- Speaker #0
Il y avait 6 heures de queue. Je me rappelle d'un matin où j'arrive et j'allais vers le stand. Et là, je me fais mes bousculés par des mecs qui couraient. On leur vend. On doit faire le premier stadium e-sport VR au monde. Donc un truc de 1000 mètres carrés. On se rendait dans la salle. Et là, on voyait que le mec avait mis un PC par terre. Tu te prenais les pieds dans le fil quand tu jouais. Je suis assez convaincu que demain, le sport sera très connecté. L'e-sport sera de plus en plus sportif. peut-être qu'on fera même plus la différence.
- Speaker #1
Bonsoir à toutes et à tous. Ce soir, nous avons le plaisir d'accueillir et de recevoir Jean Mariotte, le cofondateur et CEO d'Eva Sports. Bienvenue.
- Speaker #0
Bonjour à tous.
- Speaker #1
Alors Eva, je vais le traduire en anglais pour Julien Masson, évidemment. Donc c'est Esports Virtual Arenas. Voilà.
- Speaker #0
C'est très bien dit.
- Speaker #1
C'est très bien dit. Donc on fait un podcast en anglais exceptionnellement aujourd'hui. Donc qu'est-ce que Eva, vous avez probablement entendu parler, c'est une des startups qui est pionnière dans l'esport en France. en France et qui se développent, on va en parler en Europe, aux US ou middle east. Donc le concept est super intéressant, c'est allier les jeux vidéo avec du physique. Donc l'idée de Jean, qui est un passionné de jeux vidéo, qui est un entrepreneur très créatif, c'est de faire en sorte de créer un divertissement immersif. Qu'est-ce que ça veut dire ? Imaginez-vous dans un entrepôt de 500 mètres carrés, avec un fusil entre les mains connecté et des casques de VR, et de vous battre contre un Julien Masson, un votre pote, votre patron. votre femme, vos enfants, peu importe, mais vous vivez dans un univers physique, mais avec un casque réalité physique qui va augmenter cette réalité physique. Et du coup, c'est un concept qui a un carton, évidemment, parce qu'il a eu ces deux concepts à la fois tech et à la fois en présence réelle et locale. Donc, il y a 57 salles dans le monde, principalement en France, avec un développement qui se fait à l'international en France, en Espagne, en Allemagne, en Belgique. au middle East, aux États-Unis. Et donc, c'est une croissance qui est très impressionnante aujourd'hui. Il y a eu plusieurs levées de fonds successives pour Eva. 2 millions d'euros en 2019, 5 millions d'euros deux ans plus tard pour accélérer le développement international. Et donc, on est ravis de te recevoir, Jean.
- Speaker #0
Merci beaucoup. Super pitch. Ce n'est pas si mal. Je vais être recruté.
- Speaker #1
Ouais. Écoute, bienvenue. Comme tous les épisodes, on a trois parties. On a une première partie, on est vraiment curieux de... de savoir comment on se retrouve à développer ce business-là. Donc, c'est la partie 0 to 1. Avec aussi, si on peut, avoir une petite partie sur le modèle économique pour nos éditeurs entrepreneurs. Une deuxième partie sur le scale, où on va creuser des points spécifiques avec Emery, qui a devant lui des fiches magnifiques.
- Speaker #2
Oui, oui,
- Speaker #0
je suis mon directeur de travail ici.
- Speaker #1
Il y en a un. Et une dernière partie sur le endgame, en fait. Est-ce qu'il y en a un ? Comment tu vois les choses ? pour la suite comment est-ce qu'il ya une fin à quoi elle ressemble voilà bienvenue dans le podcast il s'énerve et sur les émojis et mriques ouais ouais ça on peut remercier vanessa parce que je crois que sinon il y aurait pas eu tant d'émojis donc si on revient un petit peu sur le sur les débuts gens peut-être que tu peux nous raconter parce que d'ailleurs des cofondateurs donc il ya probablement des personnes avec toi ouais qui sont lancés bon comment ça s'est passé
- Speaker #0
Alors je repars de très loin ou je repars juste là ?
- Speaker #2
Mais t'avais déjà monté des business en plus avant.
- Speaker #0
Ouais c'est ça, en fait moi quand je suis sorti d'école j'ai été un an consultant et j'ai créé une société assez rapidement après, j'ai plus jamais été salarié derrière. Donc j'ai aussi loupé des sociétés, mais ça m'a appris beaucoup de choses.
- Speaker #2
C'est le premier en général.
- Speaker #0
C'est grâce à ça que j'ai réussi pas mal de choses avec Eva aussi. Et en fait, ma première société qui a duré plus d'une dizaine d'années quand même, c'est Smart & Geek. C'est une agence de communication assez innovante où on mélangeait innovation assez poussée technologique et brand. Là où à l'époque, soit on était un publiciste, on faisait que du branding et après on disait comment on fait du digital, des trucs comme ça. Nous, on mettait vraiment ça au cœur de nos propositions et donc assez rapidement. On a travaillé avec pas mal de grands comptes comme Total, Thales, la CNCF, etc. Et c'est une société qui était très rentable, mais où on n'a jamais dépassé 30-35 personnes, je pense. C'était une super aventure.
- Speaker #2
C'était un people business. Tu avais des conseillers.
- Speaker #0
Boîte de service.
- Speaker #2
Boîte de service, avec un peu de tech.
- Speaker #0
Et donc, dans cette société, j'ai recruté en stage, au tout début, William. qui est arrivé à l'entretien de stage lunaire. Le mec, c'est un génie.
- Speaker #3
Il a recruté comme dans la série Suits.
- Speaker #0
Du coup, je l'ai recruté instantané. Il est aujourd'hui cofondateur d'Eva. C'est lui le genius de la Tclatec d'Eva. Donc ça, c'était un de mes meilleurs recrutements.
- Speaker #1
Recruter des stagiaires.
- Speaker #0
Exactement. Les bons stagiaires. Il donnait des cours. Il était limite meilleur que ses profs à l'école. Et Stéphanie, qui aussi a été plus ou moins ma DG à Spartan Geek, qui est devenue aussi cofondatrice d'Eva. Donc on se connaît en fait depuis très longtemps, tous les trois. Et on a confiance l'un en l'autre. Et quand on a monté Eva, je pense que c'est assez puissant déjà d'avoir...
- Speaker #3
C'était votre délire, mais j'ai eu à tous les trois dès le départ.
- Speaker #0
Alors Steph n'est pas du tout gameuse, mais elle a tendance à nous suivre dans nos délires. C'est une histoire que tu as.
- Speaker #2
Une ligne qui a les pieds sur terre, c'est ça que tu veux dire.
