Speaker #0Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon avocat, ma famille et moi, le podcast qui parle famille, enfants, séparation et surtout émotion. Ces émotions qui nous submergent quand notre famille traverse des tempêtes. Dans cet épisode, nous allons aborder la question des séparations dans un contexte de violence intrafamiliale et leur particularité face à ce contexte de violence. Une séparation dans un contexte de violence conjugale ou d'emprise est bien plus qu'une rupture. C'est une libération d'un cycle destructeur, mais elle s'accompagne de défis émotionnels, juridiques et pratiques intenses. Il s'agit d'abord de reconnaître l'emprise et les violences conjugales. Les violences conjugales ne se limitent pas à la violence physique, contrairement à ce que les victimes peuvent imaginer. Le plus souvent, les victimes de violences conjugales qui ne sont pas physiques sont persuadées de ne pas être victimes de violences. Elle me dit souvent, il n'a jamais levé la main sur moi. La réalité est tout autre. Les violences conjugales incluent les violences psychologiques, des dévalorisations constantes de la culpabilisation, des rabaissements, des violences financières, contrôle des dépenses, privation des ressources, des violences sociales. l'isolement des proches et des amis de sa famille, la manipulation, l'utilisation des enfants, des menaces ou des faux-semblants pour maintenir un contrôle. J'utilise régulièrement le violentomètre, qui est un outil qui permet aux victimes de prendre conscience que la violence peut revêtir de multiples formes et qu'elle n'est pas uniquement physique. Dans ces situations, l'agresseur crée une dépendance émotionnelle et matérielle qui rend la séparation particulièrement difficile à envisager et à concrétiser. Les étapes émotionnelles de la séparation sont amplifiées. Les étapes classiques du deuil que l'on rencontre lors d'une séparation, le choc, le déni, la colère, la tristesse, sont vécues de manière beaucoup plus intense par les personnes qui sont sous emprise ou victimes d'alliances conjugales. Par exemple, imaginons Sophie qui a vécu des années de violences psychologiques et économiques. Lorsqu'elle décide de partir, elle est submergée par des sentiments contradictoires. La peur des représailles, La culpabilité d'abandonner son conjoint, mais aussi un immense besoin de liberté. Face à toutes ces émotions, il y a des spécificités dans la séparation lorsqu'on est victime de violences ou sous emprise. Il y a d'abord la peur des représailles. L'agresseur peut redoubler de manipulations, de menaces ou de violences au moment de la séparation pour maintenir son emprise. Cette phase est particulièrement dangereuse, d'où l'importance de mettre en place un plan de départ sécurisé. L'isolement. Les victimes se retrouvent souvent éloignées de leur réseau de soutien en raison de l'emprise exercée sur elles. En effet, le conjoint violent isole sa victime pour avoir une emprise complète sur elle et l'empêcher de partir. Il va l'éloigner de sa famille, de ses amis, parfois même de son travail en lui interdisant par exemple de travailler ou d'avoir des relations amicales avec ses collègues. La priorité est de recréer un cercle de soutien. Amis, famille, professionnels. N'hésitez pas à reprendre contact avec vos proches. Souvent, ils n'attendent que ça. Ils avaient conscience de la toxicité de votre conjoint, mais ils ne pouvaient pas intervenir. Il y a également la confusion et le doute. Après des années de manipulation, il est difficile de faire confiance à ses propres jugements. Votre conjoint a mis en place un travail de sape depuis plusieurs mois ou plusieurs années, de votre confiance en vous, vous amenant à douter de votre valeur, de vos jugements, de votre capacité à vivre sans lui. Un suivi psychologique peut aider à reprendre confiance en soi et à identifier clairement les comportements abusifs. Nous allons maintenant voir les ressources à mobiliser. Dans ce contexte, il faut un accompagnement professionnel. Des avocats formés, familiarisés à des situations de violence. Ils sauront vous accompagner dans la gestion juridique et émotionnelle de votre séparation. Des psychologues. Ils vous aident à comprendre l'emprise et à vous reconstruire. Les assistantes sociales également peuvent faciliter vos accès à des aides financières, à un logement ou à un emploi. Il y a différents dispositifs en France qui existent. Le 39-19, c'est une ligne gratuite, anonyme et accessible 7 jours sur 7 pour les victimes de violences conjugales. Les forces de l'ordre, police, gendarmerie. En cas d'urgence, contactez le 17 ou le 112. Les associations locales. Le CDI. CIDFF, Centre d'information sur le droit des femmes et des familles, Sous l'aide d'arrêtés femmes, Citadel et bien d'autres encore. Quelques conseils pour réussir à partir. Tout d'abord, établissez un plan de sécurité. Identifiez un lieu sûr où vous rendre. Préparez vos papiers essentiels, carte d'identité, carnet de santé, documents bancaires. Et informez une personne de confiance de votre projet. Deuxième étape, soyez patiente avec vous-même. Il est normal de ressentir des contradictions, de la peur, de l'espoir, de la colère. Ce processus est une montagne russe émotionnelle, mais chaque étape est une avancée vers votre liberté. Surtout, n'hésitez pas à demander de l'aide. Les professionnels sont là pour vous accompagner et vous protéger. Vous n'avez pas à porter ce fardeau seul. Des dispositifs juridiques existent pour vous protéger, tels que les ordonnances de protection, qui permettent d'obtenir une décision judiciaire en quelques jours. Si vous êtes sous emprise ou victime de violences conjugales, rappelez-vous ceci, vous avez le droit de vivre dans le respect et la sérénité. La séparation est un chemin difficile, je ne vais pas vous le cacher, mais elle peut vous mener... vers une vie plus libre et plus épanouissante. Je suis là aussi pour vous rappeler que vous n'êtes pas seul, des aides existent et des professionnels peuvent vous accompagner. Ne restez pas dans le silence. Voilà, j'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à en parler autour de vous et à me mettre une très bonne note sur les plateformes des comptes afin que d'autres personnes puissent découvrir mon avocat, ma famille et mon frère.