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Episode 20 : Interview sur le Temps avec Solène, Soignant Entrepreneur

Episode 20 : Interview sur le Temps avec Solène, Soignant Entrepreneur

31min |09/09/2025|

163

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Episode 20 : Interview sur le Temps avec Solène, Soignant Entrepreneur

Episode 20 : Interview sur le Temps avec Solène, Soignant Entrepreneur

31min |09/09/2025|

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Description

Comment mieux gérer son temps sans s’épuiser ?


Dans cet épisode d’OrthoBoost, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Solène, ex-orthophoniste devenue entrepreneure, qui accompagne les soignants libéraux dans leur organisation et leur équilibre.
On parle ensemble de :
✨ Son rapport au temps
✨ Les étapes par lesquelles elle est passée
✨ Et surtout : pourquoi la vraie gestion du temps n’est pas une question d’agenda… mais de besoins.

👉 Un épisode concret et inspirant pour tous ceux qui se sentent parfois débordés et veulent retrouver de l’air dans leur agenda.



Solène organise un EXIT BOOTCAMP du 12 au 21 septembre


Objectf: avoir une idée d'offre et ton plan d'action pour générer tes premiers clients en ligne d'ici septembre 2026.

Pour les soignants libéraux qui ont envie de plus de diversité, de liberté, et de ne plus vendre uniquement leur temps au cabinet.

Le lien pour déposer ta candidature


Son instagram : soignant_entrepreneur




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Mail: orthoboostlepodcast@gmail.com

Lien page Notion: https://www.notion.so/1add5bfb979d818fb29decd6907692b6?pvs=106

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur OrthoBoost, le podcast qui booste les orthos. Je m'appelle Barbara, je suis orthophoniste, formatrice et coach professionnel, et je t'invite chaque semaine à me retrouver dans un nouvel épisode pour recharger ton énergie et booster ton quotidien. Alors, bienvenue Solène pour cette interview sur la gestion du temps. Est-ce que tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Très bien, merci. Et toi, Barbara ?

  • Speaker #0

    Oui, ça va bien, je te remercie. Est-ce que tu veux bien commencer par te présenter, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'appelle Solène. Je suis anciennement orthophoniste, puisque j'ai fermé mon... Enfin, je n'ai pas perdu mon diplôme, mais j'ai fermé mon cabinet en mars dernier. et entrepreneur depuis maintenant 30 ans. Trois ans. Et aujourd'hui, j'aide des soignants libéraux à se lancer dans l'entrepreneuriat, à créer une activité en parallèle de leur cabinet. Mais avant ça, j'ai aussi aidé des soignants libéraux sur la gestion du temps, du stress et de la charge mentale dans leur cabinet.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que tu peux nous raconter quel rapport tu entretiens, toi, de manière générale avec le temps ?

  • Speaker #1

    C'est un vaste sujet. C'est quelque chose qui... a toujours eu une place assez importante dans ma vie perso, et aujourd'hui dans ma vie pro, mais perso, parce qu'en fait c'est quelque chose depuis toute petite. J'ai toujours... Alors je ne dis pas que c'est forcément une bonne chose, ça me sert d'un point de vue pratico-pratique, ça c'est sûr et certain, mais j'ai toujours eu un rapport au temps particulier, j'ai toujours détesté perdre du temps. Il n'y a rien que je déteste plus que les bouchons. Voilà, parce que pour moi c'est une perte de temps. Si tu peux faire un trajet en un quart d'heure, pourquoi le faire en trois quarts d'heure ? vraiment c'est j'ai toujours eu un problème avec ça je pense plus que la moyenne même si je pense que personne aime les bouchons c'est pour illustrer mais voilà j'ai toujours aimé rentabiliser mon temps faire au plus efficace pas perdre de temps en fait j'ai jamais compris le concept depuis toute petite en fait de faire des choses qui pour moi étaient énergivores et chronophages surtout pour rien donc voilà j'ai toujours essayé de rentabiliser mon temps au maximum que ce soit Alors... dès petite, à l'école, plus tard dans mes études et bien évidemment après dans ma vie professionnelle. Donc voilà, j'ai toujours été à cause, je pense, de ce besoin-là de rentabiliser mon temps assez efficace dans tout ce que je faisais, peut-être par capacité un petit peu naturelle et aussi par recherche d'efficacité. Et je continue souvent à me poser la question de, ok, qu'est-ce qui peut être enlevé dans mon emploi du temps, qu'est-ce qui peut être optimisé encore aujourd'hui ? Voilà, donc le temps et moi, c'est un rapport un petit peu particulier à la fois pro et perso, si bien que dans mes projets cette année, je veux me faire tatouer un sablier, pour tout te dire. Voilà.

  • Speaker #0

    Ok, donc si j'entends bien, finalement, tu as toujours optimisé ta gestion du temps, ou en tout cas cherché à l'optimiser pour prendre soin quelque part de cette sensibilité que tu as en lien avec la gestion du temps, du besoin que tu as de le gérer.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis pour avoir travaillé, on va dire, au niveau, je n'ai pas forcément envie d'utiliser le terme def perso, mais au niveau, on va dire, introspection par rapport à quand t'es entrepreneur, t'es obligé de travailler un petit peu sur tous ces points-là, savoir pourquoi tu veux faire les choses. Moi, ce qui me drive, c'est vraiment de pouvoir profiter de ma vie à 100% sans perdre de temps, en fait, et vraiment pas avoir de regrets et avoir la sensation que chaque journée... a été optimisé, pas forcément dans le sens productivité, mais dans le sens je l'ai kiffé et j'ai pas perdu de temps en fait. Et c'est aussi une des raisons qui m'a poussée à entreprendre en fait.

  • Speaker #0

    Ok, et comment est-ce que tu as appris à organiser ton temps ? Est-ce que tu es passée par des étapes particulières pour ça ?

  • Speaker #1

    Alors je dirais que d'un point de vue vraiment technique, d'organisation, etc. Je l'ai toujours fait de manière assez naturelle et spontanée, même si après j'ai été amenée à le conscientiser, à le formuler justement quand j'ai accompagné des gens là-dessus. Par contre, là où j'ai dû apprendre et m'améliorer, ça a été plus au service de quoi j'ai besoin d'optimiser mon temps. Parce qu'il y a une différence pour moi entre le fait d'organiser, d'avoir des outils d'organisation, de productivité, etc. Et les appliquer au service de la bonne chose. Et je pense que c'est là que ça peut se jouer. Parce que je pense que tout le monde est capable d'apprendre à s'organiser. On peut trouver n'importe où des astuces d'organisation, etc. Même si c'est plus ou moins inné pour certaines personnes. Mais c'est plus sur ça que j'ai dû apprendre.

  • Speaker #0

    Ok. Et par quelle étape est-ce que tu es passée du coup pour apprendre ça ? Et finalement, qu'est-ce que tu as appris ?

  • Speaker #1

    Ok. Par quelles étapes ? En fait, ça a été une prise de conscience, on va dire, un petit peu obligatoire. Parce que quand je me suis installée en libéral, donc ça ne m'avait jamais trop posé problème auparavant, parce que justement, dans les études, etc., je suivais un peu le flot et je n'avais pas trop de problèmes pour m'organiser. Quand je me suis installée, du coup, dans mon cabinet, je me suis rapidement laissée déborder au bout de deux, trois mois d'exercice. Au point que j'en ai été malade physiquement. Je pense que vraiment, en très peu de temps, je suis passée pas loin du burn-out. Même si j'ai réussi à m'arrêter avant. Parce que, en fait, c'était pas tellement un problème de temps, dans le sens gros emploi du temps, puisque j'aimais dépasser les 40-45 patients par semaine, ce qui est peu par rapport à certains collègues, et beaucoup pour d'autres. Mais voilà, c'est quand même pas un gros volume de patients. J'avais mon vendredi de libre pour faire mes contrats en juge, etc. Enfin, comme beaucoup d'orthos. Et pourtant, je me sentais débordée, épuisée, parce que le temps que j'avais autour, je l'utilisais pas de la bonne manière, je l'utilisais pas dans le bon état d'esprit, je l'utilisais pas au service des choses qui étaient importantes pour moi et qui allaient me permettre de me reposer, pas que physiquement, mais aussi mentalement. Et c'est ça, c'est là que j'ai été forcée de faire un pas de recul et de comprendre ce qui était en train de se passer pour pouvoir analyser les besoins, les besoins qui n'étaient pas comblés chez moi, les aspirations que je comblais pas. pour derrière pouvoir réorganiser mon temps. Et c'est ça que j'ai dû apprendre. Et c'est passé par, bon, j'ai pas mal lu, j'ai écouté des podcasts, un peu en vrac d'ailleurs, parce que j'en ai pas retenu un spécialement sur ce sujet-là. Et surtout, j'ai travaillé, j'ai réfléchi, j'ai pris du recul sur moi-même pour essayer de conscientiser un petit peu tout ça, en fait. Je sais pas si ça répond à ta question.

  • Speaker #0

    Bah oui, tout à fait. Est-ce que tu utilises des outils en particulier ? pour gérer ton temps aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, aujourd'hui, franchement, je ne jure plus que par Notion. À l'époque, j'utilisais classiquement Agenda, Papier, Notes, etc. Mais aujourd'hui, je ne jure plus que par Notion, qui est un excellent outil, selon moi, pour répertorier les tâches, notamment maintenant que je travaille en équipe, gérer les choses entre les équipes, et puis même au niveau perso, j'ai l'agenda qui relie au Notion. J'ai tout qui se met dedans, mes rendez-vous pros, je calme mon perso dessus et ouais, j'utilise ça parce que c'est hyper poli comme outil.

  • Speaker #0

    Ok, est-ce que actuellement, toi tu rencontres encore dans ton quotidien des difficultés par moment de gestion du temps ou des moments peut-être aussi dans lesquels tu ressens un besoin d'optimiser ton temps ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que je pense que... Et on revient toujours à la même problématique. Le problème, ce n'est pas forcément dans l'exécution, c'est toujours dans la base, en fait, dans le fonctionnement, dans à quoi on répond. C'est vrai que j'ai un peu une tendance à devoir rééquilibrer régulièrement dans le sens où quand j'ai des périodes, on va dire, de rush, parce que j'ai plein de choses à faire pour mon entreprise, et ça arrive en fait, l'entrepreneuriat en termes de travail, ce n'est pas lunaire, il y a des périodes de gros rush, il y a des périodes beaucoup plus tranquilles. Dans les périodes de rush, après quand ça se calme, j'ai un peu ce travers de dès que j'ai plus rien à faire au niveau travail, je ne sais plus quoi faire de mon temps parce que j'ai plus l'habitude de prendre le temps pour moi, de me poser, de traîner, etc. Et du coup, je suis un peu encore une fois dans cette recherche d'optimisation permanente. Là, j'ai 10 minutes avant un appel. Qu'est-ce que je peux faire en 10 minutes ? je suis obligée de me prendre un pas de recul et de dire ok c'est bon t'as 10 minutes, va prendre un café, respire détends-toi, t'es pas obligée de rentabiliser chaque seconde de ta journée, donc c'est plus sur ça que j'ai un peu tendance à retomber dans ces travers-là quand j'ai été beaucoup dans un état d'esprit par exemple là, il faut travailler il faut avancer parce qu'il y a plein de choses à faire, il faut être productif j'ai un peu du mal à en sortir et inversement, quand j'ai des périodes un peu plus chill, je peux avoir du mal derrière à me remettre efficacement dedans mais Plus dans le sens inverse. Me remettre au travail, en général, ça ne pose pas trop de problèmes. Mais c'est plus dans l'énergie que je vais mettre dans la répartition de mon temps et dans ce que je fais de mon temps.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que toi, aujourd'hui, tu as des rituels d'organisation de ton temps qui t'aident à le structurer ?

  • Speaker #1

    J'aime bien tous les fin de semaine, tous les dimanches ou tous les lundis matins, plutôt le dimanche, me remplir ma semaine. Pas forcément pour la blinder, mais je regarde dedans où est-ce que j'ai des rendez-vous qui sont déjà fixés, par exemple avec des clients ou avec des membres de l'équipe ou perso. Autour de ça, je vais caler mes séances de sport parce que je suis obligée de les réserver à l'avance, donc je les cale. Et puis, voilà, si je dois avoir du monde, je le rajoute. Et puis, dedans, je me dis, OK, j'ai ça à faire sur la semaine. Par exemple, en ce moment, je suis en train de tourner, enfin, de créer une nouvelle formation. OK, bon, je vais mettre telle plage horaire, telle plage horaire, telle plage horaire. J'ai ma to-do liste habituelle avec les tâches récurrentes, faire ma newsletter, etc. Eh bien, je vais me dire, allez, je le fais de telle heure à telle heure, telle jour. Et j'aime bien mettre ça. Mais j'aime bien aussi laisser de la marge parce que ça me permet de gérer les imprévus. Et les choses qui vont s'intercaler dans la semaine et aussi de souffler un peu entre deux. Le but, ce n'est pas de blinder la journée encore une fois. Mais oui, j'aime bien les choses que je sais que de toute façon, je vais devoir faire. J'aime bien les caler déjà en début de semaine.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que ça t'est déjà arrivé dans ta vie d'avoir un moment ? Alors, tu nous en as parlé un petit peu. Je ne sais pas si c'est ça que tu vas approfondir ou pas comme période. mais... Est-ce que tu as déjà eu une période dans ta vie dans laquelle tu t'es sentie surchargée et dans laquelle tu as eu l'impression de perdre pied dans la gestion du temps, de subir plutôt que d'être dans quelque chose ? Alors, de contrôler, je m'entends quand je dis contrôler, je ne parle pas de surcontrôle, je parle plutôt dans un temps géré. Est-ce que tu as déjà eu une période de cette... de cet ordre-là ? Et comment tu as fait pour t'en sortir ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, du coup, effectivement, il y a ce dont je te parlais tout à l'heure et qui a nécessité une prise de recul. Donc, comment j'ai fait pour me sortir de cette phase un petit peu compliquée ? Donc, quand je me suis installée au cabinet, tout simplement, c'est, encore une fois, de faire le point sur mes besoins, mes valeurs. Donc, les valeurs, c'est ce que tu as besoin de combler pour être épanouie. Donc, moi, par exemple, il y a la liberté. La croissance, donc le fait d'apprendre, de développer, de créer quelque chose, bref, ce genre de choses-là. Mes aspirations, ce que j'ai envie de faire, ce que j'ai envie de créer dans ma vie, de me dire, ok, qu'est-ce qui n'est pas comblé ? Et notamment au niveau des besoins, parce que là, les valeurs et surtout les aspirations, c'est quelque chose, on va dire, un peu plus de l'ordre de l'accomplissement, qui fait partie des besoins. Si on prend la pyramide de Maslow, l'accomplissement, c'est la cerise sur le gâteau, on va dire. Dans les besoins, j'avais des choses qui n'étaient pas comblées au niveau plus biologique et vital. Mais voilà, un inconfort en fait traduit un besoin non comblé. Donc je suis allée analyser où étaient tous mes inconforts, et pour chaque moment où je ressentais cet inconfort-là, qu'est-ce qui n'était pas comblé, et qu'est-ce que je pouvais mettre, même comme toute petite action, dans mon quotidien pour combler cet inconfort-là. Ce n'est pas quelque chose qui va prendre forcément énormément de temps, mais c'est quelque chose qui peut faire un impact de fou. Par exemple, si l'inconfort, c'est d'avoir l'impression de courir toute la journée entre les patients et de ne pas avoir une seule seconde à soi, peut-être que la toute petite action à mettre en place, c'est juste dire, « Ok, ce n'est pas grave si ma séance ne fait pas 30 minutes, elle en fait 28, et que je mets le patient dehors entre guillemets deux minutes avant, et que sur ces deux minutes-là, je prends juste le temps, je ferme la porte, je ne récupère pas le patient d'après tout de suite, même s'il est debout devant mon bureau prêt à rentrer. Je ferme la porte, je m'installe, je bois un café, je... » Je respire, je bois un verre d'eau, je me pose, j'écoute une musique si j'ai envie. Et en fait, c'est tout bête à mettre en place ce genre de choses, mais ça nécessite d'avoir identifié que le besoin, c'est le fait de faire une pause dans la journée. Et pour ça, tu n'as pas besoin d'avoir deux heures entre les patients ou quoi que ce soit. C'est plutôt de dire, OK, qu'est-ce que je peux faire si je ne peux pas changer la situation d'ensemble ? Qu'est-ce que je peux faire à petite échelle que moi, je peux contrôler pour mieux venir combler ce besoin-là ? Et en fait, il n'y a pas besoin de chambouler tout son emploi du temps, toujours pour ça, ça peut passer par des petites choses. Donc voilà comment je suis sortie de cette phase-là, c'est vraiment réanalyser tout ça, réorganiser mon planning en fonction de tout ça, apprendre à prioriser ce qui devait être supprimé, délégué ou tout simplement planifié, parce que des fois on se dit « il faut absolument que je fasse ça, c'est hyper important » . Oui, c'est hyper important, mais ce n'est pas urgent. Si on est le 3 mars, faire ta déclaration d'impôt, ce n'est pas urgent. C'est important, il faut la faire, mais ce n'est pas urgent. Donc au lieu de te dire « il faut que je la fasse, il faut que je la fasse » et que ça soit une méga charge mentale, prends ton agenda, note-la à la date où tu sais que tu vas la faire et où ça sera prévu de la faire, Donc tout ça, c'est des choses que j'ai appris à mettre en place, à optimiser, à reprendre du temps pour moi. Et plus récemment, j'ai eu une autre période où je me suis sentie vraiment sous l'eau. Ça a été en début d'année, en février-mars, parce que j'ai eu plein de choses en même temps. J'avais la fermeture du cabinet organisée, j'avais un déménagement perso, exactement en même temps que la fermeture du cabinet. J'avais organisé sur le mois de mars des portes ouvertes de mon accompagnement, donc ça a été un gros gros gros événement avec beaucoup de travail, beaucoup de choses à gérer. J'ai organisé un séminaire pour mes clientes, tous en même temps. Et pourtant j'ai Anna, mon bras droit, qui est géniale et qui a bossé autant que moi. Donc vraiment on était deux sur le truc, mais c'était vraiment un gros gros mois. Puis j'avais le cabinet à fermer plus le déménagement perso en même temps. Et là, je me suis vraiment sentie sous l'eau. Je m'en suis rendue compte vraiment quand j'ai commencé à faire des choses qui étaient des gros signes de fatigue. Par exemple, je verse les pâtes, je mets l'eau bouillante sur la main ou je me penche pour nettoyer une table, je mets mes cheveux dans la bougie. Des trucs qui pouvaient être limite dangereux, qui témoignaient d'un gros manque de concentration. Et là, je me suis juste dit, ok, tu sais pourquoi. Tu sais pourquoi tu es fatiguée, en fait. Tu n'as pas de mystère. Tu as forcé, tu as tiré sur la corde. Repose-toi, ce n'est pas grave. Et du coup, je me suis autorisée, les semaines qui ont suivi, à rien faire. Alors, à faire le minimum vital. Parce que de toute façon, j'ai des choses que je ne peux pas couper ou pas sur le long terme. Par exemple, les coachings de mes clientes, leur répondre, faire deux, trois choses pour mon business qui me prennent quelques heures par semaine. Tout le reste, j'ai coupé. Et je me suis dit, ok, ce n'est pas grave. Là, je n'avance pas. Je ne suis pas productive ce mois-ci. c'est bravo je me fous la paix et de toute façon c'est ça où je tiens pas donc vaut mieux que je coupe, que je me repose vraiment et qu'ensuite je revienne à fond entre guillemets avec toutes mes capacités et en bonne santé quoi tout simplement voilà.

