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Motif émotif - saison 1/3

L'Hibiscus

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09min |18/04/2025
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Motif émotif - saison 1/3

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09min |18/04/2025
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Description

L’Hibiscus, un motif comme Lucas du Tertre en sort une vingtaine par an. Condamné à l’éphémère, à l’oubli ? Jamais !

Quelle fut cette chose mystérieuse qui fit son universalité ? La virée en taxi le long de Marine Drive ou le voyage à Cuba qui l’ont inspirés ? Le Che ? Les femmes cubaines ? Les cigares ? Ou les colibris ? 

Découvrez ce motif sans compromis et sans tiédeur... 

Laissez-vous emmener.

 

“Le noir ça tranche, ça casse, ça prend de la place... »


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Alors, comment décrire l'hibiscus ? Je crois que la première chose qu'on voit quand on regarde l'hibiscus, c'est du rouge. C'est la fleur d'hibiscus, qui est dense, bien dessinée. On voit aussi des petits points roses, corail. rouge et jaune en fait, et c'est un dessin de bougainvilliers. Ensuite on voit des oiseaux qui s'envolent, des branches noires très sombres, des feuilles verts denses, intenses. Pas que frais, mais il y a un vert frais caché, planqué derrière. Il y a une touche de jaune. Il existe avec bordure et sans bordure, donc si tu regardes la bordure, tu te heurtades de la rayure et de la ligne noire, et un noir très fort qui choque. Dans l'hibiscus, il y a neuf couleurs, en fait. Donc chaque couleur, c'est un cadre percé de trous minuscules pour laisser passer la peinture, ce qui est le principe de la sérigraphie. Donc il y a neuf couleurs, neuf passages des artisans, neuf fois le risque de gouttes qui devient un perfection porteuse d'âme. On ne peut pas parler de l'hibiscus sans parler du noir. Le noir, c'est dure impression en sérigraphie. Ça tranche, ça structure, ça casse et ça prend de la place. C'est pointu, c'est chic. En fait, l'hibiscus sans le noir, je crois que c'est plus l'hibiscus. Dans la bordure, il y a aussi des motifs art déco. C'est marrant parce que je crois que les gens ne soupçonnent pas, mais il y a vachement d'implicites dans nos motifs. Et cette référence à l'art déco, c'est la référence à Marine Drive à Bombay. C'est la plus grande en fil d'immeubles art déco au monde. Et c'est le trajet qu'on faisait tous les matins pour aller bosser. À un moment, on avait un hôtel dans le col là-bas, et tous les matins, on passait par cette enfilade. Et tu passes d'immeuble art déco en immeuble art déco, en immeuble art déco. Donc en fait, ça c'est le lien avec le moment passé, nous dans ces taxis sur le trajet du boulot. Pourquoi j'aime le noir dans ce motif ? C'est qu'en fait, c'est un motif qui est sans compromis et sans tiédeur. Parce que derrière, il y a Cuba. Il y a toute l'histoire politique lourde de Cuba qu'on ne pouvait pas montrer à l'époque parce que quand on a fait ce motif en 2017, on se concentrait sur l'enfant. Mais en fait, c'est toutes ces images de femmes cubaines à la fleur d'hibiscus et au cigare entre les dents. Et c'est toute l'histoire de Cuba ce motif. Donc c'est tout sauf tendre, c'est tout sauf tiède. Mais je pense que les couleurs primaires rassurent quand même. Et la fleur, de toute façon la fleur, elle fait tout passer. Quand on bosse avec Anne-Sophie, la designer textile de l'équipe et ma partenaire de motifs, quand on fait les motifs, on est à deux têtes et deux mains qui sont les siennes. Donc en fait, par exemple pour ce motif hibiscus, moi j'avais rassemblé des photos et notamment des photos de ces femmes cubaines au cigare. Et donc au moment de passer le relais sur ce motif, de briefer Anne-Sophie, j'ai rassemblé toutes ces photos du Tché, de Cuba et de ces femmes cubaines avec un focus très fort sur ces femmes cubaines. En lui disant, vas-y maintenant, à toi de jouer, à toi de peindre. Donc il faut qu'on peigne des motifs hibiscus. Et en fait, ce bougainvillier qu'il y a là, c'est une photo d'une marchande de fleurs qui déambule dans Cuba. Et donc Anne-Sophie, elle a rassemblé toutes ces images, elle a peint. Et en fait, je pense que toute la révolte du Tché, toute la révolte de ces femmes cubaines, elle a été embrassée par Anne-Sophie au moment de peindre. Comme si l'insolence de ces femmes était passée par moi jusqu'au pinceau d'Anne-Sophie. Il se passe des trucs d'une tête à l'autre. Les gens ne savent peut-être pas, mais en fait on dit beaucoup de choses dans tous nos motifs. On choisit des thèmes de collection qui nous parlent et qui nous portent. Donc là, Cuba, c'était un moment de vie. Un voyage à Cuba, ça paraît complètement ordinaire, sauf que c'est toute la passion pour les gens qui vont au bout de ce qu'ils font. Donc tout ça, c'est implicite dans nos motifs, et c'est comme si les motifs parlaient sans parler, comme s'il y avait des choses qui passaient. Et en fait, c'est ce que les gens sentent et c'est ce que les gens aiment sans le savoir. Quand il est sorti le motif, ça nous a dépassés. C'était très étonnant, souvent les motifs qui ont le truc en plus nous dépassent, on ne sait pas pourquoi celui-là, on ne le sait pas, est-ce que c'est les couleurs primaires, est-ce que c'était l'humeur d'Anne-Sophie au moment où elle l'a peint, est-ce que c'est l'humeur de l'artisan au moment où il l'a imprimé ? En tout cas ce motif nous a dépassé et encore aujourd'hui, que ce soit quelqu'un