Description

Depuis 20 ans, tous les motifs de Lucas du Tertre sont tissés ou imprimés à la main selon des savoir-faire traditionnels. Découvrez comment…

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Transcription

• Speaker #0

  Motif et

• Speaker #1

  L'essentiel de nos motifs sont imprimés au cadre, c'est à dire que chaque couleur fait l'objet d'un cadre percé de trous pour laisser passer la couleur uniquement là où elle devra apparaître au final sur le motif. Donc si sur un motif tu as cinq couleurs, tu as cinq passages de cadres différents. Si tu as neuf couleurs voire plus, tu as neuf passages de cadres. Et en fait à chaque fois que tu poses le cadre, tu mets la pince avec une raclette, tu répartis la peinture sur l'ensemble du cadre, elle ne traverse que là où les petits trous sont faits, et puis tu soulèves le cadre, et tu vas un mètre plus loin, tu le reposes à intervalles réguliers, et tu vas refaire la même opération. Et donc il y a autant de manipulation qu'il y a de cadre et qu'il y a de couleur. Et à chaque manipulation, t'es pas à l'abri que le cadre soit posé un millimètre à côté, t'es pas à l'abri qu'il y ait une goutte de peinture qui, au moment de la manipulation du cadre, tombe. Et c'est vachement complexe parce qu'on se retrouve avec des exigences contemporaines de perfection que l'humain ne peut pas tenir, s'il tentait qu'il faille qu'il le tienne. Et ces imperfections-là sont plus complexes sur la rayure parce que t'as plus d'aplats de motifs. Au moment où les cadres se posent les uns à côté des autres, Tu vois davantage les chevauchements, tu vois davantage les gouttes, tout se voit plus sur une rayure. Donc en fait, c'est un motif qui paraît beaucoup plus simple, mais qui est en fait très complexe, parce que beaucoup plus rigoureux. Il y a 20 ans, quand on commençait à dire qu'on faisait à la main, les gens se disaient « oh là là, retard de livraison, imperfection » . Donc en fait, on a appris à ne pas le dire. Et puis, je me souviens d'un moment où on s'est dit « mais en fait, on est une marque éthique » . Aujourd'hui ça parle à tout le monde mais à l'époque ça parlait pas aux gens quand on disait ça. Donc on a continué à ne pas le dire et petit à petit on s'est dit que en fait le tout n'était pas dans le fait de le dire mais dans le fait de le faire. Et on s'est dit qu'on allait raconter.