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Objectif Mental

Gaël Meunier - dépasser ses barrières mentales et faire de sa vie une expédition (aventurier, conférencier)

Gaël Meunier - dépasser ses barrières mentales et faire de sa vie une expédition (aventurier, conférencier)

1h00 |13/10/2025
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Gaël Meunier - dépasser ses barrières mentales et faire de sa vie une expédition (aventurier, conférencier)

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Description

Dans cet épisode, je reçois Gaël Meunier, ingénieur de formation devenu aventurier, conférencier et entrepreneur. Ensemble, nous parlons d’entrepreneuriat, de barrières mentales, de reconversion professionnelle, de discipline personnelle, d’excellence, d’objectifs et de gestion du stress. Bref, de tout ce qui construit la confiance en soi et libère la clarté mentale quand les barrières mentales se dressent.

Je voulais comprendre ce que « vivre l’aventure » veut dire quand on ne s’appelle pas Tintin. Gaël me raconte comment une année sabbatique est devenue un chemin de vie : Lyon–Istanbul à vélo, ski nordique en Laponie, trek dans les Balkans, Haut Atlas marocain à cheval, puis Slovénie → Nice en parapente. Rien de romantique au sens facile du terme : du froid, des pleurs, des imprévus, des décisions à prendre seul… et pourtant, une boussole intérieure de plus en plus nette. J’entends chez lui une idée clé de la performance durable : viser haut, réécrire ses objectifs en cours de route, accepter l’imperfection, rester fidèle à l’intention.

Nous parlons stress dirigeant. Monter un festival comme Latitude Experience, gérer des aléas en direct, coordonner des équipes, monter sur scène.
Sa méthode en trois temps m’intéresse : reconnaître l’émotion, mobiliser les ressources (marche, réseau local, drone, parapente…), puis maintenir un self-talk orienté solution. Une leçon de coaching appliquée au réel.

Nous revenons sur la clarté mentale. J’insiste sur l’écriture : Gaël, comme beaucoup d’athlètes de l’esprit, écrit ses rêves, puis les transforme en projets, puis en plans ajustables. « Pas de barrières au début, puis des contraintes choisies », dit-il. Cette grammaire m’intéresse : voir grand pour élargir le champ des solutions, réduire ensuite pour exécuter avec précision.

On parle aussi de plaisir. Dans l’Atlas, Gaël réalise qu’avaler 1 500 km juste « pour cocher la case » lui ferait rater l’aventure intérieure. Il réévalue son objectif (500 km) pour voler, gravir, rencontrer, vivre. L’excellence n’est pas un total de kilomètres ; c’est la capacité à préserver l’intention profonde sans sacrifier sa santé mentale.

Je lui demande enfin ce qu’il souhaite transmettre aux jeunes et aux dirigeants. Sa réponse me parle : l’humain est fondamentalement bon, et l’audace est un muscle. Un projet commence par un rêve, se solidifie par l’écriture, se protège par la réalité des contraintes, et se réalise par des actes disciplinés.

Si tu portes de grandes ambitions mais sens des barrières mentales te freiner : peur, doute, perfectionnisme, regard des autres. Tu y trouveras des repères pour :
• muscler ta confiance en soi sans te mentir,
• installer une discipline personnelle soutenable,
• clarifier tes objectifs (et les adapter),
• réduire la charge de la gestion du stress,
• cultiver une clarté mentale utile aux décisions.

• Rêver GRAND.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental. Je suis Kevin Rich, cofondateur de Kairn, K A I R N, une application mobile qui démocratise l'accès au coaching mental d'élite. Chaque semaine, je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à développer votre mental pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou extra-professionnelle. Je vous souhaite une excellente écoute. Salut Gaël, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Super bien.

  • Speaker #0

    Parce que là tu sors d'un gros festival que tu organises, l'attitude d'expérience, on en parlait en off. T'es à ventière donc je pense que tu es bien cramé.

  • Speaker #1

    Ouais je suis cramé mais aussi dans les nuages là, c'est trop cool.

  • Speaker #0

    T'arrives à redescendre tranquillement ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de rester un peu dedans, peut-être encore une semaine, on fait un rétexte mercredi prochain et à partir de là je reposerai un peu plus.

  • Speaker #0

    Trop bien. Écoute, j'avais envie de t'interviewer puisque je n'ai jamais reçu d'aventurier, d'explorateur. J'ai envie de comprendre aujourd'hui avec toi ce qu'est un aventurier, comment on peut le définir. Tu as fait beaucoup de projets, j'ai vu ça sur ton site, on va aussi en parler tout au long de l'épisode. Est-ce que je peux te demander de te présenter ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Moi, c'est Gaël Meunier. J'aime bien dire que j'ai trois métiers. D'un côté, je fais des aventures sportives, dès que je ressors des documentaires et des livres. Là, je suis en train d'écrire mon premier livre en ce moment, sur une traversée du Caucase que j'ai fait en parapente l'année dernière. À côté de ça, je fais des interventions en entreprise et en scolaire et en centre pénitentiaire sur le thème de l'audace, la résilience et l'optimisme. Je viens tirer des messages, des outils et des anecdotes de mes expériences et je viens les partager. Ensuite, je monte une entreprise sur le thème de l'aventure comme source d'inspiration. Trois parties, faire rêver les gens autour d'événements. donc là on a L'attitude d'expérience qui s'est passée il y a deux jours, où on présente documentaires, conférences et villages d'aventuriers. Ensuite il y a la partie rassemblée, donc on veut rassembler une communauté de passionnés d'aventure régulièrement tous les mois. Et ensuite on veut faire vivre à notre communauté des expériences. Et donc là on les accompagne, à la fois pour le B2B, on va faire des séminaires, des team building sur le thème de l'aventure. Et pour le B2C c'est accompagner à faire des challenges le week-end avec nous.

  • Speaker #0

    Comment tu es arrivé à devenir aventurier ? D'où est-ce que ça vient ? puisque je sais pas si on se lève un matin et on se dit tiens j'ai envie de faire de ma vie une aventure comment tu y es arrivé toi ?

  • Speaker #1

    c'est un grand mot aventurier j'aime pas trop dire que je suis aventurier je suis aventureux je fais beaucoup de je fais des aventures sportives après de là à dire aventurier en fait ça dépend si on regarde Tintin je suis pas Tintin quoi mais comment je suis arrivé là j'ai fait une école d'ingénieur après mes études et après mes études je suis parti pendant un an faire des projets sportifs en année sabbatique avec des copains donc ça c'était vraiment une année qu'on s'est donné pour pouvoir se donner du temps pour pouvoir faire des expéditions. Et donc là, on a fait Lyon, Istanbul à vélo. Après, on est parti en Suède faire du ski nordique, du ski de randonnée. Et après, on a fait un grand trek entre l'Albanie, la Macédonie et la Grèce. Et pendant toute cette année-là, je me suis dit, OK, j'ai envie d'essayer de vivre de ça. Et donc, je me suis renseigné. J'ai contacté des personnes qui vivaient de ça, notamment Mathieu Tordeur, qui m'avait dit plusieurs choses. Il m'avait dit, soit tu peux faire une grosse expédition, comme lui avait fait, il avait fait le pôle sud, ce qui lui a permis de se faire connaître. Soit tu peux... continuer en tant qu'ingénieur poser du sans-solde et faire ça un mois par an soit tu peux écrire un livre soit tu peux faire des conférences soit tu peux faire un livre un film et moi j'ai décidé de partir faire la traversée du Haut Atlas marocain et d'en faire un film excellent et de là j'ai découvert le monde de la prise de port en public parce que j'ai donc mon film il a tourné en festival régulièrement. J'ai été sélectionné, enfin je postulais pour des festivals. Faut savoir qu'en France il y a plein de festivals d'aventures, on n'est pas forcément au courant, mais il y a plein de petits trucs qui se font un peu à droite à gauche, qui rassemblent entre 100 et 400 personnes sur des week-ends, parfois des gros qui rassemblent 3 à 4 mille personnes, mais il y en a très régulièrement, il n'y en a plus d'une centaine et donc moi j'ai postulé à tous ces trucs là. J'en ai fait peut-être une cinquantaine dans l'année et ça m'a permis de découvrir aussi la prise de parole en public parce qu'à chaque fois que je présentais mon film, je faisais une intervention derrière, j'échangeais avec le public. Et donc je me suis dit, ah mais ça j'aime bien aussi, je vais me former. Donc je me suis formé en prise de part en public, et c'est comme ça que je commençais à faire des conférences. D'abord en EHPAD, on m'avait donné ce conseil, pourquoi tu ne commences pas en EHPAD pour gagner un peu ta vie. Donc je t'ai payé 250 euros l'intervention, je venais une heure et demie à animer en fait l'EHPAD. Et donc ça me permit peut-être de vivre au début comme ça. Puis après j'ai fait en centre pénitentiaire, donc là c'est aussi un moment assez fort pour moi, c'était une découverte d'aller... Dans le centre pénitentiaire, c'est pas forcément très simple. Et je leur ai proposé de faire une sortie vélo. On est sortis en vélo ensemble. C'était le début de quelque chose, de dire, OK, j'arrive à gagner ma vie avec ça. Et puis j'ai avancé. Et puis maintenant, j'essaie de faire entre 2 et 4 conférences par mois. Interventions par mois, plutôt. Entre 1 et 2 mois d'aventure par an. Et à côté de ça, de monter la boîte.

  • Speaker #0

    OK. Donc là, je savais pas que t'avais fait le Caucase en parapente. On va revenir là-dessus, ça m'intéresse. Donc la première année, je comprends. en fait, tu... tu te lances plutôt d'abord des aventures sportives avec des copains, et c'est pendant cette année-là que tu te dis, allez, je vais faire ça à temps plein. Comment tu organises, on va dire, ta vie, tu vois ? Après ça, parce que quand tu rentres, ça va être un chamboulement total. J'imagine que tu as fait une école d'ingénieur, tu dis à tes parents, en fait, je ne vais pas du tout travailler en entreprise. Comment ils le prennent ? Et toi, comment tu fais ce switch ?

  • Speaker #1

    J'avais bossé en alternance pendant trois ans. pendant mon école d'ingé donc j'ai mis un peu de sous de côté ce qui m'a permis de partir faire mon expé et aussi d'en garder un peu après j'avais acheté un van que j'ai revendu qui m'a permis de garder des sous c'est aussi avec ça que je vis aujourd'hui ça fait 3 ans mais en fait je dépense tellement à peu d'argent que ça me permet de vivre et après donc l'année qui suit l'année où on est parti faire des expés donc là je vais monter mon film ça va prendre 8 mois tu le montes toi même ? j'ai monté moi même j'étais pas forcément... adepte de ça aujourd'hui je me suis dit que je le referais pas parce que c'était compliqué à faire quoi mais je me suis donné les moyens de le faire donc j'ai pris du temps je me suis formé j'avais un une boîte de prod qui me soutenait avec enfin du mécénat de compétences qui me donnait qui me donnait des conseils sur ce que je faisais et du coup tous les mois je leur envoyais des chapitres et on avançait comme ça et donc ça huit mois pas forcément facile à vivre parce que bah ça faisait j'étais parti pendant cinq ans en école d'ingé plus un an après aller à l'étranger de revenir chez mes parents du coup pour faire ça. J'étais un peu perdu, je me disais mais j'en ai marre quoi. Et au bout d'huit mois, fin de la production quoi. Donc ça c'est cool, ça m'a permis de commencer à lancer la vraie vie, de pouvoir vivre de ça quoi. Et donc là j'ai commencé à postuler et à présenter mon documentaire et à partir de là ça a commencé à mieux marcher. J'ai trouvé un appartement cher dans Lyon, je suis sorti de chez mes parents. Et après, je me suis donné l'objectif de continuer de faire des expé, et du coup, j'ai avancé comme ça.

  • Speaker #0

    Une forme d'aventure, on va dire, dans ta vie, comment tu définirais, toi, l'aventure ? Parce que c'est ce que je voulais te demander à la base. Tu ne peux tout et rien dire, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, l'aventure, c'est hyper général. Le thème aventure, en fait, on peut demander la définition à n'importe qui, elle sera toujours différente. Moi, ma définition de l'aventure, c'est cette part d'inconnu, où on part faire quelque chose sans forcément connaître ce qui va nous arriver. Oui, dans l'aventure, il y a du dépassement de soi, il y a des moments difficiles, des moments de joie. En fait, pour moi, l'aventure, c'est là où je vais vibrer. Et vibrer, c'est un mot qui va dans plusieurs sens. Vibrer, pour moi, ça veut dire vivre. C'est quand je me sens vivre et se sentir vivre, ça peut être un très bon moment ou un très mauvais moment. Quand on galère et qu'on en bave et qu'on est en train de pleurer au milieu de nulle part et qu'on n'a pas de réseau et qu'on est tout seul, c'est dur, mais je vis et je le sens. Et ça, j'aime cette aventure-là, où en fait, on va dans ces retranchements, on va se découvrir, on va apprendre sur soi-même, et derrière, souvent quand il y a un bas, il y a un haut derrière, et ça va être le pic euphorique, et ça va être incroyable. Et dans ma vie, même au quotidien, encore aujourd'hui, tu vois, créer des événements, je trouve que ça va bien dans l'aventure, parce que c'est intense sur des temps, c'est calme sur d'autres, et t'as vraiment ces hauts, ces bas, ok, on a cet invité qui vient, waouh, incroyable. Ça, c'était en amont, tu vois, t'es en train de préparer. à ton événement qui va arriver, tu demandes à des gens s'ils peuvent venir, il y a lui qui te dit ok, et bien là c'est ouf. Et t'as un autre qui va te dire non je peux pas venir, et bien là t'es déçu. mais ça fait comme ça, ça monte, ça descend et ça je trouve ça assez fort La forme d'imprévu aussi au cours de l'événement il se passe toujours des choses j'imagine l'aventure c'est aussi ça quoi c'est de se dire L'aventure c'est savoir gérer ces moments de doute quand tu vas pas bien qu'est-ce que tu fais quand t'es en train de monter ton festival et qu'il y a un moment où ça va pas parce que il y a une merde qui se passe comment tu vas réagir avec ça et je pense que le fait de partir régulièrement moi ça m'a appris à savoir gérer ces moments je suis Si je suis stressé dans mon festival, c'est plus parce que je monte sur scène et que je vais passer devant du monde. Mais tout ce qui se passe, souvent les problèmes qui arrivent, je me souviens de voir des collègues, des bénévoles venir vers moi. Il y a un gros problème. Et moi, j'écoute, je me dis mais non, mais c'est bon, on va trouver une solution. Il y a toujours une solution et on va y arriver. Puis ce n'est pas grave, qu'est-ce qui se passe, il n'y a pas mort d'homme.

  • Speaker #0

    C'est bien de ne pas diffuser une panique comme ça en tant que leader de l'événement. Est-ce que c'est parce que tu as vécu des aventures où pour le coup c'est ta vie et vraiment le physique et le mental qui étaient à risque et du coup tu arrives à relativiser et à prendre du recul dans des événements comme ce festival-là. Je ne sais pas quand tu es dans le froid ou des moments très très durs quand même en aventure. Et du coup quand tu es en festival tu te dis bon en fait je peux manger, ça va quoi.

  • Speaker #1

    Il y a le fait de faire d'être régulièrement soumis à des... à des moments difficiles, enfin à des galères, et qui ne sont plus des galères, parce qu'en fait ça devient ma norme, moi ma norme elle a changé, elle a évolué au cours du temps, peut-être que quand j'étais petit j'étais peureux, j'avais peur de tout, et puis en fait comme tu vis tout le temps dans le risque mesuré, je sais pas comment dire, mais quand tu pars en expé, t'as pas forcément de danger de mort, mais t'as des dangers, ah bah merde j'ai perdu mon cheval quand je suis parti faire la traversée du Haut-Otlas tu vois, et donc t'es soumis à des problématiques et Et tu dois les résoudre tout seul. Tu as appris à le faire. Alors que quand on est en groupe, en famille, ce n'est pas forcément toi qui résoud le problème. Quand tu es en entreprise, il y a toujours ton N plus 1, ton N plus 2 qui doit gérer la merde. Et toi, tu es là, j'écoute ce qu'il me dit. Je pense que le fait d'être soumis régulièrement à ça, ça m'a permis d'apprendre à le faire.

  • Speaker #0

    C'est quoi le moment où tu as eu le moment le plus stressant, le plus dur, on va dire, en expédition ?

  • Speaker #1

    En expé ? Faut que je cogite un peu

  • Speaker #0

    Je te laisse le temps

  • Speaker #1

    T'en as plein j'imagine De moments où tu stresses, tu galères Il y en a un qui me revient là Je suis parti faire la traversée du Haut Atlas marocain à cheval Première expédition après un an de projet Avec des copains Je pars seul en solitaire C'est la première expédition en solitaire Pas vraiment en solitaire parce que je suis parti avec une jument Que j'ai acheté au Maroc Et les 15 premiers jours de l'expédition Ça va être le plus dur de mon expédition Merci. Parce que je me rends compte que je ne vais pas pouvoir atteindre mes objectifs. Moi, j'étais parti dans l'objectif de faire des sommets, regarder tous les sommets à plus de 4000 du Maroc, de faire du parapente, de traverser les 1500 kilomètres du Haut Atlas marocain, donc de Khnifra jusqu'à Agadir, jusqu'à la côte, de rencontrer les berbères et de faire ça à cheval. Et en fait, pendant les 15 premiers jours, tout ce que je fais, c'est que j'avance pour faire 1500 kilomètres. Donc je fais 30 bandes par jour. Ça se passe bien. Je ne monte pas sur ma jument parce que je n'ai pas le temps. en fait j'avance plus vite à pied que sur elle les chemins sont un peu compliqués donc voilà j'avais un itinéraire qui était en montagne donc pas forcément facile pour les chevaux donc je faisais ça, je rencontrais un peu les berbères, je prenais du thé régulièrement chez eux mais je dormais pas chez eux parce que le soir fallait que j'avance pour avoir avancé mes 30 km par jour donc pendant ces quinze premiers jours j'ai remarqué que je faisais pas de sommet, je faisais pas de parapente je rencontrais les berbères ok un peu Je faisais ça à cheval, c'était chouette, mais je n'étais même pas sur elle. Et par contre, j'atteignais mon objectif des 1500 kilomètres. Et au bout de 15 jours, je me suis un peu relevé. Je me suis dit, putain, mais ce n'est pas possible. Qu'est-ce que je suis venu chercher là ? J'ai eu cinq jours où j'étais en Ausha tous les jours parce que je me disais, putain, mais qu'est-ce que tu fais ? C'est cool, tu fais tes 1500 kilomètres, mais en fait, tu es tout seul, tu ne rencontres pas grand monde. tu montes même pas sur ta jument alors que t'avais rêvé toi de ton truc c'était un peu Lucky Luke, t'es sur ton cheval Et donc je me suis dit, au bout de 15 jours, qu'est-ce que je peux faire pour changer ça ? J'ai téléphoné à des copains, j'en ai discuté un peu de ma problématique, et je me suis dit, mais en fait j'ai une solution, c'est si j'enlève un objectif de ces 5 objectifs-là, je pourrais faire tous les autres. Et du jour au lendemain, je me suis dit que je ne vais pas faire 1500 km, je vais annuler cette distance, je ne vais faire que 500 km. Par contre, je vais m'arrêter dans plusieurs endroits pour faire du parapente, je vais pouvoir faire les sommets à plus de 4000 km du Maroc, je vais monter sur ma jument au lieu d'être à côté d'elle, je ne vais faire que 20 km par jour, et puis je vais dormir chez l'habitant au lieu de dormir sous ma tente tous les soirs.

  • Speaker #0

    Super intéressant de revoir son objectif comme ça en cours de route, et surtout tu en as pris conscience aussi, de te dire si j'abats des kilomètres juste pour abattre des kilomètres, je vais passer à côté de mon aventure réellement.

  • Speaker #1

    Et en fait c'est marrant, c'est parce que je m'étais un peu fixé un objectif, je m'étais dit c'est la traversée du Zotatlas marocain. Aujourd'hui je le présente comme ça, mais je dis que j'ai fait la traversée du Zotatlas alors que j'ai fait 500 km sur les 1500. Mais moi c'était cet abandon qui me faisait peur, c'était de dire bah non mais mes potes je leur ai dit que j'allais faire la traversée entière et je vais pas la faire.

  • Speaker #0

    Et j'étais wow,

  • Speaker #1

    putain non c'est pas possible, je peux pas abandonner, j'ai pas le droit quoi. Et en fait quand tu es relativiste tu te dis mais en fait là j'ai abandonné ça mais... Si j'avais fait aller 1500 km, j'aurais abandonné 4 autres objectifs que je m'étais prévu. Et c'est peut-être plus important de faire 4 que l'autre.

  • Speaker #0

    Oui, et puis finalement, dans le plaisir aussi, parce qu'il y a le plaisir qui est important dans des XP, même si ça dure parfois. Tu as pu faire du parapent, tu as pu faire des 4000. J'imagine que ça, c'est quelque chose d'assez incroyable.

  • Speaker #1

    Mais en plus, c'était ma première XP. Donc, j'avais des attentes de me dire, mais en fait, est-ce que l'aventure, c'est prendre du plaisir ? je me mettais même c'était maintenant je suis pas là pour prendre du plaisir je suis là pour faire une exp pour faire les 1500 km pour atteindre mes objectifs et à la limite prendre du plaisir c'est pas grave quand tu quand tu entends des récits de mike horn en fait tu as l'impression qu'il en bave tout le temps mais je pense qu'il prend du plaisir oui non il le ferait pas car et ça c'est un peu c'est peut-être aussi en écoutant des podcasts quand je quand je marchais tu vas de me dire mais en fait je quelqu'un de très optimiste et donc j'ai besoin aussi d'être entouré d'optimistes et quand tu pars tout seul batta d'un moins cet entourage Et le fait d'entendre un peu des propos, ben oui tu vas y arriver, d'appeler ses copains qui te disent mais en fait on s'en fout, c'est pas 1500 km, c'est pas grave quoi. Ben ça te permet de prendre les bonnes décisions et de te dire mais oui j'ai le droit de prendre du plaisir. Et aujourd'hui, je pense que si je suis heureux aujourd'hui dans ma vie, c'est parce que je me suis autorisé à me dire, en fait, apprécie la vie comme tu l'as. Peut-être que t'es en start-up, tu gagnes pas ta vie comme tes copains qui sont tous ingénieurs, mais par contre tu bosses dans un milieu d'aventure. tu pars en expé un mois par an, tu fais des conférences, tu partages et ça, et t'aimes ça quoi, ça me fait vibrer et de me dire ouais ben en fait j'ai le droit d'être heureux et ça, ça a été un passage dans ma vie de me dire en fait je pense que c'est un podcast ou peut-être une vidéo qui disait ça c'est souvent on se refuse d'être heureux, surtout en France on râle beaucoup et on s'interdit d'être heureux parce qu'on se dit ben on n'a pas le droit, regarde la tristesse des gens qui sont dehors, qui dorment dans la rue Il y en a qui en bavent, lui il a perdu son père, il était gamin, tu fais ok, moi j'ai pas le droit non plus. Et en fait si on a le droit d'être heureux, et peut-être qu'on a des choses à redonner aussi aux autres qui en bavent justement, mais avant tout il faut être heureux pour pouvoir donner aux autres.

  • Speaker #0

    Oui complètement, ça c'est vrai que j'avais vu une vidéo aussi où quelqu'un disait, dans un avion, un avion en train de se crasher, tu prends d'abord toi l'oxygène. et après tu sauves la personne à côté de toi parce que si t'évanouis c'est fini quoi. C'est un peu ce principe là. Ok et tu sais tu racontais avant l'histoire du cheval ça ça m'intéresse ça qu'est ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Qu'est ce qui s'est passé ?

  • Speaker #0

    Tu as perdu ton cheval donc dans le Haut Atlas.

  • Speaker #1

    J'ai perdu mon cheval dans le Haut Atlas. Qui a perdu son cheval ? Qui a déjà acheté un cheval pour le perdre ? Ça c'était au 30e ou 40... Non 43e jour je crois si je me souviens bien 45 ou 43e jour. Donc j'étais à J'avais avancé, donc ça faisait déjà deux mois que j' ou 43, un peu moins de 2 mois et là je faisais du parapente tous les jours j'étais sur un site de parapente et le soir je dormais dans un gîte et tous les jours, quand je me réveille le matin je la porte de l'orge et de l'eau pour la nourrir et elle est attachée avec une ceinture de pied une petite ceinture qui fait 10 cm de diamètre que j'entoure autour de son pied avec une longe pour qu'elle puisse marcher elle avait une longe de 10 mètres accrochée à un pieu et puis le matin quand j'arrive avec mon orge et mon eau ce matin là Il y a juste la ceinture de pied ouverte et plus de cheval. Et là, il est 7h du mat, le soleil commence à se lever, t'es là, tu te dis mais ok, elle est où ? Qu'est-ce qui se passe quoi ? Donc première chose, j'aime bien dire que j'ai eu trois phases et la première chose que je me suis dit c'est j'ai paniqué quoi, je me suis dit merde, je l'ai perdu. La deuxième chose c'est ok, j'aurais peut-être dû faire un peu plus qu'une semaine de poney en sixième. pour savoir quand partir j'avais jamais vraiment fait de cheval et la troisième chose c'est PPTT penser positif tout le temps Gaël tu vas y arriver tu vas la retrouver et tout au long de la journée je me suis dit ok je vais la retrouver et donc j'ai cherché plein de solutions c'est ok qu'est-ce que je peux faire quels sont les outils que je peux utiliser pour avancer donc je pouvais faire un peu de parapente pour essayer de la voir depuis le ciel faire du drone, lancer mon drone pour essayer de la voir avec mon téléphone t'avais des moyens quand même j'avais quelques moyens Ouais je pouvais marcher aussi donc j'ai commencé par marcher autour de faire le téléphone arabe parce qu'en fait tout se sait au Maroc et en fait tu t'en parles et les gens s'en parlent et donc j'ai activé ces leviers au fur et à mesure donc j'ai commencé par marcher, 5 bornes autour du lieu, dans tous les villages que je croisais je disais aux gens que j'avais perdu ma jugement, personne n'avait vu je me disais mais c'est pas possible le midi je rentre au gîte je demande à ma gardienne d'appeler à côté, elle téléphone à tout le monde personne n'a vu Je fais un pôle de parapente, mais moi j'étais débutant, donc je décolle, je repose au bout de deux minutes. J'avais rien vu, j'étais plus concentré sur ma voile que sur le fait de chercher ma jument. Et puis après, avec un téléphone de 10 cm, quand tu regardes au drone, tu vois rien. Je m'étais dit, ok, je vais peut-être la retrouver avec ça, mais en fait, pas du tout. En drone, tu peux pas voir un cheval, c'est trop précis. Et donc la journée passe, je continue de marcher de plus en plus loin, je téléphone, je reçois quelques appels, qui me disent non, toujours pas retrouvé. Et quand je demande, les gens m'indiquent « Oui, il y a quelqu'un qui a vu ton cheval là-bas. » Et plus je m'approche de ce lieu, plus je comprends que ce n'est pas mon cheval, c'est un autre cheval qui ressemble au mien. Sachant qu'il n'y a pas tant de chevaux au Maroc, il y en a beaucoup à certains endroits, mais là où j'étais dans le Pays-Berbère, il y a surtout des mules et pas de chevaux. Du coup, ils étaient intrigués quand il y avait un cheval. Et du coup, quand je leur montrais mon cheval, ils disaient « Ah oui, bien sûr, c'est là-bas. » Et en fait, ce n'était pas le mien. Du coup, je leur disais, non, ce n'est pas lui, c'est un autre. Et donc j'avance et là en fin de journée je prends un scooter pour pouvoir avancer plus loin et donc j'avance jusqu'à 10 km et je demande encore et dans les champs on me dit oui quelqu'un l'a vu ce matin là-haut passer dans la montagne, je me dis ok trop cool, premier indice, là il était peut-être 16h, j'avais perdu ma jument à 7h du matin, premier espoir.

  • Speaker #0

    J'avais fait 9h de recherche.

  • Speaker #1

    9h de recherche, premier espoir, il est là, quelqu'un l'a vu ce matin, ok ça me rassure. Et au fur et à mesure j'avance de plus en plus.

  • Speaker #0

    Ça te rassure mais tu ne sais toujours pas où elle est.

  • Speaker #1

    Oui mais quand tu as 9 heures de recherche dans ta journée et que tu n'as rien vu. Et quand on te dit quelqu'un l'a vu, tu fais ok ça veut dire qu'elle est quelque part quoi. Et plus j'avance, plus on me dit oui quelqu'un l'a vu ce matin, tu peux aller demander à ce mec là dans ce village. Donc je suis arrivé dans le village, je suis rentré dans la maison du gars là, je n'ai pas trop compris parce que je me suis dit mais imagine moi il n'est pas dans la maison. Et en fait on est ressorti de l'autre côté derrière Et là il y avait Magibar qui était à l'achat Et qui l'avait récupéré le matin même en fait et elle était à 10 km donc c'était assez loin enfin à pied tu le fais pas forcément comme ça quoi et du coup je l'ai retrouvé, je l'ai récupéré tu étais tellement content c'était wow comment trop cool ce qui est marrant c'est que je me suis jamais dit que je l'avais pas la retrouver dans la journée on m'a dit mais Gaël c'est pas grave au pire tu fais quoi si tu la retrouves pas, bah non mais j'ai dit mais je vais la retrouver il y a pas de débat quoi je dois la retrouver quoi, ça fait 43 jours que je suis avec ma jument je vais pas la laisser quoi c'est une expé que tu as fait seule

  • Speaker #0

    t'en as fait à plusieurs aussi qu'est-ce que tu préfères entre les deux ?

  • Speaker #1

    c'est vachement différent c'est marrant parce qu'aujourd'hui je repars encore beaucoup seul alors que ce que je dis le plus dur dans mes exprès c'est de partir seul je suis quelqu'un de pas solitaire je suis pas quelqu'un de solitaire même à Lyon j'aime bien être avec mes copains j'aime bien dire, mon frère me disait qu'il y avait deux sortes de personnes il y a ceux qui se ressourcent quand ils sont tout seul qui remplissent leur batterie et qui les dépensent quand ils sont avec du monde Il y en a qui remplissent la batterie quand ils sont avec leurs copains et qui les dépensent quand ils sont tout seuls. Moi, je fais partie de ces gens-là. J'ai besoin d'être entouré de ma famille, de mes copains. Avant de partir, je fais toujours un moment où on se rassemble. Et après, je viens dépenser ma batterie quand je suis tout seul. Et donc ça, c'est le plus dur. En groupe, ce qui est fort, c'est cet effet de groupe, cette évolution aussi qu'on peut avoir. peut avoir dans un groupe parce que là on est parti Lyon Istanbul à vélo par exemple on est parti à quatre copains on était très bons copains la majorité on était moins des mariages ensemble quoi aujourd'hui très proche on est très proche et cette évolution entre le début on avait beau se connaître super bien on a on en a bavé entre nous on s'est engueulé c'était pas forcément facile

  • Speaker #0

    Parce que dans le film qu'on a vu à ton festival, j'avais l'impression que tu étais fluide.

  • Speaker #1

    Ça avait l'air d'être facile.

  • Speaker #0

    Mais pas pour toi.

  • Speaker #1

    Je pense que... Après, à quatre aussi. Pas pour tout le monde. À quatre aussi, c'est différent. Mais il y a cette magie qui se crée avec le temps d'apprendre à se connaître. Même dans une équipe, je ne sais pas, l'équipe des bénévoles du Latitude, c'est pareil. En fait, au début, on ne se connaît pas trop. On se cherche un peu. Il y en a qui prennent des missions. La mission de l'autre, en fait, l'autre, il voulait faire cette mission-là. donc ça évolue et après avec le temps la magie de la magie du temps et des échanges de la communication ça crée quelque chose d'assez fort et qui créé vraiment de ce côté humain que j'apprécie vachement et ça en fait partager des souvenirs il ya rien de plus beau quand je pars tout seul j'apprends sur moi c'est pour ça que c'est un métier c'est pas une c'est pas des vacances parce que c'est dur à plusieurs il ya peut-être ce côté un peu plus humain prise de plaisir encore peut-être plus forte Je ne sais même pas, parce que c'est aussi dur de partir avec des gens. Donc, je n'ai pas forcément de préférence. J'ai envie de partir. En fait, je n'ai pas eu tant d'occasion de partir avec des copains pour des longues expés. Je fais des trucs à deux en moto. C'est trop cool et c'est un très bon copain, mais ce ne sont pas des expés. Là, pendant quatre ans, je suis parti à chaque fois tout seul. Par manque de... que... En fait, quand tu proposes à des copains, tu leur dis moi, j'aimerais bien partir avec vous. Ils ne sont pas forcément dispo.

  • Speaker #0

    Je vais partir deux mois, trois mois.

  • Speaker #1

    Les gens, ils bossent. Moi aussi, je bosse, mais ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de ton métier.

  • Speaker #1

    Ça fait partie de mon métier, exactement. Et du coup, je n'ai pas forcément eu l'occasion.

  • Speaker #0

    Et de plus en plus, j'ai envie de le revivre, ce côté-là à plusieurs, de redécouvrir ça. J'ai fait des courses de trail à trois copains, enfin deux des quatre qui étaient avec moi pendant le Lyon-Istanbul. On est parti faire un trail de 70 bornes avec 7000 de D+. Et ce qui était assez beau, c'était la pique Ariège, en Ariège, au sud de Toulouse. Et on est parti sans se dire qu'on allait faire ça ensemble. Et en fait, on a fait toute la course ensemble. Trop bien.

  • Speaker #1

    et ça c'est un souvenir humainement c'est trop bien on en a galéré,

  • Speaker #0

    on a bavé, c'était dur tu fais 70 bornes c'était dur quoi,

  • Speaker #1

    23h de course et en fait cette magie d'être ensemble ça apporte donc t'as pas de préférence pas de préférence non sur ton site j'ai vu que t'avais écrit que tu partais en expé aussi pour apprendre sur l'humain qu'est-ce que t'as appris avec toutes ces expéditions, que ce soit sur toi ou sur les personnes en général Dans des situations comme ça ?

  • Speaker #0

    Oui, j'apprends sur l'humain, notamment sur moi, sur l'humain et du coup par moi. Par ton prisme, oui. Et aussi des autres, en fait. Quand je pars, j'ai envie de découvrir les cultures. Je dors chez eux, je découvre vraiment de l'intérieur. C'est important pour moi d'aller comprendre comment fonctionnent les autres.

  • Speaker #1

    C'est facile d'être accueilli comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça dépend où. Au Maroc, j'ai dormi 35 nuits sur les 45 nuits que j'ai faites dans le Haut Atlas Marocain chez habitants, donc c'est énorme.

  • Speaker #1

    C'est énorme,

  • Speaker #0

    ouais. C'était presque plus d'un jour sur deux, tu vois.

  • Speaker #1

    Très accueillant.

  • Speaker #0

    Donc très accueillant. Après, l'accueil, c'est moi qui le provoquais aussi. C'est moi qui demandais aux gens de dormir chez eux, ça c'est important. J'avais une histoire particulière, j'étais avec un cheval. Quand tu traverses... J'étais pas un voyageur... Enfin, j'étais pas un touriste lambda qui passe comme ça avec son 4x4. Non, j'étais dans un monde un peu à part et eux, ça leur plaisait aussi. Et c'est ce que je dis souvent, c'est que quand tu fasses du stop, que tu veuilles dormir chez l'habitant, si tu as une histoire à partager, quand tu toques chez l'habitant en France, tu dis « bonjour, je suis en train de faire ça, est-ce que vous pourriez me loger ? » Ça passe mieux que « bonjour, je cherche un logement pour ce soir » . Et partout, on dit « mais est-ce qu'en France, on pourrait être accueilli comme ça ? » Oui, on peut être accueilli comme ça. J'ai été accueilli en France quand je faisais la traversée des Alpes en parapente. Je leur expliquais que je faisais à travers ces apparements, je venais de Slovénie et j'allais jusqu'à Nice. Forcément, les gens sont curieux et ils ont envie de t'inviter. Mais il faut avoir une histoire pour pouvoir être logé.

  • Speaker #1

    Ça fait penser à Nuit et Culotté.

  • Speaker #0

    J'aime bien les rencontrer et je pense que Nuit et Culotté, c'est ce qu'ils prononcent aussi. C'est le fait de pouvoir être accueilli chez des gens, de découvrir comment fonctionnent les autres.

  • Speaker #1

    Je t'avais coupé sur ce que tu as appris, ce que tu as appris sur toi et sur les autres.

  • Speaker #0

    Que l'humain est bon. Ça c'est un truc que je trouve fort, c'est qu'au fond de nous, au fond de chaque humain, il y a du bon. Et parfois on dit l'inverse, on dit il y a toujours du mauvais dans l'humain, mais non, il y a toujours du bon dans l'humain, c'est la source principale. Et ce qui fait que ça peut mal se passer, c'est parce qu'on a mal interagi, il y a des différences de culture, des choses qu'on fait mal. Mais en fait, si on arrive avec de la bienveillance et vraiment on y va avec le cœur, les gens sont bons. Et ça, c'est magique, je trouve ça fort de tout le monde en fait. Tout le monde est bon au fond de soi, et si des gens sont mauvais, c'est peut-être qu'ils ont vécu des trucs difficiles, et qu'il faut aller creuser pour pouvoir comprendre.

  • Speaker #1

    Ça fait du bien de l'entendre, surtout actuellement, où c'est quand même anxiogène, compliqué, un peu entre tout le monde, tout le monde est polarisé. Donc toi, avec tes expés, tu arrives aussi à voir encore le bon de chacun. Oui,

  • Speaker #0

    je m'en suis sûr, je pense que tout le monde est bon au fond de soi, et qu'il y a des... il y a des histoires particulières qui peuvent faire que du coup ça se passe pas forcément bien mais en fait si on accepte notre différence si on accepte qu'on a pas forcément les mêmes cultures tu vas en Inde, l'Inde c'est un pays qui est complètement différent de la France si t'es projeté là-bas sans connaître comment ça va se passer,

  • Speaker #1

    tu fais une dépression tu comprends rien j'avais l'impression dans le second film du coup que l'Inde ça avait l'air compliqué effectivement mais en fait l'Inde si tu vas avec

  • Speaker #0

    Donc... en étant sachant il faut apprendre à connaître l'Inde parce que l'Inde, ce que j'aime bien dire c'est que tous les sens sont différents là-bas l'odorat, tu sens c'est pollué, il y a de la poussière l'écoute il y a du bruit tout le temps en Inde, tu as tout le temps du bruit, le jour, la nuit tu as des klaxons, tu as des gens qui parlent, qui se baladent le goût c'est épicé la nourriture c'est pas forcément facile Merci. La vue, forcément, tu regardes en Inde, c'est très coloré, il y a plein de choses partout, c'est grandiose, il y a plein de monde partout, c'est assez fou, quoi. Et le dernier sens, le toucher. Le toucher c'est peut-être le plus dur à avoir parce que je me suis dit si on ferme les yeux, que je me bouche les oreilles, que je me bouche le nez, que je ferme la bouche, est-ce que je sais que je suis en Inde ? Mais je pense que tu arrives à deviner parce que justement il y a cette poussière, c'est un peu rocailleux entre guillemets. Au toucher c'est peut-être le plus dur à trouver. Mais en tout cas tu as tous ces sens-là qui sont différents.

