- Salomé
Hello à tous, ici Salomé, j'ai 25 ans, je suis ingénieure en bâtiment et je suis surtout ravie de vous accueillir sur Officieux, le podcast qui vous livre les confidences de ceux qui font l'immobilier d'entreprise. Je vous propose de changer votre regard sur cet univers en vous emmenant avec moi pour en découvrir les coulisses. Tous les 15 jours, je vais à la rencontre d'archis, de constructeurs, d'investisseurs pour leur poser toutes mes questions et discuter ensemble des tendances qui font bouger le marché. Dans cet épisode, je reçois Emmanuelle Soufflet, directrice générale de Bouygues Construction Privée. Je ne vous cache pas que j'étais un peu impressionnée de la recevoir, mais finalement, la discussion s'est avérée facile et nous sommes beaucoup laissées porter par l'échange. Nous avons abordé différents sujets, l'après-Covid pour le marché tertiaire, l'intérêt croissant des maîtres d'ouvrage pour le bas carbone, la manière dont Construction Privée s'adapte aux nouvelles attentes des utilisateurs et des investisseurs, mais aussi de son rôle de directrice générale et de son ambition pour l'entreprise. Au-delà de son parcours, je retiens d'Emmanuelle son authenticité et sa simplicité. Son enthousiasme est palpable lorsqu'elle parle de ses équipes et elle incarne parfaitement son leitmotiv « être une pro sympa » . N'hésitez pas à nous laisser vos commentaires et à la contacter sur LinkedIn comme elle vous invite à le faire en fin d'enregistrement. Je vous laisse toutes les informations nécessaires dans les notes de l'épisode. En attendant, je vous souhaite une très bonne écoute. Bonjour Emmanuelle.
- Emmanuelle
Bonjour Salomé.
- Salomé
Emmanuelle, je suis ravie de te recevoir sur le podcast. C'est une première pour moi de recevoir une directrice générale, surtout à 25 ans. C'est quelque chose qu'on n'a pas beaucoup l'habitude de faire, donc je suis vraiment ravie.
- Emmanuelle
C'est aussi une première pour moi puisque je n'ai jamais fait de podcast, donc je veux bien voir ce que ça donne.
- Salomé
J'espère que l'exercice va te plaire. Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter s'il te plaît et me parler de ton parcours ?
- Emmanuelle
Oui, bien sûr. Alors moi, je m'appelle Emmanuelle Soufflet. J'ai 47 ans, j'ai deux enfants. J'ai fait une école d'ingénieur qui s'appelle l'ESTP. Et suite à mes stages réalisés dans le cadre de mes études chez Bouygues, j'ai été embauchée chez Bouygues Construction, donc en Ile-de-France. J'ai commencé par faire de l'habitat. J'ai travaillé chez Habitat Social pendant 20 ans, en passant toutes les strates, on va dire. Donc j'ai commencé ingénieure technico-commercial, puis j'ai évolué dans ce métier du commerce. Puis je crois qu'en revenant de mon congé maternité, ma fille est née il y a 12 ans, j'ai eu en responsabilité une direction de production. Alors une direction de production, pour éclairer un petit peu les gens, c'est... Je fais et du commerce et des études et je suis les chantiers en travaux. Donc tu vois, tu as toute la chaîne qui s'adresse aux clients, des métiers opérationnels. Donc tu sources des opérations, tu réponds à des appels d'offres, tu les gagnes et ensuite tu fais les travaux. C'est un métier assez chouette parce que tu as vraiment l'impression de créer de la valeur sur la chaîne pour ton client. Tu travailles vraiment pour ton client. Et puis en 2020, j'ai décidé de changer de secteur, donc quitter le logement public pour faire du tertiaire privé, mais toujours en interne chez Bouygues. Et j'ai rencontré Albin Dargery, qui me proposait de rejoindre Construction Privée, la business unit que j'occupe actuellement en tant que DG, mais donc en tant que directrice de production à l'époque. Et puis, en 2023, donc il y a un peu plus d'un an maintenant, j'ai pris le poste de directrice générale de Construction Privée.
- Salomé
D'accord, donc tu es arrivé en 2020 chez Construction Privée ?
- Emmanuelle
Oui, en 2020. En plein Covid, puisque j'ai pris cette décision en janvier 2020, puis on a été confinés, je crois, le 17 mars. Donc je me suis dit à l'époque, ben t'as le nez creux, parce que maintenant que tout le monde est confiné et va faire du télétravail, toi, tu vas construire des bureaux. Je me souviens qu'à l'époque, il y a quelqu'un qui a dit, "Emmanuelle est arrivée en même temps que le Covid", rien à voir, c'est vraiment pas ma faute.
- Salomé
Pas de théorie du complot, ça n'a rien à voir.
- Emmanuelle
Non, non, mais bon, alors c'était assez drôle, puisque tu intègres une unité opérationnelle, tu connais personne et tu rencontres les gens en Teams.
- Salomé
Et masqué quand tu reviens.
- Emmanuelle
Et masqué quand tu reviens. On a été masqué, je crois, assez longtemps en plus, à l'époque, je pense, un an. Donc bon, ça, c'est pour l'anecdote.
- Salomé
Mais c'est quand même un double challenge. T'arrives sur un produit que tu connais pas, avec des gens que tu connais pas, et puis en plus en Teams.
- Emmanuelle
Ouais, c'était aussi l'objet du challenge, de perdre un peu tous ces repères. Donc là, c'était réussi.
- Salomé
Alors, quand est-ce que t'as pris ton poste de DG 2023 ?
- Emmanuelle
Oui, juillet 2023.
- Salomé
Comment ça s'est passé pour toi de prendre la direction générale ?
- Emmanuelle
Bien, j'espère que tout le monde te le confirmera. Déjà, je suis très contente de l'opportunité qui m'a été faite sur le sujet. C'était un job qui m'intéressait, puisque quand tu es directrice générale d'une unité opérationnelle, de ton champ d'action est agrandi, ton équipe est élargie, tu as vraiment tous les tenants et les aboutissants d'une entreprise, sur un marché en plus particulier. Donc tu peux développer des stratégies d'entreprise. Donc non, c'est très intéressant.
- Salomé
Tu es l'une des seules femmes directrice générale chez Bouygues Bâtiment en France en ce moment. Il y en a eu d'autres. En ce moment, tu es la seule. Tu as partagé un post aussi récemment à l'occasion de la journée internationale du droit des femmes sur LinkedIn. Est-ce que ça, c'est un combat pour toi ?
