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Nos lieux et nos luttes

Centre LGBTQIA+ de Marseille épisode 10 - Podcasthon 2025

Centre LGBTQIA+ de Marseille épisode 10 - Podcasthon 2025

1h35 |15/03/2025
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1h35 |15/03/2025
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Description

Ce centre LGBTQIA+ est le plus récent, bien qu’il se situe dans la deuxième ville de France...


Aujourd’hui on raconte le centre LGBTQIA+ de Marseille !

Vous y entendrez parler d’un local à trois vies simultanées, d’autogestion à la marseillaise, de d'auteurs et d’autrices de la ville, et de bien d’autres choses encore !

Merci à Noémie Pillas et à Cam Dutta Gupta d’avoir accepté de participer à cet épisode.


Comme annoncé ces dernières semaines, cet épisode fait partie de la 3ème édition du Podcasthon, qui se tiendra du 15 mars au 21 mars 2025. Les podcasteur.euses qui participent y mettent à l’honneur l’association caritative de leur choix durant cette semaine. Si vous voulez en savoir plus : Accueil | Podcasthon

À cette occasion, si vous le souhaitez, vous pouvez faire un don au centre LGBTQIA+ de Marseille : Campagne de don 2024


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver le centre LGBTQIA+ de Marseille :

Sur leur site internet : Accueil - Centre LGBTQIA+ Marseille

Sur leur page Facebook : Centre-LGBTQIA+ de Marseille | Marseille | Facebook

Sur leur compte Instagram : Centre LGBTQIA+ Marseille (@centre_lgbtqia_marseille) • Photos et vidéos Instagram

Par mail : hello@centrelgbtqiamarseille.org

Par téléphone : 04 65 58 09 52


Lexique des termes et structures cité.es dans cet épisode :

AFAB : abréviation de “Assigned Female At Birth”.

Care : mot anglais signifiant “prendre soin de”.

Collectif Fracas : collectif marseillais s’occupant des violences intra-communautaires.

GLAM : permanence Groupe pour L’Accueil des Migrants au centre LGBT de Marseille.

Mollo sur la déglingue : permanence d’échanges autour des consommations de produits psychoactifs.

Nordaf : abréviation de “nord africain.e”.

Queer AMU : volet LGBTQIA+ de l’université d’Aix-Marseille.

Queer Muslims : permanence pour les personnes musulmanes et LGBTQIA+.

Reiki : méthode de bien-être pour travailler sur les énergies.


Pour toustes les auditeur.ices, vous pouvez me contacter via ces différentes plateformes : https://linktr.ee/lepodsam

Et si le podcast vous plait, un partage aiderait énormément le projet !


Jingle d’introduction du podcast : Erothyme – Along the Arc : https://erothyme.bandcamp.com/album/along-the-arc Jingle de la partie 4 du podcast : Flames – Kbam Willis : https://pixabay.com/fr/users/kbamwillis-43489384/ Autres jingles : https://pixabay.com/fr/music/search/jingle%20podcast/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce centre LGBTQIA+, c'est celui qui a ouvert le plus récemment, bien qu'il se situe dans la deuxième ville de France. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut, c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui, samedi 15 mars 2025, le dixième épisode de Nos lieux et nos luttes est un peu spécial. L'association dont on va parler ici est celle que j'ai choisi de mettre en lumière pour la troisième édition du Podcaston, qui a lieu du 15 mars au 21 mars 2025. Le principe ? Durant toute cette semaine, des milliers de podcasteuses et podcasteurs parlent d'une association caritative de leur choix en gagnant une visibilité plus accrue grâce à la diffusion sur le site et sur les différents réseaux sociaux du podcaston. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette initiative ou découvrir les autres podcasts inscrits cette année, vous pouvez aller sur le site du podcaston en description de cet épisode et sur mes différentes plateformes et vous retrouverez également en description pour cette occasion un lien pour aller faire un don à la structure que vous allez découvrir. Et aujourd'hui donc, avec Noémie Pilas. directrice et Cam Dutagupta coprésident. On vous raconte l'histoire du Centre LGBTQIA+, de Marseille. Noémie, Cam, bonjour et merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui. Noémie, toi du coup, tu es directrice de la structure, tu étais jusqu'à maintenant coordinatrice, et toi Cam, tu étais bénévole et tu es devenue récemment coprésident, donc félicitations. Est-ce que vous pouvez vous présenter et nous présenter un petit peu votre lien avec le Centre LGBT QIA Plus de Marseille ?

  • Speaker #1

    Eh bien, salut, moi je suis Noémie, donc effectivement je gère avec une équipe le Centre LGBT de Marseille depuis sa création. C'est vrai que j'ai coordonné le projet depuis sa création jusqu'à son ouverture. Et pour un soir un peu plus de légitimité, et parce que deux, trois personnes, majoritairement des hommes cis quand même, 100% d'hommes cis, m'ont appelée animatrice du centre lors d'événements. Et j'avoue que du coup, je n'ai rien contre les personnes qui comptent l'animation, mais du coup, ça délégitimait mon travail. C'était vraiment rabaissant pour moi. Il y avait un truc qui n'était pas en alignement avec la responsabilité que j'avais, le volume horaire que j'avais. Et vraiment, ça me désole d'en arriver là, mais je crois que les personnes, elles ont... Elles amorcent un changement que quand on leur propose le changement. Et du coup, je n'avais pas envie de me traîner des personnes qui n'estiment pas ou qui pensent que parce que je suis une femme, mon travail n'est pas respecté. Donc malheureusement, on en est venu à l'arabe et en discussion avec l'un des présidents du centre, enfin le président plutôt de la charte des marques et organisations, où le projet du centre est porté par deux associations actuellement.

  • Speaker #2

    Salut, du coup, moi, c'est Cam. Je suis une personne non-binaire. Mes pronoms, c'est il, elle. Moi, du coup, je suis bénévole au sein du centre depuis qu'a été annoncé en conférence de presse la création du centre avec l'allocation des fonds, etc. J'ai ensuite été élue au sein du premier conseil d'administration l'année dernière et cette année, j'ai été réélu au conseil d'administration et je suis désormais coprésident du centre LBDQA Plus de Marseille. et je m'occupe de beaucoup de communication, de lutte contre la discrimination intersectionnelle, gestion des violences et conflits, voilà, ce genre de sujets, avec un peu de leur parole là, et voilà, toutes sortes de sujets en vrai.

  • Speaker #0

    Félicitations pour avoir été élue co-présidente, présidente. Le centre, il a été, il a ouvert en 2023, donc il y a eu une inauguration le 9 décembre 2023. en présence des élus du territoire et de la ministre chargée de la lutte contre les discriminations à l'époque, Bérangère Couillard. Mais c'est un travail qui a été entamé en réalité depuis 2017, sous la coordination de la Prairie de Marseille. Est-ce que vous pouvez nous dire ce qui s'est passé, donc, certes, durant l'année d'ouverture, l'année 2023, mais aussi depuis 2017, pour en arriver à l'ouverture du centre ?

  • Speaker #1

    Alors en 2017, il y a eu un appel un peu approché du département qui a proposé aux associations de monter ce qu'ils ont appelé le COLD, le Comité d'Orientation de Lutte contre les Discriminations. Le département a choisi d'en faire trois branches dans ce COLD. Il y a eu la haine anti-LGBT, il y a eu l'égalité femmes-hommes et le harcèlement scolaire. Et à l'intérieur de ces trois branches, le département a sollicité les associations du territoire qui le finançaient déjà. Et ils ont proposé qu'on propose trois projets, un projet commun par branche, on va dire. Et évidemment, les associations qui luttent pour le droit LGBT se sont toutes regroupées derrière un projet majeur, qui était la création d'un centre LGBT. Néanmoins... Le projet tel qu'il est aujourd'hui, qui a été fait en 2019, je crois, est plutôt un projet qui est un service à part entière du département, qui est la maison départementale de lutte contre les discriminations, et qui fait énormément d'actions très institutionnelles, et va vers les publics, etc. Il y a un grand retentissement sur le territoire. Mais ce n'est pas un projet autogéré, flexible sur les horaires, etc. D'ouverture notamment, c'est pour ça qu'on a toujours aspiré à ouvrir une maison LGBT, mais dirigée par une association. Mais les deux projets se complètent très bien.

  • Speaker #2

    Vous voulez un truc pareil pour les personnes queer, qui est quand même très différent de s'intégrer dans un projet institutionnel qui, comme Noémie le dit, est géré par... des personnes fonctionnaires avec les horaires qui vont avec, avec les restrictions qui vont avec. Par exemple, dans notre centre LGBTQIA+, à Marseille, on a un bar qui favorise beaucoup la convivialité, qui aide à rompre l'isolement de certaines personnes queer. Et clairement, tout ça, c'est pas possible dans des services départementaux.

  • Speaker #1

    On a ouvert 7 jours sur 7. Donc, c'est vrai que... Ça, c'était vraiment impossible dans un lieu comme celui-là. Et je rajouterais que la maison départementale de lutte contre les discriminations, elle regroupe toute forme de discrimination. C'est important qu'un lieu comme ça existe, parce qu'il existe plein d'autres choses. Et je me mets très heureux qu'ils travaillent sur l'ensemble des discriminations en France. La maison départementale de lutte contre les discriminations reste quand même un guichet d'orientation majeure sur le territoire. pour toutes les personnes qui chercheraient des réponses. Donc on est quand même très en lien à ce niveau. On reste pour eux un interlocuteur important quand ils ont besoin d'échanger autour de l'LGBTphobie, quoi qu'il arrive. Ils accueillent des expositions, ils proposent des temps pour que les associations viennent faire leurs activités à l'intérieur de leur mur. Ils ont tout un service à disposition pour les associations qui ne disposeraient pas de locaux.

  • Speaker #0

    Le centre LGBT, du coup, il est plutôt très récent. C'est le plus récent de France, je crois, à l'heure actuelle. Bien que Marseille soit la deuxième ville de France, est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur le pourquoi du comment ? Pourquoi le centre LGBT a ouvert, entre guillemets, que maintenant à Marseille ?

  • Speaker #2

    Comme toute action de grande envergure, parce qu'on a un centre, comme tu dis, Sam, on est la deuxième ville de France. Du coup, il y a une population LGBTQIA+, qui est très importante. Et on a ouvert qu'en 2023, donc il fallait des locaux qui assurent la capacité d'accueil, etc. Et donc, c'est un projet d'ampleur. Et comme tous les projets d'ampleur, notamment dans les LGBTQIAphobies, en fait, c'est toujours une question de volonté politique et de ressources. C'est toujours, est-ce qu'on a envie qu'un centre s'implante ? Est-ce qu'on fait tout pour ? Est-ce qu'on alloue l'argent pour ? Et il se trouve qu'on a ouvert quand on a reçu une subvention exceptionnelle de la DILCRA. Il y a aussi une volonté d'accompagner, par la ville de Marseille, d'accompagner ce projet et d'autres collectivités comme la région, etc. On en revient toujours au nerf de la guerre, finalement.

  • Speaker #0

    Du coup, justement, tu parlais des locaux qui sont au 17-21 rue du Chevalier Rose, dans le quartier du Vieux-Port à Marseille, et qui sont divisés en trois parties, donc en trois parties séparées. Le local associatif, l'espace santé et droit et le bar. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur le choix de l'acquisition de ces locaux ? et sur les travaux réalisés ou en cours de réalisation.

  • Speaker #1

    On voulait des locaux qui soient accessibles par des stations. Parce qu'à Marseille, quand même, il y a beaucoup de transports en commun qui sont très peu accessibles, notamment pour les personnes à mobilité réduite. Et des quartiers qui sont en pente, etc., qui sont très peu praticables au niveau des trottoirs, etc. Et c'est vrai que le quartier de la Joliette jusqu'au Vieux-Port, c'est quand même un quartier qui est assez plat. Ça a quand même son importance à Marseille, parce que ce n'est pas la même chose si on est à Notre-Dame-de-la-Garde, si on est à La Plaine, si on est au Cours Julien, si on est au Vieux-Port, etc. Au moment où on a visité des locaux, il y a le métro Vieux-Port qui était en train d'entamer sa rénovation pour mettre un ascenseur. Je pense qu'on a à tout cas ces deux ou trois stations accessibles en ascenseur à Marseille, et qui ne se situent pas dans le centre-ville. On a Blancard, enfin voilà. Mais dans le centre-ville... On en avait très peu. Donc, c'est vrai que le choix du Vieux-Port était pour nous quand même central et accessible. Et aussi, au niveau de la disponibilité des locaux, après Marseille 2013, capitale de la culture, il y a énormément de locaux en rez-de-chaussée sur la rue de la République et aux alentours qui étaient disponibles, puisque c'était des galeries éphémères en 2013. Donc, il y avait des activités qui vivotaient depuis 2013 et qui ont... qui nous ont permis de nous projeter dans des locaux qui sont quand même spacieux et accessibles. Donc nous, on a un peu orienté déjà notre choix de quartier à ce niveau-là. Et pour les choix de trois locaux, on avait déjà dessiné trois activités majeures pour notre activité. Au début, on doit le dire que c'était un défi pour nous d'avoir trois locaux séparés. Et à l'usage, on en est très très content. C'est un des meilleurs choix qu'on ait fait pour notre projet en tout cas. On peut avoir, par exemple, le bar. Le bar est ouvert du mercredi au samedi. Il est ouvert le mardi soir en non-excité trans, uniquement le mardi soir. Mais du mercredi au samedi, voire dimanche, on a un bar qui est ouvert tout public. Et on peut avoir des activités dans les autres locaux qui sont en non-excité. Ça nous permet d'accueillir toute personne, tout le temps, sans devoir choisir. Puis aussi, ça nous permet d'avoir un accueil confortable pour les personnes qui souhaitent aller voir le pôle santé. Ils ne sont pas obligés de traverser le bar avec les personnes qui sont dedans. On peut garder un anonymat, puisque du coup, les entrées sont séparées, les locaux ne sont pas connectés. Donc voilà, ça nous permet aussi d'accueillir confortablement les personnes les plus fragiles de notre communauté.

  • Speaker #2

    Typiquement, pour prendre un exemple, le lundi, à la réunion des Narcotic Anonymes, tout simplement, en fait, on ne peut pas organiser ça au bar. Enfin, voilà, encore une fois, c'est encore un exemple qui montre. que c'est vital pour nous d'avoir ces trois locaux. Et d'ailleurs, ils sont tellement utilisés que des fois, on aimerait bien pousser les murs.

  • Speaker #1

    En fait, quand on a pris les locaux, ils étaient quasiment vides. Des locaux bruts, béton, sans toilettes, sans rien. Donc, on a dû construire tous les sanitaires, refaire une bonne partie de l'électricité, de la plomberie, refaire une partie des murs qui étaient abîmés. enlever des choses sur les sols, etc. Donc, on a une enveloppe à monter un bar, monter des toilettes pour les personnes à mobilité réduite, etc. On a fait une enveloppe de 70 000 euros de travaux de départ pour faire tout ça.

  • Speaker #2

    Et du coup, les travaux, ils ont été assurés par des bénévoles. On a fait, alors, bien sûr, des prestataires et aussi, on a fait des week-ends de bénévoles pour tout ce qui était... les travaux de peinture, etc. Et cet été, il y a encore des bénévoles qui ont monté des meubles, notamment pour la bibliothèque qu'on vient d'inaugurer. Il y a aussi une partie qui a été faite par les bénévoles et ça permettait de fédérer autour de week-ends et de temps de travaux, puis festifs ensemble, déjà de fédérer alors que le local n'avait même pas encore ouvert, mais qu'on puisse se retrouver dans ce moment-là.

  • Speaker #0

    J'ai une question aussi. Alors, le logo du centre, je le mettrai en illustration d'un des chapitres de l'épisode. Est-ce que vous pouvez nous expliquer, parce que ce serait difficile de le décrire audiophoniquement, est-ce que vous pouvez, par contre, nous expliquer un petit peu comment vous l'avez choisi ?

  • Speaker #2

    Le logo du centre, alors avant que le centre ouvre ses portes, vraiment le 9 décembre 2023, il y avait un comité de pilotage avec plein de bénévoles, des personnes qui venaient de différentes associations, et on réfléchissait en groupe de travail sur... plein de sujets. On s'est retrouvés un dimanche, si je me souviens bien, en séminaire pour parler justement du logo et de tout ce qu'ont des activités, des missions du centre, parce que bien sûr, ça devait les refléter, et d'un éventuel nom pour le centre. Alors, il se trouve qu'on n'a pas trouvé de nom, parce que nos activités sont tellement... diverses, nombreuses, variées, qu'on ne s'est pas mis d'accord sur un nom et qu'on préférait rester Centrale LGBTQIA+, de Marseille. Par contre, c'est représenté justement dans le logo qui est une anémone avec les couleurs du drapeau Queer Inclusif qui montre en fait la coordination entre différentes activités et missions, mais qui part toutes d'un même point. et qui après se déroulent des branches. On trouvait que c'était à la fois important pour nous de représenter la Méditerranée parce qu'on y est au bord et que ça se retrouve dans la police d'écriture du centre qui sont lettres héléniques. Et du coup, cette anémone aux couleurs du drapeau queer inclusif ça montre vraiment cette coopération et mais... Tout le monde dans le même but, avec le même centre, qui est de, dans un côté positif, de vivre ensemble mieux, d'acquérir plus de droits, et dans un côté un peu plus négatif, de lutter contre les LGBTQIAphobies et de venir en aide aux membres les plus vulnérables de notre communauté.

  • Speaker #1

    Et on a une petite touche dans le logo que peu de gens s'interçoivent ou peut-être comprennent la référence, mais... On a choisi de naître le plus en violet, pour marquer notre soutien à l'ensemble des luttes féministes.

  • Speaker #2

    C'est vrai, personne ne le remarque ça.

  • Speaker #1

    Personne ne le remarque. Mais le plus, c'est en violet. C'est pour nous une façon de saluer nos luttes soeurs jumelles, qui sont les luttes féministes. Un logo très radical communautaire. peut aussi passer dans les institutions, etc. On voulait situer les deux entre cette écriture fausséenne qui va être des bâtons qui sont très droits, très ancrés sur eux-mêmes, qui est plutôt institutionnelle, et cette anémone qui peut avoir des branches multiples, partir dans tous les sens, et qui peut un petit peu plus représenter la communauté queer radicale.

  • Speaker #0

    La ville de Marseille, comme le centre LGBT, a elle aussi son blason. La couronne, pour les murailles de la ville, le trident qui représente la mer et le voyage, mais aussi le taureau, la croix bleue ou encore le caducé et le lion. On y retrouve aussi la devise en bas qui signifie « la ville de Marseille resplendie par ses hauts faits » . Et le centre LGBTQIA+, de Marseille ? Quels bénévoles, salariés et quelles actions le font resplendir ?

  • Speaker #1

    Alors, on est quatre salariés, bientôt cinq au centre LGBTQIA+, de Marseille. Pour le moment, on a quatre personnes qui travaillent au centre. sur 3,5 équivalents temps plein. On ne connaît pas tous à temps plein. On a deux personnes qui sont à temps partiel parmi les quatre personnes. Donc il y a moi, il y a Lilian, Rivière, Agostini, qui est chargée de projet.

  • Speaker #2

    Lui,

  • Speaker #1

    il s'occupe de la gestion de la programmation. Un peu plus d'une centaine d'événements par mois au centre. Donc c'est énormément de gestion de mails, etc. Il s'occupe aussi de la communication. Et comme toute personne, des grands projets de la vie du centre, etc. On a Sacha Vanova, qui est coordinateur du pôle santé et droit, qui lui fait le cadrage du pôle, s'assure que le pôle, puisqu'on a beaucoup de partenaires qui travaillent au pôle, que tout avance bien. Et aussi, il fait à moitié de son temps de l'accompagnement des personnes directement. puisqu'il a une formation d'assistant social. Et il y a Tami El-Kilani, qui est chargée d'accueil. Tami, c'est la personne qui reçoit en premier les personnes qui viennent au centre, mais aussi qui accueille et qui s'occupe des dossiers avec Sacha. Donc, pas juste quelqu'un qui accueille, c'est aussi quelqu'un qui va faire du travail social. Et il participe avec nous à l'ensemble des réflexions. construction des projets du centre.

  • Speaker #2

    Et du coup, par rapport aux bénévoles, on recense environ 300 bénévoles, mais c'est-à-dire des plus réguliers et régulières ou des personnes qui sont venues au moins une fois. Alors les bénévoles ont une grosse importance. encadrés parfois par les salariés ou travaillant avec les salariés dans certains des cas, parce que, en fait, déjà, le bar, il ne tient que par le bénévolat. C'est-à-dire que c'est les bénévoles qui vont à la fois servir les boissons, accueillir les personnes, parce que des fois, elles peuvent se présenter au bar et demander des renseignements, qui vont faire le ménage, qui vont aussi vérifier que tout se passe bien, si... il y a un problème, il y a une altercation, je ne sais quoi, et qui sont épaulés par des référents barres. Donc, c'est des personnes qui ont une bonne expérience dans le bénévolat au centre et qui ont décidé de pouvoir former des nouveaux bénévoles sur le bar. Et ensuite, on a une quinzaine de groupes de travail. C'était le même format avant, sur le comité de pilotage, avant la création du centre. Et maintenant, on s'est beaucoup, beaucoup étoffé. Donc on a de tout, groupe de travail sur la bibliothèque, sur la gestion des violences et conflits au sein du centre, sur la programmation, sur les travaux, sur le fonctionnement général. On a vraiment des tonnes de groupes de travail sur la santé aussi. Et du coup, en fait, c'est des bénévoles, quand une personne vient au centre pour être bénévole, elle assiste à une présentation de tous ces groupes de travail. Et puis, elle peut choisir selon ses compétences, ses envies de rejoindre tel ou tel groupe. Et ça avance vraiment bien, plus ou moins bien selon les groupes. Mais c'est vraiment une force motrice parce que du coup, les salariés n'ont pas le temps de tout faire sur toutes les missions que se donnent les centres. Et ça vient enrichir du coup, que ce soit les réflexions ou ils viennent proposer des projets. Et donc, du coup, ça permet vraiment de faire fonctionner le centre avec les salariés. Et on les en remercie beaucoup parce que sans LE, ça serait compliqué.

  • Speaker #0

    À mon sens, justement, au niveau des actions du centre, après vous me dites si vous êtes d'accord ou pas, il y a trois thématiques qui ressortent beaucoup. Donc dans les actions menées, ça va être la place donnée aux personnes en situation de précarité, une grande place donnée à la non-mixité et une grande place donnée à l'autogestion. Par rapport à ces trois items, je pense notamment aux permanences étudiants-étudiantes, aux permanences jeunes. glam droit d'asile, expression artistique des migrants et migrantes LGBT, queer muslims ou orthophonie transphème autogérée. Donc je voulais savoir déjà si vous étiez d'accord avec ça et justement vous y avez un peu répondu, il y a la question des locaux qui permet ça et la question de la place des bénévoles et savoir comment tout ça s'est créé.

  • Speaker #1

    La typologie déjà de l'asile de Marseille nous a montré avec les années d'expérience qu'on a tous. Depuis quelques années, à Marseille, les choses ne fonctionnent pas forcément par association de loi 1901, dans un truc très cadré, très fermé, etc. Il y a beaucoup d'activités qui se montrent avec des groupes autogérés, de l'autosupport. C'est vraiment une pratique qui est très répandue à Marseille. Et nous, on a voulu prolonger cette identité marseillaise sur la création et la tenue de nos activités. C'est pour ça qu'on laisse une grande place à l'autogestion. Puisque de toute façon, ça ne pourrait fonctionner autrement. Et puisque de toute façon, les bénévoles et les salariés du centre ne peuvent pas gérer 7 jours sur 7, de 9h à 23h les locaux. Parce que c'est un peu nos heures d'ouverture. Et puis parce que le centre, et c'est un centre régimenté, appartient aux Marseillais et aux Marseillaises, il était quand même hyper important qu'on laisse la place à toute personne souhaitant proposer des activités. si elle rentre évidemment dans les valeurs qu'on s'est fixées depuis le début, de lutter contre les discriminations, etc. Donc notre volonté d'ouvrir notre lieu, c'est moi je pense une de nos plus grandes forces. Ça nous permet de vraiment proposer des activités qu'on n'aurait jamais pu proposer si ce devait être l'équipe qui les organisait. Très concrètement, on a des clubs de l'intuition. Il se passe vraiment énormément de choses. Et laisser la place aux personnes qui sont expertes de ces activités-là, les mener, c'est quand même la plus grande réussite du centre à l'heure actuelle.

  • Speaker #2

    On a recensé sur les activités qui ont été organisées au centre, il y a largement plus des deux tiers qui sont organisées par une personne ou un collectif ou une association. Or... hors proposition par le centre lui-même, c'est-à-dire par les équipes du centre. Donc c'est énorme. C'est par exemple Nina qui a proposé de faire des soirées de lecture queer. C'est quand même une fois par mois. On a plus de 60 personnes un jeudi soir à chaque fois. Les personnes qui viennent écouter les textes et lire les leurs. Les personnes queer qui écrivent et lisent leurs textes. C'est les permanences qu'on a à l'espace santé sociale. Pareil, c'est des partenaires santé et droit. C'est des partenaires qui viennent des associations comme tu as cité GLAM, par exemple. Il y en a plus de 15. Alors, il y en a qui sont des partenaires institutionnels, mais il y en a d'autres, c'est des collectifs qui se montent comme ça, comme Molo sur la déglingue, par exemple, qui est de la RDRCT, en tout cas, de la réduction des risques en milieu festif. Donc, en fait, on a... On a vraiment, comme disait Noemi, cette capacité à s'auto-gérer à Marseille. Et donc là, on a répondu beaucoup sur l'autogestion et la précarité, un peu au même titre qu'on regarde la typologie du militantisme à Marseille. On regarde aussi la démographie. Forcément, c'est une ville où il y a plus de personnes précaires. Enfin, pas forcément, mais en tout cas, c'est le cas. Donc forcément... Il y a plus de personnes queer précaires que dans d'autres villes, je ne sais pas, Paris ou d'autres villes. Et donc, pour nous, c'était obligé que ce soit un axe fort du centre de Marseille. Parce que sinon, si on ne fournit pas une aide, un accompagnement, des ressources, un soutien aux personnes vulnérables de notre communauté à Marseille, le centre, finalement, n'aurait pas une grande raison d'être. Et d'ailleurs... Si on regarde les chiffres, par exemple, c'est très impressionnant. Ça peut être très impressionnant, nos photos de moments de convivialité, de soirées, etc. Mais en fait, la majorité des actions qui se déroulent au centre, c'est de la solidarité, c'est de l'accompagnement, c'est du social, etc. Donc ça, c'est important à savoir.

  • Speaker #1

    Nous nous sommes amenés à ouvrir un fonds d'urgence. On en est quand même hyper fiers. On n'est pas financés sur cette action-là, mais dans la mesure du possible. On a débloqué un fonds d'urgence pour héberger les personnes qui sont sans domicile, les personnes queer qui sont sans domicile. Donc c'est un fonds d'urgence qui est alimenté quand on fait des soirées, etc. ou quand on a des dons. On en organise une le 14 décembre, un bingo de notre fonds d'urgence. Ça nous permet de mettre à l'abri pendant une semaine la personne en hôtel et derrière, nous, de mobiliser les ressources du centre et nos réseaux pour trouver un hébergement plus pérenne. Et avec ce fonds d'urgence, on achète aussi, parce que les personnes qui viennent nous voir, elles sont vraiment sans ressources. Donc on achète aussi à manger, parfois des vêtements, parfois des chaussures, parfois...

  • Speaker #2

    Et oui, sur la non-mixité, alors je suis en partie d'accord, et en partie un peu moins. Je pense que... Alors je ne sais pas, je ne prétends pas connaître tous les centres LGBTQI+, de France, pardon, mais je sais que... On me semble de Marseille, ou en tout cas notre volonté, c'est d'être véritablement intersectionnelle. Et finalement, le fait qu'on ait ouvert, qu'on soit la dernière ville à avoir ouvert en 2023, alors c'était tard, mais n'empêche qu'on a ouvert à la dernière vague du féminisme, à la dernière vague de réflexion sur la politique queer. Et du coup...

  • Speaker #0

    À mon sens, ce n'était pas possible autrement que ce soit un centre intersectionnel ou en tout cas avec une volonté de l'être, d'être le plus inclusif possible. Encore une fois, c'est une volonté, on ne peut pas toujours dire qu'on l'est dans tous les domaines, tout le temps. Mais en tout cas, c'est vraiment notre volonté. Et du coup, la non-mixité, ça fait partie de ça. C'est-à-dire que... Typiquement, comme Noémie l'a décrivée tout à l'heure, on a le mardi soir la conviviale trans, intersexe, non-binaire et personne en questionnement. Et là, par exemple, c'est vraiment en homicidité. Tout le bar est pour cette personne. Il n'y a personne de 6 qui va venir à ce moment-là. Et on fait très attention à ça. Pour justement que ces personnes puissent s'approprier l'espace et être tranquilles. Mais du coup, voilà. L'espace qu'on a au centre, ça permet des moments non mixités. Tu parlais aussi de queer, Ausha et arabe, le groupe de parole. Mais à mon sens, c'est en lien avec l'intersectionnalité. C'est-à-dire que si on peut ouvrir des espaces, on peut mettre à disposition des espaces à certains groupes de personnes qui se retrouvent sur... un ou plusieurs axes de discrimination ou plusieurs particularités, du coup, finalement, en tant que communauté queer marseillaise, on peut avancer parce qu'on sait que ces espaces sont mis à disposition.

  • Speaker #1

    En fait, ça vient de la volonté des personnes noraf-queers, des personnes queer musulmanes, de se retrouver, d'échanger autour le fait de venir, d'être descendant de personnes qui viennent d'un pays Ausha. Parce que parfois, être queer, c'est être dans un milieu majoritairement blanc, culturellement qui ne ressemble pas à là d'où on vient, si on vient d'un pays Ausha, etc. Ce qui fait qu'on peut rapidement peut-être perdre le lien avec sa culture. Donc c'est aussi un temps pour les personnes de se retrouver et de parler de ça. Queer muslim, c'est pareil. Ce n'est pas visible sur notre programmation, mais on a aussi un groupe de queers chrétiens qui se retrouvent. Donc, comment on peut pratiquer sa religion et être queer ? Toutes ces questions-là, elles sont importantes. Et les personnes qui en ont besoin peuvent trouver, en tout cas, des groupes de paroles pour échanger autour de ces thématiques.

  • Speaker #0

    Oui, il y a aussi About Love pour les personnes queers afro-descendantes. Et ce qui est important, c'est oui, les groupes de paroles. Et ça, je pense que ça existe dans certains autres espaces, certaines autres villes. Mais du coup, il y a tout. Ça peut être du groupe de parole, de la convivialité, de l'autosupport, tout ça. Et c'est très divers, ou de la spiritualité, comme on vient de le dire. Et c'est ça qui est, je pense, très marquant, en fait. C'est que c'est toutes sortes d'activités. Et ce n'est pas juste, viens parler du fait que tu viens de là et que tu es queer, etc. Finalement, c'est d'autres formats, à l'image de Marseille, un peu hybride. Autre, un peu en dehors du cadre ?

  • Speaker #1

    Il y a vraiment beaucoup de personnes dans chaque activité. Le pôle social, je ne peux pas en parler même pas, on est assez dépassé par la demande. Donc les personnes qui ont besoin d'aide administrative, d'aide sociale ou en santé. Les vieilletés sont aussi des moments où il y a beaucoup de personnes, des moments de culture, des moments littéraires.

  • Speaker #0

    Il y a vraiment les demandes de salles aussi. pour les réunions de collectifs, d'assos et tout. Ça, c'est très, très demandé aussi. Parce qu'à Marseille, les gens n'ont pas, comme disait Noémie, ils n'ont pas forcément de locaux, ils ne fonctionnent pas forcément en association en 1901. Et du coup, il y a beaucoup de demandes de stockage, de réunions, d'espaces disponibles.

  • Speaker #2

    Vous disiez aussi qu'il y avait un groupe de réflexion autour des violences. Donc, c'est plutôt gestion des violences et des conflits au sein du centre, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, si tu veux que je développe un peu là-dessus, en fait, le centre, du coup, il a vraiment commencé à fonctionner en janvier 2024, après l'inauguration. Et en fait, en étant en espèce de sociabilité comme n'importe lequel, on a forcément constaté qu'il y a pu y avoir des plaintes de violence et de conflits, tout ça. Mais comme partout, on s'est dit qu'on ne pouvait pas laisser... Enfin, voilà, il fallait s'en occuper. Et du coup, surtout que... C'est la volonté de toute l'administration de proposer un protocole de gestion des violences et conflits qui sont presque entièrement au milieu intracommunautaire. Et du coup, on a fait un séminaire avec une socio-analyste. On a beaucoup parlé de ces sujets. Je sais qu'il y a beaucoup de collectifs aussi qu'on avait contactés, dont Fracas, etc., qui font de la médiation dans ce genre de situation. Et du coup, ça nous a amené à lancer un groupe de travail avec des bénévoles au début de l'année. Et donc, on vient de commencer le travail de manière collective. Et on veut vraiment prendre le temps de faire les choses bien, de bien s'informer, de bien identifier les procédures de prise en charge, etc. Et voilà, surtout, encore une fois, que le centre fonctionne beaucoup avec des bénévoles et qu'en fait, on ne peut pas s'attendre à ce que tout le monde gère la situation de la même manière.

  • Speaker #1

    L'objectif, c'est qu'on outille aussi les bénévoles qui gèrent le bar, qui gèrent les locaux. les référendums, etc. utiliser de la matière pour pouvoir gérer ce qui se passe au centre c'est en cours et ça avance pas mal,

  • Speaker #0

    il y a quand même beaucoup de personnes qui créent en charge le sujet même s'il faut reconnaître qu'une écrasante majorité sont encore une fois des personnes à FAB assignées aux femmes à la naissance c'est une constante dans

  • Speaker #2

    le care, dans les milieux queer Ça reste... Ouais, il y a très peu de mecs cis qui se sont emparés de la question. Et du coup, rien à voir concernant la bibliothèque. J'ai vu justement que la bibliothèque a été inaugurée très récemment, et qu'il y avait plein d'auteurs et autrices queer qui étaient invités à faire notamment des séances de dédicaces, tout ça, et j'ai trouvé ça trop trop bien. Donc est-ce que vous pouvez aussi nous expliquer un peu comment ce projet s'est mené à terme ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors la bibliothèque, c'est un projet qu'on a eu depuis, avant la création même, avant qu'on ait les locaux. On avait envie de créer une bibliothèque parce que la culture, c'est accessible qu'à une seule partie de la population. Les livres, ça revient quand même cher. Et au final, est-ce qu'on en a besoin d'en avoir tous un chez soi ? Je ne sais pas bien sûr. Mais voilà, donc c'était un peu parti de cet objectif-là. C'est un groupe de travail, enfin on avait l'idée de lancer la bibliothèque, mais on n'a pas travaillé dessus avant, je crois, avril. Il y a un groupe de travail qui a été assez efficace, qui s'est monté de bénévoles avec un salarié, l'élien. Et voilà, on a contacté des maisons d'édition, on a contacté des librairies, etc. On a eu des dons de fonds de livres. Et puis voilà, on lance l'inauguration. Et je pense qu'au début décembre, sera lancé le système de prêt.

  • Speaker #0

    Et oui, du coup, pour l'instant, on a 150 ouvrages à peu près, un peu plus. Notre bibliothèque peut en accueillir 800, ou même médiathèque, parce qu'on a aussi des DVD. Et l'objectif aussi, c'est d'avoir de la littérature contemporaine, un peu de ces 20 dernières années. Là, on ne parle pas de Simone de Beauvoir, ou on ne parle pas d'archives LGBT, c'est une asso à Marseille qui s'appelle Mémoire des sexualités, qui gère plutôt ça. Là, c'est vraiment que ce soit des essais ou de la fiction, mais quelque chose de contemporain. Les autoristes qu'on a invités, la grande majorité, venaient de Marseille et ont répondu présent. Ça a eu énormément de succès. Je peux te dire, vraiment, les gens étaient sur le trottoir. On parlait tous, on assistait à la table ronde tellement c'était assez énorme. Et du coup, on est hyper contents. Je pense que c'est une dynamique aussi lancée, comme je disais, par la soirée des lectures queer initiée par Nina. On va lancer des ateliers d'écriture aussi. des soirées pour inviter des autoristes, un peu book club, etc. Et donc, c'est vraiment, on sent bien que ce domaine-là de la culture et notamment de la littérature, en fait, à chaque fois, on est extrêmement surpris par le nombre de personnes présentes.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous faites des actions dans le reste du département ou de la région ?

  • Speaker #1

    Alors demain, il y a deux personnes de l'équipe qui vont à Istres, à l'espace santé jeune. Et ça va être notre première action en dehors de Marseille. Voilà, physique, on va tenir un stand pour informer un peu les jeunes. Il faut savoir qu'on est un jeune centre LGBT. On va fêter nos un an d'ouverture dans un mois. On a moins d'un an d'ouverture, plus d'une centaine d'activités par mois. Donc là, on s'est quand même concentré sur la création de nos process et de nos activités. On va commencer à s'ouvrir vers l'extérieur, mais pour le moment, c'est vrai qu'on limite le nombre d'actions qu'on fait à l'extérieur pour assainir, pas assainir, mais pour... fluidifier un peu notre fonctionnement, prendre nos repères. On a énormément de demandes d'extérieur pour venir intervenir. On intervient dans Marseille, dans des écoles de travers sociaux, au cours des médecins. On a déjà ces heures d'intervention. En revanche, pour ce qui est des actions de sensibilisation vers l'extérieur, qui nécessitent beaucoup plus de temps qu'une intervention d'une heure, par exemple, par un professionnel du centre, on les omit en dehors du département. Déjà parce que... On est peu nombreux, on est surchargés déjà d'activités. Et aussi parce que je pense qu'on n'a pas encore vraiment formalisé nos cadres d'intervention, ce qu'on pouvait proposer. Donc pour le moment, c'est vrai qu'on reste un peu au chaud, au centre et on bosse les process.

  • Speaker #0

    Il y a quelques liens avec Aix, du coup, avec plusieurs assos qui sont un peu basés sur Aix-Marseille, et notamment pour Aix-Marseille. Ex-Marseille Université. Du coup, ils font une permanence à Aix et une à Marseille. Et celle à Marseille est au centre. Du coup, ça fait un peu le lien, même si ce n'est pas nous qui intervenons, le fait de mettre le centre à disposition, de les accompagner si elles ont des questions, des choses comme ça. D'ailleurs, il y a une personne de Queer Amu qui est maintenant au conseil d'administration du centre. Ça permet aussi de... Voilà, certes, on n'est pas allé sur le terrain à Aix. Mais il y a des liens qui commencent à se créer de manière un peu plus étroite.

  • Speaker #1

    C'est la demande de ces structures. C'est aussi une structure que je connais, moi, par ailleurs. On pourrait avoir déjà intervenu là-bas. Et c'est aussi carrément la ville d'Istre, la collectivité de Istres qui nous a contactés. Ce qui est une demande quand même assez rare, donc je dois dire. Donc ça nous permet, c'est un rendez-vous qu'on a pris il y a quelques mois déjà. Donc ça nous permet de tester. une action en dehors du département, à quel point c'est pertinent ou pas. Je pense pertinent, mais sous quelle forme ? C'est un peu un test pour nous.

  • Speaker #0

    Et puis, il y a des choses qui se feront. Comme dit Noémie, on n'a pas forcément encore les épaules, là, cette année. Mais il y a des endroits dans le département et la région qui sont plus éloignés, mais quand même très actifs en termes de militantisme algébrique. Je pense à la prairie de Fort Calquier, par exemple. Fort Calqueer. Et typiquement, cette année, c'était un peu sub pour nous de participer. Mais en fait, clairement, on y a été invité. Et c'est quelque chose qui peut tout à fait s'organiser au lien avec l'après-midi de Marseille aussi.

  • Speaker #1

    Et même la DILCRA est assez preneuse de projets qu'on pourrait faire en dehors de Marseille. Pour réfléchir à la bonne forme, alors il y a un peu un truc qu'on a évoqué il y a quelques semaines, quelques mois et qu'il va falloir qu'on... qu'on brainstorm et qu'on accouche. Moi, je tiens à ce que les propositions qu'on peut faire au centre, on l'a déjà fait, qu'on puisse proposer des rendez-vous en visio, parce qu'on a le défenseur des droits, on a l'état civil de la ville de Marseille qui vient dans nos murs. On a plein de services qui sont compliqués à trouver quand on n'habite pas dans une grande ville avec des collectivités friendly. Donc nous, on a la chance de pouvoir proposer des agents de l'état civil à l'intérieur de notre centre de Marseille qui viendraient vous aider à remplir vos dossiers pour un changement d'état civil ou pour des questions pour un projet de filiation ou le défenseur des droits qui peut vous aider dans une démarche administrative où vous êtes bloqué, etc. Moi, je souhaiterais que ces rendez-vous-là, on propose 10% de rendez-vous en visio pour des personnes en ruralité ou en dehors de l'Hexagone, etc. Donc bosser des partenariats avec des centres LGBT qui existent. soit dans des petites villes dans la région, ou plus ailleurs, puisque la vision nous permet de faire des trucs très lointains. On a plein d'idées, mais on nous manque du temps. Mais c'est un projet qui va avoir le jour, j'imagine.

  • Speaker #0

    On a parlé en plus de salariés et bénévoles, on a des services civiques et des stagiaires. L'année dernière, on va en avoir cette année. Et typiquement, la coordination du réseau de bénévoles et vraiment la structuration, en fait. C'est Atoline, une stagiaire de l'année dernière, qui a mis tout ça en place. Donc, ils font un travail assez énorme aussi. Et là, on attend la prochaine promotion de services civiques et stagiaires. Ça permet aussi de s'étoffer, de typiquement pouvoir aller faire ce genre d'action, de sensibilisation et tout. C'est vrai qu'il ne faut pas les oublier parce que vraiment, ils ont fait beaucoup, beaucoup de choses pour le centre.

  • Speaker #2

    et avant l'ouverture du centre. Comment ça se passait, la vie queer à Marseille ?

  • Speaker #1

    En fait, les personnes à Marseille, elles ne se regroupent pas forcément entre personnes queers. Alors oui, beaucoup. Mais on a aussi tout un quartier plutôt revendiqué anticapitaliste. antifascistes et anticapitalistes. Et c'est vrai qu'on a énormément de lieux dans cette zone, qui est le cours du mien et la plaine, donc le vidéodrome 2, par exemple, mais bien d'autres. On a un bar queer qui a ouvert, qui s'appelle le Boom. Et puis, on a beaucoup de bars sur la plaine, dans le cours du mien, où les personnes se regroupent. Donc, majoritairement, les lieux de sociabilisation vont être sur des lieux identifiés, queer, enfin, identifiés de... anti-fa et anti-capitaliste. Donc la typologie des sociabilisations depuis l'ouverture du centre, elle n'a pas trop changé. Ça reste dans ce quartier-là qui est plutôt un mouvement à gauche très fort.

  • Speaker #0

    Et le bar Les Verts des Trois-G, effectivement, c'était un bar associatif qui a fermé parce qu'ils n'ont pas trouvé de repreneurs, repreneuses. En tout cas, ça ne s'est pas concrétisé,

  • Speaker #1

    le projet.