  • Speaker #0

    Ok Est-ce que tu nous disais tout à l'heure que tu as accompagné pas mal d'orthophonistes sur la gestion du temps est-ce que tu pourrait nous parler d'une cause qui, d'après toi, serait à l'origine de cette difficulté qui peut être rencontrée par plusieurs collègues ?

  • Speaker #1

    Pour moi, le nerf de la guerre, c'est vraiment la pression qu'on se met. C'est vraiment le fait de se dire, il faut que je fasse ça, il faut que je sois à jour de mes comptes rendus, et il ne faut pas que je fasse attendre le patient, et il ne faut pas que je sois en retard. Alors, je ne dis pas d'être en retard de 15 minutes sur tous les patients, mais... c'est pas grave si tu as 3 minutes de retard et enfin voilà c'est vraiment pour moi plus la pression qu'on se met que la réelle contrainte de temps je dis pas que les journées sont pas grosses etc mais c'est la pression avant tout de tout vouloir faire parfaitement et une fois déjà que tu as réglé ça tu as réglé le gros du problème parce que du moment où tu lâches prise tu acceptes qu'il y ait des choses qui soient pas faites parce que tu peux jamais être à jour de tout tout le temps Et du coup, tu fais la paix avec le fait de devoir tout sur-optimiser parce que de toute façon, je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Et quand tu accompagnais les orthos sur cette problématique-là, comment tu t'y prenais ? Comment tu les amenais à bouger finalement sur ce nerf de la guerre du perfectionnisme ? C'était vraiment...

  • Speaker #1

    Sur ce point-là, en tout cas, parce qu'évidemment, après, il y avait plein d'autres choses qu'on travaillait, mais sur ce point-là, qui était le premier point qu'on travaillait dans l'accompagnement, c'était vraiment déjà d'en prendre conscience. D'en prendre conscience, de déconstruire le mythe qu'un soignant doit être parfait, qu'un soignant doit se sacrifier pour les autres, et de comprendre que de toute façon, si tu te crames, que tu fais un burn-out, que tu es au bout de ta vie, que tu tombes malade physiquement, parce que tu t'es trop tiré sur la corde, tu ne pourras plus aider tes patients. Et que quand tu es fatigué, quand tu es à deux doigts de craquer, de toute façon, tes neurones ne se connectent plus correctement, donc tu n'es pas performant dans ton travail, tu ne peux pas être un bon soignant si toi-même, tu n'es pas dans de bonnes conditions. Tu ne peux pas être bien avec les autres. Si tu n'es pas bien avec toi, tu ne peux pas être... Tu ne peux pas. Ce n'est pas possible. Donc, déjà... déconstruire cette pression de devoir être un super-héros, on est humain, on n'est pas des robots, et accepter que si je veux bien faire mon travail, je suis mon outil de travail, donc je dois prendre soin en premier de mon outil de travail.

  • Speaker #0

    Yes, je suis complètement d'accord avec toi. Mais c'est quelque chose, je pense, même qui va au-delà du soignant. Je pense que ça touche tous les métiers, même de l'accompagnement. À partir du moment où on a des clients, dont on prend soin, que ce soit des clients, soit des patients, je pense que c'est difficile parfois de mettre la limite. Et d'ailleurs, ça me fait penser à un visuel que j'ai vu sur les réseaux il y a quelques jours. et qui parlait justement de la gestion du temps et de l'énergie, de l'énergie propre à soi et qui disait, mon psy m'a demandé s'il me restait 3% de batterie sur mon téléphone, est-ce que je le prêterais à quelqu'un pour passer un appel ? J'ai répondu non et il m'a dit, pourquoi est-ce que tu essayes de donner les 3% de batterie aux gens avec qui tu travailles ? Je trouvais que c'était un bel exemple et que ça concerne finalement entre autres la gestion du temps mais pas que.

  • Speaker #1

    Je trouve ça très parlant comme image et de toute façon il y a le petit syndrome du sauveur qui vient faire coucou chez beaucoup de soignants. Et c'est vrai que là tu parlais d'énergie, en fait pour moi le temps et l'énergie, la gestion du temps et de l'énergie c'est 100% lié en fait. Parce que gérer ton temps c'est juste dans quoi est-ce que tu mets ton énergie.

  • Speaker #0

    Et dans quoi est-ce que tu trouves de l'énergie aussi dans ta gestion du temps ? Parce qu'il y a l'énergie que tu donnes, l'énergie que tu récupères. D'ailleurs, j'ai enregistré un épisode, je ne sais pas si tu l'as écouté la semaine dernière, sur les besoins et où je compare effectivement le remplissage des besoins à des piles, à des batteries.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que tu aurais... conseil à donner aux orthophonistes qui écoutent cette interview pour commencer alors tu as déjà commencé à répondre mais je pense que c'est bien que tu le formalise pour commencer à travailler sur cette gestion du temps ou en tout cas à s'interroger sur la gestion du temps bon

  • Speaker #1

    j'ai déjà parlé du fait de voilà de demander à quel moment est ce que on se sentait inconfortable et à quoi c'était lié et du coup qu'est ce qu'on pouvait mettre en place pour l'améliorer Si je devais parler vraiment pur de gestion du temps en organisation, je dirais que la première chose à faire, c'est de faire comme une photo de sa semaine, d'aller identifier où est-ce qu'on dédie son temps, de se poser les questions. Est-ce que c'est absolument indispensable, cette tâche-là ? Est-ce que vraiment je ne peux pas y couper ? Si oui, de toute façon, on ne peut rien y faire. Des rendez-vous patients, même si c'est potentiellement modulable en termes d'organisation. Mais voilà. Qu'est-ce que je ne peux pas enlever sur cette semaine-là ? Qu'est-ce que je peux optimiser ? Par exemple, je fais ça, mais ça me prend, j'y passe une après-midi, est-ce que je pourrais pas y passer moins de temps ? Qu'est-ce qui n'est pas indispensable, mais qui m'apporte quelque chose ? Par exemple, je sais pas moi, aller me balader une heure dans la forêt, c'est pas indispensable, mais est-ce que ça m'apporte quelque chose ? Oui, alors je le garde. Je le garde et même si vraiment je sens que c'est quelque chose qui m'apporte quelque chose et qui me fait du bien, au contraire, je le fixe. comme un rendez-vous au même niveau d'importance que j'aurais un rendez-vous avec un patient, etc. Parce que, comme tu disais, c'est important d'avoir des choses qui te rapportent de l'énergie aussi. Je donne un exemple. Comme ça, j'ai parlé de marcher dans la forêt, mais ça peut être lire, ça peut être faire son sport, passer un moment avec quelqu'un, peu importe, mais vraiment avoir des rendez-vous comme ça pour soi aussi qui vont te rapporter de l'énergie. Et tout ce qui ne t'apporte rien, que tu fais pour faire plaisir aux autres ou par automatisme, qui n'est pas important. et qui n'est pas urgent, on enlève. En fait, il y a beaucoup de choses comme ça dans la semaine qu'on se rend compte qu'on fait, où ça peut être tout bête, mais je ne sais pas, sur sa pause de midi, si tu as une heure et que sur une heure, tu passes une demi-heure à scroller et que tu n'as pas vu passer la demi-heure, et qu'à la fin de la demi-heure, que tu as passé à scroller sur Insta, tu te dis, je ne me suis pas vraiment reposée, je n'ai pas plus ce qui fait que ça, j'ai juste l'impression d'avoir perdu la moitié de la pause, essaye de le conscientiser et fais autre chose à la place qui t'apporte plus d'énergie. Et si ce courrier, ça te repose et que tu kiffes, fais-le. Mais souvent, en général, c'est plus limite anxiogène que de faire ça pour beaucoup de monde. Si ce n'est pas le cas d'une personne, tant mieux, et faites-le. Mais si c'est le cas, c'est le genre de choses à analyser et essayer d'améliorer, de rajouter des choses qui te rapportent de l'énergie, d'enlever ce qui t'en enlève et qui n'est pas indispensable pour optimiser comme ça la semaine. Et par rapport à ce qui est tâches de travail pure, la règle du 80-20, quelles sont les 20% de tes actions ? qui rapporte 80% des résultats. Et on essaye de supprimer les 80% d'actions qui mènent seulement 20% de bénéfices, qui sont tout ce qui est optimisation, tout ce qui est un petit peu brasser de l'air, ranger tes crayons de couleur dans l'ordre, enfin bref, ce genre de choses-là que tu te dis qu'il faut que tu fasses, mais qui n'ont pas vraiment de valeur ajoutée ni dans ton travail, ni dans ta rentabilité.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, la règle du urgent et important, pas urgent mais important, pas important mais urgent, c'est la matrice d'Eisenhower.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On mettra peut-être des refs en commentaire du podcast. Ok. J'avais envie de te poser une dernière question. Est-ce que, d'après toi, l'organisation et la gestion du temps, c'est quelque chose… qui doit être figé ? Ou est-ce que c'est plutôt quelque chose d'agile qui mérite d'être requestionné régulièrement ?

  • Speaker #1

    C'est absolument pas figé, au contraire. Parce que si tu le figes, en fait, tu vas le figer, vu que c'est adapté à tes besoins, vu que ça doit être adapté aussi à ton énergie du moment. Ça, c'est quelque chose dont je n'ai pas parlé, mais si, par exemple, tu sais que tous les vendredis à midi, tu as ton heure de sport et qu'après le sport... t'es pas capable de faire des choses qui te demandent trop de concentration, prévois aller à un autre endroit. Enfin voilà, c'est vraiment important de s'adapter à son énergie du moment. À petite échelle, enfin à micro-échelle, par exemple, après le sport, le matin, le soir, en fonction des moments où t'es le plus productif, mais aussi à grande échelle, à long terme. Il y a des périodes où t'as le potentiel, la capacité. D'être à 200% et d'optimiser ton temps à fond et d'être hyper productive, très bien. Mets-toi à une routine où ça va te permettre de le faire. Et dans les moments où tu sens que tu as besoin de plus relâcher parce que tu es fatigué mentalement ou physiquement ou que sais-je, non, il faut être plus souple. En fait, vraiment, vu que la base de tout ça, c'est d'écouter ses besoins, tes besoins, ils changent. Et encore plus quand tu es une femme, parce que ça change de manière cyclique en plus des changements extérieurs à toi. Donc... Oui, non, il faut s'écouter, il faut écouter ses besoins et être OK d'être flexible là-dessus. Parce que si tu as déterminé une organisation globale et qu'au bout d'un moment, c'est plus une contrainte coacheuse de la tenir et que ça te coûte plus que ça t'apporte, c'est qu'il faut la changer. En fait, une organisation, ça ne doit jamais être une contrainte, ça doit être un facilitateur.

  • Speaker #0

    OK, je suis complètement d'accord aussi. Et d'ailleurs, ça, c'est quelque chose que j'ai longtemps vécu comme un échec. Tu sais, je me trouvais une organisation qui allait bien. J'étais trop fière, trop contente, satisfaite de l'organisation. Et puis, quelques semaines, quelques mois après, je me disais, ça ne va plus, mince, alors. Et vraiment, je me disais, je n'ai toujours pas trouvé quoi. Je n'ai toujours pas trouvé la bonne organisation, tu sais, le bon truc qui marche. Jusqu'à ce que je me rende compte qu'en fait, ça ne pouvait pas marcher sur le long terme. Et que c'était OK de réquestionner tout ça, comme de requestionner plein d'autres choses dans nos vies régulièrement.

  • Speaker #1

    Complètement. Et par rapport à la notion d'échec dont je parlais, je voudrais juste rajouter un truc sur le fait de se mettre des objectifs. Par exemple, se dire, en tentant, je vais avoir fait ça à tel jour, à telle heure. Déjà, plutôt que de se dire... il faut absolument que j'ai fait tant de choses, enfin un truc trop ambitieux en fait, et trop dur à tenir dans le temps. Je vais donner un exemple parce que moi j'accompagne des gens dans le développement d'une activité, notamment de la communication sur les réseaux, etc. Je dis tout le temps, me dites pas je vais faire 4 posts Insta par semaine, si c'est pour tenir 2 semaines, parce qu'après c'est pas possible. Je préfère que vous me disiez j'en fais 2, mais que ce soit facile à tenir, et que vous soyez sûr de les tenir sur le long terme, plutôt que de vouloir faire un truc trop ambitieux, voilà, dire par exemple... Toutes les semaines, pour les orthos en libéral par exemple, tous les vendredis après-midi, je vais faire trois comptes rendus de bilan. Non, si tu en es capable, très bien, mais si tu sens que c'est un peu dur à tenir, non, dis-toi, je vais en faire un, puis si je l'ai élargi, j'en ferai plus. Et là, tu seras content d'en avoir fait plus. Mais mets-toi des objectifs que tu peux tenir, parce que sinon, à chaque fois que tu ne vas pas y arriver, tu vas finir par te dire, voilà, j'en étais sûre, je ne suis encore pas capable. Tu vas petit à petit bouffer ta confiance en toi et ton estime de toi. et tu vas t'auto-renforcer dans ce schéma-là. Et au final, psychologiquement, sur le long terme, c'est compliqué. Donc plutôt des petits objectifs, des choses que tu sais que tu vas pouvoir tenir. Et une fois que cette habitude-là, elle est prise et que c'est facile à faire et que c'est facile à intégrer, pourquoi pas augmenter l'objectif ? Mais voilà, de ne pas s'auto-flageller aussi de ce qu'on n'a pas fait. Ça, c'est très important. Ça ne veut pas dire procrastiner.

  • Speaker #0

    Non, non, tout à fait. D'ailleurs, ça m'a traversé l'esprit. Je me suis dit qu'il va y avoir peut-être un petit épisode sur la procrastination dans la suite. Je t'avais dit que je ferais probablement plusieurs épisodes sur le temps. Je pense qu'effectivement, on va faire ça aussi. Ce sera intéressant. Pour finir... Est-ce que tu as un livre, une ressource, une formation, quelque chose que tu as envie de recommander sur ce thème de la gestion du temps ?

  • Speaker #1

    Sur le temps, vraiment, je n'ai pas spécialement de ressources particulières. À la limite, ça serait plus des outils vraiment pour moi basiques. Si je devais... donner trois outils vraiment à maîtriser ça on peut trouver n'importe où sur sur internet ça serait connaître ses besoins connaître ses valeurs

  • Speaker #0

    Donc ce qui est important pour toi à combler pour te sentir épanouie. Et dans les outils un peu plus pratico-pratiques, ce qu'on disait tout à l'heure, comprendre le 80-20, la matrice d'Eisenhower, je dirais que déjà c'est des choses un petit peu basiques. Il n'y a pas que ça, et ça reste que des outils. Il faut l'appliquer dans le bon contexte pour qu'il soit pertinent. Mais je dirais que c'est les outils les plus importants à mon sens. à intégrer. Et ça, on peut trouver partout des explications là-dessus et comment les appliquer.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup Solène pour cette interview.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis, je te dis à bientôt. En tout cas, je l'espère. Et pour nos auditeurs, je vous remercie de nous avoir écoutés. Je vous invite à nous mettre des étoiles sur Apple Podcasts, des notes sur Spotify. et plein de commentaires et à nous envoyer vos questions ou vos suggestions de thèmes pour les prochains épisodes. Merci beaucoup, à bientôt !

