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Nouveaux Chemins

Dire NON, c'est dire OUI!

Dire NON, c'est dire OUI!

10min |14/03/2024|

25

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Description

đŸš«Â« Demande Ă  Maman, elle dit toujours oui ! »

đŸš«Â« On va demander Ă  Jacques, il ne sait pas dire non »


Savez-vous que, en disant toujours oui Ă  tous et pour tout, vous vous faites du mal ?


✅Il faut beaucoup de courage pour dire non, surtout quand on a passĂ© sa vie Ă  dire oui tout le temps.

Mais ce n’est pas facile non plus de se dire OUI Ă  soi-mĂȘme đŸ’Ș


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vers 18-24 mois, l'enfant dit non. Il dit non souvent par principe, pour tout ou pour rien. Et un peu plus tard, il y a aussi les ados qui disent non. Les pĂ©diatres et les psychologues ont expliquĂ© depuis longtemps que c'est une pĂ©riode normale et mĂȘme essentielle Ă  la construction de la personne. Alors, on trouve ça bien. Les parents font en gĂ©nĂ©ral mine de s'en plaindre, mais en fait, et si vous avez eu des enfants, vous le savez trĂšs bien, tous les parents sont fiers de leurs enfants Ă  ce moment-lĂ . On appelle cette pĂ©riode la phase d'opposition et, je le rĂ©pĂšte, nous savons tout ce qu'elle est nĂ©cessaire, normale et essentielle pour l'enfant comme pour l'adolescent dans son dĂ©veloppement. C'est une pĂ©riode d'opposition aux autres qui permet de s'affirmer, de dĂ©couvrir et de construire l'adulte que l'on sera ou que l'on devient. Et c'est bien pour ça que, quand je vois le nombre d'adultes qui ne savent plus dire non dans leur vie de tous les jours, je me demande comment c'est possible que nous ayons perdu cette capacitĂ© d'opposition alors qu'elle nous a Ă©tĂ© si bĂ©nĂ©fique. Nouveau chemin, le podcast qui vous rĂ©vĂšle les ressorts psychologiques d'une vie Ă©panouie par Laurence Simon, saison 2, Ă©pisode 20. Il y a Marielle qui, Ă  34 ans, ne dit jamais non pour rendre un service Ă  ses parents. Il y a Jacques qui ne dit jamais non Ă  sa supĂ©rieure hiĂ©rarchique pour endosser des tĂąches qui ne sont pas les siennes. Il y a Françoise qui ne dit jamais non Ă  ses enfants, quoi qu'ils lui demandent. Il y a Jacqueline qui ne peut rien refuser Ă  son mari, bien qu'elle soit extĂ©nuĂ©e de sa journĂ©e. Et puis il y a Francis qui accourt dĂšs que son ami d'enfance l'appelle, mĂȘme si ça remet en question ses projets personnels. Toutes ces personnes, et bien d'autres encore, ont perdu leur facultĂ© essentielle de dire non. Elles disent oui Ă  tout le monde et non Ă  elles-mĂȘmes. Prenons Jacques par exemple. Jacques a compris trop tard que dire oui Ă  tout ce que lui demande sa hiĂ©rarchie allait le conduire exactement lĂ  oĂč il redoutait d'aller. Je dis trop tard parce que, quand il vient me voir, il est en burn-out. Un matin, il n'a pas pu se lever, il a essayĂ©, mais ses jambes ont refusĂ© de le porter pour aller travailler. En thĂ©rapie, il raconte qu'il disait toujours oui pour plus de dossiers Ă  traiter, pour des deadlines toujours plus rapprochĂ©s, pour remplacer les collĂšgues aux rĂ©unions, pour faire les comptes rendus Ă  leur place et encore plein d'autres choses. Et il reconnaĂźt que pour lui, c'Ă©tait devenu impossible de faire face. Il a respectĂ© les besoins des autres, mais pas les siens. Il a respectĂ© les deadlines des autres, mais pas la sienne. Et il a failli y passer. Et tout ça pourquoi ? Parce qu'il avait peur de perdre son travail. Mais quand il vient me voir, il a perdu son travail. Il a Ă©tĂ© licenciĂ©. En disant oui Ă  tout le monde, Jacques disait non Ă  lui-mĂȘme. Il disait non Ă  ses besoins, Ă  ses capacitĂ©s. Il disait mĂȘme non Ă  ce Ă  quoi il tenait le plus. Il a dit oui Ă  tout pendant tellement longtemps que son corps a fini par parler Ă  sa place et par dire non. Bien sĂ»r, il avait bien conscience que c'Ă©tait trop. Trop d'heures passĂ©es au boulot, trop de charges mentales, trop d'obligations Ă  remplir. Mais il pensait que c'Ă©tait le prix Ă  payer pour atteindre son but, pour garder son travail. Il n'a donc jamais dit qu'il n'en pouvait plus, ni aux autres, ni Ă  lui-mĂȘme. Françoise, elle, ne dit jamais non Ă  ses enfants, parce qu'elle pense qu'elle n'a pas de bonnes raisons pour le dire. que si elle leur dit non, ses enfants vont lui reprocher d'ĂȘtre une mauvaise mĂšre. Parfois, on ne dit pas non aux autres parce qu'on pense qu'on n'a pas de bonne raison de dire non. C'est vrai, quoi ! Quelle bonne raison pourrait avoir une mĂšre de refuser Ă  ses enfants ce qu'ils lui demandent ? Donc, Françoise pense qu'elle n'est