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Mindways

EP 25 : Comment rebondir et réussir sa reconversion professionnelle Avec Annie Daburon

EP 25 : Comment rebondir et réussir sa reconversion professionnelle Avec Annie Daburon

45min |24/11/2024
Play
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EP 25 : Comment rebondir et réussir sa reconversion professionnelle Avec Annie Daburon

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45min |24/11/2024
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Description

T'es tu déjà demandé pourquoi tant de professionnels choisissent de rebondir et de se réinventer dans leur carrière ? Dans cet épisode de Mindways, Sébastien Corlouer s'entretient avec Annie Daburon, consultante en orientation scolaire et en reconversion professionnelle. Ensemble, ils plongent au cœur des tendances croissantes en matière de reconversion professionnelle, un sujet qui touche de plus en plus de personnes dans un monde en constante évolution.


Les crises économiques et sanitaires ont profondément bouleversé notre vie personnelle et professionnelle, incitant de nombreuse personnes à repenser leurs aspirations et à envisager de nouvelles voies. Annie partage son parcours inspirant et son expertise, révélant comment elle accompagne ceux qui souhaitent se reconvertir. Elle insiste sur l'importance cruciale de comprendre ses motivations et d'effectuer un bilan de compétences pour naviguer avec succès dans ce processus de transformation.


Au fil de la conversation, ils explorent également les défis et les opportunités qui se présentent lors d'une reconversion. Quelles sont les peurs qui paralysent souvent les individus ? Comment les entreprises peuvent-elles jouer un rôle positif dans ce parcours ? Annie et Sébastien mettent en lumière les obstacles psychologiques que rencontrent souvent ceux qui désirent changer de carrière, tout en proposant des stratégies d'entrepreneuriat pour surmonter ces barrières.


Les nouvelles générations, avec leurs attentes et leurs compétences uniques, redéfinissent le marché du travail. Quelles sont les compétences essentielles à développer pour s'épanouir dans cet environnement dynamique ? Dans cet épisode de Mindways, tu découvriras comment le développement personnel, le leadership et la résilience sont des éléments clés pour réussir dans sa vie professionnelle et personnelle.


Mindways le podcast pour rebondir. Alimente ta dose de motivation en pensant à t'abonner. Je t'aide à améliorer ta vie personnelle et ta vie professionnelle avec une bonne dose d'inspiration.


Retrouve Annie Daburon :

🌐 : https://adonia-reconversion.fr

🔗 : https://www.linkedin.com/in/annie-daburon-9600754a/


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Transcription

  • Speaker #0

    conversation très fluide et naturelle, très agréable à écouter. Merci à tous les deux. Cécile, merci pour ton commentaire. Aujourd'hui, on va parler d'une tendance qui tend à s'accroître ces dernières années, qui est le souhait des professionnels en poste d'envisager une reconversion professionnelle ou un changement de carrière. Les carrières uniques dans une société sont devenues l'exception. Cette évolution est le résultat de multiples facteurs allant de la transformation économique aux aspirations personnelles des individus. Elle est renforcée par la dernière crise sanitaire et les aspirations générationnelles. Dans cet épisode, nous allons parler de la reconversion professionnelle. Qui touche-t-elle ? Comment l'opérer avec succès ? Y a-t-il un bon moment ? Toutes ces questions que tu peux te poser si ce projet se dessine devant toi à court ou moyen terme. Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Annie Daburon, consultante en orientation scolaire et en reconversion professionnelle, pour aborder ce sujet passionnant de la reconversion. Annie, bonjour et bienvenue. Pouvez-vous nous parler de votre... parcours et de ce qui vous a conduit à vous spécialiser dans l'accompagnement et la reconversion professionnelle.

  • Speaker #1

    Bonjour Sébastien, merci de m'avoir invité. C'est un grand plaisir pour moi de partager tout ce que je vis au quotidien. Je fais un métier vraiment passionnant et j'ai des belles histoires de vie évidemment à échanger avec vous. Pourquoi je suis venue à ce métier ? En fait, c'est une reconversion aussi. Je pars du principe qu'on parle bien aussi de ce qu'on a vécu et je l'ai vécu aussi. J'étais pendant plus de 20 ans à des postes de forte responsabilité dans le marketing et la communication des groupes de presse. Et puis, je sentais qu'il y avait des trucs qui ne collaient pas complètement. Je travaillais énormément, ça a impacté un peu ma vie privée. Et puis, il y avait un malaise un petit peu bizarre que je n'arrivais pas à analyser. Et j'ai fait, comme beaucoup de gens, un bilan de compétences. C'est très long. Ça m'arrange quelques RTT, quelques projets payés, le temps de faire toutes ces heures-là. Et j'en suis ressortie avec l'idée que c'est un peu comme les CIO pour l'orientation scolaire. Si on a une idée au début, on la retrouve à la sortie. Et si on n'a pas trop d'idées, on n'en a toujours pas à la sortie. Et donc, j'ai continué à travailler. Et puis, dans un package de sortie d'une entreprise, on m'avait… proposé un accompagnement par une structure anglo-saxonne qui m'a fait un test. Et là, bingo, eureka, j'ai compris pourquoi ça n'allait pas dans tous ces postes salariés, qui par ailleurs avaient des projets très sympathiques. En fait, dans ce test, j'ai découvert que j'avais un pôle entrepreneurial extrêmement fort et qu'en fait, c'était le salariat qui ne me convient pas. Et ça... On ne pouvait pas le changer. Je pouvais changer de job autant de fois que je le souhaitais. Si je restais en poste salarié, ça ne collait pas.

  • Speaker #0

    C'est vraiment le futur du poste.

  • Speaker #1

    Voilà. Comme je suis une personne un tout petit peu dynamique et étonnique, action, réaction, on me dit que j'ai un profil entrepreneurial. Je me dis OK, je vais créer ma structure. Donc, j'ai lancé un premier projet qui a été bloqué par les banques. Ils n'ont pas voulu financer. J'ai lancé un deuxième projet qui, là, a été bloqué par l'administration parce que ça supposait une activité réglementée. Donc ça, c'était ma première leçon. Et si vous voulez être tranquille dans la vie, il vaut mieux éviter, un, les banquiers, deux, les autorisations administratives. C'est clair.

  • Speaker #0

    Petit tips important, effectivement, les banques et les autorités peuvent être un peu compliquées.

  • Speaker #1

    Oui, quand on a bien finalisé son truc et ça bloque, c'est quand même un peu énervant. Donc, je me suis dit, la création étant un peu compliquée, je vais faire une reprise d'entreprise. J'ai suivi une formation passionnante dans une structure qui s'appelle le CRA, où on apprend à racheter des entreprises existantes. J'ai trouvé rapidement un groupe de presse à m'acheter. Et la veille du closing, la veille de la signature finale, le vendeur du groupe de presse s'est mis dans la tête de tout d'un coup augmenter de 30% le prix. Donc, j'ai passé la nuit à refaire mes petits schémas, mes petits comptes. Et en fait, je me suis rendu compte que financièrement, c'était dangereux. Et donc, j'ai abandonné. Donc, deuxième information, ça peut prendre du temps. Une évolution. Et ça peut prendre… Moi, c'était dans le cadre de l'entrepreneuriat, mais dans le salariat,

  • Speaker #0

    ça peut exister aussi. Ce n'est pas grave. J'ai quelques exemples récents de gens qui ont quitté leur poste pour aller sur un poste similaire, mais dans une autre entreprise. Et en fait, ça n'a pas matché. Et donc, du coup, parce qu'on l'oublie, mais oui, le poste sur le papier peut être très bien. Mais après, il y a les humains qui sont dans l'entreprise. Et pour le coup, ça n'a pas collé. Et du coup, elle a perdu son emploi. Enfin, elle a perdu. Elle est partie de son emploi précédent où ça se passait bien. Pour un nouveau... où elle espérait pouvoir une évolution et au final, là, pour l'instant, elle est sans rien du tout.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    il faut faire attention, mais ce n'est pas un drame non plus. Et on va le voir, il y a plein d'outils pour pouvoir rebondir.

  • Speaker #1

    Exactement. Et je vous rappelle qu'il est toujours intéressant de prendre plutôt l'état d'esprit anglo-saxon pour qui les échecs font partie de la vie. C'est à la limite, si vous n'avez jamais échoué dans votre vie, c'est presque dangereux, c'est presque pas du tout. Alors qu'en France, il faut que ce soit la perfection à chaque fois. Ah non ! La vraie vie, ce n'est pas comme ça. Et pour finir, je suis tombée sur une structure qui se développait au niveau français, qui accompagnait les jeunes pour l'orientation et les adultes pour la reconversion. Et là, je me suis dit, il n'y a pas d'administration, il n'y a pas de banquier. Et en plus, le sujet me passionnait parce que j'avais moi-même des enfants, réflexion d'orientation, et je me suis lancée dans cette activité il y a 15 ans. Et c'est le bonheur. Là, tout va bien.

  • Speaker #0

    C'est toujours un plaisir de vous avoir, parce que pour la petite histoire, j'ai suivi le parcours il y a quelques années maintenant, et d'avoir ce sourire et cette joie dans la voix est toujours très plaisant. Donc ça prouve que vous êtes à votre place et ça c'est cool. J'ai regardé un petit peu en préparant l'émission, un petit peu les statistiques que j'ai pu trouver à droite à gauche. Ça reste des statistiques, mais moi, je vais vous demander un peu l'avis de la professionnelle. On constate qu'a priori, il y a 45% des actifs français qui envisagent de changer de métier au cours des cinq prochaines années. C'est une étude Sapiens qui date de 2021, donc ça a pu bouger. Et l'impact générationnel qui, lui, est encore plus important. Donc là, c'est Deloitte en 2022 qui révèle que 61% des millennials prévoient de quitter leur emploi actuel d'ici deux ans. Et pour être... Aussi en entreprise, c'est quelque chose qui se matérialise de manière assez concrète, puisqu'on le voit, c'est une perception, est-ce que c'est renforcé par ce qu'on nous dit, etc. Est-ce que vous, vous avez constaté une augmentation du nombre de personnes qui souhaitent se reconvertir ces dernières années, et quels sont les facteurs principaux qui motivent cette tendance ?

  • Speaker #1

    En fait… Or, si on exclut pour l'instant de notre réflexion la période Covid qui a évidemment été très particulière, il y a toujours eu deux raisons pour entamer une évolution, voire une reconversion de carrière. Il y a d'abord, bien sûr, les motifs négatifs. Je suis licenciée, mon secteur est en grande difficulté, je suis en burn-out, je n'ai plus de sens dans le projet, dans le travail que je fais. Ça, ça a toujours existé. Peut-être que le côté du sens, on en reparlera sans doute à un moment ou à un autre, mais peut-être que le sens a beaucoup émergé. Et puis, il y a toujours eu aussi des raisons très positives. Voilà, j'ai fait le tour de la question, j'ai adoré ce job, et je passais tout simplement à autre chose, un autre mode d'exercice, ça avait été le cas pour moi, un autre secteur, quelque chose qui me permettrait d'utiliser… une passion que je n'ai pas vraiment mobilisée dans un précédent métier. Les deux ont toujours cohabité, ça c'est clair. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on n'aborde pas de la même manière, moi en tout cas dans ma pratique, lorsque c'est des raisons négatives qui ont vraiment poussé les gens dehors ou des raisons positives, on n'a pas du tout la même tonalité, bien sûr, dans les accompagnements.

  • Speaker #0

    Et donc dans cette... tendance, est-ce qu'il y a des profils qui sont plus concernés que d'autres, notamment dans les personnes que vous accompagnez et des tranches d'âge ou des secteurs qui sont particulièrement représentés ?

  • Speaker #1

    Et c'est typiquement sur les tranches d'âge où j'ai vu l'évolution sur les dix dernières années. Traditionnellement, la tranche d'âge la plus représentée, c'est les 35-45 ans. Donc ça, on a commencé, on a fait un bon parcours, on se dit il nous reste quand même un paquet d'années à... à faire autant que ça nous passionne. Et il est apparu aux deux extrémités de la règle, les nouvelles populations. D'abord, les jeunes, ce que j'appelle les jeunes adultes, moins de 30 ans, vous l'évoquiez tout à l'heure, les milléniums, on voit un des comportements très différents. J'ai été submergée de jeunes adultes. qui me disent voilà j'ai fait des études qui n'étaient pas inintéressantes mais je me rends compte que le métier qui en découle ne présente aucun intérêt. Voilà. J'ai fait six mois, un an, et c'est terminé. Je ne veux plus jamais le faire. Ou alors, des jeunes adultes qui me disent, OK, je savais à quoi m'attendre, mais l'excès de hiérarchie, la déshumanisation de l'entreprise, le côté trop reporting, Excel, chiffres, ça ne me parle pas, ça manque de concret. Et là, c'est là où on parle beaucoup de sens, très clairement.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose dont on en parlait dans le premier échange avant de préparer l'émission. Et j'en parle un petit peu parce que moi, je le vis aussi au quotidien. Je suis dans un grand groupe qui est multinational. Et effectivement, les process sont extrêmement lourds, extrêmement pénibles. Quand on veut avancer, on est toujours freiné par le légal, le juridique, un peu tout le monde pour le bien de l'entreprise. Mais en fait, les process sont devenus... telle parce que tout est devenu très procédurier aussi, il ne faut pas se mentir, et je vais tout de suite désacraliser quelque chose, je pense que l'entrepreneuriat aussi, il ne faut pas croire que c'est le miroir aux alouettes non plus, il y a aussi beaucoup de contraintes, et c'est important de l'avoir en tête avant de se monter, c'est un parcours aujourd'hui qui est très idéalisé, mais c'est un peu comme les réseaux sociaux, on voit la vitrine, mais on ne voit pas forcément tout ce qu'il y a derrière et le travail que ça engendre, donc il faut quand même l'avoir en tête. Oui, il y a des process très lourds en entreprise, mais c'est aussi le cas quand on est entrepreneur individuel ou pas d'ailleurs. Ça reste compliqué, vous le disiez tout à l'heure avec l'administration aussi. Il y a des règles aujourd'hui, on est obligé de s'y plier et elles ont tendance à changer et se durcir de plus en plus. Alors, est-ce que c'est pour le bien ou pas ? Ça, c'est un autre débat, mais en tout cas, elles sont là.

  • Speaker #1

    Et de l'autre côté du temps ? on a l'apparition des seniors. Avec le recul du démarrage de la retraite, je suis aussi énormément contactée par des gens de plus de 50 ans, voire même de plus de 55 ans, qui me disent j'ai 5-10 ans à faire, il est hors de question que je reste dans un placard, on ne me propose plus grand-chose, il n'y a plus beaucoup de formation, on est en train de me mettre un petit peu sur une pente glissante, alors moi j'ai plein de choses à faire et je suis prête à évoluer. Et ça... C'est vraiment chouette parce qu'il est hors de question de subir son âge. Lorsqu'on a plus de 50 ans, on a des compétences extraordinaires, un recul, une maturité. Alors bien évidemment, partir tête baissée sur un CDI très classique, ce n'est pas possible dans la plupart des cas, mais il y a vraiment des astuces. On peut ruser, on peut être malin pour ça. Il y a du temps partagé, il y a tout ce qui est entrepreneuriat, si on a bien sûr le profil court. Mais on a aussi du portage salarial, on a du consulting. Il y a beaucoup, beaucoup d'hypothèses qui peuvent exister aussi pour les seniors. Il ne faut pas subir.

  • Speaker #0

    On en parlait un petit peu dans les raisons qui poussent les gens à changer. Il y a cette quête de sens. LinkedIn montrait que 74% des professionnels estiment que leur travail doit avoir un impact positif sur la société. Aujourd'hui, c'est quelque chose qui… 74%, il y a beaucoup de politiques qui aimeraient bien avoir ce genre de score aux élections. C'est énorme. Est-ce que c'est quelque chose qui ressort ? On a aussi l'évolution de la technologie qui pousse un peu les gens dehors. Enfin, dehors, j'exagère, mais il y a beaucoup d'automatisation, de choses comme ça, donc il y a des métiers qui sont en train d'évoluer. Ça se renforce avec l'intelligence artificielle qui arrive. Est-ce que tout ça, c'est des choses qui sont aussi perceptibles de votre point de vue ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. La recherche de sens est très ancrée chez les jeunes adultes. Ça, c'est évident. Mais non négligeable dans la population du milieu comme je le dis, vraiment la plupart des 35-45 ans me disent moi j'ai démarré avec un métier concret et le fait d'avoir pris des responsabilités, d'être devenu manager m'a éloigné de ce métier. Typiquement on le voit par exemple pour les ingénieurs, un ingénieur au démarrage il fait ce pour quoi il a été formé, il adore ça et lorsqu'il devient responsable d'un projet... Là, il pilote des réunions, il pilote des reportings et ce n'est plus ce pourquoi il est venu dans ce monde-là. Et le sens, le problème, c'est qu'on a tous des notions très différentes pour le sens. Pour certains, ça va être de faire des choses concrètes, pour d'autres, c'est aider les gens, pour un troisième, c'est laisser parler sa créativité. Donc, c'est vraiment une notion qu'on doit travailler, que je travaille beaucoup, beaucoup avec les personnes parce que un mot fourre-tout… ne nous fait pas avancer.

  • Speaker #0

    Non, ça c'est clair. Et cette quête de sens aussi, c'est ce que vous disiez, le sens, ce n'est pas forcément le même pour tout le monde. Et c'est aussi quelque chose qui peut évoluer dans le temps. C'est-à-dire qu'à un moment donné, on est très porté effectivement sur l'aspect technique, faire les choses, etc. Parce que c'est concret aussi, on voit les choses avancer. Et c'est vrai que quand on est manager et un peu plus tard après, on passe énormément de temps en réunion à piloter finalement les gens. Et souvent le soir, on sort du bureau et on se dit, en fait j'ai rien fait, de concret en fait on n'a pas rien fait mais on n'a rien fait de palpable, perceptible donc c'est effectivement un point important de mentionner aussi que ce sens il est pas statique, c'est vraiment quelque chose qui évolue aussi avec le temps, il y a des gens qui s'éclatent dans le management et heureusement il en faut et donc c'est des choses qui sont complètement différentes et c'est important de l'avoir en tête On peut l'aborder tout de suite avant de rentrer dans les étapes et comment se passe une reconversion réussie. On va parler brièvement de la pandémie. Alors, c'est des statistiques de 2021 que j'ai de McKinsey, qui était que 52% des employés dans le monde envisagent une transition de carrière après cette pandémie, pour plein de raisons. Il y a eu le télétravail qui est arrivé, il y a des gens qui sont partis se mettre au vert et qui se sont dit, en fait, on est vite dingue à Paris. Je vais profiter qu'on est en 2024, au moment d'orgie de cet épisode, et que du coup, il y a un... un petit peu heureux à un retour. Alors, je n'ai pas de statistiques aujourd'hui sur cette partie-là, mais de gens qui sont partis se mettre au vert en disant je vais aller élever des moutons, j'ai envie d'autre chose et qui finalement reviennent. Aujourd'hui, est-ce que vous, vous avez accompagné des gens post-Covid pour justement changer complètement de vie et qui finalement refont appel à vous aujourd'hui pour dire en fait, peut-être que ce n'est pas vraiment ce que je voulais

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas eu ce cas exactement, mais j'ai eu des capteurs. où des personnes avaient cette envie en tout cas de partir au vert et très loin or on le voit dans l'actualité de plus en plus d'entreprises sont en train de resserrer diminuer le nombre de télétravail pour certains ça les met vraiment en difficulté parce qu'ils peuvent être très très loin de l'entrée leur entreprise et refaire des kilomètres juste n'importe quoi je discutais avec quelqu'un que j'ai accompagné qui se trouvait un agent immobilier Et il me dit que la vague retour est non négligeable du côté de l'immobilier. Il le voit, il y a beaucoup de choses à vendre en province et les gens essayent de retrouver un pied-à-terre dans des grandes métropoles.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    la mise au vert, ça a eu des limites.

  • Speaker #0

    Oui, et puis, on en reviendra, justement, on va commencer à rentrer dans le dur du sujet. C'est bien d'idéaliser les choses à un instant T parce qu'on se regarde aussi dans notre situation actuelle en se disant ça j'aime plus, ça je veux plus, ça machin, etc. On a tendance à idéaliser un peu les choses. Je suis bien placé pour le savoir. J'ai eu à un moment des projets et des vérités de faire autre chose. Mais en fait, quand on regarde le truc de manière un peu sérieuse et par rapport à nos aspirations, on va y revenir. Même si sur le papier, ça paraît être une bonne idée au départ, en fait, on s'aperçoit très vite que pas du tout. et c'est là où on va rentrer dans ce processus d'une reconversion professionnelle et de l'accompagnement qui est important, parce que se reconvertir je pense que c'est, alors ça c'est une opinion très personnelle, alors à moins d'avoir des idées extrêmement claires sur ce qu'on veut faire, on peut le faire tout seul, mais je pense que c'est important de se faire accompagner, ne serait-ce que pour se poser les bonnes questions, ou au moins pousser la réflexion un peu plus loin que juste le premier constat, du coup, c'est ça. Annie, quelles sont les étapes essentielles pour une reconversion réussie ?

  • Speaker #1

    En fait, tout part d'une analyse très simple. Un métier, c'est quoi ? Un métier, c'est une fonction, marketing, juridique, comptable, etc. C'est un secteur d'activité. Le secteur d'activité peut vraiment nuancer, bien évidemment, la fonction. C'est aussi un mode d'exercice. Je suis salarié, je suis fonctionnaire, je suis à mon compte. Et puis, c'est des choses un peu impalpables, mais qui peuvent avoir une importance. C'est la taille de l'entreprise, la bonne santé du secteur, etc. Et on se rend compte que quand les personnes ne sont plus tout à fait à l'aise, plus tout à fait raccord avec leur job, on a généralement deux choses qu'on peut faire assez facilement. Première chose, c'est je garde mon métier, mais je quitte simplement l'entreprise, comme vous le citiez tout à l'heure avec la personne que vous connaissez, et on va dans une autre entreprise. Mais globalement... on fait à peu près le même job. Ça, ce n'est pas une grosse prise de risque, sauf qu'il faut un tout petit peu se renseigner sur la nouvelle entreprise pour être sûr que ce soit conforme quand même avec ce qu'on souhaite. Et puis il y a l'autre hypothèse qui arrive assez souvent, on a forcément besoin d'accompagnement, si on est dans une grosse structure qui a une politique de gestion des ressources humaines assez dynamique, on peut demander à évoluer, moyennant les petites formations, s'il y a des postes disponibles, on reste au chaud dans sa boîte et on évolue souvent vers quelque chose d'assez proche, on est à la compta, on bascule au contrôle de gestion ou des choses comme ça. Mais dans la réalité des… alors ça, ça peut convenir à un certain nombre de personnes, très clairement. tant mieux pour eux. Mais en fait, pour un certain nombre de personnes, ça ne suffit pas. Ou alors, ils se disent, si moi je veux bouger, je veux bouger vraiment pour de bonnes raisons. Et là, le regard extérieur d'une personne qui accompagne est important parce que, vous en souvenez sans doute à titre personnel, moi je suis un peu l'avocat du diable aussi. Bien sûr, la plupart des personnes arrivent dans le bilan que je propose avec une, deux, trois idées. ou en tout cas en troupe d'autres. Et moi, je suis aussi là pour être l'avocat du diable, pour un petit peu vérifier que tout colle bien. Quand on parlait tout à l'heure de l'entrepreneuriat, si on n'a pas un pôle entrepreneurial fort, on ne sera pas à la bonne place. Il vaut mieux chercher un métier qui nous permet de l'exercer en salariat, etc. Et donc, lorsqu'on commence à réfléchir, à évoluer dans le monde du travail, dans sa carrière, Il y a une première chose que je suggère toujours, c'est faire un petit zoom arrière et de se dire je prends cinq minutes, voire une heure, voire deux heures pour regarder la place que j'accorde à mon job. Est-ce que c'est vraiment ce qui est le plus important dans ma vie ou est-ce que je cherche un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ? Et ça me fait toujours penser à un livre qui est formidable, que je recommande à beaucoup, beaucoup de monde. C'est un livre d'une soignante australienne qui s'appelle s'appelle Bronnie Ware, qui accompagnait des personnes en fin de vie. Et lorsqu'elle discutait avec ces personnes en fin de vie, ils ont fait état de beaucoup de regrets dans leur vie. Ils faisaient un peu le bilan de leur vie. Et l'un des premiers regrets qui remontait presque dans tous les cas, c'est j'ai accordé trop de temps à mon travail

  • Speaker #0

    J'ai fait un épisode sur les regrets il n'y a pas longtemps, justement, en abordant ce point. alors je l'ai amené sous un autre angle notamment de Gary Vaynerchuk qui avait interviewé des gens donc un très très gros entrepreneur américain et qui disait je vais parler à des gens dans les maisons de retraite etc et tout ce qui ressort c'est les regrets j'aurais mieux dû faire ça, j'aurais dû passer plus de temps avec ma famille, j'aurais dû tenter cette aventure que j'ai pas tentée donc c'est important effectivement d'essayer d'être proactif Et peut-être aussi de se dire, c'est peut-être quelque chose qu'on va aborder dans la suite, mais se dire finalement, en fait, je suis bien où je suis.

