que je trouve un petit logo pustule. Ça n'existait pas encore, mais la pustule d'or, c'est le Graal.

  • Speaker #0

    Bon, super. Quel projet ? Tu te vois comment la Dermato, on continue le quesaco du Dermato, la formation, c'est à l'équilibre ? Tu as des idées dont on ne connaît pas encore l'existence ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi j'ai pour projet de faire un podcast aussi, qui s'appellera « De l'autre côté du stétho » , parce que j'ai très à cœur de parler des médecins qui ont eu des problèmes de santé. Je suis passée par là il y a quelques années et j'ai très à cœur d'interroger ces médecins. qui ont eu des problèmes, des gros problèmes de santé, et qui ont continué à travailler ou pas. Comment ils ont perçu ça ? Est-ce que c'était plutôt rassurant d'avoir les connaissances, ou plutôt anxiogène ? Et j'aimerais prendre du temps, et là tu vois, je vois tout ton matos, et moi je ne sais pas faire les enregistrements, les trucs, donc je suis un peu limitée. Tu sais, j'ai plein d'idées, mais je n'arrive pas forcément à les mettre en œuvre au niveau de la technique. Moi, il me faudra un assistant technique.

  • Speaker #0

    Bon, honnêtement, j'ai branché deux trucs. Tu lances l'enregistrement, c'est parti.

  • Speaker #1

    Après, il faut faire le montage.

  • Speaker #0

    Oui, mais je n'ai jamais trop buté. Je ne suis pas non plus l'ingénieur de fou. Mais bravo, du coup, encore une idée qui va buzzer.

  • Speaker #1

    Ça, c'est une idée. Après, ce fameux DU de médecine et journaliste. Donc, si quelqu'un a envie de m'embaucher en tant que spikrine dermato, je suis là. Voilà, ça j'aime bien.

  • Speaker #0

    Avec le quesacodermato, tu as eu du succès. Tu n'es pas sollicité par des...

  • Speaker #1

    Tu as déjà donné des interviews,

  • Speaker #0

    déjà ici.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, des podcasts. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    J'ai fait le podcast de la consulte.

  • Speaker #0

    Ah, yes.

  • Speaker #1

    Donc, je suis sollicité beaucoup par les labos parce que c'est vrai que pour les labos, avoir un carnet d'adresse de 35 médecins comme ça en deux ans, ils sont aussi un peu venus me voir en me disant « Mais médecin, qui es-tu ? » Comment on en arrive là ? Donc, voilà. À jour, moi, j'aimerais bien transformer ce quesaco et mon rêve, ce serait de faire un e-manuel. C'est-à-dire que le quesaco devienne un manuel en ligne avec un abonnement où je pourrais faire rentrer l'IA dans le manuel et où on aurait pu ce livre de Dermato de 300 pages, mais où on aurait ce quesaco en ligne.

  • Speaker #0

    Un algorithme.

  • Speaker #1

    Tu pourrais rentrer ton mot-clé. Tu pourrais même rentrer la photo de ton patient, on combinerait l'IA. Donc, voilà, moi, j'aimerais bien un jour rencontrer une boîte d'édition qui sera intéressée pour faire un manuel un peu interactif.

  • Speaker #0

    Ça bouillonne.

  • Speaker #1

    Ah oui, mais ça bouillonne tout le temps.

  • Speaker #0

    OK. Est-ce que tu veux parler de quelque chose ? Là, on va aller faire une table ronde pour parler justement de la communication et de la formation.

  • Speaker #1

    Moi, tu sais qu'il y a une question qu'on va nous poser qui est pourquoi tu penses que c'est important d'échanger ? Et en fait, quand j'ai lu cette question, je me suis dit, mais en fait, moi, tout ce que je sais, c'est... Si je l'ai appris de quelqu'un, en fait. Donc, la question, c'est plutôt qui je serais pour dire, moi, ça y est, j'ai décidé d'arrêter de transmettre. Moi, tout ce que je sais, je le garde pour moi et j'ai décidé que je ne transmettais plus. Tu vois, on est quand même un peu sur cette terre pour partager tout ça. Donc, sinon, on vit dans une grotte. Donc, c'est vrai que cette question, elle est surprenante. Et la question de l'interdisciplinarité. Moi, je sais qu'il y a des dermatos, ça les fait grincer des dents, que les généralistes forment en dermatologie. Et moi, je suis horrifiée. Ça me paraît impensable, surtout à l'heure actuelle où on est 2500, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est un peu ne pas faire confiance aux gens, parce qu'on sait dans tous les cas qu'on a nos propres limites. Bien sûr que oui. On a des informations, on les...

  • Speaker #1

    Mais c'est infantilisant à mort.

  • Speaker #0

    C'est très bien dire, là, ça m'échappe.

  • Speaker #1

    Ça dépasse mes compétences, voilà. ah non mais moi je dis mais qui pour leur interdire de faire des DU et tout tu vois ça me parait impensable.

  • Speaker #0

    C'est vrai que au boy de la médecine il n'y a pas beaucoup quoi, on est tous hyper flippés de faire une bêtise sûr,

  • Speaker #1

    on a un patient en face de nous, donc c'est pour ça moi je leur dis mais de quoi vous avez peur en fait ? Ah oui mais ils vont prendre notre place de quoi ? Rien du tout, c'est même pas le but, tous les généralistes quand je fais le congrès, la dermoscopie avec le CHEM, tous les généralistes qui sont là mais ils disent haut et fort mais mon but c'est pas de... de te remplacer, c'est de t'adresser correctement. Et moi, qu'est-ce que j'adore ? Avoir un courrier avec marqué « je pense que mon patient a un baso dans le dos » , plutôt que le courrier « merci de faire le check-up d'un patient qui n'a pas été déshabillé, où tu sais que tu trouveras rien parce que le patient, il dit qu'il n'a rien, il vient faire son petit check-up de peau » , moi, ça m'horripile. Donc, voilà, l'interdisciplinarité, c'est là pour la régulation, en fait, tout simplement.

  • Speaker #0

    Et pour réduire, on y revient, la perte de chance. Bien sûr,

  • Speaker #1

    mais bien sûr que oui, c'est là pour ça.

  • Speaker #0

    Anne, merci beaucoup. J'espère que ça vous aura plu parce qu'elle est passionnante et on verra le prochain projet qui sortira

  • Speaker #1

    A suivre !

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Anne et à bientôt tout le monde pour de nouveaux épisodes Merci beaucoup Voilà c'était un épisode de Médecins qui est dessus Merci d'avoir écouté Je vous invite à vous abonner en cliquant sur la petite clochette comme ça vous serez averti de la sortie de nouveaux épisodes A bientôt !

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Description

Bienvenue dans un épisode sans filtre et plein d’énergie ! 😄 Aujourd’hui, Anne Gresset-Chaussade nous ouvre grand les portes de son univers 🩻 : la dermatologie au quotidien, la vraie, celle qui soigne tous les patients… pas seulement ceux qu’on voit dans les émissions sensationnalistes 📺🙃.


👩‍⚕️ Anne nous raconte, avec beaucoup de franchise et une touche d’humour pétillant, son passage du CHU au libéral (spoiler : ça commence avec les pieds sur le bureau 🤭) et la réalité du terrain : délais interminables, patients en attente, manque de ressources

Elle n’hésite pas à pointer l’État et les responsabilités systémiques 🏛️, toujours avec cette bienveillance et cette envie farouche de faire mieux. 💪


🎯 Un échange lucide, mais aussi rempli d’optimisme, sur la façon de se réinventer en médecine et de continuer à exercer avec passion ❤️‍🔥.


🎙️ Entre rires, vérités qui claquent et émotions, cet épisode est un petit bijou pour tous ceux qui veulent comprendre ce qu’est être médecin aujourd’hui — et pour ceux qui aiment les belles rencontres humaines. 🤝


🔗 À écouter sans tarder !



Merci de vous être arrêté sur ce compte!

Abonnez-vous et mettez une belle note!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Moi, je me souviens très bien de mon premier jour en libéral. J'ai reculé ma chaise, j'ai mis les deux pieds sur le bureau et j'ai poussé un cri de soulagement. Je quittais le CHU. Oui, je ne l'ai pas bien vécu. Moi, le CHU.

  • Speaker #1

    Après 12 ans.

  • Speaker #0

    Après 12 ans, oui, c'est ça. C'est vrai que souvent, il y en a qui vont dire « Ah oui, mais moi, je veux poster ma photo, avoir mon diagnostic. » Parce qu'on n'apprend pas en faisant ça. On apprend comment ? On apprend en faisant des conneries, en se disant « Tiens, là, qu'est-ce que tu aurais pu faire ? » Alors le médecin répond « Ok. » Pourquoi tu as dit ça ? Ah ben tu vois, là, tu as tort ou tu as raison parce que... Alors ces émissions où on vient filmer des dermatos dans leur cabinet et on dit « Oulala les méchants, vous faites de l'esthétique, etc. » Est-ce qu'il y a un moment où il ne faut pas qu'on se dirige en fait vers les responsables de cette erreur ? Alors elles sont multiples les erreurs, mais il y a un moment où il va falloir aussi que l'État prenne sa responsabilité sur pourquoi on a des délais longs, pourquoi il y a un retard de prise en charge sur les patients avec une perte de chance. puis le boulot un peu train-train, et puis il n'y a plus les enfants, puis mince, qu'est-ce qu'on va faire et tout. Et moi j'ai vu ce truc arriver et je me suis dit, en fait, il faut que je me réinvente, il faut que je fasse enfin ce qui me plaît.

  • Speaker #1

    On verra le prochain projet qui sortira de...

  • Speaker #0

    À suivre !

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Médecins qui es-tu, le podcast qui vous plonge dans l'univers captivant du monde médical. Chaque épisode vous offre un regard intime sur la vie des médecins, leurs défis dans le monde professionnel, et leurs passions en dehors des salles de consultation. Je m'appelle Maxime Garcia, bienvenue et bonne écoute. Bonjour et bienvenue dans Médecins qui est tu, un nouvel épisode d'aujourd'hui avec docteur Anne Gresset-Chaussade. Bonjour Anne. Bonjour Maxime. On est tous les deux invités par Invivox qu'on remercie, qu'on salue, l'équipe Julien, Sabrina, Marine pour le salon People for Health et du coup j'en ai profité pour discuter avec toi un petit peu parce qu'il y a plein de choses à raconter sur ton parcours, plein d'idées. Propose plein de choses, notamment le groupe Facebook Le Quaisaco du Dermato, qui connaît un succès assez fou. On va discuter de tout ça, mais aussi de plein d'autres choses, notamment du cursus. Où est-ce que la médecine commence pour toi ? Où est-ce que tu apprends la médecine ? L'externat, l'internat ?

  • Speaker #0

    J'apprends la médecine à Dijon et je vais faire mon externat et mon internat à Dijon. Je reste Dijonnaise parce qu'au moment où j'ai les résultats de l'internat, je rencontre mon ex-mari. Et donc il est Dijonnais, il a du travail dans la région et donc je décide de rester à Dijon.

  • Speaker #1

    Le collège lycée aussi à Dijon ? À Dijon. Toujours des envies de faire médecine au début ?

  • Speaker #0

    Depuis toute petite, moi je jouais avec des pluches, je les mettais dans ma chambre, j'allais chercher des petits papiers administratifs quand j'accompagnais ma maman dans les institutions et je remplissais des petites fiches. où je notais des trucs et toi, Tamalou, je jouais au Tamalou, en fait.

  • Speaker #1

    D'accord. Du coup, lycée, tout se passe bien, adapté à la scolarité, et on te dit, médecine, ça va le faire.

  • Speaker #0

    Alors, pas vraiment. Moi, j'étais une fausse scientifique, c'est-à-dire que je voulais faire médecine parce que c'était pour moi une véritable passion. Je n'envisageais pas de faire autre chose, mais par contre, je n'étais pas une vraie scientifique. Donc, je galérais un peu en maths, je galérais un peu en physique. Donc, j'ai fait un bac S-prime où il y avait plus d'heures de maths pour les pas bons. Et puis, en fait, les profs, ça les faisait marrer parce que quand je leur disais que je voulais faire médecine, ils me disaient mais ma pauvre, en gros, c'est un rêve inatteignable parce que j'étais vraiment pas bonne en maths et en physique. Et moi, je savais, en fait, je m'étais quand même renseignée que voilà, il fallait pas un niveau, c'était pas maths sup. Donc, je me suis accrochée et voilà, j'ai vraiment fait du scientifique parce qu'il fallait, mais je pense que je ne suis pas une vraie scientifique.

  • Speaker #1

    Ok. Tu pars en médecine, c'est sous quel format ? Le concours de première année,

  • Speaker #0

    on est 1200 dans un amphi, il y a 80 places et voilà.

  • Speaker #1

    Et tout va bien,

  • Speaker #0

    super, normal quoi.

  • Speaker #1

    Vous étiez impactée par cette première année ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, oui, on arrivait une heure avant les cours, on mettait les feuilles sur les tables pour réserver nos trucs. Dès qu'il y en a un qui est ternué, on disait super, ça en fera un de moins pour le concours. C'était hyper flippant.

  • Speaker #1

    Une année, deux années ?

  • Speaker #0

    Deux années.

  • Speaker #1

    Et deuxième année, le truc est OK. Tu valides,

  • Speaker #0

    folle de joie. Ça y est, c'est le rêve absolu qui se met en place. Et là, en fait, je me révèle. C'est-à-dire que moi, qui étais une élève plutôt médiocre, enfin moyenne, j'adore ce que je fais. Donc là, je bosse, je bûche, j'ai de bons résultats. Et c'est passionnant. J'adore.

  • Speaker #1

    C'est la médecine, tu t'étais un peu projetée dans ce métier ? ou... Tu savais vers quoi t'allais ? Parce que des fois, on va passer le concours plus sur le plan scolaire, c'est pour les bons élèves, qu'avec une véritable projection de la profession.

  • Speaker #0

    Ah non, moi, c'était vraiment une projection, surtout sur les rapports humains. C'était pas trop sur la médecine en tant que telle. Je ne savais pas quel CP je voulais faire. Je ne voulais pas être dermatologue en première année. Mais par contre, je savais que je voulais voir des gens, toucher des corps, examiner des corps. et connaître l'histoire des gens.

  • Speaker #1

    C'est passionnant. C'est pas de donner à tout le monde. Tout le monde n'a pas envie d'être proche des gens comme ça.

  • Speaker #0

    Ça, c'était le truc. C'était à la base de mon métier. C'était l'échange avec les patients.

  • Speaker #1

    OK. Est-ce qu'on t'avait dit que tu allais faire un bon médecin ou on t'avait dit non, c'est pas pour toi ? Il y a parfois des avis qui sont donnés sans trop de sollicitations.

  • Speaker #0

    Oui, les profs, c'était même pas tu feras un mauvais médecin, mais c'était tu n'accéderas pas au concours de médecine, c'est pas pour toi. Donc ça c'était d'emblée l'épreuve qui...

  • Speaker #1

    Elle ne peut pas y aller du coup ?

  • Speaker #0

    Pas du tout, parce qu'alors moi, quand j'ai une idée en tête, je vais jusqu'au bout. Donc moi, je rigolais un peu sous cap en leur disant, oui, t'inquiète, garde tes idées pour toi. Mais moi, je sais où je vais et je vais y arriver.

