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Mon Avocat, ma Famille & Moi

S3- Ep 1 : Qu'est-ce que l'emprise ?

S3- Ep 1 : Qu'est-ce que l'emprise ?

11min |09/04/2024
Play
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11min |09/04/2024
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Description

Cet épisode du podcast "Mon Avocat, ma Famille & Moi" se concentre sur la question de l'emprise dans les relations de couple. Il explore la définition d'un couple dysfonctionnel, aborde les différentes formes de violences conjugales et explique le processus d'emprise. L'épisode propose également des conseils sur comment sortir de l'emprise et souligne l'importance d'un accompagnement professionnel.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon avocat, ma famille et moi. Le podcast qui parle famille, enfants, séparation et surtout émotion. L'idée de cet épisode est née grâce à l'association nantaise Question Confiance qui accompagne les femmes blessées par la vie. C'est un lieu d'écoute, un espace de liberté et de partage. Cette association qui propose un accompagnement sur plusieurs mois, rythmé de temps d'échange individuel et d'atelier collectif pour aider les femmes à reprendre confiance, m'a fait l'honneur de m'inviter à intervenir pour leur disant. Cet épisode sur l'emprise reprend en partie mon intervention. Nous allons commencer par définir ce qu'est un couple dysfonctionnel. Il existe toutes sortes de couples, dont la relation conjugale est plus ou moins harmonieuse. Certains couples sont complémentaires, certains sont fusionnels ou indépendants. Et puis il arrive qu'un couple soit dysfonctionnel. Mais de quoi parle-t-on quand on parle de couple dysfonctionnel ou toxique ? Un couple dysfonctionnel, c'est une relation dans laquelle la communication, la compromission ou l'amour sont manquants ou altérés. Cela peut se manifester par des disputes constantes, un manque de respect mutuel, une dépendance émotionnelle excessive ou un manque de satisfaction dans la relation. Souvent, dans un couple dysfonctionnel, l'un ou les deux partenaires peuvent se sentir insatisfaits, non valorisés ou ignorés. Attention, la majorité des couples se disputent, souvent pour des motifs banals du quotidien ou sur l'éducation des enfants. Et cela est normal. Chacun est sur un pied d'égalité. La relation n'est pas abîmée par ces disputes. Dans le cas d'un couple dysfonctionnel, les disputes sont continuelles et sont marquées par un manque de respect des insultes du dénigrement. Même si la violence n'est pas présente dans tous les couples dysfonctionnels, c'est tout de même quelque chose de courant dans ces couples. Comment définir les violences conjugales ? Il m'arrive régulièrement, en rendez-vous à mon cabinet, qu'une personne que je perçois comme potentiellement victime de violences conjugales me réponde que ce n'est pas le cas, quand je lui pose la question, que son conjoint ne l'a jamais frappée, ou juste une gifle, une fois. Pourtant, lorsque l'on commence à creuser, cette personne se révèle effectivement être victime de violences. Mais alors, pourquoi ne se sent-elle pas victime ? Tout d'abord, il ne faut pas ignorer qu'il est C'est difficile d'admettre que l'on est victime de violences. Le sentiment de culpabilité est souvent très fort. La personne ne souhaite pas qu'on la voit comme une victime et se demande souvent comment elle a pu laisser les choses aller aussi loin. Mais il y a aussi la méconnaissance de ce que sont les violences conjugales. Beaucoup sont persuadés qu'il n'y a violence que si l'on parle de violence physique. Quand on reçoit une gifle, un coup de poing, deux pieds, c'est concret. On peut faire constater ses blessures, ses hématomes par un médecin. C'est difficilement contestable. Mais qu'en est-il en matière de violences psychologiques, économiques, verbales ? Ce sont également des violences, mais plus insidieuses. Le fait d'être constamment rabaissé quand l'autre nous répond que c'est juste qu'on n'a pas d'humour, ou de ne pas avoir accès à un compte bancaire, ou de se faire traiter de conne ou de bonne à rien à longueur de journée. Est-ce vraiment une violence ? Est-ce qu'on n'est pas un peu responsable de la situation ? Puis comment le prouver ? Ces violences sont insidieuses, car elles ne laissent pas de marques visibles. Elles sont plus difficiles à prouver. Et pourtant, elles font tout autant, voire plus de dégâts que les violences physiques. Dans le cadre de ces violences conjugales, on retrouve la notion d'emprise, qui nous amène à nous interroger sur ce terme. Qu'est-ce que l'emprise ? L'emprise, c'est un processus psychologique, par lequel une personne exerce une domination ou un contrôle sur une autre. C'est un mécanisme subtil et progressif qui peut se manifester dans divers contextes, notamment dans les relations de couple. La personne sous emprise peut avoir du mal à percevoir cette manipulation et à se libérer de cette influence néfaste. C'est une forme de violence psychologique qui peut avoir des conséquences graves sur la santé mentale et le bien-être de la personne concernée. L'emprise est la conséquence des violences conjugales. Les violences vous font entrer dans un cercle. vicieux, fait de dénigrements, d'insultes, voire de coups, qui petit à petit vont vous faire perdre votre estime de vous et votre confiance en vos capacités, et va progressivement vous isoler. Car la personne victime de ces violences éprouve de la culpabilité et de la honte. Elle va donc progressivement s'éloigner de sa famille et de ses amis, ce qui la rend encore plus... Elle devient vulnérable et permet à son conjoint de maintenir son emprise. Elle devient peu à peu incapable de se défendre et de sortir de cette situation. En sortir devient de plus en plus difficile, tant elle a perdu toute confiance en ses capacités personnelles. À force d'entendre au quotidien que l'on n'est bon à rien, et que sans son conjoint on ne serait rien, on serait à la rue, eh bien on finit par le croire. Et il devient extrêmement difficile de