pas lĂ©gitime Ă  dire non. Par contre, et c'est ce qui la diffĂ©rencie de Jacques, elle se plaint beaucoup. Elle se plaint Ă  ses copines que ses enfants sont super exigeants, qu'ils ne peuvent rien faire tout seul, qu'elle est fatiguĂ©e. Et quand ses amis lui rĂ©pondent qu'elle doit leur dire stop, elle rĂ©pond que ce n'est pas possible. C'est que Françoise ne peut pas dire non Ă  ses enfants parce qu'elle ne sait pas se dire oui Ă  elle-mĂȘme. Il faut beaucoup de courage pour dire non. surtout quand on a passĂ© sa vie Ă  dire oui tout le temps. Mais ce n'est pas facile non plus de se dire oui Ă  soi-mĂȘme. Alors, se dire oui Ă  soi-mĂȘme, ça veut dire quoi ? Eh bien, ça veut dire savoir ce qui est bien pour soi, savoir identifier si ce que je fais pour les autres est aussi bien pour moi. Par exemple, pour Françoise, c'est ok de s'occuper des besoins de ses enfants, de faire le maximum pour eux, mais jusqu'Ă  quel point ? Y a-t-il certaines choses qu'elle fait, ou un point Ă  partir duquel, ce n'est plus ok pour elle, parce que ça n'a plus de sens, ce n'est plus en accord avec ses besoins Ă  elle, ses dĂ©sirs ou ses propres valeurs ? Et en parlant de valeurs, Jacques Ă©tait d'accord pour en faire beaucoup au boulot, pour se donner Ă  fond dans son travail, mais jusqu'Ă  quel point ? À quel prix ? Était-il d'accord au fond de lui-mĂȘme pour ĂȘtre celui dont tout le monde se sert, aller jusqu'Ă  endommager sa santĂ© mentale ? ArrivĂ© Ă  un certain point, les risques qu'il prenait n'Ă©taient plus en accord avec la personne qu'il est. Et Ă  ce moment-lĂ , comme Jacques ne disait toujours pas non, son corps l'a dit pour lui, pour lui sauver la vie. Donc, se dire oui Ă  soi-mĂȘme, c'est dire par exemple Mes enfants, je vous aime et je ferai tout ce que je peux pour vous. Mais ce que vous me demandez lĂ , je ne peux pas le faire parce que ce n'est pas OK pour moi. Ou encore Madame, je ne veux plus faire le travail des autres parce que je veux pouvoir me concentrer sur ce qui a du sens pour moi. Donc se dire oui Ă  soi-mĂȘme, c'est dire je veux ça pour moi-mĂȘme, parce qu'il en va de mes valeurs, de mes dĂ©sirs, voire de ma santĂ©. Souvent, on dit non Ă  la mauvaise personne, comme le fait Françoise. On dit non Ă  des personnes qui ne sont pas concernĂ©es, mais on continue de dire oui aux personnes directement concernĂ©es. Pourtant, dire non, ce n'est pas tout refuser en bloc, ce n'est pas rejeter la personne Ă  qui on dit non. C'est dire que pour une fois, on va s'occuper de soi en prioritĂ©, que, pour cette fois-lĂ , je ne vais pas te rendre ce service, parce que je vais me rendre ce service Ă  moi-mĂȘme. ce qui est parfaitement lĂ©gitime, ce qui est nĂ©cessaire aussi, et parfois ce qui est vital. Et votre nom sera bien compris s'il est expliquĂ©. Si vous avez dit Non, je ne veux pas faire ce que tu me demandes et que vous avez rajoutĂ© Je veux faire cela qui est important pour moi Donc, un avantage incontestable de dire non, c'est d'ĂȘtre en accord avec soi-mĂȘme, d'ĂȘtre alignĂ© avec ses propres dĂ©sirs, avec nos propres valeurs. Et puis, il y a un autre avantage Ă  dire non quand il le faut. C'est que dire non donne de la valeur Ă  nos oui. En effet, quelle valeur pensez-vous que les autres accordent Ă  vos oui quand ils sont si nombreux, quand ils sont immanquables ? "Demande Ă  maman, elle dit toujours oui." "Ben, on va demander Ă  Jacques, il ne sait pas dire non." Plus vos oui sont nombreux, moins ils ont de valeur pour les autres. Et quelque chose qui n'a pas de valeur ou une valeur insignifiante, on continue de l'utiliser sans se soucier qu'elle disparaisse, sans se soucier du prix que quelqu'un paye pour le donner. D'ailleurs, est-ce que vos enfants, vos collĂšgues, vos parents, votre conjoint cessent de vous solliciter ? Probablement pas. SĂ»rement parce que vous ne leur avez jamais ou trĂšs rarement dit non. Et certainement parce que vous ne vous dites pas oui. Je vous ai dit tout Ă  l'heure que dire non comportait un avantage incontestable. Eh bien, je me suis trompĂ©e. Dire non... Ce n'est pas juste un avantage incontestable, c'est une nĂ©cessitĂ©. Parce que dire oui Ă  soi-mĂȘme, Ă  la personne que l'on est, c'est vital et c'est non nĂ©gociable. À suivre ! Nouveau chemin est un podcast conçu, Ă©crit et rĂ©alisĂ© par Laurence Simon, psychopraticienne en thĂ©rapie systĂ©mique de l'Ă©cole de Palo Alto. Vous pouvez l'Ă©couter sur votre application favorite. Et pour le soutenir, laissez des commentaires et des Ă©toiles, partagez-le, abonnez-vous. Rendez-vous dans 15 jours pour le prochain Ă©pisode.

