Speaker #0Bienvenue sur mon podcast Minute Santé, qui fait suite au story santé que je faisais il y a quelques temps sur Instagram. Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas, je suis Nadia du blog ConsumusLup.com. Je te souhaite la bienvenue sur ce podcast où on va essayer de décrypter différents sujets santé pour mieux comprendre les différentes maladies et ainsi mieux les prévenir. Car comme le dit l'adage, mieux vaut prévenir que guérir. Je suis contente de te retrouver dans ce dixième épisode du podcast déjà, où l'on va aborder une des complications du stress chronique ... à savoir le burn-out, qui est appelé également syndrome d'épuisement professionnel. Mais avant ça, si tu souhaites soutenir le podcast, je t'invite à t'abonner pour ne manquer aucun épisode, à le noter, à le commenter et à partager autour de toi. Il aura ainsi une plus grande portée. D'ailleurs, je voulais remercier Asdesas qui a pris le temps de laisser un commentaire sur Apple Podcast et qui me dit, Claire, des sujets intéressants et précis, merci. Merci à toi pour ce message et ce retour, c'est très motivant pour la suite. Encore une fois, merci d'avoir pris le temps de supporter le podcast. Voyons maintenant ce qu'est le burn-out ou syndrome d'épuisement professionnel. Nous allons voir ensemble dans un premier temps à quoi il correspond, comment il se manifeste ainsi que ses principales causes. Au fil des années, le travail a évolué. Il y a eu une transformation. et non des moindres de l'organisation du monde du travail, aboutissant à l'émergence de nouveaux maux, dont l'épuisement professionnel ou burn-out. Le syndrome d'épuisement professionnel, qu'on appelle aussi le burn-out, rentre dans la grande famille des risques psychosociaux. Il est la deuxième grande pathologie liée au travail la plus fréquente en France. Il a fait l'objet de plusieurs définitions au fil des années et il n'existe pas de consensus en termes de définition. Celle qui, à mon sens, décrit le mieux le burn-out est celle de Schoefeli et Ensman qui dit que le burn-out correspond à un état d'épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d'un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel. On ressort donc trois dimensions à prendre en compte, et ce sont les travaux de Christina Maslach, qui est une psychologue sociale américaine, qui ont permis de mettre en évidence ces... trois grandes dimensions du burn-out qui sont premièrement l'épuisement émotionnel qui va se traduire par un épuisement donc émotionnel, psychique et physique. La personne va se sentir littéralement vidée, vide. Deuxièmement le cynisme ou encore appelé la dépersonnalisation. La personne va devenir négative, elle va se détacher, se désengager de son travail ou encore de ses collègues de travail. Il s'agit en quelque sorte d'une réaction d'autodéfense. Et enfin, la diminution de l'accomplissement personnel au travail. La personne souffrant de burn-out perd confiance en elle et se dévalorise. En résumé, dans l'épuisement professionnel, tout s'épuise. L'engagement professionnel, les émotions, l'adéquation entre l'état de santé de l'épuisé et son poste de travail. Mais quels sont les symptômes de ce fameux burn-out et comment le reconnaître. Malheureusement, le diagnostic de burn-out se fait encore trop souvent trop tard, c'est-à-dire à un stade déjà bien avancé. En effet, les personnes atteintes de burn-out sont le plus souvent dans le déni de leur état. C'est le plus souvent leur entourage qui va s'en rendre compte avant. Voyons ensemble quelques-uns des symptômes qui peuvent faire penser au diagnostic de burn-out. Mais une petite parenthèse avant de commencer, on parle de burn-out et de syndrome d'épuisement professionnel, mais il faut savoir qu'en vérité ça peut toucher un chômeur ou même une maman au foyer qui reste un travail et un métier à part entière. Fermeture de la parenthèse. Donc on peut diviser ces symptômes en cinq grandes catégories. Les manifestations émotionnelles, les manifestations physiques, les manifestations cognitives, les manifestations comportementales et les manifestations motivationnelles. Sur le plan émotionnel, on peut observer des angoisses, de l'anxiété, Un sentiment de perte de contrôle, des tensions nerveuses, une tristesse qui a tendance à perdurer, une humeur dépressive, une démotivation, une irritabilité, une hypersensibilité ou au contraire une absence d'émotion ou une froideur inhabituelle. Les manifestations physiques, elles, sont assez fréquentes et elles sont à type de troubles du sommeil avec des difficultés d'endormissement et ou des réveils nocturnes, des cauchemars, etc. s'installe une fatigue chronique, des troubles qu'on appelle musculo-squelettiques avec des douleurs musculaires, articulaires ou encore tendineuses. Des variations de poids sont possibles et dans