Speaker #0des ostéopathes, des comportementalistes, des sportifs de haut niveau et bien d'autres. J'espère qu'à votre tour, vous enrichirez vos connaissances sur le monde du vivant. Bonne écoute ! Hello hello et bienvenue dans ce nouvel épisode solo. Alors pour commencer, je voulais déjà vous remercier par rapport à tous vos retours par rapport à mon premier épisode solo que j'ai appelé les chroniques mordantes. Je pense que d'habitude, les retours allaient plutôt vers les invités de mes interviews. Et là, comme en fin d'épisode, vous avez demandé de me faire vos retours et même de me donner des idées pour de nouveaux épisodes solos, vous avez été nombreux, nombreux surtout, à m'envoyer des petits messages sur Insta et ça m'a fait vraiment très plaisir et ça m'a motivée à en faire d'autres. Parce que clairement, encore une fois, le podcast, on est seul, on envoie ses pistes sur l'hébergeur, on écrit ses petits textes et puis après, il y a là, il n'y a pas forcément de feedback. Il n'y a pas de petites cases commentaires comme sur Insta en dessous des posts, il n'y a pas de cases likes. Donc en fait, il y a très peu de retours sur l'engagement. C'est un truc vraiment long terme, c'est un travail de fond qui, je pense, après a soit une certaine crédibilité et légitimité dans mon travail d'ostéo en général. Mais voilà, donc c'est toujours très très cool d'avoir des retours, donc je voulais vous remercier. Et merci aussi pour vos idées. Vous m'en avez donné quelques-unes et je me suis dit, là je suis assez inspirée, c'est les vacances de la Toussaint. Je n'ai pas de cours, je ne donne pas de cours, donc j'ai un peu plus de temps. Et donc je me suis dit, allez, on va en faire un deuxième et cet épisode sera consacré à mes débuts en ostéopathie. Alors pour mes proches, ils le connaissent, mais pour toutes celles et ceux qui m'écoutent, ça peut être sympa de vous raconter l'histoire. Alors je pense que je vais prendre les chroniques mordantes comme un peu un journal intime. d'une ostéopathe animalier, donc il va y avoir rien d'extraordinaire. Mais c'est justement ça, je pense, qui est intéressant. La fille un peu ostéo, qui travaille dans son coin, qui a plein d'idées par-ci, par-là, et qui se lance dans mille projets parce qu'elle est passionnée et que son cerveau ne s'arrête jamais. Et voilà, je voulais vous raconter les débuts. Alors, quand j'étais au lycée, je n'avais pas trop quoi faire. J'écoutais à moitié les cours. J'étais assez douée pour... Je travaillais bien au collège, je travaillais bien au lycée, mais clairement, première terminale, je ne faisais pas forcément mes devoirs. Je me rappelle, j'étais en S, Simi, SVT. Je taffais le strict minimum, j'étais plutôt tout le temps fourrée aux écuries. J'étais une fille du cheval, qui passait ses vacances au cheval, ses étés, faire la compétition. Quand arrive la fin du lycée, il faut trouver sa voie. Et ça, ce n'est pas évident. Parce que dans le cheval, il y a quoi ? Palfrenier, il y a cavalier, il y a véto, il y a maréchal. Donc en fait, il n'y a pas énormément de métiers et ou profs d'équitation. Donc ça, non. Maréchal, non. Cavalier, non. En fait, je ne sais pas, je ne m'étais jamais dit que je pourrais être cavalière professionnelle, que ça en devienne un métier. Pourtant, j'étais vraiment fan, j'étais vraiment mordu. Donc c'était plutôt ostéopathe, animalier et... Comme beaucoup de jeunes filles à l'époque, j'ai découvert ce métier parce qu'il y a un ostéopathe qui venait très rarement, il faut le dire, dans les écuries, quand le cheval, vraiment, il n'en pouvait plus. Le pauvre, les pauvres d'ailleurs. Et aussi parce que j'avais une de mes profs qui était en études. Donc Aude, si tu passes par là, petit coucou. D'ailleurs, après, Aude, je l'ai retrouvée à l'école plus tard. Enfin, je suis arrivée à l'école, elle en sortait. Et après, là, je l'ai retrouvé dans le jury du CNOF, donc c'est très drôle. Je ne te suis pas, je te jure, mais le destin fait que nos chemins se croisent à des moments charnières de nos vies. C'est très marrant. Donc voilà, cette petite idée de devenir ostéopathe animalier me trotte dans la tête, mais par contre, ce