Speaker #0Je n'ai rien à me mettre alors que les vêtements ne manquent pas dans mon dressing et je suis sûre que c'est aussi ton cas. Une fois je me suis dit je ne peux pas porter ça, c'est trop. Ou encore je suis toute boudinée et cette robe que j'aimais je ne rentre même plus dedans. Aujourd'hui j'aimerais t'amener à regarder ton dressing comme tu ne l'as jamais vu. Parce que lui aussi il joue un rôle. Un rôle dans les injonctions qu'on a intégrées, un rôle dans notre rapport à notre image et parfois un rôle de bouclier contre le vide, contre les décisions qu'on n'a pas prises. Et si ton dressing racontait ton histoire mieux que toi ? Pas ton style, pas ta mode, pas ton nombre de fringues, non. Ce qu'il dit de ton regard sur toi, sur ton corps, sur ta place. Aujourd'hui, on va ouvrir les portes, pas seulement celles de ton armoire, celles de ton propre reflet. Bienvenue dans Miroir Fou Malade. Je suis Emma, j'ai 48 ans. Ce podcast, c'est un endroit brut et doux à la fois. Un espace pour celles qui veulent qu'on leur foute la paix, avec leur corps, leur âge, leurs fringues trop petites. leur vie trop pleine ou trop vide. Ici, on parle vrai. On parle miroir, injonction, fatigue mentale, mais surtout, on cherche ce moment de paix avec soi. Alors, pose-toi, respire, on va y aller doucement, mais on va y aller. Donc mon dressing, lui, il est plutôt bien rangé, plutôt joli, plutôt rempli, mais malgré tout, il y a des fantômes à l'intérieur. J'ai des jeans trop petits, des robes que je n'ose plus porter. Des hauts qui ne me vont plus ou plus vraiment et que je n'aime plus. Des vêtements que je me garde en me disant « c'est plus de ton âge » ou « ça montre un peu trop ta peau » , une peau que je trouve trop flasque. Et pourtant, ils sont toujours là. Je ne les porte pas, mais je ne les donne pas non plus. Je ne les jette pas non plus. Je les regarde parfois et je me dis « peut-être un jour, au cas où, on ne sait jamais » . Il y en a d'autres que je garde parce qu'ils racontent une histoire que je n'ose pas encore refermer. Chaque matin, ce dressing me parle. Il me dit ce que je ne veux pas entendre, ce que je ne suis plus, ce que je crois devoir redevenir, ce que je n'accepte pas encore. Et parfois, heureusement, il me dit la femme extraordinaire que je suis. Je me demande ce que raconte le tien. Est-ce équilibré ? Oui ou non ? Donc ces vêtements, ils portent en eux toute une histoire que je n'ai pas encore osé raconter. Pas seulement l'histoire d'un corps qui change, l'histoire d'une femme qui a cru qu'elle devait être parfaite, toujours belle, toujours mince, toujours jeune. Il me parle de ce pacte silencieux que j'ai signé avec la société sans m'en rendre compte. Et je sais que pour toi aussi c'est le cas, peut-être pas dans les mêmes termes, mais qu'on le veuille ou non, ça s'infiltre en nous, à notre insu. Et franchement, répète après moi, parce que la suite va t'amener là. Fous-moi la paix. Mais bon, poursuivons le raisonnement. On nous a bourré les craintes d'injonction. Ne monte pas trop ta peau, cache ton ventre, attention à ton décolleté. Mais ça fait un peu mémé quand même. Et puis, il faut faire régime avant l'été. Et surtout, sois naturel. Mais pas trop quand même, parce que sinon ça fait négliger. Et même les mouvements qui prônent le body positif nous imposent parfois une nouvelle forme de pression. Aime-toi, peu importe comment tu es, tout de suite et dans ton entièreté. Mais aimer sans reflet, ce n'est pas toujours instantané, ce n'est pas un switch magique et en plus, on n'est pas obligé de tout aimer. Aimer sans reflet, c'est un chemin. C'est oser ne plus se faire de mal en silence et c'est accepter que ça peut prendre du temps. Revenons aux vêtements. Ces vêtements-là, qu'on ne porte plus. Ils ne couvrent plus rien, puisqu'on ne les met pas. Ils disent parfois ce qu'on n'arrive pas à se dire. Ils parlent de nostalgie, nostalgie du corps d'avant, du corps idéalisé. Ils parlent de ce qu'on n'ose pas porter, parce que ce n'est pas de notre âge, pas pour notre morphologie, pas la bonne couleur, parce que ce n'est plus à la mode. Et en plus, imagine ce que va penser Tata Paulette ou alors la collègue Micheline. Et pire encore, que pourraient penser ces gens dans la rue quand ils nous croisent ? Ces vêtements, ce n'est pas juste. du tissu. Ce sont des morceaux du passé. Un espoir, quand t'as acheté une pièce dont tu rêvais, mais que tu n'as pas eu le courage de porter. Des peurs. Pour ma part, ils parlent d'un corps que j'ai eu, d'un corps que j'ai fantasmé, du poids que j'ai perdu, puis repris. Des remarques que je me suis prises et que j'ai acceptées comme des vérités vraies. Et toi ? Combien