Description

Comment mieux gérer son temps sans s’épuiser ?


Dans cet épisode d’OrthoBoost, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Solène, ex-orthophoniste devenue entrepreneure, qui accompagne les soignants libéraux dans leur organisation et leur équilibre.
On parle ensemble de :
✨ Son rapport au temps
✨ Les étapes par lesquelles elle est passée
✨ Et surtout : pourquoi la vraie gestion du temps n’est pas une question d’agenda… mais de besoins.

👉 Un épisode concret et inspirant pour tous ceux qui se sentent parfois débordés et veulent retrouver de l’air dans leur agenda.



Solène organise un EXIT BOOTCAMP du 12 au 21 septembre


Objectf: avoir une idée d'offre et ton plan d'action pour générer tes premiers clients en ligne d'ici septembre 2026.

Pour les soignants libéraux qui ont envie de plus de diversité, de liberté, et de ne plus vendre uniquement leur temps au cabinet.

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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur OrthoBoost, le podcast qui booste les orthos. Je m'appelle Barbara, je suis orthophoniste, formatrice et coach professionnel, et je t'invite chaque semaine à me retrouver dans un nouvel épisode pour recharger ton énergie et booster ton quotidien. Alors, bienvenue Solène pour cette interview sur la gestion du temps. Est-ce que tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Très bien, merci. Et toi, Barbara ?

  • Speaker #0

    Oui, ça va bien, je te remercie. Est-ce que tu veux bien commencer par te présenter, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'appelle Solène. Je suis anciennement orthophoniste, puisque j'ai fermé mon... Enfin, je n'ai pas perdu mon diplôme, mais j'ai fermé mon cabinet en mars dernier. et entrepreneur depuis maintenant 30 ans. Trois ans. Et aujourd'hui, j'aide des soignants libéraux à se lancer dans l'entrepreneuriat, à créer une activité en parallèle de leur cabinet. Mais avant ça, j'ai aussi aidé des soignants libéraux sur la gestion du temps, du stress et de la charge mentale dans leur cabinet.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que tu peux nous raconter quel rapport tu entretiens, toi, de manière générale avec le temps ?

  • Speaker #1

    C'est un vaste sujet. C'est quelque chose qui... a toujours eu une place assez importante dans ma vie perso, et aujourd'hui dans ma vie pro, mais perso, parce qu'en fait c'est quelque chose depuis toute petite. J'ai toujours... Alors je ne dis pas que c'est forcément une bonne chose, ça me sert d'un point de vue pratico-pratique, ça c'est sûr et certain, mais j'ai toujours eu un rapport au temps particulier, j'ai toujours détesté perdre du temps. Il n'y a rien que je déteste plus que les bouchons. Voilà, parce que pour moi c'est une perte de temps. Si tu peux faire un trajet en un quart d'heure, pourquoi le faire en trois quarts d'heure ? vraiment c'est j'ai toujours eu un problème avec ça je pense plus que la moyenne même si je pense que personne aime les bouchons c'est pour illustrer mais voilà j'ai toujours aimé rentabiliser mon temps faire au plus efficace pas perdre de temps en fait j'ai jamais compris le concept depuis toute petite en fait de faire des choses qui pour moi étaient énergivores et chronophages surtout pour rien donc voilà j'ai toujours essayé de rentabiliser mon temps au maximum que ce soit Alors... dès petite, à l'école, plus tard dans mes études et bien évidemment après dans ma vie professionnelle. Donc voilà, j'ai toujours été à cause, je pense, de ce besoin-là de rentabiliser mon temps assez efficace dans tout ce que je faisais, peut-être par capacité un petit peu naturelle et aussi par recherche d'efficacité. Et je continue souvent à me poser la question de, ok, qu'est-ce qui peut être enlevé dans mon emploi du temps, qu'est-ce qui peut être optimisé encore aujourd'hui ? Voilà, donc le temps et moi, c'est un rapport un petit peu particulier à la fois pro et perso, si bien que dans mes projets cette année, je veux me faire tatouer un sablier, pour tout te dire. Voilà.

  • Speaker #0

    Ok, donc si j'entends bien, finalement, tu as toujours optimisé ta gestion du temps, ou en tout cas cherché à l'optimiser pour prendre soin quelque part de cette sensibilité que tu as en lien avec la gestion du temps, du besoin que tu as de le gérer.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis pour avoir travaillé, on va dire, au niveau, je n'ai pas forcément envie d'utiliser le terme def perso, mais au niveau, on va dire, introspection par rapport à quand t'es entrepreneur, t'es obligé de travailler un petit peu sur tous ces points-là, savoir pourquoi tu veux faire les choses. Moi, ce qui me drive, c'est vraiment de pouvoir profiter de ma vie à 100% sans perdre de temps, en fait, et vraiment pas avoir de regrets et avoir la sensation que chaque journée... a été optimisé, pas forcément dans le sens productivité, mais dans le sens je l'ai kiffé et j'ai pas perdu de temps en fait. Et c'est aussi une des raisons qui m'a poussée à entreprendre en fait.

  • Speaker #0

    Ok, et comment est-ce que tu as appris à organiser ton temps ? Est-ce que tu es passée par des étapes particulières pour ça ?

  • Speaker #1

    Alors je dirais que d'un point de vue vraiment technique, d'organisation, etc. Je l'ai toujours fait de manière assez naturelle et spontanée, même si après j'ai été amenée à le conscientiser, à le formuler justement quand j'ai accompagné des gens là-dessus. Par contre, là où j'ai dû apprendre et m'améliorer, ça a été plus au service de quoi j'ai besoin d'optimiser mon temps. Parce qu'il y a une différence pour moi entre le fait d'organiser, d'avoir des outils d'organisation, de productivité, etc. Et les appliquer au service de la bonne chose. Et je pense que c'est là que ça peut se jouer. Parce que je pense que tout le monde est capable d'apprendre à s'organiser. On peut trouver n'importe où des astuces d'organisation, etc. Même si c'est plus ou moins inné pour certaines personnes. Mais c'est plus sur ça que j'ai dû apprendre.

  • Speaker #0

    Ok. Et par quelle étape est-ce que tu es passée du coup pour apprendre ça ? Et finalement, qu'est-ce que tu as appris ?

  • Speaker #1

    Ok. Par quelles étapes ? En fait, ça a été une prise de conscience, on va dire, un petit peu obligatoire. Parce que quand je me suis installée en libéral, donc ça ne m'avait jamais trop posé problème auparavant, parce que justement, dans les études, etc., je suivais un peu le flot et je n'avais pas trop de problèmes pour m'organiser. Quand je me suis installée, du coup, dans mon cabinet, je me suis rapidement laissée déborder au bout de deux, trois mois d'exercice. Au point que j'en ai été malade physiquement. Je pense que vraiment, en très peu de temps, je suis passée pas loin du burn-out. Même si j'ai réussi à m'arrêter avant. Parce que, en fait, c'était pas tellement un problème de temps, dans le sens gros emploi du temps, puisque j'aimais dépasser les 40-45 patients par semaine, ce qui est peu par rapport à certains collègues, et beaucoup pour d'autres. Mais voilà, c'est quand même pas un gros volume de patients. J'avais mon vendredi de libre pour faire mes contrats en juge, etc. Enfin, comme beaucoup d'orthos. Et pourtant, je me sentais débordée, épuisée, parce que le temps que j'avais autour, je l'utilisais pas de la bonne manière, je l'utilisais pas dans le bon état d'esprit, je l'utilisais pas au service des choses qui étaient importantes pour moi et qui allaient me permettre de me reposer, pas que physiquement, mais aussi mentalement. Et c'est ça, c'est là que j'ai été forcée de faire un pas de recul et de comprendre ce qui était en train de se passer pour pouvoir analyser les besoins, les besoins qui n'étaient pas comblés chez moi, les aspirations que je comblais pas. pour derrière pouvoir réorganiser mon temps. Et c'est ça que j'ai dû apprendre. Et c'est passé par, bon, j'ai pas mal lu, j'ai écouté des podcasts, un peu en vrac d'ailleurs, parce que j'en ai pas retenu un spécialement sur ce sujet-là. Et surtout, j'ai travaillé, j'ai réfléchi, j'ai pris du recul sur moi-même pour essayer de conscientiser un petit peu tout ça, en fait. Je sais pas si ça répond à ta question.

  • Speaker #0

    Bah oui, tout à fait. Est-ce que tu utilises des outils en particulier ? pour gérer ton temps aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, aujourd'hui, franchement, je ne jure plus que par Notion. À l'époque, j'utilisais classiquement Agenda, Papier, Notes, etc. Mais aujourd'hui, je ne jure plus que par Notion, qui est un excellent outil, selon moi, pour répertorier les tâches, notamment maintenant que je travaille en équipe, gérer les choses entre les équipes, et puis même au niveau perso, j'ai l'agenda qui relie au Notion. J'ai tout qui se met dedans, mes rendez-vous pros, je calme mon perso dessus et ouais, j'utilise ça parce que c'est hyper poli comme outil.

  • Speaker #0

    Ok, est-ce que actuellement, toi tu rencontres encore dans ton quotidien des difficultés par moment de gestion du temps ou des moments peut-être aussi dans lesquels tu ressens un besoin d'optimiser ton temps ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que je pense que... Et on revient toujours à la même problématique. Le problème, ce n'est pas forcément dans l'exécution, c'est toujours dans la base, en fait, dans le fonctionnement, dans à quoi on répond. C'est vrai que j'ai un peu une tendance à devoir rééquilibrer régulièrement dans le sens où quand j'ai des périodes, on va dire, de rush, parce que j'ai plein de choses à faire pour mon entreprise, et ça arrive en fait, l'entrepreneuriat en termes de travail, ce n'est pas lunaire, il y a des périodes de gros rush, il y a des périodes beaucoup plus tranquilles. Dans les périodes de rush, après quand ça se calme, j'ai un peu ce travers de dès que j'ai plus rien à faire au niveau travail, je ne sais plus quoi faire de mon temps parce que j'ai plus l'habitude de prendre le temps pour moi, de me poser, de traîner, etc. Et du coup, je suis un peu encore une fois dans cette recherche d'optimisation permanente. Là, j'ai 10 minutes avant un appel. Qu'est-ce que je peux faire en 10 minutes ? je suis obligée de me prendre un pas de recul et de dire ok c'est bon t'as 10 minutes, va prendre un café, respire détends-toi, t'es pas obligée de rentabiliser chaque seconde de ta journée, donc c'est plus sur ça que j'ai un peu tendance à retomber dans ces travers-là quand j'ai été beaucoup dans un état d'esprit par exemple là, il faut travailler il faut avancer parce qu'il y a plein de choses à faire, il faut être productif j'ai un peu du mal à en sortir et inversement, quand j'ai des périodes un peu plus chill, je peux avoir du mal derrière à me remettre efficacement dedans mais Plus dans le sens inverse. Me remettre au travail, en général, ça ne pose pas trop de problèmes. Mais c'est plus dans l'énergie que je vais mettre dans la répartition de mon temps et dans ce que je fais de mon temps.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que toi, aujourd'hui, tu as des rituels d'organisation de ton temps qui t'aident à le structurer ?

  • Speaker #1

    J'aime bien tous les fin de semaine, tous les dimanches ou tous les lundis matins, plutôt le dimanche, me remplir ma semaine. Pas forcément pour la blinder, mais je regarde dedans où est-ce que j'ai des rendez-vous qui sont déjà fixés, par exemple avec des clients ou avec des membres de l'équipe ou perso. Autour de ça, je vais caler mes séances de sport parce que je suis obligée de les réserver à l'avance, donc je les cale. Et puis, voilà, si je dois avoir du monde, je le rajoute. Et puis, dedans, je me dis, OK, j'ai ça à faire sur la semaine. Par exemple, en ce moment, je suis en train de tourner, enfin, de créer une nouvelle formation. OK, bon, je vais mettre telle plage horaire, telle plage horaire, telle plage horaire. J'ai ma to-do liste habituelle avec les tâches récurrentes, faire ma newsletter, etc. Eh bien, je vais me dire, allez, je le fais de telle heure à telle heure, telle jour. Et j'aime bien mettre ça. Mais j'aime bien aussi laisser de la marge parce que ça me permet de gérer les imprévus. Et les choses qui vont s'intercaler dans la semaine et aussi de souffler un peu entre deux. Le but, ce n'est pas de blinder la journée encore une fois. Mais oui, j'aime bien les choses que je sais que de toute façon, je vais devoir faire. J'aime bien les caler déjà en début de semaine.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que ça t'est déjà arrivé dans ta vie d'avoir un moment ? Alors, tu nous en as parlé un petit peu. Je ne sais pas si c'est ça que tu vas approfondir ou pas comme période. mais... Est-ce que tu as déjà eu une période dans ta vie dans laquelle tu t'es sentie surchargée et dans laquelle tu as eu l'impression de perdre pied dans la gestion du temps, de subir plutôt que d'être dans quelque chose ? Alors, de contrôler, je m'entends quand je dis contrôler, je ne parle pas de surcontrôle, je parle plutôt dans un temps géré. Est-ce que tu as déjà eu une période de cette... de cet ordre-là ? Et comment tu as fait pour t'en sortir ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, du coup, effectivement, il y a ce dont je te parlais tout à l'heure et qui a nécessité une prise de recul. Donc, comment j'ai fait pour me sortir de cette phase un petit peu compliquée ? Donc, quand je me suis installée au cabinet, tout simplement, c'est, encore une fois, de faire le point sur mes besoins, mes valeurs. Donc, les valeurs, c'est ce que tu as besoin de combler pour être épanouie. Donc, moi, par exemple, il y a la liberté. La croissance, donc le fait d'apprendre, de développer, de créer quelque chose, bref, ce genre de choses-là. Mes aspirations, ce que j'ai envie de faire, ce que j'ai envie de créer dans ma vie, de me dire, ok, qu'est-ce qui n'est pas comblé ? Et notamment au niveau des besoins, parce que là, les valeurs et surtout les aspirations, c'est quelque chose, on va dire, un peu plus de l'ordre de l'accomplissement, qui fait partie des besoins. Si on prend la pyramide de Maslow, l'accomplissement, c'est la cerise sur le gâteau, on va dire. Dans les besoins, j'avais des choses qui n'étaient pas comblées au niveau plus biologique et vital. Mais voilà, un inconfort en fait traduit un besoin non comblé. Donc je suis allée analyser où étaient tous mes inconforts, et pour chaque moment où je ressentais cet inconfort-là, qu'est-ce qui n'était pas comblé, et qu'est-ce que je pouvais mettre, même comme toute petite action, dans mon quotidien pour combler cet inconfort-là. Ce n'est pas quelque chose qui va prendre forcément énormément de temps, mais c'est quelque chose qui peut faire un impact de fou. Par exemple, si l'inconfort, c'est d'avoir l'impression de courir toute la journée entre les patients et de ne pas avoir une seule seconde à soi, peut-être que la toute petite action à mettre en place, c'est juste dire, « Ok, ce n'est pas grave si ma séance ne fait pas 30 minutes, elle en fait 28, et que je mets le patient dehors entre guillemets deux minutes avant, et que sur ces deux minutes-là, je prends juste le temps, je ferme la porte, je ne récupère pas le patient d'après tout de suite, même s'il est debout devant mon bureau prêt à rentrer. Je ferme la porte, je m'installe, je bois un café, je... » Je respire, je bois un verre d'eau, je me pose, j'écoute une musique si j'ai envie. Et en fait, c'est tout bête à mettre en place ce genre de choses, mais ça nécessite d'avoir identifié que le besoin, c'est le fait de faire une pause dans la journée. Et pour ça, tu n'as pas besoin d'avoir deux heures entre les patients ou quoi que ce soit. C'est plutôt de dire, OK, qu'est-ce que je peux faire si je ne peux pas changer la situation d'ensemble ? Qu'est-ce que je peux faire à petite échelle que moi, je peux contrôler pour mieux venir combler ce besoin-là ? Et en fait, il n'y a pas besoin de chambouler tout son emploi du temps, toujours pour ça, ça peut passer par des petites choses. Donc voilà comment je suis sortie de cette phase-là, c'est vraiment réanalyser tout ça, réorganiser mon planning en fonction de tout ça, apprendre à prioriser ce qui devait être supprimé, délégué ou tout simplement planifié, parce que des fois on se dit « il faut absolument que je fasse ça, c'est hyper important » . Oui, c'est hyper important, mais ce n'est pas urgent. Si on est le 3 mars, faire ta déclaration d'impôt, ce n'est pas urgent. C'est important, il faut la faire, mais ce n'est pas urgent. Donc au lieu de te dire « il faut que je la fasse, il faut que je la fasse » et que ça soit une méga charge mentale, prends ton agenda, note-la à la date où tu sais que tu vas la faire et où ça sera prévu de la faire, Donc tout ça, c'est des choses que j'ai appris à mettre en place, à optimiser, à reprendre du temps pour moi. Et plus récemment, j'ai eu une autre période où je me suis sentie vraiment sous l'eau. Ça a été en début d'année, en février-mars, parce que j'ai eu plein de choses en même temps. J'avais la fermeture du cabinet organisée, j'avais un déménagement perso, exactement en même temps que la fermeture du cabinet. J'avais organisé sur le mois de mars des portes ouvertes de mon accompagnement, donc ça a été un gros gros gros événement avec beaucoup de travail, beaucoup de choses à gérer. J'ai organisé un séminaire pour mes clientes, tous en même temps. Et pourtant j'ai Anna, mon bras droit, qui est géniale et qui a bossé autant que moi. Donc vraiment on était deux sur le truc, mais c'était vraiment un gros gros mois. Puis j'avais le cabinet à fermer plus le déménagement perso en même temps. Et là, je me suis vraiment sentie sous l'eau. Je m'en suis rendue compte vraiment quand j'ai commencé à faire des choses qui étaient des gros signes de fatigue. Par exemple, je verse les pâtes, je mets l'eau bouillante sur la main ou je me penche pour nettoyer une table, je mets mes cheveux dans la bougie. Des trucs qui pouvaient être limite dangereux, qui témoignaient d'un gros manque de concentration. Et là, je me suis juste dit, ok, tu sais pourquoi. Tu sais pourquoi tu es fatiguée, en fait. Tu n'as pas de mystère. Tu as forcé, tu as tiré sur la corde. Repose-toi, ce n'est pas grave. Et du coup, je me suis autorisée, les semaines qui ont suivi, à rien faire. Alors, à faire le minimum vital. Parce que de toute façon, j'ai des choses que je ne peux pas couper ou pas sur le long terme. Par exemple, les coachings de mes clientes, leur répondre, faire deux, trois choses pour mon business qui me prennent quelques heures par semaine. Tout le reste, j'ai coupé. Et je me suis dit, ok, ce n'est pas grave. Là, je n'avance pas. Je ne suis pas productive ce mois-ci. c'est bravo je me fous la paix et de toute façon c'est ça où je tiens pas donc vaut mieux que je coupe, que je me repose vraiment et qu'ensuite je revienne à fond entre guillemets avec toutes mes capacités et en bonne santé quoi tout simplement voilà.