  • Speaker #1

    À l'opposé quoi. Ouais.

  • Speaker #0

    pour les français, pour les européens et du coup là tu fais ok en fait c'est un choc quoi, c'est un choc culturel mais en fait quand tu y vas avec l'envie de découvrir le fait que tu saches que c'est différent si tu te rends pas compte tu te fais casser quoi et ben tu découvres une culture qui est c'est énorme en fait de se dire il y a ça dans le monde et t'apprends énormément sur le fait que on est tous différents et que nous en France on est peut-être beaucoup moins différents les uns des autres et il y a quand même des frictions ... Mais en fait, si tu vois, c'est pour ça, la norme, elle a changé pour moi. Je suis parti en Inde six mois, de voir la différence chez les autres, elle était énorme en Inde, et maintenant en France, quand on voit un peu de différence, ça ne me dérange pas.

  • Speaker #1

    C'est pas grand-chose.

  • Speaker #0

    Au contraire, j'ai envie d'aller les voir. Parfois, on dit, on a peur d'aller voir l'autre, mais en fait, moi, ça ne me dérange pas, parce que justement, j'ai plus cette norme-là, c'est plus un petit truc qui va me gêner. Non, c'est un énorme truc qui va me déranger, mais sinon, j'ai envie d'aller les rencontrer, et d'aller comprendre comment fonctionne l'humain, même en France.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. C'est marrant, il y a souvent cette notion chez toi d'aller voir, enfin l'extrême, dans le sens de vraiment pousser le curseur au maximum, et ensuite de revenir ici et de voir en fait que, tu vois, globalement, tout se passe bien. Tu disais dans le festival, c'est un problème, ça va, sur les différences aussi, je sens que ça relève.

  • Speaker #0

    C'est marrant, tu me fais prendre conscience d'un truc, mais c'est vrai que j'aime bien aller chercher, souvent j'aime bien cette phrase d'aller chercher, viser les étoiles pour tomber sur la lune. J'aime bien pousser le curseur à fond Souvent je dis C'est important de viser loin Même dans le festival Dans toutes les idées Moi j'aime bien qu'il n'y ait pas de barrière Et après on se met les contraintes Et après on regarde Et après on se dit ok je ne peux pas faire ça Mais il y a bien un truc qui m'horripile Et pour lequel je me bats C'est impossible Même dans une conversation Il y a des gens qui disent Moi je ne me sens pas capable C'est impossible. Moi je rage intérieurement, je dis rien parfois parce que c'est quelque chose qui est hyper important pour moi parce que je pense que tout est possible en fait, si tu prends du temps, si tu t'acceptes comme t'es, tu peux y arriver.

  • Speaker #1

    C'est vrai, les fameuses barrières mentales quoi. Mais c'est marrant parce que tu as dit que tu étais débutant en parapente dans l'Atlas et ensuite, j'imagine un peu de temps après, mais tu as fait de Slovénie à Nice en... Ce qu'on appelle en cross en parapente, je suis un peu le connaisseur mais... C'est fou cette progression quand même, parce que là on parle de 1500 km ?

  • Speaker #0

    Sloveninis, ouais, 1500 km.

  • Speaker #1

    Peu près, ouais. Comment tu t'es pris pour faire ça ? Ça te va faire peur aussi de voler, bon t'as fait un itinéraire, mais peut-être pas de savoir toujours où t'atterris, comment ça se passe, les conditions, tu sais pas où tu dormais, enfin tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais bien sûr, ça a évolué, j'ai beaucoup travaillé mon parapente. En gros, j'ai appris à voler un peu avant de partir au Maroc. On dit qu'on est débutant quand on a les 50 premiers vols. Moi, j'ai dû faire peut-être mes 10 derniers vols au Maroc. Au Maroc, j'ai vachement progressé parce que je me suis arrêté sur un site de parapente pendant 9 jours. Il y avait un biplaceur qui était là, Olivier Nicolet, qui m'a appris à voler, à faire mes premiers vols. J'ai fait mon premier vol de 4 heures, tu vois, en faisant du soaring, c'est-à-dire on dit surfer la vague de vent. Tu as du vent qui arrive face à une falaise. et tu peux longer la falaise pour rester en l'air. Et donc là, trop content de faire mes premiers vols, très simple, avec une voile safe. Donc il y a plusieurs catégories, moi c'est une voile en A, c'est-à-dire qu'elle a peu de chances de se fermer, elle a peu de chances de bouger. Au retour, je me suis acheté une nouvelle aile, grâce à Olivier qui m'a conseillé, une voile en B, donc A ça fait A, B, C, D. B c'est encore très safe, mais c'est un peu plus performant. Et cette aile-là, je l'ai gardée, je l'ai encore aujourd'hui, c'est une aile qui est performante, mais safe. et qui me permet de voler longtemps. J'ai fait mes premiers vols de 50, 100 km au fur et à mesure. Donc ça, ça m'a pris peut-être un an. Un an plus tard, je commençais à aller encore plus loin.

  • Speaker #1

    Tu t'entraînais dans les Alpes ?

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup autour de Grenoble. Et après, partout où j'aime bien aller, là où il y a les conditions. Au début, tu vas forcément autour de chez toi. Enfin, moi, Lyon, Grenoble, c'est le plus près. Mais maintenant, dès qu'il y a des bonnes conditions, j'aime bien aller chercher les conditions à droite à gauche. J'ai fait une première tentative de faire une traversée des Alpes en septembre-octobre, pas forcément les meilleures conditions. On m'avait dit que c'était bien parce que c'est des conditions assez calmes, mais en fait c'était trop calme et moi à l'époque je ne connaissais pas encore assez bien, donc je pense que c'était vraiment le bon créneau là-bas. Une façon de faire c'est que j'ai commencé dans des conditions calmes, donc j'ai appris encore à progresser dans ces conditions-là, j'ai remarqué que je n'arrivais pas du tout à faire ce que je voulais, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à le faire. Et après l'année suivante, là je suis parti en Slovénie, et j'ai dit ok je rentre jusqu'à Nice en volant. Et donc le parapente qu'est-ce que c'est ? C'est on vole avec une voile, un morceau de tissu qu'on a au-dessus de nous, et on... On peut voler pendant plusieurs heures grâce aux thermiques, les masses d'air chaud qui montent dans le ciel. En fait, on est un peu comme un planeur, c'est-à-dire qu'il y a des masses d'air qui vont être plus chaudes qu'à côté, l'air chaud monte, du coup on va avoir une bulle qui monte et nous on va essayer d'enrouler, c'est-à-dire de tourner à l'intérieur de cette bulle d'air jusqu'au maximum. Le nuage, c'est ce qui représente l'endroit où cette masse d'air chaud va se transformer en humidité et du coup on ne peut pas aller plus haut que ça.

  • Speaker #1

    et on se balade de nuage en nuage et de thermique en thermique comme ça et globalement les thermiques se retrouvent toujours sur les crêtes des montagnes et du coup on suit les crêtes des montagnes pour avancer sachant que à l'avance tu ne sais évidemment pas enfin c'est le matin quand tu te lèves que tu peux voir si tu peux voler ou pas donc ton voyage en fait il est complètement inconnu c'est à dire que tu commences à un point A par contre pour aller au point B c'est au jour le jour non ?

  • Speaker #0

    ah bah là c'est vrai que c'est complètement comme tu disais ça fait peur de ne pas savoir où on va Bah en fait en parapente t'es... obligé, t'es soumis à ça, sauf quand tu fais du hold sur site, mais quand tu fais du cross, t'es pas sûr de revenir à ton ordre de départ. Donc quand tu t'entraînes, en fait, tu poses parfois dans un champ et tu rentres en stop là où t'es parti pour chercher ta voiture quoi. Sauf que là t'as pas de voiture, moi je suis parti en train jusqu'en Slovénie, le but c'était de rentrer et du coup tous les jours j'avance. Ça je trouve ça assez chouette, c'est vraiment le côté traversé que j'ai régulièrement dans mes expés, c'est que t'avances et tu sais pas où tu poses, mais tu dors, tu poses ta tente. tu dors, tu repars le lendemain et t'avances donc tu voles avec tout le matos ouais, j'ai une vingtaine de kilos sur le dos avec ma voile de parapente tout mon matériel de parapente ça fait à peu près 11 kilos et ensuite j'ai de quoi manger, de quoi dormir de quoi boire,

  • Speaker #1

    de quoi marcher et tout rentre dans mon sac et les conditions météo, le froid et tout ça, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    tu prends ce qu'il faut moi j'ai une doudoune quand tu voles tu peux décoller à 1500 mètres et te retrouver à 4000 mètres tu vois J'ai fait 4440 mètres, mon plus haut, et il faisait froid là-haut. Il faisait moins de zéro. Mais j'avais ma grosse doudoune, j'étais équipé. En fait, tu te dois de préparer tout ça. Quand tu pars, tu prends ta doudoune, tu prends aussi de quoi dormir. Quand tu poses, il faut que tu puisses dormir. Moi, j'ai mon duvet, j'avais un tarp, juste une bâche. à la... que je plantais avec mes bâtons et que je mettais le soir pour dormir. Assez simple mais plus léger et du coup moi j'aime bien parce que c'est assez light, c'est chouette quand tu pars faire tous les jours marcher, t'es obligé d'avoir le plus léger possible. Et donc c'est ce qui me permet de pouvoir avancer sinon je pourrais pas le faire quoi.

  • Speaker #1

    Comment tu choisis par exemple cette expédition mais en général comment tu te lances des projets ? Les idées naissent comment ?

  • Speaker #0

    c'est des rêves au début c'est un rêve J'aime bien dire qu'il y a plusieurs étapes. Il y a la phase de rêve, donc d'imaginaire. Tu ne sais pas ce que tu vas faire. Tu enlèves toutes les barrières. Le Haut Atlas marocain, je me souviens, l'idée est sortie quand on a fait un tour dans le Sahara, c'est un grand désert de neige en Laponie suédoise. On a eu 8 jours de mauvais temps sur les 20 jours qu'on a fait. On tirait nos pulkas, on avait nos 180 sandwiches dans les pulkas. Tous les jours, on avançait.

  • Speaker #1

    J'ai eu les extraits, ça avait l'air épique.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été énorme. Et pendant ces 8 jours-là, On a eu le temps d'apprécier et d'accepter l'ennui. En fait, on n'avait qu'une chose à faire, c'était marcher dans le blanc, dans le froid. On voyait son copain qui était à 2-3 mètres. On ne pouvait presque même pas parler parce qu'il y avait trop de vent. Du coup, on était vachement retranchés sur soi-même. Et donc, ça cogitait. On est tous les trois sortis avec plein de projets en tête parce que ça nous a créé de la... Enfin, c'était hyper créatif, quoi. On parlait un peu de temps en temps, on discutait de nos imaginaires, des projets qu'on avait envie de faire. Il y en a qui s'étaient démonté une boîte, l'autre c'était partir faire une expé. Voilà, chacun avait ses idées, le soir on en parlait un peu. Et moi je me suis dit ok j'ai envie d'essayer de faire ça et j'avais écouté un podcast d'une dame qui avait gravi le Toubkal donc le plus haut sommet du Maroc et moi je pensais que c'était un désert plat le Maroc je pensais que c'était... avec des dromanères et que c'était difficile.

  • Speaker #1

    Moi aussi quand j'étais plus jeune je pensais.

  • Speaker #0

    Moi j'avais 20 ans, peut-être 23 ans même.

  • Speaker #1

    Oui mais c'est à ce moment là pareil.

  • Speaker #0

    Désolé ma prof de géographie. Mais du coup j'apprends ça, ok énorme. Bon bah moi je suis passionné de montagne, j'ai envie d'aller là-bas. Au début c'était une rando à pied, puis le rêve que je vis, je me dis non mais j'ai pas envie de faire ça à pied, c'est trop facile.

  • Speaker #1

    C'était déjà fait. Donc tu voulais être plus original.

  • Speaker #0

    Un cheval, ça peut être marrant. Je pars à cheval, je veux y aller en moto. Trop cool, je suis parti en moto, je me suis donné des objectifs. Et comme ça, ça évolue. Le parapente, c'est un peu le Graal de faire la traversée des Alpes. C'est un parapentiste passionné. Il va commencer par faire des vols sur site, donc de retourner à chaque fois au point de départ tous les jours. Après, il va commencer à faire ses crosses, sortir un peu du bocal, on dit. C'est quand tu ne vois plus l'atterrissage, tu te sors un peu plus. Puis après, tu fais des crosses. tu fais tes premiers 100 bornes et puis là tu kiffes quoi, tu peux faire plein de trucs partout mais sauf que la finalité c'est faire une traversée de montagne et donc partir d'un bout à l'autre et donc la Slovénie c'était incroyable après je suis parti dans le Caucase c'était de relier deux mers et l'année dernière c'était les Pyrénées, relier l'océan à la mer trop bien et ça je trouve ça assez drôle est-ouest des Pyrénées ?

  • Speaker #1

    ouest-est et vous êtes ok donc ouais

  • Speaker #0

    Océan Saint-Jean-de-Luz jusqu'à Argelès-sur-Mer Trop bien,

  • Speaker #1

    ça devait être magnifique

  • Speaker #0

    Ouais c'était C'est trop bien passé, c'était là cet été Je t'ai dit je prends un mois par an Pour faire des expé en ce moment Et j'ai mis 10 jours à faire la traversée Je pensais que j'allais mettre 15-20 jours Et j'ai eu un temps incroyable, des conditions merveilleuses C'était génial

  • Speaker #1

    Est-ce que dans ton discours aussi Tu disais que ça te Euh... Mais en rage, tu sais, des personnes qui se mettent des barrières et des limites, quel message t'as envie de faire passer aux personnes ? Et c'est pas forcément traverser en parapente 1 500 km, mais pour se lancer des défis ou sortir, vivre des choses, comment tu le tournerais pour motiver les personnes ?

  • Speaker #0

    Souvent, un projet ça part d'un rêve, et donc ce rêve déjà, il faut se le laisser vivre, cogiter, il ne faut pas se dire mais non, je ne pourrai jamais le faire. Si tu te dis que tu peux y arriver, tu pourras potentiellement y arriver. D'abord, c'est un rêve. Ensuite, tu le fais en projet, donc tu l'écris. Moi, c'est important, c'est d'écrire le projet. Et cet écrit, il va changer, il va évoluer. Mais si tu reviens dessus, tu vois que ce n'est pas ça qui m'attire, c'est plus ça. Moi, mon rêve, d'écrire vraiment le rêve, qu'est-ce que c'est exactement ? Pourquoi c'est ça ? Est-ce que c'est de le faire à cheval ou est-ce que c'est plutôt de le faire avec quelqu'un ? avec un animal, pourquoi un cheval, d'aller vraiment pousser la question et d'avancer au fur et à mesure du temps avec ces réflexions que tu te mets sur tes projets. Et il y a vraiment cette phase de pas de barrière, au tout début, pas de barrière. Et puis ensuite, tu viens mettre tes contraintes. OK, bon, là, je suis une maman, j'ai des enfants. Est-ce que je peux partir loin de mes enfants une journée, deux journées, trois journées ? Qu'est-ce que j'ai le droit de faire ? J'en ai peut-être jamais parlé à mon mari que j'avais envie de faire ce projet-là. Est-ce que mon mari serait d'accord que je parte une semaine, un mois, trois mois ? Est-ce qu'il a envie de le faire avec moi ? Est-ce qu'on le fait pas avec les enfants ? Et donc tu viens de mettre tes contraintes et souvent on se bloque tout seul. On se dit mais non mais mon mari il va jamais vouloir par exemple. Bah en fait...

  • Speaker #1

    Sans lui demander.

  • Speaker #0

    Tu sais pas quoi. C'est le truc qu'il a trop envie quoi. Mon boulot il va jamais vouloir. Bah non. J'aurai jamais les finances. Un voyage ça coûte rien. Faut arrêter de se dire que c'est l'argent le problème. Moi, j'utilise moins d'argent quand je voyage que quand je vis en France. Donc, c'est vraiment ces contraintes-là. Le temps, pareil. Souvent, on se dit, mais non, mais je n'ai pas le temps. Mais si, prends le temps. La vie, c'est quoi ? C'est du temps qui passe. Et c'est à toi de prendre ce temps. Sinon, ta vie, elle va passer. Tu ne vas plus être là. Tu vas regretter. Il y a plein d'étapes. Mais s'autoriser à imaginer que c'est possible. Et du coup, j'ai écouté une vidéo hier qui est... qui ressemble un peu à ça, c'est si tu te dis, bon bah je veux gagner un million cette année, et ben tu vas te dire comment je peux faire, tu vas te mettre plein de contraintes alors que si tu te dis je veux gagner 10 millions cette année ben là t'enlèves ton prisme et tu vas avoir beaucoup plus large ouais c'est rigolo, ok en fait si tu t'enlèves toutes ces barrières du coup t'as plus de barrières, 1 million tu vas dire bon ok pour une boîte c'est une étape quoi du coup une PME qui gère déjà peut-être 800 000 et qui veut faire 1 million ben c'est 200 000 de plus, ok je vais essayer de changer ça, ça, ça si tu veux faire 10 millions cette année avec ta PME, qu'est-ce que tu fais ? ben en fait tu vas changer de prise, tu vas dire mais non mais je vais Je vais ouvrir un autre site, peut-être, ok, tu changes ta capacité de vision et du coup tu t'ouvres l'esprit. Et c'est pareil dans les projets, c'est de se dire bah c'est possible, je m'ouvre le... Ça ressemble un peu à cet aspect d'avoir des projets très ambitieux pour finalement faire un truc qui reste viable, mais de voir grand pour faire un truc qui est déjà énorme. Donc voir grand quoi,

  • Speaker #1

    c'est le message, ça c'est intéressant, oui, ok.

  • Speaker #0

    Mais après, il y a voir grand, mais aussi chacun a ses limites, chacun a ses projets. Donc respectez aussi vous, respectez vos envies. Le plus important, c'est d'y aller avec l'envie, d'y aller avec le cœur.

  • Speaker #1

    Et de réadapter aussi, parce que dans ton message, ce que j'aime bien, c'est de dire on vise à quelque chose, un rêve, on l'écrit et ensuite on réadapte en fonction de ce qui est possible de faire, ce que tu as fait dans l'Atlas. Et ce qui au bout reste une expérience incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    C'est pas pour autant que c'est moins bien.

  • Speaker #0

    Oui. Et accepter que ça se passe comme ça. Accepter que ça... J'aime bien cette phrase, il faut que je la retrouve. Accepter que ce ne soit pas si beau. Accepter l'imperfectible. L'imperfection. En fait, ton projet ne sera jamais parfait. Dans n'importe quel endroit. Que ton projet soit d'avoir des enfants ou que ça soit monter une boîte. Ou un projet d'aventure. Ça sera... ta ligne elle sera jamais droite, elle sera forcément de haut de bas, il y a des moments hyper forts hyper bas,

  • Speaker #1

    hyper voilà et dans tous les cas c'est ça qui est le plus important c'est de prendre le temps et d'accepter que ça se passe comme ça c'est ce qui peut souvent mener à ta perte mentale l'espèce d'insatisfaction éternelle tu cours un peu comme le hamster tu sais dans une roue, moi j'avais beaucoup ça j'ai travaillé énormément dessus psychologiquement mais c'est vrai que si tu cherches toujours à vouloir faire le truc exactement comme tu l'avais prédit, pensé et que ce soit parfait tu te... C'est un truc fatiguant.

  • Speaker #0

    Ouais, complètement. C'est pour ça que j'étais malheureux pendant 15 jours quand j'ai fait mon Haute Atlas.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est vrai, tu as dit, tu avais pleuré,

  • Speaker #0

    c'était dur. C'était dur, qu'est-ce que je fous là, je vais arrêter.

  • Speaker #1

    Tu interviens en école aussi, je trouve ça trop cool. Qu'est-ce que tu dis aux enfants ? Parce que pour eux, c'est dire, il y a un aventurier qui vient dans la classe. C'est génial quand tu as un enfant de voir ça. Qu'est-ce que tu leur racontes ?

  • Speaker #0

    Je leur montre un film qui s'appelle Le Poster. le poster c'est l'histoire du hot-hat-lass marocain mais c'est aussi mon histoire personnelle J'ai eu un cancer quand j'avais 15 ans et j'en parle en message d'espoir tout au long de ce film. En fait, l'histoire c'est que j'avais vu un poster d'un monsieur qui avait gravi l'Everest quand j'étais à l'hôpital, qui était aussi passé par la maladie et qui m'a motivé à continuer ma passion de l'époque, le VTT. Et dix ans plus tard, je suis parti faire des expéditions sportives, je suis passé à traverser des hôtels atlas marocains et en rentrant, je suis allé poser mon poster dans les couloirs de l'hôpital dans lequel j'étais né pour inspirer les enfants malades à se dire c'est possible de s'en sortir. Et donc ce message-là, c'est un message assez global que je transmets au travers de ce film. Donc je leur présente ce film-là. Les enfants regardent, et ce qui est marrant, c'est qu'il y a plusieurs choses qui ressortent. Il y a à la fois le côté hyper humain, hyper histoire maladie, ok, comment t'as fait par rapport à ça, la résilience. Donc ça, c'est un message que j'aime bien. Moi, c'est résilience, audace, optimiste, selon les messages que je partage. Et donc ces enfants, ils se disent, mais ouais, mais en fait, la vie, elle n'est pas si simple. On a le droit d'avoir des problèmes, on a le droit de vivre avec ça. ça c'est ce que j'ai envie de leur partager d'une part et après il y a l'autre partie c'est toute la partie aventure et là les enfants ils sont à fond t'as perdu ton cheval, comment c'est passé comment c'est passé et se dire que eux aussi ils pourraient vivre des choses comme ça que c'est possible ils ont tous des rêves différents aujourd'hui ça va être d'être pompier de faire du foot d'être professionnel et puis leur imaginaire va sûrement évoluer avec le temps Mais en fait, s'ils gardent cette âme d'enfant de se dire, j'ai des rêves et j'ai envie de les réaliser, je pense que c'est ça que j'ai envie de leur dire, c'est que ouais, dites-vous que c'est possible, et peut-être vos rêves vont changer, parce que le temps il va changer, mais vous allez y arriver à faire des grandes choses.

  • Speaker #1

    C'est trop bien, encore cette histoire de barrière que tu essaies de faire sauter, en tout cas qu'ils ne se la mettent pas trop tôt. Tu sais quand on donnait sur les fiches de présentation quel métier vous voulez faire plus tard, c'était quand même souvent des métiers très sérieux qu'il fallait mettre. En tout cas le prof te disait. Ouais non, footballeur, mais un truc sérieux quoi.

  • Speaker #0

    Alors qu'en fait, footballeur, c'est un très beau métier. Ça sera peut-être coach sportif.

  • Speaker #1

    Oui, ça peut être autour de ça quoi.

  • Speaker #0

    En fait, ça donne un peu une idée de là où tu veux aller quoi.

  • Speaker #1

    C'est ce qui te passionne en fait. Ça vient souvent d'une passion. Est-ce que c'est aussi via ta maladie que tu as une prise de conscience à l'adolescence ? Tu t'es dit en fait, la vie peut être très courte et il faut en profiter. Et c'est comme ça que tu es arrivé dans l'aventure ou ça n'a rien à voir ?

  • Speaker #0

    Je pense que la maladie, elle m'a permis de... D'apprendre plein de choses sur moi. Forcément, du jour au lendemain, tu perds tes cheveux. Tu te retrouves dans une classe où les gens te regardent, où tu es différent des autres. Le regard des autres m'a beaucoup pesé à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Surtout à l'adolescence.

  • Speaker #0

    Oui, surtout à l'adolescence. Puis après, j'ai accepté. Je me suis dit, j'ai le droit de vivre avec ça. Peut-être par ce poster, sûrement aussi par mes copains qui n'ont pas changé. La plus belle chose qu'ils ont fait, c'est qu'ils sont restés comme ils étaient avant. Et ça, c'est magique, c'est un soutien. La famille, pareil, toujours à mes petits soins, les infirmières à fond. Ça, ça m'a permis de passer des étapes et de me dire, mais oui, moi aussi, j'ai le droit de vivre. Et donc, c'est plutôt une mentalité, un mindset de se dire, la vie, OK, elle peut basculer du jour au lendemain. Oui, il y a des gens qui vont galérer. Moi aussi, je vais galérer, mais j'ai le droit de, Si j'accepte le... Les choses qui m'arrivent en fait, ça va rouler. Parfois, on me dit, si tu n'avais pas eu ta maladie, tu aurais fait ça. Moi, je pense que j'aurais quand même fait des choses. J'espère, en tout cas. Ce que je dis, c'est que le mec qui n'a rien eu, il ne va jamais rien faire. Non, au contraire.

  • Speaker #1

    C'est bien de le prendre à l'envers aussi, tu as raison.

  • Speaker #0

    Accepte d'avoir une vie incroyable pour pouvoir la rendre incroyable. Ne triche pas avec toi-même et fonce. t'as la chance, t'as cette chance là de rien avoir eu et moi j'ai eu la chance d'avoir eu quelque chose aussi en fait on a tous de la chance c'est à nous, c'est un mindset tu te dis ok c'est une manière de penser, de se dire ok c'est trop chouette, ma vie elle est comme ça et puis je l'accepte comme elle est c'est comment tu l'utilises c'est quoi tes prochains projets d'aventure ?

  • Speaker #1

    Que ce soit aventure au sens entreprise ou au sens expédition ?

  • Speaker #0

    Gros projet d'aventure entrepreneuriale en ce moment. On s'associe avec Geoffroy. Donc là, on est une association. On va séparer l'assaut d'entreprise d'ici quelques temps. On a plein de projets. Donc là, on a lancé la partie « Faire rêver » avec ce festival qu'on veut développer dans d'autres villes de France. Gros projet, c'est Grand Rex le 15 avril prochain.

  • Speaker #1

    Trop bien. C'est validé, ça ?

  • Speaker #0

    C'est validé, ça. Bravo. C'est noté. on a peut-être pas signé le devis, si on a signé le devis mais on n'a pas encore, mais ça part quoi. Ensuite c'est la partie rassembler et faire vivre qu'on lance, on a lancé un premier team building, on a envie de lancer d'autres, on a envie de lancer des séminaires en entreprise où les gens arrivent avec une problématique, ils ressortent avec un plan d'action et nous on met en place quelque chose un peu un format hors cadre avec de l'aventure, avec des consultants, avec des experts sur leur domaine plus côté aventureux. et du coup de créer cette créativité pour pouvoir répondre à des problématiques. Pour faire autre chose que des karaokés. Pour faire autre chose que des karaokés.

  • Speaker #1

    Ce qui est marrant aussi hein mais...

  • Speaker #0

    Mais là c'est plus, c'est pas le côté team building, c'est le côté séminaire. Quand tu viens en séminaire de Codire par exemple, tu dois résoudre une problématique. Toi tu as une problématique RH, par exemple une asso qui veut se transformer en entreprise, comment tu fais ? Enfin des grosses problématiques qui peuvent être dans les entreprises et nous on veut leur créer un cadre où elles viennent cogiter. Bien sûr qu'il y aura cette partie à cohésion, mais aussi au-delà de ça.

  • Speaker #1

    Ah, même dans la réflexion, tu veux dire ? Ouais, la réflexion.

  • Speaker #0

    Ok, ok, compris. En fait, c'est ce que je partage aussi en entreprise. Quand je viens comparer le monde de l'aventure au monde de l'entreprise, toutes les entreprises sont des aventures. Et donc ça, il y a plein de parallèles à faire ensemble. Et le fait de leur faire vivre des choses, pour moi, ça va décupler la réflexion. Et ça va être justement de se dire, bon, j'ai galéré là, qu'est-ce qui m'a fait galérer ? comment j'ai réussi à m'en sortir dans l'aventure et du coup qu'est-ce que je peux mettre en parallèle dans mon entreprise pour avancer.

  • Speaker #1

    Excellent, ok, pour donner peut-être des prismes différents sur les problématiques quoi.

  • Speaker #0

    Ouais exactement.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    En fait, s'ouvrir l'esprit, enlever les barrières puis les remettre et puis avancer.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et donc troisième étape dans le...

  • Speaker #0

    Et troisième étape, faire vivre les gens. Donc à la fois en B2B comme je l'expliquais là et en B2C, on aimerait lancer des week-ends inspiration avec des gens qui ont tiré notre festival. Maxime Prost par exemple qui était là au festival qui fait des bains froids s'est organisé avec lui des week-ends où nous on s'occupe de la partie plutôt aventure et lui la partie expérience et on mélange tout ça pour le grand public Trop bien donc ça c'est ok donc partie entreprise beaucoup de projets toujours c'est pour ça c'est le lancement et on sait que d'ici 6 mois on va devoir pivoter et choisir là où on va exactement mais on a envie de tout lancer voir comment ça marche voir grand et après on réduit on dit ok ça ça marche pas ça marche on va aller là

  • Speaker #1

    Ça c'est un bel apprentissage pour l'épisode. Non mais cette façon de penser j'aime beaucoup, tu vois, d'ouvrir un peu les chakras et après de se focaliser sur un truc, c'est top. Et partir aventure XP alors ?

  • Speaker #0

    Et partir aventure XP, on m'a proposé récemment un projet d'un copain. Je ne vais pas forcément le dire parce que ce n'est pas encore ficelé. Le problème c'est que c'est à peu près pendant la période avant Grand Rex. donc à voir si je me lance ou pas moi j'ai des projets que j'ai en tête que j'aime bien partager c'est un projet qui est long terme plus tard c'est de faire la tour du le tour de l'amérique latine à la voile avec un bateau à faire des expéditions pendant le tour tu fais déjà de la voile ? je fais de la voile encore je fais du kite je fais beaucoup de kite en mer mais je suis pas skipper encore je dois apprendre ça ça va me prendre du temps de partir C'est dans 2-3 ans, 3-4 ans, j'en sais rien. Mon objectif c'est de partir avec ma femme et mes enfants et aujourd'hui j'ai pas de femme et pas d'enfant donc j'ai encore le temps tu vois.

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs choses à organiser là quand même.

  • Speaker #0

    Mais l'idée, en tout cas, c'est un rêve. Et ce rêve, il est là depuis... Trois ans au moins, parce que je voulais le faire de base, je voulais le faire il y a trois ans. Finalement, je me suis dit non, je n'arriverai pas à le faire là et je le ferai plus tard avec ma femme et mes enfants. Trop bien. Et l'objectif, c'est un tour d'Amérique latine en deux fois, c'est-à-dire faire une pause au milieu, rentrer en France et repartir après, avec différents défis sportifs et avec des expéditions scientifiques. Donc, ramener des personnes sur le bateau qui soient sachants et qui viennent nous apporter ce côté scientifique que moi j'aime bien parce que je suis ingénieur, mais que j'ai jamais vraiment travaillé et que j'ai jamais poussé et ça peut être cool de faire Côté scientifique, aventureux, plus un peu de long terme.

  • Speaker #1

    Génial. Donc études de glaciers, par exemple ?

  • Speaker #0

    Carrément. En fait, j'ai plein d'idées de projets. Tu vois, il y a la Cordillère des Andes en parapente. Il y a la partie Patagonie, donc glaciers. Pourquoi pas aller faire un pic dans le sud, en Antarctique. Remonter la côte ouest avec le Brésil. L'Amazonie, il y a plein de choses à faire là-bas. Oui,

  • Speaker #1

    je crois,

  • Speaker #0

    oui. C'est plein de projets différents. Je trouve assez beau ce continent. Je ne suis jamais allé là-bas. Et c'est que c'est assez multiple, c'est grand, c'est sauvage et je pense qu'il y a des choses à faire pour faire des aventures.

  • Speaker #1

    Mais là, il faudrait que tu partes longtemps. Tu ne peux pas partir un mois.

  • Speaker #0

    Ouais, du coup, deux fois huit mois, l'idée c'est de partir longtemps. Ça, c'est un gros projet. C'est pour ça que je peux en parler parce qu'en fait, il n'est pas prêt. C'est encore le stade de rêve. C'est mon… exactement. Je n'ai pas mis de date. Tant que je n'ai pas mis de date, c'est encore un rêve.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas écrit encore les…

  • Speaker #0

    Si, j'ai écrit des trucs.

  • Speaker #1

    Ok. Je termine l'épisode par deux questions. général. La première, c'est est-ce qu'il y a une personne qui t'inspire particulièrement et pourquoi ?

  • Speaker #0

    C'est une bonne question.

  • Speaker #1

    Je te laisse le temps de réflexion.

  • Speaker #0

    J'ai toujours la réponse bateau, j'ai pas envie de la prendre. Ce serait Mike Horn, mais forcément. Je suis allé voir Mike Horn un jour, je ne l'ai jamais rencontré vraiment, mais je suis allé chez lui. Un jour, c'était une période un peu compliquée entre deux expés, je n'étais pas très bien, et je me suis dit, j'avais un rêve c'était d'aller le rencontrer pendant la traversée des Alpes j'étais rentré en France au milieu en stop et j'avais croisé ses voisins qui m'avaient pris en stop et donc je m'étais dit depuis ce jour là je me suis dit ah ok je sais à peu près où il habite j'aimerais bien un jour le rencontrer et je trouve que l'histoire était belle j'étais en expé en plus quand je suis allé là bas et du coup je me suis dit bon bah je pars en vélo de chez moi à l'Ale de Lyon et je vais le voir et donc j'ai fait deux jours de vélo je suis arrivé là où j'avais dans le village dans lequel j'avais été pris en stop il vient en Suisse non ? Il vient en Suisse, c'est bientôt. c'était à Châteaudet j'arrive là-bas finalement on me dit qu'il a déménagé je sais plus comment mais j'arrive à retrouver une autre adresse je retrouve le gars qui m'avait pris en stop qui m'accueille pas forcément très bien mais qui comprenait pas trop ce que je faisais là mais qui accepte de prendre un peu de temps avec moi on trouve ensemble une adresse et je vais chez lui et là je tombe sur sa fille qui était là et avec qui on échange et on discute c'était trop sympa, un moment magique pour moi elle était ouverte quand même à la discussion exactement j'étais enfin c'est C'est un peu surprenant, tu toques chez l'habitant, tu toques chez Mike Horn, tu vas voir, ça fait un peu… c'était peut-être un peu trop, mais c'est aussi ma manière d'être, je suis comme ça.

  • Speaker #1

    Ça dépend peut-être de la manière dont tu le fais aussi.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est pour ça, il y avait une histoire. Et puis Mike Horn, c'est Mike Horn. Donc trop content d'arriver chez lui, je rentre dans sa maison, il y avait un modèle de son bateau qui était là, j'étais « waouh, trop stylé, ok, c'est énorme » . Donc on a bien discuté, je lui ai laissé une lettre et je n'ai jamais eu de retour de cette lettre. J'aimerais beaucoup avoir un jour l'occasion d'échanger avec lui.

  • Speaker #1

    Tu peux quand même réaliser des sacrées choses. Là, tu as quand même poussé des portes. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, si tu t'autorises à le faire, bien sûr, quand j'en parle à mes potes, ils me disent « mais moi, je n'aurais jamais fait ça » . Mais moi, Gael, si, je suis comme ça. J'ai besoin des rencontres. Et justement, par mon histoire, peut-être que j'ai la légitimité de le faire parce que je fais des expés. parce que Mike Horn me correspond. Un gars qui est passionné par la moto il pourrait aller rencontrer des grands du Dakar en allant sonner chez eux avec sa moto parce que c'est légitime. Moi mon histoire est légitime avec Mike Horn, j'espère. Et peut-être qu'un jour j'aurai la chance de pouvoir échanger et partir avec lui.

  • Speaker #1

    On croise les doigts. Ce serait dingue. Et la deuxième question que je pose c'est de quoi rêves-tu ? Tu en as parlé de l'Amérique du Sud. Mais peut-être plus globalement, tu as un rêve ?

  • Speaker #0

    Un rêve large.

  • Speaker #1

    Pas forcément expé, mais tu vois, de la vie, on va dire.

  • Speaker #0

    Entrepreneurial, j'ai plein de rêves. J'ai envie de monter ma boîte sur le thème de l'aventure, je suis trop content de pouvoir le lancer. J'ai envie de monter des assos. Quand j'ai monté l'attitude, c'est une asso qu'on a montée. J'étais venu pour monter une entreprise, finalement j'ai monté une asso, et j'ai découvert ce côté humain, hyper agréable, hyper chouette, ce côté bénévole, cette générosité que les gens ont, cette ouverture que moi j'ai donnée aussi, c'est de, bah, y'a pas de barrière donnez vos idées on va y aller quoi et ça j'apprécie énormément donc j'ai envie de monter des assos je suis vachement tourné vers les SDF aussi dans la rue et ça c'est peut-être des trucs comme ça que j'aimerais faire et j'aimerais monter des boîtes avec mes frères enfin au moins une boîte avec mes frères parce que mes deux frères sont entrepreneurs et ça m'a toujours donné envie de le faire peut-être que plus tard on pourra le faire ensemble on a dit bah on se lance on apprend et puis après on va voir si on peut le faire ensemble.

  • Speaker #1

    Quelques chemins se recroiseront quoi.

  • Speaker #0

    Ouais j'espère et après globalement Bah si un jour j'arrive à ce que les gens se disent qu'ils peuvent faire des grandes choses, bah... J'aurais peut-être atteint quelque chose. Il faudra que je fasse un autre rêve derrière, sinon je ne vais plus rêver.

  • Speaker #1

    Je pense que celui-là, le temps que ça se fasse,

  • Speaker #0

    il y a du temps. Au moins partager le message au plus grand nombre. C'est pour ça que je fais des conférences, que j'organise ce festival. Le festival est tourné autour des autres, ce n'est pas moi, ce sont des aventuriers, des personnes qui sont là. Moi je présente et parfois je ne suis même pas en présentation, mais je mets des valeurs et je mets du sens. Et c'est ça que j'ai envie de mettre. Si j'arrive à créer quelque chose, un peu... comme une franchise qui se duplique et qu'il y a de plus en plus de monde qui se dit que c'est possible,

  • Speaker #1

    c'est magique. Trop bien. Merci Gaël. Avec plaisir Kévin. A bientôt. A bientôt. Ciao. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.