n'est pas reconnu. C'est un métier, vraiment, ce n'est pas illégal, mais ce n'est pas totalement légal. Donc on peut faire ce métier. Il n'y a pas encore énormément d'écoles, mais il existe quand même des formations. J'en parle à mes parents, des formations payantes, il faut le dire, très chères, en post-bac sur 5 ans. Donc mes parents ne sont pas chaud chaud chaud chaud, ils préfèrent que je parte faire véto. Ce que je fais, donc je pars, donc la voie où il y a le plus de place pour le concours véto, c'est la prépa, la prépa BCPST. Donc je rentre en prépa après mon année de bac à Marcelin Bertolo à Paris. Et vraiment là, catastrophe, j'étais dans les premières au lycée, mais sans travailler. Et du coup là en prépa, si tu travailles pas, bon là j'ai travaillé, mais j'avais des lacunes que j'avais accumulées au lycée parce que j'avais pas taffé de fou. Ça passait très bien sans faire grand chose. Et là, il y a des lacunes, il y a des manques de méthode au travail. Et je n'ai pas de groupe vraiment de soutien. Avec les camarades de classe et tout, c'est des grosses classes. Je n'aime pas l'ambiance. L'école, c'est les exams, les oraux sur les tableaux. C'est vraiment... On nous met plus bas que terre. Vraiment, j'ai vraiment très mal vécu mon année de prépa. D'ailleurs, je n'avais pas terminé. C'est dur aussi de quitter parce que mes parents ne comprenaient pas. J'avais été une bonne élève et j'avais été vraiment... Ils ne s'étaient jamais posé de questions sur mes études parce que ça roulait tout seul depuis le début. Et là, ils voient que ça ne roule pas et que je suis à bout. Et en plus, pour faire véto, il y a très peu de place. Parmi une classe de 45, peut-être deux ou trois pouvaient à la limite se dire qu'ils pouvaient tenter d'avoir le concours, décrocher le concours, donc en deux années de prépa ou une troisième si tu redoubles et tu peux retenter le concours. Alors après, bien sûr, maintenant BCPST, tu passes aussi le concours, pas que pour avoir le véto. Si, en fonction de ton classement, après tu pouvais choisir d'autres écoles comme agro, les écoles d'ingénieurs, de chimie, d'ingénieurs ou je ne sais plus trop quoi, de géologie. Donc tout le reste ne m'intéressait pas. Donc j'ai fini l'année en étant fille au père à Manchester. Je suis rentrée dans une école ostéo l'année suivante. Donc je suis rentrée en septembre 2010 dans une école d'ostéopathie en Normandie. et à l'époque j'ai rentré pour le côté ostéopathie équine. Je ne savais même pas que ça existait pour les chiens, les naques et les plus petits animaux. Je rentrais vraiment pour ça parce que je faisais de l'équitation. Je savais que dans ce milieu ça existait. Je ne savais pas vraiment ce qu'était l'ostéopathie en soi et c'est fou parce que je ne m'étais pas renseignée plus que ça. J'avais compris que c'était une pratique externe avec des mains, avec le corps, sans traitement médicamenteux, une espèce de manipulation comme un ostéopathe humain ou un kiné. et qui pouvait passer plusieurs fois dans l'année pour soulager les chevaux. Vraiment, c'est ça que j'avais compris. Après, les concepts, la philosophie, vraiment le quotidien d'un ostéopathe, les enjeux vraiment de sa vie, je ne m'étais pas vraiment renseignée, c'est ça qui est fou. Et il n'y avait pas vraiment de modèle, mais c'est vrai que j'aurais pu me renseigner un petit peu plus sur Internet, regarder les livres qui existaient et tout, et j'étais rentrée vraiment en y croyant dur comme fer, en me disant vraiment c'est un métier de fou. Je faisais des petits calculs, si je fais tant de consultations, je pourrais gagner tant, je pourrais faire ci, je pourrais faire ça. Alors qu'en fait, c'est pas si simple du tout, du tout. Donc je ne sais pas si certains jeunes étudiants ou jeunes sortants calculent comme ça, mais je vous invite à écouter mes autres épisodes. Il y a deux avec Marie Salabert qui parlent quand même des enjeux de l'ostéopathie animale en France, du nombre d'écoles et puis aussi la table ronde sur le côté créer un business. En libéral, dans le milieu animalier, où on parle aussi de tous les enjeux avec l'URSSAF, les charges, le fait de travailler