Speaker #1Je m'appelle Martha Iregui, je suis formatrice et conseillère à la BGE. Je suis formatrice et conseillère pour la création d'entreprises dans la partie émergence, c'est-à-dire les personnes qui arrivent, qui ont une idée ou bien un projet et on parle, on échange. et on voit quels sont ses besoins. Et à partir de là, on essaye de construire un accompagnement pour monter en compétence ou pour structurer mieux son projet pour passer à l'étape suivante, qui est la structuration du projet. Mais en même temps aussi, je m'occupe du bilan des compétences. Et pour ce fait-là, je suis psychologue de travail. En général, c'est un accompagnement qui finance France Travail et dont l'idée, c'est de les accompagner pendant trois mois pour valider ces projets-là, pour savoir sa viabilité et éventuellement la rentabilité. Pour la plupart, la personne vient avec une idée et à partir de là, on essaye de voir si... cette idée va être structurée et travaillée dans son modèle économique pour la faire devenir un projet ou bien la personne, à la fin, dit non, finalement, ce n'est pas une bonne idée. La plupart du temps, c'est parce que la personne n'a pas ni les moyens techniques ni les moyens économiques pour mener à bien son projet. Les moyens techniques, c'est que la personne n'a pas la formation. Il y a des métiers qui sont réglementés. Donc d'un côté, métier réglementé, ça veut dire qu'il faut une certification ou il faut une formation, un diplôme, etc. Ça, d'un côté. Donc la personne n'est là pas. Et d'un autre côté, c'est que le projet demande un investissement financier et la personne n'a pas les moyens financiers et non plus la situation pour qu'une banque vienne soutenir le projet. Il y a un rendez-vous de diagnostic où on pose les cadres, on pose quand même pas mal de questions pour savoir le niveau d'expérience de la personne, la motivation, les lieux où la personne pense s'installer, savoir si la personne a fait déjà une petite étude des marchés, si la personne connaît les marchés, elle connaît les besoins, elle connaît l'offre et la demande. Et à partir de là, on se dit, ok, quels sont vos besoins ? Est-ce que vous avez besoin de formation ? Est-ce que vous avez besoin d'informations justes ? Et puis toute la procédure d'un modèle économique, la cible client, la proposition des valeurs, les ressources, les partenaires. Nous sommes là pour ça, pour apporter toutes ces informations, pour conduire la personne à réaliser un travail rigoureux et à savoir que c'est très important de travailler en modèle économique. Nous sommes là pour conseiller, pour préconiser, pour donner les points, pour proposer à la personne des solutions. alternatif comme aller vers l'emploi avant pour s'épouser, réfléchir un petit peu plus. On conseille au préconice mais en aucun cas on est là pour dire non vous pouvez pas ouvrir cette entreprise. C'est pas la posture. Des projets qui m'ont marqué, oui des personnes qui m'ont marqué pour leur engagement. J'adore quand les personnes viennent et sont vraiment engagées. Si on leur dit qu'il faut faire une étude des marchés, au rendez-vous suivant, la personne a fait des démarches. La personne va à la recherche des éléments clés. La personne travaille son modèle économique. Et moi, je travaille notamment avec l'entrepreneuriat au féminin. Je suis très engagée à la cause des femmes. Et je suis la référente entrepreneuriale au Féminin. Je fais une formation, je propose une formation pour les femmes, pour faire des groupes solidaires et pour les faire développer dans la partie personnelle, numérique, digitale et des gestions. Et c'est là où je peux voir des parcours marquants, des femmes qui sont vraiment guerrières et battantes. Ça serait faux de dire le contraire. Oui, il y a des différences. Il y a des différences de posture. Je peux dire que l'entrepreneur homme, il s'élance. Il est plus qu'amicace dans la création d'entreprise. Il réfléchit moins. Il dit, bon, je vais essayer, je m'élance, je vais voir, pour voir ce qui se passe. Il est moins dans