  • Speaker #0

    mais c'était le premier bar c'était le premier bar lesbien effectivement à Marseille qui avait fait baptiser les 3G si je me souviens bien pour les 3 Guines parce qu'il y avait un bar à Aix qui s'appelait les 2G pour les 2 gars et c'était vraiment je ne me souviens plus de l'année exacte mais c'était dans le livre de Margot Mazelier Marseille trop puissante sur l'histoire du féminisme à Marseille très intéressant d'ailleurs Mais du coup, c'est le premier bar qui a été créé à une époque qui n'est pas celle d'aujourd'hui, qui n'avait pas forcément les mêmes revendications, les mêmes manières de militer, d'agir, de sociabiliser. Et donc voilà, c'est un lieu qui a fermé aujourd'hui. On retrouve des personnes qui avaient l'habitude d'aller là-bas au centre parfois. Mais c'est un lieu qui a vécu.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a d'autres bars à Marseille où les personnes LGBT sont au groupe historique, qui existent encore, comme le Pulse, l'Anex, des restaurants chez Marie, le Bistro Vénitien, etc. Donc il y a quand même plusieurs autres lieux. Il y a des lieux de convivialité non-mix, des gays aussi, des saunas, etc.

  • Speaker #2

    C'est un questionnement qui a été posé au début de cet épisode. Pourquoi le centre LGBTQIA+, de Marseille, est si récent, alors que Marseille est la deuxième ville de France ? À mon sens, cette question en amène une autre. Quelle histoire de la socialisation pour les personnes queer à Marseille ? Noémie cite le quartier du cours Julien et de la Plaine, et le fait que la socialisation se fait aussi beaucoup autour de l'antifascisme et de l'anticapitalisme. Un article de France 3 Région du 8 décembre 2023 sur l'ouverture du centre LGBT est d'ailleurs titré « On parle du courjus, mais c'est le queer jus » . CAM nous explique aussi les raisons de la fermeture du 3G, donc le premier bar lesbien historique à Marseille, après presque 30 ans d'existence, les bars, boîtes, les restaurants aussi et les autres établissements commerciaux, semblant en effet être un pan important d'une certaine partie de la socialisation. Mais deux personnes interviewées dans ce même article déplorent au contraire le manque d'établissements commerciaux Citant avant sa fermeture le 3G, le Pulse, le CanCan, l'annexe et le Boom, tandis que d'autres observent au contraire une diversification de l'offre dans les lieux LGBT, avec par exemple plus de spectacles de drag queens et drag kings. A noter que bien sûr les établissements historiques LGBT de Marseille ont eux aussi été impactés par les fermetures et les mois de non-activité liés au Covid. Pour cet épisode, du coup, on va se pencher un peu plus en détail sur cette thématique grâce à une association qui est une ressource infiniment précieuse sur cette histoire, Mémoire des sexualités, et on va commencer par un petit point sur cette structure. Il y a d'abord Mémoire des homosexualités qui voit le jour en 1983 à Paris, et le versant marseillais Mémoire des sexualités, il apparaît en 1989. Son fonds documentaire y couvre principalement la période de 1978 à aujourd'hui, et il est classé en cinq parties, les livres, les affiches, les magazines, les films et documentaires, et les enregistrements et émissions. Mais outre le fonds documentaire, on peut retrouver sur leur site trois autres items, donc l'histoire LGBTI+, les rencontres et les mobilisations militantes. Et bien que se concentrant plus en détail sur l'histoire LGBT à Marseille, et c'est d'ailleurs ce qu'on va faire ici nous aussi, l'onglet Histoire et le fonds documentaire sont extrêmement complets et précis, et ils parlent aussi de l'histoire LGBT aux échelles régionales, nationales et internationales. 1989, c'est aussi une époque où la vie LGBT à Marseille est marquée par la décimation du sida et par la dissolution du groupe de libération homosexuelle d'IGLH, deux ans plus tôt, on en parlera un peu plus tard en détail. Christian Deleuze, un des fondateurs de Mémoire des sexualités, organise pendant trois ans toutes sortes d'événements et de rencontres avec les anciens du GLH ou encore des figures politiques et en 1992 les personnes qui composent mémoire des sexualités sont majoritairement hétérosexuelles et entament des réflexions par le biais de douze rencontres autour du sida du pax ou encore de la déportation homosexuelle en 1994 on a le conseil d'administration qui change de nouveau et les personnes concernées y reprennent leur place donc les personnes homosexuelles avec des anciens du GLH et mémoire des sexualités continue alors à mener et à faire croître ses travaux d'archives, de culture et de militantisme jusqu'à aujourd'hui. Comme je le disais précédemment, cette histoire est très riche et il serait impossible de la retranscrire entièrement dans cet épisode, mais je vais tenter de mettre en lumière des anecdotes de cette histoire par le biais de différentes associations et différents mouvements, le GLH, les universités homosexuelles d'été et la Pride Marseille. Le GLH, groupe de libération homosexuelle. Lesbiennes, pédés, arrêtons de raser les murs. Il faut s'organiser pour... On prend l'isolement. Combattre honte et angoisse, riposter à la répression, mener la lutte contre l'oppression, affirmer ouvertement ce que nous sommes et vivre tel, commencer à refaire la société contre celle-ci et réinventer aussi la vie, contre les tabous, les normes, à notre façon. Le GLH, une organisation pour toi, pour nous. Cet appel que je viens de citer, on peut le lire dans le journal Militant Lacrier le 17 mars 1976. et il marque l'annonce officielle de la création du GLH qui se prépare depuis la fin de l'année 1975, dans un contexte international post-Stonewall et un contexte national post-mai 68. Les premières réunions entre les différents membres du GLH, on peut citer par exemple Alain Julien, Roland Tellu, Jacques Fortin ou Christian Deleuze arrivés plus tard, se tiennent justement dans les locaux de la CRIE. Les premiers statuts sont déposés en préfecture sous l'acronyme de CORE, donc Centre Ouvert de Recherche Populaire sur la Sexualité. et des personnes hétérosexuelles en sont également membres, parce que les combats étaient centrés sur les tabous sexuels de manière générale, et aussi sur les discriminations liées au genre. Dès 1977, le GLH tient une conférence de presse pour annoncer son opposition à la criminalisation de l'homosexualité. Cette conférence se tient un mois après avoir ouvert leur premier loco, rue de la Palude. A cette époque, il y a une trentaine de membres de 18 à 35 ans qui sont recensés. Ils sont à l'origine ensuite du premier festival de cinéma homosexuel au Breteuil en 1978, et le GLH y fait cette même année l'objet d'un reportage sur l'antenne 2. En 1979, ils sortent un dossier intitulé « La répression multiforme des homosexuels » , où il est dénoncé l'homophobie dans le monde du travail et les licenciements abusifs en ce sens. Cette même année, ils sortent aussi le numéro 0 de leur journal qui s'appelle « Comme ça » . Ils y interpellent dans ce numéro les personnes homosexuelles non militantes, et ils les appellent en fait à s'investir dans les droits sociaux. et commence alors l'organisation également des universités homosexuelles d'été sur lesquelles on va revenir très vite. Les années 80 sont marquées par de nombreux événements. Il y a l'acquisition d'un nouveau local, la boulangerie Gay rue de Bruysse en 1981, les combats qui payent avec la dépénalisation de l'homosexualité en 1982, la dernière année de présidence de Jacques Fortin en 1985 et en 1986-87, l'installation du GLH dans les locaux du bateau ivre rue Fongate, qui fermeront malheureusement assez vite. Signant la fin d'une époque avec la disparition malheureusement aussi du GLH, des universités homosexuelles d'été et d'une quinzaine de membres du GLH morts du sida, principal responsable de la période qui va suivre appelée le grand effondrement de la vie homosexuelle à Marseille qui durera jusqu'en 1994. Les UEH. Université homosexuelle d'été. Les premières, elles sont organisées par le GLH en 1979 et elles auront lieu une fois tous les deux ans jusqu'en 1987. La première édition, elle a lieu dans différents lieux culturels de la ville, comme la Vieille Charité ou la Salle Saint-Georges. L'initiative, elle est à la base soutenue par le maire Gaston Deferre à l'époque, mais certaines frictions avec le coup se donnent naissance au Comité d'urgence antirépression homosexuelle, dit CUARH. Ces premières rencontres réunissent entre 200 et 300 personnes homosexuelles venues de la France entière et c'est des personnes qui sont investies dans divers mouvements. Cette année-là, parmi les thématiques des débats, on peut citer l'écrivain Daniel Guérin et sa conférence sur l'émancipation de l'homosexualité, ou encore l'écrivaine et poétesse Geneviève Pastre qui parle de l'articulation des luttes lesbiennes et gays. Elles seront clôturées, ces premières universités d'été, par un article homophobe de Paris Match, où une photo de Christian Deleuze sera publiée sans son consentement, les foudres de l'outing lui tomberont dessus, et il leur fera donc un procès qu'il gagnera. La deuxième édition, elle se tient du 10 au 17 juillet 1981 et elle se nomme « Vivre gay, vivre libre » . Cette année-là, les lesbiennes vont y prendre une place plus importante et elles vont la garder lors des autres UEH, avec le mouvement notamment Lesbos non mixtes. On y évoquera justement les sexualités lesbiennes et féministes, la place, l'importance et l'autonomie du militantisme lesbien dans les luttes, avec une nuit du cinéma lesbien le 15 juillet et un bal lesbien dans les locaux de la Douce-Amère. Et l'évocation de la misogynie des luttes gays crée des conflits cette année-là. En 1983, sur cette même semaine, le thème « Gays en Méditerranée, lesbos, mykonos » est mis en lumière. Plusieurs événements sont donc centrés sur cette zone géographique, avec par exemple le tourisme sexuel en Méditerranée et la pédocriminalité dans cette zone également. On commence aussi à parler du sida, en faisant un point sur la situation en France, mais aussi de la relation patient-malade avec une conférence animée par l'association des médecins gays. En 1985, le titre choisi est « Mode de vie, vie des modes » . Gérard Goyer animateur du premier café théâtre marseillais subventionné par la ville de Marseille, est chargé d'animer les soirées des UEH. Les discussions autour du SIDA prennent bien évidemment cette année-là de plus en plus de place et aide Marseille, la deuxième antenne de France de l'association, créée à peine l'année d'avant à Paris, est invitée à prendre part au débat. Et enfin, il y a la dernière édition en juillet 1987, qui s'appelle Créer. On y exclut pour la petite histoire le mouvement gay d'extrême droite Gay France, Et ce moment est aussi marqué, comme dit précédemment, par les dégâts du sida et le grand effondrement de la vie homosexuelle à Marseille qui se rapproche. La Pride Marseille.

  • Speaker #0

    plus contemporainement et étroitement liée à l'ouverture du centre LGBT de Marseille, passons à l'histoire de la Pride Marseille. Elle est apparue en 1993, création motivée elle aussi par les ravages des années Sida. C'est le collectif gay et lesbien qui en est à l'initiative et qui souhaite rassembler pour la première fois sur le cours Julien. Et la première marche, elle a en réalité lieu l'année suivante, du mobile des réformés au cours d'Estiendorf. Elle réunit 1500 personnes et en 1995 déjà, émerge l'idée de l'ouverture d'un centre LGBT QIA Plus à Marseille. avec l'ouverture d'un bar associatif, le Chaperon Rouge, rue Colbert et l'association Création d'un centre gay et lesbien à Marseille. Cette année, donc en 1995, c'est près de 5000 personnes qui se donnent rendez-vous sur les escaliers de la gare Saint-Charles et les commerçants et commerçantes participent elles aussi à la soirée Gay and Lesbian Unity à la frige de la Belle de Mai qui fait suite à la marche. La Pride Marseille a proprement parlé, elle est alors appelée Lesbian and Gay Pride Marseille. Et elle naît l'année suivante, et à ce moment, il y a toutes les Lesbiennes and Gay Pride de France qui se réunissent justement à Marseille pour créer la coordination Inter Pride France, parce que l'Euro Pride va se tenir à Paris en 1997, donc l'année suivante, et c'est là qu'il est décidé, cette date historique, c'est la Pride de Marseille qui clôturera chaque année la saison des Marches en France en organisant la sienne le 1er samedi de juillet. Là, c'est plus de 8000 manifestants et manifestantes qui défilent de la place Castellano au Vieux-Port, Et à la suite de tous ces succès, le magazine Tétu décrète que la Pride de Marseille est la plus belle de France, et la vie autour de la marche se multiplie et se peaufine elle aussi. C'est une semaine entière qui va être dédiée ensuite à la Pride, à travers divers événements culturels. Il y a aussi l'acquisition de locaux au boulevard de la Libération, que les soirées post-marche maintenant appelées Sunflower Party parviennent à financer. Cette Sunflower Party, elle avait lieu initialement au Doc des Suds, mais un incendie en 2005 bouscule en fait cette dynamique. Et en 2009, la ville de Marseille suggère une organisation au Palais des Sports. Mais les choses ne se passent pas exactement comme prévu, et la soirée est arrêtée avant l'heure par les services techniques de la salle. Les associations, elles avouent cette même année, se sentirent mises de côté lors de l'organisation des Pride. Et bien que l'Europride se tienne à Marseille en 2013, ces tensions entraîneront l'année d'avant la création de deux marches concurrentes, puis l'échec de l'Europride qui réunira moins de 30 000 personnes. Ces mêmes associations vont donc par la suite se rassembler sous la coupe d'un comité de pilotage appelé Collectif IDEM, où chaque année va être nommée une association porteuse de la Pride. L'attentat de Nice en 2016 y provoque l'annulation de la Pride Marseille, mais l'année d'après, l'association AGIS Ibiza fait plusieurs fois ses preuves dans l'organisation de la marche et des événements autour, et c'est ce qui fera en 2019 émerger l'idée de la création d'une association dédiée à la marche, Fierté Marseille Organisation, qui mènera la danse avec les autres structures impliquées. Sous ses auspices, et bien que le Covid ait ralenti les choses en 2020, la Pride Marseille poursuit donc ses activités jusqu'à Indivisible, nom de son 30e anniversaire en 2023, avec 18 000 participants et participantes. Le centre LGBTQIA+, de Marseille, est donc venu en 2023 grossir les rangs d'associations militantes de Marseille. Ces informations ne sont que quelques gouttes d'eau dans l'océan de hauts faits queers de cette ville, mais elles font partie intégrante d'un océan de luttes inestimables. Enfin, si vous voulez vous immerger dans l'histoire LGBTQIA plus de Marseille plus en profondeur, vous pouvez vous renseigner sur le LGB Tour de la ville créé par Ludovic Barbier, guide conférencier marseillais, et penser à l'occasion des 30 ans de la Pride Marseille, un tour donc en 8 étapes et 2 heures de visite guidée. A Marseille, de l'importance de la gratuité des services, du prix libre ou du prix conscient. Et c'est quoi la différence entre les deux ? On va en discuter dans cette troisième partie. Qui sont les partenaires du Centre LGBTQIA+, de Marseille ?

  • Speaker #1

    C'est peut-être pas en termes de fréquence, mais vraiment de diversité de partenariat qui est intéressant. C'est-à-dire que... Il y a beaucoup de partenariats institutionnels dans le milieu du social, comme de partenariats artistiques, comme de partenariats collectifs, sur la réduction des risques. En fait, c'est vraiment très divers. Et du coup, c'est ça qui est intéressant, à mon sens. On a tout à l'heure parlé d'une ligne de crête entre radicalité et institutionnel. Et c'est vrai qu'on est particulièrement attentifs à garder notre cap qui est ni complètement l'un ni complètement l'autre, mais un savant mélange. Donc forcément, nos partenariats, ça le reflète.

  • Speaker #2

    En fait, quand on a créé le projet du Centre, l'objectif pour nous, c'était de rendre accessibles les services publics aux personnes queers. Donc on a des partenariats institutionnels avec lesquels on travaille beaucoup. qui viennent au centre et qui proposent leur service au centre. Mais on a aussi des assos de loi 1901, LGBT, queer, qui proposent leur service au centre avec qui on travaille beaucoup. Mais aussi, on a des groupes autogérés qui viennent et qui proposent leur service. En fait, plus d'une centaine d'activités par mois. Dans ces activités, il y a énormément de récurrence. Et donc, on a un taux d'engagement avec ces partenaires qui est le même. Après, oui, dans le pôle social, il y a des personnes qui viennent des permanences une fois par semaine. Ce sont des personnes qu'on voit beaucoup, comme Glam, comme Lénips, comme Narcotic Anonyme, le groupe Queer, comme les infirmiers et infirmières Queer. On a beaucoup de partenaires qui viennent régulièrement, avec qui on travaille énormément. Parce que nos bénéficiaires se croisent, etc.

  • Speaker #1

    Et après, il y a des partenariats qui sont plus mouvants. Surtout quand ils sont soit à l'initiative d'une personne tierce, en général c'est à l'initiative d'une personne tierce, c'est-à-dire activités, cours de yoga à prix libre, que ce soit Reiki, on fait les dimanches bien-être aussi, où il y a des massages à prix libre, on a eu des coupes de cheveux, du maquillage pour les personnes trans, le piercing. On a une convention de tatouage queer, mais ça, c'était un événement qu'on a organisé nous. En fait, ces personnes proposent des activités au centre. On dispatche un peu partout, mais avec cette personne, on a quand même le même engagement qu'une autre activité. Et tout ça, on parle de personnes individuelles. Nous, on a juste une ligne, parce qu'on a un groupe de travail sur la programmation. On veut avoir une ligne directrice quand même. Et pour nous, c'est... primordial que les activités au centre puissent être gratuites. C'est-à-dire que c'est possible de faire payer l'entrée à un événement, à une activité, etc., que si ça a pris les précisés à partir de zéro euro. C'est non négociable parce qu'encore une fois, on veut être accessible à toutes et tous. C'est possible d'avoir un massage gratuit, du coup, c'est possible de se faire couper les cheveux gratuitement. Et donc, les récurrences là varient. parce que ça dépend de la disponibilité des personnes. Des fois, c'est récurrent pendant deux mois et après, ça change. C'est pour ça que c'est assez mouvant et que finalement, je ne saurais pas te dire avec qui on travaille le plus. On travaille beaucoup avec tout le monde. Alors, on a hésité. Est-ce qu'on oblige la gratuité ? Est-ce qu'on fait du prix conscient ? Est-ce qu'on fait du prix libre ? Et en fait, on a choisi prix libre à partir de zéro. Parce que pour nous, c'est important de préciser et qu'il y a les règles qu'on décide ensemble, mais il y a aussi la façon dont on fait passer le message. Et en fait, si on vient à une soirée et qu'on se fait mal regarder ou prendre une réflexion si on décide de ne pas donner ou de donner trop peu selon la personne à l'entrée, ça peut être extrêmement excluant, humiliant, etc. Nous, on veut préciser et bien faire comprendre à tout le monde que le centre est gratuit. Après, bien sûr, c'est aussi bien de soutenir les artistes, les personnes qui donnent de leur temps et de leurs compétences. Mais du coup, c'est sur quoi on a opté pour le moment. Ça marche assez bien. Et donc, pour le moment, on continue sur ce modèle-là.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi la différence entre un prix libre et un prix conscient ?

  • Speaker #1

    Un prix libre, c'est que tu donnes ce que tu veux, normalement, quand il est entièrement libre. Et un prix conscient, c'est que la personne peut t'indiquer ce que ça lui a coûté, par exemple, d'organiser l'activité.

  • Speaker #2

    Dans la notion de prix conscient aussi, c'est, OK, tu indiques à la personne... Un massage, ça coûte 60 euros, c'est très bien pour X, 1000 raisons. Si la personne, elle n'a pas d'argent, est-ce que ça veut dire d'elle qu'elle n'est pas prête consciemment à mettre un prix, alors que juste, elle n'a pas d'argent pour... C'est un peu mon sens culpabilité, on est conscient que nous, on ne voulait pas véhiculer au sein.

  • Speaker #1

    C'est ça, ça nous a problème et on a décidé sur le prix de l'huile à partir de zéro, qui est pareil pour notre adhésion, par exemple.

  • Speaker #0

    Pour les partenaires institutionnels, plutôt financiers. Donc, j'ai vu qu'il y avait la ville de Marseille, le département des Bouches-du-Rhône, la région Sud et la DILCRA. Du coup, quel rôle y jouent précisément ces partenaires dans le financement ou dans la vie du centre ?

  • Speaker #2

    Alors, on a la DILCRA qui finance le fonctionnement du centre. Et après, on va être sur des actions et des projets avec la région. Le département, c'est de l'investissement pour des travaux et des achats. Et la ville de Marseille, ça va être aussi du fonctionnement loyer.

  • Speaker #0

    On a parlé tout à l'heure de la question de l'hébergement, notamment du fonds d'urgence. J'ai vu que le Refuge à Marseille avait annoncé quatre fois plus d'hébergement d'ici la fin de l'année 2024. Est-ce que vous, vous allez jouer un rôle là-dedans avec eux ? Ma question, c'était est-ce que la question de l'hébergement ressort beaucoup à Marseille ? Mais ça, vous y avez déjà répondu. Je vais plutôt changer ma question. Est-ce que vous avez prévu d'aller demander des financements ? pour l'hébergement par la suite, autre que le fonds d'urgence ?

  • Speaker #1

    Alors nous, on n'est pas partie prenante du projet du refuge. En revanche, oui, comme tu l'as dit et comme beaucoup de personnes peuvent s'en douter, l'hébergement d'urgence ou pas ou le logement tout simplement, c'est une question cruciale à Marseille. On est d'ailleurs en plein procès pour les effondrements de la rue d'Aubagne, donc c'est malheureusement à propos. Nous, c'est vraiment quelque chose qui nous préoccupe. Je sais que c'est forcément une question que Sacha, le coordinateur du Pôle santé sociale, a déjà évoquée, que ce serait bien de faire remonter ce souci que personne n'ignore. Maintenant, en termes de capacité d'action, ce sujet, c'est vraiment un sujet de politique publique où nous... avec le fonds d'hébergement d'urgence on va pouvoir héberger justement des personnes ou mettre à l'abri en urgence le temps d'essayer de voir avec d'autres partenaires le 115 etc de trouver des places par contre de là à créer des hébergements etc ça c'est un problème de politique publique et du coup une question plutôt de est-ce qu'on va faire du lobbying sur ce sujet ou pas en fait plutôt que de plutôt que de nous agir sur directement.

  • Speaker #2

    Après, il est possible qu'on monte un partenariat avec le refuge pour nous aider, nous, dans notre gestion de notre fonds d'urgence. Mais pour le moment, on ne se lance pas dans un projet aussi gros que ça. Comme je te le dis, on essaie de mener nos activités, de gérer notre fonds d'urgence. Je ne suis pas sûre qu'il y ait des... On aimerait le faire financer, ce projet.

  • Speaker #1

    Par la communauté.

  • Speaker #2

    Oui, par la communauté. Mais... Très, très peu de politiques publiques sont intéressées par le financement de ce projet. Puisque normalement, c'est une compétence d'État, le droit d'asile. Du coup, les collectivités, ce n'est pas à eux de le financer. Je ne sais pas si je suis assez claire là-dedans.

  • Speaker #0

    Oui, je vois ce que tu veux dire. Ce n'est pas de leur compétence, normalement, de s'occuper de ça. Surtout que oui, je suppose que là, c'est peut-être pratico-pratique, ou peut-être je me trompe, mais si, justement, sur la question pure et dure de l'hébergement, l'État identifie déjà le refuge. Comme faisant ça, peut-être que c'est là aussi où c'est compliqué après.

  • Speaker #1

    Oui, c'est toujours un peu ça dans tous les domaines, tous les appels à projets, etc. En fait, en général, il y a quelques structures qui remportent l'appel à projet et ils ne multiplient pas non plus les actions de financement sur le plan.

  • Speaker #2

    Après, le refuge, ça reste pour des personnes qui ont moins de 25 ans quand même.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Oui, comme vous disiez, à partir de 25 ans, du coup, je pense que les personnes précaires ayant besoin d'hébergement LGBT plus de 25 ans, il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup. Du coup, il n'y a plus trop grand-chose après, à part des structures un peu plus généralistes et institutionnelles.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup pour tout ça. Du côté du bar, il y a toujours des expositions photos. et artistique, est-ce que vous pouvez m'expliquer un petit peu comment il s'articule le partenariat avec les différents et différentes artistes ?

  • Speaker #1

    Du coup, on change effectivement l'exposition au bar tous les mois. Donc, on a vraiment une programmée par mois. En fait, ça a été notre volonté dès le début de faire ça, encore une fois, pour l'accès à la culture. Et aussi parce que la communauté marseillaise, on l'a vu avec l'Université de la Bibliothèque, et on le voit avec les expos, la communauté artistique marseillaise a du talent. Et donc, on s'est dit que c'était chouette aussi de mettre en valeur le travail des artistes marseillais et marseillaises. Et en fait, on reçoit des demandes. En fait, on reçoit beaucoup, beaucoup de demandes. Et on est, par exemple, toute l'année 2025, elle est déjà bookée. On a déjà 12 expos prévues, du coup, pour 2025, pour les 12 mois de l'année. Parce que voilà, on a des demandes et après, on choisit en fonction de... la diversité à la fois des médias proposés, c'est-à-dire de photos, de supports artistiques, etc., de poèmes, tout ça, mais aussi de différents artistes qui viennent de différents milieux, situations, etc. Donc voilà, on essaye un peu de panacher comme ça, et puis on programme au fur et à mesure. Mais ouais, c'est vrai qu'on a énormément de succès là-dessus, et donc si tu veux, on a... On n'a pas vraiment besoin d'aller chercher les artistes. Pour le moment, en tout cas, ça se fait tout seul. Et puis, comme beaucoup de personnes sont venues au moins une fois dans le bar et ont vu les expos, cette personne est artiste, elle se propose.

  • Speaker #0

    Ma dernière question sur les partenariats, ça va être, est-ce qu'il y a des partenariats à venir, là, prochainement, dont vous pouvez parler, qui se lanceraient prochainement ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, on a une réflexion sur... Le fait de, dans notre charte et dans notre manifeste, on n'en a pas parlé, mais on a des textes fondateurs, si on peut dire, qu'on a écrits et validés collectivement avant même l'ouverture du centre. Donc, ils sont un petit peu datés maintenant, mais sur un peu nos grands objectifs, nos grandes missions et notre ligne politique. Et en fait, dedans, il y avait notamment la solidarité et le militantisme international. Donc. Pour nous, on aimerait bien creuser un peu ça quand on aura un peu le temps. C'est pareil que d'aller dans les villes autour de Marseille. C'est un peu le même principe où c'est un petit peu encore compliqué. On n'a pas trop de bonnes passantes pour ça pour le moment. Mais là où c'est bien, c'est qu'on est aussi en lien très, très étroit avec la Pride Marseille, qui est l'asso qui comporte le projet du centre. Et eux ont un pôle international, ils ont beaucoup de contacts et de savoir-faire là-dedans. Donc c'est intéressant cette idée-là à exploiter. En termes de partenariat,

  • Speaker #2

    on vient de signer un financement vers Marseille sans CIDES, sans état de site. On aimerait aussi ouvrir des consultations d'hormonothérapie avec d'hormonothérapie au centre. Donc on va probablement se lancer dans... dans cette création, à cette création-là

  • Speaker #0

    en 2025. Voilà. Cette banderole, elle a été vue dans les gradins des supporters de l'Olympique de Marseille lors d'un match des opposants au Paris Saint-Germain le 27 octobre 2024. Concernant l'homophobie, qu'en est-il des deux légionnaires qui ont violenté Zach Ostman ou de ce policier en civil qui a éborgné Alexandre, un militant du collectif Marseille Révolté lors d'une manifestation pacifique ? Et le centre LGBT le plus récent de France, il a déjà été attaqué ? On en parle tout de suite dans cette quatrième partie, les violences envers les personnes et les lieux cuivres.

  • Speaker #1

    Oups, je ne crois pas se bien dire. Ici, on a eu des jets de PQ, d'œufs sur les vitrines du centre, notamment sur le bar. On a eu, donc ça, ça a été plusieurs fois. Et ça, on a eu plusieurs voisins aussi qui sont venus nous voir, mais ça, c'est plus, on va dire, de manière plus ou moins globale, entre guillemets, des problématiques de voisinage. Quand on ouvre un bar associatif qui ferme à 23 heures, voilà. Mais en termes d'agression, les oeufs, c'était clairement dirigé contre le sang, donc les oeufs et le papier toilette. Donc pour ça, on a déposé une plainte et on a été aussi cambriolés. C'était il n'y a pas longtemps, il y a deux semaines. On a été cambriolés, tout le bar a été cambriolé. Le fait dont tu parles de 2024, on a été au courant, bien sûr, de nombreux militants et militantes connaissaient la personne en question, la victime en question. Nous, avec la Prévention de Marseille, on a co-signé un communiqué de presse à ce moment-là, sachant qu'en plus, il s'agissait de forces de l'ordre. À ce jour, je ne sais pas exactement où ça en est. Mais en tout cas, il y a d'autres faits. On n'a pas forcément fait la une des journaux. Il y a quelque chose qu'on peut faire, parce que dans la loi, en fait, on peut se faire accompagner par une association pour porter plainte, etc. Et nous, c'est quelque chose qu'on a déjà fait. Depuis le fait qu'on existe, c'est quelque chose qu'on a déjà fait. On ne va pas s'étendre sur les personnes, etc. Mais en tout cas, oui, oui, ça peut faire partie des raisons pour lesquelles on vient nous voir, oui.

  • Speaker #2

    Je pense que c'est à l'image du territoire national. Il y a une grosse montée de l'homophobie, de la DLGBTphobie en France. Globalement, sur tout le territoire, Marseille n'est pas exempt de ça du tout. J'observe une grande détresse de la part des personnes qui fréquentent le centre sur de la violence au travail, sur de la violence intrafamiliale, etc. Dans la rue, il y a un fort retour au placard des personnes qui osent moins. qui avancent de tenir la main dans la rue, qui osent moins s'afficher, qui osent moins parler, qui osent moins dire. Et on sait ce que ça fait de retourner au placard. On sait quelles conséquences ça peut avoir sur notre santé mentale, sur notre santé physique, parce que les deux sont intimement liés. Donc on observe quand même, globalement, et c'est pour ça qu'on a fait un communiqué de presse, en tout cas, une montée des violences en France et à Marseille qui sont quand même de l'ordre de... de meurtre, c'est de ça dont on parle. Des gens qui se font tuer, en fait, dans un plus grand silence de l'État, dans le plus grand décalme, sans aucun message. Il faut aller sur le coin des LGBT pour se rendre compte de la violence des attaques subies par les personnes LGBT en ce moment. C'est quand même quelque chose.

  • Speaker #1

    Évidemment, entièrement d'accord avec Noémie. Pour moi, il y a eu un tournant, un peu, dans les deux dernières années. Ça a été... l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale et l'annonce des législatives anticipées. À ce moment-là, on a organisé une barricade queer, une assemblée publique au centre, pour se soutenir, voir... À ce moment-là, évidemment, tout le monde était pétrifié d'angoisse à l'idée d'avoir une majorité rassemblement national à l'Assemblée nationale, et du coup, un gouvernement rassemblement national. Et les gens étaient vraiment... extrêmement mal à ce moment-là. On était une cinquantaine de personnes. On a parlé un peu de moyens d'action et tout, mais en fait, de base, je pense qu'on avait surtout besoin d'être ensemble et de soutenir. Et en fait, à partir de ce moment-là, on avait bien vu aussi ce qu'avait fait l'une des journaux pour une fois quand, à Paris, il y avait un groupe usul qui avait dit que désormais, ils allaient pouvoir casser du PD. C'est ce qui s'est passé. Il n'y a pas deux jours après, un couple qui se fait tabasser en sortant de l'annexe qui est une boîte gay. C'était vraiment immédiat. Et là aussi, d'ailleurs, le centre a été prévenu. Je trouve qu'à ce moment-là, ça a été extrêmement soudain, tout comme l'annonce la dissolution. Mais je veux dire, là, à ce moment-là, ça a été encore pire, même si c'était déjà rampant. Mais ouais, ça a été encore pire dès en juin, du coup. La plage naturiste, connue pour être un lieu de rencontre gay, là, pareil, une agression là-bas, alors que c'était un spot assez connu. En tout cas, dans la communauté, c'est connu, mais même, ça a commencé à se savoir un peu plus largement. Et en fait, il y a eu une agression, là, l'été 2024. Je ne dis pas qu'il n'y en a jamais eu avant, mais là, vraiment, ça a été une avalanche à ce moment-là. C'est clair que ça, c'est un sujet même beaucoup plus large que le centre LGBTQIA+, de Marseille. Mais en tout cas, justement, à cette barricade queer, il y avait beaucoup d'idées qui avaient été émises. justement lutter contre l'extrême droite et le fascisme en général de manière continue et pas juste à certaines échéances électorales quand on aurait peur et maintenant c'est à toutes les échéances électorales et donc du coup il y a eu plusieurs propositions qui vont se concrétiser certaines qui se sont déjà concrétisées instantanément il y a eu des groupes de collèges qui se sont créés je sais qu'à Marseille il y a des boucles aussi de d'entraide en cas d'agression dans la rue. C'est possible d'envoyer un message, je suis à tel endroit, je suis en situation dangereuse, est-ce que quelqu'un peut venir m'aider ? Et nous, ça nous a donné aussi pas mal d'idées au centre pour pouvoir inviter des personnes et faire des soirées politiques une fois par mois, peut-être les mercredis politiques, on verra comment ça se cale dans notre agenda. pour continuer à en parler, continuer à s'organiser, continuer à se documenter, à partager sur la question et pouvoir concrètement le transformer en action dans le long terme. Pas juste quand on nous compose aux jeunes.

  • Speaker #2

    Les gens ne s'en aperçoivent pas, les gens ne sont pas touchés par nos luttes. le stress il monte parmi tout le monde il y a une espèce de vraie anxiété généralisée je trouve et puis on a fait une enquête de santé l'année dernière cette année, on va sortir les résultats en mai prochain je ne peux pas donner les résultats en avance mais les personnes LGBT les personnes trans notamment vont très très mal les gens vont mal Je crois qu'il y a plus de 50% des personnes trans qui se sont fait violer dans l'année, enfin des violences sexuelles en tout cas. Les curseurs sont poussés au max.

  • Speaker #1

    Tu vois, pour te répondre de manière encore plus complète par rapport à la lutte contre l'extrême droite, la haine, le fascisme, l'algébétique, l'alphobie, en fait, finalement, nous, comme beaucoup de centres LGBT en France, Finalement, on rempris un peu un service de service public contre l'LGBTphobie. Finalement, rien que notre raison d'être, c'est essayer de résister en apportant quand même un petit peu de soutien, d'accueil, d'accompagnement aux personnes queers qui en ont besoin. Et en fait, ce n'est pas considéré comme tel, mais je ne vois pas d'autres mots pour le décrire que service public dédié. C'est quand même faux que du coup, c'est comme d'habitude, on parlait du fonds d'hébergement d'urgence, comment il est financé par la communauté ? Comment le service public qu'on assure au centre, en fait, pour les personnes quelles, il est assuré par la communauté ? Et c'est, voilà, c'est... Alors on est financé, bien sûr, mais... C'est un travail, comment dire, en plus. C'est comme les enquêtes sur les LGBTphobies, c'est aussi des queer kids qui font ces enquêtes-là. Et voilà, on est un peu dans ce cas de figure où en fait, ça prend déjà tellement d'énergie rien que pour mener les actions qu'on fait qui servent un peu à essayer d'endiguer ce qu'on peut tous vivre de manière globale. Et en plus, on est obligé pour notre survie d'agir et de résister. Mais ça fait beaucoup. Donc forcément, on est mal que les personnes queers en France, en Europe et dans le monde, elles n'en puissent plus, qu'il y a des burn-out militants, en plus de toute la discrimination qu'on peut vivre dans la famille, au travail, dans l'espace public, et du violence.

  • Speaker #2

    Et nous-mêmes, personnes qui accueillons des personnes queer en détresse au centre, on fait de la supervision depuis le mois de mars, tous les mois, avec une psychologue qui nous aide aussi, nous, à gérer cet accueil, à gérer ce que ça bouge à l'intérieur de nous, comment ça se déplace et comment on traverse tout ça en tant qu'accompagnant, aidant.

  • Speaker #0

    Le 9 décembre 2024, le Centre LGBTQIA+, de Marseille, a soufflé sa première bougie. À quoi s'attendre pour la suite pour cette association ? Ses salariés, ses bénévoles, son public ? Et vous Noémie et Cam, de quoi êtes-vous les plus fiers ?

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    La passation entre deux associations, puisque du coup, là, le centre est porté administrativement par l'association qui gère la Prairie de Marseille et qui a créé le centre. Et on a créé une association spécifique pour sa gestion, donc on va travailler à ça en 2025. Je dirais que renforcer notre pôle social, c'est un de nos plus grands défis. Comment on va gérer tout ça à l'avenir, parce qu'on est à flûte en lue là et on ne peut pas travailler comme ça tout le temps. Pour les équipes, ce n'est pas possible. Donc moi, je dirais que c'est un des grands problèmes. progènes pour nous. Ça va vraiment être de structurer. Je pense que nos grands projets, c'est de structurer notre activité encore plus, d'avoir un accueil encore plus que ce qu'on peut faire aujourd'hui. On va développer aussi nos sensibilisations vers l'extérieur, créer nos propres modules, etc. Ça, ça va être un projet de 2025.

  • Speaker #1

    Je pense aussi que, comme beaucoup d'autres structures LGBTQIA+, comme d'autres centres, on a tous peur des prochaines échéances électorales. on a tous peur de voir nos financements soit diminuer drastiquement soit disparaître et donc il y a aussi forcément des réflexions qui aura à mener sur d'autres sources de financement parce qu'en 2026 c'est les municipales, en 2027 c'est les présidentielles et les législatives et donc on a tous au sein de nos différents centres LGBT une un gros poste de financement qui est assuré par la DILCRA, donc la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et l'LGBTQI, appelée ce phobie. Et ça, on n'est pas entièrement persuadés que ça persiste sous n'importe quel gouvernement.

  • Speaker #2

    Donc le financement,

  • Speaker #1

    pour pouvoir justement perdurer, ça s'inscrit en parallèle de la structuration de notre... de notre centre qui est tout jeune, forcément. On joue déjà notre survie alors qu'on vient à peine de naître.

  • Speaker #0

    Là où on est aujourd'hui, ce qu'on a fait en moins d'un an, on se dit fiers et j'en suis très très fière. Là, on n'en a pas parlé, mais on a été questionnés par d'autres centres LGBT pour son autre fonctionnement. On a reçu une invitation du Sénat pour venir parler de notre expertise sur la gestion des centres LGBT. Enfin, à quel moment ? Ça fait même pas un an que ça a ouvert.

  • Speaker #1

    Oui. Moi, je dirais un peu comme Noémie. En fait, c'est le centre dans sa globalité, mais sous plusieurs aspects. C'est-à-dire qu'en tant que bénévole, pour moi, le centre, c'est une très grosse partie de ma vie. À côté du taf, à côté des études, voilà. Parce que je ne pourrais pas vivre sans, parce que c'est tellement primordial. C'est tellement ouf, les rencontres qu'on peut faire, les gens qu'on met en lien. Parce que c'est ça, en fait. C'est un lieu fédérateur, comme on disait. On n'est pas arrivé dans un vide intersidéral de militantisme sur ces questions, ou d'espace sur ces questions, d'espace politique. Donc c'est vraiment tout ce que, collectivement, on était capable de faire, de recruter autant de bénévoles, de structurer tellement de choses, de sécuriser des financements, de concrétiser des projets où on se disait « Ouais, c'est fou, si on arrive à faire le quart du dixième, c'est déjà pas une balle » . Moi, personnellement, dans ma vie, ça me... J'en ai trop besoin parce que, à la fois personnellement, en tant que lieu, mais aussi en tant que militant. Et aussi, une fierté, du coup, liée à ça, c'est... Comme je disais, le centre, il n'est pas venu dans un vide intersidéral sur toutes ces questions-là, sur toute la solidarité. Et en fait, ce n'est pas forcément facile de se faire une place... ... comment dire, ce que les personnes pouvaient penser du centre avant qu'il naisse, avant qu'il prenne forme, ce projet. Et maintenant qu'on a un an d'existence et que quand même, même si on doit structurer, etc., il y a quand même... ça roule, quoi. En fait, c'est faux. Les avis divergent. Il y a des personnes qui regardaient ça avec un peu de suspicion qui maintenant sont...

  • Speaker #2

    dans

  • Speaker #1

    Carrément Bénévole au centre ou dans d'autres assos qui sont partenaires au centre, etc. Et ça, pour moi, c'est une énorme force. En fait, je retrouve des gens extrêmement différents au centre, quand bien même je connaissais leur positionnement, leurs idées, tout ça. En fait, ils se retrouvent tous pour dire que c'est un projet génialissime et que collectivement, on arrive à faire des choses grandes. En fait, ça rend... ... trop confiance au militantisme. à l'action collective et à l'organisation politique. Parce qu'en un an, on a été capables de faire ça.

  • Speaker #2

    Encore une fois,

  • Speaker #1

    par et pour la commu. Donc je pense que collectivement, on ne peut qu'être trop fiers de nous tous et aux personnes,

  • Speaker #2

    notamment comme

  • Speaker #1

    Noémie, qui ont tout coordonné, tout porté, sur tout ce qui était des sujets. Il n'y a pas tout qui est sexy. Le partage d'un projet comme ça, en base des soirées entières sur de l'administratif, des machins, des bides, ça, c'est quelque chose qui est la partie immergée de l'iceberg. On ne le voit pas. Et en fait, ça ne peut pas exister sinon. Donc, honnêtement, trop, trop fière du centre de manière générale et du collectif. C'est même la communauté et les personnes au sens plus large. Noémie parle des permanences des agents-agentes d'État civil à la ville de Marseille qui viennent pour faciliter les démarches sur l'État civil, etc. C'est des agents-agentes aux formes, par exemple, et qui disent elles-mêmes que quand elles retournent en mairie et reçoivent des personnes queers qui ne sont pas forcément passées par le biais du centre et tout, qu'elles savent mieux comment appréhender les choses. En plus, c'est un processus qui sort aussi un petit peu de la commune. Et même en interne, par exemple, il y a des écueils parfois. en intra-communautaire, que ce soit féministe ou queer. Et par exemple, le fait de bosser sur un protocole de gestion des violences et conflits, ça peut pouvoir aussi apporter à la commune marseillaise dans son ensemble, qui ne fréquente pas forcément le centre et tout, de réfléchir sur les dangers du call-out,

  • Speaker #2

    sur ce genre de choses.

  • Speaker #1

    Donc en fait, on voit quand même que les lignes bougent grâce à l'énergie, la motivation qui est mise dans... dans le fonctionnement de ce lieu qui est bien plus qu'un lieu et qui a une boussole quelque part et de beaucoup de gens collectifs, etc. et que tous les milieux peuvent s'y retrouver. Encore une fois, c'est ça la grande réussite.

  • Speaker #3

    Cet épisode de Nos lieux et nos luttes arrive à sa fin. Comme je vous le disais au début, c'est le Centre LGBTQIA+, de Marseille, que j'ai choisi de mettre en avant ce samedi 15 mars 2025, à l'occasion de la troisième édition du podcaston. Si vous souhaitez faire un don au Centre LGBTQIA+, de Marseille, je vous invite à suivre le lien en description de l'épisode ou dans ma bio Instagram. Vous pouvez également les retrouver sur leur site internet, sur leur page Facebook, sur leur compte Instagram, par mail à l'adresse hello.centrelgbtqiamarseille.org ou par téléphone au 04 65 58 09 52. Merci à Noémie Pilas et à Kam Dutta Gupta d'avoir accepté de participer à cet épisode. Et rendez-vous très vite pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, du lieu, et de l'histoire de l'association

    02:05

  • Partie 2 : personnes et services

    17:28

  • Histoire queer à Marseille

    43:38

  • Partie 3 : relations partenariales

    01:01:12

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    01:15:30

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:26:25

  • Outro

    01:34:15

Description

Ce centre LGBTQIA+ est le plus récent, bien qu’il se situe dans la deuxième ville de France...


