- Speaker #0
Tu es conseiller en gestion de patrimoine et tu accompagnes les Français qui quittent la France pour s'installer à l'étranger. Dis-moi, Philippe, quelles sont les erreurs que tu vois le plus souvent au moment du départ ?
- Speaker #1
La plupart des personnes sont pratico-pratiques, c'est-à-dire qu'ils partent souvent pour un boulot. De personnes qui se font muter par leur entreprise sur une filiale à l'étranger ou de personnes qui ont envie de partir et trouvent un emploi là-bas. Ils s'occupent souvent, tu vas sûrement... me valider les écoles des enfants, tout ce qui est assurance maladie ou autre. Sauf ça, c'est des sujets qui sont vraiment présents. Moi, ce que je peux voir de personnes qui viennent me voir à posteriori, et j'en ai pas mal qui viennent me voir à posteriori, c'est qu'ils ont négligé les aspects patrimoniaux. En fait, ils n'ont pas pris en compte qu'ils laissaient potentiellement un patrimoine en France, qu'ils laissaient des biens immobiliers, du financier, qu'il y avait des aspects fiscaux qui n'allaient pas bouger parce que quand on a des revenus de France, on est obligé de continuer à les déclarer en France. Et parfois, des questions plus juridiques.
- Speaker #0
Est-ce que tu vois un exemple en particulier qui pourrait vraiment aider les auditeurs à comprendre l'enjeu ?
- Speaker #1
Si vous partez à l'étranger et que vous conservez des biens en France, des biens financiers, des biens immobiliers, potentiellement, déjà, il y aura une notion de fiscalité. Parce que si jamais ces biens génèrent du revenu, il va falloir les déclarer en France. Parce que la règle en France, c'est qu'on doit déclarer et payer ses impôts en France quand on a des biens ou des revenus issus de la France. Maintenant, après, il y a des jeux de conventions fiscales. Ça, c'est une notion que vous avez déjà abordée dans le podcast avec l'avocate que tu as fait intervenir la fois dernière. Mais souvent, cette question fiscale n'est pas souvent prise en compte par les clients qui viennent me voir, en tout cas au début. La seconde qui est assez importante, c'est pour les personnes qui sont mariées, notamment ceux qui sont mariés avant 2019. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'aujourd'hui, en France, beaucoup de mariages se font sans contrat. Juridiquement, parce que moi, je suis juriste de formation, juridiquement, on est marié sous le régime de la communauté réduite au Zake. Sauf que si ces personnes déménagent à l'étranger, et habitent plus de 10 ans à l'étranger, ils vont adopter le régime matrimonial du pays dans lequel ils habitent. Et ça, ça peut avoir de graves conséquences sur la gestion future, notamment en cas de divorce, en cas de décès ou en cas de donation, de savoir sous quel régime on est à l'heure actuelle.
- Speaker #0
Est-ce que tu as un exemple concret à nous donner de ce que ça veut dire vraiment quand son régime matrimonial change ?
- Speaker #1
J'ai des clients qui avaient un certain âge, qui pendant leur carrière ont quand même pas mal déménagé. Ils se sont mariés sans contrat en France. Ils sont restés deux ans, donc régime de la communauté redoute aux Ake. Ils ont commencé à bouger et ils se sont établis dans des pays plus ou moins longtemps. Et donc au moment où on a organisé la succession avec des donations, etc., avec le notaire, on s'est rendu compte que potentiellement, on n'était pas sur le bon régime parce qu'il y avait cette notion de mutabilité automatique. Et après avoir décortiqué l'ensemble de leurs déplacements, on s'est rendu compte que depuis une certaine date, parce qu'il n'y a pas d'aspect de non-rétroactivité, À partir d'une certaine date, ils n'étaient plus soumis au régime de la communauté française, mais au régime légal allemand, celui de la participation aux acquets. Et donc, ça a un peu changé notre stratégie.
- Speaker #0
Tu parles de non-rétroactivité, qu'est-ce que ça veut dire ?
- Speaker #1
La non-rétroactivité dans notre situation, c'est que ce qui a été fait avant le changement automatique reste sous le régime de la communauté française. Et au moment du changement de régime, on passe sur un système de participation aux acquets allemands, dans mon exemple. Et donc, en fonction de la date d'achat des biens, potentiellement, ils ne seront pas soumis à la même détention.
- Speaker #0
Donc là, c'est dans le cas d'une succession. Ça veut dire que du coup, si un des deux décède, la personne qui va rester ne va pas avoir la même chose. Est-ce que c'est aussi le cas dans le divorce ?
- Speaker #1
Tout à fait, parce qu'en fait, que ce soit en matière de succession et en matière de donation ou de divorce, on doit faire un point sur le régime matrimonial. Et pour les successions et les divorces, on doit liquider le régime matrimonial. Et donc, liquider le régime matrimonial, c'est qu'on doit faire un état des lieux de tout ce qui a été acquis pendant le mariage. pour après dire tel bien appartient à telle personne, tel bien appartient aux deux, tel bien appartient à l'autre, et comment on va liquider le régime. Et donc le fait d'avoir plusieurs régimes en parallèle, ça change complètement cette situation.
- Speaker #0
Ça, c'est un super exemple pour commencer l'épisode, la mutabilité du régime matrimonial, parce qu'on ne sait pas du tout que ça existe. On ne connaît pas les risques, et grâce à toi, on a déjà compris qu'il y aura forcément des implications d'un point de vue de la succession ou en cas de divorce. Qu'est-ce qu'on peut faire pour éviter ça ?
- Speaker #1
Si on veut éviter cette situation, la chose très simple, c'est rédiger un contrat de mariage. C'est-à-dire, on est en France, on va avoir son notaire. Si jamais on veut conserver son régime matrimonial français, on rédige un contrat de mariage. Et on peut très bien, si on le souhaite, choisir contractuellement le régime de la communauté osakée. Mais ce qui est important, c'est ne pas rester sans contrat.
- Speaker #0
Ok, c'est très clair. Du coup, on comprend tout de suite qu'est-ce qu'on doit faire. Il y a vraiment des conséquences très importantes si on change. de régime parce que du coup ça veut dire qu'on n'est pas du tout protégé de la même façon. On n'est plus marié sous le régime auquel on était tous les deux d'accord au départ.
- Speaker #1
Quand on est en France et qu'on n'établit pas de contrat de mariage, comme je le disais tout à l'heure, on est marié sous le régime de la communauté Reito-Zake. En France, on a cinq régimes particuliers qu'on peut définir sur contrat et si jamais on n'en choisit pas, sans contrat, c'est la plupart des mariages. En France, on est marié sous le régime de la communauté réducto-zaké. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que tout ce qui est acheté après le mariage est commun aux époux. Tout ce qui a été acquis avant le mariage sont des biens propres à l'époux. Ce qui a été acquis après sont considérés comme communs. Et donc, par la suite, si jamais on change de régime, on change de dispositif. Par exemple, si on décide d'un commun accord sur contrat d'être marié sous le régime de la séparation de biens, dans ce dispositif-là, chacun... acquiert ce qu'il souhaite et ça reste des biens personnels. Et donc, c'est important de comprendre son régime matrimonial. Et ceux qui sont mariés souvent sans contrat ne comprennent pas non plus que l'ensemble de leurs revenus sont communs et donc que tout ce qu'ils achètent est commun, etc. Souvent, il y a un vrai déficit de connaissances sur ces régimes. Et pour avoir vu pas mal d'amis et de familles se marier, c'est vrai qu'à la mairie, on n'en parle pas forcément. Mais ces notions sont hyper importantes à prendre en compte. et faire le point avant de partir de dire bah oui, on a cette notion, ça peut être important de dire, on va passer chez le notaire et on va cadrer les choses. Après, on parle d'un déplacement de plus de 10 ans. Souvent, quand on a des notions d'expatriation, on sait qu'on part pour 2-3 ans, mais la vie fait que, qu'à un moment donné, on va peut-être rester. Donc c'est important.
- Speaker #0
C'est important que tu le mentionnes, parce que cette idée de finalement, je me marie à partir d'aujourd'hui, ce qui est à toi est à moi, ce qui est à moi est à toi, n'est plus la réalité si le régime change parce qu'on reste longtemps dans un autre pays et finalement on ne saura jamais combien de temps on va rester. Donc c'est aussi important de rappeler ce point parce que ça a des impacts sur tout le reste et tout ce qui va suivre, tout ce qu'on va pouvoir construire ensemble en tant que couple pendant sa vie à l'étranger. Dans l'épisode d'aujourd'hui, l'objectif c'est de pouvoir vraiment permettre à une personne qui prépare son départ à l'étranger d'avoir toutes ces notions, celles que tu viens de mentionner, de régime matrimonial qui peut changer. mais aussi les quatre gros points qu'on va aborder aujourd'hui dans l'épisode, qui sont les produits financiers, la fiscalité, l'immobilier et la retraite. J'aimerais bien qu'on puisse commencer par les produits financiers, parce que j'ai l'impression que quand on part à l'étranger, on décide souvent de partir un peu comme ça, comme tu l'as dit en introduction de l'épisode, on prépare la logistique et on oublie son livret A, son assurance vie qu'on a ouvert en France, et on ne se pose même pas forcément la question. Est-ce que c'est mon impression ou est-ce que c'est quelque chose que toi aussi tu vois au quotidien ?
- Speaker #1
Alors, ce n'est pas forcément qu'on oublie. C'est souvent des gens qui m'appellent, qui ont envie d'organiser les choses. Mais sur ces solutions-là, souvent, c'est méconnu que potentiellement, ça peut poser un problème. C'est surtout cette notion-là. On part deux ans, on le sait. Je garde mes solutions financières que j'ai mises en place. Je ne change pas ma stratégie d'investissement si jamais on a une stratégie qui est établie, parce qu'on va revenir. Mais la difficulté, c'est que le départ peut être un sujet d'un point de vue administratif et fiscal.
- Speaker #0
Tu parles de problème. On va peut-être rentrer dans le détail là-dessus. Quel genre de problème ?
