Facteurs et risques des tensions communautaires et partisanes avant, pendant et après les élections dans la région du Katanga - Partie 1 cover
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Ongea na rahiya

Facteurs et risques des tensions communautaires et partisanes avant, pendant et après les élections dans la région du Katanga - Partie 1

Facteurs et risques des tensions communautaires et partisanes avant, pendant et après les élections dans la région du Katanga - Partie 1

45min |14/05/2024
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Description

Nous sommes très heureux de vous recevoir dans cette salle du Collège Imara pour participer à une activité importante de l'Institut Ebuteli. L'Institut Ebuteli,  comme certains le savent,  est une organisation non gouvernementale,  une association sans but lucratif qui mène des recherches au Congo sur la violence, sur la politique et la gouvernance.  


Dans le cadre du processus électoral qui a débouché aux élections de 2023,  nous avions conçu un projet que nous avons mis en œuvre.  Il s'appelle ACTES, c'est-à-dire, Action des citoyens pour la transparence des élections. Dans le cadre de ce projet. Nous avions voulu atteindre un certain nombre d'objectifs, trois principalement, à savoir vulgariser l'outil Keba. C'est un outil pour un vote éclairé que nous avions conçu et mis en œuvre pour aider les citoyens à voter,  à faire un choix déterminant, un choix plus éclairé,  plus objectif des futurs dirigeants du pays.  


Je crois que cet outil a été vulgarisé à travers la République  surtout dans des grandes villes et ça a connu un succès non négligeable.  


Nous comptons beaucoup vraiment sur votre connaissance de la situation dans le Haut-Katanga pour nous amener à avoir des conclusions et à formuler des suggestions pouvant permettre d'avancer dans la bonne direction dans l'organisation des prochaines élections. Alors, sans plus tarder,  je vais passer la parole à mon collègue Jacques Mukena.


Et nous avions également poursuivi comme objectif la prévention de la violence électorale. Comme vous le savez,  les organisations des élections dans différents pays africains,  dans les pays de l'Afrique subsaharienne,  présentent un certain nombre de défis, dont la violence. Et cette violence survient souvent lorsqu'il n'y a pas de transparence.  Voilà pourquoi nous avions pensé que c'était important pour la République démocratique du Congo d'étudier qui sont les acteurs. Pourquoi ces acteurs se livrent à la violence électorale et comment se déroule cette violence électorale et quelles sont les suggestions que nous pouvons pour améliorer les élections dans notre pays.  Nous avions également un volet qui a concerné essentiellement la transparence dans les institutions qui interviennent dans l'organisation des élections dans notre pays. 


Mais aujourd'hui, si nous sommes là, c'est pour l'un des volets de ce projet. Comme je l'ai dit, c'est la violence électorale. Moi,  c'est  Albert Malukisa, je suis directeur du pilier gouvernance à l'Institut Ebuteli.  Je suis accompagné de deux de mes collègues,  Jacques Mukena et Ithiel Batumike. Le programme de ce jour se présente comme suit.  Nous allons d'abord écouter les points de vue des panelistes. Chacun va prendre la parole pour nous faire part de ses analyses concernant la violence électorale.  Et comme nous le savons,  c'est une violence qui n'a pas eu une ampleur comme on l'a redouté.  Nous allons essayer de comprendre à travers les différentes interventions de nos panelistes ce qui s'est réellement passé.  Mais bien avant,  parce que nous avons publié une note d'analyse qui examine cette question de violence électorale au Katanga,  mon collègue Jacques Mukena va essayer de présenter les analyses que nous avions menées à ce sujet. Les panelistes vont évidemment intervenir aussi et enrichir les débats. Et en fin de compte,  vous aussi,  vous allez participer activement à cet échange par des discussions qu'on aura après, par des échanges en profondeur.



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Transcription

  • Speaker #0

    Nous sommes très heureux de vous recevoir dans cette salle du Collège Imara pour participer à une activité importante de l'Institut Ebouteli. L'Institut Ebouteli, comme certains le savent, est une organisation non gouvernementale, une association sans but lucratif. qui met des recherches au Congo sur la violence, sur la politique et la gouvernance. Dans le cadre du processus électoral qui a débouché aux élections de 2023, nous avions conçu un projet que nous avons mis en œuvre. Il s'appelle ACT, c'est-à-dire Action des citoyens pour la transparence des élections. Dans le cadre de ce projet... Nous avions voulu atteindre un certain nombre d'objectifs, trois principalement, à savoir vulgariser l'outil Kéba. C'est un outil pour un vote éclairé que nous avions conçu et mis en œuvre pour aider les citoyens à voter, à faire un choix déterminant, un choix plus éclairé, plus objectif des futurs dirigeants du pays. Je crois que cet outil a été vulgarisé à travers la République, surtout dans des grandes villes, et ça a connu un succès non négligeable. Et nous avions également poursuivi comme objectif la prévention de la violence électorale. Comme vous le savez, les organisations des élections dans différents pays africains, dans les pays de l'Afrique subsaharienne, présentent un certain nombre de défis, dont la violence. Et cette violence survient souvent lorsqu'il n'y a pas de transparence. Voilà pourquoi nous avions pensé que c'était important pour la République démocratique du Congo d'étudier qui sont les acteurs. pourquoi ces acteurs se livrent à la violence électorale et comment se déroule cette violence électorale et quelles sont les suggestions que nous pouvons pour améliorer les élections dans notre pays. Nous avions également un volet qui a concerné essentiellement la transparence dans les institutions qui interviennent dans l'organisation des élections dans notre pays. Mais aujourd'hui, si nous sommes là, c'est pour l'un des volets de ce projet. comme je l'ai dit, c'est la violence électorale. Moi, c'est Albert Maloukissa, je suis directeur du pilier gouvernance à l'Institut Ebouteli. Je suis accompagné de deux de mes collègues, Jacques Moukena et Itiel Batoumike. Le programme de ce jour se présente comme suit. Nous allons d'abord écouter les points de vue des panélistes. Chacun va prendre la parole pour nous faire part de ses analyses concernant la violence électorale. Et comme nous le savons, c'est une violence qui n'a pas eu une ampleur comme on l'a redouté. Nous allons essayer de comprendre à travers les différentes interventions de nos panélistes ce qui s'est réellement passé. Mais bien avant, parce que nous avons publié une note d'analyse qui examine cette question de violence électorale au Katanga, mon collègue Jacques Moukena va essayer de présenter les analyses que nous avions menées à ce sujet. Les panélistes vont évidemment intervenir aussi. enrichir les débats. Et en fin de compte, vous aussi, vous allez participer activement à cet échange par des discussions qu'on aura après, par des échanges en profondeur. Nous comptons beaucoup vraiment sur votre connaissance de la situation dans les Hauts-Catangas pour nous amener à... avoir des conclusions et à formuler des suggestions pouvant permettre d'avancer dans la bonne direction dans l'organisation des prochaines élections. Alors, sans plus tarder, je vais passer la parole à mon collègue Jacques Moukina.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et à tous. Merci à tous d'avoir répondu à notre invitation. Merci à nos panélistes qui ont accepté très généreusement de... de partager quelques heures avec nous autour de ces questions très importantes. Alors, ce que moi je vais faire dans une dizaine de minutes, c'est de donner un résumé de trois principales conclusions. qui seront tirés de notre première note d'analyse. Je pense que vous avez un QR code qui peut vous permettre d'avoir ce rapport, mais vous pouvez aussi visiter notre site Internet. Pour notre première note d'analyse, la première grande leçon concerne les dynamiques intercommunautaires dans la région du Katanga. Donc, ce n'est pas seulement au Katanga, mais dans la région du Katanga. C'est une question, ce sont des questions très sensibles, qui divisent beaucoup, mais qui sont tout de même importantes. Pourquoi ? Parce que lors de nos recherches que nous avons menées entre novembre 2023 et janvier 2024, nous avons mené plusieurs entretiens avec des journalistes, avec des hommes et femmes politiques, avec des habitants d'Issi, Okatanga, Lualaba, Olumami et Tangaka. Les relations... difficiles, des relations hostiles, des relations compliquées entre les communautés katangaises et kataïennes. Et par exemple, lors de mes entretiens avec une personnalité politique, je ne craignais qu'il y ait des représailles en cas de victoire ou de défaite du candidat Moïse Katungbi, par exemple. Dans d'autres cas, on craignait en fait que s'il y a encore une victoire du président Tshisekedi, qu'il y aurait encore des représailles, par exemple, contre certains groupes ici dans le Katanga. On a entendu des discours, il y a eu des messages de campagne, des entretiens qui ont... qui ont parlé des questions de nationalité, des questions d'identité, de tribu, de région et même des questions linguistiques. Et on sait très bien que dans la région du Katanga, avec cette histoire socio-politique et économique très complexe, ces questions ont une connotation assez différente. Et donc, le premier journaliste, Xavier Kazembe, qui est président de la jeunesse Courant Futur, va essayer de nous expliquer. Il a la lourde charge de nous donner ses réflexions sur cette question intercommunautaire entre les communautés kassaniennes et les communautés kasaniennes. Et la deuxième grande leçon de cette note, c'est que contrairement aux analyses, il y a eu moins de violences électorales, surtout lorsqu'on compare ce processus à celui de 2006, 2011, 2018. Nous, dans nos analyses, ici à Lumbashi, à Colwesi, à Kassoumba-Lessa, Malemba aussi, on a pu documenter seulement 18 incidents. C'est dans notre rapport, mais ce sont les incidents qu'on a pu nous-mêmes trianguler, les incidents qu'on a pu observer objectivement. Mais c'est sûr qu'il y a eu beaucoup d'incidents, plus de 18 incidents. Mais ce qu'on peut dire au moins clairement, c'est qu'il y a eu moins d'incidents électoraux, contrairement d'abord aux prédictions, mais aussi contrairement aux scrutins précédents. Alors nous voulons comprendre que pour nous, nous avons deux facteurs qui expliquent cela. Premièrement, et ça, ça vient bien évidemment des entretiens que nous avons menés, c'est qu'il y a eu un fort déploiement militaire. On parlait même de la militarisation de la région du Katanga, de la militarisation des grandes villes, donc le Bumbashi, Coluési, Kassoumbalessa et ainsi de suite. Et cela a dissuadé en fait certaines personnes. Je ne sais pas si c'est vrai ou faux, mais ça c'est ce que, pour tenir dans nos analyses. Le deuxième facteur, c'est que, contrairement à l'opposition d'hier, on s'est rendu peut-être compte que l'opposition d'aujourd'hui n'a pas voulu ou n'a pas su passer le mot d'ordre, passer à l'action. Et ça, c'est le deuxième point que M. Georges Mahouini, qui devait nous expliquer pourquoi, en fait, quelles sont ces analyses sur l'absence ou la faiblesse, la faible hauteur de la violence électorale dans la région du Katanga. Et on peut y revenir plus tard. Le troisième point et le tout dernier, c'est en fait le rôle des partis politiques. dans la prévention de la violence électorale. Parce que même dans nos analyses, plus de la moitié ont concerné des affrontements entre les partisans des partis politiques, principalement les partisans de Ensemble, contre les partisans de UDPS, dans d'autres cas, UDPS contre Unafec, dans certains cas, UDPS contre Nouvel Élan. Mais, on a vu que le gros des incidents, les affrontements entre les partisans des partis politiques. Et quelque chose d'autre qui est important, c'est que souvent, ce sont des affrontements qui sont spontanés, c'est-à-dire, il n'y a pas eu vraiment, du moins pour ces élections, il n'y a pas eu, ce n'était pas organisé, c'était généralement spontané. Il y a eu des affrontements par exemple en novembre à Kassoumba-Lessa. Est-ce qu'il y avait un mot d'ordre derrière ? On ne sait pas, mais on s'est rendu compte que pendant tout le processus électoral, le gros des incidents concernait en fait quelque chose de spontané, mais pas de systématique. Mais la question importante, c'est que ce sont les partis politiques, ce sont les lieutenants des partis politiques qui participent à la violence électorale. Et en fait, lorsqu'on regarde toutes les analyses des élections précédentes, les acteurs principaux de la violence électorale sont en fait les partisans des partis politiques. Et là, je ne parle pas des hauts cadres, parce que les hauts cadres, ils ne sont pas nécessairement dans la rue, mais c'est en fait ce qu'on appelle les lieutenants qui partent au devant de la scène, même si dans beaucoup de cas, on a vu aussi des hauts cadres dans la rue. Mais de toute évidence, on se rend compte que ce sont principalement les partisans des partis politiques qui s'affrontent. Et on aimerait comprendre en fait maintenant, au niveau des partis politiques, quel est le rôle qu'ils doivent finalement jouer pour prévenir la violence électorale. Parce qu'ils sont non seulement des acteurs de violence électorale, mais ils sont aussi la solution. Et on aimerait entendre ça de Dr Nancy Lembalemba, qui est au cadre d'Ensemble, et de M. Didier Moukaleng-Makal, qui est journaliste. Alors sans plus tarder, je vais inviter monsieur Xavier Kazembe qui va nous donner sa réflexion sur la première thématique sur les dynamiques intercommunautaires entre Katangé et Kassaïen.

  • Speaker #2

    Mesdames, Mesdemoiselles, le thème sur lequel nous allons partager aujourd'hui, c'est le débat ou discussion sur les dynamiques entre le Katangé et le Kassaïen sous le régime Tshisekedi, leur évolution au cours des élections. et les perspectives après la fin du mandat du président Félix Tshisekedi. Quand on parle de relations entre Katangais et Kassaïens, il y a un aperçu historique dont il faudra tenir compte, car cette histoire n'est pas née d'une génération spontanée, mais c'est plutôt une situation qui a évolué au travers du temps, et avec le temps, avec ses hauts et ses bas. Comment est-ce que les communautés kassaïennes se sont retrouvées officiellement au Katanga ? eh bien, ça risque de tourner plus d'un ici. Quand je parle officiellement, ça veut dire que ce sont des gens qui ont été pris de quelque part, donc d'un point A à un point B. Non, ce n'est pas ceux qui viennent par train, par moto, par véhicule. Non, il y a ceux qui ont été amenés ici d'une manière officielle et en plein jour. Et cela part du moment de la création de la société minière du Katanga et de la perspective de la mise en place du chemin de fer. C'est-à-dire, il y a un consortium minier, des industriels belges, qui avait implanté ici dans l'espace Katanga. l'entreprise qu'ils avaient appelée en son temps Inyo Minière qui est devenue la Gécamine après la carrière de Demine à l'époque du président Mobutu mais faisons un pas ou un rebond en arrière dans notre histoire, vous verrez que le Congo a existé dans son espace traditionnel sans que les gens n'aient assez doigté et l'on pouvait peut-être le reconnaître de par le comportement, la culture les traditions et tout ce qu'il y a c'est à partir de là que l'on pouvait se dire celui-là n'est pas de ma communauté, tel l'est mais avec l'arrivée de la colonisation ou des colons belges, il leur fut important à un certain moment d'établir des limites administratives et juridiques. C'est de là que sont partis tous ces problèmes que nous avons de distinction entre ressourcissants d'un coin A, celui-là, il est d'un coin B, parce qu'après qu'ils aient établi les limites administratives, il leur fallait octroyer aux habitants ou aux résidents des pièces d'identité. Et à partir de ces pièces d'identité, parce qu'il fallait qu'il y ait des éléments. notamment vos identités en tant qu'humain, nom, poste, nom, prénom, vous êtes ressortissant de quel coin, chèvrerie, région, tribu, ethnie, et tout ce qui va, et ainsi de suite. Alors, le premier point de distinction déjà communautaire a commencé avec l'établissement des limites administratives imposées ou implantées par les colonisateurs. Alors, la première vague qui arrive est venue pour le besoin de main-d'oeuvre. parce que les miniers belges ayant installé ou créé une entreprise au Katanga plutôt pour exploiter les mines, d'ailleurs il n'y avait pas notamment qu'ils offraient du Kassai, il y avait ceux du Rwanda et du Burundi parce qu'à l'époque c'était la même commune, c'était Congo-Belge-Rwanda-Urundi. Donc ces communautés avaient été amenées pour venir en renfort à la main d'oeuvre dans ces entreprises, notamment la JETAMINE et la SNCC. En venant, ce n'est pas que les autochtones ou les communautés locales katangaises pouvaient bien travailler, mais les industriels avaient besoin de beaucoup plus de production. Alors pour atteindre le résultat escompté, il leur fallait faire recours à une autre main d'oeuvre venant d'ailleurs. C'est ainsi qu'ils feront recours aux différentes communautés dont je vous parlais tout à l'heure. Et en venant, ceux qui étaient venus comme ouvriers, notamment les communautés kassaïennes, ils étaient manœuvriers, ils avaient des postes... d'exécution, mais en même temps, ils formaient des familles, il y avait des enfants qui naissaient, et les enfants ne vivaient pas dans le même, parce que les enfants, eux, jouissaient de l'enseignement, donc de l'éducation scolaire. Après qu'ils aient étudié, ils sont revenus cette fois-là en tant que cadres, cadres dans la même entreprise, et le Belge en avait réellement besoin. Et c'est en évoluant en tant que cadres que certaines discriminations ou frustrations ont commencé à faire face ou à surgir. du subconscient des autochtones qui se sentaient marginalisés par leurs enfants, des ouvriers qui prenaient pour des immigrés venus travailler. et qui commençaient à prendre le poste de responsabilité dans l'entreprise établie dans l'espace du Katanga. Donc, les premières frustrations partiront de là et elles étaient, on peut le dire, économiques ou sociales. Mais il y a un autre aspect, parce que le volet économique est le volet social. Alors, sur le plan politique, il va falloir retenir qu'en 1957, on organisait en ce moment-là les élections municipales. Parlons de ce qui s'était... Passer ici à Lubumbashi qui jadis était Elisabethville. A l'issue des élections municipales organisées en 1957, il y avait quatre communes plutôt. Et sur les quatre sièges, il y a eu trois Kassaïens élus. Oumestre et un Kivoussien. Aucun autochtone ou aucun Katangé n'avait été élu pour Bess dans la ville d'Elisabethville. Surtout sur le plan politique, les conflits qui arrivent entre les deux communautés souvent sont liées à la survie et à la manipulation politique. Et nous ici en tant que jeunes, loin d'avoir à nous l'esprit de perpétuer cette animosité-là, nous devons aujourd'hui nous demander que devons-nous faire pour que cela n'arrive plus jamais. Parce que ce sont des choses que nous avons vécues en 57, en 60, en 90 et en 92. Mais il faut aussi se poser la question de savoir pourquoi cela est-il arrivé. qu'on ne peut pas résoudre un problème sans en connaître les causes. En 1990, lors du règne du président Mobutu, il y a eu un conflit qui a surgi entre le Katangé et le Kassaï. Or, cela remonte déjà à la création des lits de paix. Parce que quand on parle des lits de paix, on a tendance à parler seulement de faits et de faits. Et pourtant, ce fut une création de 13 parlementaires. Et parmi les 13 parlementaires, il n'y avait pas que les gens du Kassaï. Il y avait tout le monde, notamment... Babatoun Gouakoumanza, qui a son âme, qui furent tous auteurs de cette structure politique. Mais au fur et à mesure, à cause des égaux, ils se divisèrent, notamment encouragés par Mobutu, qui ne voulait pas voir une force se rassembler contre son pouvoir. C'est ainsi qu'on verra la naissance de l'Uférie, et plus de paix se restera entre Tshisekedi, même s'il y aura encore une division entre Tshisekedi et Kibasa Maliba. Déjà vous comprenez que Tshisekedi du Kassai et Kibassa Malibu du Katanga, malgré qu'ils soient restés ensemble, finirent par se diviser. Et dans ce positionnement d'ailleurs entre Ngoza Karlibon et Tshisekedi, il y aura des manifestations après que Tshisekedi soit nommé premier ministre. Il y aura des scènes d'Eliès qui étaient parties notamment de l'Eli Kassi. Cela fut vu de mauvais oeil par les autochtones ou les Katangais. qui se sentirent à l'époque frustrés et touchés dans leur amour propre. cela déclenchera des violences l'histoire de Pono Naye pour ceux qui en savent quelque chose donc tout était parti de là alors dans toutes les circonstances vous verrez que c'est toujours la politique et les politiciens qui sont à la base des divergences entre Katangé et Kassaïen pour chuter nous devons nous en tant que jeunes savoir est-ce que j'ai vu ce que mon frère des tribus est au pouvoir où je dois vivre en harmonie avec mon prochain, mon voisin, Katangé ou Kassaïen, pour améliorer ma vie au quotidien. Parce que vous verrez, le phénomène motard, derrière ce service de transport, c'est malheureusement embusquer une nature politique. qui voudrait que l'on considère que tout motard et qu'un saillant est de surcroît appartenant à l'île de Pêche. Donc le transport a commencé même à être politisé. et quand les autres, les communautés katanguaises ont compris que c'était quand même une bonne source de revenus un bon commerce, un service que l'on pouvait rendre et s'attendre à des retombées financières mais les Kassayens ne l'ont pas entendu de cette oreille-là ils ont commencé à empêcher les autres communautés à faire le même travail de motard maintenant, si aujourd'hui le régime du président Tshisekedi prenait fin qu'envisageons-nous C'est même ça la question, comment seront les relations entre les Katangais et les Kassaïens ? Et je l'ai vu de moi-même, il ne suffit pas d'avoir un frère à la tête du pays. jouir du bonheur absolu. Le mal reste mal et on doit le condamner. Qu'il vienne du Kassai ou du Katanga. Et le Kassai et le Katanga sont tous appelés à vivre ensemble. J'ai dit et je vous remercie.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, M. Xavier Kazembe. Je vais traduitement inviter le Dr Nancy Mbalemba, le sous-docre des partis politiques.

