- Speaker #0
Ongéana Raïa, lancée dans l'univers de débats passionnants pendant nos forums publics, en podcast de Gouteli et du groupe d'études sur le Congo, ZEIK.
- Speaker #1
Nous sommes très heureux de vous avoir ce soir ensemble pour aborder à travers cette X-Space une question cruciale, à savoir la violence au sein de notre société, plus précisément dans la capitale Kinshasa. Ce nouveau rendez-vous organisé par l'Institut Congolais de Recherche sur la Gouvernance et la Violence, Ebuteli, en collaboration avec Actualité CD, a comme sujet Kinshasa entre Akalmi... et résurgence de tensions. Pour en parler, nous sommes très heureux d'accueillir le vice-premier ministre, le ministre de l'Intérieur, Jacques-Mais Chabani-Loucault, à qui nous disons bonsoir et bienvenue.
- Speaker #2
Bonsoir, bonsoir à vous, bonsoir à Ebouteli, bonsoir à tous les participants de cette émission.
- Speaker #1
Nous avons également M. Albert Anoukissa, qui est directeur pilier gouvernance à Ebouteli. Bonsoir, M. Albert.
- Speaker #3
Bonsoir et bonsoir aux participants.
- Speaker #1
Il va aussi intervenir dès le début de ce programme, Trésor Kibangu, le directeur du pilier politique à Ebouteli. Trésor, vous êtes là, bonsoir.
- Speaker #4
Oui, bonsoir, bonsoir Patrick et bonsoir à tous les auditeurs.
- Speaker #1
Voilà, dans la deuxième partie de ce programme, nous allons accorder la parole à quelques participants de ce soir. Ils sont très nombreux, vous êtes très nombreux à nous suivre. Je m'appelle Patrick Mackie, bienvenue à tous. Pour commencer, Président Bangula, présente-nous le contexte de ce X-Space et ses objectifs.
- Speaker #4
Merci, merci beaucoup Patrick. Nous sommes en train de créer un débat de fond sur ce qui se passe à Kinshasa. Cet échange... vient juste après la publication d'une note d'analyse qu'on a intitulée « Kinshasa entre accalmie et résurgence des tensions » . C'est une note d'analyse dans le cadre d'une série d'études, au départ sur la violence électorale. On a publié une note déjà sur la violence électorale à Katanga. Et aujourd'hui, il y a quelques semaines, on a publié une note sur Kinshasa. Et comme tout le monde sait, il n'y a pas eu de violence. électorales en 2023 comme on les craignait, mais on soupçonne qu'il existe encore des acteurs informels de violences politiques que nous avons essayé d'identifier dans cette note sur Kinshasa qui a été publiée. Je remercie d'ailleurs le professeur Jolino Malukessa qui a mené ces recherches. Et en même temps, nous avons connu à Kinshasa les événements de fin janvier avec les attaques des ambassades et du côté Merci. gouvernemental, il y a eu une réponse qui était déjà en cours avec les opérations d'obos lancées notamment par le ministère de l'Intérieur. Ça fait partie d'une série de discussions que nous allons continuer à nourrir dans les espaces publics pour essayer de stimuler ces débats de fond sur des sujets qui touchent les quotidiens de l'économie de l'économie. Merci encore.
- Speaker #2
Voilà,
- Speaker #1
nous accordons la parole à M. Jolino Malutissa afin de nous présenter l'économie de la note de Ebuté.