- Emmanuelle
Alors un combat, c'est un grand mot. J'aimerais que ce ne soit pas un combat. Non, moi, si je partage des posts sur le sujet de la mixité et de la diversité des équipes, c'est que je crois vraiment que ça va enrichir notre métier et que la conjugaison du masculin et du féminin, ça a vraiment des choses à apporter à tout le monde. Et j'aimerais que ces posts, ça envoie comme message aux femmes qui s'interrogent sur leur capacité, leur compétence ou la possibilité de venir travailler dans le bâtiment, qu'elles ne se posent plus de questions. En fait, on a des équipes féminines sur les chantiers. On a deux chantiers notamment où on a des équipes 100% féminines. Alors on l'a vu puisqu'on a fait un poste sur le chantier de Boulogne Fresh. Là, on a une équipe gros œuvre 100% féminine, mais pas que. En fait, on a aussi le chantier de iX campus, où je crois qu'on atteint un niveau de 50% d'encadrement féminin. Donc, c'est un message important pour moi, tout ça. Si certaines femmes arrivent à le faire, pourquoi pas vous ? Donc, tu vois, j'aimerais que les femmes qui se posent des questions, elles ne s'en posent plus, ou que les hommes qui se posent des questions sur la capacité des femmes à pouvoir faire du bâtiment, ils ne se la posent plus demain. En fait, ça arrive, c'est possible. Regardez, ça a valeur d'exemple. Venez ! Enfin voilà, vous serez bien accueillies et on vous attend. C'est un peu ça le message, on vous attend.
- Salomé
Tout à l'heure, hors micro, on parlait de Elles Bougent, qui est une association qui oeuvre pour la promotion des métiers techniques et scientifiques auprès des jeunes filles depuis la primaire jusqu'en école d'ingénieur. Et on en parlait parce que Bouygue Construction a un partenariat avec l'association. On se disait que les jeunes filles s'orientaient plutôt après la troisième. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu plus de tout ça ?
- Emmanuelle
Alors oui, moi je pense sincèrement que l'orientation ça se joue à la fin du collège, avant de choisir ta spécialité en seconde on va dire, ou en première en l'occurrence. J'ai fait l'ESTP, je te disais ça juste avant, on a aussi gagné un chantier pour l'ESTP, l'extension de l'ESTP, je discutais avec le directeur de l'ESTP en disant, moi j'ai fait l'ESTP il y a 25 ans, où il y avait un certain pourcentage de filles, où on en est aujourd'hui, et lui me disait, on n'a pas tellement avancé finalement, il y a toujours environ 25% de femmes qui font cette école parce que finalement, la réforme du bac fait que les jeunes filles ne choisissent pas l'option maths en première et que du coup, elles se bouchent le chemin de leur carrière professionnelle là-dedans. J'ai aussi une petite fille qui a 12 ans. Je me dis, tout ça, ça se joue à ce moment-là, en fait, avant que ce soit possible. Je sais qu'Elles Bougent, on fait plein de choses.
- Salomé
Oui, je suis marraine, j'ai déjà fait des interventions dans des écoles. Il me semble que c'est ce que Elles Bougent fait le plus. Mais je sais que des fois, ils font aussi des visites de chantier avec des lycéennes ou des choses comme ça. C'est vrai que c'est plutôt des actions individuelles. Mais je sais que chez Bouygues, on est quand même assez nombreuses à être marraine Elles Bougent.
- Emmanuelle
Oui, il y a beaucoup de marraines. Je pense qu'on aurait intérêt peut-être à coordonner toutes ces actions. C'est ce qu'on se disait. Pour aller voir les collégiennes. Je pense que vraiment...
- Salomé
Oui, collège, c'est les deux « populations » que cible Elles Bougent. Alors, j'ai pas eu l'occasion de le faire, mais je sais qu'il y a certaines marraines qui vont même aux primaires. Maintenant, Elles Bougent organise ces interventions en primaire parce qu'en fait, ce qu'ils se disent, c'est que les petites filles et les jeunes filles ont tendance à s'orienter vers des métiers qu'elles voient. Et en fait, les métiers que voient les petites filles, c'est plutôt médecins, des métiers comme ça, en tout cas scientifiques, auxquels elles sont confrontées, alors que les garçons, on les pousse... plus dans leur éducation à sortir un peu de leur zone de confort et du coup, ils ont plus tendance à aller vers des métiers qu'ils ne connaissent pas, type ingénieur, s'ils n'en ont pas dans leur entourage, ils vont quand même y aller, alors qu'une fille ne le fera pas. Et c'est pour ça qu'en fait, elles y vont maintenant dès la primaire. Alors, je ne veux pas parler à la place d'Elles Bougent où la stratégie, ça, c'est plutôt eux qui la déploient et ensuite nous, les marraines qui relayerons. Mais en tout cas, il me semble que c'est pour ça de dire, de faire rentrer un petit peu ces métiers-là dans l'environnement des petites filles.
- Emmanuelle
En plus, moi, je pense qu'on a un métier qui est mal connu. Quand on pense bâtiment, on pense juste compagnon, on parle du béton, avec l'image du béton, alors qu'on fait beaucoup de bois. Et autour du métier du bâtiment, il y a plein de métiers. Quand tu fais de l'ingénierie, des études, du commerce, il y a énormément de métiers qui sont peu connus. Même le métier de conductrice de travaux, c'est hyper chouette. Tu es manager, tu manages une équipe. C'est un chantier, c'est une petite entreprise. C'est un site. Tu vois, c'est un site de production. Donc, faire connaître nos métiers, c'est aussi l'objet de mes posts, en fait. Et de montrer que c'est sympa et qu'on peut s'y épanouir, qu'on soit un homme ou une femme.
- Salomé
Alors, juste avant d'entrer dans le vif du sujet, est-ce que tu peux juste me présenter CPI, s'il te plaît ? Et d'ailleurs, on va beaucoup utiliser cet acronyme CPI, c'est Construction Privée.
- Emmanuelle
Alors, Construction Privée, c'est une business unit de Bouygues Bâtiments France qui est spécialiste du tertiaire neuf en Ile-de-France. Donc en gros, on va construire des bâtiments de bureaux, on construit aussi des hôtels, des centres commerciaux, tant que c'est en neuf, en Ile-de-France et que c'est privé comme marché. Donc on est chez Construction Privée, on est environ 500 collaborateurs effectifs avec la direction de l'ingénierie, des commerçants, des travaux, de la maîtrise, des compagnons et toutes les fonctions support qui vont autour bien entendu. Et donc notre ADN, c'est de construire des bâtiments. En plus, bas carbone, tu vas voir, c'est très important dans notre histoire, neuf en Ile-de-France, pour des privés.
- Salomé
Moi, je voulais te poser une question : c'est quoi être un leader pour toi ? C'est quoi ta vision pour l'entreprise ? Quel impact est-ce que toi, tu vas avoir sur tes équipes ?
- Emmanuelle
Moi, ce que j'aimerais pour Construction Privée, c'est qu'on soit reconnus comme des pros sympas. C'est un peu mon leitmotiv, en fait. On a une équipe de professionnels, on a des fortes compétences dans la réalisation d'opérations tertiaires. Mais avoir des compétences et travailler notre savoir-faire, ce n'est pas tout. Je dirais aussi qu'on soit reconnus pour notre savoir-être auprès des clients en premier lieu pour lequel on construit puisque c'est ça qui nous anime tous les jours et puis c'est quand même plus sympa aussi en interne d'avoir une bonne ambiance, un esprit d'équipe, l'esprit collectif. Et je crois en ça en fait, à l'état d'esprit positif et à l'esprit d'équipe. C'est comme ça qu'on va gagner des opérations, qu'on va réaliser des chantiers. Et en plus si on le fait et que les journées se passent bien et que tout le monde est content et que nous on passe un bon moment, c'est gagnant-gagnant.
- Salomé
Tu m'as dit que CPI construisait des bâtiments tertiaires neufs pour des clients privés en Ile-de-France. Ce n'est pas très facile en ce moment ?
