Speaker #0Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon avocat, ma famille et moi, le podcast qui parle famille, enfants, séparation et surtout émotions. Ces émotions qui nous submergent quand notre famille traverse des tempêtes. Aujourd'hui, je vais vous parler d'un sujet invisible mais ravageur, les violences psychologiques. Ce sont celles qu'on ne voit pas, que l'on entend à peine et que souvent on ne veut pas croire. Celles qui s'immiscent dans le quotidien, dans les mots, les gestes, les regards, jusqu'à ce qu'on doute de soi-même. Je vais vous expliquer ce que sont les violences psychologiques, comment les reconnaître, pourquoi elles sont si destructrices, ce que dit le droit et surtout comment vous en protéger. Je partagerai aussi des ressources concrètes, car il est essentiel de savoir et de ne plus jamais rester seul face à ça. Pour commencer, qu'est-ce que la violence psychologique ? La violence psychologique est une violence morale, invisible et progressive. Elle ne laisse pas de marque sur le corps, mais des cicatrices profondes sur l'estime de soi. On la retrouve dans les relations de couple, les relations parentales, mais aussi en trèx conjoint. Elle est caractérisée par plusieurs éléments. Le contrôle, que ce soit sur les vêtements, les fréquentations, l'argent, les décisions. Elle se caractérise également par le dénigrement, des critiques constantes, des humiliations publiques ou privées. Le gaslighting, faire douter l'autre de sa réalité, de ses souvenirs, de sa santé mentale. Le chantage affectif, si tu m'aimais vraiment tu ferais ça. Et puis elle est également marquée par l'isolement. C'est classique, éloigner la victime de ses proches, de toute aide extérieure, l'isoler au maximum. Et puis les menaces voilées ou explicites. Tu verras ce qui t'attend. Si tu parles, je te détruis. Tu ne verras plus tes enfants. Cette violence est souvent progressive. J'utilise régulièrement au cabinet un outil qui s'appelle le violentomètre. Il a été créé par le centre Hubertine Auclair. C'est un outil visuel très simple à utiliser. Il prend la forme d'une réglette graduée du verre, la relation est saine. Au jaune, attention, au rouge, il y a danger. En vert, tu peux tout me dire, je te respecte. Quand on est dans le jaune, tu me fais peur, tu m'insultes. Et dans le rouge, tu m'enfermes, tu me menaces, tu m'humiles, tu m'humiles. Vous trouverez facilement ce violentomètre disponible sur Internet. Comment peut-on repérer les violences psychologiques ? Le problème majeur des violences psychologiques, c'est qu'on les normalise. On se dit, c'est juste du stress, il est comme ça, elle est fatiguée, je dois faire des efforts, il a perdu son travail, donc il est énervé, ça peut se comprendre. Voilà quelques signes d'alerte. Si vous changez de comportement pour ne pas le ou la contrarier, si vous marchez constamment sur des oeufs, vous vous excusez tout le temps même quand vous n'avez rien fait, vous n'osez plus dire ce que vous pensez ni prendre des décisions simples. Et ce qui est également courant, c'est que vos proches vous disent que vous avez changé, vous êtes devenu effacé. Un bon test à faire est de vous poser la question est-ce que vous vous sentez mieux ou moins bien dans votre peau depuis cette relation ? Si la réponse est que vous vous sentez moins bien, alors il faut creuser. Mais pourquoi les violences psychologiques sont-elles aussi destructrices ? Tout d'abord parce que la violence agit comme un poison lent. Elle détruit l'estime de soi, elle enferme dans la culpabilité, elle entraîne la confusion mentale et souvent elle l'isole. C'est le théo parfait de l'emprise. L'emprise, c'est un processus d'aliénation psychologique que les victimes vivent souvent sans comprendre ce qui leur arrive. Mais alors que dit la loi ? Le droit français reconnaît les violences psychologiques. Il y a différents articles du Code pénal qui définissent les violences au sein du couple, y compris psychologiques. Et le fait de répéter, ce qu'on appelle réitérer ces violences, est une circonstance aggrave, qui peut entraîner jusqu'à 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende. En cas de séparation ou de divorce, la violence psychologique constitue une faute dans le cadre d'un divorce pour faute. La violence psychologique peut aussi justifier la demande d'une ordonnance de protection. Elle est également prise en compte dans la fixation de la résidence des enfants. Effectivement, des enfants qui sont exposés à un climat violent, un climat délétère, qui sont témoins et co-victimes des violences exercées contre l'un des parents par l'autre, va pouvoir entraîner pour le juge une décision de fixer. la résidence des enfants chez le parent victime. Les preuves admises sont notamment les SMS, des emails, des témoignages de vos proches, y compris de votre famille, des certificats médicaux, des journaux de bord et dans certains cas des enregistrements. Surtout, et si vous êtes en danger immédiat, n'attendez pas, vous pouvez appeler le 17, vous pouvez contacter le 3919 qui est anonyme et gratuit. Et vous pouvez également déposer plainte dans n'importe quel commissariat. Mais comment se protéger et se sortir de ces violences psychologiques ? Tout d'abord, il n'y a pas de méthode miracle. La première étape est de reconnaître. Reconnaître que ce que vous vivez, ce n'est pas normal, que ce n'est pas de votre faute et que ce n'est pas acceptable. La deuxième étape est d'en parler, que ce soit une personne de confiance, un professionnel qui peut être un psychologue, un avocat, un médiateur ou à une association. Toute personne à laquelle vous pourrez parler, ce sera déjà un premier pas fait pour vous sortir de cette situation. L'étape 3, c'est de documenter, tenir un journal des faits, de ce qu'il a pu vous dire, de ce qu'il a pu faire, à quel moment, quel jour, à quelle heure. Capturer des preuves. Surtout, n'hésitez pas à aller voir le médecin pour avoir des certificats médicaux, même si vous ne vous sentez pas encore prête à déposer plainte. Ou bien à déposer une main courante. L'agresseur ne sera pas informé en cas de main courante que vous avez déposé cet élément. Il sera informé en cas de plainte car il sera auditionné, mais pas dans le cadre du dépôt d'une main courante. Et puis, préparez une stratégie de sortie si nécessaire. Trouvez un logement, quelqu'un qui peut vous héberger, du soutien, mais également savoir comment faire avec les enfants. Et puis, la quatrième étape, c'est se protéger. Il est possible de saisir le juge afin d'obtenir rapidement une ordonnance de protection. N'oubliez pas, allez voir votre médecin de santé. traitant, demandez un certificat. Protégez vos enfants. La dernière étape est de s'entourer. Il est impératif de ne pas rester seul dans ce type de situation. Vous pouvez trouver un réseau, un avocat, un thérapeute, un groupe de parole qui pourra vous accompagner. Les violences psychologiques sont encore trop souvent ignorées, banalisées ou minimisées, mais elles existent, elles sont graves et elles détruisent. Si cet épisode vous a parlé, sachez que vous n'êtes pas seul. Vous avez le droit avec vous et vous avez le droit de ne pas supporter tout ce qui vous est imposé quotidiennement. Je vous mets en description tous les outils et les liens utiles. Et n'hésitez pas à partager cet épisode. Il pourrait être utile à une personne qui se retrouve dans une situation de violence psychologique et qui ne sait pas comment en sortir. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas, partagez-le autour de vous. Et mettez une bonne note sur les plateformes d'écoute afin que d'autres personnes puissent découvrir mon avocat, ma famille et moi.