  • Speaker #1

    Absolument. Il y a des personnes qui font à peu près un tiers des personnes que j'accompagne, à la fin du bilan, me disent finalement, j'ai retrouvé du sens dans le job où je suis et je ne bougerai pas. Par contre, j'aménage des choses, je pars un peu plus tôt, je développe certaines activités personnelles et ça peut très bien fonctionner. Et pour finir sur l'histoire des regrets dans le monde du travail, il y avait un ancien patron d'IBM qui avait eu cette formule célèbre, parce qu'en France, on a quand même un petit peu la culture des heures tardives au boulot. J'accompagne des personnes qui, s'ils arrivent à la maison avant 22 heures, trouvent ça à la limite culpabilisant et anormal. L'ex-patron d'IBM disait, si on doit terminer très tard tous les soirs son boulot, c'est pour deux raisons. Choisissez laquelle. Soit vous êtes mauvais et ou lent, donc vous n'êtes pas à la bonne place, changez de métier. Ou alors, votre structure est mal organisée, changez de structure au lieu de métier.

  • Speaker #0

    Il y a un vrai sujet en France sur le présentéisme pour le coup, d'être là pendant des heures et des heures et pas forcément d'être efficace d'ailleurs. C'est plus je suis là et puis je passe le temps. là où effectivement la culture anglo-saxonne est beaucoup plus pragmatique sur le sujet et si la personne est capable de faire en 4 heures ce qui est prévu en 8, tant mieux et au contraire c'est qu'elle est plutôt douée et brillante et qu'on peut avancer dessus du coup les étapes pour pouvoir réussir sa reconversion c'est déjà de prendre ce recul et de se poser les questions et ensuite

  • Speaker #1

    Alors ensuite, lorsqu'on fait un bilan tel que celui que je propose, en fait on travaille un petit peu comme un espèce d'entonnoir, on part souvent d'une situation large. On peut avoir une idée, mais qui n'est pas toujours très fondée. On peut rechercher d'autres idées. Et l'intérêt de ce bilan, c'est qu'il propose des tests. Ce sont les deux tests qui sont le plus utilisés par les cabinets de recrutement. Lorsque vous envoyez votre dossier pour un nouveau poste, on peut très souvent passer un de ces deux tests-là. Ces deux tests sont liés à des bases de données métier. Donc, ça permet de vérifier très clairement vos points forts, vos capacités, vos aspirations. et les métiers qui sont en lien. Parfois, on retrouve d'ailleurs le métier que l'on fait actuellement. Parfois, on retrouve des choses très, très différentes. Et surtout, parfois, on ne retrouve pas du tout les hypothèses des personnes. Et ça, du coup, on travaille dessus. Et lorsqu'on chemine dans ces rendez-vous, on arrive à une shortlist de 1, 2, voire 3 métiers possibles éventuellement. Et là, ce qui est extrêmement enrichissant, c'est de faire une enquête métier. Essayer de trouver des interlocuteurs, des professionnels qui font ce métier. activer son réseau pour voir si dans des secteurs qui nous attirent, on peut trouver effectivement des gens à interviewer. Il faut vraiment aller dans le vif du sujet, pas juste s'arrêter une vision un petit peu théorique du métier. Là, il faut vraiment prendre des renseignements très, très concrets. Ça sert accessoirement à développer des idées pour les entretiens de motivation, tout ce qu'on apprend. Et puis, l'autre point important à vérifier, c'est faut-il une formation ? Est-ce que mon CV est acceptable par les recruteurs tel qu'il est aujourd'hui ? Ou il me faudrait peut-être quelque chose qui légitimerait ma nouvelle position ? Là, on fait une enquête annonce. On peut aller sur un agrégateur comme Indy. On tape le nom du poste et on regarde quelles sont les formations qui sont en général demandées par les recruteurs. Donc là, ça peut conduire aussi à éliminer des métiers. Certains métiers… supposent des formations relativement longues qui ne sont pas forcément faisables le soir. On n'a pas le temps de se couper deux ans, trois ans, de facto, ce métier va tomber.

  • Speaker #0

    Ce qui est, je rebondis sur cette liste de métiers, cette corrélation, c'est souvent les tests, quand on les passe au départ, il n'y a pas cette base, ce lien, c'est plus des tests de personnalité, etc., qui sont révélateurs de plein de choses et pour en avoir passé un certain nombre, j'adore ça parce que je trouve le... ce qui ressort de ces tests assez géniales et souvent très... Quand on joue vraiment le jeu, vraiment assez précis. Mais ce qui est la vraie valeur ajoutée, et pour l'avoir vécu, je peux en parler, c'est justement ce lien avec les métiers qui arrivent et des choses qu'on n'a pas forcément pensées au départ. Et on se dit, ah bah tiens, finalement, peut-être que ça, pourquoi pas ? Et justement, d'ouvrir un peu ses chakras et de changer peut-être l'idée initiale. Et où, ce que vous disiez, justement, c'est ce deuxième travail de se pencher sur qu'est-ce qui est réellement ce métier, les formations qu'il y a derrière, etc. Parce qu'encore une fois, on peut idéaliser plein de choses et se rendre compte qu'en fait, ne serait-ce que potentiellement le salaire moyen, si c'est quelque chose d'important, l'investissement personnel qu'il va falloir allouer versus sa vie privée. Donc, c'est vraiment des choses, pour le coup, qui sont... hyper intéressante. Et moi, je trouve que justement, de voir arriver cette liste de métiers, c'est un peu d'ouvrir la boîte de pendants en se disant Waouh, en fait, il y a tout ça Et je m'amuse moi de temps en temps à repasser sur cette liste pour voir si mon avis attendait ou pas. Pour l'instant, ça reste assez cohérent, je ne bouge pas trop, mais pourquoi pas. Mais voilà, et ça, c'est vraiment assez génial. Et pour le coup, de ne pas négliger cette deuxième étape. Et c'est là où vous êtes aussi parfois l'avocat du diable et de remettre un peu l'église au centre du village. Oui, c'est très bien sur le papier, etc. Mais est-ce que vous avez bien regardé ces points-là ? Et ça, c'est assez génial. Le parcours, il se fait en quatre rendez-vous de mémoire, je crois ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est quatre rendez-vous qui ont une certaine dynamique ensemble. En général, le bilan est bouclé sur deux mois à peu près, deux, trois mois. On s'adapte aussi au planning, aux agendas professionnels des personnes qui me consultent et sont en poste.

  • Speaker #0

    Un point important, et moi c'en était un, j'en parle assez facilement et je pense que c'est quelque chose qui va concerner beaucoup de gens qui nous écoutent. il y a effectivement une grosse tendance à se lancer dans l'entrepreneuriat et c'est un peu la vocation aussi de ce podcast mais il y a aussi beaucoup de freins en tout cas on se met beaucoup de freins parce qu'on est en situation potentiellement confortable on a notre salaire qui tombe, on a la maison à payer, on a les enfants à nourrir vous quels sont les principaux obstacles que vous rencontrez avec les personnes que vous coachez ? qui sont un vrai frein à leur reconversion. Ils en meurent d'envie, ils ont envie de se lancer. On revient un peu sur la thématique des regrets. Quels sont-ils et comment vous, vous arrivez à les aider à les surmonter ? Alors, c'est là où moi, vraiment, je me rends compte que choisir un métier, c'est au-delà de juste une ligne sur un CV, ça touche à l'humain, vraiment à l'humain, puisque, comme vous le dites, il y a beaucoup de gens qui rêvent de bouger, mais qui ne le font pas, et les freins sont extrêmement lourds. Il y a bien sûr des freins psychologiques qui tiennent à la personne, le principal étant le manque de confiance en soi. En France, on n'a pas une… confiance en soi très développée, on n'est vraiment pas du tout encore une fois comme les pays anglo-saxons où on tente et on verra bien, voilà, on apprend en marchant. Nous, il faudrait marcher tout de suite ou faire un marathon dès le premier jour, dès que le bébé a 6 mois, il faudrait qu'il fasse son marathon. Peut-être qu'on se met trop de pression aussi dans ce cas-là. Si les freins psychologiques d'ailleurs sont extrêmement lourds et pour moi presque… déconnecté de la personnalité de la personne que j'accompagne, je n'hésite pas à suggérer des aides extérieures, pas faites par moi, ça peut être l'hypnose thérapeutique, j'ai accompagné des sportifs de haut niveau qui étaient obligés de changer de métier à 30-35 ans, bien évidemment l'hypnose thérapeutique permet de lever des freins comme ça avec une facilité déconcertante. Pas très franco-français, mais tous les sportifs l'utilisent, tous les préparateurs mentaux. font des merveilles avec ce genre de freins. On peut avoir aussi des freins familiaux. Le conjoint n'est pas ravi, il est habitué à ce que vous faites quelque chose de très cadré, et c'est la peur de l'inconnu de l'autre. Dans les freins familiaux, il y a aussi l'importance des parents. Je rencontre souvent des familles de médecins, des familles d'avocats, des familles de fonctionnaires, etc. Et là, il y a la tradition à respecter. Et là, je dis toujours que dans les dix commandements, on dit tu honoreras tes parents, tu obéiras fidèlement jusqu'à ta retraite au projet d'orientation de tes parents.

  • Speaker #1

    Et c'est là qu'on voit souvent des gens qui ont fait des études de médecine longues et difficiles et qui finalement se disent, en fait, non. Et donc, on a passé dix ans à faire des études pour finalement se dire, en fait, ce n'est pas fait pour moi.

  • Speaker #0

    C'est dramatique. C'est aussi le syndrome du bon élève. C'est, on m'a mis la pression et je n'ai pas raté les concours, donc j'ai continué à avancer.

  • Speaker #1

    Finalement, parfois, j'ai fait un épisode sur la dépolarisation qui est en fait une manière un peu de voir les choses, de se dire, en fait, si je rate, ce n'est pas forcément grave. Et justement, de regarder les côtés positifs à l'échec. Et ça rejoint vraiment ce que vous dites, parce que de dire, en fait, je n'ai pas raté les concours, donc j'ai continué. Et finalement, je me suis autopoussé dans un truc qui n'était pas fait pour moi, alors que finalement, si je l'avais planté, en fait, j'aurais fait une reconversion naturelle vers autre chose et ça se serait très bien passé aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Et moi, je le vois sur mes deux projets avortés, deux créations d'entreprise. Avec le recul, je suis ravie de l'avoir raté. Parce qu'à un moment... il y aurait eu des pesanteurs qui m'auraient un peu bloqué dans mon souhait de liberté. Donc, ça peut être très positif de rater.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et on a un truc aussi, alors je ne sais pas si c'est très français, mais c'est un peu le syndrome de l'imposteur. Et là, est-ce que justement la formation a un rôle pour essayer de se rassurer dans le cadre d'une reconversion ? Alors, indépendamment du fait qu'elle peut être importante parce qu'on apprend un nouveau métier et que c'est important de se... de se sensibiliser à ce métier-là et de pouvoir avancer, même si on peut apprendre plein de choses sur le tas, mais c'est quand même bien d'avoir un socle. Du coup, le rôle de la formation, est-ce qu'il est primordial, important, nécessaire ?

  • Speaker #0

    Je distingue la formation continue de la formation ponctuelle sur un changement de métier. Ce qui est sûr, c'est que pour l'estime de soi, pour lutter contre le syndrome de l'imposteur, la formation continue est importante. Chaque année, partir en formation, apprendre des nouvelles choses, se remettre à niveau sur les nouvelles technologies, sur plein de choses, ça permet de se conforter dans l'idée qu'on n'est pas complètement entisté dans cette entreprise, dans ce poste, et qu'on a tout à fait une légitimité pour aller ailleurs. Et la formation continue n'est pas forcément quelque chose qui va vous aider à déboucher très concrètement sur un nouveau métier, mais... ça participe à la valorisation de soi en tant que tel c'est important L'autre élément très proche de la formation continue, c'est les VAE. J'ai accompagné beaucoup de personnes qui étaient rentrées dans la vie professionnelle avec un certain niveau et qui sont montées et qui exercent un métier d'un niveau bien supérieur. Ils ne pensent pas toujours à faire la VAE. C'est un processus qui est un peu long, un peu administratif, un peu galère. Il vaut mieux le faire dès qu'on est sur un certain nombre d'années de présence de ce nouveau poste. pour justement, comme vous le disiez, ouvrir les chakras et avoir d'autant plus de facilité à basculer sur autre chose après.

  • Speaker #1

    On le parlait un petit peu tout à l'heure, ça touche aujourd'hui, je pense, à peu près toutes les strates de la société, c'est-à-dire que quel que soit où on se trouve aujourd'hui en poste, on aspire à d'autres choses et potentiellement à ces reconversions professionnelles. Plus largement, est-ce que... Il y a eu la crise sanitaire qui a un peu amplifié, changé le prisme. Est-ce qu'il y a un intérêt qui a été accru dans certains secteurs spécifiques depuis cette crise sanitaire ou est-ce que c'est une évolution naturelle ? Et si oui, quels sont ces secteurs d'activité qui ont un peu changé ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Ce que j'observe, je vois arriver des personnes qui... font un très fort mouvement de balancier. Elles étaient dans des postes un peu hors sol, trop théoriques, trop reporting, et se projettent du coup sur des métiers ultra concrets, potier, paysagiste, plombier et autres. Là encore, ça demande des compétences. On le vérifie avec les tests. Certains métiers potiers, on le fait en général à son compte. Est-ce qu'on a ce profil entrepreneurial, etc. ? Et tout ça, ça se vérifie. Donc là aussi, un petit peu l'avocat du diable pour vérifier tout ça. Une autre hypothèse qui monte beaucoup, c'est la RSE, la responsabilité sociétale de l'entreprise. On veut protéger la terre, on veut améliorer la vie de l'humain, on veut penser au développement durable, à l'égalité hommes-femmes, etc. C'est un métier où je suis un peu partagée. Je pense qu'il faut être à la fois visionnaire, pour avoir des beaux projets, mais être un petit peu zen, parce que je ne suis pas sûre que les entreprises vont bouger facilement malgré l'urgence de ces mouvements qui devraient intervenir. Et puis inversement, il y a des secteurs qui sont blacklistés, on commence à ne plus du tout vouloir investir. Ce sont les métiers de la chimie, ça peut être les métiers de l'agroalimentaire qui contribuent à la malbouffe, il y a des choses qui deviennent très repoussantes.

  • Speaker #1

    Oui, donc je disais, vous disiez effectivement des métiers tels que potier, bénisse, tout ce genre de choses. Effectivement, c'est des métiers qu'on peut faire à son compte, qu'on doit faire à son compte la plupart du temps et qui nécessitent d'autres compétences que simplement la compétence technique, notamment des compétences entrepreneuriales qu'on n'a pas forcément.

  • Speaker #0

    Non, et ça, ça se vérifie. Il y a bien sûr le développement de sa clientèle et ce qu'on est capable d'attendre plusieurs années pour... financièrement développer sa clientèle ? Est-ce qu'on a des plans B, des plans C ? Le mouvement de balancier est toujours dangereux. Je parle d'une situation et je prends exactement l'inverse. Quelque part, les psychologues vous disent que les mouvements de balancier, on est encore dans la précédente activité quand on fait l'inverse.

  • Speaker #1

    Est-ce que dans les entretiens que vous faites, vous vous apercevez à contrario de personnes qui sont plutôt dans une dynamique de se dire je suis… plutôt pas trop mal dans mon poste, éventuellement quelque chose que je constate. Et en fait, ce qui ressort des tests, c'est qu'il est réellement temps de changer. Est-ce que c'est des choses que vous voyez ou pas ? Et est-ce que vous, du coup, vous arrivez un petit peu à les orienter en disant, en fait, vous n'êtes vraiment pas à votre place ou c'est un cheminement qu'ils font par eux-mêmes ?

  • Speaker #0

    Ce sont les deux. Il y a notamment les gens qui arrivent après un burn-out. Ce sont des gens qui s'accrochent tous. trop à leur métier, alors que vraisemblablement, on le voit dans les tests, ça ne leur convient pas du tout. Mais quelque part, il faut qu'ils fassent le deuil d'années, d'années d'investissement, voire d'obéissance aux parents. Et là, c'est un chemin relativement long, beaucoup plus long. Et ce qui fait qu'à côté des bilans, je développe aussi de l'accompagnement sur le long terme, où tous les deux mois, tous les trois mois, on refait un rendez-vous pour réactualiser, pour voir comment on avance un petit peu. pour aider, pour coacher ces personnes qui ont besoin, elles, de timing un peu plus étalé pour leur réflexion.

  • Speaker #1

    Une dernière petite question un petit peu pragmatique sur le rôle des entreprises et des institutions. Les gens qui sont en phase de reconversion professionnelle ne se sentent pas forcément accompagnés aussi par les entreprises dans lesquelles ils se trouvent, que ce soit pour une évolution en interne ou pas d'ailleurs. Le ou pas étant un peu considéré comme normal dans nos entreprises parce qu'on se dit je ne vais pas former quelqu'un pour qu'il parte derrière ce qui s'entend Quel rôle aujourd'hui les entreprises les entreprises peuvent avoir, alors que ce soit en formation, en termes de mobilité interne ?

  • Speaker #0

    On se rend compte que la plupart, l'immense majorité des personnes que j'accompagne, d'abord, font ce bilan sans en parler à leur entreprise, sans en parler à leur manager, parce qu'ils veulent cheminer d'abord à titre personnel, voir un petit peu ce qui va en sortir, et après mettre éventuellement dans la boucle leur employeur. En France, parler à son employeur qu'on n'est pas super bien dans son poste et qu'on veut bouger et qu'on a besoin d'une formation autre chose que juste un peu de cours d'anglais, c'est en général vécu comme une prise de risque trop importante. Et donc, la plupart des personnes qui veulent bouger dans leur vie professionnelle ne mettent pas dans la boucle les entreprises, voire dans un certain nombre de cas, il m'arrive 5-10% des cas, les bilans sont financés par l'employeur. pas en voulant sortir la personne, vraiment pour lui faire plaisir, mais les personnes ne le vivent pas forcément très bien. Ils se disent, il doit y avoir quelque chose dans la tête de mon employeur, donc ils sont un petit peu méfiants. Donc, c'est vraiment, pour moi, deux choses séparées. L'entreprise, on l'utilise, entre guillemets, pour toutes ses formations continues, et c'est très bien comme ça. Lorsqu'il y a une réflexion aussi profonde sur sa vie professionnelle. Le faire à titre personnel dans un premier temps, je le trouve très, très bien.

  • Speaker #1

    D'accord. Dernière question sur le futur maintenant. Comment vous envisagez la reconversion professionnelle dans les années à venir, vu qu'aujourd'hui, c'est quelque chose qui croît de plus en plus ? Pour vous, les perspectives d'avenir tendent vers ça ou comment ça va évoluer ?

  • Speaker #0

    Alors, pour moi, ça va devenir la norme. D'après des sociologues, les jeunes générations vont bouger et vont changer complètement de métier au moins trois fois dans leur carrière. Déjà, à votre âge Sébastien, il y en a beaucoup aussi qui le font. L'IA va exploser un nombre considérable de métiers. La dernière étude de McKinsey en 2024 estime que 18% des métiers vont être détruits par l'IA. mais d'autres métiers vont être créés. Donc, il est clair que tous les métiers répétitifs, traitement de données, secrétariat, assistana, ça va disparaître. Entre parenthèses, l'éducation nationale continue à former des wagons et des wagons de secrétaires, d'assistants, de traitement de textes, etc. Il faudrait peut-être que l'éducation nationale arrête de former des gens dont le métier va arrêter dans les cinq ans. Et donc, bien évidemment, cette souplesse ne peut que profiter également aux entreprises, parce que lorsqu'on est avec des personnes motivées au bon endroit, ça se passe forcément toujours mieux que lorsqu'on subit son métier.

  • Speaker #1

    Merci. On arrive à la fin de cet épisode. Merci beaucoup Annie. Où est-ce qu'on peut vous retrouver si on veut pouvoir amorcer ce travail de reconversion ?

  • Speaker #0

    Merci Sébastien pour tous ces échanges. D'abord, je voudrais juste dire en conclusion que Il y a zéro risque à faire un bilan de reconversion. On apprend plein de belles choses sur nous-mêmes, sur nos capacités. On réouvre des hypothèses. Et dans les personnes que j'accompagne, on le disait tout à l'heure, il y a un tiers des personnes qui ne changent pas du tout. Donc, on peut très bien revitaliser sa vie après un bilan sans tout bouger. Un tiers va bouger dans un délai assez lent. Et c'est là où je les accompagne. Et puis un tiers va partir. pille en tête et fonce. Tout est possible donc se connaître, se découvrir ça a toujours beaucoup beaucoup d'intérêt et les personnes qui veulent effectivement me contacter, peut-être que vous mettrez le lien en bas de votre podcast, il y a un site internet qui s'appelle adonia-reconversion.fr, Adonia est la structure juridique qui héberge mon travail.

  • Speaker #1

    Voilà. Merci Annie. Merci à tous pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous aura apporté plein de bonnes informations. N'hésitez pas à aller rejoindre Annie sur son site internet ou également sur son profil LinkedIn pour pouvoir amorcer cette reconversion si c'est quelque chose que vous souhaitez faire. Merci beaucoup et à très vite. Episode de Mindways. J'espère que tu as apprécié cet épisode autant que j'ai adoré le faire. Explorer de nouvelles perspectives et idées est ce qui fait battre le cœur de ce podcast. Si tu as aimé cet épisode, n'oublie pas de t'abonner à Mindways ou à la newsletter pour ne pas manquer mes futurs sujets. Tu peux le faire sur ta plateforme de podcast préférée. Et si tu souhaites rester à jour avec les dernières nouvelles et mises à jour, suis-moi sur les réseaux sociaux. Tu me trouveras sous escorloir sur Instagram et X pour des discussions et des aperçus exclusifs. Ton soutien est la clé de la poursuite de cette aventure. Tes commentaires, avis et partages sont toujours appréciés. Merci encore d'être à mes côtés, reste curieux, reste connecté. N'hésite pas à m'envoyer des questions ou idées ou suggestions pour de nouveaux épisodes. C'est un voyage que nous faisons ensemble et j'ai hâte de continuer de le partager avec toi. Prends soin de toi, que ton esprit continue de s'épanouir. A bientôt.