de fois tu as renoncé à une tenue par peur de ton propre reflet, renvoyé par un regard extérieur, par une injonction extérieure ? Ces vêtements, ils racontent des refus. Refus d'acheter une taille au-dessus, comme si c'était la montre ultime. Refus d'accepter que ton corps évolue, comme si c'était une trahison envers une ancienne version de toi. Refus d'admettre que le temps passe et que c'est ok. Refus, quelque part, d'assumer qui tu es. Et si tu notais tes propres refus, et que tu commençais par lever tes propres interdictions, une après l'autre ? Au final, ne pas porter ces vêtements est une décision qui nous appartient. Ne pas avoir dans son dressing des vêtements qu'on aimerait est aussi une décision que nous avons prise toute seule. Nos vêtements, au fond, ils parlent de contrôle, de contrôler son image, contrôler sa valeur, contrôler une certaine forme de nostalgie. Toi comme moi, nous savons que nous sommes jugés en quelques secondes, selon notre apparence. Donc forcément, le dressing et le miroir, c'est un vrai gros sujet. Et je ne dis pas que ce n'est pas pertinent, selon les moments, de contrôler son image en choisissant avec conscience la tenue que l'on va porter. Mais tu as bien compris, ce n'est pas de ça que je parle. Si c'est pour nous faire du bien... c'est ok, mais là je te parle de tout le reste qui vient flinguer un peu notre image et qui fait que le miroir, il nous casse les pieds. Je vais te partager une belle prise de conscience personnelle pour que toi aussi, tu puisses faire la tienne. Je me suis aperçue que tous ces vêtements que je ne portais pas, ne parlaient pas de taille. Ils parlaient de moi, de ce que je n'avais pas osé régler, de ce que je n'avais pas osé quitter. Chaque pièce trop petite était une décision que je repoussais. Ben oui, qu'est-ce qu'elle fait là dans mon dressing ? Un choix que je ne faisais pas. un deuil que je refusais d'accueillir. C'était un peu comme si j'étais coincée entre deux mondes à ce moment-là. Celui dont je ne voulais plus et celui que je n'osais pas encore créer. Ben oui, j'ai une tenue que je n'ai jamais portée et j'attends l'occasion spéciale pour ça. Mais en vrai, je suis assez spéciale pour porter mes tenues quand je veux. Non, et toi aussi. Ne pas porter ces tenues pendant des mois me souffle inconsciemment que je ne peux pas me permettre de porter ce que je veux. Alors quoi ? Cette robe, elle doit rester une sorte de fantasme de moi-même en mode je gère et je suis au top ? Pfff, miroir, fous-moi la paix. Et toi, suggestion, mêlez ces robes que tu aimes, parce que parfois, il n'y a pas de plus tard. Et en plus, tu sais que tu vas te sentir super bien au moment où tu vas les mettre. Ah, je ne dis pas que tu n'as pas des petites choses à gérer par rapport au regard des autres, et si ça faisait trop, et si j'étais... je ne sais pas quoi. Mais bon, si tu oses, viens me raconter ça en DM sur Instagram. Je te rappelle, always au top. Ça me fera plaisir de savoir que tu as osé. Le dressing qui déborde. Et si quelque part, j'avais peur de vider mon dressing ? Parce que ? J'avais peur de faire vraiment de la place. Pas seulement pour de nouvelles fringues, mais pour une nouvelle version de moi, que je n'assume peut-être pas encore, pour une vie qui me correspond mieux. Parce que finalement, ces vêtements, peut-être que je les ai gardés, comme on garde des rêves frisés, comme on garde des promesses toxiques. Et pourtant, j'ai continué à acheter d'autres vêtements, que j'ai aussi parfois acheté pour combler, pour donner l'illusion que je suis là, que je maîtrise, que je gère. Et tout ce bazar-là, s'il m'empêchait de voir que ce n'était pas mon corps le problème, c'était tout ce que j'y projetais. Et maintenant, si tu regardais ton dressing en prenant en compte cette vérité, quelle vérité ? Ben qu'ils sont devenus des juges silencieux. Une sorte de rappel permanent de ce que tu n'es pas, de ce que tu n'oses pas être. Oui, oui, laisse-moi aller plus loin dans le raisonnement. Tu sais, il y a les vêtements stratégiques, ceux qui cachent, ceux qui attirent l'attention sur les « bonnes zones » , comme si certaines parties de nous méritaient d'être aimées et d'autres pas. Comme si notre corps était une maison, un zone restreinte. Ici, vous pouvez regarder, ici non. Je me définis par les parties de moi qui méritent d'être vues et je cache les autres. Je sais que tu as des tenues dans lesquelles tout est ok, toutes les parties de toi sont ok, ton dressing devrait être celui-là. Mais je sais que ce n'est pas le cas. En tout cas, ça l'est pour la majorité d'entre nous. Mon dressing est comme une mémoire sélective. Bien sûr, on ne fait pas cette façon