- Emmanuelle
Alors, c'est sûr que ce n'est pas le marché le plus dynamique en ce moment. C'est le marché qui est le plus attaqué. On a subi, on en parlait tout à l'heure, en 2020 le Covid. Donc, avec finalement des entreprises qui ont besoin de moins de surface de bureaux puisqu'il y a une partie de leurs collaborateurs qui sont en télétravail. Donc ça, ça a handicapé un petit peu les projets. Et puis un deuxième coup de massue, l'inflation, les difficultés financières qui font que les bilans tournent moins bien et que les opérations, les investisseurs sont moins intéressés, moins d'utilisateurs. Donc tout ça, ça a mis un coup de frein effectivement sur un marché qui était porté par les promoteurs essentiellement et avec des promoteurs qui connaissent aussi des difficultés. Donc effectivement, ce n'est pas le marché le plus porteur, mais quand on est dans un marché en difficulté, on devient inventif. On se concentre, on voit nos fondamentaux, on se concentre sur l'essentiel. Et je disais, le bas carbone, c'est quelque chose d'hyper important du coup maintenant, puisque c'est assez décisif dans les projets. On a des investisseurs ou des utilisateurs... qui sont à la recherche de bâtiments finalement de qualité, qui répondent à des ambitions environnementales fortes, qui répondent aussi à leurs valeurs en fait, en tant qu'investisseurs ou entreprises. Et donc, pour moi, il y a quelque chose à jouer là-dessus en fait.
- Salomé
Oui, j'avais vu une communication sur le chantier de 6 degrés, je crois, c'est ça ? Oui. Qui est un bâtiment de 40 000 m² que vous avez réalisé pour le compte de Scor, où en fait, ce n'était pas un besoin du client et que finalement, c'est vous qui avez fait émerger le besoin sur la réponse en fait.
- Emmanuelle
On avait senti en phase commerciale effectivement que SCOR, ils étaient très orientés environnement et développement durable. Et quand ils ont sorti leur appel d'offres, effectivement, c'était un bâtiment qui était un peu classique à l'époque, un bâtiment en béton, comme ce qui se construisait finalement à l'époque. Et la bonne idée, et à la lecture de leur rapport d'activité avec des échanges avec eux, on a compris que finalement, il y avait un levier qui était transformer leur bâtiment en bâtiment très vertueux. Et c'est grâce à cette opération que nous, on a appris beaucoup de choses là-dessus, puisqu'on a fait mouche, ça a touché le client. Donc, on a pu faire un bâtiment, on l'a transformé de béton à bois. On a fait énormément de réemploi, de recyclage. Et on a eu la chance d'avoir une maître d'ouvrage qui était très investie et très engagée. Et ça nous a permis aussi d'aller plus loin que ce qu'on pensait, au point où on a même fait des meubles et de l'aménagement avec du recyclage.
- Salomé
Vous avez poussé la démarche vraiment loin.
- Emmanuelle
Et ça nous a permis de nous améliorer. En fait, ça a vraiment été un élément fondateur de ce qu'on s'est proposé aujourd'hui à nos clients parce qu'on a pu tester et avancer sur plein de sujets là-dessus.
- Salomé
C'est chouette, c'est vraiment chouette. Et pour toi, le bas carbone, c'est le levier qui va faire que le marché va finir par se débloquer. Est-ce que tu vois une reprise du marché ? Est-ce que c'est ça, c'est le bas carbone l'avenir ? Et puis s'il y a une reprise, à ton avis, plutôt sous quelle forme ?
- Emmanuelle
Alors ? Une reprise, je ne sais pas. Je sais qu'aujourd'hui, mes clients, c'est plus les utilisateurs que des promoteurs, puisqu'il y a peu d'opérations qui sortent en blanc finalement, voire pas du tout. Et que quand tu es en contact avec l'utilisateur, tu peux faire plus de choses, être plus innovant et tester plus de choses, puisque finalement, tu parles avec la personne qui va vivre dans le bâtiment. Et donc, tu peux lui dire, écoutez, si demain on est RE 2028, voilà les conséquences sur l'utilisation du bâtiment. Par exemple, il pourrait y avoir des bâtiments qui seraient sans climat, mais qui respecteraient la RE 2028. Mais on pense aussi que les usages vont évoluer. Quand, je ne sais plus en quelle année, il fallait qu'on fasse tous attention à la température dans nos logements et aux bureaux et qu'on était tous contraints de mettre à 19 degrés, on s'est finalement habitués. Donc... Je pense que demain, on sera habitué à avoir plus froid l'hiver, mais on mettra des pulls, plus chaud l'été, on ouvrira les fenêtres. Donc ça, quand tu travailles directement avec un utilisateur, tu peux avoir ces discussions, voir ce qui serait acceptable pour lui ou ce qui ne le serait pas. C'est pareil pour le réemploi. Le réemploi, ça peut être très sexy comme ça ne peut pas l'être du tout. Parce qu'il y a des gens qui ne vont pas accepter certaines choses. Et puis, quand tu travailles directement avec l'utilisateur ou quelqu'un de très convaincu, tu te rends compte qu'il y a plein de choses qui sont possibles.
- Salomé
Et donc ça devient très vertueux. L'investisseur il a plus le stress de savoir s'il va réussir à remplir son immeuble ou pas, p arce que petit aparté, en blanc pour les novices ?
- Emmanuelle
Ah oui, c'est quand il n'y a pas d'utilisateur. Donc on construit un produit et puis on se dit, on le met sur le marché. Et puis une fois qu'il est sur le marché, on verra bien à qui on le loue.
- Salomé
C'est beau moquette et faux plafonds, mais pas plus.
- Emmanuelle
Oui, parce que la décoration, on la fera plus tard.
- Salomé
Alors justement, tu as parlé là un petit peu des attentes utilisateurs. Je voudrais qu'on y revienne, mais un petit peu plus tard. Avant ça, tu as parlé des investisseurs. Aujourd'hui, quelles sont leurs attentes ?
- Emmanuelle
Alors, leurs attentes. Déjà, je trouve qu'un bâtiment qui soit RE 2025, 2028 ou plus, ça, ça fait largement partie de leurs attentes aujourd'hui puisque sinon, demain, ils ont un produit qui sera obsolète. Après, ils veulent un produit bien placé qu'ils arriveront à louer facilement, évolutif, parce que le bureau, aujourd'hui, pourrait se retransformer en hôtel demain, voire en logement. Ça, ça peut être une de leurs attentes. Et ils veulent aussi un produit le moins cher possible. Ça, c'est sûr. Puisque c'est toujours compliqué de faire tourner des bilans aujourd'hui. Il y a une légère baisse des taux d'intérêt, mais ce n'est pas encore la panacée.
- Salomé
Et aujourd'hui, est-ce qu'on est capable de leur proposer des solutions pour pallier ces difficultés ? En fait, ma question c'est comment ces pays répondent aux nouvelles attentes des investisseurs et est-ce que pour toi, le levier, c'est le bas carbone ?