Chapters

  • Introduction à la reconversion professionnelle

    00:30

  • Le parcours d'Annie Daburon et ses motivations

    01:15

  • Les statistiques sur les reconversions en France

    06:57

  • Les raisons de la reconversion : motifs positifs et négatifs

    07:40

  • Les profils concernés par la reconversion professionnelle

    09:03

  • L'impact de la pandémie sur les carrières

    15:51

  • Les étapes essentielles pour une reconversion réussie

    18:40

  • Les freins à la reconversion et comment les surmonter

    29:22

  • Le rôle des entreprises dans la reconversion professionnelle

    39:23

  • Perspectives d'avenir pour la reconversion professionnelle

    41:38

Description

T'es tu déjà demandé pourquoi tant de professionnels choisissent de rebondir et de se réinventer dans leur carrière ? Dans cet épisode de Mindways, Sébastien Corlouer s'entretient avec Annie Daburon, consultante en orientation scolaire et en reconversion professionnelle. Ensemble, ils plongent au cœur des tendances croissantes en matière de reconversion professionnelle, un sujet qui touche de plus en plus de personnes dans un monde en constante évolution.


Les crises économiques et sanitaires ont profondément bouleversé notre vie personnelle et professionnelle, incitant de nombreuse personnes à repenser leurs aspirations et à envisager de nouvelles voies. Annie partage son parcours inspirant et son expertise, révélant comment elle accompagne ceux qui souhaitent se reconvertir. Elle insiste sur l'importance cruciale de comprendre ses motivations et d'effectuer un bilan de compétences pour naviguer avec succès dans ce processus de transformation.


Au fil de la conversation, ils explorent également les défis et les opportunités qui se présentent lors d'une reconversion. Quelles sont les peurs qui paralysent souvent les individus ? Comment les entreprises peuvent-elles jouer un rôle positif dans ce parcours ? Annie et Sébastien mettent en lumière les obstacles psychologiques que rencontrent souvent ceux qui désirent changer de carrière, tout en proposant des stratégies d'entrepreneuriat pour surmonter ces barrières.


Les nouvelles générations, avec leurs attentes et leurs compétences uniques, redéfinissent le marché du travail. Quelles sont les compétences essentielles à développer pour s'épanouir dans cet environnement dynamique ? Dans cet épisode de Mindways, tu découvriras comment le développement personnel, le leadership et la résilience sont des éléments clés pour réussir dans sa vie professionnelle et personnelle.


Mindways le podcast pour rebondir. Alimente ta dose de motivation en pensant à t'abonner. Je t'aide à améliorer ta vie personnelle et ta vie professionnelle avec une bonne dose d'inspiration.


Retrouve Annie Daburon :

🌐 : https://adonia-reconversion.fr

🔗 : https://www.linkedin.com/in/annie-daburon-9600754a/


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Transcription

  • Speaker #0

    conversation très fluide et naturelle, très agréable à écouter. Merci à tous les deux. Cécile, merci pour ton commentaire. Aujourd'hui, on va parler d'une tendance qui tend à s'accroître ces dernières années, qui est le souhait des professionnels en poste d'envisager une reconversion professionnelle ou un changement de carrière. Les carrières uniques dans une société sont devenues l'exception. Cette évolution est le résultat de multiples facteurs allant de la transformation économique aux aspirations personnelles des individus. Elle est renforcée par la dernière crise sanitaire et les aspirations générationnelles. Dans cet épisode, nous allons parler de la reconversion professionnelle. Qui touche-t-elle ? Comment l'opérer avec succès ? Y a-t-il un bon moment ? Toutes ces questions que tu peux te poser si ce projet se dessine devant toi à court ou moyen terme. Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Annie Daburon, consultante en orientation scolaire et en reconversion professionnelle, pour aborder ce sujet passionnant de la reconversion. Annie, bonjour et bienvenue. Pouvez-vous nous parler de votre... parcours et de ce qui vous a conduit à vous spécialiser dans l'accompagnement et la reconversion professionnelle.

  • Speaker #1

    Bonjour Sébastien, merci de m'avoir invité. C'est un grand plaisir pour moi de partager tout ce que je vis au quotidien. Je fais un métier vraiment passionnant et j'ai des belles histoires de vie évidemment à échanger avec vous. Pourquoi je suis venue à ce métier ? En fait, c'est une reconversion aussi. Je pars du principe qu'on parle bien aussi de ce qu'on a vécu et je l'ai vécu aussi. J'étais pendant plus de 20 ans à des postes de forte responsabilité dans le marketing et la communication des groupes de presse. Et puis, je sentais qu'il y avait des trucs qui ne collaient pas complètement. Je travaillais énormément, ça a impacté un peu ma vie privée. Et puis, il y avait un malaise un petit peu bizarre que je n'arrivais pas à analyser. Et j'ai fait, comme beaucoup de gens, un bilan de compétences. C'est très long. Ça m'arrange quelques RTT, quelques projets payés, le temps de faire toutes ces heures-là. Et j'en suis ressortie avec l'idée que c'est un peu comme les CIO pour l'orientation scolaire. Si on a une idée au début, on la retrouve à la sortie. Et si on n'a pas trop d'idées, on n'en a toujours pas à la sortie. Et donc, j'ai continué à travailler. Et puis, dans un package de sortie d'une entreprise, on m'avait… proposé un accompagnement par une structure anglo-saxonne qui m'a fait un test. Et là, bingo, eureka, j'ai compris pourquoi ça n'allait pas dans tous ces postes salariés, qui par ailleurs avaient des projets très sympathiques. En fait, dans ce test, j'ai découvert que j'avais un pôle entrepreneurial extrêmement fort et qu'en fait, c'était le salariat qui ne me convient pas. Et ça... On ne pouvait pas le changer. Je pouvais changer de job autant de fois que je le souhaitais. Si je restais en poste salarié, ça ne collait pas.

  • Speaker #0

    C'est vraiment le futur du poste.

  • Speaker #1

    Voilà. Comme je suis une personne un tout petit peu dynamique et étonnique, action, réaction, on me dit que j'ai un profil entrepreneurial. Je me dis OK, je vais créer ma structure. Donc, j'ai lancé un premier projet qui a été bloqué par les banques. Ils n'ont pas voulu financer. J'ai lancé un deuxième projet qui, là, a été bloqué par l'administration parce que ça supposait une activité réglementée. Donc ça, c'était ma première leçon. Et si vous voulez être tranquille dans la vie, il vaut mieux éviter, un, les banquiers, deux, les autorisations administratives. C'est clair.

  • Speaker #0

    Petit tips important, effectivement, les banques et les autorités peuvent être un peu compliquées.

  • Speaker #1

    Oui, quand on a bien finalisé son truc et ça bloque, c'est quand même un peu énervant. Donc, je me suis dit, la création étant un peu compliquée, je vais faire une reprise d'entreprise. J'ai suivi une formation passionnante dans une structure qui s'appelle le CRA, où on apprend à racheter des entreprises existantes. J'ai trouvé rapidement un groupe de presse à m'acheter. Et la veille du closing, la veille de la signature finale, le vendeur du groupe de presse s'est mis dans la tête de tout d'un coup augmenter de 30% le prix. Donc, j'ai passé la nuit à refaire mes petits schémas, mes petits comptes. Et en fait, je me suis rendu compte que financièrement, c'était dangereux. Et donc, j'ai abandonné. Donc, deuxième information, ça peut prendre du temps. Une évolution. Et ça peut prendre… Moi, c'était dans le cadre de l'entrepreneuriat, mais dans le salariat,

  • Speaker #0

    ça peut exister aussi. Ce n'est pas grave. J'ai quelques exemples récents de gens qui ont quitté leur poste pour aller sur un poste similaire, mais dans une autre entreprise. Et en fait, ça n'a pas matché. Et donc, du coup, parce qu'on l'oublie, mais oui, le poste sur le papier peut être très bien. Mais après, il y a les humains qui sont dans l'entreprise. Et pour le coup, ça n'a pas collé. Et du coup, elle a perdu son emploi. Enfin, elle a perdu. Elle est partie de son emploi précédent où ça se passait bien. Pour un nouveau... où elle espérait pouvoir une évolution et au final, là, pour l'instant, elle est sans rien du tout.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    il faut faire attention, mais ce n'est pas un drame non plus. Et on va le voir, il y a plein d'outils pour pouvoir rebondir.

  • Speaker #1

    Exactement. Et je vous rappelle qu'il est toujours intéressant de prendre plutôt l'état d'esprit anglo-saxon pour qui les échecs font partie de la vie. C'est à la limite, si vous n'avez jamais échoué dans votre vie, c'est presque dangereux, c'est presque pas du tout. Alors qu'en France, il faut que ce soit la perfection à chaque fois. Ah non ! La vraie vie, ce n'est pas comme ça. Et pour finir, je suis tombée sur une structure qui se développait au niveau français, qui accompagnait les jeunes pour l'orientation et les adultes pour la reconversion. Et là, je me suis dit, il n'y a pas d'administration, il n'y a pas de banquier. Et en plus, le sujet me passionnait parce que j'avais moi-même des enfants, réflexion d'orientation, et je me suis lancée dans cette activité il y a 15 ans. Et c'est le bonheur. Là, tout va bien.

  • Speaker #0

    C'est toujours un plaisir de vous avoir, parce que pour la petite histoire, j'ai suivi le parcours il y a quelques années maintenant, et d'avoir ce sourire et cette joie dans la voix est toujours très plaisant. Donc ça prouve que vous êtes à votre place et ça c'est cool. J'ai regardé un petit peu en préparant l'émission, un petit peu les statistiques que j'ai pu trouver à droite à gauche. Ça reste des statistiques, mais moi, je vais vous demander un peu l'avis de la professionnelle. On constate qu'a priori, il y a 45% des actifs français qui envisagent de changer de métier au cours des cinq prochaines années. C'est une étude Sapiens qui date de 2021, donc ça a pu bouger. Et l'impact générationnel qui, lui, est encore plus important. Donc là, c'est Deloitte en 2022 qui révèle que 61% des millennials prévoient de quitter leur emploi actuel d'ici deux ans. Et pour être... Aussi en entreprise, c'est quelque chose qui se matérialise de manière assez concrète, puisqu'on le voit, c'est une perception, est-ce que c'est renforcé par ce qu'on nous dit, etc. Est-ce que vous, vous avez constaté une augmentation du nombre de personnes qui souhaitent se reconvertir ces dernières années, et quels sont les facteurs principaux qui motivent cette tendance ?

  • Speaker #1

    En fait… Or, si on exclut pour l'instant de notre réflexion la période Covid qui a évidemment été très particulière, il y a toujours eu deux raisons pour entamer une évolution, voire une reconversion de carrière. Il y a d'abord, bien sûr, les motifs négatifs. Je suis licenciée, mon secteur est en grande difficulté, je suis en burn-out, je n'ai plus de sens dans le projet, dans le travail que je fais. Ça, ça a toujours existé. Peut-être que le côté du sens, on en reparlera sans doute à un moment ou à un autre, mais peut-être que le sens a beaucoup émergé. Et puis, il y a toujours eu aussi des raisons très positives. Voilà, j'ai fait le tour de la question, j'ai adoré ce job, et je passais tout simplement à autre chose, un autre mode d'exercice, ça avait été le cas pour moi, un autre secteur, quelque chose qui me permettrait d'utiliser… une passion que je n'ai pas vraiment mobilisée dans un précédent métier. Les deux ont toujours cohabité, ça c'est clair. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on n'aborde pas de la même manière, moi en tout cas dans ma pratique, lorsque c'est des raisons négatives qui ont vraiment poussé les gens dehors ou des raisons positives, on n'a pas du tout la même tonalité, bien sûr, dans les accompagnements.

  • Speaker #0

    Et donc dans cette... tendance, est-ce qu'il y a des profils qui sont plus concernés que d'autres, notamment dans les personnes que vous accompagnez et des tranches d'âge ou des secteurs qui sont particulièrement représentés ?

  • Speaker #1

    Et c'est typiquement sur les tranches d'âge où j'ai vu l'évolution sur les dix dernières années. Traditionnellement, la tranche d'âge la plus représentée, c'est les 35-45 ans. Donc ça, on a commencé, on a fait un bon parcours, on se dit il nous reste quand même un paquet d'années à... à faire autant que ça nous passionne. Et il est apparu aux deux extrémités de la règle, les nouvelles populations. D'abord, les jeunes, ce que j'appelle les jeunes adultes, moins de 30 ans, vous l'évoquiez tout à l'heure, les milléniums, on voit un des comportements très différents. J'ai été submergée de jeunes adultes. qui me disent voilà j'ai fait des études qui n'étaient pas inintéressantes mais je me rends compte que le métier qui en découle ne présente aucun intérêt. Voilà. J'ai fait six mois, un an, et c'est terminé. Je ne veux plus jamais le faire. Ou alors, des jeunes adultes qui me disent, OK, je savais à quoi m'attendre, mais l'excès de hiérarchie, la déshumanisation de l'entreprise, le côté trop reporting, Excel, chiffres, ça ne me parle pas, ça manque de concret. Et là, c'est là où on parle beaucoup de sens, très clairement.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose dont on en parlait dans le premier échange avant de préparer l'émission. Et j'en parle un petit peu parce que moi, je le vis aussi au quotidien. Je suis dans un grand groupe qui est multinational. Et effectivement, les process sont extrêmement lourds, extrêmement pénibles. Quand on veut avancer, on est toujours freiné par le légal, le juridique, un peu tout le monde pour le bien de l'entreprise. Mais en fait, les process sont devenus... telle parce que tout est devenu très procédurier aussi, il ne faut pas se mentir, et je vais tout de suite désacraliser quelque chose, je pense que l'entrepreneuriat aussi, il ne faut pas croire que c'est le miroir aux alouettes non plus, il y a aussi beaucoup de contraintes, et c'est important de l'avoir en tête avant de se monter, c'est un parcours aujourd'hui qui est très idéalisé, mais c'est un peu comme les réseaux sociaux, on voit la vitrine, mais on ne voit pas forcément tout ce qu'il y a derrière et le travail que ça engendre, donc il faut quand même l'avoir en tête. Oui, il y a des process très lourds en entreprise, mais c'est aussi le cas quand on est entrepreneur individuel ou pas d'ailleurs. Ça reste compliqué, vous le disiez tout à l'heure avec l'administration aussi. Il y a des règles aujourd'hui, on est obligé de s'y plier et elles ont tendance à changer et se durcir de plus en plus. Alors, est-ce que c'est pour le bien ou pas ? Ça, c'est un autre débat, mais en tout cas, elles sont là.

  • Speaker #1

    Et de l'autre côté du temps ? on a l'apparition des seniors. Avec le recul du démarrage de la retraite, je suis aussi énormément contactée par des gens de plus de 50 ans, voire même de plus de 55 ans, qui me disent j'ai 5-10 ans à faire, il est hors de question que je reste dans un placard, on ne me propose plus grand-chose, il n'y a plus beaucoup de formation, on est en train de me mettre un petit peu sur une pente glissante, alors moi j'ai plein de choses à faire et je suis prête à évoluer. Et ça... C'est vraiment chouette parce qu'il est hors de question de subir son âge. Lorsqu'on a plus de 50 ans, on a des compétences extraordinaires, un recul, une maturité. Alors bien évidemment, partir tête baissée sur un CDI très classique, ce n'est pas possible dans la plupart des cas, mais il y a vraiment des astuces. On peut ruser, on peut être malin pour ça. Il y a du temps partagé, il y a tout ce qui est entrepreneuriat, si on a bien sûr le profil court. Mais on a aussi du portage salarial, on a du consulting. Il y a beaucoup, beaucoup d'hypothèses qui peuvent exister aussi pour les seniors. Il ne faut pas subir.

  • Speaker #0

    On en parlait un petit peu dans les raisons qui poussent les gens à changer. Il y a cette quête de sens. LinkedIn montrait que 74% des professionnels estiment que leur travail doit avoir un impact positif sur la société. Aujourd'hui, c'est quelque chose qui… 74%, il y a beaucoup de politiques qui aimeraient bien avoir ce genre de score aux élections. C'est énorme. Est-ce que c'est quelque chose qui ressort ? On a aussi l'évolution de la technologie qui pousse un peu les gens dehors. Enfin, dehors, j'exagère, mais il y a beaucoup d'automatisation, de choses comme ça, donc il y a des métiers qui sont en train d'évoluer. Ça se renforce avec l'intelligence artificielle qui arrive. Est-ce que tout ça, c'est des choses qui sont aussi perceptibles de votre point de vue ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. La recherche de sens est très ancrée chez les jeunes adultes. Ça, c'est évident. Mais non négligeable dans la population du milieu comme je le dis, vraiment la plupart des 35-45 ans me disent moi j'ai démarré avec un métier concret et le fait d'avoir pris des responsabilités, d'être devenu manager m'a éloigné de ce métier. Typiquement on le voit par exemple pour les ingénieurs, un ingénieur au démarrage il fait ce pour quoi il a été formé, il adore ça et lorsqu'il devient responsable d'un projet... Là, il pilote des réunions, il pilote des reportings et ce n'est plus ce pourquoi il est venu dans ce monde-là. Et le sens, le problème, c'est qu'on a tous des notions très différentes pour le sens. Pour certains, ça va être de faire des choses concrètes, pour d'autres, c'est aider les gens, pour un troisième, c'est laisser parler sa créativité. Donc, c'est vraiment une notion qu'on doit travailler, que je travaille beaucoup, beaucoup avec les personnes parce que un mot fourre-tout… ne nous fait pas avancer.

  • Speaker #0

    Non, ça c'est clair. Et cette quête de sens aussi, c'est ce que vous disiez, le sens, ce n'est pas forcément le même pour tout le monde. Et c'est aussi quelque chose qui peut évoluer dans le temps. C'est-à-dire qu'à un moment donné, on est très porté effectivement sur l'aspect technique, faire les choses, etc. Parce que c'est concret aussi, on voit les choses avancer. Et c'est vrai que quand on est manager et un peu plus tard après, on passe énormément de temps en réunion à piloter finalement les gens. Et souvent le soir, on sort du bureau et on se dit, en fait j'ai rien fait, de concret en fait on n'a pas rien fait mais on n'a rien fait de palpable, perceptible donc c'est effectivement un point important de mentionner aussi que ce sens il est pas statique, c'est vraiment quelque chose qui évolue aussi avec le temps, il y a des gens qui s'éclatent dans le management et heureusement il en faut et donc c'est des choses qui sont complètement différentes et c'est important de l'avoir en tête On peut l'aborder tout de suite avant de rentrer dans les étapes et comment se passe une reconversion réussie. On va parler brièvement de la pandémie. Alors, c'est des statistiques de 2021 que j'ai de McKinsey, qui était que 52% des employés dans le monde envisagent une transition de carrière après cette pandémie, pour plein de raisons. Il y a eu le télétravail qui est arrivé, il y a des gens qui sont partis se mettre au vert et qui se sont dit, en fait, on est vite dingue à Paris. Je vais profiter qu'on est en 2024, au moment d'orgie de cet épisode, et que du coup, il y a un... un petit peu heureux à un retour. Alors, je n'ai pas de statistiques aujourd'hui sur cette partie-là, mais de gens qui sont partis se mettre au vert en disant je vais aller élever des moutons, j'ai envie d'autre chose et qui finalement reviennent. Aujourd'hui, est-ce que vous, vous avez accompagné des gens post-Covid pour justement changer complètement de vie et qui finalement refont appel à vous aujourd'hui pour dire en fait, peut-être que ce n'est pas vraiment ce que je voulais

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas eu ce cas exactement, mais j'ai eu des capteurs. où des personnes avaient cette envie en tout cas de partir au vert et très loin or on le voit dans l'actualité de plus en plus d'entreprises sont en train de resserrer diminuer le nombre de télétravail pour certains ça les met vraiment en difficulté parce qu'ils peuvent être très très loin de l'entrée leur entreprise et refaire des kilomètres juste n'importe quoi je discutais avec quelqu'un que j'ai accompagné qui se trouvait un agent immobilier Et il me dit que la vague retour est non négligeable du côté de l'immobilier. Il le voit, il y a beaucoup de choses à vendre en province et les gens essayent de retrouver un pied-à-terre dans des grandes métropoles.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    la mise au vert, ça a eu des limites.

  • Speaker #0

    Oui, et puis, on en reviendra, justement, on va commencer à rentrer dans le dur du sujet. C'est bien d'idéaliser les choses à un instant T parce qu'on se regarde aussi dans notre situation actuelle en se disant ça j'aime plus, ça je veux plus, ça machin, etc. On a tendance à idéaliser un peu les choses. Je suis bien placé pour le savoir. J'ai eu à un moment des projets et des vérités de faire autre chose. Mais en fait, quand on regarde le truc de manière un peu sérieuse et par rapport à nos aspirations, on va y revenir. Même si sur le papier, ça paraît être une bonne idée au départ, en fait, on s'aperçoit très vite que pas du tout. et c'est là où on va rentrer dans ce processus d'une reconversion professionnelle et de l'accompagnement qui est important, parce que se reconvertir je pense que c'est, alors ça c'est une opinion très personnelle, alors à moins d'avoir des idées extrêmement claires sur ce qu'on veut faire, on peut le faire tout seul, mais je pense que c'est important de se faire accompagner, ne serait-ce que pour se poser les bonnes questions, ou au moins pousser la réflexion un peu plus loin que juste le premier constat, du coup, c'est ça. Annie, quelles sont les étapes essentielles pour une reconversion réussie ?

  • Speaker #1

    En fait, tout part d'une analyse très simple. Un métier, c'est quoi ? Un métier, c'est une fonction, marketing, juridique, comptable, etc. C'est un secteur d'activité. Le secteur d'activité peut vraiment nuancer, bien évidemment, la fonction. C'est aussi un mode d'exercice. Je suis salarié, je suis fonctionnaire, je suis à mon compte. Et puis, c'est des choses un peu impalpables, mais qui peuvent avoir une importance. C'est la taille de l'entreprise, la bonne santé du secteur, etc. Et on se rend compte que quand les personnes ne sont plus tout à fait à l'aise, plus tout à fait raccord avec leur job, on a généralement deux choses qu'on peut faire assez facilement. Première chose, c'est je garde mon métier, mais je quitte simplement l'entreprise, comme vous le citiez tout à l'heure avec la personne que vous connaissez, et on va dans une autre entreprise. Mais globalement... on fait à peu près le même job. Ça, ce n'est pas une grosse prise de risque, sauf qu'il faut un tout petit peu se renseigner sur la nouvelle entreprise pour être sûr que ce soit conforme quand même avec ce qu'on souhaite. Et puis il y a l'autre hypothèse qui arrive assez souvent, on a forcément besoin d'accompagnement, si on est dans une grosse structure qui a une politique de gestion des ressources humaines assez dynamique, on peut demander à évoluer, moyennant les petites formations, s'il y a des postes disponibles, on reste au chaud dans sa boîte et on évolue souvent vers quelque chose d'assez proche, on est à la compta, on bascule au contrôle de gestion ou des choses comme ça. Mais dans la réalité des… alors ça, ça peut convenir à un certain nombre de personnes, très clairement. tant mieux pour eux. Mais en fait, pour un certain nombre de personnes, ça ne suffit pas. Ou alors, ils se disent, si moi je veux bouger, je veux bouger vraiment pour de bonnes raisons. Et là, le regard extérieur d'une personne qui accompagne est important parce que, vous en souvenez sans doute à titre personnel, moi je suis un peu l'avocat du diable aussi. Bien sûr, la plupart des personnes arrivent dans le bilan que je propose avec une, deux, trois idées. ou en tout cas en troupe d'autres. Et moi, je suis aussi là pour être l'avocat du diable, pour un petit peu vérifier que tout colle bien. Quand on parlait tout à l'heure de l'entrepreneuriat, si on n'a pas un pôle entrepreneurial fort, on ne sera pas à la bonne place. Il vaut mieux chercher un métier qui nous permet de l'exercer en salariat, etc. Et donc, lorsqu'on commence à réfléchir, à évoluer dans le monde du travail, dans sa carrière, Il y a une première chose que je suggère toujours, c'est faire un petit zoom arrière et de se dire je prends cinq minutes, voire une heure, voire deux heures pour regarder la place que j'accorde à mon job. Est-ce que c'est vraiment ce qui est le plus important dans ma vie ou est-ce que je cherche un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ? Et ça me fait toujours penser à un livre qui est formidable, que je recommande à beaucoup, beaucoup de monde. C'est un livre d'une soignante australienne qui s'appelle s'appelle Bronnie Ware, qui accompagnait des personnes en fin de vie. Et lorsqu'elle discutait avec ces personnes en fin de vie, ils ont fait état de beaucoup de regrets dans leur vie. Ils faisaient un peu le bilan de leur vie. Et l'un des premiers regrets qui remontait presque dans tous les cas, c'est j'ai accordé trop de temps à mon travail

  • Speaker #0

    J'ai fait un épisode sur les regrets il n'y a pas longtemps, justement, en abordant ce point. alors je l'ai amené sous un autre angle notamment de Gary Vaynerchuk qui avait interviewé des gens donc un très très gros entrepreneur américain et qui disait je vais parler à des gens dans les maisons de retraite etc et tout ce qui ressort c'est les regrets j'aurais mieux dû faire ça, j'aurais dû passer plus de temps avec ma famille, j'aurais dû tenter cette aventure que j'ai pas tentée donc c'est important effectivement d'essayer d'être proactif Et peut-être aussi de se dire, c'est peut-être quelque chose qu'on va aborder dans la suite, mais se dire finalement, en fait, je suis bien où je suis.