- Speaker #0
Moi je n'ai pas du tout les pieds sur terre, je suis le mec greedy de la team. Et après j'ai Will qui me dit non, t'es un fou, c'est trop compliqué au niveau technique. Et Stéphanie qui me dit attends, comment on va organiser la prod et gérer ça. Voilà, donc on a monté cette, enfin on faisait tourner cette agence. Et en fait, dans le cadre de nos business, il y a la VR qui est arrivée en 2013-2014. Par curiosité, même intellectuelle et technologique, on a bien sûr testé le truc. Et en fait, c'est en 2015 où il y a l'HTC Vive qui est sorti, qui révolutionnait un peu l'expérience parce qu'on pouvait déjà se déplacer dans un petit espace de 2 mètres par 2 mètres. Mais rien que ça, je me rappelle, j'ai admiré une sculpture qui était... en 3D en fait, et je pouvais du coup me déplacer tout autour et ça. Et en 2015, c'était c'était fou en fait. Et donc là, je suis rentré, je dis ah oui, cette techno, il faut vraiment qu'on dit ce truc. Je ne sais pas comment on l'utilisera, mais il faut absolument qu'on. Oui,
- Speaker #2
c'est ça, parce que pour l'instant, tu ne pouvais pas la vendre à tes clients. C'était assez loin de ton. Pour l'instant,
- Speaker #0
je.
- Speaker #3
J'ai fait un truc de geek que tu avais kiffé.
- Speaker #0
Voilà, je dis je ne sais pas ce qu'on va en faire, mais par contre, je pense que ça peut être très utile dans une approche plutôt effectivement en boîte de service. Donc là, on creuse le truc et en fait, assez rapidement, on en est arrivé à proposer des expériences en réalité virtuelle pour des grands comptes. Et on est devenu un des leaders pure player des studios VR qui faisaient des expériences assez cool. Tu me donnes un exemple ? Ouais, on a fait par exemple Zero Gravity, qui est une super expérience qu'on a fait pour Thales. Donc Thales... ils ont une division aerospace et en fait on ne sait pas mais ils équipent, ils ravitaillent l'ISS et donc on a fait donc eux ils ont besoin de communiquer sur ça en marque employeur et tout ça et donc on a fait une expérience où en gros tu es un astronaute et tu vas sortir réparer le bras qui fait arriver le ravitaillement il y a un problème enfin déjà tu bosses avec une russe etc après il y a un problème ton câble se claque donc tu finis dans l'espace tu rattrapes le... enfin bref...
- Speaker #3
dans le film
- Speaker #0
Exactement, comme dans le film. Donc ça, on le mettait dans les salons. Gros succès, marque employeur, etc. Donc voilà, on a fait pas mal de trucs. On a travaillé en F1 aussi avec Romain Grosjean.
- Speaker #1
Tu l'as quand même utilisé dans ton business d'agence.
- Speaker #0
On a fait des formations, incendie pour SNCF. On a fait plein de trucs assez sympas.
- Speaker #1
Et qui codait du coup ? C'était William ?
- Speaker #0
Non, après, on a commencé effectivement à recruter une équipe qui faisait aussi de la 3D. Et William codait, tout à fait. mais modèle pas très scalable parce qu'à chaque fois tu fais du projet d'un client service tu fais du def custom pour ses gros clients et surtout avec une idée de dingue et puis tu sais après tu te tu te la fais non mais ça on peut pas et ça oui et ça si et au final tu as tu as tu étais tu as cette frustration là donc
- Speaker #3
là c'est comme ça que tu arrives à eva sport après
- Speaker #0
Et en fait, à un moment donné, pour marketer, parce qu'on était Smart Tank, on ne faisait pas que de la VR. Et en fait, pour gagner en crédibilité, on a décidé de créer une marque. Ce n'est pas une société, mais juste une marque commerciale, Smart VR Studio. Et en fait, pour lancer ce Smart VR Studio, on s'est dit, on va faire une soirée, on va inviter la presse. Et pour ça, on va faire une démo. Et en fait, on a créé une démo qui s'appelle Top Floor. Le concept est simple, c'est que tu es dans un ascenseur, tu arrives en haut d'un building à New York. Là, tu as une poutre. et tu dois marcher au bout de la poutre et après trip Vania Sky si tu veux retourner la réalité t'as 15 semaines c'est sauter si tu veux retrouver la réalité l'horreur donc là tu marchais déjà dans l'expérience ouais déjà là on avait on pouvait faire du 5 mètres c'était la technologie HTC Vive à l'époque et en fait on fait ça et on fait un buzz de fou avec TF1 qui nous demande d'amener l'expérience sur le truc et là on commence à avoir aussi des salles qui nous demandent la licence de ce jeu ... Et là on se dit en fait il y a un modèle de licensing avec le produit et le jeu qui est assez cool. Et effectivement je ne le dis pas mais on a toujours été... Moi petite personne, je suis très connecté au monde de l'e-sport et gamer. On avait organisé des activations avec Just Eat par exemple sur Starcraft 2 si vous connaissez. Hashtag pas ce soir, je n'ai pas envie de me faire manger parce que je joue et donc... Je commande chez Just Eat, donc on a fait des trucs assez cool en tant qu'agence là-dessus. Donc bref, on se dit, on commence à se dire, tiens, je commence à me dire à ce moment-là, c'est marrant, il y a peut-être un business pour licencier ça. Bref, on continue l'aventure Smart Versidio, ça se passe assez, voire très bien, parce qu'on était vraiment, je crois qu'il y avait trois studios à l'époque. en France, qui prenait tout le marché. Et puis, à un moment donné, on se pose, moi je cherche un genre de Call of Duty pour jouer en tant que client. Je ne le trouve pas. Et à un moment donné, je me dis, en fait, je pense qu'on devrait lancer un FPS, un fast shooter. Et on lance ça de manière très, très insouciante. parce qu'en fait on n'a aucun on n'a aucun background en développement de jeux vidéo donc nous on est plus des gens de la tech quoi en fait finalement et puis tu sais que l'univers du jeu vidéo ça consomme du people en fait on a fait Zero Gravity on a fait de la 3D etc mais c'est des expériences qui sont quand même ultra légères par rapport à ce que peut représenter le fait de développer un jeu de tir compétitif avec la volonté d'avoir une qualité qui est celle qu'on connait dans les jeux qu'on joue et qui sont développés par euh... des budgets à plusieurs centaines de millions. Donc honnêtement, si je n'avais pas eu cet insouciant, je pense qu'on ne l'aurait même pas fait. Mais du coup, on a lancé ça et bon an, mal an, là on arrive en 2017, on arrive avec un jeu qui n'est pas du tout en free-roaming, qui se joue potentiellement à la maison, Vision B2C, etc. Mais le jeu n'est pas incroyable. Mais on a développé quand même une base de moteur de shooting, etc. Et avec ce jeu, on commence un peu à distribuer la licence dans des salles de VR qui s'ouvraient. Et ça fonctionne plutôt bien. Et on commence à faire des premières compétitions. À l'époque, ça reste très très light, mais il y avait des petites compétitions qui se créaient. Donc tu avais un pote de quatre personnes et chaque joueur avait un espace. Donc il pouvait quand même se baisser, se tourner, mais pour avancer, il utilisait son joystick. Mais pas convaincu encore à 100%. Je ne sais pas si vous avez déjà vécu ça, mais quand vous avez un produit, mais vous n'avez pas encore l'impression d'avoir craqué le code. Et donc je continue à me dire mais qu'est-ce qui ferait la différence ? Et à un moment donné, je sais qu'on a cette discussion, on se dit en fait ce qui serait incroyable, c'est vraiment d'arriver à jouer sur un terrain de foot. Parce que là,
- Speaker #3
je suis un peu chiant.