  • Speaker #3

    Bonjour. Je me présente, Dr Sandi Nmbalimba, au cadre de l'Ensemble pour la République. Je vais quand même répondre à la préoccupation. Moi, je suis le président Moïse depuis le 5 février 2007, le jour où il a fait son discours d'investiture comme gouverneur de province. Pendant qu'on s'attendait à ce qu'il donne un mot d'ordre pour que les gens sortent dans la rue, le mot d'ordre, même s'il pouvait le donner, il voulait le donner, il ne pouvait pas le donner vu l'arsenal militaire qu'il y avait dans cette province du Grand Katanga. On avait des chars de combat à la place de la poste. On voyait comment des militaires descendaient des bus moulicapes, je ne sais pas si vous vous rappelez, sur que lui le connaissant pouvait se poser. Elle est simple. La vie, elle est sacrée. Est-ce qu'il faut que les gens meurent pour qu'on devienne chef de l'État ? Demander aux gens d'aller dans la rue, ça sera leur demander d'aller se faire fusiller. Est-ce que ça vaut la peine ? Ce sont des pères de famille, ce sont des mères de famille. Si on avait donné ce mot d'ordre, aujourd'hui il y a le levier de moratoire sur la peine de mort, est-ce que ça n'allait pas être l'exemple ? Parce que tout est possible avec la politique d'aujourd'hui. Tout est possible. mais il a préféré préserver la paix. Aujourd'hui, on a lié sa politique au football. Peut-être que les gens ne savent pas, aujourd'hui, il y a une marque, j'imagine, mais aujourd'hui, vendredi, et je crois samedi après le match, parce qu'on estime que l'équipe est négligée, il n'y a pas de subvention. Je crois qu'on devait faire la politique autrement. On va essayer de faire la politique autrement. Parmi les quatre piliers du développement de la RDC, qui a été le plan de société du président Mouy, il y a un point, parmi les quatre piliers, il y a le troisième point, je crois, c'est la valorisation de la personne humaine. Donc dans la valorisation de la personne humaine, il n'y a pas seulement des droits, il y a également des devoirs. On estime que ce que nous devons faire aujourd'hui, c'est valoriser la personne humaine, c'est valoriser le Congolais en général. c'est que ceux qui ont le pouvoir aujourd'hui doivent comprendre que nous sommes des adversaires politiques. C'est comme un match de foot, c'est 90 minutes sur un stade, et puis après on sort, on n'est pas des ennemis politiques. Nous ne sommes pas des ennemis politiques. Je le dis chaque fois, ensemble c'est une opposition républicaine. Quand vous travaillez bien, on vous applaudit, et quand vous ne travaillez pas bien, on vous dénonce, on dénonce, on est derrière vous, on vous suit. Les élections aujourd'hui sont passées, il y a un chef de l'État qui est passé. Nous n'avons pas toléré, nous n'avons pas accepté, mais nous observons. On doit commencer progressivement à vivre dans une vraie démocratie et dans un climat de paix. Même nos autorités militaires devront comprendre que le champ des batailles, ce n'est pas les opposants qui sortent sur la rue. Le champ des batailles, nous tous nous savons, jusqu'à la guerre où il faut aller se battre. Il faudrait vraiment que nos autorités fassent cet effort-là. prochainement qu'on ne retombe pas dans ce genre de choses. Qu'on forme nos militants pour qu'ils comprennent que la campagne, c'est quelque chose de tout à fait normal et ordinaire. Que nos militants comprennent que l'opposition, c'est juste pour vous pousser à travailler et à faire mieux. Donc je crois que ça ne sert à rien qu'on puisse s'entre-tuer et s'entre-déchirer. Nous sommes simplement des adversaires. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, docteur. J'invite le dernier panéliste, Didier Moukalen. sur le même sujet.

  • Speaker #4

    Merci beaucoup. Le thème, pour moi, il est important. Je vais en parler autour de trois points. Je vais parler brièvement de l'organisation des partis politiques tel que je l'observe dans notre pays. Je vais parler des violences, mais aussi de la prévention pour répondre à la question qui est posée. Alors, lorsque j'observe les partis politiques, vous l'avez fait probablement vous aussi, de quoi sont faits nos partis politiques ? Ils sont pratiquement des reproductions de nos ethnies, de nos tribus. C'est malheureusement une pire vérité. Le président Mobutu, le 24 avril 1990, si je ne me trompe pas, dans son légendaire discours au cours duquel il pleura. Il avait cette séquence où il disait qu'il faut faire très attention. Il n'est pas question aux Haïrs d'aller du multipartisme vers le multitribalisme. Il était très clair. Il n'est pas non plus question de ramener le pays à deux parties, mais qu'on aille vers le bon sens. Malheureusement, aujourd'hui, nous ne sommes pas entrés dans ce que Mouboutou... nous demandait d'éviter. Le multipartisme ne nous a-t-il pas conduit vers le multitribalisme ? Disons les choses telles qu'elles sont. Qu'est-ce qui est devenu le PPRD longtemps sous Joseph Kabila ? Bien entendu, le PPRD était très implanté dans d'autres pays, mais il était regardé comme un parti de Katangé, ou disons, Matoya Bassoyini, Matoya Est. L'UDPS, comment elle est regardée aujourd'hui ? Même si M. Xavier nous l'a dit, les 13 parlementaires qui fondent l'UDPS ne sont pas Kassarins. Ils sont des Congolais de plusieurs bords. Il y a parmi ces 13 parlementaires... Il y a un Kiyomu Akumonza, il y a un Etienne Tisekedi, il y a beaucoup d'autres. Quand vous regardez où se trouvent, où sont les origines de ces gens, ce ne sont pas les gens d'une même région. Mais quand on analyse ce qui est devenu l'UDPS aujourd'hui, ou les dernières années, la réalité surprend. Mais cette réalité, j'y reviendrai au deuxième point pour vous dire ce qu'elle nous engendre comme responsabilité. Parce qu'aujourd'hui, c'est très facile. de critiquer l'UDPS pour dire que c'est devenu un parti d'une ethnie ou d'une province. Mais si vous regardez nos attitudes en nous face à ce parti ou face au PPRD, il y a une bonne responsabilité qui nous incombe. Alors ici, je voudrais dire... Les partis politiques tels qu'ils se sont organisés jusqu'ici, ils se sont fortement implantés dans nos ethnies et on a échoué de se nationaliser. Le problème, comme l'a dit aussi M. Mahouine, ici, c'est quand même aussi de la responsabilité de ceux qui gouvernent. Est-ce qu'au ministère de l'Intérieur, on lit bien la loi sur les partis politiques ? Il y a des partis politiques sans assise nationale, pas même d'assise provinciale. Un parti politique n'existe qu'à le Bumbashi. en dehors de l'Oumbachi, ça n'existe pas. Mais ça, c'est un problème. Un parti politique qui n'existe que dans mon village d'origine et qui n'existe nulle part ailleurs. Si on continue avec ce système, il nous conduira à ce que nous vivons aujourd'hui et nous allons toujours continuer à déplorer le multi-tribalisme dans lequel nous sommes tombés. L'autre problème observable, je pense que vous l'avez observé, c'est celui du fanatisme. Ce fanatisme, il vient d'où ? du fait simplement que nos partis politiques n'ont pas d'ambition nationale. Nos partis politiques, pour la plupart, ne sont pas là pour servir. Il y en a qui n'ont pas pour mission de conquérir le pouvoir. Ils sont là pour se positionner lorsque quelqu'un a gagné les élections, faire des alliances et espérer des postes de responsabilité. Mais c'est devenu un calcul classique au Congo, et ce calcul favorise des tout petits leaders politiques sans assise nationale, parfois sans assise provinciale, et qui ne s'appuient que sur leur relation à l'ethnie, leur relation à la tribu. Alors, ces gens-là, ils ont une seule façon de se faire valoriser, c'est la violence. Regardez, tous les partis politiques ont une brigade. une brigade qui imite la police ou l'armée. Je dis presque tous les partis. J'exagère peut-être, je généralise peut-être, mais la réalité, c'est celle-là. Ces jeunes-là, ils font quoi ? Les Pombas, comme on les appelle à Lubumbashi. Qu'est-ce qu'ils proposent aux partis politiques ? Leurs biceps. Il n'y a pas autre chose. Alors ça fait un problème sérieux. ces jeunes, ils sont prêts à casser quand on leur donne un peu d'argent. Il n'y a pas de civisme, il n'y a pas de sensibilisation, des partis qui veulent faire passer des messages utiles, des changements, il n'y en a pas. Et donc on continue comme ça, on finit dans la violence, parce que lorsque ce petit leader qui attend un ministère ne l'obtient pas, qui va envoyer ses jeunes cassés pour se faire entendre. Et comme ça, comme le plus violent de notre quartier, il devient le chef de quartier, et comme le plus violent de notre salle de classe devient le chef de classe, vous le savez, non ? Nous avons étudié comme ça. Et donc, celui-là, il devient facilement dirigeant. On lui donne une commune, on lui donne une ville, je ne sais pas quoi. Alors, ces problèmes sont devenus pratiquement une religion dans notre pays et c'est des machines qui nous produisent le pouvoir et des dirigeants politiques. Il y a l'autre problème qui est réel que vous avez déjà observé, c'est que les partis politiques sont des affaires personnelles, des affaires des individus, comment on les appelle, des autorités morales. Quand celui-là meurt, l'alternance est généralement difficile. C'est le fils qui succède au père ou la fille qui succède au père. Les partis politiques ne sont pas des institutions telles que nous l'avons étudié à l'école.

  • Speaker #0

    Au départ, ce sont des individus qui s'associent, qui créent, mais quand celui, le leader maximo, comme on l'appelle, ou l'autorité morale, le leader maximo, le terme n'est plus utilisé maintenant, c'est l'autorité morale, quand il meurt, le successeur, c'est son fils, c'est compliqué. Et donc, tout ça, ça rentre dans une machine de reproduction de la violence ou de préparation de la violence. Mais il y a quelque chose de plus grave, c'est la haine. Je pense que tous les trois prédécesseurs ont mentionné ce problème. C'est la haine. Mais cette haine, moi, je ne vais pas la localiser dans un parti. C'est pratiquement un problème généralisé. La haine est presque partout. Dans nos partis politiques, parle-t-on vraiment des stratégies pour conquérir le pouvoir, l'exercer, ou on voit comment on peut se servir de son ethnie pour monter ? Au fond, je pense que ceux qui ont fait les sciences politiques me diraient facilement N'oubliez pas que le facteur ethnique, c'est un facteur politique, surtout en élection. On me dira que quand vous allez aux États-Unis, par exemple, le vote des Latinos, c'est un vote, pratiquement, nous, on dirait en Afrique, ethnique. Mais c'est un vote communautaire. C'est une vérité. La sociologie politique explique que ces choses-là produisent du pouvoir. mais comment nous on le fait à la manière congolaise et c'est ça qui fait la différence avec le Sénégal, quelqu'un a salué tout à l'heure le Sénégal est-ce qu'il n'y a pas de vote sociologique au Sénégal si il y en a, mais pourquoi ça ne se sent pas c'est parce que justement nous on a fait de l'ethnie un enjeu politique majeur et comme ethnie fait face à ethnie ça produit la haine et Alpha Blondie le chante bien Quand c'est une ethnie qui s'éternise à un poste, au pouvoir, l'autre ethnie va lui dire ma tribu n'est pas ta marionnette, alors ôte-toi de là que j'ai mis maître À la fin, c'est quoi ? C'est la guerre civile. Nous, on ne fait jamais attention à ces choses-là dans notre pays. Quand une ethnie acquiert le pouvoir et l'ignore les autres, même au niveau provincial, parfois dans certaines provinces de ce pays où il n'y a que deux ethnies, peut-être trois, trouver le calme, gérer ces sensibilités-là n'est pas toujours très facile. C'est comme si nous, on avait un problème particulier. Ceci me conduit à parler justement de la violence que j'ai annoncée. Mais qu'est-ce qu'il y a dans la violence ? Il n'y a pas que les armes, il n'y a pas que les machettes. Même si on a vu à Alboumbachi des machettes circuler et se préparer. Mais il y a les mots qu'on utilise. Mais regardez ce que nous nous disons pendant nos marches. Écoutez ce que nous nous disons dans nos débats politiques. Suivez les débats politiques dans nos télévisions. Opposition. Deux opposants politiques face à face. Aucun respect, aucune dignité. Aucun respect pour l'interlocuteur. Aucun respect pour le public qui suit ce débat. A la fin, on se dit qu'est-ce qu'on peut... puisé dans ce débat, il n'y a rien. C'est l'insulte, c'est l'invective du début à la fin. Et parfois, nous, les journalistes, on aide nos invités à jouer ça parce que c'est devenu pratiquement du théâtre. Les gens n'y apprennent rien. Et donc le débat que nous lançons dans nos télévisions ou lorsque nous nous mettons à nous critiquer, que ce soit constructif, mais malheureusement, de manière générale, ce n'est pas le cas. Et donc, cela nourrit la violence. Cela inscrit la violence jusque dans nos familles, malheureusement, jusque dans nos enfants qui naissent. Il y a un jour, j'ai failli pleurer, j'ai vu une vidéo qui circulait. Il y a quelqu'un sûrement qui a appris à son enfant à parler des Katangé, à parler des Kassaï. J'ai suivi deux vidéos, trop tristes. Petit enfant, je pense, 6 ans ou 7 ans. on entendait un tout petit enfant parler de Kassin, on entendait un autre parler de Katangé. Je me dis, enfin, nous avons perdu la tête. Mais ça, c'est parti politique. C'est des militants des partis politiques. Je pense que si ça continue comme ça, il n'y a pas d'espoir pour notre pays. Et donc, de ce côté-là, les partis politiques sont totalement décevants et je ne choisis aucun. Ils sont totalement décevants parce qu'ils ont du mal à nous proposer quelque chose d'original. quelque chose qui fasse réfléchir la société. Même quand on critique celui qui dirige, aujourd'hui on critique Félix Tshisekedi, celui qui critique ne le fait pas dans le but de proposer des solutions pour qu'on progresse, parce qu'il faut détruire Tshisekedi. Mais hier, on a fait la même chose. Quand on critiquait Mobutu, on l'a présenté même comme le mal Zahiroua. Il est mort, le mal est là. C'est comme si Mobutu s'est réincarné en chacun de nous. Sa mort devait suffire pour que le mal disparaisse. Joseph Kabila est venu bien vous savez tout ce que nous lui avons dit il n'est plus là il y en a même qui commencent à demander qu'il revienne mais nous sommes quel peuple je pense que à un moment on devrait surtout au niveau des partis politiques s'arrêter pour regarder des choses objectives et donc la violence selon moi elle est dans le mensonge la violence elle est dans la diffamation la violence elle est dans le fanatisme Toutes ces choses-là détruisent notre pays et les partis politiques s'en sont rendus coupables. Pour finir, comment on peut prévenir la violence dans les partis politiques ? À mon avis, je pense qu'il faut encourager que les gens entrent dans tous les partis politiques. Regardez ce qui s'est passé à Lubumbashi. Allons à haute voix. Lorsqu'il a fallu désigner un maire de la ville de Lubumbashi, nommer un maire de la ville de Lubumbashi, Est-ce qu'on l'a choisi dans l'UDPS ? Vous savez tous ce qui s'est passé. Lorsqu'il a fallu nommer certains bouvenistes, il y en a qui ont adhéré à la dernière minute. Peut-être même que certains ont été sollicités pour qu'ils deviennent membres et qui portent le foulard de l'UDPS. On a lu, tous nous avons lu cette vidéo, je pense que vous l'avez lu vous aussi, de quelqu'un qui dit, cette fois, on ne va pas tolérer que quelqu'un qui ne connaît même pas l'hymne du parti, qu'il devienne. représentant de l'UDPS. S'il faut que le ressortissant du Kassaï soit gouverneur de province, nous le ferons. Vous avez suivi cette vidéo ? C'est quelqu'un qui dit quoi ? En réalité, on peut le critiquer, on va dire, mais ce gars, il veut importuner les autres. Mais au fond, si c'est l'UDPS qui gère, vous voulez que ceux qui vont gérer, occuper des postes, viennent d'où ? De quelle partie ? Est-ce que le PPRD, quand il devait gérer, il devait aller chercher les gens à l'UDPS pour qu'ils viennent gérer ? Ce n'est pas ça. Si tout le monde a fui l'UDPES, parce que c'est un parti des Kassaïens, le moment où l'UDPES acquiert le pouvoir, conquiert le pouvoir, vous voulez que l'UDPES gère quoi ? Avec qui ? Eh oui, vous aurez un maire, un Lubumbashi qui est Kassaïen. Vous aurez je ne sais pas qui. Vous avez laissé le parti et les gens se sont débrouillés eux-mêmes. Ce que je veux dire ici, c'est ceci. qu'on entre dans tous les partis politiques. En Bougimaï, on a eu pratiquement la même chose à un moment, lorsque Ngoi Kassange était gouverneur, parce que c'est le seul qui était là avec nos partis politiques, fait perdre. Et donc, ceci est une conséquence de ce que nous sommes et ce que nous faisons. À un moment, nous tombons dans nos propres pièges. Ce que je recommande, moi, c'est que les gens entrent dans tous les partis politiques et que tous les partis politiques, anciens ou nouveaux, pensent à diversifier les membres de leur parti. Parce qu'à un moment, ça devient un piège. Ne pensez pas que cette situation que je viens de décrire est heureuse pour l'UDPS. et que le secrétaire général de l'UDPS ou le président de la République a la tâche facile. Il faut désigner les représentants de l'UDPS dans telle province où l'UDPS n'a pas eu une bonne assise. Ça devient un casse-tête. Mais la chose est très facile si, au départ, nous sommes très sensibles à ces choses-là. Nous savons que le niveau ethnique dans notre pays est encore là dans beaucoup de choses. Mais pourquoi ne pas récruter déjà les gens au départ quand on aligne les candidats ? ou quand on veut aller vers les élections, qu'on récrute les gens. C'est-à-dire, je sais que M. Jacques Moukina est très bon et qu'il peut me ramener beaucoup de candidats lorsqu'il est élu ou il est candidat. Qu'on ne le récrute pas la veille des élections, qu'on le fasse connaître. Mais ça, les partis politiques ne le font pas. On attend quand il faut constituer le seuil des recevabilités, c'est ça, monsieur ? Cette fois-là, on va choisir les gens qui ne pèsent pas et puis on échoue. C'est très compliqué, tout simplement parce que les partis ne se gênent pas d'être des partis régionaux ou des partis... à coloration ethnique très prononcée. Et donc, à mon avis, une des solutions consiste à entrer dans les partis politiques ou les partis politiques à chercher la diversité d'origine. Nos origines ne disparaîtront pas au Congo. Nous continuerons à être 400 ou 300 ethnies. L'intelligence va exiger que les Congolais jouent avec ça. plutôt que d'utiliser les ethnies comme quelque chose qui nous affaiblit qui nous affronte, qui nous dresse les uns contre les autres on peut transformer ça comme une force d'équilibre mentionnée clairement le jour où un ronde est gouverneur au loi là-bas le vice-gouverneur ne peut pas être ronde ça peut être une règle non écrite mais c'est une tradition c'est plus simple comme ça et ça équilibre et si par exemple tel a été le gouverneur, on ne va pas dire faisons le mandat circulant des gouverneurs ou des présidents de la république ça va casser l'émulation que le meilleur l'emporte mais si un président revient de la même province que l'occident comment on gère ? c'est des questions qu'on doit résoudre au niveau politique pour gérer les sensibilités. De ce côté-là, on ne touche pas à ces problèmes alors que tous les jours, ça nous mine et ça ruine la vie nationale. Je voudrais dire aussi que peut-être qu'il faut avoir le courage de casser quelque chose. Il y a une carrière des politiciens, carrière des députés nationaux, carrière des ministres. C'est vrai, si quelqu'un est capable de se faire élire undefined, où est le problème ? Il n'y a pas de problème. Mais qu'est-ce qu'on donne comme salaire ? comme rémunération aux ministres, aux députés. Je pense que c'est ça qui fait que par tous les moyens, y compris quand il faut tuer, on tue pour que je devienne député. 33 000 pour un député, c'est quand même terrible. Ça ne gêne personne. Personne n'est descendu dans la rue pour manifester. Pendant ce temps-là, les policiers ont combien ? Les enseignants au secondaire, à l'université, ils ont combien ? les fonctionnaires, il n'y a aucun rapport entre 33 000 dollars de celui qui nous représente, que nous nous avons envoyé nous représenter, et nous qu'ils représentent. À un moment, ça insulte les gens. Mais ça incite les gens à aller chercher les 33 000 dollars. Alors que tous nous soyons des députés. mais alors ça nous fait combien ? c'était combien ? 24 000 candidats ? à peu près, 25 000 ou 26 c'est énorme ça fait un pays anormal mais au niveau politique on peut gérer ça pourquoi ne pas rabattre jusqu'au salaire simplement digne pour un député un député pour être honorable n'a pas besoin de 35 000 34 000 dollars il doit être fier d'avoir rendu un service et donc tant que ce type de débat n'a pas lieu dans nos partis politiques c'est un problème il semble que monsieur Yipung Dennis et Sanga étaient parmi les premiers qui ont révélé ce gros montant que touchaient les députés en 2018 il a failli perdre son poste ça veut dire qu'il y a un problème et donc à mon avis les partis politiques doivent penser aussi à la morale Malheureusement, dans ce pays, on répète qu'il n'y a pas de morale en politique. Moi, ça me choque. que tout est normal, que tout est permis. Mais dans beaucoup de pays, il y a de la morale en politique. On crée une morale politique. Et donc, cela dépend de nous et il faudrait qu'on évite ces choses-là. Pour finir, et c'est là ma conclusion, je pense qu'on devrait aussi faire très attention à l'intolérance. Mais l'intolérance se nourrit de tous ces problèmes que je viens d'évoquer. les gens deviennent intolérants parce qu'ils ne tolèrent pas que celui-là arrive à tel endroit que celui-là dirige je pense que c'est docteur Sandy qui l'a dit ou je ne sais plus monsieur Mawine c'est pour un mandat de 5 ans si ce n'est plus vous laissez celui-là qu'il parte Ah oui ? Vous allez continuer, mal élu, ce n'est pas lui, il n'est pas légitime, et c'est lui qui a prêté serment. Si vous ne croyez pas qu'il a été élu, acceptez au moins que c'est lui qui a prêté serment et qu'il a toute la légitimité, je veux dire la légalité. Donc la loi le protège. Si nous étions au village, on dirait mankambu be konai Je pense que c'est comme ça, non ? Oui, pour le pouvoir traditionnel. Laissez-le partir, puis votre tour viendra. Mais tant que nous ne savons pas être tolérants et respecter les principes, on va tenter des choses incroyables. Il y a quand même des choses choquantes. On a même vu quelqu'un qui a été président de la CENI prendre les armes. Le système éducatif congolais, c'est un problème sérieux. Vous ne pouvez pas avoir été président de la CENI et prendre les armes pour arriver au pouvoir. Vous avez détruit tout ce que vous avez fait sur le plan logique. Et donc, moi, je me dis que les partis politiques font partie des organisations qui participent à l'éducation nationale, que les partis politiques éduquent, contribuent à éduquer. Merci.