- Emmanuelle
Le marché, en fait, il a évolué. Avant, on construisait des opérations 100% bureaux. Aujourd'hui, c'est très rare de construire des opérations 100% bureaux. C'est aussi du fait qu'on travaille avec l'utilisateur. On travaille sur des produits un peu sur mesure, je m'explique. L'opération par exemple qu'on a sur iX campus, c'est une entreprise à mission, dont la mission c'est de faire finalement émerger des talents, des startups sur le milieu de la tech. Et donc le projet de iX Campus, c'est des bureaux, un peu d'école, et aussi des endroits où finalement on va pouvoir tester des choses. Des fab lab un peu. Donc c'est un système qui fonctionne très bien et très bien pensé puisque tu as des entreprises un petit peu institutionnelles qui vont pouvoir faire évoluer des startups. Finalement le talent il est dans la startup et puis tu as l'école donc tu as toute la chaîne en fait et tu peux passer de l'une à l'autre et c'est vraiment très apprenant. On travaille sur un autre projet alors là qu'on n'a pas encore traité, j'espère, je croise les doigts. mais où finalement l'utilisateur a des besoins particuliers, donc on lui fait un projet sur mesure. Finalement maintenant on fait beaucoup de conception réalisation. Donc on va avoir une partie bureaux, alors avec des particularités, et puis à côté, leur idée c'est d'essayer d'attirer des talents, mais en dehors de Paris, donc ils veulent un campus très très attractif, donc avec des espaces de sport, il faut aussi pouvoir une zone logistique, et en fait ils ont des demandes tellement particulières que finalement un bâtiment à réhabiliter ça ne répondrait pas à leurs besoins. Et aussi beaucoup d'envie de nature. Donc je trouve que notre marché, il évolue. Là, on commence un chantier à Pantin. Alors c'est les Grandes Serres. C'est une zone qui va être multiproduits. Donc pour l'instant, nous, on fait deux premiers bâtiments. Donc on a des bureaux un peu classiques. Mais à côté, ils réhabilitent une grande halle, même une grosse réhabilitation d'une grande halle, pour en faire un food court. Et l'histoire, c'est en construisant ces deux premiers bâtiments, on va attirer d'autres personnes. Demain, on aura besoin d'hébergements parce qu'il y aura un centre de formation. Les entreprises vont s'organiser autour du food court qui vont faire vivre. Et puis, ça va amener d'autres personnes et ça va être très, très attractif. Je trouve qu'on travaille plus sur des projets qui sont des concepts, qui sont du sur-mesure pour certains utilisateurs, et puis qui sont des produits qui vont attirer les gens pour les faire revenir au travail, mais d'une autre façon parce que ça sera plus sympa d'aller travailler à Pantin parce que je vais croiser d'autres gens, d'autres entreprises. J'aurai mon food court au milieu avec des événements, des conférences qui pourront être organisées, que de rester chez moi derrière mon écran à la maison. Finalement, ça sera des endroits enrichissants, je trouve, pour les gens.
- Salomé
Oui, évidemment, ça sert les entreprises qui aujourd'hui recherchent l'enchantement du collaborateur, le retour au bureau et tout ça.
- Emmanuelle
Exactement. Et toi, tu trouveras toi en tant que collaborateur beaucoup plus d'intérêt à aller travailler parce que tu auras accès à tellement de choses que tu ne pourrais pas avoir accès chez toi. Oui,
- Salomé
Bien sûr. Bien sûr, je vois. Et là, tu parlais d'iX. C'est difficile pour Bouygues de parler d'iX sans parler d'Archisobre. Moi, j'aime beaucoup cette démarche. Est-ce que tu peux en parler un peu ? Parce que c'est une démarche qui émerge chez vous à la base.
- Emmanuelle
Alors, Archisobre, oui, c'est notre démarche qui nous permet de diminuer par 3 l'impact carbone des bâtiments.
- Salomé
Oui.
- Emmanuelle
Avec l'équipe, nous, on est parti d'un constat. On était en 2022, je crois. 2021, j'ai plus le temps, passe vite. Et on était déjà dans notre marché qui était compliqué. On avait la RE 2020 qui allait être appliquée six mois plus tard. Et on avait aussi beaucoup de collaborateurs qui un peu nous challengeaient en disant « On est dans une entreprise du BTP, moi j'ai pas envie d'être dans une entreprise qui coule du béton, socialement je m'y retrouve pas, c'est pas mes valeurs. » Puis on avait tout ça à titre personnel, on a des enfants, je te le disais au début, j'ai des enfants qui sont très engagés dans les causes environnementales. En tout cas, il faut qu'il y ait du sens. Partant de ce constat, on était plusieurs autour de la table à être un peu convaincus et à avoir envie de faire bouger les choses. Donc on s'est mis un challenge, on s'est dit comment demain on construit les bâtiments les plus bas carbone possible. Et pour ça, on s'est dit, OK, on oublie le côté financier, on oublie le côté réglementaire PLU, qui finalement sont des freins à notre créativité, et on y va. On est parti, on ne savait pas où on allait atterrir, et puis on a atterri très bas, puisqu'on a conçu un premier concept building qui atteignait 292 kg de CO2 par mètre carré. Alors qu'on construisait à l'époque des bâtiments qui se situaient plutôt autour de 680-700. On s'est dit bon, on ne va pas rester qu'entre nous. On va contacter Franck Boutté, qui lui est un spécialiste reconnu et il va nous challenger. On va regarder si on n'a pas fait d'erreur. Et puis, on a aussi contacté des équipes d'archis parce qu'on s'est dit bon, notre concept building, c'est un truc d'ingénieurs en bâtiment, ce n'est pas du tout sexy. Il faut rendre le bâtiment désirable. Donc, on a travaillé avec trois équipes d'archis et Franck Boutté. Et puis, on leur a donné un peu ce qu'on appelait notre cahier des charges à l'époque. Et puis, on leur a fait tester en mode conception-réalisation. On vous donne trois terrains fictifs, un à Lille, un à Paris et puis un à Marseille. Il fallait qu'on teste tous les climats et on y va. On applique notre démarche, notre méthode et on voit ce que ça donne. Le résultat des courses, c'est qu'on a réussi à concevoir trois bâtiments très, très différents d'un point de vue architectural et esthétique et qui étaient tous sous le seuil de la RE 2031 avec un scénario du GIEC, avec un projeté en 2040, donc un climat 2040. Donc on a travaillé avec Martin Duplantier pour Lille, l'agence NEM sur le terrain de la région parisienne et Coldefy, finalement lillois, on l'a mis à Marseille. C'était rigolo. Et Franck Boutté et son agence ont fait tous les calculs et ça a marché. Et donc on s'est dit qu'on avait mis au point une méthode issue de notre savoir-faire entreprise générale. Parce que finalement, tous nos leviers, c'est multi-leviers. Quand on met du bois d'un côté, ça a un impact de l'autre sur autre chose, qui nous permet effectivement maintenant de construire des bâtiments le plus bas carbone possible. Donc on était parti d'une conceptualisation, mais effectivement ça marche aussi sur un appel d'offres, puisque iX campus c'était un appel d'offres avec un bâtiment déjà conçu, sur lequel on a proposé des optimisations. On a travaillé avec l'agence BAUMSCHLAGER EBERLE et SAME sur les bâtiments, leur proposant de la conception technique. Sur iX, oui. Et effectivement, on a réussi à diminuer, je crois, selon les bâtiments, environ de 25% l'impact carbone. Et on s'est aussi aperçu qu'en travaillant l'impact carbone, il y avait un autre effet secondaire qui était, on travaillait la facture énergétique, en fait. On réussit à diminuer la facture d'énergie de façon conséquente, ce qui, compte tenu de l'évolution des prix de l'énergie, n'est pas négligeable.