seul, le fait de travailler avec un métier physique. Voilà, et donc il y a aussi beaucoup de points négatifs qu'on n'envisage pas au début parce qu'on est obnubilé par ce métier qui vend du rêve. Clairement, on se dit on va toucher des animaux, on va les soulager, on va même pas avoir de sang, on va pas s'occuper de l'euthanasie. C'est vraiment le côté vraiment juste cool, soin. sympa, sans trop de charges émotionnelles et sans trop de charges avec une clinique et tout. Donc ça paraît, on voit que le positif et on est à fond dedans. Et en même temps, tant mieux, c'est ça qui nous pousse à commencer et nous donne l'énergie pour les études et le début de la vie professionnelle. Donc je rentre à l'école en 2010 sans vraiment savoir ce qu'est l'ostéopathie. Pour moi, c'est très mécanique, biomécanique. Il y a des vertèbres déplacés. entre guillemets, comme on entend beaucoup dans le langage populaire, qu'il faut remettre en place. Voilà, pour moi c'est ça, il y a un cheval boiteux, hop, on va régler le problème si c'est pas une pathologie véto. Et voilà, donc c'est très mécanique, quoi. Pour moi c'est très scientifique, si c'est A plus B égal C, et c'est ça, et c'est tout. Et en fait je me rends compte qu'on travaille avec du vivant, donc c'est pas si scientifique et si mécanique que ça, et que l'ostéopathie de base... avec la vision de Steele, le créateur de l'ostéopathie, c'est pas non plus si scientifique. Il y a une part de science, de médecine, mais il y a une part aussi de spiritualité très importante, ce qui peut faire débat aujourd'hui d'ailleurs. Et donc en fait, j'ouvre mon esprit, moi qui suis très terre-à-terre, très pragmatique. L'école m'ouvre l'esprit. En tout cas, vraiment, je sais qu'il y a des écoles qui ne sont pas comme ça, qui sont très mécanistes. Et je ne connais pas toutes les écoles, maintenant il y en a beaucoup, plus de 20 écoles. Mais je sais que la mienne m'a vraiment ouvert l'esprit, et les profs étaient quand même, avaient une vision chacun différente, mais avaient quand même une ouverture d'esprit. À l'époque, ils pouvaient se lancer chacun dans leur explication, dans leur vision de l'ostéopathie. Je ne sais pas si c'est encore comme ça, ou si maintenant c'est assez bridé avec les sorties de l'examen du CNOV, etc., où il faut rester dans un programme. Mais en tout cas, moi, j'aimais bien cette ouverture d'esprit. Donc bien sûr, il y avait des lacunes, puisque la formation, c'était une jeune école, et que de toute façon, le métier en soi était jeune, donc ça ne fait que de se renforcer au niveau des formations. Mais moi, ça m'a appris ça, cette ouverture d'esprit, ouverture des mondes. Pas forcément dans la spiritualité, mais dans le fait que le corps est un tout et que tout fonctionne ensemble. Mais parfois, il y a des choses qui nous échappent. Et moi, j'étais plutôt la fille très cérébrale, très théorique. J'en ai parlé dans un podcast qui n'est pas encore sorti à l'heure où vous écoutez ça. Il va sortir début d'année 2026. C'est un épisode ou une interview de moi, fait par Romane Agostino. Donc là, c'est elle qui me pose les questions, donc on inverse les rôles, et là je parle du fait d'ailleurs que j'ai un peu le syndrome de la bonne élève, j'ai pas forcément de libre-arbitre quand je suis petite, je think pas outside the box, vraiment, on me dit apprends ça, recrache ça pour les contrôles, et je le faisais, petite, et en grandissant j'avais un peu gardé ça à l'école d'ostéo, et donc tout ce qui était théorie, donc ça, mon petit syndrome de la bonne élève, plus la méthodo apprise quand même. Lors de la prépa, je l'ai très mal vécu ces quelques mois. Par contre, ça m'a appris une efficacité dans le travail que vraiment je n'avais pas avant. Donc là, clairement, la théorie pour moi, c'était assez simple. Le par cœur, une fois que j'avais compris comment travailler et que je m'y mettais vraiment et qu'il y avait un but pour ce métier d'ostéopathe animalier, là, je me suis mise à fond. Et donc, le côté théorie était vraiment assez simple pour moi. Par contre, comme j'étais plutôt cérébrale, le côté développement de la sensation de la main, perdre le contrôle pour