Description

Nous sommes très heureux de vous recevoir dans cette salle du Collège Imara pour participer à une activité importante de l'Institut Ebuteli. L'Institut Ebuteli,  comme certains le savent,  est une organisation non gouvernementale,  une association sans but lucratif qui mène des recherches au Congo sur la violence, sur la politique et la gouvernance.  


Dans le cadre du processus électoral qui a débouché aux élections de 2023,  nous avions conçu un projet que nous avons mis en œuvre.  Il s'appelle ACTES, c'est-à-dire, Action des citoyens pour la transparence des élections. Dans le cadre de ce projet. Nous avions voulu atteindre un certain nombre d'objectifs, trois principalement, à savoir vulgariser l'outil Keba. C'est un outil pour un vote éclairé que nous avions conçu et mis en œuvre pour aider les citoyens à voter,  à faire un choix déterminant, un choix plus éclairé,  plus objectif des futurs dirigeants du pays.  


Je crois que cet outil a été vulgarisé à travers la République  surtout dans des grandes villes et ça a connu un succès non négligeable.  


Nous comptons beaucoup vraiment sur votre connaissance de la situation dans le Haut-Katanga pour nous amener à avoir des conclusions et à formuler des suggestions pouvant permettre d'avancer dans la bonne direction dans l'organisation des prochaines élections. Alors, sans plus tarder,  je vais passer la parole à mon collègue Jacques Mukena.


Et nous avions également poursuivi comme objectif la prévention de la violence électorale. Comme vous le savez,  les organisations des élections dans différents pays africains,  dans les pays de l'Afrique subsaharienne,  présentent un certain nombre de défis, dont la violence. Et cette violence survient souvent lorsqu'il n'y a pas de transparence.  Voilà pourquoi nous avions pensé que c'était important pour la République démocratique du Congo d'étudier qui sont les acteurs. Pourquoi ces acteurs se livrent à la violence électorale et comment se déroule cette violence électorale et quelles sont les suggestions que nous pouvons pour améliorer les élections dans notre pays.  Nous avions également un volet qui a concerné essentiellement la transparence dans les institutions qui interviennent dans l'organisation des élections dans notre pays. 


Mais aujourd'hui, si nous sommes là, c'est pour l'un des volets de ce projet. Comme je l'ai dit, c'est la violence électorale. Moi,  c'est  Albert Malukisa, je suis directeur du pilier gouvernance à l'Institut Ebuteli.  Je suis accompagné de deux de mes collègues,  Jacques Mukena et Ithiel Batumike. Le programme de ce jour se présente comme suit.  Nous allons d'abord écouter les points de vue des panelistes. Chacun va prendre la parole pour nous faire part de ses analyses concernant la violence électorale.  Et comme nous le savons,  c'est une violence qui n'a pas eu une ampleur comme on l'a redouté.  Nous allons essayer de comprendre à travers les différentes interventions de nos panelistes ce qui s'est réellement passé.  Mais bien avant,  parce que nous avons publié une note d'analyse qui examine cette question de violence électorale au Katanga,  mon collègue Jacques Mukena va essayer de présenter les analyses que nous avions menées à ce sujet. Les panelistes vont évidemment intervenir aussi et enrichir les débats. Et en fin de compte,  vous aussi,  vous allez participer activement à cet échange par des discussions qu'on aura après, par des échanges en profondeur.



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Transcription

  • Speaker #0

    Nous sommes très heureux de vous recevoir dans cette salle du Collège Imara pour participer à une activité importante de l'Institut Ebouteli. L'Institut Ebouteli, comme certains le savent, est une organisation non gouvernementale, une association sans but lucratif. qui met des recherches au Congo sur la violence, sur la politique et la gouvernance. Dans le cadre du processus électoral qui a débouché aux élections de 2023, nous avions conçu un projet que nous avons mis en œuvre. Il s'appelle ACT, c'est-à-dire Action des citoyens pour la transparence des élections. Dans le cadre de ce projet... Nous avions voulu atteindre un certain nombre d'objectifs, trois principalement, à savoir vulgariser l'outil Kéba. C'est un outil pour un vote éclairé que nous avions conçu et mis en œuvre pour aider les citoyens à voter, à faire un choix déterminant, un choix plus éclairé, plus objectif des futurs dirigeants du pays. Je crois que cet outil a été vulgarisé à travers la République, surtout dans des grandes villes, et ça a connu un succès non négligeable. Et nous avions également poursuivi comme objectif la prévention de la violence électorale. Comme vous le savez, les organisations des élections dans différents pays africains, dans les pays de l'Afrique subsaharienne, présentent un certain nombre de défis, dont la violence. Et cette violence survient souvent lorsqu'il n'y a pas de transparence. Voilà pourquoi nous avions pensé que c'était important pour la République démocratique du Congo d'étudier qui sont les acteurs. pourquoi ces acteurs se livrent à la violence électorale et comment se déroule cette violence électorale et quelles sont les suggestions que nous pouvons pour améliorer les élections dans notre pays. Nous avions également un volet qui a concerné essentiellement la transparence dans les institutions qui interviennent dans l'organisation des élections dans notre pays. Mais aujourd'hui, si nous sommes là, c'est pour l'un des volets de ce projet. comme je l'ai dit, c'est la violence électorale. Moi, c'est Albert Maloukissa, je suis directeur du pilier gouvernance à l'Institut Ebouteli. Je suis accompagné de deux de mes collègues, Jacques Moukena et Itiel Batoumike. Le programme de ce jour se présente comme suit. Nous allons d'abord écouter les points de vue des panélistes. Chacun va prendre la parole pour nous faire part de ses analyses concernant la violence électorale. Et comme nous le savons, c'est une violence qui n'a pas eu une ampleur comme on l'a redouté. Nous allons essayer de comprendre à travers les différentes interventions de nos panélistes ce qui s'est réellement passé. Mais bien avant, parce que nous avons publié une note d'analyse qui examine cette question de violence électorale au Katanga, mon collègue Jacques Moukena va essayer de présenter les analyses que nous avions menées à ce sujet. Les panélistes vont évidemment intervenir aussi. enrichir les débats. Et en fin de compte, vous aussi, vous allez participer activement à cet échange par des discussions qu'on aura après, par des échanges en profondeur. Nous comptons beaucoup vraiment sur votre connaissance de la situation dans les Hauts-Catangas pour nous amener à... avoir des conclusions et à formuler des suggestions pouvant permettre d'avancer dans la bonne direction dans l'organisation des prochaines élections. Alors, sans plus tarder, je vais passer la parole à mon collègue Jacques Moukina.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et à tous. Merci à tous d'avoir répondu à notre invitation. Merci à nos panélistes qui ont accepté très généreusement de... de partager quelques heures avec nous autour de ces questions très importantes. Alors, ce que moi je vais faire dans une dizaine de minutes, c'est de donner un résumé de trois principales conclusions. qui seront tirés de notre première note d'analyse. Je pense que vous avez un QR code qui peut vous permettre d'avoir ce rapport, mais vous pouvez aussi visiter notre site Internet. Pour notre première note d'analyse, la première grande leçon concerne les dynamiques intercommunautaires dans la région du Katanga. Donc, ce n'est pas seulement au Katanga, mais dans la région du Katanga. C'est une question, ce sont des questions très sensibles, qui divisent beaucoup, mais qui sont tout de même importantes. Pourquoi ? Parce que lors de nos recherches que nous avons menées entre novembre 2023 et janvier 2024, nous avons mené plusieurs entretiens avec des journalistes, avec des hommes et femmes politiques, avec des habitants d'Issi, Okatanga, Lualaba, Olumami et Tangaka. Les relations... difficiles, des relations hostiles, des relations compliquées entre les communautés katangaises et kataïennes. Et par exemple, lors de mes entretiens avec une personnalité politique, je ne craignais qu'il y ait des représailles en cas de victoire ou de défaite du candidat Moïse Katungbi, par exemple. Dans d'autres cas, on craignait en fait que s'il y a encore une victoire du président Tshisekedi, qu'il y aurait encore des représailles, par exemple, contre certains groupes ici dans le Katanga. On a entendu des discours, il y a eu des messages de campagne, des entretiens qui ont... qui ont parlé des questions de nationalité, des questions d'identité, de tribu, de région et même des questions linguistiques. Et on sait très bien que dans la région du Katanga, avec cette histoire socio-politique et économique très complexe, ces questions ont une connotation assez différente. Et donc, le premier journaliste, Xavier Kazembe, qui est président de la jeunesse Courant Futur, va essayer de nous expliquer. Il a la lourde charge de nous donner ses réflexions sur cette question intercommunautaire entre les communautés kassaniennes et les communautés kasaniennes. Et la deuxième grande leçon de cette note, c'est que contrairement aux analyses, il y a eu moins de violences électorales, surtout lorsqu'on compare ce processus à celui de 2006, 2011, 2018. Nous, dans nos analyses, ici à Lumbashi, à Colwesi, à Kassoumba-Lessa, Malemba aussi, on a pu documenter seulement 18 incidents. C'est dans notre rapport, mais ce sont les incidents qu'on a pu nous-mêmes trianguler, les incidents qu'on a pu observer objectivement. Mais c'est sûr qu'il y a eu beaucoup d'incidents, plus de 18 incidents. Mais ce qu'on peut dire au moins clairement, c'est qu'il y a eu moins d'incidents électoraux, contrairement d'abord aux prédictions, mais aussi contrairement aux scrutins précédents. Alors nous voulons comprendre que pour nous, nous avons deux facteurs qui expliquent cela. Premièrement, et ça, ça vient bien évidemment des entretiens que nous avons menés, c'est qu'il y a eu un fort déploiement militaire. On parlait même de la militarisation de la région du Katanga, de la militarisation des grandes villes, donc le Bumbashi, Coluési, Kassoumbalessa et ainsi de suite. Et cela a dissuadé en fait certaines personnes. Je ne sais pas si c'est vrai ou faux, mais ça c'est ce que, pour tenir dans nos analyses. Le deuxième facteur, c'est que, contrairement à l'opposition d'hier, on s'est rendu peut-être compte que l'opposition d'aujourd'hui n'a pas voulu ou n'a pas su passer le mot d'ordre, passer à l'action. Et ça, c'est le deuxième point que M. Georges Mahouini, qui devait nous expliquer pourquoi, en fait, quelles sont ces analyses sur l'absence ou la faiblesse, la faible hauteur de la violence électorale dans la région du Katanga. Et on peut y revenir plus tard. Le troisième point et le tout dernier, c'est en fait le rôle des partis politiques. dans la prévention de la violence électorale. Parce que même dans nos analyses, plus de la moitié ont concerné des affrontements entre les partisans des partis politiques, principalement les partisans de Ensemble, contre les partisans de UDPS, dans d'autres cas, UDPS contre Unafec, dans certains cas, UDPS contre Nouvel Élan. Mais, on a vu que le gros des incidents, les affrontements entre les partisans des partis politiques. Et quelque chose d'autre qui est important, c'est que souvent, ce sont des affrontements qui sont spontanés, c'est-à-dire, il n'y a pas eu vraiment, du moins pour ces élections, il n'y a pas eu, ce n'était pas organisé, c'était généralement spontané. Il y a eu des affrontements par exemple en novembre à Kassoumba-Lessa. Est-ce qu'il y avait un mot d'ordre derrière ? On ne sait pas, mais on s'est rendu compte que pendant tout le processus électoral, le gros des incidents concernait en fait quelque chose de spontané, mais pas de systématique. Mais la question importante, c'est que ce sont les partis politiques, ce sont les lieutenants des partis politiques qui participent à la violence électorale. Et en fait, lorsqu'on regarde toutes les analyses des élections précédentes, les acteurs principaux de la violence électorale sont en fait les partisans des partis politiques. Et là, je ne parle pas des hauts cadres, parce que les hauts cadres, ils ne sont pas nécessairement dans la rue, mais c'est en fait ce qu'on appelle les lieutenants qui partent au devant de la scène, même si dans beaucoup de cas, on a vu aussi des hauts cadres dans la rue. Mais de toute évidence, on se rend compte que ce sont principalement les partisans des partis politiques qui s'affrontent. Et on aimerait comprendre en fait maintenant, au niveau des partis politiques, quel est le rôle qu'ils doivent finalement jouer pour prévenir la violence électorale. Parce qu'ils sont non seulement des acteurs de violence électorale, mais ils sont aussi la solution. Et on aimerait entendre ça de Dr Nancy Lembalemba, qui est au cadre d'Ensemble, et de M. Didier Moukaleng-Makal, qui est journaliste. Alors sans plus tarder, je vais inviter monsieur Xavier Kazembe qui va nous donner sa réflexion sur la première thématique sur les dynamiques intercommunautaires entre Katangé et Kassaïen.

  • Speaker #2

    Mesdames, Mesdemoiselles, le thème sur lequel nous allons partager aujourd'hui, c'est le débat ou discussion sur les dynamiques entre le Katangé et le Kassaïen sous le régime Tshisekedi, leur évolution au cours des élections. et les perspectives après la fin du mandat du président Félix Tshisekedi. Quand on parle de relations entre Katangais et Kassaïens, il y a un aperçu historique dont il faudra tenir compte, car cette histoire n'est pas née d'une génération spontanée, mais c'est plutôt une situation qui a évolué au travers du temps, et avec le temps, avec ses hauts et ses bas. Comment est-ce que les communautés kassaïennes se sont retrouvées officiellement au Katanga ? eh bien, ça risque de tourner plus d'un ici. Quand je parle officiellement, ça veut dire que ce sont des gens qui ont été pris de quelque part, donc d'un point A à un point B. Non, ce n'est pas ceux qui viennent par train, par moto, par véhicule. Non, il y a ceux qui ont été amenés ici d'une manière officielle et en plein jour. Et cela part du moment de la création de la société minière du Katanga et de la perspective de la mise en place du chemin de fer. C'est-à-dire, il y a un consortium minier, des industriels belges, qui avait implanté ici dans l'espace Katanga. l'entreprise qu'ils avaient appelée en son temps Inyo Minière qui est devenue la Gécamine après la carrière de Demine à l'époque du président Mobutu mais faisons un pas ou un rebond en arrière dans notre histoire, vous verrez que le Congo a existé dans son espace traditionnel sans que les gens n'aient assez doigté et l'on pouvait peut-être le reconnaître de par le comportement, la culture les traditions et tout ce qu'il y a c'est à partir de là que l'on pouvait se dire celui-là n'est pas de ma communauté, tel l'est mais avec l'arrivée de la colonisation ou des colons belges, il leur fut important à un certain moment d'établir des limites administratives et juridiques. C'est de là que sont partis tous ces problèmes que nous avons de distinction entre ressourcissants d'un coin A, celui-là, il est d'un coin B, parce qu'après qu'ils aient établi les limites administratives, il leur fallait octroyer aux habitants ou aux résidents des pièces d'identité. Et à partir de ces pièces d'identité, parce qu'il fallait qu'il y ait des éléments. notamment vos identités en tant qu'humain, nom, poste, nom, prénom, vous êtes ressortissant de quel coin, chèvrerie, région, tribu, ethnie, et tout ce qui va, et ainsi de suite. Alors, le premier point de distinction déjà communautaire a commencé avec l'établissement des limites administratives imposées ou implantées par les colonisateurs. Alors, la première vague qui arrive est venue pour le besoin de main-d'oeuvre. parce que les miniers belges ayant installé ou créé une entreprise au Katanga plutôt pour exploiter les mines, d'ailleurs il n'y avait pas notamment qu'ils offraient du Kassai, il y avait ceux du Rwanda et du Burundi parce qu'à l'époque c'était la même commune, c'était Congo-Belge-Rwanda-Urundi. Donc ces communautés avaient été amenées pour venir en renfort à la main d'oeuvre dans ces entreprises, notamment la JETAMINE et la SNCC. En venant, ce n'est pas que les autochtones ou les communautés locales katangaises pouvaient bien travailler, mais les industriels avaient besoin de beaucoup plus de production. Alors pour atteindre le résultat escompté, il leur fallait faire recours à une autre main d'oeuvre venant d'ailleurs. C'est ainsi qu'ils feront recours aux différentes communautés dont je vous parlais tout à l'heure. Et en venant, ceux qui étaient venus comme ouvriers, notamment les communautés kassaïennes, ils étaient manœuvriers, ils avaient des postes... d'exécution, mais en même temps, ils formaient des familles, il y avait des enfants qui naissaient, et les enfants ne vivaient pas dans le même, parce que les enfants, eux, jouissaient de l'enseignement, donc de l'éducation scolaire. Après qu'ils aient étudié, ils sont revenus cette fois-là en tant que cadres, cadres dans la même entreprise, et le Belge en avait réellement besoin. Et c'est en évoluant en tant que cadres que certaines discriminations ou frustrations ont commencé à faire face ou à surgir. du subconscient des autochtones qui se sentaient marginalisés par leurs enfants, des ouvriers qui prenaient pour des immigrés venus travailler. et qui commençaient à prendre le poste de responsabilité dans l'entreprise établie dans l'espace du Katanga. Donc, les premières frustrations partiront de là et elles étaient, on peut le dire, économiques ou sociales. Mais il y a un autre aspect, parce que le volet économique est le volet social. Alors, sur le plan politique, il va falloir retenir qu'en 1957, on organisait en ce moment-là les élections municipales. Parlons de ce qui s'était... Passer ici à Lubumbashi qui jadis était Elisabethville. A l'issue des élections municipales organisées en 1957, il y avait quatre communes plutôt. Et sur les quatre sièges, il y a eu trois Kassaïens élus. Oumestre et un Kivoussien. Aucun autochtone ou aucun Katangé n'avait été élu pour Bess dans la ville d'Elisabethville. Surtout sur le plan politique, les conflits qui arrivent entre les deux communautés souvent sont liées à la survie et à la manipulation politique. Et nous ici en tant que jeunes, loin d'avoir à nous l'esprit de perpétuer cette animosité-là, nous devons aujourd'hui nous demander que devons-nous faire pour que cela n'arrive plus jamais. Parce que ce sont des choses que nous avons vécues en 57, en 60, en 90 et en 92. Mais il faut aussi se poser la question de savoir pourquoi cela est-il arrivé. qu'on ne peut pas résoudre un problème sans en connaître les causes. En 1990, lors du règne du président Mobutu, il y a eu un conflit qui a surgi entre le Katangé et le Kassaï. Or, cela remonte déjà à la création des lits de paix. Parce que quand on parle des lits de paix, on a tendance à parler seulement de faits et de faits. Et pourtant, ce fut une création de 13 parlementaires. Et parmi les 13 parlementaires, il n'y avait pas que les gens du Kassaï. Il y avait tout le monde, notamment... Babatoun Gouakoumanza, qui a son âme, qui furent tous auteurs de cette structure politique. Mais au fur et à mesure, à cause des égaux, ils se divisèrent, notamment encouragés par Mobutu, qui ne voulait pas voir une force se rassembler contre son pouvoir. C'est ainsi qu'on verra la naissance de l'Uférie, et plus de paix se restera entre Tshisekedi, même s'il y aura encore une division entre Tshisekedi et Kibasa Maliba. Déjà vous comprenez que Tshisekedi du Kassai et Kibassa Malibu du Katanga, malgré qu'ils soient restés ensemble, finirent par se diviser. Et dans ce positionnement d'ailleurs entre Ngoza Karlibon et Tshisekedi, il y aura des manifestations après que Tshisekedi soit nommé premier ministre. Il y aura des scènes d'Eliès qui étaient parties notamment de l'Eli Kassi. Cela fut vu de mauvais oeil par les autochtones ou les Katangais. qui se sentirent à l'époque frustrés et touchés dans leur amour propre. cela déclenchera des violences l'histoire de Pono Naye pour ceux qui en savent quelque chose donc tout était parti de là alors dans toutes les circonstances vous verrez que c'est toujours la politique et les politiciens qui sont à la base des divergences entre Katangé et Kassaïen pour chuter nous devons nous en tant que jeunes savoir est-ce que j'ai vu ce que mon frère des tribus est au pouvoir où je dois vivre en harmonie avec mon prochain, mon voisin, Katangé ou Kassaïen, pour améliorer ma vie au quotidien. Parce que vous verrez, le phénomène motard, derrière ce service de transport, c'est malheureusement embusquer une nature politique. qui voudrait que l'on considère que tout motard et qu'un saillant est de surcroît appartenant à l'île de Pêche. Donc le transport a commencé même à être politisé. et quand les autres, les communautés katanguaises ont compris que c'était quand même une bonne source de revenus un bon commerce, un service que l'on pouvait rendre et s'attendre à des retombées financières mais les Kassayens ne l'ont pas entendu de cette oreille-là ils ont commencé à empêcher les autres communautés à faire le même travail de motard maintenant, si aujourd'hui le régime du président Tshisekedi prenait fin qu'envisageons-nous C'est même ça la question, comment seront les relations entre les Katangais et les Kassaïens ? Et je l'ai vu de moi-même, il ne suffit pas d'avoir un frère à la tête du pays. jouir du bonheur absolu. Le mal reste mal et on doit le condamner. Qu'il vienne du Kassai ou du Katanga. Et le Kassai et le Katanga sont tous appelés à vivre ensemble. J'ai dit et je vous remercie.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, M. Xavier Kazembe. Je vais traduitement inviter le Dr Nancy Mbalemba, le sous-docre des partis politiques.