  • Speaker #0

    Ok Est-ce que tu nous disais tout à l'heure que tu as accompagné pas mal d'orthophonistes sur la gestion du temps est-ce que tu pourrait nous parler d'une cause qui, d'après toi, serait à l'origine de cette difficulté qui peut être rencontrée par plusieurs collègues ?

  • Speaker #1

    Pour moi, le nerf de la guerre, c'est vraiment la pression qu'on se met. C'est vraiment le fait de se dire, il faut que je fasse ça, il faut que je sois à jour de mes comptes rendus, et il ne faut pas que je fasse attendre le patient, et il ne faut pas que je sois en retard. Alors, je ne dis pas d'être en retard de 15 minutes sur tous les patients, mais... c'est pas grave si tu as 3 minutes de retard et enfin voilà c'est vraiment pour moi plus la pression qu'on se met que la réelle contrainte de temps je dis pas que les journées sont pas grosses etc mais c'est la pression avant tout de tout vouloir faire parfaitement et une fois déjà que tu as réglé ça tu as réglé le gros du problème parce que du moment où tu lâches prise tu acceptes qu'il y ait des choses qui soient pas faites parce que tu peux jamais être à jour de tout tout le temps Et du coup, tu fais la paix avec le fait de devoir tout sur-optimiser parce que de toute façon, je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Et quand tu accompagnais les orthos sur cette problématique-là, comment tu t'y prenais ? Comment tu les amenais à bouger finalement sur ce nerf de la guerre du perfectionnisme ? C'était vraiment...

  • Speaker #1

    Sur ce point-là, en tout cas, parce qu'évidemment, après, il y avait plein d'autres choses qu'on travaillait, mais sur ce point-là, qui était le premier point qu'on travaillait dans l'accompagnement, c'était vraiment déjà d'en prendre conscience. D'en prendre conscience, de déconstruire le mythe qu'un soignant doit être parfait, qu'un soignant doit se sacrifier pour les autres, et de comprendre que de toute façon, si tu te crames, que tu fais un burn-out, que tu es au bout de ta vie, que tu tombes malade physiquement, parce que tu t'es trop tiré sur la corde, tu ne pourras plus aider tes patients. Et que quand tu es fatigué, quand tu es à deux doigts de craquer, de toute façon, tes neurones ne se connectent plus correctement, donc tu n'es pas performant dans ton travail, tu ne peux pas être un bon soignant si toi-même, tu n'es pas dans de bonnes conditions. Tu ne peux pas être bien avec les autres. Si tu n'es pas bien avec toi, tu ne peux pas être... Tu ne peux pas. Ce n'est pas possible. Donc, déjà... déconstruire cette pression de devoir être un super-héros, on est humain, on n'est pas des robots, et accepter que si je veux bien faire mon travail, je suis mon outil de travail, donc je dois prendre soin en premier de mon outil de travail.

  • Speaker #0

    Yes, je suis complètement d'accord avec toi. Mais c'est quelque chose, je pense, même qui va au-delà du soignant. Je pense que ça touche tous les métiers, même de l'accompagnement. À partir du moment où on a des clients, dont on prend soin, que ce soit des clients, soit des patients, je pense que c'est difficile parfois de mettre la limite. Et d'ailleurs, ça me fait penser à un visuel que j'ai vu sur les réseaux il y a quelques jours. et qui parlait justement de la gestion du temps et de l'énergie, de l'énergie propre à soi et qui disait, mon psy m'a demandé s'il me restait 3% de batterie sur mon téléphone, est-ce que je le prêterais à quelqu'un pour passer un appel ? J'ai répondu non et il m'a dit, pourquoi est-ce que tu essayes de donner les 3% de batterie aux gens avec qui tu travailles ? Je trouvais que c'était un bel exemple et que ça concerne finalement entre autres la gestion du temps mais pas que.

  • Speaker #1

    Je trouve ça très parlant comme image et de toute façon il y a le petit syndrome du sauveur qui vient faire coucou chez beaucoup de soignants. Et c'est vrai que là tu parlais d'énergie, en fait pour moi le temps et l'énergie, la gestion du temps et de l'énergie c'est 100% lié en fait. Parce que gérer ton temps c'est juste dans quoi est-ce que tu mets ton énergie.

  • Speaker #0

    Et dans quoi est-ce que tu trouves de l'énergie aussi dans ta gestion du temps ? Parce qu'il y a l'énergie que tu donnes, l'énergie que tu récupères. D'ailleurs, j'ai enregistré un épisode, je ne sais pas si tu l'as écouté la semaine dernière, sur les besoins et où je compare effectivement le remplissage des besoins à des piles, à des batteries.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que tu aurais... conseil à donner aux orthophonistes qui écoutent cette interview pour commencer alors tu as déjà commencé à répondre mais je pense que c'est bien que tu le formalise pour commencer à travailler sur cette gestion du temps ou en tout cas à s'interroger sur la gestion du temps bon

  • Speaker #1

    j'ai déjà parlé du fait de voilà de demander à quel moment est ce que on se sentait inconfortable et à quoi c'était lié et du coup qu'est ce qu'on pouvait mettre en place pour l'améliorer Si je devais parler vraiment pur de gestion du temps en organisation, je dirais que la première chose à faire, c'est de faire comme une photo de sa semaine, d'aller identifier où est-ce qu'on dédie son temps, de se poser les questions. Est-ce que c'est absolument indispensable, cette tâche-là ? Est-ce que vraiment je ne peux pas y couper ? Si oui, de toute façon, on ne peut rien y faire. Des rendez-vous patients, même si c'est potentiellement modulable en termes d'organisation. Mais voilà. Qu'est-ce que je ne peux pas enlever sur cette semaine-là ? Qu'est-ce que je peux optimiser ? Par exemple, je fais ça, mais ça me prend, j'y passe une après-midi, est-ce que je pourrais pas y passer moins de temps ? Qu'est-ce qui n'est pas indispensable, mais qui m'apporte quelque chose ? Par exemple, je sais pas moi, aller me balader une heure dans la forêt, c'est pas indispensable, mais est-ce que ça m'apporte quelque chose ? Oui, alors je le garde. Je le garde et même si vraiment je sens que c'est quelque chose qui m'apporte quelque chose et qui me fait du bien, au contraire, je le fixe. comme un rendez-vous au même niveau d'importance que j'aurais un rendez-vous avec un patient, etc. Parce que, comme tu disais, c'est important d'avoir des choses qui te rapportent de l'énergie aussi. Je donne un exemple. Comme ça, j'ai parlé de marcher dans la forêt, mais ça peut être lire, ça peut être faire son sport, passer un moment avec quelqu'un, peu importe, mais vraiment avoir des rendez-vous comme ça pour soi aussi qui vont te rapporter de l'énergie. Et tout ce qui ne t'apporte rien, que tu fais pour faire plaisir aux autres ou par automatisme, qui n'est pas important. et qui n'est pas urgent, on enlève. En fait, il y a beaucoup de choses comme ça dans la semaine qu'on se rend compte qu'on fait, où ça peut être tout bête, mais je ne sais pas, sur sa pause de midi, si tu as une heure et que sur une heure, tu passes une demi-heure à scroller et que tu n'as pas vu passer la demi-heure, et qu'à la fin de la demi-heure, que tu as passé à scroller sur Insta, tu te dis, je ne me suis pas vraiment reposée, je n'ai pas plus ce qui fait que ça, j'ai juste l'impression d'avoir perdu la moitié de la pause, essaye de le conscientiser et fais autre chose à la place qui t'apporte plus d'énergie. Et si ce courrier, ça te repose et que tu kiffes, fais-le. Mais souvent, en général, c'est plus limite anxiogène que de faire ça pour beaucoup de monde. Si ce n'est pas le cas d'une personne, tant mieux, et faites-le. Mais si c'est le cas, c'est le genre de choses à analyser et essayer d'améliorer, de rajouter des choses qui te rapportent de l'énergie, d'enlever ce qui t'en enlève et qui n'est pas indispensable pour optimiser comme ça la semaine. Et par rapport à ce qui est tâches de travail pure, la règle du 80-20, quelles sont les 20% de tes actions ? qui rapporte 80% des résultats. Et on essaye de supprimer les 80% d'actions qui mènent seulement 20% de bénéfices, qui sont tout ce qui est optimisation, tout ce qui est un petit peu brasser de l'air, ranger tes crayons de couleur dans l'ordre, enfin bref, ce genre de choses-là que tu te dis qu'il faut que tu fasses, mais qui n'ont pas vraiment de valeur ajoutée ni dans ton travail, ni dans ta rentabilité.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, la règle du urgent et important, pas urgent mais important, pas important mais urgent, c'est la matrice d'Eisenhower.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On mettra peut-être des refs en commentaire du podcast. Ok. J'avais envie de te poser une dernière question. Est-ce que, d'après toi, l'organisation et la gestion du temps, c'est quelque chose… qui doit être figé ? Ou est-ce que c'est plutôt quelque chose d'agile qui mérite d'être requestionné régulièrement ?

  • Speaker #1

    C'est absolument pas figé, au contraire. Parce que si tu le figes, en fait, tu vas le figer, vu que c'est adapté à tes besoins, vu que ça doit être adapté aussi à ton énergie du moment. Ça, c'est quelque chose dont je n'ai pas parlé, mais si, par exemple, tu sais que tous les vendredis à midi, tu as ton heure de sport et qu'après le sport... t'es pas capable de faire des choses qui te demandent trop de concentration, prévois aller à un autre endroit. Enfin voilà, c'est vraiment important de s'adapter à son énergie du moment. À petite échelle, enfin à micro-échelle, par exemple, après le sport, le matin, le soir, en fonction des moments où t'es le plus productif, mais aussi à grande échelle, à long terme. Il y a des périodes où t'as le potentiel, la capacité. D'être à 200% et d'optimiser ton temps à fond et d'être hyper productive, très bien. Mets-toi à une routine où ça va te permettre de le faire. Et dans les moments où tu sens que tu as besoin de plus relâcher parce que tu es fatigué mentalement ou physiquement ou que sais-je, non, il faut être plus souple. En fait, vraiment, vu que la base de tout ça, c'est d'écouter ses besoins, tes besoins, ils changent. Et encore plus quand tu es une femme, parce que ça change de manière cyclique en plus des changements extérieurs à toi. Donc... Oui, non, il faut s'écouter, il faut écouter ses besoins et être OK d'être flexible là-dessus. Parce que si tu as déterminé une organisation globale et qu'au bout d'un moment, c'est plus une contrainte coacheuse de la tenir et que ça te coûte plus que ça t'apporte, c'est qu'il faut la changer. En fait, une organisation, ça ne doit jamais être une contrainte, ça doit être un facilitateur.

  • Speaker #0

    OK, je suis complètement d'accord aussi. Et d'ailleurs, ça, c'est quelque chose que j'ai longtemps vécu comme un échec. Tu sais, je me trouvais une organisation qui allait bien. J'étais trop fière, trop contente, satisfaite de l'organisation. Et puis, quelques semaines, quelques mois après, je me disais, ça ne va plus, mince, alors. Et vraiment, je me disais, je n'ai toujours pas trouvé quoi. Je n'ai toujours pas trouvé la bonne organisation, tu sais, le bon truc qui marche. Jusqu'à ce que je me rende compte qu'en fait, ça ne pouvait pas marcher sur le long terme. Et que c'était OK de réquestionner tout ça, comme de requestionner plein d'autres choses dans nos vies régulièrement.

  • Speaker #1

    Complètement. Et par rapport à la notion d'échec dont je parlais, je voudrais juste rajouter un truc sur le fait de se mettre des objectifs. Par exemple, se dire, en tentant, je vais avoir fait ça à tel jour, à telle heure. Déjà, plutôt que de se dire... il faut absolument que j'ai fait tant de choses, enfin un truc trop ambitieux en fait, et trop dur à tenir dans le temps. Je vais donner un exemple parce que moi j'accompagne des gens dans le développement d'une activité, notamment de la communication sur les réseaux, etc. Je dis tout le temps, me dites pas je vais faire 4 posts Insta par semaine, si c'est pour tenir 2 semaines, parce qu'après c'est pas possible. Je préfère que vous me disiez j'en fais 2, mais que ce soit facile à tenir, et que vous soyez sûr de les tenir sur le long terme, plutôt que de vouloir faire un truc trop ambitieux, voilà, dire par exemple... Toutes les semaines, pour les orthos en libéral par exemple, tous les vendredis après-midi, je vais faire trois comptes rendus de bilan. Non, si tu en es capable, très bien, mais si tu sens que c'est un peu dur à tenir, non, dis-toi, je vais en faire un, puis si je l'ai élargi, j'en ferai plus. Et là, tu seras content d'en avoir fait plus. Mais mets-toi des objectifs que tu peux tenir, parce que sinon, à chaque fois que tu ne vas pas y arriver, tu vas finir par te dire, voilà, j'en étais sûre, je ne suis encore pas capable. Tu vas petit à petit bouffer ta confiance en toi et ton estime de toi. et tu vas t'auto-renforcer dans ce schéma-là. Et au final, psychologiquement, sur le long terme, c'est compliqué. Donc plutôt des petits objectifs, des choses que tu sais que tu vas pouvoir tenir. Et une fois que cette habitude-là, elle est prise et que c'est facile à faire et que c'est facile à intégrer, pourquoi pas augmenter l'objectif ? Mais voilà, de ne pas s'auto-flageller aussi de ce qu'on n'a pas fait. Ça, c'est très important. Ça ne veut pas dire procrastiner.

  • Speaker #0

    Non, non, tout à fait. D'ailleurs, ça m'a traversé l'esprit. Je me suis dit qu'il va y avoir peut-être un petit épisode sur la procrastination dans la suite. Je t'avais dit que je ferais probablement plusieurs épisodes sur le temps. Je pense qu'effectivement, on va faire ça aussi. Ce sera intéressant. Pour finir... Est-ce que tu as un livre, une ressource, une formation, quelque chose que tu as envie de recommander sur ce thème de la gestion du temps ?

  • Speaker #1

    Sur le temps, vraiment, je n'ai pas spécialement de ressources particulières. À la limite, ça serait plus des outils vraiment pour moi basiques. Si je devais... donner trois outils vraiment à maîtriser ça on peut trouver n'importe où sur sur internet ça serait connaître ses besoins connaître ses valeurs

  • Speaker #0

    Donc ce qui est important pour toi à combler pour te sentir épanouie. Et dans les outils un peu plus pratico-pratiques, ce qu'on disait tout à l'heure, comprendre le 80-20, la matrice d'Eisenhower, je dirais que déjà c'est des choses un petit peu basiques. Il n'y a pas que ça, et ça reste que des outils. Il faut l'appliquer dans le bon contexte pour qu'il soit pertinent. Mais je dirais que c'est les outils les plus importants à mon sens. à intégrer. Et ça, on peut trouver partout des explications là-dessus et comment les appliquer.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup Solène pour cette interview.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis, je te dis à bientôt. En tout cas, je l'espère. Et pour nos auditeurs, je vous remercie de nous avoir écoutés. Je vous invite à nous mettre des étoiles sur Apple Podcasts, des notes sur Spotify. et plein de commentaires et à nous envoyer vos questions ou vos suggestions de thèmes pour les prochains épisodes. Merci beaucoup, à bientôt !

