- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental. Je suis Kevin Rich, cofondateur de Kairn, K A I R N, une application mobile qui démocratise l'accès au coaching mental d'élite. Chaque semaine, je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à développer votre mental pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou extra-professionnelle. Je vous souhaite une excellente écoute. Salut Laura, ça va ?
- Speaker #1
Hey Kevin, ça va et toi ?
- Speaker #0
Très bien, merci. Merci de venir alors que tu es en pleine ouverture d'une deuxième boutique, donc tu es bien occupée. Je suis super content de te recevoir. Alors on ne s'est pas beaucoup parlé, on s'est croisé deux, trois fois, on va dire dans des soirées. Et j'avais à cœur de te recevoir puisque je te suis depuis quelques années. Tu as réussi l'expo de faire une reconversion réussie. Tu viens de recevoir très récemment un titre, un prix de meilleure pâtisserie explorée en 2025 par La Liste, qui est la référence dans le domaine de la gastronomie, on peut le dire. Et je crois que c'est même au niveau mondial, en fait.
- Speaker #1
Oui, c'est international.
- Speaker #0
Bravo pour ça. Merci beaucoup. Alors aujourd'hui, on va parler de reconversion puisque c'est un sujet à nos âges qui est courant, on va dire. On va parler d'entrepreneuriat. Finalement, tu as osé créer ta boîte après avoir fait un passage dans le monde de l'enseignement. Et on va parler d'excellence. C'est un podcast où on parle de mental, de coaching. Et l'excellence, c'est évidemment un sujet. La pâtisserie m'a toujours impressionné pour ça. Si tu veux, moi, je cuisine. Mais la pâtisserie, c'est quand même un autre délire, on va dire. Tout se joue au gramme près.
- Speaker #1
C'est différent.
- Speaker #0
C'est différent. Il faut vraiment tout peser et le moindre geste, quand même, est important. Donc, il y a cette notion d'excellence que j'ai aussi envie d'aborder avec toi. Voilà, c'est une courte introduction. Est-ce que tu peux te présenter, Laura ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Du coup, je m'appelle Laura Schneider. J'ai 31 ans. Je vis à Strasbourg et du coup, je suis la gérante de la pâtisserie Jeune Citron.
- Speaker #0
Merci. Donc, Jeune Citron, l'idée de commencer la pâtisserie, ça t'est venu comment ? Est-ce que tu as commencé jeune ? Est-ce que ça t'est venu plus tard dans l'adolescence ? Comment t'as accroché ?
- Speaker #1
Très jeune quand même. J'ai toujours aimé pâtisser, même cuisiner assez jeune. Je pense que j'ai aussi grandi avec toutes les émissions, Le Meilleur Pâtissier, etc. qui commençaient à arriver à la télé. J'adorais ça et c'est vrai que souvent, ça m'inspirait. Je regardais ça et je me disais, je vais refaire les recettes. Ça me donnait envie. Je m'intéressais beaucoup, mais c'est vrai qu'au départ, je ne pensais pas du tout en faire mon métier. C'est-à-dire que j'étais sur une toute autre voie, donc j'étais professeure des écoles. Et vraiment, même il y a quelques années, si on m'avait dit, tu vas complètement arrêter l'enseignement, ouvrir une bâtisserie. enfin c'était pas ça le plan. C'est vraiment venu petit à petit. J'ai toujours beaucoup aimé ça. J'ai pâtissé de plus en plus et souvent aux soirées, c'est moi qui rapportais les gâteaux, les cookies notamment. Comme ça, j'ai fait beaucoup de cookies, beaucoup pour mes amis, les gâteaux pour mes proches et petit à petit, on m'a un peu poussée. On m'a dit fais quelque chose, passe un diplôme, vends tes gâteaux. Au fur et à mesure, la graine a un petit peu... tu peux germer, quoi. Et un week... J'ai été à Paris avec des amis. Une amie qui m'accompagne partout, Delphine, si tu vois ce podcast. Et donc, je l'ai traînée au salon de la pâtisserie à Paris. Et on avait fait une conférence. Et ce jour-là, ils ont dit que le CAP pâtissier allait changer de modalité. C'est-à-dire que quand on s'inscrivait avant pour passer en candidat libre, on pouvait juste aller à l'examen. Et ils annonçaient qu'à l'année suivante, il fallait faire 14 semaines de stage pour pouvoir le passer. Et en vrai, on s'est regardé et je lui ai dit, bon, il faut que je le passe. C'est maintenant parce que comme j'ai un autre métier, je ne vais pas faire les 14 semaines de stage. Et c'est vraiment ça qui m'a décidé à le faire tout de suite. Je me suis inscrite, je suis rentrée de Paris, je me suis inscrite au CAP.
- Speaker #0
Directement quoi ?
- Speaker #1
Directement. Donc quand j'étais prof et je l'ai passé en candidat libre cette année-là.
- Speaker #0
Ok, donc tu as eu ce déclic-là, mais ton entourage t'a poussé en disant, Laura, c'est bon que tu fasses quelque chose, que tu te lances. Toi, ça a germé et on va dire que tu as cette conférence qui te fait ce déclic et ensuite tu rentres. Et là, comment ça se passe réellement ta reconversion ? Parce que tu es dans un métier très stable, tu vois, l'enseignement. Ça ne t'a pas fait peur de te lancer là-dedans ?
- Speaker #1
Alors en plus, c'est rigolo parce que l'année où je me suis inscrite, c'était 2020. Enfin, c'était pour le passé en 2020, donc l'année du Covid. Donc, c'est vraiment l'année où tout le monde me disait, mais t'as trop de chance, entre guillemets, c'est quelque chose de très stable. Et c'est l'année où j'ai décidé de me lancer dans ça. Donc, on pourrait se dire qu'elle est un peu folle. Mais en même temps, je m'étais dit, je m'inscris, je me suis inscrite. Et une fois que j'étais inscrite et que du coup, j'ai passé ce CAP, je me suis dit, je ne l'ai pas passé pour rien. Maintenant, il faut en faire quelque chose. Et donc, je ne me suis pas posé mille questions. Au départ, je n'ai pas quitté l'enseignement tout de suite. Donc, je l'ai passé en candidat libre quand j'étais prof. Donc, je me suis formée sur tous mes temps libres. Et l'année d'après, je me suis mise à temps partiel, donc à 80% dans l'éducation nationale, pour pouvoir ouvrir la micro-entreprise. Puisque quand on est dans l'éducation nationale, on ne peut pas avoir une micro-entreprise si on est à temps plein.
- Speaker #0
Je ne savais pas, ok.
- Speaker #1
Donc voilà, je me suis mise à temps partiel, j'ai ouvert cette micro-entreprise et je me suis dit, on va voir ce que ça donne. Voilà, ça c'était le...
- Speaker #0
C'est intéressant parce que tu sais, il y a beaucoup de personnes qui disent, moi je veux devenir, je ne sais pas, pâtissier ou cuisinier. Et en fait, c'est vraiment un projet. construit de A à Z et il pense à tout. J'ai l'impression que ça a venu petit à petit.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Parfois, je ne peux pas dire que depuis que j'ai 6 ans, je rêve d'avoir une pâtisserie. Ce serait un mensonge, ce n'est pas vrai. Ça s'est vraiment fait petit à petit. La graine a mûri, puis moi, je pense que j'ai changé. Puis le fait de faire des gâteaux, ça me faisait plaisir. Puis je voyais le... C'est vraiment un truc qui s'est construit au fil des années. Et j'ai fait étape par étape. C'est-à-dire que même quand j'ai passé... mon CAP, je ne me suis pas dit direct je vais ouvrir une boutique. J'ai d'abord ouvert la micro-entreprise et puis au final, c'est vrai que ça allait très très vite et pourtant, ce n'était pas décidé d'avance.
- Speaker #0
Le CAP, ça a été difficile, cette phase de travailler la journée à l'école et puis en même temps préparer ton CAP. Comment s'est passé l'année ?