d'extrêmement chic, d'extrêmement sobre ou quelqu'un de très déluré et de très foutraque, ce motif il plaît à tout le monde et je pense qu'il parle à beaucoup de gens. Comment un motif peut dire autant de choses sans le dire ? Comme en littérature, quand tu décortiques un texte, que tu décortiques quelque chose et que tu vas chercher l'intention de l'auteur. Mais est-ce que l'auteur a conscience de son intention ? Pas forcément en fait. C'est hyper fort l'intention. Si les hommes savaient à quel point les fleurs ont plaisir, ils en offriraient davantage. Mais les hommes sous-estiment le pouvoir des fleurs. Je pense que les hommes ne soupçonnent pas à quel point ils sont convoqués dans notre boutique. Quand la femme est seule et qu'elle choisit une fleur parce qu'elle a une attirance irraisonnée pour cette fleur, elle va se demander si son homme va l'aimer. Et ce qui est drôle, c'est de voir comme à la fin, parfois, les hommes deviennent plus royalistes que le roi et adorent ses draps et vont en arriver à les vouloir pour les rideaux. Après, il y a les hommes qui rentrent parce qu'ils aiment les motifs, ils les assument sans le moindre présupposé viril. il y a juste une attirance pour la fleur. Alors en général ils la veulent d'abord pour l'offrir mais il y en a qui la veulent pour eux sans aucune connotation de genre, sans rien de tout ça. Et après il y a les hommes qui restent dehors, c'est à mourir de rire, ils osent pas. Et en même temps ils laissent leurs femmes rentrer puis au bout d'un moment ils voient qu'il y a une chaise dans la boutique et qu'ils vont pouvoir s'asseoir et ils rentrent et ils se détendent. Mais donc les hommes sont extrêmement présents. Le lit c'est quelque chose dans lequel on est à deux. Les femmes ou les hommes qui rentrent et qui achètent un produit du cas du tertre sont extrêmement respectueux de la deuxième personne qui dormira dans le lit. Et je trouve que c'est une décision qui se prend à deux, que la personne soit là ou juste convoquée. Comme si c'était un acte audacieux de mettre des fleurs dans son lit. C'est très étonnant. Et du coup, c'est pas une décision qui est prise seule, c'est une décision qui est partagée. Je trouve qu'il y a un rapport au plaisir et au fait de se faire plaisir. En vrai, on a envie de ses fleurs dans son lit, mais est-ce que ça va aller avec ta déco ? Est-ce que ça va aller avec les envies de ton mec ou les envies de ta nana ? Le risque, il n'est pas dans l'exubérance, il n'est pas dans le folklore, il est dans la couleur. C'est marrant parce que ça renvoie au code. Je ne pense pas qu'on soit dans les codes. Même si les gens nous disent beaucoup aujourd'hui qu'on est dans l'ère du temps, je ne pense pas. Et je pense que ça fait 20 ans qu'on n'est pas dans les codes, qu'on est dans nos codes. et qui sont des codes qui parlent à beaucoup. La mode donne le droit ou pas d'aimer ce qu'on fait. Dans nos valeurs, il y a l'absence de snobisme. Et j'espère que ça sent. Un jour, on a eu un couple qui est rentré dans cette boutique avec son bébé dans un landau noir, habillé de noir, des pieds à la tête avec un raffinement. Mais ils étaient superbes, tous les trois avec ce bébé. Et ils sont venus, ils ont acheté l'hibiscus. C'était à cet endroit-là qu'ils allaient s'accorder cette couleur. Mais ce n'est pas de l'audace, qu'est-ce que c'est ? C'est du plaisir en fait. Et après, tu as des femmes qui respirent la couleur, qui rentrent, qui emportent des pieds à la tête et qui vont juste aller vers l'hibiscus et qui vont le prendre. Ça touche tout le monde. Le motif, ça a quelque chose d'infini. Je me suis rendue compte de ça à l'Expo Antaille, qui est un peintre qui a beaucoup travaillé le tissu. le pliage et qui en fait il y a énormément de ces œuvres qui sont des grands carrés de toiles pliées puis peintes, puis repeintes, puis dépliées puis froissées et en fait il y a des bords blancs partout il y a des lignes blanches et en fonction des œuvres il y a plus ou moins de blancs j'ai toujours entendu dire que le rapport au motif était extrêmement psychologique et que ça disait quelque chose et je l'ai compris ce jour-là ça paraît fou de se dire qu'on pourrait parler pendant des heures de motif et de tout ce qu'il y a politiquement, intellectuellement, psychologiquement derrière. Et donc, on se rendait compte que, en fait, il y a un rapport à l'infini. Et je me demande si c'est pas ça qui touche les gens. D'un seul coup, ça fait tomber toutes les limites. De temps, de milieu, de genre, les limites, de code. Mon tissu préféré ? Oh la vache, je crois que je prendrais l'hibiscus. Parce que j'aime le contraste entre le noir et les fleurs. Et je trouve que les fleurs sont denses et fortes. suffisamment forte mais pas trop pour qu'on les aime longtemps sans s'enlacer et que le noir les rend modernes. Je trouve qu'il y a les motifs art déco dans les bordures et que j'aime la rêve. C'est d'abord ce motif, c'est le motif par lequel les gens rentrent dans la marque, découvrent la marque. Je sais que tout le monde l'aime et que tout le monde aimera que tu sois pointu, que tu sois classique. Je trouve chouette que les gens nous glissent dans leur valise le Le produit que je trouve le plus touchant, c'est le plaid, parce que je trouve qu'il est réconfortant. Sincèrement, je trouve que le plaid est un objet réconfortant, qui passe de main en main, de lieu en lieu, et de moment en moment. Et qu'il réchauffe, il met de la joie avec les motifs, il rassure. Le meilleur cadeau, c'est le plaid hibiscus.

