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Motif émotif - saison 1/3

La Rayure

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05min |18/04/2025
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Description

Au détour de ce motif plus complexe qu’il n’y parait, Marie nous fait part de l’ultimatum auquel Clémence et elle font face dès leurs débuts : faire le pari du savoir-faire, de l’humain, avec son lot de risques et d’inattendu ou se résigner à la perfection de la machine... 

Les rayures sont comme un pas de danse, à la fois limite et infini, shoot de réel qui nous apprend à composer avec des pluies comme on n’en connaît pas ici…

 

“La rayure ça se répète à l’infini, ça se trace à l’infini, ça se croise...” 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Les rayures. Alors, il y en a plein des rayures. Ça se répète à l'infini, ça se trace à l'infini. C'est sans fin, ça se croise. Il y a tellement de pas de rayures possibles. D'ailleurs, on dit un pas de rayures. Je ne sais pas si les gens le savent, mais c'est beau un pas de rayures. C'est comme un pas de danse. T'as des rayures. qui ont des pas réguliers, t'as des rayures qui ont des pas irréguliers, il y a des pas fins, des pas larges. C'est marrant parce que c'est dans l'ère du temps aujourd'hui la rayure. Alors à nous ça fait 20 ans qu'on en fait. Il y a plein de rayures, t'as la rayure bicolore, t'as le faux uni, t'as la rayure rétro. Si on fait une rayure à deux couleurs, en fait ça donnera une troisième couleur. C'est-à-dire que t'as un blanc, t'as un bleu, et l'impression finale de ta rayure... Ce sera un autre bleu, un ton plus clair. Si tu mets un bleu avec un jaune, tu auras une impression de vert. Donc en fait, il ne faut surtout pas se dire quand on fait une rayure blanche et rose, et qu'on veut ce rose, on ne se cale pas sur le rose qu'on veut. Donc il faut adapter le rose de ta rayure pour obtenir un rose final. C'est un faux-uni, c'est une troisième couleur. Il y a une rayure qui nous a dépassé, comme hibiscus. On ne soupçonnait pas qu'elle allait plaire à ce point, c'est la rayure Manon. Et en fait, c'est trois couleurs. C'est un verre. un rose et un bleu qui sont tendres et je pense que c'est ce que les gens aiment dans cette rayure c'est la rayure matelas mais revisitée c'est une grosse rayure de couleur puis une rayure fine blanche puis une fine de couleur puis une fine blanche puis une plus large de couleur de nouveau et ça qui se répète c'est les matelas de grand-mère donc en fait la rayure Manon c'est sur cette base de rayure matelas qu'on est parti et sur laquelle on a appliqué des couleurs qui ne sont pas des couleurs classiques de rayonnata. Souvent les couleurs ça vibre. Étonnamment, la rayure c'est extrêmement complexe à imprimer. Nous quand on arrivait à Bombay, quand on a commencé, on a rencontré Hamza qui nous a tout appris sur le motif. C'est une forte tête. Elle a refusé de se marier, de ne pas travailler. Elle a vécu de sa passion, elle a sillonné l'Inde à la recherche des savoir-faire les plus précieux. Elle nous a tout