essayer de ressentir. Ça, ça a été assez long, je me suis beaucoup comparée, c'était pas évident, parfois je sentais, parfois je ne sentais rien. C'était très frustrant. D'ailleurs, souvent, je conseille aux élèves de lire un livre de tricot. Pas ses livres sur les techniques tissulaires, mais son livre sur une petite biographie. autobiographie qu'il a écrite qui s'appelle Itinéraire d'un ostéopathe et lui aussi en parle. Mais je l'ai lu bien après malheureusement. Il est très simple à lire et je pense que ça peut être sympa à lire au début de ses études parce que il part sur les traces de style, il va traduire les textes de style et il va ressentir tout le cheminement de ce grand personnage mais aussi il va parler de lui, son développement de la main, de comment il a connu l'ostéopathie en tant qu'iné au début et donc super intéressant. Donc je ne me compare pas du tout à Trico, mais en fait ça peut être rassurant de savoir qu'il y a des gens qui au début ne ressentent pas, qu'on leur dit tu vas sentir ça, tu dois ressentir ça, ou ça peut ressembler à ça sous tes mains et que toi en fait t'as rien, ou alors t'as un truc mais c'est pas ça et tu sais même pas si t'es sur le bon tissu, la bonne fréquence, ou vraiment si t'es sur ton propre poux quoi. Donc voilà, au début c'est assez complexe, mais ce qui est cool c'est que mon école comme elle était très ouverte à plein de techniques, par exemple le MRP, on essayait de le ressentir dès le début. alors je sais qu'il y a des écoles qui n'y croient pas du tout il y a des individus même en humaine qui n'y croient pas du tout, qui remettent ça en question le mouvement crânien etc bon ça c'est un autre sujet, un vaste sujet en tout cas moi j'adore et je pratique beaucoup et j'ai commencé très tôt même si au début on ressent pas grand chose, ce qui permet quand même d'avoir des bases un petit peu partout donc les 5 années se passent sans trop de stage d'ailleurs c'était pas obligatoire Donc c'est assez complexe. Je suis sortie en 2015, en 5 ans, sans avoir fait trop de stages. J'ai fait des stages avec mes profs, mais pas énormément. J'avais fait des stages aussi en clinique véto. Du coup, tu as le diplôme, mais tu ne sais pas vraiment à quoi tes journées vont ressembler. Je me rappelle, j'avais suivi une prof qui travaillait en région parisienne, qui faisait énormément de route. Et le premier jour de stage, ça devait être en 4e, 5e année, je me suis dit... Fuck. En fait, on est un des routards. En fait, je vais devenir routarde. Et ça m'a fait un petit choc, je me suis dit c'est fou de s'en rendre compte en quatrième année. Et à l'époque, il n'existait pas vraiment de clinique ou de cabinet en ostéopathie animale. Je ne connaissais pas, en tout cas, je ne crois pas. Amélie Gardel, avec qui j'ai travaillé, elle l'a ouverte après mon diplôme, je pense. Ou alors, il devait avoir des vétos. Bien sûr, il y avait des vétos en clinique vétérinaire qui pratiquaient l'ostéopathie, mais ce n'était pas exclusif. Donc on parle vraiment des débuts en ostéopathie animale. On dirait que je suis dinosaure, mais c'est sûrement que le métier est jeune. On va le voir comme ça. Donc diplômée en 2015. Et là, mes parents font une nouvelle crise cardiaque. Parce qu'ils sont très gentils, ils ont payé mes études. Je leur en suis très reconnaissante. Vraiment, vraiment, vraiment. J'ai payé mon appart en Normandie. Mais les études, c'est eux. Et vraiment, je les remercie encore parce que... On peut faire des préétudiants, mais que ces études aient été payées par une tierce personne, ça permet vraiment de commencer la vie sans dette. C'est vraiment plutôt appréciable. Sur le moment, tu ne te rends pas compte, parce que j'étais plutôt privilégiée, on va dire. Mais là, maintenant que je suis maman, je me rends compte que peut-être que ma fille, un jour, va faire des écoles de commerce ou d'ostéo. Voilà, ça pique. Il va falloir que je travaille bien. Et là donc, nouvelle crise cardiaque, je reviens à mes moutons, parce que je dis à mes parents, bon, j'ai envie de partir à l'autre bout du monde pendant un an. Eux qui m'ont payé l'école, ils se disent, mais non ma fille, tu vas