Aujourd’hui on raconte le centre LGBTQIA+ de Marseille !

Vous y entendrez parler d’un local à trois vies simultanées, d’autogestion à la marseillaise, de d'auteurs et d’autrices de la ville, et de bien d’autres choses encore !

Merci à Noémie Pillas et à Cam Dutta Gupta d’avoir accepté de participer à cet épisode.


Comme annoncé ces dernières semaines, cet épisode fait partie de la 3ème édition du Podcasthon, qui se tiendra du 15 mars au 21 mars 2025. Les podcasteur.euses qui participent y mettent à l’honneur l’association caritative de leur choix durant cette semaine. Si vous voulez en savoir plus : Accueil | Podcasthon

À cette occasion, si vous le souhaitez, vous pouvez faire un don au centre LGBTQIA+ de Marseille : Campagne de don 2024


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver le centre LGBTQIA+ de Marseille :

Sur leur site internet : Accueil - Centre LGBTQIA+ Marseille

Sur leur page Facebook : Centre-LGBTQIA+ de Marseille | Marseille | Facebook

Sur leur compte Instagram : Centre LGBTQIA+ Marseille (@centre_lgbtqia_marseille) • Photos et vidéos Instagram

Par mail : hello@centrelgbtqiamarseille.org

Par téléphone : 04 65 58 09 52


Lexique des termes et structures cité.es dans cet épisode :

AFAB : abréviation de “Assigned Female At Birth”.

Care : mot anglais signifiant “prendre soin de”.

Collectif Fracas : collectif marseillais s’occupant des violences intra-communautaires.

GLAM : permanence Groupe pour L’Accueil des Migrants au centre LGBT de Marseille.

Mollo sur la déglingue : permanence d’échanges autour des consommations de produits psychoactifs.

Nordaf : abréviation de “nord africain.e”.

Queer AMU : volet LGBTQIA+ de l’université d’Aix-Marseille.

Queer Muslims : permanence pour les personnes musulmanes et LGBTQIA+.

Reiki : méthode de bien-être pour travailler sur les énergies.


Pour toustes les auditeur.ices, vous pouvez me contacter via ces différentes plateformes : https://linktr.ee/lepodsam

Et si le podcast vous plait, un partage aiderait énormément le projet !


Jingle d’introduction du podcast : Erothyme – Along the Arc : https://erothyme.bandcamp.com/album/along-the-arc Jingle de la partie 4 du podcast : Flames – Kbam Willis : https://pixabay.com/fr/users/kbamwillis-43489384/ Autres jingles : https://pixabay.com/fr/music/search/jingle%20podcast/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce centre LGBTQIA+, c'est celui qui a ouvert le plus récemment, bien qu'il se situe dans la deuxième ville de France. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut, c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui, samedi 15 mars 2025, le dixième épisode de Nos lieux et nos luttes est un peu spécial. L'association dont on va parler ici est celle que j'ai choisi de mettre en lumière pour la troisième édition du Podcaston, qui a lieu du 15 mars au 21 mars 2025. Le principe ? Durant toute cette semaine, des milliers de podcasteuses et podcasteurs parlent d'une association caritative de leur choix en gagnant une visibilité plus accrue grâce à la diffusion sur le site et sur les différents réseaux sociaux du podcaston. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette initiative ou découvrir les autres podcasts inscrits cette année, vous pouvez aller sur le site du podcaston en description de cet épisode et sur mes différentes plateformes et vous retrouverez également en description pour cette occasion un lien pour aller faire un don à la structure que vous allez découvrir. Et aujourd'hui donc, avec Noémie Pilas. directrice et Cam Dutagupta coprésident. On vous raconte l'histoire du Centre LGBTQIA+, de Marseille. Noémie, Cam, bonjour et merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui. Noémie, toi du coup, tu es directrice de la structure, tu étais jusqu'à maintenant coordinatrice, et toi Cam, tu étais bénévole et tu es devenue récemment coprésident, donc félicitations. Est-ce que vous pouvez vous présenter et nous présenter un petit peu votre lien avec le Centre LGBT QIA Plus de Marseille ?

  • Speaker #1

    Eh bien, salut, moi je suis Noémie, donc effectivement je gère avec une équipe le Centre LGBT de Marseille depuis sa création. C'est vrai que j'ai coordonné le projet depuis sa création jusqu'à son ouverture. Et pour un soir un peu plus de légitimité, et parce que deux, trois personnes, majoritairement des hommes cis quand même, 100% d'hommes cis, m'ont appelée animatrice du centre lors d'événements. Et j'avoue que du coup, je n'ai rien contre les personnes qui comptent l'animation, mais du coup, ça délégitimait mon travail. C'était vraiment rabaissant pour moi. Il y avait un truc qui n'était pas en alignement avec la responsabilité que j'avais, le volume horaire que j'avais. Et vraiment, ça me désole d'en arriver là, mais je crois que les personnes, elles ont... Elles amorcent un changement que quand on leur propose le changement. Et du coup, je n'avais pas envie de me traîner des personnes qui n'estiment pas ou qui pensent que parce que je suis une femme, mon travail n'est pas respecté. Donc malheureusement, on en est venu à l'arabe et en discussion avec l'un des présidents du centre, enfin le président plutôt de la charte des marques et organisations, où le projet du centre est porté par deux associations actuellement.

  • Speaker #2

    Salut, du coup, moi, c'est Cam. Je suis une personne non-binaire. Mes pronoms, c'est il, elle. Moi, du coup, je suis bénévole au sein du centre depuis qu'a été annoncé en conférence de presse la création du centre avec l'allocation des fonds, etc. J'ai ensuite été élue au sein du premier conseil d'administration l'année dernière et cette année, j'ai été réélu au conseil d'administration et je suis désormais coprésident du centre LBDQA Plus de Marseille. et je m'occupe de beaucoup de communication, de lutte contre la discrimination intersectionnelle, gestion des violences et conflits, voilà, ce genre de sujets, avec un peu de leur parole là, et voilà, toutes sortes de sujets en vrai.

  • Speaker #0

    Félicitations pour avoir été élue co-présidente, présidente. Le centre, il a été, il a ouvert en 2023, donc il y a eu une inauguration le 9 décembre 2023. en présence des élus du territoire et de la ministre chargée de la lutte contre les discriminations à l'époque, Bérangère Couillard. Mais c'est un travail qui a été entamé en réalité depuis 2017, sous la coordination de la Prairie de Marseille. Est-ce que vous pouvez nous dire ce qui s'est passé, donc, certes, durant l'année d'ouverture, l'année 2023, mais aussi depuis 2017, pour en arriver à l'ouverture du centre ?

  • Speaker #1

    Alors en 2017, il y a eu un appel un peu approché du département qui a proposé aux associations de monter ce qu'ils ont appelé le COLD, le Comité d'Orientation de Lutte contre les Discriminations. Le département a choisi d'en faire trois branches dans ce COLD. Il y a eu la haine anti-LGBT, il y a eu l'égalité femmes-hommes et le harcèlement scolaire. Et à l'intérieur de ces trois branches, le département a sollicité les associations du territoire qui le finançaient déjà. Et ils ont proposé qu'on propose trois projets, un projet commun par branche, on va dire. Et évidemment, les associations qui luttent pour le droit LGBT se sont toutes regroupées derrière un projet majeur, qui était la création d'un centre LGBT. Néanmoins... Le projet tel qu'il est aujourd'hui, qui a été fait en 2019, je crois, est plutôt un projet qui est un service à part entière du département, qui est la maison départementale de lutte contre les discriminations, et qui fait énormément d'actions très institutionnelles, et va vers les publics, etc. Il y a un grand retentissement sur le territoire. Mais ce n'est pas un projet autogéré, flexible sur les horaires, etc. D'ouverture notamment, c'est pour ça qu'on a toujours aspiré à ouvrir une maison LGBT, mais dirigée par une association. Mais les deux projets se complètent très bien.

  • Speaker #2

    Vous voulez un truc pareil pour les personnes queer, qui est quand même très différent de s'intégrer dans un projet institutionnel qui, comme Noémie le dit, est géré par... des personnes fonctionnaires avec les horaires qui vont avec, avec les restrictions qui vont avec. Par exemple, dans notre centre LGBTQIA+, à Marseille, on a un bar qui favorise beaucoup la convivialité, qui aide à rompre l'isolement de certaines personnes queer. Et clairement, tout ça, c'est pas possible dans des services départementaux.

  • Speaker #1

    On a ouvert 7 jours sur 7. Donc, c'est vrai que... Ça, c'était vraiment impossible dans un lieu comme celui-là. Et je rajouterais que la maison départementale de lutte contre les discriminations, elle regroupe toute forme de discrimination. C'est important qu'un lieu comme ça existe, parce qu'il existe plein d'autres choses. Et je me mets très heureux qu'ils travaillent sur l'ensemble des discriminations en France. La maison départementale de lutte contre les discriminations reste quand même un guichet d'orientation majeure sur le territoire. pour toutes les personnes qui chercheraient des réponses. Donc on est quand même très en lien à ce niveau. On reste pour eux un interlocuteur important quand ils ont besoin d'échanger autour de l'LGBTphobie, quoi qu'il arrive. Ils accueillent des expositions, ils proposent des temps pour que les associations viennent faire leurs activités à l'intérieur de leur mur. Ils ont tout un service à disposition pour les associations qui ne disposeraient pas de locaux.

  • Speaker #0

    Le centre LGBT, du coup, il est plutôt très récent. C'est le plus récent de France, je crois, à l'heure actuelle. Bien que Marseille soit la deuxième ville de France, est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur le pourquoi du comment ? Pourquoi le centre LGBT a ouvert, entre guillemets, que maintenant à Marseille ?

  • Speaker #2

    Comme toute action de grande envergure, parce qu'on a un centre, comme tu dis, Sam, on est la deuxième ville de France. Du coup, il y a une population LGBTQIA+, qui est très importante. Et on a ouvert qu'en 2023, donc il fallait des locaux qui assurent la capacité d'accueil, etc. Et donc, c'est un projet d'ampleur. Et comme tous les projets d'ampleur, notamment dans les LGBTQIAphobies, en fait, c'est toujours une question de volonté politique et de ressources. C'est toujours, est-ce qu'on a envie qu'un centre s'implante ? Est-ce qu'on fait tout pour ? Est-ce qu'on alloue l'argent pour ? Et il se trouve qu'on a ouvert quand on a reçu une subvention exceptionnelle de la DILCRA. Il y a aussi une volonté d'accompagner, par la ville de Marseille, d'accompagner ce projet et d'autres collectivités comme la région, etc. On en revient toujours au nerf de la guerre, finalement.

  • Speaker #0

    Du coup, justement, tu parlais des locaux qui sont au 17-21 rue du Chevalier Rose, dans le quartier du Vieux-Port à Marseille, et qui sont divisés en trois parties, donc en trois parties séparées. Le local associatif, l'espace santé et droit et le bar. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur le choix de l'acquisition de ces locaux ? et sur les travaux réalisés ou en cours de réalisation.

  • Speaker #1

    On voulait des locaux qui soient accessibles par des stations. Parce qu'à Marseille, quand même, il y a beaucoup de transports en commun qui sont très peu accessibles, notamment pour les personnes à mobilité réduite. Et des quartiers qui sont en pente, etc., qui sont très peu praticables au niveau des trottoirs, etc. Et c'est vrai que le quartier de la Joliette jusqu'au Vieux-Port, c'est quand même un quartier qui est assez plat. Ça a quand même son importance à Marseille, parce que ce n'est pas la même chose si on est à Notre-Dame-de-la-Garde, si on est à La Plaine, si on est au Cours Julien, si on est au Vieux-Port, etc. Au moment où on a visité des locaux, il y a le métro Vieux-Port qui était en train d'entamer sa rénovation pour mettre un ascenseur. Je pense qu'on a à tout cas ces deux ou trois stations accessibles en ascenseur à Marseille, et qui ne se situent pas dans le centre-ville. On a Blancard, enfin voilà. Mais dans le centre-ville... On en avait très peu. Donc, c'est vrai que le choix du Vieux-Port était pour nous quand même central et accessible. Et aussi, au niveau de la disponibilité des locaux, après Marseille 2013, capitale de la culture, il y a énormément de locaux en rez-de-chaussée sur la rue de la République et aux alentours qui étaient disponibles, puisque c'était des galeries éphémères en 2013. Donc, il y avait des activités qui vivotaient depuis 2013 et qui ont... qui nous ont permis de nous projeter dans des locaux qui sont quand même spacieux et accessibles. Donc nous, on a un peu orienté déjà notre choix de quartier à ce niveau-là. Et pour les choix de trois locaux, on avait déjà dessiné trois activités majeures pour notre activité. Au début, on doit le dire que c'était un défi pour nous d'avoir trois locaux séparés. Et à l'usage, on en est très très content. C'est un des meilleurs choix qu'on ait fait pour notre projet en tout cas. On peut avoir, par exemple, le bar. Le bar est ouvert du mercredi au samedi. Il est ouvert le mardi soir en non-excité trans, uniquement le mardi soir. Mais du mercredi au samedi, voire dimanche, on a un bar qui est ouvert tout public. Et on peut avoir des activités dans les autres locaux qui sont en non-excité. Ça nous permet d'accueillir toute personne, tout le temps, sans devoir choisir. Puis aussi, ça nous permet d'avoir un accueil confortable pour les personnes qui souhaitent aller voir le pôle santé. Ils ne sont pas obligés de traverser le bar avec les personnes qui sont dedans. On peut garder un anonymat, puisque du coup, les entrées sont séparées, les locaux ne sont pas connectés. Donc voilà, ça nous permet aussi d'accueillir confortablement les personnes les plus fragiles de notre communauté.

  • Speaker #2

    Typiquement, pour prendre un exemple, le lundi, à la réunion des Narcotic Anonymes, tout simplement, en fait, on ne peut pas organiser ça au bar. Enfin, voilà, encore une fois, c'est encore un exemple qui montre. que c'est vital pour nous d'avoir ces trois locaux. Et d'ailleurs, ils sont tellement utilisés que des fois, on aimerait bien pousser les murs.

  • Speaker #1

    En fait, quand on a pris les locaux, ils étaient quasiment vides. Des locaux bruts, béton, sans toilettes, sans rien. Donc, on a dû construire tous les sanitaires, refaire une bonne partie de l'électricité, de la plomberie, refaire une partie des murs qui étaient abîmés. enlever des choses sur les sols, etc. Donc, on a une enveloppe à monter un bar, monter des toilettes pour les personnes à mobilité réduite, etc. On a fait une enveloppe de 70 000 euros de travaux de départ pour faire tout ça.

  • Speaker #2

    Et du coup, les travaux, ils ont été assurés par des bénévoles. On a fait, alors, bien sûr, des prestataires et aussi, on a fait des week-ends de bénévoles pour tout ce qui était... les travaux de peinture, etc. Et cet été, il y a encore des bénévoles qui ont monté des meubles, notamment pour la bibliothèque qu'on vient d'inaugurer. Il y a aussi une partie qui a été faite par les bénévoles et ça permettait de fédérer autour de week-ends et de temps de travaux, puis festifs ensemble, déjà de fédérer alors que le local n'avait même pas encore ouvert, mais qu'on puisse se retrouver dans ce moment-là.

  • Speaker #0

    J'ai une question aussi. Alors, le logo du centre, je le mettrai en illustration d'un des chapitres de l'épisode. Est-ce que vous pouvez nous expliquer, parce que ce serait difficile de le décrire audiophoniquement, est-ce que vous pouvez, par contre, nous expliquer un petit peu comment vous l'avez choisi ?

  • Speaker #2

    Le logo du centre, alors avant que le centre ouvre ses portes, vraiment le 9 décembre 2023, il y avait un comité de pilotage avec plein de bénévoles, des personnes qui venaient de différentes associations, et on réfléchissait en groupe de travail sur... plein de sujets. On s'est retrouvés un dimanche, si je me souviens bien, en séminaire pour parler justement du logo et de tout ce qu'ont des activités, des missions du centre, parce que bien sûr, ça devait les refléter, et d'un éventuel nom pour le centre. Alors, il se trouve qu'on n'a pas trouvé de nom, parce que nos activités sont tellement... diverses, nombreuses, variées, qu'on ne s'est pas mis d'accord sur un nom et qu'on préférait rester Centrale LGBTQIA+, de Marseille. Par contre, c'est représenté justement dans le logo qui est une anémone avec les couleurs du drapeau Queer Inclusif qui montre en fait la coordination entre différentes activités et missions, mais qui part toutes d'un même point. et qui après se déroulent des branches. On trouvait que c'était à la fois important pour nous de représenter la Méditerranée parce qu'on y est au bord et que ça se retrouve dans la police d'écriture du centre qui sont lettres héléniques. Et du coup, cette anémone aux couleurs du drapeau queer inclusif ça montre vraiment cette coopération et mais... Tout le monde dans le même but, avec le même centre, qui est de, dans un côté positif, de vivre ensemble mieux, d'acquérir plus de droits, et dans un côté un peu plus négatif, de lutter contre les LGBTQIAphobies et de venir en aide aux membres les plus vulnérables de notre communauté.

  • Speaker #1

    Et on a une petite touche dans le logo que peu de gens s'interçoivent ou peut-être comprennent la référence, mais... On a choisi de naître le plus en violet, pour marquer notre soutien à l'ensemble des luttes féministes.

  • Speaker #2

    C'est vrai, personne ne le remarque ça.

  • Speaker #1

    Personne ne le remarque. Mais le plus, c'est en violet. C'est pour nous une façon de saluer nos luttes soeurs jumelles, qui sont les luttes féministes. Un logo très radical communautaire. peut aussi passer dans les institutions, etc. On voulait situer les deux entre cette écriture fausséenne qui va être des bâtons qui sont très droits, très ancrés sur eux-mêmes, qui est plutôt institutionnelle, et cette anémone qui peut avoir des branches multiples, partir dans tous les sens, et qui peut un petit peu plus représenter la communauté queer radicale.

  • Speaker #0

    La ville de Marseille, comme le centre LGBT, a elle aussi son blason. La couronne, pour les murailles de la ville, le trident qui représente la mer et le voyage, mais aussi le taureau, la croix bleue ou encore le caducé et le lion. On y retrouve aussi la devise en bas qui signifie « la ville de Marseille resplendie par ses hauts faits » . Et le centre LGBTQIA+, de Marseille ? Quels bénévoles, salariés et quelles actions le font resplendir ?

  • Speaker #1

    Alors, on est quatre salariés, bientôt cinq au centre LGBTQIA+, de Marseille. Pour le moment, on a quatre personnes qui travaillent au centre. sur 3,5 équivalents temps plein. On ne connaît pas tous à temps plein. On a deux personnes qui sont à temps partiel parmi les quatre personnes. Donc il y a moi, il y a Lilian, Rivière, Agostini, qui est chargée de projet.

  • Speaker #2

    Lui,

  • Speaker #1

    il s'occupe de la gestion de la programmation. Un peu plus d'une centaine d'événements par mois au centre. Donc c'est énormément de gestion de mails, etc. Il s'occupe aussi de la communication. Et comme toute personne, des grands projets de la vie du centre, etc. On a Sacha Vanova, qui est coordinateur du pôle santé et droit, qui lui fait le cadrage du pôle, s'assure que le pôle, puisqu'on a beaucoup de partenaires qui travaillent au pôle, que tout avance bien. Et aussi, il fait à moitié de son temps de l'accompagnement des personnes directement. puisqu'il a une formation d'assistant social. Et il y a Tami El-Kilani, qui est chargée d'accueil. Tami, c'est la personne qui reçoit en premier les personnes qui viennent au centre, mais aussi qui accueille et qui s'occupe des dossiers avec Sacha. Donc, pas juste quelqu'un qui accueille, c'est aussi quelqu'un qui va faire du travail social. Et il participe avec nous à l'ensemble des réflexions. construction des projets du centre.

  • Speaker #2

    Et du coup, par rapport aux bénévoles, on recense environ 300 bénévoles, mais c'est-à-dire des plus réguliers et régulières ou des personnes qui sont venues au moins une fois. Alors les bénévoles ont une grosse importance. encadrés parfois par les salariés ou travaillant avec les salariés dans certains des cas, parce que, en fait, déjà, le bar, il ne tient que par le bénévolat. C'est-à-dire que c'est les bénévoles qui vont à la fois servir les boissons, accueillir les personnes, parce que des fois, elles peuvent se présenter au bar et demander des renseignements, qui vont faire le ménage, qui vont aussi vérifier que tout se passe bien, si... il y a un problème, il y a une altercation, je ne sais quoi, et qui sont épaulés par des référents barres. Donc, c'est des personnes qui ont une bonne expérience dans le bénévolat au centre et qui ont décidé de pouvoir former des nouveaux bénévoles sur le bar. Et ensuite, on a une quinzaine de groupes de travail. C'était le même format avant, sur le comité de pilotage, avant la création du centre. Et maintenant, on s'est beaucoup, beaucoup étoffé. Donc on a de tout, groupe de travail sur la bibliothèque, sur la gestion des violences et conflits au sein du centre, sur la programmation, sur les travaux, sur le fonctionnement général. On a vraiment des tonnes de groupes de travail sur la santé aussi. Et du coup, en fait, c'est des bénévoles, quand une personne vient au centre pour être bénévole, elle assiste à une présentation de tous ces groupes de travail. Et puis, elle peut choisir selon ses compétences, ses envies de rejoindre tel ou tel groupe. Et ça avance vraiment bien, plus ou moins bien selon les groupes. Mais c'est vraiment une force motrice parce que du coup, les salariés n'ont pas le temps de tout faire sur toutes les missions que se donnent les centres. Et ça vient enrichir du coup, que ce soit les réflexions ou ils viennent proposer des projets. Et donc, du coup, ça permet vraiment de faire fonctionner le centre avec les salariés. Et on les en remercie beaucoup parce que sans LE, ça serait compliqué.

  • Speaker #0

    À mon sens, justement, au niveau des actions du centre, après vous me dites si vous êtes d'accord ou pas, il y a trois thématiques qui ressortent beaucoup. Donc dans les actions menées, ça va être la place donnée aux personnes en situation de précarité, une grande place donnée à la non-mixité et une grande place donnée à l'autogestion. Par rapport à ces trois items, je pense notamment aux permanences étudiants-étudiantes, aux permanences jeunes. glam droit d'asile, expression artistique des migrants et migrantes LGBT, queer muslims ou orthophonie transphème autogérée. Donc je voulais savoir déjà si vous étiez d'accord avec ça et justement vous y avez un peu répondu, il y a la question des locaux qui permet ça et la question de la place des bénévoles et savoir comment tout ça s'est créé.

  • Speaker #1

    La typologie déjà de l'asile de Marseille nous a montré avec les années d'expérience qu'on a tous. Depuis quelques années, à Marseille, les choses ne fonctionnent pas forcément par association de loi 1901, dans un truc très cadré, très fermé, etc. Il y a beaucoup d'activités qui se montrent avec des groupes autogérés, de l'autosupport. C'est vraiment une pratique qui est très répandue à Marseille. Et nous, on a voulu prolonger cette identité marseillaise sur la création et la tenue de nos activités. C'est pour ça qu'on laisse une grande place à l'autogestion. Puisque de toute façon, ça ne pourrait fonctionner autrement. Et puisque de toute façon, les bénévoles et les salariés du centre ne peuvent pas gérer 7 jours sur 7, de 9h à 23h les locaux. Parce que c'est un peu nos heures d'ouverture. Et puis parce que le centre, et c'est un centre régimenté, appartient aux Marseillais et aux Marseillaises, il était quand même hyper important qu'on laisse la place à toute personne souhaitant proposer des activités. si elle rentre évidemment dans les valeurs qu'on s'est fixées depuis le début, de lutter contre les discriminations, etc. Donc notre volonté d'ouvrir notre lieu, c'est moi je pense une de nos plus grandes forces. Ça nous permet de vraiment proposer des activités qu'on n'aurait jamais pu proposer si ce devait être l'équipe qui les organisait. Très concrètement, on a des clubs de l'intuition. Il se passe vraiment énormément de choses. Et laisser la place aux personnes qui sont expertes de ces activités-là, les mener, c'est quand même la plus grande réussite du centre à l'heure actuelle.

  • Speaker #2

    On a recensé sur les activités qui ont été organisées au centre, il y a largement plus des deux tiers qui sont organisées par une personne ou un collectif ou une association. Or... hors proposition par le centre lui-même, c'est-à-dire par les équipes du centre. Donc c'est énorme. C'est par exemple Nina qui a proposé de faire des soirées de lecture queer. C'est quand même une fois par mois. On a plus de 60 personnes un jeudi soir à chaque fois. Les personnes qui viennent écouter les textes et lire les leurs. Les personnes queer qui écrivent et lisent leurs textes. C'est les permanences qu'on a à l'espace santé sociale. Pareil, c'est des partenaires santé et droit. C'est des partenaires qui viennent des associations comme tu as cité GLAM, par exemple. Il y en a plus de 15. Alors, il y en a qui sont des partenaires institutionnels, mais il y en a d'autres, c'est des collectifs qui se montent comme ça, comme Molo sur la déglingue, par exemple, qui est de la RDRCT, en tout cas, de la réduction des risques en milieu festif. Donc, en fait, on a... On a vraiment, comme disait Noemi, cette capacité à s'auto-gérer à Marseille. Et donc là, on a répondu beaucoup sur l'autogestion et la précarité, un peu au même titre qu'on regarde la typologie du militantisme à Marseille. On regarde aussi la démographie. Forcément, c'est une ville où il y a plus de personnes précaires. Enfin, pas forcément, mais en tout cas, c'est le cas. Donc forcément... Il y a plus de personnes queer précaires que dans d'autres villes, je ne sais pas, Paris ou d'autres villes. Et donc, pour nous, c'était obligé que ce soit un axe fort du centre de Marseille. Parce que sinon, si on ne fournit pas une aide, un accompagnement, des ressources, un soutien aux personnes vulnérables de notre communauté à Marseille, le centre, finalement, n'aurait pas une grande raison d'être. Et d'ailleurs... Si on regarde les chiffres, par exemple, c'est très impressionnant. Ça peut être très impressionnant, nos photos de moments de convivialité, de soirées, etc. Mais en fait, la majorité des actions qui se déroulent au centre, c'est de la solidarité, c'est de l'accompagnement, c'est du social, etc. Donc ça, c'est important à savoir.

  • Speaker #1

    Nous nous sommes amenés à ouvrir un fonds d'urgence. On en est quand même hyper fiers. On n'est pas financés sur cette action-là, mais dans la mesure du possible. On a débloqué un fonds d'urgence pour héberger les personnes qui sont sans domicile, les personnes queer qui sont sans domicile. Donc c'est un fonds d'urgence qui est alimenté quand on fait des soirées, etc. ou quand on a des dons. On en organise une le 14 décembre, un bingo de notre fonds d'urgence. Ça nous permet de mettre à l'abri pendant une semaine la personne en hôtel et derrière, nous, de mobiliser les ressources du centre et nos réseaux pour trouver un hébergement plus pérenne. Et avec ce fonds d'urgence, on achète aussi, parce que les personnes qui viennent nous voir, elles sont vraiment sans ressources. Donc on achète aussi à manger, parfois des vêtements, parfois des chaussures, parfois...

  • Speaker #2

    Et oui, sur la non-mixité, alors je suis en partie d'accord, et en partie un peu moins. Je pense que... Alors je ne sais pas, je ne prétends pas connaître tous les centres LGBTQI+, de France, pardon, mais je sais que... On me semble de Marseille, ou en tout cas notre volonté, c'est d'être véritablement intersectionnelle. Et finalement, le fait qu'on ait ouvert, qu'on soit la dernière ville à avoir ouvert en 2023, alors c'était tard, mais n'empêche qu'on a ouvert à la dernière vague du féminisme, à la dernière vague de réflexion sur la politique queer. Et du coup...

  • Speaker #0

    À mon sens, ce n'était pas possible autrement que ce soit un centre intersectionnel ou en tout cas avec une volonté de l'être, d'être le plus inclusif possible. Encore une fois, c'est une volonté, on ne peut pas toujours dire qu'on l'est dans tous les domaines, tout le temps. Mais en tout cas, c'est vraiment notre volonté. Et du coup, la non-mixité, ça fait partie de ça. C'est-à-dire que... Typiquement, comme Noémie l'a décrivée tout à l'heure, on a le mardi soir la conviviale trans, intersexe, non-binaire et personne en questionnement. Et là, par exemple, c'est vraiment en homicidité. Tout le bar est pour cette personne. Il n'y a personne de 6 qui va venir à ce moment-là. Et on fait très attention à ça. Pour justement que ces personnes puissent s'approprier l'espace et être tranquilles. Mais du coup, voilà. L'espace qu'on a au centre, ça permet des moments non mixités. Tu parlais aussi de queer, Ausha et arabe, le groupe de parole. Mais à mon sens, c'est en lien avec l'intersectionnalité. C'est-à-dire que si on peut ouvrir des espaces, on peut mettre à disposition des espaces à certains groupes de personnes qui se retrouvent sur... un ou plusieurs axes de discrimination ou plusieurs particularités, du coup, finalement, en tant que communauté queer marseillaise, on peut avancer parce qu'on sait que ces espaces sont mis à disposition.

  • Speaker #1

    En fait, ça vient de la volonté des personnes noraf-queers, des personnes queer musulmanes, de se retrouver, d'échanger autour le fait de venir, d'être descendant de personnes qui viennent d'un pays Ausha. Parce que parfois, être queer, c'est être dans un milieu majoritairement blanc, culturellement qui ne ressemble pas à là d'où on vient, si on vient d'un pays Ausha, etc. Ce qui fait qu'on peut rapidement peut-être perdre le lien avec sa culture. Donc c'est aussi un temps pour les personnes de se retrouver et de parler de ça. Queer muslim, c'est pareil. Ce n'est pas visible sur notre programmation, mais on a aussi un groupe de queers chrétiens qui se retrouvent. Donc, comment on peut pratiquer sa religion et être queer ? Toutes ces questions-là, elles sont importantes. Et les personnes qui en ont besoin peuvent trouver, en tout cas, des groupes de paroles pour échanger autour de ces thématiques.

  • Speaker #0

    Oui, il y a aussi About Love pour les personnes queers afro-descendantes. Et ce qui est important, c'est oui, les groupes de paroles. Et ça, je pense que ça existe dans certains autres espaces, certaines autres villes. Mais du coup, il y a tout. Ça peut être du groupe de parole, de la convivialité, de l'autosupport, tout ça. Et c'est très divers, ou de la spiritualité, comme on vient de le dire. Et c'est ça qui est, je pense, très marquant, en fait. C'est que c'est toutes sortes d'activités. Et ce n'est pas juste, viens parler du fait que tu viens de là et que tu es queer, etc. Finalement, c'est d'autres formats, à l'image de Marseille, un peu hybride. Autre, un peu en dehors du cadre ?

  • Speaker #1

    Il y a vraiment beaucoup de personnes dans chaque activité. Le pôle social, je ne peux pas en parler même pas, on est assez dépassé par la demande. Donc les personnes qui ont besoin d'aide administrative, d'aide sociale ou en santé. Les vieilletés sont aussi des moments où il y a beaucoup de personnes, des moments de culture, des moments littéraires.

  • Speaker #0

    Il y a vraiment les demandes de salles aussi. pour les réunions de collectifs, d'assos et tout. Ça, c'est très, très demandé aussi. Parce qu'à Marseille, les gens n'ont pas, comme disait Noémie, ils n'ont pas forcément de locaux, ils ne fonctionnent pas forcément en association en 1901. Et du coup, il y a beaucoup de demandes de stockage, de réunions, d'espaces disponibles.

  • Speaker #2

    Vous disiez aussi qu'il y avait un groupe de réflexion autour des violences. Donc, c'est plutôt gestion des violences et des conflits au sein du centre, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, si tu veux que je développe un peu là-dessus, en fait, le centre, du coup, il a vraiment commencé à fonctionner en janvier 2024, après l'inauguration. Et en fait, en étant en espèce de sociabilité comme n'importe lequel, on a forcément constaté qu'il y a pu y avoir des plaintes de violence et de conflits, tout ça. Mais comme partout, on s'est dit qu'on ne pouvait pas laisser... Enfin, voilà, il fallait s'en occuper. Et du coup, surtout que... C'est la volonté de toute l'administration de proposer un protocole de gestion des violences et conflits qui sont presque entièrement au milieu intracommunautaire. Et du coup, on a fait un séminaire avec une socio-analyste. On a beaucoup parlé de ces sujets. Je sais qu'il y a beaucoup de collectifs aussi qu'on avait contactés, dont Fracas, etc., qui font de la médiation dans ce genre de situation. Et du coup, ça nous a amené à lancer un groupe de travail avec des bénévoles au début de l'année. Et donc, on vient de commencer le travail de manière collective. Et on veut vraiment prendre le temps de faire les choses bien, de bien s'informer, de bien identifier les procédures de prise en charge, etc. Et voilà, surtout, encore une fois, que le centre fonctionne beaucoup avec des bénévoles et qu'en fait, on ne peut pas s'attendre à ce que tout le monde gère la situation de la même manière.

  • Speaker #1

    L'objectif, c'est qu'on outille aussi les bénévoles qui gèrent le bar, qui gèrent les locaux. les référendums, etc. utiliser de la matière pour pouvoir gérer ce qui se passe au centre c'est en cours et ça avance pas mal,

  • Speaker #0

    il y a quand même beaucoup de personnes qui créent en charge le sujet même s'il faut reconnaître qu'une écrasante majorité sont encore une fois des personnes à FAB assignées aux femmes à la naissance c'est une constante dans

  • Speaker #2

    le care, dans les milieux queer Ça reste... Ouais, il y a très peu de mecs cis qui se sont emparés de la question. Et du coup, rien à voir concernant la bibliothèque. J'ai vu justement que la bibliothèque a été inaugurée très récemment, et qu'il y avait plein d'auteurs et autrices queer qui étaient invités à faire notamment des séances de dédicaces, tout ça, et j'ai trouvé ça trop trop bien. Donc est-ce que vous pouvez aussi nous expliquer un peu comment ce projet s'est mené à terme ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors la bibliothèque, c'est un projet qu'on a eu depuis, avant la création même, avant qu'on ait les locaux. On avait envie de créer une bibliothèque parce que la culture, c'est accessible qu'à une seule partie de la population. Les livres, ça revient quand même cher. Et au final, est-ce qu'on en a besoin d'en avoir tous un chez soi ? Je ne sais pas bien sûr. Mais voilà, donc c'était un peu parti de cet objectif-là. C'est un groupe de travail, enfin on avait l'idée de lancer la bibliothèque, mais on n'a pas travaillé dessus avant, je crois, avril. Il y a un groupe de travail qui a été assez efficace, qui s'est monté de bénévoles avec un salarié, l'élien. Et voilà, on a contacté des maisons d'édition, on a contacté des librairies, etc. On a eu des dons de fonds de livres. Et puis voilà, on lance l'inauguration. Et je pense qu'au début décembre, sera lancé le système de prêt.

  • Speaker #0

    Et oui, du coup, pour l'instant, on a 150 ouvrages à peu près, un peu plus. Notre bibliothèque peut en accueillir 800, ou même médiathèque, parce qu'on a aussi des DVD. Et l'objectif aussi, c'est d'avoir de la littérature contemporaine, un peu de ces 20 dernières années. Là, on ne parle pas de Simone de Beauvoir, ou on ne parle pas d'archives LGBT, c'est une asso à Marseille qui s'appelle Mémoire des sexualités, qui gère plutôt ça. Là, c'est vraiment que ce soit des essais ou de la fiction, mais quelque chose de contemporain. Les autoristes qu'on a invités, la grande majorité, venaient de Marseille et ont répondu présent. Ça a eu énormément de succès. Je peux te dire, vraiment, les gens étaient sur le trottoir. On parlait tous, on assistait à la table ronde tellement c'était assez énorme. Et du coup, on est hyper contents. Je pense que c'est une dynamique aussi lancée, comme je disais, par la soirée des lectures queer initiée par Nina. On va lancer des ateliers d'écriture aussi. des soirées pour inviter des autoristes, un peu book club, etc. Et donc, c'est vraiment, on sent bien que ce domaine-là de la culture et notamment de la littérature, en fait, à chaque fois, on est extrêmement surpris par le nombre de personnes présentes.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous faites des actions dans le reste du département ou de la région ?

  • Speaker #1

    Alors demain, il y a deux personnes de l'équipe qui vont à Istres, à l'espace santé jeune. Et ça va être notre première action en dehors de Marseille. Voilà, physique, on va tenir un stand pour informer un peu les jeunes. Il faut savoir qu'on est un jeune centre LGBT. On va fêter nos un an d'ouverture dans un mois. On a moins d'un an d'ouverture, plus d'une centaine d'activités par mois. Donc là, on s'est quand même concentré sur la création de nos process et de nos activités. On va commencer à s'ouvrir vers l'extérieur, mais pour le moment, c'est vrai qu'on limite le nombre d'actions qu'on fait à l'extérieur pour assainir, pas assainir, mais pour... fluidifier un peu notre fonctionnement, prendre nos repères. On a énormément de demandes d'extérieur pour venir intervenir. On intervient dans Marseille, dans des écoles de travers sociaux, au cours des médecins. On a déjà ces heures d'intervention. En revanche, pour ce qui est des actions de sensibilisation vers l'extérieur, qui nécessitent beaucoup plus de temps qu'une intervention d'une heure, par exemple, par un professionnel du centre, on les omit en dehors du département. Déjà parce que... On est peu nombreux, on est surchargés déjà d'activités. Et aussi parce que je pense qu'on n'a pas encore vraiment formalisé nos cadres d'intervention, ce qu'on pouvait proposer. Donc pour le moment, c'est vrai qu'on reste un peu au chaud, au centre et on bosse les process.

  • Speaker #0

    Il y a quelques liens avec Aix, du coup, avec plusieurs assos qui sont un peu basés sur Aix-Marseille, et notamment pour Aix-Marseille. Ex-Marseille Université. Du coup, ils font une permanence à Aix et une à Marseille. Et celle à Marseille est au centre. Du coup, ça fait un peu le lien, même si ce n'est pas nous qui intervenons, le fait de mettre le centre à disposition, de les accompagner si elles ont des questions, des choses comme ça. D'ailleurs, il y a une personne de Queer Amu qui est maintenant au conseil d'administration du centre. Ça permet aussi de... Voilà, certes, on n'est pas allé sur le terrain à Aix. Mais il y a des liens qui commencent à se créer de manière un peu plus étroite.

  • Speaker #1

    C'est la demande de ces structures. C'est aussi une structure que je connais, moi, par ailleurs. On pourrait avoir déjà intervenu là-bas. Et c'est aussi carrément la ville d'Istre, la collectivité de Istres qui nous a contactés. Ce qui est une demande quand même assez rare, donc je dois dire. Donc ça nous permet, c'est un rendez-vous qu'on a pris il y a quelques mois déjà. Donc ça nous permet de tester. une action en dehors du département, à quel point c'est pertinent ou pas. Je pense pertinent, mais sous quelle forme ? C'est un peu un test pour nous.

  • Speaker #0

    Et puis, il y a des choses qui se feront. Comme dit Noémie, on n'a pas forcément encore les épaules, là, cette année. Mais il y a des endroits dans le département et la région qui sont plus éloignés, mais quand même très actifs en termes de militantisme algébrique. Je pense à la prairie de Fort Calquier, par exemple. Fort Calqueer. Et typiquement, cette année, c'était un peu sub pour nous de participer. Mais en fait, clairement, on y a été invité. Et c'est quelque chose qui peut tout à fait s'organiser au lien avec l'après-midi de Marseille aussi.

  • Speaker #1

    Et même la DILCRA est assez preneuse de projets qu'on pourrait faire en dehors de Marseille. Pour réfléchir à la bonne forme, alors il y a un peu un truc qu'on a évoqué il y a quelques semaines, quelques mois et qu'il va falloir qu'on... qu'on brainstorm et qu'on accouche. Moi, je tiens à ce que les propositions qu'on peut faire au centre, on l'a déjà fait, qu'on puisse proposer des rendez-vous en visio, parce qu'on a le défenseur des droits, on a l'état civil de la ville de Marseille qui vient dans nos murs. On a plein de services qui sont compliqués à trouver quand on n'habite pas dans une grande ville avec des collectivités friendly. Donc nous, on a la chance de pouvoir proposer des agents de l'état civil à l'intérieur de notre centre de Marseille qui viendraient vous aider à remplir vos dossiers pour un changement d'état civil ou pour des questions pour un projet de filiation ou le défenseur des droits qui peut vous aider dans une démarche administrative où vous êtes bloqué, etc. Moi, je souhaiterais que ces rendez-vous-là, on propose 10% de rendez-vous en visio pour des personnes en ruralité ou en dehors de l'Hexagone, etc. Donc bosser des partenariats avec des centres LGBT qui existent. soit dans des petites villes dans la région, ou plus ailleurs, puisque la vision nous permet de faire des trucs très lointains. On a plein d'idées, mais on nous manque du temps. Mais c'est un projet qui va avoir le jour, j'imagine.

  • Speaker #0

    On a parlé en plus de salariés et bénévoles, on a des services civiques et des stagiaires. L'année dernière, on va en avoir cette année. Et typiquement, la coordination du réseau de bénévoles et vraiment la structuration, en fait. C'est Atoline, une stagiaire de l'année dernière, qui a mis tout ça en place. Donc, ils font un travail assez énorme aussi. Et là, on attend la prochaine promotion de services civiques et stagiaires. Ça permet aussi de s'étoffer, de typiquement pouvoir aller faire ce genre d'action, de sensibilisation et tout. C'est vrai qu'il ne faut pas les oublier parce que vraiment, ils ont fait beaucoup, beaucoup de choses pour le centre.

  • Speaker #2

    et avant l'ouverture du centre. Comment ça se passait, la vie queer à Marseille ?

  • Speaker #1

    En fait, les personnes à Marseille, elles ne se regroupent pas forcément entre personnes queers. Alors oui, beaucoup. Mais on a aussi tout un quartier plutôt revendiqué anticapitaliste. antifascistes et anticapitalistes. Et c'est vrai qu'on a énormément de lieux dans cette zone, qui est le cours du mien et la plaine, donc le vidéodrome 2, par exemple, mais bien d'autres. On a un bar queer qui a ouvert, qui s'appelle le Boom. Et puis, on a beaucoup de bars sur la plaine, dans le cours du mien, où les personnes se regroupent. Donc, majoritairement, les lieux de sociabilisation vont être sur des lieux identifiés, queer, enfin, identifiés de... anti-fa et anti-capitaliste. Donc la typologie des sociabilisations depuis l'ouverture du centre, elle n'a pas trop changé. Ça reste dans ce quartier-là qui est plutôt un mouvement à gauche très fort.

  • Speaker #0

    Et le bar Les Verts des Trois-G, effectivement, c'était un bar associatif qui a fermé parce qu'ils n'ont pas trouvé de repreneurs, repreneuses. En tout cas, ça ne s'est pas concrétisé,

  • Speaker #1

    le projet.