demander de l'aide. L'emprise peut perdurer après la séparation du couple. On parle alors de contrôle coercitif. Dans les violences conjugales, il est toujours question de contrôle et de pouvoir, de l'aide. l'un des conjoints sur l'autre. Le contrôle coercitif s'inscrit dans ce cadre. Le conjoint violent veut à tout prix garder le contrôle et le pouvoir sur son ex. Pour cela, il va user de menaces, d'agressions, pour maintenir son ex-conjoint dans une situation de stress et de peur. Cette peur constante conduit à l'isolement. Il espère ainsi reprendre le pouvoir et le contrôle sur sa victime. La période post-rupture est particulièrement sensible et il est important de le faire. Il est indispensable de n'énoncer tout acte d'agression et ou de menace. Comment peut-on sortir de l'emprise ? Il faut souvent un élément déclencheur, le coup de trop, ce moment où on a vraiment craint pour sa vie, ou les violences contre les enfants. Ce sont les éléments déclencheurs les plus courants. Tant que les violences étaient exercées sur la victime, elle pouvait l'accepter. Mais cela lui devient insupportable quand cela touche aux enfants. Cela peut être aussi l'entrée du juge pour enfants dans la boucle. En effet, les violences intrafamiliales impactent lourdement les enfants. Il n'est pas rare qu'une information préoccupante soit réalisée par les services médicaux ou l'école, ce qui aura pour effet de faire entrer en jeu les services de l'aide sociale à l'enfance, et le plus souvent le juge pour enfants. Cela peut être aussi le premier rendez-vous chez un avocat ou auprès d'un thérapeute. Cette entrée d'un tiers dans le huis clos familial est souvent la première brèche qui va permettre de sortir de la situation d'emprise. Ce regard extérieur va vous permettre de se réunir en lien avec l'enfance. Il va vous faire entrer dans un cercle positif. Le regard qui va être porté par ce professionnel donne enfin le sentiment d'exister et d'être pris en considération. Ce qui va renforcer le sentiment de compétence et donc de reprise de conscience. Et qui va conduire au rétablissement du lien social. Le cercle vertueux se met en place et c'est lui qui va permettre de sortir de la situation d'emprise. Sortir de cette situation est une épreuve, se met d'embûche. Et il n'est pas rare que cela se fasse par à-coups. Le premier rendez-vous avec votre avocat ne sera pas toujours suffisant pour que vous lanciez une procédure. Les doutes vont certainement vous assaillir. Cette hésitation est normale et votre avocat ne vous en tiendra pas rigueur. Il a l'habitude et sait à quel point il vous faut du courage pour sortir de l'emprise de votre conjoint. Les situations d'emprise nécessitent le plus souvent l'intervention de plusieurs professionnels. Avocats, psychologues ou thérapeutes, aides sociales à l'enfance. Cette équipe pluridisciplinaire permet de vous accompagner et de vous soutenir dans l'ensemble des démarches que vous allez devoir mener. Il est indispensable de se faire accompagner et soutenir psychologiquement. Souvent, les personnes victimes de violences conjugales vont immédiatement mettre en place un suivi psychologique pour les enfants, suite à la séparation. Mais elles vont négliger de penser à elles et se placent dans un second temps, quand elles auront le temps. Elles sont tellement habituées à ce que leurs besoins soient niés. qu'elle ne pense même plus à elle. Pourtant, ce soutien est indispensable, car le traumatisme, allant parfois jusqu'au stress post-traumatique, est bien réel pour les victimes. Vous avez besoin de vous reconstruire et de reprendre confiance en vous et en votre valeur. Si les débuts sont souvent difficiles et emprunts de doutes, il n'est pas rare, quelques semaines ou mois plus tard, de retrouver la personne méconnaissable. En effet, sorti du contrôle de leur ex-conjoint, la confiance revient peu à peu. Les personnes se redressent physiquement. Ces personnes qui semblaient éteintes de l'intérieur retrouvent leur énergie en reprenant le contrôle de leur vie. Et maintenant, judiciairement, que va-t-il se passer ? Il s'agit d'une alliance entre le juge pour enfants et le juge aux affaires familiales. Le juge pour enfants intervient souvent dans le cadre des violences intrafamiliales. Le juge pour enfants a pour mission la protection des mineurs en danger. Il intervient dans le cadre de l'assistance éducative et peut organiser les droits de visite des parents en l'absence de décision du juge aux affaires familiales, fixant la résidence et le droit de visite et d'hébergement des parents. Il peut mettre en place des droits de visite en présence d'un tiers afin de sécuriser les rencontres entre les enfants et l'un des parents ou les deux. Le juge aux affaires familiales, quant à lui, peut intervenir dans le cadre de l'urgence pour protéger le conjoint victime par le biais d'une ordonnance de protection. Cette procédure très rapide, en quelques jours, permet de protéger la victime en excluant le conjoint violent du domicile et en organisant la résidence des enfants et le droit de visite et d'hébergement du parent. L'ordonnance de protection est une décision provisoire qui a une validité de 6 mois, sauf si une autre procédure est introduite devant ce juge, par exemple une procédure de divorce ou une procédure de fixation de la résidence et du droit de visite et d'hébergement en cas de parent non marié. La décision du juge aux affaires familiales ne va trouver à s'appliquer que si elle n'entre pas en contradiction avec les mesures prises par le juge pour enfants. En effet, si le juge des enfants a mis en place des visites en présence d'un tiers pour l'un des parents, le droit de visite et d'hébergement fixé par le juge aux affaires familiales ne s'appliquera qu'une fois que la mesure du juge pour enfants sera levée. Voilà, nous arrivons à la fin de cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à le faire écouter autour de vous et à me mettre une très bonne note sur les plateformes d'écoute afin que d'autres personnes puissent découvrir ce podcast.