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đŸš«Â« Demande Ă  Maman, elle dit toujours oui ! »

đŸš«Â« On va demander Ă  Jacques, il ne sait pas dire non »


Savez-vous que, en disant toujours oui Ă  tous et pour tout, vous vous faites du mal ?


✅Il faut beaucoup de courage pour dire non, surtout quand on a passĂ© sa vie Ă  dire oui tout le temps.

Mais ce n’est pas facile non plus de se dire OUI Ă  soi-mĂȘme đŸ’Ș


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vers 18-24 mois, l'enfant dit non. Il dit non souvent par principe, pour tout ou pour rien. Et un peu plus tard, il y a aussi les ados qui disent non. Les pĂ©diatres et les psychologues ont expliquĂ© depuis longtemps que c'est une pĂ©riode normale et mĂȘme essentielle Ă  la construction de la personne. Alors, on trouve ça bien. Les parents font en gĂ©nĂ©ral mine de s'en plaindre, mais en fait, et si vous avez eu des enfants, vous le savez trĂšs bien, tous les parents sont fiers de leurs enfants Ă  ce moment-lĂ . On appelle cette pĂ©riode la phase d'opposition et, je le rĂ©pĂšte, nous savons tout ce qu'elle est nĂ©cessaire, normale et essentielle pour l'enfant comme pour l'adolescent dans son dĂ©veloppement. C'est une pĂ©riode d'opposition aux autres qui permet de s'affirmer, de dĂ©couvrir et de construire l'adulte que l'on sera ou que l'on devient. Et c'est bien pour ça que, quand je vois le nombre d'adultes qui ne savent plus dire non dans leur vie de tous les jours, je me demande comment c'est possible que nous ayons perdu cette capacitĂ© d'opposition alors qu'elle nous a Ă©tĂ© si bĂ©nĂ©fique. Nouveau chemin, le podcast qui vous rĂ©vĂšle les ressorts psychologiques d'une vie Ă©panouie par Laurence Simon, saison 2, Ă©pisode 20. Il y a Marielle qui, Ă  34 ans, ne dit jamais non pour rendre un service Ă  ses parents. Il y a Jacques qui ne dit jamais non Ă  sa supĂ©rieure hiĂ©rarchique pour endosser des tĂąches qui ne sont pas les siennes. Il y a Françoise qui ne dit jamais non Ă  ses enfants, quoi qu'ils lui demandent. Il y a Jacqueline qui ne peut rien refuser Ă  son mari, bien qu'elle soit extĂ©nuĂ©e de sa journĂ©e. Et puis il y a Francis qui accourt dĂšs que son ami d'enfance l'appelle, mĂȘme si ça remet en question ses projets personnels. Toutes ces personnes, et bien d'autres encore, ont perdu leur facultĂ© essentielle de dire non. Elles disent oui Ă  tout le monde et non Ă  elles-mĂȘmes. Prenons Jacques par exemple. Jacques a compris trop tard que dire oui Ă  tout ce que lui demande sa hiĂ©rarchie allait le conduire exactement lĂ  oĂč il redoutait d'aller. Je dis trop tard parce que, quand il vient me voir, il est en burn-out. Un matin, il n'a pas pu se lever, il a essayĂ©, mais ses jambes ont refusĂ© de le porter pour aller travailler. En thĂ©rapie, il raconte qu'il disait toujours oui pour plus de dossiers Ă  traiter, pour des deadlines toujours plus rapprochĂ©s, pour remplacer les collĂšgues aux rĂ©unions, pour faire les comptes rendus Ă  leur place et encore plein d'autres choses. Et il reconnaĂźt que pour lui, c'Ă©tait devenu impossible de faire face. Il a respectĂ© les besoins des autres, mais pas les siens. Il a respectĂ© les deadlines des autres, mais pas la sienne. Et il a failli y passer. Et tout ça pourquoi ? Parce qu'il avait peur de perdre son travail. Mais quand il vient me voir, il a perdu son travail. Il a Ă©tĂ© licenciĂ©. En disant oui Ă  tout le monde, Jacques disait non Ă  lui-mĂȘme. Il disait non Ă  ses besoins, Ă  ses capacitĂ©s. Il disait mĂȘme non Ă  ce Ă  quoi il tenait le plus. Il a dit oui Ă  tout pendant tellement longtemps que son corps a fini par parler Ă  sa place et par dire non. Bien sĂ»r, il avait bien conscience que c'Ă©tait trop. Trop d'heures passĂ©es au boulot, trop de charges mentales, trop d'obligations Ă  remplir. Mais il pensait que c'Ă©tait le prix Ă  payer pour atteindre son but, pour garder son travail. Il n'a donc jamais dit qu'il n'en pouvait plus, ni aux autres, ni Ă  lui-mĂȘme. Françoise, elle, ne dit jamais non Ă  ses enfants, parce qu'elle pense qu'elle n'a pas de bonnes raisons pour le dire. que si elle leur dit non, ses enfants vont lui reprocher d'ĂȘtre une mauvaise mĂšre. Parfois, on ne dit pas non aux autres parce qu'on pense qu'on n'a pas de bonne raison de dire non. C'est vrai, quoi ! Quelle bonne raison pourrait avoir une mĂšre de refuser Ă  ses enfants ce qu'ils lui demandent ? Donc, Françoise pense qu'elle n'est pas lĂ©gitime Ă  dire non. Par contre, et c'est ce qui la diffĂ©rencie de Jacques, elle