Speaker #1Ce qui était fou, quand je te disais la période où j'écrivais, déjà, il y a eu une ou deux semaines où j'ai écrit toutes les idées, en tout cas. Et puis, il y a eu la période de création. Et je me souviens que j'étais sur la route vers 5h30, 6h. Je suis crevée, crevée de ma journée. Puis voilà, on rentrait. C'est un peu la deuxième vie qui commence. Faire les repas, donner les bains. Voilà, c'est bien. Donc, toute cette partie-là. Et puis, à 8h30, je me disais... Et puis, je m'étais dit, je travaille tous les jours une demi-heure à mon projet. Et en fait, je travaillais, c'était nourrissant. J'ai des frissons encore de le dire parce que vraiment, ça revenait en moi. J'avais une énergie qui remontait directement. J'étais en mode, tout venait vraiment facilement alors que deux heures avant, j'étais épuisée de ma journée. Donc, j'ai senti que, comme tu dis, ça me driveait en fait. Ça me ressourçait, quoi, en fait, alors qu'on pourrait se dire que c'est crevant de faire ça en plus. Et donc, oui, il y a eu un fossé qui s'est... J'aime bien l'illustrer comme ça. Le fossé qui se creusait de plus en plus entre ma vie pro et ma vie perso et cette activité. Mais oui, il y a déjà ma vie pro dans le sens où la façon de travailler ne me convenait plus. Alors j'ai toujours été avec des gens super intelligents, super gentils. professionnelles et c'est des valeurs qui sont importantes pour moi. Donc ça, j'ai beaucoup aimé dans le pharma, avec les personnes avec qui j'ai travaillé et j'ai aucune animosité envers qui que ce soit parce que j'aimais vraiment beaucoup les personnes avec qui je travaillais. Toujours des personnes intéressantes, mais décalées par rapport à ma vie. Il y avait quand même un décalage de dire « Ah, et quoi ça vient de ton potager ? Mes petites salades, mes petits machins à midi ? » Enfin, ils disaient oui, et puis il y a, mais quoi, tu fais ça tous les week-ends ? Et puis eux, c'était toujours, ah, moi, ce week-end, on a fait ci, on a fait ça, et moi, je travaille dans mon potager de flûte, Je me sentais un peu décalée. Oui, même les vacances, nous, on partait toujours un peu à l'aventure, pas très loin. Oui, c'est ça. Profiter de la nature. Voilà, c'était toujours des grosses vacances. Bon, on avait des beaux salaires, donc on pouvait se permettre ça. Mais nous, ça ne nous attirait pas. On a beaucoup investi avec ça dans notre maison, dans l'amélioration de notre maison. On a mis pas mal de sous de côté. Et voilà, c'était plus ça notre trip. Et donc le fossé devenait parfois un peu compliqué. Et là, c'était pas les personnes, mais c'était la culture d'entreprise qui devenait aussi très compliquée. J'étais pas du tout alignée avec ça. C'était faire pour faire, être dans la performance, mais parfois sans... Oui, c'est pas grave, on le fait quand même et on verra. Ou faire tout le temps, prédire ce qui pourrait arriver. Donc on évalue les risques et les machins. Et je comprends que c'est probablement nécessaire, mais... Je te la... Enfin... très peu de reconnaissance finalement dans le travail qu'on faisait. Et ça, je pense que c'est le potager, ça nous apporte beaucoup de reconnaissance. Et j'avais lu une fois que c'était un des besoins fondamentaux des humains. Après avoir comblé les besoins de nourriture, de sécurité, etc. Le besoin de reconnaissance est super important. Et je pense que c'est là qu'à un moment, j'ai commencé à perdre la reconnaissance. Mais c'était peut-être moi qui tout simplement ne trouvais plus une reconnaissance.
Speaker #1Et pendant deux ans, je crois que presque de 2022 à 2024, j'allais la boule au ventre au travail et l'envie de vomir. Vraiment, ça s'est accentué, accentué les derniers mois. Et puis, il est arrivé ce qui est arrivé, j'ai fait un burn-out parce qu'en fait, à un moment... Tous les ingrédients sont réunis. Tabou de forcé. Heureusement, on avait encore pas mal de télétravail. Donc, j'essayais d'aller marcher, surtout mettant midi. Je faisais du yoga. Je me levais plus tôt pour faire de la méditation. Donc, j'essayais vraiment de trouver des tentes. Mais clairement, c'était l'aspect financier qui me faisait peur. Je quittais une cage dorée. Je gagnais bien ma vie. J'avais une voiture de société. J'avais quand même tout. qui est confortable et je devais me tracasser de pas grand-chose matériellement, on va dire. Donc ça, c'était clairement ça la plus grande peur de quitter, parce qu'au final, sinon je crois que j'aurais quitté plus tôt.