  • Speaker #3

    Bonjour. Je me présente, Dr Sandi Nmbalimba, au cadre de l'Ensemble pour la République. Je vais quand même répondre à la préoccupation. Moi, je suis le président Moïse depuis le 5 février 2007, le jour où il a fait son discours d'investiture comme gouverneur de province. Pendant qu'on s'attendait à ce qu'il donne un mot d'ordre pour que les gens sortent dans la rue, le mot d'ordre, même s'il pouvait le donner, il voulait le donner, il ne pouvait pas le donner vu l'arsenal militaire qu'il y avait dans cette province du Grand Katanga. On avait des chars de combat à la place de la poste. On voyait comment des militaires descendaient des bus moulicapes, je ne sais pas si vous vous rappelez, sur que lui le connaissant pouvait se poser. Elle est simple. La vie, elle est sacrée. Est-ce qu'il faut que les gens meurent pour qu'on devienne chef de l'État ? Demander aux gens d'aller dans la rue, ça sera leur demander d'aller se faire fusiller. Est-ce que ça vaut la peine ? Ce sont des pères de famille, ce sont des mères de famille. Si on avait donné ce mot d'ordre, aujourd'hui il y a le levier de moratoire sur la peine de mort, est-ce que ça n'allait pas être l'exemple ? Parce que tout est possible avec la politique d'aujourd'hui. Tout est possible. mais il a préféré préserver la paix. Aujourd'hui, on a lié sa politique au football. Peut-être que les gens ne savent pas, aujourd'hui, il y a une marque, j'imagine, mais aujourd'hui, vendredi, et je crois samedi après le match, parce qu'on estime que l'équipe est négligée, il n'y a pas de subvention. Je crois qu'on devait faire la politique autrement. On va essayer de faire la politique autrement. Parmi les quatre piliers du développement de la RDC, qui a été le plan de société du président Mouy, il y a un point, parmi les quatre piliers, il y a le troisième point, je crois, c'est la valorisation de la personne humaine. Donc dans la valorisation de la personne humaine, il n'y a pas seulement des droits, il y a également des devoirs. On estime que ce que nous devons faire aujourd'hui, c'est valoriser la personne humaine, c'est valoriser le Congolais en général. c'est que ceux qui ont le pouvoir aujourd'hui doivent comprendre que nous sommes des adversaires politiques. C'est comme un match de foot, c'est 90 minutes sur un stade, et puis après on sort, on n'est pas des ennemis politiques. Nous ne sommes pas des ennemis politiques. Je le dis chaque fois, ensemble c'est une opposition républicaine. Quand vous travaillez bien, on vous applaudit, et quand vous ne travaillez pas bien, on vous dénonce, on dénonce, on est derrière vous, on vous suit. Les élections aujourd'hui sont passées, il y a un chef de l'État qui est passé. Nous n'avons pas toléré, nous n'avons pas accepté, mais nous observons. On doit commencer progressivement à vivre dans une vraie démocratie et dans un climat de paix. Même nos autorités militaires devront comprendre que le champ des batailles, ce n'est pas les opposants qui sortent sur la rue. Le champ des batailles, nous tous nous savons, jusqu'à la guerre où il faut aller se battre. Il faudrait vraiment que nos autorités fassent cet effort-là. prochainement qu'on ne retombe pas dans ce genre de choses. Qu'on forme nos militants pour qu'ils comprennent que la campagne, c'est quelque chose de tout à fait normal et ordinaire. Que nos militants comprennent que l'opposition, c'est juste pour vous pousser à travailler et à faire mieux. Donc je crois que ça ne sert à rien qu'on puisse s'entre-tuer et s'entre-déchirer. Nous sommes simplement des adversaires. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, docteur. J'invite le dernier panéliste, Didier Moukalen. sur le même sujet.

  • Speaker #4

    Merci beaucoup. Le thème, pour moi, il est important. Je vais en parler autour de trois points. Je vais parler brièvement de l'organisation des partis politiques tel que je l'observe dans notre pays. Je vais parler des violences, mais aussi de la prévention pour répondre à la question qui est posée. Alors, lorsque j'observe les partis politiques, vous l'avez fait probablement vous aussi, de quoi sont faits nos partis politiques ? Ils sont pratiquement des reproductions de nos ethnies, de nos tribus. C'est malheureusement une pire vérité. Le président Mobutu, le 24 avril 1990, si je ne me trompe pas, dans son légendaire discours au cours duquel il pleura. Il avait cette séquence où il disait qu'il faut faire très attention. Il n'est pas question aux Haïrs d'aller du multipartisme vers le multitribalisme. Il était très clair. Il n'est pas non plus question de ramener le pays à deux parties, mais qu'on aille vers le bon sens. Malheureusement, aujourd'hui, nous ne sommes pas entrés dans ce que Mouboutou... nous demandait d'éviter. Le multipartisme ne nous a-t-il pas conduit vers le multitribalisme ? Disons les choses telles qu'elles sont. Qu'est-ce qui est devenu le PPRD longtemps sous Joseph Kabila ? Bien entendu, le PPRD était très implanté dans d'autres pays, mais il était regardé comme un parti de Katangé, ou disons, Matoya Bassoyini, Matoya Est. L'UDPS, comment elle est regardée aujourd'hui ? Même si M. Xavier nous l'a dit, les 13 parlementaires qui fondent l'UDPS ne sont pas Kassarins. Ils sont des Congolais de plusieurs bords. Il y a parmi ces 13 parlementaires... Il y a un Kiyomu Akumonza, il y a un Etienne Tisekedi, il y a beaucoup d'autres. Quand vous regardez où se trouvent, où sont les origines de ces gens, ce ne sont pas les gens d'une même région. Mais quand on analyse ce qui est devenu l'UDPS aujourd'hui, ou les dernières années, la réalité surprend. Mais cette réalité, j'y reviendrai au deuxième point pour vous dire ce qu'elle nous engendre comme responsabilité. Parce qu'aujourd'hui, c'est très facile. de critiquer l'UDPS pour dire que c'est devenu un parti d'une ethnie ou d'une province. Mais si vous regardez nos attitudes en nous face à ce parti ou face au PPRD, il y a une bonne responsabilité qui nous incombe. Alors ici, je voudrais dire... Les partis politiques tels qu'ils se sont organisés jusqu'ici, ils se sont fortement implantés dans nos ethnies et on a échoué de se nationaliser. Le problème, comme l'a dit aussi M. Mahouine, ici, c'est quand même aussi de la responsabilité de ceux qui gouvernent. Est-ce qu'au ministère de l'Intérieur, on lit bien la loi sur les partis politiques ? Il y a des partis politiques sans assise nationale, pas même d'assise provinciale. Un parti politique n'existe qu'à le Bumbashi. en dehors de l'Oumbachi, ça n'existe pas. Mais ça, c'est un problème. Un parti politique qui n'existe que dans mon village d'origine et qui n'existe nulle part ailleurs. Si on continue avec ce système, il nous conduira à ce que nous vivons aujourd'hui et nous allons toujours continuer à déplorer le multi-tribalisme dans lequel nous sommes tombés. L'autre problème observable, je pense que vous l'avez observé, c'est celui du fanatisme. Ce fanatisme, il vient d'où ? du fait simplement que nos partis politiques n'ont pas d'ambition nationale. Nos partis politiques, pour la plupart, ne sont pas là pour servir. Il y en a qui n'ont pas pour mission de conquérir le pouvoir. Ils sont là pour se positionner lorsque quelqu'un a gagné les élections, faire des alliances et espérer des postes de responsabilité. Mais c'est devenu un calcul classique au Congo, et ce calcul favorise des tout petits leaders politiques sans assise nationale, parfois sans assise provinciale, et qui ne s'appuient que sur leur relation à l'ethnie, leur relation à la tribu. Alors, ces gens-là, ils ont une seule façon de se faire valoriser, c'est la violence. Regardez, tous les partis politiques ont une brigade. une brigade qui imite la police ou l'armée. Je dis presque tous les partis. J'exagère peut-être, je généralise peut-être, mais la réalité, c'est celle-là. Ces jeunes-là, ils font quoi ? Les Pombas, comme on les appelle à Lubumbashi. Qu'est-ce qu'ils proposent aux partis politiques ? Leurs biceps. Il n'y a pas autre chose. Alors ça fait un problème sérieux. ces jeunes, ils sont prêts à casser quand on leur donne un peu d'argent. Il n'y a pas de civisme, il n'y a pas de sensibilisation, des partis qui veulent faire passer des messages utiles, des changements, il n'y en a pas. Et donc on continue comme ça, on finit dans la violence, parce que lorsque ce petit leader qui attend un ministère ne l'obtient pas, qui va envoyer ses jeunes cassés pour se faire entendre. Et comme ça, comme le plus violent de notre quartier, il devient le chef de quartier, et comme le plus violent de notre salle de classe devient le chef de classe, vous le savez, non ? Nous avons étudié comme ça. Et donc, celui-là, il devient facilement dirigeant. On lui donne une commune, on lui donne une ville, je ne sais pas quoi. Alors, ces problèmes sont devenus pratiquement une religion dans notre pays et c'est des machines qui nous produisent le pouvoir et des dirigeants politiques. Il y a l'autre problème qui est réel que vous avez déjà observé, c'est que les partis politiques sont des affaires personnelles, des affaires des individus, comment on les appelle, des autorités morales. Quand celui-là meurt, l'alternance est généralement difficile. C'est le fils qui succède au père ou la fille qui succède au père. Les partis politiques ne sont pas des institutions telles que nous l'avons étudié à l'école.

  • Speaker #0

    Au départ, ce sont des individus qui s'associent, qui créent, mais quand celui, le leader maximo, comme on l'appelle, ou l'autorité morale, le leader maximo, le terme n'est plus utilisé maintenant, c'est l'autorité morale, quand il meurt, le successeur, c'est son fils, c'est compliqué. Et donc, tout ça, ça rentre dans une machine de reproduction de la violence ou de préparation de la violence. Mais il y a quelque chose de plus grave, c'est la haine. Je pense que tous les trois prédécesseurs ont mentionné ce problème. C'est la haine. Mais cette haine, moi, je ne vais pas la localiser dans un parti. C'est pratiquement un problème généralisé. La haine est presque partout. Dans nos partis politiques, parle-t-on vraiment des stratégies pour conquérir le pouvoir, l'exercer, ou on voit comment on peut se servir de son ethnie pour monter ? Au fond, je pense que ceux qui ont fait les sciences politiques me diraient facilement N'oubliez pas que le facteur ethnique, c'est un facteur politique, surtout en élection. On me dira que quand vous allez aux États-Unis, par exemple, le vote des Latinos, c'est un vote, pratiquement, nous, on dirait en Afrique, ethnique. Mais c'est un vote communautaire. C'est une vérité. La sociologie politique explique que ces choses-là produisent du pouvoir. mais comment nous on le fait à la manière congolaise et c'est ça qui fait la différence avec le Sénégal, quelqu'un a salué tout à l'heure le Sénégal est-ce qu'il n'y a pas de vote sociologique au Sénégal si il y en a, mais pourquoi ça ne se sent pas c'est parce que justement nous on a fait de l'ethnie un enjeu politique majeur et comme ethnie fait face à ethnie ça produit la haine et Alpha Blondie le chante bien Quand c'est une ethnie qui s'éternise à un poste, au pouvoir, l'autre ethnie va lui dire ma tribu n'est pas ta marionnette, alors ôte-toi de là que j'ai mis maître À la fin, c'est quoi ? C'est la guerre civile. Nous, on ne fait jamais attention à ces choses-là dans notre pays. Quand une ethnie acquiert le pouvoir et l'ignore les autres, même au niveau provincial, parfois dans certaines provinces de ce pays où il n'y a que deux ethnies, peut-être trois, trouver le calme, gérer ces sensibilités-là n'est pas toujours très facile. C'est comme si nous, on avait un problème particulier. Ceci me conduit à parler justement de la violence que j'ai annoncée. Mais qu'est-ce qu'il y a dans la violence ? Il n'y a pas que les armes, il n'y a pas que les machettes. Même si on a vu à Alboumbachi des machettes circuler et se préparer. Mais il y a les mots qu'on utilise. Mais regardez ce que nous nous disons pendant nos marches. Écoutez ce que nous nous disons dans nos débats politiques. Suivez les débats politiques dans nos télévisions. Opposition. Deux opposants politiques face à face. Aucun respect, aucune dignité. Aucun respect pour l'interlocuteur. Aucun respect pour le public qui suit ce débat. A la fin, on se dit qu'est-ce qu'on peut... puisé dans ce débat, il n'y a rien. C'est l'insulte, c'est l'invective du début à la fin. Et parfois, nous, les journalistes, on aide nos invités à jouer ça parce que c'est devenu pratiquement du théâtre. Les gens n'y apprennent rien. Et donc le débat que nous lançons dans nos télévisions ou lorsque nous nous mettons à nous critiquer, que ce soit constructif, mais malheureusement, de manière générale, ce n'est pas le cas. Et donc, cela nourrit la violence. Cela inscrit la violence jusque dans nos familles, malheureusement, jusque dans nos enfants qui naissent. Il y a un jour, j'ai failli pleurer, j'ai vu une vidéo qui circulait. Il y a quelqu'un sûrement qui a appris à son enfant à parler des Katangé, à parler des Kassaï. J'ai suivi deux vidéos, trop tristes. Petit enfant, je pense, 6 ans ou 7 ans. on entendait un tout petit enfant parler de Kassin, on entendait un autre parler de Katangé. Je me dis, enfin, nous avons perdu la tête. Mais ça, c'est parti politique. C'est des militants des partis politiques. Je pense que si ça continue comme ça, il n'y a pas d'espoir pour notre pays. Et donc, de ce côté-là, les partis politiques sont totalement décevants et je ne choisis aucun. Ils sont totalement décevants parce qu'ils ont du mal à nous proposer quelque chose d'original. quelque chose qui fasse réfléchir la société. Même quand on critique celui qui dirige, aujourd'hui on critique Félix Tshisekedi, celui qui critique ne le fait pas dans le but de proposer des solutions pour qu'on progresse, parce qu'il faut détruire Tshisekedi. Mais hier, on a fait la même chose. Quand on critiquait Mobutu, on l'a présenté même comme le mal Zahiroua. Il est mort, le mal est là. C'est comme si Mobutu s'est réincarné en chacun de nous. Sa mort devait suffire pour que le mal disparaisse. Joseph Kabila est venu bien vous savez tout ce que nous lui avons dit il n'est plus là il y en a même qui commencent à demander qu'il revienne mais nous sommes quel peuple je pense que à un moment on devrait surtout au niveau des partis politiques s'arrêter pour regarder des choses objectives et donc la violence selon moi elle est dans le mensonge la violence elle est dans la diffamation la violence elle est dans le fanatisme Toutes ces choses-là détruisent notre pays et les partis politiques s'en sont rendus coupables. Pour finir, comment on peut prévenir la violence dans les partis politiques ? À mon avis, je pense qu'il faut encourager que les gens entrent dans tous les partis politiques. Regardez ce qui s'est passé à Lubumbashi. Allons à haute voix. Lorsqu'il a fallu désigner un maire de la ville de Lubumbashi, nommer un maire de la ville de Lubumbashi, Est-ce qu'on l'a choisi dans l'UDPS ? Vous savez tous ce qui s'est passé. Lorsqu'il a fallu nommer certains bouvenistes, il y en a qui ont adhéré à la dernière minute. Peut-être même que certains ont été sollicités pour qu'ils deviennent membres et qui portent le foulard de l'UDPS. On a lu, tous nous avons lu cette vidéo, je pense que vous l'avez lu vous aussi, de quelqu'un qui dit, cette fois, on ne va pas tolérer que quelqu'un qui ne connaît même pas l'hymne du parti, qu'il devienne. représentant de l'UDPS. S'il faut que le ressortissant du Kassaï soit gouverneur de province, nous le ferons. Vous avez suivi cette vidéo ? C'est quelqu'un qui dit quoi ? En réalité, on peut le critiquer, on va dire, mais ce gars, il veut importuner les autres. Mais au fond, si c'est l'UDPS qui gère, vous voulez que ceux qui vont gérer, occuper des postes, viennent d'où ? De quelle partie ? Est-ce que le PPRD, quand il devait gérer, il devait aller chercher les gens à l'UDPS pour qu'ils viennent gérer ? Ce n'est pas ça. Si tout le monde a fui l'UDPES, parce que c'est un parti des Kassaïens, le moment où l'UDPES acquiert le pouvoir, conquiert le pouvoir, vous voulez que l'UDPES gère quoi ? Avec qui ? Eh oui, vous aurez un maire, un Lubumbashi qui est Kassaïen. Vous aurez je ne sais pas qui. Vous avez laissé le parti et les gens se sont débrouillés eux-mêmes. Ce que je veux dire ici, c'est ceci. qu'on entre dans tous les partis politiques. En Bougimaï, on a eu pratiquement la même chose à un moment, lorsque Ngoi Kassange était gouverneur, parce que c'est le seul qui était là avec nos partis politiques, fait perdre. Et donc, ceci est une conséquence de ce que nous sommes et ce que nous faisons. À un moment, nous tombons dans nos propres pièges. Ce que je recommande, moi, c'est que les gens entrent dans tous les partis politiques et que tous les partis politiques, anciens ou nouveaux, pensent à diversifier les membres de leur parti. Parce qu'à un moment, ça devient un piège. Ne pensez pas que cette situation que je viens de décrire est heureuse pour l'UDPS. et que le secrétaire général de l'UDPS ou le président de la République a la tâche facile. Il faut désigner les représentants de l'UDPS dans telle province où l'UDPS n'a pas eu une bonne assise. Ça devient un casse-tête. Mais la chose est très facile si, au départ, nous sommes très sensibles à ces choses-là. Nous savons que le niveau ethnique dans notre pays est encore là dans beaucoup de choses. Mais pourquoi ne pas récruter déjà les gens au départ quand on aligne les candidats ? ou quand on veut aller vers les élections, qu'on récrute les gens. C'est-à-dire, je sais que M. Jacques Moukina est très bon et qu'il peut me ramener beaucoup de candidats lorsqu'il est élu ou il est candidat. Qu'on ne le récrute pas la veille des élections, qu'on le fasse connaître. Mais ça, les partis politiques ne le font pas. On attend quand il faut constituer le seuil des recevabilités, c'est ça, monsieur ? Cette fois-là, on va choisir les gens qui ne pèsent pas et puis on échoue. C'est très compliqué, tout simplement parce que les partis ne se gênent pas d'être des partis régionaux ou des partis... à coloration ethnique très prononcée. Et donc, à mon avis, une des solutions consiste à entrer dans les partis politiques ou les partis politiques à chercher la diversité d'origine. Nos origines ne disparaîtront pas au Congo. Nous continuerons à être 400 ou 300 ethnies. L'intelligence va exiger que les Congolais jouent avec ça. plutôt que d'utiliser les ethnies comme quelque chose qui nous affaiblit qui nous affronte, qui nous dresse les uns contre les autres on peut transformer ça comme une force d'équilibre mentionnée clairement le jour où un ronde est gouverneur au loi là-bas le vice-gouverneur ne peut pas être ronde ça peut être une règle non écrite mais c'est une tradition c'est plus simple comme ça et ça équilibre et si par exemple tel a été le gouverneur, on ne va pas dire faisons le mandat circulant des gouverneurs ou des présidents de la république ça va casser l'émulation que le meilleur l'emporte mais si un président revient de la même province que l'occident comment on gère ? c'est des questions qu'on doit résoudre au niveau politique pour gérer les sensibilités. De ce côté-là, on ne touche pas à ces problèmes alors que tous les jours, ça nous mine et ça ruine la vie nationale. Je voudrais dire aussi que peut-être qu'il faut avoir le courage de casser quelque chose. Il y a une carrière des politiciens, carrière des députés nationaux, carrière des ministres. C'est vrai, si quelqu'un est capable de se faire élire undefined, où est le problème ? Il n'y a pas de problème. Mais qu'est-ce qu'on donne comme salaire ? comme rémunération aux ministres, aux députés. Je pense que c'est ça qui fait que par tous les moyens, y compris quand il faut tuer, on tue pour que je devienne député. 33 000 pour un député, c'est quand même terrible. Ça ne gêne personne. Personne n'est descendu dans la rue pour manifester. Pendant ce temps-là, les policiers ont combien ? Les enseignants au secondaire, à l'université, ils ont combien ? les fonctionnaires, il n'y a aucun rapport entre 33 000 dollars de celui qui nous représente, que nous nous avons envoyé nous représenter, et nous qu'ils représentent. À un moment, ça insulte les gens. Mais ça incite les gens à aller chercher les 33 000 dollars. Alors que tous nous soyons des députés. mais alors ça nous fait combien ? c'était combien ? 24 000 candidats ? à peu près, 25 000 ou 26 c'est énorme ça fait un pays anormal mais au niveau politique on peut gérer ça pourquoi ne pas rabattre jusqu'au salaire simplement digne pour un député un député pour être honorable n'a pas besoin de 35 000 34 000 dollars il doit être fier d'avoir rendu un service et donc tant que ce type de débat n'a pas lieu dans nos partis politiques c'est un problème il semble que monsieur Yipung Dennis et Sanga étaient parmi les premiers qui ont révélé ce gros montant que touchaient les députés en 2018 il a failli perdre son poste ça veut dire qu'il y a un problème et donc à mon avis les partis politiques doivent penser aussi à la morale Malheureusement, dans ce pays, on répète qu'il n'y a pas de morale en politique. Moi, ça me choque. que tout est normal, que tout est permis. Mais dans beaucoup de pays, il y a de la morale en politique. On crée une morale politique. Et donc, cela dépend de nous et il faudrait qu'on évite ces choses-là. Pour finir, et c'est là ma conclusion, je pense qu'on devrait aussi faire très attention à l'intolérance. Mais l'intolérance se nourrit de tous ces problèmes que je viens d'évoquer. les gens deviennent intolérants parce qu'ils ne tolèrent pas que celui-là arrive à tel endroit que celui-là dirige je pense que c'est docteur Sandy qui l'a dit ou je ne sais plus monsieur Mawine c'est pour un mandat de 5 ans si ce n'est plus vous laissez celui-là qu'il parte Ah oui ? Vous allez continuer, mal élu, ce n'est pas lui, il n'est pas légitime, et c'est lui qui a prêté serment. Si vous ne croyez pas qu'il a été élu, acceptez au moins que c'est lui qui a prêté serment et qu'il a toute la légitimité, je veux dire la légalité. Donc la loi le protège. Si nous étions au village, on dirait mankambu be konai Je pense que c'est comme ça, non ? Oui, pour le pouvoir traditionnel. Laissez-le partir, puis votre tour viendra. Mais tant que nous ne savons pas être tolérants et respecter les principes, on va tenter des choses incroyables. Il y a quand même des choses choquantes. On a même vu quelqu'un qui a été président de la CENI prendre les armes. Le système éducatif congolais, c'est un problème sérieux. Vous ne pouvez pas avoir été président de la CENI et prendre les armes pour arriver au pouvoir. Vous avez détruit tout ce que vous avez fait sur le plan logique. Et donc, moi, je me dis que les partis politiques font partie des organisations qui participent à l'éducation nationale, que les partis politiques éduquent, contribuent à éduquer. Merci.