- Speaker #3
Merci Pat, pour la parole. Et merci aussi à Trésor d'avoir bien situé le contexte de notre travail. Nous avons commencé ces recherches en novembre-décembre 2023. On craignait effectivement beaucoup un temps de violence à Kinshasa compte tenu de la tension qui prévalait à l'époque. Et c'est des recherches qu'on a poursuivies aussi après, jusqu'au mois de janvier de l'année 2025, pour les mettre à jour. Qu'est-ce que nous avions fait concrètement sur le plan méthodologique pour comprendre cette violence ? Nous avions des équipes de chercheurs déployées à travers la ville. On a suivi la campagne électorale, on a suivi les prêts, les élections. Donc on a fait des observations participantes et puis on a fait des entretiens. Des entretiens avec la société civile, des entretiens avec les dirigeants politiques, mais aussi des entretiens avec les acteurs clés de la violence à Kinshasa, notamment les forces du progrès, les kulunas. Les maîtres, Batomakati, on s'est intéressé en partie aussi au Mobundu. qui nous renseignent les rapports. Essentiellement, une instrumentalisation qu'on a observée pendant les élections, pendant la campagne, de ces acteurs de la violence urbaine. D'abord, les forces du progrès. Comme on le sait, Kinshasa, qui était une ville de l'opposition, a basculé et elle est devenue une ville symbolique du pouvoir. L'Udépest qui s'est battue avec la lutte non-violente. est arrivé au pouvoir. Et bien avant même 2018, bien avant même les élections de 2011, l'UDPS a un peu évolué dans sa structure. Il y a eu l'émergence des forces du progrès. Les forces du progrès qui sont déployées à travers la capitale et qui sont bien structurées. Ils ont leur président national, ils ont des commandants PEM, ils ont des coordonnateurs dans des communes. Et ces gens-là... car ils sont nommés, ils sont désignés. Il y a évidemment des correspondances qui sont adressées aux commandants de la police, aux commandants de l'ANER, aux bourgmestres. Et on a observé que ces forces de pauvreté travaillent aussi conjointement avec la police. Et évidemment, dans un contexte électoral, dans un contexte démocratique où les citoyens, l'opposition, la société civile peut bien manifester dans la ville, on observe une instrumentalisation de ces forces. et puis Ce ne sont pas des forces qui évoluent dans une sorte d'harmonie, parce que dedans il y a des factions, il y a des forces du progrès pour dirigeant X de l'UDP, des forces du progrès pour dirigeant Y, Z, ainsi de suite. Alors, c'est ce qui rend un peu la situation parfois difficile, mais on a observé ces forces du progrès qui ont opéré pour commettre de violences électorales. On a observé également les mêmes forces du progrès pendant d'autres manifestations des partis de l'opposition, des manifestations contre les ambassades. Ils étaient vraiment sur le terrain pour commettre des actes de violence. Qui sont ces forces du progrès ? Quel est le profil des personnes qui y travaillent ? Vous vous trouvez essentiellement des jeunes. Il y a des anciens colonnades qui sont dedans, des militants, des loups de pince qui sont dedans. Vous avez des maîtres, des sportifs, des karatékas, des boxeurs, des judokas, des gens qui font des arts martiaux. Ils sont des membres des forces du progrès, vraiment avec une capacité rébutable de violence. et une coopération avec la police, même lorsqu'il s'agit de mener aussi des actions de pacification à travers la ville. Mais évidemment, ce sont des actions de moindre aval. On connaît plus le Fonds du progrès avec le recours à la violence. Quand on regarde la situation des parkings publics à Kinshasa, il y a des tensions entre deux associations, l'association des chauffeurs du Congo et l'association des chargeurs du Congo. Ces deux associations tendancent à recourir au fond du progrès pour avoir le contrôle du parking où elles perçoivent des... taxes à la place même de la ville ou de l'État local.
- Speaker #1
Professeur, ces forces du progrès ne sont pas seulement liées aux acteurs politiques, si on peut comprendre votre excuse.
