- Speaker #0
Je suis Chloé Junico et bienvenue sur Audace, le premier podcast belge francophone dédié au wellness. Ici, tu entendras des conversations sans filtre pour t'aider à être aligné, outillé et bien informé, grâce à des échanges avec des experts, des entrepreneurs et des invités qui partagent des clés concrètes et des récits authentiques. Je te laisse avec l'extrait de la semaine, n'oublie pas de t'abonner pour ne pas manquer l'épisode complet qui sort dès demain matin.
- Speaker #1
Puis à ça, j'ai décidé de partir parce que je me disais, je ne vais pas rester avec une agence qui ne croit plus en moi, qui dit des choses qui sont peut-être valables pour elle, mais qui, moi, me blessent et en fait, me font pas du tout avancer. Et en fait, ça a été très difficile. Ça a été très difficile parce que ces gens, ils m'ont donné ma chance. Ils m'ont aidée, ils m'ont ouvert énormément de portes. Mais en fait, tu te rends compte aussi que... La loyauté,
- Speaker #0
à un moment donné, tu peux pas...
- Speaker #1
Moi je suis quelqu'un de très très loyal, je suis quelqu'un de très fidèle et c'était vraiment dur pour moi aussi de me dire en fait je vais partir parce que je me sens plus à ma place mais c'était vraiment, je le voyais comme un échec parce que pour moi j'allais rester toute ma vie dans cette agence, c'était une agence très belge mais c'était une agence qui allait clairement toujours me représenter, c'était l'histoire, c'était mes prémices, c'était une relation un peu en fait. Papa, papa-enfant, comme moi en plus avec mon père aujourd'hui, j'ai plus de père. Et en fait, c'était ça, je me suis rendue compte, c'est une relation très fusionnelle, mais au final, avec des gens qui n'ont plus le temps pour toi, un profil trop compliqué à placer, une musique qui n'est pas trendy en Belgique, parce que ce qu'on voit beaucoup, c'est la trance, la hard techno, le hard groove, tu sais, les trucs très rapides, les remixes, etc. Et ça, ça marche très bien, mais moi, ma musique, elle est... à l'opposé de ça, tu vois. Et donc, en fait, on se réalise qu'il n'y a plus de...
- Speaker #0
Il n'y a plus de match, de toute façon.
- Speaker #1
Et donc, tu pars, mais... Donc, tu es partie,
- Speaker #0
mais ça t'a fait un vent de frais. Oui, dur.
- Speaker #1
Ça n'a pas été...
- Speaker #0
Mais maintenant,
- Speaker #1
ça va mieux.
- Speaker #0
Ah, mais maintenant ? Parce que dans ton poste, tu disais que c'était difficile comme choix, mais c'était payant. Moi,
- Speaker #1
ça va beaucoup mieux. Et ce qui m'a poussée à dire... à faire mon poste, c'est qu'encore il y a deux semaines,
- Speaker #0
j'ai entendu des échos
- Speaker #1
des échos. Et je me suis dit, mais comment c'est possible après un an de toujours pas laisser la personne faire son chemin ? Et je me suis dit, mais en fait, la honte, elle doit changer de camp. Il n'y a pas eu de choses graves, il n'y a vraiment pas eu de trucs comme tu pourrais entendre dans du mannequinat. Mais c'est vrai que tu te dis en fait... C'est une collaboration qui a dû se terminer. Et je sais aussi à l'époque, il y a énormément d'artistes qui ont quitté l'agence pour les mêmes raisons que moi. Et en fait, ce n'est pas grave. Et moi, j'ai vraiment cherché à rester en bon terme, à essayer de même faire un meeting, etc. La porte était fermée. Oui,
- Speaker #0
il ne faut pas forcer.
- Speaker #1
Et donc, je me suis dit, en fait, j'ai envie que cette leçon, elle serve aussi à d'autres personnes. Parce que tu sais ce que je me suis dit ? C'est que ça aurait été... Ça aurait pu être quelqu'un d'autre, une autre femme, une autre fille qui a peut-être un peu moins confiance en elle, qui est un peu moins bien entourée, qui croit moins en son projet. En fait, tu reçois des critiques comme ça, des gens qui t'ont lancé dans le milieu. En fait, tu arrêtes la musique. Tu gagnes déjà pas fou.