les deux sens, des maux de tête et ou des migraines, des troubles digestifs avec parfois des nausées ou encore des vomissements. Le burn-out a également des conséquences sur les capacités intellectuelles de l'épuiser et peut entraîner par exemple sur le plan cognitif des difficultés de concentration, des difficultés d'attention, des difficultés à faire plusieurs tâches à la fois, des difficultés à prendre des décisions, des troubles de la mémoire avec des oublis fréquents. Sur le plan comportemental, les personnes atteintes de burn-out vont avoir tendance à se replier sur elles-mêmes, à s'isoler. Elles peuvent également devenir agressives, que cela soit envers elles-mêmes ou envers les autres, ce qui va rendre ces relations avec les autres, quand elles existent encore, parfois compliquées. On peut également observer un désintérêt envers les autres. Ces personnes qui sont d'habitude très empathiques arrivent à un point où elles en deviennent presque insensibles et où... intolérante aux problèmes des autres. Et enfin, on peut voir apparaître ou réapparaître des conduites addictives, à type de tabagisme, le cannabis, l'alcool, les tranquillisants, le sucre, etc. Sur le plan motivationnel, on va être clairement en face de personnes démotivées, qui manquent d'entrain, qui vont se désengager progressivement de leur travail, ne plus se sentir ... en phase avec les valeurs de leur entreprise ou de leur profession et ou avoir tendance à se dévaloriser et perdre confiance en elle. Les symptômes du burn-out ne sont pas spécifiques, c'est-à-dire qu'on peut retrouver ce type de symptômes dans d'autres pathologies psychologiques. Attention de ne pas le confondre avec la dépression classique et avec ce qu'on appelle le workaholisme ou l'addiction au travail. Ce qui permet de distinguer dépression et burn-out est que le burn-out ... s'exprime en premier lieu dans la sphère professionnelle et pourra secondairement avoir des conséquences sur les autres sphères, s'étendre aux autres sphères s'il n'est pas diagnostiqué et soigné à temps. Et elle, la dépression, elle s'exprime dans toutes les sphères dès le départ et nécessite donc, dès le départ, une prise en charge plus globale. La personne dépendante au travail se surinvestit également, sauf qu'il ne s'agit pas d'une demande de la hiérarchie. Ce sont... eux-mêmes qui s'infligent ces heures supplémentaires et qui font toujours plus que ce qu'on leur demande. Les causes sont différentes mais peuvent aboutir à la même conséquence, c'est-à-dire l'épuisement. Maintenant que nous avons vu ce qu'est le burn-out et quels sont ses principaux symptômes, voyons ensemble les principaux facteurs qui entrent dans sa génèse. Le burn-out a des origines plurifactorielles. Différentes causes s'imbriquent entre elles. et font que l'on observe de nos jours de plus en plus de burn-out. Ces causes vont être le contexte socio-économique, des déterminants individuels et des déterminants organisationnels dus au travail. Le phénomène de burn-out a émergé dans les années 70 aux Etats-Unis. Il s'inscrivait dans un contexte socio-économique bien particulier. Ces dernières années, le monde du travail a beaucoup changé, pour ne pas dire muté. Le management des individus a changé et devient de plus en plus individualiste, égocentrique, narcissique, au détriment du collectif. Le monde du travail s'est précarisé, le sentiment d'appartenance à son entreprise devient presque inexistant. Tous ces changements sont le propre reflet du changement de notre société qui ces dernières années s'est transformée en pure société individualiste de surconsommation où tout va tout le temps trop vite et à mille à l'heure. C'est dans ce contexte global que le burn-out a pu faire son lit. Les déterminants individuels sont également une des causes. Tout le monde, bien entendu, peut faire un burn-out, mais certains types de personnalités sont plus à risque. Ce sont typiquement les personnes plutôt meneuses, surinvesties, altruistes, perfectionnistes, qui se donnent perpétuellement des défis. On les appelle aussi les personnalités de type A. Vient ensuite un certain nombre de facteurs de risque appelés facteurs de risque. psychosociaux qui ont été classés en six grandes catégories par le rapport GOLAC. Il s'agit de l'intensité et de l'organisation du travail, des exigences émotionnelles, de l'autonomie et de la marge de manœuvre, des relations dans le travail, des conflits de valeurs et de l'insécurité de l'emploi. Voyons ensemble ces facteurs plus en détail. Commençons par l'autonomie au travail. Dans cette catégorie, un certain nombre de paramètres peuvent être source de stress. Par exemple, le manque d'autonomie qui peut induire de l'ennui, de la monotonie au travail et une perte de sens au travail. Trop d'autonomie peut également être à l'origine d'un stress par