travailler maintenant, tu vas rentabiliser. On t'a pas payé l'école pour rien, même si mon père m'a quand même une fois sortie, j'ouvre les guillemets. Bon, on sait très bien que tout ça, ça m'aidera nulle part, je ferme les guillemets. Voilà, donc c'est pas un très bon communicant, c'est un... un homme classique, papa des années 90, pas forcément très présent. J'ai une très bonne relation avec lui, il est très drôle, on s'entend super bien. Mais pour ce qui est des sujets profonds et tout, il a beaucoup de mal. Et parfois, quand il avait été hérité, il m'a sorti ça comme ça. Je l'ai encore dans la tête, je sais exactement où j'étais, dans quelle pièce. Une fois, il m'a vue à la télé pour une émission où je passais en tant qu'ostéopathe. Et là, pour lui, j'avais réussi. Cette génération où la télé est égale à la réussite, c'est très drôle parce qu'au final, franchement, la télé, ça ne m'a jamais apporté quoi que ce soit. Je n'ai pas fait beaucoup d'apparitions, mais je suis passée dans quelques émissions. Et vraiment, derrière, il n'y a pas un boom du tout. J'allais dire qu'il n'y a pas un boom de fou, mais il n'y a pas un boom du tout. Mais moi, mon cerveau, je peux partir et ouvrir des tiroirs sans fin et oublier le début de mon histoire. Donc là, crise cardiaque, je leur dis que je pars en Nouvelle-Zélande pendant un an. Et en fait, j'avoue que sur le moment, je ne sais même pas pourquoi je voulais partir en Nouvelle-Zélande. Je sais que je voulais partir loin, partir loin de ma famille, même si je m'entendais assez bien. Mais bon, il faut dire que l'ambiance n'était pas tout rose, ça se disputait tout le temps, c'était très explosif à la maison. Donc je pense que j'avais besoin de respirer, j'avais besoin de trouver mon identité. Moi qui étais petite fille, je dis petite alors que je suis sortie, j'avais 24 ans, mais j'étais encore cette petite fille modèle. qui travaillait bien, qui suivait sa route, mais sans trop voir au-delà. Et je m'étais surtout dit, je suis à l'école depuis que j'ai 3 ans, là j'en ai marre. Là j'ai envie de respirer, j'ai envie de voyager, j'ai envie de vivre, tout simplement, sans but, sans apprendre. Sans apprendre des choses à l'école, je veux dire, mais apprendre la vie. Et j'avais vraiment envie, et j'étais pas du tout paniquée, j'étais trop contente. Et ils l'ont compris quand j'ai exprimé, je pense que j'avais dû avoir des paillettes dans les yeux. Le cœur dans les yeux. J'étais à fond. Et je ne sais pas trop pourquoi, mais j'avais besoin de découvrir. Donc je suis partie, j'ai envoyé des petits messages, des mails à pas mal d'ostéopathes que j'ai trouvés là-bas à distance. Ils m'ont tous répondu, même s'ils m'ont dit « On ne peut pas t'accueillir chez moi » ou « Je ne peux pas t'accueillir en stage, parce que je ne travaille pas en tant qu'ostéo forcément. Par contre, je t'accueille chez toi, je t'accueille chez moi. » Voilà, mais ils m'ont tous, tous, tous répondu. c'est incroyable comment ces gens sont gentils, les kiwis Au final, j'ai fait des stages en équithérapie et aussi avec des ostéos, parce que je n'ai pas trouvé vraiment d'ostéopathe. En fait, c'est des personnes qui ont des métiers, qui ne sont pas dans le soin animalier et qui font des stages. Il y a un stage que beaucoup d'ostéos avaient fait là-bas, il s'appelle le stage Equine Craniosacral Workshop avec Maureen Rogers. Donc il y en a pas mal qui avaient fait ça, donc en fait c'est des techniques craniosacrées, mais ils ont juste ça en background. Ou alors le T-touch, j'avais vu pas mal aussi qu'il y avait le T-touch, mais du coup c'est assez léger comme formation, et c'est plutôt moi qui leur apprenais qu'eux. Mais c'était quand même très sympa, c'était un échange. J'ai voyagé, j'ai fait plein de métiers classiques, serveuse... J'ai fait la plonge, voilà, en gros j'ai fait ça et j'ai voyagé surtout sur les deux îles. Et au bout d'un moment, quand j'avais fait le tour, c'est assez petit, je me suis dit je vais rentrer. Et là, je me sentais enfin capable de run my own business, vraiment d'ouvrir mon business. Et j'avais l'énergie, je m'étais ressourcée parce que j'avais l'impression que j'étais