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Nomadiq - Comprendre et maîtriser ses finances quand on vit à l’étranger

#24 Militaire à l’étranger : comment gérer son argent quand les revenus varient autant ?

#24 Militaire à l’étranger : comment gérer son argent quand les revenus varient autant ?

1h00 |01/12/2025
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Description

Gérer son argent quand on est militaire à l’étranger n’a rien d’évident : solde irrégulière, primes imprévisibles, retards de versement, longues absences, risques liés aux missions… Chaque élément peut déstabiliser un budget ou fragiliser un couple.

Dans cet épisode, Adrien Denon — militaire et fondateur de Warren Conseil — explique comment fonctionne réellement la rémunération dans l’armée : ce que les missions changent, pourquoi les revenus varient autant, et comment sécuriser ses finances quand on passe 200 jours par an loin de la maison.

Tu vas apprendre :
• comment la solde est calculée et pourquoi elle peut passer de 1 900 € à plus de 10 700 €
• ce que les missions à l’étranger changent dans la gestion du budget au quotidien
• quels risques financiers spécifiques sont liés aux déplacements, au cash et aux retards de primes
• comment anticiper les variations de revenus pour stabiliser un budget familial
• quelle différence entre solde, salaire, primes et pension militaire
• comment choisir un conseiller qui comprend vraiment la réalité du métier

Un échange rare, clair et concret pour comprendre les véritables enjeux financiers d’une carrière militaire, en France comme à l’étranger.


Pour contacter Adrien : Warren – Ta solde. Tes objectifs.


🎙 Un podcast créé par Nomadiq, le média qui aide les Français de l’étranger à comprendre les enjeux fiscaux, juridiques et patrimoniaux liés à la vie internationale.
Chaque semaine, des experts — avocats fiscalistes, notaires, conseillers en gestion de patrimoine international — décryptent les sujets qui impactent vraiment ta vie à l’étranger.

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❗️Les épisodes ne constituent pas des conseils financiers personnalisés. Chaque situation est unique.


🛑 Les épisodes ne constituent pas des conseils financiers personnalisés. Chaque situation est unique : les témoignages et partages d’expérience sont là pour t’inspirer et t’aider à poser les bonnes questions.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On croise des militaires partout dans le monde, mais on ne pense pas forcément à eux quand on parle des Français à l'étranger. Pourquoi ça, Adrien ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a une première raison à ça. La première, c'est qu'on ne connaît pas réellement le rythme des militaires. On sait qu'ils partent en mission, mais on ne sait pas forcément où ils partent, quand ils partent, combien de temps ils partent. Donc, je pense que ce flou, la différence qu'il y a entre le monde civil et le monde militaire, fait qu'on ne pense pas à eux en termes d'expatriation. Un autre point à prendre en compte aussi, c'est que... Un militaire part en mission, s'il n'est jamais vraiment expatrié parce qu'il continue à travailler pour la France et ses intérêts sont en France, c'est une personne qui n'est jamais forcément tout le temps chez lui. On compte 200 jours d'absence sur une année de 365, donc on voit qu'un militaire est plus souvent hors de chez lui que chez lui.

  • Speaker #0

    Ok, moi je n'avais pas du tout cette notion des 200 jours par an. Ça, ça veut dire que c'est un militaire qui vit avec sa famille dans un cadre normal toute l'année, en fait potentiellement 200 jours par an, il ne sera pas chez lui, c'est ça ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors il peut être vraiment à l'étranger dans le cadre des missions. Là, on sait que c'est assez normé, ça va être 4 mois et ça va être un bloc de 4 mois. Mais dès lors qu'il va rentrer, il va avoir des missions comme les missions Sentinelles, où ça peut être 1 ou 2 mois dans une ville de France. Ça va être les gardes qui vont monter dans les camps, ça va être les exercices, les manœuvres. Ce sont toutes ces petites missions qui, rajoutées, font monter le total d'absence à quasiment 200.

  • Speaker #0

    Et les 4 mois qu'il va passer à l'étranger, ça c'est... Il part tout seul sans sa famille. Ce n'est pas des missions où la personne va rester deux ou trois ans sur place.

  • Speaker #1

    Non, là, c'est différent. Ça, c'est une autre partie. Ce sont ce qu'on va appeler les séjours où être détaché. Non, dans le cadre des missions, le militaire est avec son unité. Il est avec sa compagnie, son escadron. Il remplit sa mission. Il n'y a pas forcément de possibilité de voir la famille. Et c'est la vraie absence. On a quelques rares exceptions pour les missions Sentinelles. Quand les missions Sentinelles se passent dans les villes de garnison, où là, les chefs autorisent. sur les journées de quartier libre, à pouvoir rentrer voir la famille. Mais sinon, lorsque l'on est, par exemple, basé à Grenoble et qu'on fait un sentinelle à Paris, si le sentinelle dure deux mois, c'est deux mois où on ne voit pas la famille.

  • Speaker #0

    Est-ce que tous les militaires partent à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Oui, tous les militaires partent à l'étranger. Alors quand on parle de militaires, il faut comprendre qu'on a les combattants, qui eux portent, ça reste leur cœur de métier, mais on va avoir aussi tous les soutiens. On peut retrouver les infirmiers, on va pouvoir retrouver les logisticiens. Tous les logisticiens, alors on a logisticiens de combat, aussi pour les climatiseurs, pour le chauffage, tout ce qui va permettre de faire vivre les bases. Tous les militaires ont vocation à partir en mission. Après, ça va être un rythme plus ou moins important. Pour les unités de combat traditionnelles, on va compter un départ tous les deux ans en moyenne. Pour des unités qui sont faibles effectifs, on peut partir une fois tous les ans. C'est le cas notamment des unités qui sont dans l'influence, ces petits contingents, et eux peuvent partir une fois tous les ans.

  • Speaker #0

    Ok, moi, je n'avais pas du tout cette notion. Et pourtant, ça fait 16 ans que je vis à l'étranger et j'ai rencontré plusieurs variations de ce que tu présentes aujourd'hui. Mais à aucun moment, en fait, je me suis rendu compte que les militaires partaient autant à l'étranger. Qui est-ce qui part vraiment ? Tu l'as dit, c'est tout le monde. Mais est-ce que dans tout le monde qui part, tu as quand même une partie des militaires qui part plus que les autres ?

  • Speaker #1

    Ils vont partir plus que les autres sur de l'opérationnel. Ce sont toutes les unités spécialisées, forces spéciales. Ça reste des unités qui ont des missions très particulières sur des petits effectifs. Donc, eux partent très, très souvent. Au niveau des unités combattantes, toujours certaines spécialités dans les unités conventionnelles. Aussi, ils peuvent se retrouver à partir assez souvent. Ensuite, toutes les unités, on va retrouver des petits éléments. Comme il y a un fort besoin, forcément, les missions vont revenir assez souvent. Là, récemment, j'étais en Roumanie et j'étais avec les éléments de la communication. les photographes, et m'expliquer que lui, s'il voulait, il pouvait partir aussi peut-être une à deux fois par an, faire une grosse mission de quatre mois, et ensuite partir un mois, deux semaines sur différentes missions, justement pour faire la couverture photo des différentes missions exercices.

  • Speaker #0

    J'imagine que ça a des impacts sur la vie de famille, quand tu pars à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Il y a deux gros impacts. Le premier, c'est la disponibilité du militaire. S'il est tout seul et qu'il n'a pas d'attache, ce n'est pas forcément un souci. Il faut juste qu'il s'habitue à... avoir un chez soi qui voit moins souvent que sa caserne. S'il y a une famille, là c'est différent. La famille va trouver deux équilibres. Quand le militaire est présent, quand le militaire est absent. Et si le militaire est absent 200 jours, c'est le moment où le militaire est absent qui va prendre le plus de temps. Donc à chaque fois, il va falloir jongler entre ces deux équilibres. Donc le conjoint ou conjointe de militaire va devoir être très solide sur sa situation familiale. Et c'est quelque chose qui peut être difficile à vivre à la longue. Les premières missions, on accepte. Puis plus le temps passe. Les enfants arrivent, c'est quelque chose qui se supporte de moins en moins bien. Donc il y a tout ce côté-là à travailler. Le deuxième point, qui est peut-être un peu plus sensible, c'est l'argent. Qui dit départ en mission, dit prime. et la solde du militaire a une caractéristique, c'est qu'elle est très très irrégulière. Et il faut savoir gérer cette irrégularité. Je peux donner un exemple. Mon exemple personnel, je te retrouve les chiffres. J'étais au 7e bataillon de chasseurs alpins de 2017 à 2021. Je suis parti au Mali en 2019. Et pour te donner une idée de ma solde sur toute l'année 2019, janvier, février, je suis à 1970 euros. En mars, je suis à 6100. Avril, je suis à 3000. Mai, juin, 4400. Juillet, 2800. Août, là, je suis en pleine mission, je suis à 10700 euros. Septembre, 4200. Et octobre... Octobre, novembre et décembre, je suis à 1880 euros. Donc on a des deltas qui sont très importants. Et ça, il faut être capable de le gérer. Parce que si on dépense avant d'avoir l'argent, on peut se retrouver avec quelques difficultés à gérer.

  • Speaker #0

    On va en parler tout ça dans la suite de l'épisode, mais il faut quand même noter ici que tu as une différence qui peut être énorme d'un moment sur l'autre. Tu peux passer de 1970 euros à 10 700. Et en fait, cette variation-là... Il y a plein d'applications sur comment la gérer si tu es seul, mais aussi d'un point de vue familial, comment gérer ce budget quand tu restes seul à la maison pendant des mois. Est-ce que tu as quand même une visibilité sur ce qui va tomber le lendemain ?

  • Speaker #1

    On sait que ça va tomber dans l'année. Ça sera payé à un moment, mais on ne sait pas exactement quand. Parce que pour pouvoir être payé sur les primes, il faut que l'activité soit bien enregistrée au niveau administratif. Ça peut prendre plus ou moins de temps en termes de traitement. Ça peut être le mois suivant, si c'est fait très rapidement. Ça peut être dans six mois. si ça prend des délais ou s'il y a des soucis administratifs. J'ai fait une mission il y a deux ans et j'ai dû attendre six mois pour toucher les primes liées à cette mission.

  • Speaker #0

    Donc, tu n'as aucune visibilité. Ce n'est pas du tout comme dans le privé, quand tu sais que tous les mois de janvier, je touche la prime annuelle sur l'année précédente ou en juillet ou en fonction du fonctionnement que tu peux avoir en interne dans ton entreprise. Ça va être en fonction des missions que tu vas faire. Il va falloir prévoir un timing entre le moment où tu fais cette mission et le moment où tu touches la prime. Et c'est aléatoire.

  • Speaker #1

    C'est aléatoire sur ce qu'on appelle les primes d'activité opérationnelle. C'est quand on fait vraiment des missions en France. Parce que là, c'est vraiment traité par les régiments. Lorsque l'on part en OPEX, en opération extérieure, là, c'est quand même un peu plus régulier. On sait que l'on va être payé en prime OPEX, soit le deuxième, soit le troisième mois, suivant la manière dont c'est traité. Ils arrêtent les calculs de prime OPEX 15-20 jours avant la fin de la mission. et il donne le prorata un peu plus tard. Donc, ce n'est pas forcément mois par mois très régulier, mais on sait que dans les... Disons, on part le 1er janvier, on sait que le 1er juin, tout aura été payé. Après, la question, c'est quand est-ce qu'on sera payé ? Comme on est payé pendant la mission, ça ne fait pas beaucoup de différence. Il y a juste les derniers jours de prorata qui peuvent arriver un peu plus tard.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu conseilles de vérifier avant de partir ?

  • Speaker #1

    Quand on part en mission, en termes de gestion budgétaire, on n'a pas de charge. On est complètement pris en compte par l'armée, que ce soit pour le logement, pour la nourriture, puis forcément on est là pour travailler. donc on travaille. Ça va surtout être pour les dépenses d'appoint, si on veut peut-être acheter des compléments alimentaires pour améliorer l'ordinaire, ou si les quartiers libres sont autorisés. Tout va dépendre. Si on est en Europe, il n'y a pas de difficulté particulière parce que notre carte bleue va passer. Dès lors que l'on va partir sur des pays type Afrique, là on a une possibilité, l'armée propose ce qu'on appelle la fraction de solde. On peut retirer une fraction de sa solde tous les mois. dans la devise du pays. Par exemple, au Mali, c'était soit 300, enfin jusqu'à 300 ou 400 euros en monnaie locale pour pouvoir faire les achats sur place. Donc on va surtout utiliser de l'argent liquide. Deux points à prendre en compte par rapport à ça, c'est que premier, c'est que l'argent liquide, ça peut se perdre. J'ai eu le cas au Mali où un de nos camarades a laissé sa fraction de solde dans la poche de son tri et il a envoyé son tri au lavage. Il a eu de la chance, il a retrouvé son argent, mais ça peut se perdre. Et derrière, la fraction de solde, pareil, sera déduite. de sa solde un peu plus tard. Ça, ça va prendre en compte au retour de mission. Si sur le quatrième mois de mission, il retire 400 euros de sa solde, en retour en France, il va retrouver une solde normale, moins les 400 euros qui ont été prélevés le mois précédent. Donc, il peut se retrouver avec beaucoup moins d'argent. Ça, c'est des petits détails auxquels il faut faire attention pour ne pas se retrouver avec un mois difficile ou trop de prélèvements.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant ce que tu dis, parce qu'en fait, ça amène la spécificité des charges. C'est-à-dire qu'en fait, un militaire, la majorité de ses dépenses, logements, nourriture, etc., c'est pris en charge et que du coup, les dépenses qu'il va devoir faire sur place sont très faibles. Par contre, s'il ne fait pas attention sur l'argent qu'il aura pris en cash dans certains pays, ça peut se retourner contre lui et il ne va pas du tout avoir l'argent qu'il aura à la fin. Est-ce qu'il y a autre chose que tu recommandes de porter vraiment attention quand on part en mission pour pouvoir gérer ces différences de montants ou bien toute la logistique financière qui va être... demander ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a un point auquel il faut faire attention, c'est les risques de piratage. J'ai eu quelques militaires qui se sont fait pirater leur compte, notamment en Lituanie. parce qu'on arrive à savoir, je pense que les forces adverses arrivent à savoir quand un militaire est en mission et donc il y a des actions qui sont menées vis-à-vis de ça. Donc faire vraiment très attention si on gère ses comptes à distance, en ligne. Moi je déconseillerais de le faire sur du wifi du pays présent où toutes les mesures de sécurité classiques, il faut vraiment faire très attention, activer toutes les sécurités possibles. Moi je conseille de ne pas avoir à gérer son budget, on donne les éléments à sa moitié qui est resté en France. en disant ok, voilà, tu peux recevoir mon bulletin ici, tu vois ce qui est récupéré en prime, tu vois ce qui est récupéré en solde de base. On se met d'accord sur comment l'utiliser, mais au mieux, le militaire ne gère pas son argent en mission. Il budgétise les fractions de solde qu'il va récupérer, comme ça il sait que dans les mois à venir, il sera sans moins à percevoir. Mais derrière, c'est faire attention à tous ces risques-là, parce que c'est très désagréable d'avoir à gérer... Ce genre de problème, quand on voit que son compte a été vidé à distance, c'est des problèmes qu'on n'a pas envie d'avoir déjà dans la vie de tous les jours, mais en plus en mission.

  • Speaker #0

    Ok, là tu viens de parler de deux choses différentes. La première, c'est les risques de piratage. Qu'est-ce qui s'est passé pour eux ? Est-ce qu'ils se sont retrouvés avec plus aucun argent sur leur compte courant parce qu'il a été vidé ?

  • Speaker #1

    C'est ça, le compte courant vidé. Il a perdu tout le mot et c'est arrivé, de mémoire, c'est trois, quatre semaines après qu'on soit arrivé sur le... C'est en Itchouani. On avait des quartiers libres le week-end, donc on était sortis en ville. Ils pensent que c'est arrivé à ce moment-là. Donc là, c'est des choses auxquelles il faut faire attention.

  • Speaker #0

    Notamment, laisser une somme qui est moins importante sur son compte courant si jamais il y a des choses comme ça qui vont arriver. Le deuxième point que tu mentionnes, c'est de faire vraiment la gestion et le budget avec sa compagne, son conjoint. pour éviter ce genre de situation et qu'on ait délimité déjà à l'avance la partie que le militaire va pouvoir utiliser pendant ses missions.

  • Speaker #1

    C'est surtout pour donner de la visibilité, parce que du coup, le conjoint, le conjoint va se retrouver tout seul à la maison. Suivant comment ils ont géré les revenus du foyer, s'ils mettent tout en commun, il faut pouvoir avoir de la visibilité, bien comprendre comment ça va arriver. Donc, il faut que le conjoint puisse voir qu'est-ce qui a été perçu, qu'est-ce qui est compté en prime, qu'est-ce qui est compté en solde. Après, ce n'est pas compliqué. Il suffit de dire, ma solde de base, c'est 1 500. Je sais que quoi qu'il arrive, je vais avoir 1 500 euros qui vont tomber. Ensuite, les primes, tu peux prendre 50 %, tu peux prendre 100 %, tu prends 10 %. Là, c'est du budget à deux. Après, on va retrouver un peu tous les réflexes qu'on peut retrouver pour de la gestion classique.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça, c'est quelque chose que tu vois les militaires faire ou est-ce que c'est quelque chose que tu leur recommandes de faire ?

  • Speaker #1

    Le voir pas forcément. Moi, je suis surtout au contact de jeunes militaires. Donc, la partie vie à deux, on n'est pas vraiment sur des foyers encore bien constitués. l'importage de revenus des enfants, ainsi de suite. Ça reste quand même un point qui est important. L'argent reste important dans un couple. Si on veut éviter les tensions, il va déjà y avoir suffisamment de tensions avec les disponibilités et les absences. Ça ne sert à rien d'en rajouter avec l'argent. Donc pouvoir en parler clairement et surtout bien comprendre comment ça fonctionne, c'est important pour justement éviter que la personne qui est restée en France se retrouve complètement démunie parce que ça m'a été anticipé. Normalement, quand il est en mission, ça se passe plutôt, il y a plus d'argent que moins. Mais si pour une raison x ou y, il y a une forte dépense à venir ou autre, c'est quand même mieux de l'avoir anticipée.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un conseil pour tous les couples qui nous écoutent aujourd'hui. Discuter de l'argent, définir un budget ensemble et travailler main dans la main pour atteindre un objectif qu'on aura défini ensemble, ça enlève beaucoup de soucis. Et d'ailleurs, l'argent, c'est une des premières causes de divorce. Donc, il faut en parler. Et je te remercie de le mentionner dans cet épisode, d'ailleurs. Et c'est presque surprenant.

  • Speaker #1

    Je kathnium. Alors l'armée, si on veut les chiffres de mémoire, c'est 80-20, 80% d'hommes, 20% de femmes. Après, c'est un taux de divorce qui est bien plus élevé que la moyenne. On sait les problèmes que ça apporte. Et donc si on peut s'enlever ces problèmes-là, c'est bien, parce que c'est triste de voir la quantité de militaires qui se retrouvent divorcés, perdent des gardes des enfants, ainsi de suite. Donc si on peut préserver le noyau familial, c'est important. C'est important pour la stabilité du militaire. Ça en fait partie, on en a conscience. Donc si on peut aider là-dessus, il faut le faire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est hyper intéressant ce que tu dis. Et ça permet de compléter déjà un peu l'image qu'on peut... Enfin, de compléter l'introduction pour comprendre un peu les spécificités des militaires. En fait, c'est plusieurs choses. C'est le travail en lui-même qui fait qu'en fait, on peut être séparé de sa famille, partir pendant plus ou moins longtemps. C'est les primes qui sont vraiment différentes et qui vont impliquer toute une gestion de l'argent qui va être différente. Et c'est aussi ce rapport à l'argent qui est différent. Et j'aimerais bien qu'on commence à creuser un peu plus cette question. Est-ce que c'est vraiment ces différences de primes et ce rapport au risque qui va être différent, qui va aussi façonner la façon de gérer l'argent ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas forcément le rapport au risque du métier. Je pense vraiment que ce qui va différencier, c'est que... Alors, on n'a pas un salaire, on a une solde. Parce qu'il y a une différence, on paye la disponibilité du militaire, on ne paye pas des heures de travail.

  • Speaker #0

    La différence entre salaire et solde, moi c'est une notion que je n'ai pas du tout. Est-ce que tu peux un peu expliquer pourquoi on paye la disponibilité du militaire ?

  • Speaker #1

    Un militaire, on lui demande d'être disponible pour la France 24h sur 24, c'est dur sur 7, donc il est soldé. On paye cette disponibilité-là. On ne paye pas des heures de travail. On ne demande pas à un militaire de faire du 8h, 17h, 35h, 39h, 42h par semaine suivant le contrat. avec X jours de vacances qui sont marqués dans le droit du travail. On a le droit du travail qui arrive de plus en plus dans le monde militaire, pas forcément hyper adapté, parce qu'on a un métier qui est spécifique. Donc on ne paye pas des heures de travail. Je ne peux pas dire que mon taux horaire à l'armée est de tant, parce que si on reprend mes revenus lors des OPEX, par exemple, je suis parti au Liban, et au Liban, ils m'ont payé mes primes au bout de trois mois, donc j'ai fait un mois à 15 000 cette fois-ci. Mais par contre, j'ai pas le genre de repos dans la semaine, donc c'est du travail du lundi au lundi, et c'est de minuit à minuit. Si je suis appelé à 2h du matin, je suis appelé à 2h du matin, si on est bombardé à 4h du matin, on est en tri, on est tout le temps et constamment en militaire. En garnison, où le rythme, c'est très rare, est un peu plus tranquille, où on peut donner des quartiers libres aux militaires, là c'est pareil, il va peut-être travailler un petit peu moins cette semaine ou un petit peu moins cette journée-là, mais on cherche pas à... à dire tu as 8 heures de travail effectif à faire, donc tu vas faire tes 8 heures de travail effectif, quoi qu'il arrive. Et c'est ce qu'on paye, et je pense qu'il faut le voir aussi sur un temps long. Un militaire, il va faire 15 ans de service, il se peut que dans sa première partie de carrière, il va vraiment donner beaucoup de son temps, beaucoup de missions. Sur sa deuxième partie de carrière, il sera un peu plus tranquille, on peut penser que là, ça peut être une planque ou autre, mais en fait, pas du tout, c'est un équilibre sur le temps long. Ça, c'est peut-être des choses aussi qu'on ne voit pas forcément quand on voit des militaires qui peuvent être peut-être juste à gérer. des stocks de magasins pour tout notre matériel. On peut se dire, c'est vrai que c'est la planque, il fait son petit 8h, 17h, il est bien payé. Mais avant ça, il est parti en mission, il a vu des choses qui l'ont peut-être marqué. Il y a toute sa structure familiale qui a vécu ses départs. Et ça, ça à prendre en compte. Il faut vraiment voir la carrière d'un militaire sur sa globalité.

  • Speaker #0

    Tu as dit une phrase qui est quand même très forte. Tu viens de dire, on est tout le temps et constamment militaire.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est la spécificité, c'est que quoi qu'il arrive, on est militaire et on le voit très bien. lors des faits divers. On peut avoir une personne qui a été militaire deux ans dans sa vie, pour peu qu'il fasse quelque chose de pas correct, on va dire un tel, ancien militaire, a fait ceci, c'est un statut dont on ne se dépasse pas comme ça. On a été militaire, je pense qu'on reste militaire un bon moment.

  • Speaker #0

    C'est peut-être l'élément que tu as mentionné depuis le début qui est le plus fort pour moi, parce que là, d'un coup, tu parles d'identité, pas seulement de fait, de travail, de mission ou d'argent, mais en fait, c'est une vraie identité. Et dans le concret, la façon dont ça se traduit dans le rapport à l'argent, c'est cette histoire de solde et de salaire, la différence principale. Est-ce qu'il y a autre chose ?

  • Speaker #1

    En termes de différence, ce sera la pension militaire. La pension militaire n'est pas une retraite. Très souvent, quand on discute avec d'anciens militaires, ils disent « moi je suis à la retraite, à 40 ans, je n'ai plus besoin de travailler » . Mais ce n'est pas une retraite dans le sens juridique du terme, où il est arrivé à 67 ans et il a ses compensations. La pension, du coup, vient récompenser. Ces années de service, c'est parce que tu as rendu service à la patrie que tu as une pension. Pour les militaires du rang, c'est 19 ans et demi. Pour certains officiers, ça va être 22. Pour les officiers vraiment de carrière, ça va être 27 et demi. On demande un temps de service pour avoir droit à cette pension. La pension est cumulable avec la retraite. Du coup, ce sont deux choses qui sont complètement différentes. C'est vraiment les deux spécificités en termes de revenus directs. C'est solde, pension, c'est pas salaire, retraite.

  • Speaker #0

    D'accord. Du coup, les jeunes que tu mentionnais tout à l'heure qui deviennent militaires à 18 ans, potentiellement, à 40 ans, ils peuvent arrêter et toucher une pension ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Dès lors que les annuités de service ont été remplies, on peut avoir différents types de pensions. On a les pensions à jouissance différée, les pensions à jouissance immédiate, suivant le temps où on a servi. En général, la jouissance différée, ça va être aux alentours de 54 ans. Donc, ils ont ces paliers, ces paliers sont conçus.

  • Speaker #0

    Après les 54 ans, tu fais quoi ? Les ministères reprennent un travail classique ? Ou est-ce qu'ils arrêtent vraiment de travailler ?

  • Speaker #1

    Je peux donner l'exemple d'un major. Le major s'est engagé à 18 ans, un major qu'on a eu il y a deux ans. Il s'est engagé à 18 ans, il est arrivé à 40 ans. Il a fait toutes ses années pour avoir sa pension. Et lui, ce qu'il voulait, c'était pouvoir travailler le bois, parce qu'il était passionné par ça. Donc il avait sa pension, sa pension qui était à peu près à 2000 euros. Il a dit, moi je vais me trouver à mi-temps dans une muniserie de champagne. Je vais aller faire des tonneaux pour le champagne à mi-temps. Et puis du coup, je vais pouvoir profiter de ma vie à 40 ans. Il a fait beaucoup de missions, il a vu beaucoup de choses, mais derrière il peut... On peut retrouver une certaine autonomie, en tout cas indépendance financière avec la pension. Beaucoup travaillent parce qu'il faut travailler, mais ils travaillent dans un domaine qui leur plaît. Ils ne sont pas forcément à la recherche d'un salaire beaucoup plus élevé. À prendre en compte, petite spécificité... Il me semble que si on rentre dans la fonction publique, là, il n'y a plus de pension parce qu'on continue à servir l'État, mais d'une manière différente. Ça, c'est savoir et ça, plus tard.

  • Speaker #0

    Du coup, ça pose la question de la préparation au départ aussi qui doit être faite. Mais avant, j'aimerais bien qu'on revienne un peu sur pendant le temps où on est en activité et qu'on touche sa solde tous les mois. On a un peu le stéréotype du militaire hyper... structurés, organisés, etc. Est-ce que ça va se refléter dans la façon dont ils gèrent ces finances ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas que les caractéristiques professionnelles du militaire se retrouvent dans sa gestion budgétaire. L'armée reste un reflet de la société. On a des gens de tous horizons, de toutes catégories sociales. Ça, ça va se retrouver dans la gestion financière. On va avoir des gens qui ont une très bonne éducation financière et vont gérer très bien leur argent. On a des gens qui n'ont aucune notion et donc vont se retrouver un peu démunis face à ça. Donc on va retrouver un peu tout le... spectre des comportements. On va retrouver des gens qui sont endettés. C'est très rare de trouver des gens qui sont en surendettement du fait de l'assurance de la solde et des charges qui sont faibles. Mais on peut retrouver des gens qui s'endettent. Ça, c'est le cas pour une petite partie. On peut retrouver des gens qui vivent à découvert. Ça, ça arrive aussi. Surtout quand on a un revenu qui est irrégulier. On peut se faire surprendre si on n'est pas attentif. Après, on va retrouver la grande majorité des Français. C'est ce côté très prudent, on va placer de l'argent. On place de l'argent, faire en sorte qu'on ne le perde pas, du livret A ou en tout cas on le laisse sur le compte courant. L'argent rentre et puis on le garde en cas où. Chez la jeune génération, on va retrouver un peu plus de notions peut-être d'enrichissement et de liberté financière. Ils comprennent que l'armée offre cette opportunité mais ils n'ont pas forcément toutes les clés pour la saisir. Mais on a pas mal de militaires qui essayent de voir s'il est possible d'avoir une activité complémentaire, faire de l'investissement immobilier. Certains vont peut-être se diriger vers des activités qui sont un peu plus à risque. et que l'on retrouve sur les réseaux type le trading, les crypto-actifs, tous ces éléments-là. Mais on a des militaires qui essayent de trouver cette possibilité-là pour faire quelque chose avec leur solde. Et après, on a ceux qui ont conscience qu'un conseiller financier, c'est bien. Donc on a quelques militaires qui sont accompagnés par des conseillers financiers et qui ont là, pour le coup, un vrai plan d'attaque pour gérer leur solde en même temps que leur carrière pour qu'une fois qu'ils auront leur pension, les revenus complémentaires qu'ils auront réussi à dégager ou leur capital. leur permet d'avoir le même niveau de vie, voire supérieur.

  • Speaker #0

    Tu parlais de la différence entre les Français lambda, je vais dire, et les militaires. Avec la différence quand même que quand tu as un salaire qui tombe tous les mois de la même façon, c'est beaucoup plus facile à gérer que quand d'un coup tu reçois 8000 euros de plus que ce que tu as l'habitude de toucher. Quand ça arrive la première fois, c'est quoi le sentiment que tu as ?

  • Speaker #1

    La première fois que ça arrive, c'est un sentiment de toute puissance. Se dire, ça y est, je suis riche. Je me souviens la première fois où j'ai 5 chiffres sur le solde, on se dit, ça y est, c'est bon, j'ai coché cette petite case, j'ai pu atteindre. Et donc on se dit, je peux dépenser. Il y a vraiment, je pense, cet appel à la dépense, à se dire, il n'y a pas de souci, de l'argent j'en ai. Alors qu'en fait, ça part très très vite. C'est là où il faut faire un peu attention. Je pense qu'il faut le regarder, il faut le prendre en photo, il faut en profiter. Et ensuite se poser, se dire, qu'est-ce que je fais de ça ? parce que ça peut partir très très vite. Ça, l'anecdote que j'ai au Mali, j'avais un petit arrêt de ma solde avec mes militaires. Et donc, quand les primes sont tombées, ils sont venus me voir en me demandant, « Mon lieutenant, vous avez touché combien ce mois-ci ? » Parce qu'ils savent que je touche un peu plus qu'eux. Du coup, je leur ai dit, « J'ai fait cinq chiffres, je ne suis pas trop mal. » Et en rigolant, un sergent m'a dit, « C'est l'argent que j'avais réussi à mettre de côté lors de ma première OPEX. » Et il m'a dit, « En six mois, j'ai tout dépensé. » Il m'a dit en 6 mois les 10 000 euros sont partis, je pensais être tranquille et en fait pas du tout. Il s'est acheté une moto, il s'est fait plaisir et ainsi de suite et il a dit... Tout a disparu en six mois. Il n'a pas eu le temps de finir l'année que toutes les primes avaient été dépensées.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est parce que tu veux un peu décompresser en rentrant de mission et quand tu vois cette somme énorme sur ton compte, si tu n'as pas fait de budget avec ta compagne, si tu n'as pas vu un conseiller, tu te dis, OK, allez, on se fait plaisir ?

  • Speaker #1

    Il y a ça et je pense que c'est important de le faire. L'argent que l'on va toucher au niveau des primes, ce n'est pas juste de l'argent en plus. Il y a quand même du temps qui a été passé, il y a de la disponibilité que l'on a donnée. et il faut pouvoir utiliser cet argent entre guillemets peut-être pour rattraper le temps en tout cas pour compenser toute la difficulté qu'on a pu rencontrer il faut pouvoir le budgétiser, pouvoir se dire 10%, 20%, peut-être 50% ça va dépendre de chacun, mais pouvoir se fixer un cap, parce que sinon ça va partir très très vite mais oui, c'est important de pouvoir se payer des vacances en famille se payer des vacances tout seul, se faire plaisir c'est-à-dire que j'ai pas passé 4 mois par 50°C dans le désert pour rentrer et me remettre à manger des pâtes tous les soirs Merci. Il y a quand même un petit peu d'auto-récompense à mettre en place. pour pouvoir continuer et mieux vivre, je pense, le retour en France. Ça, c'est important.

  • Speaker #0

    Si on écoute cet épisode pour la première fois, et en fait, on se rend compte qu'on a été dans cette façon de fonctionner, où à chaque fois qu'on en touche la prime, et ça, ça s'applique pour les personnes qui sont militaires et les personnes qui ne sont pas militaires, mais qui écoutent cet épisode aujourd'hui, de se dire, ah tiens, je viens de toucher un super bonus, cumulé sur l'année, j'ai fait peut-être 30 000 euros, cumulé sur l'année parce qu'on est militaire ou parce qu'on est dans le privé, on l'a touché en une fois. et qu'on a toujours l'habitude de faire que du fun avec des voyages, acheter une nouvelle voiture, une moto, etc. Et qu'on se rend compte en écoutant cet épisode qu'il faut peut-être évoluer dans notre approche de ce fameux bonus. Comment tu conseilles d'approcher cette question ?

  • Speaker #1

    Il y a le cas très spécifique des missions longues des OPEX. Sur les OPEX, il faut pouvoir se dire, mes primes OPEX, parce qu'on a la ligne qui est inscrite sur la solde, combien on va toucher, pouvoir se dire, je mets X pourcentage pour me faire plaisir, pour moi. et je mets X% pour des projets. X% pour la famille, si on a une structure familiale. Comme ça, une fois que c'est posé, en rentrant en France, on sait directement ce qu'on a de disponible. Pour le reste des primes, c'est le positionnement que je vais avoir, c'est de pouvoir dire, aux militaires, vous avez donc deux éléments dans votre solde. Vous avez votre solde de base, qui tombe tous les mois et qui ne bouge pas. Vous avez vos primes. Vous allez vivre avec votre solde. Potentiellement, vous allez... emprunter avec votre solde, votre capacité de crédit. On va aller la chercher sur votre solde de base. Tout ce qui va être loisir ou investissement, ça va être pris sur les primes. Et là, c'est pareil, on remet un pourcentage en place. Comment est-ce qu'on se travaille ? Est-ce qu'on travaille sur du 50-50 ? 50% de mes primes, c'est fait pour me faire plaisir. 50% c'est fait pour investir. Est-ce qu'on a une vision plus long terme ? Et on se dit, l'armée, c'est un moment de ma vie qui me permet de me positionner et d'avoir un capital pour le reste de ma vie, donc 100% de mes primes. se sont placés. Et si on a une famille, comme c'est du temps qu'on passe sous la famille, est-ce qu'on met une partie de cet argent-là pour rattraper du temps, pour passer des vacances ensemble, aller au parc d'attractions, des restaurants ? Tous ces éléments-là qui permettent de se retrouver après les temps.

  • Speaker #0

    Tous les temps où ils sont séparés, que tu as mentionné tout à l'heure, c'est intéressant. Il y a quand même deux choses principales, de se dire, ma solde, je vais vivre avec, et si je veux faire un investissement immobilier, ce sera là-dessus que je vais pouvoir calculer. Ma capacité à emprunt. Et la deuxième chose, c'est de se dire tout ce qui est fun et investissement, il faudra le prendre sur les primes. Et donc, du coup, peut-être le faire en fonction des objectifs que tu vas définir. Est-ce que c'est des objectifs de fin de carrière de militaire ou est-ce que tu conseilles de prendre des objectifs peut-être intermédiaires ou même sur un temps encore plus long ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faut pouvoir voir les deux. Il faut pouvoir voir l'après-militaire. qu'est-ce que l'on va faire ? Et même dans l'après-militaire, il y a les évolutions, les grandes évolutions qu'on peut rencontrer. Un militaire, quand il rentre, il a 18 ans, on va prendre le cas d'un militaire qui ne rentre qu'à 18 ans, il va vivre au régiment, donc dans la caserne, il n'a pas encore de famille. À un moment, il va peut-être vouloir avoir son chez-soi, donc il va y avoir les loyers à prendre en compte, qui vont arriver en termes de charges. Ensuite, quand il va avoir une famille, il aura aussi ses dépensables à prendre en compte, le planifier, C'est toujours difficile de voir quelqu'un qui quitte le foyer parental en lui disant écoute, dans quelques années, ce sera toi le parent. Il faut déjà commencer à y réfléchir. Ils n'ont pas du tout la tête à ça. Mais il faut quand même, au moins dire à un moment, ça va arriver. Il y a la question de l'après, de l'après militaire. À quel moment je vais quitter l'armée ? Est-ce que je vais quitter après 5 ans ? Est-ce que je vais quitter après 10 ans ? Est-ce que je vais quitter lors de ma pension ? Ça, ça n'a pas les mêmes répercussions en termes de retour sur la vie civile et le marché de l'emploi. Une personne qui quitte après 5 ans, il faut qu'elle retrouve un travail et qu'elle travaille normalement. Une personne qui t'a pris 10 ans, elle va avoir des primes supplémentaires de départ, elle va avoir un peu d'argent de côté, mais elle va aussi avoir besoin de se remettre à travailler. La pension, elle, va libérer de l'obligation du travail, parce qu'il y a déjà un revenu qui va rentrer. Donc il faut pouvoir aussi se projeter sur sa carrière, il faut réussir tout englober et c'est difficile, on a beaucoup de difficultés à se projeter sur des temps aussi longs. Après, en termes d'objectifs, je pense qu'il faut commencer simple, c'est se dire... Que veux-tu faire avec ton argent ? Est-ce que tu veux chercher de la rentabilité ou est-ce que tu veux épargner pour plus tard ? Et là, répartir sur les solutions qui sont conformes. Si tu veux investir, suivant ton profil de risque, on définit une quantité d'argent tous les mois à placer et on va le placer. Pour l'épargne, ce sera pareil. Rester sur ses éloignements.