- Speaker #1
En premier lieu, par exemple, ceux qui nous écoutent ont des enfants et qui ont des livrets jeunes. Quelque chose de tout simple auprès d'une banque. Le départ entraîne la clôture d'un livret jeune. Donc c'est important d'un point de vue administratif d'appeler sa banque et de dire je vais partir à l'étranger et intégrer-le dans vos logiciels. Les livrets A, les LDD, là-dessus, il n'y a pas de sujet. On peut les conserver. Le PEA, l'assurance vie, on peut les conserver. Avoir après les implications, on peut les conserver. Les livrets jeunes ou les livrets d'épargne populaire sont des plans qui doivent être clôturés parce qu'ils sont réservés qu'à des résidents fiscales français.
- Speaker #0
Quand je vais voir mon conseiller, est-ce que mon conseiller sait qu'il faudra fermer ce compte ? Est-ce qu'il va m'informer de ça ?
- Speaker #1
Je ne sais pas s'il le sait, mais par contre, ce qui est certain, c'est que quand il va commencer à définir qu'il y a une nouvelle adresse et que cette adresse est à l'étranger, je pense que le réglementaire de la banque va lui faire remonter tel ou tel type de sujets qui peuvent être des inconvénients futurs.
- Speaker #0
Du coup, potentiellement, il faudra transférer l'argent que j'avais mis sur le livraison de mes enfants. sur leur livret A s'il n'est pas déjà plein,
- Speaker #1
par exemple,
- Speaker #0
ou sur un autre produit, mais on va en discuter ensemble en détail de tous les produits pour pouvoir bien comprendre ce qu'on a le droit de garder et ce qu'on n'a pas le droit de garder quand on part. Si on part, on va peut-être rentrer dans les détails et parler par exemple du PEA.
- Speaker #1
Le PEA, le plan d'épargne en action, ça c'est une solution qui pour l'ouvrir, il faut être résident fiscal français, pour l'ouverture. Maintenant, depuis plusieurs années, le fait de partir n'entraîne plus la clôture. C'était le cas avant, c'est plus d'actualité. Donc, le fait de partir à l'étranger, on peut conserver son PEA. Maintenant, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'en France, ce type d'enveloppe, c'est des enveloppes fiscales qui sont fermées. C'est-à-dire que tant qu'on ne sort pas, on ne déclenche pas de fiscalité. Sauf que dans le pays où vous allez habiter plus tard, dans le pays où nos auditeurs vont habiter plus tard, potentiellement, ce type de solution n'est pas du tout connu. Et donc, ils vont taxer potentiellement les plus-values annuelles de ce plan.
- Speaker #0
Donc du coup, tu te retrouves avec une enveloppe qui, en France, d'un point de vue français, jusqu'à 150 000 euros, tu ne payes pas d'impôts, c'est super. Par contre, si tu pars vivre dans un autre pays, ils vont considérer ça comme un produit financier et ils vont potentiellement te taxer. Donc ça, c'est un point qu'il faut vraiment vérifier avant de partir pour t'assurer. Est-ce que je le garde ou est-ce que je ne le garde pas en fonction de la fiscalité que tu vas avoir sur place ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Après, il peut y avoir des sujets où dans le PEA, on a logé... des entreprises d'un côté, d'amis ou de famille, pour lesquelles sortir serait désastreux. Et dans ce cas-là, on décide de le conserver. Mais ce qui est intéressant dans le fait de partir en connaissance de cause sur tous ces sujets, c'est qu'on peut arbitrer en sachant ce qui va se passer. Et le fait de rien prévoir, malheureusement, on arrive sur le fait accompli. Parfois, ça peut être des contrôles fiscaux au local, à dire « vous aviez un PEA en France, vous n'avez jamais déclaré les plus-values » . Donc le fait de partir... C'est important de connaître, en fonction de son patrimoine, quelles seront les conséquences du départ, et donc en fonction du pays dans lequel on part.
- Speaker #0
Ok, si du coup, je n'ai pas ouvert de PEA avant de partir, et que je me rends compte une fois sur place que finalement, je m'éduque aux questions de finances personnelles et internationales, et je me dis, bon ça, c'est le moment, je veux ouvrir un PEA pour placer mon argent, j'ai vu partout que c'était le meilleur truc à ouvrir, je ne pourrais pas le faire.
- Speaker #1
Tant que vous ne serez pas résident fiscal français, tu ne pourras pas le faire.
- Speaker #0
Est-ce que c'est la même chose pour l'assurance-vie, cette question de fiscalité ?
- Speaker #1
En concernant l'ouverture, que tu sois résidente ou non, là-dessus, il n'y a pas de sujet. Tu pourras toujours ouvrir une assurance en France. La question, potentiellement, ça pourrait être le choix de la compagnie d'assurance, parce qu'il y a des compagnies qui refusent purement et simplement les non-résidents par difficulté technique. Il y a un vrai sujet aussi pour ce qu'on appelle les US Persal, les personnes qui vivent aux États-Unis ou qui ont la nationalité américaine, la gridcard, etc. Là, il y a des compagnies où c'est impossible de souscrire, parce que les États-Unis demandent une information permanente sur les contrats de ces résidents. Sur la question de l'assurance-vie quand on part, ce qu'il faut savoir, c'est que la fiscalité, au même titre que le PEA, potentiellement peut être prise en compte annuellement dans le pays où on va habiter. Ça, c'est un premier sujet. Le deuxième, c'est la question des prélèvements sociaux. Pourquoi ? Parce qu'en France, quand on est taxé sur les produits financiers, on est taxé de deux manières. On est taxé à l'impôt sur le revenu et on est taxé aux prélèvements sociaux. Alors aujourd'hui, on parle de flat tax de 30% qui intègre l'intégralité de ces prélèvements. Mais dans ces 30, il y a des prélèvements sociaux et de l'impôt sur le revenu. Sur le financier, quand on est non-résident, on n'a pas à payer de prélèvements sociaux. Et donc, si la compagnie d'assurance n'est pas au courant, vu que c'est eux qui débitent le fiscal et l'envoient à l'administration, ils vont débiter les 17,2 de prélèvements sociaux, alors même que vous, en tant que non-résident, vous n'étiez pas éligible. Et c'est notamment plus important de le prévenir en amont, parce qu'on pourrait se dire, peu importe. Parce que mon assurance vie, tant que je ne sors pas en France, je ne suis pas taxé. C'est en partie faux. Pourquoi c'est en partie faux ? Parce que dans une assurance vie, on peut mettre un certain nombre de choses. Et dans toutes ces possibilités, il y a une solution qui s'appelle le fonds euro, qui est une solution qui est garantie en capital. Sauf qu'en France, ce fonds, les Français aiment beaucoup la sécurité. Ce fonds est quand même bien plébiscité par les épargnants. Et donc, l'État, potentiellement, passait à côté d'une certaine manne fiscale. Et on décidait à un moment donné de dire, en ce qui concerne les prélèvements sociaux sur le fonds euro, on va le prélever chaque année. Et donc chaque année, quand vous recevez les intérêts de votre fonds euro sur votre assurance vie, vous êtes débité assez rapidement des prélèvements sociaux. Au même titre que par exemple les PEL depuis 2019. Et donc ces prélèvements sociaux, si jamais vous êtes non résident et que l'assureur n'est pas au courant, il va les débiter alors même que vous auriez pu être exonéré.
- Speaker #0
Et du coup, la dernière enveloppe, le compte-titres, parce qu'il se passe quelque chose de particulier.
- Speaker #1
Le compte-titres, on n'a pas trop de difficultés à ce sujet parce que ce n'est pas une enveloppe qui est fermée fiscalement. C'est-à-dire qu'en fait, à chaque fois que vous vendez une ligne, que vous recevez des dividendes, etc., ça entraîne une taxation. Et donc, ça va être une taxation potentiellement française en fonction du pays, en fonction de là où vous êtes situé et des conventions fiscales. Mais ça peut ne pas engendrer de soucis de double fiscalité. Ça va dépendre du pays. À chaque fois, dans tous les cas, moi, les clients qui viennent me voir pour faire le point sur leur situation, chaque situation est différente, chaque pays est différent. On fait du sur-mesure, donc on ne peut pas se permettre d'avoir quelque chose de toujours tout fait pour tout le monde. C'est important de bien prendre en compte chaque situation. Et parfois, un compte-titre est pertinent dans d'autres situations. Non, parce que la fiscalité se fait au local et qu'au local, la taxation est bien plus importante. Il vaut mieux détenir le financier au local. Ça va dépendre de chacun. Mais dans l'idée, on a beaucoup plus de difficultés avec un PE à une assurance vie qu'un compte-titre.
- Speaker #0
Bien sûr, il faut analyser. chaque situation de manière personnalisée. Mais dans tous les cas, il faut quand même se poser la question est-ce que je vais taxer localement avec les enveloppes que j'ai gardées en France qui sont... est plus ou moins intéressante fiscalement. Comment est-ce que je vais déclarer ça en France pour le compte-titres ? Il va falloir que je puisse payer mes impôts sur ce que je vais gagner dans ce fameux compte-titres et qu'il faudra aussi potentiellement que je déclare dans mon payé d'accueil. Une question aussi qui est peut-être à se poser sur ces fameuses enveloppes, c'est si je les ferme une fois parties, est-ce que finalement c'est facile de récupérer mon argent ? Je te pose cette question parce que j'ai vu beaucoup de témoignages de personnes qui demandaient à récupérer leur assurance vie et ça prenait des mois et des mois et des mois parce qu'ils habitaient à l'étranger.
- Speaker #1
Ça peut être un sujet. Alors ce qu'il faut savoir, c'est que légalement, un assureur a deux mois pour payer les primes et reverser l'intégralité du capital d'une assurance vie. C'est inscrit dans la loi. C'est important de le prendre en compte parce que si jamais, effectivement, il y a des sujets administratifs, que la banque ou l'assureur met du temps à rembourser. on a quand même la possibilité, on est en France, on a quand même la possibilité d'aller chercher le médiateur de l'assurance, etc. pour aller un peu pousser les choses. Mais oui, ça peut arriver que dans certains pays, pour souci de potentialité de financement du terrorisme ou blanchiment d'argent, que la banque va avoir un mauvais œil d'envoyer de l'argent dans tel ou tel pays.