- Speaker #0
Tête de France. Il faut savoir qu'à l'époque, aucun casque ne permettait d'aller au-delà de 9 mètres carrés. Maintenant, on a des casques qui le permettent, mais à l'époque, c'était vraiment...
- Speaker #3
La techno, elle n'existait pas.
- Speaker #0
En fait, tu avais deux technos. Tu avais une techno avec des caméras dans la salle. Je trouve que c'est une forme d'infrarouge qui te traque où tu es. Et l'autre techno qui est en reconnaissance d'environnement. Mais dans les deux cas, en fait, ils n'arrivaient pas à aller plus loin qu'un grand espace parce qu'après, tu avais trop de drift. Donc en fait, tu marches à un mètre. Réellement, si virtuellement, tu as fait un mètre dix, ce n'est pas très grave. Mais si tu fais ça sur 30 mètres, en fait, le drift à la fin, il est trop important. Et du coup, c'est un peu embêtant. Bref, du coup, je lui dis OK, mais c'est ça. Essayons de le faire, etc. Et tu avais un problème techno.
- Speaker #2
Tu avais déjà un problème techno pour arriver à en faire un vrai jeu. Et tu avais aussi un problème de ressenti, non ? Tu me disais...
- Speaker #0
Alors oui, en fait, ce qui se passe, tu as raison, c'est que dans le jeu qui n'était pas en déplacement libre, on appelle ça le free roaming. Il y a un moment donné où tu appuies sur un joystick pour te déplacer et donc toi tu ne marches pas, mais par contre ton personnage marche, avance, et potentiellement assez vite parce que c'est en mode Call of Duty. Et ça, ça peut te donner de la nausée et du motion sickness. Donc on avait plein de techniques, j'ai lu tout ce qui pouvait exister sur le sujet pour comprendre comment fonctionne l'oreille interne, etc. On réduisait le champ de vision par exemple, plus on avançait vite, plus on réduisait le champ de vision, donc ça réduisait fortement le pourcentage de gens qui ont du motion sickness. mais on n'était pas à zéro. Et mine de rien, il suffit que tu aies 1 ou 2% de... C'est les 1 ou 2% qui vont te mettre un commentaire.
- Speaker #2
Ils vont dire, attends, j'ai eu la gerbe.
- Speaker #0
J'arrête. Au final, c'est compliqué. Alors qu'en free roaming, à l'échelle 1-1, tu te déplaces, tu marches, tu n'as aucun sujet. Mais surtout, en fait, ce qui se passe, c'est qu'en tant qu'expérience, je trouve, à partir du moment où tu te déplaces sur un grand espace... et que finalement le fait de te déplacer dans ces grands espaces te déplace dans la map, en fait en termes d'immersion c'est juste incroyable. Et plus l'espace est grand, plus c'est immersif. Voilà, donc on entreprend la R&D là-dessus. et on loue un hangar dans le 77, il y a des trous au plafond, des pigeons et compagnie.
- Speaker #3
Jules Laleur qui dort dans un coin.
- Speaker #0
Exact. Voilà. Et donc on fait nos premiers tests là-dessus et ça marche pas dingue. Et en parallèle, on était en train de lever des fonds. Enfin en parallèle, on commence à se dire qu'il faut qu'on lève des fonds. Et concrètement, c'est vrai qu'on a vendu un truc qui ne marchait pas vraiment encore.
- Speaker #2
Non, mais comme l'expérience était vraiment différenciante, je pense qu'ils étaient un peu indulgents sur la qualité peut-être. L'expérience était quand même différente. Déjà, de base, ça n'existait pas trop.
- Speaker #0
En fait, c'était vraiment un précide à l'époque. Et comme ils ont vu ce qu'on avait fait sur SmartVers Studio, je pense qu'ils se sont dit qu'on était quand même assez sharp et qu'on avait renais le business et qu'on était finalement aussi reconnus comme les experts en réalité virtuelle en France et compagnie.
- Speaker #2
Je parlais plutôt du côté utilisateur parce que tu dis que ton produit n'était pas complètement abouti, mais d'un autre côté, c'était quand même une expérience assez innovante.
- Speaker #0
Oui, c'est sûr. ils sont un peu plus indulgents mais quand même la thèse on a levée avec Trust Esports qui du coup a compris notre vision esports du projet parce que c'est vrai que on peut voir Eva comme finalement un acteur du loisir là où nous on a toujours eu cet ADN esports et slash gamer donc ça c'était ta vision du temps 1 celle-là ouais exactement et c'est ce qui a fait la différence voilà et donc que... On arrive à lever des fonds, ce qui nous permet quand même d'accélérer sur la R&D. Et en même temps, on a cette Paris Games Week en 2019 qui arrive. Et grâce au VC, qui avait des contacts avec la Paris Games Week, on leur vend. On doit faire le premier stadium e-sport VR au monde, donc un truc de 1000 m². Et que comme la Paris Games Week c'est franco-français et que la Gamescom c'est l'événement en Allemagne qui est international, il faut que la Paris Games Week brille. Et donc nous on va les aider à faire un truc qui va être une première mondiale. Voilà. Donc ça c'est en juin, le truc marche pas. Et la Paris Games Week c'est en octobre. Donc là s'en suit une petite période de rush intense sur ça. Mais je me souviens quand même de ce moment, parce qu'il m'a resté gravé, en plus c'est un moment hyper perso, parce que j'étais quasiment tout seul. C'est qu'en fait, William m'appelle et me dit « Faut que tu viennes jouer, je pense que là, ça commence à bien tourner, j'ai craqué ci, j'ai craqué ça. » J'y vais, et là on fait une game. Honnêtement, c'était incroyable. Et là, j'ai enlevé le casque, et j'étais comme un enfant.
- Speaker #3
En gros, tu avais craqué le code. Voilà,
- Speaker #0
j'ai eu cette sensation, enfin. après plusieurs années quand même, d'avoir réussi ça. Et j'avais mon directeur commercial à l'époque, je l'ai appelé à ce moment-là, parce que c'est aussi un ami, et je lui ai dit, je viens de te faciliter ton job pour les prochaines années, c'est bon. A partir de maintenant, je sais qu'on a le produit, il n'y a plus qu'à maintenant. Et l'aventure Eva a démarré comme ça. Ça ne s'appelait même pas Eva à l'époque, on n'avait pas encore le nom.
- Speaker #2
Mais du coup je pense que c'est un bon moment de charnir parce que du coup t'arrives, ça y est le produit est là, tu sais que tu vas pouvoir le commercialiser. Et il y a un point qu'on voulait creuser avec toi, c'est justement sur le scale, c'est que t'as scalé et t'as décidé de partir en franchise. Parce que tu t'es dit que c'était un moyen plus rapide, parce qu'en fait il faut développer des centres dans lesquels tu vas pouvoir faire justement tes e-games virtuels. Et tu te penches vachement sur la franchise parce qu'elle est complexe. Elle est complexe parce que c'est pas juste, tu vas pouvoir redonner une franchise de Burger King. tu dois trouver l'endroit, tu as de l'immobilier, tu as de la techno, j'imagine que si, ce que tu disais, si jamais la techno elle ne marche pas, l'expérience elle est pourrie et donc du coup c'est compliqué. Et puis en plus tu veux créer une communauté, donc tu t'en crées les événements. Est-ce que tu peux revenir sur pourquoi tu es parti sur la franchise et du coup ce que ça englobe, parce que c'est vraiment une franchise 360.