- Speaker #3
Absolument. C'est des forces du progrès qui sont instrumentalisées aussi par d'autres acteurs qui se battent pour le contrôle de l'espace public, pour percevoir des taxes même. C'est comme ça qu'on a pu comprendre leur mode opératoire. Ils sont attachés d'un côté à la défense des intérêts de l'UDPS. Mais aussi à la défense des intérêts des membres ou des dirigeants des lieux de paix qui se battent. Mais au-delà, c'est des forces qui sont instrumentalisées par d'autres acteurs. Par exemple, on a aussi des citoyens qui se battent pour le contrôle des humains. On a vu ça dernièrement avec Kamoul Eter. Ces forces du programme ont été instrumentalisées pour causer des dégâts, pour agresser des gens. En fait, les forces du programme peuvent passer partout. Et puis nous avons des colunas à travers la ville et des colunas. Comme je l'ai dit, d'ailleurs, il y a certains qui ont intégré le force du progrès. En connaissant avec leurs anciens collègues, ils peuvent les aider à les traquer, tout comme à les mobiliser. Il s'agit des manifestations politiques ou tant d'autres, où il y a des enjeux entre les acteurs qui s'opposent. Pour les Kuluna, évidemment, quand vous regardez la Conférence de la vie des Kilsasa, vous le trouvez surtout dans les communes les plus pauvres. Beaucoup de réjections ont déjà été menées à ce sujet. Mais nous avons remarqué que le même colonneur, surtout. À des fins électorales, ils ont été mobilisés à Kinshasa, mais aussi dans la périphérie de Kinshasa. On a eu accès à certains rapports de la police qui se déplaignaient du fait que certains acteurs politiques ont utilisé les coulisses, par exemple, pour empêcher la population de voter et avoir la possibilité, justement, de tirer la couverture de leur côté en bourrant les urnes. Et puis, quand vous regardez ces coulisses-là, en majorité, ils sont ici des familles pauvres et... Dedans vous avez des enfants de militaires, de policiers, de simples fonctionnaires et de populations civiles. C'est une force. qui est à la disposition de certains acteurs politiques, il y en a même qui les hébergent à Kinshasa, qui constituent leur force quand il s'agit par exemple de donner le leçon à un adversaire ou de l'empêcher de pouvoir atteindre un certain nombre d'objectifs sur le plan politique. Là encore, c'est très inquiétant. Il y en a qui sont parfois arrêtés mais relaxés. Évidemment, ces derniers temps, il y a cette opération Ndobo qui a produit des résultats encourageants déjà, mais assez limités aussi parce que... Il ne faut pas seulement s'attaquer aux conséquences, il faut plus mettre l'accent sur les causes. Et nous connaissons toutes les causes, comme on l'a démontré. C'est la pauvreté, c'est une situation économique déplorable qui pousse ces gens-là à se livrer à la violence urbaine. Nous avons d'autres acteurs qu'on appelle maîtres. Et parmi les maîtres, il faut distinguer deux grandes catégories. Il y a des maîtres qui sont chargés de la sécurité des hommes politiques, parfois des musiciens, parfois des hommes d'affaires. Et aussi sur l'Israël. parfois ou même souvent dans la violation des droits de l'homme. Et ces maîtres-là sont du côté de l'opposition et du côté du pouvoir. On peut se rappeler les francs de Yongo, par exemple, qui avaient ces maîtres. Et c'est des maîtres qui s'affrontaient avec l'effort du progrès. Il y a d'autres acteurs politiques aussi qui en ont à travers la ville. Et dans l'autre catégorie, vous avez ce qu'on appelle les maîtres volontaires qui s'attaquent au Kuluna. Et ces maîtres-là travaillent avec la police, mais parfois aussi on observe des abus. Et enfin, nous avons dans la catégorie des civils, les mobondos qui ont aussi été instrumentalisés par certains hommes politiques. Parce qu'on a observé par exemple des mobondos dans certains coins dans la périphérie de Kinshasa qui ont empêché à certaines personnes de battre et de campagne. Même au-delà, dans la province frontalière du Bando, certains hommes politiques n'ont pas pu battre et de campagne parce qu'il y a des hommes politiques qui ont utilisé les mobondos. de les réserver une sorte de précaré ou des territoires, des villages où les autres ne pouvaient