- Salomé
J'ai donné une conférence sur Archisobre, il n'y a pas très longtemps à HEI, une école d'ingénieurs lilloise. Et en plus du fait que la démarche vous a donné une vraie agilité sur le bas carbone, elle est un vrai levier de recrutement. Vraiment, quand je l'ai présenté, j'ai senti l'intérêt tout de suite. Les étudiants m'ont posé beaucoup de questions pendant et après même la conférence. J'ai été hyper impressionnée parce que les questions étaient en plus techniques et assez pointues. Et quand je suis sortie, on m'a dit « Ah, mais moi, je pensais que Bouygues, ça ne coulait que du béton, etc. » Et en fait, je me suis rendue compte de combien cette démarche, c'est aussi un levier d'attractivité.
- Emmanuelle
Même dans notre quotidien, on est quand même beaucoup plus fiers de construire des objets décarbonés.
- Salomé
Aujourd'hui, les jeunes ne parlent que de ça, en plus de sens, etc. Mais ça finit par toucher tout le monde. On a parlé des investisseurs, du volet environnement, du volet RSE, puisque c'est aussi ce qui intéresse l'entreprise. Tu nous as parlé des utilisateurs. C'est quoi aujourd'hui leurs attentes aux utilisateurs ?
- Emmanuelle
Elles sont de différents types, je dirais. Déjà, il y a l'histoire du sur-mesure. Je veux un bâtiment qui réponde à mon utilisation, à mes attentes. On passe de, finalement, des produits qui étaient mis sur le marché ou sur lesquels l'utilisateur devait s'adapter aux produits. Ah, c'est le produit qui s'adapte à l'utilisateur. Il y a aussi une exigence de qualité quand tu construis pour toi. Donc, tu t'attends à ce que ton bâtiment soit hyper quali. Dans la suite d'Archisobre, je te parlais de bas carbone, je te parlais de facture énergétique, puisque quand on fait Archisobre, on voit qu'on diminue la facture énergétique. D'ailleurs, ce que je ne t'ai pas dit tout à l'heure, c'est que Archisobre, c'est moins cher. Quand on a traité l'opération d'iX campus, on était en compétition face à du corps d'états séparés. On l'a gagné en entreprise générale et parce que grâce à l'entreprise générale et à Archisobre, on savait proposer des solutions. que du corps d'État séparé ne pouvait pas faire. Et donc le client, il avait un budget à respecter, donc on est rentré dans son budget et on a gagné moins cher. Ça, je crois que c'était important de le rajouter. Là, avec l'équipe Archisobre, je vais l'appeler comme ça, le sujet qui nous anime maintenant, c'est le sujet de l'eau, qui est une ressource qui n'est pas appréciée à sa juste valeur. On voit déjà des villes du Sud, je voyais un reportage l'autre jour, des maires qui ne donnent plus de permis de construire, parce que finalement, il n'y a pas assez d'eau potable. Bon, alors, c'est vrai que ces jours-ci, l'eau, on en a plutôt trop que pas assez, c'est une des ressources qui est précieuse parce que rare. Et donc, on est en train de travailler là, notamment avec Adrien, qui est à l'Observatoire de l'immobilier durable, sur comment demain, on fait des bâtiments qui soient moins consommateurs d'eau. Donc voilà, c'est une démarche qu'on est en train d'initier. J'espère pouvoir t'en reparler prochainement avec quelque chose de plus concret. Mais en tout cas, c'est le sujet vers lequel nous, on s'oriente. Pour arriver à tout ça, il faut beaucoup d'écoute, en fait, finalement, de la part de nos équipes. Comprendre le besoin qui est des fois pas exprimé de façon à ce qu'il soit transposable dans une conception. Je trouve que là où on y gagne beaucoup, c'est on devient aussi une entreprise de service. En fait, quel est votre besoin ? Et moi, quand je fais la conception, je vais essayer d'intégrer votre besoin. Vous avez des besoins de flexibilité ? Quand tu construis un bâtiment qui doit être flexible, tu ne le construis pas de la même façon qu'un bâtiment qui ne l'est pas. Ça s'accompagne parce que ça peut avoir des incidences sur l'architecture, sur le coût du bâtiment. Donc, beaucoup d'écoute et d'accompagnement. Et on est plutôt dans des processus itératifs aujourd'hui. Tu n'as pas ta note de programmation, on se revoit à la fin. En gros... On a beaucoup d'utilisateurs qui finalement, en fonction de la stratégie de leur entreprise, des orientations qu'ils vont prendre, peuvent faire évoluer leur bâtiment tout au long de la phase conception, mais aussi de la phase réalisation.
- Salomé
D'accord, je comprends bien. Pour toi, est-ce que c'est l'accompagnement qui fait la différence aujourd'hui ? Est-ce que c'est la collaboration plus étroite entre tes équipes côté CPI et celles côté maître d'ouvrage ?
- Emmanuelle
Oui, alors ça, c'est nouveau et ça évolue. Donc, il faut aussi que nous, on s'adapte à ça, en fait. Qu'on câble nos équipes à être dans l'écoute, et dans la flexibilité et dans la souplesse. Avant, quand tu passais un chantier à une équipe travaux, il fallait les plans d'exé, tout, etc. Je pense que les chantiers qu'on va réaliser là, ils sont susceptibles d'évoluer dans le temps. Et il n'y a qu'à la fin où tu sais ce que tu auras construit. Et c'est... très très important. Je trouve que là c'est là où nous il faut vraiment qu'on accompagne nos clients.
- Salomé
Et comment vous gérez ça ? Parce que par exemple maintenant on parle de plus en plus de bâtiments en bois. Typiquement déplacer une porte, une fenêtre le jour J c'est possible. Sur du béton, sur du bois c'est pas possible. Tu reprends, tu modifies ton élément, tu reprends ton ticket, tu fais la queue.
- Emmanuelle
Ça effectivement c'est plus compliqué. Alors comment on le gère ? Dans les bâtiments qu'on construit, c'est souvent mixte bois-béton. Effectivement, il y a des éléments un peu dimensionnants. Donc ça, il faut qu'on ait des discussions très en amont avec le client. Et dans un planning, il a des jalons sur lesquels il peut bouger ou pas bouger. Ils ont aussi besoin de leur bâtiment à un moment donné. Donc à nous de timer le temps pour lui dire, si tu veux bouger quelque chose qui soit de cette nature, voilà, tu as jusqu'à telle date pour qu'on en discute. Parce qu'après, soit ça aura des incidences de temps, sur le délai, donc le bâtiment tu l'auras plus au moment où tu veux, soit ça peut avoir des incidences techniques et donc financières importantes. Donc à nous aussi, dans notre accompagnement, tu vois, de lui dire, jusqu'à telle date ça c'est possible et voilà. Ou alors on préconçoit des bâtiments évolutifs, tu vois, on peut faire, mais ça il faut l'anticiper et donc de bons échanges en amont du projet, de la réalisation du projet, c'est toujours très très important. C'est intéressant parce que du coup, l'accompagnement et l'acculturation du client se fait pas que sur le côté utilisation, mais aussi sur tout le côté processus de construction.