Description

L’Hibiscus, un motif comme Lucas du Tertre en sort une vingtaine par an. Condamné à l’éphémère, à l’oubli ? Jamais !

Quelle fut cette chose mystérieuse qui fit son universalité ? La virée en taxi le long de Marine Drive ou le voyage à Cuba qui l’ont inspirés ? Le Che ? Les femmes cubaines ? Les cigares ? Ou les colibris ? 

Découvrez ce motif sans compromis et sans tiédeur... 

Laissez-vous emmener.

 

“Le noir ça tranche, ça casse, ça prend de la place... »


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Alors, comment décrire l'hibiscus ? Je crois que la première chose qu'on voit quand on regarde l'hibiscus, c'est du rouge. C'est la fleur d'hibiscus, qui est dense, bien dessinée. On voit aussi des petits points roses, corail. rouge et jaune en fait, et c'est un dessin de bougainvilliers. Ensuite on voit des oiseaux qui s'envolent, des branches noires très sombres, des feuilles verts denses, intenses. Pas que frais, mais il y a un vert frais caché, planqué derrière. Il y a une touche de jaune. Il existe avec bordure et sans bordure, donc si tu regardes la bordure, tu te heurtades de la rayure et de la ligne noire, et un noir très fort qui choque. Dans l'hibiscus, il y a neuf couleurs, en fait. Donc chaque couleur, c'est un cadre percé de trous minuscules pour laisser passer la peinture, ce qui est le principe de la sérigraphie. Donc il y a neuf couleurs, neuf passages des artisans, neuf fois le risque de gouttes qui devient un perfection porteuse d'âme. On ne peut pas parler de l'hibiscus sans parler du noir. Le noir, c'est dure impression en sérigraphie. Ça tranche, ça structure, ça casse et ça prend de la place. C'est pointu, c'est chic. En fait, l'hibiscus sans le noir, je crois que c'est plus l'hibiscus. Dans la bordure, il y a aussi des motifs art déco. C'est marrant parce que je crois que les gens ne soupçonnent pas, mais il y a vachement d'implicites dans nos motifs. Et cette référence à l'art déco, c'est la référence à Marine Drive à Bombay. C'est la plus grande en fil d'immeubles art déco au monde. Et c'est le trajet qu'on faisait tous les matins pour aller bosser. À un moment, on avait un hôtel dans le col là-bas, et tous les matins, on passait par cette enfilade. Et tu passes d'immeuble art déco en immeuble art déco, en immeuble art déco. Donc en fait, ça c'est le lien avec le moment passé, nous dans ces taxis sur le trajet du boulot. Pourquoi j'aime le noir dans ce motif ? C'est qu'en fait, c'est un motif qui est sans compromis et sans tiédeur. Parce que derrière, il y a Cuba. Il y a toute l'histoire politique lourde de Cuba qu'on ne pouvait pas montrer à l'époque parce que quand on a fait ce motif en 2017, on se concentrait sur l'enfant. Mais en fait, c'est toutes ces images de femmes cubaines à la fleur d'hibiscus et au cigare entre les dents. Et c'est toute l'histoire de Cuba ce motif. Donc c'est tout sauf tendre, c'est tout sauf tiède. Mais je pense que les couleurs primaires rassurent quand même. Et la fleur, de toute façon la fleur, elle fait tout passer. Quand on bosse avec Anne-Sophie, la designer textile de l'équipe et ma partenaire de motifs, quand on fait les motifs, on est à deux têtes et deux mains qui sont les siennes. Donc en fait, par exemple pour ce motif hibiscus, moi j'avais rassemblé des photos et notamment des photos de ces femmes cubaines au cigare. Et donc au moment de passer le relais sur ce motif, de briefer Anne-Sophie, j'ai rassemblé toutes ces photos du Tché, de Cuba et de ces femmes cubaines avec un focus très fort sur ces femmes cubaines. En lui disant, vas-y maintenant, à toi de jouer, à toi de peindre. Donc il faut qu'on peigne des motifs hibiscus. Et en fait, ce bougainvillier qu'il y a là, c'est une photo d'une marchande de fleurs qui déambule dans Cuba. Et donc Anne-Sophie, elle a rassemblé toutes ces images, elle a peint. Et en fait, je pense que toute la révolte du Tché, toute la révolte de ces femmes cubaines, elle a été embrassée par Anne-Sophie au moment de peindre. Comme si l'insolence de ces femmes était passée par moi jusqu'au pinceau d'Anne-Sophie. Il se passe des trucs d'une tête à l'autre. Les gens ne savent peut-être pas, mais en fait on dit beaucoup de choses dans tous nos motifs. On choisit des thèmes de collection qui nous parlent et qui nous portent. Donc là, Cuba, c'était un moment de vie. Un voyage à Cuba, ça paraît complètement ordinaire, sauf que c'est toute la passion pour les gens qui vont au bout de ce qu'ils font. Donc tout ça, c'est implicite dans nos motifs, et c'est comme si les motifs parlaient sans parler, comme s'il y avait des choses qui passaient. Et en fait, c'est ce que les gens sentent et c'est ce que les gens aiment sans le savoir. Quand il est sorti le motif, ça nous a dépassés. C'était très étonnant, souvent les motifs qui ont le truc en plus nous dépassent, on ne sait pas pourquoi celui-là, on ne le sait pas, est-ce que c'est les couleurs primaires, est-ce que c'était l'humeur d'Anne-Sophie au moment où elle l'a peint, est-ce que c'est l'humeur de l'artisan au moment où il l'a imprimé ? En tout cas ce motif nous a dépassé et encore aujourd'hui, que ce soit quelqu'un d'extrêmement chic, d'extrêmement sobre ou quelqu'un de très déluré et de très foutraque, ce motif il plaît à tout le monde et je pense qu'il parle à beaucoup de gens. Comment un