- Speaker #0
Oui, en fait on ne sait même pas qu'on veut faire de la franchise à ce moment-là, on est juste déjà dans une approche où est-ce que le produit va plaire au grand public. C'était vraiment le premier POC. qu'on a voulu valider. La Paris Games Week nous a beaucoup aidé à ça.
- Speaker #3
Donc, ça a marché la Paris Games Week.
- Speaker #0
C'était incroyable. Honnêtement,
- Speaker #3
ça cartonnait.
- Speaker #0
Je n'ai pas encore vécu un moment d'entrepreneur aussi fort. On n'était vraiment personne au début de la Paris Games Week. Et à la fin de la Paris Games Week, même sur les réseaux sociaux, les gens disaient allez juste à la Paris Games Week pour tester ça. Il y avait six heures de queue. Le matin, je me rappelle d'un matin où j'arrive. un peu en retard parce que ça démarre à 8h30, un truc comme ça, et j'arrive vers 9h. Et j'allais vers le stand, et là, je me fais me bousculer par des mecs qui couraient parce qu'en fait, ils voulaient...
- Speaker #3
Comme les cercles de Carrefour.
- Speaker #0
Et franchement, c'était incroyable. Vraiment, c'était une expérience. Même la team qui avait travaillé sur le jeu, etc. Enfin, ils étaient là. Donc là,
- Speaker #2
ça marche.
- Speaker #0
Donc là, on sait qu'on a des clients potentiels. Et donc, effectivement, on a commencé à mettre en place le modèle de franchise.
- Speaker #2
Mais pour l'instant, au départ, tu le vendais à qui ? Là, tu as fait un événement, mais... avant de monter le modèle de franchise, tu le vendais à qui ?
- Speaker #3
Parce que là, tu as vendu le projet à la Paris Games Week à ce stade.
- Speaker #0
Même pas vendu, mais oui, ils nous ont permis de le faire. Mais tu ne l'as pas encore monétisé. On n'a pas encore monétisé, on a commencé la commercialisation en même temps que la Paris Games Week. Et avec effectivement un modèle de franchise. Et la raison numéro un, c'est qu'on s'est dit qu'il fallait qu'on reste une boîte tech. et qu'on voulait pas se perdre dans l'exploitation. Par contre, on aurait pu se dire qu'on fait une salle en propre, qu'on attend de valider le modèle,
- Speaker #2
au moins pour tester, et que...
- Speaker #0
Et c'était une option qu'on avait encore en tête à l'époque, sauf que post-Paris Games Week, on se prend, je sais pas moi, 15, 20 requests sur le jeu. Donc... Bah en fait,
- Speaker #3
des requests, excuse-moi, c'était les gens qui te demandaient d'ouvrir une salle.
- Speaker #0
Ouais, bah c'est quoi ce concept ? Est-ce que je peux l'ouvrir ? C'est génial, etc. Et donc, voilà. Du coup, en fait, on se dit, dont des mecs assez solides, qui ont déjà des choses dans du loisir, par exemple, qui ont déjà des bâtiments, parce qu'on y reviendra, mais le real estate est un énorme sujet par rapport au scale dans ce business. Et donc... on y va en fait en disant bah si on fait notre salle en fait on va pas réussir à accompagner ceux qui veulent ouvrir correctement donc et on soit on focus sur les aider à ouvrir et donc on arrive quand même à signer une dizaine assez rapidement une dizaine de franchisés donc c'est les gars qui ont quand même un profil un peu entrepreneurial parce qu'il faut déjà du business à sa côté. On les appelle les pionniers dans notre perso.
- Speaker #2
Et du coup, quand tu... Qu'est-ce que tu leur vends ? Qu'est-ce que tu leur mets à disposition ? Tu leur dis, les gars, il va falloir vous trouver une salle.
- Speaker #0
On leur vend, en fait, ce qui s'est passé. On leur vend surtout l'expérience de Paris Games Week. On leur dit, il y avait six heures de queue, le truc est dingue. Et bien, en fait, là, on a un business model de location-based VR, qui va être top. Et donc, effectivement... Le franchisé doit trouver son local, on l'aide, etc. Mais maintenant, on a une team de real estate, mais avant, on ne l'avait pas, etc. Donc, c'est vrai que ça a été assez sport quand même d'accompagner ces franchisés. D'autant qu'on a eu le Covid quand même qui est arrivé moins de six mois après. Ouais, c'est ça. Donc, c'est quand même arrivé très, très vite derrière.
- Speaker #3
Parce que quand tu parlais de la franchise tout à l'heure, ils disaient que c'était 360. C'est-à-dire que ce n'est pas juste trouver un bâtiment, ton histoire. C'est beaucoup plus compliqué que ça.
- Speaker #0
Le modèle de franchise, il est quand même ultra vertueux au niveau du scale dans la mesure où plus tu signes, plus tu es cash positif. Alors que dans des modèles de SaaS ou autre, en fait, plus tu grossis, plus tu vas burn du cash avant d'atteindre une rentabilité qui peut être assez loin potentiellement dans ton P&L. Et du coup, nous, ce qui est génial, c'est que plus on signait des franchises... avec les droits d'entrée, avec aussi les setups à payer au départ, même avant d'avoir le revenu récurrent, en fait, on a un modèle qui est déjà très positif.
- Speaker #1
Parce qu'on parle beaucoup du modèle, mais comment il se décline un modèle de franchise ?
- Speaker #3
Surtout sur ce métier-là.
- Speaker #1
Juste pour comprendre, pour les auditeurs, tu prends le droit d'utilisation de la marque et du logiciel.
- Speaker #0
Il y a trois choses, en fait. C'est le droit d'entrée. On va dire ça, c'est en gros pour dire bonjour. Après, tu as le setup, ce qu'on appelle la pré-production, qui intègre aussi l'achat du matériel, plus la configuration globale et aussi une code-part R&D de notre produit. Donc ça, c'est avant d'ouvrir. Et après, à l'ouverture, on prend un fix-fi qui est la licence du jeu et le support et un pourcentage sur le chiffre d'affaires.
- Speaker #2
Des royalties. Des royalties, exactement. Et du coup, si on peut revenir sur ce que tu leur mets à disposition. parce que tu disais tout à l'heure tu... Évidemment, quand tu as grossi, tu as commencé à prendre une type real estate parce qu'en fait, j'imagine qu'il faut quand même certaines caractéristiques. Déjà, il faut le trouver, il faut prendre le bail. Il y a quand même tout un savoir-faire là-dessus. Et puis derrière, comment tu le remets à disposition de tech ? Mais du coup, il faut bien que tu achètes le matériel. Comment tu as sourcé du matériel pour arriver à pouvoir l'installer ? Comment tu as organisé tout ça ?