se plaint beaucoup. Elle se plaint Ă  ses copines que ses enfants sont super exigeants, qu'ils ne peuvent rien faire tout seul, qu'elle est fatiguĂ©e. Et quand ses amis lui rĂ©pondent qu'elle doit leur dire stop, elle rĂ©pond que ce n'est pas possible. C'est que Françoise ne peut pas dire non Ă  ses enfants parce qu'elle ne sait pas se dire oui Ă  elle-mĂȘme. Il faut beaucoup de courage pour dire non. surtout quand on a passĂ© sa vie Ă  dire oui tout le temps. Mais ce n'est pas facile non plus de se dire oui Ă  soi-mĂȘme. Alors, se dire oui Ă  soi-mĂȘme, ça veut dire quoi ? Eh bien, ça veut dire savoir ce qui est bien pour soi, savoir identifier si ce que je fais pour les autres est aussi bien pour moi. Par exemple, pour Françoise, c'est ok de s'occuper des besoins de ses enfants, de faire le maximum pour eux, mais jusqu'Ă  quel point ? Y a-t-il certaines choses qu'elle fait, ou un point Ă  partir duquel, ce n'est plus ok pour elle, parce que ça n'a plus de sens, ce n'est plus en accord avec ses besoins Ă  elle, ses dĂ©sirs ou ses propres valeurs ? Et en parlant de valeurs, Jacques Ă©tait d'accord pour en faire beaucoup au boulot, pour se donner Ă  fond dans son travail, mais jusqu'Ă  quel point ? À quel prix ? Était-il d'accord au fond de lui-mĂȘme pour ĂȘtre celui dont tout le monde se sert, aller jusqu'Ă  endommager sa santĂ© mentale ? ArrivĂ© Ă  un certain point, les risques qu'il prenait n'Ă©taient plus en accord avec la personne qu'il est. Et Ă  ce moment-lĂ , comme Jacques ne disait toujours pas non, son corps l'a dit pour lui, pour lui sauver la vie. Donc, se dire oui Ă  soi-mĂȘme, c'est dire par exemple Mes enfants, je vous aime et je ferai tout ce que je peux pour vous. Mais ce que vous me demandez lĂ , je ne peux pas le faire parce que ce n'est pas OK pour moi. Ou encore Madame, je ne veux plus faire le travail des autres parce que je veux pouvoir me concentrer sur ce qui a du sens pour moi. Donc se dire oui Ă  soi-mĂȘme, c'est dire je veux ça pour moi-mĂȘme, parce qu'il en va de mes valeurs, de mes dĂ©sirs, voire de ma santĂ©. Souvent, on dit non Ă  la mauvaise personne, comme le fait Françoise. On dit non Ă  des personnes qui ne sont pas concernĂ©es, mais on continue de dire oui aux personnes directement concernĂ©es. Pourtant, dire non, ce n'est pas tout refuser en bloc, ce n'est pas rejeter la personne Ă  qui on dit non. C'est dire que pour une fois, on va s'occuper de soi en prioritĂ©, que, pour cette fois-lĂ , je ne vais pas te rendre ce service, parce que je vais me rendre ce service Ă  moi-mĂȘme. ce qui est parfaitement lĂ©gitime, ce qui est nĂ©cessaire aussi, et parfois ce qui est vital. Et votre nom sera bien compris s'il est expliquĂ©. Si vous avez dit Non, je ne veux pas faire ce que tu me demandes et que vous avez rajoutĂ© Je veux faire cela qui est important pour moi Donc, un avantage incontestable de dire non, c'est d'ĂȘtre en accord avec soi-mĂȘme, d'ĂȘtre alignĂ© avec ses propres dĂ©sirs, avec nos propres valeurs. Et puis, il y a un autre avantage Ă  dire non quand il le faut. C'est que dire non donne de la valeur Ă  nos oui. En effet, quelle valeur pensez-vous que les autres accordent Ă  vos oui quand ils sont si nombreux, quand ils sont immanquables ? "Demande Ă  maman, elle dit toujours oui." "Ben, on va demander Ă  Jacques, il ne sait pas dire non." Plus vos oui sont nombreux, moins ils ont de valeur pour les autres. Et quelque chose qui n'a pas de valeur ou une valeur insignifiante, on continue de l'utiliser sans se soucier qu'elle disparaisse, sans se soucier du prix que quelqu'un paye pour le donner. D'ailleurs, est-ce que vos enfants, vos collĂšgues, vos parents, votre conjoint cessent de vous solliciter ? Probablement pas. SĂ»rement parce que vous ne leur avez jamais ou trĂšs rarement dit non. Et certainement parce que vous ne vous dites pas oui. Je vous ai dit tout Ă  l'heure que dire non comportait un avantage incontestable. Eh bien, je me suis trompĂ©e. Dire non... Ce n'est pas juste un avantage incontestable, c'est une nĂ©cessitĂ©. Parce que dire oui Ă  soi-mĂȘme, Ă  la personne que l'on est, c'est vital et c'est non nĂ©gociable. À suivre ! Nouveau chemin est un podcast conçu, Ă©crit et rĂ©alisĂ© par Laurence Simon, psychopraticienne en thĂ©rapie systĂ©mique de l'Ă©cole de Palo Alto. 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đŸš«Â« On va demander Ă  Jacques, il ne sait pas dire non »


Savez-vous que, en disant toujours oui Ă  tous et pour tout, vous vous faites du mal ?