  • Speaker #1

    Ok. Quelles sont les motivations pour faire la médecine ? C'est vraiment l'amour de la personne humaine, la volonté d'être proche ? Est-ce qu'il y avait une volonté de faire plaisir à la famille, aux parents ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Moi, il y avait vraiment... Faire plaisir à personne dans ma famille, ce n'était vraiment pas le but. Et d'ailleurs, on ne m'a jamais dit, il faut que tu fasses ça. C'était vraiment une motivation très personnelle. Et plus que le scientifique, comme tu as compris que je n'étais pas trop scientifique, c'était vraiment être tourné sur l'autre. Aider l'autre, rentrer dans l'intimité de l'autre pour savoir ce qu'il vit, pour l'aider, pour trouver des solutions. Moi, je suis très action-réaction, donc c'était aider, aider l'autre. Vraiment, c'était ça.

  • Speaker #1

    L'extens déroule, tu touches du doigt la dermatologie à ce moment-là. Tu connaissais la dermatologie ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors la dermato, en fait, au départ, je ne voulais pas faire ça. Moi, au départ, je voulais faire de la médecine interne. J'étais passionnée de médecine interne, donc j'avais la chance à l'époque, comme j'étais bien classée, on choisissait un peu nos stages au mérite. Donc moi, je choisissais dans les premières et à chaque fois, je faisais médecine interne. Alors médecine 1, médecine 2, médecine machin, je ne prenais que de la médecine interne. J'ai pris un peu de maladie infectieuse parce que ça ressemblait quand même Et puis je trouvais ça passionnant. Et puis très vite, je me suis rendu compte que la médecine interne, c'était quand même beaucoup de gériatrie et que c'était une spé purement hospitalière. Il ne faut pas se le cacher, l'hôpital, ce n'était pas mon domaine. J'ai vite compris que je ne ferais pas une bonne hospitalière et que l'ambiance de l'hôpital ne me plaisait pas. Donc très vite, la dermato s'est imposée à moi parce qu'il y a quand même beaucoup de médecine interne. Et puis c'est surtout très diversifié. On ne voit pas toute la journée que des enfants, que des vieux, que des jeunes. On voit un petit peu tout. Et puis, il y a des petits actes. Et moi, j'adorais les actes techniques.

  • Speaker #1

    Tu l'avais touché du doigt pendant l'externat, à l'hermato. Oui,

  • Speaker #0

    je suis passée en tant qu'externe en l'hermato. Et j'ai trouvé que c'était vraiment un bon compromis avec la médecine interne, la maladie inf. Et surtout, il y avait ces petits actes de chirurgie que j'aimais bien. Donc, c'était vraiment super pour une nana en libéral. Je lui ai dit, c'est l'idéal. allez je vais faire je vais faire des remates

  • Speaker #1

    Ok, c'est vrai que pour y être passé en milieu hospitalier-dermato, qui est sans doute un peu différent de la pratique libérale, vraiment une approche de médecine interne avec des pathologies d'internistes qui se révèlent sous le couvert de la dermatologie, mais c'était vraiment hyper intéressant. Le format du concours de l'internat, c'est un concours national à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il y a le nord et le sud. La France, elle est divisée un peu comme ça. Là, on est 4000 à Rungis. dans un hangar avec des petites tables en plastoc gros filets. Et puis on passe deux concours, 3-4 jours le nord et 3-4 jours le sud, avec des épreuves rédactionnelles où on remplit des mots dans des cases, pas de QCM. On attend fébrilement les sujets, on les ouvre tous un à un. Et moi je me souviendrai toujours du premier jour du nord, c'est qu'en fait j'ouvre parce que j'avais horreur de la cardio. Donc j'ouvre pour savoir s'il n'y a pas de cardio, il n'y avait pas de cardio. Et là, je vois premier sujet, quelqu'un qui se gratte des sillons, des machins. Et je dis, ouais, une gale. Et là, imagine 4000 personnes qui ouvrent le premier sujet avec la gale. Et donc, c'était l'horreur pour tout le monde. Et là, j'entends,

  • Speaker #1

    oh,

  • Speaker #0

    comme ça. Et moi, je fais, yes. Et là, je me suis dit, à partir de maintenant, tu commences ce dossier. Tu ne regardes pas les autres. Tu ne te niques pas ton truc. Tu fais ta gale tranquille parce que tu sais, tu gères. Et ça va te donner confiance en toi. Et j'ai attaqué par le dossier de la gale.

  • Speaker #1

    Et tu maîtrisais la gale parce que c'est de la vermatteau. et que tu aimais la dermato, en fait. C'est ça la suite ?

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà. La dermato, ça me plaisait. Donc, j'avais appris cette matière plutôt facilement, contrairement à l'orthopédie, la cardio et tout. Donc là, je commençais un peu en mode, allez, t'es une winneuse, tu vas y arriver, quoi.

  • Speaker #1

    C'est rigolo, les filles, parce que moi, j'ai toujours trouvé ça très dur à réviser, la dermato. Oui,

  • Speaker #0

    c'est...

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu avais, au cours de l'externat, déjà, ou même avant, parce que tout ne débute pas avec la médecine, cette envie de créer, là, on va parler du groupe que tu as créé et de toutes les formations que tu prends. repose aussi. Est-ce que tu avais cette envie de partager, de créer, de faire bouger les choses ?

  • Speaker #0

    Pas vraiment, parce qu'en fait, tu sais, quand tu es externe et interne, tu as un peu la tête dans le guidon. Après, tu es maman, tu as re la tête dans le guidon et il faut gérer l'internat, les gardes, l'externat et tout ça. C'est plutôt, en fait, quand mes enfants ont grandi, ont commencé à quitter la maison, que je me suis dit, tiens, il faut que je crée quelque chose de différent. Mais il y a quelques années, on m'aurait dit que je me lancerais là-dedans, je ne l'aurais pas cru. Parce que je crois qu'il y a un temps pour tout. Et donc, pour partager et bien le faire, il faut un peu de temps.

  • Speaker #1

    Ok. Mais pas de petites idées qui sortaient, c'est vraiment le quesaco du Dermato, c'est une idée.

  • Speaker #0

    Alors qu'émerge comme ça, on est au mois de novembre, donc il y a plus de deux ans. Je suis sur le divan des médecins et là, je regarde un petit peu les publications et je vois tout le temps de la dermato avec les médecins généralistes qui disent « Ah non, mais encore de la dermato, mais on n'en peut plus, on voit débouler des trucs, on ne sait absolument pas prendre en charge. » Le module en fac, il ne faut pas oublier qu'on a 12 heures de dermato, 12 heures avec des pathologies qu'on ne voit jamais. Même moi, en tant que spécialiste des pinfigus, des pinfigoïdes, j'en vois quand même pas tous les jours. Et donc, on nous enseigne ça en fac. On ne nous enseigne pas à prendre en charge des pathologies classiques. Et je me prends au jeu et je commence à répondre aux médecins sur le divan. Et un jour, il y en a un qui dit, « Ah non, mais moi, j'en ai trop marre de voir, il y a trop de dermatos sur ce divan. Crée-nous un groupe à part. » Et là, je dis, « Ok, qu'à cela ne tienne. » Je prends mon téléphone et je crée le quesaco. Parce que chez moi, dès qu'il y a un truc un peu bizarre, on dit quesaco ce truc.

  • Speaker #1

    Figure-toi que je pensais que c'était un peu sud-ouest.

  • Speaker #0

    C'est carrément du sud-ouest le Quesaco. Je ne suis pas du tout originaire du Sud-Ouest, mais j'ai toujours entendu ma maman dire « Oh là là, quesaco, c'est bizarre » . Il y a ce côté un peu bizarre dans le quesaco, ou l'interrogation.

  • Speaker #1

    Ok, alors avant d'en dire plus sur le quesaco, on revient à l'internat, donc à Dijon. Tout se déroule bien, il n'y a pas de remise en question de ton parcours, ni de la médecine, ni de la spécialité. Tu es un peu en phase avec ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    Alors, je rentre très tard en dermato. Moi, on me promet une entrée en premier semestre en dermato parce que je suis très bien classée à l'internat et je choisis Dijon, qui n'est pas non plus une grande ville. Donc, grand regret pour moi, a posteriori, de ne pas... pas être allé à Paris. Parce que là, il n'y a qu'un service de dermato, une ambiance pas toujours extra à Dijon. Je vais vivre même un internat que je ne trouve pas du tout plaisant. Et je rentre en limite limite. Je rentre en quatrième semestre en dermato. Donc vraiment à la dernière des limites.

  • Speaker #1

    Mais pourquoi ? Parce que maintenant, je pense que c'est plus trop organisé comme ça. Tu avais les trois premiers semestres qui n'avaient rien à voir avec la semaine.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y avait pas de place. Donc on me disait, non, toujours pas. passe semestre, le semestre d'après, tout ça. Donc par contre, je fais re de la médecine interne et re de la maladie inf. Donc j'apprends plein de choses et je vois de la dermato et je vois les internes de dermato qui passent donner des avis. Donc je commence à m'intéresser sérieusement. Mais j'ai eu du mal à rentrer et ça y est, enfin, je rentre dans le cursus de dermato.

  • Speaker #1

    T'es étiqueté dermato quand même ?

  • Speaker #0

    Oui, mais j'attendais ma place. Donc je n'ai pas non plus fait mes huit semestres de dermato. J'en ai fait cinq.

  • Speaker #1

    Ok. Après, c'est un peu normal, non ? Tous les interdermataux ?

  • Speaker #0

    Il y en a qui rentrent plus tôt que ça. Et puis surtout, quand tu as la chance d'être dans une grande ville, tu peux passer dans des services différents. Tu peux faire de la conséro, tu peux faire de la maladie inflammatoire, tu peux faire de la dermatopédiatrique. Ici, tu n'as qu'un service de dermatopédiatrique. Donc, tu es formé un peu avec la dermatopédiatrique qui t'emmène en pédiatrie, etc. Mais si c'était à refaire et si je pouvais donner un conseil, c'est de sortir de votre ville, d'éloigner-vous. Et choisissez des villes où il y a plein de services, parce que déjà, vous allez rencontrer des gens différents. Donc, si ça ne se passe pas bien dans un service, ça se passera mieux dans l'autre. Donc, petit conseil, si vous avez la possibilité, ne choisissez pas un CHU où il n'y a qu'un service de dermatologie.

  • Speaker #1

    Mais à la fois, c'est intéressant ce que tu dis, mais il y avait quand même une volonté de stabilité, parce que ces études sont hyper longues. Bien sûr. Infantilisantes, on le dit souvent, on a 25-26 ans et on est toujours étudiant.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc tu as sans doute voulu aussi...

  • Speaker #0

    Je viens de rencontrer l'homme qui allait être mon mari. Je commençais à avoir envie d'avoir des enfants. Voilà, donc je me suis dit, bon, partir à Paris...

  • Speaker #1

    C'est compliqué.

  • Speaker #0

    Voilà, donc j'ai fait ce choix qui était plus un choix personnel et j'ai primé ma vie personnelle par rapport à ma vie pro. Alors, ce n'est pas un regret. Il faut faire un choix. Ce choix,

  • Speaker #1

    il a été fait. Un des énormes choix à faire au cours du choix de l'internat.

  • Speaker #0

    Et je pense que quand on est une femme, c'est un peu différent. On a cette fameuse horloge biologique, donc on se dit qu'il ne faut pas non plus trop tarder. Donc bon, voilà, j'ai fait ce choix de rester à Dijon.

  • Speaker #1

    Ok. L'internat, Clinica ?

  • Speaker #0

    Non. En fait, moi, je termine mon internat à Dijon. Il y a un assistant qui est sur le poste depuis un petit moment. Et puis, le chef de service, c'est le dernier jour. Et puis, le dernier jour, il s'inquiète de savoir ce que va faire son interne. Alors, tu vas dans le bureau. Et puis, à l'époque... Professeur Lambert me dit « Coco, tu fais quoi ? Qu'est-ce que je fais ? Vous avez un poste à me donner ? » Non, je m'en vais. Coco, il s'en va. Donc, c'est comme ça que ça se passe. Le poste, il est pris depuis un petit moment. Encore une fois, la question, c'est qu'il faut aller trouver un clinica. Mais en fait, c'est difficile. Pas obligatoire ? Non, pas du tout. Ils prennent leurs internes. Et puis là, je suis enceinte d'ailleurs. Donc, il est hors de question que je parte. Donc, je décide de faire des remplats. Et là, j'adore. Je quitte l'hôpital.

  • Speaker #1

    Ça a été long, parce que tu dis que tu n'as pas été trop adaptée au milieu hospitalier. Ça a été long d'être obligée d'être dans cette ambiance-là.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai trouvé ça très très très très long.

  • Speaker #1

    Il y a des fois de copains qui sont à fond pro-CHU, mais on est beaucoup aussi à préférer, je pense, un peu la vie de patron ou de libéral.

  • Speaker #0

    Moi, je me souviens très bien de mon premier jour en libéral. J'ai reculé ma chaise, j'ai mis les deux pieds sur le bureau et j'ai poussé un cri de soulagement. Je quittais le CHU. Oui, je ne l'ai pas bien vécu, moi, le CHU.

  • Speaker #1

    Après 12 ans.

  • Speaker #0

    Après 12 ans, oui, c'est ça, 10 ans.

  • Speaker #1

    Et donc, les remplats, et là, tu te dis, OK, je vais aller voir un CHU.

  • Speaker #0

    Là, j'adore. Oui, j'adore. Je trouve ça passionnant. On voit des choses complètement différentes, mais ce n'est pas parce que... Ce n'est pas des pathologies de siège su que ce n'est pas moins intéressant. Donc, moi, je m'éclate là-dedans. Et puis, cette liberté, cette liberté quand même qu'on avait un peu plus il y a 20 ans que maintenant. Et moi, je me dis...

  • Speaker #1

    Liberté de quoi ?

  • Speaker #0

    Liberté d'horaire, puis surtout en tant que remplaçant. Et puis, tu vois bien, tu passes du salaire d'interne au salaire de remplaçant. D'un coup, tu te sens riche comme Crésus. Tu gagnes enfin ta vie.

  • Speaker #1

    À moitié, tu l'es d'ailleurs, peut-être. Oui.

  • Speaker #0

    Et puis, tu bosses un peu moins. Et puis, on t'attend un peu comme le Messie en tant que remplaçant. Donc, tu travailles un peu à la carte, un peu où tu veux. Tu choisis ta ville, tu choisis ton dermato, tu choisis limite ton logiciel. Enfin, voilà, c'est quand même un peu... T'arrives, t'es un peu le roi dans le remplacement.

  • Speaker #1

    On va parler de la dermatologie parce que c'est une spécialité vraiment à part parmi tout le panel de la médecine. Moi, je suis personnellement interne en médecine générale. On sait qu'on est à flux tendu et qu'on est beaucoup attendu par les patients. Mais en dermatologie, c'est un cran au-dessus. Est-ce que vous le vivez bien, vous les dermatologues, d'avoir autant cette attente des patients ? Ou est-ce que finalement, je ne sais pas, la journée se déroule, il y a un début et une fin de journée, et vous ne subissez pas trop ce déficit monstrueux de dermatologie ?