transmis. En fait, elle nous voyait bosser dur. Et elle nous a dit, ok, allez, on y va ensemble. Et donc, elle nous a mis en relation avec Kavita, qui est sa nièce. On s'est mis à faire du prêt-à-porter, à travailler les finitions, à découvrir les coutures anglaises, etc. Et donc, on a grandi ensemble avec Kavita. Et elle nous sort le tissu, elle nous dit, ben voilà, les filles, cette rayure, on n'arrive pas à la sortir correctement. Vous aurez toujours ça. Alors ça, c'est quoi ? C'est deux traits qui se chevauchent, deux lignes qui se chevauchent. des taches de verre qui sont tombées dans le corail. Et donc, nous, on était pétris de nos codes occidentaux de perfection. On lui disait, mais ce n'est pas possible. Et Anza, elle est marrante, c'est une forte tête, elle nous a dit, les filles, je suis désolée, je ne vous suis pas sur ce terrain-là. C'est des artisans qui ont des compétences de dingue. Si vous n'adhérez pas, je ne vous suis pas. Et elle nous disait, mais regardez, c'est toute la beauté de nos tissus. Et effectivement, ça fait des années qu'on bosse avec elle. elle a un savoir-faire De dingue ! Les impressions, elles sont parfaites, elles sont à la fois parfaites et imparfaites. C'est ce qui fait qu'elles sont porteuses d'âme, elles ont une maîtrise de la technique de l'impression. Et en même temps, un lâcher prise sur l'humain, c'est pas de l'industriel, ce sera jamais de l'industriel. Les différences de ton. des couleurs. Donc nous on débarquait de petites occidentales à Bombay et on se disait mais pourquoi à Anza c'était pas le même vert la dernière fois, le orange il était moins dense ah oui mais les filles ça n'a pas séché de la même façon, là on est en pleine mousson c'est plus long, la couleur elle met plus de temps à prendre et on se disait mais c'est pas possible comment on va revenir à Paris et dire à tout le monde bah non en fait il pleuvait en Inde ici on n'est pas des chochottes c'est pas parce qu'il pleut qu'on arrête de vivre. En Inde quand il pleut le tissu sèche moins vite, donc la couleur prend différemment. Et donc on a fini au fil des années par comprendre qu'en fait c'était exact ce qu'elle nous racontait, et qu'il fallait qu'on lâche nos repères d'occidentale, et qu'on comprenne que d'un bain à l'autre, d'une production à l'autre, on n'aurait pas les mêmes tons, et nous on l'a accepté. Et je trouve que les gens nous suivent pas mal, sauf dans des contextes où on ne peut pas l'expliquer. La rayure, c'est à la fois l'infini et la limite. C'est-à-dire que c'est la frontière qui s'effondre au moment où les deux rayures vibrent et se rencontrent. Ça c'est Rodko. La ligne, elle est géniale pour la fleur. C'est l'allié parfaite, c'est celle qui fera que la fleur ne bascule pas dans l'excès de tendresse. Il y a du jeu aussi derrière. La rayure qui se joue de la fleur, la fleur qui se joue de la rayure, c'est le mix and match, c'est tout ce mélange. De la même façon que le noir met en valeur la couleur, la rayure met en valeur la fleur. Mélanger, créer l'accident, ce mix and match, c'est notre savoir-faire à nous.