✅Il faut beaucoup de courage pour dire non, surtout quand on a passĂ© sa vie Ă  dire oui tout le temps.

Mais ce n’est pas facile non plus de se dire OUI Ă  soi-mĂȘme đŸ’Ș


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  • Speaker #0

    Vers 18-24 mois, l'enfant dit non. Il dit non souvent par principe, pour tout ou pour rien. Et un peu plus tard, il y a aussi les ados qui disent non. Les pĂ©diatres et les psychologues ont expliquĂ© depuis longtemps que c'est une pĂ©riode normale et mĂȘme essentielle Ă  la construction de la personne. Alors, on trouve ça bien. Les parents font en gĂ©nĂ©ral mine de s'en plaindre, mais en fait, et si vous avez eu des enfants, vous le savez trĂšs bien, tous les parents sont fiers de leurs enfants Ă  ce moment-lĂ . On appelle cette pĂ©riode la phase d'opposition et, je le rĂ©pĂšte, nous savons tout ce qu'elle est nĂ©cessaire, normale et essentielle pour l'enfant comme pour l'adolescent dans son dĂ©veloppement. C'est une pĂ©riode d'opposition aux autres qui permet de s'affirmer, de dĂ©couvrir et de construire l'adulte que l'on sera ou que l'on devient. Et c'est bien pour ça que, quand je vois le nombre d'adultes qui ne savent plus dire non dans leur vie de tous les jours, je me demande comment c'est possible que nous ayons perdu cette capacitĂ© d'opposition alors qu'elle nous a Ă©tĂ© si bĂ©nĂ©fique. Nouveau chemin, le podcast qui vous rĂ©vĂšle les ressorts psychologiques d'une vie Ă©panouie par Laurence Simon, saison 2, Ă©pisode 20. Il y a Marielle qui, Ă  34 ans, ne dit jamais non pour rendre un service Ă  ses parents. Il y a Jacques qui ne dit jamais non Ă  sa supĂ©rieure hiĂ©rarchique pour endosser des tĂąches qui ne sont pas les siennes. Il y a Françoise qui ne dit jamais non Ă  ses enfants, quoi qu'ils lui demandent. Il y a Jacqueline qui ne peut rien refuser Ă  son mari, bien qu'elle soit extĂ©nuĂ©e de sa journĂ©e. Et puis il y a Francis qui accourt dĂšs que son ami d'enfance l'appelle, mĂȘme si ça remet en question ses projets personnels. Toutes ces personnes, et bien d'autres encore, ont perdu leur facultĂ© essentielle de dire non. Elles disent oui Ă  tout le monde et non Ă  elles-mĂȘmes. Prenons Jacques par exemple. Jacques a compris trop tard que dire oui Ă  tout ce que lui demande sa hiĂ©rarchie allait le conduire exactement lĂ  oĂč il redoutait d'aller. Je dis trop tard parce que, quand il vient me voir, il est en burn-out. Un matin, il n'a pas pu se lever, il a essayĂ©, mais ses jambes ont refusĂ© de le porter pour aller travailler. En thĂ©rapie, il raconte qu'il disait toujours oui pour plus de dossiers Ă  traiter, pour des deadlines toujours plus rapprochĂ©s, pour remplacer les collĂšgues aux rĂ©unions, pour faire les comptes rendus Ă  leur place et encore plein d'autres choses. Et il reconnaĂźt que pour lui, c'Ă©tait devenu impossible de faire face. Il a respectĂ© les besoins des autres, mais pas les siens. Il a respectĂ© les deadlines des autres, mais pas la sienne. Et il a failli y passer. Et tout ça pourquoi ? Parce qu'il avait peur de perdre son travail. Mais quand il vient me voir, il a perdu son travail. Il a Ă©tĂ© licenciĂ©. En disant oui Ă  tout le monde, Jacques disait non Ă  lui-mĂȘme. Il disait non Ă  ses besoins, Ă  ses capacitĂ©s. Il disait mĂȘme non Ă  ce Ă  quoi il tenait le plus. Il a dit oui Ă  tout pendant tellement longtemps que son corps a fini par parler Ă  sa place et par dire non. Bien sĂ»r, il avait bien conscience que c'Ă©tait trop. Trop d'heures passĂ©es au boulot, trop de charges mentales, trop d'obligations Ă  remplir. Mais il pensait que c'Ă©tait le prix Ă  payer pour atteindre son but, pour garder son travail. Il n'a donc jamais dit qu'il n'en pouvait plus, ni aux autres, ni Ă  lui-mĂȘme. Françoise, elle, ne dit jamais non Ă  ses enfants, parce qu'elle pense qu'elle n'a pas de bonnes raisons pour le dire. que si elle leur dit non, ses enfants vont lui reprocher d'ĂȘtre une mauvaise mĂšre. Parfois, on ne dit pas non aux autres parce qu'on pense qu'on n'a pas de bonne raison de dire non. C'est vrai, quoi ! Quelle bonne raison pourrait avoir une mĂšre de refuser Ă  ses enfants ce qu'ils lui demandent ? Donc, Françoise pense qu'elle n'est pas lĂ©gitime Ă  dire non. Par contre, et c'est ce qui la diffĂ©rencie de Jacques, elle se plaint beaucoup. Elle se plaint Ă  ses copines que ses enfants sont super exigeants, qu'ils ne peuvent rien