Description

Dans cet épisode, je reçois Gaël Meunier, ingénieur de formation devenu aventurier, conférencier et entrepreneur. Ensemble, nous parlons d’entrepreneuriat, de barrières mentales, de reconversion professionnelle, de discipline personnelle, d’excellence, d’objectifs et de gestion du stress. Bref, de tout ce qui construit la confiance en soi et libère la clarté mentale quand les barrières mentales se dressent.

Je voulais comprendre ce que « vivre l’aventure » veut dire quand on ne s’appelle pas Tintin. Gaël me raconte comment une année sabbatique est devenue un chemin de vie : Lyon–Istanbul à vélo, ski nordique en Laponie, trek dans les Balkans, Haut Atlas marocain à cheval, puis Slovénie → Nice en parapente. Rien de romantique au sens facile du terme : du froid, des pleurs, des imprévus, des décisions à prendre seul… et pourtant, une boussole intérieure de plus en plus nette. J’entends chez lui une idée clé de la performance durable : viser haut, réécrire ses objectifs en cours de route, accepter l’imperfection, rester fidèle à l’intention.

Nous parlons stress dirigeant. Monter un festival comme Latitude Experience, gérer des aléas en direct, coordonner des équipes, monter sur scène.
Sa méthode en trois temps m’intéresse : reconnaître l’émotion, mobiliser les ressources (marche, réseau local, drone, parapente…), puis maintenir un self-talk orienté solution. Une leçon de coaching appliquée au réel.

Nous revenons sur la clarté mentale. J’insiste sur l’écriture : Gaël, comme beaucoup d’athlètes de l’esprit, écrit ses rêves, puis les transforme en projets, puis en plans ajustables. « Pas de barrières au début, puis des contraintes choisies », dit-il. Cette grammaire m’intéresse : voir grand pour élargir le champ des solutions, réduire ensuite pour exécuter avec précision.

On parle aussi de plaisir. Dans l’Atlas, Gaël réalise qu’avaler 1 500 km juste « pour cocher la case » lui ferait rater l’aventure intérieure. Il réévalue son objectif (500 km) pour voler, gravir, rencontrer, vivre. L’excellence n’est pas un total de kilomètres ; c’est la capacité à préserver l’intention profonde sans sacrifier sa santé mentale.

Je lui demande enfin ce qu’il souhaite transmettre aux jeunes et aux dirigeants. Sa réponse me parle : l’humain est fondamentalement bon, et l’audace est un muscle. Un projet commence par un rêve, se solidifie par l’écriture, se protège par la réalité des contraintes, et se réalise par des actes disciplinés.

Si tu portes de grandes ambitions mais sens des barrières mentales te freiner : peur, doute, perfectionnisme, regard des autres. Tu y trouveras des repères pour :
• muscler ta confiance en soi sans te mentir,
• installer une discipline personnelle soutenable,
• clarifier tes objectifs (et les adapter),
• réduire la charge de la gestion du stress,
• cultiver une clarté mentale utile aux décisions.

• Rêver GRAND.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental. Je suis Kevin Rich, cofondateur de Kairn, K A I R N, une application mobile qui démocratise l'accès au coaching mental d'élite. Chaque semaine, je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à développer votre mental pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou extra-professionnelle. Je vous souhaite une excellente écoute. Salut Gaël, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Super bien.

  • Speaker #0

    Parce que là tu sors d'un gros festival que tu organises, l'attitude d'expérience, on en parlait en off. T'es à ventière donc je pense que tu es bien cramé.

  • Speaker #1

    Ouais je suis cramé mais aussi dans les nuages là, c'est trop cool.

  • Speaker #0

    T'arrives à redescendre tranquillement ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de rester un peu dedans, peut-être encore une semaine, on fait un rétexte mercredi prochain et à partir de là je reposerai un peu plus.

  • Speaker #0

    Trop bien. Écoute, j'avais envie de t'interviewer puisque je n'ai jamais reçu d'aventurier, d'explorateur. J'ai envie de comprendre aujourd'hui avec toi ce qu'est un aventurier, comment on peut le définir. Tu as fait beaucoup de projets, j'ai vu ça sur ton site, on va aussi en parler tout au long de l'épisode. Est-ce que je peux te demander de te présenter ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Moi, c'est Gaël Meunier. J'aime bien dire que j'ai trois métiers. D'un côté, je fais des aventures sportives, dès que je ressors des documentaires et des livres. Là, je suis en train d'écrire mon premier livre en ce moment, sur une traversée du Caucase que j'ai fait en parapente l'année dernière. À côté de ça, je fais des interventions en entreprise et en scolaire et en centre pénitentiaire sur le thème de l'audace, la résilience et l'optimisme. Je viens tirer des messages, des outils et des anecdotes de mes expériences et je viens les partager. Ensuite, je monte une entreprise sur le thème de l'aventure comme source d'inspiration. Trois parties, faire rêver les gens autour d'événements. donc là on a L'attitude d'expérience qui s'est passée il y a deux jours, où on présente documentaires, conférences et villages d'aventuriers. Ensuite il y a la partie rassemblée, donc on veut rassembler une communauté de passionnés d'aventure régulièrement tous les mois. Et ensuite on veut faire vivre à notre communauté des expériences. Et donc là on les accompagne, à la fois pour le B2B, on va faire des séminaires, des team building sur le thème de l'aventure. Et pour le B2C c'est accompagner à faire des challenges le week-end avec nous.

  • Speaker #0

    Comment tu es arrivé à devenir aventurier ? D'où est-ce que ça vient ? puisque je sais pas si on se lève un matin et on se dit tiens j'ai envie de faire de ma vie une aventure comment tu y es arrivé toi ?

  • Speaker #1

    c'est un grand mot aventurier j'aime pas trop dire que je suis aventurier je suis aventureux je fais beaucoup de je fais des aventures sportives après de là à dire aventurier en fait ça dépend si on regarde Tintin je suis pas Tintin quoi mais comment je suis arrivé là j'ai fait une école d'ingénieur après mes études et après mes études je suis parti pendant un an faire des projets sportifs en année sabbatique avec des copains donc ça c'était vraiment une année qu'on s'est donné pour pouvoir se donner du temps pour pouvoir faire des expéditions. Et donc là, on a fait Lyon, Istanbul à vélo. Après, on est parti en Suède faire du ski nordique, du ski de randonnée. Et après, on a fait un grand trek entre l'Albanie, la Macédonie et la Grèce. Et pendant toute cette année-là, je me suis dit, OK, j'ai envie d'essayer de vivre de ça. Et donc, je me suis renseigné. J'ai contacté des personnes qui vivaient de ça, notamment Mathieu Tordeur, qui m'avait dit plusieurs choses. Il m'avait dit, soit tu peux faire une grosse expédition, comme lui avait fait, il avait fait le pôle sud, ce qui lui a permis de se faire connaître. Soit tu peux... continuer en tant qu'ingénieur poser du sans-solde et faire ça un mois par an soit tu peux écrire un livre soit tu peux faire des conférences soit tu peux faire un livre un film et moi j'ai décidé de partir faire la traversée du Haut Atlas marocain et d'en faire un film excellent et de là j'ai découvert le monde de la prise de port en public parce que j'ai donc mon film il a tourné en festival régulièrement. J'ai été sélectionné, enfin je postulais pour des festivals. Faut savoir qu'en France il y a plein de festivals d'aventures, on n'est pas forcément au courant, mais il y a plein de petits trucs qui se font un peu à droite à gauche, qui rassemblent entre 100 et 400 personnes sur des week-ends, parfois des gros qui rassemblent 3 à 4 mille personnes, mais il y en a très régulièrement, il n'y en a plus d'une centaine et donc moi j'ai postulé à tous ces trucs là. J'en ai fait peut-être une cinquantaine dans l'année et ça m'a permis de découvrir aussi la prise de parole en public parce qu'à chaque fois que je présentais mon film, je faisais une intervention derrière, j'échangeais avec le public. Et donc je me suis dit, ah mais ça j'aime bien aussi, je vais me former. Donc je me suis formé en prise de part en public, et c'est comme ça que je commençais à faire des conférences. D'abord en EHPAD, on m'avait donné ce conseil, pourquoi tu ne commences pas en EHPAD pour gagner un peu ta vie. Donc je t'ai payé 250 euros l'intervention, je venais une heure et demie à animer en fait l'EHPAD. Et donc ça me permit peut-être de vivre au début comme ça. Puis après j'ai fait en centre pénitentiaire, donc là c'est aussi un moment assez fort pour moi, c'était une découverte d'aller... Dans le centre pénitentiaire, c'est pas forcément très simple. Et je leur ai proposé de faire une sortie vélo. On est sortis en vélo ensemble. C'était le début de quelque chose, de dire, OK, j'arrive à gagner ma vie avec ça. Et puis j'ai avancé. Et puis maintenant, j'essaie de faire entre 2 et 4 conférences par mois. Interventions par mois, plutôt. Entre 1 et 2 mois d'aventure par an. Et à côté de ça, de monter la boîte.

  • Speaker #0

    OK. Donc là, je savais pas que t'avais fait le Caucase en parapente. On va revenir là-dessus, ça m'intéresse. Donc la première année, je comprends. en fait, tu... tu te lances plutôt d'abord des aventures sportives avec des copains, et c'est pendant cette année-là que tu te dis, allez, je vais faire ça à temps plein. Comment tu organises, on va dire, ta vie, tu vois ? Après ça, parce que quand tu rentres, ça va être un chamboulement total. J'imagine que tu as fait une école d'ingénieur, tu dis à tes parents, en fait, je ne vais pas du tout travailler en entreprise. Comment ils le prennent ? Et toi, comment tu fais ce switch ?

  • Speaker #1

    J'avais bossé en alternance pendant trois ans. pendant mon école d'ingé donc j'ai mis un peu de sous de côté ce qui m'a permis de partir faire mon expé et aussi d'en garder un peu après j'avais acheté un van que j'ai revendu qui m'a permis de garder des sous c'est aussi avec ça que je vis aujourd'hui ça fait 3 ans mais en fait je dépense tellement à peu d'argent que ça me permet de vivre et après donc l'année qui suit l'année où on est parti faire des expés donc là je vais monter mon film ça va prendre 8 mois tu le montes toi même ? j'ai monté moi même j'étais pas forcément... adepte de ça aujourd'hui je me suis dit que je le referais pas parce que c'était compliqué à faire quoi mais je me suis donné les moyens de le faire donc j'ai pris du temps je me suis formé j'avais un une boîte de prod qui me soutenait avec enfin du mécénat de compétences qui me donnait qui me donnait des conseils sur ce que je faisais et du coup tous les mois je leur envoyais des chapitres et on avançait comme ça et donc ça huit mois pas forcément facile à vivre parce que bah ça faisait j'étais parti pendant cinq ans en école d'ingé plus un an après aller à l'étranger de revenir chez mes parents du coup pour faire ça. J'étais un peu perdu, je me disais mais j'en ai marre quoi. Et au bout d'huit mois, fin de la production quoi. Donc ça c'est cool, ça m'a permis de commencer à lancer la vraie vie, de pouvoir vivre de ça quoi. Et donc là j'ai commencé à postuler et à présenter mon documentaire et à partir de là ça a commencé à mieux marcher. J'ai trouvé un appartement cher dans Lyon, je suis sorti de chez mes parents. Et après, je me suis donné l'objectif de continuer de faire des expé, et du coup, j'ai avancé comme ça.

  • Speaker #0

    Une forme d'aventure, on va dire, dans ta vie, comment tu définirais, toi, l'aventure ? Parce que c'est ce que je voulais te demander à la base. Tu ne peux tout et rien dire, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, l'aventure, c'est hyper général. Le thème aventure, en fait, on peut demander la définition à n'importe qui, elle sera toujours différente. Moi, ma définition de l'aventure, c'est cette part d'inconnu, où on part faire quelque chose sans forcément connaître ce qui va nous arriver. Oui, dans l'aventure, il y a du dépassement de soi, il y a des moments difficiles, des moments de joie. En fait, pour moi, l'aventure, c'est là où je vais vibrer. Et vibrer, c'est un mot qui va dans plusieurs sens. Vibrer, pour moi, ça veut dire vivre. C'est quand je me sens vivre et se sentir vivre, ça peut être un très bon moment ou un très mauvais moment. Quand on galère et qu'on en bave et qu'on est en train de pleurer au milieu de nulle part et qu'on n'a pas de réseau et qu'on est tout seul, c'est dur, mais je vis et je le sens. Et ça, j'aime cette aventure-là, où en fait, on va dans ces retranchements, on va se découvrir, on va apprendre sur soi-même, et derrière, souvent quand il y a un bas, il y a un haut derrière, et ça va être le pic euphorique, et ça va être incroyable. Et dans ma vie, même au quotidien, encore aujourd'hui, tu vois, créer des événements, je trouve que ça va bien dans l'aventure, parce que c'est intense sur des temps, c'est calme sur d'autres, et t'as vraiment ces hauts, ces bas, ok, on a cet invité qui vient, waouh, incroyable. Ça, c'était en amont, tu vois, t'es en train de préparer. à ton événement qui va arriver, tu demandes à des gens s'ils peuvent venir, il y a lui qui te dit ok, et bien là c'est ouf. Et t'as un autre qui va te dire non je peux pas venir, et bien là t'es déçu. mais ça fait comme ça, ça monte, ça descend et ça je trouve ça assez fort La forme d'imprévu aussi au cours de l'événement il se passe toujours des choses j'imagine l'aventure c'est aussi ça quoi c'est de se dire L'aventure c'est savoir gérer ces moments de doute quand tu vas pas bien qu'est-ce que tu fais quand t'es en train de monter ton festival et qu'il y a un moment où ça va pas parce que il y a une merde qui se passe comment tu vas réagir avec ça et je pense que le fait de partir régulièrement moi ça m'a appris à savoir gérer ces moments je suis Si je suis stressé dans mon festival, c'est plus parce que je monte sur scène et que je vais passer devant du monde. Mais tout ce qui se passe, souvent les problèmes qui arrivent, je me souviens de voir des collègues, des bénévoles venir vers moi. Il y a un gros problème. Et moi, j'écoute, je me dis mais non, mais c'est bon, on va trouver une solution. Il y a toujours une solution et on va y arriver. Puis ce n'est pas grave, qu'est-ce qui se passe, il n'y a pas mort d'homme.

  • Speaker #0

    C'est bien de ne pas diffuser une panique comme ça en tant que leader de l'événement. Est-ce que c'est parce que tu as vécu des aventures où pour le coup c'est ta vie et vraiment le physique et le mental qui étaient à risque et du coup tu arrives à relativiser et à prendre du recul dans des événements comme ce festival-là. Je ne sais pas quand tu es dans le froid ou des moments très très durs quand même en aventure. Et du coup quand tu es en festival tu te dis bon en fait je peux manger, ça va quoi.

  • Speaker #1

    Il y a le fait de faire d'être régulièrement soumis à des... à des moments difficiles, enfin à des galères, et qui ne sont plus des galères, parce qu'en fait ça devient ma norme, moi ma norme elle a changé, elle a évolué au cours du temps, peut-être que quand j'étais petit j'étais peureux, j'avais peur de tout, et puis en fait comme tu vis tout le temps dans le risque mesuré, je sais pas comment dire, mais quand tu pars en expé, t'as pas forcément de danger de mort, mais t'as des dangers, ah bah merde j'ai perdu mon cheval quand je suis parti faire la traversée du Haut-Otlas tu vois, et donc t'es soumis à des problématiques et Et tu dois les résoudre tout seul. Tu as appris à le faire. Alors que quand on est en groupe, en famille, ce n'est pas forcément toi qui résoud le problème. Quand tu es en entreprise, il y a toujours ton N plus 1, ton N plus 2 qui doit gérer la merde. Et toi, tu es là, j'écoute ce qu'il me dit. Je pense que le fait d'être soumis régulièrement à ça, ça m'a permis d'apprendre à le faire.

  • Speaker #0

    C'est quoi le moment où tu as eu le moment le plus stressant, le plus dur, on va dire, en expédition ?

  • Speaker #1

    En expé ? Faut que je cogite un peu

  • Speaker #0

    Je te laisse le temps

  • Speaker #1

    T'en as plein j'imagine De moments où tu stresses, tu galères Il y en a un qui me revient là Je suis parti faire la traversée du Haut Atlas marocain à cheval Première expédition après un an de projet Avec des copains Je pars seul en solitaire C'est la première expédition en solitaire Pas vraiment en solitaire parce que je suis parti avec une jument Que j'ai acheté au Maroc Et les 15 premiers jours de l'expédition Ça va être le plus dur de mon expédition Merci. Parce que je me rends compte que je ne vais pas pouvoir atteindre mes objectifs. Moi, j'étais parti dans l'objectif de faire des sommets, regarder tous les sommets à plus de 4000 du Maroc, de faire du parapente, de traverser les 1500 kilomètres du Haut Atlas marocain, donc de Khnifra jusqu'à Agadir, jusqu'à la côte, de rencontrer les berbères et de faire ça à cheval. Et en fait, pendant les 15 premiers jours, tout ce que je fais, c'est que j'avance pour faire 1500 kilomètres. Donc je fais 30 bandes par jour. Ça se passe bien. Je ne monte pas sur ma jument parce que je n'ai pas le temps. en fait j'avance plus vite à pied que sur elle les chemins sont un peu compliqués donc voilà j'avais un itinéraire qui était en montagne donc pas forcément facile pour les chevaux donc je faisais ça, je rencontrais un peu les berbères, je prenais du thé régulièrement chez eux mais je dormais pas chez eux parce que le soir fallait que j'avance pour avoir avancé mes 30 km par jour donc pendant ces quinze premiers jours j'ai remarqué que je faisais pas de sommet, je faisais pas de parapente je rencontrais les berbères ok un peu Je faisais ça à cheval, c'était chouette, mais je n'étais même pas sur elle. Et par contre, j'atteignais mon objectif des 1500 kilomètres. Et au bout de 15 jours, je me suis un peu relevé. Je me suis dit, putain, mais ce n'est pas possible. Qu'est-ce que je suis venu chercher là ? J'ai eu cinq jours où j'étais en Ausha tous les jours parce que je me disais, putain, mais qu'est-ce que tu fais ? C'est cool, tu fais tes 1500 kilomètres, mais en fait, tu es tout seul, tu ne rencontres pas grand monde. tu montes même pas sur ta jument alors que t'avais rêvé toi de ton truc c'était un peu Lucky Luke, t'es sur ton cheval Et donc je me suis dit, au bout de 15 jours, qu'est-ce que je peux faire pour changer ça ? J'ai téléphoné à des copains, j'en ai discuté un peu de ma problématique, et je me suis dit, mais en fait j'ai une solution, c'est si j'enlève un objectif de ces 5 objectifs-là, je pourrais faire tous les autres. Et du jour au lendemain, je me suis dit que je ne vais pas faire 1500 km, je vais annuler cette distance, je ne vais faire que 500 km. Par contre, je vais m'arrêter dans plusieurs endroits pour faire du parapente, je vais pouvoir faire les sommets à plus de 4000 km du Maroc, je vais monter sur ma jument au lieu d'être à côté d'elle, je ne vais faire que 20 km par jour, et puis je vais dormir chez l'habitant au lieu de dormir sous ma tente tous les soirs.

  • Speaker #0

    Super intéressant de revoir son objectif comme ça en cours de route, et surtout tu en as pris conscience aussi, de te dire si j'abats des kilomètres juste pour abattre des kilomètres, je vais passer à côté de mon aventure réellement.

  • Speaker #1

    Et en fait c'est marrant, c'est parce que je m'étais un peu fixé un objectif, je m'étais dit c'est la traversée du Zotatlas marocain. Aujourd'hui je le présente comme ça, mais je dis que j'ai fait la traversée du Zotatlas alors que j'ai fait 500 km sur les 1500. Mais moi c'était cet abandon qui me faisait peur, c'était de dire bah non mais mes potes je leur ai dit que j'allais faire la traversée entière et je vais pas la faire.

  • Speaker #0

    Et j'étais wow,

  • Speaker #1

    putain non c'est pas possible, je peux pas abandonner, j'ai pas le droit quoi. Et en fait quand tu es relativiste tu te dis mais en fait là j'ai abandonné ça mais... Si j'avais fait aller 1500 km, j'aurais abandonné 4 autres objectifs que je m'étais prévu. Et c'est peut-être plus important de faire 4 que l'autre.

  • Speaker #0

    Oui, et puis finalement, dans le plaisir aussi, parce qu'il y a le plaisir qui est important dans des XP, même si ça dure parfois. Tu as pu faire du parapent, tu as pu faire des 4000. J'imagine que ça, c'est quelque chose d'assez incroyable.

  • Speaker #1

    Mais en plus, c'était ma première XP. Donc, j'avais des attentes de me dire, mais en fait, est-ce que l'aventure, c'est prendre du plaisir ? je me mettais même c'était maintenant je suis pas là pour prendre du plaisir je suis là pour faire une exp pour faire les 1500 km pour atteindre mes objectifs et à la limite prendre du plaisir c'est pas grave quand tu quand tu entends des récits de mike horn en fait tu as l'impression qu'il en bave tout le temps mais je pense qu'il prend du plaisir oui non il le ferait pas car et ça c'est un peu c'est peut-être aussi en écoutant des podcasts quand je quand je marchais tu vas de me dire mais en fait je quelqu'un de très optimiste et donc j'ai besoin aussi d'être entouré d'optimistes et quand tu pars tout seul batta d'un moins cet entourage Et le fait d'entendre un peu des propos, ben oui tu vas y arriver, d'appeler ses copains qui te disent mais en fait on s'en fout, c'est pas 1500 km, c'est pas grave quoi. Ben ça te permet de prendre les bonnes décisions et de te dire mais oui j'ai le droit de prendre du plaisir. Et aujourd'hui, je pense que si je suis heureux aujourd'hui dans ma vie, c'est parce que je me suis autorisé à me dire, en fait, apprécie la vie comme tu l'as. Peut-être que t'es en start-up, tu gagnes pas ta vie comme tes copains qui sont tous ingénieurs, mais par contre tu bosses dans un milieu d'aventure. tu pars en expé un mois par an, tu fais des conférences, tu partages et ça, et t'aimes ça quoi, ça me fait vibrer et de me dire ouais ben en fait j'ai le droit d'être heureux et ça, ça a été un passage dans ma vie de me dire en fait je pense que c'est un podcast ou peut-être une vidéo qui disait ça c'est souvent on se refuse d'être heureux, surtout en France on râle beaucoup et on s'interdit d'être heureux parce qu'on se dit ben on n'a pas le droit, regarde la tristesse des gens qui sont dehors, qui dorment dans la rue Il y en a qui en bavent, lui il a perdu son père, il était gamin, tu fais ok, moi j'ai pas le droit non plus. Et en fait si on a le droit d'être heureux, et peut-être qu'on a des choses à redonner aussi aux autres qui en bavent justement, mais avant tout il faut être heureux pour pouvoir donner aux autres.

  • Speaker #0

    Oui complètement, ça c'est vrai que j'avais vu une vidéo aussi où quelqu'un disait, dans un avion, un avion en train de se crasher, tu prends d'abord toi l'oxygène. et après tu sauves la personne à côté de toi parce que si t'évanouis c'est fini quoi. C'est un peu ce principe là. Ok et tu sais tu racontais avant l'histoire du cheval ça ça m'intéresse ça qu'est ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Qu'est ce qui s'est passé ?

  • Speaker #0

    Tu as perdu ton cheval donc dans le Haut Atlas.

  • Speaker #1

    J'ai perdu mon cheval dans le Haut Atlas. Qui a perdu son cheval ? Qui a déjà acheté un cheval pour le perdre ? Ça c'était au 30e ou 40... Non 43e jour je crois si je me souviens bien 45 ou 43e jour. Donc j'étais à J'avais avancé, donc ça faisait déjà deux mois que j' ou 43, un peu moins de 2 mois et là je faisais du parapente tous les jours j'étais sur un site de parapente et le soir je dormais dans un gîte et tous les jours, quand je me réveille le matin je la porte de l'orge et de l'eau pour la nourrir et elle est attachée avec une ceinture de pied une petite ceinture qui fait 10 cm de diamètre que j'entoure autour de son pied avec une longe pour qu'elle puisse marcher elle avait une longe de 10 mètres accrochée à un pieu et puis le matin quand j'arrive avec mon orge et mon eau ce matin là Il y a juste la ceinture de pied ouverte et plus de cheval. Et là, il est 7h du mat, le soleil commence à se lever, t'es là, tu te dis mais ok, elle est où ? Qu'est-ce qui se passe quoi ? Donc première chose, j'aime bien dire que j'ai eu trois phases et la première chose que je me suis dit c'est j'ai paniqué quoi, je me suis dit merde, je l'ai perdu. La deuxième chose c'est ok, j'aurais peut-être dû faire un peu plus qu'une semaine de poney en sixième. pour savoir quand partir j'avais jamais vraiment fait de cheval et la troisième chose c'est PPTT penser positif tout le temps Gaël tu vas y arriver tu vas la retrouver et tout au long de la journée je me suis dit ok je vais la retrouver et donc j'ai cherché plein de solutions c'est ok qu'est-ce que je peux faire quels sont les outils que je peux utiliser pour avancer donc je pouvais faire un peu de parapente pour essayer de la voir depuis le ciel faire du drone, lancer mon drone pour essayer de la voir avec mon téléphone t'avais des moyens quand même j'avais quelques moyens Ouais je pouvais marcher aussi donc j'ai commencé par marcher autour de faire le téléphone arabe parce qu'en fait tout se sait au Maroc et en fait tu t'en parles et les gens s'en parlent et donc j'ai activé ces leviers au fur et à mesure donc j'ai commencé par marcher, 5 bornes autour du lieu, dans tous les villages que je croisais je disais aux gens que j'avais perdu ma jugement, personne n'avait vu je me disais mais c'est pas possible le midi je rentre au gîte je demande à ma gardienne d'appeler à côté, elle téléphone à tout le monde personne n'a vu Je fais un pôle de parapente, mais moi j'étais débutant, donc je décolle, je repose au bout de deux minutes. J'avais rien vu, j'étais plus concentré sur ma voile que sur le fait de chercher ma jument. Et puis après, avec un téléphone de 10 cm, quand tu regardes au drone, tu vois rien. Je m'étais dit, ok, je vais peut-être la retrouver avec ça, mais en fait, pas du tout. En drone, tu peux pas voir un cheval, c'est trop précis. Et donc la journée passe, je continue de marcher de plus en plus loin, je téléphone, je reçois quelques appels, qui me disent non, toujours pas retrouvé. Et quand je demande, les gens m'indiquent « Oui, il y a quelqu'un qui a vu ton cheval là-bas. » Et plus je m'approche de ce lieu, plus je comprends que ce n'est pas mon cheval, c'est un autre cheval qui ressemble au mien. Sachant qu'il n'y a pas tant de chevaux au Maroc, il y en a beaucoup à certains endroits, mais là où j'étais dans le Pays-Berbère, il y a surtout des mules et pas de chevaux. Du coup, ils étaient intrigués quand il y avait un cheval. Et du coup, quand je leur montrais mon cheval, ils disaient « Ah oui, bien sûr, c'est là-bas. » Et en fait, ce n'était pas le mien. Du coup, je leur disais, non, ce n'est pas lui, c'est un autre. Et donc j'avance et là en fin de journée je prends un scooter pour pouvoir avancer plus loin et donc j'avance jusqu'à 10 km et je demande encore et dans les champs on me dit oui quelqu'un l'a vu ce matin là-haut passer dans la montagne, je me dis ok trop cool, premier indice, là il était peut-être 16h, j'avais perdu ma jument à 7h du matin, premier espoir.

  • Speaker #0

    J'avais fait 9h de recherche.

  • Speaker #1

    9h de recherche, premier espoir, il est là, quelqu'un l'a vu ce matin, ok ça me rassure. Et au fur et à mesure j'avance de plus en plus.

  • Speaker #0

    Ça te rassure mais tu ne sais toujours pas où elle est.

  • Speaker #1

    Oui mais quand tu as 9 heures de recherche dans ta journée et que tu n'as rien vu. Et quand on te dit quelqu'un l'a vu, tu fais ok ça veut dire qu'elle est quelque part quoi. Et plus j'avance, plus on me dit oui quelqu'un l'a vu ce matin, tu peux aller demander à ce mec là dans ce village. Donc je suis arrivé dans le village, je suis rentré dans la maison du gars là, je n'ai pas trop compris parce que je me suis dit mais imagine moi il n'est pas dans la maison. Et en fait on est ressorti de l'autre côté derrière Et là il y avait Magibar qui était à l'achat Et qui l'avait récupéré le matin même en fait et elle était à 10 km donc c'était assez loin enfin à pied tu le fais pas forcément comme ça quoi et du coup je l'ai retrouvé, je l'ai récupéré tu étais tellement content c'était wow comment trop cool ce qui est marrant c'est que je me suis jamais dit que je l'avais pas la retrouver dans la journée on m'a dit mais Gaël c'est pas grave au pire tu fais quoi si tu la retrouves pas, bah non mais j'ai dit mais je vais la retrouver il y a pas de débat quoi je dois la retrouver quoi, ça fait 43 jours que je suis avec ma jument je vais pas la laisser quoi c'est une expé que tu as fait seule

  • Speaker #0

    t'en as fait à plusieurs aussi qu'est-ce que tu préfères entre les deux ?

  • Speaker #1

    c'est vachement différent c'est marrant parce qu'aujourd'hui je repars encore beaucoup seul alors que ce que je dis le plus dur dans mes exprès c'est de partir seul je suis quelqu'un de pas solitaire je suis pas quelqu'un de solitaire même à Lyon j'aime bien être avec mes copains j'aime bien dire, mon frère me disait qu'il y avait deux sortes de personnes il y a ceux qui se ressourcent quand ils sont tout seul qui remplissent leur batterie et qui les dépensent quand ils sont avec du monde Il y en a qui remplissent la batterie quand ils sont avec leurs copains et qui les dépensent quand ils sont tout seuls. Moi, je fais partie de ces gens-là. J'ai besoin d'être entouré de ma famille, de mes copains. Avant de partir, je fais toujours un moment où on se rassemble. Et après, je viens dépenser ma batterie quand je suis tout seul. Et donc ça, c'est le plus dur. En groupe, ce qui est fort, c'est cet effet de groupe, cette évolution aussi qu'on peut avoir. peut avoir dans un groupe parce que là on est parti Lyon Istanbul à vélo par exemple on est parti à quatre copains on était très bons copains la majorité on était moins des mariages ensemble quoi aujourd'hui très proche on est très proche et cette évolution entre le début on avait beau se connaître super bien on a on en a bavé entre nous on s'est engueulé c'était pas forcément facile

  • Speaker #0

    Parce que dans le film qu'on a vu à ton festival, j'avais l'impression que tu étais fluide.

  • Speaker #1

    Ça avait l'air d'être facile.

  • Speaker #0

    Mais pas pour toi.

  • Speaker #1

    Je pense que... Après, à quatre aussi. Pas pour tout le monde. À quatre aussi, c'est différent. Mais il y a cette magie qui se crée avec le temps d'apprendre à se connaître. Même dans une équipe, je ne sais pas, l'équipe des bénévoles du Latitude, c'est pareil. En fait, au début, on ne se connaît pas trop. On se cherche un peu. Il y en a qui prennent des missions. La mission de l'autre, en fait, l'autre, il voulait faire cette mission-là. donc ça évolue et après avec le temps la magie de la magie du temps et des échanges de la communication ça crée quelque chose d'assez fort et qui créé vraiment de ce côté humain que j'apprécie vachement et ça en fait partager des souvenirs il ya rien de plus beau quand je pars tout seul j'apprends sur moi c'est pour ça que c'est un métier c'est pas une c'est pas des vacances parce que c'est dur à plusieurs il ya peut-être ce côté un peu plus humain prise de plaisir encore peut-être plus forte Je ne sais même pas, parce que c'est aussi dur de partir avec des gens. Donc, je n'ai pas forcément de préférence. J'ai envie de partir. En fait, je n'ai pas eu tant d'occasion de partir avec des copains pour des longues expés. Je fais des trucs à deux en moto. C'est trop cool et c'est un très bon copain, mais ce ne sont pas des expés. Là, pendant quatre ans, je suis parti à chaque fois tout seul. Par manque de... que... En fait, quand tu proposes à des copains, tu leur dis moi, j'aimerais bien partir avec vous. Ils ne sont pas forcément dispo.

  • Speaker #0

    Je vais partir deux mois, trois mois.

  • Speaker #1

    Les gens, ils bossent. Moi aussi, je bosse, mais ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de ton métier.

  • Speaker #1

    Ça fait partie de mon métier, exactement. Et du coup, je n'ai pas forcément eu l'occasion.

  • Speaker #0

    Et de plus en plus, j'ai envie de le revivre, ce côté-là à plusieurs, de redécouvrir ça. J'ai fait des courses de trail à trois copains, enfin deux des quatre qui étaient avec moi pendant le Lyon-Istanbul. On est parti faire un trail de 70 bornes avec 7000 de D+. Et ce qui était assez beau, c'était la pique Ariège, en Ariège, au sud de Toulouse. Et on est parti sans se dire qu'on allait faire ça ensemble. Et en fait, on a fait toute la course ensemble. Trop bien.

  • Speaker #1

    et ça c'est un souvenir humainement c'est trop bien on en a galéré,

  • Speaker #0

    on a bavé, c'était dur tu fais 70 bornes c'était dur quoi,

  • Speaker #1

    23h de course et en fait cette magie d'être ensemble ça apporte donc t'as pas de préférence pas de préférence non sur ton site j'ai vu que t'avais écrit que tu partais en expé aussi pour apprendre sur l'humain qu'est-ce que t'as appris avec toutes ces expéditions, que ce soit sur toi ou sur les personnes en général Dans des situations comme ça ?

  • Speaker #0

    Oui, j'apprends sur l'humain, notamment sur moi, sur l'humain et du coup par moi. Par ton prisme, oui. Et aussi des autres, en fait. Quand je pars, j'ai envie de découvrir les cultures. Je dors chez eux, je découvre vraiment de l'intérieur. C'est important pour moi d'aller comprendre comment fonctionnent les autres.

  • Speaker #1

    C'est facile d'être accueilli comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça dépend où. Au Maroc, j'ai dormi 35 nuits sur les 45 nuits que j'ai faites dans le Haut Atlas Marocain chez habitants, donc c'est énorme.

  • Speaker #1

    C'est énorme,

  • Speaker #0

    ouais. C'était presque plus d'un jour sur deux, tu vois.

  • Speaker #1

    Très accueillant.

  • Speaker #0

    Donc très accueillant. Après, l'accueil, c'est moi qui le provoquais aussi. C'est moi qui demandais aux gens de dormir chez eux, ça c'est important. J'avais une histoire particulière, j'étais avec un cheval. Quand tu traverses... J'étais pas un voyageur... Enfin, j'étais pas un touriste lambda qui passe comme ça avec son 4x4. Non, j'étais dans un monde un peu à part et eux, ça leur plaisait aussi. Et c'est ce que je dis souvent, c'est que quand tu fasses du stop, que tu veuilles dormir chez l'habitant, si tu as une histoire à partager, quand tu toques chez l'habitant en France, tu dis « bonjour, je suis en train de faire ça, est-ce que vous pourriez me loger ? » Ça passe mieux que « bonjour, je cherche un logement pour ce soir » . Et partout, on dit « mais est-ce qu'en France, on pourrait être accueilli comme ça ? » Oui, on peut être accueilli comme ça. J'ai été accueilli en France quand je faisais la traversée des Alpes en parapente. Je leur expliquais que je faisais à travers ces apparements, je venais de Slovénie et j'allais jusqu'à Nice. Forcément, les gens sont curieux et ils ont envie de t'inviter. Mais il faut avoir une histoire pour pouvoir être logé.

  • Speaker #1

    Ça fait penser à Nuit et Culotté.

  • Speaker #0

    J'aime bien les rencontrer et je pense que Nuit et Culotté, c'est ce qu'ils prononcent aussi. C'est le fait de pouvoir être accueilli chez des gens, de découvrir comment fonctionnent les autres.

  • Speaker #1

    Je t'avais coupé sur ce que tu as appris, ce que tu as appris sur toi et sur les autres.

  • Speaker #0

    Que l'humain est bon. Ça c'est un truc que je trouve fort, c'est qu'au fond de nous, au fond de chaque humain, il y a du bon. Et parfois on dit l'inverse, on dit il y a toujours du mauvais dans l'humain, mais non, il y a toujours du bon dans l'humain, c'est la source principale. Et ce qui fait que ça peut mal se passer, c'est parce qu'on a mal interagi, il y a des différences de culture, des choses qu'on fait mal. Mais en fait, si on arrive avec de la bienveillance et vraiment on y va avec le cœur, les gens sont bons. Et ça, c'est magique, je trouve ça fort de tout le monde en fait. Tout le monde est bon au fond de soi, et si des gens sont mauvais, c'est peut-être qu'ils ont vécu des trucs difficiles, et qu'il faut aller creuser pour pouvoir comprendre.

  • Speaker #1

    Ça fait du bien de l'entendre, surtout actuellement, où c'est quand même anxiogène, compliqué, un peu entre tout le monde, tout le monde est polarisé. Donc toi, avec tes expés, tu arrives aussi à voir encore le bon de chacun. Oui,

  • Speaker #0

    je m'en suis sûr, je pense que tout le monde est bon au fond de soi, et qu'il y a des... il y a des histoires particulières qui peuvent faire que du coup ça se passe pas forcément bien mais en fait si on accepte notre différence si on accepte qu'on a pas forcément les mêmes cultures tu vas en Inde, l'Inde c'est un pays qui est complètement différent de la France si t'es projeté là-bas sans connaître comment ça va se passer,

  • Speaker #1

    tu fais une dépression tu comprends rien j'avais l'impression dans le second film du coup que l'Inde ça avait l'air compliqué effectivement mais en fait l'Inde si tu vas avec

  • Speaker #0

    Donc... en étant sachant il faut apprendre à connaître l'Inde parce que l'Inde, ce que j'aime bien dire c'est que tous les sens sont différents là-bas l'odorat, tu sens c'est pollué, il y a de la poussière l'écoute il y a du bruit tout le temps en Inde, tu as tout le temps du bruit, le jour, la nuit tu as des klaxons, tu as des gens qui parlent, qui se baladent le goût c'est épicé la nourriture c'est pas forcément facile Merci. La vue, forcément, tu regardes en Inde, c'est très coloré, il y a plein de choses partout, c'est grandiose, il y a plein de monde partout, c'est assez fou, quoi. Et le dernier sens, le toucher. Le toucher c'est peut-être le plus dur à avoir parce que je me suis dit si on ferme les yeux, que je me bouche les oreilles, que je me bouche le nez, que je ferme la bouche, est-ce que je sais que je suis en Inde ? Mais je pense que tu arrives à deviner parce que justement il y a cette poussière, c'est un peu rocailleux entre guillemets. Au toucher c'est peut-être le plus dur à trouver. Mais en tout cas tu as tous ces sens-là qui sont différents.

