Speaker #0Aujourd'hui je veux te parler de la crise, ce moment où tout vacille, où l'on se sent perdu, bloqué, où on a l'impression que tout notre univers s'est effondré, mais où paradoxalement on se reconnecte avec certains processus qui nous permettent de traverser cet effondrement pour nous transformer. Bonjour et bienvenue sur Oser l'âme, le podcast qui te connecte à ton être profond. J'espère par nos partages te révéler et te révéler pour oser être et oser la vie. Mon nom est Betty Dutris, je suis passionnée par le prendre soin, la spiritualité et l'enseignement. Formatrice à l'IFPIA, j'enseigne la psychogénéalogie évolutive, la psychoénergétique, le MDR et plein d'autres choses. Je suis également autrice. J'espère dans cet épisode te donner des clés qui te permettront de guider ton cœur pour laisser chanter ton oeuvre. Chaque épisode est une invitation à l'introspection pour exprimer librement toutes les paroles de ton être. Peut-être l'as-tu remarqué, mais ces trois derniers lundis, je n'ai pas mis en ligne d'épisode de podcast. Ces six derniers mois ont été très compliqués. J'ai traversé des épreuves difficiles, mais j'ai remarqué que 2024 a été une année chamboulante pour plein de personnes. Pour moi, cela a commencé en juillet. J'ai perdu mon frère de cœur ukrainien, qui est tombé sur le champ de bataille au Donbass. Puis, une amie m'a... s'est emparée de ma formation EMDR transpersonnelle qu'elle transmet aujourd'hui sous un autre nom. J'ai donc été manipulée et on m'a volée. Et puis, à la veille de ses 41 ans, mon petit frère est décédé la veille de son anniversaire. Ces pertes peuvent bouleverser tout un monde, en tout cas ça a bouleversé mon monde, et m'ont confronté à des questions essentielles sur la vie, la mort et la résilience, et surtout de quelle façon j'allais pouvoir traverser ces effondrements dans ma vie, ces deuils, ces pertes. Je te propose d'explorer ensemble des clés concrètes. pour traverser ces périodes, reconnaître la douleur, trouver des ancrages, transformer la crise en apprentissage et reconstruire pas à pas. Je te partagerai comme d'habitude quelques exercices, en tout cas que moi j'utilise, et qui me permettent d'être accompagnée, d'avoir des ressources. Prenons ce moment comme une pause pour explorer, ressentir et avancer. La crise commence souvent par un bouleversement émotionnel intense. Tristesse, colère, peur, confusion, culpabilité, honte, il y a plein d'autres émotions. Nous vivons dans une société qui nous pousse à cacher ces émotions, à rester fort. Mais nier la douleur, c'est la laisser grandir dans l'ombre. Accueillir la douleur, ça ne veut pas dire s'y noyer, mais lui donner un espace pour exister. Chaque émotion a un message. La tristesse nous invite à lâcher ce qui n'est plus. La colère nous montre nos limites ou nos besoins insatisfaits. La peur peut révéler ce que nous avons à protéger ou à dépasser. La culpabilité survient particulièrement lors de pertes ou de ruptures. Elle peut être liée à ce que nous n'avons pas fait ou dit ou à ce que nous aurions voulu faire différemment. La honte est l'une des émotions les plus difficiles à affronter car elle remet en question notre propre valeur. Elle peut survenir quand nous nous sentons exposés, inadéquates, quand le regard de l'autre est beaucoup plus important que le nôtre. Le dégoût peut se manifester envers une situation, une personne ou même envers soi-même. Dans les crises, il surgit souvent lorsqu'on est confronté à des aspects de la réalité ou de nous-mêmes que l'on préfère ignorer. qui est perçu comme un poison pour nous-mêmes. Lors d'un événement, par exemple comme une perte, un deuil, on peut être tenté d'ignorer la douleur. On peut se dire je dois être forte pour ma famille Mais vivre intensément l'émotion, s'autoriser à pleurer, crier, sangloter est libérateur. car c'est accepter le processus. Je me souviens d'une femme que j'ai accompagnée en thérapie et qui a perdu sa fille de 12 ans dans un accident de voiture. Son deuil était bloqué car elle ne voulait pas pleurer et montrer ses émotions devant ses enfants. C'est quand elle a compris que l'espace du cabinet, l'espace de la thérapie lui permettait de vivre chaque émotion complètement qu'elle a pu aller au bout de son deuil. C'est important de se donner un espace pour ressentir. On peut fermer les yeux, respirer profondément et laisser simplement les émotions surgir. On peut pleurer et crier, simplement rester silencieux. L'idée est de permettre aux émotions d'être sans jugement. Une crise peut également donner l'impression que tout s'écroule. C'est là que les ancrages jouent un rôle essentiel, ces petites choses qui nous ramènent au présent et nous rappellent que tout n'est pas perdu et nous rappellent que dans ces moments-là il y a du sens. Par exemple les routines, même simples, créent un cadre rassurant. Elles nous donnent un sentiment de contrôle même dans le chaos. Cela peut être