- Speaker #1
Forcément, ça rajoute quelque chose. Il faut savoir que moi, mon métier de professeur des écoles, quand même, je l'aimais beaucoup. J'aimais beaucoup ce que je faisais, j'aimais beaucoup être avec les enfants. Et donc, j'ai toujours été quelqu'un qui aimait faire des projets. Et c'est vrai qu'à partir du moment où j'ai commencé un petit peu à vraiment devoir me préparer plus intensément, et après où j'ai eu la micro-entreprise, c'est ça aussi qui a fait que j'ai décidé d'arrêter tout et d'ouvrir la boutique. Parce que je n'arrivais plus à tout faire. Je ne pouvais plus faire plein de projets avec les enfants, je n'avais plus de temps. donc je n'étais pas vraiment satisfaite je me disais en fait ce n'est pas comme ça que j'aime bien faire ce métier et à la fois ma micro-entreprise j'avais vraiment pas mal de demandes et je ne pouvais pas toutes les accepter puisque je n'avais pas assez de temps donc je me suis retrouvée entre deux métiers comme ça.
- Speaker #0
Mais c'est vrai que tu as commencé en fait en micro-entreprise à vendre chez toi en fait, à faire des pâtisseries et à les vendre de chez toi.
- Speaker #1
J'ai commencé chez moi à vendre des pâtisseries et à faire des ateliers pour les enfants et pour les adultes donc là voilà c'est un peu mon âme qui est restée et qui fait le lien avec la pâtisserie donc j'ai commencé à faire ça et c'est vrai que les deux ont tout de suite vraiment marché quoi,
- Speaker #0
que ce soit les ateliers ou que ce soit la vente de pâtisserie T'es beaucoup passée par Instagram en fait si on veut t'as ce métier de pâtissière et aussi en fait de créatrice de contenu quelque part qui marche fort aussi Ça pareil, ça t'est venu au fur et à mesure ? Ouais,
- Speaker #1
pareil. Au départ, j'ai ouvert un compte quand je passais mon CAP, l'année du CAP, en me disant que ça va me permettre de... Je faisais plus de gâteaux, donc je me disais que ça va me permettre de le montrer, puis peut-être que ça va aussi me donner envie d'en faire encore plus. C'est arrivé, c'était juste.
- Speaker #0
T'as eu un moment de pression un peu quand même ? Pour le CAP ? Ouais, pour toute cette phase de reconversion. Est-ce que tu te lances sur Instagram, tu commences à vendre ?
- Speaker #1
Alors en vrai, quand je me suis lancée sur Instagram, il n'y a pas eu de pression parce que je l'ai fait comme ça. Ce compte, ce n'était pas une pression. Je dirais que le moment du diplôme où tu passes l'examen quand même, parce qu'il faut savoir que du coup, je n'étais jamais, jamais dans une cuisine professionnelle avant de passer le diplôme. Je me suis toujours entraînée chez moi. Ceux qui me connaissent bien savent d'ailleurs que je suis la pro pour me... préparé pour les examens un peu au dernier moment. Donc, je ne l'ai pas fait quand même au tout dernier moment, mais j'ai plus intensifié mes révisions proches quand même de la date du CAP. Mais je me suis toujours entraînée chez moi. Donc, arriver dans un labo pro pour un examen, ce n'est pas évident.
- Speaker #0
Oui, parce que tu es tapé à tes repères.
- Speaker #1
On découvre tout. On découvre les grosses machines, on découvre le matériel, on découvre le lieu, l'espace. Et en plus, on passe un examen. Donc, ça rajoute quand même un petit peu des difficultés. et ça, ce n'était pas évident.
- Speaker #0
Et ça, après le CAP, je l'ai validé assez facilement ?
- Speaker #1
Oui, oui. Je ne sais pas ce qu'on peut... Mais oui, oui, je l'ai validé. Comme dit, honnêtement, ce n'était pas facile de me retrouver dans cet environnement. Bien sûr, oui. Il y a des... Enfin, voilà. mais oui
- Speaker #0
Donc tu valides, et ensuite, comment arrive ce projet de boutique finalement ? Puisque là, tu passes à un autre stade, tu passes de la micro-entreprise où tu vends chez toi, au réseau, au réseau de réseau. Et ensuite, tu as cette idée qui gère de se dire, ok, je vais ouvrir une boutique. Et là, on rentre quand même dans une autre dimension, on va dire.
- Speaker #1
Une autre histoire. Bah ouais, du coup, à un moment, je me dis, bon, soit maintenant, j'arrête la pâtisserie, j'arrête la micro-entreprise et je me remets à 100% dans l'éducation nationale, parce qu'au moins, je peux le faire à 100%. soit j'arrête l'éducation nationale et je prends un autre tournant parce que dans ce cas-là, il faut en vivre et alors j'ouvre une boutique. Bon, je n'ai pas hésité longtemps parce que je me suis dit, si je ne prends pas cette décision maintenant, peut-être que je ne la prendrai pas plus tard et je vais vraiment le regretter. Donc, je n'ai pas hésité. Je me suis dit, bon, j'arrête tout et puis j'ouvre la boutique. Et je ne sais plus ce que tu m'as posé comme ça.
- Speaker #0
Non, si, si. Donc, c'est venu comme ça, cette idée de se dire, j'ouvre la boutique. Comment tu mets en place ensuite tout ça ? Bye. En tout cas, je sais qu'autour de moi, des personnes qui se lancent ont peur.
- Speaker #1
En fait, ce n'est pas évident. Je pense qu'au début, il y a la peur, mais je pense qu'on est perdu. Moi, en tout cas, au début, je me suis dit, waouh, mais qu'est-ce que je dois faire ? Qu'est-ce que je dois faire en premier ? Qui je dois contacter ? Et ça, c'est vraiment difficile. Trouver un local, moi, je n'étais pas du milieu. Je ne connais personne dans ma famille qui est pâtissier ou même dans la restauration. Donc, c'est vraiment... Tout était nouveau pour moi. Je ne connaissais personne. Donc, il faut trouver un local. Il faut tout, en fait. Trouver un financement. Trouver le matériel. Enfin, absolument tout.
- Speaker #0
C'était quoi ta première action, du coup ? Parce que tu vois cette masse de travail.
- Speaker #1
Oui, franchement. Déjà, une fois que j'ai eu mon CAP, j'ai quand même voulu voir... Comment s'organiser un labo professionnel justement ? Parce que je me suis dit, en fait, je vais gérer un labo, donc il faut quand même que je vois un peu comment ça se passe. Et je voulais quand même quelque chose à, entre guillemets, grande échelle, enfin, entre guillemets, je ne voulais pas quelque chose de tout petit, juste pour voir un petit peu vraiment au quotidien, quand ça bouge, comment ça se fait. Et du coup, je suis allée à Paris, quand j'étais prof encore, du coup, sur mes vacances scolaires, chez Nicolas Pacello, qui avait la pâtisserie 500, ce qui maintenant s'appelle Nicolas Pacello, sa pâtisserie. Et j'ai fait un stage là-bas. Et vraiment, j'y allais pas dans le but d'apprendre la pâtisserie, même si c'est trop trop chouette et on apprend plein de choses. Mais je veux dire, c'était pas ça mon but, c'était vraiment d'observer l'organisation et de voir comment on pouvait faire fonctionner un labo. Et c'était très chouette.
- Speaker #0
T'as fait combien de jours ou semaines ?
- Speaker #1
Je crois deux semaines,
- Speaker #0
je me sens.
- Speaker #1
Mes vacances scolaires, peut-être dix jours, je me souviens plus, mais c'était à peu près ça.
- Speaker #0
Tu l'as contacté via Instagram ? Oui,
- Speaker #1
via Instagram. J'ai eu la chance de l'accepter. Je pense que tout le monde n'accepte pas pour des temps si courts. Mais j'ai expliqué que moi, j'avais un autre métier et que je ne pouvais pas trop faire autrement. Et franchement, c'était une super expérience. Ça m'a permis de voir comment fonctionnait un labo. Et c'était chouette.
- Speaker #0
C'est super intéressant. Tu as osé envoyer ce message. Il y a des personnes qui n'osent pas contacter des personnes. Et c'est vachement bien que tu aies pris ce pli de contacter des personnes pour faire un stage. Et découvrir, parce qu'en fait, finalement, ça aurait pu rester au stade de l'idée, ton truc. Oui, bien sûr. Il ne fallait pas pousser les portes, on va dire. OK, donc là, tu fais ce stage, tu reviens à Strasbourg. Tu as eu des galères pendant la création de ta boutique ?