motif peut dire autant de choses sans le dire ? Comme en littérature, quand tu décortiques un texte, que tu décortiques quelque chose et que tu vas chercher l'intention de l'auteur. Mais est-ce que l'auteur a conscience de son intention ? Pas forcément en fait. C'est hyper fort l'intention. Si les hommes savaient à quel point les fleurs ont plaisir, ils en offriraient davantage. Mais les hommes sous-estiment le pouvoir des fleurs. Je pense que les hommes ne soupçonnent pas à quel point ils sont convoqués dans notre boutique. Quand la femme est seule et qu'elle choisit une fleur parce qu'elle a une attirance irraisonnée pour cette fleur, elle va se demander si son homme va l'aimer. Et ce qui est drôle, c'est de voir comme à la fin, parfois, les hommes deviennent plus royalistes que le roi et adorent ses draps et vont en arriver à les vouloir pour les rideaux. Après, il y a les hommes qui rentrent parce qu'ils aiment les motifs, ils les assument sans le moindre présupposé viril. il y a juste une attirance pour la fleur. Alors en général ils la veulent d'abord pour l'offrir mais il y en a qui la veulent pour eux sans aucune connotation de genre, sans rien de tout ça. Et après il y a les hommes qui restent dehors, c'est à mourir de rire, ils osent pas. Et en même temps ils laissent leurs femmes rentrer puis au bout d'un moment ils voient qu'il y a une chaise dans la boutique et qu'ils vont pouvoir s'asseoir et ils rentrent et ils se détendent. Mais donc les hommes sont extrêmement présents. Le lit c'est quelque chose dans lequel on est à deux. Les femmes ou les hommes qui rentrent et qui achètent un produit du cas du tertre sont extrêmement respectueux de la deuxième personne qui dormira dans le lit. Et je trouve que c'est une décision qui se prend à deux, que la personne soit là ou juste convoquée. Comme si c'était un acte audacieux de mettre des fleurs dans son lit. C'est très étonnant. Et du coup, c'est pas une décision qui est prise seule, c'est une décision qui est partagée. Je trouve qu'il y a un rapport au plaisir et au fait de se faire plaisir. En vrai, on a envie de ses fleurs dans son lit, mais est-ce que ça va aller avec ta déco ? Est-ce que ça va aller avec les envies de ton mec ou les envies de ta nana ? Le risque, il n'est pas dans l'exubérance, il n'est pas dans le folklore, il est dans la couleur. C'est marrant parce que ça renvoie au code. Je ne pense pas qu'on soit dans les codes. Même si les gens nous disent beaucoup aujourd'hui qu'on est dans l'ère du temps, je ne pense pas. Et je pense que ça fait 20 ans qu'on n'est pas dans les codes, qu'on est dans nos codes. et qui sont des codes qui parlent à beaucoup. La mode donne le droit ou pas d'aimer ce qu'on fait. Dans nos valeurs, il y a l'absence de snobisme. Et j'espère que ça sent. Un jour, on a eu un couple qui est rentré dans cette boutique avec son bébé dans un landau noir, habillé de noir, des pieds à la tête avec un raffinement. Mais ils étaient superbes, tous les trois avec ce bébé. Et ils sont venus, ils ont acheté l'hibiscus. C'était à cet endroit-là qu'ils allaient s'accorder cette couleur. Mais ce n'est pas de l'audace, qu'est-ce que c'est ? C'est du plaisir en fait. Et après, tu as des femmes qui respirent la couleur, qui rentrent, qui emportent des pieds à la tête et qui vont juste aller vers l'hibiscus et qui vont le prendre. Ça touche tout le monde. Le motif, ça a quelque chose d'infini. Je me suis rendue compte de ça à l'Expo Antaille, qui est un peintre qui a beaucoup travaillé le tissu. le pliage et qui en fait il y a énormément de ces œuvres qui sont des grands carrés de toiles pliées puis peintes, puis repeintes, puis dépliées puis froissées et en fait il y a des bords blancs partout il y a des lignes blanches et en fonction des œuvres il y a plus ou moins de blancs j'ai toujours entendu dire que le rapport au motif était extrêmement psychologique et que ça disait quelque chose et je l'ai compris ce jour-là ça paraît fou de se dire qu'on pourrait parler pendant des heures de motif et de tout ce qu'il y a politiquement, intellectuellement, psychologiquement derrière. Et donc, on se rendait compte que, en fait, il y a un rapport à l'infini. Et je me demande si c'est pas ça qui touche les gens. D'un seul coup, ça fait tomber toutes les limites. De temps, de milieu, de genre, les limites, de code. Mon tissu préféré ? Oh la vache, je crois que je prendrais l'hibiscus. Parce que j'aime le contraste entre le noir et les fleurs. Et je trouve que les fleurs sont denses et fortes. suffisamment forte mais pas trop pour qu'on les aime longtemps sans s'enlacer et que le noir les rend modernes. Je trouve qu'il y a les motifs art déco dans les bordures et que j'aime la rêve. C'est d'abord ce motif, c'est le motif par lequel les gens rentrent dans la marque, découvrent la marque. Je sais que tout le monde l'aime et que tout le monde aimera que tu sois pointu, que tu sois classique. Je trouve chouette que les gens nous glissent dans leur valise le Le produit que je trouve le plus touchant, c'est le plaid, parce que je trouve qu'il est réconfortant. Sincèrement, je trouve que le plaid est un objet réconfortant, qui passe de main en main, de lieu en lieu, et de moment en moment. Et qu'il réchauffe, il met de la joie avec les motifs, il rassure. Le meilleur cadeau, c'est le plaid hibiscus.