- Speaker #0
On n'a pas parlé du PER. Si quelqu'un a un PER, parce que ça, il y a plein de gens en France qui ont un PER, et ils partent, qu'est-ce que je fais de ce truc ?
- Speaker #1
On reste dans une enveloppe fermée. Donc ça peut être un sujet au local. Ça, c'est certain. Après, on peut, dans tous les cas, on doit le conserver parce que c'est des plans qui nécessitent d'être conservés jusqu'à la retraite. Et le fait de partir à l'étranger n'est pas un cas de déblocage anticipé. Donc, on est obligé de conserver ces plans. Sauf si on acquiert, par exemple, une résidence principale à l'étranger. Et là, il n'y a pas de sujet. On peut débloquer son plan d'épargne-retraite. Maintenant, ce qu'il faut comprendre, c'est que si la stratégie d'investissement voulait investir de manière régulière sur son plan d'épargne-retraite, d'obtenir potentiellement, et il y a peu de cas où ce n'est pas le cas, une déduction de son revenu imposable du versement qu'on réalise chaque année. Là-dessus, il y a un sujet. Il y a un sujet de fiscalité. Pourquoi ? Parce que dans la plupart des cas, quelqu'un qui déduit de son revenu imposable le montant de ses versements ne pourra plus le faire au moment où il est non-résident, quel que soit s'il a des impôts à payer en France ou pas. Ce n'est pas possible. Il y a un seul cas qui est envisageable, c'est pour les travailleurs non salariés. qui ont continué d'avoir une activité en France, mais c'est le seul cas. Ce qu'il faut comprendre ici, c'est qu'on a un vrai sujet. Parce qu'on pourrait se dire, c'est pas grave, je ne vais pas avoir ma déduction, mais je continue à verser, à optimiser, à augmenter mon capital, à préparer ma retraite future. Sauf que dans cette situation, l'assureur, lui, de manière bête et méchante, a compartimenté votre versement dans ce qu'il appelle les versements déductibles. Et je ne sais pas si tes auditeurs sont au courant, mais à la sortie, il y a une fiscalité sur le capital investi, sur les sommes qui ont été déduites. Et donc, le fait qu'administrativement, l'assureur a mis tous les versements dans ce volet déductible, à la sortie, il va imposer le capital dans sa globalité, en France. Et donc, dans cette situation, la grande difficulté, c'est qu'en fait, vous allez être imposé sur un capital pour lequel, potentiellement, une partie n'a pas été déduite de vos revenus au moment où vous l'avez versé. Donc, il y a un vrai sujet à prévenir son assureur. à dire qu'on part, et si jamais l'assureur n'est pas au courant de cette situation fiscale, de dire « moi je continue à verser, mais je veux les renseigner comme des versements non déductibles » . Et les versements non déductibles, en tout cas en sortie en capital, ne feront pas l'objet d'une imposition. Seuls les gains seront imposés.
- Speaker #0
Je pense que ces questions de PEA, PER, assurance vie, etc., de se poser ces questions avant de partir, c'est hyper important, parce que je vois beaucoup de personnes, notamment des... lecteurs de la newsletter qui me disent « Moi, pour préparer ma retraite, je continue à mettre de l'argent sur mon PEA, je continue à mettre de l'argent sur mon PER. » Et sans prendre en compte tout ce que tu viens d'expliquer et les impacts de la fiscalité que tu as aujourd'hui ou que tu auras à la sortie, pour illustrer ça, est-ce que tu as un exemple concret d'un client qui n'a pas préparé ça et que tu as dû accompagner et une idée de combien ça lui a coûté ?
- Speaker #1
Oui, j'ai eu le cas pour des personnes qui sont parties alors des personnes qui sont parties aux Etats-Unis mais qui étaient déjà américains. Donc au moment où ils ont été voir la banque pour avoir une solution d'investissement, déjà il y aurait dû avoir un warning auprès de la banque sur la possibilité ou non de faire une assurance vie. C'est des personnes qui ont vu leur banque quand ils étaient en France, ils ont fait des contrats d'assurance vie en étant en France. Mais là-dessus déjà, le fait qu'ils soient en France, américains, avec un contrat d'assurance vie, c'était déjà un sujet. Pourquoi c'était déjà un sujet ? Parce que quand on a la citoyenneté américaine, Ceux qui nous écoutent et qui l'ont le savent sûrement. On est imposé aux États-Unis sur les revenus mondiaux et on est imposé en France en tant que résident fiscal français sur les revenus mondiaux. Donc on a un sujet de double fiscalité. L'assurance-vie, elle, en France, ne génère aucune imposition hormis les prélèvements sociaux sur le fonds euro tant qu'on n'est pas sorti. Pour autant, sur la question tout à l'heure des enveloppes dites fermées, les États-Unis ne considèrent pas du tout ce type de placement comme possible. Et donc, ils imposent déjà dans un premier temps, chaque année, la plus-value de l'assurance-vie au titre des revenus américains. Alors, je ne suis pas spécialiste de la fiscalité américaine, mais en tout cas, il y a déjà eu un premier sujet. Et quelqu'un qui part aux États-Unis et qui devient soit résident, soit la green card, etc., aura potentiellement, avec son contrat d'assurance-vie en France, un sujet à ce niveau-là. deuxième conséquence et qui n'est pas des moindres, si jamais, par exemple, il vous arrive quelque chose et que vous venez à décéder, tu le sais sûrement, l'assurance-vie, c'est un bon outil d'aide à la transmission parce qu'on a des exonérations jusqu'à 150-2500 euros pour les bénéficiaires désignés si jamais on verse avant 70 ans. Sauf que dans ce cadre, la plupart des pays ne considèrent pas que la fiscalité, en tout cas ce qui est versé par l'assureur, concerne les successions. C'est-à-dire qu'on a une taxation, nous, en France, qui ne relève pas du droit, ce qu'on appelle le droit de mutation à titre gratuit, ou vulgairement appelé le droit de succession. Et donc, quand votre bénéficiaire est aux États-Unis, donc typiquement vos enfants, parce qu'ils vous ont suivis, et qu'ils reçoivent cet argent en France qui ne sera pas taxé parce qu'on est en dessous des plafonds, eh bien, aux États-Unis, on va considérer que l'argent qu'ils reçoivent, c'est un revenu. Et donc là, il y a un vrai sujet, parce que l'année post-décès, votre enfant sera taxé de la valeur des capitaux qu'il aura reçus. Et en fonction de la somme, ça peut être assez désastreux.
- Speaker #0
Parce que d'un coup, tu donnes une perspective vraiment internationale à une décision qu'on a prise tout au départ en France avant de partir et les conséquences que ça va avoir aussi dans la succession en fonction du pays dans lequel tu vis. Comment tu me recommandes de faire le point pour prendre une décision ? Est-ce que je garde ces enveloppes ou est-ce que je ne les garde pas ? Ou est-ce que je continue à mettre de l'argent dessus ou est-ce que j'arrête ?
- Speaker #1
Pour faire le point, c'est important, je pense, déjà de prévenir les acteurs, assureurs, banques, comme quoi on va partir, dans quel pays on part. Dans un premier temps, c'est de vérifier les conventions fiscales avec le pays où on va et est-ce qu'il y a une convention fiscale, ça, ça peut être aussi un sujet. Et en fonction de ça, d'en tirer les conséquences. Alors bon, dit comme ça, ça a l'air simple. Après, ils peuvent toujours se renseigner auprès d'un professionnel, un avocat fiscaliste, un conseiller en gestion de patrimoine qui a des notions sur la fiscalité internationale. Ça, tous ne l'ont pas. pour pouvoir dire aujourd'hui très bien, votre patrimoine c'est ça, on a fait le point sur tout ce que vous avez, votre pays dans lequel vous allez partir c'est celui-ci, voilà les conséquences de votre expatriation sur chaque actif de votre patrimoine, et voilà ce qu'on vous recommande de faire. Ça c'est hyper important, et après derrière, de juger aussi par rapport au projet, c'est-à-dire que parfois comme je te disais tout à l'heure, le PEA potentiellement ça peut être un sujet, Mais en fonction de ce qu'on a mis dans la plus-value future, le fait qu'on va potentiellement rentrer en France au bout d'un certain moment et qu'on n'a pas envie de perdre cet avantage, on peut décider sciemment de dire « Oui, je le sais qu'il y a des conséquences, mais je décide de les assumer parce que j'ai un avantage réel à conserver ce plan. » Mais c'est important de faire le point avant de partir sur toutes ces conséquences et notamment des conséquences fiscales de tout ça.
- Speaker #0
On va pouvoir commencer la deuxième partie de cet épisode sur la fiscalité. Et cette fois-ci, pas seulement la fiscalité des placements, mais la fiscalité en général. Qu'est-ce que les gens oublient le plus souvent avant de partir ?
- Speaker #1
Ce que j'ai pu voir par le passé, c'est des personnes qui avaient bien compris qu'en tant que non-résident, on devait continuer à déclarer ses revenus en France quand ils sont perçus en France. Donc là-dessus, il n'y avait pas trop de sujets, notamment les revenus fonciers, l'allocation meublée, etc. Dès qu'on conserve des revenus en France, on doit les déclarer en France. Après, la question du paiement, ça c'est un autre sujet. Et les conventions fiscales nous permettent... de définir quel pays va taxer et quel crédit d'impôt on pourra obtenir dans le pays où on habite pour compenser la fiscalité française. Là-dessus, il n'y a pas trop de sujets. Maintenant, la difficulté, c'est d'oublier de prévenir l'administration fiscale qu'on est réellement parti. C'est-à-dire que j'ai pu voir des personnes qui continuaient à déclarer leur revenu français, mais sans informer qu'ils étaient partis et donc qu'ils étaient taxés en tant que résidents fiscales français. Et là-dessus, il y a un vrai sujet. Pourquoi ? Parce que les non-résidents ne sont pas soumis au même mode d'imposition. Tu le sais sûrement, la fiscalité en France est un barème progressif qui va de 0 à 45. Plus on a de revenus, plus on est sur des tranches hautes. Quand on est non-résident, on est taxé soit à 20%, soit à 30% si on dépasse un certain plafond, soit à une tranche inférieure si on est en capacité de justifier qu'au niveau mondial, on a des revenus qui nous auraient permis de payer moins d'impôts en France. Et donc, la difficulté de tout ça, c'est de continuer à déclarer qu'on est résident français, de ne déclarer que ses revenus de source française, donc en omettant les salaires, et ça c'est bien normal parce qu'on les a acquis dans un autre pays, et on rentre dans un système d'un barème progressif qui n'est pas du tout adapté. et qui, en fonction du montant de nos revenus, potentiellement nous permettrait de ne pas être imposés en France. Alors que la taxation des non-résidents nous taxerait à 20% en plus des prélèvements sociaux en fonction de là où on habite.