  • Speaker #1

    Absolument. Il y a des personnes qui font à peu près un tiers des personnes que j'accompagne, à la fin du bilan, me disent finalement, j'ai retrouvé du sens dans le job où je suis et je ne bougerai pas. Par contre, j'aménage des choses, je pars un peu plus tôt, je développe certaines activités personnelles et ça peut très bien fonctionner. Et pour finir sur l'histoire des regrets dans le monde du travail, il y avait un ancien patron d'IBM qui avait eu cette formule célèbre, parce qu'en France, on a quand même un petit peu la culture des heures tardives au boulot. J'accompagne des personnes qui, s'ils arrivent à la maison avant 22 heures, trouvent ça à la limite culpabilisant et anormal. L'ex-patron d'IBM disait, si on doit terminer très tard tous les soirs son boulot, c'est pour deux raisons. Choisissez laquelle. Soit vous êtes mauvais et ou lent, donc vous n'êtes pas à la bonne place, changez de métier. Ou alors, votre structure est mal organisée, changez de structure au lieu de métier.

  • Speaker #0

    Il y a un vrai sujet en France sur le présentéisme pour le coup, d'être là pendant des heures et des heures et pas forcément d'être efficace d'ailleurs. C'est plus je suis là et puis je passe le temps. là où effectivement la culture anglo-saxonne est beaucoup plus pragmatique sur le sujet et si la personne est capable de faire en 4 heures ce qui est prévu en 8, tant mieux et au contraire c'est qu'elle est plutôt douée et brillante et qu'on peut avancer dessus du coup les étapes pour pouvoir réussir sa reconversion c'est déjà de prendre ce recul et de se poser les questions et ensuite

  • Speaker #1

    Alors ensuite, lorsqu'on fait un bilan tel que celui que je propose, en fait on travaille un petit peu comme un espèce d'entonnoir, on part souvent d'une situation large. On peut avoir une idée, mais qui n'est pas toujours très fondée. On peut rechercher d'autres idées. Et l'intérêt de ce bilan, c'est qu'il propose des tests. Ce sont les deux tests qui sont le plus utilisés par les cabinets de recrutement. Lorsque vous envoyez votre dossier pour un nouveau poste, on peut très souvent passer un de ces deux tests-là. Ces deux tests sont liés à des bases de données métier. Donc, ça permet de vérifier très clairement vos points forts, vos capacités, vos aspirations. et les métiers qui sont en lien. Parfois, on retrouve d'ailleurs le métier que l'on fait actuellement. Parfois, on retrouve des choses très, très différentes. Et surtout, parfois, on ne retrouve pas du tout les hypothèses des personnes. Et ça, du coup, on travaille dessus. Et lorsqu'on chemine dans ces rendez-vous, on arrive à une shortlist de 1, 2, voire 3 métiers possibles éventuellement. Et là, ce qui est extrêmement enrichissant, c'est de faire une enquête métier. Essayer de trouver des interlocuteurs, des professionnels qui font ce métier. activer son réseau pour voir si dans des secteurs qui nous attirent, on peut trouver effectivement des gens à interviewer. Il faut vraiment aller dans le vif du sujet, pas juste s'arrêter une vision un petit peu théorique du métier. Là, il faut vraiment prendre des renseignements très, très concrets. Ça sert accessoirement à développer des idées pour les entretiens de motivation, tout ce qu'on apprend. Et puis, l'autre point important à vérifier, c'est faut-il une formation ? Est-ce que mon CV est acceptable par les recruteurs tel qu'il est aujourd'hui ? Ou il me faudrait peut-être quelque chose qui légitimerait ma nouvelle position ? Là, on fait une enquête annonce. On peut aller sur un agrégateur comme Indy. On tape le nom du poste et on regarde quelles sont les formations qui sont en général demandées par les recruteurs. Donc là, ça peut conduire aussi à éliminer des métiers. Certains métiers… supposent des formations relativement longues qui ne sont pas forcément faisables le soir. On n'a pas le temps de se couper deux ans, trois ans, de facto, ce métier va tomber.

  • Speaker #0

    Ce qui est, je rebondis sur cette liste de métiers, cette corrélation, c'est souvent les tests, quand on les passe au départ, il n'y a pas cette base, ce lien, c'est plus des tests de personnalité, etc., qui sont révélateurs de plein de choses et pour en avoir passé un certain nombre, j'adore ça parce que je trouve le... ce qui ressort de ces tests assez géniales et souvent très... Quand on joue vraiment le jeu, vraiment assez précis. Mais ce qui est la vraie valeur ajoutée, et pour l'avoir vécu, je peux en parler, c'est justement ce lien avec les métiers qui arrivent et des choses qu'on n'a pas forcément pensées au départ. Et on se dit, ah bah tiens, finalement, peut-être que ça, pourquoi pas ? Et justement, d'ouvrir un peu ses chakras et de changer peut-être l'idée initiale. Et où, ce que vous disiez, justement, c'est ce deuxième travail de se pencher sur qu'est-ce qui est réellement ce métier, les formations qu'il y a derrière, etc. Parce qu'encore une fois, on peut idéaliser plein de choses et se rendre compte qu'en fait, ne serait-ce que potentiellement le salaire moyen, si c'est quelque chose d'important, l'investissement personnel qu'il va falloir allouer versus sa vie privée. Donc, c'est vraiment des choses, pour le coup, qui sont... hyper intéressante. Et moi, je trouve que justement, de voir arriver cette liste de métiers, c'est un peu d'ouvrir la boîte de pendants en se disant Waouh, en fait, il y a tout ça Et je m'amuse moi de temps en temps à repasser sur cette liste pour voir si mon avis attendait ou pas. Pour l'instant, ça reste assez cohérent, je ne bouge pas trop, mais pourquoi pas. Mais voilà, et ça, c'est vraiment assez génial. Et pour le coup, de ne pas négliger cette deuxième étape. Et c'est là où vous êtes aussi parfois l'avocat du diable et de remettre un peu l'église au centre du village. Oui, c'est très bien sur le papier, etc. Mais est-ce que vous avez bien regardé ces points-là ? Et ça, c'est assez génial. Le parcours, il se fait en quatre rendez-vous de mémoire, je crois ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est quatre rendez-vous qui ont une certaine dynamique ensemble. En général, le bilan est bouclé sur deux mois à peu près, deux, trois mois. On s'adapte aussi au planning, aux agendas professionnels des personnes qui me consultent et sont en poste.

  • Speaker #0

    Un point important, et moi c'en était un, j'en parle assez facilement et je pense que c'est quelque chose qui va concerner beaucoup de gens qui nous écoutent. il y a effectivement une grosse tendance à se lancer dans l'entrepreneuriat et c'est un peu la vocation aussi de ce podcast mais il y a aussi beaucoup de freins en tout cas on se met beaucoup de freins parce qu'on est en situation potentiellement confortable on a notre salaire qui tombe, on a la maison à payer, on a les enfants à nourrir vous quels sont les principaux obstacles que vous rencontrez avec les personnes que vous coachez ? qui sont un vrai frein à leur reconversion. Ils en meurent d'envie, ils ont envie de se lancer. On revient un peu sur la thématique des regrets. Quels sont-ils et comment vous, vous arrivez à les aider à les surmonter ? Alors, c'est là où moi, vraiment, je me rends compte que choisir un métier, c'est au-delà de juste une ligne sur un CV, ça touche à l'humain, vraiment à l'humain, puisque, comme vous le dites, il y a beaucoup de gens qui rêvent de bouger, mais qui ne le font pas, et les freins sont extrêmement lourds. Il y a bien sûr des freins psychologiques qui tiennent à la personne, le principal étant le manque de confiance en soi. En France, on n'a pas une… confiance en soi très développée, on n'est vraiment pas du tout encore une fois comme les pays anglo-saxons où on tente et on verra bien, voilà, on apprend en marchant. Nous, il faudrait marcher tout de suite ou faire un marathon dès le premier jour, dès que le bébé a 6 mois, il faudrait qu'il fasse son marathon. Peut-être qu'on se met trop de pression aussi dans ce cas-là. Si les freins psychologiques d'ailleurs sont extrêmement lourds et pour moi presque… déconnecté de la personnalité de la personne que j'accompagne, je n'hésite pas à suggérer des aides extérieures, pas faites par moi, ça peut être l'hypnose thérapeutique, j'ai accompagné des sportifs de haut niveau qui étaient obligés de changer de métier à 30-35 ans, bien évidemment l'hypnose thérapeutique permet de lever des freins comme ça avec une facilité déconcertante. Pas très franco-français, mais tous les sportifs l'utilisent, tous les préparateurs mentaux. font des merveilles avec ce genre de freins. On peut avoir aussi des freins familiaux. Le conjoint n'est pas ravi, il est habitué à ce que vous faites quelque chose de très cadré, et c'est la peur de l'inconnu de l'autre. Dans les freins familiaux, il y a aussi l'importance des parents. Je rencontre souvent des familles de médecins, des familles d'avocats, des familles de fonctionnaires, etc. Et là, il y a la tradition à respecter. Et là, je dis toujours que dans les dix commandements, on dit tu honoreras tes parents, tu obéiras fidèlement jusqu'à ta retraite au projet d'orientation de tes parents.

  • Speaker #1

    Et c'est là qu'on voit souvent des gens qui ont fait des études de médecine longues et difficiles et qui finalement se disent, en fait, non. Et donc, on a passé dix ans à faire des études pour finalement se dire, en fait, ce n'est pas fait pour moi.

  • Speaker #0

    C'est dramatique. C'est aussi le syndrome du bon élève. C'est, on m'a mis la pression et je n'ai pas raté les concours, donc j'ai continué à avancer.

  • Speaker #1

    Finalement, parfois, j'ai fait un épisode sur la dépolarisation qui est en fait une manière un peu de voir les choses, de se dire, en fait, si je rate, ce n'est pas forcément grave. Et justement, de regarder les côtés positifs à l'échec. Et ça rejoint vraiment ce que vous dites, parce que de dire, en fait, je n'ai pas raté les concours, donc j'ai continué. Et finalement, je me suis autopoussé dans un truc qui n'était pas fait pour moi, alors que finalement, si je l'avais planté, en fait, j'aurais fait une reconversion naturelle vers autre chose et ça se serait très bien passé aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Et moi, je le vois sur mes deux projets avortés, deux créations d'entreprise. Avec le recul, je suis ravie de l'avoir raté. Parce qu'à un moment... il y aurait eu des pesanteurs qui m'auraient un peu bloqué dans mon souhait de liberté. Donc, ça peut être très positif de rater.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et on a un truc aussi, alors je ne sais pas si c'est très français, mais c'est un peu le syndrome de l'imposteur. Et là, est-ce que justement la formation a un rôle pour essayer de se rassurer dans le cadre d'une reconversion ? Alors, indépendamment du fait qu'elle peut être importante parce qu'on apprend un nouveau métier et que c'est important de se... de se sensibiliser à ce métier-là et de pouvoir avancer, même si on peut apprendre plein de choses sur le tas, mais c'est quand même bien d'avoir un socle. Du coup, le rôle de la formation, est-ce qu'il est primordial, important, nécessaire ?

  • Speaker #0

    Je distingue la formation continue de la formation ponctuelle sur un changement de métier. Ce qui est sûr, c'est que pour l'estime de soi, pour lutter contre le syndrome de l'imposteur, la formation continue est importante. Chaque année, partir en formation, apprendre des nouvelles choses, se remettre à niveau sur les nouvelles technologies, sur plein de choses, ça permet de se conforter dans l'idée qu'on n'est pas complètement entisté dans cette entreprise, dans ce poste, et qu'on a tout à fait une légitimité pour aller ailleurs. Et la formation continue n'est pas forcément quelque chose qui va vous aider à déboucher très concrètement sur un nouveau métier, mais... ça participe à la valorisation de soi en tant que tel c'est important L'autre élément très proche de la formation continue, c'est les VAE. J'ai accompagné beaucoup de personnes qui étaient rentrées dans la vie professionnelle avec un certain niveau et qui sont montées et qui exercent un métier d'un niveau bien supérieur. Ils ne pensent pas toujours à faire la VAE. C'est un processus qui est un peu long, un peu administratif, un peu galère. Il vaut mieux le faire dès qu'on est sur un certain nombre d'années de présence de ce nouveau poste. pour justement, comme vous le disiez, ouvrir les chakras et avoir d'autant plus de facilité à basculer sur autre chose après.

  • Speaker #1

    On le parlait un petit peu tout à l'heure, ça touche aujourd'hui, je pense, à peu près toutes les strates de la société, c'est-à-dire que quel que soit où on se trouve aujourd'hui en poste, on aspire à d'autres choses et potentiellement à ces reconversions professionnelles. Plus largement, est-ce que... Il y a eu la crise sanitaire qui a un peu amplifié, changé le prisme. Est-ce qu'il y a un intérêt qui a été accru dans certains secteurs spécifiques depuis cette crise sanitaire ou est-ce que c'est une évolution naturelle ? Et si oui, quels sont ces secteurs d'activité qui ont un peu changé ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Ce que j'observe, je vois arriver des personnes qui... font un très fort mouvement de balancier. Elles étaient dans des postes un peu hors sol, trop théoriques, trop reporting, et se projettent du coup sur des métiers ultra concrets, potier, paysagiste, plombier et autres. Là encore, ça demande des compétences. On le vérifie avec les tests. Certains métiers potiers, on le fait en général à son compte. Est-ce qu'on a ce profil entrepreneurial, etc. ? Et tout ça, ça se vérifie. Donc là aussi, un petit peu l'avocat du diable pour vérifier tout ça. Une autre hypothèse qui monte beaucoup, c'est la RSE, la responsabilité sociétale de l'entreprise. On veut protéger la terre, on veut améliorer la vie de l'humain, on veut penser au développement durable, à l'égalité hommes-femmes, etc. C'est un métier où je suis un peu partagée. Je pense qu'il faut être à la fois visionnaire, pour avoir des beaux projets, mais être un petit peu zen, parce que je ne suis pas sûre que les entreprises vont bouger facilement malgré l'urgence de ces mouvements qui devraient intervenir. Et puis inversement, il y a des secteurs qui sont blacklistés, on commence à ne plus du tout vouloir investir. Ce sont les métiers de la chimie, ça peut être les métiers de l'agroalimentaire qui contribuent à la malbouffe, il y a des choses qui deviennent très repoussantes.

  • Speaker #1

    Oui, donc je disais, vous disiez effectivement des métiers tels que potier, bénisse, tout ce genre de choses. Effectivement, c'est des métiers qu'on peut faire à son compte, qu'on doit faire à son compte la plupart du temps et qui nécessitent d'autres compétences que simplement la compétence technique, notamment des compétences entrepreneuriales qu'on n'a pas forcément.

  • Speaker #0

    Non, et ça, ça se vérifie. Il y a bien sûr le développement de sa clientèle et ce qu'on est capable d'attendre plusieurs années pour... financièrement développer sa clientèle ? Est-ce qu'on a des plans B, des plans C ? Le mouvement de balancier est toujours dangereux. Je parle d'une situation et je prends exactement l'inverse. Quelque part, les psychologues vous disent que les mouvements de balancier, on est encore dans la précédente activité quand on fait l'inverse.

  • Speaker #1

    Est-ce que dans les entretiens que vous faites, vous vous apercevez à contrario de personnes qui sont plutôt dans une dynamique de se dire je suis… plutôt pas trop mal dans mon poste, éventuellement quelque chose que je constate. Et en fait, ce qui ressort des tests, c'est qu'il est réellement temps de changer. Est-ce que c'est des choses que vous voyez ou pas ? Et est-ce que vous, du coup, vous arrivez un petit peu à les orienter en disant, en fait, vous n'êtes vraiment pas à votre place ou c'est un cheminement qu'ils font par eux-mêmes ?

  • Speaker #0

    Ce sont les deux. Il y a notamment les gens qui arrivent après un burn-out. Ce sont des gens qui s'accrochent tous. trop à leur métier, alors que vraisemblablement, on le voit dans les tests, ça ne leur convient pas du tout. Mais quelque part, il faut qu'ils fassent le deuil d'années, d'années d'investissement, voire d'obéissance aux parents. Et là, c'est un chemin relativement long, beaucoup plus long. Et ce qui fait qu'à côté des bilans, je développe aussi de l'accompagnement sur le long terme, où tous les deux mois, tous les trois mois, on refait un rendez-vous pour réactualiser, pour voir comment on avance un petit peu. pour aider, pour coacher ces personnes qui ont besoin, elles, de timing un peu plus étalé pour leur réflexion.

  • Speaker #1

    Une dernière petite question un petit peu pragmatique sur le rôle des entreprises et des institutions. Les gens qui sont en phase de reconversion professionnelle ne se sentent pas forcément accompagnés aussi par les entreprises dans lesquelles ils se trouvent, que ce soit pour une évolution en interne ou pas d'ailleurs. Le ou pas étant un peu considéré comme normal dans nos entreprises parce qu'on se dit je ne vais pas former quelqu'un pour qu'il parte derrière ce qui s'entend Quel rôle aujourd'hui les entreprises les entreprises peuvent avoir, alors que ce soit en formation, en termes de mobilité interne ?

  • Speaker #0

    On se rend compte que la plupart, l'immense majorité des personnes que j'accompagne, d'abord, font ce bilan sans en parler à leur entreprise, sans en parler à leur manager, parce qu'ils veulent cheminer d'abord à titre personnel, voir un petit peu ce qui va en sortir, et après mettre éventuellement dans la boucle leur employeur. En France, parler à son employeur qu'on n'est pas super bien dans son poste et qu'on veut bouger et qu'on a besoin d'une formation autre chose que juste un peu de cours d'anglais, c'est en général vécu comme une prise de risque trop importante. Et donc, la plupart des personnes qui veulent bouger dans leur vie professionnelle ne mettent pas dans la boucle les entreprises, voire dans un certain nombre de cas, il m'arrive 5-10% des cas, les bilans sont financés par l'employeur. pas en voulant sortir la personne, vraiment pour lui faire plaisir, mais les personnes ne le vivent pas forcément très bien. Ils se disent, il doit y avoir quelque chose dans la tête de mon employeur, donc ils sont un petit peu méfiants. Donc, c'est vraiment, pour moi, deux choses séparées. L'entreprise, on l'utilise, entre guillemets, pour toutes ses formations continues, et c'est très bien comme ça. Lorsqu'il y a une réflexion aussi profonde sur sa vie professionnelle. Le faire à titre personnel dans un premier temps, je le trouve très, très bien.

  • Speaker #1

    D'accord. Dernière question sur le futur maintenant. Comment vous envisagez la reconversion professionnelle dans les années à venir, vu qu'aujourd'hui, c'est quelque chose qui croît de plus en plus ? Pour vous, les perspectives d'avenir tendent vers ça ou comment ça va évoluer ?

  • Speaker #0

    Alors, pour moi, ça va devenir la norme. D'après des sociologues, les jeunes générations vont bouger et vont changer complètement de métier au moins trois fois dans leur carrière. Déjà, à votre âge Sébastien, il y en a beaucoup aussi qui le font. L'IA va exploser un nombre considérable de métiers. La dernière étude de McKinsey en 2024 estime que 18% des métiers vont être détruits par l'IA. mais d'autres métiers vont être créés. Donc, il est clair que tous les métiers répétitifs, traitement de données, secrétariat, assistana, ça va disparaître. Entre parenthèses, l'éducation nationale continue à former des wagons et des wagons de secrétaires, d'assistants, de traitement de textes, etc. Il faudrait peut-être que l'éducation nationale arrête de former des gens dont le métier va arrêter dans les cinq ans. Et donc, bien évidemment, cette souplesse ne peut que profiter également aux entreprises, parce que lorsqu'on est avec des personnes motivées au bon endroit, ça se passe forcément toujours mieux que lorsqu'on subit son métier.

  • Speaker #1

    Merci. On arrive à la fin de cet épisode. Merci beaucoup Annie. Où est-ce qu'on peut vous retrouver si on veut pouvoir amorcer ce travail de reconversion ?

  • Speaker #0

    Merci Sébastien pour tous ces échanges. D'abord, je voudrais juste dire en conclusion que Il y a zéro risque à faire un bilan de reconversion. On apprend plein de belles choses sur nous-mêmes, sur nos capacités. On réouvre des hypothèses. Et dans les personnes que j'accompagne, on le disait tout à l'heure, il y a un tiers des personnes qui ne changent pas du tout. Donc, on peut très bien revitaliser sa vie après un bilan sans tout bouger. Un tiers va bouger dans un délai assez lent. Et c'est là où je les accompagne. Et puis un tiers va partir. pille en tête et fonce. Tout est possible donc se connaître, se découvrir ça a toujours beaucoup beaucoup d'intérêt et les personnes qui veulent effectivement me contacter, peut-être que vous mettrez le lien en bas de votre podcast, il y a un site internet qui s'appelle adonia-reconversion.fr, Adonia est la structure juridique qui héberge mon travail.

  • Speaker #1

    Voilà. Merci Annie. Merci à tous pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous aura apporté plein de bonnes informations. N'hésitez pas à aller rejoindre Annie sur son site internet ou également sur son profil LinkedIn pour pouvoir amorcer cette reconversion si c'est quelque chose que vous souhaitez faire. Merci beaucoup et à très vite. Episode de Mindways. J'espère que tu as apprécié cet épisode autant que j'ai adoré le faire. Explorer de nouvelles perspectives et idées est ce qui fait battre le cœur de ce podcast. Si tu as aimé cet épisode, n'oublie pas de t'abonner à Mindways ou à la newsletter pour ne pas manquer mes futurs sujets. Tu peux le faire sur ta plateforme de podcast préférée. Et si tu souhaites rester à jour avec les dernières nouvelles et mises à jour, suis-moi sur les réseaux sociaux. Tu me trouveras sous escorloir sur Instagram et X pour des discussions et des aperçus exclusifs. Ton soutien est la clé de la poursuite de cette aventure. Tes commentaires, avis et partages sont toujours appréciés. Merci encore d'être à mes côtés, reste curieux, reste connecté. N'hésite pas à m'envoyer des questions ou idées ou suggestions pour de nouveaux épisodes. C'est un voyage que nous faisons ensemble et j'ai hâte de continuer de le partager avec toi. Prends soin de toi, que ton esprit continue de s'épanouir. A bientôt.