Description

Au détour de ce motif plus complexe qu’il n’y parait, Marie nous fait part de l’ultimatum auquel Clémence et elle font face dès leurs débuts : faire le pari du savoir-faire, de l’humain, avec son lot de risques et d’inattendu ou se résigner à la perfection de la machine... 

Les rayures sont comme un pas de danse, à la fois limite et infini, shoot de réel qui nous apprend à composer avec des pluies comme on n’en connaît pas ici…

 

“La rayure ça se répète à l’infini, ça se trace à l’infini, ça se croise...” 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Les rayures. Alors, il y en a plein des rayures. Ça se répète à l'infini, ça se trace à l'infini. C'est sans fin, ça se croise. Il y a tellement de pas de rayures possibles. D'ailleurs, on dit un pas de rayures. Je ne sais pas si les gens le savent, mais c'est beau un pas de rayures. C'est comme un pas de danse. T'as des rayures. qui ont des pas réguliers, t'as des rayures qui ont des pas irréguliers, il y a des pas fins, des pas larges. C'est marrant parce que c'est dans l'ère du temps aujourd'hui la rayure. Alors à nous ça fait 20 ans qu'on en fait. Il y a plein de rayures, t'as la rayure bicolore, t'as le faux uni, t'as la rayure rétro. Si on fait une rayure à deux couleurs, en fait ça donnera une troisième couleur. C'est-à-dire que t'as un blanc, t'as un bleu, et l'impression finale de ta rayure... Ce sera un autre bleu, un ton plus clair. Si tu mets un bleu avec un jaune, tu auras une impression de vert. Donc en fait, il ne faut surtout pas se dire quand on fait une rayure blanche et rose, et qu'on veut ce rose, on ne se cale pas sur le rose qu'on veut. Donc il faut adapter le rose de ta rayure pour obtenir un rose final. C'est un faux-uni, c'est une troisième couleur. Il y a une rayure qui nous a dépassé, comme hibiscus. On ne soupçonnait pas qu'elle allait plaire à ce point, c'est la rayure Manon. Et en fait, c'est trois couleurs. C'est un verre. un rose et un bleu qui sont tendres et je pense que c'est ce que les gens aiment dans cette rayure c'est la rayure matelas mais revisitée c'est une grosse rayure de couleur puis une rayure fine blanche puis une fine de couleur puis une fine blanche puis une plus large de couleur de nouveau et ça qui se répète c'est les matelas de grand-mère donc en fait la rayure Manon c'est sur cette base de rayure matelas qu'on est parti et sur laquelle on a appliqué des couleurs qui ne sont pas des couleurs classiques de rayonnata. Souvent les couleurs ça vibre. Étonnamment, la rayure c'est extrêmement complexe à imprimer. Nous quand on arrivait à Bombay, quand on a commencé, on a rencontré Hamza qui nous a tout appris sur le motif. C'est une forte tête. Elle a refusé de se marier, de ne pas travailler. Elle a vécu de sa passion, elle a sillonné l'Inde à la recherche des savoir-faire les plus précieux. Elle nous a tout transmis. En fait, elle nous voyait bosser dur. Et elle nous a dit, ok, allez, on y va ensemble. Et donc, elle nous a mis en relation avec Kavita, qui est sa nièce. On s'est mis à faire du prêt-à-porter, à travailler les finitions, à découvrir les coutures anglaises, etc. Et donc, on a grandi ensemble avec Kavita. Et elle nous sort le tissu, elle nous dit, ben voilà, les filles, cette rayure, on n'arrive pas à la sortir correctement. Vous aurez toujours ça. Alors ça, c'est quoi ? C'est deux traits qui se chevauchent, deux lignes qui se chevauchent. des taches de verre qui sont tombées dans le corail. Et donc, nous, on était pétris de nos codes occidentaux de perfection. On lui disait, mais ce n'est pas possible. Et Anza, elle est marrante, c'est une forte tête, elle nous a dit, les filles, je suis désolée, je ne vous suis pas sur ce terrain-là. C'est des artisans qui ont des compétences de dingue. Si vous n'adhérez pas, je ne vous suis pas. Et elle nous disait, mais regardez, c'est toute la beauté de nos tissus. Et effectivement, ça fait des années qu'on bosse avec elle. elle a un savoir-faire De dingue ! Les impressions, elles sont parfaites, elles sont à la fois parfaites et imparfaites. C'est ce qui fait qu'elles sont porteuses d'âme, elles ont une maîtrise de la technique de l'impression. Et en même temps, un lâcher prise sur l'humain, c'est pas de l'industriel, ce sera jamais de l'industriel. Les différences de ton. des couleurs. Donc nous on débarquait de petites occidentales à Bombay et on se disait mais pourquoi à Anza c'était pas le même vert la dernière fois, le orange il était moins dense ah oui mais les filles ça n'a pas séché de la même façon, là on est en pleine mousson c'est plus long, la couleur elle met plus de temps à prendre et on se disait mais c'est pas possible comment on va revenir à Paris et dire à tout le monde bah non en fait il pleuvait en Inde ici on n'est pas des chochottes c'est pas parce qu'il pleut qu'on arrête de vivre. En Inde quand il pleut le tissu sèche moins vite, donc la couleur prend différemment. Et donc on a fini au fil des années par comprendre qu'en fait c'était exact ce qu'elle nous racontait, et qu'il fallait qu'on lâche nos repères d'occidentale, et qu'on comprenne que d'un bain à l'autre, d'une production à l'autre, on n'aurait pas les mêmes tons, et nous on l'a accepté. Et je trouve que les gens nous suivent pas mal, sauf dans des contextes où on ne peut pas l'expliquer. La rayure, c'est à la fois l'infini et la limite. C'est-à-dire que c'est la frontière qui s'effondre au moment où les deux rayures vibrent et se rencontrent. Ça c'est Rodko. La ligne, elle est géniale pour la fleur. C'est l'allié parfaite, c'est celle qui fera que la fleur ne bascule pas dans l'excès de tendresse. Il y a du jeu aussi derrière. La rayure qui se joue de la fleur, la fleur qui se joue de la rayure, c'est le mix and match, c'est tout ce mélange. De la même façon que le noir met en valeur la couleur, la rayure met en valeur la fleur. Mélanger, créer l'accident, ce mix and match, c'est notre savoir-faire à nous.