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Description

Comment mieux gérer son temps sans s’épuiser ?


Dans cet épisode d’OrthoBoost, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Solène, ex-orthophoniste devenue entrepreneure, qui accompagne les soignants libéraux dans leur organisation et leur équilibre.
On parle ensemble de :
✨ Son rapport au temps
✨ Les étapes par lesquelles elle est passée
✨ Et surtout : pourquoi la vraie gestion du temps n’est pas une question d’agenda… mais de besoins.

👉 Un épisode concret et inspirant pour tous ceux qui se sentent parfois débordés et veulent retrouver de l’air dans leur agenda.



Solène organise un EXIT BOOTCAMP du 12 au 21 septembre


Objectf: avoir une idée d'offre et ton plan d'action pour générer tes premiers clients en ligne d'ici septembre 2026.

Pour les soignants libéraux qui ont envie de plus de diversité, de liberté, et de ne plus vendre uniquement leur temps au cabinet.

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  • Speaker #0

    Bienvenue sur OrthoBoost, le podcast qui booste les orthos. Je m'appelle Barbara, je suis orthophoniste, formatrice et coach professionnel, et je t'invite chaque semaine à me retrouver dans un nouvel épisode pour recharger ton énergie et booster ton quotidien. Alors, bienvenue Solène pour cette interview sur la gestion du temps. Est-ce que tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Très bien, merci. Et toi, Barbara ?

  • Speaker #0

    Oui, ça va bien, je te remercie. Est-ce que tu veux bien commencer par te présenter, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'appelle Solène. Je suis anciennement orthophoniste, puisque j'ai fermé mon... Enfin, je n'ai pas perdu mon diplôme, mais j'ai fermé mon cabinet en mars dernier. et entrepreneur depuis maintenant 30 ans. Trois ans. Et aujourd'hui, j'aide des soignants libéraux à se lancer dans l'entrepreneuriat, à créer une activité en parallèle de leur cabinet. Mais avant ça, j'ai aussi aidé des soignants libéraux sur la gestion du temps, du stress et de la charge mentale dans leur cabinet.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que tu peux nous raconter quel rapport tu entretiens, toi, de manière générale avec le temps ?

  • Speaker #1

    C'est un vaste sujet. C'est quelque chose qui... a toujours eu une place assez importante dans ma vie perso, et aujourd'hui dans ma vie pro, mais perso, parce qu'en fait c'est quelque chose depuis toute petite. J'ai toujours... Alors je ne dis pas que c'est forcément une bonne chose, ça me sert d'un point de vue pratico-pratique, ça c'est sûr et certain, mais j'ai toujours eu un rapport au temps particulier, j'ai toujours détesté perdre du temps. Il n'y a rien que je déteste plus que les bouchons. Voilà, parce que pour moi c'est une perte de temps. Si tu peux faire un trajet en un quart d'heure, pourquoi le faire en trois quarts d'heure ? vraiment c'est j'ai toujours eu un problème avec ça je pense plus que la moyenne même si je pense que personne aime les bouchons c'est pour illustrer mais voilà j'ai toujours aimé rentabiliser mon temps faire au plus efficace pas perdre de temps en fait j'ai jamais compris le concept depuis toute petite en fait de faire des choses qui pour moi étaient énergivores et chronophages surtout pour rien donc voilà j'ai toujours essayé de rentabiliser mon temps au maximum que ce soit Alors... dès petite, à l'école, plus tard dans mes études et bien évidemment après dans ma vie professionnelle. Donc voilà, j'ai toujours été à cause, je pense, de ce besoin-là de rentabiliser mon temps assez efficace dans tout ce que je faisais, peut-être par capacité un petit peu naturelle et aussi par recherche d'efficacité. Et je continue souvent à me poser la question de, ok, qu'est-ce qui peut être enlevé dans mon emploi du temps, qu'est-ce qui peut être optimisé encore aujourd'hui ? Voilà, donc le temps et moi, c'est un rapport un petit peu particulier à la fois pro et perso, si bien que dans mes projets cette année, je veux me faire tatouer un sablier, pour tout te dire. Voilà.

  • Speaker #0

    Ok, donc si j'entends bien, finalement, tu as toujours optimisé ta gestion du temps, ou en tout cas cherché à l'optimiser pour prendre soin quelque part de cette sensibilité que tu as en lien avec la gestion du temps, du besoin que tu as de le gérer.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis pour avoir travaillé, on va dire, au niveau, je n'ai pas forcément envie d'utiliser le terme def perso, mais au niveau, on va dire, introspection par rapport à quand t'es entrepreneur, t'es obligé de travailler un petit peu sur tous ces points-là, savoir pourquoi tu veux faire les choses. Moi, ce qui me drive, c'est vraiment de pouvoir profiter de ma vie à 100% sans perdre de temps, en fait, et vraiment pas avoir de regrets et avoir la sensation que chaque journée... a été optimisé, pas forcément dans le sens productivité, mais dans le sens je l'ai kiffé et j'ai pas perdu de temps en fait. Et c'est aussi une des raisons qui m'a poussée à entreprendre en fait.

  • Speaker #0

    Ok, et comment est-ce que tu as appris à organiser ton temps ? Est-ce que tu es passée par des étapes particulières pour ça ?

  • Speaker #1

    Alors je dirais que d'un point de vue vraiment technique, d'organisation, etc. Je l'ai toujours fait de manière assez naturelle et spontanée, même si après j'ai été amenée à le conscientiser, à le formuler justement quand j'ai accompagné des gens là-dessus. Par contre, là où j'ai dû apprendre et m'améliorer, ça a été plus au service de quoi j'ai besoin d'optimiser mon temps. Parce qu'il y a une différence pour moi entre le fait d'organiser, d'avoir des outils d'organisation, de productivité, etc. Et les appliquer au service de la bonne chose. Et je pense que c'est là que ça peut se jouer. Parce que je pense que tout le monde est capable d'apprendre à s'organiser. On peut trouver n'importe où des astuces d'organisation, etc. Même si c'est plus ou moins inné pour certaines personnes. Mais c'est plus sur ça que j'ai dû apprendre.

  • Speaker #0

    Ok. Et par quelle étape est-ce que tu es passée du coup pour apprendre ça ? Et finalement, qu'est-ce que tu as appris ?

  • Speaker #1

    Ok. Par quelles étapes ? En fait, ça a été une prise de conscience, on va dire, un petit peu obligatoire. Parce que quand je me suis installée en libéral, donc ça ne m'avait jamais trop posé problème auparavant, parce que justement, dans les études, etc., je suivais un peu le flot et je n'avais pas trop de problèmes pour m'organiser. Quand je me suis installée, du coup, dans mon cabinet, je me suis rapidement laissée déborder au bout de deux, trois mois d'exercice. Au point que j'en ai été malade physiquement. Je pense que vraiment, en très peu de temps, je suis passée pas loin du burn-out. Même si j'ai réussi à m'arrêter avant. Parce que, en fait, c'était pas tellement un problème de temps, dans le sens gros emploi du temps, puisque j'aimais dépasser les 40-45 patients par semaine, ce qui est peu par rapport à certains collègues, et beaucoup pour d'autres. Mais voilà, c'est quand même pas un gros volume de patients. J'avais mon vendredi de libre pour faire mes contrats en juge, etc. Enfin, comme beaucoup d'orthos. Et pourtant, je me sentais débordée, épuisée, parce que le temps que j'avais autour, je l'utilisais pas de la bonne manière, je l'utilisais pas dans le bon état d'esprit, je l'utilisais pas au service des choses qui étaient importantes pour moi et qui allaient me permettre de me reposer, pas que physiquement, mais aussi mentalement. Et c'est ça, c'est là que j'ai été forcée de faire un pas de recul et de comprendre ce qui était en train de se passer pour pouvoir analyser les besoins, les besoins qui n'étaient pas comblés chez moi, les aspirations que je comblais pas. pour derrière pouvoir réorganiser mon temps. Et c'est ça que j'ai dû apprendre. Et c'est passé par, bon, j'ai pas mal lu, j'ai écouté des podcasts, un peu en vrac d'ailleurs, parce que j'en ai pas retenu un spécialement sur ce sujet-là. Et surtout, j'ai travaillé, j'ai réfléchi, j'ai pris du recul sur moi-même pour essayer de conscientiser un petit peu tout ça, en fait. Je sais pas si ça répond à ta question.

  • Speaker #0

    Bah oui, tout à fait. Est-ce que tu utilises des outils en particulier ? pour gérer ton temps aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, aujourd'hui, franchement, je ne jure plus que par Notion. À l'époque, j'utilisais classiquement Agenda, Papier, Notes, etc. Mais aujourd'hui, je ne jure plus que par Notion, qui est un excellent outil, selon moi, pour répertorier les tâches, notamment maintenant que je travaille en équipe, gérer les choses entre les équipes, et puis même au niveau perso, j'ai l'agenda qui relie au Notion. J'ai tout qui se met dedans, mes rendez-vous pros, je calme mon perso dessus et ouais, j'utilise ça parce que c'est hyper poli comme outil.

  • Speaker #0

    Ok, est-ce que actuellement, toi tu rencontres encore dans ton quotidien des difficultés par moment de gestion du temps ou des moments peut-être aussi dans lesquels tu ressens un besoin d'optimiser ton temps ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que je pense que... Et on revient toujours à la même problématique. Le problème, ce n'est pas forcément dans l'exécution, c'est toujours dans la base, en fait, dans le fonctionnement, dans à quoi on répond. C'est vrai que j'ai un peu une tendance à devoir rééquilibrer régulièrement dans le sens où quand j'ai des périodes, on va dire, de rush, parce que j'ai plein de choses à faire pour mon entreprise, et ça arrive en fait, l'entrepreneuriat en termes de travail, ce n'est pas lunaire, il y a des périodes de gros rush, il y a des périodes beaucoup plus tranquilles. Dans les périodes de rush, après quand ça se calme, j'ai un peu ce travers de dès que j'ai plus rien à faire au niveau travail, je ne sais plus quoi faire de mon temps parce que j'ai plus l'habitude de prendre le temps pour moi, de me poser, de traîner, etc. Et du coup, je suis un peu encore une fois dans cette recherche d'optimisation permanente. Là, j'ai 10 minutes avant un appel. Qu'est-ce que je peux faire en 10 minutes ? je suis obligée de me prendre un pas de recul et de dire ok c'est bon t'as 10 minutes, va prendre un café, respire détends-toi, t'es pas obligée de rentabiliser chaque seconde de ta journée, donc c'est plus sur ça que j'ai un peu tendance à retomber dans ces travers-là quand j'ai été beaucoup dans un état d'esprit par exemple là, il faut travailler il faut avancer parce qu'il y a plein de choses à faire, il faut être productif j'ai un peu du mal à en sortir et inversement, quand j'ai des périodes un peu plus chill, je peux avoir du mal derrière à me remettre efficacement dedans mais Plus dans le sens inverse. Me remettre au travail, en général, ça ne pose pas trop de problèmes. Mais c'est plus dans l'énergie que je vais mettre dans la répartition de mon temps et dans ce que je fais de mon temps.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que toi, aujourd'hui, tu as des rituels d'organisation de ton temps qui t'aident à le structurer ?

  • Speaker #1

    J'aime bien tous les fin de semaine, tous les dimanches ou tous les lundis matins, plutôt le dimanche, me remplir ma semaine. Pas forcément pour la blinder, mais je regarde dedans où est-ce que j'ai des rendez-vous qui sont déjà fixés, par exemple avec des clients ou avec des membres de l'équipe ou perso. Autour de ça, je vais caler mes séances de sport parce que je suis obligée de les réserver à l'avance, donc je les cale. Et puis, voilà, si je dois avoir du monde, je le rajoute. Et puis, dedans, je me dis, OK, j'ai ça à faire sur la semaine. Par exemple, en ce moment, je suis en train de tourner, enfin, de créer une nouvelle formation. OK, bon, je vais mettre telle plage horaire, telle plage horaire, telle plage horaire. J'ai ma to-do liste habituelle avec les tâches récurrentes, faire ma newsletter, etc. Eh bien, je vais me dire, allez, je le fais de telle heure à telle heure, telle jour. Et j'aime bien mettre ça. Mais j'aime bien aussi laisser de la marge parce que ça me permet de gérer les imprévus. Et les choses qui vont s'intercaler dans la semaine et aussi de souffler un peu entre deux. Le but, ce n'est pas de blinder la journée encore une fois. Mais oui, j'aime bien les choses que je sais que de toute façon, je vais devoir faire. J'aime bien les caler déjà en début de semaine.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que ça t'est déjà arrivé dans ta vie d'avoir un moment ? Alors, tu nous en as parlé un petit peu. Je ne sais pas si c'est ça que tu vas approfondir ou pas comme période. mais... Est-ce que tu as déjà eu une période dans ta vie dans laquelle tu t'es sentie surchargée et dans laquelle tu as eu l'impression de perdre pied dans la gestion du temps, de subir plutôt que d'être dans quelque chose ? Alors, de contrôler, je m'entends quand je dis contrôler, je ne parle pas de surcontrôle, je parle plutôt dans un temps géré. Est-ce que tu as déjà eu une période de cette... de cet ordre-là ? Et comment tu as fait pour t'en sortir ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, du coup, effectivement, il y a ce dont je te parlais tout à l'heure et qui a nécessité une prise de recul. Donc, comment j'ai fait pour me sortir de cette phase un petit peu compliquée ? Donc, quand je me suis installée au cabinet, tout simplement, c'est, encore une fois, de faire le point sur mes besoins, mes valeurs. Donc, les valeurs, c'est ce que tu as besoin de combler pour être épanouie. Donc, moi, par exemple, il y a la liberté. La croissance, donc le fait d'apprendre, de développer, de créer quelque chose, bref, ce genre de choses-là. Mes aspirations, ce que j'ai envie de faire, ce que j'ai envie de créer dans ma vie, de me dire, ok, qu'est-ce qui n'est pas comblé ? Et notamment au niveau des besoins, parce que là, les valeurs et surtout les aspirations, c'est quelque chose, on va dire, un peu plus de l'ordre de l'accomplissement, qui fait partie des besoins. Si on prend la pyramide de Maslow, l'accomplissement, c'est la cerise sur le gâteau, on va dire. Dans les besoins, j'avais des choses qui n'étaient pas comblées au niveau plus biologique et vital. Mais voilà, un inconfort en fait traduit un besoin non comblé. Donc je suis allée analyser où étaient tous mes inconforts, et pour chaque moment où je ressentais cet inconfort-là, qu'est-ce qui n'était pas comblé, et qu'est-ce que je pouvais mettre, même comme toute petite action, dans mon quotidien pour combler cet inconfort-là. Ce n'est pas quelque chose qui va prendre forcément énormément de temps, mais c'est quelque chose qui peut faire un impact de fou. Par exemple, si l'inconfort, c'est d'avoir l'impression de courir toute la journée entre les patients et de ne pas avoir une seule seconde à soi, peut-être que la toute petite action à mettre en place, c'est juste dire, « Ok, ce n'est pas grave si ma séance ne fait pas 30 minutes, elle en fait 28, et que je mets le patient dehors entre guillemets deux minutes avant, et que sur ces deux minutes-là, je prends juste le temps, je ferme la porte, je ne récupère pas le patient d'après tout de suite, même s'il est debout devant mon bureau prêt à rentrer. Je ferme la porte, je m'installe, je bois un café, je... » Je respire, je bois un verre d'eau, je me pose, j'écoute une musique si j'ai envie. Et en fait, c'est tout bête à mettre en place ce genre de choses, mais ça nécessite d'avoir identifié que le besoin, c'est le fait de faire une pause dans la journée. Et pour ça, tu n'as pas besoin d'avoir deux heures entre les patients ou quoi que ce soit. C'est plutôt de dire, OK, qu'est-ce que je peux faire si je ne peux pas changer la situation d'ensemble ? Qu'est-ce que je peux faire à petite échelle que moi, je peux contrôler pour mieux venir combler ce besoin-là ? Et en fait, il n'y a pas besoin de chambouler tout son emploi du temps, toujours pour ça, ça peut passer par des petites choses. Donc voilà comment je suis sortie de cette phase-là, c'est vraiment réanalyser tout ça, réorganiser mon planning en fonction de tout ça, apprendre à prioriser ce qui devait être supprimé, délégué ou tout simplement planifié, parce que des fois on se dit « il faut absolument que je fasse ça, c'est hyper important » . Oui, c'est hyper important, mais ce n'est pas urgent. Si on est le 3 mars, faire ta déclaration d'impôt, ce n'est pas urgent. C'est important, il faut la faire, mais ce n'est pas urgent. Donc au lieu de te dire « il faut que je la fasse, il faut que je la fasse » et que ça soit une méga charge mentale, prends ton agenda, note-la à la date où tu sais que tu vas la faire et où ça sera prévu de la faire, Donc tout ça, c'est des choses que j'ai appris à mettre en place, à optimiser, à reprendre du temps pour moi. Et plus récemment, j'ai eu une autre période où je me suis sentie vraiment sous l'eau. Ça a été en début d'année, en février-mars, parce que j'ai eu plein de choses en même temps. J'avais la fermeture du cabinet organisée, j'avais un déménagement perso, exactement en même temps que la fermeture du cabinet. J'avais organisé sur le mois de mars des portes ouvertes de mon accompagnement, donc ça a été un gros gros gros événement avec beaucoup de travail, beaucoup de choses à gérer. J'ai organisé un séminaire pour mes clientes, tous en même temps. Et pourtant j'ai Anna, mon bras droit, qui est géniale et qui a bossé autant que moi. Donc vraiment on était deux sur le truc, mais c'était vraiment un gros gros mois. Puis j'avais le cabinet à fermer plus le déménagement perso en même temps. Et là, je me suis vraiment sentie sous l'eau. Je m'en suis rendue compte vraiment quand j'ai commencé à faire des choses qui étaient des gros signes de fatigue. Par exemple, je verse les pâtes, je mets l'eau bouillante sur la main ou je me penche pour nettoyer une table, je mets mes cheveux dans la bougie. Des trucs qui pouvaient être limite dangereux, qui témoignaient d'un gros manque de concentration. Et là, je me suis juste dit, ok, tu sais pourquoi. Tu sais pourquoi tu es fatiguée, en fait. Tu n'as pas de mystère. Tu as forcé, tu as tiré sur la corde. Repose-toi, ce n'est pas grave. Et du coup, je me suis autorisée, les semaines qui ont suivi, à rien faire. Alors, à faire le minimum vital. Parce que de toute façon, j'ai des choses que je ne peux pas couper ou pas sur le long terme. Par exemple, les coachings de mes clientes, leur répondre, faire deux, trois choses pour mon business qui me prennent quelques heures par semaine. Tout le reste, j'ai coupé. Et je me suis dit, ok, ce n'est pas grave. Là, je n'avance pas. Je ne suis pas productive ce mois-ci. c'est bravo je me fous la paix et de toute façon c'est ça où je tiens pas donc vaut mieux que je coupe, que je me repose vraiment et qu'ensuite je revienne à fond entre guillemets avec toutes mes capacités et en bonne santé quoi tout simplement voilà.