- Salomé
Parce qu'il y a des clients qui sont très organisés pour construire, il y a des clients qui ne le sont pas du tout. Et c'est quand même vraiment chouette d'avoir une entreprise qui est capable de dire à un moment, ok, ça, je peux le bouger, il n'y a pas de problème, il n'y a pas d'incidence. Ça, par contre, attention, c'est 12 semaines de délai pour avoir un élément en bois. C'est pas anodin sur le timing du chantier.
- Emmanuelle
Oui, surtout qu'on a de plus en plus de clients qui sont des utilisateurs, donc qui ne sont pas des professionnels de l'immobilier. Donc, c'est aussi eux qu'on doit accompagner. Mais une fois qu'on a compris ça, je trouve qu'on est tous gagnants. Déjà, pour nous, c'est vraiment plus sympa. Parce que quand tu construis un bâtiment avec quelqu'un à la fin qui est content de ce qu'il obtient, c'est quand même ce pour quoi tu construis. C'est un peu pour ça que tu te lèves le matin. Et puis, globalement, on s'y retrouve en fait, tu vois, en termes d'efficacité. Donc moi, je pense que les attentes, c'est beaucoup d'écoute et d'accompagnement qui permettront de ne pas avoir de déception à la fin, en tout cas d'être enchanté à la fin du produit qu'ils auront vu.
- Salomé
Je comprends bien, c'est chouette. Là, on a parlé de beaucoup de choses. Je vais peut-être me permettre de refaire un peu un résumé. On a parlé de la santé du marché, des attentes des investisseurs d'une part, de celles des utilisateurs d'autre part. Dans les deux cas, tu nous as dit de plus en plus de programmes mixtes. Et en particulier, côté investisseurs, l'objectif, c'est de s'assurer de la rentabilité de leurs actifs malgré des bilans qui sont difficiles à faire tourner en ce moment et en prenant en compte ces nouvelles valeurs vertes. Donc ça, c'est le tournant qui est en train d'être pris sur le bas carbone notamment. Côté utilisateur, tu m'as parlé de la recherche de lieux attractifs, notamment parce que c'est un levier d'attractivité justement pour les collaborateurs, mais aussi de plus en plus la recherche d'actifs, voire de programmes sur mesure et aussi une flexibilité tant en phase conception qu'en phase réalisation. Tu m'as parlé de tout ce que fait CPI pour répondre à ces attentes. Comment est-ce que vous essayez de prendre les devants sur votre responsabilité de constructeur en s'engageant dans des marches comme ArchiSobre, mais aussi celle sur l'eau dont tu m'as parlé très brièvement. Il n'empêche que le marché reste quand même assez grippé en Ile-de-France. Est-ce que tu peux me faire une synthèse de ce qu'on vient de se dire et surtout me donner ton ambition pour ces pays aujourd'hui ?
- Emmanuelle
Alors c'est certain que le marché en Ile-de-France, il est assez restreint aujourd'hui. On voit que sur Paris, c'est plutôt des opérations qui sont en rénovation liées aux décrets tertiaires et aux ambitions de la ville de Paris de faire plutôt des bâtiments réhabilités. Il y a quelques projets utilisateurs qui sont en Ile-de-France. Pour autant, je trouve que chez Construction privée, on a développé une vraie expertise et on a un vrai savoir-faire de grands projets, des tours, ce n'est pas si souvent, mais on construit aussi des tours. On a la compétence bureaux, on a la compétence Archisobre dont on parlait. Moi, mon ambition pour Construction privée, mais aussi pour Bouygues Bâtiment France, c'est de mettre à disposition ce savoir-faire qui existe au service des unités opérationnelles qui opèrent en région, puisqu'elles, elles connaissent bien le terrain, elles sont bien implantées, elles connaissent leurs clients, etc. Je pense qu'elles ont un marché aussi logement qui est assez dynamique et j'aimerais qu'on soit une carte en plus dans leur jeu de cartes, peut-être la carte Joker, qu'elles, elles peuvent faire appel en disant « j'ai identifié un projet, le client a peut-être des appétences environnementales, en tout cas il attend quelque chose de particulier, on pourrait mixer nos savoir-faire », notre compétence, nous, technique de Construction Privée, à la compétence région, commerciale. Ça peut être un marché, ça peut être une union gagnante-gagnante qui nous permette d'exporter ce savoir-faire et puis de gagner des projets en région qu'on n'irait peut-être pas voir parce qu'on n'a pas la disponibilité ou on n'a pas la compétence. Un atout pour les forces commerciales des UO de région, j'aimerais ça.
- Salomé
Alors, si tu es d'accord, Emmanuelle, je voudrais te poser les trois questions signatures du podcast. La première, c'est as-tu une maxime, un mentra qui t'inspire ou une phrase qui t'accompagne au quotidien ?
- Emmanuelle
Alors, je ne sais pas si on peut dire que c'est un mentra, mais moi, quand j'étais très jeune chez Bouygues, j'ai mon patron à l'époque qui m'a dit une phrase qui me poursuit encore, qui me sert encore au quotidien. En gros, j'ai commencé, j'étais jeune responsable commerciale, etc. Et puis, quand tu es commercial, tu t'exposes. C'est toi. Du coup, c'est toujours un peu compliqué ou difficile. Et donc il m'a dit un truc qui dit, c'est simple, qu'est-ce que tu crains à poser une question ? Au pire, on te dit non, et alors ? Et en fait, ça dit beaucoup de choses, beaucoup plus que ce qu'on a l'impression, parce que je me dis, bah ouais, il a raison en fait, au pire il me dit non, mais c'est pas à moi, Emmanuelle, la personne, tu vois, qu'il dit non, c'est à Emmanuelle de l'entreprise qui dit non. Déjà, cette dissociation entre le moi, tu vois, qui avait pu être l'enfant de mes parents, avec tout ce que ça peut avoir d'affectif, Et du moi professionnel qui est ce que je représente pour l'entreprise. Donc déjà, ça m'a aidé là-dessus en me disant, bah oui, effectivement, tu représentes quelque chose et c'est pas toi profondément. Et la deuxième chose, c'est, bah oui, il a raison en fait. Au pire, il me dit non. Et alors quoi ? Donc, en gros, ça dit beaucoup de choses sur l'audace, le dépassement de soi, les autolimites qu'on peut se dire. Donc, c'est encore ça, en fait, finalement, qui m'accompagne au quotidien. En gros, décomplexe-toi, vas-y, ose quoi.
- Salomé
Et alors, c'est hyper intéressant, l'audace, notamment en tant que DG maintenant d'une entreprise, c'est quelque chose où tu n'as pas le choix, surtout dans un milieu concurrentiel comme le nôtre. Je vois qu'il y a l'audace et il y a une phrase derrière toi, en équipe viser la lune. Tu parles du collectif, beaucoup depuis tout à l'heure, c'est quelque chose qui t'accompagne ça aussi ?
