Speaker #0Bienvenue sur mon podcast Minute Santé, qui fait suite au story santé que je faisais il y a quelques temps sur Instagram. Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas, je suis Nadia du blog ConsumusLip.com. Je te souhaite la bienvenue sur ce podcast où on va essayer de décrypter différents sujets santé pour mieux comprendre différentes maladies et ainsi mieux les prévenir. Car comme le dit l'adage, mieux vaut prévenir que guérir. Avant de commencer cet épisode, je tenais à te dire que si le podcast te plaît ou t'es utile, merci de le soutenir en laissant un petit commentaire. et en le notant sur l'application Apple Podcast. Il sera ainsi mieux référencé et plus de personnes pourront en profiter. Dans ce quatrième épisode, on va aborder un autre sujet de santé publique et qui est en constante augmentation, à savoir l'obésité. Le but de ce podcast est de mieux comprendre l'obésité afin d'avoir un autre regard sur cette pathologie. Ou je devrais plutôt dire essayer de comprendre tant ce problème est complexe car il mêle génétique, environnement, idées reçues, jugement de valeur, mal-être et traitement miracle proposé par des charlatans, etc. On va voir dans la première partie du podcast ce qui caractérise l'obésité ainsi que ses principales complications. Puis dans la deuxième partie du podcast, on verra les grandes lignes du traitement de l'obésité pour finir sur une piste de réflexion sur la prévention de l'obésité. J'espère que ce podcast t'aidera à mieux comprendre l'obésité. afin d'éviter de tomber dans certaines dérives si tu en es atteinte ou qu'il t'aidera à mieux comprendre une personne de ton entourage qui est obèse et que tu as peut-être tendance inconsciemment à juger. En France, l'obésité concerne 17% de la population. Elle touche autant les hommes que les femmes. Elle touche plus fréquemment les pays dits industrialisés, ayant un mode de vie entre guillemets occidental. à la sédentarité et à la malbouffe. Un certain nombre de facteurs augmentent le risque d'être obèse, comme le fait d'avoir des antécédents familiaux d'obésité. Donc, il y a une grande part de génétique dans l'obésité qu'on ne peut pas négliger. L'âge aussi est un facteur de risque. Plus on avance en âge, plus le risque d'obésité augmente. Malgré qu'actuellement, l'obésité a tendance à augmenter également chez les enfants. L'obésité est aussi plus fréquente chez les personnes défavorisées. par le fait qu'elles aient plus facilement accès aux produits pas chers, qui sont pour la plupart, hormis les fruits et les légumes, des produits industriels, des produits ultra transformés et riches en sel, en sucre et mauvaise graisse. Et enfin, la sédentarité, qui augmente aussi le risque d'obésité. L'obésité se caractérise généralement par l'IMC, donc indice de masse corporelle supérieur à 30. L'IMC est un rapport du poids sur la taille au carré. On classifie l'obésité en trois grades. Quand l'IMC est compris entre 30 et 35, il s'agit d'une obésité de grade 1. Entre 35 et 40, une obésité de grade 2. Et quand elle est supérieure à 40, on parle d'obésité de grade 3 ou encore d'obésité morbide. La masse grasse, elle, représente chez l'homme 10 à 15% du poids du corps et 20 à 25% chez la femme. Ainsi, dans la prise en charge des personnes obèses, un certain nombre d'examens, qui ne sont pas forcément systématiques, peuvent être utilisés pour évaluer cette masse grasse. Pour n'en citer qu'un, par exemple l'impédance métrique. Il existe deux sortes d'obésité, l'obésité androïde et l'obésité gynoïde. L'obésité androïde correspond à une prédominance des graisses dans la partie supérieure du corps et est plus grave car elle est associée aux complications métaboliques et cardiovasculaires. L'obésité gynoïde correspond à une prédominance des graisses dans la partie inférieure du corps et est plutôt associée aux... complications mécaniques comme l'arthrose au niveau des genoux par exemple. Justement, les principales complications de l'obésité en général sont de quatre grandes catégories. Les complications cardiovasculaires, dont