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L’Hibiscus, un motif comme Lucas du Tertre en sort une vingtaine par an. Condamné à l’éphémère, à l’oubli ? Jamais !

Quelle fut cette chose mystérieuse qui fit son universalité ? La virée en taxi le long de Marine Drive ou le voyage à Cuba qui l’ont inspirés ? Le Che ? Les femmes cubaines ? Les cigares ? Ou les colibris ? 

Découvrez ce motif sans compromis et sans tiédeur... 

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Alors, comment décrire l'hibiscus ? Je crois que la première chose qu'on voit quand on regarde l'hibiscus, c'est du rouge. C'est la fleur d'hibiscus, qui est dense, bien dessinée. On voit aussi des petits points roses, corail. rouge et jaune en fait, et c'est un dessin de bougainvilliers. Ensuite on voit des oiseaux qui s'envolent, des branches noires très sombres, des feuilles verts denses, intenses. Pas que frais, mais il y a un vert frais caché, planqué derrière. Il y a une touche de jaune. Il existe avec bordure et sans bordure, donc si tu regardes la bordure, tu te heurtades de la rayure et de la ligne noire, et un noir très fort qui choque. Dans l'hibiscus, il y a neuf couleurs, en fait. Donc chaque couleur, c'est un cadre percé de trous minuscules pour laisser passer la peinture, ce qui est le principe de la sérigraphie. Donc il y a neuf couleurs, neuf passages des artisans, neuf fois le risque de gouttes qui devient un perfection porteuse d'âme. On ne peut pas parler de l'hibiscus sans parler du noir. Le noir, c'est dure impression en sérigraphie. Ça tranche, ça structure, ça casse et ça prend de la place. C'est pointu, c'est chic. En fait, l'hibiscus sans le noir, je crois que c'est plus l'hibiscus. Dans la bordure, il y a aussi des motifs art déco. C'est marrant parce que je crois que les gens ne soupçonnent pas, mais il y a vachement d'implicites dans nos motifs. Et cette référence à l'art déco, c'est la référence à Marine Drive à Bombay. C'est la plus grande en fil d'immeubles art déco au monde. Et c'est le trajet qu'on faisait tous les matins pour aller bosser. À un moment, on avait un hôtel dans le col là-bas, et tous les matins, on passait par cette enfilade. Et tu passes d'immeuble art déco en immeuble art déco, en immeuble art déco. Donc en fait, ça c'est le lien avec le moment passé, nous dans ces taxis sur le trajet du boulot. Pourquoi j'aime le noir dans ce motif ? C'est qu'en fait, c'est un motif qui est sans compromis et sans tiédeur. Parce que derrière, il y a Cuba. Il y a toute l'histoire politique lourde de Cuba qu'on ne pouvait pas montrer à l'époque parce que quand on a fait ce motif en 2017, on se concentrait sur l'enfant. Mais en fait, c'est toutes ces images de femmes cubaines à la fleur d'hibiscus et au cigare entre les dents. Et c'est toute l'histoire de Cuba ce motif. Donc c'est tout sauf tendre, c'est tout sauf tiède. Mais je pense que les couleurs primaires rassurent quand même. Et la fleur, de toute façon la fleur, elle fait tout passer. Quand on bosse avec Anne-Sophie, la designer textile de l'équipe et ma partenaire de motifs, quand on fait les motifs, on est à deux têtes et deux mains qui sont les siennes. Donc en fait, par exemple pour ce motif hibiscus, moi j'avais rassemblé des photos et notamment des photos de ces femmes cubaines au cigare. Et donc au moment de passer le relais sur ce motif, de briefer Anne-Sophie, j'ai rassemblé toutes ces photos du Tché, de Cuba et de ces femmes cubaines avec un focus très fort sur ces femmes cubaines. En lui disant, vas-y maintenant, à toi de jouer, à toi de peindre. Donc il faut qu'on peigne des motifs hibiscus. Et en fait, ce bougainvillier qu'il y a là, c'est une photo d'une marchande de fleurs qui déambule dans Cuba. Et donc Anne-Sophie, elle a rassemblé toutes ces images, elle a peint. Et en fait, je pense que toute la révolte du Tché, toute la révolte de ces femmes cubaines, elle a été embrassée par Anne-Sophie au moment de peindre. Comme si l'insolence de ces femmes était passée par moi jusqu'au pinceau d'Anne-Sophie. Il se passe des trucs d'une tête à l'autre. Les gens ne savent peut-être pas, mais en fait on dit beaucoup de choses dans tous nos motifs. On choisit des thèmes de collection qui nous parlent et qui nous portent. Donc là, Cuba, c'était un moment de vie. Un voyage à Cuba, ça paraît complètement ordinaire, sauf que c'est toute la passion pour les gens qui vont au bout de ce qu'ils font. Donc tout ça, c'est implicite dans nos motifs, et c'est comme si les motifs parlaient sans parler, comme s'il y avait des choses qui passaient. Et en fait, c'est ce que les gens sentent et c'est ce que les gens aiment sans le savoir. Quand il est sorti le motif, ça nous a dépassés. C'était très étonnant, souvent les motifs qui ont le truc en plus nous dépassent, on ne sait pas pourquoi celui-là, on ne le sait pas, est-ce que c'est les couleurs primaires, est-ce que c'était l'humeur d'Anne-Sophie au moment où elle l'a peint, est-ce que c'est l'humeur de l'artisan au moment où il l'a imprimé ? En tout cas ce motif nous a dépassé et encore aujourd'hui, que ce soit quelqu'un d'extrêmement chic, d'extrêmement sobre ou quelqu'un de très déluré et de très foutraque, ce motif il plaît à tout le monde et je pense qu'il parle à beaucoup de gens. Comment un motif peut dire autant de