faire tout seul, qu'elle est fatiguĂ©e. Et quand ses amis lui rĂ©pondent qu'elle doit leur dire stop, elle rĂ©pond que ce n'est pas possible. C'est que Françoise ne peut pas dire non Ă  ses enfants parce qu'elle ne sait pas se dire oui Ă  elle-mĂȘme. Il faut beaucoup de courage pour dire non. surtout quand on a passĂ© sa vie Ă  dire oui tout le temps. Mais ce n'est pas facile non plus de se dire oui Ă  soi-mĂȘme. Alors, se dire oui Ă  soi-mĂȘme, ça veut dire quoi ? Eh bien, ça veut dire savoir ce qui est bien pour soi, savoir identifier si ce que je fais pour les autres est aussi bien pour moi. Par exemple, pour Françoise, c'est ok de s'occuper des besoins de ses enfants, de faire le maximum pour eux, mais jusqu'Ă  quel point ? Y a-t-il certaines choses qu'elle fait, ou un point Ă  partir duquel, ce n'est plus ok pour elle, parce que ça n'a plus de sens, ce n'est plus en accord avec ses besoins Ă  elle, ses dĂ©sirs ou ses propres valeurs ? Et en parlant de valeurs, Jacques Ă©tait d'accord pour en faire beaucoup au boulot, pour se donner Ă  fond dans son travail, mais jusqu'Ă  quel point ? À quel prix ? Était-il d'accord au fond de lui-mĂȘme pour ĂȘtre celui dont tout le monde se sert, aller jusqu'Ă  endommager sa santĂ© mentale ? ArrivĂ© Ă  un certain point, les risques qu'il prenait n'Ă©taient plus en accord avec la personne qu'il est. Et Ă  ce moment-lĂ , comme Jacques ne disait toujours pas non, son corps l'a dit pour lui, pour lui sauver la vie. Donc, se dire oui Ă  soi-mĂȘme, c'est dire par exemple Mes enfants, je vous aime et je ferai tout ce que je peux pour vous. Mais ce que vous me demandez lĂ , je ne peux pas le faire parce que ce n'est pas OK pour moi. Ou encore Madame, je ne veux plus faire le travail des autres parce que je veux pouvoir me concentrer sur ce qui a du sens pour moi. Donc se dire oui Ă  soi-mĂȘme, c'est dire je veux ça pour moi-mĂȘme, parce qu'il en va de mes valeurs, de mes dĂ©sirs, voire de ma santĂ©. Souvent, on dit non Ă  la mauvaise personne, comme le fait Françoise. On dit non Ă  des personnes qui ne sont pas concernĂ©es, mais on continue de dire oui aux personnes directement concernĂ©es. Pourtant, dire non, ce n'est pas tout refuser en bloc, ce n'est pas rejeter la personne Ă  qui on dit non. C'est dire que pour une fois, on va s'occuper de soi en prioritĂ©, que, pour cette fois-lĂ , je ne vais pas te rendre ce service, parce que je vais me rendre ce service Ă  moi-mĂȘme. ce qui est parfaitement lĂ©gitime, ce qui est nĂ©cessaire aussi, et parfois ce qui est vital. Et votre nom sera bien compris s'il est expliquĂ©. Si vous avez dit Non, je ne veux pas faire ce que tu me demandes et que vous avez rajoutĂ© Je veux faire cela qui est important pour moi Donc, un avantage incontestable de dire non, c'est d'ĂȘtre en accord avec soi-mĂȘme, d'ĂȘtre alignĂ© avec ses propres dĂ©sirs, avec nos propres valeurs. Et puis, il y a un autre avantage Ă  dire non quand il le faut. C'est que dire non donne de la valeur Ă  nos oui. En effet, quelle valeur pensez-vous que les autres accordent Ă  vos oui quand ils sont si nombreux, quand ils sont immanquables ? "Demande Ă  maman, elle dit toujours oui." "Ben, on va demander Ă  Jacques, il ne sait pas dire non." Plus vos oui sont nombreux, moins ils ont de valeur pour les autres. Et quelque chose qui n'a pas de valeur ou une valeur insignifiante, on continue de l'utiliser sans se soucier qu'elle disparaisse, sans se soucier du prix que quelqu'un paye pour le donner. D'ailleurs, est-ce que vos enfants, vos collĂšgues, vos parents, votre conjoint cessent de vous solliciter ? Probablement pas. SĂ»rement parce que vous ne leur avez jamais ou trĂšs rarement dit non. Et certainement parce que vous ne vous dites pas oui. Je vous ai dit tout Ă  l'heure que dire non comportait un avantage incontestable. Eh bien, je me suis trompĂ©e. Dire non... Ce n'est pas juste un avantage incontestable, c'est une nĂ©cessitĂ©. Parce que dire oui Ă  soi-mĂȘme, Ă  la personne que l'on est, c'est vital et c'est non nĂ©gociable. À suivre ! Nouveau chemin est un podcast conçu, Ă©crit et rĂ©alisĂ© par Laurence Simon, psychopraticienne en thĂ©rapie systĂ©mique de l'Ă©cole de Palo Alto. Vous pouvez l'Ă©couter sur votre application favorite. Et pour le soutenir, laissez des commentaires et des Ă©toiles, partagez-le, abonnez-vous. Rendez-vous dans 15 jours pour le prochain Ă©pisode.