par exemple l'hypertension artérielle, l'insuffisance veineuse et toutes les complications veineuses en général, l'insuffisance cardiaque, etc. Deuxième grande catégorie de complications, ce sont les complications métaboliques comme le diabète, les dyslipidémies, donc vulgairement la hausse du mauvais cholestérol, les crises de gouttes, etc. Troisièmement, les complications respiratoires, comme le syndrome d'apnée du sommeil, l'insuffisance respiratoire chronique, etc. Quatrièmement, les complications ostéo-articulaires, comme l'arthrose de hanche, l'arthrose des genoux, les problèmes de dos et notamment l'essiatique. Il y a aussi d'autres complications plus générales au niveau du foie, au niveau de la peau, avec par exemple plus de risques de faire des mycoses, plus de risques opératoires en cas de chirurgie. Une augmentation du risque de certains cancers, comme par exemple chez la femme le cancer du sein ou de l'endomètre et d'autres, et chez l'homme par exemple celui de la prostate. Les complications durant la grossesse sont aussi plus fréquentes avec plus de risques de diabète. Et enfin, une complication dont on ne parle pas assez selon moi, à savoir les complications psychosociales, dont les syndromes dépressifs qui peuvent être très sévères, les troubles du comportement relatif au régime, et qui aboutissent à ce qu'on appelle la restriction cognitive. La restriction cognitive, ça consiste au fait de contrôler volontairement son alimentation dans le but de ne pas prendre de poids. Le problème dans ce type de contrôle, c'est qu'il y a deux faces, dont une face cachée. La face où la personne arrive à s'inhiber et à se restreindre et une autre face où la personne n'arrive plus à s'inhiber et craque littéralement. Cette fameuse restriction qui aboutit à l'obésité et pas l'inverse. Un modèle type de restriction cognitive, ce sont les régimes en tout genre que l'on peut retrouver notamment dans les magazines et qui sont plus néfastes qu'autre chose. Donc, je disais, dans les complications psychosociales, il y a la dépression, les troubles du comportement alimentaire avec cette fameuse restriction cognitive, la discrimination dans l'emploi par exemple, les dépenses importantes faites dans tout ce qui se rapporte à l'amincissement, etc. etc. Pour finir cette première partie, il faut savoir qu'il existe deux types d'obésité, l'obésité primaire et l'obésité dite secondaire. L'obésité qu'on appelle obésité primaire n'a pas de cause précise, elle est le résultat de plusieurs facteurs. Des facteurs génétiques, par exemple une personne ayant des antécédents d'obésité dans sa famille a plus de risques de le devenir. Mais aussi des facteurs environnementaux, comme le stress, le manque d'activité physique et des facteurs alimentaires. On peut citer par exemple des horaires de repas irréguliers, une alimentation déséquilibrée, des troubles du comportement alimentaire. Les obésités secondaires sont plus rares et vont être le symptôme d'une maladie. Il y a trois grandes familles de causes d'obésité secondaire. Les maladies endocriniennes comme l'hypothyroïdie pour n'en citer qu'une. Il y a aussi les médicaments comme par exemple les corticoïdes, les antidépresseurs ou encore les pilules oestroprogestatives et enfin des syndromes génétiques qui sont beaucoup plus rares. Maintenant que l'on a vu ce qu'est l'obésité, ses complications et ses principales causes, voyons ensemble les grandes lignes du traitement classique pour finir sur une réflexion sur la prévention. La prise en charge de l'obésité doit être globale et ne doit pas se focaliser uniquement sur le poids. sinon c'est l'échec inévitable. C'est tout un mode de vie que la personne obèse doit changer, c'est pour cela qu'il est très difficile comme traitement. La prévention reste le meilleur des traitements, on y reviendra à la fin du podcast. Quand l'obésité est déjà là, on pourrait découper les grandes lignes du traitement en six. Premièrement, l'alimentation équilibrée qui se doit d'être adaptée à la personne en question, c'est-à-dire à ses goûts, à sa