l'analyse, dans la réflexion et dans ce fait de douter, de voir les pour et les contre. Et si je fais ça ? Et les résultats ? Avoir un peu aussi cette partie négative pour la prévention, le plan B. La femme, elle est plus dans cette situation de protection permanente, de se dire, et si ça ne marche pas, elle est un petit peu plus dans la peur de se lancer, dans la prévention, dans analyser beaucoup plus des choses. Elle prend plus son temps, si on peut dire plus. Peureuse, mais aussi dans l'intention, la motivation, elles sont très fortes aussi. Les regards sociaux aussi, de la réussite. Il y a plus de femmes qui ont le syndrome de l'imposteur que les hommes. Je n'aime pas se sentir légitime pour se présenter, pour se lancer, pour avoir la crédibilité. J'essaie au moins d'accompagner pour améliorer la posture. Les faire monter en compétence dans ses soft skills, les compétences comportementales et motivationnelles. Mon message, ça vient d'une chanson qui vient en espagnol d'une personne que j'admire énormément qui dit que les femmes elles doivent arrêter de pleurer et elles doivent commencer à facturer. Les femmes elles pleurent plus, les femmes elles doivent facturer. Et si c'est un espagnol, « Las mujeres no lloran, las mujeres facturan » c'est une chanson de Shakira. C'est plutôt ce qui diffère, c'est le type de métier, comme toujours. Si c'est dans le métier du bâtiment, c'est toujours les hommes. Mais si c'est dans le métier du bien-être, c'est plutôt les femmes. C'est mon rôle dans la partie référente entrepreneuriat au féminin de faire des groupes pour les former et ensuite créer ce que nous on appelle les groupes solidaires. Elles vont être des micro-groupes qui s'accompagnent pour s'informer, pour s'aider, pour créer une dynamique, une fusion entre elles et pour multiplier chacun leur réseau. Ensuite, elles vont se rajouter à ces grands groupes qui s'appellent les audacieuses. qui marchent aujourd'hui très bien, qui aujourd'hui sont au salon tour des 150 femmes, qui de temps en temps se réunissent autour d'un petit... des génie pour parler de leur métier, de leurs problématiques, de leurs réussites, de tout ce qui tourne autour de leur environnement entrepreneurial. Et il y a des invités qui viennent parler des choses et d'autres, ça peut être des entreprises, ça peut être des partenaires de la BGE, des banques, des assureurs, des entrepreneurs inspirantes qui peuvent venir apporter des choses. Il y a vraiment cet effet de printemps où on voit vraiment la fleur qui s'ouvre et qui se montre. Je pense que c'est la fierté de cet accompagnement, et pas seulement de la VGE, de la VGE et tous les partenaires de la VGE, c'est qu'on leur donne confiance, assurance, et on leur dit oui, on croit à votre projet, il faut y croire. À partir de là, elles commencent à se motiver, elles commencent à avoir l'intérêt du réseau. Parce que nous, on leur présente tous les partenaires. Elle apprend à parler de son projet, parce que ça, c'est une des premières choses qu'on répare. Elles ne savent pas se présenter. Voilà, les fameux pitchs. Donc c'est vraiment quelque chose qui est difficile. C'est un cas pas passé. On leur fait des ateliers, vraiment on fait tout. On a même les concours de pitchs pour qu'elles s'assument. Elles donnent envie aux autres d'aller les chercher. Ça peut être une anecdote parce qu'en 2012, la BGE, à l'époque, elle s'appelait Anna et j'ai eu l'opportunité de passer un entretien d'embauche. Et à l'époque, j'ai passé à côté un autre entretien d'embauche, au CIDFF, et à ce moment-là, j'étais appelée pour les deux postes. Et je devais choisir entre l'un et l'autre et j'ai choisi d'aller au CIDFF là. la cause des femmes, que c'était plutôt ça mon travail des côtés CIDFF, ça m'a attiré plus. Mais j'avais toujours dans un coin de ma tête ce travail d'accompagner les créateurs d'entreprises parce que dans mon pays d'origine, j'avais déjà travaillé dans ce domaine-là. Donc j'ai vu que, bon, Anna est devenue VGE et qu'il a commencé à se développer rapidement et il a commencé