pas y accéder. Et pendant les élections, ils ont eu la facilité, évidemment, de bourrer les urnes et les monts-bondeaux. C'est déjà dans la capitale, parce que Maloukou, c'est la plus grande commune de Kinshasa où ils opèrent aussi. Et c'est un danger permanent. Ils sont tout près de l'aéroport de Kinshasa. Enfin, c'est la police elle-même qui souffle le chaud et le froid. La police, les agents de l'ordre se convertissent aussi en agents de désordre malheureusement et ils entretiennent effectivement l'insécurité, la violence à Kinshasa. Et on voit que c'est une police qui est vraiment instrumentalisée dans certains cas. Comme on l'a observé pendant les violences touchant les ambassades, la police a laissé parfois faire l'effort du progrès ou d'autres manifestants qui ont cassé. et on a vu que le monde d'ordre, la décision était... prise pour qu'il y ait vraiment le métier de l'ordre, cette police ne s'est comportée autrement. Alors, nous terminons rapidement avec quelques recommandations. La violence, il faudra l'anticiper et la prévenir. Et ça, c'est la responsabilité du gouvernement. Et pour prévenir cette violence, il faut miser sur l'effort de l'ordre. C'est une police qui doit être professionnelle. On a engagé la réforme de la police depuis euh... plusieurs années, mais les résultats sont un peu mitigés. Il faudra vraiment que le gouvernement fournisse beaucoup d'efforts pour les éloigner de ces corps et peut-être les convertir aussi en civils. Il y a des mécanismes de récession sociale. Le Koulouna et tant d'autres auteurs de violences urbaines qu'on observe à Kinshasa et dans d'autres villes du Congo, évidemment, ils sont dans cette situation parce qu'il n'y a pas d'emploi, parce qu'il y a le chômage, parce qu'il y a la pauvreté. Donc tant que le gouvernement... Il ne faudra pas beaucoup d'efforts pour mener des politiques publiques pouvant réduire le chômage, pouvant offrir de l'emploi aux jeunes. On assistera toujours à ce genre de phénomène. Ils peuvent aller à Kanyamaka, c'est pour une formation, mais combien ils vont, combien ils continuent d'opérer. Et évidemment, si on ne trouve pas cette solution sur le plan économique, on va continuer à soigner les plaies au lieu de chercher à s'attaquer aux causes. Je vous remercie.
- Speaker #1
Merci beaucoup pour cette très belle présentation, professeur Jolino. plusieurs recommandations que la Nantes-des-Boutelies a mises en place pour que les autorités puissent améliorer la situation, notamment en ce qui concerne la gouvernance sécuritaire. Alors, parce que nous avons le chef de la sécurité du pays avec nous dans ce programme d'Expace. Nous allons accorder la parole directement au vice-premier ministre au ministre de l'Intérieur, Jacquemine Chabani, pour nous présenter les mécanismes de prévention de la violence et de maintien de l'ordre public. Vous avez la parole.
- Speaker #2
Oui, merci pour la parole. J'aimerais avant toute chose revenir sur le rapport circonstanciel présenté par Ebouteli, en commençant par les encourager à continuer à faire tous les travaux qu'ils font, les analyses. Je suis parmi leurs correspondants et je lis souvent leurs publications. Sur le cas d'espèce ici, d'abord, je crois qu'il est important aussi de noter, en République démocratique du Congo, au lendemain de Sand City qui a ouvert les cycles électoraux, Nous avons eu pour une fois en décembre 2023 une campagne électorale et un vote qui s'est conclu après toutes les analyses et ça ressort encore dans le rapport de Boutelli, sans violence pleinement identifiée. Donc je crois que c'est quand même un indicateur important qu'il faut que nous puissions noter. Au niveau du ministère de l'Intérieur, nous avons tout un mécanisme de sécurisation et de surveillance, protection du procès électoral et je crois que c'est un autre bénéfice. Au-delà du fait que c'est vrai, il y a eu des difficultés techniques sur lesquelles nous sommes encore en train de travailler dans l'organisation dans certaines bureaux de vote. Ça, c'est la première des choses. La deuxième des choses que j'ai notées ici, les amis de Mutteli me donnent l'impression d'avoir une image de la société congolaise un peu erronée.
