Speaker #1Je suis Louise Grandpéré, directrice du pôle mobilité professionnelle sur le 18 36 37. Le pôle mobilité professionnelle, c'est un pôle qui vise à accompagner les gens plutôt vers l'emploi, la formation, mais pas seulement, puisque nous faisons de la VAE, du bilan de compétences. C'est des gens qui sont en emploi ou pas. Finalement, c'est la voie inverse de quand on fait des études et ensuite on va plutôt vers l'emploi, donc on acquiert de l'expérience. Là, c'est l'inverse. On n'a pas le diplôme, donc on n'a pas fait la formation, mais on a travaillé, on a, avec le temps, acquis des compétences. Et la validation des acquis, c'est venir finalement expliquer de manière détaillée les compétences que l'on a pour obtenir un diplôme. On accompagne dans la constitution d'un dossier, que le candidat présente à un jury, et on lui délivre le diplôme. Chaque diplôme est rattaché à un ministère. Par exemple, les BTS sont rattachés à l'éducation nationale. Après, il y a des jurys qui sont organisés par l'éducation nationale, et les candidats passent et viennent présenter leur expérience professionnelle. Le jury décide si, oui ou non, ils ont les compétences pour obtenir le diplôme. N'importe quel métier, on accompagne des gens issus de l'agriculture, de la vente, du sanitaire, du social. C'est hyper riche, hyper varié. On n'a pas de limite et même en termes de niveau, on va jusqu'au bac plus 5. On te reçoit, on fait ce qu'on appelle un diagnostic. On va te demander de présenter de manière précise. les missions que tu as dans ton poste et dans tes expériences passées, et même en tant que bénévole, puisque le bénévolat aussi peut compter pour la validation des acquis. Ensuite, on t'accompagne sur le choix du diplôme qui correspond à ton expérience. Et après, on t'aide dans la constitution d'une demande de recevabilité. Donc là, on va envoyer un CV détaillé au certificateur qui va rapidement juger si tu peux prétendre au diplôme. Donc là la réponse est soit oui, soit non. Et après, quand on imagine que c'est oui, on va t'accompagner dans le développement de tes idées pour finalement les corréler avec le référentiel de certification. Et après on t'accompagne aussi à la préparation du jury et on l'espère pour tout le monde, la validation du diplôme. Alors c'est environ 9 mois, 1 an. C'est assez long, c'est un travail qui est fastidieux. Moi, c'est ce que je dis aux candidats. L'avantage de la VAE, c'est que ça peut tout à fait passer avec une vie personnelle, une vie professionnelle, puisque nous, après, on adapte les rendez-vous en fonction du rythme de travail, par exemple, de la personne. On la reçoit en fin de journée ou tôt ou entre midi et deux. Parfois, c'est plus ou moins long. Si la personne, elle est sans emploi, ça peut être assez rapide. Après, il y a des délais auxquels on ne peut pas échapper. Mais globalement, c'est ça, on est sur neuf mois, un an. du premier rendez-vous. jusqu'au petit papier qui dit que le diplôme est validé. C'est là où il y a une nuance par rapport à la validation des acquis, c'est que la validation des acquis, ce n'est pas de la formation. On ne forme pas. On accompagne à la constitution d'un dossier, donc la personne a déjà l'expérience. Et la phase de diagnostic, elle est hyper importante à ce niveau-là, puisque finalement, c'est le conseiller qui va dire « Là, ça va peut-être être un peu juste. » pour prétendre au diplôme. Donc il y a un minimum d'expérience à avoir, il faut au moins un an, mais des fois un an ne suffit pas non plus. On ne valorise pas un master avec un an d'expérience. Donc en fait c'est là où le conseiller amène aussi la personne à se questionner sur son parcours, sur les compétences qu'elle a acquises, les évolutions qu'elle aurait pu avoir au fil du temps, pour qu'ensuite le dossier soit vraiment solide. Donc on est une petite quinzaine sur les trois départements. On ne fait pas que de la VAE, on fait aussi des bilans de compétences. On fait aussi de la formation plutôt savoir de base, comme du numérique. On travaille aussi toutes les compétences professionnelles. Donc on travaille avec la personne, par exemple le CV, la lettre de motivation. On essaie de la rendre autonome dans toutes ses démarches. Après, on a la certification CLEA. On est certificateur, en