- Speaker #3
Parce que même si le matériel n'existait même pas.
- Speaker #0
Alors en fait, on a... Je pense qu'on a été assez bons sur ça dans le sens où tout de suite on s'est dit, c'est peut-être notre passif de tech entrepreneur où on aime bien les process et tout ça, où en fait dans la franchise on a un truc qui s'appelle le manuel opératoire. que tu dois délivrer aux franchisés. Nous, on l'appelle Bible, mais en gros, très vite, on a commencé à formaliser la Bible d'Eva. Donc, ça allait de tout le process d'exploitation, les configurations des ordi, etc., jusqu'à la couleur des murs, comment tu dois accueillir le client, comment tu dois pricer, etc. Donc,
- Speaker #3
l'expérience client était vraiment chiadée dès le départ.
- Speaker #0
Oui, on a travaillé très vite là-dessus, effectivement. Et je pense que ça, c'est un... c'était un... Elle doit faire 200 pages, la Bible, aujourd'hui, mais c'est un travail qui est quand même assez fastidieux à faire, mais qui nous a permis aussi, nous, de rendre...
- Speaker #2
T'as formalisé tout ce que t'avais intuité et que t'avais mis en place pour la fameuse semaine. Tout ça, t'as dû décortiquer toutes les briques. Donc, il y a la partie salle, il y a la partie techno, il y a la partie comment tu montes les process, comment t'opères. Et puis, j'imagine aussi qu'après, il y a toute la partie entertainment, parce que derrière... c'est une communauté qui se retrouve je sais pas vous avez un bar on a un bar oui on a même des restaurants et donc du coup t'as été dans tout ce concept là ?
- Speaker #0
ouais comme à chaque fois en fait on a je pense en culture d'entreprise on y va à chaque fois à 100% et on attend pas on y va beaucoup à l'intuition on est allé beaucoup à l'intuition avec une conviction forte de c'était quoi l'expérience client à ce moment là Merci. Et donc on a formalisé, on a pris l'anarchie, on a designé ce qu'est un EVA aujourd'hui. Et quand tu vas dans n'importe quel EVA, tu retrouves quand même cette signature même de design du lieu, avec le cyberbar que tu retrouves partout, les mobiliers qui sont tous les mêmes, les murs.
- Speaker #3
Les couleurs un peu noires.
- Speaker #2
C'est super important parce qu'en fait ton risque c'est quoi ? C'est qu'en fait tu pars sur une franchise et puis que ça se dilue, et qu'en fait t'es des mecs qui montent un truc qui ne ressemble pas à ce que toi tu voudrais, que l'expérience ne soit pas bonne. Et donc, en fait, tu ne retrouves pas le concept, la techno ne marche pas, et puis ça te fait une expérience qui est pourrie, des revues qui sont pourries, et du coup, ça vient pénaliser ta marque. Oui,
- Speaker #0
et puis en fait, ce truc-là, on l'a appris avant Eva, dans le sens où tu sais, quand on avait créé le jeu en mode pod, et qu'on a distribué, on a licencié ce jeu dans des salles qui n'étaient pas les nôtres, des salles qui faisaient plein de jeux différents, on voyait des commentaires en mode, le jeu, il n'est pas top. Et du coup, en fait, on se rendait dans la salle et là, on voyait que le mec avait mis un PC par terre, tu te prenais les pieds dans le fil quand tu jouais. Et du coup, en fait, tu as une mauvaise expérience du jeu, mais elle n'est pas forcément uniquement liée au jeu en tant que telle. Donc, en fait, on s'est dit, il faut qu'on aille vers un truc. Turnkey complet,
- Speaker #2
complètement packagé.
- Speaker #3
Ça, il a raison, parce que c'est vrai que les salles de verre, même en région, c'est des trucs tout chipouilles, tout dégueulasses, avec un vieil ordi.
- Speaker #0
C'était ça. Là,
- Speaker #3
t'as pété le truc. Ça a été une vraie expérience de AZ.
- Speaker #0
On avait un mindset McDo, en fait.
- Speaker #2
Et comment t'es sûr, justement, qu'après, ils appliquent bien la Bible ? C'est-à-dire qu'après, le franchisé, tu vas, tu le surveilles, tu passes derrière, tu vas jouer au même. Enfin, t'envoies des mecs pour jouer.
- Speaker #0
En fait, au début, ils n'étaient pas beaucoup, donc c'était facile. C'est plus challengeant maintenant, alors qu'on a plus de process.
- Speaker #2
Tu vois le client mystère, c'est un mec de son équipe qui va jouer là-bas et qui dit rien. Et qui dit en fait, les mecs...
- Speaker #1
Pas trop incognito.
- Speaker #0
Moi, je ne suis pas du tout incognito, mais on a...
- Speaker #1
On t'a reconnu.
- Speaker #0
Comment tu vas développer les clients mystères, c'est hyper important. Mais je pense qu'hormis le contrôle, il faut surtout driver les franchisés pour qu'eux, ils aient conscience que ces points-là, ce n'est pas pour les contrôler, mais parce que c'est positif pour leur business de le faire. correctement. Et c'est ça, en fait, on parle souvent de développer sa culture d'entreprise. Nous, on a travaillé de développer notre culture d'entreprise, mais en fait, on se rend compte aujourd'hui que maintenant, il faut qu'on développe la culture du réseau de franchise. Parce que mine de rien, aujourd'hui, il y a 500 personnes, rien qu'en France, qui sont indirectement salariés d'Eva, d'une franchise d'Eva. Et donc, cette culture-là, aujourd'hui, c'est un vrai sujet.
- Speaker #3
C'est malin. Et je reviens juste sur cette notion de franchise. Tu as une sélection draconienne, tu me parlais de McDo.
- Speaker #0
Alors, à l'époque, on est toujours très loin de McDo. McDo, ils font des assessments. Puis, six mois après, ils te disent si tu as eu la chance d'être sélectionné, etc. On n'en est pas là. À l'époque, on n'était vraiment pas du tout là. En fait, à l'époque, celui qui voulait signer, on le signait.
- Speaker #2
Tu penses qu'il passe ?
- Speaker #0
On ne vérifiait pas s'il était salvable, si ça existait.
- Speaker #1
Tu ne peux plus passer à un bon fit. Le temps béni, il finit pour toi.
- Speaker #0
Maintenant, on a effectivement énormément step-up sur... le scoring du candidat. Et on a défini beaucoup de critères qui font qu'on sécurise au maximum le succès de la salle. Et c'est quoi pour toi du coup le profil type d'un gars où tu sais que ça peut le faire ?
- Speaker #1
Alors le profil type... Si tu veux ouvrir une salle de... Le profil type, c'est quelqu'un qui a un background déjà entrepreneur, qui est communiquant parce que mine de rien c'est un métier de commerçant, il faut faire venir les gens dans une salle. Deuxième truc, il faut qu'il soit localement implanté dans un monde idéal. Parce que, pareil, quand tu vas... Je prends l'exemple de Valence, par exemple. On a ouvert à Valence, qui n'est pas une très grosse ville en soi. Par contre, les franchisés là-bas, ils ont déjà eu des business de type bar, etc. sur Valence. Et quand ils ont ouvert, ils ont un réseau. Et quand ils ont ouvert, ils ont dit qu'ils allaient ouvrir à Eva. En gros, tout Valence était au courant. Et leur lancement, il était fulgurant. Ils étaient, je crois, top 2 ou top 3 du réseau au bout du deuxième mois. Ce qui est exceptionnel. Et donc, voilà, ce background d'entrepreneur, cette connaissance de l'écosystème local, il est clé pour trouver un local, pour avoir le support de la mairie ou autre, et pour ramener les gens finalement dans ta salle aussi day to day.