- Speaker #3
Erronée principalement pour le fait,
- Speaker #2
eux, Ils ont tendance à focaliser la jeunesse congolaise dans ce que moi j'appelle la nébuleuse force du progrès. La réalité en termes de gestion, nous sommes un pays très jeune avec une très forte densité de sa population jeune. C'est l'une des caractéristiques qui fait de la République démocratique du Congo un pays d'avenir. Mais lorsque Emuteli limite ou focalise ou caricature, La jeunesse congolaise, à la force du progrès, j'estime que ça fausse les conclusions. Alors, dans quelle situation la société congolaise se trouve ? Il ne faut pas oublier que pendant 20 ans, nous avons tous été complices, actifs ou inactifs, de la violation d'une disposition extrêmement importante de notre constitution, qui donne droit à tout citoyen, à tout enfant congolais, qui lui donne droit à la scolarité. Pendant 20 ans, nous avons violé cette disposition. qui fait que... aujourd'hui, nous avons une masse dans notre jeunesse, des jeunes non encadrés, non instruits, ce qu'on peut appeler une jeunesse désœuvrée. Et dans les partis politiques, dans les mouvements politiques, ça se ressent. Nous nous retrouvons aujourd'hui en République démocratique du Congo, où les associations politiques encadrent cette jeunesse, dont une minorité a eu la chance d'aller à l'école et une majorité fait partie de cette jeunesse désœuvrée-là. Il y a eu Un mouvement ou un phénomène fin des années 90, début des années 2000, au sein de l'UDPES, qui encore une fois est mon parti politique parce que vous allez me permettre de corriger l'œil à des erreurs. Il y a eu l'existence de cette organisation d'erreurs informelles qu'on a appelée Force du Procré. Il ne faut pas la généraliser. Tous les mouvements des jeunes à travers toute la République et même à travers toute la ville de Kinshasa, vous allez fausser tout. totalement vos analyses et vos calculs. Donc, malheureusement, comme je le dis, et je crois que c'est très important de l'intégrer, c'est le fait du non-encadrement de notre jeunesse dû au fait que l'enseignement, l'éducation, la scolarité est devenu un luxe. Aujourd'hui, nous avons l'avantage d'avoir un gouvernement, un régime, un président de la République qui a décidé de respecter cette conscience. et d'offrir l'éducation à tous les enfants congolais. Ce qui fait qu'on a eu, au cours du premier mandat, l'avantage de pouvoir récupérer 6 millions d'enfants congolais qui étaient en dehors du système éducatif. Ça va nous donner, dans les années à venir, une jeunesse de meilleure qualité. Maintenant, dire que cette jeunesse ou ces mouvements-là font du progrès, parce que je le dis, parce que je vis et moi je connais. certains de ses membres, pas d'aujourd'hui, mais de plusieurs années, dire que les forces du progrès sont en collaboration avec la police, c'est des affirmations assez graves. Mais lorsque vous allez dans tous les partis politiques, et ce n'est pas nécessairement une dénomination aux forces du progrès, vous allez trouver cette jeunesse désœuvrée. Nous, au niveau du ministère de l'Intérieur, nous avons initié il y a quelques mois, c'est passé en Conseil des ministres, ça a été accepté, la nécessité d'apport. des réformes à la loi électorale parce que c'est valable pour le milieu urbain. où il y a des organisations de divers noms, comme celle aussi de la Force du Progrès, mais il y a des gangs. Dans les milieux ruraux, c'est pire. C'est des groupes armés qui constituent les bases électorales des différents acteurs politiques. Alors, lorsqu'Ebouteli focalise son analyse rien qu'apparemment sur Kinshasa, en identifiant les mouvements des jeunes, tous à la Force du Progrès, et en les reliant à du DPS. Et en allant jusqu'à dire qu'il y a une collaboration, ils écrivent, ils informent les autorités, les bourgmestres des nominations de leurs dirigeants. Non, là, sincèrement, c'est une analyse erronée. Ici, en Galiema, au quartier ancien combattant, la police a eu à faire une descente extrêmement musclée pour neutraliser, parce que ce sont des gangs. à la dénomination « Force du Brogat » , ils sont passés à la justice, ils ont eu des condamnations très fortes. Et vous pouvez visiter les greffes, vous allez constater que jusqu'aujourd'hui, tous ces chefs de groupe sont en prison. Nous sommes entrés dans le cadre de la réforme de la police, vouloir mettre en place une police de proximité. La police de proximité, c'est quoi ? La police de proximité, c'est une police qui est dans la cité, dans la société civile, qui travaille avec la population. Lorsque... que nous avons lancé l'opération Ndobo et que nous sommes arrivés au résultat positif, c'est parce que nous avons réussi avec cette police. On peut la critiquer, mais elle est extrêmement efficace.