  • Speaker #0

    mais c'était le premier bar c'était le premier bar lesbien effectivement à Marseille qui avait fait baptiser les 3G si je me souviens bien pour les 3 Guines parce qu'il y avait un bar à Aix qui s'appelait les 2G pour les 2 gars et c'était vraiment je ne me souviens plus de l'année exacte mais c'était dans le livre de Margot Mazelier Marseille trop puissante sur l'histoire du féminisme à Marseille très intéressant d'ailleurs Mais du coup, c'est le premier bar qui a été créé à une époque qui n'est pas celle d'aujourd'hui, qui n'avait pas forcément les mêmes revendications, les mêmes manières de militer, d'agir, de sociabiliser. Et donc voilà, c'est un lieu qui a fermé aujourd'hui. On retrouve des personnes qui avaient l'habitude d'aller là-bas au centre parfois. Mais c'est un lieu qui a vécu.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a d'autres bars à Marseille où les personnes LGBT sont au groupe historique, qui existent encore, comme le Pulse, l'Anex, des restaurants chez Marie, le Bistro Vénitien, etc. Donc il y a quand même plusieurs autres lieux. Il y a des lieux de convivialité non-mix, des gays aussi, des saunas, etc.

  • Speaker #2

    C'est un questionnement qui a été posé au début de cet épisode. Pourquoi le centre LGBTQIA+, de Marseille, est si récent, alors que Marseille est la deuxième ville de France ? À mon sens, cette question en amène une autre. Quelle histoire de la socialisation pour les personnes queer à Marseille ? Noémie cite le quartier du cours Julien et de la Plaine, et le fait que la socialisation se fait aussi beaucoup autour de l'antifascisme et de l'anticapitalisme. Un article de France 3 Région du 8 décembre 2023 sur l'ouverture du centre LGBT est d'ailleurs titré « On parle du courjus, mais c'est le queer jus » . CAM nous explique aussi les raisons de la fermeture du 3G, donc le premier bar lesbien historique à Marseille, après presque 30 ans d'existence, les bars, boîtes, les restaurants aussi et les autres établissements commerciaux, semblant en effet être un pan important d'une certaine partie de la socialisation. Mais deux personnes interviewées dans ce même article déplorent au contraire le manque d'établissements commerciaux Citant avant sa fermeture le 3G, le Pulse, le CanCan, l'annexe et le Boom, tandis que d'autres observent au contraire une diversification de l'offre dans les lieux LGBT, avec par exemple plus de spectacles de drag queens et drag kings. A noter que bien sûr les établissements historiques LGBT de Marseille ont eux aussi été impactés par les fermetures et les mois de non-activité liés au Covid. Pour cet épisode, du coup, on va se pencher un peu plus en détail sur cette thématique grâce à une association qui est une ressource infiniment précieuse sur cette histoire, Mémoire des sexualités, et on va commencer par un petit point sur cette structure. Il y a d'abord Mémoire des homosexualités qui voit le jour en 1983 à Paris, et le versant marseillais Mémoire des sexualités, il apparaît en 1989. Son fonds documentaire y couvre principalement la période de 1978 à aujourd'hui, et il est classé en cinq parties, les livres, les affiches, les magazines, les films et documentaires, et les enregistrements et émissions. Mais outre le fonds documentaire, on peut retrouver sur leur site trois autres items, donc l'histoire LGBTI+, les rencontres et les mobilisations militantes. Et bien que se concentrant plus en détail sur l'histoire LGBT à Marseille, et c'est d'ailleurs ce qu'on va faire ici nous aussi, l'onglet Histoire et le fonds documentaire sont extrêmement complets et précis, et ils parlent aussi de l'histoire LGBT aux échelles régionales, nationales et internationales. 1989, c'est aussi une époque où la vie LGBT à Marseille est marquée par la décimation du sida et par la dissolution du groupe de libération homosexuelle d'IGLH, deux ans plus tôt, on en parlera un peu plus tard en détail. Christian Deleuze, un des fondateurs de Mémoire des sexualités, organise pendant trois ans toutes sortes d'événements et de rencontres avec les anciens du GLH ou encore des figures politiques et en 1992 les personnes qui composent mémoire des sexualités sont majoritairement hétérosexuelles et entament des réflexions par le biais de douze rencontres autour du sida du pax ou encore de la déportation homosexuelle en 1994 on a le conseil d'administration qui change de nouveau et les personnes concernées y reprennent leur place donc les personnes homosexuelles avec des anciens du GLH et mémoire des sexualités continue alors à mener et à faire croître ses travaux d'archives, de culture et de militantisme jusqu'à aujourd'hui. Comme je le disais précédemment, cette histoire est très riche et il serait impossible de la retranscrire entièrement dans cet épisode, mais je vais tenter de mettre en lumière des anecdotes de cette histoire par le biais de différentes associations et différents mouvements, le GLH, les universités homosexuelles d'été et la Pride Marseille. Le GLH, groupe de libération homosexuelle. Lesbiennes, pédés, arrêtons de raser les murs. Il faut s'organiser pour... On prend l'isolement. Combattre honte et angoisse, riposter à la répression, mener la lutte contre l'oppression, affirmer ouvertement ce que nous sommes et vivre tel, commencer à refaire la société contre celle-ci et réinventer aussi la vie, contre les tabous, les normes, à notre façon. Le GLH, une organisation pour toi, pour nous. Cet appel que je viens de citer, on peut le lire dans le journal Militant Lacrier le 17 mars 1976. et il marque l'annonce officielle de la création du GLH qui se prépare depuis la fin de l'année 1975, dans un contexte international post-Stonewall et un contexte national post-mai 68. Les premières réunions entre les différents membres du GLH, on peut citer par exemple Alain Julien, Roland Tellu, Jacques Fortin ou Christian Deleuze arrivés plus tard, se tiennent justement dans les locaux de la CRIE. Les premiers statuts sont déposés en préfecture sous l'acronyme de CORE, donc Centre Ouvert de Recherche Populaire sur la Sexualité. et des personnes hétérosexuelles en sont également membres, parce que les combats étaient centrés sur les tabous sexuels de manière générale, et aussi sur les discriminations liées au genre. Dès 1977, le GLH tient une conférence de presse pour annoncer son opposition à la criminalisation de l'homosexualité. Cette conférence se tient un mois après avoir ouvert leur premier loco, rue de la Palude. A cette époque, il y a une trentaine de membres de 18 à 35 ans qui sont recensés. Ils sont à l'origine ensuite du premier festival de cinéma homosexuel au Breteuil en 1978, et le GLH y fait cette même année l'objet d'un reportage sur l'antenne 2. En 1979, ils sortent un dossier intitulé « La répression multiforme des homosexuels » , où il est dénoncé l'homophobie dans le monde du travail et les licenciements abusifs en ce sens. Cette même année, ils sortent aussi le numéro 0 de leur journal qui s'appelle « Comme ça » . Ils y interpellent dans ce numéro les personnes homosexuelles non militantes, et ils les appellent en fait à s'investir dans les droits sociaux. et commence alors l'organisation également des universités homosexuelles d'été sur lesquelles on va revenir très vite. Les années 80 sont marquées par de nombreux événements. Il y a l'acquisition d'un nouveau local, la boulangerie Gay rue de Bruysse en 1981, les combats qui payent avec la dépénalisation de l'homosexualité en 1982, la dernière année de présidence de Jacques Fortin en 1985 et en 1986-87, l'installation du GLH dans les locaux du bateau ivre rue Fongate, qui fermeront malheureusement assez vite. Signant la fin d'une époque avec la disparition malheureusement aussi du GLH, des universités homosexuelles d'été et d'une quinzaine de membres du GLH morts du sida, principal responsable de la période qui va suivre appelée le grand effondrement de la vie homosexuelle à Marseille qui durera jusqu'en 1994. Les UEH. Université homosexuelle d'été. Les premières, elles sont organisées par le GLH en 1979 et elles auront lieu une fois tous les deux ans jusqu'en 1987. La première édition, elle a lieu dans différents lieux culturels de la ville, comme la Vieille Charité ou la Salle Saint-Georges. L'initiative, elle est à la base soutenue par le maire Gaston Deferre à l'époque, mais certaines frictions avec le coup se donnent naissance au Comité d'urgence antirépression homosexuelle, dit CUARH. Ces premières rencontres réunissent entre 200 et 300 personnes homosexuelles venues de la France entière et c'est des personnes qui sont investies dans divers mouvements. Cette année-là, parmi les thématiques des débats, on peut citer l'écrivain Daniel Guérin et sa conférence sur l'émancipation de l'homosexualité, ou encore l'écrivaine et poétesse Geneviève Pastre qui parle de l'articulation des luttes lesbiennes et gays. Elles seront clôturées, ces premières universités d'été, par un article homophobe de Paris Match, où une photo de Christian Deleuze sera publiée sans son consentement, les foudres de l'outing lui tomberont dessus, et il leur fera donc un procès qu'il gagnera. La deuxième édition, elle se tient du 10 au 17 juillet 1981 et elle se nomme « Vivre gay, vivre libre » . Cette année-là, les lesbiennes vont y prendre une place plus importante et elles vont la garder lors des autres UEH, avec le mouvement notamment Lesbos non mixtes. On y évoquera justement les sexualités lesbiennes et féministes, la place, l'importance et l'autonomie du militantisme lesbien dans les luttes, avec une nuit du cinéma lesbien le 15 juillet et un bal lesbien dans les locaux de la Douce-Amère. Et l'évocation de la misogynie des luttes gays crée des conflits cette année-là. En 1983, sur cette même semaine, le thème « Gays en Méditerranée, lesbos, mykonos » est mis en lumière. Plusieurs événements sont donc centrés sur cette zone géographique, avec par exemple le tourisme sexuel en Méditerranée et la pédocriminalité dans cette zone également. On commence aussi à parler du sida, en faisant un point sur la situation en France, mais aussi de la relation patient-malade avec une conférence animée par l'association des médecins gays. En 1985, le titre choisi est « Mode de vie, vie des modes » . Gérard Goyer animateur du premier café théâtre marseillais subventionné par la ville de Marseille, est chargé d'animer les soirées des UEH. Les discussions autour du SIDA prennent bien évidemment cette année-là de plus en plus de place et aide Marseille, la deuxième antenne de France de l'association, créée à peine l'année d'avant à Paris, est invitée à prendre part au débat. Et enfin, il y a la dernière édition en juillet 1987, qui s'appelle Créer. On y exclut pour la petite histoire le mouvement gay d'extrême droite Gay France, Et ce moment est aussi marqué, comme dit précédemment, par les dégâts du sida et le grand effondrement de la vie homosexuelle à Marseille qui se rapproche. La Pride Marseille.

  • Speaker #0

    plus contemporainement et étroitement liée à l'ouverture du centre LGBT de Marseille, passons à l'histoire de la Pride Marseille. Elle est apparue en 1993, création motivée elle aussi par les ravages des années Sida. C'est le collectif gay et lesbien qui en est à l'initiative et qui souhaite rassembler pour la première fois sur le cours Julien. Et la première marche, elle a en réalité lieu l'année suivante, du mobile des réformés au cours d'Estiendorf. Elle réunit 1500 personnes et en 1995 déjà, émerge l'idée de l'ouverture d'un centre LGBT QIA Plus à Marseille. avec l'ouverture d'un bar associatif, le Chaperon Rouge, rue Colbert et l'association Création d'un centre gay et lesbien à Marseille. Cette année, donc en 1995, c'est près de 5000 personnes qui se donnent rendez-vous sur les escaliers de la gare Saint-Charles et les commerçants et commerçantes participent elles aussi à la soirée Gay and Lesbian Unity à la frige de la Belle de Mai qui fait suite à la marche. La Pride Marseille a proprement parlé, elle est alors appelée Lesbian and Gay Pride Marseille. Et elle naît l'année suivante, et à ce moment, il y a toutes les Lesbiennes and Gay Pride de France qui se réunissent justement à Marseille pour créer la coordination Inter Pride France, parce que l'Euro Pride va se tenir à Paris en 1997, donc l'année suivante, et c'est là qu'il est décidé, cette date historique, c'est la Pride de Marseille qui clôturera chaque année la saison des Marches en France en organisant la sienne le 1er samedi de juillet. Là, c'est plus de 8000 manifestants et manifestantes qui défilent de la place Castellano au Vieux-Port, Et à la suite de tous ces succès, le magazine Tétu décrète que la Pride de Marseille est la plus belle de France, et la vie autour de la marche se multiplie et se peaufine elle aussi. C'est une semaine entière qui va être dédiée ensuite à la Pride, à travers divers événements culturels. Il y a aussi l'acquisition de locaux au boulevard de la Libération, que les soirées post-marche maintenant appelées Sunflower Party parviennent à financer. Cette Sunflower Party, elle avait lieu initialement au Doc des Suds, mais un incendie en 2005 bouscule en fait cette dynamique. Et en 2009, la ville de Marseille suggère une organisation au Palais des Sports. Mais les choses ne se passent pas exactement comme prévu, et la soirée est arrêtée avant l'heure par les services techniques de la salle. Les associations, elles avouent cette même année, se sentirent mises de côté lors de l'organisation des Pride. Et bien que l'Europride se tienne à Marseille en 2013, ces tensions entraîneront l'année d'avant la création de deux marches concurrentes, puis l'échec de l'Europride qui réunira moins de 30 000 personnes. Ces mêmes associations vont donc par la suite se rassembler sous la coupe d'un comité de pilotage appelé Collectif IDEM, où chaque année va être nommée une association porteuse de la Pride. L'attentat de Nice en 2016 y provoque l'annulation de la Pride Marseille, mais l'année d'après, l'association AGIS Ibiza fait plusieurs fois ses preuves dans l'organisation de la marche et des événements autour, et c'est ce qui fera en 2019 émerger l'idée de la création d'une association dédiée à la marche, Fierté Marseille Organisation, qui mènera la danse avec les autres structures impliquées. Sous ses auspices, et bien que le Covid ait ralenti les choses en 2020, la Pride Marseille poursuit donc ses activités jusqu'à Indivisible, nom de son 30e anniversaire en 2023, avec 18 000 participants et participantes. Le centre LGBTQIA+, de Marseille, est donc venu en 2023 grossir les rangs d'associations militantes de Marseille. Ces informations ne sont que quelques gouttes d'eau dans l'océan de hauts faits queers de cette ville, mais elles font partie intégrante d'un océan de luttes inestimables. Enfin, si vous voulez vous immerger dans l'histoire LGBTQIA plus de Marseille plus en profondeur, vous pouvez vous renseigner sur le LGB Tour de la ville créé par Ludovic Barbier, guide conférencier marseillais, et penser à l'occasion des 30 ans de la Pride Marseille, un tour donc en 8 étapes et 2 heures de visite guidée. A Marseille, de l'importance de la gratuité des services, du prix libre ou du prix conscient. Et c'est quoi la différence entre les deux ? On va en discuter dans cette troisième partie. Qui sont les partenaires du Centre LGBTQIA+, de Marseille ?

  • Speaker #1

    C'est peut-être pas en termes de fréquence, mais vraiment de diversité de partenariat qui est intéressant. C'est-à-dire que... Il y a beaucoup de partenariats institutionnels dans le milieu du social, comme de partenariats artistiques, comme de partenariats collectifs, sur la réduction des risques. En fait, c'est vraiment très divers. Et du coup, c'est ça qui est intéressant, à mon sens. On a tout à l'heure parlé d'une ligne de crête entre radicalité et institutionnel. Et c'est vrai qu'on est particulièrement attentifs à garder notre cap qui est ni complètement l'un ni complètement l'autre, mais un savant mélange. Donc forcément, nos partenariats, ça le reflète.

  • Speaker #2

    En fait, quand on a créé le projet du Centre, l'objectif pour nous, c'était de rendre accessibles les services publics aux personnes queers. Donc on a des partenariats institutionnels avec lesquels on travaille beaucoup. qui viennent au centre et qui proposent leur service au centre. Mais on a aussi des assos de loi 1901, LGBT, queer, qui proposent leur service au centre avec qui on travaille beaucoup. Mais aussi, on a des groupes autogérés qui viennent et qui proposent leur service. En fait, plus d'une centaine d'activités par mois. Dans ces activités, il y a énormément de récurrence. Et donc, on a un taux d'engagement avec ces partenaires qui est le même. Après, oui, dans le pôle social, il y a des personnes qui viennent des permanences une fois par semaine. Ce sont des personnes qu'on voit beaucoup, comme Glam, comme Lénips, comme Narcotic Anonyme, le groupe Queer, comme les infirmiers et infirmières Queer. On a beaucoup de partenaires qui viennent régulièrement, avec qui on travaille énormément. Parce que nos bénéficiaires se croisent, etc.

  • Speaker #1

    Et après, il y a des partenariats qui sont plus mouvants. Surtout quand ils sont soit à l'initiative d'une personne tierce, en général c'est à l'initiative d'une personne tierce, c'est-à-dire activités, cours de yoga à prix libre, que ce soit Reiki, on fait les dimanches bien-être aussi, où il y a des massages à prix libre, on a eu des coupes de cheveux, du maquillage pour les personnes trans, le piercing. On a une convention de tatouage queer, mais ça, c'était un événement qu'on a organisé nous. En fait, ces personnes proposent des activités au centre. On dispatche un peu partout, mais avec cette personne, on a quand même le même engagement qu'une autre activité. Et tout ça, on parle de personnes individuelles. Nous, on a juste une ligne, parce qu'on a un groupe de travail sur la programmation. On veut avoir une ligne directrice quand même. Et pour nous, c'est... primordial que les activités au centre puissent être gratuites. C'est-à-dire que c'est possible de faire payer l'entrée à un événement, à une activité, etc., que si ça a pris les précisés à partir de zéro euro. C'est non négociable parce qu'encore une fois, on veut être accessible à toutes et tous. C'est possible d'avoir un massage gratuit, du coup, c'est possible de se faire couper les cheveux gratuitement. Et donc, les récurrences là varient. parce que ça dépend de la disponibilité des personnes. Des fois, c'est récurrent pendant deux mois et après, ça change. C'est pour ça que c'est assez mouvant et que finalement, je ne saurais pas te dire avec qui on travaille le plus. On travaille beaucoup avec tout le monde. Alors, on a hésité. Est-ce qu'on oblige la gratuité ? Est-ce qu'on fait du prix conscient ? Est-ce qu'on fait du prix libre ? Et en fait, on a choisi prix libre à partir de zéro. Parce que pour nous, c'est important de préciser et qu'il y a les règles qu'on décide ensemble, mais il y a aussi la façon dont on fait passer le message. Et en fait, si on vient à une soirée et qu'on se fait mal regarder ou prendre une réflexion si on décide de ne pas donner ou de donner trop peu selon la personne à l'entrée, ça peut être extrêmement excluant, humiliant, etc. Nous, on veut préciser et bien faire comprendre à tout le monde que le centre est gratuit. Après, bien sûr, c'est aussi bien de soutenir les artistes, les personnes qui donnent de leur temps et de leurs compétences. Mais du coup, c'est sur quoi on a opté pour le moment. Ça marche assez bien. Et donc, pour le moment, on continue sur ce modèle-là.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi la différence entre un prix libre et un prix conscient ?

  • Speaker #1

    Un prix libre, c'est que tu donnes ce que tu veux, normalement, quand il est entièrement libre. Et un prix conscient, c'est que la personne peut t'indiquer ce que ça lui a coûté, par exemple, d'organiser l'activité.

  • Speaker #2

    Dans la notion de prix conscient aussi, c'est, OK, tu indiques à la personne... Un massage, ça coûte 60 euros, c'est très bien pour X, 1000 raisons. Si la personne, elle n'a pas d'argent, est-ce que ça veut dire d'elle qu'elle n'est pas prête consciemment à mettre un prix, alors que juste, elle n'a pas d'argent pour... C'est un peu mon sens culpabilité, on est conscient que nous, on ne voulait pas véhiculer au sein.

  • Speaker #1

    C'est ça, ça nous a problème et on a décidé sur le prix de l'huile à partir de zéro, qui est pareil pour notre adhésion, par exemple.

  • Speaker #0

    Pour les partenaires institutionnels, plutôt financiers. Donc, j'ai vu qu'il y avait la ville de Marseille, le département des Bouches-du-Rhône, la région Sud et la DILCRA. Du coup, quel rôle y jouent précisément ces partenaires dans le financement ou dans la vie du centre ?

  • Speaker #2

    Alors, on a la DILCRA qui finance le fonctionnement du centre. Et après, on va être sur des actions et des projets avec la région. Le département, c'est de l'investissement pour des travaux et des achats. Et la ville de Marseille, ça va être aussi du fonctionnement loyer.

  • Speaker #0

    On a parlé tout à l'heure de la question de l'hébergement, notamment du fonds d'urgence. J'ai vu que le Refuge à Marseille avait annoncé quatre fois plus d'hébergement d'ici la fin de l'année 2024. Est-ce que vous, vous allez jouer un rôle là-dedans avec eux ? Ma question, c'était est-ce que la question de l'hébergement ressort beaucoup à Marseille ? Mais ça, vous y avez déjà répondu. Je vais plutôt changer ma question. Est-ce que vous avez prévu d'aller demander des financements ? pour l'hébergement par la suite, autre que le fonds d'urgence ?

  • Speaker #1

    Alors nous, on n'est pas partie prenante du projet du refuge. En revanche, oui, comme tu l'as dit et comme beaucoup de personnes peuvent s'en douter, l'hébergement d'urgence ou pas ou le logement tout simplement, c'est une question cruciale à Marseille. On est d'ailleurs en plein procès pour les effondrements de la rue d'Aubagne, donc c'est malheureusement à propos. Nous, c'est vraiment quelque chose qui nous préoccupe. Je sais que c'est forcément une question que Sacha, le coordinateur du Pôle santé sociale, a déjà évoquée, que ce serait bien de faire remonter ce souci que personne n'ignore. Maintenant, en termes de capacité d'action, ce sujet, c'est vraiment un sujet de politique publique où nous... avec le fonds d'hébergement d'urgence on va pouvoir héberger justement des personnes ou mettre à l'abri en urgence le temps d'essayer de voir avec d'autres partenaires le 115 etc de trouver des places par contre de là à créer des hébergements etc ça c'est un problème de politique publique et du coup une question plutôt de est-ce qu'on va faire du lobbying sur ce sujet ou pas en fait plutôt que de plutôt que de nous agir sur directement.

  • Speaker #2

    Après, il est possible qu'on monte un partenariat avec le refuge pour nous aider, nous, dans notre gestion de notre fonds d'urgence. Mais pour le moment, on ne se lance pas dans un projet aussi gros que ça. Comme je te le dis, on essaie de mener nos activités, de gérer notre fonds d'urgence. Je ne suis pas sûre qu'il y ait des... On aimerait le faire financer, ce projet.

  • Speaker #1

    Par la communauté.

  • Speaker #2

    Oui, par la communauté. Mais... Très, très peu de politiques publiques sont intéressées par le financement de ce projet. Puisque normalement, c'est une compétence d'État, le droit d'asile. Du coup, les collectivités, ce n'est pas à eux de le financer. Je ne sais pas si je suis assez claire là-dedans.

  • Speaker #0

    Oui, je vois ce que tu veux dire. Ce n'est pas de leur compétence, normalement, de s'occuper de ça. Surtout que oui, je suppose que là, c'est peut-être pratico-pratique, ou peut-être je me trompe, mais si, justement, sur la question pure et dure de l'hébergement, l'État identifie déjà le refuge. Comme faisant ça, peut-être que c'est là aussi où c'est compliqué après.

  • Speaker #1

    Oui, c'est toujours un peu ça dans tous les domaines, tous les appels à projets, etc. En fait, en général, il y a quelques structures qui remportent l'appel à projet et ils ne multiplient pas non plus les actions de financement sur le plan.

  • Speaker #2

    Après, le refuge, ça reste pour des personnes qui ont moins de 25 ans quand même.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Oui, comme vous disiez, à partir de 25 ans, du coup, je pense que les personnes précaires ayant besoin d'hébergement LGBT plus de 25 ans, il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup. Du coup, il n'y a plus trop grand-chose après, à part des structures un peu plus généralistes et institutionnelles.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup pour tout ça. Du côté du bar, il y a toujours des expositions photos. et artistique, est-ce que vous pouvez m'expliquer un petit peu comment il s'articule le partenariat avec les différents et différentes artistes ?

  • Speaker #1

    Du coup, on change effectivement l'exposition au bar tous les mois. Donc, on a vraiment une programmée par mois. En fait, ça a été notre volonté dès le début de faire ça, encore une fois, pour l'accès à la culture. Et aussi parce que la communauté marseillaise, on l'a vu avec l'Université de la Bibliothèque, et on le voit avec les expos, la communauté artistique marseillaise a du talent. Et donc, on s'est dit que c'était chouette aussi de mettre en valeur le travail des artistes marseillais et marseillaises. Et en fait, on reçoit des demandes. En fait, on reçoit beaucoup, beaucoup de demandes. Et on est, par exemple, toute l'année 2025, elle est déjà bookée. On a déjà 12 expos prévues, du coup, pour 2025, pour les 12 mois de l'année. Parce que voilà, on a des demandes et après, on choisit en fonction de... la diversité à la fois des médias proposés, c'est-à-dire de photos, de supports artistiques, etc., de poèmes, tout ça, mais aussi de différents artistes qui viennent de différents milieux, situations, etc. Donc voilà, on essaye un peu de panacher comme ça, et puis on programme au fur et à mesure. Mais ouais, c'est vrai qu'on a énormément de succès là-dessus, et donc si tu veux, on a... On n'a pas vraiment besoin d'aller chercher les artistes. Pour le moment, en tout cas, ça se fait tout seul. Et puis, comme beaucoup de personnes sont venues au moins une fois dans le bar et ont vu les expos, cette personne est artiste, elle se propose.

  • Speaker #0

    Ma dernière question sur les partenariats, ça va être, est-ce qu'il y a des partenariats à venir, là, prochainement, dont vous pouvez parler, qui se lanceraient prochainement ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, on a une réflexion sur... Le fait de, dans notre charte et dans notre manifeste, on n'en a pas parlé, mais on a des textes fondateurs, si on peut dire, qu'on a écrits et validés collectivement avant même l'ouverture du centre. Donc, ils sont un petit peu datés maintenant, mais sur un peu nos grands objectifs, nos grandes missions et notre ligne politique. Et en fait, dedans, il y avait notamment la solidarité et le militantisme international. Donc. Pour nous, on aimerait bien creuser un peu ça quand on aura un peu le temps. C'est pareil que d'aller dans les villes autour de Marseille. C'est un peu le même principe où c'est un petit peu encore compliqué. On n'a pas trop de bonnes passantes pour ça pour le moment. Mais là où c'est bien, c'est qu'on est aussi en lien très, très étroit avec la Pride Marseille, qui est l'asso qui comporte le projet du centre. Et eux ont un pôle international, ils ont beaucoup de contacts et de savoir-faire là-dedans. Donc c'est intéressant cette idée-là à exploiter. En termes de partenariat,

  • Speaker #2

    on vient de signer un financement vers Marseille sans CIDES, sans état de site. On aimerait aussi ouvrir des consultations d'hormonothérapie avec d'hormonothérapie au centre. Donc on va probablement se lancer dans... dans cette création, à cette création-là

  • Speaker #0

    en 2025. Voilà. Cette banderole, elle a été vue dans les gradins des supporters de l'Olympique de Marseille lors d'un match des opposants au Paris Saint-Germain le 27 octobre 2024. Concernant l'homophobie, qu'en est-il des deux légionnaires qui ont violenté Zach Ostman ou de ce policier en civil qui a éborgné Alexandre, un militant du collectif Marseille Révolté lors d'une manifestation pacifique ? Et le centre LGBT le plus récent de France, il a déjà été attaqué ? On en parle tout de suite dans cette quatrième partie, les violences envers les personnes et les lieux cuivres.

  • Speaker #1

    Oups, je ne crois pas se bien dire. Ici, on a eu des jets de PQ, d'œufs sur les vitrines du centre, notamment sur le bar. On a eu, donc ça, ça a été plusieurs fois. Et ça, on a eu plusieurs voisins aussi qui sont venus nous voir, mais ça, c'est plus, on va dire, de manière plus ou moins globale, entre guillemets, des problématiques de voisinage. Quand on ouvre un bar associatif qui ferme à 23 heures, voilà. Mais en termes d'agression, les oeufs, c'était clairement dirigé contre le sang, donc les oeufs et le papier toilette. Donc pour ça, on a déposé une plainte et on a été aussi cambriolés. C'était il n'y a pas longtemps, il y a deux semaines. On a été cambriolés, tout le bar a été cambriolé. Le fait dont tu parles de 2024, on a été au courant, bien sûr, de nombreux militants et militantes connaissaient la personne en question, la victime en question. Nous, avec la Prévention de Marseille, on a co-signé un communiqué de presse à ce moment-là, sachant qu'en plus, il s'agissait de forces de l'ordre. À ce jour, je ne sais pas exactement où ça en est. Mais en tout cas, il y a d'autres faits. On n'a pas forcément fait la une des journaux. Il y a quelque chose qu'on peut faire, parce que dans la loi, en fait, on peut se faire accompagner par une association pour porter plainte, etc. Et nous, c'est quelque chose qu'on a déjà fait. Depuis le fait qu'on existe, c'est quelque chose qu'on a déjà fait. On ne va pas s'étendre sur les personnes, etc. Mais en tout cas, oui, oui, ça peut faire partie des raisons pour lesquelles on vient nous voir, oui.

  • Speaker #2

    Je pense que c'est à l'image du territoire national. Il y a une grosse montée de l'homophobie, de la DLGBTphobie en France. Globalement, sur tout le territoire, Marseille n'est pas exempt de ça du tout. J'observe une grande détresse de la part des personnes qui fréquentent le centre sur de la violence au travail, sur de la violence intrafamiliale, etc. Dans la rue, il y a un fort retour au placard des personnes qui osent moins. qui avancent de tenir la main dans la rue, qui osent moins s'afficher, qui osent moins parler, qui osent moins dire. Et on sait ce que ça fait de retourner au placard. On sait quelles conséquences ça peut avoir sur notre santé mentale, sur notre santé physique, parce que les deux sont intimement liés. Donc on observe quand même, globalement, et c'est pour ça qu'on a fait un communiqué de presse, en tout cas, une montée des violences en France et à Marseille qui sont quand même de l'ordre de... de meurtre, c'est de ça dont on parle. Des gens qui se font tuer, en fait, dans un plus grand silence de l'État, dans le plus grand décalme, sans aucun message. Il faut aller sur le coin des LGBT pour se rendre compte de la violence des attaques subies par les personnes LGBT en ce moment. C'est quand même quelque chose.

  • Speaker #1

    Évidemment, entièrement d'accord avec Noémie. Pour moi, il y a eu un tournant, un peu, dans les deux dernières années. Ça a été... l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale et l'annonce des législatives anticipées. À ce moment-là, on a organisé une barricade queer, une assemblée publique au centre, pour se soutenir, voir... À ce moment-là, évidemment, tout le monde était pétrifié d'angoisse à l'idée d'avoir une majorité rassemblement national à l'Assemblée nationale, et du coup, un gouvernement rassemblement national. Et les gens étaient vraiment... extrêmement mal à ce moment-là. On était une cinquantaine de personnes. On a parlé un peu de moyens d'action et tout, mais en fait, de base, je pense qu'on avait surtout besoin d'être ensemble et de soutenir. Et en fait, à partir de ce moment-là, on avait bien vu aussi ce qu'avait fait l'une des journaux pour une fois quand, à Paris, il y avait un groupe usul qui avait dit que désormais, ils allaient pouvoir casser du PD. C'est ce qui s'est passé. Il n'y a pas deux jours après, un couple qui se fait tabasser en sortant de l'annexe qui est une boîte gay. C'était vraiment immédiat. Et là aussi, d'ailleurs, le centre a été prévenu. Je trouve qu'à ce moment-là, ça a été extrêmement soudain, tout comme l'annonce la dissolution. Mais je veux dire, là, à ce moment-là, ça a été encore pire, même si c'était déjà rampant. Mais ouais, ça a été encore pire dès en juin, du coup. La plage naturiste, connue pour être un lieu de rencontre gay, là, pareil, une agression là-bas, alors que c'était un spot assez connu. En tout cas, dans la communauté, c'est connu, mais même, ça a commencé à se savoir un peu plus largement. Et en fait, il y a eu une agression, là, l'été 2024. Je ne dis pas qu'il n'y en a jamais eu avant, mais là, vraiment, ça a été une avalanche à ce moment-là. C'est clair que ça, c'est un sujet même beaucoup plus large que le centre LGBTQIA+, de Marseille. Mais en tout cas, justement, à cette barricade queer, il y avait beaucoup d'idées qui avaient été émises. justement lutter contre l'extrême droite et le fascisme en général de manière continue et pas juste à certaines échéances électorales quand on aurait peur et maintenant c'est à toutes les échéances électorales et donc du coup il y a eu plusieurs propositions qui vont se concrétiser certaines qui se sont déjà concrétisées instantanément il y a eu des groupes de collèges qui se sont créés je sais qu'à Marseille il y a des boucles aussi de d'entraide en cas d'agression dans la rue. C'est possible d'envoyer un message, je suis à tel endroit, je suis en situation dangereuse, est-ce que quelqu'un peut venir m'aider ? Et nous, ça nous a donné aussi pas mal d'idées au centre pour pouvoir inviter des personnes et faire des soirées politiques une fois par mois, peut-être les mercredis politiques, on verra comment ça se cale dans notre agenda. pour continuer à en parler, continuer à s'organiser, continuer à se documenter, à partager sur la question et pouvoir concrètement le transformer en action dans le long terme. Pas juste quand on nous compose aux jeunes.

  • Speaker #2

    Les gens ne s'en aperçoivent pas, les gens ne sont pas touchés par nos luttes. le stress il monte parmi tout le monde il y a une espèce de vraie anxiété généralisée je trouve et puis on a fait une enquête de santé l'année dernière cette année, on va sortir les résultats en mai prochain je ne peux pas donner les résultats en avance mais les personnes LGBT les personnes trans notamment vont très très mal les gens vont mal Je crois qu'il y a plus de 50% des personnes trans qui se sont fait violer dans l'année, enfin des violences sexuelles en tout cas. Les curseurs sont poussés au max.

  • Speaker #1

    Tu vois, pour te répondre de manière encore plus complète par rapport à la lutte contre l'extrême droite, la haine, le fascisme, l'algébétique, l'alphobie, en fait, finalement, nous, comme beaucoup de centres LGBT en France, Finalement, on rempris un peu un service de service public contre l'LGBTphobie. Finalement, rien que notre raison d'être, c'est essayer de résister en apportant quand même un petit peu de soutien, d'accueil, d'accompagnement aux personnes queers qui en ont besoin. Et en fait, ce n'est pas considéré comme tel, mais je ne vois pas d'autres mots pour le décrire que service public dédié. C'est quand même faux que du coup, c'est comme d'habitude, on parlait du fonds d'hébergement d'urgence, comment il est financé par la communauté ? Comment le service public qu'on assure au centre, en fait, pour les personnes quelles, il est assuré par la communauté ? Et c'est, voilà, c'est... Alors on est financé, bien sûr, mais... C'est un travail, comment dire, en plus. C'est comme les enquêtes sur les LGBTphobies, c'est aussi des queer kids qui font ces enquêtes-là. Et voilà, on est un peu dans ce cas de figure où en fait, ça prend déjà tellement d'énergie rien que pour mener les actions qu'on fait qui servent un peu à essayer d'endiguer ce qu'on peut tous vivre de manière globale. Et en plus, on est obligé pour notre survie d'agir et de résister. Mais ça fait beaucoup. Donc forcément, on est mal que les personnes queers en France, en Europe et dans le monde, elles n'en puissent plus, qu'il y a des burn-out militants, en plus de toute la discrimination qu'on peut vivre dans la famille, au travail, dans l'espace public, et du violence.

  • Speaker #2

    Et nous-mêmes, personnes qui accueillons des personnes queer en détresse au centre, on fait de la supervision depuis le mois de mars, tous les mois, avec une psychologue qui nous aide aussi, nous, à gérer cet accueil, à gérer ce que ça bouge à l'intérieur de nous, comment ça se déplace et comment on traverse tout ça en tant qu'accompagnant, aidant.

  • Speaker #0

    Le 9 décembre 2024, le Centre LGBTQIA+, de Marseille, a soufflé sa première bougie. À quoi s'attendre pour la suite pour cette association ? Ses salariés, ses bénévoles, son public ? Et vous Noémie et Cam, de quoi êtes-vous les plus fiers ?

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    La passation entre deux associations, puisque du coup, là, le centre est porté administrativement par l'association qui gère la Prairie de Marseille et qui a créé le centre. Et on a créé une association spécifique pour sa gestion, donc on va travailler à ça en 2025. Je dirais que renforcer notre pôle social, c'est un de nos plus grands défis. Comment on va gérer tout ça à l'avenir, parce qu'on est à flûte en lue là et on ne peut pas travailler comme ça tout le temps. Pour les équipes, ce n'est pas possible. Donc moi, je dirais que c'est un des grands problèmes. progènes pour nous. Ça va vraiment être de structurer. Je pense que nos grands projets, c'est de structurer notre activité encore plus, d'avoir un accueil encore plus que ce qu'on peut faire aujourd'hui. On va développer aussi nos sensibilisations vers l'extérieur, créer nos propres modules, etc. Ça, ça va être un projet de 2025.

  • Speaker #1

    Je pense aussi que, comme beaucoup d'autres structures LGBTQIA+, comme d'autres centres, on a tous peur des prochaines échéances électorales. on a tous peur de voir nos financements soit diminuer drastiquement soit disparaître et donc il y a aussi forcément des réflexions qui aura à mener sur d'autres sources de financement parce qu'en 2026 c'est les municipales, en 2027 c'est les présidentielles et les législatives et donc on a tous au sein de nos différents centres LGBT une un gros poste de financement qui est assuré par la DILCRA, donc la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et l'LGBTQI, appelée ce phobie. Et ça, on n'est pas entièrement persuadés que ça persiste sous n'importe quel gouvernement.

  • Speaker #2

    Donc le financement,

  • Speaker #1

    pour pouvoir justement perdurer, ça s'inscrit en parallèle de la structuration de notre... de notre centre qui est tout jeune, forcément. On joue déjà notre survie alors qu'on vient à peine de naître.

  • Speaker #0

    Là où on est aujourd'hui, ce qu'on a fait en moins d'un an, on se dit fiers et j'en suis très très fière. Là, on n'en a pas parlé, mais on a été questionnés par d'autres centres LGBT pour son autre fonctionnement. On a reçu une invitation du Sénat pour venir parler de notre expertise sur la gestion des centres LGBT. Enfin, à quel moment ? Ça fait même pas un an que ça a ouvert.

  • Speaker #1

    Oui. Moi, je dirais un peu comme Noémie. En fait, c'est le centre dans sa globalité, mais sous plusieurs aspects. C'est-à-dire qu'en tant que bénévole, pour moi, le centre, c'est une très grosse partie de ma vie. À côté du taf, à côté des études, voilà. Parce que je ne pourrais pas vivre sans, parce que c'est tellement primordial. C'est tellement ouf, les rencontres qu'on peut faire, les gens qu'on met en lien. Parce que c'est ça, en fait. C'est un lieu fédérateur, comme on disait. On n'est pas arrivé dans un vide intersidéral de militantisme sur ces questions, ou d'espace sur ces questions, d'espace politique. Donc c'est vraiment tout ce que, collectivement, on était capable de faire, de recruter autant de bénévoles, de structurer tellement de choses, de sécuriser des financements, de concrétiser des projets où on se disait « Ouais, c'est fou, si on arrive à faire le quart du dixième, c'est déjà pas une balle » . Moi, personnellement, dans ma vie, ça me... J'en ai trop besoin parce que, à la fois personnellement, en tant que lieu, mais aussi en tant que militant. Et aussi, une fierté, du coup, liée à ça, c'est... Comme je disais, le centre, il n'est pas venu dans un vide intersidéral sur toutes ces questions-là, sur toute la solidarité. Et en fait, ce n'est pas forcément facile de se faire une place... ... comment dire, ce que les personnes pouvaient penser du centre avant qu'il naisse, avant qu'il prenne forme, ce projet. Et maintenant qu'on a un an d'existence et que quand même, même si on doit structurer, etc., il y a quand même... ça roule, quoi. En fait, c'est faux. Les avis divergent. Il y a des personnes qui regardaient ça avec un peu de suspicion qui maintenant sont...

  • Speaker #2

    dans

  • Speaker #1

    Carrément Bénévole au centre ou dans d'autres assos qui sont partenaires au centre, etc. Et ça, pour moi, c'est une énorme force. En fait, je retrouve des gens extrêmement différents au centre, quand bien même je connaissais leur positionnement, leurs idées, tout ça. En fait, ils se retrouvent tous pour dire que c'est un projet génialissime et que collectivement, on arrive à faire des choses grandes. En fait, ça rend... ... trop confiance au militantisme. à l'action collective et à l'organisation politique. Parce qu'en un an, on a été capables de faire ça.

  • Speaker #2

    Encore une fois,

  • Speaker #1

    par et pour la commu. Donc je pense que collectivement, on ne peut qu'être trop fiers de nous tous et aux personnes,

  • Speaker #2

    notamment comme

  • Speaker #1

    Noémie, qui ont tout coordonné, tout porté, sur tout ce qui était des sujets. Il n'y a pas tout qui est sexy. Le partage d'un projet comme ça, en base des soirées entières sur de l'administratif, des machins, des bides, ça, c'est quelque chose qui est la partie immergée de l'iceberg. On ne le voit pas. Et en fait, ça ne peut pas exister sinon. Donc, honnêtement, trop, trop fière du centre de manière générale et du collectif. C'est même la communauté et les personnes au sens plus large. Noémie parle des permanences des agents-agentes d'État civil à la ville de Marseille qui viennent pour faciliter les démarches sur l'État civil, etc. C'est des agents-agentes aux formes, par exemple, et qui disent elles-mêmes que quand elles retournent en mairie et reçoivent des personnes queers qui ne sont pas forcément passées par le biais du centre et tout, qu'elles savent mieux comment appréhender les choses. En plus, c'est un processus qui sort aussi un petit peu de la commune. Et même en interne, par exemple, il y a des écueils parfois. en intra-communautaire, que ce soit féministe ou queer. Et par exemple, le fait de bosser sur un protocole de gestion des violences et conflits, ça peut pouvoir aussi apporter à la commune marseillaise dans son ensemble, qui ne fréquente pas forcément le centre et tout, de réfléchir sur les dangers du call-out,

  • Speaker #2

    sur ce genre de choses.

  • Speaker #1

    Donc en fait, on voit quand même que les lignes bougent grâce à l'énergie, la motivation qui est mise dans... dans le fonctionnement de ce lieu qui est bien plus qu'un lieu et qui a une boussole quelque part et de beaucoup de gens collectifs, etc. et que tous les milieux peuvent s'y retrouver. Encore une fois, c'est ça la grande réussite.

  • Speaker #3

    Cet épisode de Nos lieux et nos luttes arrive à sa fin. Comme je vous le disais au début, c'est le Centre LGBTQIA+, de Marseille, que j'ai choisi de mettre en avant ce samedi 15 mars 2025, à l'occasion de la troisième édition du podcaston. Si vous souhaitez faire un don au Centre LGBTQIA+, de Marseille, je vous invite à suivre le lien en description de l'épisode ou dans ma bio Instagram. Vous pouvez également les retrouver sur leur site internet, sur leur page Facebook, sur leur compte Instagram, par mail à l'adresse hello.centrelgbtqiamarseille.org ou par téléphone au 04 65 58 09 52. Merci à Noémie Pilas et à Kam Dutta Gupta d'avoir accepté de participer à cet épisode. Et rendez-vous très vite pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, du lieu, et de l'histoire de l'association

    02:05

  • Partie 2 : personnes et services

    17:28

  • Histoire queer à Marseille

    43:38

  • Partie 3 : relations partenariales

    01:01:12

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    01:15:30

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:26:25

  • Outro

    01:34:15

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Description

Ce centre LGBTQIA+ est le plus récent, bien qu’il se situe dans la deuxième ville de France...