- Speaker #0
C'est un point sur lequel je veux vraiment insister parce que Cécile, avec qui j'ai fait l'épisode sur la résidence fiscale, a aussi mentionné que dans ce cas, si tu oublies de déclarer que tu pars, c'est aussi ce qui peut déclencher un contrôle. Parce que tu n'as pas payé les impôts que tu aurais dû payer. À quel moment tu déclares que tu pars ?
- Speaker #1
Le mieux, c'est de le faire assez rapidement, d'envoyer un message à l'administration sur le site des impôts, donc sur la messagerie sécurisée, pour dire, voilà, moi je pars dans tel pays, voilà ma nouvelle adresse. Et après, déclaration suivante, c'est là où on va avoir une particularité, c'est que lors de cette déclaration, il va falloir déclarer qu'on est résident fiscal français sur les revenus qu'on a perçus entre le 1er janvier et la date de départ. Et on fera une seconde déclaration en tant que non-résident de la date du départ jusqu'au 31 décembre. Donc on a une double déclaration à faire l'année où on part.
- Speaker #0
Est-ce que c'est plutôt une bonne chose ? Dans le sens, est-ce que tu vas avoir une bonne surprise parce que tu perds un moins d'impôt ?
- Speaker #1
On peut avoir une bonne surprise, par exemple, en ce qui concerne la partie française. Pourquoi ? Parce que la partie française, on va être imposé uniquement du 1er janvier au 10 juin. Je dis une bêtise. Et bien dans cette situation, on rentre sur un barème progressif, et barème progressif qui prévoit plus de revenus de juin à décembre. Pour autant, on n'a pas une proratisation du barème. Donc on peut avoir une bonne surprise avec un remboursement d'une partie de ses accomptes et de ses prélèvements à la source, parce que vu qu'on n'est que sur une demi-année, et demi-année qui s'applique sur le même barème que si on avait été sur une année classique, et bien on a potentiellement moins d'impôts que l'année passée. Et on se voit en juillet N plus 1. se voir rendre de l'argent par l'administration fiscale française parce que vous avez été trop prélevé.
- Speaker #0
C'est calculé automatiquement, ça, ou moi, je dois faire une démarche particulière ?
- Speaker #1
C'est calculé automatiquement, mais en ce qui concerne les 20%, la démarche, c'est prévenir qu'on est non-résident.
- Speaker #0
Et dans le cas où j'avais des réductions d'impôts, comment ça va se passer ?
- Speaker #1
Alors là-dessus, ça peut être également un sujet, parce qu'en tant que non-résident, la plupart des réductions et des crédits d'impôts ne sont plus applicables. C'est-à-dire que des personnes qui avaient des dispositifs comme le CELIER, le Sensible Bouvard ou le PINEL, des dispositifs de réduction ou de crédit d'impôt en lien avec l'immobilier ? Ça ne remet pas en cause les conditions de respect pour toujours être éligible dans le futur à ce type de dispositif et potentiellement à perdre les avantages passés. Là-dessus, il n'y a pas de sujet. Par contre, les années où on est à l'étranger, les réductions sont perdues et ne peuvent pas être attrapées. On ne peut pas y faire grand-chose, mais c'est important de le savoir parce que potentiellement, l'avantage fiscal et le calcul économique qu'on a pu en tirer au début à dire que c'est une opération intéressante. le fait de partir va peut-être mettre un coup d'épée dans l'eau au projet qui a été annoncé au départ.
- Speaker #0
Oui, tu as raison, parce qu'en plus, il y a plein de personnes qui achètent de l'immobilier parce qu'il y a tout un dispositif fiscal autour qui est intéressant pour eux et qui finalement se retrouvent avec un bien où la rentabilité n'est pas du tout la même.
- Speaker #1
Concernant le Pinel 2019, il y a une situation qui est intéressante à prendre en compte, c'est qu'on a la possibilité de conserver sa réduction d'impôt. pour les biens qui ont été acquis après 2019, mais uniquement sur les impôts français. Donc là, une personne qui ne paye plus d'impôts en France parce qu'elle n'a plus rien en France, hormis Spinel, on aura un avantage sur les loyers qui ont été perçus en revenus fonciers, mais on n'aura sûrement pas utilisé l'intégralité de la réduction.
- Speaker #0
C'est un point intéressant, surtout pour les personnes qui sont déjà parties et qui potentiellement se disent « je vais acheter ce bien, j'aurai aussi le droit à toutes ces réductions d'impôts » et au final, elles ne pourront pas l'utiliser. Tu sais, tu as quelque chose quand même, quand tu achètes un bien neuf où le prix est un peu... gonflé, parce que finalement, tu sais que tu vas avoir cette réduction d'impôt plus tard. Et finalement, si tu es à l'étranger et que tu ne peux pas bénéficier de tous ces crédits d'impôt, tu te retrouves juste à payer un prix gonflé, sans jamais pouvoir bénéficier des réductions d'impôt qui sont attachées.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Et les personnes qui vendent ce type de dispositif incluent dans le calcul du rendement l'avantage fiscal. Et donc, on a des rendements qui sont intéressants. Après, dans les taux de rendement, souvent, ils évaluent le fait que le bien va prendre de la valeur. Alors, au prix où il a été acheté, je pense que... Parfois, on peut se poser la question de est-ce qu'on pourra le revendre avec une revalorisation, même à 10, 15 ans, 20 ans, parce qu'on était bien au-dessus du prix de marché. Bon, ça, c'est un autre sujet. Mais effectivement, si on enlève la fiscalité de la projection, on peut se rendre compte que le taux de rendement est bien plus faible. Alors bon, le Pinel n'existe plus. Mais si demain, on a un dispositif...
- Speaker #0
un dispositif qu'on nous propose, c'est important de se dire « Ok, est-ce que je suis dans une possibilité où demain j'envisage de partir et est-ce que d'avoir des durées aussi longues d'investissement et des avantages sur aussi longue durée, c'est projetable dans ma vie ? »
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a aussi un autre sujet en matière de fiscalité qui est important à prendre en compte ?
- Speaker #0
Il y a un autre sujet qui est assez significatif pour les personnes qui sont assujetties, c'est l'exit tax. Pour faire simple, l'exit tax, c'est l'imposition des plus-values latentes, donc ce qu'on a généré jusqu'à aujourd'hui comme plus-values, sur une partie des actions, des obligations, des actions gratuites, des stock options que l'on détient. Ça concerne toutes les personnes qui ont vécu plus de six ans en France au cours des dix dernières années et qui décident de partir à l'étranger. La règle veut que si jamais on détient plus de 800 000 euros de titres ou qu'on est associé majoritaire dans ce type de structure, donc associé majoritaire, ça peut concerner tout type de montant. 800 000, c'est un certain stade de détention d'actifs, mais associés majoritaires, ça peut se faire assez rapidement. Dans ces situations, potentiellement, on peut être dans une difficulté de devoir payer une plus-value sur l'argent qu'on a généré depuis l'acquisition de ces titres ou de ces actions gratuites, stock options, alors même qu'on ne reçoit pas l'argent parce qu'on ne vend pas. Il faut modérer la situation. Si on part dans un pays au sein de l'Union européenne... ou si on part dans un pays qui a signé avec la France une convention administrative, donc il y a à peu près 120 pays dans le monde, on a un sursis automatique de cette imposition. C'est-à-dire qu'on n'a pas à payer cette plus-value latente. À l'inverse, si jamais on part dans un autre pays que ceux que je viens de citer, hors Union européenne et hors ceux qui ont signé les conventions, ça fait quand même pas mal de pays, et potentiellement dans une carrière, je pense à un salarié cadre, il peut être amené à bouger dans ce type de pays. Potentiellement, il faut, pour bénéficier de ce sursis de paiement, faire la demande dans les 90 jours de son départ. Et si on ne fait pas ça, l'administration fiscale peut vous demander de payer, sur une base de fiscalité française, le gain de votre plus-value latente. Et c'est une notion qui est hyper importante à prendre en compte, parce qu'un chef d'entreprise qui s'en va en associé majoritaire, j'entends, et qui décide de conserver son activité en France pour plusieurs raisons, il peut être imposé là-dessus. Et je pense, par exemple, qu'on a beaucoup de salariés cadres qui partent à l'étranger pour raison de travail. Si vous avez des actions gratuites, moi j'en ai eu dans ma clientèle, de personnes qui ont des actions gratuites, des stock options avec des montants assez significatifs au fur et à mesure d'une carrière, surtout que parfois on a des sociétés qui étaient non cotées avant, qui rentrent sur un marché, le cours explose, on arrive avec un patrimoine qui est détenu à plus de 50% par les titres de la société dans laquelle on travaille, et bien à ce moment-là, on peut effectivement avoir un vrai sujet et c'est important de le prendre en compte. Et dernier élément à ce sujet, ça concerne également... les SCI à l'impôt sur les sociétés. Donc si les personnes détiennent avec des parents des patrimoines immobiliers significatifs dans une SCI à l'IS, même si potentiellement ils ne reçoivent pas de revenus ou autres, parce que ça peut prendre en compte également le démembrement de propriété, dans ces situations, on peut être imposé à la plus-value latente. Et là, ça peut faire très mal.