Description

Cet épisode du podcast "Mon Avocat, ma Famille & Moi" se concentre sur la question de l'emprise dans les relations de couple. Il explore la définition d'un couple dysfonctionnel, aborde les différentes formes de violences conjugales et explique le processus d'emprise. L'épisode propose également des conseils sur comment sortir de l'emprise et souligne l'importance d'un accompagnement professionnel.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon avocat, ma famille et moi. Le podcast qui parle famille, enfants, séparation et surtout émotion. L'idée de cet épisode est née grâce à l'association nantaise Question Confiance qui accompagne les femmes blessées par la vie. C'est un lieu d'écoute, un espace de liberté et de partage. Cette association qui propose un accompagnement sur plusieurs mois, rythmé de temps d'échange individuel et d'atelier collectif pour aider les femmes à reprendre confiance, m'a fait l'honneur de m'inviter à intervenir pour leur disant. Cet épisode sur l'emprise reprend en partie mon intervention. Nous allons commencer par définir ce qu'est un couple dysfonctionnel. Il existe toutes sortes de couples, dont la relation conjugale est plus ou moins harmonieuse. Certains couples sont complémentaires, certains sont fusionnels ou indépendants. Et puis il arrive qu'un couple soit dysfonctionnel. Mais de quoi parle-t-on quand on parle de couple dysfonctionnel ou toxique ? Un couple dysfonctionnel, c'est une relation dans laquelle la communication, la compromission ou l'amour sont manquants ou altérés. Cela peut se manifester par des disputes constantes, un manque de respect mutuel, une dépendance émotionnelle excessive ou un manque de satisfaction dans la relation. Souvent, dans un couple dysfonctionnel, l'un ou les deux partenaires peuvent se sentir insatisfaits, non valorisés ou ignorés. Attention, la majorité des couples se disputent, souvent pour des motifs banals du quotidien ou sur l'éducation des enfants. Et cela est normal. Chacun est sur un pied d'égalité. La relation n'est pas abîmée par ces disputes. Dans le cas d'un couple dysfonctionnel, les disputes sont continuelles et sont marquées par un manque de respect des insultes du dénigrement. Même si la violence n'est pas présente dans tous les couples dysfonctionnels, c'est tout de même quelque chose de courant dans ces couples. Comment définir les violences conjugales ? Il m'arrive régulièrement, en rendez-vous à mon cabinet, qu'une personne que je perçois comme potentiellement victime de violences conjugales me réponde que ce n'est pas le cas, quand je lui pose la question, que son conjoint ne l'a jamais frappée, ou juste une gifle, une fois. Pourtant, lorsque l'on commence à creuser, cette personne se révèle effectivement être victime de violences. Mais alors, pourquoi ne se sent-elle pas victime ? Tout d'abord, il ne faut pas ignorer qu'il est C'est difficile d'admettre que l'on est victime de violences. Le sentiment de culpabilité est souvent très fort. La personne ne souhaite pas qu'on la voit comme une victime et se demande souvent comment elle a pu laisser les choses aller aussi loin. Mais il y a aussi la méconnaissance de ce que sont les violences conjugales. Beaucoup sont persuadés qu'il n'y a violence que si l'on parle de violence physique. Quand on reçoit une gifle, un coup de poing, deux pieds, c'est concret. On peut faire constater ses blessures, ses hématomes par un médecin. C'est difficilement contestable. Mais qu'en est-il en matière de violences psychologiques, économiques, verbales ? Ce sont également des violences, mais plus insidieuses. Le fait d'être constamment rabaissé quand l'autre nous répond que c'est juste qu'on n'a pas d'humour, ou de ne pas avoir accès à un compte bancaire, ou de se faire traiter de conne ou de bonne à rien à longueur de journée. Est-ce vraiment une violence ? Est-ce qu'on n'est pas un peu responsable de la situation ? Puis comment le prouver ? Ces violences sont insidieuses, car elles ne laissent pas de marques visibles. Elles sont plus difficiles à prouver. Et pourtant, elles font tout autant, voire plus de dégâts que les violences physiques. Dans le cadre de ces violences conjugales, on retrouve la notion d'emprise, qui nous amène à nous interroger sur ce terme. Qu'est-ce que l'emprise ? L'emprise, c'est un processus psychologique, par lequel une personne exerce une domination ou un contrôle sur une autre. C'est un mécanisme subtil et progressif qui peut se manifester dans divers contextes, notamment dans les relations de couple. La personne sous emprise peut avoir du mal à percevoir cette manipulation et à se libérer de cette influence néfaste. C'est une forme de violence psychologique qui peut avoir des conséquences graves sur la santé mentale et le bien-être de la personne concernée. L'emprise est la conséquence des violences conjugales. Les violences vous font entrer dans un cercle. vicieux, fait de dénigrements, d'insultes, voire de coups, qui petit à petit vont vous faire perdre votre estime de vous et votre confiance en vos capacités, et va progressivement vous isoler. Car la personne victime de ces violences éprouve de la culpabilité et de la honte. Elle va donc progressivement s'éloigner de sa famille et de ses amis, ce qui la rend encore plus... Elle devient vulnérable et permet à son conjoint de maintenir son emprise. Elle devient peu à peu incapable de se défendre et de sortir de cette situation. En sortir devient de plus en plus difficile, tant elle a perdu toute confiance en ses capacités personnelles. À force d'entendre au quotidien que l'on n'est bon à rien, et que sans son conjoint on ne serait rien, on serait à la rue, eh bien on finit par le croire. Et il devient extrêmement difficile de demander de l'aide. L'emprise peut perdurer après la séparation du couple. On parle alors de contrôle coercitif. Dans les violences conjugales, il est