culture, à ses habitudes. etc. Si l'alimentation est trop restrictive, la personne obèse va adhérer au début mais ne tiendra pas sur le long terme. Du coup, ce premier axe de traitement, il faut plutôt le voir comme une rééducation à bien manger plutôt qu'un régime. Là, il ne sera pas question d'interdire des aliments mais d'éduquer à une bonne alimentation. Le deuxième grand axe du traitement de l'obésité qui est souvent négligé est l'activité physique. Comme pour l'alimentation, il ne va pas s'agir d'être un ou une as du sport du jour au lendemain, mais plutôt d'introduire progressivement une activité physique régulière en commençant par des choses toutes simples comme marcher, monter des escaliers au lieu de prendre l'ascenseur, puis d'augmenter progressivement. Il faut s'assurer de choisir une activité qui plaise, sinon, pareil, ça ne tiendra pas sur le long terme. Aucune activité physique n'est inutile, l'essentiel, c'est de bouger Et si au début ce n'est qu'une marche de 10 minutes, c'est ok. L'activité physique va avoir un double bénéfice, un sur la perte de poids et un sur le métabolisme. Le troisième grand axe du traitement de l'obésité est l'aspect psychologique qui est lui aussi trop souvent mis de côté alors qu'il est essentiel. Cet aspect est limite le plus important. Quand on décide de traiter une obésité, il est primordial de prendre en compte la personnalité et la psychologie de la personne concernée. Un accompagnement par un ou une psychologue ou un psychiatre dans le cas de troubles du comportement alimentaire est essentiel et ne doit pas être une option. Le quatrième grand axe va consister au traitement des différentes complications dues à l'obésité, à savoir que certaines complications disparaissent à la perte de poids. Le cinquième grand axe du traitement de l'obésité, et qui pareil est souvent mis de côté, est le suivi sur le long terme. Le suivi sur le long terme de la personne et même quand elle aura atteint son poids santé. Un suivi régulier et surtout prolongé permet pendant le traitement de maintenir la motivation de la personne concernée et de l'encourager à poursuivre ses efforts. Généralement, quand on a quelqu'un derrière nous et qu'on a des comptes à rendre, on est plus à même de poursuivre nos efforts et le suivi après l'atteinte du poids santé permet de prévenir les rechutes. Cette surveillance, pour résumer, va permettre d'évaluer l'efficacité du traitement, sa tolérance, l'existence ou non de complications d'évaluer à chaque fois l'état psychologique de la personne et d'évaluer ses avancements dans ses nouvelles habitudes de vie, surtout en ce qui concerne l'alimentation et l'activité physique. Le sixième grand axe qui doit être utilisé de façon exceptionnelle est la chirurgie. J'en parle car c'est devenu à la mode et que cette chirurgie est parfois banalisée alors qu'elle n'est pas sans risque. Elle ne devrait être conseillée que par un spécialiste qui voient l'intérêt du patient. Je ne vais volontairement pas rentrer dans les détails, mais avant d'envisager ce traitement radical, il faut se faire conseiller par un spécialiste. Avoir déjà essayé un vrai traitement contre l'obésité, au moins pendant un an, et n'avoir eu aucun résultat. Quand je dis pendant un an, c'est bien entendu un traitement respecté à la lettre et surtout, pour finir, être dans un cas d'obésité de grade 3. avec un IMC supérieur à 40. Il est essentiel de s'informer sur les risques d'une telle chirurgie et surtout sur le post-opératoire. J'ai personnellement remarqué que souvent, les personnes ayant eu un bypass rencontraient de grandes difficultés après l'opération, parfois dues à un mauvais accompagnement, voire un accompagnement inexistant en post-opératoire. A savoir premièrement des carences en tout genre qui occasionnent une grande fatigue et qui s'avèrent handicapantes dans la vie de tous les jours. Et deuxièmement, face à une perte trop rapide de poids, donc certes les problèmes de santé s'améliorent, mais au niveau psychologique, ça ne suit pas toujours. Il y a une modification tellement rapide