  • Speaker #1

    À l'opposé quoi. Ouais.

  • Speaker #0

    pour les français, pour les européens et du coup là tu fais ok en fait c'est un choc quoi, c'est un choc culturel mais en fait quand tu y vas avec l'envie de découvrir le fait que tu saches que c'est différent si tu te rends pas compte tu te fais casser quoi et ben tu découvres une culture qui est c'est énorme en fait de se dire il y a ça dans le monde et t'apprends énormément sur le fait que on est tous différents et que nous en France on est peut-être beaucoup moins différents les uns des autres et il y a quand même des frictions ... Mais en fait, si tu vois, c'est pour ça, la norme, elle a changé pour moi. Je suis parti en Inde six mois, de voir la différence chez les autres, elle était énorme en Inde, et maintenant en France, quand on voit un peu de différence, ça ne me dérange pas.

  • Speaker #1

    C'est pas grand-chose.

  • Speaker #0

    Au contraire, j'ai envie d'aller les voir. Parfois, on dit, on a peur d'aller voir l'autre, mais en fait, moi, ça ne me dérange pas, parce que justement, j'ai plus cette norme-là, c'est plus un petit truc qui va me gêner. Non, c'est un énorme truc qui va me déranger, mais sinon, j'ai envie d'aller les rencontrer, et d'aller comprendre comment fonctionne l'humain, même en France.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. C'est marrant, il y a souvent cette notion chez toi d'aller voir, enfin l'extrême, dans le sens de vraiment pousser le curseur au maximum, et ensuite de revenir ici et de voir en fait que, tu vois, globalement, tout se passe bien. Tu disais dans le festival, c'est un problème, ça va, sur les différences aussi, je sens que ça relève.

  • Speaker #0

    C'est marrant, tu me fais prendre conscience d'un truc, mais c'est vrai que j'aime bien aller chercher, souvent j'aime bien cette phrase d'aller chercher, viser les étoiles pour tomber sur la lune. J'aime bien pousser le curseur à fond Souvent je dis C'est important de viser loin Même dans le festival Dans toutes les idées Moi j'aime bien qu'il n'y ait pas de barrière Et après on se met les contraintes Et après on regarde Et après on se dit ok je ne peux pas faire ça Mais il y a bien un truc qui m'horripile Et pour lequel je me bats C'est impossible Même dans une conversation Il y a des gens qui disent Moi je ne me sens pas capable C'est impossible. Moi je rage intérieurement, je dis rien parfois parce que c'est quelque chose qui est hyper important pour moi parce que je pense que tout est possible en fait, si tu prends du temps, si tu t'acceptes comme t'es, tu peux y arriver.

  • Speaker #1

    C'est vrai, les fameuses barrières mentales quoi. Mais c'est marrant parce que tu as dit que tu étais débutant en parapente dans l'Atlas et ensuite, j'imagine un peu de temps après, mais tu as fait de Slovénie à Nice en... Ce qu'on appelle en cross en parapente, je suis un peu le connaisseur mais... C'est fou cette progression quand même, parce que là on parle de 1500 km ?

  • Speaker #0

    Sloveninis, ouais, 1500 km.

  • Speaker #1

    Peu près, ouais. Comment tu t'es pris pour faire ça ? Ça te va faire peur aussi de voler, bon t'as fait un itinéraire, mais peut-être pas de savoir toujours où t'atterris, comment ça se passe, les conditions, tu sais pas où tu dormais, enfin tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais bien sûr, ça a évolué, j'ai beaucoup travaillé mon parapente. En gros, j'ai appris à voler un peu avant de partir au Maroc. On dit qu'on est débutant quand on a les 50 premiers vols. Moi, j'ai dû faire peut-être mes 10 derniers vols au Maroc. Au Maroc, j'ai vachement progressé parce que je me suis arrêté sur un site de parapente pendant 9 jours. Il y avait un biplaceur qui était là, Olivier Nicolet, qui m'a appris à voler, à faire mes premiers vols. J'ai fait mon premier vol de 4 heures, tu vois, en faisant du soaring, c'est-à-dire on dit surfer la vague de vent. Tu as du vent qui arrive face à une falaise. et tu peux longer la falaise pour rester en l'air. Et donc là, trop content de faire mes premiers vols, très simple, avec une voile safe. Donc il y a plusieurs catégories, moi c'est une voile en A, c'est-à-dire qu'elle a peu de chances de se fermer, elle a peu de chances de bouger. Au retour, je me suis acheté une nouvelle aile, grâce à Olivier qui m'a conseillé, une voile en B, donc A ça fait A, B, C, D. B c'est encore très safe, mais c'est un peu plus performant. Et cette aile-là, je l'ai gardée, je l'ai encore aujourd'hui, c'est une aile qui est performante, mais safe. et qui me permet de voler longtemps. J'ai fait mes premiers vols de 50, 100 km au fur et à mesure. Donc ça, ça m'a pris peut-être un an. Un an plus tard, je commençais à aller encore plus loin.

  • Speaker #1

    Tu t'entraînais dans les Alpes ?

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup autour de Grenoble. Et après, partout où j'aime bien aller, là où il y a les conditions. Au début, tu vas forcément autour de chez toi. Enfin, moi, Lyon, Grenoble, c'est le plus près. Mais maintenant, dès qu'il y a des bonnes conditions, j'aime bien aller chercher les conditions à droite à gauche. J'ai fait une première tentative de faire une traversée des Alpes en septembre-octobre, pas forcément les meilleures conditions. On m'avait dit que c'était bien parce que c'est des conditions assez calmes, mais en fait c'était trop calme et moi à l'époque je ne connaissais pas encore assez bien, donc je pense que c'était vraiment le bon créneau là-bas. Une façon de faire c'est que j'ai commencé dans des conditions calmes, donc j'ai appris encore à progresser dans ces conditions-là, j'ai remarqué que je n'arrivais pas du tout à faire ce que je voulais, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à le faire. Et après l'année suivante, là je suis parti en Slovénie, et j'ai dit ok je rentre jusqu'à Nice en volant. Et donc le parapente qu'est-ce que c'est ? C'est on vole avec une voile, un morceau de tissu qu'on a au-dessus de nous, et on... On peut voler pendant plusieurs heures grâce aux thermiques, les masses d'air chaud qui montent dans le ciel. En fait, on est un peu comme un planeur, c'est-à-dire qu'il y a des masses d'air qui vont être plus chaudes qu'à côté, l'air chaud monte, du coup on va avoir une bulle qui monte et nous on va essayer d'enrouler, c'est-à-dire de tourner à l'intérieur de cette bulle d'air jusqu'au maximum. Le nuage, c'est ce qui représente l'endroit où cette masse d'air chaud va se transformer en humidité et du coup on ne peut pas aller plus haut que ça.

  • Speaker #1

    et on se balade de nuage en nuage et de thermique en thermique comme ça et globalement les thermiques se retrouvent toujours sur les crêtes des montagnes et du coup on suit les crêtes des montagnes pour avancer sachant que à l'avance tu ne sais évidemment pas enfin c'est le matin quand tu te lèves que tu peux voir si tu peux voler ou pas donc ton voyage en fait il est complètement inconnu c'est à dire que tu commences à un point A par contre pour aller au point B c'est au jour le jour non ?

  • Speaker #0

    ah bah là c'est vrai que c'est complètement comme tu disais ça fait peur de ne pas savoir où on va Bah en fait en parapente t'es... obligé, t'es soumis à ça, sauf quand tu fais du hold sur site, mais quand tu fais du cross, t'es pas sûr de revenir à ton ordre de départ. Donc quand tu t'entraînes, en fait, tu poses parfois dans un champ et tu rentres en stop là où t'es parti pour chercher ta voiture quoi. Sauf que là t'as pas de voiture, moi je suis parti en train jusqu'en Slovénie, le but c'était de rentrer et du coup tous les jours j'avance. Ça je trouve ça assez chouette, c'est vraiment le côté traversé que j'ai régulièrement dans mes expés, c'est que t'avances et tu sais pas où tu poses, mais tu dors, tu poses ta tente. tu dors, tu repars le lendemain et t'avances donc tu voles avec tout le matos ouais, j'ai une vingtaine de kilos sur le dos avec ma voile de parapente tout mon matériel de parapente ça fait à peu près 11 kilos et ensuite j'ai de quoi manger, de quoi dormir de quoi boire,

  • Speaker #1

    de quoi marcher et tout rentre dans mon sac et les conditions météo, le froid et tout ça, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    tu prends ce qu'il faut moi j'ai une doudoune quand tu voles tu peux décoller à 1500 mètres et te retrouver à 4000 mètres tu vois J'ai fait 4440 mètres, mon plus haut, et il faisait froid là-haut. Il faisait moins de zéro. Mais j'avais ma grosse doudoune, j'étais équipé. En fait, tu te dois de préparer tout ça. Quand tu pars, tu prends ta doudoune, tu prends aussi de quoi dormir. Quand tu poses, il faut que tu puisses dormir. Moi, j'ai mon duvet, j'avais un tarp, juste une bâche. à la... que je plantais avec mes bâtons et que je mettais le soir pour dormir. Assez simple mais plus léger et du coup moi j'aime bien parce que c'est assez light, c'est chouette quand tu pars faire tous les jours marcher, t'es obligé d'avoir le plus léger possible. Et donc c'est ce qui me permet de pouvoir avancer sinon je pourrais pas le faire quoi.

  • Speaker #1

    Comment tu choisis par exemple cette expédition mais en général comment tu te lances des projets ? Les idées naissent comment ?

  • Speaker #0

    c'est des rêves au début c'est un rêve J'aime bien dire qu'il y a plusieurs étapes. Il y a la phase de rêve, donc d'imaginaire. Tu ne sais pas ce que tu vas faire. Tu enlèves toutes les barrières. Le Haut Atlas marocain, je me souviens, l'idée est sortie quand on a fait un tour dans le Sahara, c'est un grand désert de neige en Laponie suédoise. On a eu 8 jours de mauvais temps sur les 20 jours qu'on a fait. On tirait nos pulkas, on avait nos 180 sandwiches dans les pulkas. Tous les jours, on avançait.

  • Speaker #1

    J'ai eu les extraits, ça avait l'air épique.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été énorme. Et pendant ces 8 jours-là, On a eu le temps d'apprécier et d'accepter l'ennui. En fait, on n'avait qu'une chose à faire, c'était marcher dans le blanc, dans le froid. On voyait son copain qui était à 2-3 mètres. On ne pouvait presque même pas parler parce qu'il y avait trop de vent. Du coup, on était vachement retranchés sur soi-même. Et donc, ça cogitait. On est tous les trois sortis avec plein de projets en tête parce que ça nous a créé de la... Enfin, c'était hyper créatif, quoi. On parlait un peu de temps en temps, on discutait de nos imaginaires, des projets qu'on avait envie de faire. Il y en a qui s'étaient démonté une boîte, l'autre c'était partir faire une expé. Voilà, chacun avait ses idées, le soir on en parlait un peu. Et moi je me suis dit ok j'ai envie d'essayer de faire ça et j'avais écouté un podcast d'une dame qui avait gravi le Toubkal donc le plus haut sommet du Maroc et moi je pensais que c'était un désert plat le Maroc je pensais que c'était... avec des dromanères et que c'était difficile.

  • Speaker #1

    Moi aussi quand j'étais plus jeune je pensais.

  • Speaker #0

    Moi j'avais 20 ans, peut-être 23 ans même.

  • Speaker #1

    Oui mais c'est à ce moment là pareil.

  • Speaker #0

    Désolé ma prof de géographie. Mais du coup j'apprends ça, ok énorme. Bon bah moi je suis passionné de montagne, j'ai envie d'aller là-bas. Au début c'était une rando à pied, puis le rêve que je vis, je me dis non mais j'ai pas envie de faire ça à pied, c'est trop facile.

  • Speaker #1

    C'était déjà fait. Donc tu voulais être plus original.

  • Speaker #0

    Un cheval, ça peut être marrant. Je pars à cheval, je veux y aller en moto. Trop cool, je suis parti en moto, je me suis donné des objectifs. Et comme ça, ça évolue. Le parapente, c'est un peu le Graal de faire la traversée des Alpes. C'est un parapentiste passionné. Il va commencer par faire des vols sur site, donc de retourner à chaque fois au point de départ tous les jours. Après, il va commencer à faire ses crosses, sortir un peu du bocal, on dit. C'est quand tu ne vois plus l'atterrissage, tu te sors un peu plus. Puis après, tu fais des crosses. tu fais tes premiers 100 bornes et puis là tu kiffes quoi, tu peux faire plein de trucs partout mais sauf que la finalité c'est faire une traversée de montagne et donc partir d'un bout à l'autre et donc la Slovénie c'était incroyable après je suis parti dans le Caucase c'était de relier deux mers et l'année dernière c'était les Pyrénées, relier l'océan à la mer trop bien et ça je trouve ça assez drôle est-ouest des Pyrénées ?

  • Speaker #1

    ouest-est et vous êtes ok donc ouais

  • Speaker #0

    Océan Saint-Jean-de-Luz jusqu'à Argelès-sur-Mer Trop bien,

  • Speaker #1

    ça devait être magnifique

  • Speaker #0

    Ouais c'était C'est trop bien passé, c'était là cet été Je t'ai dit je prends un mois par an Pour faire des expé en ce moment Et j'ai mis 10 jours à faire la traversée Je pensais que j'allais mettre 15-20 jours Et j'ai eu un temps incroyable, des conditions merveilleuses C'était génial

  • Speaker #1

    Est-ce que dans ton discours aussi Tu disais que ça te Euh... Mais en rage, tu sais, des personnes qui se mettent des barrières et des limites, quel message t'as envie de faire passer aux personnes ? Et c'est pas forcément traverser en parapente 1 500 km, mais pour se lancer des défis ou sortir, vivre des choses, comment tu le tournerais pour motiver les personnes ?

  • Speaker #0

    Souvent, un projet ça part d'un rêve, et donc ce rêve déjà, il faut se le laisser vivre, cogiter, il ne faut pas se dire mais non, je ne pourrai jamais le faire. Si tu te dis que tu peux y arriver, tu pourras potentiellement y arriver. D'abord, c'est un rêve. Ensuite, tu le fais en projet, donc tu l'écris. Moi, c'est important, c'est d'écrire le projet. Et cet écrit, il va changer, il va évoluer. Mais si tu reviens dessus, tu vois que ce n'est pas ça qui m'attire, c'est plus ça. Moi, mon rêve, d'écrire vraiment le rêve, qu'est-ce que c'est exactement ? Pourquoi c'est ça ? Est-ce que c'est de le faire à cheval ou est-ce que c'est plutôt de le faire avec quelqu'un ? avec un animal, pourquoi un cheval, d'aller vraiment pousser la question et d'avancer au fur et à mesure du temps avec ces réflexions que tu te mets sur tes projets. Et il y a vraiment cette phase de pas de barrière, au tout début, pas de barrière. Et puis ensuite, tu viens mettre tes contraintes. OK, bon, là, je suis une maman, j'ai des enfants. Est-ce que je peux partir loin de mes enfants une journée, deux journées, trois journées ? Qu'est-ce que j'ai le droit de faire ? J'en ai peut-être jamais parlé à mon mari que j'avais envie de faire ce projet-là. Est-ce que mon mari serait d'accord que je parte une semaine, un mois, trois mois ? Est-ce qu'il a envie de le faire avec moi ? Est-ce qu'on le fait pas avec les enfants ? Et donc tu viens de mettre tes contraintes et souvent on se bloque tout seul. On se dit mais non mais mon mari il va jamais vouloir par exemple. Bah en fait...

  • Speaker #1

    Sans lui demander.

  • Speaker #0

    Tu sais pas quoi. C'est le truc qu'il a trop envie quoi. Mon boulot il va jamais vouloir. Bah non. J'aurai jamais les finances. Un voyage ça coûte rien. Faut arrêter de se dire que c'est l'argent le problème. Moi, j'utilise moins d'argent quand je voyage que quand je vis en France. Donc, c'est vraiment ces contraintes-là. Le temps, pareil. Souvent, on se dit, mais non, mais je n'ai pas le temps. Mais si, prends le temps. La vie, c'est quoi ? C'est du temps qui passe. Et c'est à toi de prendre ce temps. Sinon, ta vie, elle va passer. Tu ne vas plus être là. Tu vas regretter. Il y a plein d'étapes. Mais s'autoriser à imaginer que c'est possible. Et du coup, j'ai écouté une vidéo hier qui est... qui ressemble un peu à ça, c'est si tu te dis, bon bah je veux gagner un million cette année, et ben tu vas te dire comment je peux faire, tu vas te mettre plein de contraintes alors que si tu te dis je veux gagner 10 millions cette année ben là t'enlèves ton prisme et tu vas avoir beaucoup plus large ouais c'est rigolo, ok en fait si tu t'enlèves toutes ces barrières du coup t'as plus de barrières, 1 million tu vas dire bon ok pour une boîte c'est une étape quoi du coup une PME qui gère déjà peut-être 800 000 et qui veut faire 1 million ben c'est 200 000 de plus, ok je vais essayer de changer ça, ça, ça si tu veux faire 10 millions cette année avec ta PME, qu'est-ce que tu fais ? ben en fait tu vas changer de prise, tu vas dire mais non mais je vais Je vais ouvrir un autre site, peut-être, ok, tu changes ta capacité de vision et du coup tu t'ouvres l'esprit. Et c'est pareil dans les projets, c'est de se dire bah c'est possible, je m'ouvre le... Ça ressemble un peu à cet aspect d'avoir des projets très ambitieux pour finalement faire un truc qui reste viable, mais de voir grand pour faire un truc qui est déjà énorme. Donc voir grand quoi,

  • Speaker #1

    c'est le message, ça c'est intéressant, oui, ok.

  • Speaker #0

    Mais après, il y a voir grand, mais aussi chacun a ses limites, chacun a ses projets. Donc respectez aussi vous, respectez vos envies. Le plus important, c'est d'y aller avec l'envie, d'y aller avec le cœur.

  • Speaker #1

    Et de réadapter aussi, parce que dans ton message, ce que j'aime bien, c'est de dire on vise à quelque chose, un rêve, on l'écrit et ensuite on réadapte en fonction de ce qui est possible de faire, ce que tu as fait dans l'Atlas. Et ce qui au bout reste une expérience incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    C'est pas pour autant que c'est moins bien.

  • Speaker #0

    Oui. Et accepter que ça se passe comme ça. Accepter que ça... J'aime bien cette phrase, il faut que je la retrouve. Accepter que ce ne soit pas si beau. Accepter l'imperfectible. L'imperfection. En fait, ton projet ne sera jamais parfait. Dans n'importe quel endroit. Que ton projet soit d'avoir des enfants ou que ça soit monter une boîte. Ou un projet d'aventure. Ça sera... ta ligne elle sera jamais droite, elle sera forcément de haut de bas, il y a des moments hyper forts hyper bas,

  • Speaker #1

    hyper voilà et dans tous les cas c'est ça qui est le plus important c'est de prendre le temps et d'accepter que ça se passe comme ça c'est ce qui peut souvent mener à ta perte mentale l'espèce d'insatisfaction éternelle tu cours un peu comme le hamster tu sais dans une roue, moi j'avais beaucoup ça j'ai travaillé énormément dessus psychologiquement mais c'est vrai que si tu cherches toujours à vouloir faire le truc exactement comme tu l'avais prédit, pensé et que ce soit parfait tu te... C'est un truc fatiguant.

  • Speaker #0

    Ouais, complètement. C'est pour ça que j'étais malheureux pendant 15 jours quand j'ai fait mon Haute Atlas.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est vrai, tu as dit, tu avais pleuré,

  • Speaker #0

    c'était dur. C'était dur, qu'est-ce que je fous là, je vais arrêter.

  • Speaker #1

    Tu interviens en école aussi, je trouve ça trop cool. Qu'est-ce que tu dis aux enfants ? Parce que pour eux, c'est dire, il y a un aventurier qui vient dans la classe. C'est génial quand tu as un enfant de voir ça. Qu'est-ce que tu leur racontes ?

  • Speaker #0

    Je leur montre un film qui s'appelle Le Poster. le poster c'est l'histoire du hot-hat-lass marocain mais c'est aussi mon histoire personnelle J'ai eu un cancer quand j'avais 15 ans et j'en parle en message d'espoir tout au long de ce film. En fait, l'histoire c'est que j'avais vu un poster d'un monsieur qui avait gravi l'Everest quand j'étais à l'hôpital, qui était aussi passé par la maladie et qui m'a motivé à continuer ma passion de l'époque, le VTT. Et dix ans plus tard, je suis parti faire des expéditions sportives, je suis passé à traverser des hôtels atlas marocains et en rentrant, je suis allé poser mon poster dans les couloirs de l'hôpital dans lequel j'étais né pour inspirer les enfants malades à se dire c'est possible de s'en sortir. Et donc ce message-là, c'est un message assez global que je transmets au travers de ce film. Donc je leur présente ce film-là. Les enfants regardent, et ce qui est marrant, c'est qu'il y a plusieurs choses qui ressortent. Il y a à la fois le côté hyper humain, hyper histoire maladie, ok, comment t'as fait par rapport à ça, la résilience. Donc ça, c'est un message que j'aime bien. Moi, c'est résilience, audace, optimiste, selon les messages que je partage. Et donc ces enfants, ils se disent, mais ouais, mais en fait, la vie, elle n'est pas si simple. On a le droit d'avoir des problèmes, on a le droit de vivre avec ça. ça c'est ce que j'ai envie de leur partager d'une part et après il y a l'autre partie c'est toute la partie aventure et là les enfants ils sont à fond t'as perdu ton cheval, comment c'est passé comment c'est passé et se dire que eux aussi ils pourraient vivre des choses comme ça que c'est possible ils ont tous des rêves différents aujourd'hui ça va être d'être pompier de faire du foot d'être professionnel et puis leur imaginaire va sûrement évoluer avec le temps Mais en fait, s'ils gardent cette âme d'enfant de se dire, j'ai des rêves et j'ai envie de les réaliser, je pense que c'est ça que j'ai envie de leur dire, c'est que ouais, dites-vous que c'est possible, et peut-être vos rêves vont changer, parce que le temps il va changer, mais vous allez y arriver à faire des grandes choses.

  • Speaker #1

    C'est trop bien, encore cette histoire de barrière que tu essaies de faire sauter, en tout cas qu'ils ne se la mettent pas trop tôt. Tu sais quand on donnait sur les fiches de présentation quel métier vous voulez faire plus tard, c'était quand même souvent des métiers très sérieux qu'il fallait mettre. En tout cas le prof te disait. Ouais non, footballeur, mais un truc sérieux quoi.

  • Speaker #0

    Alors qu'en fait, footballeur, c'est un très beau métier. Ça sera peut-être coach sportif.

  • Speaker #1

    Oui, ça peut être autour de ça quoi.

  • Speaker #0

    En fait, ça donne un peu une idée de là où tu veux aller quoi.

  • Speaker #1

    C'est ce qui te passionne en fait. Ça vient souvent d'une passion. Est-ce que c'est aussi via ta maladie que tu as une prise de conscience à l'adolescence ? Tu t'es dit en fait, la vie peut être très courte et il faut en profiter. Et c'est comme ça que tu es arrivé dans l'aventure ou ça n'a rien à voir ?

  • Speaker #0

    Je pense que la maladie, elle m'a permis de... D'apprendre plein de choses sur moi. Forcément, du jour au lendemain, tu perds tes cheveux. Tu te retrouves dans une classe où les gens te regardent, où tu es différent des autres. Le regard des autres m'a beaucoup pesé à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Surtout à l'adolescence.

  • Speaker #0

    Oui, surtout à l'adolescence. Puis après, j'ai accepté. Je me suis dit, j'ai le droit de vivre avec ça. Peut-être par ce poster, sûrement aussi par mes copains qui n'ont pas changé. La plus belle chose qu'ils ont fait, c'est qu'ils sont restés comme ils étaient avant. Et ça, c'est magique, c'est un soutien. La famille, pareil, toujours à mes petits soins, les infirmières à fond. Ça, ça m'a permis de passer des étapes et de me dire, mais oui, moi aussi, j'ai le droit de vivre. Et donc, c'est plutôt une mentalité, un mindset de se dire, la vie, OK, elle peut basculer du jour au lendemain. Oui, il y a des gens qui vont galérer. Moi aussi, je vais galérer, mais j'ai le droit de, Si j'accepte le... Les choses qui m'arrivent en fait, ça va rouler. Parfois, on me dit, si tu n'avais pas eu ta maladie, tu aurais fait ça. Moi, je pense que j'aurais quand même fait des choses. J'espère, en tout cas. Ce que je dis, c'est que le mec qui n'a rien eu, il ne va jamais rien faire. Non, au contraire.

  • Speaker #1

    C'est bien de le prendre à l'envers aussi, tu as raison.

  • Speaker #0

    Accepte d'avoir une vie incroyable pour pouvoir la rendre incroyable. Ne triche pas avec toi-même et fonce. t'as la chance, t'as cette chance là de rien avoir eu et moi j'ai eu la chance d'avoir eu quelque chose aussi en fait on a tous de la chance c'est à nous, c'est un mindset tu te dis ok c'est une manière de penser, de se dire ok c'est trop chouette, ma vie elle est comme ça et puis je l'accepte comme elle est c'est comment tu l'utilises c'est quoi tes prochains projets d'aventure ?

  • Speaker #1

    Que ce soit aventure au sens entreprise ou au sens expédition ?

  • Speaker #0

    Gros projet d'aventure entrepreneuriale en ce moment. On s'associe avec Geoffroy. Donc là, on est une association. On va séparer l'assaut d'entreprise d'ici quelques temps. On a plein de projets. Donc là, on a lancé la partie « Faire rêver » avec ce festival qu'on veut développer dans d'autres villes de France. Gros projet, c'est Grand Rex le 15 avril prochain.

  • Speaker #1

    Trop bien. C'est validé, ça ?

  • Speaker #0

    C'est validé, ça. Bravo. C'est noté. on a peut-être pas signé le devis, si on a signé le devis mais on n'a pas encore, mais ça part quoi. Ensuite c'est la partie rassembler et faire vivre qu'on lance, on a lancé un premier team building, on a envie de lancer d'autres, on a envie de lancer des séminaires en entreprise où les gens arrivent avec une problématique, ils ressortent avec un plan d'action et nous on met en place quelque chose un peu un format hors cadre avec de l'aventure, avec des consultants, avec des experts sur leur domaine plus côté aventureux. et du coup de créer cette créativité pour pouvoir répondre à des problématiques. Pour faire autre chose que des karaokés. Pour faire autre chose que des karaokés.

  • Speaker #1

    Ce qui est marrant aussi hein mais...

  • Speaker #0

    Mais là c'est plus, c'est pas le côté team building, c'est le côté séminaire. Quand tu viens en séminaire de Codire par exemple, tu dois résoudre une problématique. Toi tu as une problématique RH, par exemple une asso qui veut se transformer en entreprise, comment tu fais ? Enfin des grosses problématiques qui peuvent être dans les entreprises et nous on veut leur créer un cadre où elles viennent cogiter. Bien sûr qu'il y aura cette partie à cohésion, mais aussi au-delà de ça.

  • Speaker #1

    Ah, même dans la réflexion, tu veux dire ? Ouais, la réflexion.

  • Speaker #0

    Ok, ok, compris. En fait, c'est ce que je partage aussi en entreprise. Quand je viens comparer le monde de l'aventure au monde de l'entreprise, toutes les entreprises sont des aventures. Et donc ça, il y a plein de parallèles à faire ensemble. Et le fait de leur faire vivre des choses, pour moi, ça va décupler la réflexion. Et ça va être justement de se dire, bon, j'ai galéré là, qu'est-ce qui m'a fait galérer ? comment j'ai réussi à m'en sortir dans l'aventure et du coup qu'est-ce que je peux mettre en parallèle dans mon entreprise pour avancer.

  • Speaker #1

    Excellent, ok, pour donner peut-être des prismes différents sur les problématiques quoi.

  • Speaker #0

    Ouais exactement.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    En fait, s'ouvrir l'esprit, enlever les barrières puis les remettre et puis avancer.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et donc troisième étape dans le...

  • Speaker #0

    Et troisième étape, faire vivre les gens. Donc à la fois en B2B comme je l'expliquais là et en B2C, on aimerait lancer des week-ends inspiration avec des gens qui ont tiré notre festival. Maxime Prost par exemple qui était là au festival qui fait des bains froids s'est organisé avec lui des week-ends où nous on s'occupe de la partie plutôt aventure et lui la partie expérience et on mélange tout ça pour le grand public Trop bien donc ça c'est ok donc partie entreprise beaucoup de projets toujours c'est pour ça c'est le lancement et on sait que d'ici 6 mois on va devoir pivoter et choisir là où on va exactement mais on a envie de tout lancer voir comment ça marche voir grand et après on réduit on dit ok ça ça marche pas ça marche on va aller là

  • Speaker #1

    Ça c'est un bel apprentissage pour l'épisode. Non mais cette façon de penser j'aime beaucoup, tu vois, d'ouvrir un peu les chakras et après de se focaliser sur un truc, c'est top. Et partir aventure XP alors ?

  • Speaker #0

    Et partir aventure XP, on m'a proposé récemment un projet d'un copain. Je ne vais pas forcément le dire parce que ce n'est pas encore ficelé. Le problème c'est que c'est à peu près pendant la période avant Grand Rex. donc à voir si je me lance ou pas moi j'ai des projets que j'ai en tête que j'aime bien partager c'est un projet qui est long terme plus tard c'est de faire la tour du le tour de l'amérique latine à la voile avec un bateau à faire des expéditions pendant le tour tu fais déjà de la voile ? je fais de la voile encore je fais du kite je fais beaucoup de kite en mer mais je suis pas skipper encore je dois apprendre ça ça va me prendre du temps de partir C'est dans 2-3 ans, 3-4 ans, j'en sais rien. Mon objectif c'est de partir avec ma femme et mes enfants et aujourd'hui j'ai pas de femme et pas d'enfant donc j'ai encore le temps tu vois.

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs choses à organiser là quand même.

  • Speaker #0

    Mais l'idée, en tout cas, c'est un rêve. Et ce rêve, il est là depuis... Trois ans au moins, parce que je voulais le faire de base, je voulais le faire il y a trois ans. Finalement, je me suis dit non, je n'arriverai pas à le faire là et je le ferai plus tard avec ma femme et mes enfants. Trop bien. Et l'objectif, c'est un tour d'Amérique latine en deux fois, c'est-à-dire faire une pause au milieu, rentrer en France et repartir après, avec différents défis sportifs et avec des expéditions scientifiques. Donc, ramener des personnes sur le bateau qui soient sachants et qui viennent nous apporter ce côté scientifique que moi j'aime bien parce que je suis ingénieur, mais que j'ai jamais vraiment travaillé et que j'ai jamais poussé et ça peut être cool de faire Côté scientifique, aventureux, plus un peu de long terme.

  • Speaker #1

    Génial. Donc études de glaciers, par exemple ?

  • Speaker #0

    Carrément. En fait, j'ai plein d'idées de projets. Tu vois, il y a la Cordillère des Andes en parapente. Il y a la partie Patagonie, donc glaciers. Pourquoi pas aller faire un pic dans le sud, en Antarctique. Remonter la côte ouest avec le Brésil. L'Amazonie, il y a plein de choses à faire là-bas. Oui,

  • Speaker #1

    je crois,

  • Speaker #0

    oui. C'est plein de projets différents. Je trouve assez beau ce continent. Je ne suis jamais allé là-bas. Et c'est que c'est assez multiple, c'est grand, c'est sauvage et je pense qu'il y a des choses à faire pour faire des aventures.

  • Speaker #1

    Mais là, il faudrait que tu partes longtemps. Tu ne peux pas partir un mois.

  • Speaker #0

    Ouais, du coup, deux fois huit mois, l'idée c'est de partir longtemps. Ça, c'est un gros projet. C'est pour ça que je peux en parler parce qu'en fait, il n'est pas prêt. C'est encore le stade de rêve. C'est mon… exactement. Je n'ai pas mis de date. Tant que je n'ai pas mis de date, c'est encore un rêve.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas écrit encore les…

  • Speaker #0

    Si, j'ai écrit des trucs.

  • Speaker #1

    Ok. Je termine l'épisode par deux questions. général. La première, c'est est-ce qu'il y a une personne qui t'inspire particulièrement et pourquoi ?

  • Speaker #0

    C'est une bonne question.

  • Speaker #1

    Je te laisse le temps de réflexion.

  • Speaker #0

    J'ai toujours la réponse bateau, j'ai pas envie de la prendre. Ce serait Mike Horn, mais forcément. Je suis allé voir Mike Horn un jour, je ne l'ai jamais rencontré vraiment, mais je suis allé chez lui. Un jour, c'était une période un peu compliquée entre deux expés, je n'étais pas très bien, et je me suis dit, j'avais un rêve c'était d'aller le rencontrer pendant la traversée des Alpes j'étais rentré en France au milieu en stop et j'avais croisé ses voisins qui m'avaient pris en stop et donc je m'étais dit depuis ce jour là je me suis dit ah ok je sais à peu près où il habite j'aimerais bien un jour le rencontrer et je trouve que l'histoire était belle j'étais en expé en plus quand je suis allé là bas et du coup je me suis dit bon bah je pars en vélo de chez moi à l'Ale de Lyon et je vais le voir et donc j'ai fait deux jours de vélo je suis arrivé là où j'avais dans le village dans lequel j'avais été pris en stop il vient en Suisse non ? Il vient en Suisse, c'est bientôt. c'était à Châteaudet j'arrive là-bas finalement on me dit qu'il a déménagé je sais plus comment mais j'arrive à retrouver une autre adresse je retrouve le gars qui m'avait pris en stop qui m'accueille pas forcément très bien mais qui comprenait pas trop ce que je faisais là mais qui accepte de prendre un peu de temps avec moi on trouve ensemble une adresse et je vais chez lui et là je tombe sur sa fille qui était là et avec qui on échange et on discute c'était trop sympa, un moment magique pour moi elle était ouverte quand même à la discussion exactement j'étais enfin c'est C'est un peu surprenant, tu toques chez l'habitant, tu toques chez Mike Horn, tu vas voir, ça fait un peu… c'était peut-être un peu trop, mais c'est aussi ma manière d'être, je suis comme ça.

  • Speaker #1

    Ça dépend peut-être de la manière dont tu le fais aussi.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est pour ça, il y avait une histoire. Et puis Mike Horn, c'est Mike Horn. Donc trop content d'arriver chez lui, je rentre dans sa maison, il y avait un modèle de son bateau qui était là, j'étais « waouh, trop stylé, ok, c'est énorme » . Donc on a bien discuté, je lui ai laissé une lettre et je n'ai jamais eu de retour de cette lettre. J'aimerais beaucoup avoir un jour l'occasion d'échanger avec lui.

  • Speaker #1

    Tu peux quand même réaliser des sacrées choses. Là, tu as quand même poussé des portes. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, si tu t'autorises à le faire, bien sûr, quand j'en parle à mes potes, ils me disent « mais moi, je n'aurais jamais fait ça » . Mais moi, Gael, si, je suis comme ça. J'ai besoin des rencontres. Et justement, par mon histoire, peut-être que j'ai la légitimité de le faire parce que je fais des expés. parce que Mike Horn me correspond. Un gars qui est passionné par la moto il pourrait aller rencontrer des grands du Dakar en allant sonner chez eux avec sa moto parce que c'est légitime. Moi mon histoire est légitime avec Mike Horn, j'espère. Et peut-être qu'un jour j'aurai la chance de pouvoir échanger et partir avec lui.

  • Speaker #1

    On croise les doigts. Ce serait dingue. Et la deuxième question que je pose c'est de quoi rêves-tu ? Tu en as parlé de l'Amérique du Sud. Mais peut-être plus globalement, tu as un rêve ?

  • Speaker #0

    Un rêve large.

  • Speaker #1

    Pas forcément expé, mais tu vois, de la vie, on va dire.

  • Speaker #0

    Entrepreneurial, j'ai plein de rêves. J'ai envie de monter ma boîte sur le thème de l'aventure, je suis trop content de pouvoir le lancer. J'ai envie de monter des assos. Quand j'ai monté l'attitude, c'est une asso qu'on a montée. J'étais venu pour monter une entreprise, finalement j'ai monté une asso, et j'ai découvert ce côté humain, hyper agréable, hyper chouette, ce côté bénévole, cette générosité que les gens ont, cette ouverture que moi j'ai donnée aussi, c'est de, bah, y'a pas de barrière donnez vos idées on va y aller quoi et ça j'apprécie énormément donc j'ai envie de monter des assos je suis vachement tourné vers les SDF aussi dans la rue et ça c'est peut-être des trucs comme ça que j'aimerais faire et j'aimerais monter des boîtes avec mes frères enfin au moins une boîte avec mes frères parce que mes deux frères sont entrepreneurs et ça m'a toujours donné envie de le faire peut-être que plus tard on pourra le faire ensemble on a dit bah on se lance on apprend et puis après on va voir si on peut le faire ensemble.

  • Speaker #1

    Quelques chemins se recroiseront quoi.

  • Speaker #0

    Ouais j'espère et après globalement Bah si un jour j'arrive à ce que les gens se disent qu'ils peuvent faire des grandes choses, bah... J'aurais peut-être atteint quelque chose. Il faudra que je fasse un autre rêve derrière, sinon je ne vais plus rêver.

  • Speaker #1

    Je pense que celui-là, le temps que ça se fasse,

  • Speaker #0

    il y a du temps. Au moins partager le message au plus grand nombre. C'est pour ça que je fais des conférences, que j'organise ce festival. Le festival est tourné autour des autres, ce n'est pas moi, ce sont des aventuriers, des personnes qui sont là. Moi je présente et parfois je ne suis même pas en présentation, mais je mets des valeurs et je mets du sens. Et c'est ça que j'ai envie de mettre. Si j'arrive à créer quelque chose, un peu... comme une franchise qui se duplique et qu'il y a de plus en plus de monde qui se dit que c'est possible,

  • Speaker #1

    c'est magique. Trop bien. Merci Gaël. Avec plaisir Kévin. A bientôt. A bientôt. Ciao. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.