toujours question de contrôle et de pouvoir, de l'aide. l'un des conjoints sur l'autre. Le contrôle coercitif s'inscrit dans ce cadre. Le conjoint violent veut à tout prix garder le contrôle et le pouvoir sur son ex. Pour cela, il va user de menaces, d'agressions, pour maintenir son ex-conjoint dans une situation de stress et de peur. Cette peur constante conduit à l'isolement. Il espère ainsi reprendre le pouvoir et le contrôle sur sa victime. La période post-rupture est particulièrement sensible et il est important de le faire. Il est indispensable de n'énoncer tout acte d'agression et ou de menace. Comment peut-on sortir de l'emprise ? Il faut souvent un élément déclencheur, le coup de trop, ce moment où on a vraiment craint pour sa vie, ou les violences contre les enfants. Ce sont les éléments déclencheurs les plus courants. Tant que les violences étaient exercées sur la victime, elle pouvait l'accepter. Mais cela lui devient insupportable quand cela touche aux enfants. Cela peut être aussi l'entrée du juge pour enfants dans la boucle. En effet, les violences intrafamiliales impactent lourdement les enfants. Il n'est pas rare qu'une information préoccupante soit réalisée par les services médicaux ou l'école, ce qui aura pour effet de faire entrer en jeu les services de l'aide sociale à l'enfance, et le plus souvent le juge pour enfants. Cela peut être aussi le premier rendez-vous chez un avocat ou auprès d'un thérapeute. Cette entrée d'un tiers dans le huis clos familial est souvent la première brèche qui va permettre de sortir de la situation d'emprise. Ce regard extérieur va vous permettre de se réunir en lien avec l'enfance. Il va vous faire entrer dans un cercle positif. Le regard qui va être porté par ce professionnel donne enfin le sentiment d'exister et d'être pris en considération. Ce qui va renforcer le sentiment de compétence et donc de reprise de conscience. Et qui va conduire au rétablissement du lien social. Le cercle vertueux se met en place et c'est lui qui va permettre de sortir de la situation d'emprise. Sortir de cette situation est une épreuve, se met d'embûche. Et il n'est pas rare que cela se fasse par à-coups. Le premier rendez-vous avec votre avocat ne sera pas toujours suffisant pour que vous lanciez une procédure. Les doutes vont certainement vous assaillir. Cette hésitation est normale et votre avocat ne vous en tiendra pas rigueur. Il a l'habitude et sait à quel point il vous faut du courage pour sortir de l'emprise de votre conjoint. Les situations d'emprise nécessitent le plus souvent l'intervention de plusieurs professionnels. Avocats, psychologues ou thérapeutes, aides sociales à l'enfance. Cette équipe pluridisciplinaire permet de vous accompagner et de vous soutenir dans l'ensemble des démarches que vous allez devoir mener. Il est indispensable de se faire accompagner et soutenir psychologiquement. Souvent, les personnes victimes de violences conjugales vont immédiatement mettre en place un suivi psychologique pour les enfants, suite à la séparation. Mais elles vont négliger de penser à elles et se placent dans un second temps, quand elles auront le temps. Elles sont tellement habituées à ce que leurs besoins soient niés. qu'elle ne pense même plus à elle. Pourtant, ce soutien est indispensable, car le traumatisme, allant parfois jusqu'au stress post-traumatique, est bien réel pour les victimes. Vous avez besoin de vous reconstruire et de reprendre confiance en vous et en votre valeur. Si les débuts sont souvent difficiles et emprunts de doutes, il n'est pas rare, quelques semaines ou mois plus tard, de retrouver la personne méconnaissable. En effet, sorti du contrôle de leur ex-conjoint, la confiance revient peu à peu. Les personnes se redressent physiquement. Ces personnes qui semblaient éteintes de l'intérieur retrouvent leur énergie en reprenant le contrôle de leur vie. Et maintenant, judiciairement, que va-t-il se passer ? Il s'agit d'une alliance entre le juge pour enfants et le juge aux affaires familiales. Le juge pour enfants intervient souvent dans le cadre des violences intrafamiliales. Le juge pour enfants a pour mission la protection des mineurs en danger. Il intervient dans le cadre de l'assistance éducative et peut organiser les droits de visite des parents en l'absence de décision du juge aux affaires familiales, fixant la résidence et le droit de visite et d'hébergement des parents. Il peut mettre en place des droits de visite en présence d'un tiers afin de sécuriser les rencontres entre les enfants et l'un des parents ou les deux. Le juge aux affaires familiales, quant à lui, peut intervenir dans le cadre de l'urgence pour protéger le conjoint victime par le biais d'une ordonnance de protection. Cette procédure très rapide, en quelques jours, permet de protéger la victime en excluant le conjoint violent du domicile et en organisant la résidence des enfants et le droit de visite et d'hébergement du parent. L'ordonnance de protection est une décision provisoire qui a une validité de 6 mois, sauf si une autre procédure est introduite devant ce juge, par exemple une procédure de divorce ou une procédure de fixation de la résidence et du droit de visite et d'hébergement en cas de parent non marié. La décision du juge aux affaires familiales ne va trouver à s'appliquer que si elle n'entre pas en contradiction avec les mesures prises par le juge pour enfants. En effet, si le juge des enfants a mis en place des visites en présence d'un tiers pour l'un des parents, le droit de visite et d'hébergement fixé par le juge aux affaires familiales ne s'appliquera qu'une fois que la mesure du juge pour enfants sera levée. Voilà, nous arrivons à la fin de cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à le faire écouter autour de vous et à me mettre une très bonne note sur les plateformes d'écoute afin que d'autres personnes puissent découvrir ce podcast.