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Nous sommes très heureux de vous recevoir dans cette salle du Collège Imara pour participer à une activité importante de l'Institut Ebuteli. L'Institut Ebuteli,  comme certains le savent,  est une organisation non gouvernementale,  une association sans but lucratif qui mène des recherches au Congo sur la violence, sur la politique et la gouvernance.  


Dans le cadre du processus électoral qui a débouché aux élections de 2023,  nous avions conçu un projet que nous avons mis en œuvre.  Il s'appelle ACTES, c'est-à-dire, Action des citoyens pour la transparence des élections. Dans le cadre de ce projet. Nous avions voulu atteindre un certain nombre d'objectifs, trois principalement, à savoir vulgariser l'outil Keba. C'est un outil pour un vote éclairé que nous avions conçu et mis en œuvre pour aider les citoyens à voter,  à faire un choix déterminant, un choix plus éclairé,  plus objectif des futurs dirigeants du pays.  


Je crois que cet outil a été vulgarisé à travers la République  surtout dans des grandes villes et ça a connu un succès non négligeable.  


Nous comptons beaucoup vraiment sur votre connaissance de la situation dans le Haut-Katanga pour nous amener à avoir des conclusions et à formuler des suggestions pouvant permettre d'avancer dans la bonne direction dans l'organisation des prochaines élections. Alors, sans plus tarder,  je vais passer la parole à mon collègue Jacques Mukena.


Et nous avions également poursuivi comme objectif la prévention de la violence électorale. Comme vous le savez,  les organisations des élections dans différents pays africains,  dans les pays de l'Afrique subsaharienne,  présentent un certain nombre de défis, dont la violence. Et cette violence survient souvent lorsqu'il n'y a pas de transparence.  Voilà pourquoi nous avions pensé que c'était important pour la République démocratique du Congo d'étudier qui sont les acteurs. Pourquoi ces acteurs se livrent à la violence électorale et comment se déroule cette violence électorale et quelles sont les suggestions que nous pouvons pour améliorer les élections dans notre pays.  Nous avions également un volet qui a concerné essentiellement la transparence dans les institutions qui interviennent dans l'organisation des élections dans notre pays. 


Mais aujourd'hui, si nous sommes là, c'est pour l'un des volets de ce projet. Comme je l'ai dit, c'est la violence électorale. Moi,  c'est  Albert Malukisa, je suis directeur du pilier gouvernance à l'Institut Ebuteli.  Je suis accompagné de deux de mes collègues,  Jacques Mukena et Ithiel Batumike. Le programme de ce jour se présente comme suit.  Nous allons d'abord écouter les points de vue des panelistes. Chacun va prendre la parole pour nous faire part de ses analyses concernant la violence électorale.  Et comme nous le savons,  c'est une violence qui n'a pas eu une ampleur comme on l'a redouté.  Nous allons essayer de comprendre à travers les différentes interventions de nos panelistes ce qui s'est réellement passé.  Mais bien avant,  parce que nous avons publié une note d'analyse qui examine cette question de violence électorale au Katanga,  mon collègue Jacques Mukena va essayer de présenter les analyses que nous avions menées à ce sujet. Les panelistes vont évidemment intervenir aussi et enrichir les débats. Et en fin de compte,  vous aussi,  vous allez participer activement à cet échange par des discussions qu'on aura après, par des échanges en profondeur.



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  • Speaker #0

    Nous sommes très heureux de vous recevoir dans cette salle du Collège Imara pour participer à une activité importante de l'Institut Ebouteli. L'Institut Ebouteli, comme certains le savent, est une organisation non gouvernementale, une association sans but lucratif. qui met des recherches au Congo sur la violence, sur la politique et la gouvernance. Dans le cadre du processus électoral qui a débouché aux élections de 2023, nous avions conçu un projet que nous avons mis en œuvre. Il s'appelle ACT, c'est-à-dire Action des citoyens pour la transparence des élections. Dans le cadre de ce projet... Nous avions voulu atteindre un certain nombre d'objectifs, trois principalement, à savoir vulgariser l'outil Kéba. C'est un outil pour un vote éclairé que nous avions conçu et mis en œuvre pour aider les citoyens à voter, à faire un choix déterminant, un choix plus éclairé, plus objectif des futurs dirigeants du pays. Je crois que cet outil a été vulgarisé à travers la République, surtout dans des grandes villes, et ça a connu un succès non négligeable. Et nous avions également poursuivi comme objectif la prévention de la violence électorale. Comme vous le savez, les organisations des élections dans différents pays africains, dans les pays de l'Afrique subsaharienne, présentent un certain nombre de défis, dont la violence. Et cette violence survient souvent lorsqu'il n'y a pas de transparence. Voilà pourquoi nous avions pensé que c'était important pour la République démocratique du Congo d'étudier qui sont les acteurs. pourquoi ces acteurs se livrent à la violence électorale et comment se déroule cette violence électorale et quelles sont les suggestions que nous pouvons pour améliorer les élections dans notre pays. Nous avions également un volet qui a concerné essentiellement la transparence dans les institutions qui interviennent dans l'organisation des élections dans notre pays. Mais aujourd'hui, si nous sommes là, c'est pour l'un des volets de ce projet. comme je l'ai dit, c'est la violence électorale. Moi, c'est Albert Maloukissa, je suis directeur du pilier gouvernance à l'Institut Ebouteli. Je suis accompagné de deux de mes collègues, Jacques Moukena et Itiel Batoumike. Le programme de ce jour se présente comme suit. Nous allons d'abord écouter les points de vue des panélistes. Chacun va prendre la parole pour nous faire part de ses analyses concernant la violence électorale. Et comme nous le savons, c'est une violence qui n'a pas eu une ampleur comme on l'a redouté. Nous allons essayer de comprendre à travers les différentes interventions de nos panélistes ce qui s'est réellement passé. Mais bien avant, parce que nous avons publié une note d'analyse qui examine cette question de violence électorale au Katanga, mon collègue Jacques Moukena va essayer de présenter les analyses que nous avions menées à ce sujet. Les panélistes vont évidemment intervenir aussi. enrichir les débats. Et en fin de compte, vous aussi, vous allez participer activement à cet échange par des discussions qu'on aura après, par des échanges en profondeur. Nous comptons beaucoup vraiment sur votre connaissance de la situation dans les Hauts-Catangas pour nous amener à... avoir des conclusions et à formuler des suggestions pouvant permettre d'avancer dans la bonne direction dans l'organisation des prochaines élections. Alors, sans plus tarder, je vais passer la parole à mon collègue Jacques Moukina.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et à tous. Merci à tous d'avoir répondu à notre invitation. Merci à nos panélistes qui ont accepté très généreusement de... de partager quelques heures avec nous autour de ces questions très importantes. Alors, ce que moi je vais faire dans une dizaine de minutes, c'est de donner un résumé de trois principales conclusions. qui seront tirés de notre première note d'analyse. Je pense que vous avez un QR code qui peut vous permettre d'avoir ce rapport, mais vous pouvez aussi visiter notre site Internet. Pour notre première note d'analyse, la première grande leçon concerne les dynamiques intercommunautaires dans la région du Katanga. Donc, ce n'est pas seulement au Katanga, mais dans la région du Katanga. C'est une question, ce sont des questions très sensibles, qui divisent beaucoup, mais qui sont tout de même importantes. Pourquoi ? Parce que lors de nos recherches que nous avons menées entre novembre 2023 et janvier 2024, nous avons mené plusieurs entretiens avec des journalistes, avec des hommes et femmes politiques, avec des habitants d'Issi, Okatanga, Lualaba, Olumami et Tangaka. Les relations... difficiles, des relations hostiles, des relations compliquées entre les communautés katangaises et kataïennes. Et par exemple, lors de mes entretiens avec une personnalité politique, je ne craignais qu'il y ait des représailles en cas de victoire ou de défaite du candidat Moïse Katungbi, par exemple. Dans d'autres cas, on craignait en fait que s'il y a encore une victoire du président Tshisekedi, qu'il y aurait encore des représailles, par exemple, contre certains groupes ici dans le Katanga. On a entendu des discours, il y a eu des messages de campagne, des entretiens qui ont... qui ont parlé des questions de nationalité, des questions d'identité, de tribu, de région et même des questions linguistiques. Et on sait très bien que dans la région du Katanga, avec cette histoire socio-politique et économique très complexe, ces questions ont une connotation assez différente. Et donc, le premier journaliste, Xavier Kazembe, qui est président de la jeunesse Courant Futur, va essayer de nous expliquer. Il a la lourde charge de nous donner ses réflexions sur cette question intercommunautaire entre les communautés kassaniennes et les communautés kasaniennes. Et la deuxième grande leçon de cette note, c'est que contrairement aux analyses, il y a eu moins de violences électorales, surtout lorsqu'on compare ce processus à celui de 2006, 2011, 2018. Nous, dans nos analyses, ici à Lumbashi, à Colwesi, à Kassoumba-Lessa, Malemba aussi, on a pu documenter seulement 18 incidents. C'est dans notre rapport, mais ce sont les incidents qu'on a pu nous-mêmes trianguler, les incidents qu'on a pu observer objectivement. Mais c'est sûr qu'il y a eu beaucoup d'incidents, plus de 18 incidents. Mais ce qu'on peut dire au moins clairement, c'est qu'il y a eu moins d'incidents électoraux, contrairement d'abord aux prédictions, mais aussi contrairement aux scrutins précédents. Alors nous voulons comprendre que pour nous, nous avons deux facteurs qui expliquent cela. Premièrement, et ça, ça vient bien évidemment des entretiens que nous avons menés, c'est qu'il y a eu un fort déploiement militaire. On parlait même de la militarisation de la région du Katanga, de la militarisation des grandes villes, donc le Bumbashi, Coluési, Kassoumbalessa et ainsi de suite. Et cela a dissuadé en fait certaines personnes. Je ne sais pas si c'est vrai ou faux, mais ça c'est ce que, pour tenir dans nos analyses. Le deuxième facteur, c'est que, contrairement à l'opposition d'hier, on s'est rendu peut-être compte que l'opposition d'aujourd'hui n'a pas voulu ou n'a pas su passer le mot d'ordre, passer à l'action. Et ça, c'est le deuxième point que M. Georges Mahouini, qui devait nous expliquer pourquoi, en fait, quelles sont ces analyses sur l'absence ou la faiblesse, la faible hauteur de la violence électorale dans la région du Katanga. Et on peut y revenir plus tard. Le troisième point et le tout dernier, c'est en fait le rôle des partis politiques. dans la prévention de la violence électorale. Parce que même dans nos analyses, plus de la moitié ont concerné des affrontements entre les partisans des partis politiques, principalement les partisans de Ensemble, contre les partisans de UDPS, dans d'autres cas, UDPS contre Unafec, dans certains cas, UDPS contre Nouvel Élan. Mais, on a vu que le gros des incidents, les affrontements entre les partisans des partis politiques. Et quelque chose d'autre qui est important, c'est que souvent, ce sont des affrontements qui sont spontanés, c'est-à-dire, il n'y a pas eu vraiment, du moins pour ces élections, il n'y a pas eu, ce n'était pas organisé, c'était généralement spontané. Il y a eu des affrontements par exemple en novembre à Kassoumba-Lessa. Est-ce qu'il y avait un mot d'ordre derrière ? On ne sait pas, mais on s'est rendu compte que pendant tout le processus électoral, le gros des incidents concernait en fait quelque chose de spontané, mais pas de systématique. Mais la question importante, c'est que ce sont les partis politiques, ce sont les lieutenants des partis politiques qui participent à la violence électorale. Et en fait, lorsqu'on regarde toutes les analyses des élections précédentes, les acteurs principaux de la violence électorale sont en fait les partisans des partis politiques. Et là, je ne parle pas des hauts cadres, parce que les hauts cadres, ils ne sont pas nécessairement dans la rue, mais c'est en fait ce qu'on appelle les lieutenants qui partent au devant de la scène, même si dans beaucoup de cas, on a vu aussi des hauts cadres dans la rue. Mais de toute évidence, on se rend compte que ce sont principalement les partisans des partis politiques qui s'affrontent. Et on aimerait comprendre en fait maintenant, au niveau des partis politiques, quel est le rôle qu'ils doivent finalement jouer pour prévenir la violence électorale. Parce qu'ils sont non seulement des acteurs de violence électorale, mais ils sont aussi la solution. Et on aimerait entendre ça de Dr Nancy Lembalemba, qui est au cadre d'Ensemble, et de M. Didier Moukaleng-Makal, qui est journaliste. Alors sans plus tarder, je vais inviter monsieur Xavier Kazembe qui va nous donner sa réflexion sur la première thématique sur les dynamiques intercommunautaires entre Katangé et Kassaïen.

  • Speaker #2

    Mesdames, Mesdemoiselles, le thème sur lequel nous allons partager aujourd'hui, c'est le débat ou discussion sur les dynamiques entre le Katangé et le Kassaïen sous le régime Tshisekedi, leur évolution au cours des élections. et les perspectives après la fin du mandat du président Félix Tshisekedi. Quand on parle de relations entre Katangais et Kassaïens, il y a un aperçu historique dont il faudra tenir compte, car cette histoire n'est pas née d'une génération spontanée, mais c'est plutôt une situation qui a évolué au travers du temps, et avec le temps, avec ses hauts et ses bas. Comment est-ce que les communautés kassaïennes se sont retrouvées officiellement au Katanga ? eh bien, ça risque de tourner plus d'un ici. Quand je parle officiellement, ça veut dire que ce sont des gens qui ont été pris de quelque part, donc d'un point A à un point B. Non, ce n'est pas ceux qui viennent par train, par moto, par véhicule. Non, il y a ceux qui ont été amenés ici d'une manière officielle et en plein jour. Et cela part du moment de la création de la société minière du Katanga et de la perspective de la mise en place du chemin de fer. C'est-à-dire, il y a un consortium minier, des industriels belges, qui avait implanté ici dans l'espace Katanga. l'entreprise qu'ils avaient appelée en son temps Inyo Minière qui est devenue la Gécamine après la carrière de Demine à l'époque du président Mobutu mais faisons un pas ou un rebond en arrière dans notre histoire, vous verrez que le Congo a existé dans son espace traditionnel sans que les gens n'aient assez doigté et l'on pouvait peut-être le reconnaître de par le comportement, la culture les traditions et tout ce qu'il y a c'est à partir de là que l'on pouvait se dire celui-là n'est pas de ma communauté, tel l'est mais avec l'arrivée de la colonisation ou des colons belges, il leur fut important à un certain moment d'établir des limites administratives et juridiques. C'est de là que sont partis tous ces problèmes que nous avons de distinction entre ressourcissants d'un coin A, celui-là, il est d'un coin B, parce qu'après qu'ils aient établi les limites administratives, il leur fallait octroyer aux habitants ou aux résidents des pièces d'identité. Et à partir de ces pièces d'identité, parce qu'il fallait qu'il y ait des éléments. notamment vos identités en tant qu'humain, nom, poste, nom, prénom, vous êtes ressortissant de quel coin, chèvrerie, région, tribu, ethnie, et tout ce qui va, et ainsi de suite. Alors, le premier point de distinction déjà communautaire a commencé avec l'établissement des limites administratives imposées ou implantées par les colonisateurs. Alors, la première vague qui arrive est venue pour le besoin de main-d'oeuvre. parce que les miniers belges ayant installé ou créé une entreprise au Katanga plutôt pour exploiter les mines, d'ailleurs il n'y avait pas notamment qu'ils offraient du Kassai, il y avait ceux du Rwanda et du Burundi parce qu'à l'époque c'était la même commune, c'était Congo-Belge-Rwanda-Urundi. Donc ces communautés avaient été amenées pour venir en renfort à la main d'oeuvre dans ces entreprises, notamment la JETAMINE et la SNCC. En venant, ce n'est pas que les autochtones ou les communautés locales katangaises pouvaient bien travailler, mais les industriels avaient besoin de beaucoup plus de production. Alors pour atteindre le résultat escompté, il leur fallait faire recours à une autre main d'oeuvre venant d'ailleurs. C'est ainsi qu'ils feront recours aux différentes communautés dont je vous parlais tout à l'heure. Et en venant, ceux qui étaient venus comme ouvriers, notamment les communautés kassaïennes, ils étaient manœuvriers, ils avaient des postes... d'exécution, mais en même temps, ils formaient des familles, il y avait des enfants qui naissaient, et les enfants ne vivaient pas dans le même, parce que les enfants, eux, jouissaient de l'enseignement, donc de l'éducation scolaire. Après qu'ils aient étudié, ils sont revenus cette fois-là en tant que cadres, cadres dans la même entreprise, et le Belge en avait réellement besoin. Et c'est en évoluant en tant que cadres que certaines discriminations ou frustrations ont commencé à faire face ou à surgir. du subconscient des autochtones qui se sentaient marginalisés par leurs enfants, des ouvriers qui prenaient pour des immigrés venus travailler. et qui commençaient à prendre le poste de responsabilité dans l'entreprise établie dans l'espace du Katanga. Donc, les premières frustrations partiront de là et elles étaient, on peut le dire, économiques ou sociales. Mais il y a un autre aspect, parce que le volet économique est le volet social. Alors, sur le plan politique, il va falloir retenir qu'en 1957, on organisait en ce moment-là les élections municipales. Parlons de ce qui s'était... Passer ici à Lubumbashi qui jadis était Elisabethville. A l'issue des élections municipales organisées en 1957, il y avait quatre communes plutôt. Et sur les quatre sièges, il y a eu trois Kassaïens élus. Oumestre et un Kivoussien. Aucun autochtone ou aucun Katangé n'avait été élu pour Bess dans la ville d'Elisabethville. Surtout sur le plan politique, les conflits qui arrivent entre les deux communautés souvent sont liées à la survie et à la manipulation politique. Et nous ici en tant que jeunes, loin d'avoir à nous l'esprit de perpétuer cette animosité-là, nous devons aujourd'hui nous demander que devons-nous faire pour que cela n'arrive plus jamais. Parce que ce sont des choses que nous avons vécues en 57, en 60, en 90 et en 92. Mais il faut aussi se poser la question de savoir pourquoi cela est-il arrivé. qu'on ne peut pas résoudre un problème sans en connaître les causes. En 1990, lors du règne du président Mobutu, il y a eu un conflit qui a surgi entre le Katangé et le Kassaï. Or, cela remonte déjà à la création des lits de paix. Parce que quand on parle des lits de paix, on a tendance à parler seulement de faits et de faits. Et pourtant, ce fut une création de 13 parlementaires. Et parmi les 13 parlementaires, il n'y avait pas que les gens du Kassaï. Il y avait tout le monde, notamment... Babatoun Gouakoumanza, qui a son âme, qui furent tous auteurs de cette structure politique. Mais au fur et à mesure, à cause des égaux, ils se divisèrent, notamment encouragés par Mobutu, qui ne voulait pas voir une force se rassembler contre son pouvoir. C'est ainsi qu'on verra la naissance de l'Uférie, et plus de paix se restera entre Tshisekedi, même s'il y aura encore une division entre Tshisekedi et Kibasa Maliba. Déjà vous comprenez que Tshisekedi du Kassai et Kibassa Malibu du Katanga, malgré qu'ils soient restés ensemble, finirent par se diviser. Et dans ce positionnement d'ailleurs entre Ngoza Karlibon et Tshisekedi, il y aura des manifestations après que Tshisekedi soit nommé premier ministre. Il y aura des scènes d'Eliès qui étaient parties notamment de l'Eli Kassi. Cela fut vu de mauvais oeil par les autochtones ou les Katangais. qui se sentirent à l'époque frustrés et touchés dans leur amour propre. cela déclenchera des violences l'histoire de Pono Naye pour ceux qui en savent quelque chose donc tout était parti de là alors dans toutes les circonstances vous verrez que c'est toujours la politique et les politiciens qui sont à la base des divergences entre Katangé et Kassaïen pour chuter nous devons nous en tant que jeunes savoir est-ce que j'ai vu ce que mon frère des tribus est au pouvoir où je dois vivre en harmonie avec mon prochain, mon voisin, Katangé ou Kassaïen, pour améliorer ma vie au quotidien. Parce que vous verrez, le phénomène motard, derrière ce service de transport, c'est malheureusement embusquer une nature politique. qui voudrait que l'on considère que tout motard et qu'un saillant est de surcroît appartenant à l'île de Pêche. Donc le transport a commencé même à être politisé. et quand les autres, les communautés katanguaises ont compris que c'était quand même une bonne source de revenus un bon commerce, un service que l'on pouvait rendre et s'attendre à des retombées financières mais les Kassayens ne l'ont pas entendu de cette oreille-là ils ont commencé à empêcher les autres communautés à faire le même travail de motard maintenant, si aujourd'hui le régime du président Tshisekedi prenait fin qu'envisageons-nous C'est même ça la question, comment seront les relations entre les Katangais et les Kassaïens ? Et je l'ai vu de moi-même, il ne suffit pas d'avoir un frère à la tête du pays. jouir du bonheur absolu. Le mal reste mal et on doit le condamner. Qu'il vienne du Kassai ou du Katanga. Et le Kassai et le Katanga sont tous appelés à vivre ensemble. J'ai dit et je vous remercie.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, M. Xavier Kazembe. Je vais traduitement inviter le Dr Nancy Mbalemba, le sous-docre des partis politiques.