- Speaker #1
Je fais juste une aparté. Vas-y, vas-y, avec grand plaisir. Parce qu'ils m'ont beaucoup aidée, donc quand même, je veux le dire. J'ai fait que... Il y a aussi la pâtisserie Aujourd'hui, donc Gaëtan et Catherine. Je les avais aussi contactés. Eux, ils ne prenaient pas de stagiaire à l'époque, en tout cas. Mais ils m'avaient dit que je pouvais passer une journée, quelques heures quand même avec eux. Du coup, j'y étais allée une journée. Donc, eux, c'était plus petit, forcément. Mais c'était chouette de voir ça. Et ils ont été de très bons conseils. Notamment, ils m'ont donné un contact pour tout ce qui est matériel professionnel, etc. Donc, eux aussi, en fait, ils ont eu un rôle important. Puisqu'ils m'ont permis de venir une journée. Et ils m'ont donné quelques clés. pour m'en sortir. Et puis depuis, voilà, on est assez fou, on échange et...
- Speaker #0
Vous êtes proche.
- Speaker #1
Donc c'est chouette. C'est chouette de pouvoir compter sur des gens dans le milieu qui sont tout à fait disposés à nous donner des conseils.
- Speaker #0
Oui, c'est clair, puisqu'en fait, finalement, Strasbourg, c'est pas non plus une très grande ville. Donc on pourrait se dire qu'il y a une concurrence et chacun reste un peu dans son coin, mais en fait...
- Speaker #1
Après, au départ, je savais pas... En fait, quand j'ai fait ce stage, j'avais la micro-entreprise et du coup, je savais pas encore que j'allais ouvrir la boutique. Mais en soi, quand même. C'était trop sympa de leur part. Et bon, après, ça a évolué tellement vite puisqu'en un an, j'ai décidé d'ouvrir la boutique. Mais oui, c'est super chouette.
- Speaker #0
Ok. Et oui, donc je disais, sur la création de la boutique, l'ouverture, tu as eu des galères, des moments de doute où ça a été un peu plus dur. Tu t'es dit, je n'y arriverai pas, c'est trop galère.
- Speaker #1
L'entreprenariat, c'est toujours une galère. Enfin, je veux dire, je dis toujours, c'est un long fleuve pas tranquille. Pour moi, c'est ça l'idée. J'ai eu des galères. Déjà, trouver un local, c'était vraiment une galère. On avait vu un, puis au final, un autre. Déjà, le local, c'était une galère. Le trouver, l'obtenir, pas facile. Les financements, vraiment très compliqués. Quand on imaginait quand même, je vais voir une banque, je lui ai dit, voilà, j'aimerais ouvrir une pâtisserie. J'ai zéro expérience dans la pâtisserie. J'ai un autre métier quand même qui n'avait rien à voir. j'ai pas euh beaucoup de fonds, très honnêtement. Donc, j'emprunte vraiment une grosse partie de la somme. C'est des sommes qui sont quand même conséquentes quand on ouvre à Strasbourg, parce qu'il faut payer soit le fonds de commerce, soit le droit au bail. Ensuite, il faut payer tout le matériel. Moi, c'était un tas de pierres. Le local, je veux dire, il était en très mauvais état. Donc, il y avait tous les travaux de rénovation. Tout ça, ça fait des sommes. Quand on arrive à la banque, tout le monde ne nous accueille pas avec un grand sourire. Oui, bien sûr.
- Speaker #0
Sur le papier, pour toi, c'était peut-être plus difficile à justifier.
- Speaker #1
C'est sûr, oui. Et en plus, quand même, je suis jeune, je suis une femme. C'est quand même pas mal de choses qui ne sont peut-être pas très rassurantes. Après, souvent, quand je présentais mon projet, les gens étaient là, ouais, super et tout. Mais après, dès qu'on parle vraiment argent, finance, c'est tout de suite un peu différent. Mais j'ai trouvé quand même, évidemment, heureusement. Une banque qui m'a suivie.
- Speaker #0
On va les remercier du coup.
- Speaker #1
On va les remercier, vraiment. En plus, pour le coup, j'ai vraiment toujours eu dans cette banque, du début, j'ai changé de conseillère, mais elles ont toutes été adorables et elles me soutiennent toutes encore maintenant pour le deuxième.
- Speaker #0
On va en parler du deuxième, puisque tu grandis. Mais on peut quand même souligner qu'il y a une banque qui a pris ce risque-là. Est-ce que tu as eu un doute quand même que ça ne marche pas ? ta boutique ?
- Speaker #1
En fait, le truc, c'est qu'on ne peut jamais savoir ce qui va se passer. Moi, je ne pouvais pas prévoir à l'avance que ça allait marcher ou pas. Mais je pars du principe qu'en fait, si je le fais, c'est pour que ça marche. Et c'est comme si je ne m'étais pas laissée le choix. Je veux dire, à un moment, quand tu quittes tout ce que tu as avant pour faire quelque chose, tu ne peux pas te permettre de... de rester dans ton lit et de pleurer, de dire, oh là là, mais c'est catastrophique, j'ai un problème. Et si ça ne marche pas, en fait, c'est simple. Tu t'es lancé là-dedans, tu vas le mener à terme. Et ça va marcher. Après, à quel point ça va marcher, ça, on ne le sait pas. Mais en tout cas, je ne me laissais pas le choix de me dire que ça allait marcher. Et j'ai eu un événement aussi qui m'a fait beaucoup de bien. En vrai, quand on est... Enfin, moi, du coup, je suis entrepreneur seule. Enfin, je veux dire, il n'y a personne avec moi dans la société.
- Speaker #0
Pas simple, ça.
- Speaker #1
J'ai pas d'associés ou quoi. C'est pas évident parce que, aussi, comme je l'ai dit, dans mon entourage, j'ai pas d'entrepreneurs. Enfin, mon oncle et tout, mais je veux dire, dans mon entourage très très proche, j'ai pas de personnes vraiment qui s'est lancée comme ça dans une boutique ou quoi. Et du coup, c'est vrai que, même si j'ai des proches très présents, mes parents, mon conjoint et tout, souvent, on se sent quand même un peu seul et perdu, quoi. Et c'était Alsace Actif qui a organisé un événement pour les femmes entrepreneurs. Et on s'est retrouvés une journée avec que des femmes. C'était avant que j'ouvre la boutique, quelques semaines avant. Et ça m'a fait vraiment trop du bien parce que je me suis retrouvée au milieu de ces femmes qui avaient les mêmes problématiques que moi, qui avaient les mêmes problèmes, les mêmes peurs, les mêmes... Les doutes, oui. Et d'échanger et juste de se rendre compte qu'il y a des gens qui ressentent la même chose, c'était trop bien. Et à cet événement, quelqu'un avait dit, on se dit toujours, et si ça ne marche pas ? Mais en fait... Est-ce qu'on se pose la question de « et si ça marche ? » Et je pense que c'est vrai, et ça m'est vraiment resté dans la tête.
- Speaker #0
C'est beau ça, c'est vrai que je pense que c'est un bon moyen de revoir les choses positivement, carrément. Et tu as dit un truc très important sur la communauté aussi, de s'entourer aussi des personnes qui vivent les mêmes choses. Parce que la société d'entrepreneur, c'est un vrai truc quand même. Tu es chez toi, tout seul, personne ne peut vraiment comprendre tes problèmes.
- Speaker #1
Parce qu'en fait, il y a plein de gens, tu n'es pas vraiment seul. souvent il y a tes proches qui sont hyper content du projet. J'ai mon conjoint qui essaie toujours de m'aider, de trouver des solutions et tout. Mais au quotidien, en fait, on est quand même...
- Speaker #0
Les décisions, au final, c'est toi qui les prends.
- Speaker #1
Les décisions, on les prend. Dès qu'il y a des conséquences, c'est sur nous que ça tombe. Enfin voilà, c'est pas évident.