Description

đŸš«Â« Demande Ă  Maman, elle dit toujours oui ! »

đŸš«Â« On va demander Ă  Jacques, il ne sait pas dire non »


Savez-vous que, en disant toujours oui Ă  tous et pour tout, vous vous faites du mal ?


✅Il faut beaucoup de courage pour dire non, surtout quand on a passĂ© sa vie Ă  dire oui tout le temps.

Mais ce n’est pas facile non plus de se dire OUI Ă  soi-mĂȘme đŸ’Ș


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Transcription

  • Speaker #0

    Vers 18-24 mois, l'enfant dit non. Il dit non souvent par principe, pour tout ou pour rien. Et un peu plus tard, il y a aussi les ados qui disent non. Les pĂ©diatres et les psychologues ont expliquĂ© depuis longtemps que c'est une pĂ©riode normale et mĂȘme essentielle Ă  la construction de la personne. Alors, on trouve ça bien. Les parents font en gĂ©nĂ©ral mine de s'en plaindre, mais en fait, et si vous avez eu des enfants, vous le savez trĂšs bien, tous les parents sont fiers de leurs enfants Ă  ce moment-lĂ . On appelle cette pĂ©riode la phase d'opposition et, je le rĂ©pĂšte, nous savons tout ce qu'elle est nĂ©cessaire, normale et essentielle pour l'enfant comme pour l'adolescent dans son dĂ©veloppement. C'est une pĂ©riode d'opposition aux autres qui permet de s'affirmer, de dĂ©couvrir et de construire l'adulte que l'on sera ou que l'on devient. Et c'est bien pour ça que, quand je vois le nombre d'adultes qui ne savent plus dire non dans leur vie de tous les jours, je me demande comment c'est possible que nous ayons perdu cette capacitĂ© d'opposition alors qu'elle nous a Ă©tĂ© si bĂ©nĂ©fique. Nouveau chemin, le podcast qui vous rĂ©vĂšle les ressorts psychologiques d'une vie Ă©panouie par Laurence Simon, saison 2, Ă©pisode 20. Il y a Marielle qui, Ă  34 ans, ne dit jamais non pour rendre un service Ă  ses parents. Il y a Jacques qui ne dit jamais non Ă  sa supĂ©rieure hiĂ©rarchique pour endosser des tĂąches qui ne sont pas les siennes. Il y a Françoise qui ne dit jamais non Ă  ses enfants, quoi qu'ils lui demandent. Il y a Jacqueline qui ne peut rien refuser Ă  son mari, bien qu'elle soit extĂ©nuĂ©e de sa journĂ©e. Et puis il y a Francis qui accourt dĂšs que son ami d'enfance l'appelle, mĂȘme si ça remet en question ses projets personnels. Toutes ces personnes, et bien d'autres encore, ont perdu leur facultĂ© essentielle de dire non. Elles disent oui Ă  tout le monde et non Ă  elles-mĂȘmes. Prenons Jacques par exemple. Jacques a compris trop tard que dire oui Ă  tout ce que lui demande sa hiĂ©rarchie allait le conduire exactement lĂ  oĂč il redoutait d'aller. Je dis trop tard parce que, quand il vient me voir, il est en burn-out. Un matin, il n'a pas pu se lever, il a essayĂ©, mais ses jambes ont refusĂ© de le porter pour aller travailler. En thĂ©rapie, il raconte qu'il disait toujours oui pour plus de dossiers Ă  traiter, pour des deadlines toujours plus rapprochĂ©s, pour remplacer les collĂšgues aux rĂ©unions, pour faire les comptes rendus Ă  leur place et encore plein d'autres choses. Et il reconnaĂźt que pour lui, c'Ă©tait devenu impossible de faire face. Il a respectĂ© les besoins des autres, mais pas les siens. Il a respectĂ© les deadlines des autres, mais pas la sienne. Et il a failli y passer. Et tout ça pourquoi ? Parce qu'il avait peur de perdre son travail. Mais quand il vient me voir, il a perdu son travail. Il a Ă©tĂ© licenciĂ©. En disant oui Ă  tout le monde, Jacques disait non Ă  lui-mĂȘme. Il disait non Ă  ses besoins, Ă  ses capacitĂ©s. Il disait mĂȘme non Ă  ce Ă  quoi il tenait le plus. Il a dit oui Ă  tout pendant tellement longtemps que son corps a fini par parler Ă  sa place et par dire non. Bien sĂ»r, il avait bien conscience que c'Ă©tait trop. Trop d'heures passĂ©es au boulot, trop de charges mentales, trop d'obligations Ă  remplir. Mais il pensait que c'Ă©tait le prix Ă  payer pour atteindre son but, pour garder son travail. Il n'a donc jamais dit qu'il n'en pouvait plus, ni aux autres, ni Ă  lui-mĂȘme. Françoise, elle, ne dit jamais non Ă  ses enfants, parce qu'elle pense qu'elle n'a pas de bonnes raisons pour le dire. que si elle leur dit non, ses enfants vont lui reprocher d'ĂȘtre une mauvaise mĂšre. Parfois, on ne dit pas non aux autres parce qu'on pense qu'on n'a pas de bonne raison de dire non. C'est vrai, quoi ! Quelle bonne raison pourrait avoir une mĂšre de refuser Ă  ses enfants ce qu'ils lui demandent ? Donc, Françoise pense qu'elle n'est pas lĂ©gitime Ă  dire non. Par contre, et c'est ce qui la diffĂ©rencie de Jacques, elle se plaint beaucoup. Elle