  • Speaker #0

    Ok Est-ce que tu nous disais tout à l'heure que tu as accompagné pas mal d'orthophonistes sur la gestion du temps est-ce que tu pourrait nous parler d'une cause qui, d'après toi, serait à l'origine de cette difficulté qui peut être rencontrée par plusieurs collègues ?

  • Speaker #1

    Pour moi, le nerf de la guerre, c'est vraiment la pression qu'on se met. C'est vraiment le fait de se dire, il faut que je fasse ça, il faut que je sois à jour de mes comptes rendus, et il ne faut pas que je fasse attendre le patient, et il ne faut pas que je sois en retard. Alors, je ne dis pas d'être en retard de 15 minutes sur tous les patients, mais... c'est pas grave si tu as 3 minutes de retard et enfin voilà c'est vraiment pour moi plus la pression qu'on se met que la réelle contrainte de temps je dis pas que les journées sont pas grosses etc mais c'est la pression avant tout de tout vouloir faire parfaitement et une fois déjà que tu as réglé ça tu as réglé le gros du problème parce que du moment où tu lâches prise tu acceptes qu'il y ait des choses qui soient pas faites parce que tu peux jamais être à jour de tout tout le temps Et du coup, tu fais la paix avec le fait de devoir tout sur-optimiser parce que de toute façon, je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Et quand tu accompagnais les orthos sur cette problématique-là, comment tu t'y prenais ? Comment tu les amenais à bouger finalement sur ce nerf de la guerre du perfectionnisme ? C'était vraiment...

  • Speaker #1

    Sur ce point-là, en tout cas, parce qu'évidemment, après, il y avait plein d'autres choses qu'on travaillait, mais sur ce point-là, qui était le premier point qu'on travaillait dans l'accompagnement, c'était vraiment déjà d'en prendre conscience. D'en prendre conscience, de déconstruire le mythe qu'un soignant doit être parfait, qu'un soignant doit se sacrifier pour les autres, et de comprendre que de toute façon, si tu te crames, que tu fais un burn-out, que tu es au bout de ta vie, que tu tombes malade physiquement, parce que tu t'es trop tiré sur la corde, tu ne pourras plus aider tes patients. Et que quand tu es fatigué, quand tu es à deux doigts de craquer, de toute façon, tes neurones ne se connectent plus correctement, donc tu n'es pas performant dans ton travail, tu ne peux pas être un bon soignant si toi-même, tu n'es pas dans de bonnes conditions. Tu ne peux pas être bien avec les autres. Si tu n'es pas bien avec toi, tu ne peux pas être... Tu ne peux pas. Ce n'est pas possible. Donc, déjà... déconstruire cette pression de devoir être un super-héros, on est humain, on n'est pas des robots, et accepter que si je veux bien faire mon travail, je suis mon outil de travail, donc je dois prendre soin en premier de mon outil de travail.

  • Speaker #0

    Yes, je suis complètement d'accord avec toi. Mais c'est quelque chose, je pense, même qui va au-delà du soignant. Je pense que ça touche tous les métiers, même de l'accompagnement. À partir du moment où on a des clients, dont on prend soin, que ce soit des clients, soit des patients, je pense que c'est difficile parfois de mettre la limite. Et d'ailleurs, ça me fait penser à un visuel que j'ai vu sur les réseaux il y a quelques jours. et qui parlait justement de la gestion du temps et de l'énergie, de l'énergie propre à soi et qui disait, mon psy m'a demandé s'il me restait 3% de batterie sur mon téléphone, est-ce que je le prêterais à quelqu'un pour passer un appel ? J'ai répondu non et il m'a dit, pourquoi est-ce que tu essayes de donner les 3% de batterie aux gens avec qui tu travailles ? Je trouvais que c'était un bel exemple et que ça concerne finalement entre autres la gestion du temps mais pas que.

  • Speaker #1

    Je trouve ça très parlant comme image et de toute façon il y a le petit syndrome du sauveur qui vient faire coucou chez beaucoup de soignants. Et c'est vrai que là tu parlais d'énergie, en fait pour moi le temps et l'énergie, la gestion du temps et de l'énergie c'est 100% lié en fait. Parce que gérer ton temps c'est juste dans quoi est-ce que tu mets ton énergie.

  • Speaker #0

    Et dans quoi est-ce que tu trouves de l'énergie aussi dans ta gestion du temps ? Parce qu'il y a l'énergie que tu donnes, l'énergie que tu récupères. D'ailleurs, j'ai enregistré un épisode, je ne sais pas si tu l'as écouté la semaine dernière, sur les besoins et où je compare effectivement le remplissage des besoins à des piles, à des batteries.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que tu aurais... conseil à donner aux orthophonistes qui écoutent cette interview pour commencer alors tu as déjà commencé à répondre mais je pense que c'est bien que tu le formalise pour commencer à travailler sur cette gestion du temps ou en tout cas à s'interroger sur la gestion du temps bon

  • Speaker #1

    j'ai déjà parlé du fait de voilà de demander à quel moment est ce que on se sentait inconfortable et à quoi c'était lié et du coup qu'est ce qu'on pouvait mettre en place pour l'améliorer Si je devais parler vraiment pur de gestion du temps en organisation, je dirais que la première chose à faire, c'est de faire comme une photo de sa semaine, d'aller identifier où est-ce qu'on dédie son temps, de se poser les questions. Est-ce que c'est absolument indispensable, cette tâche-là ? Est-ce que vraiment je ne peux pas y couper ? Si oui, de toute façon, on ne peut rien y faire. Des rendez-vous patients, même si c'est potentiellement modulable en termes d'organisation. Mais voilà. Qu'est-ce que je ne peux pas enlever sur cette semaine-là ? Qu'est-ce que je peux optimiser ? Par exemple, je fais ça, mais ça me prend, j'y passe une après-midi, est-ce que je pourrais pas y passer moins de temps ? Qu'est-ce qui n'est pas indispensable, mais qui m'apporte quelque chose ? Par exemple, je sais pas moi, aller me balader une heure dans la forêt, c'est pas indispensable, mais est-ce que ça m'apporte quelque chose ? Oui, alors je le garde. Je le garde et même si vraiment je sens que c'est quelque chose qui m'apporte quelque chose et qui me fait du bien, au contraire, je le fixe. comme un rendez-vous au même niveau d'importance que j'aurais un rendez-vous avec un patient, etc. Parce que, comme tu disais, c'est important d'avoir des choses qui te rapportent de l'énergie aussi. Je donne un exemple. Comme ça, j'ai parlé de marcher dans la forêt, mais ça peut être lire, ça peut être faire son sport, passer un moment avec quelqu'un, peu importe, mais vraiment avoir des rendez-vous comme ça pour soi aussi qui vont te rapporter de l'énergie. Et tout ce qui ne t'apporte rien, que tu fais pour faire plaisir aux autres ou par automatisme, qui n'est pas important. et qui n'est pas urgent, on enlève. En fait, il y a beaucoup de choses comme ça dans la semaine qu'on se rend compte qu'on fait, où ça peut être tout bête, mais je ne sais pas, sur sa pause de midi, si tu as une heure et que sur une heure, tu passes une demi-heure à scroller et que tu n'as pas vu passer la demi-heure, et qu'à la fin de la demi-heure, que tu as passé à scroller sur Insta, tu te dis, je ne me suis pas vraiment reposée, je n'ai pas plus ce qui fait que ça, j'ai juste l'impression d'avoir perdu la moitié de la pause, essaye de le conscientiser et fais autre chose à la place qui t'apporte plus d'énergie. Et si ce courrier, ça te repose et que tu kiffes, fais-le. Mais souvent, en général, c'est plus limite anxiogène que de faire ça pour beaucoup de monde. Si ce n'est pas le cas d'une personne, tant mieux, et faites-le. Mais si c'est le cas, c'est le genre de choses à analyser et essayer d'améliorer, de rajouter des choses qui te rapportent de l'énergie, d'enlever ce qui t'en enlève et qui n'est pas indispensable pour optimiser comme ça la semaine. Et par rapport à ce qui est tâches de travail pure, la règle du 80-20, quelles sont les 20% de tes actions ? qui rapporte 80% des résultats. Et on essaye de supprimer les 80% d'actions qui mènent seulement 20% de bénéfices, qui sont tout ce qui est optimisation, tout ce qui est un petit peu brasser de l'air, ranger tes crayons de couleur dans l'ordre, enfin bref, ce genre de choses-là que tu te dis qu'il faut que tu fasses, mais qui n'ont pas vraiment de valeur ajoutée ni dans ton travail, ni dans ta rentabilité.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, la règle du urgent et important, pas urgent mais important, pas important mais urgent, c'est la matrice d'Eisenhower.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On mettra peut-être des refs en commentaire du podcast. Ok. J'avais envie de te poser une dernière question. Est-ce que, d'après toi, l'organisation et la gestion du temps, c'est quelque chose… qui doit être figé ? Ou est-ce que c'est plutôt quelque chose d'agile qui mérite d'être requestionné régulièrement ?

  • Speaker #1

    C'est absolument pas figé, au contraire. Parce que si tu le figes, en fait, tu vas le figer, vu que c'est adapté à tes besoins, vu que ça doit être adapté aussi à ton énergie du moment. Ça, c'est quelque chose dont je n'ai pas parlé, mais si, par exemple, tu sais que tous les vendredis à midi, tu as ton heure de sport et qu'après le sport... t'es pas capable de faire des choses qui te demandent trop de concentration, prévois aller à un autre endroit. Enfin voilà, c'est vraiment important de s'adapter à son énergie du moment. À petite échelle, enfin à micro-échelle, par exemple, après le sport, le matin, le soir, en fonction des moments où t'es le plus productif, mais aussi à grande échelle, à long terme. Il y a des périodes où t'as le potentiel, la capacité. D'être à 200% et d'optimiser ton temps à fond et d'être hyper productive, très bien. Mets-toi à une routine où ça va te permettre de le faire. Et dans les moments où tu sens que tu as besoin de plus relâcher parce que tu es fatigué mentalement ou physiquement ou que sais-je, non, il faut être plus souple. En fait, vraiment, vu que la base de tout ça, c'est d'écouter ses besoins, tes besoins, ils changent. Et encore plus quand tu es une femme, parce que ça change de manière cyclique en plus des changements extérieurs à toi. Donc... Oui, non, il faut s'écouter, il faut écouter ses besoins et être OK d'être flexible là-dessus. Parce que si tu as déterminé une organisation globale et qu'au bout d'un moment, c'est plus une contrainte coacheuse de la tenir et que ça te coûte plus que ça t'apporte, c'est qu'il faut la changer. En fait, une organisation, ça ne doit jamais être une contrainte, ça doit être un facilitateur.

  • Speaker #0

    OK, je suis complètement d'accord aussi. Et d'ailleurs, ça, c'est quelque chose que j'ai longtemps vécu comme un échec. Tu sais, je me trouvais une organisation qui allait bien. J'étais trop fière, trop contente, satisfaite de l'organisation. Et puis, quelques semaines, quelques mois après, je me disais, ça ne va plus, mince, alors. Et vraiment, je me disais, je n'ai toujours pas trouvé quoi. Je n'ai toujours pas trouvé la bonne organisation, tu sais, le bon truc qui marche. Jusqu'à ce que je me rende compte qu'en fait, ça ne pouvait pas marcher sur le long terme. Et que c'était OK de réquestionner tout ça, comme de requestionner plein d'autres choses dans nos vies régulièrement.

  • Speaker #1

    Complètement. Et par rapport à la notion d'échec dont je parlais, je voudrais juste rajouter un truc sur le fait de se mettre des objectifs. Par exemple, se dire, en tentant, je vais avoir fait ça à tel jour, à telle heure. Déjà, plutôt que de se dire... il faut absolument que j'ai fait tant de choses, enfin un truc trop ambitieux en fait, et trop dur à tenir dans le temps. Je vais donner un exemple parce que moi j'accompagne des gens dans le développement d'une activité, notamment de la communication sur les réseaux, etc. Je dis tout le temps, me dites pas je vais faire 4 posts Insta par semaine, si c'est pour tenir 2 semaines, parce qu'après c'est pas possible. Je préfère que vous me disiez j'en fais 2, mais que ce soit facile à tenir, et que vous soyez sûr de les tenir sur le long terme, plutôt que de vouloir faire un truc trop ambitieux, voilà, dire par exemple... Toutes les semaines, pour les orthos en libéral par exemple, tous les vendredis après-midi, je vais faire trois comptes rendus de bilan. Non, si tu en es capable, très bien, mais si tu sens que c'est un peu dur à tenir, non, dis-toi, je vais en faire un, puis si je l'ai élargi, j'en ferai plus. Et là, tu seras content d'en avoir fait plus. Mais mets-toi des objectifs que tu peux tenir, parce que sinon, à chaque fois que tu ne vas pas y arriver, tu vas finir par te dire, voilà, j'en étais sûre, je ne suis encore pas capable. Tu vas petit à petit bouffer ta confiance en toi et ton estime de toi. et tu vas t'auto-renforcer dans ce schéma-là. Et au final, psychologiquement, sur le long terme, c'est compliqué. Donc plutôt des petits objectifs, des choses que tu sais que tu vas pouvoir tenir. Et une fois que cette habitude-là, elle est prise et que c'est facile à faire et que c'est facile à intégrer, pourquoi pas augmenter l'objectif ? Mais voilà, de ne pas s'auto-flageller aussi de ce qu'on n'a pas fait. Ça, c'est très important. Ça ne veut pas dire procrastiner.

  • Speaker #0

    Non, non, tout à fait. D'ailleurs, ça m'a traversé l'esprit. Je me suis dit qu'il va y avoir peut-être un petit épisode sur la procrastination dans la suite. Je t'avais dit que je ferais probablement plusieurs épisodes sur le temps. Je pense qu'effectivement, on va faire ça aussi. Ce sera intéressant. Pour finir... Est-ce que tu as un livre, une ressource, une formation, quelque chose que tu as envie de recommander sur ce thème de la gestion du temps ?

  • Speaker #1

    Sur le temps, vraiment, je n'ai pas spécialement de ressources particulières. À la limite, ça serait plus des outils vraiment pour moi basiques. Si je devais... donner trois outils vraiment à maîtriser ça on peut trouver n'importe où sur sur internet ça serait connaître ses besoins connaître ses valeurs

  • Speaker #0

    Donc ce qui est important pour toi à combler pour te sentir épanouie. Et dans les outils un peu plus pratico-pratiques, ce qu'on disait tout à l'heure, comprendre le 80-20, la matrice d'Eisenhower, je dirais que déjà c'est des choses un petit peu basiques. Il n'y a pas que ça, et ça reste que des outils. Il faut l'appliquer dans le bon contexte pour qu'il soit pertinent. Mais je dirais que c'est les outils les plus importants à mon sens. à intégrer. Et ça, on peut trouver partout des explications là-dessus et comment les appliquer.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup Solène pour cette interview.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis, je te dis à bientôt. En tout cas, je l'espère. Et pour nos auditeurs, je vous remercie de nous avoir écoutés. Je vous invite à nous mettre des étoiles sur Apple Podcasts, des notes sur Spotify. et plein de commentaires et à nous envoyer vos questions ou vos suggestions de thèmes pour les prochains épisodes. Merci beaucoup, à bientôt !