  • Speaker #0

    Non, moi, c'est une pression. permanente qui ne cesse d'augmenter que je n'ai pas connue il y a 20 ans. Moi, il y a 20 ans, je redisais à mes patients, je vous revois dans un an, ça ne posait pas de problème. Là, maintenant, on ne peut voir que les patients qui sont à risque. Ils disent je vous revois dans un an, il faut leur expliquer que non, pas dans un an parce qu'ils ne sont pas particulièrement à risque. Donc, c'est uniquement s'ils détectent quelque chose. Et on a bien sûr chaque début de consultation qui commence par des reproches. Alors, ça peut être un peu des petites boutades. Ah, on est content de voir la tête que vous avez. Ah, ben dis donc, il ne faut pas être pressé. Les phrases qu'on entend toujours, c'est « Ah bah dis donc ! » On peut tous mourir. Bon voilà, alors c'est des petites boutades qui commencent comme ça. Mis bout à bout, ça devient assez insupportable. On a la pression du « bon vous avez des délais tellement longs que je vous préviens » . Alors le « je vous préviens » . « Je vous préviens, il y a mon mari dans la salle d'attente, il va falloir le voir » . « Je vous préviens, vous avez mis un mot en salle d'attente, mais j'ai amené des photos de mon fils et il va me falloir me trouver un rendez-vous » . Donc on a quand même des injonctions toute la journée. Des reproches sur les délais, sur le secrétariat. Ils ont trop attendu. Il n'y a rien qui va. Et là, j'avoue que ça commence à devenir assez pressurisant. Ok.

  • Speaker #1

    Tu vois, je pensais que tu allais me dire, les journées ont un début et une fin, et on ne le voit pas trop venir, mais on ne le voit pas trop passer cette tension, mais finalement, beaucoup de remarques au quotidien.

  • Speaker #0

    Tension, que ce soit pour moi, que ce soit pour mon assistante médicale qui prend le téléphone quelques heures par jour. Voilà, les cabinets autour qui répondent plus au téléphone, qui sont sur Doctolib, qui sont sur Maya, qui sont sur Truc. Donc les patients, ils sont en panique. Ils peuvent joindre personne. Donc, dès qu'ils ont quelqu'un physiquement ou en ligne, on se prend le raz-de-marée de reproches. Et on bouffe un peu pour tout le monde.

  • Speaker #1

    Bon, c'est cool. Vous faites taper dessus. Il y a eu un reportage récent que je n'ai pas vu, mais dont on a parlé. Bon, on va en discuter si ce n'est pas le propos. Mais je pense que les gens ne se rendent pas compte que pour vous aussi, vous êtes responsable de rien en termes de déficit.

  • Speaker #0

    En fait, moi, toute la journée, je passe mon temps... longtemps à dire aux gens qu'on est des variables d'ajustement. Alors ces émissions où on vient filmer des dermatos dans leur cabinet et où on dit « oulala les méchants, vous faites de l'esthétique, etc. » , est-ce qu'il y a un moment où il ne faut pas qu'on se dirige vers les responsables de cette erreur ? Alors elles sont multiples les erreurs, mais il y a un moment où il va falloir aussi que l'État prenne sa responsabilité sur pourquoi on a des délais longs et pourquoi il y a un retard de prise en charge sur les patients avec une perte de chance.

  • Speaker #1

    Oui, et tu as identifié les deux ou trois éléments qui pourraient un peu...

  • Speaker #0

    Les éléments, déjà il y a la démographie, bien sûr la démographie des patients qui vieillissent et qui sont des patients qui ne se sont pas protégés du soleil. Donc on enlève des tumeurs cutanées comme on n'a jamais retiré. Ensuite il y a la démographie des dermatos. On est 2498 et je crois que 60% va partir en retraite dans 6 ans. Donc imagine dans 6 ans ça va être du grand n'importe quoi. Et puis on a ce fameux numerus clausus qui a été complètement catastrophique. Il a fallu attendre, je crois, 2020 pour avoir un numerus apertus. Et on ne forme pas encore assez de dermatologues. Donc là, les calculs, Kevin,

  • Speaker #1

    ils étaient plus ou moins... Je mets les deux pieds dans le plat parce que je n'ai pas envie d'être trop démago. Est-ce qu'il y a de l'esthétique qui est faite aussi parce que les actes de dermatologues sont sous-payés ?

  • Speaker #0

    Mais carrément, moi je suis en secteur 1. Alors des dermatologues libéraux, secteur 1, il n'y en a quand même plus beaucoup. Chaque fois que j'ouvre un plateau de chirurgie, j'en ai pour 13 euros par exemple. Et moi, l'acte de chirurgie de la biopsie, il est à 10,28 euros. Donc déjà, je sais que quand j'ouvre un plateau que j'ai stérilisé, je perds de l'argent. Moi, j'explique en fait pourquoi je fais de l'esthétique. Je ne suis pas une passionnée d'esthétique, mais je fais de l'esthétique pour payer une assistante. Donc en secteur 1, c'est un luxe d'avoir une assistante. Pour travailler dans un cabinet qui est sympa, mais alors qu'il est loin d'être mirobolant, c'est une tour des années 70. Je ne suis pas du tout dans le 16ème avec des moulures. Et oui, pour revaloriser ce que je perds sur beaucoup d'actes. Et ce qu'il faut savoir en dermato, c'est que, imagine, c'est comme toi, si tu es allé à Carrefour, tu prends un article que tu payes, le deuxième c'est 50% et le troisième c'est gratuit. Nous, chez le dermato, comme on a des délais longs, on a les patients qui viennent avec une liste de courses, tu fais plein d'actes et en fait, tu ne peux pas les coter.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui ne connaissent pas trop le truc, on ne peut pas additionner des... tarification pleine, à chaque fois c'est régressif.

  • Speaker #0

    Et à partir du troisième, c'est gratos. Donc, et comme les patients attendent, ils te disent, tu fais une exérèse, puis tu fais une biopsie, puis tu coupes des pendulums, puis tu mets de l'azote sur des lentigos ou des carathosactiniques, et tu fais tout ça sur une consulte, et quand tu te retrouves devant ton logiciel, tu n'as pas le droit. Alors tu prends, comme dans le magasin, tu prends l'article le plus cher, puis après tu prends le deuxième que tu divises par deux, et après tout le reste c'est pour ta pomme.

  • Speaker #1

    Donc ça c'est un énorme levier pour améliorer la situation.

  • Speaker #0

    Moi, demain, on revalorise tous mes actes. Je pense que je revends mon laser. Parce que je ne fais pas du laser par passion de faire de l'épilation définitive. J'aime bien, mais il faut aussi savoir que ce sont des moments qui nous coupent un peu des trucs. On ne peut pas être dans le dur tout le temps. On ne peut pas biopsier tout le temps des gens, on ne peut pas leur annoncer tout le temps qu'ils ont un mélanome ou qu'ils ont une cochonnerie. Moi, ça me fait du bien aussi de temps en temps d'avoir une demi-heure de pause où je parle avec ma patiente. Ça,

  • Speaker #1

    c'est un argument. Assez fort parce que la médecine, c'est une vocation, mais on n'est pas non plus des machines à enquêter les mauvaises nouvelles.

  • Speaker #0

    Carrément, il faut que les patients comprennent ça. C'est qu'on ne peut pas tous les quarts d'heure accueillir un nouveau patient avec sa charge. Le patient, il vient vraiment, il dépose tout ça sur nos épaules. On ne peut pas faire ça toute la journée. Donc, moi, avoir des petites consultations simples de temps en temps, de vériplantaires, de lasers et tout, ça me repose un peu la tête aussi.

  • Speaker #1

    ok donc Parmi les leviers pour améliorer la citation, il y a aussi la formation pour étaler la science et faire maîtriser la dermatologie au plus grand nombre. Et c'est pour ça que tu as plusieurs cordes à ton arc, dont le groupe Kizako du Dermato, aussi d'autres supports, notamment avec Invivox, des supports vidéo. C'est une passion de la pédagogie, c'est une volonté de transmettre. C'est d'abord... l'envie de soutenir le déficit de dermato ? Qu'est-ce qui prévaut entre les deux ?

  • Speaker #0

    Je vais être honnête. Avant, il y a un terme en anglais, on dit la sérendipité, c'est-à-dire que je fais ce quesaco suite au truc sur le divan des médecins et je me rends compte que j'adore ça, que j'adore enseigner, que j'adore faire du contenu. Et c'est une vivox, en fait. Quand je rentre chez eux, ils me disent, mais tu sais que ce que tu fais là, c'est du social learning. C'est du micro-learning, c'est du just-in-time. Et donc, en fait, moi, j'apprends sur le tas ce que je fais sans le savoir. Et je me dis, tiens, il y a des noms, en fait, sur tout ça.

  • Speaker #1

    Avec une spontanéité énorme.

  • Speaker #0

    Alors que moi, ça me paraît naturel de faire des petits... Je crois qu'il vaut mieux plein de micro-learning mis, que le macro-learning que tu as à l'hôpital. Tu es sur le flanc de l'ALS, au bout d'une heure et demie, tu n'en peux plus. On t'a mis des anticorps, des machins, des trucs. Le médecin généraliste n'en servira jamais. je crois que c'est beaucoup plus intéressant de venir impacter comme ça les cerveaux et faire de l'ancrage mémoriel en faisant plein de petits contours, un peu dynamique, un peu pratico-pratique. Donc, je me découvre en tant que formatrice, entre guillemets. Alors, il y en a qui m'ont dit, mais tu ne peux pas former des gens, tu n'as pas la formation pour être formatrice. Et moi, tu vois mon caractère, des formations pour être machin, tout ça, ça me saoule, je trouve que c'est impensable. Donc je fais spontanément. comment moi j'aurais aimé qu'on m'apprenne les choses. Donc je fais toujours comme ça. C'est-à-dire, moi, si demain j'ai à apprendre tel SP, comment j'aimerais qu'on me l'enseigne ? Avec des micro-contenus, avec du pratique, avec quelqu'un qui parle avec des gestes, parce que quand tu regardes, voilà, avec des petits quiz, avec du côté ludique, j'aime quand c'est ludique. En process com, moi je suis une jaune, tu vois, donc j'aime que ce soit ludique.

  • Speaker #1

    Le quesacou, il y a combien de membres là ? 40 000 ?

  • Speaker #0

    Je pense 10 000 quelque chose,

  • Speaker #1

    je crois. On va bientôt les 40.

  • Speaker #0

    On va bientôt les 40, on fera ça.

  • Speaker #1

    D'abord, qui est sur le Quesaco ?

  • Speaker #0

    Alors, sur le Quesaco, énormément de médecins généralistes d'interne, d'externe, des podologues, des pharmaciens, quelques infirmières, quelques kinés, vraiment du pro de santé, mais majoritairement médecins généralistes internes, externes.

  • Speaker #1

    Il y a un questionnaire avant de rentrer sur le...

  • Speaker #0

    Il y a un questionnaire, voilà. Il faut rentrer sa profession. Si tu es médecin, tu rentres ton RPPS. Après, moi, je vois, comme j'ai beaucoup de groupes en commun, que je me suis inscrite sur... plein de groupes je me suis inscrite sur les groupes des internes les groupes des podologues etc je vois aussi les groupes dans lesquels font partie les gens qui s'inscrivent ok le projet quand on sait ça tu t'es dit en fait on en discutait le jour le

  • Speaker #1

    projet numéro c'est de réduire la perte de chance pour les patients c'est ça et donc pas open bar mais il faut que il ya un maximum de gens qui soient capables de détecter des lésions pas cool

  • Speaker #0

    Exactement, c'est même pas faire la différence entre un carcinome épidermoïde et un carcinome basocellulaire Maintenant les gens y arrivent mais au début la première démarche c'est je décroche mon téléphone ou je ne décroche pas C'est grave, c'est pas grave, c'est urgent, c'est pas urgent Donc déjà la première année c'était ça en fait Et moi j'ai vu des podologues qui postaient des photos de mélanomes plantaires en disant Ça fait plusieurs mois que j'essaye de traiter cette lésion, j'y arrive pas Et là je me suis dit waouh Oui, il y a une vraie nécessité, il y a une vraie urgence, on ne peut plus passer à côté de ça. Et donc au début, les médecins du groupe me disaient « Ah, pourquoi tu as fait rentrer les podologues ? » C'était une vraie discussion. Mais en fait, ce n'est pas parce que tu formes des gens différents que ça enlève toi en tant que médecin dans ta formation. Ton expertise. Ton expertise. Tu vas sur le Quesaco, qu'est-ce que tu en as à faire ? C'est quoi les arguments ? Ah, c'est un groupe pour les médecins, c'est corporatiste. On en revient à cette... à cette identité, cette guerre de l'identité du médecin, de la caste, du médecin qui ne veut pas que les IPA soient formés, du SPEC qui ne veut pas que les généralistes soient formés. On en revient à ce truc qui est, pour moi, détestable.

  • Speaker #1

    Ok. Donc, les podos, les infirmiers. Le projet, c'est de présenter un cas, le plus précisément possible, avec un maximum de sémiologie. De mauvaise surprise... Avec les infirmiers ou les podos, est-ce que ça a déjà été un problème finalement dans la présentation du cas, dans leur connaissance ? Qu'est-ce que tu en conclus finalement ?

  • Speaker #0

    On se rend compte que des fois les cas, par exemple on oublie très souvent de donner l'âge du patient, ça peut paraître un détail. On voit que les professionnels qui ne sont pas des professionnels de santé, par exemple les podos, vont mettre une photo et vont dire voilà mon patient il a ça. On n'a pas d'antécédent, on n'a pas d'âge, on n'a pas de contexte. Est-ce que c'est un patient qui est diabétique ? Est-ce qu'il a une neuropathie ? On n'a pas tout ça. Donc, on se rend compte que déjà, au niveau de l'interrogatoire, on a des gros écueils. Voilà, donc il y a ça comme difficulté. Après, définir les lésions élémentaires. Par exemple, les plus comme contagiosomes, c'est des vésicules. Ben non, il y a du liquide dedans, donc il faut revoir les lésions élémentaires. Parce que si on part déjà sur la mauvaise lésion élémentaire, on n'ouvre pas le bon tiroir. Quel tiroir tu ouvres ?

  • Speaker #1

    L'orgueil de la masse de pâtes.

  • Speaker #0

    Voilà. Et donc, un médecin qui appelle en disant mon patient, il a des vésicules partout. Tu vas dire vésicule, tu vas partir sur un kaposi, un herpès, un machin. Et en fait, quand tu reçois le patient en urgence, c'est des molluscomes, tu vois. Donc, ce n'est déjà pas la même chose. Donc déjà, essayer de recentrer un peu les lésions élémentaires, c'est hyper important. Voilà. Mais il y a des cas qui sont passionnants. Et moi, au niveau, je suis hyper ravie parce qu'avec les délais que j'ai, il y a plein de trucs que je ne vois plus. Donc la rougeole, je n'en vois plus. Le signe de Keplik, je pense que je n'en ai pas vu depuis que j'étais externe en pédiatrie. Donc moi aussi, je revois des trucs que vous voyez, vous, dans vos cabinets. Et d'ailleurs, des fois, je me dis, quand je reçois vos cas, je me dis « Mais ils voient ça dans leur cabinet, mais avec la formation de 12 heures. » Comment c'est possible ? Comment c'est possible de répondre à ce truc-là avec une formation de 12 heures ? Possible.

  • Speaker #1

    Perde de chance. Oui, c'est sûr. Ok, du coup, là, on récapitule. On pose un cas.