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Description

Dans cet épisode, je reçois Gaël Meunier, ingénieur de formation devenu aventurier, conférencier et entrepreneur. Ensemble, nous parlons d’entrepreneuriat, de barrières mentales, de reconversion professionnelle, de discipline personnelle, d’excellence, d’objectifs et de gestion du stress. Bref, de tout ce qui construit la confiance en soi et libère la clarté mentale quand les barrières mentales se dressent.

Je voulais comprendre ce que « vivre l’aventure » veut dire quand on ne s’appelle pas Tintin. Gaël me raconte comment une année sabbatique est devenue un chemin de vie : Lyon–Istanbul à vélo, ski nordique en Laponie, trek dans les Balkans, Haut Atlas marocain à cheval, puis Slovénie → Nice en parapente. Rien de romantique au sens facile du terme : du froid, des pleurs, des imprévus, des décisions à prendre seul… et pourtant, une boussole intérieure de plus en plus nette. J’entends chez lui une idée clé de la performance durable : viser haut, réécrire ses objectifs en cours de route, accepter l’imperfection, rester fidèle à l’intention.

Nous parlons stress dirigeant. Monter un festival comme Latitude Experience, gérer des aléas en direct, coordonner des équipes, monter sur scène.
Sa méthode en trois temps m’intéresse : reconnaître l’émotion, mobiliser les ressources (marche, réseau local, drone, parapente…), puis maintenir un self-talk orienté solution. Une leçon de coaching appliquée au réel.

Nous revenons sur la clarté mentale. J’insiste sur l’écriture : Gaël, comme beaucoup d’athlètes de l’esprit, écrit ses rêves, puis les transforme en projets, puis en plans ajustables. « Pas de barrières au début, puis des contraintes choisies », dit-il. Cette grammaire m’intéresse : voir grand pour élargir le champ des solutions, réduire ensuite pour exécuter avec précision.

On parle aussi de plaisir. Dans l’Atlas, Gaël réalise qu’avaler 1 500 km juste « pour cocher la case » lui ferait rater l’aventure intérieure. Il réévalue son objectif (500 km) pour voler, gravir, rencontrer, vivre. L’excellence n’est pas un total de kilomètres ; c’est la capacité à préserver l’intention profonde sans sacrifier sa santé mentale.

Je lui demande enfin ce qu’il souhaite transmettre aux jeunes et aux dirigeants. Sa réponse me parle : l’humain est fondamentalement bon, et l’audace est un muscle. Un projet commence par un rêve, se solidifie par l’écriture, se protège par la réalité des contraintes, et se réalise par des actes disciplinés.

Si tu portes de grandes ambitions mais sens des barrières mentales te freiner : peur, doute, perfectionnisme, regard des autres. Tu y trouveras des repères pour :
• muscler ta confiance en soi sans te mentir,
• installer une discipline personnelle soutenable,
• clarifier tes objectifs (et les adapter),
• réduire la charge de la gestion du stress,
• cultiver une clarté mentale utile aux décisions.

• Rêver GRAND.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental. Je suis Kevin Rich, cofondateur de Kairn, K A I R N, une application mobile qui démocratise l'accès au coaching mental d'élite. Chaque semaine, je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à développer votre mental pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou extra-professionnelle. Je vous souhaite une excellente écoute. Salut Gaël, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Super bien.

  • Speaker #0

    Parce que là tu sors d'un gros festival que tu organises, l'attitude d'expérience, on en parlait en off. T'es à ventière donc je pense que tu es bien cramé.

  • Speaker #1

    Ouais je suis cramé mais aussi dans les nuages là, c'est trop cool.

  • Speaker #0

    T'arrives à redescendre tranquillement ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de rester un peu dedans, peut-être encore une semaine, on fait un rétexte mercredi prochain et à partir de là je reposerai un peu plus.

  • Speaker #0

    Trop bien. Écoute, j'avais envie de t'interviewer puisque je n'ai jamais reçu d'aventurier, d'explorateur. J'ai envie de comprendre aujourd'hui avec toi ce qu'est un aventurier, comment on peut le définir. Tu as fait beaucoup de projets, j'ai vu ça sur ton site, on va aussi en parler tout au long de l'épisode. Est-ce que je peux te demander de te présenter ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Moi, c'est Gaël Meunier. J'aime bien dire que j'ai trois métiers. D'un côté, je fais des aventures sportives, dès que je ressors des documentaires et des livres. Là, je suis en train d'écrire mon premier livre en ce moment, sur une traversée du Caucase que j'ai fait en parapente l'année dernière. À côté de ça, je fais des interventions en entreprise et en scolaire et en centre pénitentiaire sur le thème de l'audace, la résilience et l'optimisme. Je viens tirer des messages, des outils et des anecdotes de mes expériences et je viens les partager. Ensuite, je monte une entreprise sur le thème de l'aventure comme source d'inspiration. Trois parties, faire rêver les gens autour d'événements. donc là on a L'attitude d'expérience qui s'est passée il y a deux jours, où on présente documentaires, conférences et villages d'aventuriers. Ensuite il y a la partie rassemblée, donc on veut rassembler une communauté de passionnés d'aventure régulièrement tous les mois. Et ensuite on veut faire vivre à notre communauté des expériences. Et donc là on les accompagne, à la fois pour le B2B, on va faire des séminaires, des team building sur le thème de l'aventure. Et pour le B2C c'est accompagner à faire des challenges le week-end avec nous.

  • Speaker #0

    Comment tu es arrivé à devenir aventurier ? D'où est-ce que ça vient ? puisque je sais pas si on se lève un matin et on se dit tiens j'ai envie de faire de ma vie une aventure comment tu y es arrivé toi ?

  • Speaker #1

    c'est un grand mot aventurier j'aime pas trop dire que je suis aventurier je suis aventureux je fais beaucoup de je fais des aventures sportives après de là à dire aventurier en fait ça dépend si on regarde Tintin je suis pas Tintin quoi mais comment je suis arrivé là j'ai fait une école d'ingénieur après mes études et après mes études je suis parti pendant un an faire des projets sportifs en année sabbatique avec des copains donc ça c'était vraiment une année qu'on s'est donné pour pouvoir se donner du temps pour pouvoir faire des expéditions. Et donc là, on a fait Lyon, Istanbul à vélo. Après, on est parti en Suède faire du ski nordique, du ski de randonnée. Et après, on a fait un grand trek entre l'Albanie, la Macédonie et la Grèce. Et pendant toute cette année-là, je me suis dit, OK, j'ai envie d'essayer de vivre de ça. Et donc, je me suis renseigné. J'ai contacté des personnes qui vivaient de ça, notamment Mathieu Tordeur, qui m'avait dit plusieurs choses. Il m'avait dit, soit tu peux faire une grosse expédition, comme lui avait fait, il avait fait le pôle sud, ce qui lui a permis de se faire connaître. Soit tu peux... continuer en tant qu'ingénieur poser du sans-solde et faire ça un mois par an soit tu peux écrire un livre soit tu peux faire des conférences soit tu peux faire un livre un film et moi j'ai décidé de partir faire la traversée du Haut Atlas marocain et d'en faire un film excellent et de là j'ai découvert le monde de la prise de port en public parce que j'ai donc mon film il a tourné en festival régulièrement. J'ai été sélectionné, enfin je postulais pour des festivals. Faut savoir qu'en France il y a plein de festivals d'aventures, on n'est pas forcément au courant, mais il y a plein de petits trucs qui se font un peu à droite à gauche, qui rassemblent entre 100 et 400 personnes sur des week-ends, parfois des gros qui rassemblent 3 à 4 mille personnes, mais il y en a très régulièrement, il n'y en a plus d'une centaine et donc moi j'ai postulé à tous ces trucs là. J'en ai fait peut-être une cinquantaine dans l'année et ça m'a permis de découvrir aussi la prise de parole en public parce qu'à chaque fois que je présentais mon film, je faisais une intervention derrière, j'échangeais avec le public. Et donc je me suis dit, ah mais ça j'aime bien aussi, je vais me former. Donc je me suis formé en prise de part en public, et c'est comme ça que je commençais à faire des conférences. D'abord en EHPAD, on m'avait donné ce conseil, pourquoi tu ne commences pas en EHPAD pour gagner un peu ta vie. Donc je t'ai payé 250 euros l'intervention, je venais une heure et demie à animer en fait l'EHPAD. Et donc ça me permit peut-être de vivre au début comme ça. Puis après j'ai fait en centre pénitentiaire, donc là c'est aussi un moment assez fort pour moi, c'était une découverte d'aller... Dans le centre pénitentiaire, c'est pas forcément très simple. Et je leur ai proposé de faire une sortie vélo. On est sortis en vélo ensemble. C'était le début de quelque chose, de dire, OK, j'arrive à gagner ma vie avec ça. Et puis j'ai avancé. Et puis maintenant, j'essaie de faire entre 2 et 4 conférences par mois. Interventions par mois, plutôt. Entre 1 et 2 mois d'aventure par an. Et à côté de ça, de monter la boîte.

  • Speaker #0

    OK. Donc là, je savais pas que t'avais fait le Caucase en parapente. On va revenir là-dessus, ça m'intéresse. Donc la première année, je comprends. en fait, tu... tu te lances plutôt d'abord des aventures sportives avec des copains, et c'est pendant cette année-là que tu te dis, allez, je vais faire ça à temps plein. Comment tu organises, on va dire, ta vie, tu vois ? Après ça, parce que quand tu rentres, ça va être un chamboulement total. J'imagine que tu as fait une école d'ingénieur, tu dis à tes parents, en fait, je ne vais pas du tout travailler en entreprise. Comment ils le prennent ? Et toi, comment tu fais ce switch ?

  • Speaker #1

    J'avais bossé en alternance pendant trois ans. pendant mon école d'ingé donc j'ai mis un peu de sous de côté ce qui m'a permis de partir faire mon expé et aussi d'en garder un peu après j'avais acheté un van que j'ai revendu qui m'a permis de garder des sous c'est aussi avec ça que je vis aujourd'hui ça fait 3 ans mais en fait je dépense tellement à peu d'argent que ça me permet de vivre et après donc l'année qui suit l'année où on est parti faire des expés donc là je vais monter mon film ça va prendre 8 mois tu le montes toi même ? j'ai monté moi même j'étais pas forcément... adepte de ça aujourd'hui je me suis dit que je le referais pas parce que c'était compliqué à faire quoi mais je me suis donné les moyens de le faire donc j'ai pris du temps je me suis formé j'avais un une boîte de prod qui me soutenait avec enfin du mécénat de compétences qui me donnait qui me donnait des conseils sur ce que je faisais et du coup tous les mois je leur envoyais des chapitres et on avançait comme ça et donc ça huit mois pas forcément facile à vivre parce que bah ça faisait j'étais parti pendant cinq ans en école d'ingé plus un an après aller à l'étranger de revenir chez mes parents du coup pour faire ça. J'étais un peu perdu, je me disais mais j'en ai marre quoi. Et au bout d'huit mois, fin de la production quoi. Donc ça c'est cool, ça m'a permis de commencer à lancer la vraie vie, de pouvoir vivre de ça quoi. Et donc là j'ai commencé à postuler et à présenter mon documentaire et à partir de là ça a commencé à mieux marcher. J'ai trouvé un appartement cher dans Lyon, je suis sorti de chez mes parents. Et après, je me suis donné l'objectif de continuer de faire des expé, et du coup, j'ai avancé comme ça.

  • Speaker #0

    Une forme d'aventure, on va dire, dans ta vie, comment tu définirais, toi, l'aventure ? Parce que c'est ce que je voulais te demander à la base. Tu ne peux tout et rien dire, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, l'aventure, c'est hyper général. Le thème aventure, en fait, on peut demander la définition à n'importe qui, elle sera toujours différente. Moi, ma définition de l'aventure, c'est cette part d'inconnu, où on part faire quelque chose sans forcément connaître ce qui va nous arriver. Oui, dans l'aventure, il y a du dépassement de soi, il y a des moments difficiles, des moments de joie. En fait, pour moi, l'aventure, c'est là où je vais vibrer. Et vibrer, c'est un mot qui va dans plusieurs sens. Vibrer, pour moi, ça veut dire vivre. C'est quand je me sens vivre et se sentir vivre, ça peut être un très bon moment ou un très mauvais moment. Quand on galère et qu'on en bave et qu'on est en train de pleurer au milieu de nulle part et qu'on n'a pas de réseau et qu'on est tout seul, c'est dur, mais je vis et je le sens. Et ça, j'aime cette aventure-là, où en fait, on va dans ces retranchements, on va se découvrir, on va apprendre sur soi-même, et derrière, souvent quand il y a un bas, il y a un haut derrière, et ça va être le pic euphorique, et ça va être incroyable. Et dans ma vie, même au quotidien, encore aujourd'hui, tu vois, créer des événements, je trouve que ça va bien dans l'aventure, parce que c'est intense sur des temps, c'est calme sur d'autres, et t'as vraiment ces hauts, ces bas, ok, on a cet invité qui vient, waouh, incroyable. Ça, c'était en amont, tu vois, t'es en train de préparer. à ton événement qui va arriver, tu demandes à des gens s'ils peuvent venir, il y a lui qui te dit ok, et bien là c'est ouf. Et t'as un autre qui va te dire non je peux pas venir, et bien là t'es déçu. mais ça fait comme ça, ça monte, ça descend et ça je trouve ça assez fort La forme d'imprévu aussi au cours de l'événement il se passe toujours des choses j'imagine l'aventure c'est aussi ça quoi c'est de se dire L'aventure c'est savoir gérer ces moments de doute quand tu vas pas bien qu'est-ce que tu fais quand t'es en train de monter ton festival et qu'il y a un moment où ça va pas parce que il y a une merde qui se passe comment tu vas réagir avec ça et je pense que le fait de partir régulièrement moi ça m'a appris à savoir gérer ces moments je suis Si je suis stressé dans mon festival, c'est plus parce que je monte sur scène et que je vais passer devant du monde. Mais tout ce qui se passe, souvent les problèmes qui arrivent, je me souviens de voir des collègues, des bénévoles venir vers moi. Il y a un gros problème. Et moi, j'écoute, je me dis mais non, mais c'est bon, on va trouver une solution. Il y a toujours une solution et on va y arriver. Puis ce n'est pas grave, qu'est-ce qui se passe, il n'y a pas mort d'homme.

  • Speaker #0

    C'est bien de ne pas diffuser une panique comme ça en tant que leader de l'événement. Est-ce que c'est parce que tu as vécu des aventures où pour le coup c'est ta vie et vraiment le physique et le mental qui étaient à risque et du coup tu arrives à relativiser et à prendre du recul dans des événements comme ce festival-là. Je ne sais pas quand tu es dans le froid ou des moments très très durs quand même en aventure. Et du coup quand tu es en festival tu te dis bon en fait je peux manger, ça va quoi.

  • Speaker #1

    Il y a le fait de faire d'être régulièrement soumis à des... à des moments difficiles, enfin à des galères, et qui ne sont plus des galères, parce qu'en fait ça devient ma norme, moi ma norme elle a changé, elle a évolué au cours du temps, peut-être que quand j'étais petit j'étais peureux, j'avais peur de tout, et puis en fait comme tu vis tout le temps dans le risque mesuré, je sais pas comment dire, mais quand tu pars en expé, t'as pas forcément de danger de mort, mais t'as des dangers, ah bah merde j'ai perdu mon cheval quand je suis parti faire la traversée du Haut-Otlas tu vois, et donc t'es soumis à des problématiques et Et tu dois les résoudre tout seul. Tu as appris à le faire. Alors que quand on est en groupe, en famille, ce n'est pas forcément toi qui résoud le problème. Quand tu es en entreprise, il y a toujours ton N plus 1, ton N plus 2 qui doit gérer la merde. Et toi, tu es là, j'écoute ce qu'il me dit. Je pense que le fait d'être soumis régulièrement à ça, ça m'a permis d'apprendre à le faire.

  • Speaker #0

    C'est quoi le moment où tu as eu le moment le plus stressant, le plus dur, on va dire, en expédition ?

  • Speaker #1

    En expé ? Faut que je cogite un peu

  • Speaker #0

    Je te laisse le temps

  • Speaker #1

    T'en as plein j'imagine De moments où tu stresses, tu galères Il y en a un qui me revient là Je suis parti faire la traversée du Haut Atlas marocain à cheval Première expédition après un an de projet Avec des copains Je pars seul en solitaire C'est la première expédition en solitaire Pas vraiment en solitaire parce que je suis parti avec une jument Que j'ai acheté au Maroc Et les 15 premiers jours de l'expédition Ça va être le plus dur de mon expédition Merci. Parce que je me rends compte que je ne vais pas pouvoir atteindre mes objectifs. Moi, j'étais parti dans l'objectif de faire des sommets, regarder tous les sommets à plus de 4000 du Maroc, de faire du parapente, de traverser les 1500 kilomètres du Haut Atlas marocain, donc de Khnifra jusqu'à Agadir, jusqu'à la côte, de rencontrer les berbères et de faire ça à cheval. Et en fait, pendant les 15 premiers jours, tout ce que je fais, c'est que j'avance pour faire 1500 kilomètres. Donc je fais 30 bandes par jour. Ça se passe bien. Je ne monte pas sur ma jument parce que je n'ai pas le temps. en fait j'avance plus vite à pied que sur elle les chemins sont un peu compliqués donc voilà j'avais un itinéraire qui était en montagne donc pas forcément facile pour les chevaux donc je faisais ça, je rencontrais un peu les berbères, je prenais du thé régulièrement chez eux mais je dormais pas chez eux parce que le soir fallait que j'avance pour avoir avancé mes 30 km par jour donc pendant ces quinze premiers jours j'ai remarqué que je faisais pas de sommet, je faisais pas de parapente je rencontrais les berbères ok un peu Je faisais ça à cheval, c'était chouette, mais je n'étais même pas sur elle. Et par contre, j'atteignais mon objectif des 1500 kilomètres. Et au bout de 15 jours, je me suis un peu relevé. Je me suis dit, putain, mais ce n'est pas possible. Qu'est-ce que je suis venu chercher là ? J'ai eu cinq jours où j'étais en Ausha tous les jours parce que je me disais, putain, mais qu'est-ce que tu fais ? C'est cool, tu fais tes 1500 kilomètres, mais en fait, tu es tout seul, tu ne rencontres pas grand monde. tu montes même pas sur ta jument alors que t'avais rêvé toi de ton truc c'était un peu Lucky Luke, t'es sur ton cheval Et donc je me suis dit, au bout de 15 jours, qu'est-ce que je peux faire pour changer ça ? J'ai téléphoné à des copains, j'en ai discuté un peu de ma problématique, et je me suis dit, mais en fait j'ai une solution, c'est si j'enlève un objectif de ces 5 objectifs-là, je pourrais faire tous les autres. Et du jour au lendemain, je me suis dit que je ne vais pas faire 1500 km, je vais annuler cette distance, je ne vais faire que 500 km. Par contre, je vais m'arrêter dans plusieurs endroits pour faire du parapente, je vais pouvoir faire les sommets à plus de 4000 km du Maroc, je vais monter sur ma jument au lieu d'être à côté d'elle, je ne vais faire que 20 km par jour, et puis je vais dormir chez l'habitant au lieu de dormir sous ma tente tous les soirs.

  • Speaker #0

    Super intéressant de revoir son objectif comme ça en cours de route, et surtout tu en as pris conscience aussi, de te dire si j'abats des kilomètres juste pour abattre des kilomètres, je vais passer à côté de mon aventure réellement.

  • Speaker #1

    Et en fait c'est marrant, c'est parce que je m'étais un peu fixé un objectif, je m'étais dit c'est la traversée du Zotatlas marocain. Aujourd'hui je le présente comme ça, mais je dis que j'ai fait la traversée du Zotatlas alors que j'ai fait 500 km sur les 1500. Mais moi c'était cet abandon qui me faisait peur, c'était de dire bah non mais mes potes je leur ai dit que j'allais faire la traversée entière et je vais pas la faire.

  • Speaker #0

    Et j'étais wow,

  • Speaker #1

    putain non c'est pas possible, je peux pas abandonner, j'ai pas le droit quoi. Et en fait quand tu es relativiste tu te dis mais en fait là j'ai abandonné ça mais... Si j'avais fait aller 1500 km, j'aurais abandonné 4 autres objectifs que je m'étais prévu. Et c'est peut-être plus important de faire 4 que l'autre.

  • Speaker #0

    Oui, et puis finalement, dans le plaisir aussi, parce qu'il y a le plaisir qui est important dans des XP, même si ça dure parfois. Tu as pu faire du parapent, tu as pu faire des 4000. J'imagine que ça, c'est quelque chose d'assez incroyable.

  • Speaker #1

    Mais en plus, c'était ma première XP. Donc, j'avais des attentes de me dire, mais en fait, est-ce que l'aventure, c'est prendre du plaisir ? je me mettais même c'était maintenant je suis pas là pour prendre du plaisir je suis là pour faire une exp pour faire les 1500 km pour atteindre mes objectifs et à la limite prendre du plaisir c'est pas grave quand tu quand tu entends des récits de mike horn en fait tu as l'impression qu'il en bave tout le temps mais je pense qu'il prend du plaisir oui non il le ferait pas car et ça c'est un peu c'est peut-être aussi en écoutant des podcasts quand je quand je marchais tu vas de me dire mais en fait je quelqu'un de très optimiste et donc j'ai besoin aussi d'être entouré d'optimistes et quand tu pars tout seul batta d'un moins cet entourage Et le fait d'entendre un peu des propos, ben oui tu vas y arriver, d'appeler ses copains qui te disent mais en fait on s'en fout, c'est pas 1500 km, c'est pas grave quoi. Ben ça te permet de prendre les bonnes décisions et de te dire mais oui j'ai le droit de prendre du plaisir. Et aujourd'hui, je pense que si je suis heureux aujourd'hui dans ma vie, c'est parce que je me suis autorisé à me dire, en fait, apprécie la vie comme tu l'as. Peut-être que t'es en start-up, tu gagnes pas ta vie comme tes copains qui sont tous ingénieurs, mais par contre tu bosses dans un milieu d'aventure. tu pars en expé un mois par an, tu fais des conférences, tu partages et ça, et t'aimes ça quoi, ça me fait vibrer et de me dire ouais ben en fait j'ai le droit d'être heureux et ça, ça a été un passage dans ma vie de me dire en fait je pense que c'est un podcast ou peut-être une vidéo qui disait ça c'est souvent on se refuse d'être heureux, surtout en France on râle beaucoup et on s'interdit d'être heureux parce qu'on se dit ben on n'a pas le droit, regarde la tristesse des gens qui sont dehors, qui dorment dans la rue Il y en a qui en bavent, lui il a perdu son père, il était gamin, tu fais ok, moi j'ai pas le droit non plus. Et en fait si on a le droit d'être heureux, et peut-être qu'on a des choses à redonner aussi aux autres qui en bavent justement, mais avant tout il faut être heureux pour pouvoir donner aux autres.

  • Speaker #0

    Oui complètement, ça c'est vrai que j'avais vu une vidéo aussi où quelqu'un disait, dans un avion, un avion en train de se crasher, tu prends d'abord toi l'oxygène. et après tu sauves la personne à côté de toi parce que si t'évanouis c'est fini quoi. C'est un peu ce principe là. Ok et tu sais tu racontais avant l'histoire du cheval ça ça m'intéresse ça qu'est ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Qu'est ce qui s'est passé ?

  • Speaker #0

    Tu as perdu ton cheval donc dans le Haut Atlas.

  • Speaker #1

    J'ai perdu mon cheval dans le Haut Atlas. Qui a perdu son cheval ? Qui a déjà acheté un cheval pour le perdre ? Ça c'était au 30e ou 40... Non 43e jour je crois si je me souviens bien 45 ou 43e jour. Donc j'étais à J'avais avancé, donc ça faisait déjà deux mois que j' ou 43, un peu moins de 2 mois et là je faisais du parapente tous les jours j'étais sur un site de parapente et le soir je dormais dans un gîte et tous les jours, quand je me réveille le matin je la porte de l'orge et de l'eau pour la nourrir et elle est attachée avec une ceinture de pied une petite ceinture qui fait 10 cm de diamètre que j'entoure autour de son pied avec une longe pour qu'elle puisse marcher elle avait une longe de 10 mètres accrochée à un pieu et puis le matin quand j'arrive avec mon orge et mon eau ce matin là Il y a juste la ceinture de pied ouverte et plus de cheval. Et là, il est 7h du mat, le soleil commence à se lever, t'es là, tu te dis mais ok, elle est où ? Qu'est-ce qui se passe quoi ? Donc première chose, j'aime bien dire que j'ai eu trois phases et la première chose que je me suis dit c'est j'ai paniqué quoi, je me suis dit merde, je l'ai perdu. La deuxième chose c'est ok, j'aurais peut-être dû faire un peu plus qu'une semaine de poney en sixième. pour savoir quand partir j'avais jamais vraiment fait de cheval et la troisième chose c'est PPTT penser positif tout le temps Gaël tu vas y arriver tu vas la retrouver et tout au long de la journée je me suis dit ok je vais la retrouver et donc j'ai cherché plein de solutions c'est ok qu'est-ce que je peux faire quels sont les outils que je peux utiliser pour avancer donc je pouvais faire un peu de parapente pour essayer de la voir depuis le ciel faire du drone, lancer mon drone pour essayer de la voir avec mon téléphone t'avais des moyens quand même j'avais quelques moyens Ouais je pouvais marcher aussi donc j'ai commencé par marcher autour de faire le téléphone arabe parce qu'en fait tout se sait au Maroc et en fait tu t'en parles et les gens s'en parlent et donc j'ai activé ces leviers au fur et à mesure donc j'ai commencé par marcher, 5 bornes autour du lieu, dans tous les villages que je croisais je disais aux gens que j'avais perdu ma jugement, personne n'avait vu je me disais mais c'est pas possible le midi je rentre au gîte je demande à ma gardienne d'appeler à côté, elle téléphone à tout le monde personne n'a vu Je fais un pôle de parapente, mais moi j'étais débutant, donc je décolle, je repose au bout de deux minutes. J'avais rien vu, j'étais plus concentré sur ma voile que sur le fait de chercher ma jument. Et puis après, avec un téléphone de 10 cm, quand tu regardes au drone, tu vois rien. Je m'étais dit, ok, je vais peut-être la retrouver avec ça, mais en fait, pas du tout. En drone, tu peux pas voir un cheval, c'est trop précis. Et donc la journée passe, je continue de marcher de plus en plus loin, je téléphone, je reçois quelques appels, qui me disent non, toujours pas retrouvé. Et quand je demande, les gens m'indiquent « Oui, il y a quelqu'un qui a vu ton cheval là-bas. » Et plus je m'approche de ce lieu, plus je comprends que ce n'est pas mon cheval, c'est un autre cheval qui ressemble au mien. Sachant qu'il n'y a pas tant de chevaux au Maroc, il y en a beaucoup à certains endroits, mais là où j'étais dans le Pays-Berbère, il y a surtout des mules et pas de chevaux. Du coup, ils étaient intrigués quand il y avait un cheval. Et du coup, quand je leur montrais mon cheval, ils disaient « Ah oui, bien sûr, c'est là-bas. » Et en fait, ce n'était pas le mien. Du coup, je leur disais, non, ce n'est pas lui, c'est un autre. Et donc j'avance et là en fin de journée je prends un scooter pour pouvoir avancer plus loin et donc j'avance jusqu'à 10 km et je demande encore et dans les champs on me dit oui quelqu'un l'a vu ce matin là-haut passer dans la montagne, je me dis ok trop cool, premier indice, là il était peut-être 16h, j'avais perdu ma jument à 7h du matin, premier espoir.

  • Speaker #0

    J'avais fait 9h de recherche.

  • Speaker #1

    9h de recherche, premier espoir, il est là, quelqu'un l'a vu ce matin, ok ça me rassure. Et au fur et à mesure j'avance de plus en plus.

  • Speaker #0

    Ça te rassure mais tu ne sais toujours pas où elle est.

  • Speaker #1

    Oui mais quand tu as 9 heures de recherche dans ta journée et que tu n'as rien vu. Et quand on te dit quelqu'un l'a vu, tu fais ok ça veut dire qu'elle est quelque part quoi. Et plus j'avance, plus on me dit oui quelqu'un l'a vu ce matin, tu peux aller demander à ce mec là dans ce village. Donc je suis arrivé dans le village, je suis rentré dans la maison du gars là, je n'ai pas trop compris parce que je me suis dit mais imagine moi il n'est pas dans la maison. Et en fait on est ressorti de l'autre côté derrière Et là il y avait Magibar qui était à l'achat Et qui l'avait récupéré le matin même en fait et elle était à 10 km donc c'était assez loin enfin à pied tu le fais pas forcément comme ça quoi et du coup je l'ai retrouvé, je l'ai récupéré tu étais tellement content c'était wow comment trop cool ce qui est marrant c'est que je me suis jamais dit que je l'avais pas la retrouver dans la journée on m'a dit mais Gaël c'est pas grave au pire tu fais quoi si tu la retrouves pas, bah non mais j'ai dit mais je vais la retrouver il y a pas de débat quoi je dois la retrouver quoi, ça fait 43 jours que je suis avec ma jument je vais pas la laisser quoi c'est une expé que tu as fait seule

  • Speaker #0

    t'en as fait à plusieurs aussi qu'est-ce que tu préfères entre les deux ?

  • Speaker #1

    c'est vachement différent c'est marrant parce qu'aujourd'hui je repars encore beaucoup seul alors que ce que je dis le plus dur dans mes exprès c'est de partir seul je suis quelqu'un de pas solitaire je suis pas quelqu'un de solitaire même à Lyon j'aime bien être avec mes copains j'aime bien dire, mon frère me disait qu'il y avait deux sortes de personnes il y a ceux qui se ressourcent quand ils sont tout seul qui remplissent leur batterie et qui les dépensent quand ils sont avec du monde Il y en a qui remplissent la batterie quand ils sont avec leurs copains et qui les dépensent quand ils sont tout seuls. Moi, je fais partie de ces gens-là. J'ai besoin d'être entouré de ma famille, de mes copains. Avant de partir, je fais toujours un moment où on se rassemble. Et après, je viens dépenser ma batterie quand je suis tout seul. Et donc ça, c'est le plus dur. En groupe, ce qui est fort, c'est cet effet de groupe, cette évolution aussi qu'on peut avoir. peut avoir dans un groupe parce que là on est parti Lyon Istanbul à vélo par exemple on est parti à quatre copains on était très bons copains la majorité on était moins des mariages ensemble quoi aujourd'hui très proche on est très proche et cette évolution entre le début on avait beau se connaître super bien on a on en a bavé entre nous on s'est engueulé c'était pas forcément facile

  • Speaker #0

    Parce que dans le film qu'on a vu à ton festival, j'avais l'impression que tu étais fluide.

  • Speaker #1

    Ça avait l'air d'être facile.

  • Speaker #0

    Mais pas pour toi.

  • Speaker #1

    Je pense que... Après, à quatre aussi. Pas pour tout le monde. À quatre aussi, c'est différent. Mais il y a cette magie qui se crée avec le temps d'apprendre à se connaître. Même dans une équipe, je ne sais pas, l'équipe des bénévoles du Latitude, c'est pareil. En fait, au début, on ne se connaît pas trop. On se cherche un peu. Il y en a qui prennent des missions. La mission de l'autre, en fait, l'autre, il voulait faire cette mission-là. donc ça évolue et après avec le temps la magie de la magie du temps et des échanges de la communication ça crée quelque chose d'assez fort et qui créé vraiment de ce côté humain que j'apprécie vachement et ça en fait partager des souvenirs il ya rien de plus beau quand je pars tout seul j'apprends sur moi c'est pour ça que c'est un métier c'est pas une c'est pas des vacances parce que c'est dur à plusieurs il ya peut-être ce côté un peu plus humain prise de plaisir encore peut-être plus forte Je ne sais même pas, parce que c'est aussi dur de partir avec des gens. Donc, je n'ai pas forcément de préférence. J'ai envie de partir. En fait, je n'ai pas eu tant d'occasion de partir avec des copains pour des longues expés. Je fais des trucs à deux en moto. C'est trop cool et c'est un très bon copain, mais ce ne sont pas des expés. Là, pendant quatre ans, je suis parti à chaque fois tout seul. Par manque de... que... En fait, quand tu proposes à des copains, tu leur dis moi, j'aimerais bien partir avec vous. Ils ne sont pas forcément dispo.

  • Speaker #0

    Je vais partir deux mois, trois mois.

  • Speaker #1

    Les gens, ils bossent. Moi aussi, je bosse, mais ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de ton métier.

  • Speaker #1

    Ça fait partie de mon métier, exactement. Et du coup, je n'ai pas forcément eu l'occasion.

  • Speaker #0

    Et de plus en plus, j'ai envie de le revivre, ce côté-là à plusieurs, de redécouvrir ça. J'ai fait des courses de trail à trois copains, enfin deux des quatre qui étaient avec moi pendant le Lyon-Istanbul. On est parti faire un trail de 70 bornes avec 7000 de D+. Et ce qui était assez beau, c'était la pique Ariège, en Ariège, au sud de Toulouse. Et on est parti sans se dire qu'on allait faire ça ensemble. Et en fait, on a fait toute la course ensemble. Trop bien.

  • Speaker #1

    et ça c'est un souvenir humainement c'est trop bien on en a galéré,

  • Speaker #0

    on a bavé, c'était dur tu fais 70 bornes c'était dur quoi,

  • Speaker #1

    23h de course et en fait cette magie d'être ensemble ça apporte donc t'as pas de préférence pas de préférence non sur ton site j'ai vu que t'avais écrit que tu partais en expé aussi pour apprendre sur l'humain qu'est-ce que t'as appris avec toutes ces expéditions, que ce soit sur toi ou sur les personnes en général Dans des situations comme ça ?

  • Speaker #0

    Oui, j'apprends sur l'humain, notamment sur moi, sur l'humain et du coup par moi. Par ton prisme, oui. Et aussi des autres, en fait. Quand je pars, j'ai envie de découvrir les cultures. Je dors chez eux, je découvre vraiment de l'intérieur. C'est important pour moi d'aller comprendre comment fonctionnent les autres.

  • Speaker #1

    C'est facile d'être accueilli comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça dépend où. Au Maroc, j'ai dormi 35 nuits sur les 45 nuits que j'ai faites dans le Haut Atlas Marocain chez habitants, donc c'est énorme.

  • Speaker #1

    C'est énorme,

  • Speaker #0

    ouais. C'était presque plus d'un jour sur deux, tu vois.

  • Speaker #1

    Très accueillant.

  • Speaker #0

    Donc très accueillant. Après, l'accueil, c'est moi qui le provoquais aussi. C'est moi qui demandais aux gens de dormir chez eux, ça c'est important. J'avais une histoire particulière, j'étais avec un cheval. Quand tu traverses... J'étais pas un voyageur... Enfin, j'étais pas un touriste lambda qui passe comme ça avec son 4x4. Non, j'étais dans un monde un peu à part et eux, ça leur plaisait aussi. Et c'est ce que je dis souvent, c'est que quand tu fasses du stop, que tu veuilles dormir chez l'habitant, si tu as une histoire à partager, quand tu toques chez l'habitant en France, tu dis « bonjour, je suis en train de faire ça, est-ce que vous pourriez me loger ? » Ça passe mieux que « bonjour, je cherche un logement pour ce soir » . Et partout, on dit « mais est-ce qu'en France, on pourrait être accueilli comme ça ? » Oui, on peut être accueilli comme ça. J'ai été accueilli en France quand je faisais la traversée des Alpes en parapente. Je leur expliquais que je faisais à travers ces apparements, je venais de Slovénie et j'allais jusqu'à Nice. Forcément, les gens sont curieux et ils ont envie de t'inviter. Mais il faut avoir une histoire pour pouvoir être logé.

  • Speaker #1

    Ça fait penser à Nuit et Culotté.

  • Speaker #0

    J'aime bien les rencontrer et je pense que Nuit et Culotté, c'est ce qu'ils prononcent aussi. C'est le fait de pouvoir être accueilli chez des gens, de découvrir comment fonctionnent les autres.

  • Speaker #1

    Je t'avais coupé sur ce que tu as appris, ce que tu as appris sur toi et sur les autres.

  • Speaker #0

    Que l'humain est bon. Ça c'est un truc que je trouve fort, c'est qu'au fond de nous, au fond de chaque humain, il y a du bon. Et parfois on dit l'inverse, on dit il y a toujours du mauvais dans l'humain, mais non, il y a toujours du bon dans l'humain, c'est la source principale. Et ce qui fait que ça peut mal se passer, c'est parce qu'on a mal interagi, il y a des différences de culture, des choses qu'on fait mal. Mais en fait, si on arrive avec de la bienveillance et vraiment on y va avec le cœur, les gens sont bons. Et ça, c'est magique, je trouve ça fort de tout le monde en fait. Tout le monde est bon au fond de soi, et si des gens sont mauvais, c'est peut-être qu'ils ont vécu des trucs difficiles, et qu'il faut aller creuser pour pouvoir comprendre.

  • Speaker #1

    Ça fait du bien de l'entendre, surtout actuellement, où c'est quand même anxiogène, compliqué, un peu entre tout le monde, tout le monde est polarisé. Donc toi, avec tes expés, tu arrives aussi à voir encore le bon de chacun. Oui,

  • Speaker #0

    je m'en suis sûr, je pense que tout le monde est bon au fond de soi, et qu'il y a des... il y a des histoires particulières qui peuvent faire que du coup ça se passe pas forcément bien mais en fait si on accepte notre différence si on accepte qu'on a pas forcément les mêmes cultures tu vas en Inde, l'Inde c'est un pays qui est complètement différent de la France si t'es projeté là-bas sans connaître comment ça va se passer,

  • Speaker #1

    tu fais une dépression tu comprends rien j'avais l'impression dans le second film du coup que l'Inde ça avait l'air compliqué effectivement mais en fait l'Inde si tu vas avec

  • Speaker #0

    Donc... en étant sachant il faut apprendre à connaître l'Inde parce que l'Inde, ce que j'aime bien dire c'est que tous les sens sont différents là-bas l'odorat, tu sens c'est pollué, il y a de la poussière l'écoute il y a du bruit tout le temps en Inde, tu as tout le temps du bruit, le jour, la nuit tu as des klaxons, tu as des gens qui parlent, qui se baladent le goût c'est épicé la nourriture c'est pas forcément facile Merci. La vue, forcément, tu regardes en Inde, c'est très coloré, il y a plein de choses partout, c'est grandiose, il y a plein de monde partout, c'est assez fou, quoi. Et le dernier sens, le toucher. Le toucher c'est peut-être le plus dur à avoir parce que je me suis dit si on ferme les yeux, que je me bouche les oreilles, que je me bouche le nez, que je ferme la bouche, est-ce que je sais que je suis en Inde ? Mais je pense que tu arrives à deviner parce que justement il y a cette poussière, c'est un peu rocailleux entre guillemets. Au toucher c'est peut-être le plus dur à trouver. Mais en tout cas tu as tous ces sens-là qui sont différents.