peur, par sentiment d'insécurité et par manque de cadre. Ne pas pouvoir organiser son travail comme on l'entend, ne pas pouvoir s'arrêter quand on le souhaite, ou encore le fait de manquer de ressources pour faire correctement son travail sont également des sources de stress non négligeables. Il peut s'agir aussi de délais par exemple non raisonnables ou encore de contraintes de temps. Deuxièmement, les exigences émotionnelles. Chaque métier comporte sa part d'exigences émotionnelles, mais il est vrai que les métiers avec un contact avec le public où les métiers comportant des travaux dangereux sont plus exposés. Ces exigences émotionnelles vont concerner par exemple, comme je viens de le dire, toutes les professions où il y a une relation avec le public, les professionnels de santé, les professions de sécurité, etc. Le stress dans ces cas-là va pouvoir venir de ces relations quand elles sont violentes et ou désagréables. C'est le fait de devoir garder par exemple son professionnalisme devant des personnes irrespectueuses. etc. Cela peut également se retrouver dans les métiers d'aide où les personnes doivent cacher leurs émotions et où sont en contact fréquemment avec la souffrance et la détresse des autres. Dans les métiers avec des travaux dangereux, cela par exemple va concerner plutôt la peur d'accidents ou d'événements graves. Donc tu vois bien que dans tous ces cas, l'état émotionnel de la personne est soit sous tension, soit dans le contrôle, ce qui peut générer du stress sur le long cours. et si les personnes n'ont pas de bonne stratégie de gestion du stress, ça peut malheureusement se compliquer en burn-out. Troisièmement, les conflits de valeurs. Cela peut être le fait d'être dans un conflit éthique entre son travail et ses convictions. Prenons un exemple, le fait de devoir mentir dans son travail ou bien l'exemple du banquier en est un bon. Admettons qu'un banquier ait des objectifs chiffrés, il doit écouler tant de contrats de crédit par mois. Pour y arriver, il devra proposer presque à tous ses clients, y compris ceux qui n'en ont pas besoin, et même à des clients à qui cela pourrait être délétère, c'est-à-dire avec un risque d'endettement ou autre. Les gens sans scrupules y arriveront, mais chez un banquier pour qui ça rentre en conflit avec ses valeurs, il va se retrouver dans une véritable impasse. Les conflits de valeurs, ça peut aussi être le fait de ne pas avoir les ressources nécessaires pour faire du travail de qualité. C'est ce qu'on appelle la qualité empêchée. ou bien encore le fait de ne pas trouver de sens dans son travail et de se sentir ainsi inutile. Le quatrième facteur de risque, ce sont les exigences du travail. Cela peut concerner l'intensité mais aussi la durée du travail. Les métiers les plus stressants sont ceux soumis à une cadence, à un rythme imposé ou bien encore trop complexe ou à forte responsabilité. Le travail pendant des horaires non physiologiques, comme le travail de nuit par exemple, peut aussi générer du stress. D'autres paramètres sont stressants, comme le fait d'avoir des objectifs flous ou surréalistes, le fait d'avoir des injonctions contradictoires, une surcharge de travail, des heures supplémentaires trop importantes, des interruptions de tâches trop fréquentes, etc. Sont à prendre en compte dans cette catégorie l'ambiance physique au travail, par exemple le fait de travailler dans le froid ou à la chaleur, dans un bruit permanent, ce qui peut être une source de stress. supplémentaires. Cinquièmement, les relations au travail. Tout ce volet concerne les rapports aux autres, le rapport avec les collègues, avec la hiérarchie quand on en a une, les clients, etc. Mais aussi toutes les questions de discrimination au travail. Et enfin, le sentiment de reconnaissance qui peut se voir atteint par exemple si le salaire n'est pas gratifiant, si la personne n'est pas félicitée pour son travail, mais par contre réprimandée quand ça ne va pas. On peut les diviser grossièrement en trois grandes familles, les conflits, le harcèlement et la reconnaissance au travail. Ensuite, nous avons comme facteur de risque l'insécurité du travail. Cette catégorie concerne le travail en lui-même, donc un travail précaire, le fait de ne pas avoir de possibilité d'évoluer, un changement d'organisation, etc. Ce qui peut donner des personnes qui restent en poste. Malgré une souffrance de par la situation socio-économique actuelle, ce sont des personnes qui ont peur de perdre leur emploi. Donc ceci va constituer un facteur de risque de burn-out à part entière également. Maintenant que nous avons vu les différentes causes pouvant entrer dans la genèse du burn-out, voyons ensemble les grandes lignes de sa prise en charge. Encore une fois, c'est une des pathologies où il est mieux de prévenir que de guérir. Car la guérison... Une fois