- Speaker #1
Ça concerne aussi beaucoup plus de personnes que ce qu'on imaginerait. Comment ça se passe si je ne déclare pas que je pars, et que je pars ? et que je me retrouve avec cet exit tax non régularisé.
- Speaker #0
Au moment où l'administration fiscale va être au courant du départ, ils pourront vous demander de payer cette plus-value latente en calculé sur la base du prix que vous avez payé pour acquérir les titres, parfois zéro, et le montant de la valorisation actuelle de l'actif, de la société.
- Speaker #1
En 2015, je rentre dans une startup qui valait zéro, on m'a donné des parts, je ne sais pas, 10% de la société comme incentive pour que je rentre dans la société et que je devienne co-founder ou quelque chose comme ça. En arrivant en 2025, je dois partir aux Etats-Unis. Ça fait dix ans que je détiens les titres. Et du coup, aujourd'hui, la société vaut 10 millions d'euros. Donc, ça veut dire que mes parts sont valorisées à un million. Et donc, je vais devoir payer des impôts sur ce million si je veux partir vivre aux Etats-Unis pour développer la filière américaine.
- Speaker #0
Reprenons un peu les informations que tu m'as données. Donc, effectivement, tu n'es pas associé majoritaire. C'est-à-dire qu'en fonction, si tu étais sur des montants plus faibles, il n'y aurait pas de sujet. Mais là, tu as dépassé le seuil des 800 000. Donc, on est dans une situation où potentiellement... l'imposition des plus-values latentes peut être demandée. Maintenant, tu pars dans un pays, donc les États-Unis, qui ont signé une convention administrative avec la France. Et donc, dans cette situation, tu bénéficies d'un sursis d'imposition automatique. Et donc, ce sursis d'imposition te demandera de payer au moment de la vente des titres. C'est-à-dire que tant que tu ne vends pas, tu as un sursis d'impôt. Par contre, si jamais tu me dis, en fait, je pars, alors je n'ai pas de pays en tête qui ont pas signé une convention, mais il y en a plein, tu as ces titres et bien là tu ne bénéficies pas du sursis. Tu peux faire la demande dans les 90 jours de ton départ, et si ça t'est accordé, tu n'auras pas à payer avant la vente. Par contre, si jamais tu ne fais rien, l'administration fiscale peut venir te chercher en disant Vous êtes partis, vous détenez plus de 800 000 euros de titres, merci de nous payer, vous les avez acquis à zéro, vous nous devez 30% de 800 000.
- Speaker #1
En fait, ce que tu dis aussi, c'est qu'il faut surtout vérifier, parce que moi, en tant que personne lambda, je ne vais pas savoir quel pays a signé la convention. De toute façon, si je pars et que je détiens des actions dans une société majoritaire ou avec un montant de plus de 800 000 euros, il faut vraiment que je vérifie comment ça sera traité par l'administration pour éviter... les mauvaises surprises.
- Speaker #0
S'il y a une recommandation que je peux faire de manière générale, c'est que si vous partez, que vous avez un patrimoine plus ou moins important, ou que vous détenez des choses en France que vous allez conserver, il faut se faire conseiller sur les conséquences de votre départ, sur ce que vous détenez. Parce que, tu l'as vu, sur tous les sujets qu'on a échangés, c'est très subtil, en fonction de l'enveloppe, de ce qu'on a, etc. Par exemple, les actions gratuites et les stock options, la plupart des salariés ne sont pas au courant qu'il peut y avoir un sujet. Pour autant, c'est le cas. Une SCI à l'IS familiale pour laquelle on n'a jamais les revenus parce qu'on n'a que la nue propriété, le parent a les usufruits, mais la société, elle vaut 10 millions. Ça peut être un sujet. Donc oui, c'est important. Plus on a de patrimoine, plus on a de conséquences. Et donc, c'est important de faire le point avant de partir et d'avoir des conseils et des conseils qui maîtrisent ces sujets internationaux.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux résumer vraiment les trois points les plus importants sur ce sujet ?
- Speaker #0
Dans un premier temps, prévenir l'administration fiscale au plus tôt comme quoi on a changé d'adresse. Dans un deuxième temps, si vous continuez à détenir en France des biens, des actifs, peu importe qu'ils soient, potentiellement vous serez soumis à une déclaration annuelle parce que vous avez des revenus de source française. Et donc après, il faudra voir les conventions fiscales pour voir comment dans votre pays, vous pouvez être crédité du montant que vous avez payé en France, parce que de manière générale, les pays imposent leur résidence sur leurs revenus mondiaux. Et un élément un peu nouveau, même si ça fait quelques années qu'on en parle, j'en ai pas encore parlé, c'est la déclaration d'occupation des biens. C'est une déclaration qui est à faire en parallèle de l'impôt sur le revenu. Aujourd'hui, quand on fait sa déclaration en France, qu'on a des biens immobiliers, on a des messages indiquant « n'oubliez pas de faire cette déclaration avant le 1er juillet » . C'est important aujourd'hui de le prendre en compte parce que dès 2026, les propriétaires de biens locatifs ou non, sur des biens français, devront déclarer quel est le type d'occupation de leurs biens. Donc je crois qu'il y a une amende, si jamais on ne fait pas le travail, à vérifier. Mais potentiellement, vous devez déclarer que vous avez encore conservé une résidence secondaire. que vous avez tel bien avec tel loyer. Et ça, c'est en dehors de l'impôt sur le revenu, en dehors de cette déclaration, et qui se fait sur le site des impôts. Et deux dernières choses sur la fiscalité. La première, c'est que si vous êtes soumis à l'impôt sur la fortune immobilière avec des biens que vous avez exclusivement en France, en tant que non-résident, ça ne vous exonère pas de payer votre impôt sur la fortune immobilière, parce qu'un non-résident paye son impôt sur les actifs français. Et dernière chose, en ce qui concerne la résidence principale, Aujourd'hui, vous le savez sûrement, on est exonéré de taxes d'habitation en tant que propriétaire de résidence principale depuis quelques années. Si vous décidez de la conserver, ça devient une résidence secondaire. Et donc, si vous voulez éviter de recevoir un courrier fâcheux de l'administration dans quelques années, c'est important, dans cette déclaration d'occupation des biens, au moment de l'impôt sur le revenu, de dire « j'ai une nouvelle adresse, et mon ancienne adresse dans laquelle j'ai conservé le bien n'est plus ma résidence principale » . Et donc, dans ce cas-là, ça deviendra votre résidence secondaire et il faudra payer une taxe d'habitation.
- Speaker #1
Ces deux derniers points, c'est une bonne façon de pouvoir faire une transition sur la partie sur l'immobilier. Est-ce que tu peux rappeler quand même les seuils de l'IFI ? Parce qu'on peut y arriver beaucoup plus rapidement qu'on ne pense.
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Aujourd'hui, on doit payer un impôt sur la fortune immobilière si le patrimoine net de tout crédit est supérieur à 1,3 million.
- Speaker #1
Ça, c'est un chiffre vraiment à garder en tête. Et à partir du moment où tu atteins ce montant, tu dois du coup aussi le déclarer dans ton relevé d'imposition. j'ai 1,3 million d'immobilier à Paris. Ça va vite, en fait. Ce n'est pas un chiffre qui est complètement délirant. Est-ce que du coup, comment ça se passe quand tu atteins ce seuil ? Comment tu le déclares, du coup ?
- Speaker #0
En fait, c'est partout en France. C'est du déclaratif. Donc, au moment de son impôt sur le revenu, pour ceux qui le font, ils le savent déjà, il y a une case aujourd'hui sur la déclaration en ligne. Impôt sur la fortune immobilière. C'est-à-dire que dans toutes les possibilités de type de revenu de sa déclaration d'impôt, on a une notion d'impôt sur le revenu. C'est-à-dire que ce n'est pas le même impôt, mais ça se déclare en même temps que l'impôt sur le revenu dans la même déclaration. Ça peut être un sujet d'un non-résident qui considère qu'il n'a plus de revenu en France, donc il ne doit plus faire de déclaration en France. Et donc forcément, il ne se connecte plus au moment de l'impôt sur le revenu et ne peut pas cocher cette case et déclarer son impôt sur la fortune immobilière. Et aujourd'hui, c'est du déclaratif. Donc si à un moment donné, on passe le seuil, alors ça peut être passer le seuil parce qu'on rembourse son crédit au fur et à mesure et qu'au bout d'un moment, le patrimoine net, donc patrimoine brut, c'est ce qu'on a, on enlève l'ensemble des capitaux restant dus au 1er janvier, donc le montant de nos niveaux de... de crédit au 1er janvier, et on a le patrimoine net de l'IFI. Donc en dessous d'un million trois, on n'a rien à déclarer, au-dessus d'un million trois, c'est à nous de déclarer. Alors la gestion de ce seuil, souvent, moi, dans les clients qui veulent commencer à déclarer, ça fait quelques années en termes de valorisation qu'on a passé ce seuil Mais il y a un peu une sous-évaluation personnelle de personnes qui se disent « Oui, mais on n'est pas tout à fait à 1,3 million parce que tel bien, je pense qu'il vaut un peu moins que le marché parce que pour telle et telle raison. » Donc il y a un peu de mauvaise foi aussi à ce sujet-là de la part des clients. Mais la difficulté, c'est qu'avec la déclaration d'occupation des biens que l'administration fiscale a mis en place il y a maintenant deux ou trois ans, eh bien ils sont au courant de votre patrimoine. Ils vont se demander de valider les mètres carrés. de valider les adresses, de valider les loyers. Si jamais vous avez du locatif, dire si c'est du meublé, de la location nue. Toutes les informations qu'il y a à avoir sur votre patrimoine immobilier, maintenant, aujourd'hui, elles remontent automatiquement auprès des impôts, même si avant, ils avaient quand même les informations. Aujourd'hui, c'est encore plus simple que jamais. Et maintenant, depuis l'année prochaine, on sera obligé de déclarer, en plus de dire aux impôts « j'ai perçu tel loyer » , on doit déclarer dans cette nouvelle déclaration « voilà mon loyer » . parfois on n'a pas de loyer parce que notre locataire ne paye pas. Mais là, c'est déjà dire, voilà le prix que j'ai indiqué dans le bail. Et donc aujourd'hui, je pense, on n'a pas encore les conséquences, mais je pense qu'il y aura beaucoup de sujets en matière d'impôt sur la fortune immobilière avec cette nouvelle déclaration.