  • Speaker #1

    À l'opposé quoi. Ouais.

  • Speaker #0

    pour les français, pour les européens et du coup là tu fais ok en fait c'est un choc quoi, c'est un choc culturel mais en fait quand tu y vas avec l'envie de découvrir le fait que tu saches que c'est différent si tu te rends pas compte tu te fais casser quoi et ben tu découvres une culture qui est c'est énorme en fait de se dire il y a ça dans le monde et t'apprends énormément sur le fait que on est tous différents et que nous en France on est peut-être beaucoup moins différents les uns des autres et il y a quand même des frictions ... Mais en fait, si tu vois, c'est pour ça, la norme, elle a changé pour moi. Je suis parti en Inde six mois, de voir la différence chez les autres, elle était énorme en Inde, et maintenant en France, quand on voit un peu de différence, ça ne me dérange pas.

  • Speaker #1

    C'est pas grand-chose.

  • Speaker #0

    Au contraire, j'ai envie d'aller les voir. Parfois, on dit, on a peur d'aller voir l'autre, mais en fait, moi, ça ne me dérange pas, parce que justement, j'ai plus cette norme-là, c'est plus un petit truc qui va me gêner. Non, c'est un énorme truc qui va me déranger, mais sinon, j'ai envie d'aller les rencontrer, et d'aller comprendre comment fonctionne l'humain, même en France.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. C'est marrant, il y a souvent cette notion chez toi d'aller voir, enfin l'extrême, dans le sens de vraiment pousser le curseur au maximum, et ensuite de revenir ici et de voir en fait que, tu vois, globalement, tout se passe bien. Tu disais dans le festival, c'est un problème, ça va, sur les différences aussi, je sens que ça relève.

  • Speaker #0

    C'est marrant, tu me fais prendre conscience d'un truc, mais c'est vrai que j'aime bien aller chercher, souvent j'aime bien cette phrase d'aller chercher, viser les étoiles pour tomber sur la lune. J'aime bien pousser le curseur à fond Souvent je dis C'est important de viser loin Même dans le festival Dans toutes les idées Moi j'aime bien qu'il n'y ait pas de barrière Et après on se met les contraintes Et après on regarde Et après on se dit ok je ne peux pas faire ça Mais il y a bien un truc qui m'horripile Et pour lequel je me bats C'est impossible Même dans une conversation Il y a des gens qui disent Moi je ne me sens pas capable C'est impossible. Moi je rage intérieurement, je dis rien parfois parce que c'est quelque chose qui est hyper important pour moi parce que je pense que tout est possible en fait, si tu prends du temps, si tu t'acceptes comme t'es, tu peux y arriver.

  • Speaker #1

    C'est vrai, les fameuses barrières mentales quoi. Mais c'est marrant parce que tu as dit que tu étais débutant en parapente dans l'Atlas et ensuite, j'imagine un peu de temps après, mais tu as fait de Slovénie à Nice en... Ce qu'on appelle en cross en parapente, je suis un peu le connaisseur mais... C'est fou cette progression quand même, parce que là on parle de 1500 km ?

  • Speaker #0

    Sloveninis, ouais, 1500 km.

  • Speaker #1

    Peu près, ouais. Comment tu t'es pris pour faire ça ? Ça te va faire peur aussi de voler, bon t'as fait un itinéraire, mais peut-être pas de savoir toujours où t'atterris, comment ça se passe, les conditions, tu sais pas où tu dormais, enfin tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais bien sûr, ça a évolué, j'ai beaucoup travaillé mon parapente. En gros, j'ai appris à voler un peu avant de partir au Maroc. On dit qu'on est débutant quand on a les 50 premiers vols. Moi, j'ai dû faire peut-être mes 10 derniers vols au Maroc. Au Maroc, j'ai vachement progressé parce que je me suis arrêté sur un site de parapente pendant 9 jours. Il y avait un biplaceur qui était là, Olivier Nicolet, qui m'a appris à voler, à faire mes premiers vols. J'ai fait mon premier vol de 4 heures, tu vois, en faisant du soaring, c'est-à-dire on dit surfer la vague de vent. Tu as du vent qui arrive face à une falaise. et tu peux longer la falaise pour rester en l'air. Et donc là, trop content de faire mes premiers vols, très simple, avec une voile safe. Donc il y a plusieurs catégories, moi c'est une voile en A, c'est-à-dire qu'elle a peu de chances de se fermer, elle a peu de chances de bouger. Au retour, je me suis acheté une nouvelle aile, grâce à Olivier qui m'a conseillé, une voile en B, donc A ça fait A, B, C, D. B c'est encore très safe, mais c'est un peu plus performant. Et cette aile-là, je l'ai gardée, je l'ai encore aujourd'hui, c'est une aile qui est performante, mais safe. et qui me permet de voler longtemps. J'ai fait mes premiers vols de 50, 100 km au fur et à mesure. Donc ça, ça m'a pris peut-être un an. Un an plus tard, je commençais à aller encore plus loin.

  • Speaker #1

    Tu t'entraînais dans les Alpes ?

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup autour de Grenoble. Et après, partout où j'aime bien aller, là où il y a les conditions. Au début, tu vas forcément autour de chez toi. Enfin, moi, Lyon, Grenoble, c'est le plus près. Mais maintenant, dès qu'il y a des bonnes conditions, j'aime bien aller chercher les conditions à droite à gauche. J'ai fait une première tentative de faire une traversée des Alpes en septembre-octobre, pas forcément les meilleures conditions. On m'avait dit que c'était bien parce que c'est des conditions assez calmes, mais en fait c'était trop calme et moi à l'époque je ne connaissais pas encore assez bien, donc je pense que c'était vraiment le bon créneau là-bas. Une façon de faire c'est que j'ai commencé dans des conditions calmes, donc j'ai appris encore à progresser dans ces conditions-là, j'ai remarqué que je n'arrivais pas du tout à faire ce que je voulais, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à le faire. Et après l'année suivante, là je suis parti en Slovénie, et j'ai dit ok je rentre jusqu'à Nice en volant. Et donc le parapente qu'est-ce que c'est ? C'est on vole avec une voile, un morceau de tissu qu'on a au-dessus de nous, et on... On peut voler pendant plusieurs heures grâce aux thermiques, les masses d'air chaud qui montent dans le ciel. En fait, on est un peu comme un planeur, c'est-à-dire qu'il y a des masses d'air qui vont être plus chaudes qu'à côté, l'air chaud monte, du coup on va avoir une bulle qui monte et nous on va essayer d'enrouler, c'est-à-dire de tourner à l'intérieur de cette bulle d'air jusqu'au maximum. Le nuage, c'est ce qui représente l'endroit où cette masse d'air chaud va se transformer en humidité et du coup on ne peut pas aller plus haut que ça.

  • Speaker #1

    et on se balade de nuage en nuage et de thermique en thermique comme ça et globalement les thermiques se retrouvent toujours sur les crêtes des montagnes et du coup on suit les crêtes des montagnes pour avancer sachant que à l'avance tu ne sais évidemment pas enfin c'est le matin quand tu te lèves que tu peux voir si tu peux voler ou pas donc ton voyage en fait il est complètement inconnu c'est à dire que tu commences à un point A par contre pour aller au point B c'est au jour le jour non ?

  • Speaker #0

    ah bah là c'est vrai que c'est complètement comme tu disais ça fait peur de ne pas savoir où on va Bah en fait en parapente t'es... obligé, t'es soumis à ça, sauf quand tu fais du hold sur site, mais quand tu fais du cross, t'es pas sûr de revenir à ton ordre de départ. Donc quand tu t'entraînes, en fait, tu poses parfois dans un champ et tu rentres en stop là où t'es parti pour chercher ta voiture quoi. Sauf que là t'as pas de voiture, moi je suis parti en train jusqu'en Slovénie, le but c'était de rentrer et du coup tous les jours j'avance. Ça je trouve ça assez chouette, c'est vraiment le côté traversé que j'ai régulièrement dans mes expés, c'est que t'avances et tu sais pas où tu poses, mais tu dors, tu poses ta tente. tu dors, tu repars le lendemain et t'avances donc tu voles avec tout le matos ouais, j'ai une vingtaine de kilos sur le dos avec ma voile de parapente tout mon matériel de parapente ça fait à peu près 11 kilos et ensuite j'ai de quoi manger, de quoi dormir de quoi boire,

  • Speaker #1

    de quoi marcher et tout rentre dans mon sac et les conditions météo, le froid et tout ça, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    tu prends ce qu'il faut moi j'ai une doudoune quand tu voles tu peux décoller à 1500 mètres et te retrouver à 4000 mètres tu vois J'ai fait 4440 mètres, mon plus haut, et il faisait froid là-haut. Il faisait moins de zéro. Mais j'avais ma grosse doudoune, j'étais équipé. En fait, tu te dois de préparer tout ça. Quand tu pars, tu prends ta doudoune, tu prends aussi de quoi dormir. Quand tu poses, il faut que tu puisses dormir. Moi, j'ai mon duvet, j'avais un tarp, juste une bâche. à la... que je plantais avec mes bâtons et que je mettais le soir pour dormir. Assez simple mais plus léger et du coup moi j'aime bien parce que c'est assez light, c'est chouette quand tu pars faire tous les jours marcher, t'es obligé d'avoir le plus léger possible. Et donc c'est ce qui me permet de pouvoir avancer sinon je pourrais pas le faire quoi.

  • Speaker #1

    Comment tu choisis par exemple cette expédition mais en général comment tu te lances des projets ? Les idées naissent comment ?

  • Speaker #0

    c'est des rêves au début c'est un rêve J'aime bien dire qu'il y a plusieurs étapes. Il y a la phase de rêve, donc d'imaginaire. Tu ne sais pas ce que tu vas faire. Tu enlèves toutes les barrières. Le Haut Atlas marocain, je me souviens, l'idée est sortie quand on a fait un tour dans le Sahara, c'est un grand désert de neige en Laponie suédoise. On a eu 8 jours de mauvais temps sur les 20 jours qu'on a fait. On tirait nos pulkas, on avait nos 180 sandwiches dans les pulkas. Tous les jours, on avançait.

  • Speaker #1

    J'ai eu les extraits, ça avait l'air épique.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été énorme. Et pendant ces 8 jours-là, On a eu le temps d'apprécier et d'accepter l'ennui. En fait, on n'avait qu'une chose à faire, c'était marcher dans le blanc, dans le froid. On voyait son copain qui était à 2-3 mètres. On ne pouvait presque même pas parler parce qu'il y avait trop de vent. Du coup, on était vachement retranchés sur soi-même. Et donc, ça cogitait. On est tous les trois sortis avec plein de projets en tête parce que ça nous a créé de la... Enfin, c'était hyper créatif, quoi. On parlait un peu de temps en temps, on discutait de nos imaginaires, des projets qu'on avait envie de faire. Il y en a qui s'étaient démonté une boîte, l'autre c'était partir faire une expé. Voilà, chacun avait ses idées, le soir on en parlait un peu. Et moi je me suis dit ok j'ai envie d'essayer de faire ça et j'avais écouté un podcast d'une dame qui avait gravi le Toubkal donc le plus haut sommet du Maroc et moi je pensais que c'était un désert plat le Maroc je pensais que c'était... avec des dromanères et que c'était difficile.

  • Speaker #1

    Moi aussi quand j'étais plus jeune je pensais.

  • Speaker #0

    Moi j'avais 20 ans, peut-être 23 ans même.

  • Speaker #1

    Oui mais c'est à ce moment là pareil.

  • Speaker #0

    Désolé ma prof de géographie. Mais du coup j'apprends ça, ok énorme. Bon bah moi je suis passionné de montagne, j'ai envie d'aller là-bas. Au début c'était une rando à pied, puis le rêve que je vis, je me dis non mais j'ai pas envie de faire ça à pied, c'est trop facile.

  • Speaker #1

    C'était déjà fait. Donc tu voulais être plus original.

  • Speaker #0

    Un cheval, ça peut être marrant. Je pars à cheval, je veux y aller en moto. Trop cool, je suis parti en moto, je me suis donné des objectifs. Et comme ça, ça évolue. Le parapente, c'est un peu le Graal de faire la traversée des Alpes. C'est un parapentiste passionné. Il va commencer par faire des vols sur site, donc de retourner à chaque fois au point de départ tous les jours. Après, il va commencer à faire ses crosses, sortir un peu du bocal, on dit. C'est quand tu ne vois plus l'atterrissage, tu te sors un peu plus. Puis après, tu fais des crosses. tu fais tes premiers 100 bornes et puis là tu kiffes quoi, tu peux faire plein de trucs partout mais sauf que la finalité c'est faire une traversée de montagne et donc partir d'un bout à l'autre et donc la Slovénie c'était incroyable après je suis parti dans le Caucase c'était de relier deux mers et l'année dernière c'était les Pyrénées, relier l'océan à la mer trop bien et ça je trouve ça assez drôle est-ouest des Pyrénées ?

  • Speaker #1

    ouest-est et vous êtes ok donc ouais

  • Speaker #0

    Océan Saint-Jean-de-Luz jusqu'à Argelès-sur-Mer Trop bien,

  • Speaker #1

    ça devait être magnifique

  • Speaker #0

    Ouais c'était C'est trop bien passé, c'était là cet été Je t'ai dit je prends un mois par an Pour faire des expé en ce moment Et j'ai mis 10 jours à faire la traversée Je pensais que j'allais mettre 15-20 jours Et j'ai eu un temps incroyable, des conditions merveilleuses C'était génial

  • Speaker #1

    Est-ce que dans ton discours aussi Tu disais que ça te Euh... Mais en rage, tu sais, des personnes qui se mettent des barrières et des limites, quel message t'as envie de faire passer aux personnes ? Et c'est pas forcément traverser en parapente 1 500 km, mais pour se lancer des défis ou sortir, vivre des choses, comment tu le tournerais pour motiver les personnes ?

  • Speaker #0

    Souvent, un projet ça part d'un rêve, et donc ce rêve déjà, il faut se le laisser vivre, cogiter, il ne faut pas se dire mais non, je ne pourrai jamais le faire. Si tu te dis que tu peux y arriver, tu pourras potentiellement y arriver. D'abord, c'est un rêve. Ensuite, tu le fais en projet, donc tu l'écris. Moi, c'est important, c'est d'écrire le projet. Et cet écrit, il va changer, il va évoluer. Mais si tu reviens dessus, tu vois que ce n'est pas ça qui m'attire, c'est plus ça. Moi, mon rêve, d'écrire vraiment le rêve, qu'est-ce que c'est exactement ? Pourquoi c'est ça ? Est-ce que c'est de le faire à cheval ou est-ce que c'est plutôt de le faire avec quelqu'un ? avec un animal, pourquoi un cheval, d'aller vraiment pousser la question et d'avancer au fur et à mesure du temps avec ces réflexions que tu te mets sur tes projets. Et il y a vraiment cette phase de pas de barrière, au tout début, pas de barrière. Et puis ensuite, tu viens mettre tes contraintes. OK, bon, là, je suis une maman, j'ai des enfants. Est-ce que je peux partir loin de mes enfants une journée, deux journées, trois journées ? Qu'est-ce que j'ai le droit de faire ? J'en ai peut-être jamais parlé à mon mari que j'avais envie de faire ce projet-là. Est-ce que mon mari serait d'accord que je parte une semaine, un mois, trois mois ? Est-ce qu'il a envie de le faire avec moi ? Est-ce qu'on le fait pas avec les enfants ? Et donc tu viens de mettre tes contraintes et souvent on se bloque tout seul. On se dit mais non mais mon mari il va jamais vouloir par exemple. Bah en fait...

  • Speaker #1

    Sans lui demander.

  • Speaker #0

    Tu sais pas quoi. C'est le truc qu'il a trop envie quoi. Mon boulot il va jamais vouloir. Bah non. J'aurai jamais les finances. Un voyage ça coûte rien. Faut arrêter de se dire que c'est l'argent le problème. Moi, j'utilise moins d'argent quand je voyage que quand je vis en France. Donc, c'est vraiment ces contraintes-là. Le temps, pareil. Souvent, on se dit, mais non, mais je n'ai pas le temps. Mais si, prends le temps. La vie, c'est quoi ? C'est du temps qui passe. Et c'est à toi de prendre ce temps. Sinon, ta vie, elle va passer. Tu ne vas plus être là. Tu vas regretter. Il y a plein d'étapes. Mais s'autoriser à imaginer que c'est possible. Et du coup, j'ai écouté une vidéo hier qui est... qui ressemble un peu à ça, c'est si tu te dis, bon bah je veux gagner un million cette année, et ben tu vas te dire comment je peux faire, tu vas te mettre plein de contraintes alors que si tu te dis je veux gagner 10 millions cette année ben là t'enlèves ton prisme et tu vas avoir beaucoup plus large ouais c'est rigolo, ok en fait si tu t'enlèves toutes ces barrières du coup t'as plus de barrières, 1 million tu vas dire bon ok pour une boîte c'est une étape quoi du coup une PME qui gère déjà peut-être 800 000 et qui veut faire 1 million ben c'est 200 000 de plus, ok je vais essayer de changer ça, ça, ça si tu veux faire 10 millions cette année avec ta PME, qu'est-ce que tu fais ? ben en fait tu vas changer de prise, tu vas dire mais non mais je vais Je vais ouvrir un autre site, peut-être, ok, tu changes ta capacité de vision et du coup tu t'ouvres l'esprit. Et c'est pareil dans les projets, c'est de se dire bah c'est possible, je m'ouvre le... Ça ressemble un peu à cet aspect d'avoir des projets très ambitieux pour finalement faire un truc qui reste viable, mais de voir grand pour faire un truc qui est déjà énorme. Donc voir grand quoi,

  • Speaker #1

    c'est le message, ça c'est intéressant, oui, ok.

  • Speaker #0

    Mais après, il y a voir grand, mais aussi chacun a ses limites, chacun a ses projets. Donc respectez aussi vous, respectez vos envies. Le plus important, c'est d'y aller avec l'envie, d'y aller avec le cœur.

  • Speaker #1

    Et de réadapter aussi, parce que dans ton message, ce que j'aime bien, c'est de dire on vise à quelque chose, un rêve, on l'écrit et ensuite on réadapte en fonction de ce qui est possible de faire, ce que tu as fait dans l'Atlas. Et ce qui au bout reste une expérience incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    C'est pas pour autant que c'est moins bien.

  • Speaker #0

    Oui. Et accepter que ça se passe comme ça. Accepter que ça... J'aime bien cette phrase, il faut que je la retrouve. Accepter que ce ne soit pas si beau. Accepter l'imperfectible. L'imperfection. En fait, ton projet ne sera jamais parfait. Dans n'importe quel endroit. Que ton projet soit d'avoir des enfants ou que ça soit monter une boîte. Ou un projet d'aventure. Ça sera... ta ligne elle sera jamais droite, elle sera forcément de haut de bas, il y a des moments hyper forts hyper bas,

  • Speaker #1

    hyper voilà et dans tous les cas c'est ça qui est le plus important c'est de prendre le temps et d'accepter que ça se passe comme ça c'est ce qui peut souvent mener à ta perte mentale l'espèce d'insatisfaction éternelle tu cours un peu comme le hamster tu sais dans une roue, moi j'avais beaucoup ça j'ai travaillé énormément dessus psychologiquement mais c'est vrai que si tu cherches toujours à vouloir faire le truc exactement comme tu l'avais prédit, pensé et que ce soit parfait tu te... C'est un truc fatiguant.

  • Speaker #0

    Ouais, complètement. C'est pour ça que j'étais malheureux pendant 15 jours quand j'ai fait mon Haute Atlas.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est vrai, tu as dit, tu avais pleuré,

  • Speaker #0

    c'était dur. C'était dur, qu'est-ce que je fous là, je vais arrêter.

  • Speaker #1

    Tu interviens en école aussi, je trouve ça trop cool. Qu'est-ce que tu dis aux enfants ? Parce que pour eux, c'est dire, il y a un aventurier qui vient dans la classe. C'est génial quand tu as un enfant de voir ça. Qu'est-ce que tu leur racontes ?

  • Speaker #0

    Je leur montre un film qui s'appelle Le Poster. le poster c'est l'histoire du hot-hat-lass marocain mais c'est aussi mon histoire personnelle J'ai eu un cancer quand j'avais 15 ans et j'en parle en message d'espoir tout au long de ce film. En fait, l'histoire c'est que j'avais vu un poster d'un monsieur qui avait gravi l'Everest quand j'étais à l'hôpital, qui était aussi passé par la maladie et qui m'a motivé à continuer ma passion de l'époque, le VTT. Et dix ans plus tard, je suis parti faire des expéditions sportives, je suis passé à traverser des hôtels atlas marocains et en rentrant, je suis allé poser mon poster dans les couloirs de l'hôpital dans lequel j'étais né pour inspirer les enfants malades à se dire c'est possible de s'en sortir. Et donc ce message-là, c'est un message assez global que je transmets au travers de ce film. Donc je leur présente ce film-là. Les enfants regardent, et ce qui est marrant, c'est qu'il y a plusieurs choses qui ressortent. Il y a à la fois le côté hyper humain, hyper histoire maladie, ok, comment t'as fait par rapport à ça, la résilience. Donc ça, c'est un message que j'aime bien. Moi, c'est résilience, audace, optimiste, selon les messages que je partage. Et donc ces enfants, ils se disent, mais ouais, mais en fait, la vie, elle n'est pas si simple. On a le droit d'avoir des problèmes, on a le droit de vivre avec ça. ça c'est ce que j'ai envie de leur partager d'une part et après il y a l'autre partie c'est toute la partie aventure et là les enfants ils sont à fond t'as perdu ton cheval, comment c'est passé comment c'est passé et se dire que eux aussi ils pourraient vivre des choses comme ça que c'est possible ils ont tous des rêves différents aujourd'hui ça va être d'être pompier de faire du foot d'être professionnel et puis leur imaginaire va sûrement évoluer avec le temps Mais en fait, s'ils gardent cette âme d'enfant de se dire, j'ai des rêves et j'ai envie de les réaliser, je pense que c'est ça que j'ai envie de leur dire, c'est que ouais, dites-vous que c'est possible, et peut-être vos rêves vont changer, parce que le temps il va changer, mais vous allez y arriver à faire des grandes choses.

  • Speaker #1

    C'est trop bien, encore cette histoire de barrière que tu essaies de faire sauter, en tout cas qu'ils ne se la mettent pas trop tôt. Tu sais quand on donnait sur les fiches de présentation quel métier vous voulez faire plus tard, c'était quand même souvent des métiers très sérieux qu'il fallait mettre. En tout cas le prof te disait. Ouais non, footballeur, mais un truc sérieux quoi.

  • Speaker #0

    Alors qu'en fait, footballeur, c'est un très beau métier. Ça sera peut-être coach sportif.

  • Speaker #1

    Oui, ça peut être autour de ça quoi.

  • Speaker #0

    En fait, ça donne un peu une idée de là où tu veux aller quoi.

  • Speaker #1

    C'est ce qui te passionne en fait. Ça vient souvent d'une passion. Est-ce que c'est aussi via ta maladie que tu as une prise de conscience à l'adolescence ? Tu t'es dit en fait, la vie peut être très courte et il faut en profiter. Et c'est comme ça que tu es arrivé dans l'aventure ou ça n'a rien à voir ?

  • Speaker #0

    Je pense que la maladie, elle m'a permis de... D'apprendre plein de choses sur moi. Forcément, du jour au lendemain, tu perds tes cheveux. Tu te retrouves dans une classe où les gens te regardent, où tu es différent des autres. Le regard des autres m'a beaucoup pesé à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Surtout à l'adolescence.

  • Speaker #0

    Oui, surtout à l'adolescence. Puis après, j'ai accepté. Je me suis dit, j'ai le droit de vivre avec ça. Peut-être par ce poster, sûrement aussi par mes copains qui n'ont pas changé. La plus belle chose qu'ils ont fait, c'est qu'ils sont restés comme ils étaient avant. Et ça, c'est magique, c'est un soutien. La famille, pareil, toujours à mes petits soins, les infirmières à fond. Ça, ça m'a permis de passer des étapes et de me dire, mais oui, moi aussi, j'ai le droit de vivre. Et donc, c'est plutôt une mentalité, un mindset de se dire, la vie, OK, elle peut basculer du jour au lendemain. Oui, il y a des gens qui vont galérer. Moi aussi, je vais galérer, mais j'ai le droit de, Si j'accepte le... Les choses qui m'arrivent en fait, ça va rouler. Parfois, on me dit, si tu n'avais pas eu ta maladie, tu aurais fait ça. Moi, je pense que j'aurais quand même fait des choses. J'espère, en tout cas. Ce que je dis, c'est que le mec qui n'a rien eu, il ne va jamais rien faire. Non, au contraire.

  • Speaker #1

    C'est bien de le prendre à l'envers aussi, tu as raison.

  • Speaker #0

    Accepte d'avoir une vie incroyable pour pouvoir la rendre incroyable. Ne triche pas avec toi-même et fonce. t'as la chance, t'as cette chance là de rien avoir eu et moi j'ai eu la chance d'avoir eu quelque chose aussi en fait on a tous de la chance c'est à nous, c'est un mindset tu te dis ok c'est une manière de penser, de se dire ok c'est trop chouette, ma vie elle est comme ça et puis je l'accepte comme elle est c'est comment tu l'utilises c'est quoi tes prochains projets d'aventure ?

  • Speaker #1

    Que ce soit aventure au sens entreprise ou au sens expédition ?

  • Speaker #0

    Gros projet d'aventure entrepreneuriale en ce moment. On s'associe avec Geoffroy. Donc là, on est une association. On va séparer l'assaut d'entreprise d'ici quelques temps. On a plein de projets. Donc là, on a lancé la partie « Faire rêver » avec ce festival qu'on veut développer dans d'autres villes de France. Gros projet, c'est Grand Rex le 15 avril prochain.

  • Speaker #1

    Trop bien. C'est validé, ça ?

  • Speaker #0

    C'est validé, ça. Bravo. C'est noté. on a peut-être pas signé le devis, si on a signé le devis mais on n'a pas encore, mais ça part quoi. Ensuite c'est la partie rassembler et faire vivre qu'on lance, on a lancé un premier team building, on a envie de lancer d'autres, on a envie de lancer des séminaires en entreprise où les gens arrivent avec une problématique, ils ressortent avec un plan d'action et nous on met en place quelque chose un peu un format hors cadre avec de l'aventure, avec des consultants, avec des experts sur leur domaine plus côté aventureux. et du coup de créer cette créativité pour pouvoir répondre à des problématiques. Pour faire autre chose que des karaokés. Pour faire autre chose que des karaokés.

  • Speaker #1

    Ce qui est marrant aussi hein mais...

  • Speaker #0

    Mais là c'est plus, c'est pas le côté team building, c'est le côté séminaire. Quand tu viens en séminaire de Codire par exemple, tu dois résoudre une problématique. Toi tu as une problématique RH, par exemple une asso qui veut se transformer en entreprise, comment tu fais ? Enfin des grosses problématiques qui peuvent être dans les entreprises et nous on veut leur créer un cadre où elles viennent cogiter. Bien sûr qu'il y aura cette partie à cohésion, mais aussi au-delà de ça.

  • Speaker #1

    Ah, même dans la réflexion, tu veux dire ? Ouais, la réflexion.

  • Speaker #0

    Ok, ok, compris. En fait, c'est ce que je partage aussi en entreprise. Quand je viens comparer le monde de l'aventure au monde de l'entreprise, toutes les entreprises sont des aventures. Et donc ça, il y a plein de parallèles à faire ensemble. Et le fait de leur faire vivre des choses, pour moi, ça va décupler la réflexion. Et ça va être justement de se dire, bon, j'ai galéré là, qu'est-ce qui m'a fait galérer ? comment j'ai réussi à m'en sortir dans l'aventure et du coup qu'est-ce que je peux mettre en parallèle dans mon entreprise pour avancer.

  • Speaker #1

    Excellent, ok, pour donner peut-être des prismes différents sur les problématiques quoi.

  • Speaker #0

    Ouais exactement.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    En fait, s'ouvrir l'esprit, enlever les barrières puis les remettre et puis avancer.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et donc troisième étape dans le...

  • Speaker #0

    Et troisième étape, faire vivre les gens. Donc à la fois en B2B comme je l'expliquais là et en B2C, on aimerait lancer des week-ends inspiration avec des gens qui ont tiré notre festival. Maxime Prost par exemple qui était là au festival qui fait des bains froids s'est organisé avec lui des week-ends où nous on s'occupe de la partie plutôt aventure et lui la partie expérience et on mélange tout ça pour le grand public Trop bien donc ça c'est ok donc partie entreprise beaucoup de projets toujours c'est pour ça c'est le lancement et on sait que d'ici 6 mois on va devoir pivoter et choisir là où on va exactement mais on a envie de tout lancer voir comment ça marche voir grand et après on réduit on dit ok ça ça marche pas ça marche on va aller là

  • Speaker #1

    Ça c'est un bel apprentissage pour l'épisode. Non mais cette façon de penser j'aime beaucoup, tu vois, d'ouvrir un peu les chakras et après de se focaliser sur un truc, c'est top. Et partir aventure XP alors ?

  • Speaker #0

    Et partir aventure XP, on m'a proposé récemment un projet d'un copain. Je ne vais pas forcément le dire parce que ce n'est pas encore ficelé. Le problème c'est que c'est à peu près pendant la période avant Grand Rex. donc à voir si je me lance ou pas moi j'ai des projets que j'ai en tête que j'aime bien partager c'est un projet qui est long terme plus tard c'est de faire la tour du le tour de l'amérique latine à la voile avec un bateau à faire des expéditions pendant le tour tu fais déjà de la voile ? je fais de la voile encore je fais du kite je fais beaucoup de kite en mer mais je suis pas skipper encore je dois apprendre ça ça va me prendre du temps de partir C'est dans 2-3 ans, 3-4 ans, j'en sais rien. Mon objectif c'est de partir avec ma femme et mes enfants et aujourd'hui j'ai pas de femme et pas d'enfant donc j'ai encore le temps tu vois.

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs choses à organiser là quand même.

  • Speaker #0

    Mais l'idée, en tout cas, c'est un rêve. Et ce rêve, il est là depuis... Trois ans au moins, parce que je voulais le faire de base, je voulais le faire il y a trois ans. Finalement, je me suis dit non, je n'arriverai pas à le faire là et je le ferai plus tard avec ma femme et mes enfants. Trop bien. Et l'objectif, c'est un tour d'Amérique latine en deux fois, c'est-à-dire faire une pause au milieu, rentrer en France et repartir après, avec différents défis sportifs et avec des expéditions scientifiques. Donc, ramener des personnes sur le bateau qui soient sachants et qui viennent nous apporter ce côté scientifique que moi j'aime bien parce que je suis ingénieur, mais que j'ai jamais vraiment travaillé et que j'ai jamais poussé et ça peut être cool de faire Côté scientifique, aventureux, plus un peu de long terme.

  • Speaker #1

    Génial. Donc études de glaciers, par exemple ?

  • Speaker #0

    Carrément. En fait, j'ai plein d'idées de projets. Tu vois, il y a la Cordillère des Andes en parapente. Il y a la partie Patagonie, donc glaciers. Pourquoi pas aller faire un pic dans le sud, en Antarctique. Remonter la côte ouest avec le Brésil. L'Amazonie, il y a plein de choses à faire là-bas. Oui,

  • Speaker #1

    je crois,

  • Speaker #0

    oui. C'est plein de projets différents. Je trouve assez beau ce continent. Je ne suis jamais allé là-bas. Et c'est que c'est assez multiple, c'est grand, c'est sauvage et je pense qu'il y a des choses à faire pour faire des aventures.

  • Speaker #1

    Mais là, il faudrait que tu partes longtemps. Tu ne peux pas partir un mois.

  • Speaker #0

    Ouais, du coup, deux fois huit mois, l'idée c'est de partir longtemps. Ça, c'est un gros projet. C'est pour ça que je peux en parler parce qu'en fait, il n'est pas prêt. C'est encore le stade de rêve. C'est mon… exactement. Je n'ai pas mis de date. Tant que je n'ai pas mis de date, c'est encore un rêve.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas écrit encore les…

  • Speaker #0

    Si, j'ai écrit des trucs.

  • Speaker #1

    Ok. Je termine l'épisode par deux questions. général. La première, c'est est-ce qu'il y a une personne qui t'inspire particulièrement et pourquoi ?

  • Speaker #0

    C'est une bonne question.

  • Speaker #1

    Je te laisse le temps de réflexion.

  • Speaker #0

    J'ai toujours la réponse bateau, j'ai pas envie de la prendre. Ce serait Mike Horn, mais forcément. Je suis allé voir Mike Horn un jour, je ne l'ai jamais rencontré vraiment, mais je suis allé chez lui. Un jour, c'était une période un peu compliquée entre deux expés, je n'étais pas très bien, et je me suis dit, j'avais un rêve c'était d'aller le rencontrer pendant la traversée des Alpes j'étais rentré en France au milieu en stop et j'avais croisé ses voisins qui m'avaient pris en stop et donc je m'étais dit depuis ce jour là je me suis dit ah ok je sais à peu près où il habite j'aimerais bien un jour le rencontrer et je trouve que l'histoire était belle j'étais en expé en plus quand je suis allé là bas et du coup je me suis dit bon bah je pars en vélo de chez moi à l'Ale de Lyon et je vais le voir et donc j'ai fait deux jours de vélo je suis arrivé là où j'avais dans le village dans lequel j'avais été pris en stop il vient en Suisse non ? Il vient en Suisse, c'est bientôt. c'était à Châteaudet j'arrive là-bas finalement on me dit qu'il a déménagé je sais plus comment mais j'arrive à retrouver une autre adresse je retrouve le gars qui m'avait pris en stop qui m'accueille pas forcément très bien mais qui comprenait pas trop ce que je faisais là mais qui accepte de prendre un peu de temps avec moi on trouve ensemble une adresse et je vais chez lui et là je tombe sur sa fille qui était là et avec qui on échange et on discute c'était trop sympa, un moment magique pour moi elle était ouverte quand même à la discussion exactement j'étais enfin c'est C'est un peu surprenant, tu toques chez l'habitant, tu toques chez Mike Horn, tu vas voir, ça fait un peu… c'était peut-être un peu trop, mais c'est aussi ma manière d'être, je suis comme ça.

  • Speaker #1

    Ça dépend peut-être de la manière dont tu le fais aussi.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est pour ça, il y avait une histoire. Et puis Mike Horn, c'est Mike Horn. Donc trop content d'arriver chez lui, je rentre dans sa maison, il y avait un modèle de son bateau qui était là, j'étais « waouh, trop stylé, ok, c'est énorme » . Donc on a bien discuté, je lui ai laissé une lettre et je n'ai jamais eu de retour de cette lettre. J'aimerais beaucoup avoir un jour l'occasion d'échanger avec lui.

  • Speaker #1

    Tu peux quand même réaliser des sacrées choses. Là, tu as quand même poussé des portes. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, si tu t'autorises à le faire, bien sûr, quand j'en parle à mes potes, ils me disent « mais moi, je n'aurais jamais fait ça » . Mais moi, Gael, si, je suis comme ça. J'ai besoin des rencontres. Et justement, par mon histoire, peut-être que j'ai la légitimité de le faire parce que je fais des expés. parce que Mike Horn me correspond. Un gars qui est passionné par la moto il pourrait aller rencontrer des grands du Dakar en allant sonner chez eux avec sa moto parce que c'est légitime. Moi mon histoire est légitime avec Mike Horn, j'espère. Et peut-être qu'un jour j'aurai la chance de pouvoir échanger et partir avec lui.

  • Speaker #1

    On croise les doigts. Ce serait dingue. Et la deuxième question que je pose c'est de quoi rêves-tu ? Tu en as parlé de l'Amérique du Sud. Mais peut-être plus globalement, tu as un rêve ?

  • Speaker #0

    Un rêve large.

  • Speaker #1

    Pas forcément expé, mais tu vois, de la vie, on va dire.

  • Speaker #0

    Entrepreneurial, j'ai plein de rêves. J'ai envie de monter ma boîte sur le thème de l'aventure, je suis trop content de pouvoir le lancer. J'ai envie de monter des assos. Quand j'ai monté l'attitude, c'est une asso qu'on a montée. J'étais venu pour monter une entreprise, finalement j'ai monté une asso, et j'ai découvert ce côté humain, hyper agréable, hyper chouette, ce côté bénévole, cette générosité que les gens ont, cette ouverture que moi j'ai donnée aussi, c'est de, bah, y'a pas de barrière donnez vos idées on va y aller quoi et ça j'apprécie énormément donc j'ai envie de monter des assos je suis vachement tourné vers les SDF aussi dans la rue et ça c'est peut-être des trucs comme ça que j'aimerais faire et j'aimerais monter des boîtes avec mes frères enfin au moins une boîte avec mes frères parce que mes deux frères sont entrepreneurs et ça m'a toujours donné envie de le faire peut-être que plus tard on pourra le faire ensemble on a dit bah on se lance on apprend et puis après on va voir si on peut le faire ensemble.

  • Speaker #1

    Quelques chemins se recroiseront quoi.

  • Speaker #0

    Ouais j'espère et après globalement Bah si un jour j'arrive à ce que les gens se disent qu'ils peuvent faire des grandes choses, bah... J'aurais peut-être atteint quelque chose. Il faudra que je fasse un autre rêve derrière, sinon je ne vais plus rêver.

  • Speaker #1

    Je pense que celui-là, le temps que ça se fasse,

  • Speaker #0

    il y a du temps. Au moins partager le message au plus grand nombre. C'est pour ça que je fais des conférences, que j'organise ce festival. Le festival est tourné autour des autres, ce n'est pas moi, ce sont des aventuriers, des personnes qui sont là. Moi je présente et parfois je ne suis même pas en présentation, mais je mets des valeurs et je mets du sens. Et c'est ça que j'ai envie de mettre. Si j'arrive à créer quelque chose, un peu... comme une franchise qui se duplique et qu'il y a de plus en plus de monde qui se dit que c'est possible,

  • Speaker #1

    c'est magique. Trop bien. Merci Gaël. Avec plaisir Kévin. A bientôt. A bientôt. Ciao. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.