  • Speaker #0

    Le projet, et comme je suis sur le groupe, je le vois, tu ne veux pas non plus que ce soit un cabinet bis et que les gens soient dans la tente d'un diagnostic. C'est ça. Donc, si tu dois définir le projet et ce qu'est le KESACO pour les professionnels de santé, qu'est-ce que c'est finalement ?

  • Speaker #1

    C'est apprendre la dermato de façon pratico-pratique, apprendre un cheminement intellectuel pour arriver à un diagnostic. Pas forcément poster la photo et avoir un diagnostic, mais aider le médecin à bien raisonner pour arriver à son diagnostic. Par exemple, arrêter de mettre 15 crèmes différentes et ensuite se dire « Ah tiens, je vais peut-être prélever » . Mais comment ça a prélevé ? En dermatologie, on n'a pas beaucoup d'urgence. Donc, il n'y a pas d'urgence à vouloir absolument avoir la crème magique et le diagnostic. C'est plutôt arriver à un cheminement pour arriver au bon diagnostic et ensuite ouvrir les bonnes cases pour finalement éliminer beaucoup de diagnostics et ne retenir que quelques-uns. Et donc, avoir les bons examens complémentaires, ne pas faire d'examens complémentaires redondants, aller à l'essentiel. Voilà donc c'est des cas vraiment très pratiques.

  • Speaker #0

    Objectif formation.

  • Speaker #1

    C'est ça exactement.

  • Speaker #0

    Pour tout le reste il y a Omnidoc.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est pas un site où on vient demander une page où on vient demander des avis. Alors de temps en temps il y en a qui vont dire oui mais de temps en temps tu les acceptes. Oui je les accepte parce que ça me permet de rebondir sur une formation. C'est à dire je vois un truc complètement erroné déjà dans la description je vais poster le cas en disant tu vois là d'emblée t'es parti de traviole. Pourquoi t'es parti de traviole ? Donc ça ça fait partie aussi de la formation. C'est vrai que souvent Il y en a qui vont dire, ah oui, mais moi, je veux poster ma photo, avoir mon diagnostic. Parce qu'on n'apprend pas en faisant ça. On apprend comment ? On apprend en faisant des conneries, en se disant, tiens, là, qu'est-ce que tu aurais pu faire ? Alors, le médecin répond, OK, pourquoi tu as dit ça ? Ah, tu vois, là, tu as tort ou tu as raison parce que... Et quand tu arrives à faire toi-même ta démarche, tu retiens beaucoup mieux que le truc tout cuit. Sinon, tu es sur Omnidoc. Mais même sur Omnidoc, tu apprends vachement de trucs. Tu fais des super réponses. Exactement.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est quoi la vie de l'admin du groupe du Quesaco du Dermato en termes de nombre de cas présentés par jour ? C'est immense, non ?

  • Speaker #1

    Il faut réguler. Donc c'est pour ça que je n'en accepte pas 150 par jour. Parce qu'à chaque fois que...

  • Speaker #0

    Alors, avant de les accepter, il y a déjà une énorme demande, non ? Là,

  • Speaker #1

    il y a 1115 cas en attente. Donc j'essaye de regarder un petit peu les photos floues, les photos de lésions mélaniques et qu'il n'y a pas de dermoscopie, poif, je jette. Les yeux pas floutés, je jette. Les descriptions, c'est quoi ? Help ma fille, s'il te plaît, on fait quoi ? Tout ça, je jette. Par contre, le cas un peu intéressant, qui est bien documenté, où je sens qu'on va pouvoir discuter, qu'on va pouvoir peut-être arriver à une solution, ça, je publie. Donc déjà, je regarde ça, je fais un petit tour d'horizon, mais maintenant, je suis habituée, donc ça va plutôt vite.

  • Speaker #0

    Parce que ça peut être chronophage.

  • Speaker #1

    Ça peut être chronophage, oui. Et une fois que j'ai accepté un cas, en fait, si je l'accepte, il faut que je sois quand même dessus et que je surveille un peu ce qu'il dit. Il faut que je modère. Parce que des fois, j'efface les commentaires. On me dit, pourquoi t'as effacé mon commentaire ? Parce que c'était une énorme connerie que celui qui lit en diagonale, je veux pas qu'il ait retenu ton énorme connerie. Mais des fois, il y a des conneries qui sont intéressantes.

  • Speaker #0

    Tu as une énorme responsabilité parce que tu dois gérer tout ce qui est dit.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup quand même.

  • Speaker #1

    Oui, mais je trouve qu'il y a une ambiance dans ce groupe qui est quand même assez géniale. Je trouve qu'il n'y a pas trop de débordements. Les gens sont hyper bienveillants, hyper respectueux. quand même une ambiance sur ce groupe qui est assez magique, vu le nombre de personnes dessus.

  • Speaker #0

    T'es satisfaite, ça ? Ouais,

  • Speaker #1

    vraiment.

  • Speaker #0

    Il y a ça, qu'est-ce que tu proposes comme autre contenu, finalement ? Parce que là, j'ai compris à force de voir qu'il y avait beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Alors, je fais du contenu avec des cours sur Invivox, donc c'est des modules qui sont payants, qui sont accessibles pour tous les pros de santé, donc c'est des modules... Il y a 10 modules et dans chaque module, on aborde 6, 7, 8 pathologies différentes avec beaucoup de planches iconos. Donc ça, c'est des modules qui sont payants. Enfin, les modules, ils vont de, je crois, 6 euros à 15 euros. Ce n'est pas des modules...

  • Speaker #0

    On n'est pas sur 1 500 euros la formation. Ah non,

  • Speaker #1

    on n'est pas sur 1 500 euros la formation. Et honnêtement, on aborde toutes les pathologies. Voilà, donc ça, c'est en ligne sur Invivox. Et puis après, je fais des contenus pour les labos qui sont venus me solliciter. Alors souvent, on me dit, ah oui, mais tu fais des trucs pour les labos alors qu'on soit bien... Bien clair, net et précis. Moi, je ne dis pas « Oh là là, cette crème, elle sent bon, elle est trop bien, mettez cette crème » . Pas du tout, parce que c'est un peu… Les jeunes internes, ils se représentent, je ne sais pas, les labos, c'est devenu un peu le truc à fuir et tout. Eh bien non, moi, avec les labos, je fais des choses extraordinaires et on parle médical. C'est-à-dire que moi, pour les labos, je vais parler d'hermatite atopique. Je ne vais pas passer trois heures à parler de cet émollient génial qui ne pique pas et qui sent bon. Pas du tout, je vais parler de la dermatite atopique, je vais parler de l'acné, je vais parler de la rosacée. Donc je fais des contenus médicaux, je vais parler du psoriasis, je parle de contenus médicaux. sponsorisés par des labos. Parce que derrière, ils ont des super moyens. Voilà, on peut faire des quiz, on peut faire des belles mises en page. Là, dernièrement, pour L'Oréal, j'ai fait un super contenu sur l'irritème fessier. Donc, après, on a diagnostiqué un irritème fessier. Mais pas du tout, je ne suis pas du tout en train de dire « Ah, cette crème pour l'irritème fessier, elle est super. » Bien sûr, ils apposent leur truc, mais moi, je ne suis pas payée pour faire l'apologie du produit. Moi, je suis payée pour faire l'apologie de la maladie et de... de comment on arrive au diagnostic de la maladie. C'est quand même très différent.

  • Speaker #0

    Donc tu découvres quand même une passion pour la pédagogie, pour l'envie d'enseigner. Et c'est un peu le but du podcast, c'est de toucher du doigt un peu les passions extra-hospitalières. C'est quelque chose de nouveau parce que la médecine nous apporte beaucoup, mais elle assouvit peut-être pas toutes les volontés qu'on a, toutes les passions qu'on a. Donc la médecine t'a aussi permis de kiffer un truc à côté pédagogie.

  • Speaker #1

    Moi j'adorerais... Merci. Je me renseigne vraiment, j'adorais faire le DU médecine et journalisme.

  • Speaker #0

    Ah yes, il y a l'épisode de... peut-être qu'il sera sorti avant que celui-là. D'accord. Il y a Damien Masquer, journaliste sur France Télévisions, qui sort mardi, qui a fait l'école de journalisme de Lille.

  • Speaker #1

    Alors moi, ça, si un jour je dois bifurquer vers un truc, ce sera ça. J'adorerais... avoir une chaîne, faire du journalisme médical en dermatose. Ça, c'est un truc que j'aimerais bien faire. Je crois que c'est ma future voie.

  • Speaker #0

    Je reviens au quesaco tellement je te le dis, une success story. Tu fais très bien les choses. tu argumentes contre argument avec beaucoup de précision avec alors je suis pas censé te conduire de comparer à d'autres d'armes à tout mais je trouve que tu as un niveau hyper élevé de sémiologie de finesse clinique tu l'a touché du doigt qui était un peu calé et que tu étais que c'était l'union, la rencontre de ta pédagogie et de tes connaissances et que discuter avec tous ces gens sur le groupe c'est une aubaine incroyable

  • Speaker #1

    Oui, on me dit souvent moi, ce qui ressort quand on m'en parle, c'est mais comment ton cerveau comment tu vas, comment tu fais autant de trucs, comment ton cerveau il a une art de puissance, voilà et je pense que j'ai un peu un cerveau un peu, je sais pas quoi, comment on dit, un peu neuroatypique un peu mais depuis toujours certes quand je pense à un truc derrière ça j'ai une arborescence tout le temps dans la tête donc quand je vous écris que je vous réponds à un truc je suis en train de vous répondre que je me tiens mais oui tiens faut que je mette deux photos qui comparent ça parce que ça il le confondent tout le temps génial tiens mais ça je vais comparer ça un plat c'est comme ça ils vont retenir que ça c'est la tomate farcif à chez pas ça part un peu en ébullition moi dans dans mon cerveau tout le temps.

  • Speaker #0

    Parce que moi, je t'avais sollicité pour deux, trois autres trucs. Tu m'avais répondu assez rapidement. Tu arrives à gérer tout ça ? Toutes ces sollicitations ? Ce n'est pas immense ?

  • Speaker #1

    En fait...

  • Speaker #0

    C'est la course à la notification sur Facebook.

  • Speaker #1

    Quand j'ai vu que mes enfants quittaient la maison, je me suis vraiment dit... Tu sais, les femmes, on a ce truc du syndrome du nid vide. Moi, j'ai vu tellement de femmes autour de moi qui, une fois que les enfants étaient partis, elles se retrouvaient avec monsieur à la maison et puis elles se faisaient chier. Puis le boulot un peu train-train. Et puis il n'y a plus les enfants. Puis mince, qu'est-ce qu'on va faire et tout. Et moi, j'ai vu ce truc arriver. Et je me suis dit, en fait, il faut que je me réinvente. Il faut que je fasse enfin ce qui me plaît. Et voilà. Et donc, oui, ça me prend du temps. Mais moi, j'ai plus de temps libre. Je n'ai plus d'enfants à la maison. J'ai un compagnon qui a des enfants que je ne vois que quand il n'a pas ses enfants. J'ai beaucoup de temps. Donc,

  • Speaker #0

    ça roule.

  • Speaker #1

    Donc, ça roule. Et puis, quand mon cerveau n'est pas en hyperactivité, je me sens Je me sens vite, quoi. Moi, c'est ça. Il faut que ça bouge. Alors souvent, les gens me disent « tu vas trop vite » . Et moi, je dis aux gens « non, c'est toi qui vas trop lentement » .

  • Speaker #0

    Objectif, avoir sur le groupe qu'est-ce que c'est que l'audit d'Armato ? Objectif, avoir trois petites fleurs, c'est ça ? Tu notes un petit peu les commentaires ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que quand tu lis une publie, des fois, il y a 45 commentaires et va retrouver la bonne réponse. Donc, dès que je vois quelqu'un qui fait un petit commentaire qui résume bien les choses, qui a mis le bon diagnostic, les bons examens complémentaires, je lui mets des petites fleurs. Alors voilà, ils sont là, youhou et tout. Donc des fois, je distribue des pustules d'or aussi. Ah oui ? Oui. Quand c'est mauvais ? Si, si, la pustule d'or, c'est le Graal. Ah oui, ok. C'est quand vraiment, tu as le truc qui te revient. Donc il faudrait que je trouve un petit logo pustule. Ça n'existait pas encore, mais la pustule d'or, c'est le Graal.

  • Speaker #0

    Bon, super. Quel projet ? Tu te vois comment la Dermato, on continue le quesaco du Dermato, la formation, c'est à l'équilibre ? Tu as des idées dont on ne connaît pas encore l'existence ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi j'ai pour projet de faire un podcast aussi, qui s'appellera « De l'autre côté du stétho » , parce que j'ai très à cœur de parler des médecins qui ont eu des problèmes de santé. Je suis passée par là il y a quelques années et j'ai très à cœur d'interroger ces médecins. qui ont eu des problèmes, des gros problèmes de santé, et qui ont continué à travailler ou pas. Comment ils ont perçu ça ? Est-ce que c'était plutôt rassurant d'avoir les connaissances, ou plutôt anxiogène ? Et j'aimerais prendre du temps, et là tu vois, je vois tout ton matos, et moi je ne sais pas faire les enregistrements, les trucs, donc je suis un peu limitée. Tu sais, j'ai plein d'idées, mais je n'arrive pas forcément à les mettre en œuvre au niveau de la technique. Moi, il me faudra un assistant technique.

  • Speaker #0

    Bon, honnêtement, j'ai branché deux trucs. Tu lances l'enregistrement, c'est parti.

  • Speaker #1

    Après, il faut faire le montage.

  • Speaker #0

    Oui, mais je n'ai jamais trop buté. Je ne suis pas non plus l'ingénieur de fou. Mais bravo, du coup, encore une idée qui va buzzer.

  • Speaker #1

    Ça, c'est une idée. Après, ce fameux DU de médecine et journaliste. Donc, si quelqu'un a envie de m'embaucher en tant que spikrine dermato, je suis là. Voilà, ça j'aime bien.

  • Speaker #0

    Avec le quesacodermato, tu as eu du succès. Tu n'es pas sollicité par des...

  • Speaker #1

    Tu as déjà donné des interviews,

  • Speaker #0

    déjà ici.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, des podcasts. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    J'ai fait le podcast de la consulte.

  • Speaker #0

    Ah, yes.

  • Speaker #1

    Donc, je suis sollicité beaucoup par les labos parce que c'est vrai que pour les labos, avoir un carnet d'adresse de 35 médecins comme ça en deux ans, ils sont aussi un peu venus me voir en me disant « Mais médecin, qui es-tu ? » Comment on en arrive là ? Donc, voilà. À jour, moi, j'aimerais bien transformer ce quesaco et mon rêve, ce serait de faire un e-manuel. C'est-à-dire que le quesaco devienne un manuel en ligne avec un abonnement où je pourrais faire rentrer l'IA dans le manuel et où on aurait pu ce livre de Dermato de 300 pages, mais où on aurait ce quesaco en ligne.

  • Speaker #0

    Un algorithme.

  • Speaker #1

    Tu pourrais rentrer ton mot-clé. Tu pourrais même rentrer la photo de ton patient, on combinerait l'IA. Donc, voilà, moi, j'aimerais bien un jour rencontrer une boîte d'édition qui sera intéressée pour faire un manuel un peu interactif.

  • Speaker #0

    Ça bouillonne.

  • Speaker #1

    Ah oui, mais ça bouillonne tout le temps.

  • Speaker #0

    OK. Est-ce que tu veux parler de quelque chose ? Là, on va aller faire une table ronde pour parler justement de la communication et de la formation.