- Speaker #2
Puis avoir des reins un peu solides.
- Speaker #1
En fait, la solvabilité maintenant, effectivement, à l'époque, on avait déjà la solvabilité, mais on se rend compte qu'aujourd'hui, c'est un critère qui, effectivement, doit être là. mais qui, finalement, dans notre pondération, il arrive maintenant, il est moins important qu'avant.
- Speaker #0
Et tu l'as dit, un point sur lequel je voudrais revenir, c'est quand on voit ton business de loin, on n'a pas forcément l'idée de toute la tech qu'il y a derrière. C'est un métier qui reste très, très tech, très compliqué pour que, justement, tu aies une expérience utilisateur qui soit dingue. Comment tu as réussi à passer de ton POC à vraiment une tech qui est robuste et qui est d'autant plus robuste que, justement, ton entrepreneur qui la monte, lui, il n'a peut-être pas du tout envie de se poser des questions, il n'a pas du tout ton parcours. Et c'est d'ailleurs ce que tu voulais garder, tu voulais garder une ADN très tech et c'est pour ça que tu as franchisé. Comment vous vous êtes mis à développer ? Ça vous a demandé quoi pour arriver à faire un produit un peu fini pour vous franchiser ?
- Speaker #1
Le jeu, on a commencé finalement à développer les débuts du jeu et de la techno en 2017. On a créé la boîte en 2019, mais finalement on avait quand même déjà des choses, des briques. Le jeu, on le développe encore aujourd'hui. Et je pense que ce qui fait la différence, ce qui nous différencie d'ailleurs de toute la concurrence, c'est qu'on va de manière... Globalement, sur tous les sujets qu'on investit, on va dans le détail surtout très très loin. Sur le jeu, je me rappelle qu'on a eu des discussions sur quelle taille devait faire la barre de vie au-dessus de toi pour qu'on la voit correctement. Tous les détails sont importants. Quand tu joues, tu ne te rends pas compte. Tu te dis juste, ah c'est bien. Mais en fait, ce bien, il est la somme de plein de petites choses qui se suivent. C'est la même chose pour l'exploitation. En fait, enchaîner, faire une démo, entre guillemets, à l'appareil Games Week versus exploiter de samedi 10h à samedi 1h du matin avec des Game Masters qui n'ont pas une formation d'ingénieur et qui doivent opérer toute la journée sans rupture de service, ça demande en fait de pousser tous les points de détail qui vont créer ta routine d'exploitation, développer des softs qui vont te permettre de gagner 10 secondes par là, 20 secondes par ci, pour que l'interpartie soit réduite au maximum, etc. Donc tout ça, c'est un travail assez monumental pour avoir un produit qui est passé d'un proto à un truc qui est industrialisable en franchise.
- Speaker #2
Et puis pareil, le déplacement des mouvements, ce qu'on dirait un gros QR code au sol, c'est quoi ça ?
- Speaker #1
En fait, le casque... qu'on utilise aujourd'hui, il a une technologie avec des caméras qu'il a sur lui et en gros, on fait un apprentissage de l'environnement. Et donc, pour lui faciliter son apprentissage de l'environnement, on a créé une sorte de gros QR code au sol et aussi des patterns sur les murs et en fait, dans cet espace-là, il n'y a aucun pattern qui se répète. Ce qui fait que lui, quand on lui apprend son environnement, il va savoir à un moment donné où il est et ce qui est l'objectif de... pour qu'il n'y ait pas de drift entre les joueurs. Mais par contre, là où on a apporté une technologie en plus, nous, c'est que ça, ça marche à un joueur, mais comme chaque casque apprend, fait son propre apprentissage, au final, tu peux avoir du drift entre les joueurs. Et comme on fait de la compétition, il faut que ce soit ultra précis.
- Speaker #2
C'est-à-dire que quand tu te décales d'un mètre dans le jeu ?
- Speaker #1
En fait, ça veut dire qu'entre deux joueurs, tu peux avoir à un moment donné un drift entre l'avatar virtuel et réel. c'est à dire Bah si par exemple il y a un mètre de décalage, ça veut dire que moi en fait je te vois virtuellement là, mais à droite il n'y a personne, donc je passe à droite, sauf qu'en fait à droite il y a la vraie personne.
- Speaker #2
Là boum,
- Speaker #1
le chute. Voilà, et ça c'est un risque de collision et ça peut... rentrer dans quelque chose sans le voir, ton corps n'est pas prêt, ne s'attend pas à ça, même à basse vitesse c'est très violent. Et du coup cette précision là, on a mis beaucoup de temps à aboutir à cette perfection dans le tracking et dans le zéro drift, là où d'autres expériences de VR où tu visites des pyramides ou des trucs comme ça, qu'on est allé tester, il y a du drift. Et ce n'est pas très grave, en fait, parce que tu visites une pyramide et au final, tu n'es pas en train de courir, de te baisser. Et donc, ce n'est pas très important. Nous, comme on fait de l'e-sport, ça a été vraiment un gros challenge. Et je vois le temps qui passe.
- Speaker #0
Petite dernière question. Tu nous as dit que tu étais en train de scaler. Comment on part à l'international ? Parce que j'imagine qu'il y a quand même aussi une... Franchement, une culture un peu française, tu as développé ça en France, comment on importe un truc qui n'existe pas et comment on crée une nouvelle catégorie ? Parce qu'en fait, tu as créé une catégorie du sport, parce que les sports existent, pratiqués, etc. Tu les vois tous derrière leurs ornis, mais toi, tu cours à côté. Donc, comment tu crées une catégorie et comment tu exportes ça et tu fais connaître ça à l'étranger ?
- Speaker #1
Je pense que ce qui nous permet de scaler à l'étranger globalement, c'est que 1, notre focus numéro 1, c'est l'expérience joueur. devant tout, devant le business model, devant tout. Et en fait, c'est ça qui nous obsède. On veut qu'on soit la meilleure expérience au monde en VR. Deuxième truc, c'est que je pense que pour réussir le scale, il faut savoir dire non. À chaque fois, on a des mecs qui viennent, bonjour, je vais faire ça, mais moi, j'ai aussi un karting à côté, ou je vais faire ci, ou c'est dans un poteau au milieu, est-ce que vous pouvez me faire une map custom pour... Non, non, non. En fait, on a un produit, tu le prends, tu le prends pas, et c'est comme ça qu'on arrive à scaler. La grosse force d'EVA, c'est qu'on n'a pas adapté le produit quand on va à l'international. On a sorti le produit aux US, au Middle East, en Asie et en Europe. Et en fait, le fit joueur, il est le même. Donc ça, c'est quand même...