- Speaker #0
Alors j'ai vu que tu as 12 personnes maintenant avec toi. C'est beaucoup quand même dans ton équipe. Comment tu le gères ça ? Pareil, c'est venu petit à petit. Tu n'es pas passé de 0 à 12 du lendemain. Mais bon, tu as tous ces... Tu vois, cet aspect de management, de gérer l'humain, tout ça, comment ça se passe pour toi ?
- Speaker #1
Tout vient sur le temps, en fait, quand on est entrepreneur. Enfin, surtout là, quand ça avance très vite comme ça. C'est vrai qu'au début, je n'avais limite pas réfléchi au management. Mais en fait, comme on était deux au départ, c'est quand même un peu différent. Et c'est vrai que l'équipe s'agrandit et puis on se dit, oh là, là, c'est plus la même chose. Et c'est vrai que ce n'est pas évident parce que l'humain, c'est l'humain. Il y a des choses qu'on peut très bien gérer parce que c'est des chiffres, parce que c'est, je ne sais pas. Mais l'humain, c'est quelque chose qui vit. Merci, Kiva. C'est pas évident, ça n'a pas toujours été évident, c'est sûr.
- Speaker #0
Tu as eu des galères de ce côté ?
- Speaker #1
Oui, quand même, des galères. Je ne sais pas si je peux vraiment dire des galères, mais tout n'a pas toujours été simple. Parfois, il y a des gens qui ne peuvent pas travailler pour raison X ou Y, et je le comprends. Mais du coup, forcément, au début, quand tu es une société, ce n'est pas facile, il faut rebondir. Après, il y a parfois aussi des gens qui matchent avec l'équipe, des gens qui ne matchent pas. Ça non plus, ce n'est pas facile. Voilà, donc vraiment, ce n'est pas évident. Mais aujourd'hui, j'ai vraiment une équipe super.
- Speaker #0
J'ai l'impression en tout cas de l'extérieur qu'on te regarde. Oui, vraiment,
- Speaker #1
j'ai une super équipe. C'est des gens impliqués qui ont envie de bien faire. Il y en a qui sont là depuis vraiment plusieurs années ou plusieurs mois, qui sont vraiment bien dans l'entreprise. Je peux compter sur elles. C'est que des filles. Du coup, là, on a un apprenti depuis septembre, un garçon. Et on a eu, j'ai déjà eu quand même dans l'équipe des garçons, mais peu souvent, c'est vrai. Et en grande, grande, grande majorité des femmes. Et la plupart du temps, on a été que des femmes. Je ne me suis pas dit en ouvrant, je vais embaucher que des femmes. Franchement, je ne me suis pas du tout dit ça. Ça s'est fait un peu naturellement, comme ça, déjà parce qu'il y a beaucoup de femmes qui postulent maintenant. Le métier est en train un peu de changer de la pâtisserie. Avant, c'était beaucoup d'hommes. Maintenant, il y a quand même beaucoup de femmes. Donc déjà, il y a beaucoup de femmes qui postulent. En vente aussi, il y a plus souvent des femmes qui postulent. Et après, les femmes sont géniales.
- Speaker #0
Oui, c'est clair.
- Speaker #1
J'ai embauché plein de femmes parce qu'elles sont chouettes.
- Speaker #0
Et puis, il faut rééquilibrer aussi. Tu as des pâtisseries ou des restaurants. On en voit beaucoup à Paris où c'est que des mecs. Donc, c'est bien de rééquilibrer aussi de ton côté. Donc, tu apprends au fur et à mesure à faire une management comme ça. quand tu recrutes maintenant t'as quand même des points comme ça importants où tu dis ça, il faut qu'elle l'ait ou qu'il l'ait ?
- Speaker #1
Forcément, quand même, on apprend un peu à force et on apprend aussi un peu parfois de ses erreurs. Forcément, quand je recrute quelqu'un, je fais attention aux compétences parce que forcément, l'entreprise, elle a besoin de gens compétents. Mais c'est vrai que je me suis rendu compte que ce qui comptait aussi beaucoup pour moi, c'est l'état d'esprit. J'ai envie d'avoir des gens avec moi. et pas des gens qui sont là et qui ne sont pas vraiment avec moi. Je ne sais pas si c'est clair. En tout cas, j'ai envie d'avoir des bonnes âmes, des personnes positives, qui sont solidaires et qui vont s'entraider et m'aider moi.
- Speaker #0
Comment tu peux le détecter ? Ce n'est pas facile, parce que j'en ai fait passer beaucoup aussi des entretiens. Non, ce n'est pas toujours facile.
- Speaker #1
Parfois, on le sent, parfois, on ne le sent pas. Parfois, on croit que c'est OK. Parfois, ça ne l'est pas. Parfois, on a aussi des très bonnes surprises. Non, ce n'est pas facile et je me tromperai encore probablement. Mais en tout cas, je sais que c'est quelque chose qui est important pour moi maintenant comme recrute.
- Speaker #0
La transmission, c'est important pour toi vu que tu viens de l'école. Tu les coaches aussi tes pâtissières, du coup ? Tu les formes ? Comment tu les fais monter ?
- Speaker #1
Coacher, c'est peut-être un mot fort, mais j'essaye d'être avec elles au quotidien. Après, c'est vrai que plus il y a de monde, plus avec la deuxième, plus j'ai de choses à faire. J'essaie d'être là au max pour elles et de les aider, oui, de les former, évidemment. Après, il y en a qui sont déjà, enfin, il y a des pâtissières diplômées dans l'entreprise qui sont déjà très compétentes. Après, forcément, chacun a sa patte, chacun a sa touche et forcément, je les forme dans ce sens-là. De quoi ? D'après moi, de ce que je veux, je n'arrive pas à tourner la phrase, mais je veux que Jeune Citron ressemble à quelque chose et je les forme pour aller dans ce sens-là.
- Speaker #0
t'as une vision en tout cas comment est organisée ta structure actuellement donc toi tu diriges justement cette vision, cette stratégie ensuite t'as des directrices des pâtisseries comment est organisée l'entreprise actuellement on va dire qu'officiellement il n'y avait pas de hiérarchie jusque là puisque en fait je suis Merci.
- Speaker #1
très souvent là, même si j'ai beaucoup de choses à faire. Je suis sur place tous les jours, même si ce n'est pas toute la journée. Donc, c'est vrai que que ce soit côté vente ou côté pâtissière, j'étais toujours là. Donc, je n'avais pas mis en place, entre guillemets, de hiérarchie. Maintenant, avec la seconde qui arrive, depuis quelques mois, je prépare ça. Et oui, il y a des gens dans l'entreprise qui, maintenant, vont avoir des rôles plus importants, qui vont avoir des responsabilités et qui en ont d'ailleurs déjà. On a déjà commencé à mettre ça en place. et sur qui je peux compter et qui vont s'occuper de plusieurs choses.
- Speaker #0
Ça, c'est un moment charnière aussi de déléguer une partie de la gestion, en tout cas de l'opérationnel d'une boutique.
- Speaker #1
Ce n'est pas évident parce que en vrai, de ma part, ce n'est pas évident. En plus, ce n'est pas évident de toujours déterminer le rôle de chacun. Quel est mon rôle du coup quand je délègue, etc. Ce n'est pas facile de trouver la place de chacun, le rôle de chacun. Mais c'est super bien d'avoir des gens dans l'entreprise à qui on peut confier ses rôles. Moi, je suis hyper contente que j'ai presque pas besoin, alors quand même un petit peu, mais pour des rôles à responsabilité, on va dire, j'ai presque pas besoin d'aller les chercher là à l'extérieur pour la seconde boutique parce qu'il y a déjà plein de gens à qui j'ai confiance et plein de gens qui font très bien ce travail à l'intérieur.
- Speaker #0
Comment c'est venu ce projet de deuxième boutique ? Quand j'ai vu ça, je me suis dit, ok, là, ça devient sérieux. Ça prend pas mal, mais dans le sens, ça commence à être gros.
- Speaker #1
Ça vient de ce qu'on n'avait pas de place.
- Speaker #0
Ok, c'est vraiment ça.