à bout de souffle. À 24 ans, après, c'est pas non plus long, 5 ans d'études, mais c'est surtout que c'est toute sa vie presque à l'école. Donc j'avais besoin de respirer, sachant que je savais qu'à partir du moment où tu te mets à ton compte, tu n'as plus trop le choix. Tu ne peux pas t'échapper pendant un ou deux ans par-ci par-là, parce que quand tu reviens, enfin tu peux, tout est possible, mais tu reviens, les gens t'ont potentiellement oublié tes clients. Donc quand tu es à ton compte, tu ne peux pas faire des années sabbatiques et revenir dans ton job avec le même salaire direct. Donc ça, j'en étais très consciente et c'était maintenant ou jamais. Donc diplômée en 2015, mais début d'activité en 2016, à l'époque... Je ne sais pas pourquoi, je ne me mets pas forcément sur Google, sur les réseaux. Je veux que ce soit assez organique. Je crée un petit site internet qui est toujours le même depuis. D'ailleurs, à chaque fois, je me dis qu'il faut que je le refasse. Je ne sais pas par où commencer. Il faut que je m'y mette. Surtout que j'aimerais bien mettre tout à jour dessus avec mon site internet, mon podcast qu'on pourrait trouver dessus et ma formation post-grad sur les Ausha. Voilà qu'on retrouve un petit peu toutes mes offres sur un site internet. Donc un jour peut-être, d'ici quelques mois, années, il faudrait remettre ça d'aplomb. Donc au début, of course, t'as pas beaucoup de rendez-vous, je veux pas faire peur aux gens ni rien, mais il faut pas non plus vendre que du rêve. Et j'avoue que parfois, sur les réseaux, on vend du rêve, sans le faire exprès, on va monter que le bon côté de nos métiers. Il y a aussi énormément d'écoles qui ouvrent, il y a bientôt une trentaine d'écoles, donc énormément de sortants. Je crois qu'à l'époque, ils disaient qu'il y allait avoir à peu près 1000 sortants par an, donc plus ceux qui sont déjà sur le terrain. Mais moi, à l'époque, c'était pas du tout ça. Alors oui, pour remettre un petit peu de contexte, moi, à l'époque, il n'y avait que des ostéopathes équins, très très très peu de canins félins. Et déjà, on disait, le milieu équin s'est bouché. J'entendais ça déjà. Oh, ça va être dur, ça va être dur. Bon, moi, j'y croyais pas trop que ça allait être dur. Je sais pas, j'avais... Je me disais que de toute façon, ça allait le faire. J'avais fait mes petits calculs, etc. Très mauvais calcul, d'ailleurs, mais j'avais fait mes calculs. Donc au début, tu as un rendez-vous, trois rendez-vous par mois. Après, tu en as plusieurs par semaine. Tu es assez content. Et après, ça ne faisait que de monter, monter, monter. J'ai fait mes petits réseaux sociaux, donc très peu. Au début, c'est juste des petites photos de mes patients. Mais ça te montre que tu es visible, que tu es là. Les gens te voient sur Facebook. À l'époque, Facebook fonctionnait. Je ne sais pas si c'est toujours le cas. Je pense que c'est plus Insta et TikTok. Et au bout de six mois, je touche un SMIC à peu près. J'étais en auto-entrepreneur, le statut. Mais je vivais encore chez mes parents, j'ai pris un appart quelques temps après. Alors oui, il faut dire que je reprends l'histoire. A l'époque, j'ai connu ce métier par le biais du monde équestre. J'étais cavalière. En rentrant dans l'école, j'ai moins monté parce que j'étais en Normandie et je me suis un peu dépassionnée du monde du cheval. En fait, ça t'apprend d'empêcher une autre vision du cheval. Tu apprends vraiment ce qu'est un cheval, la nature du cheval. Et après, le monde de l'équitation avec des petits clubs et caisses où tu vois comment ils sont soignés, comment ils sont entretenus et en petits box, sortis dans la journée, très peu sortis dehors au paddock, très peu de liberté, très peu de mouvement, ça fait mal au cœur. Tu les vois qui ont mal là, tu vois des tics, la stéréotypie, des douleurs, des blessures. Ça fait mal au cœur et je m'en détache petit à petit. Et même le milieu après, même au niveau des clients et tout, je ne sais pas, ce n'est pas ce que je préfère du tout. Même si au début, je suis assez déçue parce que je n'ai que des clients en petits animaux. Pendant plusieurs mois, je suis déçue, j'attends, j'attends