- Speaker #0
En plus,
- Speaker #1
si j'étais restée là-bas, j'aurais dû retrouver un travail. Parce que si j'étais restée là-bas avec les résultats qu'on avait, ... C'était mon cachet, c'était peut-être une date par mois. Donc en fait, c'est pas viable. Il n'y avait rien qui présageait de bon. Et quand personne ne se remet en question, tu te dis, ok, je sais ce que je perds, je ne sais pas ce que je gagne. Mais c'est pas grave, je prends le risque de partir. Et purée, ça m'a ouvert tellement de portes. Ça m'a mis dans une situation où je me suis dit, ok, il y a ça, et maintenant, on va de l'avant. J'ai jamais été quelqu'un qui va gratter aux portes en disant tu veux bien me booker etc parce que pour moi la musique c'est vraiment un art et il n'y a jamais un peintre qui a fait une peinture et qui va aller dire aux gens d'acheter sa peinture tu vois c'est pas comme ça que ça fonctionne l'art tu dois être intéressé tu dois avoir entendu parler les demandes de booking elles doivent venir des personnes parce qu'elles sont intéressées elles doivent pas venir parce que le DJ l'a envoyé d'IDM à la boîte en mode je veux mixer dans ton club tu vois il y a même des gens ils vont mixer gratuit ou il y a même des gens qui paie pour aller mixer. Non, c'est ouf. J'ai déjà entendu des trucs, c'est ouf. Ou des gens qui font des échanges et tout. Ouais, c'est ça. Il m'est arrivé des dingueries, des gens qui me demandaient s'ils pouvaient me booker, si je les bookais en échange j'ai tout, je m'en fous Je m'en fous. Alors moi, je m'en fous de l'argent, mais en plus de ça, je ne vais pas mettre à mal mon réseau pour qu'un jour, tu me donnes un booking dans l'autre sens. Ça, c'est un truc qu'il ne faut jamais faire. Il ne faut jamais sous-estimer. Il ne faut jamais baisser sa valeur. C'est hyper important dans ce milieu, en fait, de connaître ta valeur, de savoir qu'il y a des opportunités que tu dois refuser parce qu'elles ne sont pas bonnes pour toi. Peut-être que tu as l'impression que c'est un win-win au début. Et moi, j'ai refusé des partenariats avec des grosses agences, avec des gros managers. Parce qu'en fait, ces gens avaient des pratiques qui ne me convenaient pas.
- Speaker #0
Comme quoi ? Tu peux dire un petit peu ? C'est tellement opaque ce monde de la nuit. Toi, tu penses à l'intérieur. Oui, non, bien sûr. Certainement pas. Ce qui est bien,
- Speaker #1
c'est que le podcast est en français. Et que le monde de la nuit...
- Speaker #0
C'est plutôt en anglais alors.
- Speaker #1
C'est beaucoup en anglais, c'est beaucoup en irlandais aussi. C'est quoi ?
- Speaker #0
C'est du black qui tourne dans tous les sens ? C'est des bazars ? D'ordre là ?
- Speaker #1
Disons qu'il y avait une agence qui voulait me signer et en fait, une personne de l'agence était involved dans des trafics de drogue et parfois plus. Voilà, tu entends du tout. C'est pas un milieu de bisounours. Les gens pensent au festival, aux soirées et tout. Comment vous pensez que c'est financé ? Comment vous pensez que... qu'il y a des trucs qui tournent et tout. Toi,
- Speaker #0
tu vois ça à l'intérieur. Parce qu'en plus, c'est vrai que si on revient à la question de départ, conjuguer le monde de la nuit et le mode de vie sain, c'est-à-dire que toi, tu assistes, tu imagines, à des bazar en soirée. Moi,
- Speaker #1
j'avais peut-être pas un mode de vie sain avant de rentrer dans ce milieu-là. Mais en fait, je suis rentrée dans ce milieu-là. J'ai vite compris que je devais avoir un mode de vie sain,
- Speaker #0
en fait.
- Speaker #1
J'ai arrêté l'alcool. Ça fait cinq ans que je bois plus. je prends pas de drogue et c'est aussi Pour justement me méfier des gens qu'il y a autour de moi. C'est un milieu où ça peut vite glisser, où il peut vite avoir des dingueries. Puis il y a des trucs qui sortent sur toi. Et en fait, comme c'est un milieu où il y a beaucoup d'appelés, plus d'élus, dès que tu fais un pas de travers, ça va aussi un peu vite se savoir. Ça va vite parler sur toi. En fait, le truc, c'est qu'il faut être irrecrochable à tous les sens du terme. Pour moi, c'est un milieu où il faut faire ton art. Mais c'est tout en fait, c'est par rapport à la musique et c'est la musique, c'est la communauté et c'est rien d'autre, tu vois.
- Speaker #0
Donc tu viens, tu joues, tu pars.