Chapters

  • Introduction à la reconversion professionnelle

    00:30

  • Le parcours d'Annie Daburon et ses motivations

    01:15

  • Les statistiques sur les reconversions en France

    06:57

  • Les raisons de la reconversion : motifs positifs et négatifs

    07:40

  • Les profils concernés par la reconversion professionnelle

    09:03

  • L'impact de la pandémie sur les carrières

    15:51

  • Les étapes essentielles pour une reconversion réussie

    18:40

  • Les freins à la reconversion et comment les surmonter

    29:22

  • Le rôle des entreprises dans la reconversion professionnelle

    39:23

  • Perspectives d'avenir pour la reconversion professionnelle

    41:38

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Description

T'es tu déjà demandé pourquoi tant de professionnels choisissent de rebondir et de se réinventer dans leur carrière ? Dans cet épisode de Mindways, Sébastien Corlouer s'entretient avec Annie Daburon, consultante en orientation scolaire et en reconversion professionnelle. Ensemble, ils plongent au cœur des tendances croissantes en matière de reconversion professionnelle, un sujet qui touche de plus en plus de personnes dans un monde en constante évolution.


Les crises économiques et sanitaires ont profondément bouleversé notre vie personnelle et professionnelle, incitant de nombreuse personnes à repenser leurs aspirations et à envisager de nouvelles voies. Annie partage son parcours inspirant et son expertise, révélant comment elle accompagne ceux qui souhaitent se reconvertir. Elle insiste sur l'importance cruciale de comprendre ses motivations et d'effectuer un bilan de compétences pour naviguer avec succès dans ce processus de transformation.


Au fil de la conversation, ils explorent également les défis et les opportunités qui se présentent lors d'une reconversion. Quelles sont les peurs qui paralysent souvent les individus ? Comment les entreprises peuvent-elles jouer un rôle positif dans ce parcours ? Annie et Sébastien mettent en lumière les obstacles psychologiques que rencontrent souvent ceux qui désirent changer de carrière, tout en proposant des stratégies d'entrepreneuriat pour surmonter ces barrières.


Les nouvelles générations, avec leurs attentes et leurs compétences uniques, redéfinissent le marché du travail. Quelles sont les compétences essentielles à développer pour s'épanouir dans cet environnement dynamique ? Dans cet épisode de Mindways, tu découvriras comment le développement personnel, le leadership et la résilience sont des éléments clés pour réussir dans sa vie professionnelle et personnelle.


Mindways le podcast pour rebondir. Alimente ta dose de motivation en pensant à t'abonner. Je t'aide à améliorer ta vie personnelle et ta vie professionnelle avec une bonne dose d'inspiration.


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Transcription

  • Speaker #0

    conversation très fluide et naturelle, très agréable à écouter. Merci à tous les deux. Cécile, merci pour ton commentaire. Aujourd'hui, on va parler d'une tendance qui tend à s'accroître ces dernières années, qui est le souhait des professionnels en poste d'envisager une reconversion professionnelle ou un changement de carrière. Les carrières uniques dans une société sont devenues l'exception. Cette évolution est le résultat de multiples facteurs allant de la transformation économique aux aspirations personnelles des individus. Elle est renforcée par la dernière crise sanitaire et les aspirations générationnelles. Dans cet épisode, nous allons parler de la reconversion professionnelle. Qui touche-t-elle ? Comment l'opérer avec succès ? Y a-t-il un bon moment ? Toutes ces questions que tu peux te poser si ce projet se dessine devant toi à court ou moyen terme. Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Annie Daburon, consultante en orientation scolaire et en reconversion professionnelle, pour aborder ce sujet passionnant de la reconversion. Annie, bonjour et bienvenue. Pouvez-vous nous parler de votre... parcours et de ce qui vous a conduit à vous spécialiser dans l'accompagnement et la reconversion professionnelle.

  • Speaker #1

    Bonjour Sébastien, merci de m'avoir invité. C'est un grand plaisir pour moi de partager tout ce que je vis au quotidien. Je fais un métier vraiment passionnant et j'ai des belles histoires de vie évidemment à échanger avec vous. Pourquoi je suis venue à ce métier ? En fait, c'est une reconversion aussi. Je pars du principe qu'on parle bien aussi de ce qu'on a vécu et je l'ai vécu aussi. J'étais pendant plus de 20 ans à des postes de forte responsabilité dans le marketing et la communication des groupes de presse. Et puis, je sentais qu'il y avait des trucs qui ne collaient pas complètement. Je travaillais énormément, ça a impacté un peu ma vie privée. Et puis, il y avait un malaise un petit peu bizarre que je n'arrivais pas à analyser. Et j'ai fait, comme beaucoup de gens, un bilan de compétences. C'est très long. Ça m'arrange quelques RTT, quelques projets payés, le temps de faire toutes ces heures-là. Et j'en suis ressortie avec l'idée que c'est un peu comme les CIO pour l'orientation scolaire. Si on a une idée au début, on la retrouve à la sortie. Et si on n'a pas trop d'idées, on n'en a toujours pas à la sortie. Et donc, j'ai continué à travailler. Et puis, dans un package de sortie d'une entreprise, on m'avait… proposé un accompagnement par une structure anglo-saxonne qui m'a fait un test. Et là, bingo, eureka, j'ai compris pourquoi ça n'allait pas dans tous ces postes salariés, qui par ailleurs avaient des projets très sympathiques. En fait, dans ce test, j'ai découvert que j'avais un pôle entrepreneurial extrêmement fort et qu'en fait, c'était le salariat qui ne me convient pas. Et ça... On ne pouvait pas le changer. Je pouvais changer de job autant de fois que je le souhaitais. Si je restais en poste salarié, ça ne collait pas.

  • Speaker #0

    C'est vraiment le futur du poste.

  • Speaker #1

    Voilà. Comme je suis une personne un tout petit peu dynamique et étonnique, action, réaction, on me dit que j'ai un profil entrepreneurial. Je me dis OK, je vais créer ma structure. Donc, j'ai lancé un premier projet qui a été bloqué par les banques. Ils n'ont pas voulu financer. J'ai lancé un deuxième projet qui, là, a été bloqué par l'administration parce que ça supposait une activité réglementée. Donc ça, c'était ma première leçon. Et si vous voulez être tranquille dans la vie, il vaut mieux éviter, un, les banquiers, deux, les autorisations administratives. C'est clair.

  • Speaker #0

    Petit tips important, effectivement, les banques et les autorités peuvent être un peu compliquées.

  • Speaker #1

    Oui, quand on a bien finalisé son truc et ça bloque, c'est quand même un peu énervant. Donc, je me suis dit, la création étant un peu compliquée, je vais faire une reprise d'entreprise. J'ai suivi une formation passionnante dans une structure qui s'appelle le CRA, où on apprend à racheter des entreprises existantes. J'ai trouvé rapidement un groupe de presse à m'acheter. Et la veille du closing, la veille de la signature finale, le vendeur du groupe de presse s'est mis dans la tête de tout d'un coup augmenter de 30% le prix. Donc, j'ai passé la nuit à refaire mes petits schémas, mes petits comptes. Et en fait, je me suis rendu compte que financièrement, c'était dangereux. Et donc, j'ai abandonné. Donc, deuxième information, ça peut prendre du temps. Une évolution. Et ça peut prendre… Moi, c'était dans le cadre de l'entrepreneuriat, mais dans le salariat,

  • Speaker #0

    ça peut exister aussi. Ce n'est pas grave. J'ai quelques exemples récents de gens qui ont quitté leur poste pour aller sur un poste similaire, mais dans une autre entreprise. Et en fait, ça n'a pas matché. Et donc, du coup, parce qu'on l'oublie, mais oui, le poste sur le papier peut être très bien. Mais après, il y a les humains qui sont dans l'entreprise. Et pour le coup, ça n'a pas collé. Et du coup, elle a perdu son emploi. Enfin, elle a perdu. Elle est partie de son emploi précédent où ça se passait bien. Pour un nouveau... où elle espérait pouvoir une évolution et au final, là, pour l'instant, elle est sans rien du tout.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    il faut faire attention, mais ce n'est pas un drame non plus. Et on va le voir, il y a plein d'outils pour pouvoir rebondir.

  • Speaker #1

    Exactement. Et je vous rappelle qu'il est toujours intéressant de prendre plutôt l'état d'esprit anglo-saxon pour qui les échecs font partie de la vie. C'est à la limite, si vous n'avez jamais échoué dans votre vie, c'est presque dangereux, c'est presque pas du tout. Alors qu'en France, il faut que ce soit la perfection à chaque fois. Ah non ! La vraie vie, ce n'est pas comme ça. Et pour finir, je suis tombée sur une structure qui se développait au niveau français, qui accompagnait les jeunes pour l'orientation et les adultes pour la reconversion. Et là, je me suis dit, il n'y a pas d'administration, il n'y a pas de banquier. Et en plus, le sujet me passionnait parce que j'avais moi-même des enfants, réflexion d'orientation, et je me suis lancée dans cette activité il y a 15 ans. Et c'est le bonheur. Là, tout va bien.

  • Speaker #0

    C'est toujours un plaisir de vous avoir, parce que pour la petite histoire, j'ai suivi le parcours il y a quelques années maintenant, et d'avoir ce sourire et cette joie dans la voix est toujours très plaisant. Donc ça prouve que vous êtes à votre place et ça c'est cool. J'ai regardé un petit peu en préparant l'émission, un petit peu les statistiques que j'ai pu trouver à droite à gauche. Ça reste des statistiques, mais moi, je vais vous demander un peu l'avis de la professionnelle. On constate qu'a priori, il y a 45% des actifs français qui envisagent de changer de métier au cours des cinq prochaines années. C'est une étude Sapiens qui date de 2021, donc ça a pu bouger. Et l'impact générationnel qui, lui, est encore plus important. Donc là, c'est Deloitte en 2022 qui révèle que 61% des millennials prévoient de quitter leur emploi actuel d'ici deux ans. Et pour être... Aussi en entreprise, c'est quelque chose qui se matérialise de manière assez concrète, puisqu'on le voit, c'est une perception, est-ce que c'est renforcé par ce qu'on nous dit, etc. Est-ce que vous, vous avez constaté une augmentation du nombre de personnes qui souhaitent se reconvertir ces dernières années, et quels sont les facteurs principaux qui motivent cette tendance ?

  • Speaker #1

    En fait… Or, si on exclut pour l'instant de notre réflexion la période Covid qui a évidemment été très particulière, il y a toujours eu deux raisons pour entamer une évolution, voire une reconversion de carrière. Il y a d'abord, bien sûr, les motifs négatifs. Je suis licenciée, mon secteur est en grande difficulté, je suis en burn-out, je n'ai plus de sens dans le projet, dans le travail que je fais. Ça, ça a toujours existé. Peut-être que le côté du sens, on en reparlera sans doute à un moment ou à un autre, mais peut-être que le sens a beaucoup émergé. Et puis, il y a toujours eu aussi des raisons très positives. Voilà, j'ai fait le tour de la question, j'ai adoré ce job, et je passais tout simplement à autre chose, un autre mode d'exercice, ça avait été le cas pour moi, un autre secteur, quelque chose qui me permettrait d'utiliser… une passion que je n'ai pas vraiment mobilisée dans un précédent métier. Les deux ont toujours cohabité, ça c'est clair. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on n'aborde pas de la même manière, moi en tout cas dans ma pratique, lorsque c'est des raisons négatives qui ont vraiment poussé les gens dehors ou des raisons positives, on n'a pas du tout la même tonalité, bien sûr, dans les accompagnements.

  • Speaker #0

    Et donc dans cette... tendance, est-ce qu'il y a des profils qui sont plus concernés que d'autres, notamment dans les personnes que vous accompagnez et des tranches d'âge ou des secteurs qui sont particulièrement représentés ?

  • Speaker #1

    Et c'est typiquement sur les tranches d'âge où j'ai vu l'évolution sur les dix dernières années. Traditionnellement, la tranche d'âge la plus représentée, c'est les 35-45 ans. Donc ça, on a commencé, on a fait un bon parcours, on se dit il nous reste quand même un paquet d'années à... à faire autant que ça nous passionne. Et il est apparu aux deux extrémités de la règle, les nouvelles populations. D'abord, les jeunes, ce que j'appelle les jeunes adultes, moins de 30 ans, vous l'évoquiez tout à l'heure, les milléniums, on voit un des comportements très différents. J'ai été submergée de jeunes adultes. qui me disent voilà j'ai fait des études qui n'étaient pas inintéressantes mais je me rends compte que le métier qui en découle ne présente aucun intérêt. Voilà. J'ai fait six mois, un an, et c'est terminé. Je ne veux plus jamais le faire. Ou alors, des jeunes adultes qui me disent, OK, je savais à quoi m'attendre, mais l'excès de hiérarchie, la déshumanisation de l'entreprise, le côté trop reporting, Excel, chiffres, ça ne me parle pas, ça manque de concret. Et là, c'est là où on parle beaucoup de sens, très clairement.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose dont on en parlait dans le premier échange avant de préparer l'émission. Et j'en parle un petit peu parce que moi, je le vis aussi au quotidien. Je suis dans un grand groupe qui est multinational. Et effectivement, les process sont extrêmement lourds, extrêmement pénibles. Quand on veut avancer, on est toujours freiné par le légal, le juridique, un peu tout le monde pour le bien de l'entreprise. Mais en fait, les process sont devenus... telle parce que tout est devenu très procédurier aussi, il ne faut pas se mentir, et je vais tout de suite désacraliser quelque chose, je pense que l'entrepreneuriat aussi, il ne faut pas croire que c'est le miroir aux alouettes non plus, il y a aussi beaucoup de contraintes, et c'est important de l'avoir en tête avant de se monter, c'est un parcours aujourd'hui qui est très idéalisé, mais c'est un peu comme les réseaux sociaux, on voit la vitrine, mais on ne voit pas forcément tout ce qu'il y a derrière et le travail que ça engendre, donc il faut quand même l'avoir en tête. Oui, il y a des process très lourds en entreprise, mais c'est aussi le cas quand on est entrepreneur individuel ou pas d'ailleurs. Ça reste compliqué, vous le disiez tout à l'heure avec l'administration aussi. Il y a des règles aujourd'hui, on est obligé de s'y plier et elles ont tendance à changer et se durcir de plus en plus. Alors, est-ce que c'est pour le bien ou pas ? Ça, c'est un autre débat, mais en tout cas, elles sont là.

  • Speaker #1

    Et de l'autre côté du temps ? on a l'apparition des seniors. Avec le recul du démarrage de la retraite, je suis aussi énormément contactée par des gens de plus de 50 ans, voire même de plus de 55 ans, qui me disent j'ai 5-10 ans à faire, il est hors de question que je reste dans un placard, on ne me propose plus grand-chose, il n'y a plus beaucoup de formation, on est en train de me mettre un petit peu sur une pente glissante, alors moi j'ai plein de choses à faire et je suis prête à évoluer. Et ça... C'est vraiment chouette parce qu'il est hors de question de subir son âge. Lorsqu'on a plus de 50 ans, on a des compétences extraordinaires, un recul, une maturité. Alors bien évidemment, partir tête baissée sur un CDI très classique, ce n'est pas possible dans la plupart des cas, mais il y a vraiment des astuces. On peut ruser, on peut être malin pour ça. Il y a du temps partagé, il y a tout ce qui est entrepreneuriat, si on a bien sûr le profil court. Mais on a aussi du portage salarial, on a du consulting. Il y a beaucoup, beaucoup d'hypothèses qui peuvent exister aussi pour les seniors. Il ne faut pas subir.

  • Speaker #0

    On en parlait un petit peu dans les raisons qui poussent les gens à changer. Il y a cette quête de sens. LinkedIn montrait que 74% des professionnels estiment que leur travail doit avoir un impact positif sur la société. Aujourd'hui, c'est quelque chose qui… 74%, il y a beaucoup de politiques qui aimeraient bien avoir ce genre de score aux élections. C'est énorme. Est-ce que c'est quelque chose qui ressort ? On a aussi l'évolution de la technologie qui pousse un peu les gens dehors. Enfin, dehors, j'exagère, mais il y a beaucoup d'automatisation, de choses comme ça, donc il y a des métiers qui sont en train d'évoluer. Ça se renforce avec l'intelligence artificielle qui arrive. Est-ce que tout ça, c'est des choses qui sont aussi perceptibles de votre point de vue ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. La recherche de sens est très ancrée chez les jeunes adultes. Ça, c'est évident. Mais non négligeable dans la population du milieu comme je le dis, vraiment la plupart des 35-45 ans me disent moi j'ai démarré avec un métier concret et le fait d'avoir pris des responsabilités, d'être devenu manager m'a éloigné de ce métier. Typiquement on le voit par exemple pour les ingénieurs, un ingénieur au démarrage il fait ce pour quoi il a été formé, il adore ça et lorsqu'il devient responsable d'un projet... Là, il pilote des réunions, il pilote des reportings et ce n'est plus ce pourquoi il est venu dans ce monde-là. Et le sens, le problème, c'est qu'on a tous des notions très différentes pour le sens. Pour certains, ça va être de faire des choses concrètes, pour d'autres, c'est aider les gens, pour un troisième, c'est laisser parler sa créativité. Donc, c'est vraiment une notion qu'on doit travailler, que je travaille beaucoup, beaucoup avec les personnes parce que un mot fourre-tout… ne nous fait pas avancer.

  • Speaker #0

    Non, ça c'est clair. Et cette quête de sens aussi, c'est ce que vous disiez, le sens, ce n'est pas forcément le même pour tout le monde. Et c'est aussi quelque chose qui peut évoluer dans le temps. C'est-à-dire qu'à un moment donné, on est très porté effectivement sur l'aspect technique, faire les choses, etc. Parce que c'est concret aussi, on voit les choses avancer. Et c'est vrai que quand on est manager et un peu plus tard après, on passe énormément de temps en réunion à piloter finalement les gens. Et souvent le soir, on sort du bureau et on se dit, en fait j'ai rien fait, de concret en fait on n'a pas rien fait mais on n'a rien fait de palpable, perceptible donc c'est effectivement un point important de mentionner aussi que ce sens il est pas statique, c'est vraiment quelque chose qui évolue aussi avec le temps, il y a des gens qui s'éclatent dans le management et heureusement il en faut et donc c'est des choses qui sont complètement différentes et c'est important de l'avoir en tête On peut l'aborder tout de suite avant de rentrer dans les étapes et comment se passe une reconversion réussie. On va parler brièvement de la pandémie. Alors, c'est des statistiques de 2021 que j'ai de McKinsey, qui était que 52% des employés dans le monde envisagent une transition de carrière après cette pandémie, pour plein de raisons. Il y a eu le télétravail qui est arrivé, il y a des gens qui sont partis se mettre au vert et qui se sont dit, en fait, on est vite dingue à Paris. Je vais profiter qu'on est en 2024, au moment d'orgie de cet épisode, et que du coup, il y a un... un petit peu heureux à un retour. Alors, je n'ai pas de statistiques aujourd'hui sur cette partie-là, mais de gens qui sont partis se mettre au vert en disant je vais aller élever des moutons, j'ai envie d'autre chose et qui finalement reviennent. Aujourd'hui, est-ce que vous, vous avez accompagné des gens post-Covid pour justement changer complètement de vie et qui finalement refont appel à vous aujourd'hui pour dire en fait, peut-être que ce n'est pas vraiment ce que je voulais

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas eu ce cas exactement, mais j'ai eu des capteurs. où des personnes avaient cette envie en tout cas de partir au vert et très loin or on le voit dans l'actualité de plus en plus d'entreprises sont en train de resserrer diminuer le nombre de télétravail pour certains ça les met vraiment en difficulté parce qu'ils peuvent être très très loin de l'entrée leur entreprise et refaire des kilomètres juste n'importe quoi je discutais avec quelqu'un que j'ai accompagné qui se trouvait un agent immobilier Et il me dit que la vague retour est non négligeable du côté de l'immobilier. Il le voit, il y a beaucoup de choses à vendre en province et les gens essayent de retrouver un pied-à-terre dans des grandes métropoles.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    la mise au vert, ça a eu des limites.

  • Speaker #0

    Oui, et puis, on en reviendra, justement, on va commencer à rentrer dans le dur du sujet. C'est bien d'idéaliser les choses à un instant T parce qu'on se regarde aussi dans notre situation actuelle en se disant ça j'aime plus, ça je veux plus, ça machin, etc. On a tendance à idéaliser un peu les choses. Je suis bien placé pour le savoir. J'ai eu à un moment des projets et des vérités de faire autre chose. Mais en fait, quand on regarde le truc de manière un peu sérieuse et par rapport à nos aspirations, on va y revenir. Même si sur le papier, ça paraît être une bonne idée au départ, en fait, on s'aperçoit très vite que pas du tout. et c'est là où on va rentrer dans ce processus d'une reconversion professionnelle et de l'accompagnement qui est important, parce que se reconvertir je pense que c'est, alors ça c'est une opinion très personnelle, alors à moins d'avoir des idées extrêmement claires sur ce qu'on veut faire, on peut le faire tout seul, mais je pense que c'est important de se faire accompagner, ne serait-ce que pour se poser les bonnes questions, ou au moins pousser la réflexion un peu plus loin que juste le premier constat, du coup, c'est ça. Annie, quelles sont les étapes essentielles pour une reconversion réussie ?

  • Speaker #1

    En fait, tout part d'une analyse très simple. Un métier, c'est quoi ? Un métier, c'est une fonction, marketing, juridique, comptable, etc. C'est un secteur d'activité. Le secteur d'activité peut vraiment nuancer, bien évidemment, la fonction. C'est aussi un mode d'exercice. Je suis salarié, je suis fonctionnaire, je suis à mon compte. Et puis, c'est des choses un peu impalpables, mais qui peuvent avoir une importance. C'est la taille de l'entreprise, la bonne santé du secteur, etc. Et on se rend compte que quand les personnes ne sont plus tout à fait à l'aise, plus tout à fait raccord avec leur job, on a généralement deux choses qu'on peut faire assez facilement. Première chose, c'est je garde mon métier, mais je quitte simplement l'entreprise, comme vous le citiez tout à l'heure avec la personne que vous connaissez, et on va dans une autre entreprise. Mais globalement... on fait à peu près le même job. Ça, ce n'est pas une grosse prise de risque, sauf qu'il faut un tout petit peu se renseigner sur la nouvelle entreprise pour être sûr que ce soit conforme quand même avec ce qu'on souhaite. Et puis il y a l'autre hypothèse qui arrive assez souvent, on a forcément besoin d'accompagnement, si on est dans une grosse structure qui a une politique de gestion des ressources humaines assez dynamique, on peut demander à évoluer, moyennant les petites formations, s'il y a des postes disponibles, on reste au chaud dans sa boîte et on évolue souvent vers quelque chose d'assez proche, on est à la compta, on bascule au contrôle de gestion ou des choses comme ça. Mais dans la réalité des… alors ça, ça peut convenir à un certain nombre de personnes, très clairement. tant mieux pour eux. Mais en fait, pour un certain nombre de personnes, ça ne suffit pas. Ou alors, ils se disent, si moi je veux bouger, je veux bouger vraiment pour de bonnes raisons. Et là, le regard extérieur d'une personne qui accompagne est important parce que, vous en souvenez sans doute à titre personnel, moi je suis un peu l'avocat du diable aussi. Bien sûr, la plupart des personnes arrivent dans le bilan que je propose avec une, deux, trois idées. ou en tout cas en troupe d'autres. Et moi, je suis aussi là pour être l'avocat du diable, pour un petit peu vérifier que tout colle bien. Quand on parlait tout à l'heure de l'entrepreneuriat, si on n'a pas un pôle entrepreneurial fort, on ne sera pas à la bonne place. Il vaut mieux chercher un métier qui nous permet de l'exercer en salariat, etc. Et donc, lorsqu'on commence à réfléchir, à évoluer dans le monde du travail, dans sa carrière, Il y a une première chose que je suggère toujours, c'est faire un petit zoom arrière et de se dire je prends cinq minutes, voire une heure, voire deux heures pour regarder la place que j'accorde à mon job. Est-ce que c'est vraiment ce qui est le plus important dans ma vie ou est-ce que je cherche un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ? Et ça me fait toujours penser à un livre qui est formidable, que je recommande à beaucoup, beaucoup de monde. C'est un livre d'une soignante australienne qui s'appelle s'appelle Bronnie Ware, qui accompagnait des personnes en fin de vie. Et lorsqu'elle discutait avec ces personnes en fin de vie, ils ont fait état de beaucoup de regrets dans leur vie. Ils faisaient un peu le bilan de leur vie. Et l'un des premiers regrets qui remontait presque dans tous les cas, c'est j'ai accordé trop de temps à mon travail

  • Speaker #0

    J'ai fait un épisode sur les regrets il n'y a pas longtemps, justement, en abordant ce point. alors je l'ai amené sous un autre angle notamment de Gary Vaynerchuk qui avait interviewé des gens donc un très très gros entrepreneur américain et qui disait je vais parler à des gens dans les maisons de retraite etc et tout ce qui ressort c'est les regrets j'aurais mieux dû faire ça, j'aurais dû passer plus de temps avec ma famille, j'aurais dû tenter cette aventure que j'ai pas tentée donc c'est important effectivement d'essayer d'être proactif Et peut-être aussi de se dire, c'est peut-être quelque chose qu'on va aborder dans la suite, mais se dire finalement, en fait, je suis bien où je suis.