- Speaker #1
Mais presque au jour 1, on n'avait pas de place. J'exagère. Quand on était deux, on avait quand même un peu plus de place, mais les clients, déjà, n'avaient pas beaucoup de place.
- Speaker #0
Pourtant, je trouvais ça assez grand. J'étais venu à l'ouverture au début. Je me disais, c'est quand même assez grand, le labo derrière. Mais en fait,
- Speaker #1
non. Non, non, c'est vite devenu très petit. En termes, plus on est de monde à travailler, moins on a de place. En termes de stockage aussi, parce que mine de rien, comme ça a tout de suite très bien marché, c'est super bien, c'est un problème positif, mais du coup, il faut du stockage, il faut, enfin voilà, pour mettre les gâteaux, pour les préparer. Et c'est vrai qu'il n'y en a pas beaucoup chez nous. Et côté vente, c'est aussi franchement très petit. Derrière le comptoir, il n'y a pas beaucoup de place. De l'autre côté du comptoir, il n'y a pas beaucoup de place non plus. Il n'y a que quatre tables. Elles sont vite complètes les après-midi. Et puis quand il y a la queue qui s'ajoute au comptoir, enfin vraiment, c'était vraiment... Très vite, je me suis dit, oula, là, on va être à l'étroit très vite. Sauf que ça prend du temps, ce genre de projet.
- Speaker #0
Tu y as réfléchi depuis combien de temps à peu près ? Très longtemps. C'est vrai ?
- Speaker #1
Je pense que je prépare ça depuis... Ce n'est même pas des mois, c'est presque déjà des années, alors que ça fait trois ans que j'ai ouvert. Mais en tout cas, je pense qu'au bout d'un an, je me suis dit, bon, là, on est trop serré. Il va falloir trouver une solution.
- Speaker #0
Ah oui, tu as anticipé il y a longtemps. Parce que quand tu vois sur les réseaux, tu te dis, ah bah Louvre, si elle y a pensé il y a trois mois. En fait, non, c'est depuis...
- Speaker #1
Le moment où je l'ai annoncé sur les réseaux, en vrai, j'étais déjà sur ce projet depuis des mois et des mois. C'est vraiment, tout est très long.
- Speaker #0
Ce sera la même chose, une boutique, tu auras un espace plus grand de restauration, de table assise et tout ?
- Speaker #1
Oui, il y aura du coup un plus grand labo pour nous. Donc vraiment, pour les équipes, ça va être vraiment plus agréable. Ça va nous permettre aussi normalement de produire plus, de stocker plus. Là parfois à 16h on n'a plus de cookies, on est là « mais pourquoi il n'y a plus de cookies à 16h ? » et on dit « mais vraiment on fait notre max quand on fait tout à la main, on boule à la main » . Mais donc un espace de production plus grand et un espace vente plus grand, donc avec le comptoir et plus à part qu'actuellement, on va dire pour que ce soit un peu plus confortable, oui plus de places assises, il y aura une trentaine de places assises.
- Speaker #0
Ah oui, ok.
- Speaker #1
Oui, entre 25 et 30 places assises à l'intérieur. Et puis l'été, j'espère les terrasses. Et du coup, on va proposer la même chose, c'est-à-dire nos pâtisseries, nos cookies. Et on va proposer d'autres choses qu'on ne peut pas se permettre actuellement. Un peu plus de services à table, pour le midi, ce genre de choses.
- Speaker #0
Donc là, tu ouvres Grand Rue.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
Grand Rue. pour les personnes qui soient de Strasbourg ou celles qui viendront pour le marché de Noël ? Parce que tu as très bien choisi ta place de la gare au centre.
- Speaker #1
Oui, la gare au centre. Après, très honnêtement, je cherchais dans Strasbourg un local qui était assez grand pour pouvoir accueillir et un labo et un espace vente. C'était un choix de ma part. Il y a pas mal d'entreprises qui font le choix d'excentrer leur labo. Donc, d'ouvrir un labo dans les zones un petit peu industrielles. Moi, ce n'était pas ce que je souhaitais. Je souhaitais vraiment avoir le labo sur place, comme je l'ai actuellement.
- Speaker #0
Et du coup, c'est vraiment pas évident de trouver à Strasbourg un grand local où on peut produire de l'alimentaire. Enfin, voilà. Donc, ça m'a pris du temps. Et il se trouve que oui, celui que j'ai trouvé est bien placé. C'est génial.
- Speaker #1
Ça promet de belles choses. Sur la partie excellence, la pâtisserie, je te l'ai dit, ça me fascine sur la précision. Et moi, j'en fais très peu. Enfin, j'en fais pas, en fait. Est-ce que tu as senti une progression ? J'imagine qu'entre le moment où tu as passé ton CAP, ou même avant, on va dire. et maintenant tu vois Toi, sur ton niveau de pâtisserie, est-ce que tu vois une...
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Bien sûr, déjà, plus on pratique normalement, plus on s'améliore. Après, le fait que je sois passionnée, c'est, je pense, vraiment un atout pour moi. Et peut-être aussi que je sois autodidacte parce que quand on est passionné, on a envie. On sait qu'en fait, on est nous seuls. Puis quand on est autodidacte, il n'y a que nous qui sommes responsables de notre niveau. Enfin, je veux dire... personne ne va venir nous former. On a cette entière responsabilité. Et du coup, j'ai toujours fait et je continue de me former. Je ne sais pas comment les gens imaginent une formation, si c'est forcément à l'école, etc. Mais une formation, c'est sans cesse continuer à chercher des recettes, lire, voir ce qui se fait ailleurs, les grands chefs ou pas d'ailleurs. Plus grands chefs et moins grands chefs. Donc, continuer à feuilleter les livres, continuer à tester les recettes. Je dirais qu'en fait, c'est comme du recherche et développement. C'est beaucoup de tests pour arriver à des résultats. J'ai testé beaucoup de choses qui se faisaient. J'ai comparé. C'est tout bête, mais je compare. Qu'est-ce qu'il y a de différent dans ces recettes ? Quel est le résultat ? Et ça, je continue à le faire. Il y a aussi des fournisseurs maintenant, des marques de chocolat ou quoi, qui nous proposent de temps en temps des formations qui sont chouettes. Et dès que je peux y aller, j'y vais. Je pense que c'est un état d'esprit, la formation. Ce n'est pas un diplôme. Je pense qu'on a cet état d'esprit où on ne l'a pas. J'aime faire ça, donc forcément j'aime me former. Du coup, j'aime continuer d'apprendre et on apprend tout le temps. La pâtisserie, c'est un peu comme la cuisine. C'est quelque chose qui évolue beaucoup et qui a beaucoup évolué ces dernières années et qui continue d'évoluer.
- Speaker #1
Tu le vois même dans les vitrines. Il y a une époque, c'était plus les très gros gâteaux avec plein de trucs dessus. Maintenant, c'est plus ces petits entremets, comme tu fais. OK, et sur la précision des gestes, tu sens que tu as aussi pris un autre niveau ? Parce qu'en fait, quand ça grossit aussi, une entreprise, surtout dans la cuisine, j'ai l'impression que le chef prend un peu de recul et du coup est moins dans...
- Speaker #0
Oui, oui, mais c'est vrai. Et moi, de mon parcours autodidacte et passionné, je pense que vraiment mon atout, comme je l'ai dit c'est que j'ai cet amour de la pâtisserie et du coup j'ai tout le temps envie d'apprendre de continuer de voir ce qui se passe donc ça je pense c'est vraiment très positif je pense mon autre force en étant autodidacte c'est que j'ai pas de c'est pas que j'ai pas de cadre c'est pas vraiment cadre le mot que je veux dire mais on m'a rien imposé on m'a pas donné une méthode pour apprendre et du coup en fait je me mets pas trop de limites tu crées moi j'ai des gens qui peut-être ont pâtissé, qui ont travaillé chez moi. me disaient « Mais moi, je n'ai jamais fait ça comme ça. » Je leur dis « Ouais, tu n'as jamais fait ça comme ça, mais on va le faire et tu vas voir, ça va marcher. » Et ça marche. Et c'est des choses un peu différentes, etc. Et donc ça, je pense que c'est une force. Et à contrario, je pense que ma faiblesse, c'est ça. C'est tout ce qui est vraiment technicité, rapidité. Toutes les choses qu'on apprend du coup en école, les gestes très précis, très techniques.