- Speaker #1
Non, parfois j'aime bien la musique, j'ai envie de rester. Si c'est un DJ que j'ai envie de voir ou jouer plutôt avec mes amis, etc. Puis parfois, c'est vrai que c'est un peu plus travail. Et donc, si je vais mixer à trois heures, je vais me réveiller à deux heures et demie. Je vais y aller et puis je vais partir parce qu'en fait, ça fait quand même beaucoup d'années que je fais ça.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et... Tu n'as plus besoin non plus d'être là toute la soirée, de faire du networking, de rencontrer des gens. Quand ta réputation est établie, tu peux te permettre de faire in and out. Après, il y a d'autres endroits, d'autres pays où là, tu veux rencontrer des gens et tu dois faire présent, tu dois faire du networking. Après, c'est un super chouette endroit pour faire du networking. Clairement, qu'on se le dise, c'est chouette. Tu peux demander des guest list. Moi, je n'ai plus payé une seule soirée, un seul festival depuis que j'ai commencé dans la musique.
- Speaker #0
tu vois mais tu as D'avoir des demandes tout le temps ? Allez, viens, on prend un verre. Viens, on va faire ci. Viens, on va...
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Après, c'est vrai que les gens qui me connaissent savent que je ne bois pas forcément. Et puis les autres, quand elles me demandent ce que je veux boire, je réponds de l'eau. Et tout le monde boit de l'eau en soirée parce qu'il faut aussi s'hydrater, il fait chaud. Et donc, en fait, on ne m'a jamais vraiment embêtée avec ça. C'est vrai que mes amis, au début, ils étaient un peu choqués parce que j'étais toujours la première à boire un verre, à rester la dernière, éveillée Bonambi, etc. Et donc ça leur a fait un peu un choc. Mais ils ont tous tout de suite compris qu'au final, ça ne changerait rien. Et que je suis toujours quelqu'un qui met l'ambiance et qui met la bonne humeur. Et que je n'ai pas besoin de l'alcool pour être joviale et pour en jouer les gens.
- Speaker #0
Est-ce que tu as déchanté sur certains points quand tu es rentrée vraiment dans le milieu de la nuit ?
- Speaker #1
On va dire que le milieu de la nuit, ce n'est pas... C'est pas beaucoup plus différent que le milieu de la mode, par exemple.
- Speaker #0
Oui, très bon parallèle.
- Speaker #1
Ou le milieu du travail, en fait,
- Speaker #0
où les gens sont un peu faux-culs, quoi.
- Speaker #1
On va pas se le cacher. Ouais, j'ai pas à te déchanter, mais c'est vrai que parfois j'ai eu des déceptions, j'ai fait des mauvaises rencontres, j'ai fait des très mauvaises rencontres. Je suis tombée sur des gens qui...
- Speaker #0
Qui ont abusé de toi, qui se sont servis de toi.
- Speaker #1
Oui, et quand je ne pouvais plus leur donner ce qu'ils attendaient, alors là, c'était on alerte tout le monde, et Julie, c'est la plus grosse profiteuse, arnaqueuse au monde, et on va lui uriner. sa personnalité ou sa réputation. Je suis tombée sur des gens comme ça. Des gens du milieu de la nuit qui sont... En fait, il faut savoir que quand tu fais des rencontres, parfois, t'as des énergies qui flowent et ça se passe super bien et t'es charmée par certaines personnes, mais tu sais jamais ce qu'elles ont pris ces personnes. Et en fait, la drogue, ça va brouiller les signaux. Donc moi, je... Parfois, je peux vraiment sentir. Si cette personne, je la sens, je la sens pas. Est-ce que je peux faire confiance, etc. Mais parfois, quand les signaux sont brouillés à cause des substances, que ce soit l'alcool ou la drogue, t'es perdu. Qu'est-ce qui reste après ? Parfois,
- Speaker #0
tu passes la soirée et tu te dis les gens se réunissent autour de ça. Et si t'enlèves ça, est-ce qu'ils sont toujours potes ? C'est des questions... C'est ouf. Vous écoutez parler toute la nuit, mais...
- Speaker #1
Mais moi, je n'ai jamais tombé dedans, donc je suis contente. Mais par contre, c'est vrai que je connais des gens, c'est un peu leur seul lien. Et les afters et les machins, bazar. Et puis en fait, s'ils n'ont plus ça, les gens ne sont pas vraiment là pour toi. Donc en fait, je dirais que c'est un peu le reflet de notre société, clairement. L'heure de la nuit, c'est le reflet de notre société, avec parfois des gens qui sont perdus, des gens qui sont déprimés, des gens qui noient leur chagrin, des gens qui n'ont peut-être pas... un but dans la vie ou qui se cherchent, en fait. Il y a un peu de tout.
- Speaker #0
Tu veux écouter l'épisode complet ? Il est dispo dès demain matin sur toutes les plateformes d'écoute. À très vite !