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Cet épisode du podcast "Mon Avocat, ma Famille & Moi" se concentre sur la question de l'emprise dans les relations de couple. Il explore la définition d'un couple dysfonctionnel, aborde les différentes formes de violences conjugales et explique le processus d'emprise. L'épisode propose également des conseils sur comment sortir de l'emprise et souligne l'importance d'un accompagnement professionnel.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon avocat, ma famille et moi. Le podcast qui parle famille, enfants, séparation et surtout émotion. L'idée de cet épisode est née grâce à l'association nantaise Question Confiance qui accompagne les femmes blessées par la vie. C'est un lieu d'écoute, un espace de liberté et de partage. Cette association qui propose un accompagnement sur plusieurs mois, rythmé de temps d'échange individuel et d'atelier collectif pour aider les femmes à reprendre confiance, m'a fait l'honneur de m'inviter à intervenir pour leur disant. Cet épisode sur l'emprise reprend en partie mon intervention. Nous allons commencer par définir ce qu'est un couple dysfonctionnel. Il existe toutes sortes de couples, dont la relation conjugale est plus ou moins harmonieuse. Certains couples sont complémentaires, certains sont fusionnels ou indépendants. Et puis il arrive qu'un couple soit dysfonctionnel. Mais de quoi parle-t-on quand on parle de couple dysfonctionnel ou toxique ? Un couple dysfonctionnel, c'est une relation dans laquelle la communication, la compromission ou l'amour sont manquants ou altérés. Cela peut se manifester par des disputes constantes, un manque de respect mutuel, une dépendance émotionnelle excessive ou un manque de satisfaction dans la relation. Souvent, dans un couple dysfonctionnel, l'un ou les deux partenaires peuvent se sentir insatisfaits, non valorisés ou ignorés. Attention, la majorité des couples se disputent, souvent pour des motifs banals du quotidien ou sur l'éducation des enfants. Et cela est normal. Chacun est sur un pied d'égalité. La relation n'est pas abîmée par ces disputes. Dans le cas d'un couple dysfonctionnel, les disputes sont continuelles et sont marquées par un manque de respect des insultes du dénigrement. Même si la violence n'est pas présente dans tous les couples dysfonctionnels, c'est tout de même quelque chose de courant dans ces couples. Comment définir les violences conjugales ? Il m'arrive régulièrement, en rendez-vous à mon cabinet, qu'une personne que je perçois comme potentiellement victime de violences conjugales me réponde que ce n'est pas le cas, quand je lui pose la question, que son conjoint ne l'a jamais frappée, ou juste une gifle, une fois. Pourtant, lorsque l'on commence à creuser, cette personne se révèle effectivement être victime de violences. Mais alors, pourquoi ne se sent-elle pas victime ? Tout d'abord, il ne faut pas ignorer qu'il est C'est difficile d'admettre que l'on est victime de violences. Le sentiment de culpabilité est souvent très fort. La personne ne souhaite pas qu'on la voit comme une victime et se demande souvent comment elle a pu laisser les choses aller aussi loin. Mais il y a aussi la méconnaissance de ce que sont les violences conjugales. Beaucoup sont persuadés qu'il n'y a violence que si l'on parle de violence physique. Quand on reçoit une gifle, un coup de poing, deux pieds, c'est concret. On peut faire constater ses blessures, ses hématomes par un médecin. C'est difficilement contestable. Mais qu'en est-il en matière de violences psychologiques, économiques, verbales ? Ce sont également des violences, mais plus insidieuses. Le fait d'être constamment rabaissé quand l'autre nous répond que c'est juste qu'on n'a pas d'humour, ou de ne pas avoir accès à un compte bancaire, ou de se faire traiter de conne ou de bonne à rien à longueur de journée. Est-ce vraiment une violence ? Est-ce qu'on n'est pas un peu responsable de la situation ? Puis comment le prouver ? Ces violences sont insidieuses, car elles ne laissent pas de marques visibles. Elles sont plus difficiles à prouver. Et pourtant, elles font tout autant, voire plus de dégâts que les violences physiques. Dans le cadre de ces violences conjugales, on retrouve la notion d'emprise, qui nous amène à nous interroger sur ce terme. Qu'est-ce que l'emprise ? L'emprise, c'est un processus psychologique, par lequel une personne exerce une domination ou un contrôle sur une autre. C'est un mécanisme subtil et progressif qui peut se manifester dans divers contextes, notamment dans les relations de couple. La personne sous emprise peut avoir du mal à percevoir cette manipulation et à se libérer de cette influence néfaste. C'est une forme de violence psychologique qui peut avoir des conséquences graves sur la santé mentale et le bien-être de la personne concernée. L'emprise est la conséquence des violences conjugales. Les violences vous font entrer dans un cercle. vicieux, fait de dénigrements, d'insultes, voire de coups, qui petit à petit vont vous faire perdre votre estime de vous et votre confiance en vos capacités, et va progressivement vous isoler. Car la personne victime de ces violences éprouve de la culpabilité et de la honte. Elle va donc progressivement s'éloigner de sa famille et de ses amis, ce qui la rend encore plus... Elle devient vulnérable et permet à son conjoint de maintenir son emprise. Elle devient peu à peu incapable de se défendre et de sortir de cette situation. En sortir devient de plus en plus difficile, tant elle a perdu toute confiance en ses capacités personnelles. À force d'entendre au quotidien que l'on n'est bon à rien, et que sans son conjoint on ne serait rien, on serait à la rue, eh bien on finit par le croire. Et il devient extrêmement difficile de demander de l'aide. L'emprise peut perdurer après la séparation du couple. On parle alors de contrôle coercitif. Dans les violences