  • Speaker #3

    Bonjour. Je me présente, Dr Sandi Nmbalimba, au cadre de l'Ensemble pour la République. Je vais quand même répondre à la préoccupation. Moi, je suis le président Moïse depuis le 5 février 2007, le jour où il a fait son discours d'investiture comme gouverneur de province. Pendant qu'on s'attendait à ce qu'il donne un mot d'ordre pour que les gens sortent dans la rue, le mot d'ordre, même s'il pouvait le donner, il voulait le donner, il ne pouvait pas le donner vu l'arsenal militaire qu'il y avait dans cette province du Grand Katanga. On avait des chars de combat à la place de la poste. On voyait comment des militaires descendaient des bus moulicapes, je ne sais pas si vous vous rappelez, sur que lui le connaissant pouvait se poser. Elle est simple. La vie, elle est sacrée. Est-ce qu'il faut que les gens meurent pour qu'on devienne chef de l'État ? Demander aux gens d'aller dans la rue, ça sera leur demander d'aller se faire fusiller. Est-ce que ça vaut la peine ? Ce sont des pères de famille, ce sont des mères de famille. Si on avait donné ce mot d'ordre, aujourd'hui il y a le levier de moratoire sur la peine de mort, est-ce que ça n'allait pas être l'exemple ? Parce que tout est possible avec la politique d'aujourd'hui. Tout est possible. mais il a préféré préserver la paix. Aujourd'hui, on a lié sa politique au football. Peut-être que les gens ne savent pas, aujourd'hui, il y a une marque, j'imagine, mais aujourd'hui, vendredi, et je crois samedi après le match, parce qu'on estime que l'équipe est négligée, il n'y a pas de subvention. Je crois qu'on devait faire la politique autrement. On va essayer de faire la politique autrement. Parmi les quatre piliers du développement de la RDC, qui a été le plan de société du président Mouy, il y a un point, parmi les quatre piliers, il y a le troisième point, je crois, c'est la valorisation de la personne humaine. Donc dans la valorisation de la personne humaine, il n'y a pas seulement des droits, il y a également des devoirs. On estime que ce que nous devons faire aujourd'hui, c'est valoriser la personne humaine, c'est valoriser le Congolais en général. c'est que ceux qui ont le pouvoir aujourd'hui doivent comprendre que nous sommes des adversaires politiques. C'est comme un match de foot, c'est 90 minutes sur un stade, et puis après on sort, on n'est pas des ennemis politiques. Nous ne sommes pas des ennemis politiques. Je le dis chaque fois, ensemble c'est une opposition républicaine. Quand vous travaillez bien, on vous applaudit, et quand vous ne travaillez pas bien, on vous dénonce, on dénonce, on est derrière vous, on vous suit. Les élections aujourd'hui sont passées, il y a un chef de l'État qui est passé. Nous n'avons pas toléré, nous n'avons pas accepté, mais nous observons. On doit commencer progressivement à vivre dans une vraie démocratie et dans un climat de paix. Même nos autorités militaires devront comprendre que le champ des batailles, ce n'est pas les opposants qui sortent sur la rue. Le champ des batailles, nous tous nous savons, jusqu'à la guerre où il faut aller se battre. Il faudrait vraiment que nos autorités fassent cet effort-là. prochainement qu'on ne retombe pas dans ce genre de choses. Qu'on forme nos militants pour qu'ils comprennent que la campagne, c'est quelque chose de tout à fait normal et ordinaire. Que nos militants comprennent que l'opposition, c'est juste pour vous pousser à travailler et à faire mieux. Donc je crois que ça ne sert à rien qu'on puisse s'entre-tuer et s'entre-déchirer. Nous sommes simplement des adversaires. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, docteur. J'invite le dernier panéliste, Didier Moukalen. sur le même sujet.

  • Speaker #4

    Merci beaucoup. Le thème, pour moi, il est important. Je vais en parler autour de trois points. Je vais parler brièvement de l'organisation des partis politiques tel que je l'observe dans notre pays. Je vais parler des violences, mais aussi de la prévention pour répondre à la question qui est posée. Alors, lorsque j'observe les partis politiques, vous l'avez fait probablement vous aussi, de quoi sont faits nos partis politiques ? Ils sont pratiquement des reproductions de nos ethnies, de nos tribus. C'est malheureusement une pire vérité. Le président Mobutu, le 24 avril 1990, si je ne me trompe pas, dans son légendaire discours au cours duquel il pleura. Il avait cette séquence où il disait qu'il faut faire très attention. Il n'est pas question aux Haïrs d'aller du multipartisme vers le multitribalisme. Il était très clair. Il n'est pas non plus question de ramener le pays à deux parties, mais qu'on aille vers le bon sens. Malheureusement, aujourd'hui, nous ne sommes pas entrés dans ce que Mouboutou... nous demandait d'éviter. Le multipartisme ne nous a-t-il pas conduit vers le multitribalisme ? Disons les choses telles qu'elles sont. Qu'est-ce qui est devenu le PPRD longtemps sous Joseph Kabila ? Bien entendu, le PPRD était très implanté dans d'autres pays, mais il était regardé comme un parti de Katangé, ou disons, Matoya Bassoyini, Matoya Est. L'UDPS, comment elle est regardée aujourd'hui ? Même si M. Xavier nous l'a dit, les 13 parlementaires qui fondent l'UDPS ne sont pas Kassarins. Ils sont des Congolais de plusieurs bords. Il y a parmi ces 13 parlementaires... Il y a un Kiyomu Akumonza, il y a un Etienne Tisekedi, il y a beaucoup d'autres. Quand vous regardez où se trouvent, où sont les origines de ces gens, ce ne sont pas les gens d'une même région. Mais quand on analyse ce qui est devenu l'UDPS aujourd'hui, ou les dernières années, la réalité surprend. Mais cette réalité, j'y reviendrai au deuxième point pour vous dire ce qu'elle nous engendre comme responsabilité. Parce qu'aujourd'hui, c'est très facile. de critiquer l'UDPS pour dire que c'est devenu un parti d'une ethnie ou d'une province. Mais si vous regardez nos attitudes en nous face à ce parti ou face au PPRD, il y a une bonne responsabilité qui nous incombe. Alors ici, je voudrais dire... Les partis politiques tels qu'ils se sont organisés jusqu'ici, ils se sont fortement implantés dans nos ethnies et on a échoué de se nationaliser. Le problème, comme l'a dit aussi M. Mahouine, ici, c'est quand même aussi de la responsabilité de ceux qui gouvernent. Est-ce qu'au ministère de l'Intérieur, on lit bien la loi sur les partis politiques ? Il y a des partis politiques sans assise nationale, pas même d'assise provinciale. Un parti politique n'existe qu'à le Bumbashi. en dehors de l'Oumbachi, ça n'existe pas. Mais ça, c'est un problème. Un parti politique qui n'existe que dans mon village d'origine et qui n'existe nulle part ailleurs. Si on continue avec ce système, il nous conduira à ce que nous vivons aujourd'hui et nous allons toujours continuer à déplorer le multi-tribalisme dans lequel nous sommes tombés. L'autre problème observable, je pense que vous l'avez observé, c'est celui du fanatisme. Ce fanatisme, il vient d'où ? du fait simplement que nos partis politiques n'ont pas d'ambition nationale. Nos partis politiques, pour la plupart, ne sont pas là pour servir. Il y en a qui n'ont pas pour mission de conquérir le pouvoir. Ils sont là pour se positionner lorsque quelqu'un a gagné les élections, faire des alliances et espérer des postes de responsabilité. Mais c'est devenu un calcul classique au Congo, et ce calcul favorise des tout petits leaders politiques sans assise nationale, parfois sans assise provinciale, et qui ne s'appuient que sur leur relation à l'ethnie, leur relation à la tribu. Alors, ces gens-là, ils ont une seule façon de se faire valoriser, c'est la violence. Regardez, tous les partis politiques ont une brigade. une brigade qui imite la police ou l'armée. Je dis presque tous les partis. J'exagère peut-être, je généralise peut-être, mais la réalité, c'est celle-là. Ces jeunes-là, ils font quoi ? Les Pombas, comme on les appelle à Lubumbashi. Qu'est-ce qu'ils proposent aux partis politiques ? Leurs biceps. Il n'y a pas autre chose. Alors ça fait un problème sérieux. ces jeunes, ils sont prêts à casser quand on leur donne un peu d'argent. Il n'y a pas de civisme, il n'y a pas de sensibilisation, des partis qui veulent faire passer des messages utiles, des changements, il n'y en a pas. Et donc on continue comme ça, on finit dans la violence, parce que lorsque ce petit leader qui attend un ministère ne l'obtient pas, qui va envoyer ses jeunes cassés pour se faire entendre. Et comme ça, comme le plus violent de notre quartier, il devient le chef de quartier, et comme le plus violent de notre salle de classe devient le chef de classe, vous le savez, non ? Nous avons étudié comme ça. Et donc, celui-là, il devient facilement dirigeant. On lui donne une commune, on lui donne une ville, je ne sais pas quoi. Alors, ces problèmes sont devenus pratiquement une religion dans notre pays et c'est des machines qui nous produisent le pouvoir et des dirigeants politiques. Il y a l'autre problème qui est réel que vous avez déjà observé, c'est que les partis politiques sont des affaires personnelles, des affaires des individus, comment on les appelle, des autorités morales. Quand celui-là meurt, l'alternance est généralement difficile. C'est le fils qui succède au père ou la fille qui succède au père. Les partis politiques ne sont pas des institutions telles que nous l'avons étudié à l'école.

  • Speaker #0

    Au départ, ce sont des individus qui s'associent, qui créent, mais quand celui, le leader maximo, comme on l'appelle, ou l'autorité morale, le leader maximo, le terme n'est plus utilisé maintenant, c'est l'autorité morale, quand il meurt, le successeur, c'est son fils, c'est compliqué. Et donc, tout ça, ça rentre dans une machine de reproduction de la violence ou de préparation de la violence. Mais il y a quelque chose de plus grave, c'est la haine. Je pense que tous les trois prédécesseurs ont mentionné ce problème. C'est la haine. Mais cette haine, moi, je ne vais pas la localiser dans un parti. C'est pratiquement un problème généralisé. La haine est presque partout. Dans nos partis politiques, parle-t-on vraiment des stratégies pour conquérir le pouvoir, l'exercer, ou on voit comment on peut se servir de son ethnie pour monter ? Au fond, je pense que ceux qui ont fait les sciences politiques me diraient facilement N'oubliez pas que le facteur ethnique, c'est un facteur politique, surtout en élection. On me dira que quand vous allez aux États-Unis, par exemple, le vote des Latinos, c'est un vote, pratiquement, nous, on dirait en Afrique, ethnique. Mais c'est un vote communautaire. C'est une vérité. La sociologie politique explique que ces choses-là produisent du pouvoir. mais comment nous on le fait à la manière congolaise et c'est ça qui fait la différence avec le Sénégal, quelqu'un a salué tout à l'heure le Sénégal est-ce qu'il n'y a pas de vote sociologique au Sénégal si il y en a, mais pourquoi ça ne se sent pas c'est parce que justement nous on a fait de l'ethnie un enjeu politique majeur et comme ethnie fait face à ethnie ça produit la haine et Alpha Blondie le chante bien Quand c'est une ethnie qui s'éternise à un poste, au pouvoir, l'autre ethnie va lui dire ma tribu n'est pas ta marionnette, alors ôte-toi de là que j'ai mis maître À la fin, c'est quoi ? C'est la guerre civile. Nous, on ne fait jamais attention à ces choses-là dans notre pays. Quand une ethnie acquiert le pouvoir et l'ignore les autres, même au niveau provincial, parfois dans certaines provinces de ce pays où il n'y a que deux ethnies, peut-être trois, trouver le calme, gérer ces sensibilités-là n'est pas toujours très facile. C'est comme si nous, on avait un problème particulier. Ceci me conduit à parler justement de la violence que j'ai annoncée. Mais qu'est-ce qu'il y a dans la violence ? Il n'y a pas que les armes, il n'y a pas que les machettes. Même si on a vu à Alboumbachi des machettes circuler et se préparer. Mais il y a les mots qu'on utilise. Mais regardez ce que nous nous disons pendant nos marches. Écoutez ce que nous nous disons dans nos débats politiques. Suivez les débats politiques dans nos télévisions. Opposition. Deux opposants politiques face à face. Aucun respect, aucune dignité. Aucun respect pour l'interlocuteur. Aucun respect pour le public qui suit ce débat. A la fin, on se dit qu'est-ce qu'on peut... puisé dans ce débat, il n'y a rien. C'est l'insulte, c'est l'invective du début à la fin. Et parfois, nous, les journalistes, on aide nos invités à jouer ça parce que c'est devenu pratiquement du théâtre. Les gens n'y apprennent rien. Et donc le débat que nous lançons dans nos télévisions ou lorsque nous nous mettons à nous critiquer, que ce soit constructif, mais malheureusement, de manière générale, ce n'est pas le cas. Et donc, cela nourrit la violence. Cela inscrit la violence jusque dans nos familles, malheureusement, jusque dans nos enfants qui naissent. Il y a un jour, j'ai failli pleurer, j'ai vu une vidéo qui circulait. Il y a quelqu'un sûrement qui a appris à son enfant à parler des Katangé, à parler des Kassaï. J'ai suivi deux vidéos, trop tristes. Petit enfant, je pense, 6 ans ou 7 ans. on entendait un tout petit enfant parler de Kassin, on entendait un autre parler de Katangé. Je me dis, enfin, nous avons perdu la tête. Mais ça, c'est parti politique. C'est des militants des partis politiques. Je pense que si ça continue comme ça, il n'y a pas d'espoir pour notre pays. Et donc, de ce côté-là, les partis politiques sont totalement décevants et je ne choisis aucun. Ils sont totalement décevants parce qu'ils ont du mal à nous proposer quelque chose d'original. quelque chose qui fasse réfléchir la société. Même quand on critique celui qui dirige, aujourd'hui on critique Félix Tshisekedi, celui qui critique ne le fait pas dans le but de proposer des solutions pour qu'on progresse, parce qu'il faut détruire Tshisekedi. Mais hier, on a fait la même chose. Quand on critiquait Mobutu, on l'a présenté même comme le mal Zahiroua. Il est mort, le mal est là. C'est comme si Mobutu s'est réincarné en chacun de nous. Sa mort devait suffire pour que le mal disparaisse. Joseph Kabila est venu bien vous savez tout ce que nous lui avons dit il n'est plus là il y en a même qui commencent à demander qu'il revienne mais nous sommes quel peuple je pense que à un moment on devrait surtout au niveau des partis politiques s'arrêter pour regarder des choses objectives et donc la violence selon moi elle est dans le mensonge la violence elle est dans la diffamation la violence elle est dans le fanatisme Toutes ces choses-là détruisent notre pays et les partis politiques s'en sont rendus coupables. Pour finir, comment on peut prévenir la violence dans les partis politiques ? À mon avis, je pense qu'il faut encourager que les gens entrent dans tous les partis politiques. Regardez ce qui s'est passé à Lubumbashi. Allons à haute voix. Lorsqu'il a fallu désigner un maire de la ville de Lubumbashi, nommer un maire de la ville de Lubumbashi, Est-ce qu'on l'a choisi dans l'UDPS ? Vous savez tous ce qui s'est passé. Lorsqu'il a fallu nommer certains bouvenistes, il y en a qui ont adhéré à la dernière minute. Peut-être même que certains ont été sollicités pour qu'ils deviennent membres et qui portent le foulard de l'UDPS. On a lu, tous nous avons lu cette vidéo, je pense que vous l'avez lu vous aussi, de quelqu'un qui dit, cette fois, on ne va pas tolérer que quelqu'un qui ne connaît même pas l'hymne du parti, qu'il devienne. représentant de l'UDPS. S'il faut que le ressortissant du Kassaï soit gouverneur de province, nous le ferons. Vous avez suivi cette vidéo ? C'est quelqu'un qui dit quoi ? En réalité, on peut le critiquer, on va dire, mais ce gars, il veut importuner les autres. Mais au fond, si c'est l'UDPS qui gère, vous voulez que ceux qui vont gérer, occuper des postes, viennent d'où ? De quelle partie ? Est-ce que le PPRD, quand il devait gérer, il devait aller chercher les gens à l'UDPS pour qu'ils viennent gérer ? Ce n'est pas ça. Si tout le monde a fui l'UDPES, parce que c'est un parti des Kassaïens, le moment où l'UDPES acquiert le pouvoir, conquiert le pouvoir, vous voulez que l'UDPES gère quoi ? Avec qui ? Eh oui, vous aurez un maire, un Lubumbashi qui est Kassaïen. Vous aurez je ne sais pas qui. Vous avez laissé le parti et les gens se sont débrouillés eux-mêmes. Ce que je veux dire ici, c'est ceci. qu'on entre dans tous les partis politiques. En Bougimaï, on a eu pratiquement la même chose à un moment, lorsque Ngoi Kassange était gouverneur, parce que c'est le seul qui était là avec nos partis politiques, fait perdre. Et donc, ceci est une conséquence de ce que nous sommes et ce que nous faisons. À un moment, nous tombons dans nos propres pièges. Ce que je recommande, moi, c'est que les gens entrent dans tous les partis politiques et que tous les partis politiques, anciens ou nouveaux, pensent à diversifier les membres de leur parti. Parce qu'à un moment, ça devient un piège. Ne pensez pas que cette situation que je viens de décrire est heureuse pour l'UDPS. et que le secrétaire général de l'UDPS ou le président de la République a la tâche facile. Il faut désigner les représentants de l'UDPS dans telle province où l'UDPS n'a pas eu une bonne assise. Ça devient un casse-tête. Mais la chose est très facile si, au départ, nous sommes très sensibles à ces choses-là. Nous savons que le niveau ethnique dans notre pays est encore là dans beaucoup de choses. Mais pourquoi ne pas récruter déjà les gens au départ quand on aligne les candidats ? ou quand on veut aller vers les élections, qu'on récrute les gens. C'est-à-dire, je sais que M. Jacques Moukina est très bon et qu'il peut me ramener beaucoup de candidats lorsqu'il est élu ou il est candidat. Qu'on ne le récrute pas la veille des élections, qu'on le fasse connaître. Mais ça, les partis politiques ne le font pas. On attend quand il faut constituer le seuil des recevabilités, c'est ça, monsieur ? Cette fois-là, on va choisir les gens qui ne pèsent pas et puis on échoue. C'est très compliqué, tout simplement parce que les partis ne se gênent pas d'être des partis régionaux ou des partis... à coloration ethnique très prononcée. Et donc, à mon avis, une des solutions consiste à entrer dans les partis politiques ou les partis politiques à chercher la diversité d'origine. Nos origines ne disparaîtront pas au Congo. Nous continuerons à être 400 ou 300 ethnies. L'intelligence va exiger que les Congolais jouent avec ça. plutôt que d'utiliser les ethnies comme quelque chose qui nous affaiblit qui nous affronte, qui nous dresse les uns contre les autres on peut transformer ça comme une force d'équilibre mentionnée clairement le jour où un ronde est gouverneur au loi là-bas le vice-gouverneur ne peut pas être ronde ça peut être une règle non écrite mais c'est une tradition c'est plus simple comme ça et ça équilibre et si par exemple tel a été le gouverneur, on ne va pas dire faisons le mandat circulant des gouverneurs ou des présidents de la république ça va casser l'émulation que le meilleur l'emporte mais si un président revient de la même province que l'occident comment on gère ? c'est des questions qu'on doit résoudre au niveau politique pour gérer les sensibilités. De ce côté-là, on ne touche pas à ces problèmes alors que tous les jours, ça nous mine et ça ruine la vie nationale. Je voudrais dire aussi que peut-être qu'il faut avoir le courage de casser quelque chose. Il y a une carrière des politiciens, carrière des députés nationaux, carrière des ministres. C'est vrai, si quelqu'un est capable de se faire élire undefined, où est le problème ? Il n'y a pas de problème. Mais qu'est-ce qu'on donne comme salaire ? comme rémunération aux ministres, aux députés. Je pense que c'est ça qui fait que par tous les moyens, y compris quand il faut tuer, on tue pour que je devienne député. 33 000 pour un député, c'est quand même terrible. Ça ne gêne personne. Personne n'est descendu dans la rue pour manifester. Pendant ce temps-là, les policiers ont combien ? Les enseignants au secondaire, à l'université, ils ont combien ? les fonctionnaires, il n'y a aucun rapport entre 33 000 dollars de celui qui nous représente, que nous nous avons envoyé nous représenter, et nous qu'ils représentent. À un moment, ça insulte les gens. Mais ça incite les gens à aller chercher les 33 000 dollars. Alors que tous nous soyons des députés. mais alors ça nous fait combien ? c'était combien ? 24 000 candidats ? à peu près, 25 000 ou 26 c'est énorme ça fait un pays anormal mais au niveau politique on peut gérer ça pourquoi ne pas rabattre jusqu'au salaire simplement digne pour un député un député pour être honorable n'a pas besoin de 35 000 34 000 dollars il doit être fier d'avoir rendu un service et donc tant que ce type de débat n'a pas lieu dans nos partis politiques c'est un problème il semble que monsieur Yipung Dennis et Sanga étaient parmi les premiers qui ont révélé ce gros montant que touchaient les députés en 2018 il a failli perdre son poste ça veut dire qu'il y a un problème et donc à mon avis les partis politiques doivent penser aussi à la morale Malheureusement, dans ce pays, on répète qu'il n'y a pas de morale en politique. Moi, ça me choque. que tout est normal, que tout est permis. Mais dans beaucoup de pays, il y a de la morale en politique. On crée une morale politique. Et donc, cela dépend de nous et il faudrait qu'on évite ces choses-là. Pour finir, et c'est là ma conclusion, je pense qu'on devrait aussi faire très attention à l'intolérance. Mais l'intolérance se nourrit de tous ces problèmes que je viens d'évoquer. les gens deviennent intolérants parce qu'ils ne tolèrent pas que celui-là arrive à tel endroit que celui-là dirige je pense que c'est docteur Sandy qui l'a dit ou je ne sais plus monsieur Mawine c'est pour un mandat de 5 ans si ce n'est plus vous laissez celui-là qu'il parte Ah oui ? Vous allez continuer, mal élu, ce n'est pas lui, il n'est pas légitime, et c'est lui qui a prêté serment. Si vous ne croyez pas qu'il a été élu, acceptez au moins que c'est lui qui a prêté serment et qu'il a toute la légitimité, je veux dire la légalité. Donc la loi le protège. Si nous étions au village, on dirait mankambu be konai Je pense que c'est comme ça, non ? Oui, pour le pouvoir traditionnel. Laissez-le partir, puis votre tour viendra. Mais tant que nous ne savons pas être tolérants et respecter les principes, on va tenter des choses incroyables. Il y a quand même des choses choquantes. On a même vu quelqu'un qui a été président de la CENI prendre les armes. Le système éducatif congolais, c'est un problème sérieux. Vous ne pouvez pas avoir été président de la CENI et prendre les armes pour arriver au pouvoir. Vous avez détruit tout ce que vous avez fait sur le plan logique. Et donc, moi, je me dis que les partis politiques font partie des organisations qui participent à l'éducation nationale, que les partis politiques éduquent, contribuent à éduquer. Merci.