du poids, et donc du corps, que les personnes n'acceptent pas facilement leur nouveau corps et qu'il y a une nouvelle souffrance qui apparaît. Donc c'est le maître mot de ce podcast, le fameux adage « mieux vaut prévenir que guérir » . Donc pour finir ce podcast, j'aimerais porter une réflexion qui nous concerne tous. personnellement, mais aussi en tant qu'éducateur, en tant que parent, etc. La prévention passe par trois grandes pistes. Premièrement, une des grandes pistes de prévention est de faire un réel travail sur l'alimentation et ce, dès le plus jeune âge. Bien manger, ça s'apprend, et la meilleure manière de l'inculquer à nos enfants, à notre entourage, est de l'appliquer à nous-mêmes. Les enfants imitent les adultes. Alors, d'un côté, il faut nous rééduquer nous-mêmes à bien manger. Et ça se transmettra finalement de génération en génération. Et d'un autre côté, il faut aussi combattre toutes les dérives autour de l'alimentation pour pas que ça n'atteigne les enfants, mais surtout les adolescents, voire certains adultes désespérés. J'entends par là tous les charlatans, tous les vendeurs de rêves qui, pour se faire de l'argent, vendent des produits minceurs ou des régimes miracles en tout genre, genre tu vas perdre 20 kilos en deux semaines. Il faut vraiment lutter contre cela et être... conscient que ce n'est pas une solution sur le long terme et ça peut, dans certains cas, voire la majorité des cas, aggraver l'obésité par l'effet yo-yo. La deuxième piste de prévention va porter sur l'activité physique. Il est urgent d'encourager les plus jeunes à faire du sport pour que ça devienne quelque chose de naturel, quelque chose de plaisant pour eux, si bien que faire du sport sera aussi primordial que d'aller manger, que d'aller dormir, que d'aller voir ses amis, etc. Nos sociétés se sont trop sédentarisées, il est donc important de sensibiliser dès le plus jeune âge à une activité physique régulière. Et enfin, la troisième piste de prévention est encore une fois l'aspect psychologique. Et là, le travail est à faire sur les petits, les adolescents, mais aussi sur les adultes. J'entends par là de lutter contre cet idéal, voire ce diktat minceur qui est véhiculé par les magazines, par les réseaux sociaux et qui malheureusement en fait sombrer plus d'une, car oui, ce sont plus souvent des femmes. Du côté des troubles du comportement alimentaire, la maigreur n'est pas la norme. Le but est d'avoir un poids santé pour éviter d'avoir des complications, des maladies. Le but n'est pas de ressembler à un mannequin ou à telle à telle personne, ni de se comparer à cette femme au corps parfait sur Instagram. Malheureusement, les réseaux sociaux sont utiles d'un côté, mais peuvent être très néfastes en ce qui concerne l'image du corps et envoyer des signaux subliminaux aux adolescents et même aux adultes sur ce que doit être un corps parfait, uniforme, lisse. Il n'y a pas un corps idéal, ton corps est idéal, l'essentiel est de bien t'y sentir. On arrive à la fin de ce quatrième épisode sur l'obésité. On a donc vu à quoi correspondait l'obésité, ses complications, qui sont le plus fréquemment des complications cardiovasculaires, métaboliques, respiratoires, ostéo-articulaires et psychosociales. Puis pour finir, on a évoqué ces grands axes de traitement, que sont l'alimentation saine et équilibrée, l'activité physique, l'aspect psychologique, le traitement des complications, le suivi sur le long terme et dans des cas rares et bien précis, la chirurgie. Sans oublier que la prévention reste le plus important, en éduquant enfants, parents dans ce sens, en portant une attention particulière encore sur l'alimentation, l'activité physique et l'aspect psychologique. J'espère que ce quatrième épisode t'aura été utile. Si tu veux encourager le podcast Minute Santé, je t'invite à le noter et à laisser un commentaire sur la plateforme d'écoute de ton choix, comme Apple Podcasts par exemple. et surtout d'en parler autour de toi. Sur ce, je te dis à la prochaine pour le cinquième épisode du podcast qui portera sur l'anémie.