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Au détour de ce motif plus complexe qu’il n’y parait, Marie nous fait part de l’ultimatum auquel Clémence et elle font face dès leurs débuts : faire le pari du savoir-faire, de l’humain, avec son lot de risques et d’inattendu ou se résigner à la perfection de la machine... 

Les rayures sont comme un pas de danse, à la fois limite et infini, shoot de réel qui nous apprend à composer avec des pluies comme on n’en connaît pas ici…

 

“La rayure ça se répète à l’infini, ça se trace à l’infini, ça se croise...” 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Les rayures. Alors, il y en a plein des rayures. Ça se répète à l'infini, ça se trace à l'infini. C'est sans fin, ça se croise. Il y a tellement de pas de rayures possibles. D'ailleurs, on dit un pas de rayures. Je ne sais pas si les gens le savent, mais c'est beau un pas de rayures. C'est comme un pas de danse. T'as des rayures. qui ont des pas réguliers, t'as des rayures qui ont des pas irréguliers, il y a des pas fins, des pas larges. C'est marrant parce que c'est dans l'ère du temps aujourd'hui la rayure. Alors à nous ça fait 20 ans qu'on en fait. Il y a plein de rayures, t'as la rayure bicolore, t'as le faux uni, t'as la rayure rétro. Si on fait une rayure à deux couleurs, en fait ça donnera une troisième couleur. C'est-à-dire que t'as un blanc, t'as un bleu, et l'impression finale de ta rayure... Ce sera un autre bleu, un ton plus clair. Si tu mets un bleu avec un jaune, tu auras une impression de vert. Donc en fait, il ne faut surtout pas se dire quand on fait une rayure blanche et rose, et qu'on veut ce rose, on ne se cale pas sur le rose qu'on veut. Donc il faut adapter le rose de ta rayure pour obtenir un rose final. C'est un faux-uni, c'est une troisième couleur. Il y a une rayure qui nous a dépassé, comme hibiscus. On ne soupçonnait pas qu'elle allait plaire à ce point, c'est la rayure Manon. Et en fait, c'est trois couleurs. C'est un verre. un rose et un bleu qui sont tendres et je pense que c'est ce que les gens aiment dans cette rayure c'est la rayure matelas mais revisitée c'est une grosse rayure de couleur puis une rayure fine blanche puis une fine de couleur puis une fine blanche puis une plus large de couleur de nouveau et ça qui se répète c'est les matelas de grand-mère donc en fait la rayure Manon c'est sur cette base de rayure matelas qu'on est parti et sur laquelle on a appliqué des couleurs qui ne sont pas des couleurs classiques de rayonnata. Souvent les couleurs ça vibre. Étonnamment, la rayure c'est extrêmement complexe à imprimer. Nous quand on arrivait à Bombay, quand on a commencé, on a rencontré Hamza qui nous a tout appris sur le motif. C'est une forte tête. Elle a refusé de se marier, de ne pas travailler. Elle a vécu de sa passion, elle a sillonné l'Inde à la recherche des savoir-faire les plus précieux. Elle nous a tout transmis. En fait, elle nous voyait bosser dur. Et elle nous a dit, ok, allez, on y va ensemble. Et donc, elle nous a mis en relation avec Kavita, qui est sa nièce. On s'est mis à faire du prêt-à-porter, à travailler les finitions, à découvrir les coutures anglaises, etc. Et donc, on a grandi ensemble avec Kavita. Et elle nous sort le tissu, elle nous dit, ben voilà, les filles, cette rayure, on n'arrive pas à la sortir correctement. Vous aurez toujours ça. Alors ça, c'est quoi ? C'est deux traits qui se chevauchent, deux lignes qui se chevauchent. des taches de verre qui sont tombées dans le corail. Et donc, nous, on était pétris de nos codes occidentaux de perfection. On lui disait, mais ce n'est pas possible. Et Anza, elle est marrante, c'est une forte tête, elle nous a dit, les filles, je suis désolée, je ne vous suis pas sur ce terrain-là. C'est des artisans qui ont des compétences de dingue. Si vous n'adhérez pas, je ne vous suis pas. Et elle nous disait, mais regardez, c'est toute la beauté de nos tissus. Et effectivement, ça fait des années qu'on bosse avec elle. elle a un savoir-faire De dingue ! Les impressions, elles sont parfaites, elles sont à la fois parfaites et imparfaites. C'est ce qui fait qu'elles sont porteuses d'âme, elles ont une maîtrise de la technique de l'impression. Et en même temps, un lâcher prise sur l'humain, c'est pas de l'industriel, ce sera jamais de l'industriel. Les différences de ton. des couleurs. Donc nous on débarquait de petites occidentales à Bombay et on se disait mais pourquoi à Anza c'était pas le même vert la dernière fois, le orange il était moins dense ah oui mais les filles ça n'a pas séché de la même façon, là on est en pleine mousson c'est plus long, la couleur elle met plus de temps à prendre et on se disait mais c'est pas possible comment on va revenir à Paris et dire à tout le monde bah non en fait il pleuvait en Inde ici on n'est pas des chochottes c'est pas parce qu'il pleut qu'on arrête de vivre. En Inde quand il pleut le tissu sèche moins vite, donc la couleur prend différemment. Et donc on a fini au fil des années par comprendre qu'en fait c'était exact ce qu'elle nous racontait, et qu'il fallait qu'on lâche nos repères d'occidentale, et qu'on comprenne que d'un bain à l'autre, d'une production à l'autre, on n'aurait pas les mêmes tons, et nous on l'a accepté. Et je trouve que les gens nous suivent pas mal, sauf dans des contextes où on ne peut pas l'expliquer. La rayure, c'est à la fois l'infini et la limite. C'est-à-dire que c'est la frontière qui s'effondre au moment où les deux rayures vibrent et se rencontrent. Ça c'est Rodko. La ligne, elle est géniale pour la fleur. C'est l'allié parfaite, c'est celle qui fera que la fleur ne bascule pas dans l'excès de tendresse. Il y a du jeu aussi derrière. La rayure qui se joue de la fleur, la fleur qui se joue de la rayure, c'est le mix and match, c'est tout ce mélange. De la même façon que le noir met en valeur la couleur, la rayure met en valeur la fleur. Mélanger, créer l'accident, ce mix and match, c'est notre savoir-faire à nous.