- Speaker #1
Beaucoup d'ailleurs des Kinois disent constater qu'il y a un relâchement dans l'exécution de l'opération Ndobo. Ce qui fait qu'il y a résurgence de la violence dans la ville.
- Speaker #2
Les statistiques en notre possession ne le donnent pas. C'est vrai que nous avons connu, il y a quelques deux ou trois semaines, certaines réalités sur le plan sécuritaire qui ont nécessité à ce que... que la police de Kinshasa, le commissariat provincial, se concentre sur d'autres opérations. Mais si je vous donne les statistiques des dernières opérations, même de ces derniers jours ici, de cette semaine ici, nous sommes arrivés aujourd'hui à 5700 criminels arrêtés, dont 450 des opérations des dernières 24 heures. Donc, c'est une opération continue, c'est vrai. Le rapport au député Lille a dit qu'il n'y a pas que l'opération Dobo pour mettre fin à ce phénomène. qui nous désolent tous. Et je crois que j'ai déjà dit à le dire, au niveau du gouvernement, lorsque cette initiative ou ces instructions nous ont été données, au départ, nous étions responsabilisés au niveau de trois ministères. Le ministère de l'Intérieur, le ministère de la Défense et le ministère de la Justice. Mais aujourd'hui, nous avons déjà élargi le cadre de concertation et de travail sur la question de la gestion de la criminalité urbaine. Et d'ailleurs, nous allons même dans la criminalité dans les secteurs ruraux. où nous sommes élargis dans un premier temps. étant au ministère des Affaires sociales et au ministère de la Jeunesse. Et aujourd'hui, nous avons aussi, depuis trois semaines si je ne me trompe pas, le ministère de la Formation professionnelle. C'est-à-dire que le gouvernement est pleinement conscient que c'est une question qui nécessite une vision à 360 degrés en impliquant différents secteurs de la vie pour nous permettre de bien réguler en amont la question avec des dispositions à... cour, moyen et long terme.
- Speaker #1
Le VEP permet, nous rétablons, que le gouvernement reste mobilisé à travers cette opération Ndobo. C'est l'une des mesures préventives pour endiguer l'insécurité et la violence à travers la ville de Kinshasa, mais vous élargissez également de manière progressive l'exécution de cette opération.
- Speaker #2
On l'élargit aussi sur le plan territorial.
- Speaker #1
D'accord. Voilà.
- Speaker #2
Nous avons déjà pris des dispositions pour inclure trois provinces, c'est-à-dire... Les commissariats provincials au niveau des 26 provinces ont chacune en ce qui la concerne un plan d'action contre la criminalité, certains avec des opérations qui ont des nominations diverses. Mais l'opération Dobo, elle a un caractère national parce qu'elle est prise et encadrée par le gouvernement national. Elle a fait ses premières preuves aux écoles à Kinshasa et elle s'élargit en province. Nous l'avons déjà élargi à la province du Congo central. Nous sommes en train de vouloir, déjà en termes d'instructions écrites et verbales, avec le Hokatanda et la province de la Chaux.
- Speaker #4
Avant que Ange n'intervienne, je voudrais juste préciser quelque chose ou donner l'occasion au vice-premier ministre de préciser quelque chose, parce que l'actualité d'il y a un mois a été marquée quand même par ces attaques contre les ambassades. dans notre note on revient là dessus on a fait même un petit zoom là dessus pour prévenir sur la chronologie des événements, on a vu comment est-ce que cette manifestation ou ces intègres ont été menés et l'ère en pleurs, même l'Amazone de France qui a été brûlée, l'Amazone de Belgique attaquée. Le bâtiment qui habitait l'ambassade du Rwanda a complètement dévasté, en tout cas brûlé, les parties et les autres. C'est quand même quelque chose de très inquiétant parce que nous, on a essayé de remonter un peu les fils des événements avec la première annonce qui a été faite, en tout cas le ministre de la Justice. Finalement, le ministre de la Justice a annulé la manifestation. Très vite, on a vu ces groupes qu'on a identifiés prendre un peu la main pour pousser à ce que les gens descendent dans l'arrêt et s'attaquer aux ambassades. Notamment cette association informelle des sportifs qui a distribué des tracts. Et la veille de la manifestation, même dans les rues, dans les taxis, on attendait de dire que les gens vont descendre de l'arrêt. Est-ce qu'aujourd'hui, les ministères de l'Intérieur appuient de son côté, essayent de remonter aussi ces files, identifier les groupes qui étaient à la base de ces manifestations, de ces attaques ? Et aussi, est-ce qu'il y a des garanties qui ont été prises, des garanties sécuritaires ? pour que ces manifestations-là ne se répètent plus ?