- Emmanuelle
Alors, surtout dans nos métiers, quand on est tout seul, on ne fait rien. Il faut être très humble là-dessus. Les chantiers, ils se construisent en équipe, les opérations, elles se gagnent en équipe. Et en fait, c'est tout un collectif et pas une personne. Tu as beau être le meilleur DG du monde, si derrière toi, tu n'as pas une équipe, tu ne feras rien, tu n'es rien. Il faut vraiment en avoir conscience. Donc oui, en équipe, c'est important. Et deuxièmement, viser la Lune, c'est aussi important. Parce que si tu veux aller loin, autant que tu vises haut. Parce que si tu ne vises pas haut, c'est un peu l'histoire d'Archisobre. On ne savait pas où on allait. On a essayé d'aller le plus haut. bas possiblement en carbone, donc là je dis, oh mais bon, là c'était bas en l'occurrence, et c'est comme ça qu'on y est arrivé en fait. Donc ayons de l'ambition en fait, une ambition collective, armons-nous pour ça, organisons-nous pour ça, montons en compétence pour ça, et puis on ne peut aller que loin si on vise loin, si on ne vise pas loin, on n'ira pas loin du tout. T'as raison, ça pouvait être aussi cette phrase-là, qui était dans mon dos.
- Salomé
Quand je suis arrivée dans ton bureau que je me suis installée, je pensais que c'était cette phrase-là que tu allais me dire à la fin.
- Emmanuelle
Non, mais c'est un peu pareil, en fait. Tu vois, c'est le même terrain, en fait.
- Salomé
Oui, je vois très bien l'audace, l'ambition, le collectif. C'est tout ce qu'on retrouve dans tout ce que tu me dis depuis tout à l'heure, de toute façon. Donc, c'est pour ça que je pensais que c'était cette phrase-là. Mais c'est hyper intéressant d'avoir les deux côtés. Et c'est aussi beaucoup ce qu'on retrouve sur tes communications. Tout ça, très chouette. Une deuxième question, quelle a été la chose la plus inattendue que tu aies fait dans ta carrière ? Et si ce n'est pas la plus inattendue, peut-être un moment décisif, un moment fort pour toi ?
- Emmanuelle
J'ai du mal à identifier un moment décisif ou un moment fort, parce que finalement, ma carrière est le fait de rencontres. Si j'y réfléchis bien, c'est plusieurs rencontres. Ce n'est pas une rencontre qui a changé ma vie. Il y a eu des moments où... Il y a des gens qui m'ont dit des choses, ce n'était pas forcément plus des gens que je connaissais bien, qui m'ont fait bouger, qui m'ont fait sortir de ma zone de confort. Donc ça, il y en a peut-être eu plusieurs successivement. Et en fait, moi, je me suis construite aussi en m'enrichissant de tout ça. Et je me dis qu'à chaque fois que je suis sortie de ma zone de confort, derrière, on pouvait penser que c'était l'inconnu, mais il s'est toujours passé quelque chose de bien. Donc... Ça, si j'ai des conseils à donner à des collaborateurs, c'est presque encore l'audace. Mais en gros, une fois que tu es dans ta zone de confort, essaie de le faire un pas de côté. Parce que si ça se trouve, tu vas tomber sur un truc super bien. Par exemple, quand je suis partie de Habitat Social, pour venir chez Construction Privée, j'étais bien, j'avais un patron que j'aimais bien, j'avais des collaborateurs que j'adorais, j'avais des clients que je connaissais très bien, que ça se passait très bien, des chantiers qui tournaient. Quelque part, ça a été une décision difficile. Et derrière, j'ai retrouvé des gens bien et ça a été assez productif pour moi et très, très enrichissant. Donc, c'est plutôt des petites rencontres de gens qui te disent « Pourquoi tu fais ça ? Mais là, tu as l'impression d'être dans ta zone de confort. Le danger, c'est d'y rester. » Donc, c'est des petites impulsions, etc. Et alors après, ce n'est pas très inattendu. Du coup, ce n'est pas très spectaculaire. Si j'ai une anecdote à raconter sur des choses un peu plus drôles, à la limite, c'est assez rigolo. C'est de prendre un peu le contre-pied de ce qu'on peut attendre d'une équipe ou d'un comité de direction. On a fait un truc cette année, c'est que c'était une année de JO, donc de Jeux Olympiques. Et il y avait déjà quelque chose qu'on faisait pour les compagnons depuis deux ans, c'est pour la convention de fin d'année, on faisait une vidéo. Donc cette année, on avait donné le thème des JO. Et franchement, les compagnons, ils sont géniaux dans cette vidéo. Ça inspire. En fait, un peu l'état d'esprit que j'ai envie d'insuffler à l'entreprise, de simplicité, d'enthousiasme, d'esprit d'équipe, etc. Donc ce challenge-là, qui était relevé depuis deux ans par les compagnons, on l'a donné aux ETAM/cadres de l'entreprise. Et puis on s'est dit, le CODIR, on ne va pas se dégonfler non plus. Parce que c'est bien de faire aux autres, mais on doit être exemplaire, donc on l'a fait aussi. Et donc j'ai demandé à mon équipe du comité de direction de jouer le jeu. Et nous, on a choisi un sport un petit peu particulier. On a choisi le breakdance. Je sais pas si t'as vu la vidéo là parce qu'on l'avait mis sur LinkedIn il y a pas longtemps, c'est assez drôle.
- Salomé
Je la mettrai dans les notes de l'épisode pour que les gens le retrouvent.
- Emmanuelle
On s'est mis des casquettes, on s'est habillé avec des sweats et on a fait du breakdance. Alors on n'est pas des professionnels du breakdance, honnêtement le breakdance c'est difficile, on s'est tous entraîné le week-end chez nous, machin, on s'est dit oh là là, ça apparaît simple comme ça mais c'est super dur. On s'est bien marré à le faire, on a vraiment beaucoup rigolé et quand tu regardes la vidéo, même les collaborateurs là qui font, enfin c'est hyper drôle. Nous ce qu'on... Le message à passer, c'était qu'il y a toujours cette histoire de collectif, et puis aussi la gagne ensemble, et puis on ne se prend pas non plus au sérieux. Franchement, on s'amuse dans ce qu'on fait. Et moi, j'aimerais qu'on retienne de construction privée qu'on est des professionnels sympas, des pros et sympas. C'est vraiment ce que j'aimerais insuffler dans l'entreprise.
- Salomé
Je me souviens, j'étais dans les bureaux à Challenger, Challenger, c'est le siège de Bouygues Construction. Le jour où vous avez tourné cette vidéo, il y avait une équipe qui était en tenue de ski dans les bureaux. Tout le monde était mort de rire.
- Emmanuelle
Ils ont même fait de la neige, en fait.
- Salomé
Oui.
- Emmanuelle
Je t'avoue qu'on s'est dit, mais est-ce que les gens vont le faire ? Moi, en interne, on m'a dit, mais quel brief t'as donné aux équipes ? Je dis, j'ai rien donné comme brief. J'ai dit, voilà, on fait un film, le thème, c'est les JO. Non, mais les gens, ils sont allés à fond. Même, il aurait pu y avoir des réfractaires dans notre codir, parce que faire du breakdance...
- Salomé
Et puis surtout, chez Bouygues, on se fait un peu l'image du collaborateur qui est quand même très polissé. C'est vrai que c'est quand même assez disruptif finalement et audacieux.