- Speaker #2
Oui, tu n'as pas besoin d'adopter culturellement le code.
- Speaker #1
Non, parce qu'on a repris les codes de jeux qui sont mondialement connus et au final, tout le monde adhère. Tu dois adapter par contre le reste type le food and beverage, etc.
- Speaker #0
mais hormis ça le gros tu l'adaptes ouais mais ton point qui est compliqué c'est qu'il faut que tu trouves tes fameux pionniers tes entrepreneurs qui vont ouvrir ça et ça à balance tu peux le trouver t'as ton réseau en plus tu sais tout de suite si le mec il est connecté ou il est pas connecté à Jeddah comment tu gères ça tu trouves les porteurs de projet d'un point de vue contractuel c'est
- Speaker #1
un changement je pense alors en fait trouver un porteur de projet je trouve en franchise c'est hyper compliqué parce que tu peux pas trop prospecter t'es pas comme dans un business où tu vises tous les directeurs marketing de tout. tel grand compte. Et donc nous, on a toujours fonctionné avec de l'inbound. 100% inbound. Donc on a monté une machine de guerre d'inbound marketing.
- Speaker #2
Qu'est-ce que c'est pour ceux qui écoutent ?
- Speaker #1
Concrètement, c'est... Il y a une grosse partie qui est de générer du trafic sur ce qu'on appelle des landing pages. Donc une landing page, c'est vraiment une one page. comme un one pager où tu vas pitcher ton produit et dans lequel tu vas aussi essayer de le qualifier. Par exemple, notamment, quel est votre rapport ? Quel est votre rapport personnel à disposition ? Et donc, tu remplis les cases, tu remplis le formulaire. Ça, ça arrive dans un CRM. Et derrière, en fonction de comment il a été qualifié, il est traité par l'équipe Sales.
- Speaker #0
En fait, ça demande quand même de te faire connaître. En fait, il faut que tu crées du trafic. Les gens s'intéressent à toi. Et à ce moment-là, tu récupères des infos et puis là, tu attaques.
- Speaker #1
Et après pour le closing il faut développer l'awareness Donc une fois que tu as ce trafic là Un truc comme la Paris Games Week nous donne beaucoup de crédibilité Parce que tu as des articles de presse Et donc c'est cette génération C'est comme quand tu fais du recrutement Tu dois avoir des candidats Mais il faut aussi la marque employeur si tu veux à un moment donné le signer Donc c'est ce duo là Faire tester le produit c'est la meilleure des pubs j'imagine On a 30% de nos leads Qui viennent des salles ouvertes Mais quand tu ouvres un nouveau pays encore faut-il ouvrir la première salle Il ne va pas faire 6000 bandes pour tester Exact.
- Speaker #3
je pense que partir sur la troisième partie parce que là on a abordé l'international et je pense que peut-être qu'on va avoir des moments mais finalement c'est quoi le endgame parce que tu es passé de 1 à 57 salles tu es quasiment dans tous les pays enfin dans tous les continents bien on est au début de l'international quand même mais mais oui quand même c'est
- Speaker #1
quoi ton ambition à s'arrête quelque part il ya une raison que tu t'es fixé tu en fait souvent tu sais quand on a quand il ya des start up on dit souvent qu'elles ont fait des pivots Nous, on n'en a jamais fait. On a toujours... La vision qu'on a de 2019, elle n'a pas bougé aujourd'hui.
- Speaker #2
Tu aurais pu l'écrire, elle n'aurait pas bougé d'un vieux tas.
- Speaker #1
Exactement. Et c'est plutôt rassurant, je trouve. Mais du coup, le endgame pour nous... C'est de devenir une nouvelle discipline sportive et de révolutionner en même temps le monde de l'esport et du gaming et de devenir une nouvelle brique esport qui est vraiment reconnue au même titre qu'un League of Legends ou un Counter-Strike. Mais aussi finalement d'être considéré comme un sport. D'ailleurs aujourd'hui on fait une vraie différence entre l'esport et le sport. Je suis assez convaincu que demain, le sport sera très connecté, que l'e-sport sera de plus en plus sportif, physiquement en tout cas, et que peut-être qu'on ne fera même plus la différence. Et donc, nous, notre endgame, c'est de devenir ce nouveau sport, mass market. C'est pour ça que l'international, on pourrait dire, on fait d'abord l'Espagne, après l'Allemagne, et ça marcherait très bien en termes de PNL, parce qu'au final... D'aller partout, on prend plus de risques. Mais en même temps, on a ce time to market. Et notre but, si on veut devenir cette discipline consommée par tous, il faut qu'on aille partout à l'international. Donc voilà, c'est faire partie des prochains JO e-sport.
- Speaker #2
Ça existe les JO e-sport ?
- Speaker #1
Oui, les Saoudiens ont racheté la licence là. Et les premiers JO e-sport ont relu en
- Speaker #0
2027. Donc tu peux le mettre dans cette catégorie-là en essayant de créer une sous-catégorie.
- Speaker #1
Exactement. Et moi je pense qu'Eva aujourd'hui a le potentiel de devenir aussi gros qu'un League of Legends en termes d'écosystème compétitif, ne serait-ce qu'en France, on a quand même aujourd'hui pas loin de 4 centimes qui évoluent en compétition. Là, dimanche, d'ailleurs si vous ne faites rien, vous êtes les bienvenus à Montreuil, on a la finale de la Ligue 1. Donc il y a 20 000 euros de cash price, il y a quand même des équipes maintenant qui sont assez pros qui viennent, il y a des préparateurs sportifs, des kinés, etc. Il y a des sponsors, c'est diffusé à la télé.
- Speaker #2
Et toi t'es le gourou dans tout ça quand t'arrives, t'es la star ?
- Speaker #1
Au début j'étais beaucoup, je me suis un petit peu retiré parce que je me prenais des messages directs de tous les joueurs, etc. C'est bien Gérard. Du coup maintenant je laisse ça à mes C-Level et notamment Yacine qui est le VP Sport. Mais il y a vraiment le but de ce sport qui vient, etc. Donc en fait il faut qu'on arrive à reproduire ça à l'international. Et c'est un vrai sport Eva, pour ceux qui ont joué.
- Speaker #3
D'ailleurs pour ceux qui nous regardent sur Youtube. Allez voir Jean, il est balèze.
- Speaker #0
Oui, il est un peu stock. C'est la question d'après, c'est qu'est-ce que tu fais pour te détacher ?
- Speaker #1
Avant Eva,
- Speaker #3
Jean, c'est pas du tout comme ça.
- Speaker #1
Il y a des interviews réelles de joueurs qui ont perdu 12 kilos en 6 mois en jouant Eva. Tu peux t'abonner, battle pass.
- Speaker #3
Tu disais en micro, donc t'es installé... vers la Rochelle. Tu as une façon de vivre pour garder la forme, pour être au top, pour vivre les 20 prochaines années d'Eva en pleine forme ?