le burn-out là, est possible, mais longue et fastidieuse. Comment prévenir le burn-out ? En apprenant à gérer son stress, à gérer les conflits, à mieux s'organiser, et en agissant sur les collectifs de travail pour favoriser le bien-être au travail, et donc d'agir sur les facteurs qu'on vient de citer, et de dépister les cas à risque avant qu'il ne soit trop tard. Quand le burn-out est là, la prise en charge va être différente d'une personne à l'autre en fonction de la sévérité des symptômes et en fonction du stade du burn-out. Il va falloir traiter les symptômes et les causes. La prise en charge globale peut parfois nécessiter une prise en charge médicamenteuse dans certains cas très grave ou bénéficier de seulement une psychothérapie. Mais dans tous les cas, la prise en charge par psychothérapie est... nécessaire et n'est pas une option. Elle peut se faire à l'aide d'un psychiatre et ou conjointement d'un psychologue du travail et ou d'une psychologue clinicienne. Pour le traitement global, j'ai donné plusieurs pistes d'action dans l'épisode sur le stress et aussi sur l'épisode sur la dépression. Je te laisse aller les écouter ou les réécouter, ce sont les mêmes principes qui s'appliquent ici encore une fois. Traiter la personne individuellement n'est pas suffisant. Le contexte professionnel est à prendre en compte pour y déceler d'éventuels dysfonctionnements et voir ce qui peut être amélioré. C'est un long travail et qui mobilise différents acteurs, les salariés, les employeurs, les médecins, les psychologues, les instances paritaires parfois, etc. Grossièrement dit, il faut soigner le travail sous peine de ne jamais crever l'absté. Pour les personnes qui sont leurs propres patrons, ça va être la même chose. ça va être d'analyser les dysfonctionnements et de les corriger Si on devait résumer la prise en charge du burn-out en quatre grands axes, on pourrait dire qu'il consiste à se reposer, puis à se reconstruire à l'aide d'un soutien psychologique de qualité, puis de prendre le temps de la réflexion, une fois l'humeur stabilisée, et de se poser la question si l'envie de travailler revient. Et enfin, de se préparer, si le retour au travail est possible, de façon collective avec les différents acteurs concernés. Tu l'auras compris, la prévention prime en matière de burn-out, une fois là, le traitement est plurifactoriel, à la fois sur l'environnement professionnel et sur le malade. On a vu dans cet épisode ce qu'était le burn-out et les trois dimensions principales qui le caractérisent et qui sont utilisées en pratique clinique pour le dépister, à savoir l'accomplissement personnel, l'épuisement qui est à la fois mental physique et émotionnel, et enfin la dépersonnalisation. Les symptômes du burn-out sont riches et non spécifiques, ce qui fait qu'il est parfois confondu avec la dépression classique ou avec ce qu'on appelle le workaholisme ou addiction au travail. Ces symptômes peuvent être émotionnels, physiques, motivationnels, cognitifs ou encore comportementaux. On a abordé les différents facteurs qui entrent dans sa genèse. à savoir le contexte socio-économique, les déterminants individuels et les facteurs de risque psychosociaux qui sont l'intensité et l'organisation du travail, les exigences émotionnelles, l'autonomie et la marge de manœuvre, les relations dans le travail, les conflits de valeurs et l'insécurité de l'emploi. Une fois installée, la personne concernée devra passer par quatre étapes successives. Le repos, la reconstruction grâce à la psychothérapie, la réflexion et le retour de l'envie d'aller travailler et enfin la possibilité de retour au travail qui se prépare collectivement. Son traitement est difficile, ainsi la prévention prime. Sa prévention passe entre autres par une bonne gestion du stress. En effet, un stress chronique, mal géré ou non géré peut se compliquer d'un burn-out. Si tu souhaites être aidé dans cela, sache que je sors un programme en ligne anti-stress où tu seras guidé étape par étape dans toutes les sphères de ta vie, à savoir dans ton hygiène de vie, ta spiritualité et dans ta gestion du temps, à introduire les actions nécessaires à une meilleure gestion du stress. Il sera disponible la semaine prochaine. En attendant la sortie du programme, un concours sur mon compte Instagram ConsoMuslim sera lancé aujourd'hui, donc dimanche 1er novembre, en début d'après-midi. Alors je te donne rendez-vous plus tard sur Instagram si tu souhaites tenter de remporter ce programme anti-stress en ligne. On arrive à la fin de ce dixième épisode. J'espère qu'il t'aura plu, qu'il t'aura aidé à mieux comprendre le burnout et surtout qu'il t'a été utile. Si tu l'apprécies, n'hésite pas à me laisser une note et ou un commentaire et surtout à t'abonner pour ne manquer aucun épisode. Je te dis à bientôt pour le prochain épisode.