  • Speaker #0

    Tu dis que c'est difficile parfois de se projeter sur le temps long. Comment tu fais quand tu discutes avec les militaires pour les aider à débloquer ça ?

  • Speaker #1

    Le meilleur levier, ça va être l'exemple. Exemple type du majeur qui a 40 ans part... et dit que j'ai plus besoin de travailler pour vivre, là c'est le levier de la liberté financière, ça parle à tout le monde, et beaucoup de gens se disent j'aimerais bien être dans cette situation

  • Speaker #0

    En fait, dans sa situation, tu peux l'être, parce que tu as 18 ans aujourd'hui, et 40 ans, tu vas les avoir, l'armée sera toujours là à tes 40 ans, donc c'est quelque chose qui est possible de faire. Mais est-ce que tu vas supporter les spécificités de la vie militaire ? Ça, c'est la question. Bon, le majeur 40 ans, c'est une génération qui est différente, on retrouve ça aussi dans la vie civile, mais les gens changent très souvent de métier, on a du mal à se projeter longtemps sur certaines activités. L'armée n'y échappe pas. C'est donner des exemples. C'est-à-dire, regarde, moi aujourd'hui, j'ai 5, 10, 15, 20 ans de service. voilà dans quelle situation financière je suis. Je sais que pour plus tard, je n'aurai pas de soucis à me faire. Je sais que je suis propriétaire, je sais que j'ai fait plusieurs investissements immobiliers, je sais que j'ai X euros sur mon compte. L'exemple permet de se projeter parce que, au final, on est lui dans le futur. S'il suit la même carrière que l'on a, il va avoir les mêmes revenus, les mêmes éléments. Et donc, c'est quelque chose qui est atteignable. Je pense que la grande force, c'est qu'on peut vraiment s'identifier à nos aînés, là où dans le civil, pour aller trouver la personne qui a exactement le même profil de carrière, de vie, et ainsi de suite, c'est déjà un peu plus difficile.

  • Speaker #1

    C'est peut-être difficile de se projeter à 20 ans, mais quand tu entres dans l'armée, est-ce que tu signes pour un nom d'année qui est déjà défini ? Est-ce que du coup, tu peux déjà, comme première étape, te projeter sur ces premières années ?

  • Speaker #0

    Oui, l'armée propose des contrats pour les militaires durant ces 3, 5, 8 ans. 2, 3, 5, 8 ans. Ça va dépendre des résultats lors du passage en centre de sélection et de recrutement. Là-dessus, on sait qu'on a déjà un premier contrat à faire. Ensuite, pour les militaires du Rhin, lorsqu'on en arrive à terme du contrat, on a des propositions de re-signature. Et là aussi, on sait combien d'années on vient mettre dessus. Pour les sous-officiers, c'est pareil. C'est d'abord du contrat et ensuite, ils peuvent passer de carrière. Là, on va dire qu'ils passent en CDI et ils peuvent continuer tant qu'ils n'atteignent pas la limite d'âge de leur grade. Pour les officiers, on a aussi les contractuels et ceux qui sont de carrière. Ceux qui sont de carrière, même fonctionnement, tant qu'ils n'ont pas atteint la limite d'âge de leur grade, ils peuvent continuer dans l'institution. Pour les contrats actuels, c'est des contrats de 7 ans, renouvelables deux fois pour aller chercher les 22 ans. C'était 7, 7, 14 et je pensais ça, 7, 7, 14. On avait un ancien format où c'était 10, 5, 5. Là, on a basculé sur du 7, 7 et un nouveau 7 pour pouvoir parfaire le temps nécessaire pour la pension. Donc, on a de la visibilité sur le contrat.

  • Speaker #1

    Et tout ça, ça donne quand même boniser des spécificités, des contrats. des militaires et puis aussi du coup de ce que tu vas pouvoir faire en fonction de la visibilité que tu as sur tes objectifs et ce que tu veux vraiment atteindre. J'aimerais bien que tu m'expliques un peu ce qu'est-ce qui se passe quand il y a un souci. Parce que ce n'est pas un métier classique, j'imagine, qu'il y a aussi quand même des personnes qui ont des souffrances dans ce métier et qui à un moment doivent arrêter. Comment ça se passe pour eux dans leur carrière de militaire et du coup, financièrement, l'impact que ça va avoir ?

  • Speaker #0

    L'armée a conscience de ses problèmes et on a... On a deux entités qui permettent de pallier ou d'aider nos militaires dans cette situation-là. Le premier, c'est la prévoyance. L'armée a l'obligation de faire rentrer des mutuelles dans les régiments pour suivre les militaires. On a donc du coup une mutuelle qui est spécifique aux militaires et elle fait très bien son travail, que ce soit en termes d'incapacité de travail, en cas d'arrêt suite à des problèmes physiques ou psychiques. Quand on est en mission... Ils proposent des contrats spécifiques aux militaires comme le rapatriement en cas de décès d'un proche ou naissance d'un enfant, vraiment spécifique. Si on doit être rapatrié d'une mission parce qu'on est blessé, ils peuvent prendre en compte la perte des primes. Là-dessus, on a quand même pas mal de contrats prévoyants qui permettent de protéger le militaire là-dessus. À côté de ça, dans les régiments, on a aussi les bureaux environnement humain et on a des assistants sociaux. qui peuvent venir aider quand on est en difficulté, avec différentes aides. Par exemple, on prend le conjoint. Si le militaire est en mission et que le conjoint ou la conjointe a besoin d'un artisan pour une réparation parce que le chauffe-eau est tombé en panne, des éléments comme ça, il ne peut qu'avoir des aides vraiment très spécifiques sur cette situation-là. Les déménagements aussi, par exemple, sont pris en compte. Quand les militaires sont mutés, l'armée prend en charge une partie du déménagement pour ne pas que ça devienne une charge pour les personnes. Donc il y a vraiment déjà ces deux. Ces deux outils qui sont à disposition du militaire, qui lui permettent d'être plutôt bien protégé sur les risques. Après, le problème que l'on rencontre chez les militaires, ça va plus être au niveau du psychique. Le militaire a une particularité, c'est qu'il ne se plaint pas. Il dit oui à tout et il fait autant qu'il peut. Sur l'échelle du burn-out, des études ont été faites. Ils se sont rendus compte que dans les métiers de la défense, donc police, gendarme, militaire, le militaire va commencer à lever la main en disant là ça ne va pas, quand il a déjà dépassé le stade du burn-out. on a une capacité à tenir le burn-out un peu plus longtemps que dans le civil. Parce que c'est notre condition et c'est ce qu'on nous demande de faire quand on est au combat. Et donc très souvent, quand le militaire lève la main, il y a besoin de dispositifs vraiment très forts, parce que là, on est vraiment dans un stade qui demande un vrai suivi. On n'est pas sur un petit bord d'aout ou un rabot de passagers. Quand le militaire se plaint, c'est que ça devient vraiment difficile pour lui.

  • Speaker #1

    Avec toutes les conséquences qu'on peut imaginer sur le temps pour retrouver une vie stable, plus proche de la normalité, après qu'on ait traversé une période comme ça, et des difficultés que ça va avoir sur les aspects, pas seulement professionnels, mais aussi personnels.

  • Speaker #0

    Il y a autre chose, là c'est ce qu'on ne souhaite à personne, mais si malheureusement le militaire doit venir à mourir en service, ça peut arriver parce que mission, parce que combat, ça peut arriver aussi parce qu'accident. Ça c'est des choses à prendre en compte, c'est des choses qui ne sont pas forcément naturelles, c'est difficile à quelqu'un qui a... 30 ans de lui dire écoute il faut que tu fasses ton testament si demain tu viens à ne pas rentrer de mission. Je pense que c'est quelque chose de nécessaire parce que c'est très difficile d'avoir à gérer ces questions quand on est en période de deuil. Il faut aller vite avec l'état quand il y a malheureusement des héritages à prendre en compte. Ça c'est des choses qu'il faut pouvoir aborder, pouvoir poser calmement, pouvoir le prendre en compte et c'est pas naturel, c'est pas dans l'ordre des choses de demander à quelqu'un qui a 30 ans, prépare toi à mourir au cas où.

  • Speaker #1

    Surtout si on a une famille, qu'on a déjà un conjoint, des enfants, etc. C'est vraiment un sujet à aborder pour tout le monde. Mais encore plus quand on a un métier à risque, où potentiellement on part et on ne revient pas. Je te remercie d'avoir mentionné ce point qui n'est pas forcément facile à aborder, mais qui est important à noter pour toutes les personnes qui écoutent aujourd'hui cet épisode. Pour ceux qui ne sont pas militaires, J'aimerais bien que tu nous dises un peu les catégories de militaires qui existent.

  • Speaker #0

    Dans le cas des départs en mission et de se retrouver à l'extérieur, on va retrouver vraiment trois grandes catégories. La première, ce sont les militaires qui vont être détachés. Alors là, il y a trois possibilités. Soit on est détaché auprès d'une autre armée, soit une armée européenne ou une armée étrangère. Par exemple, au Liban, on a un lieutenant-colonel qui est officier de lésion à l'école des officiers du Liban, de Beyrouth. Lui, il est affecté à ce poste pour 2 à 3 ans. En termes de revenus, il est toujours payé par l'armée, il est toujours soldé par l'armée. Il a en plus des primes d'expatriation et de vie à l'étranger. C'est ce qui se passe aussi si on a des postes au niveau OTAN. Quand des officiers ou des sous-officiers sont détachés auprès de l'OTAN, c'est le même fonctionnement. On considère qu'ils sont détachés auprès d'entités étrangères. Ils sont toujours soldés par la France, mais ils ont des primes particulières. Là-dessus, il y a très peu de risques. Ça reste, d'une part, il y a une question de liaison et d'influence française auprès de ces institutions. Et il y a du travail classique. Il n'y a pas de risques qui sont pris sur ces détachés. La deuxième catégorie, ce sont les séjours spécifiques aux troupes de marine. On a des bases permanentes. Et ces bases, il faut pouvoir les armer avec des soldats. Là, ce sont ce qu'on appelle des séjours de deux ou trois ans. On peut partir avec la famille. pour ces séjours. La famille peut suivre. Et là, c'est pareil, c'est de la vie, comme en France, mais à l'étranger. On a aussi des primes d'expatriation spécifiques à l'étranger. Mais c'est un cadre de mission où les risques sont assez faibles, hors grosse crise dans le pays d'accueil. Et enfin, la troisième partie, ce sont toutes les missions extérieures, les missions de courte durée, les MCD. ou les opérations extérieures, les OPEX. On a eu toute une décennie où c'était surtout l'Afrique, le Sahel, avec la mission Barkhane. Aujourd'hui, vu le contexte actuel, on redirige tous les forces sur l'Europe de l'Est, avec les pays baltes, la Roumanie. Tant qu'on n'est pas en guerre avec la Russie, il n'y a pas de risque à avoir. Pour l'instant, on croise les doigts sur cette situation. Non, aujourd'hui, nos militaires, il n'y a plus de théâtre chaud. On n'est plus en train de faire la guerre. On est parti du Mali, on est parti de Côte d'Ivoire, on est parti là où on avait vraiment du conflit. La question, c'est de voir ce qui va arriver après. Ces missions, c'est quatre mois et c'est tout le militaire qui peut être appelé à partir sur ces missions.

  • Speaker #1

    Ça donne une bonne idée des configurations dans lesquelles les militaires peuvent être amenés à partir à l'étranger. Maintenant, pour toutes ces trois grandes configurations, c'est déjà de parler tout à l'heure de la façon dont il faut vraiment considérer... les primes. Est-ce qu'il y a d'autres choses que tu voudrais mentionner sur comment je passe à l'action ?

  • Speaker #0

    Si on a d'autres conseils vraiment spécifiques, si, il y a. Dans le conseil financier, il y a quatre leviers sur lesquels on travaille. On travaille sur l'épargne et le compte de sécurité. On va travailler sur l'investissement du capital financier. On travaille sur l'immobilier et on travaille sur la fiscalité. Dans la fiscalité, on va rentrer tout ce qui est transmission à l'étage. Le militaire, dans la fiscalité, il y a juste la question de l'héritage, mais c'est surtout pour les clauses, dans le cas où il part sur une mission à risque. Mais sinon, fiscalité, il n'y a pas grand-chose à faire. Épargne, investissement, immobilier. pour l'immobilier se poser la question qu'est ce que je vais faire est ce que Je sais où je veux habiter et dans ce cas-là, on va se diriger sur de la résidence principale. Est-ce que je veux plutôt avoir des revenus complémentaires et partir sur l'investissement locatif ou est-ce que je veux juste profiter de ma capacité de crédit et donc dans ce cas-là, peut-être partir sur des sociétés civiles de placement immobilier, prendre des crédits sur de la SCPI ? Ça, c'est l'immobilier, il faut pouvoir l'identifier. C'est difficile quand on est jeune de savoir exactement où, mais c'est dommage de passer à côté de la capacité d'endettement que l'on peut avoir. Du coup, dans l'ordre. Ensuite, il y a les investissements. Est-ce qu'on a un profil risqué ou un profil qui n'est pas risqué ? Est-ce qu'on va plutôt partir sur une assurance vif ou euro ? Est-ce qu'on part sur peut-être des indices, des ETF ? Est-ce qu'on va aller chercher des actions boursières ? Est-ce qu'on va sur des cryptoactifs aussi ? Ça reste un actif qui intéresse cette partie de la population. Et concernant l'épargne, c'est surtout le compte de sécurité. Comment est-ce qu'on va gabariser le compte de sécurité ? Dans le civil, on conseille peut-être entre 2 et 6 mois de charge ou de salaire. Ça va dépendre un peu de si on est libéral, si on a un salaire CDI. Pour un militaire, on peut réduire ce compte de sécurité parce qu'on est pris en charge. Même s'il y a une guerre, le militaire aura toujours du travail. Donc on peut vraiment partir sur un compte de sécurité à minima pour pallier la panne de voiture, la panne de téléphone, ces éléments-là. Et ensuite, derrière, laisser le reste pour l'investissement. Mais ça, ce sont vraiment les trois grands piliers sur lesquels on va travailler pour gérer le budget. Modulo la question de la transmission s'il y a des missions à risque.

  • Speaker #1

    Si je me dis que j'ai besoin d'aide pour regarder toutes les options que tu mentionnes aujourd'hui, est-ce qu'un conseiller en gestion de patrimoine classique, c'est la bonne personne avec qui discuter de sa situation qui est quand même très particulière ?

  • Speaker #0

    En théorie, oui, un conseiller classique. peut pouvoir faire le travail parce que quand on est conseiller financier, on doit connaître son client, on doit connaître la personne avec qui on travaille et pouvoir faire des préconisations qui sont conformes avec les objectifs. Cependant, de grosse limite, la première, un conseiller financier a l'habitude de travailler avec une population qui est un peu plus mature. L'âge moyen de constitution du patrimoine des Français, c'est 40-45 ans. En général, on a déjà une famille, on se projette sur le long terme, on n'a pas les mêmes attentes. Donc forcément, le conseiller financier n'a pas les mêmes réflexes, n'a pas les mêmes habitudes de conseil. Là, on va parler de son population qui est beaucoup plus... beaucoup plus jeune, qui n'a pas du tout le même rapport au risque. Donc il va y avoir peut-être ce grand écart à faire pour lui, qui ne va pas forcément être naturel. Ça, c'est le premier point. Le deuxième point sur du conseiller classique, c'est qu'il y a peut-être beaucoup d'éducation à faire sur les éléments de base. Là où un civil vient voir un conseiller financier, c'est qu'il a déjà quelques notions. Déjà, il sait qu'un conseiller financier, ça existe et il sait quoi attendre. Donc on a tout un travail d'explication qui n'est pas à faire. Pour le militaire, il y a beaucoup de pédagogie à apporter. Est-ce qu'on a toutes les clés pour le faire quand on est conseiller classique ? Je ne pense pas. On a les connaissances. Après, vulgariser ces connaissances pour les faire comprendre à une population, c'est autre chose. Et après, je pense que la réciproque est vraie aussi. Je pense que le militaire n'est pas adapté au conseiller financier classique parce que le conseiller financier a une limite de clientèle. Il peut gérer entre 130 et 150 clients. Il est rémunéré sur le patrimoine qu'il va gérer. Si le militaire... a de vrais besoins sur la gestion de son budget, sur les revenus qui sont très fluctuants. Il n'a par contre pas encore de patrimoine à gérer. Le conseiller financier va passer autant de temps sur un militaire, voire plus pour comprendre toutes les spécificités, qu'une personne qui a déjà un gros patrimoine. Et forcément, lui, en termes de rentabilité, c'est plus intéressant de travailler avec quelqu'un qui a du patrimoine qu'avec une personne qui a beaucoup de revenus, mais qui n'en a pas. financièrement et militaire n'est pas rentable pour un conseiller financier classique. Ça, c'est vraiment pour la partie conseil financier. Ensuite, on a des fintechs qui, aujourd'hui, se développent. On a Mon Petit Placement, on peut avoir Uomony, on peut avoir Nalo, mais là aussi, pas forcément adaptés aux militaires, parce que c'est une solution qui propose de tout digitaliser, pas de contact direct avec le conseiller, et ça s'adresse à une population qui, là aussi, est déjà éduquée financièrement. Ils comprennent les besoins qu'ils ont. Ils ont une idée des solutions qu'ils veulent venir chercher. Une personne qui n'a pas les connaissances suffisantes ne pourra pas être suivie par... par ce type de plateforme. C'est pour ça que ce n'est pas forcément adapté pour un militaire. Il y a vraiment besoin d'une réponse spécifique. Cette idée-là, plein de gens ont eu, faire du conseil pour les militaires, mais actuellement, on n'a pas encore trouvé de solution rentable pour le faire et c'est pour ça qu'on n'a pas de conseiller qui arrive à faire du 100% militaire, notamment un militaire durant un jeune sous-officier.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on revient encore à cette question de variation des primes ? Tu sais, parce que du coup... tes placements d'investissement ne sont pas aussi réguliers que ce que va demander une plateforme digitale ou un conseiller qui va te dire qu'il faut mettre 2000 euros par mois tous les mois, alors que finalement, toi, ce mois-ci, tu peux mettre 500, et le mois prochain, tu pourras mettre 5000.

  • Speaker #0

    C'est ce qui se passe notamment pour les fintechs de placement. Ils demandent une mensualité minimum tous les mois. Et ça, c'est à prendre en compte. Si on a un passage où on n'a pas de mission, Si ça arrive et qu'on a la solde de base qui est aux alentours de 1 600 euros, ça peut commencer à peser sur le budget. Là-dessus, il faut pouvoir faire du sur-mesure. Il faut vraiment pouvoir faire du sur-mesure pour le militaire. C'est vraiment une catégorie à part, avec des besoins spécifiques, avec une approche spécifique, avec un relationnel spécifique. Et ça demande justement d'être spécialisé là-dedans.

  • Speaker #1

    Tu as parlé de toutes ces spécificités, de l'identité du militaire jusqu'à des contraintes familiales. des différences de primes, des missions, et du coup, potentiellement, psychologiquement, la façon dont on va gérer ça. Et en fait, ça donne vraiment une bonne idée de pourquoi ce n'est pas si facile, dans les deux sens, que ce soit du militaire de parler à un civil, ou du civil à parler au militaire, quand on va parler de ses objectifs de vie, parce qu'on n'a pas forcément cette compréhension, ou bien, du point de vue du conseiller, de toutes les spécificités dont tu as parlé aujourd'hui. ou bien du point de vue du militaire, l'éducation financière, pouvoir discuter avec son conseiller. Demain, je suis militaire, je rencontre un conseiller. Quels sont les signaux, les questions à poser pour me rencontrer rapidement si cette personne a déjà une compréhension de ma situation ? Ou les red flags, tu vois ? Tout de suite se rendre compte que ce n'est pas la bonne personne avec qui je dois travailler.

  • Speaker #0

    Je pense que le plus gros red flag est de bien comprendre que pour un militaire, un euro, ce n'est pas un euro. Un euro qu'on va toucher sur sa solde quand on est en France. Ce n'est pas l'euro qu'on va toucher lorsque l'on rentre du Mali, lorsque l'on rentre d'Afghanistan. Il n'y a pas du tout la même approche sensible par rapport à l'argent. Ça, c'est vraiment quelque chose à prendre en compte. C'est qu'il y a cette dimension sensible de l'argent qu'on n'entend pas forcément lorsqu'on parle d'argent, lorsqu'on écoute peut-être des influenceurs ou des conseillers. Un euro, c'est un euro, parce que 100 euros à 10%, c'est 10 euros. Et vous allez gagner vos 100 euros en les trouvant par terre ou en travaillant. C'est la même rentabilité. On a ce côté sensible à prendre en compte. C'est pas du tout la même chose. Pas du tout... La même approche dans la dépense. Après, on peut lui poser, si on lui pose peut-être deux questions piège, voir s'il comprend vraiment notre positionnement. Le premier, si on est militaire, on peut demander au conseiller financier qu'est-ce que je dois faire de mon salaire. Normalement, si le conseiller est sensibilisé, soit il va corriger la personne en disant tu veux parler de ta solde, soit il va demander est-ce que tu as une activité à côté de l'armée. Parce que du coup, on va dire salaire, c'est pas normal que tu aies un salaire à côté de ta solde. Et le deuxième point, je pense, est de demander le rapport au risque. Quelle est peut-être la décision la plus risquée qu'on peut faire en termes financiers quand on est militaire ? Là, c'est une approche qui est un peu plus globale. Mais le militaire a déjà un métier qui est très risqué. Là, le risque financier, c'est que de l'argent, entre guillemets. Si on perd que de l'argent, ce n'est pas très, très grave. Et donc, du coup, il faut pouvoir mettre ça en perspective et dire aux militaires, je pense que le plus gros risque pour toi, c'est ton... coup d'opportunité vis-à-vis de l'immobilisme, le fait de rien faire. T'as de l'argent, t'as une très grande capacité, tu as un potentiel qui est énorme parce que tu vas investir beaucoup plus tôt que la majeure partie des Français. Tu peux investir à 20 ans, là où les Français investissent à 45 ans. Tu peux investir comme la catégorie des Français, des 10% des Français les plus riches. Un militaire qui place toutes ses primes, ça peut être entre 500, 1000, des fois peut-être 1500 euros par mois qui sont placés. Et ça, c'est qu'une infime partie de la population française qui peut le faire. Donc, il a l'âge, il a la capacité pour se faire un patrimoine qui va lui servir toute sa vie, encore plus s'il profite des intérêts composés. Et le plus gros risque, c'est de passer à côté cette opportunité, vraiment pour lui. On peut parler de crypto, on peut parler d'action, on peut parler de bourse, mais derrière, le rapport au risque est quand même différent parce que lui risque sa vie, là où sur des placements, on risque que de l'argent. Il y a cette approche sensible et normalement, il devrait pouvoir sentir cette Ausha en cas de question.

  • Speaker #1

    Bon, petit disclaimer, je connais Adrien depuis presque deux ans. On était au CNAM ensemble à faire un master en gestion de patrimoine. Et en fait, je le dis maintenant. Parce que la passion avec laquelle tu m'avais parlé de ça, quand on s'est rencontré, des enjeux de la gestion de patrimoine pour les militaires, je la retrouve encore aujourd'hui, deux ans plus tard. Tu vas développer une solution qui est dédiée aux militaires. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu comment ça marche et quel est l'objectif ?

  • Speaker #0

    Je crée une société de conseil financier, Warren Conseil Financier, c'est le nom de la société, pour pouvoir apporter ce conseil à... Tous les militaires. Alors quand j'entends tous les militaires, c'est surtout militaires du rang, jeunes sous-officiers, parce que c'est une population, on a vu, qui est délaissée. Si je devais bien bien structurer la chose, il y a trois services qui sont donnés. Le premier, par rapport aux bénéficiaires directs du conseil financier, on va retrouver les militaires en tant que tels. Nous, ce qu'on propose aux militaires, c'est que si on les suit dès leur signature de contrat, on se fixe comme objectif financier d'avoir, au bout de 8 ans, entre 25 et 50 000 euros. financière et l'accès à la propriété immobilière. Les calculs sont très simples. Un militaire, c'est 6 000 euros de prime à l'année. 6 x 8, 48 000 euros. La capacité de crédit sur une solde à 1 500 euros, on n'est pas loin de ce qui se fait dans le civil. Donc c'est possible, c'est faisable, mais il faut le bon accompagnement. Ça, c'est vraiment les bénéficiaires directs, c'est le service principal, c'est là où tout l'effort est mis. C'est comment proposer ce conseil de qualité pour les militaires. Si j'arrive à mettre... un conseiller financier dans chaque régiment, on pourra atteindre cet objectif financier.

  • Speaker #1

    Tu imagines aujourd'hui un conseiller financier dans chaque régiment ? Est-ce que ça sera un ancien militaire qui sera formé et qui, du coup, n'aura pas besoin d'éducation pour comprendre les spécificités des militaires ? Ou tu imagines quelqu'un du civil qui, du coup, se reconvertirait pour travailler avec les militaires ?

  • Speaker #0

    Ma première approche, c'est du militaire qui se reconvertit. On a nos mutuels qui recrutent. militaire reconversion pour devenir référent mutualiste dans les régiments. Je veux prendre le même modèle, c'est dire aux militaires, si tu es intéressé par les questions financières, que tu cherches une reconversion dans ce domaine et que tu souhaites garder ton lien avec l'institution, on te forme en tant que conseiller financier et tu peux venir faire du conseil dans ton régiment. Parce que justement, il y a toute cette culture qui n'est pas à faire. Il y a la connaissance du métier et c'est tout autant d'éléments qui sont importants pour être pertinents. Il ne faut pas que le conseiller financier soit quelqu'un d'extérieur, il faut que ce soit un père, un père PIRS. Il faut qu'il fasse partie des rangs pour qu'on soit sur la même longue-garde, sur la même compréhension. Ça, c'est une possibilité et donc ça peut intéresser et je pense que ça intéressera certaines personnes.

  • Speaker #1

    Et d'un point de vue d'éducation financière ?

  • Speaker #0

    C'est ça. Ce qu'il faut comprendre, c'est que dans notre mission militaire, on a un rôle de formation, d'éducation envers nos subordonnés. Donc il y a tout l'aspect métier, on les forme au métier, mais on les forme aussi dans la vie de tous les jours. C'est ce qu'on a appelé le rôle social. Le rôle social de l'officier en particulier, parce que je suis officier, mais ce rôle social se retrouve à tous les échelons de commandement. On éduque, on continue à éduquer nos subordonnés, notamment sur la question financière. Le problème, c'est qu'on fait ça avec nos armes, avec nos connaissances. On essaye d'inculquer ce que l'on sait, mais on ne sait pas tout, parce que forcément, ce n'est pas notre spécialité. Moi, le but derrière, c'est de pouvoir proposer des fiches de séance, les fiches de séance, c'est un outil particulier pour faire des instructions à l'armée, sur les questions financières propres aux militaires. Comment déclarer ses impôts ? Comment lire son bulletin de solde ? Comment gérer ses primes ? Comment est-ce qu'on prend en compte la pension ? Quelles sont toutes les aides dont peut bénéficier le militaire ? Toutes ces questions. Comme ça, si un chef en situation de responsabilité veut faire des interventions auprès de ses soldats, il sait qu'il a tous les supports nécessaires. supports qui sont confirmés par un conseiller agréé qui ne va pas dire n'importe quoi à ses troupes. Le but, c'est de pouvoir les former là-dessus. Derrière la pédagogie financière, là, ça a été mon travail personnel durant mon passage au CNAM, c'est la mémoire. J'essaie de structurer toute la pédagogie financière. Un schéma simple qui permet de comprendre comment on gagne, comment on perd de l'argent, comment on s'enrichit et comment on peut devenir libre financièrement. Autour de ce schéma-là, j'ai articulé six grandes compétences que sont comprendre l'argent, générer de l'argent, investir, consommer, gérer son argent et protéger son argent. Et on se sert de cette méthode-là pour faire d'une part de la pédagogie financière, mais aussi pour expliquer quelles sont les décisions ou les préconisations que l'on fait lors du conseil. Donc ça, on arrive à structurer bien le propos, on peut s'orienter, mais on peut structurer notre pensée pour rattacher toutes les notions. Il y en a beaucoup dans le monde de la finance lorsqu'on a du conseil. Et ça, c'est vraiment le deuxième, c'est vraiment mettre une pédagogie adaptée à une population, et moi, dans le cas qui m'intéresse, les militaires. Ça, c'est vraiment les bénéficiaires directs.

  • Speaker #1

    Et donc une mission double auprès des militaires, c'est d'éduquer et de conseiller.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et en fait, on retrouve un peu ce qu'on fait en tant que militaire, mais à l'échelon vraiment de la finance. Et ensuite, notre bénéficiaire, cette fois-ci, c'est un bénéficiaire indirect, c'est l'institution, c'est vraiment l'armée. Aujourd'hui, il faut comprendre que l'armée a du mal à recruter et fidéliser ses soldats. Et la conviction que j'ai, c'est que si on arrive à stabiliser un militaire sur sa situation financière, Si on arrive à lui faire comprendre qu'il y a une très grande opportunité à être dans l'armée, plutôt que de se projeter sur des contrats de 4-5 ans, il irait peut-être chercher l'étape supplémentaire qui est celle de 8-10 ans. Ça, ça nous permet de garder un peu plus de soldats et donc de faire face à ce problème qui est quand même un problème qui touche toutes les armées européennes aujourd'hui. On est conscient que ce n'est pas la solution miracle. L'argent ne résout pas tout. Le militaire français n'est pas un mercenaire. Il ne se bat pas pour l'argent, il se bat par patriotisme, il se bat parce qu'il a des valeurs. Mais l'argent peut être un argument. Quand on quitte l'armée, on quitte l'armée pour des raisons vraiment de sens de la mission, au projet de vie. Donc là, on peut mettre tout l'argent que l'on veut, le militaire, ça ne va pas le faire changer d'avis. Par contre, celui qui hésite, qui se pose des questions, peut-être que l'argument financier sera le poids qui fera pencher la balance du côté de la fidélisation. Pareil, le militaire qui a acheté sa résidence principale dans la garnison, qui se rend compte qu'il a toute l'assise financière nécessaire pour pouvoir reconstruire sa famille, va se dire finalement, la deuxième partie de carrière, je ne la fais pas dans les forces combattantes, mais dans d'autres unités, et je continue dans l'armée. Tout le but est de permettre d'avoir un levier supplémentaire pour fidéliser. Cette inspiration-là, elle vient de ce que faisaient les légionnaires romains, enfin l'Empire romain. L'Empire romain proposait à ces légionnaires qui avaient fait 20 ans de service, des terres. les aguerres publicus sont les terres qui ont été conquises sur les territoires annexés. Actuellement, au niveau de l'armée, ça existe, c'est la pension. Fais 20 ans de service, derrière, tu as ta pension. Mais c'est compliqué de dire à un militaire qui a 20 ans, redonne tout ton temps de vie au niveau de l'armée et tu auras derrière quelque chose. Là, le but, c'est de raccourcir cette temporalité. C'est-à-dire, en fait, dès 8-10 ans, tu peux avoir un capital de 25 à 50 000 euros et tu peux avoir déjà une propriété. C'est ces trois éléments qu'on souhaite pouvoir mettre en place avec la société.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord avec toi sur l'éducation financière comme outil de rétention. Je pense que c'est un moyen qui est vraiment sous-estimé à tous les niveaux, pas seulement par l'armée française, mais dans le privé. C'est aussi un outil qu'on devrait mettre à disposition de tous les employés pour se réapproprier l'argent qu'ils gagnent en travaillant et d'en faire vraiment un outil plutôt que juste un moyen de... subvenir à ses besoins. Si jamais je suis un militaire et que j'ai besoin de conseils aujourd'hui ou que tout ce que tu viens d'expliquer sur le conseil fait au militaire et que j'ai envie de me reconvertir à terme et de travailler avec toi, comment je te contacte ?

  • Speaker #0

    On a un site internet, warren-conseilfinancier.fr Ce sera la manière la plus simple de le faire. Ensuite, là, on a pour objectif de passer dans tous les régiments pour se faire connaître. On a bien l'intention de se faire connaître et on devrait pouvoir avoir des relais un peu partout en France, pour pouvoir venir nous voir directement.

  • Speaker #1

    On mettra le lien de ton site internet dans la description. Et j'espère que les personnes qui nous écoutent aujourd'hui pourront te rencontrer quand tu iras rendre visite au régiment. Pour conclure l'épisode, s'il y a une chose que tu voudrais que les militaires qui ont écouté l'épisode d'aujourd'hui retiennent, ça serait quoi ?

  • Speaker #0

    Une chose que les militaires retiennent, c'est qu'ils ont un potentiel qui est énorme. Je vais prendre mon cas personnel. Avant d'entrer dans l'armée, j'ai fait un master d'architecture. Les architectes ne sont pas forcément hyper bien payés quand ils commencent leur vie. Et au bout de 10 ans, c'est difficile de pouvoir avoir un patrimoine qui est très important. Certains en sont juste à l'achat de la résidence principale, ou en tout cas, à commencer à se stabiliser. Moi, je suis parti dans l'armée. Et au bout de 10 ans, aujourd'hui, je suis propriétaire de 5 biens, quasiment à 450 000 euros d'immobilier, 300 000 euros de crédit à côté. Et j'ai réussi à mettre de côté quasiment 100 000 euros. Donc, à 33 ans, j'ai assez peu de mes camarades issus du même cursus qui sont dans cette situation-là. Ça, cette possibilité-là, il n'y a que l'armée qui aujourd'hui le permet. Si on ne sort pas d'HEC, si on ne sort pas de Polytechnique, si on ne sort pas d'une très très grande école qui paye en dizaines de milliers d'euros ses étudiants, c'est très difficile de pouvoir le faire. Pour un militaire,

  • Speaker #1

    ce sera un début de carrière, un début de vie.

  • Speaker #0

    Mais un militaire peut très facilement arriver à, s'il met les efforts, 50 000 euros, accès à la propriété. Ça doit se compter sur les doigts d'une main, les catégories de population en France qui, à 30 ans, peuvent dire J'ai 50 000 euros sur mon compte, je suis propriétaire de mon bien et j'ai encore toute la vie devant moi.

  • Speaker #1

    Si vous êtes militaire et que vous venez d'écouter cet épisode... J'espère que l'exemple qu'Adrien vient de vous donner va vous donner envie de passer à l'action et d'utiliser vos soldes et vos primes pour construire votre patrimoine. Merci Adrien, merci d'être resté avec nous jusqu'à la fin de cet épisode. Et moi, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine au prochain épisode.

Chapters

  • La vie des militaires à l'étranger

    00:00

  • Les missions et leur impact sur la famille

    02:36

  • Les spécificités de la solde militaire

    07:00

  • Identité et vie des militaires

    09:20

  • Pensions et avenir des militaires

    11:43

  • Gestion financière des militaires

    20:18

  • Éducation financière et comportements de dépense

    22:36

  • Stratégies d'investissement

    25:49

  • Préparation à l'avenir et gestion de carrière

    30:59

  • Soutien en cas de difficultés et prévoyance

    32:39

  • Conséquences des risques militaires

    36:23

  • Configurations des Missions Militaires

    38:07

  • Passer à l'Action : Conseils Pratiques

    39:47

  • Le Rôle du Conseiller Financier pour les Militaires

    42:15

  • Éducation Financière et Rétention des Militaires

    46:52

  • Création d'une Société de Conseil pour Militaires

    50:14

  • Conclusion : Potentiel Financier des Militaires

    55:29

Description

Gérer son argent quand on est militaire à l’étranger n’a rien d’évident : solde irrégulière, primes imprévisibles, retards de versement, longues absences, risques liés aux missions… Chaque élément peut déstabiliser un budget ou fragiliser un couple.

