- Speaker #0
Salariés aidants, quelle réponse ? Nous sommes ensemble de 10h30 à 12h30 pour justement en parler. Alors, l'OSIRP pose la question des aidants salariés au travers d'une étude dont nous allons regarder tous les tenants et les aboutissants. La question des proches aidants est évidemment un enjeu important et pour les salariés et les aidés. mais aussi pour les entreprises, pour les partenaires sociaux et bien sûr pour la protection sociale. Notre émission est l'occasion de révéler les résultats de l'Observatoire annuel OCIERP via Voice. Bonjour Arnaud. Bonjour. Réalisé en partenariat avec la NDRH, la CCAH, la Compagnie des aidants, Andéo et l'Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises, l'ORS. L'enquête est centrée cette année sur les réponses concrètes. que l'on peut apporter aux aidants. Cette étude intègre en 2024 les agents de la fonction publique, en plus des salariés du secteur privé. Alors, on va entrer dans le vif du sujet après quelques signes que je vais faire à notre ami Arnaud pour pouvoir passer les slides, les présentations tout d'abord. Pour cette table ronde, Thomas Bouquet, vous êtes directeur général du Comité national de coordination action handicap, c'est ça le CCAH ? C'est bien ça. Sophie Mario Michaud, membre du bureau national de l'ANDRH ?
- Speaker #1
Association nationale des directions ressources humaines.
- Speaker #0
Parfait. Céline Martinez, vous êtes psychologue clinicienne et consultante à la compagnie des aidants.
- Speaker #2
Merci, bonjour.
- Speaker #0
Julien Peineau, directeur général du groupe... Andéo et Lydie Recorbet, chargée de mission Engagement Sociétal et Social, dans l'autre sens aussi, de l'ORS. L'ORS, c'est ?
- Speaker #3
L'Observatoire de la RSE.
- Speaker #0
Et bien sûr, Arnaud Ziegerman, sociologue, confondateur de l'Institut Via Voice, est celui qui va révéler les points clés de cette étude. Arnaud, vous avez la parole. On vous écoute et surtout, on vous regarde. Super.
- Speaker #4
Bonjour à toutes et à tous. Alors peut-être pour débuter, quelques points clés de cette édition de l'Observatoire. Premier point clé, à partir de quel âge on entre dans les danses ? Et là, effectivement, moi, ça me paraît un point fondamental parce que ça permet de casser les idées fausses. On s'aperçoit que l'âge moyen d'entrée dans les danses est de 33 ans. Extrêmement jeune, donc. Du coup, effectivement, on a fait un petit focus sur ces jeunes aidants, même un gros focus sur ces jeunes aidants. J'en retiens juste deux chiffres, on en parlera peut-être davantage tout à l'heure. 40% des aidants de moins de 30 ans. estiment que les danses leur posent un problème professionnel. 40%, c'est quasiment 1 sur 2. 42% de ces jeunes aidants disent que les danses les ont empêchés de profiter de leur jeunesse. Là aussi, c'est quasiment 1 sur 2. C'est vraiment très très élevé. Si on dézoome un petit peu et qu'on se refocalise sur l'ensemble des salariés aidants, on en a 56% d'entre eux qui pointent l'impact de les danses sur leur charge mentale. Et on en a 47%, quasiment 1 sur 2, qui effectivement estiment que cette situation les met en difficulté à la fois sur leur santé et sur leur morale. Donc effectivement, on voit là, ce sont les principaux résultats, des chiffres assez forts qui permettent effectivement de ne pas pondérer l'impact de l'aidance sur la vie professionnelle comme sur la vie personnelle.
- Speaker #0
Alors effectivement, ces chiffres clés sont tout à fait parlants et ça appelle un commentaire de la part de chacun de nos invités. Alors, en quelques mots, puisqu'on aura l'occasion de rentrer véritablement dans le vif du sujet, une première remarque. Je me tourne vers vous, Thomas. Un chiffre qui vous interpelle en particulier ? Tout à fait, un chiffre qui m'interpelle, qui nous interpelle. Et une remarque qui dit ô combien l'entreprise est vulnérable. La vulnérabilité, donc on va retenir ce thème. Sophie Mario Michaud.
- Speaker #1
Oui. Le chiffre qui m'interpelle, c'est le chiffre de 29% seulement des salariés qui informent leur employeur de leur situation. Chiffre que j'ai retrouvé au sein de la branche professionnelle des autoroutes lorsqu'il y a eu négociation d'un accord et qui interpelle l'association des DRH sur quel est leur rôle pour identifier, accompagner, soutenir ces salariés et continuer à avoir des entreprises qui fonctionnent.
- Speaker #0
Tout à fait, on verra la nature de ce secret, entre guillemets, et comment le lever. Céline Martinez.
- Speaker #2
Moi, c'est le chiffre de 9% de médecins dans la médecine du travail qui est alerté par le fait que c'est ainsi que nous pouvons identifier les aidants. Or, en psychologie générale, dans le développement humain, quand un être souffre, il va souvent se taire. Et dans ce cas-là, et dans cet enjeu, cette problématique des aidants, les aidants se taisent. Et donc le corps parle, et je pense que les médecins en médecine du travail seraient des premières sentinelles justement pour faire progresser cet enjeu.