- Speaker #2
Oui, en fait, sur cette question, d'abord, il faut retenir qu'officiellement, il y avait une demande de manifestation d'abord pour un jeudi à travers une organisation de la société civile. Le gouverneurat de la ville de Kinshasa était en train de gérer cette question-là. Et puis, nous avons été surpris dans la journée d'un lundi de voir des tracts circuler avec un message assez particulier qui, dans sa conclusion, disait « ville morte, seules les motos pourront circuler » . Ça a fait interpeller tous les services. Nous sommes mis à travailler là-dessus. Je dois vous dire que la situation qu'a connue la ville de Goma dans les 72 heures avant a été l'élément déclencheur qui a permis à ce que dans la matinée il y ait cette mobilisation. Ce qui fait qu'on a constaté qu'il y a eu des débordements. Il y a eu des actes extrêmement condamnables qui se sont posés. Je crois que vous avez vu avec Mme la Première ministre, nous avons fait des déplacements vers toutes ces ambassades et même dans le secteur des affaires, la FEC. La police aussi a eu à mettre la main sur un certain nombre d'inciviques qui ont été déférés en justice. Il y a des audiences qui ont déjà commencé sur le cas de pillage et il y a des instructions qui continuent au niveau des parquets de la ville de Kinshasa. Les condamnations viendront nécessairement parce que... On ne peut pas supporter de tels actes, quelle que soit la situation dans laquelle on se trouve. Comme l'a dit le président de la République, chef de l'État, nous avons compris la colère qui a habité le cœur des Comolais et des Kinois à ce jour-là envers la situation sécuritaire d'agression. Malheureusement, à certains endroits, et ce qui est le plus grave chez nos invités, nos partenaires diplomatiques, c'est une chose. insupportable. C'est comme ça que nous veillons sur toutes ces instructions. Notre Constitution consacre l'indépendance du pouvoir judiciaire, mais le gouvernement veille que ces dossiers-là puissent suivre leur cours et ceux qui se seront trouvés dans ces conditions-là seront sanctionnés tels que les lois de la République se prévoient. Il ne faut pas oublier que nous sommes ce pays qui a une histoire, qui sait c'est quoi le pillage qui subit jusqu'aujourd'hui. les effets du pillage du début des années 90. Beaucoup de gens ne le savent pas. Nous avons eu des échanges avec certains diplomates qui tiennent absolument à ce qu'on sanctionne, on va sanctionner. Vous connaissez la haine qui est requise pour quelqu'un qui est condamné pour une infraction de pillage ? Est-ce que vous avez une idée de cette peine ? Si vous ne le savez pas, c'est la peine de mort. Pourquoi c'est la peine de mort ? Parce que le Congo connaît le prix du pillage. C'est pour ça que le législateur a décidé que ce soit la peine de mort. Et à chaque fois que nous sommes dans nos échanges avec... que malheureusement, ceux qui ont été victimes de ce pillage, de ces actes malheureux à différents endroits, et lorsqu'on leur dit qu'on a déjà un certain nombre d'inciviques qui sont entre les mains de la justice, qui vont passer devant la justice, mais lorsqu'on informe qu'ils encourt la peine capitale, ça devient un autre débat. Mais on va aller jusqu'au bout.
- Speaker #0
Ongé Anaraïa, l'osé de l'univers de débats passionnants pendant nos forums publics, en podcast de Gouteli et du groupe d'études sur le Congo, ZEIK.