Dans cet épisode, Adrien Denon — militaire et fondateur de Warren Conseil — explique comment fonctionne réellement la rémunération dans l’armée : ce que les missions changent, pourquoi les revenus varient autant, et comment sécuriser ses finances quand on passe 200 jours par an loin de la maison.

Tu vas apprendre :
• comment la solde est calculée et pourquoi elle peut passer de 1 900 € à plus de 10 700 €
• ce que les missions à l’étranger changent dans la gestion du budget au quotidien
• quels risques financiers spécifiques sont liés aux déplacements, au cash et aux retards de primes
• comment anticiper les variations de revenus pour stabiliser un budget familial
• quelle différence entre solde, salaire, primes et pension militaire
• comment choisir un conseiller qui comprend vraiment la réalité du métier

Un échange rare, clair et concret pour comprendre les véritables enjeux financiers d’une carrière militaire, en France comme à l’étranger.


Pour contacter Adrien : Warren – Ta solde. Tes objectifs.


🎙 Un podcast créé par Nomadiq, le média qui aide les Français de l’étranger à comprendre les enjeux fiscaux, juridiques et patrimoniaux liés à la vie internationale.
Chaque semaine, des experts — avocats fiscalistes, notaires, conseillers en gestion de patrimoine international — décryptent les sujets qui impactent vraiment ta vie à l’étranger.

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❗️Les épisodes ne constituent pas des conseils financiers personnalisés. Chaque situation est unique.


🛑 Les épisodes ne constituent pas des conseils financiers personnalisés. Chaque situation est unique : les témoignages et partages d’expérience sont là pour t’inspirer et t’aider à poser les bonnes questions.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On croise des militaires partout dans le monde, mais on ne pense pas forcément à eux quand on parle des Français à l'étranger. Pourquoi ça, Adrien ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a une première raison à ça. La première, c'est qu'on ne connaît pas réellement le rythme des militaires. On sait qu'ils partent en mission, mais on ne sait pas forcément où ils partent, quand ils partent, combien de temps ils partent. Donc, je pense que ce flou, la différence qu'il y a entre le monde civil et le monde militaire, fait qu'on ne pense pas à eux en termes d'expatriation. Un autre point à prendre en compte aussi, c'est que... Un militaire part en mission, s'il n'est jamais vraiment expatrié parce qu'il continue à travailler pour la France et ses intérêts sont en France, c'est une personne qui n'est jamais forcément tout le temps chez lui. On compte 200 jours d'absence sur une année de 365, donc on voit qu'un militaire est plus souvent hors de chez lui que chez lui.

  • Speaker #0

    Ok, moi je n'avais pas du tout cette notion des 200 jours par an. Ça, ça veut dire que c'est un militaire qui vit avec sa famille dans un cadre normal toute l'année, en fait potentiellement 200 jours par an, il ne sera pas chez lui, c'est ça ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors il peut être vraiment à l'étranger dans le cadre des missions. Là, on sait que c'est assez normé, ça va être 4 mois et ça va être un bloc de 4 mois. Mais dès lors qu'il va rentrer, il va avoir des missions comme les missions Sentinelles, où ça peut être 1 ou 2 mois dans une ville de France. Ça va être les gardes qui vont monter dans les camps, ça va être les exercices, les manœuvres. Ce sont toutes ces petites missions qui, rajoutées, font monter le total d'absence à quasiment 200.

  • Speaker #0

    Et les 4 mois qu'il va passer à l'étranger, ça c'est... Il part tout seul sans sa famille. Ce n'est pas des missions où la personne va rester deux ou trois ans sur place.

  • Speaker #1

    Non, là, c'est différent. Ça, c'est une autre partie. Ce sont ce qu'on va appeler les séjours où être détaché. Non, dans le cadre des missions, le militaire est avec son unité. Il est avec sa compagnie, son escadron. Il remplit sa mission. Il n'y a pas forcément de possibilité de voir la famille. Et c'est la vraie absence. On a quelques rares exceptions pour les missions Sentinelles. Quand les missions Sentinelles se passent dans les villes de garnison, où là, les chefs autorisent. sur les journées de quartier libre, à pouvoir rentrer voir la famille. Mais sinon, lorsque l'on est, par exemple, basé à Grenoble et qu'on fait un sentinelle à Paris, si le sentinelle dure deux mois, c'est deux mois où on ne voit pas la famille.

  • Speaker #0

    Est-ce que tous les militaires partent à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Oui, tous les militaires partent à l'étranger. Alors quand on parle de militaires, il faut comprendre qu'on a les combattants, qui eux portent, ça reste leur cœur de métier, mais on va avoir aussi tous les soutiens. On peut retrouver les infirmiers, on va pouvoir retrouver les logisticiens. Tous les logisticiens, alors on a logisticiens de combat, aussi pour les climatiseurs, pour le chauffage, tout ce qui va permettre de faire vivre les bases. Tous les militaires ont vocation à partir en mission. Après, ça va être un rythme plus ou moins important. Pour les unités de combat traditionnelles, on va compter un départ tous les deux ans en moyenne. Pour des unités qui sont faibles effectifs, on peut partir une fois tous les ans. C'est le cas notamment des unités qui sont dans l'influence, ces petits contingents, et eux peuvent partir une fois tous les ans.

  • Speaker #0

    Ok, moi, je n'avais pas du tout cette notion. Et pourtant, ça fait 16 ans que je vis à l'étranger et j'ai rencontré plusieurs variations de ce que tu présentes aujourd'hui. Mais à aucun moment, en fait, je me suis rendu compte que les militaires partaient autant à l'étranger. Qui est-ce qui part vraiment ? Tu l'as dit, c'est tout le monde. Mais est-ce que dans tout le monde qui part, tu as quand même une partie des militaires qui part plus que les autres ?

  • Speaker #1

    Ils vont partir plus que les autres sur de l'opérationnel. Ce sont toutes les unités spécialisées, forces spéciales. Ça reste des unités qui ont des missions très particulières sur des petits effectifs. Donc, eux partent très, très souvent. Au niveau des unités combattantes, toujours certaines spécialités dans les unités conventionnelles. Aussi, ils peuvent se retrouver à partir assez souvent. Ensuite, toutes les unités, on va retrouver des petits éléments. Comme il y a un fort besoin, forcément, les missions vont revenir assez souvent. Là, récemment, j'étais en Roumanie et j'étais avec les éléments de la communication. les photographes, et m'expliquer que lui, s'il voulait, il pouvait partir aussi peut-être une à deux fois par an, faire une grosse mission de quatre mois, et ensuite partir un mois, deux semaines sur différentes missions, justement pour faire la couverture photo des différentes missions exercices.

  • Speaker #0

    J'imagine que ça a des impacts sur la vie de famille, quand tu pars à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Il y a deux gros impacts. Le premier, c'est la disponibilité du militaire. S'il est tout seul et qu'il n'a pas d'attache, ce n'est pas forcément un souci. Il faut juste qu'il s'habitue à... avoir un chez soi qui voit moins souvent que sa caserne. S'il y a une famille, là c'est différent. La famille va trouver deux équilibres. Quand le militaire est présent, quand le militaire est absent. Et si le militaire est absent 200 jours, c'est le moment où le militaire est absent qui va prendre le plus de temps. Donc à chaque fois, il va falloir jongler entre ces deux équilibres. Donc le conjoint ou conjointe de militaire va devoir être très solide sur sa situation familiale. Et c'est quelque chose qui peut être difficile à vivre à la longue. Les premières missions, on accepte. Puis plus le temps passe. Les enfants arrivent, c'est quelque chose qui se supporte de moins en moins bien. Donc il y a tout ce côté-là à travailler. Le deuxième point, qui est peut-être un peu plus sensible, c'est l'argent. Qui dit départ en mission, dit prime. et la solde du militaire a une caractéristique, c'est qu'elle est très très irrégulière. Et il faut savoir gérer cette irrégularité. Je peux donner un exemple. Mon exemple personnel, je te retrouve les chiffres. J'étais au 7e bataillon de chasseurs alpins de 2017 à 2021. Je suis parti au Mali en 2019. Et pour te donner une idée de ma solde sur toute l'année 2019, janvier, février, je suis à 1970 euros. En mars, je suis à 6100. Avril, je suis à 3000. Mai, juin, 4400. Juillet, 2800. Août, là, je suis en pleine mission, je suis à 10700 euros. Septembre, 4200. Et octobre... Octobre, novembre et décembre, je suis à 1880 euros. Donc on a des deltas qui sont très importants. Et ça, il faut être capable de le gérer. Parce que si on dépense avant d'avoir l'argent, on peut se retrouver avec quelques difficultés à gérer.

  • Speaker #0

    On va en parler tout ça dans la suite de l'épisode, mais il faut quand même noter ici que tu as une différence qui peut être énorme d'un moment sur l'autre. Tu peux passer de 1970 euros à 10 700. Et en fait, cette variation-là... Il y a plein d'applications sur comment la gérer si tu es seul, mais aussi d'un point de vue familial, comment gérer ce budget quand tu restes seul à la maison pendant des mois. Est-ce que tu as quand même une visibilité sur ce qui va tomber le lendemain ?

  • Speaker #1

    On sait que ça va tomber dans l'année. Ça sera payé à un moment, mais on ne sait pas exactement quand. Parce que pour pouvoir être payé sur les primes, il faut que l'activité soit bien enregistrée au niveau administratif. Ça peut prendre plus ou moins de temps en termes de traitement. Ça peut être le mois suivant, si c'est fait très rapidement. Ça peut être dans six mois. si ça prend des délais ou s'il y a des soucis administratifs. J'ai fait une mission il y a deux ans et j'ai dû attendre six mois pour toucher les primes liées à cette mission.

  • Speaker #0

    Donc, tu n'as aucune visibilité. Ce n'est pas du tout comme dans le privé, quand tu sais que tous les mois de janvier, je touche la prime annuelle sur l'année précédente ou en juillet ou en fonction du fonctionnement que tu peux avoir en interne dans ton entreprise. Ça va être en fonction des missions que tu vas faire. Il va falloir prévoir un timing entre le moment où tu fais cette mission et le moment où tu touches la prime. Et c'est aléatoire.

  • Speaker #1

    C'est aléatoire sur ce qu'on appelle les primes d'activité opérationnelle. C'est quand on fait vraiment des missions en France. Parce que là, c'est vraiment traité par les régiments. Lorsque l'on part en OPEX, en opération extérieure, là, c'est quand même un peu plus régulier. On sait que l'on va être payé en prime OPEX, soit le deuxième, soit le troisième mois, suivant la manière dont c'est traité. Ils arrêtent les calculs de prime OPEX 15-20 jours avant la fin de la mission. et il donne le prorata un peu plus tard. Donc, ce n'est pas forcément mois par mois très régulier, mais on sait que dans les... Disons, on part le 1er janvier, on sait que le 1er juin, tout aura été payé. Après, la question, c'est quand est-ce qu'on sera payé ? Comme on est payé pendant la mission, ça ne fait pas beaucoup de différence. Il y a juste les derniers jours de prorata qui peuvent arriver un peu plus tard.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu conseilles de vérifier avant de partir ?

  • Speaker #1

    Quand on part en mission, en termes de gestion budgétaire, on n'a pas de charge. On est complètement pris en compte par l'armée, que ce soit pour le logement, pour la nourriture, puis forcément on est là pour travailler. donc on travaille. Ça va surtout être pour les dépenses d'appoint, si on veut peut-être acheter des compléments alimentaires pour améliorer l'ordinaire, ou si les quartiers libres sont autorisés. Tout va dépendre. Si on est en Europe, il n'y a pas de difficulté particulière parce que notre carte bleue va passer. Dès lors que l'on va partir sur des pays type Afrique, là on a une possibilité, l'armée propose ce qu'on appelle la fraction de solde. On peut retirer une fraction de sa solde tous les mois. dans la devise du pays. Par exemple, au Mali, c'était soit 300, enfin jusqu'à 300 ou 400 euros en monnaie locale pour pouvoir faire les achats sur place. Donc on va surtout utiliser de l'argent liquide. Deux points à prendre en compte par rapport à ça, c'est que premier, c'est que l'argent liquide, ça peut se perdre. J'ai eu le cas au Mali où un de nos camarades a laissé sa fraction de solde dans la poche de son tri et il a envoyé son tri au lavage. Il a eu de la chance, il a retrouvé son argent, mais ça peut se perdre. Et derrière, la fraction de solde, pareil, sera déduite. de sa solde un peu plus tard. Ça, ça va prendre en compte au retour de mission. Si sur le quatrième mois de mission, il retire 400 euros de sa solde, en retour en France, il va retrouver une solde normale, moins les 400 euros qui ont été prélevés le mois précédent. Donc, il peut se retrouver avec beaucoup moins d'argent. Ça, c'est des petits détails auxquels il faut faire attention pour ne pas se retrouver avec un mois difficile ou trop de prélèvements.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant ce que tu dis, parce qu'en fait, ça amène la spécificité des charges. C'est-à-dire qu'en fait, un militaire, la majorité de ses dépenses, logements, nourriture, etc., c'est pris en charge et que du coup, les dépenses qu'il va devoir faire sur place sont très faibles. Par contre, s'il ne fait pas attention sur l'argent qu'il aura pris en cash dans certains pays, ça peut se retourner contre lui et il ne va pas du tout avoir l'argent qu'il aura à la fin. Est-ce qu'il y a autre chose que tu recommandes de porter vraiment attention quand on part en mission pour pouvoir gérer ces différences de montants ou bien toute la logistique financière qui va être... demander ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a un point auquel il faut faire attention, c'est les risques de piratage. J'ai eu quelques militaires qui se sont fait pirater leur compte, notamment en Lituanie. parce qu'on arrive à savoir, je pense que les forces adverses arrivent à savoir quand un militaire est en mission et donc il y a des actions qui sont menées vis-à-vis de ça. Donc faire vraiment très attention si on gère ses comptes à distance, en ligne. Moi je déconseillerais de le faire sur du wifi du pays présent où toutes les mesures de sécurité classiques, il faut vraiment faire très attention, activer toutes les sécurités possibles. Moi je conseille de ne pas avoir à gérer son budget, on donne les éléments à sa moitié qui est resté en France. en disant ok, voilà, tu peux recevoir mon bulletin ici, tu vois ce qui est récupéré en prime, tu vois ce qui est récupéré en solde de base. On se met d'accord sur comment l'utiliser, mais au mieux, le militaire ne gère pas son argent en mission. Il budgétise les fractions de solde qu'il va récupérer, comme ça il sait que dans les mois à venir, il sera sans moins à percevoir. Mais derrière, c'est faire attention à tous ces risques-là, parce que c'est très désagréable d'avoir à gérer... Ce genre de problème, quand on voit que son compte a été vidé à distance, c'est des problèmes qu'on n'a pas envie d'avoir déjà dans la vie de tous les jours, mais en plus en mission.

  • Speaker #0

    Ok, là tu viens de parler de deux choses différentes. La première, c'est les risques de piratage. Qu'est-ce qui s'est passé pour eux ? Est-ce qu'ils se sont retrouvés avec plus aucun argent sur leur compte courant parce qu'il a été vidé ?

  • Speaker #1

    C'est ça, le compte courant vidé. Il a perdu tout le mot et c'est arrivé, de mémoire, c'est trois, quatre semaines après qu'on soit arrivé sur le... C'est en Itchouani. On avait des quartiers libres le week-end, donc on était sortis en ville. Ils pensent que c'est arrivé à ce moment-là. Donc là, c'est des choses auxquelles il faut faire attention.

  • Speaker #0

    Notamment, laisser une somme qui est moins importante sur son compte courant si jamais il y a des choses comme ça qui vont arriver. Le deuxième point que tu mentionnes, c'est de faire vraiment la gestion et le budget avec sa compagne, son conjoint. pour éviter ce genre de situation et qu'on ait délimité déjà à l'avance la partie que le militaire va pouvoir utiliser pendant ses missions.

  • Speaker #1

    C'est surtout pour donner de la visibilité, parce que du coup, le conjoint, le conjoint va se retrouver tout seul à la maison. Suivant comment ils ont géré les revenus du foyer, s'ils mettent tout en commun, il faut pouvoir avoir de la visibilité, bien comprendre comment ça va arriver. Donc, il faut que le conjoint puisse voir qu'est-ce qui a été perçu, qu'est-ce qui est compté en prime, qu'est-ce qui est compté en solde. Après, ce n'est pas compliqué. Il suffit de dire, ma solde de base, c'est 1 500. Je sais que quoi qu'il arrive, je vais avoir 1 500 euros qui vont tomber. Ensuite, les primes, tu peux prendre 50 %, tu peux prendre 100 %, tu prends 10 %. Là, c'est du budget à deux. Après, on va retrouver un peu tous les réflexes qu'on peut retrouver pour de la gestion classique.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça, c'est quelque chose que tu vois les militaires faire ou est-ce que c'est quelque chose que tu leur recommandes de faire ?

  • Speaker #1

    Le voir pas forcément. Moi, je suis surtout au contact de jeunes militaires. Donc, la partie vie à deux, on n'est pas vraiment sur des foyers encore bien constitués. l'importage de revenus des enfants, ainsi de suite. Ça reste quand même un point qui est important. L'argent reste important dans un couple. Si on veut éviter les tensions, il va déjà y avoir suffisamment de tensions avec les disponibilités et les absences. Ça ne sert à rien d'en rajouter avec l'argent. Donc pouvoir en parler clairement et surtout bien comprendre comment ça fonctionne, c'est important pour justement éviter que la personne qui est restée en France se retrouve complètement démunie parce que ça m'a été anticipé. Normalement, quand il est en mission, ça se passe plutôt, il y a plus d'argent que moins. Mais si pour une raison x ou y, il y a une forte dépense à venir ou autre, c'est quand même mieux de l'avoir anticipée.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un conseil pour tous les couples qui nous écoutent aujourd'hui. Discuter de l'argent, définir un budget ensemble et travailler main dans la main pour atteindre un objectif qu'on aura défini ensemble, ça enlève beaucoup de soucis. Et d'ailleurs, l'argent, c'est une des premières causes de divorce. Donc, il faut en parler. Et je te remercie de le mentionner dans cet épisode, d'ailleurs. Et c'est presque surprenant.

  • Speaker #1

    Je kathnium. Alors l'armée, si on veut les chiffres de mémoire, c'est 80-20, 80% d'hommes, 20% de femmes. Après, c'est un taux de divorce qui est bien plus élevé que la moyenne. On sait les problèmes que ça apporte. Et donc si on peut s'enlever ces problèmes-là, c'est bien, parce que c'est triste de voir la quantité de militaires qui se retrouvent divorcés, perdent des gardes des enfants, ainsi de suite. Donc si on peut préserver le noyau familial, c'est important. C'est important pour la stabilité du militaire. Ça en fait partie, on en a conscience. Donc si on peut aider là-dessus, il faut le faire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est hyper intéressant ce que tu dis. Et ça permet de compléter déjà un peu l'image qu'on peut... Enfin, de compléter l'introduction pour comprendre un peu les spécificités des militaires. En fait, c'est plusieurs choses. C'est le travail en lui-même qui fait qu'en fait, on peut être séparé de sa famille, partir pendant plus ou moins longtemps. C'est les primes qui sont vraiment différentes et qui vont impliquer toute une gestion de l'argent qui va être différente. Et c'est aussi ce rapport à l'argent qui est différent. Et j'aimerais bien qu'on commence à creuser un peu plus cette question. Est-ce que c'est vraiment ces différences de primes et ce rapport au risque qui va être différent, qui va aussi façonner la façon de gérer l'argent ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas forcément le rapport au risque du métier. Je pense vraiment que ce qui va différencier, c'est que... Alors, on n'a pas un salaire, on a une solde. Parce qu'il y a une différence, on paye la disponibilité du militaire, on ne paye pas des heures de travail.

  • Speaker #0

    La différence entre salaire et solde, moi c'est une notion que je n'ai pas du tout. Est-ce que tu peux un peu expliquer pourquoi on paye la disponibilité du militaire ?

  • Speaker #1

    Un militaire, on lui demande d'être disponible pour la France 24h sur 24, c'est dur sur 7, donc il est soldé. On paye cette disponibilité-là. On ne paye pas des heures de travail. On ne demande pas à un militaire de faire du 8h, 17h, 35h, 39h, 42h par semaine suivant le contrat. avec X jours de vacances qui sont marqués dans le droit du travail. On a le droit du travail qui arrive de plus en plus dans le monde militaire, pas forcément hyper adapté, parce qu'on a un métier qui est spécifique. Donc on ne paye pas des heures de travail. Je ne peux pas dire que mon taux horaire à l'armée est de tant, parce que si on reprend mes revenus lors des OPEX, par exemple, je suis parti au Liban, et au Liban, ils m'ont payé mes primes au bout de trois mois, donc j'ai fait un mois à 15 000 cette fois-ci. Mais par contre, j'ai pas le genre de repos dans la semaine, donc c'est du travail du lundi au lundi, et c'est de minuit à minuit. Si je suis appelé à 2h du matin, je suis appelé à 2h du matin, si on est bombardé à 4h du matin, on est en tri, on est tout le temps et constamment en militaire. En garnison, où le rythme, c'est très rare, est un peu plus tranquille, où on peut donner des quartiers libres aux militaires, là c'est pareil, il va peut-être travailler un petit peu moins cette semaine ou un petit peu moins cette journée-là, mais on cherche pas à... à dire tu as 8 heures de travail effectif à faire, donc tu vas faire tes 8 heures de travail effectif, quoi qu'il arrive. Et c'est ce qu'on paye, et je pense qu'il faut le voir aussi sur un temps long. Un militaire, il va faire 15 ans de service, il se peut que dans sa première partie de carrière, il va vraiment donner beaucoup de son temps, beaucoup de missions. Sur sa deuxième partie de carrière, il sera un peu plus tranquille, on peut penser que là, ça peut être une planque ou autre, mais en fait, pas du tout, c'est un équilibre sur le temps long. Ça, c'est peut-être des choses aussi qu'on ne voit pas forcément quand on voit des militaires qui peuvent être peut-être juste à gérer. des stocks de magasins pour tout notre matériel. On peut se dire, c'est vrai que c'est la planque, il fait son petit 8h, 17h, il est bien payé. Mais avant ça, il est parti en mission, il a vu des choses qui l'ont peut-être marqué. Il y a toute sa structure familiale qui a vécu ses départs. Et ça, ça à prendre en compte. Il faut vraiment voir la carrière d'un militaire sur sa globalité.

  • Speaker #0

    Tu as dit une phrase qui est quand même très forte. Tu viens de dire, on est tout le temps et constamment militaire.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est la spécificité, c'est que quoi qu'il arrive, on est militaire et on le voit très bien. lors des faits divers. On peut avoir une personne qui a été militaire deux ans dans sa vie, pour peu qu'il fasse quelque chose de pas correct, on va dire un tel, ancien militaire, a fait ceci, c'est un statut dont on ne se dépasse pas comme ça. On a été militaire, je pense qu'on reste militaire un bon moment.

  • Speaker #0

    C'est peut-être l'élément que tu as mentionné depuis le début qui est le plus fort pour moi, parce que là, d'un coup, tu parles d'identité, pas seulement de fait, de travail, de mission ou d'argent, mais en fait, c'est une vraie identité. Et dans le concret, la façon dont ça se traduit dans le rapport à l'argent, c'est cette histoire de solde et de salaire, la différence principale. Est-ce qu'il y a autre chose ?

  • Speaker #1

    En termes de différence, ce sera la pension militaire. La pension militaire n'est pas une retraite. Très souvent, quand on discute avec d'anciens militaires, ils disent « moi je suis à la retraite, à 40 ans, je n'ai plus besoin de travailler » . Mais ce n'est pas une retraite dans le sens juridique du terme, où il est arrivé à 67 ans et il a ses compensations. La pension, du coup, vient récompenser. Ces années de service, c'est parce que tu as rendu service à la patrie que tu as une pension. Pour les militaires du rang, c'est 19 ans et demi. Pour certains officiers, ça va être 22. Pour les officiers vraiment de carrière, ça va être 27 et demi. On demande un temps de service pour avoir droit à cette pension. La pension est cumulable avec la retraite. Du coup, ce sont deux choses qui sont complètement différentes. C'est vraiment les deux spécificités en termes de revenus directs. C'est solde, pension, c'est pas salaire, retraite.

  • Speaker #0

    D'accord. Du coup, les jeunes que tu mentionnais tout à l'heure qui deviennent militaires à 18 ans, potentiellement, à 40 ans, ils peuvent arrêter et toucher une pension ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Dès lors que les annuités de service ont été remplies, on peut avoir différents types de pensions. On a les pensions à jouissance différée, les pensions à jouissance immédiate, suivant le temps où on a servi. En général, la jouissance différée, ça va être aux alentours de 54 ans. Donc, ils ont ces paliers, ces paliers sont conçus.

  • Speaker #0

    Après les 54 ans, tu fais quoi ? Les ministères reprennent un travail classique ? Ou est-ce qu'ils arrêtent vraiment de travailler ?

  • Speaker #1

    Je peux donner l'exemple d'un major. Le major s'est engagé à 18 ans, un major qu'on a eu il y a deux ans. Il s'est engagé à 18 ans, il est arrivé à 40 ans. Il a fait toutes ses années pour avoir sa pension. Et lui, ce qu'il voulait, c'était pouvoir travailler le bois, parce qu'il était passionné par ça. Donc il avait sa pension, sa pension qui était à peu près à 2000 euros. Il a dit, moi je vais me trouver à mi-temps dans une muniserie de champagne. Je vais aller faire des tonneaux pour le champagne à mi-temps. Et puis du coup, je vais pouvoir profiter de ma vie à 40 ans. Il a fait beaucoup de missions, il a vu beaucoup de choses, mais derrière il peut... On peut retrouver une certaine autonomie, en tout cas indépendance financière avec la pension. Beaucoup travaillent parce qu'il faut travailler, mais ils travaillent dans un domaine qui leur plaît. Ils ne sont pas forcément à la recherche d'un salaire beaucoup plus élevé. À prendre en compte, petite spécificité... Il me semble que si on rentre dans la fonction publique, là, il n'y a plus de pension parce qu'on continue à servir l'État, mais d'une manière différente. Ça, c'est savoir et ça, plus tard.

  • Speaker #0

    Du coup, ça pose la question de la préparation au départ aussi qui doit être faite. Mais avant, j'aimerais bien qu'on revienne un peu sur pendant le temps où on est en activité et qu'on touche sa solde tous les mois. On a un peu le stéréotype du militaire hyper... structurés, organisés, etc. Est-ce que ça va se refléter dans la façon dont ils gèrent ces finances ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas que les caractéristiques professionnelles du militaire se retrouvent dans sa gestion budgétaire. L'armée reste un reflet de la société. On a des gens de tous horizons, de toutes catégories sociales. Ça, ça va se retrouver dans la gestion financière. On va avoir des gens qui ont une très bonne éducation financière et vont gérer très bien leur argent. On a des gens qui n'ont aucune notion et donc vont se retrouver un peu démunis face à ça. Donc on va retrouver un peu tout le... spectre des comportements. On va retrouver des gens qui sont endettés. C'est très rare de trouver des gens qui sont en surendettement du fait de l'assurance de la solde et des charges qui sont faibles. Mais on peut retrouver des gens qui s'endettent. Ça, c'est le cas pour une petite partie. On peut retrouver des gens qui vivent à découvert. Ça, ça arrive aussi. Surtout quand on a un revenu qui est irrégulier. On peut se faire surprendre si on n'est pas attentif. Après, on va retrouver la grande majorité des Français. C'est ce côté très prudent, on va placer de l'argent. On place de l'argent, faire en sorte qu'on ne le perde pas, du livret A ou en tout cas on le laisse sur le compte courant. L'argent rentre et puis on le garde en cas où. Chez la jeune génération, on va retrouver un peu plus de notions peut-être d'enrichissement et de liberté financière. Ils comprennent que l'armée offre cette opportunité mais ils n'ont pas forcément toutes les clés pour la saisir. Mais on a pas mal de militaires qui essayent de voir s'il est possible d'avoir une activité complémentaire, faire de l'investissement immobilier. Certains vont peut-être se diriger vers des activités qui sont un peu plus à risque. et que l'on retrouve sur les réseaux type le trading, les crypto-actifs, tous ces éléments-là. Mais on a des militaires qui essayent de trouver cette possibilité-là pour faire quelque chose avec leur solde. Et après, on a ceux qui ont conscience qu'un conseiller financier, c'est bien. Donc on a quelques militaires qui sont accompagnés par des conseillers financiers et qui ont là, pour le coup, un vrai plan d'attaque pour gérer leur solde en même temps que leur carrière pour qu'une fois qu'ils auront leur pension, les revenus complémentaires qu'ils auront réussi à dégager ou leur capital. leur permet d'avoir le même niveau de vie, voire supérieur.

  • Speaker #0

    Tu parlais de la différence entre les Français lambda, je vais dire, et les militaires. Avec la différence quand même que quand tu as un salaire qui tombe tous les mois de la même façon, c'est beaucoup plus facile à gérer que quand d'un coup tu reçois 8000 euros de plus que ce que tu as l'habitude de toucher. Quand ça arrive la première fois, c'est quoi le sentiment que tu as ?

  • Speaker #1

    La première fois que ça arrive, c'est un sentiment de toute puissance. Se dire, ça y est, je suis riche. Je me souviens la première fois où j'ai 5 chiffres sur le solde, on se dit, ça y est, c'est bon, j'ai coché cette petite case, j'ai pu atteindre. Et donc on se dit, je peux dépenser. Il y a vraiment, je pense, cet appel à la dépense, à se dire, il n'y a pas de souci, de l'argent j'en ai. Alors qu'en fait, ça part très très vite. C'est là où il faut faire un peu attention. Je pense qu'il faut le regarder, il faut le prendre en photo, il faut en profiter. Et ensuite se poser, se dire, qu'est-ce que je fais de ça ? parce que ça peut partir très très vite. Ça, l'anecdote que j'ai au Mali, j'avais un petit arrêt de ma solde avec mes militaires. Et donc, quand les primes sont tombées, ils sont venus me voir en me demandant, « Mon lieutenant, vous avez touché combien ce mois-ci ? » Parce qu'ils savent que je touche un peu plus qu'eux. Du coup, je leur ai dit, « J'ai fait cinq chiffres, je ne suis pas trop mal. » Et en rigolant, un sergent m'a dit, « C'est l'argent que j'avais réussi à mettre de côté lors de ma première OPEX. » Et il m'a dit, « En six mois, j'ai tout dépensé. » Il m'a dit en 6 mois les 10 000 euros sont partis, je pensais être tranquille et en fait pas du tout. Il s'est acheté une moto, il s'est fait plaisir et ainsi de suite et il a dit... Tout a disparu en six mois. Il n'a pas eu le temps de finir l'année que toutes les primes avaient été dépensées.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est parce que tu veux un peu décompresser en rentrant de mission et quand tu vois cette somme énorme sur ton compte, si tu n'as pas fait de budget avec ta compagne, si tu n'as pas vu un conseiller, tu te dis, OK, allez, on se fait plaisir ?

  • Speaker #1

    Il y a ça et je pense que c'est important de le faire. L'argent que l'on va toucher au niveau des primes, ce n'est pas juste de l'argent en plus. Il y a quand même du temps qui a été passé, il y a de la disponibilité que l'on a donnée. et il faut pouvoir utiliser cet argent entre guillemets peut-être pour rattraper le temps en tout cas pour compenser toute la difficulté qu'on a pu rencontrer il faut pouvoir le budgétiser, pouvoir se dire 10%, 20%, peut-être 50% ça va dépendre de chacun, mais pouvoir se fixer un cap, parce que sinon ça va partir très très vite mais oui, c'est important de pouvoir se payer des vacances en famille se payer des vacances tout seul, se faire plaisir c'est-à-dire que j'ai pas passé 4 mois par 50°C dans le désert pour rentrer et me remettre à manger des pâtes tous les soirs Merci. Il y a quand même un petit peu d'auto-récompense à mettre en place. pour pouvoir continuer et mieux vivre, je pense, le retour en France. Ça, c'est important.

  • Speaker #0

    Si on écoute cet épisode pour la première fois, et en fait, on se rend compte qu'on a été dans cette façon de fonctionner, où à chaque fois qu'on en touche la prime, et ça, ça s'applique pour les personnes qui sont militaires et les personnes qui ne sont pas militaires, mais qui écoutent cet épisode aujourd'hui, de se dire, ah tiens, je viens de toucher un super bonus, cumulé sur l'année, j'ai fait peut-être 30 000 euros, cumulé sur l'année parce qu'on est militaire ou parce qu'on est dans le privé, on l'a touché en une fois. et qu'on a toujours l'habitude de faire que du fun avec des voyages, acheter une nouvelle voiture, une moto, etc. Et qu'on se rend compte en écoutant cet épisode qu'il faut peut-être évoluer dans notre approche de ce fameux bonus. Comment tu conseilles d'approcher cette question ?

  • Speaker #1

    Il y a le cas très spécifique des missions longues des OPEX. Sur les OPEX, il faut pouvoir se dire, mes primes OPEX, parce qu'on a la ligne qui est inscrite sur la solde, combien on va toucher, pouvoir se dire, je mets X pourcentage pour me faire plaisir, pour moi. et je mets X% pour des projets. X% pour la famille, si on a une structure familiale. Comme ça, une fois que c'est posé, en rentrant en France, on sait directement ce qu'on a de disponible. Pour le reste des primes, c'est le positionnement que je vais avoir, c'est de pouvoir dire, aux militaires, vous avez donc deux éléments dans votre solde. Vous avez votre solde de base, qui tombe tous les mois et qui ne bouge pas. Vous avez vos primes. Vous allez vivre avec votre solde. Potentiellement, vous allez... emprunter avec votre solde, votre capacité de crédit. On va aller la chercher sur votre solde de base. Tout ce qui va être loisir ou investissement, ça va être pris sur les primes. Et là, c'est pareil, on remet un pourcentage en place. Comment est-ce qu'on se travaille ? Est-ce qu'on travaille sur du 50-50 ? 50% de mes primes, c'est fait pour me faire plaisir. 50% c'est fait pour investir. Est-ce qu'on a une vision plus long terme ? Et on se dit, l'armée, c'est un moment de ma vie qui me permet de me positionner et d'avoir un capital pour le reste de ma vie, donc 100% de mes primes. se sont placés. Et si on a une famille, comme c'est du temps qu'on passe sous la famille, est-ce qu'on met une partie de cet argent-là pour rattraper du temps, pour passer des vacances ensemble, aller au parc d'attractions, des restaurants ? Tous ces éléments-là qui permettent de se retrouver après les temps.

  • Speaker #0

    Tous les temps où ils sont séparés, que tu as mentionné tout à l'heure, c'est intéressant. Il y a quand même deux choses principales, de se dire, ma solde, je vais vivre avec, et si je veux faire un investissement immobilier, ce sera là-dessus que je vais pouvoir calculer. Ma capacité à emprunt. Et la deuxième chose, c'est de se dire tout ce qui est fun et investissement, il faudra le prendre sur les primes. Et donc, du coup, peut-être le faire en fonction des objectifs que tu vas définir. Est-ce que c'est des objectifs de fin de carrière de militaire ou est-ce que tu conseilles de prendre des objectifs peut-être intermédiaires ou même sur un temps encore plus long ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faut pouvoir voir les deux. Il faut pouvoir voir l'après-militaire. qu'est-ce que l'on va faire ? Et même dans l'après-militaire, il y a les évolutions, les grandes évolutions qu'on peut rencontrer. Un militaire, quand il rentre, il a 18 ans, on va prendre le cas d'un militaire qui ne rentre qu'à 18 ans, il va vivre au régiment, donc dans la caserne, il n'a pas encore de famille. À un moment, il va peut-être vouloir avoir son chez-soi, donc il va y avoir les loyers à prendre en compte, qui vont arriver en termes de charges. Ensuite, quand il va avoir une famille, il aura aussi ses dépensables à prendre en compte, le planifier, C'est toujours difficile de voir quelqu'un qui quitte le foyer parental en lui disant écoute, dans quelques années, ce sera toi le parent. Il faut déjà commencer à y réfléchir. Ils n'ont pas du tout la tête à ça. Mais il faut quand même, au moins dire à un moment, ça va arriver. Il y a la question de l'après, de l'après militaire. À quel moment je vais quitter l'armée ? Est-ce que je vais quitter après 5 ans ? Est-ce que je vais quitter après 10 ans ? Est-ce que je vais quitter lors de ma pension ? Ça, ça n'a pas les mêmes répercussions en termes de retour sur la vie civile et le marché de l'emploi. Une personne qui quitte après 5 ans, il faut qu'elle retrouve un travail et qu'elle travaille normalement. Une personne qui t'a pris 10 ans, elle va avoir des primes supplémentaires de départ, elle va avoir un peu d'argent de côté, mais elle va aussi avoir besoin de se remettre à travailler. La pension, elle, va libérer de l'obligation du travail, parce qu'il y a déjà un revenu qui va rentrer. Donc il faut pouvoir aussi se projeter sur sa carrière, il faut réussir tout englober et c'est difficile, on a beaucoup de difficultés à se projeter sur des temps aussi longs. Après, en termes d'objectifs, je pense qu'il faut commencer simple, c'est se dire... Que veux-tu faire avec ton argent ? Est-ce que tu veux chercher de la rentabilité ou est-ce que tu veux épargner pour plus tard ? Et là, répartir sur les solutions qui sont conformes. Si tu veux investir, suivant ton profil de risque, on définit une quantité d'argent tous les mois à placer et on va le placer. Pour l'épargne, ce sera pareil. Rester sur ses éloignements.