à proposer des choses super intéressantes et moi. On était dans l'autre institution, j'étais partenaire de la VGE et j'animais des ateliers de développement personnel pour la VGE. Et un jour, je parle à un de mes collègues aujourd'hui et je lui dis, écoute, moi je me reviens tenter ma chance. Est-ce que tu penses que je peux passer mon CV ? Il m'a dit, oui, oui, oui, bien sûr, donne-moi ton CV et je vais le présenter à ma responsable. Et il se trouve qu'à ce moment-là, il voulait développer. Justement, les programmes entrepreneurs social et réseau. Et ça a été très rapide. Vraiment, j'ai envoyé le CV et un mois après, j'ai travaillé déjà à la VGE. Et je commençais par là, je commençais par la création de ce programme entrepreneurs social et réseau. Ça a été un peu la raison pour laquelle ils m'ont engagée, la première. La deuxième, c'est parce que, psychologue de travail, je pouvais faire des bilans de compétences. Et à côté, en attendant qu'il arrive les bilans de compétences, je pouvais m'occuper. de la partie émergence de la création d'entreprise. Je l'ai appris parce qu'au début, je ne connaissais pas trop les rouages de la partie création d'entreprise, de la partie émergence. Donc j'ai appris ce qui est un modèle économique, le fait de faire comprendre à la personne qu'il faut devenir rentable, la viabilité, tous ces termes de l'entrepreneuriat. Je pense que quand on est salarié, on a cette sécurité de savoir qu'à la fin du mois, on a un salaire et qu'on fait notre travail. On a des objectifs, on a des missions et on les fait et ça s'arrête là. C'est une sécurité. Être auto-entrepreneur, c'est un défi et c'est un défi de tous les jours et on ne doit jamais s'arrêter. Et c'est ça qu'on leur dit ou aux personnes qu'on accompagne. En permanence, il faut vraiment construire, se déconstruire et... continuer à voir quelles sont les nouvelles alternatives et aller à la recherche des choses. On ne peut jamais s'arrêter. Ils disent, oui, je veux être mon patron, je veux avoir un petit peu plus de liberté, je veux avoir un peu plus de temps pour moi. Sauf que non. Quand on est auto-entrepreneur, on doit s'engager vraiment plus qu'à plein temps quand on est en tant que salarié. Au début déjà, il y a une charge mentale, émotionnelle. dans le sens où est-ce que ça va marcher, ça ne va pas marcher. Toutes les choses qu'on doit faire en même temps, on doit monter en compétences, on doit être multi-casquette, on doit apprendre commercial, communication, stratégie, fiscalité, juridique, tout ce qui est les compétences entrepreneuriales. Et à un moment donné, c'est très difficile parce que là vraiment, notre cerveau est en court circuit. Il arrive vraiment le moment où on commence à comprendre tout, ça commence à être clair, mais les clients ne sont pas là. On commence à se dire, qu'est-ce qui se passe, pourquoi je n'ai pas de clients ? Et puis ça, c'est une des questions qui se posent les plus par rapport aux personnes qu'on accompagne. La personne, elle se lance avec toute la motivation, la personne, elle a fait son stratégie commerciale et tout, mais il n'y a pas les résultats attendus. C'est-à-dire que la personne, elle n'arrive pas à voir les clients, elle n'arrive pas... à finir la fin des mois. Et c'est là où cette charge mentale et cette pression de se dire, bon, est-ce que je vais arriver à en vivre de mon métier ? Et c'est une question qui revient tout le temps. Parce que les personnes qui arrivent la première année à en vivre dès sa création d'entreprise, vraiment, chapeau, parce que réellement, ce n'est pas facile. Sauf si la personne répond à un vrai besoin de marcher qui est clair. Il y en a, il y en a. J'ai accompagné un monsieur, il était retraité militaire, il connaissait tous les langages des onglets techniques de l'aéronautique. Et en 2025, il passait une loi comme quoi il fallait une certification pour toutes les personnes qui travaillaient au saéroport à niveau X d'onglet technique de l'aéronautique. Il avait toutes les certifications et tout. Et puis là, avant de