Aujourd’hui on raconte le centre LGBTQIA+ de Marseille !

Vous y entendrez parler d’un local à trois vies simultanées, d’autogestion à la marseillaise, de d'auteurs et d’autrices de la ville, et de bien d’autres choses encore !

Merci à Noémie Pillas et à Cam Dutta Gupta d’avoir accepté de participer à cet épisode.


Comme annoncé ces dernières semaines, cet épisode fait partie de la 3ème édition du Podcasthon, qui se tiendra du 15 mars au 21 mars 2025. Les podcasteur.euses qui participent y mettent à l’honneur l’association caritative de leur choix durant cette semaine. Si vous voulez en savoir plus : Accueil | Podcasthon

À cette occasion, si vous le souhaitez, vous pouvez faire un don au centre LGBTQIA+ de Marseille : Campagne de don 2024


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver le centre LGBTQIA+ de Marseille :

Sur leur site internet : Accueil - Centre LGBTQIA+ Marseille

Sur leur page Facebook : Centre-LGBTQIA+ de Marseille | Marseille | Facebook

Sur leur compte Instagram : Centre LGBTQIA+ Marseille (@centre_lgbtqia_marseille) • Photos et vidéos Instagram

Par mail : hello@centrelgbtqiamarseille.org

Par téléphone : 04 65 58 09 52


Lexique des termes et structures cité.es dans cet épisode :

AFAB : abréviation de “Assigned Female At Birth”.

Care : mot anglais signifiant “prendre soin de”.

Collectif Fracas : collectif marseillais s’occupant des violences intra-communautaires.

GLAM : permanence Groupe pour L’Accueil des Migrants au centre LGBT de Marseille.

Mollo sur la déglingue : permanence d’échanges autour des consommations de produits psychoactifs.

Nordaf : abréviation de “nord africain.e”.

Queer AMU : volet LGBTQIA+ de l’université d’Aix-Marseille.

Queer Muslims : permanence pour les personnes musulmanes et LGBTQIA+.

Reiki : méthode de bien-être pour travailler sur les énergies.


Pour toustes les auditeur.ices, vous pouvez me contacter via ces différentes plateformes : https://linktr.ee/lepodsam

Et si le podcast vous plait, un partage aiderait énormément le projet !


Jingle d’introduction du podcast : Erothyme – Along the Arc : https://erothyme.bandcamp.com/album/along-the-arc Jingle de la partie 4 du podcast : Flames – Kbam Willis : https://pixabay.com/fr/users/kbamwillis-43489384/ Autres jingles : https://pixabay.com/fr/music/search/jingle%20podcast/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce centre LGBTQIA+, c'est celui qui a ouvert le plus récemment, bien qu'il se situe dans la deuxième ville de France. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut, c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui, samedi 15 mars 2025, le dixième épisode de Nos lieux et nos luttes est un peu spécial. L'association dont on va parler ici est celle que j'ai choisi de mettre en lumière pour la troisième édition du Podcaston, qui a lieu du 15 mars au 21 mars 2025. Le principe ? Durant toute cette semaine, des milliers de podcasteuses et podcasteurs parlent d'une association caritative de leur choix en gagnant une visibilité plus accrue grâce à la diffusion sur le site et sur les différents réseaux sociaux du podcaston. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette initiative ou découvrir les autres podcasts inscrits cette année, vous pouvez aller sur le site du podcaston en description de cet épisode et sur mes différentes plateformes et vous retrouverez également en description pour cette occasion un lien pour aller faire un don à la structure que vous allez découvrir. Et aujourd'hui donc, avec Noémie Pilas. directrice et Cam Dutagupta coprésident. On vous raconte l'histoire du Centre LGBTQIA+, de Marseille. Noémie, Cam, bonjour et merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui. Noémie, toi du coup, tu es directrice de la structure, tu étais jusqu'à maintenant coordinatrice, et toi Cam, tu étais bénévole et tu es devenue récemment coprésident, donc félicitations. Est-ce que vous pouvez vous présenter et nous présenter un petit peu votre lien avec le Centre LGBT QIA Plus de Marseille ?

  • Speaker #1

    Eh bien, salut, moi je suis Noémie, donc effectivement je gère avec une équipe le Centre LGBT de Marseille depuis sa création. C'est vrai que j'ai coordonné le projet depuis sa création jusqu'à son ouverture. Et pour un soir un peu plus de légitimité, et parce que deux, trois personnes, majoritairement des hommes cis quand même, 100% d'hommes cis, m'ont appelée animatrice du centre lors d'événements. Et j'avoue que du coup, je n'ai rien contre les personnes qui comptent l'animation, mais du coup, ça délégitimait mon travail. C'était vraiment rabaissant pour moi. Il y avait un truc qui n'était pas en alignement avec la responsabilité que j'avais, le volume horaire que j'avais. Et vraiment, ça me désole d'en arriver là, mais je crois que les personnes, elles ont... Elles amorcent un changement que quand on leur propose le changement. Et du coup, je n'avais pas envie de me traîner des personnes qui n'estiment pas ou qui pensent que parce que je suis une femme, mon travail n'est pas respecté. Donc malheureusement, on en est venu à l'arabe et en discussion avec l'un des présidents du centre, enfin le président plutôt de la charte des marques et organisations, où le projet du centre est porté par deux associations actuellement.

  • Speaker #2

    Salut, du coup, moi, c'est Cam. Je suis une personne non-binaire. Mes pronoms, c'est il, elle. Moi, du coup, je suis bénévole au sein du centre depuis qu'a été annoncé en conférence de presse la création du centre avec l'allocation des fonds, etc. J'ai ensuite été élue au sein du premier conseil d'administration l'année dernière et cette année, j'ai été réélu au conseil d'administration et je suis désormais coprésident du centre LBDQA Plus de Marseille. et je m'occupe de beaucoup de communication, de lutte contre la discrimination intersectionnelle, gestion des violences et conflits, voilà, ce genre de sujets, avec un peu de leur parole là, et voilà, toutes sortes de sujets en vrai.

  • Speaker #0

    Félicitations pour avoir été élue co-présidente, présidente. Le centre, il a été, il a ouvert en 2023, donc il y a eu une inauguration le 9 décembre 2023. en présence des élus du territoire et de la ministre chargée de la lutte contre les discriminations à l'époque, Bérangère Couillard. Mais c'est un travail qui a été entamé en réalité depuis 2017, sous la coordination de la Prairie de Marseille. Est-ce que vous pouvez nous dire ce qui s'est passé, donc, certes, durant l'année d'ouverture, l'année 2023, mais aussi depuis 2017, pour en arriver à l'ouverture du centre ?

  • Speaker #1

    Alors en 2017, il y a eu un appel un peu approché du département qui a proposé aux associations de monter ce qu'ils ont appelé le COLD, le Comité d'Orientation de Lutte contre les Discriminations. Le département a choisi d'en faire trois branches dans ce COLD. Il y a eu la haine anti-LGBT, il y a eu l'égalité femmes-hommes et le harcèlement scolaire. Et à l'intérieur de ces trois branches, le département a sollicité les associations du territoire qui le finançaient déjà. Et ils ont proposé qu'on propose trois projets, un projet commun par branche, on va dire. Et évidemment, les associations qui luttent pour le droit LGBT se sont toutes regroupées derrière un projet majeur, qui était la création d'un centre LGBT. Néanmoins... Le projet tel qu'il est aujourd'hui, qui a été fait en 2019, je crois, est plutôt un projet qui est un service à part entière du département, qui est la maison départementale de lutte contre les discriminations, et qui fait énormément d'actions très institutionnelles, et va vers les publics, etc. Il y a un grand retentissement sur le territoire. Mais ce n'est pas un projet autogéré, flexible sur les horaires, etc. D'ouverture notamment, c'est pour ça qu'on a toujours aspiré à ouvrir une maison LGBT, mais dirigée par une association. Mais les deux projets se complètent très bien.

  • Speaker #2

    Vous voulez un truc pareil pour les personnes queer, qui est quand même très différent de s'intégrer dans un projet institutionnel qui, comme Noémie le dit, est géré par... des personnes fonctionnaires avec les horaires qui vont avec, avec les restrictions qui vont avec. Par exemple, dans notre centre LGBTQIA+, à Marseille, on a un bar qui favorise beaucoup la convivialité, qui aide à rompre l'isolement de certaines personnes queer. Et clairement, tout ça, c'est pas possible dans des services départementaux.

  • Speaker #1

    On a ouvert 7 jours sur 7. Donc, c'est vrai que... Ça, c'était vraiment impossible dans un lieu comme celui-là. Et je rajouterais que la maison départementale de lutte contre les discriminations, elle regroupe toute forme de discrimination. C'est important qu'un lieu comme ça existe, parce qu'il existe plein d'autres choses. Et je me mets très heureux qu'ils travaillent sur l'ensemble des discriminations en France. La maison départementale de lutte contre les discriminations reste quand même un guichet d'orientation majeure sur le territoire. pour toutes les personnes qui chercheraient des réponses. Donc on est quand même très en lien à ce niveau. On reste pour eux un interlocuteur important quand ils ont besoin d'échanger autour de l'LGBTphobie, quoi qu'il arrive. Ils accueillent des expositions, ils proposent des temps pour que les associations viennent faire leurs activités à l'intérieur de leur mur. Ils ont tout un service à disposition pour les associations qui ne disposeraient pas de locaux.

  • Speaker #0

    Le centre LGBT, du coup, il est plutôt très récent. C'est le plus récent de France, je crois, à l'heure actuelle. Bien que Marseille soit la deuxième ville de France, est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur le pourquoi du comment ? Pourquoi le centre LGBT a ouvert, entre guillemets, que maintenant à Marseille ?

  • Speaker #2

    Comme toute action de grande envergure, parce qu'on a un centre, comme tu dis, Sam, on est la deuxième ville de France. Du coup, il y a une population LGBTQIA+, qui est très importante. Et on a ouvert qu'en 2023, donc il fallait des locaux qui assurent la capacité d'accueil, etc. Et donc, c'est un projet d'ampleur. Et comme tous les projets d'ampleur, notamment dans les LGBTQIAphobies, en fait, c'est toujours une question de volonté politique et de ressources. C'est toujours, est-ce qu'on a envie qu'un centre s'implante ? Est-ce qu'on fait tout pour ? Est-ce qu'on alloue l'argent pour ? Et il se trouve qu'on a ouvert quand on a reçu une subvention exceptionnelle de la DILCRA. Il y a aussi une volonté d'accompagner, par la ville de Marseille, d'accompagner ce projet et d'autres collectivités comme la région, etc. On en revient toujours au nerf de la guerre, finalement.

  • Speaker #0

    Du coup, justement, tu parlais des locaux qui sont au 17-21 rue du Chevalier Rose, dans le quartier du Vieux-Port à Marseille, et qui sont divisés en trois parties, donc en trois parties séparées. Le local associatif, l'espace santé et droit et le bar. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur le choix de l'acquisition de ces locaux ? et sur les travaux réalisés ou en cours de réalisation.

  • Speaker #1

    On voulait des locaux qui soient accessibles par des stations. Parce qu'à Marseille, quand même, il y a beaucoup de transports en commun qui sont très peu accessibles, notamment pour les personnes à mobilité réduite. Et des quartiers qui sont en pente, etc., qui sont très peu praticables au niveau des trottoirs, etc. Et c'est vrai que le quartier de la Joliette jusqu'au Vieux-Port, c'est quand même un quartier qui est assez plat. Ça a quand même son importance à Marseille, parce que ce n'est pas la même chose si on est à Notre-Dame-de-la-Garde, si on est à La Plaine, si on est au Cours Julien, si on est au Vieux-Port, etc. Au moment où on a visité des locaux, il y a le métro Vieux-Port qui était en train d'entamer sa rénovation pour mettre un ascenseur. Je pense qu'on a à tout cas ces deux ou trois stations accessibles en ascenseur à Marseille, et qui ne se situent pas dans le centre-ville. On a Blancard, enfin voilà. Mais dans le centre-ville... On en avait très peu. Donc, c'est vrai que le choix du Vieux-Port était pour nous quand même central et accessible. Et aussi, au niveau de la disponibilité des locaux, après Marseille 2013, capitale de la culture, il y a énormément de locaux en rez-de-chaussée sur la rue de la République et aux alentours qui étaient disponibles, puisque c'était des galeries éphémères en 2013. Donc, il y avait des activités qui vivotaient depuis 2013 et qui ont... qui nous ont permis de nous projeter dans des locaux qui sont quand même spacieux et accessibles. Donc nous, on a un peu orienté déjà notre choix de quartier à ce niveau-là. Et pour les choix de trois locaux, on avait déjà dessiné trois activités majeures pour notre activité. Au début, on doit le dire que c'était un défi pour nous d'avoir trois locaux séparés. Et à l'usage, on en est très très content. C'est un des meilleurs choix qu'on ait fait pour notre projet en tout cas. On peut avoir, par exemple, le bar. Le bar est ouvert du mercredi au samedi. Il est ouvert le mardi soir en non-excité trans, uniquement le mardi soir. Mais du mercredi au samedi, voire dimanche, on a un bar qui est ouvert tout public. Et on peut avoir des activités dans les autres locaux qui sont en non-excité. Ça nous permet d'accueillir toute personne, tout le temps, sans devoir choisir. Puis aussi, ça nous permet d'avoir un accueil confortable pour les personnes qui souhaitent aller voir le pôle santé. Ils ne sont pas obligés de traverser le bar avec les personnes qui sont dedans. On peut garder un anonymat, puisque du coup, les entrées sont séparées, les locaux ne sont pas connectés. Donc voilà, ça nous permet aussi d'accueillir confortablement les personnes les plus fragiles de notre communauté.

  • Speaker #2

    Typiquement, pour prendre un exemple, le lundi, à la réunion des Narcotic Anonymes, tout simplement, en fait, on ne peut pas organiser ça au bar. Enfin, voilà, encore une fois, c'est encore un exemple qui montre. que c'est vital pour nous d'avoir ces trois locaux. Et d'ailleurs, ils sont tellement utilisés que des fois, on aimerait bien pousser les murs.

  • Speaker #1

    En fait, quand on a pris les locaux, ils étaient quasiment vides. Des locaux bruts, béton, sans toilettes, sans rien. Donc, on a dû construire tous les sanitaires, refaire une bonne partie de l'électricité, de la plomberie, refaire une partie des murs qui étaient abîmés. enlever des choses sur les sols, etc. Donc, on a une enveloppe à monter un bar, monter des toilettes pour les personnes à mobilité réduite, etc. On a fait une enveloppe de 70 000 euros de travaux de départ pour faire tout ça.

  • Speaker #2

    Et du coup, les travaux, ils ont été assurés par des bénévoles. On a fait, alors, bien sûr, des prestataires et aussi, on a fait des week-ends de bénévoles pour tout ce qui était... les travaux de peinture, etc. Et cet été, il y a encore des bénévoles qui ont monté des meubles, notamment pour la bibliothèque qu'on vient d'inaugurer. Il y a aussi une partie qui a été faite par les bénévoles et ça permettait de fédérer autour de week-ends et de temps de travaux, puis festifs ensemble, déjà de fédérer alors que le local n'avait même pas encore ouvert, mais qu'on puisse se retrouver dans ce moment-là.

  • Speaker #0

    J'ai une question aussi. Alors, le logo du centre, je le mettrai en illustration d'un des chapitres de l'épisode. Est-ce que vous pouvez nous expliquer, parce que ce serait difficile de le décrire audiophoniquement, est-ce que vous pouvez, par contre, nous expliquer un petit peu comment vous l'avez choisi ?

  • Speaker #2

    Le logo du centre, alors avant que le centre ouvre ses portes, vraiment le 9 décembre 2023, il y avait un comité de pilotage avec plein de bénévoles, des personnes qui venaient de différentes associations, et on réfléchissait en groupe de travail sur... plein de sujets. On s'est retrouvés un dimanche, si je me souviens bien, en séminaire pour parler justement du logo et de tout ce qu'ont des activités, des missions du centre, parce que bien sûr, ça devait les refléter, et d'un éventuel nom pour le centre. Alors, il se trouve qu'on n'a pas trouvé de nom, parce que nos activités sont tellement... diverses, nombreuses, variées, qu'on ne s'est pas mis d'accord sur un nom et qu'on préférait rester Centrale LGBTQIA+, de Marseille. Par contre, c'est représenté justement dans le logo qui est une anémone avec les couleurs du drapeau Queer Inclusif qui montre en fait la coordination entre différentes activités et missions, mais qui part toutes d'un même point. et qui après se déroulent des branches. On trouvait que c'était à la fois important pour nous de représenter la Méditerranée parce qu'on y est au bord et que ça se retrouve dans la police d'écriture du centre qui sont lettres héléniques. Et du coup, cette anémone aux couleurs du drapeau queer inclusif ça montre vraiment cette coopération et mais... Tout le monde dans le même but, avec le même centre, qui est de, dans un côté positif, de vivre ensemble mieux, d'acquérir plus de droits, et dans un côté un peu plus négatif, de lutter contre les LGBTQIAphobies et de venir en aide aux membres les plus vulnérables de notre communauté.

  • Speaker #1

    Et on a une petite touche dans le logo que peu de gens s'interçoivent ou peut-être comprennent la référence, mais... On a choisi de naître le plus en violet, pour marquer notre soutien à l'ensemble des luttes féministes.

  • Speaker #2

    C'est vrai, personne ne le remarque ça.

  • Speaker #1

    Personne ne le remarque. Mais le plus, c'est en violet. C'est pour nous une façon de saluer nos luttes soeurs jumelles, qui sont les luttes féministes. Un logo très radical communautaire. peut aussi passer dans les institutions, etc. On voulait situer les deux entre cette écriture fausséenne qui va être des bâtons qui sont très droits, très ancrés sur eux-mêmes, qui est plutôt institutionnelle, et cette anémone qui peut avoir des branches multiples, partir dans tous les sens, et qui peut un petit peu plus représenter la communauté queer radicale.

  • Speaker #0

    La ville de Marseille, comme le centre LGBT, a elle aussi son blason. La couronne, pour les murailles de la ville, le trident qui représente la mer et le voyage, mais aussi le taureau, la croix bleue ou encore le caducé et le lion. On y retrouve aussi la devise en bas qui signifie « la ville de Marseille resplendie par ses hauts faits » . Et le centre LGBTQIA+, de Marseille ? Quels bénévoles, salariés et quelles actions le font resplendir ?

  • Speaker #1

    Alors, on est quatre salariés, bientôt cinq au centre LGBTQIA+, de Marseille. Pour le moment, on a quatre personnes qui travaillent au centre. sur 3,5 équivalents temps plein. On ne connaît pas tous à temps plein. On a deux personnes qui sont à temps partiel parmi les quatre personnes. Donc il y a moi, il y a Lilian, Rivière, Agostini, qui est chargée de projet.

  • Speaker #2

    Lui,

  • Speaker #1

    il s'occupe de la gestion de la programmation. Un peu plus d'une centaine d'événements par mois au centre. Donc c'est énormément de gestion de mails, etc. Il s'occupe aussi de la communication. Et comme toute personne, des grands projets de la vie du centre, etc. On a Sacha Vanova, qui est coordinateur du pôle santé et droit, qui lui fait le cadrage du pôle, s'assure que le pôle, puisqu'on a beaucoup de partenaires qui travaillent au pôle, que tout avance bien. Et aussi, il fait à moitié de son temps de l'accompagnement des personnes directement. puisqu'il a une formation d'assistant social. Et il y a Tami El-Kilani, qui est chargée d'accueil. Tami, c'est la personne qui reçoit en premier les personnes qui viennent au centre, mais aussi qui accueille et qui s'occupe des dossiers avec Sacha. Donc, pas juste quelqu'un qui accueille, c'est aussi quelqu'un qui va faire du travail social. Et il participe avec nous à l'ensemble des réflexions. construction des projets du centre.

  • Speaker #2

    Et du coup, par rapport aux bénévoles, on recense environ 300 bénévoles, mais c'est-à-dire des plus réguliers et régulières ou des personnes qui sont venues au moins une fois. Alors les bénévoles ont une grosse importance. encadrés parfois par les salariés ou travaillant avec les salariés dans certains des cas, parce que, en fait, déjà, le bar, il ne tient que par le bénévolat. C'est-à-dire que c'est les bénévoles qui vont à la fois servir les boissons, accueillir les personnes, parce que des fois, elles peuvent se présenter au bar et demander des renseignements, qui vont faire le ménage, qui vont aussi vérifier que tout se passe bien, si... il y a un problème, il y a une altercation, je ne sais quoi, et qui sont épaulés par des référents barres. Donc, c'est des personnes qui ont une bonne expérience dans le bénévolat au centre et qui ont décidé de pouvoir former des nouveaux bénévoles sur le bar. Et ensuite, on a une quinzaine de groupes de travail. C'était le même format avant, sur le comité de pilotage, avant la création du centre. Et maintenant, on s'est beaucoup, beaucoup étoffé. Donc on a de tout, groupe de travail sur la bibliothèque, sur la gestion des violences et conflits au sein du centre, sur la programmation, sur les travaux, sur le fonctionnement général. On a vraiment des tonnes de groupes de travail sur la santé aussi. Et du coup, en fait, c'est des bénévoles, quand une personne vient au centre pour être bénévole, elle assiste à une présentation de tous ces groupes de travail. Et puis, elle peut choisir selon ses compétences, ses envies de rejoindre tel ou tel groupe. Et ça avance vraiment bien, plus ou moins bien selon les groupes. Mais c'est vraiment une force motrice parce que du coup, les salariés n'ont pas le temps de tout faire sur toutes les missions que se donnent les centres. Et ça vient enrichir du coup, que ce soit les réflexions ou ils viennent proposer des projets. Et donc, du coup, ça permet vraiment de faire fonctionner le centre avec les salariés. Et on les en remercie beaucoup parce que sans LE, ça serait compliqué.

  • Speaker #0

    À mon sens, justement, au niveau des actions du centre, après vous me dites si vous êtes d'accord ou pas, il y a trois thématiques qui ressortent beaucoup. Donc dans les actions menées, ça va être la place donnée aux personnes en situation de précarité, une grande place donnée à la non-mixité et une grande place donnée à l'autogestion. Par rapport à ces trois items, je pense notamment aux permanences étudiants-étudiantes, aux permanences jeunes. glam droit d'asile, expression artistique des migrants et migrantes LGBT, queer muslims ou orthophonie transphème autogérée. Donc je voulais savoir déjà si vous étiez d'accord avec ça et justement vous y avez un peu répondu, il y a la question des locaux qui permet ça et la question de la place des bénévoles et savoir comment tout ça s'est créé.

  • Speaker #1

    La typologie déjà de l'asile de Marseille nous a montré avec les années d'expérience qu'on a tous. Depuis quelques années, à Marseille, les choses ne fonctionnent pas forcément par association de loi 1901, dans un truc très cadré, très fermé, etc. Il y a beaucoup d'activités qui se montrent avec des groupes autogérés, de l'autosupport. C'est vraiment une pratique qui est très répandue à Marseille. Et nous, on a voulu prolonger cette identité marseillaise sur la création et la tenue de nos activités. C'est pour ça qu'on laisse une grande place à l'autogestion. Puisque de toute façon, ça ne pourrait fonctionner autrement. Et puisque de toute façon, les bénévoles et les salariés du centre ne peuvent pas gérer 7 jours sur 7, de 9h à 23h les locaux. Parce que c'est un peu nos heures d'ouverture. Et puis parce que le centre, et c'est un centre régimenté, appartient aux Marseillais et aux Marseillaises, il était quand même hyper important qu'on laisse la place à toute personne souhaitant proposer des activités. si elle rentre évidemment dans les valeurs qu'on s'est fixées depuis le début, de lutter contre les discriminations, etc. Donc notre volonté d'ouvrir notre lieu, c'est moi je pense une de nos plus grandes forces. Ça nous permet de vraiment proposer des activités qu'on n'aurait jamais pu proposer si ce devait être l'équipe qui les organisait. Très concrètement, on a des clubs de l'intuition. Il se passe vraiment énormément de choses. Et laisser la place aux personnes qui sont expertes de ces activités-là, les mener, c'est quand même la plus grande réussite du centre à l'heure actuelle.

  • Speaker #2

    On a recensé sur les activités qui ont été organisées au centre, il y a largement plus des deux tiers qui sont organisées par une personne ou un collectif ou une association. Or... hors proposition par le centre lui-même, c'est-à-dire par les équipes du centre. Donc c'est énorme. C'est par exemple Nina qui a proposé de faire des soirées de lecture queer. C'est quand même une fois par mois. On a plus de 60 personnes un jeudi soir à chaque fois. Les personnes qui viennent écouter les textes et lire les leurs. Les personnes queer qui écrivent et lisent leurs textes. C'est les permanences qu'on a à l'espace santé sociale. Pareil, c'est des partenaires santé et droit. C'est des partenaires qui viennent des associations comme tu as cité GLAM, par exemple. Il y en a plus de 15. Alors, il y en a qui sont des partenaires institutionnels, mais il y en a d'autres, c'est des collectifs qui se montent comme ça, comme Molo sur la déglingue, par exemple, qui est de la RDRCT, en tout cas, de la réduction des risques en milieu festif. Donc, en fait, on a... On a vraiment, comme disait Noemi, cette capacité à s'auto-gérer à Marseille. Et donc là, on a répondu beaucoup sur l'autogestion et la précarité, un peu au même titre qu'on regarde la typologie du militantisme à Marseille. On regarde aussi la démographie. Forcément, c'est une ville où il y a plus de personnes précaires. Enfin, pas forcément, mais en tout cas, c'est le cas. Donc forcément... Il y a plus de personnes queer précaires que dans d'autres villes, je ne sais pas, Paris ou d'autres villes. Et donc, pour nous, c'était obligé que ce soit un axe fort du centre de Marseille. Parce que sinon, si on ne fournit pas une aide, un accompagnement, des ressources, un soutien aux personnes vulnérables de notre communauté à Marseille, le centre, finalement, n'aurait pas une grande raison d'être. Et d'ailleurs... Si on regarde les chiffres, par exemple, c'est très impressionnant. Ça peut être très impressionnant, nos photos de moments de convivialité, de soirées, etc. Mais en fait, la majorité des actions qui se déroulent au centre, c'est de la solidarité, c'est de l'accompagnement, c'est du social, etc. Donc ça, c'est important à savoir.

  • Speaker #1

    Nous nous sommes amenés à ouvrir un fonds d'urgence. On en est quand même hyper fiers. On n'est pas financés sur cette action-là, mais dans la mesure du possible. On a débloqué un fonds d'urgence pour héberger les personnes qui sont sans domicile, les personnes queer qui sont sans domicile. Donc c'est un fonds d'urgence qui est alimenté quand on fait des soirées, etc. ou quand on a des dons. On en organise une le 14 décembre, un bingo de notre fonds d'urgence. Ça nous permet de mettre à l'abri pendant une semaine la personne en hôtel et derrière, nous, de mobiliser les ressources du centre et nos réseaux pour trouver un hébergement plus pérenne. Et avec ce fonds d'urgence, on achète aussi, parce que les personnes qui viennent nous voir, elles sont vraiment sans ressources. Donc on achète aussi à manger, parfois des vêtements, parfois des chaussures, parfois...

  • Speaker #2

    Et oui, sur la non-mixité, alors je suis en partie d'accord, et en partie un peu moins. Je pense que... Alors je ne sais pas, je ne prétends pas connaître tous les centres LGBTQI+, de France, pardon, mais je sais que... On me semble de Marseille, ou en tout cas notre volonté, c'est d'être véritablement intersectionnelle. Et finalement, le fait qu'on ait ouvert, qu'on soit la dernière ville à avoir ouvert en 2023, alors c'était tard, mais n'empêche qu'on a ouvert à la dernière vague du féminisme, à la dernière vague de réflexion sur la politique queer. Et du coup...

  • Speaker #0

    À mon sens, ce n'était pas possible autrement que ce soit un centre intersectionnel ou en tout cas avec une volonté de l'être, d'être le plus inclusif possible. Encore une fois, c'est une volonté, on ne peut pas toujours dire qu'on l'est dans tous les domaines, tout le temps. Mais en tout cas, c'est vraiment notre volonté. Et du coup, la non-mixité, ça fait partie de ça. C'est-à-dire que... Typiquement, comme Noémie l'a décrivée tout à l'heure, on a le mardi soir la conviviale trans, intersexe, non-binaire et personne en questionnement. Et là, par exemple, c'est vraiment en homicidité. Tout le bar est pour cette personne. Il n'y a personne de 6 qui va venir à ce moment-là. Et on fait très attention à ça. Pour justement que ces personnes puissent s'approprier l'espace et être tranquilles. Mais du coup, voilà. L'espace qu'on a au centre, ça permet des moments non mixités. Tu parlais aussi de queer, Ausha et arabe, le groupe de parole. Mais à mon sens, c'est en lien avec l'intersectionnalité. C'est-à-dire que si on peut ouvrir des espaces, on peut mettre à disposition des espaces à certains groupes de personnes qui se retrouvent sur... un ou plusieurs axes de discrimination ou plusieurs particularités, du coup, finalement, en tant que communauté queer marseillaise, on peut avancer parce qu'on sait que ces espaces sont mis à disposition.

  • Speaker #1

    En fait, ça vient de la volonté des personnes noraf-queers, des personnes queer musulmanes, de se retrouver, d'échanger autour le fait de venir, d'être descendant de personnes qui viennent d'un pays Ausha. Parce que parfois, être queer, c'est être dans un milieu majoritairement blanc, culturellement qui ne ressemble pas à là d'où on vient, si on vient d'un pays Ausha, etc. Ce qui fait qu'on peut rapidement peut-être perdre le lien avec sa culture. Donc c'est aussi un temps pour les personnes de se retrouver et de parler de ça. Queer muslim, c'est pareil. Ce n'est pas visible sur notre programmation, mais on a aussi un groupe de queers chrétiens qui se retrouvent. Donc, comment on peut pratiquer sa religion et être queer ? Toutes ces questions-là, elles sont importantes. Et les personnes qui en ont besoin peuvent trouver, en tout cas, des groupes de paroles pour échanger autour de ces thématiques.

  • Speaker #0

    Oui, il y a aussi About Love pour les personnes queers afro-descendantes. Et ce qui est important, c'est oui, les groupes de paroles. Et ça, je pense que ça existe dans certains autres espaces, certaines autres villes. Mais du coup, il y a tout. Ça peut être du groupe de parole, de la convivialité, de l'autosupport, tout ça. Et c'est très divers, ou de la spiritualité, comme on vient de le dire. Et c'est ça qui est, je pense, très marquant, en fait. C'est que c'est toutes sortes d'activités. Et ce n'est pas juste, viens parler du fait que tu viens de là et que tu es queer, etc. Finalement, c'est d'autres formats, à l'image de Marseille, un peu hybride. Autre, un peu en dehors du cadre ?

  • Speaker #1

    Il y a vraiment beaucoup de personnes dans chaque activité. Le pôle social, je ne peux pas en parler même pas, on est assez dépassé par la demande. Donc les personnes qui ont besoin d'aide administrative, d'aide sociale ou en santé. Les vieilletés sont aussi des moments où il y a beaucoup de personnes, des moments de culture, des moments littéraires.

  • Speaker #0

    Il y a vraiment les demandes de salles aussi. pour les réunions de collectifs, d'assos et tout. Ça, c'est très, très demandé aussi. Parce qu'à Marseille, les gens n'ont pas, comme disait Noémie, ils n'ont pas forcément de locaux, ils ne fonctionnent pas forcément en association en 1901. Et du coup, il y a beaucoup de demandes de stockage, de réunions, d'espaces disponibles.

  • Speaker #2

    Vous disiez aussi qu'il y avait un groupe de réflexion autour des violences. Donc, c'est plutôt gestion des violences et des conflits au sein du centre, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, si tu veux que je développe un peu là-dessus, en fait, le centre, du coup, il a vraiment commencé à fonctionner en janvier 2024, après l'inauguration. Et en fait, en étant en espèce de sociabilité comme n'importe lequel, on a forcément constaté qu'il y a pu y avoir des plaintes de violence et de conflits, tout ça. Mais comme partout, on s'est dit qu'on ne pouvait pas laisser... Enfin, voilà, il fallait s'en occuper. Et du coup, surtout que... C'est la volonté de toute l'administration de proposer un protocole de gestion des violences et conflits qui sont presque entièrement au milieu intracommunautaire. Et du coup, on a fait un séminaire avec une socio-analyste. On a beaucoup parlé de ces sujets. Je sais qu'il y a beaucoup de collectifs aussi qu'on avait contactés, dont Fracas, etc., qui font de la médiation dans ce genre de situation. Et du coup, ça nous a amené à lancer un groupe de travail avec des bénévoles au début de l'année. Et donc, on vient de commencer le travail de manière collective. Et on veut vraiment prendre le temps de faire les choses bien, de bien s'informer, de bien identifier les procédures de prise en charge, etc. Et voilà, surtout, encore une fois, que le centre fonctionne beaucoup avec des bénévoles et qu'en fait, on ne peut pas s'attendre à ce que tout le monde gère la situation de la même manière.

  • Speaker #1

    L'objectif, c'est qu'on outille aussi les bénévoles qui gèrent le bar, qui gèrent les locaux. les référendums, etc. utiliser de la matière pour pouvoir gérer ce qui se passe au centre c'est en cours et ça avance pas mal,

  • Speaker #0

    il y a quand même beaucoup de personnes qui créent en charge le sujet même s'il faut reconnaître qu'une écrasante majorité sont encore une fois des personnes à FAB assignées aux femmes à la naissance c'est une constante dans

  • Speaker #2

    le care, dans les milieux queer Ça reste... Ouais, il y a très peu de mecs cis qui se sont emparés de la question. Et du coup, rien à voir concernant la bibliothèque. J'ai vu justement que la bibliothèque a été inaugurée très récemment, et qu'il y avait plein d'auteurs et autrices queer qui étaient invités à faire notamment des séances de dédicaces, tout ça, et j'ai trouvé ça trop trop bien. Donc est-ce que vous pouvez aussi nous expliquer un peu comment ce projet s'est mené à terme ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors la bibliothèque, c'est un projet qu'on a eu depuis, avant la création même, avant qu'on ait les locaux. On avait envie de créer une bibliothèque parce que la culture, c'est accessible qu'à une seule partie de la population. Les livres, ça revient quand même cher. Et au final, est-ce qu'on en a besoin d'en avoir tous un chez soi ? Je ne sais pas bien sûr. Mais voilà, donc c'était un peu parti de cet objectif-là. C'est un groupe de travail, enfin on avait l'idée de lancer la bibliothèque, mais on n'a pas travaillé dessus avant, je crois, avril. Il y a un groupe de travail qui a été assez efficace, qui s'est monté de bénévoles avec un salarié, l'élien. Et voilà, on a contacté des maisons d'édition, on a contacté des librairies, etc. On a eu des dons de fonds de livres. Et puis voilà, on lance l'inauguration. Et je pense qu'au début décembre, sera lancé le système de prêt.

  • Speaker #0

    Et oui, du coup, pour l'instant, on a 150 ouvrages à peu près, un peu plus. Notre bibliothèque peut en accueillir 800, ou même médiathèque, parce qu'on a aussi des DVD. Et l'objectif aussi, c'est d'avoir de la littérature contemporaine, un peu de ces 20 dernières années. Là, on ne parle pas de Simone de Beauvoir, ou on ne parle pas d'archives LGBT, c'est une asso à Marseille qui s'appelle Mémoire des sexualités, qui gère plutôt ça. Là, c'est vraiment que ce soit des essais ou de la fiction, mais quelque chose de contemporain. Les autoristes qu'on a invités, la grande majorité, venaient de Marseille et ont répondu présent. Ça a eu énormément de succès. Je peux te dire, vraiment, les gens étaient sur le trottoir. On parlait tous, on assistait à la table ronde tellement c'était assez énorme. Et du coup, on est hyper contents. Je pense que c'est une dynamique aussi lancée, comme je disais, par la soirée des lectures queer initiée par Nina. On va lancer des ateliers d'écriture aussi. des soirées pour inviter des autoristes, un peu book club, etc. Et donc, c'est vraiment, on sent bien que ce domaine-là de la culture et notamment de la littérature, en fait, à chaque fois, on est extrêmement surpris par le nombre de personnes présentes.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous faites des actions dans le reste du département ou de la région ?

  • Speaker #1

    Alors demain, il y a deux personnes de l'équipe qui vont à Istres, à l'espace santé jeune. Et ça va être notre première action en dehors de Marseille. Voilà, physique, on va tenir un stand pour informer un peu les jeunes. Il faut savoir qu'on est un jeune centre LGBT. On va fêter nos un an d'ouverture dans un mois. On a moins d'un an d'ouverture, plus d'une centaine d'activités par mois. Donc là, on s'est quand même concentré sur la création de nos process et de nos activités. On va commencer à s'ouvrir vers l'extérieur, mais pour le moment, c'est vrai qu'on limite le nombre d'actions qu'on fait à l'extérieur pour assainir, pas assainir, mais pour... fluidifier un peu notre fonctionnement, prendre nos repères. On a énormément de demandes d'extérieur pour venir intervenir. On intervient dans Marseille, dans des écoles de travers sociaux, au cours des médecins. On a déjà ces heures d'intervention. En revanche, pour ce qui est des actions de sensibilisation vers l'extérieur, qui nécessitent beaucoup plus de temps qu'une intervention d'une heure, par exemple, par un professionnel du centre, on les omit en dehors du département. Déjà parce que... On est peu nombreux, on est surchargés déjà d'activités. Et aussi parce que je pense qu'on n'a pas encore vraiment formalisé nos cadres d'intervention, ce qu'on pouvait proposer. Donc pour le moment, c'est vrai qu'on reste un peu au chaud, au centre et on bosse les process.

  • Speaker #0

    Il y a quelques liens avec Aix, du coup, avec plusieurs assos qui sont un peu basés sur Aix-Marseille, et notamment pour Aix-Marseille. Ex-Marseille Université. Du coup, ils font une permanence à Aix et une à Marseille. Et celle à Marseille est au centre. Du coup, ça fait un peu le lien, même si ce n'est pas nous qui intervenons, le fait de mettre le centre à disposition, de les accompagner si elles ont des questions, des choses comme ça. D'ailleurs, il y a une personne de Queer Amu qui est maintenant au conseil d'administration du centre. Ça permet aussi de... Voilà, certes, on n'est pas allé sur le terrain à Aix. Mais il y a des liens qui commencent à se créer de manière un peu plus étroite.

  • Speaker #1

    C'est la demande de ces structures. C'est aussi une structure que je connais, moi, par ailleurs. On pourrait avoir déjà intervenu là-bas. Et c'est aussi carrément la ville d'Istre, la collectivité de Istres qui nous a contactés. Ce qui est une demande quand même assez rare, donc je dois dire. Donc ça nous permet, c'est un rendez-vous qu'on a pris il y a quelques mois déjà. Donc ça nous permet de tester. une action en dehors du département, à quel point c'est pertinent ou pas. Je pense pertinent, mais sous quelle forme ? C'est un peu un test pour nous.

  • Speaker #0

    Et puis, il y a des choses qui se feront. Comme dit Noémie, on n'a pas forcément encore les épaules, là, cette année. Mais il y a des endroits dans le département et la région qui sont plus éloignés, mais quand même très actifs en termes de militantisme algébrique. Je pense à la prairie de Fort Calquier, par exemple. Fort Calqueer. Et typiquement, cette année, c'était un peu sub pour nous de participer. Mais en fait, clairement, on y a été invité. Et c'est quelque chose qui peut tout à fait s'organiser au lien avec l'après-midi de Marseille aussi.

  • Speaker #1

    Et même la DILCRA est assez preneuse de projets qu'on pourrait faire en dehors de Marseille. Pour réfléchir à la bonne forme, alors il y a un peu un truc qu'on a évoqué il y a quelques semaines, quelques mois et qu'il va falloir qu'on... qu'on brainstorm et qu'on accouche. Moi, je tiens à ce que les propositions qu'on peut faire au centre, on l'a déjà fait, qu'on puisse proposer des rendez-vous en visio, parce qu'on a le défenseur des droits, on a l'état civil de la ville de Marseille qui vient dans nos murs. On a plein de services qui sont compliqués à trouver quand on n'habite pas dans une grande ville avec des collectivités friendly. Donc nous, on a la chance de pouvoir proposer des agents de l'état civil à l'intérieur de notre centre de Marseille qui viendraient vous aider à remplir vos dossiers pour un changement d'état civil ou pour des questions pour un projet de filiation ou le défenseur des droits qui peut vous aider dans une démarche administrative où vous êtes bloqué, etc. Moi, je souhaiterais que ces rendez-vous-là, on propose 10% de rendez-vous en visio pour des personnes en ruralité ou en dehors de l'Hexagone, etc. Donc bosser des partenariats avec des centres LGBT qui existent. soit dans des petites villes dans la région, ou plus ailleurs, puisque la vision nous permet de faire des trucs très lointains. On a plein d'idées, mais on nous manque du temps. Mais c'est un projet qui va avoir le jour, j'imagine.

  • Speaker #0

    On a parlé en plus de salariés et bénévoles, on a des services civiques et des stagiaires. L'année dernière, on va en avoir cette année. Et typiquement, la coordination du réseau de bénévoles et vraiment la structuration, en fait. C'est Atoline, une stagiaire de l'année dernière, qui a mis tout ça en place. Donc, ils font un travail assez énorme aussi. Et là, on attend la prochaine promotion de services civiques et stagiaires. Ça permet aussi de s'étoffer, de typiquement pouvoir aller faire ce genre d'action, de sensibilisation et tout. C'est vrai qu'il ne faut pas les oublier parce que vraiment, ils ont fait beaucoup, beaucoup de choses pour le centre.

  • Speaker #2

    et avant l'ouverture du centre. Comment ça se passait, la vie queer à Marseille ?

  • Speaker #1

    En fait, les personnes à Marseille, elles ne se regroupent pas forcément entre personnes queers. Alors oui, beaucoup. Mais on a aussi tout un quartier plutôt revendiqué anticapitaliste. antifascistes et anticapitalistes. Et c'est vrai qu'on a énormément de lieux dans cette zone, qui est le cours du mien et la plaine, donc le vidéodrome 2, par exemple, mais bien d'autres. On a un bar queer qui a ouvert, qui s'appelle le Boom. Et puis, on a beaucoup de bars sur la plaine, dans le cours du mien, où les personnes se regroupent. Donc, majoritairement, les lieux de sociabilisation vont être sur des lieux identifiés, queer, enfin, identifiés de... anti-fa et anti-capitaliste. Donc la typologie des sociabilisations depuis l'ouverture du centre, elle n'a pas trop changé. Ça reste dans ce quartier-là qui est plutôt un mouvement à gauche très fort.

  • Speaker #0

    Et le bar Les Verts des Trois-G, effectivement, c'était un bar associatif qui a fermé parce qu'ils n'ont pas trouvé de repreneurs, repreneuses. En tout cas, ça ne s'est pas concrétisé,

  • Speaker #1

    le projet.