- Speaker #1
En fait, il faut quand même faire très attention si tu es non-résident et que peut-être dans ta stratégie de préparation à la retraite, tu t'es dit, moi je vais faire beaucoup d'immobilier et qu'aujourd'hui tu as un petit parc immobilier ou un... très beau bien dans Paris, c'est aussi possible, ou une très belle maison de vacances, pourquoi pas, il faut quand même suivre ça parce que c'est une obligation de déclarer et du coup de payer l'IFI. Ça me pose quand même cette question, est-ce qu'on garde tout ? Est-ce que cette question d'acheter l'immobilier quand t'es non résident, c'est une bonne stratégie ? Est-ce que je dois tout garder si j'ai déjà constitué un petit parc avant de partir ? Qu'est-ce que je fais, en fait, de cet immobilier ?
- Speaker #0
Moi, je considère que l'immobilier, c'est une bonne stratégie quand on est non-résident et qu'on veut se constituer des revenus à la retraite, parce que la retraite peut être un sujet quand on part en expatriation. Ça reste une bonne solution. Maintenant, il faut se poser la question des conséquences d'un départ. Typiquement, une résidence principale qu'on décide de vendre post-départ, potentiellement vont générer une plus-value immobilière en France, parce que ce n'est plus la résidence principale, c'est devenu une résidence secondaire. Alors on a une largesse, tu l'as déjà évoqué dans ce podcast, on a une largesse sur la notion de résidence principale quand on vend juste après un déménagement. Là-dessus, on peut toujours avoir la qualification de résidence principale alors même qu'on vient de partir, pour être exonéré de plus-value immobilière. Maintenant, si on vend quelques années après parce que le bien, on ne le souhaite plus, il aurait mieux fallu se poser la question au moment du départ et le vendre quelques mois après le départ. Ça aurait permis de payer... un peu moins d'impôts, et qui potentiellement fera l'objet d'une double imposition en fonction de la convention fiscale ou en fonction de l'absence de convention fiscale. Parce que la France n'a conclu de convention qu'avec 120 pays, donc potentiellement, il y a une double imposition qui peut se traiter parce que notre pays où on habite n'a pas signé de convention avec la France. Donc là-dessus, ça peut être un sujet. Après, ça peut être un sujet d'un point de vue locatif. C'est-à-dire qu'on a des personnes qui achètent des biens pas très loin de chez eux, avec une très bonne rentabilité, notamment parce qu'ils font tout eux-mêmes. C'est-à-dire qu'ils font la gestion locative, ils font les petits travaux parce qu'ils sont en capacité de les faire. Et donc, dans les chiffres, les revenus moins les charges divisés par la valeur du bien en lui-même, on a un rendement qui est très correct. Sauf que c'est important, au moment de partir, de faire le point sur est-ce que mon bien, je le conserve ou pas ? Parce que potentiellement, quand on va y rajouter des frais de gestion locative, des assurances de loyers impayés, parce qu'avant, on rencontrait les gens. donc on avait un peu un sixième sens pour dire, cette personne, je lui fais confiance. Là, vous allez potentiellement ne plus les voir. Les travaux, vous ne pouvez pas les faire, donc il va falloir déléguer un professionnel. Une rentabilité qui était correcte, mais en réalité pas si exceptionnelle que ça, quand on rajoute des charges qui sont plus ou moins significatives, on se rend compte que l'opération n'est pas du tout intéressante. Et donc là, on va se poser la question, est-ce que ma non-résidence, est-ce qu'elle va durer 10 ans, 15 ans, 20 ans, ou même je ne vais pas revenir, ou est-ce qu'elle ne va durer que quelques années ? Dans ce cas-là... Je vais revenir dans tous les cas, donc je ne vais pas défaire ce que j'ai bâti.
- Speaker #1
Du coup, est-ce qu'il faut vraiment se dire qu'il y a deux points principaux à considérer avant de décider si je garde, si je loue, si je revends l'immobilier que j'ai en France ? Le premier, c'est qu'est-ce que je veux en faire à court, moyen ou long terme ? Est-ce que je veux le garder pour ma retraite ? Est-ce que je le vends parce que de toute façon, je vais vivre de manière définitive ? Et le deuxième point, c'est comment est-ce que je vais le gérer à court ? à cause de ma situation géographique, peut-être pas le même suffus horaire, peut-être toutes ces questions d'assurance que tu mentionnais qui, du coup, vont impacter le rendement auquel j'étais habituée quand j'habitais en France et que j'avais si bien.
- Speaker #0
Tout à fait. Le premier sujet, c'est oui, posait la question de l'augmentation des charges. C'est-à-dire que demain, je vais partir, il y a un certain nombre de choses que je ne vais plus pouvoir faire, et donc, qu'est-ce que je vais devoir payer ? Est-ce qu'on s'y retrouve ? Alors, tu le sais sûrement, le français aime beaucoup l'immobilier, donc la plupart de mes clients sont assez bien équipés sur les actifs immobiliers, que ce soit locatif, résidence principale, etc. Mais souvent, il y a un déficit de faire des calculs, c'est-à-dire qu'on pense que ça rapporte parce qu'on détient de l'immobilier et qu'on nous a toujours dit que l'immobilier, c'était perra. C'est important, je pense, quand on part, de bien faire le point sur quels sont mes revenus, quelles sont mes charges, quelle sera ma fiscalité en tant que non-résident sur ces biens immobiliers-là, et est-ce que, sur le long terme, je suis toujours intéressé par le conserver. Et sur le long terme, ça va être de projeter potentiellement une valeur future, de dire mon revenu va évoluer comme tel, après remboursement de mon crédit, de dire ça va générer des revenus à ma retraite, et aujourd'hui, le taux de rendement, me satisfait pour le conserver ? Et c'est important, je pense, de vérifier toutes ces questions-là, parce qu'en fonction de où est-ce qu'on habite dans le futur, quelles sont les conventions, et quel est le niveau de charge qui va m'incomber parce que je m'en vais, potentiellement, l'opération, ça va être de dire je vends. Et quand on arrive à ce type de conclusion, il faut également prévoir le coût éventuel de la plus-value d'imposition. Pourquoi ? Parce que la plus-value immobilière est taxable au moment où on vend. Sauf que l'opération, si jamais, par exemple, on a acheté dans une ville qui n'était pas très chère, aujourd'hui, elle a augmenté. Ça fait que 5 ou 10 ans que je détiens le bien et qu'on décide qu'on ne va pas revenir en France, de dire « je vais vendre parce que ça va me libérer d'un certain charge, même si je vais rembourser mon crédit à la banque sur ce que je leur dois encore » , il va y avoir une plus-value immobilière. Donc si jamais la notion de se dire « on se débarrasse » , il faut aussi prendre en compte le fiscal, parce que la plus-value... au global qu'on aura généré sur l'opération, potentiellement, on n'aura pas tout ça dans notre poche. Donc, c'est important de tirer toutes les conclusions et d'aller jusqu'au bout de ce qu'on veut faire avant de commencer à poster une annonce.
- Speaker #1
Tu parles du crédit, est-ce que tu as des points d'attention particuliers là-dessus ?
- Speaker #0
Oui, il y a une notion qui est assez importante, je trouve, et qui est souvent négligée au moment du départ, c'est la question de l'assurance emprunteur. Donc, tu le sais, aujourd'hui, on achète principalement à crédit, même si en ce moment, les taux sont un peu hauts. on s'endette parce qu'on a rarement le cash nécessaire. pour acheter l'intégralité du bien. Et on a une assurance qui nous couvre, alors, normalement, en cas de décès, en cas de perte d'autonomie, mais on peut rajouter un certain nombre de dispositifs qui peuvent nous couvrir, en cas de perte d'emploi, en cas de maladie ou autre. Sauf que, pour moi, il y a une notion qui est hyper importante à prendre en compte, c'est le lieu où on part. Et potentiellement, votre assureur ne couvre pas si vous partez, par exemple, au Zimbabwe. Alors, je donne un exemple qui te concerne, mais en fonction des pays où on va, On a une liste de pays pour lesquels l'assureur dit « si vous arrive quelque chose dans ces pays-là, je ne vous couvrirai pas » . On peut être dans un cas où la personne décède et là, les enfants, les héritiers, le conjoint survivant vont devoir potentiellement vendre l'actif, le bien, parce qu'il faut rembourser une certaine somme à la banque, parce que l'assureur refuse de rembourser le crédit parce qu'il s'est passé telle chose dans tel pays.
- Speaker #1
Si j'ai acheté un bien en France, avant de partir et que je pars au Zimbabwe, est-ce que du coup, je dois déclarer à l'assurance qui assure mon crédit que je pars au Zimbabwe ? Et est-ce que du coup, potentiellement, je dois faire évoluer cette assurance pour qu'elle puisse me couvrir au Zimbabwe ou changer d'assureur ?
- Speaker #0
Comme je le disais tout à l'heure, je pense que c'est important quand on part, sur toutes les relations contractuelles qu'on peut avoir et qu'on conservera, donc tout type de contrat, de dire je m'en vais, voilà ma nouvelle adresse. Et en ce qui concerne les assureurs, de dire... Je compte partir à tel endroit, est-ce qu'il y a un sujet ? Et donc dans ce cas-là, ils vont vous dire oui, on ne vous couvrira plus, sauf qu'en France, depuis quelques années, on a quand même la possibilité de changer son assurance emprunteur. Et donc dans ce cas-là, on ira chercher un assureur qui couvrira le risque d'habiter dans tel ou tel pays et potentiellement, il y aura des surprimes du fait de cette expatriation. Et donc se pose aussi la question de est-ce qu'on conserve le bien dans le futur parce que ça fait partie des charges qui peuvent être augmentées. Donc oui, c'est important, je le rappelle, c'est important de faire le point. Surtout, on décortique, on tire la pelote et on regarde tout ce qu'on a, tout ce qu'on détient et toutes les conséquences de notre départ.