que ça monte dans le cheval. J'ai fait des études pour ça à la base. Et en fait, au fur et à mesure de la première, deuxième année, je ne sais pas trop comment ça s'est passé. Mais au bout d'un moment, vraiment, je suis tombée amoureuse des petits animaux. Il faut dire que moi, mon école, c'était 80% chevaux, 20% chiens, et j'ai dû toucher deux Ausha en cinquième année. Et mon premier client était un chat dans le 93. Un très très gentil chat, mais un chat. D'où aussi, après, mon appétence pour vouloir former un post-grad sur le chat, parce que je sais que ça ne ressemble pas du tout au chien, ni au cheval, même si on dit, le chat, tu l'envisages comme un chien, en école d'ostéo. Peut-être pas maintenant encore, mais... On dit beaucoup alors qu'un chat, au niveau du comportement, de l'éthologie, ça n'a rien à voir. Ce qui peut faire peur à beaucoup de gens d'ailleurs. Je préfère le milieu maintenant des petits. Quand j'ai un cheval, parfois je le prends, mais parfois j'envoyais à mes collègues si c'était un peu trop loin, si t'as un peu trop de pas d'or un peu trop de boue, voilà, je deviens un peu précieuse. Je trouve que c'est ça aussi qui est cool avec les petits animaux, c'est que tu travailles en intérieur. Souvent, on t'accueille à un petit café, t'es au chaud, t'es bien. Alors par contre, c'est vrai, tu fais un peu moins de route en termes de kilomètres. Moi, à la fin, j'avais réduit mon cercle quand j'étais en région parisienne de déplacement. Par contre, c'est vrai que tu te déplaces que pour un ou deux max, quoi. Donc tu fais un animal, tu reprends ta voiture, 15 à 30 minutes de route, un autre animal, un autre animal. Un autre animal. Donc tu es tout le temps en mouvement. Toutes les heures, tu rebouches pour quelques minutes de voiture. Quelques minutes ou quelques trentaines de minutes. Tu recherches une place, tu rebouches. Donc en fait, c'est quand même très physique. Et ça n'arrête pas de toute la journée. Les chevaux, je pense que quand tu t'y vas, en général dans les écuries, tu mets ton nom quelque part, les gens s'inscrivent et tu fais plusieurs chevaux. Tu peux par contre faire beaucoup plus de bornes et aller augmenter ton cercle de déplacement. Et là, il faut vraiment s'y préparer si vous êtes étudiant et que vous m'écoutez. Je pense que de toute façon, maintenant, les stages sont obligatoires. Et avec les nombreux ostéos qu'il y a sur les réseaux sociaux, il y a beaucoup plus de visibilité, il y a beaucoup plus d'ouverture, de discussion autour de ce métier. Et je pense que vous êtes au courant de ce à quoi ressemble le quotidien d'un ostéopathe équien. Enfin, je l'espère. Et si ce n'est pas le cas, je vous conseille vraiment d'aller poser des questions, de trouver un stage. Je sais que ce n'est pas évident. Mais vraiment, de comprendre vraiment ce à quoi votre quotidien va ressembler, parce qu'il y a vraiment un monde entre l'image qu'on se fait de l'ostopathe animalier sur les photos, où on marque Kiki, 3 ans, vue pour luxation de la rotule, avant, après, patati patata. Et en fait, il y a tout le à-côté, la prise de rendez-vous, la voiture, se trouver une place, rentrer, les taxes, l'URSSAF, patati patata, les formations. De toute façon, ça pourrait faire en vrai le sujet d'un autre podcast parce que là, je me rends compte que je parle énormément. Donc ouais, je pense que je vais faire un sujet du style les points négatifs de l'ostéopathe animalier ou alors les limites du métier passion ou ce que j'aurais aimé savoir avant de me lancer ou un truc comme ça. Je vais voir. De toute façon, je vais commencer. Mais n'hésitez pas encore une fois à me faire vos retours sur ce que vous aimeriez entendre ici. Donc moi, je sors en 2015, il n'y a pas encore cette validation de compétences proposée par l'ordre des vétos. Le décret sort en 2017 et l'examen, le premier examen, le premier QCM en théorie, 2018. Moi, j'attends le retour du premier QCM et je m'inscris au deuxième pour avoir des petits retours sur les questions, sur comment ça se passe, la difficulté, etc. Je m'y inscris, je le passe, je l'ai directement, j'ai tout de suite une date pour le deuxième, pour la partie