  • Speaker #0

    Tu dis que c'est difficile parfois de se projeter sur le temps long. Comment tu fais quand tu discutes avec les militaires pour les aider à débloquer ça ?

  • Speaker #1

    Le meilleur levier, ça va être l'exemple. Exemple type du majeur qui a 40 ans part... et dit que j'ai plus besoin de travailler pour vivre, là c'est le levier de la liberté financière, ça parle à tout le monde, et beaucoup de gens se disent j'aimerais bien être dans cette situation

  • Speaker #0

    En fait, dans sa situation, tu peux l'être, parce que tu as 18 ans aujourd'hui, et 40 ans, tu vas les avoir, l'armée sera toujours là à tes 40 ans, donc c'est quelque chose qui est possible de faire. Mais est-ce que tu vas supporter les spécificités de la vie militaire ? Ça, c'est la question. Bon, le majeur 40 ans, c'est une génération qui est différente, on retrouve ça aussi dans la vie civile, mais les gens changent très souvent de métier, on a du mal à se projeter longtemps sur certaines activités. L'armée n'y échappe pas. C'est donner des exemples. C'est-à-dire, regarde, moi aujourd'hui, j'ai 5, 10, 15, 20 ans de service. voilà dans quelle situation financière je suis. Je sais que pour plus tard, je n'aurai pas de soucis à me faire. Je sais que je suis propriétaire, je sais que j'ai fait plusieurs investissements immobiliers, je sais que j'ai X euros sur mon compte. L'exemple permet de se projeter parce que, au final, on est lui dans le futur. S'il suit la même carrière que l'on a, il va avoir les mêmes revenus, les mêmes éléments. Et donc, c'est quelque chose qui est atteignable. Je pense que la grande force, c'est qu'on peut vraiment s'identifier à nos aînés, là où dans le civil, pour aller trouver la personne qui a exactement le même profil de carrière, de vie, et ainsi de suite, c'est déjà un peu plus difficile.

  • Speaker #1

    C'est peut-être difficile de se projeter à 20 ans, mais quand tu entres dans l'armée, est-ce que tu signes pour un nom d'année qui est déjà défini ? Est-ce que du coup, tu peux déjà, comme première étape, te projeter sur ces premières années ?

  • Speaker #0

    Oui, l'armée propose des contrats pour les militaires durant ces 3, 5, 8 ans. 2, 3, 5, 8 ans. Ça va dépendre des résultats lors du passage en centre de sélection et de recrutement. Là-dessus, on sait qu'on a déjà un premier contrat à faire. Ensuite, pour les militaires du Rhin, lorsqu'on en arrive à terme du contrat, on a des propositions de re-signature. Et là aussi, on sait combien d'années on vient mettre dessus. Pour les sous-officiers, c'est pareil. C'est d'abord du contrat et ensuite, ils peuvent passer de carrière. Là, on va dire qu'ils passent en CDI et ils peuvent continuer tant qu'ils n'atteignent pas la limite d'âge de leur grade. Pour les officiers, on a aussi les contractuels et ceux qui sont de carrière. Ceux qui sont de carrière, même fonctionnement, tant qu'ils n'ont pas atteint la limite d'âge de leur grade, ils peuvent continuer dans l'institution. Pour les contrats actuels, c'est des contrats de 7 ans, renouvelables deux fois pour aller chercher les 22 ans. C'était 7, 7, 14 et je pensais ça, 7, 7, 14. On avait un ancien format où c'était 10, 5, 5. Là, on a basculé sur du 7, 7 et un nouveau 7 pour pouvoir parfaire le temps nécessaire pour la pension. Donc, on a de la visibilité sur le contrat.

  • Speaker #1

    Et tout ça, ça donne quand même boniser des spécificités, des contrats. des militaires et puis aussi du coup de ce que tu vas pouvoir faire en fonction de la visibilité que tu as sur tes objectifs et ce que tu veux vraiment atteindre. J'aimerais bien que tu m'expliques un peu ce qu'est-ce qui se passe quand il y a un souci. Parce que ce n'est pas un métier classique, j'imagine, qu'il y a aussi quand même des personnes qui ont des souffrances dans ce métier et qui à un moment doivent arrêter. Comment ça se passe pour eux dans leur carrière de militaire et du coup, financièrement, l'impact que ça va avoir ?

  • Speaker #0

    L'armée a conscience de ses problèmes et on a... On a deux entités qui permettent de pallier ou d'aider nos militaires dans cette situation-là. Le premier, c'est la prévoyance. L'armée a l'obligation de faire rentrer des mutuelles dans les régiments pour suivre les militaires. On a donc du coup une mutuelle qui est spécifique aux militaires et elle fait très bien son travail, que ce soit en termes d'incapacité de travail, en cas d'arrêt suite à des problèmes physiques ou psychiques. Quand on est en mission... Ils proposent des contrats spécifiques aux militaires comme le rapatriement en cas de décès d'un proche ou naissance d'un enfant, vraiment spécifique. Si on doit être rapatrié d'une mission parce qu'on est blessé, ils peuvent prendre en compte la perte des primes. Là-dessus, on a quand même pas mal de contrats prévoyants qui permettent de protéger le militaire là-dessus. À côté de ça, dans les régiments, on a aussi les bureaux environnement humain et on a des assistants sociaux. qui peuvent venir aider quand on est en difficulté, avec différentes aides. Par exemple, on prend le conjoint. Si le militaire est en mission et que le conjoint ou la conjointe a besoin d'un artisan pour une réparation parce que le chauffe-eau est tombé en panne, des éléments comme ça, il ne peut qu'avoir des aides vraiment très spécifiques sur cette situation-là. Les déménagements aussi, par exemple, sont pris en compte. Quand les militaires sont mutés, l'armée prend en charge une partie du déménagement pour ne pas que ça devienne une charge pour les personnes. Donc il y a vraiment déjà ces deux. Ces deux outils qui sont à disposition du militaire, qui lui permettent d'être plutôt bien protégé sur les risques. Après, le problème que l'on rencontre chez les militaires, ça va plus être au niveau du psychique. Le militaire a une particularité, c'est qu'il ne se plaint pas. Il dit oui à tout et il fait autant qu'il peut. Sur l'échelle du burn-out, des études ont été faites. Ils se sont rendus compte que dans les métiers de la défense, donc police, gendarme, militaire, le militaire va commencer à lever la main en disant là ça ne va pas, quand il a déjà dépassé le stade du burn-out. on a une capacité à tenir le burn-out un peu plus longtemps que dans le civil. Parce que c'est notre condition et c'est ce qu'on nous demande de faire quand on est au combat. Et donc très souvent, quand le militaire lève la main, il y a besoin de dispositifs vraiment très forts, parce que là, on est vraiment dans un stade qui demande un vrai suivi. On n'est pas sur un petit bord d'aout ou un rabot de passagers. Quand le militaire se plaint, c'est que ça devient vraiment difficile pour lui.

  • Speaker #1

    Avec toutes les conséquences qu'on peut imaginer sur le temps pour retrouver une vie stable, plus proche de la normalité, après qu'on ait traversé une période comme ça, et des difficultés que ça va avoir sur les aspects, pas seulement professionnels, mais aussi personnels.

  • Speaker #0

    Il y a autre chose, là c'est ce qu'on ne souhaite à personne, mais si malheureusement le militaire doit venir à mourir en service, ça peut arriver parce que mission, parce que combat, ça peut arriver aussi parce qu'accident. Ça c'est des choses à prendre en compte, c'est des choses qui ne sont pas forcément naturelles, c'est difficile à quelqu'un qui a... 30 ans de lui dire écoute il faut que tu fasses ton testament si demain tu viens à ne pas rentrer de mission. Je pense que c'est quelque chose de nécessaire parce que c'est très difficile d'avoir à gérer ces questions quand on est en période de deuil. Il faut aller vite avec l'état quand il y a malheureusement des héritages à prendre en compte. Ça c'est des choses qu'il faut pouvoir aborder, pouvoir poser calmement, pouvoir le prendre en compte et c'est pas naturel, c'est pas dans l'ordre des choses de demander à quelqu'un qui a 30 ans, prépare toi à mourir au cas où.

  • Speaker #1

    Surtout si on a une famille, qu'on a déjà un conjoint, des enfants, etc. C'est vraiment un sujet à aborder pour tout le monde. Mais encore plus quand on a un métier à risque, où potentiellement on part et on ne revient pas. Je te remercie d'avoir mentionné ce point qui n'est pas forcément facile à aborder, mais qui est important à noter pour toutes les personnes qui écoutent aujourd'hui cet épisode. Pour ceux qui ne sont pas militaires, J'aimerais bien que tu nous dises un peu les catégories de militaires qui existent.

  • Speaker #0

    Dans le cas des départs en mission et de se retrouver à l'extérieur, on va retrouver vraiment trois grandes catégories. La première, ce sont les militaires qui vont être détachés. Alors là, il y a trois possibilités. Soit on est détaché auprès d'une autre armée, soit une armée européenne ou une armée étrangère. Par exemple, au Liban, on a un lieutenant-colonel qui est officier de lésion à l'école des officiers du Liban, de Beyrouth. Lui, il est affecté à ce poste pour 2 à 3 ans. En termes de revenus, il est toujours payé par l'armée, il est toujours soldé par l'armée. Il a en plus des primes d'expatriation et de vie à l'étranger. C'est ce qui se passe aussi si on a des postes au niveau OTAN. Quand des officiers ou des sous-officiers sont détachés auprès de l'OTAN, c'est le même fonctionnement. On considère qu'ils sont détachés auprès d'entités étrangères. Ils sont toujours soldés par la France, mais ils ont des primes particulières. Là-dessus, il y a très peu de risques. Ça reste, d'une part, il y a une question de liaison et d'influence française auprès de ces institutions. Et il y a du travail classique. Il n'y a pas de risques qui sont pris sur ces détachés. La deuxième catégorie, ce sont les séjours spécifiques aux troupes de marine. On a des bases permanentes. Et ces bases, il faut pouvoir les armer avec des soldats. Là, ce sont ce qu'on appelle des séjours de deux ou trois ans. On peut partir avec la famille. pour ces séjours. La famille peut suivre. Et là, c'est pareil, c'est de la vie, comme en France, mais à l'étranger. On a aussi des primes d'expatriation spécifiques à l'étranger. Mais c'est un cadre de mission où les risques sont assez faibles, hors grosse crise dans le pays d'accueil. Et enfin, la troisième partie, ce sont toutes les missions extérieures, les missions de courte durée, les MCD. ou les opérations extérieures, les OPEX. On a eu toute une décennie où c'était surtout l'Afrique, le Sahel, avec la mission Barkhane. Aujourd'hui, vu le contexte actuel, on redirige tous les forces sur l'Europe de l'Est, avec les pays baltes, la Roumanie. Tant qu'on n'est pas en guerre avec la Russie, il n'y a pas de risque à avoir. Pour l'instant, on croise les doigts sur cette situation. Non, aujourd'hui, nos militaires, il n'y a plus de théâtre chaud. On n'est plus en train de faire la guerre. On est parti du Mali, on est parti de Côte d'Ivoire, on est parti là où on avait vraiment du conflit. La question, c'est de voir ce qui va arriver après. Ces missions, c'est quatre mois et c'est tout le militaire qui peut être appelé à partir sur ces missions.

  • Speaker #1

    Ça donne une bonne idée des configurations dans lesquelles les militaires peuvent être amenés à partir à l'étranger. Maintenant, pour toutes ces trois grandes configurations, c'est déjà de parler tout à l'heure de la façon dont il faut vraiment considérer... les primes. Est-ce qu'il y a d'autres choses que tu voudrais mentionner sur comment je passe à l'action ?

  • Speaker #0

    Si on a d'autres conseils vraiment spécifiques, si, il y a. Dans le conseil financier, il y a quatre leviers sur lesquels on travaille. On travaille sur l'épargne et le compte de sécurité. On va travailler sur l'investissement du capital financier. On travaille sur l'immobilier et on travaille sur la fiscalité. Dans la fiscalité, on va rentrer tout ce qui est transmission à l'étage. Le militaire, dans la fiscalité, il y a juste la question de l'héritage, mais c'est surtout pour les clauses, dans le cas où il part sur une mission à risque. Mais sinon, fiscalité, il n'y a pas grand-chose à faire. Épargne, investissement, immobilier. pour l'immobilier se poser la question qu'est ce que je vais faire est ce que Je sais où je veux habiter et dans ce cas-là, on va se diriger sur de la résidence principale. Est-ce que je veux plutôt avoir des revenus complémentaires et partir sur l'investissement locatif ou est-ce que je veux juste profiter de ma capacité de crédit et donc dans ce cas-là, peut-être partir sur des sociétés civiles de placement immobilier, prendre des crédits sur de la SCPI ? Ça, c'est l'immobilier, il faut pouvoir l'identifier. C'est difficile quand on est jeune de savoir exactement où, mais c'est dommage de passer à côté de la capacité d'endettement que l'on peut avoir. Du coup, dans l'ordre. Ensuite, il y a les investissements. Est-ce qu'on a un profil risqué ou un profil qui n'est pas risqué ? Est-ce qu'on va plutôt partir sur une assurance vif ou euro ? Est-ce qu'on part sur peut-être des indices, des ETF ? Est-ce qu'on va aller chercher des actions boursières ? Est-ce qu'on va sur des cryptoactifs aussi ? Ça reste un actif qui intéresse cette partie de la population. Et concernant l'épargne, c'est surtout le compte de sécurité. Comment est-ce qu'on va gabariser le compte de sécurité ? Dans le civil, on conseille peut-être entre 2 et 6 mois de charge ou de salaire. Ça va dépendre un peu de si on est libéral, si on a un salaire CDI. Pour un militaire, on peut réduire ce compte de sécurité parce qu'on est pris en charge. Même s'il y a une guerre, le militaire aura toujours du travail. Donc on peut vraiment partir sur un compte de sécurité à minima pour pallier la panne de voiture, la panne de téléphone, ces éléments-là. Et ensuite, derrière, laisser le reste pour l'investissement. Mais ça, ce sont vraiment les trois grands piliers sur lesquels on va travailler pour gérer le budget. Modulo la question de la transmission s'il y a des missions à risque.

  • Speaker #1

    Si je me dis que j'ai besoin d'aide pour regarder toutes les options que tu mentionnes aujourd'hui, est-ce qu'un conseiller en gestion de patrimoine classique, c'est la bonne personne avec qui discuter de sa situation qui est quand même très particulière ?

  • Speaker #0

    En théorie, oui, un conseiller classique. peut pouvoir faire le travail parce que quand on est conseiller financier, on doit connaître son client, on doit connaître la personne avec qui on travaille et pouvoir faire des préconisations qui sont conformes avec les objectifs. Cependant, de grosse limite, la première, un conseiller financier a l'habitude de travailler avec une population qui est un peu plus mature. L'âge moyen de constitution du patrimoine des Français, c'est 40-45 ans. En général, on a déjà une famille, on se projette sur le long terme, on n'a pas les mêmes attentes. Donc forcément, le conseiller financier n'a pas les mêmes réflexes, n'a pas les mêmes habitudes de conseil. Là, on va parler de son population qui est beaucoup plus... beaucoup plus jeune, qui n'a pas du tout le même rapport au risque. Donc il va y avoir peut-être ce grand écart à faire pour lui, qui ne va pas forcément être naturel. Ça, c'est le premier point. Le deuxième point sur du conseiller classique, c'est qu'il y a peut-être beaucoup d'éducation à faire sur les éléments de base. Là où un civil vient voir un conseiller financier, c'est qu'il a déjà quelques notions. Déjà, il sait qu'un conseiller financier, ça existe et il sait quoi attendre. Donc on a tout un travail d'explication qui n'est pas à faire. Pour le militaire, il y a beaucoup de pédagogie à apporter. Est-ce qu'on a toutes les clés pour le faire quand on est conseiller classique ? Je ne pense pas. On a les connaissances. Après, vulgariser ces connaissances pour les faire comprendre à une population, c'est autre chose. Et après, je pense que la réciproque est vraie aussi. Je pense que le militaire n'est pas adapté au conseiller financier classique parce que le conseiller financier a une limite de clientèle. Il peut gérer entre 130 et 150 clients. Il est rémunéré sur le patrimoine qu'il va gérer. Si le militaire... a de vrais besoins sur la gestion de son budget, sur les revenus qui sont très fluctuants. Il n'a par contre pas encore de patrimoine à gérer. Le conseiller financier va passer autant de temps sur un militaire, voire plus pour comprendre toutes les spécificités, qu'une personne qui a déjà un gros patrimoine. Et forcément, lui, en termes de rentabilité, c'est plus intéressant de travailler avec quelqu'un qui a du patrimoine qu'avec une personne qui a beaucoup de revenus, mais qui n'en a pas. financièrement et militaire n'est pas rentable pour un conseiller financier classique. Ça, c'est vraiment pour la partie conseil financier. Ensuite, on a des fintechs qui, aujourd'hui, se développent. On a Mon Petit Placement, on peut avoir Uomony, on peut avoir Nalo, mais là aussi, pas forcément adaptés aux militaires, parce que c'est une solution qui propose de tout digitaliser, pas de contact direct avec le conseiller, et ça s'adresse à une population qui, là aussi, est déjà éduquée financièrement. Ils comprennent les besoins qu'ils ont. Ils ont une idée des solutions qu'ils veulent venir chercher. Une personne qui n'a pas les connaissances suffisantes ne pourra pas être suivie par... par ce type de plateforme. C'est pour ça que ce n'est pas forcément adapté pour un militaire. Il y a vraiment besoin d'une réponse spécifique. Cette idée-là, plein de gens ont eu, faire du conseil pour les militaires, mais actuellement, on n'a pas encore trouvé de solution rentable pour le faire et c'est pour ça qu'on n'a pas de conseiller qui arrive à faire du 100% militaire, notamment un militaire durant un jeune sous-officier.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on revient encore à cette question de variation des primes ? Tu sais, parce que du coup... tes placements d'investissement ne sont pas aussi réguliers que ce que va demander une plateforme digitale ou un conseiller qui va te dire qu'il faut mettre 2000 euros par mois tous les mois, alors que finalement, toi, ce mois-ci, tu peux mettre 500, et le mois prochain, tu pourras mettre 5000.

  • Speaker #0

    C'est ce qui se passe notamment pour les fintechs de placement. Ils demandent une mensualité minimum tous les mois. Et ça, c'est à prendre en compte. Si on a un passage où on n'a pas de mission, Si ça arrive et qu'on a la solde de base qui est aux alentours de 1 600 euros, ça peut commencer à peser sur le budget. Là-dessus, il faut pouvoir faire du sur-mesure. Il faut vraiment pouvoir faire du sur-mesure pour le militaire. C'est vraiment une catégorie à part, avec des besoins spécifiques, avec une approche spécifique, avec un relationnel spécifique. Et ça demande justement d'être spécialisé là-dedans.

  • Speaker #1

    Tu as parlé de toutes ces spécificités, de l'identité du militaire jusqu'à des contraintes familiales. des différences de primes, des missions, et du coup, potentiellement, psychologiquement, la façon dont on va gérer ça. Et en fait, ça donne vraiment une bonne idée de pourquoi ce n'est pas si facile, dans les deux sens, que ce soit du militaire de parler à un civil, ou du civil à parler au militaire, quand on va parler de ses objectifs de vie, parce qu'on n'a pas forcément cette compréhension, ou bien, du point de vue du conseiller, de toutes les spécificités dont tu as parlé aujourd'hui. ou bien du point de vue du militaire, l'éducation financière, pouvoir discuter avec son conseiller. Demain, je suis militaire, je rencontre un conseiller. Quels sont les signaux, les questions à poser pour me rencontrer rapidement si cette personne a déjà une compréhension de ma situation ? Ou les red flags, tu vois ? Tout de suite se rendre compte que ce n'est pas la bonne personne avec qui je dois travailler.

  • Speaker #0

    Je pense que le plus gros red flag est de bien comprendre que pour un militaire, un euro, ce n'est pas un euro. Un euro qu'on va toucher sur sa solde quand on est en France. Ce n'est pas l'euro qu'on va toucher lorsque l'on rentre du Mali, lorsque l'on rentre d'Afghanistan. Il n'y a pas du tout la même approche sensible par rapport à l'argent. Ça, c'est vraiment quelque chose à prendre en compte. C'est qu'il y a cette dimension sensible de l'argent qu'on n'entend pas forcément lorsqu'on parle d'argent, lorsqu'on écoute peut-être des influenceurs ou des conseillers. Un euro, c'est un euro, parce que 100 euros à 10%, c'est 10 euros. Et vous allez gagner vos 100 euros en les trouvant par terre ou en travaillant. C'est la même rentabilité. On a ce côté sensible à prendre en compte. C'est pas du tout la même chose. Pas du tout... La même approche dans la dépense. Après, on peut lui poser, si on lui pose peut-être deux questions piège, voir s'il comprend vraiment notre positionnement. Le premier, si on est militaire, on peut demander au conseiller financier qu'est-ce que je dois faire de mon salaire. Normalement, si le conseiller est sensibilisé, soit il va corriger la personne en disant tu veux parler de ta solde, soit il va demander est-ce que tu as une activité à côté de l'armée. Parce que du coup, on va dire salaire, c'est pas normal que tu aies un salaire à côté de ta solde. Et le deuxième point, je pense, est de demander le rapport au risque. Quelle est peut-être la décision la plus risquée qu'on peut faire en termes financiers quand on est militaire ? Là, c'est une approche qui est un peu plus globale. Mais le militaire a déjà un métier qui est très risqué. Là, le risque financier, c'est que de l'argent, entre guillemets. Si on perd que de l'argent, ce n'est pas très, très grave. Et donc, du coup, il faut pouvoir mettre ça en perspective et dire aux militaires, je pense que le plus gros risque pour toi, c'est ton... coup d'opportunité vis-à-vis de l'immobilisme, le fait de rien faire. T'as de l'argent, t'as une très grande capacité, tu as un potentiel qui est énorme parce que tu vas investir beaucoup plus tôt que la majeure partie des Français. Tu peux investir à 20 ans, là où les Français investissent à 45 ans. Tu peux investir comme la catégorie des Français, des 10% des Français les plus riches. Un militaire qui place toutes ses primes, ça peut être entre 500, 1000, des fois peut-être 1500 euros par mois qui sont placés. Et ça, c'est qu'une infime partie de la population française qui peut le faire. Donc, il a l'âge, il a la capacité pour se faire un patrimoine qui va lui servir toute sa vie, encore plus s'il profite des intérêts composés. Et le plus gros risque, c'est de passer à côté cette opportunité, vraiment pour lui. On peut parler de crypto, on peut parler d'action, on peut parler de bourse, mais derrière, le rapport au risque est quand même différent parce que lui risque sa vie, là où sur des placements, on risque que de l'argent. Il y a cette approche sensible et normalement, il devrait pouvoir sentir cette Ausha en cas de question.

  • Speaker #1

    Bon, petit disclaimer, je connais Adrien depuis presque deux ans. On était au CNAM ensemble à faire un master en gestion de patrimoine. Et en fait, je le dis maintenant. Parce que la passion avec laquelle tu m'avais parlé de ça, quand on s'est rencontré, des enjeux de la gestion de patrimoine pour les militaires, je la retrouve encore aujourd'hui, deux ans plus tard. Tu vas développer une solution qui est dédiée aux militaires. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu comment ça marche et quel est l'objectif ?

  • Speaker #0

    Je crée une société de conseil financier, Warren Conseil Financier, c'est le nom de la société, pour pouvoir apporter ce conseil à... Tous les militaires. Alors quand j'entends tous les militaires, c'est surtout militaires du rang, jeunes sous-officiers, parce que c'est une population, on a vu, qui est délaissée. Si je devais bien bien structurer la chose, il y a trois services qui sont donnés. Le premier, par rapport aux bénéficiaires directs du conseil financier, on va retrouver les militaires en tant que tels. Nous, ce qu'on propose aux militaires, c'est que si on les suit dès leur signature de contrat, on se fixe comme objectif financier d'avoir, au bout de 8 ans, entre 25 et 50 000 euros. financière et l'accès à la propriété immobilière. Les calculs sont très simples. Un militaire, c'est 6 000 euros de prime à l'année. 6 x 8, 48 000 euros. La capacité de crédit sur une solde à 1 500 euros, on n'est pas loin de ce qui se fait dans le civil. Donc c'est possible, c'est faisable, mais il faut le bon accompagnement. Ça, c'est vraiment les bénéficiaires directs, c'est le service principal, c'est là où tout l'effort est mis. C'est comment proposer ce conseil de qualité pour les militaires. Si j'arrive à mettre... un conseiller financier dans chaque régiment, on pourra atteindre cet objectif financier.

  • Speaker #1

    Tu imagines aujourd'hui un conseiller financier dans chaque régiment ? Est-ce que ça sera un ancien militaire qui sera formé et qui, du coup, n'aura pas besoin d'éducation pour comprendre les spécificités des militaires ? Ou tu imagines quelqu'un du civil qui, du coup, se reconvertirait pour travailler avec les militaires ?

  • Speaker #0

    Ma première approche, c'est du militaire qui se reconvertit. On a nos mutuels qui recrutent. militaire reconversion pour devenir référent mutualiste dans les régiments. Je veux prendre le même modèle, c'est dire aux militaires, si tu es intéressé par les questions financières, que tu cherches une reconversion dans ce domaine et que tu souhaites garder ton lien avec l'institution, on te forme en tant que conseiller financier et tu peux venir faire du conseil dans ton régiment. Parce que justement, il y a toute cette culture qui n'est pas à faire. Il y a la connaissance du métier et c'est tout autant d'éléments qui sont importants pour être pertinents. Il ne faut pas que le conseiller financier soit quelqu'un d'extérieur, il faut que ce soit un père, un père PIRS. Il faut qu'il fasse partie des rangs pour qu'on soit sur la même longue-garde, sur la même compréhension. Ça, c'est une possibilité et donc ça peut intéresser et je pense que ça intéressera certaines personnes.

  • Speaker #1

    Et d'un point de vue d'éducation financière ?

  • Speaker #0

    C'est ça. Ce qu'il faut comprendre, c'est que dans notre mission militaire, on a un rôle de formation, d'éducation envers nos subordonnés. Donc il y a tout l'aspect métier, on les forme au métier, mais on les forme aussi dans la vie de tous les jours. C'est ce qu'on a appelé le rôle social. Le rôle social de l'officier en particulier, parce que je suis officier, mais ce rôle social se retrouve à tous les échelons de commandement. On éduque, on continue à éduquer nos subordonnés, notamment sur la question financière. Le problème, c'est qu'on fait ça avec nos armes, avec nos connaissances. On essaye d'inculquer ce que l'on sait, mais on ne sait pas tout, parce que forcément, ce n'est pas notre spécialité. Moi, le but derrière, c'est de pouvoir proposer des fiches de séance, les fiches de séance, c'est un outil particulier pour faire des instructions à l'armée, sur les questions financières propres aux militaires. Comment déclarer ses impôts ? Comment lire son bulletin de solde ? Comment gérer ses primes ? Comment est-ce qu'on prend en compte la pension ? Quelles sont toutes les aides dont peut bénéficier le militaire ? Toutes ces questions. Comme ça, si un chef en situation de responsabilité veut faire des interventions auprès de ses soldats, il sait qu'il a tous les supports nécessaires. supports qui sont confirmés par un conseiller agréé qui ne va pas dire n'importe quoi à ses troupes. Le but, c'est de pouvoir les former là-dessus. Derrière la pédagogie financière, là, ça a été mon travail personnel durant mon passage au CNAM, c'est la mémoire. J'essaie de structurer toute la pédagogie financière. Un schéma simple qui permet de comprendre comment on gagne, comment on perd de l'argent, comment on s'enrichit et comment on peut devenir libre financièrement. Autour de ce schéma-là, j'ai articulé six grandes compétences que sont comprendre l'argent, générer de l'argent, investir, consommer, gérer son argent et protéger son argent. Et on se sert de cette méthode-là pour faire d'une part de la pédagogie financière, mais aussi pour expliquer quelles sont les décisions ou les préconisations que l'on fait lors du conseil. Donc ça, on arrive à structurer bien le propos, on peut s'orienter, mais on peut structurer notre pensée pour rattacher toutes les notions. Il y en a beaucoup dans le monde de la finance lorsqu'on a du conseil. Et ça, c'est vraiment le deuxième, c'est vraiment mettre une pédagogie adaptée à une population, et moi, dans le cas qui m'intéresse, les militaires. Ça, c'est vraiment les bénéficiaires directs.

  • Speaker #1

    Et donc une mission double auprès des militaires, c'est d'éduquer et de conseiller.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et en fait, on retrouve un peu ce qu'on fait en tant que militaire, mais à l'échelon vraiment de la finance. Et ensuite, notre bénéficiaire, cette fois-ci, c'est un bénéficiaire indirect, c'est l'institution, c'est vraiment l'armée. Aujourd'hui, il faut comprendre que l'armée a du mal à recruter et fidéliser ses soldats. Et la conviction que j'ai, c'est que si on arrive à stabiliser un militaire sur sa situation financière, Si on arrive à lui faire comprendre qu'il y a une très grande opportunité à être dans l'armée, plutôt que de se projeter sur des contrats de 4-5 ans, il irait peut-être chercher l'étape supplémentaire qui est celle de 8-10 ans. Ça, ça nous permet de garder un peu plus de soldats et donc de faire face à ce problème qui est quand même un problème qui touche toutes les armées européennes aujourd'hui. On est conscient que ce n'est pas la solution miracle. L'argent ne résout pas tout. Le militaire français n'est pas un mercenaire. Il ne se bat pas pour l'argent, il se bat par patriotisme, il se bat parce qu'il a des valeurs. Mais l'argent peut être un argument. Quand on quitte l'armée, on quitte l'armée pour des raisons vraiment de sens de la mission, au projet de vie. Donc là, on peut mettre tout l'argent que l'on veut, le militaire, ça ne va pas le faire changer d'avis. Par contre, celui qui hésite, qui se pose des questions, peut-être que l'argument financier sera le poids qui fera pencher la balance du côté de la fidélisation. Pareil, le militaire qui a acheté sa résidence principale dans la garnison, qui se rend compte qu'il a toute l'assise financière nécessaire pour pouvoir reconstruire sa famille, va se dire finalement, la deuxième partie de carrière, je ne la fais pas dans les forces combattantes, mais dans d'autres unités, et je continue dans l'armée. Tout le but est de permettre d'avoir un levier supplémentaire pour fidéliser. Cette inspiration-là, elle vient de ce que faisaient les légionnaires romains, enfin l'Empire romain. L'Empire romain proposait à ces légionnaires qui avaient fait 20 ans de service, des terres. les aguerres publicus sont les terres qui ont été conquises sur les territoires annexés. Actuellement, au niveau de l'armée, ça existe, c'est la pension. Fais 20 ans de service, derrière, tu as ta pension. Mais c'est compliqué de dire à un militaire qui a 20 ans, redonne tout ton temps de vie au niveau de l'armée et tu auras derrière quelque chose. Là, le but, c'est de raccourcir cette temporalité. C'est-à-dire, en fait, dès 8-10 ans, tu peux avoir un capital de 25 à 50 000 euros et tu peux avoir déjà une propriété. C'est ces trois éléments qu'on souhaite pouvoir mettre en place avec la société.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord avec toi sur l'éducation financière comme outil de rétention. Je pense que c'est un moyen qui est vraiment sous-estimé à tous les niveaux, pas seulement par l'armée française, mais dans le privé. C'est aussi un outil qu'on devrait mettre à disposition de tous les employés pour se réapproprier l'argent qu'ils gagnent en travaillant et d'en faire vraiment un outil plutôt que juste un moyen de... subvenir à ses besoins. Si jamais je suis un militaire et que j'ai besoin de conseils aujourd'hui ou que tout ce que tu viens d'expliquer sur le conseil fait au militaire et que j'ai envie de me reconvertir à terme et de travailler avec toi, comment je te contacte ?

  • Speaker #0

    On a un site internet, warren-conseilfinancier.fr Ce sera la manière la plus simple de le faire. Ensuite, là, on a pour objectif de passer dans tous les régiments pour se faire connaître. On a bien l'intention de se faire connaître et on devrait pouvoir avoir des relais un peu partout en France, pour pouvoir venir nous voir directement.

  • Speaker #1

    On mettra le lien de ton site internet dans la description. Et j'espère que les personnes qui nous écoutent aujourd'hui pourront te rencontrer quand tu iras rendre visite au régiment. Pour conclure l'épisode, s'il y a une chose que tu voudrais que les militaires qui ont écouté l'épisode d'aujourd'hui retiennent, ça serait quoi ?

  • Speaker #0

    Une chose que les militaires retiennent, c'est qu'ils ont un potentiel qui est énorme. Je vais prendre mon cas personnel. Avant d'entrer dans l'armée, j'ai fait un master d'architecture. Les architectes ne sont pas forcément hyper bien payés quand ils commencent leur vie. Et au bout de 10 ans, c'est difficile de pouvoir avoir un patrimoine qui est très important. Certains en sont juste à l'achat de la résidence principale, ou en tout cas, à commencer à se stabiliser. Moi, je suis parti dans l'armée. Et au bout de 10 ans, aujourd'hui, je suis propriétaire de 5 biens, quasiment à 450 000 euros d'immobilier, 300 000 euros de crédit à côté. Et j'ai réussi à mettre de côté quasiment 100 000 euros. Donc, à 33 ans, j'ai assez peu de mes camarades issus du même cursus qui sont dans cette situation-là. Ça, cette possibilité-là, il n'y a que l'armée qui aujourd'hui le permet. Si on ne sort pas d'HEC, si on ne sort pas de Polytechnique, si on ne sort pas d'une très très grande école qui paye en dizaines de milliers d'euros ses étudiants, c'est très difficile de pouvoir le faire. Pour un militaire,

  • Speaker #1

    ce sera un début de carrière, un début de vie.

  • Speaker #0

    Mais un militaire peut très facilement arriver à, s'il met les efforts, 50 000 euros, accès à la propriété. Ça doit se compter sur les doigts d'une main, les catégories de population en France qui, à 30 ans, peuvent dire J'ai 50 000 euros sur mon compte, je suis propriétaire de mon bien et j'ai encore toute la vie devant moi.

  • Speaker #1

    Si vous êtes militaire et que vous venez d'écouter cet épisode... J'espère que l'exemple qu'Adrien vient de vous donner va vous donner envie de passer à l'action et d'utiliser vos soldes et vos primes pour construire votre patrimoine. Merci Adrien, merci d'être resté avec nous jusqu'à la fin de cet épisode. Et moi, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine au prochain épisode.

Chapters

  • La vie des militaires à l'étranger

    00:00

  • Les missions et leur impact sur la famille

    02:36

  • Les spécificités de la solde militaire

    07:00

  • Identité et vie des militaires

    09:20

  • Pensions et avenir des militaires

    11:43

  • Gestion financière des militaires

    20:18

  • Éducation financière et comportements de dépense

    22:36

  • Stratégies d'investissement

    25:49

  • Préparation à l'avenir et gestion de carrière

    30:59

  • Soutien en cas de difficultés et prévoyance

    32:39

  • Conséquences des risques militaires

    36:23

  • Configurations des Missions Militaires

    38:07

  • Passer à l'Action : Conseils Pratiques

    39:47

  • Le Rôle du Conseiller Financier pour les Militaires

    42:15

  • Éducation Financière et Rétention des Militaires

    46:52

  • Création d'une Société de Conseil pour Militaires

    50:14

  • Conclusion : Potentiel Financier des Militaires

    55:29

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Description

Gérer son argent quand on est militaire à l’étranger n’a rien d’évident : solde irrégulière, primes imprévisibles, retards de versement, longues absences, risques liés aux missions… Chaque élément peut déstabiliser un budget ou fragiliser un couple.