Description

Comment mieux gérer son temps sans s’épuiser ?


Dans cet épisode d’OrthoBoost, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Solène, ex-orthophoniste devenue entrepreneure, qui accompagne les soignants libéraux dans leur organisation et leur équilibre.
On parle ensemble de :
✨ Son rapport au temps
✨ Les étapes par lesquelles elle est passée
✨ Et surtout : pourquoi la vraie gestion du temps n’est pas une question d’agenda… mais de besoins.

👉 Un épisode concret et inspirant pour tous ceux qui se sentent parfois débordés et veulent retrouver de l’air dans leur agenda.



Solène organise un EXIT BOOTCAMP du 12 au 21 septembre


Objectf: avoir une idée d'offre et ton plan d'action pour générer tes premiers clients en ligne d'ici septembre 2026.

Pour les soignants libéraux qui ont envie de plus de diversité, de liberté, et de ne plus vendre uniquement leur temps au cabinet.

Le lien pour déposer ta candidature


Son instagram : soignant_entrepreneur




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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur OrthoBoost, le podcast qui booste les orthos. Je m'appelle Barbara, je suis orthophoniste, formatrice et coach professionnel, et je t'invite chaque semaine à me retrouver dans un nouvel épisode pour recharger ton énergie et booster ton quotidien. Alors, bienvenue Solène pour cette interview sur la gestion du temps. Est-ce que tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Très bien, merci. Et toi, Barbara ?

  • Speaker #0

    Oui, ça va bien, je te remercie. Est-ce que tu veux bien commencer par te présenter, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'appelle Solène. Je suis anciennement orthophoniste, puisque j'ai fermé mon... Enfin, je n'ai pas perdu mon diplôme, mais j'ai fermé mon cabinet en mars dernier. et entrepreneur depuis maintenant 30 ans. Trois ans. Et aujourd'hui, j'aide des soignants libéraux à se lancer dans l'entrepreneuriat, à créer une activité en parallèle de leur cabinet. Mais avant ça, j'ai aussi aidé des soignants libéraux sur la gestion du temps, du stress et de la charge mentale dans leur cabinet.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que tu peux nous raconter quel rapport tu entretiens, toi, de manière générale avec le temps ?

  • Speaker #1

    C'est un vaste sujet. C'est quelque chose qui... a toujours eu une place assez importante dans ma vie perso, et aujourd'hui dans ma vie pro, mais perso, parce qu'en fait c'est quelque chose depuis toute petite. J'ai toujours... Alors je ne dis pas que c'est forcément une bonne chose, ça me sert d'un point de vue pratico-pratique, ça c'est sûr et certain, mais j'ai toujours eu un rapport au temps particulier, j'ai toujours détesté perdre du temps. Il n'y a rien que je déteste plus que les bouchons. Voilà, parce que pour moi c'est une perte de temps. Si tu peux faire un trajet en un quart d'heure, pourquoi le faire en trois quarts d'heure ? vraiment c'est j'ai toujours eu un problème avec ça je pense plus que la moyenne même si je pense que personne aime les bouchons c'est pour illustrer mais voilà j'ai toujours aimé rentabiliser mon temps faire au plus efficace pas perdre de temps en fait j'ai jamais compris le concept depuis toute petite en fait de faire des choses qui pour moi étaient énergivores et chronophages surtout pour rien donc voilà j'ai toujours essayé de rentabiliser mon temps au maximum que ce soit Alors... dès petite, à l'école, plus tard dans mes études et bien évidemment après dans ma vie professionnelle. Donc voilà, j'ai toujours été à cause, je pense, de ce besoin-là de rentabiliser mon temps assez efficace dans tout ce que je faisais, peut-être par capacité un petit peu naturelle et aussi par recherche d'efficacité. Et je continue souvent à me poser la question de, ok, qu'est-ce qui peut être enlevé dans mon emploi du temps, qu'est-ce qui peut être optimisé encore aujourd'hui ? Voilà, donc le temps et moi, c'est un rapport un petit peu particulier à la fois pro et perso, si bien que dans mes projets cette année, je veux me faire tatouer un sablier, pour tout te dire. Voilà.

  • Speaker #0

    Ok, donc si j'entends bien, finalement, tu as toujours optimisé ta gestion du temps, ou en tout cas cherché à l'optimiser pour prendre soin quelque part de cette sensibilité que tu as en lien avec la gestion du temps, du besoin que tu as de le gérer.

  • Speaker #1

    Ouais, et puis pour avoir travaillé, on va dire, au niveau, je n'ai pas forcément envie d'utiliser le terme def perso, mais au niveau, on va dire, introspection par rapport à quand t'es entrepreneur, t'es obligé de travailler un petit peu sur tous ces points-là, savoir pourquoi tu veux faire les choses. Moi, ce qui me drive, c'est vraiment de pouvoir profiter de ma vie à 100% sans perdre de temps, en fait, et vraiment pas avoir de regrets et avoir la sensation que chaque journée... a été optimisé, pas forcément dans le sens productivité, mais dans le sens je l'ai kiffé et j'ai pas perdu de temps en fait. Et c'est aussi une des raisons qui m'a poussée à entreprendre en fait.

  • Speaker #0

    Ok, et comment est-ce que tu as appris à organiser ton temps ? Est-ce que tu es passée par des étapes particulières pour ça ?

  • Speaker #1

    Alors je dirais que d'un point de vue vraiment technique, d'organisation, etc. Je l'ai toujours fait de manière assez naturelle et spontanée, même si après j'ai été amenée à le conscientiser, à le formuler justement quand j'ai accompagné des gens là-dessus. Par contre, là où j'ai dû apprendre et m'améliorer, ça a été plus au service de quoi j'ai besoin d'optimiser mon temps. Parce qu'il y a une différence pour moi entre le fait d'organiser, d'avoir des outils d'organisation, de productivité, etc. Et les appliquer au service de la bonne chose. Et je pense que c'est là que ça peut se jouer. Parce que je pense que tout le monde est capable d'apprendre à s'organiser. On peut trouver n'importe où des astuces d'organisation, etc. Même si c'est plus ou moins inné pour certaines personnes. Mais c'est plus sur ça que j'ai dû apprendre.

  • Speaker #0

    Ok. Et par quelle étape est-ce que tu es passée du coup pour apprendre ça ? Et finalement, qu'est-ce que tu as appris ?

  • Speaker #1

    Ok. Par quelles étapes ? En fait, ça a été une prise de conscience, on va dire, un petit peu obligatoire. Parce que quand je me suis installée en libéral, donc ça ne m'avait jamais trop posé problème auparavant, parce que justement, dans les études, etc., je suivais un peu le flot et je n'avais pas trop de problèmes pour m'organiser. Quand je me suis installée, du coup, dans mon cabinet, je me suis rapidement laissée déborder au bout de deux, trois mois d'exercice. Au point que j'en ai été malade physiquement. Je pense que vraiment, en très peu de temps, je suis passée pas loin du burn-out. Même si j'ai réussi à m'arrêter avant. Parce que, en fait, c'était pas tellement un problème de temps, dans le sens gros emploi du temps, puisque j'aimais dépasser les 40-45 patients par semaine, ce qui est peu par rapport à certains collègues, et beaucoup pour d'autres. Mais voilà, c'est quand même pas un gros volume de patients. J'avais mon vendredi de libre pour faire mes contrats en juge, etc. Enfin, comme beaucoup d'orthos. Et pourtant, je me sentais débordée, épuisée, parce que le temps que j'avais autour, je l'utilisais pas de la bonne manière, je l'utilisais pas dans le bon état d'esprit, je l'utilisais pas au service des choses qui étaient importantes pour moi et qui allaient me permettre de me reposer, pas que physiquement, mais aussi mentalement. Et c'est ça, c'est là que j'ai été forcée de faire un pas de recul et de comprendre ce qui était en train de se passer pour pouvoir analyser les besoins, les besoins qui n'étaient pas comblés chez moi, les aspirations que je comblais pas. pour derrière pouvoir réorganiser mon temps. Et c'est ça que j'ai dû apprendre. Et c'est passé par, bon, j'ai pas mal lu, j'ai écouté des podcasts, un peu en vrac d'ailleurs, parce que j'en ai pas retenu un spécialement sur ce sujet-là. Et surtout, j'ai travaillé, j'ai réfléchi, j'ai pris du recul sur moi-même pour essayer de conscientiser un petit peu tout ça, en fait. Je sais pas si ça répond à ta question.

  • Speaker #0

    Bah oui, tout à fait. Est-ce que tu utilises des outils en particulier ? pour gérer ton temps aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, aujourd'hui, franchement, je ne jure plus que par Notion. À l'époque, j'utilisais classiquement Agenda, Papier, Notes, etc. Mais aujourd'hui, je ne jure plus que par Notion, qui est un excellent outil, selon moi, pour répertorier les tâches, notamment maintenant que je travaille en équipe, gérer les choses entre les équipes, et puis même au niveau perso, j'ai l'agenda qui relie au Notion. J'ai tout qui se met dedans, mes rendez-vous pros, je calme mon perso dessus et ouais, j'utilise ça parce que c'est hyper poli comme outil.

  • Speaker #0

    Ok, est-ce que actuellement, toi tu rencontres encore dans ton quotidien des difficultés par moment de gestion du temps ou des moments peut-être aussi dans lesquels tu ressens un besoin d'optimiser ton temps ?

  • Speaker #1

    Oui, parce que je pense que... Et on revient toujours à la même problématique. Le problème, ce n'est pas forcément dans l'exécution, c'est toujours dans la base, en fait, dans le fonctionnement, dans à quoi on répond. C'est vrai que j'ai un peu une tendance à devoir rééquilibrer régulièrement dans le sens où quand j'ai des périodes, on va dire, de rush, parce que j'ai plein de choses à faire pour mon entreprise, et ça arrive en fait, l'entrepreneuriat en termes de travail, ce n'est pas lunaire, il y a des périodes de gros rush, il y a des périodes beaucoup plus tranquilles. Dans les périodes de rush, après quand ça se calme, j'ai un peu ce travers de dès que j'ai plus rien à faire au niveau travail, je ne sais plus quoi faire de mon temps parce que j'ai plus l'habitude de prendre le temps pour moi, de me poser, de traîner, etc. Et du coup, je suis un peu encore une fois dans cette recherche d'optimisation permanente. Là, j'ai 10 minutes avant un appel. Qu'est-ce que je peux faire en 10 minutes ? je suis obligée de me prendre un pas de recul et de dire ok c'est bon t'as 10 minutes, va prendre un café, respire détends-toi, t'es pas obligée de rentabiliser chaque seconde de ta journée, donc c'est plus sur ça que j'ai un peu tendance à retomber dans ces travers-là quand j'ai été beaucoup dans un état d'esprit par exemple là, il faut travailler il faut avancer parce qu'il y a plein de choses à faire, il faut être productif j'ai un peu du mal à en sortir et inversement, quand j'ai des périodes un peu plus chill, je peux avoir du mal derrière à me remettre efficacement dedans mais Plus dans le sens inverse. Me remettre au travail, en général, ça ne pose pas trop de problèmes. Mais c'est plus dans l'énergie que je vais mettre dans la répartition de mon temps et dans ce que je fais de mon temps.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que toi, aujourd'hui, tu as des rituels d'organisation de ton temps qui t'aident à le structurer ?

  • Speaker #1

    J'aime bien tous les fin de semaine, tous les dimanches ou tous les lundis matins, plutôt le dimanche, me remplir ma semaine. Pas forcément pour la blinder, mais je regarde dedans où est-ce que j'ai des rendez-vous qui sont déjà fixés, par exemple avec des clients ou avec des membres de l'équipe ou perso. Autour de ça, je vais caler mes séances de sport parce que je suis obligée de les réserver à l'avance, donc je les cale. Et puis, voilà, si je dois avoir du monde, je le rajoute. Et puis, dedans, je me dis, OK, j'ai ça à faire sur la semaine. Par exemple, en ce moment, je suis en train de tourner, enfin, de créer une nouvelle formation. OK, bon, je vais mettre telle plage horaire, telle plage horaire, telle plage horaire. J'ai ma to-do liste habituelle avec les tâches récurrentes, faire ma newsletter, etc. Eh bien, je vais me dire, allez, je le fais de telle heure à telle heure, telle jour. Et j'aime bien mettre ça. Mais j'aime bien aussi laisser de la marge parce que ça me permet de gérer les imprévus. Et les choses qui vont s'intercaler dans la semaine et aussi de souffler un peu entre deux. Le but, ce n'est pas de blinder la journée encore une fois. Mais oui, j'aime bien les choses que je sais que de toute façon, je vais devoir faire. J'aime bien les caler déjà en début de semaine.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que ça t'est déjà arrivé dans ta vie d'avoir un moment ? Alors, tu nous en as parlé un petit peu. Je ne sais pas si c'est ça que tu vas approfondir ou pas comme période. mais... Est-ce que tu as déjà eu une période dans ta vie dans laquelle tu t'es sentie surchargée et dans laquelle tu as eu l'impression de perdre pied dans la gestion du temps, de subir plutôt que d'être dans quelque chose ? Alors, de contrôler, je m'entends quand je dis contrôler, je ne parle pas de surcontrôle, je parle plutôt dans un temps géré. Est-ce que tu as déjà eu une période de cette... de cet ordre-là ? Et comment tu as fait pour t'en sortir ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, du coup, effectivement, il y a ce dont je te parlais tout à l'heure et qui a nécessité une prise de recul. Donc, comment j'ai fait pour me sortir de cette phase un petit peu compliquée ? Donc, quand je me suis installée au cabinet, tout simplement, c'est, encore une fois, de faire le point sur mes besoins, mes valeurs. Donc, les valeurs, c'est ce que tu as besoin de combler pour être épanouie. Donc, moi, par exemple, il y a la liberté. La croissance, donc le fait d'apprendre, de développer, de créer quelque chose, bref, ce genre de choses-là. Mes aspirations, ce que j'ai envie de faire, ce que j'ai envie de créer dans ma vie, de me dire, ok, qu'est-ce qui n'est pas comblé ? Et notamment au niveau des besoins, parce que là, les valeurs et surtout les aspirations, c'est quelque chose, on va dire, un peu plus de l'ordre de l'accomplissement, qui fait partie des besoins. Si on prend la pyramide de Maslow, l'accomplissement, c'est la cerise sur le gâteau, on va dire. Dans les besoins, j'avais des choses qui n'étaient pas comblées au niveau plus biologique et vital. Mais voilà, un inconfort en fait traduit un besoin non comblé. Donc je suis allée analyser où étaient tous mes inconforts, et pour chaque moment où je ressentais cet inconfort-là, qu'est-ce qui n'était pas comblé, et qu'est-ce que je pouvais mettre, même comme toute petite action, dans mon quotidien pour combler cet inconfort-là. Ce n'est pas quelque chose qui va prendre forcément énormément de temps, mais c'est quelque chose qui peut faire un impact de fou. Par exemple, si l'inconfort, c'est d'avoir l'impression de courir toute la journée entre les patients et de ne pas avoir une seule seconde à soi, peut-être que la toute petite action à mettre en place, c'est juste dire, « Ok, ce n'est pas grave si ma séance ne fait pas 30 minutes, elle en fait 28, et que je mets le patient dehors entre guillemets deux minutes avant, et que sur ces deux minutes-là, je prends juste le temps, je ferme la porte, je ne récupère pas le patient d'après tout de suite, même s'il est debout devant mon bureau prêt à rentrer. Je ferme la porte, je m'installe, je bois un café, je... » Je respire, je bois un verre d'eau, je me pose, j'écoute une musique si j'ai envie. Et en fait, c'est tout bête à mettre en place ce genre de choses, mais ça nécessite d'avoir identifié que le besoin, c'est le fait de faire une pause dans la journée. Et pour ça, tu n'as pas besoin d'avoir deux heures entre les patients ou quoi que ce soit. C'est plutôt de dire, OK, qu'est-ce que je peux faire si je ne peux pas changer la situation d'ensemble ? Qu'est-ce que je peux faire à petite échelle que moi, je peux contrôler pour mieux venir combler ce besoin-là ? Et en fait, il n'y a pas besoin de chambouler tout son emploi du temps, toujours pour ça, ça peut passer par des petites choses. Donc voilà comment je suis sortie de cette phase-là, c'est vraiment réanalyser tout ça, réorganiser mon planning en fonction de tout ça, apprendre à prioriser ce qui devait être supprimé, délégué ou tout simplement planifié, parce que des fois on se dit « il faut absolument que je fasse ça, c'est hyper important » . Oui, c'est hyper important, mais ce n'est pas urgent. Si on est le 3 mars, faire ta déclaration d'impôt, ce n'est pas urgent. C'est important, il faut la faire, mais ce n'est pas urgent. Donc au lieu de te dire « il faut que je la fasse, il faut que je la fasse » et que ça soit une méga charge mentale, prends ton agenda, note-la à la date où tu sais que tu vas la faire et où ça sera prévu de la faire, Donc tout ça, c'est des choses que j'ai appris à mettre en place, à optimiser, à reprendre du temps pour moi. Et plus récemment, j'ai eu une autre période où je me suis sentie vraiment sous l'eau. Ça a été en début d'année, en février-mars, parce que j'ai eu plein de choses en même temps. J'avais la fermeture du cabinet organisée, j'avais un déménagement perso, exactement en même temps que la fermeture du cabinet. J'avais organisé sur le mois de mars des portes ouvertes de mon accompagnement, donc ça a été un gros gros gros événement avec beaucoup de travail, beaucoup de choses à gérer. J'ai organisé un séminaire pour mes clientes, tous en même temps. Et pourtant j'ai Anna, mon bras droit, qui est géniale et qui a bossé autant que moi. Donc vraiment on était deux sur le truc, mais c'était vraiment un gros gros mois. Puis j'avais le cabinet à fermer plus le déménagement perso en même temps. Et là, je me suis vraiment sentie sous l'eau. Je m'en suis rendue compte vraiment quand j'ai commencé à faire des choses qui étaient des gros signes de fatigue. Par exemple, je verse les pâtes, je mets l'eau bouillante sur la main ou je me penche pour nettoyer une table, je mets mes cheveux dans la bougie. Des trucs qui pouvaient être limite dangereux, qui témoignaient d'un gros manque de concentration. Et là, je me suis juste dit, ok, tu sais pourquoi. Tu sais pourquoi tu es fatiguée, en fait. Tu n'as pas de mystère. Tu as forcé, tu as tiré sur la corde. Repose-toi, ce n'est pas grave. Et du coup, je me suis autorisée, les semaines qui ont suivi, à rien faire. Alors, à faire le minimum vital. Parce que de toute façon, j'ai des choses que je ne peux pas couper ou pas sur le long terme. Par exemple, les coachings de mes clientes, leur répondre, faire deux, trois choses pour mon business qui me prennent quelques heures par semaine. Tout le reste, j'ai coupé. Et je me suis dit, ok, ce n'est pas grave. Là, je n'avance pas. Je ne suis pas productive ce mois-ci. c'est bravo je me fous la paix et de toute façon c'est ça où je tiens pas donc vaut mieux que je coupe, que je me repose vraiment et qu'ensuite je revienne à fond entre guillemets avec toutes mes capacités et en bonne santé quoi tout simplement voilà.