  • Speaker #1

    Moi, tu sais qu'il y a une question qu'on va nous poser qui est pourquoi tu penses que c'est important d'échanger ? Et en fait, quand j'ai lu cette question, je me suis dit, mais en fait, moi, tout ce que je sais, c'est... Si je l'ai appris de quelqu'un, en fait. Donc, la question, c'est plutôt qui je serais pour dire, moi, ça y est, j'ai décidé d'arrêter de transmettre. Moi, tout ce que je sais, je le garde pour moi et j'ai décidé que je ne transmettais plus. Tu vois, on est quand même un peu sur cette terre pour partager tout ça. Donc, sinon, on vit dans une grotte. Donc, c'est vrai que cette question, elle est surprenante. Et la question de l'interdisciplinarité. Moi, je sais qu'il y a des dermatos, ça les fait grincer des dents, que les généralistes forment en dermatologie. Et moi, je suis horrifiée. Ça me paraît impensable, surtout à l'heure actuelle où on est 2500, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est un peu ne pas faire confiance aux gens, parce qu'on sait dans tous les cas qu'on a nos propres limites. Bien sûr que oui. On a des informations, on les...

  • Speaker #1

    Mais c'est infantilisant à mort.

  • Speaker #0

    C'est très bien dire, là, ça m'échappe.

  • Speaker #1

    Ça dépasse mes compétences, voilà. ah non mais moi je dis mais qui pour leur interdire de faire des DU et tout tu vois ça me parait impensable.

  • Speaker #0

    C'est vrai que au boy de la médecine il n'y a pas beaucoup quoi, on est tous hyper flippés de faire une bêtise sûr,

  • Speaker #1

    on a un patient en face de nous, donc c'est pour ça moi je leur dis mais de quoi vous avez peur en fait ? Ah oui mais ils vont prendre notre place de quoi ? Rien du tout, c'est même pas le but, tous les généralistes quand je fais le congrès, la dermoscopie avec le CHEM, tous les généralistes qui sont là mais ils disent haut et fort mais mon but c'est pas de... de te remplacer, c'est de t'adresser correctement. Et moi, qu'est-ce que j'adore ? Avoir un courrier avec marqué « je pense que mon patient a un baso dans le dos » , plutôt que le courrier « merci de faire le check-up d'un patient qui n'a pas été déshabillé, où tu sais que tu trouveras rien parce que le patient, il dit qu'il n'a rien, il vient faire son petit check-up de peau » , moi, ça m'horripile. Donc, voilà, l'interdisciplinarité, c'est là pour la régulation, en fait, tout simplement.

  • Speaker #0

    Et pour réduire, on y revient, la perte de chance. Bien sûr,

  • Speaker #1

    mais bien sûr que oui, c'est là pour ça.

  • Speaker #0

    Anne, merci beaucoup. J'espère que ça vous aura plu parce qu'elle est passionnante et on verra le prochain projet qui sortira

  • Speaker #1

    A suivre !

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Anne et à bientôt tout le monde pour de nouveaux épisodes Merci beaucoup Voilà c'était un épisode de Médecins qui est dessus Merci d'avoir écouté Je vous invite à vous abonner en cliquant sur la petite clochette comme ça vous serez averti de la sortie de nouveaux épisodes A bientôt !

Description

Bienvenue dans un épisode sans filtre et plein d’énergie ! 😄 Aujourd’hui, Anne Gresset-Chaussade nous ouvre grand les portes de son univers 🩻 : la dermatologie au quotidien, la vraie, celle qui soigne tous les patients… pas seulement ceux qu’on voit dans les émissions sensationnalistes 📺🙃.


👩‍⚕️ Anne nous raconte, avec beaucoup de franchise et une touche d’humour pétillant, son passage du CHU au libéral (spoiler : ça commence avec les pieds sur le bureau 🤭) et la réalité du terrain : délais interminables, patients en attente, manque de ressources

Elle n’hésite pas à pointer l’État et les responsabilités systémiques 🏛️, toujours avec cette bienveillance et cette envie farouche de faire mieux. 💪


🎯 Un échange lucide, mais aussi rempli d’optimisme, sur la façon de se réinventer en médecine et de continuer à exercer avec passion ❤️‍🔥.


🎙️ Entre rires, vérités qui claquent et émotions, cet épisode est un petit bijou pour tous ceux qui veulent comprendre ce qu’est être médecin aujourd’hui — et pour ceux qui aiment les belles rencontres humaines. 🤝


🔗 À écouter sans tarder !



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Moi, je me souviens très bien de mon premier jour en libéral. J'ai reculé ma chaise, j'ai mis les deux pieds sur le bureau et j'ai poussé un cri de soulagement. Je quittais le CHU. Oui, je ne l'ai pas bien vécu. Moi, le CHU.

  • Speaker #1

    Après 12 ans.

  • Speaker #0

    Après 12 ans, oui, c'est ça. C'est vrai que souvent, il y en a qui vont dire « Ah oui, mais moi, je veux poster ma photo, avoir mon diagnostic. » Parce qu'on n'apprend pas en faisant ça. On apprend comment ? On apprend en faisant des conneries, en se disant « Tiens, là, qu'est-ce que tu aurais pu faire ? » Alors le médecin répond « Ok. » Pourquoi tu as dit ça ? Ah ben tu vois, là, tu as tort ou tu as raison parce que... Alors ces émissions où on vient filmer des dermatos dans leur cabinet et on dit « Oulala les méchants, vous faites de l'esthétique, etc. » Est-ce qu'il y a un moment où il ne faut pas qu'on se dirige en fait vers les responsables de cette erreur ? Alors elles sont multiples les erreurs, mais il y a un moment où il va falloir aussi que l'État prenne sa responsabilité sur pourquoi on a des délais longs, pourquoi il y a un retard de prise en charge sur les patients avec une perte de chance. puis le boulot un peu train-train, et puis il n'y a plus les enfants, puis mince, qu'est-ce qu'on va faire et tout. Et moi j'ai vu ce truc arriver et je me suis dit, en fait, il faut que je me réinvente, il faut que je fasse enfin ce qui me plaît.

  • Speaker #1

    On verra le prochain projet qui sortira de...

  • Speaker #0

    À suivre !

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Médecins qui es-tu, le podcast qui vous plonge dans l'univers captivant du monde médical. Chaque épisode vous offre un regard intime sur la vie des médecins, leurs défis dans le monde professionnel, et leurs passions en dehors des salles de consultation. Je m'appelle Maxime Garcia, bienvenue et bonne écoute. Bonjour et bienvenue dans Médecins qui est tu, un nouvel épisode d'aujourd'hui avec docteur Anne Gresset-Chaussade. Bonjour Anne. Bonjour Maxime. On est tous les deux invités par Invivox qu'on remercie, qu'on salue, l'équipe Julien, Sabrina, Marine pour le salon People for Health et du coup j'en ai profité pour discuter avec toi un petit peu parce qu'il y a plein de choses à raconter sur ton parcours, plein d'idées. Propose plein de choses, notamment le groupe Facebook Le Quaisaco du Dermato, qui connaît un succès assez fou. On va discuter de tout ça, mais aussi de plein d'autres choses, notamment du cursus. Où est-ce que la médecine commence pour toi ? Où est-ce que tu apprends la médecine ? L'externat, l'internat ?

  • Speaker #0

    J'apprends la médecine à Dijon et je vais faire mon externat et mon internat à Dijon. Je reste Dijonnaise parce qu'au moment où j'ai les résultats de l'internat, je rencontre mon ex-mari. Et donc il est Dijonnais, il a du travail dans la région et donc je décide de rester à Dijon.

  • Speaker #1

    Le collège lycée aussi à Dijon ? À Dijon. Toujours des envies de faire médecine au début ?

  • Speaker #0

    Depuis toute petite, moi je jouais avec des pluches, je les mettais dans ma chambre, j'allais chercher des petits papiers administratifs quand j'accompagnais ma maman dans les institutions et je remplissais des petites fiches. où je notais des trucs et toi, Tamalou, je jouais au Tamalou, en fait.

  • Speaker #1

    D'accord. Du coup, lycée, tout se passe bien, adapté à la scolarité, et on te dit, médecine, ça va le faire.

  • Speaker #0

    Alors, pas vraiment. Moi, j'étais une fausse scientifique, c'est-à-dire que je voulais faire médecine parce que c'était pour moi une véritable passion. Je n'envisageais pas de faire autre chose, mais par contre, je n'étais pas une vraie scientifique. Donc, je galérais un peu en maths, je galérais un peu en physique. Donc, j'ai fait un bac S-prime où il y avait plus d'heures de maths pour les pas bons. Et puis, en fait, les profs, ça les faisait marrer parce que quand je leur disais que je voulais faire médecine, ils me disaient mais ma pauvre, en gros, c'est un rêve inatteignable parce que j'étais vraiment pas bonne en maths et en physique. Et moi, je savais, en fait, je m'étais quand même renseignée que voilà, il fallait pas un niveau, c'était pas maths sup. Donc, je me suis accrochée et voilà, j'ai vraiment fait du scientifique parce qu'il fallait, mais je pense que je ne suis pas une vraie scientifique.

  • Speaker #1

    Ok. Tu pars en médecine, c'est sous quel format ? Le concours de première année,

  • Speaker #0

    on est 1200 dans un amphi, il y a 80 places et voilà.

  • Speaker #1

    Et tout va bien,

  • Speaker #0

    super, normal quoi.

  • Speaker #1

    Vous étiez impactée par cette première année ?

  • Speaker #0

    Bien sûr, oui, on arrivait une heure avant les cours, on mettait les feuilles sur les tables pour réserver nos trucs. Dès qu'il y en a un qui est ternué, on disait super, ça en fera un de moins pour le concours. C'était hyper flippant.

  • Speaker #1

    Une année, deux années ?

  • Speaker #0

    Deux années.

  • Speaker #1

    Et deuxième année, le truc est OK. Tu valides,

  • Speaker #0

    folle de joie. Ça y est, c'est le rêve absolu qui se met en place. Et là, en fait, je me révèle. C'est-à-dire que moi, qui étais une élève plutôt médiocre, enfin moyenne, j'adore ce que je fais. Donc là, je bosse, je bûche, j'ai de bons résultats. Et c'est passionnant. J'adore.

  • Speaker #1

    C'est la médecine, tu t'étais un peu projetée dans ce métier ? ou... Tu savais vers quoi t'allais ? Parce que des fois, on va passer le concours plus sur le plan scolaire, c'est pour les bons élèves, qu'avec une véritable projection de la profession.

  • Speaker #0

    Ah non, moi, c'était vraiment une projection, surtout sur les rapports humains. C'était pas trop sur la médecine en tant que telle. Je ne savais pas quel CP je voulais faire. Je ne voulais pas être dermatologue en première année. Mais par contre, je savais que je voulais voir des gens, toucher des corps, examiner des corps. et connaître l'histoire des gens.

  • Speaker #1

    C'est passionnant. C'est pas de donner à tout le monde. Tout le monde n'a pas envie d'être proche des gens comme ça.

  • Speaker #0

    Ça, c'était le truc. C'était à la base de mon métier. C'était l'échange avec les patients.

  • Speaker #1

    OK. Est-ce qu'on t'avait dit que tu allais faire un bon médecin ou on t'avait dit non, c'est pas pour toi ? Il y a parfois des avis qui sont donnés sans trop de sollicitations.

  • Speaker #0

    Oui, les profs, c'était même pas tu feras un mauvais médecin, mais c'était tu n'accéderas pas au concours de médecine, c'est pas pour toi. Donc ça c'était d'emblée l'épreuve qui...

  • Speaker #1

    Elle ne peut pas y aller du coup ?

  • Speaker #0

    Pas du tout, parce qu'alors moi, quand j'ai une idée en tête, je vais jusqu'au bout. Donc moi, je rigolais un peu sous cap en leur disant, oui, t'inquiète, garde tes idées pour toi. Mais moi, je sais où je vais et je vais y arriver.

  • Speaker #1

    Ok. Quelles sont les motivations pour faire la médecine ? C'est vraiment l'amour de la personne humaine, la volonté d'être proche ? Est-ce qu'il y avait une volonté de faire plaisir à la famille, aux parents ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Moi, il y avait vraiment... Faire plaisir à personne dans ma famille, ce n'était vraiment pas le but. Et d'ailleurs, on ne m'a jamais dit, il faut que tu fasses ça. C'était vraiment une motivation très personnelle. Et plus que le scientifique, comme tu as compris que je n'étais pas trop scientifique, c'était vraiment être tourné sur l'autre. Aider l'autre, rentrer dans l'intimité de l'autre pour savoir ce qu'il vit, pour l'aider, pour trouver des solutions. Moi, je suis très action-réaction, donc c'était aider, aider l'autre. Vraiment, c'était ça.

  • Speaker #1

    L'extens déroule, tu touches du doigt la dermatologie à ce moment-là. Tu connaissais la dermatologie ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Alors la dermato, en fait, au départ, je ne voulais pas faire ça. Moi, au départ, je voulais faire de la médecine interne. J'étais passionnée de médecine interne, donc j'avais la chance à l'époque, comme j'étais bien classée, on choisissait un peu nos stages au mérite. Donc moi, je choisissais dans les premières et à chaque fois, je faisais médecine interne. Alors médecine 1, médecine 2, médecine machin, je ne prenais que de la médecine interne. J'ai pris un peu de maladie infectieuse parce que ça ressemblait quand même Et puis je trouvais ça passionnant. Et puis très vite, je me suis rendu compte que la médecine interne, c'était quand même beaucoup de gériatrie et que c'était une spé purement hospitalière. Il ne faut pas se le cacher, l'hôpital, ce n'était pas mon domaine. J'ai vite compris que je ne ferais pas une bonne hospitalière et que l'ambiance de l'hôpital ne me plaisait pas. Donc très vite, la dermato s'est imposée à moi parce qu'il y a quand même beaucoup de médecine interne. Et puis c'est surtout très diversifié. On ne voit pas toute la journée que des enfants, que des vieux, que des jeunes. On voit un petit peu tout. Et puis, il y a des petits actes. Et moi, j'adorais les actes techniques.

  • Speaker #1

    Tu l'avais touché du doigt pendant l'externat, à l'hermato. Oui,

  • Speaker #0

    je suis passée en tant qu'externe en l'hermato. Et j'ai trouvé que c'était vraiment un bon compromis avec la médecine interne, la maladie inf. Et surtout, il y avait ces petits actes de chirurgie que j'aimais bien. Donc, c'était vraiment super pour une nana en libéral. Je lui ai dit, c'est l'idéal. allez je vais faire je vais faire des remates

  • Speaker #1

    Ok, c'est vrai que pour y être passé en milieu hospitalier-dermato, qui est sans doute un peu différent de la pratique libérale, vraiment une approche de médecine interne avec des pathologies d'internistes qui se révèlent sous le couvert de la dermatologie, mais c'était vraiment hyper intéressant. Le format du concours de l'internat, c'est un concours national à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Il y a le nord et le sud. La France, elle est divisée un peu comme ça. Là, on est 4000 à Rungis. dans un hangar avec des petites tables en plastoc gros filets. Et puis on passe deux concours, 3-4 jours le nord et 3-4 jours le sud, avec des épreuves rédactionnelles où on remplit des mots dans des cases, pas de QCM. On attend fébrilement les sujets, on les ouvre tous un à un. Et moi je me souviendrai toujours du premier jour du nord, c'est qu'en fait j'ouvre parce que j'avais horreur de la cardio. Donc j'ouvre pour savoir s'il n'y a pas de cardio, il n'y avait pas de cardio. Et là, je vois premier sujet, quelqu'un qui se gratte des sillons, des machins. Et je dis, ouais, une gale. Et là, imagine 4000 personnes qui ouvrent le premier sujet avec la gale. Et donc, c'était l'horreur pour tout le monde. Et là, j'entends,

  • Speaker #1

    oh,

  • Speaker #0

    comme ça. Et moi, je fais, yes. Et là, je me suis dit, à partir de maintenant, tu commences ce dossier. Tu ne regardes pas les autres. Tu ne te niques pas ton truc. Tu fais ta gale tranquille parce que tu sais, tu gères. Et ça va te donner confiance en toi. Et j'ai attaqué par le dossier de la gale.

