Speaker #0Bonjour à tous, je suis Guillaume Akré, coach, et je suis ravi de vous accueillir pour ce nouvel épisode de Next Step Coaching. Aujourd'hui, je me penché sur le proverbe : "la main qui donne, la main qui dirige". C'est une phrase qui résonne forcément pour tous ceux qui ont, à un moment ou un autre, été obligés de négocier. Il existe aussi une variante qui dit sensiblement la même chose. La main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit. Historiquement, cette phrase aurait été prononcée par Napoléon pour expliquer la dépendance de l'État envers les banquiers de l'époque. Selon lui, ce sont ces derniers ( les banquiers), qui contrôlaient la situation politique du pays en sous-marin, puisqu'ils tenaient les cordons de la bourse. De multiples cas du quotidien peuvent être appliqués à cette expression car nous sommes tous, selon les moments, et à différents niveaux, la main qui donne, et celle qui reçoit. Ainsi, lorsqu'un parent explique à son enfant qu'il doit se plier à ses règles tant qu'il sera sous son toit, on est dans une forme de main qui donne et reçoit dans ce rapport humain. Ou alors lorsque le patron d'une entreprise conditionne une prime à l'atteinte d'un objectif pour son personnel. Certains le vivent parfois comme une forme de chantage, mais cela confirme l'idée que celui qui paye est souvent celui qui décide. Aujourd'hui, j'ai souhaité me pencher sur quelques cas factuels qui font écho à cette maxime. Et ce, bien avant que le cercle de la dépendance s'enclenche. Prenons un exemple: Quelques journalistes décident de créer un journal qui traite des dérives de la nutrition. Rapidement, le quotidien rencontre un certain succès. Les journalistes se réunissent et décident de se structurer pour augmenter les ventes. Il va leur falloir des bureaux, plus de personnel et de quoi faire tourner l'ensemble, les diverses charges comme l'électricité, l'eau, etc. Et pour payer toutes ces nouvelles charges, ils auront besoin de plus d'argent. Il existe les donations ou le crowdfunding, mais si ces deux options ne leur permettent pas de réunir ces deux fonds, ils seront sans doute obligés de se financer via la publicité. Et c'est là que le cercle vicieux s'enclenche. Il va falloir faire attention à ce qui est rédigé pour ne pas froisser les annonceurs. En effet, comment la rédaction pourrait valider un article sur l'effet néfaste des sodas par exemple, si un des annonceurs se trouve être une célèbre marque de soda ? C'est dans ce type de cas que ce proverbe prend tout son sens. La main qui donne, à savoir les sponsors qui apportent l'argent, va diriger la main qui reçoit, en l'occurrence le journal.
Un autre exemple récent est en lien avec l'actualité du sport, puisqu'il s'agit du tennis. Dans un article paru en août 2004, dans un célèbre quotidien sportif, une joueuse de tennis française s'insurgeait à juste titre contre le cyberharcèlement dont elle était victime. Notamment, via les réseaux sociaux. Elle expliquait que certains parieurs n'hésitaient pas à l'insulter, car les gains de ces derniers sont indexés sur ces résultats. En l'occurrence, ils peuvent gagner gros selon ses victoires ou ses défaites. Ces appels à la haine, donc, peuvent entraîner une répercussion sur sa santé mentale, sa gestion du stress, son jeu, etc. Évidemment, il ne s'agit pas d'un cas isolé, et de nombreux autres joueurs et joueuses sont touchés. par le cyberharcèlement. Mais le problème au fond, c'est que les tournois devraient prendre position pour protéger les joueurs et les mettre dans les meilleures dispositions pour jouer. Mais certains responsables adoptent une position schizophrénique puisque d'un côté ils condamnent le harcèlement, mais d'un autre, ils sont sponsorisés par des sites de paris sportifs. C'est une position qui peut paraître paradoxale, mais qui rejoint l'exemple du journal dont je parlais précédemment. Les sites de paris sportifs assurant une bonne partie des revenus de ces tournois, il est difficile pour ces derniers d'adopter une position claire et définitive sur le cyberharcèlement. Confirmant ainsi que la main qui donne (en l'occurrence le sponsor), est celle qui dirige celle qui reçoit : à savoir les tournois.
Je souhaite également aborder un thème lié au podcast, celui du sponsoring. De manière générale, beaucoup de podcasters rêvent d'atteindre un niveau d'écoute suffisant pour pouvoir être sponsorisés. Cela leur offrirait la possibilité d'amortir les coûts, leur matériel et se rémunérer un peu. C'est un point de vue tout à fait compréhensible, il ne s'agit pas pour ma part de le critiquer.
Mais derrière cette envie d'être rémunéré, je me suis toujours demandé si les effets pervers du sponsoring sont envisagées du côté des podcasteurs. A savoir, est-ce que ce proverbe résonne chez eux ?
Plus largement, je pense que cette question est valable pour toutes les personnes qui créent du contenu gratuitement. Doit-on rester fidèle à l'idée directrice de création et assumer de rester en autoproduction, à savoir le pourquoi on crée des choses et financer son contenu personnellement ? Ou alors faire appel aux sponsors ? et potentiellement être récupéré à un moment ou un autre ?
C'est une question complexe, qui mérite réflexion, et il est bien difficile d'y répondre de manière catégorique. Mais voici le lien qui peut être fait avec le proverbe dont je parle aujourd'hui. Pour terminer, il existe tout de même de rares cas dans lesquels la main qui donne n'est pas forcément celle qui dirige. I l y a toujours quelques exceptions. Par exemple, lorsqu'une marque collabore avec des stars internationales. Il est évident que si une marque rémunère Taylor Swift, Cristiano Ronaldo ou encore Kylian Mbappé, ce n'est pas forcément elle qui aura l'avantage dans la négociation.
On peut même avancer que ce sont les célébrités, de par leur renommée, qui posent leurs conditions pour collaborer. Disponibilité, cachet, plan marketing et autres avantages leurs sont accordés parce qu'ils rendent service au fond à ces marques, en prêtant leur image et leurs followers sur les différentes plateformes sociales.
En conclusion, la main qui donne, ou paye, est souvent celle qui dirige, mais il ne tient qu'à nous de se projeter dans cette forme de négociation afin de limiter cette dépendance. Nous voici arrivés à la fin de cet épisode. N'oubliez pas d'attribuer une note 5 étoiles selon votre plateforme d'écoute si le podcast vous a plu, et vous pouvez également vous abonner à celui-ci pour être tenu au courant de chaque parution. D'ici là, je vous retrouve sur les réseaux sociaux, LinkedIn, Instagram. Je vous remercie pour votre écoute et je vous donne rendez-vous très vite pour une nouvelle session de Next Step Coaching. A bientôt !