- Speaker #1
Dans des palaces ou des gestes comme ça.
- Speaker #0
Voilà. Palace ou pas, même juste l'école. Quand on te donne des techniques, j'en sais rien. mais pour... couper plus vite ça, il faut faire comme ça, etc. Moi, ça, je n'ai pas eu. Donc, je pense que ça, c'est plus, entre guillemets, ma faiblesse ou ce que j'ai à travailler. Mais l'avantage, c'est que dans mon équipe, j'ai plein de gens qui sont bons là-dedans. Je pense qu'on se complète, c'est-à-dire que moi, forcément, j'ai ce rôle un peu de supervision, de création de recettes, parce que c'est pour ça que j'ai ouvert la pâtisserie, de tout ça. Et dans mon équipe, il y a des gens qui sont très efficaces en production. qui sont très rapides, qui ont travaillé dans d'autres entreprises et qui ont déjà des méthodes d'organisation. Je pense que c'est bien parce qu'on se complète.
- Speaker #1
En fait, tu as développé ton instinct de créativité en pâtisserie et après tu as pris les bonnes personnes pour des tâches. Mais tu sais, moi qui suis plus dans les startups, c'est exactement le même fonctionnement. On dit souvent que l'entrepreneur, le patron, doit savoir faire un peu tout. Mais après, quand ça commence à fonctionner, il faut trouver les bonnes personnes pour faire mieux que lui toutes ces fonctions-là. Est-ce que tu as des projets de développer plus loin qu'ici, qu'à Strasbourg ? Tu vas ouvrir ailleurs ? Je ne sais pas parce que maintenant, en fait, vu qu'il n'y a pas de limite, peut-être...
- Speaker #0
Oui, il n'y a pas de limite et je dirais... Mais franchement, à ce jour, je ne peux pas te dire parce que depuis que j'ai ouvert, j'ai déjà changé d'avis plein de fois. Ok. C'est-à-dire que je me suis déjà dit, tiens, je vais ouvrir là, etc. Et puis après, je suis revenue un peu et je me suis... Enfin, je suis revenue sur cette idée et je me suis dit, en fait... En fait, le truc, c'est que je pense que c'est chouette de se développer et tout, mais il y a des avantages et des inconvénients. Donc, se développer, c'est hyper chouette. Peut-être ouvrir ailleurs aussi. Après, on peut moins contrôler la qualité, on peut moins contrôler comment ça se passe, on connaît moins les équipes. Et moi, il y a eu un moment où peut-être un moment où l'équipe, par exemple, c'était plus difficile ou quoi. Et je me suis dit, OK, là, en fait, il faut... Il faut que je me recentre sur déjà ce que j'ai. Avant de faire ailleurs, il faut faire correctement là où on est. Et je me suis posé la question, je me suis dit finalement, est-ce que j'ai vraiment envie d'ouvrir ailleurs ? Et je ne sais pas. J'ai souvent changé d'avis. Là, ce que je sais, c'est qu'à Strasbourg, j'ai envie d'avoir un espace. Enfin, j'en ai déjà un, mais d'avoir un. J'avais besoin, ce n'était même pas envie, c'est qu'on avait besoin d'un espace plus grand. que ce soit pour nous ou pour les clients. Donc, c'est ce que je suis en train de construire. Et j'ai envie que ces deux espaces fonctionnent bien, qu'on arrive à le faire fonctionner, à toujours avoir cette qualité, cette exigence et ce plaisir de rencontrer les gens aussi, qui mangent nos gâteaux. Et après, je ne sais pas. Je ne ferme la porte à rien. Je ne peux pas te dire, sûr, je ne ferai jamais rien, sûr, je m'exporterai. Enfin, je n'en sais rien. Mais je ne peux pas non plus te dire, sûr, que je le ferai.
- Speaker #1
Tu t'appliques déjà à bien faire ce que tu as actuellement. Tu as utilisé le mot exigence. Comment tu gères ? Tu as des personnes qui vont faire des pâtisseries ou des gâteaux à ta place. Quand tu vois que ce n'est pas à la hauteur de ce que tu attends, comment tu fais ce feedback ? Ça n'est pas simple. Tu n'as pas osé dire les choses.
- Speaker #0
Ce n'est pas évident, surtout que dans l'entreprise, on laisse une grosse importance à la formation. Donc petit à petit, la première année, je n'en ai pas eu parce que je ne pouvais pas, mais des apprentis, pardon, je parle des apprentis. La première année, je n'en ai pas pris parce que je ne pouvais pas la première année. Alors, on a pris plutôt plusieurs stagiaires. Mais ça fait deux, c'est la troisième année, si je ne me trompe pas, qu'on a des apprentis et on en a de plus en plus. Et forcément, moi, c'est quelque chose qui me tient à cœur. Mais j'ai trouvé aussi que dans l'équipe, de façon générale, elles forment, elles sont super, elles sont hyper pédagogues et tout. Et il y a une personne, du coup, là, qui prend ce rôle vraiment de responsable formation. Et ce qui n'est pas évident, c'est de mettre vraiment la formation au cœur de l'entreprise. Enfin, je veux dire, d'avoir une place à la formation et à la fois de vouloir sortir des choses impeccables.
- Speaker #1
Parfait tout le temps.
- Speaker #0
Parce qu'en fait, ces gens, ces personnes, elles apprennent. Donc, par définition, quand on apprend, on ne fait pas tout parfaitement. Donc, il faut trouver un juste équilibre entre... ils sont en train d'apprendre. Donc, il y a forcément des choses, peut-être, qui vont faire moins bien que d'autres qui sont déjà formés. Et à la fois, on ne peut pas se permettre de présenter des choses qui ne sont pas à l'image de Jaune Citron ou qui ne sont pas...
- Speaker #1
Au niveau, oui.
- Speaker #0
Oui, qui ne sont pas au niveau. Donc, il faut toujours trouver un équilibre aussi. Puis, il y a aussi... La réalité de l'entreprise, c'est que financièrement aussi, on ne peut pas se permettre de jeter. Tantigato. Il faut jongler entre tout ça. Et ce n'est pas évident. Il faut trouver un équilibre. Mais de façon générale, j'ai quelqu'un qui chapote la personne qui s'appelle Margot, qui est en responsabilité et qui va prendre encore plus de responsabilités dans le second, qui est là le matin. elle son rôle c'est aussi de vérifier est-ce que c'est bien est-ce qu'on refait quand moi je suis pas là quand je suis là je peux le faire et que voilà elle vérifie ça et c'est trouver ce juste milieu ok donc équilibre c'est un peu ta réponse ok
- Speaker #1
et sur tiens je voulais te poser cette question quand t'as reçu le titre de meilleure pâtisserie explorée en 2025 donc c'est quand même c'était à Paris en grande pompe et tout ouais Est-ce que via ton parcours et ton chemin de vie, tu as eu un genre de syndrome de l'imposteur face à d'autres personnes qui peuvent te prendre de haut parfois ? Dans le milieu, je ne sais pas si la pâtisserie c'est comme ça, mais dans certains milieux, il y a un peu cette condescendance.
- Speaker #0
Il y en a sûrement, forcément ils ne me le disent pas.
- Speaker #1
Mais c'est pour eux, tu sais.
- Speaker #0
Je pense juste que peut-être que... Je ne sais pas si les gens se disent ça. En tout cas, je sais que peut-être certaines personnes... Enfin, je dis peut-être, mais bon, on m'a déjà dit. Que certaines personnes ont l'impression que peut-être les choses sont plus faciles pour moi ou que j'obtiens les choses... C'est rigolo quand même. Parfois, quand j'entends ça, je me dis que c'est bien. C'est que de l'extérieur, on a l'impression que tout file droit. Mais... C'est faux. Moi, dans aucun des milieux dans lesquels actuellement je travaille, c'est-à-dire ni la com, ni le marketing, ni la pâtisserie, ni le management, je n'ai aucune formation là-dedans. Et il n'y a personne qui m'a fait des cadeaux dans le sens où... Ce n'est pas qu'on ne m'a pas fait de cadeaux, mais ce que j'ai fait, je l'ai fait. Je ne connaissais personne dans le domaine de la pâtisserie, donc personne ne m'a... transmis son savoir, personne ne m'a donné un local gratuitement, rien, personne ne m'a financé gratuitement, rien, j'ai rien eu, on m'a rien offert, et parfois, on se dit, comme elle est sur les réseaux, peut-être que c'est ça, l'image, c'est un peu cette... on lui offre tout, c'est faux. Après,
- Speaker #1
c'est le jeu des réseaux, évidemment, tu montres souvent quand ça va bien, c'est ça, mais les gens ne s'imaginent pas ce qu'il y a derrière.