- Speaker #1
Tu vois, on est aux trois quarts de l'épisode. On a parlé des produits financiers, de la fiscalité et de l'immobilier. Et en fait, à chaque fois qu'on aborde un sujet, les conséquences, elles sont beaucoup plus importantes que celles que tu as l'habitude de voir sur Internet quand tu fais des recherches. départ à l'étranger et c'est aussi important d'être accompagné par les bonnes personnes. Une fois que j'ai conscience des conséquences de mon départ et que je décide de garder ce bien et que je le mets en location et en location meublée, comment ça va se passer ?
- Speaker #0
Le sujet que tu évoques est assez important également, la location meublée. Est-ce qu'on peut avoir la location nue ? Dans ce cas-là, il n'y a pas trop de sujets, hormis ceux qu'on a évoqués. Il y a un vrai sujet sur la location meublée pour ceux qui perçoivent de ce type d'activité plus de 23 000 euros de revenus. Alors, ça a l'air significatif. Si on loue sa résidence principale dans Paris, par exemple, en meublé parce qu'on n'a pas envie d'enlever ses meubles, qu'on avait une surface plus ou moins importante, ces montants-là peuvent arriver. Ou ça peut être un ensemble de biens pour lequel on dépasse ce montant. Eh bien là, on a un vrai sujet. c'est la notion de passage de la location meublée dite non professionnelle à la location meublée professionnelle. Pourquoi ? Parce qu'avant le départ, ce n'était pas forcément un sujet, parce que pour les personnes qui avaient plus de 23 000 euros de revenus sur cette activité et qui gagnaient davantage sur leurs revenus professionnels, on conserve le titre de non professionnel parce que ce n'est pas notre cœur d'activité. On a des salaires à côté. Par contre, du moment où on s'en va, la règle pour les non résidents, c'est que quand on dépasse plus de 23 000, on va regarder si les revenus professionnels imposables en France sont supérieurs à ce montant-là. Et donc, quand on est salarié d'une activité d'un autre pays et qu'on déclare en France uniquement les activités de sa location meublée, on est dans une situation où les revenus de notre activité dépassent 23 000. En recette, je n'ai pas d'élu de charge, donc on a plus de 23 000 euros de recette. Je ne perçois aucun autre revenu professionnel en France parce que je ne suis plus en France. Dans ce cas-là, je vais basculer automatiquement en location meublée professionnelle. Et ça, c'est un vrai sujet. Parce qu'un loueur meublé professionnel, déjà d'un point de vue plus-value imposable, n'est pas taxé de la même manière, soit, si on vend. Mais surtout, on est éligible aux cotisations sociales. Et les cotisations sociales en location meublée, ça va de 20 à 40% d'URSSAF. Ce n'est plus des prélèvements sociaux, prélèvements sociaux qui ne sont pas éligibles pour certaines personnes en fonction du pays où ils vont habiter. typiquement ceux qui restent dans l'Union européenne, l'espace économique européen, où la Suisse ne paye pas de prélèvements sociaux hormis 7,5% de prélèvements de solidarité. Mais là, il base un système de prélèvements sociaux, un système de cotisation sociale de 20 à quasi 50% du bénéfice de l'activité. Sachant que dans ces activités-là, il y a des minimums d'URSSAF à payer, même si on n'atteint pas certains montants. Alors ça peut être une stratégie. Pourquoi ça peut être une stratégie ? Parce qu'on va y venir à la question de la retraite. Mais quand on est loueur meublé professionnel, on cotise à la retraite, en tant qu'activité professionnelle, en fait. Donc ça peut être, oui, ça a un certain coût, mais je m'y retrouve parce que je cotise des trimestres. Donc ça peut être important à être conservé. Mais quelqu'un, et ça, j'en ai eu dans ma clientèle, qui s'en va, qui conserve son meublé, qui paye très peu d'impôts parce que... parce qu'on est en dehors de ses seuils et qu'il passe en professionnel, et bien là, ça a des vraies conséquences budgétaires.
- Speaker #1
En fait, ça, c'est un sujet qu'on sous-estime. Quand on a passé, je ne sais pas, 10 ans, 20 ans, à construire une stratégie d'acquisition d'immobilier, et finalement, en pensant connaître les chiffres, les implications, etc., et finalement, quand on décide de quitter la France, ça a des impacts qui peuvent être conséquents. Donc, si c'est un sujet que vous intéressez, dites-le nous dans les commentaires et on pourra faire un... Exemple chiffré dans la newsletter. J'aimerais bien qu'on parle de cette question de la retraite et surtout, pourquoi c'est un sujet à vraiment anticiper quand on prépare son départ ?
- Speaker #0
C'est un sujet qu'il faut anticiper parce qu'en fonction de votre situation, de pourquoi vous partez, où est-ce que vous partez, on n'aura pas du tout les mêmes implications au moment de la retraite. Aujourd'hui, en France, on a deux, trois sujets en ce moment avec la retraite parce que... Si tes auditeurs ne sont pas au courant, la dernière réforme a été suspendue et reportée à plus de trois ans. Donc il faudra voir les conséquences de cette suspension. C'est un sujet qui date de quelques jours.
- Speaker #1
Aujourd'hui, on est le 15 octobre 2025.
- Speaker #0
Et en fonction de sa situation personnelle individuelle, on peut avoir des impacts. C'est-à-dire que quelqu'un qui est détaché par son entreprise pour travailler dans une filiale locale, souvent il est couvert. C'est-à-dire que la vraie difficulté d'une non-résidente qui part et qui envisage un jour de faire sa retraite en France, c'est de ne pas cotiser au système de retraite pendant les années où il est parti. C'est ça, le vrai risque. En France, on a deux choses. On a un régime de base, qui est calculé par trimestre, travaillé, qui va financer, en fonction de votre activité, entre 40 à 60% de la pension, en fonction des professions. Et un régime complémentaire, qui, lui, dépend de votre situation, salarié, travailleur, salarié, médecin, etc. Donc, il y a une trentaine de régimes complémentaires. qui financent par points. Et donc, si on part, on a potentiellement une difficulté à la fois à cotiser des trimestres, parce qu'on ne les a pas faits en France, et à la fois à cotiser des points. Parce qu'on n'est plus dans un système français de salariat classique ou de travailler en non-salarié qui cotise aussi aux URSAF, etc. Moi, je vois différents cas qui se dessinent. Le premier, c'est le cas d'un détachement. Donc, vous êtes détaché par votre entreprise pour travailler dans une filiale à l'étranger. Là-dessus, souvent, il y a des systèmes de compensation. C'est-à-dire que l'entreprise, vous allez être payé au local, donc elle ne va pas cotiser au système de sécurité sociale français en tant que tel. Mais par contre, l'employeur, lui, va cotiser à la caisse des Français à l'étranger pour que vos trimestres dans le régime de base soient compensés et qu'on n'ait pas de conséquences dans le calcul du régime de base, qui est une partie de votre pension, je le rappelle, qu'il n'ait pas de conséquences de votre départ. C'est-à-dire qu'en faisant le compte de l'ensemble de vos trimestres, on ne se sera pas rendu compte que vous êtes parti à l'étranger. Maintenant, si jamais on veut avoir une retraite où la question de l'expatriation n'a vraiment aucune conséquence, Il faut également compenser au régime complémentaire, et c'est pareil pour les salariés. Malakoff Humanis propose à l'employeur de cotiser des points, et donc de cotiser les mêmes points que si on était salarié français. Donc en règle générale, dans le cas d'un détachement, surtout dans les grands groupes, il n'y a pas de sujet, il n'y a aucune conséquence sur ce traitement. Si ça c'est fait. Maintenant si ce n'est pas fait, si par exemple on décide de partir et travailler à l'étranger avec un employeur au local, On peut avoir un vrai sujet, c'est que si jamais on décide de rentrer en France au moment de la retraite, on aura à la fois un trou dans des trimestres parce qu'on n'a pas travaillé en France, et à la fois un nombre de points qui est complètement réduit par rapport à un salarié lambda, à un salaire équivalent, parce qu'il y a pas mal d'années, vous n'avez cotisé aucun point. Et donc, on peut mettre en place un certain nombre de choses pour réduire cet impact. Le premier, ce qu'il faut savoir, c'est que la France, donc l'Union Européenne, l'espace économique européen ou la Suisse, et une quarantaine d'autres pays, on a une convention qui permet de réduire ce risque sur le régime de base, parce qu'on va considérer les périodes que vous avez faites à l'étranger. Donc prenons l'exemple de quelqu'un qui a travaillé en Allemagne, il a fait 10 ans en Allemagne, donc à peu près 40 trimestres, et donc en amenant le papier du régime de retraite allemand en disant que vous avez fait 40 trimestres, on va les inclure dans votre carrière française, ce qui va vous permettre... au moment du calcul de la pension, de dire qu'il a fait le nombre de trimestres qu'on lui avait demandé de faire en fonction de son âge. Donc on n'aura pas de décote, on aura un régime de base qui sera calculé de manière classique. Après, chaque pays, à proportion de la carrière, va payer ce qu'il doit. Mais au moins, sur le calcul de la retraite française de base, on n'aura pas de sujet à avoir une retraite quasi complète. En ce qui concerne les régimes complémentaires, là, on peut avoir un sujet... Parce que si on part en Allemagne, il y a une convention pour le régime de base et le calcul des trimestres ou des annuités. Par contre, ça ne compense pas les points qu'on n'a pas cotisés en étant salarié à l'étranger. Et donc, on va avoir un déficit parce qu'on va avoir une pension allemande, on va avoir une pension française, mais une pension française pour laquelle il y aura 10 ans sur une partie complémentaire qui, je le rappelle, en fonction des situations, c'est 40 à 60 % de la pension de retraite. Donc là, on peut avoir un vrai impact.