choses sans le dire ? Comme en littérature, quand tu décortiques un texte, que tu décortiques quelque chose et que tu vas chercher l'intention de l'auteur. Mais est-ce que l'auteur a conscience de son intention ? Pas forcément en fait. C'est hyper fort l'intention. Si les hommes savaient à quel point les fleurs ont plaisir, ils en offriraient davantage. Mais les hommes sous-estiment le pouvoir des fleurs. Je pense que les hommes ne soupçonnent pas à quel point ils sont convoqués dans notre boutique. Quand la femme est seule et qu'elle choisit une fleur parce qu'elle a une attirance irraisonnée pour cette fleur, elle va se demander si son homme va l'aimer. Et ce qui est drôle, c'est de voir comme à la fin, parfois, les hommes deviennent plus royalistes que le roi et adorent ses draps et vont en arriver à les vouloir pour les rideaux. Après, il y a les hommes qui rentrent parce qu'ils aiment les motifs, ils les assument sans le moindre présupposé viril. il y a juste une attirance pour la fleur. Alors en général ils la veulent d'abord pour l'offrir mais il y en a qui la veulent pour eux sans aucune connotation de genre, sans rien de tout ça. Et après il y a les hommes qui restent dehors, c'est à mourir de rire, ils osent pas. Et en même temps ils laissent leurs femmes rentrer puis au bout d'un moment ils voient qu'il y a une chaise dans la boutique et qu'ils vont pouvoir s'asseoir et ils rentrent et ils se détendent. Mais donc les hommes sont extrêmement présents. Le lit c'est quelque chose dans lequel on est à deux. Les femmes ou les hommes qui rentrent et qui achètent un produit du cas du tertre sont extrêmement respectueux de la deuxième personne qui dormira dans le lit. Et je trouve que c'est une décision qui se prend à deux, que la personne soit là ou juste convoquée. Comme si c'était un acte audacieux de mettre des fleurs dans son lit. C'est très étonnant. Et du coup, c'est pas une décision qui est prise seule, c'est une décision qui est partagée. Je trouve qu'il y a un rapport au plaisir et au fait de se faire plaisir. En vrai, on a envie de ses fleurs dans son lit, mais est-ce que ça va aller avec ta déco ? Est-ce que ça va aller avec les envies de ton mec ou les envies de ta nana ? Le risque, il n'est pas dans l'exubérance, il n'est pas dans le folklore, il est dans la couleur. C'est marrant parce que ça renvoie au code. Je ne pense pas qu'on soit dans les codes. Même si les gens nous disent beaucoup aujourd'hui qu'on est dans l'ère du temps, je ne pense pas. Et je pense que ça fait 20 ans qu'on n'est pas dans les codes, qu'on est dans nos codes. et qui sont des codes qui parlent à beaucoup. La mode donne le droit ou pas d'aimer ce qu'on fait. Dans nos valeurs, il y a l'absence de snobisme. Et j'espère que ça sent. Un jour, on a eu un couple qui est rentré dans cette boutique avec son bébé dans un landau noir, habillé de noir, des pieds à la tête avec un raffinement. Mais ils étaient superbes, tous les trois avec ce bébé. Et ils sont venus, ils ont acheté l'hibiscus. C'était à cet endroit-là qu'ils allaient s'accorder cette couleur. Mais ce n'est pas de l'audace, qu'est-ce que c'est ? C'est du plaisir en fait. Et après, tu as des femmes qui respirent la couleur, qui rentrent, qui emportent des pieds à la tête et qui vont juste aller vers l'hibiscus et qui vont le prendre. Ça touche tout le monde. Le motif, ça a quelque chose d'infini. Je me suis rendue compte de ça à l'Expo Antaille, qui est un peintre qui a beaucoup travaillé le tissu. le pliage et qui en fait il y a énormément de ces œuvres qui sont des grands carrés de toiles pliées puis peintes, puis repeintes, puis dépliées puis froissées et en fait il y a des bords blancs partout il y a des lignes blanches et en fonction des œuvres il y a plus ou moins de blancs j'ai toujours entendu dire que le rapport au motif était extrêmement psychologique et que ça disait quelque chose et je l'ai compris ce jour-là ça paraît fou de se dire qu'on pourrait parler pendant des heures de motif et de tout ce qu'il y a politiquement, intellectuellement, psychologiquement derrière. Et donc, on se rendait compte que, en fait, il y a un rapport à l'infini. Et je me demande si c'est pas ça qui touche les gens. D'un seul coup, ça fait tomber toutes les limites. De temps, de milieu, de genre, les limites, de code. Mon tissu préféré ? Oh la vache, je crois que je prendrais l'hibiscus. Parce que j'aime le contraste entre le noir et les fleurs. Et je trouve que les fleurs sont denses et fortes. suffisamment forte mais pas trop pour qu'on les aime longtemps sans s'enlacer et que le noir les rend modernes. Je trouve qu'il y a les motifs art déco dans les bordures et que j'aime la rêve. C'est d'abord ce motif, c'est le motif par lequel les gens rentrent dans la marque, découvrent la marque. Je sais que tout le monde l'aime et que tout le monde aimera que tu sois pointu, que tu sois classique. Je trouve chouette que les gens nous glissent dans leur valise le Le produit que je trouve le plus touchant, c'est le plaid, parce que je trouve qu'il est réconfortant. Sincèrement, je trouve que le plaid est un objet réconfortant, qui passe de main en main, de lieu en lieu, et de moment en moment. Et qu'il réchauffe, il met de la joie avec les motifs, il rassure. Le meilleur cadeau, c'est le plaid hibiscus.