fait, où là, on vient tester les gens sur les compétences de base, les compétences liées aussi à l'entreprise quand même. C'est une certification qui est plutôt à destination des personnes infrabac. en fait sur un niveau un peu brevet des collèges, mais quand même en lien avec l'entreprise. Donc on s'adresse quand même à des adultes. Et comme ça, ça permet aux gens d'avoir un premier diplôme en tout cas, et qui peut être valorisé en fait en entretien d'embauche. Donc ça, c'est la partie formation et certification. Après, donc les bilans de compétences, la validation des acquis. Après, on accompagne, selon les territoires, des dispositifs particuliers. Par exemple, là, on est à Châteauroux, on travaille avec le département de l'Indre pour les bénéficiaires du RSA. Là, on les forme, toujours dans cette volonté de retour à l'emploi. On les accompagne en collectif et de manière individuelle. Après, selon les départements, on a des actions différentes. Après, on intervient vraiment sur l'Indre, c'est vraiment particulier, on intervient vraiment dans les petites communes. On va vraiment au contact des gens, puisque dans notre pôle, on est confronté à des gens qui ont souvent des problèmes de mobilité. Donc là, le marché avec le département de l'Indre nous oblige à nous déplacer au plus près de la personne. Comme on n'a pas des sites partout, on demande aux mairies de nous accueillir pour nos rendez-vous. Et après, selon les territoires, on a des antennes. À Bourges, on a... de sites, après on en a à Saint-Amand, sur Châteauroux, donc il y en a deux. Après, dans le 37, on a un lieu d'accueil. Mais après, on se déplace et on trouve toujours le moyen de recevoir finalement la personne au plus près pour que ce soit le plus pratique pour elle. Moi, je suis arrivée à la BGE en 2020, après Covid. Donc au départ, j'étais formatrice sur une formation qui s'appelle Visa Plus Parcours vers l'Emploi, où là, vraiment, j'accompagnais en fait et C'est de la formation mais de l'accompagnement plus plus finalement. On levait les freins retour à l'emploi, donc mobilité, des freins sociaux, enfin bon voilà c'est souvent un public très éloigné de l'emploi. Petit à petit on m'a confié des missions de coordo, donc après j'ai été coordinatrice pédagogique, donc je participais à l'élaboration des contenus de formation, je veillais à ce qu'on respecte bien le cahier des charges et du financeur et vis-à-vis de notre la belle qualité Calliope, donc je veillais à ce qu'on respecte bien tous les process, mise en place aussi de process, donc veiller à la qualité des formations. Et puis, de fil en aiguille, je suis arrivée au poste de directrice de pôle depuis peu. Ma première formation, c'est ça, je suis arrivée le lundi et le mardi, le groupe commençait. Le groupe commençait, c'était une formation qui était expérimentale, donc il n'y avait rien. Il n'y avait rien, il fallait tout créer et c'était finalement le challenge aussi de faire en fonction des personnes que j'avais face à moi. Il faut savoir aussi que c'était ma première expérience professionnelle suite à mes études. Donc j'ai été jetée dans le grand bain tout de suite et finalement c'était hyper formateur. On avait un cahier des charges, il n'y avait pas de scénario pédagogique, il n'y avait pas de contenu pédagogique. Donc finalement j'ai avancé au jour le jour en fonction des besoins des gens. et puis finalement je pense que j'ai pas trop mal réussi la mission puisque certains sont... retourner à l'emploi. D'autres personnes ont continué d'être accompagnées par la BGE, par d'autres biais. Mais oui, les premiers jours, je m'en souviens. En fait, cette première expérience, je m'en souviendrai toujours puisque c'est ça, il a fallu tout mettre en place, tout créer. Et je pense que ça a participé aussi au fait qu'il y avait un cahier des charges et après, il fallait tout monter pour que tout rentre dans les clous. Et puis, ça m'a permis aussi de voir la face cachée un petit peu des formations que souvent on ne voit pas, c'est toute la partie administrative. Le respect de ce cahier des charges, petit à petit aussi le côté financier, il a fallu, par rapport au recrutement des stagiaires, il fallait quand même qu'on soit dans les clous, on a des quantités à respecter, et ça c'est aussi