  • Speaker #0

    mais c'était le premier bar c'était le premier bar lesbien effectivement à Marseille qui avait fait baptiser les 3G si je me souviens bien pour les 3 Guines parce qu'il y avait un bar à Aix qui s'appelait les 2G pour les 2 gars et c'était vraiment je ne me souviens plus de l'année exacte mais c'était dans le livre de Margot Mazelier Marseille trop puissante sur l'histoire du féminisme à Marseille très intéressant d'ailleurs Mais du coup, c'est le premier bar qui a été créé à une époque qui n'est pas celle d'aujourd'hui, qui n'avait pas forcément les mêmes revendications, les mêmes manières de militer, d'agir, de sociabiliser. Et donc voilà, c'est un lieu qui a fermé aujourd'hui. On retrouve des personnes qui avaient l'habitude d'aller là-bas au centre parfois. Mais c'est un lieu qui a vécu.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a d'autres bars à Marseille où les personnes LGBT sont au groupe historique, qui existent encore, comme le Pulse, l'Anex, des restaurants chez Marie, le Bistro Vénitien, etc. Donc il y a quand même plusieurs autres lieux. Il y a des lieux de convivialité non-mix, des gays aussi, des saunas, etc.

  • Speaker #2

    C'est un questionnement qui a été posé au début de cet épisode. Pourquoi le centre LGBTQIA+, de Marseille, est si récent, alors que Marseille est la deuxième ville de France ? À mon sens, cette question en amène une autre. Quelle histoire de la socialisation pour les personnes queer à Marseille ? Noémie cite le quartier du cours Julien et de la Plaine, et le fait que la socialisation se fait aussi beaucoup autour de l'antifascisme et de l'anticapitalisme. Un article de France 3 Région du 8 décembre 2023 sur l'ouverture du centre LGBT est d'ailleurs titré « On parle du courjus, mais c'est le queer jus » . CAM nous explique aussi les raisons de la fermeture du 3G, donc le premier bar lesbien historique à Marseille, après presque 30 ans d'existence, les bars, boîtes, les restaurants aussi et les autres établissements commerciaux, semblant en effet être un pan important d'une certaine partie de la socialisation. Mais deux personnes interviewées dans ce même article déplorent au contraire le manque d'établissements commerciaux Citant avant sa fermeture le 3G, le Pulse, le CanCan, l'annexe et le Boom, tandis que d'autres observent au contraire une diversification de l'offre dans les lieux LGBT, avec par exemple plus de spectacles de drag queens et drag kings. A noter que bien sûr les établissements historiques LGBT de Marseille ont eux aussi été impactés par les fermetures et les mois de non-activité liés au Covid. Pour cet épisode, du coup, on va se pencher un peu plus en détail sur cette thématique grâce à une association qui est une ressource infiniment précieuse sur cette histoire, Mémoire des sexualités, et on va commencer par un petit point sur cette structure. Il y a d'abord Mémoire des homosexualités qui voit le jour en 1983 à Paris, et le versant marseillais Mémoire des sexualités, il apparaît en 1989. Son fonds documentaire y couvre principalement la période de 1978 à aujourd'hui, et il est classé en cinq parties, les livres, les affiches, les magazines, les films et documentaires, et les enregistrements et émissions. Mais outre le fonds documentaire, on peut retrouver sur leur site trois autres items, donc l'histoire LGBTI+, les rencontres et les mobilisations militantes. Et bien que se concentrant plus en détail sur l'histoire LGBT à Marseille, et c'est d'ailleurs ce qu'on va faire ici nous aussi, l'onglet Histoire et le fonds documentaire sont extrêmement complets et précis, et ils parlent aussi de l'histoire LGBT aux échelles régionales, nationales et internationales. 1989, c'est aussi une époque où la vie LGBT à Marseille est marquée par la décimation du sida et par la dissolution du groupe de libération homosexuelle d'IGLH, deux ans plus tôt, on en parlera un peu plus tard en détail. Christian Deleuze, un des fondateurs de Mémoire des sexualités, organise pendant trois ans toutes sortes d'événements et de rencontres avec les anciens du GLH ou encore des figures politiques et en 1992 les personnes qui composent mémoire des sexualités sont majoritairement hétérosexuelles et entament des réflexions par le biais de douze rencontres autour du sida du pax ou encore de la déportation homosexuelle en 1994 on a le conseil d'administration qui change de nouveau et les personnes concernées y reprennent leur place donc les personnes homosexuelles avec des anciens du GLH et mémoire des sexualités continue alors à mener et à faire croître ses travaux d'archives, de culture et de militantisme jusqu'à aujourd'hui. Comme je le disais précédemment, cette histoire est très riche et il serait impossible de la retranscrire entièrement dans cet épisode, mais je vais tenter de mettre en lumière des anecdotes de cette histoire par le biais de différentes associations et différents mouvements, le GLH, les universités homosexuelles d'été et la Pride Marseille. Le GLH, groupe de libération homosexuelle. Lesbiennes, pédés, arrêtons de raser les murs. Il faut s'organiser pour... On prend l'isolement. Combattre honte et angoisse, riposter à la répression, mener la lutte contre l'oppression, affirmer ouvertement ce que nous sommes et vivre tel, commencer à refaire la société contre celle-ci et réinventer aussi la vie, contre les tabous, les normes, à notre façon. Le GLH, une organisation pour toi, pour nous. Cet appel que je viens de citer, on peut le lire dans le journal Militant Lacrier le 17 mars 1976. et il marque l'annonce officielle de la création du GLH qui se prépare depuis la fin de l'année 1975, dans un contexte international post-Stonewall et un contexte national post-mai 68. Les premières réunions entre les différents membres du GLH, on peut citer par exemple Alain Julien, Roland Tellu, Jacques Fortin ou Christian Deleuze arrivés plus tard, se tiennent justement dans les locaux de la CRIE. Les premiers statuts sont déposés en préfecture sous l'acronyme de CORE, donc Centre Ouvert de Recherche Populaire sur la Sexualité. et des personnes hétérosexuelles en sont également membres, parce que les combats étaient centrés sur les tabous sexuels de manière générale, et aussi sur les discriminations liées au genre. Dès 1977, le GLH tient une conférence de presse pour annoncer son opposition à la criminalisation de l'homosexualité. Cette conférence se tient un mois après avoir ouvert leur premier loco, rue de la Palude. A cette époque, il y a une trentaine de membres de 18 à 35 ans qui sont recensés. Ils sont à l'origine ensuite du premier festival de cinéma homosexuel au Breteuil en 1978, et le GLH y fait cette même année l'objet d'un reportage sur l'antenne 2. En 1979, ils sortent un dossier intitulé « La répression multiforme des homosexuels » , où il est dénoncé l'homophobie dans le monde du travail et les licenciements abusifs en ce sens. Cette même année, ils sortent aussi le numéro 0 de leur journal qui s'appelle « Comme ça » . Ils y interpellent dans ce numéro les personnes homosexuelles non militantes, et ils les appellent en fait à s'investir dans les droits sociaux. et commence alors l'organisation également des universités homosexuelles d'été sur lesquelles on va revenir très vite. Les années 80 sont marquées par de nombreux événements. Il y a l'acquisition d'un nouveau local, la boulangerie Gay rue de Bruysse en 1981, les combats qui payent avec la dépénalisation de l'homosexualité en 1982, la dernière année de présidence de Jacques Fortin en 1985 et en 1986-87, l'installation du GLH dans les locaux du bateau ivre rue Fongate, qui fermeront malheureusement assez vite. Signant la fin d'une époque avec la disparition malheureusement aussi du GLH, des universités homosexuelles d'été et d'une quinzaine de membres du GLH morts du sida, principal responsable de la période qui va suivre appelée le grand effondrement de la vie homosexuelle à Marseille qui durera jusqu'en 1994. Les UEH. Université homosexuelle d'été. Les premières, elles sont organisées par le GLH en 1979 et elles auront lieu une fois tous les deux ans jusqu'en 1987. La première édition, elle a lieu dans différents lieux culturels de la ville, comme la Vieille Charité ou la Salle Saint-Georges. L'initiative, elle est à la base soutenue par le maire Gaston Deferre à l'époque, mais certaines frictions avec le coup se donnent naissance au Comité d'urgence antirépression homosexuelle, dit CUARH. Ces premières rencontres réunissent entre 200 et 300 personnes homosexuelles venues de la France entière et c'est des personnes qui sont investies dans divers mouvements. Cette année-là, parmi les thématiques des débats, on peut citer l'écrivain Daniel Guérin et sa conférence sur l'émancipation de l'homosexualité, ou encore l'écrivaine et poétesse Geneviève Pastre qui parle de l'articulation des luttes lesbiennes et gays. Elles seront clôturées, ces premières universités d'été, par un article homophobe de Paris Match, où une photo de Christian Deleuze sera publiée sans son consentement, les foudres de l'outing lui tomberont dessus, et il leur fera donc un procès qu'il gagnera. La deuxième édition, elle se tient du 10 au 17 juillet 1981 et elle se nomme « Vivre gay, vivre libre » . Cette année-là, les lesbiennes vont y prendre une place plus importante et elles vont la garder lors des autres UEH, avec le mouvement notamment Lesbos non mixtes. On y évoquera justement les sexualités lesbiennes et féministes, la place, l'importance et l'autonomie du militantisme lesbien dans les luttes, avec une nuit du cinéma lesbien le 15 juillet et un bal lesbien dans les locaux de la Douce-Amère. Et l'évocation de la misogynie des luttes gays crée des conflits cette année-là. En 1983, sur cette même semaine, le thème « Gays en Méditerranée, lesbos, mykonos » est mis en lumière. Plusieurs événements sont donc centrés sur cette zone géographique, avec par exemple le tourisme sexuel en Méditerranée et la pédocriminalité dans cette zone également. On commence aussi à parler du sida, en faisant un point sur la situation en France, mais aussi de la relation patient-malade avec une conférence animée par l'association des médecins gays. En 1985, le titre choisi est « Mode de vie, vie des modes » . Gérard Goyer animateur du premier café théâtre marseillais subventionné par la ville de Marseille, est chargé d'animer les soirées des UEH. Les discussions autour du SIDA prennent bien évidemment cette année-là de plus en plus de place et aide Marseille, la deuxième antenne de France de l'association, créée à peine l'année d'avant à Paris, est invitée à prendre part au débat. Et enfin, il y a la dernière édition en juillet 1987, qui s'appelle Créer. On y exclut pour la petite histoire le mouvement gay d'extrême droite Gay France, Et ce moment est aussi marqué, comme dit précédemment, par les dégâts du sida et le grand effondrement de la vie homosexuelle à Marseille qui se rapproche. La Pride Marseille.

  • Speaker #0

    plus contemporainement et étroitement liée à l'ouverture du centre LGBT de Marseille, passons à l'histoire de la Pride Marseille. Elle est apparue en 1993, création motivée elle aussi par les ravages des années Sida. C'est le collectif gay et lesbien qui en est à l'initiative et qui souhaite rassembler pour la première fois sur le cours Julien. Et la première marche, elle a en réalité lieu l'année suivante, du mobile des réformés au cours d'Estiendorf. Elle réunit 1500 personnes et en 1995 déjà, émerge l'idée de l'ouverture d'un centre LGBT QIA Plus à Marseille. avec l'ouverture d'un bar associatif, le Chaperon Rouge, rue Colbert et l'association Création d'un centre gay et lesbien à Marseille. Cette année, donc en 1995, c'est près de 5000 personnes qui se donnent rendez-vous sur les escaliers de la gare Saint-Charles et les commerçants et commerçantes participent elles aussi à la soirée Gay and Lesbian Unity à la frige de la Belle de Mai qui fait suite à la marche. La Pride Marseille a proprement parlé, elle est alors appelée Lesbian and Gay Pride Marseille. Et elle naît l'année suivante, et à ce moment, il y a toutes les Lesbiennes and Gay Pride de France qui se réunissent justement à Marseille pour créer la coordination Inter Pride France, parce que l'Euro Pride va se tenir à Paris en 1997, donc l'année suivante, et c'est là qu'il est décidé, cette date historique, c'est la Pride de Marseille qui clôturera chaque année la saison des Marches en France en organisant la sienne le 1er samedi de juillet. Là, c'est plus de 8000 manifestants et manifestantes qui défilent de la place Castellano au Vieux-Port, Et à la suite de tous ces succès, le magazine Tétu décrète que la Pride de Marseille est la plus belle de France, et la vie autour de la marche se multiplie et se peaufine elle aussi. C'est une semaine entière qui va être dédiée ensuite à la Pride, à travers divers événements culturels. Il y a aussi l'acquisition de locaux au boulevard de la Libération, que les soirées post-marche maintenant appelées Sunflower Party parviennent à financer. Cette Sunflower Party, elle avait lieu initialement au Doc des Suds, mais un incendie en 2005 bouscule en fait cette dynamique. Et en 2009, la ville de Marseille suggère une organisation au Palais des Sports. Mais les choses ne se passent pas exactement comme prévu, et la soirée est arrêtée avant l'heure par les services techniques de la salle. Les associations, elles avouent cette même année, se sentirent mises de côté lors de l'organisation des Pride. Et bien que l'Europride se tienne à Marseille en 2013, ces tensions entraîneront l'année d'avant la création de deux marches concurrentes, puis l'échec de l'Europride qui réunira moins de 30 000 personnes. Ces mêmes associations vont donc par la suite se rassembler sous la coupe d'un comité de pilotage appelé Collectif IDEM, où chaque année va être nommée une association porteuse de la Pride. L'attentat de Nice en 2016 y provoque l'annulation de la Pride Marseille, mais l'année d'après, l'association AGIS Ibiza fait plusieurs fois ses preuves dans l'organisation de la marche et des événements autour, et c'est ce qui fera en 2019 émerger l'idée de la création d'une association dédiée à la marche, Fierté Marseille Organisation, qui mènera la danse avec les autres structures impliquées. Sous ses auspices, et bien que le Covid ait ralenti les choses en 2020, la Pride Marseille poursuit donc ses activités jusqu'à Indivisible, nom de son 30e anniversaire en 2023, avec 18 000 participants et participantes. Le centre LGBTQIA+, de Marseille, est donc venu en 2023 grossir les rangs d'associations militantes de Marseille. Ces informations ne sont que quelques gouttes d'eau dans l'océan de hauts faits queers de cette ville, mais elles font partie intégrante d'un océan de luttes inestimables. Enfin, si vous voulez vous immerger dans l'histoire LGBTQIA plus de Marseille plus en profondeur, vous pouvez vous renseigner sur le LGB Tour de la ville créé par Ludovic Barbier, guide conférencier marseillais, et penser à l'occasion des 30 ans de la Pride Marseille, un tour donc en 8 étapes et 2 heures de visite guidée. A Marseille, de l'importance de la gratuité des services, du prix libre ou du prix conscient. Et c'est quoi la différence entre les deux ? On va en discuter dans cette troisième partie. Qui sont les partenaires du Centre LGBTQIA+, de Marseille ?

  • Speaker #1

    C'est peut-être pas en termes de fréquence, mais vraiment de diversité de partenariat qui est intéressant. C'est-à-dire que... Il y a beaucoup de partenariats institutionnels dans le milieu du social, comme de partenariats artistiques, comme de partenariats collectifs, sur la réduction des risques. En fait, c'est vraiment très divers. Et du coup, c'est ça qui est intéressant, à mon sens. On a tout à l'heure parlé d'une ligne de crête entre radicalité et institutionnel. Et c'est vrai qu'on est particulièrement attentifs à garder notre cap qui est ni complètement l'un ni complètement l'autre, mais un savant mélange. Donc forcément, nos partenariats, ça le reflète.

  • Speaker #2

    En fait, quand on a créé le projet du Centre, l'objectif pour nous, c'était de rendre accessibles les services publics aux personnes queers. Donc on a des partenariats institutionnels avec lesquels on travaille beaucoup. qui viennent au centre et qui proposent leur service au centre. Mais on a aussi des assos de loi 1901, LGBT, queer, qui proposent leur service au centre avec qui on travaille beaucoup. Mais aussi, on a des groupes autogérés qui viennent et qui proposent leur service. En fait, plus d'une centaine d'activités par mois. Dans ces activités, il y a énormément de récurrence. Et donc, on a un taux d'engagement avec ces partenaires qui est le même. Après, oui, dans le pôle social, il y a des personnes qui viennent des permanences une fois par semaine. Ce sont des personnes qu'on voit beaucoup, comme Glam, comme Lénips, comme Narcotic Anonyme, le groupe Queer, comme les infirmiers et infirmières Queer. On a beaucoup de partenaires qui viennent régulièrement, avec qui on travaille énormément. Parce que nos bénéficiaires se croisent, etc.

  • Speaker #1

    Et après, il y a des partenariats qui sont plus mouvants. Surtout quand ils sont soit à l'initiative d'une personne tierce, en général c'est à l'initiative d'une personne tierce, c'est-à-dire activités, cours de yoga à prix libre, que ce soit Reiki, on fait les dimanches bien-être aussi, où il y a des massages à prix libre, on a eu des coupes de cheveux, du maquillage pour les personnes trans, le piercing. On a une convention de tatouage queer, mais ça, c'était un événement qu'on a organisé nous. En fait, ces personnes proposent des activités au centre. On dispatche un peu partout, mais avec cette personne, on a quand même le même engagement qu'une autre activité. Et tout ça, on parle de personnes individuelles. Nous, on a juste une ligne, parce qu'on a un groupe de travail sur la programmation. On veut avoir une ligne directrice quand même. Et pour nous, c'est... primordial que les activités au centre puissent être gratuites. C'est-à-dire que c'est possible de faire payer l'entrée à un événement, à une activité, etc., que si ça a pris les précisés à partir de zéro euro. C'est non négociable parce qu'encore une fois, on veut être accessible à toutes et tous. C'est possible d'avoir un massage gratuit, du coup, c'est possible de se faire couper les cheveux gratuitement. Et donc, les récurrences là varient. parce que ça dépend de la disponibilité des personnes. Des fois, c'est récurrent pendant deux mois et après, ça change. C'est pour ça que c'est assez mouvant et que finalement, je ne saurais pas te dire avec qui on travaille le plus. On travaille beaucoup avec tout le monde. Alors, on a hésité. Est-ce qu'on oblige la gratuité ? Est-ce qu'on fait du prix conscient ? Est-ce qu'on fait du prix libre ? Et en fait, on a choisi prix libre à partir de zéro. Parce que pour nous, c'est important de préciser et qu'il y a les règles qu'on décide ensemble, mais il y a aussi la façon dont on fait passer le message. Et en fait, si on vient à une soirée et qu'on se fait mal regarder ou prendre une réflexion si on décide de ne pas donner ou de donner trop peu selon la personne à l'entrée, ça peut être extrêmement excluant, humiliant, etc. Nous, on veut préciser et bien faire comprendre à tout le monde que le centre est gratuit. Après, bien sûr, c'est aussi bien de soutenir les artistes, les personnes qui donnent de leur temps et de leurs compétences. Mais du coup, c'est sur quoi on a opté pour le moment. Ça marche assez bien. Et donc, pour le moment, on continue sur ce modèle-là.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi la différence entre un prix libre et un prix conscient ?

  • Speaker #1

    Un prix libre, c'est que tu donnes ce que tu veux, normalement, quand il est entièrement libre. Et un prix conscient, c'est que la personne peut t'indiquer ce que ça lui a coûté, par exemple, d'organiser l'activité.

  • Speaker #2

    Dans la notion de prix conscient aussi, c'est, OK, tu indiques à la personne... Un massage, ça coûte 60 euros, c'est très bien pour X, 1000 raisons. Si la personne, elle n'a pas d'argent, est-ce que ça veut dire d'elle qu'elle n'est pas prête consciemment à mettre un prix, alors que juste, elle n'a pas d'argent pour... C'est un peu mon sens culpabilité, on est conscient que nous, on ne voulait pas véhiculer au sein.

  • Speaker #1

    C'est ça, ça nous a problème et on a décidé sur le prix de l'huile à partir de zéro, qui est pareil pour notre adhésion, par exemple.

  • Speaker #0

    Pour les partenaires institutionnels, plutôt financiers. Donc, j'ai vu qu'il y avait la ville de Marseille, le département des Bouches-du-Rhône, la région Sud et la DILCRA. Du coup, quel rôle y jouent précisément ces partenaires dans le financement ou dans la vie du centre ?

  • Speaker #2

    Alors, on a la DILCRA qui finance le fonctionnement du centre. Et après, on va être sur des actions et des projets avec la région. Le département, c'est de l'investissement pour des travaux et des achats. Et la ville de Marseille, ça va être aussi du fonctionnement loyer.

  • Speaker #0

    On a parlé tout à l'heure de la question de l'hébergement, notamment du fonds d'urgence. J'ai vu que le Refuge à Marseille avait annoncé quatre fois plus d'hébergement d'ici la fin de l'année 2024. Est-ce que vous, vous allez jouer un rôle là-dedans avec eux ? Ma question, c'était est-ce que la question de l'hébergement ressort beaucoup à Marseille ? Mais ça, vous y avez déjà répondu. Je vais plutôt changer ma question. Est-ce que vous avez prévu d'aller demander des financements ? pour l'hébergement par la suite, autre que le fonds d'urgence ?

  • Speaker #1

    Alors nous, on n'est pas partie prenante du projet du refuge. En revanche, oui, comme tu l'as dit et comme beaucoup de personnes peuvent s'en douter, l'hébergement d'urgence ou pas ou le logement tout simplement, c'est une question cruciale à Marseille. On est d'ailleurs en plein procès pour les effondrements de la rue d'Aubagne, donc c'est malheureusement à propos. Nous, c'est vraiment quelque chose qui nous préoccupe. Je sais que c'est forcément une question que Sacha, le coordinateur du Pôle santé sociale, a déjà évoquée, que ce serait bien de faire remonter ce souci que personne n'ignore. Maintenant, en termes de capacité d'action, ce sujet, c'est vraiment un sujet de politique publique où nous... avec le fonds d'hébergement d'urgence on va pouvoir héberger justement des personnes ou mettre à l'abri en urgence le temps d'essayer de voir avec d'autres partenaires le 115 etc de trouver des places par contre de là à créer des hébergements etc ça c'est un problème de politique publique et du coup une question plutôt de est-ce qu'on va faire du lobbying sur ce sujet ou pas en fait plutôt que de plutôt que de nous agir sur directement.

  • Speaker #2

    Après, il est possible qu'on monte un partenariat avec le refuge pour nous aider, nous, dans notre gestion de notre fonds d'urgence. Mais pour le moment, on ne se lance pas dans un projet aussi gros que ça. Comme je te le dis, on essaie de mener nos activités, de gérer notre fonds d'urgence. Je ne suis pas sûre qu'il y ait des... On aimerait le faire financer, ce projet.

  • Speaker #1

    Par la communauté.

  • Speaker #2

    Oui, par la communauté. Mais... Très, très peu de politiques publiques sont intéressées par le financement de ce projet. Puisque normalement, c'est une compétence d'État, le droit d'asile. Du coup, les collectivités, ce n'est pas à eux de le financer. Je ne sais pas si je suis assez claire là-dedans.

  • Speaker #0

    Oui, je vois ce que tu veux dire. Ce n'est pas de leur compétence, normalement, de s'occuper de ça. Surtout que oui, je suppose que là, c'est peut-être pratico-pratique, ou peut-être je me trompe, mais si, justement, sur la question pure et dure de l'hébergement, l'État identifie déjà le refuge. Comme faisant ça, peut-être que c'est là aussi où c'est compliqué après.

  • Speaker #1

    Oui, c'est toujours un peu ça dans tous les domaines, tous les appels à projets, etc. En fait, en général, il y a quelques structures qui remportent l'appel à projet et ils ne multiplient pas non plus les actions de financement sur le plan.

  • Speaker #2

    Après, le refuge, ça reste pour des personnes qui ont moins de 25 ans quand même.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Oui, comme vous disiez, à partir de 25 ans, du coup, je pense que les personnes précaires ayant besoin d'hébergement LGBT plus de 25 ans, il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup. Du coup, il n'y a plus trop grand-chose après, à part des structures un peu plus généralistes et institutionnelles.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup pour tout ça. Du côté du bar, il y a toujours des expositions photos. et artistique, est-ce que vous pouvez m'expliquer un petit peu comment il s'articule le partenariat avec les différents et différentes artistes ?

  • Speaker #1

    Du coup, on change effectivement l'exposition au bar tous les mois. Donc, on a vraiment une programmée par mois. En fait, ça a été notre volonté dès le début de faire ça, encore une fois, pour l'accès à la culture. Et aussi parce que la communauté marseillaise, on l'a vu avec l'Université de la Bibliothèque, et on le voit avec les expos, la communauté artistique marseillaise a du talent. Et donc, on s'est dit que c'était chouette aussi de mettre en valeur le travail des artistes marseillais et marseillaises. Et en fait, on reçoit des demandes. En fait, on reçoit beaucoup, beaucoup de demandes. Et on est, par exemple, toute l'année 2025, elle est déjà bookée. On a déjà 12 expos prévues, du coup, pour 2025, pour les 12 mois de l'année. Parce que voilà, on a des demandes et après, on choisit en fonction de... la diversité à la fois des médias proposés, c'est-à-dire de photos, de supports artistiques, etc., de poèmes, tout ça, mais aussi de différents artistes qui viennent de différents milieux, situations, etc. Donc voilà, on essaye un peu de panacher comme ça, et puis on programme au fur et à mesure. Mais ouais, c'est vrai qu'on a énormément de succès là-dessus, et donc si tu veux, on a... On n'a pas vraiment besoin d'aller chercher les artistes. Pour le moment, en tout cas, ça se fait tout seul. Et puis, comme beaucoup de personnes sont venues au moins une fois dans le bar et ont vu les expos, cette personne est artiste, elle se propose.

  • Speaker #0

    Ma dernière question sur les partenariats, ça va être, est-ce qu'il y a des partenariats à venir, là, prochainement, dont vous pouvez parler, qui se lanceraient prochainement ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, on a une réflexion sur... Le fait de, dans notre charte et dans notre manifeste, on n'en a pas parlé, mais on a des textes fondateurs, si on peut dire, qu'on a écrits et validés collectivement avant même l'ouverture du centre. Donc, ils sont un petit peu datés maintenant, mais sur un peu nos grands objectifs, nos grandes missions et notre ligne politique. Et en fait, dedans, il y avait notamment la solidarité et le militantisme international. Donc. Pour nous, on aimerait bien creuser un peu ça quand on aura un peu le temps. C'est pareil que d'aller dans les villes autour de Marseille. C'est un peu le même principe où c'est un petit peu encore compliqué. On n'a pas trop de bonnes passantes pour ça pour le moment. Mais là où c'est bien, c'est qu'on est aussi en lien très, très étroit avec la Pride Marseille, qui est l'asso qui comporte le projet du centre. Et eux ont un pôle international, ils ont beaucoup de contacts et de savoir-faire là-dedans. Donc c'est intéressant cette idée-là à exploiter. En termes de partenariat,

  • Speaker #2

    on vient de signer un financement vers Marseille sans CIDES, sans état de site. On aimerait aussi ouvrir des consultations d'hormonothérapie avec d'hormonothérapie au centre. Donc on va probablement se lancer dans... dans cette création, à cette création-là

  • Speaker #0

    en 2025. Voilà. Cette banderole, elle a été vue dans les gradins des supporters de l'Olympique de Marseille lors d'un match des opposants au Paris Saint-Germain le 27 octobre 2024. Concernant l'homophobie, qu'en est-il des deux légionnaires qui ont violenté Zach Ostman ou de ce policier en civil qui a éborgné Alexandre, un militant du collectif Marseille Révolté lors d'une manifestation pacifique ? Et le centre LGBT le plus récent de France, il a déjà été attaqué ? On en parle tout de suite dans cette quatrième partie, les violences envers les personnes et les lieux cuivres.

  • Speaker #1

    Oups, je ne crois pas se bien dire. Ici, on a eu des jets de PQ, d'œufs sur les vitrines du centre, notamment sur le bar. On a eu, donc ça, ça a été plusieurs fois. Et ça, on a eu plusieurs voisins aussi qui sont venus nous voir, mais ça, c'est plus, on va dire, de manière plus ou moins globale, entre guillemets, des problématiques de voisinage. Quand on ouvre un bar associatif qui ferme à 23 heures, voilà. Mais en termes d'agression, les oeufs, c'était clairement dirigé contre le sang, donc les oeufs et le papier toilette. Donc pour ça, on a déposé une plainte et on a été aussi cambriolés. C'était il n'y a pas longtemps, il y a deux semaines. On a été cambriolés, tout le bar a été cambriolé. Le fait dont tu parles de 2024, on a été au courant, bien sûr, de nombreux militants et militantes connaissaient la personne en question, la victime en question. Nous, avec la Prévention de Marseille, on a co-signé un communiqué de presse à ce moment-là, sachant qu'en plus, il s'agissait de forces de l'ordre. À ce jour, je ne sais pas exactement où ça en est. Mais en tout cas, il y a d'autres faits. On n'a pas forcément fait la une des journaux. Il y a quelque chose qu'on peut faire, parce que dans la loi, en fait, on peut se faire accompagner par une association pour porter plainte, etc. Et nous, c'est quelque chose qu'on a déjà fait. Depuis le fait qu'on existe, c'est quelque chose qu'on a déjà fait. On ne va pas s'étendre sur les personnes, etc. Mais en tout cas, oui, oui, ça peut faire partie des raisons pour lesquelles on vient nous voir, oui.

  • Speaker #2

    Je pense que c'est à l'image du territoire national. Il y a une grosse montée de l'homophobie, de la DLGBTphobie en France. Globalement, sur tout le territoire, Marseille n'est pas exempt de ça du tout. J'observe une grande détresse de la part des personnes qui fréquentent le centre sur de la violence au travail, sur de la violence intrafamiliale, etc. Dans la rue, il y a un fort retour au placard des personnes qui osent moins. qui avancent de tenir la main dans la rue, qui osent moins s'afficher, qui osent moins parler, qui osent moins dire. Et on sait ce que ça fait de retourner au placard. On sait quelles conséquences ça peut avoir sur notre santé mentale, sur notre santé physique, parce que les deux sont intimement liés. Donc on observe quand même, globalement, et c'est pour ça qu'on a fait un communiqué de presse, en tout cas, une montée des violences en France et à Marseille qui sont quand même de l'ordre de... de meurtre, c'est de ça dont on parle. Des gens qui se font tuer, en fait, dans un plus grand silence de l'État, dans le plus grand décalme, sans aucun message. Il faut aller sur le coin des LGBT pour se rendre compte de la violence des attaques subies par les personnes LGBT en ce moment. C'est quand même quelque chose.

  • Speaker #1

    Évidemment, entièrement d'accord avec Noémie. Pour moi, il y a eu un tournant, un peu, dans les deux dernières années. Ça a été... l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale et l'annonce des législatives anticipées. À ce moment-là, on a organisé une barricade queer, une assemblée publique au centre, pour se soutenir, voir... À ce moment-là, évidemment, tout le monde était pétrifié d'angoisse à l'idée d'avoir une majorité rassemblement national à l'Assemblée nationale, et du coup, un gouvernement rassemblement national. Et les gens étaient vraiment... extrêmement mal à ce moment-là. On était une cinquantaine de personnes. On a parlé un peu de moyens d'action et tout, mais en fait, de base, je pense qu'on avait surtout besoin d'être ensemble et de soutenir. Et en fait, à partir de ce moment-là, on avait bien vu aussi ce qu'avait fait l'une des journaux pour une fois quand, à Paris, il y avait un groupe usul qui avait dit que désormais, ils allaient pouvoir casser du PD. C'est ce qui s'est passé. Il n'y a pas deux jours après, un couple qui se fait tabasser en sortant de l'annexe qui est une boîte gay. C'était vraiment immédiat. Et là aussi, d'ailleurs, le centre a été prévenu. Je trouve qu'à ce moment-là, ça a été extrêmement soudain, tout comme l'annonce la dissolution. Mais je veux dire, là, à ce moment-là, ça a été encore pire, même si c'était déjà rampant. Mais ouais, ça a été encore pire dès en juin, du coup. La plage naturiste, connue pour être un lieu de rencontre gay, là, pareil, une agression là-bas, alors que c'était un spot assez connu. En tout cas, dans la communauté, c'est connu, mais même, ça a commencé à se savoir un peu plus largement. Et en fait, il y a eu une agression, là, l'été 2024. Je ne dis pas qu'il n'y en a jamais eu avant, mais là, vraiment, ça a été une avalanche à ce moment-là. C'est clair que ça, c'est un sujet même beaucoup plus large que le centre LGBTQIA+, de Marseille. Mais en tout cas, justement, à cette barricade queer, il y avait beaucoup d'idées qui avaient été émises. justement lutter contre l'extrême droite et le fascisme en général de manière continue et pas juste à certaines échéances électorales quand on aurait peur et maintenant c'est à toutes les échéances électorales et donc du coup il y a eu plusieurs propositions qui vont se concrétiser certaines qui se sont déjà concrétisées instantanément il y a eu des groupes de collèges qui se sont créés je sais qu'à Marseille il y a des boucles aussi de d'entraide en cas d'agression dans la rue. C'est possible d'envoyer un message, je suis à tel endroit, je suis en situation dangereuse, est-ce que quelqu'un peut venir m'aider ? Et nous, ça nous a donné aussi pas mal d'idées au centre pour pouvoir inviter des personnes et faire des soirées politiques une fois par mois, peut-être les mercredis politiques, on verra comment ça se cale dans notre agenda. pour continuer à en parler, continuer à s'organiser, continuer à se documenter, à partager sur la question et pouvoir concrètement le transformer en action dans le long terme. Pas juste quand on nous compose aux jeunes.

  • Speaker #2

    Les gens ne s'en aperçoivent pas, les gens ne sont pas touchés par nos luttes. le stress il monte parmi tout le monde il y a une espèce de vraie anxiété généralisée je trouve et puis on a fait une enquête de santé l'année dernière cette année, on va sortir les résultats en mai prochain je ne peux pas donner les résultats en avance mais les personnes LGBT les personnes trans notamment vont très très mal les gens vont mal Je crois qu'il y a plus de 50% des personnes trans qui se sont fait violer dans l'année, enfin des violences sexuelles en tout cas. Les curseurs sont poussés au max.

  • Speaker #1

    Tu vois, pour te répondre de manière encore plus complète par rapport à la lutte contre l'extrême droite, la haine, le fascisme, l'algébétique, l'alphobie, en fait, finalement, nous, comme beaucoup de centres LGBT en France, Finalement, on rempris un peu un service de service public contre l'LGBTphobie. Finalement, rien que notre raison d'être, c'est essayer de résister en apportant quand même un petit peu de soutien, d'accueil, d'accompagnement aux personnes queers qui en ont besoin. Et en fait, ce n'est pas considéré comme tel, mais je ne vois pas d'autres mots pour le décrire que service public dédié. C'est quand même faux que du coup, c'est comme d'habitude, on parlait du fonds d'hébergement d'urgence, comment il est financé par la communauté ? Comment le service public qu'on assure au centre, en fait, pour les personnes quelles, il est assuré par la communauté ? Et c'est, voilà, c'est... Alors on est financé, bien sûr, mais... C'est un travail, comment dire, en plus. C'est comme les enquêtes sur les LGBTphobies, c'est aussi des queer kids qui font ces enquêtes-là. Et voilà, on est un peu dans ce cas de figure où en fait, ça prend déjà tellement d'énergie rien que pour mener les actions qu'on fait qui servent un peu à essayer d'endiguer ce qu'on peut tous vivre de manière globale. Et en plus, on est obligé pour notre survie d'agir et de résister. Mais ça fait beaucoup. Donc forcément, on est mal que les personnes queers en France, en Europe et dans le monde, elles n'en puissent plus, qu'il y a des burn-out militants, en plus de toute la discrimination qu'on peut vivre dans la famille, au travail, dans l'espace public, et du violence.

  • Speaker #2

    Et nous-mêmes, personnes qui accueillons des personnes queer en détresse au centre, on fait de la supervision depuis le mois de mars, tous les mois, avec une psychologue qui nous aide aussi, nous, à gérer cet accueil, à gérer ce que ça bouge à l'intérieur de nous, comment ça se déplace et comment on traverse tout ça en tant qu'accompagnant, aidant.

  • Speaker #0

    Le 9 décembre 2024, le Centre LGBTQIA+, de Marseille, a soufflé sa première bougie. À quoi s'attendre pour la suite pour cette association ? Ses salariés, ses bénévoles, son public ? Et vous Noémie et Cam, de quoi êtes-vous les plus fiers ?

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    La passation entre deux associations, puisque du coup, là, le centre est porté administrativement par l'association qui gère la Prairie de Marseille et qui a créé le centre. Et on a créé une association spécifique pour sa gestion, donc on va travailler à ça en 2025. Je dirais que renforcer notre pôle social, c'est un de nos plus grands défis. Comment on va gérer tout ça à l'avenir, parce qu'on est à flûte en lue là et on ne peut pas travailler comme ça tout le temps. Pour les équipes, ce n'est pas possible. Donc moi, je dirais que c'est un des grands problèmes. progènes pour nous. Ça va vraiment être de structurer. Je pense que nos grands projets, c'est de structurer notre activité encore plus, d'avoir un accueil encore plus que ce qu'on peut faire aujourd'hui. On va développer aussi nos sensibilisations vers l'extérieur, créer nos propres modules, etc. Ça, ça va être un projet de 2025.

  • Speaker #1

    Je pense aussi que, comme beaucoup d'autres structures LGBTQIA+, comme d'autres centres, on a tous peur des prochaines échéances électorales. on a tous peur de voir nos financements soit diminuer drastiquement soit disparaître et donc il y a aussi forcément des réflexions qui aura à mener sur d'autres sources de financement parce qu'en 2026 c'est les municipales, en 2027 c'est les présidentielles et les législatives et donc on a tous au sein de nos différents centres LGBT une un gros poste de financement qui est assuré par la DILCRA, donc la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et l'LGBTQI, appelée ce phobie. Et ça, on n'est pas entièrement persuadés que ça persiste sous n'importe quel gouvernement.

  • Speaker #2

    Donc le financement,

  • Speaker #1

    pour pouvoir justement perdurer, ça s'inscrit en parallèle de la structuration de notre... de notre centre qui est tout jeune, forcément. On joue déjà notre survie alors qu'on vient à peine de naître.

  • Speaker #0

    Là où on est aujourd'hui, ce qu'on a fait en moins d'un an, on se dit fiers et j'en suis très très fière. Là, on n'en a pas parlé, mais on a été questionnés par d'autres centres LGBT pour son autre fonctionnement. On a reçu une invitation du Sénat pour venir parler de notre expertise sur la gestion des centres LGBT. Enfin, à quel moment ? Ça fait même pas un an que ça a ouvert.

  • Speaker #1

    Oui. Moi, je dirais un peu comme Noémie. En fait, c'est le centre dans sa globalité, mais sous plusieurs aspects. C'est-à-dire qu'en tant que bénévole, pour moi, le centre, c'est une très grosse partie de ma vie. À côté du taf, à côté des études, voilà. Parce que je ne pourrais pas vivre sans, parce que c'est tellement primordial. C'est tellement ouf, les rencontres qu'on peut faire, les gens qu'on met en lien. Parce que c'est ça, en fait. C'est un lieu fédérateur, comme on disait. On n'est pas arrivé dans un vide intersidéral de militantisme sur ces questions, ou d'espace sur ces questions, d'espace politique. Donc c'est vraiment tout ce que, collectivement, on était capable de faire, de recruter autant de bénévoles, de structurer tellement de choses, de sécuriser des financements, de concrétiser des projets où on se disait « Ouais, c'est fou, si on arrive à faire le quart du dixième, c'est déjà pas une balle » . Moi, personnellement, dans ma vie, ça me... J'en ai trop besoin parce que, à la fois personnellement, en tant que lieu, mais aussi en tant que militant. Et aussi, une fierté, du coup, liée à ça, c'est... Comme je disais, le centre, il n'est pas venu dans un vide intersidéral sur toutes ces questions-là, sur toute la solidarité. Et en fait, ce n'est pas forcément facile de se faire une place... ... comment dire, ce que les personnes pouvaient penser du centre avant qu'il naisse, avant qu'il prenne forme, ce projet. Et maintenant qu'on a un an d'existence et que quand même, même si on doit structurer, etc., il y a quand même... ça roule, quoi. En fait, c'est faux. Les avis divergent. Il y a des personnes qui regardaient ça avec un peu de suspicion qui maintenant sont...

  • Speaker #2

    dans

  • Speaker #1

    Carrément Bénévole au centre ou dans d'autres assos qui sont partenaires au centre, etc. Et ça, pour moi, c'est une énorme force. En fait, je retrouve des gens extrêmement différents au centre, quand bien même je connaissais leur positionnement, leurs idées, tout ça. En fait, ils se retrouvent tous pour dire que c'est un projet génialissime et que collectivement, on arrive à faire des choses grandes. En fait, ça rend... ... trop confiance au militantisme. à l'action collective et à l'organisation politique. Parce qu'en un an, on a été capables de faire ça.

  • Speaker #2

    Encore une fois,

  • Speaker #1

    par et pour la commu. Donc je pense que collectivement, on ne peut qu'être trop fiers de nous tous et aux personnes,

  • Speaker #2

    notamment comme

  • Speaker #1

    Noémie, qui ont tout coordonné, tout porté, sur tout ce qui était des sujets. Il n'y a pas tout qui est sexy. Le partage d'un projet comme ça, en base des soirées entières sur de l'administratif, des machins, des bides, ça, c'est quelque chose qui est la partie immergée de l'iceberg. On ne le voit pas. Et en fait, ça ne peut pas exister sinon. Donc, honnêtement, trop, trop fière du centre de manière générale et du collectif. C'est même la communauté et les personnes au sens plus large. Noémie parle des permanences des agents-agentes d'État civil à la ville de Marseille qui viennent pour faciliter les démarches sur l'État civil, etc. C'est des agents-agentes aux formes, par exemple, et qui disent elles-mêmes que quand elles retournent en mairie et reçoivent des personnes queers qui ne sont pas forcément passées par le biais du centre et tout, qu'elles savent mieux comment appréhender les choses. En plus, c'est un processus qui sort aussi un petit peu de la commune. Et même en interne, par exemple, il y a des écueils parfois. en intra-communautaire, que ce soit féministe ou queer. Et par exemple, le fait de bosser sur un protocole de gestion des violences et conflits, ça peut pouvoir aussi apporter à la commune marseillaise dans son ensemble, qui ne fréquente pas forcément le centre et tout, de réfléchir sur les dangers du call-out,

  • Speaker #2

    sur ce genre de choses.

  • Speaker #1

    Donc en fait, on voit quand même que les lignes bougent grâce à l'énergie, la motivation qui est mise dans... dans le fonctionnement de ce lieu qui est bien plus qu'un lieu et qui a une boussole quelque part et de beaucoup de gens collectifs, etc. et que tous les milieux peuvent s'y retrouver. Encore une fois, c'est ça la grande réussite.

  • Speaker #3

    Cet épisode de Nos lieux et nos luttes arrive à sa fin. Comme je vous le disais au début, c'est le Centre LGBTQIA+, de Marseille, que j'ai choisi de mettre en avant ce samedi 15 mars 2025, à l'occasion de la troisième édition du podcaston. Si vous souhaitez faire un don au Centre LGBTQIA+, de Marseille, je vous invite à suivre le lien en description de l'épisode ou dans ma bio Instagram. Vous pouvez également les retrouver sur leur site internet, sur leur page Facebook, sur leur compte Instagram, par mail à l'adresse hello.centrelgbtqiamarseille.org ou par téléphone au 04 65 58 09 52. Merci à Noémie Pilas et à Kam Dutta Gupta d'avoir accepté de participer à cet épisode. Et rendez-vous très vite pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, du lieu, et de l'histoire de l'association

    02:05

  • Partie 2 : personnes et services

    17:28

  • Histoire queer à Marseille

    43:38

  • Partie 3 : relations partenariales

    01:01:12

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    01:15:30

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:26:25

  • Outro

    01:34:15

Description

Ce centre LGBTQIA+ est le plus récent, bien qu’il se situe dans la deuxième ville de France...