Dans cet épisode, Adrien Denon — militaire et fondateur de Warren Conseil — explique comment fonctionne réellement la rémunération dans l’armée : ce que les missions changent, pourquoi les revenus varient autant, et comment sécuriser ses finances quand on passe 200 jours par an loin de la maison.

Tu vas apprendre :
• comment la solde est calculée et pourquoi elle peut passer de 1 900 € à plus de 10 700 €
• ce que les missions à l’étranger changent dans la gestion du budget au quotidien
• quels risques financiers spécifiques sont liés aux déplacements, au cash et aux retards de primes
• comment anticiper les variations de revenus pour stabiliser un budget familial
• quelle différence entre solde, salaire, primes et pension militaire
• comment choisir un conseiller qui comprend vraiment la réalité du métier

Un échange rare, clair et concret pour comprendre les véritables enjeux financiers d’une carrière militaire, en France comme à l’étranger.


Pour contacter Adrien : Warren – Ta solde. Tes objectifs.


🎙 Un podcast créé par Nomadiq, le média qui aide les Français de l’étranger à comprendre les enjeux fiscaux, juridiques et patrimoniaux liés à la vie internationale.
Chaque semaine, des experts — avocats fiscalistes, notaires, conseillers en gestion de patrimoine international — décryptent les sujets qui impactent vraiment ta vie à l’étranger.

🌍 Pour approfondir, retrouve nos analyses et contenus experts : L'éducation financière des expatriés | Nomadiqhub
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❗️Les épisodes ne constituent pas des conseils financiers personnalisés. Chaque situation est unique.


🛑 Les épisodes ne constituent pas des conseils financiers personnalisés. Chaque situation est unique : les témoignages et partages d’expérience sont là pour t’inspirer et t’aider à poser les bonnes questions.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On croise des militaires partout dans le monde, mais on ne pense pas forcément à eux quand on parle des Français à l'étranger. Pourquoi ça, Adrien ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a une première raison à ça. La première, c'est qu'on ne connaît pas réellement le rythme des militaires. On sait qu'ils partent en mission, mais on ne sait pas forcément où ils partent, quand ils partent, combien de temps ils partent. Donc, je pense que ce flou, la différence qu'il y a entre le monde civil et le monde militaire, fait qu'on ne pense pas à eux en termes d'expatriation. Un autre point à prendre en compte aussi, c'est que... Un militaire part en mission, s'il n'est jamais vraiment expatrié parce qu'il continue à travailler pour la France et ses intérêts sont en France, c'est une personne qui n'est jamais forcément tout le temps chez lui. On compte 200 jours d'absence sur une année de 365, donc on voit qu'un militaire est plus souvent hors de chez lui que chez lui.

  • Speaker #0

    Ok, moi je n'avais pas du tout cette notion des 200 jours par an. Ça, ça veut dire que c'est un militaire qui vit avec sa famille dans un cadre normal toute l'année, en fait potentiellement 200 jours par an, il ne sera pas chez lui, c'est ça ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors il peut être vraiment à l'étranger dans le cadre des missions. Là, on sait que c'est assez normé, ça va être 4 mois et ça va être un bloc de 4 mois. Mais dès lors qu'il va rentrer, il va avoir des missions comme les missions Sentinelles, où ça peut être 1 ou 2 mois dans une ville de France. Ça va être les gardes qui vont monter dans les camps, ça va être les exercices, les manœuvres. Ce sont toutes ces petites missions qui, rajoutées, font monter le total d'absence à quasiment 200.

  • Speaker #0

    Et les 4 mois qu'il va passer à l'étranger, ça c'est... Il part tout seul sans sa famille. Ce n'est pas des missions où la personne va rester deux ou trois ans sur place.

  • Speaker #1

    Non, là, c'est différent. Ça, c'est une autre partie. Ce sont ce qu'on va appeler les séjours où être détaché. Non, dans le cadre des missions, le militaire est avec son unité. Il est avec sa compagnie, son escadron. Il remplit sa mission. Il n'y a pas forcément de possibilité de voir la famille. Et c'est la vraie absence. On a quelques rares exceptions pour les missions Sentinelles. Quand les missions Sentinelles se passent dans les villes de garnison, où là, les chefs autorisent. sur les journées de quartier libre, à pouvoir rentrer voir la famille. Mais sinon, lorsque l'on est, par exemple, basé à Grenoble et qu'on fait un sentinelle à Paris, si le sentinelle dure deux mois, c'est deux mois où on ne voit pas la famille.

  • Speaker #0

    Est-ce que tous les militaires partent à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Oui, tous les militaires partent à l'étranger. Alors quand on parle de militaires, il faut comprendre qu'on a les combattants, qui eux portent, ça reste leur cœur de métier, mais on va avoir aussi tous les soutiens. On peut retrouver les infirmiers, on va pouvoir retrouver les logisticiens. Tous les logisticiens, alors on a logisticiens de combat, aussi pour les climatiseurs, pour le chauffage, tout ce qui va permettre de faire vivre les bases. Tous les militaires ont vocation à partir en mission. Après, ça va être un rythme plus ou moins important. Pour les unités de combat traditionnelles, on va compter un départ tous les deux ans en moyenne. Pour des unités qui sont faibles effectifs, on peut partir une fois tous les ans. C'est le cas notamment des unités qui sont dans l'influence, ces petits contingents, et eux peuvent partir une fois tous les ans.

  • Speaker #0

    Ok, moi, je n'avais pas du tout cette notion. Et pourtant, ça fait 16 ans que je vis à l'étranger et j'ai rencontré plusieurs variations de ce que tu présentes aujourd'hui. Mais à aucun moment, en fait, je me suis rendu compte que les militaires partaient autant à l'étranger. Qui est-ce qui part vraiment ? Tu l'as dit, c'est tout le monde. Mais est-ce que dans tout le monde qui part, tu as quand même une partie des militaires qui part plus que les autres ?

  • Speaker #1

    Ils vont partir plus que les autres sur de l'opérationnel. Ce sont toutes les unités spécialisées, forces spéciales. Ça reste des unités qui ont des missions très particulières sur des petits effectifs. Donc, eux partent très, très souvent. Au niveau des unités combattantes, toujours certaines spécialités dans les unités conventionnelles. Aussi, ils peuvent se retrouver à partir assez souvent. Ensuite, toutes les unités, on va retrouver des petits éléments. Comme il y a un fort besoin, forcément, les missions vont revenir assez souvent. Là, récemment, j'étais en Roumanie et j'étais avec les éléments de la communication. les photographes, et m'expliquer que lui, s'il voulait, il pouvait partir aussi peut-être une à deux fois par an, faire une grosse mission de quatre mois, et ensuite partir un mois, deux semaines sur différentes missions, justement pour faire la couverture photo des différentes missions exercices.

  • Speaker #0

    J'imagine que ça a des impacts sur la vie de famille, quand tu pars à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Il y a deux gros impacts. Le premier, c'est la disponibilité du militaire. S'il est tout seul et qu'il n'a pas d'attache, ce n'est pas forcément un souci. Il faut juste qu'il s'habitue à... avoir un chez soi qui voit moins souvent que sa caserne. S'il y a une famille, là c'est différent. La famille va trouver deux équilibres. Quand le militaire est présent, quand le militaire est absent. Et si le militaire est absent 200 jours, c'est le moment où le militaire est absent qui va prendre le plus de temps. Donc à chaque fois, il va falloir jongler entre ces deux équilibres. Donc le conjoint ou conjointe de militaire va devoir être très solide sur sa situation familiale. Et c'est quelque chose qui peut être difficile à vivre à la longue. Les premières missions, on accepte. Puis plus le temps passe. Les enfants arrivent, c'est quelque chose qui se supporte de moins en moins bien. Donc il y a tout ce côté-là à travailler. Le deuxième point, qui est peut-être un peu plus sensible, c'est l'argent. Qui dit départ en mission, dit prime. et la solde du militaire a une caractéristique, c'est qu'elle est très très irrégulière. Et il faut savoir gérer cette irrégularité. Je peux donner un exemple. Mon exemple personnel, je te retrouve les chiffres. J'étais au 7e bataillon de chasseurs alpins de 2017 à 2021. Je suis parti au Mali en 2019. Et pour te donner une idée de ma solde sur toute l'année 2019, janvier, février, je suis à 1970 euros. En mars, je suis à 6100. Avril, je suis à 3000. Mai, juin, 4400. Juillet, 2800. Août, là, je suis en pleine mission, je suis à 10700 euros. Septembre, 4200. Et octobre... Octobre, novembre et décembre, je suis à 1880 euros. Donc on a des deltas qui sont très importants. Et ça, il faut être capable de le gérer. Parce que si on dépense avant d'avoir l'argent, on peut se retrouver avec quelques difficultés à gérer.

  • Speaker #0

    On va en parler tout ça dans la suite de l'épisode, mais il faut quand même noter ici que tu as une différence qui peut être énorme d'un moment sur l'autre. Tu peux passer de 1970 euros à 10 700. Et en fait, cette variation-là... Il y a plein d'applications sur comment la gérer si tu es seul, mais aussi d'un point de vue familial, comment gérer ce budget quand tu restes seul à la maison pendant des mois. Est-ce que tu as quand même une visibilité sur ce qui va tomber le lendemain ?

  • Speaker #1

    On sait que ça va tomber dans l'année. Ça sera payé à un moment, mais on ne sait pas exactement quand. Parce que pour pouvoir être payé sur les primes, il faut que l'activité soit bien enregistrée au niveau administratif. Ça peut prendre plus ou moins de temps en termes de traitement. Ça peut être le mois suivant, si c'est fait très rapidement. Ça peut être dans six mois. si ça prend des délais ou s'il y a des soucis administratifs. J'ai fait une mission il y a deux ans et j'ai dû attendre six mois pour toucher les primes liées à cette mission.

  • Speaker #0

    Donc, tu n'as aucune visibilité. Ce n'est pas du tout comme dans le privé, quand tu sais que tous les mois de janvier, je touche la prime annuelle sur l'année précédente ou en juillet ou en fonction du fonctionnement que tu peux avoir en interne dans ton entreprise. Ça va être en fonction des missions que tu vas faire. Il va falloir prévoir un timing entre le moment où tu fais cette mission et le moment où tu touches la prime. Et c'est aléatoire.

  • Speaker #1

    C'est aléatoire sur ce qu'on appelle les primes d'activité opérationnelle. C'est quand on fait vraiment des missions en France. Parce que là, c'est vraiment traité par les régiments. Lorsque l'on part en OPEX, en opération extérieure, là, c'est quand même un peu plus régulier. On sait que l'on va être payé en prime OPEX, soit le deuxième, soit le troisième mois, suivant la manière dont c'est traité. Ils arrêtent les calculs de prime OPEX 15-20 jours avant la fin de la mission. et il donne le prorata un peu plus tard. Donc, ce n'est pas forcément mois par mois très régulier, mais on sait que dans les... Disons, on part le 1er janvier, on sait que le 1er juin, tout aura été payé. Après, la question, c'est quand est-ce qu'on sera payé ? Comme on est payé pendant la mission, ça ne fait pas beaucoup de différence. Il y a juste les derniers jours de prorata qui peuvent arriver un peu plus tard.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu conseilles de vérifier avant de partir ?

  • Speaker #1

    Quand on part en mission, en termes de gestion budgétaire, on n'a pas de charge. On est complètement pris en compte par l'armée, que ce soit pour le logement, pour la nourriture, puis forcément on est là pour travailler. donc on travaille. Ça va surtout être pour les dépenses d'appoint, si on veut peut-être acheter des compléments alimentaires pour améliorer l'ordinaire, ou si les quartiers libres sont autorisés. Tout va dépendre. Si on est en Europe, il n'y a pas de difficulté particulière parce que notre carte bleue va passer. Dès lors que l'on va partir sur des pays type Afrique, là on a une possibilité, l'armée propose ce qu'on appelle la fraction de solde. On peut retirer une fraction de sa solde tous les mois. dans la devise du pays. Par exemple, au Mali, c'était soit 300, enfin jusqu'à 300 ou 400 euros en monnaie locale pour pouvoir faire les achats sur place. Donc on va surtout utiliser de l'argent liquide. Deux points à prendre en compte par rapport à ça, c'est que premier, c'est que l'argent liquide, ça peut se perdre. J'ai eu le cas au Mali où un de nos camarades a laissé sa fraction de solde dans la poche de son tri et il a envoyé son tri au lavage. Il a eu de la chance, il a retrouvé son argent, mais ça peut se perdre. Et derrière, la fraction de solde, pareil, sera déduite. de sa solde un peu plus tard. Ça, ça va prendre en compte au retour de mission. Si sur le quatrième mois de mission, il retire 400 euros de sa solde, en retour en France, il va retrouver une solde normale, moins les 400 euros qui ont été prélevés le mois précédent. Donc, il peut se retrouver avec beaucoup moins d'argent. Ça, c'est des petits détails auxquels il faut faire attention pour ne pas se retrouver avec un mois difficile ou trop de prélèvements.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant ce que tu dis, parce qu'en fait, ça amène la spécificité des charges. C'est-à-dire qu'en fait, un militaire, la majorité de ses dépenses, logements, nourriture, etc., c'est pris en charge et que du coup, les dépenses qu'il va devoir faire sur place sont très faibles. Par contre, s'il ne fait pas attention sur l'argent qu'il aura pris en cash dans certains pays, ça peut se retourner contre lui et il ne va pas du tout avoir l'argent qu'il aura à la fin. Est-ce qu'il y a autre chose que tu recommandes de porter vraiment attention quand on part en mission pour pouvoir gérer ces différences de montants ou bien toute la logistique financière qui va être... demander ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a un point auquel il faut faire attention, c'est les risques de piratage. J'ai eu quelques militaires qui se sont fait pirater leur compte, notamment en Lituanie. parce qu'on arrive à savoir, je pense que les forces adverses arrivent à savoir quand un militaire est en mission et donc il y a des actions qui sont menées vis-à-vis de ça. Donc faire vraiment très attention si on gère ses comptes à distance, en ligne. Moi je déconseillerais de le faire sur du wifi du pays présent où toutes les mesures de sécurité classiques, il faut vraiment faire très attention, activer toutes les sécurités possibles. Moi je conseille de ne pas avoir à gérer son budget, on donne les éléments à sa moitié qui est resté en France. en disant ok, voilà, tu peux recevoir mon bulletin ici, tu vois ce qui est récupéré en prime, tu vois ce qui est récupéré en solde de base. On se met d'accord sur comment l'utiliser, mais au mieux, le militaire ne gère pas son argent en mission. Il budgétise les fractions de solde qu'il va récupérer, comme ça il sait que dans les mois à venir, il sera sans moins à percevoir. Mais derrière, c'est faire attention à tous ces risques-là, parce que c'est très désagréable d'avoir à gérer... Ce genre de problème, quand on voit que son compte a été vidé à distance, c'est des problèmes qu'on n'a pas envie d'avoir déjà dans la vie de tous les jours, mais en plus en mission.

  • Speaker #0

    Ok, là tu viens de parler de deux choses différentes. La première, c'est les risques de piratage. Qu'est-ce qui s'est passé pour eux ? Est-ce qu'ils se sont retrouvés avec plus aucun argent sur leur compte courant parce qu'il a été vidé ?

  • Speaker #1

    C'est ça, le compte courant vidé. Il a perdu tout le mot et c'est arrivé, de mémoire, c'est trois, quatre semaines après qu'on soit arrivé sur le... C'est en Itchouani. On avait des quartiers libres le week-end, donc on était sortis en ville. Ils pensent que c'est arrivé à ce moment-là. Donc là, c'est des choses auxquelles il faut faire attention.

  • Speaker #0

    Notamment, laisser une somme qui est moins importante sur son compte courant si jamais il y a des choses comme ça qui vont arriver. Le deuxième point que tu mentionnes, c'est de faire vraiment la gestion et le budget avec sa compagne, son conjoint. pour éviter ce genre de situation et qu'on ait délimité déjà à l'avance la partie que le militaire va pouvoir utiliser pendant ses missions.

  • Speaker #1

    C'est surtout pour donner de la visibilité, parce que du coup, le conjoint, le conjoint va se retrouver tout seul à la maison. Suivant comment ils ont géré les revenus du foyer, s'ils mettent tout en commun, il faut pouvoir avoir de la visibilité, bien comprendre comment ça va arriver. Donc, il faut que le conjoint puisse voir qu'est-ce qui a été perçu, qu'est-ce qui est compté en prime, qu'est-ce qui est compté en solde. Après, ce n'est pas compliqué. Il suffit de dire, ma solde de base, c'est 1 500. Je sais que quoi qu'il arrive, je vais avoir 1 500 euros qui vont tomber. Ensuite, les primes, tu peux prendre 50 %, tu peux prendre 100 %, tu prends 10 %. Là, c'est du budget à deux. Après, on va retrouver un peu tous les réflexes qu'on peut retrouver pour de la gestion classique.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça, c'est quelque chose que tu vois les militaires faire ou est-ce que c'est quelque chose que tu leur recommandes de faire ?

  • Speaker #1

    Le voir pas forcément. Moi, je suis surtout au contact de jeunes militaires. Donc, la partie vie à deux, on n'est pas vraiment sur des foyers encore bien constitués. l'importage de revenus des enfants, ainsi de suite. Ça reste quand même un point qui est important. L'argent reste important dans un couple. Si on veut éviter les tensions, il va déjà y avoir suffisamment de tensions avec les disponibilités et les absences. Ça ne sert à rien d'en rajouter avec l'argent. Donc pouvoir en parler clairement et surtout bien comprendre comment ça fonctionne, c'est important pour justement éviter que la personne qui est restée en France se retrouve complètement démunie parce que ça m'a été anticipé. Normalement, quand il est en mission, ça se passe plutôt, il y a plus d'argent que moins. Mais si pour une raison x ou y, il y a une forte dépense à venir ou autre, c'est quand même mieux de l'avoir anticipée.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un conseil pour tous les couples qui nous écoutent aujourd'hui. Discuter de l'argent, définir un budget ensemble et travailler main dans la main pour atteindre un objectif qu'on aura défini ensemble, ça enlève beaucoup de soucis. Et d'ailleurs, l'argent, c'est une des premières causes de divorce. Donc, il faut en parler. Et je te remercie de le mentionner dans cet épisode, d'ailleurs. Et c'est presque surprenant.

  • Speaker #1

    Je kathnium. Alors l'armée, si on veut les chiffres de mémoire, c'est 80-20, 80% d'hommes, 20% de femmes. Après, c'est un taux de divorce qui est bien plus élevé que la moyenne. On sait les problèmes que ça apporte. Et donc si on peut s'enlever ces problèmes-là, c'est bien, parce que c'est triste de voir la quantité de militaires qui se retrouvent divorcés, perdent des gardes des enfants, ainsi de suite. Donc si on peut préserver le noyau familial, c'est important. C'est important pour la stabilité du militaire. Ça en fait partie, on en a conscience. Donc si on peut aider là-dessus, il faut le faire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est hyper intéressant ce que tu dis. Et ça permet de compléter déjà un peu l'image qu'on peut... Enfin, de compléter l'introduction pour comprendre un peu les spécificités des militaires. En fait, c'est plusieurs choses. C'est le travail en lui-même qui fait qu'en fait, on peut être séparé de sa famille, partir pendant plus ou moins longtemps. C'est les primes qui sont vraiment différentes et qui vont impliquer toute une gestion de l'argent qui va être différente. Et c'est aussi ce rapport à l'argent qui est différent. Et j'aimerais bien qu'on commence à creuser un peu plus cette question. Est-ce que c'est vraiment ces différences de primes et ce rapport au risque qui va être différent, qui va aussi façonner la façon de gérer l'argent ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas forcément le rapport au risque du métier. Je pense vraiment que ce qui va différencier, c'est que... Alors, on n'a pas un salaire, on a une solde. Parce qu'il y a une différence, on paye la disponibilité du militaire, on ne paye pas des heures de travail.

  • Speaker #0

    La différence entre salaire et solde, moi c'est une notion que je n'ai pas du tout. Est-ce que tu peux un peu expliquer pourquoi on paye la disponibilité du militaire ?

  • Speaker #1

    Un militaire, on lui demande d'être disponible pour la France 24h sur 24, c'est dur sur 7, donc il est soldé. On paye cette disponibilité-là. On ne paye pas des heures de travail. On ne demande pas à un militaire de faire du 8h, 17h, 35h, 39h, 42h par semaine suivant le contrat. avec X jours de vacances qui sont marqués dans le droit du travail. On a le droit du travail qui arrive de plus en plus dans le monde militaire, pas forcément hyper adapté, parce qu'on a un métier qui est spécifique. Donc on ne paye pas des heures de travail. Je ne peux pas dire que mon taux horaire à l'armée est de tant, parce que si on reprend mes revenus lors des OPEX, par exemple, je suis parti au Liban, et au Liban, ils m'ont payé mes primes au bout de trois mois, donc j'ai fait un mois à 15 000 cette fois-ci. Mais par contre, j'ai pas le genre de repos dans la semaine, donc c'est du travail du lundi au lundi, et c'est de minuit à minuit. Si je suis appelé à 2h du matin, je suis appelé à 2h du matin, si on est bombardé à 4h du matin, on est en tri, on est tout le temps et constamment en militaire. En garnison, où le rythme, c'est très rare, est un peu plus tranquille, où on peut donner des quartiers libres aux militaires, là c'est pareil, il va peut-être travailler un petit peu moins cette semaine ou un petit peu moins cette journée-là, mais on cherche pas à... à dire tu as 8 heures de travail effectif à faire, donc tu vas faire tes 8 heures de travail effectif, quoi qu'il arrive. Et c'est ce qu'on paye, et je pense qu'il faut le voir aussi sur un temps long. Un militaire, il va faire 15 ans de service, il se peut que dans sa première partie de carrière, il va vraiment donner beaucoup de son temps, beaucoup de missions. Sur sa deuxième partie de carrière, il sera un peu plus tranquille, on peut penser que là, ça peut être une planque ou autre, mais en fait, pas du tout, c'est un équilibre sur le temps long. Ça, c'est peut-être des choses aussi qu'on ne voit pas forcément quand on voit des militaires qui peuvent être peut-être juste à gérer. des stocks de magasins pour tout notre matériel. On peut se dire, c'est vrai que c'est la planque, il fait son petit 8h, 17h, il est bien payé. Mais avant ça, il est parti en mission, il a vu des choses qui l'ont peut-être marqué. Il y a toute sa structure familiale qui a vécu ses départs. Et ça, ça à prendre en compte. Il faut vraiment voir la carrière d'un militaire sur sa globalité.

  • Speaker #0

    Tu as dit une phrase qui est quand même très forte. Tu viens de dire, on est tout le temps et constamment militaire.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est la spécificité, c'est que quoi qu'il arrive, on est militaire et on le voit très bien. lors des faits divers. On peut avoir une personne qui a été militaire deux ans dans sa vie, pour peu qu'il fasse quelque chose de pas correct, on va dire un tel, ancien militaire, a fait ceci, c'est un statut dont on ne se dépasse pas comme ça. On a été militaire, je pense qu'on reste militaire un bon moment.

  • Speaker #0

    C'est peut-être l'élément que tu as mentionné depuis le début qui est le plus fort pour moi, parce que là, d'un coup, tu parles d'identité, pas seulement de fait, de travail, de mission ou d'argent, mais en fait, c'est une vraie identité. Et dans le concret, la façon dont ça se traduit dans le rapport à l'argent, c'est cette histoire de solde et de salaire, la différence principale. Est-ce qu'il y a autre chose ?

  • Speaker #1

    En termes de différence, ce sera la pension militaire. La pension militaire n'est pas une retraite. Très souvent, quand on discute avec d'anciens militaires, ils disent « moi je suis à la retraite, à 40 ans, je n'ai plus besoin de travailler » . Mais ce n'est pas une retraite dans le sens juridique du terme, où il est arrivé à 67 ans et il a ses compensations. La pension, du coup, vient récompenser. Ces années de service, c'est parce que tu as rendu service à la patrie que tu as une pension. Pour les militaires du rang, c'est 19 ans et demi. Pour certains officiers, ça va être 22. Pour les officiers vraiment de carrière, ça va être 27 et demi. On demande un temps de service pour avoir droit à cette pension. La pension est cumulable avec la retraite. Du coup, ce sont deux choses qui sont complètement différentes. C'est vraiment les deux spécificités en termes de revenus directs. C'est solde, pension, c'est pas salaire, retraite.

  • Speaker #0

    D'accord. Du coup, les jeunes que tu mentionnais tout à l'heure qui deviennent militaires à 18 ans, potentiellement, à 40 ans, ils peuvent arrêter et toucher une pension ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Dès lors que les annuités de service ont été remplies, on peut avoir différents types de pensions. On a les pensions à jouissance différée, les pensions à jouissance immédiate, suivant le temps où on a servi. En général, la jouissance différée, ça va être aux alentours de 54 ans. Donc, ils ont ces paliers, ces paliers sont conçus.

  • Speaker #0

    Après les 54 ans, tu fais quoi ? Les ministères reprennent un travail classique ? Ou est-ce qu'ils arrêtent vraiment de travailler ?

  • Speaker #1

    Je peux donner l'exemple d'un major. Le major s'est engagé à 18 ans, un major qu'on a eu il y a deux ans. Il s'est engagé à 18 ans, il est arrivé à 40 ans. Il a fait toutes ses années pour avoir sa pension. Et lui, ce qu'il voulait, c'était pouvoir travailler le bois, parce qu'il était passionné par ça. Donc il avait sa pension, sa pension qui était à peu près à 2000 euros. Il a dit, moi je vais me trouver à mi-temps dans une muniserie de champagne. Je vais aller faire des tonneaux pour le champagne à mi-temps. Et puis du coup, je vais pouvoir profiter de ma vie à 40 ans. Il a fait beaucoup de missions, il a vu beaucoup de choses, mais derrière il peut... On peut retrouver une certaine autonomie, en tout cas indépendance financière avec la pension. Beaucoup travaillent parce qu'il faut travailler, mais ils travaillent dans un domaine qui leur plaît. Ils ne sont pas forcément à la recherche d'un salaire beaucoup plus élevé. À prendre en compte, petite spécificité... Il me semble que si on rentre dans la fonction publique, là, il n'y a plus de pension parce qu'on continue à servir l'État, mais d'une manière différente. Ça, c'est savoir et ça, plus tard.

  • Speaker #0

    Du coup, ça pose la question de la préparation au départ aussi qui doit être faite. Mais avant, j'aimerais bien qu'on revienne un peu sur pendant le temps où on est en activité et qu'on touche sa solde tous les mois. On a un peu le stéréotype du militaire hyper... structurés, organisés, etc. Est-ce que ça va se refléter dans la façon dont ils gèrent ces finances ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas que les caractéristiques professionnelles du militaire se retrouvent dans sa gestion budgétaire. L'armée reste un reflet de la société. On a des gens de tous horizons, de toutes catégories sociales. Ça, ça va se retrouver dans la gestion financière. On va avoir des gens qui ont une très bonne éducation financière et vont gérer très bien leur argent. On a des gens qui n'ont aucune notion et donc vont se retrouver un peu démunis face à ça. Donc on va retrouver un peu tout le... spectre des comportements. On va retrouver des gens qui sont endettés. C'est très rare de trouver des gens qui sont en surendettement du fait de l'assurance de la solde et des charges qui sont faibles. Mais on peut retrouver des gens qui s'endettent. Ça, c'est le cas pour une petite partie. On peut retrouver des gens qui vivent à découvert. Ça, ça arrive aussi. Surtout quand on a un revenu qui est irrégulier. On peut se faire surprendre si on n'est pas attentif. Après, on va retrouver la grande majorité des Français. C'est ce côté très prudent, on va placer de l'argent. On place de l'argent, faire en sorte qu'on ne le perde pas, du livret A ou en tout cas on le laisse sur le compte courant. L'argent rentre et puis on le garde en cas où. Chez la jeune génération, on va retrouver un peu plus de notions peut-être d'enrichissement et de liberté financière. Ils comprennent que l'armée offre cette opportunité mais ils n'ont pas forcément toutes les clés pour la saisir. Mais on a pas mal de militaires qui essayent de voir s'il est possible d'avoir une activité complémentaire, faire de l'investissement immobilier. Certains vont peut-être se diriger vers des activités qui sont un peu plus à risque. et que l'on retrouve sur les réseaux type le trading, les crypto-actifs, tous ces éléments-là. Mais on a des militaires qui essayent de trouver cette possibilité-là pour faire quelque chose avec leur solde. Et après, on a ceux qui ont conscience qu'un conseiller financier, c'est bien. Donc on a quelques militaires qui sont accompagnés par des conseillers financiers et qui ont là, pour le coup, un vrai plan d'attaque pour gérer leur solde en même temps que leur carrière pour qu'une fois qu'ils auront leur pension, les revenus complémentaires qu'ils auront réussi à dégager ou leur capital. leur permet d'avoir le même niveau de vie, voire supérieur.

  • Speaker #0

    Tu parlais de la différence entre les Français lambda, je vais dire, et les militaires. Avec la différence quand même que quand tu as un salaire qui tombe tous les mois de la même façon, c'est beaucoup plus facile à gérer que quand d'un coup tu reçois 8000 euros de plus que ce que tu as l'habitude de toucher. Quand ça arrive la première fois, c'est quoi le sentiment que tu as ?

  • Speaker #1

    La première fois que ça arrive, c'est un sentiment de toute puissance. Se dire, ça y est, je suis riche. Je me souviens la première fois où j'ai 5 chiffres sur le solde, on se dit, ça y est, c'est bon, j'ai coché cette petite case, j'ai pu atteindre. Et donc on se dit, je peux dépenser. Il y a vraiment, je pense, cet appel à la dépense, à se dire, il n'y a pas de souci, de l'argent j'en ai. Alors qu'en fait, ça part très très vite. C'est là où il faut faire un peu attention. Je pense qu'il faut le regarder, il faut le prendre en photo, il faut en profiter. Et ensuite se poser, se dire, qu'est-ce que je fais de ça ? parce que ça peut partir très très vite. Ça, l'anecdote que j'ai au Mali, j'avais un petit arrêt de ma solde avec mes militaires. Et donc, quand les primes sont tombées, ils sont venus me voir en me demandant, « Mon lieutenant, vous avez touché combien ce mois-ci ? » Parce qu'ils savent que je touche un peu plus qu'eux. Du coup, je leur ai dit, « J'ai fait cinq chiffres, je ne suis pas trop mal. » Et en rigolant, un sergent m'a dit, « C'est l'argent que j'avais réussi à mettre de côté lors de ma première OPEX. » Et il m'a dit, « En six mois, j'ai tout dépensé. » Il m'a dit en 6 mois les 10 000 euros sont partis, je pensais être tranquille et en fait pas du tout. Il s'est acheté une moto, il s'est fait plaisir et ainsi de suite et il a dit... Tout a disparu en six mois. Il n'a pas eu le temps de finir l'année que toutes les primes avaient été dépensées.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est parce que tu veux un peu décompresser en rentrant de mission et quand tu vois cette somme énorme sur ton compte, si tu n'as pas fait de budget avec ta compagne, si tu n'as pas vu un conseiller, tu te dis, OK, allez, on se fait plaisir ?

  • Speaker #1

    Il y a ça et je pense que c'est important de le faire. L'argent que l'on va toucher au niveau des primes, ce n'est pas juste de l'argent en plus. Il y a quand même du temps qui a été passé, il y a de la disponibilité que l'on a donnée. et il faut pouvoir utiliser cet argent entre guillemets peut-être pour rattraper le temps en tout cas pour compenser toute la difficulté qu'on a pu rencontrer il faut pouvoir le budgétiser, pouvoir se dire 10%, 20%, peut-être 50% ça va dépendre de chacun, mais pouvoir se fixer un cap, parce que sinon ça va partir très très vite mais oui, c'est important de pouvoir se payer des vacances en famille se payer des vacances tout seul, se faire plaisir c'est-à-dire que j'ai pas passé 4 mois par 50°C dans le désert pour rentrer et me remettre à manger des pâtes tous les soirs Merci. Il y a quand même un petit peu d'auto-récompense à mettre en place. pour pouvoir continuer et mieux vivre, je pense, le retour en France. Ça, c'est important.

  • Speaker #0

    Si on écoute cet épisode pour la première fois, et en fait, on se rend compte qu'on a été dans cette façon de fonctionner, où à chaque fois qu'on en touche la prime, et ça, ça s'applique pour les personnes qui sont militaires et les personnes qui ne sont pas militaires, mais qui écoutent cet épisode aujourd'hui, de se dire, ah tiens, je viens de toucher un super bonus, cumulé sur l'année, j'ai fait peut-être 30 000 euros, cumulé sur l'année parce qu'on est militaire ou parce qu'on est dans le privé, on l'a touché en une fois. et qu'on a toujours l'habitude de faire que du fun avec des voyages, acheter une nouvelle voiture, une moto, etc. Et qu'on se rend compte en écoutant cet épisode qu'il faut peut-être évoluer dans notre approche de ce fameux bonus. Comment tu conseilles d'approcher cette question ?

  • Speaker #1

    Il y a le cas très spécifique des missions longues des OPEX. Sur les OPEX, il faut pouvoir se dire, mes primes OPEX, parce qu'on a la ligne qui est inscrite sur la solde, combien on va toucher, pouvoir se dire, je mets X pourcentage pour me faire plaisir, pour moi. et je mets X% pour des projets. X% pour la famille, si on a une structure familiale. Comme ça, une fois que c'est posé, en rentrant en France, on sait directement ce qu'on a de disponible. Pour le reste des primes, c'est le positionnement que je vais avoir, c'est de pouvoir dire, aux militaires, vous avez donc deux éléments dans votre solde. Vous avez votre solde de base, qui tombe tous les mois et qui ne bouge pas. Vous avez vos primes. Vous allez vivre avec votre solde. Potentiellement, vous allez... emprunter avec votre solde, votre capacité de crédit. On va aller la chercher sur votre solde de base. Tout ce qui va être loisir ou investissement, ça va être pris sur les primes. Et là, c'est pareil, on remet un pourcentage en place. Comment est-ce qu'on se travaille ? Est-ce qu'on travaille sur du 50-50 ? 50% de mes primes, c'est fait pour me faire plaisir. 50% c'est fait pour investir. Est-ce qu'on a une vision plus long terme ? Et on se dit, l'armée, c'est un moment de ma vie qui me permet de me positionner et d'avoir un capital pour le reste de ma vie, donc 100% de mes primes. se sont placés. Et si on a une famille, comme c'est du temps qu'on passe sous la famille, est-ce qu'on met une partie de cet argent-là pour rattraper du temps, pour passer des vacances ensemble, aller au parc d'attractions, des restaurants ? Tous ces éléments-là qui permettent de se retrouver après les temps.

  • Speaker #0

    Tous les temps où ils sont séparés, que tu as mentionné tout à l'heure, c'est intéressant. Il y a quand même deux choses principales, de se dire, ma solde, je vais vivre avec, et si je veux faire un investissement immobilier, ce sera là-dessus que je vais pouvoir calculer. Ma capacité à emprunt. Et la deuxième chose, c'est de se dire tout ce qui est fun et investissement, il faudra le prendre sur les primes. Et donc, du coup, peut-être le faire en fonction des objectifs que tu vas définir. Est-ce que c'est des objectifs de fin de carrière de militaire ou est-ce que tu conseilles de prendre des objectifs peut-être intermédiaires ou même sur un temps encore plus long ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faut pouvoir voir les deux. Il faut pouvoir voir l'après-militaire. qu'est-ce que l'on va faire ? Et même dans l'après-militaire, il y a les évolutions, les grandes évolutions qu'on peut rencontrer. Un militaire, quand il rentre, il a 18 ans, on va prendre le cas d'un militaire qui ne rentre qu'à 18 ans, il va vivre au régiment, donc dans la caserne, il n'a pas encore de famille. À un moment, il va peut-être vouloir avoir son chez-soi, donc il va y avoir les loyers à prendre en compte, qui vont arriver en termes de charges. Ensuite, quand il va avoir une famille, il aura aussi ses dépensables à prendre en compte, le planifier, C'est toujours difficile de voir quelqu'un qui quitte le foyer parental en lui disant écoute, dans quelques années, ce sera toi le parent. Il faut déjà commencer à y réfléchir. Ils n'ont pas du tout la tête à ça. Mais il faut quand même, au moins dire à un moment, ça va arriver. Il y a la question de l'après, de l'après militaire. À quel moment je vais quitter l'armée ? Est-ce que je vais quitter après 5 ans ? Est-ce que je vais quitter après 10 ans ? Est-ce que je vais quitter lors de ma pension ? Ça, ça n'a pas les mêmes répercussions en termes de retour sur la vie civile et le marché de l'emploi. Une personne qui quitte après 5 ans, il faut qu'elle retrouve un travail et qu'elle travaille normalement. Une personne qui t'a pris 10 ans, elle va avoir des primes supplémentaires de départ, elle va avoir un peu d'argent de côté, mais elle va aussi avoir besoin de se remettre à travailler. La pension, elle, va libérer de l'obligation du travail, parce qu'il y a déjà un revenu qui va rentrer. Donc il faut pouvoir aussi se projeter sur sa carrière, il faut réussir tout englober et c'est difficile, on a beaucoup de difficultés à se projeter sur des temps aussi longs. Après, en termes d'objectifs, je pense qu'il faut commencer simple, c'est se dire... Que veux-tu faire avec ton argent ? Est-ce que tu veux chercher de la rentabilité ou est-ce que tu veux épargner pour plus tard ? Et là, répartir sur les solutions qui sont conformes. Si tu veux investir, suivant ton profil de risque, on définit une quantité d'argent tous les mois à placer et on va le placer. Pour l'épargne, ce sera pareil. Rester sur ses éloignements.