Description

Dans cet épisode, je reçois Gaël Meunier, ingénieur de formation devenu aventurier, conférencier et entrepreneur. Ensemble, nous parlons d’entrepreneuriat, de barrières mentales, de reconversion professionnelle, de discipline personnelle, d’excellence, d’objectifs et de gestion du stress. Bref, de tout ce qui construit la confiance en soi et libère la clarté mentale quand les barrières mentales se dressent.

Je voulais comprendre ce que « vivre l’aventure » veut dire quand on ne s’appelle pas Tintin. Gaël me raconte comment une année sabbatique est devenue un chemin de vie : Lyon–Istanbul à vélo, ski nordique en Laponie, trek dans les Balkans, Haut Atlas marocain à cheval, puis Slovénie → Nice en parapente. Rien de romantique au sens facile du terme : du froid, des pleurs, des imprévus, des décisions à prendre seul… et pourtant, une boussole intérieure de plus en plus nette. J’entends chez lui une idée clé de la performance durable : viser haut, réécrire ses objectifs en cours de route, accepter l’imperfection, rester fidèle à l’intention.

Nous parlons stress dirigeant. Monter un festival comme Latitude Experience, gérer des aléas en direct, coordonner des équipes, monter sur scène.
Sa méthode en trois temps m’intéresse : reconnaître l’émotion, mobiliser les ressources (marche, réseau local, drone, parapente…), puis maintenir un self-talk orienté solution. Une leçon de coaching appliquée au réel.

Nous revenons sur la clarté mentale. J’insiste sur l’écriture : Gaël, comme beaucoup d’athlètes de l’esprit, écrit ses rêves, puis les transforme en projets, puis en plans ajustables. « Pas de barrières au début, puis des contraintes choisies », dit-il. Cette grammaire m’intéresse : voir grand pour élargir le champ des solutions, réduire ensuite pour exécuter avec précision.

On parle aussi de plaisir. Dans l’Atlas, Gaël réalise qu’avaler 1 500 km juste « pour cocher la case » lui ferait rater l’aventure intérieure. Il réévalue son objectif (500 km) pour voler, gravir, rencontrer, vivre. L’excellence n’est pas un total de kilomètres ; c’est la capacité à préserver l’intention profonde sans sacrifier sa santé mentale.

Je lui demande enfin ce qu’il souhaite transmettre aux jeunes et aux dirigeants. Sa réponse me parle : l’humain est fondamentalement bon, et l’audace est un muscle. Un projet commence par un rêve, se solidifie par l’écriture, se protège par la réalité des contraintes, et se réalise par des actes disciplinés.

Si tu portes de grandes ambitions mais sens des barrières mentales te freiner : peur, doute, perfectionnisme, regard des autres. Tu y trouveras des repères pour :
• muscler ta confiance en soi sans te mentir,
• installer une discipline personnelle soutenable,
• clarifier tes objectifs (et les adapter),
• réduire la charge de la gestion du stress,
• cultiver une clarté mentale utile aux décisions.

• Rêver GRAND.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental. Je suis Kevin Rich, cofondateur de Kairn, K A I R N, une application mobile qui démocratise l'accès au coaching mental d'élite. Chaque semaine, je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à développer votre mental pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou extra-professionnelle. Je vous souhaite une excellente écoute. Salut Gaël, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Super bien.

  • Speaker #0

    Parce que là tu sors d'un gros festival que tu organises, l'attitude d'expérience, on en parlait en off. T'es à ventière donc je pense que tu es bien cramé.

  • Speaker #1

    Ouais je suis cramé mais aussi dans les nuages là, c'est trop cool.

  • Speaker #0

    T'arrives à redescendre tranquillement ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de rester un peu dedans, peut-être encore une semaine, on fait un rétexte mercredi prochain et à partir de là je reposerai un peu plus.

  • Speaker #0

    Trop bien. Écoute, j'avais envie de t'interviewer puisque je n'ai jamais reçu d'aventurier, d'explorateur. J'ai envie de comprendre aujourd'hui avec toi ce qu'est un aventurier, comment on peut le définir. Tu as fait beaucoup de projets, j'ai vu ça sur ton site, on va aussi en parler tout au long de l'épisode. Est-ce que je peux te demander de te présenter ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Moi, c'est Gaël Meunier. J'aime bien dire que j'ai trois métiers. D'un côté, je fais des aventures sportives, dès que je ressors des documentaires et des livres. Là, je suis en train d'écrire mon premier livre en ce moment, sur une traversée du Caucase que j'ai fait en parapente l'année dernière. À côté de ça, je fais des interventions en entreprise et en scolaire et en centre pénitentiaire sur le thème de l'audace, la résilience et l'optimisme. Je viens tirer des messages, des outils et des anecdotes de mes expériences et je viens les partager. Ensuite, je monte une entreprise sur le thème de l'aventure comme source d'inspiration. Trois parties, faire rêver les gens autour d'événements. donc là on a L'attitude d'expérience qui s'est passée il y a deux jours, où on présente documentaires, conférences et villages d'aventuriers. Ensuite il y a la partie rassemblée, donc on veut rassembler une communauté de passionnés d'aventure régulièrement tous les mois. Et ensuite on veut faire vivre à notre communauté des expériences. Et donc là on les accompagne, à la fois pour le B2B, on va faire des séminaires, des team building sur le thème de l'aventure. Et pour le B2C c'est accompagner à faire des challenges le week-end avec nous.

  • Speaker #0

    Comment tu es arrivé à devenir aventurier ? D'où est-ce que ça vient ? puisque je sais pas si on se lève un matin et on se dit tiens j'ai envie de faire de ma vie une aventure comment tu y es arrivé toi ?

  • Speaker #1

    c'est un grand mot aventurier j'aime pas trop dire que je suis aventurier je suis aventureux je fais beaucoup de je fais des aventures sportives après de là à dire aventurier en fait ça dépend si on regarde Tintin je suis pas Tintin quoi mais comment je suis arrivé là j'ai fait une école d'ingénieur après mes études et après mes études je suis parti pendant un an faire des projets sportifs en année sabbatique avec des copains donc ça c'était vraiment une année qu'on s'est donné pour pouvoir se donner du temps pour pouvoir faire des expéditions. Et donc là, on a fait Lyon, Istanbul à vélo. Après, on est parti en Suède faire du ski nordique, du ski de randonnée. Et après, on a fait un grand trek entre l'Albanie, la Macédonie et la Grèce. Et pendant toute cette année-là, je me suis dit, OK, j'ai envie d'essayer de vivre de ça. Et donc, je me suis renseigné. J'ai contacté des personnes qui vivaient de ça, notamment Mathieu Tordeur, qui m'avait dit plusieurs choses. Il m'avait dit, soit tu peux faire une grosse expédition, comme lui avait fait, il avait fait le pôle sud, ce qui lui a permis de se faire connaître. Soit tu peux... continuer en tant qu'ingénieur poser du sans-solde et faire ça un mois par an soit tu peux écrire un livre soit tu peux faire des conférences soit tu peux faire un livre un film et moi j'ai décidé de partir faire la traversée du Haut Atlas marocain et d'en faire un film excellent et de là j'ai découvert le monde de la prise de port en public parce que j'ai donc mon film il a tourné en festival régulièrement. J'ai été sélectionné, enfin je postulais pour des festivals. Faut savoir qu'en France il y a plein de festivals d'aventures, on n'est pas forcément au courant, mais il y a plein de petits trucs qui se font un peu à droite à gauche, qui rassemblent entre 100 et 400 personnes sur des week-ends, parfois des gros qui rassemblent 3 à 4 mille personnes, mais il y en a très régulièrement, il n'y en a plus d'une centaine et donc moi j'ai postulé à tous ces trucs là. J'en ai fait peut-être une cinquantaine dans l'année et ça m'a permis de découvrir aussi la prise de parole en public parce qu'à chaque fois que je présentais mon film, je faisais une intervention derrière, j'échangeais avec le public. Et donc je me suis dit, ah mais ça j'aime bien aussi, je vais me former. Donc je me suis formé en prise de part en public, et c'est comme ça que je commençais à faire des conférences. D'abord en EHPAD, on m'avait donné ce conseil, pourquoi tu ne commences pas en EHPAD pour gagner un peu ta vie. Donc je t'ai payé 250 euros l'intervention, je venais une heure et demie à animer en fait l'EHPAD. Et donc ça me permit peut-être de vivre au début comme ça. Puis après j'ai fait en centre pénitentiaire, donc là c'est aussi un moment assez fort pour moi, c'était une découverte d'aller... Dans le centre pénitentiaire, c'est pas forcément très simple. Et je leur ai proposé de faire une sortie vélo. On est sortis en vélo ensemble. C'était le début de quelque chose, de dire, OK, j'arrive à gagner ma vie avec ça. Et puis j'ai avancé. Et puis maintenant, j'essaie de faire entre 2 et 4 conférences par mois. Interventions par mois, plutôt. Entre 1 et 2 mois d'aventure par an. Et à côté de ça, de monter la boîte.

  • Speaker #0

    OK. Donc là, je savais pas que t'avais fait le Caucase en parapente. On va revenir là-dessus, ça m'intéresse. Donc la première année, je comprends. en fait, tu... tu te lances plutôt d'abord des aventures sportives avec des copains, et c'est pendant cette année-là que tu te dis, allez, je vais faire ça à temps plein. Comment tu organises, on va dire, ta vie, tu vois ? Après ça, parce que quand tu rentres, ça va être un chamboulement total. J'imagine que tu as fait une école d'ingénieur, tu dis à tes parents, en fait, je ne vais pas du tout travailler en entreprise. Comment ils le prennent ? Et toi, comment tu fais ce switch ?

  • Speaker #1

    J'avais bossé en alternance pendant trois ans. pendant mon école d'ingé donc j'ai mis un peu de sous de côté ce qui m'a permis de partir faire mon expé et aussi d'en garder un peu après j'avais acheté un van que j'ai revendu qui m'a permis de garder des sous c'est aussi avec ça que je vis aujourd'hui ça fait 3 ans mais en fait je dépense tellement à peu d'argent que ça me permet de vivre et après donc l'année qui suit l'année où on est parti faire des expés donc là je vais monter mon film ça va prendre 8 mois tu le montes toi même ? j'ai monté moi même j'étais pas forcément... adepte de ça aujourd'hui je me suis dit que je le referais pas parce que c'était compliqué à faire quoi mais je me suis donné les moyens de le faire donc j'ai pris du temps je me suis formé j'avais un une boîte de prod qui me soutenait avec enfin du mécénat de compétences qui me donnait qui me donnait des conseils sur ce que je faisais et du coup tous les mois je leur envoyais des chapitres et on avançait comme ça et donc ça huit mois pas forcément facile à vivre parce que bah ça faisait j'étais parti pendant cinq ans en école d'ingé plus un an après aller à l'étranger de revenir chez mes parents du coup pour faire ça. J'étais un peu perdu, je me disais mais j'en ai marre quoi. Et au bout d'huit mois, fin de la production quoi. Donc ça c'est cool, ça m'a permis de commencer à lancer la vraie vie, de pouvoir vivre de ça quoi. Et donc là j'ai commencé à postuler et à présenter mon documentaire et à partir de là ça a commencé à mieux marcher. J'ai trouvé un appartement cher dans Lyon, je suis sorti de chez mes parents. Et après, je me suis donné l'objectif de continuer de faire des expé, et du coup, j'ai avancé comme ça.

  • Speaker #0

    Une forme d'aventure, on va dire, dans ta vie, comment tu définirais, toi, l'aventure ? Parce que c'est ce que je voulais te demander à la base. Tu ne peux tout et rien dire, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, l'aventure, c'est hyper général. Le thème aventure, en fait, on peut demander la définition à n'importe qui, elle sera toujours différente. Moi, ma définition de l'aventure, c'est cette part d'inconnu, où on part faire quelque chose sans forcément connaître ce qui va nous arriver. Oui, dans l'aventure, il y a du dépassement de soi, il y a des moments difficiles, des moments de joie. En fait, pour moi, l'aventure, c'est là où je vais vibrer. Et vibrer, c'est un mot qui va dans plusieurs sens. Vibrer, pour moi, ça veut dire vivre. C'est quand je me sens vivre et se sentir vivre, ça peut être un très bon moment ou un très mauvais moment. Quand on galère et qu'on en bave et qu'on est en train de pleurer au milieu de nulle part et qu'on n'a pas de réseau et qu'on est tout seul, c'est dur, mais je vis et je le sens. Et ça, j'aime cette aventure-là, où en fait, on va dans ces retranchements, on va se découvrir, on va apprendre sur soi-même, et derrière, souvent quand il y a un bas, il y a un haut derrière, et ça va être le pic euphorique, et ça va être incroyable. Et dans ma vie, même au quotidien, encore aujourd'hui, tu vois, créer des événements, je trouve que ça va bien dans l'aventure, parce que c'est intense sur des temps, c'est calme sur d'autres, et t'as vraiment ces hauts, ces bas, ok, on a cet invité qui vient, waouh, incroyable. Ça, c'était en amont, tu vois, t'es en train de préparer. à ton événement qui va arriver, tu demandes à des gens s'ils peuvent venir, il y a lui qui te dit ok, et bien là c'est ouf. Et t'as un autre qui va te dire non je peux pas venir, et bien là t'es déçu. mais ça fait comme ça, ça monte, ça descend et ça je trouve ça assez fort La forme d'imprévu aussi au cours de l'événement il se passe toujours des choses j'imagine l'aventure c'est aussi ça quoi c'est de se dire L'aventure c'est savoir gérer ces moments de doute quand tu vas pas bien qu'est-ce que tu fais quand t'es en train de monter ton festival et qu'il y a un moment où ça va pas parce que il y a une merde qui se passe comment tu vas réagir avec ça et je pense que le fait de partir régulièrement moi ça m'a appris à savoir gérer ces moments je suis Si je suis stressé dans mon festival, c'est plus parce que je monte sur scène et que je vais passer devant du monde. Mais tout ce qui se passe, souvent les problèmes qui arrivent, je me souviens de voir des collègues, des bénévoles venir vers moi. Il y a un gros problème. Et moi, j'écoute, je me dis mais non, mais c'est bon, on va trouver une solution. Il y a toujours une solution et on va y arriver. Puis ce n'est pas grave, qu'est-ce qui se passe, il n'y a pas mort d'homme.

  • Speaker #0

    C'est bien de ne pas diffuser une panique comme ça en tant que leader de l'événement. Est-ce que c'est parce que tu as vécu des aventures où pour le coup c'est ta vie et vraiment le physique et le mental qui étaient à risque et du coup tu arrives à relativiser et à prendre du recul dans des événements comme ce festival-là. Je ne sais pas quand tu es dans le froid ou des moments très très durs quand même en aventure. Et du coup quand tu es en festival tu te dis bon en fait je peux manger, ça va quoi.

  • Speaker #1

    Il y a le fait de faire d'être régulièrement soumis à des... à des moments difficiles, enfin à des galères, et qui ne sont plus des galères, parce qu'en fait ça devient ma norme, moi ma norme elle a changé, elle a évolué au cours du temps, peut-être que quand j'étais petit j'étais peureux, j'avais peur de tout, et puis en fait comme tu vis tout le temps dans le risque mesuré, je sais pas comment dire, mais quand tu pars en expé, t'as pas forcément de danger de mort, mais t'as des dangers, ah bah merde j'ai perdu mon cheval quand je suis parti faire la traversée du Haut-Otlas tu vois, et donc t'es soumis à des problématiques et Et tu dois les résoudre tout seul. Tu as appris à le faire. Alors que quand on est en groupe, en famille, ce n'est pas forcément toi qui résoud le problème. Quand tu es en entreprise, il y a toujours ton N plus 1, ton N plus 2 qui doit gérer la merde. Et toi, tu es là, j'écoute ce qu'il me dit. Je pense que le fait d'être soumis régulièrement à ça, ça m'a permis d'apprendre à le faire.

  • Speaker #0

    C'est quoi le moment où tu as eu le moment le plus stressant, le plus dur, on va dire, en expédition ?

  • Speaker #1

    En expé ? Faut que je cogite un peu

  • Speaker #0

    Je te laisse le temps

  • Speaker #1

    T'en as plein j'imagine De moments où tu stresses, tu galères Il y en a un qui me revient là Je suis parti faire la traversée du Haut Atlas marocain à cheval Première expédition après un an de projet Avec des copains Je pars seul en solitaire C'est la première expédition en solitaire Pas vraiment en solitaire parce que je suis parti avec une jument Que j'ai acheté au Maroc Et les 15 premiers jours de l'expédition Ça va être le plus dur de mon expédition Merci. Parce que je me rends compte que je ne vais pas pouvoir atteindre mes objectifs. Moi, j'étais parti dans l'objectif de faire des sommets, regarder tous les sommets à plus de 4000 du Maroc, de faire du parapente, de traverser les 1500 kilomètres du Haut Atlas marocain, donc de Khnifra jusqu'à Agadir, jusqu'à la côte, de rencontrer les berbères et de faire ça à cheval. Et en fait, pendant les 15 premiers jours, tout ce que je fais, c'est que j'avance pour faire 1500 kilomètres. Donc je fais 30 bandes par jour. Ça se passe bien. Je ne monte pas sur ma jument parce que je n'ai pas le temps. en fait j'avance plus vite à pied que sur elle les chemins sont un peu compliqués donc voilà j'avais un itinéraire qui était en montagne donc pas forcément facile pour les chevaux donc je faisais ça, je rencontrais un peu les berbères, je prenais du thé régulièrement chez eux mais je dormais pas chez eux parce que le soir fallait que j'avance pour avoir avancé mes 30 km par jour donc pendant ces quinze premiers jours j'ai remarqué que je faisais pas de sommet, je faisais pas de parapente je rencontrais les berbères ok un peu Je faisais ça à cheval, c'était chouette, mais je n'étais même pas sur elle. Et par contre, j'atteignais mon objectif des 1500 kilomètres. Et au bout de 15 jours, je me suis un peu relevé. Je me suis dit, putain, mais ce n'est pas possible. Qu'est-ce que je suis venu chercher là ? J'ai eu cinq jours où j'étais en Ausha tous les jours parce que je me disais, putain, mais qu'est-ce que tu fais ? C'est cool, tu fais tes 1500 kilomètres, mais en fait, tu es tout seul, tu ne rencontres pas grand monde. tu montes même pas sur ta jument alors que t'avais rêvé toi de ton truc c'était un peu Lucky Luke, t'es sur ton cheval Et donc je me suis dit, au bout de 15 jours, qu'est-ce que je peux faire pour changer ça ? J'ai téléphoné à des copains, j'en ai discuté un peu de ma problématique, et je me suis dit, mais en fait j'ai une solution, c'est si j'enlève un objectif de ces 5 objectifs-là, je pourrais faire tous les autres. Et du jour au lendemain, je me suis dit que je ne vais pas faire 1500 km, je vais annuler cette distance, je ne vais faire que 500 km. Par contre, je vais m'arrêter dans plusieurs endroits pour faire du parapente, je vais pouvoir faire les sommets à plus de 4000 km du Maroc, je vais monter sur ma jument au lieu d'être à côté d'elle, je ne vais faire que 20 km par jour, et puis je vais dormir chez l'habitant au lieu de dormir sous ma tente tous les soirs.

  • Speaker #0

    Super intéressant de revoir son objectif comme ça en cours de route, et surtout tu en as pris conscience aussi, de te dire si j'abats des kilomètres juste pour abattre des kilomètres, je vais passer à côté de mon aventure réellement.

  • Speaker #1

    Et en fait c'est marrant, c'est parce que je m'étais un peu fixé un objectif, je m'étais dit c'est la traversée du Zotatlas marocain. Aujourd'hui je le présente comme ça, mais je dis que j'ai fait la traversée du Zotatlas alors que j'ai fait 500 km sur les 1500. Mais moi c'était cet abandon qui me faisait peur, c'était de dire bah non mais mes potes je leur ai dit que j'allais faire la traversée entière et je vais pas la faire.

  • Speaker #0

    Et j'étais wow,

  • Speaker #1

    putain non c'est pas possible, je peux pas abandonner, j'ai pas le droit quoi. Et en fait quand tu es relativiste tu te dis mais en fait là j'ai abandonné ça mais... Si j'avais fait aller 1500 km, j'aurais abandonné 4 autres objectifs que je m'étais prévu. Et c'est peut-être plus important de faire 4 que l'autre.

  • Speaker #0

    Oui, et puis finalement, dans le plaisir aussi, parce qu'il y a le plaisir qui est important dans des XP, même si ça dure parfois. Tu as pu faire du parapent, tu as pu faire des 4000. J'imagine que ça, c'est quelque chose d'assez incroyable.

  • Speaker #1

    Mais en plus, c'était ma première XP. Donc, j'avais des attentes de me dire, mais en fait, est-ce que l'aventure, c'est prendre du plaisir ? je me mettais même c'était maintenant je suis pas là pour prendre du plaisir je suis là pour faire une exp pour faire les 1500 km pour atteindre mes objectifs et à la limite prendre du plaisir c'est pas grave quand tu quand tu entends des récits de mike horn en fait tu as l'impression qu'il en bave tout le temps mais je pense qu'il prend du plaisir oui non il le ferait pas car et ça c'est un peu c'est peut-être aussi en écoutant des podcasts quand je quand je marchais tu vas de me dire mais en fait je quelqu'un de très optimiste et donc j'ai besoin aussi d'être entouré d'optimistes et quand tu pars tout seul batta d'un moins cet entourage Et le fait d'entendre un peu des propos, ben oui tu vas y arriver, d'appeler ses copains qui te disent mais en fait on s'en fout, c'est pas 1500 km, c'est pas grave quoi. Ben ça te permet de prendre les bonnes décisions et de te dire mais oui j'ai le droit de prendre du plaisir. Et aujourd'hui, je pense que si je suis heureux aujourd'hui dans ma vie, c'est parce que je me suis autorisé à me dire, en fait, apprécie la vie comme tu l'as. Peut-être que t'es en start-up, tu gagnes pas ta vie comme tes copains qui sont tous ingénieurs, mais par contre tu bosses dans un milieu d'aventure. tu pars en expé un mois par an, tu fais des conférences, tu partages et ça, et t'aimes ça quoi, ça me fait vibrer et de me dire ouais ben en fait j'ai le droit d'être heureux et ça, ça a été un passage dans ma vie de me dire en fait je pense que c'est un podcast ou peut-être une vidéo qui disait ça c'est souvent on se refuse d'être heureux, surtout en France on râle beaucoup et on s'interdit d'être heureux parce qu'on se dit ben on n'a pas le droit, regarde la tristesse des gens qui sont dehors, qui dorment dans la rue Il y en a qui en bavent, lui il a perdu son père, il était gamin, tu fais ok, moi j'ai pas le droit non plus. Et en fait si on a le droit d'être heureux, et peut-être qu'on a des choses à redonner aussi aux autres qui en bavent justement, mais avant tout il faut être heureux pour pouvoir donner aux autres.

  • Speaker #0

    Oui complètement, ça c'est vrai que j'avais vu une vidéo aussi où quelqu'un disait, dans un avion, un avion en train de se crasher, tu prends d'abord toi l'oxygène. et après tu sauves la personne à côté de toi parce que si t'évanouis c'est fini quoi. C'est un peu ce principe là. Ok et tu sais tu racontais avant l'histoire du cheval ça ça m'intéresse ça qu'est ce qui s'est passé ?

  • Speaker #1

    Qu'est ce qui s'est passé ?

  • Speaker #0

    Tu as perdu ton cheval donc dans le Haut Atlas.

  • Speaker #1

    J'ai perdu mon cheval dans le Haut Atlas. Qui a perdu son cheval ? Qui a déjà acheté un cheval pour le perdre ? Ça c'était au 30e ou 40... Non 43e jour je crois si je me souviens bien 45 ou 43e jour. Donc j'étais à J'avais avancé, donc ça faisait déjà deux mois que j' ou 43, un peu moins de 2 mois et là je faisais du parapente tous les jours j'étais sur un site de parapente et le soir je dormais dans un gîte et tous les jours, quand je me réveille le matin je la porte de l'orge et de l'eau pour la nourrir et elle est attachée avec une ceinture de pied une petite ceinture qui fait 10 cm de diamètre que j'entoure autour de son pied avec une longe pour qu'elle puisse marcher elle avait une longe de 10 mètres accrochée à un pieu et puis le matin quand j'arrive avec mon orge et mon eau ce matin là Il y a juste la ceinture de pied ouverte et plus de cheval. Et là, il est 7h du mat, le soleil commence à se lever, t'es là, tu te dis mais ok, elle est où ? Qu'est-ce qui se passe quoi ? Donc première chose, j'aime bien dire que j'ai eu trois phases et la première chose que je me suis dit c'est j'ai paniqué quoi, je me suis dit merde, je l'ai perdu. La deuxième chose c'est ok, j'aurais peut-être dû faire un peu plus qu'une semaine de poney en sixième. pour savoir quand partir j'avais jamais vraiment fait de cheval et la troisième chose c'est PPTT penser positif tout le temps Gaël tu vas y arriver tu vas la retrouver et tout au long de la journée je me suis dit ok je vais la retrouver et donc j'ai cherché plein de solutions c'est ok qu'est-ce que je peux faire quels sont les outils que je peux utiliser pour avancer donc je pouvais faire un peu de parapente pour essayer de la voir depuis le ciel faire du drone, lancer mon drone pour essayer de la voir avec mon téléphone t'avais des moyens quand même j'avais quelques moyens Ouais je pouvais marcher aussi donc j'ai commencé par marcher autour de faire le téléphone arabe parce qu'en fait tout se sait au Maroc et en fait tu t'en parles et les gens s'en parlent et donc j'ai activé ces leviers au fur et à mesure donc j'ai commencé par marcher, 5 bornes autour du lieu, dans tous les villages que je croisais je disais aux gens que j'avais perdu ma jugement, personne n'avait vu je me disais mais c'est pas possible le midi je rentre au gîte je demande à ma gardienne d'appeler à côté, elle téléphone à tout le monde personne n'a vu Je fais un pôle de parapente, mais moi j'étais débutant, donc je décolle, je repose au bout de deux minutes. J'avais rien vu, j'étais plus concentré sur ma voile que sur le fait de chercher ma jument. Et puis après, avec un téléphone de 10 cm, quand tu regardes au drone, tu vois rien. Je m'étais dit, ok, je vais peut-être la retrouver avec ça, mais en fait, pas du tout. En drone, tu peux pas voir un cheval, c'est trop précis. Et donc la journée passe, je continue de marcher de plus en plus loin, je téléphone, je reçois quelques appels, qui me disent non, toujours pas retrouvé. Et quand je demande, les gens m'indiquent « Oui, il y a quelqu'un qui a vu ton cheval là-bas. » Et plus je m'approche de ce lieu, plus je comprends que ce n'est pas mon cheval, c'est un autre cheval qui ressemble au mien. Sachant qu'il n'y a pas tant de chevaux au Maroc, il y en a beaucoup à certains endroits, mais là où j'étais dans le Pays-Berbère, il y a surtout des mules et pas de chevaux. Du coup, ils étaient intrigués quand il y avait un cheval. Et du coup, quand je leur montrais mon cheval, ils disaient « Ah oui, bien sûr, c'est là-bas. » Et en fait, ce n'était pas le mien. Du coup, je leur disais, non, ce n'est pas lui, c'est un autre. Et donc j'avance et là en fin de journée je prends un scooter pour pouvoir avancer plus loin et donc j'avance jusqu'à 10 km et je demande encore et dans les champs on me dit oui quelqu'un l'a vu ce matin là-haut passer dans la montagne, je me dis ok trop cool, premier indice, là il était peut-être 16h, j'avais perdu ma jument à 7h du matin, premier espoir.

  • Speaker #0

    J'avais fait 9h de recherche.

  • Speaker #1

    9h de recherche, premier espoir, il est là, quelqu'un l'a vu ce matin, ok ça me rassure. Et au fur et à mesure j'avance de plus en plus.

  • Speaker #0

    Ça te rassure mais tu ne sais toujours pas où elle est.

  • Speaker #1

    Oui mais quand tu as 9 heures de recherche dans ta journée et que tu n'as rien vu. Et quand on te dit quelqu'un l'a vu, tu fais ok ça veut dire qu'elle est quelque part quoi. Et plus j'avance, plus on me dit oui quelqu'un l'a vu ce matin, tu peux aller demander à ce mec là dans ce village. Donc je suis arrivé dans le village, je suis rentré dans la maison du gars là, je n'ai pas trop compris parce que je me suis dit mais imagine moi il n'est pas dans la maison. Et en fait on est ressorti de l'autre côté derrière Et là il y avait Magibar qui était à l'achat Et qui l'avait récupéré le matin même en fait et elle était à 10 km donc c'était assez loin enfin à pied tu le fais pas forcément comme ça quoi et du coup je l'ai retrouvé, je l'ai récupéré tu étais tellement content c'était wow comment trop cool ce qui est marrant c'est que je me suis jamais dit que je l'avais pas la retrouver dans la journée on m'a dit mais Gaël c'est pas grave au pire tu fais quoi si tu la retrouves pas, bah non mais j'ai dit mais je vais la retrouver il y a pas de débat quoi je dois la retrouver quoi, ça fait 43 jours que je suis avec ma jument je vais pas la laisser quoi c'est une expé que tu as fait seule

  • Speaker #0

    t'en as fait à plusieurs aussi qu'est-ce que tu préfères entre les deux ?

  • Speaker #1

    c'est vachement différent c'est marrant parce qu'aujourd'hui je repars encore beaucoup seul alors que ce que je dis le plus dur dans mes exprès c'est de partir seul je suis quelqu'un de pas solitaire je suis pas quelqu'un de solitaire même à Lyon j'aime bien être avec mes copains j'aime bien dire, mon frère me disait qu'il y avait deux sortes de personnes il y a ceux qui se ressourcent quand ils sont tout seul qui remplissent leur batterie et qui les dépensent quand ils sont avec du monde Il y en a qui remplissent la batterie quand ils sont avec leurs copains et qui les dépensent quand ils sont tout seuls. Moi, je fais partie de ces gens-là. J'ai besoin d'être entouré de ma famille, de mes copains. Avant de partir, je fais toujours un moment où on se rassemble. Et après, je viens dépenser ma batterie quand je suis tout seul. Et donc ça, c'est le plus dur. En groupe, ce qui est fort, c'est cet effet de groupe, cette évolution aussi qu'on peut avoir. peut avoir dans un groupe parce que là on est parti Lyon Istanbul à vélo par exemple on est parti à quatre copains on était très bons copains la majorité on était moins des mariages ensemble quoi aujourd'hui très proche on est très proche et cette évolution entre le début on avait beau se connaître super bien on a on en a bavé entre nous on s'est engueulé c'était pas forcément facile

  • Speaker #0

    Parce que dans le film qu'on a vu à ton festival, j'avais l'impression que tu étais fluide.

  • Speaker #1

    Ça avait l'air d'être facile.

  • Speaker #0

    Mais pas pour toi.

  • Speaker #1

    Je pense que... Après, à quatre aussi. Pas pour tout le monde. À quatre aussi, c'est différent. Mais il y a cette magie qui se crée avec le temps d'apprendre à se connaître. Même dans une équipe, je ne sais pas, l'équipe des bénévoles du Latitude, c'est pareil. En fait, au début, on ne se connaît pas trop. On se cherche un peu. Il y en a qui prennent des missions. La mission de l'autre, en fait, l'autre, il voulait faire cette mission-là. donc ça évolue et après avec le temps la magie de la magie du temps et des échanges de la communication ça crée quelque chose d'assez fort et qui créé vraiment de ce côté humain que j'apprécie vachement et ça en fait partager des souvenirs il ya rien de plus beau quand je pars tout seul j'apprends sur moi c'est pour ça que c'est un métier c'est pas une c'est pas des vacances parce que c'est dur à plusieurs il ya peut-être ce côté un peu plus humain prise de plaisir encore peut-être plus forte Je ne sais même pas, parce que c'est aussi dur de partir avec des gens. Donc, je n'ai pas forcément de préférence. J'ai envie de partir. En fait, je n'ai pas eu tant d'occasion de partir avec des copains pour des longues expés. Je fais des trucs à deux en moto. C'est trop cool et c'est un très bon copain, mais ce ne sont pas des expés. Là, pendant quatre ans, je suis parti à chaque fois tout seul. Par manque de... que... En fait, quand tu proposes à des copains, tu leur dis moi, j'aimerais bien partir avec vous. Ils ne sont pas forcément dispo.

  • Speaker #0

    Je vais partir deux mois, trois mois.

  • Speaker #1

    Les gens, ils bossent. Moi aussi, je bosse, mais ce n'est pas la même chose.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de ton métier.

  • Speaker #1

    Ça fait partie de mon métier, exactement. Et du coup, je n'ai pas forcément eu l'occasion.

  • Speaker #0

    Et de plus en plus, j'ai envie de le revivre, ce côté-là à plusieurs, de redécouvrir ça. J'ai fait des courses de trail à trois copains, enfin deux des quatre qui étaient avec moi pendant le Lyon-Istanbul. On est parti faire un trail de 70 bornes avec 7000 de D+. Et ce qui était assez beau, c'était la pique Ariège, en Ariège, au sud de Toulouse. Et on est parti sans se dire qu'on allait faire ça ensemble. Et en fait, on a fait toute la course ensemble. Trop bien.

  • Speaker #1

    et ça c'est un souvenir humainement c'est trop bien on en a galéré,

  • Speaker #0

    on a bavé, c'était dur tu fais 70 bornes c'était dur quoi,

  • Speaker #1

    23h de course et en fait cette magie d'être ensemble ça apporte donc t'as pas de préférence pas de préférence non sur ton site j'ai vu que t'avais écrit que tu partais en expé aussi pour apprendre sur l'humain qu'est-ce que t'as appris avec toutes ces expéditions, que ce soit sur toi ou sur les personnes en général Dans des situations comme ça ?

  • Speaker #0

    Oui, j'apprends sur l'humain, notamment sur moi, sur l'humain et du coup par moi. Par ton prisme, oui. Et aussi des autres, en fait. Quand je pars, j'ai envie de découvrir les cultures. Je dors chez eux, je découvre vraiment de l'intérieur. C'est important pour moi d'aller comprendre comment fonctionnent les autres.

  • Speaker #1

    C'est facile d'être accueilli comme ça ?

  • Speaker #0

    Ça dépend où. Au Maroc, j'ai dormi 35 nuits sur les 45 nuits que j'ai faites dans le Haut Atlas Marocain chez habitants, donc c'est énorme.

  • Speaker #1

    C'est énorme,

  • Speaker #0

    ouais. C'était presque plus d'un jour sur deux, tu vois.

  • Speaker #1

    Très accueillant.

  • Speaker #0

    Donc très accueillant. Après, l'accueil, c'est moi qui le provoquais aussi. C'est moi qui demandais aux gens de dormir chez eux, ça c'est important. J'avais une histoire particulière, j'étais avec un cheval. Quand tu traverses... J'étais pas un voyageur... Enfin, j'étais pas un touriste lambda qui passe comme ça avec son 4x4. Non, j'étais dans un monde un peu à part et eux, ça leur plaisait aussi. Et c'est ce que je dis souvent, c'est que quand tu fasses du stop, que tu veuilles dormir chez l'habitant, si tu as une histoire à partager, quand tu toques chez l'habitant en France, tu dis « bonjour, je suis en train de faire ça, est-ce que vous pourriez me loger ? » Ça passe mieux que « bonjour, je cherche un logement pour ce soir » . Et partout, on dit « mais est-ce qu'en France, on pourrait être accueilli comme ça ? » Oui, on peut être accueilli comme ça. J'ai été accueilli en France quand je faisais la traversée des Alpes en parapente. Je leur expliquais que je faisais à travers ces apparements, je venais de Slovénie et j'allais jusqu'à Nice. Forcément, les gens sont curieux et ils ont envie de t'inviter. Mais il faut avoir une histoire pour pouvoir être logé.

  • Speaker #1

    Ça fait penser à Nuit et Culotté.

  • Speaker #0

    J'aime bien les rencontrer et je pense que Nuit et Culotté, c'est ce qu'ils prononcent aussi. C'est le fait de pouvoir être accueilli chez des gens, de découvrir comment fonctionnent les autres.

  • Speaker #1

    Je t'avais coupé sur ce que tu as appris, ce que tu as appris sur toi et sur les autres.

  • Speaker #0

    Que l'humain est bon. Ça c'est un truc que je trouve fort, c'est qu'au fond de nous, au fond de chaque humain, il y a du bon. Et parfois on dit l'inverse, on dit il y a toujours du mauvais dans l'humain, mais non, il y a toujours du bon dans l'humain, c'est la source principale. Et ce qui fait que ça peut mal se passer, c'est parce qu'on a mal interagi, il y a des différences de culture, des choses qu'on fait mal. Mais en fait, si on arrive avec de la bienveillance et vraiment on y va avec le cœur, les gens sont bons. Et ça, c'est magique, je trouve ça fort de tout le monde en fait. Tout le monde est bon au fond de soi, et si des gens sont mauvais, c'est peut-être qu'ils ont vécu des trucs difficiles, et qu'il faut aller creuser pour pouvoir comprendre.

  • Speaker #1

    Ça fait du bien de l'entendre, surtout actuellement, où c'est quand même anxiogène, compliqué, un peu entre tout le monde, tout le monde est polarisé. Donc toi, avec tes expés, tu arrives aussi à voir encore le bon de chacun. Oui,

  • Speaker #0

    je m'en suis sûr, je pense que tout le monde est bon au fond de soi, et qu'il y a des... il y a des histoires particulières qui peuvent faire que du coup ça se passe pas forcément bien mais en fait si on accepte notre différence si on accepte qu'on a pas forcément les mêmes cultures tu vas en Inde, l'Inde c'est un pays qui est complètement différent de la France si t'es projeté là-bas sans connaître comment ça va se passer,

  • Speaker #1

    tu fais une dépression tu comprends rien j'avais l'impression dans le second film du coup que l'Inde ça avait l'air compliqué effectivement mais en fait l'Inde si tu vas avec

  • Speaker #0

    Donc... en étant sachant il faut apprendre à connaître l'Inde parce que l'Inde, ce que j'aime bien dire c'est que tous les sens sont différents là-bas l'odorat, tu sens c'est pollué, il y a de la poussière l'écoute il y a du bruit tout le temps en Inde, tu as tout le temps du bruit, le jour, la nuit tu as des klaxons, tu as des gens qui parlent, qui se baladent le goût c'est épicé la nourriture c'est pas forcément facile Merci. La vue, forcément, tu regardes en Inde, c'est très coloré, il y a plein de choses partout, c'est grandiose, il y a plein de monde partout, c'est assez fou, quoi. Et le dernier sens, le toucher. Le toucher c'est peut-être le plus dur à avoir parce que je me suis dit si on ferme les yeux, que je me bouche les oreilles, que je me bouche le nez, que je ferme la bouche, est-ce que je sais que je suis en Inde ? Mais je pense que tu arrives à deviner parce que justement il y a cette poussière, c'est un peu rocailleux entre guillemets. Au toucher c'est peut-être le plus dur à trouver. Mais en tout cas tu as tous ces sens-là qui sont différents.