- Emmanuelle
Oui, on a des belles personnalités. Les gens méritent d'être connus.
- Salomé
C'était l'objet de ce podcast.
- Emmanuelle
Là, c'était chouette. Il faut regarder.
- Salomé
Je la mettrai dans les notes de l'épisode. Dernière question, enfin avant dernière question. Qui est-ce que tu aimerais entendre sur le podcast ?
- Emmanuelle
C'est une excellente question. Je ne sais pas si c'est pour ton épisode suivant. Moi, ce qui me marque en ce moment, c'est ces entreprises américaines, les GAFA, etc., qui sont passées de 100% de télétravail à 100% de retour au bureau. Alors, je ne sais pas si c'est possible que tu les interviewes, parce qu'elles sont peut-être un petit peu loin aux États-Unis, mais moi, je voudrais savoir ce qui les a motivées dans un sens et dans l'autre. Donc, j'aimerais bien que ces utilisateurs-là, qui défraient la chronique, comme on dit, tu puisses les interviewer sur ce podcast pour savoir.
- Salomé
J'aimerais beaucoup que ce soit les GAFAM ou même là tu vois j'ai été à une conférence il n'y a pas longtemps et c'était des utilisateurs aussi et en fait c'est pareil eux ils disaient tout le monde disait bah en vrai on a fait le télétravail et maintenant on revient dessus on essaie de faire revenir nos collaborateurs au bureau.
- Emmanuelle
Je pense que c'est une tendance qu'on va voir arriver et qu'est-ce qui les a motivés dans un premier temps à les mettre 100%en télétravail et et Du coup, j'imagine qu'ils ne sont pas du tout satisfaits de ce que ça a produit.
- Salomé
C'était deux entreprises qui disaient « ça tue l'innovation de faire ça » .
- Emmanuelle
Je pense aussi. Mais moi aussi, parce que je trouve que les bonnes idées, on les a en commun. Parfois, dans des discussions un peu informelles, moi, je vais te parler à toi, tout à l'heure, je parlerai à je ne sais pas qui, il y a une idée qui va me venir , tu vois. Mais c'est parce qu'on s'est rencontrés. Le contact humain, il n'y a rien qui peut le remplacer.
- Salomé
Bien sûr. Et dans un autre épisode, on parle de le leadership. dans tout ça et notamment sur comment est-ce que t'es un leader dans une société où aujourd'hui, effectivement, le bureau, c'est beaucoup de flex en fait, finalement. T'as des temps au bureau, des temps chez toi, mais du coup, même quand t'es au bureau, si t'étais 100% au bureau, il y a quand même des moments où t'es pas dedans, des moments d'échange où t'es un peu en deep work. Et en fait, finalement, c'est ça. Comment est-ce que tu organises ta journée de travail, ta semaine de travail avec ton équipe pour ne pas tuer l'innovation et pourtant pouvoir être chez toi ou dans un environnement, en tout cas, dans lequel t'es bien. pour tous ces moments de deep work. Tu vois, par exemple, les podcasts, je l'ai eu parce que, en fait, j'adore travailler de partout. Et j'aime beaucoup... Alors, en plus, moi, j'habite à Lille, donc j'habite à un quart d'heure du bureau, donc c'est vraiment facile quand je veux rentrer. Mais j'aime bien aussi, je sais qu'il y a des moments où j'ai besoin d'être super créative dans mon travail. Et donc, je vais dans un café, je me pose dans un café qui est vraiment un petit café de quartier. C'est un truc qui a deux tables de chaises. Et les gens passent, discutent et machin. Et en fait, c'est en voyant tout ça, en mode... C'est vraiment... café du commerce, quoi. Voir les gens discuter que j'ai eu l'idée du podcast. En fait, c'est une fille que j'ai vue, qui est entrée dans le café qui faisait du bâtiment. Et je me suis dit, c'est dingue parce que j'ai déjà entendu parler de son concept. Mais en fait, elle, je ne la connais pas. Et c'est comme ça que les idées viennent, je trouve. Oui,
- Emmanuelle
Je pense aussi que si on est trop auto-centré, nous, avec nous-mêmes, on sera plus créatifs. Donc, trouver le juste équilibre entre...
- Salomé
Même le bureau et même dans sortir.
- Emmanuelle
C'est pour ça que je trouve ça intéressant les concepts qui se créent par les utilisateurs, de se dire on met au même endroit plusieurs entreprises, tu vois ce qu'on fait sur iX campus ou ce que Alios Développement va faire sur les grandes serres, parce que justement ils mixent un peu les genres, les expériences, en créant des lieux propices justement aux rencontres. Donc nous, on a nos bureaux à Challenger à Saint Quentin en Yvelines, mais on a des chantiers un peu partout en Ile-de-France. Et puis, on a des collaborateurs aussi qui peuvent faire du travail nomade ou du télétravail. Je trouve qu'il y a un juste équilibre. En plus, l'équilibre d'une personne, ce n'est pas forcément l'équilibre d'une autre personne. Donc, il faut aussi que dans nos modes de fonctionnement, on accepte cette différence. Parce qu'elles vont enrichir tout le monde à la fin. Oui, moi je crois beaucoup en ça.
- Salomé
Donc, la dernière question. Où est-ce qu'on peut te suivre, te retrouver, te suivre ton actualité ?
- Emmanuelle
Alors, j'espère sur le terrain. Vous pouvez me suivre sur le terrain, sur les chantiers, ici auprès de mes équipes, au siège ou auprès des clients.
- Salomé
Si tout le monde vient te suivre sur les chantiers, au siège, etc., ça va faire un paquet de monde.
- Emmanuelle
Oui, alors plus classiquement, sinon sur LinkedIn, tu vois. Si c'était l'objet de la question. Sinon un peu partout ou sinon au téléphone, tu peux me joindre au téléphone aussi, voilà.
- Salomé
Ça marche. Je te remercie beaucoup, Emmanuelle, pour cette conversation. Ça m'a fait super plaisir de t'interviewer. C'est hyper intéressant.
- Emmanuelle
Tu vois, je suis sûr que notre échange va me mettre bénéfique et qu'il y a une idée qui m'arrivera.
- Salomé
C'est ça. J'espère que l'exercice t'a plu, en tout cas.
- Emmanuelle
C'était une première pour moi.
- Salomé
Allez, c'est la fin de cet épisode. Je remercie encore une fois Emmanuelle, qui a accepté de se prêter à l'exercice. J'ai adoré la rencontrer et prendre le temps d'échanger avec elle. J'espère que vous en avez appris autant que moi. Je vous remercie mille fois de nous avoir écoutés jusqu'au bout et si vous voulez me poser des questions, me faire vos retours ou me proposer de nouveaux invités, je vous attends sur LinkedIn. Enfin, je remercie chaleureusement Bouygues Construction qui soutient le podcast et sans qui il n'existerait pas. J'espère que cet épisode vous a plu. N'hésitez pas à me laisser des étoiles et des commentaires sur Spotify et Apple Podcast, ça m'aide beaucoup. On se retrouve dans 15 jours pour un nouvel épisode de Officieux, le podcast qui vous livre les confidences de ceux qui font l'immobilier d'entreprise.