Aujourd’hui on raconte le centre LGBTQIA+ de Marseille !

Vous y entendrez parler d’un local à trois vies simultanées, d’autogestion à la marseillaise, de d'auteurs et d’autrices de la ville, et de bien d’autres choses encore !

Merci à Noémie Pillas et à Cam Dutta Gupta d’avoir accepté de participer à cet épisode.


Comme annoncé ces dernières semaines, cet épisode fait partie de la 3ème édition du Podcasthon, qui se tiendra du 15 mars au 21 mars 2025. Les podcasteur.euses qui participent y mettent à l’honneur l’association caritative de leur choix durant cette semaine. Si vous voulez en savoir plus : Accueil | Podcasthon

À cette occasion, si vous le souhaitez, vous pouvez faire un don au centre LGBTQIA+ de Marseille : Campagne de don 2024


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver le centre LGBTQIA+ de Marseille :

Sur leur site internet : Accueil - Centre LGBTQIA+ Marseille

Sur leur page Facebook : Centre-LGBTQIA+ de Marseille | Marseille | Facebook

Sur leur compte Instagram : Centre LGBTQIA+ Marseille (@centre_lgbtqia_marseille) • Photos et vidéos Instagram

Par mail : hello@centrelgbtqiamarseille.org

Par téléphone : 04 65 58 09 52


Lexique des termes et structures cité.es dans cet épisode :

AFAB : abréviation de “Assigned Female At Birth”.

Care : mot anglais signifiant “prendre soin de”.

Collectif Fracas : collectif marseillais s’occupant des violences intra-communautaires.

GLAM : permanence Groupe pour L’Accueil des Migrants au centre LGBT de Marseille.

Mollo sur la déglingue : permanence d’échanges autour des consommations de produits psychoactifs.

Nordaf : abréviation de “nord africain.e”.

Queer AMU : volet LGBTQIA+ de l’université d’Aix-Marseille.

Queer Muslims : permanence pour les personnes musulmanes et LGBTQIA+.

Reiki : méthode de bien-être pour travailler sur les énergies.


Pour toustes les auditeur.ices, vous pouvez me contacter via ces différentes plateformes : https://linktr.ee/lepodsam

Et si le podcast vous plait, un partage aiderait énormément le projet !


Jingle d’introduction du podcast : Erothyme – Along the Arc : https://erothyme.bandcamp.com/album/along-the-arc Jingle de la partie 4 du podcast : Flames – Kbam Willis : https://pixabay.com/fr/users/kbamwillis-43489384/ Autres jingles : https://pixabay.com/fr/music/search/jingle%20podcast/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce centre LGBTQIA+, c'est celui qui a ouvert le plus récemment, bien qu'il se situe dans la deuxième ville de France. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut, c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui, samedi 15 mars 2025, le dixième épisode de Nos lieux et nos luttes est un peu spécial. L'association dont on va parler ici est celle que j'ai choisi de mettre en lumière pour la troisième édition du Podcaston, qui a lieu du 15 mars au 21 mars 2025. Le principe ? Durant toute cette semaine, des milliers de podcasteuses et podcasteurs parlent d'une association caritative de leur choix en gagnant une visibilité plus accrue grâce à la diffusion sur le site et sur les différents réseaux sociaux du podcaston. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette initiative ou découvrir les autres podcasts inscrits cette année, vous pouvez aller sur le site du podcaston en description de cet épisode et sur mes différentes plateformes et vous retrouverez également en description pour cette occasion un lien pour aller faire un don à la structure que vous allez découvrir. Et aujourd'hui donc, avec Noémie Pilas. directrice et Cam Dutagupta coprésident. On vous raconte l'histoire du Centre LGBTQIA+, de Marseille. Noémie, Cam, bonjour et merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui. Noémie, toi du coup, tu es directrice de la structure, tu étais jusqu'à maintenant coordinatrice, et toi Cam, tu étais bénévole et tu es devenue récemment coprésident, donc félicitations. Est-ce que vous pouvez vous présenter et nous présenter un petit peu votre lien avec le Centre LGBT QIA Plus de Marseille ?

  • Speaker #1

    Eh bien, salut, moi je suis Noémie, donc effectivement je gère avec une équipe le Centre LGBT de Marseille depuis sa création. C'est vrai que j'ai coordonné le projet depuis sa création jusqu'à son ouverture. Et pour un soir un peu plus de légitimité, et parce que deux, trois personnes, majoritairement des hommes cis quand même, 100% d'hommes cis, m'ont appelée animatrice du centre lors d'événements. Et j'avoue que du coup, je n'ai rien contre les personnes qui comptent l'animation, mais du coup, ça délégitimait mon travail. C'était vraiment rabaissant pour moi. Il y avait un truc qui n'était pas en alignement avec la responsabilité que j'avais, le volume horaire que j'avais. Et vraiment, ça me désole d'en arriver là, mais je crois que les personnes, elles ont... Elles amorcent un changement que quand on leur propose le changement. Et du coup, je n'avais pas envie de me traîner des personnes qui n'estiment pas ou qui pensent que parce que je suis une femme, mon travail n'est pas respecté. Donc malheureusement, on en est venu à l'arabe et en discussion avec l'un des présidents du centre, enfin le président plutôt de la charte des marques et organisations, où le projet du centre est porté par deux associations actuellement.

  • Speaker #2

    Salut, du coup, moi, c'est Cam. Je suis une personne non-binaire. Mes pronoms, c'est il, elle. Moi, du coup, je suis bénévole au sein du centre depuis qu'a été annoncé en conférence de presse la création du centre avec l'allocation des fonds, etc. J'ai ensuite été élue au sein du premier conseil d'administration l'année dernière et cette année, j'ai été réélu au conseil d'administration et je suis désormais coprésident du centre LBDQA Plus de Marseille. et je m'occupe de beaucoup de communication, de lutte contre la discrimination intersectionnelle, gestion des violences et conflits, voilà, ce genre de sujets, avec un peu de leur parole là, et voilà, toutes sortes de sujets en vrai.

  • Speaker #0

    Félicitations pour avoir été élue co-présidente, présidente. Le centre, il a été, il a ouvert en 2023, donc il y a eu une inauguration le 9 décembre 2023. en présence des élus du territoire et de la ministre chargée de la lutte contre les discriminations à l'époque, Bérangère Couillard. Mais c'est un travail qui a été entamé en réalité depuis 2017, sous la coordination de la Prairie de Marseille. Est-ce que vous pouvez nous dire ce qui s'est passé, donc, certes, durant l'année d'ouverture, l'année 2023, mais aussi depuis 2017, pour en arriver à l'ouverture du centre ?

  • Speaker #1

    Alors en 2017, il y a eu un appel un peu approché du département qui a proposé aux associations de monter ce qu'ils ont appelé le COLD, le Comité d'Orientation de Lutte contre les Discriminations. Le département a choisi d'en faire trois branches dans ce COLD. Il y a eu la haine anti-LGBT, il y a eu l'égalité femmes-hommes et le harcèlement scolaire. Et à l'intérieur de ces trois branches, le département a sollicité les associations du territoire qui le finançaient déjà. Et ils ont proposé qu'on propose trois projets, un projet commun par branche, on va dire. Et évidemment, les associations qui luttent pour le droit LGBT se sont toutes regroupées derrière un projet majeur, qui était la création d'un centre LGBT. Néanmoins... Le projet tel qu'il est aujourd'hui, qui a été fait en 2019, je crois, est plutôt un projet qui est un service à part entière du département, qui est la maison départementale de lutte contre les discriminations, et qui fait énormément d'actions très institutionnelles, et va vers les publics, etc. Il y a un grand retentissement sur le territoire. Mais ce n'est pas un projet autogéré, flexible sur les horaires, etc. D'ouverture notamment, c'est pour ça qu'on a toujours aspiré à ouvrir une maison LGBT, mais dirigée par une association. Mais les deux projets se complètent très bien.

  • Speaker #2

    Vous voulez un truc pareil pour les personnes queer, qui est quand même très différent de s'intégrer dans un projet institutionnel qui, comme Noémie le dit, est géré par... des personnes fonctionnaires avec les horaires qui vont avec, avec les restrictions qui vont avec. Par exemple, dans notre centre LGBTQIA+, à Marseille, on a un bar qui favorise beaucoup la convivialité, qui aide à rompre l'isolement de certaines personnes queer. Et clairement, tout ça, c'est pas possible dans des services départementaux.

  • Speaker #1

    On a ouvert 7 jours sur 7. Donc, c'est vrai que... Ça, c'était vraiment impossible dans un lieu comme celui-là. Et je rajouterais que la maison départementale de lutte contre les discriminations, elle regroupe toute forme de discrimination. C'est important qu'un lieu comme ça existe, parce qu'il existe plein d'autres choses. Et je me mets très heureux qu'ils travaillent sur l'ensemble des discriminations en France. La maison départementale de lutte contre les discriminations reste quand même un guichet d'orientation majeure sur le territoire. pour toutes les personnes qui chercheraient des réponses. Donc on est quand même très en lien à ce niveau. On reste pour eux un interlocuteur important quand ils ont besoin d'échanger autour de l'LGBTphobie, quoi qu'il arrive. Ils accueillent des expositions, ils proposent des temps pour que les associations viennent faire leurs activités à l'intérieur de leur mur. Ils ont tout un service à disposition pour les associations qui ne disposeraient pas de locaux.

  • Speaker #0

    Le centre LGBT, du coup, il est plutôt très récent. C'est le plus récent de France, je crois, à l'heure actuelle. Bien que Marseille soit la deuxième ville de France, est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur le pourquoi du comment ? Pourquoi le centre LGBT a ouvert, entre guillemets, que maintenant à Marseille ?

  • Speaker #2

    Comme toute action de grande envergure, parce qu'on a un centre, comme tu dis, Sam, on est la deuxième ville de France. Du coup, il y a une population LGBTQIA+, qui est très importante. Et on a ouvert qu'en 2023, donc il fallait des locaux qui assurent la capacité d'accueil, etc. Et donc, c'est un projet d'ampleur. Et comme tous les projets d'ampleur, notamment dans les LGBTQIAphobies, en fait, c'est toujours une question de volonté politique et de ressources. C'est toujours, est-ce qu'on a envie qu'un centre s'implante ? Est-ce qu'on fait tout pour ? Est-ce qu'on alloue l'argent pour ? Et il se trouve qu'on a ouvert quand on a reçu une subvention exceptionnelle de la DILCRA. Il y a aussi une volonté d'accompagner, par la ville de Marseille, d'accompagner ce projet et d'autres collectivités comme la région, etc. On en revient toujours au nerf de la guerre, finalement.

  • Speaker #0

    Du coup, justement, tu parlais des locaux qui sont au 17-21 rue du Chevalier Rose, dans le quartier du Vieux-Port à Marseille, et qui sont divisés en trois parties, donc en trois parties séparées. Le local associatif, l'espace santé et droit et le bar. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur le choix de l'acquisition de ces locaux ? et sur les travaux réalisés ou en cours de réalisation.

  • Speaker #1

    On voulait des locaux qui soient accessibles par des stations. Parce qu'à Marseille, quand même, il y a beaucoup de transports en commun qui sont très peu accessibles, notamment pour les personnes à mobilité réduite. Et des quartiers qui sont en pente, etc., qui sont très peu praticables au niveau des trottoirs, etc. Et c'est vrai que le quartier de la Joliette jusqu'au Vieux-Port, c'est quand même un quartier qui est assez plat. Ça a quand même son importance à Marseille, parce que ce n'est pas la même chose si on est à Notre-Dame-de-la-Garde, si on est à La Plaine, si on est au Cours Julien, si on est au Vieux-Port, etc. Au moment où on a visité des locaux, il y a le métro Vieux-Port qui était en train d'entamer sa rénovation pour mettre un ascenseur. Je pense qu'on a à tout cas ces deux ou trois stations accessibles en ascenseur à Marseille, et qui ne se situent pas dans le centre-ville. On a Blancard, enfin voilà. Mais dans le centre-ville... On en avait très peu. Donc, c'est vrai que le choix du Vieux-Port était pour nous quand même central et accessible. Et aussi, au niveau de la disponibilité des locaux, après Marseille 2013, capitale de la culture, il y a énormément de locaux en rez-de-chaussée sur la rue de la République et aux alentours qui étaient disponibles, puisque c'était des galeries éphémères en 2013. Donc, il y avait des activités qui vivotaient depuis 2013 et qui ont... qui nous ont permis de nous projeter dans des locaux qui sont quand même spacieux et accessibles. Donc nous, on a un peu orienté déjà notre choix de quartier à ce niveau-là. Et pour les choix de trois locaux, on avait déjà dessiné trois activités majeures pour notre activité. Au début, on doit le dire que c'était un défi pour nous d'avoir trois locaux séparés. Et à l'usage, on en est très très content. C'est un des meilleurs choix qu'on ait fait pour notre projet en tout cas. On peut avoir, par exemple, le bar. Le bar est ouvert du mercredi au samedi. Il est ouvert le mardi soir en non-excité trans, uniquement le mardi soir. Mais du mercredi au samedi, voire dimanche, on a un bar qui est ouvert tout public. Et on peut avoir des activités dans les autres locaux qui sont en non-excité. Ça nous permet d'accueillir toute personne, tout le temps, sans devoir choisir. Puis aussi, ça nous permet d'avoir un accueil confortable pour les personnes qui souhaitent aller voir le pôle santé. Ils ne sont pas obligés de traverser le bar avec les personnes qui sont dedans. On peut garder un anonymat, puisque du coup, les entrées sont séparées, les locaux ne sont pas connectés. Donc voilà, ça nous permet aussi d'accueillir confortablement les personnes les plus fragiles de notre communauté.

  • Speaker #2

    Typiquement, pour prendre un exemple, le lundi, à la réunion des Narcotic Anonymes, tout simplement, en fait, on ne peut pas organiser ça au bar. Enfin, voilà, encore une fois, c'est encore un exemple qui montre. que c'est vital pour nous d'avoir ces trois locaux. Et d'ailleurs, ils sont tellement utilisés que des fois, on aimerait bien pousser les murs.

  • Speaker #1

    En fait, quand on a pris les locaux, ils étaient quasiment vides. Des locaux bruts, béton, sans toilettes, sans rien. Donc, on a dû construire tous les sanitaires, refaire une bonne partie de l'électricité, de la plomberie, refaire une partie des murs qui étaient abîmés. enlever des choses sur les sols, etc. Donc, on a une enveloppe à monter un bar, monter des toilettes pour les personnes à mobilité réduite, etc. On a fait une enveloppe de 70 000 euros de travaux de départ pour faire tout ça.

  • Speaker #2

    Et du coup, les travaux, ils ont été assurés par des bénévoles. On a fait, alors, bien sûr, des prestataires et aussi, on a fait des week-ends de bénévoles pour tout ce qui était... les travaux de peinture, etc. Et cet été, il y a encore des bénévoles qui ont monté des meubles, notamment pour la bibliothèque qu'on vient d'inaugurer. Il y a aussi une partie qui a été faite par les bénévoles et ça permettait de fédérer autour de week-ends et de temps de travaux, puis festifs ensemble, déjà de fédérer alors que le local n'avait même pas encore ouvert, mais qu'on puisse se retrouver dans ce moment-là.

  • Speaker #0

    J'ai une question aussi. Alors, le logo du centre, je le mettrai en illustration d'un des chapitres de l'épisode. Est-ce que vous pouvez nous expliquer, parce que ce serait difficile de le décrire audiophoniquement, est-ce que vous pouvez, par contre, nous expliquer un petit peu comment vous l'avez choisi ?

  • Speaker #2

    Le logo du centre, alors avant que le centre ouvre ses portes, vraiment le 9 décembre 2023, il y avait un comité de pilotage avec plein de bénévoles, des personnes qui venaient de différentes associations, et on réfléchissait en groupe de travail sur... plein de sujets. On s'est retrouvés un dimanche, si je me souviens bien, en séminaire pour parler justement du logo et de tout ce qu'ont des activités, des missions du centre, parce que bien sûr, ça devait les refléter, et d'un éventuel nom pour le centre. Alors, il se trouve qu'on n'a pas trouvé de nom, parce que nos activités sont tellement... diverses, nombreuses, variées, qu'on ne s'est pas mis d'accord sur un nom et qu'on préférait rester Centrale LGBTQIA+, de Marseille. Par contre, c'est représenté justement dans le logo qui est une anémone avec les couleurs du drapeau Queer Inclusif qui montre en fait la coordination entre différentes activités et missions, mais qui part toutes d'un même point. et qui après se déroulent des branches. On trouvait que c'était à la fois important pour nous de représenter la Méditerranée parce qu'on y est au bord et que ça se retrouve dans la police d'écriture du centre qui sont lettres héléniques. Et du coup, cette anémone aux couleurs du drapeau queer inclusif ça montre vraiment cette coopération et mais... Tout le monde dans le même but, avec le même centre, qui est de, dans un côté positif, de vivre ensemble mieux, d'acquérir plus de droits, et dans un côté un peu plus négatif, de lutter contre les LGBTQIAphobies et de venir en aide aux membres les plus vulnérables de notre communauté.

  • Speaker #1

    Et on a une petite touche dans le logo que peu de gens s'interçoivent ou peut-être comprennent la référence, mais... On a choisi de naître le plus en violet, pour marquer notre soutien à l'ensemble des luttes féministes.

  • Speaker #2

    C'est vrai, personne ne le remarque ça.

  • Speaker #1

    Personne ne le remarque. Mais le plus, c'est en violet. C'est pour nous une façon de saluer nos luttes soeurs jumelles, qui sont les luttes féministes. Un logo très radical communautaire. peut aussi passer dans les institutions, etc. On voulait situer les deux entre cette écriture fausséenne qui va être des bâtons qui sont très droits, très ancrés sur eux-mêmes, qui est plutôt institutionnelle, et cette anémone qui peut avoir des branches multiples, partir dans tous les sens, et qui peut un petit peu plus représenter la communauté queer radicale.

  • Speaker #0

    La ville de Marseille, comme le centre LGBT, a elle aussi son blason. La couronne, pour les murailles de la ville, le trident qui représente la mer et le voyage, mais aussi le taureau, la croix bleue ou encore le caducé et le lion. On y retrouve aussi la devise en bas qui signifie « la ville de Marseille resplendie par ses hauts faits » . Et le centre LGBTQIA+, de Marseille ? Quels bénévoles, salariés et quelles actions le font resplendir ?

  • Speaker #1

    Alors, on est quatre salariés, bientôt cinq au centre LGBTQIA+, de Marseille. Pour le moment, on a quatre personnes qui travaillent au centre. sur 3,5 équivalents temps plein. On ne connaît pas tous à temps plein. On a deux personnes qui sont à temps partiel parmi les quatre personnes. Donc il y a moi, il y a Lilian, Rivière, Agostini, qui est chargée de projet.

  • Speaker #2

    Lui,

  • Speaker #1

    il s'occupe de la gestion de la programmation. Un peu plus d'une centaine d'événements par mois au centre. Donc c'est énormément de gestion de mails, etc. Il s'occupe aussi de la communication. Et comme toute personne, des grands projets de la vie du centre, etc. On a Sacha Vanova, qui est coordinateur du pôle santé et droit, qui lui fait le cadrage du pôle, s'assure que le pôle, puisqu'on a beaucoup de partenaires qui travaillent au pôle, que tout avance bien. Et aussi, il fait à moitié de son temps de l'accompagnement des personnes directement. puisqu'il a une formation d'assistant social. Et il y a Tami El-Kilani, qui est chargée d'accueil. Tami, c'est la personne qui reçoit en premier les personnes qui viennent au centre, mais aussi qui accueille et qui s'occupe des dossiers avec Sacha. Donc, pas juste quelqu'un qui accueille, c'est aussi quelqu'un qui va faire du travail social. Et il participe avec nous à l'ensemble des réflexions. construction des projets du centre.

  • Speaker #2

    Et du coup, par rapport aux bénévoles, on recense environ 300 bénévoles, mais c'est-à-dire des plus réguliers et régulières ou des personnes qui sont venues au moins une fois. Alors les bénévoles ont une grosse importance. encadrés parfois par les salariés ou travaillant avec les salariés dans certains des cas, parce que, en fait, déjà, le bar, il ne tient que par le bénévolat. C'est-à-dire que c'est les bénévoles qui vont à la fois servir les boissons, accueillir les personnes, parce que des fois, elles peuvent se présenter au bar et demander des renseignements, qui vont faire le ménage, qui vont aussi vérifier que tout se passe bien, si... il y a un problème, il y a une altercation, je ne sais quoi, et qui sont épaulés par des référents barres. Donc, c'est des personnes qui ont une bonne expérience dans le bénévolat au centre et qui ont décidé de pouvoir former des nouveaux bénévoles sur le bar. Et ensuite, on a une quinzaine de groupes de travail. C'était le même format avant, sur le comité de pilotage, avant la création du centre. Et maintenant, on s'est beaucoup, beaucoup étoffé. Donc on a de tout, groupe de travail sur la bibliothèque, sur la gestion des violences et conflits au sein du centre, sur la programmation, sur les travaux, sur le fonctionnement général. On a vraiment des tonnes de groupes de travail sur la santé aussi. Et du coup, en fait, c'est des bénévoles, quand une personne vient au centre pour être bénévole, elle assiste à une présentation de tous ces groupes de travail. Et puis, elle peut choisir selon ses compétences, ses envies de rejoindre tel ou tel groupe. Et ça avance vraiment bien, plus ou moins bien selon les groupes. Mais c'est vraiment une force motrice parce que du coup, les salariés n'ont pas le temps de tout faire sur toutes les missions que se donnent les centres. Et ça vient enrichir du coup, que ce soit les réflexions ou ils viennent proposer des projets. Et donc, du coup, ça permet vraiment de faire fonctionner le centre avec les salariés. Et on les en remercie beaucoup parce que sans LE, ça serait compliqué.

  • Speaker #0

    À mon sens, justement, au niveau des actions du centre, après vous me dites si vous êtes d'accord ou pas, il y a trois thématiques qui ressortent beaucoup. Donc dans les actions menées, ça va être la place donnée aux personnes en situation de précarité, une grande place donnée à la non-mixité et une grande place donnée à l'autogestion. Par rapport à ces trois items, je pense notamment aux permanences étudiants-étudiantes, aux permanences jeunes. glam droit d'asile, expression artistique des migrants et migrantes LGBT, queer muslims ou orthophonie transphème autogérée. Donc je voulais savoir déjà si vous étiez d'accord avec ça et justement vous y avez un peu répondu, il y a la question des locaux qui permet ça et la question de la place des bénévoles et savoir comment tout ça s'est créé.

  • Speaker #1

    La typologie déjà de l'asile de Marseille nous a montré avec les années d'expérience qu'on a tous. Depuis quelques années, à Marseille, les choses ne fonctionnent pas forcément par association de loi 1901, dans un truc très cadré, très fermé, etc. Il y a beaucoup d'activités qui se montrent avec des groupes autogérés, de l'autosupport. C'est vraiment une pratique qui est très répandue à Marseille. Et nous, on a voulu prolonger cette identité marseillaise sur la création et la tenue de nos activités. C'est pour ça qu'on laisse une grande place à l'autogestion. Puisque de toute façon, ça ne pourrait fonctionner autrement. Et puisque de toute façon, les bénévoles et les salariés du centre ne peuvent pas gérer 7 jours sur 7, de 9h à 23h les locaux. Parce que c'est un peu nos heures d'ouverture. Et puis parce que le centre, et c'est un centre régimenté, appartient aux Marseillais et aux Marseillaises, il était quand même hyper important qu'on laisse la place à toute personne souhaitant proposer des activités. si elle rentre évidemment dans les valeurs qu'on s'est fixées depuis le début, de lutter contre les discriminations, etc. Donc notre volonté d'ouvrir notre lieu, c'est moi je pense une de nos plus grandes forces. Ça nous permet de vraiment proposer des activités qu'on n'aurait jamais pu proposer si ce devait être l'équipe qui les organisait. Très concrètement, on a des clubs de l'intuition. Il se passe vraiment énormément de choses. Et laisser la place aux personnes qui sont expertes de ces activités-là, les mener, c'est quand même la plus grande réussite du centre à l'heure actuelle.

  • Speaker #2

    On a recensé sur les activités qui ont été organisées au centre, il y a largement plus des deux tiers qui sont organisées par une personne ou un collectif ou une association. Or... hors proposition par le centre lui-même, c'est-à-dire par les équipes du centre. Donc c'est énorme. C'est par exemple Nina qui a proposé de faire des soirées de lecture queer. C'est quand même une fois par mois. On a plus de 60 personnes un jeudi soir à chaque fois. Les personnes qui viennent écouter les textes et lire les leurs. Les personnes queer qui écrivent et lisent leurs textes. C'est les permanences qu'on a à l'espace santé sociale. Pareil, c'est des partenaires santé et droit. C'est des partenaires qui viennent des associations comme tu as cité GLAM, par exemple. Il y en a plus de 15. Alors, il y en a qui sont des partenaires institutionnels, mais il y en a d'autres, c'est des collectifs qui se montent comme ça, comme Molo sur la déglingue, par exemple, qui est de la RDRCT, en tout cas, de la réduction des risques en milieu festif. Donc, en fait, on a... On a vraiment, comme disait Noemi, cette capacité à s'auto-gérer à Marseille. Et donc là, on a répondu beaucoup sur l'autogestion et la précarité, un peu au même titre qu'on regarde la typologie du militantisme à Marseille. On regarde aussi la démographie. Forcément, c'est une ville où il y a plus de personnes précaires. Enfin, pas forcément, mais en tout cas, c'est le cas. Donc forcément... Il y a plus de personnes queer précaires que dans d'autres villes, je ne sais pas, Paris ou d'autres villes. Et donc, pour nous, c'était obligé que ce soit un axe fort du centre de Marseille. Parce que sinon, si on ne fournit pas une aide, un accompagnement, des ressources, un soutien aux personnes vulnérables de notre communauté à Marseille, le centre, finalement, n'aurait pas une grande raison d'être. Et d'ailleurs... Si on regarde les chiffres, par exemple, c'est très impressionnant. Ça peut être très impressionnant, nos photos de moments de convivialité, de soirées, etc. Mais en fait, la majorité des actions qui se déroulent au centre, c'est de la solidarité, c'est de l'accompagnement, c'est du social, etc. Donc ça, c'est important à savoir.

  • Speaker #1

    Nous nous sommes amenés à ouvrir un fonds d'urgence. On en est quand même hyper fiers. On n'est pas financés sur cette action-là, mais dans la mesure du possible. On a débloqué un fonds d'urgence pour héberger les personnes qui sont sans domicile, les personnes queer qui sont sans domicile. Donc c'est un fonds d'urgence qui est alimenté quand on fait des soirées, etc. ou quand on a des dons. On en organise une le 14 décembre, un bingo de notre fonds d'urgence. Ça nous permet de mettre à l'abri pendant une semaine la personne en hôtel et derrière, nous, de mobiliser les ressources du centre et nos réseaux pour trouver un hébergement plus pérenne. Et avec ce fonds d'urgence, on achète aussi, parce que les personnes qui viennent nous voir, elles sont vraiment sans ressources. Donc on achète aussi à manger, parfois des vêtements, parfois des chaussures, parfois...

  • Speaker #2

    Et oui, sur la non-mixité, alors je suis en partie d'accord, et en partie un peu moins. Je pense que... Alors je ne sais pas, je ne prétends pas connaître tous les centres LGBTQI+, de France, pardon, mais je sais que... On me semble de Marseille, ou en tout cas notre volonté, c'est d'être véritablement intersectionnelle. Et finalement, le fait qu'on ait ouvert, qu'on soit la dernière ville à avoir ouvert en 2023, alors c'était tard, mais n'empêche qu'on a ouvert à la dernière vague du féminisme, à la dernière vague de réflexion sur la politique queer. Et du coup...

  • Speaker #0

    À mon sens, ce n'était pas possible autrement que ce soit un centre intersectionnel ou en tout cas avec une volonté de l'être, d'être le plus inclusif possible. Encore une fois, c'est une volonté, on ne peut pas toujours dire qu'on l'est dans tous les domaines, tout le temps. Mais en tout cas, c'est vraiment notre volonté. Et du coup, la non-mixité, ça fait partie de ça. C'est-à-dire que... Typiquement, comme Noémie l'a décrivée tout à l'heure, on a le mardi soir la conviviale trans, intersexe, non-binaire et personne en questionnement. Et là, par exemple, c'est vraiment en homicidité. Tout le bar est pour cette personne. Il n'y a personne de 6 qui va venir à ce moment-là. Et on fait très attention à ça. Pour justement que ces personnes puissent s'approprier l'espace et être tranquilles. Mais du coup, voilà. L'espace qu'on a au centre, ça permet des moments non mixités. Tu parlais aussi de queer, Ausha et arabe, le groupe de parole. Mais à mon sens, c'est en lien avec l'intersectionnalité. C'est-à-dire que si on peut ouvrir des espaces, on peut mettre à disposition des espaces à certains groupes de personnes qui se retrouvent sur... un ou plusieurs axes de discrimination ou plusieurs particularités, du coup, finalement, en tant que communauté queer marseillaise, on peut avancer parce qu'on sait que ces espaces sont mis à disposition.

  • Speaker #1

    En fait, ça vient de la volonté des personnes noraf-queers, des personnes queer musulmanes, de se retrouver, d'échanger autour le fait de venir, d'être descendant de personnes qui viennent d'un pays Ausha. Parce que parfois, être queer, c'est être dans un milieu majoritairement blanc, culturellement qui ne ressemble pas à là d'où on vient, si on vient d'un pays Ausha, etc. Ce qui fait qu'on peut rapidement peut-être perdre le lien avec sa culture. Donc c'est aussi un temps pour les personnes de se retrouver et de parler de ça. Queer muslim, c'est pareil. Ce n'est pas visible sur notre programmation, mais on a aussi un groupe de queers chrétiens qui se retrouvent. Donc, comment on peut pratiquer sa religion et être queer ? Toutes ces questions-là, elles sont importantes. Et les personnes qui en ont besoin peuvent trouver, en tout cas, des groupes de paroles pour échanger autour de ces thématiques.

  • Speaker #0

    Oui, il y a aussi About Love pour les personnes queers afro-descendantes. Et ce qui est important, c'est oui, les groupes de paroles. Et ça, je pense que ça existe dans certains autres espaces, certaines autres villes. Mais du coup, il y a tout. Ça peut être du groupe de parole, de la convivialité, de l'autosupport, tout ça. Et c'est très divers, ou de la spiritualité, comme on vient de le dire. Et c'est ça qui est, je pense, très marquant, en fait. C'est que c'est toutes sortes d'activités. Et ce n'est pas juste, viens parler du fait que tu viens de là et que tu es queer, etc. Finalement, c'est d'autres formats, à l'image de Marseille, un peu hybride. Autre, un peu en dehors du cadre ?

  • Speaker #1

    Il y a vraiment beaucoup de personnes dans chaque activité. Le pôle social, je ne peux pas en parler même pas, on est assez dépassé par la demande. Donc les personnes qui ont besoin d'aide administrative, d'aide sociale ou en santé. Les vieilletés sont aussi des moments où il y a beaucoup de personnes, des moments de culture, des moments littéraires.

  • Speaker #0

    Il y a vraiment les demandes de salles aussi. pour les réunions de collectifs, d'assos et tout. Ça, c'est très, très demandé aussi. Parce qu'à Marseille, les gens n'ont pas, comme disait Noémie, ils n'ont pas forcément de locaux, ils ne fonctionnent pas forcément en association en 1901. Et du coup, il y a beaucoup de demandes de stockage, de réunions, d'espaces disponibles.

  • Speaker #2

    Vous disiez aussi qu'il y avait un groupe de réflexion autour des violences. Donc, c'est plutôt gestion des violences et des conflits au sein du centre, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Oui, si tu veux que je développe un peu là-dessus, en fait, le centre, du coup, il a vraiment commencé à fonctionner en janvier 2024, après l'inauguration. Et en fait, en étant en espèce de sociabilité comme n'importe lequel, on a forcément constaté qu'il y a pu y avoir des plaintes de violence et de conflits, tout ça. Mais comme partout, on s'est dit qu'on ne pouvait pas laisser... Enfin, voilà, il fallait s'en occuper. Et du coup, surtout que... C'est la volonté de toute l'administration de proposer un protocole de gestion des violences et conflits qui sont presque entièrement au milieu intracommunautaire. Et du coup, on a fait un séminaire avec une socio-analyste. On a beaucoup parlé de ces sujets. Je sais qu'il y a beaucoup de collectifs aussi qu'on avait contactés, dont Fracas, etc., qui font de la médiation dans ce genre de situation. Et du coup, ça nous a amené à lancer un groupe de travail avec des bénévoles au début de l'année. Et donc, on vient de commencer le travail de manière collective. Et on veut vraiment prendre le temps de faire les choses bien, de bien s'informer, de bien identifier les procédures de prise en charge, etc. Et voilà, surtout, encore une fois, que le centre fonctionne beaucoup avec des bénévoles et qu'en fait, on ne peut pas s'attendre à ce que tout le monde gère la situation de la même manière.

  • Speaker #1

    L'objectif, c'est qu'on outille aussi les bénévoles qui gèrent le bar, qui gèrent les locaux. les référendums, etc. utiliser de la matière pour pouvoir gérer ce qui se passe au centre c'est en cours et ça avance pas mal,

  • Speaker #0

    il y a quand même beaucoup de personnes qui créent en charge le sujet même s'il faut reconnaître qu'une écrasante majorité sont encore une fois des personnes à FAB assignées aux femmes à la naissance c'est une constante dans

  • Speaker #2

    le care, dans les milieux queer Ça reste... Ouais, il y a très peu de mecs cis qui se sont emparés de la question. Et du coup, rien à voir concernant la bibliothèque. J'ai vu justement que la bibliothèque a été inaugurée très récemment, et qu'il y avait plein d'auteurs et autrices queer qui étaient invités à faire notamment des séances de dédicaces, tout ça, et j'ai trouvé ça trop trop bien. Donc est-ce que vous pouvez aussi nous expliquer un peu comment ce projet s'est mené à terme ? Oui.

  • Speaker #1

    Alors la bibliothèque, c'est un projet qu'on a eu depuis, avant la création même, avant qu'on ait les locaux. On avait envie de créer une bibliothèque parce que la culture, c'est accessible qu'à une seule partie de la population. Les livres, ça revient quand même cher. Et au final, est-ce qu'on en a besoin d'en avoir tous un chez soi ? Je ne sais pas bien sûr. Mais voilà, donc c'était un peu parti de cet objectif-là. C'est un groupe de travail, enfin on avait l'idée de lancer la bibliothèque, mais on n'a pas travaillé dessus avant, je crois, avril. Il y a un groupe de travail qui a été assez efficace, qui s'est monté de bénévoles avec un salarié, l'élien. Et voilà, on a contacté des maisons d'édition, on a contacté des librairies, etc. On a eu des dons de fonds de livres. Et puis voilà, on lance l'inauguration. Et je pense qu'au début décembre, sera lancé le système de prêt.

  • Speaker #0

    Et oui, du coup, pour l'instant, on a 150 ouvrages à peu près, un peu plus. Notre bibliothèque peut en accueillir 800, ou même médiathèque, parce qu'on a aussi des DVD. Et l'objectif aussi, c'est d'avoir de la littérature contemporaine, un peu de ces 20 dernières années. Là, on ne parle pas de Simone de Beauvoir, ou on ne parle pas d'archives LGBT, c'est une asso à Marseille qui s'appelle Mémoire des sexualités, qui gère plutôt ça. Là, c'est vraiment que ce soit des essais ou de la fiction, mais quelque chose de contemporain. Les autoristes qu'on a invités, la grande majorité, venaient de Marseille et ont répondu présent. Ça a eu énormément de succès. Je peux te dire, vraiment, les gens étaient sur le trottoir. On parlait tous, on assistait à la table ronde tellement c'était assez énorme. Et du coup, on est hyper contents. Je pense que c'est une dynamique aussi lancée, comme je disais, par la soirée des lectures queer initiée par Nina. On va lancer des ateliers d'écriture aussi. des soirées pour inviter des autoristes, un peu book club, etc. Et donc, c'est vraiment, on sent bien que ce domaine-là de la culture et notamment de la littérature, en fait, à chaque fois, on est extrêmement surpris par le nombre de personnes présentes.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous faites des actions dans le reste du département ou de la région ?

  • Speaker #1

    Alors demain, il y a deux personnes de l'équipe qui vont à Istres, à l'espace santé jeune. Et ça va être notre première action en dehors de Marseille. Voilà, physique, on va tenir un stand pour informer un peu les jeunes. Il faut savoir qu'on est un jeune centre LGBT. On va fêter nos un an d'ouverture dans un mois. On a moins d'un an d'ouverture, plus d'une centaine d'activités par mois. Donc là, on s'est quand même concentré sur la création de nos process et de nos activités. On va commencer à s'ouvrir vers l'extérieur, mais pour le moment, c'est vrai qu'on limite le nombre d'actions qu'on fait à l'extérieur pour assainir, pas assainir, mais pour... fluidifier un peu notre fonctionnement, prendre nos repères. On a énormément de demandes d'extérieur pour venir intervenir. On intervient dans Marseille, dans des écoles de travers sociaux, au cours des médecins. On a déjà ces heures d'intervention. En revanche, pour ce qui est des actions de sensibilisation vers l'extérieur, qui nécessitent beaucoup plus de temps qu'une intervention d'une heure, par exemple, par un professionnel du centre, on les omit en dehors du département. Déjà parce que... On est peu nombreux, on est surchargés déjà d'activités. Et aussi parce que je pense qu'on n'a pas encore vraiment formalisé nos cadres d'intervention, ce qu'on pouvait proposer. Donc pour le moment, c'est vrai qu'on reste un peu au chaud, au centre et on bosse les process.

  • Speaker #0

    Il y a quelques liens avec Aix, du coup, avec plusieurs assos qui sont un peu basés sur Aix-Marseille, et notamment pour Aix-Marseille. Ex-Marseille Université. Du coup, ils font une permanence à Aix et une à Marseille. Et celle à Marseille est au centre. Du coup, ça fait un peu le lien, même si ce n'est pas nous qui intervenons, le fait de mettre le centre à disposition, de les accompagner si elles ont des questions, des choses comme ça. D'ailleurs, il y a une personne de Queer Amu qui est maintenant au conseil d'administration du centre. Ça permet aussi de... Voilà, certes, on n'est pas allé sur le terrain à Aix. Mais il y a des liens qui commencent à se créer de manière un peu plus étroite.

  • Speaker #1

    C'est la demande de ces structures. C'est aussi une structure que je connais, moi, par ailleurs. On pourrait avoir déjà intervenu là-bas. Et c'est aussi carrément la ville d'Istre, la collectivité de Istres qui nous a contactés. Ce qui est une demande quand même assez rare, donc je dois dire. Donc ça nous permet, c'est un rendez-vous qu'on a pris il y a quelques mois déjà. Donc ça nous permet de tester. une action en dehors du département, à quel point c'est pertinent ou pas. Je pense pertinent, mais sous quelle forme ? C'est un peu un test pour nous.

  • Speaker #0

    Et puis, il y a des choses qui se feront. Comme dit Noémie, on n'a pas forcément encore les épaules, là, cette année. Mais il y a des endroits dans le département et la région qui sont plus éloignés, mais quand même très actifs en termes de militantisme algébrique. Je pense à la prairie de Fort Calquier, par exemple. Fort Calqueer. Et typiquement, cette année, c'était un peu sub pour nous de participer. Mais en fait, clairement, on y a été invité. Et c'est quelque chose qui peut tout à fait s'organiser au lien avec l'après-midi de Marseille aussi.

  • Speaker #1

    Et même la DILCRA est assez preneuse de projets qu'on pourrait faire en dehors de Marseille. Pour réfléchir à la bonne forme, alors il y a un peu un truc qu'on a évoqué il y a quelques semaines, quelques mois et qu'il va falloir qu'on... qu'on brainstorm et qu'on accouche. Moi, je tiens à ce que les propositions qu'on peut faire au centre, on l'a déjà fait, qu'on puisse proposer des rendez-vous en visio, parce qu'on a le défenseur des droits, on a l'état civil de la ville de Marseille qui vient dans nos murs. On a plein de services qui sont compliqués à trouver quand on n'habite pas dans une grande ville avec des collectivités friendly. Donc nous, on a la chance de pouvoir proposer des agents de l'état civil à l'intérieur de notre centre de Marseille qui viendraient vous aider à remplir vos dossiers pour un changement d'état civil ou pour des questions pour un projet de filiation ou le défenseur des droits qui peut vous aider dans une démarche administrative où vous êtes bloqué, etc. Moi, je souhaiterais que ces rendez-vous-là, on propose 10% de rendez-vous en visio pour des personnes en ruralité ou en dehors de l'Hexagone, etc. Donc bosser des partenariats avec des centres LGBT qui existent. soit dans des petites villes dans la région, ou plus ailleurs, puisque la vision nous permet de faire des trucs très lointains. On a plein d'idées, mais on nous manque du temps. Mais c'est un projet qui va avoir le jour, j'imagine.

  • Speaker #0

    On a parlé en plus de salariés et bénévoles, on a des services civiques et des stagiaires. L'année dernière, on va en avoir cette année. Et typiquement, la coordination du réseau de bénévoles et vraiment la structuration, en fait. C'est Atoline, une stagiaire de l'année dernière, qui a mis tout ça en place. Donc, ils font un travail assez énorme aussi. Et là, on attend la prochaine promotion de services civiques et stagiaires. Ça permet aussi de s'étoffer, de typiquement pouvoir aller faire ce genre d'action, de sensibilisation et tout. C'est vrai qu'il ne faut pas les oublier parce que vraiment, ils ont fait beaucoup, beaucoup de choses pour le centre.

  • Speaker #2

    et avant l'ouverture du centre. Comment ça se passait, la vie queer à Marseille ?

  • Speaker #1

    En fait, les personnes à Marseille, elles ne se regroupent pas forcément entre personnes queers. Alors oui, beaucoup. Mais on a aussi tout un quartier plutôt revendiqué anticapitaliste. antifascistes et anticapitalistes. Et c'est vrai qu'on a énormément de lieux dans cette zone, qui est le cours du mien et la plaine, donc le vidéodrome 2, par exemple, mais bien d'autres. On a un bar queer qui a ouvert, qui s'appelle le Boom. Et puis, on a beaucoup de bars sur la plaine, dans le cours du mien, où les personnes se regroupent. Donc, majoritairement, les lieux de sociabilisation vont être sur des lieux identifiés, queer, enfin, identifiés de... anti-fa et anti-capitaliste. Donc la typologie des sociabilisations depuis l'ouverture du centre, elle n'a pas trop changé. Ça reste dans ce quartier-là qui est plutôt un mouvement à gauche très fort.

  • Speaker #0

    Et le bar Les Verts des Trois-G, effectivement, c'était un bar associatif qui a fermé parce qu'ils n'ont pas trouvé de repreneurs, repreneuses. En tout cas, ça ne s'est pas concrétisé,

  • Speaker #1

    le projet.