  • Speaker #1

    À l'opposé quoi. Ouais.

  • Speaker #0

    pour les français, pour les européens et du coup là tu fais ok en fait c'est un choc quoi, c'est un choc culturel mais en fait quand tu y vas avec l'envie de découvrir le fait que tu saches que c'est différent si tu te rends pas compte tu te fais casser quoi et ben tu découvres une culture qui est c'est énorme en fait de se dire il y a ça dans le monde et t'apprends énormément sur le fait que on est tous différents et que nous en France on est peut-être beaucoup moins différents les uns des autres et il y a quand même des frictions ... Mais en fait, si tu vois, c'est pour ça, la norme, elle a changé pour moi. Je suis parti en Inde six mois, de voir la différence chez les autres, elle était énorme en Inde, et maintenant en France, quand on voit un peu de différence, ça ne me dérange pas.

  • Speaker #1

    C'est pas grand-chose.

  • Speaker #0

    Au contraire, j'ai envie d'aller les voir. Parfois, on dit, on a peur d'aller voir l'autre, mais en fait, moi, ça ne me dérange pas, parce que justement, j'ai plus cette norme-là, c'est plus un petit truc qui va me gêner. Non, c'est un énorme truc qui va me déranger, mais sinon, j'ai envie d'aller les rencontrer, et d'aller comprendre comment fonctionne l'humain, même en France.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. C'est marrant, il y a souvent cette notion chez toi d'aller voir, enfin l'extrême, dans le sens de vraiment pousser le curseur au maximum, et ensuite de revenir ici et de voir en fait que, tu vois, globalement, tout se passe bien. Tu disais dans le festival, c'est un problème, ça va, sur les différences aussi, je sens que ça relève.

  • Speaker #0

    C'est marrant, tu me fais prendre conscience d'un truc, mais c'est vrai que j'aime bien aller chercher, souvent j'aime bien cette phrase d'aller chercher, viser les étoiles pour tomber sur la lune. J'aime bien pousser le curseur à fond Souvent je dis C'est important de viser loin Même dans le festival Dans toutes les idées Moi j'aime bien qu'il n'y ait pas de barrière Et après on se met les contraintes Et après on regarde Et après on se dit ok je ne peux pas faire ça Mais il y a bien un truc qui m'horripile Et pour lequel je me bats C'est impossible Même dans une conversation Il y a des gens qui disent Moi je ne me sens pas capable C'est impossible. Moi je rage intérieurement, je dis rien parfois parce que c'est quelque chose qui est hyper important pour moi parce que je pense que tout est possible en fait, si tu prends du temps, si tu t'acceptes comme t'es, tu peux y arriver.

  • Speaker #1

    C'est vrai, les fameuses barrières mentales quoi. Mais c'est marrant parce que tu as dit que tu étais débutant en parapente dans l'Atlas et ensuite, j'imagine un peu de temps après, mais tu as fait de Slovénie à Nice en... Ce qu'on appelle en cross en parapente, je suis un peu le connaisseur mais... C'est fou cette progression quand même, parce que là on parle de 1500 km ?

  • Speaker #0

    Sloveninis, ouais, 1500 km.

  • Speaker #1

    Peu près, ouais. Comment tu t'es pris pour faire ça ? Ça te va faire peur aussi de voler, bon t'as fait un itinéraire, mais peut-être pas de savoir toujours où t'atterris, comment ça se passe, les conditions, tu sais pas où tu dormais, enfin tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais bien sûr, ça a évolué, j'ai beaucoup travaillé mon parapente. En gros, j'ai appris à voler un peu avant de partir au Maroc. On dit qu'on est débutant quand on a les 50 premiers vols. Moi, j'ai dû faire peut-être mes 10 derniers vols au Maroc. Au Maroc, j'ai vachement progressé parce que je me suis arrêté sur un site de parapente pendant 9 jours. Il y avait un biplaceur qui était là, Olivier Nicolet, qui m'a appris à voler, à faire mes premiers vols. J'ai fait mon premier vol de 4 heures, tu vois, en faisant du soaring, c'est-à-dire on dit surfer la vague de vent. Tu as du vent qui arrive face à une falaise. et tu peux longer la falaise pour rester en l'air. Et donc là, trop content de faire mes premiers vols, très simple, avec une voile safe. Donc il y a plusieurs catégories, moi c'est une voile en A, c'est-à-dire qu'elle a peu de chances de se fermer, elle a peu de chances de bouger. Au retour, je me suis acheté une nouvelle aile, grâce à Olivier qui m'a conseillé, une voile en B, donc A ça fait A, B, C, D. B c'est encore très safe, mais c'est un peu plus performant. Et cette aile-là, je l'ai gardée, je l'ai encore aujourd'hui, c'est une aile qui est performante, mais safe. et qui me permet de voler longtemps. J'ai fait mes premiers vols de 50, 100 km au fur et à mesure. Donc ça, ça m'a pris peut-être un an. Un an plus tard, je commençais à aller encore plus loin.

  • Speaker #1

    Tu t'entraînais dans les Alpes ?

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup autour de Grenoble. Et après, partout où j'aime bien aller, là où il y a les conditions. Au début, tu vas forcément autour de chez toi. Enfin, moi, Lyon, Grenoble, c'est le plus près. Mais maintenant, dès qu'il y a des bonnes conditions, j'aime bien aller chercher les conditions à droite à gauche. J'ai fait une première tentative de faire une traversée des Alpes en septembre-octobre, pas forcément les meilleures conditions. On m'avait dit que c'était bien parce que c'est des conditions assez calmes, mais en fait c'était trop calme et moi à l'époque je ne connaissais pas encore assez bien, donc je pense que c'était vraiment le bon créneau là-bas. Une façon de faire c'est que j'ai commencé dans des conditions calmes, donc j'ai appris encore à progresser dans ces conditions-là, j'ai remarqué que je n'arrivais pas du tout à faire ce que je voulais, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à le faire. Et après l'année suivante, là je suis parti en Slovénie, et j'ai dit ok je rentre jusqu'à Nice en volant. Et donc le parapente qu'est-ce que c'est ? C'est on vole avec une voile, un morceau de tissu qu'on a au-dessus de nous, et on... On peut voler pendant plusieurs heures grâce aux thermiques, les masses d'air chaud qui montent dans le ciel. En fait, on est un peu comme un planeur, c'est-à-dire qu'il y a des masses d'air qui vont être plus chaudes qu'à côté, l'air chaud monte, du coup on va avoir une bulle qui monte et nous on va essayer d'enrouler, c'est-à-dire de tourner à l'intérieur de cette bulle d'air jusqu'au maximum. Le nuage, c'est ce qui représente l'endroit où cette masse d'air chaud va se transformer en humidité et du coup on ne peut pas aller plus haut que ça.

  • Speaker #1

    et on se balade de nuage en nuage et de thermique en thermique comme ça et globalement les thermiques se retrouvent toujours sur les crêtes des montagnes et du coup on suit les crêtes des montagnes pour avancer sachant que à l'avance tu ne sais évidemment pas enfin c'est le matin quand tu te lèves que tu peux voir si tu peux voler ou pas donc ton voyage en fait il est complètement inconnu c'est à dire que tu commences à un point A par contre pour aller au point B c'est au jour le jour non ?

  • Speaker #0

    ah bah là c'est vrai que c'est complètement comme tu disais ça fait peur de ne pas savoir où on va Bah en fait en parapente t'es... obligé, t'es soumis à ça, sauf quand tu fais du hold sur site, mais quand tu fais du cross, t'es pas sûr de revenir à ton ordre de départ. Donc quand tu t'entraînes, en fait, tu poses parfois dans un champ et tu rentres en stop là où t'es parti pour chercher ta voiture quoi. Sauf que là t'as pas de voiture, moi je suis parti en train jusqu'en Slovénie, le but c'était de rentrer et du coup tous les jours j'avance. Ça je trouve ça assez chouette, c'est vraiment le côté traversé que j'ai régulièrement dans mes expés, c'est que t'avances et tu sais pas où tu poses, mais tu dors, tu poses ta tente. tu dors, tu repars le lendemain et t'avances donc tu voles avec tout le matos ouais, j'ai une vingtaine de kilos sur le dos avec ma voile de parapente tout mon matériel de parapente ça fait à peu près 11 kilos et ensuite j'ai de quoi manger, de quoi dormir de quoi boire,

  • Speaker #1

    de quoi marcher et tout rentre dans mon sac et les conditions météo, le froid et tout ça, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    tu prends ce qu'il faut moi j'ai une doudoune quand tu voles tu peux décoller à 1500 mètres et te retrouver à 4000 mètres tu vois J'ai fait 4440 mètres, mon plus haut, et il faisait froid là-haut. Il faisait moins de zéro. Mais j'avais ma grosse doudoune, j'étais équipé. En fait, tu te dois de préparer tout ça. Quand tu pars, tu prends ta doudoune, tu prends aussi de quoi dormir. Quand tu poses, il faut que tu puisses dormir. Moi, j'ai mon duvet, j'avais un tarp, juste une bâche. à la... que je plantais avec mes bâtons et que je mettais le soir pour dormir. Assez simple mais plus léger et du coup moi j'aime bien parce que c'est assez light, c'est chouette quand tu pars faire tous les jours marcher, t'es obligé d'avoir le plus léger possible. Et donc c'est ce qui me permet de pouvoir avancer sinon je pourrais pas le faire quoi.

  • Speaker #1

    Comment tu choisis par exemple cette expédition mais en général comment tu te lances des projets ? Les idées naissent comment ?

  • Speaker #0

    c'est des rêves au début c'est un rêve J'aime bien dire qu'il y a plusieurs étapes. Il y a la phase de rêve, donc d'imaginaire. Tu ne sais pas ce que tu vas faire. Tu enlèves toutes les barrières. Le Haut Atlas marocain, je me souviens, l'idée est sortie quand on a fait un tour dans le Sahara, c'est un grand désert de neige en Laponie suédoise. On a eu 8 jours de mauvais temps sur les 20 jours qu'on a fait. On tirait nos pulkas, on avait nos 180 sandwiches dans les pulkas. Tous les jours, on avançait.

  • Speaker #1

    J'ai eu les extraits, ça avait l'air épique.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été énorme. Et pendant ces 8 jours-là, On a eu le temps d'apprécier et d'accepter l'ennui. En fait, on n'avait qu'une chose à faire, c'était marcher dans le blanc, dans le froid. On voyait son copain qui était à 2-3 mètres. On ne pouvait presque même pas parler parce qu'il y avait trop de vent. Du coup, on était vachement retranchés sur soi-même. Et donc, ça cogitait. On est tous les trois sortis avec plein de projets en tête parce que ça nous a créé de la... Enfin, c'était hyper créatif, quoi. On parlait un peu de temps en temps, on discutait de nos imaginaires, des projets qu'on avait envie de faire. Il y en a qui s'étaient démonté une boîte, l'autre c'était partir faire une expé. Voilà, chacun avait ses idées, le soir on en parlait un peu. Et moi je me suis dit ok j'ai envie d'essayer de faire ça et j'avais écouté un podcast d'une dame qui avait gravi le Toubkal donc le plus haut sommet du Maroc et moi je pensais que c'était un désert plat le Maroc je pensais que c'était... avec des dromanères et que c'était difficile.

  • Speaker #1

    Moi aussi quand j'étais plus jeune je pensais.

  • Speaker #0

    Moi j'avais 20 ans, peut-être 23 ans même.

  • Speaker #1

    Oui mais c'est à ce moment là pareil.

  • Speaker #0

    Désolé ma prof de géographie. Mais du coup j'apprends ça, ok énorme. Bon bah moi je suis passionné de montagne, j'ai envie d'aller là-bas. Au début c'était une rando à pied, puis le rêve que je vis, je me dis non mais j'ai pas envie de faire ça à pied, c'est trop facile.

  • Speaker #1

    C'était déjà fait. Donc tu voulais être plus original.

  • Speaker #0

    Un cheval, ça peut être marrant. Je pars à cheval, je veux y aller en moto. Trop cool, je suis parti en moto, je me suis donné des objectifs. Et comme ça, ça évolue. Le parapente, c'est un peu le Graal de faire la traversée des Alpes. C'est un parapentiste passionné. Il va commencer par faire des vols sur site, donc de retourner à chaque fois au point de départ tous les jours. Après, il va commencer à faire ses crosses, sortir un peu du bocal, on dit. C'est quand tu ne vois plus l'atterrissage, tu te sors un peu plus. Puis après, tu fais des crosses. tu fais tes premiers 100 bornes et puis là tu kiffes quoi, tu peux faire plein de trucs partout mais sauf que la finalité c'est faire une traversée de montagne et donc partir d'un bout à l'autre et donc la Slovénie c'était incroyable après je suis parti dans le Caucase c'était de relier deux mers et l'année dernière c'était les Pyrénées, relier l'océan à la mer trop bien et ça je trouve ça assez drôle est-ouest des Pyrénées ?

  • Speaker #1

    ouest-est et vous êtes ok donc ouais

  • Speaker #0

    Océan Saint-Jean-de-Luz jusqu'à Argelès-sur-Mer Trop bien,

  • Speaker #1

    ça devait être magnifique

  • Speaker #0

    Ouais c'était C'est trop bien passé, c'était là cet été Je t'ai dit je prends un mois par an Pour faire des expé en ce moment Et j'ai mis 10 jours à faire la traversée Je pensais que j'allais mettre 15-20 jours Et j'ai eu un temps incroyable, des conditions merveilleuses C'était génial

  • Speaker #1

    Est-ce que dans ton discours aussi Tu disais que ça te Euh... Mais en rage, tu sais, des personnes qui se mettent des barrières et des limites, quel message t'as envie de faire passer aux personnes ? Et c'est pas forcément traverser en parapente 1 500 km, mais pour se lancer des défis ou sortir, vivre des choses, comment tu le tournerais pour motiver les personnes ?

  • Speaker #0

    Souvent, un projet ça part d'un rêve, et donc ce rêve déjà, il faut se le laisser vivre, cogiter, il ne faut pas se dire mais non, je ne pourrai jamais le faire. Si tu te dis que tu peux y arriver, tu pourras potentiellement y arriver. D'abord, c'est un rêve. Ensuite, tu le fais en projet, donc tu l'écris. Moi, c'est important, c'est d'écrire le projet. Et cet écrit, il va changer, il va évoluer. Mais si tu reviens dessus, tu vois que ce n'est pas ça qui m'attire, c'est plus ça. Moi, mon rêve, d'écrire vraiment le rêve, qu'est-ce que c'est exactement ? Pourquoi c'est ça ? Est-ce que c'est de le faire à cheval ou est-ce que c'est plutôt de le faire avec quelqu'un ? avec un animal, pourquoi un cheval, d'aller vraiment pousser la question et d'avancer au fur et à mesure du temps avec ces réflexions que tu te mets sur tes projets. Et il y a vraiment cette phase de pas de barrière, au tout début, pas de barrière. Et puis ensuite, tu viens mettre tes contraintes. OK, bon, là, je suis une maman, j'ai des enfants. Est-ce que je peux partir loin de mes enfants une journée, deux journées, trois journées ? Qu'est-ce que j'ai le droit de faire ? J'en ai peut-être jamais parlé à mon mari que j'avais envie de faire ce projet-là. Est-ce que mon mari serait d'accord que je parte une semaine, un mois, trois mois ? Est-ce qu'il a envie de le faire avec moi ? Est-ce qu'on le fait pas avec les enfants ? Et donc tu viens de mettre tes contraintes et souvent on se bloque tout seul. On se dit mais non mais mon mari il va jamais vouloir par exemple. Bah en fait...

  • Speaker #1

    Sans lui demander.

  • Speaker #0

    Tu sais pas quoi. C'est le truc qu'il a trop envie quoi. Mon boulot il va jamais vouloir. Bah non. J'aurai jamais les finances. Un voyage ça coûte rien. Faut arrêter de se dire que c'est l'argent le problème. Moi, j'utilise moins d'argent quand je voyage que quand je vis en France. Donc, c'est vraiment ces contraintes-là. Le temps, pareil. Souvent, on se dit, mais non, mais je n'ai pas le temps. Mais si, prends le temps. La vie, c'est quoi ? C'est du temps qui passe. Et c'est à toi de prendre ce temps. Sinon, ta vie, elle va passer. Tu ne vas plus être là. Tu vas regretter. Il y a plein d'étapes. Mais s'autoriser à imaginer que c'est possible. Et du coup, j'ai écouté une vidéo hier qui est... qui ressemble un peu à ça, c'est si tu te dis, bon bah je veux gagner un million cette année, et ben tu vas te dire comment je peux faire, tu vas te mettre plein de contraintes alors que si tu te dis je veux gagner 10 millions cette année ben là t'enlèves ton prisme et tu vas avoir beaucoup plus large ouais c'est rigolo, ok en fait si tu t'enlèves toutes ces barrières du coup t'as plus de barrières, 1 million tu vas dire bon ok pour une boîte c'est une étape quoi du coup une PME qui gère déjà peut-être 800 000 et qui veut faire 1 million ben c'est 200 000 de plus, ok je vais essayer de changer ça, ça, ça si tu veux faire 10 millions cette année avec ta PME, qu'est-ce que tu fais ? ben en fait tu vas changer de prise, tu vas dire mais non mais je vais Je vais ouvrir un autre site, peut-être, ok, tu changes ta capacité de vision et du coup tu t'ouvres l'esprit. Et c'est pareil dans les projets, c'est de se dire bah c'est possible, je m'ouvre le... Ça ressemble un peu à cet aspect d'avoir des projets très ambitieux pour finalement faire un truc qui reste viable, mais de voir grand pour faire un truc qui est déjà énorme. Donc voir grand quoi,

  • Speaker #1

    c'est le message, ça c'est intéressant, oui, ok.

  • Speaker #0

    Mais après, il y a voir grand, mais aussi chacun a ses limites, chacun a ses projets. Donc respectez aussi vous, respectez vos envies. Le plus important, c'est d'y aller avec l'envie, d'y aller avec le cœur.

  • Speaker #1

    Et de réadapter aussi, parce que dans ton message, ce que j'aime bien, c'est de dire on vise à quelque chose, un rêve, on l'écrit et ensuite on réadapte en fonction de ce qui est possible de faire, ce que tu as fait dans l'Atlas. Et ce qui au bout reste une expérience incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    C'est pas pour autant que c'est moins bien.

  • Speaker #0

    Oui. Et accepter que ça se passe comme ça. Accepter que ça... J'aime bien cette phrase, il faut que je la retrouve. Accepter que ce ne soit pas si beau. Accepter l'imperfectible. L'imperfection. En fait, ton projet ne sera jamais parfait. Dans n'importe quel endroit. Que ton projet soit d'avoir des enfants ou que ça soit monter une boîte. Ou un projet d'aventure. Ça sera... ta ligne elle sera jamais droite, elle sera forcément de haut de bas, il y a des moments hyper forts hyper bas,

  • Speaker #1

    hyper voilà et dans tous les cas c'est ça qui est le plus important c'est de prendre le temps et d'accepter que ça se passe comme ça c'est ce qui peut souvent mener à ta perte mentale l'espèce d'insatisfaction éternelle tu cours un peu comme le hamster tu sais dans une roue, moi j'avais beaucoup ça j'ai travaillé énormément dessus psychologiquement mais c'est vrai que si tu cherches toujours à vouloir faire le truc exactement comme tu l'avais prédit, pensé et que ce soit parfait tu te... C'est un truc fatiguant.

  • Speaker #0

    Ouais, complètement. C'est pour ça que j'étais malheureux pendant 15 jours quand j'ai fait mon Haute Atlas.

  • Speaker #1

    Et oui, c'est vrai, tu as dit, tu avais pleuré,

  • Speaker #0

    c'était dur. C'était dur, qu'est-ce que je fous là, je vais arrêter.

  • Speaker #1

    Tu interviens en école aussi, je trouve ça trop cool. Qu'est-ce que tu dis aux enfants ? Parce que pour eux, c'est dire, il y a un aventurier qui vient dans la classe. C'est génial quand tu as un enfant de voir ça. Qu'est-ce que tu leur racontes ?

  • Speaker #0

    Je leur montre un film qui s'appelle Le Poster. le poster c'est l'histoire du hot-hat-lass marocain mais c'est aussi mon histoire personnelle J'ai eu un cancer quand j'avais 15 ans et j'en parle en message d'espoir tout au long de ce film. En fait, l'histoire c'est que j'avais vu un poster d'un monsieur qui avait gravi l'Everest quand j'étais à l'hôpital, qui était aussi passé par la maladie et qui m'a motivé à continuer ma passion de l'époque, le VTT. Et dix ans plus tard, je suis parti faire des expéditions sportives, je suis passé à traverser des hôtels atlas marocains et en rentrant, je suis allé poser mon poster dans les couloirs de l'hôpital dans lequel j'étais né pour inspirer les enfants malades à se dire c'est possible de s'en sortir. Et donc ce message-là, c'est un message assez global que je transmets au travers de ce film. Donc je leur présente ce film-là. Les enfants regardent, et ce qui est marrant, c'est qu'il y a plusieurs choses qui ressortent. Il y a à la fois le côté hyper humain, hyper histoire maladie, ok, comment t'as fait par rapport à ça, la résilience. Donc ça, c'est un message que j'aime bien. Moi, c'est résilience, audace, optimiste, selon les messages que je partage. Et donc ces enfants, ils se disent, mais ouais, mais en fait, la vie, elle n'est pas si simple. On a le droit d'avoir des problèmes, on a le droit de vivre avec ça. ça c'est ce que j'ai envie de leur partager d'une part et après il y a l'autre partie c'est toute la partie aventure et là les enfants ils sont à fond t'as perdu ton cheval, comment c'est passé comment c'est passé et se dire que eux aussi ils pourraient vivre des choses comme ça que c'est possible ils ont tous des rêves différents aujourd'hui ça va être d'être pompier de faire du foot d'être professionnel et puis leur imaginaire va sûrement évoluer avec le temps Mais en fait, s'ils gardent cette âme d'enfant de se dire, j'ai des rêves et j'ai envie de les réaliser, je pense que c'est ça que j'ai envie de leur dire, c'est que ouais, dites-vous que c'est possible, et peut-être vos rêves vont changer, parce que le temps il va changer, mais vous allez y arriver à faire des grandes choses.

  • Speaker #1

    C'est trop bien, encore cette histoire de barrière que tu essaies de faire sauter, en tout cas qu'ils ne se la mettent pas trop tôt. Tu sais quand on donnait sur les fiches de présentation quel métier vous voulez faire plus tard, c'était quand même souvent des métiers très sérieux qu'il fallait mettre. En tout cas le prof te disait. Ouais non, footballeur, mais un truc sérieux quoi.

  • Speaker #0

    Alors qu'en fait, footballeur, c'est un très beau métier. Ça sera peut-être coach sportif.

  • Speaker #1

    Oui, ça peut être autour de ça quoi.

  • Speaker #0

    En fait, ça donne un peu une idée de là où tu veux aller quoi.

  • Speaker #1

    C'est ce qui te passionne en fait. Ça vient souvent d'une passion. Est-ce que c'est aussi via ta maladie que tu as une prise de conscience à l'adolescence ? Tu t'es dit en fait, la vie peut être très courte et il faut en profiter. Et c'est comme ça que tu es arrivé dans l'aventure ou ça n'a rien à voir ?

  • Speaker #0

    Je pense que la maladie, elle m'a permis de... D'apprendre plein de choses sur moi. Forcément, du jour au lendemain, tu perds tes cheveux. Tu te retrouves dans une classe où les gens te regardent, où tu es différent des autres. Le regard des autres m'a beaucoup pesé à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Surtout à l'adolescence.

  • Speaker #0

    Oui, surtout à l'adolescence. Puis après, j'ai accepté. Je me suis dit, j'ai le droit de vivre avec ça. Peut-être par ce poster, sûrement aussi par mes copains qui n'ont pas changé. La plus belle chose qu'ils ont fait, c'est qu'ils sont restés comme ils étaient avant. Et ça, c'est magique, c'est un soutien. La famille, pareil, toujours à mes petits soins, les infirmières à fond. Ça, ça m'a permis de passer des étapes et de me dire, mais oui, moi aussi, j'ai le droit de vivre. Et donc, c'est plutôt une mentalité, un mindset de se dire, la vie, OK, elle peut basculer du jour au lendemain. Oui, il y a des gens qui vont galérer. Moi aussi, je vais galérer, mais j'ai le droit de, Si j'accepte le... Les choses qui m'arrivent en fait, ça va rouler. Parfois, on me dit, si tu n'avais pas eu ta maladie, tu aurais fait ça. Moi, je pense que j'aurais quand même fait des choses. J'espère, en tout cas. Ce que je dis, c'est que le mec qui n'a rien eu, il ne va jamais rien faire. Non, au contraire.

  • Speaker #1

    C'est bien de le prendre à l'envers aussi, tu as raison.

  • Speaker #0

    Accepte d'avoir une vie incroyable pour pouvoir la rendre incroyable. Ne triche pas avec toi-même et fonce. t'as la chance, t'as cette chance là de rien avoir eu et moi j'ai eu la chance d'avoir eu quelque chose aussi en fait on a tous de la chance c'est à nous, c'est un mindset tu te dis ok c'est une manière de penser, de se dire ok c'est trop chouette, ma vie elle est comme ça et puis je l'accepte comme elle est c'est comment tu l'utilises c'est quoi tes prochains projets d'aventure ?

  • Speaker #1

    Que ce soit aventure au sens entreprise ou au sens expédition ?

  • Speaker #0

    Gros projet d'aventure entrepreneuriale en ce moment. On s'associe avec Geoffroy. Donc là, on est une association. On va séparer l'assaut d'entreprise d'ici quelques temps. On a plein de projets. Donc là, on a lancé la partie « Faire rêver » avec ce festival qu'on veut développer dans d'autres villes de France. Gros projet, c'est Grand Rex le 15 avril prochain.

  • Speaker #1

    Trop bien. C'est validé, ça ?

  • Speaker #0

    C'est validé, ça. Bravo. C'est noté. on a peut-être pas signé le devis, si on a signé le devis mais on n'a pas encore, mais ça part quoi. Ensuite c'est la partie rassembler et faire vivre qu'on lance, on a lancé un premier team building, on a envie de lancer d'autres, on a envie de lancer des séminaires en entreprise où les gens arrivent avec une problématique, ils ressortent avec un plan d'action et nous on met en place quelque chose un peu un format hors cadre avec de l'aventure, avec des consultants, avec des experts sur leur domaine plus côté aventureux. et du coup de créer cette créativité pour pouvoir répondre à des problématiques. Pour faire autre chose que des karaokés. Pour faire autre chose que des karaokés.

  • Speaker #1

    Ce qui est marrant aussi hein mais...

  • Speaker #0

    Mais là c'est plus, c'est pas le côté team building, c'est le côté séminaire. Quand tu viens en séminaire de Codire par exemple, tu dois résoudre une problématique. Toi tu as une problématique RH, par exemple une asso qui veut se transformer en entreprise, comment tu fais ? Enfin des grosses problématiques qui peuvent être dans les entreprises et nous on veut leur créer un cadre où elles viennent cogiter. Bien sûr qu'il y aura cette partie à cohésion, mais aussi au-delà de ça.

  • Speaker #1

    Ah, même dans la réflexion, tu veux dire ? Ouais, la réflexion.

  • Speaker #0

    Ok, ok, compris. En fait, c'est ce que je partage aussi en entreprise. Quand je viens comparer le monde de l'aventure au monde de l'entreprise, toutes les entreprises sont des aventures. Et donc ça, il y a plein de parallèles à faire ensemble. Et le fait de leur faire vivre des choses, pour moi, ça va décupler la réflexion. Et ça va être justement de se dire, bon, j'ai galéré là, qu'est-ce qui m'a fait galérer ? comment j'ai réussi à m'en sortir dans l'aventure et du coup qu'est-ce que je peux mettre en parallèle dans mon entreprise pour avancer.

  • Speaker #1

    Excellent, ok, pour donner peut-être des prismes différents sur les problématiques quoi.

  • Speaker #0

    Ouais exactement.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    En fait, s'ouvrir l'esprit, enlever les barrières puis les remettre et puis avancer.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et donc troisième étape dans le...

  • Speaker #0

    Et troisième étape, faire vivre les gens. Donc à la fois en B2B comme je l'expliquais là et en B2C, on aimerait lancer des week-ends inspiration avec des gens qui ont tiré notre festival. Maxime Prost par exemple qui était là au festival qui fait des bains froids s'est organisé avec lui des week-ends où nous on s'occupe de la partie plutôt aventure et lui la partie expérience et on mélange tout ça pour le grand public Trop bien donc ça c'est ok donc partie entreprise beaucoup de projets toujours c'est pour ça c'est le lancement et on sait que d'ici 6 mois on va devoir pivoter et choisir là où on va exactement mais on a envie de tout lancer voir comment ça marche voir grand et après on réduit on dit ok ça ça marche pas ça marche on va aller là

  • Speaker #1

    Ça c'est un bel apprentissage pour l'épisode. Non mais cette façon de penser j'aime beaucoup, tu vois, d'ouvrir un peu les chakras et après de se focaliser sur un truc, c'est top. Et partir aventure XP alors ?

  • Speaker #0

    Et partir aventure XP, on m'a proposé récemment un projet d'un copain. Je ne vais pas forcément le dire parce que ce n'est pas encore ficelé. Le problème c'est que c'est à peu près pendant la période avant Grand Rex. donc à voir si je me lance ou pas moi j'ai des projets que j'ai en tête que j'aime bien partager c'est un projet qui est long terme plus tard c'est de faire la tour du le tour de l'amérique latine à la voile avec un bateau à faire des expéditions pendant le tour tu fais déjà de la voile ? je fais de la voile encore je fais du kite je fais beaucoup de kite en mer mais je suis pas skipper encore je dois apprendre ça ça va me prendre du temps de partir C'est dans 2-3 ans, 3-4 ans, j'en sais rien. Mon objectif c'est de partir avec ma femme et mes enfants et aujourd'hui j'ai pas de femme et pas d'enfant donc j'ai encore le temps tu vois.

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs choses à organiser là quand même.

  • Speaker #0

    Mais l'idée, en tout cas, c'est un rêve. Et ce rêve, il est là depuis... Trois ans au moins, parce que je voulais le faire de base, je voulais le faire il y a trois ans. Finalement, je me suis dit non, je n'arriverai pas à le faire là et je le ferai plus tard avec ma femme et mes enfants. Trop bien. Et l'objectif, c'est un tour d'Amérique latine en deux fois, c'est-à-dire faire une pause au milieu, rentrer en France et repartir après, avec différents défis sportifs et avec des expéditions scientifiques. Donc, ramener des personnes sur le bateau qui soient sachants et qui viennent nous apporter ce côté scientifique que moi j'aime bien parce que je suis ingénieur, mais que j'ai jamais vraiment travaillé et que j'ai jamais poussé et ça peut être cool de faire Côté scientifique, aventureux, plus un peu de long terme.

  • Speaker #1

    Génial. Donc études de glaciers, par exemple ?

  • Speaker #0

    Carrément. En fait, j'ai plein d'idées de projets. Tu vois, il y a la Cordillère des Andes en parapente. Il y a la partie Patagonie, donc glaciers. Pourquoi pas aller faire un pic dans le sud, en Antarctique. Remonter la côte ouest avec le Brésil. L'Amazonie, il y a plein de choses à faire là-bas. Oui,

  • Speaker #1

    je crois,

  • Speaker #0

    oui. C'est plein de projets différents. Je trouve assez beau ce continent. Je ne suis jamais allé là-bas. Et c'est que c'est assez multiple, c'est grand, c'est sauvage et je pense qu'il y a des choses à faire pour faire des aventures.

  • Speaker #1

    Mais là, il faudrait que tu partes longtemps. Tu ne peux pas partir un mois.

  • Speaker #0

    Ouais, du coup, deux fois huit mois, l'idée c'est de partir longtemps. Ça, c'est un gros projet. C'est pour ça que je peux en parler parce qu'en fait, il n'est pas prêt. C'est encore le stade de rêve. C'est mon… exactement. Je n'ai pas mis de date. Tant que je n'ai pas mis de date, c'est encore un rêve.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas écrit encore les…

  • Speaker #0

    Si, j'ai écrit des trucs.

  • Speaker #1

    Ok. Je termine l'épisode par deux questions. général. La première, c'est est-ce qu'il y a une personne qui t'inspire particulièrement et pourquoi ?

  • Speaker #0

    C'est une bonne question.

  • Speaker #1

    Je te laisse le temps de réflexion.

  • Speaker #0

    J'ai toujours la réponse bateau, j'ai pas envie de la prendre. Ce serait Mike Horn, mais forcément. Je suis allé voir Mike Horn un jour, je ne l'ai jamais rencontré vraiment, mais je suis allé chez lui. Un jour, c'était une période un peu compliquée entre deux expés, je n'étais pas très bien, et je me suis dit, j'avais un rêve c'était d'aller le rencontrer pendant la traversée des Alpes j'étais rentré en France au milieu en stop et j'avais croisé ses voisins qui m'avaient pris en stop et donc je m'étais dit depuis ce jour là je me suis dit ah ok je sais à peu près où il habite j'aimerais bien un jour le rencontrer et je trouve que l'histoire était belle j'étais en expé en plus quand je suis allé là bas et du coup je me suis dit bon bah je pars en vélo de chez moi à l'Ale de Lyon et je vais le voir et donc j'ai fait deux jours de vélo je suis arrivé là où j'avais dans le village dans lequel j'avais été pris en stop il vient en Suisse non ? Il vient en Suisse, c'est bientôt. c'était à Châteaudet j'arrive là-bas finalement on me dit qu'il a déménagé je sais plus comment mais j'arrive à retrouver une autre adresse je retrouve le gars qui m'avait pris en stop qui m'accueille pas forcément très bien mais qui comprenait pas trop ce que je faisais là mais qui accepte de prendre un peu de temps avec moi on trouve ensemble une adresse et je vais chez lui et là je tombe sur sa fille qui était là et avec qui on échange et on discute c'était trop sympa, un moment magique pour moi elle était ouverte quand même à la discussion exactement j'étais enfin c'est C'est un peu surprenant, tu toques chez l'habitant, tu toques chez Mike Horn, tu vas voir, ça fait un peu… c'était peut-être un peu trop, mais c'est aussi ma manière d'être, je suis comme ça.

  • Speaker #1

    Ça dépend peut-être de la manière dont tu le fais aussi.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est pour ça, il y avait une histoire. Et puis Mike Horn, c'est Mike Horn. Donc trop content d'arriver chez lui, je rentre dans sa maison, il y avait un modèle de son bateau qui était là, j'étais « waouh, trop stylé, ok, c'est énorme » . Donc on a bien discuté, je lui ai laissé une lettre et je n'ai jamais eu de retour de cette lettre. J'aimerais beaucoup avoir un jour l'occasion d'échanger avec lui.

  • Speaker #1

    Tu peux quand même réaliser des sacrées choses. Là, tu as quand même poussé des portes. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, si tu t'autorises à le faire, bien sûr, quand j'en parle à mes potes, ils me disent « mais moi, je n'aurais jamais fait ça » . Mais moi, Gael, si, je suis comme ça. J'ai besoin des rencontres. Et justement, par mon histoire, peut-être que j'ai la légitimité de le faire parce que je fais des expés. parce que Mike Horn me correspond. Un gars qui est passionné par la moto il pourrait aller rencontrer des grands du Dakar en allant sonner chez eux avec sa moto parce que c'est légitime. Moi mon histoire est légitime avec Mike Horn, j'espère. Et peut-être qu'un jour j'aurai la chance de pouvoir échanger et partir avec lui.

  • Speaker #1

    On croise les doigts. Ce serait dingue. Et la deuxième question que je pose c'est de quoi rêves-tu ? Tu en as parlé de l'Amérique du Sud. Mais peut-être plus globalement, tu as un rêve ?

  • Speaker #0

    Un rêve large.

  • Speaker #1

    Pas forcément expé, mais tu vois, de la vie, on va dire.

  • Speaker #0

    Entrepreneurial, j'ai plein de rêves. J'ai envie de monter ma boîte sur le thème de l'aventure, je suis trop content de pouvoir le lancer. J'ai envie de monter des assos. Quand j'ai monté l'attitude, c'est une asso qu'on a montée. J'étais venu pour monter une entreprise, finalement j'ai monté une asso, et j'ai découvert ce côté humain, hyper agréable, hyper chouette, ce côté bénévole, cette générosité que les gens ont, cette ouverture que moi j'ai donnée aussi, c'est de, bah, y'a pas de barrière donnez vos idées on va y aller quoi et ça j'apprécie énormément donc j'ai envie de monter des assos je suis vachement tourné vers les SDF aussi dans la rue et ça c'est peut-être des trucs comme ça que j'aimerais faire et j'aimerais monter des boîtes avec mes frères enfin au moins une boîte avec mes frères parce que mes deux frères sont entrepreneurs et ça m'a toujours donné envie de le faire peut-être que plus tard on pourra le faire ensemble on a dit bah on se lance on apprend et puis après on va voir si on peut le faire ensemble.

  • Speaker #1

    Quelques chemins se recroiseront quoi.

  • Speaker #0

    Ouais j'espère et après globalement Bah si un jour j'arrive à ce que les gens se disent qu'ils peuvent faire des grandes choses, bah... J'aurais peut-être atteint quelque chose. Il faudra que je fasse un autre rêve derrière, sinon je ne vais plus rêver.

  • Speaker #1

    Je pense que celui-là, le temps que ça se fasse,

  • Speaker #0

    il y a du temps. Au moins partager le message au plus grand nombre. C'est pour ça que je fais des conférences, que j'organise ce festival. Le festival est tourné autour des autres, ce n'est pas moi, ce sont des aventuriers, des personnes qui sont là. Moi je présente et parfois je ne suis même pas en présentation, mais je mets des valeurs et je mets du sens. Et c'est ça que j'ai envie de mettre. Si j'arrive à créer quelque chose, un peu... comme une franchise qui se duplique et qu'il y a de plus en plus de monde qui se dit que c'est possible,

  • Speaker #1

    c'est magique. Trop bien. Merci Gaël. Avec plaisir Kévin. A bientôt. A bientôt. Ciao. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.

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