  • Speaker #0

    Ok Est-ce que tu nous disais tout à l'heure que tu as accompagné pas mal d'orthophonistes sur la gestion du temps est-ce que tu pourrait nous parler d'une cause qui, d'après toi, serait à l'origine de cette difficulté qui peut être rencontrée par plusieurs collègues ?

  • Speaker #1

    Pour moi, le nerf de la guerre, c'est vraiment la pression qu'on se met. C'est vraiment le fait de se dire, il faut que je fasse ça, il faut que je sois à jour de mes comptes rendus, et il ne faut pas que je fasse attendre le patient, et il ne faut pas que je sois en retard. Alors, je ne dis pas d'être en retard de 15 minutes sur tous les patients, mais... c'est pas grave si tu as 3 minutes de retard et enfin voilà c'est vraiment pour moi plus la pression qu'on se met que la réelle contrainte de temps je dis pas que les journées sont pas grosses etc mais c'est la pression avant tout de tout vouloir faire parfaitement et une fois déjà que tu as réglé ça tu as réglé le gros du problème parce que du moment où tu lâches prise tu acceptes qu'il y ait des choses qui soient pas faites parce que tu peux jamais être à jour de tout tout le temps Et du coup, tu fais la paix avec le fait de devoir tout sur-optimiser parce que de toute façon, je ne peux pas.

  • Speaker #0

    Et quand tu accompagnais les orthos sur cette problématique-là, comment tu t'y prenais ? Comment tu les amenais à bouger finalement sur ce nerf de la guerre du perfectionnisme ? C'était vraiment...

  • Speaker #1

    Sur ce point-là, en tout cas, parce qu'évidemment, après, il y avait plein d'autres choses qu'on travaillait, mais sur ce point-là, qui était le premier point qu'on travaillait dans l'accompagnement, c'était vraiment déjà d'en prendre conscience. D'en prendre conscience, de déconstruire le mythe qu'un soignant doit être parfait, qu'un soignant doit se sacrifier pour les autres, et de comprendre que de toute façon, si tu te crames, que tu fais un burn-out, que tu es au bout de ta vie, que tu tombes malade physiquement, parce que tu t'es trop tiré sur la corde, tu ne pourras plus aider tes patients. Et que quand tu es fatigué, quand tu es à deux doigts de craquer, de toute façon, tes neurones ne se connectent plus correctement, donc tu n'es pas performant dans ton travail, tu ne peux pas être un bon soignant si toi-même, tu n'es pas dans de bonnes conditions. Tu ne peux pas être bien avec les autres. Si tu n'es pas bien avec toi, tu ne peux pas être... Tu ne peux pas. Ce n'est pas possible. Donc, déjà... déconstruire cette pression de devoir être un super-héros, on est humain, on n'est pas des robots, et accepter que si je veux bien faire mon travail, je suis mon outil de travail, donc je dois prendre soin en premier de mon outil de travail.

  • Speaker #0

    Yes, je suis complètement d'accord avec toi. Mais c'est quelque chose, je pense, même qui va au-delà du soignant. Je pense que ça touche tous les métiers, même de l'accompagnement. À partir du moment où on a des clients, dont on prend soin, que ce soit des clients, soit des patients, je pense que c'est difficile parfois de mettre la limite. Et d'ailleurs, ça me fait penser à un visuel que j'ai vu sur les réseaux il y a quelques jours. et qui parlait justement de la gestion du temps et de l'énergie, de l'énergie propre à soi et qui disait, mon psy m'a demandé s'il me restait 3% de batterie sur mon téléphone, est-ce que je le prêterais à quelqu'un pour passer un appel ? J'ai répondu non et il m'a dit, pourquoi est-ce que tu essayes de donner les 3% de batterie aux gens avec qui tu travailles ? Je trouvais que c'était un bel exemple et que ça concerne finalement entre autres la gestion du temps mais pas que.

  • Speaker #1

    Je trouve ça très parlant comme image et de toute façon il y a le petit syndrome du sauveur qui vient faire coucou chez beaucoup de soignants. Et c'est vrai que là tu parlais d'énergie, en fait pour moi le temps et l'énergie, la gestion du temps et de l'énergie c'est 100% lié en fait. Parce que gérer ton temps c'est juste dans quoi est-ce que tu mets ton énergie.

  • Speaker #0

    Et dans quoi est-ce que tu trouves de l'énergie aussi dans ta gestion du temps ? Parce qu'il y a l'énergie que tu donnes, l'énergie que tu récupères. D'ailleurs, j'ai enregistré un épisode, je ne sais pas si tu l'as écouté la semaine dernière, sur les besoins et où je compare effectivement le remplissage des besoins à des piles, à des batteries.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que tu aurais... conseil à donner aux orthophonistes qui écoutent cette interview pour commencer alors tu as déjà commencé à répondre mais je pense que c'est bien que tu le formalise pour commencer à travailler sur cette gestion du temps ou en tout cas à s'interroger sur la gestion du temps bon

  • Speaker #1

    j'ai déjà parlé du fait de voilà de demander à quel moment est ce que on se sentait inconfortable et à quoi c'était lié et du coup qu'est ce qu'on pouvait mettre en place pour l'améliorer Si je devais parler vraiment pur de gestion du temps en organisation, je dirais que la première chose à faire, c'est de faire comme une photo de sa semaine, d'aller identifier où est-ce qu'on dédie son temps, de se poser les questions. Est-ce que c'est absolument indispensable, cette tâche-là ? Est-ce que vraiment je ne peux pas y couper ? Si oui, de toute façon, on ne peut rien y faire. Des rendez-vous patients, même si c'est potentiellement modulable en termes d'organisation. Mais voilà. Qu'est-ce que je ne peux pas enlever sur cette semaine-là ? Qu'est-ce que je peux optimiser ? Par exemple, je fais ça, mais ça me prend, j'y passe une après-midi, est-ce que je pourrais pas y passer moins de temps ? Qu'est-ce qui n'est pas indispensable, mais qui m'apporte quelque chose ? Par exemple, je sais pas moi, aller me balader une heure dans la forêt, c'est pas indispensable, mais est-ce que ça m'apporte quelque chose ? Oui, alors je le garde. Je le garde et même si vraiment je sens que c'est quelque chose qui m'apporte quelque chose et qui me fait du bien, au contraire, je le fixe. comme un rendez-vous au même niveau d'importance que j'aurais un rendez-vous avec un patient, etc. Parce que, comme tu disais, c'est important d'avoir des choses qui te rapportent de l'énergie aussi. Je donne un exemple. Comme ça, j'ai parlé de marcher dans la forêt, mais ça peut être lire, ça peut être faire son sport, passer un moment avec quelqu'un, peu importe, mais vraiment avoir des rendez-vous comme ça pour soi aussi qui vont te rapporter de l'énergie. Et tout ce qui ne t'apporte rien, que tu fais pour faire plaisir aux autres ou par automatisme, qui n'est pas important. et qui n'est pas urgent, on enlève. En fait, il y a beaucoup de choses comme ça dans la semaine qu'on se rend compte qu'on fait, où ça peut être tout bête, mais je ne sais pas, sur sa pause de midi, si tu as une heure et que sur une heure, tu passes une demi-heure à scroller et que tu n'as pas vu passer la demi-heure, et qu'à la fin de la demi-heure, que tu as passé à scroller sur Insta, tu te dis, je ne me suis pas vraiment reposée, je n'ai pas plus ce qui fait que ça, j'ai juste l'impression d'avoir perdu la moitié de la pause, essaye de le conscientiser et fais autre chose à la place qui t'apporte plus d'énergie. Et si ce courrier, ça te repose et que tu kiffes, fais-le. Mais souvent, en général, c'est plus limite anxiogène que de faire ça pour beaucoup de monde. Si ce n'est pas le cas d'une personne, tant mieux, et faites-le. Mais si c'est le cas, c'est le genre de choses à analyser et essayer d'améliorer, de rajouter des choses qui te rapportent de l'énergie, d'enlever ce qui t'en enlève et qui n'est pas indispensable pour optimiser comme ça la semaine. Et par rapport à ce qui est tâches de travail pure, la règle du 80-20, quelles sont les 20% de tes actions ? qui rapporte 80% des résultats. Et on essaye de supprimer les 80% d'actions qui mènent seulement 20% de bénéfices, qui sont tout ce qui est optimisation, tout ce qui est un petit peu brasser de l'air, ranger tes crayons de couleur dans l'ordre, enfin bref, ce genre de choses-là que tu te dis qu'il faut que tu fasses, mais qui n'ont pas vraiment de valeur ajoutée ni dans ton travail, ni dans ta rentabilité.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, la règle du urgent et important, pas urgent mais important, pas important mais urgent, c'est la matrice d'Eisenhower.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    On mettra peut-être des refs en commentaire du podcast. Ok. J'avais envie de te poser une dernière question. Est-ce que, d'après toi, l'organisation et la gestion du temps, c'est quelque chose… qui doit être figé ? Ou est-ce que c'est plutôt quelque chose d'agile qui mérite d'être requestionné régulièrement ?

  • Speaker #1

    C'est absolument pas figé, au contraire. Parce que si tu le figes, en fait, tu vas le figer, vu que c'est adapté à tes besoins, vu que ça doit être adapté aussi à ton énergie du moment. Ça, c'est quelque chose dont je n'ai pas parlé, mais si, par exemple, tu sais que tous les vendredis à midi, tu as ton heure de sport et qu'après le sport... t'es pas capable de faire des choses qui te demandent trop de concentration, prévois aller à un autre endroit. Enfin voilà, c'est vraiment important de s'adapter à son énergie du moment. À petite échelle, enfin à micro-échelle, par exemple, après le sport, le matin, le soir, en fonction des moments où t'es le plus productif, mais aussi à grande échelle, à long terme. Il y a des périodes où t'as le potentiel, la capacité. D'être à 200% et d'optimiser ton temps à fond et d'être hyper productive, très bien. Mets-toi à une routine où ça va te permettre de le faire. Et dans les moments où tu sens que tu as besoin de plus relâcher parce que tu es fatigué mentalement ou physiquement ou que sais-je, non, il faut être plus souple. En fait, vraiment, vu que la base de tout ça, c'est d'écouter ses besoins, tes besoins, ils changent. Et encore plus quand tu es une femme, parce que ça change de manière cyclique en plus des changements extérieurs à toi. Donc... Oui, non, il faut s'écouter, il faut écouter ses besoins et être OK d'être flexible là-dessus. Parce que si tu as déterminé une organisation globale et qu'au bout d'un moment, c'est plus une contrainte coacheuse de la tenir et que ça te coûte plus que ça t'apporte, c'est qu'il faut la changer. En fait, une organisation, ça ne doit jamais être une contrainte, ça doit être un facilitateur.

  • Speaker #0

    OK, je suis complètement d'accord aussi. Et d'ailleurs, ça, c'est quelque chose que j'ai longtemps vécu comme un échec. Tu sais, je me trouvais une organisation qui allait bien. J'étais trop fière, trop contente, satisfaite de l'organisation. Et puis, quelques semaines, quelques mois après, je me disais, ça ne va plus, mince, alors. Et vraiment, je me disais, je n'ai toujours pas trouvé quoi. Je n'ai toujours pas trouvé la bonne organisation, tu sais, le bon truc qui marche. Jusqu'à ce que je me rende compte qu'en fait, ça ne pouvait pas marcher sur le long terme. Et que c'était OK de réquestionner tout ça, comme de requestionner plein d'autres choses dans nos vies régulièrement.

  • Speaker #1

    Complètement. Et par rapport à la notion d'échec dont je parlais, je voudrais juste rajouter un truc sur le fait de se mettre des objectifs. Par exemple, se dire, en tentant, je vais avoir fait ça à tel jour, à telle heure. Déjà, plutôt que de se dire... il faut absolument que j'ai fait tant de choses, enfin un truc trop ambitieux en fait, et trop dur à tenir dans le temps. Je vais donner un exemple parce que moi j'accompagne des gens dans le développement d'une activité, notamment de la communication sur les réseaux, etc. Je dis tout le temps, me dites pas je vais faire 4 posts Insta par semaine, si c'est pour tenir 2 semaines, parce qu'après c'est pas possible. Je préfère que vous me disiez j'en fais 2, mais que ce soit facile à tenir, et que vous soyez sûr de les tenir sur le long terme, plutôt que de vouloir faire un truc trop ambitieux, voilà, dire par exemple... Toutes les semaines, pour les orthos en libéral par exemple, tous les vendredis après-midi, je vais faire trois comptes rendus de bilan. Non, si tu en es capable, très bien, mais si tu sens que c'est un peu dur à tenir, non, dis-toi, je vais en faire un, puis si je l'ai élargi, j'en ferai plus. Et là, tu seras content d'en avoir fait plus. Mais mets-toi des objectifs que tu peux tenir, parce que sinon, à chaque fois que tu ne vas pas y arriver, tu vas finir par te dire, voilà, j'en étais sûre, je ne suis encore pas capable. Tu vas petit à petit bouffer ta confiance en toi et ton estime de toi. et tu vas t'auto-renforcer dans ce schéma-là. Et au final, psychologiquement, sur le long terme, c'est compliqué. Donc plutôt des petits objectifs, des choses que tu sais que tu vas pouvoir tenir. Et une fois que cette habitude-là, elle est prise et que c'est facile à faire et que c'est facile à intégrer, pourquoi pas augmenter l'objectif ? Mais voilà, de ne pas s'auto-flageller aussi de ce qu'on n'a pas fait. Ça, c'est très important. Ça ne veut pas dire procrastiner.

  • Speaker #0

    Non, non, tout à fait. D'ailleurs, ça m'a traversé l'esprit. Je me suis dit qu'il va y avoir peut-être un petit épisode sur la procrastination dans la suite. Je t'avais dit que je ferais probablement plusieurs épisodes sur le temps. Je pense qu'effectivement, on va faire ça aussi. Ce sera intéressant. Pour finir... Est-ce que tu as un livre, une ressource, une formation, quelque chose que tu as envie de recommander sur ce thème de la gestion du temps ?

  • Speaker #1

    Sur le temps, vraiment, je n'ai pas spécialement de ressources particulières. À la limite, ça serait plus des outils vraiment pour moi basiques. Si je devais... donner trois outils vraiment à maîtriser ça on peut trouver n'importe où sur sur internet ça serait connaître ses besoins connaître ses valeurs

  • Speaker #0

    Donc ce qui est important pour toi à combler pour te sentir épanouie. Et dans les outils un peu plus pratico-pratiques, ce qu'on disait tout à l'heure, comprendre le 80-20, la matrice d'Eisenhower, je dirais que déjà c'est des choses un petit peu basiques. Il n'y a pas que ça, et ça reste que des outils. Il faut l'appliquer dans le bon contexte pour qu'il soit pertinent. Mais je dirais que c'est les outils les plus importants à mon sens. à intégrer. Et ça, on peut trouver partout des explications là-dessus et comment les appliquer.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup Solène pour cette interview.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et puis, je te dis à bientôt. En tout cas, je l'espère. Et pour nos auditeurs, je vous remercie de nous avoir écoutés. Je vous invite à nous mettre des étoiles sur Apple Podcasts, des notes sur Spotify. et plein de commentaires et à nous envoyer vos questions ou vos suggestions de thèmes pour les prochains épisodes. Merci beaucoup, à bientôt !

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