- Speaker #1
Le premier point qu'il faut vraiment vérifier, c'est où est-ce que je pars ? Est-ce qu'il y a une convention sociale entre mon nouveau pays de résidence et la France ? Et est-ce que je vais pouvoir transférer mes trimestres du pays dans lequel j'habite à la France ? Par contre, il y a la question des points de la complémentaire, où là, ça ne sera pas possible de toute façon de les transférer. Et donc, tu vas de toute façon, même si c'est possible... de faire ce transfert de trimestre, tu auras quand même un gap du coup de 40 à 60% de ce que tu aurais dû recevoir si tu étais resté en France.
- Speaker #0
Oui, ce que tu aurais dû recevoir de la part de la France. Après, ça n'empêchera pas qu'il y a peut-être un système complémentaire en Allemagne qui va te permettre d'avoir une pension allemande correcte et donc de t'y retrouver. Mais c'est important de comprendre cette situation parce que si tu souhaites mettre en place quelque chose, on peut cotiser... individuellement, tout à l'heure je parlais de l'employeur qui cotise à la Caisse des Français à l'étranger ou qui cotise à Malakoff Humanis pour avoir des pointes complémentaires, ces deux solutions peuvent être prises individuellement par chacun.
- Speaker #1
Il y a aussi la situation où soit tu es dans un pays où il n'y a pas de convention et donc du coup, les trimestres dans le pays dans lequel tu travailles, tu ne pourras pas les transférer ou tu es un...
- Speaker #0
conjoint accompagnateur et du coup de toute façon tu arrêter complètement de cotiser mais la question de la retraite elle est toujours là comment je prépare ça au moment de mon départ ?
- Speaker #1
Dans ces deux cas effectivement il y a une vraie question dans le futur c'est à dire que dans le premier où la personne elle a continué à travailler mais il n'y a pas de convention il n'y a pas de compensation de ces trimestres en tout cas on pourra pas amener 5 10 15 ans de trimestre étranger en France et donc en fait au moment où vous allez prendre votre retraite la France vous dira vous n'avez pas accumulé assez de trimestre pour avoir une retraite à taux plein Et donc, il y aurait une décote, ou si jamais il n'y a pas de décote, vous devez attendre, en tout cas aujourd'hui, 67 ans pour avoir une retraite à taux plein. Dans votre projet économique, il peut y avoir une idée de dire « en fait, je vais devoir travailler plus parce que je n'ai pas ce qu'il faut pour avoir une retraite convenable » . Dans la seconde question, le conjoint, un suiveur qui ne travaille plus, là, c'est un trou. alors même si on peut avoir des trimestres pour les enfants etc mais ça compense pas c'est le cas aussi de personnes au foyer en France. Mais on a des retraites qui sont assez minimes parce qu'on a un gros trou dans la raquette. Et donc là, trois possibilités. La première, c'est de se dire, je vais compenser par une cotisation à la Caisse des Français à l'étranger. Je vais cotiser à Malakoff Humanis pour faire comme si rien ne se passe et je reste Français. Alors, ça a un certain coût. Je pense qu'il faut étudier aussi les conséquences de cet investissement parce que c'est un investissement annuel. Moi, j'aime bien calculer pour ces situations-là des taux de rentabilité. C'est-à-dire que je mets X aujourd'hui en investissant dans ces caisses, qu'est-ce que je peux envisager comme pension ? Et donc, en fonction de ça, je peux tirer sur pas mal d'années un taux de rentabilité, comme si c'était un actif financier. Et en fonction du taux, on peut se dire, à un moment donné, je vais me tourner vers la deuxième solution, à savoir juste mettre de l'argent de côté pour construire un patrimoine. et avoir des revenus complémentaires à la retraite, donc sur du financier, sur de l'immobilier, sur une poche de capital pour lequel je vais pouvoir prélever des revenus tous les mois.
- Speaker #0
Je pense que cette question de la retraite, de se la poser avant de partir, ça permet aussi de mettre en place tout ce que tu viens de décrire et aussi d'éviter de se retrouver 5, 10, 20 ans plus tard et de se rendre compte qu'en fait, on ne s'est jamais posé la question et qu'on a perdu tout ce temps pour capitaliser. et construire sa propre retraite ou cotiser aux solutions que tu viens de présenter.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Et nous, conseillers, on a beaucoup d'outils quand on est équipé. Moi, je peux facilement projeter une carrière en disant, on a un trou de 10 ans sans compensation. On revient à un salaire équivalent, on prévoit une augmentation de salaire sur la durée en compensation de l'inflation si ça s'y fait chez l'employeur. Et on dit, vous ne serez pas parti, votre pension serait de X, vous êtes parti, votre pension sera de Y. Alors c'est des pensions hypothétiques, parce que les retraites, c'est un vrai sujet. Ça le sera dans le futur, notamment du fait des nouvelles annonces. On reporte la question de la réforme des retraites à 2028. À long terme, on ne sait pas quel sera le niveau de pension et ce qu'on va devoir faire pour l'atteindre. Et d'ailleurs, c'est partisan, mais on pourrait se dire, très bien, je ne vais pas faire confiance à une institution, je ne vais pas cotiser un système, j'ai la possibilité aujourd'hui d'être hors système, je vais mettre de côté. hors de... de côté, potentiellement, de manière significative. Mais effectivement, sur la question des retraites, quand on a une notion de non-résidence qui peut durer un certain temps, souvent, on peut être amené à avoir une pension de retraite moindre que ce qu'on aurait pu espérer parce qu'on a cette non-résidence qui impacte énormément. Alors, ça dépend des pays, ça dépend des situations. Voilà, parfois, il peut ne pas y avoir de conséquences. Mais dans beaucoup de cas que j'ai pu voir, il y a un sujet. Et ce sujet-là, gérer son patrimoine au quotidien, mettre de côté, investir et valoriser un capital pour le futur, ça devient pertinent.
- Speaker #0
Tu sais, je suis en train de me rappeler de moi, il y a 16 ans. Tu sais qu'au départ, je devais partir 2 ans. Un an et demi, c'était mon contrat de veilleux, c'était un an et demi. Et le mois prochain, ça fera 16 ans que j'habite en Afrique australe. Et en fait, si on m'avait dit tout ce que tu viens de nous partager aujourd'hui dans l'épisode, avant mon départ, je pense que j'aurais pu mettre en place... beaucoup de choses pour la retraite, sur l'immobilier, les produits financiers, faire des choix vraiment différents de ce que j'ai fait tout au long de ma carrière, si j'avais eu tous les éléments que tu as partagés aujourd'hui, avant de partir. Et je pense que si aujourd'hui un des auditeurs est dans la situation de « je prépare mon départ » , en fait, c'est des éléments qu'il ne faut vraiment pas sous-estimer. Et bien sûr que la logistique, l'école des enfants, la nouvelle maison, etc., c'est très important. Mais en fait, toutes ces parties-là auront un impact sur tout ce que tu construis pendant que tu vis à l'étranger et du coup sur le moyen ou le très long terme si finalement tu te retrouves comme moi à faire toute ta vie à l'étranger. Si tu devais aujourd'hui résumer tout ça en une petite checklist avant de quitter la France, ce serait quoi ?
- Speaker #1
En premier temps, je pense que le plus important, c'est informer. administration, banque, assurance, toutes les personnes avec qui vous allez avoir une relation dans le futur, pour informer de votre départ, dire aux impôts que vous partez à l'étranger, appeler votre assureur, l'assurance emprunteur, etc., que vous allez partir, comprendre avec eux les implications que ça peut avoir le fait de partir. Quand on commence à avoir un patrimoine significatif, qu'on commence à détenir des choses en France, qu'on va les garder sur le long terme, etc., faire un bilan, un bilan complet de notre situation, c'est-à-dire que On scanne à l'instant T tout ce qu'on a, tout ce qu'on gagne, toutes nos charges. Alors c'est un travail qui est significatif, mais en même temps, un départ à l'étranger, c'est un changement de vie. Donc c'est important de se dire, on va faire le point, on va faire le point. Qu'est-ce que j'ai construit aujourd'hui ? Et si vous avez une stratégie d'investissement, d'immobilier, etc., de dire, ce que j'ai mis en place, est-ce que ça tient encore la route, sachant qu'on a un périmètre qui est significatif, qui a changé ? Et à l'inverse, si vous n'avez pas de stratégie, vous ne mettez pas de côté. La difficulté, et ça c'est quelque chose que j'ai entendu dans ton podcast, dans les premiers podcasts, c'est qu'aujourd'hui, beaucoup de non-résidents arrivent dans un pays, ont beaucoup plus de revenus qu'avant, parce que nous, on a un système qui nous coûte cher en matière de fiscalité et de social, et quand on arrive dans le pays en question, on a beaucoup moins de fiscalité, beaucoup moins de charges, et on serait à même, souvent, de vouloir mener grand train, parce qu'on a un revenu beaucoup plus significatif qu'avant. avec des choses qui coûtent moins cher qu'avant. Ça dépend du pays, mais dans l'idée. Et bien dans cette hypothèse de dire, on cotise moins un certain nombre de choses, du coup, quels sont les conséquences sur ma couverture, sur la retraite, sur les successions, sur tout ça, et donc, qu'est-ce que je peux mettre en place en plus, et donc qu'est-ce qui va nécessiter, demain, de mettre de l'argent de côté tous les mois, pour des choses pour lesquelles, avant, j'aurais pu me dire que ça ne servait pas à grand-chose. Le fait de partir... nécessite, je trouve, de se recentrer sur soi-même et de ne pas confier les choses à un État comme ce qu'on peut faire en France sur beaucoup de sujets.
- Speaker #0
Tu parles du bilan, de faire un bilan. Si on veut faire ce bilan avec toi, comment on te contacte ? Sur LinkedIn ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait, sur LinkedIn. Vous pouvez également me contacter sur mon site internet constantiam.fr où il y a une possibilité de m'envoyer un mail, de prendre rendez-vous.
- Speaker #0
Je vous invite à contacter Philippe si vous voulez préparer votre expatriation. Adressez tous les sujets qu'on a vus aujourd'hui pendant l'épisode. Est-ce que vous gardez les produits financiers, les enveloppes que vous avez déjà constituées ? Quels seront les impacts sur la fiscalité ? Qu'est-ce que vous faites de cet immobilier ? Ou comment préparer la retraite ? Et je vous donne rendez-vous au prochain épisode.