se plaint Ă  ses copines que ses enfants sont super exigeants, qu'ils ne peuvent rien faire tout seul, qu'elle est fatiguĂ©e. Et quand ses amis lui rĂ©pondent qu'elle doit leur dire stop, elle rĂ©pond que ce n'est pas possible. C'est que Françoise ne peut pas dire non Ă  ses enfants parce qu'elle ne sait pas se dire oui Ă  elle-mĂȘme. Il faut beaucoup de courage pour dire non. surtout quand on a passĂ© sa vie Ă  dire oui tout le temps. Mais ce n'est pas facile non plus de se dire oui Ă  soi-mĂȘme. Alors, se dire oui Ă  soi-mĂȘme, ça veut dire quoi ? Eh bien, ça veut dire savoir ce qui est bien pour soi, savoir identifier si ce que je fais pour les autres est aussi bien pour moi. Par exemple, pour Françoise, c'est ok de s'occuper des besoins de ses enfants, de faire le maximum pour eux, mais jusqu'Ă  quel point ? Y a-t-il certaines choses qu'elle fait, ou un point Ă  partir duquel, ce n'est plus ok pour elle, parce que ça n'a plus de sens, ce n'est plus en accord avec ses besoins Ă  elle, ses dĂ©sirs ou ses propres valeurs ? Et en parlant de valeurs, Jacques Ă©tait d'accord pour en faire beaucoup au boulot, pour se donner Ă  fond dans son travail, mais jusqu'Ă  quel point ? À quel prix ? Était-il d'accord au fond de lui-mĂȘme pour ĂȘtre celui dont tout le monde se sert, aller jusqu'Ă  endommager sa santĂ© mentale ? ArrivĂ© Ă  un certain point, les risques qu'il prenait n'Ă©taient plus en accord avec la personne qu'il est. Et Ă  ce moment-lĂ , comme Jacques ne disait toujours pas non, son corps l'a dit pour lui, pour lui sauver la vie. Donc, se dire oui Ă  soi-mĂȘme, c'est dire par exemple Mes enfants, je vous aime et je ferai tout ce que je peux pour vous. Mais ce que vous me demandez lĂ , je ne peux pas le faire parce que ce n'est pas OK pour moi. Ou encore Madame, je ne veux plus faire le travail des autres parce que je veux pouvoir me concentrer sur ce qui a du sens pour moi. Donc se dire oui Ă  soi-mĂȘme, c'est dire je veux ça pour moi-mĂȘme, parce qu'il en va de mes valeurs, de mes dĂ©sirs, voire de ma santĂ©. Souvent, on dit non Ă  la mauvaise personne, comme le fait Françoise. On dit non Ă  des personnes qui ne sont pas concernĂ©es, mais on continue de dire oui aux personnes directement concernĂ©es. Pourtant, dire non, ce n'est pas tout refuser en bloc, ce n'est pas rejeter la personne Ă  qui on dit non. C'est dire que pour une fois, on va s'occuper de soi en prioritĂ©, que, pour cette fois-lĂ , je ne vais pas te rendre ce service, parce que je vais me rendre ce service Ă  moi-mĂȘme. ce qui est parfaitement lĂ©gitime, ce qui est nĂ©cessaire aussi, et parfois ce qui est vital. Et votre nom sera bien compris s'il est expliquĂ©. Si vous avez dit Non, je ne veux pas faire ce que tu me demandes et que vous avez rajoutĂ© Je veux faire cela qui est important pour moi Donc, un avantage incontestable de dire non, c'est d'ĂȘtre en accord avec soi-mĂȘme, d'ĂȘtre alignĂ© avec ses propres dĂ©sirs, avec nos propres valeurs. Et puis, il y a un autre avantage Ă  dire non quand il le faut. C'est que dire non donne de la valeur Ă  nos oui. En effet, quelle valeur pensez-vous que les autres accordent Ă  vos oui quand ils sont si nombreux, quand ils sont immanquables ? "Demande Ă  maman, elle dit toujours oui." "Ben, on va demander Ă  Jacques, il ne sait pas dire non." Plus vos oui sont nombreux, moins ils ont de valeur pour les autres. Et quelque chose qui n'a pas de valeur ou une valeur insignifiante, on continue de l'utiliser sans se soucier qu'elle disparaisse, sans se soucier du prix que quelqu'un paye pour le donner. D'ailleurs, est-ce que vos enfants, vos collĂšgues, vos parents, votre conjoint cessent de vous solliciter ? Probablement pas. SĂ»rement parce que vous ne leur avez jamais ou trĂšs rarement dit non. Et certainement parce que vous ne vous dites pas oui. Je vous ai dit tout Ă  l'heure que dire non comportait un avantage incontestable. Eh bien, je me suis trompĂ©e. Dire non... Ce n'est pas juste un avantage incontestable, c'est une nĂ©cessitĂ©. Parce que dire oui Ă  soi-mĂȘme, Ă  la personne que l'on est, c'est vital et c'est non nĂ©gociable. À suivre ! Nouveau chemin est un podcast conçu, Ă©crit et rĂ©alisĂ© par Laurence Simon, psychopraticienne en thĂ©rapie systĂ©mique de l'Ă©cole de Palo Alto. Vous pouvez l'Ă©couter sur votre application favorite. Et pour le soutenir, laissez des commentaires et des Ă©toiles, partagez-le, abonnez-vous. Rendez-vous dans 15 jours pour le prochain Ă©pisode.

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