conjugales, il est toujours question de contrôle et de pouvoir, de l'aide. l'un des conjoints sur l'autre. Le contrôle coercitif s'inscrit dans ce cadre. Le conjoint violent veut à tout prix garder le contrôle et le pouvoir sur son ex. Pour cela, il va user de menaces, d'agressions, pour maintenir son ex-conjoint dans une situation de stress et de peur. Cette peur constante conduit à l'isolement. Il espère ainsi reprendre le pouvoir et le contrôle sur sa victime. La période post-rupture est particulièrement sensible et il est important de le faire. Il est indispensable de n'énoncer tout acte d'agression et ou de menace. Comment peut-on sortir de l'emprise ? Il faut souvent un élément déclencheur, le coup de trop, ce moment où on a vraiment craint pour sa vie, ou les violences contre les enfants. Ce sont les éléments déclencheurs les plus courants. Tant que les violences étaient exercées sur la victime, elle pouvait l'accepter. Mais cela lui devient insupportable quand cela touche aux enfants. Cela peut être aussi l'entrée du juge pour enfants dans la boucle. En effet, les violences intrafamiliales impactent lourdement les enfants. Il n'est pas rare qu'une information préoccupante soit réalisée par les services médicaux ou l'école, ce qui aura pour effet de faire entrer en jeu les services de l'aide sociale à l'enfance, et le plus souvent le juge pour enfants. Cela peut être aussi le premier rendez-vous chez un avocat ou auprès d'un thérapeute. Cette entrée d'un tiers dans le huis clos familial est souvent la première brèche qui va permettre de sortir de la situation d'emprise. Ce regard extérieur va vous permettre de se réunir en lien avec l'enfance. Il va vous faire entrer dans un cercle positif. Le regard qui va être porté par ce professionnel donne enfin le sentiment d'exister et d'être pris en considération. Ce qui va renforcer le sentiment de compétence et donc de reprise de conscience. Et qui va conduire au rétablissement du lien social. Le cercle vertueux se met en place et c'est lui qui va permettre de sortir de la situation d'emprise. Sortir de cette situation est une épreuve, se met d'embûche. Et il n'est pas rare que cela se fasse par à-coups. Le premier rendez-vous avec votre avocat ne sera pas toujours suffisant pour que vous lanciez une procédure. Les doutes vont certainement vous assaillir. Cette hésitation est normale et votre avocat ne vous en tiendra pas rigueur. Il a l'habitude et sait à quel point il vous faut du courage pour sortir de l'emprise de votre conjoint. Les situations d'emprise nécessitent le plus souvent l'intervention de plusieurs professionnels. Avocats, psychologues ou thérapeutes, aides sociales à l'enfance. Cette équipe pluridisciplinaire permet de vous accompagner et de vous soutenir dans l'ensemble des démarches que vous allez devoir mener. Il est indispensable de se faire accompagner et soutenir psychologiquement. Souvent, les personnes victimes de violences conjugales vont immédiatement mettre en place un suivi psychologique pour les enfants, suite à la séparation. Mais elles vont négliger de penser à elles et se placent dans un second temps, quand elles auront le temps. Elles sont tellement habituées à ce que leurs besoins soient niés. qu'elle ne pense même plus à elle. Pourtant, ce soutien est indispensable, car le traumatisme, allant parfois jusqu'au stress post-traumatique, est bien réel pour les victimes. Vous avez besoin de vous reconstruire et de reprendre confiance en vous et en votre valeur. Si les débuts sont souvent difficiles et emprunts de doutes, il n'est pas rare, quelques semaines ou mois plus tard, de retrouver la personne méconnaissable. En effet, sorti du contrôle de leur ex-conjoint, la confiance revient peu à peu. Les personnes se redressent physiquement. Ces personnes qui semblaient éteintes de l'intérieur retrouvent leur énergie en reprenant le contrôle de leur vie. Et maintenant, judiciairement, que va-t-il se passer ? Il s'agit d'une alliance entre le juge pour enfants et le juge aux affaires familiales. Le juge pour enfants intervient souvent dans le cadre des violences intrafamiliales. Le juge pour enfants a pour mission la protection des mineurs en danger. Il intervient dans le cadre de l'assistance éducative et peut organiser les droits de visite des parents en l'absence de décision du juge aux affaires familiales, fixant la résidence et le droit de visite et d'hébergement des parents. Il peut mettre en place des droits de visite en présence d'un tiers afin de sécuriser les rencontres entre les enfants et l'un des parents ou les deux. Le juge aux affaires familiales, quant à lui, peut intervenir dans le cadre de l'urgence pour protéger le conjoint victime par le biais d'une ordonnance de protection. Cette procédure très rapide, en quelques jours, permet de protéger la victime en excluant le conjoint violent du domicile et en organisant la résidence des enfants et le droit de visite et d'hébergement du parent. L'ordonnance de protection est une décision provisoire qui a une validité de 6 mois, sauf si une autre procédure est introduite devant ce juge, par exemple une procédure de divorce ou une procédure de fixation de la résidence et du droit de visite et d'hébergement en cas de parent non marié. La décision du juge aux affaires familiales ne va trouver à s'appliquer que si elle n'entre pas en contradiction avec les mesures prises par le juge pour enfants. En effet, si le juge des enfants a mis en place des visites en présence d'un tiers pour l'un des parents, le droit de visite et d'hébergement fixé par le juge aux affaires familiales ne s'appliquera qu'une fois que la mesure du juge pour enfants sera levée. Voilà, nous arrivons à la fin de cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à le faire écouter autour de vous et à me mettre une très bonne note sur les plateformes d'écoute afin que d'autres personnes puissent découvrir ce podcast.