consciente. Il rappelle nos jours meilleurs, mais jamais les larmes versées pour entrer dans tel pantalon, ni l'énergie dépensée pour ressembler à un modèle extérieur. Jamais. La violence de ce que l'on s'impose pour ressembler à une version de nous qu'on ne sera peut-être jamais. Alors, ne devrait-on pas se foutre la paix si on arrêtait d'utiliser nos vêtements comme des preuves à charge, comme des tests permanents de notre valeur ? Quand je me regarde dans la glace, ce n'est pas seulement mon image que je vois. Je vois aussi toutes les injonctions qu'on m'a balancées, tous les regards qu'on m'a imposés, toutes les comparaisons que j'ai intégrées sans le vouloir. Je vois les sourires forcés. Les critiques sur mes joues qui sont un peu trop rondes, les regards pesants sur mes bras. Je vois les années où je n'étais jamais assez. Et ce dressing, avec toutes ces pièces trop petites ou ces pièces que je ne porte pas, est devenu une sorte de prolongement silencieux de tout ça. Alors, pourquoi ne pas faire de ton dressing un endroit où tu te sens bien, où chaque vêtement te respecte, te soutient, te représente. Chaque vêtement est là pour te rappeler qu'un jour après l'autre, Tu apprends à t'aimer un peu plus qu'un jour après l'autre. Tu t'affirmes en étant celle que tu es aujourd'hui. Encore une fois, je ne dis pas qu'on est obligé de tout aimer. Je ne dis pas qu'on est obligé de se résigner. Bien au contraire. Je suis la première à dire que c'est la version de toi que tu es aujourd'hui. Et s'il y a des parties de toi que tu souhaites améliorer, Fais-le, mets un bas après l'autre, et n'attends pas cette version de toi idéalisée pour t'aimer. Donc, dans ton dressing, que tes vêtements ne soient plus là pour t'aider à mincir, pour t'encourager à changer, pour te rappeler que tu n'es pas assez pour porter cette robe que tu aimes tant. Et je finis par me demander, si tu te mettais à faire du tri, si tu faisais de la place, qu'est-ce que tu accueillerais ? Qu'est-ce que tu serais prête à vivre ? Quelle version de toi serais-tu prête à incarner ? Encore une fois, si tu réponds à ces questions, viens me les partager sur Instagram en DM ou par mail. Je te laisserai le mail dans la description. Alors oui, peut-être que ça fait beaucoup de questions, mais note-les quelque part. Et si le cœur t'en dit, tu y répondras. Mais je t'invite quand même à regarder ton récit autrement. Pas à tout jeter, pas à tout triguer, pas à te brusquer, pas à aller te fâcher avec ton banquier pour aller tout racheter aujourd'hui. Parce que sinon, ça voudrait dire que tu n'as rien. pris, parce que c'est un processus, un parcours. L'idée n'est pas d'enlever pour racheter des choses qui ne correspondent pas, mais juste demande-toi est-ce que ce vêtement m'aide à être bien maintenant ? Pas à me camoufler, pas à espérer redevenir une ancienne version ou une version idéalisée, juste à être là, dans ce corps, aujourd'hui. Si la réponse te sert le cœur, pose-le. Tu n'as pas à t'obliger de porter ton passé, ni à t'obliger à porter des vêtements qui feront l'effet des balas blancs. Tu sais, celles dont je t'ai parlé dans l'épisode 1. Tu as le droit de t'habiller pour ton présent. Tu as le droit de t'habiller pour que ton miroir te foute la paix, pour que tu ne laisses personne, même pas toi-même, venir te diminuer. Tu as le droit de t'habiller comme tu aimes, peu importe ton âge et ta morphologie, parce que tu mérites mieux qu'une guerre contre ton reflet et mieux qu'une guerre silencieuse dans ton armoire. Et si on commençait doucement à faire de la place pour celle que tu es maintenant. Pour celle que tu espères devenir, elle viendra naturellement. Ni pour celle que tu regrettes d'avoir été, juste toi, maintenant. Merci d'avoir écouté cet épisode. S'il t'a parlé, tu peux t'abonner, le partager, laisser quelques étoiles et même un commentaire, ça fait une grande différence pour moi. Et si tu veux commencer à mettre un peu d'amour dans ton image, ton corps, ton dressing, j'ai créé un kit tout doux pour ça, il s'appelle Mon Reflet, Mes Règles. C'est un point de départ pour arrêter la guerre et reprendre ta place en douceur. Le lien est dans ma description. Et sinon, dans le prochain épisode, on parlera de cette fameuse zone de confort. Parce que oui, elle aussi, elle a un lien avec la façon dont on se voit. Est-elle vraiment si confortable qu'on le croit ? Est-ce qu'on doit toujours en sortir ? Est-ce qu'on pourrait l'agrandir à notre façon ? On se retrouve très vite. Et en attendant, rappelle-toi, tu n'as pas à devenir une version de toi. idéaliser où tu méfies de te sentir bien maintenant, en étant au top de toi, pas des attentes. Bienvenue chez toi !