  • Speaker #0

    Tu dis que c'est difficile parfois de se projeter sur le temps long. Comment tu fais quand tu discutes avec les militaires pour les aider à débloquer ça ?

  • Speaker #1

    Le meilleur levier, ça va être l'exemple. Exemple type du majeur qui a 40 ans part... et dit que j'ai plus besoin de travailler pour vivre, là c'est le levier de la liberté financière, ça parle à tout le monde, et beaucoup de gens se disent j'aimerais bien être dans cette situation

  • Speaker #0

    En fait, dans sa situation, tu peux l'être, parce que tu as 18 ans aujourd'hui, et 40 ans, tu vas les avoir, l'armée sera toujours là à tes 40 ans, donc c'est quelque chose qui est possible de faire. Mais est-ce que tu vas supporter les spécificités de la vie militaire ? Ça, c'est la question. Bon, le majeur 40 ans, c'est une génération qui est différente, on retrouve ça aussi dans la vie civile, mais les gens changent très souvent de métier, on a du mal à se projeter longtemps sur certaines activités. L'armée n'y échappe pas. C'est donner des exemples. C'est-à-dire, regarde, moi aujourd'hui, j'ai 5, 10, 15, 20 ans de service. voilà dans quelle situation financière je suis. Je sais que pour plus tard, je n'aurai pas de soucis à me faire. Je sais que je suis propriétaire, je sais que j'ai fait plusieurs investissements immobiliers, je sais que j'ai X euros sur mon compte. L'exemple permet de se projeter parce que, au final, on est lui dans le futur. S'il suit la même carrière que l'on a, il va avoir les mêmes revenus, les mêmes éléments. Et donc, c'est quelque chose qui est atteignable. Je pense que la grande force, c'est qu'on peut vraiment s'identifier à nos aînés, là où dans le civil, pour aller trouver la personne qui a exactement le même profil de carrière, de vie, et ainsi de suite, c'est déjà un peu plus difficile.

  • Speaker #1

    C'est peut-être difficile de se projeter à 20 ans, mais quand tu entres dans l'armée, est-ce que tu signes pour un nom d'année qui est déjà défini ? Est-ce que du coup, tu peux déjà, comme première étape, te projeter sur ces premières années ?

  • Speaker #0

    Oui, l'armée propose des contrats pour les militaires durant ces 3, 5, 8 ans. 2, 3, 5, 8 ans. Ça va dépendre des résultats lors du passage en centre de sélection et de recrutement. Là-dessus, on sait qu'on a déjà un premier contrat à faire. Ensuite, pour les militaires du Rhin, lorsqu'on en arrive à terme du contrat, on a des propositions de re-signature. Et là aussi, on sait combien d'années on vient mettre dessus. Pour les sous-officiers, c'est pareil. C'est d'abord du contrat et ensuite, ils peuvent passer de carrière. Là, on va dire qu'ils passent en CDI et ils peuvent continuer tant qu'ils n'atteignent pas la limite d'âge de leur grade. Pour les officiers, on a aussi les contractuels et ceux qui sont de carrière. Ceux qui sont de carrière, même fonctionnement, tant qu'ils n'ont pas atteint la limite d'âge de leur grade, ils peuvent continuer dans l'institution. Pour les contrats actuels, c'est des contrats de 7 ans, renouvelables deux fois pour aller chercher les 22 ans. C'était 7, 7, 14 et je pensais ça, 7, 7, 14. On avait un ancien format où c'était 10, 5, 5. Là, on a basculé sur du 7, 7 et un nouveau 7 pour pouvoir parfaire le temps nécessaire pour la pension. Donc, on a de la visibilité sur le contrat.

  • Speaker #1

    Et tout ça, ça donne quand même boniser des spécificités, des contrats. des militaires et puis aussi du coup de ce que tu vas pouvoir faire en fonction de la visibilité que tu as sur tes objectifs et ce que tu veux vraiment atteindre. J'aimerais bien que tu m'expliques un peu ce qu'est-ce qui se passe quand il y a un souci. Parce que ce n'est pas un métier classique, j'imagine, qu'il y a aussi quand même des personnes qui ont des souffrances dans ce métier et qui à un moment doivent arrêter. Comment ça se passe pour eux dans leur carrière de militaire et du coup, financièrement, l'impact que ça va avoir ?

  • Speaker #0

    L'armée a conscience de ses problèmes et on a... On a deux entités qui permettent de pallier ou d'aider nos militaires dans cette situation-là. Le premier, c'est la prévoyance. L'armée a l'obligation de faire rentrer des mutuelles dans les régiments pour suivre les militaires. On a donc du coup une mutuelle qui est spécifique aux militaires et elle fait très bien son travail, que ce soit en termes d'incapacité de travail, en cas d'arrêt suite à des problèmes physiques ou psychiques. Quand on est en mission... Ils proposent des contrats spécifiques aux militaires comme le rapatriement en cas de décès d'un proche ou naissance d'un enfant, vraiment spécifique. Si on doit être rapatrié d'une mission parce qu'on est blessé, ils peuvent prendre en compte la perte des primes. Là-dessus, on a quand même pas mal de contrats prévoyants qui permettent de protéger le militaire là-dessus. À côté de ça, dans les régiments, on a aussi les bureaux environnement humain et on a des assistants sociaux. qui peuvent venir aider quand on est en difficulté, avec différentes aides. Par exemple, on prend le conjoint. Si le militaire est en mission et que le conjoint ou la conjointe a besoin d'un artisan pour une réparation parce que le chauffe-eau est tombé en panne, des éléments comme ça, il ne peut qu'avoir des aides vraiment très spécifiques sur cette situation-là. Les déménagements aussi, par exemple, sont pris en compte. Quand les militaires sont mutés, l'armée prend en charge une partie du déménagement pour ne pas que ça devienne une charge pour les personnes. Donc il y a vraiment déjà ces deux. Ces deux outils qui sont à disposition du militaire, qui lui permettent d'être plutôt bien protégé sur les risques. Après, le problème que l'on rencontre chez les militaires, ça va plus être au niveau du psychique. Le militaire a une particularité, c'est qu'il ne se plaint pas. Il dit oui à tout et il fait autant qu'il peut. Sur l'échelle du burn-out, des études ont été faites. Ils se sont rendus compte que dans les métiers de la défense, donc police, gendarme, militaire, le militaire va commencer à lever la main en disant là ça ne va pas, quand il a déjà dépassé le stade du burn-out. on a une capacité à tenir le burn-out un peu plus longtemps que dans le civil. Parce que c'est notre condition et c'est ce qu'on nous demande de faire quand on est au combat. Et donc très souvent, quand le militaire lève la main, il y a besoin de dispositifs vraiment très forts, parce que là, on est vraiment dans un stade qui demande un vrai suivi. On n'est pas sur un petit bord d'aout ou un rabot de passagers. Quand le militaire se plaint, c'est que ça devient vraiment difficile pour lui.

  • Speaker #1

    Avec toutes les conséquences qu'on peut imaginer sur le temps pour retrouver une vie stable, plus proche de la normalité, après qu'on ait traversé une période comme ça, et des difficultés que ça va avoir sur les aspects, pas seulement professionnels, mais aussi personnels.

  • Speaker #0

    Il y a autre chose, là c'est ce qu'on ne souhaite à personne, mais si malheureusement le militaire doit venir à mourir en service, ça peut arriver parce que mission, parce que combat, ça peut arriver aussi parce qu'accident. Ça c'est des choses à prendre en compte, c'est des choses qui ne sont pas forcément naturelles, c'est difficile à quelqu'un qui a... 30 ans de lui dire écoute il faut que tu fasses ton testament si demain tu viens à ne pas rentrer de mission. Je pense que c'est quelque chose de nécessaire parce que c'est très difficile d'avoir à gérer ces questions quand on est en période de deuil. Il faut aller vite avec l'état quand il y a malheureusement des héritages à prendre en compte. Ça c'est des choses qu'il faut pouvoir aborder, pouvoir poser calmement, pouvoir le prendre en compte et c'est pas naturel, c'est pas dans l'ordre des choses de demander à quelqu'un qui a 30 ans, prépare toi à mourir au cas où.

  • Speaker #1

    Surtout si on a une famille, qu'on a déjà un conjoint, des enfants, etc. C'est vraiment un sujet à aborder pour tout le monde. Mais encore plus quand on a un métier à risque, où potentiellement on part et on ne revient pas. Je te remercie d'avoir mentionné ce point qui n'est pas forcément facile à aborder, mais qui est important à noter pour toutes les personnes qui écoutent aujourd'hui cet épisode. Pour ceux qui ne sont pas militaires, J'aimerais bien que tu nous dises un peu les catégories de militaires qui existent.

  • Speaker #0

    Dans le cas des départs en mission et de se retrouver à l'extérieur, on va retrouver vraiment trois grandes catégories. La première, ce sont les militaires qui vont être détachés. Alors là, il y a trois possibilités. Soit on est détaché auprès d'une autre armée, soit une armée européenne ou une armée étrangère. Par exemple, au Liban, on a un lieutenant-colonel qui est officier de lésion à l'école des officiers du Liban, de Beyrouth. Lui, il est affecté à ce poste pour 2 à 3 ans. En termes de revenus, il est toujours payé par l'armée, il est toujours soldé par l'armée. Il a en plus des primes d'expatriation et de vie à l'étranger. C'est ce qui se passe aussi si on a des postes au niveau OTAN. Quand des officiers ou des sous-officiers sont détachés auprès de l'OTAN, c'est le même fonctionnement. On considère qu'ils sont détachés auprès d'entités étrangères. Ils sont toujours soldés par la France, mais ils ont des primes particulières. Là-dessus, il y a très peu de risques. Ça reste, d'une part, il y a une question de liaison et d'influence française auprès de ces institutions. Et il y a du travail classique. Il n'y a pas de risques qui sont pris sur ces détachés. La deuxième catégorie, ce sont les séjours spécifiques aux troupes de marine. On a des bases permanentes. Et ces bases, il faut pouvoir les armer avec des soldats. Là, ce sont ce qu'on appelle des séjours de deux ou trois ans. On peut partir avec la famille. pour ces séjours. La famille peut suivre. Et là, c'est pareil, c'est de la vie, comme en France, mais à l'étranger. On a aussi des primes d'expatriation spécifiques à l'étranger. Mais c'est un cadre de mission où les risques sont assez faibles, hors grosse crise dans le pays d'accueil. Et enfin, la troisième partie, ce sont toutes les missions extérieures, les missions de courte durée, les MCD. ou les opérations extérieures, les OPEX. On a eu toute une décennie où c'était surtout l'Afrique, le Sahel, avec la mission Barkhane. Aujourd'hui, vu le contexte actuel, on redirige tous les forces sur l'Europe de l'Est, avec les pays baltes, la Roumanie. Tant qu'on n'est pas en guerre avec la Russie, il n'y a pas de risque à avoir. Pour l'instant, on croise les doigts sur cette situation. Non, aujourd'hui, nos militaires, il n'y a plus de théâtre chaud. On n'est plus en train de faire la guerre. On est parti du Mali, on est parti de Côte d'Ivoire, on est parti là où on avait vraiment du conflit. La question, c'est de voir ce qui va arriver après. Ces missions, c'est quatre mois et c'est tout le militaire qui peut être appelé à partir sur ces missions.

  • Speaker #1

    Ça donne une bonne idée des configurations dans lesquelles les militaires peuvent être amenés à partir à l'étranger. Maintenant, pour toutes ces trois grandes configurations, c'est déjà de parler tout à l'heure de la façon dont il faut vraiment considérer... les primes. Est-ce qu'il y a d'autres choses que tu voudrais mentionner sur comment je passe à l'action ?

  • Speaker #0

    Si on a d'autres conseils vraiment spécifiques, si, il y a. Dans le conseil financier, il y a quatre leviers sur lesquels on travaille. On travaille sur l'épargne et le compte de sécurité. On va travailler sur l'investissement du capital financier. On travaille sur l'immobilier et on travaille sur la fiscalité. Dans la fiscalité, on va rentrer tout ce qui est transmission à l'étage. Le militaire, dans la fiscalité, il y a juste la question de l'héritage, mais c'est surtout pour les clauses, dans le cas où il part sur une mission à risque. Mais sinon, fiscalité, il n'y a pas grand-chose à faire. Épargne, investissement, immobilier. pour l'immobilier se poser la question qu'est ce que je vais faire est ce que Je sais où je veux habiter et dans ce cas-là, on va se diriger sur de la résidence principale. Est-ce que je veux plutôt avoir des revenus complémentaires et partir sur l'investissement locatif ou est-ce que je veux juste profiter de ma capacité de crédit et donc dans ce cas-là, peut-être partir sur des sociétés civiles de placement immobilier, prendre des crédits sur de la SCPI ? Ça, c'est l'immobilier, il faut pouvoir l'identifier. C'est difficile quand on est jeune de savoir exactement où, mais c'est dommage de passer à côté de la capacité d'endettement que l'on peut avoir. Du coup, dans l'ordre. Ensuite, il y a les investissements. Est-ce qu'on a un profil risqué ou un profil qui n'est pas risqué ? Est-ce qu'on va plutôt partir sur une assurance vif ou euro ? Est-ce qu'on part sur peut-être des indices, des ETF ? Est-ce qu'on va aller chercher des actions boursières ? Est-ce qu'on va sur des cryptoactifs aussi ? Ça reste un actif qui intéresse cette partie de la population. Et concernant l'épargne, c'est surtout le compte de sécurité. Comment est-ce qu'on va gabariser le compte de sécurité ? Dans le civil, on conseille peut-être entre 2 et 6 mois de charge ou de salaire. Ça va dépendre un peu de si on est libéral, si on a un salaire CDI. Pour un militaire, on peut réduire ce compte de sécurité parce qu'on est pris en charge. Même s'il y a une guerre, le militaire aura toujours du travail. Donc on peut vraiment partir sur un compte de sécurité à minima pour pallier la panne de voiture, la panne de téléphone, ces éléments-là. Et ensuite, derrière, laisser le reste pour l'investissement. Mais ça, ce sont vraiment les trois grands piliers sur lesquels on va travailler pour gérer le budget. Modulo la question de la transmission s'il y a des missions à risque.

  • Speaker #1

    Si je me dis que j'ai besoin d'aide pour regarder toutes les options que tu mentionnes aujourd'hui, est-ce qu'un conseiller en gestion de patrimoine classique, c'est la bonne personne avec qui discuter de sa situation qui est quand même très particulière ?

  • Speaker #0

    En théorie, oui, un conseiller classique. peut pouvoir faire le travail parce que quand on est conseiller financier, on doit connaître son client, on doit connaître la personne avec qui on travaille et pouvoir faire des préconisations qui sont conformes avec les objectifs. Cependant, de grosse limite, la première, un conseiller financier a l'habitude de travailler avec une population qui est un peu plus mature. L'âge moyen de constitution du patrimoine des Français, c'est 40-45 ans. En général, on a déjà une famille, on se projette sur le long terme, on n'a pas les mêmes attentes. Donc forcément, le conseiller financier n'a pas les mêmes réflexes, n'a pas les mêmes habitudes de conseil. Là, on va parler de son population qui est beaucoup plus... beaucoup plus jeune, qui n'a pas du tout le même rapport au risque. Donc il va y avoir peut-être ce grand écart à faire pour lui, qui ne va pas forcément être naturel. Ça, c'est le premier point. Le deuxième point sur du conseiller classique, c'est qu'il y a peut-être beaucoup d'éducation à faire sur les éléments de base. Là où un civil vient voir un conseiller financier, c'est qu'il a déjà quelques notions. Déjà, il sait qu'un conseiller financier, ça existe et il sait quoi attendre. Donc on a tout un travail d'explication qui n'est pas à faire. Pour le militaire, il y a beaucoup de pédagogie à apporter. Est-ce qu'on a toutes les clés pour le faire quand on est conseiller classique ? Je ne pense pas. On a les connaissances. Après, vulgariser ces connaissances pour les faire comprendre à une population, c'est autre chose. Et après, je pense que la réciproque est vraie aussi. Je pense que le militaire n'est pas adapté au conseiller financier classique parce que le conseiller financier a une limite de clientèle. Il peut gérer entre 130 et 150 clients. Il est rémunéré sur le patrimoine qu'il va gérer. Si le militaire... a de vrais besoins sur la gestion de son budget, sur les revenus qui sont très fluctuants. Il n'a par contre pas encore de patrimoine à gérer. Le conseiller financier va passer autant de temps sur un militaire, voire plus pour comprendre toutes les spécificités, qu'une personne qui a déjà un gros patrimoine. Et forcément, lui, en termes de rentabilité, c'est plus intéressant de travailler avec quelqu'un qui a du patrimoine qu'avec une personne qui a beaucoup de revenus, mais qui n'en a pas. financièrement et militaire n'est pas rentable pour un conseiller financier classique. Ça, c'est vraiment pour la partie conseil financier. Ensuite, on a des fintechs qui, aujourd'hui, se développent. On a Mon Petit Placement, on peut avoir Uomony, on peut avoir Nalo, mais là aussi, pas forcément adaptés aux militaires, parce que c'est une solution qui propose de tout digitaliser, pas de contact direct avec le conseiller, et ça s'adresse à une population qui, là aussi, est déjà éduquée financièrement. Ils comprennent les besoins qu'ils ont. Ils ont une idée des solutions qu'ils veulent venir chercher. Une personne qui n'a pas les connaissances suffisantes ne pourra pas être suivie par... par ce type de plateforme. C'est pour ça que ce n'est pas forcément adapté pour un militaire. Il y a vraiment besoin d'une réponse spécifique. Cette idée-là, plein de gens ont eu, faire du conseil pour les militaires, mais actuellement, on n'a pas encore trouvé de solution rentable pour le faire et c'est pour ça qu'on n'a pas de conseiller qui arrive à faire du 100% militaire, notamment un militaire durant un jeune sous-officier.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on revient encore à cette question de variation des primes ? Tu sais, parce que du coup... tes placements d'investissement ne sont pas aussi réguliers que ce que va demander une plateforme digitale ou un conseiller qui va te dire qu'il faut mettre 2000 euros par mois tous les mois, alors que finalement, toi, ce mois-ci, tu peux mettre 500, et le mois prochain, tu pourras mettre 5000.

  • Speaker #0

    C'est ce qui se passe notamment pour les fintechs de placement. Ils demandent une mensualité minimum tous les mois. Et ça, c'est à prendre en compte. Si on a un passage où on n'a pas de mission, Si ça arrive et qu'on a la solde de base qui est aux alentours de 1 600 euros, ça peut commencer à peser sur le budget. Là-dessus, il faut pouvoir faire du sur-mesure. Il faut vraiment pouvoir faire du sur-mesure pour le militaire. C'est vraiment une catégorie à part, avec des besoins spécifiques, avec une approche spécifique, avec un relationnel spécifique. Et ça demande justement d'être spécialisé là-dedans.

  • Speaker #1

    Tu as parlé de toutes ces spécificités, de l'identité du militaire jusqu'à des contraintes familiales. des différences de primes, des missions, et du coup, potentiellement, psychologiquement, la façon dont on va gérer ça. Et en fait, ça donne vraiment une bonne idée de pourquoi ce n'est pas si facile, dans les deux sens, que ce soit du militaire de parler à un civil, ou du civil à parler au militaire, quand on va parler de ses objectifs de vie, parce qu'on n'a pas forcément cette compréhension, ou bien, du point de vue du conseiller, de toutes les spécificités dont tu as parlé aujourd'hui. ou bien du point de vue du militaire, l'éducation financière, pouvoir discuter avec son conseiller. Demain, je suis militaire, je rencontre un conseiller. Quels sont les signaux, les questions à poser pour me rencontrer rapidement si cette personne a déjà une compréhension de ma situation ? Ou les red flags, tu vois ? Tout de suite se rendre compte que ce n'est pas la bonne personne avec qui je dois travailler.

  • Speaker #0

    Je pense que le plus gros red flag est de bien comprendre que pour un militaire, un euro, ce n'est pas un euro. Un euro qu'on va toucher sur sa solde quand on est en France. Ce n'est pas l'euro qu'on va toucher lorsque l'on rentre du Mali, lorsque l'on rentre d'Afghanistan. Il n'y a pas du tout la même approche sensible par rapport à l'argent. Ça, c'est vraiment quelque chose à prendre en compte. C'est qu'il y a cette dimension sensible de l'argent qu'on n'entend pas forcément lorsqu'on parle d'argent, lorsqu'on écoute peut-être des influenceurs ou des conseillers. Un euro, c'est un euro, parce que 100 euros à 10%, c'est 10 euros. Et vous allez gagner vos 100 euros en les trouvant par terre ou en travaillant. C'est la même rentabilité. On a ce côté sensible à prendre en compte. C'est pas du tout la même chose. Pas du tout... La même approche dans la dépense. Après, on peut lui poser, si on lui pose peut-être deux questions piège, voir s'il comprend vraiment notre positionnement. Le premier, si on est militaire, on peut demander au conseiller financier qu'est-ce que je dois faire de mon salaire. Normalement, si le conseiller est sensibilisé, soit il va corriger la personne en disant tu veux parler de ta solde, soit il va demander est-ce que tu as une activité à côté de l'armée. Parce que du coup, on va dire salaire, c'est pas normal que tu aies un salaire à côté de ta solde. Et le deuxième point, je pense, est de demander le rapport au risque. Quelle est peut-être la décision la plus risquée qu'on peut faire en termes financiers quand on est militaire ? Là, c'est une approche qui est un peu plus globale. Mais le militaire a déjà un métier qui est très risqué. Là, le risque financier, c'est que de l'argent, entre guillemets. Si on perd que de l'argent, ce n'est pas très, très grave. Et donc, du coup, il faut pouvoir mettre ça en perspective et dire aux militaires, je pense que le plus gros risque pour toi, c'est ton... coup d'opportunité vis-à-vis de l'immobilisme, le fait de rien faire. T'as de l'argent, t'as une très grande capacité, tu as un potentiel qui est énorme parce que tu vas investir beaucoup plus tôt que la majeure partie des Français. Tu peux investir à 20 ans, là où les Français investissent à 45 ans. Tu peux investir comme la catégorie des Français, des 10% des Français les plus riches. Un militaire qui place toutes ses primes, ça peut être entre 500, 1000, des fois peut-être 1500 euros par mois qui sont placés. Et ça, c'est qu'une infime partie de la population française qui peut le faire. Donc, il a l'âge, il a la capacité pour se faire un patrimoine qui va lui servir toute sa vie, encore plus s'il profite des intérêts composés. Et le plus gros risque, c'est de passer à côté cette opportunité, vraiment pour lui. On peut parler de crypto, on peut parler d'action, on peut parler de bourse, mais derrière, le rapport au risque est quand même différent parce que lui risque sa vie, là où sur des placements, on risque que de l'argent. Il y a cette approche sensible et normalement, il devrait pouvoir sentir cette Ausha en cas de question.

  • Speaker #1

    Bon, petit disclaimer, je connais Adrien depuis presque deux ans. On était au CNAM ensemble à faire un master en gestion de patrimoine. Et en fait, je le dis maintenant. Parce que la passion avec laquelle tu m'avais parlé de ça, quand on s'est rencontré, des enjeux de la gestion de patrimoine pour les militaires, je la retrouve encore aujourd'hui, deux ans plus tard. Tu vas développer une solution qui est dédiée aux militaires. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu comment ça marche et quel est l'objectif ?

  • Speaker #0

    Je crée une société de conseil financier, Warren Conseil Financier, c'est le nom de la société, pour pouvoir apporter ce conseil à... Tous les militaires. Alors quand j'entends tous les militaires, c'est surtout militaires du rang, jeunes sous-officiers, parce que c'est une population, on a vu, qui est délaissée. Si je devais bien bien structurer la chose, il y a trois services qui sont donnés. Le premier, par rapport aux bénéficiaires directs du conseil financier, on va retrouver les militaires en tant que tels. Nous, ce qu'on propose aux militaires, c'est que si on les suit dès leur signature de contrat, on se fixe comme objectif financier d'avoir, au bout de 8 ans, entre 25 et 50 000 euros. financière et l'accès à la propriété immobilière. Les calculs sont très simples. Un militaire, c'est 6 000 euros de prime à l'année. 6 x 8, 48 000 euros. La capacité de crédit sur une solde à 1 500 euros, on n'est pas loin de ce qui se fait dans le civil. Donc c'est possible, c'est faisable, mais il faut le bon accompagnement. Ça, c'est vraiment les bénéficiaires directs, c'est le service principal, c'est là où tout l'effort est mis. C'est comment proposer ce conseil de qualité pour les militaires. Si j'arrive à mettre... un conseiller financier dans chaque régiment, on pourra atteindre cet objectif financier.

  • Speaker #1

    Tu imagines aujourd'hui un conseiller financier dans chaque régiment ? Est-ce que ça sera un ancien militaire qui sera formé et qui, du coup, n'aura pas besoin d'éducation pour comprendre les spécificités des militaires ? Ou tu imagines quelqu'un du civil qui, du coup, se reconvertirait pour travailler avec les militaires ?

  • Speaker #0

    Ma première approche, c'est du militaire qui se reconvertit. On a nos mutuels qui recrutent. militaire reconversion pour devenir référent mutualiste dans les régiments. Je veux prendre le même modèle, c'est dire aux militaires, si tu es intéressé par les questions financières, que tu cherches une reconversion dans ce domaine et que tu souhaites garder ton lien avec l'institution, on te forme en tant que conseiller financier et tu peux venir faire du conseil dans ton régiment. Parce que justement, il y a toute cette culture qui n'est pas à faire. Il y a la connaissance du métier et c'est tout autant d'éléments qui sont importants pour être pertinents. Il ne faut pas que le conseiller financier soit quelqu'un d'extérieur, il faut que ce soit un père, un père PIRS. Il faut qu'il fasse partie des rangs pour qu'on soit sur la même longue-garde, sur la même compréhension. Ça, c'est une possibilité et donc ça peut intéresser et je pense que ça intéressera certaines personnes.

  • Speaker #1

    Et d'un point de vue d'éducation financière ?

  • Speaker #0

    C'est ça. Ce qu'il faut comprendre, c'est que dans notre mission militaire, on a un rôle de formation, d'éducation envers nos subordonnés. Donc il y a tout l'aspect métier, on les forme au métier, mais on les forme aussi dans la vie de tous les jours. C'est ce qu'on a appelé le rôle social. Le rôle social de l'officier en particulier, parce que je suis officier, mais ce rôle social se retrouve à tous les échelons de commandement. On éduque, on continue à éduquer nos subordonnés, notamment sur la question financière. Le problème, c'est qu'on fait ça avec nos armes, avec nos connaissances. On essaye d'inculquer ce que l'on sait, mais on ne sait pas tout, parce que forcément, ce n'est pas notre spécialité. Moi, le but derrière, c'est de pouvoir proposer des fiches de séance, les fiches de séance, c'est un outil particulier pour faire des instructions à l'armée, sur les questions financières propres aux militaires. Comment déclarer ses impôts ? Comment lire son bulletin de solde ? Comment gérer ses primes ? Comment est-ce qu'on prend en compte la pension ? Quelles sont toutes les aides dont peut bénéficier le militaire ? Toutes ces questions. Comme ça, si un chef en situation de responsabilité veut faire des interventions auprès de ses soldats, il sait qu'il a tous les supports nécessaires. supports qui sont confirmés par un conseiller agréé qui ne va pas dire n'importe quoi à ses troupes. Le but, c'est de pouvoir les former là-dessus. Derrière la pédagogie financière, là, ça a été mon travail personnel durant mon passage au CNAM, c'est la mémoire. J'essaie de structurer toute la pédagogie financière. Un schéma simple qui permet de comprendre comment on gagne, comment on perd de l'argent, comment on s'enrichit et comment on peut devenir libre financièrement. Autour de ce schéma-là, j'ai articulé six grandes compétences que sont comprendre l'argent, générer de l'argent, investir, consommer, gérer son argent et protéger son argent. Et on se sert de cette méthode-là pour faire d'une part de la pédagogie financière, mais aussi pour expliquer quelles sont les décisions ou les préconisations que l'on fait lors du conseil. Donc ça, on arrive à structurer bien le propos, on peut s'orienter, mais on peut structurer notre pensée pour rattacher toutes les notions. Il y en a beaucoup dans le monde de la finance lorsqu'on a du conseil. Et ça, c'est vraiment le deuxième, c'est vraiment mettre une pédagogie adaptée à une population, et moi, dans le cas qui m'intéresse, les militaires. Ça, c'est vraiment les bénéficiaires directs.

  • Speaker #1

    Et donc une mission double auprès des militaires, c'est d'éduquer et de conseiller.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et en fait, on retrouve un peu ce qu'on fait en tant que militaire, mais à l'échelon vraiment de la finance. Et ensuite, notre bénéficiaire, cette fois-ci, c'est un bénéficiaire indirect, c'est l'institution, c'est vraiment l'armée. Aujourd'hui, il faut comprendre que l'armée a du mal à recruter et fidéliser ses soldats. Et la conviction que j'ai, c'est que si on arrive à stabiliser un militaire sur sa situation financière, Si on arrive à lui faire comprendre qu'il y a une très grande opportunité à être dans l'armée, plutôt que de se projeter sur des contrats de 4-5 ans, il irait peut-être chercher l'étape supplémentaire qui est celle de 8-10 ans. Ça, ça nous permet de garder un peu plus de soldats et donc de faire face à ce problème qui est quand même un problème qui touche toutes les armées européennes aujourd'hui. On est conscient que ce n'est pas la solution miracle. L'argent ne résout pas tout. Le militaire français n'est pas un mercenaire. Il ne se bat pas pour l'argent, il se bat par patriotisme, il se bat parce qu'il a des valeurs. Mais l'argent peut être un argument. Quand on quitte l'armée, on quitte l'armée pour des raisons vraiment de sens de la mission, au projet de vie. Donc là, on peut mettre tout l'argent que l'on veut, le militaire, ça ne va pas le faire changer d'avis. Par contre, celui qui hésite, qui se pose des questions, peut-être que l'argument financier sera le poids qui fera pencher la balance du côté de la fidélisation. Pareil, le militaire qui a acheté sa résidence principale dans la garnison, qui se rend compte qu'il a toute l'assise financière nécessaire pour pouvoir reconstruire sa famille, va se dire finalement, la deuxième partie de carrière, je ne la fais pas dans les forces combattantes, mais dans d'autres unités, et je continue dans l'armée. Tout le but est de permettre d'avoir un levier supplémentaire pour fidéliser. Cette inspiration-là, elle vient de ce que faisaient les légionnaires romains, enfin l'Empire romain. L'Empire romain proposait à ces légionnaires qui avaient fait 20 ans de service, des terres. les aguerres publicus sont les terres qui ont été conquises sur les territoires annexés. Actuellement, au niveau de l'armée, ça existe, c'est la pension. Fais 20 ans de service, derrière, tu as ta pension. Mais c'est compliqué de dire à un militaire qui a 20 ans, redonne tout ton temps de vie au niveau de l'armée et tu auras derrière quelque chose. Là, le but, c'est de raccourcir cette temporalité. C'est-à-dire, en fait, dès 8-10 ans, tu peux avoir un capital de 25 à 50 000 euros et tu peux avoir déjà une propriété. C'est ces trois éléments qu'on souhaite pouvoir mettre en place avec la société.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord avec toi sur l'éducation financière comme outil de rétention. Je pense que c'est un moyen qui est vraiment sous-estimé à tous les niveaux, pas seulement par l'armée française, mais dans le privé. C'est aussi un outil qu'on devrait mettre à disposition de tous les employés pour se réapproprier l'argent qu'ils gagnent en travaillant et d'en faire vraiment un outil plutôt que juste un moyen de... subvenir à ses besoins. Si jamais je suis un militaire et que j'ai besoin de conseils aujourd'hui ou que tout ce que tu viens d'expliquer sur le conseil fait au militaire et que j'ai envie de me reconvertir à terme et de travailler avec toi, comment je te contacte ?

  • Speaker #0

    On a un site internet, warren-conseilfinancier.fr Ce sera la manière la plus simple de le faire. Ensuite, là, on a pour objectif de passer dans tous les régiments pour se faire connaître. On a bien l'intention de se faire connaître et on devrait pouvoir avoir des relais un peu partout en France, pour pouvoir venir nous voir directement.

  • Speaker #1

    On mettra le lien de ton site internet dans la description. Et j'espère que les personnes qui nous écoutent aujourd'hui pourront te rencontrer quand tu iras rendre visite au régiment. Pour conclure l'épisode, s'il y a une chose que tu voudrais que les militaires qui ont écouté l'épisode d'aujourd'hui retiennent, ça serait quoi ?

  • Speaker #0

    Une chose que les militaires retiennent, c'est qu'ils ont un potentiel qui est énorme. Je vais prendre mon cas personnel. Avant d'entrer dans l'armée, j'ai fait un master d'architecture. Les architectes ne sont pas forcément hyper bien payés quand ils commencent leur vie. Et au bout de 10 ans, c'est difficile de pouvoir avoir un patrimoine qui est très important. Certains en sont juste à l'achat de la résidence principale, ou en tout cas, à commencer à se stabiliser. Moi, je suis parti dans l'armée. Et au bout de 10 ans, aujourd'hui, je suis propriétaire de 5 biens, quasiment à 450 000 euros d'immobilier, 300 000 euros de crédit à côté. Et j'ai réussi à mettre de côté quasiment 100 000 euros. Donc, à 33 ans, j'ai assez peu de mes camarades issus du même cursus qui sont dans cette situation-là. Ça, cette possibilité-là, il n'y a que l'armée qui aujourd'hui le permet. Si on ne sort pas d'HEC, si on ne sort pas de Polytechnique, si on ne sort pas d'une très très grande école qui paye en dizaines de milliers d'euros ses étudiants, c'est très difficile de pouvoir le faire. Pour un militaire,

  • Speaker #1

    ce sera un début de carrière, un début de vie.

  • Speaker #0

    Mais un militaire peut très facilement arriver à, s'il met les efforts, 50 000 euros, accès à la propriété. Ça doit se compter sur les doigts d'une main, les catégories de population en France qui, à 30 ans, peuvent dire J'ai 50 000 euros sur mon compte, je suis propriétaire de mon bien et j'ai encore toute la vie devant moi.

  • Speaker #1

    Si vous êtes militaire et que vous venez d'écouter cet épisode... J'espère que l'exemple qu'Adrien vient de vous donner va vous donner envie de passer à l'action et d'utiliser vos soldes et vos primes pour construire votre patrimoine. Merci Adrien, merci d'être resté avec nous jusqu'à la fin de cet épisode. Et moi, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine au prochain épisode.

Chapters

  • La vie des militaires à l'étranger

    00:00

  • Les missions et leur impact sur la famille

    02:36

  • Les spécificités de la solde militaire

    07:00

  • Identité et vie des militaires

    09:20

  • Pensions et avenir des militaires

    11:43

  • Gestion financière des militaires

    20:18

  • Éducation financière et comportements de dépense

    22:36

  • Stratégies d'investissement

    25:49

  • Préparation à l'avenir et gestion de carrière

    30:59

  • Soutien en cas de difficultés et prévoyance

    32:39

  • Conséquences des risques militaires

    36:23

  • Configurations des Missions Militaires

    38:07

  • Passer à l'Action : Conseils Pratiques

    39:47

  • Le Rôle du Conseiller Financier pour les Militaires

    42:15

  • Éducation Financière et Rétention des Militaires

    46:52

  • Création d'une Société de Conseil pour Militaires

    50:14

  • Conclusion : Potentiel Financier des Militaires

    55:29

Description

Gérer son argent quand on est militaire à l’étranger n’a rien d’évident : solde irrégulière, primes imprévisibles, retards de versement, longues absences, risques liés aux missions… Chaque élément peut déstabiliser un budget ou fragiliser un couple.