- Speaker #0
En tout cas, c'était pour dire que voilà, peut-être que parfois, il y a cette image que tout vient facilement, etc. Non, enfin, c'est pas tous les jours drôle, c'est pas tous les jours facile. Il y a beaucoup, beaucoup de travail derrière tout ça. Après, le syndrome d'imposteur, oui, parfois, on se dit, bien sûr que ça arrive de se dire, oh là là, mais vraiment, est-ce que, je sais pas. Je sais que je travaille pour ça et que j'ai toujours mis tout mon cœur et que... Vraiment, je m'y mets à fond. Mes proches peuvent dire à quel point je travaille pour ça.
- Speaker #1
Et tu vois, c'est un bel apprentissage. En fait, on n'a pas besoin de demander la permission à qui que ce soit pour faire ce qu'on a envie de faire. Donc ça, c'est la première chose. Et la deuxième chose, c'est que l'action, faire des choses, compense souvent ce truc de syndrome d'imposteur. Et en fait, faire, c'est le mieux.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. C'est vrai, parfois on peut se dire, oh là là, mais est-ce que vraiment je vais y arriver ou je sais faire ça ou je mérite ça ou j'en sais rien. Mais en fait, on le fait et voilà.
- Speaker #1
Tiens, tu as dit, tu travailles beaucoup, donc ta famille le sait, ton entourage le sait. Comment tu gères toi ton équilibre global, entreprise, compagnons, amis ? Est-ce que tu as, tu es, parce que je vois des chefs aussi qui en parlaient dans des podcasts. Je ne sais pas si tu avais écouté celui de Cédric Rollet il y a longtemps dans Nouvelle École.
- Speaker #0
Je crois que lui.
- Speaker #1
Bon, lui, en gros, il disait, il n'y a rien qui compte en dehors de la pâtisserie. Il est vraiment... C'est un mal-être, quoi. Toi, comment tu gères ça ? Parce que c'est beaucoup de travail. Est-ce que tu arrives à avoir quelque part un peu d'équilibre ?
- Speaker #0
Les débuts, c'est très, très difficile. Parce que forcément, il y a moins de monde dans l'entreprise. Donc, on doit faire plus. Et honnêtement, les débuts, c'était vraiment difficile. Quand j'en parle... Honnêtement, c'est... C'est un peu controversé parce que c'est... À la fois, c'était fou positivement, tellement ça a pris direct et ça a marché tout de suite. Et c'était incroyablement positif. Et à la fois, c'était tellement dur que quand j'y pense, j'ai pas que des sentiments positifs. Et je me dis, mon Dieu, j'ai plus envie de retourner là-dedans parce que c'était presque un vivre. Enfin, je veux dire, je mangeais... plus beaucoup. J'avais perdu vraiment beaucoup de poids. Je dormais très très peu, tellement mes journées étaient... Et en fait, je faisais plus rien que je rentrais chez moi, je me douchais. S'il y avait un repas prêt, tant mieux. S'il n'y avait pas de repas prêt, je dormais. Et je dormais, je pense, 4-5 heures et je recommençais. Et en fait, c'était ça tous les jours. Et le dimanche, qui était le seul jour où je n'allais pas à la pâtisserie, du coup, j'avais juste envie de dormir. Et je sentais... Ils ne me mettaient pas la pression, mais forcément, je ne voyais plus mes proches, mon conjoint. Donc, je me disais, le dimanche, il faut que je fasse quelque chose avec lui, il faut que je fasse quelque chose avec eux. Alors qu'en fait, la seule chose que j'avais vraiment envie de faire, c'était dormir, c'était ne rien faire. Et ça a quand même duré plusieurs mois. Et même si on se dit, je ne sais pas, six mois, je n'aurais pu dire exactement combien de temps. C'est peu, mais en fait, quand on vit ça, c'est énorme.
- Speaker #1
Six mois, six jours sur sept. Je ne sais pas, de 8h à minuit, je ne sais pas comment tu...
- Speaker #0
C'est long. 8h à minuit, mais je commençais à 4h et je finissais à 22h. C'est vraiment un truc...
- Speaker #1
16h de pâtisserie, donc 4h en plus.
- Speaker #0
Parce qu'il n'y avait pas que la pâtisserie, parce que forcément, j'avais quelqu'un en vente, mais elle ne pouvait pas non plus... Déjà, elle faisait beaucoup, elle faisait plus d'heures que ce qu'elle devait faire. Mais en plus... Après, il faut quand même continuer.
- Speaker #1
82 heures tous les jours.
- Speaker #0
Ma mère a fait énormément. Encore aujourd'hui, elle fait beaucoup. Mais à cette période-là, encore plus. Mes amis étaient là, mes oncles. Vraiment, mon conjoint.
- Speaker #1
Je les vois souvent sur le stand le dimanche. Là, ce week-end, je n'étais pas à Strasbourg. je les vois,
- Speaker #0
je sens qu'il y a un entourage j'ai un entourage vraiment très impliqué vraiment je les remercie mille fois que ce soit mes parents, ma mère vraiment, mon frère mon conjoint qui honnêtement parfois il mérite sûrement une médaille il mérite aussi le titre il mérite aussi peut-être un titre et mes amis qui sont hyper présents voilà, donc c'est pas facile et petit à petit plus on embauche, plus quand même on a un... temps, qui se dégage un peu plus. La vérité, c'est qu'aujourd'hui, même si j'ai une équipe de 12 personnes, ce n'est plus le même travail qu'avant. C'est-à-dire qu'avant, j'étais en labo. C'est plus un travail physique, etc., toute la journée. Avant, j'étais presque qu'en labo parce que j'avais beaucoup moins de monde dans mon équipe de production. Maintenant, j'y suis beaucoup moins. Mais en fait, j'ai... tellement de choses à faire.
- Speaker #1
Plus d'animes structifs, de charge mentale.
- Speaker #0
Franchement, c'est rare une journée. Enfin, il n'y a pas de journée où je ne travaille pas. Même si le dimanche, oui, je ne vais pas à la pâtisserie. Le lundi, j'essaye de ne plus trop y aller. Mais en vrai, il y a toujours autre chose.
- Speaker #1
Donc, sur les réseaux, il y a ce qu'on voit. Et derrière, il y a surtout cette quantité de travail qu'on n'imagine pas.
- Speaker #0
Oui, franchement. Mais à un moment, déjà au tout début, il y a des choses qui nous font dire maintenant il faut Il faut que ça change en tout cas. Et donc petit à petit, on prend des décisions, on embauche. Et aujourd'hui, honnêtement, je pense que je suis toujours encore loin d'avoir un équilibre. Après, quand on est entrepreneur, on sait que ça va toujours prendre beaucoup de place dans notre vie. Et moi, j'aime ce que je fais. J'aime Jules Citron. J'aime travailler. Je suis quelqu'un, ça ne me dérange pas. Mais c'est vrai que parfois, je me dis que ça me ferait un peu du bien de couper plus.
- Speaker #1
Tu prends des vacances ?
- Speaker #0
Déjà quand on ferme la pâtisserie, je ferme. Et quand même, alors plus là, je ne peux plus trop me le permettre avec l'ouverture de la deuxième, mais il fut un temps quand même où j'essayais de décrocher les week-ends. En fait, quand je décroche, il faut que je parte de ce... Quand je suis là, j'ai du mal à... Donc il y avait quand même une période où assez souvent, le week-end, pas tous les week-ends, mais de temps en temps, les week-ends, j'essayais de partir à Paris ou quoi, aller voir mes amis, pour couper vraiment. Voilà, j'essaye.