Description

Nous sommes très heureux de vous recevoir dans cette salle du Collège Imara pour participer à une activité importante de l'Institut Ebuteli. L'Institut Ebuteli,  comme certains le savent,  est une organisation non gouvernementale,  une association sans but lucratif qui mène des recherches au Congo sur la violence, sur la politique et la gouvernance.  


Dans le cadre du processus électoral qui a débouché aux élections de 2023,  nous avions conçu un projet que nous avons mis en œuvre.  Il s'appelle ACTES, c'est-à-dire, Action des citoyens pour la transparence des élections. Dans le cadre de ce projet. Nous avions voulu atteindre un certain nombre d'objectifs, trois principalement, à savoir vulgariser l'outil Keba. C'est un outil pour un vote éclairé que nous avions conçu et mis en œuvre pour aider les citoyens à voter,  à faire un choix déterminant, un choix plus éclairé,  plus objectif des futurs dirigeants du pays.  


Je crois que cet outil a été vulgarisé à travers la République  surtout dans des grandes villes et ça a connu un succès non négligeable.  


Nous comptons beaucoup vraiment sur votre connaissance de la situation dans le Haut-Katanga pour nous amener à avoir des conclusions et à formuler des suggestions pouvant permettre d'avancer dans la bonne direction dans l'organisation des prochaines élections. Alors, sans plus tarder,  je vais passer la parole à mon collègue Jacques Mukena.


Et nous avions également poursuivi comme objectif la prévention de la violence électorale. Comme vous le savez,  les organisations des élections dans différents pays africains,  dans les pays de l'Afrique subsaharienne,  présentent un certain nombre de défis, dont la violence. Et cette violence survient souvent lorsqu'il n'y a pas de transparence.  Voilà pourquoi nous avions pensé que c'était important pour la République démocratique du Congo d'étudier qui sont les acteurs. Pourquoi ces acteurs se livrent à la violence électorale et comment se déroule cette violence électorale et quelles sont les suggestions que nous pouvons pour améliorer les élections dans notre pays.  Nous avions également un volet qui a concerné essentiellement la transparence dans les institutions qui interviennent dans l'organisation des élections dans notre pays. 


Mais aujourd'hui, si nous sommes là, c'est pour l'un des volets de ce projet. Comme je l'ai dit, c'est la violence électorale. Moi,  c'est  Albert Malukisa, je suis directeur du pilier gouvernance à l'Institut Ebuteli.  Je suis accompagné de deux de mes collègues,  Jacques Mukena et Ithiel Batumike. Le programme de ce jour se présente comme suit.  Nous allons d'abord écouter les points de vue des panelistes. Chacun va prendre la parole pour nous faire part de ses analyses concernant la violence électorale.  Et comme nous le savons,  c'est une violence qui n'a pas eu une ampleur comme on l'a redouté.  Nous allons essayer de comprendre à travers les différentes interventions de nos panelistes ce qui s'est réellement passé.  Mais bien avant,  parce que nous avons publié une note d'analyse qui examine cette question de violence électorale au Katanga,  mon collègue Jacques Mukena va essayer de présenter les analyses que nous avions menées à ce sujet. Les panelistes vont évidemment intervenir aussi et enrichir les débats. Et en fin de compte,  vous aussi,  vous allez participer activement à cet échange par des discussions qu'on aura après, par des échanges en profondeur.



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Transcription

  • Speaker #0

    Nous sommes très heureux de vous recevoir dans cette salle du Collège Imara pour participer à une activité importante de l'Institut Ebouteli. L'Institut Ebouteli, comme certains le savent, est une organisation non gouvernementale, une association sans but lucratif. qui met des recherches au Congo sur la violence, sur la politique et la gouvernance. Dans le cadre du processus électoral qui a débouché aux élections de 2023, nous avions conçu un projet que nous avons mis en œuvre. Il s'appelle ACT, c'est-à-dire Action des citoyens pour la transparence des élections. Dans le cadre de ce projet... Nous avions voulu atteindre un certain nombre d'objectifs, trois principalement, à savoir vulgariser l'outil Kéba. C'est un outil pour un vote éclairé que nous avions conçu et mis en œuvre pour aider les citoyens à voter, à faire un choix déterminant, un choix plus éclairé, plus objectif des futurs dirigeants du pays. Je crois que cet outil a été vulgarisé à travers la République, surtout dans des grandes villes, et ça a connu un succès non négligeable. Et nous avions également poursuivi comme objectif la prévention de la violence électorale. Comme vous le savez, les organisations des élections dans différents pays africains, dans les pays de l'Afrique subsaharienne, présentent un certain nombre de défis, dont la violence. Et cette violence survient souvent lorsqu'il n'y a pas de transparence. Voilà pourquoi nous avions pensé que c'était important pour la République démocratique du Congo d'étudier qui sont les acteurs. pourquoi ces acteurs se livrent à la violence électorale et comment se déroule cette violence électorale et quelles sont les suggestions que nous pouvons pour améliorer les élections dans notre pays. Nous avions également un volet qui a concerné essentiellement la transparence dans les institutions qui interviennent dans l'organisation des élections dans notre pays. Mais aujourd'hui, si nous sommes là, c'est pour l'un des volets de ce projet. comme je l'ai dit, c'est la violence électorale. Moi, c'est Albert Maloukissa, je suis directeur du pilier gouvernance à l'Institut Ebouteli. Je suis accompagné de deux de mes collègues, Jacques Moukena et Itiel Batoumike. Le programme de ce jour se présente comme suit. Nous allons d'abord écouter les points de vue des panélistes. Chacun va prendre la parole pour nous faire part de ses analyses concernant la violence électorale. Et comme nous le savons, c'est une violence qui n'a pas eu une ampleur comme on l'a redouté. Nous allons essayer de comprendre à travers les différentes interventions de nos panélistes ce qui s'est réellement passé. Mais bien avant, parce que nous avons publié une note d'analyse qui examine cette question de violence électorale au Katanga, mon collègue Jacques Moukena va essayer de présenter les analyses que nous avions menées à ce sujet. Les panélistes vont évidemment intervenir aussi. enrichir les débats. Et en fin de compte, vous aussi, vous allez participer activement à cet échange par des discussions qu'on aura après, par des échanges en profondeur. Nous comptons beaucoup vraiment sur votre connaissance de la situation dans les Hauts-Catangas pour nous amener à... avoir des conclusions et à formuler des suggestions pouvant permettre d'avancer dans la bonne direction dans l'organisation des prochaines élections. Alors, sans plus tarder, je vais passer la parole à mon collègue Jacques Moukina.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et à tous. Merci à tous d'avoir répondu à notre invitation. Merci à nos panélistes qui ont accepté très généreusement de... de partager quelques heures avec nous autour de ces questions très importantes. Alors, ce que moi je vais faire dans une dizaine de minutes, c'est de donner un résumé de trois principales conclusions. qui seront tirés de notre première note d'analyse. Je pense que vous avez un QR code qui peut vous permettre d'avoir ce rapport, mais vous pouvez aussi visiter notre site Internet. Pour notre première note d'analyse, la première grande leçon concerne les dynamiques intercommunautaires dans la région du Katanga. Donc, ce n'est pas seulement au Katanga, mais dans la région du Katanga. C'est une question, ce sont des questions très sensibles, qui divisent beaucoup, mais qui sont tout de même importantes. Pourquoi ? Parce que lors de nos recherches que nous avons menées entre novembre 2023 et janvier 2024, nous avons mené plusieurs entretiens avec des journalistes, avec des hommes et femmes politiques, avec des habitants d'Issi, Okatanga, Lualaba, Olumami et Tangaka. Les relations... difficiles, des relations hostiles, des relations compliquées entre les communautés katangaises et kataïennes. Et par exemple, lors de mes entretiens avec une personnalité politique, je ne craignais qu'il y ait des représailles en cas de victoire ou de défaite du candidat Moïse Katungbi, par exemple. Dans d'autres cas, on craignait en fait que s'il y a encore une victoire du président Tshisekedi, qu'il y aurait encore des représailles, par exemple, contre certains groupes ici dans le Katanga. On a entendu des discours, il y a eu des messages de campagne, des entretiens qui ont... qui ont parlé des questions de nationalité, des questions d'identité, de tribu, de région et même des questions linguistiques. Et on sait très bien que dans la région du Katanga, avec cette histoire socio-politique et économique très complexe, ces questions ont une connotation assez différente. Et donc, le premier journaliste, Xavier Kazembe, qui est président de la jeunesse Courant Futur, va essayer de nous expliquer. Il a la lourde charge de nous donner ses réflexions sur cette question intercommunautaire entre les communautés kassaniennes et les communautés kasaniennes. Et la deuxième grande leçon de cette note, c'est que contrairement aux analyses, il y a eu moins de violences électorales, surtout lorsqu'on compare ce processus à celui de 2006, 2011, 2018. Nous, dans nos analyses, ici à Lumbashi, à Colwesi, à Kassoumba-Lessa, Malemba aussi, on a pu documenter seulement 18 incidents. C'est dans notre rapport, mais ce sont les incidents qu'on a pu nous-mêmes trianguler, les incidents qu'on a pu observer objectivement. Mais c'est sûr qu'il y a eu beaucoup d'incidents, plus de 18 incidents. Mais ce qu'on peut dire au moins clairement, c'est qu'il y a eu moins d'incidents électoraux, contrairement d'abord aux prédictions, mais aussi contrairement aux scrutins précédents. Alors nous voulons comprendre que pour nous, nous avons deux facteurs qui expliquent cela. Premièrement, et ça, ça vient bien évidemment des entretiens que nous avons menés, c'est qu'il y a eu un fort déploiement militaire. On parlait même de la militarisation de la région du Katanga, de la militarisation des grandes villes, donc le Bumbashi, Coluési, Kassoumbalessa et ainsi de suite. Et cela a dissuadé en fait certaines personnes. Je ne sais pas si c'est vrai ou faux, mais ça c'est ce que, pour tenir dans nos analyses. Le deuxième facteur, c'est que, contrairement à l'opposition d'hier, on s'est rendu peut-être compte que l'opposition d'aujourd'hui n'a pas voulu ou n'a pas su passer le mot d'ordre, passer à l'action. Et ça, c'est le deuxième point que M. Georges Mahouini, qui devait nous expliquer pourquoi, en fait, quelles sont ces analyses sur l'absence ou la faiblesse, la faible hauteur de la violence électorale dans la région du Katanga. Et on peut y revenir plus tard. Le troisième point et le tout dernier, c'est en fait le rôle des partis politiques. dans la prévention de la violence électorale. Parce que même dans nos analyses, plus de la moitié ont concerné des affrontements entre les partisans des partis politiques, principalement les partisans de Ensemble, contre les partisans de UDPS, dans d'autres cas, UDPS contre Unafec, dans certains cas, UDPS contre Nouvel Élan. Mais, on a vu que le gros des incidents, les affrontements entre les partisans des partis politiques. Et quelque chose d'autre qui est important, c'est que souvent, ce sont des affrontements qui sont spontanés, c'est-à-dire, il n'y a pas eu vraiment, du moins pour ces élections, il n'y a pas eu, ce n'était pas organisé, c'était généralement spontané. Il y a eu des affrontements par exemple en novembre à Kassoumba-Lessa. Est-ce qu'il y avait un mot d'ordre derrière ? On ne sait pas, mais on s'est rendu compte que pendant tout le processus électoral, le gros des incidents concernait en fait quelque chose de spontané, mais pas de systématique. Mais la question importante, c'est que ce sont les partis politiques, ce sont les lieutenants des partis politiques qui participent à la violence électorale. Et en fait, lorsqu'on regarde toutes les analyses des élections précédentes, les acteurs principaux de la violence électorale sont en fait les partisans des partis politiques. Et là, je ne parle pas des hauts cadres, parce que les hauts cadres, ils ne sont pas nécessairement dans la rue, mais c'est en fait ce qu'on appelle les lieutenants qui partent au devant de la scène, même si dans beaucoup de cas, on a vu aussi des hauts cadres dans la rue. Mais de toute évidence, on se rend compte que ce sont principalement les partisans des partis politiques qui s'affrontent. Et on aimerait comprendre en fait maintenant, au niveau des partis politiques, quel est le rôle qu'ils doivent finalement jouer pour prévenir la violence électorale. Parce qu'ils sont non seulement des acteurs de violence électorale, mais ils sont aussi la solution. Et on aimerait entendre ça de Dr Nancy Lembalemba, qui est au cadre d'Ensemble, et de M. Didier Moukaleng-Makal, qui est journaliste. Alors sans plus tarder, je vais inviter monsieur Xavier Kazembe qui va nous donner sa réflexion sur la première thématique sur les dynamiques intercommunautaires entre Katangé et Kassaïen.

  • Speaker #2

    Mesdames, Mesdemoiselles, le thème sur lequel nous allons partager aujourd'hui, c'est le débat ou discussion sur les dynamiques entre le Katangé et le Kassaïen sous le régime Tshisekedi, leur évolution au cours des élections. et les perspectives après la fin du mandat du président Félix Tshisekedi. Quand on parle de relations entre Katangais et Kassaïens, il y a un aperçu historique dont il faudra tenir compte, car cette histoire n'est pas née d'une génération spontanée, mais c'est plutôt une situation qui a évolué au travers du temps, et avec le temps, avec ses hauts et ses bas. Comment est-ce que les communautés kassaïennes se sont retrouvées officiellement au Katanga ? eh bien, ça risque de tourner plus d'un ici. Quand je parle officiellement, ça veut dire que ce sont des gens qui ont été pris de quelque part, donc d'un point A à un point B. Non, ce n'est pas ceux qui viennent par train, par moto, par véhicule. Non, il y a ceux qui ont été amenés ici d'une manière officielle et en plein jour. Et cela part du moment de la création de la société minière du Katanga et de la perspective de la mise en place du chemin de fer. C'est-à-dire, il y a un consortium minier, des industriels belges, qui avait implanté ici dans l'espace Katanga. l'entreprise qu'ils avaient appelée en son temps Inyo Minière qui est devenue la Gécamine après la carrière de Demine à l'époque du président Mobutu mais faisons un pas ou un rebond en arrière dans notre histoire, vous verrez que le Congo a existé dans son espace traditionnel sans que les gens n'aient assez doigté et l'on pouvait peut-être le reconnaître de par le comportement, la culture les traditions et tout ce qu'il y a c'est à partir de là que l'on pouvait se dire celui-là n'est pas de ma communauté, tel l'est mais avec l'arrivée de la colonisation ou des colons belges, il leur fut important à un certain moment d'établir des limites administratives et juridiques. C'est de là que sont partis tous ces problèmes que nous avons de distinction entre ressourcissants d'un coin A, celui-là, il est d'un coin B, parce qu'après qu'ils aient établi les limites administratives, il leur fallait octroyer aux habitants ou aux résidents des pièces d'identité. Et à partir de ces pièces d'identité, parce qu'il fallait qu'il y ait des éléments. notamment vos identités en tant qu'humain, nom, poste, nom, prénom, vous êtes ressortissant de quel coin, chèvrerie, région, tribu, ethnie, et tout ce qui va, et ainsi de suite. Alors, le premier point de distinction déjà communautaire a commencé avec l'établissement des limites administratives imposées ou implantées par les colonisateurs. Alors, la première vague qui arrive est venue pour le besoin de main-d'oeuvre. parce que les miniers belges ayant installé ou créé une entreprise au Katanga plutôt pour exploiter les mines, d'ailleurs il n'y avait pas notamment qu'ils offraient du Kassai, il y avait ceux du Rwanda et du Burundi parce qu'à l'époque c'était la même commune, c'était Congo-Belge-Rwanda-Urundi. Donc ces communautés avaient été amenées pour venir en renfort à la main d'oeuvre dans ces entreprises, notamment la JETAMINE et la SNCC. En venant, ce n'est pas que les autochtones ou les communautés locales katangaises pouvaient bien travailler, mais les industriels avaient besoin de beaucoup plus de production. Alors pour atteindre le résultat escompté, il leur fallait faire recours à une autre main d'oeuvre venant d'ailleurs. C'est ainsi qu'ils feront recours aux différentes communautés dont je vous parlais tout à l'heure. Et en venant, ceux qui étaient venus comme ouvriers, notamment les communautés kassaïennes, ils étaient manœuvriers, ils avaient des postes... d'exécution, mais en même temps, ils formaient des familles, il y avait des enfants qui naissaient, et les enfants ne vivaient pas dans le même, parce que les enfants, eux, jouissaient de l'enseignement, donc de l'éducation scolaire. Après qu'ils aient étudié, ils sont revenus cette fois-là en tant que cadres, cadres dans la même entreprise, et le Belge en avait réellement besoin. Et c'est en évoluant en tant que cadres que certaines discriminations ou frustrations ont commencé à faire face ou à surgir. du subconscient des autochtones qui se sentaient marginalisés par leurs enfants, des ouvriers qui prenaient pour des immigrés venus travailler. et qui commençaient à prendre le poste de responsabilité dans l'entreprise établie dans l'espace du Katanga. Donc, les premières frustrations partiront de là et elles étaient, on peut le dire, économiques ou sociales. Mais il y a un autre aspect, parce que le volet économique est le volet social. Alors, sur le plan politique, il va falloir retenir qu'en 1957, on organisait en ce moment-là les élections municipales. Parlons de ce qui s'était... Passer ici à Lubumbashi qui jadis était Elisabethville. A l'issue des élections municipales organisées en 1957, il y avait quatre communes plutôt. Et sur les quatre sièges, il y a eu trois Kassaïens élus. Oumestre et un Kivoussien. Aucun autochtone ou aucun Katangé n'avait été élu pour Bess dans la ville d'Elisabethville. Surtout sur le plan politique, les conflits qui arrivent entre les deux communautés souvent sont liées à la survie et à la manipulation politique. Et nous ici en tant que jeunes, loin d'avoir à nous l'esprit de perpétuer cette animosité-là, nous devons aujourd'hui nous demander que devons-nous faire pour que cela n'arrive plus jamais. Parce que ce sont des choses que nous avons vécues en 57, en 60, en 90 et en 92. Mais il faut aussi se poser la question de savoir pourquoi cela est-il arrivé. qu'on ne peut pas résoudre un problème sans en connaître les causes. En 1990, lors du règne du président Mobutu, il y a eu un conflit qui a surgi entre le Katangé et le Kassaï. Or, cela remonte déjà à la création des lits de paix. Parce que quand on parle des lits de paix, on a tendance à parler seulement de faits et de faits. Et pourtant, ce fut une création de 13 parlementaires. Et parmi les 13 parlementaires, il n'y avait pas que les gens du Kassaï. Il y avait tout le monde, notamment... Babatoun Gouakoumanza, qui a son âme, qui furent tous auteurs de cette structure politique. Mais au fur et à mesure, à cause des égaux, ils se divisèrent, notamment encouragés par Mobutu, qui ne voulait pas voir une force se rassembler contre son pouvoir. C'est ainsi qu'on verra la naissance de l'Uférie, et plus de paix se restera entre Tshisekedi, même s'il y aura encore une division entre Tshisekedi et Kibasa Maliba. Déjà vous comprenez que Tshisekedi du Kassai et Kibassa Malibu du Katanga, malgré qu'ils soient restés ensemble, finirent par se diviser. Et dans ce positionnement d'ailleurs entre Ngoza Karlibon et Tshisekedi, il y aura des manifestations après que Tshisekedi soit nommé premier ministre. Il y aura des scènes d'Eliès qui étaient parties notamment de l'Eli Kassi. Cela fut vu de mauvais oeil par les autochtones ou les Katangais. qui se sentirent à l'époque frustrés et touchés dans leur amour propre. cela déclenchera des violences l'histoire de Pono Naye pour ceux qui en savent quelque chose donc tout était parti de là alors dans toutes les circonstances vous verrez que c'est toujours la politique et les politiciens qui sont à la base des divergences entre Katangé et Kassaïen pour chuter nous devons nous en tant que jeunes savoir est-ce que j'ai vu ce que mon frère des tribus est au pouvoir où je dois vivre en harmonie avec mon prochain, mon voisin, Katangé ou Kassaïen, pour améliorer ma vie au quotidien. Parce que vous verrez, le phénomène motard, derrière ce service de transport, c'est malheureusement embusquer une nature politique. qui voudrait que l'on considère que tout motard et qu'un saillant est de surcroît appartenant à l'île de Pêche. Donc le transport a commencé même à être politisé. et quand les autres, les communautés katanguaises ont compris que c'était quand même une bonne source de revenus un bon commerce, un service que l'on pouvait rendre et s'attendre à des retombées financières mais les Kassayens ne l'ont pas entendu de cette oreille-là ils ont commencé à empêcher les autres communautés à faire le même travail de motard maintenant, si aujourd'hui le régime du président Tshisekedi prenait fin qu'envisageons-nous C'est même ça la question, comment seront les relations entre les Katangais et les Kassaïens ? Et je l'ai vu de moi-même, il ne suffit pas d'avoir un frère à la tête du pays. jouir du bonheur absolu. Le mal reste mal et on doit le condamner. Qu'il vienne du Kassai ou du Katanga. Et le Kassai et le Katanga sont tous appelés à vivre ensemble. J'ai dit et je vous remercie.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, M. Xavier Kazembe. Je vais traduitement inviter le Dr Nancy Mbalemba, le sous-docre des partis politiques.