quelque chose qui m'intéressait. Petit à petit j'ai eu la curiosité d'aller regarder sur d'autres choses, et finalement ça a participé aussi à ce que mon poste évolue, parce que finalement il y a le terrain, mais il y a aussi tout ce qu'on ne voit pas et qu'il faut quand même maintenir à flot. On côtoie un public qui est parfois quand même difficile, il y a des situations de vie qui sont dures, et je pense qu'il faut toujours être confronté à des situations difficiles où on a tendance. En fait, à trop s'investir, on se brûle un peu les ailes parce que finalement on va un peu hors champ, on n'est pas assistante sociale et tout ça, mais des fois c'est plus fort que soi. La personne, on est la personne qu'elle voit tous les jours là pendant un temps, parfois elle est face à des problématiques et finalement on est la personne ressource à ce moment-là. Et c'est là où il faut faire attention de ne pas aller trop loin de notre champ d'intervention, mais à la fois des parcours de vie qui marquent. Et finalement, notre action, elle contribue aussi à ce que ces gens-là sortent de situations précaires. C'est là aussi où il y a vraiment un intérêt à notre mission, à nos actions. C'est qu'on voit quand même que les gens évoluent. En fait, on devient quand même une personne importante pour ces bénéficiaires. Et c'est pour ça qu'il ne faut pas faire n'importe quoi non plus. Parce qu'on est leur référence et tout ce qu'on dit, ça a un impact. Donc il faut vraiment faire attention, déjà de rester dans nos missions. On est formateur, on est conseiller, mais on n'a pas de compétences non plus sociales. Et parfois, il ne faut pas aller trop loin dans notre accompagnement. Donc il faut quand même garder cette distance, mais je pense qu'il faut l'avoir fait une fois, pour se dire, ok, il faut que je me préserve aussi. Les gens reviennent nous voir régulièrement, surtout quand il y a des évolutions professionnelles, quand par exemple ils sortent de formation ou d'accompagnement. Ils peuvent venir nous voir en disant « j'ai trouvé du travail » , nous redonner des nouvelles. C'est vrai qu'on a le contact humain qui est toujours présent, qui pour moi est une vraie richesse. On est des acteurs de proximité et les gens s'attachent vraiment à nous et nous on s'attache aussi aux gens. C'est-à-dire qu'on a été un petit grain dans leur vie et finalement c'est toujours sympa d'avoir des nouvelles. À la période de Noël, il y en a qui nous apportent des chocolats. C'est aussi tout l'intérêt de notre travail quotidien, je trouve. Ça dépend des dispositifs. Il y en a où il y a des obligations, des obligations d'État, des obligations liées à la rémunération. Je pense notamment avec le département, ils se doivent d'engager quand même des mesures de retour à l'emploi. Donc c'est à nous, là, de batailler finalement pour que la contrainte... ne le soit plus. Ce n'est pas toujours évident de rendre nos actions ludiques, que la personne, finalement, le premier jour, elle n'a peut-être pas envie de venir, mais il faut que le lendemain, elle revienne quand même. Donc il faut pouvoir les capter, les accrocher. Et on essaie d'aborder les choses quand même. On tient quand même à dire que les formations qu'on mène, on ne dépend pas de l'éducation nationale, on n'est pas à l'école, on est face à des adultes. Donc déjà, c'est les considérer comme tels. Et en fait, on s'adresse à eux de manière égalitaire, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de supériorité. On apprend tout autant qu'eux, finalement. L'idée, c'est vraiment de leur montrer qu'on est à leur service. On ne fait pas à la place d'eux, ça, c'est important. Mais on leur explique bien que nous, on va leur donner des clés, des outils. C'est à eux de les prendre. Mais on essaie de se réinventer toujours sur des actions. Je pense notamment, il y a quelques temps, j'ai des filles de l'équipe qui sont intervenues sur un groupe sur Valoriser son image. Elles organisent l'atelier de manière ludique, de manière vivante, où on voit les gens évoluer au fil de la journée, s'ouvrir. Et en fait, on essaie d'aborder les choses de manière sérieuse toujours, mais on essaie de... dédramatiser certaines choses. Et ça, c'est hyper important et finalement, les gens s'en rendent quand même compte rapidement. Et