- Speaker #1
Tu te fais accompagner, tu as des mentors, que ce soit en pâtisserie ou en entrepreneuriat. Pas forcément des coachs, mais des personnes à qui tu te réfères pour parler de tes galères, justement, comme tu disais avec...
- Speaker #0
Il y a quelqu'un qui s'appelle Bernard, si elle écoute, qui m'écoute quand même. Je ne sais pas trop comment je pourrais... Ce n'est pas un coach, je ne sais pas... Si, c'est un formateur, mais c'est vraiment quelqu'un à qui je peux poser des questions. Si j'ai un souci dans l'équipe ou autre, ou une question que je me pose sur l'entreprise, il va me conseiller. Donc voilà, ça fait du bien.
- Speaker #1
Tu l'as trouvé comment ?
- Speaker #0
J'ai une amie à moi qui travaille chez Chargemap. Bernard est intervenu chez Chargemap pour leur faire des petites formations management. Donc elle m'a parlé de lui, elle m'a donné son contact, je l'ai appelé. Ça s'est fait comme ça. Ok. Voilà, c'est la seule... Enfin, je réfléchis. Pas d'autres personnes vraiment. On va dire d'autres formateurs ou coachs ou comme on pourrait appeler ça. Après, en termes de mentors de pâtisserie, évidemment, j'en ai plein. Que ce soit par leur façon... Je ne les connais pas personnellement, mais leur façon d'être, un peu ce qu'ils dégagent, les valeurs qu'ils prônent de la pâtisserie et par ce qu'ils font aussi, bien sûr.
- Speaker #1
Qui ça, du coup ?
- Speaker #0
Nina Métaillé je trouve que c'est quelqu'un qui a l'air d'avoir des valeurs chouettes elle est originale alsacienne en plus je l'ai vue à la liste c'était chouette de la rencontrer t'as échangé avec elle ? c'est fou comme ça peut t'emmener la vie incroyable il y a Claire Esler qui est une pâtissière alsacienne qui est sur Paris meilleure pâtissière du monde à un moment aussi je sais pas Merci. Alors, Nina Mettet, elle a eu. Peut-être qu'elle l'a eu, mais je ne sais pas. Je ne voudrais pas dire de bêtises. En tout cas, c'est quelqu'un qui met vraiment en valeur ses fournisseurs. C'est vraiment des valeurs dans lesquelles je me retrouve. Et puis, ces gâteaux sont bons. Ils sont équilibrés. Après, en homme, j'adore Maxime Frédéric, qui a été élu cette année, mais en pas de cette année, que j'ai aussi vu à la liste, puisqu'il a eu, le même jour que moi aussi, un prix. J'adore ce qu'il fait. Pareil, lui aussi, il est très dans les fournisseurs. il y a plusieurs personnes qui que j'aime. Il y a des personnes, je trouve, qui ont eu une grande importance dans la pâtisserie. Michalak, je trouve, qui a quand même révolutionné aussi un petit peu la pâtisserie. Pierre Hermé, évidemment. Enfin, il y a plein de gens comme ça qui... qui forcément résonnent un peu en moi. Cédric Rollet, évidemment, c'est quelqu'un qui a hyper bien réussi. Il a fait quelque chose que personne n'a fait, je pense.
- Speaker #1
On en pense quoi alors en ce moment ? Parce qu'il est un peu controversé en ce moment.
- Speaker #0
Il a toujours été controversé. Moi, honnêtement, je trouve qu'il faut reconnaître ce qu'il a fait. Parce que c'est un parcours, je pense, incroyable. Aujourd'hui, au-delà d'un pâtissier, c'est une star. Et ce qu'il fait, c'est de l'art. En fait, je pense que c'est ça. Je pense qu'il faut voir la pâtisserie de Cédric Rollet comme de l'art. La pâtisserie, en général, est de l'art, je pense. Mais celle de Cédric Rollet, vraiment particulièrement. Parce que quand on voit ses gâteaux, c'est... C'est incroyable. Après, le goût, chacun peut en penser ce qu'il veut. On aime, on n'aime pas. Le prix, pareil. On connaît tous ses prix. Je pense que je n'ai pas besoin de parler de ça. Mais en tout cas, ce qu'il fait, personne ne l'a fait avant. Et c'est fort. Je pense que dans la vie, il faut arrêter de crier. Je pense que quand on réussit, souvent, c'est qu'on l'a mérité, c'est qu'on a travaillé pour elle. Je pense que c'est ça qui... qu'il faut retenir.
- Speaker #1
Oui, il y a quand même peu de chance. Enfin, il y a de la chance, mais je veux dire, c'est pas du hasard. C'est ça le mot.
- Speaker #0
C'est pas du hasard et pas de chance. Moi, en vrai, je dis ça alors que souvent, je me dis, mais qu'est-ce que je suis chanceuse ? Voilà, tout ce qui m'est arrivé, la liste, enfin, voilà, plein d'autres choses. Mais en fait, je pense très, très sincèrement au fond de moi que la chance, on la provoque. C'est-à-dire que la chance, elle ne tombe pas du ciel. je ne suis pas restée dans mon lit et puis un jour, quelqu'un m'a contactée en me disant... je vous ai trouvé un local, je vous ai fait un crédit j'ai créé des patisseries pour vous et puis vous allez avoir un titre, ça se passe pas comme ça c'est à dire que oui on peut se dire je suis chanceux, je pense que le mot c'est plus reconnaissant, je suis hyper reconnaissante de tout ce qui m'est arrivé jusqu'à aujourd'hui je suis hyper reconnaissante de mon parcours de tout ce que j'ai pu avoir mais c'est plus de la reconnaissance je pense que de la chance, même si on se dit toujours j'ai trop de chance, c'est trop chouette la vérité c'est que la chance ça se provoque.
- Speaker #1
C'est beau Merci. Je pense qu'on peut terminer là-dessus. Est-ce que tu voulais ajouter quelque chose dans toutes les thématiques qu'on a abordées sur l'entrepreneuriat, l'excellence ?
- Speaker #0
Non, je pense que les gens, il faut avoir en tête que c'est l'entrepreneuriat et l'artisanat. C'est quelque chose qui demande beaucoup de travail, mais qui aussi peut apporter beaucoup de belles choses. Et qu'il faut se donner les moyens de réussir. Oser se lancer quand on peut. Je sais qu'on ne peut pas toujours. Tout le monde n'a pas la capacité. Ce n'est pas toujours le moment. Mais en même temps, si on attend le moment, on ne le fait jamais. Donc, il n'y a jamais vraiment aussi de moment. Il faut le savoir. Et voilà, il faut se lancer. Il faut oser. Et parfois, ça fait mal. Parfois, on tombe. Parfois, on fait des erreurs. Mais ce n'est pas grave. De toute façon, on finit par s'en sortir. J'avais déjà dit que... parfois, honnêtement, il y a des choses, je me lance dedans, je me dis, je ne sais pas comment je vais le faire. Je n'ai pas encore la solution au moment où je me lance dedans, mais je me dis, je vais le faire. Peu importe, on va trouver des solutions. Voilà, et puis, un mot de la fin, je voudrais remercier vraiment toutes les personnes qui m'entourent, professionnellement parlant, toutes les personnes qui me soutiennent. Il y en a beaucoup, vraiment. Et tous mes proches, donc là, vraiment, j'englobe toute ma famille, mes amis, mon conjoint, qui... Voilà. Sans eux, aujourd'hui, je n'en serais pas là, c'est sûr. Jaune Citron n'en serait pas là non plus. Et toute mon équipe, parce qu'ils travaillent, enfin, je dis ils, il y a un homme, mais pour elles, majoritairement, travaillent au quotidien pour que tout se passe bien. Et c'est aussi grâce à elles que Jaune Citron est ce qu'il est aujourd'hui.
- Speaker #1
Trop bien. Merci Laura. Merci. A bientôt. Salut. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu et que vous avez appris des choses. Si c'est le cas, merci de mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify et surtout de partager cet épisode autour de vous. N'hésitez pas à me faire part de vos retours pour les prochains épisodes. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.