Dans cet épisode, Adrien Denon — militaire et fondateur de Warren Conseil — explique comment fonctionne réellement la rémunération dans l’armée : ce que les missions changent, pourquoi les revenus varient autant, et comment sécuriser ses finances quand on passe 200 jours par an loin de la maison.

Tu vas apprendre :
• comment la solde est calculée et pourquoi elle peut passer de 1 900 € à plus de 10 700 €
• ce que les missions à l’étranger changent dans la gestion du budget au quotidien
• quels risques financiers spécifiques sont liés aux déplacements, au cash et aux retards de primes
• comment anticiper les variations de revenus pour stabiliser un budget familial
• quelle différence entre solde, salaire, primes et pension militaire
• comment choisir un conseiller qui comprend vraiment la réalité du métier

Un échange rare, clair et concret pour comprendre les véritables enjeux financiers d’une carrière militaire, en France comme à l’étranger.


Pour contacter Adrien : Warren – Ta solde. Tes objectifs.


🎙 Un podcast créé par Nomadiq, le média qui aide les Français de l’étranger à comprendre les enjeux fiscaux, juridiques et patrimoniaux liés à la vie internationale.
Chaque semaine, des experts — avocats fiscalistes, notaires, conseillers en gestion de patrimoine international — décryptent les sujets qui impactent vraiment ta vie à l’étranger.

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❗️Les épisodes ne constituent pas des conseils financiers personnalisés. Chaque situation est unique.


🛑 Les épisodes ne constituent pas des conseils financiers personnalisés. Chaque situation est unique : les témoignages et partages d’expérience sont là pour t’inspirer et t’aider à poser les bonnes questions.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On croise des militaires partout dans le monde, mais on ne pense pas forcément à eux quand on parle des Français à l'étranger. Pourquoi ça, Adrien ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a une première raison à ça. La première, c'est qu'on ne connaît pas réellement le rythme des militaires. On sait qu'ils partent en mission, mais on ne sait pas forcément où ils partent, quand ils partent, combien de temps ils partent. Donc, je pense que ce flou, la différence qu'il y a entre le monde civil et le monde militaire, fait qu'on ne pense pas à eux en termes d'expatriation. Un autre point à prendre en compte aussi, c'est que... Un militaire part en mission, s'il n'est jamais vraiment expatrié parce qu'il continue à travailler pour la France et ses intérêts sont en France, c'est une personne qui n'est jamais forcément tout le temps chez lui. On compte 200 jours d'absence sur une année de 365, donc on voit qu'un militaire est plus souvent hors de chez lui que chez lui.

  • Speaker #0

    Ok, moi je n'avais pas du tout cette notion des 200 jours par an. Ça, ça veut dire que c'est un militaire qui vit avec sa famille dans un cadre normal toute l'année, en fait potentiellement 200 jours par an, il ne sera pas chez lui, c'est ça ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors il peut être vraiment à l'étranger dans le cadre des missions. Là, on sait que c'est assez normé, ça va être 4 mois et ça va être un bloc de 4 mois. Mais dès lors qu'il va rentrer, il va avoir des missions comme les missions Sentinelles, où ça peut être 1 ou 2 mois dans une ville de France. Ça va être les gardes qui vont monter dans les camps, ça va être les exercices, les manœuvres. Ce sont toutes ces petites missions qui, rajoutées, font monter le total d'absence à quasiment 200.

  • Speaker #0

    Et les 4 mois qu'il va passer à l'étranger, ça c'est... Il part tout seul sans sa famille. Ce n'est pas des missions où la personne va rester deux ou trois ans sur place.

  • Speaker #1

    Non, là, c'est différent. Ça, c'est une autre partie. Ce sont ce qu'on va appeler les séjours où être détaché. Non, dans le cadre des missions, le militaire est avec son unité. Il est avec sa compagnie, son escadron. Il remplit sa mission. Il n'y a pas forcément de possibilité de voir la famille. Et c'est la vraie absence. On a quelques rares exceptions pour les missions Sentinelles. Quand les missions Sentinelles se passent dans les villes de garnison, où là, les chefs autorisent. sur les journées de quartier libre, à pouvoir rentrer voir la famille. Mais sinon, lorsque l'on est, par exemple, basé à Grenoble et qu'on fait un sentinelle à Paris, si le sentinelle dure deux mois, c'est deux mois où on ne voit pas la famille.

  • Speaker #0

    Est-ce que tous les militaires partent à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Oui, tous les militaires partent à l'étranger. Alors quand on parle de militaires, il faut comprendre qu'on a les combattants, qui eux portent, ça reste leur cœur de métier, mais on va avoir aussi tous les soutiens. On peut retrouver les infirmiers, on va pouvoir retrouver les logisticiens. Tous les logisticiens, alors on a logisticiens de combat, aussi pour les climatiseurs, pour le chauffage, tout ce qui va permettre de faire vivre les bases. Tous les militaires ont vocation à partir en mission. Après, ça va être un rythme plus ou moins important. Pour les unités de combat traditionnelles, on va compter un départ tous les deux ans en moyenne. Pour des unités qui sont faibles effectifs, on peut partir une fois tous les ans. C'est le cas notamment des unités qui sont dans l'influence, ces petits contingents, et eux peuvent partir une fois tous les ans.

  • Speaker #0

    Ok, moi, je n'avais pas du tout cette notion. Et pourtant, ça fait 16 ans que je vis à l'étranger et j'ai rencontré plusieurs variations de ce que tu présentes aujourd'hui. Mais à aucun moment, en fait, je me suis rendu compte que les militaires partaient autant à l'étranger. Qui est-ce qui part vraiment ? Tu l'as dit, c'est tout le monde. Mais est-ce que dans tout le monde qui part, tu as quand même une partie des militaires qui part plus que les autres ?

  • Speaker #1

    Ils vont partir plus que les autres sur de l'opérationnel. Ce sont toutes les unités spécialisées, forces spéciales. Ça reste des unités qui ont des missions très particulières sur des petits effectifs. Donc, eux partent très, très souvent. Au niveau des unités combattantes, toujours certaines spécialités dans les unités conventionnelles. Aussi, ils peuvent se retrouver à partir assez souvent. Ensuite, toutes les unités, on va retrouver des petits éléments. Comme il y a un fort besoin, forcément, les missions vont revenir assez souvent. Là, récemment, j'étais en Roumanie et j'étais avec les éléments de la communication. les photographes, et m'expliquer que lui, s'il voulait, il pouvait partir aussi peut-être une à deux fois par an, faire une grosse mission de quatre mois, et ensuite partir un mois, deux semaines sur différentes missions, justement pour faire la couverture photo des différentes missions exercices.

  • Speaker #0

    J'imagine que ça a des impacts sur la vie de famille, quand tu pars à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Il y a deux gros impacts. Le premier, c'est la disponibilité du militaire. S'il est tout seul et qu'il n'a pas d'attache, ce n'est pas forcément un souci. Il faut juste qu'il s'habitue à... avoir un chez soi qui voit moins souvent que sa caserne. S'il y a une famille, là c'est différent. La famille va trouver deux équilibres. Quand le militaire est présent, quand le militaire est absent. Et si le militaire est absent 200 jours, c'est le moment où le militaire est absent qui va prendre le plus de temps. Donc à chaque fois, il va falloir jongler entre ces deux équilibres. Donc le conjoint ou conjointe de militaire va devoir être très solide sur sa situation familiale. Et c'est quelque chose qui peut être difficile à vivre à la longue. Les premières missions, on accepte. Puis plus le temps passe. Les enfants arrivent, c'est quelque chose qui se supporte de moins en moins bien. Donc il y a tout ce côté-là à travailler. Le deuxième point, qui est peut-être un peu plus sensible, c'est l'argent. Qui dit départ en mission, dit prime. et la solde du militaire a une caractéristique, c'est qu'elle est très très irrégulière. Et il faut savoir gérer cette irrégularité. Je peux donner un exemple. Mon exemple personnel, je te retrouve les chiffres. J'étais au 7e bataillon de chasseurs alpins de 2017 à 2021. Je suis parti au Mali en 2019. Et pour te donner une idée de ma solde sur toute l'année 2019, janvier, février, je suis à 1970 euros. En mars, je suis à 6100. Avril, je suis à 3000. Mai, juin, 4400. Juillet, 2800. Août, là, je suis en pleine mission, je suis à 10700 euros. Septembre, 4200. Et octobre... Octobre, novembre et décembre, je suis à 1880 euros. Donc on a des deltas qui sont très importants. Et ça, il faut être capable de le gérer. Parce que si on dépense avant d'avoir l'argent, on peut se retrouver avec quelques difficultés à gérer.

  • Speaker #0

    On va en parler tout ça dans la suite de l'épisode, mais il faut quand même noter ici que tu as une différence qui peut être énorme d'un moment sur l'autre. Tu peux passer de 1970 euros à 10 700. Et en fait, cette variation-là... Il y a plein d'applications sur comment la gérer si tu es seul, mais aussi d'un point de vue familial, comment gérer ce budget quand tu restes seul à la maison pendant des mois. Est-ce que tu as quand même une visibilité sur ce qui va tomber le lendemain ?

  • Speaker #1

    On sait que ça va tomber dans l'année. Ça sera payé à un moment, mais on ne sait pas exactement quand. Parce que pour pouvoir être payé sur les primes, il faut que l'activité soit bien enregistrée au niveau administratif. Ça peut prendre plus ou moins de temps en termes de traitement. Ça peut être le mois suivant, si c'est fait très rapidement. Ça peut être dans six mois. si ça prend des délais ou s'il y a des soucis administratifs. J'ai fait une mission il y a deux ans et j'ai dû attendre six mois pour toucher les primes liées à cette mission.

  • Speaker #0

    Donc, tu n'as aucune visibilité. Ce n'est pas du tout comme dans le privé, quand tu sais que tous les mois de janvier, je touche la prime annuelle sur l'année précédente ou en juillet ou en fonction du fonctionnement que tu peux avoir en interne dans ton entreprise. Ça va être en fonction des missions que tu vas faire. Il va falloir prévoir un timing entre le moment où tu fais cette mission et le moment où tu touches la prime. Et c'est aléatoire.

  • Speaker #1

    C'est aléatoire sur ce qu'on appelle les primes d'activité opérationnelle. C'est quand on fait vraiment des missions en France. Parce que là, c'est vraiment traité par les régiments. Lorsque l'on part en OPEX, en opération extérieure, là, c'est quand même un peu plus régulier. On sait que l'on va être payé en prime OPEX, soit le deuxième, soit le troisième mois, suivant la manière dont c'est traité. Ils arrêtent les calculs de prime OPEX 15-20 jours avant la fin de la mission. et il donne le prorata un peu plus tard. Donc, ce n'est pas forcément mois par mois très régulier, mais on sait que dans les... Disons, on part le 1er janvier, on sait que le 1er juin, tout aura été payé. Après, la question, c'est quand est-ce qu'on sera payé ? Comme on est payé pendant la mission, ça ne fait pas beaucoup de différence. Il y a juste les derniers jours de prorata qui peuvent arriver un peu plus tard.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu conseilles de vérifier avant de partir ?

  • Speaker #1

    Quand on part en mission, en termes de gestion budgétaire, on n'a pas de charge. On est complètement pris en compte par l'armée, que ce soit pour le logement, pour la nourriture, puis forcément on est là pour travailler. donc on travaille. Ça va surtout être pour les dépenses d'appoint, si on veut peut-être acheter des compléments alimentaires pour améliorer l'ordinaire, ou si les quartiers libres sont autorisés. Tout va dépendre. Si on est en Europe, il n'y a pas de difficulté particulière parce que notre carte bleue va passer. Dès lors que l'on va partir sur des pays type Afrique, là on a une possibilité, l'armée propose ce qu'on appelle la fraction de solde. On peut retirer une fraction de sa solde tous les mois. dans la devise du pays. Par exemple, au Mali, c'était soit 300, enfin jusqu'à 300 ou 400 euros en monnaie locale pour pouvoir faire les achats sur place. Donc on va surtout utiliser de l'argent liquide. Deux points à prendre en compte par rapport à ça, c'est que premier, c'est que l'argent liquide, ça peut se perdre. J'ai eu le cas au Mali où un de nos camarades a laissé sa fraction de solde dans la poche de son tri et il a envoyé son tri au lavage. Il a eu de la chance, il a retrouvé son argent, mais ça peut se perdre. Et derrière, la fraction de solde, pareil, sera déduite. de sa solde un peu plus tard. Ça, ça va prendre en compte au retour de mission. Si sur le quatrième mois de mission, il retire 400 euros de sa solde, en retour en France, il va retrouver une solde normale, moins les 400 euros qui ont été prélevés le mois précédent. Donc, il peut se retrouver avec beaucoup moins d'argent. Ça, c'est des petits détails auxquels il faut faire attention pour ne pas se retrouver avec un mois difficile ou trop de prélèvements.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant ce que tu dis, parce qu'en fait, ça amène la spécificité des charges. C'est-à-dire qu'en fait, un militaire, la majorité de ses dépenses, logements, nourriture, etc., c'est pris en charge et que du coup, les dépenses qu'il va devoir faire sur place sont très faibles. Par contre, s'il ne fait pas attention sur l'argent qu'il aura pris en cash dans certains pays, ça peut se retourner contre lui et il ne va pas du tout avoir l'argent qu'il aura à la fin. Est-ce qu'il y a autre chose que tu recommandes de porter vraiment attention quand on part en mission pour pouvoir gérer ces différences de montants ou bien toute la logistique financière qui va être... demander ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a un point auquel il faut faire attention, c'est les risques de piratage. J'ai eu quelques militaires qui se sont fait pirater leur compte, notamment en Lituanie. parce qu'on arrive à savoir, je pense que les forces adverses arrivent à savoir quand un militaire est en mission et donc il y a des actions qui sont menées vis-à-vis de ça. Donc faire vraiment très attention si on gère ses comptes à distance, en ligne. Moi je déconseillerais de le faire sur du wifi du pays présent où toutes les mesures de sécurité classiques, il faut vraiment faire très attention, activer toutes les sécurités possibles. Moi je conseille de ne pas avoir à gérer son budget, on donne les éléments à sa moitié qui est resté en France. en disant ok, voilà, tu peux recevoir mon bulletin ici, tu vois ce qui est récupéré en prime, tu vois ce qui est récupéré en solde de base. On se met d'accord sur comment l'utiliser, mais au mieux, le militaire ne gère pas son argent en mission. Il budgétise les fractions de solde qu'il va récupérer, comme ça il sait que dans les mois à venir, il sera sans moins à percevoir. Mais derrière, c'est faire attention à tous ces risques-là, parce que c'est très désagréable d'avoir à gérer... Ce genre de problème, quand on voit que son compte a été vidé à distance, c'est des problèmes qu'on n'a pas envie d'avoir déjà dans la vie de tous les jours, mais en plus en mission.

  • Speaker #0

    Ok, là tu viens de parler de deux choses différentes. La première, c'est les risques de piratage. Qu'est-ce qui s'est passé pour eux ? Est-ce qu'ils se sont retrouvés avec plus aucun argent sur leur compte courant parce qu'il a été vidé ?

  • Speaker #1

    C'est ça, le compte courant vidé. Il a perdu tout le mot et c'est arrivé, de mémoire, c'est trois, quatre semaines après qu'on soit arrivé sur le... C'est en Itchouani. On avait des quartiers libres le week-end, donc on était sortis en ville. Ils pensent que c'est arrivé à ce moment-là. Donc là, c'est des choses auxquelles il faut faire attention.

  • Speaker #0

    Notamment, laisser une somme qui est moins importante sur son compte courant si jamais il y a des choses comme ça qui vont arriver. Le deuxième point que tu mentionnes, c'est de faire vraiment la gestion et le budget avec sa compagne, son conjoint. pour éviter ce genre de situation et qu'on ait délimité déjà à l'avance la partie que le militaire va pouvoir utiliser pendant ses missions.

  • Speaker #1

    C'est surtout pour donner de la visibilité, parce que du coup, le conjoint, le conjoint va se retrouver tout seul à la maison. Suivant comment ils ont géré les revenus du foyer, s'ils mettent tout en commun, il faut pouvoir avoir de la visibilité, bien comprendre comment ça va arriver. Donc, il faut que le conjoint puisse voir qu'est-ce qui a été perçu, qu'est-ce qui est compté en prime, qu'est-ce qui est compté en solde. Après, ce n'est pas compliqué. Il suffit de dire, ma solde de base, c'est 1 500. Je sais que quoi qu'il arrive, je vais avoir 1 500 euros qui vont tomber. Ensuite, les primes, tu peux prendre 50 %, tu peux prendre 100 %, tu prends 10 %. Là, c'est du budget à deux. Après, on va retrouver un peu tous les réflexes qu'on peut retrouver pour de la gestion classique.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça, c'est quelque chose que tu vois les militaires faire ou est-ce que c'est quelque chose que tu leur recommandes de faire ?

  • Speaker #1

    Le voir pas forcément. Moi, je suis surtout au contact de jeunes militaires. Donc, la partie vie à deux, on n'est pas vraiment sur des foyers encore bien constitués. l'importage de revenus des enfants, ainsi de suite. Ça reste quand même un point qui est important. L'argent reste important dans un couple. Si on veut éviter les tensions, il va déjà y avoir suffisamment de tensions avec les disponibilités et les absences. Ça ne sert à rien d'en rajouter avec l'argent. Donc pouvoir en parler clairement et surtout bien comprendre comment ça fonctionne, c'est important pour justement éviter que la personne qui est restée en France se retrouve complètement démunie parce que ça m'a été anticipé. Normalement, quand il est en mission, ça se passe plutôt, il y a plus d'argent que moins. Mais si pour une raison x ou y, il y a une forte dépense à venir ou autre, c'est quand même mieux de l'avoir anticipée.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un conseil pour tous les couples qui nous écoutent aujourd'hui. Discuter de l'argent, définir un budget ensemble et travailler main dans la main pour atteindre un objectif qu'on aura défini ensemble, ça enlève beaucoup de soucis. Et d'ailleurs, l'argent, c'est une des premières causes de divorce. Donc, il faut en parler. Et je te remercie de le mentionner dans cet épisode, d'ailleurs. Et c'est presque surprenant.

  • Speaker #1

    Je kathnium. Alors l'armée, si on veut les chiffres de mémoire, c'est 80-20, 80% d'hommes, 20% de femmes. Après, c'est un taux de divorce qui est bien plus élevé que la moyenne. On sait les problèmes que ça apporte. Et donc si on peut s'enlever ces problèmes-là, c'est bien, parce que c'est triste de voir la quantité de militaires qui se retrouvent divorcés, perdent des gardes des enfants, ainsi de suite. Donc si on peut préserver le noyau familial, c'est important. C'est important pour la stabilité du militaire. Ça en fait partie, on en a conscience. Donc si on peut aider là-dessus, il faut le faire.

  • Speaker #0

    Oui, c'est hyper intéressant ce que tu dis. Et ça permet de compléter déjà un peu l'image qu'on peut... Enfin, de compléter l'introduction pour comprendre un peu les spécificités des militaires. En fait, c'est plusieurs choses. C'est le travail en lui-même qui fait qu'en fait, on peut être séparé de sa famille, partir pendant plus ou moins longtemps. C'est les primes qui sont vraiment différentes et qui vont impliquer toute une gestion de l'argent qui va être différente. Et c'est aussi ce rapport à l'argent qui est différent. Et j'aimerais bien qu'on commence à creuser un peu plus cette question. Est-ce que c'est vraiment ces différences de primes et ce rapport au risque qui va être différent, qui va aussi façonner la façon de gérer l'argent ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas forcément le rapport au risque du métier. Je pense vraiment que ce qui va différencier, c'est que... Alors, on n'a pas un salaire, on a une solde. Parce qu'il y a une différence, on paye la disponibilité du militaire, on ne paye pas des heures de travail.

  • Speaker #0

    La différence entre salaire et solde, moi c'est une notion que je n'ai pas du tout. Est-ce que tu peux un peu expliquer pourquoi on paye la disponibilité du militaire ?

  • Speaker #1

    Un militaire, on lui demande d'être disponible pour la France 24h sur 24, c'est dur sur 7, donc il est soldé. On paye cette disponibilité-là. On ne paye pas des heures de travail. On ne demande pas à un militaire de faire du 8h, 17h, 35h, 39h, 42h par semaine suivant le contrat. avec X jours de vacances qui sont marqués dans le droit du travail. On a le droit du travail qui arrive de plus en plus dans le monde militaire, pas forcément hyper adapté, parce qu'on a un métier qui est spécifique. Donc on ne paye pas des heures de travail. Je ne peux pas dire que mon taux horaire à l'armée est de tant, parce que si on reprend mes revenus lors des OPEX, par exemple, je suis parti au Liban, et au Liban, ils m'ont payé mes primes au bout de trois mois, donc j'ai fait un mois à 15 000 cette fois-ci. Mais par contre, j'ai pas le genre de repos dans la semaine, donc c'est du travail du lundi au lundi, et c'est de minuit à minuit. Si je suis appelé à 2h du matin, je suis appelé à 2h du matin, si on est bombardé à 4h du matin, on est en tri, on est tout le temps et constamment en militaire. En garnison, où le rythme, c'est très rare, est un peu plus tranquille, où on peut donner des quartiers libres aux militaires, là c'est pareil, il va peut-être travailler un petit peu moins cette semaine ou un petit peu moins cette journée-là, mais on cherche pas à... à dire tu as 8 heures de travail effectif à faire, donc tu vas faire tes 8 heures de travail effectif, quoi qu'il arrive. Et c'est ce qu'on paye, et je pense qu'il faut le voir aussi sur un temps long. Un militaire, il va faire 15 ans de service, il se peut que dans sa première partie de carrière, il va vraiment donner beaucoup de son temps, beaucoup de missions. Sur sa deuxième partie de carrière, il sera un peu plus tranquille, on peut penser que là, ça peut être une planque ou autre, mais en fait, pas du tout, c'est un équilibre sur le temps long. Ça, c'est peut-être des choses aussi qu'on ne voit pas forcément quand on voit des militaires qui peuvent être peut-être juste à gérer. des stocks de magasins pour tout notre matériel. On peut se dire, c'est vrai que c'est la planque, il fait son petit 8h, 17h, il est bien payé. Mais avant ça, il est parti en mission, il a vu des choses qui l'ont peut-être marqué. Il y a toute sa structure familiale qui a vécu ses départs. Et ça, ça à prendre en compte. Il faut vraiment voir la carrière d'un militaire sur sa globalité.

  • Speaker #0

    Tu as dit une phrase qui est quand même très forte. Tu viens de dire, on est tout le temps et constamment militaire.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est la spécificité, c'est que quoi qu'il arrive, on est militaire et on le voit très bien. lors des faits divers. On peut avoir une personne qui a été militaire deux ans dans sa vie, pour peu qu'il fasse quelque chose de pas correct, on va dire un tel, ancien militaire, a fait ceci, c'est un statut dont on ne se dépasse pas comme ça. On a été militaire, je pense qu'on reste militaire un bon moment.

  • Speaker #0

    C'est peut-être l'élément que tu as mentionné depuis le début qui est le plus fort pour moi, parce que là, d'un coup, tu parles d'identité, pas seulement de fait, de travail, de mission ou d'argent, mais en fait, c'est une vraie identité. Et dans le concret, la façon dont ça se traduit dans le rapport à l'argent, c'est cette histoire de solde et de salaire, la différence principale. Est-ce qu'il y a autre chose ?

  • Speaker #1

    En termes de différence, ce sera la pension militaire. La pension militaire n'est pas une retraite. Très souvent, quand on discute avec d'anciens militaires, ils disent « moi je suis à la retraite, à 40 ans, je n'ai plus besoin de travailler » . Mais ce n'est pas une retraite dans le sens juridique du terme, où il est arrivé à 67 ans et il a ses compensations. La pension, du coup, vient récompenser. Ces années de service, c'est parce que tu as rendu service à la patrie que tu as une pension. Pour les militaires du rang, c'est 19 ans et demi. Pour certains officiers, ça va être 22. Pour les officiers vraiment de carrière, ça va être 27 et demi. On demande un temps de service pour avoir droit à cette pension. La pension est cumulable avec la retraite. Du coup, ce sont deux choses qui sont complètement différentes. C'est vraiment les deux spécificités en termes de revenus directs. C'est solde, pension, c'est pas salaire, retraite.

  • Speaker #0

    D'accord. Du coup, les jeunes que tu mentionnais tout à l'heure qui deviennent militaires à 18 ans, potentiellement, à 40 ans, ils peuvent arrêter et toucher une pension ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Dès lors que les annuités de service ont été remplies, on peut avoir différents types de pensions. On a les pensions à jouissance différée, les pensions à jouissance immédiate, suivant le temps où on a servi. En général, la jouissance différée, ça va être aux alentours de 54 ans. Donc, ils ont ces paliers, ces paliers sont conçus.

  • Speaker #0

    Après les 54 ans, tu fais quoi ? Les ministères reprennent un travail classique ? Ou est-ce qu'ils arrêtent vraiment de travailler ?

  • Speaker #1

    Je peux donner l'exemple d'un major. Le major s'est engagé à 18 ans, un major qu'on a eu il y a deux ans. Il s'est engagé à 18 ans, il est arrivé à 40 ans. Il a fait toutes ses années pour avoir sa pension. Et lui, ce qu'il voulait, c'était pouvoir travailler le bois, parce qu'il était passionné par ça. Donc il avait sa pension, sa pension qui était à peu près à 2000 euros. Il a dit, moi je vais me trouver à mi-temps dans une muniserie de champagne. Je vais aller faire des tonneaux pour le champagne à mi-temps. Et puis du coup, je vais pouvoir profiter de ma vie à 40 ans. Il a fait beaucoup de missions, il a vu beaucoup de choses, mais derrière il peut... On peut retrouver une certaine autonomie, en tout cas indépendance financière avec la pension. Beaucoup travaillent parce qu'il faut travailler, mais ils travaillent dans un domaine qui leur plaît. Ils ne sont pas forcément à la recherche d'un salaire beaucoup plus élevé. À prendre en compte, petite spécificité... Il me semble que si on rentre dans la fonction publique, là, il n'y a plus de pension parce qu'on continue à servir l'État, mais d'une manière différente. Ça, c'est savoir et ça, plus tard.

  • Speaker #0

    Du coup, ça pose la question de la préparation au départ aussi qui doit être faite. Mais avant, j'aimerais bien qu'on revienne un peu sur pendant le temps où on est en activité et qu'on touche sa solde tous les mois. On a un peu le stéréotype du militaire hyper... structurés, organisés, etc. Est-ce que ça va se refléter dans la façon dont ils gèrent ces finances ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas que les caractéristiques professionnelles du militaire se retrouvent dans sa gestion budgétaire. L'armée reste un reflet de la société. On a des gens de tous horizons, de toutes catégories sociales. Ça, ça va se retrouver dans la gestion financière. On va avoir des gens qui ont une très bonne éducation financière et vont gérer très bien leur argent. On a des gens qui n'ont aucune notion et donc vont se retrouver un peu démunis face à ça. Donc on va retrouver un peu tout le... spectre des comportements. On va retrouver des gens qui sont endettés. C'est très rare de trouver des gens qui sont en surendettement du fait de l'assurance de la solde et des charges qui sont faibles. Mais on peut retrouver des gens qui s'endettent. Ça, c'est le cas pour une petite partie. On peut retrouver des gens qui vivent à découvert. Ça, ça arrive aussi. Surtout quand on a un revenu qui est irrégulier. On peut se faire surprendre si on n'est pas attentif. Après, on va retrouver la grande majorité des Français. C'est ce côté très prudent, on va placer de l'argent. On place de l'argent, faire en sorte qu'on ne le perde pas, du livret A ou en tout cas on le laisse sur le compte courant. L'argent rentre et puis on le garde en cas où. Chez la jeune génération, on va retrouver un peu plus de notions peut-être d'enrichissement et de liberté financière. Ils comprennent que l'armée offre cette opportunité mais ils n'ont pas forcément toutes les clés pour la saisir. Mais on a pas mal de militaires qui essayent de voir s'il est possible d'avoir une activité complémentaire, faire de l'investissement immobilier. Certains vont peut-être se diriger vers des activités qui sont un peu plus à risque. et que l'on retrouve sur les réseaux type le trading, les crypto-actifs, tous ces éléments-là. Mais on a des militaires qui essayent de trouver cette possibilité-là pour faire quelque chose avec leur solde. Et après, on a ceux qui ont conscience qu'un conseiller financier, c'est bien. Donc on a quelques militaires qui sont accompagnés par des conseillers financiers et qui ont là, pour le coup, un vrai plan d'attaque pour gérer leur solde en même temps que leur carrière pour qu'une fois qu'ils auront leur pension, les revenus complémentaires qu'ils auront réussi à dégager ou leur capital. leur permet d'avoir le même niveau de vie, voire supérieur.

  • Speaker #0

    Tu parlais de la différence entre les Français lambda, je vais dire, et les militaires. Avec la différence quand même que quand tu as un salaire qui tombe tous les mois de la même façon, c'est beaucoup plus facile à gérer que quand d'un coup tu reçois 8000 euros de plus que ce que tu as l'habitude de toucher. Quand ça arrive la première fois, c'est quoi le sentiment que tu as ?

  • Speaker #1

    La première fois que ça arrive, c'est un sentiment de toute puissance. Se dire, ça y est, je suis riche. Je me souviens la première fois où j'ai 5 chiffres sur le solde, on se dit, ça y est, c'est bon, j'ai coché cette petite case, j'ai pu atteindre. Et donc on se dit, je peux dépenser. Il y a vraiment, je pense, cet appel à la dépense, à se dire, il n'y a pas de souci, de l'argent j'en ai. Alors qu'en fait, ça part très très vite. C'est là où il faut faire un peu attention. Je pense qu'il faut le regarder, il faut le prendre en photo, il faut en profiter. Et ensuite se poser, se dire, qu'est-ce que je fais de ça ? parce que ça peut partir très très vite. Ça, l'anecdote que j'ai au Mali, j'avais un petit arrêt de ma solde avec mes militaires. Et donc, quand les primes sont tombées, ils sont venus me voir en me demandant, « Mon lieutenant, vous avez touché combien ce mois-ci ? » Parce qu'ils savent que je touche un peu plus qu'eux. Du coup, je leur ai dit, « J'ai fait cinq chiffres, je ne suis pas trop mal. » Et en rigolant, un sergent m'a dit, « C'est l'argent que j'avais réussi à mettre de côté lors de ma première OPEX. » Et il m'a dit, « En six mois, j'ai tout dépensé. » Il m'a dit en 6 mois les 10 000 euros sont partis, je pensais être tranquille et en fait pas du tout. Il s'est acheté une moto, il s'est fait plaisir et ainsi de suite et il a dit... Tout a disparu en six mois. Il n'a pas eu le temps de finir l'année que toutes les primes avaient été dépensées.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est parce que tu veux un peu décompresser en rentrant de mission et quand tu vois cette somme énorme sur ton compte, si tu n'as pas fait de budget avec ta compagne, si tu n'as pas vu un conseiller, tu te dis, OK, allez, on se fait plaisir ?

  • Speaker #1

    Il y a ça et je pense que c'est important de le faire. L'argent que l'on va toucher au niveau des primes, ce n'est pas juste de l'argent en plus. Il y a quand même du temps qui a été passé, il y a de la disponibilité que l'on a donnée. et il faut pouvoir utiliser cet argent entre guillemets peut-être pour rattraper le temps en tout cas pour compenser toute la difficulté qu'on a pu rencontrer il faut pouvoir le budgétiser, pouvoir se dire 10%, 20%, peut-être 50% ça va dépendre de chacun, mais pouvoir se fixer un cap, parce que sinon ça va partir très très vite mais oui, c'est important de pouvoir se payer des vacances en famille se payer des vacances tout seul, se faire plaisir c'est-à-dire que j'ai pas passé 4 mois par 50°C dans le désert pour rentrer et me remettre à manger des pâtes tous les soirs Merci. Il y a quand même un petit peu d'auto-récompense à mettre en place. pour pouvoir continuer et mieux vivre, je pense, le retour en France. Ça, c'est important.

  • Speaker #0

    Si on écoute cet épisode pour la première fois, et en fait, on se rend compte qu'on a été dans cette façon de fonctionner, où à chaque fois qu'on en touche la prime, et ça, ça s'applique pour les personnes qui sont militaires et les personnes qui ne sont pas militaires, mais qui écoutent cet épisode aujourd'hui, de se dire, ah tiens, je viens de toucher un super bonus, cumulé sur l'année, j'ai fait peut-être 30 000 euros, cumulé sur l'année parce qu'on est militaire ou parce qu'on est dans le privé, on l'a touché en une fois. et qu'on a toujours l'habitude de faire que du fun avec des voyages, acheter une nouvelle voiture, une moto, etc. Et qu'on se rend compte en écoutant cet épisode qu'il faut peut-être évoluer dans notre approche de ce fameux bonus. Comment tu conseilles d'approcher cette question ?

  • Speaker #1

    Il y a le cas très spécifique des missions longues des OPEX. Sur les OPEX, il faut pouvoir se dire, mes primes OPEX, parce qu'on a la ligne qui est inscrite sur la solde, combien on va toucher, pouvoir se dire, je mets X pourcentage pour me faire plaisir, pour moi. et je mets X% pour des projets. X% pour la famille, si on a une structure familiale. Comme ça, une fois que c'est posé, en rentrant en France, on sait directement ce qu'on a de disponible. Pour le reste des primes, c'est le positionnement que je vais avoir, c'est de pouvoir dire, aux militaires, vous avez donc deux éléments dans votre solde. Vous avez votre solde de base, qui tombe tous les mois et qui ne bouge pas. Vous avez vos primes. Vous allez vivre avec votre solde. Potentiellement, vous allez... emprunter avec votre solde, votre capacité de crédit. On va aller la chercher sur votre solde de base. Tout ce qui va être loisir ou investissement, ça va être pris sur les primes. Et là, c'est pareil, on remet un pourcentage en place. Comment est-ce qu'on se travaille ? Est-ce qu'on travaille sur du 50-50 ? 50% de mes primes, c'est fait pour me faire plaisir. 50% c'est fait pour investir. Est-ce qu'on a une vision plus long terme ? Et on se dit, l'armée, c'est un moment de ma vie qui me permet de me positionner et d'avoir un capital pour le reste de ma vie, donc 100% de mes primes. se sont placés. Et si on a une famille, comme c'est du temps qu'on passe sous la famille, est-ce qu'on met une partie de cet argent-là pour rattraper du temps, pour passer des vacances ensemble, aller au parc d'attractions, des restaurants ? Tous ces éléments-là qui permettent de se retrouver après les temps.

  • Speaker #0

    Tous les temps où ils sont séparés, que tu as mentionné tout à l'heure, c'est intéressant. Il y a quand même deux choses principales, de se dire, ma solde, je vais vivre avec, et si je veux faire un investissement immobilier, ce sera là-dessus que je vais pouvoir calculer. Ma capacité à emprunt. Et la deuxième chose, c'est de se dire tout ce qui est fun et investissement, il faudra le prendre sur les primes. Et donc, du coup, peut-être le faire en fonction des objectifs que tu vas définir. Est-ce que c'est des objectifs de fin de carrière de militaire ou est-ce que tu conseilles de prendre des objectifs peut-être intermédiaires ou même sur un temps encore plus long ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il faut pouvoir voir les deux. Il faut pouvoir voir l'après-militaire. qu'est-ce que l'on va faire ? Et même dans l'après-militaire, il y a les évolutions, les grandes évolutions qu'on peut rencontrer. Un militaire, quand il rentre, il a 18 ans, on va prendre le cas d'un militaire qui ne rentre qu'à 18 ans, il va vivre au régiment, donc dans la caserne, il n'a pas encore de famille. À un moment, il va peut-être vouloir avoir son chez-soi, donc il va y avoir les loyers à prendre en compte, qui vont arriver en termes de charges. Ensuite, quand il va avoir une famille, il aura aussi ses dépensables à prendre en compte, le planifier, C'est toujours difficile de voir quelqu'un qui quitte le foyer parental en lui disant écoute, dans quelques années, ce sera toi le parent. Il faut déjà commencer à y réfléchir. Ils n'ont pas du tout la tête à ça. Mais il faut quand même, au moins dire à un moment, ça va arriver. Il y a la question de l'après, de l'après militaire. À quel moment je vais quitter l'armée ? Est-ce que je vais quitter après 5 ans ? Est-ce que je vais quitter après 10 ans ? Est-ce que je vais quitter lors de ma pension ? Ça, ça n'a pas les mêmes répercussions en termes de retour sur la vie civile et le marché de l'emploi. Une personne qui quitte après 5 ans, il faut qu'elle retrouve un travail et qu'elle travaille normalement. Une personne qui t'a pris 10 ans, elle va avoir des primes supplémentaires de départ, elle va avoir un peu d'argent de côté, mais elle va aussi avoir besoin de se remettre à travailler. La pension, elle, va libérer de l'obligation du travail, parce qu'il y a déjà un revenu qui va rentrer. Donc il faut pouvoir aussi se projeter sur sa carrière, il faut réussir tout englober et c'est difficile, on a beaucoup de difficultés à se projeter sur des temps aussi longs. Après, en termes d'objectifs, je pense qu'il faut commencer simple, c'est se dire... Que veux-tu faire avec ton argent ? Est-ce que tu veux chercher de la rentabilité ou est-ce que tu veux épargner pour plus tard ? Et là, répartir sur les solutions qui sont conformes. Si tu veux investir, suivant ton profil de risque, on définit une quantité d'argent tous les mois à placer et on va le placer. Pour l'épargne, ce sera pareil. Rester sur ses éloignements.