quand on organise des réunions d'information collective, en tout cas, pour ma part, j'insiste vraiment pour dire que c'est pas une formation scolaire où on ne retourne pas à l'école parce que souvent, il y a eu une fracture ou il y a eu quelque chose. C'est vraiment de leur dire que c'est de la formation, c'est de l'accompagnement, mais on n'est pas à l'école. On est dans une zone géographique ou plutôt rurale. Donc Châteauroux c'est une ville importante, Bourges c'est une ville importante, il y a souvent des transports en commun et tout ça. Mais parfois il y a des gens qui habitent à Bourges et qui ont des freins à la mobilité et qui finalement ont peur de prendre le bus ou qui n'arrivent pas à se repérer et tout ça. Donc on accompagne aussi à ce niveau-là. Après quand on est dans des campagnes un petit peu plus reculées, la mobilité c'est le frein, c'est un vrai frein. Et puis bon ben voilà, le permis c'est quand même quelque chose qui coûte. coûte cher malgré certaines aides. Puis avoir le permis, c'est pas la clé forcément, il faut ensuite la voiture. On souffre quand même de la mobilité, selon moi c'est le frein le plus important. Il peut y avoir la garde d'enfants ou la santé. L'accès aux soins, ça reste un frein, parfois il y a des addictions. Voilà. Et c'est là aussi toute la diversité de notre action, c'est que finalement on travaille à la levée des freins, et c'est vraiment frein avec un S. Donc on est conseillers en insertion professionnelle, enfin globalement les collaborateurs sont conseillers en insertion professionnelle, mais en fait on sait que des fois c'est pas juste rencontrer les gens et leur dire tu vas postuler là ou là, il y a souvent d'autres choses à travailler en homme. Il faut savoir s'adapter au public, il faut être à l'écoute. Je pense qu'il faut aussi être un peu... avoir suffisamment d'impact envers la personne, pas toujours la conforter dans ses situations. En fait, il faut quand même les pousser, les amener à bouger, parce que des fois, on s'installe un peu dans une situation, et il faut... tout en étant bienveillant, évidemment, mais c'est vraiment... Les amener à bouger, à avancer, je pense que ça c'est important. J'ai des personnes qui étaient en recherche d'emploi, qui ont fait des formations. Sur la formation, on se dit que ce serait peut-être pas mal de faire une validation des acquis, donc on l'accompagne sur la construction d'un dossier. Je pense à une personne... qui était dyslexique, donc tout de suite une appréhension sur le fait de se lancer sur une VAE où on se dit bon il va falloir que j'écrive. Le rôle de conseiller c'est aussi de lui dire non mais je vais t'accompagner, je vais être là pour corriger, pour t'aider à développer tes idées. Donc cette personne a construit son dossier parce qu'en tant que professionnelle elle avait les compétences donc c'est encore plus riche, elle me parlait de son métier. Avec des étoiles dans les yeux, elle était hyper investie. Et là, elle était dans l'aide à la personne. Elle était aide à domicile, elle avait perdu son emploi. Elle était passée sur une formation, on avait identifié la VAE. Elle a obtenu son diplôme d'accompagnant éducatif et social. Et elle a été embauchée dans une maison de retraite. Et après, elle a décroché son CDI. C'est ce que je dis toujours, quand on rentre à la BGE, on trouvera toujours le moyen de vous accompagner. Alors ça peut être donc la créa, ça peut être sur du numérique, ça peut être sur notre pôle sur la mobilité professionnelle. On va toujours faire en sorte de trouver la réponse à votre question. Et bien je dirais la diversité, pour la diversité du public accompagné, mais aussi pour la diversité de nos missions. À la BGE, c'est hyper riche finalement, il y a des perspectives un peu sans fin et on essaie de se diversifier dans nos actions, dans les services que l'on propose, dans les actions que l'on mène, de sortir un peu des sentiers battus et ça c'est hyper riche au quotidien en tout cas. Accompagner les équipes, répondre à leurs questions, essayer de décoincer des situations. Les accompagner pour qu'elles puissent finalement travailler dans de bonnes conditions, qu'il y ait de l'échange, j'insiste vraiment là-dessus, parce que finalement on a besoin de tout le monde pour avancer. Merci.