Description

Cet épisode du podcast "Mon Avocat, ma Famille & Moi" se concentre sur la question de l'emprise dans les relations de couple. Il explore la définition d'un couple dysfonctionnel, aborde les différentes formes de violences conjugales et explique le processus d'emprise. L'épisode propose également des conseils sur comment sortir de l'emprise et souligne l'importance d'un accompagnement professionnel.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon avocat, ma famille et moi. Le podcast qui parle famille, enfants, séparation et surtout émotion. L'idée de cet épisode est née grâce à l'association nantaise Question Confiance qui accompagne les femmes blessées par la vie. C'est un lieu d'écoute, un espace de liberté et de partage. Cette association qui propose un accompagnement sur plusieurs mois, rythmé de temps d'échange individuel et d'atelier collectif pour aider les femmes à reprendre confiance, m'a fait l'honneur de m'inviter à intervenir pour leur disant. Cet épisode sur l'emprise reprend en partie mon intervention. Nous allons commencer par définir ce qu'est un couple dysfonctionnel. Il existe toutes sortes de couples, dont la relation conjugale est plus ou moins harmonieuse. Certains couples sont complémentaires, certains sont fusionnels ou indépendants. Et puis il arrive qu'un couple soit dysfonctionnel. Mais de quoi parle-t-on quand on parle de couple dysfonctionnel ou toxique ? Un couple dysfonctionnel, c'est une relation dans laquelle la communication, la compromission ou l'amour sont manquants ou altérés. Cela peut se manifester par des disputes constantes, un manque de respect mutuel, une dépendance émotionnelle excessive ou un manque de satisfaction dans la relation. Souvent, dans un couple dysfonctionnel, l'un ou les deux partenaires peuvent se sentir insatisfaits, non valorisés ou ignorés. Attention, la majorité des couples se disputent, souvent pour des motifs banals du quotidien ou sur l'éducation des enfants. Et cela est normal. Chacun est sur un pied d'égalité. La relation n'est pas abîmée par ces disputes. Dans le cas d'un couple dysfonctionnel, les disputes sont continuelles et sont marquées par un manque de respect des insultes du dénigrement. Même si la violence n'est pas présente dans tous les couples dysfonctionnels, c'est tout de même quelque chose de courant dans ces couples. Comment définir les violences conjugales ? Il m'arrive régulièrement, en rendez-vous à mon cabinet, qu'une personne que je perçois comme potentiellement victime de violences conjugales me réponde que ce n'est pas le cas, quand je lui pose la question, que son conjoint ne l'a jamais frappée, ou juste une gifle, une fois. Pourtant, lorsque l'on commence à creuser, cette personne se révèle effectivement être victime de violences. Mais alors, pourquoi ne se sent-elle pas victime ? Tout d'abord, il ne faut pas ignorer qu'il est C'est difficile d'admettre que l'on est victime de violences. Le sentiment de culpabilité est souvent très fort. La personne ne souhaite pas qu'on la voit comme une victime et se demande souvent comment elle a pu laisser les choses aller aussi loin. Mais il y a aussi la méconnaissance de ce que sont les violences conjugales. Beaucoup sont persuadés qu'il n'y a violence que si l'on parle de violence physique. Quand on reçoit une gifle, un coup de poing, deux pieds, c'est concret. On peut faire constater ses blessures, ses hématomes par un médecin. C'est difficilement contestable. Mais qu'en est-il en matière de violences psychologiques, économiques, verbales ? Ce sont également des violences, mais plus insidieuses. Le fait d'être constamment rabaissé quand l'autre nous répond que c'est juste qu'on n'a pas d'humour, ou de ne pas avoir accès à un compte bancaire, ou de se faire traiter de conne ou de bonne à rien à longueur de journée. Est-ce vraiment une violence ? Est-ce qu'on n'est pas un peu responsable de la situation ? Puis comment le prouver ? Ces violences sont insidieuses, car elles ne laissent pas de marques visibles. Elles sont plus difficiles à prouver. Et pourtant, elles font tout autant, voire plus de dégâts que les violences physiques. Dans le cadre de ces violences conjugales, on retrouve la notion d'emprise, qui nous amène à nous interroger sur ce terme. Qu'est-ce que l'emprise ? L'emprise, c'est un processus psychologique, par lequel une personne exerce une domination ou un contrôle sur une autre. C'est un mécanisme subtil et progressif qui peut se manifester dans divers contextes, notamment dans les relations de couple. La personne sous emprise peut avoir du mal à percevoir cette manipulation et à se libérer de cette influence néfaste. C'est une forme de violence psychologique qui peut avoir des conséquences graves sur la santé mentale et le bien-être de la personne concernée. L'emprise est la conséquence des violences conjugales. Les violences vous font entrer dans un cercle. vicieux, fait de dénigrements, d'insultes, voire de coups, qui petit à petit vont vous faire perdre votre estime de vous et votre confiance en vos capacités, et va progressivement vous isoler. Car la personne victime de ces violences éprouve de la culpabilité et de la honte. Elle va donc progressivement s'éloigner de sa famille et de ses amis, ce qui la rend encore plus... Elle devient vulnérable et permet à son conjoint de maintenir son emprise. Elle devient peu à peu incapable de se défendre et de sortir de cette situation. En sortir devient de plus en plus difficile, tant elle a perdu toute confiance en ses capacités personnelles. À force d'entendre au quotidien que l'on n'est bon à rien, et que sans son conjoint on ne serait rien, on serait à la rue, eh bien on finit par le croire. Et il devient extrêmement difficile de demander de l'aide. L'emprise peut perdurer après la séparation du couple. On parle alors de contrôle coercitif. Dans les violences conjugales, il est toujours question de contrôle