  • Speaker #1

    Absolument. Il y a des personnes qui font à peu près un tiers des personnes que j'accompagne, à la fin du bilan, me disent finalement, j'ai retrouvé du sens dans le job où je suis et je ne bougerai pas. Par contre, j'aménage des choses, je pars un peu plus tôt, je développe certaines activités personnelles et ça peut très bien fonctionner. Et pour finir sur l'histoire des regrets dans le monde du travail, il y avait un ancien patron d'IBM qui avait eu cette formule célèbre, parce qu'en France, on a quand même un petit peu la culture des heures tardives au boulot. J'accompagne des personnes qui, s'ils arrivent à la maison avant 22 heures, trouvent ça à la limite culpabilisant et anormal. L'ex-patron d'IBM disait, si on doit terminer très tard tous les soirs son boulot, c'est pour deux raisons. Choisissez laquelle. Soit vous êtes mauvais et ou lent, donc vous n'êtes pas à la bonne place, changez de métier. Ou alors, votre structure est mal organisée, changez de structure au lieu de métier.

  • Speaker #0

    Il y a un vrai sujet en France sur le présentéisme pour le coup, d'être là pendant des heures et des heures et pas forcément d'être efficace d'ailleurs. C'est plus je suis là et puis je passe le temps. là où effectivement la culture anglo-saxonne est beaucoup plus pragmatique sur le sujet et si la personne est capable de faire en 4 heures ce qui est prévu en 8, tant mieux et au contraire c'est qu'elle est plutôt douée et brillante et qu'on peut avancer dessus du coup les étapes pour pouvoir réussir sa reconversion c'est déjà de prendre ce recul et de se poser les questions et ensuite

  • Speaker #1

    Alors ensuite, lorsqu'on fait un bilan tel que celui que je propose, en fait on travaille un petit peu comme un espèce d'entonnoir, on part souvent d'une situation large. On peut avoir une idée, mais qui n'est pas toujours très fondée. On peut rechercher d'autres idées. Et l'intérêt de ce bilan, c'est qu'il propose des tests. Ce sont les deux tests qui sont le plus utilisés par les cabinets de recrutement. Lorsque vous envoyez votre dossier pour un nouveau poste, on peut très souvent passer un de ces deux tests-là. Ces deux tests sont liés à des bases de données métier. Donc, ça permet de vérifier très clairement vos points forts, vos capacités, vos aspirations. et les métiers qui sont en lien. Parfois, on retrouve d'ailleurs le métier que l'on fait actuellement. Parfois, on retrouve des choses très, très différentes. Et surtout, parfois, on ne retrouve pas du tout les hypothèses des personnes. Et ça, du coup, on travaille dessus. Et lorsqu'on chemine dans ces rendez-vous, on arrive à une shortlist de 1, 2, voire 3 métiers possibles éventuellement. Et là, ce qui est extrêmement enrichissant, c'est de faire une enquête métier. Essayer de trouver des interlocuteurs, des professionnels qui font ce métier. activer son réseau pour voir si dans des secteurs qui nous attirent, on peut trouver effectivement des gens à interviewer. Il faut vraiment aller dans le vif du sujet, pas juste s'arrêter une vision un petit peu théorique du métier. Là, il faut vraiment prendre des renseignements très, très concrets. Ça sert accessoirement à développer des idées pour les entretiens de motivation, tout ce qu'on apprend. Et puis, l'autre point important à vérifier, c'est faut-il une formation ? Est-ce que mon CV est acceptable par les recruteurs tel qu'il est aujourd'hui ? Ou il me faudrait peut-être quelque chose qui légitimerait ma nouvelle position ? Là, on fait une enquête annonce. On peut aller sur un agrégateur comme Indy. On tape le nom du poste et on regarde quelles sont les formations qui sont en général demandées par les recruteurs. Donc là, ça peut conduire aussi à éliminer des métiers. Certains métiers… supposent des formations relativement longues qui ne sont pas forcément faisables le soir. On n'a pas le temps de se couper deux ans, trois ans, de facto, ce métier va tomber.

  • Speaker #0

    Ce qui est, je rebondis sur cette liste de métiers, cette corrélation, c'est souvent les tests, quand on les passe au départ, il n'y a pas cette base, ce lien, c'est plus des tests de personnalité, etc., qui sont révélateurs de plein de choses et pour en avoir passé un certain nombre, j'adore ça parce que je trouve le... ce qui ressort de ces tests assez géniales et souvent très... Quand on joue vraiment le jeu, vraiment assez précis. Mais ce qui est la vraie valeur ajoutée, et pour l'avoir vécu, je peux en parler, c'est justement ce lien avec les métiers qui arrivent et des choses qu'on n'a pas forcément pensées au départ. Et on se dit, ah bah tiens, finalement, peut-être que ça, pourquoi pas ? Et justement, d'ouvrir un peu ses chakras et de changer peut-être l'idée initiale. Et où, ce que vous disiez, justement, c'est ce deuxième travail de se pencher sur qu'est-ce qui est réellement ce métier, les formations qu'il y a derrière, etc. Parce qu'encore une fois, on peut idéaliser plein de choses et se rendre compte qu'en fait, ne serait-ce que potentiellement le salaire moyen, si c'est quelque chose d'important, l'investissement personnel qu'il va falloir allouer versus sa vie privée. Donc, c'est vraiment des choses, pour le coup, qui sont... hyper intéressante. Et moi, je trouve que justement, de voir arriver cette liste de métiers, c'est un peu d'ouvrir la boîte de pendants en se disant Waouh, en fait, il y a tout ça Et je m'amuse moi de temps en temps à repasser sur cette liste pour voir si mon avis attendait ou pas. Pour l'instant, ça reste assez cohérent, je ne bouge pas trop, mais pourquoi pas. Mais voilà, et ça, c'est vraiment assez génial. Et pour le coup, de ne pas négliger cette deuxième étape. Et c'est là où vous êtes aussi parfois l'avocat du diable et de remettre un peu l'église au centre du village. Oui, c'est très bien sur le papier, etc. Mais est-ce que vous avez bien regardé ces points-là ? Et ça, c'est assez génial. Le parcours, il se fait en quatre rendez-vous de mémoire, je crois ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est quatre rendez-vous qui ont une certaine dynamique ensemble. En général, le bilan est bouclé sur deux mois à peu près, deux, trois mois. On s'adapte aussi au planning, aux agendas professionnels des personnes qui me consultent et sont en poste.

  • Speaker #0

    Un point important, et moi c'en était un, j'en parle assez facilement et je pense que c'est quelque chose qui va concerner beaucoup de gens qui nous écoutent. il y a effectivement une grosse tendance à se lancer dans l'entrepreneuriat et c'est un peu la vocation aussi de ce podcast mais il y a aussi beaucoup de freins en tout cas on se met beaucoup de freins parce qu'on est en situation potentiellement confortable on a notre salaire qui tombe, on a la maison à payer, on a les enfants à nourrir vous quels sont les principaux obstacles que vous rencontrez avec les personnes que vous coachez ? qui sont un vrai frein à leur reconversion. Ils en meurent d'envie, ils ont envie de se lancer. On revient un peu sur la thématique des regrets. Quels sont-ils et comment vous, vous arrivez à les aider à les surmonter ? Alors, c'est là où moi, vraiment, je me rends compte que choisir un métier, c'est au-delà de juste une ligne sur un CV, ça touche à l'humain, vraiment à l'humain, puisque, comme vous le dites, il y a beaucoup de gens qui rêvent de bouger, mais qui ne le font pas, et les freins sont extrêmement lourds. Il y a bien sûr des freins psychologiques qui tiennent à la personne, le principal étant le manque de confiance en soi. En France, on n'a pas une… confiance en soi très développée, on n'est vraiment pas du tout encore une fois comme les pays anglo-saxons où on tente et on verra bien, voilà, on apprend en marchant. Nous, il faudrait marcher tout de suite ou faire un marathon dès le premier jour, dès que le bébé a 6 mois, il faudrait qu'il fasse son marathon. Peut-être qu'on se met trop de pression aussi dans ce cas-là. Si les freins psychologiques d'ailleurs sont extrêmement lourds et pour moi presque… déconnecté de la personnalité de la personne que j'accompagne, je n'hésite pas à suggérer des aides extérieures, pas faites par moi, ça peut être l'hypnose thérapeutique, j'ai accompagné des sportifs de haut niveau qui étaient obligés de changer de métier à 30-35 ans, bien évidemment l'hypnose thérapeutique permet de lever des freins comme ça avec une facilité déconcertante. Pas très franco-français, mais tous les sportifs l'utilisent, tous les préparateurs mentaux. font des merveilles avec ce genre de freins. On peut avoir aussi des freins familiaux. Le conjoint n'est pas ravi, il est habitué à ce que vous faites quelque chose de très cadré, et c'est la peur de l'inconnu de l'autre. Dans les freins familiaux, il y a aussi l'importance des parents. Je rencontre souvent des familles de médecins, des familles d'avocats, des familles de fonctionnaires, etc. Et là, il y a la tradition à respecter. Et là, je dis toujours que dans les dix commandements, on dit tu honoreras tes parents, tu obéiras fidèlement jusqu'à ta retraite au projet d'orientation de tes parents.

  • Speaker #1

    Et c'est là qu'on voit souvent des gens qui ont fait des études de médecine longues et difficiles et qui finalement se disent, en fait, non. Et donc, on a passé dix ans à faire des études pour finalement se dire, en fait, ce n'est pas fait pour moi.

  • Speaker #0

    C'est dramatique. C'est aussi le syndrome du bon élève. C'est, on m'a mis la pression et je n'ai pas raté les concours, donc j'ai continué à avancer.

  • Speaker #1

    Finalement, parfois, j'ai fait un épisode sur la dépolarisation qui est en fait une manière un peu de voir les choses, de se dire, en fait, si je rate, ce n'est pas forcément grave. Et justement, de regarder les côtés positifs à l'échec. Et ça rejoint vraiment ce que vous dites, parce que de dire, en fait, je n'ai pas raté les concours, donc j'ai continué. Et finalement, je me suis autopoussé dans un truc qui n'était pas fait pour moi, alors que finalement, si je l'avais planté, en fait, j'aurais fait une reconversion naturelle vers autre chose et ça se serait très bien passé aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Et moi, je le vois sur mes deux projets avortés, deux créations d'entreprise. Avec le recul, je suis ravie de l'avoir raté. Parce qu'à un moment... il y aurait eu des pesanteurs qui m'auraient un peu bloqué dans mon souhait de liberté. Donc, ça peut être très positif de rater.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et on a un truc aussi, alors je ne sais pas si c'est très français, mais c'est un peu le syndrome de l'imposteur. Et là, est-ce que justement la formation a un rôle pour essayer de se rassurer dans le cadre d'une reconversion ? Alors, indépendamment du fait qu'elle peut être importante parce qu'on apprend un nouveau métier et que c'est important de se... de se sensibiliser à ce métier-là et de pouvoir avancer, même si on peut apprendre plein de choses sur le tas, mais c'est quand même bien d'avoir un socle. Du coup, le rôle de la formation, est-ce qu'il est primordial, important, nécessaire ?

  • Speaker #0

    Je distingue la formation continue de la formation ponctuelle sur un changement de métier. Ce qui est sûr, c'est que pour l'estime de soi, pour lutter contre le syndrome de l'imposteur, la formation continue est importante. Chaque année, partir en formation, apprendre des nouvelles choses, se remettre à niveau sur les nouvelles technologies, sur plein de choses, ça permet de se conforter dans l'idée qu'on n'est pas complètement entisté dans cette entreprise, dans ce poste, et qu'on a tout à fait une légitimité pour aller ailleurs. Et la formation continue n'est pas forcément quelque chose qui va vous aider à déboucher très concrètement sur un nouveau métier, mais... ça participe à la valorisation de soi en tant que tel c'est important L'autre élément très proche de la formation continue, c'est les VAE. J'ai accompagné beaucoup de personnes qui étaient rentrées dans la vie professionnelle avec un certain niveau et qui sont montées et qui exercent un métier d'un niveau bien supérieur. Ils ne pensent pas toujours à faire la VAE. C'est un processus qui est un peu long, un peu administratif, un peu galère. Il vaut mieux le faire dès qu'on est sur un certain nombre d'années de présence de ce nouveau poste. pour justement, comme vous le disiez, ouvrir les chakras et avoir d'autant plus de facilité à basculer sur autre chose après.

  • Speaker #1

    On le parlait un petit peu tout à l'heure, ça touche aujourd'hui, je pense, à peu près toutes les strates de la société, c'est-à-dire que quel que soit où on se trouve aujourd'hui en poste, on aspire à d'autres choses et potentiellement à ces reconversions professionnelles. Plus largement, est-ce que... Il y a eu la crise sanitaire qui a un peu amplifié, changé le prisme. Est-ce qu'il y a un intérêt qui a été accru dans certains secteurs spécifiques depuis cette crise sanitaire ou est-ce que c'est une évolution naturelle ? Et si oui, quels sont ces secteurs d'activité qui ont un peu changé ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Ce que j'observe, je vois arriver des personnes qui... font un très fort mouvement de balancier. Elles étaient dans des postes un peu hors sol, trop théoriques, trop reporting, et se projettent du coup sur des métiers ultra concrets, potier, paysagiste, plombier et autres. Là encore, ça demande des compétences. On le vérifie avec les tests. Certains métiers potiers, on le fait en général à son compte. Est-ce qu'on a ce profil entrepreneurial, etc. ? Et tout ça, ça se vérifie. Donc là aussi, un petit peu l'avocat du diable pour vérifier tout ça. Une autre hypothèse qui monte beaucoup, c'est la RSE, la responsabilité sociétale de l'entreprise. On veut protéger la terre, on veut améliorer la vie de l'humain, on veut penser au développement durable, à l'égalité hommes-femmes, etc. C'est un métier où je suis un peu partagée. Je pense qu'il faut être à la fois visionnaire, pour avoir des beaux projets, mais être un petit peu zen, parce que je ne suis pas sûre que les entreprises vont bouger facilement malgré l'urgence de ces mouvements qui devraient intervenir. Et puis inversement, il y a des secteurs qui sont blacklistés, on commence à ne plus du tout vouloir investir. Ce sont les métiers de la chimie, ça peut être les métiers de l'agroalimentaire qui contribuent à la malbouffe, il y a des choses qui deviennent très repoussantes.

  • Speaker #1

    Oui, donc je disais, vous disiez effectivement des métiers tels que potier, bénisse, tout ce genre de choses. Effectivement, c'est des métiers qu'on peut faire à son compte, qu'on doit faire à son compte la plupart du temps et qui nécessitent d'autres compétences que simplement la compétence technique, notamment des compétences entrepreneuriales qu'on n'a pas forcément.

  • Speaker #0

    Non, et ça, ça se vérifie. Il y a bien sûr le développement de sa clientèle et ce qu'on est capable d'attendre plusieurs années pour... financièrement développer sa clientèle ? Est-ce qu'on a des plans B, des plans C ? Le mouvement de balancier est toujours dangereux. Je parle d'une situation et je prends exactement l'inverse. Quelque part, les psychologues vous disent que les mouvements de balancier, on est encore dans la précédente activité quand on fait l'inverse.

  • Speaker #1

    Est-ce que dans les entretiens que vous faites, vous vous apercevez à contrario de personnes qui sont plutôt dans une dynamique de se dire je suis… plutôt pas trop mal dans mon poste, éventuellement quelque chose que je constate. Et en fait, ce qui ressort des tests, c'est qu'il est réellement temps de changer. Est-ce que c'est des choses que vous voyez ou pas ? Et est-ce que vous, du coup, vous arrivez un petit peu à les orienter en disant, en fait, vous n'êtes vraiment pas à votre place ou c'est un cheminement qu'ils font par eux-mêmes ?

  • Speaker #0

    Ce sont les deux. Il y a notamment les gens qui arrivent après un burn-out. Ce sont des gens qui s'accrochent tous. trop à leur métier, alors que vraisemblablement, on le voit dans les tests, ça ne leur convient pas du tout. Mais quelque part, il faut qu'ils fassent le deuil d'années, d'années d'investissement, voire d'obéissance aux parents. Et là, c'est un chemin relativement long, beaucoup plus long. Et ce qui fait qu'à côté des bilans, je développe aussi de l'accompagnement sur le long terme, où tous les deux mois, tous les trois mois, on refait un rendez-vous pour réactualiser, pour voir comment on avance un petit peu. pour aider, pour coacher ces personnes qui ont besoin, elles, de timing un peu plus étalé pour leur réflexion.

  • Speaker #1

    Une dernière petite question un petit peu pragmatique sur le rôle des entreprises et des institutions. Les gens qui sont en phase de reconversion professionnelle ne se sentent pas forcément accompagnés aussi par les entreprises dans lesquelles ils se trouvent, que ce soit pour une évolution en interne ou pas d'ailleurs. Le ou pas étant un peu considéré comme normal dans nos entreprises parce qu'on se dit je ne vais pas former quelqu'un pour qu'il parte derrière ce qui s'entend Quel rôle aujourd'hui les entreprises les entreprises peuvent avoir, alors que ce soit en formation, en termes de mobilité interne ?

  • Speaker #0

    On se rend compte que la plupart, l'immense majorité des personnes que j'accompagne, d'abord, font ce bilan sans en parler à leur entreprise, sans en parler à leur manager, parce qu'ils veulent cheminer d'abord à titre personnel, voir un petit peu ce qui va en sortir, et après mettre éventuellement dans la boucle leur employeur. En France, parler à son employeur qu'on n'est pas super bien dans son poste et qu'on veut bouger et qu'on a besoin d'une formation autre chose que juste un peu de cours d'anglais, c'est en général vécu comme une prise de risque trop importante. Et donc, la plupart des personnes qui veulent bouger dans leur vie professionnelle ne mettent pas dans la boucle les entreprises, voire dans un certain nombre de cas, il m'arrive 5-10% des cas, les bilans sont financés par l'employeur. pas en voulant sortir la personne, vraiment pour lui faire plaisir, mais les personnes ne le vivent pas forcément très bien. Ils se disent, il doit y avoir quelque chose dans la tête de mon employeur, donc ils sont un petit peu méfiants. Donc, c'est vraiment, pour moi, deux choses séparées. L'entreprise, on l'utilise, entre guillemets, pour toutes ses formations continues, et c'est très bien comme ça. Lorsqu'il y a une réflexion aussi profonde sur sa vie professionnelle. Le faire à titre personnel dans un premier temps, je le trouve très, très bien.

  • Speaker #1

    D'accord. Dernière question sur le futur maintenant. Comment vous envisagez la reconversion professionnelle dans les années à venir, vu qu'aujourd'hui, c'est quelque chose qui croît de plus en plus ? Pour vous, les perspectives d'avenir tendent vers ça ou comment ça va évoluer ?

  • Speaker #0

    Alors, pour moi, ça va devenir la norme. D'après des sociologues, les jeunes générations vont bouger et vont changer complètement de métier au moins trois fois dans leur carrière. Déjà, à votre âge Sébastien, il y en a beaucoup aussi qui le font. L'IA va exploser un nombre considérable de métiers. La dernière étude de McKinsey en 2024 estime que 18% des métiers vont être détruits par l'IA. mais d'autres métiers vont être créés. Donc, il est clair que tous les métiers répétitifs, traitement de données, secrétariat, assistana, ça va disparaître. Entre parenthèses, l'éducation nationale continue à former des wagons et des wagons de secrétaires, d'assistants, de traitement de textes, etc. Il faudrait peut-être que l'éducation nationale arrête de former des gens dont le métier va arrêter dans les cinq ans. Et donc, bien évidemment, cette souplesse ne peut que profiter également aux entreprises, parce que lorsqu'on est avec des personnes motivées au bon endroit, ça se passe forcément toujours mieux que lorsqu'on subit son métier.

  • Speaker #1

    Merci. On arrive à la fin de cet épisode. Merci beaucoup Annie. Où est-ce qu'on peut vous retrouver si on veut pouvoir amorcer ce travail de reconversion ?

  • Speaker #0

    Merci Sébastien pour tous ces échanges. D'abord, je voudrais juste dire en conclusion que Il y a zéro risque à faire un bilan de reconversion. On apprend plein de belles choses sur nous-mêmes, sur nos capacités. On réouvre des hypothèses. Et dans les personnes que j'accompagne, on le disait tout à l'heure, il y a un tiers des personnes qui ne changent pas du tout. Donc, on peut très bien revitaliser sa vie après un bilan sans tout bouger. Un tiers va bouger dans un délai assez lent. Et c'est là où je les accompagne. Et puis un tiers va partir. pille en tête et fonce. Tout est possible donc se connaître, se découvrir ça a toujours beaucoup beaucoup d'intérêt et les personnes qui veulent effectivement me contacter, peut-être que vous mettrez le lien en bas de votre podcast, il y a un site internet qui s'appelle adonia-reconversion.fr, Adonia est la structure juridique qui héberge mon travail.

  • Speaker #1

    Voilà. Merci Annie. Merci à tous pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous aura apporté plein de bonnes informations. N'hésitez pas à aller rejoindre Annie sur son site internet ou également sur son profil LinkedIn pour pouvoir amorcer cette reconversion si c'est quelque chose que vous souhaitez faire. Merci beaucoup et à très vite. Episode de Mindways. J'espère que tu as apprécié cet épisode autant que j'ai adoré le faire. Explorer de nouvelles perspectives et idées est ce qui fait battre le cœur de ce podcast. Si tu as aimé cet épisode, n'oublie pas de t'abonner à Mindways ou à la newsletter pour ne pas manquer mes futurs sujets. Tu peux le faire sur ta plateforme de podcast préférée. Et si tu souhaites rester à jour avec les dernières nouvelles et mises à jour, suis-moi sur les réseaux sociaux. Tu me trouveras sous escorloir sur Instagram et X pour des discussions et des aperçus exclusifs. Ton soutien est la clé de la poursuite de cette aventure. Tes commentaires, avis et partages sont toujours appréciés. Merci encore d'être à mes côtés, reste curieux, reste connecté. N'hésite pas à m'envoyer des questions ou idées ou suggestions pour de nouveaux épisodes. C'est un voyage que nous faisons ensemble et j'ai hâte de continuer de le partager avec toi. Prends soin de toi, que ton esprit continue de s'épanouir. A bientôt.

Chapters

  • Introduction à la reconversion professionnelle

    00:30

  • Le parcours d'Annie Daburon et ses motivations

    01:15

  • Les statistiques sur les reconversions en France

    06:57

  • Les raisons de la reconversion : motifs positifs et négatifs

    07:40

  • Les profils concernés par la reconversion professionnelle

    09:03

  • L'impact de la pandémie sur les carrières

    15:51

  • Les étapes essentielles pour une reconversion réussie

    18:40

  • Les freins à la reconversion et comment les surmonter

    29:22

  • Le rôle des entreprises dans la reconversion professionnelle

    39:23

  • Perspectives d'avenir pour la reconversion professionnelle

    41:38

Description

T'es tu déjà demandé pourquoi tant de professionnels choisissent de rebondir et de se réinventer dans leur carrière ? Dans cet épisode de Mindways, Sébastien Corlouer s'entretient avec Annie Daburon, consultante en orientation scolaire et en reconversion professionnelle. Ensemble, ils plongent au cœur des tendances croissantes en matière de reconversion professionnelle, un sujet qui touche de plus en plus de personnes dans un monde en constante évolution.