- Speaker #1
C'est vrai que quand j'avais mon agence, on bossait avec tous les grands comptes, ils avaient leur siège à la Défense ou à Paris, donc ce n'était pas envisageable de vivre en province. Moi, je suis un énorme fan de sport de glisse, donc ski, wakeboard, kitesurf. Et donc là, Euh... Mon rêve, c'était d'être au bord de la mer. Et donc, avec Eva, elle a grossi. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, j'ai la chance d'avoir... Moi, j'adore mon job de tous les jours parce que aujourd'hui, j'ai une team de six levels qui vraiment gèrent... Pas tous, mais qui gèrent vraiment l'opérationnel de manière incroyable. Et donc, au final... Et aussi, nos clients, finalement, ne sont pas forcément à Paris, voire pas du tout. Et donc, c'est très... C'est très possible pour moi. Avec le Covid, tout ça, j'ai déménagé à La Rochelle et je reviens bien sûr à Paris très régulièrement. Mais ça fonctionne assez bien. Et la qualité de vie là-bas, je vous recommande. J'ai la chance de pouvoir, par exemple, aller, je finis mon meeting visio à midi et à midi 10,
- Speaker #2
pour le one kite.
- Speaker #1
C'est quand même sympa.
- Speaker #3
Stylé.
- Speaker #1
est-ce que tu aurais un livre que tu recommanderais aussi à nos éditeurs que tu penses que ça pourrait leur donner en fait là j'ai je trouve que le challenge est de plus en plus c'est le recrutement et de trouver les bonnes personnes et J'ai lu certaines biographies qui étaient super inspirantes, etc. Mais finalement, le livre que je passe à tout le monde, tous mes managers, c'est de Method to Recruit, qui est incroyable parce qu'en fait, elle a révolutionné ma façon de recruter. Et je pense que c'est aussi ce que je n'avais pas réussi à faire avec Smart & Geek, de processiser vraiment à fond le recrutement. réussir à recruter des gens qui vont faire décoller ton business. Ça, on le dit, mais en fait, on met beaucoup à chaque fois l'entrepreneur en lumière sur la réussite. La vérité, c'est que ta boîte, elle va décoller à un moment donné si tu arrives à recruter des gens qui vont être meilleurs que toi sur plein de sujets. Et c'est ce qu'on a réussi à faire, je pense, avec Eva ces dernières années. Et donc là, on a vraiment une dream team. Il n'y a pas, je pense, une personne dans Eva qui n'est pas incroyable.
- Speaker #2
Oui, et puis il doit être picousé au modèle.
- Speaker #1
Tout le monde est passionné à fond avec ça.
- Speaker #2
Je vais faire la conclusion, en tout cas sur tes points de scale et comment tu as réussi cette success story qui est bien engagée. Moi, j'ai retenu trois points. Déjà, tu as eu la vision du e-sport dès le début. Et c'est vrai que tu aurais pu être associé à toutes les salles que tu me disais, je vois très bien, ou les laser games que tu as en région pour les teenagers et tout. Ce n'est pas du tout la vision que tu as eu de ce produit-là. Ensuite, je pense que ce serait intéressant de faire un vrai focus là-dessus, parce que c'est l'expérience utilisateur, moi, ce qui me manque dans l'échange. Tu es un obsédé de l'expérience client. Quand tu me parles, c'est quoi ? La Bible, c'est ça ? Enfin, le Bible. Attends, je te l'ai fait en français. Yes, t'as vu ? J'avais compris. Non, mais toute cette obsession d'avoir créé la meilleure expérience de jeu possible, c'est absolument canon. En plus, j'ai déjà testé un Eva sur Cannes, et je vois très bien un peu l'expérience qu'on vit. C'est hyper immersif quand t'arrives, les murs noirs. Même la façon dont parle le Game Master et tout. Je trouve que ça se voit que c'est vraiment travaillé. et troisième point c'est la culture de franchiser que tu es en train de développer C'est de dire qu'il n'y a pas que la culture d'entreprise, il y a aussi la culture de la communauté que tu as créée autour de la marque Eva. Et celle-là aussi, elle est aussi importante que la culture de tes collaborateurs.
- Speaker #1
Oui, ça on s'en rend compte maintenant effectivement. Mais je suis d'accord avec toi, on pense souvent à... Enfin, je pense que le produit en fait, ça paraît être... On pourrait dire ça, je ne suis pas en train de révolutionner le business en disant ça, mais en fait, à un moment donné, si tu n'as pas un bon produit, tu ne peux pas le vendre. Et en fait, j'ai aussi eu des sociétés, j'ai créé une startup dans le recrutement qui s'appelait Job Around Me. J'avais la vision et je suis convaincu que ce produit d'ailleurs aurait marché, mais je n'ai pas réussi à exécuter un produit pour avoir un truc qui tourne vraiment. Et la boîte, on a loupé la deuxième levée de fonds parce qu'on n'avait plus de cash, etc. Et du coup, avec Eva, en fait, je me suis vraiment mis dans ce mindset où je me suis dit, il faut absolument qu'on ait un banger en termes de produits et ensuite, tout le reste va suivre. Je préfère investir dans le produit que dans le marketing, en fait. Parce que derrière, marketer un truc qui n'est pas top, en fait, tu dépenses de l'argent, mais c'est un feu de paille. Là, on sait que les gens vont revenir. Donc voilà, l'euro investi, finalement, rapporte beaucoup plus.
- Speaker #2
Oui, ça se voit que tu as cette sensibilité-là au design, à l'expérience client. C'est quelque chose qui est depuis longtemps chez toi.
- Speaker #1
C'est vrai qu'on n'a pas trop fait ça en mode études de marché, parce que c'est un océan bleu plus plus, et qu'on a plutôt fait ça... On s'est dit si... Moi, j'ai été mon propre client. La clé, c'est est-ce que Jean aime bien le jeu ? C'est vrai que c'est un peu restrictif, mais ça a fonctionné jusqu'à maintenant.
- Speaker #3
C'était exigeant, ça marche. L'invité ? Tu t'engages à inviter qui dans le podcast ? Après, il y a un contrat à signer, c'est sérieux.
- Speaker #1
C'est-à-dire qu'il faut que je le convainque de venir derrière.
- Speaker #0
Qui t'auras envie vraiment de nous présenter ? Quelqu'un que tu trouves inspirant ?
- Speaker #1
En fait, je connais quelqu'un d'inspirant qui est un très bon ami à moi et qui m'a coaché, me coache toujours d'ailleurs sur Eva. C'est un ami de base et là, il me coache sur Eva maintenant. Il s'appelle Jonathan Azoulay, je ne sais pas si vous... Il avait créé Talent.io. Et il a énormément apporté au projet. On a fait des stratégies de levée de fonds qui étaient incroyables avec lui. Franchement, on a fait des trucs assez fous et il m'a vraiment tiré vers le haut. Donc, j'ai cette symbiose avec mes cofondateurs. Mais les moments que j'ai avec Jonathan, qui est aussi au bord d'Eva, m'ont vraiment permis de passer pas mal de steps hyper importants. Et c'est un super entrepreneur. Il a une expérience entrepreneuriale. assez dingue et ben voilà je pense que vous avez un très bon podcast
- Speaker #0
Jonathan quel bienvenu et ben t'es bienvenu bon ben merci beaucoup Jean merci bravo Jean merci à bientôt ciao