une promenade quotidienne, une tasse de thé, au réveil ou une méditation le soir, une prière. ou simplement retourner au travail, si celui-ci a du sens pour nous et si c'est un travail qui nous nourrit. C'est important de choisir une action simple qui t'apaise. L'important c'est la régularité et de conscientiser que tu es ici et c'est suffisant pour aujourd'hui. La crise peut être aussi perçue comme une période de destruction. Pourtant, comme le disait Christiane Saint-Gé, la crise est une chance de devenir enfin ce que l'on est. Elle nous oblige à faire le tri entre ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas. Plutôt que de voir la crise comme une punition, voilà comme une initiation. Chaque crise contient une leçon, même si elle est douloureuse. Perdre mes deux frères m'a demandé de m'accrocher à ce qui est essentiel dans ma vie. Pour cela, j'ai utilisé une pratique qui est l'arbre des leçons. Pour cela, il faut prendre une feuille et dessiner un arbre. Les racines représentent la crise ou les crises, les événements, les émotions. Le tronc symbolise ce que tu peux apprendre de toi-même. On note les découvertes ou les besoins. Par exemple, j'ai appris à demander de l'aide, j'ai appris à accueillir totalement mes émotions, j'ai appris que la mort n'est pas un abandon et que la mort fait partie de la vie. J'ai appris qu'on peut traverser un deuil et pourtant se sentir en équilibre. se sentir bien, ça paraît antinomique, mais quand on accepte que la crise et que la mort, ce sont aussi des moments de vie, alors on intègre cela dans notre vie, comme une partie de nous peut-être en difficulté, qui nous met en souffrance. Et en même temps, on peut sentir qu'on est bien parce qu'on est complètement dans la vie, on accueille complètement la vie avec ses hauts, ses bas et tout ce qu'elle comporte. Donc les racines représentent les événements, les émotions, le tronc, les découvertes, les besoins, ce qu'on apprend. Les branches représentent ce que tu te souhaites pour trouver la paix. un nouvel équilibre. Alors cet exercice peut prendre du temps, on peut mettre des mois. Après la crise, on peut vraiment prendre ce temps pour prendre un peu de distance et faire cet exercice. Quand tu sens que tu commences à prendre un peu de recul en fait. Voilà, tu peux faire l'exercice de l'arbre des leçons. Et il y a également quelque chose d'important à mettre en place, à connecter, c'est prendre le temps de dialoguer avec l'âme. Avec l'âme des personnes qui t'ont quitté, peut-être avec l'âme aussi des personnes qui t'ont trahi, avec qui le lien est devenu difficile. Quand une relation se termine brusquement, par la mort, une trahison ou un conflit, il reste souvent des choses que tu n'as pas pu dire, des regrets, des rancunes ou des sentiments d'amour inexprimés. Dialoguer symboliquement te permet de donner une voix à tout ça, de libérer ce que tu portes à l'intérieur. Ce genre de dialogue peut diminuer la charge émotionnelle que tu ressens, que ce soit de la colère, de la tristesse ou toute autre émotion. Cela t'aide à transformer ces émotions et à retrouver un certain... certain apaisement. En parlant avec l'âme de la personne, tu peux mieux comprendre ses intentions, ses blessures ou ses limites. Cela peut aussi t'aider à voir la situation différemment et à réinterpréter ce qui s'est passé. Et quand tu es en conflit ou que tu as été blessé, tu te concentres souvent sur la douleur ou la rupture. Ce dialogue peut te permettre de te rappeler l'essence de la relation, de ce qui était bon à vivre ensemble. ou de voir ce que la personne t'a apporté, et de prendre conscience que cette relation n'a plus lieu d'être, pour enfin dire au revoir et couper le lien. Alors dialoguer avec l'âme, tu peux le faire avec un travail d'écriture par exemple. Écrire à la personne, et puis dans un deuxième temps, te mettre dans l'énergie de son âme et recevoir une lettre de son âme. Donc tu vas faire deux travails d'écriture. Traverser une crise est une épreuve mais aussi une opportunité de transformation. Les blessures ne disparaissent pas toujours mais elles nous rappellent que nous sommes capables de surmonter ce qui nous paraît insurmontable. Rappelle-toi de cette phrase, c'est une phrase de Christiane Saint-Gé que j'aime beaucoup. La crise n'est pas le contraire de la vie. elle en est l'intensité. Merci d'avoir partagé ce moment avec moi. Prends soin de ton âme et rappelle-toi, les périodes sombres font aussi partie de la vie et te construisent. J'espère que cet épisode t'a plu. Comme d'habitude, si tu le souhaites, envoie-moi des messages ou par mail ou sur les réseaux sociaux. C'est toujours avec plaisir que j'y réponds. Tu peux soutenir le podcast en t'abonnant sur YouTube ou sur les autres plateformes. Tu peux également t'inscrire à la newsletter Ausha. Encore une fois, prends soin de toi, ose la vie, ose les périodes de crise et je te dis à lundi pour un nouvel épisode.