  • Speaker #3

    Bonjour. Je me présente, Dr Sandi Nmbalimba, au cadre de l'Ensemble pour la République. Je vais quand même répondre à la préoccupation. Moi, je suis le président Moïse depuis le 5 février 2007, le jour où il a fait son discours d'investiture comme gouverneur de province. Pendant qu'on s'attendait à ce qu'il donne un mot d'ordre pour que les gens sortent dans la rue, le mot d'ordre, même s'il pouvait le donner, il voulait le donner, il ne pouvait pas le donner vu l'arsenal militaire qu'il y avait dans cette province du Grand Katanga. On avait des chars de combat à la place de la poste. On voyait comment des militaires descendaient des bus moulicapes, je ne sais pas si vous vous rappelez, sur que lui le connaissant pouvait se poser. Elle est simple. La vie, elle est sacrée. Est-ce qu'il faut que les gens meurent pour qu'on devienne chef de l'État ? Demander aux gens d'aller dans la rue, ça sera leur demander d'aller se faire fusiller. Est-ce que ça vaut la peine ? Ce sont des pères de famille, ce sont des mères de famille. Si on avait donné ce mot d'ordre, aujourd'hui il y a le levier de moratoire sur la peine de mort, est-ce que ça n'allait pas être l'exemple ? Parce que tout est possible avec la politique d'aujourd'hui. Tout est possible. mais il a préféré préserver la paix. Aujourd'hui, on a lié sa politique au football. Peut-être que les gens ne savent pas, aujourd'hui, il y a une marque, j'imagine, mais aujourd'hui, vendredi, et je crois samedi après le match, parce qu'on estime que l'équipe est négligée, il n'y a pas de subvention. Je crois qu'on devait faire la politique autrement. On va essayer de faire la politique autrement. Parmi les quatre piliers du développement de la RDC, qui a été le plan de société du président Mouy, il y a un point, parmi les quatre piliers, il y a le troisième point, je crois, c'est la valorisation de la personne humaine. Donc dans la valorisation de la personne humaine, il n'y a pas seulement des droits, il y a également des devoirs. On estime que ce que nous devons faire aujourd'hui, c'est valoriser la personne humaine, c'est valoriser le Congolais en général. c'est que ceux qui ont le pouvoir aujourd'hui doivent comprendre que nous sommes des adversaires politiques. C'est comme un match de foot, c'est 90 minutes sur un stade, et puis après on sort, on n'est pas des ennemis politiques. Nous ne sommes pas des ennemis politiques. Je le dis chaque fois, ensemble c'est une opposition républicaine. Quand vous travaillez bien, on vous applaudit, et quand vous ne travaillez pas bien, on vous dénonce, on dénonce, on est derrière vous, on vous suit. Les élections aujourd'hui sont passées, il y a un chef de l'État qui est passé. Nous n'avons pas toléré, nous n'avons pas accepté, mais nous observons. On doit commencer progressivement à vivre dans une vraie démocratie et dans un climat de paix. Même nos autorités militaires devront comprendre que le champ des batailles, ce n'est pas les opposants qui sortent sur la rue. Le champ des batailles, nous tous nous savons, jusqu'à la guerre où il faut aller se battre. Il faudrait vraiment que nos autorités fassent cet effort-là. prochainement qu'on ne retombe pas dans ce genre de choses. Qu'on forme nos militants pour qu'ils comprennent que la campagne, c'est quelque chose de tout à fait normal et ordinaire. Que nos militants comprennent que l'opposition, c'est juste pour vous pousser à travailler et à faire mieux. Donc je crois que ça ne sert à rien qu'on puisse s'entre-tuer et s'entre-déchirer. Nous sommes simplement des adversaires. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, docteur. J'invite le dernier panéliste, Didier Moukalen. sur le même sujet.

  • Speaker #4

    Merci beaucoup. Le thème, pour moi, il est important. Je vais en parler autour de trois points. Je vais parler brièvement de l'organisation des partis politiques tel que je l'observe dans notre pays. Je vais parler des violences, mais aussi de la prévention pour répondre à la question qui est posée. Alors, lorsque j'observe les partis politiques, vous l'avez fait probablement vous aussi, de quoi sont faits nos partis politiques ? Ils sont pratiquement des reproductions de nos ethnies, de nos tribus. C'est malheureusement une pire vérité. Le président Mobutu, le 24 avril 1990, si je ne me trompe pas, dans son légendaire discours au cours duquel il pleura. Il avait cette séquence où il disait qu'il faut faire très attention. Il n'est pas question aux Haïrs d'aller du multipartisme vers le multitribalisme. Il était très clair. Il n'est pas non plus question de ramener le pays à deux parties, mais qu'on aille vers le bon sens. Malheureusement, aujourd'hui, nous ne sommes pas entrés dans ce que Mouboutou... nous demandait d'éviter. Le multipartisme ne nous a-t-il pas conduit vers le multitribalisme ? Disons les choses telles qu'elles sont. Qu'est-ce qui est devenu le PPRD longtemps sous Joseph Kabila ? Bien entendu, le PPRD était très implanté dans d'autres pays, mais il était regardé comme un parti de Katangé, ou disons, Matoya Bassoyini, Matoya Est. L'UDPS, comment elle est regardée aujourd'hui ? Même si M. Xavier nous l'a dit, les 13 parlementaires qui fondent l'UDPS ne sont pas Kassarins. Ils sont des Congolais de plusieurs bords. Il y a parmi ces 13 parlementaires... Il y a un Kiyomu Akumonza, il y a un Etienne Tisekedi, il y a beaucoup d'autres. Quand vous regardez où se trouvent, où sont les origines de ces gens, ce ne sont pas les gens d'une même région. Mais quand on analyse ce qui est devenu l'UDPS aujourd'hui, ou les dernières années, la réalité surprend. Mais cette réalité, j'y reviendrai au deuxième point pour vous dire ce qu'elle nous engendre comme responsabilité. Parce qu'aujourd'hui, c'est très facile. de critiquer l'UDPS pour dire que c'est devenu un parti d'une ethnie ou d'une province. Mais si vous regardez nos attitudes en nous face à ce parti ou face au PPRD, il y a une bonne responsabilité qui nous incombe. Alors ici, je voudrais dire... Les partis politiques tels qu'ils se sont organisés jusqu'ici, ils se sont fortement implantés dans nos ethnies et on a échoué de se nationaliser. Le problème, comme l'a dit aussi M. Mahouine, ici, c'est quand même aussi de la responsabilité de ceux qui gouvernent. Est-ce qu'au ministère de l'Intérieur, on lit bien la loi sur les partis politiques ? Il y a des partis politiques sans assise nationale, pas même d'assise provinciale. Un parti politique n'existe qu'à le Bumbashi. en dehors de l'Oumbachi, ça n'existe pas. Mais ça, c'est un problème. Un parti politique qui n'existe que dans mon village d'origine et qui n'existe nulle part ailleurs. Si on continue avec ce système, il nous conduira à ce que nous vivons aujourd'hui et nous allons toujours continuer à déplorer le multi-tribalisme dans lequel nous sommes tombés. L'autre problème observable, je pense que vous l'avez observé, c'est celui du fanatisme. Ce fanatisme, il vient d'où ? du fait simplement que nos partis politiques n'ont pas d'ambition nationale. Nos partis politiques, pour la plupart, ne sont pas là pour servir. Il y en a qui n'ont pas pour mission de conquérir le pouvoir. Ils sont là pour se positionner lorsque quelqu'un a gagné les élections, faire des alliances et espérer des postes de responsabilité. Mais c'est devenu un calcul classique au Congo, et ce calcul favorise des tout petits leaders politiques sans assise nationale, parfois sans assise provinciale, et qui ne s'appuient que sur leur relation à l'ethnie, leur relation à la tribu. Alors, ces gens-là, ils ont une seule façon de se faire valoriser, c'est la violence. Regardez, tous les partis politiques ont une brigade. une brigade qui imite la police ou l'armée. Je dis presque tous les partis. J'exagère peut-être, je généralise peut-être, mais la réalité, c'est celle-là. Ces jeunes-là, ils font quoi ? Les Pombas, comme on les appelle à Lubumbashi. Qu'est-ce qu'ils proposent aux partis politiques ? Leurs biceps. Il n'y a pas autre chose. Alors ça fait un problème sérieux. ces jeunes, ils sont prêts à casser quand on leur donne un peu d'argent. Il n'y a pas de civisme, il n'y a pas de sensibilisation, des partis qui veulent faire passer des messages utiles, des changements, il n'y en a pas. Et donc on continue comme ça, on finit dans la violence, parce que lorsque ce petit leader qui attend un ministère ne l'obtient pas, qui va envoyer ses jeunes cassés pour se faire entendre. Et comme ça, comme le plus violent de notre quartier, il devient le chef de quartier, et comme le plus violent de notre salle de classe devient le chef de classe, vous le savez, non ? Nous avons étudié comme ça. Et donc, celui-là, il devient facilement dirigeant. On lui donne une commune, on lui donne une ville, je ne sais pas quoi. Alors, ces problèmes sont devenus pratiquement une religion dans notre pays et c'est des machines qui nous produisent le pouvoir et des dirigeants politiques. Il y a l'autre problème qui est réel que vous avez déjà observé, c'est que les partis politiques sont des affaires personnelles, des affaires des individus, comment on les appelle, des autorités morales. Quand celui-là meurt, l'alternance est généralement difficile. C'est le fils qui succède au père ou la fille qui succède au père. Les partis politiques ne sont pas des institutions telles que nous l'avons étudié à l'école.

  • Speaker #0

    Au départ, ce sont des individus qui s'associent, qui créent, mais quand celui, le leader maximo, comme on l'appelle, ou l'autorité morale, le leader maximo, le terme n'est plus utilisé maintenant, c'est l'autorité morale, quand il meurt, le successeur, c'est son fils, c'est compliqué. Et donc, tout ça, ça rentre dans une machine de reproduction de la violence ou de préparation de la violence. Mais il y a quelque chose de plus grave, c'est la haine. Je pense que tous les trois prédécesseurs ont mentionné ce problème. C'est la haine. Mais cette haine, moi, je ne vais pas la localiser dans un parti. C'est pratiquement un problème généralisé. La haine est presque partout. Dans nos partis politiques, parle-t-on vraiment des stratégies pour conquérir le pouvoir, l'exercer, ou on voit comment on peut se servir de son ethnie pour monter ? Au fond, je pense que ceux qui ont fait les sciences politiques me diraient facilement N'oubliez pas que le facteur ethnique, c'est un facteur politique, surtout en élection. On me dira que quand vous allez aux États-Unis, par exemple, le vote des Latinos, c'est un vote, pratiquement, nous, on dirait en Afrique, ethnique. Mais c'est un vote communautaire. C'est une vérité. La sociologie politique explique que ces choses-là produisent du pouvoir. mais comment nous on le fait à la manière congolaise et c'est ça qui fait la différence avec le Sénégal, quelqu'un a salué tout à l'heure le Sénégal est-ce qu'il n'y a pas de vote sociologique au Sénégal si il y en a, mais pourquoi ça ne se sent pas c'est parce que justement nous on a fait de l'ethnie un enjeu politique majeur et comme ethnie fait face à ethnie ça produit la haine et Alpha Blondie le chante bien Quand c'est une ethnie qui s'éternise à un poste, au pouvoir, l'autre ethnie va lui dire ma tribu n'est pas ta marionnette, alors ôte-toi de là que j'ai mis maître À la fin, c'est quoi ? C'est la guerre civile. Nous, on ne fait jamais attention à ces choses-là dans notre pays. Quand une ethnie acquiert le pouvoir et l'ignore les autres, même au niveau provincial, parfois dans certaines provinces de ce pays où il n'y a que deux ethnies, peut-être trois, trouver le calme, gérer ces sensibilités-là n'est pas toujours très facile. C'est comme si nous, on avait un problème particulier. Ceci me conduit à parler justement de la violence que j'ai annoncée. Mais qu'est-ce qu'il y a dans la violence ? Il n'y a pas que les armes, il n'y a pas que les machettes. Même si on a vu à Alboumbachi des machettes circuler et se préparer. Mais il y a les mots qu'on utilise. Mais regardez ce que nous nous disons pendant nos marches. Écoutez ce que nous nous disons dans nos débats politiques. Suivez les débats politiques dans nos télévisions. Opposition. Deux opposants politiques face à face. Aucun respect, aucune dignité. Aucun respect pour l'interlocuteur. Aucun respect pour le public qui suit ce débat. A la fin, on se dit qu'est-ce qu'on peut... puisé dans ce débat, il n'y a rien. C'est l'insulte, c'est l'invective du début à la fin. Et parfois, nous, les journalistes, on aide nos invités à jouer ça parce que c'est devenu pratiquement du théâtre. Les gens n'y apprennent rien. Et donc le débat que nous lançons dans nos télévisions ou lorsque nous nous mettons à nous critiquer, que ce soit constructif, mais malheureusement, de manière générale, ce n'est pas le cas. Et donc, cela nourrit la violence. Cela inscrit la violence jusque dans nos familles, malheureusement, jusque dans nos enfants qui naissent. Il y a un jour, j'ai failli pleurer, j'ai vu une vidéo qui circulait. Il y a quelqu'un sûrement qui a appris à son enfant à parler des Katangé, à parler des Kassaï. J'ai suivi deux vidéos, trop tristes. Petit enfant, je pense, 6 ans ou 7 ans. on entendait un tout petit enfant parler de Kassin, on entendait un autre parler de Katangé. Je me dis, enfin, nous avons perdu la tête. Mais ça, c'est parti politique. C'est des militants des partis politiques. Je pense que si ça continue comme ça, il n'y a pas d'espoir pour notre pays. Et donc, de ce côté-là, les partis politiques sont totalement décevants et je ne choisis aucun. Ils sont totalement décevants parce qu'ils ont du mal à nous proposer quelque chose d'original. quelque chose qui fasse réfléchir la société. Même quand on critique celui qui dirige, aujourd'hui on critique Félix Tshisekedi, celui qui critique ne le fait pas dans le but de proposer des solutions pour qu'on progresse, parce qu'il faut détruire Tshisekedi. Mais hier, on a fait la même chose. Quand on critiquait Mobutu, on l'a présenté même comme le mal Zahiroua. Il est mort, le mal est là. C'est comme si Mobutu s'est réincarné en chacun de nous. Sa mort devait suffire pour que le mal disparaisse. Joseph Kabila est venu bien vous savez tout ce que nous lui avons dit il n'est plus là il y en a même qui commencent à demander qu'il revienne mais nous sommes quel peuple je pense que à un moment on devrait surtout au niveau des partis politiques s'arrêter pour regarder des choses objectives et donc la violence selon moi elle est dans le mensonge la violence elle est dans la diffamation la violence elle est dans le fanatisme Toutes ces choses-là détruisent notre pays et les partis politiques s'en sont rendus coupables. Pour finir, comment on peut prévenir la violence dans les partis politiques ? À mon avis, je pense qu'il faut encourager que les gens entrent dans tous les partis politiques. Regardez ce qui s'est passé à Lubumbashi. Allons à haute voix. Lorsqu'il a fallu désigner un maire de la ville de Lubumbashi, nommer un maire de la ville de Lubumbashi, Est-ce qu'on l'a choisi dans l'UDPS ? Vous savez tous ce qui s'est passé. Lorsqu'il a fallu nommer certains bouvenistes, il y en a qui ont adhéré à la dernière minute. Peut-être même que certains ont été sollicités pour qu'ils deviennent membres et qui portent le foulard de l'UDPS. On a lu, tous nous avons lu cette vidéo, je pense que vous l'avez lu vous aussi, de quelqu'un qui dit, cette fois, on ne va pas tolérer que quelqu'un qui ne connaît même pas l'hymne du parti, qu'il devienne. représentant de l'UDPS. S'il faut que le ressortissant du Kassaï soit gouverneur de province, nous le ferons. Vous avez suivi cette vidéo ? C'est quelqu'un qui dit quoi ? En réalité, on peut le critiquer, on va dire, mais ce gars, il veut importuner les autres. Mais au fond, si c'est l'UDPS qui gère, vous voulez que ceux qui vont gérer, occuper des postes, viennent d'où ? De quelle partie ? Est-ce que le PPRD, quand il devait gérer, il devait aller chercher les gens à l'UDPS pour qu'ils viennent gérer ? Ce n'est pas ça. Si tout le monde a fui l'UDPES, parce que c'est un parti des Kassaïens, le moment où l'UDPES acquiert le pouvoir, conquiert le pouvoir, vous voulez que l'UDPES gère quoi ? Avec qui ? Eh oui, vous aurez un maire, un Lubumbashi qui est Kassaïen. Vous aurez je ne sais pas qui. Vous avez laissé le parti et les gens se sont débrouillés eux-mêmes. Ce que je veux dire ici, c'est ceci. qu'on entre dans tous les partis politiques. En Bougimaï, on a eu pratiquement la même chose à un moment, lorsque Ngoi Kassange était gouverneur, parce que c'est le seul qui était là avec nos partis politiques, fait perdre. Et donc, ceci est une conséquence de ce que nous sommes et ce que nous faisons. À un moment, nous tombons dans nos propres pièges. Ce que je recommande, moi, c'est que les gens entrent dans tous les partis politiques et que tous les partis politiques, anciens ou nouveaux, pensent à diversifier les membres de leur parti. Parce qu'à un moment, ça devient un piège. Ne pensez pas que cette situation que je viens de décrire est heureuse pour l'UDPS. et que le secrétaire général de l'UDPS ou le président de la République a la tâche facile. Il faut désigner les représentants de l'UDPS dans telle province où l'UDPS n'a pas eu une bonne assise. Ça devient un casse-tête. Mais la chose est très facile si, au départ, nous sommes très sensibles à ces choses-là. Nous savons que le niveau ethnique dans notre pays est encore là dans beaucoup de choses. Mais pourquoi ne pas récruter déjà les gens au départ quand on aligne les candidats ? ou quand on veut aller vers les élections, qu'on récrute les gens. C'est-à-dire, je sais que M. Jacques Moukina est très bon et qu'il peut me ramener beaucoup de candidats lorsqu'il est élu ou il est candidat. Qu'on ne le récrute pas la veille des élections, qu'on le fasse connaître. Mais ça, les partis politiques ne le font pas. On attend quand il faut constituer le seuil des recevabilités, c'est ça, monsieur ? Cette fois-là, on va choisir les gens qui ne pèsent pas et puis on échoue. C'est très compliqué, tout simplement parce que les partis ne se gênent pas d'être des partis régionaux ou des partis... à coloration ethnique très prononcée. Et donc, à mon avis, une des solutions consiste à entrer dans les partis politiques ou les partis politiques à chercher la diversité d'origine. Nos origines ne disparaîtront pas au Congo. Nous continuerons à être 400 ou 300 ethnies. L'intelligence va exiger que les Congolais jouent avec ça. plutôt que d'utiliser les ethnies comme quelque chose qui nous affaiblit qui nous affronte, qui nous dresse les uns contre les autres on peut transformer ça comme une force d'équilibre mentionnée clairement le jour où un ronde est gouverneur au loi là-bas le vice-gouverneur ne peut pas être ronde ça peut être une règle non écrite mais c'est une tradition c'est plus simple comme ça et ça équilibre et si par exemple tel a été le gouverneur, on ne va pas dire faisons le mandat circulant des gouverneurs ou des présidents de la république ça va casser l'émulation que le meilleur l'emporte mais si un président revient de la même province que l'occident comment on gère ? c'est des questions qu'on doit résoudre au niveau politique pour gérer les sensibilités. De ce côté-là, on ne touche pas à ces problèmes alors que tous les jours, ça nous mine et ça ruine la vie nationale. Je voudrais dire aussi que peut-être qu'il faut avoir le courage de casser quelque chose. Il y a une carrière des politiciens, carrière des députés nationaux, carrière des ministres. C'est vrai, si quelqu'un est capable de se faire élire undefined, où est le problème ? Il n'y a pas de problème. Mais qu'est-ce qu'on donne comme salaire ? comme rémunération aux ministres, aux députés. Je pense que c'est ça qui fait que par tous les moyens, y compris quand il faut tuer, on tue pour que je devienne député. 33 000 pour un député, c'est quand même terrible. Ça ne gêne personne. Personne n'est descendu dans la rue pour manifester. Pendant ce temps-là, les policiers ont combien ? Les enseignants au secondaire, à l'université, ils ont combien ? les fonctionnaires, il n'y a aucun rapport entre 33 000 dollars de celui qui nous représente, que nous nous avons envoyé nous représenter, et nous qu'ils représentent. À un moment, ça insulte les gens. Mais ça incite les gens à aller chercher les 33 000 dollars. Alors que tous nous soyons des députés. mais alors ça nous fait combien ? c'était combien ? 24 000 candidats ? à peu près, 25 000 ou 26 c'est énorme ça fait un pays anormal mais au niveau politique on peut gérer ça pourquoi ne pas rabattre jusqu'au salaire simplement digne pour un député un député pour être honorable n'a pas besoin de 35 000 34 000 dollars il doit être fier d'avoir rendu un service et donc tant que ce type de débat n'a pas lieu dans nos partis politiques c'est un problème il semble que monsieur Yipung Dennis et Sanga étaient parmi les premiers qui ont révélé ce gros montant que touchaient les députés en 2018 il a failli perdre son poste ça veut dire qu'il y a un problème et donc à mon avis les partis politiques doivent penser aussi à la morale Malheureusement, dans ce pays, on répète qu'il n'y a pas de morale en politique. Moi, ça me choque. que tout est normal, que tout est permis. Mais dans beaucoup de pays, il y a de la morale en politique. On crée une morale politique. Et donc, cela dépend de nous et il faudrait qu'on évite ces choses-là. Pour finir, et c'est là ma conclusion, je pense qu'on devrait aussi faire très attention à l'intolérance. Mais l'intolérance se nourrit de tous ces problèmes que je viens d'évoquer. les gens deviennent intolérants parce qu'ils ne tolèrent pas que celui-là arrive à tel endroit que celui-là dirige je pense que c'est docteur Sandy qui l'a dit ou je ne sais plus monsieur Mawine c'est pour un mandat de 5 ans si ce n'est plus vous laissez celui-là qu'il parte Ah oui ? Vous allez continuer, mal élu, ce n'est pas lui, il n'est pas légitime, et c'est lui qui a prêté serment. Si vous ne croyez pas qu'il a été élu, acceptez au moins que c'est lui qui a prêté serment et qu'il a toute la légitimité, je veux dire la légalité. Donc la loi le protège. Si nous étions au village, on dirait mankambu be konai Je pense que c'est comme ça, non ? Oui, pour le pouvoir traditionnel. Laissez-le partir, puis votre tour viendra. Mais tant que nous ne savons pas être tolérants et respecter les principes, on va tenter des choses incroyables. Il y a quand même des choses choquantes. On a même vu quelqu'un qui a été président de la CENI prendre les armes. Le système éducatif congolais, c'est un problème sérieux. Vous ne pouvez pas avoir été président de la CENI et prendre les armes pour arriver au pouvoir. Vous avez détruit tout ce que vous avez fait sur le plan logique. Et donc, moi, je me dis que les partis politiques font partie des organisations qui participent à l'éducation nationale, que les partis politiques éduquent, contribuent à éduquer. Merci.

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