  • Speaker #0

    Tu dis que c'est difficile parfois de se projeter sur le temps long. Comment tu fais quand tu discutes avec les militaires pour les aider à débloquer ça ?

  • Speaker #1

    Le meilleur levier, ça va être l'exemple. Exemple type du majeur qui a 40 ans part... et dit que j'ai plus besoin de travailler pour vivre, là c'est le levier de la liberté financière, ça parle à tout le monde, et beaucoup de gens se disent j'aimerais bien être dans cette situation

  • Speaker #0

    En fait, dans sa situation, tu peux l'être, parce que tu as 18 ans aujourd'hui, et 40 ans, tu vas les avoir, l'armée sera toujours là à tes 40 ans, donc c'est quelque chose qui est possible de faire. Mais est-ce que tu vas supporter les spécificités de la vie militaire ? Ça, c'est la question. Bon, le majeur 40 ans, c'est une génération qui est différente, on retrouve ça aussi dans la vie civile, mais les gens changent très souvent de métier, on a du mal à se projeter longtemps sur certaines activités. L'armée n'y échappe pas. C'est donner des exemples. C'est-à-dire, regarde, moi aujourd'hui, j'ai 5, 10, 15, 20 ans de service. voilà dans quelle situation financière je suis. Je sais que pour plus tard, je n'aurai pas de soucis à me faire. Je sais que je suis propriétaire, je sais que j'ai fait plusieurs investissements immobiliers, je sais que j'ai X euros sur mon compte. L'exemple permet de se projeter parce que, au final, on est lui dans le futur. S'il suit la même carrière que l'on a, il va avoir les mêmes revenus, les mêmes éléments. Et donc, c'est quelque chose qui est atteignable. Je pense que la grande force, c'est qu'on peut vraiment s'identifier à nos aînés, là où dans le civil, pour aller trouver la personne qui a exactement le même profil de carrière, de vie, et ainsi de suite, c'est déjà un peu plus difficile.

  • Speaker #1

    C'est peut-être difficile de se projeter à 20 ans, mais quand tu entres dans l'armée, est-ce que tu signes pour un nom d'année qui est déjà défini ? Est-ce que du coup, tu peux déjà, comme première étape, te projeter sur ces premières années ?

  • Speaker #0

    Oui, l'armée propose des contrats pour les militaires durant ces 3, 5, 8 ans. 2, 3, 5, 8 ans. Ça va dépendre des résultats lors du passage en centre de sélection et de recrutement. Là-dessus, on sait qu'on a déjà un premier contrat à faire. Ensuite, pour les militaires du Rhin, lorsqu'on en arrive à terme du contrat, on a des propositions de re-signature. Et là aussi, on sait combien d'années on vient mettre dessus. Pour les sous-officiers, c'est pareil. C'est d'abord du contrat et ensuite, ils peuvent passer de carrière. Là, on va dire qu'ils passent en CDI et ils peuvent continuer tant qu'ils n'atteignent pas la limite d'âge de leur grade. Pour les officiers, on a aussi les contractuels et ceux qui sont de carrière. Ceux qui sont de carrière, même fonctionnement, tant qu'ils n'ont pas atteint la limite d'âge de leur grade, ils peuvent continuer dans l'institution. Pour les contrats actuels, c'est des contrats de 7 ans, renouvelables deux fois pour aller chercher les 22 ans. C'était 7, 7, 14 et je pensais ça, 7, 7, 14. On avait un ancien format où c'était 10, 5, 5. Là, on a basculé sur du 7, 7 et un nouveau 7 pour pouvoir parfaire le temps nécessaire pour la pension. Donc, on a de la visibilité sur le contrat.

  • Speaker #1

    Et tout ça, ça donne quand même boniser des spécificités, des contrats. des militaires et puis aussi du coup de ce que tu vas pouvoir faire en fonction de la visibilité que tu as sur tes objectifs et ce que tu veux vraiment atteindre. J'aimerais bien que tu m'expliques un peu ce qu'est-ce qui se passe quand il y a un souci. Parce que ce n'est pas un métier classique, j'imagine, qu'il y a aussi quand même des personnes qui ont des souffrances dans ce métier et qui à un moment doivent arrêter. Comment ça se passe pour eux dans leur carrière de militaire et du coup, financièrement, l'impact que ça va avoir ?

  • Speaker #0

    L'armée a conscience de ses problèmes et on a... On a deux entités qui permettent de pallier ou d'aider nos militaires dans cette situation-là. Le premier, c'est la prévoyance. L'armée a l'obligation de faire rentrer des mutuelles dans les régiments pour suivre les militaires. On a donc du coup une mutuelle qui est spécifique aux militaires et elle fait très bien son travail, que ce soit en termes d'incapacité de travail, en cas d'arrêt suite à des problèmes physiques ou psychiques. Quand on est en mission... Ils proposent des contrats spécifiques aux militaires comme le rapatriement en cas de décès d'un proche ou naissance d'un enfant, vraiment spécifique. Si on doit être rapatrié d'une mission parce qu'on est blessé, ils peuvent prendre en compte la perte des primes. Là-dessus, on a quand même pas mal de contrats prévoyants qui permettent de protéger le militaire là-dessus. À côté de ça, dans les régiments, on a aussi les bureaux environnement humain et on a des assistants sociaux. qui peuvent venir aider quand on est en difficulté, avec différentes aides. Par exemple, on prend le conjoint. Si le militaire est en mission et que le conjoint ou la conjointe a besoin d'un artisan pour une réparation parce que le chauffe-eau est tombé en panne, des éléments comme ça, il ne peut qu'avoir des aides vraiment très spécifiques sur cette situation-là. Les déménagements aussi, par exemple, sont pris en compte. Quand les militaires sont mutés, l'armée prend en charge une partie du déménagement pour ne pas que ça devienne une charge pour les personnes. Donc il y a vraiment déjà ces deux. Ces deux outils qui sont à disposition du militaire, qui lui permettent d'être plutôt bien protégé sur les risques. Après, le problème que l'on rencontre chez les militaires, ça va plus être au niveau du psychique. Le militaire a une particularité, c'est qu'il ne se plaint pas. Il dit oui à tout et il fait autant qu'il peut. Sur l'échelle du burn-out, des études ont été faites. Ils se sont rendus compte que dans les métiers de la défense, donc police, gendarme, militaire, le militaire va commencer à lever la main en disant là ça ne va pas, quand il a déjà dépassé le stade du burn-out. on a une capacité à tenir le burn-out un peu plus longtemps que dans le civil. Parce que c'est notre condition et c'est ce qu'on nous demande de faire quand on est au combat. Et donc très souvent, quand le militaire lève la main, il y a besoin de dispositifs vraiment très forts, parce que là, on est vraiment dans un stade qui demande un vrai suivi. On n'est pas sur un petit bord d'aout ou un rabot de passagers. Quand le militaire se plaint, c'est que ça devient vraiment difficile pour lui.

  • Speaker #1

    Avec toutes les conséquences qu'on peut imaginer sur le temps pour retrouver une vie stable, plus proche de la normalité, après qu'on ait traversé une période comme ça, et des difficultés que ça va avoir sur les aspects, pas seulement professionnels, mais aussi personnels.

  • Speaker #0

    Il y a autre chose, là c'est ce qu'on ne souhaite à personne, mais si malheureusement le militaire doit venir à mourir en service, ça peut arriver parce que mission, parce que combat, ça peut arriver aussi parce qu'accident. Ça c'est des choses à prendre en compte, c'est des choses qui ne sont pas forcément naturelles, c'est difficile à quelqu'un qui a... 30 ans de lui dire écoute il faut que tu fasses ton testament si demain tu viens à ne pas rentrer de mission. Je pense que c'est quelque chose de nécessaire parce que c'est très difficile d'avoir à gérer ces questions quand on est en période de deuil. Il faut aller vite avec l'état quand il y a malheureusement des héritages à prendre en compte. Ça c'est des choses qu'il faut pouvoir aborder, pouvoir poser calmement, pouvoir le prendre en compte et c'est pas naturel, c'est pas dans l'ordre des choses de demander à quelqu'un qui a 30 ans, prépare toi à mourir au cas où.

  • Speaker #1

    Surtout si on a une famille, qu'on a déjà un conjoint, des enfants, etc. C'est vraiment un sujet à aborder pour tout le monde. Mais encore plus quand on a un métier à risque, où potentiellement on part et on ne revient pas. Je te remercie d'avoir mentionné ce point qui n'est pas forcément facile à aborder, mais qui est important à noter pour toutes les personnes qui écoutent aujourd'hui cet épisode. Pour ceux qui ne sont pas militaires, J'aimerais bien que tu nous dises un peu les catégories de militaires qui existent.

  • Speaker #0

    Dans le cas des départs en mission et de se retrouver à l'extérieur, on va retrouver vraiment trois grandes catégories. La première, ce sont les militaires qui vont être détachés. Alors là, il y a trois possibilités. Soit on est détaché auprès d'une autre armée, soit une armée européenne ou une armée étrangère. Par exemple, au Liban, on a un lieutenant-colonel qui est officier de lésion à l'école des officiers du Liban, de Beyrouth. Lui, il est affecté à ce poste pour 2 à 3 ans. En termes de revenus, il est toujours payé par l'armée, il est toujours soldé par l'armée. Il a en plus des primes d'expatriation et de vie à l'étranger. C'est ce qui se passe aussi si on a des postes au niveau OTAN. Quand des officiers ou des sous-officiers sont détachés auprès de l'OTAN, c'est le même fonctionnement. On considère qu'ils sont détachés auprès d'entités étrangères. Ils sont toujours soldés par la France, mais ils ont des primes particulières. Là-dessus, il y a très peu de risques. Ça reste, d'une part, il y a une question de liaison et d'influence française auprès de ces institutions. Et il y a du travail classique. Il n'y a pas de risques qui sont pris sur ces détachés. La deuxième catégorie, ce sont les séjours spécifiques aux troupes de marine. On a des bases permanentes. Et ces bases, il faut pouvoir les armer avec des soldats. Là, ce sont ce qu'on appelle des séjours de deux ou trois ans. On peut partir avec la famille. pour ces séjours. La famille peut suivre. Et là, c'est pareil, c'est de la vie, comme en France, mais à l'étranger. On a aussi des primes d'expatriation spécifiques à l'étranger. Mais c'est un cadre de mission où les risques sont assez faibles, hors grosse crise dans le pays d'accueil. Et enfin, la troisième partie, ce sont toutes les missions extérieures, les missions de courte durée, les MCD. ou les opérations extérieures, les OPEX. On a eu toute une décennie où c'était surtout l'Afrique, le Sahel, avec la mission Barkhane. Aujourd'hui, vu le contexte actuel, on redirige tous les forces sur l'Europe de l'Est, avec les pays baltes, la Roumanie. Tant qu'on n'est pas en guerre avec la Russie, il n'y a pas de risque à avoir. Pour l'instant, on croise les doigts sur cette situation. Non, aujourd'hui, nos militaires, il n'y a plus de théâtre chaud. On n'est plus en train de faire la guerre. On est parti du Mali, on est parti de Côte d'Ivoire, on est parti là où on avait vraiment du conflit. La question, c'est de voir ce qui va arriver après. Ces missions, c'est quatre mois et c'est tout le militaire qui peut être appelé à partir sur ces missions.

  • Speaker #1

    Ça donne une bonne idée des configurations dans lesquelles les militaires peuvent être amenés à partir à l'étranger. Maintenant, pour toutes ces trois grandes configurations, c'est déjà de parler tout à l'heure de la façon dont il faut vraiment considérer... les primes. Est-ce qu'il y a d'autres choses que tu voudrais mentionner sur comment je passe à l'action ?

  • Speaker #0

    Si on a d'autres conseils vraiment spécifiques, si, il y a. Dans le conseil financier, il y a quatre leviers sur lesquels on travaille. On travaille sur l'épargne et le compte de sécurité. On va travailler sur l'investissement du capital financier. On travaille sur l'immobilier et on travaille sur la fiscalité. Dans la fiscalité, on va rentrer tout ce qui est transmission à l'étage. Le militaire, dans la fiscalité, il y a juste la question de l'héritage, mais c'est surtout pour les clauses, dans le cas où il part sur une mission à risque. Mais sinon, fiscalité, il n'y a pas grand-chose à faire. Épargne, investissement, immobilier. pour l'immobilier se poser la question qu'est ce que je vais faire est ce que Je sais où je veux habiter et dans ce cas-là, on va se diriger sur de la résidence principale. Est-ce que je veux plutôt avoir des revenus complémentaires et partir sur l'investissement locatif ou est-ce que je veux juste profiter de ma capacité de crédit et donc dans ce cas-là, peut-être partir sur des sociétés civiles de placement immobilier, prendre des crédits sur de la SCPI ? Ça, c'est l'immobilier, il faut pouvoir l'identifier. C'est difficile quand on est jeune de savoir exactement où, mais c'est dommage de passer à côté de la capacité d'endettement que l'on peut avoir. Du coup, dans l'ordre. Ensuite, il y a les investissements. Est-ce qu'on a un profil risqué ou un profil qui n'est pas risqué ? Est-ce qu'on va plutôt partir sur une assurance vif ou euro ? Est-ce qu'on part sur peut-être des indices, des ETF ? Est-ce qu'on va aller chercher des actions boursières ? Est-ce qu'on va sur des cryptoactifs aussi ? Ça reste un actif qui intéresse cette partie de la population. Et concernant l'épargne, c'est surtout le compte de sécurité. Comment est-ce qu'on va gabariser le compte de sécurité ? Dans le civil, on conseille peut-être entre 2 et 6 mois de charge ou de salaire. Ça va dépendre un peu de si on est libéral, si on a un salaire CDI. Pour un militaire, on peut réduire ce compte de sécurité parce qu'on est pris en charge. Même s'il y a une guerre, le militaire aura toujours du travail. Donc on peut vraiment partir sur un compte de sécurité à minima pour pallier la panne de voiture, la panne de téléphone, ces éléments-là. Et ensuite, derrière, laisser le reste pour l'investissement. Mais ça, ce sont vraiment les trois grands piliers sur lesquels on va travailler pour gérer le budget. Modulo la question de la transmission s'il y a des missions à risque.

  • Speaker #1

    Si je me dis que j'ai besoin d'aide pour regarder toutes les options que tu mentionnes aujourd'hui, est-ce qu'un conseiller en gestion de patrimoine classique, c'est la bonne personne avec qui discuter de sa situation qui est quand même très particulière ?

  • Speaker #0

    En théorie, oui, un conseiller classique. peut pouvoir faire le travail parce que quand on est conseiller financier, on doit connaître son client, on doit connaître la personne avec qui on travaille et pouvoir faire des préconisations qui sont conformes avec les objectifs. Cependant, de grosse limite, la première, un conseiller financier a l'habitude de travailler avec une population qui est un peu plus mature. L'âge moyen de constitution du patrimoine des Français, c'est 40-45 ans. En général, on a déjà une famille, on se projette sur le long terme, on n'a pas les mêmes attentes. Donc forcément, le conseiller financier n'a pas les mêmes réflexes, n'a pas les mêmes habitudes de conseil. Là, on va parler de son population qui est beaucoup plus... beaucoup plus jeune, qui n'a pas du tout le même rapport au risque. Donc il va y avoir peut-être ce grand écart à faire pour lui, qui ne va pas forcément être naturel. Ça, c'est le premier point. Le deuxième point sur du conseiller classique, c'est qu'il y a peut-être beaucoup d'éducation à faire sur les éléments de base. Là où un civil vient voir un conseiller financier, c'est qu'il a déjà quelques notions. Déjà, il sait qu'un conseiller financier, ça existe et il sait quoi attendre. Donc on a tout un travail d'explication qui n'est pas à faire. Pour le militaire, il y a beaucoup de pédagogie à apporter. Est-ce qu'on a toutes les clés pour le faire quand on est conseiller classique ? Je ne pense pas. On a les connaissances. Après, vulgariser ces connaissances pour les faire comprendre à une population, c'est autre chose. Et après, je pense que la réciproque est vraie aussi. Je pense que le militaire n'est pas adapté au conseiller financier classique parce que le conseiller financier a une limite de clientèle. Il peut gérer entre 130 et 150 clients. Il est rémunéré sur le patrimoine qu'il va gérer. Si le militaire... a de vrais besoins sur la gestion de son budget, sur les revenus qui sont très fluctuants. Il n'a par contre pas encore de patrimoine à gérer. Le conseiller financier va passer autant de temps sur un militaire, voire plus pour comprendre toutes les spécificités, qu'une personne qui a déjà un gros patrimoine. Et forcément, lui, en termes de rentabilité, c'est plus intéressant de travailler avec quelqu'un qui a du patrimoine qu'avec une personne qui a beaucoup de revenus, mais qui n'en a pas. financièrement et militaire n'est pas rentable pour un conseiller financier classique. Ça, c'est vraiment pour la partie conseil financier. Ensuite, on a des fintechs qui, aujourd'hui, se développent. On a Mon Petit Placement, on peut avoir Uomony, on peut avoir Nalo, mais là aussi, pas forcément adaptés aux militaires, parce que c'est une solution qui propose de tout digitaliser, pas de contact direct avec le conseiller, et ça s'adresse à une population qui, là aussi, est déjà éduquée financièrement. Ils comprennent les besoins qu'ils ont. Ils ont une idée des solutions qu'ils veulent venir chercher. Une personne qui n'a pas les connaissances suffisantes ne pourra pas être suivie par... par ce type de plateforme. C'est pour ça que ce n'est pas forcément adapté pour un militaire. Il y a vraiment besoin d'une réponse spécifique. Cette idée-là, plein de gens ont eu, faire du conseil pour les militaires, mais actuellement, on n'a pas encore trouvé de solution rentable pour le faire et c'est pour ça qu'on n'a pas de conseiller qui arrive à faire du 100% militaire, notamment un militaire durant un jeune sous-officier.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on revient encore à cette question de variation des primes ? Tu sais, parce que du coup... tes placements d'investissement ne sont pas aussi réguliers que ce que va demander une plateforme digitale ou un conseiller qui va te dire qu'il faut mettre 2000 euros par mois tous les mois, alors que finalement, toi, ce mois-ci, tu peux mettre 500, et le mois prochain, tu pourras mettre 5000.

  • Speaker #0

    C'est ce qui se passe notamment pour les fintechs de placement. Ils demandent une mensualité minimum tous les mois. Et ça, c'est à prendre en compte. Si on a un passage où on n'a pas de mission, Si ça arrive et qu'on a la solde de base qui est aux alentours de 1 600 euros, ça peut commencer à peser sur le budget. Là-dessus, il faut pouvoir faire du sur-mesure. Il faut vraiment pouvoir faire du sur-mesure pour le militaire. C'est vraiment une catégorie à part, avec des besoins spécifiques, avec une approche spécifique, avec un relationnel spécifique. Et ça demande justement d'être spécialisé là-dedans.

  • Speaker #1

    Tu as parlé de toutes ces spécificités, de l'identité du militaire jusqu'à des contraintes familiales. des différences de primes, des missions, et du coup, potentiellement, psychologiquement, la façon dont on va gérer ça. Et en fait, ça donne vraiment une bonne idée de pourquoi ce n'est pas si facile, dans les deux sens, que ce soit du militaire de parler à un civil, ou du civil à parler au militaire, quand on va parler de ses objectifs de vie, parce qu'on n'a pas forcément cette compréhension, ou bien, du point de vue du conseiller, de toutes les spécificités dont tu as parlé aujourd'hui. ou bien du point de vue du militaire, l'éducation financière, pouvoir discuter avec son conseiller. Demain, je suis militaire, je rencontre un conseiller. Quels sont les signaux, les questions à poser pour me rencontrer rapidement si cette personne a déjà une compréhension de ma situation ? Ou les red flags, tu vois ? Tout de suite se rendre compte que ce n'est pas la bonne personne avec qui je dois travailler.

  • Speaker #0

    Je pense que le plus gros red flag est de bien comprendre que pour un militaire, un euro, ce n'est pas un euro. Un euro qu'on va toucher sur sa solde quand on est en France. Ce n'est pas l'euro qu'on va toucher lorsque l'on rentre du Mali, lorsque l'on rentre d'Afghanistan. Il n'y a pas du tout la même approche sensible par rapport à l'argent. Ça, c'est vraiment quelque chose à prendre en compte. C'est qu'il y a cette dimension sensible de l'argent qu'on n'entend pas forcément lorsqu'on parle d'argent, lorsqu'on écoute peut-être des influenceurs ou des conseillers. Un euro, c'est un euro, parce que 100 euros à 10%, c'est 10 euros. Et vous allez gagner vos 100 euros en les trouvant par terre ou en travaillant. C'est la même rentabilité. On a ce côté sensible à prendre en compte. C'est pas du tout la même chose. Pas du tout... La même approche dans la dépense. Après, on peut lui poser, si on lui pose peut-être deux questions piège, voir s'il comprend vraiment notre positionnement. Le premier, si on est militaire, on peut demander au conseiller financier qu'est-ce que je dois faire de mon salaire. Normalement, si le conseiller est sensibilisé, soit il va corriger la personne en disant tu veux parler de ta solde, soit il va demander est-ce que tu as une activité à côté de l'armée. Parce que du coup, on va dire salaire, c'est pas normal que tu aies un salaire à côté de ta solde. Et le deuxième point, je pense, est de demander le rapport au risque. Quelle est peut-être la décision la plus risquée qu'on peut faire en termes financiers quand on est militaire ? Là, c'est une approche qui est un peu plus globale. Mais le militaire a déjà un métier qui est très risqué. Là, le risque financier, c'est que de l'argent, entre guillemets. Si on perd que de l'argent, ce n'est pas très, très grave. Et donc, du coup, il faut pouvoir mettre ça en perspective et dire aux militaires, je pense que le plus gros risque pour toi, c'est ton... coup d'opportunité vis-à-vis de l'immobilisme, le fait de rien faire. T'as de l'argent, t'as une très grande capacité, tu as un potentiel qui est énorme parce que tu vas investir beaucoup plus tôt que la majeure partie des Français. Tu peux investir à 20 ans, là où les Français investissent à 45 ans. Tu peux investir comme la catégorie des Français, des 10% des Français les plus riches. Un militaire qui place toutes ses primes, ça peut être entre 500, 1000, des fois peut-être 1500 euros par mois qui sont placés. Et ça, c'est qu'une infime partie de la population française qui peut le faire. Donc, il a l'âge, il a la capacité pour se faire un patrimoine qui va lui servir toute sa vie, encore plus s'il profite des intérêts composés. Et le plus gros risque, c'est de passer à côté cette opportunité, vraiment pour lui. On peut parler de crypto, on peut parler d'action, on peut parler de bourse, mais derrière, le rapport au risque est quand même différent parce que lui risque sa vie, là où sur des placements, on risque que de l'argent. Il y a cette approche sensible et normalement, il devrait pouvoir sentir cette Ausha en cas de question.

  • Speaker #1

    Bon, petit disclaimer, je connais Adrien depuis presque deux ans. On était au CNAM ensemble à faire un master en gestion de patrimoine. Et en fait, je le dis maintenant. Parce que la passion avec laquelle tu m'avais parlé de ça, quand on s'est rencontré, des enjeux de la gestion de patrimoine pour les militaires, je la retrouve encore aujourd'hui, deux ans plus tard. Tu vas développer une solution qui est dédiée aux militaires. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu comment ça marche et quel est l'objectif ?

  • Speaker #0

    Je crée une société de conseil financier, Warren Conseil Financier, c'est le nom de la société, pour pouvoir apporter ce conseil à... Tous les militaires. Alors quand j'entends tous les militaires, c'est surtout militaires du rang, jeunes sous-officiers, parce que c'est une population, on a vu, qui est délaissée. Si je devais bien bien structurer la chose, il y a trois services qui sont donnés. Le premier, par rapport aux bénéficiaires directs du conseil financier, on va retrouver les militaires en tant que tels. Nous, ce qu'on propose aux militaires, c'est que si on les suit dès leur signature de contrat, on se fixe comme objectif financier d'avoir, au bout de 8 ans, entre 25 et 50 000 euros. financière et l'accès à la propriété immobilière. Les calculs sont très simples. Un militaire, c'est 6 000 euros de prime à l'année. 6 x 8, 48 000 euros. La capacité de crédit sur une solde à 1 500 euros, on n'est pas loin de ce qui se fait dans le civil. Donc c'est possible, c'est faisable, mais il faut le bon accompagnement. Ça, c'est vraiment les bénéficiaires directs, c'est le service principal, c'est là où tout l'effort est mis. C'est comment proposer ce conseil de qualité pour les militaires. Si j'arrive à mettre... un conseiller financier dans chaque régiment, on pourra atteindre cet objectif financier.

  • Speaker #1

    Tu imagines aujourd'hui un conseiller financier dans chaque régiment ? Est-ce que ça sera un ancien militaire qui sera formé et qui, du coup, n'aura pas besoin d'éducation pour comprendre les spécificités des militaires ? Ou tu imagines quelqu'un du civil qui, du coup, se reconvertirait pour travailler avec les militaires ?

  • Speaker #0

    Ma première approche, c'est du militaire qui se reconvertit. On a nos mutuels qui recrutent. militaire reconversion pour devenir référent mutualiste dans les régiments. Je veux prendre le même modèle, c'est dire aux militaires, si tu es intéressé par les questions financières, que tu cherches une reconversion dans ce domaine et que tu souhaites garder ton lien avec l'institution, on te forme en tant que conseiller financier et tu peux venir faire du conseil dans ton régiment. Parce que justement, il y a toute cette culture qui n'est pas à faire. Il y a la connaissance du métier et c'est tout autant d'éléments qui sont importants pour être pertinents. Il ne faut pas que le conseiller financier soit quelqu'un d'extérieur, il faut que ce soit un père, un père PIRS. Il faut qu'il fasse partie des rangs pour qu'on soit sur la même longue-garde, sur la même compréhension. Ça, c'est une possibilité et donc ça peut intéresser et je pense que ça intéressera certaines personnes.

  • Speaker #1

    Et d'un point de vue d'éducation financière ?

  • Speaker #0

    C'est ça. Ce qu'il faut comprendre, c'est que dans notre mission militaire, on a un rôle de formation, d'éducation envers nos subordonnés. Donc il y a tout l'aspect métier, on les forme au métier, mais on les forme aussi dans la vie de tous les jours. C'est ce qu'on a appelé le rôle social. Le rôle social de l'officier en particulier, parce que je suis officier, mais ce rôle social se retrouve à tous les échelons de commandement. On éduque, on continue à éduquer nos subordonnés, notamment sur la question financière. Le problème, c'est qu'on fait ça avec nos armes, avec nos connaissances. On essaye d'inculquer ce que l'on sait, mais on ne sait pas tout, parce que forcément, ce n'est pas notre spécialité. Moi, le but derrière, c'est de pouvoir proposer des fiches de séance, les fiches de séance, c'est un outil particulier pour faire des instructions à l'armée, sur les questions financières propres aux militaires. Comment déclarer ses impôts ? Comment lire son bulletin de solde ? Comment gérer ses primes ? Comment est-ce qu'on prend en compte la pension ? Quelles sont toutes les aides dont peut bénéficier le militaire ? Toutes ces questions. Comme ça, si un chef en situation de responsabilité veut faire des interventions auprès de ses soldats, il sait qu'il a tous les supports nécessaires. supports qui sont confirmés par un conseiller agréé qui ne va pas dire n'importe quoi à ses troupes. Le but, c'est de pouvoir les former là-dessus. Derrière la pédagogie financière, là, ça a été mon travail personnel durant mon passage au CNAM, c'est la mémoire. J'essaie de structurer toute la pédagogie financière. Un schéma simple qui permet de comprendre comment on gagne, comment on perd de l'argent, comment on s'enrichit et comment on peut devenir libre financièrement. Autour de ce schéma-là, j'ai articulé six grandes compétences que sont comprendre l'argent, générer de l'argent, investir, consommer, gérer son argent et protéger son argent. Et on se sert de cette méthode-là pour faire d'une part de la pédagogie financière, mais aussi pour expliquer quelles sont les décisions ou les préconisations que l'on fait lors du conseil. Donc ça, on arrive à structurer bien le propos, on peut s'orienter, mais on peut structurer notre pensée pour rattacher toutes les notions. Il y en a beaucoup dans le monde de la finance lorsqu'on a du conseil. Et ça, c'est vraiment le deuxième, c'est vraiment mettre une pédagogie adaptée à une population, et moi, dans le cas qui m'intéresse, les militaires. Ça, c'est vraiment les bénéficiaires directs.

  • Speaker #1

    Et donc une mission double auprès des militaires, c'est d'éduquer et de conseiller.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et en fait, on retrouve un peu ce qu'on fait en tant que militaire, mais à l'échelon vraiment de la finance. Et ensuite, notre bénéficiaire, cette fois-ci, c'est un bénéficiaire indirect, c'est l'institution, c'est vraiment l'armée. Aujourd'hui, il faut comprendre que l'armée a du mal à recruter et fidéliser ses soldats. Et la conviction que j'ai, c'est que si on arrive à stabiliser un militaire sur sa situation financière, Si on arrive à lui faire comprendre qu'il y a une très grande opportunité à être dans l'armée, plutôt que de se projeter sur des contrats de 4-5 ans, il irait peut-être chercher l'étape supplémentaire qui est celle de 8-10 ans. Ça, ça nous permet de garder un peu plus de soldats et donc de faire face à ce problème qui est quand même un problème qui touche toutes les armées européennes aujourd'hui. On est conscient que ce n'est pas la solution miracle. L'argent ne résout pas tout. Le militaire français n'est pas un mercenaire. Il ne se bat pas pour l'argent, il se bat par patriotisme, il se bat parce qu'il a des valeurs. Mais l'argent peut être un argument. Quand on quitte l'armée, on quitte l'armée pour des raisons vraiment de sens de la mission, au projet de vie. Donc là, on peut mettre tout l'argent que l'on veut, le militaire, ça ne va pas le faire changer d'avis. Par contre, celui qui hésite, qui se pose des questions, peut-être que l'argument financier sera le poids qui fera pencher la balance du côté de la fidélisation. Pareil, le militaire qui a acheté sa résidence principale dans la garnison, qui se rend compte qu'il a toute l'assise financière nécessaire pour pouvoir reconstruire sa famille, va se dire finalement, la deuxième partie de carrière, je ne la fais pas dans les forces combattantes, mais dans d'autres unités, et je continue dans l'armée. Tout le but est de permettre d'avoir un levier supplémentaire pour fidéliser. Cette inspiration-là, elle vient de ce que faisaient les légionnaires romains, enfin l'Empire romain. L'Empire romain proposait à ces légionnaires qui avaient fait 20 ans de service, des terres. les aguerres publicus sont les terres qui ont été conquises sur les territoires annexés. Actuellement, au niveau de l'armée, ça existe, c'est la pension. Fais 20 ans de service, derrière, tu as ta pension. Mais c'est compliqué de dire à un militaire qui a 20 ans, redonne tout ton temps de vie au niveau de l'armée et tu auras derrière quelque chose. Là, le but, c'est de raccourcir cette temporalité. C'est-à-dire, en fait, dès 8-10 ans, tu peux avoir un capital de 25 à 50 000 euros et tu peux avoir déjà une propriété. C'est ces trois éléments qu'on souhaite pouvoir mettre en place avec la société.

  • Speaker #1

    Oui, je suis d'accord avec toi sur l'éducation financière comme outil de rétention. Je pense que c'est un moyen qui est vraiment sous-estimé à tous les niveaux, pas seulement par l'armée française, mais dans le privé. C'est aussi un outil qu'on devrait mettre à disposition de tous les employés pour se réapproprier l'argent qu'ils gagnent en travaillant et d'en faire vraiment un outil plutôt que juste un moyen de... subvenir à ses besoins. Si jamais je suis un militaire et que j'ai besoin de conseils aujourd'hui ou que tout ce que tu viens d'expliquer sur le conseil fait au militaire et que j'ai envie de me reconvertir à terme et de travailler avec toi, comment je te contacte ?

  • Speaker #0

    On a un site internet, warren-conseilfinancier.fr Ce sera la manière la plus simple de le faire. Ensuite, là, on a pour objectif de passer dans tous les régiments pour se faire connaître. On a bien l'intention de se faire connaître et on devrait pouvoir avoir des relais un peu partout en France, pour pouvoir venir nous voir directement.

  • Speaker #1

    On mettra le lien de ton site internet dans la description. Et j'espère que les personnes qui nous écoutent aujourd'hui pourront te rencontrer quand tu iras rendre visite au régiment. Pour conclure l'épisode, s'il y a une chose que tu voudrais que les militaires qui ont écouté l'épisode d'aujourd'hui retiennent, ça serait quoi ?

  • Speaker #0

    Une chose que les militaires retiennent, c'est qu'ils ont un potentiel qui est énorme. Je vais prendre mon cas personnel. Avant d'entrer dans l'armée, j'ai fait un master d'architecture. Les architectes ne sont pas forcément hyper bien payés quand ils commencent leur vie. Et au bout de 10 ans, c'est difficile de pouvoir avoir un patrimoine qui est très important. Certains en sont juste à l'achat de la résidence principale, ou en tout cas, à commencer à se stabiliser. Moi, je suis parti dans l'armée. Et au bout de 10 ans, aujourd'hui, je suis propriétaire de 5 biens, quasiment à 450 000 euros d'immobilier, 300 000 euros de crédit à côté. Et j'ai réussi à mettre de côté quasiment 100 000 euros. Donc, à 33 ans, j'ai assez peu de mes camarades issus du même cursus qui sont dans cette situation-là. Ça, cette possibilité-là, il n'y a que l'armée qui aujourd'hui le permet. Si on ne sort pas d'HEC, si on ne sort pas de Polytechnique, si on ne sort pas d'une très très grande école qui paye en dizaines de milliers d'euros ses étudiants, c'est très difficile de pouvoir le faire. Pour un militaire,

  • Speaker #1

    ce sera un début de carrière, un début de vie.

  • Speaker #0

    Mais un militaire peut très facilement arriver à, s'il met les efforts, 50 000 euros, accès à la propriété. Ça doit se compter sur les doigts d'une main, les catégories de population en France qui, à 30 ans, peuvent dire J'ai 50 000 euros sur mon compte, je suis propriétaire de mon bien et j'ai encore toute la vie devant moi.

  • Speaker #1

    Si vous êtes militaire et que vous venez d'écouter cet épisode... J'espère que l'exemple qu'Adrien vient de vous donner va vous donner envie de passer à l'action et d'utiliser vos soldes et vos primes pour construire votre patrimoine. Merci Adrien, merci d'être resté avec nous jusqu'à la fin de cet épisode. Et moi, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine au prochain épisode.

Chapters

  • La vie des militaires à l'étranger

    00:00

  • Les missions et leur impact sur la famille

    02:36

  • Les spécificités de la solde militaire

    07:00

  • Identité et vie des militaires

    09:20

  • Pensions et avenir des militaires

    11:43

  • Gestion financière des militaires

    20:18

  • Éducation financière et comportements de dépense

    22:36

  • Stratégies d'investissement

    25:49

  • Préparation à l'avenir et gestion de carrière

    30:59

  • Soutien en cas de difficultés et prévoyance

    32:39

  • Conséquences des risques militaires

    36:23

  • Configurations des Missions Militaires

    38:07

  • Passer à l'Action : Conseils Pratiques

    39:47

  • Le Rôle du Conseiller Financier pour les Militaires

    42:15

  • Éducation Financière et Rétention des Militaires

    46:52

  • Création d'une Société de Conseil pour Militaires

    50:14

  • Conclusion : Potentiel Financier des Militaires

    55:29

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