Les crises économiques et sanitaires ont profondément bouleversé notre vie personnelle et professionnelle, incitant de nombreuse personnes à repenser leurs aspirations et à envisager de nouvelles voies. Annie partage son parcours inspirant et son expertise, révélant comment elle accompagne ceux qui souhaitent se reconvertir. Elle insiste sur l'importance cruciale de comprendre ses motivations et d'effectuer un bilan de compétences pour naviguer avec succès dans ce processus de transformation.


Au fil de la conversation, ils explorent également les défis et les opportunités qui se présentent lors d'une reconversion. Quelles sont les peurs qui paralysent souvent les individus ? Comment les entreprises peuvent-elles jouer un rôle positif dans ce parcours ? Annie et Sébastien mettent en lumière les obstacles psychologiques que rencontrent souvent ceux qui désirent changer de carrière, tout en proposant des stratégies d'entrepreneuriat pour surmonter ces barrières.


Les nouvelles générations, avec leurs attentes et leurs compétences uniques, redéfinissent le marché du travail. Quelles sont les compétences essentielles à développer pour s'épanouir dans cet environnement dynamique ? Dans cet épisode de Mindways, tu découvriras comment le développement personnel, le leadership et la résilience sont des éléments clés pour réussir dans sa vie professionnelle et personnelle.


Mindways le podcast pour rebondir. Alimente ta dose de motivation en pensant à t'abonner. Je t'aide à améliorer ta vie personnelle et ta vie professionnelle avec une bonne dose d'inspiration.


Retrouve Annie Daburon :

🌐 : https://adonia-reconversion.fr

🔗 : https://www.linkedin.com/in/annie-daburon-9600754a/


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Transcription

  • Speaker #0

    conversation très fluide et naturelle, très agréable à écouter. Merci à tous les deux. Cécile, merci pour ton commentaire. Aujourd'hui, on va parler d'une tendance qui tend à s'accroître ces dernières années, qui est le souhait des professionnels en poste d'envisager une reconversion professionnelle ou un changement de carrière. Les carrières uniques dans une société sont devenues l'exception. Cette évolution est le résultat de multiples facteurs allant de la transformation économique aux aspirations personnelles des individus. Elle est renforcée par la dernière crise sanitaire et les aspirations générationnelles. Dans cet épisode, nous allons parler de la reconversion professionnelle. Qui touche-t-elle ? Comment l'opérer avec succès ? Y a-t-il un bon moment ? Toutes ces questions que tu peux te poser si ce projet se dessine devant toi à court ou moyen terme. Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Annie Daburon, consultante en orientation scolaire et en reconversion professionnelle, pour aborder ce sujet passionnant de la reconversion. Annie, bonjour et bienvenue. Pouvez-vous nous parler de votre... parcours et de ce qui vous a conduit à vous spécialiser dans l'accompagnement et la reconversion professionnelle.

  • Speaker #1

    Bonjour Sébastien, merci de m'avoir invité. C'est un grand plaisir pour moi de partager tout ce que je vis au quotidien. Je fais un métier vraiment passionnant et j'ai des belles histoires de vie évidemment à échanger avec vous. Pourquoi je suis venue à ce métier ? En fait, c'est une reconversion aussi. Je pars du principe qu'on parle bien aussi de ce qu'on a vécu et je l'ai vécu aussi. J'étais pendant plus de 20 ans à des postes de forte responsabilité dans le marketing et la communication des groupes de presse. Et puis, je sentais qu'il y avait des trucs qui ne collaient pas complètement. Je travaillais énormément, ça a impacté un peu ma vie privée. Et puis, il y avait un malaise un petit peu bizarre que je n'arrivais pas à analyser. Et j'ai fait, comme beaucoup de gens, un bilan de compétences. C'est très long. Ça m'arrange quelques RTT, quelques projets payés, le temps de faire toutes ces heures-là. Et j'en suis ressortie avec l'idée que c'est un peu comme les CIO pour l'orientation scolaire. Si on a une idée au début, on la retrouve à la sortie. Et si on n'a pas trop d'idées, on n'en a toujours pas à la sortie. Et donc, j'ai continué à travailler. Et puis, dans un package de sortie d'une entreprise, on m'avait… proposé un accompagnement par une structure anglo-saxonne qui m'a fait un test. Et là, bingo, eureka, j'ai compris pourquoi ça n'allait pas dans tous ces postes salariés, qui par ailleurs avaient des projets très sympathiques. En fait, dans ce test, j'ai découvert que j'avais un pôle entrepreneurial extrêmement fort et qu'en fait, c'était le salariat qui ne me convient pas. Et ça... On ne pouvait pas le changer. Je pouvais changer de job autant de fois que je le souhaitais. Si je restais en poste salarié, ça ne collait pas.

  • Speaker #0

    C'est vraiment le futur du poste.

  • Speaker #1

    Voilà. Comme je suis une personne un tout petit peu dynamique et étonnique, action, réaction, on me dit que j'ai un profil entrepreneurial. Je me dis OK, je vais créer ma structure. Donc, j'ai lancé un premier projet qui a été bloqué par les banques. Ils n'ont pas voulu financer. J'ai lancé un deuxième projet qui, là, a été bloqué par l'administration parce que ça supposait une activité réglementée. Donc ça, c'était ma première leçon. Et si vous voulez être tranquille dans la vie, il vaut mieux éviter, un, les banquiers, deux, les autorisations administratives. C'est clair.

  • Speaker #0

    Petit tips important, effectivement, les banques et les autorités peuvent être un peu compliquées.

  • Speaker #1

    Oui, quand on a bien finalisé son truc et ça bloque, c'est quand même un peu énervant. Donc, je me suis dit, la création étant un peu compliquée, je vais faire une reprise d'entreprise. J'ai suivi une formation passionnante dans une structure qui s'appelle le CRA, où on apprend à racheter des entreprises existantes. J'ai trouvé rapidement un groupe de presse à m'acheter. Et la veille du closing, la veille de la signature finale, le vendeur du groupe de presse s'est mis dans la tête de tout d'un coup augmenter de 30% le prix. Donc, j'ai passé la nuit à refaire mes petits schémas, mes petits comptes. Et en fait, je me suis rendu compte que financièrement, c'était dangereux. Et donc, j'ai abandonné. Donc, deuxième information, ça peut prendre du temps. Une évolution. Et ça peut prendre… Moi, c'était dans le cadre de l'entrepreneuriat, mais dans le salariat,

  • Speaker #0

    ça peut exister aussi. Ce n'est pas grave. J'ai quelques exemples récents de gens qui ont quitté leur poste pour aller sur un poste similaire, mais dans une autre entreprise. Et en fait, ça n'a pas matché. Et donc, du coup, parce qu'on l'oublie, mais oui, le poste sur le papier peut être très bien. Mais après, il y a les humains qui sont dans l'entreprise. Et pour le coup, ça n'a pas collé. Et du coup, elle a perdu son emploi. Enfin, elle a perdu. Elle est partie de son emploi précédent où ça se passait bien. Pour un nouveau... où elle espérait pouvoir une évolution et au final, là, pour l'instant, elle est sans rien du tout.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    il faut faire attention, mais ce n'est pas un drame non plus. Et on va le voir, il y a plein d'outils pour pouvoir rebondir.

  • Speaker #1

    Exactement. Et je vous rappelle qu'il est toujours intéressant de prendre plutôt l'état d'esprit anglo-saxon pour qui les échecs font partie de la vie. C'est à la limite, si vous n'avez jamais échoué dans votre vie, c'est presque dangereux, c'est presque pas du tout. Alors qu'en France, il faut que ce soit la perfection à chaque fois. Ah non ! La vraie vie, ce n'est pas comme ça. Et pour finir, je suis tombée sur une structure qui se développait au niveau français, qui accompagnait les jeunes pour l'orientation et les adultes pour la reconversion. Et là, je me suis dit, il n'y a pas d'administration, il n'y a pas de banquier. Et en plus, le sujet me passionnait parce que j'avais moi-même des enfants, réflexion d'orientation, et je me suis lancée dans cette activité il y a 15 ans. Et c'est le bonheur. Là, tout va bien.

  • Speaker #0

    C'est toujours un plaisir de vous avoir, parce que pour la petite histoire, j'ai suivi le parcours il y a quelques années maintenant, et d'avoir ce sourire et cette joie dans la voix est toujours très plaisant. Donc ça prouve que vous êtes à votre place et ça c'est cool. J'ai regardé un petit peu en préparant l'émission, un petit peu les statistiques que j'ai pu trouver à droite à gauche. Ça reste des statistiques, mais moi, je vais vous demander un peu l'avis de la professionnelle. On constate qu'a priori, il y a 45% des actifs français qui envisagent de changer de métier au cours des cinq prochaines années. C'est une étude Sapiens qui date de 2021, donc ça a pu bouger. Et l'impact générationnel qui, lui, est encore plus important. Donc là, c'est Deloitte en 2022 qui révèle que 61% des millennials prévoient de quitter leur emploi actuel d'ici deux ans. Et pour être... Aussi en entreprise, c'est quelque chose qui se matérialise de manière assez concrète, puisqu'on le voit, c'est une perception, est-ce que c'est renforcé par ce qu'on nous dit, etc. Est-ce que vous, vous avez constaté une augmentation du nombre de personnes qui souhaitent se reconvertir ces dernières années, et quels sont les facteurs principaux qui motivent cette tendance ?

  • Speaker #1

    En fait… Or, si on exclut pour l'instant de notre réflexion la période Covid qui a évidemment été très particulière, il y a toujours eu deux raisons pour entamer une évolution, voire une reconversion de carrière. Il y a d'abord, bien sûr, les motifs négatifs. Je suis licenciée, mon secteur est en grande difficulté, je suis en burn-out, je n'ai plus de sens dans le projet, dans le travail que je fais. Ça, ça a toujours existé. Peut-être que le côté du sens, on en reparlera sans doute à un moment ou à un autre, mais peut-être que le sens a beaucoup émergé. Et puis, il y a toujours eu aussi des raisons très positives. Voilà, j'ai fait le tour de la question, j'ai adoré ce job, et je passais tout simplement à autre chose, un autre mode d'exercice, ça avait été le cas pour moi, un autre secteur, quelque chose qui me permettrait d'utiliser… une passion que je n'ai pas vraiment mobilisée dans un précédent métier. Les deux ont toujours cohabité, ça c'est clair. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on n'aborde pas de la même manière, moi en tout cas dans ma pratique, lorsque c'est des raisons négatives qui ont vraiment poussé les gens dehors ou des raisons positives, on n'a pas du tout la même tonalité, bien sûr, dans les accompagnements.

  • Speaker #0

    Et donc dans cette... tendance, est-ce qu'il y a des profils qui sont plus concernés que d'autres, notamment dans les personnes que vous accompagnez et des tranches d'âge ou des secteurs qui sont particulièrement représentés ?

  • Speaker #1

    Et c'est typiquement sur les tranches d'âge où j'ai vu l'évolution sur les dix dernières années. Traditionnellement, la tranche d'âge la plus représentée, c'est les 35-45 ans. Donc ça, on a commencé, on a fait un bon parcours, on se dit il nous reste quand même un paquet d'années à... à faire autant que ça nous passionne. Et il est apparu aux deux extrémités de la règle, les nouvelles populations. D'abord, les jeunes, ce que j'appelle les jeunes adultes, moins de 30 ans, vous l'évoquiez tout à l'heure, les milléniums, on voit un des comportements très différents. J'ai été submergée de jeunes adultes. qui me disent voilà j'ai fait des études qui n'étaient pas inintéressantes mais je me rends compte que le métier qui en découle ne présente aucun intérêt. Voilà. J'ai fait six mois, un an, et c'est terminé. Je ne veux plus jamais le faire. Ou alors, des jeunes adultes qui me disent, OK, je savais à quoi m'attendre, mais l'excès de hiérarchie, la déshumanisation de l'entreprise, le côté trop reporting, Excel, chiffres, ça ne me parle pas, ça manque de concret. Et là, c'est là où on parle beaucoup de sens, très clairement.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose dont on en parlait dans le premier échange avant de préparer l'émission. Et j'en parle un petit peu parce que moi, je le vis aussi au quotidien. Je suis dans un grand groupe qui est multinational. Et effectivement, les process sont extrêmement lourds, extrêmement pénibles. Quand on veut avancer, on est toujours freiné par le légal, le juridique, un peu tout le monde pour le bien de l'entreprise. Mais en fait, les process sont devenus... telle parce que tout est devenu très procédurier aussi, il ne faut pas se mentir, et je vais tout de suite désacraliser quelque chose, je pense que l'entrepreneuriat aussi, il ne faut pas croire que c'est le miroir aux alouettes non plus, il y a aussi beaucoup de contraintes, et c'est important de l'avoir en tête avant de se monter, c'est un parcours aujourd'hui qui est très idéalisé, mais c'est un peu comme les réseaux sociaux, on voit la vitrine, mais on ne voit pas forcément tout ce qu'il y a derrière et le travail que ça engendre, donc il faut quand même l'avoir en tête. Oui, il y a des process très lourds en entreprise, mais c'est aussi le cas quand on est entrepreneur individuel ou pas d'ailleurs. Ça reste compliqué, vous le disiez tout à l'heure avec l'administration aussi. Il y a des règles aujourd'hui, on est obligé de s'y plier et elles ont tendance à changer et se durcir de plus en plus. Alors, est-ce que c'est pour le bien ou pas ? Ça, c'est un autre débat, mais en tout cas, elles sont là.

  • Speaker #1

    Et de l'autre côté du temps ? on a l'apparition des seniors. Avec le recul du démarrage de la retraite, je suis aussi énormément contactée par des gens de plus de 50 ans, voire même de plus de 55 ans, qui me disent j'ai 5-10 ans à faire, il est hors de question que je reste dans un placard, on ne me propose plus grand-chose, il n'y a plus beaucoup de formation, on est en train de me mettre un petit peu sur une pente glissante, alors moi j'ai plein de choses à faire et je suis prête à évoluer. Et ça... C'est vraiment chouette parce qu'il est hors de question de subir son âge. Lorsqu'on a plus de 50 ans, on a des compétences extraordinaires, un recul, une maturité. Alors bien évidemment, partir tête baissée sur un CDI très classique, ce n'est pas possible dans la plupart des cas, mais il y a vraiment des astuces. On peut ruser, on peut être malin pour ça. Il y a du temps partagé, il y a tout ce qui est entrepreneuriat, si on a bien sûr le profil court. Mais on a aussi du portage salarial, on a du consulting. Il y a beaucoup, beaucoup d'hypothèses qui peuvent exister aussi pour les seniors. Il ne faut pas subir.

  • Speaker #0

    On en parlait un petit peu dans les raisons qui poussent les gens à changer. Il y a cette quête de sens. LinkedIn montrait que 74% des professionnels estiment que leur travail doit avoir un impact positif sur la société. Aujourd'hui, c'est quelque chose qui… 74%, il y a beaucoup de politiques qui aimeraient bien avoir ce genre de score aux élections. C'est énorme. Est-ce que c'est quelque chose qui ressort ? On a aussi l'évolution de la technologie qui pousse un peu les gens dehors. Enfin, dehors, j'exagère, mais il y a beaucoup d'automatisation, de choses comme ça, donc il y a des métiers qui sont en train d'évoluer. Ça se renforce avec l'intelligence artificielle qui arrive. Est-ce que tout ça, c'est des choses qui sont aussi perceptibles de votre point de vue ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. La recherche de sens est très ancrée chez les jeunes adultes. Ça, c'est évident. Mais non négligeable dans la population du milieu comme je le dis, vraiment la plupart des 35-45 ans me disent moi j'ai démarré avec un métier concret et le fait d'avoir pris des responsabilités, d'être devenu manager m'a éloigné de ce métier. Typiquement on le voit par exemple pour les ingénieurs, un ingénieur au démarrage il fait ce pour quoi il a été formé, il adore ça et lorsqu'il devient responsable d'un projet... Là, il pilote des réunions, il pilote des reportings et ce n'est plus ce pourquoi il est venu dans ce monde-là. Et le sens, le problème, c'est qu'on a tous des notions très différentes pour le sens. Pour certains, ça va être de faire des choses concrètes, pour d'autres, c'est aider les gens, pour un troisième, c'est laisser parler sa créativité. Donc, c'est vraiment une notion qu'on doit travailler, que je travaille beaucoup, beaucoup avec les personnes parce que un mot fourre-tout… ne nous fait pas avancer.

  • Speaker #0

    Non, ça c'est clair. Et cette quête de sens aussi, c'est ce que vous disiez, le sens, ce n'est pas forcément le même pour tout le monde. Et c'est aussi quelque chose qui peut évoluer dans le temps. C'est-à-dire qu'à un moment donné, on est très porté effectivement sur l'aspect technique, faire les choses, etc. Parce que c'est concret aussi, on voit les choses avancer. Et c'est vrai que quand on est manager et un peu plus tard après, on passe énormément de temps en réunion à piloter finalement les gens. Et souvent le soir, on sort du bureau et on se dit, en fait j'ai rien fait, de concret en fait on n'a pas rien fait mais on n'a rien fait de palpable, perceptible donc c'est effectivement un point important de mentionner aussi que ce sens il est pas statique, c'est vraiment quelque chose qui évolue aussi avec le temps, il y a des gens qui s'éclatent dans le management et heureusement il en faut et donc c'est des choses qui sont complètement différentes et c'est important de l'avoir en tête On peut l'aborder tout de suite avant de rentrer dans les étapes et comment se passe une reconversion réussie. On va parler brièvement de la pandémie. Alors, c'est des statistiques de 2021 que j'ai de McKinsey, qui était que 52% des employés dans le monde envisagent une transition de carrière après cette pandémie, pour plein de raisons. Il y a eu le télétravail qui est arrivé, il y a des gens qui sont partis se mettre au vert et qui se sont dit, en fait, on est vite dingue à Paris. Je vais profiter qu'on est en 2024, au moment d'orgie de cet épisode, et que du coup, il y a un... un petit peu heureux à un retour. Alors, je n'ai pas de statistiques aujourd'hui sur cette partie-là, mais de gens qui sont partis se mettre au vert en disant je vais aller élever des moutons, j'ai envie d'autre chose et qui finalement reviennent. Aujourd'hui, est-ce que vous, vous avez accompagné des gens post-Covid pour justement changer complètement de vie et qui finalement refont appel à vous aujourd'hui pour dire en fait, peut-être que ce n'est pas vraiment ce que je voulais

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas eu ce cas exactement, mais j'ai eu des capteurs. où des personnes avaient cette envie en tout cas de partir au vert et très loin or on le voit dans l'actualité de plus en plus d'entreprises sont en train de resserrer diminuer le nombre de télétravail pour certains ça les met vraiment en difficulté parce qu'ils peuvent être très très loin de l'entrée leur entreprise et refaire des kilomètres juste n'importe quoi je discutais avec quelqu'un que j'ai accompagné qui se trouvait un agent immobilier Et il me dit que la vague retour est non négligeable du côté de l'immobilier. Il le voit, il y a beaucoup de choses à vendre en province et les gens essayent de retrouver un pied-à-terre dans des grandes métropoles.

  • Speaker #0

    Donc,

  • Speaker #1

    la mise au vert, ça a eu des limites.

  • Speaker #0

    Oui, et puis, on en reviendra, justement, on va commencer à rentrer dans le dur du sujet. C'est bien d'idéaliser les choses à un instant T parce qu'on se regarde aussi dans notre situation actuelle en se disant ça j'aime plus, ça je veux plus, ça machin, etc. On a tendance à idéaliser un peu les choses. Je suis bien placé pour le savoir. J'ai eu à un moment des projets et des vérités de faire autre chose. Mais en fait, quand on regarde le truc de manière un peu sérieuse et par rapport à nos aspirations, on va y revenir. Même si sur le papier, ça paraît être une bonne idée au départ, en fait, on s'aperçoit très vite que pas du tout. et c'est là où on va rentrer dans ce processus d'une reconversion professionnelle et de l'accompagnement qui est important, parce que se reconvertir je pense que c'est, alors ça c'est une opinion très personnelle, alors à moins d'avoir des idées extrêmement claires sur ce qu'on veut faire, on peut le faire tout seul, mais je pense que c'est important de se faire accompagner, ne serait-ce que pour se poser les bonnes questions, ou au moins pousser la réflexion un peu plus loin que juste le premier constat, du coup, c'est ça. Annie, quelles sont les étapes essentielles pour une reconversion réussie ?

  • Speaker #1

    En fait, tout part d'une analyse très simple. Un métier, c'est quoi ? Un métier, c'est une fonction, marketing, juridique, comptable, etc. C'est un secteur d'activité. Le secteur d'activité peut vraiment nuancer, bien évidemment, la fonction. C'est aussi un mode d'exercice. Je suis salarié, je suis fonctionnaire, je suis à mon compte. Et puis, c'est des choses un peu impalpables, mais qui peuvent avoir une importance. C'est la taille de l'entreprise, la bonne santé du secteur, etc. Et on se rend compte que quand les personnes ne sont plus tout à fait à l'aise, plus tout à fait raccord avec leur job, on a généralement deux choses qu'on peut faire assez facilement. Première chose, c'est je garde mon métier, mais je quitte simplement l'entreprise, comme vous le citiez tout à l'heure avec la personne que vous connaissez, et on va dans une autre entreprise. Mais globalement... on fait à peu près le même job. Ça, ce n'est pas une grosse prise de risque, sauf qu'il faut un tout petit peu se renseigner sur la nouvelle entreprise pour être sûr que ce soit conforme quand même avec ce qu'on souhaite. Et puis il y a l'autre hypothèse qui arrive assez souvent, on a forcément besoin d'accompagnement, si on est dans une grosse structure qui a une politique de gestion des ressources humaines assez dynamique, on peut demander à évoluer, moyennant les petites formations, s'il y a des postes disponibles, on reste au chaud dans sa boîte et on évolue souvent vers quelque chose d'assez proche, on est à la compta, on bascule au contrôle de gestion ou des choses comme ça. Mais dans la réalité des… alors ça, ça peut convenir à un certain nombre de personnes, très clairement. tant mieux pour eux. Mais en fait, pour un certain nombre de personnes, ça ne suffit pas. Ou alors, ils se disent, si moi je veux bouger, je veux bouger vraiment pour de bonnes raisons. Et là, le regard extérieur d'une personne qui accompagne est important parce que, vous en souvenez sans doute à titre personnel, moi je suis un peu l'avocat du diable aussi. Bien sûr, la plupart des personnes arrivent dans le bilan que je propose avec une, deux, trois idées. ou en tout cas en troupe d'autres. Et moi, je suis aussi là pour être l'avocat du diable, pour un petit peu vérifier que tout colle bien. Quand on parlait tout à l'heure de l'entrepreneuriat, si on n'a pas un pôle entrepreneurial fort, on ne sera pas à la bonne place. Il vaut mieux chercher un métier qui nous permet de l'exercer en salariat, etc. Et donc, lorsqu'on commence à réfléchir, à évoluer dans le monde du travail, dans sa carrière, Il y a une première chose que je suggère toujours, c'est faire un petit zoom arrière et de se dire je prends cinq minutes, voire une heure, voire deux heures pour regarder la place que j'accorde à mon job. Est-ce que c'est vraiment ce qui est le plus important dans ma vie ou est-ce que je cherche un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ? Et ça me fait toujours penser à un livre qui est formidable, que je recommande à beaucoup, beaucoup de monde. C'est un livre d'une soignante australienne qui s'appelle s'appelle Bronnie Ware, qui accompagnait des personnes en fin de vie. Et lorsqu'elle discutait avec ces personnes en fin de vie, ils ont fait état de beaucoup de regrets dans leur vie. Ils faisaient un peu le bilan de leur vie. Et l'un des premiers regrets qui remontait presque dans tous les cas, c'est j'ai accordé trop de temps à mon travail

  • Speaker #0

    J'ai fait un épisode sur les regrets il n'y a pas longtemps, justement, en abordant ce point. alors je l'ai amené sous un autre angle notamment de Gary Vaynerchuk qui avait interviewé des gens donc un très très gros entrepreneur américain et qui disait je vais parler à des gens dans les maisons de retraite etc et tout ce qui ressort c'est les regrets j'aurais mieux dû faire ça, j'aurais dû passer plus de temps avec ma famille, j'aurais dû tenter cette aventure que j'ai pas tentée donc c'est important effectivement d'essayer d'être proactif Et peut-être aussi de se dire, c'est peut-être quelque chose qu'on va aborder dans la suite, mais se dire finalement, en fait, je suis bien où je suis.