Description

Au détour de ce motif plus complexe qu’il n’y parait, Marie nous fait part de l’ultimatum auquel Clémence et elle font face dès leurs débuts : faire le pari du savoir-faire, de l’humain, avec son lot de risques et d’inattendu ou se résigner à la perfection de la machine... 

Les rayures sont comme un pas de danse, à la fois limite et infini, shoot de réel qui nous apprend à composer avec des pluies comme on n’en connaît pas ici…

 

“La rayure ça se répète à l’infini, ça se trace à l’infini, ça se croise...” 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Motif et motif. Les rayures. Alors, il y en a plein des rayures. Ça se répète à l'infini, ça se trace à l'infini. C'est sans fin, ça se croise. Il y a tellement de pas de rayures possibles. D'ailleurs, on dit un pas de rayures. Je ne sais pas si les gens le savent, mais c'est beau un pas de rayures. C'est comme un pas de danse. T'as des rayures. qui ont des pas réguliers, t'as des rayures qui ont des pas irréguliers, il y a des pas fins, des pas larges. C'est marrant parce que c'est dans l'ère du temps aujourd'hui la rayure. Alors à nous ça fait 20 ans qu'on en fait. Il y a plein de rayures, t'as la rayure bicolore, t'as le faux uni, t'as la rayure rétro. Si on fait une rayure à deux couleurs, en fait ça donnera une troisième couleur. C'est-à-dire que t'as un blanc, t'as un bleu, et l'impression finale de ta rayure... Ce sera un autre bleu, un ton plus clair. Si tu mets un bleu avec un jaune, tu auras une impression de vert. Donc en fait, il ne faut surtout pas se dire quand on fait une rayure blanche et rose, et qu'on veut ce rose, on ne se cale pas sur le rose qu'on veut. Donc il faut adapter le rose de ta rayure pour obtenir un rose final. C'est un faux-uni, c'est une troisième couleur. Il y a une rayure qui nous a dépassé, comme hibiscus. On ne soupçonnait pas qu'elle allait plaire à ce point, c'est la rayure Manon. Et en fait, c'est trois couleurs. C'est un verre. un rose et un bleu qui sont tendres et je pense que c'est ce que les gens aiment dans cette rayure c'est la rayure matelas mais revisitée c'est une grosse rayure de couleur puis une rayure fine blanche puis une fine de couleur puis une fine blanche puis une plus large de couleur de nouveau et ça qui se répète c'est les matelas de grand-mère donc en fait la rayure Manon c'est sur cette base de rayure matelas qu'on est parti et sur laquelle on a appliqué des couleurs qui ne sont pas des couleurs classiques de rayonnata. Souvent les couleurs ça vibre. Étonnamment, la rayure c'est extrêmement complexe à imprimer. Nous quand on arrivait à Bombay, quand on a commencé, on a rencontré Hamza qui nous a tout appris sur le motif. C'est une forte tête. Elle a refusé de se marier, de ne pas travailler. Elle a vécu de sa passion, elle a sillonné l'Inde à la recherche des savoir-faire les plus précieux. Elle nous a tout transmis. En fait, elle nous voyait bosser dur. Et elle nous a dit, ok, allez, on y va ensemble. Et donc, elle nous a mis en