  • Speaker #0

    mais c'était le premier bar c'était le premier bar lesbien effectivement à Marseille qui avait fait baptiser les 3G si je me souviens bien pour les 3 Guines parce qu'il y avait un bar à Aix qui s'appelait les 2G pour les 2 gars et c'était vraiment je ne me souviens plus de l'année exacte mais c'était dans le livre de Margot Mazelier Marseille trop puissante sur l'histoire du féminisme à Marseille très intéressant d'ailleurs Mais du coup, c'est le premier bar qui a été créé à une époque qui n'est pas celle d'aujourd'hui, qui n'avait pas forcément les mêmes revendications, les mêmes manières de militer, d'agir, de sociabiliser. Et donc voilà, c'est un lieu qui a fermé aujourd'hui. On retrouve des personnes qui avaient l'habitude d'aller là-bas au centre parfois. Mais c'est un lieu qui a vécu.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a d'autres bars à Marseille où les personnes LGBT sont au groupe historique, qui existent encore, comme le Pulse, l'Anex, des restaurants chez Marie, le Bistro Vénitien, etc. Donc il y a quand même plusieurs autres lieux. Il y a des lieux de convivialité non-mix, des gays aussi, des saunas, etc.

  • Speaker #2

    C'est un questionnement qui a été posé au début de cet épisode. Pourquoi le centre LGBTQIA+, de Marseille, est si récent, alors que Marseille est la deuxième ville de France ? À mon sens, cette question en amène une autre. Quelle histoire de la socialisation pour les personnes queer à Marseille ? Noémie cite le quartier du cours Julien et de la Plaine, et le fait que la socialisation se fait aussi beaucoup autour de l'antifascisme et de l'anticapitalisme. Un article de France 3 Région du 8 décembre 2023 sur l'ouverture du centre LGBT est d'ailleurs titré « On parle du courjus, mais c'est le queer jus » . CAM nous explique aussi les raisons de la fermeture du 3G, donc le premier bar lesbien historique à Marseille, après presque 30 ans d'existence, les bars, boîtes, les restaurants aussi et les autres établissements commerciaux, semblant en effet être un pan important d'une certaine partie de la socialisation. Mais deux personnes interviewées dans ce même article déplorent au contraire le manque d'établissements commerciaux Citant avant sa fermeture le 3G, le Pulse, le CanCan, l'annexe et le Boom, tandis que d'autres observent au contraire une diversification de l'offre dans les lieux LGBT, avec par exemple plus de spectacles de drag queens et drag kings. A noter que bien sûr les établissements historiques LGBT de Marseille ont eux aussi été impactés par les fermetures et les mois de non-activité liés au Covid. Pour cet épisode, du coup, on va se pencher un peu plus en détail sur cette thématique grâce à une association qui est une ressource infiniment précieuse sur cette histoire, Mémoire des sexualités, et on va commencer par un petit point sur cette structure. Il y a d'abord Mémoire des homosexualités qui voit le jour en 1983 à Paris, et le versant marseillais Mémoire des sexualités, il apparaît en 1989. Son fonds documentaire y couvre principalement la période de 1978 à aujourd'hui, et il est classé en cinq parties, les livres, les affiches, les magazines, les films et documentaires, et les enregistrements et émissions. Mais outre le fonds documentaire, on peut retrouver sur leur site trois autres items, donc l'histoire LGBTI+, les rencontres et les mobilisations militantes. Et bien que se concentrant plus en détail sur l'histoire LGBT à Marseille, et c'est d'ailleurs ce qu'on va faire ici nous aussi, l'onglet Histoire et le fonds documentaire sont extrêmement complets et précis, et ils parlent aussi de l'histoire LGBT aux échelles régionales, nationales et internationales. 1989, c'est aussi une époque où la vie LGBT à Marseille est marquée par la décimation du sida et par la dissolution du groupe de libération homosexuelle d'IGLH, deux ans plus tôt, on en parlera un peu plus tard en détail. Christian Deleuze, un des fondateurs de Mémoire des sexualités, organise pendant trois ans toutes sortes d'événements et de rencontres avec les anciens du GLH ou encore des figures politiques et en 1992 les personnes qui composent mémoire des sexualités sont majoritairement hétérosexuelles et entament des réflexions par le biais de douze rencontres autour du sida du pax ou encore de la déportation homosexuelle en 1994 on a le conseil d'administration qui change de nouveau et les personnes concernées y reprennent leur place donc les personnes homosexuelles avec des anciens du GLH et mémoire des sexualités continue alors à mener et à faire croître ses travaux d'archives, de culture et de militantisme jusqu'à aujourd'hui. Comme je le disais précédemment, cette histoire est très riche et il serait impossible de la retranscrire entièrement dans cet épisode, mais je vais tenter de mettre en lumière des anecdotes de cette histoire par le biais de différentes associations et différents mouvements, le GLH, les universités homosexuelles d'été et la Pride Marseille. Le GLH, groupe de libération homosexuelle. Lesbiennes, pédés, arrêtons de raser les murs. Il faut s'organiser pour... On prend l'isolement. Combattre honte et angoisse, riposter à la répression, mener la lutte contre l'oppression, affirmer ouvertement ce que nous sommes et vivre tel, commencer à refaire la société contre celle-ci et réinventer aussi la vie, contre les tabous, les normes, à notre façon. Le GLH, une organisation pour toi, pour nous. Cet appel que je viens de citer, on peut le lire dans le journal Militant Lacrier le 17 mars 1976. et il marque l'annonce officielle de la création du GLH qui se prépare depuis la fin de l'année 1975, dans un contexte international post-Stonewall et un contexte national post-mai 68. Les premières réunions entre les différents membres du GLH, on peut citer par exemple Alain Julien, Roland Tellu, Jacques Fortin ou Christian Deleuze arrivés plus tard, se tiennent justement dans les locaux de la CRIE. Les premiers statuts sont déposés en préfecture sous l'acronyme de CORE, donc Centre Ouvert de Recherche Populaire sur la Sexualité. et des personnes hétérosexuelles en sont également membres, parce que les combats étaient centrés sur les tabous sexuels de manière générale, et aussi sur les discriminations liées au genre. Dès 1977, le GLH tient une conférence de presse pour annoncer son opposition à la criminalisation de l'homosexualité. Cette conférence se tient un mois après avoir ouvert leur premier loco, rue de la Palude. A cette époque, il y a une trentaine de membres de 18 à 35 ans qui sont recensés. Ils sont à l'origine ensuite du premier festival de cinéma homosexuel au Breteuil en 1978, et le GLH y fait cette même année l'objet d'un reportage sur l'antenne 2. En 1979, ils sortent un dossier intitulé « La répression multiforme des homosexuels » , où il est dénoncé l'homophobie dans le monde du travail et les licenciements abusifs en ce sens. Cette même année, ils sortent aussi le numéro 0 de leur journal qui s'appelle « Comme ça » . Ils y interpellent dans ce numéro les personnes homosexuelles non militantes, et ils les appellent en fait à s'investir dans les droits sociaux. et commence alors l'organisation également des universités homosexuelles d'été sur lesquelles on va revenir très vite. Les années 80 sont marquées par de nombreux événements. Il y a l'acquisition d'un nouveau local, la boulangerie Gay rue de Bruysse en 1981, les combats qui payent avec la dépénalisation de l'homosexualité en 1982, la dernière année de présidence de Jacques Fortin en 1985 et en 1986-87, l'installation du GLH dans les locaux du bateau ivre rue Fongate, qui fermeront malheureusement assez vite. Signant la fin d'une époque avec la disparition malheureusement aussi du GLH, des universités homosexuelles d'été et d'une quinzaine de membres du GLH morts du sida, principal responsable de la période qui va suivre appelée le grand effondrement de la vie homosexuelle à Marseille qui durera jusqu'en 1994. Les UEH. Université homosexuelle d'été. Les premières, elles sont organisées par le GLH en 1979 et elles auront lieu une fois tous les deux ans jusqu'en 1987. La première édition, elle a lieu dans différents lieux culturels de la ville, comme la Vieille Charité ou la Salle Saint-Georges. L'initiative, elle est à la base soutenue par le maire Gaston Deferre à l'époque, mais certaines frictions avec le coup se donnent naissance au Comité d'urgence antirépression homosexuelle, dit CUARH. Ces premières rencontres réunissent entre 200 et 300 personnes homosexuelles venues de la France entière et c'est des personnes qui sont investies dans divers mouvements. Cette année-là, parmi les thématiques des débats, on peut citer l'écrivain Daniel Guérin et sa conférence sur l'émancipation de l'homosexualité, ou encore l'écrivaine et poétesse Geneviève Pastre qui parle de l'articulation des luttes lesbiennes et gays. Elles seront clôturées, ces premières universités d'été, par un article homophobe de Paris Match, où une photo de Christian Deleuze sera publiée sans son consentement, les foudres de l'outing lui tomberont dessus, et il leur fera donc un procès qu'il gagnera. La deuxième édition, elle se tient du 10 au 17 juillet 1981 et elle se nomme « Vivre gay, vivre libre » . Cette année-là, les lesbiennes vont y prendre une place plus importante et elles vont la garder lors des autres UEH, avec le mouvement notamment Lesbos non mixtes. On y évoquera justement les sexualités lesbiennes et féministes, la place, l'importance et l'autonomie du militantisme lesbien dans les luttes, avec une nuit du cinéma lesbien le 15 juillet et un bal lesbien dans les locaux de la Douce-Amère. Et l'évocation de la misogynie des luttes gays crée des conflits cette année-là. En 1983, sur cette même semaine, le thème « Gays en Méditerranée, lesbos, mykonos » est mis en lumière. Plusieurs événements sont donc centrés sur cette zone géographique, avec par exemple le tourisme sexuel en Méditerranée et la pédocriminalité dans cette zone également. On commence aussi à parler du sida, en faisant un point sur la situation en France, mais aussi de la relation patient-malade avec une conférence animée par l'association des médecins gays. En 1985, le titre choisi est « Mode de vie, vie des modes » . Gérard Goyer animateur du premier café théâtre marseillais subventionné par la ville de Marseille, est chargé d'animer les soirées des UEH. Les discussions autour du SIDA prennent bien évidemment cette année-là de plus en plus de place et aide Marseille, la deuxième antenne de France de l'association, créée à peine l'année d'avant à Paris, est invitée à prendre part au débat. Et enfin, il y a la dernière édition en juillet 1987, qui s'appelle Créer. On y exclut pour la petite histoire le mouvement gay d'extrême droite Gay France, Et ce moment est aussi marqué, comme dit précédemment, par les dégâts du sida et le grand effondrement de la vie homosexuelle à Marseille qui se rapproche. La Pride Marseille.

  • Speaker #0

    plus contemporainement et étroitement liée à l'ouverture du centre LGBT de Marseille, passons à l'histoire de la Pride Marseille. Elle est apparue en 1993, création motivée elle aussi par les ravages des années Sida. C'est le collectif gay et lesbien qui en est à l'initiative et qui souhaite rassembler pour la première fois sur le cours Julien. Et la première marche, elle a en réalité lieu l'année suivante, du mobile des réformés au cours d'Estiendorf. Elle réunit 1500 personnes et en 1995 déjà, émerge l'idée de l'ouverture d'un centre LGBT QIA Plus à Marseille. avec l'ouverture d'un bar associatif, le Chaperon Rouge, rue Colbert et l'association Création d'un centre gay et lesbien à Marseille. Cette année, donc en 1995, c'est près de 5000 personnes qui se donnent rendez-vous sur les escaliers de la gare Saint-Charles et les commerçants et commerçantes participent elles aussi à la soirée Gay and Lesbian Unity à la frige de la Belle de Mai qui fait suite à la marche. La Pride Marseille a proprement parlé, elle est alors appelée Lesbian and Gay Pride Marseille. Et elle naît l'année suivante, et à ce moment, il y a toutes les Lesbiennes and Gay Pride de France qui se réunissent justement à Marseille pour créer la coordination Inter Pride France, parce que l'Euro Pride va se tenir à Paris en 1997, donc l'année suivante, et c'est là qu'il est décidé, cette date historique, c'est la Pride de Marseille qui clôturera chaque année la saison des Marches en France en organisant la sienne le 1er samedi de juillet. Là, c'est plus de 8000 manifestants et manifestantes qui défilent de la place Castellano au Vieux-Port, Et à la suite de tous ces succès, le magazine Tétu décrète que la Pride de Marseille est la plus belle de France, et la vie autour de la marche se multiplie et se peaufine elle aussi. C'est une semaine entière qui va être dédiée ensuite à la Pride, à travers divers événements culturels. Il y a aussi l'acquisition de locaux au boulevard de la Libération, que les soirées post-marche maintenant appelées Sunflower Party parviennent à financer. Cette Sunflower Party, elle avait lieu initialement au Doc des Suds, mais un incendie en 2005 bouscule en fait cette dynamique. Et en 2009, la ville de Marseille suggère une organisation au Palais des Sports. Mais les choses ne se passent pas exactement comme prévu, et la soirée est arrêtée avant l'heure par les services techniques de la salle. Les associations, elles avouent cette même année, se sentirent mises de côté lors de l'organisation des Pride. Et bien que l'Europride se tienne à Marseille en 2013, ces tensions entraîneront l'année d'avant la création de deux marches concurrentes, puis l'échec de l'Europride qui réunira moins de 30 000 personnes. Ces mêmes associations vont donc par la suite se rassembler sous la coupe d'un comité de pilotage appelé Collectif IDEM, où chaque année va être nommée une association porteuse de la Pride. L'attentat de Nice en 2016 y provoque l'annulation de la Pride Marseille, mais l'année d'après, l'association AGIS Ibiza fait plusieurs fois ses preuves dans l'organisation de la marche et des événements autour, et c'est ce qui fera en 2019 émerger l'idée de la création d'une association dédiée à la marche, Fierté Marseille Organisation, qui mènera la danse avec les autres structures impliquées. Sous ses auspices, et bien que le Covid ait ralenti les choses en 2020, la Pride Marseille poursuit donc ses activités jusqu'à Indivisible, nom de son 30e anniversaire en 2023, avec 18 000 participants et participantes. Le centre LGBTQIA+, de Marseille, est donc venu en 2023 grossir les rangs d'associations militantes de Marseille. Ces informations ne sont que quelques gouttes d'eau dans l'océan de hauts faits queers de cette ville, mais elles font partie intégrante d'un océan de luttes inestimables. Enfin, si vous voulez vous immerger dans l'histoire LGBTQIA plus de Marseille plus en profondeur, vous pouvez vous renseigner sur le LGB Tour de la ville créé par Ludovic Barbier, guide conférencier marseillais, et penser à l'occasion des 30 ans de la Pride Marseille, un tour donc en 8 étapes et 2 heures de visite guidée. A Marseille, de l'importance de la gratuité des services, du prix libre ou du prix conscient. Et c'est quoi la différence entre les deux ? On va en discuter dans cette troisième partie. Qui sont les partenaires du Centre LGBTQIA+, de Marseille ?

  • Speaker #1

    C'est peut-être pas en termes de fréquence, mais vraiment de diversité de partenariat qui est intéressant. C'est-à-dire que... Il y a beaucoup de partenariats institutionnels dans le milieu du social, comme de partenariats artistiques, comme de partenariats collectifs, sur la réduction des risques. En fait, c'est vraiment très divers. Et du coup, c'est ça qui est intéressant, à mon sens. On a tout à l'heure parlé d'une ligne de crête entre radicalité et institutionnel. Et c'est vrai qu'on est particulièrement attentifs à garder notre cap qui est ni complètement l'un ni complètement l'autre, mais un savant mélange. Donc forcément, nos partenariats, ça le reflète.

  • Speaker #2

    En fait, quand on a créé le projet du Centre, l'objectif pour nous, c'était de rendre accessibles les services publics aux personnes queers. Donc on a des partenariats institutionnels avec lesquels on travaille beaucoup. qui viennent au centre et qui proposent leur service au centre. Mais on a aussi des assos de loi 1901, LGBT, queer, qui proposent leur service au centre avec qui on travaille beaucoup. Mais aussi, on a des groupes autogérés qui viennent et qui proposent leur service. En fait, plus d'une centaine d'activités par mois. Dans ces activités, il y a énormément de récurrence. Et donc, on a un taux d'engagement avec ces partenaires qui est le même. Après, oui, dans le pôle social, il y a des personnes qui viennent des permanences une fois par semaine. Ce sont des personnes qu'on voit beaucoup, comme Glam, comme Lénips, comme Narcotic Anonyme, le groupe Queer, comme les infirmiers et infirmières Queer. On a beaucoup de partenaires qui viennent régulièrement, avec qui on travaille énormément. Parce que nos bénéficiaires se croisent, etc.

  • Speaker #1

    Et après, il y a des partenariats qui sont plus mouvants. Surtout quand ils sont soit à l'initiative d'une personne tierce, en général c'est à l'initiative d'une personne tierce, c'est-à-dire activités, cours de yoga à prix libre, que ce soit Reiki, on fait les dimanches bien-être aussi, où il y a des massages à prix libre, on a eu des coupes de cheveux, du maquillage pour les personnes trans, le piercing. On a une convention de tatouage queer, mais ça, c'était un événement qu'on a organisé nous. En fait, ces personnes proposent des activités au centre. On dispatche un peu partout, mais avec cette personne, on a quand même le même engagement qu'une autre activité. Et tout ça, on parle de personnes individuelles. Nous, on a juste une ligne, parce qu'on a un groupe de travail sur la programmation. On veut avoir une ligne directrice quand même. Et pour nous, c'est... primordial que les activités au centre puissent être gratuites. C'est-à-dire que c'est possible de faire payer l'entrée à un événement, à une activité, etc., que si ça a pris les précisés à partir de zéro euro. C'est non négociable parce qu'encore une fois, on veut être accessible à toutes et tous. C'est possible d'avoir un massage gratuit, du coup, c'est possible de se faire couper les cheveux gratuitement. Et donc, les récurrences là varient. parce que ça dépend de la disponibilité des personnes. Des fois, c'est récurrent pendant deux mois et après, ça change. C'est pour ça que c'est assez mouvant et que finalement, je ne saurais pas te dire avec qui on travaille le plus. On travaille beaucoup avec tout le monde. Alors, on a hésité. Est-ce qu'on oblige la gratuité ? Est-ce qu'on fait du prix conscient ? Est-ce qu'on fait du prix libre ? Et en fait, on a choisi prix libre à partir de zéro. Parce que pour nous, c'est important de préciser et qu'il y a les règles qu'on décide ensemble, mais il y a aussi la façon dont on fait passer le message. Et en fait, si on vient à une soirée et qu'on se fait mal regarder ou prendre une réflexion si on décide de ne pas donner ou de donner trop peu selon la personne à l'entrée, ça peut être extrêmement excluant, humiliant, etc. Nous, on veut préciser et bien faire comprendre à tout le monde que le centre est gratuit. Après, bien sûr, c'est aussi bien de soutenir les artistes, les personnes qui donnent de leur temps et de leurs compétences. Mais du coup, c'est sur quoi on a opté pour le moment. Ça marche assez bien. Et donc, pour le moment, on continue sur ce modèle-là.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi la différence entre un prix libre et un prix conscient ?

  • Speaker #1

    Un prix libre, c'est que tu donnes ce que tu veux, normalement, quand il est entièrement libre. Et un prix conscient, c'est que la personne peut t'indiquer ce que ça lui a coûté, par exemple, d'organiser l'activité.

  • Speaker #2

    Dans la notion de prix conscient aussi, c'est, OK, tu indiques à la personne... Un massage, ça coûte 60 euros, c'est très bien pour X, 1000 raisons. Si la personne, elle n'a pas d'argent, est-ce que ça veut dire d'elle qu'elle n'est pas prête consciemment à mettre un prix, alors que juste, elle n'a pas d'argent pour... C'est un peu mon sens culpabilité, on est conscient que nous, on ne voulait pas véhiculer au sein.

  • Speaker #1

    C'est ça, ça nous a problème et on a décidé sur le prix de l'huile à partir de zéro, qui est pareil pour notre adhésion, par exemple.

  • Speaker #0

    Pour les partenaires institutionnels, plutôt financiers. Donc, j'ai vu qu'il y avait la ville de Marseille, le département des Bouches-du-Rhône, la région Sud et la DILCRA. Du coup, quel rôle y jouent précisément ces partenaires dans le financement ou dans la vie du centre ?

  • Speaker #2

    Alors, on a la DILCRA qui finance le fonctionnement du centre. Et après, on va être sur des actions et des projets avec la région. Le département, c'est de l'investissement pour des travaux et des achats. Et la ville de Marseille, ça va être aussi du fonctionnement loyer.

  • Speaker #0

    On a parlé tout à l'heure de la question de l'hébergement, notamment du fonds d'urgence. J'ai vu que le Refuge à Marseille avait annoncé quatre fois plus d'hébergement d'ici la fin de l'année 2024. Est-ce que vous, vous allez jouer un rôle là-dedans avec eux ? Ma question, c'était est-ce que la question de l'hébergement ressort beaucoup à Marseille ? Mais ça, vous y avez déjà répondu. Je vais plutôt changer ma question. Est-ce que vous avez prévu d'aller demander des financements ? pour l'hébergement par la suite, autre que le fonds d'urgence ?

  • Speaker #1

    Alors nous, on n'est pas partie prenante du projet du refuge. En revanche, oui, comme tu l'as dit et comme beaucoup de personnes peuvent s'en douter, l'hébergement d'urgence ou pas ou le logement tout simplement, c'est une question cruciale à Marseille. On est d'ailleurs en plein procès pour les effondrements de la rue d'Aubagne, donc c'est malheureusement à propos. Nous, c'est vraiment quelque chose qui nous préoccupe. Je sais que c'est forcément une question que Sacha, le coordinateur du Pôle santé sociale, a déjà évoquée, que ce serait bien de faire remonter ce souci que personne n'ignore. Maintenant, en termes de capacité d'action, ce sujet, c'est vraiment un sujet de politique publique où nous... avec le fonds d'hébergement d'urgence on va pouvoir héberger justement des personnes ou mettre à l'abri en urgence le temps d'essayer de voir avec d'autres partenaires le 115 etc de trouver des places par contre de là à créer des hébergements etc ça c'est un problème de politique publique et du coup une question plutôt de est-ce qu'on va faire du lobbying sur ce sujet ou pas en fait plutôt que de plutôt que de nous agir sur directement.

  • Speaker #2

    Après, il est possible qu'on monte un partenariat avec le refuge pour nous aider, nous, dans notre gestion de notre fonds d'urgence. Mais pour le moment, on ne se lance pas dans un projet aussi gros que ça. Comme je te le dis, on essaie de mener nos activités, de gérer notre fonds d'urgence. Je ne suis pas sûre qu'il y ait des... On aimerait le faire financer, ce projet.

  • Speaker #1

    Par la communauté.

  • Speaker #2

    Oui, par la communauté. Mais... Très, très peu de politiques publiques sont intéressées par le financement de ce projet. Puisque normalement, c'est une compétence d'État, le droit d'asile. Du coup, les collectivités, ce n'est pas à eux de le financer. Je ne sais pas si je suis assez claire là-dedans.

  • Speaker #0

    Oui, je vois ce que tu veux dire. Ce n'est pas de leur compétence, normalement, de s'occuper de ça. Surtout que oui, je suppose que là, c'est peut-être pratico-pratique, ou peut-être je me trompe, mais si, justement, sur la question pure et dure de l'hébergement, l'État identifie déjà le refuge. Comme faisant ça, peut-être que c'est là aussi où c'est compliqué après.

  • Speaker #1

    Oui, c'est toujours un peu ça dans tous les domaines, tous les appels à projets, etc. En fait, en général, il y a quelques structures qui remportent l'appel à projet et ils ne multiplient pas non plus les actions de financement sur le plan.

  • Speaker #2

    Après, le refuge, ça reste pour des personnes qui ont moins de 25 ans quand même.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Oui, comme vous disiez, à partir de 25 ans, du coup, je pense que les personnes précaires ayant besoin d'hébergement LGBT plus de 25 ans, il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup. Du coup, il n'y a plus trop grand-chose après, à part des structures un peu plus généralistes et institutionnelles.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup pour tout ça. Du côté du bar, il y a toujours des expositions photos. et artistique, est-ce que vous pouvez m'expliquer un petit peu comment il s'articule le partenariat avec les différents et différentes artistes ?

  • Speaker #1

    Du coup, on change effectivement l'exposition au bar tous les mois. Donc, on a vraiment une programmée par mois. En fait, ça a été notre volonté dès le début de faire ça, encore une fois, pour l'accès à la culture. Et aussi parce que la communauté marseillaise, on l'a vu avec l'Université de la Bibliothèque, et on le voit avec les expos, la communauté artistique marseillaise a du talent. Et donc, on s'est dit que c'était chouette aussi de mettre en valeur le travail des artistes marseillais et marseillaises. Et en fait, on reçoit des demandes. En fait, on reçoit beaucoup, beaucoup de demandes. Et on est, par exemple, toute l'année 2025, elle est déjà bookée. On a déjà 12 expos prévues, du coup, pour 2025, pour les 12 mois de l'année. Parce que voilà, on a des demandes et après, on choisit en fonction de... la diversité à la fois des médias proposés, c'est-à-dire de photos, de supports artistiques, etc., de poèmes, tout ça, mais aussi de différents artistes qui viennent de différents milieux, situations, etc. Donc voilà, on essaye un peu de panacher comme ça, et puis on programme au fur et à mesure. Mais ouais, c'est vrai qu'on a énormément de succès là-dessus, et donc si tu veux, on a... On n'a pas vraiment besoin d'aller chercher les artistes. Pour le moment, en tout cas, ça se fait tout seul. Et puis, comme beaucoup de personnes sont venues au moins une fois dans le bar et ont vu les expos, cette personne est artiste, elle se propose.

  • Speaker #0

    Ma dernière question sur les partenariats, ça va être, est-ce qu'il y a des partenariats à venir, là, prochainement, dont vous pouvez parler, qui se lanceraient prochainement ?

  • Speaker #1

    Alors, nous, on a une réflexion sur... Le fait de, dans notre charte et dans notre manifeste, on n'en a pas parlé, mais on a des textes fondateurs, si on peut dire, qu'on a écrits et validés collectivement avant même l'ouverture du centre. Donc, ils sont un petit peu datés maintenant, mais sur un peu nos grands objectifs, nos grandes missions et notre ligne politique. Et en fait, dedans, il y avait notamment la solidarité et le militantisme international. Donc. Pour nous, on aimerait bien creuser un peu ça quand on aura un peu le temps. C'est pareil que d'aller dans les villes autour de Marseille. C'est un peu le même principe où c'est un petit peu encore compliqué. On n'a pas trop de bonnes passantes pour ça pour le moment. Mais là où c'est bien, c'est qu'on est aussi en lien très, très étroit avec la Pride Marseille, qui est l'asso qui comporte le projet du centre. Et eux ont un pôle international, ils ont beaucoup de contacts et de savoir-faire là-dedans. Donc c'est intéressant cette idée-là à exploiter. En termes de partenariat,

  • Speaker #2

    on vient de signer un financement vers Marseille sans CIDES, sans état de site. On aimerait aussi ouvrir des consultations d'hormonothérapie avec d'hormonothérapie au centre. Donc on va probablement se lancer dans... dans cette création, à cette création-là

  • Speaker #0

    en 2025. Voilà. Cette banderole, elle a été vue dans les gradins des supporters de l'Olympique de Marseille lors d'un match des opposants au Paris Saint-Germain le 27 octobre 2024. Concernant l'homophobie, qu'en est-il des deux légionnaires qui ont violenté Zach Ostman ou de ce policier en civil qui a éborgné Alexandre, un militant du collectif Marseille Révolté lors d'une manifestation pacifique ? Et le centre LGBT le plus récent de France, il a déjà été attaqué ? On en parle tout de suite dans cette quatrième partie, les violences envers les personnes et les lieux cuivres.

  • Speaker #1

    Oups, je ne crois pas se bien dire. Ici, on a eu des jets de PQ, d'œufs sur les vitrines du centre, notamment sur le bar. On a eu, donc ça, ça a été plusieurs fois. Et ça, on a eu plusieurs voisins aussi qui sont venus nous voir, mais ça, c'est plus, on va dire, de manière plus ou moins globale, entre guillemets, des problématiques de voisinage. Quand on ouvre un bar associatif qui ferme à 23 heures, voilà. Mais en termes d'agression, les oeufs, c'était clairement dirigé contre le sang, donc les oeufs et le papier toilette. Donc pour ça, on a déposé une plainte et on a été aussi cambriolés. C'était il n'y a pas longtemps, il y a deux semaines. On a été cambriolés, tout le bar a été cambriolé. Le fait dont tu parles de 2024, on a été au courant, bien sûr, de nombreux militants et militantes connaissaient la personne en question, la victime en question. Nous, avec la Prévention de Marseille, on a co-signé un communiqué de presse à ce moment-là, sachant qu'en plus, il s'agissait de forces de l'ordre. À ce jour, je ne sais pas exactement où ça en est. Mais en tout cas, il y a d'autres faits. On n'a pas forcément fait la une des journaux. Il y a quelque chose qu'on peut faire, parce que dans la loi, en fait, on peut se faire accompagner par une association pour porter plainte, etc. Et nous, c'est quelque chose qu'on a déjà fait. Depuis le fait qu'on existe, c'est quelque chose qu'on a déjà fait. On ne va pas s'étendre sur les personnes, etc. Mais en tout cas, oui, oui, ça peut faire partie des raisons pour lesquelles on vient nous voir, oui.

  • Speaker #2

    Je pense que c'est à l'image du territoire national. Il y a une grosse montée de l'homophobie, de la DLGBTphobie en France. Globalement, sur tout le territoire, Marseille n'est pas exempt de ça du tout. J'observe une grande détresse de la part des personnes qui fréquentent le centre sur de la violence au travail, sur de la violence intrafamiliale, etc. Dans la rue, il y a un fort retour au placard des personnes qui osent moins. qui avancent de tenir la main dans la rue, qui osent moins s'afficher, qui osent moins parler, qui osent moins dire. Et on sait ce que ça fait de retourner au placard. On sait quelles conséquences ça peut avoir sur notre santé mentale, sur notre santé physique, parce que les deux sont intimement liés. Donc on observe quand même, globalement, et c'est pour ça qu'on a fait un communiqué de presse, en tout cas, une montée des violences en France et à Marseille qui sont quand même de l'ordre de... de meurtre, c'est de ça dont on parle. Des gens qui se font tuer, en fait, dans un plus grand silence de l'État, dans le plus grand décalme, sans aucun message. Il faut aller sur le coin des LGBT pour se rendre compte de la violence des attaques subies par les personnes LGBT en ce moment. C'est quand même quelque chose.

  • Speaker #1

    Évidemment, entièrement d'accord avec Noémie. Pour moi, il y a eu un tournant, un peu, dans les deux dernières années. Ça a été... l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale et l'annonce des législatives anticipées. À ce moment-là, on a organisé une barricade queer, une assemblée publique au centre, pour se soutenir, voir... À ce moment-là, évidemment, tout le monde était pétrifié d'angoisse à l'idée d'avoir une majorité rassemblement national à l'Assemblée nationale, et du coup, un gouvernement rassemblement national. Et les gens étaient vraiment... extrêmement mal à ce moment-là. On était une cinquantaine de personnes. On a parlé un peu de moyens d'action et tout, mais en fait, de base, je pense qu'on avait surtout besoin d'être ensemble et de soutenir. Et en fait, à partir de ce moment-là, on avait bien vu aussi ce qu'avait fait l'une des journaux pour une fois quand, à Paris, il y avait un groupe usul qui avait dit que désormais, ils allaient pouvoir casser du PD. C'est ce qui s'est passé. Il n'y a pas deux jours après, un couple qui se fait tabasser en sortant de l'annexe qui est une boîte gay. C'était vraiment immédiat. Et là aussi, d'ailleurs, le centre a été prévenu. Je trouve qu'à ce moment-là, ça a été extrêmement soudain, tout comme l'annonce la dissolution. Mais je veux dire, là, à ce moment-là, ça a été encore pire, même si c'était déjà rampant. Mais ouais, ça a été encore pire dès en juin, du coup. La plage naturiste, connue pour être un lieu de rencontre gay, là, pareil, une agression là-bas, alors que c'était un spot assez connu. En tout cas, dans la communauté, c'est connu, mais même, ça a commencé à se savoir un peu plus largement. Et en fait, il y a eu une agression, là, l'été 2024. Je ne dis pas qu'il n'y en a jamais eu avant, mais là, vraiment, ça a été une avalanche à ce moment-là. C'est clair que ça, c'est un sujet même beaucoup plus large que le centre LGBTQIA+, de Marseille. Mais en tout cas, justement, à cette barricade queer, il y avait beaucoup d'idées qui avaient été émises. justement lutter contre l'extrême droite et le fascisme en général de manière continue et pas juste à certaines échéances électorales quand on aurait peur et maintenant c'est à toutes les échéances électorales et donc du coup il y a eu plusieurs propositions qui vont se concrétiser certaines qui se sont déjà concrétisées instantanément il y a eu des groupes de collèges qui se sont créés je sais qu'à Marseille il y a des boucles aussi de d'entraide en cas d'agression dans la rue. C'est possible d'envoyer un message, je suis à tel endroit, je suis en situation dangereuse, est-ce que quelqu'un peut venir m'aider ? Et nous, ça nous a donné aussi pas mal d'idées au centre pour pouvoir inviter des personnes et faire des soirées politiques une fois par mois, peut-être les mercredis politiques, on verra comment ça se cale dans notre agenda. pour continuer à en parler, continuer à s'organiser, continuer à se documenter, à partager sur la question et pouvoir concrètement le transformer en action dans le long terme. Pas juste quand on nous compose aux jeunes.

  • Speaker #2

    Les gens ne s'en aperçoivent pas, les gens ne sont pas touchés par nos luttes. le stress il monte parmi tout le monde il y a une espèce de vraie anxiété généralisée je trouve et puis on a fait une enquête de santé l'année dernière cette année, on va sortir les résultats en mai prochain je ne peux pas donner les résultats en avance mais les personnes LGBT les personnes trans notamment vont très très mal les gens vont mal Je crois qu'il y a plus de 50% des personnes trans qui se sont fait violer dans l'année, enfin des violences sexuelles en tout cas. Les curseurs sont poussés au max.

  • Speaker #1

    Tu vois, pour te répondre de manière encore plus complète par rapport à la lutte contre l'extrême droite, la haine, le fascisme, l'algébétique, l'alphobie, en fait, finalement, nous, comme beaucoup de centres LGBT en France, Finalement, on rempris un peu un service de service public contre l'LGBTphobie. Finalement, rien que notre raison d'être, c'est essayer de résister en apportant quand même un petit peu de soutien, d'accueil, d'accompagnement aux personnes queers qui en ont besoin. Et en fait, ce n'est pas considéré comme tel, mais je ne vois pas d'autres mots pour le décrire que service public dédié. C'est quand même faux que du coup, c'est comme d'habitude, on parlait du fonds d'hébergement d'urgence, comment il est financé par la communauté ? Comment le service public qu'on assure au centre, en fait, pour les personnes quelles, il est assuré par la communauté ? Et c'est, voilà, c'est... Alors on est financé, bien sûr, mais... C'est un travail, comment dire, en plus. C'est comme les enquêtes sur les LGBTphobies, c'est aussi des queer kids qui font ces enquêtes-là. Et voilà, on est un peu dans ce cas de figure où en fait, ça prend déjà tellement d'énergie rien que pour mener les actions qu'on fait qui servent un peu à essayer d'endiguer ce qu'on peut tous vivre de manière globale. Et en plus, on est obligé pour notre survie d'agir et de résister. Mais ça fait beaucoup. Donc forcément, on est mal que les personnes queers en France, en Europe et dans le monde, elles n'en puissent plus, qu'il y a des burn-out militants, en plus de toute la discrimination qu'on peut vivre dans la famille, au travail, dans l'espace public, et du violence.

  • Speaker #2

    Et nous-mêmes, personnes qui accueillons des personnes queer en détresse au centre, on fait de la supervision depuis le mois de mars, tous les mois, avec une psychologue qui nous aide aussi, nous, à gérer cet accueil, à gérer ce que ça bouge à l'intérieur de nous, comment ça se déplace et comment on traverse tout ça en tant qu'accompagnant, aidant.

  • Speaker #0

    Le 9 décembre 2024, le Centre LGBTQIA+, de Marseille, a soufflé sa première bougie. À quoi s'attendre pour la suite pour cette association ? Ses salariés, ses bénévoles, son public ? Et vous Noémie et Cam, de quoi êtes-vous les plus fiers ?

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    La passation entre deux associations, puisque du coup, là, le centre est porté administrativement par l'association qui gère la Prairie de Marseille et qui a créé le centre. Et on a créé une association spécifique pour sa gestion, donc on va travailler à ça en 2025. Je dirais que renforcer notre pôle social, c'est un de nos plus grands défis. Comment on va gérer tout ça à l'avenir, parce qu'on est à flûte en lue là et on ne peut pas travailler comme ça tout le temps. Pour les équipes, ce n'est pas possible. Donc moi, je dirais que c'est un des grands problèmes. progènes pour nous. Ça va vraiment être de structurer. Je pense que nos grands projets, c'est de structurer notre activité encore plus, d'avoir un accueil encore plus que ce qu'on peut faire aujourd'hui. On va développer aussi nos sensibilisations vers l'extérieur, créer nos propres modules, etc. Ça, ça va être un projet de 2025.

  • Speaker #1

    Je pense aussi que, comme beaucoup d'autres structures LGBTQIA+, comme d'autres centres, on a tous peur des prochaines échéances électorales. on a tous peur de voir nos financements soit diminuer drastiquement soit disparaître et donc il y a aussi forcément des réflexions qui aura à mener sur d'autres sources de financement parce qu'en 2026 c'est les municipales, en 2027 c'est les présidentielles et les législatives et donc on a tous au sein de nos différents centres LGBT une un gros poste de financement qui est assuré par la DILCRA, donc la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et l'LGBTQI, appelée ce phobie. Et ça, on n'est pas entièrement persuadés que ça persiste sous n'importe quel gouvernement.

  • Speaker #2

    Donc le financement,

  • Speaker #1

    pour pouvoir justement perdurer, ça s'inscrit en parallèle de la structuration de notre... de notre centre qui est tout jeune, forcément. On joue déjà notre survie alors qu'on vient à peine de naître.

  • Speaker #0

    Là où on est aujourd'hui, ce qu'on a fait en moins d'un an, on se dit fiers et j'en suis très très fière. Là, on n'en a pas parlé, mais on a été questionnés par d'autres centres LGBT pour son autre fonctionnement. On a reçu une invitation du Sénat pour venir parler de notre expertise sur la gestion des centres LGBT. Enfin, à quel moment ? Ça fait même pas un an que ça a ouvert.

  • Speaker #1

    Oui. Moi, je dirais un peu comme Noémie. En fait, c'est le centre dans sa globalité, mais sous plusieurs aspects. C'est-à-dire qu'en tant que bénévole, pour moi, le centre, c'est une très grosse partie de ma vie. À côté du taf, à côté des études, voilà. Parce que je ne pourrais pas vivre sans, parce que c'est tellement primordial. C'est tellement ouf, les rencontres qu'on peut faire, les gens qu'on met en lien. Parce que c'est ça, en fait. C'est un lieu fédérateur, comme on disait. On n'est pas arrivé dans un vide intersidéral de militantisme sur ces questions, ou d'espace sur ces questions, d'espace politique. Donc c'est vraiment tout ce que, collectivement, on était capable de faire, de recruter autant de bénévoles, de structurer tellement de choses, de sécuriser des financements, de concrétiser des projets où on se disait « Ouais, c'est fou, si on arrive à faire le quart du dixième, c'est déjà pas une balle » . Moi, personnellement, dans ma vie, ça me... J'en ai trop besoin parce que, à la fois personnellement, en tant que lieu, mais aussi en tant que militant. Et aussi, une fierté, du coup, liée à ça, c'est... Comme je disais, le centre, il n'est pas venu dans un vide intersidéral sur toutes ces questions-là, sur toute la solidarité. Et en fait, ce n'est pas forcément facile de se faire une place... ... comment dire, ce que les personnes pouvaient penser du centre avant qu'il naisse, avant qu'il prenne forme, ce projet. Et maintenant qu'on a un an d'existence et que quand même, même si on doit structurer, etc., il y a quand même... ça roule, quoi. En fait, c'est faux. Les avis divergent. Il y a des personnes qui regardaient ça avec un peu de suspicion qui maintenant sont...

  • Speaker #2

    dans

  • Speaker #1

    Carrément Bénévole au centre ou dans d'autres assos qui sont partenaires au centre, etc. Et ça, pour moi, c'est une énorme force. En fait, je retrouve des gens extrêmement différents au centre, quand bien même je connaissais leur positionnement, leurs idées, tout ça. En fait, ils se retrouvent tous pour dire que c'est un projet génialissime et que collectivement, on arrive à faire des choses grandes. En fait, ça rend... ... trop confiance au militantisme. à l'action collective et à l'organisation politique. Parce qu'en un an, on a été capables de faire ça.

  • Speaker #2

    Encore une fois,

  • Speaker #1

    par et pour la commu. Donc je pense que collectivement, on ne peut qu'être trop fiers de nous tous et aux personnes,

  • Speaker #2

    notamment comme

  • Speaker #1

    Noémie, qui ont tout coordonné, tout porté, sur tout ce qui était des sujets. Il n'y a pas tout qui est sexy. Le partage d'un projet comme ça, en base des soirées entières sur de l'administratif, des machins, des bides, ça, c'est quelque chose qui est la partie immergée de l'iceberg. On ne le voit pas. Et en fait, ça ne peut pas exister sinon. Donc, honnêtement, trop, trop fière du centre de manière générale et du collectif. C'est même la communauté et les personnes au sens plus large. Noémie parle des permanences des agents-agentes d'État civil à la ville de Marseille qui viennent pour faciliter les démarches sur l'État civil, etc. C'est des agents-agentes aux formes, par exemple, et qui disent elles-mêmes que quand elles retournent en mairie et reçoivent des personnes queers qui ne sont pas forcément passées par le biais du centre et tout, qu'elles savent mieux comment appréhender les choses. En plus, c'est un processus qui sort aussi un petit peu de la commune. Et même en interne, par exemple, il y a des écueils parfois. en intra-communautaire, que ce soit féministe ou queer. Et par exemple, le fait de bosser sur un protocole de gestion des violences et conflits, ça peut pouvoir aussi apporter à la commune marseillaise dans son ensemble, qui ne fréquente pas forcément le centre et tout, de réfléchir sur les dangers du call-out,

  • Speaker #2

    sur ce genre de choses.

  • Speaker #1

    Donc en fait, on voit quand même que les lignes bougent grâce à l'énergie, la motivation qui est mise dans... dans le fonctionnement de ce lieu qui est bien plus qu'un lieu et qui a une boussole quelque part et de beaucoup de gens collectifs, etc. et que tous les milieux peuvent s'y retrouver. Encore une fois, c'est ça la grande réussite.

  • Speaker #3

    Cet épisode de Nos lieux et nos luttes arrive à sa fin. Comme je vous le disais au début, c'est le Centre LGBTQIA+, de Marseille, que j'ai choisi de mettre en avant ce samedi 15 mars 2025, à l'occasion de la troisième édition du podcaston. Si vous souhaitez faire un don au Centre LGBTQIA+, de Marseille, je vous invite à suivre le lien en description de l'épisode ou dans ma bio Instagram. Vous pouvez également les retrouver sur leur site internet, sur leur page Facebook, sur leur compte Instagram, par mail à l'adresse hello.centrelgbtqiamarseille.org ou par téléphone au 04 65 58 09 52. Merci à Noémie Pilas et à Kam Dutta Gupta d'avoir accepté de participer à cet épisode. Et rendez-vous très vite pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, du lieu, et de l'histoire de l'association

    02:05

  • Partie 2 : personnes et services

    17:28

  • Histoire queer à Marseille

    43:38

  • Partie 3 : relations partenariales

    01:01:12

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    01:15:30

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:26:25

  • Outro

    01:34:15

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