  • Speaker #1

    Et tu maîtrisais la gale parce que c'est de la vermatteau. et que tu aimais la dermato, en fait. C'est ça la suite ?

  • Speaker #0

    C'est ça, voilà. La dermato, ça me plaisait. Donc, j'avais appris cette matière plutôt facilement, contrairement à l'orthopédie, la cardio et tout. Donc là, je commençais un peu en mode, allez, t'es une winneuse, tu vas y arriver, quoi.

  • Speaker #1

    C'est rigolo, les filles, parce que moi, j'ai toujours trouvé ça très dur à réviser, la dermato. Oui,

  • Speaker #0

    c'est...

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu avais, au cours de l'externat, déjà, ou même avant, parce que tout ne débute pas avec la médecine, cette envie de créer, là, on va parler du groupe que tu as créé et de toutes les formations que tu prends. repose aussi. Est-ce que tu avais cette envie de partager, de créer, de faire bouger les choses ?

  • Speaker #0

    Pas vraiment, parce qu'en fait, tu sais, quand tu es externe et interne, tu as un peu la tête dans le guidon. Après, tu es maman, tu as re la tête dans le guidon et il faut gérer l'internat, les gardes, l'externat et tout ça. C'est plutôt, en fait, quand mes enfants ont grandi, ont commencé à quitter la maison, que je me suis dit, tiens, il faut que je crée quelque chose de différent. Mais il y a quelques années, on m'aurait dit que je me lancerais là-dedans, je ne l'aurais pas cru. Parce que je crois qu'il y a un temps pour tout. Et donc, pour partager et bien le faire, il faut un peu de temps.

  • Speaker #1

    Ok. Mais pas de petites idées qui sortaient, c'est vraiment le quesaco du Dermato, c'est une idée.

  • Speaker #0

    Alors qu'émerge comme ça, on est au mois de novembre, donc il y a plus de deux ans. Je suis sur le divan des médecins et là, je regarde un petit peu les publications et je vois tout le temps de la dermato avec les médecins généralistes qui disent « Ah non, mais encore de la dermato, mais on n'en peut plus, on voit débouler des trucs, on ne sait absolument pas prendre en charge. » Le module en fac, il ne faut pas oublier qu'on a 12 heures de dermato, 12 heures avec des pathologies qu'on ne voit jamais. Même moi, en tant que spécialiste des pinfigus, des pinfigoïdes, j'en vois quand même pas tous les jours. Et donc, on nous enseigne ça en fac. On ne nous enseigne pas à prendre en charge des pathologies classiques. Et je me prends au jeu et je commence à répondre aux médecins sur le divan. Et un jour, il y en a un qui dit, « Ah non, mais moi, j'en ai trop marre de voir, il y a trop de dermatos sur ce divan. Crée-nous un groupe à part. » Et là, je dis, « Ok, qu'à cela ne tienne. » Je prends mon téléphone et je crée le quesaco. Parce que chez moi, dès qu'il y a un truc un peu bizarre, on dit quesaco ce truc.

  • Speaker #1

    Figure-toi que je pensais que c'était un peu sud-ouest.

  • Speaker #0

    C'est carrément du sud-ouest le Quesaco. Je ne suis pas du tout originaire du Sud-Ouest, mais j'ai toujours entendu ma maman dire « Oh là là, quesaco, c'est bizarre » . Il y a ce côté un peu bizarre dans le quesaco, ou l'interrogation.

  • Speaker #1

    Ok, alors avant d'en dire plus sur le quesaco, on revient à l'internat, donc à Dijon. Tout se déroule bien, il n'y a pas de remise en question de ton parcours, ni de la médecine, ni de la spécialité. Tu es un peu en phase avec ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    Alors, je rentre très tard en dermato. Moi, on me promet une entrée en premier semestre en dermato parce que je suis très bien classée à l'internat et je choisis Dijon, qui n'est pas non plus une grande ville. Donc, grand regret pour moi, a posteriori, de ne pas... pas être allé à Paris. Parce que là, il n'y a qu'un service de dermato, une ambiance pas toujours extra à Dijon. Je vais vivre même un internat que je ne trouve pas du tout plaisant. Et je rentre en limite limite. Je rentre en quatrième semestre en dermato. Donc vraiment à la dernière des limites.

  • Speaker #1

    Mais pourquoi ? Parce que maintenant, je pense que c'est plus trop organisé comme ça. Tu avais les trois premiers semestres qui n'avaient rien à voir avec la semaine.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y avait pas de place. Donc on me disait, non, toujours pas. passe semestre, le semestre d'après, tout ça. Donc par contre, je fais re de la médecine interne et re de la maladie inf. Donc j'apprends plein de choses et je vois de la dermato et je vois les internes de dermato qui passent donner des avis. Donc je commence à m'intéresser sérieusement. Mais j'ai eu du mal à rentrer et ça y est, enfin, je rentre dans le cursus de dermato.

  • Speaker #1

    T'es étiqueté dermato quand même ?

  • Speaker #0

    Oui, mais j'attendais ma place. Donc je n'ai pas non plus fait mes huit semestres de dermato. J'en ai fait cinq.

  • Speaker #1

    Ok. Après, c'est un peu normal, non ? Tous les interdermataux ?

  • Speaker #0

    Il y en a qui rentrent plus tôt que ça. Et puis surtout, quand tu as la chance d'être dans une grande ville, tu peux passer dans des services différents. Tu peux faire de la conséro, tu peux faire de la maladie inflammatoire, tu peux faire de la dermatopédiatrique. Ici, tu n'as qu'un service de dermatopédiatrique. Donc, tu es formé un peu avec la dermatopédiatrique qui t'emmène en pédiatrie, etc. Mais si c'était à refaire et si je pouvais donner un conseil, c'est de sortir de votre ville, d'éloigner-vous. Et choisissez des villes où il y a plein de services, parce que déjà, vous allez rencontrer des gens différents. Donc, si ça ne se passe pas bien dans un service, ça se passera mieux dans l'autre. Donc, petit conseil, si vous avez la possibilité, ne choisissez pas un CHU où il n'y a qu'un service de dermatologie.

  • Speaker #1

    Mais à la fois, c'est intéressant ce que tu dis, mais il y avait quand même une volonté de stabilité, parce que ces études sont hyper longues. Bien sûr. Infantilisantes, on le dit souvent, on a 25-26 ans et on est toujours étudiant.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc tu as sans doute voulu aussi...

  • Speaker #0

    Je viens de rencontrer l'homme qui allait être mon mari. Je commençais à avoir envie d'avoir des enfants. Voilà, donc je me suis dit, bon, partir à Paris...

  • Speaker #1

    C'est compliqué.

  • Speaker #0

    Voilà, donc j'ai fait ce choix qui était plus un choix personnel et j'ai primé ma vie personnelle par rapport à ma vie pro. Alors, ce n'est pas un regret. Il faut faire un choix. Ce choix,

  • Speaker #1

    il a été fait. Un des énormes choix à faire au cours du choix de l'internat.

  • Speaker #0

    Et je pense que quand on est une femme, c'est un peu différent. On a cette fameuse horloge biologique, donc on se dit qu'il ne faut pas non plus trop tarder. Donc bon, voilà, j'ai fait ce choix de rester à Dijon.

  • Speaker #1

    Ok. L'internat, Clinica ?

  • Speaker #0

    Non. En fait, moi, je termine mon internat à Dijon. Il y a un assistant qui est sur le poste depuis un petit moment. Et puis, le chef de service, c'est le dernier jour. Et puis, le dernier jour, il s'inquiète de savoir ce que va faire son interne. Alors, tu vas dans le bureau. Et puis, à l'époque... Professeur Lambert me dit « Coco, tu fais quoi ? Qu'est-ce que je fais ? Vous avez un poste à me donner ? » Non, je m'en vais. Coco, il s'en va. Donc, c'est comme ça que ça se passe. Le poste, il est pris depuis un petit moment. Encore une fois, la question, c'est qu'il faut aller trouver un clinica. Mais en fait, c'est difficile. Pas obligatoire ? Non, pas du tout. Ils prennent leurs internes. Et puis là, je suis enceinte d'ailleurs. Donc, il est hors de question que je parte. Donc, je décide de faire des remplats. Et là, j'adore. Je quitte l'hôpital.

  • Speaker #1

    Ça a été long, parce que tu dis que tu n'as pas été trop adaptée au milieu hospitalier. Ça a été long d'être obligée d'être dans cette ambiance-là.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai trouvé ça très très très très long.

  • Speaker #1

    Il y a des fois de copains qui sont à fond pro-CHU, mais on est beaucoup aussi à préférer, je pense, un peu la vie de patron ou de libéral.

  • Speaker #0

    Moi, je me souviens très bien de mon premier jour en libéral. J'ai reculé ma chaise, j'ai mis les deux pieds sur le bureau et j'ai poussé un cri de soulagement. Je quittais le CHU. Oui, je ne l'ai pas bien vécu, moi, le CHU.

  • Speaker #1

    Après 12 ans.

  • Speaker #0

    Après 12 ans, oui, c'est ça, 10 ans.

  • Speaker #1

    Et donc, les remplats, et là, tu te dis, OK, je vais aller voir un CHU.

  • Speaker #0

    Là, j'adore. Oui, j'adore. Je trouve ça passionnant. On voit des choses complètement différentes, mais ce n'est pas parce que... Ce n'est pas des pathologies de siège su que ce n'est pas moins intéressant. Donc, moi, je m'éclate là-dedans. Et puis, cette liberté, cette liberté quand même qu'on avait un peu plus il y a 20 ans que maintenant. Et moi, je me dis...

  • Speaker #1

    Liberté de quoi ?

  • Speaker #0

    Liberté d'horaire, puis surtout en tant que remplaçant. Et puis, tu vois bien, tu passes du salaire d'interne au salaire de remplaçant. D'un coup, tu te sens riche comme Crésus. Tu gagnes enfin ta vie.

  • Speaker #1

    À moitié, tu l'es d'ailleurs, peut-être. Oui.

  • Speaker #0

    Et puis, tu bosses un peu moins. Et puis, on t'attend un peu comme le Messie en tant que remplaçant. Donc, tu travailles un peu à la carte, un peu où tu veux. Tu choisis ta ville, tu choisis ton dermato, tu choisis limite ton logiciel. Enfin, voilà, c'est quand même un peu... T'arrives, t'es un peu le roi dans le remplacement.

  • Speaker #1

    On va parler de la dermatologie parce que c'est une spécialité vraiment à part parmi tout le panel de la médecine. Moi, je suis personnellement interne en médecine générale. On sait qu'on est à flux tendu et qu'on est beaucoup attendu par les patients. Mais en dermatologie, c'est un cran au-dessus. Est-ce que vous le vivez bien, vous les dermatologues, d'avoir autant cette attente des patients ? Ou est-ce que finalement, je ne sais pas, la journée se déroule, il y a un début et une fin de journée, et vous ne subissez pas trop ce déficit monstrueux de dermatologie ?

  • Speaker #0

    Non, moi, c'est une pression. permanente qui ne cesse d'augmenter que je n'ai pas connue il y a 20 ans. Moi, il y a 20 ans, je redisais à mes patients, je vous revois dans un an, ça ne posait pas de problème. Là, maintenant, on ne peut voir que les patients qui sont à risque. Ils disent je vous revois dans un an, il faut leur expliquer que non, pas dans un an parce qu'ils ne sont pas particulièrement à risque. Donc, c'est uniquement s'ils détectent quelque chose. Et on a bien sûr chaque début de consultation qui commence par des reproches. Alors, ça peut être un peu des petites boutades. Ah, on est content de voir la tête que vous avez. Ah, ben dis donc, il ne faut pas être pressé. Les phrases qu'on entend toujours, c'est « Ah bah dis donc ! » On peut tous mourir. Bon voilà, alors c'est des petites boutades qui commencent comme ça. Mis bout à bout, ça devient assez insupportable. On a la pression du « bon vous avez des délais tellement longs que je vous préviens » . Alors le « je vous préviens » . « Je vous préviens, il y a mon mari dans la salle d'attente, il va falloir le voir » . « Je vous préviens, vous avez mis un mot en salle d'attente, mais j'ai amené des photos de mon fils et il va me falloir me trouver un rendez-vous » . Donc on a quand même des injonctions toute la journée. Des reproches sur les délais, sur le secrétariat. Ils ont trop attendu. Il n'y a rien qui va. Et là, j'avoue que ça commence à devenir assez pressurisant. Ok.

  • Speaker #1

    Tu vois, je pensais que tu allais me dire, les journées ont un début et une fin, et on ne le voit pas trop venir, mais on ne le voit pas trop passer cette tension, mais finalement, beaucoup de remarques au quotidien.

  • Speaker #0

    Tension, que ce soit pour moi, que ce soit pour mon assistante médicale qui prend le téléphone quelques heures par jour. Voilà, les cabinets autour qui répondent plus au téléphone, qui sont sur Doctolib, qui sont sur Maya, qui sont sur Truc. Donc les patients, ils sont en panique. Ils peuvent joindre personne. Donc, dès qu'ils ont quelqu'un physiquement ou en ligne, on se prend le raz-de-marée de reproches. Et on bouffe un peu pour tout le monde.

  • Speaker #1

    Bon, c'est cool. Vous faites taper dessus. Il y a eu un reportage récent que je n'ai pas vu, mais dont on a parlé. Bon, on va en discuter si ce n'est pas le propos. Mais je pense que les gens ne se rendent pas compte que pour vous aussi, vous êtes responsable de rien en termes de déficit.

  • Speaker #0

    En fait, moi, toute la journée, je passe mon temps... longtemps à dire aux gens qu'on est des variables d'ajustement. Alors ces émissions où on vient filmer des dermatos dans leur cabinet et où on dit « oulala les méchants, vous faites de l'esthétique, etc. » , est-ce qu'il y a un moment où il ne faut pas qu'on se dirige vers les responsables de cette erreur ? Alors elles sont multiples les erreurs, mais il y a un moment où il va falloir aussi que l'État prenne sa responsabilité sur pourquoi on a des délais longs et pourquoi il y a un retard de prise en charge sur les patients avec une perte de chance.

  • Speaker #1

    Oui, et tu as identifié les deux ou trois éléments qui pourraient un peu...