relation avec Kavita, qui est sa nièce. On s'est mis à faire du prêt-à-porter, à travailler les finitions, à découvrir les coutures anglaises, etc. Et donc, on a grandi ensemble avec Kavita. Et elle nous sort le tissu, elle nous dit, ben voilà, les filles, cette rayure, on n'arrive pas à la sortir correctement. Vous aurez toujours ça. Alors ça, c'est quoi ? C'est deux traits qui se chevauchent, deux lignes qui se chevauchent. des taches de verre qui sont tombées dans le corail. Et donc, nous, on était pétris de nos codes occidentaux de perfection. On lui disait, mais ce n'est pas possible. Et Anza, elle est marrante, c'est une forte tête, elle nous a dit, les filles, je suis désolée, je ne vous suis pas sur ce terrain-là. C'est des artisans qui ont des compétences de dingue. Si vous n'adhérez pas, je ne vous suis pas. Et elle nous disait, mais regardez, c'est toute la beauté de nos tissus. Et effectivement, ça fait des années qu'on bosse avec elle. elle a un savoir-faire De dingue ! Les impressions, elles sont parfaites, elles sont à la fois parfaites et imparfaites. C'est ce qui fait qu'elles sont porteuses d'âme, elles ont une maîtrise de la technique de l'impression. Et en même temps, un lâcher prise sur l'humain, c'est pas de l'industriel, ce sera jamais de l'industriel. Les différences de ton. des couleurs. Donc nous on débarquait de petites occidentales à Bombay et on se disait mais pourquoi à Anza c'était pas le même vert la dernière fois, le orange il était moins dense ah oui mais les filles ça n'a pas séché de la même façon, là on est en pleine mousson c'est plus long, la couleur elle met plus de temps à prendre et on se disait mais c'est pas possible comment on va revenir à Paris et dire à tout le monde bah non en fait il pleuvait en Inde ici on n'est pas des chochottes c'est pas parce qu'il pleut qu'on arrête de vivre. En Inde quand il pleut le tissu sèche moins vite, donc la couleur prend différemment. Et donc on a fini au fil des années par comprendre qu'en fait c'était exact ce qu'elle nous racontait, et qu'il fallait qu'on lâche nos repères d'occidentale, et qu'on comprenne que d'un bain à l'autre, d'une production à l'autre, on n'aurait pas les mêmes tons, et nous on l'a accepté. Et je trouve que les gens nous suivent pas mal, sauf dans des contextes où on ne peut pas l'expliquer. La rayure, c'est à la fois l'infini et la limite. C'est-à-dire que c'est la frontière qui s'effondre au moment où les deux rayures vibrent et se rencontrent. Ça c'est Rodko. La ligne, elle est géniale pour la fleur. C'est l'allié parfaite, c'est celle qui fera que la fleur ne bascule pas dans l'excès de tendresse. Il y a du jeu aussi derrière. La rayure qui se joue de la fleur, la fleur qui se joue de la rayure, c'est le mix and match, c'est tout ce mélange. De la même façon que le noir met en valeur la couleur, la rayure met en valeur la fleur. Mélanger, créer l'accident, ce mix and match, c'est notre savoir-faire à nous.

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