et de pouvoir, de l'aide. l'un des conjoints sur l'autre. Le contrôle coercitif s'inscrit dans ce cadre. Le conjoint violent veut à tout prix garder le contrôle et le pouvoir sur son ex. Pour cela, il va user de menaces, d'agressions, pour maintenir son ex-conjoint dans une situation de stress et de peur. Cette peur constante conduit à l'isolement. Il espère ainsi reprendre le pouvoir et le contrôle sur sa victime. La période post-rupture est particulièrement sensible et il est important de le faire. Il est indispensable de n'énoncer tout acte d'agression et ou de menace. Comment peut-on sortir de l'emprise ? Il faut souvent un élément déclencheur, le coup de trop, ce moment où on a vraiment craint pour sa vie, ou les violences contre les enfants. Ce sont les éléments déclencheurs les plus courants. Tant que les violences étaient exercées sur la victime, elle pouvait l'accepter. Mais cela lui devient insupportable quand cela touche aux enfants. Cela peut être aussi l'entrée du juge pour enfants dans la boucle. En effet, les violences intrafamiliales impactent lourdement les enfants. Il n'est pas rare qu'une information préoccupante soit réalisée par les services médicaux ou l'école, ce qui aura pour effet de faire entrer en jeu les services de l'aide sociale à l'enfance, et le plus souvent le juge pour enfants. Cela peut être aussi le premier rendez-vous chez un avocat ou auprès d'un thérapeute. Cette entrée d'un tiers dans le huis clos familial est souvent la première brèche qui va permettre de sortir de la situation d'emprise. Ce regard extérieur va vous permettre de se réunir en lien avec l'enfance. Il va vous faire entrer dans un cercle positif. Le regard qui va être porté par ce professionnel donne enfin le sentiment d'exister et d'être pris en considération. Ce qui va renforcer le sentiment de compétence et donc de reprise de conscience. Et qui va conduire au rétablissement du lien social. Le cercle vertueux se met en place et c'est lui qui va permettre de sortir de la situation d'emprise. Sortir de cette situation est une épreuve, se met d'embûche. Et il n'est pas rare que cela se fasse par à-coups. Le premier rendez-vous avec votre avocat ne sera pas toujours suffisant pour que vous lanciez une procédure. Les doutes vont certainement vous assaillir. Cette hésitation est normale et votre avocat ne vous en tiendra pas rigueur. Il a l'habitude et sait à quel point il vous faut du courage pour sortir de l'emprise de votre conjoint. Les situations d'emprise nécessitent le plus souvent l'intervention de plusieurs professionnels. Avocats, psychologues ou thérapeutes, aides sociales à l'enfance. Cette équipe pluridisciplinaire permet de vous accompagner et de vous soutenir dans l'ensemble des démarches que vous allez devoir mener. Il est indispensable de se faire accompagner et soutenir psychologiquement. Souvent, les personnes victimes de violences conjugales vont immédiatement mettre en place un suivi psychologique pour les enfants, suite à la séparation. Mais elles vont négliger de penser à elles et se placent dans un second temps, quand elles auront le temps. Elles sont tellement habituées à ce que leurs besoins soient niés. qu'elle ne pense même plus à elle. Pourtant, ce soutien est indispensable, car le traumatisme, allant parfois jusqu'au stress post-traumatique, est bien réel pour les victimes. Vous avez besoin de vous reconstruire et de reprendre confiance en vous et en votre valeur. Si les débuts sont souvent difficiles et emprunts de doutes, il n'est pas rare, quelques semaines ou mois plus tard, de retrouver la personne méconnaissable. En effet, sorti du contrôle de leur ex-conjoint, la confiance revient peu à peu. Les personnes se redressent physiquement. Ces personnes qui semblaient éteintes de l'intérieur retrouvent leur énergie en reprenant le contrôle de leur vie. Et maintenant, judiciairement, que va-t-il se passer ? Il s'agit d'une alliance entre le juge pour enfants et le juge aux affaires familiales. Le juge pour enfants intervient souvent dans le cadre des violences intrafamiliales. Le juge pour enfants a pour mission la protection des mineurs en danger. Il intervient dans le cadre de l'assistance éducative et peut organiser les droits de visite des parents en l'absence de décision du juge aux affaires familiales, fixant la résidence et le droit de visite et d'hébergement des parents. Il peut mettre en place des droits de visite en présence d'un tiers afin de sécuriser les rencontres entre les enfants et l'un des parents ou les deux. Le juge aux affaires familiales, quant à lui, peut intervenir dans le cadre de l'urgence pour protéger le conjoint victime par le biais d'une ordonnance de protection. Cette procédure très rapide, en quelques jours, permet de protéger la victime en excluant le conjoint violent du domicile et en organisant la résidence des enfants et le droit de visite et d'hébergement du parent. L'ordonnance de protection est une décision provisoire qui a une validité de 6 mois, sauf si une autre procédure est introduite devant ce juge, par exemple une procédure de divorce ou une procédure de fixation de la résidence et du droit de visite et d'hébergement en cas de parent non marié. La décision du juge aux affaires familiales ne va trouver à s'appliquer que si elle n'entre pas en contradiction avec les mesures prises par le juge pour enfants. En effet, si le juge des enfants a mis en place des visites en présence d'un tiers pour l'un des parents, le droit de visite et d'hébergement fixé par le juge aux affaires familiales ne s'appliquera qu'une fois que la mesure du juge pour enfants sera levée. Voilà, nous arrivons à la fin de cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à le faire écouter autour de vous et à me mettre une très bonne note sur les plateformes d'écoute afin que d'autres personnes puissent découvrir ce podcast.

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