Description

L’Hibiscus, un motif comme Lucas du Tertre en sort une vingtaine par an. Condamné à l’éphémère, à l’oubli ? Jamais !

Quelle fut cette chose mystérieuse qui fit son universalité ? La virée en taxi le long de Marine Drive ou le voyage à Cuba qui l’ont inspirés ? Le Che ? Les femmes cubaines ? Les cigares ? Ou les colibris ? 

Découvrez ce motif sans compromis et sans tiédeur... 

Laissez-vous emmener.

 

“Le noir ça tranche, ça casse, ça prend de la place... »


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Transcription

  • Speaker #0

    Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Alors, comment décrire l'hibiscus ? Je crois que la première chose qu'on voit quand on regarde l'hibiscus, c'est du rouge. C'est la fleur d'hibiscus, qui est dense, bien dessinée. On voit aussi des petits points roses, corail. rouge et jaune en fait, et c'est un dessin de bougainvilliers. Ensuite on voit des oiseaux qui s'envolent, des branches noires très sombres, des feuilles verts denses, intenses. Pas que frais, mais il y a un vert frais caché, planqué derrière. Il y a une touche de jaune. Il existe avec bordure et sans bordure, donc si tu regardes la bordure, tu te heurtades de la rayure et de la ligne noire, et un noir très fort qui choque. Dans l'hibiscus, il y a neuf couleurs, en fait. Donc chaque couleur, c'est un cadre percé de trous minuscules pour laisser passer la peinture, ce qui est le principe de la sérigraphie. Donc il y a neuf couleurs, neuf passages des artisans, neuf fois le risque de gouttes qui devient un perfection porteuse d'âme. On ne peut pas parler de l'hibiscus sans parler du noir. Le noir, c'est dure impression en sérigraphie. Ça tranche, ça structure, ça casse et ça prend de la place. C'est pointu, c'est chic. En fait, l'hibiscus sans le noir, je crois que c'est plus l'hibiscus. Dans la bordure, il y a aussi des motifs art déco. C'est marrant parce que je crois que les gens ne soupçonnent pas, mais il y a vachement d'implicites dans nos motifs. Et cette référence à l'art déco, c'est la référence à Marine Drive à Bombay. C'est la plus grande en fil d'immeubles art déco au monde. Et c'est le trajet qu'on faisait tous les matins pour aller bosser. À un moment, on avait un hôtel dans le col là-bas, et tous les matins, on passait par cette enfilade. Et tu passes d'immeuble art déco en immeuble art déco, en immeuble art déco. Donc en fait, ça c'est le lien avec le moment passé, nous dans ces taxis sur le trajet du boulot. Pourquoi j'aime le noir dans ce motif ? C'est qu'en fait, c'est un motif qui est sans compromis et sans tiédeur. Parce que derrière, il y a Cuba. Il y a toute l'histoire politique lourde de Cuba qu'on ne pouvait pas montrer à l'époque parce que quand on a fait ce motif en 2017, on se concentrait sur l'enfant. Mais en fait, c'est toutes ces images de femmes cubaines à la fleur d'hibiscus et au cigare entre les dents. Et c'est toute l'histoire de Cuba ce motif. Donc c'est tout sauf tendre, c'est tout sauf tiède. Mais je pense que les couleurs primaires rassurent quand même. Et la fleur, de toute façon la fleur, elle fait tout passer. Quand on bosse avec Anne-Sophie, la designer textile de l'équipe et ma partenaire de motifs, quand on fait les motifs, on est à deux têtes et deux mains qui sont les siennes. Donc en fait, par exemple pour ce motif hibiscus, moi j'avais rassemblé des photos et notamment des photos de ces femmes cubaines au cigare. Et donc au moment de passer le relais sur ce motif, de briefer Anne-Sophie, j'ai rassemblé toutes ces photos du Tché, de Cuba et de ces femmes cubaines avec un focus très fort sur ces femmes cubaines. En lui disant, vas-y maintenant, à toi de jouer, à toi de peindre. Donc il faut qu'on peigne des motifs hibiscus. Et en fait, ce bougainvillier qu'il y a là, c'est une photo d'une marchande de fleurs qui déambule dans Cuba. Et donc Anne-Sophie, elle a rassemblé toutes ces images, elle a peint. Et en fait, je pense que toute la révolte du Tché, toute la révolte de ces femmes cubaines, elle a été embrassée par Anne-Sophie au moment de peindre. Comme si l'insolence de ces femmes était passée par moi jusqu'au pinceau d'Anne-Sophie. Il se passe des trucs d'une tête à l'autre. Les gens ne savent peut-être pas, mais en fait on dit beaucoup de choses dans tous nos motifs. On choisit des thèmes de collection qui nous parlent et qui nous portent. Donc là, Cuba, c'était un moment de vie. Un voyage à Cuba, ça paraît complètement ordinaire, sauf que c'est toute la passion pour les gens qui vont au bout de ce qu'ils font. Donc tout ça, c'est implicite dans nos motifs, et c'est comme si les motifs parlaient sans parler, comme s'il y avait des choses qui passaient. Et en fait, c'est ce que les gens sentent et c'est ce que les gens aiment sans le savoir. Quand il est sorti le motif, ça nous a dépassés. C'était très étonnant, souvent les motifs qui ont le truc en plus nous dépassent, on ne sait pas pourquoi celui-là, on ne le sait pas, est-ce que c'est les couleurs primaires, est-ce que c'était l'humeur d'Anne-Sophie au moment où elle l'a peint, est-ce que c'est l'humeur de l'artisan au moment où il l'a imprimé ? En tout cas ce motif nous a dépassé et encore aujourd'hui, que ce soit quelqu'un d'extrêmement chic, d'extrêmement sobre ou quelqu'un de très déluré et de très foutraque, ce motif il plaît à tout le monde et je pense qu'il parle à beaucoup de