  • Speaker #1

    Absolument. Il y a des personnes qui font à peu près un tiers des personnes que j'accompagne, à la fin du bilan, me disent finalement, j'ai retrouvé du sens dans le job où je suis et je ne bougerai pas. Par contre, j'aménage des choses, je pars un peu plus tôt, je développe certaines activités personnelles et ça peut très bien fonctionner. Et pour finir sur l'histoire des regrets dans le monde du travail, il y avait un ancien patron d'IBM qui avait eu cette formule célèbre, parce qu'en France, on a quand même un petit peu la culture des heures tardives au boulot. J'accompagne des personnes qui, s'ils arrivent à la maison avant 22 heures, trouvent ça à la limite culpabilisant et anormal. L'ex-patron d'IBM disait, si on doit terminer très tard tous les soirs son boulot, c'est pour deux raisons. Choisissez laquelle. Soit vous êtes mauvais et ou lent, donc vous n'êtes pas à la bonne place, changez de métier. Ou alors, votre structure est mal organisée, changez de structure au lieu de métier.

  • Speaker #0

    Il y a un vrai sujet en France sur le présentéisme pour le coup, d'être là pendant des heures et des heures et pas forcément d'être efficace d'ailleurs. C'est plus je suis là et puis je passe le temps. là où effectivement la culture anglo-saxonne est beaucoup plus pragmatique sur le sujet et si la personne est capable de faire en 4 heures ce qui est prévu en 8, tant mieux et au contraire c'est qu'elle est plutôt douée et brillante et qu'on peut avancer dessus du coup les étapes pour pouvoir réussir sa reconversion c'est déjà de prendre ce recul et de se poser les questions et ensuite

  • Speaker #1

    Alors ensuite, lorsqu'on fait un bilan tel que celui que je propose, en fait on travaille un petit peu comme un espèce d'entonnoir, on part souvent d'une situation large. On peut avoir une idée, mais qui n'est pas toujours très fondée. On peut rechercher d'autres idées. Et l'intérêt de ce bilan, c'est qu'il propose des tests. Ce sont les deux tests qui sont le plus utilisés par les cabinets de recrutement. Lorsque vous envoyez votre dossier pour un nouveau poste, on peut très souvent passer un de ces deux tests-là. Ces deux tests sont liés à des bases de données métier. Donc, ça permet de vérifier très clairement vos points forts, vos capacités, vos aspirations. et les métiers qui sont en lien. Parfois, on retrouve d'ailleurs le métier que l'on fait actuellement. Parfois, on retrouve des choses très, très différentes. Et surtout, parfois, on ne retrouve pas du tout les hypothèses des personnes. Et ça, du coup, on travaille dessus. Et lorsqu'on chemine dans ces rendez-vous, on arrive à une shortlist de 1, 2, voire 3 métiers possibles éventuellement. Et là, ce qui est extrêmement enrichissant, c'est de faire une enquête métier. Essayer de trouver des interlocuteurs, des professionnels qui font ce métier. activer son réseau pour voir si dans des secteurs qui nous attirent, on peut trouver effectivement des gens à interviewer. Il faut vraiment aller dans le vif du sujet, pas juste s'arrêter une vision un petit peu théorique du métier. Là, il faut vraiment prendre des renseignements très, très concrets. Ça sert accessoirement à développer des idées pour les entretiens de motivation, tout ce qu'on apprend. Et puis, l'autre point important à vérifier, c'est faut-il une formation ? Est-ce que mon CV est acceptable par les recruteurs tel qu'il est aujourd'hui ? Ou il me faudrait peut-être quelque chose qui légitimerait ma nouvelle position ? Là, on fait une enquête annonce. On peut aller sur un agrégateur comme Indy. On tape le nom du poste et on regarde quelles sont les formations qui sont en général demandées par les recruteurs. Donc là, ça peut conduire aussi à éliminer des métiers. Certains métiers… supposent des formations relativement longues qui ne sont pas forcément faisables le soir. On n'a pas le temps de se couper deux ans, trois ans, de facto, ce métier va tomber.

  • Speaker #0

    Ce qui est, je rebondis sur cette liste de métiers, cette corrélation, c'est souvent les tests, quand on les passe au départ, il n'y a pas cette base, ce lien, c'est plus des tests de personnalité, etc., qui sont révélateurs de plein de choses et pour en avoir passé un certain nombre, j'adore ça parce que je trouve le... ce qui ressort de ces tests assez géniales et souvent très... Quand on joue vraiment le jeu, vraiment assez précis. Mais ce qui est la vraie valeur ajoutée, et pour l'avoir vécu, je peux en parler, c'est justement ce lien avec les métiers qui arrivent et des choses qu'on n'a pas forcément pensées au départ. Et on se dit, ah bah tiens, finalement, peut-être que ça, pourquoi pas ? Et justement, d'ouvrir un peu ses chakras et de changer peut-être l'idée initiale. Et où, ce que vous disiez, justement, c'est ce deuxième travail de se pencher sur qu'est-ce qui est réellement ce métier, les formations qu'il y a derrière, etc. Parce qu'encore une fois, on peut idéaliser plein de choses et se rendre compte qu'en fait, ne serait-ce que potentiellement le salaire moyen, si c'est quelque chose d'important, l'investissement personnel qu'il va falloir allouer versus sa vie privée. Donc, c'est vraiment des choses, pour le coup, qui sont... hyper intéressante. Et moi, je trouve que justement, de voir arriver cette liste de métiers, c'est un peu d'ouvrir la boîte de pendants en se disant Waouh, en fait, il y a tout ça Et je m'amuse moi de temps en temps à repasser sur cette liste pour voir si mon avis attendait ou pas. Pour l'instant, ça reste assez cohérent, je ne bouge pas trop, mais pourquoi pas. Mais voilà, et ça, c'est vraiment assez génial. Et pour le coup, de ne pas négliger cette deuxième étape. Et c'est là où vous êtes aussi parfois l'avocat du diable et de remettre un peu l'église au centre du village. Oui, c'est très bien sur le papier, etc. Mais est-ce que vous avez bien regardé ces points-là ? Et ça, c'est assez génial. Le parcours, il se fait en quatre rendez-vous de mémoire, je crois ?

  • Speaker #1

    Voilà, c'est quatre rendez-vous qui ont une certaine dynamique ensemble. En général, le bilan est bouclé sur deux mois à peu près, deux, trois mois. On s'adapte aussi au planning, aux agendas professionnels des personnes qui me consultent et sont en poste.

  • Speaker #0

    Un point important, et moi c'en était un, j'en parle assez facilement et je pense que c'est quelque chose qui va concerner beaucoup de gens qui nous écoutent. il y a effectivement une grosse tendance à se lancer dans l'entrepreneuriat et c'est un peu la vocation aussi de ce podcast mais il y a aussi beaucoup de freins en tout cas on se met beaucoup de freins parce qu'on est en situation potentiellement confortable on a notre salaire qui tombe, on a la maison à payer, on a les enfants à nourrir vous quels sont les principaux obstacles que vous rencontrez avec les personnes que vous coachez ? qui sont un vrai frein à leur reconversion. Ils en meurent d'envie, ils ont envie de se lancer. On revient un peu sur la thématique des regrets. Quels sont-ils et comment vous, vous arrivez à les aider à les surmonter ? Alors, c'est là où moi, vraiment, je me rends compte que choisir un métier, c'est au-delà de juste une ligne sur un CV, ça touche à l'humain, vraiment à l'humain, puisque, comme vous le dites, il y a beaucoup de gens qui rêvent de bouger, mais qui ne le font pas, et les freins sont extrêmement lourds. Il y a bien sûr des freins psychologiques qui tiennent à la personne, le principal étant le manque de confiance en soi. En France, on n'a pas une… confiance en soi très développée, on n'est vraiment pas du tout encore une fois comme les pays anglo-saxons où on tente et on verra bien, voilà, on apprend en marchant. Nous, il faudrait marcher tout de suite ou faire un marathon dès le premier jour, dès que le bébé a 6 mois, il faudrait qu'il fasse son marathon. Peut-être qu'on se met trop de pression aussi dans ce cas-là. Si les freins psychologiques d'ailleurs sont extrêmement lourds et pour moi presque… déconnecté de la personnalité de la personne que j'accompagne, je n'hésite pas à suggérer des aides extérieures, pas faites par moi, ça peut être l'hypnose thérapeutique, j'ai accompagné des sportifs de haut niveau qui étaient obligés de changer de métier à 30-35 ans, bien évidemment l'hypnose thérapeutique permet de lever des freins comme ça avec une facilité déconcertante. Pas très franco-français, mais tous les sportifs l'utilisent, tous les préparateurs mentaux. font des merveilles avec ce genre de freins. On peut avoir aussi des freins familiaux. Le conjoint n'est pas ravi, il est habitué à ce que vous faites quelque chose de très cadré, et c'est la peur de l'inconnu de l'autre. Dans les freins familiaux, il y a aussi l'importance des parents. Je rencontre souvent des familles de médecins, des familles d'avocats, des familles de fonctionnaires, etc. Et là, il y a la tradition à respecter. Et là, je dis toujours que dans les dix commandements, on dit tu honoreras tes parents, tu obéiras fidèlement jusqu'à ta retraite au projet d'orientation de tes parents.

  • Speaker #1

    Et c'est là qu'on voit souvent des gens qui ont fait des études de médecine longues et difficiles et qui finalement se disent, en fait, non. Et donc, on a passé dix ans à faire des études pour finalement se dire, en fait, ce n'est pas fait pour moi.

  • Speaker #0

    C'est dramatique. C'est aussi le syndrome du bon élève. C'est, on m'a mis la pression et je n'ai pas raté les concours, donc j'ai continué à avancer.

  • Speaker #1

    Finalement, parfois, j'ai fait un épisode sur la dépolarisation qui est en fait une manière un peu de voir les choses, de se dire, en fait, si je rate, ce n'est pas forcément grave. Et justement, de regarder les côtés positifs à l'échec. Et ça rejoint vraiment ce que vous dites, parce que de dire, en fait, je n'ai pas raté les concours, donc j'ai continué. Et finalement, je me suis autopoussé dans un truc qui n'était pas fait pour moi, alors que finalement, si je l'avais planté, en fait, j'aurais fait une reconversion naturelle vers autre chose et ça se serait très bien passé aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, bien sûr. Et moi, je le vois sur mes deux projets avortés, deux créations d'entreprise. Avec le recul, je suis ravie de l'avoir raté. Parce qu'à un moment... il y aurait eu des pesanteurs qui m'auraient un peu bloqué dans mon souhait de liberté. Donc, ça peut être très positif de rater.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et on a un truc aussi, alors je ne sais pas si c'est très français, mais c'est un peu le syndrome de l'imposteur. Et là, est-ce que justement la formation a un rôle pour essayer de se rassurer dans le cadre d'une reconversion ? Alors, indépendamment du fait qu'elle peut être importante parce qu'on apprend un nouveau métier et que c'est important de se... de se sensibiliser à ce métier-là et de pouvoir avancer, même si on peut apprendre plein de choses sur le tas, mais c'est quand même bien d'avoir un socle. Du coup, le rôle de la formation, est-ce qu'il est primordial, important, nécessaire ?

  • Speaker #0

    Je distingue la formation continue de la formation ponctuelle sur un changement de métier. Ce qui est sûr, c'est que pour l'estime de soi, pour lutter contre le syndrome de l'imposteur, la formation continue est importante. Chaque année, partir en formation, apprendre des nouvelles choses, se remettre à niveau sur les nouvelles technologies, sur plein de choses, ça permet de se conforter dans l'idée qu'on n'est pas complètement entisté dans cette entreprise, dans ce poste, et qu'on a tout à fait une légitimité pour aller ailleurs. Et la formation continue n'est pas forcément quelque chose qui va vous aider à déboucher très concrètement sur un nouveau métier, mais... ça participe à la valorisation de soi en tant que tel c'est important L'autre élément très proche de la formation continue, c'est les VAE. J'ai accompagné beaucoup de personnes qui étaient rentrées dans la vie professionnelle avec un certain niveau et qui sont montées et qui exercent un métier d'un niveau bien supérieur. Ils ne pensent pas toujours à faire la VAE. C'est un processus qui est un peu long, un peu administratif, un peu galère. Il vaut mieux le faire dès qu'on est sur un certain nombre d'années de présence de ce nouveau poste. pour justement, comme vous le disiez, ouvrir les chakras et avoir d'autant plus de facilité à basculer sur autre chose après.

  • Speaker #1

    On le parlait un petit peu tout à l'heure, ça touche aujourd'hui, je pense, à peu près toutes les strates de la société, c'est-à-dire que quel que soit où on se trouve aujourd'hui en poste, on aspire à d'autres choses et potentiellement à ces reconversions professionnelles. Plus largement, est-ce que... Il y a eu la crise sanitaire qui a un peu amplifié, changé le prisme. Est-ce qu'il y a un intérêt qui a été accru dans certains secteurs spécifiques depuis cette crise sanitaire ou est-ce que c'est une évolution naturelle ? Et si oui, quels sont ces secteurs d'activité qui ont un peu changé ?

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Ce que j'observe, je vois arriver des personnes qui... font un très fort mouvement de balancier. Elles étaient dans des postes un peu hors sol, trop théoriques, trop reporting, et se projettent du coup sur des métiers ultra concrets, potier, paysagiste, plombier et autres. Là encore, ça demande des compétences. On le vérifie avec les tests. Certains métiers potiers, on le fait en général à son compte. Est-ce qu'on a ce profil entrepreneurial, etc. ? Et tout ça, ça se vérifie. Donc là aussi, un petit peu l'avocat du diable pour vérifier tout ça. Une autre hypothèse qui monte beaucoup, c'est la RSE, la responsabilité sociétale de l'entreprise. On veut protéger la terre, on veut améliorer la vie de l'humain, on veut penser au développement durable, à l'égalité hommes-femmes, etc. C'est un métier où je suis un peu partagée. Je pense qu'il faut être à la fois visionnaire, pour avoir des beaux projets, mais être un petit peu zen, parce que je ne suis pas sûre que les entreprises vont bouger facilement malgré l'urgence de ces mouvements qui devraient intervenir. Et puis inversement, il y a des secteurs qui sont blacklistés, on commence à ne plus du tout vouloir investir. Ce sont les métiers de la chimie, ça peut être les métiers de l'agroalimentaire qui contribuent à la malbouffe, il y a des choses qui deviennent très repoussantes.

  • Speaker #1

    Oui, donc je disais, vous disiez effectivement des métiers tels que potier, bénisse, tout ce genre de choses. Effectivement, c'est des métiers qu'on peut faire à son compte, qu'on doit faire à son compte la plupart du temps et qui nécessitent d'autres compétences que simplement la compétence technique, notamment des compétences entrepreneuriales qu'on n'a pas forcément.

  • Speaker #0

    Non, et ça, ça se vérifie. Il y a bien sûr le développement de sa clientèle et ce qu'on est capable d'attendre plusieurs années pour... financièrement développer sa clientèle ? Est-ce qu'on a des plans B, des plans C ? Le mouvement de balancier est toujours dangereux. Je parle d'une situation et je prends exactement l'inverse. Quelque part, les psychologues vous disent que les mouvements de balancier, on est encore dans la précédente activité quand on fait l'inverse.

  • Speaker #1

    Est-ce que dans les entretiens que vous faites, vous vous apercevez à contrario de personnes qui sont plutôt dans une dynamique de se dire je suis… plutôt pas trop mal dans mon poste, éventuellement quelque chose que je constate. Et en fait, ce qui ressort des tests, c'est qu'il est réellement temps de changer. Est-ce que c'est des choses que vous voyez ou pas ? Et est-ce que vous, du coup, vous arrivez un petit peu à les orienter en disant, en fait, vous n'êtes vraiment pas à votre place ou c'est un cheminement qu'ils font par eux-mêmes ?

  • Speaker #0

    Ce sont les deux. Il y a notamment les gens qui arrivent après un burn-out. Ce sont des gens qui s'accrochent tous. trop à leur métier, alors que vraisemblablement, on le voit dans les tests, ça ne leur convient pas du tout. Mais quelque part, il faut qu'ils fassent le deuil d'années, d'années d'investissement, voire d'obéissance aux parents. Et là, c'est un chemin relativement long, beaucoup plus long. Et ce qui fait qu'à côté des bilans, je développe aussi de l'accompagnement sur le long terme, où tous les deux mois, tous les trois mois, on refait un rendez-vous pour réactualiser, pour voir comment on avance un petit peu. pour aider, pour coacher ces personnes qui ont besoin, elles, de timing un peu plus étalé pour leur réflexion.

  • Speaker #1

    Une dernière petite question un petit peu pragmatique sur le rôle des entreprises et des institutions. Les gens qui sont en phase de reconversion professionnelle ne se sentent pas forcément accompagnés aussi par les entreprises dans lesquelles ils se trouvent, que ce soit pour une évolution en interne ou pas d'ailleurs. Le ou pas étant un peu considéré comme normal dans nos entreprises parce qu'on se dit je ne vais pas former quelqu'un pour qu'il parte derrière ce qui s'entend Quel rôle aujourd'hui les entreprises les entreprises peuvent avoir, alors que ce soit en formation, en termes de mobilité interne ?

  • Speaker #0

    On se rend compte que la plupart, l'immense majorité des personnes que j'accompagne, d'abord, font ce bilan sans en parler à leur entreprise, sans en parler à leur manager, parce qu'ils veulent cheminer d'abord à titre personnel, voir un petit peu ce qui va en sortir, et après mettre éventuellement dans la boucle leur employeur. En France, parler à son employeur qu'on n'est pas super bien dans son poste et qu'on veut bouger et qu'on a besoin d'une formation autre chose que juste un peu de cours d'anglais, c'est en général vécu comme une prise de risque trop importante. Et donc, la plupart des personnes qui veulent bouger dans leur vie professionnelle ne mettent pas dans la boucle les entreprises, voire dans un certain nombre de cas, il m'arrive 5-10% des cas, les bilans sont financés par l'employeur. pas en voulant sortir la personne, vraiment pour lui faire plaisir, mais les personnes ne le vivent pas forcément très bien. Ils se disent, il doit y avoir quelque chose dans la tête de mon employeur, donc ils sont un petit peu méfiants. Donc, c'est vraiment, pour moi, deux choses séparées. L'entreprise, on l'utilise, entre guillemets, pour toutes ses formations continues, et c'est très bien comme ça. Lorsqu'il y a une réflexion aussi profonde sur sa vie professionnelle. Le faire à titre personnel dans un premier temps, je le trouve très, très bien.

  • Speaker #1

    D'accord. Dernière question sur le futur maintenant. Comment vous envisagez la reconversion professionnelle dans les années à venir, vu qu'aujourd'hui, c'est quelque chose qui croît de plus en plus ? Pour vous, les perspectives d'avenir tendent vers ça ou comment ça va évoluer ?

  • Speaker #0

    Alors, pour moi, ça va devenir la norme. D'après des sociologues, les jeunes générations vont bouger et vont changer complètement de métier au moins trois fois dans leur carrière. Déjà, à votre âge Sébastien, il y en a beaucoup aussi qui le font. L'IA va exploser un nombre considérable de métiers. La dernière étude de McKinsey en 2024 estime que 18% des métiers vont être détruits par l'IA. mais d'autres métiers vont être créés. Donc, il est clair que tous les métiers répétitifs, traitement de données, secrétariat, assistana, ça va disparaître. Entre parenthèses, l'éducation nationale continue à former des wagons et des wagons de secrétaires, d'assistants, de traitement de textes, etc. Il faudrait peut-être que l'éducation nationale arrête de former des gens dont le métier va arrêter dans les cinq ans. Et donc, bien évidemment, cette souplesse ne peut que profiter également aux entreprises, parce que lorsqu'on est avec des personnes motivées au bon endroit, ça se passe forcément toujours mieux que lorsqu'on subit son métier.

  • Speaker #1

    Merci. On arrive à la fin de cet épisode. Merci beaucoup Annie. Où est-ce qu'on peut vous retrouver si on veut pouvoir amorcer ce travail de reconversion ?

  • Speaker #0

    Merci Sébastien pour tous ces échanges. D'abord, je voudrais juste dire en conclusion que Il y a zéro risque à faire un bilan de reconversion. On apprend plein de belles choses sur nous-mêmes, sur nos capacités. On réouvre des hypothèses. Et dans les personnes que j'accompagne, on le disait tout à l'heure, il y a un tiers des personnes qui ne changent pas du tout. Donc, on peut très bien revitaliser sa vie après un bilan sans tout bouger. Un tiers va bouger dans un délai assez lent. Et c'est là où je les accompagne. Et puis un tiers va partir. pille en tête et fonce. Tout est possible donc se connaître, se découvrir ça a toujours beaucoup beaucoup d'intérêt et les personnes qui veulent effectivement me contacter, peut-être que vous mettrez le lien en bas de votre podcast, il y a un site internet qui s'appelle adonia-reconversion.fr, Adonia est la structure juridique qui héberge mon travail.

  • Speaker #1

    Voilà. Merci Annie. Merci à tous pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous aura apporté plein de bonnes informations. N'hésitez pas à aller rejoindre Annie sur son site internet ou également sur son profil LinkedIn pour pouvoir amorcer cette reconversion si c'est quelque chose que vous souhaitez faire. Merci beaucoup et à très vite. Episode de Mindways. J'espère que tu as apprécié cet épisode autant que j'ai adoré le faire. Explorer de nouvelles perspectives et idées est ce qui fait battre le cœur de ce podcast. Si tu as aimé cet épisode, n'oublie pas de t'abonner à Mindways ou à la newsletter pour ne pas manquer mes futurs sujets. Tu peux le faire sur ta plateforme de podcast préférée. Et si tu souhaites rester à jour avec les dernières nouvelles et mises à jour, suis-moi sur les réseaux sociaux. Tu me trouveras sous escorloir sur Instagram et X pour des discussions et des aperçus exclusifs. Ton soutien est la clé de la poursuite de cette aventure. Tes commentaires, avis et partages sont toujours appréciés. Merci encore d'être à mes côtés, reste curieux, reste connecté. N'hésite pas à m'envoyer des questions ou idées ou suggestions pour de nouveaux épisodes. C'est un voyage que nous faisons ensemble et j'ai hâte de continuer de le partager avec toi. Prends soin de toi, que ton esprit continue de s'épanouir. A bientôt.

Chapters

  • Introduction à la reconversion professionnelle

    00:30

  • Le parcours d'Annie Daburon et ses motivations

    01:15

  • Les statistiques sur les reconversions en France

    06:57

  • Les raisons de la reconversion : motifs positifs et négatifs

    07:40

  • Les profils concernés par la reconversion professionnelle

    09:03

  • L'impact de la pandémie sur les carrières

    15:51

  • Les étapes essentielles pour une reconversion réussie

    18:40

  • Les freins à la reconversion et comment les surmonter

    29:22

  • Le rôle des entreprises dans la reconversion professionnelle

    39:23

  • Perspectives d'avenir pour la reconversion professionnelle

    41:38

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