  • Speaker #0

    Les éléments, déjà il y a la démographie, bien sûr la démographie des patients qui vieillissent et qui sont des patients qui ne se sont pas protégés du soleil. Donc on enlève des tumeurs cutanées comme on n'a jamais retiré. Ensuite il y a la démographie des dermatos. On est 2498 et je crois que 60% va partir en retraite dans 6 ans. Donc imagine dans 6 ans ça va être du grand n'importe quoi. Et puis on a ce fameux numerus clausus qui a été complètement catastrophique. Il a fallu attendre, je crois, 2020 pour avoir un numerus apertus. Et on ne forme pas encore assez de dermatologues. Donc là, les calculs, Kevin,

  • Speaker #1

    ils étaient plus ou moins... Je mets les deux pieds dans le plat parce que je n'ai pas envie d'être trop démago. Est-ce qu'il y a de l'esthétique qui est faite aussi parce que les actes de dermatologues sont sous-payés ?

  • Speaker #0

    Mais carrément, moi je suis en secteur 1. Alors des dermatologues libéraux, secteur 1, il n'y en a quand même plus beaucoup. Chaque fois que j'ouvre un plateau de chirurgie, j'en ai pour 13 euros par exemple. Et moi, l'acte de chirurgie de la biopsie, il est à 10,28 euros. Donc déjà, je sais que quand j'ouvre un plateau que j'ai stérilisé, je perds de l'argent. Moi, j'explique en fait pourquoi je fais de l'esthétique. Je ne suis pas une passionnée d'esthétique, mais je fais de l'esthétique pour payer une assistante. Donc en secteur 1, c'est un luxe d'avoir une assistante. Pour travailler dans un cabinet qui est sympa, mais alors qu'il est loin d'être mirobolant, c'est une tour des années 70. Je ne suis pas du tout dans le 16ème avec des moulures. Et oui, pour revaloriser ce que je perds sur beaucoup d'actes. Et ce qu'il faut savoir en dermato, c'est que, imagine, c'est comme toi, si tu es allé à Carrefour, tu prends un article que tu payes, le deuxième c'est 50% et le troisième c'est gratuit. Nous, chez le dermato, comme on a des délais longs, on a les patients qui viennent avec une liste de courses, tu fais plein d'actes et en fait, tu ne peux pas les coter.

  • Speaker #1

    Pour ceux qui ne connaissent pas trop le truc, on ne peut pas additionner des... tarification pleine, à chaque fois c'est régressif.

  • Speaker #0

    Et à partir du troisième, c'est gratos. Donc, et comme les patients attendent, ils te disent, tu fais une exérèse, puis tu fais une biopsie, puis tu coupes des pendulums, puis tu mets de l'azote sur des lentigos ou des carathosactiniques, et tu fais tout ça sur une consulte, et quand tu te retrouves devant ton logiciel, tu n'as pas le droit. Alors tu prends, comme dans le magasin, tu prends l'article le plus cher, puis après tu prends le deuxième que tu divises par deux, et après tout le reste c'est pour ta pomme.

  • Speaker #1

    Donc ça c'est un énorme levier pour améliorer la situation.

  • Speaker #0

    Moi, demain, on revalorise tous mes actes. Je pense que je revends mon laser. Parce que je ne fais pas du laser par passion de faire de l'épilation définitive. J'aime bien, mais il faut aussi savoir que ce sont des moments qui nous coupent un peu des trucs. On ne peut pas être dans le dur tout le temps. On ne peut pas biopsier tout le temps des gens, on ne peut pas leur annoncer tout le temps qu'ils ont un mélanome ou qu'ils ont une cochonnerie. Moi, ça me fait du bien aussi de temps en temps d'avoir une demi-heure de pause où je parle avec ma patiente. Ça,

  • Speaker #1

    c'est un argument. Assez fort parce que la médecine, c'est une vocation, mais on n'est pas non plus des machines à enquêter les mauvaises nouvelles.

  • Speaker #0

    Carrément, il faut que les patients comprennent ça. C'est qu'on ne peut pas tous les quarts d'heure accueillir un nouveau patient avec sa charge. Le patient, il vient vraiment, il dépose tout ça sur nos épaules. On ne peut pas faire ça toute la journée. Donc, moi, avoir des petites consultations simples de temps en temps, de vériplantaires, de lasers et tout, ça me repose un peu la tête aussi.

  • Speaker #1

    ok donc Parmi les leviers pour améliorer la citation, il y a aussi la formation pour étaler la science et faire maîtriser la dermatologie au plus grand nombre. Et c'est pour ça que tu as plusieurs cordes à ton arc, dont le groupe Kizako du Dermato, aussi d'autres supports, notamment avec Invivox, des supports vidéo. C'est une passion de la pédagogie, c'est une volonté de transmettre. C'est d'abord... l'envie de soutenir le déficit de dermato ? Qu'est-ce qui prévaut entre les deux ?

  • Speaker #0

    Je vais être honnête. Avant, il y a un terme en anglais, on dit la sérendipité, c'est-à-dire que je fais ce quesaco suite au truc sur le divan des médecins et je me rends compte que j'adore ça, que j'adore enseigner, que j'adore faire du contenu. Et c'est une vivox, en fait. Quand je rentre chez eux, ils me disent, mais tu sais que ce que tu fais là, c'est du social learning. C'est du micro-learning, c'est du just-in-time. Et donc, en fait, moi, j'apprends sur le tas ce que je fais sans le savoir. Et je me dis, tiens, il y a des noms, en fait, sur tout ça.

  • Speaker #1

    Avec une spontanéité énorme.

  • Speaker #0

    Alors que moi, ça me paraît naturel de faire des petits... Je crois qu'il vaut mieux plein de micro-learning mis, que le macro-learning que tu as à l'hôpital. Tu es sur le flanc de l'ALS, au bout d'une heure et demie, tu n'en peux plus. On t'a mis des anticorps, des machins, des trucs. Le médecin généraliste n'en servira jamais. je crois que c'est beaucoup plus intéressant de venir impacter comme ça les cerveaux et faire de l'ancrage mémoriel en faisant plein de petits contours, un peu dynamique, un peu pratico-pratique. Donc, je me découvre en tant que formatrice, entre guillemets. Alors, il y en a qui m'ont dit, mais tu ne peux pas former des gens, tu n'as pas la formation pour être formatrice. Et moi, tu vois mon caractère, des formations pour être machin, tout ça, ça me saoule, je trouve que c'est impensable. Donc je fais spontanément. comment moi j'aurais aimé qu'on m'apprenne les choses. Donc je fais toujours comme ça. C'est-à-dire, moi, si demain j'ai à apprendre tel SP, comment j'aimerais qu'on me l'enseigne ? Avec des micro-contenus, avec du pratique, avec quelqu'un qui parle avec des gestes, parce que quand tu regardes, voilà, avec des petits quiz, avec du côté ludique, j'aime quand c'est ludique. En process com, moi je suis une jaune, tu vois, donc j'aime que ce soit ludique.

  • Speaker #1

    Le quesacou, il y a combien de membres là ? 40 000 ?

  • Speaker #0

    Je pense 10 000 quelque chose,

  • Speaker #1

    je crois. On va bientôt les 40.

  • Speaker #0

    On va bientôt les 40, on fera ça.

  • Speaker #1

    D'abord, qui est sur le Quesaco ?

  • Speaker #0

    Alors, sur le Quesaco, énormément de médecins généralistes d'interne, d'externe, des podologues, des pharmaciens, quelques infirmières, quelques kinés, vraiment du pro de santé, mais majoritairement médecins généralistes internes, externes.

  • Speaker #1

    Il y a un questionnaire avant de rentrer sur le...

  • Speaker #0

    Il y a un questionnaire, voilà. Il faut rentrer sa profession. Si tu es médecin, tu rentres ton RPPS. Après, moi, je vois, comme j'ai beaucoup de groupes en commun, que je me suis inscrite sur... plein de groupes je me suis inscrite sur les groupes des internes les groupes des podologues etc je vois aussi les groupes dans lesquels font partie les gens qui s'inscrivent ok le projet quand on sait ça tu t'es dit en fait on en discutait le jour le

  • Speaker #1

    projet numéro c'est de réduire la perte de chance pour les patients c'est ça et donc pas open bar mais il faut que il ya un maximum de gens qui soient capables de détecter des lésions pas cool

  • Speaker #0

    Exactement, c'est même pas faire la différence entre un carcinome épidermoïde et un carcinome basocellulaire Maintenant les gens y arrivent mais au début la première démarche c'est je décroche mon téléphone ou je ne décroche pas C'est grave, c'est pas grave, c'est urgent, c'est pas urgent Donc déjà la première année c'était ça en fait Et moi j'ai vu des podologues qui postaient des photos de mélanomes plantaires en disant Ça fait plusieurs mois que j'essaye de traiter cette lésion, j'y arrive pas Et là je me suis dit waouh Oui, il y a une vraie nécessité, il y a une vraie urgence, on ne peut plus passer à côté de ça. Et donc au début, les médecins du groupe me disaient « Ah, pourquoi tu as fait rentrer les podologues ? » C'était une vraie discussion. Mais en fait, ce n'est pas parce que tu formes des gens différents que ça enlève toi en tant que médecin dans ta formation. Ton expertise. Ton expertise. Tu vas sur le Quesaco, qu'est-ce que tu en as à faire ? C'est quoi les arguments ? Ah, c'est un groupe pour les médecins, c'est corporatiste. On en revient à cette... à cette identité, cette guerre de l'identité du médecin, de la caste, du médecin qui ne veut pas que les IPA soient formés, du SPEC qui ne veut pas que les généralistes soient formés. On en revient à ce truc qui est, pour moi, détestable.

  • Speaker #1

    Ok. Donc, les podos, les infirmiers. Le projet, c'est de présenter un cas, le plus précisément possible, avec un maximum de sémiologie. De mauvaise surprise... Avec les infirmiers ou les podos, est-ce que ça a déjà été un problème finalement dans la présentation du cas, dans leur connaissance ? Qu'est-ce que tu en conclus finalement ?

  • Speaker #0

    On se rend compte que des fois les cas, par exemple on oublie très souvent de donner l'âge du patient, ça peut paraître un détail. On voit que les professionnels qui ne sont pas des professionnels de santé, par exemple les podos, vont mettre une photo et vont dire voilà mon patient il a ça. On n'a pas d'antécédent, on n'a pas d'âge, on n'a pas de contexte. Est-ce que c'est un patient qui est diabétique ? Est-ce qu'il a une neuropathie ? On n'a pas tout ça. Donc, on se rend compte que déjà, au niveau de l'interrogatoire, on a des gros écueils. Voilà, donc il y a ça comme difficulté. Après, définir les lésions élémentaires. Par exemple, les plus comme contagiosomes, c'est des vésicules. Ben non, il y a du liquide dedans, donc il faut revoir les lésions élémentaires. Parce que si on part déjà sur la mauvaise lésion élémentaire, on n'ouvre pas le bon tiroir. Quel tiroir tu ouvres ?

  • Speaker #1

    L'orgueil de la masse de pâtes.

  • Speaker #0

    Voilà. Et donc, un médecin qui appelle en disant mon patient, il a des vésicules partout. Tu vas dire vésicule, tu vas partir sur un kaposi, un herpès, un machin. Et en fait, quand tu reçois le patient en urgence, c'est des molluscomes, tu vois. Donc, ce n'est déjà pas la même chose. Donc déjà, essayer de recentrer un peu les lésions élémentaires, c'est hyper important. Voilà. Mais il y a des cas qui sont passionnants. Et moi, au niveau, je suis hyper ravie parce qu'avec les délais que j'ai, il y a plein de trucs que je ne vois plus. Donc la rougeole, je n'en vois plus. Le signe de Keplik, je pense que je n'en ai pas vu depuis que j'étais externe en pédiatrie. Donc moi aussi, je revois des trucs que vous voyez, vous, dans vos cabinets. Et d'ailleurs, des fois, je me dis, quand je reçois vos cas, je me dis « Mais ils voient ça dans leur cabinet, mais avec la formation de 12 heures. » Comment c'est possible ? Comment c'est possible de répondre à ce truc-là avec une formation de 12 heures ? Possible.

  • Speaker #1

    Perde de chance. Oui, c'est sûr. Ok, du coup, là, on récapitule. On pose un cas.

  • Speaker #0

    Le projet, et comme je suis sur le groupe, je le vois, tu ne veux pas non plus que ce soit un cabinet bis et que les gens soient dans la tente d'un diagnostic. C'est ça. Donc, si tu dois définir le projet et ce qu'est le KESACO pour les professionnels de santé, qu'est-ce que c'est finalement ?

  • Speaker #1

    C'est apprendre la dermato de façon pratico-pratique, apprendre un cheminement intellectuel pour arriver à un diagnostic. Pas forcément poster la photo et avoir un diagnostic, mais aider le médecin à bien raisonner pour arriver à son diagnostic. Par exemple, arrêter de mettre 15 crèmes différentes et ensuite se dire « Ah tiens, je vais peut-être prélever » . Mais comment ça a prélevé ? En dermatologie, on n'a pas beaucoup d'urgence. Donc, il n'y a pas d'urgence à vouloir absolument avoir la crème magique et le diagnostic. C'est plutôt arriver à un cheminement pour arriver au bon diagnostic et ensuite ouvrir les bonnes cases pour finalement éliminer beaucoup de diagnostics et ne retenir que quelques-uns. Et donc, avoir les bons examens complémentaires, ne pas faire d'examens complémentaires redondants, aller à l'essentiel. Voilà donc c'est des cas vraiment très pratiques.

  • Speaker #0

    Objectif formation.

  • Speaker #1

    C'est ça exactement.

  • Speaker #0

    Pour tout le reste il y a Omnidoc.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est pas un site où on vient demander une page où on vient demander des avis. Alors de temps en temps il y en a qui vont dire oui mais de temps en temps tu les acceptes. Oui je les accepte parce que ça me permet de rebondir sur une formation. C'est à dire je vois un truc complètement erroné déjà dans la description je vais poster le cas en disant tu vois là d'emblée t'es parti de traviole. Pourquoi t'es parti de traviole ? Donc ça ça fait partie aussi de la formation. C'est vrai que souvent Il y en a qui vont dire, ah oui, mais moi, je veux poster ma photo, avoir mon diagnostic. Parce qu'on n'apprend pas en faisant ça. On apprend comment ? On apprend en faisant des conneries, en se disant, tiens, là, qu'est-ce que tu aurais pu faire ? Alors, le médecin répond, OK, pourquoi tu as dit ça ? Ah, tu vois, là, tu as tort ou tu as raison parce que... Et quand tu arrives à faire toi-même ta démarche, tu retiens beaucoup mieux que le truc tout cuit. Sinon, tu es sur Omnidoc. Mais même sur Omnidoc, tu apprends vachement de trucs. Tu fais des super réponses. Exactement.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est quoi la vie de l'admin du groupe du Quesaco du Dermato en termes de nombre de cas présentés par jour ? C'est immense, non ?

  • Speaker #1

    Il faut réguler. Donc c'est pour ça que je n'en accepte pas 150 par jour. Parce qu'à chaque fois que...

  • Speaker #0

    Alors, avant de les accepter, il y a déjà une énorme demande, non ? Là,

  • Speaker #1

    il y a 1115 cas en attente. Donc j'essaye de regarder un petit peu les photos floues, les photos de lésions mélaniques et qu'il n'y a pas de dermoscopie, poif, je jette. Les yeux pas floutés, je jette. Les descriptions, c'est quoi ? Help ma fille, s'il te plaît, on fait quoi ? Tout ça, je jette. Par contre, le cas un peu intéressant, qui est bien documenté, où je sens qu'on va pouvoir discuter, qu'on va pouvoir peut-être arriver à une solution, ça, je publie. Donc déjà, je regarde ça, je fais un petit tour d'horizon, mais maintenant, je suis habituée, donc ça va plutôt vite.