gens. Comment un motif peut dire autant de choses sans le dire ? Comme en littérature, quand tu décortiques un texte, que tu décortiques quelque chose et que tu vas chercher l'intention de l'auteur. Mais est-ce que l'auteur a conscience de son intention ? Pas forcément en fait. C'est hyper fort l'intention. Si les hommes savaient à quel point les fleurs ont plaisir, ils en offriraient davantage. Mais les hommes sous-estiment le pouvoir des fleurs. Je pense que les hommes ne soupçonnent pas à quel point ils sont convoqués dans notre boutique. Quand la femme est seule et qu'elle choisit une fleur parce qu'elle a une attirance irraisonnée pour cette fleur, elle va se demander si son homme va l'aimer. Et ce qui est drôle, c'est de voir comme à la fin, parfois, les hommes deviennent plus royalistes que le roi et adorent ses draps et vont en arriver à les vouloir pour les rideaux. Après, il y a les hommes qui rentrent parce qu'ils aiment les motifs, ils les assument sans le moindre présupposé viril. il y a juste une attirance pour la fleur. Alors en général ils la veulent d'abord pour l'offrir mais il y en a qui la veulent pour eux sans aucune connotation de genre, sans rien de tout ça. Et après il y a les hommes qui restent dehors, c'est à mourir de rire, ils osent pas. Et en même temps ils laissent leurs femmes rentrer puis au bout d'un moment ils voient qu'il y a une chaise dans la boutique et qu'ils vont pouvoir s'asseoir et ils rentrent et ils se détendent. Mais donc les hommes sont extrêmement présents. Le lit c'est quelque chose dans lequel on est à deux. Les femmes ou les hommes qui rentrent et qui achètent un produit du cas du tertre sont extrêmement respectueux de la deuxième personne qui dormira dans le lit. Et je trouve que c'est une décision qui se prend à deux, que la personne soit là ou juste convoquée. Comme si c'était un acte audacieux de mettre des fleurs dans son lit. C'est très étonnant. Et du coup, c'est pas une décision qui est prise seule, c'est une décision qui est partagée. Je trouve qu'il y a un rapport au plaisir et au fait de se faire plaisir. En vrai, on a envie de ses fleurs dans son lit, mais est-ce que ça va aller avec ta déco ? Est-ce que ça va aller avec les envies de ton mec ou les envies de ta nana ? Le risque, il n'est pas dans l'exubérance, il n'est pas dans le folklore, il est dans la couleur. C'est marrant parce que ça renvoie au code. Je ne pense pas qu'on soit dans les codes. Même si les gens nous disent beaucoup aujourd'hui qu'on est dans l'ère du temps, je ne pense pas. Et je pense que ça fait 20 ans qu'on n'est pas dans les codes, qu'on est dans nos codes. et qui sont des codes qui parlent à beaucoup. La mode donne le droit ou pas d'aimer ce qu'on fait. Dans nos valeurs, il y a l'absence de snobisme. Et j'espère que ça sent. Un jour, on a eu un couple qui est rentré dans cette boutique avec son bébé dans un landau noir, habillé de noir, des pieds à la tête avec un raffinement. Mais ils étaient superbes, tous les trois avec ce bébé. Et ils sont venus, ils ont acheté l'hibiscus. C'était à cet endroit-là qu'ils allaient s'accorder cette couleur. Mais ce n'est pas de l'audace, qu'est-ce que c'est ? C'est du plaisir en fait. Et après, tu as des femmes qui respirent la couleur, qui rentrent, qui emportent des pieds à la tête et qui vont juste aller vers l'hibiscus et qui vont le prendre. Ça touche tout le monde. Le motif, ça a quelque chose d'infini. Je me suis rendue compte de ça à l'Expo Antaille, qui est un peintre qui a beaucoup travaillé le tissu. le pliage et qui en fait il y a énormément de ces œuvres qui sont des grands carrés de toiles pliées puis peintes, puis repeintes, puis dépliées puis froissées et en fait il y a des bords blancs partout il y a des lignes blanches et en fonction des œuvres il y a plus ou moins de blancs j'ai toujours entendu dire que le rapport au motif était extrêmement psychologique et que ça disait quelque chose et je l'ai compris ce jour-là ça paraît fou de se dire qu'on pourrait parler pendant des heures de motif et de tout ce qu'il y a politiquement, intellectuellement, psychologiquement derrière. Et donc, on se rendait compte que, en fait, il y a un rapport à l'infini. Et je me demande si c'est pas ça qui touche les gens. D'un seul coup, ça fait tomber toutes les limites. De temps, de milieu, de genre, les limites, de code. Mon tissu préféré ? Oh la vache, je crois que je prendrais l'hibiscus. Parce que j'aime le contraste entre le noir et les fleurs. Et je trouve que les fleurs sont denses et fortes. suffisamment forte mais pas trop pour qu'on les aime longtemps sans s'enlacer et que le noir les rend modernes. Je trouve qu'il y a les motifs art déco dans les bordures et que j'aime la rêve. C'est d'abord ce motif, c'est le motif par lequel les gens rentrent dans la marque, découvrent la marque. Je sais que tout le monde l'aime et que tout le monde aimera que tu sois pointu, que tu sois classique. Je trouve chouette que les gens nous glissent dans leur valise le Le produit que je trouve le plus touchant, c'est le plaid, parce que je trouve qu'il est réconfortant. Sincèrement, je trouve que le plaid est un objet réconfortant, qui passe de main en main, de lieu en lieu, et de moment en moment. Et qu'il réchauffe, il met de la joie avec les motifs, il rassure. Le meilleur cadeau, c'est le plaid hibiscus.

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