créer l'entreprise, il avait déjà des demandes. pour les centres de formation, pour pouvoir former les personnes, parce que ça devenait obligatoire. Une des questions que je pose, c'est quelle est votre motivation pour créer l'entreprise ? Et souvent, c'est « j'adore faire ça » . C'est risqué parce que derrière ça, c'est important. C'est important parce que moi j'insiste sur le fait que la personne doit être passionnée. Après, ce n'est pas le fait d'adorer qui va faire que ça va marcher. D'ailleurs, on retire l'émotionnel du métier et ça reste la partie technique qui est moins drôle. Et c'est là où les personnes disent, ah oui, en effet, ce n'est pas si intéressant. Cette partie-là, je ne l'aime pas trop. Oui, mais ça fait partie de l'entreprise et il faut tenir compte de ça. Les personnes, elles croient savoir utiliser les réseaux sociaux. Mais quand on voit, quand on analyse comment les personnes utilisent les réseaux sociaux, c'est vraiment un peu délicat. Moi, je le dis tout le temps, je dis, si vous ne vous sentez pas capable de gérer votre marketing, communication, il faut vraiment faire appel à un professionnel. Pareil que pour la comptabilité. Vraiment, c'est très important. C'est très important d'avoir une charge économique de plus, mais garantir que... on va avoir un travail correct à ces niveaux-là. C'est super important. Parfois, il faut être patient avec les personnes qui sont réticentes à entendre des choses ou que ce sont des personnes qui parlent trop et qui n'écoutent pas. Ça, je pense que l'élément... Patience, c'est important. Il faut être empathique, se mettre à la place de la personne. Nous, je pense qu'on est une équipe de personnes qui est extrêmement empathique. On croit à ses projets, on essaye au moins de passer cette première étape en leur disant « Oui, accrochez-vous, croyez à votre projet » . Après, il y a d'autres choses dans le sens où on voit arriver des vagues de même métier. Je donne un exemple. Bien, bien spécifique. À un moment donné, on recevait tous les jours de femmes qui voulaient être prothésistes angulaires. Mais c'était tous les jours. Et c'est comme ça, c'est comme des vagues. Maintenant, on ne reçoit plus. Mais à un moment donné, on recevait tous les jours de femmes qui voulaient être prothésistes angulaires. Donc il y a déjà nos croyances limitantes par rapport à ces métiers-là. D'essayer de dire, est-ce que cette personne, elle va vivre de ces métiers-là ? Et quand on voit arriver tous les jours... tous les jours des personnes, on se dit mais où est-ce qu'on va mettre tous ces prothésistes angulaires ? Est-ce que tout se protège ? elles vont avoir des clients. Est-ce que tout le monde va se mettre à se faire des ongles pour que ces personnes puissent en vivre ? Voilà, donc c'est là où on est sur les constats. C'est un métier qui devient précaire parce qu'il y a trop de professionnels dans les domaines. Mais de l'autre côté, on s'est dit, bon, ce n'est pas prioritaire dans la vie, c'est faire les ongles. Donc là, c'est compliqué, mais c'est aussi une croyance limitante que moi je peux penser que c'est génial de faire les angles, mais je peux penser aussi le contraire, que c'est inutile de faire cette dépense. C'est surtout dans ce sens-là qu'il faut avoir ces critères d'ouverture et des sens du réel pour savoir comment notre sens sympathique, qui doit être très important, se mettre à la place de l'autre personne. Ça peut être compliqué. Un mot pour définir la BGE ? Développement. C'est le travail de fond qu'on fait, on développe toujours, on fait grandir quelque chose, toujours. On accompagne pour que les personnes grandissent dans tous les sens, ils grandissent dans leurs projets, ils grandissent en tant que professionnels, en tant que personnes. On développe aussi des projets tout le temps. On est en train de développer et de proposer toujours des choses différentes. On donne toujours des idées, on est toujours dans cette créativité qui permet de développer et de proposer des nouvelles choses aux personnes qu'on accompagne.