  • Speaker #0

    Parce que ça peut être chronophage.

  • Speaker #1

    Ça peut être chronophage, oui. Et une fois que j'ai accepté un cas, en fait, si je l'accepte, il faut que je sois quand même dessus et que je surveille un peu ce qu'il dit. Il faut que je modère. Parce que des fois, j'efface les commentaires. On me dit, pourquoi t'as effacé mon commentaire ? Parce que c'était une énorme connerie que celui qui lit en diagonale, je veux pas qu'il ait retenu ton énorme connerie. Mais des fois, il y a des conneries qui sont intéressantes.

  • Speaker #0

    Tu as une énorme responsabilité parce que tu dois gérer tout ce qui est dit.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup quand même.

  • Speaker #1

    Oui, mais je trouve qu'il y a une ambiance dans ce groupe qui est quand même assez géniale. Je trouve qu'il n'y a pas trop de débordements. Les gens sont hyper bienveillants, hyper respectueux. quand même une ambiance sur ce groupe qui est assez magique, vu le nombre de personnes dessus.

  • Speaker #0

    T'es satisfaite, ça ? Ouais,

  • Speaker #1

    vraiment.

  • Speaker #0

    Il y a ça, qu'est-ce que tu proposes comme autre contenu, finalement ? Parce que là, j'ai compris à force de voir qu'il y avait beaucoup de choses.

  • Speaker #1

    Alors, je fais du contenu avec des cours sur Invivox, donc c'est des modules qui sont payants, qui sont accessibles pour tous les pros de santé, donc c'est des modules... Il y a 10 modules et dans chaque module, on aborde 6, 7, 8 pathologies différentes avec beaucoup de planches iconos. Donc ça, c'est des modules qui sont payants. Enfin, les modules, ils vont de, je crois, 6 euros à 15 euros. Ce n'est pas des modules...

  • Speaker #0

    On n'est pas sur 1 500 euros la formation. Ah non,

  • Speaker #1

    on n'est pas sur 1 500 euros la formation. Et honnêtement, on aborde toutes les pathologies. Voilà, donc ça, c'est en ligne sur Invivox. Et puis après, je fais des contenus pour les labos qui sont venus me solliciter. Alors souvent, on me dit, ah oui, mais tu fais des trucs pour les labos alors qu'on soit bien... Bien clair, net et précis. Moi, je ne dis pas « Oh là là, cette crème, elle sent bon, elle est trop bien, mettez cette crème » . Pas du tout, parce que c'est un peu… Les jeunes internes, ils se représentent, je ne sais pas, les labos, c'est devenu un peu le truc à fuir et tout. Eh bien non, moi, avec les labos, je fais des choses extraordinaires et on parle médical. C'est-à-dire que moi, pour les labos, je vais parler d'hermatite atopique. Je ne vais pas passer trois heures à parler de cet émollient génial qui ne pique pas et qui sent bon. Pas du tout, je vais parler de la dermatite atopique, je vais parler de l'acné, je vais parler de la rosacée. Donc je fais des contenus médicaux, je vais parler du psoriasis, je parle de contenus médicaux. sponsorisés par des labos. Parce que derrière, ils ont des super moyens. Voilà, on peut faire des quiz, on peut faire des belles mises en page. Là, dernièrement, pour L'Oréal, j'ai fait un super contenu sur l'irritème fessier. Donc, après, on a diagnostiqué un irritème fessier. Mais pas du tout, je ne suis pas du tout en train de dire « Ah, cette crème pour l'irritème fessier, elle est super. » Bien sûr, ils apposent leur truc, mais moi, je ne suis pas payée pour faire l'apologie du produit. Moi, je suis payée pour faire l'apologie de la maladie et de... de comment on arrive au diagnostic de la maladie. C'est quand même très différent.

  • Speaker #0

    Donc tu découvres quand même une passion pour la pédagogie, pour l'envie d'enseigner. Et c'est un peu le but du podcast, c'est de toucher du doigt un peu les passions extra-hospitalières. C'est quelque chose de nouveau parce que la médecine nous apporte beaucoup, mais elle assouvit peut-être pas toutes les volontés qu'on a, toutes les passions qu'on a. Donc la médecine t'a aussi permis de kiffer un truc à côté pédagogie.

  • Speaker #1

    Moi j'adorerais... Merci. Je me renseigne vraiment, j'adorais faire le DU médecine et journalisme.

  • Speaker #0

    Ah yes, il y a l'épisode de... peut-être qu'il sera sorti avant que celui-là. D'accord. Il y a Damien Masquer, journaliste sur France Télévisions, qui sort mardi, qui a fait l'école de journalisme de Lille.

  • Speaker #1

    Alors moi, ça, si un jour je dois bifurquer vers un truc, ce sera ça. J'adorerais... avoir une chaîne, faire du journalisme médical en dermatose. Ça, c'est un truc que j'aimerais bien faire. Je crois que c'est ma future voie.

  • Speaker #0

    Je reviens au quesaco tellement je te le dis, une success story. Tu fais très bien les choses. tu argumentes contre argument avec beaucoup de précision avec alors je suis pas censé te conduire de comparer à d'autres d'armes à tout mais je trouve que tu as un niveau hyper élevé de sémiologie de finesse clinique tu l'a touché du doigt qui était un peu calé et que tu étais que c'était l'union, la rencontre de ta pédagogie et de tes connaissances et que discuter avec tous ces gens sur le groupe c'est une aubaine incroyable

  • Speaker #1

    Oui, on me dit souvent moi, ce qui ressort quand on m'en parle, c'est mais comment ton cerveau comment tu vas, comment tu fais autant de trucs, comment ton cerveau il a une art de puissance, voilà et je pense que j'ai un peu un cerveau un peu, je sais pas quoi, comment on dit, un peu neuroatypique un peu mais depuis toujours certes quand je pense à un truc derrière ça j'ai une arborescence tout le temps dans la tête donc quand je vous écris que je vous réponds à un truc je suis en train de vous répondre que je me tiens mais oui tiens faut que je mette deux photos qui comparent ça parce que ça il le confondent tout le temps génial tiens mais ça je vais comparer ça un plat c'est comme ça ils vont retenir que ça c'est la tomate farcif à chez pas ça part un peu en ébullition moi dans dans mon cerveau tout le temps.

  • Speaker #0

    Parce que moi, je t'avais sollicité pour deux, trois autres trucs. Tu m'avais répondu assez rapidement. Tu arrives à gérer tout ça ? Toutes ces sollicitations ? Ce n'est pas immense ?

  • Speaker #1

    En fait...

  • Speaker #0

    C'est la course à la notification sur Facebook.

  • Speaker #1

    Quand j'ai vu que mes enfants quittaient la maison, je me suis vraiment dit... Tu sais, les femmes, on a ce truc du syndrome du nid vide. Moi, j'ai vu tellement de femmes autour de moi qui, une fois que les enfants étaient partis, elles se retrouvaient avec monsieur à la maison et puis elles se faisaient chier. Puis le boulot un peu train-train. Et puis il n'y a plus les enfants. Puis mince, qu'est-ce qu'on va faire et tout. Et moi, j'ai vu ce truc arriver. Et je me suis dit, en fait, il faut que je me réinvente. Il faut que je fasse enfin ce qui me plaît. Et voilà. Et donc, oui, ça me prend du temps. Mais moi, j'ai plus de temps libre. Je n'ai plus d'enfants à la maison. J'ai un compagnon qui a des enfants que je ne vois que quand il n'a pas ses enfants. J'ai beaucoup de temps. Donc,

  • Speaker #0

    ça roule.

  • Speaker #1

    Donc, ça roule. Et puis, quand mon cerveau n'est pas en hyperactivité, je me sens Je me sens vite, quoi. Moi, c'est ça. Il faut que ça bouge. Alors souvent, les gens me disent « tu vas trop vite » . Et moi, je dis aux gens « non, c'est toi qui vas trop lentement » .

  • Speaker #0

    Objectif, avoir sur le groupe qu'est-ce que c'est que l'audit d'Armato ? Objectif, avoir trois petites fleurs, c'est ça ? Tu notes un petit peu les commentaires ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que quand tu lis une publie, des fois, il y a 45 commentaires et va retrouver la bonne réponse. Donc, dès que je vois quelqu'un qui fait un petit commentaire qui résume bien les choses, qui a mis le bon diagnostic, les bons examens complémentaires, je lui mets des petites fleurs. Alors voilà, ils sont là, youhou et tout. Donc des fois, je distribue des pustules d'or aussi. Ah oui ? Oui. Quand c'est mauvais ? Si, si, la pustule d'or, c'est le Graal. Ah oui, ok. C'est quand vraiment, tu as le truc qui te revient. Donc il faudrait que je trouve un petit logo pustule. Ça n'existait pas encore, mais la pustule d'or, c'est le Graal.

  • Speaker #0

    Bon, super. Quel projet ? Tu te vois comment la Dermato, on continue le quesaco du Dermato, la formation, c'est à l'équilibre ? Tu as des idées dont on ne connaît pas encore l'existence ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi j'ai pour projet de faire un podcast aussi, qui s'appellera « De l'autre côté du stétho » , parce que j'ai très à cœur de parler des médecins qui ont eu des problèmes de santé. Je suis passée par là il y a quelques années et j'ai très à cœur d'interroger ces médecins. qui ont eu des problèmes, des gros problèmes de santé, et qui ont continué à travailler ou pas. Comment ils ont perçu ça ? Est-ce que c'était plutôt rassurant d'avoir les connaissances, ou plutôt anxiogène ? Et j'aimerais prendre du temps, et là tu vois, je vois tout ton matos, et moi je ne sais pas faire les enregistrements, les trucs, donc je suis un peu limitée. Tu sais, j'ai plein d'idées, mais je n'arrive pas forcément à les mettre en œuvre au niveau de la technique. Moi, il me faudra un assistant technique.

  • Speaker #0

    Bon, honnêtement, j'ai branché deux trucs. Tu lances l'enregistrement, c'est parti.

  • Speaker #1

    Après, il faut faire le montage.

  • Speaker #0

    Oui, mais je n'ai jamais trop buté. Je ne suis pas non plus l'ingénieur de fou. Mais bravo, du coup, encore une idée qui va buzzer.

  • Speaker #1

    Ça, c'est une idée. Après, ce fameux DU de médecine et journaliste. Donc, si quelqu'un a envie de m'embaucher en tant que spikrine dermato, je suis là. Voilà, ça j'aime bien.

  • Speaker #0

    Avec le quesacodermato, tu as eu du succès. Tu n'es pas sollicité par des...

  • Speaker #1

    Tu as déjà donné des interviews,

  • Speaker #0

    déjà ici.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, des podcasts. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    J'ai fait le podcast de la consulte.

  • Speaker #0

    Ah, yes.

  • Speaker #1

    Donc, je suis sollicité beaucoup par les labos parce que c'est vrai que pour les labos, avoir un carnet d'adresse de 35 médecins comme ça en deux ans, ils sont aussi un peu venus me voir en me disant « Mais médecin, qui es-tu ? » Comment on en arrive là ? Donc, voilà. À jour, moi, j'aimerais bien transformer ce quesaco et mon rêve, ce serait de faire un e-manuel. C'est-à-dire que le quesaco devienne un manuel en ligne avec un abonnement où je pourrais faire rentrer l'IA dans le manuel et où on aurait pu ce livre de Dermato de 300 pages, mais où on aurait ce quesaco en ligne.

  • Speaker #0

    Un algorithme.

  • Speaker #1

    Tu pourrais rentrer ton mot-clé. Tu pourrais même rentrer la photo de ton patient, on combinerait l'IA. Donc, voilà, moi, j'aimerais bien un jour rencontrer une boîte d'édition qui sera intéressée pour faire un manuel un peu interactif.

  • Speaker #0

    Ça bouillonne.

  • Speaker #1

    Ah oui, mais ça bouillonne tout le temps.

  • Speaker #0

    OK. Est-ce que tu veux parler de quelque chose ? Là, on va aller faire une table ronde pour parler justement de la communication et de la formation.

  • Speaker #1

    Moi, tu sais qu'il y a une question qu'on va nous poser qui est pourquoi tu penses que c'est important d'échanger ? Et en fait, quand j'ai lu cette question, je me suis dit, mais en fait, moi, tout ce que je sais, c'est... Si je l'ai appris de quelqu'un, en fait. Donc, la question, c'est plutôt qui je serais pour dire, moi, ça y est, j'ai décidé d'arrêter de transmettre. Moi, tout ce que je sais, je le garde pour moi et j'ai décidé que je ne transmettais plus. Tu vois, on est quand même un peu sur cette terre pour partager tout ça. Donc, sinon, on vit dans une grotte. Donc, c'est vrai que cette question, elle est surprenante. Et la question de l'interdisciplinarité. Moi, je sais qu'il y a des dermatos, ça les fait grincer des dents, que les généralistes forment en dermatologie. Et moi, je suis horrifiée. Ça me paraît impensable, surtout à l'heure actuelle où on est 2500, tu vois.

  • Speaker #0

    C'est un peu ne pas faire confiance aux gens, parce qu'on sait dans tous les cas qu'on a nos propres limites. Bien sûr que oui. On a des informations, on les...

  • Speaker #1

    Mais c'est infantilisant à mort.

  • Speaker #0

    C'est très bien dire, là, ça m'échappe.

  • Speaker #1

    Ça dépasse mes compétences, voilà. ah non mais moi je dis mais qui pour leur interdire de faire des DU et tout tu vois ça me parait impensable.

  • Speaker #0

    C'est vrai que au boy de la médecine il n'y a pas beaucoup quoi, on est tous hyper flippés de faire une bêtise sûr,

  • Speaker #1

    on a un patient en face de nous, donc c'est pour ça moi je leur dis mais de quoi vous avez peur en fait ? Ah oui mais ils vont prendre notre place de quoi ? Rien du tout, c'est même pas le but, tous les généralistes quand je fais le congrès, la dermoscopie avec le CHEM, tous les généralistes qui sont là mais ils disent haut et fort mais mon but c'est pas de... de te remplacer, c'est de t'adresser correctement. Et moi, qu'est-ce que j'adore ? Avoir un courrier avec marqué « je pense que mon patient a un baso dans le dos » , plutôt que le courrier « merci de faire le check-up d'un patient qui n'a pas été déshabillé, où tu sais que tu trouveras rien parce que le patient, il dit qu'il n'a rien, il vient faire son petit check-up de peau » , moi, ça m'horripile. Donc, voilà, l'interdisciplinarité, c'est là pour la régulation, en fait, tout simplement.

  • Speaker #0

    Et pour réduire, on y revient, la perte de chance. Bien sûr,

  • Speaker #1

    mais bien sûr que oui, c'est là pour ça.

  • Speaker #0

    Anne, merci beaucoup. J'espère que ça vous aura plu parce qu'elle est passionnante et on verra le prochain projet qui sortira

  • Speaker #1

    A suivre !

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Anne et à bientôt tout le monde pour de nouveaux épisodes Merci beaucoup Voilà c'était un épisode de Médecins qui est dessus Merci d'avoir écouté Je vous invite à vous abonner en cliquant sur la petite clochette comme ça vous serez averti de la sortie de nouveaux épisodes A bientôt !

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