pratique. Je passe la partie pratique sur une chienne et un cheval. Tout se passe bien, ce ne sont pas mes meilleures consultations, mais ça se passe. Je l'obtiens, donc je suis soulagée. Vous n'imaginez pas comme c'est stressant. Je suis sortie en 2015, exam en 2018. Trois ans que je suis sortie, autant vous dire que énormément de connaissances théoriques sont sorties de mon cerveau. Et en plus de ça, il y avait quand même des lacunes dans ma formation. Donc il fallait revoir mes cours. Revoir mes fiches, il y avait plein de cours pour lesquels je n'avais pas fait de fiches. Et aussi apprendre des nouvelles connaissances que je n'avais pas eues lors de ma formation. Donc un pic de stress, de cortisol pendant des mois et des mois, mais un n'a pu finir, j'en pouvais plus, je débloquais. Plein de consultations, je me gardais des plages dans le planning de la semaine pour les révisions. Vraiment j'étais partie en folie, mon appart était en bazar, je pensais, je vivais, je dormais. CNOV, donc je vous comprends ceux qui sont dans le CNOV et qui ont du stress. Quand je me replonge là un petit peu dans mon récit, je me rappelle que j'étais très stressée. Donc voilà, le point négatif de cet examen, c'est que moi j'étais déjà sortie, donc ça te remet dans les cours et ça te fait vraiment stressée parce que t'as beaucoup oublié. Le point positif, c'est que le métier a été reconnu, donc on passe un petit peu moins pour des charlatans et on est quand même mieux vu par les vétérinaires. qu'on est inscrit sur le RNA. Point positif aussi, c'est qu'il y a des formations qui sont sorties, des formations post-grade qui se sont... qui ont sorti, qui ont vu quand même une opportunité de business à sortir des formations sur des approches particulières, crânien, viscéral, technique réflexe, etc. J'en ai profité, j'en ai bénéficié et tout ça, ça a quand même amélioré, enrichi ma pratique, il faut se le dire. Je ne suis pas sûre que j'avais fait des formations avant le sorti de cet examen. J'en aurais fait, c'est sûr, mais peut-être pas autant. Donc ça, ça m'a vraiment mis un bon coup de pied aux fesses pour ma pratique. Ça m'a aidé aussi à structurer mieux mes séances, à me rappeler les bases de l'enseignement. l'ostéopathie. Donc j'ai eu une ostéopathie plus précise, une formation plus complète aussi, puisqu'elle était quand même un peu plus light, j'avais quand même des lacunes en théorie et en pratique. Même si elle était bien, j'avais juste les bases des bases quoi. Donc tout ça a fait que c'était, ça a complété quand même mon ostéopathie. Donc voilà, je pense que l'obtention de cette validation de compétences, cette inscription sur la liste du RNA, marque vraiment une nouvelle dans l'histoire de l'ostopathie En règle générale, mais aussi dans mon ostéopathie, c'est là où vraiment je me suis vraiment plus focus sur vraiment est-ce que je sais ce que c'est, qu'est-ce que je fais, pourquoi, comment je l'explique et voilà quelles sont mes lacunes et quelles sont mes connaissances. Ça permet vraiment de faire le bilan sur son ostéopathie et de rester vraiment conscient et ouvert. Je vais m'arrêter là sur mes débuts en ostéopathie. J'espère que cette petite histoire vous a plu. plu. Dites-moi, vous, comment vous avez vécu vos débuts en ostéopathie et quel était le contexte de l'ostéopathie animale en France au moment où vous êtes sortis. Si vous avez eu des désillusions, si pour vous ça a été simple, quelle difficulté vous rencontrez. Et je serais ravie de vous lire. Merci beaucoup pour votre écoute et je vous dis à bientôt dans un nouvel épisode. C'est la fin de cet épisode de Mordant. Merci beaucoup pour votre écoute. Si vous avez aimé, pensez à vous abonner sur votre plateforme d'écoute. à laisser 5 étoiles, à écrire un petit avis ou tout simplement à le partager autour de vous. Ça fait toute la différence. Pour suivre l'actualité du podcast, retrouvez-nous sur Instagram, et si vous avez des suggestions, des questions ou juste une envie de dire bonjour, écrivez-nous, on sera ravis de vous lire. On se retrouve très vite pour un prochain épisode de Mordant. D'ici là, prenez soin de vous et de vos animaux. A bientôt !