- Speaker #0
Encore faudrait-il qu'il y ait suffisamment de médecins du travail, mais ça c'est un autre débat. Julien Peineau.
- Speaker #5
En parcourant l'étude, j'observais que quasiment un salarié sur deux ne souhaitait pas dire à leur employeur qu'ils étaient aidants. Je trouve que ça interpelle parce que l'entreprise doit être un lieu d'épanouissement. Et quand on sait que l'entreprise, demain, aura un rôle central sur l'accompagnement des salariés aidants, je pense qu'il y a un dialogue à réouvrir.
- Speaker #0
Ça rejoint d'ailleurs les préoccupations à la fois de Sophie et de Céline. Lydie ?
- Speaker #3
Alors moi je vais retenir effectivement le chiffre de 33 ans, l'âge d'entrée dans les danses. J'ai regardé l'étude que nous avions faite l'an dernier, le chiffre était à 36 ans. Donc en un an, on aurait perdu 3 ans. Alors il y a pour moi deux explications à ça, mais on pourrait effectivement en parler plus longuement. La première, c'est sans doute le poids des maladies chroniques et invalidantes qui s'invitent dans les danses. On le voit bien d'ailleurs, en réalité, c'est le deuxième motif des danses après le grand âge et avant le handicap. Donc ça, c'est sans doute ce qui fait qu'on peut se retrouver aidant plus tôt au cours de sa vie. Et je veux y voir aussi un signe positif. Peut-être que c'est aussi les efforts que nous faisons à faire connaître cet enjeu de les danses, de la dépendance. qui fait que les gens se reconnaissent de plus en plus aidants, auquel cas on aurait gagné trois ans. Et je pense que c'est important de valoriser ce Ausha, de solidarité, de courage aussi. Ça veut dire aussi pour les entreprises, puisque je parle au nom des entreprises membres de l'ORS, qu'elles ne peuvent pas ignorer ce sujet-là qui s'invite de fait dans les entreprises et dans l'organisation du travail. Si vous entrez dans les danses à partir de 33 ans, c'est une moyenne, ça veut dire que... On ne va pas refaire le débat sur les retraites, mais vous avez à peu près 30 ans de carrière devant vous. Et on le sait statistiquement, à l'horizon 2030, on aura un actif sur quatre qui sera aidant. Donc ça veut dire que vous aurez très probablement l'occasion d'être aidant plusieurs fois au cours de votre vie, sans doute parfois même en même temps de deux personnes, avec des niveaux de charges différents. Ça veut bien dire qu'en termes d'organisation du travail et de conciliation vie privée-vie professionnelle, vous l'avez souligné, pour que les entreprises fonctionnent, il faut quand même trouver des dispositifs. qui permettent d'anticiper davantage la problématique des aidants.
- Speaker #0
D'ailleurs, Arnaud, dans sa présentation, parlait de l'importance de la charge mentale. Un commentaire, Arnaud, là-dessus ?
- Speaker #4
Je reviens effectivement sur ce que dit Lydie. Les aidants n'ont pas rajeuni en un an, bien entendu, mais c'est certainement, encore une fois, il y a beaucoup de choses à faire sur cette thématique, mais un point positif qui est qu'on les identifie un peu mieux ou ils s'auto-identifient un peu mieux. C'est un début de progrès parce qu'on sait effectivement, et on le voit dans cette étude, Les édents ne disent pas qu'ils sont édents pour la plupart d'entre eux. Le fait qu'ils se déclarent un peu plus est un début de progrès. Encore une fois, je voudrais qu'on ne soit surtout pas dans l'autosatisfaction. Il reste beaucoup de choses à faire sur cette thématique, mais c'est vrai que c'est quand même un élément positif.
- Speaker #0
Alors effectivement, on a vu la présentation des principaux chiffres. Arnaud, vous allez revenir au fur et à mesure des débats sur des points de détail. Comme je vous le disais, nous sommes ensemble de 10h30 à 12h30 et nous allons... enchaîner un certain nombre de tables rondes. La première à 10h45 sur les coûts cachés des aidants pour l'entreprise en tâchant non seulement d'évaluer mais de recommander. Nous aurons ensuite à 11h05 l'information, le care management et les services pour répondre justement aux attentes des salariés aidants. À 11h30, la démarche de labellisation des salariés aidants. Avec toute la démarche, Julien, vous serez là pour nous en parler aussi. À 11h55, négocier et assurer, puisqu'il y a, on l'a dit, tout ce volet entreprise, vie dans l'entreprise et préoccupation du chef d'entreprise vis-à-vis du bien-être de ses salariés, à prendre en compte. Et ensuite, il y aura une conclusion de la directrice générale de l'OSIRP. Marianne Monchamp. Je pense que nous avons pu présenter les chiffres comme il le fallait pour que cet axe et justement cette réponse puissent apparaître au fur et à mesure de nos débats. Il me reste à vous remercier pour que nous puissions se retrouver, je voulais le dire, tous pour une séance un petit peu plus longue au fur et à mesure de... de ces tables rondes et de ces rendez-vous précis. Merci à vous tous et à vous toutes.